[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, sports, loisirs, pollutions et déchets (mardi 9 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 9 Nov 08:04:55 CET 2021


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- S’appuyer sur les données Google Maps pour améliorer l’accès aux soins obstétricaux : l’exemple de Lagos <https://theconversation.com/sappuyer-sur-les-donnees-google-maps-pour-ameliorer-lacces-aux-soins-obstetricaux-lexemple-de-lagos-166996>, The Conversation, 28/09/21, 20:44
2- Des rivières françaises polluées aux détergents, insecticides, révèlent deux études <https://www.lefigaro.fr/flash-actu/des-rivieres-francaises-polluees-aux-detergents-insecticides-revelent-deux-etudes-20211022>, AFP, 22/10/21, 18:00
3- Dans le Loiret, des matelas recyclables "à l'infini" <https://www.goodplanet.info/2021/10/31/dans-le-loiret-des-matelas-recyclables-a-linfini/>, AFP, 23/10/21, 11:00
4- Gisèle Jourda : « Personne n’a intérêt à ce que l’on sache que les sols sont pollués » <https://reporterre.net/Gisele-Jourda-Personne-n-a-interet-a-ce-que-l-on-sache-que-les-sols-sont-pollues>, Reporterre, 23/10/21, 11h21
5- Pourquoi le TER est devenu tendance pour les vacances <https://www.dna.fr/economie/2021/10/23/pourquoi-le-ter-est-devenu-tendance-pour-les-vacances>, Les DNA, 23/10/21, 15:43
6- Un porte-conteneurs dégage des gaz toxiques au large de Victoria, au Canada <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/24/un-porte-conteneurs-degage-des-gaz-toxiques-au-large-de-victoria-au-canada_6099726_3210.html>, Le Monde avec AFP et Reuters, maj le 25/10/21 à 05h23 
7- Décryptage. Coca-Cola, champion du monde de la pollution plastique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/25/coca-cola-champion-du-monde-de-la-pollution-plastique_6099763_3244.html>, Le Monde, 25/10/21, 05h55 
8- Les habitants de l'île de Pâques votent à 67% contre la réouverture aux touristes <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-habitants-de-l-ile-de-paques-votent-a-67-contre-la-reouverture-aux-touristes_158489>, AFP, 25/10/21, 15:00
9- Japon : à la pêche aux microplastiques, ça mord à tous les coups <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211025-japon-%C3%A0-la-p%C3%AAche-aux-microplastiques-%C3%A7a-mord-%C3%A0-tous-les-coups>, AFP, 25/10/21, 17:00
10- Chute drastique du débit d'un fleuve en Irak, l'Iran pointé du doigt <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/chute-drastique-du-debit-d-un-fleuve-en-irak-l-iran-pointe-du-doigt_158525>, AFP, 26/10/21, 15:00
11- La Mar Menor, une immense lagune salée dont l’écosystème est asphyxié <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/26/je-porte-le-deuil-de-ce-que-la-lagune-a-ete-en-espagne-la-mar-menor-un-ecosysteme-unique-asphyxie_6099957_3244.html>, Le Monde, 26/10/21, 17h22
12- Quand la mer Morte s'efface, de singuliers cratères apparaissent <https://information.tv5monde.com/info/quand-la-mer-morte-s-efface-de-singuliers-crateres-apparaissent-430089>, AFP, 27/10/21, 10:00
13- "Les bonnes habitudes" : le site du gouvernement pour savoir où recycler ses vieux objets <https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/les-bonnes-habitudes-le-site-du-gouvernement-pour-savoir-ou-recycler-ses-vieux-objets_4830439.html>, Radio France, 02/11/21, 18:56
14- Opération enfumage. Vapotage : les vrais millions des fausses organisations de consommateurs <https://www.lemonde.fr/sante/article/2021/11/03/vapotage-les-vrais-millions-des-fausses-organisations-de-consommateurs_6100830_1651302.html>, Le Monde, maj le 04/11/21 à 05h11
En images
15- Covid-19 au Brésil : Bolsonaro accusé de "crime contre l'humanité" <https://information.tv5monde.com/video/covid-19-au-bresil-bolsonaro-accuse-de-crime-contre-l-humanite>, TV5Monde, 20/10/21
16- Consommation : les Français jouent le jeu de l'occasion <https://www.francetvinfo.fr/economie/consommation-les-francais-jouent-le-jeu-de-l-occasion_4821507.html>, France 2, journal de 20h, 25/10/21
17- La décharge sauvage de Nestlé dans les Vosges pollue depuis des décennies <https://www.20minutes.fr/planete/3159511-20211028-decharge-sauvage-nestle-vosges-pollue-depuis-decennies>, 20 Minutes avec Brut, 28/10/21, 12h21
18- Une idée pour la France : à Saint-Brieuc, on récupère et recycle les matériaux des chantiers <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/une-idee-pour-la-france-a-saint-brieuc-on-recupere-et-recycle-les-materiaux-des-chantiers_4824987.html>, France 2, journal de 13h, 28/10/21
19- Inde : un homme vient à la rescousse des lacs de Bangalore <https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-un-homme-vient-a-la-rescousse-des-lacs-debangalore_4828387.html>, France 2, journal de 20h, 31/10/21

