[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication & 1 annonce (lundi 22 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 22 Mar 08:04:04 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. Covid-19, un an après : « La durabilité passe par un renouvellement de la pensée managériale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/05/covid-19-un-an-apres-la-durabilite-passe-par-un-renouvellement-de-la-pensee-manageriale_6072078_3232.html>, Le Monde, maj le 06/03/21 à 01h20
2- Jane Wynne, l'infatigable Haïtienne qui veut sauver la planète <https://www.geo.fr/environnement/jane-wynne-linfatigable-haitienne-qui-veut-sauver-la-planete-203995>, AFP, 09/03/21, 09:00
3- Le premier classement des métropoles « les plus RSE » de France <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/le-premier-classement-des-metropoles-les-plus-rse-de-france/>, Entrepreneurs d’avenir, 09/03/21
4- Entretien. 20 ans de RSE ne suffisent plus : vive la permaentreprise <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/20-ans-de-rse-ne-suffisent-plus-vive-la-permaentreprise/>, Entrepreneurs d’avenir, 09/03/21
5- Reportage. Ma petite mercerie ne connaît plus la crise : le confinement relance la couture et le fait main <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/03/12/ma-petite-mercerie-ne-connait-plus-la-crise-le-confinement-relance-la-couture-et-le-fait-main_6072933_4497916.html>, Le Monde, 12/03/21, 05h22 
6- "Amendement bicyclette" : vers une obligation de fournir des pièces 5 ans au moins <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/amendement-bicyclette-vers-une-obligation-de-fournir-des-pieces-5-ans-au-moins_152514>, AFP, 12/03/21, 14:00
7- Ecologie : pourquoi Macron suit de près les régionales dans les Pays de la Loire <https://www.leparisien.fr/politique/ecologie-pourquoi-macron-suit-de-pres-les-regionales-dans-les-pays-de-la-loire-12-03-2021-8428263.php>, Le Parisien, 12/03/21, 16h13
8- Reportage. Contre les géants Deliveroo ou Uber Eats, des livreurs en liberté <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/03/12/contre-les-geants-deliveroo-ou-uber-des-livreurs-en-liberte_6072909_4500055.html>, Le Monde, 12/03/21, 21h09
9- L'Australien Mathias Cormann va prendre la tête de l'OCDE <https://www.challenges.fr/economie/l-australien-mathias-cormann-va-prendre-la-tete-de-l-ocde_755408>, AFP, 12/03/21, 22:00
10- Panama : une institutrice délaisse l'ordinateur pour la pirogue <https://www.geo.fr/environnement/panama-une-institutrice-delaisse-lordinateur-pour-la-pirogue-204050>, AFP, 13/03/21, 10:00
11- Tribune. "Pour une Assemblée citoyenne européenne" <https://www.lejdd.fr/International/tribune-pour-une-assemblee-citoyenne-europeenne-4031235>, Le JDD, 13/03/21, 22h00
12- Écotaxe : Les députés donnent leur aval à un retour régional pour les poids lourds <https://www.huffingtonpost.fr/entry/ecotaxe-les-deputes-donnent-leur-aval-a-un-retour-regional-pour-les-poids-lourds_fr_604e1843c5b65bed87db5151>, Le HuffPost avec AFP, 14/03/21, 16:02
13- Emmanuel Faber chez Danone, Paul Polman chez Unilever, deux dirigeants immolés sur l’autel de la rentabilité <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/emmanuel-faber-chez-danone-paul-polman-chez-pour-unilever-deux-dirigeants-emblematiques-immoles-sur-l-autel-de-la-rentabilite-a-court-terme-149624.html>, Novethic, 15/03/21
14- Jeunes écolos : comment répondre aux haters ? <https://www.wedemain.fr/partager/jeunes-ecolos-comment-repondre-aux-haters/>, We Demain, 15/03/21
15- Tribune. « La recherche publique doit se mobiliser pour se prémunir de l’instrumentalisation du doute scientifique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/16/la-recherche-publique-doit-se-mobiliser-pour-se-premunir-de-l-instrumentalisation-du-doute-scientifique_6073381_3232.html>, Le Monde, 16/03/21, 21h00 
En audio
16- Publicité et transition écologique : changer de pratiques, parce que la planète le vaut bien... <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/de-cause-a-effets-du-mardi-16-mars-2021>, France Culture, De cause à effets, 16/03/21, de 21 à 22h
17- Les solutions fondées sur la nature - En partenariat avec le Comité Français de l'UICN <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-17-mars-2021>, France inter, La Terre au carré, 17/03/21, de 14h à 15h
18- Podcast #lesengagés : "Nous risquons d'entrer dans une ère de confinement chronique", prévient Marie-Monique Robin <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/podcast-les-engages-nous-risquons-d-entrer-dans-une-ere-de-confinement-chronique-previent-marie-monique-robin-149605.html>, Novethic, 18/03/21
En images
19- Qoulisses avec Nicolat Hulot ! <https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/qoulisses-avec-nicolat-hulot-01763729.html>, TF1, Quotidien, 01/03/21, 13:00
20- Automobile : des garages solidaires pour les personnes à faibles revenus <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/automobile-des-garages-solidaires-pour-les-personnes-a-faibles-revenus_4328989.html>, France 2, journal de 13h, 11/03/21
Une publication
21- Essai graphique. Les petits pas ne suffisent pas ! <https://www.rusticaeditions.com/9782815316057-les-petits-pas-ne-suffisent-pas.html>, de Nicolas Hulot & Muriel Douru, Editions Rustica, 19/03/21
Une annonce
22- Nicolas Hulot, invité exceptionnel d’Aurélie Luneau dans De cause à effets <https://www.franceculture.fr/environnement/nicolas-hulot-invite-exceptionnel-daurelie-luneau-dans-de-cause-a-effets>, France Culture, le 23/03/21, de 21h à 22h

Bien à vous,
Florence

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ENGAGEMENTS DU JOUR : — Jane Wynne arpente toujours avec le même enthousiasme le jardin médicinal planté au cœur de la montagne haïtienne : son militantisme écologique, elle l'a reçu tel un héritage génétique. (cf. item 2)
— Une entreprise qui base son développement sur les principes de la permaculture : c’est le nouveau cheval de bataille de Sylvain Breuzard, PDG de Norsys et président du Conseil d’administration de Greenpeace et du Réseau Étincelle depuis 2011. (cf. item 3)
— Le fait maison a la cote auprès d’acheteurs en quête de sens. Pour le bonheur de Ma petite mercerie, le numéro 1 français de la vente de tissus en ligne. (cf. item 5)
— Au Panama, l'institutrice Graciela Bouche part à la rencontre de ses élèves d'une communauté indigène qui, faute de connexion, ne peuvent pas suivre les cours par internet. (cf. item 10)
— Une association récupère de vieilles voitures, les répare et les revend avec une garantie : les véhicules sont vendus entre 1 500 euros et 3 000 euros. (cf. item 20)
CLASSEMENT DU JOUR : La Fondation Oïkos vient de publier une liste des aires urbaines de France qui comptent le plus d’entreprises engagées dans la RSE, grâce à une méthodologie originale. (cf. item 3)
REPORTAGE DU JOUR : A Amiens, Antoine Hosin et ses associés ont créé BeeFast, leur propre plateforme. Une façon pour eux de s’émanciper des cadences infernales imposées par les multinationales. Partout, des initiatives similaires fleurissent. (cf. item 8)
TRIBUNES DU JOUR : — Un collectif de représentants de la société civile, d'académiques et de militants réclament la création d'une assemblée citoyenne pour "renouveler" l'Union européenne. (cf. item 11)
— Un collectif de chercheurs et de scientifiques appelle les pouvoirs publics à être plus vigilants face aux lobbys, après la diffusion, à la télévision, de programmes proposant une vision « simpliste et trompeuse » d’enjeux environnementaux. (cf. item 15)
AVAL DU JOUR : Une "contribution" spécifique pour les camions pourrait être rétablie par les autorités régionales. (cf. item 12)
GUIDE DU JOUR : Comment répondre aux critiques et commentaires haineux quand on est écolo ? Johan Reboul livre des conseils dans son ouvrage “Le Guide du Jeune Engagé”. (cf. item 14)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Pourquoi et comment le monde publicitaire doit-il se réinventer ? (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Covid-19, un an après : « La durabilité passe par un renouvellement de la pensée managériale », Le Monde, maj le 06/03/21 à 01h20    
Par François Henry & Laurent Falque, enseignants-chercheurs au sein de la chaire Sens & Travail de l’Icam de Lille

