[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 annonce (mardi 29 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 29 Juin 07:47:14 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Reportage. A Nîmes, un travail social patient au service des habitants d’une cité <https://www.la-croix.com/France/A-Nimes-travail-social-patient-service-habitants-dune-cite-2021-06-08-1201159982>, La Croix, 08/06/21, 13:53 
2- Réindustrialiser la France tout en réduisant les émissions de carbone, pourquoi l’équation reste un casse-tête <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/16/emplois-industriels-et-climat-concilier-l-inconciliable_6084295_3234.html>, Le Monde, 16/06/21, 08h06
3- Par conviction ou par opportunisme, les entreprises investissent dans l’environnement <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/16/par-conviction-ou-par-opportunisme-les-entreprises-investissent-dans-l-environnement_6084355_3234.html>, Le Monde, 16/06/21, 09h55 
4- En Allemagne, IG Metall veut amortir le choc sur l’emploi de la voiture électrique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/16/en-allemagne-ig-metall-veut-amortir-le-choc-sur-l-emploi-de-la-voiture-electrique_6084356_3234.html>, Le Monde, 16/06/21, 09h57
5- Bourse : le succès des fonds indiciels responsables <https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/06/17/bourse-le-succes-des-fonds-indiciels-responsables_6084480_1657007.html>, Le Monde, 17/06/21, 06h00 
6- Entretien. "Sur ma chaîne Youtube dédiée à l’agriculture, je tâche d’éviter la béatitude tout autant que la condamnation absolue. c’est la clé d’un dialogue serein entre citoyens et agriculteurs", Pierre Girard <https://reportersdespoirs.org/sur-ma-chaine-youtube-dediee-a-lagriculture-je-tache-deviter-la-beatitude-tout-autant-que-la-condamnation-absolue-cest-la-cle-dun-dialogue-serein-entre-cit/>, Reporters d’espoirs, 17/06/21
7- De Louis Garrel à Cyril Dion, une sélection spéciale climat à Cannes <https://www.rtbf.be/culture/cinema/festivaldecannes/detail_de-louis-garrel-a-cyril-dion-le-festival-de-cannes-s-engage-pour-le-climat?id=10786689>, AFP, 18/06/21, 14:00
8- Tribune. « Le projet de directive européenne sur le “reporting” des entreprises présente des avancées intéressantes » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/21/le-projet-de-directive-europeenne-sur-le-reporting-des-entreprises-presente-des-avancees-interessantes_6084962_3232.html>, Le Monde, 21/06/21, 06h00 
9- Greenpeace Suisse met en cause l'impact environnemental des fonds durables <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210621-greenpeace-suisse-met-en-cause-l-impact-environnemental-des-fonds-durables>, AFP, 21/06/21, 17:00
10- Tribune. « Nous, élèves de la haute fonction publique, demandons à être formés à la transition écologique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/21/nous-eleves-de-la-haute-fonction-publique-demandons-a-etre-formes-a-la-transition-ecologique_6085085_3232.html>, Le Monde, 21/06/21, 19h00
11- Démission du ministre de l’environnement du Brésil, impliqué dans des trafics de bois <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/24/demission-du-ministre-de-l-environnement-du-bresil-implique-dans-des-trafics-de-bois_6085519_3244.html>, Le Monde, 24/06/21, 12h48
12- Un groupe d’experts élabore une définition internationale du crime d’écocide <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/24/un-groupe-d-experts-elabore-une-definition-internationale-du-crime-d-ecocide_6085576_3244.html>, Le Monde, 24/06/21, 20h15 
13- Retard de paiement des aides à la bio : l'État condamné pour faute <https://www.actu-environnement.com/ae/news/tribunal-administratif-dijon-condamnation-etat-retard-paiement-aides-agriculteur-bio-37771.php4>, Actu-environnement, 24/06/21
14- L'Autorité bancaire européenne appelle à une meilleure prise en compte du risque climatique <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/lautorite-bancaire-europeenne-appelle-une-meilleure-prise-en-compte-du>, L’info durable avec AFP, maj le 24/06/21
15- La BERD fête ses 30 ans et appelle à investir dans une reprise "verte" <https://information.tv5monde.com/info/la-berd-fete-ses-30-ans-et-appelle-investir-dans-une-reprise-verte-414588>, AFP, 27/06/21, 12:00
16- Les organisations alternatives locales, un levier pour promouvoir une consommation plus sobre <https://theconversation.com/les-organisations-alternatives-locales-un-levier-pour-promouvoir-une-consommation-plus-sobre-162881>, The Conversation, 27/06/21, 18:59
En audio
17- Comment réduire l'impact environnemental de la recherche ? <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-17-juin-2021>, France Inter, La Terre au carré, 17/06/21, de 14h à 15h
18- Un première pour un titre de chanson : le mot "écologie" <https://www.francebleu.fr/emissions/france-bleu-collector/un-premiere-pour-un-titre-de-chanson-le-mot-ecologie>, France bleu, 18/06/21, 22:30
Une annonce
19- Retour sur l'année 2020 <http://xxhj6.mjt.lu/nl2/xxhj6/5q7qz.html?m=AUUAADK6lKwAAchDAEAAAAEz85YAAAAAcKoAAEo4AA0K3ABgy4zsr1aCQBZyR06S70cSDp6-MwANA1Y&b=64768737&e=56c93230&x=SyvSJY3CVsGr451zyKC1bPaAdYOdHNjUHoO7PBt7huk>, Fondation Ensemble, 17/06/21

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Industrie : comment concilier emploi et climat. (item 2, 3 & 4)
MULTIPLICATION DU JOUR : L’intérêt des investisseurs pour la gestion indicielle pousse les fournisseurs de ces produits financiers à étoffer leurs gammes. Les fonds thématiques et responsables se développent à grande vitesse. (cf. item 5)
PORTRAIT DU JOUR : Pierre Girard, journaliste, partage sa pratique de la science, du climat et de l’agriculture, devenus ses thèmes de prédilection, et sur lesquels il s’est auto-formé au contact des scientifiques et du terrain. (cf. item 6)
DÉVOILEMENT : Le Festival de Cannes a dévoilé les 7 films d'une "sélection éphémère" spéciale climat destinée à "incarner cinématographiquement" l'engagement pour l'environnement. (cf. item 7 & suite)
ÉTUDE DU JOUR : La branche suisse de Greenpeace exige des critères plus stricts pour les fonds durables, mettant en cause leur impact environnemental dans une étude qui a passé au crible 51 fonds suisses et luxembourgeois. (cf. item 9 & suite)
TRIBUNE DU JOUR : Les objectifs environnementaux exigent une refonte en profondeur de la formation des hauts fonctionnaires délivrée par l’Institut national du service public, dans toutes les disciplines, estime, dans une tribune un collectif de 138 élèves issus de onze écoles de la haute fonction publique. (cf. item 10)
DÉMISSION DU JOUR :  Ricardo Salles, le ministre de l’environnement du Brésil, impliqué dans des trafics de bois a dû quitter le gouvernement. Son successeur devrait poursuivre une politique favorable à l’agronégoce. (cf. item 11 & suite)
PROPOSITIONS DU JOUR : — Nouvelle proposition de directive européenne (Corporate Sustainability Reporting Directive) soumise au Parlement et au Conseil, et destinée à remplacer l’actuelle directive Non Financial Reporting Directive (NFRD). (cf. item 8)
— Un comité d'experts internationaux propose une définition du crime d'écocide. Il constituerait le cinquième crime relevant de la compétence de la Cour pénale internationale. (cf. item 12 & suite)
RECOMMANDATIONS DU JOUR : — L'Autorité bancaire européenne a recommandé aux établissements financiers d'intégrer "rapidement" les risques climatiques "dans leurs stratégies et objectifs, ainsi que dans leurs structures de gouvernance". (cf. item 14)
— La Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) estime que la reprise post-covid devra se faire sous l'angle de la transition énergétique et prévoit que 50% de ses investissements seront bas carbone en 2025. "Nous étions proches de cet objectif en 2019 mais avec la crise sanitaire ce chiffre était tombé sous 30% l'an dernier", explique Mme Renaud-Basso. (cf. item 15)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Une lutte pour l’hégémonie culturelle semble en cours opposant la culture de la matérialité et la culture de la sobriété. C’est le constat tiré à l’origine du projet Esadicas (Étude socio-anthropologique sur les dispositifs d’acculturation à la sobriété) porté avec le soutien de l’Agence de la transition écologique (Ademe). (cf. item 16)
— La recherche scientifique est soumise à un questionnement sur les modalités de la transition écologique, pour réduire son empreinte carbone. Le collectif "Labo 1 point 5" promeut une culture bas carbone dans la communauté scientifique. (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Reportage. A Nîmes, un travail social patient au service des habitants d’une cité, La Croix, 08/06/21, 13:53 
Ysis Percq (à Nîmes)

Dans le quartier Pissevin, gangrené par le trafic de drogue, les habitants prennent conscience de leur pouvoir d’agir, épaulés par l’association Les Mille Couleurs.
Elle a accroché des roses en plastique, de toutes les couleurs, sur le grillage de son balcon. « Ce n’est pas vraiment la norme dans le quartier », ont pensé quelques voisins. Mais Mina, 35 ans, ne s’en est pas préoccupée. Dans un appartement décoré avec soin, assise sur son canapé, son fils sur les genoux, elle regarde par la fenêtre et rêve. « Et si on décorait les façades ? J’ai vu ça sur d’autres immeubles », imagine-t-elle.
La trentenaire d’origine marocaine habite dans l’une des 25 barres d’immeuble du quartier Pissevin, à Nîmes, entourées de douze hautes tours aux balcons défraîchis. Lorsqu’elle a débarqué d’Espagne début 2019, accueillie par ses parents, elle ne parlait pas un mot de français. Enceinte, sans papiers, son avenir ne se présentait pas dans la sérénité.
« Ici, c’est la loi du silence. Mais moi, je l’ai rompue »
>> Suite à lire à :
<https://www.la-croix.com/France/A-Nimes-travail-social-patient-service-habitants-dune-cite-2021-06-08-1201159982>
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2- Réindustrialiser la France tout en réduisant les émissions de carbone, pourquoi l’équation reste un casse-tête, Le Monde, 16/06/21, 08h06
Aline Leclerc et Raphaëlle Besse Desmoulières

