[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mercredi 17 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 17 Mar 08:02:24 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Enquête. Exploration pétrolière : le lancement de forages au nord de la Namibie suscite l’inquiétude <https://planete.lesechos.fr/enquetes/exploration-petroliere-le-lancement-de-forages-au-nord-de-la-namibie-suscite-linquietude-7731/>, Les Echos Planète, 23/02/21, 12h07
2- Deux tours en une pour l’architecture du futur <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Deux-tours-en-une-pour-l-architecture-du-futur-1726415>, Paris Match Avenir, 01/03/21, 05h00 
3- Nucléaire : EDF mis en demeure après une inspection surprise à Flamanville <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-edf-mis-en-demeure-apres-une-inspection-surprise-a-flamanville-1294988>, Les Echos, 03/03/21, 12:54
4- Le président de Rio Tinto saute après le dynamitage d’un site aborigène vieux de 46 000 ans <https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/entreprises-controversees/isr-rse/le-president-de-rio-tinto-saute-apres-le-dynamitage-d-un-site-aborigene-vieux-de-46-000-ans-en-australie-149591.html>, Novethic, 03/03/21
5- Coronavirus à Toulouse : Moins de voyages, moins de pollution… Ils envisagent l’aéronautique autrement <https://www.20minutes.fr/planete/2990871-20210304-coronavirus-toulouse-moins-voyages-moins-pollution-envisagent-aeronautique-autrement>, 20 Minutes, 04/03/21, 15h01
6- Tribune. EDF : « La contestation du projet “Hercule” ne peut être l’unique posture pour des organisations syndicales » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/04/la-contestation-du-projet-hercule-ne-peut-etre-l-unique-posture-pour-des-organisations-syndicales_6071982_3232.html>, Le Monde, 04/03/21, 18h02 
7- Le trottoir, grand oublié des aménagements urbains <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/03/04/le-trottoir-grand-oublie-des-amenagements-urbains_6071979_4497916.html>, Le Monde, 04/03/21, 18h57 
8- Comment nos efforts pour le climat pourraient être anéantis <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-nos-efforts-climat-pourraient-etre-aneantis-86055/>, Futura sciences, 04/03/21
9- Sortie du nucléaire : Berlin va verser 2,4 milliards d'euros d'indemnités aux énergéticiens <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sortie-du-nucleaire-berlin-va-verser-2-4-milliards-d-euros-d-indemnites-aux-energeticiens_152373>, AFP, 05/03/21, 14:00
10- La crise du diesel décime l’usine Bosch de Rodez <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/06/la-crise-du-diesel-decime-l-usine-bosch-de-rodez_6072192_3234.html>, Le Monde, 06/03/21, 11h18 
11- Singapour bâtit des fermes solaires sur l'eau faute d'espace <https://www.ouest-france.fr/economie/singapour-batit-des-fermes-solaires-sur-l-eau-faute-d-espace-7177834>, AFP, 07/03/21, 12:00
12- Un projet de parc photovoltaïque en Gironde menace 1 000 hectares de forêt de pins <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/10/un-projet-de-parc-photovoltaique-en-gironde-menace-1-000-hectares-de-foret-de-pins_6072578_3244.html>, Le Monde, 10/03/21, 10h17 
13- La difficile quête de terrains pour implanter les parcs éoliens et solaires <https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/03/10/la-difficile-quete-de-terrains-pour-implanter-les-parcs-eoliens-et-solaires_6072527_1653054.html>, Le Monde, 10/03/21, 10h44 
14- A Saint-Gaudens, la modernisation de l’usine Seveso ne convainc pas <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/10/a-saint-gaudens-la-modernisation-de-l-usine-seveso-ne-convainc-pas_6072585_3234.html>, Le Monde, 10/03/21, 11h01
15- Au Mexique, « AMLO » reprend la main sur le secteur de l’électricité, aux dépens des énergies renouvelables privées <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/10/au-mexique-amlo-reprend-la-main-sur-le-secteur-de-l-electricite-aux-depens-des-energies-renouvelables-privees_6072586_3234.html>, Le Monde, 10/03/21, 11h06 
16- Huile de palme : Greenpeace attaque l'autorisation d'exploitation d'une raffinerie de Total <https://information.tv5monde.com/info/huile-de-palme-greenpeace-attaque-l-autorisation-d-exploitation-d-une-raffinerie-de-total>, AFP, 10/03/21, 15:00
17- Pollution arctique : le russe Nornickel dit avoir payé une amende record <https://information.tv5monde.com/info/pollution-arctique-le-russe-nornickel-dit-avoir-paye-une-amende-record-399816>, AFP, 10/03/21, 17:00
18- Vers une Zone à faibles émissions "renforcée" dès 2022 dans la métropole de Lyon <https://information.tv5monde.com/info/vers-une-zone-faibles-emissions-renforcee-des-2022-dans-la-metropole-de-lyon-400178>, AFP, 12/03/21, 18:00
19- Les cours du pétrole s’emballent, dans un climat d’incertitudes <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/14/les-cours-du-petrole-s-emballent-dans-un-climat-d-incertitudes_6073050_3234.html>, Le Monde, 14/03/21, 04h30 
20- Pionnière en France, Safra fabrique le bus à hydrogène du futur <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210309-pionni%C3%A8re-en-france-safra-fabrique-le-bus-%C3%A0-hydrog%C3%A8ne-du-futur>, AFP, 14/03/21
En images
21- Vidéo - Entrez : cette « tiny house » est totalement écolo <https://reporterre.net/VIDEO-Entrez-cette-tiny-house-est-totalement-ecolo>, Reporterre, 06/03/21

Bien à vous,
Florence

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PARADOXE DU JOUR : La moitié des économies d'énergies anticipées grâce aux nouvelles technologies plus écologiques pourraient être effacées par « l'effet rebond », un paradoxe qui aboutit à une hausse de la consommation d'énergie quand on améliore l'efficacité d'un bien. (cf. item 7 & suite)
ENQUÊTE DU JOUR : Quand le trottoir, le mal-aimé des villes, est victime du « tout-voiture » et, aujourd’hui, du développement des nouvelles mobilités et que le piéton est devenu un gêneur. (cf. item 6 & suite)
CONTESTATION DU JOUR : Le projet Horizéo vise à installer un parc photovoltaïque d’envergure à Saucats (Gironde). Si ce projet d’un milliard d’euros permettrait d’assurer la consommation annuelle d’électricité de 600 000 personnes, il faudrait procéder à l’abattage de plus de 1 000 hectares de forêt de pins. (cf. item 11)
DÉCISIONS DU JOUR : — Après une inspection surprise dans la centrale de Flamanville simulant une situation de crise sévère, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis en demeure EDF face aux failles décelées dans son plan d'urgence interne. (cf. item 2)
— Le président de Rio Tinto, Simon Thompson, a annoncé sa démission du groupe à la suite du dynamitage en mai dernier d’un site archéologique aborigène vieux de 46 000 ans. (cf. item 3)
— Le gouvernement allemand a conclu un accord d'indemnisation à hauteur de 2,4 milliards d'euros avec les groupes énergétiques lésés par la sortie de l'énergie nucléaire, décidée en 2011 par la chancelière Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima. (cf. item 8)
— Total doit étendre à l'Asie l'étude d'impact de sa raffinerie d'agrocarburants de La Mède, près de Marseille, responsable de plus de la moitié des importations d'huile de palme de France et de plus de 20% des importations européennes, a recommandé le rapporteur public au tribunal administratif. (cf. item 15 & suite)
RÉFLEXION DU JOUR : Faut-il profiter de la crise du coronavirus pour repenser les usages de l’avion ? A Toulouse, berceau de l’aéronautique, certains – chercheurs, simples habitants ou salariés de la filière – osent le sacrilège avec des propositions concrètes. (cf. item 4)
CONTRESENS DU JOUR : Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), a fait voter une réforme du secteur de l’électricité, qui va favoriser la production fossile dans les centrales publiques du pays, au détriment des installations sans émission de carbone. (cf. item 14)
TECHNOLOGIES DU JOUR : Poêle de masse, capteur à air chaud, chauffe-eau solaire, panneau photovoltaïque, récupérateur d’eau, garde-manger… Douze low-tech ou technologies sobres et prometteuses à découvrir dans une tiny house. (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Enquête. Exploration pétrolière : le lancement de forages au nord de la Namibie suscite l’inquiétude, Les Echos Planète, 23/02/21, 12h07
Par Mongabay 

Les associations de protection de l’environnement et les communautés locales s’inquiètent du possible impact environnemental de l’extraction de pétrole et de gaz sur l’important écosystème de la région.
• Reconnaissance Energy Africa, une compagnie pétrolière et gazière dont le siège se situe au Canada, a récemment lancé des opérations de forage exploratoire au nord de la Namibie.
• Comme le nord de la Namibie et du Botswana possède plusieurs bassins versants interconnectés, dont le delta de l’Okavango, l’éventualité d’une contamination des cours d’eau par des substances polluantes et de leur propagation sur l’ensemble de la région est particulièrement préoccupante.
Le 21 décembre dernier, la société Reconnaissance Energy Africa (Recon Africa) a annoncé qu’elle avait lancé des forages d’exploration pétrolière et gazière sur la portion namibienne de la zone de conservation transfrontalière du Kavango-Zambèze (Kavango-Zambezi Transfrontier Conservation Area ou Kaza). Cette décision a alarmé les militants de la cause environnementale et les populations locales qui s’inquiètent de ses possibles répercussions sur les cours d’eau, les habitants et la faune de la région.
Recon Africa détient un permis l’autorisant à explorer 2,5 millions d’hectares dans le nord-est de la Namibie et accordé en janvier 2015 à la société à laquelle elle a succédé. La majorité du territoire couvert par ce permis d’exploration pétrolière (le Petroleum Exploration Licence 73 ou Pel 73) se situe dans la région de la Kaza, une zone de conservation d’une superficie de 520.000 km² partagée entre l’Angola, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe. La société possède également un permis de prospection pétrolière dans une portion de la Kaza d’une superficie d’un million d’hectares et située au nord-ouest du Botswana. Elle espère y lancer les premiers forages en 2021.
>> Suite à lire à :
<https://planete.lesechos.fr/enquetes/exploration-petroliere-le-lancement-de-forages-au-nord-de-la-namibie-suscite-linquietude-7731/>
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2- Deux tours en une pour l’architecture du futur, Paris Match Avenir, 01/03/21, 05h00 
Camille Hazard

Le monde de demain se construit en Chine. A Shenzhen, un gratte-ciel stupéfiant, réalisé par le cabinet de la défunte architecte Zaha Hadid, s’élèvera en 2027.   
L’une est plus petite que l’autre, mais leur lien est inéluctable. Les deux tours Tower C, reliées par un pont de verre, seront plantées dans un nouveau quartier financier de Shenzhen. La structure accueillera chaque jour employés de bureau, restaurateurs, conférenciers, hôteliers de luxe, commerciaux, artisans, habitants, mais aussi visiteurs, dans le cadre d’expo- sitions artistiques. Une cité verticale, en somme, mais également « verte ». Des éléments de construction issus de matières recyclées, un vitrage doté d’un auto-ombrage, des atriums assurant une ventilation naturelle, un système de recyclage des eaux usées ou encore le recours aux panneaux solaires. Pas de verdure sans plantes. Des jardins aquaponiques seront créés sous la forme de terrasses, comme des rizières, afin de piéger les particules polluantes de l’air chinois. Début des travaux : fin de l’année !
Paris Match. Comment avez-vous imaginé ces tours ?
Patrik Schumacher. Nous voulions créer un complexe urbain qui fusionnerait parfaitement avec le parc situé au pied des tours, afin d’offrir aux visiteurs une sensation de campagne à la ville. C’est pourquoi nous avons choisi des paysages chinois en forme de rizières. Et puis la beauté des paysages en superposition nichés dans des “géantes de verre” donne un sentiment d’intersection entre la nature et les dynamiques technologiques et futuristes de la ville.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Deux-tours-en-une-pour-l-architecture-du-futur-1726415>
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3- Nucléaire : EDF mis en demeure après une inspection surprise à Flamanville, Les Echos, 03/03/21, 12:54
Sharon Wajsbrot

