[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (mardi 16 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 16 Mar 07:48:50 CET 2021


Bonjour à tous,

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1- Les trois thermomètres de l’action climatique, mode d’emploi <https://theconversation.com/les-trois-thermometres-de-laction-climatique-mode-demploi-129370>, The Conversation, maj le 15/02/21 à 10:13
2- Quand les montagnes s’effondrent : ce que provoque le dégel du permafrost, le « ciment des Alpes » <https://www.nouvelobs.com/planete/20210228.OBS40754/quand-les-montagnes-s-effondrent-ce-que-provoque-le-degel-du-permafrost-le-ciment-des-alpes.html>, L’Obs, 28/02/21, 11h00
3- La Russie lance son premier satellite de surveillance de l'Arctique <https://www.geo.fr/environnement/la-russie-lance-son-premier-satellite-de-surveillance-de-larctique-203890>, AFP, 28/02/21, 12:00
4- États-Unis. Un puissant lobby pétrolier envisage de soutenir une taxe carbone <https://www.lapresse.ca/affaires/2021-03-02/etats-unis/un-puissant-lobby-petrolier-envisage-de-soutenir-une-taxe-carbone.php>, La Presse avec AFP, 02/03/21, 11h15
5- Climat : Oxfam éreinte de grands groupes français pour leur empreinte carbone <https://www.la-croix.com/Climat-Oxfam-ereinte-grands-groupes-francais-leur-empreinte-carbone-2021-03-01-1301143361>, AFP, 02/03/21, 15:00
6- Le courant océanique Gulf Stream est au plus bas depuis mille ans <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/02/le-gulf-stream-est-au-plus-bas-depuis-mille-ans_6071734_3244.html>, Le Monde, 02/03/21, 18h26
7- Une étude évalue à près de 40 millions de tonnes de CO2 les émissions évitées grâce à la gestion des déchets <https://www.actu-environnement.com/ae/news/emissions-co2-recyclage-incineration-37137.php4>, Actu-environnement, 02/03/21
8- Accélération de la décarbonation des Etats-Unis – Une approche systémique et sociale de l’Académie des Sciences américaine <https://france-science.com/acceleration-de-la-decarbonation-des-etats-unis-une-approche-systemique-et-sociale-de-lacademie-des-sciences-americaine/>, Mission pour la Science et la Technologie, 03/03/21, 03:45
9- CAC 40 : vers un réchauffement climatique de + 3,5 °C ? <https://www.euractiv.fr/section/developpement-durable/news/cac-40-vers-un-rechauffement-climatique-de-35-c/>, EurActiv, 03/03/21, 13:32
10- Changement climatique : A quelles conditions pourra-t-on toujours prendre l’avion en 2050 ? <https://www.20minutes.fr/planete/2989931-20210303-changement-climatique-conditions-pourra-toujours-prendre-avion-2050>, 20 Minutes, 03/03/21, 19h38
11- Le captage, l’utilisation et le stockage du carbone sont nécessaires de toute urgence (ONU) <https://news.un.org/fr/story/2021/03/1090762>, ONU Info, 03/03/21
12- COP26 : Le Royaume-Uni "fera tout" pour qu’elle se tienne en présentiel <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop26-le-royaume-uni-fera-tout-pour-qu-elle-se-tienne-en-presentiel-149598.html>, Novethic, 04/03/21
13- Baisse du CO2. Brouillard sur les prévisions chinoises <https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-03-05/baisse-du-co2/brouillard-sur-les-previsions-chinoises.php>, AFP, 05/03/21, 08h09
14- Des militants Greenpeace repeignent en vert un avion à Roissy <https://www.challenges.fr/economie/des-militants-greenpeace-repeignent-en-vert-un-avion-a-roissy_754142>, AFP, 05/03/21, 15:00
15- Pour atteindre nos objectifs climatiques, il faut renoncer à la croissance, prévient l’Agence européenne de l'environnement <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pour-atteindre-nos-objectifs-climatiques-il-faudra-renoncer-a-la-croissance-previent-l-agence-europeenne-de-l-environnement-149523.html>, Novethic, 05/03/21
16- « Le stockage du CO2, c’est bien. La sobriété, c’est encore mieux » <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-le-stockage-co2-cest-bien-sobriete-cest-encore-mieux-85993/>, Futura sciences, 05/03/21
17- Les plans climatiques très insuffisants pour espérer atteindre les objectifs de l’accord de Paris <https://dailygeekshow.com/plan-rechauffement-climatique/>, Daily Geek Show, 06/03/21
18- Face aux phénomènes météo extrêmes, le défi d'une météo ultra-précise en Méditerranée <https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/face-aux-phenomenes-meteo-extremes-le-defi-d-une-meteo-ultra-precise-en-mediterranee_2146169.html>, L’Express, 07/03/21, 08:00
19- Tribune. « Le point de non-retour de la crise climatique approche : il est temps d’agir pour les entreprises » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/09/le-point-de-non-retour-de-la-crise-climatique-approche-il-est-temps-d-agir-pour-les-entreprises_6072489_3232.html>, Le Monde, 09/03/21, 16h00
20- Top départ pour la Convention des entreprises pour le climat, le "renfort" du monde économique à la Convention citoyenne <https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/top-depart-pour-la-convention-des-entreprises-pour-le-climat-149610.html>, Novethic, 10/03/21
21- Entretien. John Kerry : sur le climat, « les Etats-unis doivent montrer l’exemple » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/11/john-kerry-sur-le-climat-les-etats-unis-doivent-montrer-l-exemple_6072812_3244.html>, Le Monde, maj le 12/03/21 à 01h10 

Bien à vous,
Florence

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CITATION DU JOUR : "L'effet anthropique sur la teneur en dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère et son impact sur le climat est aujourd'hui reconnu par la communauté scientifique. Mais nous pouvons agir. Et la première voie à envisager, c'est la sobriété", Pierre Toulhoat, ancien directeur scientifique du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et membre de l'Académie des Technologies (cf. item 16)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : L’empreinte carbone territoriale, l’empreinte de consommation et l’empreinte d’extraction, quel(s) thermomètre(s) utiliser pour les politiques climatiques dans l’UE et en France ? (cf. item 1)
PÉDAGOGIE DU JOUR : Ludovic Ravanel, guide et chercheur au laboratoire Edytem du CNRS, nous explique pourquoi la dégradation du permafrost est dramatique pour les sommets. (cf. item 2)
SURPRISE DU JOUR : L’American Petroleum Institute (API), qui regroupe les industriels du secteur des hydrocarbures aux États-Unis, a confirmé mardi songer à soutenir l’instauration d’une taxe carbone pour lutter contre le changement climatique, un signe de l’évolution du secteur sur ce sujet. (cf. item 4)
ÉTUDES, RAPPORTS & NOTES DU JOUR : — "Aucun secteur d'activité n'est aligné avec l'Accord de Paris", se désole Oxfam dans un rapport établi sur la base de chiffres fournis par la société Carbon4 Finance et publié au moment où débutent devant le Parlement français les travaux sur la loi Climat. (cf. item 5, suite & 9)
— Le Gulf Stream s’affaiblit d’année en année. Ce courant océanique qui traverse l’Atlantique et permet à l’Europe de bénéficier d’un climat doux en hiver, serait actuellement à son niveau le plus bas depuis un millénaire, selon une étude publiée fin février dans la revue Nature Geoscience. (cf. item 6 & suite)
— La Fédération nationale des activités de la dépollution et de l'environnement (Fnade) a présenté les résultats d'une étude qui met en avant la contribution du secteur déchets à la décarbonation de l'industrie et des territoires. (cf. item 7)
— Un nouveau rapport des Nations Unies appelle à un déploiement rapide du captage, de l'utilisation et du stockage du carbone pour atteindre les objectifs de neutralité carbone et ainsi mettre effectivement en œuvre l’accord de Paris sur le climat et le Programme de développement durable à horizon 2030. (cf. item 11 & suite)
— Dans une note publiée en janvier, l'Agence européenne de l'environnement, lance le débat en estimant que le découplage entre croissance économique et pressions sur l'environnement semble peu probable. (cf. item 15)
— En dépit d’une série récente de plans climatiques ambitieux de l’Union européenne, du Royaume-Uni et d’autres pays, le monde reste loin de l’objectif fixé par l’accord de Paris, d’après un récent rapport de l’ONU. (cf. item 17)
— Un collectif de dirigeants d’entreprises, de fonds d’investissements et d’universitaires appelle les grandes entreprises à mener les réformes de gouvernance indispensables à l’atteinte des objectifs de développement durable tandis que la Convention des entreprises pour le climat (CEC) entre dans sa phase opérationnelle. (cf. item 19 & 20)
ENTRETIEN DU JOUR : John Kerry, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le climat, affirme que la décennie 2020-2030 doit être une « décennie de l’action » dans la lutte contre le changement climatique. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les trois thermomètres de l’action climatique, mode d’emploi, The Conversation, maj le 15/02/21 à 10:13
Par Christian de Perthuis, Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL

