[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mardi 9 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 9 Mar 07:54:45 CET 2021


Bonjour à tous,

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1- Reportage. La fulgurante envolée de l’éolien au Texas <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/23/au-texas-l-envolee-fulgurante-mais-discrete-de-l-eolien_6070915_3234.html>, Le Monde, 23/02/21, 18h29
2- En Haute-Loire, le barrage de Poutès s’ouvre pour les derniers spécimens de saumon atlantique sauvage <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/25/le-barrage-de-poutes-s-ouvre-pour-les-derniers-specimens-de-saumon-atlantique-sauvage_6071111_3244.html>, Le Monde, 25/02/21, 08h22
3- Les plus vieux réacteurs nucléaires français prolongés de 40 à 50 ans <https://www.lemondedelenergie.com/vieux-reacteurs-nucleaires-40-50-ans/2021/02/25/>, AFP, 25/02/21, 10:00
4- La Suisse recycle 97% de ses voitures et autres véhicules <https://www.rts.ch/info/suisse/12002843-la-suisse-recycle-97-de-ses-voitures-et-autres-vehicules.html>, RTS, 25/02/21, 16:21
5- Entretien. « Il faut repenser la ville pour permettre une coexistence pacifique avec les animaux sauvages » <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/02/25/il-faut-repenser-la-ville-pour-permettre-une-coexistence-pacifique-avec-les-animaux-sauvages_6071214_4497916.html>, Le Monde, 24/02/21, 20h02
6- Une pétition appelle l’Europe à sortir du Traité sur la Charte de l’Énergie qui "protège les pollueurs" <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/un-traite-sur-l-energie-qui-freine-la-transition-energetique-une-petition-appelle-l-union-europeenne-a-en-sortir-du-traite-sur-la-charte-de-l-energie-149561.html>, Novethic, 25/02/21
7- Aéronautique : Airbus dévoile l’empreinte carbone de ses avions <https://www.sudouest.fr/economie/aeronautique-airbus-devoile-l-empreinte-carbone-de-ses-avions-1440813.php>, Sud Ouest avec AFP, 26/02/21, 08h27
8- Récit. Nord Stream 2, le gazoduc russe qui sème la zizanie en Europe <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/26/nord-stream-2-le-gazoduc-russe-qui-seme-la-zizanie-en-europe_6071337_3210.html>, Le Monde, 26/02/21, 18h33
9- Coup dur pour Total : le Conseil d’État interdit l’usage d’huile de palme dans les biocarburants <https://reporterre.net/Coup-dur-pour-Total-le-Conseil-d-Etat-interdit-l-usage-d-huile-de-palme-dans-les>, Reporterre, 26/02/21
10- Entretien. Fukushima : les leçons d'une décontamination <https://lejournal.cnrs.fr/articles/fukushima-les-lecons-dune-decontamination>, CNRS le journal, 26/02/21
11- Liban : nettoyage d'une réserve naturelle après une marée noire en Israël <https://www.geo.fr/environnement/liban-nettoyage-dune-reserve-naturelle-apres-une-maree-noire-en-israel-203887>, AFP, 27/02/21, 16:00
12- Un foil en forme de nageoire de baleine pour permettre aux cargos de moins consommer, et donc de moins polluer <https://www.franceinter.fr/un-foil-en-forme-de-nageoire-de-baleine-pour-permettre-aux-cargos-de-moins-consommer-et-donc-de-moins-polluer>, France Inter, 28/02/21, 09h08
13- Total ne pourra pas vendre son diesel à l’huile de palme en France <https://www.automobile-propre.com/breves/total-ne-pourra-pas-vendre-son-diesel-a-lhuile-de-palme-en-france/>, Automobile propre, 28/02/21, 11:55 
14- [L'industrie c'est fou] Glowee réinvente la lumière urbaine... avec des bactéries <https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-industrie-c-est-fou-glowee-reinvente-la-lumiere-urbaine-avec-des-bacteries.N1065289>, L’usine nouvelle, 01/03/21, 07:30
15- En moins de 10 ans, la part du diesel dans les ventes de voitures a été divisée par trois <https://www.bfmtv.com/auto/en-moins-de-10-ans-la-part-du-diesel-dans-les-ventes-de-voitures-a-ete-divisee-par-trois_AN-202103010301.html>, BFMTV, 01/03/21, 16:53
16- Gironde : Vers une prolongation pour dix ans de l’activité de la centrale de Blaye, une des plus vieilles de France <https://www.20minutes.fr/bordeaux/2988311-20210301-gironde-vers-prolongation-dix-ans-activite-centrale-blaye-plus-vieilles-france>, 20 Minutes, 01/03/21, 17h49
17- Des batteries lithium-soufre pourraient alimenter les véhicules de demain <https://dailygeekshow.com/batterie-lithium-soufre/>, Daily Geek Show, 01/03/21
18- Coronapistes : 194 nouveaux projets sélectionnés et financés par le plan vélo <https://www.actu-environnement.com/ae/news/appel-projets-coronapiste-plan-velo-fonds-mobilite-active-37125.php4>, Actu-environnement, 01/03/21
En images
19- Isolation : des chantiers risqués ? <https://www.france.tv/france-2/envoye-special/2271457-isolation-des-chantiers-risques.html>, France 2, Envoyé spécial, 25/02/21, 21h09
20- Vidéo. La rénovation énergétique, un marché qui fait des milliers de victimes <https://www.francetvinfo.fr/economie/video-la-renovation-energetique-un-marche-qui-fait-des-milliers-de-victimes_4311103.html>, France 2, extrait d’Envoyé spécial, 26/02/21, 16:23
21- Migration des saumons : EDF ne fait plus barrage <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-migration-des-saumons-edf-ne-fait-plus-barrage-2180144.html>, TF1, journal de 20h, 07/03/21

Bien à vous,
Florence

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TRANSFORMATION DU JOUR : Depuis 2019, EDF transforme l’ouvrage hydroélectrique de Poutès en Haute-Loire, pour permettre au saumon, espèce menacée d’extinction, de remonter et descendre plus facilement l’Allier. (cf. item 2 & 21)
DÉCISIONS DU JOUR : — L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ouvert la voie à la poursuite de la vie des plus vieux réacteurs en France de 40 à 50 ans, enjoignant EDF de réaliser des travaux pour améliorer leur sûreté. (cf. item 3 & 16)
— Le Conseil d’État a confirmé le 24 février que ce sont bien tous les produits à base d’huile de palme qui sont exclus des biocarburants. (cf. item 9 & 13)
CHIFFRES DU JOUR : — Les voitures et autres véhicules hors d'usage sont recyclés à 97% en Suisse, soit environ 76.000 tonnes par année. Le reste est exporté vers la France ou l'Autriche pour être valorisé. (cf. item 4)
— Depuis le début de l'année, seule une voiture neuve sur quatre immatriculée en France roule au gazole. Les malus de plus en plus élevés sur les grosses cylindrées mais aussi le diesel-bashing ont poussé les automobilistes à opter pour l’hybride. (cf. item 15)
ENTRETIEN DU JOUR : Pour la philosophe Joëlle Zask, il faut traiter la question écologique en commençant par la ville, historiquement pensée contre la nature. (cf. item 5)
CITATION DU JOUR : "Il existe un Traité sur la charte de l'énergie (TCE), dont l'UE et la France sont membres, qui permet aux industries des énergies fossiles de ralentir, édulcorer ou empêcher les politiques climatiques et de transition énergétique.", Maxime Combes, économiste et membre d'Attac France (cf. item 6)
GAGES DU JOUR : Le groupe Airbus donne des gages sur la promesse du secteur aérien de réduire ses émissions. La totalité de leurs avions produits en 2020 émettront autant de CO2 sur leurs deux décennies d’exploitation que tout le pays en un an. (cf. item 7)
RÉCIT DU JOUR : Le chantier du Nord Stream 2, gazoduc qui doit relier la Russie à l’Allemagne est déjà bien avancé. Berlin s’arc-boute sur ce projet dénoncé par les pays les plus critiques envers Moscou, qui redoublent d’arguments avec l’affaire Navalny. (cf. item 8)
LEÇON DU JOUR : Après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon en mars 2011, les autorités ont décidé de décontaminer la région. Le chercheur Olivier Evrard nous explique la stratégie employée mais aussi les inconnues qui subsistent. (cf. item 10)
BIOMIMÉTISMES DU JOUR : — Un foil en forme de nageoire de baleine imaginé et mis au point par l'Ifremer et la start-up Blue fins, permet de réduire d'un quart la consommation d'énergie des super tankers et autres porte-conteneurs, méthaniers et navires de croisière. (cf. item 12)
— Utiliser des bactéries pour éclairer l'espace public, c'est l'idée de la start-up française Glowee. (cf. item 14)
RECHERCHE DU JOUR : De nouvelles recherches menées en Corée du Sud suggèrent que la technologie lithium-ion qui équipe actuellement la plupart des véhicules électriques et des smartphones pourrait prochainement être remplacée par une toute nouvelle composition chimique, lithium-soufre, décuplant l’efficacité des batteries. (cf. item 17)
ENQUÊTE DU JOUR : L'isolation thermique reste plus que jamais une priorité du gouvernement avec de nouvelles aides pour un public encore plus vaste : de quoi donner à certains artisans peu scrupuleux ou des sociétés mal intentionnées de nouvelles idées. (cf. item 19 & 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Reportage. La fulgurante envolée de l’éolien au Texas, Le Monde, 23/02/21, 18h29
Arnaud Leparmentier (Live Oak, Eldorado (Texas), envoyé spécial)

