[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 3 publications (mercredi 12 mai)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 12 Mai 08:02:21 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Transition écologique, des fraudes à la consommation dans tous les domaines <https://www.actu-environnement.com/ae/news/bilan-2020-DGCCRF-transition-ecologique-fraudes-consommation-37446.php4>, Actu-environnement, 28/04/21
2- L’Autorité de la concurrence s’inquiète de l’essor des GAFA dans les paiements <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/29/l-autorite-de-la-concurrence-s-inquiete-de-l-essor-des-gafa-dans-les-paiements_6078565_3234.html>, Le Monde, 29/04/21, 21h17
3- Investissement socialement responsable : comment les autorités luttent contre le « greenwashing » <https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/04/30/investissement-socialement-responsable-comment-les-autorites-luttent-contre-le-greenwashing_6078591_1657007.html>, Le Monde, 30/04/21, 06h00 
4- Réparer ses vêtements : hier signe de pauvreté, demain "marque de conscience écologique et de créativité" <https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/reparer-ses-vetements-hier-signe-de-pauvrete-demain-marque-de-conscience-ecologique-et-de-creativite_4378421.html>, France Télévisions, 02/05/21, 09:49
5- Gaël Giraud, le jésuite qui en veut à Macron <https://www.nouvelobs.com/idees/20210502.OBS43543/gael-giraud-le-jesuite-qui-en-veut-a-macron.html>, L’Obs, 02/05/21, 10h00
6- Entretien. « La croissance verte repose sur des solutions techniques toujours plus puissantes et intrusives » <https://usbeketrica.com/fr/la-croissance-verte-repose-sur-des-solutions-techniques-toujours-plus-puissantes-et-intrusives>, Usbek & Rica, 02/05/21
7- Passer d’enfant du capitalisme à gardien de la nature avec Rob Greenfield <https://mrmondialisation.org/comment-passer-denfant-du-capitalisme-a-gardien-de-la-nature/>, Mr Mondialisation, 03/05/21
8- Bienvenue à l’école de la transition écologique <https://www.wedemain.fr/decouvrir/bienvenue-a-lecole-de-la-transition-ecologique/>, We Demain, 04/05/21
9- « Dans une entreprise vertueuse, les renoncements d’aujourd’hui sont les revenus de demain » <https://usbeketrica.com/fr/article/dans-une-entreprise-vertueuse-les-renoncements-d-aujourd-hui-sont-les-revenus-de-demain>, Usbek & Rica, 04/05/21
10- Le rôle grandissant des big tech dans la gouvernance environnementale <https://theconversation.com/le-role-grandissant-des-big-tech-dans-la-gouvernance-environnementale-150043>, The Conversation, 06/05/21, 20:23
11- La revue des revues.  « La planification, une idée d’avenir » : un programme progressiste pour mener la reconstruction écologique <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/07/la-planification-une-idee-d-avenir-un-programme-progressiste-pour-mener-la-reconstruction-ecologique_6079425_3232.html>, Le Monde, 07/05/21, 06h00 
12- Sauver le climat et créer des emplois : le manifeste de la CGT, Greenpeace et Attac <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/07/sauver-le-climat-et-creer-des-emplois-le-manifeste-de-la-cgt-greenpeace-et-attac_6079430_3234.html>, Le Monde, 07/05/21, 07h00 
13- Le gouvernement veut mettre en place un ToxiScore sur les produits ménagers <https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/le-gouvernement-veut-mettre-en-place-un-toxiscore-sur-les-produits-menagers-1620375197>, France Bleu, 07/05/21, 10:13
14- Le modèle d’Akassa : un processus qui a fait ses preuves pour améliorer la vie dans le delta du Niger et au-delà <https://pronatura.us2.list-manage.com/track/click?u=ef20ae4c3fdc09fc772db39fa&id=0afb0bbe49&e=0965cb6d5c>, Pro-Natura international, Lettre d’information de mai 2021
15- « École éco-logique » – Un système éducatif qui formerait (vraiment) à la transition écologique <https://usbeketrica.com/fr/article/eco-logique-ecole-un-systeme-educatif-qui-formerait-vraiment-a-la-transition-ecologique>, Usbek & Rica, 08/05/21
16- Récit. Macron et l'écologie, plusieurs nuances de vert depuis 2017 <https://www.lejdd.fr/Politique/macron-et-lecologie-plusieurs-nuances-de-vert-depuis-2017-4043939>, Le JDD, 09/05/21, 15h00
17- Macron / Hulot : un divorce consommé <https://www.lavie.fr/actualite/ecologie/macron-hulot-un-divorce-consomme-73607.php>, La Vie, 10/05/21, 17h45
18- Environnement dans la Constitution : le Sénat vote une version différente de l’Assemblée, rendant le référendum très incertain <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/05/11/environnement-dans-la-constitution-le-senat-vote-une-version-differente-de-l-assemblee-rendant-le-referendum-tres-incertain_6079809_823448.html>, Le Monde, 11/05/21, 05h10 
19- Sur les algues vertes, la Cour des comptes met sévèrement en cause l’Etat et les élus bretons <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/11/la-cour-des-comptes-juge-severement-l-echec-de-la-lutte-contre-les-algues-vertes_6079796_3244.html>, Le Monde, 11/05/21, 09h49 
Trois publications
20- En ligne. Rapport sur "l’Éthique de l’Intelligence Artificielle, des Données et du Transhumanisme" <https://unesco.delegfrance.org/ETHIQUE-DE-L-INTELLIGENCE-ARTIFICIELLE-DES-DONNEES-ET-DU-TRANSHUMANISME>, CNFU & MGEN, 29/04/21
21- "Planète. Etat des lieux, état d’urgence", un ouvrage collectif, coédité par "Le Monde", qui propose des remèdes pour préserver la planète <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/04/planete-etat-des-lieux-etat-d-urgence-un-ouvrage-collectif-coedite-par-le-monde-qui-propose-des-remedes-pour-preserver-la-planete_6078999_3232.html>, Le Monde, 04/05/21, 06h00
22- Rêver des îles - Le voyage comme respiration philosophique <https://www.autrement.com/rever-des-iles/9782746761414>, de Gavin Francis, Editions Autrement, 05/05/21

Bien à vous,
Florence

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FRAUDES DU JOUR : Offres d'électricité verte, rénovation énergétique, allégations sur les cosmétiques ou encore garanties et reconditionnement des produits électroniques, les marchés de la transition écologique font face à la fraude comme le montre l'action de la DGCCRF. (cf. item 1)
INQUIÉTUDE DU JOUR : L’activité des géants du numérique comme Google, Apple, Facebook ou Amazon dans les transactions peut « créer des risques d’abus de position dominante » et fragiliser les banques. (cf. item 2)
RAPPORTS DU JOUR : — L’inspection générale des finances (IGF) dresse un constat sévère sur le label ISR (investissement socialement responsable). Il juge que, malgré sa large diffusion, le label ISR s’expose « à une perte inéluctable de crédibilité et de pertinence », « à moins qu’il n’évolue radicalement ». (cf. item 3)
— Inefficacité et manque d’ambition : ainsi pourrait se résumer le rapport de près de 600 pages que la Cour des comptes et la chambre régionale des comptes consacrent à la politique publique de lutte contre les proliférations d’algues vertes en Bretagne menée depuis 2010. (cf. item 19)
ÉVOLUTIONS DU JOUR : — La conscience des impacts écologiques de l'industrie de la mode progresse : les consommateurs ont compris qu'il existe des alternatives pour renouveler une garde-robe sans acheter de nouveaux vêtements. C'est le cas avec la réparation. (cf. item 4)
— L’intelligence artificielle (IA) répond à la nécessité de croiser des données volumineuses et complexes et contribue à trois grandes réalisations par les acteurs de la gouvernance environnementale mondiale. (cf. item 10)
PORTRAITS DU JOUR : — Economiste critique du néolibéralisme mais aussi prêtre jésuite, proche du pape François et de ses idées écologiques, portrait de Gaël Giraud, un intellectuel engagé. (cf. item 5)
— Éduqué par le capitalisme et sa notion de réussite, Rob Greenfield sera très lentement, parfois dans l’incertitude ou l’échec, mais toujours avec honnêteté, aspiré par une autre idée du bonheur. (cf. item 7)
ENTRETIEN DU JOUR : Le Green New Deal aura peut-être lieu, mais il ne sera pas vert. Voilà la thèse développée par l’économiste Hélène Tordjman, maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris-Nord. (cf. item 6)
PÉDAGOGIE DU JOUR : — Les Écoles de la transition écologique forment des jeunes déscolarisés aux métiers de l’environnement. Un concept innovant qui essaime peu à peu en France. (cf. item 8)
— Daniel Curnier, enseignant et docteur en sciences de l’environnement de l’Université de Lausanne, pose les jalons d’un nouveau modèle éducatif susceptible d’impulser un vrai changement de paradigme face à l’urgence climatique. (cf. item 15)
DÉCRYPTAGE DU JOUR : Les  entreprises qui ont du sens nous bercent des récits de leurs périples respectifs sur le chemin de la vertu. Mais au-delà du storytelling, la « raison d’être » de ces sociétés bouleverse-t-elle vraiment leur manière d’être au monde  ? (cf. item 9)
ALLIANCE DU JOUR : Une vingtaine d’associations et de syndicats regroupés au sein du collectif ‘Plus jamais ça’ entend répondre à la fois aux urgences sociales et environnementales. (cf. item 12)
DÉCISION DU JOUR : Le ToxiScore, étiquetage permettant de savoir si un produit contient des substances nocives pour la santé, sera mis en place sur les produits ménagers à partir de 2022. (cf. item 13)
INTÉGRATION DU JOUR : Le modèle d’Akassa ou un programme de développement intégré développé depuis 1997 pour améliorer la vie dans le delta du Niger et au-delà. (cf. item 14)
MOINS-DISANT DU JOUR : Pour la protection de l’environnement, la droite majoritaire au Sénat a refusé l’emploi du verbe « garantir », et préféré celui de « préserver », moins contraignant juridiquement. (cf. item 18, suite & 17)
PUBLICATIONS DU JOUR : — Avec le retour en grâce de l’intervention de la puissance publique au gré de la crise sanitaire, la revue « L’Economie politique » propose, dans un riche dossier, de réaliser l’ambitieux objectif d’arriver à la neutralité carbone grâce au rôle centralisateur de l’Etat. (cf. item 11)
— Gallimard publie une soixantaine de décryptages, enquêtes, reportages, entretiens récents parus dans « Le Monde », qui dressent l’inventaire des déséquilibres écologiques en cours et décrivent des solutions. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Transition écologique, des fraudes à la consommation dans tous les domaines, Actu-environnement, 28/04/21
Florence Roussel 

