[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 6 mai)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 6 Mai 08:14:06 CEST 2021
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1- [Bonne nouvelle] L’Union européenne interdit la pêche électrique dès l’été 2021 <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/bonne-nouvelle-l-union-europeenne-interdit-la-peche-electrique-des-l-ete-2021-149731.html>, Novethic avec AFP, 18/04/21
2- « La réponse est ferme et massive » : après l’épisode de gel, les agriculteurs satisfaits du plan d’aide du gouvernement <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/19/episode-de-gel-le-gouvernement-pret-a-debloquer-un-milliard-d-euros-pour-les-agriculteurs-touches_6077275_3234.html>, Le Monde, 19/04/21, 11h30
3- Une nouvelle espèce de café bientôt dans nos tasses ? <https://www.franceinter.fr/une-nouvelle-espece-de-cafe-bientot-dans-nos-tasses>, France inter, 20/04/21, 05h56
4- Tribune. « L’élevage intensif est une impasse environnementale, économique, sanitaire et sociale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/21/l-elevage-intensif-est-une-impasse-environnementale-economique-sanitaire-et-sociale_6077489_3232.html>, Le Monde, 21/04/21, 06h00
5- Sécheresses, incendies et maladies : les risques en cascade qui menacent les forêts françaises <https://theconversation.com/secheresses-incendies-et-maladies-les-risques-en-cascade-qui-menacent-les-forets-francaises-157448>, The Conversation, 21/04/21, 21:53
6- 2021, année décisive pour la protection et la restauration des forêts mondiales ? <https://theconversation.com/2021-annee-decisive-pour-la-protection-et-la-restauration-des-forets-mondiales-159152>, The Conversation, 21/04/21, 21:53
7- Dans le delta du fleuve Niger, un peuple de pêcheurs à la confluence des maux sahéliens <https://www.france24.com/fr/vid%C3%A9o/20210423-dans-le-delta-du-fleuve-niger-un-peuple-de-p%C3%AAcheurs-%C3%A0-la-confluence-des-maux-sah%C3%A9liens>, AFP, 22/04/21, 10:00
8- Au Chili, les castors ravagent le poumon végétal de la Terre de Feu <https://www.geo.fr/environnement/au-chili-les-castors-ravagent-le-poumon-vegetal-de-la-terre-de-feu-204560>, AFP, 23/04/21, 10:00
9- A Portsmouth, une écloserie réintroduit l'huître locale pour sauver la biodiversité <https://www.geo.fr/environnement/a-portsmouth-une-ecloserie-reintroduit-lhuitre-locale-pour-sauver-la-biodiversite-204573>, AFP, 24/04/21, 10:00
10- Tribune. Arbres : « Le recours aux essences exotiques en foresterie est une aberration écologique et politique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/24/arbres-le-recours-aux-essences-exotiques-en-foresterie-est-une-aberration-ecologique-et-politique_6077930_3232.html>, Le Monde, 24/04/21, 14h00
11- Tribune. L’appel de 164 parlementaires pour une "PAC créatrice de valeur dans l'ensemble des filières et territoires" <https://www.lejdd.fr/Politique/lappel-de-164-parlementaires-pour-une-pac-creatrice-de-valeur-dans-lensemble-des-filieres-et-territoires-4040636>, Le JDD, 24/04/21, 22h00
12- Chronique. Gastronomie : prenez-en de la graine <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/04/24/gastronomie-prenez-en-de-la-graine_6077952_4500055.html>, Le Monde, maj le 25/04/21 à 04h38
13- Pêche en Europe : des progrès contrastés sur la gestion des stocks halieutiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/24/peche-en-europe-des-progres-contrastes-sur-la-gestion-des-stocks-halieutiques_6077906_3244.html>, Le Monde, maj le 25/04/21 à 04h40
14- Les jardins communautaires fleurissent le long du métro londonien <https://www.geo.fr/environnement/les-jardins-communautaires-fleurissent-dans-le-metro-londonien-204582>, AFP, 25/04/21, 16:00
15- PAC : les Vingt-Sept prêts au compromis sur les aides « vertes » <https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-l-ue/news/pac-les-vingt-sept-prets-au-compromis-sur-les-aides-vertes/>, AFP, 27/04/21, 09:07
16- Et si l'on reconnaissait dans la loi les services apportés par les espaces ruraux <https://www.actu-environnement.com/ae/news/amenites-rurales-rapport-cgedd-cgaaer-iga-projet-loi-37450.php4>, Actu-environnement, 29/04/21, 15h29
17- Hautes-Pyrénées : des éleveurs manifestent après des attaques d’ours <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/29/hautes-pyrenees-des-eleveurs-manifestent-apres-des-attaques-d-ours_6078561_3244.html>, Le Monde avec AFP, 29/04/21, 21h06
18- Agriculture. OGM dangereux ou procédé novateur : comprendre le débat autour des NBT <https://www.lalsace.fr/economie/2021/04/30/ogm-dangereux-ou-procede-novateur-comprendre-le-debat-autour-des-nbt>, L’Alsace, 30/04/21, 18:48
19- Le « bon diagnostic carbone » du plan de France Relance est désormais opérationnel <https://presse.ademe.fr/2021/04/le-bon-diagnostic-carbone-du-plan-de-france-relance-est-desormais-operationnel.html>, Ademe, communiqué du 30/04/21
20- Morgan Large, une "petite journaliste" qui dérange l'agro-industrie bretonne <https://information.tv5monde.com/info/morgan-large-une-petite-journaliste-qui-derange-l-agro-industrie-bretonne-406909>, AFP, 01/05/21, 11:00
21- La Commission européenne ouvre la porte à une nouvelle réglementation des techniques d’édition du génome <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/30/la-commission-europeenne-ouvre-la-porte-a-une-nouvelle-reglementation-des-techniques-d-edition-du-genome_6078713_3244.html>, Le Monde, maj le 01/05/21 à 13h34
En audio
22- Gaspiller de la nourriture est désormais un délit en Chine <https://www.rts.ch/info/monde/12162923-gaspiller-de-la-nourriture-est-desormais-un-delit-en-chine.html>, RTS, 30/04/21, 09:13
En images
23- JO Paris 2024 : des jardins ouvriers détruits pour une piscine olympique <https://information.tv5monde.com/info/jo-paris-2024-des-jardins-ouvriers-detruits-pour-une-piscine-olympique-406166>, TV5Monde, maj le 26/04/21à 14:03
Bien à vous,
Florence
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CONFIRMATION DU JOUR : La justice européenne a confirmé l'interdiction de la pêche électrique dans toute l'UE dès cette année. Elle rejette ainsi un recours des Pays-Bas, le principal pays à utiliser cette méthode de pêche controversée jugée néfaste pour l’environnement. (cf. item 1)
NÉCESSITÉ DU JOUR : Renforcer l’agriculture face aux aléas climatiques. (cf. item 2)
ADAPTATIONS DU JOUR : — Pour renouveler les saveurs et pour s’adapter au réchauffement climatique, des scientifiques ont testé une nouvelle espèce de café. "Coffea Stenophylla", c’est son nom, pourrait bien mettre fin au règne des deux espèces phares : l’Arabica et le Robusta. (cf. item 3)
— Décimée ces dernières années au Royaume-Uni par la pollution et la surpêche, la variété d'huître plate locale est en train de renaître : nichée dans la baie de Portsmouth, une écloserie s'est donné pour mission de réintroduire dans les eaux britanniques cet "ingénieur de l’écosystème". (cf. item 9)
— Sésame, courge, tournesol, chia, pavot… nos assiettes deviennent plus saines, mais aussi plus alléchantes et savoureuses quand on les en parsème. (cf. item 12)
— Une station de métro très fréquentée havre de paix pour abeilles, fleurs et hérissons ? C'est le pari insolite lancé à Londres par le projet communautaire Energy Garden, qui s'attèle depuis dix ans à reverdir la jungle urbaine. (cf. item 14)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Quelle protection et quelle restauration pour les forêts françaises et les forêts mondiales ? (cf. item 5, 6 & 10)
MENACES DU JOUR : Avancée du désert, raréfaction des poissons, intrusion des djihadistes… L’équilibre de la plus grande zone humide d’Afrique de l’Ouest est menacé de toutes parts. (cf. item 7 & suite)
STOCK DU JOUR : Si l’abondance de poissons est meilleure, presque la moitié des espèces de poissons évaluées reste trop soumise aux engins de pêche pour se renouveler. (cf. item 13)
COMPROMIS DU JOUR : Les Etats de l’UE ont progressé vers un compromis sur la part des nouvelles primes « environnementales » aux agriculteurs, pomme de discorde avec la Commission et les eurodéputés dans les négociations sur la nouvelle Politique agricole commune (PAC). (cf. item 15)
DÉBAT DU JOUR : La Commission européenne s'est déclarée favorable aux NBT, ou "new breeding techniques", un ensemble de techniques permettant de modifier les gènes des fruits et légumes pour les rendre plus résistants, par exemple. Mais pour les opposants à ces procédés, il s'agit bel et bien d'OGM dont l'introduction dans l'environnement pourrait avoir des effets néfastes. (cf. item 18, suite & 21)
ACCESSIBILITÉ DU JOUR : Doté de 10 millions d’euros du plan France Relance, le dispositif "Bon Diagnostic Carbone" est désormais accessible pour tous les agriculteurs installés depuis moins de 5 ans. (cf. item 19)
DÉLIT DU JOUR : Le Parlement chinois a adopté une loi visant à sanctionner le gaspillage alimentaire. Le texte s’attaque en particulier aux excès du secteur de la restauration. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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1- [Bonne nouvelle] L’Union européenne interdit la pêche électrique dès l’été 2021, Novethic avec AFP, 18/04/21
La Rédaction avec AFP
La justice européenne a confirmé l'interdiction de la pêche électrique dans toute l'UE dès cette année. Elle rejette ainsi un recours des Pays-Bas, le principal pays à utiliser cette méthode de pêche controversée jugée néfaste pour l'environnement.
La pêche électrique, qui consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers, avait initialement été autorisée à titre expérimental en mer du Nord. Mais l'Union avait finalement décidé en avril 2019 de l'interdire, après un période de transition d'environ deux ans - suscitant la colère des pêcheurs néerlandais.
En octobre de la même année, La Haye avait déposé un recours devant la Cour de justice de l'Union (CJUE) pour annuler cette décision, jugeant que l'interdiction de la pêche électrique "n'avait pas été établie sur la base des meilleurs avis scientifiques disponibles" et qu'elle entravait "l'innovation et le développement technologique".
Dans son arrêt, la CJUE, basée au Luxembourg, a estimé que les Pays-Bas n'avaient "pas démontré le caractère manifestement inapproprié" de cette interdiction. "Si les études scientifiques et techniques disponibles contiennent des appréciations parfois divergentes sur l'étendue des incidences négatives" de la pêche électrique, "aucune n'énonce, en revanche, contrairement à ce que soutiennent les Pays-Bas, que cette méthode serait dépourvue d'incidence négative sur l'environnement", affirme la Cour. Ainsi dès cet été, la pratique sera interdite.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/bonne-nouvelle-l-union-europeenne-interdit-la-peche-electrique-des-l-ete-2021-149731.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/bonne-nouvelle-l-union-europeenne-interdit-la-peche-electrique-des-l-ete-2021-149731.html>>
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2- « La réponse est ferme et massive » : après l’épisode de gel, les agriculteurs satisfaits du plan d’aide du gouvernement, Le Monde, 19/04/21, 11h30
Laurence Girard
Si l’exécutif est disposé à sortir le carnet de chèques pour les filières agricoles, les pertes liées à l’épisode climatique exceptionnel de début avril sont encore loin d’être connues.
Toutes les inquiétudes sur la vague de froid ne sont pas encore levées. « Un risque de gel est annoncé pour le 27 avril, en raison de la fameuse lune rousse », estime Daniel Sauvaitre, arboriculteur à Reignac, en Charente, et président de l’Association nationale Pommes Poires. L’épisode glacial qui a frappé une partie du territoire national, les trois nuits noires des mardi 6, mercredi 7 et jeudi 8 avril, restera gravé dans les mémoires. Les arboriculteurs et viticulteurs touchés ont aussitôt tiré le signal d’alarme.
Une corne de brume entendue par le gouvernement. Dès le samedi 10 avril, Jean Castex promettait des « enveloppes exceptionnelles » pour soutenir les agriculteurs confrontés à l’épisode de gel. Une semaine plus tard, le 17 avril, le premier ministre, en déplacement dans l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales, n’a pas hésité à chiffrer à un milliard d’euros le montant des aides que le gouvernement était prêt à mobiliser.
