[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (vendredi 19 mars)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Ven 19 Mar 08:04:23 CET 2021
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1- Cambodge : première ponte d'œufs de tortues royales en captivité <https://www.geo.fr/environnement/cambodge-premiere-observation-dune-ponte-doeufs-de-tortues-royales-en-captivite-203916>, AFP, 03/03/21, 13:00
2- 36 tortues des Galapagos réintroduites dans leur milieu naturel <https://www.geo.fr/environnement/36-tortues-des-galapagos-reintroduites-dans-leur-milieu-naturel-202265>, AFP, 04/03/21, 18:00
3- L’Australie ouvre un premier refuge pour ornithorynques <https://www.geo.fr/environnement/l-australie-va-ouvrir-le-premier-refuge-pour-ornithorynques-203934>, AFP, 04/03/21, 19:00
4- Dans le désert égyptien, le potentiel prometteur du venin de scorpion <https://www.geo.fr/environnement/dans-le-desert-egyptien-le-potentiel-prometteur-du-venin-de-scorpion-203952>, AFP, 05/03/21, 00:00
5- Philippines : saisie pour 2,7 millions d'euros de palourdes géantes <https://www.geo.fr/environnement/philippines-saisie-pour-27-millions-deuros-de-palourdes-geantes-203961>, AFP, 05/03/21, 12:00
6- Nouveau séisme en Grèce : des centaines de personnes hors de leurs maisons <https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/geologie/nouveau-seisme-en-grece-des-centaines-de-personnes-hors-de-leurs-maisons_152368>, AFP, 05/03/21, 12:00
7- Côte d’Ivoire : les emblématiques chauves-souris du Plateau d'Abidjan menacées <https://www.geo.fr/environnement/cote-divoire-les-emblematiques-chauves-souris-du-plateau-dabidjan-menacees-203977>, AFP, 08/03/21, 13:00
8- Acteurs. Rodney Jackson danse avec les léopards des neiges <https://planete.lesechos.fr/acteurs/rodney-jackson-danse-avec-les-leopards-des-neiges-7939/>, Les Echos Planète, maj le 09/03/21 à 12h33
9- À Madagascar, les tabous peuvent protéger ou nuire à l’environnement <https://fr.mongabay.com/2021/03/a-madagascar-les-tabous-peuvent-proteger-ou-nuire-a-lenvironnement/>, Mongabay, 09/03/21
10- Fascinantes mais inquiétantes, les étoiles de mer se cherchent un avenir <https://www.geo.fr/environnement/fascinantes-mais-inquietantes-les-etoiles-de-mer-se-cherchent-un-avenir-204005>, AFP, 10/03/21, 09:00
11- Equateur : naissance de neuf tortues luth, en voie d'extinction <https://www.geo.fr/environnement/equateur-naissance-de-neuf-tortues-luth-en-voie-dextinction-204000>, AFP, 10/03/21, 11:00
12- En Cisjordanie, un refuge remet sur pied des dizaines d'ânes <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-cisjordanie-un-refuge-remet-sur-pied-des-dizaines-d-anes_152434>, AFP, 10/03/21, 19:00
13- En Amérique, des chênes beaucoup plus résistants à la sécheresse <https://www.la-croix.com/En-Amerique-chenes-beaucoup-resistants-secheresse-2021-03-10-1301144996>, AFP, 11/03/21, 10:00
14- Au Kosovo, jours tranquilles pour les anciens ours de restaurant <https://information.tv5monde.com/info/au-kosovo-jours-tranquilles-pour-les-anciens-ours-de-restaurant-400078>, AFP, 12/03/21, 08:00
15- Iguane ou raton laveur ? Boom du "café animalier" exotique en Chine <https://information.tv5monde.com/info/iguane-ou-raton-laveur-boom-du-cafe-animalier-exotique-en-chine-400094>, AFP, 12/03/21, 22:00
16- Chronique. Ouf ! Nous ne sommes pas les descendants de la larve de lamproie, cet effrayant poisson <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/14/ouf-nous-ne-sommes-pas-les-descendants-de-la-larve-de-lamproie-cet-effrayant-poisson_6073100_1650684.html>, Le Monde, 14/03/21, 04h24
17- Elles seront "partout" : l'Est des Etats-Unis bientôt envahi par des milliards de cigales <https://www.geo.fr/environnement/elles-seront-partout-lest-des-etats-unis-bientot-envahi-par-des-milliards-de-cigales-204053>, AFP, 15/03/21, 20:00
18- De Nantes à Angers, un énorme chantier à 42 millions d'euros pour rehausser le niveau de la Loire <https://www.20minutes.fr/planete/2999915-20210316-nantes-angers-enorme-chantier-42-millions-euros-rehausser-niveau-loire>, 20 Minutes, 16/03/21, 18h09
19- La chasse à la glu a du plomb dans l'aile <https://information.tv5monde.com/info/la-chasse-la-glu-du-plomb-dans-l-aile-400874>, AFP, 17/03/21, 18:00
En audio
20- Les solutions fondées sur la nature - En partenariat avec le Comité Français de l'UICN <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-17-mars-2021>, France inter, La Terre au carré, 17/03/21, de 14h à 15h
En images
21- Grande-Bretagne : la nature reprend ses droits sur d’anciennes terres agricoles <https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/grande-bretagne-la-nature-reprend-ses-droits-sur-danciennes-terres-agricoles_4335403.html>, France 2, journal de 13h, 16/03/21
Une publication
22- La science à l'ère du soupçon <https://www.imagine-magazine.com/numero-en-cours/>, Imagine Demain le Monde, mars-avril 2021
Bien à vous,
Florence
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STARS DU JOUR : Royales, géantes des Galapagos ou Luth, les tortues sont à la Une. (cf. item 1, 2 & 11)
PORTRAIT DU JOUR : Conjuguant découvertes scientifiques et coopération avec les peuples des montagnes, Rodney Jackson, biologiste mondialement connu, se consacre entièrement à la sauvegarde des léopards des neiges, ces rares félins dont le territoire recouvre 12 pays. (cf. item 8)
PÉDAGOGIE DU JOUR : Les « fady», tabous socioculturels et spirituels malgaches, ont beaucoup d’influence sur le quotidien des Malgaches et leur respect peut impacter la protection de l’environnement de façon positive mais aussi négative. (cf. item 9)
ÉTUDES DU JOUR : Les arbres peuvent s'adapter à des climats arides sur un temps long, comme le montrent aux Etats-Unis des espèces de chênes plus résistantes qu'on ne l'imaginait, ou compenser partiellement de forts épisodes de sècheresse, selon une étude portant sur des pins écossais. (cf. item 13 & suite)
CITATION DU JOUR : "Les interactions étroites avec des animaux sauvages alimentent non seulement la souffrance et la cruauté mais renforcent également la possibilité d'une émergence et d'une propagation de zoonoses." Docteur Evan Sun, de la Société mondiale de protection des animaux, une organisation basée à Londres (cf. item 15)
ÉVOLUTION DU JOUR : En étudiant des fossiles vieux de plus de 300 millions d’années, une équipe internationale revient sur la théorie élaborée il y a 150 ans selon laquelle la larve de lamproie est l’ancêtre de tous les vertébrés, et propose une théorie alternative. (cf. item 16)
ZOMBIES DU JOUR : Le phénomène est rare et spectaculaire. Tous les 17 ans, les cigales sortent en masse au grand air pour s'accoupler, pondre... puis mourir. (cf. item 17 & suite)
ARRÊT DU JOUR : La chasse à la glu cause un dommage "irrémédiable" à tous les oiseaux capturés et ne devrait donc pas être autorisée, selon la justice européenne, qui a ouvert la voie à l'interdiction en France de cette méthode décriée, pour l'instant suspendue. (cf. item 19)
ENGAGEMENT DU JOUR : Depuis 2015, le Comité français de l’UICN se mobilise pour promouvoir les Solutions fondées sur la Nature en particulier pour la lutte contre les changements climatiques et la gestion des risques naturels (inondations, sécheresse, risques côtiers, canicules, incendies…). (cf. item 20)
ENQUÊTE DU JOUR : Quelle est la place de la science en démocratie ? Quel est son statut social, son rôle sociétal ? Comment les scientifiques vivent-ils cette époque troublée ? Imagine est allé à la rencontre de la communauté scientifique de manière rationnelle, critique et prospective. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>______________________________________________________________________________________________________________________
1- Cambodge : première ponte d'œufs de tortues royales en captivité, AFP, 03/03/21, 13:00
Des tortues royales en captivité, une espèce menacée d'extinction, ont pour la première fois pondu des œufs dans un enclos ensablé au Cambodge, une grande victoire pour les défenseurs de la vie sauvage.
Le Cambodge abrite plusieurs espèces de tortues en voie de disparition, bien que leur nombre ait diminué ces dernières années en raison de la forte demande au Vietnam et en Chine, comme spécialité culinaire ou pour la médecine traditionnelle.
Les tortues royales (Batagur Affinis), aussi connues sous le nom "Southern River Terrapins", sont en danger d'extinction à cause de la chasse mais aussi de l'extraction de sable, qui détruit les rivages où elles pondent leurs œufs.
A tel point qu'en 2000 on a cru l'espèce anéantie au Cambodge, alors qu'elle a déjà disparu de Singapour et du Vietnam. Mais des nids sauvages ont finalement été découverts et un effort de conservation a été mis en place par les autorités du royaume.
L'ONG Wildlife Conservation Society (WCS) a annoncé mardi que quatre tortues royales élevées en captivité avaient pondu avec succès 71 œufs.
"C’est la première fois que des femelles captives de tortues royales pondent des œufs depuis qu’elles ont été prises en charge au centre en 2006", a déclaré Som Sitha, responsable du centre de conservation de WCS Koh Kong et du Mékong.
