[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (lundi 29 mars)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 29 Mar 07:53:50 CEST 2021
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1- Le meilleur ami de l'Homme est-il un ennemi de la planète ? <https://www.geo.fr/environnement/le-meilleur-ami-de-lhomme-est-il-un-ennemi-de-la-planete-204130>, AFP, 21/03/21, 13:00
2- Tribune. Changement climatique : « Il est important de comprendre la distinction entre météo et climat » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/23/changement-climatique-il-est-important-de-comprendre-la-distinction-entre-meteo-et-climat_6074118_3232.html>, Le Monde, 23/03/21, 06h01
3- Chronique. L’activité physique, victime collatérale du réchauffement climatique <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/23/l-activite-physique-victime-collaterale-du-rechauffement-climatique_6074121_1650684.html>, Le Monde, 23/03/21, 08h28
4- Australie : en trois ans, incendies puis inondations pour Rory <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/australie-en-trois-ans-incendies-puis-inondations-pour-rory_152784>, AFP, 23/03/21, 13:00
5- Australie : après les inondations, l'alerte aux mygales <https://information.tv5monde.com/info/australie-apres-les-inondations-l-alerte-aux-mygales-401805>, AFP, 24/03/21, 09:00
6- Record de chaleur et banquise à son plus bas en 2020 en Russie <https://information.tv5monde.com/info/record-de-chaleur-et-banquise-son-plus-bas-en-2020-en-russie-402056>, AFP, 25/03/21, 18:00
7- Tribune. « A la COP 26, le monde doit honorer l’accord de Paris » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/26/a-la-cop-26-le-monde-doit-honorer-l-accord-de-paris_6074497_3232.html>, Le Monde, 26/03/21, 05h29
8- Tribune. Plus de 230 personnalités politiques exigent "une vraie loi" pour le climat <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/tribune-plus-de-200-personnalites-politiques-exigent-une-vraie-loi-pour-le-climat_4347053.html>, France info/Radio France, 26/03/21 13:35
9- Canal de Suez : la voie maritime dans l'Arctique doit être développée, selon Moscou <https://information.tv5monde.com/info/canal-de-suez-la-voie-maritime-dans-l-arctique-doit-etre-developpee-selon-moscou-402220>, AFP, 26/03/21, 17:00
10- Biden a invité 40 dirigeants à son sommet sur le climat, dont Poutine et Xi <https://information.tv5monde.com/info/biden-invite-40-dirigeants-son-sommet-sur-le-climat-dont-poutine-et-xi-402274>, AFP, 26/03/21, 23:00
11- Entretien. Schneider Electric : "Le climat est l'affaire de la décennie" <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/entretiens/schneider-electric-le-climat-est-laffaire-de-la-decennie-24154>, L’info durable, maj le 26/03/21
12- Chaque degré de plus, c’est au moins 50 % de risque de déplacement de populations en plus ! <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-chaque-degre-plus-cest-moins-50-risque-deplacement-populations-plus-35758/>, Futura sciences, 26/03/21
13- Les principales mesures du projet de loi Climat <https://information.tv5monde.com/info/les-principales-mesures-du-projet-de-loi-climat-402316>, AFP, 27/03/21, 12:00
14- Loi climat : les écolos dans la rue dimanche, le texte dans l'hémicycle lundi <https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-les-ecolos-dans-la-rue-dimanche-le-texte-dans-l-hemicycle-lundi-402303>, AFP, 27/03/21, 12:00
15- Loi climat : des lobbies très présents, malgré une part de "fantasmes" <https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-des-lobbies-tres-presents-malgre-une-part-de-fantasmes-402319>, AFP, 27/03/21, 13:00
16- Interview. Christiana Figueres, négociatrice de la COP21 : "Nous sommes tous déjà concernés par le changement climatique" <https://www.lejdd.fr/Societe/christiana-figueres-negociatrice-de-la-cop21-nous-sommes-tous-deja-concernes-par-le-changement-climatique-4034350>, Le JDD, 27/03/21, 22h15
17- Entretien. Projet de loi climat : il y a "un manque cruel de culture scientifique de nos décideurs publics" d'après France Nature Environnement <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/projet-de-loi-climat-il-y-a-un-manque-cruel-de-culture-scientifique-de-nos-decideurs-publics-d-apres-france-nature-environnement_4350573.html>, France info, 28/03/21, 09:32
18- Entretien. Projet de loi climat : "Des choses vont dans la bonne direction, mais pas assez loin, pas assez fort", selon Greenpeace <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/projet-de-loi-climat-des-choses-vont-dans-la-bonne-direction-mais-pas-assez-loin-pas-assez-fort-selon-greenpeace_4350827.html>, France info, 28/03/21, 16:44
19- Factuel. "Le projet de loi n’est pas à la hauteur" : à Paris ou Lyon, des manifestants pour le climat déçus à la veille de l’ouverture du débat parlementaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/29/le-projet-de-loi-n-est-pas-a-la-hauteur-a-paris-ou-lyon-des-manifestants-pour-le-climat-decus-a-la-veille-de-l-ouverture-du-debat-parlementaire_6074782_3244.html>, Le Monde, 29/03/21, 05h29
20- Le très contesté projet de loi Climat et résilience arrive en débat à l’Assemblée nationale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/29/le-tres-conteste-projet-de-loi-climat-et-resilience-arrive-en-debat-a-l-assemblee-nationale_6074793_3244.html>, Le Monde, 29/03/21, 05h35
En audio
21- Récit. "Nous, on a fait notre boulot" : l'expérience de la Convention citoyenne sur le climat racontée de l'intérieur <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/recit-nous-on-a-fait-notre-boulot-l-experience-de-la-convention-citoyenne-sur-le-climat-racontee-de-l-interieur_4245489.html>, Radio France, 28/03/21, 06:45
En images
22- Vidéo. Les inondations en Australie filmées depuis des voitures bloquées par les eaux <https://www.nouvelobs.com/monde/20210322.OBS41716/les-inondations-en-australie-filmees-depuis-des-voitures-bloquees-par-les-eaux.html>, L'Obs avec AFP, 22/03/21, 12h36
23- Vidéo. En Australie, alerte à l'invasion de mygales après des inondations historiques <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/video-en-australie-alerte-a-l-invasion-de-mygales-apres-des-inondations-historiques_4347147.html>, 25/03/21, 19:26
Bien à vous,
Florence
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ÉCLAIRAGE DU JOUR : Des scientifiques appellent les amoureux des chiens et chats à ne pas faire l'autruche : leur animal a un impact sur la planète. (cf. item 1 & suite)
TÉMOIGNAGE DU JOUR : "Nous avons quitté l'Angleterre en 2017. C'est fou, surtout comparé à l'Angleterre. C'est presque extrême. Il y a des pluies torrentielles, ou des journées caniculaires à 40 degrés, et les forêts brûlent", Rory Kirkland, 17 ans (cf. item 4, suite, 5, 22 & 23)
RECORD DU JOUR : La température moyenne annuelle a été en 2020 de 3,22°C supérieure à la moyenne de la période de référence (1961-1990), selon le document de l'institut météo russe Rosguidromet dans son rapport "Particularité du climat sur le territoire de la Russie en 2020". (cf. item 6)
DÉBAT DU JOUR : Après examen en commission, le projet de loi "climat et résilience", est examiné à partir de lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée. Il traduit une partie des 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) qu'avait retenues Emmanuel Macron. (cf. item 8, 13, 14, 15, 17, 18, 19, suite, 20 & 21)
RECONNAISSANCE DU JOUR : Schneider Electric s’est hissé à la 1ère place du classement annuel "Global 100" établi par Corporate Knights, devenant ainsi l’entreprise "la plus durable au monde". (cf. item 11)
CHIFFRE DU JOUR : Les inondations sont la première cause de déplacement des populations. À elles seules, elles comptent pour moitié des 288 millions de personnes déplacées depuis 2008 suite à un événement climatique. (cf. item 12)
SLOGAN DU JOUR : "Pour une vraie loi climat : Stop au blabla". Ils étaient 110.000 a avoir battu le pavé dans de nombreuses villes de France, dont 55.000 à Paris et 10.000 à Lyon. (cf. item 17 & suite)
RÉCIT DU JOUR : La Convention citoyenne pour le climat, innovation démocratique ambitieuse, n’a pas débouché sur le choc sociétal attendu. Entre exaltation et déception, retour sur ces mois de travail "sans filtre" qui ont vu 150 citoyens essayer de changer le destin collectif. Un récit à lire et à écouter. (cf. item 21)
PERSPECTIVES DU JOUR : Christiana Figueres, la diplomate qui fut l'artisane de l'Accord de Paris en 2015, en tant que secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, présente le défi existentiel du changement climatique comme une opportunité unique pour construire un monde plus juste et pour nous rendre meilleurs. (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Le meilleur ami de l'Homme est-il un ennemi de la planète ?, AFP, 21/03/21, 13:00
Amélie Bottollier-Depois
Votre gentil toutou plus néfaste pour le climat qu'un SUV ? Cette thèse iconoclaste est pour le moins contestée, mais malgré tout, des scientifiques appellent les amoureux des chiens et chats à ne pas faire l'autruche : leur animal a un impact sur la planète.
En 2009, le livre "Il est temps de manger le chien" de Brenda et Robert Vale provoquait la colère des propriétaires de compagnons à quatre pattes. Sa conclusion était sans appel : l'énorme consommation de viande par un chien de taille moyenne a un impact sur la planète deux fois supérieur à celle d'un SUV conduit sur 10.000 km.
Dix ans et plusieurs études plus tard, les scientifiques ne s'accordent pas sur l'ampleur de l'empreinte carbone des chiens et des chats, principalement liée à leur alimentation.
"Je n'ai rien contre les animaux de compagnie, ils font beaucoup de bien aux gens (...) Mais pour faire des choix éclairés, il faut avoir toutes les informations", explique à l'AFP Gregory Okin, professeur à l'Université de Californie à Los Angeles.
Dans une étude parue en 2017, le chercheur estimait que les 160 millions de chiens et chats américains étaient responsables de 25 à 30% de l'impact environnemental de la consommation de viande aux Etats-Unis. Soit 64 millions de tonnes de CO2, ou la conduite de quelque 13 millions de voitures pendant un an.
Des calculs basés sur de "nombreuses hypothèses inexactes", conteste auprès de l'AFP Kelly Swanson, professeur de nutrition animale à l'université de l'Illinois. "La majorité de la nourriture pour animaux vient de sous-produits de l'industrie alimentaire humaine".
- Gros chien et petit chat -
"Aujourd'hui, l'impact CO2 de l'alimentation conventionnelle industrielle pour animaux de compagnie est négligeable", renchérit Sébastien Lefebvre, de l'école vétérinaire VetAgro-Sup à Lyon.
Cela deviendra un problème seulement "quand l'Homme arrêtera de gaspiller" ou deviendra "complètement végétarien", ironise-t-il. En attendant, les morceaux de viande "pas jolis" ou les abats devant lesquels les humains font la fine bouche peuvent être "valorisés pour les carnivores domestiques".
Pour Gregory Okin, cet argument ne tient pas : "J'ai assez voyagé dans le monde pour savoir que certaines choses que je ne consommerais pas, d'autres les mangeraient avec plaisir".
En outre, "dans certains pays comme les Pays-Bas (...) il y a de la viande produite pour la consommation animale", assure le Pr Pim Martens, de l'université de Maastricht.
Toutefois, "comme pour les humains, l'empreinte carbone dépend de où vous vivez dans le monde", explique le scientifique à l'AFP. Selon son étude parue en 2019, un chien moyen (10 à 20 kg) émet sur toute sa vie de 4,2 à 17 tonnes de CO2 s'il vit aux Pays-Bas, 3,7 à 19,1 tonnes en Chine mais seulement 1,5 à 9,9 au Japon.
En théorie, 10 tonnes de CO2 représentent environ deux voitures conduites pendant un an, mais lui se refuse à toute comparaison : "Est-ce que ça voudrait dire que si vous n'avez pas de chien ou de chat, vous pouvez avoir un SUV ou conduire plus votre voiture ? Cela n'a aucun sens".
Les chercheurs semblent s'accorder au moins sur une chose : un gros chien qui mange plus a une empreinte carbone plus grande qu'un petit chat.
- Croquettes d'insectes -
Une fois le constat posé, quelles solutions pour les maîtres inquiets de l'impact de leur fidèle compagnon sur la planète ? S'en débarrasser ? La question n'est pas là, répondent les scientifiques, qui appellent surtout à faire des choix en conscience.
"Ce n'est pas noir ou blanc. Les chats et les chiens sont aussi liés à beaucoup de choses positives", comme des bienfaits psychologiques, insiste Pim Martens.