> Lire aussi Après le gel, viticulteurs et arboriculteurs demandent le soutien du gouvernement
M. Castex a également exposé les grandes lignes de ce plan de soutien. Il se décline d’abord en mesures d’urgence, telles que l’année blanche de cotisations, le dégrèvement de taxes foncières sur le non-bâti et la mobilisation des dispositifs existants en matière d’activité partielle et de prêt garanti par l’Etat. Une enveloppe sera par ailleurs allouée aux préfets en vue d’apporter une aide immédiate aux exploitations agricoles les plus en difficulté.
« Un signal fort »
Dans un second temps, le gouvernement prévoit un train de mesures exceptionnelles. L’indemnisation des arboriculteurs au titre des calamités agricoles sera portée jusqu’à 40 % pour les pertes les plus importantes, un seuil maximal fixé par Bruxelles. Les secteurs qui ne sont pas éligibles à ce régime de calamités agricoles, comme la viticulture, bénéficieront malgré tout d’un appui équivalent. Même les agriculteurs assurés seront mieux indemnisés. Dans l’attente du chiffrage de ces aides, une avance forfaitaire basée sur la perte de chiffre d’affaires mensuel sera accordée.
La célérité de l’Etat à répondre aux inquiétudes des filières agricoles est unanimement saluée par la profession. « Le gouvernement a pris conscience des difficultés rencontrées par nos entreprises, touchées par la crise liée à la pandémie depuis treize à quatorze mois, et qui risquaient de ne pas se relever après cet épisode climatique. La réponse est ferme et massive. C’est un signal fort, très important pour les viticulteurs en état de fragilité psychologique », souligne Jean-Marie Fabre, installé à Fitou (Aude) et président des Vignerons indépendants, chez qui M. Castex a fait étape, samedi. De même, le syndicat FNSEA s’est félicité « d’une mobilisation rapide et forte du gouvernement ».
Il reste toutefois de nombreux points à aborder pour concrétiser ce plan de soutien. Le premier d’entre eux, et non des moindres, est d’évaluer la perte de récolte consécutive à cette terrible vague de gel. Or, aujourd’hui, les estimations sont très approximatives et les situations, très variables d’une région à l’autre, d’une commune à l’autre, voire entre deux exploitations voisines. Il faudra patienter quelques semaines pour que se dessine une tendance, sachant que le véritable bilan sera tiré au moment des récoltes.
Pour les abricotiers, une culture très touchée, car plus en avance que d’autres arbres fruitiers, Bruno Darnaud, président de Pêches et abricots de France, table sur une production en recul de 60 % par rapport à un plein potentiel, chiffré à 150 000 tonnes. Un sommet atteint en 2015 et 2017. Déjà, en 2020, la récolte d’abricots était passée sous la barre des 100 000 tonnes, mais le prix élevé des fruits avait compensé le faible volume. « Concernant les pêches et nectarines, nous espérons limiter la perte à 35 % et avoir 65 % de récolte. Nous avons quelques inquiétudes qualitatives sur la nectarine, avec un risque de défaut visuel », explique M. Darnaud.
Renforcer l’agriculture face aux aléas climatiques
« Il est très difficile de faire des prévisions », constate pour sa part M. Sauvaitre. « La seule certitude, c’est que nous aurons une très petite récolte de pommes. Je me dis que la tendance pourrait être comparable à celle de 2012, où nous avions eu du gel. Nous pourrions avoir 70 % d’une récolte normale, qui se chiffre à 1,6 million de tonnes. Par chance, cette année, nous avions un potentiel de floraison énorme, et il reste encore des fleurs dans les arbres. »
Les viticulteurs espèrent également que les contre-bourgeons, encore capables de prendre la relève des bourgeons grillés par le gel, seront fructifères. Cependant, les zones balayées par la vague polaire sont larges. Seule l’Alsace, une bonne partie de la Champagne et la région de Cognac y ont échappé. M. Fabre estime que la perte de production sur l’ensemble du vignoble pourrait atteindre 30 %. Toutefois, l’exercice de prévision se révèle, là encore, très délicat.
> Lire aussi Inquiétude pour les vignobles et les arbres fruitiers touchés par le gel
Une réunion devait être organisée, lundi 19 avril, au ministère de l’agriculture, avec les professionnels, afin d’évoquer en détail le plan de soutien et de voir comment il peut se décliner filière par filière, selon quelles modalités et quel calendrier. A plus long terme, le premier ministre a rappelé la nécessité d’apporter des réponses structurelles pour renforcer l’agriculture face aux aléas climatiques. La question du système d’assurance est au cœur des débats. Même si les aides de Bruxelles couvrent 65 % des coûts de la police d’assurance, son adoption reste limitée. Ainsi, un tiers des viticulteurs sont assurés. Chacun reconnaît que le système actuel, avec d’un côté le régime de calamités agricoles et, de l’autre, des assurances privées, montre ses limites.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/19/episode-de-gel-le-gouvernement-pret-a-debloquer-un-milliard-d-euros-pour-les-agriculteurs-touches_6077275_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/19/episode-de-gel-le-gouvernement-pret-a-debloquer-un-milliard-d-euros-pour-les-agriculteurs-touches_6077275_3234.html>>
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3- Une nouvelle espèce de café bientôt dans nos tasses ?, France inter, 20/04/21, 05h56
Martin Delacoux
Pour renouveler les saveurs et pour s’adapter au réchauffement climatique, des scientifiques ont testé une nouvelle espèce de café. "Coffea Stenophylla", c’est son nom, pourrait bien mettre fin au règne des deux espèces phares : l’Arabica et le Robusta.
Si vous êtes amateurs de café, vous n’avez pas beaucoup de choix : 99% du café consommé dans le monde est issu de deux espèces de cafés : l’Arabica et le Robusta. L’Arabica est le plus renommé des deux, celui au goût le plus subtil. Le Robusta, de son côté, porte bien son nom : il est plus facile à produire, plus résistant aux maladies et peut pousser à des températures plus élevées, jusqu’à 23°C. Plusieurs variétés existent certes au sein de ces espèces mais le constat est le même : les possibilités sont limitées.
Les équipes de chercheurs des Jardins royaux botaniques de Kew, en Angleterre, et du Cirad, à Montpellier, ont travaillé sur une nouvelle espèce issue d’un caféier sauvage d’Afrique de l’Ouest : Coffea stenophylla. Après avoir fait tester cette espèce par un jury de professionnels du café au cours d’une protocole strict (avec par exemple une lumière rouge dans la pièce du test pour éviter de juger sur la couleur), les chercheurs ont déduit que Coffea stenophylla a "une saveur comparable à de l’Arabica haut de gamme", selon l'étude publiée dans Nature Plants. 81% des juges ont cru reconnaître l’Arabica en dégustant ce stenophylla tandis que 42% des juges ont considéré que le goût de ce café représenté une nouveauté. Il y aurait des pointes de jasmin ou de rose qui ne se retrouveraient pas dans l’Arabica.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/une-nouvelle-espece-de-cafe-bientot-dans-nos-tasses <https://www.franceinter.fr/une-nouvelle-espece-de-cafe-bientot-dans-nos-tasses>>
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4- Tribune. « L’élevage intensif est une impasse environnementale, économique, sanitaire et sociale », Le Monde, 21/04/21, 06h00
Par Collectif
Un collectif d’élus et de représentants d’associations, parmi lesquels le député (LRM) Loïc Dombreval, Pascal Durand, député européen et Louis Schweitzer, président de la Fondation droit animal, éthique et sciences estime, dans une tribune au « Monde », qu’il est vital d’accélérer la transition vers un modèle d’élevage durable.
Tribune. Les politiques ont imposé après-guerre à nos éleveurs une transition vers un modèle hyperproductiviste. Ce modèle est largement remis en cause aujourd’hui en raison de son impact négatif sur le climat et l’environnement, ainsi que sur le bien-être des éleveurs et celui de leurs animaux.
Les lois de 1960 et 1962 ont en effet posé les jalons d’une agriculture mécanisée, concentrée, spécialisée et régionalisée donnant ainsi une réponse politique forte aux pénuries de l’époque et assurant l’autosuffisance alimentaire de notre pays. Par les lois d’orientation agricole, les politiques ont demandé à nos éleveurs une transition dans leurs méthodes pour produire plus, plus vite et moins cher. Les agriculteurs se sont adaptés à ces demandes, ont investi massivement et ont modifié leur manière de travailler.
Une course aux prix les plus bas
Cette transformation voulue par les politiques a fonctionné : sur plus d’un milliard d’animaux tués chaque année en France, 80 % sont confinés dans des élevages intensifs sans accès à l’extérieur.
> Lire aussi Les paradoxes de la longue bataille pour le bien-être animal
Mais les éleveurs, qui ont accompagné les transitions que les politiques ont impulsées, sont aujourd’hui les premières victimes d’un mode de production vulnérable économiquement et socialement. En 2019, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) alerte sur les transformations du travail générées par cette intensification, rendant l’élevage moins rémunérateur et moins porteur de sens pour les éleveurs, dont les pratiques sont homogénéisées et les savoirs traditionnels abolis.
La focalisation sur le résultat, et non sur la méthode, a conduit à une course effrénée aux prix les plus bas. Cette compétition est malheureusement perdue d’avance au sein d’un marché international globalisé, aux pratiques tellement plus intensives et tellement moins coûteuses. L’élevage intensif est une impasse environnementale, économique, sanitaire et sociale.
> Lire aussi « Il faut prendre en considération le rôle de la consommation de viande et l’élevage intensif dans ces nouvelles épidémies »
C’est pour cela qu’il nous faut empêcher la création de nouveaux élevages intensifs impactant négativement l’environnement et le bien-être animal pour redéployer les systèmes polyculture-élevage, permettant de rapprocher les productions animales et végétales et de jouer la complémentarité, au bénéfice d’une agroécologie performante profitant à l’homme et à l’animal.
Moins de viande mais mieux
Notre modèle d’élevage traditionnel français a un rôle indéniable dans la préservation du paysage rural et dans le stockage du carbone grâce à ses prairies. Ces éléments sont en cours de validation avec l’expérimentation pour un affichage environnemental dans le cadre de la loi AGEC (loi antigaspillage pour une économie circulaire).
> Lire aussi La société face au « paradoxe de la viande »
Nous devons refuser la ratification en l’état des accords de libre-échange et en particulier le Mercosur, qui aurait pour conséquence l’augmentation des importations de productions d’élevages hyper-intensifs et qui mettrait à mal les efforts de nos éleveurs en transition vers des productions plus durables. Nous devons à ce titre adopter au niveau européen des « mesures miroirs » incluant l’environnement et le bien-être animal.
Nous devons réglementer et contrôler plus strictement les transports longue distance d’animaux vivants, synonymes de souffrance animale et d’hérésie écologique.
L’aliment est notre premier « médicament » : nous devons manger moins de viande mais mieux produite, et aider financièrement nos compatriotes à avoir accès à cette alimentation meilleure pour leur santé et pour notre planète.
Etiquetage
Nous devons – même si la France est plutôt dans les meilleurs de la classe sur la diminution de l’antibiothérapie – poursuivre la décroissance de l’apport d’antibiotiques dont l’utilisation est souvent proportionnelle à la concentration des animaux dans l’élevage.
> Lire aussi Agriculture : « La viande cultivée se voit déjà privée de cantine »
Nous devons créer un étiquetage des modes de production des denrées d’origine animale, permettant de mieux valoriser auprès des consommateurs le travail des éleveurs qui ont muté vers une production plus respectueuse de l’environnement et des animaux. Un étiquetage « Bien-être animal » débute en France et il faut le déployer. En 1965, était attribué le premier Label rouge de l’histoire au poulet jaune des Landes. Aujourd’hui, plus de 50 % des poulets entiers achetés en magasin sont des poulets Label rouge. Preuve en est qu’un consommateur bien informé est disposé à accompagner la montée en gamme de toute une filière de production.
Cette liste n’est qu’un premier aperçu de l’immensité du travail à réaliser pour réussir la transition vers un modèle d’élevage plus respectueux de notre environnement et des animaux, plus juste pour nos éleveurs et plus sûr pour les consommateurs.
> Lire aussi « En finir avec l’élevage intensif, cet ennemi de l’intérêt général »
Tous les leviers de la politique agricole commune, en cours de renégociation pour sept ans, dans le cadre du plan stratégique national français sont à mobiliser pour engager la transition de l’élevage français vers des modèles plus durables. Il s’agit d’une opportunité majeure qu’il est urgent et vital de saisir, pour la santé des animaux, de notre environnement et des hommes.
