[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 4 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 4 Mar 07:40:11 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. Forêt : « Les coupes peuvent favoriser l’installation de peuplements plus résistants au changement climatique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/19/foret-les-coupes-peuvent-favoriser-l-installation-de-peuplements-plus-resistants-au-changement-climatique_6070489_3232.html>, Le Monde, 19/02/21, 06h01
2- Tribune. « A Gonesse, il est encore possible de sauver des centaines d’hectares de terres nourricières » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/19/a-gonesse-il-est-encore-possible-de-sauver-des-centaines-d-hectares-de-terres-nourricieres_6070517_3232.html>, Le Monde, 19/02/21, 10h44
3- Covid-19 et pas de viande à la cantine : le gouvernement dénonce le choix de la mairie EELV de Lyon <https://www.geo.fr/environnement/covid-19-et-plus-de-viande-a-la-cantine-le-gouvernement-denonce-le-choix-de-la-mairie-eelv-de-lyon-203819>, AFP, 21/02/21, 15:00
4- L’Argentine se cherche un modèle agricole <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/21/l-argentine-se-cherche-un-modele-agricole_6070721_3234.html>, Le Monde, 21/02/21, 15h00 
5- Enquête. Les pesticides en France : tous visés, tous concernés <https://planete.lesechos.fr/enquetes/les-pesticides-en-france-tous-vises-tous-concernes-7482/>, Planète Les Echos, 17/02/21, 12h12
6- Réintroduction des pesticides néonicotinoïdes : comment nos députés ont-ils voté et pourquoi ? <https://theconversation.com/reintroduction-des-pesticides-neonicotino-des-comment-nos-deputes-ont-ils-vote-et-pourquoi-155158>, The Conversation, 21/02/21, 18:21
7- Circuits courts, labels, marques... Comment s'assurer que nos achats rémunèrent correctement les agriculteurs ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/circuit-court-labels-marques-comment-s-assurer-que-nos-achats-remunerent-correctement-les-agriculteurs_4290041.html>, France Télévisions, 23/02/21, 07:00
8- Pologne : sous la neige, la moisson des roseaux <https://www.geo.fr/environnement/pologne-la-moisson-des-roseaux-un-materiau-durable-et-resistant-pour-isoler-les-toits-203844>, AFP, 23/02/21, 11:00
9- Pesticides : des tumeurs cérébrales d'agriculteurs peu à peu reconnues maladie professionnelle <https://www.lepoint.fr/societe/pesticides-des-tumeurs-cerebrales-d-agriculteurs-peu-a-peu-reconnues-maladie-professionnelle-23-02-2021-2415083_23.php>, AFP, 23/02/21, 12:00
10- La justice saisie pour « faire barrage » au retour des néonicotinoïdes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/23/la-justice-saisie-pour-faire-barrage-au-retour-des-neonicotinoides_6070945_3244.html>, Le Monde, 23/02/21, 15h52
11- Australie : un mouton délesté de son pelage de 35 kg <https://information.tv5monde.com/info/australie-un-mouton-deleste-de-son-pelage-de-35-kg-397874>, AFP, 25/02/21, 10:00
12- En Allemagne, des chasseurs en quête de viande "éthique" <https://information.tv5monde.com/info/en-allemagne-des-chasseurs-en-quete-de-viande-ethique-397877>, AFP, 25/02/21, 11:00
13- Pesticides dans les vins HVE du Bordelais : une association condamnée <https://information.tv5monde.com/info/pesticides-dans-les-vins-hve-du-bordelais-une-association-condamnee-397886>, AFP, 25/02/21, 12:00
14- Abeilles empoisonnées au pesticide en Ariège : l’apiculteur remporte son combat contre la multinationale BASF <https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/ariege/foix/abeilles-empoisonnees-au-pesticide-en-ariege-l-apiculteur-remporte-son-combat-contre-basf-1971940.html>, France 3 Occitanie, 25/02/21, 12h12
15- Un agrotoxique interdit en Europe décime les abeilles en Colombie <https://information.tv5monde.com/info/un-agrotoxique-interdit-en-europe-decime-les-abeilles-en-colombie-397913>, AFP, 25/02/21, 15:00
16- Pourquoi une alimentation saine et sa production locale devraient faire partie de la réponse à la Covid-19 <https://theconversation.com/pourquoi-une-alimentation-saine-et-sa-production-locale-devraient-faire-partie-de-la-reponse-a-la-covid-19-155984>, The Conversation, 25/02/21, 19:00
17- 10 années pour photographier l'océan dans tous ses états <https://information.tv5monde.com/info/10-annees-pour-photographier-l-ocean-dans-tous-ses-etats-398020>, AFP, 26/02/21, 10:00
18- Reportage. « S’ils ne passent pas la frontière, les fraises sont flinguées » : des agriculteurs inquiets si les travailleurs étrangers ne viennent plus <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/26/s-ils-ne-passent-pas-la-frontiere-les-fraises-sont-flinguees-dans-le-vaucluse-les-agriculteurs-inquiets-de-la-perspective-d-une-saison-sans-travailleurs-etrangers_6071319_3234.html>, Le Monde, 26/02/21, 19h30
En images
19- Un monde de forêts <https://www.arte.tv/fr/videos/091146-017-A/le-dessous-des-cartes/>, Arte, Le Dessous des cartes, 13/02/21, 19h30
20- Délinquance : agriculteurs à bout de nerfs <https://www.france.tv/france-2/envoye-special/2257021-emission-du-jeudi-18-fevrier-2021.html>, France 2, Envoyé spécial, 18/02/21, 21h09
21- Documentaire. Nous paysans <https://www.france.tv/france-2/nous-paysans/>, France 2, 23/02/21, 21h09

Bien à vous,
Florence

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SAGA DU JOUR : "Nous paysans", un documentaire qui revient sur la longue marche des paysans français qui ont vu sur près d’un siècle leur monde être profondément bouleversé. (cf. item 21)
ENQUÊTES DU JOUR : — Entre production intensive exportatrice et culture à petite échelle plus respectueuse de l’environnement, le gouvernement argentin peine, face aux pressions, à fixer un cap. (cf. item 4)
— Les consommateurs, de plus en plus sensibilisés aux effets toxiques des produits phytosanitaires, s’orientent vers les productions biologiques. Focus sur ces substances chimiques utilisées dans nos champs qui échouent dans nos assiettes et sur les labels censés nous en préserver. (cf. item 5 & suite)
— Comment les députés ont-ils voté la réintroduction partielle des pesticides néonicotinoïdes et comment expliquer leur choix ? (cf. item 6 & 10)
DÉCISIONS DU JOUR : — C'est encore exceptionnel. Les tumeurs cérébrales de deux agriculteurs morts ont été reconnues en maladie professionnelle, alors que des données épidémiologiques montrent un lien entre ces pathologies rares et l'utilisation de certains pesticides. Un soulagement pour les veuves des victimes. (cf. item 9)
— Le tribunal judiciaire de Libourne a condamné à 125.000 euros de dommages et intérêts une association qui dénonçait la présence, dans des vins certifiés Haute valeur environnementale (HVE), de résidus de pesticide, en quantité toutefois basses et conformes. (cf. item 13)
— Le tribunal de Foix (Ariège) a débouté la multinationale allemande BASF de son action à l'encontre d'un apiculteur de Haute-Garonne, d'un agriculteur ariègeois et de son assureur, au terme d'un feuilleton judiciaire de deux ans. (cf. item 14)
BILAN DU JOUR : Des centaines d'essaims ont été décimés ces dernières années en Colombie, où des études officielles pointent du doigt le fipronil, un agrotoxique interdit en Europe et d'usage contrôlé en Chine, ainsi qu'aux Etats-Unis. (cf. item 15)
BISBILLE DU JOUR : La polémique née du menu sans viande des écologistes dans les cantines de Lyon est-elle fondée ? (cf. item 3 & suite)
RÉSISTANCE DU JOUR : Sous une tempête de neige sur la lagune de la Vistule au bord de la mer Baltique en Pologne, une moissonneuse spécialisée fait tomber comme des allumettes des roseaux qui recouvriront ensuite les toits à l’ancienne à travers l'Europe entière car ils sont résistants, durables et constituent un très bon isolant naturel. (cf. item 8)
SMILEY DU JOUR : Un mouton sauvage retrouvé errant au milieu d'une forêt australienne a été délesté de son lourd et épais pelage de 35 kilos pour sa première tonte en cinq ans. (cf. item 11)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Forêt : « Les coupes peuvent favoriser l’installation de peuplements plus résistants au changement climatique », Le Monde, 19/02/21, 06h01
Par Bertrand Munch, Directeur général de l’Office national des forêts