Adopter à la place un hamster ou un oiseau, comme le suggère Gregory Okin ? "Peut-être que d'un strict point de vue d'empreinte carbone, on devrait préférer un lézard ou une araignée" mais "l'interaction n'est pas la même", plaisante le Pr Martens, lui-même heureux propriétaire d'un chat.
Une solution, pour l'animal et la planète, serait déjà de ne pas les nourrir de façon excessive. Certains experts plaident aussi pour l'incorporation d'autres sources de protéines dans leur régime, comme les insectes déjà utilisés dans certaines croquettes. Mais là encore, les opinions divergent sur l'impact environnemental d'élevages spécifiquement destinés à l'alimentation animale.
Quant à transformer votre compagnon en végétarien, "en théorie, ce n'est pas impossible" pour un chien, sous contrôle vétérinaire, estime Sébastien Lefebvre, qui met en garde en revanche contre le risque de tuer son chat, véritable carnivore.
Un carnivore à l'instinct de chasseur responsable de toute façon d'une "catastrophe écologique" d'un autre ordre, prévient-il. "Une hécatombe autour de chez vous : oiseaux, musaraignes, lézards...".
<https://www.geo.fr/environnement/le-meilleur-ami-de-lhomme-est-il-un-ennemi-de-la-planete-204130>
Sur le même sujet :
> Les animaux domestiques seraient néfastes pour la planète : que faire en tant que propriétaire ? <https://www.ledauphine.com/environnement/2021/03/22/les-animaux-domestiques-seraient-nefastes-pour-la-planete-que-faire-en-tant-que-proprietaire>, Le Dauphiné, 22/03/21, 10:53
> Vous voulez sauver la planète ? Alors n'adoptez ni chat ni chien <https://weekend.levif.be/lifestyle/news/vous-voulez-sauver-la-planete-alors-n-adoptez-ni-chat-ni-chien/article-normal-1406243.html>, Le Vif, 22/03/21, 08:47
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2- Tribune. Changement climatique : « Il est important de comprendre la distinction entre météo et climat », Le Monde, 23/03/21, 06h01
Par Samuel Morin, chercheur à Météo-France et directeur du Centre national de recherches météorologiques (CNRM, Météo-France – CNRS), Toulouse et Grenoble
C’est l’articulation, et non la confusion, entre sciences météorologiques et climatiques qui permettra d’améliorer la gestion des risques environnementaux, explique Samuel Morin, chercheur à Météo-France, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Canicules ou vagues de froid, précipitations intenses ou sécheresses, avalanches ou pénurie d’enneigement, cyclone ou tempête : chaque événement météorologique remarquable questionne le rôle qu’y joue le changement climatique. Ces situations sont régulièrement utilisées comme preuve supplémentaire du réchauffement ou, quand l’événement n’y est pas intuitivement lié (vague de froid par exemple), pour mettre en doute son existence.
> Lire aussi Pourquoi une vague de froid ne remet pas en question le réchauffement climatique
Rappelons que les conditions météorologiques fluctuent d’une heure, d’un jour, d’une semaine à l’autre, du fait du comportement chaotique du fluide atmosphérique en interaction avec la surface terrestre. Le climat, qui caractérise la moyenne et l’éventail des conditions météorologiques possibles en un lieu donné et à une date donnée, s’estime en revanche sur la base d’informations couvrant plusieurs décennies. Une observation ponctuelle d’un phénomène météorologique, si intense ou extrême soit-il, ne peut donc pas être utilisée pour confirmer ou infirmer une tendance de fond.
Ne pas alimenter la confusion
Toutefois, l’augmentation de la température moyenne s’accompagne d’un accroissement du nombre de situations où la température est particulièrement élevée, atteignant plus souvent des valeurs extrêmes voire dépassant des records. A l’inverse, le nombre d’événements particulièrement froids décroît, et le nombre de records de froid battus chaque année est environ dix fois moins élevé que le nombre de records de chaleur.
En effet, les fluctuations naturelles de l’atmosphère peuvent conduire à des situations ponctuellement froides dans un climat qui se réchauffe, sans même parler d’éventuels phénomènes d’augmentation de l’ampleur des phénomènes extrêmes, froids ou chauds, sous l’effet indirect du réchauffement sur la dynamique de l’atmosphère. Depuis quelques années, il est possible de quantifier la chance, avec ou sans changement climatique, de voir se produire un événement particulier : on peut mesurer son impact sur la fréquence ou l’ampleur des phénomènes météorologiques, sans pour autant en attribuer la responsabilité au réchauffement climatique. Ainsi, on estime que ce dernier a augmenté de plus de dix fois la probabilité que se produisent les canicules de juin et juillet 2019, ce qui n’en fait pas pour autant des conséquences directes.
> Lire aussi Juin 2019 a été le mois de juin le plus chaud dans le monde
Afin de ne pas alimenter la confusion au sujet du changement climatique et de ses manifestations, il est donc important de comprendre la distinction entre météo et climat. Toutefois, il serait vain de tracer une frontière étanche. Fondamentalement, les sciences de la météorologie et du climat traitent des mêmes processus à l’œuvre dans l’atmosphère, l’océan, les surfaces continentales et de leurs interactions. Elles reposent sur l’observation régulière, in situ et par satellite, et le développement de modèles physiques, équations traduites en code informatique. Ces modèles constituent des « jumeaux numériques » de l’atmosphère et ses interfaces. En prévision météorologique, le principal défi consiste à bien estimer l’état initial du système et à fournir une prévision des conditions atmosphériques pour les heures et jours suivants, sous l’effet des mécanismes qui gouvernent leur évolution.
> Lire aussi Météo et climat : quelles différences ?
Des modèles similaires sont utilisés pour les projections climatiques. La nature chaotique de l’atmosphère empêche de prévoir la chronologie des événements météorologiques au-delà de quelques semaines au mieux, mais les modèles de climat fournissent des scénarios plausibles de l’enchaînement des conditions météorologiques pendant plusieurs décennies, notamment en fonction de l’évolution des teneurs en gaz à effet de serre. Les résultats sont ensuite analysés par des méthodes statistiques (moyennes, valeurs rares ou extrêmes). Il n’y a donc pas de différence de nature, mais d’usage, entre les produits des modèles de prévision météorologique ou de climat, et leurs progrès respectifs s’enrichissent mutuellement, qu’ils soient utilisés à l’échelle de l’ensemble de la planète ou pour une région donnée.
« Services climatiques »
La compréhension des effets du changement climatique est d’autant plus mobilisatrice qu’elle est ancrée dans un contexte spécifique local ou sectoriel. En effet, si personne ne peut saisir intuitivement les conséquences d’une augmentation de la température moyenne planétaire de quelques degrés, il n’en est pas de même de la modification de la fréquence des événements intenses qui en résulte. Par exemple, les projections indiquent une augmentation de cinq à quinze jours du nombre de jours de vagues de chaleur par an en France à l’échéance de la moitié du XXIe siècle et une intensification des canicules les plus fortes.
> Lire aussi La France pourrait connaître un climat extrême à la fin du siècle
L’adaptation aux conséquences de l’évolution climatique pour en limiter les effets les plus néfastes fait émerger le champ des « services climatiques », définis par l’Organisation météorologique mondiale comme « une aide à la décision à partir d’informations sur le climat qui permettent (…) de prendre de meilleures décisions ex ante ». Les bulletins météo, qui comparent les conditions météorologiques du jour aux moyennes (les « normales ») climatologiques, offrent déjà de facto un service climatique.
> Lire aussi « C’est le programme idéal pour parler du changement climatique » : le nouveau défi des journalistes météo
Réciproquement, un service climatique quantifiant l’impact du changement climatique futur pour un secteur donné sera d’autant plus concret et efficace qu’il renverra à la vulnérabilité de ses utilisateurs vis-à-vis des phénomènes météorologiques déjà rencontrés, ici ou ailleurs. Cela concerne tous les domaines : santé, protection civile, évolution des écosystèmes, ressources en eau, énergétiques, alimentaires, transports, tourisme et loisirs, etc. L’articulation des sciences météorologiques et climatiques est donc un facteur puissant pour identifier, prendre la mesure et traiter les défis du changement climatique et faire progresser de façon globale et intégrée la gestion des risques environnementaux.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/23/changement-climatique-il-est-important-de-comprendre-la-distinction-entre-meteo-et-climat_6074118_3232.html>
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3- Chronique. L’activité physique, victime collatérale du réchauffement climatique, Le Monde, 23/03/21, 08h28
Sandrine Cabut
Avec la hausse des températures, les adultes bougeront moins, estiment des chercheurs. Alors même que marcher ou faire du vélo contribuent à lutter contre l’émission de gaz à effet de serre.
Dix mille pas et plus. Cette pilule universelle qu’est l’activité physique (AP) est-elle menacée dans l’avenir par le changement climatique ? Dans quelle mesure les moyens de transport actifs, tels la marche et le vélo, peuvent-ils au contraire contribuer à lutter contre le réchauffement de la planète ? Pourrait-on développer des « activités physiques durables » ou slow sports, bénéfiques pour la santé et avec un coût énergétique peu élevé, notamment en transport et matériel ?
Des scientifiques ont eu la bonne idée d’explorer les liens, complexes et bidirectionnels, entre réchauffement climatique et AP, en réalisant une revue complète de la littérature. Leur article est paru en ligne dans la revue Sports Medicine, le 10 mars. Paquito Bernard, chercheur en sciences de l’activité physique (université du Québec à Montréal/Institut universitaire en santé mentale de Montréal), premier auteur de ce travail, et ses collègues ont retenu au total soixante-quatorze publications, correspondant à des études observationnelles, expérimentales, à des simulations…
> Lire aussi Les sportifs confrontés au réchauffement climatique
Le constat et les prévisions ne sont guère réjouissants. La pollution de l’air, les pics de chaleur et l’exposition à des catastrophes naturelles sont négativement associés au volume d’AP dans le cadre des transports, des loisirs, du travail. La probabilité de participer à une activité physique mensuelle augmente jusqu’à une température de 28 °C, puis décroit au-delà de 36 °C, de façon drastique après 40 °C, selon un travail américain.
Une hausse d’une unité (μg/m3) de la concentration ambiante de particules fines (PM2,5) accroît de 1,1 % la probabilité d’inactivité physique, estime une méta-analyse. « Les études utilisant des modélisations pour évaluer l’impact de différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, 2050 et 2100, indiquent que plus les émissions seront élevées, et donc les températures hautes, plus la réduction de l’activité physique et sportive sera massive et prolongée au niveau mondial », résument les auteurs de cette revue de littérature, dans une lettre à la revue francophone Science & Sports (publiée en ligne le 15 mars).
Risques pour la santé
Ces effets seront encore plus marqués chez les adultes vivant avec une maladie chronique, en surpoids ou d’âge avancé. De surcroît, l’activité physique pourrait s’avérer plus à risque pour la santé. Ainsi, une modélisation de chercheurs australiens prévoit que l’élévation des températures de 4 °C à 6 °C, prévue, en 2070, à Perth aura d’importantes conséquences pour les AP de loisirs et professionnelles, avec une augmentation des épisodes de coup de chaleur.
En matière de bilan carbone, les activités physiques et sportives font partie à la fois du problème et de la solution, observent les auteurs de la revue de littérature. Sportifs amateurs et professionnels peuvent avoir une empreinte carbone élevée, majoritairement du fait de leurs déplacements. Au grand dam de certains athlètes, surtout quand ils pratiquent une activité en pleine nature. C’est le cas notamment de la kayakiste olympique Sarah Guyot, qui se dit sans cesse tiraillée entre ses principes et les contraintes du haut niveau. « Pour polluer moins, il faudrait tout simplement que j’arrête ma carrière », avait-elle confié à L’Obs en 2019.
Inversement, les modes de transport actifs peuvent contribuer à diminuer la pollution locale et l’émission de gaz à effet de serre. Ce n’est cependant pas la seule dimension où l’AP a un effet positif dans la lutte contre le réchauffement climatique ou ses conséquences, souligne Guillaume Chevance, chercheur à l’Institut de santé globale de Barcelone (ISGlobal), deuxième auteur de l’article dans Sports Medicine.
Après certaines catastrophes naturelles, des communautés sportives peuvent se mobiliser pour apporter du soutien matériel et humain aux victimes, avec des vélos cargos par exemple. « Plusieurs études ont montré que les programmes d’activité physique ont des effets favorables sur l’anxiété postcatastrophe, et participent à la résilience des victimes, notamment chez les enfants », ajoute Guillaume Chevance. « Des publications mentionnent aussi que la réhabilitation d’infrastructures sportives (terrains de jeux, parcs) est une des priorités évoquées par des résidents de zones touchées par une catastrophe naturelle », écrivent les chercheurs.