En bloquant les pales des éoliennes, la récente vague de froid a mis en évidence que cette source d’énergie représente désormais le quart de l’électricité produite dans l’Etat américain. 
Des chutes de neige et des températures polaires comme le Texas n’en avait quasiment jamais connues. Mi-février, coincé par la vague de froid et un système électrique défaillant, l’Etat du sud des Etats-Unis a dû procéder à des coupures massives d’électricité pour éviter un black-out généralisé. Plus de 4 millions de Texans ont été plongés dans le noir, mardi 16 février, et plusieurs centrales nucléaires et à gaz ont dû être arrêtées pour raisons climatiques. Une image a frappé les esprits : celle de pales d’éoliennes gelées, incapables de tourner et bloquées par la glace.
Si les éoliennes ne représentent encore qu’une part minoritaire de la production d’électricité au Texas, elles connaissent une croissance fulgurante – mais discrète – dans le « Lone star State ». Au Texas, les éoliennes sont invisibles car on ne veut pas les voir. Dans la mythologie des Européens, c’est l’Etat des cow-boys et des ranchers ; celui du pétrole, de la série Dallas et de la famille Bush ; le paradis du gaz de schiste et des électeurs trumpistes. Alors, quand on découvre que l’Etat, vaste comme la France, est devenu un eldorado pour les énergies renouvelables, éoliennes et solaires, on tombe un peu des nues.
> Lire aussi  Le Texas au bord de la crise humanitaire après une vague de froid historique
A quatre heures d’Austin, capitale de l’Etat, dans les plaines de l’Ouest occupées naguère par les Comanches, en ce petit matin de février quelques jours avant l’épisode glaçant, perdu dans le brouillard, on ne distingue rien si ce n’est quelques vaches et un puits de pétrole isolé. Un bourdonnement se fait entendre, et enfin apparaît une éolienne géante de 110 mètres de haut, dont les pales d’une envergure de 60 mètres tournent majestueusement. Elle fait partie du parc de 76 éoliennes étalées sur une vingtaine de kilomètres au lieu-dit Live Oak, d’une capacité installée de 200 mégawatts pour le groupe français Engie. On trouve dans la région des fermes gigantesques, parmi les plus vastes du monde, avec 390 éoliennes à Sweetwater, 421 à Horse Hollow ou encore 627 à Roscoe, autour de la petite ville agricole d’Abilene.
Loi du marché
Au total, l’éolien représente désormais le quart de l’électricité produite au Texas, soit plus que le charbon, dont la part a été divisée par deux en dix ans pour tomber à moins de 20 %. L’envolée va se poursuivre. Avec le solaire, l’éolien représentera, en 2022, 36 % de la production de l’électricité texane, selon le service d’information sur l’énergie américain (EIA), faisant jeu égal avec le gaz naturel. Le français Engie fait partie des groupes venus à la conquête de ce marché florissant, pionnier aux Etats-Unis (en 2020, l’éolien a produit 8,8 % de l’électricité américaine et le solaire 2,3 %, contre 39,2 % pour le gaz naturel et 20 % pour le charbon).
> Lire aussi  Les champions des énergies renouvelables rivalisent désormais avec les majors du pétrole et du gaz
Comment expliquer cet engouement ? « Personne n’a rien fait pour attirer les investisseurs. Nous avons notre géographie, et les industriels sont venus à partir des années 2000 », explique Robert Hanna, directeur général des services d’Abilene.« Le vent, c’est comme le pétrole, c’est une matière première. » Michael Webber, professeur à l’université d’Austin et directeur scientifique d’Engie, replace l’affaire dans son contexte : « Au Texas, nous aimons faire de l’argent à partir de notre terre. Il y a le bétail, le pétrole et le gaz, et désormais le vent et le soleil. » Les énergies renouvelables ont été favorisées par une loi de la fin des années 1990, lorsque George W. Bush était gouverneur du Texas, qui a libéralisé le marché de l’électricité tout en promouvant une montée en puissance des renouvelables. Mais sans que l’on devise sur le destin de la planète.
« C’est cela l’ironie. Les Texans n’ont pas de vision philosophique, mais pourraient contribuer à sauver le monde avec les renouvelables. Nous sommes les superhéros et les superméchants à la fois », poursuit M. Webber, rappelant que le Texas se classe, juste derrière l’Allemagne, au septième rang mondial des émetteurs de gaz à effet de serre, mais fait des progrès. « Les Allemands reconnaissent l’existence du changement climatique mais ouvrent des centrales à charbon. Les Texans ne le reconnaissent pas, mais ferment des centrales. » Pourquoi ? Parce que les Américains, à commencer par les Texans, suivent la loi du marché et que l’éolien et le solaire sont très rentables. « L’énergie est synonyme de coût en France ; au Texas, elle est synonyme de richesse », explique Michael Webber.
Générer de l’énergie éolienne, ce n’est pas créer des moulins à vent. Jacques Boonen, directeur de la stratégie d’Engie à Houston, nous explique la multiplication des obstacles. « On commence par négocier avec les ranchers de l’ouest du Texas et on finit dans une tour de Manhattan chez HSBC ou Bank of America. » Effectivement, entre l’achat des permis locaux, l’appel aux investisseurs extérieurs, l’optimisation de l’aide fiscale octroyée par le gouvernement fédéral, la vente de la production électrique aux industriels de la tech américaine et l’installation d’éoliennes, c’est tout un métier qui se déploie.
Crédits d’impôt
Ainsi en est-il de la ferme de Live Oak, près de la bourgade d’Eldorado, dont l’histoire a commencé en 2009. Le lieu était propice : sur ces plaines au confluent des zones sèches du désert de l’Arizona et humides du golfe du Mexique, le vent souffle fort, très fort. « Les éoliennes tournent à près de 50 % », explique derrière son écran le patron du site, Kevin DeFoor. Près de deux fois plus qu’en France. Pendant que les scientifiques étudiaient la force du vent, il a fallu négocier avec douze propriétaires pour obtenir le droit d’implanter ces éoliennes. Ce n’est pas Engie qui a fait ce travail, mais un opérateur américain basé en Californie, Infinity Renewables.
L’affaire nécessite de l’entregent, des connaissances, mais n’est pas impossible à réaliser. Les ranchs sont loin de toute habitation, et les éleveurs, habitués à négocier avec les pétroliers, sont peu soucieux du paysage et ravis de s’assurer un complément de revenus important et sûr, qui leur permet d’obtenir des prêts pour faire tourner leur propre exploitation. « Les ranchers font plus d’argent avec les fermes éoliennes qu’avec le bétail », assure le maire d’Abilene, Anthony Williams. Kevin DeFoor nous fait visiter le site dans son pick-up géant Ram : les vaches paissent autour des éoliennes tandis qu’on aperçoit des daims. Les opérateurs comme Infinty Renewables passent souvent la main lorsque le projet est prêt à être construit, car ils n’ont pas les capacités industrielles d’opérer le parc éolien.
Dans ce cas précis, Engie a tout simplement racheté l’entreprise en février 2018, pour accélérer son implantation aux Etats-Unis. L’enjeu immédiat pour le groupe fut d’obtenir les aides fiscales du gouvernement fédéral pour financer cet investissement estimé à 300 millions de dollars (247 millions d’euros) tout compris. Il s’agit de crédits d’impôts dont le montant dépend, pour l’éolien, de la production, et qui divisent par deux, pour le solaire, le prix de l’électricité et de l’investissement. Cette subvention fiscale fut instaurée au début des années 1990 sous le président républicain George Bush père, et jamais remise en question : l’affaire fait consensus entre les républicains, anti-impôts, et les démocrates, pro-environnement.
> Lire aussi  Engie se prépare à une scission en deux entités
Toutefois, ces crédits doivent s’imputer sur des profits, que ne font pas les électriciens, et la seule solution pour les « encaisser » est de les revendre à une banque. C’est ce qu’a fait Engie pour Live Oak, en signant un accord de 155 millions de dollars de financement fiscal avec Bank of America Merrill Lynch. Ce marché représente 12 milliards de dollars par an, aux mains des banques et coûte plus de 5 milliards de dollars au contribuable. A la peine pour trouver des acheteurs, les producteurs de renouvelables demandent que le crédit soit transformé en subvention fiscale directe.
Trouver des clients
L’affaire procure du cash aux opérateurs, indispensable dans une industrie gourmande en capitaux, financée à 75 % par la dette. Pour alléger le fardeau, Engie a vendu en 2019 les trois quarts des parts de son champ éolien à l’investisseur britannique John Laing, pour un montant de 75 millions de livres (environ 105 millions de dollars). La manœuvre permet d’engranger du cash immédiatement et de « déconsolider » le projet de ses comptes, ce qui permet de ne pas faire apparaître la dette du projet dans son bilan. La manœuvre est facile, les investisseurs du monde entier étant à l’affût de projets verts. Depuis l’an dernier, Engie a changé de stratégie : elle n’a vendu que 49 % des sites renouvelables mis en service cette année-là, pour encaisser une part plus importante du cash-flow, et les consolider dans ses comptes, revendiquant son rôle d’opérateur vert, tant pis pour la dette.
Enfin, l’enjeu est de trouver des clients. L’électricité est écoulée de trois manières : marché spot au Texas (le réseau électrique texan Ercot est autonome), contrats à court terme ou contrats à long terme. La ferme de Live Oak a signé de nombreux contrats courts, dont un avec la chaîne de restaurants Einstein Bros. Bagels. Souvent, ce sont des géants du numérique qui prennent l’essentiel de la production. Engie a ainsi signé en septembre 2019 un contrat sur quinze ans pour alimenter un centre de données de Microsoft à San Antonio, à partir de deux fermes, l’une éolienne, l’autre solaire.
> Lire aussi  « Aux Etats-Unis, le charbon bouge encore, mais son règne est passé »
Amazon avait fait de même en commandant en 2017 à Lincoln Clean Energy un ensemble solaire et éolien de 1 000 mégawatts à Snyder, à l’ouest d’Abilene, pour améliorer son bilan carbone, sous la pression de ses salariés et de l’opinion publique. « Le marché est tiré par les clients. Tant qu’il y aura des Amazon ou Microsoft pour demander de l’énergie verte, il y aura un développement des renouvelables », poursuit Jacques Boonen, pour Engie. Et à l’avenir ? La tendance devrait se poursuivre. Ercot, qui gère le réseau texan, fort de 75 gigawatts, a un embouteillage de projets de 25 gigawatts dans l’éolien et de 75 gigawatts dans le solaire, contre seulement 7 gigawatts dans le gaz.
Les pétroliers font mine de ne pas s’inquiéter : le cours des hydrocarbures est remonté et les projets de Joe Biden, qui a interdit l’octroi de nouveaux permis de forage sur les terres fédérales et banni un pipeline acheminant les schistes bitumineux du Canada, pourraient paradoxalement aider le Texas, qui a tous les gazoducs nécessaires et 100 % de terres privées. Il n’empêche, les énergies renouvelables ne sont plus superbement ignorées : à l’automne, un membre du Parlement du Texas, le républicain Ken King, a déposé un projet de loi pour taxer toutes les sources d’électricité… sauf le gaz.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/23/au-texas-l-envolee-fulgurante-mais-discrete-de-l-eolien_6070915_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/23/au-texas-l-envolee-fulgurante-mais-discrete-de-l-eolien_6070915_3234.html>>
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2- En Haute-Loire, le barrage de Poutès s’ouvre pour les derniers spécimens de saumon atlantique sauvage, Le Monde, 25/02/21, 08h22 
Martine Valo