Dans la nuit du 11 au 12 janvier, l'Autorité de sûreté nucléaire a lancé une inspection surprise dans la centrale de Flamanville simulant une situation de crise sévère. Mal organisé, EDF n'a pas réagi dans le temps imparti.
C'est une nouvelle alerte pour la centrale nucléaire d'EDF de Flamanville située dans la Manche, celle qui accueille le réacteur de nouvelle génération EPR censé démarrer en 2023 et deux réacteurs d'ancienne génération.
L'Autorité de sûreté nucléaire a mis en demeure EDF face aux failles décelées dans son plan d'urgence interne. Concrètement, le gendarme du nucléaire a demandé à EDF en juin 2017 de mettre à jour son plan d'urgence interne d'ici à début 2021. En fin d'année, l'énergéticien a indiqué au gendarme du nucléaire que son nouveau plan d'urgence n'était pas finalisé mais que son organisation spécifique à Flamanville lui permettait tout de même de se conformer aux standards de gestion de crise.
Durcir le ton
Or, lors d'une inspection surprise menée en pleine nuit, entre le 11 au 12 janvier dernier, l'Autorité de sûreté (ASN) s'est aperçue que cette organisation ne fonctionnait pas. « On a choisi un scénario de crise sévère qui implique que peu de personnes peuvent se rendent sur place comme lors d'une inondation ou lors de fortes chutes de neige. Ce scénario implique que certains salariés d'EDF doivent réaliser des missions qui ne sont pas les leurs habituellement. Or, l'inspection sur place a montré que les formations et les outils étaient insuffisants pour y parvenir. Les délais de mise en route de l'organisation de crise ont donc été beaucoup trop longs », explique l'inspecteur en chef de l'ASN, Christophe Quintin.
> Avec les « casques rouges » du nucléaire, prêts à toutes les catastrophes
Ce type de mise en demeure est assez rare et vise pour l'Autorité de sûreté nucléaire à durcir le ton pour s'assurer du respect des délais de mise en œuvre. « Le nom respect d'une mise en demeure est un délit », rappelle Christophe Quintin. EDF s'est engagé à fournir son nouveau plan d'urgence à l'Autorité de sûreté d'ici au 16 avril prochain pour une mise en œuvre dans les six mois qui suivent.
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-edf-mis-en-demeure-apres-une-inspection-surprise-a-flamanville-1294988 <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-edf-mis-en-demeure-apres-une-inspection-surprise-a-flamanville-1294988>>
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4- Le président de Rio Tinto saute après le dynamitage d’un site aborigène vieux de 46 000 ans, Novethic, 03/03/21
Marina Fabre

Après le directeur général l’année dernière, c’est au tour du président de Rio Tinto, Simon Thompson, d’être débarqué. Depuis mai dernier, la tempête fait rage sur le géant minier qui a détruit un site aborigène vieux de 46 000 ans. Et les très bons résultats financiers n'y font rien. Les aborigènes et certains investisseurs demandent des comptes face à cette erreur historique qui a fait voler en éclat la grotte de Juukan Gorge d’une valeur archéologique inestimable.
C’est un signe que le monde change. Le président de Rio Tinto, Simon Thompson, a annoncé le 3 mars sa démission du groupe à la suite du dynamitage en mai dernier d’un site archéologique aborigène vieux de 46 000 ans. L'objectif était d’étendre une mine de fer du groupe et de mettre à jour un gisement d’une valeur de 135 millions de dollars. Or ce site abritait des grottes ancestrales construites par les premiers humains d’Australie. La décision de Simon Thompson est d’autant plus symbolique que le groupe affiche son meilleur bénéfice annuel depuis 2011. 
"Je suis fier des réalisations de Rio Tinto en 2020, y compris notre réponse exceptionnelle à la pandémie COVID-19, une deuxième année consécutive sans décès, des progrès significatifs dans notre stratégie de lutte contre le changement climatique et de solides rendements pour les actionnaires", a déclaré Simon Thompson. "Cependant, ces succès ont été éclipsés par la destruction des grottes de Juukan Gorge lors des opérations de Brockman 4 en Australie et, en tant que président, je suis en fin de compte responsable des manquements qui ont conduit à cet événement tragique", a-t-il estimé. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/entreprises-controversees/isr-rse/le-president-de-rio-tinto-saute-apres-le-dynamitage-d-un-site-aborigene-vieux-de-46-000-ans-en-australie-149591.html>
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5- Coronavirus à Toulouse : Moins de voyages, moins de pollution… Ils envisagent l’aéronautique autrement, 20 Minutes, 04/03/21, 15h01
Hélène Ménal

Alternative. Faut-il profiter de la crise du coronavirus pour repenser les usages de l’avion ? A Toulouse, berceau de l’aéronautique, certains – chercheurs, simples habitants ou salariés de la filière – osent le sacrilège. Avec des propositions concrètes
• Touché de plein fouet par la crise sanitaire et confronté à la problématique climatique, le secteur aérien doit-il faire sa révolution ?
• A Toulouse, où le sujet est particulièrement sensible, un collectif mêlant syndicalistes, scientifiques, habitants et même salariés de la filière, appelle à un grand débat sur l’aéronautique de demain.
• Pour lui, l’avenir passe en partie par une autre façon de voyager, avec des solutions concrètes, et inévitablement polémiques.
Et si deux fois au cours de votre vie professionnelle vous aviez la possibilité de poser un « congé voyage » de six mois ? Pour partir loin, explorer et découvrir lentement plutôt que de multiplier les sauts de puce en avion en jonglant avec vos congés payés. Cette option fait partie des réflexions dévoilées ce jeudi à Toulouse par le collectif Pensons l’aéronautique pour demain (PAD).
A l’heure où dans le berceau de l’aéronautique, beaucoup regardent tomber les licenciements chez les sous-traitants d’Airbus en croisant les doigts pour que les effets de la crise sanitaire se dissipent au plus vite, le PAD cherche à en tirer les leçons. En pointant les dangers – désormais très concrets – d’une certaine dépendance à la mono industrie. Le collectif regroupe des contributeurs à la base improbables : des riverains de l’aéroport, forcément archi-convaincus, mais aussi des cégétistes, des chercheurs en économie ou en écologie plutôt sceptiques sur l’avion à hydrogène ou même des étudiants de la filière ou des salariés de l’aéronautique du collectif Icare.
« Rebattre les cartes »
Pour les salariés actuels ou futurs, on se dit qu’il y a un côté « maso » à tenter de scier la branche sur laquelle ils sont assis, dans un « cœur du réacteur » où 110.000 emplois directs dépendent de l’aéronautique. « C’est vrai, reconnaît Yves* un ingénieur. Mais même avant le Covid, nous étions nombreux déjà à nous dire que la recherche d’une croissance du trafic à tout prix allait trop loin. C’est le moment ou jamais de rebattre les cartes et d’utiliser les compétences de l’aéronautique dans des filières plus diversifiées et robustes, moins vulnérables ».
« Il faut que les choses soient claires, nous ne sommes pas contre l’avion, anticipe aussi Maxime Léonard, de la coordination aéronautique CGT, nous sommes pour une perspective plus modérée ». D’autant que la problématique climatique, comme le prouve le rapport du think-tank The Shift Project, présenté mercredi, s’invite dans le débat. Yves est convaincu par ces enjeux environnementaux. Passionné par les aspects technologiques de son métier, l’ingénieur se dit que « monter une usine textile pour filer du chanvre », une ressource écolo, n’est pas si éloigné de la mise en place d’une chaîne d’assemblage d’avions.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2990871-20210304-coronavirus-toulouse-moins-voyages-moins-pollution-envisagent-aeronautique-autrement>
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6- Tribune. EDF : « La contestation du projet “Hercule” ne peut être l’unique posture pour des organisations syndicales », Le Monde, 04/03/21, 18h02 
Par Hervé Desbrosses, ancien délégué syndical central de la CFE-CGC à EDF SA

Dans une tribune au « Monde », Hervé Desbrosses, ancien délégué syndical d’EDF, reproche aux syndicats qui contestent la restructuration de l’électricien de ne pas proposer de solution aux problèmes rencontrés par l’entreprise.
Tribune. Depuis des mois, sur fond de négociations entre le gouvernement et la Commission européenne, les médias relatent le projet de restructuration d’EDF, le projet Hercule, qui alimente un conflit social entre les organisations syndicales et la direction du groupe. A l’approche d’un possible épilogue entre l’Etat français et la Commission européenne, quels enseignements peut-on tirer de ce conflit entre les quatre organisations syndicales représentatives et la direction d’EDF ?
Pour mieux se faire entendre, les organisations syndicales réunies en intersyndicale s’opposent radicalement à ce projet, mais le front uni se referme, tel un piège, sur les syndicats les plus progressistes qui la composent. Or, il serait utile qu’au moins une d’entre elles propose sa vision du contexte actuel et apporte ses solutions pour l’entreprise, en dehors de tout procès d’intention instruit par une intersyndicale parfois peu nuancée.
Aussi légitime qu’elle soit pour ses opposants, la contestation au projet ne peut être l’unique posture pour des organisations syndicales, elles doivent aussi énoncer des alternatives plausibles à la réforme proposée par la direction ou, à tout le moins, l’amender. Or il n’en est rien à ce jour. L’avenir du syndicalisme ne se trouve-t-il pas dans des positions étayées et une vision équilibrée de l’économie et du social ?
Attente d’un véritable projet
Cette synthèse entre efficacité économique et protection sociale, quelle organisation l’endossera pour réunir les 70 % à 80 % de salariés silencieux ces dernières semaines à leurs collègues grévistes, mais dont tous sont dans l’attente d’un véritable projet pour le groupe auquel ils sont fortement attachés ?
Le constat est pourtant clair : sous-rémunération de la production nucléaire, endettement endémique, investissements importants à réaliser, décrochage possible par rapport aux concurrents sur les relais de croissance actuels et à venir… : ce sont ces constats qui s’imposent, alors qu’EDF est incontestablement un fleuron industriel et le plus à même d’accompagner la centaine de pays visant la neutralité carbone à l’horizon 2050.
> Lire aussi  EDF : « Le projet “Hercule” est une réponse pragmatique aux enjeux de la transition énergétique »
Les solutions profitables pour l’entreprise et les salariés seraient évidemment d’augmenter le prix de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), qui est resté inchangé depuis près de dix ans et qui représente un quart du volume de la production annuelle d’EDF. Tout aussi profitable serait un accord avec la Commission européenne visant à solder le contentieux des concessions hydrauliques en les arrimant définitivement au groupe.
Solutions chimériques
Quant à garantir les missions de service public, l’indépendance énergétique du pays et sa sécurité d’approvisionnement, il est possible de verrouiller l’actionnariat avec une participation publique à hauteur d’un seuil largement majoritaire, aussi bien pour l’entité « verte » qui verrait le jour, que pour toute autre filiale dont le capital serait ouvert.
Enfin, il est indispensable de maintenir le statut des salariés et leur mobilité dans un groupe EDF intégré.
> Lire aussi  Projet « Hercule » : le patron d’EDF défend sa réforme sur fond de grève
Tout cela est possible en mobilisant différents leviers d’action : la voie législative, le niveau réglementaire et la solution contractuelle (accord collectif d’entreprise, accord de groupe). Le rôle des organisations syndicales est de réclamer ces négociations et la rédaction de ces textes de loi, mais encore faut-il pour cela s’éloigner de solutions chimériques consistant à se soustraire aux règles européennes, ou à compter sur une recapitalisation massive de l’Etat dont on sait pourtant qu’elle ne serait que ponctuelle et ne résoudrait pas l’intégralité de l’équation.
La recapitalisation par l’Etat ne peut être qu’une composante d’une solution bien plus large permettant d’échafauder une réforme pérenne pour EDF. L’Etat, actionnaire majoritaire, devra bien sûr y prendre sa part au regard de ses manquements et de ses prises de décision qui, depuis vingt ans, ont manifestement affaibli l’entreprise.
Pratiques du monde d’avant
N’est-il pas anachronique de s’en remettre uniquement à l’Etat pour décider du sort d’EDF alors même que les vingt dernières années de l’histoire sociale ont vu les prérogatives en matière de travail passer du couple exécutif législatif aux acteurs du dialogue social dans l’entreprise ? N’est-il pas surprenant de voir les syndicats solliciter les parlementaires alors même que le lieu du débat le plus légitime sur la stratégie de l’entreprise est bel et bien dans ses instances de représentation du personnel, conseil d’administration compris ?
Pourquoi ces organisations syndicales hypothèquent-elles les trois dernières années du dialogue social à EDF à travers un boycott des instances représentatives du personnel, alors que des avancées majeures ont été obtenues ces dernières années, et qu’à ce jour aucune conclusion des négociations avec la Commission européenne n’est connue ? Pourquoi n’offrir qu’une confrontation stérile dont seuls les jusqu’au-boutistes de tous bords pourraient tirer parti ?
Le blocage du dialogue social n’est pas à la hauteur des enjeux ni à celle de l’histoire sociale de cette entreprise. Ces pratiques du monde d’avant risquent de désintéresser plus encore les salariés du fait syndical, à l’instar de la majorité d’entre eux en France, comme le montre malheureusement le Baromètre social du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), année après année.
L’intérêt des salariés d’EDF est pourtant de continuer à évoluer dans un groupe prospère, ouvert sur le monde, bien rémunéré et investi dans toutes les activités énergétiques d’avenir, avec un actionnariat stable et majoritairement public, où les relations sociales servent les salariés.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/04/la-contestation-du-projet-hercule-ne-peut-etre-l-unique-posture-pour-des-organisations-syndicales_6071982_3232.html>
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7- Le trottoir, grand oublié des aménagements urbains, Le Monde, 04/03/21, 18h57 
Olivier Razemon