Pour faire advenir un monde réellement écologique, il faut prendre en compte ce qu’est fondamentalement le travail pour l’homme, affirment les chercheurs Laurent Falque et François Henry dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Quel est le lien entre les « océans de plastique » et le travail ? Les déchets n’ont pas été produits le soir, pendant le week-end ou les vacances, mais dans le cadre officiel du travail. Il y a donc bien un lien entre travail et pollution. A l’heure où le développement se veut « durable », c’est-à-dire à réintroduire une notion du temps dans l’économie, la notion de travail écologique amène à penser le travail « dans le temps ». Désormais, comment travailler ?
A l’heure de la disruption de notre façon de produire, il s’agit de retrouver le goût du travail bien fait et qui dure. Comparer entre eux les ordres de grandeur des différentes durées que sont la durée de production, la durée d’usage et la durée d’existence au monde de ce que l’on produit dit beaucoup du sens du travail.
> Lire aussi  Le travail chamboulé par le Covid-19
Comparons deux ratios concernant deux objets, par exemple un gobelet en plastique jetable et une belle armoire réalisée par un artisan. D’abord, le ratio entre la durée de production et la durée d’usage : le gobelet en plastique est certes produit infiniment plus rapidement que l’armoire par l’artisan, mais en moyenne il est utilisé pendant quelques instants seulement, contre des décennies pour l’armoire. Ensuite, le ratio entre la durée d’usage et la durée d’existence au monde. La durée d’existence au monde est équivalente pour les deux objets, l’un comme l’autre pouvant « exister » pendant des décennies, voire des siècles. Mais ils n’existeront pas dans les mêmes conditions : le gobelet en plastique jetable pourra exister dans la nature ou au milieu de l’océan sans être utilisé, tandis que l’armoire pourra être utilisée tout au long de son existence. Du point de vue écologique, tous ces ratios sont favorables à l’armoire, même si sa fabrication a été bien plus « lente » et longue que celle du gobelet en plastique.
Lorsqu’on parle de développement durable, il convient de distinguer d’une part le processus de production, d’autre part le produit en lui-même. Or, il peut être tentant d’utiliser le concept de développement durable pour se concentrer davantage sur le processus de production plutôt que sur le produit en lui-même, car il est dans l’absolu possible de produire pendant longtemps de manière durable des produits… qui eux ne sont pas durables.
L’Américain et le Mexicain
En plus d’être pleine d’humour, l’histoire de l’Américain et du Mexicain, souvent présentée au début des cours d’économie du développement, est à ce titre instructive. L’Américain et le Mexicain ont le même but : mener une vie simple et paisible avec leurs proches. L’Américain va vivre cet idéal de vie à sa retraite, après avoir géré une carrière très dense. Pour mener son idéal de vie, l’Américain fait donc « un détour » par une vie bien remplie, tandis que le Mexicain la met tout de suite en place. Le détour peut être illustré par une autre histoire : celle de cet étudiant doué et généreux, dont la stratégie consiste dans un premier temps à devenir tradeur pour se mettre à l’abri du besoin, avant, dans un deuxième temps, une fois libéré de toute contrainte financière, de s’adonner enfin au projet qui lui tient vraiment à cœur : donner l’accès à l’eau aux populations qui en sont démunies. En somme, il existe des éléments et des habitudes qui, objectivement, empêchent de réaliser « ici et maintenant » le travail et le mode de vie que l’on souhaite pratiquer.
> Lire aussi  « Le baby-foot, c’est cool, mais le droit du travail, c’est encore mieux » : dans les start-up, des salariés dénoncent un management toxique
Ces exemples soulèvent deux points : premièrement celui des durées que l’on se donne pour travailler et produire ; deuxièmement, ce qui empêche la réalisation d’un travail qui ait un sens intégral. Il est ici question de la trace que laissent l’usage du produit et la personne qui le fabrique : dans quelle mesure est-elle bénéfique ? La mise en place d’une économie écologique et durable demande de « désempêcher » les processus et les produits durables.
Les études sur le travail montrent que les deux éléments qui suscitent le plus l’engagement des personnes sont la qualité du produit ou du service réalisé, et la satisfaction de la clientèle. Or, qualité rime avec durabilité. Cette proposition donne une vision unifiée de l’écologie car elle prend en compte à la fois l’environnement, le travailleur et le produit. Mettre le travail au cœur de la question écologique amène à « réencastrer » ces différents éléments dans le temps, de manière à ce que leur fonctionnement et leur orientation répondent aux besoins du monde.
> Lire aussi  « Le Monde du travail est devenu fou ! », une plongée au chevet des salariés et de leur santé
Le management de la durabilité passe par conséquent par un renouvellement de la pensée managériale : après le management des organisations, puis celui des hommes, est venu le temps du management du travail. C’est par le travail qu’un monde plus écologique adviendra.
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Covid-19, un an après : quel impact sur le travail ?
Le surgissement de la pandémie a rappelé que notre façon de produire a atteint les limites que la planète peut supporter. A nous de nous adapter, désormais, à de nouvelles façons de faire.
• « Il est temps de revenir à l’essence même de la notion d’entreprise » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/05/covid-19-un-an-apres-il-est-temps-de-revenir-a-l-essence-meme-de-la-notion-d-entreprise_6072077_3232.html>, par Sandra Bernard-Colinet, membre de la Société française des analystes financiers (SFAF), et Mathilde Lemoine, chef économiste du groupe Edmond de Rothschild
• « La durabilité passe par un renouvellement de la pensée managériale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/05/covid-19-un-an-apres-la-durabilite-passe-par-un-renouvellement-de-la-pensee-manageriale_6072078_3232.html>, par François Henry et Laurent Falque, enseignants-chercheurs au sein de la chaire Sens & Travail de l’Icam de Lille
• « Le combat contre la pandémie doit s’accompagner d’un nouvel imaginaire du travail » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/05/covid-19-un-an-apres-le-combat-contre-la-pandemie-doit-s-accompagner-d-un-nouvel-imaginaire-du-travail_6072079_3232.html>, par Anthony Hussenot, professeur en théories des organisations à l’université Côte d’Azur (Groupe de recherche en économie, droit et gestion, Gredeg/CNRS)
• « La crise environnementale et sociétale oblige les entreprises à privilégier l’investissement dans le sur-mesure » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/05/covid-19-un-an-apres-la-crise-environnementale-et-societale-oblige-les-entreprises-a-privilegier-l-investissement-dans-le-sur-mesure_6072080_3232.html>, par Elvire Regnier Lussier, chargée de cours au master spécialisé gestion des achats internationaux et supply chain (MS GAISC) et au master in management (MIM) de l’Essec.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/05/covid-19-un-an-apres-la-durabilite-passe-par-un-renouvellement-de-la-pensee-manageriale_6072078_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/05/covid-19-un-an-apres-la-durabilite-passe-par-un-renouvellement-de-la-pensee-manageriale_6072078_3232.html>>
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2- Jane Wynne, l'infatigable Haïtienne qui veut sauver la planète, AFP, 09/03/21, 09:00
Amelie Baron

Sa longue chevelure blanche nouée en tresse sur son épaule, Jane Wynne arpente toujours avec le même enthousiasme le jardin médicinal planté au cœur de la montagne haïtienne : son militantisme écologique, elle l'a reçu tel un héritage génétique.
"Depuis que j’étais toute petite, mon père me disait +il ne faut pas penser à nous seulement, à Kenscoff, mais il faut aller plus large, Haïti et puis la planète. Mais pour toucher la planète, il faut commencer localement, même si c'est juste le mètre carré où nous sommes+", se rappelle Jane, aujourd'hui âgée de 75 ans.
D'un père américain et d'une mère haïtienne, elle naît dans une commune du bord de mer à proximité de Port-au-Prince. A 10 ans, elle découvre le village de Kenscoff dans les montagnes qui surplombent la baie. "Mon père voulait faire une ferme de démonstration car il avait déjà réalisé que l'érosion commençait", se souvient Jane.
- "Toujours la seule femme" -
Dans un pays culturellement machiste, elle a au fil des ans développé son expertise dans l'univers agricole pourtant dominé par les hommes.
"S’il y avait un groupe pour faire une plantation à la montagne, ce n'était que des hommes : je me trouvais toujours la seule femme" témoigne Jane en étouffant, telle une enfant, son rire aigu à deux mains. 
Porter sur la tête l'eau pour arroser les jardins, ou les fruits d'une récolte pour aller les vendre au marché : telles sont en Haïti les tâches harassantes qui incombent aux femmes de la sphère paysanne.
"Même si j’avais une jupe, je portais toujours mes bottes pour monter à la montagne", se remémore Jane Wynne du début de sa vie d'adulte. 
"On me regardait comme si j’étais une extraterrestre. Les gens se disaient : +Elle, avec des bottes ? Qu’est-ce qu’elle pense ? C'est un métier d'homme+", rigole-t-elle avec malice.
Après le décès de son père en 1994, elle a repris le flambeau pour la préservation des plus de 12 hectares de la réserve écologique.
"C’est un combat familial : j’ai mes enfants qui travaillent, mes petits enfants aussi, quand ils sont en Haïti, et la famille s’est élargie" explique Jane qui compte, selon les saisons, entre 15 et 25 personnes dans son équipe.
L'un de ses deux filles, Mélissa Day, est à ses côtés au quotidien.
En Haïti où la pollution des eaux, des sols et de l'air est incontrôlée, elle sait combien immense est la mission que s'est choisie sa mère d'éveiller les consciences de ses compatriotes. 
Alors qu'elle vient de passer la matinée à sensibiliser un groupe d'écoliers à la protection de l'environnement, Mélissa scrute le chemin où les jeunes n'ont pas manqué de semer quelques déchets en plastique.
"Ma mère, c’est une femme vaillante qui porte un flambeau depuis des années qui n’a pas peur de l’obscurité, elle avance" témoigne avec admiration Mélissa.
Enseignant le yoga à la Wynne Farm, la jeune quadragénaire à la silhouette élancée tente parfois de tempérer le dynamisme de sa mère. 
"Jane est têtue ! Heureusement je lui ai interdit de continuer à conduire sinon elle irait partout dans le pays : elle n'a pas peur" assure Mélissa en riant.
- Menaces d'hommes en armes -
Si l'insécurité s'accroît ces derniers mois en Haïti avec la prolifération des gangs, cela fait longtemps que les terres de la réserve écologique attirent les convoitises d'individus voulant bâtir des résidences dans la fraîcheur de la montagne. 
"Nous avons fait face plusieurs fois à des situations désagréables, des hommes en arme, plusieurs années de menaces contre notre équipe et nos animaux" détaille sobrement Mélissa Day.
Tout en étant prudente, Jane Wynne n'a jamais jeté l'éponge. 
Veillant à ce que son berger allemand Zao ne rentre pas dans l'enclos avec elle, la militante s'amuse à nourrir les deux alpagas récupérés du mini-zoo qu'avait ouvert une fondation religieuse voisine. 
"Jane a la même énergie que quand elle avait 10 ans. Elle est une source qui donne tant de connaissances" témoigne Pierre Michard Beaujour, agronome qui travaille à la réserve écologique.
Infatigable, Jane Wynne veut convaincre les jeunes de l'urgence de la situation. 
"Dans dix ans, les gens de Port-au-Prince en bas vont avoir beaucoup de problèmes pour trouver de l’eau parce qu’on déboise trop, on construit aujourd’hui sur le sommet ici où trois rivières prennent naissance" alerte une fois encore la militante.
<https://www.geo.fr/environnement/jane-wynne-linfatigable-haitienne-qui-veut-sauver-la-planete-203995 <https://information.tv5monde.com/info/jane-wynne-l-infatigable-haitienne-qui-veut-sauver-la-planete-399607>>
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3- Le premier classement des métropoles « les plus RSE » de France, Entrepreneurs d’avenir, 09/03/21
Pascal de Rauglaudre

La Fondation Oïkos vient de publier une liste des aires urbaines de France qui comptent le plus d’entreprises engagées dans la RSE, grâce à une méthodologie originale. Quelles sont les villes les plus ouvertes à la RSE ? 
Nantes, Lille et Bordeaux : voici les trois métropoles « les plus RSE » de France, d’après le premier classement des métropoles RSE publié début février 2021 par la Fondation Oïkos, qui a pour mission la promotion et le développement de l’entreprise responsable.
Ce classement est établi en comptabilisant les entreprises engagées dans une démarche de Responsabilité sociale des entreprises (RSE) et implantées dans les dix aires urbaines les plus peuplées de France. Parmi les autres villes du classement figurent Paris, Lyon, Marseille Aix-en-Provence, Toulouse, Nice, Strasbourg et Rennes.
La disparité entre ces dix métropoles est importante, de l’ordre de 33 % entre la première (notée 39,13 %) et la dernière (6,39 %). Elle reflète l’historique des dynamiques locales de responsabilité sociale : les entreprises des métropoles nantaises et lilloises, par exemple, sont engagées depuis plus longtemps que celles d’autres territoires métropolitains. D’après la Fondation, ces dynamiques locales sont sans lien avec la taille de l’aire urbaine concernée, ni avec le nombre d’entreprises présentes dans les métropoles.
>> Suite à lire à :
<https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/le-premier-classement-des-metropoles-les-plus-rse-de-france/>
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4- Entretien. 20 ans de RSE ne suffisent plus : vive la permaentreprise, Entrepreneurs d’avenir, 09/03/21
Propos recueillis par Pascal de Rauglaudre

Une entreprise qui base son développement sur les principes de la permaculture : c’est le nouveau cheval de bataille de Sylvain Breuzard, pdg de Norsys et président du Conseil d’administration de Greenpeace et du Réseau Étincelle depuis 2011. Il défend avec conviction ce nouveau modèle d’entreprise dans son livre : « La permaentreprise – un modèle viable pour un futur vivable ». 
Entrepreneurs d’avenir – La permaentreprise, c’est quoi ? 
Sylvain Breuzard – Vingt ans de RSE n’ont pas empêché le monde de se dégrader. Partant de ce constat, j’ai réfléchi à un modèle d’entreprise plus engagé, qui s’inspirerait des trois principes éthiques de la permaculture : prendre soin des êtres humains ; préserver la planète ; se fixer des limites et redistribuer les surplus. En les adaptant à l’entreprise, ça donnerait : obtenir une production efficace et utile aux humains, sans nuire à la planète, en faisant un usage sobre et régénératif des ressources et en partageant équitablement les richesses.
Ce modèle de permaentreprise est nouveau dans la mesure où jamais une entreprise n’a basé son développement sur des principes éthiques. Il pousse à définir les enjeux de l’entreprise et les projets pour les concrétiser, tout en intégrant des principes de régénération et d’agencement des parties prenantes. Il contient 23 objectifs d’impact clairs et ambitieux, comme l’employabilité des collaborateurs, la réduction des émissions de CO2, la redistribution des résultats, l’exclusion des fournisseurs présents dans les paradis fiscaux… Chaque permaentreprise peut ensuite ajouter ses propres objectifs d’impact et ses indicateurs pour les suivre. Elle dispose ainsi de son propre référentiel d’indicateurs et d’un outil de pilotage contextualisé pour avancer.
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<https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/20-ans-de-rse-ne-suffisent-plus-vive-la-permaentreprise/>
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5- Reportage. Ma petite mercerie ne connaît plus la crise : le confinement relance la couture et le fait main, Le Monde, 12/03/21, 05h22 
Catherine Rollot