Une preuve de plus, s’il en était besoin, des bienfaits de l’AP pour la santé mentale et physique.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/23/l-activite-physique-victime-collaterale-du-rechauffement-climatique_6074121_1650684.html>
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4- Australie : en trois ans, incendies puis inondations pour Rory, AFP, 23/03/21, 13:00
Andrew Leeson
A 17 ans Rory Kirkland, vit en Australie depuis tout juste trois ans mais il a déjà vécu des feux de forêts dévastateurs et, désormais, sa maison est menacée par les inondations qui frappent la côte orientale de l'immense île-continent.
Le fleuve Hawkesbury qui serpente habituellement à travers les vallées et les terres agricoles fertiles de la côte Est jusqu'au Pacifique Sud est sorti de son lit.
Les eaux de crue charrient des branches, des sacs en plastique, des voitures, des conteneurs et au moins une maison.
"C'est mon jardin", se désole Rory, chaussé de bottes de pluie, en pointant du doigt les îlots d'herbe et cimes d'arbres qui dépassent au milieu de ce qui est devenu un vaste lac d'eau boueuse.
"Cet arbre fait environ huit mètres de haut, vous pouvez voir qu'il ne dépasse plus que de 30 cm. L'eau est montée jusqu'en haut".
Les Australiens ont bien conscience que le réchauffement climatique va les exposer à des phénomènes météorologiques beaucoup plus fréquents et extrêmes. Mais bien peu pouvaient prédire que, ces dernières années, l'immense île-continent serait frappée par de telles catastrophes.
L'adolescent vit depuis trois ans à Windsor, ville au nord-ouest de Sydney.
"Nous avons quitté l'Angleterre en 2017", raconte-t-il, qualifiant de "fou" ce qu'il a traversé en si peu de temps.
Lors des feux de forêts qui ont ravagé pendant des mois en 2019 et 2020 la région de Sydney, les quelque cinq millions d'habitants de la ville la plus peuplée d'Australie ont été enveloppés durant plusieurs semaines par un nuage de fumée et de cendres.
"L'an dernier, nous avons connu les feux de forêts et les inondations et désormais de nouvelles inondations", déplore M. Kirkland.
"C'est fou, surtout comparé à l'Angleterre. C'est presque extrême. Il y a des pluies torrentielles, ou des journées caniculaires à 40 degrés, et les forêts brûlent".
- La fréquence augmente -
Ces inondations ne sont pourtant pas inattendues. Selon les scientifiques, une atmosphère plus chaude retient davantage l'humidité et, par conséquent, chaque hausse d'un degré de la température, en raison du réchauffement climatique, devrait se traduire par une augmentation d'environ 7% des précipitations.
"Des crues ont été enregistrées dans la vallée depuis les premières années de l'occupation britannique, il y a plus de deux siècles", explique Jamie Pittock, un spécialiste de l'environnement à l'Université nationale australienne.
"Maintenant, le changement climatique est susceptible d'augmenter la fréquence de ces inondations dangereuses".
Après des années de sécheresse, certaines régions de l'Est de l'Australie ont reçu en quelques jours l'équivalent de près d'un an de précipitations, accompagnées de vents violents.
Depuis sa maison, située sur une petite butte, Rory a filmé la montée des eaux. Cela a commencé par des petits cours d'eau qui ont envahi les terres jusqu'à ce que ce ne soit plus qu'une vaste étendue d'eau couleur marron.
"On nous a dit d'évacuer", raconte-t-il.
La famille est donc partie dans la nuit mais est revenue quand elle a su que le courant électrique ne serait pas coupé.
Bien que les précipitations se soient calmées et que le niveau d'eau ait un peu baissé, une nouvelle montée des eaux n'est pas à exclure dans les prochains jours.
"L'eau est arrivée à presque un mètre de notre porte d'entrée. Si elle monte aujourd'hui, elle pourrait arriver jusqu'à notre seuil", redoute-t-il.
Ses voisins ont eu moins de chance, ils ont perdu le rez-de-chaussée de leur maison et été contraints de fuir.
En attendant que les eaux se retirent et que le opérations de nettoyage commencent, les Australiens tentent de s'habituer à cette nouvelle normalité qui fait que des événements "qui n'arrivent qu'une fois par an" se produisent à une fréquence inquiétante.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/australie-en-trois-ans-incendies-puis-inondations-pour-rory_152784>
<https://information.tv5monde.com/info/australie-en-trois-ans-incendies-puis-inondations-pour-rory-401677>
Sur le même sujet :
> Face aux inondations, l'Australie déploie les grands moyens pour évacuer des habitants <https://information.tv5monde.com/info/face-aux-inondations-l-australie-deploie-les-grands-moyens-pour-evacuer-des-habitants-401638>, AFP, 23/03/21, 18:00
> En Australie, la pluie a cessé mais des milliers de personnes demeurent isolées <https://information.tv5monde.com/info/en-australie-la-pluie-cesse-mais-des-milliers-de-personnes-demeurent-isolees-401842>, AFP, 24/03/21, 14:00
> Avec la décrue, les Australiens découvrent l'ampleur des dégâts <https://information.tv5monde.com/info/avec-la-decrue-les-australiens-decouvrent-l-ampleur-des-degats-401969>, AFP, 25/03/21, 11:00
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5- Australie : après les inondations, l'alerte aux mygales, AFP, 24/03/21, 09:00
Et si le pire était encore à venir pour les Australiens en proie à des inondations catastrophiques ? Les foyers épargnés par la montée des eaux pourraient maintenant connaître une invasion de mygales fuyant le déluge, ont mis en garde mercredi les autorités.
Voilà plusieurs jours qu'une partie de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dont des quartiers de Sydney, a les pieds dans l'eau du fait de pluies torrentielles.
C'est donc avec soulagement que les habitants ont accueilli mercredi le retour du ciel bleu. Mais ils ont vite été les destinataires d'une mise en garde "urgente" - et alarmante - des autorités : ils doivent se préparer à un afflux d'atrax robustus, la mygale dont le venin est le plus violent au monde, et qui est endémique à la région de Sydney.
"Le réchauffement des températures et l'humidité élevée forment le cocktail parfait pour une explosion de la présence de l'atrax robustus dans les prochains jours", a annoncé dans un communiqué Tim Faulkner, directeur du Parc australien des reptiles.
"Après les inondations incroyables que nous avons vécues dans le Grand Sydney, elles ont été expulsées de leur habitat et vont se réfugier dans les zones plus sèches", a-t-il expliqué.
"Cela pourrait malheureusement vouloir dire qu'elles entreront très bientôt dans les maisons."
Des images de mygales fuyant les zones inondées sont devenues virales ces derniers jours, montrant des araignées grimpant des clôtures et des bâtiments.
L'atrax robustus (Sydney funnel-webs spider) est redoutée pour son venin particulièrement toxique et qui agit très vite. Pas moins de 13 décès humains dus à une morsure de cette mygale ont officiellement été documentés.
Cependant, on ne dénombre plus aucune attaque mortelle depuis qu'un sérum a été mis au point au début des années 1980.
Le Parc australien des reptiles, qui dispose de stocks du sérum, a invité les gens "qui s'en sentent le courage" à capturer la mygale et à l'apporter dans des zones de collecte.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-apres-les-inondations-l-alerte-aux-mygales-401805>
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6- Record de chaleur et banquise à son plus bas en 2020 en Russie, AFP, 25/03/21, 18:00
Andrea Palasciano
La Russie, subissant de plein fouet les effets du changement climatique, a enregistré un record de chaleur pour l'année 2020 et un recul historique de la banquise d'été, selon un rapport publié jeudi.
La température moyenne annuelle était en 2020 de 3,22°C supérieure à la moyenne de la période de référence (1961-1990), selon le document de l'institut météo russe Rosguidromet dans son rapport "Particularité du climat sur le territoire de la Russie en 2020".
Ce record est de 1°C de plus que le précédent qui datait de 2007, a constaté l'institut, soulignant une année "extrêmement chaude tant dans notre pays que sur la planète entière".
Le rapport a également relevé que "le taux de réchauffement en Russie est en moyenne beaucoup plus élevé que la moyenne du globe", estimant que depuis 1976 la température moyenne dans le pays avait augmenté de 0,51° par décennie.
Rosguidromet a également établi "une tendance stable vers une réduction de la glace recouvrant l'Arctique", atteignant même sur la route maritime du nord à la fin de l'été dernier son niveau historique le plus bas.
Comparé aux années 1980, la surface de la glace est "5 à 7 fois moindre", relève l'agence, et "en 2020 la surface de couverture de glace en septembre a atteint un record de faiblesse avec 26.000 km2".
Selon le service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S), 2020 a été au niveau mondial l'année la plus chaude à égalité avec 2016.
- Prédictions inquiétantes -
Enfin, le rapport indique que "l'épaisseur de la couche de pergélisol décongelée chaque saison augmente".
L'agence météorologique a prédit mardi des températures supérieures à la moyenne au printemps dans la majorité du pays et un temps sec en Sibérie, disant craindre des feux de forêts et liant ce phénomène au changement climatique.
La Russie a enregistré des températures records ces dernières années. Le plus marquant en juin 2020 a été relevé au-delà du cercle arctique, avec 38 degrés à Verkhoïansk, niveau le plus élevé enregistré depuis le début des mesures à la fin du XIXe siècle.
Selon de nombreux scientifiques, la Sibérie est avec l'Arctique une des régions du monde les plus exposées au changement climatique. Cela engendre notamment une multiplication des catastrophes naturelles, telles que les incendies, l'arrivée d'espèces invasives ou encore des inondations.
La fonte du permafrost comporte également de grands risques : ce sol gelé en permanence renferme des volumes immenses de CO2 et de méthane, gaz à effet de serre qui pourraient être relâchés en cas de dégel à large échelle et aggraver le réchauffement.
Pour l'instant, ce dégel cause surtout des effondrements et des affaissements des sols menaçant des infrastructures urbaines et économiques.
Sur la route maritime du nord, le réchauffement climatique sert cependant les grandes ambitions de la Russie dans l'Arctique, où elle espère devenir la première puissance économique et militaire.
La fonte des glaces permet une plus grande praticabilité de cette route, ouvrant de nouvelles perspectives commerciales dans le Grand Nord en reliant l'Asie et l'Europe par cette voie.
Au-delà de la pêche, les entreprises russes y exploitent d'importants gisements de pétrole et de gaz, de charbon et de minerais précieux.
<https://information.tv5monde.com/info/record-de-chaleur-et-banquise-son-plus-bas-en-2020-en-russie-402056>
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7- Tribune. « A la COP 26, le monde doit honorer l’accord de Paris », Le Monde, 26/03/21, 05h29
Par Laurent Fabius, ancien président de la COP21 / accord de Paris, Alok Sharma, Président désigné de la COP26 & Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat
Constatant que les engagements pris en 2015 lors de la COP21 sont très loin de répondre aux objectifs, Laurent Fabius, Alok Sharma et Laurence Tubiana appellent à poursuivre l’action commune pour orienter le monde vers une reprise verte.
Tribune. Glasgow (Ecosse), le monde doit honorer les engagements définis par l’accord de Paris pour l’avenir de notre planète. A son adoption en 2015, l’accord de Paris a fait naître un espoir pour notre planète : il marquait le moment où les dirigeants mondiaux ont véritablement décidé de lutter contre le changement climatique et de contenir ses pires conséquences.
Cet accord historique a tracé une voie permettant de limiter le réchauffement du globe à nettement moins de 2 °C de plus que les niveaux pré-industriels, avec l’espoir de ne pas dépasser 1,5 °C d’augmentation.
Cela, bien entendu, n’a pas instantanément résolu le problème, et la crise climatique continue de s’aggraver. Les banquises disparaissent, le courant du Gulf Stream est à son plus bas niveau depuis un millénaire, inondations et sécheresses menacent vies et moyens de subsistance aux quatre coins de la planète.
A la fin février, les Nations unies (ONU) ont adressé au monde un signal d’alarme. On doit écouter ce signal. Qualifié d’« alerte rouge » pour notre planète, le récent rapport de l’ONU sur l’évaluation des objectifs de réduction des émissions mondiales d’ici à 2030 souligne que les engagements climatiques collectifs, qui ont été pris jusqu’à présent, sont très loin de pouvoir répondre aux objectifs convenus à Paris en 2015.
Cela devra impérativement changer lorsque les pays du monde se retrouveront cet automne à Glasgow. Nous devons, à cette occasion, obtenir des engagements fermes à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela implique des actes forts – à la fois des décisions cohérentes à court terme, des objectifs renforcés à l’horizon 2030, intégrés à des stratégies à long terme ouvrant des orientations claires pour la neutralité carbone d’ici à 2050.