La diversification des essences et celle des modes de sylviculture sont les moyens d’éviter le dépérissement de la forêt publique, relève, dans une tribune pour « Le Monde », Bertrand Munch, directeur général de l’Office national des forêts (ONF)
Tribune. Dans de nombreux points de l’Hexagone, les forêts présentent des dépérissements dus à l’accélération du changement climatique. Ils concernent aussi bien des essences résineuses que feuillues. Dans les forêts publiques, les parcelles forestières détruites ou vulnérables au changement climatique sont exploitées pour accompagner l’installation d’un nouvel écosystème forestier et permettre l’accueil du public en toute sécurité.
Face au réchauffement climatique, les équipes de l’ONF, en associant les élus, les organisations non gouvernementales et les usagers de la forêt, recherchent des solutions pour renforcer la capacité de résistance des forêts publiques. L’ONF fait ainsi le choix d’une diversification des essences et des modes de sylviculture. Cette stratégie d’amélioration de la résilience des forêts publiques porte un nom : la forêt mosaïque.
> Lire aussi  « Il est temps de prendre en compte l’absolue nécessité de conserver la naturalité des forêts »
Elle sera mise en œuvre dans le cadre du volet forestier du plan de relance initié par le ministre de l’agriculture afin de favoriser la reconstitution des peuplements forestiers dépérissants. L’ampleur des évolutions climatiques étant incertaine, une palette diversifiée de solutions techniques, y compris dans le choix des essences, sera expérimentée afin de disposer de résultats testés sur le terrain.
Enjeux de la naturalité et de la préservation de la biodiversité
Moins de 1 % de la superficie des forêts domaniales sera concerné par le volet forestier du plan de relance, et les plantations sont prévues avec du chêne pour la moitié des surfaces renouvelées. S’il s’agit de caractériser la gestion forestière de l’ONF dans les forêts publiques, c’est une gestion proche de la nature. La forêt domaniale est renouvelée sur les trois quarts de sa surface par régénération naturelle, c’est-à-dire que les jeunes semis se développent à partir de graines provenant d’arbres adultes.
Ajoutons que les forêts domaniales recèlent une grande diversité d’espèces, notamment arborées. A minima quatre espèces d’arbres sont présentes sur plus de la moitié des surfaces forestières domaniales. Les inquiétudes sur l’enrésinement des forêts sont anciennes. Pour les forêts publiques, les statistiques sont claires. Ces 25 dernières années, la forêt domaniale a vu augmenter la proportion de feuillus de 62 % à 65 %. Les essences feuillues, très majoritaires, ont donc progressé pendant que les résineux régressaient.
> Lire aussi  « Touche pas à ma forêt ! » : dans les Pyrénées, un projet de « mégascierie » inquiète les environnementalistes
Les enjeux de la naturalité et de la préservation de la biodiversité sont intégrés dans les pratiques de l’ONF. Par exemple, l’ONF n’utilise pas de produit phytosanitaire pour sa gestion forestière. La stratégie des coupes de bois est ajustée en fonction des conditions rencontrées. C’est le cas en Ile-de-France où l’ONF a adopté, afin de préserver les paysages appréciés par le grand public et limiter l’effet visuel lié aux coupes d’arbres, une sylviculture en « futaie irrégulière ».
Des arbres résistants au changement climatique
L’Union européenne (UE) a reconnu la qualité patrimoniale des forêts domaniales en classant 40 % de leurs surfaces en site Natura 2000. Depuis un quart de siècle, l’ONF a progressivement placé 7 % des surfaces de forêts domaniales métropolitaines sous statut d’aires protégées fortes, et cette ambition sera portée à 10 % dans les années à venir à la suite des annonces d’un récent Conseil de défense écologique.
Un réseau de près de 200 sites de réserves en forêt domaniale métropolitaine a été constitué et son extension va se poursuivre au rythme de cinq nouvelles réserves par an. La préservation de milieux riches en biodiversité (tourbières, pelouses) peut nécessiter des coupes d’arbres. En forêt, ces coupes peuvent favoriser l’installation de peuplements plus résistants au changement climatique.
> Lire aussi  Les forêts françaises à l’épreuve de la sécheresse
Pour limiter l’impact sur les milieux naturels des exploitations de bois, l’ONF interdit les travaux en forêt une partie de l’année, soit du fait de conditions climatiques défavorables aux sols (plutôt en mauvaise saison), soit du fait du respect des périodes de reproduction et de tranquillité de la faune forestière protégée (plutôt en belle saison) ; il reste donc aux opérateurs de courtes périodes autorisées durant lesquelles ils adaptent leur rythme d’intervention.
Avec le Covid-19, un fort désir de forêts
En parallèle, la mécanisation se développe pour améliorer les conditions de travail souvent difficiles en forêt. Pour réduire les risques de tassement de sols, l’ONF restreint les déplacements des engins sur des surfaces réduites. La valorisation des bois récoltés en forêt est au cœur des enjeux de la transition écologique et énergétique. Il s’agit en priorité de redonner au bois, éco-matériau et énergie renouvelable et biodégradable, la place centrale qui a été la sienne jusqu’au jour où les énergies fossiles et de nouveaux matériaux (béton, acier, plastique…) l’ont marginalisé.
> Lire aussi  Dans le Morvan, la bataille contre la monoculture de pins Douglas s’organise
Pour valoriser localement les bois, l’ONF a mis en place, avec les élus des collectivités forestières et les transformateurs de bois, une politique de « circuits-courts ». A l’heure d’une prise de conscience généralisée des grands enjeux climatiques, de l’impérieuse nécessité d’une transition écologique et de la crise due au coronavirus, les Français expriment en cette période si singulière un fort désir de forêts.
Une gestion durable sur le très long terme
L’ONF a ainsi pu observer un afflux important de visites dans les forêts domaniales après le premier confinement. Dans un contexte de mutations de nos sociétés, de nos économies et de nos modes de vie, la forêt apaise et fait du bien. Sources de bien-être et lieux de détente, les forêts témoignent de l’importance du savoir-faire que se transmettent de génération en génération les forestiers, tout en appréhendant les nouvelles attentes de la société.
Perpétuer ce modèle de gestion durable sur le très long terme, dans la concertation avec les acteurs locaux, est au cœur des objectifs de l’Office national des forêts et constitue la fierté de ses équipes, y compris lorsqu’elles sont confrontées à des analyses sommaires et à des préjugés éloignés de toute démarche scientifique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/19/foret-les-coupes-peuvent-favoriser-l-installation-de-peuplements-plus-resistants-au-changement-climatique_6070489_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/19/foret-les-coupes-peuvent-favoriser-l-installation-de-peuplements-plus-resistants-au-changement-climatique_6070489_3232.html>>
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2- Tribune. « A Gonesse, il est encore possible de sauver des centaines d’hectares de terres nourricières », Le Monde, 19/02/21, 10h44 
Collectif

Malgré l’abandon du projet d’un mégacentre commercial, EuropaCity, la construction d’une gare du métro automatique dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise) est maintenue, dénoncent, dans une tribune au « Monde », l’ancien ministre Nicolas Hulot, des élus écologistes et des spécialistes de l’environnement
Tribune. En France, il en est des grands projets d’aménagement comme des poulets à qui l’on vient de couper la tête : bien après leur mort, ils courent encore. Le Triangle de Gonesse, depuis l’annulation du mégacentre commercial EuropaCity, est un cas d’école. Sur ces champs d’une exceptionnelle fertilité, la Société du Grand Paris s’apprête à démarrer les travaux d’une gare du métro automatique, sans que quiconque ne sache exactement ni ce qu’elle desservira, ni comment elle sera financée, ni même si elle parviendra un jour à atteindre une quelconque forme de rentabilité.
Initialement promise par le gouvernement français au groupe Auchan, qui en avait fait la condition sine qua non de l’implantation d’EuropaCity dans l’est du Val-d’Oise, la gare « Triangle-de-Gonesse » aurait logiquement dû tomber aux oubliettes en même temps que ses 500 boutiques, ses 2 700 chambres d’hôtel et sa piste de ski artificielle.
> Lire aussi  Métro du Grand Paris : incertitudes autour de la ligne 17
Las, début janvier, les agriculteurs du Triangle ont été priés de quitter les champs pour laisser la place aux bulldozers et aux tunneliers du Grand Paris Express. L’emplacement de la gare n’a pas bougé : toujours prévue à presque 2 kilomètres des premières habitations, elle est à l’évidence le cheval de Troie d’une urbanisation future. Comment justifier autrement la dépense, entièrement sur deniers publics, d’une telle infrastructure ? On évoque 350 millions d’euros au bas mot.
Les derniers vestiges de la ceinture nourricière de Paris
Lors de l’annonce de l’abandon d’EuropaCity, l’on pouvait pourtant croire que les champs de Gonesse étaient enfin sauvés de la destruction. Le président de la République, Emmanuel Macron, n’avait-il pas déclaré que ce projet d’artificialisation des terres était « daté » et « dépassé » ? En décembre 2020, n’a-t-il pas fièrement porté cette décision au crédit de son mandat, laissant augurer d’autres décisions, plus courageuses encore ?
Impropres à l’habitat en raison du bruit des avions du Bourget et de Roissy, les quelque 700 hectares du Triangle de Gonesse sont parmi les derniers vestiges de la ceinture nourricière qui pendant des siècles alimenta Paris et sa région. Ces terres limoneuses, aux rendements élevés, absorbent l’eau et rafraîchissent l’air, de plus en plus caniculaire, de la région parisienne. C’est un patrimoine inestimable.
> Lire aussi  L’opposition à l’urbanisation du Triangle de Gonesse relancée
« Make the planet great again », nous dit le chef de l’Etat. Certes… Mais si l’on veut réparer notre terre, ne devrait-on pas commencer par les territoires les plus abîmés, ces zones périurbaines où les habitants, exposés à la pollution et au bruit, subissent l’injustice environnementale la plus criante ? Ne devrait-on pas donner la priorité aux territoires où le chômage et la précarité frappent le plus fort ?
Installer des fermes maraîchères, des exploitations horticoles
Depuis 2017, c’est cette conviction qui anime Carma, projet de transition écologique et sociale pour le Pays de France. Il fédère les acteurs franciliens prêts, dès maintenant, à se lancer. Il fait la part belle aux métiers de l’agriculture locale, mais parie aussi, pour les communes sur le pourtour du Triangle, sur l’investissement dans les secteurs d’avenir de la mobilité non polluante, de l’écoconstruction et de la rénovation thermique des bâtiments.
Il n’y a rien de fantaisiste à proposer cela. On le sait, les métiers de la transition écologique sont denses en emplois utiles et non délocalisables. Quant au Triangle agricole lui-même, sur les 110 hectares expropriés par l’Etat pour faire EuropaCity, et qui sont désormais propriété de l’établissement foncier régional, il est possible dès maintenant d’y installer des fermes maraîchères, des exploitations horticoles et de petites unités d’élevage permettant de requalifier le paysage et de fertiliser le sol.
> Lire aussi  « Les élus nationaux et locaux sont confrontés à un changement profond de vision de l’urbanisme »
La pertinence économique de tels choix n’est plus à démontrer : les fruits et légumes en circuit court pourront approvisionner les cantines scolaires et les Ehpad franciliens, tenus d’appliquer la loi qui exige que 50 % des produits soient bio ou sous label de qualité dès 2022. Quant à la filière horticole, entièrement dépendante des importations par avion avec des conséquences sociales et environnementales désastreuses, elle pourra être relocalisée sur ce territoire, où il y a quarante ans encore poussaient des tulipes à perte de vue.
Les terres fertiles sont notre patrimoine commun
Aveuglés par les promesses mensongères de créations d’emplois, prisonniers de visions dépassées, certains élus locaux s’entêtent hélas à soutenir un étalement urbain mortifère. L’Ile-de-France, et particulièrement cette zone du Val-d’Oise, est pourtant saturée de centres commerciaux, de zones de logistique et de bureaux vides.
Les collectifs citoyens, de plus en plus nombreux et mobilisés, tentent d’empêcher l’irréversible. Ils multiplient les recours, jusqu’au Conseil d’Etat. Depuis le 17 janvier, des milliers de signataires du « Serment du Triangle » se sont déclarés « copropriétaires » de ces terres, expropriées au nom d’un intérêt général qui, de l’avis de tous, doit aujourd’hui prendre en compte une nouvelle réalité, celle du dérèglement climatique, et d’une pandémie qui exige que l’on relocalise des pans entiers de notre économie.
> Lire la tribune : « Une politique climatique à Paris ne peut être efficace qu’à grande échelle, au moins régionale »
Certains ont même choisi d’occuper le Triangle, le déclarant « zone à défendre »,afin d’empêcher la reprise des travaux de la gare. Les terres fertiles sont notre patrimoine commun. Les scientifiques clament l’absolue nécessité de ne plus y porter atteinte : toute nouvelle bétonisation accroît la menace sur notre avenir. Au début des années 1980, il y avait 32 millions d’hectares de terres agricoles en France. Selon les Safer, qui gèrent le foncier rural, il n’y en a aujourd’hui plus que 27 millions. A Gonesse, il est encore possible de sauver des centaines d’hectares de terres nourricières. Il est encore possible de stopper la course à l’abîme.
§ Signataires : Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres (Génération Ecologie) et ancienne ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie ; Gilles Clément, paysagiste ; Karima Delli, députée européenne (Verts/ALE), présidente de la commission transports du Parlement européen ; Marie Desplechin, autrice ; Nicolas Hulot, ancien ministre de la transition écologique et solidaire ; Jean Jouzel, climatologue ; Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre de l’environnement ; Aurélien Taché, député du Val-d’Oise (Les Nouveaux Démocrates) ; Marie Toussaint, députée européenne (Verts/ALE), cofondatrice de Notre affaire à tous.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/19/a-gonesse-il-est-encore-possible-de-sauver-des-centaines-d-hectares-de-terres-nourricieres_6070517_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/19/a-gonesse-il-est-encore-possible-de-sauver-des-centaines-d-hectares-de-terres-nourricieres_6070517_3232.html>>
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3- Covid-19 et pas de viande à la cantine : le gouvernement dénonce le choix de la mairie EELV de Lyon, AFP, 21/02/21, 15:00

Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé dimanche qu'il saisissait le préfet du Rhône de la question des menus sans viande imposés par la mairie écologiste de Lyon dans les cantines scolaires en raison des contraintes sanitaires.
"Arrêtons de mettre de l'idéologie dans l'assiette de nos enfants !", a-t-il dénoncé sur Twitter, ajoutant : "Donnons-leur simplement ce dont ils ont besoin pour bien grandir. La viande en fait partie. J'ai saisi le préfet du Rhône".
"En plus de l'insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français, on voit bien que la politique moraliste et élitiste des +Verts+ exclut les classes populaires. De nombreux enfants n'ont souvent que la cantine pour manger de la viande", avait déjà tweeté samedi soir le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en dénonçant une "idéologie scandaleuse".
Son collègue des Comptes publics, Olivier Dussopt, a fustigé, lui, "un choix anti-social et doctrinaire". "Je suis toujours pour qu'on laisse le choix aux élèves. Il ne faut pas que ce soit une décision idéologique", déclarait de son côté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, interrogé lors de l'émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
La mairie de Lyon explique son choix par la nécessité de respecter, à la demande de l'Éducation nationale, une distanciation de deux mètres entre les enfants à la cantine, ce qui revient à faire manger moins d'élèves en même temps.
Le recours à un menu unique - sans viande mais incluant œufs et poisson - vise à fluidifier le service afin que tous les repas puissent être servis durant la pause méridienne.
Avant d'enfler au sein du gouvernement, la polémique avait été déclenchée cette semaine par l'opposition de droite lyonnaise, alors que les élèves font leur retour à l'école lundi dans la capitale des Gaules.
Le maire EELV, Grégory Doucet, y a répondu en rappelant qu'une mesure similaire avait été prise au printemps dernier sous l'ancienne mandature, face aux contraintes sanitaires, sans susciter de polémique à l'époque.
"On ne vous a pas entendu tenir ces propos à Gérard Collomb, membre de votre famille politique qui avait pris exactement la même mesure lors de la première vague" de Covid-19, a-t-il répliqué sur Twitter à M. Darmanin, ajoutant : "Continuez à être dans la posture, vous ne faites que masquer votre absence de fond".
"Que la droite, qui s'est alliée à mon prédécesseur (Gérard Collomb, NDLR) au moment des municipales, crie à l'idéologie aujourd'hui me fait sourire", avait déjà réagi M. Doucet vendredi sur franceinfo.
Le sénateur LR Bruno Retailleau ou la députée LREM Aurore Bergé ont également critiqué la mesure lyonnaise sur Twitter. Des agriculteurs doivent manifester lundi devant l'Hôtel de Ville de Lyon à l'appel de certains syndicats (FDSEA et JA du Rhône).
<https://www.geo.fr/environnement/covid-19-et-plus-de-viande-a-la-cantine-le-gouvernement-denonce-le-choix-de-la-mairie-eelv-de-lyon-203819>
Sur le même sujet : 
> A Lyon, le menu sans viande des écologistes dans les cantines n’est pas au goût du gouvernement, Le Monde, maj le 22/02/21 à 05h49 
Richard Schittly (Lyon, correspondant)
Le gouvernement reproche à la mairie écologiste de Lyon d’imposer ce repas dans les cantines scolaires à partir de lundi. Celle-ci défend un choix lié aux contraintes sanitaires, déjà mis en place en 2020 par l’ancienne municipalité. 
Accusée d’imposer des menus sans viande aux enfants d’école primaire par conviction végane, la mairie écologiste de Lyon affronte une vive polémique, alimentée par plusieurs membres du gouvernement ce week-end.
« Idéologie scandaleuse », a tweeté Gérald Darmanin, samedi 20 février, s’en prenant au choix de la municipalité lyonnaise de proposer un seul menu sans viande dans les cantines des écoles primaires, à partir de la rentrée de lundi.
« Insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français », a ajouté le ministre de l’intérieur, affirmant que les écologistes veulent exclure les classes populaires des cantines scolaires car, dit-il « de nombreux enfants n’ont souvent que la cantine pour manger de la viande », au nom d’une « politique moraliste et élitiste ».
En omettant de préciser que l’ancien maire de Lyon, Gérard Collomb, avait pris exactement la même mesure, à l’occasion de la sortie du premier confinement, en mai 2020, seul moyen selon lui pour assurer la distribution de 29 000 repas quotidiens dans les écoles primaires de la ville. L’option de l’ancien maire La République en marche a donc été reprise par la municipalité désormais dirigée par les écologistes, alliés à la gauche unie.
> Lire aussi  Faut-il proposer un menu végétarien à la cantine tous les jours ?
Avant la crise sanitaire, les élèves lyonnais avaient le choix entre trois entrées et deux plats principaux différents, dont un à base de viande ou de poisson. Or, la moitié des élèves de primaire ne choisissait pas la viande, par goût, par habitude familiale ou par précepte religieux. « Le seul moyen de faire manger un plat chaud à tous les enfants de l’école, c’est de proposer un plat sans viande, mais avec des protéines animales comme le poisson ou les œufs, conforme aux exigences nutritionnelles. Nous n’excluons personne, c’est même le contraire ! », explique Stéphanie Léger, maire adjointe à l’éducation.
Salve de critiques
Dans son sixième protocole sanitaire des écoles, le ministère de l’éducation nationale a imposé pour la rentrée une distance de deux mètres entre les élèves à la cantine, contre un mètre auparavant. Ce qui rend le temps passé à manger plus difficile à gérer et ne permet pas de proposer plusieurs plats.
« Nous faisons manger chaud tous les enfants, en appliquant les précautions sanitaires demandées, et des membres du gouvernement nous font le procès de l’élitisme, c’est tout de même le monde à l’envers », estime Stéphanie Léger. « Je suis nouvelle en politique, je trouve que faire porter le jeu politique sur le dos des enfants, c’est très malhonnête », ajoute l’adjointe du maire écologiste Grégory Doucet.
> Lire aussi  L’offre de menus végétariens s’étend dans les cantines mais se heurte toujours à des freins
Cible favorite de la droite régionale, la municipalité lyonnaise n’a pas su anticiper la salve de critiques sur ce sujet sensible. Jeudi, un simple mail aux parents d’élèves a informé de la nouvelle disposition dans les cantines. « Nous avons utilisé exactement le même procédé d’information que celui de Gérard Collomb à l’époque », justifie le cabinet du maire de Lyon.
« Cette manière d’asséner un choix, sans aucune alternative possible, est proprement inadmissible », a réagi Etienne Blanc, sénateur (Les Républicains) du Rhône et chef de file de la droite lyonnaise. Des élus d’opposition ont aussi laissé entendre que la mairie préparait des menus exclusivement végétariens à l’occasion du renouvellement du contrat de restauration scolaire, prévu en 2022. Selon les informations du Monde, les négociations en cours prévoient deux types de menus, dont une alternative végétarienne, laissant toujours le choix aux familles.
> Lire aussi  Menus végétariens dans les cantines : des retombées positives pour l’environnement
Plusieurs membres du gouvernement ont récupéré la polémique locale pour en faire un sujet national. Après Gérald Darmanin, Gabriel Attal, porte-parole, et Olivier Dussopt, ministre des comptes publics, ont relayé la thèse doctrinaire imputée à la mairie de Lyon, alors que Julien Denormandie, leur collègue à l’agriculture, a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il saisissait le préfet du Rhône pour évaluer la décision municipale. Une manifestation d’agriculteurs est annoncée lundi matin devant la mairie de Lyon. Gérard Collomb n’a fait aucun commentaire.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/02/21/a-lyon-le-menu-vegetarien-des-ecologistes-dans-les-cantines-n-est-pas-au-gout-du-gouvernement_6070738_823448.html>
Sur le même sujet : 
> Menus sans viande à la cantine : Pompili regrette "un débat préhistorique" <https://information.tv5monde.com/info/menus-sans-viande-la-cantine-pompili-regrette-un-debat-prehistorique-397488>, AFP, 22/02/21, 17:00
> Après une nouvelle polémique, les écolos s'estiment "ciblés" par le gouvernement <https://information.tv5monde.com/info/apres-une-nouvelle-polemique-les-ecolos-s-estiment-cibles-par-le-gouvernement-397508>, AFP, 22/02/21, 19:00
> Repas sans viande dans les cantines de Lyon : une polémique sans fondement <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/repas-sans-viande-dans-les-cantines-une-polemique-sans-fondement-149551.html>, Novethic, 22/02/21
> Menus sans viande à Lyon : les contre-vérités des politiques <https://reporterre.net/Menus-sans-viande-a-Lyon-les-contre-verites-des-politiques>, Reporterre, 24/02/21
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4- L’Argentine se cherche un modèle agricole, Le Monde, 21/02/21, 15h00 
Aude Villiers-Moriamé (Buenos Aires, correspondante)

