[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (mercredi 26 mai)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 26 Mai 08:03:04 CEST 2021


Bonjour à tous,

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1- Tribune. Jean-Marie Gustave Le Clézio : "Les pays riches et pollueurs auront-ils une pensée pour le peuple de Tulé fuyant le déluge, lors de la COP26 ?" <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/15/jean-marie-gustave-le-clezio-les-pays-riches-et-pollueurs-auront-ils-une-pensee-pour-le-peuple-de-tule-fuyant-le-deluge-lors-de-la-cop26_6080323_3232.html>, Le Monde, maj le 16/05/21 à 06h56
2- Les promesses osées du Japon sur le climat font paniquer les experts <https://korii.slate.fr/et-caetera/climat-energie-promesses-japon-co2-panique-experts-centrales-reacteurs-nucleaires>, Korii, 16/05/21, 09h04
3- Pour les compagnies pétrolières comme Exxon, vous êtes responsables du dérèglement climatique <http://www.slate.fr/story/209132/compagnies-petrolieres-exxon-total-responsables-changement-climatique-dereglement-energie-fossiles-ecologie>, Slate, 16/05/21, 16h34
4- Le Groenland s'assombrit par manque de neige fraîche, accélérant son réchauffement (étude) <https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-groenland-s-assombrit-par-manque-de-neige-fraiche-accelerant-son-rechauffement-selon-une-etude-20210517>, AFP, 17/05/21, 21:00
5- En Arctique, la crise climatique favorise des « incendies zombies » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/19/en-arctique-la-crise-climatique-favorise-des-incendies-zombies_6080753_3244.html>, Le Monde, 19/05/21, 17h00
6- Au Conseil de l'Arctique, l'environnement passe après l'économie et le militaire <https://www.franceinter.fr/emissions/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-19-mai-2021>, France Inter, Le Monde d’après, 19/05/21, 18h55
7- Inde : 49 personnes toujours disparues et au moins 91 morts après le passage du cyclone Tauktae <https://information.tv5monde.com/info/inde-49-personnes-toujours-disparues-et-au-moins-91-morts-apres-le-passage-du-cyclone-tauktae>, AFP, 19/05/21, 20:00
8- Il y avait près de 55 millions de déplacés internes en 2020, un record <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/il-y-a-eu-pres-de-55-millions-de-personnes-deplacees-internes-en-2020-dans-le-monde-un-record_4630757.html>, France info avec AFP, 20/05/21, 08:33
9- Plus de 30°C au nord du cercle polaire mercredi, une température exceptionnelle pour un mois de mai <https://www.bfmtv.com/environnement/plus-de-30deg-c-au-nord-du-cercle-polaire-mercredi-une-temperature-exceptionnelle-pour-un-mois-de-mai_AN-202105200103.html>, BFMTV, AFP, 20/05/21, 08:43
10- Climat : des blocs de glace devant Bercy pour protester contre un projet de Total en Arctique <https://information.tv5monde.com/info/climat-des-blocs-de-glace-devant-bercy-pour-protester-contre-un-projet-de-total-en-arctique>, AFP, 20/05/21, 18:00
11- Grèce : des centaines d'évacuations lors du premier feu de forêt important de l'année <https://www.ouest-france.fr/europe/grece/en-images-feux-de-forets-en-grece-des-centaines-de-personnes-evacuees-7268157>, AFP, 20/05/21, 20:00
12- L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la planète <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/20/l-arctique-se-rechauffe-trois-fois-plus-vite-que-la-planete-selon-un-rapport-du-psea_6080887_3244.html>, Le Monde avec AFP, 20/05/21, 20h53 
13- L'Arctique affiche son unité face au réchauffement, malgré les frictions militaires <https://information.tv5monde.com/info/l-arctique-affiche-son-unite-face-au-rechauffement-malgre-les-frictions-militaires-409410>, AFP, 20/05/21, 23:00
14- COP26 : Où en est la France dans ses émissions de CO2 ? <https://www.wedemain.fr/respirer/cop26-ou-en-est-la-france-dans-ses-emissions-de-co2/>, We Demain, 20/05/21
15- Avec le réchauffement climatique, la naissance de davantage d’icebergs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/21/avec-le-rechauffement-climatique-la-naissance-de-davantage-d-icebergs_6080937_3244.html>, Le Monde, 21/05/21, 01h06 
16- Sous pression, Total change de nom et tente de convaincre qu'il en fait assez pour le climat <https://information.tv5monde.com/info/sous-pression-total-change-de-nom-et-tente-de-convaincre-qu-il-en-fait-assez-pour-le-climat>, AFP, 21/05/21, 11:00
17- Climat : des milliers d'Australiens sèchent les cours pour manifester <https://information.tv5monde.com/info/climat-des-milliers-d-australiens-sechent-les-cours-pour-manifester-409624>, AFP, 21/05/21, 18:00
18- Le G7 s'engage à ne plus subventionner les centrales à charbon à fin 2021 <https://information.tv5monde.com/info/le-g7-s-engage-ne-plus-subventionner-les-centrales-charbon-fin-2021-409680>, AFP, 21/05/21, 19:00
19- Pour l’Agence internationale de l’énergie, tous les nouveaux projets pétroliers et gaziers sont désormais indésirables <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/pour-l-agence-internationale-de-l-energie-tous-les-nouveaux-projets-petroliers-et-gaziers-sont-desormais-indesirables-149815.html>, Novethic avec AFP, 18/05/21
20- Réchauffement climatique : et si les glaciers disparaissaient ? <https://www.leparisien.fr/environnement/rechauffement-climatique-et-si-les-glaciers-disparaissaient-22-05-2021-FBLNANPX2JH2VFR5BF7RHV525E.php>, Le Parisien, 22/05/21, 18h03
21- Chine : 21 morts dans une course d'ultrafond sous météo extrême <https://information.tv5monde.com/info/chine-21-morts-dans-une-course-d-ultrafond-sous-meteo-extreme-409830>, AFP, 23/05/21, 13:00
22- Autour de la loi climat, la guerre des chiffres est déclarée <https://www.huffingtonpost.fr/entry/autour-de-la-loi-climat-la-guerre-des-chiffres-est-declaree_fr_60ad1e79e4b03135479caa53>, Le HuffPost, 25/05/21, 19:24

Bien à vous,
Florence

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CITATION DU JOUR : "Le pire serait l’indifférence, à laquelle malheureusement nous sommes accoutumés dans les pays les plus riches", Jean-Marie Gustave Le Clézio, écrivain, prix Nobel de littérature 2008 (cf. item 1)
DOUTE DU JOUR : Le Japon a mis en avant un objectif de 46% de réduction d'ici à 2030 par rapport au niveau de 2013. Prise sans consultation préalable d'expert, sans débat politique et sans analyse montrant que cela soit possible, il semble que cette annonce ait été totalement improvisée. (cf. item 2)
ÉTUDES DU JOUR : — Par manque de tempêtes apportant leur lot de neige fraîche, le Groenland s'assombrit. Moins blanc, il réfléchit moins la lumière du soleil, ce qui accélère son réchauffement, selon une nouvelle étude. (cf. item 4 & suite)
— Certains feux de forêt boréale peuvent couver sous la neige pendant tout l’hiver et se rallumer au printemps suivant. Ils sont notamment favorisés par des températures estivales extrêmes, selon une étude publiée dans la revue « Nature ». (cf. item 5 & suite)
RAPPORTS DU JOUR : — A chaque seconde en 2020, plus d’une personne a été forcée de fuir au sein de son propre pays. Près de 41 millions de nouveaux déplacements internes ont été enregistrés l’an dernier, dont les trois quarts en raison de catastrophes environnementales. C'est ce qui ressort du dernier rapport établi par l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Norwegian Refugee Council (NRC). (cf. item 8 & suite)
— L'Arctique se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la Terre selon un rapport du Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique. Ce réchauffement a déjà des conséquences immédiates sur les écosystèmes. (cf. item 12 & suite)
DISTORSION DU JOUR : Mercredi 19 mai, il faisait 32,7°C à Kolezma au bord de la Mer Arctique alors qu'en France on peinait à atteindre les 15°C ! (cf. item 9)
PROVOCATION DU JOUR : Dans les discussions internes, Exxon n’hésite pas à utiliser les termes de «combustibles fossiles». Des mots jamais prononcés en public. Au lieu de cela, l’entreprise estime que c’est la «demande d’énergie» et les «consommateurs» qui provoquent un «risque» climatique. (cf. item 3)
IMPACTS DU JOUR : — Après avoir subi le passage meurtrier du cyclone Tauktae, deux millions d’Indiens se mettent désormais à l'abri du cyclone Yaas. (cf. item 7 & suite)
— Couvrez-en la surface de la France d’une épaisse couche de glace de 60 centimètres de haut et laissez là fondre au soleil. 267 milliards de tonnes d’eau s’échapperaient, faisant irrémédiablement monter le niveau de la mer. Reproduisez l’opération tous les ans et vous comprendrez pourquoi la fonte des glaciers inquiète à ce point les scientifiques. (cf. item 20)
VÊLAGE DU JOUR : D'une taille équivalente à la moitié de la Corse, le plus gros iceberg du monde d’environ 170 km de long sur 25 km de large, s’est détaché de l’Antarctique. (cf. item 15 & suite)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — L’argent public via un soutien de 700 millions d'euros de l'Etat français doit-il servir à Total pour un projet d'exploitation gazière en Arctique ? Au-delà du changement de nom, Total en fait-il assez pour le climat (cf. item 10 & 16)
— Avant la COP26, prochaine conférence mondiale sur le climat, où en est la France dans ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? (cf. item 14)
PROGRÈS DU JOUR : Le Conseil de l'Arctique, qui réunit les Etats—Unis, la Russie, le Canada, l'Islande, le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède, s'est engagé à lutter contre le réchauffement climatique, trois fois plus rapide dans le Grand Nord, et à préserver la paix malgré une compétition géopolitique acharnée et les tensions militaires croissantes entre Moscou et les Occidentaux. (cf. item 13 & 6)
PRESSIONS DU JOUR : — Face à l’énorme projet de centrale au gaz près de Sydney, et pour enjoindre le gouvernement conservateur d'agir contre le réchauffement climatique, des milliers d'élèves ont manifesté dans plusieurs villes d'Australie. (cf. item 17)
— L’Agence internationale de l’énergie (AIE), référence pour des dizaines de pays dans le monde, assure que l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 et la limitation du réchauffement à 1,5°C d’ici la fin du siècle impose immédiatement la fin de tous les nouveaux projets d’exploration d’énergies fossiles. (cf. item 19)
ANNONCE DU JOUR : Les ministres de l'Environnement des pays du G7, ont annoncé vouloir mettre fin en 2021 aux aides publiques aux centrales à charbon dans la cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. (cf. item 18)
PROPOSITION DU JOUR : Quantifiée ligne par ligne, le groupe Écologiste-Solidarité et Territoires au Sénat propose une "vraie loi climat" plus ambitieuse et surtout entièrement chiffrée pour répondre aux objectifs européens de réduction de CO2. (cf. item 22 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Jean-Marie Gustave Le Clézio : « Les pays riches et pollueurs auront-ils une pensée pour le peuple de Tulé fuyant le déluge, lors de la COP26 ? », Le Monde, maj le 16/05/21 à 06h56
Par Jean-Marie Gustave Le Clézio, Ecrivain, prix Nobel de littérature 2008