Les rejets de CO2 provenant des énergies fossiles et des procédés industriels composent près de 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour chaque pays, il existe trois façons de les mesurer : l’empreinte carbone territoriale calcule les rejets de CO2 à l’intérieur des frontières d’un pays ; l’empreinte de consommation, ceux résultant des usages finaux de biens et services ; et l’empreinte d’extraction, ceux issus de l’énergie fossile extraite du pays.
Ces trois empreintes ne s’additionnent pas. Elles constituent trois thermomètres bien distincts, donnant des images qui peuvent être différentes : en 2018, l’empreinte carbone territoriale de la France était, par exemple, de 5,1 tonnes de CO2 par habitant, pour une empreinte de consommation de 6,8 tonnes et une empreinte d’extraction de 0,03 tonne.
La complémentarité des trois thermomètres éclaire les enjeux de la décarbonation des économies. Elle pose également la question de leurs rôles respectifs dans l’établissement et le suivi des objectifs de politique climatique.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/les-trois-thermometres-de-laction-climatique-mode-demploi-129370>
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2- Quand les montagnes s’effondrent : ce que provoque le dégel du permafrost, le « ciment des Alpes », L’Obs, 28/02/21, 11h00
Emilie Brouze

Le réchauffement climatique a de multiples conséquences. L’une d’entre-elles est la fonte des glaciers. Moins connue, mais tout aussi dramatique pour les sommets, la dégradation de ce qu’on appelle le permafrost. Ludovic Ravanel, guide et chercheur au laboratoire Edytem du CNRS, nous explique pourquoi.
Qu’est-ce qu’est le permafrost ?
Le permafrost ne se voit pas, c’est un état thermique. C’est un terrain durablement gelé, dont les températures sont négatives durant au moins deux ans. Pour détecter sa présence, il faut donc mesurer la température des sols, directement ou indirectement, à travers des méthodes géophysiques.
Ce permafrost se situe dans les régions polaires et également à haute altitude. C’est celui qui nous concerne, dans les Alpes, bien souvent un héritage des dernières périodes glaciaires. Les terrains sont gelés depuis des centaines, des milliers, voire des dizaines de milliers d’années.
> Lire aussi : Un jour, face à la chambre de Louisa, un pan de la montagne s’est écroulé
Pour vous donner une idée, la surface affectée par le permafrost est à peu près deux fois supérieure à celle des glaciers. Sur le versant nord des montagnes alpines, les zones de permafrost se situent à partir de 2 000 - 2 500 mètres d’altitude. Sur les versants sud, moins froids, il faut parfois monter au-delà de 3 000 mètres d’altitude pour en trouver.
Cet état thermique a un rôle géomorphologique très important : c’est le ciment des sommets qui est remis en question avec le réchauffement climatique. Quand les parois se fragilisent à cause du dégel du permafrost, des pans entiers de montagne peuvent s’écrouler.
Depuis trois décennies, on note une accélération des mouvements de versants associés à une dégradation du permafrost. On assiste à une multiplication des écroulements rocheux liés à la hausse des…
>> Suite à lire en édition abonnée à : 
<https://www.nouvelobs.com/planete/20210228.OBS40754/quand-les-montagnes-s-effondrent-ce-que-provoque-le-degel-du-permafrost-le-ciment-des-alpes.html>
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3- La Russie lance son premier satellite de surveillance de l'Arctique, AFP, 28/02/21, 12:00

Une fusée Soyouz a décollé dimanche du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, avec à son bord le premier satellite russe de surveillance du climat de l'Arctique, a annoncé l'agence spatiale Roscosmos.
Une vidéo publiée par l'agence spatiale russe montre le lancement de la fusée Soyouz dans un ciel gris à 06H55 GMT, transportant un satellite Arktika-M.
Selon le chef de l'agence spatiale, Dmitri Rogozin, s'exprimant sur Twitter, la communication a été établie normalement avec le satellite. Il s'agissait d'un lancement de routine, a-t-il précisé.
Le système spatial de surveillance hydrométéorologique et climatique "Arktika" est "conçu pour surveiller le climat et l'environnement dans la région Arctique", a indiqué Roscosmos dans un communiqué.
Ce système nécessitera au moins deux satellites pour fonctionner correctement, toujours selon l'agence spatiale. "Ils fourniront une surveillance permanente, par tous les temps, de la surface de la Terre et des mers de l'océan Arctique".
Le lancement du second satellite Arktika-M est prévu pour 2023, a rapporté l'agence de presse russe RIA Novosti.
Le développement économique de l'Arctique, continent composé essentiellement de glace recouvrant le pôle Nord, est l'un des principaux objectifs du président russe Vladimir Poutine.
L'Arctique recèle d'énormes réserves de pétrole et de gaz, que se disputent déjà la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège notamment, à mesure que le réchauffement climatique accélère la fonte de la calotte glaciaire.
Le mois dernier, des scientifiques britanniques ont constaté que la glace disparaissait des zones polaires à un rythme correspondant aux "pires scénarios de réchauffement climatique", en particulier les glaces de l'océan Arctique.
<https://www.geo.fr/environnement/la-russie-lance-son-premier-satellite-de-surveillance-de-larctique-203890>
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4- États-Unis. Un puissant lobby pétrolier envisage de soutenir une taxe carbone, La Presse avec AFP, 02/03/21, 11h15

(New York) L’American Petroleum Institute (API), qui regroupe les industriels du secteur des hydrocarbures aux États-Unis, a confirmé mardi songer à soutenir l’instauration d’une taxe carbone pour lutter contre le changement climatique, un signe de l’évolution du secteur sur ce sujet.
« L’API et ses membres continuent de discuter et de réfléchir à une taxe carbone parmi d’autres solutions afin de réduire les émissions et d’atteindre les ambitions de l’Accord de Paris » sur le climat, a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’organisme, qui compte plus de 600 entreprises du secteur pétrolier et gazier dont les majors ExxonMobil et Chevron. 
Le Wall Street Journal s’est procuré un projet de déclaration dans lequel l’API se prononce concrètement en faveur d’une telle taxation, décrite comme « le principal instrument de politique gouvernementale pour réduire les émissions de CO2 tout en aidant à maintenir des prix de l’énergie abordables. » 
La fédération se garde néanmoins d’avancer tout chiffre au sujet d’une possible tarification. 
Une taxation du carbone a pour but de réduire la production de gaz à effet de serre en imposant un prix sur leur émission.  
Divergences et départs
La question du changement climatique est au cœur de divergences entre l’API et certains de ses membres européens, plus actifs dans la lutte contre le changement climatique et la transition vers les énergies renouvelables. 
Mi-janvier, le groupe français Total a ainsi annoncé son intention de quitter la fédération, estimant que les positions de l’API étaient seulement « partiellement alignées » avec les siennes sur le climat. 
La différence d’approche sur le principe de tarification du carbone faisait partie des raisons invoquées par l’entreprise pour justifier sa décision. 
Total reprochait également à l’API « son soutien au relâchement de la réglementation américaine sur les émissions de méthane » et son adhésion à un groupe de pression opposé aux soutiens aux véhicules électriques.
<https://www.lapresse.ca/affaires/2021-03-02/etats-unis/un-puissant-lobby-petrolier-envisage-de-soutenir-une-taxe-carbone.php>
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5- Climat : Oxfam éreinte de grands groupes français pour leur empreinte carbone, AFP, 02/03/21, 15:00