Localement, on assiste à la multiplication des conflits sociaux autour de la fermeture de sites, ou, à l’inverse, à l’émergence de frondes écologistes visant à restreindre l’installation d’activités jugées polluantes. 
« Fin de mois », contre « fin du monde ». Bientôt trois ans après la crise des « gilets jaunes » qui en avait révélé l’évidence, et à l’heure où le projet de loi Climat et résilience est en discussion au Sénat, l’opposition entre ces deux urgences génère incompréhensions et conflits locaux un peu partout sur le territoire.
Il y a ceux qui ont le sentiment de payer la transition énergétique au prix fort.« Pour 98 salariés de la centrale de Gardanne, elle se solde par du chômage. Avec les sous-traitants, c’est 1 000 familles qui seront dans la précarité », assène Nadir Hadjali, secrétaire adjoint de la CGT à la centrale thermique de GazelEnergie dans les Bouches-du-Rhône. Depuis deux ans et demi, ses salariés luttent avec acharnement contre la fermeture de leur outil de travail, le président de la République, Emmanuel Macron, ayant promis la sortie du charbon pour 2022 dès sa campagne présidentielle. Depuis, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
> Lire aussi  Loi Climat et résilience : « Nous vivons au-dessus de nos moyens écologiques »
Pas de licenciements pour les agents de la centrale à charbon d’EDF du Havre (Seine-Maritime), fermée le 31 mars. Mais des mutations, des déménagements et beaucoup d’amertume, témoigne Frédéric Guérin, secrétaire général de la CGT du site. « On devait savoir des mois à l’avance où on serait reclassé, pour qu’on envisage l’avenir sereinement. Mais tout s’est fait dans la précipitation. Sur 150 agents, 25 ne savent toujours pas ce qu’ils vont devenir. »
A l’opposé, il y a ces fronts citoyens contre des industries jugées polluantes. Comme à Tarascon (Bouches-du-Rhône), contre l’usine de pâte à papier Fibre Excellence, classée Seveso. En redressement judiciaire, elle a reçu 9 millions d’euros d’aides publiques, quand la seule offre de reprise exige un moratoire de deux ans sur les investissements environnementaux. Mais l’entreprise, qui emploie 300 salariés, est l’unique débouché pour des milliers d’exploitants forestiers du Sud-Est.
Injonctions contradictoires
On manifestait aussi le 29 mai, à Soissons, dans l’Aisne, contre le projet d’implantation d’une usine Rockwool, de laine de roche. Pour ses opposants, le site dégagera des émissions néfastes. Mais Rockwool, c’est la promesse de 130 emplois, peut-être plus à l’avenir. « Alors que le gouvernement parle de réindustrialiser la France, c’est une chance extraordinaire pour notre territoire, qui, en vingt ans, a perdu 46 % de ses emplois industriels », insiste Alain Crémont, président (divers droite) de l’agglomération du Grand Soissons.
L’enquête publique a abouti sur un avis défavorable, mais, le 31 mars, le préfet a tout de même délivré l’autorisation d’exploitation. « A l’heure du texte Climat et résilience, on valide un projet qui impliquera beaucoup d’émissions. Il y a une incohérence entre les ambitions affichées au niveau macroéconomique et ce qui se fait au niveau microéconomique », estime Martin Kessler, membre de l’association Sauvons Soissons.
> Lire aussi  Dépasser le clivage entre économie et écologie
Que révèlent ces batailles ? D’abord, un manque de cap, estime Anabella Rosemberg, directrice de programme à Greenpeace International et auparavant à la Confédération syndicale internationale. « Les tensions qu’on pouvait prévoir il y a une dizaine d’années se font jour, parce que les ambitions des décideurs sont floues. Les gens sont face à des injonctions contradictoires : pourquoi ferme-t-on ici des industries au nom de la transition, quand ailleurs on en soutient au nom du risque pour l’emploi ? Cela génère une perte de confiance, avec le sentiment que la justification écologique fait figure de meilleur prétexte aujourd’hui pour faire accepter les suppressions d’emplois. » 
A Grandpuits (Seine-et-Marne), les salariés de la raffinerie crient ainsi au « greenwashing », eux qui ont fait quarante jours de grève contre le plan de Total d’arrêter le raffinage au profit d’un projet de production de biocarburants, qui supprimera 150 emplois. Ceux mobilisés dans les fonderies automobiles savent que le vote, en 2019, de la fin de la vente des moteurs diesel et thermiques d’ici à 2040 condamne leur cœur de métier à moyen terme. Mais rappellent que ce sont les délocalisations qui les affectent à court terme.
Défaut d’anticipation
Le secteur automobile illustre également le défaut d’anticipation : « C’est le maître mot, assure Philippe Portier, secrétaire national de la CFDT. Plus on attend, moins on anticipe et plus les solutions sont compliquées. »
Dans une étude publiée en avril, l’Observatoire de la métallurgie envisage, si la dynamique reste la même, la disparition de plus de 50 % des emplois industriels automobiles d’ici à 2035. « On est confronté à un problème de timing. Même avec des investissements gigantesques, les pertes d’emplois risquent d’arriver plus vite que les nouveaux dans l’électrique, explique Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile, qui représente la filière. Et il faut trouver comment faire basculer les salariés de l’un à l’autre, identifier, par exemple, vers quel métier faire évoluer un mécanicien, quelles compétences il doit acquérir pour y arriver. »
> Lire la chronique: « Transition écologique : le choc des réalismes »
Elisabeth Borne, ministre du travail, reconnaît que, dans l’automobile, « les défis sont énormes et n’ont pas été complètement anticipés » : « On le voit avec les fonderies, où le choc est très fort sur les PME, qui se prennent ces changements –non préparés – de plein fouet. »
Fin avril, le gouvernement a mis en place un fonds de 50 millions d’euros pour aider à la reconversion de ces salariés. Lesquels ont dénoncé un « foutage de gueule » : ils espéraient des investissements pour moderniser leurs outils de production. « Les millions mis dans le plan de sauvegarde de l’emploi, pourquoi ne les a-t-on pas investis dans des projets pour développer l’emploi ?, interroge, en écho, Nadir Hadjali à la centrale de Gardanne. Oui, avec le congé de reclassement, on ne tombera pas tout de suite au chômage. Mais, ici, du travail, il n’y en a pas ! »Avec ses collègues, ils défendent un projet industriel alternatif, autour du biométhane et de l’hydrogène.
Une approche par bassins d’emploi ?
Ce risque de désynchronisation était mis en avant dans un rapport remis à l’exécutif, en 2019, par l’ex-présidente du Medef, Laurence Parisot. Elle avait été missionnée pour réfléchir à un plan de programmation des emplois et des compétences, exigé depuis 2015 par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, afin de développer une vision prospective des impacts de la transition. « Une approche holistique de la question sociale s’impose, indiquait le rapport. Il s’agit d’évaluer les opportunités et les risques, de manière transversale, filière par filière, région par région et branche par branche. La transition sera socialement acceptable si elle est anticipée, et si les ajustements se font au plus près du terrain et des acteurs concernés. »
Mais le rapport n’a pas été suivi d’effets. « Je ne dirais pas que rien n’a été fait. Plutôt que c’est fait “façon puzzle”, en silos, avec un manque de coordination »,précise Valérie Weber-Haddad, économiste à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. « Un plan est pourtant indispensable, insiste son collègue Thomas Gaudin. Il faut une perspective plus large. »
Pour la sociologue Dominique Méda, « un plan massif est nécessaire, sinon ce sont les salariés qui vont supporter les ajustements. Il faut un véritable haut-commissariat au Plan qui jouerait vraiment son rôle d’anticipation et de coordination ». L’exécutif a recréé une instance de ce type en septembre 2020, dirigée par François Bayrou. Dans son entourage, on répond que « la volonté du haut-commissaire est de faire de la transition énergétique une préoccupation transversale qui occupe tous les sujets ».
> Lire aussi  Le retour du Plan, « plus qu’un symbole »?
« Faut-il une mégaprogrammation tous secteurs ? C’est très difficile à mettre en œuvre. La réponse n’est peut-être pas dans un grand plan colbertiste à la française », souligne-t-on au ministère de la transition écologique, en suggérant une approche par bassins d’emploi.
Le gouvernement met aussi en avant l’accompagnement des salariés en reconversion vers des métiers en tension, facilité par le nouveau dispositif des transitions collectives, encore balbutiant. Et les contrats locaux de transition écologique, entre toutes les parties prenantes – Etat, élus, entreprises –, signés sur plus d’une centaine de territoires en France où des activités sont condamnées.
« Donner des directions et des objectifs »
Comme avec la communauté de communes du Pont du Gard où la centrale thermique d’Aramon (Gard) a été mise à l’arrêt en 2016. Les 110 salariés ont été reclassés au sein d’EDF ou sont partis à la retraite. Une pépinière d’entreprises a été créée pour accélérer des projets en technologies propres, avec des promesses de création de postes. « Des emplois subventionnés intéressants, mais sans commune mesure avec des emplois industriels durables », considère le maire (divers gauche) Jean-Marie Rosier.
Autre outil : le plan de relance. Un tiers des 100 milliards d’euros sont destinés à la transition énergétique. Si Philippe Portier salue l’initiative, le cédétiste regrette que, « là encore, on ne se donne pas les moyens d’anticiper sur la question de l’accompagnement de l’emploi ». « On fait trop confiance au bon vouloir des entreprises, estime-t-il. Il faudrait donner des directions et des objectifs. »
> Lire aussi  Les Hauts-de-France, de la désindustrialisation à la lente réindustrialisation
En 2019, la CFDT a lancé, avec Nicolas Hulot, le « pacte du pouvoir de vivre », qui regroupe une cinquantaine de structures. Un an plus tard, la CGT a cofondé, avec Greenpeace et Attac, le collectif Plus jamais ça !, dans lequel gravitent une trentaine d’organisations. Une stratégie d’alliance assumée par le secrétaire général de la confédération, Philippe Martinez, qui ne va pas sans créer des tensions internes, mais permet de médiatiser des luttes. La plus emblématique reste celle de Chapelle Darblay, en Seine-Maritime, près de Rouen, dernier site de recyclage de papier en France, menacé de fermer définitivement ses portes à la fin du mois.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/16/emplois-industriels-et-climat-concilier-l-inconciliable_6084295_3234.html>
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3- Par conviction ou par opportunisme, les entreprises investissent dans l’environnement, Le Monde, 16/06/21, 09h55 
Béatrice Madeline