La montée des océans, causée par le dérèglement climatique, fait déjà sentir ses effets. Comme chez les Indiens Kunas, contraints de fuir leurs îles recouvertes par les eaux. L’écrivain et Prix Nobel, qui a connu ce « paradis sur terre », lance un cri d’alarme.
Tribune. Du 1er au 12 novembre, lors la 26e conférence mondiale sur le climat (COP26), à Glasgow, en Ecosse, on parlera du réchauffement climatique. On parlera de la menace de la montée des eaux dans les océans, et de la conséquence dramatique que cela causera aux populations pélagiques à travers le monde. On en parlera avec conviction, avec élan, on dira l’urgence des mesures à prendre pour réduire les gaz à effet de serre, pour freiner cette hausse des températures qui semble inévitable. On en parlera pour l’avenir. Pour la décennie à venir, peut-être pour la fin de ce siècle.
Il existe un peuple pour qui cette catastrophe a déjà commencé. Les Indiens Kunas de l’archipel des San Blas, sur la côte atlantique du Panama. A l’heure où nous parlons, les Kunas sont contraints de fuir leurs îles où ils sont établis depuis toujours, à cause de l’envahissement par la mer. Ce n’est pas un cyclone, ni même une tempête tropicale comme les riverains de la côte de Louisiane ou de Floride l’ont vécu, c’est une montée lente, progressive, une crue tranquille et d’autant plus effrayante, jour après jour la mer entre dans les villages, envahit les rues, noie les cours et l’intérieur des maisons. Les habitants doivent partir, échapper à la mer. Il faut monter dans les pirogues, embarquer tout ce qu’on peut, les vivres, les biens personnels, les animaux d’élevage, les chiens, et partir.
> Lire aussi  2021, une année cruciale pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
Partir pour où ? La côte du Panama n’est pas loin. Mais c’est un autre monde, que les Kunas n’ont pas beaucoup fréquenté jusqu’ici, sauf pour faire de l’eau douce, ou pour aller à la chasse, ou récolter des plantes médicinales. La forêt du Darien est très inhospitalière, infestée de moustiques, d’acariens, de vipères fer de lance.
Le monde des Kunas, c’est le Kuna Yala, un long chapelet d’îles (on dit qu’elles sont plus de 300) où ils se sont installés il y a des millénaires. Dans les années 1920, les Kunas ont été les premiers autochtones à proclamer leur indépendance, ils ont combattu les armes à la main pour fonder la République de Tulé (le vrai nom des Kunas), une fédération de familles possédant chacune son conseil politique, moral et religieux, pratiquant un chamanisme original, unis par la même langue, le tule kaya, sous une bannière portant le signe magique du svastika, l’emblème du Soleil (plus tard, après la guerre, le peuple kuna renonça à l’emblème désacralisé par la sinistre idéologie nazie).
Réserve territoriale
Aujourd’hui, après les années héroïques, le peuple kuna a rejoint la nation panaméenne, en devenant une « comarca » (c’est-à-dire une réserve territoriale) semi-autonome, fermée à la dépossession, comme les autres communautés indigènes, du Chiriqui ou du Chocó. L’invasion de la mer est difficile à vivre. Même s’il existe une fraction kuna à l’intérieur des terres, dans le Haut Chucunaque, il sera difficile pour des gens de la mer de devenir des gens de la forêt, cultivant leurs lopins de maïs et de plantain, et d’oublier la beauté des îles.
> Lire aussi notre archive : Terres d'hiver Panama :Fragiles tropiques
On pourrait parler de paradis sur terre. Ce serait dévaluer la culture de Tulé. La réduire aux images touristiques, plages blanches, palmes pliées dans le vent, mer d’un bleu d’émeraude, et ces femmes très libres, d’une étonnante beauté, cheveux coupés court, visages tatoués sur l’arête du nez, bijou en or dans la narine, vêtues de chemises en tissus de couleurs découpés connues dans le monde entier sous le nom de « molas ».
Cette beauté est vraie, mais la vie sur l’archipel est aussi une vie difficile, au jour le jour, dans laquelle il faut se prémunir contre la disette et les maladies, récolter le coprah, et depuis quelque temps, lutter contre l’invasion des narcotrafiquants venus de la Colombie voisine.
C’est tout cela que la montée des océans est en train de détruire. Non pas dans dix ans, dans vingt ans, mais maintenant. Est-il trop tard ? Le pire serait l’indifférence, à laquelle malheureusement nous sommes accoutumés dans les pays les plus riches (l’indignation de la jeune militante suédoise Greta Thunberg nous a tirés de la léthargie et nous a redonné de l’espoir). Ces pays les plus riches décident de se réunir, encore une fois, en novembre, à Glasgow, pour établir un plan de contrôle des émissions de gaz à effet de serre, pour interdire l’usage des centrales à charbon, pour tenter de diminuer la consommation de pétrole, réduire les vols dans la stratosphère, bannir le rejet des eaux chaudes contaminées par les centrales nucléaires, bref pour tenter de mettre un frein à l’extraordinaire gâchis causé par notre civilisation moderne de la consommation.
> Lire aussi  L’élévation du niveau des mers fera trois fois plus de victimes que prévu
Ces pays riches et pollueurs auront-ils cette fois une pensée pour le peuple de Tulé, cette poignée de gens merveilleux et sans importance accrochés à leurs îlots oubliés, ce petit peuple courageux qui a su faire de ses terres un lieu de civilisation et de paix ? Ces pays riches auront-ils devant les yeux, au moment de décider des lois qui vont régir l’avenir de la planète, l’image de ces hommes et de ces femmes qui sont montés dans leurs pirogues pour fuir sans espoir de retour l’arrivée du très lent déluge ?
Pourquoi cela m’importe ?
Après tout, 10 000 kilomètres nous séparent. Une nouvelle qui tombe, au milieu de dizaines de centaines d’autres affligeantes, révoltantes. Nous savons bien que le monde va mal. Nous savons bien que nous sommes en train d’atteindre le point du non-retour, le moment fatal où la vie basculera vers le néant, vers le non-être, le non-devenir.
Nous savons que nos enfants ne connaîtront pas les mêmes belles choses que nous, qu’une part du vivant ne leur sera pas accessible, qu’ils ne connaîtront certaines choses que par ouï-dire, par les livres, les films, les vidéos, les images archivées dans l’Internet. Nous savons bien qu’ils n’accepteront pas. Ils demanderont comment cela a été possible, comme Greta ils nous demanderont des comptes et nous ne pourrons pas les rendre, parce que nous n’avons pas agi, réagi, parce que nous avons laissé faire, et même parce que nous avons contribué à défaire le vivant.
> Lire aussi notre archive : Amériques/loin des capitales : Le tourisme écologique des Indiens Kunas
Pourquoi cela m’importe que le peuple de Tulé soit obligé d’abandonner ses îles et de se réfugier dans un autre monde, de l’autre côté, dans les collines de la terre ferme ? Cela m’importe au moment où j’apprends cet exil, et le départ des Indiens des îles où ils sont nés, où ils ont grandi, où ils ont appris leur vie amphibie, depuis leur âge le plus tendre, à nager dans la mer avant même de savoir marcher sur le sable des plages, à apprendre la vie non dans les livres mais en chevauchant les pirogues, à glisser sur la vague, à remonter le vent à la force des bras, à rapporter l’eau dans les bidons de fer, à collecter les baies de la forêt dans leurs filets, à emmagasiner les régimes de plantain au fond des bateaux, et à écoper avec une moitié de coco.
Cela m’importe parce que j’ai été avec eux, le temps d’une vacance, entre deux séjours en forêt du Darien, avec ma fille âgée de 10 ans, ensemble nous avons nagé dans l’eau transparente du lagon, à Cuetupo, l’île aux moustiques, à une heure de pirogue de Mulatupo, et la houle du large se brisait sur le récif en faisant des nuages d’embruns.
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Les soirées si douces et chaudes dans nos hamacs, sous le toit de palmes, et dans la journée la marche dans les ruelles de sable de corail, les pieds nus blessés par les grains durs, et les rires des enfants parce qu’ils n’avaient jamais vu quelqu’un de si maigre et si grand : « Es Usted muy flaco ! »
Un monde suspendu
La nuit, assis dans la maison commune, à écouter les hommes et les femmes parler dans leur langue, raconter des contes et chanter des chansons, et plus tard dans la nuit les psaumes des chamans. La lueur de la lampe à huile qui vacillait dans le vent au centre d’un tourbillon de phalènes et de fourmis ailées, c’était une nuit chaude de saison des pluies, je me souviens d’avoir prêté l’oreille, par-dessus la rumeur des gens, à la voix grondante de la mer sur la barrière de récifs, si proche. C’était un monde à part. Non pas protégé, comme on pourrait le dire d’un trésor. Mais suspendu, dansant, léger au-dessus du brouhaha du reste de l’univers. Loin du Vietnam, loin des exactions en Afrique, au Nicaragua, loin des complots et des assassinats révolutionnaires.
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Je ne crois pas avoir ressenti alors, à aucun moment, le frisson suspect de l’exotisme. Je savais bien que, lorsque j’en parlerais, si j’avais le culot d’en parler, en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, on sourirait un peu, on hausserait les épaules. Ici, et là-bas. Peut-être que ma culture mauricienne (et bretonne) me donnait des ailes, me donnait la capacité de partager avec des gens qui ne vivent que de la mer, qui mangent et boivent la mer. Ou bien cette vague inquiétude d’un décor fragile, cassable comme un rideau de verre, pareil au rivage de l’île Plate au large de Maurice, ou à la longue étendue de sable face à l’horizon semblable à un mur en mouvement, plage de Penhors, à Pouldreuzic (Finistère), vers le raz de Sein.
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J’ai marché alors en long et en large à Mulatupo, parce que l’île n’est qu’une seule ville. J’ai parlé aux gens, aux vieux, aux enfants. Il y avait alors la menace de la mer, mais elle semblait lointaine, irréalisable, un souvenir d’un rêve, une ombre sur la terre. J’avais 30 ans, la mort me semblait impossible, une hypothèse tout au plus. Une idée reçue. La vérité, c’était cet instant sur cette île, le rire de Senovia quand elle poursuivait ma fille pour faire semblant de lui jeter des poux, et ses poignets blessés jusqu’au sang par les bracelets de chaquiras. La traversée avec les femmes et les enfants, dans la longue pirogue à moteur hors-bord, pour aller jusqu’au rivage de la côte, à la rivière où nous nous baignions pour laver le sel.
L’homme appartient à la Terre
Les soirées sur la place, la grande pile de cocos devant le kiosque, où un soda à l’orange artificielle s’échangeait contre une noix de coco. Cela m’importe parce que c’étaient des jours heureux, et que personne ne peut admettre que le bonheur ne revienne pas, que le bonheur soit dérobé. Après ces jours, ma fille est retournée en France, et moi je suis reparti vers la forêt du Darien, comme si c’était la seule chose à faire, poursuivre un chemin déjà commencé. Je ne suis jamais revenu à Mulatupo. Sans doute ai-je pensé qu’il y avait le temps, que j’irai un jour, plus tard, comme on se dit qu’on ira voir Venise ou qu’on fera le voyage jusqu’en Afrique.
Ce sont ces jours qui m’ont manqué, et c’est pourquoi ils m’importent. Comme m’importent Senovia et son rire, les vieux assis sous le toit de palmes de la maison commune, à marmonner leurs prières, me manquent les femmes assises devant leurs machines à coudre à construire leurs tableaux en forme de chemises, me manquent les pêcheurs debout dans leurs pirogues à l’étrave relevée pareilles à des drakkars, ces mêmes pirogues qui aujourd’hui emmènent le peuple de Tulé vers son avenir incertain.
Si, dans l’épreuve qui nous frappe tous aujourd’hui, cette pandémie du Covid-19, nous n’arrivons pas à comprendre cette chose très simple que l’Indien Lumi Sealth avait énoncée dans son discours, en 1854, que ce n’est pas la Terre qui appartient à l’homme, mais l’homme qui appartient à la Terre, alors peut-être que cela signifie que notre civilisation contemporaine n’est pas digne de survivre.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/15/jean-marie-gustave-le-clezio-les-pays-riches-et-pollueurs-auront-ils-une-pensee-pour-le-peuple-de-tule-fuyant-le-deluge-lors-de-la-cop26_6080323_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/15/jean-marie-gustave-le-clezio-les-pays-riches-et-pollueurs-auront-ils-une-pensee-pour-le-peuple-de-tule-fuyant-le-deluge-lors-de-la-cop26_6080323_3232.html>>
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2- Les promesses osées du Japon sur le climat font paniquer les experts, Korii, 16/05/21, 09h04
Repéré par Céline Deluzarche sur Financial Times

Le pays doit relancer ses centrales nucléaires et prolonger leur durée de vie. Mais cela ne suffira sans doute pas.
Lors du dernier sommet virtuel sur le climat organisé par Joe Biden le 22 avril, les dirigeant·es du monde entier ont redoublé de zèle dans leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre.
Le Japon n'a pas fait exception, mettant en avant un objectif de 46% de réduction d'ici à 2030 par rapport au niveau de 2013. Bien accueillie par la communauté internationale, l'annonce a pourtant suscité la «panique»et la consternation dans le pays, raconte le Financial Times.
Prise sans consultation préalable d'expert, sans débat politique et sans analyse montrant que cela soit possible, il semble qu'elle ait été totalement improvisée.
Les experts se grattent à présent la tête pour savoir comment ces objectifs vont concrètement pouvoir être réalisés. Le Premier ministre Yoshihide Suga a certes fait de la «croissance verte» l'un des piliers de sa politique à son arrivée au pouvoir en septembre 2020, mais la réduction annoncée constitue un pas considérable à franchir quand on sait que l'objectif précédent était de 26% de réduction.
> À lire aussi Bill Gates : le nucléaire va redevenir incontournable
La difficulté du Japon à réduire ses émissions de gaz à effet de serre est d'autant plus grande que le pays a dû fermer la plupart de ses réacteurs nucléaires à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011, qui a conduit à des importations massives de gaz et de charbon.
En 2017, le charbon fournissait ainsi 32,7% des besoins électriques du pays, contre 26% en 2011, rappelle une note de la Direction générale du Trésor française.
>> Suite à lire à :
<https://korii.slate.fr/et-caetera/climat-energie-promesses-japon-co2-panique-experts-centrales-reacteurs-nucleaires>
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3- Pour les compagnies pétrolières comme Exxon, vous êtes responsables du dérèglement climatique, Slate, 16/05/21, 16h34
Repéré par Christophe-Cécil Garnier sur Gizmodo