Offres d'électricité verte, rénovation énergétique, allégations sur les cosmétiques ou encore garanties et reconditionnement des produits électroniques, les marchés de la transition écologique font face à la fraude comme le montre l'action de la DGCCRF.
Les fraudeurs sont partout. Et en tant que tendance en poupe auprès des consommateurs, l'écologie n'y échappe pas. Dans son rapport annuel récemment publié, la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) y consacre un chapitre. De nombreux domaines sont ainsi concernés et sont victimes d'allégations mensongères voire d'arnaques massives.
Le point noir de la rénovation énergétique
Le secteur le plus emblématique de ce sujet reste la rénovation énergétique des logements.Dans le cadre de l'enquête pluriannuelle de la DGCCRF, les contrôles ont visé l'ensemble des acteurs présents sur la chaîne de valeur, soit 693 établissements, tels que des entreprises du bâtiment, des prestataires, des démarcheurs, des artisans, ou encore des sociétés de domiciliation. L'enquête a fait ressortir un taux d'établissements ayant des pratiques irrégulières de 49 %, « ce qui reste élevé », note la DGCCRF. Elle a donné lieu à un nombre de poursuites très important, avec la rédaction de 130 avertissements, 115 injonctions administratives, 100 procès-verbaux pénaux et 50 procès-verbaux administratifs. « 74 % des entreprises contrôlées en anomalie se sont révélées être détentrices du label RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) », remarque la direction des fraudes.
Les infractions relèvent pour la plupart du non-respect des droits des consommateurs (droit de rétractation), d'un manque d'informations sur les prix et les conditions particulières de vente, de violations des règles applicables au crédit ou encore de l'usage de pratiques commerciales trompeuses, voire agressives. « Certains professionnels abusent le consommateur de la prise de contact à la conclusion du contrat, et vont parfois jusqu'à imposer la réalisation de travaux en raison de prétendus programmes publics, audits énergétiques gratuits, d'homologations, de commissions « officielles », qui sont en réalité inexistants. », relate la DGCCRF.
La fraude aux travaux à 1 euro mobilise encore fortement les équipes de la DGCCRF surtout le coup de pouce « isolation à 1€ » qui conduit à « la mise en place de réseaux de fraude à grande échelle, qui abusent les consommateurs, notamment les plus fragiles ». La DGCCRF a notamment constaté une sous-traitance généralisée et en cascade des travaux d'isolation, ce qui constitue une source notable d'abus.
En réponse, le Gouvernement a annoncé la fin de ces dispositifs « coup de pouce » et de nouvelles mesures de lutte contre la fraude vont être prises prochainement dans le cadre de la loi climat et résilience.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/bilan-2020-DGCCRF-transition-ecologique-fraudes-consommation-37446.php4>
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2- L’Autorité de la concurrence s’inquiète de l’essor des GAFA dans les paiements, Le Monde, 29/04/21, 21h17
Véronique Chocron et Alexandre Piquard

L’activité des géants du numérique comme Google, Apple, Facebook ou Amazon dans les transactions peut « créer des risques d’abus de position dominante » et fragiliser les banques. 
« L’arrivée des acteurs de la Big Tech dans les paiements peut représenter un changement majeur », prévient Isabelle de Silva. La présidente de l’Autorité de la concurrence évoque le « risque de renforcement du pouvoir de marché » des géants du numérique comme les GAFA américains (Google, Apple, Facebook, Amazon) ou, à terme, les BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). Ces mises en garde sont issues d’une « enquête sectorielle » menée par l’autorité française sur l’essor des technologies financières ou « fintech », publiée jeudi 29 avril. Ce tour d’horizon suggère un risque d’atteintes à la concurrence, qui fait notamment écho à la procédure lancée par la Commission européenne contre le service Apple Pay.
Apple Pay, Google Pay, Amazon Pay… Les poids lourds du Net offrent désormais en France des services de paiement utilisables pour payer soit sans contact avec son smartphone chez les commerçants physiques, soit en ligne dans un magasin d’applications ou une boutique. Ces acteurs se sont engouffrés dans la brèche créée par cette activité lucrative, en se positionnant comme « initiateurs de paiement », alors que la transaction reste effectuée par les acteurs bancaires traditionnels. Mais ce statut, favorisé par la deuxième directive européenne sur les services de paiement, leur permet de « retirer des bénéfices significatifs, sans être pour autant soumis aux contraintes réglementaires » du secteur bancaire, prévient l’autorité.
> Lire aussi  Les banques européennes se lancent dans la bataille des paiements face à Visa et aux GAFA
Pour s’imposer dans les paiements, « les GAFA peuvent avoir des avantages concurrentiels considérables à faire valoir », analyse Mme de Silva. Outre leur puissance financière, ils ont des positions fortes sur leur marché d’origine susceptibles de « créer des risques d’abus de position dominante ». Ainsi, Apple a accès à 1,6 milliard d’utilisateurs de ses smartphones, tablettes et montres connectées. Les mastodontes du Web peuvent ainsi offrir un « parcours client » « fluide et difficilement réplicable », mais aussi exploiter des données sur les usages et sur les paiements, note l’autorité. De plus, « les Big Tech font face à des coûts marginaux plus faibles que ceux des banques traditionnelles, ce qui renforce leur capacité à offrir “gratuitement” aux consommateurs leurs solutions de paiement », souligne le rapport.
Par ailleurs, ils peuvent racheter tout ou partie des start-up de la fintech, ajoute l’autorité, qui sera « vigilante » sur ces acquisitions. Enfin, anticipe Isabelle de Silva, les géants du numérique pourraient élargir leur offre en Europe, comme ils l’ont fait aux Etats-Unis, par le biais de partenariats : Amazon et JPMorgan ou Apple et Goldman Sachs pour la création de cartes bancaires, Citigroup et Google pour la création d’un compte numérique…
« Un enjeu devenu stratégique »
En France, les grandes banques ont tenté de résister à l’arrivée d’Apple Pay en 2016, puis ont accepté de passer des accords et, partant, de verser des commissions. « Elles se sentent contraintes d’accepter, car leurs clients sont très demandeurs de ces nouveaux services », explique Mme de Silva. Dernier changement à l’horizon : les cryptomonnaies qui, comme diem (ex-libra) de Facebook, utilisent le chiffrement, mais peuvent aussi poser des problèmes de concurrence.
Ces bouleversements appellent-ils une action des autorités ? Mme de Silva souligne que la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, s’est déjà saisie d’un « enjeu devenu stratégique » dans le secteur : l’accès à l’antenne NFC des smartphones, qui permet le paiement sans contact. En effet, sur les appareils Apple, celle-ci ne peut être utilisée que par Apple Pay. Au grand dam des concurrents. La Commission européenne a donc ouvert, en juin 2020, une « enquête formelle ». 
> Lire aussi  « Les banques face au tsunami des GAFA »
Plus largement, Isabelle de Silva regardera « de très près » les possibles cas de « restriction d’accès » et « d’autopréférence » qui permettraient à une plate-forme de favoriser ses propres services. La « préinstallation dans certains téléphones de solutions de paiement sans contact » pourrait conduire au « verrouillage des consommateurs dans un écosystème donné », alerte le rapport. Ces points seront aussi examinés dans le projet européen de réglementation des plates-formes numériques, le Digital Markets Act.
L’arrivée en force des Big Tech dans les paiements représente un enjeu décisif pour les banques traditionnelles. Il pèse désormais sur elles « un risque très important d’attrition de leurs revenus, un risque de marginalisation dans la chaîne de valeur et de perte de la relation directe avec le client, constate Mme de Silva. La menace pour elles serait d’être reléguées à un rôle d’exécutant », tout en continuant de supporter le coût des infrastructures de paiement. Soit, comme l’indique le rapport, une « possible remise en cause du modèle de la banque universelle ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/29/l-autorite-de-la-concurrence-s-inquiete-de-l-essor-des-gafa-dans-les-paiements_6078565_3234.html>
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3- Investissement socialement responsable : comment les autorités luttent contre le « greenwashing », Le Monde, 30/04/21, 06h00 
Aurélie Fardeau