Liste des signataires : Pierre Cabaré, député (Haute-Garonne, LRM) ; Philippe Chalumeau, député (Indre-et-Loire, LRM) ; Annie Chapelier, députée (Gard, LRM) ; Léopoldine Charbonneaux, directrice France de Compassion in World Farming (CIWF) ; Jean-Charles Colas-Roy, député (Isère, LRM) ; Yolaine de Courson, députée (Côte-d’Or, LRM) ; Yves Daniel, député (Loire-Atlantique, LRM) ; Typhanie Degois, députée (Savoie, LRM) ; Marguerite Deprez-Audebert, députée (Pas-de-Calais, MoDem) ; Loïc Dombreval, député (Alpes-Maritimes, LRM, président du groupe d’études « Condition animale ») ; Pascal Durand, député européen (Renew Europe) ; Laurent Garcia, député (Meurthe-et-Moselle, MoDem) ; Yannick Haury, député (Loire-Atlantique, LRM) ; Dimitri Houbron, député (Nord, MoDem) ; Jean-Pierre Kieffer, président de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) ; Michel Lauzzana, député (Lot-et-Garonne, LRM) ; Sandrine Le Feur, députée (Finistère, LRM) ; Maud Lelièvre, présidente de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) France ; Jacques Marilossian, député (Hauts-de-Seine, LRM) ; Marjolaine Meynier-Millefert, députée (Isère, LRM) ; Jean-Michel Mis, député (Loire, LRM) ; Claire O’Petit, députée (Eure, LRM) ; Sophie Panonacle, députée (Gironde, LRM) ; Louis Schweitzer, président de la Fondation droit animal, éthique et sciences (LFDA) ; Alice Thourot, députée (Drôme, LRM) ; Elisabeth Toutut-Picard, députée (Haute-Garonne, LRM) ; Nicole Trisse, députée (Moselle, LRM) ; Frédérique Tuffnell, députée (Charente-Maritime, LRM) ; Yann Wehrling, président du Parti de la nature ; Hélène Zannier, députée (Moselle, LRM) ; Ghislain Zuccolo, directeur général de Welfarm (Association de la protection mondiale des animaux de ferme) ; Jean-Marc Zulesi, député (Bouches-du-Rhône, LRM).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/21/l-elevage-intensif-est-une-impasse-environnementale-economique-sanitaire-et-sociale_6077489_3232.html>
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5- Sécheresses, incendies et maladies : les risques en cascade qui menacent les forêts françaises, The Conversation, 21/04/21, 21:53
Par Félix Bastit, Doctorant en économie, Inrae & Marielle Brunette, Chargé de recherche, Inrae
Parmi les facteurs qui façonnent les écosystèmes forestiers, les aléas naturels jouent un rôle primordial. Incendies, tempêtes, invasions d’insectes… ces phénomènes se caractérisent à la fois par leur singularité – ils doivent être inattendus, incontrôlables et d’une ampleur inhabituelle – et par les conséquences directes qu’ils ont sur les activités humaines ou les personnes.
Les espèces s’adaptant perpétuellement à leur environnement, un aléa naturel de grande ampleur entraînera une perturbation importante des conditions de ce dernier. Mais sa survenue offre aussi des opportunités pour certaines espèces, et peut être bénéfique à la biodiversité.
Les essences dites « pyrophiles », c’est-à-dire celles dont la croissance est stimulée par le feu, constituent un cas intéressant : les graines des cônes du pin d’Alep (Pinus halepensis), une espèce installée sur le pourtour méditerranéen, ne sont par exemple libérées qu’après le passage d’un incendie.
Sans ce dernier, leurs peuplements ne peuvent donc pas prospérer ! Dans de nombreux cas, les aléas naturels peuvent offrir un intérêt écologique primordial, mais ils représentent aussi une menace pour les forêts.
Des aléas destructeurs
Entre 2002 et 2013, 67 millions d’hectares de forêt ont brûlé chaque année dans le monde, anéantissant l’équivalent de quatre fois la surface des bosquets métropolitains français.
Sur cette période de 12 ans, 85 millions d’hectares ont été affectés par les insectes (s’attaquant, par exemple, au feuillage ou à l’écorce des arbres), 38 millions par des conditions météorologiques extrêmes (tempête, ouragan, sécheresse, etc.) et 12,5 millions par diverses maladies.
À titre de comparaison, la surface de la forêt mondiale est d’environ 4 milliards d’hectares.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/secheresses-incendies-et-maladies-les-risques-en-cascade-qui-menacent-les-forets-francaises-157448>
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6- 2021, année décisive pour la protection et la restauration des forêts mondiales ?, The Conversation, 21/04/21, 21:53
Par Serge Muller, Professeur, chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (UMR 7205 ISYEB, CNRS, MNHN, SU, EPHE), Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)
La publication fin mars 2021 du bilan des déforestations pour l’année 2020 par le World Resources Institute est à nouveau alarmante.
Selon ce document, la perte de couvert forestier atteint les 25,8 millions d’hectares, soit plus de 0,6 % de la superficie mondiale des forêts, estimée à plus de 4 milliards d’hectares par la FAO (avec 45 % de forêts tropicales, 27 % de forêts boréales, 16 % de forêts tempérées et 11 % forêts subtropicales). Les forêts représentent environ 31 % de la superficie des terres émergées du globe.
Ce recul concerne tout particulièrement les forêts tropicales, où la perte atteint les 12,2 millions d’ha, dont 4,2 millions de forêts humides primaires – c’est 12 % de plus qu’en 2019 et ceci malgré le ralentissement de l’économie mondiale imposé par la pandémie.
Le Brésil constitue le pays responsable de la majorité des déboisements de forêts humides primaires (1,7 million d’ha), avec une augmentation de 25 % des destructions dans ce pays en 2020 par rapport à 2019.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://theconversation.com/2021-annee-decisive-pour-la-protection-et-la-restauration-des-forets-mondiales-159152>
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7- Dans le delta du fleuve Niger, un peuple de pêcheurs à la confluence des maux sahéliens, AFP, 22/04/21, 10:00
Amaury Hauchard
Ousmane Djebare Djenepo a sorti la tenue des grands jours, verte comme les herbes courtes des rives du Niger. Droit sur sa pirogue, le pêcheur de 76 ans n'est pas peu fier de faire découvrir "son" fleuve.
Mais sous ses larges lunettes de soleil et son sourire facile, le président de la fédération des pêcheurs du delta du Niger cache son désarroi devant le sort de ses pairs qui vivent, de moins en moins nombreux, du poisson de plus en plus rare dans cet immense territoire au cœur du Mali et du Sahel.
"Avant, le fleuve était profond et les saisons de pêche longues. Maintenant, il y a beaucoup moins de poissons et le fleuve a trop de problèmes", dit-il.
Son monde, le delta intérieur du Niger, est un milieu écologique et humain exceptionnel et changeant. Mais les rythmes naturels qui ont réglé pendant des générations la coexistence de centaines de milliers de pêcheurs, d'agriculteurs et d'éleveurs sont remis en cause par d'autres changements : avancée du désert, épuisement de la ressource, intrusion des jihadistes dans les modes de vie ancestraux.
Les dizaines de milliers de pêcheurs artisanaux qui exploitent la plus importante réserve de poissons en Afrique de l'Ouest vont "de baisse en baisse", dit le directeur régional du secteur, Boukary Guindo.
Ici, dans le centre du Mali entre Djenné et Tombouctou, le Niger, géant africain parti des hauteurs de la Sierra Leone et de la Guinée, abandonne son cours normal pour se diviser en une multitude de bras. Le delta intérieur est un réseau d'affluents, de lacs et de plaines inondables, la plus grande zone humide d'Afrique de l'Ouest, aux dimensions de la Suisse. Plus loin, le fleuve reprend son cours pour se jeter dans l'Atlantique après avoir traversé six pays.
Le paysage se transforme suivant les saisons. Lors des crues, la zone est totalement inondée et rien ne circule hormis les pinasses, ces pirogues traditionnelles du fleuve Niger ; en décrue, des mares de pêche se créent et d'immenses champs de bourgou, la plante fourragère caractéristique, attirent le bétail de tout le Sahel.
Mais depuis des années, le Sahara "descend" du nord et "engloutit" peu à peu le fleuve, s'alarme le directeur de l'Office de développement de la pêche dans le delta (Odpa-din), Hamidou Touré.
Des bancs de sable coupent du fleuve des zones autrefois très productives qui ne se remplissent plus de poisson, dit-il.
- Sans discrimination -
Les pluies sont moins fréquentes, le débit du fleuve ralentit. Plusieurs barrages construits en amont depuis les années 1970 altèrent l'écoulement.
Les saisons sont moins marquées et l'articulation autrefois harmonieuse entre populations est devenue plus conflictuelle.
Traditionnellement, pêcheurs, éleveurs et agriculteurs pratiquent une "gestion alternée", explique Ibrahima Sankaré de l'ONG Delta Survie. "Quand l'herbe est là, c'est pour les éleveurs pasteurs; quand l'eau est là, pour les Bozos; quand la terre est là, pour les agriculteurs."
Les Bozos sont l'un des nombreux groupes humains du Mali. La pêche est leur domaine.
Mais, soupire Ibrahima Sankaré, "chacun a abusé" de ce calendrier instauré sous l'empire peul du Macina, au XIXe siècle.
Dans le fleuve, les gros poissons sont de plus en plus rares, certaines espèces ont même disparu. Pour survivre, le pêcheur attrape désormais "tout ce qui passe", rapporte Ousmane Djebare Djenepo, le pêcheur de 76 ans. Bien que conscient des risques de la surpêche, lui-même pêche les petits poissons et, au fond de la pirogue qui avance à la force des bras d'un jeune pinassier, un seul dépasse les 10 cm.
Pour l'administration, les pêcheurs portent une part de responsabilité dans cette surpêche."Les Bozos pensent que le poisson tombe du ciel", sourit le directeur régional de la pêche. "Si vous prenez les géniteurs, l'année prochaine il n'y aura pas de rejetons !"
Il incombe au responsable de veiller à l'emploi de filets épargnant le petit poisson. Mais la tornade de violences qui s'abat sur le centre du Mali depuis 2015 et l'absence de l'Etat hors des grandes villes l'empêchent de faire son travail.
Les Bozos, eux, quand ils empruntent les canaux du delta, peuvent être cibles de tirs ou tomber sur des hommes en armes qui leur interdisent l'accès aux mares de pêche ou exigent le paiement de l'impôt islamique, selon les témoignages recueillis.
- "Il ne nourrit plus" -
Dans une petite case des faubourgs de Mopti, Rokia (dont l'AFP a modifié le prénom pour sa sécurité) se remémore nuit et jour "l'attaque" d'il y a trois ans, quand des hommes armés postés sur la rive ont intimé d'accoster aux hommes occupant les cinq pinasses familiales.
"Il y avait mon mari Ba, mes frères Amadou et Sinbarma, mes fils Mahamat et Tassana", raconte-elle. Vingt-trois hommes au total.
Restée à bord, elle dit avoir tenté d'infléchir les hommes armés, leur avoir dit "qu'ils n'avaient pas besoin de faire ça, qu'on avait tous besoin du poisson".
Rien n'y a fait. Mari, frères, fils, "on ne les a plus jamais revus", sanglote-t-elle.
Hormis un frère absent le jour du rapt et le petit Amadou né quelques semaines après, il n'y a plus d'homme dans la famille. Eux ne pêchent plus.
A cause des mille maux du fleuve, beaucoup ont mis pied à terre. Modibo Traoré est de ceux-là, après près de trente ans sur le fleuve. "Il ne nourrit plus", explique-t-il.
Le pêcheur a créé sa mare artificielle. "On peut y ramasser seulement les gros poissons si on veut, c'est plus facile que la pêche", dit-il.
Encouragée par Bamako, capitale lointaine, la pisciculture représente désormais 10% de la production du delta.
Idéalement, c'est tous les pêcheurs qu'il faudrait provisoirement "faire sortir de l'eau pour les amener sur la terre" et "donner au fleuve un repos biologique", pense le directeur régional M. Guindo.
<https://www.france24.com/fr/vidéo/20210423-dans-le-delta-du-fleuve-niger-un-peuple-de-pêcheurs-à-la-confluence-des-maux-sahéliens>
Sur le même sujet :
> Au Mali, le delta du fleuve Niger à la confluence des maux sahéliens <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/22/au-mali-le-delta-du-fleuve-niger-a-la-confluence-des-maux-saheliens_6077671_3212.html>, Le Monde avec AFP, 22/04/21, 13h00
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8- Au Chili, les castors ravagent le poumon végétal de la Terre de Feu, AFP, 23/04/21, 10:00
Pablo Cozzaglio & Martin Bernetti
Poumon de la Terre de Feu, au sud du Chili, les forêts du parc Karukinka ne sont pas directement menacées par l'homme mais par la voracité de castors nord-américains, introduits pour raisons économiques dans les années 1940.