«C’est vraiment pernicieux.»
Depuis quelques années, le déni du dérèglement climatique est de moins en moins accepté. Même par les compagnies pétrolières. Les géants de l’énergie mondiale comme Total, Exxon, Shell ou BP reconnaissent ouvertement que le dérèglement climatique est en train de se produire. Mais sans pour autant en prendre leur part de responsabilité. C’est même plutôt l’inverse selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs d’Harvard, la première en son genre note le site américain Gizmodo. Les auteurs Geoffrey Supran et Naomi Oreskes montrent que le langage de ces compagnies donne l’impression que tous les problèmes climatiques sont de notre faute: «C’est vraiment pernicieux», déclare Geoffrey Supran. 
Pour illustrer leur propos, les chercheurs ont utilisé le machine learning (l’apprentissage automatique, ndlr) pour analyser 212 documents Exxon publics et internes, et ce de 1972 à 2019. Y compris les mémos internes de l’entreprise, les publireportages qu’Exxon a payés dans le New York Times et les rapports de l’entreprise sur le changement climatique.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/209132/compagnies-petrolieres-exxon-total-responsables-changement-climatique-dereglement-energie-fossiles-ecologie>
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4- Le Groenland s'assombrit par manque de neige fraîche, accélérant son réchauffement (étude), AFP, 17/05/21, 21:00

Par manque de tempêtes apportant leur lot de neige fraîche, le Groenland s'assombrit. Un léger changement de couleur qui n'est pas sans conséquence : moins blanc, il réfléchit moins la lumière du soleil, ce qui accélère son réchauffement, selon une nouvelle étude publiée lundi.
La surface de la calotte glaciaire du Groenland s'est réchauffée d'au moins 2,7°C depuis 1982, causant une fonte très rapide des glaces, soulignent en introduction ces travaux publiés dans les Geophysical Research Letters.
Et depuis plusieurs dizaines d'années, des observations satellites montrent que la proportion de lumière réfléchie par la neige (appelée albédo), diminue. Le Groenland devient plus sombre... et par là-même plus chaud.
Mais la raison de cet assombrissement restait mystérieuse : est-il causé par la présence dans la neige de particules absorbant la lumière (comme par exemple de la suie issue de la combustion d'énergies fossiles), ou par autre chose ? 
Pour répondre, des chercheurs de l'université de Darmouth ont parcouru des centaines de kilomètres au Groenland afin de mener deux campagnes de prélèvements et de relevés, durant les étés 2016 et 2017. 
La taille des flocons au sol, la façon dont ils réfléchissent la lumière, et les impuretés présentes dans la neige ont été mesurées sur des dizaines de sites. 
Les scientifiques ont conclu que la pollution ne pouvait être tenue pour responsable : "Il s'agit de l'une des neiges les plus propres du monde", explique Gabriel Lewis, un des principaux auteurs de l'étude, cité dans un communiqué.
Selon eux, le fautif est à chercher ailleurs : le renforcement d'un phénomène climatique, appelé blocage atmosphérique, pouvant stagner jusqu'à plusieurs semaines au-dessus de certaines régions du Groenland, a réduit le nombre de tempêtes de neige.
Or, celles-ci sont essentielles.
"Lorsque (la neige) tombe et reste à la surface, au soleil, elle change de forme et les flocons grossissent", explique Gabriel Lewis.
"En quelques heures déjà, puis en quelques jours, vous obtenez cette baisse en réflectivité, et c'est pourquoi la neige fraîche est si importante", ajoute Erich Osterberg, professeur associé à Dartmouth et chercheur principal pour cette étude.
Le même phénomène climatique entraîne par ailleurs le maintien d'air plus chaud au-dessus de ces régions, ainsi qu'une réduction de la couverture nuageuse.
Les rayonnements solaires étant moins filtrés, la transformation des flocons de neige au sol est ainsi encore accélérée.
"C'est comme un triple coup dur", conclut Erich Osterberg. "Tout cela contribue à ce que le Groenland fonde de plus en plus vite."
<https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-groenland-s-assombrit-par-manque-de-neige-fraiche-accelerant-son-rechauffement-selon-une-etude-20210517>
Sur le même sujet en anglais :
> Changing snowfall making Greenland darker and warmer : study <https://www.france24.com/en/live-news/20210517-changing-snowfall-making-greenland-darker-and-warmer-study>, AFP, 17/05/21, 22:46
En savoir plus :
> Aging snow is making greenland darker, warmer <https://news.agu.org/press-release/aging-snow-is-making-greenland-darker-warmer/>, AGU, Press release, 17 May 2021
> Atmospheric Blocking Drives Recent Albedo Change Across the Western Greenland Ice Sheet Percolation Zone <https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2021GL092814>, Geophysical Research Letters, 17 May 2021
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5- En Arctique, la crise climatique favorise des « incendies zombies », Le Monde, 19/05/21, 17h00
Audrey Garric

Certains feux de forêt boréale peuvent couver sous la neige pendant tout l’hiver et se rallumer au printemps suivant. Ils sont notamment favorisés par des températures estivales extrêmes, selon une étude publiée dans la revue « Nature ». 
Le froid glacial de l’hiver arctique étouffe généralement les feux de forêt qui se déclarent durant l’été dans cette région polaire. Mais désormais, certains refusent de mourir. Ces « incendies zombies », comme les scientifiques les surnomment car ils semblent ressusciter d’entre les morts, couvent sous la neige pendant tout l’hiver, même lorsque la température tombe à − 40 °C. Ils repartent en surface au printemps suivant, lorsque le temps est de nouveau chaud et sec. Selon une étude publiée mercredi 19 mai dans Nature, le réchauffement climatique favorise ce surprenant phénomène dans les forêts boréales, menaçant le climat et la lutte contre les incendies.
> Lire aussi  2020 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées
Ces feux souterrains hivernaux sont connus depuis quelques années par les scientifiques et les gardes forestiers, mais ils n’étaient jusqu’à présent recensés que de manière anecdotique. Cette fois, les chercheurs ont combiné des données de terrain avec des images satellites, pour répertorier de manière systématique les « incendies zombies » survenus entre 2002 et 2018 en Alaska (Etats-Unis) et dans les Territoires du Nord-Ouest (Canada). Ils ont mis au point un algorithme permettant de les distinguer des nouveaux départs de feux dus à la foudre ou aux activités humaines.
Si les incendies hivernaux sont invisibles pour les satellites lorsqu’ils couvent sous terre, l’emplacement et le moment de leur réapparition peuvent les trahir. « Nous nous sommes aperçus que de nouveaux départs de feux se produisent au printemps, à l’intérieur ou à la lisière d’anciennes cicatrices d’incendies », explique Sander Veraverbeke, professeur associé en sciences de la Terre à l’université d’Amsterdam et coauteur de l’étude. En analysant la vitesse à laquelle ils reviennent après la fonte des neiges et la distance qu’ils ont parcourue sous la terre, les chercheurs ont pu les identifier comme des « incendies zombies ».
Des feux difficiles à combattre
Comment ces feux peuvent-ils survivre à l’hiver polaire ? « Les sols tourbeux des hautes latitudes contiennent beaucoup de matière organique, un combustible, et d’oxygène, qui entretient la combustion, répond Rebecca Scholten, thésarde à l’université d’Amsterdam et première autrice de l’étude. La neige et la litière de mousse et d’aiguilles d’épicéas constituent, en outre, des barrières qui protègent ces incendies des conditions hivernales défavorables, comme la pluie ou l’excès d’humidité, et limitent les pertes de chaleur. »
L’étude montre que trois facteurs favorisent particulièrement les « incendies zombies » : les températures estivales extrêmes, qui entraînent des sécheresses intenses et des saisons des feux allongées, les importantes superficies brûlées et les incendies profonds (entre 10 et 20 cm, voire 30 cm, de profondeur). « Ces feux sont difficiles à combattre, car ils réapparaissent tôt dans la saison, dès le mois de mai, lorsque les unités de gestion des incendies ne sont pas entièrement équipées ni préparées », prévient Rebecca Scholten.
D’après les résultats des chercheurs, ces événements restent relativement restreints. Ils seraient responsables, selon une moyenne établie entre 2002 et 2018, de moins de 1 % des surfaces brûlées en Alaska et dans les Territoires du Nord-Ouest. Mais ce chiffre varie fortement selon les années – atteignant jusqu’à 38 %. Des études sont en cours pour les quantifier en Sibérie.
Difficile de savoir si ce phénomène est en augmentation, faute de suffisamment de recul temporel dans les relevés satellites. « Mais il semble y avoir une hausse de la fréquence des incendies zombies, puisqu’ils sont étroitement liés aux étés chauds et aux années de grands incendies, pour lesquels nous observons une tendance prononcée à la hausse avec le réchauffement climatique », indique Rebecca Scholten.
« Cercle vicieux » climatique
Alors que l’Arctique se réchauffe à un rythme plus de deux fois supérieur au reste du monde, la hausse des températures pourrait entraîner une augmentation des feux hivernaux à l’avenir. « Il y a encore beaucoup d’inconnues, car dans le même temps, leur émergence pourrait aussi être contrebalancée par une évolution de la forêt boréale, liée au changement climatique », souligne la chercheuse. Sous l’effet de feux intenses, les épicéas pourraient notamment être remplacés par une majorité de feuillus, « qui sont moins inflammables et ont une couche de sol organique plus mince, empêchant le brûlage profond », poursuit la chercheuse.
> Lire aussi  Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires
Dans l’immédiat, certains chercheurs craignent que les « incendies zombies » alimentent des saisons plus intenses en feux de forêt. Les analyses satellitaires menées en 2020 par le service Copernicus de surveillance de l’atmosphère avaient suggéré que les incendies qui ont fait rage l’été dernier en Sibérie, où les températures ont frôlé les 40 °C, pouvaient être une réactivation de ceux de 2019. Cette hypothèse n’a pas pu être vérifiée, faute d’observation de terrain. « La seule certitude est la forte augmentation du nombre d’incendies en 2019 et 2020 en Arctique, par rapport à l’ensemble de nos données qui remontent à 2003 », indique Mark Parrington, directeur scientifique au sein de Copernicus.
« Les incendies zombies jouent certainement un rôle dans un cercle vicieux de rétroaction climatique, juge Thomas Smith, chercheur en géographie environnementale à la London School of Economics et spécialiste des incendies. Les feux d’hiver brûlent les réserves de carbone que sont les tourbes ou les sols à forte teneur en matière organique, ce qui libère des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, aggravant encore le réchauffement de la planète et augmentant la probabilité d’un climat plus propice aux incendies aux hautes latitudes. » 
Ce phénomène est d’autant plus inquiétant que les régions arctiques renferment beaucoup de carbone, dans les forêts, dans les sols et dans le pergélisol, ces sols gelés en permanence. En 2020, les incendies dans le cercle arctique ont émis 244 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles de l’Espagne. Merritt Turetsky, spécialiste de l’écologie du pergélisol à l’université du Colorado, prévient : « Les incendies zombies contribuent à un nouveau régime de feux dans l’Arctique, qui pose des questions pour notre avenir climatique. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/19/en-arctique-la-crise-climatique-favorise-des-incendies-zombies_6080753_3244.html>
En savoir plus :
> Overwintering fire in boreal forest <https://www.nature.com/articles/s41586-021-03437-y>, Nature, 19 May 2021
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6- Au Conseil de l'Arctique, l'environnement passe après l'économie et le militaire, France Inter, Le Monde d’après, 19/05/21, 18h55
Jean-Marc Four

Le Conseil de l’Arctique réunit en Islande les 8 pays riverains de l’Océan Arctique, l’occasion d’une rencontre entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, la première depuis l’élection de Joe Biden. La priorité climatique risque de s'effacer derrière l'économie et le militaire. C'est le monde d'après.
L’Arctique, c’est l’appartement témoin du réchauffement climatique à vitesse accélérée. Sur ce territoire énorme entre Pôle Nord et Cercle Polaire, 15 millions de km2 (20 fois la France), les températures augmentent 2 fois plus vite que sur le reste de la planète. L’hiver, la banquise occupe quasiment toute la zone. Mais l’été, elle se résorbe de plus en plus. Et la fonte de la calotte glaciaire pourrait entrainer une hausse dramatique du niveau des océans.
La biodiversité est menacée : l’Arctique compte 20.000 espèces dont l’ours polaire, la baleine grise, la chouette harfang ou le saumon du Pacifique. Le réchauffement réduit leur territoire et limite leur nourriture en acidifiant le plancton. Les 6 populations humaines autochtones voient également leur mode de vie bouleversé.
Les incendies de forêt sont désormais gigantesques l’été en Sibérie, où il peut faire jusqu’à 40 degrés. La fonte du permafrost fissure les routes et les maisons, et libère du méthane, un gaz à effet de serre très nocif pour le climat. J’arrête l’inventaire, vous avez compris.
Le Conseil de l’Arctique réunit les 8 pays riverains : Russie, Etats-Unis, Canada, Islande, Danemark, Suède, Finlande, Norvège. Et s’il est bien un sujet dont il devrait s’occuper, c’est donc le climat. Ce qui se passe en Arctique nous concerne tous par effet en chaine. C’est d’ailleurs dans les statuts du Conseil : promouvoir l’environnement et le développement durable.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-19-mai-2021>
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7- Inde : 49 personnes toujours disparues et au moins 91 morts après le passage du cyclone Tauktae, AFP, 19/05/21, 20:00
Sam Panthaky