Longtemps victime du « tout-voiture » et, aujourd’hui, du développement des nouvelles mobilités, il est le mal-aimé des villes. Le trottoir est pourtant indispensable au piéton et il favorise la convivialité. 
De la terrasse ensoleillée de leurs appartements, sur les hauteurs de la ville, ces Niçois jouissent d’une vue imprenable sur les toits, la mer bleue et les Alpes enneigées. Mais lorsqu’ils sortent de leur résidence à pied, l’existence leur semble plus éprouvante. La rue en lacets qui descend vers le centre-ville n’est flanquée d’aucun trottoir, et les conducteurs des voitures et scooters, toujours pressés, enquillent les virages à bonne vitesse.
Deux options s’offrent alors aux piétons : marcher au milieu de la rue pour se rendre visibles, à la merci des klaxons et des embardées, ou se coller le long du mur, pour éviter les bolides. En pratique, pour échapper à cette alternative insatisfaisante, la plupart de ces habitants se rendent dans le centre-ville en voiture, un trajet de quelques centaines de mètres seulement.
Ah, le trottoir ! Tout le monde sait ce dont il s’agit, et le terme, apparu en français au XVIIe siècle, s’est même exporté en russe, néerlandais, suédois ou indonésien. L’aménagement a pourtant connu une destinée contrastée. Les villes romaines, comme en attestent les ruines de Pompéi, étaient équipées de trottoirs, et même de passages pour les piétons ; puis les bas-côtés pavés ont disparu pendant des siècles.
Marqueur de l’urbanité
En France, le trottoir fit une première apparition le long du Pont-Neuf, à Paris, construit sous le règne d’Henri IV. Il fallait protéger les souliers des promeneurs des excréments d’animaux et autres immondices qui parsemaient la chaussée. Mais la véritable impulsion fut donnée près de deux cents ans plus tard, à la fin du XVIIIe siècle, lorsqu’un trottoir digne de ce nom permit aux spectateurs de se rendre au Théâtre de l’Odéon les pieds au sec. Cet équipement devint alors un marqueur de l’urbanité.
Toutefois, de nos jours, le trottoir fait encore défaut, et pas seulement dans les hauts de Nice. Ou alors, il est réduit à la portion congrue, large de 15 centimètres, encombré par des poubelles, planté d’arbres, garni de bacs à fleurs, partagé avec une piste cyclable, parsemé de flaques d’eau ou revêtu de pavés disjoints. Après avoir songé à lister les communes de France où nous avons déploré un défaut de trottoir, nous y avons renoncé par charité. Ce serait pointer du doigt quelques municipalités, alors que ces embarras sont très répandus.
Voyez ces charmants villages de moyenne montagne, célébrés pour leur bon air et leur ferme-auberge gastronomique, mais traversés par une ex-nationale où filent les camions tenus de respecter leurs délais de livraison. S’aventurer sur l’accotement terreux, c’est sentir le souffle de ces mastodontes. Qui oserait le faire avec un enfant dans une poussette ? Voyez aussi ces petites villes, bourgades de quelques milliers d’habitants, dont on loue l’architecture régionale et le marché dominical, et où les habitants ont pris l’habitude de garer leur automobile juste devant leur porte, occupant toute la largeur du trottoir.
Dans les lotissements pavillonnaires, vantés comme des havres de tranquillité, les automobiles des riverains débordent des garages jusque sur les espaces aménagés pour la promenade. Dans les grandes villes, au nom de la « mobilité durable », ce sont les scooters, vélos, trottinettes, que l’on pose sans vergogne sur ce bout de bitume. Pour empêcher le stationnement, les villes ont fixé dans l’asphalte des barrières, plots ou potelets métalliques. Un aménagement salutaire, mais qui réduit encore la largeur utile du trottoir. On dénombre, dans la seule ville de Paris, plus de 300 000 potelets métalliques, que les passants ont baptisés « bittes ».
> Lire aussi  De Marseille à Paris, la difficile cohabitation entre piétons et cyclistes
Enfin, le trottoir sert de réceptacle aux attributs de la ville moderne, tels les panneaux de signalisation, horodateurs, tréteaux publicitaires, bornes de recharge pour véhicules électriques, stations de vélos en libre-service et même, souvenez-vous, les chaises et tables des cafés et restaurants quand ils étaient ouverts… Comble de l’abnégation, il accueille parfois des lampadaires qui servent à éclairer la chaussée mais le laissent dans l’obscurité.
Ainsi va le malheureux trottoir, corvéable à souhait, serviable malgré lui. Il est le mal-aimé de l’urbanisme. Même le sentier, son lointain cousin rural, pourtant malmené par les empiètements des propriétaires privés et les herbes folles, s’en tire mieux. « Le trottoir est un bien public très convoité, que tout le monde, automobiliste, commerçant, livreur, voudrait s’approprier », résume Cédric Boussuge, chargé d’études sur l’espace public et la marche au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Ce n’est pas nouveau. Après-guerre, des grandes villes avaient réduit la largeur des trottoirs au profit de voies supplémentaires de circulation, comme avenue de l’Opéra, à Paris.
Le piéton, un gêneur
Ce funeste destin ne surprend pas, lorsqu’on sait que le trottoir ne bénéficie, dans le code de la route français, à l’inverse de son homologue suisse, d’aucune définition. Publié en mai 1921, le code presque centenaire répond essentiellement à la nécessité de régir la circulation automobile, et considère les piétons comme des gêneurs qu’il faut éloigner du trafic.
Plus récemment, la loi de 2005 sur le handicap, célèbre pour avoir imposé l’accès des bâtiments publics aux personnes en fauteuil roulant, instaure des « cheminements piétons » de 1,4 mètre de large, parfois de simples lignes peintes sur la chaussée. La loi obligeait toutes les communes à réaliser un « plan d’accessibilité de la voirie », avant que les municipalités de moins de 1 000 habitants en soient exemptées en 2015. Mais ce dispositif « ne fait l’objet d’aucun contrôle », avertit M. Boussuge, en soulignant que les aménageurs « partent du principe que le piéton s’accommode de tout, qu’il se faufile partout ».
Les conséquences de cette désinvolture se traduisent parfois par des accidents. Environ 500 personnes perdent la vie chaque année alors qu’elles marchaient en ville ou sur une route. Le Cerema estime que l’absence de trottoir, un trottoir étroit ou la présence d’obstacle sur le trottoir sont la cause d’environ 10% des accidents mortels déplorés sur la voirie.
Mais s’il laisse les décideurs indifférents, le trottoir recueille de plus en plus les suffrages des usagers, lorsqu’on leur donne la parole. L’application Vigilo, qui permet de dénoncer et cartographier les obstacles aux trajets à pied et à vélo, recense plus de 700 signalements de trottoirs défaillants. « Lorsque nous menons des concertations, les remarques sur l’étroitesse des trottoirs, leur inconfort, l’impossibilité de s’y déplacer en fauteuil roulant, sont fréquentes, dans les grandes villes comme dans les villes moyennes », observe Eric Hamelin, fondateur de la société Repérage urbain. Et à chaque fois, précise-t-il, ces propositions rencontrent un assentiment presque unanime des contributeurs.
> Lire aussi  En Suisse, le lobby piéton défend « ses » trottoirs
Chacun peut aussi évaluer le sort du piéton dans sa ville, jusqu’au 15 mars, grâce au « Baromètre des villes marchables », conçu par la Fédération française de la randonnée pédestre et le collectif Place aux piétons, qui promeut la marche urbaine. Porte-parole de ce collectif, l’urbaniste Anne Faure espère que les résultats de la consultation, qui seront publiés en avril, sensibiliseront les élus attachés à l’image de leur ville. « La plupart des municipalités traitent correctement les rues commerçantes du centre-ville. Mais les autres quartiers sont totalement négligés », regrette-t-elle. Le 1er mars, 53 000 réponses au « baromètre » avaient été enregistrées.
Bons exemples
En outre, depuis un an, la donne a changé, avec la « distanciation physique » à laquelle nous sommes tenus. Les files d’attente, qui s’allongent devant les magasins, confirment que le trottoir « n’est pas seulement un lieu de passage, mais aussi un espace où les gens stationnent », observe Mme Faure. Les mesures visant à limiter les allées et venues, dans le temps (couvre-feu) ou dans l’espace (promenade dans un rayon de 1, 5 ou 20 kilomètres) font grimper la cote de la proximité. Jamais on n’a autant battu le bitume de son quartier que depuis mars 2020.
> Lire aussi  La « zone de rencontre » est-elle l’avenir du trottoir ?
A la fin de l’année dernière, le Cerema a répertorié dans toute la France près de 200 dispositifs visant à donner davantage d’espace aux piétons, devant les écoles, sur des quais, dans les rues animées, voire dans l’ensemble d’un quartier. Les bons exemples ne viennent pas toujours des grandes villes. Un réaménagement datant de 2009 continue de faire figure de modèle. Cruseilles (Haute-Savoie, 4 300 habitants), traversée tous les jours par les frontaliers qui se rendent en Suisse, avait délibérément élargi les trottoirs de la rue principale, en les dotant d’un revêtement lisse. Une telle opération coûte assez cher et prend du temps. A Cruseilles, la municipalité avait saisi l’opportunité de la réfection d’un pont, qui avait coupé la circulation. Les travaux, qui ont duré quatorze mois, ont coûté 5,5 millions d’euros, sans compter la réfection des réseaux.
Mais le jeu en valait la chandelle. Le Cerema rapporte obligeamment les réactions des riverains : « Les trottoirs larges, ça invite à la convivialité ; on a la place de s’arrêter, de papoter », commente un retraité. Le trottoir, ce salon de plein air.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/03/04/le-trottoir-grand-oublie-des-amenagements-urbains_6071979_4497916.html>
Sur le même sujet : 
> Le bon piéton dit toujours merci, Blog transports, 06/03/21
Olivier Razemon
Le bon piéton dit toujours merci. Quand il traverse une rue, même sur les bandes blanches, où il est prioritaire, le bon piéton sait bien qu’il dérange. Alors, le bon piéton dit merci. Il salue d’un petit signe de la main ou de la tête, tente de sourire avec les yeux (car il porte un masque) et, reconnaissant, cherche le visage du conducteur, à travers la vitre.
Il arrive que le bon piéton marche, à ses risques et périls, le long d’une rue sans trottoir. Il sait que c’est un peu de sa faute, car il ne devrait pas se trouver là. Alors, dès qu’une auto ou une moto déboule, le bon piéton se serre prestement sur le côté. Car le bon piéton est naturellement prudent. Il sait qu’un conducteur pourrait s’impatienter et klaxonner vigoureusement.
[Sur ce sujet, lire aussi, dans Le Monde daté du 8 mars, Le trottoir, grand oublié des aménagements urbains.]
Le bon piéton a les pieds dans la boue. Il marche dans les flaques. Il est le valet des accotements poussiéreux. Le bon piéton a des souliers crottés, il change de chaussures tous les six mois.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/transports/2021/03/06/le-bon-pieton-dit-toujours-merci/>
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8- Comment nos efforts pour le climat pourraient être anéantis, Futura sciences, 04/03/21
Céline Deluzarche, journaliste