Les investissements doivent répondre à un objectif environnemental pour plus d’un tiers des dirigeants français, selon une étude de Bpifrance-Le Lab. 
Pour clore l’année 2020, celle du Covid-19, l’entreprise Bioseptyl s’est offert un joli cadeau : une machine quasiment unique au monde, capable de fabriquer des brosses à dents dont le manche est fait d’un bois déclassé. Comme tout cadeau digne de ce nom, le prix de l’engin, venu de Belgique, ne sera pas dévoilé. Mais il ne pèse pas moins de 12 % du chiffre d’affaires de cette entreprise de l’Oise spécialisée dans l’hygiène dentaire. Un investissement lourd, mais nécessaire pour lutter contre l’impact écologique des 300 millions de brosses à dents utilisées chaque année en France, qui se laissent plus vite oublier dans une salle de bains qu’à l’échelle de la planète. Le plastique contenu dans le produit peut en effet survivre cinq siècles à son utilisateur !
> Lire aussi  Réindustrialiser la France tout en réduisant les émissions de carbone, pourquoi l’équation reste un casse-tête
« Cette machine va nous permettre d’augmenter notre capacité industrielle, en produisant un million de brosses à dents supplémentaires par an et d’améliorer notre productivité pour rester compétitifs », explique Olivier Remoissonnet, le patron de la société qui croit « profondément » au rôle des entreprises dans la transition écologique. Et, outre la machine, la société investit sur les compétences, puisque trois personnes sont venues rejoindre les 26 salariés de l’usine de Beauvais. « C’est probablement en période de crise qu’il faut investir pour mieux rebondir demain », affirme M. Remoissonet.
Cet ancien salarié de Bioseptyl, qui a repris l’entreprise – alors en perdition –, en 2012, à la barre du tribunal de commerce, n’est pas seul à avoir fait ce raisonnement. Durant cette année 2020 si atypique, l’investissement des entreprises a fortement reculé, dans les mêmes proportions que l’activité (− 8,9 % sur l’ensemble de l’année). Mais une forte reprise s’est amorcée dès le troisième trimestre, et se confirme depuis le début de l’année. Et, surtout, les entreprises affichent une ferme intention d’investir : selon les projections de la Banque de France, publiées lundi 14 juin, l’investissement des sociétés non financières devrait progresser de 9,7 % cette année.
« Nous avons investi pour faire des économies d’énergie »
Une étude menée par Bpifrance-Le Lab auprès d’un millier d’entreprises, petites et moyennes, indique que l’objectif « environnemental » de l’investissement fait une véritable percée. Il est cité par 35 % des patrons, une proportion de neuf points plus élevée que la moyenne constatée par cette étude récurrente depuis 2018. « Il y a une très forte conscience des chefs d’entreprise sur les enjeux climatiques : 86 % se disent concernés, souligne Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, 67 % sont convaincus que les enjeux sont réels, 23 % se disent opportunistes et 10 % agissent sous la contrainte. »
> Lire aussi  En Allemagne, IG Metall veut amortir le choc sur l’emploi de la voiture électrique
Didier Chauffaille, le dirigeant de l’entreprise Emac, fait partie de la première catégorie, celle des convaincus. Installée à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), au cœur du Pays basque, cette PME industrielle, spécialisée dans les caoutchoucs ou les élastomères techniques, a mis depuis plusieurs années la préservation de l’environnement au cœur de sa stratégie, parallèlement à la responsabilité sociale et à l’engagement dans des projets de territoire.
Fortement utilisatrice d’eau et d’énergie, la production des caoutchoucs et élastomères est par nature polluante. « Auparavant, on rejetait directement l’eau dans le gave, raconte Didier Chauffaille. Plus de 1 million d’euros ont été injectés depuis 2013 pour mettre en place un cycle de l’eau et, à court terme, cesser ces rejets. Parallèlement, nous avons beaucoup investi pour faire des économies d’énergie. »Avec, à la clé, une réduction de la consommation d’environ 30 %.
« Demande sociale nouvelle, pression normative »
Tous les chefs d’entreprise ne sont pas animés par la même conviction. Produire des produits plus respectueux de l’environnement, recourir à des modes de production moins énergivores cela répond pour certains à l’air du temps. Les entreprises se trouvent confrontées « à une demande sociale nouvelle, de la part de leurs clients ou de leurs partenaires, mais aussi à une pression normative », analyse Denis Ferrand, directeur général de l’institut Rexecode. Les notations ESG, fondées sur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont de plus en plus scrutées par les actionnaires ou les investisseurs.
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Pour les entreprises, c’est donc un passage obligé pour attirer des financements, mais aussi des clients. « La filière industrielle que nous fournissons va voir sa taille multipliée par cinq et peut être même par dix d’ici à 2022 », explique, opportuniste, Marc Delcourt, directeur général de Global Bioenergies, spécialisée dans la production de l’isododécane, un produit « clone » propre d’un dérivé du pétrole et devenu incontournable notamment dans l’industrie cosmétique.
Atout concurrentiel sur les marchés, être engagé dans la transition énergétique est aussi désormais un élément d’attrait aux yeux des salariés ou des futurs salariés. « De plus en plus, les personnes veulent travailler dans une entreprise propre, ajoute Jean-Marc Clerc, directeur général de Wiseed Transitions, une plate-forme de financement participatif. C’est devenu un élément de bien-être au travail. »
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<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/16/par-conviction-ou-par-opportunisme-les-entreprises-investissent-dans-l-environnement_6084355_3234.html>
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4- En Allemagne, IG Metall veut amortir le choc sur l’emploi de la voiture électrique, Le Monde, 16/06/21, 09h57
Cécile Boutelet (Esslingue, envoyée spéciale)

Entre 80 % et 90 % des salariés de l’industrie automobile allemande sont liés au moteur à explosion, souvent employés chez des sous-traitants. Un fonds d’investissement privé, lancé à l’initiative du syndicat, doit organiser le déclin progressif des industries condamnées. 
Esslingue est une de ces villes industrielles cossues de la banlieue de Stuttgart, en Bade-Wurtemberg. Derrière la gare, un flanc de coteau est couvert de rangs de vignes exploitées par des passionnés. Ici, la prospérité est partout, luxuriante. Si elle n’était pas intimement liée au moteur à explosion, on pourrait presque la croire éternelle.
L’impression est trompeuse. Chez Eberspächer, le grand industriel d’Esslingue, on est, depuis quelques mois, plus anxieux qu’auparavant, en passant devant l’histoire de l’entreprise familiale, exposée au rez-de-chaussée. Au commencement, il y a Jakob Eberspächer, fier maître plombier à la moustache en chevron, qui fonde, en 1865, un atelier de construction de verrières à structure métallique. Ce n’est qu’en 1933 que l’entreprise fait le virage qui fera sa fortune actuelle : les descendants de Jakob transforment la production de structures métalliques en fabrication des premiers silencieux de pot d’échappement. Eberspächer est aujourd’hui un des plus grands équipementiers allemands de « technologies d’échappement », spécialisé dans la réduction du bruit et le traitement des gaz des véhicules thermiques.
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L’année 2020 aura sûrement aussi sa place dans la chronique de l’entreprise. C’est l’année où Eberspächer, ébranlé à la fois par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et la fin d’une phase de haute conjoncture dans l’automobile, a essuyé une perte de 53 millions d’euros. Il a dû fermer sa dernière usine à Esslingue, délocalisée en Pologne. Le groupe a pris acte du déclin définitif du moteur à explosion. Le 21 mai 2021, Eberspächer a annoncé la scission des techniques d’échappement au sein d’une nouvelle entité. Ces activités, qui représentent encore 90 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, doivent continuer à fournir les marchés qui utiliseront encore longtemps le moteur à explosion. Ses bénéfices doivent financer la transition du reste de l’entreprise vers l’électrique et la conduite autonome.
2,2 millions de salariés
L’histoire d’Eberspächer est emblématique de tous les sous-traitants de l’industrie automobile allemande. Avec le moteur électrique, plus de pots d’échappement, plus de bielles, plus de pistons, plus de soupapes : toutes ces pièces métalliques de grande précision, souvent fabriquées par des PME, sont, à terme, condamnées. Ces dernières semaines, la tension est montée d’un cran chez IG Metall, le grand syndicat de l’industrie. Sous la pression d’un arrêt de la Cour constitutionnelle allemande, l’Allemagne a décidé de renforcer ses objectifs climatiques. « Cela signifie que nous allons avoir besoin de beaucoup plus de véhicules électriques qu’anticipé jusqu’ici. Au lieu de 8 millions à 10 millions, d’ici à la fin de la décennie, ce sont 14 millions à 16 millions qui devront circuler sur les routes allemandes »,souligne Kai Bliesener, expert chez IG Metall.
Mal gérée, cette transformation peut avoir des conséquences désastreuses, redoute le syndicat. « Dans l’industrie, on sait bien que ce qui est parti ne revient jamais », poursuit M. Bliesener, en détaillant les enjeux du problème : l’automobile est la première industrie allemande, avec 2,2 millions de salariés et 430 milliards d’euros de chiffre d’affaires. « D’un côté, nous avons 80 % à 90 % des salariés de l’automobile qui sont liés à la production de moteurs à explosion. Chaque emploi dans ce secteur en entraîne sept autres dans le reste de l’économie. Et, de l’autre, nous devons organiser la transition vers une mobilité neutre en carbone, que nous soutenons. C’est le grand écart. »
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Accompagner au mieux cette transition est la mission du siècle pour IG Metall. Elle est menée en coopération étroite avec les entreprises et les pouvoirs publics. Le dialogue s’étend aussi, et c’est inédit, avec des associations environnementales et sociales, ainsi que l’Eglise protestante, au sein d’une « alliance pour une transition de la mobilité socialement acceptable », afin d’éviter le risque de division de la société. Un des objectifs, pour IG Metall, est de recueillir un large soutien à ses recommandations, notamment de politique industrielle, qui visent à maintenir des chaînes de valeur d’avenir en Europe, par exemple autour des batteries ou de l’hydrogène. Essentiel pour le syndicat : créer les nouveaux emplois là où les anciens seront détruits.
Création d’un fonds d’investissement
IG Metall a aussi imaginé des solutions plus iconoclastes. Avec IG BCE, l’autre syndicat de l’industrie, il a lancé un fonds d’investissement, financé par du capital privé, qui doit racheter les entreprises ou divisions de grands groupes spécialisées dans les pièces pour véhicules essence ou diesel. Son rôle : organiser le déclin progressif de leurs activités sur deux décennies, de façon responsable, socialement acceptable et économiquement viable. C’est le Best Owner Group (BOG) – le fonds du « meilleur propriétaire » –, une expérience inédite dans l’industrie.
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A la tête de ce fonds, un grand nom de la gestion de crise : Frank-Jürgen Weise. L’ancien directeur de l’agence nationale pour l’emploi est célèbre pour avoir endossé, à partir de l’automne 2015, sur demande de la chancelière Angela Merkel, la direction de l’Office pour les migrations et les réfugiés, débordé par l’afflux des migrants. « Aujourd’hui, les investisseurs et les banques exigent des sous-traitants qu’ils fassent leur choix. Héberger sous un même toit les activités liées au moteur à explosion et la mobilité électrique est très mal vu », expliquait-il au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), fin octobre 2020.
Toutes les entreprises ne pourront pas être sauvées
Pour travailler à ses côtés, M. Weise a rassemblé des consultants chevronnés : Andreas Zielke, qui conseille, depuis plus de trente ans, des industriels de l’automobile, mais aussi Jürgen Fitschen, ancien copatron de la Deutsche Bank. Car il ne s’agit pas d’une œuvre de charité : le fonds promet aux investisseurs privés un rendement de 12 % à 15 % sur le capital investi, dès la première année. Contrairement aux fonds de capital-investissement classiques, il n’y aura pas de revente des activités. « Il faut bien voir que les dépenses de recherche et développement sont fortement réduites. En même temps, il est possible d’optimiser les processus dans la perspective d’une baisse du nombre d’unités produites, explique M. Zielke à FAZ. En somme, c’est peu glamour, mais c’est une activité économique solide. »
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« Le gros avantage de cette structure est d’organiser en amont la transition, avec l’aide des représentants des salariés, précise au Monde un porte-parole. En interne, même dans les grands groupes, les employés de ces secteurs encore rentables sont parfois considérés comme des freins à l’innovation et au changement. »Actuellement, le BOG effectue une levée de fonds auprès d’investisseurs. S’ensuivra une série d’acquisitions. Le fonds songe déjà à des coopérations internationales. Mais toutes les entreprises ne pourront pas être sauvées. Les plus petites industries, comme les fonderies ou les fabricants de pièces rotatives, non prises en considération par le fonds, sont toutes plus ou moins condamnées.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/16/en-allemagne-ig-metall-veut-amortir-le-choc-sur-l-emploi-de-la-voiture-electrique_6084356_3234.html>
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5- Bourse : le succès des fonds indiciels responsables, Le Monde, 17/06/21, 06h00 
Aurélie Fardeau