La Marine indienne a retrouvé mercredi 26 corps et poursuivait les recherches de 49 personnes disparues en mer dans l'ouest de l'Inde balayée par le cyclone Tauktae, qui a fait un total d'au moins 91 morts dans un pays déjà très durement frappé le Covid-19. 
Selon le ministère de la Défense, mercredi, les navires de la Marine ont porté secours à plus de 600 personnes sur des installations pétrolières offshore battues par une mer si démontée que les opérations pour les embarquer à bord des radeaux de sauvetage ont été particulièrement périlleuses. 
En revanche, 26 corps ont été retrouvés, portant le bilan provisoire du passage de Tauktae à 91 morts. Les avions et des hélicoptères poursuivaient les recherches de 49 ouvriers disparus dans le naufrage d'un navire de soutien. 
Les personnes d'ores et déjà sauves ont bien encore "de l'espoir dans les yeux mais elles sont assurément en détresse (...) elles ont été malmenées par la mer pendant plusieurs heures", a déclaré M.K. Jha, chef du commandement occidental de la Marine indienne sur la chaîne d'information NDTV. 
Plus de 15% de la production annuelle totale de sel de l'Etat du Gujarat - premier producteur de l'Inde - ont été perdus dans les inondations, a indiqué à l'AFP l'Association indienne des fabricants de sel.
Avant même de toucher terre au Gujarat, le cyclone avec des rafales atteignant 185 kilomètres/heure et des pluies diluviennes, a causé la mort d'une vingtaine de personnes dans l'ouest et le sud de l'Inde. 
Des responsables de l'Etat de Gujarat ont indiqué mercredi que le bilan dans cet Etat avait atteint 45 morts.
- Tribut de la faune - 
Plus de 16.500 maisons ont été endommagées, 70.000 arbres déracinés, tandis que 238.000 personnes étaient toujours réfugiées dans des abris.
La faune n'a pas été épargnée. Au moins une dizaine d'antilopes cervicapres, espèce menacée en Inde, ainsi qu'un grand nombre d'oiseaux, dont des aigrettes et des hérons, sont morts, a indiqué à l'AFP Shyamal Tikadar, directeur de conservation de la nature du Gujarat.
Le conservateur en chef des forêts, D.T. Vasavada a annoncé que son département dresserait un état de la faune affectée une fois les pistes déblayées. 
Le Premier ministre Narendra Modi, originaire du Gujurat, a annoncé sur Twitter un état des dommages subis et que son gouvernement "travaillait en étroite collaboration avec tous les États touchés par le cyclone".
La tempête tropicale, la plus puissante à frapper la région depuis des décennies, a fait des victimes dans les Etats du Kerala, de Goa, du Maharashtra et du Gujarat.
"Je n'avais jamais vu de cyclone aussi dévastateur à Bombay", témoigne Anand Shinde, un habitant de la mégalopole du Maharashtra, "les gens ont subi beaucoup de dégâts, ils vont devoir se battre pour s'en sortir."
- Au "pire moment" -
"Après des semaines de chaos et de pertes humaines dévastatrices causées par le Covid-19, cela ne pouvait pas se produire à un pire moment", a souligné Santanu Chakraborty, de l'organisation caritative Save the Children. 
"Des milliers d'enfants et leurs familles ont perdu leurs maisons et leurs moyens de subsistance, et les dommages causés aux routes et aux infrastructures vont mettre un peu plus sous pression les administrations locales qui ont déjà du mal à surmonter les conséquences de la pandémie", a-t-il ajouté.
Tauktae a frappé l'Inde à l'heure où le pays affronte une deuxième vague de Covid-19 d'une grande violence. Les hôpitaux sont saturés, les personnels soignants à bout de force, l'oxygène et les médicaments manquent.
Le pays de 1,3 milliard d'habitants a signalé mercredi 4.529 décès dus au virus, marquant un nouveau record, et 267.334 nouvelles contaminations en 24 heures, portant le bilan total à plus de 25 millions de cas et 283.248 décès.
En mai dernier, plus de 110 personnes sont mortes après que le "super cyclone" Amphan a ravagé l'est de l'Inde et le Bangladesh dans la baie du Bengale. 
Selon des experts, la mer d'Arabie connaît davantage de cyclones violents que par le passé, imputables au réchauffement climatique. 
"La mer d'Arabie est l'un des bassins qui se réchauffent le plus rapidement parmi les océans du monde", a déclaré à l'AFP Roxy Mathew Koll, de l'Institut indien de météorologie tropicale.
<https://information.tv5monde.com/info/inde-49-personnes-toujours-disparues-et-au-moins-91-morts-apres-le-passage-du-cyclone-tauktae <https://information.tv5monde.com/info/inde-49-personnes-toujours-disparues-et-au-moins-91-morts-apres-le-passage-du-cyclone-tauktae>>
Sur le même sujet : 
> Inde : au moins 33 morts et plus de 90 disparus sur le passage du cyclone Tauktae <https://information.tv5monde.com/info/inde-au-moins-33-morts-et-plus-de-90-disparus-sur-le-passage-du-cyclone-tauktae-409122>  AFP, 18/05/21, 23:00
> Inde: près de deux millions de personnes se mettent à l'abri du cyclone Yaas <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/inde-pres-de-deux-millions-de-personnes-se-mettent-a-l-abri-du-cyclone-yaas_154457>, AFP, 25/12/21, 12h18
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8- Il y avait près de 55 millions de déplacés internes en 2020, un record, France info avec AFP, 20/05/21, 08:33

A chaque seconde en 2020, plus d’une personne a été forcée de fuir au sein de son propre pays. C'est ce qui ressort du dernier rapport (en anglais) rendu public, jeudi 20 mai, par l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Norwegian Refugee Council (NRC). Malgré les restrictions aux déplacements liées à la pandémie de Covid-19, 40,5 millions de personnes sont venues grossir les rangs des déplacés internes, le plus grand nombre depuis dix ans. 
Selon les deux ONG, qui font le décompte de ces tragédies, il restait au total 55 millions de déplacés internes à la fin de 2020. "Ces deux nombres ont été inhabituellement élevés", a expliqué Alexandra Bilak, la directrice de IDMC à l'AFP, estimant que cette poussée est "sans précédent". Ces personnes déplacées internes sont maintenant deux fois plus nombreuses que les 26 millions de réfugiés, qui eux traversent une frontière internationale pour tenter de se mettre à l'abri. "Il est choquant que quelqu'un ait été forcé de fuir son domicile au sein de son propre pays à chaque seconde l'année dernière, a souligné Jan Egeland, le patron du NRC, dans un communiqué. Nous nous montrons incapables de protéger les plus vulnérables des conflits et catastrophes".
Des déplacements liés notamment aux catastrophes naturelles 
Mais bien que ce soit un nombre record, il est sans doute en dessous de la réalité. La pandémie a rendu difficile la collecte des données et a pu inciter plus de gens à éviter les refuges de peur de s'infecter. Mais elle a aussi aggravé la situation socio-économique de ces déplacés, et "ce nombre pourrait croître encore plus au fur et à mesure que les pays s'enfoncent dans la crise", a mis en garde Alexandra Bilak.
Le rapport souligne que les trois quarts des déplacés internes en 2020 ont été forcés de fuir à cause d'une catastrophe naturelle et en particulier des phénomènes météorologiques extrêmes. Cyclones, moussons, pluies torrentielles et inondations ont frappé des zones densément peuplées en Asie et dans le Pacifique et une exceptionnelle saison des ouragans dans l'Atlantique a forcé elle aussi les gens à fuir pour se mettre à l'abri. Au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne ce sont les pluies prolongées qui ont fait des ravages.
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/il-y-a-eu-pres-de-55-millions-de-personnes-deplacees-internes-en-2020-dans-le-monde-un-record_4630757.html>
Sur le même sujet :
> Le nombre de déplacés internes, dus aux conflits et au climat, atteint des records, Le Monde, 20/05/21, 09h49
Juliette Bénézit et Audrey Garric
A la fin 2020, 55 millions de personnes vivaient en exil dans leur propre pays, un record. Près de 41 millions de nouveaux déplacements internes ont été enregistrés l’an dernier, dont les trois quarts en raison de catastrophes environnementales. 
Elles ont quitté leur foyer et leurs terres pour fuir des guerres, des tempêtes, des épisodes de sécheresse ou de violentes moussons. A la fin 2020, 55 millions de personnes vivaient en exil dans leur propre pays, un record, alerte l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), dans son bilan annuel publié jeudi 20 mai. Parmi ces populations, 48 millions de personnes ont été poussées au départ en raison de conflits et de violences, et 7 millions du fait de catastrophes environnementales – un chiffre probablement sous-estimé.
Cette structure basée à Genève, qui dépend du Conseil norvégien pour les réfugiés, comptabilise également le nombre de nouveaux déplacements internes intervenus dans l’année, qui peuvent concerner plusieurs fois les mêmes personnes, dont certaines finissent par rentrer chez elles. L’an dernier, près de41 millions de nouveaux déplacements ont été enregistrés dans 149 pays, soit le chiffre le plus élevé depuis dix ans (+ 20 % par rapport à 2019). Les trois quarts des départs (31 millions) sont dus à des catastrophes environnementales.
> Lire aussi  Près de 80 millions de réfugiés et déplacés dans le monde en 2019, en cinq graphiques
« Ces nouveaux chiffres sont choquants. La hausse, année après année, du nombre de personnes déplacées montre que l’on ne trouve pas de solutions pour ces gens », regrette Alexandra Bilak, la directrice de l’IDMC. Elle note que les déplacés internes ne suscitent pas la même attention politique que les réfugiés, deux fois moins nombreux. Pourtant, rappelle-t-elle, ces déplacements entraînent « des chocs répétés sur des populations souvent précaires, des déracinements, des traumatismes, des vies brisées ».
La pandémie de Covid-19 n’a pas forcément augmenté le nombre de personnes déplacées, mais elle a accru leur vulnérabilité et leur insécurité alimentaire.« Moins de personnes ont cherché des abris d’urgence après des catastrophes, par peur d’être contaminées », ajoute Alexandra Bilak.
Tempêtes et inondations
Comment expliquer la forte augmentation de ces personnes jetées sur les routes ? Ce sont surtout les catastrophes environnementales, à 98 % climatiques, qui sont responsables de la progression des nouveaux déplacements. Les tempêtes tropicales et les inondations qui se sont abattues sur l’Asie de l’Est et du Sud ont exposé des zones très densément peuplées.
La Chine, les Philippines, le Bangladesh et l’Inde ont enregistré chacun entre 4 millions et 5 millions de nouveaux déplacements, notamment des évacuations, sous l’effet de cyclones comme Amphan ou de typhons comme Vamco, d’inondations et de moussons intenses. La saison record des ouragans en Atlantique – trente tempêtes nommées –, qui ont frappé les Caraïbes et l’Amérique du Sud (Laura, Eta ou encore Iota) et les pluies intenses au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne ont encore déraciné des millions de personnes.
> Lire aussi  Il y a tellement d’ouragans cette année que l’ONU a épuisé les prénoms disponibles pour les nommer
Et contrairement aux idées reçues, toutes les personnes évacuées ne peuvent pas rentrer chez elles après des catastrophes climatiques, faute de moyens pour reconstruire les habitations ou les infrastructures. Certaines restent déplacées des années voire des décennies. Une tendance amenée à s’accroître avec le changement climatique, qui aggrave la fréquence et l’intensité des événements extrêmes. « Le changement climatique interagit avec de nombreux facteurs démographiques, historiques, politiques, sociaux et économiques. Il ne déclenche pas nécessairement directement les déplacements, mais constitue un facteur de stress supplémentaire », note le rapport.
Le lien est encore plus complexe à établir dans le cas des catastrophes moins brutales mais tout aussi destructrices que sont l’élévation du niveau des mers, la désertification ou la dégradation des sols. « On ne peut pas correctement mesurer ces déplacements, car ils sont étalés dans le temps et l’espace, et les motifs de migration se mêlent. Pour de nombreuses populations, notamment celles qui dépendent de l’agriculture, les ressources économiques et les moyens de subsistance sont intrinsèquement liés au climat », explique François Gemenne, chercheur spécialiste des migrations environnementales à l’université de Liège.
Situation détérioriée en Afrique
A côté des catastrophes climatiques, les conflits et violences, qu’ils soient de nature criminelle ou politique, ont représenté un quart des nouveaux déplacements. Le rapport en recense 9,8 millions en 2020, principalement dans les pays d’Afrique subsaharienne et du Sahel, à hauteur de 70 %, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dans 21 % des cas, soit près de deux millions de déplacements de plus qu’en 2019.
En 2020, la situation s’est notamment détériorée dans différents pays africains. « Les crises de déplacements internes se sont répandues dans des zones relativement non affectées d’Afrique subsaharienne, tandis que des conflits de long terme se sont aggravés avec l’émergence de nouveaux groupes armés et une escalade de violences », note le rapport. Sont particulièrement concernés la République démocratique du Congo, l’Ethiopie, le Mozambique et le Burkina Faso.
Depuis 2018, le nombre de nouveaux déplacements observés chaque année dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord est à la baisse. En revanche, une large majorité des personnes concernées se trouvent encore dans l’impossibilité de retourner chez elles. « Elles reviennent parfois dans des zones détruites, minées, ou qui ne sont pas complètement sécurisées », relève Alexandra Bilak.
> Lire aussi  A Herat, en Afghanistan, les déplacés climatiques sont réduits à la misère
La convergence des conflits et des catastrophes a, en outre, conduit de nombreuses personnes à être déplacées pour la deuxième, voire la troisième fois. Beaucoup de ceux qui ont fui les inondations au Yémen avaient, par exemple, déjà été déracinés au moins une fois par la guerre civile. « Les conséquences du changement climatique augmentent la vulnérabilité et la pauvreté de personnes qui sont souvent déjà déplacées à l’intérieur de leur pays pour des faits de violence », observe Céline Schmitt, porte-parole en France du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Optique de réduction des risques
Si le sort des personnes déplacées a « reçu une attention tardive » de la communauté internationale, le rapport souligne des « progrès lents » mais « qui vont dans la bonne direction », ces dernières années. L’IDMC salue notamment l’adoption de plusieurs textes au niveau mondial qui s’orientent vers la reconnaissance d’un lien entre les mouvements de déplacement et le changement climatique.
Mais le rapport enjoint aux Etats de se mobiliser pour faire évoluer et adapter leur cadre juridique, prenant l’exemple du Bangladesh, qui a mis en place, en 2015, une stratégie nationale pour gérer les déplacements internes liés aux catastrophes environnementales, avec notamment des mesures de soutien sur les questions de logement. L’IDMC appelle aussi les gouvernements à fournir des données fiables, afin de savoir qui risque d’être déplacé, où, quand, pour combien de temps et dans quelles circonstances, dans une optique de « réduction des risques ».
Les populations les plus vulnérables attendent également un soutien de la communauté internationale pour financer leurs stratégies d’adaptation aux effets du changement climatique. En amont de la conférence mondiale sur le climat, la COP26, qui doit se tenir à Glasgow (Ecosse) en novembre, « les gouvernements doivent soutenir la mise en place d’un nouveau fonds relatif aux pertes et dommages – ces dégâts irréversibles causés par la crise climatique –, afin d’aider les communautés pauvres à se reconstruire, et s’engager en même temps sur une réduction plus rapide et ambitieuse de leurs émissions de gaz à effet de serre », insiste Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer sur les questions de climat à Oxfam France.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/20/le-nombre-de-deplaces-internes-dus-aux-conflits-et-au-climat-atteint-des-records_6080826_3244.html>
En savoir plus :
> Global Report on Internal Displacement 2021 <https://www.internal-displacement.org/global-report/grid2021/>, IDMC, 20 May 2021
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9- Plus de 30°C au nord du cercle polaire mercredi, une température exceptionnelle pour un mois de mai, BFMTV, AFP, 20/05/21, 08:43
Fanny Rocher