L'ONG Oxfam épingle mardi plusieurs grandes entreprises françaises, et particulièrement les banques, en raison de leur empreinte carbone qui "aggrave" le réchauffement climatique.
"Aucun secteur d'activité n'est aligné avec l'Accord de Paris", se désole Oxfam dans un rapport établi sur la base de chiffres fournis par la société Carbon4 Finance et publié au moment où débutent devant le Parlement français les travaux sur la loi Climat.
L'Accord de Paris a pour but de limiter la montée des températures à deux degrés Celsius par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle et de continuer les efforts pour limiter cette montée à 1,5 degré.
Dans le rapport, 35 entreprises françaises sont analysées, dont la plupart font actuellement partie du CAC 40, indice des valeurs vedettes de la Bourse de Paris. Les autres, dont EDF, en ont fait partie par le passé.
Sont prises en compte les "émissions directes" des entreprises, celles liées à leur "consommation d'électricité ou de chaleur" et les "émissions indirectes".
Seules EDF, Schneider Electric et Legrand "ont une empreinte carbone et des engagements susceptibles de les faire rester dans une trajectoire compatible avec un réchauffement inférieur à 2 degrés".
Dix entreprises, dont trois banques (BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole) "ont une trajectoire associée à un réchauffement supérieur à +4 degrés et 17 entreprises sont entre +3 et +4 degrés". Enfin, cinq entreprises sont sur une trajectoire "qui se situe entre +2 et +3 degrés".
"Une bonne partie (40%) des émissions des acteurs financiers est issue de leurs activités dans le secteur des énergies fossiles", affirme Oxfam.
Contactées par l'AFP, les banques ont renvoyé aux réponses données en octobre à l’occasion de la publication d’une autre étude d'Oxfam consacrée au secteur. 
BNP Paribas critique une "comparaison qui ne fait aucun sens", car le rapport lui attribue "l’empreinte climatique correspondant à l’ensemble des entreprises auxquelles elle fait crédit, et la compare à l’empreinte carbone de ces différentes entreprises". 
La Société Générale s'en prend à des données qui "ne reflètent pas les efforts significatifs engagés (...) ces dernières années" et le Crédit Agricole aux conclusions fondées "sur des bases scientifiquement erronées".
L'aéronautique n'est pas épargné. Airbus, s'émeut Oxfam, "émet 66 fois plus de gaz à effet de serre que la SNCF pour générer un euro de chiffre d'affaires".
Joint par l'AFP, Airbus a renvoyé vers la publication, vendredi, des émissions produites par ses avions et à l'engagement du secteur aérien de diviser par deux ses émissions de dioxyde de carbone d'ici à 2050 par rapport à 2005.
Plus généralement, dans leurs droits de réponse adressés à Oxfam, une dizaine d'entreprises contestent la méthodologie retenue par Carbon4 Finance. Elles jugent notamment erronée la façon de calculer les "émissions indirectes", c'est-à-dire celles générées par les activités en amont (des fournisseurs, par exemple) et celles en aval, qu'induit l'utilisation des marchandises par les clients.
En conclusion de son rapport, Oxfam demande d'intégrer dans le projet de loi français "Climat et Résilience" l'obligation pour les entreprises de publier leur empreinte carbone, une "feuille de route" qui mène à un respect de l'Accord de Paris et un plan d'investissement.
<https://www.la-croix.com/Climat-Oxfam-ereinte-grands-groupes-francais-leur-empreinte-carbone-2021-03-01-1301143361>
Sur le même sujet :
> Réchauffement climatique : Oxfam épingle de grands groupes français pour leur empreinte carbone <https://www.20minutes.fr/planete/2989027-20210302-rechauffement-climatique-oxfam-ereinte-grands-groupes-francais-empreinte-carbone>, 20 Minutes avec AFP, 02/03/21, 13h05
> Les émissions du CAC40 conduisent à un réchauffement climatique de 3,5 °C, selon Oxfam France <https://reporterre.net/Les-emissions-du-CAC40-conduisent-a-un-rechauffement-climatique-de-3-5oC>, Reporterre, 02/03/21
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6- Le courant océanique Gulf Stream est au plus bas depuis mille ans, Le Monde, 02/03/21, 18h26
Clémentine Thiberge

La circulation océanique atlantique, un des composants du Gulf Stream, a diminué de 15 % ces dernières décennies, probablement à cause du réchauffement climatique. 
Le Gulf Stream s’affaiblit d’année en année. Ce courant océanique qui traverse l’Atlantique et permet à l’Europe de bénéficier d’un climat doux en hiver, serait actuellement à son niveau le plus bas depuis un millénaire, selon une étude publiée fin février dans la revue Nature Geoscience.
Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs irlandais, anglais et allemands ont étudié un des composants du Gulf Stream : la circulation méridienne de retournement Atlantique (AMOC). « Ce système fonctionne comme un tapis roulant géant, explique Stefan Rahmstorf, co-auteur de l’étude. L’eau chaude et salée se déplace du sud vers le nord où elle se refroidit et devient ainsi plus dense. Lorsqu’elle est suffisamment lourde, l’eau coule vers des couches océaniques plus profondes et retourne vers le sud. » Au total il déplace près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde grâce à l’AMOC, soit près d’une centaine de fois le flux du fleuve Amazone.
L’AMOC n’a commencé à être mesuré directement qu’en 2004. Avant cela, il existe très peu de données. Pour analyser précisément ce phénomène, les chercheurs ont donc dû observer des indicateurs indirects. « Nous avons examiné par exemple la taille des grains dans les carottes de sédiments océaniques, explique Levke Caesar, première autrice de l’étude. En effet, un courant plus rapide peut transporter de plus gros grains. Nous avons également examiné la composition des espèces de coraux, car ils se répartissent selon les différentes températures de l’eau, et enfin nous avons compilé des données historiques, par exemple à partir de journaux de bord. » Ensemble, ces indicateurs dressent un tableau de la façon dont la circulation a changé au fil des ans.
Le mécanisme des courants perturbé par le réchauffement
Et le constat est clair : « Nous avons vu que la circulation océanique est restée stable jusqu’à la fin du XIXe siècle, explique Stefan Rahmstorf. Avec la fin de la petite période glaciaire vers 1850, les courants océaniques ont commencé à diminuer, avant un deuxième déclin plus drastique à partir du milieu du XXe siècle. » Selon l’ensemble des données étudiées, le courant océanique aurait diminué d’environ 15 % depuis soixante-dix ans.
> Lire aussi  La banquise arctique a atteint sa deuxième superficie la plus basse jamais enregistrée
Ce phénomène inquiète les chercheurs depuis quelques années. Un ralentissement de l’AMOC a longtemps été prédit par les modèles climatiques en réponse au réchauffement climatique. Selon un certain nombre d’études, c’est probablement la raison majeure de l’affaiblissement observé. Le réchauffement climatique perturbe en effet le mécanisme des courants. L’augmentation des précipitations et la fonte accrue de la calotte glaciaire du Groenland ajoutent de l’eau douce à la surface de l’océan ; de son coté le réchauffement climatique augmente la température de surface des océans. Cela réduit la salinité et donc la densité de l’eau, qui a moins tendance à plonger en profondeur. « Nous ne connaissons pas encore toutes les causes avec certitudes, explique Didier Swingedouw, chercheur au CNRS, qui n’a pas participé à ces travaux. Il existe cette hypothèse du changement climatique, mais des cycles naturels pourraient également entrer en jeu. »
Des hivers potentiellement plus rigoureux
Et du côté des conséquences, cela reste flou également. « Concrètement, si la circulation diminuait très fortement, on observerait des hivers plus rigoureux en Europe », explique Didier Swingedouw. Une hypothèse à nuancer car, selon le chercheur, les effets du réchauffement climatique pourraient contrebalancer ce refroidissement. « Plus au sud, en Afrique de l’Ouest, on observerait des grandes sécheresses qui affecteraient les cultures du sorgo et du millet, et diminueraient l’apport en nourriture de plusieurs millions de personnes. »
De l’autre côté de l’Atlantique, le courant pourrait jouer sur le niveau des mers. « L’AMOC entraîne une déviation des masses d’eau vers la droite, loin de la côte est des Etats-Unis, explique Levke Caesar. A mesure que le courant ralentit, cet effet s’affaiblit et l’eau pourrait s’accumuler sur la côte est des Etats-Unis, entraînant à une élévation du niveau de la mer. »
> Lire aussi  Dans le golfe du Maine, le réchauffement a eu raison de la morue
« Les idées sur ce courant océanique sont très récentes. Elles ne sont pour l’instant basées que sur des hypothèses, assez étayées, mais qui restent des hypothèses, nuance Didier Swingedouw. Toutes ces données sont très cohérentes, on s’attend à ce phénomène, mais il reste beaucoup d’incertitudes sur ce courant. Par exemple, certains modèles prédisent que d’ici la fin du siècle, ce courant aura diminué de 20 %, tandis que d’autre avance un chiffre de 80 %… » Selon les chercheurs, de nombreuses études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ce phénomène et se préparer aux conséquences. « Le fait est que nous ne savons pas tout ce qui se passera lorsque le système du Gulf Stream s’affaiblira davantage, confirment les chercheurs de l’étude. Et c’est en partie ce qui rend ce phénomène si dangereux. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/02/le-gulf-stream-est-au-plus-bas-depuis-mille-ans_6071734_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Faut-il s'inquiéter du ralentissement d'une partie du Gulf Stream ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/faut-il-s-inquieter-du-ralentissement-d-une-partie-du-gulf-stream_4319645.html>, France Télévisions, 05/03/21, 13:25
En savoir plus : 
> Current Atlantic Meridional Overturning Circulation weakest in last millennium <https://www.nature.com/articles/s41561-021-00699-z>, Nature Geoscience, 25 February 2021
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7- Une étude évalue à près de 40 millions de tonnes de CO2 les émissions évitées grâce à la gestion des déchets, Actu-environnement, 02/03/21
Philippe Collet

Le recyclage et l'incinération permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, explique une étude présentée par la Fnade. Le syndicat professionnel des gestionnaires de déchets aimerait que cela soit mieux pris en compte.
Ce mardi 2 mars, la Fédération nationale des activités de la dépollution et de l'environnement (Fnade) a présenté les résultats d'une étude qui met en avant la contribution du secteur déchets à la décarbonation de l'industrie et des territoires. L'étude, réalisée par le cabinet Deloitte, évalue à 39,5 millions de tonnes de CO2 (MtCO2) les émissions évitées associées au traitement des déchets ménagers et assimilés (DMA) et des déchets des activités économiques (DAE). Ce...
>> Suite à lire en édition abonnée :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/emissions-co2-recyclage-incineration-37137.php4>
Sur le même sujet : 
> Le secteur des déchets « décarbone » son image <https://www.lagazettedescommunes.com/725284/le-secteur-des-dechets-decarbone-son-image/>, La gazette des communes, 04/03/21
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8- Accélération de la décarbonation des Etats-Unis – Une approche systémique et sociale de l’Académie des Sciences américaine, Mission pour la Science et la Technologie, 03/03/21, 03:45
Julien Bolard, Attaché adjoint pour la Science et la Technologie – Climat, environnement et énergie – Washington, D.C.