L’intérêt des investisseurs pour la gestion indicielle pousse les fournisseurs de ces produits financiers à étoffer leurs gammes. Les fonds thématiques et responsables se développent à grande vitesse. 
Spécialiste des ETF (Exchange Traded Fund), la société Lyxor Asset Management a annoncé le 10 juin avoir collecté plus d’un milliard d’euros d’actifs sur ses huit fonds indiciels climat, un an seulement après leur lancement. « Depuis un an, on assiste à la prise de conscience graduelle par les investisseurs institutionnels que les ETF Climat peuvent être un instrument de choix pour lutter contre le réchauffement de la planète, car ils permettent de réorienter les capitaux à grande échelle vers des investissements bas carbone », se félicite Arnaud Llinas, Responsable de la Gestion Indicielle et ETF de Lyxor Asset Management.
Les ETF n’échappent pas aux tendances et aux modes, bien au contraire. L’industrie connaît une dynamique de création de produits importante et de nouvelles stratégies voient le jour très régulièrement. De la plus sérieuse à la plus farfelue ; de la plus grand public à la plus spécifique.
De manière générale, on constate une tendance forte sur ce marché : l’engouement des investisseurs pour les ETF thématiques. Des produits qui fonctionnent bien aussi en gestion active. « Les thématiques, c’est ce qui a du succès aujourd’hui, confirme Stellane Cohen, présidente de la société de gestion de patrimoine en ligne Altaprofits. Ça parle aux gens ! »
L’année écoulée a vu cette tendance se répandre dans la gestion indicielle. Ainsi, 17 nouveaux produits thématiques ont été créés en Europe en 2020, un chiffre record selon le fournisseur de données Morningstar. Les ETF thématiques ont attiré 9,5 milliards d’euros de collecte permettant aux actifs sous gestion de cette catégorie de fonds indiciels de quasiment tripler.
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Quelles sont les thématiques privilégiées ? La collecte s’est portée notamment vers les produits liés à la transition énergétique (pour un tiers des sommes collectées) ou sur le thème de la connectivité (une catégorie qui inclut notamment la cybersécurité et le cloud computing). Ces produits ont bénéficié de performances colossales, qui ont contribué à leur attrait. A titre d’exemple, le support iShares Global Clean Energy ETF a progressé de 140 % en 2020. Le WisdomTree Cloud Computing ETF a gagné plus de 90 %
A ces thématiques larges, se sont ajoutés des thèmes plus spécifiques, indique Morningstar, avec la création d’ETF couvrant les jeux vidéo et le eSport, la télémédecine et la santé numérique… Une tendance qui s’illustre avec la toute récente arrivée en France du gérant américain VanEck, qui propose notamment des ETF dans les domaines du eSport et des semi-conducteurs.
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Principal écueil de ces produits : ils sont restreints et s’écartent significativement des grands indices généralistes. Ils comportent donc des biais sectoriels importants dont il faut tenir compte dans la construction de son portefeuille. « En mettant beaucoup de fonds indiciels thématiques dans un portefeuille, on prend un risque important sur la performance », alerte Alexis Naacke, directeur de la gestion chez Yomoni.
Des offres socialement responsables
L’autre tendance lourde du secteur, c’est l’essor d’une offre d’investissement socialement responsable (ISR), intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Les ETF ISR ou ESG répliquent ainsi des indices qui appliquent des filtres ESG. « Le MSCI World comporte 1 600 valeurs alors que sa version ISR ne conserve que 25 % de l’univers, soit 400 titres », indique Alexis Naacke.
L’offre s’est fortement étoffée ces dernières années, face à l’engouement des investisseurs pour les placements durables. En 2020, pour la première fois en Europe, les ETF ESG ont récolté plus d’argent frais que les produits indiciels standards. En effet, sur une collecte de 89,3 milliards d’euros, ce sont 45,5 milliards d’euros qui sont allés se loger dans ces supports, selon les chiffres de Lyxor ETF.
Même au plus fort de la crise, en mars 2020, les investisseurs ont continué à placer de l’argent sur ces produits. Résultat, à fin 2020, leurs encours ont augmenté de 137 % par rapport à 2019, indique Morningstar. Et la tendance se poursuit sur les quatre premiers mois de l’année 2021, avec une dynamique de collecte similaire à celle de l’année écoulée.
Les particuliers sont tout autant demandeurs d’offres responsables que les investisseurs professionnels. C’est pourquoi, dès sa création en 2018, le robo-advisor Nalo a proposé un portefeuille écoresponsable, en parallèle de son offre classique. Il mixe des fonds indiciels ESG et des produits sur les thématiques des énergies renouvelables, du traitement de l’eau ou de la fabrication de matériaux biodégradables. « A l’époque, 27 % de nos nouveaux clients optaient pour le portefeuille responsable alors que la proportion est aujourd’hui de 52 % », souligne Guillaume Piard, président de Nalo. Chez Yomoni, l’ensemble des mandats est décliné dans une version responsable depuis le 18 mai, et 67,6 % de ses clients sont prêts à orienter une partie de leur épargne vers de l’ESG durant l’année 2021.
Pour satisfaire cette demande croissante, en France, de plus en plus d’ETF requièrent le label ISR, délivré par le Trésor public, validant le sérieux de leur démarche d’investissement. « On compte actuellement 45 ETF labellisés, mais un tiers d’entre eux a obtenu le label fin 2020 seulement », note Alexis Naacke.
Amundi a fait labelliser une quinzaine de fonds indiciels, le géant mondial BlackRock a également le sésame pour une dizaine d’ETF, comme BNP Paribas AM. De son côté, Lyxor a décroché le macaron pour une poignée de supports, tout comme Ossiam (affilié à Natixis IM). Ces gestionnaires devraient poursuivre leurs efforts de labellisation dans les prochains mois. « On accélère pour avoir une gamme 100 % ESG », nous indique d’ailleurs Isabelle Bourcier, de BNP Paribas AM.
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Cependant, l’implication des sociétés de gestion d’ETF dans leur rôle d’actionnaire est un point qui fait débat. Vote en assemblée générale, dépôt de résolutions, dialogue avec les dirigeants… Autant d’actions importantes dans une démarche ESG et sur lesquelles les gestionnaires d’ETF ont souvent été décriés. Mais dans ce domaine également, les pratiques évoluent face à la pression des investisseurs. « Nous exerçons nos droits de vote et nous appliquons la politique d’engagement de notre société de gestion auprès des entreprises dont nous sommes actionnaires à travers nos ETF comme pour nos gestions actives, affirme Isabelle Bourcier. Plus l’investisseur a une connaissance fine du sujet, plus il va s’attacher à notre rôle sur cet aspect. »
Cette tendance aux fonds indiciels thématiques et ESG se traduit aussi avec l’apparition de produits orientés sur le climat. En particulier, depuis 2020, sont apparus des ETF qui intègrent une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre des entreprises en portefeuille. Leur objectif : être en ligne avec l’objectif des accords de Paris de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. Une dizaine d’ETF sont déjà créés sur ces indices et leur nombre devrait continuer de croître.
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/06/17/bourse-le-succes-des-fonds-indiciels-responsables_6084480_1657007.html>
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6- « Sur ma chaîne Youtube dédiée à l’agriculture, je tâche d’éviter la béatitude tout autant que la condamnation absolue. c’est la clé d’un dialogue serein entre citoyens et agriculteurs. » Pierre Girard, Reporters d’espoirs, 17/06/21
La rédaction

Pierre Girard, journaliste, présente depuis janvier 2009 Xenius, le magazine quotidien de la connaissance sur Arte. En 2019, il a créé Tous Terriens, une chaîne YouTube dédiée aux solutions agricoles et suivie par 13 000 personnes. Il partage avec nous sa pratique journalistique de la science, du climat et de l’agriculture, devenus ses thèmes de prédilection, et sur lesquels il s’est auto-formé au contact des scientifiques et du terrain.
Vous avez été journaliste généraliste avant de vous spécialiser dans la science et l’environnement.
Pierre Girard –  J’ai d’abord travaillé pour le titre de presse quotidienne régionale France Antilles où je traitais beaucoup de sujets environnementaux et de sujets spatiaux. J’avais un angle scientifique, mais traitais également de politique et de société. Lorsque je me suis installé en Allemagne en tant que correspondant, j’ai dû m’initier à l’économie, sujet que je connaissais très peu et qui s’avérait d’autant plus indispensable que nous étions en pleine crise économique de 2007-2008. Je me suis ensuite spécialisé sur des sujets plus scientifiques avec Xenius, aventure télévisuelle qui s’inscrit dans la durée.
Comment vous êtes-vous forgé une culture scientifique qui vous permette d’appréhender ces sujets ?
Quand j’ai pris la décision de devenir journaliste, il était assez évident pour moi que le sujet de l’environnement et le sujet de la science allaient être importants tout au long de ma carrière. Episodes de tempêtes violentes, naufrage de l’Erika, débat sur les OGM ont animé mes années de débutant en journalisme. J’ai rapidement compris qu’il me fallait un minimum de bagage scientifique pour les aborder au mieux. Alors je me suis formé, car j’ai eu la chance d’en avoir l’envie et le temps. Dans le contexte de crises climatique et sanitaire, il me semble qu’une culture scientifique est primordiale pour les journalistes.
>> Suite à lire à :
<https://reportersdespoirs.org/sur-ma-chaine-youtube-dediee-a-lagriculture-je-tache-deviter-la-beatitude-tout-autant-que-la-condamnation-absolue-cest-la-cle-dun-dialogue-serein-entre-cit/>
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7- De Louis Garrel à Cyril Dion, une sélection spéciale climat à Cannes, AFP, 18/06/21, 14:00