Si ce n'est pas la première fois que le mercure dépasse les 30°C à cet endroit, c'est exceptionnel pour le mois de mai.
C'est une température complètement anormale pour la saison. Ce mercredi, le mercure a atteint les 32,7°C à Kolezhma, au Nord-Ouest de la Russie et au bord de l'océan Arctique. Sur le cercle arctique, la température est montée jusqu'à 30,5°C.
D'après le météorologue écossais Scott Duncan, il s'agit de valeurs exceptionnelles pour un mois de mai, et qui représentent des valeurs de 20 à 24°C au-dessus des normales de saison.
Si des records de températures sont régulièrement atteints dans ces endroits du globe, il est extrêmement rare qu'ils adviennent aussi tôt dans l'année. "Cette remontée d'air chaud est démente et rare en cette saison (voire même en plein été)", a commenté sur Twitter Serge Zaka, docteur en agroclimatologie.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.bfmtv.com/environnement/plus-de-30deg-c-au-nord-du-cercle-polaire-mercredi-une-temperature-exceptionnelle-pour-un-mois-de-mai_AN-202105200103.html>
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10- Climat : des blocs de glace devant Bercy pour protester contre un projet de Total en Arctique, AFP, 20/05/21, 18:00

Trois ONG ont érigé jeudi dix blocs de glace devant le ministère de l'Economie pour protester contre le possible soutien de 700 millions d'euros de l'Etat français à un projet d'exploitation gazière de Total en Arctique.
Elles ont également remis une pétition de plus de 190.000 signataires au ministère de l'Economie.
"Pas un euro de plus pour l'énergie fossile": c'est ce que réclament les trois ONG, 350.org, SumOfUs et Les Amis de la Terre, a expliqué à l'AFP la chargée de campagne de cette dernière, Anna-Lena Rebaud.
D'après les ONG, l'Etat compte se porter garant de Total à hauteur de 700 millions d'euros à travers la Banque publique d'investissement (BPI), dans le cadre de la participation du géant pétrolier français au projet de gigantesques usines de gaz naturel liquéfié en Arctique porté par le numéro deux du gaz russe, Novatek.
Dix blocs de glace massifs, découpés aux formes de "700.000.000 €" ont été disposés devant l'entrée du ministère "pour donner un aperçu concret et matérialiser cette somme qui ne parle pas au public dans son quotidien", a expliqué Leyla Larbi, chargée de campagne de SumOfUs.
"Le projet a pour objectif de produire et exporter l'équivalent de sept milliards de barils de pétrole", soulignent les ONG. "Financer aujourd'hui l'extension de Total dans l'Arctique est criminel", estime Clémence Dubois, responsable des campagnes en France pour 350.org.
"Il fait 30°C en Arctique (ces jours-ci: ndlr), les décisions qui sont prises ici ont des conséquences catastrophiques à l'autre bout de la planète", rappelle-t-elle.
L'Arctique s'est réchauffé trois fois plus vite que la planète entre 1971 et 2019, a prévenu jeudi un rapport du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (AMAP).
Le ministère de l'Economie devrait décider le maintien ou non de ce soutien avant fin mai, d'après les organisations écologistes, alors que l'Assemblée générale des actionnaires de Total se tiendra le 28 mai. 
Mardi, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, a souligné qu'"il y a un fossé croissant entre la rhétorique (climatique) des gouvernements et des industriels, et la réalité". L'institution a publié une feuille de route recommandant d'oublier dès maintenant tout projet d'exploration pétrolière ou gazière.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-des-blocs-de-glace-devant-bercy-pour-protester-contre-un-projet-de-total-en-arctique>
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11- Grèce : des centaines d'évacuations lors du premier feu de forêt important de l'année, AFP, 20/05/21, 20:00
Louisa Gouliamaki & Will Vassilopoulos

Des centaines de personnes ont été évacuées jeudi en Grèce lors du premier feu de forêt important de la saison qui, attisé par des vents violents, a traversé un massif montagneux surplombant le golfe de Corinthe.
"La nuit va être dure (...) nous menons un combat dans des conditions difficiles", a déclaré le ministre adjoint de la protection civile Nikos Hardalias. 
Aucune victime n'a été signalée, mais 17 villages et hameaux ainsi que deux monastères ont été évacués, selon les pompiers. Au total, "ce sont des centaines de personnes" qui ont été mises à l'abri par précaution, a précisé M. Hardalias. 
Selon le ministre, près de 20 km2 de pinèdes ont déjà été ravagées par les flammes. Jeudi soir, la situation restait tendue, la route longeant le village de Pefkeneas était assaillie de flammes alors que les pompiers étaient déjà occupés ailleurs, a constaté une photographe de l'AFP. 
L'incendie s'est déclaré mercredi soir près de Schinos, un village mitoyen de la station balnéaire de Loutraki, à environ 90 km à l'Ouest d'Athènes, a rapporté à l'AFP un porte-parole des pompiers. 
Les flammes ont fait rage toute la nuit dans une zone côtière abritant de nombreuses maisons secondaires, endommageant et détruisant des habitations, avant de gagner les montagnes escarpées de Geraneia, au Nord de l'isthme de Corinthe. 
De nouvelles évacuations ont été ordonnées jeudi après-midi par précaution, de part et d'autre des monts Geraneia, zone d'habitat sauvage que l'incendie traversait en direction de la ville côtière de Megara, à une quarantaine de km d'Athènes.
"Nous sommes sur le pied de guerre", a déclaré le maire de Megara, Grigoris Stamoulis. "Malheureusement, l'incendie n'est pas maîtrisé dans la forêt en raison des vents violents". 
La protection civile a envoyé des SMS demandant aux habitants "d'évacuer immédiatement (les lieux) par la route côtière d'Alepochori-Megara pour des raisons préventives". 
Sur le golfe de Corinthe aussi, dans le village de Kato Alepochori, la police appelait au mégaphone la population à évacuer, a constaté un vidéaste de l'AFP. 
- Fumée âcre jusqu'à Athènes -
Une épaisse fumée âcre s'est propagée au-dessus de la capitale, jusque sur des îles des Cyclades et celle d'Icarie dans la mer Egée, selon l'Observatoire national d'Athènes. 
Le ministère de la Santé grec a recommandé "d'éviter l'exercice physique en extérieur et de limiter son temps dehors" dans les zones touchées par le nuage. 
"Il s'agit du premier feu d'importance de 2021", a déclaré le porte-parole des pompiers Vassilis Vathrakogiannis sur la chaîne Skai TV.
En pleine nuit, des villageois aveuglés par la fumée avaient été mis à l'abri à Alepochori, un village côtier du golfe de Corinthe. 
- "C'était la panique" -
"J'ai été réveillée par le bruit des avions. J'ai sursauté et mon mari m'a avertie qu'il y avait un feu", confie à l'AFP Irini Lianou, une habitante.
Des renforts ont été acheminés des quatre coins du pays pour contenir le sinistre, dont le front faisait 10 km de large, selon des responsables locaux.
Mais les vents se sont renforcés à 7 Beaufort. Et "la forêt est tellement dense, elle n'avait jamais brûlé auparavant", a déploré Yiorgos Gionis, le maire de Loutraki, sur Alpha TV.
225 pompiers, appuyés par 62 véhicules d'incendie, 17 avions et trois hélicoptères, ont été déployés sur les opérations.
La Grèce est confrontée chaque été à de violents feux de forêt, attisés par la sécheresse, les vents forts et une température dépassant souvent les 30 degrés.
<https://www.ouest-france.fr/europe/grece/en-images-feux-de-forets-en-grece-des-centaines-de-personnes-evacuees-7268157>
Sur le même sujet : 
> Grèce : les pompiers "prudemment optimistes" sur l'incendie des montagnes de Geraneia <https://information.tv5monde.com/info/grece-les-pompiers-prudemment-optimistes-sur-l-incendie-des-montagnes-de-geraneia-409480>, AFP, 21/05/21, 15:00
> Grèce : les pompiers luttent encore contre l'incendie de Geraneia, "catastrophe écologique" <https://information.tv5monde.com/info/grece-les-pompiers-luttent-encore-contre-l-incendie-de-geraneia-catastrophe-ecologique-409771>, AFP, 22/05/21, 19:00
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12- L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la planète, Le Monde avec AFP, 20/05/21, 20h53 