EDF transforme depuis 2019 l’ouvrage hydroélectrique pour permettre à l’espèce, menacée d’extinction, de remonter et descendre plus facilement l’Allier. 
Même lorsque la neige couvre les collines alentour, il est facile d’imaginer le bourg de Chanteuges, en Haute-Loire, traversé, l’été, par des randonneurs et des touristes. Il est moins aisé de se représenter cette petite commune aux confins des anciennes régions d’Auvergne et de Rhône-Alpes comme un ancien village de pêcheurs.
Telle était pourtant sa vocation jusqu’à la quasi-disparition des saumons. Il a fallu en interdire la pêche en 1994. On en comptait alors plus qu’une centaine par an à peine, dans le bassin de la Loire. Au XVIIIe siècle, 100 000 de ces grands migrateurs de retour des eaux froides du Groenland traversaient l’estuaire du plus long fleuve de France pour rejoindre ses affluents et leurs lieux de naissance. Environ 20 000 de ces athlètes remontaient jusqu’aux eaux bouillonnantes des gorges de l’Allier. La rivière est l’une des seules d’Europe occidentale à abriter la dernière souche de saumon atlantique sauvage (Salmo Salar).
> Lire aussi  « Il faut sauver le saumon de la Loire sauvage »
Chanteuges accueille au demeurant le Conservatoire national de cette espèce majestueuse menacée d’extinction, devenue un emblème de la biodiversité abîmée que l’on tente de restaurer. Le saumon représente aussi l’espoir, pour un territoire rural en quête d’activités économiques, de retrouver l’atout touristique conséquent de la pêche de loisir. Il est en outre un enjeu crucial pour EDF, dont les ouvrages hydrauliques – sa deuxième source de production d’électricité (13 %), après le nucléaire –, bouleversent la vie des cours d’eau.
Dressé en travers de l’Allier à une trentaine de kilomètres du Conservatoire national du saumon sauvage, le barrage de Poutès, que l’énergéticien exploite, est reconnu comme l’une des causes principales du déclin spectaculaire des poissons migrateurs dans l’axe Allier-Loire. Certes le saumon, comme le reste de la faune aquatique, pâtit de menaces environnementales multiples, mais pour lui l’équation est simple : s’il ne peut atteindre des sites sûrs, frais, riches en sable et en gravier pour se reproduire, il n’y aura plus du tout de jeunes smolts pour dévaler plus de 900 kilomètres de rivières et entreprendre une étonnante odyssée dans l’Atlantique.
« Transparent » trois mois par an
Déjà en 1930, l’administration des eaux et forêts s’était opposée à la construction d’un ouvrage infranchissable juste au-dessous des meilleures frayères du Haut-Allier. Poutès, dont la retenue d’eau est située à Alleyras et les turbines en contrebas, à Monistrol-d’Allier (Haute-Loire), est néanmoins mis en eau en 1941. Sa concession pour cinquante ans sera confiée à EDF en 1956. Depuis, l’entreprise a dû se résoudre à tenir compte des exigences de la société civile, et elle affiche désormais sa volonté de faire du Nouveau Poutès « une première dans le monde de l’hydroélectricité », un projet d’ouvrage reconfiguré « sans équivalent » qui « mettra l’innovation au service de la biodiversité ».
Sous quelques flocons voltigeant en ordre dispersé, des ouvriers sont au travail. Le chantier – estimé à 20 millions d’euros – a commencé en mai 2019 et doit s’achever avant l’été 2022. Un grand vide se découpe au centre du mur de béton de vingt mètres de haut qui barre la gorge en pleine nature. Là seront installées deux vannes de cinq mètres de large destinées à être maintenues grand ouvert pendant la période de montaison des saumons, soit un mois au printemps et deux à l’automne. Cette période où le barrage sera « transparent », comme on dit chez EDF, constitue l’élément le plus significatif de son évolution avec son abaissement, puisqu’il sera ramené à sept mètres de haut.
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Sylvain Lecuna, responsable du projet Nouveau Poutès chez EDF, énumère les autres aménagements conçus à partir de conseils de scientifiques. Ici, l’ascenseur à poissons – installé dès 1986 –, a été modernisé pour déposer ses passagers plus bas dans la rivière et faciliter la montaison des saumons toute l’année. Là, le toboggan, qui permet leur dévalaison. Les grilles de la prise d’eau ont été repensées pour empêcher que les poissons s’engouffrent dans la canalisation descendant jusqu’aux turbines, plus de 3 km plus bas.
Les anguilles, qui ne migrent pas aux mêmes moments, ont leur propre passe, dont le fond est doté d’une sorte de tapis-brosse. Des caméras suivent l’affaire de près vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Un compromis miraculeux
La retenue d’eau a connu un changement spectaculaire qui n’est plus visible que sur des photos. Seule une ligne sombre sur les rives abruptes laisse deviner le niveau qu’elle atteignait encore il y a quelques mois. Elle s’étend sur 400 m de long, alors qu’elle s’étirait sur 4 km ; sa surface s’élevait à 17 mètres, elle peut désormais en atteindre sept au maximum, indique Sylvain Lecuna. C’est une bonne nouvelle pour les jeunes saumons. « Avant, ils mettaient jusqu’à vingt-deux jours pour trouver comment en sortir, maintenant quatre heures leur suffisent, commente-t-il. Des émetteurs ont été posés sur des smolts pour le savoir. »
Tant mieux, car le temps leur est compté. Nés en eau douce, les juvéniles, ou tacons, disposent d’une fenêtre biologique de trente à quarante-cinq jours pendant laquelle ils se muent en poisson marin, ou smolt, et doivent impérativement atteindre l’estuaire de la Loire avant que l’eau ne dépasse 17 °C, explique Céline Bérard, directrice adjointe du Conservatoire national du saumon sauvage, à Chanteuges. Derrière elle, dans une pièce vitrée, un adulte d’un bon mètre de long fixe le visiteur, l’air solitaire.
« Quand je parle de mètres carrés de bassins et pas de mètres cubes devant des pisciculteurs, ils croient que je me trompe », déclare-t-elle en souriant. Façon de dire qu’ici, « [ils] les chouchoute[nt], [leurs] marathoniens », loin des conditions des fermes d’élevage aquacole. Le principe cependant est le même : favoriser la reproduction de géniteurs, puis l’éclosion d’œufs d’une espèce qu’on espère voir prospérer.
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Depuis sa création en 2001, le Conservatoire a un savoir-faire reconnu : il envoie des œufs à ses homologues en Allemagne dans l’espoir de voir le poisson migrateur revenir dans le Rhin. L’équipe de Chanteuges a de son côté expérimenté plusieurs techniques de lâchers dans l’Allier. Elle déverse actuellement 470 000 alevins et 250 000 smolts par an dans plusieurs sites. Le repeuplement autosuffisant est loin d’être acquis pour autant. L’état de l’habitat naturel est en effet essentiel. Sans une bonne continuité d’écoulement de la rivière, les taux de mortalité sont énormes.
« Nous avons trouvé la solution qui répond à des enjeux contradictoires : permettre la migration tout en maintenant 85 % de notre production d’électricité, de quoi alimenter 34 000 habitants », se félicite pour sa part Yves Giraud, directeur de la division hydraulique d’EDF. Il n’hésite pas à parler du « miracle de Poutès » devant une assemblée de quelques élus, pêcheurs, représentants d’ONG de défense de la nature, prête, comme lui, à s’autocongratuler. Tous savent que le compromis qui a fini par émerger avait longtemps paru impossible.
« Les intérêts d’EDF ont primé »
Le Nouveau Poutès s’est imposé après trois décennies de mobilisation écologiste lancée par le WWF et France Nature Environnement (FNE) en 1986, en faveur d’une « Loire vivante » et pour l’effacement de plusieurs barrages sur ses affluents.
Celui de Poutès a concentré des tensions, des conflits durs qui ont donné lieu à des occupations de locaux par les défenseurs de la nature et à de multiples réunions, jusqu’à l’Assemblée nationale et dans les ministères successifs. La hache de guerre a été enterrée en 2010 dans les suites du Grenelle de l’environnement, mais pas les débats, qui se sont poursuivis, nourris par d’innombrables études.
« Poutès a décimé les saumons, dévasté les frayères pour produire peu d’électricité et peu de retombées économiques localement. Le projet actuel est un verre à moitié plein, il améliore la situation, mais reste insatisfaisant », tranche Jean-David Abel. Vice-président de FNE, il connaît bien ce dossier et énumère les espoirs déçus : il avait été un temps envisagé de détruire le barrage, puis de le réduire davantage. « Les intérêts d’EDF ont primé sur ceux de la conservation, estime-t-il. L’Etat a renouvelé la concession [en 2006] et a demandé ensuite à l’entreprise de proposer une solution, sans lui imposer de cahier des charges ni d’objectifs quantifiables et vérifiables. »
Roberto Epplé a quitté la Suisse il y a trente ans pour venir défendre les rivières françaises au sein de l’association SOS Loire vivante, qu’il a présidée, puis fonder l’ONG European Rivers Network. A Chanteuges, il défend le Nouveau Poutès au nom du réalisme et de « l’intelligence collective » qui a permis à ce projet d’aboutir. « Notre combat, ce n’est pas de défendre le saumon, mais les rivières européennes qui sont à l’agonie », martèle-t-il.
Autour de lui, élus et pêcheurs se demandent, eux, quand la pêche au saumon va bien pouvoir être de nouveau ouverte.
+ Carte : Estimation de la densité d’obstacles* à l’écoulement des cours d’eau (en nombre par kilomètre) <https://img.lemde.fr/2020/12/16/0/0/1050/1812/1328/0/45/0/aacb137_238407083-densite-barrages-europe-web.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/25/le-barrage-de-poutes-s-ouvre-pour-les-derniers-specimens-de-saumon-atlantique-sauvage_6071111_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/25/le-barrage-de-poutes-s-ouvre-pour-les-derniers-specimens-de-saumon-atlantique-sauvage_6071111_3244.html>>
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3- Les plus vieux réacteurs nucléaires français prolongés de 40 à 50 ans, AFP, 25/02/21, 10:00

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ouvert la voie jeudi à la poursuite de la vie des plus vieux réacteurs en France de 40 à 50 ans, enjoignant EDF de réaliser des travaux pour améliorer leur sûreté.
Le gendarme du nucléaire a publié une décision, qui était attendue, portant sur les 32 réacteurs de 900 MW, les plus anciens du parc français, mis en service pour l'essentiel dans les années 1980. 
L'ASN a fixé dans ce texte les conditions pour qu'ils puissent fonctionner au-delà de leur quatrième "réexamen périodique", qui a lieu tous les dix ans, soit jusqu'à la fin des années 2020 ou 2030, selon la date de mise en service.
"L'ASN considère que l'ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu'elle prescrit ouvrent la perspective d'une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique", indique-t-elle.
"L'ASN prescrit la réalisation des améliorations majeures de la sûreté prévues par EDF, ainsi que des dispositions supplémentaires qu’elle considère comme nécessaires", précise-t-elle.
EDF devra ainsi réaliser une série de tests et de travaux pour améliorer la sûreté de ses réacteurs.
"Un premier objectif est de réduire les conséquences des accidents et notamment des accidents graves, avec une fusion du cœur du réacteur", a expliqué à l'AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.
Des améliorations sont notamment prévues pour que la radioactivité reste confinée à l'intérieur de l'enceinte en cas d'accident.
"Le deuxième grand volet porte sur le renforcement aux agressions qui peuvent survenir sur ces installations", a-t-il poursuivi. Sont visées les agressions externes (séisme, inondation, chaleur extrême...) et internes (incendie...).
Enfin, un dernier volet porte sur "le renforcement au niveau de la piscine d'entreposage des combustibles usés", a indiqué Julien Collet.
Ce passage marque une étape significative pour les réacteurs français. Ils avaient été autorisés à l'origine sans limitation de durée de fonctionnement mais EDF avait initialement envisagé une durée de vie de 40 ans.
Les centrales concernées sont les plus anciennes : Bugey (Ain), Blayais (Gironde), Chinon (Indre-et-Loire), Cruas (Ardèche), Dampierre (Loiret), Gravelines (Nord), Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et Tricastin (Drôme).
La décision annoncée jeudi concerne l'ensemble des réacteurs de 900 MW, qui feront aussi l'objet de préconisations individuelles. La mise en œuvre des améliorations prévues va maintenant s'étaler sur des années.
Les opposants au nucléaire réclament pour leur part une fermeture des centrales anciennes. "Les réacteurs nucléaires entrent dans une phase de vieillissement inconnue", estime ainsi Greenpeace.
<https://www.lemondedelenergie.com/vieux-reacteurs-nucleaires-40-50-ans/2021/02/25/>
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4- La Suisse recycle 97% de ses voitures et autres véhicules, RTS, 25/02/21, 16:21