Le Festival de Cannes a dévoilé vendredi les sept films d'une "sélection éphémère" spéciale climat destinée à "incarner cinématographiquement" l'engagement pour l'environnement du festival, qui se tient du 6 au 17 juillet.
"En 2021, les prises de conscience et la défense de la planète se jouent aussi au cinéma", écrivent dans un communiqué les organisateurs du festival, qui met en oeuvre cette année une série d'engagements pour réduire son empreinte environnementale (voitures électriques, contribution climat pour les accrédités, baisse de l'utilisation de papier).
Parmi les films qui seront présentés sur les écrans de la Croisette, le troisième film de Louis Garrel, "La Croisade", avec notamment Laetitia Casta, une "fable d'anticipation" où les enfants "prennent le pouvoir pour protéger la planète". Le scénario a été co-écrit avec Jean-Claude Carrière, décédé en février.
Les autres films sont des documentaires. Six ans après le succès de "Demain", le militant Cyril Dion récidive avec "Animal", qui suit "deux adolescents engagés" contre l'effondrement de la biodiversité.
L'actrice et réalisatrice Aïssa Maïga, auteure de "Regard Noir" sur la représentation des femmes noires à l'écran, se penche sur les conséquences du réchauffement climatique dans un village du Niger, dans "Marcher sur l'eau".
Sont également sélectionnés "La Panthère des Neiges" de Marie Amiguet, sur l'expédition au Tibet qui donné lieu au livre du même nom de Sylvain Tesson (prix Renaudot 2019), et "Bigger than Us", un documentaire de Flore Vasseur, co-produit par Marion Cotillard, sur de jeunes activistes.
Le Festival présentera aussi un documentaire indien, "Invisible Demons" de Rahul Jain, un "constat effrayant sur la pollution" à New Delhi, et un film du Chinois Zhao Liang, "I Am So Sorry", "voyage de Tchernobyl à Fukushima" sur les dangers du nucléaire.
<https://www.rtbf.be/culture/cinema/festivaldecannes/detail_de-louis-garrel-a-cyril-dion-le-festival-de-cannes-s-engage-pour-le-climat?id=10786689>
Sur le même sujet : 
> Festival de Cannes : une sélection spéciale sur le climat et l’écologie <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cyril-dion-aissa-maiga-louis-garrel-le-festival-de-cannes-cree-une-selection-speciale-sur-le-climat-et-l-ecologie-149931.html>, Novethic, 26/06/21
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8- Tribune. « Le projet de directive européenne sur le “reporting” des entreprises présente des avancées intéressantes », Le Monde, 21/06/21, 06h00 
Par Danielle Auroi, ancienne députée EELV, députée européenne et présidente de la commission des affaires européennes, est présidente du Forum citoyen pour la RSE & Michel Capron, Professeur honoraire des Universités en sciences de gestion

L’ancienne députée Danielle Auroi et le professeur de gestion Michel Capron alertent, dans une tribune au « Monde », contre le lobbying des entreprises autour de l’obligation de rendre compte des impacts sociaux et environnementaux de leur activité
Tribune. Une vingtaine d’années après les premières mesures législatives adoptées en France pour obliger les entreprises d’une certaine taille à rendre compte de leurs comportements en matière sociétale et environnementale, les milieux d’affaires peinent toujours à reconnaître que toute activité économique a des effets non désirés qui doivent être connus du public afin de les atténuer ou de les faire disparaître.
Beaucoup n’acceptent pas que leur responsabilité puisse être présumée. D’autres l’acceptent mais ne veulent pas entendre parler de normes contraignantes encadrant la liberté d’entreprendre. Ils veulent bien jouer le jeu, à condition d’en fixer les règles, les modalités d’exercice et de contrôle. C’est ainsi qu’on peut comprendre en France l’inscription volontaire d’une « raison d’être » dans les statuts de sociétés, possibilité offerte par la loi Pacte de 2019, permettant à chacune d’elles de définir ses propres objectifs sociaux et environnementaux sans référence à un cadre normatif commun. Ils considèrent, en outre, que des mesures ne sont justifiées que si elles sont favorables à la seule compétitivité des entreprises.
> Lire aussi  Pascal Canfin : « Il est essentiel de consolider ce nouvel âge progressiste de la mondialisation »
Le débat refait surface à l’occasion de la discussion d’une nouvelle proposition de directive européenne (Corporate Sustainability Reporting Directive) soumise au Parlement et au Conseil, et destinée à remplacer l’actuelle directive Non Financial Reporting Directive (NFRD), mise en œuvre en France par le décret du 9 août 2017 relatif à la déclaration de performance extra-financière.
Obligation d’un audit de qualité
La proposition publiée le 21 avril par la Commission européenne a déjà fait l’objet de critiques de porte-parole de certains milieux d’affaires montrant que, comme par le passé, ceux-ci vont tout mettre en œuvre pour en dénaturer les dispositions. Certes, ce projet, résultat de laborieux compromis entre les Etats membres de l’UE et les diverses parties intéressées, prête le flanc aux critiques, mais il présente néanmoins des avancées intéressantes et tient compte des leçons du passé.
D’abord, il réaffirme la nécessité de rendre obligatoire la divulgation de l’information pour le plus grand nombre d’entreprises. Il souligne ensuite l’insuffisance de l’information présentée aujourd’hui et les difficultés d’application des dispositions actuelles. Il accroît ainsi le nombre de sociétés assujetties, qui passerait d’environ 11 600 actuellement à 49 000, tout en prévoyant des normes distinctes et proportionnées pour les PME.
En outre, il exige un audit de qualité de la part des producteurs d’information. L’un des enjeux de ce projet est donc de savoir à quel organisme sera confié cet audit. La proposition met aussi l’accent sur la comparabilité des informations, l’une des grandes faiblesses du dispositif actuel ; il instaure la « double matérialité », c’est-à-dire l’obligation de présenter les risques des activités de l’entreprise non seulement pour elle-même, mais aussi pour l’humanité et l’environnement.
Une vision de l’avenir de la planète est en jeu
Pour autant, les nouvelles mesures ne sont pas encore arrêtées, car il faut maintenant établir la liste des informations (standards) que les entreprises devront publier. Or, La Commission a confié cette tâche à l’European Financial Reporting Advisory Group (Efrag), un organisme composé essentiellement d’experts comptables et financiers, suspecté par certains syndicats et ONG d’être insuffisamment représentatif de l’ensemble des intérêts en présence.
Ces standards devront tenir compte d’un autre dispositif en cours d’élaboration par la Commission avec le concours des organisations patronales : la taxonomie, c’est-à-dire la classification des activités des entreprises selon des critères de soutenabilité environnementale. Sous des aspects très techniques, cette taxonomie peut cacher des choix politiques peu favorables socialement.
> Lire aussi  Epargne salariale : que se cache-t-il derrière les fonds « solidaires » ?
On ne peut que se réjouir de voir l’Union européenne (UE) se réapproprier sa souveraineté dans le domaine des obligations de « reporting » des entreprises, et ne plus laisser ce champ accaparé par des organismes internationaux à la légitimité autoproclamée. Encore faut-il que, dans la phase finale qui va se dérouler d’ici à la fin de l’année, de puissants intérêts économiques ne viennent pas cacher dans les détails des diablotins qui pourraient entraver l’ensemble du système.
Sous des apparences techniques, c’est toute une représentation de la place des activités des entreprises dans la société qui est en cause ; à travers l’affirmation d’une conception de la soutenabilité, c’est toute une vision de l’avenir de l’humanité et de la planète qui est en jeu.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/21/le-projet-de-directive-europeenne-sur-le-reporting-des-entreprises-presente-des-avancees-interessantes_6084962_3232.html>
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9- Greenpeace Suisse met en cause l'impact environnemental des fonds durables, AFP, 21/06/21, 17:00

La branche suisse de l'organisation écologiste Greenpeace exige des critères plus stricts pour les fonds durables, mettant en cause leur impact environnemental dans une étude publiée lundi qui a passé au crible 51 fonds suisses et luxembourgeois. 
L'organisation écologiste a demandé à l'agence de notation suisse InRate, spécialisée dans l'évaluation des questions environnementales, sociales et de gouvernance d'entreprise (ESG), d'examiner une cinquantaine de fonds pour vérifier s'ils "ont bien un impact bénéfique", a-t-elle indiqué dans un communiqué, alors que la finance verte est en plein essor. 
Les travaux se sont concentrés sur la Suisse dans la mesure où il s'agit d'un des plus grands centres financiers au monde pour la gestion de fortune et le Luxembourg où sont domiciliés de nombreux fonds d'investissement en Europe. 
"On propose aux clients des produits de placement dont le nom et la description font penser à une influence positive sur l'environnement et la société, mais qui n'ont que rarement cet effet", affirme Larissa Marti, spécialiste des questions de finance et climat pour Greenpeace Suisse, citée dans le communiqué, mettant en garde contre le "Greenwashing" (écoblanchiment).
L'étude a examiné ces 51 fonds durables en les comparant à des fonds classiques sur la base de données datant d'octobre 2020.
Ils étaient évalués notamment à l'aune d'un score moyen de leur impact ESG, une mesure de leur intensité carbone ainsi qu'une mesure en pourcentage des revenus dans leur portefeuille provenant d'activités dommageables pour l'environnement, comme l'agriculture avec les engrais et pesticides, les combustibles fossiles, l'énergie nucléaire ou encore les mines et métaux et transports les plus polluants. 
Si leur score ESG est généralement meilleur, la différence n'est toutefois pas significative selon cette étude, l'écart avec les fonds classiques se limitant à 13%. 
Ces fonds durables sont également moins impliqués dans des activités pour lesquels les risques pour l'environnement sont facilement mesurables, telles la production de ciment ou l'armement, mais ne présentent pas de "différences pertinentes" par rapport aux fonds classiques sur d'autres activités dommageables pour l'environnement, note aussi l'étude.
Seul point clairement positif, ces fonds se tiennent nettement plus à l'écart des grandes controverses environnementales, telles que la déforestation ou les marées noires, avec un écart très significatif par rapport aux fonds classiques. 
Parmi leurs grandes lacunes, ces fonds procèdent par exclusion d'activités à risques, mais "peinent à rediriger plus de capitaux vers des activités économiques durables", juge Greenpeace, qui exige des critères plus stricts leur soient appliqués en particulier à l'heure où le Conseil fédéral (gouvernement) veut faire de la Suisse une place de référence pour la finance durable.
Fin mai, la branche suisse du World Wildlife Fund (WWF) avait elle aussi appelé à plus de transparence sur les produits financiers dans une étude proposant un classement des banques suisses pour suivre leurs progrès de développement durable.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210621-greenpeace-suisse-met-en-cause-l-impact-environnemental-des-fonds-durables>
En savoir plus : 
> La finance (pas vraiment) verte : Les fonds d’investissement durables ne font pas honneur à leur nom <https://www.greenpeace.org/luxembourg/fr/communiques-de-presse/11514/la-finance-pas-vraiment-verte-les-fonds-dinvestissement-durables-ne-font-pas-honneur-a-leur-nom-2/>, Greenpeace, communiqué du 21/06/21
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10- Tribune. « Nous, élèves de la haute fonction publique, demandons à être formés à la transition écologique », Le Monde, 21/06/21, 19h00
Par Collectif