Plus de 70 ans après l'arrivée de 10 premiers couples pour développer l'industrie de la fourrure et peupler les terres reculées de Patagonie entre Argentine et Chili, la population de castors est aujourd'hui estimée à plus de 100.000 individus.
Si les troncs robustes et longs des arbres typiques de l'écosystème des forêts des Andes et de Patagonie, des hêtres de la famille des Nothofagus (pumulio, antarctica et betuloides), ont pu être sauvés des exploitants forestiers, le castor est aujourd'hui leur plus grand prédateur.
De la même manière que dans leur habitat d'origine au Canada, ces rongeurs construisent inlassablement des barrages sur les rivières et les lacs pour y établir leurs terriers dans un enchevêtrement de bois, d'écorces et des racines.
Or, pour récupérer de la matière première et se nourrir, cet herbivore fait tomber grâce à ses dents ciselées des arbres qui ont mis près de 100 ans pour atteindre leur maturité.
"Les castors, comme nous les humains, sont appelés ingénieurs de l'écosystème, ce qui signifie que pour habiter un environnement, ils doivent le modifier pour l'adapter aux conditions dont ils ont besoin pour survivre", explique à l'AFP Cristobal Arredondo, chercheur à la Wildlife Conservation Society (WCS) du Chili, en charge du suivi des espèces pour le parc Karukinka et la Terre de Feu.
Dans l'immensité de la Patagonie, "plus de 90 % des cours d'eau de l'île de la Terre de Feu, côté chilien, sont habités par des castors, ce qui a un impact très important sur les écosystèmes", explique-t-il.
- Puits à carbone -
Malheureusement, les forêts de Patagonie ne se régénèrent pas aussi vite que celles des grandes plaines du nord du Canada.
Et une fois que le castor s'attaque à ces forêts, le carbone "qui a été capturé par les arbres pendant des centaines d'années est finalement libéré dans l'atmosphère lorsqu'ils meurent", explique Felipe Guerra qui coordonne pour le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) les mesures de gestion, de prévention et de contrôle du castor.
Or, les forêts et les tourbières du parc de Karukinka "sont de grands puits qui stockent de grandes quantités de carbone et d'autres gaz à effet de serre comme le méthane", ajoute-t-il.
En sept décennies d'implantation des castors dans cette région, l'impact socio-économique s'élève à 73 millions de dollars, selon les estimations officielles.
La chasse au castor est autorisée mais insuffisante pour réguler leur nombre et la controverse porte davantage sur les moyens de limiter leur prolifération, les pièges aquatiques étant considérés comme "cruels" par l'Union pour la défense des droits des animaux de Punta Arenas, en Patagonie.
Eve Crowley, représentante de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO) au Chili, ne mâche pas ses mots : "les espèces exotiques envahissantes sont l'une des principales causes de la perte de biodiversité, dégradant nos écosystèmes", dit-elle à AFP.
Elle rappelle que "la conservation et la restauration de nos puits de carbone naturels, c'est-à-dire nos sols, nos forêts et nos zones humides, sont tout aussi importantes, voire plus, que la réduction des gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement de la planète".
<https://www.geo.fr/environnement/au-chili-les-castors-ravagent-le-poumon-vegetal-de-la-terre-de-feu-204560>
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9- A Portsmouth, une écloserie réintroduit l'huître locale pour sauver la biodiversité, AFP, 24/04/21, 10:00
Charlotte Durand
Décimée ces dernières années au Royaume-Uni par la pollution et la surpêche, la variété d'huître plate locale est en train de renaître : nichée dans la baie de Portsmouth, une écloserie s'est donné pour mission de réintroduire dans les eaux britanniques cet "ingénieur de l'écosystème".
Dans la cour de l'institut des Sciences marines de Portsmouth s'amoncellent des tonnes de coquilles d'huîtres vides. Les chercheurs qui travaillent ici les gardent précieusement pour y introduire bientôt de nouvelles larves.
"En milieu naturel, les huîtres se reproduisent de mai à septembre, on espère pouvoir imiter ces conditions ici à l'écloserie", explique à l'AFP Luke Helmer, de la Blue Marine Fondation qui co-dirige le projet, lancé en 2015.
L'écloserie est la toute première du Royaume-Uni consacrée uniquement à la restauration des huîtres, sans élément commercial. Son but: réintroduire des millions d'Ostrea edulis -ou huître plate européenne-, une espèce presque éteinte dans la région.
Au cœur du bâtiment, une petite pièce remplie de tuyaux abrite des bacs d'eau salée où baignent paisiblement des dizaines d'huîtres plates. "Ici on les surveille, on les nourrit, on les maintient dans des conditions adéquates", explique Luke.
Bientôt, l'équipe composée de huit chercheurs augmentera lentement la température de l'eau pour qu'elle corresponde aux conditions environnementales, afin que les huîtres libèrent des larves, ajoute-t-il.
Après avoir grandi en couveuses, elles seront réintroduites pour la toute première fois en juin dans le Solent, bras de mer qui passe à côté du laboratoire.
- Surpêche et pollution -
Une intervention humaine rendue nécessaire par la quasi-disparition de l'espèce dans la région. "Dans les années 1970, près de 15 millions d'huîtres plates étaient pêchées chaque année" dans le Solent, raconte Luke, "contre presque rien maintenant".
Au niveau européen, la population d'huîtres plates a diminué de 90% par rapport aux années 1800, selon l'Université de Portsmouth, au point d'être presque éteinte dans certaines zones.
En cause ? L'activité humaine, en particulier "la surpêche, mais aussi une combinaison de facteurs de stress, comme la pollution de l'eau et l'introduction d'espèces invasives", telle l'huître du Pacifique, "qui les prive d'espace et de nourriture", explique Monica Fabra, doctorante à l'université de Portsmouth.
Initialement introduite au XXe siècle pour pallier la disparition des huîtres indigènes, cette "huître japonaise", qui constitue désormais la quasi-totalité de ces mollusques en Europe, s'est révélée extrêmement invasive, modifiant en profondeur l'écosystème.
"Les faire se reproduire en écloserie leur fournit un environnement plus sûr", explique Monica en manipulant avec douceur "Grand ma", un impressionnant spécimen de plus de 15 ans, grand comme une main. Ici, "nous pouvons nous assurer qu'elles survivent jusqu'à leur réintroduction" en milieu naturel, ajoute-t-elle.
- Sauveuses de l'écosystème -
Même s'il faudra plusieurs années pour renverser la tendance, Luke espère réintroduire dès cette année "entre 500.000 et un million d'huîtres" dans le Solent, améliorant au passage la qualité de l'eau.
"Chaque huître peut filtrer jusqu'à 200 litres par jour", explique le scientifique, "c'est phénoménal si l'on considère les millions (de spécimens) que nous allons réintroduire", dit-il en rendant hommage à cet "ingénieur de l'écosystème".
La biodiversité associée à ce récif devrait en parallèle augmenter considérablement, car les huîtres servent en général d'abri pour tout un tas d'autres espèces, explique Monica.
Lors d'une expérience préliminaire, les chercheurs avaient déployés en mer des cages d'huîtres, et avaient été "surpris" en les remontant plus tard de les retrouver "grouillant 97 autres espèces".
Le résultat est encore plus spectaculaire avec des huîtres locales, "car toutes les autres espèces ont évolué et grandi avec cette variété", renchérit Luke. En outre, certaines études ont démontré que l'huître plate s'en sortirait mieux que sa concurrente japonaise face au réchauffement climatique.
Les progrès réalisés à l'écloserie pourront ensuite être rapidement mis à profit ailleurs en Europe, les chercheurs collaborant avec des projets similaires en Allemagne et aux Pays-Bas. Mais selon Luke, il faudra encore attendre une dizaine d'années avant la commercialisation permettant de déguster à Portsmouth quelques délicieuses huîtres plates.
<https://www.geo.fr/environnement/a-portsmouth-une-ecloserie-reintroduit-lhuitre-locale-pour-sauver-la-biodiversite-204573>
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10- Tribune. Arbres : « Le recours aux essences exotiques en foresterie est une aberration écologique et politique », Le Monde, 24/04/21, 14h00
Par Collectif
Doit-on financer à la fois les causes et les conséquences de plantations forestières inadaptées, se demandent, dans une tribune au « Monde », les responsables de la Société botanique de France, Guillaume Decocq, Elisabeth Dodinet et Pierre-Henri Gouyon.
Tribune. L’année 2020, la plus chaude depuis 1900, a un peu plus révélé la fragilité de la forêt française. Les politiques publiques s’attèlent, avec raison, au défi de l’adaptation de nos forêts aux changements climatiques. Toutes les régions de France se sont dotées d’un Programme régional de la forêt et du bois. Le « Plan national de relance » mobilisera 200 millions d’euros sur deux ans pour reboiser 45 000 hectares.
L’Office national des forêts (ONF) crée des milliers d’« îlots d’avenir » dans les forêts publiques. L’Etat et les collectivités subventionnent la plantation d’arbres sur la base de listes régionales. Mais si le reboisement par des essences plus résistantes à la chaleur et à la sécheresse est pertinent, l’utilisation d’espèces exotiques, ne poussant pas naturellement sur notre (sous-)continent, pose problème.
> Lire aussi « Il est temps de prendre en compte l’absolue nécessité de conserver la naturalité des forêts »
La plantation d’essences exotiques en forêt remonte à François Ier, tout comme les premiers échecs : l’introduction de pins maritimes à Fontainebleau, peu productifs, s’accompagna de celle d’insectes exotiques ravageurs. Bien que de telles plantations, en particulier de résineux, aient augmenté sous le Second Empire puis après la seconde guerre mondiale, bien peu d’espèces acclimatées se sont révélées effectivement utilisables en foresterie.
La forêt est un écosystème complexe
Certaines espèces ont même causé bien des déboires… Alors que l’ingénieur forestier Ernest Guinier (1837- 1908) écrivait en 1902 « le cerisier tardif mérite d’être propagé et d’entrer dans la composition de nos forêts », cette espèce nord-américaine, largement plantée au XXe siècle, est devenue l’espèce envahissante la plus nocive des forêts européennes ! L’allié d’un jour du forestier peut ainsi devenir son pire ennemi le lendemain.
Trois stratégies permettent d’adapter une forêt aux changements climatiques. Tout d’abord, favoriser l’adaptation génétique en utilisant des arbres d’autres régions, comme des hêtres méridionaux dans les hêtraies septentrionales. Ensuite, devancer l’adaptation écologique en introduisant des essences différentes qui migreraient spontanément avec le temps, comme remplacer les chênes pédonculé et sessile du Bassin parisien par des chênes vert ou pubescent. Enfin utiliser des essences exotiques.
> Lire aussi « Ne prenons plus les plantations d’arbres pour des forêts »
Si les deux premières constituent une « migration assistée », la troisième introduit des espèces qui n’ont jamais co-évolué avec celles de nos écosystèmes. Un tel choix revient à oublier que la forêt est un écosystème complexe et non un simple groupe d’arbres. Lorsqu’il migre spontanément, un arbre ne se déplace jamais seul, mais avec un cortège d’organismes qui facilite son adaptation locale et limite son extension : champignons, acariens, insectes, etc.
L’espèce exotique introduite avec son parasite
En leur absence, l’introduction d’un arbre exotique peut échouer faute d’adaptation, ou mener à un succès excessif si le nouveau venu, délivré des parasites de sa zone d’origine, devient envahissant et entrave la régénération forestière. C’est le cas du cerisier tardif évoqué plus haut ou du chêne rouge d’Amérique en Europe.
Il arrive de plus que l’espèce exotique soit introduite avec un parasite auquel elle est adaptée, mais face auquel nos essences locales ne sont pas « immunisées » : l’introduction en Europe de frênes de Mandchourie est à l’origine de l’actuelle épidémie de chalarose qui décime le frêne européen, tout comme nos ormes l’avaient été par la graphiose américaine dans les années 1970. Quand l’histoire se répète…
> Lire aussi « Il y a urgence à reconstruire de grandes forêts primaires »
Souvent plantées en monoculture, les essences exotiques érodent la biodiversité locale et, de là, les aménités de la forêt. Quel promeneur irait flâner dans le sous-bois fantomatique d’une plantation de Douglas ou d’épicéas en plaine ? Ces effets délétères ne se limitent pas à la forêt elle-même : ainsi le robinier, introduit d’Amérique du Nord, pose peu de problèmes en forêt, mais il s’en échappe pour envahir des milieux contigus à forte biodiversité comme les lisières ou les pelouses.