Bien à vous,
Florence

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INCONTOURNABLE DU JOUR : Du citoyen aux institutions publiques (UE, OMS), comment on nous enfume !!! Une enquête minutieuse du "Monde" et du collectif "The Investigative Desk" révèle l’alliance secrète tissée entre le lobby du tabac et les réseaux de magnats américains du pétrole pour empêcher les réglementations sur la cigarette électronique. (cf. item 14)
ÉTUDES DU JOUR : — Des rivières françaises sont polluées par des détergents, insecticides, herbicides et médicaments, avec des impacts possibles sur les milieux naturels, selon une étude de l'Ineris réalisée en collaboration avec l'Office français de la biodiversité (OFB). (cf. item 2 & suite)
— Avec plus de 200 échantillons déjà recueillis, en surface et dans les sédiments, la mission de chercheurs japonais est la plus vaste étude à ce jour sur la concentration des microplastiques (des particules entre 0,3 et 5mm) dans les eaux côtières japonaises. (cf. item 9)
PODIUM DU JOUR : — Selon le classement 2021 de l’ONG Break Free From Plastic, Coca-Cola reste l'entreprise qui génère le plus de déchets dans l’environnement, devant PepsiCo et Unilever. (cf. item 7)
— Bernard Schmitt, porte-parole du Collectif Eau 88, marche sur les 4 200 tonnes de plastique d’un des décharges de Nestlé des Vosges. (cf. item 17)
ALTERNATIVES DU JOUR : — De la mousse réutilisable à l’infini : dans son usine de Semoy (Loiret), Orrion Chemicals Orgaform (OCO) recycle la mousse polyuréthane des matelas usagés pour en fabriquer de nouveaux. Une technique présentée comme une première mondiale à l’échelle industrielle en attendant des applications dans l’automobile et le bâtiment. (cf. item 3)
— "Slow tourisme", écologie, tarif… Le Transport express régional (TER) séduit de plus en plus de Français pour leurs vacances. (cf. item 5)
— <https://www.ecologie.gouv.fr/lesbonneshabitudes> un site Internet qui oriente vers des organismes ou des points de collectes où il est possible de déposer ses vieux objets. (cf. item 13)
— Avec l'augmentation des prix et un portefeuille de plus en plus serré, de nombreux Français se tournent désormais vers le marché de l'occasion. Voitures, vêtements, meubles, électroménager... Tout y passe afin de se faire plaisir à petit prix. (cf. item 16)
— À Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), Sarah Fruit, architecte de Bati Recup récupère tout ce qui est récupérable dans une tour d'immeuble avant sa destruction totale. Tout ou presque se récupère, soit pour de la réutilisation, soit pour du recyclage. (cf. item 18)
— Anand Malligawad s'est donné un objectif de nettoyer un à un les lacs de Bangalore (Inde), une ville qui a grossit trop vite et qui croule sous la pollution et le béton et 500 lacs sur 850 en font les frais. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- S’appuyer sur les données Google Maps pour améliorer l’accès aux soins obstétricaux : l’exemple de Lagos, The Conversation, 28/09/21, 20:44
Par Aduragbemi Banke-Thomas, Research Fellow, London School of Economics and Political Science