Les objectifs environnementaux exigent une refonte en profondeur de la formation des hauts fonctionnaires délivrée par l’Institut national du service public, dans toutes les disciplines, estime, dans une tribune pour « Le Monde », un collectif de 138 élèves issus de onze écoles de la haute fonction publique.
Tribune. Elèves des écoles de service public concernées par la création de l’Institut national du service public (INSP), nous nous constituons en collectif pour que la transition écologique et solidaire soit placée au centre de cette formation commune et de nos futures carrières.
La transition écologique n’est pas une composante parmi d’autres de l’intérêt général que nous nous engageons à servir. Un environnement sain est l’infrastructure sans laquelle la possibilité même d’une société démocratique et juste est ébranlée : les conséquences des changements climatiques et des pertes de biodiversité compromettent dès à présent, de manière irréversible, notre capacité à assumer demain les missions du service public.
> Lire aussi  La réforme de la haute fonction publique entre dans le vif
Ensemble, nous représentons un potentiel de changement qui implique une forte responsabilité vis-à-vis de nos futures équipes, des hommes et des femmes politiques que nous conseillerons et de la société civile. Jamais encore des élèves d’écoles du service public ne s’étaient rassemblés pour demander une réforme en profondeur de la scolarité et des carrières offertes par la fonction publique. Nous le faisons aujourd’hui afin que l’action publique puisse enfin être à la hauteur des exigences qu’imposent les crises environnementales et répondre aux attentes et aux engagements de nos concitoyens sur le sujet capital de la transition écologique.
insuffisamment compétents
Nous demandons trois changements nécessaires dans nos formations et nos carrières : D’abord, alors même que nous sommes appelés à occuper des postes-clés pour atteindre les objectifs environnementaux de notre pays, nous sommes insuffisamment compétents et trop peu armés pour conduire la transition écologique sur le terrain. Il est crucial que les futurs cadres de la fonction publique soient très solidement formés aux questions techniques, sociales et éthiques de cette transition.
> Lire aussi la tribune : « Répondre au défi climatique nécessite de former l’ensemble des agents publics »
Le tronc commun de formation de l’INSP doit consacrer bien davantage de temps aux sujets environnementaux et à leur lien avec la totalité des autres politiques publiques que la vingtaine d’heures prévue à ce jour. La partie théorique de cette formation doit impérativement se nourrir de la multiplicité de nos parcours (ingénieurs, administration, justice…) pour ancrer les échanges entre sciences naturelles et humaines et faire de l’INSP un lieu privilégié du dialogue entre disciplines sur les politiques environnementales, en lien étroit avec la recherche universitaire.
La partie pratique, appuyée sur la visite de territoires en transition, est indispensable à ce que demain, nous soyons capables d’inventer et de soutenir de nouvelles voies en faveur d’une transition concrète.
Nos formations doivent ancrer, chez les futurs hauts fonctionnaires, un « réflexe écologique » au quotidien. Un tel socle de formation devra par ailleurs être pris en compte dès les concours d’entrée, puis faire partie de la formation continue de tous les fonctionnaires.
Deuxièmement, les politiques environnementales requièrent une conscience aiguë du temps long, qui dépasse celui des échéances électorales. En ce sens, la haute fonction publique se doit de réaffirmer son rôle de conseiller et non de courtisan. Loin de l’application de solutions toutes faites, nos formations doivent cultiver notre capacité à la controverse et au doute ainsi que notre esprit critique, notamment grâce à un lien considérablement renforcé avec le monde de la recherche. Notre formation doit nous insuffler une éthique de la responsabilité environnementale de l’administration et un sens du devoir que nos parcours professionnels nous permettront d’incarner.
> Lire aussi la tribune : Urgence climatique : « L’écologie ne fait toujours pas partie du logiciel de la haute administration »
Enfin – ceci devrait être une évidence –, il nous semble urgent de garantir que nos missions futures soient compatibles avec les ambitieux engagements internationaux de la France en matière de transition écologique. Nous demandons à nos futurs employeurs que les propositions de poste en sortie d’école, puis tout au long de nos carrières, explicitent la manière dont nos fonctions participeront à atteindre ces engagements, par exemple de manière très concrète dans les fiches de poste.
Créatifs et critiques
La refonte de la formation des hauts fonctionnaires sera une opportunité pour la transition écologique si elle engage l’INSP dans ces trois directions. Elle doit donner à chaque élève les outils pour prendre la pleine mesure des défis environnementaux et de leur complexité. Elle doit faire de nous des femmes et des hommes conscients de leur responsabilité pour accompagner la France dans le changement de paradigme que réclament les limites environnementales.
Enfin, elle doit nous apprendre à mettre à profit la complémentarité de nos approches pour nous rendre créatifs et critiques dans nos solutions. C’est seulement à ces conditions que nous pourrons être acteurs d’une administration qui ne soit pas un frein aux changements radicaux auxquels nous appelle la transition écologique de notre société, mais une structure accélératrice de cette transformation profonde pour laquelle nous nous sommes engagés en choisissant le service public.
§Signataires : Adrien Aristide (Ecole nationale d’administration) ; Stéphanie Bailo (Institut national des études territoriales, ingénieur) ; Jacques Bourgeaux (corps des Mines) ; Quentin Dubuis (Ecole nationale d’administration) ; Alexandrine Goncalves (Ecole des hautes études en santé publique) ; Raphaëlle Gresset (Ecole nationale d’administration) ; Joseph Halgand (Ecole nationale de la magistrature) ; Raphaël Lafrogne-Joussier (corps des administrateurs de l’Insee) ; Johanna Ouazzani (Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques) ; Angel Prieto (corps des Mines) ; Pauline Robert (Institut national des études territoriales, administratrice) ; Charline Tenaud (Ecole nationale des services vétérinaires) ; Jean-Baptiste Turmel (corps des ingénieurs des Ponts, des Eaux et des Forêts).
> La liste complète des 138 signataires <https://telegra.ph/Liste-des-signataires-06-21>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/21/nous-eleves-de-la-haute-fonction-publique-demandons-a-etre-formes-a-la-transition-ecologique_6085085_3232.html>
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11- Démission du ministre de l’environnement du Brésil, impliqué dans des trafics de bois, Le Monde, 24/06/21, 12h48
Sarah Cozzolino (Rio de Janeiro, envoyée spéciale)

Ricardo Salles a dû quitter le gouvernement. Son successeur devrait poursuivre une politique favorable à l’agronégoce. 
Il était l’un des derniers ministres véritablement « polémiques » de Jair Bolsonaro. Ricardo Salles, à la tête du ministère de l’environnement depuis janvier 2019, a annoncé sa démission mercredi 23 juin. Ce dernier était sur la sellette depuis plusieurs semaines après avoir été mis en cause dans une affaire d’exportations illégales de bois d’Amazonie, au mois de mai.
« Vous faites partie de cette histoire, Ricardo Salles. Le mariage entre l’agriculture et l’environnement est presque parfait. Bravo », avait déclaré le président du Brésil, Jair Bolsonaro, en félicitant le désormais ancien ministre, à la veille de sa démission.
Dans un bref discours, M. Salles a annoncé son départ, invoquant des motifs personnels, et souligné qu’il avait suivi les orientations du gouvernement pendant son mandat, à savoir, viser « l’équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement ».
> Lire aussi  Au Brésil, le ministre de l’environnement soupçonné de trafic illégal de bois
Cet avocat de 46 ans est le premier ministre de l’environnement accusé de crimes environnementaux. Le 19 mai, la police fédérale avait perquisitionné ses bureaux, à la demande du juge du Tribunal suprême fédéral (STF), Alexandre de Moraes. L’ancien ministre et dix fonctionnaires de son administration sont accusés d’avoir favorisé un « important réseau criminel transnational de facilitation de contrebande de bois », selon le juge.
« La bête noire des ONG »
En juin, M. Salles a été visé par une seconde enquête. Il est accusé d’ingérence dans le cadre de l’opération « Handroanthus », qui a abouti à la saisie record de 226 763 mètres cubes de bois, extraits illégalement en Amazonie, en décembre 2020.
Partie intégrante de l’aile idéologique du gouvernement d’extrême droite, M. Salles sera remplacé par Joaquim Alvaro Pereira Leite, actuel secrétaire à l’Amazonie et aux services environnementaux au sein du ministère. La nomination de cet ancien conseiller de la Société rurale brésilienne, organisation représentant les intérêts de l’agronégoce, a suscité de vives réactions de la part de l’opposition.
« La chute de Salles n’est pas la fin du combat : son successeur fait partie du lobby de l’agronégoce et de ce gouvernement anti-environnement qui poursuivra les ravages en cours », a tweeté le député Alessandro Molon (Parti socialiste brésilien), chef de l’opposition à la Chambre des députés. La sortie de la « bête noire des ONG » n’augure pas de changement drastique selon les défenseurs de l’environnement. Cette démission « ne veut pas dire pour autant que le gouvernement Bolsonaro va mettre fin à ses projets environnementaux néfastes », a réagi Greenpeace. « Salles est le symptôme, pas la maladie », a renchéri le collectif d’ONG brésilien Observatoire du climat.
> Lire aussi  Au Brésil, la mise en place d’une politique de destruction de l’environnement
Pendant deux ans et demi, M. Salles a gravement fragilisé les mécanismes de protection des forêts, en réduisant les financements alloués aux agences de protection de l’environnement et en écartant leurs chefs respectifs. Sa gestion a également été marquée par les tentatives d’assouplissement des règles environnementales, stratégie qu’il a lui même avouée lors d’une réunion ministérielle, le 22 avril 2020. A l’occasion de cette réunion, rendue publique après une décision du STF, il suggérait au gouvernement de profiter de l’attention médiatique tournée vers la pandémie de Covid-19 pour modifier les règlements en simplifiant les normes environnementales.
Explosion de la déforestation illégale
M. Salles a contribué aussi à l’isolement du Brésil sur la scène internationale. L’administration américaine de Joe Biden et l’Union européenne exigent notamment des résultats en ce qui concerne la fin de la déforestation illégale, celle-ci ne cessant de s’accélérer. Depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, elle a atteint des sommets. En 2019, plus de 10 000 kilomètres carrés de forêt amazonienne avaient brûlé, une augmentation de 34 % par rapport à l’année précédente… Un record battu l’année suivante, avec 11 088 kilomètres carrés partis en fumée.
Malgré les récentes promesses du gouvernement de mettre fin aux coupes illégales à l’horizon 2030, la destruction se poursuit. Pour le troisième mois de suite, la déforestation a explosé en mai : 1 125 kilomètres carrés ont été rasés, presque l’équivalent de la ville de Rio de Janeiro. Une progression de 41 % par rapport à mai 2020, alors que la saison sèche ne fait que commencer.
> Lire aussi  « Il n’y a plus de limite ! » : au Brésil, la déforestation augmente, conséquence indirecte du coronavirus
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/24/demission-du-ministre-de-l-environnement-du-bresil-implique-dans-des-trafics-de-bois_6085519_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Brésil : démission du sulfureux ministre de l'Environnement <https://information.tv5monde.com/info/bresil-demission-du-sulfureux-ministre-de-l-environnement-414178>, AFP, 24/06/21, 10:00
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12- Un groupe d’experts élabore une définition internationale du crime d’écocide, Le Monde, 24/06/21, 20h15 
Patricia Jolly