Alors que les fonds ISR se multiplient, la réglementation va obliger aux gestionnaires à fournir une meilleure information aux clients. 
Il y a quelques années, l’épargnant en quête d’un placement responsable peinait à trouver chaussure à son pied tant l’offre était pauvre. Aujourd’hui, le problème est tout autre ! Face à un choix devenu pléthorique, il se trouve démuni pour identifier les supports réellement conformes à ses attentes.
Le label ISR (investissement socialement responsable) devrait être un gage de sécurité. Mais pas loin de 700 fonds, dont les encours représentent 5,8 % de l’épargne financière des ménages français, arborent actuellement ce sceau public, par ailleurs dans la tourmente. En effet, le rapport d’évaluation de l’inspection générale des finances (IGF), rendu public courant mars, dresse un constat sévère sur le label ISR. Il juge que, malgré sa large diffusion, le label ISR s’expose « à une perte inéluctable de crédibilité et de pertinence », « à moins qu’il n’évolue radicalement ». En outre, de nombreux produits se proclament « durables », « à impact », ou « responsables », sans pour autant avoir entamé une démarche de labellisation.
L’épargnant est donc livré à lui-même pour séparer le bon grain de l’ivraie. Le risque est grand de voir le concept de l’ISR dévoyé, et de voir les épargnants s’en détourner. Consciente de ce danger, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a pris des mesures dès mars 2020. Le régulateur a publié une doctrine regroupant un certain nombre de règles en matière d’information des investisseurs, qui s’impose aux sociétés de gestion. L’objectif : lutter contre le risque de « greenwashing ».
> Lire aussi  Investissement responsable : de la morale au pragmatisme
L’autorité précise ainsi que sa doctrine vise à « assurer une proportionnalité entre la réalité de la prise en compte des facteurs extrafinanciers dans la gestion et la place qui leur est réservée dans la communication aux investisseurs », y compris dans le nom même des fonds. Fin 2020, elle en remettait une couche, en demandant aux gérants de fonds d’utiliser le terme « impact » avec la plus grande mesure.
Une échelle graduelle de trois niveaux
Le 10 mars, c’était au tour du règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Reporting) sur la publication d’informations d’entrer en vigueur, pour son premier niveau. « Ce règlement a pour vocation d’apporter plus de transparence aux investisseurs finaux sur la manière dont les acteurs de marché intègrent la durabilité dans leur gestion et leurs conseils financiers », explique Sabrine Aouida, experte réglementation et finance durable au sein du cabinet ‎WeeFin. Il présente la particularité de s’intéresser aux acteurs (sociétés de gestion, banques, assureurs), mais aussi aux produits d’investissement.
Les gestionnaires doivent ainsi classer chacun de leurs fonds en fonction du degré de prise en compte des critères environnementaux et sociaux, sur une échelle graduelle de trois niveaux. Les produits dits « article 6 » n’affichent aucun objectif de durabilité, les produits « article 8 » promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales et enfin les produits dits « article 9 » se fixent des objectifs précis d’investissement durable. Ces éléments de transparence doivent apparaître sur le site Internet de la société et dans les prospectus des fonds.
Toutefois, le texte ne détaille pas les caractéristiques permettant de classer les fonds dans la bonne catégorie, c’est donc aux gérants de réaliser leur propre appréciation. Avec une conséquence : les grilles de lecture peuvent varier significativement d’un gestionnaire à l’autre.
> Lire aussi  Placements financiers : comment protéger les personnes âgées vulnérables ?
Le fournisseur de données financières Morningstar a collecté l’information pour la moitié des fonds domiciliés au Luxembourg et a interrogé trente gestionnaires d’actifs de taille et de nationalité différentes pour prendre le pouls. Il estime que 21 % des fonds européens sont classés en catégorie 8 ou 9. Morningstar constate par ailleurs que les gérants français Amundi et BNP Paribas ont rangé respectivement 60 % et 80 % de leur encours dans les articles 8 et 9 du règlement SFDR.
L’épargnant particulier un peu perdu
A l’inverse, pour des grands noms comme BlackRock, UBS et JPMorgan, 17 %, 11 % et 1,5 % sont respectivement classés sous ces deux articles. En outre, certains fonds, avec des stratégies très similaires mais issus de différentes maisons, sont classés dans des catégories différentes. Ce qui rend la lecture de ces informations difficile à interpréter pour un épargnant particulier.
Ainsi, par exemple, chez Axa IM, tous les fonds dotés d’un label sont classés « article 9 » quand d’autres sociétés de gestion sont plus sélectives. « Il a été difficile pour les sociétés de gestion de réaliser cette catégorisation dans les temps impartis mais les pratiques devraient logiquement s’harmoniser entre les acteurs et les pays au fil du temps », estime Sabrine Aouida.
> Lire aussi  Fonds : qui sont les meilleurs gestionnaires européens de ces vingt dernières années ?
D’ici là, les gérants vont devoir poursuivre leurs efforts avec le deuxième volet du règlement SFDR. En particulier, de manière progressive et d’ici au 30 juin 2023, les sociétés de gestion vont devoir mettre en place une mesure de l’impact négatif de leurs investissements sur la société et l’environnement. Le texte impose 14 indicateurs ESG (environnement, social et gouvernance) pour tous les fonds, comme les émissions carbone, la déforestation, la consommation d’eau, la politique anticorruption, les écarts de rémunération femmes-hommes, etc., ainsi que deux spécifiques pour les produits obligataires et 2 autres pour les supports immobiliers. « Tous les fonds seront évalués selon les mêmes critères extrafinanciers, ce qui va permettre aux épargnants de mieux les comparer », souligne Sabrine Aouida.
Enfin, cet arsenal réglementaire en matière de finance durable va être complété par la révision prochaine des directives MIF 2 et DDA. Ces dernières devraient exiger des distributeurs d’épargne (agents d’assurance, conseillers en investissement financier) qu’ils interrogent leurs clients sur leurs préférences ESG afin de leur proposer des produits adaptés à leurs attentes. Pas sûr que les épargnants puissent répondre à ces questions.
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+ 66 %
C’est la hausse des encours des fonds durables accessibles aux épargnants français sur un an à fin 2020, selon l’organisme Novethic. Ce dernier compte sous cette dénomination 911 fonds pesant un total de 461 milliards d’euros. Une grande partie de ces produits détient le label ISR, dont la popularité a explosé l’an dernier. Novethic indique ainsi que « les fonds labellisés représentent plus de la moitié des fonds durables distribués aux épargnants français, pour deux tiers des encours ».
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/04/30/investissement-socialement-responsable-comment-les-autorites-luttent-contre-le-greenwashing_6078591_1657007.html>
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4- Réparer ses vêtements : hier signe de pauvreté, demain "marque de conscience écologique et de créativité", France Télévisions, 02/05/21, 09:49
Corinne Jeammet

"Achetez moins, choisissez bien, faites que ça dure" martèle la créatrice britannique Vivienne Westwood, pionnière de la mode durable. Face aux 200 tonnes de déchets textiles produits chaque année en France par l'industrie de la mode, il est primordial de trouver des alternatives.
La conscience des impacts écologiques de l'industrie de la mode progresse : les consommateurs ont compris qu'il existe des alternatives pour renouveler une garde-robe sans acheter de nouveaux vêtements. C'est le cas avec la réparation. Explications. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/reparer-ses-vetements-hier-signe-de-pauvrete-demain-marque-de-conscience-ecologique-et-de-creativite_4378421.html>
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5- Gaël Giraud, le jésuite qui en veut à Macron, L’Obs, 02/05/21, 10h00
Pascal Riché et Eric Aeschimann

Cet économiste est l’un des critiques les plus mordants du néolibéralisme façon Macron. Mais aussi un prêtre jésuite, proche du pape François et de ses idées écologiques. Enquête sur un intellectuel engagé, symbole du retour des « chrétiens de gauche ».
La soutenance avait été annoncée sur Twitter, ce qui, déjà, n’est pas banal. Puis il avait fallu prévenir les fans : tout le monde ne pourrait pas rentrer, il y aurait une retransmission en visio… Rien n’y a fait : ce jour-là, dans la salle Michel de Certeau du Centre Sèvres – l’université parisienne des jésuites –, la centaine de places a été prise d’assaut, certains s’installant par terre. C’était en septembre, il faisait beau, les fenêtres ouvertes donnaient sur un jardin ensoleillé. Tout au bout de la pièce, assis derrière une méchante table, Gaël Giraud, sans cravate mais portant sa petite croix de prêtre au revers de la veste, rougissant de chaleur et de stress, était comme un enfant devant les cinq membres du jury installés sur l’estrade. Sa thèse, qu’il s’apprêtait à défendre, s’intitulait : « Composer un monde en commun. Une “théologie politique de l’anthropocène”. » Bigre…
Une thèse en théologie peut-elle constituer un événement, dans une France où la religion est « une affaire privée » ? Il semble que oui. Il faut dire que, cet après-midi-là, l’aspirant au doctorat avait un profil particulier. Gaël Giraud, 51 ans, jésuite, est surtout connu pour être un brillant directeur de recherche du CNRS, ancien chief economist de la puissante Agence française de Développement (AFD). Habitué des médias, sollicité par les politiques, défenseur vibrant de la cause écologique, c’est un intellectuel influent, aux confins des réseaux universitaires, économiques, politiques et…
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<https://www.nouvelobs.com/idees/20210502.OBS43543/gael-giraud-le-jesuite-qui-en-veut-a-macron.html>
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6- Entretien. « La croissance verte repose sur des solutions techniques toujours plus puissantes et intrusives », Usbek & Rica, 02/05/21
Propos recueillis par Vincent Edin

Le Green New Deal aura peut-être lieu, mais il ne sera pas vert. Voilà la thèse développée par l’économiste Hélène Tordjman, maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris-Nord dans La croissance verte contre la nature, critique de l’écologie marchande (La Découverte, 2021). Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, elle met en garde contre les mirages technologiques et donne des pistes pour réellement respecter le vivant en partant de l’agriculture.
Usbek & Rica : Du Green New Deal européen à celui de Joe Biden en passant par le plan de relance vert français, les puissances occidentales semblent avoir acté que le monde post-Covid devait être plus écologique. Pourtant, aucun de ces plans ne trouve grâce à vos yeux. Les sommes fléchées vers une relance verte sont-elles insuffisantes ou le mal est-il plus profond  ?
Hélène Tordjman : Le problème ne concerne pas les montants mais la nature des investissements, les activités que l’on veut développer. En l’espèce, rien n’a changé. Les Green New Deal, y compris celui proposé par Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, reposent sur un modèle extractiviste et productiviste, poursuite de notre monde. Tous ces plans misent sur les hautes technologies, qui sont censées nous sauver sans nous demander de remettre en cause nos modes de consommation et de production. Mais comme l’ont montré des penseurs technocritiques tels Jacques Ellul, Ivan Illich et quelques autres, ces choix techniques ne sont pas neutres. Ils façonnent nos environnements, nos modes de vie, nos relations à la nature. Par exemple, les énergies renouvelables type éolien et solaire sont très gourmandes en terres et métaux rares, grosses émettrices de gaz à effet de serre pour ce qui est de leur fabrication, et engendrent des désastres sociaux et naturels dans les pays d’extraction. On préfère cependant poursuivre dans cette voie plutôt que de réfléchir sérieusement à notre consommation énergétique.
De ce point de vue, la Convention citoyenne pour le climat a été une occasion manquée d’infléchir un peu notre trajectoire. La majeure part des propositions audacieuses n’a pas été retenue, et il n’y a aucune vision de fond dans la loi en discussion.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/la-croissance-verte-repose-sur-des-solutions-techniques-toujours-plus-puissantes-et-intrusives>
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7- Passer d’enfant du capitalisme à gardien de la nature avec Rob Greenfield, Mr Mondialisation, 03/05/21