L’ère des combustibles fossiles à son terme
Nous avons besoin d’un nouveau paquet de soutien aux pays en développement, comme le prévoit clairement l’accord de Paris. Le chemin vers cet objectif commence la semaine prochaine avec la Conférence ministérielle sur le climat et le développement, organisée par le Royaume-Uni, et se poursuit avec les réunions du Fonds monétaire international (FMI), du G7 et du G20.
Il faut donc se féliciter de la décision prise, la semaine dernière, par les ministres des finances du G7, qui sont convenus de créer des fonds de réserve d’urgence pour les pays en développement confrontés aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
> Lire aussi : L’accord de Paris, un sommet mondial marqué par des avancées, qui restent insuffisantes
Mais cela doit être le début d’une action plus large visant à offrir un allègement de la dette et un soutien financier plus importants et de meilleure qualité à ceux qui en ont le plus besoin. L’engagement de ne laisser personne de côté est au cœur de l’accord de Paris. Six ans plus tard, ce mantra est toujours d’actualité : il incombe à toutes les grandes économies de se mobiliser et d’aider les personnes dans le besoin. Il est impératif que les pays contributeurs honorent leur engagement collectif à consacrer au moins 100 milliards de dollars [85 milliards d’euros] par an à aider les pays les plus menacés par les conséquences du réchauffement climatique. Le sommet ministériel international Climat et Développement, prévu fin mars, s’attachera à mobiliser les esprits autour de cet objectif.
Cela signifie également envoyer un signal fort que l’ère des combustibles fossiles arrive à son terme. Dans cet esprit, le Royaume-Uni et la Banque européenne d’investissement se sont engagés à refuser leur soutien financier à tout projet impliquant des combustibles fossiles.
Début mars, la Powering Past Coal Alliance (PPCA), qui entend accélérer la fermeture des centrales au charbon, a accueilli l’adhésion de la Hongrie, de l’Uruguay et de la ville de Tokyo, portant à 123 le nombre de ses membres. De telles alliances sont essentielles : ce n’est qu’en œuvrant ensemble que nous pourrons maintenir à notre portée l’objectif de 1,5 °C maximum d’augmentation des températures. Cette collaboration doit envoyer un signal à d’autres pays, car il faut que tous les pays du G20 intensifient leurs efforts.
> Lire aussi Moins de la moitié des Etats ont déposé de nouveaux engagements pour le climat
Le secteur privé et le secteur financier ont également un rôle majeur à jouer. La façon dont nous reconstruirons nos économies après la pandémie aura un profond impact sur notre planète. Des initiatives comme la campagne de l’ONU « Objectif zéro (Race to Zero) », qui incite les entreprises à s’engager à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et à présenter des mesures crédibles répondant aux objectifs de l’accord de Paris, remplissent un rôle essentiel en mobilisant les entreprises autour d’une reprise bas carbone et résiliente.
Agir seul ne mène nulle part
En transmettant le relais de la COP21 à la COP26, nous avons travaillé dur, avec beaucoup d’autres, pour préserver un esprit de collaboration et d’inclusion. Le secret qui a rendu possible l’accord de Paris était la confiance que nous sommes parvenus alors à construire. Les pays – riches comme pauvres – savaient que l’accord de Paris les protégerait et leur fournirait un soutien financier.
Le sommet de Glasgow aura le même objectif, en veillant à ne laisser personne de côté et en mettant en œuvre l’esprit et les engagements de Paris 2015. C’est dans cette perspective que la présidence de la COP26 s’est inscrite en engageant des discussions avec des pays qui subissent déjà de plein fouet les effets du changement climatique, et au travers de projets comme l’« Adaptation Action Coalition », qui apporte un soutien concret aux communautés les plus durement touchées.
> Lire aussi François Hollande : « Le constat établi en 2015 lors de l’accord de Paris est d’ores et déjà dépassé »
Cette action commune doit se poursuivre et s’élargir. La pandémie de Covid-19 nous montre plus que jamais qu’agir seul ne mène nulle part. Elle nous démontre également que l’humanité est capable de réagir rapidement en cas de danger pressant.
En tant qu’ancien président et président désigné, et principale négociatrice, de conférences cruciales de l’ONU sur le climat, nous avons pu constater de près à quel point la crise climatique est pressante et essentielle.
La lutte contre le réchauffement climatique n’est pas une question secondaire, elle doit être au cœur de nos politiques. Ensemble, il faut continuer à utiliser tout le poids de nos réseaux diplomatiques, ainsi que les prochains sommets du G7 et du G20, pour faire en sorte que le monde s’oriente vers une reprise verte.
Si nous voulons véritablement donner un coup d’accélérateur à notre action et contenir le réchauffement climatique, il faut que chacun prenne part à la lutte. Gouvernements, territoires, décideurs, entreprises et société civile travaillant de concert avec les citoyens. Ne perdons pas une minute de plus.
Faisons de 2021 l’année où nous aurons franchi un cap décisif dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, le changement climatique et la crise écologique.
(Traduit de l’anglais par Gilles Berton)
§ Laurent Fabius est ancien président de la COP21 / Accord de Paris ; Alok Sharma est président désigné de la COP26 ; Laurence Tubiana dirige la Fondation européenne pour le climat et a été ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/26/a-la-cop-26-le-monde-doit-honorer-l-accord-de-paris_6074497_3232.html>
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8- Tribune. Plus de 230 personnalités politiques exigent "une vraie loi" pour le climat, France info/Radio France, 26/03/21 13:35
Alors que le projet de loi "climat et résilience" sera examiné à l'Assemblée nationale à partir du 29 mars, plus de 230 personnalités politiques dénoncent un texte qui n'est pas à la hauteur de l'urgence et se mobilisent pour appeler à "une vraie loi climat".
Nous avons besoin d’une vraie loi climat.
En 2019, pendant la crise des gilets jaunes, et alors que les jeunes pour le climat se mobilisent partout dans le monde, le président de la République accepte de mettre en place un processus démocratique inédit : la Convention citoyenne pour le climat. Première assemblée citoyenne dédiée au climat jamais organisée en France, ce processus est une innovation démocratique, qui pourrait annoncer une évolution de notre culture de la décision politique.
Les citoyens ont travaillé pendant neuf mois, fournissant un travail complet et ambitieux pour accomplir la mission qui leur avait été confiée : proposer des mesures permettant la réduction d’au moins 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale. PDG, syndicats, ONG, parlementaires… nous sommes nombreux à avoir salué la qualité de leurs travaux.
L’Assemblée nationale a pourtant récupéré un projet de loi amoindri, ne permettant pas, selon l’ensemble des acteurs institutionnels et consultatifs (CESE, CNTE, HCC, etc.), d’atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale bas carbone.
Alors même que de nombreuses améliorations pourraient être faites à ce texte, les parlementaires sont empêchés de remplir pleinement leurs fonctions. D’abord en commission spéciale, où de nombreux amendements présentés ont été rejetés ou déclarés "irrecevables", alors même qu’il s’agissait d'amendements sur les mesures les plus impactantes pour diminuer nos émissions. Ou encore, par le choix de limiter le débat parlementaire à 45 heures, empêchant ainsi beaucoup d’amendements d’être défendus.
Pour tous les jeunes, les étudiants, qui n’arrivent plus à se projeter vers l’avenir, pour les petits commerçants qui ne travaillent plus depuis presque un an, pour les artistes privés de leur raison d’être, pour toutes les personnes qui ont vu leur vie basculer à cause de la crise sanitaire, nous nous devons de dessiner un horizon commun, viable et heureux.
Ce projet de loi climat est censé poser les bases d’une nouvelle société que nous appelons de nos vœux. Un nouveau modèle qui tirerait les leçons de la crise que nous traversons et poserait les bases du fameux "monde d’après". Une société dans laquelle on se nourrit mieux, où l’on respire mieux et où notre travail fait sens, une société dans laquelle nos enfants grandissent avec les clés pour comprendre le monde changeant dans lequel ils évoluent.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/tribune-plus-de-200-personnalites-politiques-exigent-une-vraie-loi-pour-le-climat_4347053.html>
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9- Canal de Suez : la voie maritime dans l'Arctique doit être développée, selon Moscou, AFP, 26/03/21, 17:00
Le blocage du Canal de Suez illustre la nécessité de développer la voie maritime dans l'Arctique russe, route de plus en plus praticable à cause du changement climatique, a jugé vendredi la diplomatie russe.
"L'incident du Canal de Suez a mis en lumière la nécessité avant tout de la poursuite du développement de la Route maritime du Nord", a relevé Nikolaï Korchounov, responsable de la coopération internationale dans l'Arctique pour le ministère russe des Affaires étrangères, cité par l'agence de presse Interfax.
Le président Vladimir Poutine a fait de l'exploitation de l'Arctique une priorité stratégique, notamment la création d'une voie maritime le long des côtes nord pour relier l'Europe à l'Asie et concurrencer le Canal du Suez qui voit passer environ 10% du fret maritime mondial.
Le changement climatique et le recul de la banquise estivale rendent ce projet plus réaliste même si, à l'heure actuelle, y voir une voie praticable et fiable est prématuré. La Russie développe cependant une flotte de brise-glaces à propulsion nucléaire.
M. Korchounov relève cependant que la paralysie du trafic sur le Canal de Suez par un porte-conteneur échoué "force chacun à réfléchir à la diversification des voies maritimes stratégiques".
L'agence météo russe Rosguidromet a révélé dans un rapport jeudi que la Russie avait enregistré un record de chaleur pour l'année 2020 et un recul historique de la banquise d'été sur la Route maritime du nord.
Comparé aux années 1980, la surface de la glace y est "5 à 7 fois moindre", a souligné l'agence, et "en 2020 la surface de couverture de glace en septembre a atteint un record de faiblesse avec 26.000 km2".
Les entreprises russes exploitent en outre d'importants gisements de pétrole et de gaz, de charbon et de minerais précieux dans l'Arctique.
<https://information.tv5monde.com/info/canal-de-suez-la-voie-maritime-dans-l-arctique-doit-etre-developpee-selon-moscou-402220>
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10- Biden a invité 40 dirigeants à son sommet sur le climat, dont Poutine et Xi, AFP, 26/03/21, 23:00
Francesco Fontemaggi
Le sommet voulu par Joe Biden pour marquer le retour des Etats-Unis en première ligne contre le réchauffement climatique commence à prendre forme: Washington a invité vendredi 40 dirigeants mondiaux, dont les présidents chinois et russe, à la réunion des 22 et 23 avril.
Le sommet sera "virtuel" en raison de la pandémie mais "retransmis en direct", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.
Le président américain a dit à des journalistes ne pas avoir "encore parlé" à ses homologues chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine. "Mais ils savent qu'ils sont invités", a-t-il ajouté.
Tout en affichant une très grande fermeté face à la Chine et à la Russie, le démocrate affirme vouloir coopérer avec ces deux puissances adversaires des Etats-Unis, face aux défis communs et en premier lieu en matière climatique.
Parmi les autres dirigeants conviés à ces échanges virtuels figurent, côté européen, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson. Le Premier ministre indien Narendra Modi, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu, le président truc Recep Tayyip Erdogan ou encore le Brésilien Jair Bolsonaro sont également invités.
Il s'agit des 17 pays responsables d'environ 80% des émissions globales de gaz à effet de serre et du produit intérieur brut mondial, a expliqué la présidence américaine, ainsi que d'Etats moteurs dans la lutte contre le changement climatique ou particulièrement exposés à ses effets.
Après le désengagement de Donald Trump, le nouveau président a, comme promis, décidé dès son premier jour à la Maison Blanche le 20 janvier de réintégrer les Etats-Unis à l'accord de Paris sur le climat. Le retour de la première économie du monde signifie que la quasi totalité des nations de la planète sont aujourd'hui parties prenantes de l'accord signé en 2015.
- "Objectif ambitieux" -
Dès fin janvier, Joe Biden avait ensuite annoncé son intention d'organiser un sommet sur le climat le 22 avril pour coïncider avec la Journée de la Terre.
Il se tiendra finalement sur deux jours pour "souligner l'urgence -- et les bénéfices économiques -- d'une action climatique plus résolue", a dit la Maison Blanche. Il marquera "une étape importante" vers la grande conférence sur le climat de l'ONU, la COP26, prévue en novembre à Glasgow, en Ecosse.
Le président américain s'est engagé à ramener à zéro les niveaux de pollution dans le secteur énergétique américain d'ici 2035, et que l'économie américaine atteigne une neutralité carbone d'ici 2050.