L’objectif est que les responsables de graves atteintes à l’environnement puissent être poursuivis par la Cour pénale internationale. 
Forages pétroliers, déforestation, exploitation minière, surpêche… Les dirigeants d’entreprises, les responsables politiques voire les chefs d’Etats à l’origine de la destruction massive d’écosystèmes pourraient-ils un jour devoir rendre des comptes à la Cour pénale internationale (CPI) ? C’est en tout cas pour atteindre cet objectif qu’un groupe international d’experts de renom, spécialisés en droit pénal international, en droit de l’environnement et droits humains, a planché six mois durant, à la demande de la Fondation néerlandaise Stop Ecocide. Puisant dans des textes philosophiques, religieux, de loi, et dans la jurisprudence internationale, il s’est accordé sur une définition juridique internationale du crime d’écocide.
Elaborée à l’attention des Etats parties au statut de Rome – document qui définit les crimes internationaux sur lesquels la CPI a un pouvoir juridictionnel –, cette définition doit leur permettre de proposer un amendement visant à modifier le statut de la juridiction de La Haye, et de criminaliser l’écocide au même titre que le génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes d’agression.
L’écocide consiste en des « actes illégaux ou arbitraires commis en sachant la réelle probabilité que ces actes causent à l’environnement des dommages graves qui soient étendus ou durables », ont expliqué, mardi 22 juin, les coprésidents du panel de 12 membres, le professeur de droit et avocat franco-britannique Philippe Sands – habitué des litiges devant la Cour internationale de justice et le Tribunal international du droit de la mer – et la sénégalaise Dior Fall Sow, juriste et ancienne procureure de l’ONU.
Cette définition expose les conséquences de ce crime écologique, sans en donner d’exemples précis, de manière à pouvoir englober des dommages qui n’existent pas encore forcément. Elle est « à la fois efficace par rapport à la crise climatique en cours et acceptable juridiquement par les Etats », estime la juriste française Valérie Cabanes, qui a participé aux travaux.
« Un véritable élan »
La notion d’écocide a vu le jour au début des années 1970 après l’utilisation massive au Vietnam par l’armée américaine de l’agent orange, défoliant chimique qui a ravagé les forêts vietnamiennes et décimé les populations locales. Le premier ministre suédois Olof Palme a usé de ce terme lors du Sommet de la Terre à Stockholm en 1972, mais il est très largement entré dans le débat public ces dernières années. Notamment en 2019, lorsque deux nations insulaires, le Vanuatu (Pacifique) et les Maldives (océan Indien), respectivement menacées par la montée du niveau de l’océan Pacifique et celle de l’océan Indien, ont réclamé une « prise en compte sérieuse » du crime d’écocide.
« La réflexion sur l’écocide a commencé il y a cinquante ans mais, depuis trois ans, il y a un véritable élan », explique Jojo Mehta, présidente et cofondatrice en 2017 de Stop Ecocide, à l’initiative des travaux du panel qui comprenait notamment un ancien juge samoan de la CPI. « Le rapport spécial du GIEC, en 2019, a réveillé beaucoup de gens et suscité de nombreuses mobilisations liées au climat, poursuit-elle. Les grèves scolaires de Greta Thunberg en ont entraîné d’autres dans le monde entier, le mouvement international Extinction Rebellion est né au Royaume-Uni en 2018, tout cela a ouvert une fenêtre de dialogue mondial sur les plans médiatique et politique. La question de l’écocide, qui passait auparavant pour extrême, est aujourd’hui accueillie avec intérêt parce que les gens en sont informés et en font l’expérience au plus près de chez eux. »
Il faut maintenant qu’un des 123 Etats parties au statut de Rome qui régit la CPI propose cet amendement. Cette première étape ne devrait guère poser problème puisque, depuis fin 2019, huit d’entre eux – le Vanuatu, les Maldives, la France, la Belgique, la Finlande, l’Espagne, le Canada et le Luxembourg – ont publiquement exprimé leur intérêt pour la possibilité d’amender ce document.
> Lire aussi  L’écocide, un concept-clé pour protéger la nature
Une majorité de l’assemblée générale des Etats parties, qui se tient traditionnellement en fin d’année, devra ensuite accepter l’examen de l’amendement. Puis une majorité des deux tiers [soit 82] des Etats parties – qui disposent chacun d’une voix – devra voter l’adoption cette loi. Chaque Etat partie pourra enfin ratifier la nouvelle loi et devra la faire appliquer sur son propre territoire dans un délai d’un an. Cette disposition permet d’interpeller sur son sol tout citoyen étranger soupçonné d’un acte d’écocide commis ailleurs, élargissant ainsi sa portée aux Etats-Unis, à la Chine et à d’autres Etats non membres, potentiellement grands pollueurs.
Cinq ans pour mettre la loi en pratique
Consciente que cette pénalisation – qui introduit la notion de responsabilité personnelle – ne sera pas « suffisante » pour faire cesser les dommages à l’environnement, Jojo Mehta la juge cependant « nécessaire » et même susceptible d’amorcer un changement de mentalité et de rétablir un équilibre.
« Savoir sa liberté personnelle menacée est très dissuasif pour un décideur, et se voir accolée l’étiquette de criminel international n’est pas une bonne pub, aussi les financiers et les assureurs réfléchiront avant de se lancer et les gouvernements avant de délivrer des permis », veut-elle se convaincre.
> Lire aussi  Valérie Cabanes : « Reconnaître la nature comme sujet de droit »
Elle estime que grâce à cette définition de l’écocide pensée par des « experts des plus crédibles », il faudrait « cinq ans » pour mettre en pratique cette loi dont l’adoption nécessite de solides soutiens diplomatiques et politiques. Le travail de persuasion auprès des Etats concernés ne fait que commencer.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/24/un-groupe-d-experts-elabore-une-definition-internationale-du-crime-d-ecocide_6085576_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Une proposition de définition universelle du crime d'écocide <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ecocide-crime-definition-proposition-experts-internationaux-cour-penal-internationale-37763.php4>, Actu-environnement, 23/06/21
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13- Retard de paiement des aides à la bio : l'État condamné pour faute, Actu-environnement, 24/06/21
Rachida Boughriet

Par un jugement rendu le 2 juin 2021, le tribunal administratif de Dijon a condamné l'État à indemniser un agriculteur de l'Yonne qui avait subi des retards de paiement des aides à l'agriculture biologique entre 2015 et 2019. Le tribunal a jugé que l'État « avait commis une faute en ne procédant pas au versement de ces aides dans un « délai raisonnable ». C'est la première fois que la responsabilité de l'État est engagée pour ce motif », précise Jean-Baptiste Chevalier, avocat de...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/tribunal-administratif-dijon-condamnation-etat-retard-paiement-aides-agriculteur-bio-37771.php4>
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14- L'Autorité bancaire européenne appelle à une meilleure prise en compte du risque climatique, L’info durable avec AFP, maj le 24/06/21

L'Autorité bancaire européenne a recommandé mercredi aux établissements financiers d'intégrer "rapidement" les risques climatiques "dans leurs stratégies et objectifs, ainsi que dans leurs structures de gouvernance".
Cette recommandation découle d'un rapport sur les risques liés à l'environnement, au social et à la gouvernance (ESG). Il souligne, entre autres, que "les facteurs ESG, notamment le changement climatique, peuvent avoir des répercussions sur les contreparties des institutions ou sur les actifs investis, ce qui affecte les risques financiers".
Par conséquent, "l'EBA recommande aux institutions d'intégrer les considérations liées aux risques ESG dans leurs stratégies et objectifs, ainsi que dans leurs structures de gouvernance" pour adapter en conséquence "leur appétit pour le risque et leur processus interne d'allocation de capital". Pour cela, l'autorité européenne incite à développer des méthodologies pour tester la résistance des institutions, en utilisant notamment certains scénarios.
Quant au processus de surveillance prudentielle et d'évaluation (SREP), qui mesure les risques pesant sur chaque banque, l'EBA préconise d'appliquer "un horizon d'au moins dix ans pour prendre en compte les risques physiques, les politiques publiques pertinentes ou, plus largement, les tendances de transition". Une transition économique rapide pourrait en effet également peser sur les institutions financières en dévalorisant brutalement certains actifs liés à des activités considérées comme néfastes pour l'environnement.
Début juin, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau avait plaidé pour contraindre les entreprises à plus de transparence concernant les risques climatiques, visant en particulier les institutions financières.
Selon un premier "stress test climatique" réalisé au printemps par la Banque de France, l'exposition des banques et assurances françaises au risque climatique est "modérée". Un constat cependant rejeté par plusieurs ONG, alors que la banque centrale a elle-même appelé à prendre ses résultats avec prudence, du fait d'une méthodologie qui reste à améliorer face à des données parcellaires. 
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/lautorite-bancaire-europeenne-appelle-une-meilleure-prise-en-compte-du>
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15- La BERD fête ses 30 ans et appelle à investir dans une reprise "verte", AFP, 27/06/21, 12:00
Ben Perry