Entre production intensive exportatrice et culture à petite échelle plus respectueuse de l’environnement, le gouvernement péroniste peine, face aux pressions, à fixer un cap. 
« Si le campo [l’agriculture] va bien, le pays va bien. » L’adage, bien connu en Argentine, révèle l’importance des secteurs agricole et agroalimentaire, qui représentent, en 2018, plus de 60 % des exportations argentines et quasiment 10 % du produit intérieur brut. L’agriculture constitue l’un des principaux moteurs de l’économie de cet immense Etat dont les surfaces cultivables s’étendent bien au-delà de la Pampa humeda, cette grande zone fertile qui traverse six provinces du centre du pays.
Bonne nouvelle pour le secteur : 2021 a démarré sur une forte hausse des cours des matières premières, et en particulier du soja, dont l’Argentine est le troisième producteur mondial. Mais cette année s’est également ouverte sur de fortes tensions entre le gouvernement et les grands producteurs agricoles, échaudés par la rumeur d’une possible hausse des taxes sur les exportations.
Le gouvernement – qui n’a pas donné suite aux multiples sollicitations du Monde – fait face à un dilemme : d’une part, il a cruellement besoin de devises étrangères obtenues grâce aux exportations, afin de faire face à la crise que traverse l’Argentine et alors qu’il se trouve en pleine renégociation de sa dette auprès des créanciers internationaux, FMI en première ligne. D’autre part, les autorités veulent éviter une flambée des prix sur le marché interne, dans un pays qui n’arrive pas à se défaire de son taux d’inflation annuel à deux chiffres.
Rétropédalage
Les taxes sur les exportations sont à l’origine d’une épreuve de force quasi permanente entre les producteurs et l’Etat. Elles s’élèvent actuellement à 33 % pour le soja et à 12 % pour le maïs et le blé. « Le secteur agricole est uniquement vu par le gouvernement comme une source de recettes fiscales, et non comme un secteur qui peut générer davantage de ressources pour l’Argentine, surtout grâce aux exportations », dénonce Jorge Chemes, président des Confédérations rurales argentines (CRA), l’une des principales fédérations agricoles, et l’une des plus combatives.
> Lire aussi  En Argentine, l’ire des grands producteurs de soja
« Les producteurs ne peuvent pas vendre [des aliments] aux Argentins au même prix qu’à l’international », a déclaré le président de centre gauche, Alberto Fernandez, dans une interview au journal Pagina/12 publiée le 7 février, menaçant d’augmenter les taxes aux exportations pour encourager le secteur agricole à orienter une plus grande partie de sa production au marché domestique et pour, in fine, faire baisser les prix.
Trois jours plus tard, le 10 février, après une réunion avec les représentants des fédérations agricoles, le chef de l’Etat rétropédale et s’engage à ne pas augmenter les taxes pour l’instant. « Nous avons expliqué que nous n’étions pas responsables du prix final des aliments, et le président nous a écoutés », indique Jorge Chemes. « Chaque fois qu’il tente d’avancer avec une mesure mal reçue par le secteur, la levée de boucliers est immédiate, et le gouvernement recule tout aussi vite », note Gabriela Martinez Dougnac, historienne, sous-directrice du Centre interdisciplinaire d’études agraires.
Plusieurs incidents ont ponctué l’année 2020, la première d’Alberto Fernandez au pouvoir. « Ce n’était pas le candidat des grands producteurs », explique MmeMartinez Dougnac. Le retour à la Casa Rosada d’un gouvernement péroniste avait en effet de quoi préoccuper le secteur : durant les deux mandats de Cristina Kirchner (2007-2015), aujourd’hui vice-présidente, les relations entre le gouvernement et le campo étaient particulièrement tendues. Jorge Chemes, des CRA, observe toutefois chez Alberto Fernandez « une intention de dialoguer qui n’existait pas sous l’administration de Cristina Kirchner ».
Concentration des terres
Lors de l’élection présidentielle d’octobre 2019, le secteur était nettement plus enclin à soutenir un second mandat de Mauricio Macri, à la tête du pays depuis 2015. L’ex-président de centre droit était très apprécié des grands propriétaires terriens, ayant relancé les discussions sur l’accord de libre-échange Union européenne-Mercosur – qui ont débouché sur un accord de principe en 2019 – et s’étant empressé de supprimer les taxes sur les exportations dès son arrivée au pouvoir. Ce libéral s’était cependant vu contraint de les rétablir, à partir de 2018, pour renflouer les caisses de l’Etat, affectées par la grave crise économique qui accable le pays depuis lors.
Si l’administration Macri soutenait sans détours les grandes fédérations agricoles, la vision du nouveau gouvernement sur le modèle de production à promouvoir est, elle, bien plus floue. Le schéma dominant repose depuis des décennies sur la production intensive (viande, céréales, oléagineux), notamment permise par l’usage débridé de pesticides : l’Argentine est passée d’une production de 6,5 millions de tonnes de soja en 1988 à 55 millions trente ans plus tard. « Certaines régions du nord du pays qui cultivaient d’autres produits, comme le coton, se sont “pampéanisées” et progressivement tournées vers la culture du soja », indique Gabriela Martinez Dougnac.
> Lire aussi  Les pistes de la France pour améliorer les termes de l’accord de libre-échange avec le Mercosur
Un phénomène qui s’est accompagné d’une forte concentration des terres. « Près de la moitié des producteurs de la Pampa ont disparu depuis la fin des années 1980. Dans les provinces du nord, les autorités locales ont parfois refusé de reconnaître comme propriétaires les paysans qui occupaient depuis longtemps des terres et les ont vendues à de grandes exploitations. Dans la Pampa, les nouvelles technologies et les OGM ont aussi accéléré les grandes tendances du capitalisme, où les grands producteurs ont fait des économies d’échelle et absorbé les petits », analyse l’historienne.
La question de la propriété de la terre est au cœur du débat public depuis quelques mois. En octobre 2020, Dolores Etchevehere, fille de Luis Felix Etchevehere, l’un des plus riches propriétaires terriens du nord de l’Argentine, entend céder une partie des terrains familiaux à un projet d’agriculture biologique. Les frères Etchevehere, à commencer par Luis Miguel, ex-ministre de l’agriculture sous Mauricio Macri, perçoivent cette décision comme une « occupation illégale » et mobilisent leurs troupes : avec le soutien de la justice et des grandes fédérations agricoles, ils forcent Dolores et les petits producteurs à quitter les lieux. Deux campos s’affrontent, l’un évidemment bien plus puissant que l’autre.
Proposition de loi
A des années-lumière de la production intensive mise en place par les « grands », le Syndicat des travailleurs de la terre (UTT), qui fédère quelque 17 000 petits producteurs, lutte pour une meilleure répartition des terres et défend la transition vers une agriculture biologique. L’organisation est ainsi à l’origine du concept de « colonies bio », communautés rurales installées par le biais de l’occupation de terres. « Le modèle dominant de production agricole est à bout de souffle. On dit que l’agriculture est le moteur de l’économie, mais quelques années seulement après le boom des matières premières [à la fin des années 2000], l’Argentine est retombée dans la crise », dénonce Agustin Suarez, porte-parole de l’UTT. Quatre Argentins sur dix vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. « L’Argentine produit énormément d’aliments et pourtant grand nombre de ses habitants ont faim », regrette Gabriela Martinez Dougnac.
L’UTT a élaboré une proposition de loi afin de permettre à des petits producteurs d’accéder à des emprunts pour acheter des parcelles de terre, un texte que plusieurs membres du gouvernement soutiennent. Ce dernier a pour sa part impulsé un projet de loi pour développer davantage l’agriculture biologique, qui occupe aujourd’hui une portion infime de la production argentine.
Même parmi les petits producteurs, la part de ceux qui cultivent bio est maigre : près de 400, sur les 17 000 représentés par l’UTT. La production bio est-elle seulement compatible avec le modèle majoritaire de production intensive adopté par l’Argentine ? José Martins, président de la Bourse de céréales de Buenos Aires et porte-parole du Conseil agro-industriel argentin, assure que le secteur a « bien l’intention de produire de manière la plus respectueuse possible de l’environnement, puisque la demande des consommateurs va de plus en plus en ce sens ».
Dans ce pays grand comme cinq fois la France, aux ressources naturelles précieuses (agricoles, énergétiques…), la défense de l’environnement a longtemps été vue comme un sujet secondaire par les autorités et les producteurs. Cependant, 2020 a été une année de mobilisation citoyenne inédite sur le sujet. En témoignent les manifestations contre les incendies dans les zones humides de Santa Fe (centre), que les autorités soupçonnent d’avoir été provoqués de manière intentionnelle, notamment afin de dégager de nouveaux terrains arables. Ou encore la polémique suscitée par l’annonce d’un projet d’accord avec la Chine pour construire en Argentine des « méga-fermes » où seraient élevés plusieurs dizaines de milliers de cochons.
Au sein du campo, si les avis divergent sur les objectifs à atteindre, tous estiment qu’il faut définir un cap pour l’avenir du secteur. « L’Argentine a une grande occasion à saisir aujourd’hui », estime José Martins, qui plaide pour l’adoption rapide d’un projet de loi pour promouvoir les investissements et voudrait voir la production argentine gagner en valeur ajoutée. Les petits producteurs, eux, attendent également une politique plus ambitieuse, notamment sur la question de l’accès à la terre. Le temps presse : en l’absence de mesures rapides, tous les acteurs se disent prêts à mettre la pression sur le gouvernement.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/21/l-argentine-se-cherche-un-modele-agricole_6070721_3234.html>
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5- Enquête. Les pesticides en France : tous visés, tous concernés, Planète Les Echos, 17/02/21, 12h12
Françoise Blind Kempinski et Louise Motte-Moitroux 

Les consommateurs, de plus en plus sensibilisés aux effets toxiques des produits phytosanitaires, s’orientent vers les productions biologiques. Focus sur ces substances chimiques utilisées dans nos champs qui échouent dans nos assiettes et sur les labels censés nous en préserver.
En 2018, la France était le premier pays acheteur de pesticides dans l’Union européenne, suivie par l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. Evidemment, ces chiffres sont à mettre en rapport avec sa surface agricole et, avec ses quelque 30 millions d’hectares, la France dispose de la surface la plus importante de l’UE. Elle est aussi le premier pays contributeur, et de loin, à la production agricole des 27 pays avec 18 % des 418 milliards d’euros générés en 2019. 
Avec son Green Deal dévoilé en mai 2020, l’Europe veut frapper fort. Elle vise notamment une réduction de 50 % de « l’utilisation et du risque de pesticides » d’ici 2030. Quant à l’agriculture biologique, elle devra représenter 25 % des terres cultivées contre en moyenne 7,5 % en 2018. En 2019, les surfaces « bio » en France atteignaient 8,5 % avec 2,3 millions d’hectares, une proportion doublée en cinq ans. 
La diminution drastique du recours aux produits phytosanitaires est donc au programme. De quoi faire trembler les industriels-fabricants et les agriculteurs-utilisateurs et rêver le consommateur soucieux de sa santé. Quels sont les principaux pesticides concernés en France ? Pour quels types de cultures ? Et comment les éviter ? Pour tout savoir, c’est ici.
>> Suite à lire à :
<https://planete.lesechos.fr/enquetes/les-pesticides-en-france-tous-vises-tous-concernes-7482/>
Sur le même sujet : 
> Rapport. Réduction des pesticides en France : pourquoi un tel échec ? Enquête sur le rôle des financements publics et privés <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/wp-content/uploads/2021/02/TT-rapport-agriculture-fev-2021.pdf>, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, 09/02/21
> Bataille de chiffres pour discréditer le rapport sur les pesticides de la Fondation Nicolas Hulot <https://reporterre.net/Bataille-de-chiffres-pour-decredibiliser-le-rapport-sur-les-pesticides-de-la-Fondation>, Reporterre, 10/02/21
> Rapport sur les pesticides : la Fondation Hulot a-t-elle répandu des fake news ? <https://www.nouvelobs.com/planete/20210212.OBS40149/rapport-sur-les-pesticides-la-fondation-hulot-a-t-elle-repandu-des-fake-news.html>, L’Obs, maj le 15/02/21, 12h16
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6- Réintroduction des pesticides néonicotinoïdes : comment nos députés ont-ils voté et pourquoi ?, The Conversation, 21/02/21, 18:21
Par Olivier Costa, Directeur de recherche au CNRS, CEVIPOF / Directeur des Etudes politiques au Collège d'Europe, Sciences Po & Awenig Marié, Doctorant au Centre d'étude de la vie politique (CEVIPOL), Université Libre de Bruxelles (ULB)

L’Assemblée nationale a voté, en octobre 2020, la réintroduction partielle des pesticides néonicotinoïdes. 59 % des députés se sont prononcés en faveur du projet de loi autorisant les producteurs de betteraves sucrières à utiliser, à titre dérogatoire, des semences traitées avec des pesticides pourtant interdits depuis 2018. Une enquête du Monde a révélé récemment que ce projet de loi s'est fondé, en partie, sur des calculs erronés, interrogeant la façon dont sont pris les arbitrages en la matière.
Le texte, qui a suscité de nombreux débats, a été soutenu par les députés des groupes du centre et de la droite – La République en Marche, Les Républicains, Mouvement Démocrate et Agir Ensemble.
Ce vote a provoqué un cas de conscience chez nombre d’élus de ces formations, qui étaient tiraillés entre leur loyauté à leur parti ou au gouvernement, les intérêts de leur circonscription, et leurs propres convictions. Concrètement : comment les députés ont-ils voté et comment expliquer leur choix ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/reintroduction-des-pesticides-neonicotino-des-comment-nos-deputes-ont-ils-vote-et-pourquoi-155158>
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7- Circuits courts, labels, marques... Comment s'assurer que nos achats rémunèrent correctement les agriculteurs ?, France Télévisions, 23/02/21, 07:00
Camille Adaoust