"L'équipe fabriquera des nids artificiels à des fins d'incubation ou les laissera tels quels" a-t-il ajouté.
Compte tenu de la rareté de l'espèce à l'état sauvage, la ponte réussie est considérée comme une grande victoire pour le Cambodge.
"Nous prévoyons d'être bientôt en mesure de produire un grand nombre de tortues royales en captivité et de les relâcher dans la nature", a déclaré Steven Platt de WCS.
Depuis le début du programme de conservation, des dizaines de tortues royales ont été relâchées dans la nature.
Le centre de conservation des reptiles de Koh Kong, le seul établissement dédié à la conservation des tortues au Cambodge, compte actuellement 192 tortues royales et prévoit d'en libérer 50 cette année.
<https://www.geo.fr/environnement/cambodge-premiere-observation-dune-ponte-doeufs-de-tortues-royales-en-captivite-203916
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2- 36 tortues des Galapagos réintroduites dans leur milieu naturel, AFP, 04/03/21, 18:00
Un groupe de 36 tortues géantes des Galapagos, nées et élevées en captivité, ont été réintroduites dans leur habitat d'origine sur l'île San Cristobal, une des principales de l'archipel équatorien.
Ces 36 Chelonoidis chathamensis, une des quinze sous-espèces endémiques différentes de tortues des Galapagos, ont été déposées dans la partie nord-est de l'île, où vit une population estimée de quelque 6.700 tortues, a indiqué dans un communiqué le Parc national des Galapagos (PNG).
"Les informations scientifiques dont nous disposons sur ces tortues confirment qu'elles sont en bonne santé avec une bonne structure de population qui garantit leur survie", a indiqué le directeur du PNG, Danny Rueda.
Cependant, la Chelonoidis chathamensis est considérée menacée d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Les tortues, âgées entre six et huit ans, et pesant entre 3 et 5 kilogrammes, "sont passées au travers d'un processus de quarantaine précédant leur libération", a-t-il ajouté.
Prise de température, relevé de rythme cardiaque, analyses de sang et de selles ont permis d'exclure toute maladie ou parasite avant la réintroduction.
Ces huit dernières années, un total de 75 tortues Chelonoidis chathamensis élevées en captivité ont été réintroduites sur San Cristobal.
Les Galapagos, à 1.000 km au large de la côte équatorienne, ont l'un des écosystèmes les plus fragiles, avec une faune et une flore uniques au monde.
L'archipel, qui a servi de terrain d'étude au naturaliste britannique Charles Darwin avant d'élaborer sa théorie de l'évolution des espèces, tire son nom des tortues géantes qui y vivent.
<https://information.tv5monde.com/info/36-tortues-des-galapagos-reintroduites-dans-leur-milieu-naturel-398995>
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3- L’Australie ouvre un premier refuge pour ornithorynques, AFP, 04/03/21, 19:00
L’Australie prévoit d'ouvrir le premier refuge pour ornithorynques au monde afin de sauver cette espèce endémique, dont les habitats sont menacés par les feux de forêt et la sécheresse provoqués par le changement climatique.
Le zoo de Taronga a annoncé la construction de cette installation dans la ville de Dubbo, située au nord-ouest de Sydney.
Lorsqu'ils seront victimes de catastrophes, elle proposera des soins d’urgence à ces mammifères semi-aquatiques à la mâchoire en forme de bec de canard.
Pouvant accueillir jusqu'à 65 ornithorynques, ce refuge servira également de centre de recherche pour étudier la reproduction de ce rare mammifère à pondre des oeufs et qui est réputé pour se reproduire difficilement en captivité.
Les sécheresses prolongées et "l’été noir" 2019-2020, durant lequel les feux de forêts ont ravagé les habitats des ornithorynques, ont motivé le lancement de ce projet, a expliqué Phoebe Meagher, conservatrice de la vie sauvage à Taronga.
"Nous étions inondés d’appels téléphoniques et de messages nous demandant de venir pour sauver des ornithorynques", a-t-elle expliqué à l’AFP.
"La Nouvelle-Galles du Sud a été très durement touchée par la sécheresse et les feux de forêts et les ornithorynques n’avaient simplement nulle part où aller".
Les scientifiques ont avancé le chiffre de trois milliards d’animaux morts dans les incendies.
L’espèce était en danger avant même cette période.
Selon une étude de janvier 2020, la population d’ornithorynques a chuté de 50% depuis la colonisation européenne de l’Australie, il y a un peu plus de deux siècles.
Une étude précédente, publiée en novembre 2018, estimait la diminution sur cette même période à 30% pour une population de 200.000 spécimens désormais.
Le zoo de Taronga a été capable de sauver sept monotrèmes puis de les relâcher dans la nature et espère que le nouveau projet permettra à l'avenir des sauvetages à plus grande échelle et contribuera à sauver l’espèce de l'extinction, a expliqué Mme Meagher.
"Nous les garderons aussi longtemps que leurs conditions le nécessiteront... nous pouvons les garder des années si nécessaire, mais ce n’est que ce que nous voulons faire", souligne-t-elle.
Le refuge, qui servira aussi de centre de réhabilitation aquatique, doit ouvrir en 2022.
<https://www.geo.fr/environnement/l-australie-va-ouvrir-le-premier-refuge-pour-ornithorynques-203934>
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4- Dans le désert égyptien, le potentiel prometteur du venin de scorpion, AFP, 05/03/21, 00:00
Bassem Aboualabass
Dans son laboratoire au milieu du désert libyque, l'ingénieur égyptien Ahmed Abou al-Seoud saisit un scorpion par la queue et lui applique une décharge électrique pour obtenir une goutte de son venin, un poison aux propriétés pharmacologiques prometteuses.
Le "Royaume du scorpion", son entreprise, entourée de palmeraies et de dunes ocres, est implantée dans l'oasis de Dakhla, à environ 800 km au sud-ouest du Caire.
Dans un bâtiment blanc de deux étages, des milliers de scorpions ont été emmagasinés vivants dans des bocaux colorés et disposés sur des étagères.
Ingénieur mécanicien de formation, M. Abou al-Seoud, 44 ans, s'est lancé en 2018 avec son associé, Alaa Sabaa, dans ce projet d'extraction de venin de scorpion.
"Je surfais sur internet quand j'ai trouvé par hasard que le venin produit par les scorpions faisait partie des plus chers, alors je me suis dit: +pourquoi ne pas mettre cet environnement désertique à profit?+", raconte l'entrepreneur, installé dans le gouvernorat de la Nouvelle-Vallée.
- Production expérimentale -
La puissante toxine contenue dans le venin de scorpion, résultat de centaines de millions d'années d'évolution naturelle, fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques.
"Des dizaines de molécules bioactives issues du (venin de) scorpion ont été identifiées comme possédant des propriétés pharmacologiques prometteuses", selon une publication du journal Biomedicines datant de mai dernier.
Les laboratoires étudient maintenant leur potentiels effets antimicrobien, immunosuppresseur et anticancer, parmi d'autres, dans l'espoir de pouvoir un jour les transformer en médicaments.
S'il existe quatre ou cinq types de scorpions dans le désert égyptien, le plus répandu est le "Leiurus quinquestriatus", dont le venin est composé de plus de 45 éléments.
Une telle composition rend le produit rare et cher: il se vend environ 7.000 dollars le gramme, selon M. Abou al-Seoud.
L'ingénieur explique qu'un scorpion ne sécrète pas plus d'un demi-milligramme de venin tous les 20 ou 30 jours. Ainsi, pour produire un gramme de poison, dont la qualité repose sur le degré de "pureté", il faut entre 3.000 et 3.500 scorpions.
Et l'espérance de vie du dangereux animal, dont les morsures peuvent provoquer de fortes fièvres, voire des décès dans certains cas, peut aller jusqu'à 25 ans.
Conscient du potentiel de ce produit, M. Abou al-Seoud ambitionne à terme de cibler le marché européen et ses groupes pharmaceutiques.
A Dakhla, la première production expérimentale du "Royaume des scorpions", réalisée en décembre et janvier après deux ans de préparation, a atteint trois grammes de venin. Le liquide extrait a été asséché dans un laboratoire au Caire et conditionné sous forme de poudre.
Outre cette coûteuse substance, l'entreprise extrait du venin d'abeille et vend des produits agricoles et des plantes odorantes.
- Produit de qualité -
Mais M. Abou al-Seoud fonde tous ses espoirs sur les scorpions et veut donner à l'Egypte une "bonne image grâce à un produit de qualité, étudié scientifiquement, encadré par la loi et autorisé à l'exportation".
Nahla Abdel Hamid, une pharmacienne de 25 ans employée de l'entreprise, assure que pour "ne pas perturber l'équilibre écologique", les habitants des villages alentours sont mis à contribution pour la chasse aux arachnides, au niveau des zones habitées seulement.
M. Abou al-Seoud, qui s'adonne lui-même à l'activité, forme une ou deux personnes par village et les équipes d'une panoplie spéciale: gants, pinces, chaussures adaptées, gilets fluorescents et sérums antipoison.
Les "chasseurs" gagnent entre une et 1,5 livre égyptienne (cinq à huit centimes d'euros) par scorpion capturé.
Quant à Mme Abdel Hamid, elle les classe "en fonction de la zone où ils ont été chassés et de leur type".
Bien que ces animaux peuvent se passer de nourriture pendant de longues périodes, la vétérinaire Imane Abdel Malek préfère leur offrir un "cadre favorable" en leur fournissant régulièrement, jusqu'à deux fois par mois, des vivres "protéinées", notamment des cafards et des vers.
L'entreprise, un projet autofinancé qui a coûté environ cinq millions de livres (262.600 euros), prévoit d'abandonner progressivement la chasse pour l'élevage.