La pandémie a remis au goût du jour patrons, aiguilles et machines à coudre, et pas seulement pour fabriquer des masques. Le fait maison a la cote auprès d’acheteurs en quête de sens. Pour le bonheur du numéro 1 français de la vente de tissus en ligne. 
La ruée saisonnière sur la double gaze de coton ou le tissu-éponge bambou aura-t-elle lieu encore ce printemps ? A moins que le chanvre ou le lin ne les battent à plate couture. Sur 2 600 m2, le long de dizaines de travées, s’empilent par catégorie des centaines de rouleaux d’étoffes. Coton, jersey, viscose, soie, mousseline, tulle… Unis, fleuris, géométriques, rayés, ajourés, enduits, matelassés, côtelés, il y en a ici pour tous les goûts et les usages. Un peu plus loin s’étend le domaine des fils, boutons, dentelles et autre passementerie.
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En une décennie, le site Ma petite mercerie, dont les ateliers sont installés à Gaillac, dans le Tarn, est devenu le plus gros vendeur en ligne de tissus de France. Et un des détaillants les plus importants en articles de mercerie. Sa clientèle ? Des mordus de l’aiguille et des travaux manuels. Adeptes des blouses légères, inconditionnels de la qualité anglaise, fans de velours d’ameublement, coquettes écolos venues à la piqûre par la confection de lingettes démaquillantes lavables savent qu’ils trouveront ici de quoi satisfaire leurs envies de couturiers du dimanche parmi les 80 000 références disponibles. Chaque mois, ils sont plus de 500 000 (dont 85 % de femmes) à fréquenter le site. Un millier de commandes partent quotidiennement de chez cet e-commerçant qui a renouvelé le modèle en déclin de la mercerie de quartier.
Dans l’atelier flambant neuf, situé non loin des coteaux qui ont fait la réputation viticole de la région, sur de longues tables de drapiers, elles sont plusieurs à s’affairer, ciseau et mètre ruban en main. On mesure, on coupe, on prépare les commandes reçues la veille ou le jour même. Régine, chef de rayon coupe, est responsable de la travée C, celle des cotonnades à motifs. Ce matin, elle fait dans les petits pois. Un client a commandé pour 203 euros de marchandises, dont une quarantaine d’échantillons d’une dizaine de centimètres chacun. Sur fond grège, anis ou rouille, les petits points se déclinent à l’envi. Un peu plus loin, dans les rayons rubanerie et mercerie, c’est la chasse au trésor pour trouver le bouton, le biais ou la guipure conforme à la commande. A l’expédition, les colis sont soignés et enveloppés de papier de soie, quel que soit leur montant. Petit mot et cadeau glissés dans chaque paquet.
Nouvelles passions
Le panier moyen tourne autour de 38 euros, souvent beaucoup moins. « Chaque jour, entre 10 et 15 % des envois contiennent un seul produit pour une facture de quelques centimes d’euros, explique la patronne et fondatrice, Christel Anglade-Moncéré, yeux bleus et halo de boucles blondes vaporeuses. Un bouton, un élastique de quelques centimètres, une aiguille ou une simple agrafe sont traités en priorité car nos clients n’ont pas à subir pour une si petite commande la lourdeur de toute une chaîne de préparation. » Livrée sous quarante-huit heures au maximum par lettre suivie ou colis, selon la taille. Une course contre la montre qui s’est accélérée depuis mars 2020.
Car Ma petite mercerie fait partie des « gagnants » de la crise sanitaire. La couture, le « fait maison » et le « fait main », des pratiques que l’on voyait déjà poindre depuis quelque temps, sont devenus l’une de ces nouvelles passions de confinement, puis de couvre-feu. En début de pandémie, la pénurie de masques jetables a vidé les stocks d’élastiques et de tissus. « Même les coupons qu’on n’arrivait pas à écouler depuis des mois, tout est parti », se rappelle la quinquagénaire, native du Sud-Ouest. La folie ! En quelques jours, il lui faut trouver des bras supplémentaires pour absorber les commandes multipliées par trois. De 35 personnes, l’entreprise passe à 50 salariés, répartis en deux équipes. Elle fait le tour des fournisseurs, grossistes et fabricants, eux-mêmes débordés, et doit même fermer pendant trois jours pour traiter les commandes. « A la réouverture, en deux heures, on a fait l’équivalent de quatre jours d’activité normale », se remémore Christel Anglade-Moncéré. Résultat, un chiffre d’affaires 2020 à 6 millions d’euros, en croissance de 50 % par rapport à l’année précédente.
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L’engouement profite à tout le secteur. Depuis avril 2020, les ventes de machines à coudre en France ont augmenté de 40 %. L’enseigne Mondial Tissus, premier réseau de magasins physiques de tissus au mètre et de mercerie en France (50 000 références de produits, dont 15 000 de tissus), a écoulé, en 2020, 11 000 machines, contre 6 000 en 2019, et séduit 500 000 nouveaux clients. « La majorité était des débutants, venus pour fabriquer des masques. Une population différente de notre clientèle habituelle, qui a redécouvert ou pris goût à la couture et s’est ensuite lancée dans des travaux plus élaborés », explique Bernard Cherqui, directeur général du groupe français qui a ouvert treize nouveaux magasins en 2020 et s’apprête à inaugurer, le 24 mars, son centième point de vente, une première boutique parisienne, dans le 15e arrondissement.
Car ce goût nouveau pour le pied-de-biche et le point zigzag perdure. Les marques de machines à coudre, principalement américaines, japonaises ou suisses, mais souvent produites en Asie, n’arrivent toujours pas à répondre à la demande. Résultat : pénurie de stock mondiale et envolée du marché de l’occasion de la Singer, Elna et autre Brother. De quoi assurer de beaux jours pour les fabricants et détaillants en mercerie – un commerce qui a pourtant connu bien des revers.
De l’arrière-cuisine à Instagram
En 2009, lorsque Christel Anglade-Moncéré se lance, la confection maison n’a plus la cote. Essor du prêt-à-porter bon marché, offre démodée, loisir suranné, autant de raisons pour expliquer un lent effilochage. De 6 000 merceries dans les années 1980, on passe à 1 000 au début des années 2000. Pourtant, l’entrepreneuse est convaincue qu’en proposant une offre tendance de qualité, le cousu main a de l’avenir. Vingt mille euros d’économies et l’intuition que le secteur des loisirs créatifs est porteur lui suffisent pour imaginer, dans son arrière-cuisine, sa petite mercerie idéale. « A l’époque, le DIY [initiales de do-it-yourself, “faire soi-même”] tournait essentiellement autour des perles et du “scrapbooking”, ces albums photos décorés et personnalisés », se rappelle la chef d’entreprise.
La titulaire d’un BTS en stylisme, alors chargée de la communication et du marketing dans l’entreprise familiale de BTP, croit à l’e-commerce. Elle contacte des fabricants et des distributeurs pour ramener ce que l’on trouve encore difficilement dans les magasins traditionnels. Des petits imprimés, des tissus américains destinés à faire du patchwork, disponibles dans une très large gamme de coloris, qu’elle vend en petite quantité. Un vrai magasin de détail, extrêmement bien fourni, une recette qui fait encore aujourd’hui son succès. Fini l’obligation d’acheter 1 mètre de suédine quand on a seulement besoin de quelques dizaines de centimètres pour customiser un vêtement ou recouvrir un objet. Sur le site, les tissus se vendent par 10 cm, les boutons et aiguilles à l’unité… plus économique pour le client. Pour se faire connaître, elle contacte des blogueuses spécialisées, écume les salons professionnels, lie des partenariats avec des magazines qui présentent des créations faites avec ses tissus.
Dès son démarrage, Ma petite mercerie trouve sa clientèle, des femmes entre 20 et 40 ans, qui forme aujourd’hui une communauté fidèle, très active sur les réseaux sociaux. Cent quatre-vingt mille abonnés sur Facebook, près de 100 000 sur Instagram. Ambiance « rose botanique » en février, « soleil naval » en mars : chaque mois, un cahier de tendance présente les nouveautés. L’arrière-cuisine devient vite trop petite, un premier site s’ouvre à quelques kilomètres d’Albi, avant un nouvel agrandissement à Gaillac. Mutuelle prise en charge à 100 %, plan d’épargne entreprise, mécénat culturel de proximité, réduction des emballages, fournisseurs français dans la mesure du possible – même si la production textile comme les articles de mercerie restent majoritairement fabriqués en Asie : comme toute entreprise moderne qui se respecte, Ma petite mercerie affiche en étendard ses engagements sociaux et environnementaux.
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En une décennie d’existence, d’autres se sont lancés sur le créneau, pure players ou anciennes enseignes converties à la vente en ligne. « Les acteurs du numérique, en rajeunissant l’image du secteur, ont probablement remplacé la petite mercerie de quartier », convient le directeur général de Mondial Tissus, Bernard Cherqui. Le leader du marché (140 millions d’euros de chiffre d’affaires) accélère lui aussi sa digitalisation en proposant, dans son prochain magasin parisien, un catalogue dématérialisé de 26 000 références. Sur le Net, pléthore de vidéos et de tutos sont disponibles gratuitement, remplaçant les conseils de grand-mère. Des influenceuses font le buzz en vendant des patrons en ligne. Rhabillé au goût de l’époque, le « fait main » a repris du galon. A l’ombre des briques roses de Gaillac, Ma petite mercerie continue, elle, à tisser sa toile.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/03/12/ma-petite-mercerie-ne-connait-plus-la-crise-le-confinement-relance-la-couture-et-le-fait-main_6072933_4497916.html>
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6- "Amendement bicyclette" : vers une obligation de fournir des pièces 5 ans au moins, AFP, 12/03/21, 14:00

Moins de tondeuses à gazon ou de vélos irréparables : les députés ont donné leur feu vert vendredi à une obligation de fournir des pièces de rechange pour certains produits pendant une durée minimale de cinq ans après la fin de leur commercialisation.
La mesure, surnommée "amendement bicyclette", a été adoptée lors des travaux de la commission spéciale de l'Assemblée nationale, qui se penche depuis lundi sur le projet de loi climat, dont un volet vise à "verdir l'économie".
L'article 13, réécrit par un amendement de la co-rapporteure Cendra Motin (LREM), concerne "les fabricants ou importateurs d'outils de bricolage et de jardinage motorisés, de bicyclettes, y compris à assistance électrique, et d'engins de déplacement personnel motorisés".
Ces professionnels devront assurer la disponibilité des pièces détachées pendant la période de commercialisation de leurs produits, et au-delà pendant une "période minimale complémentaire" de cinq ans.
Une telle obligation existe déjà pour les équipements électriques et électroniques, ainsi que le matériel médical.
Les infractions seront passibles d'une amende maximum de 75.000 euros.
Est également instituée une obligation, avec de possibles dérogations, de proposer des pièces issues de l'économie circulaire à la place de pièces neuves, afin de limiter le gaspillage et l'impact sur l'environnement.
Certains députés, comme le socialiste Gérard Leseul, ont jugé que "cinq ans, c'est vraiment trop faible" pour les bicyclettes, en évoquant "les étudiants qui utilisent le vélo des parents".
La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale Olivia Grégoire a répondu en soulignant qu'il s'agissait d'une durée "plancher" qui pourrait être allongée par décret pour certains produits.
La mesure, a-t-elle ajouté, va permettre de "renforcer le secteur stratégique de la réparation dans l'économie sociale et solidaire".
Après son examen en commission, le projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) doit venir en première lecture dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à la fin du mois.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/amendement-bicyclette-vers-une-obligation-de-fournir-des-pieces-5-ans-au-moins_152514>
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7- Ecologie : pourquoi Macron suit de près les régionales dans les Pays de la Loire, Le Parisien, 12/03/21, 16h13
Jannick Alimi 