Les voitures et autres véhicules hors d'usage sont recyclés à 97% en Suisse, soit environ 76'000 tonnes par année. Le reste est exporté vers la France ou l'Autriche pour être valorisé.
Environ 76'000 tonnes de véhicules par année ont été valorisées en Suisse de 2008 à 2019, indique le Conseil fédéral dans sa réponse à une interpellation de Christophe Clivaz (Verts/VS). Durant la même période, environ 2500 tonnes par an ont été exportées en tant que déchets pour valorisation, soit la récupération des métaux.
Le gouvernement rappelle également que ces exportations nécessitent une autorisation de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Ce dernier vérifie alors que les entreprises recevant les déchets respectent les normes environnementales suisses.
>> Suite à lire à :
<https://www.rts.ch/info/suisse/12002843-la-suisse-recycle-97-de-ses-voitures-et-autres-vehicules.html>
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5- Entretien. « Il faut repenser la ville pour permettre une coexistence pacifique avec les animaux sauvages », Le Monde, 25/02/21, 20h02
Propos recueillis par Perrine Mouterde et Emeline Cazi

La détérioration des milieux naturels provoque parfois un exode urbain. Pour la philosophe Joëlle Zask, il faut traiter la question en commençant par la ville, historiquement pensée contre la nature. 
Votre hypothèse de départ est qu’il y a, et qu’il y aura à l’avenir, de plus en plus d’animaux sauvages dans les villes. N’est-ce pas contre-intuitif ?
Ça l’est parce que nous avons des œillères : il y a une telle opposition entre la ville et la nature que l’on ne voit pas ce qu’il y a de sauvage. C’est un problème d’invisibilité du monde animal. Il y a aussi un phénomène, qui va certainement s’amplifier, qui est que les animaux ne trouvent plus ce qui est nécessaire à l’accomplissement de leur cycle de vie. Comme, en parallèle, les villes se « verdissent » et se dotent d’infrastructures favorables au vivant, ils se dirigent vers elles. La détérioration des milieux naturels provoque comme un exode urbain chez certains animaux.
Comment en avez-vous pris conscience ?
Un essaim d’abeilles est arrivé dans mon jardin, en plein centre de Marseille, et j’ai été frappée d’apprendre qu’il y a beaucoup plus d’abeilles en ville qu’à la campagne. Cet étonnement a été le point de départ de cette exploration. S’il y a des abeilles, pourquoi n’y aurait-il pas des chacals, des renards, des sangliers, des éléphants ? Et de fait, c’est ce qui se passe, et que le confinement a révélé.
Ne faut-il pas en premier lieu protéger la nature pour que les animaux sauvages n’aient pas à venir en ville ?
Avoir conscience que les activités humaines sont responsables de la destruction de la nature pousse vers l’envie de restaurer l’existant. Mais ce qui m’intéresse, c’est la nouvelle donne. Certes, l’idéal serait que les animaux puissent rester au fond des bois, mais ce n’est pas le cas. Il y a alors deux problématiques : comment repenser la ville pour permettre une coexistence pacifique avec les animaux qui sont là et qui risquent tout de même de nous contaminer – ce qui est à prendre en considération ? Et n’est-ce pas précisément par les villes qu’il faut commencer àtraiter la question écologique ?
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Comment ces animaux réinventent-ils la ville ?
Leur géographie ne coïncide pas avec la nôtre. L’architecture, l’urbanisme et nos systèmes de circulation ne les concernent absolument pas. Ils habitent sur les toits, les corniches, dans les greniers, sous les buissons. En Amérique du Nord, il y a beaucoup de coyotes dans les parkings. En revanche, l’association qui est souvent faite entre la vie sauvage et ces lieux qu’on appelle les délaissés urbains (terrains vagues, friches) est fausse. Si les plantes profitent des espaces sans asphalte, ce n’est pas toujours le cas des animaux. Leurs trajectoires ne correspondent pas aux conditions qu’on leur prépare.
Comment alors aménager la ville s’ils sont imprévisibles ?
Commençons par observer ces animaux pour les accompagner au mieux. Puis, il faut faire appel à la géographie, à la biologie, à l’éthologie… Avec les abeilles, par exemple, on s’est complètement fourvoyé. On a favorisé le développement d’abeilles domestiques au détriment des abeilles sauvages, qui sont plus importantes pour la pollinisation.
Les bonnes intentions ne suffisent pas ?
Le protectionnisme, l’idée que chaque animal a droit à la vie, est très problématique. L’empathie ne doit pas jouer un rôle dans la définition d’une ville propice à la coexistence avec les animaux sauvages. En Californie, des bébés lions de mer sont abandonnés sur les plages parce que leurs parents doivent pêcher de plus en plus loin. Les gens se sont mis à les nourrir au biberon avant de les relâcher. Résultat, ces lions de mer sont tellement nombreux qu’ils ont chassé tous les autres mammifères marins. Et ils sont si bruyants et nauséabonds qu’on leur réserve maintenant des plages ! Il y a deux clans : les éradicateurs qui veulent les exterminer, et les protecteurs. Et chaque clan risque de produire des déséquilibres en cascade.
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Il n’aurait donc pas fallu les nourrir ?
Ce qui régule les populations animales, c’est la quantité de nourriture disponible. En Israël par exemple, beaucoup de gens donnent à manger aux chats sauvages et aux chiens errants. Les chacals mangent ces croquettes et leur population ne cesse d’augmenter. Tant qu’il y aura des décharges et que les gens nourriront des animaux, il y aura des surpopulations d’espèces impossibles à gérer. Cacher la nourriture est la recommandation numéro un en Amérique du Nord ! On peut imaginer des poubelles inviolables par les ours, de mettre fin aux mangeoires pour les oiseaux ou les écureuils…
Y a-t-il d’autres aménagements simples qui favoriseraient cette coexistence ?
On peut opacifier les vitres des immeubles pour éviter que les oiseaux s’écrasent à cause des reflets. A New York ou Washington, c’est maintenant obligatoire. De plus en plus de gens militent pour la réduction, voire la suppression de l’éclairage nocturne [qui perturbe le rythme et le comportement d’insectes et d’oiseaux]. On peut aussi végétaliser des toits pour accueillir les insectes dont se nourrissent les oiseaux ; installer des corniches pour les éperviers et les faucons ; adopter des revêtements rugueux qui permettent aux lézards de s’accrocher…
Vous faites souvent référence à Tel-Aviv. En quoi cette ville est-elle particulière ?
Tel-Aviv n’a pas vraiment une architecture conçue pour la vie animale mais les plans géniaux de l’architecte écossais Patrick Geddes ont permis de conserver des liens très étroits avec la nature. Cet homme-science n’avait pas une vision rationaliste et productiviste de la ville. Il l’imaginait comme une région, un écosystème. A Tel-Aviv, les immeubles sont disjoints pour laisser la place à toutes sortes d’activités : ce sont des terrains de jeux pour les enfants qui permettent aussi aux animaux et aux plantes de ne pas être arrêtés par des frontières rigides.
Est-ce que d’autres municipalités réfléchissent au sujet ?
Il y a un très gros retard de la pensée urbanistique et architecturale sur la question des animaux. Les propositions sont très anecdotiques. Repenser la ville à la lumière de la présence problématique des animaux sauvages permettrait pourtant de développer un sens écologique chez tout un chacun. Ne serait-ce qu’en redécouvrant – on l’a dit pendant le confinement – à quel point la connexion avec la nature est essentielle pour le bien-être et même pour la santé mentale.
L’humanité et l’animalité ont-elles déjà cohabité dans l’histoire ?
L’exclusion de tout ce qui concerne la vie animale en dehors des remparts est quelque chose qui remonte au moins au Moyen Age. On y réprimait déjà la divagation des animaux. L’imaginaire de la ville s’est développé contre l’animalité. L’animalité, c’est la bestialité, le contraire de la civilisation. Mais il y a quand même des endroits où les animaux sont restés beaucoup plus nombreux qu’en Europe du Nord. En Inde, par exemple, certains sont sacrés.
On a du mal à coexister avec les loups et les ours dans les montagnes… Est-ce que coexister avec des animaux sauvages en ville n’est pas utopique ?
Cela sera compliqué mais aujourd’hui, dans le Vercors ou dans les Alpes-de-Haute-Provence, des protecteurs des loups aident les éleveurs à installer des clôtures électriques mobiles, ce qui permet aux bergers de garder leurs moutons et aux loups de faire sans eux. Cette collaboration me semble paradigmatique de ce qu’il faut faire. Il peut y avoir des conflits avec les animaux mais il y a surtout des conflits, très violents d’ailleurs, entre des groupes humains qui ont des visions de l’animal complètement différentes.
§ « Zoocities », de Joëlle Zask (Premier Parallèle, 2020).
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/02/25/il-faut-repenser-la-ville-pour-permettre-une-coexistence-pacifique-avec-les-animaux-sauvages_6071214_4497916.html>
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6- Une pétition appelle l’Europe à sortir du Traité sur la Charte de l’Énergie qui "protège les pollueurs", Novethic, 25/02/21
Pauline Fricot

Plusieurs organisations lancent une pétition pour demander la sortie collective de l'Union européenne du Traité de la Charte Energie (TCE). Un traité peu connu, qui pour les ONG et la nouvelle enquête publiée par le collectif de journaliste Investigate Europe freine la transition énergétique en protégeant les investisseurs des énergies fossiles. 
Le Traité sur la charte de l'énergie (TCE) est au cœur des questions de transition énergétique. Accusé aujourd'hui par les ONG environnementales "de protéger les pollueurs", il donne l'opportunité aux investisseurs de l'énergie d'attaquer un État s'il met en place une politique contraire à ses intérêts. Une pétition, lancée le 23 février appelle l'Union européenne à en sortir alors que de nouvelles discussions débutent à la Commission en mars. Lancée par des dizaines d’organisations en Europe comme WeMove, et soutenue en France par une multitude d'ONG, parmi lesquelles Youth for Climate, Greenpeace, ou Alternatiba, elle comptait déjà 200 000 signatures au lendemain de son lancement. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/un-traite-sur-l-energie-qui-freine-la-transition-energetique-une-petition-appelle-l-union-europeenne-a-en-sortir-du-traite-sur-la-charte-de-l-energie-149561.html>
En savoir plus :
> Il existe un Traité sur la charte de l'énergie (TCE), dont l'UE et la France sont membres, qui permet aux industries des énergies fossiles de ralentir, édulcorer ou empêcher les politiques climatiques et de transition énergétique. Maxime Combes, 23/02/21
<https://twitter.com/MaximCombes/status/1364465630188036096
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7- Aéronautique : Airbus dévoile l’empreinte carbone de ses avions, Sud Ouest avec AFP, 26/02/21, 08h27