"D'ici le sommet, les Etats-Unis vont annoncer un objectif ambitieux d'émissions pour 2030", dans le cadre de leur contribution à l'accord de Paris, ont confirmé ses services. "Dans son invitation, le président a exhorté les dirigeants à profiter du sommet pour expliquer comment leur pays compte contribuer aussi à une ambition climatique renforcée."
Accaparé par la gestion des crises sanitaire et économique, Joe Biden est pour l'instant resté relativement en retrait sur ce thème, laissant son émissaire spécial pour le climat John Kerry préparer le terrain.
Ce dernier, ancien secrétaire d'Etat et ex-candidat à la Maison Blanche, multiplie les interventions et a fait son premier déplacement en Europe.
Il a notamment lancé un appel aux Etats de la planète pour qu'ils revoient à la hausse leurs ambitions climatiques lors du sommet de Glasgow.
L'accord de Paris a pour objectif de limiter la montée des températures de la planète à deux degrés Celsius par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle, et de poursuivre les efforts pour limiter cette montée à 1,5 degré.
Sous le mandat de Donald Trump, la première économie mondiale avait renoncé à formuler des objectifs. L'annonce à venir de l'administration Biden est donc très attendue, les Etats-Unis étant le deuxième émetteur mondial de CO2 après la Chine.
Elle l'est d'autant plus que l'ONU a tiré la sonnette d'alarme fin février, en indiquant que seuls 75 pays (dont les membres de l'UE) sur les quelque 200 signataires de l'accord avaient soumis leurs engagements révisés avant le 31 décembre 2020.
<https://information.tv5monde.com/info/biden-invite-40-dirigeants-son-sommet-sur-le-climat-dont-poutine-et-xi-402274>
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11- Entretien. Schneider Electric : "Le climat est l'affaire de la décennie", L’info durable, maj le 26/03/21
Propos recueillis par Agathe Palaizines
Le 25 janvier dernier, Schneider Electric s’est hissé à la première place du classement annuel "Global 100" établi par Corporate Knights, devenant ainsi l’entreprise "la plus durable au monde". Gilles Vermot Desroches, Directeur du développement durable, décrypte la stratégie RSE saluée à l’international.
Schneider Electric a obtenu au mois de janvier la première place du classement Corporate Knights. Comment expliquer cette performance ?
Gilles Vermot Desroches : Le fait que Schneider Electric soit souvent en tête des classements est, je crois, dû au fait que nous prenons le risque de dire clairement où l’entreprise se trouve aujourd’hui et où elle souhaite être demain : "Voilà ce que l’on fait", "voilà où l’on aimerait aller".
À mon sens, les trois clés de notre succès sont les suivantes : mesurer le progrès social et environnemental en se donnant les outils pour le faire, prendre le risque d’être un peu à "l’avant-garde" d’objectifs nouveaux et enfin, se donner rendez-vous tous les trimestres pour publier des informations chiffrées.
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/entretiens/schneider-electric-le-climat-est-laffaire-de-la-decennie-24154>
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12- Chaque degré de plus, c’est au moins 50 % de risque de déplacement de populations en plus !, Futura sciences, 26/03/21
Nathalie Mayer, journaliste
Partout sur la planète, des événements climatiques poussent les populations à se déplacer. Pas moins de 19 millions de personnes étaient concernées en 2017 et 23 millions en 2020. Avec l'augmentation annoncée des événements extrêmes -et notamment des inondations- sous l'effet du réchauffement climatique, les chercheurs prévoient que ce chiffre va continuer d'aller croissant.
Les inondations sont la première cause de déplacement des populations. À elles seules, elles comptent pour moitié des 288 millions de personnes déplacées depuis 2008 suite à un événement climatique. Et pour plus de 60 % de plus que les déplacements causés par les guerres ou les conflits. C'est un premier paramètre. Le second est que les inondations sont influencées par le changement climatique. Les deux ont encouragé une équipe internationale de chercheurs à mieux comprendre les risques à venir en la matière.
Ils ont travaillé sur des modélisations du climat, de l'hydrologie et des inondations pour quantifier l'effet du réchauffement climatique sur le risque de déplacement des populations. Leur conclusion : avec le niveau de population actuel, le risque de déplacement de populations dû aux crues des rivières augmenterait d'environ 50 % avec chaque degré de réchauffement climatique. Il est nettement plus élevé en tenant compte de l'augmentation de la population prévue pour les années à venir.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-chaque-degre-plus-cest-moins-50-risque-deplacement-populations-plus-35758/>
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13- Les principales mesures du projet de loi Climat, AFP, 27/03/21, 12:00
Le projet de loi "climat et résilience", examiné à partir de lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée, traduit une partie des 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) qu'avait retenues Emmanuel Macron.
Son examen en commission a donné lieu à de nombreuses réécritures du texte, sans en bouleverser les équilibres. Il compte désormais 126 articles et se veut complémentaire d'autres traductions des propositions de la Convention (plan de relance, budget, voie réglementaire).
Consommation
Expérimentation en vue d'une obligation d'un étiquetage environnemental sur les produits ou les services : un "score carbone" à destination des consommateurs.
Interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles et "promotion" par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de "codes de bonne conduite" pour les publicités audiovisuelles relatives à "des biens et services ayant un impact négatif sur l'environnement". La CCC avait de son côté proposé des limitations fortes de la publicité sur les produits les plus polluants.
Augmentation des pouvoirs des maires pour la réglementation des espaces publicitaires, notamment sur les écrans dans les vitrines.
Objectif de 20% de la surface de vente consacrée d'ici 2030 à la vente en vrac dans les commerces de plus de 400 m2.
Possibilité de développer la consigne pour réutiliser les bouteilles en verre, si le bilan environnemental de la mesure est meilleur qu'avec le recyclage. En commission, les députés ont toutefois limité la portée de cet article.
Pour les fabricants de vélos, les tondeuses à gazon et autres engins de jardinage, obligation de fournir des pièces de rechange pour certains produits pendant une durée minimale de cinq ans après la fin de leur commercialisation.
Économie/travail
Renforcer la prise en compte de l'environnement dans les commandes publiques.
Autoriser l'Etat à réformer le code minier par ordonnance.
Transports
Possibilité pour les régions de créer une écotaxe pour le transport routier de marchandises.
Instauration obligatoire de zones à faibles émissions (limitant la circulation de certains véhicules) d'ici 2025 dans toutes les agglomérations métropolitaines de plus de 150.000 habitants.
Durcissement des limites d'émissions des véhicules particuliers, avec des interdictions à la vente à partir de 2030.
Evolution vers une suppression de l'avantage fiscal sur la taxation du gazole pour le transport de marchandises d'ici 2030, accompagnée d'un "soutien à la transition énergétique du secteur du transport routier".
Interdiction des vols aériens quand il existe une alternative en train par une liaison directe en moins de 2 heures 30 assurée plusieurs fois par jour (exceptions possibles pour des trajets assurant des correspondances).
Compensation des émissions des vols intérieurs par les compagnies (50% en 2022, 70% en 2023, totalité de leurs émissions en 2024).
Logement
Encadrement du loyer des logements "passoires thermiques" (classés F et G, soit près de 5 millions). A partir de 2028, ils ne seront plus classés "logement décent" et seront donc interdits à la location. Les députés de la majorité espèrent aller plus loin dans l'hémicycle et interdire à la location les logements classés "E" en 2034. Audit énergétique obligatoire en cas de vente.
Diagnostic de performance énergétique pour les immeubles d'habitation collectifs.
Diviser par deux l'artificialisation des sols par rapport à la précédente décennie, pour "atteindre" en 2050 l'objectif de zéro artificialisation nette.
Pour rassurer les élus, les députés ont voté des délais leur laissant le temps de mettre à jour les documents d'urbanisme cinq et six ans après promulgation de la loi.
Interdiction, sauf dérogations, de la création ou de l'extension de grandes surfaces commerciales engendrant une artificialisation des sols.
Ecosystèmes : inscription dans la loi de l'objectif de 30% d'aires protégées.
Cantines
Expérimentation dans les collectivités locales volontaires d'un menu végétarien quotidien et extension en 2024 à la restauration collective privée de l'obligation d'utiliser 50% de produits durables ou équitables, et 20% de bio.
Interdiction de recourir à des viandes de synthèse ou issues de cultures cellulaires dans les cantines.
En commission, les députés ont adopté la généralisation d'une "tarification sociale" dans les cantines. Son sort est incertain dans l'hémicycle, car le gouvernement y était défavorable au nom du "principe de libre administration" des collectivités.
Agriculture
Si les objectifs de réduction des émissions liées aux engrais agricoles azotés ne sont pas atteints, il est "envisagé de mettre en place une redevance".
Justice
Création d'un délit général de pollution de l'eau et de l'air, avec notamment la qualification "d'écocide" lorsque les faits sont commis de manière intentionnelle (jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 4,5 millions d'euros d'amende).
<https://information.tv5monde.com/info/les-principales-mesures-du-projet-de-loi-climat-402316>
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14- Loi climat : les écolos dans la rue dimanche, le texte dans l'hémicycle lundi, AFP, 27/03/21, 12:00
Adrien de Calan
Pour "une vraie loi climat" : très critiques face au texte gouvernemental, des associations environnementales appellent à manifester dimanche, à la veille du coup d'envoi des débats dans l'hémicycle de l'Assemblée, où la majorité présidentielle veut défendre un projet de loi "d'équilibre" et "d'écologie du quotidien".
Difficile de mesurer l'ampleur que prendront ces "marches" écologistes dans le contexte sanitaire actuel, mais l'appel de ces ONG et de membres de la Convention Citoyenne pour le climat vise à mettre la pression, avant trois semaines de discussions agitées au Palais Bourbon.
Les députés ont déposé plus de 7.000 amendements et la séance promet des temps forts avec des mesures âprement discutées comme la suppression des vols intérieurs en cas d'alternatives de moins de 2 heures 30 en train, ou l'interdiction de la mise en location des passoires thermiques en 2028 (F et G).
La droite, qui tente de bâtir son propre logiciel écologique de "terrain" en vue de 2022, compte monter au créneau contre "l'écologie punitive" et la "judiciarisation" des enjeux environnementaux, en s'opposant notamment au nouveau délit "d'écocide".
La gauche et des élus écolos comme Delphine Batho et Matthieu Orphelin vont à l'inverse relayer la déception de la Convention citoyenne pour le climat dont les travaux ont inspiré le projet de loi mais ont été "détricotés" selon eux.
"Oui, les débats seront animés et c'est tant mieux, c'est important" au moment où "la crise sanitaire prend le pas sur tout", relève le rapporteur général Jean-René Cazeneuve (LREM).
- "Ecotaxe" ? -
En commission, les députés ont renforcé certaines mesures, comme le développement du vrac dans les grandes surfaces, et en ont édulcoré d'autres, comme l'article suggérant le développement de la consigne pour les bouteilles en verre qui suscite l'inquiétude des recycleurs et de la filière des spiritueux.
Plusieurs débats clés ont été renvoyés à la séance, en attendant la remise de rapports et d'évaluations. La majorité promet des "avancées" sur la rénovation thermique des logements avec une "trajectoire financière" et des mesures "d'accompagnement", dans la foulée du récent rapport Sichel.
Le gouvernement propose un dispositif de garantie partielle de prêts (dits "avance mutation") pour faciliter l'accès aux crédits des ménages modestes qui souhaitent rénover leur logement.
Des mesures en faveur du vélo, dont l'élargissement de la prime à la conversion, sont aussi attendues. Quant au volet publicité, les députés pourraient définir plus précisément le "greenwashing" (verdissage) des entreprises, afin de mieux le sanctionner.
Pour les menus végétariens dans les cantines, sujet qui a fait récemment polémique, Matignon ne souhaite visiblement pas aller au-delà de la simple "expérimentation" d'un choix végétarien quotidien dans les collectivités volontaires, prévue dans le texte, d'après des sources parlementaires.
Au sein d'une majorité tiraillée entre son aile libérale et une frange plus écolo-compatible, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili défend un chemin de "crête" entre "ambition" écologique et "acceptabilité sociale".
Les députés LREM gardent en tête la crise des "gilets jaunes", née d'une taxe sur les carburants, ou la fronde des "bonnets rouges" contre l'écotaxe poids lourds, sous François Hollande.
Cette prudence était visible en commission sur des mesures sensibles comme la suppression progressive de l'avantage fiscal du gazole des transporteurs routiers, à l'horizon 2030, ou la mise en place éventuelle d'une écotaxe régionale pour les poids lourds dans les collectivités qui le souhaitent.