François de Rugy, ancien ministre de la Transition écologique, portera les couleurs de LREM face à Matthieu Orphelin, en rupture de ban avec la majorité. Un match entre deux visions de l’écologie qui aura valeur de galop d’essai pour 2022.
Les élections régionales dans les Pays de la Loire pourraient être le galop d'essai de la prochaine présidentielle, le test politique de plusieurs visions de l'écologie incarnées par des personnalités de poids. La présidente LR sortante, Christelle Morançais, soutenue par le sénateur Bruno Retailleau, candidat potentiel pour 2022, sera notamment défiée par le macroniste François de Rugy et par l'écologiste, ex-LREM, Matthieu Orphelin. Deux députés dont la notoriété dépasse les frontières de la région, deux projets écolos en concurrence frontale. « Nous regardons cette élection avec beaucoup de vigilance », confie un proche de l'exécutif.
François de Rugy, dont l'entrée en lice sera officialisée en avril, a succédé au très populaire Nicolas Hulot, au ministère de l'Ecologie, un fauteuil qu'il occupera de septembre 2018 à juillet 2019. Matthieu Orphelin, lui, après avoir été le bras droit de Nicolas Hulot et s'être fait élire en 2017 sous les couleurs de la majorité présidentielle qu'il a quittée en février 2019, s'est mué, à l'Assemblée nationale, en porte-drapeau de l'opposition écolo à la politique gouvernementale. Ce vendredi 12 mars, il a été officiellement intronisé tête de liste de l'« Appel pour une région écologique, citoyenne et solidaire ». Comme pour épicer un peu plus ce parfum de pré-présidentielle, l'eurodéputé écolo Yannick Jadot, candidat probable dans la course à l'Elysée, se rendra vendredi prochain aux côtés de Matthieu Orphelin pour défendre la cause des dauphins retrouvés morts sur les plages de l'Atlantique.
«Savoir quel type d'écologie les électeurs souhaitent»
« C'est vrai que la région est à l'image de la future présidentielle, reconnaît Matthieu Orphelin. Elle symbolise la recomposition en trois blocs de la vie politique française. Le pôle écologiste et social que j'espère réussir à constituer avec la liste socialiste menée par l'ex-ministre de François Hollande, Guillaume Garot, un pôle macroniste et libéral autour de François de Rugy et un pôle conservateur avec les listes LR et RN. » Une liste Rassemblement national menée par l'eurodéputé Hervé Juvin, le « Monsieur Ecologie » du parti de Marine Le Pen...
« Les Pays de la Loire sont une des rares régions dont la présidence pourrait basculer. C'est pourquoi les résultats seront scrutés au plan national », insiste Matthieu Orphelin. « Le jeu pour la présidence de région est totalement ouvert, affirme, quant à lui François de Rugy. Le premier comme le deuxième tour seront des moments clés pour savoir quel type d'écologie les électeurs souhaitent. Le procès permanent et radical de tout ce qui a été fait depuis 2017, incarné par Matthieu Orphelin, un projet synonyme de décroissance. Ou le mien, fondé sur le progrès, scientifique, technologique et économique. A l'approche du bilan du quinquennat, on verra tout ce qui a été fait pendant cette présidence. »
> Podcast. Convention climat : comment la méfiance s'est installée entre Macron et les citoyens
Une analyse combattue avec force par le député de gauche. « L'écologie que je défends est, au contraire, celle de l'action et de la solidarité, martèle Matthieu Orphelin. L'écologie de François de Rugy ne change rien au système économique libéral. Si, après la crise des Gilets jaunes, des primes pour véhicules propres ou l'élargissement de l'accès aux chèques énergie ont été mis en place, c'est parce que des élus comme moi avons pris un contact direct avec l'Elysée, François de Rugy, lui, avait déjà renoncé. » Une certitude met les deux hommes d'accord : au premier comme au second tour, il n'y aura aucune alliance entre leurs deux listes…
<https://www.leparisien.fr/politique/ecologie-pourquoi-macron-suit-de-pres-les-regionales-dans-les-pays-de-la-loire-12-03-2021-8428263.php>
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8- Reportage. Contre les géants Deliveroo ou Uber Eats, des livreurs en liberté, Le Monde, 12/03/21, 21h09
Benoît Hopquin