La totalité des avions produits par Airbus en 2020 émettront autant de CO2 sur leurs deux décennies d’exploitation que tout le pays en un an. Le groupe donne des gages sur la promesse du secteur aérien de réduire ses émissions.
Airbus a dévoilé vendredi pour la première fois l’empreinte carbone qu’auront ses avions tout au long de leur vie. Le constructeur a adopté le standard de comptabilité international « Greenhouse Gas Protocol (GHG) », qui mesure notamment les émissions issues de l’utilisation des produits d’une entreprise par le consommateur final (périmètre dit « scope 3 »).
66,6 grammes de CO2 par passager au km
L’avionneur a ainsi calculé que les 863 appareils qu’il a livrés en 2019 émettront un total de 740 millions de tonnes de CO2 au cours de leur durée d’utilisation par les compagnies aériennes, estimée à 22 ans. Sur ce total 130 millions de tonnes proviennent des émissions liées à l’extraction, au raffinage et à l’acheminement du carburant nécessaire à leur exploitation.
>> Suite à lire à :
<https://www.sudouest.fr/economie/aeronautique-airbus-devoile-l-empreinte-carbone-de-ses-avions-1440813.php>
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8- Récit. Nord Stream 2, le gazoduc russe qui sème la zizanie en Europe, Le Monde, 26/02/21, 18h33
Jean-Pierre Stroobants, Bruxelles, bureau européen, Faustine Vincent, Benoît Vitkine, Moscou, correspondant, Nabil Wakim & Thomas Wieder, Berlin, correspondant