Si l'Egypte produit du venin de scorpion depuis des années déjà, il est souvent produit illégalement ou de faible qualité, selon le chef du projet.
<https://www.geo.fr/environnement/dans-le-desert-egyptien-le-potentiel-prometteur-du-venin-de-scorpion-203952>
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5- Philippines : saisie pour 2,7 millions d'euros de palourdes géantes, AFP, 05/03/21, 12:00
Les autorités philippines ont annoncé vendredi la saisie de palourdes géantes pour une valeur de 2,7 millions d'euros, des coquillages très prisés des contrebandiers depuis l'interdiction du commerce de l'ivoire.
Quelque 80 tonnes de palourdes tropicales ont été découvertes dans un village situé sur l'archipel des Palawan (ouest), lors d'une des plus grandes opérations de ce type jamais organisées dans le pays, selon les autorités.
Les Philippines détiennent des espèces de palourdes tropicales parmi les plus grandes du monde, mais elles sont menacées en raison de la recrudescence du braconnage.
Selon des défenseurs de l'environnement, ces coquillages ont remplacé le commerce de l'ivoire, officiellement interdit.
Ils servent notamment à fabriquer des bijoux, ainsi que des objets de décoration comme des lustres.
Mercredi, des militaires, des garde-côtes et des responsables de la protection de l'environnement ont fait des descentes dans plusieurs maison de l'île Johnson. Ils ont déterré plus de 300 palourdes, d'une valeur d'environ 2,7 millions d'euros au marché noir.
Parmi elles, des tridacnes géants ou bénitiers géants, pouvant atteindre 1,4 mètre de long, qui sont une espèce protégée car en danger d'extinction.
Le chef du village va être poursuivi pour avoir supervisé ce ramassage illégal de coquillages, a déclaré Jovic Fabello, porte-parole du conseil de conservation du gouvernement de Palawan.
"C'est notre plus gros coup de filet jusqu'à présent", a-t-il déclaré.
Le ramassage de ces quelque 80 tonnes de coquillages a nécessité entre six mois et un an, a indiqué à l'AFP une porte-parole des garde-côtes.
L'archipel des Palawan est très riche sur le plan de la biodiversité, mais c'est aussi un endroit où se pratique le commerce illégal de pangolins, de tortues marines et d'oiseaux sauvages.
La règlementation philippine du secteur de la pêche interdit de ramasser des palourdes géantes, considérées comme une espèce menacée. Les contrevenants encourent des peines pouvant aller jusqu'à huit ans de prison et des amendes s'élevant à 50.000 euros.
Les palourdes géantes sont un élément écologique important pour les récifs coraliens, qui abritent 30% des espèces animales et végétales des océans mais sont menacés de disparition.
<https://www.geo.fr/environnement/philippines-saisie-pour-27-millions-deuros-de-palourdes-geantes-203961>
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6- Nouveau séisme en Grèce : des centaines de personnes hors de leurs maisons, AFP, 05/03/21, 12:00
Des centaines de personnes dans des villages du centre de la Grèce ont dû passer une deuxième nuit consécutive, celle de jeudi à vendredi, dans des tentes ou dans leurs voitures, après le nouveau fort séisme qui a frappé la région de Larissa, sans toutefois faire de victimes jusqu'ici.
"Heureusement nous n'avons pas eu de victimes jusqu'ici", a indiqué à l'AFP Chryssoula Katsiouli, employée à la mairie d'Elassona, une commune près des villages de Damasi, Mesochori, Amouri, Domeniko et Tyrnavos touchés par les séismes.
Le tremblement de terre de jeudi soir a provoqué une nouvelle vague de panique dans ces villages situés à près de 250 kilomètres au nord d'Athènes et où "de nouvelles tentes sont en train d'être dressées" pour répondre aux besoins des habitants, selon Chryssoula Katsiouli.
"Nous avons tous eu très peur, des gens sont sortis à nouveau dans la rue jeudi soir et de nombreuses personnes ont passé la nuit dans leurs voitures", a-t-elle indiqué.
D'une magnitude de 5,6 selon l'USGS et 5,9 selon l'Observatoire d'Athènes, le séisme de jeudi soir s'est produit au lendemain de celui de 6,3 qui avait fait onze blessés. Plus de 300 maisons, surtout vieilles, des hôpitaux, écoles et églises ont été endommagés et des centaines de tentes sont dressées dans le stade de Damasi.
Le préfet de la Thessalie, Konstantinos Agorastos, a indiqué vendredi à la télévision publique Ert qu'il n'y avait pas eu de nouveaux éboulements après le deuxième séisme, mais que "l'état des édifices endommagés mercredi a été aggravé".
"Les gens ont peur de rentrer chez eux ou d'aller dans des hôtels", a-t-il déclaré aux médias avant de participer à une réunion à Larisa avec des responsables de la protection civile et des maires de la région.
Un responsable du bureau de presse des pompiers a indiqué à l'AFP que "des rochers sont tombés à Kalabaka près des Météores", un site géologique classé au patrimoine mondial de l'Unesco, comprenant une vingtaine de monastères orthodoxes, à 90 kilomètres au nord-ouest de l'épicentre.
La secousse tellurique de jeudi s'est produite à 5 kilomètres au nord de l'épicentre de celle de mercredi qui était à 16 kilomètres d'Elassona, a précisé aux médias le sismologue grec Efthymis Lekkas, estimant qu'il ne s'agit pas d'une réplique mais d'un nouveau séisme principal.
Plusieurs répliques entre 4,1 et 5,7 ont été enregistrées après les deux séismes ressentis dans la région.
<https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/geologie/nouveau-seisme-en-grece-des-centaines-de-personnes-hors-de-leurs-maisons_152368>
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7- Côte d’Ivoire : les emblématiques chauves-souris du Plateau d'Abidjan menacées, AFP, 08/03/21, 13:00
David Esnault & Mariam Koné
Chaque jour au crépuscule, le ciel du Plateau se couvre de nuées de chauves-souris qui s'envolent en piaillant par dizaines de milliers entre les buildings du quartier des affaires d'Abidjan.
Une scène emblématique de la capitale économique ivoirienne qui pourrait disparaître, car ces petits mammifères sont menacés.
Après avoir dormi toute la journée accrochées aux branches des arbres majestueux qui bordent les avenues du Plateau, les chauves-souris s'élancent, parfois avec leurs petits sous leurs ailes, vers le parc du Banco, une forêt primaire classée parc naturel à une dizaine de kilomètres de vol, où elles vont se nourrir toute la nuit d'insectes, de fruits et de fleurs, explique Magloire Niamien, biologiste et spécialiste des chiroptères d'Abidjan.
Elles assombrissent d'un coup le ciel et le bruit de leurs cris et de leurs battements d'ailes couvrent presque celui de la circulation.
Auteur d'une thèse sur ces animaux, M. Niamien avait estimé leur population à un million d'individus il y a quinze ans. "Elle a drastiquement diminuée", affirme-t-il. En cause, l'abattage des arbres dû à l'urbanisation galopante et le braconnage, sans qu'on puisse chiffrer les pertes, faute d'étude récente.
La chauve-souris paillée (l'espèce la plus nombreuse au Plateau) est désormais considérée comme "quasi-menacée" par l'Union internationale pour la Conservation de la Nature, rappelle l'enseignant-chercheur à l'université de Korhogo (Nord).
"Jusqu'à la moitié de la population de chauves-souris aurait migré ailleurs", avance le professeur Inza Koné, directeur du Centre suisse de recherche scientifique en Côte d'Ivoire, qui a également travaillé sur ce sujet.
La cohabitation entre la population et les chiroptères est parfois difficile : on les accuse de faire trop de bruit avec leurs cris stridents, même en plein jour, de souiller passants et voitures en déféquant.
Il y a eu des pétitions pour exiger une action des autorités, des arbres sont coupés volontairement pour les faire partir, raconte le biologiste Blaise Kadjo, spécialiste des mammifères et professeur à l'université Felix Houphouët-Boigny d'Abidjan.
- Rôle écologique capital -
Les gens ont aussi peur des zoonoses (maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme), car les chauves-souris sont connues pour héberger beaucoup de pathogènes, notamment des virus.
"Il y a eu une grosse peur lors de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014, et les craintes ont ressurgi avec la pandémie de coronavirus. Mais nous n'avons jamais enregistré de problème de santé publique avec les chauves-souris du Plateau. On avait fait des tests en 2014 sans trouver trace d'Ebola", explique le professeur Kadjo.
La peur des maladies n'empêche pas les amateurs de "viande de brousse" de manger les chauves-souris.
Au marché Siporex, dans la grande commune populaire de Yopougon à Abidjan, on vend trois chauves-souris fumées à 2.500 CFA (moins de 4 euros), qu'on prépare ensuite en les faisant bouillir entières dans une soupe ou une sauce.
La chasse aux chauves-souris du Plateau se fait surtout le week-end, lorsque le quartier qui abrite essentiellement des bureaux ou des écoles est vide et que les braconniers peuvent opérer tranquillement.
Les scientifiques pressent les autorités d'agir pour protéger les chiroptères.
Car, outre leur présence ancienne et leur statut de symbole du Plateau, les chauves-souris assurent un rôle écologique de fertilisation de nombreuses plantes.
"Elles mangent beaucoup de fruits, avalent les graines puis les défèquent en volant, permettant ainsi une dissémination", explique le professeur Koné. "Elles mangent aussi des fleurs, disséminant le pollen de fleur en fleur", à l'instar des abeilles.
Ainsi, les chauves-souris font partie des rares animaux capables d’assurer la reproduction de l’iroko, un arbre vendu dans le monde entier pour fabriquer des meubles de luxe, et menacé par la surexploitation forestière en Afrique de l'Ouest, souligne Magloire Niamien.