Ce n'est "pas une écotaxe", mais une "contribution spécifique" réclamée par certaines régions dans une logique de "différenciation", insiste-t-on dans la majorité, en listant les "étapes" avant sa mise en œuvre éventuelle.
Mais le "sujet risque de monter", convient Marie Lebec, chargée de faire respecter les équilibres du groupe LREM sur ce texte et qui se réjouit d'un "débat apaisé" jusqu'ici.
Outre le fond, le profil de Barbara Pompili, ex-EELV et à l'aile gauche de la majorité avec son parti En Commun, crispe certains marcheurs libéraux. "Je suis régulièrement inquiet, mais elle n'a pas fait de coups de Trafalgar" jusqu'ici, glisse l'un d'eux.
<https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-les-ecolos-dans-la-rue-dimanche-le-texte-dans-l-hemicycle-lundi-402303>
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15- Loi climat : des lobbies très présents, malgré une part de "fantasmes", AFP, 27/03/21, 13:00
Adrien de Calan
Publicité, transports, engrais, viande : tous les cabinets de lobbying parisiens ont "au moins un sujet" avec le projet de loi climat en discussion à l'Assemblée. Mais ces acteurs veulent déconstruire les "fantasmes" entourant leur métier et pointent aussi l'influence des ONG environnementales.
"Tout l'intérêt, c'est que les parlementaires entendent les uns et les autres et construisent leurs amendements. Que les idées se frottent entre elles", fait valoir Fabrice Alexandre, à la tête du cabinet Communication et Institutions.
Son entreprise de conseil défend les intérêts de l'Unifa, l'organisation professionnelle des industriels de l'engrais, avec laquelle il a signé un "forfait dans la durée", pas limité à cette seule loi climat.
Pour ce texte, "on a fait un travail assez classique d'argumentation technique et de propositions d'amendements", poursuit-il, autour de l'article 62, qui vise à réduire les émissions d'ammoniac ainsi que de protoxyde d'azote des engrais azotés, et laisse planer la menace d'une "redevance" sur ces fertilisants.
Dans ses suggestions d'amendements, consultées par l'AFP, l'Unifa appelle à supprimer cet article ou "moduler" l'éventuelle redevance en fonction du "potentiel émissif d'ammoniac".
Des amendements proches, défendus par des LR ou certains dans la majorité, n'ont pas été adoptés en commission. Mais des ONG considèrent que l'Unifa a pesé dans les arbitrages entre le ministère de l'Agriculture et celui de la Transition écologique, dans la rédaction du projet de loi.
"Leurs recommandations ont été entendues. Quelle est la valeur d'une menace de redevance ?", critique Manon Castagné, chargée du volet agriculture chez les Amis de la Terre.
Le député écologiste Matthieu Orphelin relève aussi le "lobbyisme décomplexé" du syndicat agricole FNSEA, avec un tweet de sa présidente Christiane Lambert.
"Depuis la proposition d'une taxe sur les engrais azotés par la Convention citoyenne pour le climat, la FNSEA a dénoncé la distorsion de charge avec (les autres pays de) l'Union européenne. Résultat : pas de taxe au 1er janvier 2022", y souligne Mme Lambert.
- "Harcèlement" -
Les membres de la Convention citoyenne ont dénoncé "l'influence trop importante" des lobbies pour "diluer" leurs propositions.
Mais "c'est quoi un lobby ? On a reçu les entreprises, les syndicats, les filières économiques, qui expliquent l'impact de cette loi pour eux. On a appris à se faire notre propre jugement", assure le rapporteur général à l'Assemblée Jean-René Cazeneuve (LREM).
Sans oublier les ONG environnementales, "très organisées". "Ce ne sont pas de petites associations. Tant mieux, car elles jouent un rôle très important", poursuit-il, évoquant du "harcèlement" par mail.
Le Réseau action climat, qui fédère des ONG, a transmis aux élus une liasse d'une trentaine de pages, consultée par l'AFP, avec des argumentaires et amendements pour aller plus loin.
"C'est facile de nous mettre sur un pied d'égalité" avec les lobbies industriels, mais "on n'a rien à vendre, nous, et leur force de frappe financière est sans commune mesure", dénonce Manon Castagné (Amis de la Terre).
Autre volet qui suscite un intense lobbying, celui encadrant la publicité de produits polluants : l'interdiction est limitée aux publicités en faveur des énergies fossiles, avec de simples "engagements volontaires" pour les autres secteurs. Le dispositif ne "sert quasiment à rien", aux yeux des écologistes.
Pascal Tallon représente le SNPTV, le syndicat des régies publicitaires. "On essaye de dire que ce n'est pas si simple de retirer la publicité. Que cela va fragiliser des secteurs, celui des médias ou de l'automobile".
Selon lui, la loi climat, "ce n'est pas la foire, il y avait beaucoup plus de lobbying" pour la loi Pacte sur les entreprises en 2019.
Pour rendre plus transparente l'action de 2.250 "représentants d'intérêts" (acteurs économiques, syndicats, ONG...), un répertoire existe depuis la loi Sapin II de 2016, géré par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Mais il manque de détails, selon les ONG.
Le lobbying entourant cette loi climat "n'apparaîtra dans le répertoire que l'année prochaine, quand la loi aura déjà été adoptée", déplore Kevin Gernier de Transparency International, qui réclame une actualisation du répertoire "au moins deux fois par an" et la généralisation des "agendas ouverts" au Parlement et dans les ministères, listant en "open data" les rendez-vous avec des représentants d'intérêts.
<https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-des-lobbies-tres-presents-malgre-une-part-de-fantasmes-402319>
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16- Interview. Christiana Figueres, négociatrice de la COP21 : "Nous sommes tous déjà concernés par le changement climatique", Le JDD, 27/03/21, 22h15
Propos recueillis par Marianne Enault
Artisane de la COP21, la diplomate costaricaine décrit dans un livre le chemin qui permet selon elle d'atteindre les objectifs fixés en 2015.
L'acteur Leonardo DiCaprio, l'anthropologue Jane Goodall, l'historien Yuval Harari… les stars se bousculent pour commenter le livre de Christiana Figueres, Inventons notre avenir!*, à paraître jeudi. Originaire du Costa Rica, pays "vert" par excellence, la diplomate fut l'artisane de l'Accord de Paris en 2015, en tant que secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Dans son ouvrage, co-écrit avec Tom Rivett-Carnac - qui dirige avec elle le Global Optimism, une organisation dédiée au changement environnemental -, elle s'adresse dans ces pages directement "aux individus" et leur propose dix actions pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés lors de la COP21.
La crise du Covid doit-elle nous pousser à agir davantage pour la planète ?
Avec cette crise, nous avons découvert que nous, humains, sommes capables de changer très vite notre comportement, à condition que nous réalisions l'ampleur de la menace. Notre défi est donc de comprendre que le changement climatique représente une menace chronique. Cette crise nous permet aussi de comprendre la nécessité d'une réponse globale. Quelques pays vertueux ne suffisent pas. Par ailleurs, nous réalisons que finalement, la science compte ! Enfin, cette pandémie nous dit qu'il est urgent d'apprendre à vivre en harmonie avec la nature. Les futures épidémies seront des maladies issues des animaux car la pression que nous exerçons sur les systèmes naturels est trop forte.
Pourquoi n'a-t-on toujours pas pris la mesure de la menace représentée par le changement climatique ?
Nous n'avons toujours pas compris que le changement climatique n'est pas une menace lointaine. On continue à penser qu'il se produira dans un temps et dans un lieu lointains. Mais ce n'est pas le cas. Le changement climatique se produit déjà ici et aujourd'hui : les vagues de chaleur en Europe, les inondations en Australie. La fréquence de ces événements climatiques extrêmes n'est pas normale. Ce n'est pas un problème pour les générations futures. Nous sommes tous déjà concernés par le changement climatique. Pour agir, il faut d'abord accepter cette réalité puis ensuite modifier nos habitudes, notre régime alimentaire, nos transports, etc. Nous ne pouvons pas mettre fin au changement climatique mais nous pouvons modérer ses effets les plus graves.
Cela suppose un changement radical. Dans votre livre, vous décrivez un monde de télétravail, avec des voyages réduits, une vie recentrée sur le local. Peut-on tout de même être heureux ?
Oui, nous pouvons être plus heureux en étant plus responsables. Ce n'est pas la fin des voyages, mais la fin des voyages irresponsables. Avec le Covid, nous avons découvert que nous pouvons faire beaucoup à distance. Nous n'avons pas besoin de monter systématiquement dans un avion pour faire des affaires. Quand la crise sanitaire sera passée, les voyages vont revenir. Mais nous pouvons voyager différemment. Si vous vivez aux Etats-Unis et rêvez de visiter l'Europe, vous pouvez y projeter d'y rester plusieurs mois et travailler tout en traversant le continent à l'aide de moyens de transports locaux propres. Il faut bien sûr continuer à emmener nos enfants et nos petits-enfants à la découverte des endroits magnifiques que compte encore la planète, car c'est par ce contact direct que nous prenons conscience de la nécessité de préserver la nature.
Vous insistez beaucoup sur le rôle de chacun. Qu'en est-il des politiques ?
Je ne vois pas de différence entre les politiques et les individus. Les gouvernements ne prennent pas des décisions surgies de nulle part. Ce sont des individus qui les prennent. Il en va de même dans les entreprises. C'est la raison pour laquelle notre livre se centre sur les individus et nous assumons. Parce qu'au bout du compte, ce sont toutes les décisions que nous prenons en tant qu'individus qui comptent. Bien sûr, nous jouons tous différents rôles dans l'histoire, dans la société, dans l'économie. Mais tous ces rôles sont définis par ce que nous sommes. Nous devons nous interroger : qui suis-je en tant qu'individu ? Quel est mon équilibre ? Quels sont mes principes ? Et ensuite prendre des décisions qui ont des effets à une échelle beaucoup plus grande. C'est aux individus que s'adressent les dix actions que nous formulons dans ce livre.
N'y a-t-il pas une facilité à mettre la responsabilité sur les individus et non sur les systèmes ?
Cela dépend de la façon dont on définit les individus. Si c'est la société civile, alors je suis d'accord, nous ne pouvons pas mettre la responsabilité sur son dos. Mais de la même façon, nous ne pouvons pas la mettre seulement sur les gouvernements, sur les entreprises, sur le secteur financier. C'est une responsabilité partagée et chacun de nous doit assumer sa part.
Quand vous reprenez les rênes des négociations en 2010, l'avenir est sombre, la COP de Copenhague a été un échec. Comment est-on arrivé cinq ans après à un accord historique ?
La première raison est la disponibilité et la baisse du coût des énergies renouvelables. Ensuite, il y a une raison géopolitique : la Chine et les Etats-Unis ont montré plus de flexibilité pour travailler ensemble sur cette question. Enfin, il y a eu un changement de paradigme, dans la tête des politiques mais aussi des chefs d'entreprises : ils ont compris que lutter contre le changement climatique était certes une responsabilité mais aussi un avantage. Tous y ont vu leur propre intérêt. Pour les pays, cela permet par exemple de réduire la dépendance énergétique, de diminuer la pollution et donc les coûts sanitaires, de créer des emplois, etc. Aujourd'hui, tout le monde a compris les avantages à lutter contre le changement climatique.
Les objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par l'Accord de Paris sont-ils toujours réalisables ?
Oui, et la science le dit. Les dernières études nous montrent que nous approchons des points de non-retour. En Arctique, la banquise d'été diminue ; les glaciers fondent et le récit corallien tropical meurt. Il y a dix ans, nous en parlions déjà. Aujourd'hui, le danger est à nos portes. Mais nous avons encore une dernière chance de changer les choses en diminuant nos émissions de moitié d'ici à 2030. C'est ce que dit l'Accord de Paris, et cinq ans après, c'est toujours valable.
A-t-on perdu l'esprit de la COP21 ?
L'Accord de Paris est un succès historique. Mais ce n'est pas un accord statique. Il fixe notre cap et le cadre légal pour nous emmener à la neutralité carbone en 2050. Les allers-retours sur le chemin qui nous y conduit sont logiques. Mais l'important est que cet accord n'ait jamais été en danger. Même quand Trump était au pouvoir, l'économie américaine a continué à décarboner.
La compensation carbone n'a-t-elle pas finalement permis aux Etats et aux entreprises de continuer émettre trop de CO2 moyennant des projets verts ailleurs ?
Si vous ne faites que compenser vos émissions, c'est inacceptable! Mais ce n'est pas ce que prévoit la compensation carbone. Il s'agit d'abord de mesurer ses émissions, puis d'identifier là où elles peuvent être diminuées et enfin de les réduire le plus rapidement possible. C'est seulement après que vient la compensation carbone, pour compenser les émissions que vous ne pouvez pas réduire. Elle n'a jamais été une solution en soi !