Odile Renaud-Basso, la première présidente de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), est optimiste pour la reprise qu'elle estime plus forte que prévue parmi les Etats membres, et compte sur une accélération des investissements "verts".
"Dans l'ensemble, 2020 a été moins négative que prévu" et 2021 "bien meilleure qu'attendu" dans les pays où investit la BERD, a expliqué la Française dans un entretien à l'AFP par visioconférence, avant l'assemblée générale de l'organisation la semaine prochaine.
La Banque, fondée après la chute du mur de Berlin en 1991, célèbrera alors ses 30 ans et un total de 150 milliards d'euros d'investissements. 
Beaucoup des 38 pays où la BERD est présente ont été durement frappés par les conséquences économiques de la pandémie, mais les prévisions de l'institution qui seront annoncées mardi matin devraient faire état d'une nette amélioration à la faveur de la réouverture de la plupart de ces économies et des progrès de la vaccination contre le covid-19.
Mme Renaud-Basso attribue ces perspectives meilleures que prévues à un rebond dans la fabrication, la production industrielle, et le prix des matières premières même s'il reste "de grandes incertitudes" notamment sur la reprise du tourisme dans des pays qui en dépendent comme la Tunisie, qui a beaucoup souffert des confinements liés au covid.
Le Liban reste notamment "en grandes difficultés" à cause de la crise politique qui mine le pays depuis une explosion massive et meurtrière à Beyrouth en août.
Selon le FMI, l'activité du pays devrait encore se contracter après une récession de 25% en 2020. La BERD publiera ses propres prévisions mardi.
- Reprise verte -
L'organisme estime que la reprise post-covid devra se faire sous l'angle de la transition énergétique et prévoit que la moitié de ses investissements seront bas carbone en 2025. "Nous étions proches de cet objectif en 2019 mais avec la crise sanitaire ce chiffre était tombé sous 30% l'an dernier", explique Mme Renaud-Basso.
Elle déplore qu'il soit "très difficile d'avoir ce niveau d'investissement du secteur privé" dans les projets verts comparé aux larges programmes d'infrastructures qui sont financés par les gouvernements.
Mais la BERD veut aller de l'avant et s'assurer que d'ici 2022 "tous nos projets, activités et investissements soient cohérents avec l'accord de Paris" de 2015, qui a pour objectif de limiter l'augmentation de la température planétaire à moins de deux degrés celsius au-dessus des niveaux pré-industriels.
- Crise de l'égalité des chances -
L'ex-directrice du Trésor public français, qui a pris la tête de la BERD en novembre, souligne aussi que l'impact de la pandémie a été particulièrement ressenti par les femmes et les jeunes travailleurs, car ils sont largement employés dans les services et l'hôtellerie-restauration, secteurs forcés de cesser leur activité pendant de longs mois face à la pandémie.
"Il y a une crise de l'égalité des chances, de l'égalité de genre (...). L'un des objectifs d'une institution comme la BERD c'est d'aider les pays à répondre à ce défi et à prendre cette dimension dans nos financements", en faisant attention à ceux qui sont proposés aux femmes cheffes d'entreprise, insiste la dirigeante.
Enfin, la patronne de la BERD veut que son institution puisse mieux accompagner la transformation numérique des pays, accélérée par la pandémie. La Banque elle-même se dirige vers un modèle hybride entre télétravail et bureau. "Nous ne reviendrons pas au système d'avant la crise" même si elle juge que ce n'est pas "la panacée".
"Il y a des désavantages" au télétravail, notamment la perte de la capacité "à réfléchir collectivement", remarque-t-elle.
La réunion qui sera virtuelle débute lundi jusqu'à vendredi, avec des intervenants comme l'homme politique américain John Kerry, l'envoyé spécial de l'ONU sur le climat et ex-gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney, la primatologue Jane Goodall, les cheffes économistes de la BERD et du FMI. 
Lors du dernier jour de l'assemblée annuelle vendredi, Odile Renaud-Basso participera à une discussion avec la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva sur les défis de la reprise.
<https://information.tv5monde.com/info/la-berd-fete-ses-30-ans-et-appelle-investir-dans-une-reprise-verte-414588>
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16- Les organisations alternatives locales, un levier pour promouvoir une consommation plus sobre, The Conversation, 27/06/21, 18:59
Par Amina Béji-Bécheur, Professeure des universités, membre de l'Institut de Recherche en Gestion, Université Gustave Eiffel, Eric Rémy, Professeur en sciences de gestion, Université de Toulouse III – Paul Sabatier & Philippe Robert-Demontrond, Professeur des Universités, Université de Rennes 1

Près de la moitié de l’empreinte carbone des Français apparaît aujourd’hui liée aux « émissions importées », c’est-à-dire aux émissions liées à la fabrication de biens produits à l’étranger mais consommés sur le territoire national.
Ce constat nourrit toute une politique institutionnelle visant à modifier les comportements de consommation de nos concitoyens pour lutter contre le réchauffement climatique. Comme l’écrit le chercheur en science politique Yannick Rumpala, il s’agit là d’une « gouvernementalisation de la consommation », avec l’idée qu’« une large partie de l’amélioration de la situation se jouerait dans les travées des hypermarchés et des supermarchés ».
Une lutte pour l’hégémonie culturelle semble en cours opposant la culture de la matérialité et la culture de la sobriété. C’est le constat tiré à l’origine du projet Esadicas (Étude socio-anthropologique sur les dispositifs d’acculturation à la sobriété) que nous avons porté avec le soutien de l’Agence de la transition écologique (Ademe).
« D’un côté, un consommateur valorisant (toujours) la consommation – en faisant même un instrument d’action socio-politique. De l’autre côté, un consommateur la dévalorisant, visant à sa réduction au profit d’alternatives existentielles insistant sur son absence de nécessité, sinon même sa nocuité – psychologique, socio-culturelle, écologique ».
Invitation est alors donnée de penser comment acculturer les individus à ce second modèle, comment le leur faire « intérioriser ». Cela peut se faire notamment à partir de la notion d’hégémonie culturelle, théorisée par le philosophe italien Antonio Gramsci. Une domination culturelle peut s’inscrire au-delà de la force en s’appuyant sur son pouvoir d’attraction. Nos travaux mettent en avant, à cette fin, le fort potentiel d’organisations alternatives implantées localement, pas pleinement exploité cependant.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/les-organisations-alternatives-locales-un-levier-pour-promouvoir-une-consommation-plus-sobre-162881>
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En audio
17- Comment réduire l'impact environnemental de la recherche ?, France Inter, La Terre au carré, 17/06/21, de 14h à 15h
Mathieu Vidard

La recherche scientifique est soumise à un questionnement sur les modalités de la transition écologique, pour réduire son empreinte carbone. Le collectif "Labo 1 point 5" promeut une culture bas carbone dans la communauté scientifique.
Le changement climatique occupe, depuis plus d’une décennie, une place majeure dans la recherche scientifique ainsi que dans les débats politiques et citoyens. Comme tous les secteurs de la société, la recherche scientifique est soumise à un questionnement sur les modalités de la transition qui doit s’opérer pour réduire son empreinte carbone. 
Le collectif Labos 1point 5, fondé par l'astrophysicien Olivier Berné et la chercheuse  en science de l'environnement Tamara Ben Ari, souhaite mettre en cohérence les pratiques de travail de la recherche avec les objectifs de réduction de l’empreinte humaine sur l’environnement. L'objectif de ce collectif de chercheurs interdisciplinaires est d’amorcer ou de poursuivre le changement de leurs pratiques professionnelles afin de réduire leur impact sur l’environnement, en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris dont le nom Labos 1point5 est d’ailleurs une référence directe. Le collectif souhaite, comme le dit son texte fondateur : 
>> Suite à lire et émission (54 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-17-juin-2021>
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18- Un première pour un titre de chanson : le mot "écologie", France bleu, 18/06/21, 22:30

Aujourd’hui j’ai choisi un Collector important puisque c’est la première fois que le mot « Écologie » apparaît dans le titre d’une chanson. Voici Mercy Mercy Me (The Ecology), composé et interprété par Marvin Gaye, sorti en 1971.
En 1971, le développement durable n’existe pas encore, la première conférence des Nations Unies sur l’environnement n’aura lieu que l’année suivante, et n’abordera que les problèmes liés à la pêche à la baleine.
Mercy Mercy Me (The Ecology) est une chanson qui traite de l’environnement dans sa globalité et de l’obligation pour l’homme de prendre soin de la planète qui l’accueille.
À ce titre, Marvin Gaye fait figure de visionnaire. Combien d’agressions de l’homme la Terre peut-elle encore supporter, s’interroge-t-il ?
Mais cette chanson contraste dans son répertoire très majoritairement composé de ballades lascives, ruisselantes de sensualité et de désirs dissimulés…
> Chanson (5 min) à écouter à :
<https://www.francebleu.fr/emissions/france-bleu-collector/un-premiere-pour-un-titre-de-chanson-le-mot-ecologie>
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Une annonce
19- Retour sur l'année 2020, Fondation Ensemble, 17/06/21
Par Jacqueline Délia Brémond, Cofondatrice/Présidente Déléguée

Cher.e.s ami.e.s,
Il est inutile de rappeler à quel point l'année 2020 fut difficile et traumatisante. Un seul point positif et fondamental : les habitants de la Terre ont découvert l’importance de protéger le vivant sous toutes ses formes avec les liens qui les unissent.
C'est sur cette thématique que la Fondation Ensemble travaille, depuis sa création en 2005. Dans notre dernier rapport annuel, vous découvrirez qu'elle a contribué à près de 350 projets auxquels se sont ajoutés en 2020 : deux projets d'agriculture durable en Équateur, deux projets de pêche durable, l'un au Myanmar et l'autre au Mozambique, et deux projets de préservation de la biodiversité et de technologie durable, au Pérou. Enfin, elle a également soutenu 13 projets de protection d’espèces animales en danger. Au total ce sont 6,3 millions de personnes qui ont bénéficié de son soutien et travaillent en accord avec la Nature.
Pour en savoir plus sur nos actions, consultez notre rapport annuel.
A très bientôt
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permet :
• De vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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