"Leur rôle est capital dans le maintien de l'écosystème naturel", assure Blaise Kadjo, qui espère avec ses collègues des financements publics pour poursuivre les études sur les chauves-souris et sensibiliser la population à leur importance écologique.
<https://www.geo.fr/environnement/cote-divoire-les-emblematiques-chauves-souris-du-plateau-dabidjan-menacees-203977>
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8- Acteurs. Rodney Jackson danse avec les léopards des neiges, Les Echos Planète, maj le 09/03/21 à 12h33
Françoise Blind Kempinski
Le biologiste mondialement connu se consacre entièrement à la sauvegarde de ces rares félins dont le territoire recouvre 12 pays. L’œuvre d’une vie qui conjugue découvertes scientifiques et coopération avec les peuples des montagnes.
A 77 ans, Rodney Jackson se souvient que son père, ingénieur électrique responsable de l’alimentation du barrage hydroélectrique de Kariba, alors en construction au Zimbabwe (à l’époque la Rhodésie), ne voulait pas qu’il devienne biologiste. Non, il aurait dû suivre les traces du chef de famille. Mais, rien ne résiste à une vocation et surtout à un profond amour de la nature. Alors, l’enfant sage qui adore pister les animaux dans la brousse africaine au milieu de laquelle il vit, en Afrique du sud, va suivre obstinément sa voie. En 1966, il part étudier la zoologie et la botanique à l’Université de Londres. Acharné à vouloir travailler sous la direction d’Aldo Starker Leopold, professeur de zoologie à Berkeley, en Californie, il réussit à être admis dans son programme de master. Bien plus tard, il passera son Phd à l’Université de Londres. En attendant, les années 1970 vont être prolixes pour le biologiste en devenir. Outre l’obtention de son diplôme, il rencontre Dana Hillard, une jeune femme qui veut s’investir dans la cause environnementale. Le destin du couple deviendra indissociable de celui du léopard des neiges.
Alors que Rodney Jacskon s’apprête à retourner en Afrique, en 1976, il tombe sur un numéro de National Geographic dédié à cet animal mythique et décide de se rendre au Népal, accueilli par l’un de ses amis conservateur, pour partir à la recherche photographique du félin. Lors de ce premier voyage, il en verra beaucoup de traces, mais pas le léopard lui-même, en tout cas pas vivant. Evoluant sur un territoire réunissant douze pays (Afghanistan, Pakistan, Inde, Chine, Népal, Bhoutan, Mongolie, Russie, Kyrgyzstan, Kazakhstan, Tajikistan et Ouzbékistan), particulièrement furtif, il n’est jamais aisé pour quiconque de l’apercevoir. D’ailleurs, en quarante ans de vie consacrée à la bête et à raison d’au moins un voyage par an dans ces contrées reculées, Rodney Jackson peut se targuer d’avoir croisé son chemin seulement une cinquantaine de fois.
>> Suite à lire à :
<https://planete.lesechos.fr/acteurs/rodney-jackson-danse-avec-les-leopards-des-neiges-7939/>
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9- À Madagascar, les tabous peuvent protéger ou nuire à l’environnement, Mongabay, 09/03/21
Valisoa Rasolofomboahangy
• Les « fady», tabous socioculturels et spirituels malgaches, ont beaucoup d’influence sur le quotidien des Malgaches.
• Ceux-ci sont constitués de règles et d’interdits qui peuvent se limiter à un lieu, à une personne ou même à certains animaux et plantes.
• Le respect du concept « fady » peut impacter la protection de l’environnement de façon positive mais aussi négative.
• Divers facteurs, dont la pauvreté, peuvent amener une personne à transgresser un fady.
Antsahadinta, Madagascar — Marcel Rakotonary, 75 ans, met les visiteurs en garde avant de s’approcher d’Antsahadinta, la vallée des sangsues en malgache. Située à 20 km au sud-ouest d’Antananarivo, la colline sacrée d’Antsahadinta abrite des tombeaux de rois et d’anciennes habitations royales. Sa forêt est protégée du « tavy »(agriculture sur brûlis) et du défrichement sauvage depuis des générations.
« Il est fady de couper des arbres dans cette forêt, » dit Rakotonary. « Si jamais on transgresse, votre cou se briserait en retournant votre tête à l’envers ! »
Le « fady » est un concept socioculturel malgache lié aux ancêtres qui réunit un ensemble de règles et d’interdits. Il peut se limiter à un lieu, à une personne ou à certains animaux et certaines plantes. A Madagascar, ce réseau invisible de commandements ou tabous est, en général, scrupuleusement respecté.
« À Madagascar où l’animisme est encore très présent, on peut considérer que les dimensions sacré et profane sont délimitées par les fady », dit Michaël Randriamaniraka, anthropologue et directeur exécutif du cabinet de conseil et de développement pour les questions sociétales des entreprises Aequo Madagascar.
Même si de moins en moins de Malgaches pratiquent la religion traditionnelle, la majorité reste très sensible aux phénomènes et croyances liés aux fady. Parce qu’elle est liée aux ancêtres, la croyance aux tabous est synonyme de respect envers le lieu, la communauté ou l’espèce concernée. Les gens racontent des histoires sur ceux qui transgressent les fady et connaissent ensuite des événements malheureux. Ils y ajoutent beaucoup de mystère pour qu’elles servent d’avertissement.
Les fady sont différenciés des mythes parce qu’ils sont associés à des pratiques institutionnalisées et font appel à un sentiment d’appartenance à la société. Un célèbre proverbe malgache dit: Tsy ny tany no fady fa ny vavan’ny olona (« Ce n’est pas la terre qui est taboue mais l’avis des gens »). A cause de son importance dans la culture malgache, l’obéissance aux fady peut engendrer des impacts positifs ou négatifs sur l’environnement, selon l’endroit où ils sont appliqués.
>> Suite à lire à :
<https://fr.mongabay.com/2021/03/a-madagascar-les-tabous-peuvent-proteger-ou-nuire-a-lenvironnement/>
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10- Fascinantes mais inquiétantes, les étoiles de mer se cherchent un avenir, AFP, 10/03/21, 09:00
Sandra Ferrer
Elles fascinent et inquiètent à la fois : les étoiles de mer, friandes de moules, huîtres et autres coquillages, sont souvent considérées comme une espèce invasive. Afin de réduire leur impact, des chercheurs bretons se penchent, non sans mal, sur leur valorisation.
Sur l'un des quais du port de Brest, Philippe Perrot s'apprête à prendre la mer à bord du Ménestrel, un bateau de pêche à la drague de 10 mètres.
A quelques semaines de la fin de la campagne de pêche à la coquille Saint-Jacques, la récolte peut encore s'avérer bonne. A condition cependant d'éviter les zones infestées par les étoiles de mer, ces étonnantes créatures capables d'ouvrir n'importe quelle coquille pour y projeter à l'intérieur leur estomac tout juste sorti de leur bouche et digérer directement leurs proies.
"Il y a des secteurs de la rade de Brest qui en sont complètement envahis", assure le pêcheur, en mettant le cap sur une zone où il avait l'habitude d'aller il y a quelques mois encore, mais à laquelle il a dû renoncer.
Face à la longue plage du Moulin Blanc, il plonge la drague dans l'eau sombre ralentissant soudainement la progression du bateau. Après un trait d'une dizaine de minutes, il relève l'engin. Dans la nasse, des centaines d'étoiles de mer occultent quelques rares coquilles Saint-Jacques.
"On doit avoir là entre 25 et 30 kg d'étoiles de mer pour cinq à six kg de coquilles", constate amer le pêcheur. "C'est un travail supplémentaire, ça empêche la drague de bien travailler et en plus ça mange nos coquilles", se lamente-t-il.
Le phénomène touche de nombreuses parties du globe, notamment l'Australie où les étoiles de mer détruisent le corail. En France, c'est surtout en Bretagne Sud que le problème se pose.
"Il n'y en a pas tous les ans autant, mais quand il y en a, elles prolifèrent très vite", souligne Virginie Boy, chercheuse à l'Université de Bretagne Sud (UBS). "Les pêcheurs ne savent pas comment s'en débarrasser", explique-t-elle à l'AFP, indiquant que les tentatives entreprises jusqu'à présent pour réduire leur nombre et/ou les valoriser n'ont pas abouti.
- Ressource pour la cosmétique et l'agriculture -
Les usines d'équarrissage rechignent à les traiter du fait de leurs pieds ambulacraires et de leur squelette calcaire qui affecterait le bon fonctionnement des machines, tandis que la voie du compostage a été abandonnée, la dégradation des étoiles dégageant une odeur particulièrement nauséabonde.
L'université est cependant à l'origine d'une étude sur une possible valorisation après séchage puis méthanisation. "On a fait des essais et on a trouvé que la production était bonne", assure Virginie Boy.
Ces échinodermes, à la peau piquante donc, sont toutefois constitués à 80% de matière minérale et à seulement 20% de matière organique, la seule pouvant faire l'objet d'une méthanisation.
"Cette voie n'est pas très rentable", juge Guillaume Massé, océanographe au CNRS, insistant aussi sur le coût énergétique nécessaire au séchage des étoiles avant méthanisation.
"Au lieu de la voir comme un déchet on devrait plutôt la considérer comme une ressource avec plein d'applications potentielles", plaide le chercheur basé à la station marine de Concarneau. Celle-ci, gérée par le Muséum national d'histoire naturelle, est à l'origine d'un programme de valorisation de l'animal marin, financé par la région et l'Europe.
"Des industriels travaillent sur ces applications, mais ça reste confidentiel pour le moment", avance-t-il, évoquant les secteurs de la cosmétique et de l'agriculture.
Une entreprise canadienne commercialise déjà une formulation destinée à la fabrication de crèmes antirides en utilisant le grand pouvoir régénérateur des étoiles de mer.