A Amiens, Antoine Hosin et ses associés ont créé BeeFast, leur propre plateforme. Une façon pour eux de s’émanciper des cadences infernales imposées par les multinationales. Partout, des initiatives similaires fleurissent.
Un vendredi soir à Amiens, par temps d’épidémie. La nuit et le couvre-feu ont vidé depuis 18 heures les rues de la préfecture de la Somme. Sous l’éclairage public, seules quelques ombres, à vélo ou à scooter, battent encore le pavé, le dos bossué par un sac cubique. Au pied de la cathédrale Notre-Dame, ces porteurs des temps modernes ne sont pas sans évoquer les portefaix du Moyen Age, ployant sous leur volumineux ­fardeau. Il y a quelques heures encore, ils étaient indistincts dans l’intense circulation et la cohue des piétons et des cyclistes. Des quidams qu’on ne remarquait ni ne regardait. Des invisibles, malgré leur protubérance isotherme et leur difformité physique. Ils se fondaient dans le paysage urbain. Désormais, on ne voit qu’eux, ces coursiers. Amiens leur appartient.
Au Sushi Shop de la joliment nommée rue des Corps-Nuds-Sans-Teste, les clients ne sont en effet plus que des êtres sans tête. A 18 heures pétantes, une femme est repartie avec la dernière vente à emporter de la journée, il n’y a désormais plus que des fantômes numériques qui clignotent sur les écrans d’ordinateur. Les commandes affluent par dizaines, par l’intermédiaire des ­multiples plateformes de livraison. La mécanique est admirablement huilée dans le restaurant. Pas un cri, peu de mots, une économie de gestes.
Les sacs en papier sont posés sur un bout de table, près de la porte d’entrée. Les coursiers vérifient les références sur leur téléphone et sur le colis, les enfouissent dans leur baluchon et filent. Sur un plan électronique de la ville, des épingles lumineuses indiquent les adresses à servir, afin de rationaliser les parcours mais aussi de surveiller le temps mis pour les accomplir. Contraste entre la décontraction de l’ambiance, la désinvolture des tenues et la pression permanente qu’imposent l’outil informatique et la dictature des algorithmes. Les plateformes promettent que ne s’écoule pas plus d’une demi-heure entre la commande et la livraison. Même sans bleu de chauffe, en cuissard et en blouson en Gore-Tex multicolore, il reste là quelque chose de la chaîne d’usine, du taylorisme et des Temps modernes, version XXIe siècle.
Local, éthique, écologique et social
Antoine Hosin, 23 ans, avait déjà soixante kilomètres dans les jambes quand on l’a retrouvé en fin d’après-midi. Lui s’est rebellé contre cette exploitation. En 2020, il a décidé de créer sa propre plateforme, 100 % picarde, baptisée BeeFast. Une application qu’il veut « locale, éthique, ­écologique et sociale ». Il a lancé également une association du même nom et trouvé une poignée de coursiers prêts à mutualiser les efforts. Des initiatives semblables, il s’en crée dans d’autres villes : Cyclôme à Clermont-Ferrand, Naofood à Nantes, Kooglof ! à Strasbourg. CoopCycle, une fédération qui compte 41 adhérents, tente de coordonner ces initiatives locales. Le temps des formalités administratives, BeeFast est enfin opérationnel en ce début de 2021. Les « abeilles rapides » rêvent désormais de populariser dans les rues d’Amiens leurs sacoches jaune et noir et leur nouvelle façon de travailler.
Depuis 9 heures, Antoine Hosin a livré des petits déjeuners, des fleurs, des déjeuners… avant de s’accorder une pause-repas à 15 heures. Une journée ordinaire, en somme : il fait entre 50 et 100 kilomètres à vélo quotidiennement, a parcouru 150 kilomètres un jour faste, son record. « C’est mon kif de rouler toute la journée. Parfois treize heures par jour. Je ne m’en lasse pas. » En pur et dur, il refuse l’assistance électrique. Ce forçat de la route s’est récemment coltiné dix caisses de champagne, 120 kilos sur son vélo cargo, acheté d’occasion 2 300 euros. Il travaille sept jours sur sept. Ses rares loisirs, ses vacances, il les passe aussi à mouliner du braquet. Cette année, il est ainsi descendu à la manivelle jusqu’à Perpignan, et retour. Sa copine accepte.
Ce fou de vélo ne se plaint pas de son quotidien, des kilomètres avalés et des kilos charriés à la force du jarret. Non, ce qui le fait râler, ce sont les plateformes de livraison, les Deliveroo, Uber Eats et consorts. Il a été parmi les premiers à se lancer quand elles se sont installées à Amiens, fin 2017. Il s’est enregistré comme autoentre­preneur et s’est inscrit sur les appli­cations des sites. Il venait d’obtenir un DUT ­commerce mais ne se voyait pas continuer plus avant ses études ni végéter derrière un bureau. « J’avais la liberté, la flexibilité dans mes horaires, des revenus attractifs, se souvient-il. Nous n’étions qu’une trentaine de livreurs, dont une dizaine à plein temps. Ça me plaisait vraiment. » Antoine Hosin tire alors, charges déduites, autour de 2 000 euros de revenus nets.
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Et puis, par deux fois en 2019, les plateformes modifient les règles du jeu et le calcul du prix des courses. « Ils nous les ont vendues façon marketing, nous expliquant que ce serait mieux, se souvient-il.En fait, ils faisaient ce qu’ils voulaient en termes de tarification. » Le nombre de livreurs explose dans la ville. Combien sont-ils aujourd’hui ? Seul Dieu et Deliveroo le savent. Les plateformes, désormais bien implantées à Amiens, se retrouvent en ­position de force pour dicter leurs conditions. « Début 2019, il fallait entre 15 et 20 courses pour faire 100 euros, calcule Antoine Hosin. A la fin de la même année, il en fallait plus de 25. » Las de travailler plus pour gagner moins, il a donc lancé BeeFast avec quelques amis.
Traumatisme crânien et galères d’emplois
On retrouve la petite bande de réfractaires devant le Sushi Shop. Brandon Toudick, 21 ans, étudiant en deuxième année de licence STAPS (éducation physique), parcourt ses 30 kilomètres chaque soir, après les cours, pour financer son cursus universitaire. Julien Patté, 36 ans, a un CDI dans une coopérative agricole. Il y embauche à 8 heures et finit à 17 h 30. Puis il se leste de sa sacoche de 18 heures à 22 heures. Le com­plément de revenu est appréciable, lui donne de quoi surnager. Clément Jadot, 30 ans, fait ce job à plein temps depuis septembre. Il est ébéniste-marquetteur de formation mais ne s’est jamais accoutumé au salariat et à la vie d’entreprise. « J’ai un problème avec la hiérarchie », concède-t-il. Sa compagne est dentiste. Elle a accepté son choix et les horaires décalés qui vont avec. « Elle a vu que ça me plaisait. »
Amiénois de naissance, Théo Cardon, 23 ans, était parti à Toulouse avec son père. Il travaillait à ses côtés dans une entreprise de réparation d’ascenseurs. Quand son père est mort, Théo Cardon est remonté en Picardie et a cherché un boulot. « Mais, ici, l’accès à l’emploi est difficile. » Il a postulé pour une place dans les entrepôts Amazon de Boves, à moins de 10 kilomètres d’Amiens, mais n’a pas été pris. Alors, il est devenu livreur. Louis Mercier, 23 ans, a lui aussi galéré. Il a fait auparavant une dizaine de jobs, pêle-mêle prof de sport dans le privé, mécano, téléconseiller, vendeur dans un commerce, employé de la restauration, barman, salarié de boîte de nuit : « Nulle part il n’y avait de ­perspectives. » Licencié d’un club cycliste de la Somme, ce passionné s’est à son tour lancé dans la livraison.
Les compères parlent boulot, entre deux courses. Ils racontent sur le ton de la rigolade leurs multiples gadins, les vols planés sur des capots de voiture. « Le plus dangereux, c’est les portières qui s’ouvrent brusquement. Là, c’est imparable, dit Louis Mercier. Il faut aimer les sensations fortes, c’est sûr. » Fin 2018, Antoine Hosin a chuté lourdement. Traumatisme crânien, une semaine d’hôpital. Il a laissé plusieurs dents sur la chaussée. Il lui en a coûté 3 500 euros de les remplacer. « Quand je suis tombé, j’étais connecté sur une plateforme, mais j’étais en attente d’une course. Comme je n’avais pas de livraison en cours enregistrée, ils ont dit qu’ils ne pouvaient rien pour moi. J’ai payé les frais de ma poche. Ils m’ont juste donné 100 euros pour une semaine d’arrêt de travail. C’est un des éléments qui m’a fait comprendre que ce n’était pas cool d’être autoentrepreneur. » 
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Les associés parlent des feux grillés, des sens interdits bravés, des trottoirs empruntés pour améliorer le rendement. Et des amendes qui tombent parfois, quoique rarement. « En vrai, les flics sont assez tolérants avec nous », constate Louis Mercier. Antoine Hosin s’est fait voler deux vélos, dont l’un par un autre livreur croisé dans un escalier d’immeuble.
L’appétit sans fin des grandes plateformes
Avec les clients, c’est souvent la même politesse pressée : bonjour, merci, au revoir. Parfois un sourire, parfois une grimace et une réprimande en cas de retard. Pas ou peu de pourboire, à l’occasion une mauvaise note sur l’application qui fait baisser la cote du livreur. S’il y en a trop, son compte peut être désactivé. Autrement dit, il est renvoyé, sans indemnité. « Parfois, on est super sympa, explique Antoine Hosin. On monte aux étages et on se retrouve avec un pouce en bas sur le site. Ça fait mal. » En cas de litige avec un client, il faut passer par une centrale d’appel, basée à Madagascar. Dans l’autre hémisphère, un conseiller tranche le différend entre deux personnes qui se trouvent sur le même pas-de-porte. C’est la garantie d’une demi-heure de perdue et c’est souvent au coursier qu’on donne tort.
Les amis ressassent ainsi leur dépit contre les grandes plateformes, ces ogres plus insatiables que les estomacs des Amiénois. Même si certaines, comme Just Eat ou Stuart, trouvent un peu plus grâce à leurs yeux, proposant un meilleur prix pour leurs efforts. Et puis, avec cette épidémie qui traîne en longueur, le nombre des candidats à la galère, jetés sur le pavé par la crise économique, augmente sans cesse. La bagarre se fait plus féroce pour obtenir une livraison et l’attente toujours plus longue. Les journées se sont étirées car les plateformes ont supprimé les plannings qui permettaient de réguler le nombre de coursiers disponibles selon les affluences des commandes. Désormais, chacun se connecte quand il veut. Une apparente liberté qui aboutit en fait à une concurrence exacerbée et à des horaires infinis.
Avec BeeFast, Antoine Hosin espère séduire une clientèle plus citoyenne.Julien Patté en connaît qui ne commandent plus sur certaines plateformes, depuis qu’ils ont pris conscience de l’envers du décor. « Ils disent que ce sont des exploiteurs. Mais tout le monde ne prête pas forcément attention à ça », regrette-t-il. Le même argumentaire moral est rodé auprès des restaurateurs. Antoine Hosin se concentre sur les enseignes qui refusent de passer par les grands acteurs du secteur. Il leur présente sa bonne mine, joue sur la fibre régionale, les valeurs, mais aussi sur une commission moindre : 18 % du prix du repas contre 25 à 30 % pour les grandes plateformes.
L’essor de nouvelles pratiques
Antoine Hosin a ainsi réussi à convaincre Vittorio Wiotte, à la tête d’une des bonnes tables de la ville, Les Bouchées doubles. Le patron est catégorique : « Je refuse de passer par Deliveroo ou Uber Eats. Question d’image de marque. » En même temps que les plats de pâtes aux truffes ou les épaules d’agneau mijotées, les livreurs transportent la réputation du restaurant. Jusque-là, l’établissement préférait effectuer lui-même les livraisons. Antoine Hosin, mais aussi un bon client des Bouchées doubles, un consommateur soucieux du sort des livreurs, ont su convaincre Vittorio Wiotte de prendre BeeFast à l’essai. On a topé entre Picards.
« Ils sont habillés propres, ils respectent la commande », se réjouit le chef de salle, Michel Button, en tendant par-dessus le bar deux commandes pour le quartier cossu d’Henriville. Vittorio Wiotte a peu à perdre de l’expérience. En ce moment, le restaurant est vide, la faute à cette saleté de virus mondialisé. Des douze employés habituels, seuls trois sont à leur poste. Avec une question qui taraude tout le monde : quand le ­service en salle pourra rouvrir, les clients reviendront-ils comme avant ou se seront-ils habitués à se faire servir leur repas chez eux ?
Omar Ghermine, le gérant du Sushi Shop, pense que l’épidémie va changer les modes de consommation. « L’habitude de se faire livrer va rester, car cela fait un an que ça dure, assure-t-il. Beaucoup de restaurants vont devoir continuer à proposer cette prestation. » Depuis l’automne, il a augmenté de 70 % les ventes à domicile. L’homme connaît le métier : il a débuté en livrant des pizzas sur sa Mobylette pour Domino’s. Omar Ghermine utilise les ­services de BeeFast quand ses propres coursiers sont débordés. Il a décidé de les payer à l’heure, ce qui est plus équitable.
Un secteur de plus en plus précarisé
Pour le moment, l’association BeeFast contre les plateformes multinationales, c’est un peu la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Antoine Hosin rame. Les associés se contentent pour l’instant de 1 000 euros par mois. Mais ils caressent le rêve de se transformer en coopérative et, qui sait, de pouvoir se salarier, avec un revenu fixe et une couverture sociale digne de ce nom. Les grandes plateformes, elles, restent archidominantes et entretiennent cette emprise à coups de publicité et de promotion.
A Sushi Shop, les livreurs Deliveroo et Uber Eats défilent toute la soirée. Des hommes, une seule femme. Des étudiants, des jeunes des cités d’Amiens-Nord et des migrants, beaucoup de migrants. Ils se reconnaissent à leur façon de rester en retrait. Ils roulent en Vélam, ces lourds vélos mis à disposition par l’agglomération, ou sur des biclous hors d’âge. Ils ne portent pas de casque. Ce vendredi au froid à pierre fendre, l’un d’eux s’est confectionné des sortes de manchons avec des sacs plastiques.
> Lire aussi Uber Eats, Deliveroo… quand des travailleurs précaires profitent d’autres plus précaires encore
On les voit, en petits groupes, par nationalité, devant les pizzerias, le KFC, le McDonald’s ou l’O’Tacos, un œil sur l’écran du téléphone, attendant qu’une commande s’annonce enfin. Ils viennent d’Afghanistan, d’Irak et surtout d’Afrique subsaharienne. Sans papiers, ils sont sous la coupe de compatriotes régularisés ou d’exploiteurs français. Ces négriers se déclarent autoentrepreneurs, s’accréditent auprès des plateformes et louent ensuite leur application. Ils touchent l’argent des livraisons et en reversent ensuite une partie, en général à peine la moitié, à leur « employé ». Sur une course qui rapporte au total 4 ou 5 euros, voilà qui ne laisse pas lourd à leurs hommes de peine.
Guerre de misère
Lamine, 27 ans, a connu cette galère. Etudiant en chimie, cet Algérien a dû passer par un loueur de compte, une connaissance. Il connaît bien le système. Il l’a expérimenté, versait, selon les plateformes, entre 35 et 45 % de commissions à son loueur, et encore était-ce là un prix d’ami. Antoine Hosin a discuté une fois avec une personne dont le loueur prélevait 70 % des ­revenus. Lamine a arrêté quand, en 2019, les plateformes ont changé les règles du jeu et que l’argent gagné en fin de semaine est passé de peu à rien. « Il n’y avait plus assez de travail pour tout le monde. » Il a trouvé un complément de revenu plus régulier dans une entreprise de restauration rapide. Mais les loueurs n’ont aucun mal à recruter ceux qui pédaleront pour eux. « Dès qu’un migrant arrête, il y en a plusieurs qui sont prêts à prendre sa place », constate Lamine.
Tenter de discuter avec ces hommes n’est pas simple. A la première question, le guidon se tourne. La méfiance est de mise. La police profite du couvre-feu et des rues désertes pour multiplier les contrôles. Les associations d’aide aux réfugiés se sont ainsi saisies récemment du cas de Moussa, un Guinéen qui a connu la prison en Libye puis a traversé la Méditerranée sur une embarcation de fortune. « Il a été arrêté près de la gare, alors qu’il revenait de livraison », raconte Philippe Cossin, du Réseau solidaire amiénois. Moussa est ressorti du commissariat avec une obligation de quitter le territoire et une assi­gnation à résidence, le temps de préparer son ­éloignement – son voyage de retour.
Le trafic d’application est parfaitement connu. Les restaurants ferment les yeux. Les clients aussi quand toque à leur porte un livreur dont le visage ne correspond pas du tout à la photo et au prénom affiché sur l’appli. Les principales responsables, les plateformes, ne procèdent à aucun contrôle et attendent les dénonciations pour agir. Quant aux autres coursiers, que peuvent-ils dire contre cette guerre de la misère ?
« Au début, j’essayais de discuter avec ces migrants, mais j’ai renoncé, raconte Louis Mercier, de BeeFast. Beaucoup ne parlent pas français, même pas anglais. Ils me sollicitaient surtout pour lire les noms sur les commandes qu’ils n’arrivaient pas à déchiffrer. » Alors chacun reste dans son coin et se croise toute la soirée, en silence. « Je ne leur en veux pas, assure Clément Jadot. Il faut qu’ils mangent, comme nous. Le problème, c’est les mecs qui louent des comptes. » 
Il est 21 h 30. Quelques enseignes de restauration rapide sont encore ouvertes. Des migrants attendent à la porte une commande de plus en plus hypothétique. Aux Bouchées doubles, la soirée s’achève. Au Sushi Shop, la musique est remontée à fond, manière d’annoncer le moment de décompresser. Antoine Hosin propose à la bande de BeeFast de dîner ensemble. Ils habitent tous le même quartier. Aujourd’hui, il a fait 82 kilomètres, une honnête moyenne.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/03/12/contre-les-geants-deliveroo-ou-uber-des-livreurs-en-liberte_6072909_4500055.html>
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9- L'Australien Mathias Cormann va prendre la tête de l'OCDE, AFP, 12/03/21, 22:00
Eve Szeftel