Selon le rapport publié début février par l'Académie des Sciences américaine, les décideurs politiques devront élargir leur approche et tenir compte des conditions sociales associées aux efforts de décarbonation de l’économie américaine visant à atteindre des objectifs de neutralité carbone d'ici 2050. 
Suite au séminaire de juillet 2019 intitulé « Deployment of Deep Decarbonization Technologies », l’Académie des Sciences américaine nomma un Comité d’évaluation du consensus dans le but de réaliser une étude traitant des dimensions technologiques, politiques, sociales et économiques de la décarbonation de l’économie américaine. L’objectif est de fournir une liste de recommandations politiques pour les 5 à 20 prochaines années élaborée sur la base du consensus scientifique. Ce rapport publié ce mois de février 2021 et intitulé « Accelerating Decarbonization in the United States : Technology, Policy, and Societal Dimensions« , a également pour vocation de poser les fondations d’une initiative plus large de l’Académie sur la thématique de la décarbonation profonde de l’économie américaine.
>> Suite à lire à :
<https://france-science.com/acceleration-de-la-decarbonation-des-etats-unis-une-approche-systemique-et-sociale-de-lacademie-des-sciences-americaine/>
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9- CAC 40 : vers un réchauffement climatique de + 3,5 °C ?, EurActiv, 03/03/21, 13:32
Magdalena Pistorius

Degrés de trop : dans un rapport publié hier (2 mars), Oxfam France critique « le modèle insoutenable des grandes entreprises françaises » dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les entreprises contestent les résultats d’une analyse « erronée ».
« Le niveau d’émissions du CAC 40 nous conduit tout droit vers un réchauffement climatique de l’ordre de + 3,5 °C d’ici 2100 », selon le rapport d’Oxfam. C’est ce qui ressort de l’analyse de toutes les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre de 35 entreprises du CAC 40, réalisée sur la base de chiffres fournis par la société Carbon4 Finance.
Quatre entreprises françaises – BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole et Total – auraient chacune une empreinte carbone « supérieure à celle de la France », selon le rapport. Chiffres qui confirment pour Oxfam « que les entreprises du CAC 40 ont une responsabilité majeure dans l’aggravation du réchauffement climatique ».
En moyenne, pour 1000 euros de chiffre d’affaires, l’empreinte carbone des plus grandes entreprises s’élève à 4,1 tonnes d’équivalent de CO2, selon les analyses d’Oxfam. En d’autres termes, « à peu près deux fois ce qu’un Français devrait émettre par an ».
Les trajectoires climatiques calculées par Oxfam sont inquiétantes : si toutes les entreprises avaient les mêmes comportements que celles du CAC 40, un réchauffement climatique supérieur à + 2 °C semble inéluctable, à en croire le rapport. Seulement trois des 35 entreprises analysées seraient engagées sur une trajectoire qui « tend vers l’Accord de Paris ».
Des résultats « fondamentalement faux », selon les entreprises
Conclusion vivement contestée par les entreprises concernées. Celles-ci ont été nombreuses à faire usage de leur droit de commentaire après avoir été informées des résultats des analyses par Oxfam.
Total « conteste l’évaluation de sa trajectoire climatique », disant regretter « que la méthodologie utilisée, différente des standards internationalement reconnus, n’ait pas été suffisamment explicitée pour vérifier les résultats obtenus ». Le géant du pétrole affirme par ailleurs s’être « engagé dans une transformation sans précédent » visant la neutralité carbone. Dans son rapport climat de septembre 2020, Total affirme sa volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 – mais uniquement en Europe, ce qui n’a pas manqué à attiser les critiques.
Plusieurs entreprises ont également regretté que les analyses du rapport aient été réalisées sur la base de données datant des années 2017 ou 2018, sans prendre en compte les engagements pris depuis.
Les données « ne reflètent pas les efforts significatifs engagés en matière de transition écologique ces dernières années par les banques et les entreprises qu’elles accompagnent », déplore ainsi la Société Générale dans une lettre adressée à Oxfam. L’entreprise aurait « durci » sa « politique sur le charbon thermique parmi les plus strictes du secteur bancaire pour assurer [son] retrait de l’industrie du charbon en 2030 dans les pays de l’Union européenne et de l’OCDE, et en 2040 dans le reste du monde ».
Même réponse de la part du Crédit Agricole qui déplore des conclusions tirées « sur des bases scientifiquement erronées » et un chiffrage de l’empreinte carbone de l’entreprise « fondamentalement faux ».
Enfin, BNP Paribas reconnaît que « l’économie dans laquelle nous vivons est fortement carbonée, et les banques françaises contribuent à la financer ». Or, cela ferait partie du « service essentiel » fourni par les banques pour le bon fonctionnement de l’économie, expliquent son directeur de l’Engagement d’entreprise Antoine Sire et sa directrice RSE Laurence Pessez dans une lettre à Oxfam.
Comme ses homologues, BNP Paribas déplore que l’analyse présentée par Oxfam repose « sur des données de 2017 et prend comme hypothèse que la banque continuerait ses activités à l’identique d’ici 2100 ». Selon les signataires de la lettre, « cette hypothèse théorique est en décalage complet avec les directions que nous prenons dans la réalité ».
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/developpement-durable/news/cac-40-vers-un-rechauffement-climatique-de-35-c/>
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10- Changement climatique : A quelles conditions pourra-t-on toujours prendre l’avion en 2050 ?, 20 Minutes, 03/03/21, 19h38
Fabrice Pouliquen

Transports. Englué dans la crise sanitaire, le secteur aérien espère retourner à un trafic normal vers 2024. Mais faudra-t-il repartir comme avant ? Dans un rapport, le think-tank The Shift projet et le collectif Supaero-Decarbo planchent sur les conditions pour pouvoir voler en 2050
• Quel peut être l’usage de l’avion dans un monde contraint par la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Le think-tank The Shift Project et le collectif Supaero-Decarbo se penchent sur la question dans un rapport publié ce mercredi.
• Leur première proposition : établir, en se basant sur les travaux du Giec, un budget carbone pour le secteur aérien, c’est-à-dire une quantité d’émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser d’ici à 2050.
• The Shift Project et Supaero-Decarbo ont regardé si les promesses de progrès technologiques pour des avions plus verts suffiraient à ne pas dépasser ce budget carbone. Ou s’il faudrait en passer par une réduction du trafic.
Pourra-t-on voler en 2050 ? L’enjeu n’est pas seulement de savoir si le secteur aérien pourra se relever de la pire crise de son histoire, dans laquelle la crise sanitaire liée au coronavirus le plonge *.
Car à plus long terme, il est confronté à un autre dilemme : celui du changement climatique auquel il contribue, rappellent le think-tank The Shift project, qui réfléchit à une économie décarbonée, et Supaero-Decarbo, collectif d’ingénieurs de l’aéronautique qui réfléchit à une aviation plus verte.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2989931-20210303-changement-climatique-conditions-pourra-toujours-prendre-avion-2050>
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11- Le captage, l’utilisation et le stockage du carbone sont nécessaires de toute urgence (ONU), ONU Info, 03/03/21

Un nouveau rapport des Nations Unies appelle à un déploiement rapide du captage, de l'utilisation et du stockage du carbone pour atteindre les objectifs de neutralité carbone et ainsi mettre effectivement en œuvre l’accord de Paris sur le climat et le Programme de développement durable à horizon 2030.
Le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS) est le processus de captage des émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la production d’énergie fossile et de processus industriels pour un stockage en profondeur ou sa réutilisation. Le CCUS comprend un vaste portefeuille de technologies existantes et économiquement viables.
Le déploiement à grande échelle des technologies CCUS dans la région de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) permettrait aux pays de décarboniser le secteur de l’énergie et les secteurs industriels dont les émissions sont difficiles à réduire à moyen terme. Cela permettrait d’agir jusqu’à ce que la prochaine génération de technologies énergétiques à impact carbone faible, nul ou négatif soit disponible pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
La quantité de CO2 à éliminer pour atteindre la neutralité carbone dépasse de loin ce que les technologies actuelles de CCUS pourraient fournir. Les investissements en CCUS doivent donc être considérés comme faisant partie d’un portefeuille plus large d’actions visant à éviter les conséquences inacceptables du changement climatique, tout en déployant en parallèle des technologies à faible bilan carbone et en renforçant la capacité des puits de carbone naturels tels que les forêts, les zones humides, le permafrost et les océans. 
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2021/03/1090762>
En savoir plus :
> Technology brief. Carbon Capture, Use and Storage (CCUS) <https://unece.org/sites/default/files/2021-03/CCUS%20brochure_EN_final.pdf>, UNECE, 03/03/21
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12- COP26 : Le Royaume-Uni "fera tout" pour qu’elle se tienne en présentiel, Novethic, 04/03/21
Pauline Fricot