"Quand on en pêche une et qu'on pense l'avoir tuée en la coupant en deux, on ne fait finalement que multiplier le problème car chaque partie va se régénérer", note Guillaume Massé, soulignant également la voracité des étoiles capables de manger plusieurs fois leur poids en coquillages.
"La seule possibilité c'est un produit final à forte valeur ajoutée afin de rémunérer toute la chaîne de traitement", conclut Julien Dubreuil, biologiste marin pour le Comité des pêches de Bretagne.
<https://www.geo.fr/environnement/fascinantes-mais-inquietantes-les-etoiles-de-mer-se-cherchent-un-avenir-204005>
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11- Equateur : naissance de neuf tortues luth, en voie d'extinction, AFP, 10/03/21, 11:00
Neuf spécimens de la tortue luth, l'espèce de tortue marine la plus grande au monde et en voie d'extinction, sont nés sur la côte équatorienne, a indiqué mardi le ministère de l'Environnement équatorien.
Les oeufs de Dermochelys coriacea, selon son nom scientifique, ont été incubés artificiellement sur une plage appelée Punta Bikini, dans la province de Manabi, au sud-ouest du pays.
Le nid avait été déplacé par les gardes forestiers de la région, en raison de l'hiver rigoureux qui a frappé la côte équatorienne.
"Cette nouvelle éclosion nous a permis de déterminer que nous pouvons atteindre un taux élevé d'éclosion artificielle de ces tortues, ce qui représente une étape importante pour l'Equateur en matière de conservation", a déclaré le vétérinaire Daniel Alava, du Refugio de la Isla Corazon y Fragatas, selon un communiqué de presse du ministère.
En janvier, 60 autres tortues luth, qui peuvent mesurer jusqu'à trois mètres de long et peser jusqu'à une tonne, sont nées dans ce pays d'Amérique du Sud, également dans la province de Manabi
"Sur la côte de Manabi, c'est la deuxième fois qu'est réalisée une éclosion de l'espèce, qui a un faible taux de reproduction avec seulement 50% des œufs qui éclosent", indique le communiqué.
L'espèce Dermochelys coriacea vit dans les eaux tempérées tropicales, subtropicales et subarctiques des océans Atlantique, Pacifique et Indien.
Elle est en danger critique de disparition dans le Pacifique Est.
En 2015 et 2017, des nids de tortue luth ont également été trouvés sur la côte équatorienne, mais les œufs n'avaient pas éclos.
<https://www.geo.fr/environnement/equateur-naissance-de-neuf-tortues-luth-en-voie-dextinction-204000>
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12- En Cisjordanie, un refuge remet sur pied des dizaines d'ânes, AFP, 10/03/21, 19:00
Hossam Ezzedine
Le Palestinien Rakan Silos se lève de bonne heure tous les jeudis pour se rendre au refuge où il accueille et soigne des dizaines d'ânes ne trouvant pas acquéreur sur le marché hebdomadaire aux animaux de Naplouse, en Cisjordanie.
Il est employé depuis 2011 comme directeur de l'antenne locale de l'organisation britannique "Safe haven for donkeys" qui milite pour le bien-être de ces animaux qui "travaillent si dur pour si peu".
Les ânes, comme les chevaux, sont encore utilisés dans certains endroits des Territoires palestiniens pour des activités de la vie quotidienne, notamment pour le transport et l'agriculture.
Au refuge de Naplouse, ils sont brossés, câlinés, ferrés et soignés, explique M. Silos, diplômé en médecine vétérinaire de l'université Al-Najah de cette grande ville du nord de la Cisjordanie occupée.
"Dès qu'un âne arrive chez nous, on l'examine entièrement et, ce, gratuitement", explique l'homme à l'épaisse barbe.
Son refuge a abrité jusqu'à 200 ânes en même temps mais il n'en compte actuellement qu'une trentaine, dans un hangar plein de foin.
Le jeudi, jour de marché à Naplouse, le centre recueille de nombreux animaux car les acheteurs préfèrent des ânes adultes et abandonnent des ânons sur place, explique Waël Salama, employé du refuge.
"Nous en prenons soin jusqu'à ce qu'ils deviennent adultes et que des agriculteurs viennent les adopter", dit-il. L'adoption est gratuite mais à une condition: ne pas ensuite vendre l'animal.
Certains agriculteurs viennent également au refuge pour y faire soigner leurs bêtes. Ce jour-là, l'un d'eux arrive droit comme un I sur le dos de son âne blanc, blessé à une patte.
"Ce refuge est très important car c'est quasiment le seul à s'occuper des ânes dans les Territoires palestiniens", souligne l'homme enturbanné d'un traditionnel keffieh palestinien, ravi des soins prodigués gratuitement à son animal.
L'organisation de protection des animaux, qui a aussi une branche en Israël, vit principalement de dons. Elle offre aussi la possibilité aux amateurs d'ânes d'en parrainer via le site internet du refuge, pour une trentaine de dollars par an.
Il est ainsi possible d'adopter Clara, une ânesse de 23 ans qui affiche sa plus belle dentition sur le trombinoscope visible sur le site.
Lorsqu'elle est arrivée au refuge, "ses dents étaient dans un tel état qu'elle pouvait à peine manger, ses sabots étaient pleins et elle était terrifiée par les autres ânes", peut-on lire. "Grâce aux soins, ses sabots ont été remis en parfaite condition, ses dents réparées et elle mange avec ses nouveaux amis ânes".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-cisjordanie-un-refuge-remet-sur-pied-des-dizaines-d-anes_152434>
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13- En Amérique, des chênes beaucoup plus résistants à la sécheresse, AFP, 11/03/21, 10:00
Pierre Célérier
Les arbres peuvent s'adapter à des climats arides sur un temps long, comme le montrent aux Etats-Unis des espèces de chênes plus résistantes qu'on ne l'imaginait, ou compenser partiellement de forts épisodes de sècheresse, selon une étude portant sur des pins écossais.
"On pensait que les chênes vivant dans un milieu très sec étaient ultra-vulnérables", explique à l'AFP Sylvain Delzon, chercheur à l'INRAE de l'Université de Bordeaux, qui a participé à une étude menée par des scientifiques américains et publiée dans la dernière édition des Proceedings de l'Académie nationale américaine des sciences.
Elle a montré que 19 espèces de chênes, implantées dans l'Ouest américain depuis les forêts humides tempérées de l'Etat de Washington au nord, jusqu'aux déserts au sud de la Californie, étaient "extrêmement résistantes à la sècheresse", selon M. Delzon.
- Embolie -
Un épisode de canicule extrême peut être fatal à toute plante. En temps normal, l'eau qui l'alimente emprunte un circuit de vaisseaux allant des racines jusqu'aux feuilles, d'où elle s'évapore pour l'essentiel.
Quand l'eau vient à manquer dans le sol et que la hausse des températures accélère son évaporation par les feuilles, la pression de la sève dans les vaisseaux chute.
"Et arrivé à un certain seuil, on a l'apparition de bulles d'air" dans les vaisseaux, -autrement dit une embolie-, qui en bloquant la circulation de la sève, finit par tuer la plante, explique le chercheur de l'INRAE.
Les chercheurs ont établi que les espèces de chênes étudiées avaient une "large marge de sécurité contre l'embolie", en ayant notamment développé des vaisseaux très résistants.
Pour mesurer cette marge, ils ont comparé le moment en laboratoire où apparaissent les bulles d'air dans les vaisseaux d'une branche, au stress que subissent sur le terrain les vaisseaux d'un arbre soumis à un fort épisode de sécheresse.
Les espèces étudiées, qui ont évolué sur des millions d'années, "sont en mesure de résister à un climat encore plus sec que l'actuel", selon Sylvain Delzon. En revanche, face à un changement climatique très rapide, "est-ce qu'elles sauront s'adapter aussi rapidement ? Rien n'est moins sûr", selon lui.
- En Ecosse -
En Ecosse, une équipe de scientifiques menés par Thomas Ovenden, de l'Université de Sterling, a analysé la capacité de récupération d'un peuplement de pins sylvestres, appelés aussi pin du Nord, à la suite d'un épisode sévère de sècheresse.
En étendant leurs observations sur neuf ans après cet épisode --alors que la plupart des études portent sur deux ou trois ans--, ils ont observé que si les arbres enregistraient initialement un déficit de croissance, la plupart retrouvaient un rythme normal quatre à cinq ans plus tard.
Et surtout que certains enregistraient alors une "surcroissance" pendant quelques années, selon leur étude publiée dans le Journal of Ecology en janvier dernier.
"Cela n'a jamais atteint le point où ils auraient retrouvé la taille (de tronc) qu'ils auraient dû atteindre sans épisode de sècheresse, mais cela leur a permis de réduire le déficit", a expliqué Thomas Ovenden à l'AFP.
Il faut selon lui considérer les effets d'un épisode de sècheresse sur un temps long, et ne pas se focaliser sur le seul déficit de croissance qu'entraîne cet épisode.
"Nous savons très peu de choses sur la façon dont l'arbre consacre ses ressources à ce moment", dit-il. Il est possible par exemple qu'il s'efforce d'abord de rétablir ses réseaux racinaire et foliaire, avant de se remettre à grossir.
Ce qui fait dire à M. Ovenden que les études sur les arbres "nécessitent de prendre en compte la longue durée des processus à l'œuvre pour qu'ils soient détectables".