A l'occasion de l'opération "Nous paysans" lancée par France Télévisions mardi 23 février, franceinfo fait le point sur la meilleure manière de consommer, pour offrir un prix plus juste aux éleveurs et cultivateurs. 
La "juste rémunération", combat des agriculteurs. En France, "la pauvreté est plus répandue chez les ménages agricoles que dans l’ensemble de la population active", note un rapport de l'Insee publié en décembre. En cause : un partage inéquitable des profits entre producteurs, industriels et distributeurs, ces deux derniers se livrant à une véritable guerre des prix au détriment des premiers, qui ne réussissent souvent pas à couvrir leurs frais de production, ni à se dégager un salaire.
Et tandis que la loi Egalim, promulguée en 2018, avait pour but de "payer le juste prix aux producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail", ses résultats se font toujours attendre. La loi "a été détournée et foulée aux pieds par les industriels et les distributeurs", regrette auprès de franceinfo Olivier Mevel, maître de conférence en sciences de gestion à l'université de Bretagne occidentale et consultant dans les filières alimentaires.
A l'occasion de l'opération "Nous paysans" de France Télévisions qui débute mardi 23 février, franceinfo revient sur plusieurs leviers d'action afin de s'assurer d'une juste rémunération des producteurs. "Si le consommateur se préoccupe de savoir où va son argent, il doit savoir qu'il a un pouvoir énorme quand il fait ses courses", assure à franceinfo Denis Beauchamp, président de l'association d'agriculteurs FranceAgriTwittos. Suivez le guide.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/circuit-court-labels-marques-comment-s-assurer-que-nos-achats-remunerent-correctement-les-agriculteurs_4290041.html>
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8- Pologne : sous la neige, la moisson des roseaux, AFP, 23/02/21, 11:00

Sous une tempête de neige sur la lagune de la Vistule au bord de la mer Baltique en Pologne, une moissonneuse spécialisée fait tomber comme des allumettes des roseaux qui recouvriront ensuite les toits à l'ancienne à travers l'Europe entière.
"On fait des toits en roseaux depuis la nuit des temps. Partout où il y avait des réservoirs d'eau et des champs de roseaux, ces derniers étaient exploités pour recouvrir des toits car c'est un très bon isolant, de bonne qualité et économique", explique à l'AFP Ryszard Zagalski, propriétaire d'une ferme spécialisée en roseaux, située à Jagodno, près d'Elblag.
"Cependant, depuis bien des années, ils ont été un peu oubliés comme matériaux de toiture" explique-t-il, "ils ont été à tort considéré comme un synonyme de pauvreté et le métier de couvreur de toit en roseaux a pratiquement disparu depuis les années 1950." 
Pourtant, les roseaux constituent un très bon isolateur naturel, sont très résistants et durables. 
"J'ai déjà vu des roseaux presque centenaires sur des toits en Suède. En temps normal, si on les pose en respectant les normes technologiques, la durée de vie d'un toit est surement de plus de cinquante ans à condition de l'entretenir régulièrement", explique M. Zagalski. 
Pour que les roseaux puissent être posés sur un toit, il faut qu'ils aient un an d'âge, soient droits et minces. Trois personnes s'affairent sur la moissonneuse qui parcourt des kilomètres sur les berges de la lagune de la Vistule.
- "Très grande longévité" -
Un ouvrier conduit, un autre récupère les bottes toutes faites, et le troisième les pose sur une plate-forme. Une fois à l'usine, les roseaux sont triés, puis rapidement envoyés à l'acheteur. 
Comme tout marché, celui des roseaux a aussi été bouleversé par la concurrence chinoise.
"Il y a eu une période où les roseaux chinois ont envahi et démoli le marché européen. Certains de mes collègues n'ont pas résisté à cette concurrence", explique-t-il. 
Seules une petite dizaine de sociétés de ce genre existent aujourd'hui en Pologne et la grande majorité des roseaux partent vers l'étranger. 
M. Zagalski envoie sa production en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Suède. "Nos roseaux ont une très bonne marque due à une très grande longévité", explique-t-il. 
Les roseaux sont surtout 100% écologiques et biodégradables.
"Quand viendra l'heure d'enlever les roseaux d'un toit, il suffira de les transporter dans un champ, de les enfouir dans la terre et ils seront recyclés, souligne M. Zagalski, "alors que personne n'a encore imaginé comment recycler les matériaux qui sont sur les magnifiques toits que l'on produit aujourd'hui et cela va sûrement causer de grosses inquiétudes".
<https://www.geo.fr/environnement/pologne-la-moisson-des-roseaux-un-materiau-durable-et-resistant-pour-isoler-les-toits-203844>
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9- Pesticides : des tumeurs cérébrales d'agriculteurs peu à peu reconnues maladie professionnelle, AFP, 23/02/21, 12:00
Antoine Agasse

C'est encore exceptionnel. Les tumeurs cérébrales de deux agriculteurs morts ont été reconnues en maladie professionnelle, alors que des données épidémiologiques montrent un lien entre ces pathologies rares et l'utilisation de certains pesticides. Un soulagement pour les veuves des victimes.
"Il était conscient de la dangerosité de ces produits mais il se faisait un devoir de le faire. C'était sa religion : que le travail soit bien fait", raconte Jeanne, 75 ans, mère de cinq enfants, habitant une petite commune entre Loire-Atlantique et Vendée.
Son mari, Constant (prénoms changés), éleveur de vaches laitières, a traité ses cultures aux pesticides dès l'âge de 14 ans. Il est mort à 69 ans d'une tumeur cérébrale. 
"On a été dans la misère. Mes enfants ont dû m'aider pour vivre. Pendant la maladie, on a dépensé beaucoup d'argent", se souvient Jeanne.
En février 2020, le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) de Nantes, composé de trois médecins, établit un "lien direct et essentiel" entre la maladie de Constant et son métier d'agriculteur. "De la littérature scientifique récente, il ressort qu'une telle exposition (aux pesticides, ndlr) est associée à un sur-risque de développer un gliome cérébral", souligne le comité dans un avis consulté par l'AFP.
"J'ai fait ça pour mon mari. C'était important que son honneur soit défendu", explique son épouse. Cette reconnaissance signifie aussi une rente d'un peu plus de 7.000 euros par an pour Jeanne qui n'aura "plus besoin de demander de l'argent à (ses) filles, de faire attention pour (s)'acheter à manger". "C'est énorme, inespéré", lâche-t-elle.
Karine a elle dû saisir le tribunal pour faire reconnaître la maladie de son mari, mort en mars 2020, à 43 ans, d'un glioblastome diagnostiqué un an plus tôt. "La rente, ça va nous permettre de retaper la maison", explique l'éleveuse de vaches laitières, qui reçoit dans la cuisine de sa ferme, où la température dépasse à peine les 13°C.
Le 10 décembre dernier, le TGI de Rennes lui a donné raison sur une question de délai, sans se prononcer sur l'aspect scientifique.
- Morts en moins d'un an -
Jean-Michel, Odette, Michel, Christophe... "On a eu à connaître plusieurs paysans plutôt jeunes qui décédaient en moins d'un an après des tumeurs cérébrales", raconte Michel Besnard, du collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest, qui a défendu les deux dossiers.
L'avocate du collectif, Hermine Baron, parle de six dossiers en cours ou passés. "C'est compliqué car ce sont des pathologies dans lesquelles le pronostic vital est engagé rapidement", dit-elle.
D'autant plus compliqué que les tumeurs cérébrales ne sont pas des pathologies reconnues dans le tableau des maladies professionnelles agricoles. A l'inverse de la maladie de Parkinson ou des hémopathies malignes provoquées par les pesticides, dont la reconnaissance est en principe facilitée.
La Mutualité sociale agricole (MSA), qui traite les dossiers, a dénombré "12 cas de tumeurs malignes de l’encéphale ayant fait l'objet d’un passage en CRRMP" entre 2014 et 2020, la plupart du temps sans aboutir, selon une porte-parole, qui rappelle qu'un rapport de l’Inserm de 2013 avait relevé "un niveau de preuve limité" quant au lien entre pesticides et tumeurs cérébrales.
"Il est plus difficile de mettre en oeuvre des études sur des maladies rares car la puissance des analyses statistiques (...) est directement liée à la taille des études", explique Isabelle Baldi, épidémiologiste à l'université de Bordeaux.
Mais la cohorte Agrican, qui inclut 180.000 participants affiliés à la MSA, "montre des risques de tumeurs du système nerveux central plus élevés chez les utilisateurs de pesticides sur certaines cultures (pommes de terre, tournesol et betteraves)", souligne-t-elle. "De plus, des liens ont été mis en évidence avec des insecticides, des herbicides et des fongicides du groupe des pesticides carbamates". 
L'enquête Agrican pointe ainsi un risque qui peut être multiplié par 3 ou 4 selon les pesticides utilisés et les tumeurs concernées.
"Ces procédures en reconnaissance ont un avenir", veut croire Hermine Baron.
<https://www.lepoint.fr/societe/pesticides-des-tumeurs-cerebrales-d-agriculteurs-peu-a-peu-reconnues-maladie-professionnelle-23-02-2021-2415083_23.php>
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10- La justice saisie pour « faire barrage » au retour des néonicotinoïdes, Le Monde, 23/02/21, 15h52
Stéphane Mandard et Stéphane Foucart