La moitié des économies d'énergies anticipées grâce aux nouvelles technologies plus écologiques pourraient être effacées par « l'effet rebond », un paradoxe qui aboutit à une hausse de la consommation d'énergie quand on améliore l'efficacité d'un bien.
Une voiture électrique qui n'émet pas de CO2, des ampoules LED plus sobres en énergie, une maison mieux isolée..., les industriels font de gros efforts pour nous proposer des technologies plus efficientes et ainsi diminuer notre empreinte carbone. Plusieurs scénarios énergétiques anticipent ainsi un découplage entre la consommation d'énergie et le PIB, ce dernier continuant de croître tandis que la consommation énergétique diminue. Sauf que dans la réalité, « les tendances mondiales vont dans la direction opposée », constatent amèrement les auteurs d'une étude parue dans Renewable and Sustainable Energy Reviews.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-nos-efforts-climat-pourraient-etre-aneantis-86055/>
En savoir plus :
> Energy efficiency and economy-wide rebound effects : A review of the evidence and its implications <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1364032121000769>, Renewable and Sustainable Energy Reviews, 02/03/21
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9- Sortie du nucléaire : Berlin va verser 2,4 milliards d'euros d'indemnités aux énergéticiens, AFP, 05/03/21, 14:00

Le gouvernement allemand a conclu un accord d'indemnisation à hauteur de 2,4 milliards d'euros avec les groupes énergétiques lésés par la sortie de l'énergie nucléaire, décidée en 2011 par la chancelière Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima, a-t-il annoncé vendredi.
"Le gouvernement va verser une indemnité à hauteur de 2,428 milliards d'euros" aux opérateurs EON, RWE, Vattenfall et EnBW, qui exploitaient les centrales nucléaires allemandes dont la totalité sera fermée fin 2022, a précisé Berlin dans un communiqué.
Dix ans après la décision historique de l'Allemagne de sortir de l'atome, cet accord vise à solder définitivement la question de la compensation des producteurs d'énergie concernés par les fermetures progressives de tous les réacteurs du pays.
Les quatre groupes recevront 2,285 milliards d'euros au titre de "l'électricité non produite", et 142,5 millions d'euros pour indemniser les investissements réalisés en misant sur une durée de vie prolongée des centrales, ont précisé les ministères des Finances, de l'Environnement et de l'Economie.
Selon Berlin, les entreprises se sont engagées à "retirer toutes les procédures judiciaires en cours et à s'abstenir d'engager des actions ou des recours contre le régime d'indemnisation".
Le gouvernement cite notamment la procédure lancée par le groupe Vattenfall devant un tribunal arbitral de la Banque mondiale en 2014 contre la sortie du nucléaire. "Nous saluons cet accord qui met fin à des années d'affrontements coûteux", s'est félicité le groupe vendredi, confirmant l'abandon de ces poursuites.
"C'est un bon signal, qui permet de renforcer la confiance", s'est de son côté réjoui RWE.
Le compromis n'a "aucune conséquence" sur le calendrier et les modalités de sortie de l'atome, ont précisé les autorités allemandes.
A la suite de l'accident de la centrale japonaise de Fukushima, la chancelière Angela Merkel avait surpris en annonçant la sortie du nucléaire d'ici fin 2022. 
S'en était suivie une bataille judiciaire entre le gouvernement et les opérateurs allemands des centrales nucléaires, qui s'estimaient lésés par cette décision. La cour constitutionnelle de Karlsruhe avait finalement statué, en 2016, contre l'Etat, imposant à Berlin d'indemniser les entreprises.
Il reste six centrales nucléaires en activité en Allemagne, contre 17 avant l'annonce de la sortie. Huit d'entre elles ont été débranchées dès 2011, après la catastrophe de Fukushima.
Dans le cadre de sa politique de transition écologique de son secteur énergétique, l'Allemagne a également décidé d'abandonner le charbon d'ici 2038.
Le gouvernement a signé, pour ce faire, un accord similaire d'indemnisation pour les producteurs, à hauteur de 4,35 milliards d'euros. Mais la Commission européenne a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête approfondie sur ce mécanisme, au nom des règles européennes de la concurrence sur les aides d'Etat.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sortie-du-nucleaire-berlin-va-verser-2-4-milliards-d-euros-d-indemnites-aux-energeticiens_152373>
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10- La crise du diesel décime l’usine Bosch de Rodez, Le Monde, 06/03/21, 11h18 
Eric Béziat et Audrey Sommazi (Toulouse, correspondance)

Le premier équipementier mondial supprimera 750 emplois sur 1 250 d’ici à 2025 sur son site aveyronnais. 
Chacun s’y préparait. Pourtant, le choc est rude. L’annonce, vendredi 5 mars, de la suppression de presque deux tiers des emplois de l’usine Bosch d’Onet-le-Château (Aveyron) près de Rodez, qui passera de 1 250 postes aujourd’hui à 500 en 2025, a eu un effet dévastateur. « On s’attendait à des annonces en dessous de 800, mais pas 500, dit Yann, employé dans la fabrication de buses d’injecteurs diesel. Là, je ne donne pas cher du site de Rodez. C’est sa mort. Et c’est une catastrophe industrielle pour l’Aveyron. » « On a pris un gros coup sur la tête. Il va falloir se poser et analyser ces annonces », ajoute, abattu, Jérôme Pouget, délégué syndical SUD.
> Lire aussi  Dans l’Aveyron, les discothèques ont cessé de danser
C’est Heiko Carrie, le président de Bosch France et Benelux, qui, à la mi-journée, a annoncé la nouvelle aux salariés, la présentant comme « indispensable » à la survie du site. Dans un communiqué, la direction de Bosch a quand même tenté de rassurer les équipes en garantissant l’emploi des 500 restants jusqu’en 2027, et « en recourant au maximum aux dispositifs de préretraite et de plan de départs volontaires, afin d’éviter les départs contraints ».
L’industriel y détaille aussi ses raisons : un marché automobile mondial en baisse de plus de 20 % depuis 2017 ; et puis, évidemment, la part du diesel qui a « considérablement diminué », passant en France pour les véhicules particuliers de 73 % en 2012 à 25 % début 2021. « Ces évolutions obligent l’industrie automobile à mener des adaptations majeures, et Bosch ne fait pas exception, constate le communiqué. Le site Bosch de Rodez est directement impacté par ces défis, car il produit exclusivement des composants pour moteurs diesel. »
Diversification
Car c’est bien l’accompagnement d’un déclin historique – celui du diesel – qu’a vécu l’usine de Rodez depuis ses grandes heures, au début des années 2000. En 2003, l’usine faisait vivre 2 300 personnes, intérimaires compris, et arrosait le marché allemand de ses injecteurs. Depuis, l’emploi n’a fait que régresser. Avec cette annonce, Bosch fait en quelque sorte ses adieux à une époque : celle de la voiture diesel de masse.
> Lire aussi  Dans le sud de l’Aveyron, le projet d’un « supertransformateur » électrique ne passe pas
Chez l’équipementier, on se refuse toutefois à admettre la fin d’une technologie dont le géant allemand est le leader mondial. « Nous sommes profondément convaincus que le diesel a encore toute sa place, par exemple hors des villes ou pour les poids lourds, déclare au Monde Heiko Carrie. Certaines productions comme les buses d’injection, dont le site est centre d’excellence, resteront profitables. Nous avons certes pris pour Rodez des décisions difficiles, douloureuses pour nos salariés, mais qui ont aussi une dimension positive. La fermeture pure et simple était une des options très sérieuses sur la table. On a pu l’éviter. » 
Mais l’accélération de la mutation de l’industrie automobile bouscule tout sur son passage. Les grandes marques annoncent depuis quelques semaines leur électrification à marche forcée d’ici cinq ou dix ans : Ford, Volvo, Jaguar, ou Volkswagen, pas plus tard que le vendredi 5 mars. Bosch l’admet d’ailleurs, en proposant une diversification de l’usine aveyronnaise hors du diesel. Cette recherche de nouveaux débouchés avait été tentée depuis deux ans sans grand résultat. Pourtant le premier équipementier mondial veut encore y croire en misant sur la production réinternalisée d’éléments de colonnes de direction, ou l’offre de services industriels.
Pression de l’Etat et de la Région
Une certaine pression politique devrait s’exercer sur Bosch suite à sa décision. Emmanuel Macron candidat à la présidentielle avait, en 2017, fait de la visite de l’usine de Rodez l’un des points forts de sa campagne. Il est d’ailleurs probable qu’une rencontre entre M. Carrie et Bruno Le Maire, ministre de l’économie, mercredi 3 mars, ait pesé dans le choix de ne pas fermer complètement l’usine.
Bercy fait ainsi savoir que « l’Etat appelle le groupe Bosch à assumer pleinement ses responsabilités. D’abord vis-à-vis des salariés, avec l’absence de départs contraints. Ensuite vis-à-vis du territoire : l’implication de Bosch pour compenser la perte d’emplois industriels doit être maximale. » Des déclarations complétées par celles de la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga : « J’appelle à continuer à faire bloc collectivement afin d’exiger le respect des engagements pris aujourd’hui devant les salariés, à savoir : le maintien du site et la poursuite de la production industrielle et l’absence de tout plan social. »
> Lire aussi  « On se sent abandonnés par les politiques » : à Rodez, les salariés de Bosch craignent d’être « les sacrifiés » du diesel
Quand aux syndicats, ils oscillent entre scepticisme et énorme colère. « On n’a pas de réponses à nos inquiétudes, souligne M. Pouget, le délégué SUD. Bosch France a donné les grandes lignes mais est resté flou sur les modalités. » « La direction n’y est pas allée avec le dos de la cuillère, fulmine Stéphane Puech, délégué syndical CGT. Détruire les emplois est sa stratégie depuis des mois. C’est inacceptable pour un groupe comme Bosch qui fait des milliards d’euros de chiffre d’affaires. Lundi, les organisations syndicales se rencontreront et nous parlerons avec les salariés des suites à donner à ces annonces. »
Là où direction et salariés semblent s’accorder, c’est sur les conséquences des politiques de « diabolisation » – c’est leur expression – des voitures roulant au gazole. « Il y a eu une tendance à ne plus promouvoir le diesel, dit prudemment M. Carrie. Cela pèse sur Rodez. » L’employé Yann prend moins de gants : « Les gouvernements, avec leurs politiques anti-diesel, n’ont jamais mesuré les conséquences sociales. Et si l’ex-PSA et le groupe Renault, dont l’Etat est actionnaire, avaient favorisé les équipementiers localisés en France, on n’en serait pas là. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/06/la-crise-du-diesel-decime-l-usine-bosch-de-rodez_6072192_3234.html>
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11- Singapour bâtit des fermes solaires sur l'eau faute d'espace, AFP, 07/03/21, 12:00
Martin Abbugao