Le chantier, déjà bien avancé, du pipeline qui doit relier la Russie à l’Allemagne divise les Vingt-Sept. Berlin s’arc-boute sur ce projet dénoncé par les pays les plus critiques envers Moscou. Washington fait pression en imposant des sanctions, notamment aux entreprises européennes qui y participent.
C’est un dossier qui empoisonne les relations européennes, entre les Etats membres voulant privilégier une relation réaliste avec la Russie et ceux prônant une action vigoureuse pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de ce pays. Lundi 22 février, à Bruxelles, lorsque les ministres européens des affaires étrangères se sont réunis pour adopter un projet de sanctions contre des dirigeants russes impliqués dans l’arrestation et l’incarcération de l’opposant Alexeï Navalny, le sort réservé à Nord Stream 2, un gazoduc sous-marin de 1 200 kilomètres destiné à relier la Russie à l’Allemagne, a été écarté des discussions, du moins officiellement. « C’est un projet commercial, nous n’avons pas à parler de cela », tranchait un participant.
Habituelles pirouettes de la diplomatie européenne : la question a pourtant bel et bien été mise sur la table. Le matin même de la réunion, le ministre des affaires étrangères polonais, Zbigniew Rau, et son collègue ukrainien, Dmytro Kuleba, dénonçaient, dans une tribune, un projet renforçant, selon eux, la maîtrise de Moscou sur les livraisons de gaz, « sabotant » la politique énergétique de l’Union européenne et « coupant l’Ukraine du reste de l’Europe ».
> Lire l’éditorial du « Monde » : Face à la Russie, il faut arrêter le gazoduc Nord Stream 2
Du côté des défenseurs du projet, tout le monde feint d’oublier que l’une des conditions fixées en 2018 était que l’Allemagne ne ferait transiter du gaz par Nord Stream 2 que si Moscou continuait à faire passer par l’Ukraine une partie de sa production pour l’Europe. Soucieuse des conséquences diplomatiques de son soutien indéfectible au gazoduc, l’Allemagne avait dû se rallier à cette exigence des opposants à Nord Stream 2. « En cela, vous voyez, ce n’est pas seulement un projet économique, il y entre aussi des considérations politiques », déclara, à l’époque, la chancelière Angela Merkel, admettant pour la première fois la dimension « politique » du sujet.
Ce 22 février, illustrant l’éternel conflit entre les valeurs et les intérêts, le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas, a, pour sa part, rappelé à ses partenaires européens que quelque 150 firmes allemandes, mais aussi françaises, autrichiennes ou néerlandaises, sont impliquées dans une réalisation qui, si elle était abandonnée, entraînerait le gaspillage de plusieurs milliards d’euros, littéralement jetés à la mer.
Contournement de l’Ukraine
Nord Stream 2, dont la construction devait s’achever fin 2019, doit permettre au géant russe Gazprom d’acheminer annuellement 55 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe. Le projet, dont le coût total s’élève à 9,5 milliards d’euros, est financé à moitié par Gazprom et à moitié par cinq groupes européens : le français Engie, les allemands Uniper et Wintershall, l’autrichien OMV et l’anglo-néerlandais Shell. Ces derniers devaient à l’origine participer à la construction, mais, étant donné les difficultés diplomatiques, ils se sont résolus à ne prendre part qu’aux opérations financières.
Face à de telles réalités, difficile pour l’Ukraine de faire entendre sa voix. « Nous nous opposons fermement à la construction de Nord Stream 2, projet 100 % anti-ukrainien qui constitue une nouvelle tentative russe d’utiliser l’énergie comme un outil de pression politique et de chantage », déclarait, le 11 février, le vice-ministre de l’économie, du commerce et de l’agriculture, Taras Kachka.
+ Carte : Tracé du Nord Stream 2 + Position des Etats européens quant à la poursuite des travaux & Pays dépendant du gaz russe <https://img.lemde.fr/2021/02/26/0/0/0/0/700/0/0/0/c0cf1e2_136989095-geop-0921-nord-stream-carte-2-700.png>
L’Ukraine redoute que la Russie, avec laquelle elle est en guerre depuis 2014 dans le Donbass, finisse bel et bien par la contourner, la privant ainsi d’une source importante de revenus. En 2019, Gazprom a fourni à l’Europe 199 milliards de mètres cubes de gaz naturel, dont 40 % environ ont transité par le territoire ukrainien. Cette même année, le groupe russe a conclu avec Kiev un accord soldant quelque 3 milliards de dollars (2,46 milliards d’euros) d’arriérés de frais de transit et prévoyant le transit d’au moins 65 milliards de mètres cubes de gaz russe en 2020 et 40 milliards de mètres cubes par an de 2021 à 2024 dans ses tuyaux. Mais l’Ukraine insiste : elle a actuellement la capacité de délivrer 270 milliards de mètres cubes à l’Europe par an, soit plus encore que le volume prévu par Gazprom sur la période 2020-2030 (200 milliards de mètres cubes par an). A ses yeux, Nord Stream 2 est donc « injustifiable » sur le plan économique.
Donner au président russe, Vladimir Poutine, ce qu’il veut obtenir, dans le contexte de fortes tensions avec l’UE, « enverrait un mauvais message et encouragerait l’hostilité du Kremlin », estiment les autorités ukrainiennes dans une note diplomatique lue par Le Monde. Abandonner le projet permettrait, en revanche, de renforcer « l’unité européenne », mais aussi « l’image de l’Allemagne, ternie par l’ingérence et la manipulation continue du Kremlin », relève ce document.
Nord Stream 2 a, en apparence, tout d’un chantier classique et doit dupliquer Nord Stream 1, qui alimente sans histoire l’Europe en gaz depuis 2012. Le projet est toutefois au cœur de trois batailles, désormais. Politique, avec la défiance de certains pays membres envers la Russie ; commerciale, avec la « guerre » autour du gaz qui oppose les Etats-Unis et la Russie ; énergétique, avec une zizanie interne à l’Union européenne quant à la ligne à suivre sur la coopération dans ce domaine avec le Kremlin.
Pour ses promoteurs, le tuyau géant répond d’abord au défi de la baisse de la production de gaz en Europe, avec la fermeture anticipée, pour des raisons de sécurité, du champ historique de Groningue, aux Pays-Bas. Les groupes gaziers – contestés par d’autres acteurs du secteur énergétique – soutiennent, en outre, que l’Europe connaîtra une forte augmentation de ses besoins dans les vingt prochaines années et que Nord Stream 2 lui fournira la solution.
Un autre impératif est mis en avant, plus financier et plus tactique : depuis dix ans, la révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis a entraîné une modification du paysage mondial des hydrocarbures. Les Américains veulent exporter leur production vers l’Europe en chargeant du gaz naturel liquéfié (GNL) sur des navires méthaniers. Pour les gaziers européens, cette nouvelle source d’approvisionnement est une aubaine : disposant d’une source d’approvisionnement alternative, ils peuvent enfin forcer les Russes à ne pas augmenter leurs prix. Nord Stream 2 entrerait donc dans la logique d’un équilibre entre Russes et Américains recherché par l’Union européenne.
Autre facteur à relever : la politique énergétique allemande subit depuis plus de dix ans une véritable révolution. L’Energiewende – la transition énergétique poursuivie par le pays – a conduit à programmer une fermeture des centrales nucléaires, un processus qui devrait s’achever en 2022. Berlin s’est également engagé à abandonner ses très polluantes centrales à charbon d’ici à 2038. Restent, dès lors, les énergies renouvelables, qui ont connu un très fort développement, et… le gaz. La feuille de route allemande prévoit de s’appuyer massivement sur la production d’électricité à partir de gaz. D’où la nécessité, pour les autorités, de voir le gazoduc se réaliser.
Le « freedom gas » américain
Actuellement, 94 % des travaux de Nord Stream 2 sont terminés, mais une succession de sanctions décidées par les Etats-Unis a porté un coup très dur au projet. A l’hiver 2019, elles ont conduit au retrait du bateau de la compagnie suisso-néerlandaise qui posait les tuyaux. Depuis le début de 2021, elles visent les entreprises qui proposent « des services de tests, d’inspection ou de certification nécessaires ou essentiels à l’achèvement ou à l’exploitation du gazoduc Nord Stream 2 ». Une formulation qui vise notamment l’entreprise de spécification des gazoducs DNV GL. Ce groupe norvégien a déjà annoncé son retrait.
Pour tenter de contourner les sanctions, les autorités locales allemandes ont mis sur pied une fondation publique, mais, à Washington, Nord Stream 2 hérisse tant les démocrates que les républicains et de nouvelles mesures restrictives pourraient être décrétées. S’entretenant par visioconférence durant près de deux heures, le 22 février, avec le nouveau secrétaire d’Etat, Antony Blinken, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont pris soin d’éviter la question.
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Depuis le début, Washington a expliqué que son opposition au projet visait à défendre la position de l’Ukraine et à ne pas laisser l’Europe accroître sa dépendance au gaz russe. Autre objectif, moins avoué : pousser les Européens à acheter du gaz américain, du « freedom gas » (« gaz de la liberté »), comme le disait Donald Trump. La surproduction des Etats-Unis a amené le pays à se doter de puissantes installations d’exportation pour écouler ses stocks. L’ancien président avait d’ailleurs poussé Mme Merkel a s’engager, en échange de la construction de Nord Stream 2, sur l’importation d’importants volumes de gaz américain et un investissement de 1 milliard d’euros à cette fin.
Selon une lettre publiée début février par l’association de défense de l’environnement Deutsche Umwelthilfe confirmant des révélations de l’hebdomadaire Die Zeit, le ministre allemand des finances, Olaf Scholz (SPD), aurait proposé ce deal au secrétaire américain au Trésor, en août 2020, à condition que les Etats-Unis « autorisent la construction et l’exploitation de Nord Stream 2 ». Si la porte-parole du gouvernement allemand a refusé de commenter cette information, expliquant que toute correspondance de cette nature est confidentielle, la lettre montre jusqu’où Berlin entend aller pour sauver Nord Stream 2.
Il reste que les concessions européennes ont toujours été jugées insuffisantes par l’administration américaine, qui constate que les terminaux d’importation sur les côtes européennes restent sous-utilisés, l’acheminement par gazoduc depuis la Russie, la Norvège et l’Algérie restant moins coûteux.
Même si les travaux pour rendre Nord Stream 2 opérationnel ont repris en décembre, certains, en Europe, sont désormais persuadés que la pression américaine empêchera l’achèvement du chantier ou, en tout cas, la mise en service du pipeline. « Un blocage sans précédent, analyse le directeur du centre énergie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), Marc-Antoine Eyl-Mazzega. Il est possible que les Russes arrivent à finir le chantier, mais qu’ensuite le tuyau reste vide et inutilisé. Les grands projets comportent des risques, les entreprises qui les financent le savent. »
Les groupes européens impliqués dans le projet ne masquent pas leur embarras. « Les milliards d’euros investis sont maintenant au fond de l’eau, c’est vrai, reconnaît un haut dirigeant du secteur gazier. Mais le gazoduc finira par fonctionner, il faut qu’on soit patients ! »
Dans l’intervalle, le gaz continue de circuler par l’Ukraine, et certains observateurs jugent désormais que Nord Stream 2 arrivera trop tard, à un moment où les besoins en gaz de l’Europe baisseront plutôt qu’ils n’augmenteront. « L’accord signé [en 2019] entre la Russie et l’Ukraine prouve qu’on peut tout à fait fonctionner sans le nouveau gazoduc », remarque Thierry Bros, professeur associé à Sciences Po. Le gouvernement ukrainien est moins optimiste, craignant qu’à terme le Kremlin impose de nouvelles mesures de rétorsion.
Des objectifs climatiques à tenir
A Bruxelles, c’est l’intérêt des infrastructures gazières elles-mêmes qui est désormais débattu. Dans les négociations sur le Green Deal (« pacte vert »), plusieurs groupes politiques ont plaidé pour la fin des investissements dans des gazoducs, seules la gauche radicale et l’extrême droite russophile soutenant ouvertement Nord Stream 2. Quant à Werner Hoyer, le président de la Banque européenne d’investissement, il estimait, fin janvier, que, « pour dire les choses simplement, le gaz, c’est terminé ».
De quoi influer sur le projet Nord Stream 2 et s’interroger sur la place à réserver à cet hydrocarbure dans la transition énergétique européenne. La consommation de gaz naturel produit des gaz à effets de serre et contribue activement au changement climatique. Moins que le charbon, cependant, ce qui permet aux lobbys défenseurs du gaz d’affirmer que cette énergie est nécessaire, au moins pour une durée donnée, pour atteindre les objectifs climatiques. A l’inverse, les écologistes estiment qu’investir dans le gaz aujourd’hui risque d’enfermer les Européens dans un usage important de cet hydrocarbure à long terme.
Berlin, pourtant, n’est toujours pas prêt à remettre en cause son soutien au projet Nord Stream 2. Ni la cyberattaque massive contre le Bundestag (2015), ni le meurtre d’un citoyen géorgien d’origine tchétchène dans un parc de la capitale (2019), ni l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny (2020) n’ont d’ailleurs fait fléchir le gouvernement, qui a officiellement accusé la Russie d’être à l’origine de chacun de ces agissements.
« Vous connaissez la position du gouvernement fédéral », a de nouveau déclaré la chancelière Angela Merkel, le 6 février, alors qu’un journaliste lui demandait si l’expulsion par le Kremlin de trois diplomates européens – dont un Allemand – accusés d’avoir participé à des manifestations en faveur de M. Navalny pouvait la faire changer d’avis.
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A l’exception des Verts et de quelques membres de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) – le parti de Mme Merkel –, l’ensemble des forces politiques allemandes est favorable au gazoduc. A commencer par le Parti social-démocrate (SPD), membre de la « grande coalition » au pouvoir à Berlin et dont l’ancien président, l’ex-chancelier Gerhard Schröder (1998-2005), est à la tête du conseil d’administration de Nord Stream.
Après avoir insisté pendant des années sur l’intérêt purement économique du projet, l’Allemagne met en tout cas de plus en plus en avant sa dimension géopolitique. Au point d’aller jusqu’à invoquer l’histoire pour en justifier le bien-fondé. A l’instar du président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier, qui s’est récemment référé aux millions de Soviétiques morts pendant la seconde guerre mondiale pour défendre ce projet comme « l’un des derniers ponts entre la Russie et l’Europe ».
L’ambassadeur d’Ukraine à Berlin a publié un communiqué affirmant qu’« il est particulièrement cynique d’introduire dans ce débat les horreurs de la terreur nazie et d’attribuer à la seule Russie les millions de victimes soviétiques de la guerre d’extermination par l’Allemagne ». Les propos de M. Steinmeier, ancien chef de la chancellerie fédérale sous Gerhard Schröder, ont, quoi qu’il en soit, confirmé, une fois de plus, la détermination des responsables allemands dans ce projet.
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Une résolution qui hérisse les partenaires européens de Berlin, et notamment la Pologne. Appuyé par une Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker alors très dubitative, Varsovie avait tenté de peser sur le projet. Andrzej Przylebski, ambassadeur de Pologne à Berlin, confiait récemment à la lettre Contexte que dès que la Russie aurait une alternative au passage par l’Ukraine elle pourrait remettre en question le processus de Minsk, qui a gelé le conflit territorial entre Moscou et Kiev.
Les Etats baltes et la Slovaquie – qui risque, pour sa part, de perdre de précieux droits de transit – ont également clamé leur désaccord. Mais le pays le plus récalcitrant est sans doute le Danemark. Alors que le gazoduc devait longer une de ses îles et traverser ses eaux territoriales, il a délibérément, mais sans s’opposer officiellement au projet, retardé la délivrance des autorisations nécessaires. Le consortium, qui a finalement été obligé de modifier le tracé du pipeline afin de contourner les eaux danoises, s’indigne et s’interroge : « L’attitude des Danois est-elle liée à des pressions américaines ? »
« Il ne faut pas confondre les sujets »
La position de la France est, elle, ambiguë. Dans un premier temps, elle avait défendu mollement le projet, sans en faire un sujet central, l’Elysée considérant qu’il s’agissait pour l’essentiel d’une « affaire allemande ». Puis Emmanuel Macron a semblé changer de cap à l’été 2020 en déclarant : « Je ne pense pas que l’approche qu’on doit avoir à l’égard de la Russie soit empreinte de naïveté, mais je ne pense pas qu’elle doive se nourrir d’un accroissement de notre dépendance », expliquait-il. Et de poursuivre : « C’est ce qui a toujours nourri ma réserve sur le projet Nord Stream 2. La chancelière [Angela Merkel] le sait. »
L’affaire Navalny a accentué le clivage. Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, a ainsi estimé, début février, que l’abandon du projet était une « option » pour augmenter la pression sur Moscou après l’arrestation de l’opposant russe. Il a cependant été rapidement recadré par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. « Il ne faut pas confondre les sujets. Nous avons, avec les Allemands, une discussion sur Nord Stream, mais elle concerne essentiellement les enjeux de souveraineté énergétique européenne », a-t-il expliqué, paraissant dissocier les relations avec la Russie de la question énergétique.
A Moscou, l’image d’une Union européenne divisée a toujours de quoi réjouir… sauf lorsqu’un projet qui l’intéresse directement est en cause. Or, Nord Stream 2 y est jugé stratégique et le président Vladimir Poutine ne ménage pas ses efforts pour le soutenir. Depuis son accession au pouvoir, il a toujours gardé la haute main sur les sujets gaziers et il s’est montré prompt à en faire une arme – que ce soit pour acheter des loyautés ou punir des voisins récalcitrants. C’est d’ailleurs ce passif, symbolisé par les « guerres du gaz » successives avec l’Ukraine entre 2005 et 2009, pendant lesquelles la Russie avait cessé les approvisionnements,qui contribue à la méfiance de bon nombre d’Européens.
Lors de sa conférence de presse annuelle, le 17 décembre 2020, le président a rappelé la position de son pays : Nord Stream 2 est « un projet purement économique » qui va dans le sens des intérêts nationaux des Européens. Pour la Russie, où les hydrocarbures représentaient 62 % des exportations en 2019, les considérations économiques ont, de fait, leur importance. Mais le dossier gazier reste toutefois soumis à des critères très politiques, comme l’a rappelé la construction récente du gazoduc Force de Sibérie, entre la Russie et la Chine.
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Un intérêt débattu en Russie également
De l’avis de nombreux experts, ce gigantesque projet, évalué à 55 milliards de dollars, avec une capacité de livraison vers la Chine de 38 milliards de mètres cubes par an, ne pourra jamais être rentable. Il s’agissait surtout, pour Moscou, au début de la construction, en 2014, de démontrer que la Russie n’avait pas peur de tourner le dos à l’Occident.
L’intérêt de Nord Stream 2 est, lui aussi, sujet à débat en Russie, mais les responsables mettent les obstacles au projet uniquement sur le compte des manœuvres américaines, présentées aussi bien comme une concurrence déloyale que comme une volonté de nuire au pays.
Et Moscou le répète comme un mantra : le projet sera bel et bien mené à son terme. C’est encore ce qu’a dit M. Poutine à la mi-décembre et c’est ce qui était martelé par le ministre russe de l’énergie, Alexandre Novak, à la mi-février. Cette assurance n’est toutefois pas unanimement partagée. Mikhaïl Kroutikhine, expert au cabinet de conseil RusEnergy, juge que les sanctions décrétées par les Etats-Unis rendent impossible l’achèvement du projet, et notamment de la partie qui reste à construire en eaux profondes, spécifiquement visée par Washington.
Un autre spécialiste, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, a récemment décrit, dans un entretien au quotidien russe Moskovski Komsomolets, les efforts déployés par Moscou pour enregistrer les bateaux utilisés au nom de firmes de complaisance éphémères. Ces manœuvres doivent aussi permettre de contourner une partie des réglementations antimonopole exigées par Bruxelles.
Nicu Popescu, directeur à l’European Council on Foreign Relations, voit, lui, l’abandon de Nord Stream 2 comme une nécessité pour les Européens, s’ils entendent obtenir un changement de cap dans leurs relations avec le pouvoir russe. « Une approche musclée est davantage susceptible de générer un engagement que des supplications diplomatiques et des tentatives peu convaincantes de flatteries géopolitiques », écrit-il, estimant que dix années de stratégies de ce type n’ont servi à rien.
Un pari à tenter, peut-être, pour des Vingt-Sept, toujours à la recherche d’un projet susceptible à la fois de contrer les menaces et les pressions russes, tout en maintenant le « canal de dialogue » avec ce grand voisin qui semble de plus en plus vouloir s’y dérober.
> Lire aussi Qui veut vraiment d’une diplomatie européenne ?
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/26/nord-stream-2-le-gazoduc-russe-qui-seme-la-zizanie-en-europe_6071337_3210.html>
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9- Coup dur pour Total : le Conseil d’État interdit l’usage d’huile de palme dans les biocarburants, Reporterre, 26/02/21
Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) 