L’arrêté permettant aux producteurs de betteraves à sucre d’utiliser ces insecticides « tueurs d’abeilles » est contesté devant le Conseil d’Etat et les tribunaux administratifs 
Depuis le 7 février, les producteurs de betteraves à sucre peuvent de nouveau utiliser des néonicotinoïdes, ces insecticides ultratoxiques « tueurs d’abeilles » interdits depuis 2018. L’arrêté réautorisant, à titre dérogatoire, leur usage a été publié le 6 février au Journal officiel.
Le texte est aujourd’hui visé par une salve de procédures en justice pour en obtenir l’annulation au nom de la défense de la biodiversité. France Nature Environnement, Générations futures, le Syndicat national d’apiculture et quatre autres organisations ont déposé, mardi 23 février, des recours (deux sur le fond et deux autres en référé-suspension) devant les tribunaux administratifs de Lyon et Toulouse, où se trouvent les sièges sociaux français de Bayer et Syngenta, les entreprises détentrices des produits commerciaux dérivés de ces pesticides. Et, le même jour, l’association Agir pour l’environnement, avec le soutien de la Confédération paysanne, a saisi le Conseil d’Etat, également en référé-suspension.
Usage « contrôlé et limité »
Agir pour l’environnement est membre du conseil de surveillance mis en place par le gouvernement pour recueillir l’avis des parties prenantes (agriculteurs, associations, instituts techniques, etc.) sur les conditions du retour des néonicotinoïdes. A l’instar des autres ONG, elle dénonce un « passage en force » du gouvernement et un « manque de transparence ». Et s’en remet désormais à la justice pour « faire barrage » au retour des néonicotinoïdes.
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Censée enrayer la chute (estimée à 30 % par le syndicat professionnel) de la récolte de betteraves à sucre, attribuée à l’invasion d’un puceron vecteur de la jaunisse, une loi a été votée en octobre 2020, malgré une forte opposition, pour permettre de déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes dans la filière jusqu’au 1er juillet 2023. L’arrêté publié le 6 février précise sa mise en œuvre : une autorisation de mise sur le marché est accordée pour une durée de quatre mois (cent vingt jours) pour des semences de betteraves sucrières enrobées de deux néonicotinoïdes : imidaclopride ou thiaméthoxam.
Pour contester l’arrêté, les organisations s’appuient notamment sur la législation européenne régissant la mise sur le marché des pesticides. L’article 53 du règlement 1107/2009 prévoit des dérogations uniquement dans le cadre d’un usage « contrôlé et limité », et si un danger ne peut être maîtrisé par d’autres moyens « raisonnables ». Or, pour les associations, ces deux obligations ne sont pas remplies.
« On n’a pas évalué les alternatives »
Sur la question des usages contrôlés et limités, elles dénoncent une autorisation« trop large », sans « zonage », c’est-à-dire sans distinction selon les régions, alors que la jaunisse n’a pas eu le même impact sur l’ensemble du territoire en 2020. « Malgré plusieurs demandes, nous n’avons obtenu aucune donnée sur les pertes de rendement des betteraviers pour toute la France. L’évaluation du risque a visiblement été faite sur les zones les plus touchées », explique l’agronome Jacques Caplat, qui représente Agir pour l’environnement au sein dudit conseil de surveillance. Par ailleurs, cette évaluation du danger n’a pas pris en compte les conditions météorologiques, beaucoup plus froides que prévu cet hiver, et donc très défavorables au développement du virus responsable de la jaunisse.
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« On a surestimé les risques, conclut Jacques Caplat. Et, d’un autre côté, on n’a pas évalué les alternatives. » Le 25 juin 2020, la Direction générale de l’alimentation avait saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour une étude sur les alternatives aux néonicotinoïdes pour les semences de betteraves sucrières. Le rapport devait être remis le 31 octobre 2020. Il n’a toujours pas été rendu public.
L’arrêté préconise des « mesures d’atténuation ». Elles sont jugées « très insuffisamment protectrices pour permettre de limiter les effets néfastes des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs et, plus généralement, sur la biodiversité », selon François Veillerette, de Générations futures, association qui milite contre l’usage des pesticides et également membre du conseil de surveillance.
Données erronées
Un point en particulier préoccupe les ONG et les apiculteurs : les néonicotinoïdes sont persistants dans les sols et peuvent contaminer les cultures ultérieures. Aussi, dans un avis rendu le 20 décembre 2020, l’Anses recommandait d’attendre trois ans pour resemer des cultures attractives pour les abeilles comme le colza et deux ans pour le maïs. Sous la pression des betteraviers, le gouvernement a réduit ce délai d’un an.
Or, les données prises en compte pour justifier la réduction de ce délai sont erronées. Elles suggéraient à tort que 80 % des abeilles butinaient seulement en « périphérie » des champs de maïs (dans les huit premiers mètres des parcelles). Selon nos informations, le président du conseil de surveillance et les représentants du ministère de l’agriculture avaient été informés du caractère erroné de ces données plusieurs jours avant la publication de l’arrêté.
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« L’arrêté prévoit qu’il n’y aura pas de dérogation possible pour anticiper les plantations sans avis de l’Anses sur l’impact pour les pollinisateurs », a réagi, le 20 février, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, sur Twitter. Comprendre : un autre arrêté devrait préciser les « circonstances » dans lesquelles pourraient être accordées ces nouvelles dérogations. « Après avis de l’Anses », et non « après avis conforme de l’Anses ». La nuance est importante : elle laisse la possibilité de ne pas le suivre. « Nous avons écrit “avis de l’Anses” et pas “avis conforme”, car l’obligation d’équivalence des mesures est déjà prise dans l’arrêté, indique au Monde le ministère de la transition écologique. Donc si l’Anses ne conclut pas sur l’équivalence, le droit ne permettra pas de dérogation. »
> Lire aussi  Extinction des abeilles : « Les desiderata de l’agrochimie sont satisfaits, les critères retenus par l’EFSA sont abaissés »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/23/la-justice-saisie-pour-faire-barrage-au-retour-des-neonicotinoides_6070945_3244.html>
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11- Australie : un mouton délesté de son pelage de 35 kg, AFP, 25/02/21, 10:00

Un mouton sauvage retrouvé errant au milieu d'une forêt australienne a été délesté de son lourd et épais pelage de 35 kilos, et pour sa première tonte en cinq ans, il s'est débattu sous son amas crasseux recouvert de boue et de débris enchevêtrés. 
Baarack a été retrouvé dans une forêt de l'Etat de Victoria d'où il a été conduit dans un refuge pour animaux au nord de Melbourne, avait indiqué début février sur Facebook l'association qui l'a pris en charge. 
"Je n'arrivais pas à croire qu'il y ait vraiment un mouton vivant sous toute cette laine", a déclaré Pam Ahern, fondatrice de la Mission Farm Sanctuary d'Edgar, à la chaîne de télévision Nine News.
Selon elle, Baarack était "un jeune agneau qui s'est égaré et n'est jamais revenu", c'est pourquoi son pelage n'aurait jamais été tondu pendant près de cinq ans.
Pour leur bien-être, les moutons doivent être tondus au moins une fois par an, sans quoi il leur est difficile de survivre, notamment en Australie où les étés sont particulièrement caniculaires et secs.
Baarack n'a cependant pas atteint le record du monde détenu par Chris, son compatriote aujourd'hui décédé. Ce dernier avait fait la Une des journaux en 2015 lors de la tonte de sa toison de quelque 41 kilos.
Baarack a cependant connu son heure de gloire, la vidéo de sa tonte ayant recueilli plus de 2,5 millions de vues sur TikTok.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-un-mouton-deleste-de-son-pelage-de-35-kg-397874>
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12- En Allemagne, des chasseurs en quête de viande "éthique", AFP, 25/02/21, 11:00
Jean-Philippe Lacour

Avec ses dreadlocks et son piercing au nez, Shanna Reis n'a pas le profil typique des chasseurs qui traquent le gibier. Cette Allemande de 28 ans veut incarner une nouvelle génération d'adeptes, soucieux de contrôler la viande qu'ils mettent dans leur assiette.
Végétarienne pendant une décennie, cette viticultrice est redevenue carnivore depuis l'obtention de son permis de chasse, il y a cinq ans. Mais elle ne consomme que de la viande de gibier sauvage, si possible abattue par ses soins.
"C'est important de savoir d'où vient la viande que je mange", explique-t-elle au milieu des vignes bordant le village d'Aspisheim, près de Mayence (centre-ouest), la carabine à l'épaule, accompagnée d'un de ses trois chiens. 
Le permis de chasse est de plus en plus populaire en Allemagne, principal pays consommateur de viande de porc de l'UE où une puissante filière industrielle abat chaque année plus de 55 millions de porcs et 3,5 millions de bovins. 
La mauvaise image associée à cette production de masse a encore été aggravée durant la pandémie de Covid-19 par la vague de foyers d'infection apparus dans les abattoirs, notamment parmi les salariés du leader du secteur Tönnies. 
Ces épisodes ont mis en lumière les conditions de travail scandaleuses pour les sous-traitants étrangers de cette industrie qui débite de la viande à bas coût. 
"Les gens se disent qu'à la longue, on ne veut plus manger de cette viande", souligne Nicole Romig, 47 ans, professeure de lycée à Offenbach (centre) et chasseuse à ses heures. 
Avec l'aide d'un charcutier ami de la famille, elle prépare elle-même plusieurs recettes de viande à partir du gibier qu'elle a abattu : steaks pour le grill ou hachée, saucisses, boulettes de foie, etc. 
Autre adepte de la chasse, Ulf Grether, 55 ans, fabrique des saucisses de sanglier artisanales et vend toute sa production "avant même de l'avoir préparée".
- Plus de permis -
L'idée de consommer du gibier qu'on a soit même tué gagne de plus en plus d'Allemands, à en croire la fédération nationale de chasse ("Jagdverband") qui dénombrait fin 2020 "environ 390.000" pratiquants, soit "un quart de plus qu'il y a 30 ans", selon la porte-parole Anna Martinsohn.
Cela reste éloigné du nombre de chasseurs en France, estimé à environ un millions en 2019, mais qui a lui été divisé par deux en quarante ans.
En Allemagne, 19.000 candidats ont tenté d'obtenir l'an dernier le permis de chasse et les quatre-cinquièmes ont été reçus, soit "deux fois plus qu’il y a dix ans", souligne Mme Martinsohn.
Ces apprentis-chasseurs veulent notamment "comprendre comment interagissent la forêt, les champs et les animaux", affirme Alexander Polfers, directeur de l'école de chasse d'Emsland, en Basse-Saxe (nord), qui délivre plus de 600 permis par an.
- Conflit avec les agriculteurs -
Active sur les réseaux sociaux, Shanna Reis veut "sortir la chasse de son recoin" et lui donner une image moins cruelle.
"C'est aussi concevoir des biotopes, discuter avec les agriculteurs et l'économie forestière", explique celle qui compte plus de 20.000 suiveurs sur Instagram. 
Les frères Paul (25 ans) et Gerold (22 ans) Reilmann partagent eux leur passion avec plus de 30.000 abonnées sur Facebook, mais les photos de leurs trophées n'attirent pas que des éloges dans un pays où les anti-chasses sont aussi mobilisés.
"Tuer un animal n'a rien à voir avec le respect de sa vie" et "il n'y a aucun argument rationnel pour la chasse, à moins que le désir de tuer ou de collecter des trophées soit vu comme tel", déclare Sandra Franz, porte-parole de l'association Animal Rights Watch veillant au bien-être des animaux.
Les chasseurs doivent aussi compter avec la régulation des animaux sauvages défendue par les gardes-forestiers et agriculteurs. Ceux-ci plaident pour des abattages plus massifs, car les cervidés mangent les pousses de jeunes arbres et les hordes de sangliers piétinent les champs de maïs.
"On est toujours en conflit avec les gardes-forestiers", répond M. Grether, car "les chasseurs sont contents quand il y a une forte population animale".
<https://information.tv5monde.com/info/en-allemagne-des-chasseurs-en-quete-de-viande-ethique-397877>
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13- Pesticides dans les vins HVE du Bordelais : une association condamnée, AFP, 25/02/21, 12:00

Le tribunal judiciaire de Libourne a condamné jeudi à 125.000 euros de dommages et intérêts une association qui dénonçait la présence, dans des vins certifiés Haute valeur environnementale (HVE), de résidus de pesticide, en quantité toutefois basses et conformes.
Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) --associé à 25 châteaux, viticulteurs, syndicats d'appellations, négociants-- poursuivait au civil pour "dénigrement collectif" Valérie Murat, porte-parole de l'association Alerte aux Toxiques, qui lutte en Gironde contre les phytosanitaires en viticulture.
L'interprofession des vins de Bordeaux, qui à l'audience avait argué un "discrédit très lourd aux vins de Bordeaux", a obtenu 100.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice collectif et le retrait de la publication contestée, et les autres plaignants 25.000 euros.
Mme Murat qui a annoncé sur Twitter son intention de faire appel, a indiqué à l'AFP que le tribunal "avait donné raison à l'omerta, à ce qu'il se fait de pire dans la viticulture" et s'est érigée contre cette amende "colossale".
Sollicité par l'AFP, son avocat Me Eric Morain a estimé que le tribunal ordonnait "l'exécution sociale" de sa cliente par cette décision "éminemment contestable et orientée". "Jamais une procédure bâillon n'aura aussi bien porté son nom", a-t-il ajouté, dans un message écrit.
En septembre, Alerte aux Toxiques avait dénoncé la présence de résidus de pesticides de synthèse dans 22 vins (dont 19 Bordeaux) certifiés HVE, sur la base d'une étude financée par financement participatif.
Cette présence était toutefois faible et légale, selon le laboratoire lui-même, qui avait pris ses distances d'avec la présentation par l'association de ses résultats.
A l'audience, Mme Murat avait évoqué une viticulture HVE "encore gourmande en pesticides" et un "label (HVE) trompeur pour le consommateur", qui "permet à des gens qui voudraient faire croire qu'ils ont pris un virage écologique, qu'ils changent leurs pratiques, de continuer en fait à utiliser des pesticides de synthèse parmi les plus dangereux".
Le CIVB avait de son côté stigmatisé "une escroquerie intellectuelle", soulignant que les vins mis en cause étaient "en parfaite légalité". Son avocate Me Eve Duminy avait pointé un "dénigrement qualifié". 
Le HVE est une norme française créée en 2012 par le ministère de l'Agriculture, qui encourage et reconnait les efforts des exploitations agricoles pour réduire les pesticides et engrais chimiques, augmenter la biodiversité, gérer l'eau, mais n'interdit pas l'absence de pesticides de synthèse. Il est souvent associé par ses détracteurs à un label de "greenwashing".
Mme Murat est la fille d'un vigneron décédé en 2012 d'un cancer reconnu comme maladie professionnelle. Il avait été exposé pendant plus de 40 ans, à un produit utilisé dans les traitements contre une maladie de la vigne, et interdit en France depuis 2001. Une procédure au pénal est en cours.
<https://information.tv5monde.com/info/pesticides-dans-les-vins-hve-du-bordelais-une-association-condamnee-397886>
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14- Abeilles empoisonnées au pesticide en Ariège : l’apiculteur remporte son combat contre la multinationale BASF, France 3 Occitanie, 25/02/21, 12h12