Au large de Singapour, des milliers de panneaux solaires brillent sous le soleil. Ils font partie du projet de développement de fermes solaires sur l'eau de la cité-Etat d'Asie du Sud-Est afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais les observateurs appellent à plus d'ambition pour limiter son impact sur le climat.
Le centre financier à la taille modeste est aujourd'hui l'un des plus gros émetteurs de CO2 par habitant d'Asie.
Les autorités s'efforcent de diminuer l'empreinte carbone de la cité, mais c'est un défi difficile dans un pays qui n'a pas de rivières pouvant produire de l'électricité hydraulique et où le vent n'est pas assez puissant pour faire tourner des éoliennes.
Le pays tropical s'est donc tourné vers l'énergie solaire. Mais avec une superficie limitée, équivalente à celle de la moitié de Los Angeles, il a dû installer des panneaux solaires offshore et sur des réservoirs d'eau.
"Après avoir utilisé tous les toits et les terrains disponibles, ce sont les étendues d'eau qui représentent un important potentiel", explique Jen Tan, vice-présidente senior et responsable de l'énergie solaire pour la région d'Asie du Sud-Est chez Sembcorp Industries, compagnie en charge du projet.
La cité-Etat menacée par la montée des eaux due au changement climatique, est bien consciente de l'urgence à réduire les émissions de CO2, mais les observateurs trouvent ses efforts pour l'instant timides. 
Le gouvernement singapourien a dévoilé un "Plan vert" le mois dernier qui prévoit de planter des arbres, de diminuer les quantités de déchets envoyés vers les décharges et de multiplier les bornes de rechargement pour les voitures électriques.
Il envisage aussi de multiplier par quatre la production d'énergie solaire, jusqu'à 2% de la consommation du pays en 2025, et 3% en 2030, ce qui correspond aux besoins de 350.000 foyers par an.
- "Nouvelle frontière" -
Une nouvelle ferme photovoltaïque va de la côte au détroit de Johor qui sépare l'île de Singapour de la péninsule de Malaisie.
Les 13.000 panneaux arrimés au fond marin représentent une capacité de cinq mégawatts (MW) d'électricité, soit assez pour alimenter 1.400 appartements.
"La mer est la nouvelle frontière pour les installations solaires", souligne Shawn Tan, vice-président pour l'ingénierie de Sunseap Group, groupe singapourien qui a terminé ce projet en janvier.
"Nous espérons que cela va encourager plus de projets flottants en mer à Singapour et dans les pays voisins".
Un projet de plus grande ampleur est en cours sur le réservoir d'eau de Tengeh. Avec 122.000 panneaux solaire, importés de Chine, le projet d'une capacité maximum de 60 mégawatts (MW) sera l'une des plus grandes fermes solaires d'Asie du Sud-Est.
Il devrait produire assez d'électricité pour couvrir les besoins des installations de retraitement d'eau de Singapour. Et permettre d'éviter des émissions de CO2 équivalentes à celles de quelque 7.000 voitures sur les routes.
- Objectifs "insuffisants -
Mais même en mer, Singapour, un important centre maritime et commercial, pourrait faire face à un manque d'espace, souligne Subhod Mhaisalkar, directeur exécutif de l'Institut de recherche sur l'énergie de l'Université technologique de Nanyang. 
"Est-ce que qu'on doit utiliser l'océan pour la navigation ou pour déployer des capacités d'énergie solaire ?", s'interroge-t-il.
Et malgré sa volonté de devenir plus verte, la cité-Etat aura du mal à s'affranchir de sa dépendance au gaz naturel, qui fournit 95% de son électricité, et à réduire ses émissions sans nuire aux secteurs du raffinage et de la pétrochimie.
Les projets de fermes solaires ne suffiront pas s'ils ne sont pas accompagnés d'un engagement plus important pour la réduction des émissions, souligne Red Constantino, directeur exécutif de l'Institut pour le climat et les villes durables, basé aux Philippines.
Singapour s'est engagé à réduire par deux d'ici 2050 son niveau d'émissions de 2030 et de parvenir à l'objectif de zéro émission "aussi tôt que possible" par la suite.
Ces objectifs sont en retrait par rapport à ceux d'autres économies développées, et le Climate Action Tracker, un organisme indépendant d'évaluation les a qualifié de "très insuffisants".
Singapour n'apporte pas une contribution équitable aux efforts mondiaux, a estimé Red Constantino auprès de l'AFP. Et les fermes solaires ne seront "que de la poudre aux yeux" si le gouvernement n'avance pas plus vite.
<https://www.ouest-france.fr/economie/singapour-batit-des-fermes-solaires-sur-l-eau-faute-d-espace-7177834>
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12- Un projet de parc photovoltaïque en Gironde menace 1 000 hectares de forêt de pins, Le Monde, 10/03/21, 10h17 
Claire Mayer (Bordeaux, correspondante)

Le projet Horizéo est contesté par l’association environnementale Sepanso, tout comme par la Fédération des chasseurs de la Gironde. Une consultation publique est prévue au second semestre 2021. 
Porté par deux énergéticiens français, Neoen et Engie, le projet Horizéo vise à installer un parc photovoltaïque d’envergure à Saucats (Gironde). Cette municipalité, située dans le sud de la métropole bordelaise, est connue pour sa réserve naturelle et son immense forêt de pins maritimes. Si ce projet d’un milliard d’euros – qui devrait être mis en service en 2025-2026 – permettrait d’assurer la consommation annuelle d’électricité de 600 000 personnes, il n’est pas au goût de tous. Car, pour construire ce parc photovoltaïque, il faudrait procéder à l’abattage de plus de 1 000 hectares de forêt de pins. Une pratique que la Sepanso, association de défense de l’environnement, et la Fédération des chasseurs de la Gironde dénoncent avec fermeté.
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Sur le papier, le projet est prometteur. Il s’appuie sur une technologie foncière photovoltaïque grâce à laquelle seront développées des technologies beaucoup plus innovantes, comme la production d’hydrogène vert local, le stockage de batteries, un centre de données pour la transition numérique… Dans une région qui, de surcroît, ambitionne d’atteindre une capacité de production de 8,5 gigawatts d’énergie solaire d’ici à 2030.
Si les arguments de cette énergie verte sont tout à fait louables pour la Sepanso, l’association appelle toutefois à la vigilance. Tout d’abord, explique Daniel Delestre, vice-président de la Sepanso Gironde, « accepter de transformer ces 1 000 hectares de forêt dans l’ère métropolitaine, c’est faire sauter un verrou par lequel la biodiversité peut circuler. C’est, pour nous, l’un des premiers sujets de préoccupation. »
L’association interroge également la pertinence du projet en matière de bilan carbone des installations photovoltaïques. « Quand on regarde attentivement le bilan carbone en cycle de vie de ce type d’installations, c’est franchement pas bon. »La Sepanso pointe également du doigt le fait que ce genre d’infrastructures est« aussi peu favorable à la biodiversité qu’un parking de grande surface », citant l’exemple de la centrale de Cestas, dans le même département, de 270 hectares. Finalement, conclut Daniel Delestre, « si on nous dit que le projet de Saucats permettrait aux moutons de venir paître tranquillement dans l’herbe laissée par de faibles densités de panneaux, alors on examinerait la situation ».
« Rôle capital » de la forêt
De leur côté, les entreprises qui pilotent le projet se défendent de ne pas détruire une forêt, mais de s’inscrire dans un cycle biologique forestier. Pour la filière bois, des boisements compensateurs seront mis en œuvre. De surcroît, les énergéticiens mettent en avant leur expérience des parcs solaires et assurent qu’ils tiendront compte des enjeux de défrichement et de biodiversité. « Sur un projet comme celui-là, on va passer d’une biodiversité liée à la monoculture de pins, une biodiversité dite “ordinaire”, à une biodiversité type landes où des espèces pionnières vont recoloniser tous les panneaux et, entre les panneaux, les parcelles qui étaient jusqu’alors dédiées à la production de bois », se défendent-ils.
Mais, outre la Sepanso, le projet n’a pas non plus l’aval de la Fédération des chasseurs de la Gironde. « Cette forêt avait été reboisée après la tempête de 1999, aux frais du contribuable, donc l’autorisation de défrichement risque d’être difficile à obtenir. Plus de 1 000 hectares, c’est énorme !, s’agace son président, Henri Sabarot. Notre position n’est pas du tout d’être contre le photovoltaïque quand ce sont sur des zones artificialisées, mais on ne peut pas cautionner la coupe et la destruction d’une forêt qui joue un rôle capital dans ce territoire. » La fédération et la Sepanso souhaitent faire part de leurs doutes, lors de la concertation publique qui se tiendra lors du second semestre de 2021. En espérant que la crise sanitaire n’empêche pas l’expression des points de vue lors de réunions publiques qui pourraient être limitées.
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<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/10/un-projet-de-parc-photovoltaique-en-gironde-menace-1-000-hectares-de-foret-de-pins_6072578_3244.html>
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13- La difficile quête de terrains pour implanter les parcs éoliens et solaires, Le Monde, 10/03/21, 10h44 
Perrine Mouterde