<https://www.la-croix.com/En-Amerique-chenes-beaucoup-resistants-secheresse-2021-03-10-1301144996>
En savoir plus :
> Evolutionary relationships between drought-related traits and climate shape large hydraulic safety margins in western North American oaks <https://www.pnas.org/content/118/10/e2008987118>, PNAS, March 9, 2021
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14- Au Kosovo, jours tranquilles pour les anciens ours de restaurant, AFP, 12/03/21, 08:00
Emmy Varley & Ismet Hajdari
Au Kosovo, des ours de restaurant libérés de leurs chaînes coulent des jours paisibles au milieu de montagnes aux cimes enneigées. Dans le jeune Etat où la défense de l'environnement est défaillante, le Sanctuaire des ours de Pristina veut incarner une protection réussie du patrimoine naturel.
"Dès le début, il était clair pour nous que sauver des ours n'était que la première phase d'un projet plus vaste, faire prendre conscience qu'il faut défendre le sauvage", explique Afrim Mahmuti, directeur du site verdoyant à l'est de la capitale Pristina.
"Le Kosovo nous appartient, son environnement aussi, nous en sommes responsables", ajoute-t-il.
Secourir des bêtes sauvages était loin d'être une évidence dans l'ex-province de Belgrade toujours minée par la pauvreté, la corruption et les crises politiques, 13 ans après l'indépendance.
Les questions environnementales ne sont pas prioritaires, comme en témoignent les sacs en plastique qui souillent arbres et cours d'eau ou la pollution de l'air qui empoisonne l'hiver les habitants des villes.
Mais le sanctuaire, situé dans le village de Mramor, accueille aujourd'hui sur 16 hectares vingt ours bruns des Balkans, qui à peine sortis de l'hibernation, s'ébrouent au soleil froid de l'hiver.
- Soldats -
Le parc est né en 2012 de l'émoi de soldats autrichiens de la KFOR, la force de l'Otan déployée au Kosovo après la guerre contre les forces serbes. Alarmés par le sort cruel des ours emprisonnés pour l'amusement des clients de restaurants, une pratique populaire après le conflit, les soldats avaient alerté leur ambassade.
Ils s'étaient particulièrement émus par le sort de Kassandra, abandonnée devant un restaurant fermé du sud du pays, se souvient aujourd'hui Roswitha Brieger, épouse de l'ancien ambassadeur d'Autriche à Pristina Johann Brieger et l'une des chevilles ouvrières du projet.
L'ourse, qui allait devenir la première pensionnaire du sanctuaire, "était dans un état déplorable, dans une cage en métal pas plus grande que 2x3 mètres, exposée aux éléments sans protection", dit-elle à l'AFP.
Durant de longs mois, elle n'avait survécu dans ses excréments que grâce à la nourriture apportée par des âmes charitables.
Les autorités locales furent saisies et elles s'accordèrent avec l'ONG autrichienne Four Paws pour créer un refuge sur des terrains cédés par la municipalité de Pristina, la capitale.
Les ours furent confisqués à leurs propriétaires hostiles dans des conditions tendues, sous haute protection d'unités spéciales de la police soutenues par la KFOR, raconte à l'AFP Dardan Gashi, ministre de l'Environnement de l'époque.
"Certains propriétaires étaient membres de l'ancienne guérilla (indépendantiste), ils se croyaient invulnérables et imaginaient qu'on n'oserait pas y aller", dit-il. "On a eu un cas terrible à Mitrovica (nord) lorsqu'un propriétaire prévenu (...) a tué trois ours avant qu'on arrive".
- "Success story" -
Avant leur transfert, il fallait endormir des bêtes parfois rendues accros à l'alcool que leur donnait les restaurateurs. "Elles étaient très agressives. Ils étaient tous agressifs, les propriétaires et les ours", rigole-t-il.
Mustafe Gashi, 57 ans, gardien affable des plantigrades, se rappelle de l'arrivée de Kassandra, début 2013. Il avait dormi un temps à côté du préfabriqué où elle était logée en attendant la fin des travaux de construction du site.
S'il est surnommé "Papa ours" pour sa dévotion aux bêtes, il n'en a pas toujours été ainsi. "Quand j'étais enfant, les (adultes) nous faisaient peur en nous racontant que les ours allaient nous manger", déclare-t-il à l'AFP.
Il a depuis nourri au biberon trois oursons dont la mère avait été tuée. "Jamais de la vie je n'aurais imaginé tenir un ours dans mes bras et l'élever comme mes enfants", ajoute-t-il, expliquant "ne s'être jamais occupé" de ses deux fils "comme il s'est occupé des ours".
Le site, où chaque plantigrade dispose d'un vaste enclos, d'une tannière artificielle et d'une mare pour se baigner, attire les visiteurs : en 2019, avant le coronavirus, 40.000 personnes sont venues s'éduquer à la nature, dont de nombreux écoliers.
Le sanctuaire emploie une trentaine de personnes et son fonctionnement (environ 400.000 euros annuels) est financé en bonne partie par Four Paws.
Depuis 2014, il n'y a plus d'ours détenus au Kosovo, où la population sauvage est estimée à une petite centaine d'individus, selon Afrim Mahmuti, dont le prochain projet est de trouver une nouvelle maison pour un lion et des loups détenus illégalement.
De l'avis de beaucoup, le sanctuaire est un exemple rare de projet réussi.
"Il fallait fournir aux ours un environnement approprié, ce qui a clairement marché quand on a vu Kassandra hiberner la deuxième année", souligne Roswitha Brieger.
"C'est une success story", résume Milot Kurshumlia, écologiste de 39 ans, plaidant pour que ce ne soit "pas la dernière". "On voit combien l’interaction entre institutions, société civile et défenseurs de la faune est utile".
<https://information.tv5monde.com/info/au-kosovo-jours-tranquilles-pour-les-anciens-ours-de-restaurant-400078>
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15- Iguane ou raton laveur ? Boom du "café animalier" exotique en Chine, AFP, 12/03/21, 22:00
Lianchao Lan & Peter Stebbings
Câliner un raton laveur en sirotant une boisson ou bien jouer avec un cochon miniature en croquant un gâteau: c'est possible à Shanghai, où les "cafés à animaux" de plus en plus exotiques se multiplient.
Ces établissements étaient déjà répandus en Extrême-Orient, notamment en Corée du Sud et au Japon, avant de faire fureur dans la plus grande ville de Chine.
Depuis l'épidémie de Covid-19, ils suscitent toutefois des inquiétudes chez certains, qui voient dans ces cafés des terrains fertiles à d'éventuelles transmissions de maladies à l'homme.
Au-delà des traditionnels chiens et chats, des dizaines d'établissements de Shanghai proposent désormais toute une gamme d'animaux à caresser, des mammifères aux reptiles.
Un phénomène en partie encouragé par les réseaux sociaux, où nombre de clients ravis publient les photos réalisées avec les petites créatures, contribuant ainsi à la popularité des lieux.
Niché dans le centre de Shanghai, le "Raccoon Cafe" (le "Café aux ratons laveurs") héberge huit de ces mammifères au pelage noir et blanc.
"Je les trouve vraiment mignons", déclare à l'AFP Qin Siyu, une joueuse professionnelle de volley qui a découvert l'établissement grâce aux photos d'une amie.
- 13 euros l'entrée -
Les consommateurs paient un droit d'entrée de 98 yuans (13 euros). Mais le comportement imprévisible des animaux empêche de véritablement profiter d'une boisson ou d'un en-cas.
Depuis l'épidémie de Covid-19 de toute façon, la propriétaire de l'établissement, Cheng Chen, ne vend plus que des boissons en bouteille pour éviter tout contact entre les animaux et la nourriture destinée aux humains.
La jeune femme de 36 ans explique qu'elle n'avait aucune expérience des ratons laveurs avant d'ouvrir son café fin 2020.
Elle dit toutefois comprendre les interrogations sur la présence de ces mammifères.
"Il n'y a pas de réglementation particulière. En fait, la réglementation sur les animaux de compagnie est relativement inexistante" en Chine, admet Cheng Chen.
Elle dit espérer des lois plus strictes, notamment pour éviter que les bêtes tombent dans les mains de personnes beaucoup moins bien intentionnées qu'elle.
La ménagerie shanghaïenne ne s'arrête pas aux ratons laveurs: cochons miniatures, marmottes, canards, iguanes et geckos (une variété de lézards) font le bonheur des clients d'autres établissements similaires.
- "Souffrance" -
Wang Liqun propose elle un contact avec ses 30 serpents. Aucun n'est venimeux mais ils peuvent mordre -- même si elle n'a déploré aucun incident jusqu'à présent.
"Quand ils viennent ici, les gens peuvent voir les serpents sous un nouveau jour" et surmonter leur peur de l'animal, estime M. Tang, un client de 27 ans.
"Certains peuvent même trouver un certain charme à ces reptiles, je pense."
Le docteur Evan Sun, de la Société mondiale de protection des animaux, une organisation basée à Londres, se dit toutefois dubitatif face à ces établissements.
"Les interactions étroites avec des animaux sauvages alimentent non seulement la souffrance et la cruauté" mais "renforcent également la possibilité d'une émergence et d'une propagation de zoonoses", souligne-t-il, en référence à ces maladies qui se transmettent des animaux vertébrés à l'homme.
"La plupart des clients de ces cafés sont des amoureux des bêtes. Mais ils n'ont pas forcément conscience que leurs choix en tant que consommateurs ont un impact aussi négatif sur les animaux sauvages et les humains."
<https://information.tv5monde.com/info/iguane-ou-raton-laveur-boom-du-cafe-animalier-exotique-en-chine-400094>
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16- Chronique. Ouf ! Nous ne sommes pas les descendants de la larve de lamproie, cet effrayant poisson, Le Monde, 14/03/21, 04h24
Nathaniel Herzberg
En étudiant des fossiles vieux de plus de 300 millions d’années, une équipe internationale revient sur la théorie élaborée il y a 150 ans selon laquelle la larve de lamproie est l’ancêtre de tous les vertébrés, et propose une théorie alternative.