Alors que la pandémie limite encore les déplacements à travers le monde, la présidence britannique de la COP26 a annoncé s'organiser pour maintenir le sommet international en présence physique. L'évènement, qui devait avoir lieu en 2020, a été décalé d'un an pour des raisons sanitaires. Cette 26ème édition est attendue : elle doit notamment permettre de rehausser les ambitions climatiques des pays signataires. 
Pourtant très attendue, la COP26 de Glasgow avait dû être reportée en raison de la pandémie de Covid-19. Initialement prévu en novembre 2020, le forum international a été déplacé d'un an, et se déroulera du 1er au 12 novembre 2021. L'évolution de la situation sanitaire étant encore préoccupante, le Président britannique de cette 26ème édition Alok Sharma a annoncé le 3 mars à l'occasion d'un déplacement à Paris qu’il "fera tout" pour que la conférence de l'ONU se tienne en présentiel. "Nous prévoyons l'événement en présence physique. C'est ce que nos interlocuteurs souhaitent", a déclaré à l'AFP l'homme politique. 
Alors que le sommet international draine en général des dizaines de milliers de personnes du monde entier "un des points clés pour nous est d'assurer la sécurité non seulement des participants, mais aussi de la population de Glasgow, a indiqué Alok Sharma. Nous ferons des plans pour toutes les éventualités, mais nous ferons tout ce que nous pouvons pour assurer que cette conférence se déroule bien en présentiel", a-t-il ajouté. La COP26 est d'autant plus attendue que l'édition précédente, la plus longue de l'histoire des COP, a été un échec. Elle a en effet révélé d'importantes fractures, avec un blocage des discussions opérés par une poignée de pays comme la Chine, le Brésil, l'Inde, ou les États-Unis, qui devraient quant à eux revoir leur position depuis l'élection de Joe Biden.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop26-le-royaume-uni-fera-tout-pour-qu-elle-se-tienne-en-presentiel-149598.html>
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13- Baisse du CO2. Brouillard sur les prévisions chinoises, AFP, 05/03/21, 08h09

(Pékin) Les émissions chinoises de gaz carbonique doivent commencer à baisser à partir de 2030, mais le plan quinquennal détaillé vendredi devant le parlement ne précise guère comment Pékin compte y parvenir.
En revanche, le premier pollueur mondial devrait accroître ses investissements dans les centrales à charbon. 
Le discours-fleuve du premier ministre Li Keqiang devant l’Assemblée nationale populaire (ANP) n’a mentionné aucun plafonnement de la consommation énergétique dans le cadre du nouveau plan quinquennal (2021-2025). 
« Sans objectif de maîtrise de la consommation d’énergie, il y a encore moins d’ambition dans ce plan que dans le précédent », se désole Lauri Myllyvirta, du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA), basé à Helsinki. 
« Par conséquent, rien ne garantit que la croissance des émissions ralentira, encore moins qu’elle s’arrêtera, à partir de 2025 », ajoute-t-il. 
Comme à son habitude, la Chine évoque une baisse de l’intensité carbone – à savoir la quantité de CO2 produite par unité de PIB. 
M. Li a annoncé une réduction de 18 % de cet indicateur sur la période, soit le même objectif qu’au cours des cinq dernières années. 
L’objectif de croissance économique a de son côté été fixé à au moins 6 % pour 2021, ce qui signifie qu’en valeur absolue les émissions les plus polluantes continueront à augmenter au moins cette année. 
Le plan ambitionne de faire passer la part du renouvelable à 20 % du mix énergétique chinois d’ici à 2025, contre 15,9 % actuellement. 
Mais il ne détaille aucun objectif chiffré en ce qui concerne le développement des capacités de production d’énergie éolienne, solaire ou hydroélectrique. 
La Chine est à l’origine de plus d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Son objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2060. 
Mais pour y parvenir, elle doit réduire immédiatement la production de ses centrales à charbon, estiment les experts. 
Au contraire, le gouvernement chinois a publié le mois dernier une directive appelant à « accroître la part des centrales à charbon de grande capacité ». 
« Le contraste est saisissant entre les ambitions de développement décarboné et les investissements continus dans les énergies fossiles », déplore M. Myllyvirta. 
Après avoir été paralysée début 2020 pour cause d’épidémie, l’économie chinoise est repartie à coup d’investissements dans les infrastructures. Les écologistes redoutent que cela fasse oublier au pays ses promesses climatiques. 
Malgré l’arrêt des usines, les émissions de CO2 chinoises ont encore augmenté de 1,5 % l’an dernier, selon le Bureau national des statistiques.  
<https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-03-05/baisse-du-co2/brouillard-sur-les-previsions-chinoises.php>
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14- Des militants Greenpeace repeignent en vert un avion à Roissy, AFP, 05/03/21, 15:00

Des membres de Greenpeace ont partiellement repeint en vert vendredi un avion Air France stationné à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle à Roissy, en accusant le gouvernement de "greenwashing" sur les enjeux environnementaux autour du trafic aérien, a constaté l'AFP.
La compagnie aérienne et le gestionnaire des aéroports parisiens, le groupe ADP, ont annoncé qu'ils portaient plainte.
Neuf militants de l'ONG, vêtus de jaune ou de blanc, ont escaladé vers 09H00 le grillage du tarmac de l'aéroport et se sont déployés autour d'un avion Boeing 777 de la compagnie Air France, stationné au sol et sans passager à bord.
A l'aide d'un rouleau monté sur une immense perche, ils ont repeint en vert pendant une dizaine de minutes une partie de l'appareil, a constaté l'AFP.
Par cette action, ils entendaient illustrer le "greenwashing" - "écoblanchiment", en français - soit l'utilisation fallacieuse, selon eux, d'arguments faisant état de bonnes pratiques écologiques.
Debout sur une aile, plusieurs militants ont déployés des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "y a-t-il un pilote pour sauver le climat ?" ou "la solution: moins d'avions".
La gendarmerie des transports aériens est rapidement intervenue pour interpeller les activistes. Certains, juchés sur le toit ou l'aile, refusaient de descendre.
"On est là aujourd'hui pour dénoncer le +greenwashing+ du gouvernement sur les enjeux de régulation et de réduction du trafic aérien et le manque d'ambition du projet de loi climat et résilience" qui est "une coquille vide", a déclaré à l'AFP Sarah Fayolle, chargée de campagne transport à Greenpeace France. "Le gouvernement met en avant l'avion vert comme la solution miracle permettant de rendre le secteur compatible avec la crise climatique", a-t-elle ajouté.
Le projet de loi pour le climat, qui reprend certaines propositions de la Convention citoyenne pour le climat, sera débattu à l'Assemblée fin mars et en commission spéciale dès lundi.
Dans un communiqué, Greenpeace a demandé aux députés d'aller plus loin, pour ne pas "continuer comme avant, sans remettre en question un modèle de développement basé sur une croissance du trafic sans limite et intenable pour le climat". L'ONG demande également que l'État soutienne la reconversion des salariés du secteur.
Air France a annoncé en fin de matinée avoir "immédiatement déposé une plainte auprès des services de la Gendarmerie des transports aériens" (GTA). "Cette action enfreint toutes les règles de sûreté de l'aéroport et a causé des dégradations significatives sur l'appareil", a affirmé la compagnie dans une déclaration envoyée à l'AFP.
ADP a également indiqué qu'il allait "porter plainte" après cette "action irresponsable et potentiellement dangereuse" qui "constitue un délit". "La sécurité aérienne n'est pas remise en cause et le trafic aérien continue normalement", a précisé le gestionnaire.
"La transition écologique du transport aérien, dans laquelle Air France est profondément engagée avec des objectifs forts et des réalisations concrètes, mérite d'être menée dans un esprit de dialogue et de responsabilité avec l'ensemble des parties prenantes", a souligné pour sa part la compagnie aérienne. 
Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait auparavant évoqué des "poursuites pénales" sur Twitter en réaction à l'opération de Greenpeace.
<https://www.challenges.fr/economie/des-militants-greenpeace-repeignent-en-vert-un-avion-a-roissy_754142>
Sur le même sujet : 
> Avion repeint en vert à Roissy : Neuf activistes de Greenpeace convoqués au tribunal <https://www.20minutes.fr/planete/2993091-20210307-avion-repeint-vert-roissy-neuf-activistes-greenpeace-convoques-tribunal>, 20 Minutes avec AFP, 07/03/21, 15h44
> Climat : des militants de Greenpeace se posent sur une tour de la BCE <https://information.tv5monde.com/info/climat-des-militants-de-greenpeace-se-posent-sur-une-tour-de-la-bce-399785>, AFP, 10/03/21, 11:00
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15- Pour atteindre nos objectifs climatiques, il faut renoncer à la croissance, prévient l’Agence européenne de l'environnement, Novethic, 05/03/21
Concepcion Alvarez