C’est ce que montre un rapport du Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique paru jeudi 20 mai. Ce réchauffement a déjà des conséquences immédiates sur les écosystèmes. 
L’ensemble de la planète doit faire face, depuis plusieurs années, au réchauffement climatique, mais l’Arctique, lui, se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la Terre, une poussée du thermomètre plus rapide que ce qu’on croyait, a prévenu un rapport actualisé du Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique (PSEA ou AMAP, pour Arctic Monitoring and Assessment Programme, en anglais), paru jeudi 20 mai. La banquise, emblématique de la région, apparaît comme une victime annoncée.
Chaque fraction de degré compte : les chances pour qu’elle disparaisse totalement l’été – avant de se reformer en hiver – sont dix fois plus élevées si la température sur Terre augmente de 2 °C, plutôt que des 1,5 °C énoncés dans l’accord de Paris sur le climat. Ce rapport actualisé du PSEA a été rendu public à l’occasion d’une réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique, qui rassemble cette semaine à Reykjavik les pays riverains de la région.
> Lire aussi  Au conseil de l’Arctique, Washington lève les sanctions sur l’entreprise Nord Stream 2
Lors de ce conseil, auquel la Russie, le Canada, l’Islande, le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède ont également assisté, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a déclaré s’engager « à promouvoir une région arctique pacifique, où la coopération l’emporte en matière de climat, d’environnement, de science et de sécurité ». « La compétition stratégique qui caractérise l’Arctique attire l’attention du monde », mais « sa marque de fabrique doit demeurer la coopération pacifique », a-t-il ajouté, dans une mise en garde à peine voilée à la Chine notamment, qui ne cache pas son intérêt pour ce vaste territoire, riche en ressources naturelles et dont l’exploitation est facilitée par le recul des glaces et le développement du transport maritime.
Plus 1 °C sur Terre, mais plus 3,1 °C en Arctique
« L’Arctique est véritablement un point chaud du réchauffement climatique », a résumé Jason Box, glaciologue au Service géologique du Danemark et du Groenland. En moins d’un demi-siècle, de 1971 à 2019, la température moyenne annuelle y a grimpé de 3,1 °C quand la planète se réchauffait au même moment de 1 °C. Dans son précédent rapport actualisé paru en 2019, le PSEA relevait déjà que le réchauffement dans l’Arctique atteignait « plus du double de la moyenne mondiale ».
Un phénomène qui n’est pas prêt de se terminer, puisque, selon les projections citées par le rapport, les températures moyennes de l’Arctique devraient d’ici à la fin du siècle grimper entre 3,3 °C et 10 °C au-delà de leur moyenne sur la période 1985-2014, le chiffre exact dépendant du volume des futures émissions de gaz à effet de serre.
Mais ce réchauffement a déjà des conséquences immédiates sur les écosystèmes : modification de l’habitat, des habitudes alimentaires et des interactions de la faune, migration de certaines espèces, etc. Au-delà, les effets sont également dramatiques pour les 4 millions de personnes qui vivent sous ces latitudes, particulièrement les populations indigènes.
> Lire aussi  En Arctique, la crise climatique favorise des « incendies zombies »
« Les chasseurs dans le nord-ouest du Groenland disent que la période durant laquelle il est possible de se déplacer avec des traîneaux à chien est tombée de cinq à trois mois », insiste Sarah Trainor, directrice du Centre d’évaluation et de politique du climat de l’Alaska. « Des chasseurs et des pêcheurs au Canada et en Russie font état de phoques plus maigres, d’une faune sauvage moins saine et de davantage de vers dans les poissons et les mammifères marins », ajoute-t-elle.
Opportunités économiques et militaires
Dans le sillage du réchauffement climatique, la pluie remplace la neige, contribuant notamment à la formation de couches de glace, qui empêchent notamment les cervidés de se nourrir du lichen. La fonte de centaines de milliards de tonnes de glace chaque année au Groenland se traduit, par ailleurs, par une élévation du niveau des mers qui met en péril des populations à des milliers de kilomètres de là.
D’un point de vue économique, le recul de la banquise ouvre des opportunités, au grand dam des défenseurs de l’environnement. « Cependant, rappelle Sarah Trainor, le potentiel d’expansion de ces industries est bridé par les efforts visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à atteindre les objectifs fixés dans le cadre de l’accord de Paris. »
> Lire aussi  2020 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées
La Russie a également largement développé son dispositif militaire dans l’Arctique ces dernières années, y rouvrant et modernisant plusieurs bases et aérodromes abandonnés depuis la fin de l’époque soviétique. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dont le pays prend jeudi le relais de l’Islande à la présidence tournante de l’instance régionale, a de nouveau prôné la relance de rencontres régulières entre les chefs d’état-major de la zone afin d’« étendre nos relations positives à la sphère militaire ». Ces rencontres sont suspendues depuis 2014 et l’annexion de la Crimée par Moscou.
Déclaration commune et « plan stratégique »
Mais l’ensemble des ministres présents ont surtout insisté sur l’importance de la lutte contre le réchauffement climatique. « La crise climatique est notre plus grande menace de long terme, avec l’Arctique confronté à un réchauffement trois fois plus rapide que sur l’ensemble de la planète », a résumé le ministre des affaires étrangères canadien, Marc Garneau.
Lors de la précédente réunion, en 2019 en Finlande, le climato-scepticisme de l’administration Trump avait pour la première fois empêché une déclaration commune du Conseil, les Etats-Unis refusant d’y voir figurer le changement climatique. Cette fois, la déclaration commune a été adoptée sans accroc, ainsi que, pour la première fois, un « plan stratégique » pour les dix prochaines années.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/20/l-arctique-se-rechauffe-trois-fois-plus-vite-que-la-planete-selon-un-rapport-du-psea_6080887_3244.html>
En savoir plus : 
> Arctic Climate Change Update 2021 : Key Trends and Impacts. Summary for Policy-makers <https://www.amap.no/documents/doc/arctic-climate-change-update-2021-key-trends-and-impacts.-summary-for-policy-makers/3508>, Arctic Monitoring and Assessment Programme (AMAP), 20/05/21
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13- L'Arctique affiche son unité face au réchauffement, malgré les frictions militaires, AFP, 20/05/21, 23:00
Francesco Fontemaggi

Les pays de l'Arctique se sont engagés jeudi à lutter contre le réchauffement climatique, trois fois plus rapide dans le Grand Nord, et à préserver la paix malgré une compétition géopolitique acharnée et les tensions militaires croissantes entre Moscou et les Occidentaux.
"Nous nous engageons à promouvoir une région arctique pacifique où la coopération l'emporte en matière de climat, d'environnement, de science et de sécurité", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à Reykjavik lors du Conseil de l'Arctique, qui réunit aussi la Russie, le Canada, l'Islande, le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède.
"La compétition stratégique qui caractérise l'Arctique attire l'attention du monde", mais "sa marque de fabrique doit demeurer la coopération pacifique", a-t-il ajouté.
Une mise en garde à peine voilée à la Chine qui, si elle n'a qu'un statut d'observateur dans ce forum, ne cache pas son intérêt pour ce vaste territoire aux conditions extrêmes autour du Pôle Nord, riche en ressources naturelles, dont l'exploitation est facilitée par le recul des glaces et le développement du transport maritime. Mais aussi à la Russie, autre grand rival des Etats-Unis, après les échanges tendus qui ont précédé la réunion dans la capitale islandaise au sujet d'un risque de "militarisation" de l'Arctique.
- "Jouer avec les mots" -
La Russie n'a cessé d'accroître son dispositif militaire dans l'Arctique ces dernières années, y rouvrant et modernisant plusieurs bases et aérodromes abandonnés depuis la fin de l'époque soviétique.
Mais le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a aussi accusé jeudi les Occidentaux de "jouer avec les mots", en mettant en place une présence militaire américaine aux portes de la Russie par "rotation" plutôt que "permanente" pour contourner les textes qui régissent les relations entre Moscou et l'Otan.
"Nous ne voyons pas de raison pour un conflit ici, et encore moins pour un développement de programmes militaires d'un bloc ou d'un autre", a déclaré M. Lavrov devant la presse.
Principal forum régional, le Conseil de l'Arctique a été créé il y a 25 ans pour gérer des sujets assez consensuels comme la préservation de l'environnement et la coopération internationale, et son mandat exclut explicitement la sécurité militaire.
Sergueï Lavrov, dont le pays prend jeudi le relais de l'Islande à la présidence tournante de l'instance régionale, a néanmoins prôné la relance de rencontres régulières entre les chefs d'état-major de la zone afin "d'étendre nos relations positives à la sphère militaire". Ces rencontres sont suspendues depuis 2014 et l'annexion de la Crimée par Moscou.
Le ministre russe a surtout défendu "l'esprit de coopération", proposant d'organiser un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement au cours des deux prochaines années.
Antony Blinken, qui a rencontré mercredi Sergueï Lavrov lors d'un premier face-à-face qualifié de "constructif" par les deux pays, a aussi ostensiblement mis l'accent sur la "coopération" avec Moscou et les autres pays membres plutôt que sur les tensions.
Avec la fin aux Etats-Unis de la présidence de Donald Trump, qui avait agité la région en proposant de racheter le Groenland en 2019 et en multipliant les déclarations visant les ambitions russes et chinoises, la nouvelle ligne donnée par son successeur Joe Biden est suivie de près.
Le ministre américain a insisté sur la lutte contre le réchauffement climatique, à l'instar de ses homologues qui se sont réjouis ces derniers jours du "retour" de l'Amérique en première ligne sur ce défi planétaire.
"La crise climatique est notre plus grande menace de long terme, avec l'Arctique confronté à un réchauffement trois fois plus rapide que sur l'ensemble de la planète", a résumé le ministre canadien des Affaires étrangères Marc Garneau.
Ces données alarmantes sont contenues dans un rapport publié jeudi par le Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique, qui a aussi averti d'un risque accru de voir la banquise emblématique de la région disparaître totalement l'été, avant de se reformer en hiver.
- Blinken au Groenland -
Lors de la précédente réunion en 2019 en Finlande, le climato-scepticisme de l'administration Trump avait pour la première fois empêché une déclaration commune du Conseil, les Etats-Unis refusant d'y voir figurer le changement climatique.
Cette fois, la déclaration commune a été adoptée sans accroc, ainsi que, pour la première fois, un "plan stratégique" pour les 10 prochaines années.
Signe de l'intérêt confirmé de Washington, Antony Blinken a terminé jeudi après-midi au Groenland sa tournée entamée dimanche à Copenhague.
Après un survol en hélicoptère, il a assuré que les Etats-Unis voulaient un partenariat "encore plus fort" avec le territoire rattaché au Danemark. Mais il a "confirmé", dans un sourire, qu'il n'était plus question de l'acheter.
<https://information.tv5monde.com/info/l-arctique-affiche-son-unite-face-au-rechauffement-malgre-les-frictions-militaires-409410>
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14- COP26 : Où en est la France dans ses émissions de CO2 ?, We Demain, 20/05/21
Alice Pouyat

Avant la COP26, prochaine conférence mondiale sur le climat, où en est la France dans ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre ?
La France respecte-t-elle ses engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre ? En novembre 2021, lors de la prochaine conférence des Nations unies pour le climat (COP26), à Glasgow, les États devront se fixer de nouveaux objectifs pour éviter la surchauffe planétaire. Mais, avant cela, où en est notre pays ? 
Depuis les Accords de Paris, en 2015, la France vise une baisse de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport à 1990. Puis la neutralité carbone en 2050. 
En 2020, du fait de la pandémie, les émissions ont chuté de façon exceptionnelle : de 7 % dans le monde et de 11 % dans l’Union européenne, selon le rapport annuel du Global Carbon Project. La baisse des émissions françaises n’est pas encore précisée mais devrait être d’une ampleur comparable. 
Grâce à cette baisse inédite, “les objectifs de la France sont désormais atteignables”, jugeait en janvier dernier un rapport de l’Institut Rexecode. Mais, attention, seulement si le gouvernement prolonge jusqu’en 2030 des mesures fortes de soutien à la décarbonation de l’économie. Sinon, la baisse des émissions françaises ne sera que conjoncturelle.
Les militants écologistes estiment eux que les mesures prévues dans la loi climat, moins ambitieuses que les propositions de la Convention citoyenne, ne permettent pas d’atteindre l’objectif fixé pour 2030. C’est notamment ce qu’explique Anne Brigaud, du Réseau Action Climat, à TV5 Monde.
La prudence reste donc de mise pour 2030, d’autant que la France n’a pas toujours respecté ses engagements sur le climat…
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/respirer/cop26-ou-en-est-la-france-dans-ses-emissions-de-co2/>
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15- Avec le réchauffement climatique, la naissance de davantage d’icebergs, Le Monde, 21/05/21, 01h06 
Audrey Garric

Le plus gros iceberg du monde, d’une taille équivalente à la moitié de la Corse, s’est détaché le 13 mai de l’Antarctique. 
C’est un phénomène spectaculaire. Le plus gros iceberg du monde, d’une taille équivalente à la moitié de la Corse, s’est détaché le 13 mai de l’ouest de l’Antarctique. Cet énorme bloc de glace baptisé A-76, d’environ 170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4 320 km2, flotte sur la mer de Weddell, comme l’ont montré les images du programme européen Copernicus diffusées par l’agence spatiale européenne mercredi 19 mai.
Si la région est particulièrement vulnérable au changement climatique, l’événement ne peut pas être attribué au réchauffement et n’est pas inquiétant pour le climat.
« Le vêlage [la séparation d’un iceberg] fait partie du processus naturel des calottes glaciaires », rappelle Gaël Durand, glaciologue à l’Institut des géosciences de l’environnement. L’Antarctique – comme le Groenland – accumule de la glace, sous forme de couches de neige successives, qui s’écoule sous son propre poids jusqu’aux littoraux du continent. Elle atteint alors la mer dans des plateformes glaciaires flottantes (ice-shelf en anglais), qui peuvent mesurer des milliers de kilomètres de long et plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. Les extrémités de ces plateformes, fragilisées par les vagues ou les marées, finissent par casser et donner naissance à des icebergs. Le vêlage n’a donc pas de conséquence directe sur l’élévation du niveau des mers, puisque la plateforme flottait déjà dans l’eau.
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Tweet d’ESAT France à 11h
Revivez le vêlage de l'iceberg #A76 avec cette incroyable animation! Elle est composée de 4 images <https://twitter.com/ESA_fr?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1395360296055754752%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/21/avec-le-rechauffement-climatique-la-naissance-de-davantage-d-icebergs_6080937_3244.html>
@CopernicusEU
#Sentinel1 et montre l'immense bloc de glace qui se détache de la barrière de Ronne le 13 mai 2021. #A76 est à ce jour le plus grand iceberg au monde (170 x 25 km).
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« Les pertes de glace plus importantes que les gains »
Le problème, c’est que le réchauffement climatique devrait accélérer la désintégration des plateformes glaciaires et le vêlage des icebergs.
La fonte de la glace en surface, sous l’effet du réchauffement de l’air, peut générer des crevasses sur les plateformes, qui se détachent plus facilement. Elles sont ensuite, et surtout, grignotées par en dessous par des courants sous-marins plus chauds. Or, ces parties côtières font office de « bouchons » pour les glaciers qui sont en amont. Si elles disparaissent, les glaciers « accélèrent », c’est-à-dire que l’écoulement de leur glace augmente vers la mer. « Au final, le changement climatique est en train de déséquilibrer le bilan de masse de l’Antarctique : les pertes de glace sont désormais plus importantes que les gains, ce qui conduit à une élévation du niveau des mers », explique Gaël Durand.
> Lire aussi  Fonte des glaciers : l’Antarctique va-t-il atteindre un point de non-retour ?
Le détachement de l’iceberg A-76 ne semble pas lié au changement climatique car il était attendu, et il est survenu à un endroit qui reste épargné par le réchauffement des eaux. Le vêlage ne fait, en outre, pas craindre aux scientifiques de risques de déstabilisation de la plateforme flottante de Ronne, dont il s’est détaché, qui s’avère être l’une des plus vastes de l’Antarctique, d’une superficie de 430 000 km2. « Avec le détachement de l’A-76, elle a perdu environ un centième de sa surface, calcule Gaël Durand. Par ailleurs, c’est un endroit qui a peu d’impact sur la dynamique des glaciers en amont. »
La situation est bien plus inquiétante près des glaciers Thwaites et Pine Island ou sur la plateforme glaciaire Larsen C, à la pointe de la péninsule antarctique, tout à l’ouest du continent. En 2017, un immense iceberg, appelé A68, de 5 800 km2 s’est détaché de Larsen C, la privant de 12 % de sa superficie et la rendant ainsi plus instable. La fracture a eu lieu en bordure d’une zone où la plateforme soutient les glaciers continentaux en amont.
Risques de désintégration
Après un voyage de trois ans, l’iceberg A68 s’est finalement éteint en avril, se morcelant en petits blocs. Désormais, les études se multiplient montrant les risques de désintégration totale de la plateforme de Larsen C, en raison du réchauffement. Les plateformes Larsen A et B s’étaient respectivement désintégrées en 1995 et 2002. L’effondrement de Larsen B avait provoqué une accélération de la fonte des glaciers qu’elle retenait, certains fondant jusqu’à huit fois plus vite qu’avant.
Les projections restent incertaines concernant l’avenir des glaces de l’Antarctique, dont la disparition complète pourrait provoquer une élévation du niveau des océans de 58 mètres. Il est en effet difficile de déterminer si l’augmentation des précipitations neigeuses induites par un climat plus chaud pourra compenser l’aggravation de la fonte de la glace sur les côtes.
> Lire aussi  Du pôle Nord au pôle Sud, coup de chaud sur les glaces
Début mai, une étude publiée dans Nature a montré que la fonte de la calotte pourrait atteindre un point de non-retour vers 2060, si la trajectoire actuelle de nos émissions, qui nous mène à un réchauffement de plus de 3 °C par rapport à l’ère préindustrielle, se poursuit. Une autre étude moins alarmante, publiée le même jour dans la même revue, jugeait que la débâcle des glaces de l’Antarctique pourrait se poursuivre au même rythme dans un scénario optimiste de réchauffement ou être cinq fois pire qu’aujourd’hui dans un scénario pessimiste.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/21/avec-le-rechauffement-climatique-la-naissance-de-davantage-d-icebergs_6080937_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Le plus gros iceberg du monde s’est détaché de la banquise en Antarctique <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/05/20/le-plus-gros-iceberg-du-monde-s-est-detache-de-la-banquise-en-antartique_6080845_1650684.html>, Le Monde avec AFP, 20/05/21, 11h00
> Le thermomètre s'emballe dans l'Arctique, avertit un rapport, <https://information.tv5monde.com/info/le-thermometre-s-emballe-dans-l-arctique-avertit-un-rapport-409490> AFP, 20/05/21, 15:00
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16- Sous pression, Total change de nom et tente de convaincre qu'il en fait assez pour le climat, AFP, 21/05/21, 11:00
Julien Mivielle