La lamproie effraie… ou horrifie. Certes, les sénateurs romains de l’Antiquité en conservaient dans leurs bassins comme d’autres collectionnent les carpes. Quant aux monarques britanniques, jusqu’à Elizabeth II, ils en agrémentaient leurs tartes pour les grandes occasions. Il n’empêche : pour la plèbe dont nous sommes, difficile de tomber en amour, comme disent nos cousins québécois, devant une telle bestiole. Tetsuto Miyashita, chercheur au Musée de la nature, à Ottawa (Canada) propose quelques images, toutes ravissantes. « Un poisson vampire sous-marin », « une sorte d’anguille sans mâchoire et suceuse de sang » ou encore « une saucisse nageuse pourvue d’un pommeau de douche en guise de bouche ». Tout inoffensifs soient-ils, pas évident de nager tranquille dans une rivière remplie de ces spécimens.
Malgré sa plastique, la lamproie jouissait, depuis cent cinquante ans, d’une aura particulière. Les spécialistes de l’évolution animale avaient conclu que sa larve représentait la forme contemporaine la plus primitive d’une vie de vertébrés, l’image de notre ancêtre à tous, poissons, oiseaux, mammifères. Comme toutes les théories, elle avait ses opposants. Mais, bon an mal an, même s’ils ne s’en vantaient pas, les évolutionnistes s’accordaient à se considérer comme des descendants des lamproies. Ou plutôt de leurs larves.
Usurpation d’identité
Car l’animal offre un cycle particulier. Avant d’afficher sa plastique parfaite et juste après son éclosion, il ressemble plutôt à un ver aveugle, enfoui dans le sable, qui se nourrit par filtration. Au cœur du XIXe siècle, les scientifiques, convaincus que les stades de développement biologique récapitulaient l’histoire évolutive des espèces, ont ainsi installé cette larve primitive aux fondements du sous-embranchement des vertébrés.
Eh bien non ! Dans un article publié le 10 mars dans Nature, Tetsuto Miyashita et ses collègues ont mis fin à cette usurpation d’identité. Pour cela, ils ont retrouvé dans des collections muséales des fossiles de lamproies mis au jour aux Etats-Unis et en Afrique du Sud et vieux de 310 à 360 millions d’années. Les plus petits d’entre eux (14 mm) portaient encore un sac vitellin, preuve qu’ils venaient d’éclore. Mais aussi de grands yeux et une ventouse orale dentée. Pour le biologiste canadien, la conclusion s’impose : « Les lamproies ancestrales ne passaient pas par un stade aveugle, alimenté par filtration. La phase larvaire moderne est une innovation récente et les lamproies ne sont pas les capsules temporelles immergées que nous pensions. »
Deux questions surgissent immédiatement. La première tient à cette innovation « récente ». L’équipe de chercheurs constate que ces fossiles, adultes comme juvéniles, proviennent tous d’univers marins alors que les lamproies modernes naissent dans les rivières, et souvent y demeurent. L’espèce aurait donc migré, avant l’âge des dinosaures et pour une raison inconnue. Faute de petits poissons gorgés de sang, elle aurait évolué vers une approche plus généraliste de l’existence : s’enterrer dans le sable et aspirer des particules alimentaires. Un mode de vie simple… mais pas forcément élémentaire.
> Lire aussi Les chauves-souris trouvent enfin leur place dans l’arbre des espèces
D’où la deuxième interrogation : qui placer à la base des vertébrés ? Les chercheurs pensent tenir la réponse : « Un groupe éteint de poissons sans mâchoires : les ostracodermes. » D’après leur analyse, ils auraient donné naissance à deux embranchements, les lamproies d’un côté et les vertébrés à mâchoires de l’autre, dont nous sommes. Rassurés d’échapper à la lignée des vampires sous-marins ? Fort bien. Mais si vous rencontrez une représentation d’ostracodermes, détournez le regard.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/14/ouf-nous-ne-sommes-pas-les-descendants-de-la-larve-de-lamproie-cet-effrayant-poisson_6073100_1650684.html>
En savoir plus :
> Non-ammocoete larvae of Palaeozoic stem lampreys <https://www.nature.com/articles/s41586-021-03305-9>, Nature, 10/03/21
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17- Elles seront "partout" : l'Est des Etats-Unis bientôt envahi par des milliards de cigales, AFP, 15/03/21, 20:00
Inès Bel Aiba
Bientôt vingt ans qu'elles sont tapies sous terre, à attendre le bon moment pour émerger. Ce n'est pas un film d'horreur ou une légende antique : des milliards de cigales vont bientôt envahir une partie des Etats-Unis, dont la capitale Washington.
Le phénomène est rare et spectaculaire. Tous les 17 ans, ces cigales "périodiques" sortent en masse au grand air pour s'accoupler, pondre... puis mourir.
"On aurait dit de la science-fiction", raconte Melanie Asher, qui habite aujourd'hui à Bethesda, dans la banlieue de Washington, et garde un souvenir très vif de l'invasion de 1987 - elle était alors enfant.
"Le sol était couvert de cigales qui tombaient, raides mortes. C'était vraiment étrange, comme si ça venait d'un autre monde", ajoute-t-elle.
Cette année, les cigales sont attendues en mai, ou peut-être à partir d'avril selon les régions, dans certaines parties d'un vaste territoire s'étendant de Washington à l'est de l'Etat de l'Illinois, en passant par la Géorgie.
Melody Merin a assisté au dernier grand déferlement, en 2004. "Elles volaient tout simplement partout", explique cette résidente de Washington de 46 ans qui travaille dans la communication. En voiture, "elles venaient frapper le pare-brise, on ne pouvait pas conduire les fenêtres ouvertes", poursuit-elle.
A quoi d'autre s'attendre au quotidien, pendant les quelques semaines que durera l'évènement ? A des cigales qui viendront par exemple s'emmêler dans vos cheveux, racontent des habitants. Ou à vous habituer - ou pas - au crissement produit par vos chaussures quand elles écraseront les cadavres de "cicadas".
Peter Peart, lui, évoque surtout leur chant. "Une cacophonie", dit ce retraité de presque 67 ans qui habite le quartier de Columbia Heights, dans la capitale fédérale, et a vécu leur arrivée en 1987 -- "c'était intense" -- et 2004.
"C'est fort, ça n'arrête pas, c'est incessant", affirme-t-il. "Mais on s'y habitue, ça devient un bruit de fond", tempère-t-il, en se disant plutôt "amusé" par tout ce phénomène "incroyable" dont il a hâte, taquin, de voir l'effet sur les personnes ne l'ayant jamais expérimenté.
- Submerger les prédateurs -
"C'est vraiment assez unique", explique John Cooley, qui enseigne au département d'écologie et biologie évolutionnaire à l'université du Connecticut à Hartford. Ces cigales, qui sont inoffensives, "ont tout simplement un cycle de vie de 17 ans".
Et voici comment se déroule leur existence, à la fois longue quand elles sont sous nos pieds, et éphémère une fois visibles.
"Dès que le sol atteint une certaine température, environ 62 degrés Fahrenheit (presque 17 degrés Celsius, ndlr) par une soirée qui pourrait être un peu humide, mais pas trop pluvieuse, les nymphes vont commencer à sortir de terre puis muer", dit le Dr Cooley.
Ensuite, "elles vont traîner dans la végétation sans faire grand-chose pendant une semaine. Et puis elles vont adopter un comportement adulte". A savoir se lancer dans une orgie géante.
Car "c'est de cela qu'il s'agit", affirme le Dr Cooley : se reproduire. "Le bruit que vous allez entendre, c'est le mâle qui appelle pour attirer une réponse de la femelle. Une fois que mâle et femelle sont réunis, ils s'accouplent, la femelle pond" et peu après, "ils meurent".
"Les œufs vont éclore six à huit semaines plus tard, et le cycle tout entier va se répéter", poursuit-il. Les nymphes vont donc aller s'enterrer et passer les 17 années suivantes à se nourrir de sève prélevée sur des racines.
Il devrait bien y avoir "des milliards, voire des milliers de milliards" de cigales ce printemps, selon le Dr Cooley. Submerger ses prédateurs par le nombre, c'est même la stratégie de survie de cette espèce, explique-t-il.
Car si écureuils, oiseaux, ratons laveurs et chiens vont s'en repaître pendant des jours, ils arriveront à satiété sans que cela ne menace les innombrables cigales restantes.
En attendant, des habitants de la capitale américaine tentent de prendre avec philosophie le fait que l'invasion des "cicadas" se produira avec l'arrivée des beaux jours, qu'ils attendaient encore plus impatiemment que d'habitude après un an d'épidémie et de restrictions sanitaires.
Randonner ou pique-niquer au milieu des insectes pourrait en effet ne pas être très ragoûtant.
"C'est un peu cruel", dit Melody Merin en riant. "Un peu comme si quelqu'un avait un sens de l'humour très tordu, et jouait avec nos émotions !"
<https://www.geo.fr/environnement/elles-seront-partout-lest-des-etats-unis-bientot-envahi-par-des-milliards-de-cigales-204053>
Sur le même sujet :
> Animation vidéo. Après 17 ans sous terre, des millions de cigales s'apprêtent à déferler sur la côte est américaine <https://www.geo.fr/environnement/apres-17-ans-sous-terre-des-millions-de-cigales-sappretent-a-deferler-sur-la-cote-est-americaine-200769>, Géo, maj le 29/05/2020
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18- De Nantes à Angers, un énorme chantier à 42 millions d'euros pour rehausser le niveau de la Loire, 20 Minutes, 16/03/21, 18h09
Julie Urbach
La région des Pays-de-la-Loire finance à hauteur de 30 % ces travaux dont le but est de « restaurer les milieux aquatiques et valoriser ce patrimoine culturel et naturel unique »
• Le lit de la Loire s'affaisse petit à petit après que des aménagements, visant à l'époque à favoriser la navigation, ont été installés par l'homme il y a un siècle.