Des espèces exotiques envahissantes
Le recours aux essences exotiques en foresterie est une aberration écologique et politique : d’une part le contribuable finance leur introduction, de l’autre il finance le contrôle de celles qui sont devenues envahissantes pour limiter les pertes économiques liées à l’introduction ! Dans l’Union européenne (UE), le coût annuel des espèces exotiques envahissantes s’élève à plus de 38 milliards d’euros, dont 25 % pour les mesures de lutte.
Or, aussi hallucinant que cela puisse paraître, les listes régionales d’espèces subventionnées comportent des espèces exotiques déjà envahissantes en France (robinier, chêne rouge, noyer noir), ailleurs en Europe (Douglas en Allemagne, tulipier de Virginie en Belgique) ou dans d’autres pays (pin de Monterey en Afrique du sud et Australie).
> Lire aussi La brutale disparition des forêts d’épicéas dans l’Est de la France
Au-delà de la hausse des températures, le changement climatique accroît la fréquence des évènements extrêmes, tempêtes ou incendies. On peut donc s’étonner de voir financées des plantations d’espèces sensibles au vent comme les cèdres, ou notoirement inflammables comme les eucalyptus, du reste envahissantes sur d’autres continents.
Mal adapter la forêt peut accélérer son déclin
Adapter la forêt aux changements climatiques est une nécessité. Mais mal l’adapter peut accélérer son déclin. Une approche globale, intégrée et interdisciplinaire est nécessaire, alliant forestiers, historiens, écologues, généticiens… Même s’il reste difficile de détecter une espèce envahissante ou d’anticiper l’introduction de parasites, l’écologie des invasions biologiques permet de quantifier certains risques.
> Lire aussi « A la source de la déforestation et des pandémies, il y a une incapacité dramatique à entrevoir la misère d’une partie de la population mondiale »
Les arboretums, vus comme de désuètes collections du passé (c’est ainsi qu’on justifie leur abandon), permettraient d’obtenir, si on s’y intéressait, des informations utiles sur le potentiel de production, d’adaptation et/ou de nuisance des essences exotiques. Plutôt que d’exploiter cet héritage, on produit à grands frais des dispositifs nouveaux qui ne donneront des réponses que dans plusieurs décennies, quand il sera déjà trop tard.
En 2035, le mot « écosystème », objet d’étude de l’écologie, sera vieux d’un siècle : plus que jamais, la forêt mérite une vision écosystémique, afin que les arbres ne cachent plus la forêt !
Les signataires de cette tribune, tous membres de la Société botanique de France, sont : Guillaume Decocq, professeur, Université de Picardie Jules Verne ; Elisabeth Dodinet, présidente de la Société botanique de France (SBF) ; Jean-Marie Dupont, écologue, Apexe, Pierre-Henri Gouyon, professeur, Muséum national d’histoire naturelle, Pierre-Antoine Précigout, chercheur en écologie ; Marc-André Selosse, professeur, Muséum national d’histoire naturelle.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/24/arbres-le-recours-aux-essences-exotiques-en-foresterie-est-une-aberration-ecologique-et-politique_6077930_3232.html>
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11- Tribune. L’appel de 164 parlementaires pour une "PAC créatrice de valeur dans l'ensemble des filières et territoires", Le JDD, 24/04/21, 22h00
Rédaction JDD
Dans une tribune co-signée par 164 parlementaires, initiée par les députés Guillaume Kasbarian, Julien Dive, Philippe Vigier, Luc Lamirault et les sénateurs Pierre Cuypers, Stéphane Demilly et Marie Évrard, les élus appellent à ce que la "future PAC soit à la hauteur des défis à relever par les producteurs de grandes cultures."
Dans un tribune initiée par les députés Guillaume Kasbarian, Julien Dive, Philippe Vigier, Luc Lamirault et les sénateurs Pierre Cuypers, Stéphane Demilly et Marie Évrard, également co-signée par 157 parlementaires, les élus plaident pour une Politique agricole commune (PAC), "créatrice de valeur dans l'ensemble des filières et des territoires". Voici leur tribune.
Alors que notre pays traverse une crise inédite, l'agriculture française, et singulièrement sa production de grandes cultures, doit disposer de moyens adaptés pour répondre pleinement aux objectifs qui sont les siens : produire de manière durable une alimentation de qualité, contribuer à la lutte contre le changement climatique, participer pleinement à la relance économique grâce à des filières ancrées dans les territoires.
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Toutefois, les producteurs de grandes cultures connaissent depuis plus de huit ans une chute très forte de leurs revenus, dont le niveau est l'un des plus faibles de notre pays. Leur rémunération moyenne s'établit sur cette période à moins d'un smic par an dans des conditions inédites de distorsion de concurrence et d'érosion de leur compétitivité par rapport aux autres producteurs européens et, a fortiori, de pays tiers. Ceci s'explique notamment par une baisse drastique des aides qu'ils percevaient au titre du premier pilier de la politique agricole commune (PAC) au fur et à mesure des différentes réformes de la PAC. Force est de constater qu'à chaque fois, il leur est toujours demandé plus d'efforts et d'engagements sans pour autant leur accorder de véritable contrepartie économique.
La durabilité ne peut pas se limiter aux seules dimensions environnementales
Nous, élus, sommes résolument à leurs côtés pour que le gouvernement tienne pleinement compte, dans les orientations qui seront arrêtées dans la future PAC, de ces réalités ainsi que des équilibres entre les filières de production et entre les territoires. La durabilité ne peut pas se limiter aux seules dimensions environnementales : elle suppose une réelle prise en compte de la dimension économique de l'activité agricole. Les transitions ne pourront être conduites qu'à travers une vision équilibrée entre l'environnement, l'économie et le social, notamment pour assurer l'indispensable renouvellement de générations en agriculture.
Il est impératif que la future PAC soit à la hauteur des défis à relever par les producteurs de grandes cultures. Elle doit s'inscrire dans une logique de croissance, de création de valeur, ainsi que de reconnaissance des efforts (carbone, biodiversité…) réalisés et à réaliser, impliquant une rémunération adéquate. Parallèlement et face à la multiplication des aléas économiques et climatiques, nos producteurs doivent être accompagnés par un système assurantiel plus incitatif pour améliorer la résilience des exploitations.
Assurer le maintien de ces exploitations sur nos territoires, c'est assurer la durabilité d'un secteur structuré qui génère plus de 460.000 emplois, c'est assurer une activité économique en milieu rural, c'est assurer l'équilibre de notre balance commerciale, c'est assurer la souveraineté alimentaire de notre pays."
Les signataires
Tribune portée par : Guillaume Kasbarian, Député De l'Eure-Et-Loire, Julien DIVE, Député De l’Aisne, Philippe VIGIER, Député De l'Eure-Et-Loir, Luc LAMIRAULT, Député De l'Eure-Et-Loir, Pierre CUYPERS, Sénateur de La Seine-Et-Marne, Stéphane DEMILLY, Sénateur de La Somme, Marie ÉVRARD, Sénatrice de l'Yonne
et co-signée par 164 parlementaires.
<https://www.lejdd.fr/Politique/lappel-de-164-parlementaires-pour-une-pac-creatrice-de-valeur-dans-lensemble-des-filieres-et-territoires-4040636>
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12- Chronique. Gastronomie : prenez-en de la graine, Le Monde, maj le 25/04/21 à 04h38
Stéphanie Noblet
Sésame, courge, tournesol, chia, pavot… nos assiettes deviennent plus saines, mais aussi plus alléchantes et savoureuses quand on les en parsème.
Peut-être aurions-nous davantage rechigné à picorer comme d’ordinaires gallinacés, si l’on avait su que nous serions un jour semblables à des poules enfermées en cage contre leur gré… Faut-il y voir une modification alimentaire prémonitoire ? Peu probable, mais il en est ainsi : petit à petit, les graines à oiseaux ont fait leur nid, dans nos placards et nos assiettes, pour apporter subtilement leur lot de croquant et de bons nutriments.
Que l’Homo sapiens bipède et omnivore se nourrisse de céréales et graines en tout genre, ce n’est guère une nouveauté. Ce qui s’est développé, en revanche, depuis deux décennies, c’est l’usage à l’état brut, non transformé, de graines longtemps cantonnées à la sphère boulangère ou à la production oléicole. Tournesol, sésame, courge, pavot, chanvre, lin, chia, ou encore nigelle s’égrainent dans les plats contemporains. Aux côtés des fruits à coque (amandes, noisettes, pistaches…), légumineuses (lentilles, pois chiches…), épices (cumin, coriandre, fenouil…), céréales (épeautre, orge, avoine…) et pseudo-céréales (quinoa, amarante, sarrasin kasha…), elles trônent, fièrement alignées, dans les distributeurs des rayons de vrac du commerce, comme autant de sésames ouvrant la voie à une alimentation saine et équilibrée.
Précieux bienfaits
« Il y a sans aucun doute un effet de mode autour des graines oléagineuses, dont l’usage est devenu beaucoup plus courant, que ce soit dans les salades, les poke bowls ou les desserts de type chia-pudding, observe Carole Copti, diététicienne à Paris. Leurs multiples vertus commencent enfin à être mieux connues. » Si le profil nutritionnel varie d’une graine à l’autre, elles ont pour atout commun leur richesse en protéines végétales, en minéraux, en vitamine E (antioxydante), alliée, dans certains cas (chia et lin, par exemple), à une bonne teneur en fibres et en oméga-3 – le fameux « bon gras ». De précieux bienfaits disponibles à l’état brut, mais pas seulement : casser la graine, ou plus exactement la broyer, la concasser, permet de profiter davantage de ses atouts, de même que la faire tremper ou, mieux encore, la faire germer. « On accroît ainsi sa biodisponibilité, sa capacité à être digérée et absorbée au mieux », explique Carole Copti.
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Mais l’intérêt va bien au-delà. « Au début, quand j’ai arrêté de manger de la viande il y a plus de vingt ans, je me suis tournée vers les graines pour leur aspect santé, témoigne Catherine Kluger, autrice culinaire. Puis, quand j’ai constaté qu’elles avaient aussi du goût et qu’elles contribuaient à la satiété, j’ai commencé à en mettre partout dans mes plats. Je voyais bien que ça plaisait, dans mes dîners de copains, et je rigolais doucement quand les hommes me parlaient de “mes graines”…» Celles-ci figurent donc en bonne place dans Essentiel(s), son dernier livre, qui donne un aperçu très inspirant de sa cuisine, « saine mais familiale, accessible et non clivante, qui n’est pas destinée à une tribu en particulier (végan, végétarien, sans gluten ou autre) ». A commencer par les graines de pavot – un héritage familial venu d’Europe de l’Est, pour cette Alsacienne –, qui interviennent comme autant de signes de ponctuation, d’une recette à l’autre (pâte à tarte salée, salade de pommes de terre, cookies…), seules ou accompagnées.
Voyageuses, partageuses, accueillantes, les graines sont en effet bonnes camarades et n’aiment rien tant que de se mêler aux membres de tribus voisines. Et c’est ainsi, en groupes métissés, qu’elles dispensent le mieux leurs bienfaits – nutritifs, gustatifs, roboratifs, c’est déjà pas mal –, mais qu’elles apportent aussi un incontestable surcroît de texture. Leur présence donne du corps, du croquant, du croustillant, à n’importe quelle assiette, en particulier légère ou vapeur. De véritables remèdes à la monotonie, à la fadeur, à la routine, surtout si l’on a pris soin de les torréfier (à sec, à la poêle ou au four) pour les raffermir tout en corsant leurs parfums.
C’est pourquoi elles caracolent en tête de ce que l’on appelle les toppings – à traduire par « garnitures croustillantes » dans ce contexte. Soupes, salades, crudités, filet de poisson, blanc de volaille, mais aussi fruits pochés, compotes, entremets et laitages : les petits plats du quotidien sortent volontiers coiffés de leurs couvre-chefs à grains en guise de sequins. « Ce que j’adore, avec les toppings de graines qui croustillent, c’est que, même sur un simple cœur de laitue, cela donne l’impression que vous avez cuisiné, confie Catherine Kluger. Alors que ce ne sont que des bocaux de mélanges que vous avez préparés en amont et qui servent quand bon vous semble. » Seuls quelques persifleurs y verront un cache-misère de flemmard.