Pieds nus sur la Terre. Voilà le titre de la biographie consacrée à l’activiste écologiste Rob Greenfield et signée Christophe Agnus aux éditions Nautilus. Des mots qui chuchotent une évidente allégorie : renouer avec le sol, sentir la nature sous ses pas et respirer à nouveau. En réalité, la formule naît surtout d’une anecdote. Une simple anecdote, profondément ordinaire, à découvrir en fin de lecture : le jeune Rob a des problèmes de pieds qui l’obligent à repenser l’utilité des chaussures. La petite histoire est en fait à l’image de tout son récit et rappelle combien le parcours hors norme du jeune américain repose sur autant de petits événements communs. En effet, éduqué par le capitalisme et sa notion de réussite comme beaucoup d’entre nous, Rob Greenfield sera très lentement, parfois dans l’incertitude ou l’échec, mais toujours avec honnêteté, aspiré par une autre idée du bonheur. Découverte d’une métamorphose aussi humaine qu’inspirante.
Rob Greenfield est aujourd’hui connu pour ses actions très médiatisées. D’aucuns ont pu en entendre parler via son défi « Trash me » consistant à porter sur lui, un mois durant, tous les déchets d’une consommation américaine moyenne. Son année en autosuffisance alimentaire totale dans un jardin pavillonnaire a aussi été fortement relayée par la presse française. Et il alimente, sinon, une large communauté Facebook de près de 850 mille abonnés et une chaîne Youtube suivie par près de 330 mille personnes.
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/comment-passer-denfant-du-capitalisme-a-gardien-de-la-nature/>
En savoir plus : 
> Pieds nues sur la Terre - Ou le monde selon Rob Greenfield <https://www.decitre.fr/livres/pieds-nues-sur-la-terre-9782491812041.html>, de Christophe Agnus, Edition Nautilus, 21/11/20
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8- Bienvenue à l’école de la transition écologique, We Demain, 04/05/21
Alice Pouyat

Les Écoles de la transition écologique forment des jeunes déscolarisés aux métiers de l’environnement. Un concept innovant qui essaime peu à peu en France.
Il y a trois mois, elles étaient un peu paumées. Gina, Celia et Bérénice, la vingtaine, ont aujourd’hui une certitude : elles veulent travailler dans la transition écologique. Durant trois mois, à Paris, comme quatorze jeunes, elles se sont initiées à l’agriculture urbaine, à la réparation de vélos, à l’écoconstruction ou encore à la pose de panneaux solaires. 
Des formations dispensées au sein de l’École de la transition écologique (ETRE). Née en Occitanie en 2017, cette école forme des jeunes de 18 à 25 ans en situation de décrochage scolaire aux métiers manuels de la transition. Une initiative de l’association 3PA qui fait des émules. 
L’antenne parisienne, ouverte en février, vient de former sa première “promo”. Elle est installée au Village Reille, nouveau tiers-lieu du 14e arrondissement. Quatre autres écoles sont déjà ouvertes un peu partout en France. Cinq vont ouvrir en 2021, et dix autres projets sont lancés.
Essor des métiers de la transition écologique
Une réponse à deux enjeux, explique Nicolas Mulet, directeur de l’école de Paris. Chaque année en France, plus de 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme. “Une situation qui ne s’améliore pas avec la pandémie.” Outre les jeunes en échec scolaire, le réseau attire de plus en plus de diplômés perdus à la fac.
Dans le même temps, les métiers dans la gestion des déchets, l’écoconstruction, les énergies renouvelables, sont en plein essor. Nous vous en parlions récemment dans un grand dossier : jusqu’à 1 million d’emplois liés à la transition écologique pourraient voir le jour d’ici 2050.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.wedemain.fr/decouvrir/bienvenue-a-lecole-de-la-transition-ecologique/>
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9- « Dans une entreprise vertueuse, les renoncements d’aujourd’hui sont les revenus de demain », Usbek & Rica, 04/05/21
Cité de l'Économie et des Métiers de Demain

Les entreprises qui ont du sens nous bercent des récits de leurs périples respectifs sur le chemin de la vertu. Mais au-delà du storytelling, la « raison d’être » de ces sociétés bouleverse-t-elle vraiment leur manière d’être au monde ? Décryptage à l’occasion de la dernière Longue-Vue sur le thème « Être ou ne plus être » de la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain d’Occitanie.
« La question de la raison d’être de l’entreprise grandit depuis des années », rappelle Raphaelle Lamoureux, directrice de la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain, en introduction de la table-ronde. « En 2000, le Pacte Mondial de l’ONU a incité les entreprises du monde entier à adopter une attitude socialement responsable ; en 2011, la Commission européenne a reposé la question de la responsabilité sociétale de l’entreprise en passant d’une possibilité à une nécessité ; en 2019 en France, la Loi PACTE a introduit dans le droit les notions nouvelles de raison d’être et de mission. Pendant toutes ces années, l’ESS grandissait. Juste avant la pandémie, les patrons de la Business Roundtable réunissant plus de 180 firmes américaines appelaient à « un capitalisme plus responsable ». Le Financial Times titrait “Why capitalism needs to be reset in 2020 ?”, et le 16 mars 2020, à 19h59, nous avons quitté le « monde d’avant ». Le monde du care et de la sollicitude s’ouvre à nous. Et si l’entreprise de demain ne pouvait plus être sans raison d’être ? ».
>> Suite à lire à
<https://usbeketrica.com/fr/article/dans-une-entreprise-vertueuse-les-renoncements-d-aujourd-hui-sont-les-revenus-de-demain>
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10- Le rôle grandissant des big tech dans la gouvernance environnementale, The Conversation, 06/05/21, 20:23
Par Jerome Duberry, Research associate, Graduate Institute – Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)

En juillet 2020, Google et le Groupe sur l’observation de la Terre (GEO) ont annoncé le financement de 32 projets dans 22 payspour relever les défis environnementaux et, en particulier, surveiller le changement climatique et anticiper les catastrophes naturelles.
Dans le contexte des sciences de l’environnement, l’analyse de vastes ensembles de données n’est pas nouvelle. Depuis les années 1980, les scientifiques s’y réfèrent pour mieux comprendre l’évolution du climat. Néanmoins, la complexité des données volumineuses récentes nécessite de nouveaux instruments et techniques pour être traitées et leur donner un sens.
L’intelligence artificielle (IA) répond à cette demande et contribue à trois grandes utilisations par les acteurs de la gouvernance environnementale mondiale.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/le-role-grandissant-des-big-tech-dans-la-gouvernance-environnementale-150043>
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11- La revue des revues.  « La planification, une idée d’avenir » : un programme progressiste pour mener la reconstruction écologique, Le Monde, 07/05/21, 06h00 
Antoine Reverchon

Avec le retour en grâce de l’intervention de la puissance publique au gré de la crise sanitaire, la revue « L’Economie politique » propose, dans un riche dossier, de réaliser l’ambitieux objectif d’arriver à la neutralité carbone grâce au rôle centralisateur de l’Etat. 
La revue des revues. Plan Biden aux Etats-Unis, Green New Deal en Europe, réapparition du « haut-commissaire au plan » en France… La réapparition de l’idée de « planification » de l’économie par la puissance publique, après quatre décennies de règne de la « loi du marché », a parfois quelques relents de nostalgie. Ce numéro de la revue L’Economie politique (éditée par Alternatives économiques) nous plonge au contraire dans une proposition d’avenir. Il vise à définir les contours de ce que serait une véritable politique économique pour les trente années à venir, entièrement tournée vers un seul objectif : mener à bien la décarbonation de l’économie, indispensable à la préservation de la planète. Une plongée passionnante dans ce que pourrait être un véritable programme politique progressiste, prenant acte de l’échec du modèle économique actuel et du cadre intellectuel qui l’a généré (ou qu’il a généré, au choix).
> Lire aussi  La tortueuse feuille de route de la France pour atteindre la neutralité carbone en 2050
Certes le sommaire propose quelques pas de côté : historiques en s’intéressant au grand ancêtre, le fameux commissariat général du Plan, maître d’œuvre de la reconstruction d’après-guerre et de l’entrée de la France dans les « trente glorieuses » (Michel Margairaz), ou encore géographiques en décrivant les méandres de la planification économique chinoise (Alicia Garcia Herrero). Mais c’est pour mieux souligner les spécificités des conditions du bon (ou du mauvais) fonctionnement de ces épisodes particuliers, quand la donne actuelle est radicalement nouvelle et appelle des dispositifs nouveaux.
Mesurer l’ampleur de la tâche
Le lecteur en découvrira les différentes facettes en lisant l’article des économistes Michel Aglietta et Etienne Espagne (« L’“ardente obligation” de l’écologie politique ») qui décrit par le menu ce que devrait être une politique publique efficace et cohérente pour que l’objectif de neutralité carbone soit véritablement atteint en 2050. Tout aussi éclairant est l’entretien avec Benoît Leguet, membre du Haut Conseil pour le climat et directeur de l’Institut de l’économie pour le climat, qui décrypte les avancées et les manques de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) édictée en 2015 et censée diriger depuis toutes les politiques publiques, alors que, significativement, personne (ou pas grand monde) n’en a entendu parler…
> Lire l’entretien : « Il faudrait avoir une vision à 2050 du budget,  avec moins de subventions aux énergies fossiles »
Un autre entretien, avec l’économiste Jean Pisani-Ferry, professeur à Sciences-Po (et chroniqueur au Monde), permet de mesurer l’ampleur de la tâche à accomplir pour que les mentalités acceptent les changements majeurs nécessaires. Il en va de l’obligation de « remplacer la chaudière de chacun d’entre nous » à la reconversion des cohortes de travailleurs des industries de l’énergie, de l’automobile ou de l’aéronautique, en passant par la rupture des économistes avec les canons dominants de leur profession, selon lesquels tout pourrait se régler par le « signal prix » et l’Etat devrait rester neutre face aux choix technologiques.
> Lire aussi  « Neutralité carbone : il faut une transformation radicale des modèles économiques des entreprises »
Non, l’Etat devra bel et bien faire des choix, risqués souvent, menacés d’échec parfois, pour que changent nos modes de vie, de production et de consommation. Mais, loin de toute planification technocratique, chaque citoyen, chaque acteur économique doit être convaincu de participer à cette gigantesque reconstruction : sinon rien ne se fera. Voilà qui devrait réhabiliter définitivement l’art de la politique et du débat démocratique.
§ « La planification, une idée d’avenir », « L’Economie politique », n° 89, janvier 2021, 12 euros.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/07/la-planification-une-idee-d-avenir-un-programme-progressiste-pour-mener-la-reconstruction-ecologique_6079425_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/07/la-planification-une-idee-d-avenir-un-programme-progressiste-pour-mener-la-reconstruction-ecologique_6079425_3232.html>>
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12- Sauver le climat et créer des emplois : le manifeste de la CGT, Greenpeace et Attac, Le Monde, 07/05/21, 07h00 
Nabil Wakim