Les énergéticiens témoignent d’une difficulté grandissante à implanter des éoliennes et des panneaux photovoltaïques. 
Tout commence avec des cartes. Des dizaines de cartes. Il y a celle des limites cadastrales, celle des zones Natura 2000, celle des réseaux d’électricité… Une fois superposées, ces différentes couches livrent leur trésor : un emplacement potentiel pour un futur parc éolien ou solaire. Alors que la France affiche l’ambition d’augmenter largement la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique tout en luttant contre l’artificialisation des sols, la quête de terrains des développeurs est de plus en plus cruciale.
Pour l’éolien terrestre, la programmation énergétique de la France (PPE) prévoit un doublement de la puissance installée d’ici à 2028, un objectif qui exige que la filière se développe à un rythme accéléré. Or, en 2020, la progression a été quasiment similaire à celle de l’année précédente. « Au-delà du ralentissement dû au confinement, le principal phénomène qui pèse sur le secteur est celui du foncier, explique l’Observatoire des énergies renouvelables dans son baromètre annuel publié en janvier. L’accès aux terrains est de plus en plus ardu, une difficulté grandissante fortement liée à l’acceptabilité des sites par les citoyens. »
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Aujourd’hui, trois régions (Hauts-de-France, Grand-Est et Occitanie) réunissent environ 65 % des quelque 8 000 éoliennes du pays. Un phénomène qui accroît le sentiment de « saturation » de certains élus et d’une partie de la population. « S’il y a une telle concentration, ce n’est pas parce que ces zones sont les meilleures en matière de vent, mais parce qu’on ne peut pas installer de parcs ailleurs », regrette Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
Radars militaires et civils, couloirs aériens, sites remarquables… Près de la moitié du territoire est interdite aux projets éoliens. « On voit fondre la taille moyenne des projets que l’on prospecte chaque année, constate Sébastien Appy, directeur opérationnel de Valeco. On accepte désormais des parcs de deux éoliennes. Quand on compare cela aux objectifs de la PPE, on se dit qu’il va y avoir un problème. » 
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Face à cette situation, la filière réclame de longue date une « libération de l’espace ». Le sujet a été abordé par le groupe de travail « pour un développement harmonieux de l’éolien », mis en place par le ministère de la transition écologique et qui a rendu ses conclusions mi-janvier. Une mission doit être lancée pour étudier si des solutions techniques pourraient permettre de réduire la superficie des zones d’exclusion autour des radars militaires et les préfets doivent être appelés à identifier les zones propices au développement de l’éolien dans leur région. « Le sujet n’est pas uniquement d’établir de nouvelles cartes, note toutefois Nicolas Couderc, le directeur France d’EDF Renouvelables. Le fait d’associer les préfets contribue bien sûr à avoir un dialogue vertueux mais il faut en parallèle poursuivre le travail avec les pouvoirs publics pour lever les contraintes. »
Terres déjà artificialisées
En attendant, les développeurs misent sur les progrès techniques, qui permettent déjà d’implanter des éoliennes plus performantes dans des zones moins ventées. Les premiers chantiers de « repowering », consistant à remplacer les éoliennes d’un parc ancien par de nouvelles infrastructures plus puissantes, ont également démarré.
Si les centrales photovoltaïques ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que l’éolien, les objectifs de la PPE – soit 35 gigawatts (GW) à 44 GW installés d’ici à 2028, contre 10 GW aujourd’hui – exigent là aussi un vrai changement d’échelle. « Il faut accélérer et pour cela il faut trouver de nouvelles opportunités d’installation », rappelait à la mi-décembre 2020 Jean-Louis Bal, le président du SER. Pour les centrales au sol, ce sont entre 3 000 et 4 000 hectares qui doivent être mobilisés chaque année. « Pour EDF Renouvelables, nous n’avons pas d’inquiétude sur le fait de trouver ces espaces, mais il faut le faire de manière intelligente, en lien étroit avec les autres usages des espaces concernés », précise Nicolas Couderc.
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La priorité est d’avoir recours à des terres déjà artificialisées. Dans ses appels d’offres, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) attribue des points supplémentaires pour l’utilisation de sites dégradés, tels que des friches industrielles, d’anciennes carrières ou des délaissés autoroutiers. Fin janvier, l’entreprise RES a par exemple annoncé le lancement de travaux de construction d’un parc photovoltaïque sur l’ancien site sidérurgique d’Arcelor-Mittal à Laudun-l’Ardoise (Gard). « C’est le genre de projet qui ne pose aucune difficulté », observe le directeur des affaires publiques de l’entreprise, Pascal Craplet.
Ce gisement des terrains dégradés, scruté de près par les énergéticiens depuis une dizaine d’années, commence toutefois à se tarir. Où, alors, installer les nouvelles centrales ? Encore embryonnaire, le photovoltaïque flottant est l’une des pistes envisagées, même si son potentiel reste à préciser. EDF a lancé début février la construction d’une centrale sur la retenue d’eau de l’usine hydroélectrique de Lazer (Hautes-Alpes) et une installation exploitée par Akuo Energy fonctionne depuis 2019 sur l’eau d’une ancienne carrière à Piolenc (Vaucluse).
« Engouement énorme »
Premier propriétaire foncier de l’Etat, le ministère des armées intéresse également la filière. Mais sa contribution s’annonce modeste : sur ses 270 000 hectares, il s’est engagé à n’en mettre à disposition que 2 000 d’ici à 2022.
Inévitablement, c’est donc vers les terres agricoles – environ 30 millions d’hectares – que se tournent les regards. Le 19 janvier, une charte de bonnes pratiques a été signée entre EDF Renouvelables, les chambres d’agriculture et la FNSEA pour « mieux encadrer les projets photovoltaïques au sol sur terres agricoles ». L’ambitieux plan Solaire d’EDF prévoit la construction de 30 GW de photovoltaïque d’ici à 2035. « Il y a un engouement énorme et une certaine pression sur la possibilité d’investir les terrains agricoles », confirme Céline Mehl, ingénieure à l’Ademe, qui travaille à une étude attendue sur la définition de l’agrivoltaïsme.
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Derrière ce terme récent, censé regrouper les initiatives visant à concilier à la fois les usages agricoles et la production d’électricité, se cache pour l’instant une très grande variété de pratiques. L’Ademe entend proposer des critères précis et opérationnels pour le développement de la filière. Et des garde-fous, pour éviter abus et effets d’aubaine. « Il y a plein de cow-boys qui parcourent la pampa et promettent de pseudo-projets d’agrivoltaïsme en misant sur un assouplissement de la réglementation », met en garde Antoine Nogier, pionnier de l’agrivoltaïsme et fondateur de Sun’Agri. Cette société conçoit des technologies de pointe permettant de piloter des panneaux qui, telles des « persiennes intelligentes », bloquent ou laisser passer la lumière, en fonction des besoins des cultures. « Il ne faut pas simplement partager l’espace entre renouvelables et agriculture, insiste son PDG. La priorité doit être d’améliorer la productivité agricole grâce à l’énergie solaire. »
Faire baisser le degré d’alcool des vignes grâce aux ombrières intelligentes, réduire la consommation d’eau de certaines cultures, éviter à des fruits de « brûler » lors de sécheresses… S’esquisse alors une autre carte : celle des cultures les plus vulnérables au dérèglement climatique. « Elles représentent un potentiel de plusieurs centaines de milliers d’hectares, rappelle Antoine Nogier. Il n’y a pas besoin d’installer des centrales au sol sur des pâturages ou des forêts ! » Reste à faire la démonstration des bénéfices de l’agrivoltaïsme : des dizaines de projets expérimentaux doivent être déployées au cours des prochaines années.
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/03/10/la-difficile-quete-de-terrains-pour-implanter-les-parcs-eoliens-et-solaires_6072527_1653054.html>
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14- A Saint-Gaudens, la modernisation de l’usine Seveso ne convainc pas, Le Monde, 10/03/21, 11h01
Audrey Sommazi (Saint-Gaudens (Haute-Garonne), envoyée spéciale)

Fibre Excellence, qui fabrique de la pâte à papier, prévoit de modifier le système d’alimentation en air des chaudières à liqueur noire pour réduire ses rejets polluants. Collectivités, élus de gauche et association jugent le projet inadéquat. 
Avec ses centaines de troncs entassés, ses immenses cuves de stockage de substances chimiques, ses colonnes de fumée blanche qui s’échappent vers le ciel et son odeur persistante, Fibre Excellence ne passe pas inaperçue. Aux portes de Saint-Gaudens, sous-préfecture de la Haute-Garonne, l’usine de fabrication de pâte à papier est ancrée dans le paysage depuis 1959.
En ce matin de mars, un épais brouillard s’abat sur les équipements de l’un des plus importants employeurs privés de ce territoire du piémont pyrénéen. Une allégorie de ce qui se trame en coulisse. « L’usine est un sujet tabou. Les gens n’osent pas se plaindre car il y a une forme de peur », déplore Corinne Marquerie, élue d’opposition du groupe Gauche Ecologie à la mairie de Saint-Gaudens. « Notre responsabilité est de dire les choses », assure-t-elle avec véhémence, en faisant référence à l’investissement de 37 millions d’euros prévu sur cinq ans au niveau du site pour limiter son impact environnemental.
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Cette enveloppe financière est consacrée en partie à la réduction des gaz polluants, comme l’impose un arrêté préfectoral datant de 2018. Pour réduire ses émissions de dioxyde de soufre et d’oxyde d’azote, l’usine, classée Seveso 3 (seuil haut), envisage d’installer de nouveaux procédés techniques. Le projet prévoit notamment une modification du système d’alimentation en air des chaudières à liqueur noire, ce mélange résiduel de lignine, d’hémicellulose et de produits chimiques obtenu après la séparation de la cellulose.
Un « manque de pédagogie »
« C’est positif », salue Annabelle Fauvernier, également élue d’opposition. « Mais ce n’est pas l’urgence. Le projet ne prend pas en compte l’hydrogène sulfuré, un gaz dangereux, agressif et irritant pour la santé, issu de la fabrication du papier ». Un autre point crispe les opposants : l’augmentation de la production de pâte à papier, qui devrait entraîner une hausse de 86 000 tonnes de gaz à effet de serre provenant de la combustion de la biomasse.
« Le dioxyde de carbone [CO2] est à l’origine du dérèglement climatique. Dans quarante ans, il n’y aura plus de glacier dans les Pyrénées. Nous sommes dans une urgence. Mais allons-y ! », s’emporte Corinne Marquerie, qui ajoute que l’usine « a rejeté plus de 880 000 tonnes de CO2 en 2018 ».
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Fibre Excellence, qui a ouvert ses portes au Monde, tente d’apaiser les tensions, admettant un « manque de pédagogie ». Pour le groupe, la progression de l’activité « n’est pas le sujet aujourd’hui », balaie Thomas Petreault, directeur du développement forêt-bois. « On ne brûle pas du pétrole. On utilise les sous-produits du bois pour produire de l’électricité. Les rejets sont d’origine renouvelable. Ce projet est plus que vertueux », insiste-t-il.
« Le volume de combustibles est le même », complète Ayaovi Kavege, responsable qualité, sécurité et environnement de la filiale du groupe canadien Paper Excellence. « Si demain, il y a une demande conjointe d’augmentation de pâte et de production d’électricité, les nouvelles installations sont à même de traiter 10 % maximum », avertit-il.
« Nous nous réservons le droit d’aller en justice »
Les municipalités localisées sur le périmètre du Plan particulier d’intervention ont leur mot à dire. Invitées à lire un document de 900 pages qui détaille le projet, elles ont délivré des avis divergents lors de l’enquête publique, close le 25 février. Miramont-de-Comminges, que l’on rejoint depuis Saint-Gaudens en enjambant un pont, vit au rythme de l’usine. « Tout nous la rappelle : la Garonne, la vue… », énumère Laure Vigneaux, la maire socialiste. « Le projet est positif et la position du conseil municipal est claire. Il veut maintenir les emplois et l’activité, précise l’édile, en émettant toutefois une réserve. Nous avons remis une contribution pour demander une étude sur les émissions de dioxyde de carbone et les aménagements nécessaires. »
Si le village d’Aspret-Sarrat valide le projet sans aucune hésitation, Labarthe-Rivière est contre. « J’ai reçu deux gros blocs de documents incompréhensibles. J’ai cherché un résumé. Rien ! », regrette Claire Vougny, maire sous l’étiquette divers gauche de cette commune pavillonnaire de 1 380 habitants. « On a la chance d’avoir une région encore protégée. On ne va pas la mettre en difficulté. » Elle réclame une « explication technique simplifiée » et des « réponses claires ». « On ne voit ni les tenants ni les aboutissants. »
Les opposants fustigent la « malhonnêteté de cette usine », tonne François Pellissa, vice-président de Nature Comminges. Une pétition contre le projet, lancée par cette association, a rassemblé 600 signatures. « Nous nous réservons le droit d’aller en justice », prévient M. Pellissa. Si les réfractaires ont obtenu l’adhésion d’Antoine Maurice, candidat Europe Ecologie-Les Verts aux élections régionales de juin, ils plaideront leur cause, jeudi 11 mars, auprès de Carole Delga, la présidente socialiste de l’Occitanie. De son côté, l’Etat fait savoir qu’il prendra sa décision à l’issue de la procédure de demande d’autorisation environnementale, dont l’enquête publique est l’une des étapes.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/10/a-saint-gaudens-la-modernisation-de-l-usine-seveso-ne-convainc-pas_6072585_3234.html>
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15- Au Mexique, « AMLO » reprend la main sur le secteur de l’électricité, aux dépens des énergies renouvelables privées, Le Monde, 10/03/21, 11h06 
Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)