C’est un coup rude pour Total et sa bioraffinerie de La Mède : dans une décision rendue le mercredi 24 février, le Conseil d’État a confirmé que ce sont bien tous les produits à base d’huile de palme qui sont exclus des biocarburants.
Le contentieux est né décembre 2019, quand l’association Canopée a transmis à Mediapart une discrète note d’information des douanes qui requalifiait en « résidu » l’un des principaux produits à base d’huile de palme utilisé par Total à la Mède : les Palm Fatty Acid Distillate (PFAD), des acides gras distillés d’huile de palme.
Un an plus tôt, les députés avaient voté l’exclusion des produits à base d’huile de palme de la liste des biocarburants à partir du 1er janvier 2020, leur retirant par la même occasion un avantage fiscal. Cette décision n’a pas plu à Total. La firme pétrolière faisait reposer sur cet avantage, évalué entre 70 et 80 millions d’euros par les associations, le succès de sa nouvelle bioraffinerie de La Mède (à Châteauneuf-les-Martigues dans les Bouches-du-Rhône). Cette bioraffinerie a été conçue pour fonctionner avec un approvisionnement de l’ordre de 500.000 à 550.000 tonnes de produits à base d’huile de palme (huile de palme brute et PFAD).
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Coup-dur-pour-Total-le-Conseil-d-Etat-interdit-l-usage-d-huile-de-palme-dans-les>
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10- Entretien. Fukushima : les leçons d'une décontamination, CNRS le journal, 26/02/21
Julien Bourdet

Après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon en mars 2011, les autorités ont décidé de décontaminer la région. Le chercheur Olivier Evrard, qui s'est rendu régulièrement sur place pour effectuer des mesures, nous explique la stratégie employée mais aussi les inconnues qui subsistent. 
L'accident de la centrale nucléaire de Fukushima a engendré d'importantes retombées de matière radioactive sur une zone de 9 000 km2, grande comme la Corse. À la suite de la catastrophe, les autorités japonaises ont mené d'intenses travaux de décontamination dans la zone touchée afin de permettre aux habitants de revenir s'y installer en sécurité. Quelle a été leur stratégie ?
Olivier Evrard. La stratégie a consisté à retirer, dans les champs cultivés et les jardins des zones résidentielles, la couche superficielle du sol sur une épaisseur de cinq centimètres. Les études avaient montré, en effet, que le radionucléide représentant le plus de risque pour la population, le césium 137 – un isotope du césium –, émis en quantité lors de l'accident et dont on estime qu'il subsistera deux siècles dans l'environnement en l'absence d'action de décontamination, est fortement piégé par l'argile présente dans les premiers centimètres de terre. En décapant la surface du sol, on se débarrasse du même coup de l'essentiel du césium.
Si au départ, l'idée était relativement simple, le chantier de nettoyage, commencé en 2013 et achevé en 2019, a quant à lui été colossal : il a coûté 24 milliards d'euros, impliqué 16 000 personnes et généré 20 millions de mètres cubes de déchets – soit 8 000 piscines olympiques – qui seront stockés pendant plusieurs décennies à proximité de la centrale avant d'être envoyés dans des sites de stockage définitif en dehors de la préfecture de Fukushima, à l'horizon 2050.
>> Suite à lire à :
<https://lejournal.cnrs.fr/articles/fukushima-les-lecons-dune-decontamination>
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11- Liban : nettoyage d'une réserve naturelle après une marée noire en Israël, AFP, 27/02/21, 16:00

Munis de râteaux et de pelles, des volontaires d'associations et des riverains ont commencé samedi le nettoyage d'une réserve naturelle côtière dans le sud du Liban, touchée par l'importante marée noire chez son voisin israélien.
Israël, avec qui le Liban est officiellement en guerre, a fait état il y a une semaine d'une marée noire ayant touché son littoral, indiquant qu'un navire avait déversé "des dizaines à des centaines de tonnes" de bitume, selon des premières indications.
Le drame écologique s'est propagé jusqu'au sud du Liban, où du goudron est visible le long du littoral allant de la ville frontalière de Naqoura jusqu'à Tyr, un peu plus au nord. Cette zone, l'une des plus préservées du littoral libanais, abrite de nombreuses plages de sable et est considérée comme un foyer de tortues marines.
Samedi matin, les volontaires d'une association de défense civile et de jeunes riverains s'activaient sur la plage de la réserve de Tyr.
Certains rassemblaient à l'aide de râteaux de grosses boules de goudron, tandis que d'autres déversaient dans un tamis des pelletées de sable pour isoler la matière noire, a constaté un journaliste de l'AFP.
"La réserve de Tyr est touchée par l'équivalent de deux tonnes de goudron, dont 90% est désormais caché dans le sable", a déploré Mouïn Hamza, secrétaire général du Conseil national de la recherche scientifique, venu encourager les participants.
Les opérations de nettoyage pourraient durer entre une à deux semaines, a-t-il assuré à l'AFP, saluant "l'effort important (...) et l'enthousiasme" des jeunes et des riverains.
La réserve côtière de Tyr se vante sur son site internet de sa "grande diversité de flore et de faune" et dit attirer "les tortues marines durant la nidification". Elle s'étale sur 3,8 km2 de terres et 113 km2 de surface marine.
M. Hamza soulignait dès jeudi le risque de voir la mer jeter du pétrole sur les côtes "durant deux ou trois mois". Les autorités ont lancé une évaluation des dommages, notamment avec des images prises par drone, mais il faudra du temps pour arriver à une évaluation finale.
Rapportant des "dégâts très importants" dans les régions de Naqoura et Bayada, dans le sud, il a assuré que des résidus ont aussi été retrouvés sur une plage de Beyrouth, à une centaine de kilomètres plus au nord.
<https://www.geo.fr/environnement/liban-nettoyage-dune-reserve-naturelle-apres-une-maree-noire-en-israel-203887>
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12- Un foil en forme de nageoire de baleine pour permettre aux cargos de moins consommer, et donc de moins polluer, France Inter, 28/02/21, 09h08
Sophie Bécherel 

Ce dispositif a été imaginé et mis au point par l'Ifremer et la start-up Blue fins. Il permet de réduire d'un quart la consommation d'énergie des super tankers et autres porte-conteneurs, méthaniers et navires de croisière.
Le transport maritime compte pour 3% dans le bilan des émissions de gaz à effets de serre, mais son bilan pour l'oxyde de soufre et l'oxyde d'azote est bien pire, puisqu'il représente 17 à 31% des émissions mondiales pour l'azote par exemple. Il a été décidé de réduire de 40% les émissions d'ici 2030, et le secteur explore donc de nombreuses pistes. Et parmi elles, des idées originales comme cette nageoire de baleine installée à l'arrière des bateaux. C'est bien comme cela que l'Ifremer et la start-up Blue fins désignent le dispositif qu'ils ont inventé pour réduire d'un quart la consommation d'énergie des super tankers et autres porte-conteneurs, méthaniers et navires de croisière. 
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/un-foil-en-forme-de-nageoire-de-baleine-pour-permettre-aux-cargos-de-moins-consommer-et-donc-de-moins-polluer>
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13- Total ne pourra pas vendre son diesel à l’huile de palme en France, Automobile propre, 28/02/21, 11:55 
Hugo Lara

Le Conseil d’État a tranché : tous les produits issus de l’huile de palme sont bel et bien exclus pour la production de biocarburants. Total souhaitait exploiter un acide gras dérivé échappant à la loi pour faire fonctionner sa bioraffinerie de La Mède, en Provence. Il perd un avantage fiscal considérable.
Si la loi ne considère plus l’huile de palme comme un biocarburant depuis le 1er janvier 2020, Total avait trouvé un moyen de passer à travers ses zones d’ombres. Il comptait utiliser un produit dérivé appelé « Palm Fatty Acid Distillate » (PFAD), un acide gras distillé de l’huile de palme. Une matière qualifiée de « résidu » par les douanes, échappant ainsi à la législation. Ce tour de passe-passe permettait à Total de bénéficier d’un beau cadeau fiscal estimé entre 70 et 80 millions d’euros par des associations environnementales.
Un avantage indispensable à la rentabilité de sa bioraffinerie de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône. Récemment converti, le site est dimensionné pour transformer environ 500 000 tonnes d’huile de palme et dérivés en biocarburants chaque année. L’exploitation de PFAD permettait même à Total de placer sa production dans la catégorie des « biocarburants avancés », ouvrant droit à des rabais fiscaux encore plus importants.
La manne vient d’être sapée par le Conseil d’État. Le 25 février, l’institution a suivi l’avis du Conseil Constitutionnel en annulant la note de la Direction générale des douanes qualifiant le PFAD de « résidu ». Il avait été saisi par les associations « Canopée » et « Les Amis de la Terre », qui dénonçaient un « excès de pouvoir ». L’État devra en outre leur verser un total de 3 000 €. Si le groupe pétrolier ne pourra pas vendre son biodiesel à l’huile de palme en France, il reste toutefois autorisé à l’écouler à l’étranger.
<https://www.automobile-propre.com/breves/total-ne-pourra-pas-vendre-son-diesel-a-lhuile-de-palme-en-france/>
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14- [L'industrie c'est fou] Glowee réinvente la lumière urbaine... avec des bactéries, L’usine nouvelle, 01/03/21, 07:30
Nathan Mann

Utiliser des bactéries pour éclairer l'espace public, c'est l'idée (pas si saugrenue) de la start-up française Glowee.
Du design à la deeptech, le parcours de la pépite francilienne Glowee est atypique, reconnaît volontiers sa fondatrice, Sandra Rey. L’origine de son projet ? Un concours étudiant, au cours duquel elle s’est penchée sur la bioluminescence pour l’éclairage urbain. Avant de lancer sa start-up fin 2014 afin de développer le concept.
Après s’être intéressée aux modifications génétiques, Glowee fait le choix « plus simple à développer » de bactéries marines naturellement bioluminescentes, qu’elle sélectionne et fait évoluer pour en doper l’éclat et la stabilité. Au sein de « réacteurs » – des aquariums aux apports en nutriments et en oxygène contrôlés –, ces micro-organismes diffusent un éclairage « doux, agréable et naturel ». « À la place de points lumineux intenses placés en hauteur, nous voulons appliquer la lumière sur des surfaces diverses, à des hauteurs accessibles, pour créer des éclairages plus intéressants et moins perturbateurs de la biodiversité », décrit la designeuse.
Pour atteindre la cible, les 12 salariés de Glowee combinent recherche scientifique et quête de marchés intermédiaires. Aujourd’hui,
Glowee propose son système d’éclairage bioluminescent pour des événements intérieurs... tout en planchant sur la résistance à la lumière du soleil et aux variations de température pour lui faire mettre le nez dehors. Le créneau a convaincu la ville de Rambouillet (Yvelines) – pour laquelle Glowee travaille sur un objet de signalétique innovant – mais aussi la Commission européenne, qui a subventionné la pépite à hauteur de 1,7 million d’euros en 2020 dans le cadre d’un programme dédié à l’innovation de rupture.
<https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-industrie-c-est-fou-glowee-reinvente-la-lumiere-urbaine-avec-des-bacteries.N1065289>
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15- En moins de 10 ans, la part du diesel dans les ventes de voitures a été divisée par trois, BFMTV, 01/03/21, 16:53
Pierre Kupferman, Rédacteur en chef BFM Éco