Une vingtaine de syndicats et d’associations posent les bases d’une plate-forme sociale et écologique, sans cacher les désaccords sur le nucléaire ou la taxe carbone. 
Un an après leur premier appel commun, le collectif Plus jamais ça précise sa démarche. Cette alliance d’une vingtaine d’associations et de syndicats entend répondre à la fois « aux urgences sociales et environnementales » en formulant une série de propositions adressées aux pouvoirs publics – et en alimentant le débat sur des sujets qui ne font pas consensus.
Au premier rang des revendications de ce regroupement composé notamment de la CGT, de Greenpeace ou de l’association altermondialiste Attac, la volonté d’encourager la création d’emplois « dans des secteurs d’utilité sociale et écologique » : la santé et l’éducation, l’« agriculture écologique » et « l’alimentation de qualité ». Les organisations proposent donc de mettre en place une politique directe de soutien aux filières, à la recherche, et à la reconversion professionnelle.
Dans le même temps, Plus jamais ça propose de manier le bâton en même temps que la carotte : « Aucune aide publique ne doit être versée aux entreprises qui détruisent de l’emploi et ne respectent pas les objectifs climatiques. » Exit les soutiens publics pour le secteur automobile, Air France ou les aéroports si ceux-ci ne prennent pas d’engagements plus fermes en matière d’emploi et de climat. Une position difficile à assumer pour des syndicats comme la CGT ou Solidaires (qui comprend notamment SUD), présents dans ces secteurs très touchés par les conséquences économiques de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.
Mobilisations communes
Autre exigence : « Rendre contraignants pour l’Etat et les entreprises des objectifs de réductions de gaz à effets de serre avec un système de sanctions permettant de respecter l’accord de Paris » de 2015 sur le climat. Le collectif demande également à « développer les dispositifs de soutien au secteur privé contribuant à la création d’emploi de qualité, en particulier dans les secteurs de la transition écologique ».
L’objectif : imaginer une transition écologique créatrice plutôt que destructrice d’emploi. Ainsi, pour l’automobile, les signataires appellent à « limiter la circulation automobile (…) et à appuyer les reconversions favorisant la transformation de véhicules thermiques vers des véhicules sans émissions ». Ils appellent à construire cette diversification avec les salariés, en s’appuyant sur un plan de reconversion et de formation.
> Lire aussi  A la marche pour le climat, « entre fin du monde et fin du mois, on ne choisit pas ! »
Ce collectif, lancé lors du premier confinement autour d’une tribune sur France Info titrée « Plus jamais ça ! », regroupe des syndicats dont la CGT, la FSU ou la confédération paysanne, et des ONG comme Greenpeace, Oxfam ou Les Amis de la Terre. Alors que ces deux univers se côtoyaient jusqu’ici assez peu, ils ont publié en mai 2020 un « Plan de sortie de crise » pour interpeller le gouvernement. Les nouveaux alliés ont depuis mené des mobilisations communes contre la reconversion de la raffinerie de Total à Grandpuits (Seine-et-Marne) ou la fermeture de l’usine de recyclage de papier de la Chapelle Darblay(Seine-Maritime).
Points chauds
Leur nouveau texte, titré « Pas d’emploi sur une planète morte », tente de mêler les revendications sociales des syndicats (augmentation des salaires, réduction du temps de travail) à celles des associations écologistes (fin des énergies fossiles, respect des objectifs climatiques). « Nous ne pouvons nous résoudre à rester dans l’opposition, entretenue par beaucoup, entre la préservation de la planète et la création d’emplois », écrivent les organisations signataires de cette plate-forme, où l’on compte également le syndicat étudiant UNEF, Youth for Climate ou Notre affaire à tous – qui a notamment attaqué l’Etat en justice pour « inaction climatique ».
Au menu des revendications du collectif, on trouve aussi la fin des accords de libre-échange, la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, ou une lutte plus sévère contre l’évasion fiscale. Les membres de cette plate-forme reconnaissent toutefois que certains sujets n’appellent pas de réponse simple et immédiate. Ainsi, s’ils appellent de leurs vœux une « planification écologique », ils reconnaissent que celle-ci pose une question de définition dans un cadre démocratique. « La transition nécessite des politiques de long terme. Comment assurer qu’elles pourront se déployer dans la durée, avec des gouvernements aux opinions politiques différentes ? » s’interroge le document.
> Lire aussi  A gauche, derrière l’unité, un axe social-écologiste se dessine pour 2022
Autre sujet de débat et de désaccord entre les signataires, la place de l’énergie nucléaire dans le futur. Le texte estime qu’elle est « incontestablement dangereuse et est de plus en plus coûteuse ». Mais certains participants insistent sur les faibles émissions de gaz à effet de serre des réacteurs nucléaires. Dernier point chaud des discussions : la taxe carbone ne fait pas non plus consensus. « Elle peut être débattue à la condition qu’une compensation soit mise en œuvre pour ne pas pénaliser les plus pauvres et les classes moyennes », esquisse le document. Des points de débat qui illustrent les difficultés à rapprocher des organisations aux histoires parfois très opposées sur ces sujets.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/07/sauver-le-climat-et-creer-des-emplois-le-manifeste-de-la-cgt-greenpeace-et-attac_6079430_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/07/sauver-le-climat-et-creer-des-emplois-le-manifeste-de-la-cgt-greenpeace-et-attac_6079430_3234.html>>
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13- Le gouvernement veut mettre en place un ToxiScore sur les produits ménagers, France Bleu, 07/05/21, 10:13
Laurine Benjebria

Le gouvernement veut mettre en place un ToxiScore sur les produits ménagers, a annoncé ce vendredi 7 mai la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Cet étiquetage permettrait aux consommateurs de savoir très rapidement si le produit contient des substances nocives pour leur santé.
Un petit logo pour identifier le potentiel cancérigène d'un produit. C'est le principe du ToxiScore, réclamé depuis 2018 par la Ligue contre le cancer, pour favoriser la prévention de la maladie. Le gouvernement annonce ce vendredi 7 mai que cet étiquetage sera mis en place sur les produits ménagers à partir de 2022. Il permettrait ainsi au consommateur de savoir en un coup d'œil, si le produit qu'il s'apprête à acheter contient une substance nocive pour sa santé.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/le-gouvernement-veut-mettre-en-place-un-toxiscore-sur-les-produits-menagers-1620375197 <https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/le-gouvernement-veut-mettre-en-place-un-toxiscore-sur-les-produits-menagers-1620375197>>
Sur le même sujet : 
> Environnement : trois questions sur le "Toxi-Score" annoncé par Barbara Pompili <https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/environnement-trois-questions-sur-le-toxi-score-annonce-par-barbara-pompili_4614851.html>, France info, 07/05/21, 16:32
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14- Le modèle d’Akassa : un processus qui a fait ses preuves pour améliorer la vie dans le delta du Niger et au-delà, Pro-Natura international, Lettre d’information de mai 2021

En 1997, Pro-Natura a lancé un processus de développement participatif désormais mondialement reconnu dans le royaume d’Akassa, à l’extrémité sud du delta du Niger
Il s’agit d’un programme de développement intégré s’attaquant à la pauvreté, à la santé, à l’éducation, à la gestion des ressources naturelles et aux besoins en infrastructures. Le tout en encourageant une bonne gouvernance, mise en œuvre dans une communauté où la plupart des populations n’avaient pas ou peu d'éducation formelle.
En 2005, le modèle Akassa avait déjà été adopté (et adapté aux conditions locales) par les communautés des États voisins du delta du Niger. À ce jour, son processus continue d’influencer d’autres communautés, que ce soit dans l’ouest de l’État de Lagos ou dans l’État de Yobe, dans le nord-est du Nigeria. Une de ces communautés est la communauté d’Obolo oriental, dans le sud-est de l’État d’Akwa Ibom.
Le professeur J. G. Frynas, spécialiste de la responsabilité sociale des entreprises, l’a comparée aux meilleures pratiques de développement préconisées par la Banque mondiale ou Oxfam.
>> Suite à lire à :
<https://pronatura.us2.list-manage.com/track/click?u=ef20ae4c3fdc09fc772db39fa&id=0afb0bbe49&e=0965cb6d5c <https://pronatura.us2.list-manage.com/track/click?u=ef20ae4c3fdc09fc772db39fa&id=0afb0bbe49&e=0965cb6d5c>>
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15- « École éco-logique » – Un système éducatif qui formerait (vraiment) à la transition écologique, Usbek & Rica, 08/05/21
Elena Scappaticci

Dans son premier essai, Vers une école éco-logique (Le Bord de L’eau, février 2021), Daniel Curnier, enseignant et docteur en sciences de l’environnement de l’Université de Lausanne, dénonce une institution scolaire qu’il juge coupable d’entretenir un rapport au vivant marqué par l’anthropomorphisme et pose les jalons d’un nouveau modèle éducatif susceptible d’impulser un vrai changement de paradigme face à l’urgence climatique.
Baisse continue du niveau des élèves, problèmes de discipline, blocage de l’ascenseur social… C’est peu dire que, depuis plusieurs décennies maintenant, l’institution scolaire est sous le feu des critiques. Dans un premier essai pour le moins iconoclaste, Daniel Curnier, professeur et docteur en sciences environnementales à l’Université de Lausanne, nous invite à bousculer joyeusement toutes ces critiques en recentrant le débat, non pas sur la crise de l’école, mais plutôt sur le fait que les différentes failles du système éducatif ne seraient que les symptômes du moment historique précis que nous vivons actuellement, à savoir celui de la crise de la « civilisation thermo-industrielle ».
Basé, selon lui, sur trois piliers – la science, le capitalisme et l’impérialisme – ce modèle anthropologique en déshérence ne serait que l’ultime déclinaison de ce qu’il nomme le « paradigme de la modernité », un système de représentations et de croyances qui nous pousse à remonter à la fin de la Renaissance, moment où l’Occident commence à « considérer que l’être humain dispose de la légitimité d’exploiter son environnement à son avantage. » Or, rappelle-t-il, « cette déconnexion entre l’être humain et son environnement a des conséquences très concrètes aujourd’hui sur notre incapacité à opérer les transformations nécessaires pour revenir au sein des limites écologiques. »
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/eco-logique-ecole-un-systeme-educatif-qui-formerait-vraiment-a-la-transition-ecologique>
En savoir plus :
> Vers une école éco-logique <https://www.editionsbdl.com/produit/vers-une-ecole-eco-logique/>, de Daniel Curnier, Editions Le Bord de l’eau, 19/02/21
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16- Récit. Macron et l'écologie, plusieurs nuances de vert depuis 2017, Le JDD, 09/05/21, 15h00
Arthur Nazaret