Le tribunal de Foix (Ariège) a débouté la multinationale allemande BASF de son action à l'encontre d'un apiculteur de Haute-Garonne, d'un agriculteur ariègeois et de son assureur, au terme d'un feuilleton judiciaire de deux ans.
Au terme d’un combat judiciaire de deux ans, la justice a donné raison à Nicolas Puech en déclarant "irrecevable" l’action menée par le géant de la chimie BASF à l’encontre de l’apiculteur. En 2018 en Ariège, deux millions de ses abeilles étaient mortes après avoir butiné près d’un champ pulvérisé au Voxan®.
Deux ans de procédure
En avril 2018, Nicolas Puech du groupement Natur Miel a perdu deux millions d’abeilles en exposant accidentellement le rucher à un épandage de Voxan® sur un champ de blé, voisin de la parcelle de colza devant accueillir les butineuses. Les dommages sont importants pour l’apiculteur de Haute-Garonne, 24 de ses 75 ruches ont été décimées et ses pertes s’élèvent à 27.000 euros.
Une expertise vétérinaire réalisée quelques jours après la mort des abeilles avait fait le lien avec l’épandage du fongicide.
La toxicité du pesticide reconnue
En juin 2020 le tribunal de Foix (Ariège) reconnait que " la cause exclusive de la mortalité des abeilles est bien une intoxication aiguë suite à la pulvérisation de Voxan® ", un pesticide fabriqué par BASF et autorisé à l'époque. Il avait condamné l’agriculteur à verser 3.700 euros de dommages et intérêts à l’apiculteur.
Un mois après cette décision, BASF assignait l’apiculteur, l’agriculteur et son assureur à une procédure en « tierce opposition » pour faire annuler le précédant jugement.
Dans un communiqué à l'époque, l'industriel expliquait que "cette action judiciaire a pour but d’avoir enfin accès aux pièces du dossier et d’apporter des éléments scientifiques prouvant l’innocuité pour les abeilles du produit incriminé".
Depuis, le Voxan a perdu son homologation. Il est interdit à la vente depuis novembre 2019 et son utilisation sera prohibée à compter du 30 juillet 2020.
>> Suite à lire à :
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/ariege/foix/abeilles-empoisonnees-au-pesticide-en-ariege-l-apiculteur-remporte-son-combat-contre-basf-1971940.html>
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15- Un agrotoxique interdit en Europe décime les abeilles en Colombie, AFP, 25/02/21, 15:00
Juan Sebastian Serrano

Quand le "poison" infiltre une ruche, Gildardo Urrego n'a pas assez de ses deux mains pour en évacuer les abeilles mortes. Un désastre qu'apiculteurs et experts attribuent à l'usage massif de pesticides accompagnant le boom de l'agro-industrie en Colombie.
Des centaines d'essaims ont été décimés ces dernières années dans ce pays, où des études officielles pointent du doigt le fipronil, un agrotoxique interdit en Europe et d'usage contrôlé en Chine, ainsi qu'aux Etats-Unis.
Près du rucher de Gildardo Urrego, dans le département d'Antioquia (nord-ouest), s'étend un verger de fruits de la passion. "Les produits agrochimiques n'y ont peut-être pas été utilisés correctement", avance cet apiculteur de 38 ans.
C'est la deuxième fois qu'il voit mourir ses abeilles : 10 de ses 19 essaims ont succombé en 2019 et déjà quatre cette année, chacun comptant quelque 50.000 insectes.
Partout dans le monde, aux Etats-Unis, au Canada, en Uruguay, en France, en Russie et jusqu'en Australie, des apiculteurs ont dénoncé ces dix dernières années une mortalité anormale causée par les pesticides.
M. Urrego n'a pas identifié le produit qui décime ses ruches. Mais à 280 km au sud, dans le département du Quindio, Abdon Salazar n'hésite pas à accuser le fipronil.
"Ces deux dernières années, on peut estimer que ce sont plus de 80 millions d'abeilles qui sont mortes", déplore ce propriétaire d'une entreprise apicole. Derrière lui, vrombissent 300 ruches.
- Voisinage empoisonné -
Comme tant d'autres apiculteurs de ce pays parmi les plus bio-divers de la planète, il est contraint de régulièrement dégager des montagnes d'insectes morts. 
Aux alentours, de vastes plantations d'avocatiers et d'agrumes colonisent la campagne, boostées par le fipronil.
Ce pesticide est hautement toxique pour les abeilles. Son utilisation a été interdite par l'Union européenne (UE) dans les champs de maïs et de tournesol, dont ces insectes sont friands. Les autorisations pour d'autres cultures ne sont plus renouvelées depuis 2017. 
Dans le Quindio, la destruction des ruchers coïncide avec le développement des monocultures, selon Faber Sabogal, président de l'association d'apiculteurs Asoproabejas. 
Cinq multinationales y ont acheté des terres entre 2016 et 2019 pour profiter du boom de l'avocat, selon les autorités locales.
Les exportations ont bondi de 1,7 tonne en 2014 à 44,5 tonnes en 2019 et le gouvernement se réjouit que la Colombie en soit devenue le premier fournisseur de l'Europe.
Mais, selon M. Sabogal, les avocatiers sont très vulnérables aux parasites et requièrent donc d'intenses épandages. 
Les abeilles sont aspergées de fipronil lorsqu'elles volent parmi les arbres et "rapportent à la ruche ce poison qui tue tout", déplore M. Salazar. 
Les apiculteurs ont filmé leur mort et averti d'un danger qui menace bien plus que la production de miel: les abeilles sont un pollinisateur crucial pour de nombreuses plantes sauvages et pour 35% des cultures agricoles.
Des études compilées par l'UE ont alerté du déclin de leur population au niveau mondial.
- Interdiction en débat -
L'an dernier, l'Institut agricole colombien (ICA) a été informé par des apiculteurs de 256 empoisonnements de ruches dans le seul Quindio. Quelque 10 millions d'abeilles sont mortes. L'ICA a fait des prélèvements dans six des ruchers affectés.
Les analyses "ont montré que la molécule fipronil est l'une des causes de la mortalité", a précisé à l'AFP Jorge Garcia, responsable régional de cet organisme public, selon lequel il ne faut toutefois pas "sataniser" l'agriculture.
Il a envoyé une "alerte" au siège de l'ICA à Bogota, qui travaille depuis à une directive pour "la suspension" du pesticide. En attendant, il reste commercialisé.
Le retirer de la vente comme en Europe "n'a pas été possible parce que les entreprises de produits agro-chimiques vont être affectées économiquement", souligne M. Salazar.
Les fabricants se défendent. Une interdiction génèrerait "une situation très négative pour la structure productive" des 33 plantations qui y ont recours du fait de son "efficacité", avertit Maria Latorre, porte-parole du secteur.
Fernando Montoya, de l'Association horticole de Colombie, estime toutefois que ce pesticide peut être remplacé par des produits biologiques, des pièges à parasites et l'intervention manuelle.
Pour contrer la destruction de ses essaims, M. Salazar, qui produit 36 tonnes de miel par an, a déménagé la majeure partie de ses abeilles, soit 1.200 de ses 1.500 ruches, sur un terrain isolé du Meta, à 400 km au sud.
S'il a sauvé son activité, cet apiculteur s'interroge sur l'impact des agrotoxiques : "L'abeille est un bio-indicateur. Si une abeille meurt, quels autres insectes bénéfiques pour l'environnement (...) sont en train de mourir ?"
<https://information.tv5monde.com/info/un-agrotoxique-interdit-en-europe-decime-les-abeilles-en-colombie-397913>
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16- Pourquoi une alimentation saine et sa production locale devraient faire partie de la réponse à la Covid-19, The Conversation, 25/02/21, 19:00
Par Jules Siedenburg, Research fellow, School of International Development, University of East Anglia & John Paul Cauchi, PhD Candidate in Public Health, Queensland University of Technology

Lorsqu'une pandémie survient, parmi les questions qu'on se pose dès le départ il y a l'impact qu'elle aura sur la santé publique, l'économie et la société. D'autres questions clés touchent les priorités de réponse des gouvernements et des ménages.
L'alimentation est au cœur de ces deux séries de questions. D'une part, l'accès à une alimentation suffisante et nutritive est menacé. D'autre part, se concentrer sur la nourriture offre des options prometteuses de réponse à la pandémie.
Les rapports de divers pays soulignent les préoccupationsconcernant l'impact de la Covid-19 et des mesures de riposte à la pandémie sur les approvisionnements alimentaires, que ce soit en raison de pénuries, de hausse des prix ou d'un manque de fonds. Même dans les pays riches, l'inquiétude face à d'éventuelles pénuries a conduit à une accumulation de stocks, tandis que les pertes d'emplois à grande échelle laissent de nombreuses personnes inquiètes quant à leur capacité à se nourrir.
Dans certains pays en développement, le spectre de la faim se profile. En juillet 2020, Oxfam a rapporté que la Covid-19 aggravait la faim dans les zones à risque actuelles, tout en créant de nouveaux « hotspots ». Le rapport a également suggéré que la pandémie pourrait porter le « coup de grâce » à beaucoup de gens. Ceux engagés dans l'économie informelle sont parmi les plus touchés, en particulier les personnes vivant dans les zones urbaines qui consacrent la majeure partie de leur revenu quotidien à l'achat de nourriture.
Un rapport récent du Programme alimentaire mondial (PAM) a suggéré que la Covid-19 aggrave l'insécurité alimentaire mondiale, car l'impact économique de la pandémie s'ajoute aux problèmes de sécurité alimentaire préexistants. Selon les estimations, 272 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire en raison des effets aggravants de la pandémie. Dans un entretien ultérieur, le directeur du PAM a fait part de ses craintes que des millions de personnes « marchent vers la famine » citant la pandémie comme une cause clé.
Au cours de ces dernières années, nous avons mené des recherches dans les pays du sud sur la sécurité alimentaire, l'agriculture, la santé publique et l'environnement. Cette expérience nous amène à croire que se concentrer sur l'alimentation permettrait de réduire les risques encourus par les ménages et les pays, même dans une situation de pandémie où l'accès à la nourriture est clairement menacé.
>> Suite à lire à : 
<https://theconversation.com/pourquoi-une-alimentation-saine-et-sa-production-locale-devraient-faire-partie-de-la-reponse-a-la-covid-19-155984>
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17- 10 années pour photographier l'océan dans tous ses états, AFP, 26/02/21, 10:00