Dans votre livre, vous incitez à planter des arbres. Est-ce suffisant ?
Les scientifiques le disent : même si demain, nous atteignions le zéro émission - ce qui n'arrivera pas -, ça ne serait pas suffisant. Nous avons chargé l'atmosphère de tant de CO2 que nous devons l'en débarrasser. La meilleure façon de le faire, la moins chère et la plus sûre, c'est d'éliminer le CO2 de l'atmosphère par le processus naturel de la photosynthèse. C'est pourquoi planter des arbres, restaurer des sols, protéger les terres humides constituent la meilleure protection pour la planète. Le changement climatique est un problème très complexe qui peut aussi s'expliquer très simplement : c'est la mauvaise localisation du carbone. Le carbone appartient au sol. Nous l'avons déplacé. Or, le carbone dans l'air est notre ennemi. Nous devons le remettre dans le sol.
Comment prendre en compte le coût social qu'implique parfois la lutte contre le changement climatique ?
La bonne approche est celle des 17 Objectifs de développement durable (ODD) défendus par les Nations unies. Cela permet de comprendre l'interdépendance entre les aspects sociaux, l'économie, la biodiversité, l'éducation, le climat. Calculons la croissance non pas en fonction du PIB mais en fonction de la contribution aux ODD. En les mettant en place, il sera tout à fait possible d'allier croissance durable et fortes réductions des émissions tout en permettant une diminution rapide de la pauvreté, ces mesures s'entraînant et se renforçant mutuellement.
En France, l'épisode des Gilets jaunes a montré que ce n'était pas si simple…
Je crois que les leçons des Gilets jaunes ont été tirées. Mettre un prix au carbone n'a pas nécessairement un impact social négatif. Nous pouvons le faire en redistribuant ensuite une partie des gains aux plus pauvres. Cela permet à la fois de lutter contre les inégalités et de préserver l'environnement.
Vous écrivez que la première chose à faire, pour lutter contre le changement climatique, est de changer d'état d'esprit et de faire preuve d'un "optimisme inébranlable". Est-ce aussi simple ?
Oui, parce que lutter contre le changement climatique a beaucoup à voir avec ce que nous sommes en tant qu'êtres humains et avec la façon dont nous percevons notre rôle et notre responsabilité sur cette planète. Aujourd'hui, ni les gouvernements, ni les entreprises, ni la société civile, ni les individus n'en font assez. Nous devons tous faire plus.
* Inventons notre avenir !, Christiana Figueres et Tom Rivett-Carnac, éditions Albin Michel, 265 pages, 19,90 euros, à paraître le 1er avril.
<https://www.lejdd.fr/Societe/christiana-figueres-negociatrice-de-la-cop21-nous-sommes-tous-deja-concernes-par-le-changement-climatique-4034350>
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17- Entretien. Projet de loi climat : il y a "un manque cruel de culture scientifique de nos décideurs publics" d'après France Nature Environnement, France info, 28/03/21, 09:32
Radio France
Selon Arnaud Schwartz, président de l'association de protection de l'environnement, le texte qui sera examiné lundi à l'Assemblée nationale n'est pas assez ambitieux en terme d'objectifs de réduction des émissions de CO2.
"Beaucoup de personnes n'ont pas encore conscience de la gravité de la situation. Le souci auquel on a affaire, c'est un manque cruel de culture scientifique de la plupart de nos décideurs publics ou privés actuels", déplore dimanche 28 mars sur franceinfo Arnaud Schwartz, president de France Nature Environment. Plus de 500 organisations environnementales appellent à des marches pour le climat dans 160 villes à la veille de l'examen du projet de loi climat à l'Assemblée nationale.
> Tribune. Plus de 230 personnalités politiques exigent "une vraie loi" pour le climat.
France info : Pourquoi appeler à défiler aujourd'hui ?
Arnaud Schwartz : Ce serait bien dommage de ne pas réussir à réduire de plus de 10 ou 13% les émissions de gaz à effet de serre avec ce projet de loi. Pourtant c'est ce que le bureau d'études mandaté par le gouvernement a estimé que ce projet de loi arriverait à faire. C'est très, très peu, alors que l'objectif officiel au niveau européen que la France soutient est de -55% et que l'objectif demandé par les scientifiques du GIEC est de -65%. Avec 10% de réduction, on est très, très loin du compte.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/projet-de-loi-climat-il-y-a-un-manque-cruel-de-culture-scientifique-de-nos-decideurs-publics-d-apres-france-nature-environnement_4350573.html>
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18- Entretien. Projet de loi climat : "Des choses vont dans la bonne direction, mais pas assez loin, pas assez fort", selon Greenpeace, France info, 28/03/21, 16:44
Radio France
Selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace, de nombreuses ONG font actuellement un travail de lobbying pour "rehausser l'ambition du texte".
Dans le projet de loi sur le climat, "il y a des choses qui vont dans la bonne direction, mais qui ne vont pas assez loin et qui ne vont pas assez fort", a déclaré dimanche 28 mars sur franceinfo Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace. Il s'exprimait alors qu'ont lieu dimanche 28 mars après-midi des "marches pour le climat" à Paris et dans 150 autres communes de France. Selon Jean-François Julliard, "on a rarement vu autant d'ONG s'emparer d'un même sujet et proposer des amendements, des améliorations, essayer de convaincre les parlementaires de rehausser l'ambition de ce texte."
France info : Pour relancer une marche autour du climat, il faut une dynamique. C'est la Convention citoyenne pour le climat qui vous l'a apportée ?
Jean-François Julliard : Oui, je pense que la Convention citoyenne y a contribué. Finalement cette dynamique ne s'est jamais totalement arrêtée, même si depuis plus d'un an et demi on n'a pas pu se retrouver comme ça dans les rues de Paris ou d'autres villes de France. La dynamique se poursuivait ailleurs, dans les espaces digitaux, sur les réseaux sociaux, à travers tout un tas d'échanges. Et puis, il y a eu beaucoup, beaucoup de travail fait par beaucoup d'ONG sur l'examen de ce projet de loi qui est déjà passé en commission spéciale à l'Assemblée. On a rarement vu autant d'ONG s'emparer d'un même sujet et proposer des amendements, des améliorations, essayer de convaincre les parlementaires de rehausser l'ambition de ce texte.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/projet-de-loi-climat-des-choses-vont-dans-la-bonne-direction-mais-pas-assez-loin-pas-assez-fort-selon-greenpeace_4350827.html>
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19- Factuel. "Le projet de loi n’est pas à la hauteur" : à Paris ou Lyon, des manifestants pour le climat déçus à la veille de l’ouverture du débat parlementaire, Le Monde, 29/03/21, 05h29
Rémi Barroux , Audrey Garric et Richard Schittly
Près de 110 000 personnes, selon les organisateurs, ont marché, dimanche, dans tout le pays. Pour les participants, le projet de loi qui arrive lundi devant l’Assemblée nationale n’est pas à la hauteur des enjeux climatiques.
Elle est heureuse, presque fière, Agny Kpata. Cette membre de la convention citoyenne pour le climat (CCC), mégaphone à la main, harangue les premières lignes de la manifestation parisienne pour le climat comme une militante aguerrie qu’elle n’est pas. Il est 14 h 15, dimanche 28 mars, et le cortège s’apprête à quitter l’Opéra pour rejoindre la place de la République. « C’est ma première marche, le travail de la convention sur les questions climatiques m’a servi de vraie prise de conscience. Cette manifestation montre que la parole citoyenne doit être acceptée », explique celle qui fut l’une des 150 conventionnels, 38 ans, salariée du secteur médical dans les Yvelines.
> Lire aussi Le très contesté projet de loi Climat et résilience arrive en débat à l’Assemblée nationale
Elle dit aussi son désappointement devant le sort réservé aux propositions de la CCC et son espérance que « les choses bougent encore » lors du débat sur le projet de loi Climat et résilience qui débute, lundi 29 mars, en séance plénière à l’Assemblée nationale.
Ce projet de loi, issu des travaux de la convention citoyenne, est censé, pour le gouvernement, marquer une « rupture » dans la société, en s’attaquant à tous les aspects de la vie quotidienne – se loger, consommer, se déplacer, etc. Mais il a été critiqué par plusieurs organisations, et des institutions comme le Haut conseil pour le climat, qui en dénoncent l’ambition insuffisante.
Ces critiques, plus virulentes souvent, étaient au cœur des quelque 187 rassemblements organisés partout en France. 110 000 personnes ont manifesté à travers le pays, selon les organisateurs, dont 55 000 à Paris (12 000 selon la police) et 10 000 à Lyon (4 000 selon la police).
« Stop au blabla »
Dans le cortège parisien, pour réclamer une « vraie loi climat » et dire « stop au blabla », sous un grand soleil et dans une ambiance festive, les militants ont entonné leurs traditionnels refrains, « Et 1, 2 et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité », exhibant une immense copie d’écolier affublée d’un « 2,5/10 » géant, en référence à la note attribuée par la CCC à la réponse gouvernementale à leurs propositions. Les pancartes en carton étaient aussi de sortie : « L’écologie des petits pas ne nous sauvera pas », « Il faudrait plus qu’un vaccin pour la prochaine crise »…
Manon Henry, 24 ans, élève avocate, a, elle, écrit « Macron, vise la poubelle jaune pour tes politiques en carton ». « Le projet de loi n’est pas à la hauteur, toutes les mesures ont été rabotées, comme sur le délit d’écocide. Le risque, c’est que tout le monde pense que le problème climatique est en train d’être réglé, avec cette communication mensongère du gouvernement », dénonce la jeune femme. Discours identique pour Alicia Béranger, 26 ans, qui a marqué sur son carton, « Erreur 404 : Planet B not found ».
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Sur le trajet parisien, parcouru en à peine deux heures, se sont succédé les ONG, Greenpeace, Alternatiba, ANV-COP21, Oxfam, Amis de la terre, L214, Attac…, des syndicats et des organisations politiques, écologistes, de gauche et d’extrême gauche. Pour Clémentine Autain, députée France insoumise de Seine-Saint-Denis, manifester ce 28 mars était une évidence. « Avec ce projet de loi, la colère est décuplée. Le gouvernement fait des effets de manche, mais c’est un bras d’honneur par rapport aux attentes et aux actes qu’il faut poser pour répondre au défi climatique », avance la tête de liste pour les élections régionales en Ile-de-France.
« C’est un déni de la parole des citoyens », estime Florence Lausier, 71 ans, militante d’Attac, à côté d’un char montrant Emmanuel Macron soufflant un gros cigare avec l’inscription « 100 filtres ». « On a suivi le formidable travail réalisé par les 150 citoyens. Il a débouché sur une loi essentielle pour prendre un véritable tournant écologique, mais qui a été vidée de son sens par le travail de sape des lobbys », dénoncent aussi Marion David, une communicante de 32 ans, et Onna Clairin, professeure de théâtre de 42 ans, toutes deux membres du mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion.
« Pourquoi interdire certains vols mais pas les plus polluants ? », s’interroge encore Juliette Rigolot, une urbaniste de 25 ans. « Le projet de loi interdit seulement les publicités sur les énergies fossiles mais pas sur les produits les plus polluants, comme par exemple les voitures », embraye sa camarade Chloé (qui n’a pas souhaité donner son nom), ingénieure de 26 ans, travaillant sur la biodiversité. Les deux jeunes femmes, qui défilent pour la première fois pour le climat, ne sont « pas très optimistes » sur le fait que la marche puisse permettre de rehausser l’ambition du projet de loi, mais elles veulent montrer que « l’environnement ne doit pas être noyé par le Covid- 19 ».
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« Sanctionner en 2022 »
Relancer la mobilisation et maintenir la pression, tel était le défi pour les organisateurs des marches. « Depuis près de deux ans, les marches, les grèves, tout ce rapport de force a permis d’avoir une convention citoyenne puis une loi climat au Parlement », juge le réalisateur et militant Cyril Dion. Et de prévenir : « Si le gouvernement continue de verrouiller son texte et d’empêcher d’en augmenter l’ambition, il faudra le sanctionner en 2022 et se tourner vers d’autres candidats véritablement à la hauteur de l’enjeu. »
L’avertissement s’est décliné dans tout le pays, de Belle-Ile à Tarascon-sur-Ariège, en passant par Toulouse, Strasbourg, Nevers, Dunkerque ou Niort. A Lyon, où la vague verte a remporté la mairie et la métropole aux dernières élections – les élus étaient présents en nombre autour du maire (EELV) Grégory Doucet –, la mobilisation était forte, avec un cortège haut en couleur, au rythme des fanfares et des slogans.