Avec Nicolas Hulot, Emmanuel Macron avait engagé une politique environnementale. La suite du quinquennat s'est révélée plus compliquée.
Les proches d'Emmanuel Macron eux-mêmes n'y croyaient pas. Jusque-là, Nicolas Hulot avait toujours refusé de sauter le pas pour devenir ministre. En ce printemps 2017 pourtant, quelque chose a changé. Arrivé de Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), où il réside, Hulot se rend discrètement au siège parisien d'En marche, "caché sous une couverture, sur la banquette arrière d'une voiture", décrit Matthieu Orphelin dans son livre Je ne marche plus !. L'échange avec le candidat Macron se déroule bien. "J'espère que c'est moi qui vais vous inspirer, les ministres et toi, et non vous qui allez m'aspirer", lâche Hulot. Quelques semaines plus tard, il intègre, avec rang de ministre d'Etat, le gouvernement d'un président pour qui "la transition écologique n'était pas une priorité", relève Daniel Cohn-Bendit, qui complète : "Mais depuis, il y a eu une évolution dans sa prise de conscience."
En ces premiers mois du quinquennat, Macron laisse à Hulot le soin de porter le sujet de l'écologie. Dans l'Hexagone, du moins. Car lui se réserve la dimension internationale du dossier. Quand Donald Trump décide de sortir de l'accord de Paris pour le climat, le chef de l'Etat s'érige immédiatement en contre-modèle. Dans une allocution solennelle en anglais, depuis l'Elysée, il pointe l'"erreur" américaine et lance "Make our planet great again", paraphrasant le slogan de campagne de Trump, "Make America great again". En septembre 2018, à la tribune de l'ONU, Macron enfonce le clou et appelle à ne plus signer d'accords commerciaux avec ceux qui ne respectent pas l'accord de Paris.
Le Président perd son meilleur allié sur le front de l'écologie
C'est la crise du glyphosate qui va poser le premier gros caillou dans le jardin vert du chef de l'Etat. Tout commence par un tweet présidentiel. Le 27 novembre 2017, Macron demande au gouvernement "de prendre les dispositions nécessaires" pour que l'utilisation de cet herbicide soit interdite en France "au plus tard dans trois ans". Mais très vite, sa majorité et ses ministres - celui de l'Agriculture contre celui de l'Environnement - se déchirent quant au sort qu'il convient de réserver à ce produit. Quelques mois plus tard, au détour d'une loi sur l'agriculture et l'alimentation, certains députés tenteront d'inscrire l'interdiction dans la loi. Peine perdue. L'exécutif refuse et recule.
Quand il s'agit de passer aux actes, nous n'avons jamais vu les effets de ses discours
Alors que le délai des trois ans est passé, un député LREM le regrette : "Le glyphosate fait partie des symboles qui vont nous faire mal à la présidentielle." Expert à la Fondation Nicolas-Hulot, Samuel Leré se montre plus sévère encore : "Quand il s'agit de passer aux actes, nous n'avons jamais vu les effets de ses discours. On se dirige vers un quinquennat perdu pour l'écologie."
Lundi  27  août  2018. L'Elysée est le théâtre d'un vivace départ de feu. Dans le rôle de la Torche humaine, Nicolas Hulot. Le ministre sort en rage d'une réunion sur la chasse où s'est invité le lobbyiste Thierry Coste. Dans les escaliers, un témoin l'entend lancer : "Je vais démissionner !" Ce qu'il fait en direct le lendemain sur France Inter, d'une voix étranglée : "Je ne veux pas donner l'illusion que ma présence au gouvernement signifie qu'on est à la hauteur." Macron vient de perdre son meilleur allié sur le front de l'écologie.
> Lire aussi notre série "Le calvaire de Saint-Nicolas" - Nicolas Hulot : du dépit au départ, la folle semaine du ministre démissionnaire
Quelques semaines plus tard, l'agenda vert du gouvernement se trouve à nouveau percuté de plein fouet par le mouvement des Gilets jaunes. Cette fois, c'est la hausse de la taxe carbone qui a constitué l'étincelle. Après quelques semaines de crise, le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, alerte les députés : il ne faudrait pas "céder à la tentation de reporter à plus tard les efforts en faveur du climat". Face à la colère, le gouvernement renonce. L'écologie à la sauce Macron aurait-elle du plomb dans l’aile ? "Ah ça oui, s'exclamait à l'époque un ministre. Il va falloir qu'on évite d'être accusés d'être des bobos parisiens déconnectés." Le chef de l'Etat s'emploie à apaiser le pays en se lançant dans un grand débat national, d'où naîtra l'idée de la convention citoyenne pour le climat. Cet exercice de démocratie participative accouchera lui-même de la loi climat, tout juste votée à l'Assemblée.
Nous avons fait sept ou huit grandes lois sur l'écologie, c'est énorme
A un an de la présidentielle, la question du bilan commence à poindre. "Nous avons fait sept ou huit grandes lois sur l'écologie, c'est énorme, défend le député macroniste Jean-Charles Colas-Roy. Ce qui restera, c'est la fermeture et l'abandon de Notre-Dame-des-Landes, de la Montagne d'or, d'EuropaCity et du Terminal T4 de Roissy." A l'opposé, la députée (non inscrite) Delphine Batho, ex-ministre de l'Ecologie, estime que "Macron a mené une politique de greenwashing, avec un choix principal : le productivisme". Comme un retour de bâton vert après les sarcasmes présidentiels sur le "modèle amish" des écologistes.
<https://www.lejdd.fr/Politique/macron-et-lecologie-plusieurs-nuances-de-vert-depuis-2017-4043939>
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17- Macron / Hulot : un divorce consommé, La Vie, 10/05/21, 17h45
Olivier Nouaillas

[Planète verte] Ce 4 mai 2021, la Fondation Nicolas Hulot a fustigé, dans un communiqué, la loi climat et résilience adoptée par l’Assemblée nationale. Dans « Les petits pas ne suffisent plus » (Rustica Éditions), Nicolas Hulot revient sur ses désillusions au sein du pouvoir.
Certes, il n’a pas lui-même pris la parole directement, mais le titre choisi par la Fondation dont il est le président d’honneur pour qualifier le vote du 4 mai dernier par l’Assemblée nationale de la loi climat et résilience sonne comme un désaveu sévère et définitif : « Loi climat et résilience : 4 ans de perdus pour l'écologie », estime ainsi la Fondation Nicolas Hulot, dans un communiqué publié le même jour.
Fermez le ban !
Et la Fondation, créée par l’écologiste le plus populaire de France, d’enfoncer le clou : « Le vote solennel par les députés confirme une tendance déjà constatée lors des précédents textes sur l’écologie de ce quinquennat, y compris le plan de relance : l’exécutif et la majorité choisissent de ne pas suivre les préconisations des scientifiques, experts et ONG. Par des mesures de faible ampleur, ils condamnent notre pays à faire du surplace, sans organiser aucune des transitions industrielles et sociales pour affronter le défi climatique. Un temps précieux perdu pour tout le monde ». Fermez le ban !
>> Suite à lire à :
<https://www.lavie.fr/actualite/ecologie/macron-hulot-un-divorce-consomme-73607.php>
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18- Environnement dans la Constitution : le Sénat vote une version différente de l’Assemblée, rendant le référendum très incertain, Le Monde, 11/05/21, 05h10 
Audrey Garric