Le président mexicain a fait voter une réforme du secteur de l’électricité, qui va favoriser la production fossile dans les centrales publiques du pays, au détriment des installations sans émission de carbone. 
C’est un passage en force. Les sénateurs mexicains ont voté, mercredi 3 mars, une réforme dans le secteur de l’énergie, qui renforce la mainmise de la compagnie publique CFE (Commission fédérale de l’électricité), au détriment des investisseurs privés. La mesure, qui chamboule l’ouverture du marché, décrétée en 2013, provoque une pluie de critiques. L’opposition et les organisations patronales dénoncent « la violation de la libre-concurrence », alors que les militants écologistes s’alarment d’une mesure qui favorise les centrales fossiles, aux dépens des énergies renouvelables.
« Fini le pillage du bien public ! », rétorque le président, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), promoteur de cette contre-réforme, votée au Sénat (68 voix contre 58), où son parti (Morena, gauche) et ses alliés sont majoritaires. Les débats en plénière ont duré moins de cinq heures. Les sénateurs n’ont pas modifié une virgule du projet initial, qui avait reçu le même feu vert, le 24 février, de la Chambre des députés, contrôlée aussi par Morena. « AMLO » n’a plus qu’à promulguer le texte.
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« Les législateurs de la majorité se sont soumis aux instructions de leur chef », déplore Cynthia Lopez Castro, députée du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, opposition), dans une tribune publiée, jeudi 4 mars, dans le quotidien El Universal. Au pouvoir de 2012 à 2018, le PRI avait mis fin, en 2013, au monopole de la CFE, restée néanmoins l’unique grand distributeur de l’énergie au Mexique. Depuis, une dizaine de groupes étrangers lui vendent leur production. Le tout, selon un principe favorisant les prix les plus bas.
« Contrats léonins pour le privé et injustes pour la CFE »
C’est terminé. La réforme d’« AMLO » confère la priorité à l’électricité produite par les centrales thermiques et hydroélectriques publiques, reléguant au second rang la production privée dans le bon de commandes de la CFE. Et sans tenir compte du critère tarifaire. Le texte met aussi fin aux subventions publiques accordées aux énergies renouvelables. Un total de 249 milliards de pesos (10 milliards d’euros), selon la CFE, qui dénonçait, avant la nouvelle loi, « une saignée », dans un rapport remis, en février, aux députés. De 2016 à 2019, le secteur privé a capté 11 % de la production d’électricité (337 millions de mégawattsheure, en 2019), au détriment de la CFE.
« Nous allons pouvoir renégocier ces contrats léonins pour le privé et injustes pour la CFE », s’est félicité Andres Manuel Lopez Obrador, qui a promis de sauver la compagnie publique, endettée, en 2020, à hauteur de 363 milliards de pesos. Le président prône la « souveraineté » et « l’autosuffisance » énergétiques, soulignant les coupures de courant subies, en février, dans le nord du Mexique. Les tempêtes hivernales au Texas avaient bloqué l’approvisionnement en gaz naturel importé des Etats-Unis.
Des deux côtés de la frontière, les milieux d’affaires fourbissent leurs armes. La chambre américaine de commerce dénonce le non-respect des règles du traité de libre-échange nord-américain entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada. Quant à Carlos Salazar, président du Conseil coordinateur des entreprises (CCE), la principale organisation patronale mexicaine, il annonce une série de recours juridiques dans le pays.
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La Cour suprême avait déjà bloqué un décret, signé en 2020 par Andres Manuel Lopez Obrador, qui annulait les permis des centrales privées à énergies renouvelables. Selon la Haute Cour, son texte affectait injustement la concurrence.
« Un modèle très dommageable pour l’environnement »
M. Salazar se pose en défenseur des groupes étrangers, « venus de bonne foi au Mexique ». Américains pour la plupart, mais aussi espagnols (Iberdrola) ou français (Engie), ils y ont investi plus de 17 milliards de dollars (14,3 milliards d’euros), en majorité dans des centrales solaires et éoliennes. Sans compter le spectre, brandi par l’opposition, d’une hausse du coût de la production d’électricité, répercutée sur les tarifs au consommateur.
Même levée de boucliers chez les défenseurs de l’environnement, qui s’inquiètent d’un retour aux combustibles fossiles. Et pour cause : la plupart des centrales de la CFE sont thermiques. L’ONG Greenpeace a déploré que l’initiative « perpétue un modèle très dommageable pour l’environnement (…), que l’Etat mexicain a l’obligation constitutionnelle de combattre ».
Des craintes rejetées en bloc par le président mexicain, qui annonce un plan de modernisation des usines thermoélectriques de la CFE, visant des énergies moins polluantes. Mais la Commission fédérale antitrust (Cofece) a déjà averti que le Mexique ne pourra pas honorer son engagement de générer 35 % de son électricité à partir d’énergies propres d’ici à 2024, soit 5 % de plus qu’aujourd’hui. Au risque de rejoindre le camp des mauvais élèves de l’accord de Paris sur le climat, signé en décembre 2015.
> Lire aussi  A l’ONU, les grands pollueurs se refusent à prendre des engagements pour le climat
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/10/au-mexique-amlo-reprend-la-main-sur-le-secteur-de-l-electricite-aux-depens-des-energies-renouvelables-privees_6072586_3234.html>
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16- Huile de palme : Greenpeace attaque l'autorisation d'exploitation d'une raffinerie de Total, AFP, 10/03/21, 15:00

Six associations, dont Greenpeace, contestent jeudi devant la justice l'autorisation préfectorale d'exploitation de la raffinerie de La Mède, à Chateauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) du géant pétrolier Total, à qui elles reprochent l'importation d'huile de palme, synonyme de déforestation selon les ONG.
Le recours qui sera étudié par le tribunal administratif de Marseille a été déposé en juillet 2018 par Greenpeace, France nature environnement (FNE), FNE Provence-Alpes-Côte d'Azur, FNE Bouches-du-Rhône, la Ligue de protection des oiseaux Provence Alpes Côte d'Azur et les Amis de la terre et vise l'autorisation accordée à l'une des plus grandes raffineries d'agrocarburants d'Europe.
Les associations soulignent que l'étude d'impact du groupe français, sur la base de laquelle l'Etat a autorisé le projet, "ne mentionnait ni un plan d'approvisionnement détaillé, ni les effets désastreux de l'huile de palme sur l'environnement".
Le recours à l'huile de palme importée est dénoncé par les ONG environnementales car sa culture extensive alimente la déforestation.
"Si on obtient que le tribunal nous donne raison sur le périmètre géographique de l'étude d'impact, que Total limite à la région de La Mède, ce sera déjà une victoire", a assuré à l'AFP Laura Monnier, juriste chez Greenpeace.
Total a lancé en 2015, en liaison avec le gouvernement d'alors, la conversion de sa raffinerie de pétrole brut de La Mède, déficitaire, en raffinerie d'agrocarburants, préservant 450 emplois.
Le groupe a obtenu l'autorisation d'importer pour cela 300.000 tonnes d'huile de palme par an, au grand dam des ONG pour qui cela participe à la déforestation notamment en Malaisie et en Indonésie, et provoquant aussi la colère des agriculteurs français.
Selon le site de Total, la raffinerie de La Mède, en service depuis juillet 2019, peut produire jusqu'à 500.000 tonnes de "biocarburants" par an. Le volume maximum autorisé pour l'huile de palme fait que cette matière première représente "moins de 50%" des matières premières traitées sur le site, précise le groupe, qui a recours à d'autres huiles végétales, ainsi que des graisses animales et des huiles usagées.
Greenpeace reconnaît toutefois des "avancées positives" sur le sujet de l'huile de palme en France : en août, le Conseil d'Etat a rejeté un recours de Total qui attaquait un décret excluant les produits à base d'huile de palme de la définition des biocarburants bénéficiant d'un avantage fiscal.
Prenant acte de cette décision du Conseil d’Etat, Total avait rappelé n'avoir "pas mis sur le marché français de biocarburants sur base palme et PFAD (résidus acides produits lors du raffinage de l'huile de palme, ndlr) depuis le 1er janvier 2020". 
Fin 2019, le Conseil constitutionnel avait déjà débouté Total en jugeant que le Parlement pouvait tout à fait supprimer l'avantage fiscal aux carburants à base d'huile de palme.
Les parlementaires avaient voté la suppression progressive de l'incitation fiscale pour les produits à base d'huile de palme.
<https://information.tv5monde.com/info/huile-de-palme-greenpeace-attaque-l-autorisation-d-exploitation-d-une-raffinerie-de-total>
Sur le même sujet : 
> Huile de palme : demande d'étude écologique plus poussée pour une raffinerie de Total <https://information.tv5monde.com/info/huile-de-palme-demande-d-etude-ecologique-plus-poussee-pour-une-raffinerie-de-total-400038>, AFP, 11/03/21, 23:00
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17- Pollution arctique : le russe Nornickel dit avoir payé une amende record, AFP, 10/03/21, 17:00

Le géant minier Norilsk Nickel (Nornickel) a annoncé mercredi avoir payé l'amende record à laquelle l'a condamné la justice russe après une vaste pollution arctique qui avait suscité la colère du président Vladimir Poutine.
Le groupe a déclaré dans un communiqué avoir "versé 146,2 milliards de roubles (1,66 milliard d'euros au taux actuel, ndlr) de paiements nécessaires pour les dommages causés à l'environnement suite à la fuite de diesel du 29 mai 2020" près de la ville arctique de Norilsk.
La somme est destinée au budget fédéral. Durant une réunion du gouvernement, Vladimir Poutine a demandé à "veiller à ce que le montant (de l'amende) soit utilisé avant tout (...) pour améliorer la situation environnementale à Norilsk et dans sa région", selon les agences russes.
"On peut noter avec satisfaction que la compagnie remplit ses obligations. Et nous espérons que ça restera comme ça", a-t-il ajouté.
Quelque 21.000 tonnes de carburant s'étaient déversées dans plusieurs cours d'eau après l'affaissement d'un réservoir d'une centrale thermique appartenant à une entité de Nornickel qui n'avait pas effectué des travaux dont la nécessité avait été établie en 2018. 
A l'époque des faits, le groupe avait estimé que l'accident avait pu être provoqué par le dégel du pergélisol - ou permafrost -, conséquence du changement climatique qui aurait entraîné l'effondrement des piliers soutenant la citerne.
Cette pollution avait suscité une immense marée rouge, visible depuis l'espace.
Le nettoyage complet de la zone devrait prendre des années.
Le principal actionnaire du groupe est Vladimir Potanine, régulièrement en tête de la liste des hommes les plus riches de Russie selon le classement Forbes et proche du président russe, avec lequel il jouait notamment au hockey sur glace.
Cette proximité ne lui a pas évité les foudres du président qui, après l'annonce de la catastrophe, avait ordonné que l'entreprise endosse tous les frais de nettoyage, ce que le groupe a d'abord rechigné à faire (proposant une somme bien inférieure) avant d'obtempérer.
L'entreprise, un des plus gros pollueurs de Russie, selon les ONG spécialisées, semble chercher depuis à verdir son image. 
Elle a déclaré récemment avoir "appris une leçon importante" et vouloir "revoir drastiquement son approche de la gestion de risques environnementaux".
Nornickel a également annoncé ces derniers mois la fermeture d'une fonderie de cuivre et d'une autre de nickel sur la péninsule de Kola (région de Mourmansk, nord-ouest du pays), des endroits considérés parmi les plus pollués au monde du fait notamment d'émissions de dioxyde de soufre.
En février, Nornickel a connu une autre catastrophe : trois personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans un effondrement dans une usine métallurgique du groupe située également à Norilsk, à l'arrêt depuis.
"Selon des données préliminaires, l'accident est survenu en raison d'une violation flagrante des règles de sécurité et des normes de sécurité industrielle", avait indiqué Nornickel.
Le groupe a précisé par la suite que deux de ses mines avaient été également fermées au moins jusqu'au 16 mars, et que des inspections étaient en cours.
<https://information.tv5monde.com/info/pollution-arctique-le-russe-nornickel-dit-avoir-paye-une-amende-record-399816 <https://information.tv5monde.com/info/pollution-arctique-le-russe-nornickel-dit-avoir-paye-une-amende-record-399816>>
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18- Vers une Zone à faibles émissions "renforcée" dès 2022 dans la métropole de Lyon, AFP, 12/03/21, 18:00