De la richesse de la mer de Corail aux volcans sous-marins, le photographe Alexis Rosenfeld va parcourir les mers de la planète sous le parrainage de l'Unesco, une mission en images de 10 années destinée à sensibiliser à la situation "dramatique" des océans.
"La situation de l'Océan est dramatique, la biodiversité souffre beaucoup, mais les gens le voient moins que ce qui se passe dans leur jardin", explique à l'AFP Vladimir Ryabinin, secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale de l'Unesco, qui parraine cette opération "1 Océan, le grand témoignage sur l'océan".
"Il y a un proverbe qui dit: loin des yeux, loin du coeur. C'est un projet important parce que c'est une réponse à ce problème", poursuit le scientifique russe.
Le projet qui s'intègre dans la décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) veut "mettre en lumière les richesses et les menaces qui pèsent sur l'Océan à travers 1.000 photographies".
Un peu à l'image de l'aventure "La Terre vue du Ciel" du photographe Yann Arthus-Bertrand, mais sous la mer. Et "avec une dimension plus scientifique et plus engagée", commente Alexis Rosenfeld.
Avant des expositions prévues ultérieurement à travers le monde, une première plongée dans cet univers sera dévoilée sur le parvis de la gare de Lyon à Paris à partir du 4 mars. Comme les images d'une première mission dans le parc national de la mer de Corail, au large de la Nouvelle-Calédonie, interrompue par le Covid en 2020.
"C'est un endroit incroyable. La quantité d'animaux au mètre cube est digne d'un dessin animé, de l'imaginaire de Jules Verne", raconte à l'AFP le photographe-plongeur qui affiche au compteur "plus de 10.000 heures sous la surface".
"C'est la zone considérée comme la plus vierge et la plus riche au monde", poursuit-il, y voyant un moyen de "démontrer l'importance des aires marines protégées".
L'océan, de plus en plus malade de l'absorption du CO2 généré par les activités humaines, est au coeur des enjeux climatiques de la planète, mais aussi des menaces à la biodiversité.
Ce grand témoignage "avant tout photographique" se penchera notamment sur les moyens de rendre les coraux plus résistants au réchauffement, sur les filets de pêche "fantôme" qui continuent à pêcher après avoir été perdus en mer, sur les volcans sous-marins mal connus ou encore la prolifération des algues sargasses.
L'opération "1 Océan" passera aussi par des textes et des "making of" en vidéo, ainsi que des témoignages de personnalités du monde des arts, des sciences ou des sports qui parleront de leur relation avec l'océan.
<https://information.tv5monde.com/info/10-annees-pour-photographier-l-ocean-dans-tous-ses-etats-398020>
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18- Reportage. « S’ils ne passent pas la frontière, les fraises sont flinguées » : des agriculteurs inquiets si les travailleurs étrangers ne viennent plus, Le Monde, 26/02/21, 19h30
Simon Auffret

Tous deux viennent de signer un contrat à durée indéterminée après plusieurs années passées sous le statut d’« OFII ». La procédure, menée avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration, permet d’obtenir un visa de travail de six mois sur demande de l’employeur. Vingt-quatre saisonniers tunisiens doivent être embauchés sur ce modèle avant le mois d’avril. « S’ils ne passent pas la frontière, les fraises sont flinguées, prévient Julien Bernard. C’est autour de 600 000 euros d’investissement qui ne seront pas amortis. »
> Lire aussi : En Champagne, les vendanges face à la menace du coronavirus
« Compétences spécifiques »
Depuis la mi-décembre, plus de 500 saisonniers étrangers sont arrivés dans le département par quatre vols spécialement affrétés depuis le Maroc et la Tunisie. Une dérogation préfectorale obtenue par la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA)permet de faciliter le passage aux frontières des travailleurs… tant que celles-ci demeurent ouvertes : comme pour la famille Bernard, la saison de nombreux agriculteurs du Vaucluse dépend de l’évolution des restrictions liées à l’épidémie de Covid-19.
Le protocole sanitaire pour les saisonniers étrangers, à la charge de l’employeur, est encadré par l’agence régionale de santé : un test PCR est réalisé avant le départ, un dépistage antigénique à l’arrivée avant une période d’isolement de sept jours, puis un nouveau test PCR avant de débuter le travail sur l’exploitation. Un surcoût annuel estimé à 20 000 euros pour 24 saisonniers, selon Carole Bernard, responsable administrative de la ferme d’Uchaux.
« On ne demande que ça de recruter des gens du coin, mais Covid ou pas Covid, c’est très compliqué », assure Mme Bernard. La réglementation impose la publication, pendant trois semaines, d’une annonce sur le site de Pôle emploi avant toute démarche « OFII ». Mais les candidatures sont rares ou ne « correspondent pas aux demandes », estiment plusieurs agriculteurs.
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Exigeant physiquement et situés en dehors des centres-villes, les travaux de maraîchage et de culture fruitière demandent aussi une importante rigueur sur de longues plages horaires. « La crise sanitaire a mis en avant que ces “ouvriers non qualifiés” ont, en fait, des profils et compétences spécifiques très demandées par certains agriculteurs », souligne Yannick Becker, membre du bureau de la Confédération paysanne en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le syndicat réclame de meilleures conditions de travail pour les saisonniers étrangers.
Crainte sur la fermeture des frontières
La FDSEA redoute aussi une répétition de l’année 2020 : une fois les frontières fermées, de nombreux saisonniers n’avaient pu se rendre en France et les agriculteurs s’étaient tournés en urgence vers des acteurs du travail intérimaire, peu respectueux des protocoles sanitaires. Les cas de Covid-19 s’étaient multipliés dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse dans des logements de travailleurs, notamment venus d’Espagne – le recrutement depuis des pays de l’espace Schengen étant soumis à une procédure moins contrôlée par les services de l’Etat.
« Que le même phénomène se reproduise, c’est toute notre crainte », abonde la présidente du syndicat majoritaire, Sophie Vache. L’organisation plaide pour un renouvellement des dérogations attribuées au Maroc, fixée jusqu’au 31 mars, et à la Tunisie. La surveillance par la direction de l’emploi et par l’inspection du travail doit aussi être renforcée dans les exploitations, malgré des moyens limités.
Sur le plan sanitaire, les gérants d’exploitations sont engagés dans une recherche d’hébergements collectifs, qui doivent permettre une mise à l’isolement rapide si une contamination au coronavirus est détectée. « Nous n’avons pas encore de solution pour la moitié des travailleurs prévus », s’inquiète, à Uchaux, Carole Bernard. Pour l’instant, deux mobil-homes sont installés sur l’exploitation et « nous louons une maison dans le village voisin », explique Fethy Gribi, « chef d’équipe » des employés tunisiens.
> Lire notre enquête de 2015 sur la société d’intérim Terra Fecundis : Pour les ouvriers agricoles, une saison en enfer
Au milieu des vignes de la commune de La Tour-d’Aigues, dans le sud du Vaucluse, Daniel Pereda et son neveu Emilio Campo logent, eux, dans un studio aménagé dans la maison de leur employeur, Nicolas Olive. Ils sont venus en voiture de Fuentes, en Andalousie, pour participer à la taille des 38 hectares du viticulteur. « Je viens en France depuis plus de dix ans », raconte M. Pereda, qui quitte chaque année son pays pendant plusieurs mois par « nécessité » économique.
Nicolas Olive se souvient que dès les années 1990, sept à huit saisonniers espagnols venaient participer aux vendanges dans l’exploitation familiale. Un ouvrier marocain travaillait à l’année avec son père et sa mère. « L’année dernière, j’ai prêté ma voiture à Daniel et Emilio pour qu’ils puissent rentrer chez eux malgré l’annulation des vols, raconte Nicolas Olive. J’ai confiance en eux. S’ils ne reviennent pas, je ne saurai pas comment faire. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/26/s-ils-ne-passent-pas-la-frontiere-les-fraises-sont-flinguees-dans-le-vaucluse-les-agriculteurs-inquiets-de-la-perspective-d-une-saison-sans-travailleurs-etrangers_6071319_3234.html>
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En images
19- Un monde de forêts, Arte, Le Dessous des cartes, 13/02/21, 19h30

Si nous surexploitons nos forêts depuis des siècles, quatre productions sont responsables aujourd’hui de 40 % de la déforestation mondiale : l’huile de palme, le bois et les produits à base de papier, le soja et l’élevage bovin. Mais l’humanité a aussi pris conscience que les forêts constituent un bien précieux à protéger.
Alors que la déforestation continue dans certaines régions du monde, dans d’autres, on protège et on replante des arbres, notamment pour favoriser la biodiversité et les "puits de carbone". Un bol d’air planétaire dans les forêts du monde. 
> Décryptage (13 min) disponible jusqu’au 20/04/21 à :
<https://www.arte.tv/fr/videos/091146-017-A/le-dessous-des-cartes/>
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20- Délinquance : agriculteurs à bout de nerfs, France 2, Envoyé spécial, 18/02/21, 21h09

William est un éleveur inquiet. Depuis plusieurs semaines, il se rend chaque nuit dans ses prés pour surveiller ses moutons et ses brebis. Et chaque matin, il les recompte pour vérifier qu'aucune bête n'a été volée. Car dans l'arrière-pays nantais, de nombreux éleveurs comme lui sont victimes de vols de moutons : un préjudice financier, et surtout moral, le fruit de leur travail qui s'envole et une angoisse permanente.
Vols de moutons, de poules, de fruits et légumes, mais aussi de carburant ou de GPS ultramoderne sur les tracteurs : la délinquance à la campagne touche des agriculteurs qui jusqu'alors ne prenaient pas vraiment de précautions. Et selon les enquêtes de gendarmerie, ces vols audacieux sont souvent perpétrés par des bandes de plus en plus organisées.
> Reportage (110 min) de Clémentine Mazoyer, Matéo Masnada, Adèle Prugnaud et Colin Guillemant / STP Productions à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/envoye-special/2257021-emission-du-jeudi-18-fevrier-2021.html>
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21- Documentaire. Nous paysans, France 2, 23/02/21, 21h09

En à peine un siècle, les paysans français ont vu leur monde être profondément bouleversé. Alors qu'ils constituaient autrefois la grande majorité du pays, ils ne sont plus aujourd'hui qu'une infime minorité et se retrouvent confrontés à un défi immense : continuer à nourrir la France. De la figure du simple métayer décrite par Emile Guillaumin au début du XXe siècle au lourd tribut payé par les paysans durant la Grande Guerre, des prémices de la mécanisation dans l'entre-deux-guerres à la figure ambivalente du paysan sous l'Occupation, de la course effrénée à l'industrialisation dans la France de l'après-guerre à la prise de conscience qu'il faut désormais repenser le modèle agricole et inventer l'agriculture de demain, le film revient sur la longue marche des paysans français, racontée par Guillaume Canet,
> Documentaire (145 min) réalisé par Fabien Béziat & Agnès Poirier à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/nous-paysans/>
Sur le même sujet : 
> Audiences TV : énorme succès pour «Nous paysans» sur France 2 <https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/audiences-tv-enorme-succes-pour-nous-paysans-sur-france-2-24-02-2021-8426063.php>, Le Parisien, 24/02/21, 13h59
> “Nous paysans”, sur France 2 : un siècle de travail de la terre dans un beau documentaire <https://www.telerama.fr/ecrans/nous-paysans-sur-france-2-un-siecle-de-travail-de-la-terre-dans-un-beau-documentaire-6821510.php>, Télérama, 23/02/21
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
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