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« Pour la terre, y’aura pas de vaccin », disait l’un d’entre eux, quand un autre ironisait : « On préfère Castor et Pollux, à Castex qui pollue ». Mathilde, assistante sociale de 45 ans, pancarte au cou « Oui au climat, non au blabla », estime que « seulement 3 % des propositions de la convention sur le climat ont été retenues, il faut faire bouger les lignes ». « Il faut rehausser le niveau de la loi, les députés doivent nous entendre », affirme un lycéen, Erwan, 18 ans, venu avec huit de ses camarades.
A Lyon comme ailleurs, les marches pour le climat ont rappelé l’urgence d’agir et exprimé leur intention de suivre attentivement les débats parlementaires à venir. Avec un nouvel appel à manifester le dimanche 9 mai, « si la loi est votée en l’état ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/29/le-projet-de-loi-n-est-pas-a-la-hauteur-a-paris-ou-lyon-des-manifestants-pour-le-climat-decus-a-la-veille-de-l-ouverture-du-debat-parlementaire_6074782_3244.html>
Sur le même sujet :
> Des manifs en France pour "une vraie loi climat" <https://information.tv5monde.com/info/des-manifs-en-france-pour-une-vraie-loi-climat-402452>, AFP, 28/03/21, 18:00
> "Forte mobilisation" en France pour une "vraie loi climat", à la veille de l'examen au Parlement <https://information.tv5monde.com/info/forte-mobilisation-en-france-pour-une-vraie-loi-climat-la-veille-de-l-examen-au-parlement>, AFP, 28/03/21, 21:00
> A Bordeaux, une marche festive contre le "saccage" des propositions de la Convention climat <https://information.tv5monde.com/info/bordeaux-une-marche-festive-contre-le-saccage-des-propositions-de-la-convention-climat-402489>, AFP, 28/03/21, 23:00
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20- Le très contesté projet de loi Climat et résilience arrive en débat à l’Assemblée nationale, Le Monde, 29/03/21, 05h35
Audrey Garric, Mariama Darame et Rémi Barroux
Le texte issu des 149 propositions de la convention citoyenne vise à toucher tous les aspects de la vie quotidienne. Associations, responsables politiques et instances diverses critiquent ses ambitions limitées.
Les députés se lancent dans un marathon législatif de trois semaines à compter du lundi 29 mars, jour du début de l’examen du projet de loi Climat et résiliencedans l’hémicycle. Fort de ses 69 articles, le texte issu des 149 propositions de la convention citoyenne pour le climat vise à toucher tous les aspects de la vie quotidienne – se déplacer, se nourrir, se loger, consommer, produire et travailler – avec des mesures allant de l’interdiction de certaines lignes aériennes à la lutte contre les passoires thermiques et contre l’artificialisation des sols, en passant par la régulation de certaines publicités et le délit d’écocide.
Près de 7 000 amendements ont été déposés, preuve des clivages qu’il cristallise depuis que le Parlement s’en est saisi. Dimanche, des manifestations ont réuni 110 000 manifestants (selon les organisateurs) à travers la France, à l’appel de plus de 650 organisations – un record – pour exhorter les députés à adopter « une vraie loi climat ». Ces derniers mois, les avis d’instances se sont multipliés pour critiquer la portée limitée du texte. Le Haut Conseil pour le climat a ainsi regretté, fin février, un « manque d’ambition sur la portée, le périmètre ou le calendrier » des réformes proposées, appelant le Parlement à aller plus loin, alors que la France n’est pas sur la bonne trajectoire pour respecter ses objectifs climatiques.
Des représentants patronaux aux ONG en passant par les militants écologistes, les pressions se multiplient sur le gouvernement et les députés de la majorité qui veulent défendre « un texte équilibré ». « Nous voulons une écologie de progrès mais pas une écologie qui casse la croissance économique, ou qui mettrait une industrie la tête sous l’eau », défend Jean-René Cazeneuve, député La République en marche (LRM) et rapporteur général du projet de loi.
Faire de ce projet de loi un marqueur fort
Plusieurs dispositions continuent de faire débat jusque dans la majorité comme les repas végétariens dans les cantines ou encore la fin de l’exonération fiscale sur le gazole routier. Certains députés craignent ainsi que les discussions se focalisent sur des mesures qui semblent davantage symboliques par rapport aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (− 40 % d’ici à 2030, par rapport à 1990).
L’article 9 qui prévoit une expérimentation, pendant trois ans, du « oui pub », à savoir l’interdiction de distribution de publicité dans les boîtes aux lettres sauf autorisation expressément affichée, illustre les affrontements à venir entre ceux qui vont tenter de limiter les aspects réglementaires et contraignants que porte le projet de loi, arguant de la défense de secteurs économiques (aérien, publicité, commerçants, agriculteurs, automobile…), et ceux qui considèrent que le texte ne va pas assez loin, au regard de l’urgence climatique. « Pour rendre des mesures acceptables, il faut mettre en face les moyens pour que les gens puissent les assumer », a argumenté, dimanche sur Franceinfo la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili.
A quatorze mois de l’élection présidentielle, beaucoup au sein de la majorité espèrent faire de ce projet de loi un marqueur fort dans un contexte où la crise sanitaire laisse peu d’opportunités politiques. Pour ces débats en séance, le gouvernement a déposé vingt et un amendements pour préciser des annonces attendues portant notamment sur les conclusions de la mission Sichel sur la rénovation thermique des logements ou encore sur le développement des mobilités douces comme le vélo. « Sur la régulation de la publicité comme sur la rénovation thermique, on espère que le débat parlementaire fera évoluer le texte », affirme-t-on encore au ministère de la transition écologique.
> Lire aussi Passoires thermiques : un « accompagnateur » proposé pour lever les freins à la rénovation
Jusqu’à présent, l’examen du texte en commission spéciale, du 8 au 19 mars, n’a pas modifié l’équilibre du projet de loi, malgré des reculs sur la rénovation énergétique ou la consigne du verre. « Plus de 100 heures de débats et plus de 5 000 amendements déposés, dont 25 % jugés irrecevables – deux fois plus que d’habitude pour un projet de loi –, n’ont pas permis de renforcer l’ambition de ce texte », regrette Meike Fink, du Réseau action climat. « Le fait que le rapporteur et le gouvernement rendent un double avis défavorable presque systématique sur chacun des amendements a laissé très peu de chance aux propositions de la majorité comme de l’opposition », ajoute-t-elle, dénonçant un « débat muselé ».
Critiques des oppositions
Des arguments repris par les députés écologistes à l’Assemblée, privés de débat en hémicycle en vertu du « temps législatif programmé », qui limite les discussions à quarante-cinq heures réparties entre les groupes. « En commission, le texte a perdu entre un tiers et la moitié de son ambition, qui était déjà faible », dénonce le député (non inscrit) de Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, qui a déposé le 23 mars, avec Delphine Batho (non inscrite, Deux-Sèvres) et cinq autres députés, une proposition de loi « pour une vraie loi climat », qui permettrait, selon leurs calculs, de réduire les émissions de CO2 cinq à huit fois plus que le projet de loi actuel. « Sur ce texte, plus que jamais, l’Assemblée nationale est une chambre d’enregistrement », déplore le député socialiste de la Mayenne Guillaume Garot qui attend du débat « une trajectoire claire » pour ne pas pénaliser les ménages les plus précaires.
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A droite, où l’on a déposé la majorité des 450 amendements de suppression d’articles dans le projet de loi, les députés souhaitent avant tout préserver la liberté d’entreprendre tout en tentant d’esquisser un discours sur « une écologie positive adaptée aux territoires ». « Ce texte représente l’écologie de la taxation. Nous voulons une écologie du pouvoir d’achat, en faire davantage sur la rénovation thermique des bâtiments, sur les circuits courts, l’alimentation », plaide le président du groupe Les Républicains Damien Abad.
A gauche, le Parti socialiste comme La France Insoumise (LFI) estiment d’ores et déjà que le gouvernement ne sera pas à la hauteur dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Ils n’ont pas compris que le changement climatique a commencé et qu’il est irréversible. Il faut donc préparer une tout autre organisation de la société », a déclaré le président du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon, lors de la marche parisienne contre la loi climat.
Dans la majorité, les critiques portant sur le manque d’ambition du texte passent mal. « Il faut aussi reconnaître que la direction que prend la France avec ce texte est assez peu partagée dans le monde et reste une première », affirme la députée LRM des Yvelines et vice-présidente du groupe Marie Lebec. « Nous n’échapperons pas aux postures extrêmement caricaturales des oppositions », soutient pour sa part Célia de Lavergne (LRM, Drôme), rapporteure du chapitre « se nourrir » où elle défend la généralisation du repas végétarien hebdomadaire dans les cantines.
Les députés de la majorité souhaitent la création d’un septième titre dans ce projet loi, consacré à « l’évaluation climatique » et qui donnerait lieu à un rapport annuel de la Cour des comptes avec l’appui du Haut Conseil sur le climat. Mais là encore, certains députés s’inquiètent déjà de voir le Parlement dépossédé de sa mission de contrôle sur l’action gouvernementale.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/29/le-tres-conteste-projet-de-loi-climat-et-resilience-arrive-en-debat-a-l-assemblee-nationale_6074793_3244.html>
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En audio
21- Récit. "Nous, on a fait notre boulot" : l'expérience de la Convention citoyenne sur le climat racontée de l'intérieur, Radio France, 28/03/21, 06:45
Etienne Monin
La Convention citoyenne pour le climat, innovation démocratique ambitieuse, n’a pas débouché sur le choc sociétal attendu. Entre exaltation et déception, retour sur ces mois de travail "sans filtre" qui ont vu 150 citoyens essayer de changer le destin collectif. Un récit à lire et à écouter.
Avril 2019. À peine bouclé le Grand débat national imaginé pour sortir de la crise des “Gilets jaunes", Emmanuel Macron expose les principes de ce qui sera la Convention citoyenne pour le climat. Une innovation démocratique ambitieuse, un coup de jeune à des institutions malmenées, une réponse à certaines des revendications des "Gilets jaunes". L’idée : demander à des citoyens de plancher, sans filtre, sur la transition écologique et la justice sociale, réconcilier fin du monde et fin du mois. C'est ainsi que 150 citoyens français sont tirés au sort pour, édicte leur lettre de mission, "définir les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40 % d'ici 2030".
Octobre 2019. Les travaux de la Convention commencent. En neuf mois, les citoyens du climat apprennent, inventent, débattent, tranchent... Et le 21 juin 2020, les 150 adoptent 149 propositions. Que reste-t-il aujourd'hui de leurs travaux, de ces mesures qui devaient être soumises “sans filtre" soit à référendum, soit au vote du parlement, soit à application réglementaire directe ? Les anonymes sont devenus des interlocuteurs du gouvernement. Ceux qui n’ont pas raccroché sont devenus les ambassadeurs hyperactifs des propositions qui ont passées les premiers filtres. Mais aussi les comptables dépités de celles qui ont été oubliées, ajournées, ou aseptisées.
Alors que débute l'examen du projet de loi climat, lundi 29 mars, voici l’histoire de ce rendez-vous manqué entre des citoyens en quête de reconnaissance et des politiques contestés, racontée de l'intérieur par ses acteurs qui se sont confiés à franceinfo. Un récit à lire et à écouter.
>> Suite à lire ou à écouter à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/recit-nous-on-a-fait-notre-boulot-l-experience-de-la-convention-citoyenne-sur-le-climat-racontee-de-l-interieur_4245489.html>
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En images
22- Vidéo. Les inondations en Australie filmées depuis des voitures bloquées par les eaux, L'Obs avec AFP, 22/03/21, 12h36
Des milliers de personnes ont été évacuées, et des centaines d’écoles fermées.
Le Sud-Est de l’Australie est en proie à des pluies diluviennes qui ont entraîné des inondations records. Ce lundi 22 mars, on enregistre des milliers de personnes évacuées et des centaines d’écoles fermées, tandis que l’eau continue de monter. Aucun décès ni blessé grave n’est pour autant à déplorer. En Nouvelle-Galles du Sud, la scène de la route submergée se répète inlassablement.
>> Suite à voir à :
<https://www.nouvelobs.com/monde/20210322.OBS41716/les-inondations-en-australie-filmees-depuis-des-voitures-bloquees-par-les-eaux.html>
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23- Vidéo. En Australie, alerte à l'invasion de mygales après des inondations historiques, 25/03/21, 19:26
Des zoos du sud-est de l'Australie ont mis en garde la population contre la recrudescence de mygales venimeuses, qui affluent vers les zones habitées pour se mettre au sec.
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/video-en-australie-alerte-a-l-invasion-de-mygales-apres-des-inondations-historiques_4347147.html>
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