• Après plusieurs dizaines d'années d'études, d'importants travaux se préparent pour redonner au plus long fleuve de France son fonctionnement naturel.
« Un grand fleuve de sable quelquefois mouillé ». Voilà comment l’écrivain Jules Renard décrivait la Loire, à la fin du 19e siècle. Près de 150 ans plus tard, un énorme projet à 42 millions d’euros ambitionne de faire mentir cette citation toujours d’actualité. Entre Nantes et Angers, où le niveau d’eau du fleuve ne cesse de baisser (jusqu’à quatre mètres par endroits), d’importants travaux « de rééquilibrage du lit de la Loire » se préparent. Objectifs ? « Restaurer les milieux aquatiques et valoriser ce patrimoine culturel et naturel unique », a indiqué ce mardi matin Christelle Morançais (LR), lors d’une visite à Vair-sur-Loire.
La région Pays-de-la-Loire, qu’elle préside, finance « ce projet exceptionnel » à hauteur de 30 %. Une décision prise après plusieurs dizaines d’années d’études et de modélisations, lesquelles ont montré qu’il était nécessaire et possible de redonner au plus long fleuve de France son fonctionnement naturel. Car si la Loire est par endroits aussi basse, ce n’est pas la faute au réchauffement climatique mais bien à l’activité humaine, cherchant à l’époque à maîtriser ce fleuve capricieux et sauvage…
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2999915-20210316-nantes-angers-enorme-chantier-42-millions-euros-rehausser-niveau-loire>
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19- La chasse à la glu a du plomb dans l'aile, AFP, 17/03/21, 18:00
Amélie Bottollier-Depois
La chasse à la glu cause un dommage "irrémédiable" à tous les oiseaux capturés et ne devrait donc pas être autorisée, selon la justice européenne, qui a ouvert mercredi la voie à l'interdiction en France de cette méthode décriée, pour l'instant suspendue.
Cet arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne a été immédiatement salué par les organisations de défense de l'Environnement y voyant une "grande victoire", ainsi que par la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
Cette méthode de chasse dite "traditionnelle" destinée aux grives et aux merles consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle, appelés gluaux. Les oiseaux ainsi capturés sont mis en cage et servent, en chantant, à en attirer d'autres pour les chasseurs.
Mais les défenseurs de l'environnement se battent depuis des années pour la faire interdire, dénonçant une méthode "cruelle" et non-sélective qui conduit à la capture d'autres oiseaux que ceux visés, y compris des espèces protégées.
Les chasseurs assurent que les oiseaux capturés par erreur sont nettoyés et relâchés. Mais "en dépit d'un nettoyage, les oiseaux capturés subissent un dommage irrémédiable, les gluaux étant par nature susceptibles d'endommager le plumage de tous les oiseaux capturés", a estimé mercredi la CJUE.
La Cour a également rejeté l'argument culturel : "le maintien d'activités traditionnelles ne saurait constituer une dérogation autonome au régime de protection" de la directive "oiseaux" de 2009.
"C’est un réel espoir pour les oiseaux concernés par d’autres types de chasses, notamment celles dites traditionnelles", s'est réjoui l'ONG One Voice, qui avait saisi la justice européenne aux côtés de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
- "Le combat continue" -
La Cour "prend en compte la souffrance animale, ce qui est une avancée remarquable", a déclaré à l'AFP le patron de la LPO Allain Bougrain-Dubourg, partagé entre "le bonheur et l'amertume d'avoir perdu tant de temps pour protéger les oiseaux".
Les chasseurs refusent eux de rendre les armes, appelant leurs opposants à ne pas crier victoire trop vite avant la décision du Conseil d'Etat qui doit désormais se prononcer. "Nous allons préparer notre dossier et le présenter au Conseil d'état, en les invitant à venir voir la réalité sur le terrain. Le combat continue", a déclaré Éric Camoin, président de l'Association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive.
"La bataille n'est jamais perdue tant qu'elle est juste", a renchéri le patron de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen.
"Ce ne serait pas quelques centaines de Gaulois sur les terres de Marcel Pagnol mais des personnes au fin fond de l'Amazonie, avec la même colle, et les mêmes oiseaux attrapés, on trouverait ça formidable", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le Conseil d'Etat avait dans un premier temps donné raison aux chasseurs dans cette bataille de la glu. Finalement, fin 2019, il avait demandé à la justice européenne de se prononcer sur la légalité de la chasse à la glu, dont la France est le dernier pays pratiquant dans l'UE.
Cette directive "oiseaux" de 2009 interdit les "méthodes de capture ou de mise à mort massive ou non sélective" d'oiseaux, notamment la chasse à la glu, mais prévoit des dérogations quand "il n'existe pas d'autre méthode satisfaisante".
En attendant cet arrêt de la Cour, la plus haute juridiction administrative française avait en septembre rejeté le recours des chasseurs contre la suspension de cette chasse décidée par l'exécutif.
Le président Emmanuel Macron, arbitrant contre les chasseurs et en faveur de sa ministre Barbara Pompili, avait fin août 2020 annoncé cette suspension. Concrètement, le quota de chasse à la glu pour cette saison avait été fixé à zéro.
Auparavant le gouvernement fixait chaque année par arrêté le nombre de spécimens de grives et de merles pouvant être capturés dans les cinq départements du sud-est concernés (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse), pour un total d'environ 40.000.
"La France avait décidé de suspendre la chasse à la glu, considérée comme une pratique non sélective. La décision de la Cour de justice de l’Union européenne conforte cette mesure de protection de la biodiversité", a réagi sur Twitter Barbara Pompili.
<https://information.tv5monde.com/info/la-chasse-la-glu-du-plomb-dans-l-aile-400874>
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En audio
20- Les solutions fondées sur la nature - En partenariat avec le Comité Français de l'UICN, France inter, La Terre au carré, 17/03/21, de 14h à 15h
Mathieu Vidard
Les Solutions fondées sur la Nature sont “les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité"
Avec :
• Justine Delangue, chargée de mission « Solutions fondées sur la Nature » au Comité français de l’UICN
• Freddy Rey, chercheur et Directeur de recherche en écologie ingénieriale et ingénierie écologique au LESSEM : Laboratoire Ecosystèmes et sociétés en montagne de l’Inrae à Grenoble. Il est président de la Commission de gestion des écosystèmes pour le comité français de l’Uicn
>> Émission (54 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-17-mars-2021 <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-17-mars-2021>>
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En images
21- Grande-Bretagne : la nature reprend ses droits sur d’anciennes terres agricoles, France 2, journal de 13h, 16/03/21
Un agriculteur du sud de l’Angleterre a transformé toutes ses terres agricoles en réserve naturelle pour les animaux, il y a presque 20 ans. Certaines espèces qui avaient disparu du pays y ont fait leur retour.
Au sud de l'Angleterre, les terres de Charlie Burrell sont aujourd’hui peuplées d’animaux sauvages. Il y a 20 ans, cette zone était recouverte de champs de blé et de céréales cultivés en agriculture intensive. En 2004, l'agriculteur a été le premier du pays à se lancer dans un pari fou : abandonner ses cultures pour les rendre à la nature. Ses terrains argileux s'étaient appauvris, il perdait de l’argent. Alors, avec l’aide d’une biologiste, il a réintroduit des espèces oubliées, comme des vaches à longues cornes, des cochons roux, ou encore des cigognes, qui avaient disparu en Grande-Bretagne.
Un modèle économique écologique
Au fil des années, le paysage s’est transformé et fourmille désormais de vie. Une nouvelle biodiversité s’est installée. Entre l'écotourisme et la vente de viande, les terres de Charlie Burrell sont redevenues rentables. En Écosse, son modèle économique écologique a été repris. Des terres où broutaient des moutons ont été remises à l’état naturel, et une partie est devenue le territoire des castors. Selon les chercheurs, le réensauvagement pourrait sur le long terme atténuer le réchauffement climatique.
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/grande-bretagne-la-nature-reprend-ses-droits-sur-danciennes-terres-agricoles_4335403.html>
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Une publication
22- La science à l'ère du soupçon, Imagine Demain le Monde, mars-avril 2021
Depuis l’arrivée de l’épidémie, les théories du complot et les informations fallacieuses gagnent dangereusement du terrain. Avec, au coeur de cette vague de soupçon et de désinformation, une mise en cause frontale des sciences et des experts. Quelle est la place de la science en démocratie ? Quel est son statut social, son rôle sociétal ? Comment les scientifiques vivent-ils cette époque troublée ? Imagine est allé à la rencontre de la communauté scientifique de manière rationnelle, critique et prospective.
Au sommaire de ce dossier de 22 pages :
- un grand entretien avec la philosophe des sciences Laurence Bouquiaux (ULiège)
- un décodage des ressorts de l’anti-science
- le regard de cinq chercheuses et chercheurs (climat, éducation, sciences biomédicales, droit pénal et économie écologique) sur leur rôle de « lanceurs d’alerte » dans la société
- les liens entre science et démocratie à la lumière de la crise du Covid, avec Jean-Michel De Waele (Cevipol ULB)
- le témoignage de « passeurs de sciences » qui œuvrent au quotidien auprès des jeunes
- deux exemples de journalisme scientifique hors des sentiers battus avec Sciences Critiques (France) et Daily Science (Belgique)
- une plongée dans le monde des sciences participatives, collaboratives, citoyennes et engagées avec plusieurs initiatives originales (Ateliers des jours à venir, collectif Zetkin, Open Lab…)
>> En savoir plus :
<https://www.imagine-magazine.com/numero-en-cours/>
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– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
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– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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