En version neutre, légèrement salée ou sucrée, les mélanges qualitatifs sont à même de convertir les mangeurs les plus rétifs en granivores compulsifs. Regroupés sous le terme de granolas, ces assemblages de graines, fruits à coque et céréales, ne cessent de gagner des adeptes sur les tables de brunch et du petit déjeuner, sans s’y limiter. « On a martelé aux gens qu’il fallait manger plus sainement, l’engouement pour le granola est un signe de ce mouvement, lié au rejet des céréales ultratransformées », estime Catherine Kluger, qui a elle-même lancé une gamme de granolas bio (SuperNature).
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Polyvalents et rassasiants, grâce à la base de flocons d’avoine, ces granolas ont aussi l’avantage d’être extrêmement faciles à préparer (assemblage, passage au four, stockage dans un récipient hermétique) et déclinables à l’envi selon les fonds de placards. Pour un saupoudrage plus exotique, on fera utilement provision de dukkah, assaisonnement oriental fait de sésame, de tournesol, de nigelle, de noisettes et d’épices (cumin, fenouil, coriandre, paprika fumé…) : parfait sur des légumes grillés ou pour titiller des recettes bistrotières (céleri-rémoulade, œuf mayonnaise, etc.).
Finition soignée et décontractée
L’ajout de graines est enfin un geste de finition à la fois soignée et décontractée, une forme d’attention supplémentaire à l’adresse de ceux que l’on nourrit. Un peu comme si la semeuse républicaine au bonnet phrygien œuvrant au soleil levant, image de nos pièces et timbres d’antan, avait cédé le pas à une « parsemeuse » contemporaine parfois bobo ou veggie, ne concevant plus de plat sans graines de-ci de-là…
Inutile donc de continuer à se demander quand les poules auront des dents. C’est en quelque sorte chose faite. Mais hélas ! pas en toute discrétion, puisque les graines s’y nichent volontiers dans la durée. Un petit inconvénient bien mineur au regard de leurs bienfaits, mais soyez bien avisés, la prochaine fois que vous ferez provision de précieuses graines, d’effectuer un petit détour au rayon du fil dentaire… Une précaution salutaire pour pouvoir sourire sans complexe après s’en être régalé.
§ « Essentiel(s), ma boîte à outils en cuisine », de Catherine Kluger, photos de Guillaume Czerw (Ed. de La Martinière, 224 p. , 25 €).
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/04/24/gastronomie-prenez-en-de-la-graine_6077952_4500055.html>
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13- Pêche en Europe : des progrès contrastés sur la gestion des stocks halieutiques, Le Monde, maj le 25/04/21 à 04h40
Martine Valo
Si l’abondance de poissons est meilleure, presque la moitié des espèces de poissons évaluées reste trop soumise aux engins de pêche pour se renouveler.
Depuis une vingtaine d’années, la pression exercée par la pêche continue de faiblir dans les eaux de l’Union européenne (UE) – du moins dans l’Atlantique nord-est. La fin des années 1990 a été marquée par un pic de captures excessives dans cette partie du monde : 90 % des populations de poissons, crustacés ou céphalopodes étaient alors surpêchées. Elles étaient encore 80 % dans ce cas en 2007. Les Européens ont nettement redressé la barre depuis. Dans leur évaluation d’avril, les experts du Conseil scientifique, technique et économique des pêches (CSTEP) – l’organisme qui conseille la Commission européenne dans ce domaine – estiment que ce pourcentage a été ramené à 43 % en 2019, la dernière année évaluée. Et l’abondance moyenne des stocks halieutiques de l’ouest de l’Europe qui font l’objet d’une évaluation s’améliore : leur biomasse aurait augmenté de 35 % depuis 2010.
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La bonne nouvelle est cependant relative. Sur ces 65 stocks, près de la moitié reste trop soumise aux engins de pêche pour pouvoir se renouveler. De son côté, la Méditerranée ne s’est attelée au problème que récemment. La connaissance de ses ressources halieutiques commence à s’améliorer, avec un gros temps de retard. On sait cependant qu’au moins les trois quarts de celles-ci sont encore surexploitées.
Surtout, les scientifiques constatent que les progrès marquent le pas. Ils se sont même infléchis par rapport à 2018 – la proportion de captures excessives était alors de 38 %. C’est la première fois depuis 2005 que celle-ci remonte de façon sensible, en particulier en mer du Nord et dans la Baltique. « Il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions, mais une inversion de tendance n’est pas à exclure », s’inquiète Didier Gascuel, professeur à Agrocampus Ouest et membre du CSTEP.
Un équilibre à atteindre
Globalement, toutes formes de captures confondues, l’Union européenne n’est pas loin d’avoir atteint son objectif moyen de bonne gestion dans l’Atlantique, grâce, notamment, à un système de quotas – auxquels échappent, jusqu’à présent, les bateaux en Méditerranée, sauf les thoniers. Elle serait même parvenue à une forme d’idéal : le rendement maximal durable (RMD). Ce fameux « RMD » répond, d’une part, à l’objectif que l’UE s’était fixé lors de la dernière réforme de sa politique des pêches en 2013 et, d’autre part, à l’un des engagements de la conférence mondiale sur la biodiversité, signée à Nagoya, au Japon, en 2010.
Mais le RMD ciblait un équilibre à atteindre pour chacune des espèces commercialisées, pas seulement une moyenne. Or, « il existe de grandes disparités entre elles, rappelle Didier Gascuel. Certains, comme la plie, le merlan, le tacaud, ne sont pas entièrement consommés, tandis que la morue, la sole, la baudroie sont bien trop ciblées ». La répartition des tonnages pour ces poissons prisés déclenche, chaque année, des foires d’empoigne entre Etats membres.
Paradoxalement, les courbes du CSTEP montrent que les efforts des pêcheurs pour puiser moins dans les ressources sont restés soutenus jusqu’en… 2013, année de l’application de la réforme, puis ont eu tendance à stagner. La réglementation communautaire peut d’ailleurs avoir des effets pervers. « On peut ainsi se demander si la remontée de la pression de pêche n’est pas liée à l’obligation nouvelle de débarquer au port toutes les captures », glisse Didier Gascuel. Cette contrainte a été instaurée par la Commission européenne à partir de 2019, afin de limiter les rejets de prises accessoires ou inférieures à la taille réglementaire. Pour en tenir compte, les quotas ont été partiellement relevés… Mais la pratique du rejet au large n’a pas pris fin pour autant. Les prochaines discussions pour une nouvelle politique commune décennale doivent commencer en 2022.
Bonus pour les bons élèves
Didier Gascuel affirme, en outre, que les experts du CSTEP ont tendance à surestimer les progrès accomplis. Il leur faut souvent rectifier a posteriori leurs courbes, trop optimistes. « Le vrai problème, estime-t-il, c’est que nous courons après des modèles établis dans les années 1970, voire 1950. Il faut arrêter le RMD, ce calcul par espèce, et passer à une approche par écosystème, même si c’est plus compliqué. » Il vante le concept de « profitabilité maximale » prôné par la Banque mondiale. Dit autrement, l’évolution consisterait à réduire les efforts de pêche, ce qui permettrait aux poissons de retrouver une abondance améliorée, tout en réduisant les coûts nécessaires pour les attraper. « Si on ne prend pas de nouvelles mesures, on risque de rester longtemps à 40 % de stocks surexploités », affirme-t-il. Or, comme ce sont toujours les mêmes espèces qui sont ciblées, la menace d’un effondrement n’est pas à écarter.
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« Je siège au conseil d’administration [de la collectivité] des Terres antarctiques et australes françaises. Pour régler le problème des oiseaux marins qui mouraient massivement sur les palangres des pêcheurs à la légine, on a proposé un quota de 30 % aux bateaux qui parviendraient à régler le problème [grâce à un système d’effarouchement ou à la pêche de nuit, entre autres]. Le nombre d’oiseaux victimes a été divisé par mille ! Ne pourrait-on pas imaginer un bonus pour les flottilles qui se comportent en bons élèves dans l’Atlantique nord-est ? », s’interroge l’enseignant.
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Tout en reconnaissant que seuls sept navires sont autorisés à opérer dans ces eaux du Grand Sud, Didier Gascuel s’aventure sur un terrain polémique. Car entre industriels de la grande pêche et artisans des zones côtières, la notion de « bon élève » risquerait d’être chaudement débattue.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/24/peche-en-europe-des-progres-contrastes-sur-la-gestion-des-stocks-halieutiques_6077906_3244.html>
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14- Les jardins communautaires fleurissent le long du métro londonien, AFP, 25/04/21, 16:00
Anna Mackenzie
Une station de métro très fréquentée havre de paix pour abeilles, fleurs et hérissons ? C'est le pari insolite lancé à Londres par le projet communautaire Energy Garden, qui s'attèle depuis dix ans à reverdir la jungle urbaine.
Cachés de la vue de tous, 34 sites de ce type sont disséminés dans la capitale britannique près des quais de l'Overground, ligne de métro aérien fréquentée par 365.000 usagers avant la pandémie de Covid-19.
"La plupart du temps, les exploitants ferroviaires libèrent des pans entiers d'espace le long des voies et les laissent dénués de toute forme de vie", explique à l'AFP le directeur du projet, Agamemnon Otero, qui y voit "des couloirs pour que la biodiversité s'installe".
Depuis son lancement en 2011, l'intérêt à l'égard de ces sites alimentés à l'énergie solaire n'a cessé de croître. Mais il a connu un véritable pic depuis la pandémie et les confinements successifs, de plus en plus de bénévoles proposant d'entretenir des jardins.
"Energy Garden vise à renforcer la résilience des communautés", estime Agamemnon, "c'est une façon d'aborder directement le problème du changement climatique, devant lequel on se sent impuissant".
Energy Garden a créé son tout premier site dans le nord-ouest de Londres, dans la station Brondesbury Park de l'Overground, qui dessert généralement les banlieues de la capitale non desservies par le métro souterrain.
- "Sortir et aider” -
Là, les bénévoles ont retiré des couches de gravats pour ensuite replanter des fleurs éclatantes, des arbres fruitiers, des herbes aromatiques, du thé et toute une gamme de légumes, dont des pommes de terre, du chou frisé et des topinambours.
Sans oublier du houblon, à partir duquel Energy Garden brasse sa propre bière.
Jaylyn Miguel, qui a rejoint l'équipe durant le confinement, a fait ce choix "pour (sa) propre santé mentale". "Je voulais juste sortir et aider", explique à l'AFP la jeune femme d'une vingtaine d'années. Maintenant, elle a envie d'en "savoir plus" sur les manières "durables" de cultiver.
"C'est vraiment important, pour nous assurer que les gens ont accès à des aliments biologiques", estime celle qui "n'avait absolument aucune expérience dans la culture vivrière". "J'ai beaucoup appris pendant cette période", ajoute-elle.
Ces jardins, entretenus par plus de 300 bénévoles, sont pensés pour fonctionner en autonomie : les panneaux solaires alimentent les tuyaux d'arrosage et l'électricité excédentaire est revendue aux compagnies de transport pour compenser leur empreinte carbone.
Outre cette rentrée d'argent, Energy Garden fonctionne grâce aux contributions d'entreprises et de particuliers. Le projet, géré de manière coopérative, permet grâce au vote à chaque adhérent d'avoir un droit de regard sur son fonctionnement.
Il organise également des ateliers scolaires et programmes de formation pour les jeunes, afin de les sensibiliser aux pratiques durables.
- "Notre espace” -
Terence Tehranian, bénévole et investisseur, se rend régulièrement au jardin du Brondesbury Park avec ses jeunes enfants pour donner un coup de main.
«Ça fait vraiment de Londres un endroit où il fait bon vivre", explique le papa, pour qui cette idée "améliore l'environnement, car plus de plantes signifie moins de dioxyde de carbone, et rapproche les gens".
"Ce sont des choses importantes pour une grande ville comme Londres, où cela n'arrive pas souvent", estime-t-il.
Pour Agamemnon Otero, il était tout à fait judicieux d'installer ces jardins au sein du tentaculaire réseau de transport londonien - dont le gestionnaire, Transport for London (TfL), approuve officiellement les plans de chaque site.
L'idée était de contrebalancer les énormes quantités de gaz à effet de serre émises par le secteur des transports, à l'origine de 27% des émissions nettes du Royaume-Uni en 2019, même si une grande partie est plutôt à imputer au trafic routier.
"Nous voulons vraiment avoir une discussion autour du plus grand consommateur d'énergie et du plus grand générateur d'émissions", a-t-il déclaré, "très enthousiaste à l'idée que les gens s'impliquent".
"C'est notre espace", affirme-t-il, "Nous devons nous le réapproprier et en faire ce que l'on veut".