Cette fois c'est l'Agence européenne de l'environnement, que l'on peut difficilement taxer de décroissante, qui lance le débat. Dans une note publiée en janvier, elle estime que le découplage entre croissance économique et pressions sur l'environnement semble peu probable. Dès lors, elle appelle les citoyens à s'emparer du sujet pour penser une société sobre en carbone où croissance et progrès seraient pensés d'un point de vue plus qualitatif que quantitatif. 
Le débat fait rage depuis des décennies. Croissance économique et réduction des impacts environnementaux peuvent-ils aller de pair ? C’est ce que défendent la plupart des dirigeants. Pourtant, selon la très sérieuse Agence européenne de l’environnement (AEE), qui vient de publier une note sur le sujet (1), ce découplage semble "peu probable" alors qu’"aucun consensus scientifique n’a jamais émergé au fil des années". L’instance étrille au passage les espoirs placés dans une économie 100 % circulaire alors que seuls 12 % des matières sont aujourd’hui recyclées au sein de l’Union européenne. 
"Le Green Deal européen nécessite non seulement des changements technologiques, mais aussi des changements dans la consommation et les pratiques sociales. La croissance est enracinée culturellement, politiquement et institutionnellement. Le changement nous oblige à surmonter ces obstacles démocratiquement. Les sociétés doivent repenser ce que l'on entend par croissance et progrès et leur signification pour construire un monde durable, pour ne plus les envisager d’un point de vue seulement quantitatif mais aussi qualitatif" écrit l’AEE.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pour-atteindre-nos-objectifs-climatiques-il-faudra-renoncer-a-la-croissance-previent-l-agence-europeenne-de-l-environnement-149523.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pour-atteindre-nos-objectifs-climatiques-il-faudra-renoncer-a-la-croissance-previent-l-agence-europeenne-de-l-environnement-149523.html>>
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16- « Le stockage du CO2, c’est bien. La sobriété, c’est encore mieux », Futura sciences, 05/03/21
Nathalie Mayer, journaliste

Parmi les pions avancés par la géoingénierie, il y a celui de la capture et du stockage géologique de carbone (CSC). Des technologies existent en effet pour capter le CO2 émis notamment par nos industries et l'injecter dans les sous-sols. Pierre Toulhoat, récemment retraité de son poste de directeur scientifique du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et membre de l'Académie des Technologies, en décrypte pour nous les principaux enjeux.
En octobre 2018, le Groupement intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) exposait les conséquences sur notre Planète d'un réchauffement supérieur à 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Des vagues de chaleur qui se multiplient, des régimes de précipitations bouleversés, des étés sans banquise en Arctique ou encore des tensions accrues sur la ressource en eau et en nourriture. Pour éviter cela, les experts nous préviennent : le monde doit atteindre la « neutralité carbone » en 2050.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-le-stockage-co2-cest-bien-sobriete-cest-encore-mieux-85993/ <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-le-stockage-co2-cest-bien-sobriete-cest-encore-mieux-85993/>>
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17- Les plans climatiques très insuffisants pour espérer atteindre les objectifs de l’accord de Paris, Daily Geek Show, 06/03/21
Yann Contegat - Source : New Scientist

« Avec l’application de l’ensemble de ces mesures, les émissions seraient stables au lieu d'être réduites de moitié »
En dépit d’une série récente de plans climatiques ambitieux de l’Union européenne, du Royaume-Uni et d’autres pays, le monde reste loin de l’objectif fixé par l’accord de Paris, consistant à limiter la hausse des températures à 1,5 °C, d’après un récent rapport de l’ONU.
« L’échelle est complètement inadaptée et ne permettra qu’une amélioration minime de la situation »
Si les nouvelles mesures de réduction du carbone proposées vont permettre d’infléchir la courbe globale des émissions, celles-ci sont encore loin des réductions nécessaires pour éviter les conséquences dévastatrices d’un dépassement du seuil de 1,5 °C, selon la dernière analyse des Nations unies. Portant sur les plans climatiques de 74 pays, générant près d’un tiers des émissions mondiales, le document a révélé que les actions prévues réduiraient leurs niveaux de 0,5 % seulement par rapport à ceux de 2010 à l’horizon 2030. 
> Lire aussi Un iceberg géant de la taille de Paris s’est détaché de l’Antarctique
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), pour avoir une chance de maintenir la hausse des températures en dessous d’un seuil de 1,5 °C, duquel nous serions vraisemblablement plus proches que prévu, les émissions doivent diminuer d’environ 45 % d’ici dix ans.
« Avec l’application de l’ensemble de ces mesures, les émissions seraient stables au lieu d’être réduites de moitié. Ce qui constitue un fossé énorme. Les pays doivent revoir leurs plans et essayer de faire davantage », a estimé Niklas Höhne, du Climate Action Tracker. « L’échelle est complètement inadaptée et ne permettra qu’une amélioration minime de la situation. En continuant sur cette voie, il sera impossible de limiter la hausse des températures à 1,5 °C d’ici 2030. »
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/plan-rechauffement-climatique/ <https://dailygeekshow.com/plan-rechauffement-climatique/>>
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18- Face aux phénomènes météo extrêmes, le défi d'une météo ultra-précise en Méditerranée, L’Express, 07/03/21, 08:00
Bruno D. Cot

Dans le sud de la France, les événements extrêmes se multiplieront. D'où l'installation d'un millier de capteurs pour être extrêmement précis.
Oublier les épisodes dévastateurs et meurtriers dans les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya (octobre 2020) ? Impossible. Eviter à l'avenir les colères de la nature ? Impossible. Au contraire, avec le réchauffement climatique, les experts estiment que ces "phénomènes météorologiques extrêmes" se multiplieront dans les années à venir. "Les épisodes méditerranéens comme ceux de l'année dernière, liés à la remontée d'air chaud, humide et instable en provenance de la mer ont généré des orages d'une violence extrême, rappelle Véronique Ducrocq de Météo-France. Avec 500 litres d'eau par mètre carré dans l'arrière-pays, ils ont provoqué des crues exceptionnelles." Un mois plus tôt, le Gard avait aussi connu un tel cumul, ce qui reste inédit à un tel intervalle. Il reste à l'homme quelques parades pour amoindrir les effets de tels cataclysmes. A commencer, en termes d'aménagement, par ne plus construire en zones inondables ou susceptibles de l'être. Il existe aussi des progrès scientifiques à faire pour améliorer la gestion, dans l'urgence, de ces catastrophes. "Dans l'Hexagone, nous possédons une trentaine de radars ainsi qu'un réseau de pluviomètres qui alimentent nos modèles numériques de prévisions et d'observations", poursuit Véronique Ducrocq. Une infrastructure sans cesse modernisée mais coûteuse à installer et à exploiter (plusieurs millions pour certains radars). Difficile aussi de la densifier, notamment en ajoutant de nouveaux radars dans les zones montagneuses comme les vallées du sud de la France.  
Une analyse des pluies quasiment en temps réel
Lors des événements dans les Alpes-Maritimes en octobre 2020, l'alerte de Météo-France avait bien fonctionné puisque son système de vigilance était passé au rouge dès 6 heures le matin du 2 octobre. Un indice au niveau départemental insuffisant pour organiser au mieux les secours au niveau local. "L'enjeu consiste à avoir la capacité d'analyser quasiment en temps réel la pluie qui tombe afin de prendre les bonnes décisions", explique Ruben Hallali de HD Rain. Cette startup installera à partir de la deuxième quinzaine du mois de mars près de 1 000 capteurs sur le littoral et l'arrière-pays méditerranéens - de Menton à Perpignan. "Il s'agit de boitiers que l'on pose sur les paraboles satellitaires de télévision existantes, poursuit le PDG de HD Rain. Ils se servent des ondes émises entre la parabole et les satellites géostationnaires pour mesurer les perturbations du signal produites par la pluie." Un système simplissime, peu onéreux (1 000 euros par boitier), distribué - il ne dépend pas d'un radar mais d'une myriade de capteurs - et au plus proche des habitants. Toute son intelligence repose ensuite sur le recueil et le traitement des données grâce à un algorithme développé par cette société d'origine toulousaine. "On a fait appel à l'intelligence artificielle avec un réseau de neurones que l'on a entraîné en prenant différents paramètres en compte comme l'atmosphère et l'humidité pour aboutir à une analyse extrêmement fine", explique Hallali. Résultat : une prévision deux fois plus précise qu'un radar, jusqu'à deux heures en avance, avec une résolution de 500 mètres chaque minute. "Dans la catastrophe des trois vallées (Roya, Tina et Vésubie), on aurait eu trente minutes d'avance dans les prévisions et évité jusqu'à 30% des dégâts, estime Ruben Hallali. On aurait sauvé plus de vies aussi." 
>> Suite à lire à :
<https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/face-aux-phenomenes-meteo-extremes-le-defi-d-une-meteo-ultra-precise-en-mediterranee_2146169.html <https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/face-aux-phenomenes-meteo-extremes-le-defi-d-une-meteo-ultra-precise-en-mediterranee_2146169.html>>
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19- Tribune. « Le point de non-retour de la crise climatique approche : il est temps d’agir pour les entreprises », Le Monde, 09/03/21, 16h00
Par Collectif