Total, l'une des cinq "supermajors" mondiales, s'apprête à se renommer TotalEnergies pour symboliser sa diversification dans les énergies plus propres mais peine à convaincre les investisseurs qu'il en fait assez pour le climat, face à une pression grandissante.
Le géant pétrolier et gazier, qui investit désormais aussi dans l'éolien ou le solaire, tient son assemblée générale annuelle vendredi 28.
Les actionnaires devront se prononcer sur une résolution très symbolique : le changement d'identité de l'entreprise, fondée en 1924 sous le nom de Compagnie française des pétroles, en TotalEnergies.
"Le groupe affirme sa volonté de se transformer en une compagnie multi-énergies pour répondre au double défi de la transition énergétique : plus d'énergie, moins d'émissions", a expliqué le PDG Patrick Pouyanné, dont le mandat doit aussi être renouvelé pour trois ans à l'AG.
Comme ses pairs européens, et à la différence des géants américains, Total se développe dans les renouvelables et veut accélérer. L'entreprise allouera ainsi en 2021 plus de 20% de ses investissements nets dans les renouvelables et l'électricité. 
Mais le groupe se trouve sous une pression croissante des défenseurs de l'environnement, ainsi que des investisseurs désormais, afin de faire plus pour lutter contre le changement climatique.
Cela alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) vient de presser le monde d'oublier dès "maintenant" tout nouveau projet d'exploration pétrolière ou gazière pour garder le réchauffement sous contrôle.
Soucieux de montrer qu'il ne reste pas inactif sur ces problématiques, le conseil d'administration de Total présente cette année une résolution climat.
L'an dernier, c'étaient onze investisseurs (La Banque Postale Asset Management, Crédit Mutuel, Meeschaert...) qui avaient proposé une résolution pour contraindre Total à des objectifs climatiques plus ambitieux.
Combattue par la direction, elle avait été rejetée par les actionnaires mais avait tout de même engrangé 16,8% de votes favorables.
Chez Shell, une résolution en faveur d'objectifs plus ambitieux - et non soutenue par la direction - vient d'obtenir un peu plus de 30% des votes.
- Nouveau projet en Ouganda -
Cette fois-ci, Total a donc pris les devants en promouvant des objectifs pour 2030 sur le chemin de la neutralité carbone visée en 2050.
S'agissant des produits énergétiques utilisés par ses clients (comme l'essence brûlée dans les voitures), sur un périmètre dit "scope 3", Total s'engage par exemple à ce que les émissions aient reculé dans le monde d'ici 2030 par rapport à 2015.
Critiquant la résolution de la direction, les ONG Greenpeace et Reclaim Finance ont dénoncé une "stratégie de diversion" et une "énième tentative de Total pour contrer une possible résolution d'actionnaires sur le climat".
"On n'est pas du tout en face d'une entreprise en transition", critique Lucie Pinson, fondatrice de Reclaim Finance, citant ses nouveaux projets de production d'hydrocarbures.
Total a par exemple récemment signé des accords pour un gros projet pétrolier en Ouganda. Il vient aussi de relancer un gros projet gazier en Papouasie.
Elle déplore aussi des objectifs et des moyens peu détaillés : "non seulement c'est risqué pour le climat mais c'est aussi risqué pour le portefeuille des actionnaires puisqu'ils sont incapables d'évaluer les risques liés à leurs investissements".
Plusieurs investisseurs - qui pèsent peu au capital mais influents pour certains - ont d'ailleurs annoncé qu'ils voteraient contre la résolution portée par la direction ou s'abstiendraient : OFI Asset Management et la société de gestion Meeschaert AM, qui a demandé "l'arrêt de l'exploration de nouveaux gisements pétroliers et gaziers".
"Je pense qu'on est quand même beaucoup d'actionnaires à être d'accord sur le fond du sujet et à avoir comme objectif les marges de progression qui sont encore nécessaires pour pouvoir être aligné avec les Accords de Paris", juge Aurélie Baudhuin, directrice de la recherche ISR chez Meeschaert AM.
Le Crédit Mutuel a pour sa part choisi l'abstention, qui "vaut exigence pour la suite", avec en vue "la réduction de la production de pétrole et l'arrêt de l'activité d'exploration de nouveaux champs pétroliers".
<https://information.tv5monde.com/info/sous-pression-total-change-de-nom-et-tente-de-convaincre-qu-il-en-fait-assez-pour-le-climat>
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17- Climat : des milliers d'Australiens sèchent les cours pour manifester, AFP, 21/05/21, 18:00
Andrew Beatty

Des milliers d'élèves ont séché les cours, vendredi, pour aller manifester dans plusieurs villes d'Australie contre un énorme projet de centrale au gaz près de Sydney, et pour enjoindre le gouvernement conservateur d'agir contre le réchauffement climatique. 
De Perth (ouest) à Brisbane (est), ils ont défilé pour dénoncer la faiblesse des mesures prises par leur pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
L'immense île-continent est un important producteur de gaz et de charbon. Mais il subit aussi de plein fouet les événements climatiques extrêmes -inondations, feux de forêt, sécheresses- liés à la hausse des températures induite par les émissions de carbone.
Le Premier ministre Scott Morrison a balayé cette semaine les avertissements de l'Agence internationale de l'énergie selon lesquels son pays n'atteindra pas ses objectifs carbone si davantage de projets impliquant les énergies fossiles sont lancés.
Son gouvernement a annoncé mardi une enveloppe de plusieurs centaines de millions de dollars pour construire près de Sydney une nouvelle centrale électrique fonctionnant au gaz.
L'usine doit être bâtie dans la Hunter Valley, où des élections partielles sont prévues samedi.
"Le gouvernement Morrison pourrait protéger notre climat, nos terres et notre eau, et créer des milliers de nouveaux emplois en développant le secteur des énergies renouvelables", a déclaré dans la manifestation de Sydney Nabilah Chowdhury, 17 ans.
"Mais plutôt que de faire cela, ils remplissent les poches des multinationales du gaz qui contribuent au réchauffement climatique."
"Le charbon appartient à l'histoire", "De l'argent pour notre avenir", pouvait-on lire sur des pancartes à Melbourne (sud-ouest), où 5.000 personnes ont défilé.
Le gouvernement affirme que la centrale de la Hunter Valley est nécessaire pour que les prix de l'électricité ne s'envolent pas en Nouvelle-Galles du Sud. Ses détracteurs dénoncent un gâchis politique.
"Sa construction va faire travailler 600 personnes, et elle va créer 1.200 emplois indirects dans l'Etat" a déclaré M. Morrison.
A part ces manifestations, le gouvernement ne fait pas l'objet d'une opposition très intense sur la question climatique puisque les travaillistes sont également favorables à l'industrie du charbon et aux centrales au charbon.
Mais l'Australie est l'objet de pressions internationales de plus en plus fortes pour adopter au plus vite un objectif de neutralité carbone.
M. Morrison s'y est jusqu'à présent refusé, mais la pression diplomatique monte avant la conférence sur le climat COP26 en novembre à Glasgow.
Les manifestations de vendredi, qui ont eu lieu dans une cinquantaine de localités selon leurs organisateurs, s'inscrivent dans le cadre du mouvement de protestation mondial contre le climat engagé par la Suédoise Gret Thunberg.
"Enormes grèves pour le climat aujourd'hui dans toute l'Australie", a-t-elle applaudi dans un tweet. "Bientôt le reste du monde suivra."
<https://information.tv5monde.com/info/climat-des-milliers-d-australiens-sechent-les-cours-pour-manifester-409624>
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18- Le G7 s'engage à ne plus subventionner les centrales à charbon à fin 2021, AFP, 21/05/21, 19:00

Les ministres de l'Environnement des pays du G7, réunis vendredi en visioconférence sous l'égide du Royaume-Uni, ont annoncé vouloir mettre fin en 2021 aux aides publiques aux centrales à charbon dans la cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
L'accord entre ces pays industrialisés "vise à mettre fin au financement public des centrales électriques conventionnelles au charbon d'ici à la fin de l'année", a expliqué la ministre allemande de l'Environnement Svenja Schulze dans un communiqué.
"Le G7 convient que tout nouvel investissement dans la production d'électricité à partir du charbon dans le monde doit cesser maintenant, car il n'est pas compatible avec l'objectif" de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d'ici la fin du siècle, comme fixé dans l'accord de Paris, précise le communiqué. 
Pour la ministre allemande, il s'agit "d'un pas en avant important car ce n'est qu'ainsi que nous, pays industrialisés, pouvons exiger de manière crédible que d'autres nous suivent dans cette voie".
Autre engagement à l'issue de cette rencontre : "l'approvisionnement en électricité doit être décarboné autant que possible dans le courant des années 2030, c'est-à-dire qu'il doit se passer de charbon, de pétrole et de gaz".
Les ministres souhaitent également que leurs pays atteignent la neutralité climatique "au plus tard en 2050". L’Allemagne a récemment relevé ses objectifs climatiques pour y parvenir dès 2045.
Le Royaume-Uni, qui préside actuellement le G7, organisera la conférence sur le climat COP26 en présentiel en novembre à Glasgow.
Initialement prévu pour novembre 2020 et repoussé à cause du Covid, ce sommet qui réunira des dirigeants issus de 196 pays, interviendra, selon ses organisateurs, alors que le monde se trouve à "un moment critique" et constituera "un dernier espoir" dans la lutte pour préserver le climat.
<https://information.tv5monde.com/info/le-g7-s-engage-ne-plus-subventionner-les-centrales-charbon-fin-2021-409680>
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19- Pour l’Agence internationale de l’énergie, tous les nouveaux projets pétroliers et gaziers sont désormais indésirables, Novethic avec AFP, 18/05/21
Ludovic Dupin