Le président écologiste de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, a annoncé vendredi le "renforcement" de la zone à faibles émissions (ZFE) existante, avec l'interdiction dès 2022 des véhicules Crit'Air 5 et, en 2026, de toutes les motorisations diesel.
"Tout le monde sait que la pollution tue en France et sur la métropole de Lyon", a lancé M. Bernard, en préambule de sa présentation de la "délibération cadre" de la future ZFE qui sera soumise lundi à l'assemblée métropolitaine.
Depuis 2020, la ZFE, qui s'étend sur Lyon et les villes limitrophes de Caluire-et-Cuire et Villeurbanne, interdit la circulation et le stationnement des poids lourds et des utilitaires classés Crit'Air 5, 4 et 3.
Dès 2022, tous les véhicules classés Crit'Air 5 seront bannis de la ZFE puis à terme, en 2026, seront interdits de circuler et de stationner ceux classés 4, 3 et 2, et donc l'ensemble des véhicules diesel.
Le périmètre de la ZFE - avec la délicate question de l'intégration ou non des anciennes portions autoroutières A6 et A7 dans le périmètre -, l'échéancier ainsi que les dérogations sont "à la discussion", a indiqué le président écologiste. 
Et parmi celles-ci, il a rappelé le lancement de 25 kilomètres supplémentaires de lignes de tramway ou encore la gratuité des transports en commun à Lyon pour les plus défavorisés. Il a aussi annoncé le développement de solutions de covoiturage et l'arrivée d'un nouvel opérateur d'autopartage "dès septembre, si les conditions sanitaires le permettent". 
"Si on ne faisait rien, en 2026, on estime que 250.000 à 300.000 véhicules classés Crit'Air 2 à 5" circuleraient sur la métropole, sur un parc total qui en compte actuellement plus de 600.000, a ajouté M. Bernard.
"Pour réussir cette ZFE, il faut changer de culture", a estimé le vice-président de la métropole chargé des déplacements, Jean-Charles Kohlhaas. Des études, comme l'impact social, sont "en cours". Des aides financières pour l'acquisition d'un véhicule peu polluant sont "en réflexion".
M. Kohlhaas a également annoncé une "grande concertation" en association avec la Commission nationale du débat public, afin de "co-construire" avec les élus, les organisations professionnelles et la population les dispositifs d'accompagnement.
Le président du groupe d'opposition Progressistes et républicains - et ancien président de la métropole - David Kimelfeld a exhorté dans un communiqué la majorité à "éviter de faire de la ZFE une zone de forte exclusion, où les plus modestes seraient exclus", réclamant de "fortes mesures d'accompagnement".
Précisant avoir soutenu l'entrée en vigueur de la ZFE en 2020, le groupe de la droite et du centre a lui dénoncé "la vision doctrinaire coupée de la réalité de la vie des habitants du Grand Lyon" de ce projet, auquel il s'opposera lundi.
<https://information.tv5monde.com/info/vers-une-zone-faibles-emissions-renforcee-des-2022-dans-la-metropole-de-lyon-400178>
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19- Les cours du pétrole s’emballent, dans un climat d’incertitudes, Le Monde, 14/03/21, 04h30 
Nabil Wakim

Le baril de Brent a retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire liée au Covid-19 grâce à un fort soutien de la part de l’OPEP. 
Retour à la case départ ? Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, les cours de l’or noir ont dépassé, lundi 8 mars, la barre symbolique des 70 dollars (environ 59 euros). Depuis, le baril de Brent, qui fait office de référence à l’échelle mondiale, oscille autour de 68-69 dollars. Le pétrole revient donc à des niveaux comparables à ceux de début 2020, quand le Covid-19 n’était qu’une vague grippe cantonnée à la région de Wuhan (est de la Chine). Cette remontée progressive des prix depuis six mois marque-t-elle le retour à la normale pour les traders et les compagnies pétrolières ? Plusieurs signaux incitent à la prudence.
> Lire aussi  Le jour où le marché pétrolier a craqué
En premier lieu, les cours du baril sont soutenus avec force par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et son allié, la Russie. Lorsque les premières mesures de restriction sanitaire ont été adoptées, en mars 2020, l’Arabie saoudite – qui dirige de fait l’OPEP – avait plaidé en faveur de sérieuses coupes dans la production pour faire face à la baisse fulgurante de la demande. Cependant, Riyad et Moscou n’ont pas trouvé d’accord et se sont lancés rapidement dans une guerre des prix, qui a fait chuter le baril de Brent à 12 dollars. Le pétrole américain a même connu un bref épisode de prix négatifs.
Pour remonter la pente, les Etats pétroliers se sont infligé une sévère cure de réduction de la production, et ont retiré du marché environ 10 millions de barils par jour (sur un total mondial d’environ 100 millions de barils consommés quotidiennement). Cette stratégie a fonctionné, et elle continue d’être suivie avec constance par l’Arabie saoudite. En décembre 2020, le royaume wahhabite s’est même imposé des coupes supplémentaires non prévues par l’accord dans le cadre de l’OPEP et ce, pour permettre aux prix de remonter.
> Lire aussi  Pétrole : la paix fragile entre la Russie et l’Arabie saoudite ne rassure pas le marché
« Je pense que les décisions qui ont été prises récemment dans le cadre de l’OPEP + [l’alliance entre l’OPEP et la Russie] nous donnent encore des raisons de croire que la transition vers une situation normale de l’économie mondiale sera douce, calme et stable », s’est félicité, jeudi 11 mars, le président russe, Vladimir Poutine. Ce rebond profite d’abord aux grands pays producteurs et aux compagnies pétrolières. Il est aussi soutenu par la confiance qui accompagne le déploiement de la vaccination et la reprise de l’économie mondiale.
La grande inconnue reste la reprise de la demande
Toutefois, cet équilibre ne tient que grâce à la bonne volonté saoudienne. Le royaume estime justement que la situation n’est pas revenue à la normale, et qu’il faut déployer des mesures exceptionnelles pour empêcher les prix de s’effondrer une nouvelle fois. Surtout, il fait le pari que cette remontée des cours ne va pas relancer les forages au Texas. En dix ans, le pétrole de schiste est devenu le cauchemar des Saoudiens. Lorsqu’ils font des efforts pour limiter leur production, les cours montent, et les Américains – chez qui le coût de production est assez élevé – se mettent à forer davantage, bousculant le marché. Le ministre saoudien de l’énergie, Abdelaziz ben Salmane, mise sur le fait que, cette fois-ci, la crise a été trop sévère pour les producteurs de schiste, et qu’ils ne sont pas en mesure de redémarrer.
> Lire aussi  Pétrole : la fin de l’âge d’or américain
Plusieurs acteurs du secteur se montrent prudents. « Je suis étonné. Je suis un peu prudent. Je ne parie pas [sur un prix du baril] à plus de 70 dollars toute l’année », a estimé le PDG de Total, Patrick Pouyanné, lundi, sur BFM-TV. « Je pense que le bon prix du pétrole se situe plutôt entre 50 et 60 dollars du baril », a-t-il ajouté.
De fait, la grande inconnue reste la reprise de la demande. Alors qu’elle a fortement chuté en 2020, elle est repartie un peu à la hausse, début 2021, notamment en Chine. Mais les pays producteurs savent que cette tendance est fragile. « L’augmentation de la demande cette année ne pourra pas compenser la chute de 2020, alors que la mobilité devrait rester affaiblie tout au long de 2021 », remarquait ainsi l’OPEP, jeudi.
Sur le long terme, le sujet est encore plus délicat. Pour faire face aux pertes abyssales qu’elles ont essuyées en raison de la crise sanitaire, les compagnies pétrolières ont fortement réduit leurs investissements. Or les champs pétroliers ne sont pas éternels, et leur production diminue peu à peu. Sans nouveaux projets, l’offre disponible risque de se resserrer, et les prix pourraient continuer de croître en 2022 et 2023. Une autre inconnue réside dans la capacité des pays développés à mettre en œuvre des politiques climatiques qui réduisent leur dépendance au pétrole, l’une des clés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/14/les-cours-du-petrole-s-emballent-dans-un-climat-d-incertitudes_6073050_3234.html>
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20- Pionnière en France, Safra fabrique le bus à hydrogène du futur, AFP, 14/03/21

Albi (AFP) – Du haut de son échafaudage, un jeune mécanicien serre avec précision une vis fixant les réservoirs d’hydrogène d’un bus de l’entreprise Safra, en pleine croissance et pionnière en France de cette filière.
Ce bus est aligné avec plusieurs autres en cours de fabrication dans un hangar de près de 2.000 m2 à Albi, dans le Tarn, une surface que Safra voudrait tripler rapidement, profitant « d’un alignement des planètes politique » favorable à l’hydrogène, selon son PDG, Vincent Lemaire.
En 2018, le gouvernement annonçait 100 millions d’euros d’investissements sur un an pour développer l’hydrogène « décarboné », susceptible de rendre moins polluants l’industrie et les transports. Il prévoit désormais deux milliards d’ici 2022, puis cinq autres jusqu’en 2030.
Dans ce même hangar, Vincent Lemaire et le directeur commercial de Safra, Jean-Christophe Hoguet, rappellent avec conviction que les autobus à hydrogène n’émettent pas de gaz aggravant le réchauffement climatique, contrairement aux véhicules diesel, plus de deux fois moins chers à fabriquer.
Ils préfèrent comparer leur Businova à des autobus électriques, un peu moins chers à fabriquer, mais roulant moins longtemps sans être rechargés et nécessitant plus de temps à chaque recharge (plusieurs heures, contre 15 minutes pour le bus à hydrogène).
Quant aux contraintes de sécurité, elles sont très proches de celles des véhicules à gaz.
>> Suite à lire à :
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210309-pionnière-en-france-safra-fabrique-le-bus-à-hydrogène-du-futur>
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En images
21- Vidéo - Entrez : cette « tiny house » est totalement écolo, Reporterre, 06/03/21
Romain Salas, Concarneau (Finistère), reportage

Clément Chabot a vécu plus d’un an et demi dans une « tiny house » remplie de « low-tech ». Chauffe-eau solaire, poêle de masse, garde-manger en fenêtre... Les technologies douces, ça marche, et elles permettent de concilier confort de vie et sobriété.
Clément Chabot et Pierre-Alain Lévêque se sont lancés dans la construction et la vie dans une « tiny house », un micro-habitat durable et modulaire installé à Concarneau, en Bretagne. Les deux ingénieurs y ont élu domicile pendant plus d’un an afin de tester la pertinence des douze low-tech qui la font fonctionner.
Dans cette vidéo, Clément Chabot présente les technologies sobres les plus prometteuses du projet : poêle de masse, capteur à air chaud, chauffe-eau solaire, panneau photovoltaïque, récupérateur d’eau, garde-manger… Une myriade d’innovations sobres qui a créé un cadre de vie confortable à l’ingénieur.
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://reporterre.net/VIDEO-Entrez-cette-tiny-house-est-totalement-ecolo <https://reporterre.net/VIDEO-Entrez-cette-tiny-house-est-totalement-ecolo>>
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
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– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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