En pleine crise de gouvernance à la tête de Danone, un collectif de dirigeants d’entreprises, de fonds d’investissements et d’universitaires appelle, dans une tribune au « Monde », les grandes entreprises à mener les réformes de gouvernance indispensables à l’atteinte des objectifs de développement durable
Tribune. Responsables et dirigeants d’entreprises ou d’institutions financières, chercheurs et professeurs d’université, nous saluons et encourageons les efforts déployés aux quatre coins du monde pour que le concept de développement durable soit intégré aux initiatives, aux codes et aux lois sur la gouvernance d’entreprise.
Nous sommes convaincus que la soutenabilité des entreprises, la finance soutenable, la raison d’être et la création de valeur sur le long terme passent d’abord par les conseils d’administration et les systèmes de gouvernance auxquels les entreprises sont assujetties.
Des associations d’administrateurs d’entreprise reconnaissent l’urgence climatique et la nécessité d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre de l’accord de Paris et la réalisation des objectifs de développement durable. A cette fin, il est essentiel que les administrateurs s’orientent vers la création de valeur à long terme plutôt que vers la maximisation des profits à court terme.
Entraves
Des entreprises sont engagées pour sortir du paradigme de la valeur actionnariale et prendre pleinement en compte les enjeux de soutenabilité, garantir qu’aucune partie prenante ne soit gravement lésée. Bien que le droit accorde déjà aux membres du conseil d’administration une forte latitude pour prendre en compte ces enjeux dans l’entreprise, les schémas de gouvernance actuels les empêchent trop souvent de mettre en œuvre concrètement leurs intentions.
Des investisseurs soutiennent cette démarche, insistant pour que les entreprises intègrent les considérations environnementales, sociales et de bonne gouvernance dans leur gestion des risques.
> Lire aussi  Danone : « Les marchés considèrent que le PDG a mis l’accent sur la RSE au détriment de la création de valeur pour les actionnaires »
Mais tant que les schémas de gouvernance d’entreprise n’auront pas été réformés en ce sens, la réalisation des objectifs de soutenabilité sera entravée.
Le point de non-retour de la crise climatique approche : il est temps d’agir.
L’enjeu n’est pas simplement de doter les entreprises d’une « stratégie de développement durable » ou de publier des rapports de « responsabilité sociale et environnementale », mais de faire que les systèmes de gouvernance s’attachent avant tout à ce que les entreprises créent et préservent de la valeur pour elles-mêmes et leurs parties prenantes.
Cohérence
Nous exprimons notre soutien à la consultation lancée par la Commission européenne et à l’examen des propositions faites en matière de gouvernance d’entreprise durable, en particulier le rôle que doit exercer le conseil d’administration dans son contrôle, l’obligation de « diligence raisonnable » (due diligence) et la mise en cohérence de la rémunération des dirigeants et des cadres avec les objectifs de développement durable.
> Lire aussi  Pascal Perez : « La baisse des taux d’intérêt offre une prime aux prédateurs d’entreprises »
Nous reconnaissons l’importance de cette initiative dans la mise en œuvre du Green Deal pour l’Europe et du plan d’action de l’Union européenne sur la finance durable.
Nous appelons la communauté des entreprises et des entrepreneurs à exprimer son soutien à ces évolutions, car loin d’être une notion préconçue, la gouvernance d’entreprise durable n’a cessé d’évoluer depuis le tout premier « code King », il y a plus de vingt ans, jusqu’aux mesures actuelles en matière de finance durable.
> Lire aussi  Covid-19, un an après : « Il est temps de revenir à l’essence même de la notion d’entreprise »
La gouvernance d’entreprise durable peut devenir une partie intégrante de la relance économique post-Covid, non seulement en Europe mais dans le monde entier. Plusieurs recherches montrent clairement que la performance durable des entreprises équivaut à une meilleure création de valeur à long terme pour l’entreprise, englobée dans le concept de compétitivité durable.
Nous affirmons que la transformation nécessaire pour que notre économie devienne durable passe par la gouvernance des entreprises. Car il s’agit là d’une des principales causes des pratiques non soutenables des entreprises à l’heure actuelle. Il est urgent de nous doter de nouveaux cadres de gouvernance d’entreprise si nous voulons que les entreprises deviennent réellement soutenables.
Liste des signataires : Mervyn King, gouverneur de la Banque d’Angleterre de 2003 à 2013, président émérite de l’International Integrated Reporting Council (IIRC) et auteur des « rapports King » sur la gouvernance d’entreprise (1994, 2002, 2010 et 2016) ; Bob Moritz,président du réseau international de PwC, cabinet international d’audit et de conseil ; Paul Polman, ancien PDG d’Unilever, cofondateur et président d’Imagine, fondation promouvant le développement durable auprès des dirigeants d’entreprise ; Gilbert Van Hassel, PDG de la société de gestion d’actifs néerlandaise Robeco ; Kerrie Waring, directrice générale de l’International Corporate Governance Network, réseau d’investisseurs œuvrant pour des standards de gouvernance et d’investissement durable.
§ Ce texte a reçu le soutien de plus de 90 professeurs et experts, dont Bob Tricker et Robert G. Eccles (University of Oxford), Gerald Davis(University of Michigan), Ioannis Ioannou (London Business School), Armand Hatchuel (Mines ParisTech, PSL Research University), Blanche Segrestin (Mines ParisTech, PSL Research University) et Jean-Philippe Robé (avocat, Sciences Po Paris).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/09/le-point-de-non-retour-de-la-crise-climatique-approche-il-est-temps-d-agir-pour-les-entreprises_6072489_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/09/le-point-de-non-retour-de-la-crise-climatique-approche-il-est-temps-d-agir-pour-les-entreprises_6072489_3232.html>>
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20- Top départ pour la Convention des entreprises pour le climat, le "renfort" du monde économique à la Convention citoyenne, Novethic, 10/03/21
Marina Fabre

La Convention des entreprises pour le climat (CEC) entre dans sa phase opérationnelle. Issus du secteur alimentaire, de la mode, de la mobilité, de la métallurgie, etc., 30 dirigeants et dirigeantes de sociétés viennent d'être sélectionnés comme premiers membres de la CEC. L'enjeu est désormais de faire émerger des propositions et des feuilles de route pour pousser le monde économique à faire sa transition et peser sur les politiques. 
La Convention des entreprises pour le climat (CEC) entre dans le dur. Cette association du monde économique, créée en décembre dernier et inspirée de la Convention citoyenne pour le climat, vient de sélectionner 30 dirigeants et dirigeantes qui représenteront les premiers membres de sa Convention. Ils auront pour mission, après 12 jours de travail répartis sur huit mois, de proposer des "initiatives internes ambitieuses et crédibles permettant à l’entreprise d’agir pour la régénération de la biodiversité et de tenir une trajectoire carbone nationale de moins 40 % à horizon 2030". Ils devront également élaborer une plateforme de "propositions audacieuses et impactantes" pour 2022.
"C’est la première vague de recrutement, à terme la CEC sera dotée de 150 membres", explique Eric Duverger, cofondateur de la Convention. 130 dirigeants et dirigeantes d’entreprises ont déjà candidaté. Pour l’instant, la sélection repose sur un mot d’ordre : la diversité. "Certaines produisent de la bière en Corse, de l’acier inoxydable en Savoie... Elles gèrent des hôtels et restaurants, délivrent des conseils en stratégie, en data science ou en ingénierie. Notre rêve, c’est que les dirigeants participants à la CEC embarquent dans leur réinvention tout le tissu économique français", note Eric Duverger. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/top-depart-pour-la-convention-des-entreprises-pour-le-climat-149610.html>
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21- Entretien. John Kerry : sur le climat, « les Etats-unis doivent montrer l’exemple », Le Monde, maj le 12/03/21 à 01h10 
Propos recueillis par Audrey Garric et Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)