Pour la protection de l’environnement, la chambre haute a refusé l’emploi du verbe « garantir », et préféré celui de « préserver », moins contraignant juridiquement. 
C’est une guerre de mots qui a opposé les sénateurs, lundi 10 mai dans la soirée : dix-sept mots précisément, dont un en particulier qui déchaîne les passions. A l’issue d’un débat rapidement expédié – cinq heures –, le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a réécrit le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l’environnement dans l’article 1er de la Constitution.
Les sénateurs ont voté en plénière, par 212 voix pour et 124 contre, que la France « préserve l’environnement ainsi que la diversité biologique et agit contre le dérèglement climatique, dans les conditions prévues par la charte de l’environnement de 2004 », dans la lignée des examens en commissions la semaine passée. Ils ont ainsi rejeté la version proposée par le gouvernement, validée par les députés le 16 mars, qui stipulait que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». La chambre haute a refusé l’emploi du verbe « garantir », plus fort juridiquement que « préserver ».
Ce vote différent de celui de l’Assemblée nationale rend très incertain le référendum sur l’environnement voulu par Emmanuel Macron et promis aux 150 membres de la convention citoyenne pour le climat – la modification constitutionnelle étant issue de leurs 149 propositions. Un tel référendum, qui serait une première en matière d’écologie sous la Ve République, ne peut en effet être organisé qu’en cas de vote en termes identiques par les deux chambres.
> Lire aussi  L’inscription de l’environnement dans la Constitution approuvée par l’Assemblée nationale
Un calendrier parlementaire serré avant la fin du quinquennat
« Le Sénat a fait le choix du moins-disant, regrette, à l’issue du vote, Pieyre-Alexandre Anglade, rapporteur La République en marche (LRM) du projet de loi à l’Assemblée. Notre volonté est toujours de permettre aux Français de s’exprimer sur cette proposition de la convention citoyenne, mais pas sur une proposition escamotée. » « Si le Sénat persiste dans sa volonté de revoir à la baisse les ambitions du texte, nous reviendrons vers la convention citoyenne, et vers la majorité parlementaire pour décider de la suite », avait annoncé, quelques heures plus tôt, le premier ministre, Jean Castex, dans les colonnes du Parisien.
Parmi les conventionnels, la déception est de mise. « On avait une vraie avancée et la droite sénatoriale a vidé le texte de sa substance pour s’opposer au gouvernement. Je suis dégoûté par cette politique politicienne », réagit Victor Costa, l’un des « 150 », candidat aux élections départementales, dans l’Yonne, sur une liste d’union des gauches et aux régionales sur une liste écologiste.
« C’est désespérant, d’abord pour l’écologie, car la formulation des sénateurs n’aura aucun impact juridique. Et ensuite pour la démocratie, puisqu’ils sont incapables de laisser les Français décider », peste Grégoire Fraty, un autre conventionnel, également candidat aux élections régionales sur la liste de la majorité présidentielle en Normandie.
Malgré la garantie d’Emmanuel Macron qu’« il n’y aura pas d’abandon » du projet de référendum, après un article du Journal du dimanche affirmant qu’il était « enterré », Grégoire Fraty dit avoir « très peu d’espoir qu’il puisse aboutir lors de cette mandature-là ». Le calendrier parlementaire très serré compromet en effet une deuxième lecture devant les chambres avant la fin du quinquennat.
« Quel gâchis ! »
Et les positions très tranchées, notamment entre l’exécutif et la droite qui se renvoient la responsabilité du blocage, rendent difficile de trouver un terrain d’entente. « Nous sommes tout à fait ouverts pour un référendum. Si le président de la République le souhaite, il lui appartient d’entrer dans un dialogue, sinon ce serait une manœuvre », a déclaré le chef de file des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, tandis que son collègue Philippe Bas (Manche) assurait : « Nous allons filtrer, car c’est notre devoir. » « Quel gâchis ! », s’est exclamé le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, renvoyant « dos à dos » l’exécutif, pour avoir « instrumentalisé » le Parlement, et la droite « qui s’est engouffrée dans le piège avec une forme de délectation ».
L’essentiel du débat, sémantique, a porté sur la portée du verbe « garantir » – un débat qui n’a pas été tranché par les juristes auditionnés par le Sénat, certains parlant d’avancée, d’autres de texte inutile, ou porteur de dangers. Le garde des sceaux, Eric Dupont-Moretti, a défendu la nécessité de « renforcer le poids constitutionnel de la protection de l’environnement », mais sans « hiérarchie entre les principes constitutionnels ».
La droite, à l’inverse, craint une « explosion des contentieux » liée à « une quasi-obligation de résultat » pour les pouvoirs publics. « L’environnement deviendrait une obligation prioritaire devant être honorée avant toute autre », s’inquiète François-Noël Buffet, le rapporteur de la commission des lois, qui rappelle que la protection de l’environnement a déjà une valeur constitutionnelle via la charte de l’environnement.
« Vous affirmez que la planète est en danger et qu’il faut la sauver mais vous renâclez à l’idée que ce combat est prioritaire », a taclé Guy Benarroche (Europe Ecologie-Les Verts, Bouches-du-Rhône), à l’adresse de la droite. La gauche et les écologistes, qui ont tenté, en vain, de faire adopter un principe de non-régression du droit de l’environnement ou la protection des « biens communs mondiaux » (climat, eau, santé, etc.), ont regretté que l’ambition du gouvernement ne se retrouve pas dans l’autre texte législatif issu des travaux de la convention citoyenne, le projet de loi Climat et résilience qui doit être examiné au Sénat en juin.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/05/11/environnement-dans-la-constitution-le-senat-vote-une-version-differente-de-l-assemblee-rendant-le-referendum-tres-incertain_6079809_823448.html>
Sur le même sujet : 
> Loi Climat : un vote qui scelle une écologie du sur-place <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/loi-climat-un-vote-qui-scelle-une-ecologie-du-sur-place/>, Fondation Nicolas Hulot, maj le 05/05/21
> Référendum sur le climat : une bataille s’engage entre l’Élysée et le Sénat <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/referendum-sur-le-climat-une-bataille-s-engage-entre-l-elysee-et-le-senat-149794.html>, Novethic, 09/05/21
> Climat dans la Constitution : une réécriture du texte votée par le Sénat <https://www.lalsace.fr/environnement/2021/05/10/climat-dans-la-constitution-une-reecriture-du-texte-votee-par-le-senat>, L’Alsace avec AFP, 10/05/21, 23:59
> Psychodrame autour du référendum sur l'environnement dans la Constitution <https://www.actu-environnement.com/ae/news/environnement-constitution-referendum-psychodrame-37505.php4>, Actu-Environnement, 10/05/21
> Climat dans la Constitution : le Sénat vote un texte réécrit <https://information.tv5monde.com/info/climat-dans-la-constitution-le-senat-vote-un-texte-reecrit-408015>, AFP, 11/04/21, 01:00
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19- Sur les algues vertes, la Cour des comptes met sévèrement en cause l’Etat et les élus bretons, Le Monde, 11/05/21, 09h49 
Martine Valo

Dans un rapport attendu fin juin, que « Le Monde » a pu consulter, les magistrats financiers analysent la responsabilité des acteurs chargés de la politique publique de réduction de la pollution responsable des marées vertes en Bretagne. 
Inefficacité et manque d’ambition : ainsi pourrait se résumer le rapport que la Cour des comptes et la chambre régionale des comptes consacrent à la politique publique de lutte contre les proliférations d’algues vertes en Bretagne menée depuis 2010. La publication de cette coproduction est attendue fin juin, au moment des élections régionales, mais Le Télégramme <https://www.letelegramme.fr/dossiers/algues-vertes-en-bretagne/algues-vertes-en-bretagne-ce-que-revele-le-rapport-de-la-cour-des-comptes-29-04-2021-12742149.php> en a déjà évoqué la teneur dans ses colonnes.
Très documenté, fruit de deux ans de travail et d’une centaine d’auditions, ce document de près de six cents pages daté du 20 avril et que Le Monde a pu consulter risque d’animer la campagne électorale. Car il dresse un constat d’échec patent de la part de l’Etat, mais aussi des élus de la région, face à un problème sanitaire et environnemental qui empoisonne les côtes bretonnes depuis les années 1970.
> Lire aussi  Elections régionales : la Bretagne à un tournant
Les marées d’ulves nauséabondes dopées aux nitrates qui s’amoncellent en couche épaisse à la belle saison ne touchent pas que le littoral armoricain, elles s’étendent désormais du Calvados à la Charente-Maritime. Mais elles se concentrent aux trois quarts en Bretagne. Les pires années, jusqu’à 60 000 tonnes y ont été collectées, le volume cumulé de 2009 à 2020 s’élève à 461 630 tonnes. Les rapporteurs évoquent avec « précaution » « une tendance incertaine à la baisse » depuis 2007 sur les plages de sable, tout en observant un rebond en sens inverse depuis 2013.
Et le phénomène s’étend vers le sud de la région : les échouements touchent désormais les zones de vasières du Morbihan, un département encore récemment épargné. Les magistrats financiers recommandent de traiter ces accumulations sans plus attendre, car les tas d’ulves en décomposition peuvent dégager de l’hydrogène sulfuré. Un gaz déjà responsable, rappellent-ils, de la mort de deux personnes qui couraient sur le littoral, d’un chauffeur de camion transportant des algues vertes, de chiens, d’un cheval…
Modestie des moyens alloués
« Les études scientifiques démontrent sans ambiguïté que les apports d’azote [qui se transforme en nitrates une fois dans l’eau] dans les baies d’algues vertes sont essentiellement d’origine agricole », résume le rapport. « Selon les bassins versants et les périodes, l’activité agricole contrôle de 90 % à 98 % de ce flux d’azote » qui s’échappe vers les nappes souterraines, les sols et les rivières par le biais des épandages d’engrais chimiques ou organiques – lisiers, fumiers… –, et les concentrations de bovins. Il s’agit donc du « seul levier d’action permettant de limiter les proliférations des algues vertes à l’heure actuelle ».
> Lire aussi  Evaluer l’action publique contre les algues vertes : une gageure
L’origine des marées vertes est donc clairement identifiée, leurs localisations aussi : elles se concentrent dans huit bassins versants des Côtes-d’Armor et du Finistère qui collectent à eux seuls 92 % des algues en excès de Bretagne. Pourtant, la résolution du problème piétine depuis bientôt un demi-siècle. La Cour des comptes analyse méthodiquement les raisons de ce fiasco et désigne les responsables.
D’abord, les agriculteurs de ces huit bassins versants auprès de qui un sondage a été organisé pour l’occasion. Ils sont encore 41 % à répondre que les installations d’assainissement des communes côtières seraient en cause dans les proliférations d’ulves et seulement 6 % envisagent une réduction des cheptels bretons comme pouvant constituer une partie de la solution. Les magistrats reconnaissent et saluent néanmoins « le changement généralisé des mentalités et l’évolution des pratiques qui sont intervenus depuis les années 2000, après plusieurs décennies d’incitations des agriculteurs au productivisme par la quasi-totalité des acteurs institutionnels, sans prise de conscience des conséquences environnementales ».
> Lire aussi  En Bretagne, l’angoisse des algues vertes ravivée
Ils se montrent plus sévères vis-à-vis de l’Etat, qui apporte 43 % des financements, et de l’agence de l’eau Loire-Bretagne (27 %). Alors que la Cour des comptes est généralement prompte à dénoncer les excès de dépenses publiques, elle souligne cette fois la modestie des moyens alloués aux deux plans de lutte contre la prolifération des algues vertes (PLAV) de 2010 à 2019.
Les engagements de ces deux bailleurs ajoutés à ceux de la région, des départements, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie et des chambres d’agriculture se sont élevés à 150 millions d’euros, pour des dépenses réelles de 109 millions. Ces sommes apparaissent « dérisoires si on les compare au montant des aides du premier pilier de la PAC [politique agricole commune] en Bretagne » – entre 435 millions et 614 millions d’euros par an ces six dernières années.
Aucun effort de prévention exigé
Au total, avec le recours des fonds européens, 50 millions d’euros sont réellement allés à la prévention des fuites d’azote d’origine agricole entre 2010 et 2019. Une bonne partie des 59 millions restants a été consacrée au ramassage des ulves. Dans cette enveloppe, 16 millions d’euros ont contribué à améliorer l’assainissement et soutenir le développement de la méthanisation durant le premier plan. Cette dernière initiative s’étant révélée contre-productive sur le front des nitrates, elle n’a pas été reconduite.
C’est l’un des principaux reproches énoncés : l’Etat, l’agence de l’eau comme la région – compétente pour le développement économique – accordent leurs aides sans exiger d’effort de prévention de l’environnement en retour. Exemples à l’appui, les magistrats montrent « le manque d’implication » des filières agroalimentaires. Très présentes en Bretagne, y compris dans les baies les plus contaminées, leurs grandes coopératives ne se mobilisent pas pour soutenir des initiatives qui permettraient de développer de nouvelles productions moins dommageables pour les territoires.
Les services de l’Etat en région n’ont pas non plus de réponse face aux fermes, dont les pratiques d’épandage ou la saturation des fosses à lisier ruinent les efforts vertueux de leurs voisins. D’une part, il n’est pas prévu de « renforcement crédible des obligations réglementaires », notent les rapporteurs. D’autre part, le nombre des contrôles a chuté de 73 % depuis 2010, notamment parce que les effectifs des agents se sont réduits de 24 %. Le niveau d’infractions pour non-conformité constaté dans la moitié des exploitations est lui resté à peu près stable.
> Lire aussi  La journaliste Inès Léraud récompensée pour ses enquêtes sur l’agro-industrie bretonne
Le rapport insiste aussi sur le manque de contrôle a priori. Lorsqu’un exploitant demande à étendre son troupeau ou bien à créer un nouvel élevage, l’autorisation lui est généralement donnée automatiquement, sans étude environnementale, même dans un canton qui croule déjà sous les lisiers. Normal : sous un certain seuil, il n’y a pas d’instruction du dossier. « Sur demande de la profession agricole », ceux-ci sont passés à partir de 2013 de 450 à 2 000 porcs par exploitation, de 30 000 à 40 000 volailles, et de 200 à 400 vaches.
Coordination défaillante
En outre, il n’existe aucun statut particulier pour les huit baies « algues vertes », où les « services de l’Etat ne conditionnent donc pas » leur autorisation d’augmentation des cheptels à des mesures de prévention de la qualité de l’eau. On apprend au passage que ces derniers n’ont pas accès à des bases de données nationales d’identification des porcs et des volailles. Ce serait pertinent, mais le ministère de l’agriculture qui les détient ne leur en donne pas l’accès, malgré la demande de la préfète de Bretagne.
Malgré tout, entre 1995 et 2013, la teneur moyenne des nitrates dans les cours d’eau bretons est passée de 47,2 mg/litre à 35,4 mg/litre, puis a ralenti pour atteindre 31,7 mg/litre en 2019. Quels taux faudrait-il atteindre pour réduire de moitié les proliférations d’ulves ? Sans doute entre 10 mg/litre et 25 mg/litre, mais on ne le sait toujours pas avec précision. Le rapport lie davantage cette baisse globale à une prise de conscience collective plutôt qu’à l’effet des PLAV.
> Lire la chronique : « Déboulonner une roue de la voiture de la journaliste bretonne Morgan Large n’est pas un geste d’intimidation, mais une tentative de blesser ou de tuer »
Car l’action publique pâtit encore d’une coordination défaillante entre les différents acteurs chargés de menés une politique « aux objectifs mal définis » ; d’une gestion foncière qui ne joue pas le jeu des installations en bio ; d’un manque de volonté politique des élus locaux. Sans guère d’incitations financières ni contraintes réglementaires, et faute d’indicateurs, il se révèle néanmoins malaisé de mesurer l’impact réel des PLAV. Les magistrats suggèrent de ne pas les transposer à d’autres sites et de leur préférer les règles de droit commun. Leur absence d’ambition et de résultats sur une souhaitable amélioration de la qualité des eaux expose la France à une nouvelle mise en demeure de la part de la Commission européenne.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/11/la-cour-des-comptes-juge-severement-l-echec-de-la-lutte-contre-les-algues-vertes_6079796_3244.html>
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Trois publications
20- En ligne. Rapport sur "l’Éthique de l’Intelligence Artificielle, des Données et du Transhumanisme", CNFU & MGEN, 29/04/21

La Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU) et le groupe MGEN ont conjointement mené un travail de prospective sur le triple terrain des données, de l’intelligence artificielle (IA) et du transhumanisme (c’est-à-dire d’un mouvement culturel et intellectuel mondial prônant l’amélioration des capacités humaines par les sciences et les techniques).
Afin d’élaborer la réponse la plus informée qui soit, un travail d’audition d’experts (39 auditions) et de consultations publiques nationales (602 contributions) a été mené.
Les valeurs, principes et axes stratégiques opérationnels esquissés ont ainsi l’ambition de contribuer, par leurs orientations éthiques, à guider la formulation de législation, de politiques ou d’autres instruments liés à l’IA, en regarde de l’avant-projet de recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle.
>> Suite à lire et rapport à télécharger à :
<https://unesco.delegfrance.org/ETHIQUE-DE-L-INTELLIGENCE-ARTIFICIELLE-DES-DONNEES-ET-DU-TRANSHUMANISME>
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21- "Planète. Etat des lieux, état d’urgence", un ouvrage collectif, coédité par "Le Monde", qui propose des remèdes pour préserver la planète, Le Monde, 04/05/21, 06h00
Gaëlle Dupont et Simon Roger

Gallimard publie une soixantaine de décryptages, enquêtes, reportages, entretiens récents parus dans « Le Monde », qui dressent l’inventaire des déséquilibres écologiques en cours et décrivent des solutions. 
Sur les images transmises depuis l’espace par l’astronaute Thomas Pesquet, en mission à bord de la Station spatiale internationale (ISS) depuis le 22 avril, la Terre semble si lisse et si paisible. On en oublierait presque les turbulences à la surface de notre bonne vieille planète, qui nous héberge depuis quelque 2,5 millions d’années, et dont nous épuisons les ressources au point de compromettre nos propres conditions d’existence sur son sol mais aussi celles des autres espèces vivantes.
A travers la présentation d’une soixantaine de décryptages, d’enquêtes, de reportages, de portraits ou d’entretiens récents parus dans Le Monde, l’ouvrage collectif Planète. Etat des lieux, état d’urgence dresse l’inventaire des déséquilibres en cours et en livre les clés de compréhension.
Dégradation de ressources inestimables
Au premier rang des dégâts causés par l’anthropocène – l’« ère de l’homme », selon la formule imaginée en 2000 par le Néerlandais Paul Crutzen, Prix Nobel de chimie (1995), pour caractériser l’emprise de l’espèce humaine sur son environnement – figure le dérèglement climatique. Si une poignée de climatosceptiques en conteste encore la réalité, la hausse des températures est désormais un fait avéré et ô combien préoccupant, puisqu’il se traduit déjà par une multiplication et une amplification des catastrophes naturelles, une élévation du niveau de la mer, une détérioration de nombreux écosystèmes.
> Lire aussi  « Il faut arrêter cette machine infernale du réchauffement climatique »
L’érosion de la biodiversité est également un sujet majeur d’inquiétude. Au-delà de la régression frappante d’animaux emblématiques – grands singes, éléphants, lions – sous la pression de ses voisins humains, des pans entiers du vivant sont désormais fragilisés : insectes, poissons, oiseaux, amphibiens, marsupiaux, zones humides, forêts primaires, conifères, récifs coralliens… Autres menaces existentielles, la dégradation de ces ressources inestimables que constituent l’eau douce et l’eau salée ; la prolifération des pollutions sous l’effet des activités extractives, industrielles et agricoles ; et le risque épidémique, dont la pandémie de Covid-19, qui frappe aujourd’hui 8 milliards d’individus, donne la mesure.
Prise de conscience
Mais le livre ne se limite pas au diagnostic du patient Terre. Il s’attache aussi à donner la parole – sous la plume des journalistes de la rédaction du Monde, de ses correspondants en France et à l’étranger et de ses collaborateurs réguliers – à celles et ceux qui s’attardent au chevet de la planète. Dans les récits sélectionnés transparaît une prise de conscience, un effort de mobilisation, une volonté d’inverser la tendance. Celle de gouvernements ou d’entreprises qui, de plus en plus nombreux, s’engagent à réduire fortement leurs émissions de gaz à effet de serre. Celle de la « génération climat », cette jeunesse mondiale qui manifeste pour enjoindre à ces derniers de tenir leurs promesses, car c’est leur avenir qui est en jeu. Celle encore de citoyens, d’Europe ou d’Afrique, engagés sur la voie de l’alimentation durable ou de la transition énergétique. Des « solutions pour la planète » encore ponctuelles, mais qui essaiment, et ponctuent l’ouvrage.
§ « Planète, état des lieux, état d’urgence », sous la direction de Gaëlle Dupont et Simon Roger (Gallimard/« Le Monde », 288 pages, 24,90 euros)
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/04/planete-etat-des-lieux-etat-d-urgence-un-ouvrage-collectif-coedite-par-le-monde-qui-propose-des-remedes-pour-preserver-la-planete_6078999_3232.html>
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22- Rêver des îles - Le voyage comme respiration philosophique, de Gavin Francis, Editions Autrement, 05/05/21

Espaces de solitude, de liberté, refuges mais aussi prisons, les îles nous fascinent. Mais cette obsession des îles, que dit-elle de notre manière d'habiter le monde ? Cet ouvrage magnifiquement illustré de cartes anciennes dessine une réflexion qui confronte les îles mythiques et les figures qu'elles abritent, d'Ulysse à Robinson Crusoé en passant par Thomas More et Virginia Woolf, à l'expérience du voyage, de l'isolement et de la vie sauvage. 
Sinuant entre fiction et exploration, c'est un parcours érudit, à la recherche de nos rêves et de leurs contradictions.
Rêver des îles - Le voyage comme respiration philosophique, de Gavin Francis, Editions Autrement, Collection : Essais et documents, 05/05/21, ISBN : 978-2-7467-6141-4, EAN : 9782746761414, 256 pages, 19,90 €. 
> Pages à feuilleter à :
<https://www.autrement.com/rever-des-iles/9782746761414 <https://www.autrement.com/rever-des-iles/9782746761414>>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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