C’est un message inédit et historique. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), référence pour des dizaines de pays dans le monde, assure que l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 et la limitation du réchauffement à 1,5°C d’ici la fin du siècle impose immédiatement la fin de tous les nouveaux projets d’exploration d’énergies fossiles. Pour les experts de l’Agence, l’avenir passera par l’électricité et les renouvelables.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) est écoutée très attentivement par de nombreux États pour justifier et orienter leur politique énergétique et par extension climatique. Or beaucoup d’experts ont souvent accusé l’organisme international d’être trop timide, trop conservateur dans ses scénarios en matière d’énergies renouvelables ou de déploiements des véhicules électriques par exemple. Ce temps-là est révolu. Alors qu’à l’approche de la COP26, pays et entreprises promettent la neutralité carbone entre 2040 et 2050, l’AIE explique ce qu’il en coûtera réellement dans un nouveau rapport publié le 18 mai.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/pour-l-agence-internationale-de-l-energie-tous-les-nouveaux-projets-petroliers-et-gaziers-sont-desormais-indesirables-149815.html>
En savoir plus : 
> Report. Net Zero by 2050 <https://www.iea.org/reports/net-zero-by-2050>, International Energy Agency (IEA), 18 may 2021
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20- Réchauffement climatique : et si les glaciers disparaissaient ?, Le Parisien, 22/05/21, 18h03
Frédéric Mouchon 

Ils se réduisent comme peau de chagrin partout sur la planète, y compris dans les Alpes et les Pyrénées. La fonte de ces colosses a des effets en cascade sur tout l’écosystème mondial.
Prenez la France. Couvrez-en la surface d’une épaisse couche de glace de 60 centimètres de haut et laissez là fondre au soleil. 267 milliards de tonnes d’eau s’échapperaient, faisant irrémédiablement monter le niveau de la mer. Reproduisez l’opération tous les ans et vous comprendrez pourquoi la fonte des glaciers inquiète à ce point les scientifiques <https://www.leparisien.fr/environnement/la-fonte-des-glaces-aura-un-impact-sur-l-humanite-tout-entiere-27-09-2019-8161143.php>.
D’après une étude inédite réalisée par des chercheurs français s’appuyant sur des observations satellites, les 220 000 glaciers de la planète fondent « à un rythme record », leur masse ayant chuté de 267 milliards de tonnes en moyenne chaque année depuis l’an 2000. Un constat d’autant plus terrible qu’une disparition de ces immenses langues de glace aurait des conséquences en cascade sur nos vies.
Plus ils fondent, plus la mer monte. 
« Un cinquième de la hausse du niveau des mers provient de la fonte des glaciers », souligne le glaciologue et chercheur au CNRS Etienne Berthier, qui a participé à cette étude. Depuis 1993, la fonte des glaces a contribué au moins de moitié à la hausse du niveau des mers et les scientifiques ont déjà averti que de vastes zones glacées en Antarctique fondent plus vite que ce qu’avaient prévu les pires scénarios. Comme pour illustrer leur propos, le plus gros iceberg du monde, d’une taille équivalente à la moitié de celle de la Corse, s’est détaché jeudi de la banquise, conséquence du changement climatique provoqué par l’activité humaine.
> À lire aussi : Réchauffement climatique : ces techniques folles pour manipuler la météo
Pour mesurer l’ampleur du désastre attendu, une cinquantaine de scientifiques ont combiné des simulations de la fonte des couvertures glaciaires de l’Antarctique et du Groenland − qui contiennent à eux seuls assez d’eau pour élever le niveau des océans de 65 mètres − ainsi que des simulations concernant les 220 000 glaciers sur terre. D’après leur étude parue dans la revue Nature, « le niveau global des océans va continuer à augmenter ». « Mais nous pouvons réduire de moitié la contribution de la fonte des glaces, soutient l’auteur principal, Tamsin Edwards, du King’s College à Londres. Si nous limitons le réchauffement climatique à 1,5°C comparé aux engagements actuels » des Etats, qui conduiraient à une hausse des températures autour de3°C, la fonte des glaces feraient monter les océans de 13 centimètres d’ici 2100, contre 25 selon les projections actuelles.
Des châteaux d’eau naturels. 
« Dans des centaines de régions, les glaciers jouent le rôle de châteaux d’eau naturels en stockant l’eau tombée sous forme de neige en hiver, souligne Etienne Berthier. Les glaciers rendent ensuite cette eau en juillet-août quand les gens en ont besoin pour l’agriculture ou leur usage domestique. A l’avenir, il tombera toujours de la neige en hiver mais elle fondra sans doute rapidement au printemps et ne sera plus disponible l’été, rendant les périodes de sécheresse encore plus dramatiques », explique le scientifique français. Certaines zones arides sont particulièrement exposées à ce risque dans les Andes et en Asie centrale, notamment dans les montagnes qui alimentent la mer d’Aral. Quid de la situation en France? Pas de risque a priori sur le niveau du Rhône, en partie alimenté par les glaciers alpins. Mais le glaciologue est plus inquiet pour les petites rivières en amont, qui sont davantage dépendantes de la fonte des glaces. Sans compter les installations hydroélectriques qui dépendent de l’eau des montagnes pour produire du courant dans les vallées alpines.
Oubliez les balades sur la mer de Glace et les glaciers dans les Pyrénées. 
Quand les glaciers disparaissent, c’est tout un paysage qui est chamboulé et avec lui toutes les activités touristiques qui lui étaient associées comme les balades en montagne pour aller admirer la mer de Glace près de Chamonix. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le président de la République, Emmanuel Macron, s’est rendu sur place en février 2020 pour évoquer les effets du réchauffement climatique et un plan de protection du massif du Mont-Blanc. « Le symbole est fort car cela signifie que les prochaines générations ne pourront pas, comme nous, admirer les montagnes couvertes de glaciers, soupire Etienne Berthier. D’après certaines simulations, la vingtaine de glaciers des Pyrénées auront disparu d’ici vingt ans et dans les Alpes, leur surface devrait se réduire de 80 à 90% d’ici à la fin du siècle. »
Des espèces glaciaires menacées de disparition. 
Araignées, bactéries, insectes aquatiques, micro-organismes, volatiles… « Plusieurs espèces vivant sur les glaciers en dépendent pour survivre », explique Sophie Cauvy-Fraunié, hydro-écologue à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae). Elles vivent notamment dans des lacs reliés à des fjords ou des rivières dépendant du glacier qui joue le rôle de « robinet d’eau douce » pour les aider à survivre. « Au Pérou, on a découvert qu’une espèce d’oiseau utilisait les glaciers comme un abri pour y faire son nid, explique la chercheuse. Les micro-organismes qui vivent en leur sain sont des durs à cuire car ils sont capables de résister au froid, au manque de nourriture et même au manque de lumière. » Si les glaciers disparaissent, c’est donc toute une communauté et autant de biodiversité qui disparaîtra à son tour.
<https://www.leparisien.fr/environnement/rechauffement-climatique-et-si-les-glaciers-disparaissaient-22-05-2021-FBLNANPX2JH2VFR5BF7RHV525E.php>
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21- Chine : 21 morts dans une course d'ultrafond sous météo extrême, AFP, 23/05/21, 13:00

Vingt et une personnes sont mortes parmi les participants d'une course de 100 km samedi en montagne, dans le nord-ouest de la Chine, sous l'effet soudain de violentes conditions climatiques, ont indiqué dimanche les médias chinois.
De la grêle, des pluies verglaçantes accompagnées de vents violents se sont abattues samedi après-midi sur les coureurs qui se trouvaient à haute altitude, dans la Forêt de pierre du Fleuve jaune, près de la ville de Baiyin, dans la province de Gansu (nord-ouest).
L'agence officielle Chine nouvelle a confirmé le décès de 21 personnes, citant le siège de commandement des secours. 
La chaîne de télévision CCTV a fait état d'un bilan similaire, le dernier concurrent porté disparu ayant été retrouvé sans vie.
Le maire de Baiyin, Zhang Xuchen, a indiqué que samedi vers midi, une partie accidentée du parcours, se situant entre les kilomètres 20 et 31, a été "soudainement frappée par des conditions météorologiques catastrophiques". 
"En peu de temps, des grêlons et une pluie glaciale se sont abattus soudainement sur cette zone, et il y avait des vents violents. La température a fortement chuté", a raconté M. Zhang.
Parmi les personnes décédées se trouvaient des coureurs de fond chinois d'élite, ont rapporté les médias locaux.
Liang avait remporté plusieurs multi-marathons en Chine ces dernières années. Huang, qui était sourd-muet, avait remporté le marathon masculin pour les malentendants aux Jeux paralympiques nationaux de 2019 à Tianjin.
- "Sentiment de culpabilité" -
Peu de temps après avoir reçu des appels à l'aide de la part de certains participants, les organisateurs du marathon ont dépêché une équipe de secours qui a réussi à sauver 18 des 172 participants, selon l'édile.
Vers 14h00, les conditions climatiques ont empiré et la course a été annulée, tandis que les autorités locales envoyaient davantage de secours sur place, a-t-il poursuivi.
"En tant qu'organisateur de l'événement, nous ressentons un immense sentiment de culpabilité, nous exprimons nos profondes condoléances aux familles des victimes et aux coureurs blessés", a déclaré M. Zhang, alors que lui et d'autres responsables locaux s'inclinaient.
Il s'agissait de la quatrième édition de cette course, organisée par le gouvernement de la ville de Baiyin et l'Association chinoise d'athlétisme.
Chine nouvelle a rapporté que certains coureurs souffraient d'hypothermie, et M. Zhang a précisé que huit personnes étaient hospitalisées pour des blessures légères.
Certains coureurs, enveloppés dans des couvertures de survie, ont été filmés en train d'être couchés sur une civière par les secouristes. 
Des photos publiées par les médias chinois ont également montré un groupe de coureurs serrés les uns contre les autres à flanc de montagne, certains enveloppés dans des couvertures de survie.
Au total, plus de 700 sauveteurs ont été mobilisés pour rechercher les disparus. Des images des médias locaux montraient des secouristes en treillis munis de lampes frontales en train d'escalader le terrain rocheux la nuit. 
- "Froid insupportable" -
"Tout mon corps était trempé, y compris mes chaussures et mes chaussettes. Je ne pouvais pas me tenir droit à cause du vent, j'avais très peur d'être emporté par le vent. Le froid est devenu de plus en plus insupportable", a déclaré un rescapé à des médias locaux. "En descendant la montagne, je ressentais déjà des symptômes d'hypothermie".
Les autorités de la province ont mis en place en place une commission d'enquête pour déterminer les causes de ce drame, a déclaré M. Zhang.
Le Gansu, l'une des régions les plus pauvres de Chine, longe la Mongolie au nord et le Xinjiang à l'ouest.
Des inondations et des glissements de terrain meurtriers ont frappé la province par le passé, avec des glissements de terrain qui auraient tué plus de 1.000 personnes dans une ville en 2010. Elle est également sujette aux séismes.
La Forêt de pierre du Fleuve jaune est célèbre pour ses paysages montagneux accidentés marqués par des stalagmites et des piliers en pierre, et est utilisée comme cadre dans de nombreux émissions de télévision et films chinois, selon le China Daily.
Le marathon et les sports extrêmes ont gagné en popularité dans la classe moyenne chinoise ces dernières années.
Les marathons chinois ont toutefois souvent été marqués par des scandales de triche. En 2018 par exemple, plus de 250 coureurs ont été disqualifiés du semi-marathon de Shenzhen car ils portaient de faux dossards ou avaient pris des raccourcis. Jusqu'à présent, une poignée d'entre eux ont été interdits à vie par les autorités sportives chinoises pour tricherie.
<https://information.tv5monde.com/info/chine-21-morts-dans-une-course-d-ultrafond-sous-meteo-extreme-409830>
Sur le même sujet : 
> La Chine s'interroge après la course aux 21 morts <https://information.tv5monde.com/info/la-chine-s-interroge-apres-la-course-aux-21-morts-409973>, AFP, 24/05/21, 11:00
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22- Autour de la loi climat, la guerre des chiffres est déclarée, Le HuffPost, 25/05/21, 19:24
Antoine Beau

Le groupe Écologiste-Solidarité et Territoires au Sénat propose une "vraie loi climat" plus ambitieuse et surtout entièrement chiffrée pour répondre aux objectifs européens de réduction de CO2.
Climat - Une feuille A4, noircie de chiffres, brandie face à l’actuelle loi climat. Ronan Dantec, sénateur de la Loire-Atlantique, soigne la mise en scène. “Aujourd’hui, la seule vraie proposition de loi climat, c’est la nôtre. Personne n’a ce tableau”, affirme l’écologiste, en conférence de presse depuis le sénat. 
Accompagné de Guillaume Gontard, président des sénateurs Écologiste-Solidarité et Territoires (des Verts, pour la plupart), l’homme a dévoilé ce mardi 25 mai 2021 ce que le groupe revendique comme étant la “vraie loi climat”: une reprise de la loi Climat, plus ambitieuse et entièrement chiffrée pour répondre aux nouveaux objectifs d’émissions carbone.
“Quantifiée ligne par ligne”
Avec des mesures phares, comme l’interdiction de la vente de véhicules à énergies fossiles à partir de 2030 ou encore l’obligation de rénovation énergétique des logements en vente dès 2024, cette liste où la baisse attendue des émissions de CO2 est “quantifiée ligne par ligne” espère séduire les partisans d’une législation plus ambitieuse. Et relance la bataille des chiffres.
>> Suite à lire à : 
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/autour-de-la-loi-climat-la-guerre-des-chiffres-est-declaree_fr_60ad1e79e4b03135479caa53>
Sur le même sujet :
> Sénat : le groupe écologiste présente sa "vraie loi climat" <https://www.linfodurable.fr/senat-le-groupe-ecologiste-presente-sa-vraie-loi-climat-26914>, AFP, 25/05/21
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– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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