L’envoyé spécial des Etats-Unis pour le climat affirme, dans un entretien au « Monde », que la décennie 2020-2030 doit être une « décennie de l’action » dans la lutte contre le changement climatique. 
A l’occasion d’une visite à Paris, jeudi 11 mars, John Kerry, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le climat, a accordé un entretien au Monde. Il appelle à gagner la bataille du climat en faisant de la décennie 2020-2030 une « décennie de l’action ».
Lors de sa tournée en Europe, il a notamment rencontré le président français, Emmanuel Macron, le premier ministre britannique, Boris Johnson, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de renforcer la coopération entre l’Europe et les Etats-Unis en matière climatique.
L’émissaire assure que les Etats-Unis « montreront l’exemple », en annonçant notamment de nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en amont d’un sommet international qui doit être organisé, sous l’égide de Washington, le 22 avril.
Avec l’élection de Joe Biden, les Etats-Unis ont réintégré l’accord de Paris et des décrets présidentiels sur le climat ont été pris. Mais comment peut-on faire de nouveau confiance à votre pays, après son départ du protocole de Kyoto et de l’accord de Paris ?
Je ne pense pas que le futur sera fondé sur la confiance, mais sur les actions qui seront prises. Ce qui s’est passé aux Etats-Unis au cours des quatre dernières années était une aberration, un moment horrible qui, j’espère et je pense, ne se répétera pas.
> Lire aussi  Les Etats-Unis ont réintégré l’accord de Paris, et cela peut accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
Aucun responsable politique ne sera en mesure de renverser ce qui se passe dans l’économie mondiale : les milliards, voire les milliers de milliards de dollars qui commencent à être investis, le mouvement des multinationales et de leurs PDG qui se fixent des objectifs de zéro émission nette [de CO2] en 2050, ou les mesures qu’ils prennent pour verdir leurs entreprises et leurs investissements. Cela sera si profond, il y aura tellement d’emplois créés dans le monde, qu’aucun gouvernement, aucune administration ne pourra changer ce que font plus de 196 pays.
Aux Etats-Unis, Donald Trump lui-même n’y est pas parvenu, parce que trente-sept gouverneurs [à la tête des Etats] et plus d’un millier de maires sont restés fidèles à l’accord de Paris. Et ce mouvement va prendre de l’ampleur dans les prochains mois. Les gens ne doivent pas s’inquiéter de l’aspect irréversible de ce changement, parce que le marché, les emplois, l’économie vont en faire le futur. Ce ne sera pas le choix d’un responsable politique, mais celui de milliards de personnes sur la planète.
Cela signifie que les entreprises vont rendre la transition écologique irréversible ?
Absolument. Les entreprises vont avoir un impact massif, car elles contrôlent l’allocation du capital, parce qu’elles vont changer les comportements de leurs propres employés, parce que beaucoup d’entre elles ont d’immenses chaînes d’approvisionnement de par le monde.
La plupart des économistes ont clairement expliqué si nous n’agissons pas contre le changement climatique maintenant cela sera plus coûteux ensuite pour nos concitoyens. Je vois tout ça changer et je pense que ces évolutions sont irréversibles.
Au-delà du marché, y a-t-il une nécessité pour les gouvernements d’agir spécifiquement pour rendre tout retour en arrière impossible ?
Ce que le gouvernement choisit de faire compte, bien sûr, et va contribuer significativement à l’effort – même si les actions politiques peuvent être changées. Sous Donald Trump, l’administration a laissé en place les crédits d’impôt pour le solaire.
Désormais, vous allez voir des mesures économiques pour encourager la construction d’un réseau électrique [propre] aux Etats-Unis, le déploiement de capitaux pour reconstruire les infrastructures et il y aura une course considérable vers le véhicule électrique.
> Lire aussi  Joe Biden promet une réponse mondiale à la crise du climat
Le président Biden a déjà fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone dans la production d’électricité d’ici à 2035. Quand cela aura pris racine, dans les prochaines années, nul ne pourra le renverser en retirant les investissements d’une centrale électrique toute neuve ou d’une ferme solaire. Les gens comprennent qu’il est désormais moins cher de déployer de l’énergie solaire que de l’énergie issue d’une centrale à charbon. La combinaison d’incitations politiques et de régulations, couplées aux choix de ceux qui allouent les capitaux, tout cela aura le plus grand impact.
Malgré la chute des émissions de gaz à effet de serre, liée au Covid-19, observée en 2020, la pandémie n’aura qu’un effet négligeable sur la dynamique du réchauffement climatique. N’est-il pas trop tard pour agir ?
Beaucoup de pays n’ont pas d’autre choix que de s’adapter au changement climatique s’ils veulent survivre. Et les nations développées doivent s’engager à les aider.
Mais les pires conséquences de la crise climatique sont peut-être encore devant nous. Les scientifiques nous disent qu’il existe une fenêtre de temps – qui ne peut pas être qualifiée de manière précise en nombre d’années –, durant laquelle nous pouvons encore gagner la bataille. Moi, j’y crois. Mais cela requiert que nous réduisions absolument nos émissions à un rythme plus élevé que ce que nous faisons maintenant.
> Lire aussi  Les engagements des Etats « très loin » de répondre à la crise climatique
Cela nécessite que nous ne fassions pas seulement de la décennie 2020-2030 une décennie de la décision, mais une décennie de l’action. Une décennie où chacun des principaux émetteurs de gaz à effet de serre accroît son ambition. Cela inclut les Etats-Unis – nous sommes les deuxièmes émetteurs –, la Chine, l’Inde, la Russie, le Japon et d’autres. Nous avons une responsabilité partagée dans cette bataille. Peut-on la gagner ? Oui. La condition est de le faire à temps.
Dix ans après Fukushima, est-ce que l’énergie nucléaire est une bonne réponse pour combattre le réchauffement climatique ?
La question n’est pas de savoir si le nucléaire fera partie du mix énergétique, mais nous devons garder ouverte une position de repli au cas où l’on ne réussirait pas une percée dans le stockage des batteries, si on ne réussit pas à créer une économie de l’hydrogène, etc. Mais je ne pense pas que cela prendra la forme ancienne de ces énormes centrales qui sont actuellement sur le marché et qui sont trop chères pour être réellement viables.
Bill Gates [le fondateur de Microsoft] travaille, en investissant son argent, avec le gouvernement américain pour créer un prototype de nouvelle génération qui pourra peut-être, s’il réussit, résoudre les problèmes de fusion, de sécurité, de prolifération des déchets et nous devons absolument explorer cette voie pour nous couvrir face à ce que nous ne réussirions pas à produire par ailleurs.
On me dit que la moitié des émissions que nous devons réduire doivent venir, et viendront, de technologies qui doivent encore arriver sur le marché. Nous entrons dans une période extraordinaire de découvertes, qu’il s’agisse de la captation du CO2, d’hydrogène. Quel que soit le nombre de possibilités, nous devons les explorer toutes.
Comment allez-vous convaincre les pays comme la Chine, la Russie, l’Australie d’aller plus de l’avant ?
Les Etats-Unis doivent d’abord intensifier leurs efforts. Nous devons montrer l’exemple et nous le ferons. Joe Biden a signifié clairement, avec ses décrets présidentiels, qu’il s’agit d’un effort de la part de tout le gouvernement. Il veut que toute décision soit prise en prenant en compte son impact sur le climat.
Le président annoncera les nouveaux engagements de réduction des gaz à effet de serre des Etats-Unis juste avant ou lors du sommet de l’action climatique qu’il a convié le 22 avril. Nous allons accélérer, avec des objectifs de réduction très significatifs.
Beaucoup de voix demandent aux Etats-Unis d’accroître leurs efforts, afin de réduire les émissions d’au moins 50 % d’ici à 2030. Comptez-vous atteindre – voire excéder – ce niveau ?
Je ne peux pas vous donner un chiffre, car nous ne le connaissons pas encore. Nous sommes en cours de réflexion : chaque département, chaque agence travaillent très dur pour atteindre l’objectif. Nous sommes très conscients des attentes et nous savons que les Etats-Unis doivent accomplir leur part.
Avec la Chine, allez-vous séparer le dossier climatique des autres sujets de conflits, comme les droits de l’homme et le commerce, ou faire une négociation globale ?
Nous avons été très clairs, le président Biden et moi-même, sur le fait que la crise du climat est une crise majeure qui ne peut pas être résolue en échange de compromis sur d’autres sujets de désaccord – et il y en a –, entre les Etats-Unis et la Chine.
Les Chinois savent comment le faire et l’ont fait par le passé. Nous savons le faire et l’avons fait dans l’histoire : Gorbatchev a rencontré le président Reagan et ils ont réduit les armes nucléaires, en dépit de leurs différences considérables. Nous l’avons fait sous la présidence d’Obama avec l’accord iranien : nous avons séparé le dossier nucléaire d’autres sujets, dont nous savions qu’ils devaient être traités.
Nous devons impliquer la Chine dans la bataille contre la crise climatique, car on ne peut pas résoudre ce problème sans elle. On ne peut pas échanger des choses comme les droits de l’homme contre quelque chose d’aussi essentiel que la crise climatique. Nous allons nous engager avec Pékin, nous espérons que ce pays sera prêt à reproduire ce que nous avons fait par le passé et à s’engager avec les Etats-Unis de manière très constructive.
> Lire le décryptage : La Chine surprend en s’engageant à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060
La Chine a déjà fait beaucoup – elle mérite qu’on lui en soit gré –, mais il y a de nouveaux défis à relever. Les Etats-Unis ne vont pas pointer personne du doigt et dire que la Chine ou d’autres pays se dégagent de leurs responsabilités : nous avons tous des responsabilités. Les Etats-Unis doivent être leaders par l’exemple.
Le 22 avril, attendrez-vous des engagements spécifiques de Pékin ?
Comme je l’ai dit, nous tous, les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre – nous sommes environ une vingtaine et représentons 81 % des émissions mondiales –, devons accélérer. Nous n’allons pas demander à un pays en particulier de faire quelque chose. Nous devons tous en faire plus, c’est la seule manière de réellement traiter le problème.
Peut-on craindre un nouvel impérialisme américain si vos entreprises – Tesla, General Motors – s’imposent dans la transition écologique comme Google, Amazon ou Facebook l’ont fait dans le numérique ? Est-ce que votre technologie climatique va devenir un outil de dominance économique ?
Ce n’est pas destiné à être un outil : c’est un aspect normal du commerce que les gens se fassent concurrence sur l’innovation, les technologies. L’Europe est aussi libre de le faire que nous le sommes. Nous allons coopérer dans certains domaines, je suis confiant. C’est un défi pour toute l’humanité et nous n’essayons pas d’en faire une arme économique, nous voulons que chacun puisse poursuivre les mêmes objectifs, le même résultat positif.
C’est une course qui vaut le coup d’être courue par tout le monde, car le gain n’est pas pour un pays particulier, mais il résoudra la crise climatique. Je ne sais pas si ce sera par la capture directe du carbone, l’hydrogène, les batteries qui dureront vingt à vingt-cinq jours, mais il y a d’innombrables personnes qui poursuivent ces objectifs à travers toute la planète.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/11/john-kerry-sur-le-climat-les-etats-unis-doivent-montrer-l-exemple_6072812_3244.html>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
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– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
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– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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