Il n'était pas favori, il inquiète les ONG de défense de l'environnement, mais l'Australien Mathias Cormann va devenir le nouveau secrétaire général de l'OCDE, qui entend peser dans une région Asie-Pacifique dominée par la Chine.
L'ancien ministre des Finances australien, 50 ans, a été élu vendredi "à une courte majorité" par les ambassadeurs des 37 Etats membres de l'OCDE, s'imposant face à la Suédoise Cécilia Malmström, ancienne commissaire européenne au Commerce, selon des sources proches interrogées par l'AFP.
"C'est une immense déception (...). C'est peu dire que nous n'avons pas confiance dans sa capacité à conduire l'OCDE pour qu'elle affronte la crise climatique", a réagi l'ONG Greenpeace sur Twitter.
Le vote doit être validé formellement mardi par le Conseil, l'organe directeur de l'Organisation de coopération et de développement économiques. Le nouveau secrétaire général succédera au Mexicain Angel Gurria, qui a enchaîné trois mandats de 5 ans, et prendra ses fonctions le 1er juin. 
La lutte contre le changement climatique, en particulier au moyen de la fiscalité, sera au cœur de son mandat à la tête de ce "club des riches" - les membres de l'OCDE pèsent 60% du PIB mondial - qui s'est ouvert ces dernières années sur l'Amérique latine mais ne compte encore que quatre pays d'Asie et Océanie: la Corée, le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Fondée en 1948 pour administrer le plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe, financé par les États-Unis, l'OCDE a réussi sous le mandat d'Angel Gurria à faire reculer les paradis fiscaux et le secret bancaire, et conduit actuellement de vastes négociations pour réformer la fiscalité des multinationales. 
Dix candidats étaient sur la ligne de départ il y a six mois, dont deux anciennes commissaires européennes et un proche de l'ancien président Donald Trump, qui a jeté l'éponge après la défaite de ce dernier.
"Il s'agit de la nomination d'un candidat australien au plus haut poste d'un organisme international depuis des décennies", s'est félicité dans un communiqué le Premier ministre australien Scott Morrison.
"Au moment où l'économie mondiale se remet du Covid-19, le rôle de l'OCDE dans la politique économique, fiscale et climatique internationale sera plus décisive que jamais", a-t-il souligné.
- Des "gages" sur l'environnement -
Mathias Cormann partait avec un lourd handicap : un bilan jugé peu flatteur sur l'environnement. Sans attendre l'élection, plusieurs ONG de protection de l'environnement avaient exprimé leur "grande préoccupation" quant à l'éventualité de sa nomination. 
Dans un communiqué vendredi, l'intéressé a réaffirmé sa détermination à "encourager et promouvoir une action ambitieuse et efficace à l'échelle mondiale en matière de changement climatique afin de parvenir à zéro émission nette dans le monde d'ici 2050".
Ce fervent défenseur des bienfaits du libre-échange, né en Belgique, y plaide également pour "finaliser une approche multilatérale de la fiscalité du numérique". Il défend l'idée de "saisir les opportunités et mieux gérer les risques dans l'économie numérique" et de "promouvoir des politiques basées sur le marché et un ordre international fondé sur des règles".
Sur la question climatique, les ONG ont rappelé qu'il avait estimé l'an passé que l'objectif de neutralité carbone était "téméraire et irresponsable" et qu'il avait approuvé, en tant que ministre des Finances, un projet gazier de nature à fortement augmenter les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l'Australie. 
Toutefois, soutenu notamment par les Etats-Unis, il a su "donner des gages en matière environnementale", a indiqué à l'AFP une source haut placée dans l'organisation. "De toute façon il n'a pas le choix, car l'OCDE doit se positionner sur le changement climatique."
Le choix de Mathias Cormann s'explique aussi "par le fait que l'OCDE a besoin d'être projetée dans l'espace Pacifique qui est la région la plus dynamique du monde avec les problématiques géopolitiques les plus structurantes". Et où la Chine pèse d'un poids écrasant.
La politique volontariste de l'Australie face aux mastodontes technologiques américains, au moment où l'OCDE tente d'accoucher d'une réforme de la fiscalité du secteur numérique, aurait aussi pesé en faveur de l'élection de son candidat.
Lequel a également, de même source, bénéficié d'un manque de consensus, y compris entre Européens, autour de la candidature de Cécilia Malmström.
<https://www.challenges.fr/economie/l-australien-mathias-cormann-va-prendre-la-tete-de-l-ocde_755408>
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10- Panama : une institutrice délaisse l'ordinateur pour la pirogue, AFP, 13/03/21, 10:00
Moises Avila

Dans son canoë, Madelaine progresse lentement sur la rivière Chagres : elle conduit l'institutrice Graciela Bouche à la rencontre de ses élèves d'une communauté indigène qui, faute de connexion, ne peuvent pas suivre les cours par internet.
La rivière Chagres, qui se jette dans le Canal de Panama, lui permet d'atteindre en une quinzaine de minutes les communautés indigènes vivant dans la région de Gamboa (province de Colon, côte caraïbe).
Le temps est calme, le ciel dégagé avec quelques nuages, et malgré un vent contraire Graciela débarque sans encombre au port des Ella Puru, des autochtones de l'ethnie embera.
"Les problèmes de connexion" empêchent les enfants de la communauté de suivre les cours comme les autres élèves, explique-t-elle.
Equipée d'un tableau noir et d'un ordinateur portable, l'institutrice âgée de 37 ans n'a pas oublié d'embarquer de la nourriture pour les enfants, dont la communauté souffre cruellement de l'absence de touristes, sa principale ressource.
Avant la pandémie, les enfants allaient à l'école dans la capitale, après un périple en pirogue puis en bus.
"Avec le téléphone, parfois on n'a pas de connexion, parfois on n'a pas accès aux données, ou alors je n'ai pas de crédit pour connecter mon enfant", explique Evelyn Cabrera, une jeune mère de 27 ans.
"La connexion, c'était très difficile, surtout pour nous, les indigènes", renchérit Johnson Menguizama, un père de famille âgé de 50 ans.
- Maison "royale" -
Aussi, Graciela n'a fait ni une ni deux lorsque les restrictions de déplacement ont été levées au Panama, lui permettant d'aller à la rencontre de ses élèves une fois par semaine. L'institutrice se charge aussi de coordonner les cours avec les professeurs de mathématiques ou d'anglais.
Dans le village, Graciela fait la classe à une trentaine d'enfants, dans le De Ara, une maison "royale" traditionnelle en amphithéâtre faite de poutres et coiffée d'une toiture de feuillage.
Autour de "l'école" les mères attendent, vêtues de leurs jupes traditionnelles de couleurs vives, la tête ornée d'une parure fleurie.
"Ce n'est pas n'importe qui qui fait un tel effort. La traversée de la rivière est un peu longue et dangereuse, mais elle le fait parce qu'elle aime les enfants", salue Evelyn.
A midi, l'institutrice quitte le monde réel et retourne à la ville et à ses cours virtuels pour les petits citadins.
<https://www.geo.fr/environnement/panama-une-institutrice-delaisse-lordinateur-pour-la-pirogue-204050>
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11- Tribune. "Pour une Assemblée citoyenne européenne", Le JDD, 13/03/21, 22h00
Par Collectif

Un collectif de représentants de la société civile, d'académiques et de militants réclament dans cette tribune la création d'une assemblée citoyenne pour "renouveler" l'Union européenne.
Voici leur tribune : "Depuis plus d’une décennie, le manque de solidarité et de cohésion entre les Etats membres paralysent le projet européen. Le Covid-19 a marqué un tournant décisif dans l'histoire de l’Europe en accélérant l'intégration économique, avec l'adoption d'un vaste plan de relance, mais pas encore les réformes institutionnelles. Nous, Européens, ne resterons pas passifs face au démantèlement de notre Union. Le déficit démocratique de l'Union européenne affaiblit non seulement sa légitimité mais aussi la capacité des États membres à relever les grands défis d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous réclamons une réforme institutionnelle ambitieuse pour l'Europe de demain.
Loin d'être nouvelle, la méfiance des citoyens envers les institutions nationales et européennes, mais aussi envers l'élite politique, grandit sur tout le continent. Pour surmonter cette méfiance et relever les grands défis socio-économiques et environnementaux à venir, au-delà de l’horizon électoral, il est urgent de repenser le rôle des citoyens dans les prises de décisions.
C’est pourquoi nous réclamons la création d'un forum permanent et transnational de délibération et de participation citoyenne : une Assemblée citoyenne européenne. Nous souhaitons que la future Conférence sur l'avenir de l'Europe pose les jalons de ce forum et s'engage à établir un processus délibératif de qualité et inclusif.
Par l’implication directe de citoyens tirés au sort, représentatifs de la diversité de la société, une telle assemblée permet d’aller au-delà des divisions partisanes, des intérêts particuliers et des nationalités. L’ACE viendrait ainsi compléter et renforcer le système de démocratie représentative de l'UE.
Il s’agira de jeter les bases d’une réforme des institutions pour que l'ACE devienne partie intégrante du cadre décisionnel et législatif de l'UE
Cette ACE pourra déjà s’inspirer de l'expérience cumulée de la Convention constitutionnelle irlandaise, du G1000 belge, du Bürgerrat allemand, de la Convention citoyenne pour le climat française, du Conseil citoyen de la région Ostbelgien et des commissions délibératives du Parlement bruxellois. Ces initiatives ont montré que les citoyens peuvent surmonter leurs différences par la délibération et trouver des solutions qui servent au mieux l'intérêt général, y compris sur des questions techniques ou politiquement sensibles. Tout en s’appuyant sur les développements les plus récents de la démocratie numérique, il est fondamental que l’ACE se voie accorder un espace physique où les citoyens des quatre coins du continent puissent se rencontrer.
En tant que partisans et praticiens de la démocratie délibérative, initiateurs d'assemblées citoyennes, représentants de la société civile, académiques et militants pour une Europe plus inclusive et démocratique, nous faisons aujourd'hui appel à tous les acteurs du changement pour qu'ils se joignent à nous et que nous concevions, ensemble, cette ACE.
Il s’agira de jeter les bases d’une réforme des institutions pour que l'ACE devienne partie intégrante du cadre décisionnel et législatif de l'UE, en tant qu’organe permanent de délibération citoyenne, à même de dépasser les blocages institutionnels. Des visionnaires ont inspiré et formé le processus d'unification européenne. Nous devons maintenir vivante cette audace, réveiller notre imagination politique et faire confiance à la délibération entre citoyens. Joignons nos forces dans un projet commun pour renouveler notre Europe et notre démocratie. L'Europe doit faire confiance aux Européens afin que les Européens puissent faire confiance à l'Europe. »
§ Promoteurs et signataires :
Michele Fiorillo, Scuola Normale Superiore, CIVICO Europa, David Van Reybrouck, G1000, auteur de "Contre les élections", Yves Sintomer, Université Paris 8, Camille Dobler, Uniwersytet Jagielloński w Krakowie, Philipp Verpoort, Sortition Foundation, co-directeur, Manuel Arriaga, Fórum dos Cidadãos, Fanette Bardin, Démocratie Ouverte, co-présidente, Yago Bermejo Abati, ParticipaLab, Deliberativa, Simona Bussi, Extinction Rebellion, Carsten Berg, European Citizens’ Initiative Campaign, Ulrike Guérot, European Democracy Lab, Brett Hennig, Sortition Foundation, co-fondateur, Mathilde Imer, comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour le climat, Angela Jain, Bürgerrat Demokratie & Deutschlands Rolle in der Welt Team, Niccolò Milanese, European Alternatives, directeur, Lorenzo Mineo, Politici Per Caso, Eumans, Jonathan Moskovic, ancien coordinateur G1000, conseiller innovation démocratique, Samuele Nannoni, Oderal, Politici Per Caso, Kalypso Nicolaidis, Université d’Oxford, European University Institute, Christoph Niessen, UCLouvain, UNamur, comité de pilotage du G1000, Jan Osenberg, Pulse of Europe, #HomeParliaments Coordinator, Polis180, Martin Pairet, European Alternatives, Stefan Padberg, Mehr Demokratie, Andrea Pisauro, Take a Break from Brexit, Magali Plovie, présidente du Parlement francophone bruxellois, Marco Cappato, président de EUmans, Associazione Luca Coscioni, Sophie Pornschlegel, analyste principale des politiques, European Policy Centre, Francesca Ratti, CIVICO Europa, co-présidente, ancienne secretaire générale adjointe du Parlement européen, Alba Requejo, Stand Up for Europe, secretaire générale, Alberto Alemanno, The Good Lobby / HEC Paris, Enno Rosinger, Klima-Mitbestimmung JETZT, Fionna Saintraint, Sans Blanc de Rien, Mattia Santori, 6000 Sardine, Laura Sullivan, WeMove Europe, directeur, Daniela Vancic, Democracy International
§ Organisations soutenant le manifeste :
Citizens Take Over Europe – CIVICO Europa – Démocratie Ouverte – Democracy International – Fórum dos Cidadãos – Eumans – European Alternatives – European Democracy Lab – Music Theater International – Oderal (Organizzazione per la democrazia aleatoria) – Politici Per Caso – Stand Up for Europe – The Good Lobby  – WeMove Europe
<https://www.lejdd.fr/International/tribune-pour-une-assemblee-citoyenne-europeenne-4031235>
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12- Écotaxe : Les députés donnent leur aval à un retour régional pour les poids lourds, Le HuffPost avec AFP, 14/03/21, 16:02