Depuis le début de l'année, seule une voiture neuve sur quatre immatriculée en France roule au gazole. Les malus de plus en plus élevés sur les grosses cylindrées mais aussi le diesel-bashing ont poussé les automobilistes à opter pour l'hybride.
Le déclin du diesel vient de franchir une nouvelle étape. Depuis le début de l’année, les véhicules roulant uniquement au gazole représentent en effet à peine un quart des ventes dans le neuf. Alors que les modèles hydrides, eux, font une poussée spectaculaire. Sur les deux premiers mois de 2020, ils ne pesaient que 11% des ventes. Un an plus tard, c’est deux fois plus.
Entre temps, l’offre a, il est vrai, changé du tout au tout. Presque tous les constructeurs proposent désormais des modèles hybrides. Et les concessionnaires les mettent bien en avant.
Mais cette poussée spectaculaire tient aussi au fait que les modèles dotés de motorisation hybride rechargeable bénéficient à la fois du bonus écologique (2000 euros) et d’une double largesse fiscale. D’abord, leurs acquéreurs n’ont pas à payer le malus qu’ils se verraient imposer s’ils optaient pour une version équivalente diesel et surtout essence. Pour les grosses cylindrées, l’économie se compte en milliers d’euros. S’ajoute à cela, pour les entreprises, une taxe annuelle sur les voitures de sociétés significativement amoindrie. Au moment de changer la voiture de fonction d’un cadre, le calcul est vite fait.
Il ne reste plus grand-chose de la domination outrancière du diesel qui caractérisait le marché automobile français. Jusqu’en 2012, les trois-quarts des véhicules vendus en France roulaient au gazole. On est passé sous la moitié (48%) en 2017, puis à un tiers (35%) en 2020. Et 2021 devrait se terminer en dessous du quart, c’est-à-dire la part qu’avait le diesel au milieu des années 80, avant que les automobilistes français commencent à se ruer sur cette motorisation pour réduire leur budget carburant.
>> Suite à lire à :
<https://www.bfmtv.com/auto/en-moins-de-10-ans-la-part-du-diesel-dans-les-ventes-de-voitures-a-ete-divisee-par-trois_AN-202103010301.html> 
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16- Gironde : Vers une prolongation pour dix ans de l’activité de la centrale de Blaye, une des plus vieilles de France, 20 Minutes, 01/03/21, 17h49
Elsa Provenzano

Nucléaire. L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne s’oppose pas à l’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires de 900 MWe, dont celle de Braud-et-Saint-Louis, près de Bordeaux, qui va fêter ses quarante ans
• Agée de quarante ans, la centrale nucléaire de Blaye pourrait voir sa durée de vie prolongée de dix ans par l’ASN.
• La direction de la centrale met en avant des chantiers importants de modernisation pour assurer la sûreté du site.
• Stéphane Saubusse, conseiller départemental EELV, estime que ces travaux constituent un gouffre financier alors que les alternatives à l’énergie nucléaire sont insuffisamment soutenues.
C’était le 12 juin 1981. ll y a presque quarante ans, la centrale nucléaire du Blayais entrait en service. EDF annonçait à l’époque que ces centrales de 900 MWe étaient conçues pour durer quarante ans. Mais à l’approche de cet anniversaire, l'autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d’annoncer, le 25 février dernier, qu’un allongement de leur durée de vie pour dix ans est envisageable, à certaines conditions.
Des visites décennales de l’ASN sur chacun des quatre réacteurs de la centrale de Braud-et-Saint-Louis, installée à 45 kilomètres au nord de Bordeaux, sont prévues entre 2022 et 2025. Le redémarrage de chaque réacteur sera soumis au feu vert de l’ASN. « Ce réexamen périodique vise à s’assurer que les centrales, et en l’occurrence celle de Blaye, sont bien en conformité avec les normes les plus élevées des derniers réacteurs en matière de sûreté et pas celles en vigueur il y a quarante ans », précise la direction de la centrale de Braud-et-Saint-Louis.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/bordeaux/2988311-20210301-gironde-vers-prolongation-dix-ans-activite-centrale-blaye-plus-vieilles-france>
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17- Des batteries lithium-soufre pourraient alimenter les véhicules de demain, Daily Geek Show, 01/03/21
Yann Contegat - Source : The Independent

Elles pourraient notamment alimenter les bus, camions et trains électriques, et assurer le stockage de l’énergie à grande échelle
De nouvelles recherches suggèrent que la technologie qui équipe actuellement la plupart des véhicules électriques et des smartphones pourrait prochainement être remplacée par une toute nouvelle composition chimique, décuplant l’efficacité des batteries.
Une avancée importante
Alimentant aussi bien les ordinateurs portables que les montres intelligentes ou les cigarettes électroniques, les batteries lithium-ion disposent d’un rendement insuffisant pour soutenir l’évolution de la technologie grand public. Considérés comme une alternative potentielle, les dispositifs lithium-soufre se heurtaient jusqu’à présent au problème des « navettes de polysulfures », caractérisé par le déplacement des électrolytes d’une extrémité à l’autre de la batterie, impliquant une accumulation de sulfure et de polysulfure de lithium responsable de leur détérioration rapide.
> Lire aussi Une start-up française lance Thess, un distributeur de médicaments connecté
En raison de leurs performances nettement supérieures et de leur coût de production bien plus faible, les batteries au soufre ont fait l’objet de nombreuses recherches ces dernières années, visant à contourner cet obstacle majeur.
Dans le cadre de travaux récemment présentés dans la revue ChemSusChem, des chercheurs de l’Institut de technologie de Gwangju, en Corée du Sud, ont identifié un moyen de résoudre ce problème, grâce à un catalyseur (substance pouvant être utilisée au cours d’une réaction chimique afin de modifier la réaction sans être consommée durant le processus) rendant la dégradation des batteries lithium-soufre réversible durant leur utilisation.
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/batterie-lithium-soufre/>
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18- Coronapistes : 194 nouveaux projets sélectionnés et financés par le plan vélo, Actu-environnement, 01/03/21
Florence Roussel 

Le ministère en charge des transports a sélectionné 194 nouveaux projets dans le cadre du troisième appel à projets « Aménagements cyclables ». Lancée en juillet 2020, en plein déploiement des pistes cyclables temporaires pour accompagner le déconfinement, cette édition visait en premier lieu à sécuriser et à résorber les discontinuités d'itinéraires cyclables mais aussi à pérenniser les pistes cyclables provisoires.
« Ce nouvel appel à projets a confirmé la mobilisation grandissante des territoires pour le développement de l'usage du vélo avec 311 projets déposés. Sur cette édition, 194 sont lauréats sur 155 territoires différents pour une aide totale de 101 millions d'euros de la part de l'État pour des investissements totaux de 461 millions d'euros » , résume le ministère des Transports. Aménagements de passerelles, franchissements de carrefours, nouveaux itinéraires, les projets sont variés et regroupés sur une carte interactive. Ils seront cofinancés par l'État via le « fonds mobilités actives » créé en 2018 par le plan vélo et doté de 350 millions d'euros sur sept ans. À travers les trois premières éditions de l'appel à projets, 215 millions d'euros ont ainsi déjà été attribués.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/appel-projets-coronapiste-plan-velo-fonds-mobilite-active-37125.php4>
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En images
19- Isolation : des chantiers risqués ?, France 2, Envoyé spécial, 25/02/21, 21h09

Il y a un an, Envoyé Spécial avait testé pour vous une offre alléchante, que vous aviez sans doute reçue dans votre boite aux lettres ou par démarchage téléphonique : l'isolation de votre maison pour 1€ ! Pour voir à quoi correspondait ce tarif imbattable, nous avions loué une maison et vu défiler des entreprises soi-disant spécialisées aux méthodes... pas très rassurantes.
Où en est-on aujourd'hui ? Pour protéger les consommateurs, la loi a changé : le démarchage téléphonique pour proposer des solutions d'isolation est désormais interdite. Suffisant pour dissuader les entreprises ? Pas sûr... L'isolation thermique reste plus que jamais une priorité du gouvernement avec de nouvelles aides pour un public encore plus vaste : de quoi donner à certains artisans peu scrupuleux ou des sociétés mal intentionnées de nouvelles idées ?
> Une enquête (105 min) d'Elvire Beraya-Lazarus / Cat & Cie à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/envoye-special/2271457-isolation-des-chantiers-risques.html>
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20- Vidéo. La rénovation énergétique, un marché qui fait des milliers de victimes, France 2, extrait d’Envoyé spécial, 26/02/21, 16:23

Chantiers bâclés, malfaçons… Ces deux dernières années, les abus et les escroqueries se sont multipliés sur les chantiers. L'isolation à 1 euro était une promesse séduisante, mais devant le nombre de fraudes, le dispositif devrait être bientôt supprimé.
Sur internet ou dans la presse, vous êtes probablement déjà tombé sur des propositions commerciales alléchantes pour isoler la façade de votre maison, ses combles, ou encore financer un nouveau chauffage. Pour se donner une apparence officielle, certaines annonces affichent une Marianne tricolore ou la photo d'anciens ministres de l'Ecologie, tels Nicolas Hulot et François de Rugy.
Un dispositif d'Etat compliqué
Derrière ces offres se trouve un dispositif d'Etat assez compliqué, expliqué dans cet extrait d'"Envoyé spécial". Son objectif est d'inciter les grands fournisseurs d'essence, d'électricité ou de gaz à financer des travaux d'économies d'énergie. Au premier rang des entreprises concernées, EDF, Total ou Butagaz qui peuvent par exemple financer l'installation de portes sur les frigos dans les supermarchés, le remplacement d'ampoules à incandescence par des LED, ou encore l'isolation des façades, des combles ou des caves chez les particuliers.
Pour chaque chantier, les artisans en charge des travaux envoient leur facture directement aux fournisseurs d'énergie, qui règlent la note. En échange, ces derniers obtiennent auprès de l'Etat des "certificats d'économies d'énergie", les CEE, qui prouvent qu'ils ont bien financé leur quota d'économies d'énergie. Les entreprises qui n'atteignent pas leur quota doivent quant à elles acquitter des pénalités financières à l'Etat.
>> Suite à lire et voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/video-la-renovation-energetique-un-marche-qui-fait-des-milliers-de-victimes_4311103.html>
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21- Migration des saumons : EDF ne fait plus barrage, TF1, journal de 20h, 07/03/21

EDF va profondément remanier son barrage de Poutès en Haute-Loire. Une modification qui va permettre à une espèce de saumon sauvage en voie d'extinction d'assurer sa migration. Ce dossier prouve que l'on peut allier environnement et intérêts économiques.
Depuis des millénaires, le saumon sauvage parcourt des milliers de kilomètres pour se nourrir dans les eaux froides du Groenland. Ce grand migrateur, entamant ensuite son chemin retour, remonte les rivières pour se reproduire sur son lieu de naissance en Haute-Loire. Sauf qu'un immense barrage y bloque sa migration.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-migration-des-saumons-edf-ne-fait-plus-barrage-2180144.html>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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