<https://www.geo.fr/environnement/les-jardins-communautaires-fleurissent-dans-le-metro-londonien-204582>
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15- PAC : les Vingt-Sept prêts au compromis sur les aides « vertes », AFP, 27/04/21, 09:07
Les Etats de l’UE ont progressé lundi vers un compromis sur la part des nouvelles primes « environnementales » aux agriculteurs, pomme de discorde avec la Commission et les eurodéputés dans les négociations sur la nouvelle Politique agricole commune (PAC).
Les Vingt-Sept s’étaient mis d’accord en octobre sur une réforme de la PAC, qui s’appliquera à partir de janvier 2023 pour rendre l’agriculture européenne plus verte, tandis que le Parlement européen adoptait parallèlement sa propre feuille de route.
Depuis, eurodéputés, Etats membres et Commission européenne négocient d’arrache-pied un accord sur la base de leurs propositions respectives.
Les ministres de l’Agriculture se sont réunis lundi en visioconférence pour accélérer les pourparlers.
« A ce stade, il est indispensable d’afficher un esprit de compromis de façon à trouver un accord politique au cours du prochain mois », a déclaré la ministre portugaise de l’Agriculture Maria do Céu Antunes, lors d’une conférence de presse.
La ministre, dont le pays occupe la présidence tournante de l’UE jusqu’en juin, a proposé à ses homologues une proposition de compromis sur la question épineuse des « éco-régimes ».
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-l-ue/news/pac-les-vingt-sept-prets-au-compromis-sur-les-aides-vertes/>
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16- Et si l'on reconnaissait dans la loi les services apportés par les espaces ruraux, Actu-environnement, 29/04/21, 15h29
Laurent Radisson
Un rapport de hauts-fonctionnaires propose de définir dans la loi ce que sont les aménités rurales en vue de les prendre en compte dans les politiques publiques. Cette inscription favoriserait une approche intégrée de la ruralité.
Le terme d'« aménité » est de plus en plus présent dans les politiques publiques sans que l'on sache toujours ce que recouvre cette notion. En mars 2020, les trois ministres en charge de l'écologie, de la cohésion des territoires et de l'agriculture ont missionné leur service d'inspection en vue de définir ce que sont « les aménités rurales » et comment les prendre en compte dans l'action publique. Le rapport, remis par les hauts-fonctionnaires à leur ministre de tutelle en novembre 2020, a...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/amenites-rurales-rapport-cgedd-cgaaer-iga-projet-loi-37450.php4>
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17- Hautes-Pyrénées : des éleveurs manifestent après des attaques d’ours, Le Monde avec AFP, 29/04/21, 21h06
Environ 250 éleveurs se sont rassemblés jeudi à la suite de trois attaques d’ours contre des troupeaux ces dix derniers jours. Le protocole « ours à problèmes » a été déclenché.
« Ours en liberté, éleveurs en danger ! » Environ 250 éleveurs des Hautes-Pyrénées se sont rassemblés jeudi 29 avril dans la commune d’Arreau pour faire part de leur mécontentement après trois attaques d’ours contre des troupeaux ces dix derniers jours.
Dans le viseur des éleveurs : l’ours Goiat, qu’ils soupçonnent d’être l’auteur des trois attaques. Introduit en 2016 dans les Pyrénées, il a déjà fait l’objet en 2020 de tirs d’effarouchement. L’Office français de la biodiversité (OFB), chargé de déterminer l’auteur de ces trois attaques, juge « très probable qu’[elles] aient été occasionnées par un même individu » et qu’il est « probable qu’il s’agisse de l’ours Goiat ». « Toutefois, dans l’attente de l’analyse génétique des poils récoltés, cette hypothèse ne peut être affirmée avec certitude », ajoute l’OFB.
> Lire aussi Le nombre d’ours dans les Pyrénées a augmenté en 2020
La préfecture des Hautes-Pyrénées a déclenché mercredi le protocole « ours à problèmes » dans le département, qui autorise les tirs de balles en plastique dans l’arrière-train de l’animal, suivi de détonations afin de l’effrayer. Cette mesure ne satisfait pas les éleveurs, qui demandent de passer à l’étape suivante prévue par ce protocole : « Le retrait des Pyrénées pur et simple de cet ours », selon Christian Lagües, président de l’Association de la sauvegarde du pastoralisme dans le département. La dernière attaque « était à proximité de l’aire de jeux pour les enfants, s’insurge-t-il. Cet ours n’a pas peur de l’homme, ça peut représenter un danger. »
« Le patou ne fait pas tout ! »
Parmi les banderoles et pancartes déployées par les éleveurs présents à Arreau, non loin des communes où les attaques contre des bergeries ont eu lieu, on pouvait lire : « Ours en liberté, éleveurs en danger ! » ou encore « Le patou [chien qui protège les troupeaux] ne fait pas tout ! ». Derrière les éleveurs, un gros ours en peluche était pendu à un tracteur.
Outre le danger que pourrait représenter l’ours pour l’homme, les éleveurs se plaignent des pertes de brebis, d’agneaux et de patous. Lors de la dernière attaque, survenue dans la nuit du 26 au 27 avril, l’animal est parvenu à entrer dans la bergerie en endommageant la clôture. « Quand un ours commence à s’introduire dans une bergerie, comment faire pour protéger les troupeaux ? », interroge Olivier Maurin, président de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne.
Présidente de l’association pro-ours Pays de l’Ours-Adet, Sabine Matraire relève le manque de moyens de défense mis en place, notamment lors de la première attaque, où la brebis tuée « se trouvait dans un parc clos permanent non électrifié », selon l’arrêté préfectoral. « Tout existe pour que la cohabitation se passe et soit possible, je demande juste à ce que les moyens de défense soient mis en place », assure-t-elle.
> Lire aussi Ours dans les Pyrénées : Emmanuel Macron donne des gages aux éleveurs
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/29/hautes-pyrenees-des-eleveurs-manifestent-apres-des-attaques-d-ours_6078561_3244.html>
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18- Agriculture. OGM dangereux ou procédé novateur : comprendre le débat autour des NBT, L’Alsace, 30/04/21, 18:48
Ju. M.
La Commission européenne s'est déclarée favorable aux NBT, ou "new breeding techniques", un ensemble de techniques permettant de modifier les gènes des fruits et légumes pour les rendre plus résistants, par exemple. Mais pour les opposants à ces procédés, il s'agit bel et bien d'OGM dont l'introduction dans l'environnement pourrait avoir des effets néfastes. Explications.
Dans un rapport paru jeudi, la Commission européenne s'est prononcée en faveur des NBT. Cet acronyme barbare, de son nom complet "new breeding techniques" (ou "nouvelles techniques de sélection végétale"), correspond à un ensemble de pratiques mises au point ces dernières années pour modifier le génome de plantes, de fruits ou de légumes. Le but : leur permettre de s'adapter à certains climats ou de résister à certains virus, par exemple.
Les végétaux modifiés de la sorte pourraient donc bientôt ne pas avoir à se soumettre aux règles strictes qui encadrent les OGM (organismes génétiquement modifiés), puisqu'ils résultent de techniques différentes. Mais si Bruxelles s'est dit jeudi favorable à la commercialisation de ces plantes dans l'UE, les NBT inquiètent certains scientifiques. Explications.
NBT et OGM : quelle différence ?
Les NBT comme les OGM désignent tous deux des organismes ayant subi des altérations de leurs génomes. En revanche, là où la création d'OGM passe par l'insertion d'un gène extérieur dans un végétal, les NBT résultent d'une modification d'un gène déjà présent dans le code génétique d'origine d'un fruit ou d'un légume.
Pour transformer un gène dans une plante sur le principe des NBT, les scientifiques utilisent notamment la technique des "ciseaux moléculaires" et n'insèrent pas d'ADN étranger dans le végétal. Selon ses partisans, cette technique permettrait de couper un morceau d'ADN avec une grande précision.
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/economie/2021/04/30/ogm-dangereux-ou-procede-novateur-comprendre-le-debat-autour-des-nbt>
Sur le même sujet :
> « Nouveaux OGM » : les louanges de la Commission européenne <https://reporterre.net/Nouveaux-OGM-les-louanges-de-la-Commission-europeenne>, Reporterre, 30/04/21, 10h45
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19- Le « bon diagnostic carbone » du plan de France Relance est désormais opérationnel, Ademe, communiqué du 30/04/21
Doté de 10 millions d’euros du plan France Relance, le dispositif « Bon Diagnostic Carbone » est désormais accessible pour tous les agriculteurs installés depuis moins de 5 ans. L’agriculture, et en premier les sols agricoles, est un puit de carbone majeur. C’est pourquoi France Relance offre à chaque nouvel installé la possibilité de construire une stratégie carbone adaptée ; générant de la valeur environnementale et offrant des propositions de création de valeur économique. L’objectif est donc de dresser un bilan permettant aux agriculteurs d’identifier les mesures concrètes à prendre en faveur de l’environnement, tout en veillant à leur intégration au projet économique des exploitations.
L’agriculture est avant tout une solution dans la lutte contre le changement climatique, à la fois à travers la réduction de ses émissions mais également en jouant un rôle de stockage de carbone, en particulier dans les sols. Elle constitue ainsi un maillon essentiel dans la stratégie d’atteinte de l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 fixé par l’Accord de Paris. Témoins des effets du changement climatique depuis bien longtemps (augmentation de la température, variabilité accrue des conditions météorologiques, événements climatiques extrêmes…), les agriculteurs s’adaptent à ce nouveau contexte et œuvrent pour en limiter les effets.
>> Suite à lire à :
<https://presse.ademe.fr/2021/04/le-bon-diagnostic-carbone-du-plan-de-france-relance-est-desormais-operationnel.html>
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20- Morgan Large, une "petite journaliste" qui dérange l'agro-industrie bretonne, AFP, 01/05/21, 11:00
Hélène Duvigneau
"Petite journaliste" d'une "petite radio", selon ses mots, Morgan Large travaille depuis 20 ans sur les dessous du modèle agricole breton. Projetée sur le devant de la scène depuis qu'une roue de sa voiture a été déboulonnée fin mars, elle défend plus que jamais la liberté d'informer.
"Qui a peur de Morgan Large ?", interroge un collage de rue à Glomel (Côtes-d'Armor), bourgade de 1.300 habitants où vit la journaliste dans un cadre bucolique. Qui aurait imaginé qu'une "animatrice technicienne de réalisation" de Radio Kreiz Breizh (RKB), radio associative de Centre-Bretagne, puisse déranger au point de devenir une cible et provoquer le soutien général des médias ?
Qui aurait pu croire qu'en France, en 2021, "une journaliste ait peur pour sa vie parce qu'elle fait son travail ?", répond l'intéressée, regard clair.
Les pressions directes sur cette femme de 49 ans ont commencé après la diffusion mi-novembre sur France 5 du documentaire "Bretagne, une terre sacrifiée", qui analyse les conséquences délétères sur l'environnement et la santé du modèle breton d'agriculture intensive.
Portes de sa radio forcées, appels téléphoniques nocturnes, menaces, intoxication de sa chienne et enfin la voiture... "La vie de Morgan et de ses proches a été mise en danger, c'est un acte grave de malveillance qui aurait pu avoir des conséquences tragiques", résume Pavol Szalai, de l'ONG Reporters sans frontières.
"Ce type d'acte est de nature très exceptionnelle en France mais il y a une tendance très inquiétante car Inès Léraud a également été victime de pressions en Bretagne avec sa BD +Algues vertes, l'histoire interdite+ et ses enquêtes sur l'entreprise Chéritel", poursuit-il. "Il y a un risque réel qu'une omerta s'installe et que les journalistes se censurent alors qu'ils enquêtent dans l'intérêt général".
Issue d'une famille de six enfants, avec des parents qui ont fait un retour à la nature en devenant producteurs de lait sans être issus du monde agricole, Morgan a travaillé dans l'éducation populaire avant d'être correspondante pour l'hebdomadaire local "Le Poher".
En 2001, elle entre à RKB, et c'est le coup de foudre pour la radio. "Moi qui suis une vraie bête du dehors, je ramenais toutes les ambiances sonores, c'était génial", raconte cette fan d'équitation, mère de deux enfants.
- "Faire bouger les lignes, ça expose" -
"Comme je n'ai pas fait d'école de journalisme, au début je faisais plein d'erreurs. J'ai même censuré quelqu'un", poursuit cette bretonnante.
"J'ai enregistré en ULM, ça m'est arrivé de refaire 100 km pour poser une question que j'avais oublié de poser, de m'embourber dans les landes avec des naturalistes...", raconte-t-elle en riant. Désireuse d'interviewer un chasseur, elle passe son permis de chasse, "certificat" pour qu'on ne la prenne "pas pour une écolo".