Une "contribution" spécifique pour les camions pourrait être rétablie par les autorités régionales. Une idée très critiquée par la droite.
Pollution - Les députés ont donné leur aval en commission ce dimanche 14 mars à la mise en place éventuelle d’une “contribution” poids lourds dans les régions qui le souhaitent, une mesure inflammable et critiquée à droite, qui dénonce le “retour de l’écotaxe” abandonnée en 2014.
“C’est une demande de la part de certaines régions aujourd’hui, dans une logique de différenciation”, a relevé le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, lors de l’examen en commission du projet de loi climat.
Ce débat est lié au lancement début 2021 de la nouvelle collectivité européenne d’Alsace, qui a récupéré la gestion de certains tronçons routiers. Cette collectivité, via une contribution spécifique, souhaiterait lutter contre l’afflux de poids lourds sur l’A35. Mais les élus locaux lorrains s’inquiètent d’un “report” du trafic vers l’A31, très chargée elle aussi.
Un texte qui sera débattu à l’Assemblée fin mars
L’article 32 du projet de loi climat, examiné en commission avant son arrivée dans l’hémicycle fin mars, prévoit une “habilitation à légiférer par ordonnance” pour permettre aux régions volontaires, “disposant d’un domaine public routier”, de mettre en place une “contribution spécifique assise sur le transport routier de marchandises”.
“L’objectif est de favoriser le transport des marchandises par des moyens moins émetteurs de gaz à effet de serre (ferroviaire, fluvial…)”, précise l’exposé des motifs du projet de loi. “L’échelle régionale est tout à fait adaptée” et la contribution toucherait “l’ensemble des camions, à la fois les camions français mais surtout les camions étrangers”, a souligné le co-rapporteur Jean-Marc Zulesi (LREM).
“C’est le retour du débat sur l’écotaxe”, a dénoncé le député LR Vincent Descoeur, une mesure abandonnée en 2014 pendant le quinquennat de François Hollande, après le mouvement des “bonnets rouges”.
>> Suite à lire à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/ecotaxe-les-deputes-donnent-leur-aval-a-un-retour-regional-pour-les-poids-lourds_fr_604e1843c5b65bed87db5151>
Sur le même sujet :
> Possible retour de l'écotaxe en région ? Pas en Bretagne <https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/possible-retour-de-l-ecotaxe-en-region-le-feu-vert-des-deputes-1998535.html>, France 3 Bretagne, 14/03/21, 20h21
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13- Emmanuel Faber chez Danone, Paul Polman chez Unilever, deux dirigeants immolés sur l’autel de la rentabilité, Novethic, 15/03/21
Anne-Catherine Husson-Traore

Le renvoi brutal du PDG de Danone dans la nuit du 14 au 15 mars 2021 est l’épilogue d’un bras de fer devenu symbolique. Il va alimenter le débat des assemblées générales du printemps où les entreprises vont défendre des résultats 2020 en berne autour d’une question : les actionnaires peuvent-ils réclamer des dividendes et des cours de bourse toujours à la hausse au détriment de stratégies durables de long terme ?
Dans le secteur de l’agroalimentaire, défendre des stratégies durables contestées par vos actionnaires peut coûter cher. Paul Polman, Directeur Général d’Unilever en avait fait l’expérience deux ans avant Emmanuel Faber. Les deux hommes se ressemblent peu mais le Français et le Néerlandais ont été deux voix puissantes de la transition de leur secteur vers des modèles plus durables. Ils ont été ces dernières années, les stars des estrades dédiées à l’engagement des entreprises sur le développement durable. 
Ils y ont expliqué les changements nécessaires dans l’agroalimentaire où les modèles dominants contribuent à accentuer le changement climatique et la dégradation de la biodiversité. Dans des styles différents, ils ont tenu des discours similaires qui consistaient à allier respect de l’environnement et amélioration des conditions sociales dans toute la chaîne de sous-traitance en s’interrogeant sur les excès de rémunérations des dirigeants. Emmanuel Faber avait décidé de renoncer à sa retraite chapeau en 2019, soit 28 millions d’euros, "pour des raisons personnelles".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/emmanuel-faber-chez-danone-paul-polman-chez-pour-unilever-deux-dirigeants-emblematiques-immoles-sur-l-autel-de-la-rentabilite-a-court-terme-149624.html>
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14- Jeunes écolos : comment répondre aux haters ?, We Demain, 15/03/21
Sofia Colla

Comment répondre aux critiques et commentaires haineux quand on est écolo ? Johan Reboul livre des conseils dans son ouvrage “Le Guide du Jeune Engagé”.
“Il est trop tard pour sauver la planète”, “Ce n’est pas parce que tu achètes en vrac que ça va changer le monde”, “Tu manges quoi si tu ne manges pas de viande ?”… Les personnes engagées dans l’écologie peuvent être confrontés à des commentaires négatifs et même haineux, notamment sur les réseaux sociaux. Les “haters” y sont nombreux. 
Pour mieux y répondre, Johan Reboul, fondateur de la plateforme Le Jeune Engagé qui incite les jeunes à s’investir dans l’écologie, publie Le Guide du Jeune Engagé pour la Planète. Investi depuis l’âge de 16 ans, notamment dans la lutte contre l’huile de palme, il livre dans l’ouvrage des conseils et pistes d’actions pour devenir acteur du changement, comme par exemple “bien choisir sa banque” ou “voyager durable”. Il propose également des entretiens avec des personnalités engagées et inspirantes comme le fondateur de la marque française de vêtements écologiques Hopaal ou l’écologiste Julien Bayou. 
> À lire aussi : Annuaire des mouvements écolos pour la jeunesse
Voici quelques extraits du chapitre pour “répondre aux critiques ou aux haters”. 
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/partager/jeunes-ecolos-comment-repondre-aux-haters/>
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15- Tribune. « La recherche publique doit se mobiliser pour se prémunir de l’instrumentalisation du doute scientifique », Le Monde, 16/03/21, 21h00 
Par Collectif

Un collectif de chercheurs et de scientifiques appelle les pouvoirs publics, dans une tribune au « Monde », à être plus vigilants face aux lobbys, après la diffusion, à la télévision, de programmes proposant une vision « simpliste et trompeuse » d’enjeux environnementaux. 
Tribune. La science est fréquemment invoquée pour éclairer le débat public sur des enjeux de société, notamment ceux liés à l’agriculture, à l’alimentation et à l’environnement. Sur ces sujets, nombre des résultats académiques récents mettent en évidence la nécessité de transitions radicales pour répondre à des défis environnementaux, énergétiques, agronomiques, sanitaires, sociaux et de bien-être animal pressants et interreliés. Ils s’appuient sur des connaissances, des méthodes et des données soumises à un processus exigeant qui en détermine le champ de validité. Mais ces transitions se heurtent à de multiples résistances d’acteurs diversifiés, dont certains scientifiques.
> Lire aussi  « C’est la possibilité même de la diffusion de la vérité scientifique auprès du plus grand nombre qui se trouve désormais attaquée »
Ainsi, la recherche est souvent soumise à des pressions qui en sapent les fondements. Des travaux en histoire, sociologie et philosophie des sciences ont montré comment les doutes intrinsèques à la science sont instrumentalisés par les grandes industries pour ralentir et biaiser la production et le partage des connaissances qui pourraient leur nuire. Ce phénomène a été clairement exposé dans le documentaire La Fabrique de l’ignorance, récemment diffusé sur Arte. Les méthodes employées pour entretenir le doute ou faire diversion sont variées. Parmi les exemples avérés de l’application de cette stratégie, figurent le tabac, les pesticides, les OGM, le dérèglement climatique, le déclin des abeilles ou certains cancers environnementaux ou professionnels.
Les recherches touchant ces secteurs sont, de ce fait, la cible des marchands de doute. Or, les organismes de recherche en France restent mal armés pour prendre en compte cet enjeu. Il suffit de constater comment l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) a mis en avant dans sa communication des émissions télévisées qui présentent toutes les caractéristiques des dispositifs de fabrique de l’ignorance.
Omissions et biais
L’émission récente « E = M6 » sur l’agriculture en fournit un bel exemple. Le présentateur, ingénieur agronome de formation, est président d’une société de production qui a pour clients de grands industriels de l’agroalimentaire. L’émission prétend comparer scientifiquement différentes formes d’agriculture pour informer sur leurs atouts et impacts et, ainsi, défendre la profession agricole, ce qui est louable. En réalité, il ne s’agit pas d’une démarche scientifique, malgré l’utilisation d’appareils dernier cri. De nombreuses omissions introduisent un biais sur les atouts et les limites des agricultures présentées. Ainsi, les pratiques agroécologiques (diversification des cultures et des paysages, rotations, intercultures, mélanges d’espèces, articulation culture-élevage, agroforesterie), dont la science a montré la pertinence pour répondre aux enjeux actuels, sont ignorées. La place excessive des productions animales n’est pas mentionnée. De telles approches, ne retenant que certaines dimensions, ne sont pas acceptables.
> Lire aussi  « La recherche publique ne doit plus servir à détruire la planète »
La recherche publique intervient également dans l’émission « C’est bon à savoir » [diffusée sur France Télévisions], sponsorisé par Aprifel, organisme de défense des intérêts des producteurs de fruits et légumes. Les épisodes d’une minute se parent des apparences de la rigueur scientifique pour faire passer les idées que l’usage des pesticides serait limité, sécurisé et sans effet sur la santé. Présentateur médecin, experts disant un texte préécrit : la science donne ici son aval pour justifier un message erroné sans évoquer les connaissances sur les dangers de ces produits pour des professionnels agricoles, pour les consommateurs et pour la biodiversité. En instrumentalisant la science, ces communications réduisent la problématique des pesticides à une vision simpliste et trompeuse de ses enjeux.
La communication n’est pas la seule impliquée : toute la recherche publique doit se mobiliser pour se prémunir de l’instrumentalisation du doute scientifique. L’influence d’intérêts économiques visant à retarder ou à brouiller les connaissances sur les impacts sanitaires, environnementaux ou sociaux des produits industriels doit être évitée à toutes les étapes et dans toutes les activités. Les expertises publiques devraient tenir compte, dans leur synthèse des connaissances, de possibles dévoiements de la littérature scientifique au service d’intérêts privés.
Nous défendons une science rigoureuse, exigeante, transparente, explicite sur ses incertitudes, favorable à la coconstruction des questionnements et des connaissances, et responsable face aux conséquences de leurs utilisations. Le contexte actuel de transition, qui appelle des priorités de recherche claires et ambitieuses mais suscite des résistances de la part des porteurs d’intérêts remis en cause, implique de rester ferme sur ces exigences. Nous appelons à une mobilisation de l’ensemble des acteurs et actrices de la recherche publique en ce sens, pour mieux répondre aux défis planétaires considérables qui nous engagent. En particulier, les fronts de science éclairant les dommages sanitaires et environnementaux doivent être protégés pour que la recherche publique puisse remplir sa mission vis-à-vis de la société.
§ Signataires : Christine Argillier, écologue (Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement - Inrae) ; Fabienne Barataud, géographe (Inrae) ; Cécile Barnaud, géographe (Inrae) ; Sébastien Barot, écologue (Institut de recherche pour le développement - IRD) ; Marc Benoît, agronome (Inrae) ; Floriane Clément, géographe (Inrae) ; Marc Deconchat, écologue des paysages ; François Dedieu, sociologue (Inrae) ; Marion Desquilbet, économiste (Inrae) ; Michel Duru, agronome (Inrae) ; Eve Fouilleux, politiste (Centre national de la recherche scientifique - CNRS) ; Laurence Gaume, écologue (CNRS) ; Isabelle Goldringer, généticienne des populations (Inrae) ; Pierre-Henri Gouyon, biologiste (Muséum national d’histoire naturelle - MNHN) ; Laurence Huc, toxicologue (Inrae) ; Jean-François Humbert, écologue (Inrae) ; Etienne-Pascal Journet, agronome (CNRS) ; Claire Lamine, sociologue (Inrae) ; Sylvaine Lemeilleur, économiste (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement - Cirad) ; Danièle Magda, écologue (Inrae) ; Olivier De Schutter, professeur à l’université catholique de Louvain (Belgique) et ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation ; Clélia Sirami, écologue (Inrae) ; Annie Thébaud-Mony, sociologue, (Institut national de la santé et de la recherche médicale - Inserm) ; Sylvie Vanpeene, écologue (Inrae) ; Aude Vialatte, agroécologue (Inrae) ; Florence Volaire, écophysiologiste (Inrae).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/16/la-recherche-publique-doit-se-mobiliser-pour-se-premunir-de-l-instrumentalisation-du-doute-scientifique_6073381_3232.html>
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En audio
16- Publicité et transition écologique : changer de pratiques, parce que la planète le vaut bien..., France Culture, De cause à effets, 16/03/21, de 21 à 22h
Aurélie Luneau

Pourquoi et comment le monde publicitaire doit-il se réinventer ?
'Stop la Pub !' C'est le discours qui a émergé des propositions faîtes par la Convention citoyenne pour le climat. Face à l'urgence climatique, au besoin de résilience, aux questions soulevées par la surconsommation et par les effets néfastes de certains secteurs de production, les citoyens ont appelé à restreindre, encadrer, voire interdire des campagnes publicitaires afin de préserver la planète et ses habitants. De quoi parle-t-on ? Quelle est la responsabilité du monde publicitaire ? Comment initier un changement des pratiques publicitaires et comment faire évoluer les mentalités ? Quelle régulation augmentée pourrait-être mise en place ?
Réponses avec Réponses avec Thierry Libaert, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication (Université catholique de Louvain) et Bertille Toledano, présidente de l’agence de publicité BETC et co-présidente de l’Association des Agences-Conseils en Communication (AACC). 
> Emission (58 min) à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/de-cause-a-effets-du-mardi-16-mars-2021>
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17- Les solutions fondées sur la nature - En partenariat avec le Comité Français de l'UICN, France inter, La Terre au carré, 17/03/21, de 14h à 15h
Mathieu Vidard

Les Solutions fondées sur la Nature sont  “les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité"
Avec :
• Justine Delangue, chargée de mission « Solutions fondées sur la Nature » au Comité français de l’UICN   
• Freddy Rey, chercheur et Directeur de recherche en écologie ingénieriale et ingénierie écologique au LESSEM : Laboratoire Ecosystèmes et sociétés en montagne de l’Inrae à Grenoble. Il est président de la Commission de gestion des écosystèmes pour le comité français de l’Uicn
>> Émission (54 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-17-mars-2021>
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18- Podcast #lesengagés : "Nous risquons d'entrer dans une ère de confinement chronique", prévient Marie-Monique Robin, Novethic, 18/03/21
Concepcion Alvarez

Après s'être attaquée à Monsanto et son célèbre Round Up, et plus généralement aux pesticides, la journaliste d'investigation, Marie-Monique Robin, a occupé son confinement à interroger une soixantaine de scientifiques à travers le monde pour comprendre le lien entre perte de biodiversité et émergence de pandémies telle que le Covid-19. Elle retrace ses découvertes dans un livre passionnant baptisé "La Fabrique des pandémies". 
Ses sujets s'imposent à elle, comme une évidence. En pleine pandémie de Covid-19, et alors que le monde entier (ou presque) est confiné, Marie-Monique Robin se lance dans une nouvelle enquête. Après avoir lu un article du New York Times, intitulé "We made the coronavirus epidemic", elle décide d'interroger - à distance forcément - une soixantaine de scientifiques à travers le monde. Tous tombent d'accord sur le même constat : perte de biodiversité et émergence de pandémies sont étroitement liées. Elle résume ses découvertes dans un livre passionnant "La fabrique des pandémies" (1), publié en février.
On y apprend notamment comment les virus passent des animaux sauvages aux animaux domestiques puis aux humains en raison de la perte de biodiversité. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, rappelle la journaliste, plus la biodiversité est riche, moins les virus ont de risque de se propager : c'est l'effet de dilution. Enfin, les chercheurs qu'elle a interviewés mettent également très clairement en évidence le lien entre perte de biodiversité et augmentation des facteurs inflammatoires. Ceux-ci accroissent les risques de comorbidité face à des virus comme le Covid-19. 
>> Suite à lire et à écouter à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/podcast-les-engages-nous-risquons-d-entrer-dans-une-ere-de-confinement-chronique-previent-marie-monique-robin-149605.html>
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En images
19- Qoulisses avec Nicolat Hulot !, TF1, Quotidien, 01/03/21, 13:00

La Fondation Nicolas Hulot fête ses trente ans cette année et s’offre un bien triste cadeau pour son anniversaire : dans son dernier rapport, rendu public cette semaine, elle tire la sonnette d’alarme sur le recours massif aux pesticides dans les exploitations françaises.
> Nicolas Hulot est dans nos Qoulisses (9 min)
<https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/qoulisses-avec-nicolat-hulot-01763729.html>
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20- Automobile : des garages solidaires pour les personnes à faibles revenus, France 2, journal de 13h, 11/03/21

Pour les Français, la voiture est un grand poste de dépense. Une association récupère de vieilles voitures, les répare et les revend avec une garantie : les véhicules sont vendus entre 1 500 euros et 3 000 euros.
“Notre idée pour la France c’est de proposer à des particuliers ou professionnels de donner leur voiture contre une déduction d'impôts, pour qu’on puisse les réparer, les remettre en état et les revendre à des gens qui ont peu de moyens, pour qu’ils puissent accéder à un boulot ou emmener leurs enfants à l’école. En gros, s'intégrer dans notre société”, explique Guillaume Florenson, directeur de l’association Solidarauto. Chaque année, cette association récupère 400 véhicules qu’elle revend entre 1 500 et 3 000 euros. Les donateurs reçoivent en contrepartie un avoir fiscal. Si elles ne sont plus toutes jeunes, avec parfois plus de 100 000 kilomètres au compteur, ces véhicules sont remis en état et sous garantie, complètement réparés, et le contrôle technique est fait. Pour être acquéreur, il faut être bénéficiaire des minimas sociaux.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/automobile-des-garages-solidaires-pour-les-personnes-a-faibles-revenus_4328989.html>
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Une publication
21- Essai graphique. Les petits pas ne suffisent pas !, de Nicolas Hulot & Muriel Douru, Editions Rustica, 19/03/21

« Défendre la nature, c’est défendre l’être humain, ce n’est pas un combat secondaire, optionnel, à remettre à plus tard, c’est un combat prioritaire car si la nature peut se passer de nous, nous ne pouvons nous passer d’elle, mais le temps presse ! »
Muriel Douru et Nicolas Hulot unissent leurs voix et leurs forces dans cet essai graphique sans concession et dressent un bilan alarmant mais réaliste de la situation écologique globale.
Du réchauffement climatique à la disparition des espèces, de l'industrie de la viande à la maltraitance animale, de l'urbanisation massive à la surconsommation, de la destruction des écosystèmes à la crise du coronavirus, du lobby de la chasse à la démission de Nicolas Hulot en passant par son engagement pour l’écologie…
Cet ouvrage atypique et percutant ne laisse rien de côté : un cri d’alarme pour la planète lancé vers toutes les générations.
Les petits pas ne suffisent pas !, de Nicolas Hulot & Muriel Douru, Editions Rustica, Collection écologie, 19/03/21, EAN : 9782815316057, 192 pages, 22 €.
<https://www.rusticaeditions.com/9782815316057-les-petits-pas-ne-suffisent-pas.html>
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Une annonce
22- Nicolas Hulot, invité exceptionnel d’Aurélie Luneau dans De cause à effets, France Culture, le 23/03/21, de 21h à 22h

L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire (2017-2018) est l’invité du magazine de l’environnement De cause à effets, pour une émission intitulée « Nicolas Hulot, pour une planète durable à grand pas » le mardi 23 mars de 21h à 22h
Héros pour nombre de citoyens qui ont investi les rues après sa démission du gouvernement en août 2018, Nicolas Hulot revient en personnage de BD dans Les petits pas ne suffisent pas afin de diffuser sa parole et ses projets pour la planète. 
"La politique des petits pas ne suffit plus", avait-il lancé avant de quitter son poste de ministre d'État à la transition écologique et solidaire. Cette petite phrase est devenue le titre de la BD qu’il a écrit et dont il est le héros. Et son personnage ne cache pas ses sentiments et ne mâche pas ses mots. Après 30 ans d'engagement au cœur de sa Fondation, il revient sur ses actions et développe son projet global pour l'avenir de la planète.  
De cause à effets, mardi 23 mars de 21h à 22h
Présentation : Aurélie Luneau
Invités : Nicolas Hulot et Muriel Douru, auteure et illustratrice de la BD Les petits pas ne suffisent pas aux éditons Rustica 
<https://www.franceculture.fr/environnement/nicolas-hulot-invite-exceptionnel-daurelie-luneau-dans-de-cause-a-effets>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
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– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
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NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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