Passionnée par les questions agricoles et environnementales, elle les aborde dans son émission "La petite lanterne". Elle a vu "qu'en produisant pour un marché mondial, les agriculteurs ignorent de plus en plus où partent leurs produits".
"Morgan m'impressionne par sa capacité à identifier les problèmes, à s'indigner pour de justes causes et à dire les choses publiquement, sans peur", salue Inès Léraud.
"S'il n'y avait pas des gens campés dans la recherche d'une vérité sur les choses, cette vérité ne surviendrait pas", renchérit Christian, un ami. "C'est une femme libre, qui a fait courageusement plein de choses tant sur le plan familial que professionnel. Elle fait bouger les lignes, c'est précieux, mais ça expose", ajoute-t-il.
A l'inverse, Georges Galardon, ancien président de Triskalia, entreprise condamnée pour avoir exposé ses salariés aux pesticides, stigmatise une journaliste "qui harcèle, menace et tape sur le monde agricole". Elle dément.
"Je gêne quand je parle d'agriculture mais une agriculture à intrants n'est ni autonome ni économe. On produit pas cher mais à crédit sur la santé et l'environnement", analyse Morgan Large, qui a passé en 2010 un brevet de responsable d'exploitation agricole pour combler ses lacunes.
Elle n'incrimine jamais les agriculteurs qui font "très sincèrement leur travail", sont dans un système "imposé" et l'ont toujours "super bien accueillie".
Accusée de militantisme écolo, elle répond qu'on peut "bien faire son métier tout en ayant des valeurs". "Si je gêne, c'est que je touche à des sujets sensibles, raison de plus pour continuer".
<https://information.tv5monde.com/info/morgan-large-une-petite-journaliste-qui-derange-l-agro-industrie-bretonne-406909>
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21- La Commission européenne ouvre la porte à une nouvelle réglementation des techniques d’édition du génome, Le Monde, maj le 01/05/21 à 13h34
Mathilde Gérard
Dans un rapport publié jeudi, Bruxelles considère que la législation sur les OGM de 2001 « n’est pas adaptée » aux nouvelles biotechnologies apparues ces vingt dernières années.
Les nouvelles techniques d’édition du génome (« new genomic techniques », NGT), dont les produits sont à ce jour considérés en Europe comme des organismes génétiquement modifiés (OGM), verront-elles leur statut changer ? Un rapport de la Commission européenne publié jeudi 29 avril ouvre la voie à une évolution de la législation encadrant ces technologies, qui consistent à modifier le matériel génétique d’un organisme (plante, animal, micro-organisme…) au moyen de techniques plus ciblées permettant de couper l’ADN avec des protéines, et qui se sont fortement développées depuis une vingtaine d’années. Ce rapport avait été demandé par le Conseil européen en 2019, après un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 25 juillet 2018 statuant que ces techniques devaient être soumises aux mêmes règles que les OGM « historiques » en matière d’évaluation des risques, de surveillance, d’étiquetage et de traçabilité.
L’objectif du rapport de la Commission était de brosser le tableau des connaissances sur le développement de ces techniques, leurs usages possibles, les risques associés et d’en déduire des recommandations d’actions. Après avoir balayé la littérature scientifique sur le sujet, consulté des parties prenantes (industriels, chercheurs, ONG…) et sollicité l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), la Commission européenne conclut que « la législation actuelle sur les OGM, qui date de 2001, n’est pas adaptée à ces technologies innovantes » et qu’il faut engager « un processus de consultations pour dessiner un nouveau cadre légal à ces biotechnologies ».
> Lire aussi Le Nobel de chimie décerné à la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna pour les « ciseaux moléculaires »
Tandis que les premiers OGM étaient obtenus par transgénèse, c’est-à-dire par l’insertion d’une séquence étrangère, les technologies d’édition du génome apparues après 2001 consistent à intervenir directement sur le matériel génétique d’un organisme grâce à des outils pouvant cibler certaines séquences, dont les plus connus sont les « ciseaux » moléculaires Crispr-Cas9, qui ont valu aux chercheuses Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna le prix Nobel de chimie en 2020. Regroupant un vaste éventail de techniques, les NGT permettent ainsi de faire ressortir certains traits d’espèces, de « muter » des gènes ou d’en faire taire d’autres. Avec comme potentiels bénéfices d’améliorer la résistance de variétés à certains ravageurs ou maladies, leur adaptabilité au climat, mais aussi leur tolérance à des herbicides. Pour la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, « les techniques d’édition du génome peuvent promouvoir une production agricole durable, conformément aux objectifs de notre stratégie “De la ferme à la table” », la stratégie alimentaire et agricole européenne, déclinée du « Green Deal » (« pacte vert »).
Des champignons qui ne brunissent pas
L’Union française des semenciers, selon laquelle la réglementation actuelle bride l’innovation, a salué le rapport de la Commission, soulignant que « face à l’urgence écologique, il est important de pouvoir disposer de tous les outils disponibles ». « Les nouvelles techniques de sélection offrent d’immenses perspectives et la réglementation doit ouvrir la voie à leur utilisation », se sont également félicitées les associations des producteurs de grandes cultures dans un communiqué.
Les premières applications de ces techniques d’ingénierie génétique montrent pourtant des avancées relativement modestes : les recherches sur les NGT ont par exemple permis d’obtenir des champignons qui brunissent moins vite, des pommes qui se conservent plus longtemps ou encore des pommes de terre qui ne génèrent pas d’acrylamide, une substance cancérigène se formant lors de cuissons à très fortes températures. Aux Etats-Unis, les deux principaux produits commercialisés issus de ces techniques sont un colza résistant aux herbicides et un soja enrichi en acide oléique. Pour Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace, « on est loin des promesses de lutte contre le réchauffement climatique et la faim dans le monde, et de réduction des pesticides ».
> Lire aussi Lutte contre la progeria : les dernières techniques d’édition du génome suscitent l’espoir
L’efficacité de ces techniques elle-même pose question : « Les maïs OGM les plus résistants à la sécheresse présentent une résistance de moins de 10 %, ce qui est dans la zone de variabilité des autres variétés, relève Yves Bertheau, directeur de recherche honoraire INRAE au Muséum national d’Histoire naturelle. Au Mexique, le Cimmyt [Centre international d’amélioration du maïs et du blé] a obtenu par sélection et croisements classiques des maïs 30 % plus résistants à toutes les étapes : la germination, le remplissage du grain, la croissance… »
« La Commission est tombée dans le piège »
En défense d’une réglementation plus souple encadrant les recherches sur les NGT, les industriels assurent que les évolutions obtenues par mutagénèse ne diffèrent pas de mutations « naturelles », issues de croisements ou de sélections variétales, puisqu’elles n’impliquent pas de gène étranger. Mais selon Yves Bertheau, « quand on nous dit que les NGT n’utilisent pas d’ADN étranger, c’est faux : c’est sans insertion intentionnelle d’ADN, mais il y a toujours de l’ADN contaminant ». Le chercheur, spécialiste reconnu de la détection des OGM, cite notamment le cas de l’ananas rosé, commercialisé aux Etats-Unis par Del Monte, et présenté comme issu de ces techniques génomiques, qui est obtenu avec Agrobacterium, un genre de bactéries présentes dans les sols.
Dans son rapport, la Commission européenne écrit que les méthodes de détection ne permettent pas de différencier une altération du génome issue de ces nouvelles biotechnologies, d’une modification obtenue par un croisement conventionnel ou par d’autres techniques comme les radiations. Un argument contesté : pour Yves Bertheau, les produits issus de mutagénèse ou cisgénèse ciblés portent une signature reconnaissable : « Des semenciers disent que ces mutations ne peuvent être différenciées d’une mutation naturelle, mais ce n’est pas parce que deux personnes ont le même bout du nez qu’elles sont semblables », poursuit le biologiste.
Les ONG de protection de l’environnement craignent ainsi que le rapport de la Commission ouvre la voie à une dérégulation de ces technologies. « Dans ses conclusions, l’étude de la Commission ne fait pas de référence explicite au principe de précaution, alors que c’est la pierre angulaire de la politique environnementale européenne », s’étonne Suzanne Dalle, de Greenpeace. Pour Mute Schimpf, de l’ONG Les Amis de la Terre, « la Commission est tombée dans le piège de la communication de l’industrie des biotechnologies ». L’ONG s’était notamment inquiétée en mars de la méthodologie employée par les experts bruxellois, relevant que 74 % des contributions de parties prenantes provenaient d’industriels favorables à la dérégulation et que les questionnaires transmis comportaient deux fois plus de questions sur les bénéfices potentiels que sur les risques.
Débat « transparent »
Sur ce dernier point, la Commission conclut notamment que le niveau de risques n’est pas plus élevé pour les NGT que pour les croisements conventionnels. Or selon Yves Bertheau, « on ne maîtrise pas les techniques ni les effets non intentionnels de ces techniques. Pas plus que pour les OGM transgéniques, on ne peut prédire à l’avance quel problème sanitaire ou environnemental surgira, car certains gènes ne s’expriment que sous certaines conditions. » L’autre crainte est celle de contaminations de l’environnement et de dissémination si les variétés obtenues étaient plantées en plein champ – ce qui est actuellement interdit en France, dans le cadre d’une récente modification de la réglementation sur les OGM.
> Lire aussi « Les arguments favorables aux “OGM” sont soumis à très peu d’esprit critique »
Dans son rapport, la Commission appelle à une « consultation publique pour discuter de l’élaboration d’un nouveau cadre juridique » et demande une étude d’impact. Le sujet des techniques génomiques devrait être à l’agenda du prochain conseil agriculture et pêche, en mai, réunissant les ministres concernés européens. Pour Suzanne Dalle, de Greenpeace, « il est important que tous les Etats membres se positionnent publiquement pour que le débat soit transparent et ne se déroule pas uniquement derrière des portes fermées ». Le ministre français de l’agriculture, Julien Denormandie, s’est à plusieurs reprises exprimé ces derniers mois, plaidant une adaptation de la réglementation. Le ministère de la transition écologique assure de son côté que « quel que soit leur statut futur, ces produits doivent être évalués, étiquetés et tracés ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/30/la-commission-europeenne-ouvre-la-porte-a-une-nouvelle-reglementation-des-techniques-d-edition-du-genome_6078713_3244.html>
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En audio
22- Gaspiller de la nourriture est désormais un délit en Chine, RTS, 30/04/21, 09:13
Michael Peuker/oang
Le Parlement chinois a adopté jeudi une loi visant à sanctionner le gaspillage alimentaire. Le texte s’attaque en particulier aux excès du secteur de la restauration. Il formalise en outre une campagne lancée l’été dernier par le président Xi Jinping.
Il avait suffi d’un discours dans lequel l’homme fort de Pékin fustigeait le gaspillage alimentaire pour engendrer de nombreuses initiatives à travers tout le pays.
Depuis, certains restaurants prélèvent des dépôts de garantie qu'ils restituent en cas de consommation de la totalité des plats. Des établissements affichent également des slogans pour sensibiliser leurs hôtes à la problématique. Les serveurs, eux, sont priés de mettre en garde les clients aux yeux plus gros que le ventre.
>> Suite à lire ou à écouter à :
<https://www.rts.ch/info/monde/12162923-gaspiller-de-la-nourriture-est-desormais-un-delit-en-chine.html>
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En images
23- JO Paris 2024 : des jardins ouvriers détruits pour une piscine olympique, TV5Monde, maj le 26/04/21à 14:03
Nina Soyez
C'est un îlot de fraîcheur et écrin de verdure au milieu d'une zone très urbanisée. Situés au coeur d'un quartier populaire de la proche banlieue parisienne, les Jardins ouvriers des Vertus d'Aubervilliers pourraient être détruits en partie dès la fin avril. Un projet de construction d'une piscine olympique et d'un solarium nécessitera la disparition de 4000 m² de ces terres maraîchères, qui nourissaient autrefois la capitale et aujourd'hui certaines familles des plus modestes.
« Est-ce qu’on aurait pu ne pas impacter autant nos jardins ? » se questionne Manuela, 47 ans, dans sa parcelle des Jardins des Vertus d’Aubervilliers, menacés de destruction par la construction d’une piscine olympique et de son solarium. « Ses jardins font partie de notre patrimoine. Moi, j'aimerais transmettre cela à mon fils […]. Mais j’ai l’impression que l’histoire se répète partout, on détruit de l’herbe pour du béton. ».
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://information.tv5monde.com/info/jo-paris-2024-des-jardins-ouvriers-detruits-pour-une-piscine-olympique-406166>
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
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– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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