Chaque année, dans le monde, 295 000 femmes meurent de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. Le Nigéria est particulièrement concerné, puisqu’on y dénombre 23 % de ces décès. Chacun d’entre eux est une tragédie inutile, et leur prévention devrait être une priorité mondiale.
Comment y parvenir ? Des recherches ont montré qu’un accès rapide à neuf services essentiels en matière de maternité, regroupés sous l’expression de « soins obstétriques d’urgence », peut réduire de 15 à 50 % le nombre de décès de femmes enceintes et de 45 à 75 % celui de leurs enfants à naître.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/sappuyer-sur-les-donnees-google-maps-pour-ameliorer-lacces-aux-soins-obstetricaux-lexemple-de-lagos-166996>
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2- Des rivières françaises polluées aux détergents, insecticides, révèlent deux études, AFP, 22/10/21, 18:00

Des rivières françaises sont polluées par des détergents, insecticides, herbicides et médicaments, avec des impacts possibles sur les milieux naturels, selon deux études de l'Ineris et de l'office français de la biodiversité (OFB).
Elles ont évalué, en coopération avec les agences de l'eau, les concentrations de 141 contaminants organiques sur 1.600 sites sur des rivières, lacs, fleuves ou littoral en métropole en Outre-Mer entre 2016 et 2018. 
Les chercheurs se sont concentrés sur des substances très émergentes comme "des surfactants, qu’on retrouve dans les détergents – shampoings, gel douche, produits de nettoyage – et des biocides qu’on retrouve dans certains cosmétiques ou des produits pour les animaux comme les colliers anti-puces, a expliqué à l'AFP Azziz Assoumani, ingénieur d’étude et de recherche à l'Ineris.
"Les études ne sont pas liées à la santé humaine" car elles ne portent pas sur l’eau potable, a-t-il précisé.
Il en ressort que "la grande majorité (122) ne présentait pas de dépassement de seuils écotoxicologiques, ou de façon exceptionnelle sur un nombre limité de sites (moins de 5%)", selon un communiqué.
Pour autant, "pour les 19 contaminants restants, des impacts chroniques ou des effets sub-létaux sur les populations aquatiques ne peuvent pas être exclus". "Ces contaminants sont essentiellement des résidus de détergents (jusqu'à 95% des sites avec dépassement des seuils), d'insecticides (jusque 40%), d'herbicides (jusque 25%) ou de médicaments (jusque 20%)", précise le communiqué.
"Sur quelques sites très contaminés, les concentrations de certains composés (résidus de détergents ou de biocides) peuvent dépasser de 10, voire 100 fois les valeurs de seuils d'impact chronique, laissant augurer de possibles impacts aigus sur la biodiversité locale", mettent en garde l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) et l'OFB.
Les seuils correspondent à "des niveaux de concentration à partir desquels il peut y a avoir un effet ou pas sur un des niveaux trophiques du milieu aquatique", c’est-à-dire sur êtres vivants de ce milieu, a précisé Lauriane Greaud, directrice des programmes Aquaref.
"L'objectif de ces études exploratoires est à terme de réglementer les substances qui auront été identifiées comme les plus préoccupantes et de faire en sorte de trouver les moyens d’actions adaptés", a-t-elle ajouté.
Ces substances peuvent provenir d'usages domestiques, de l'industrie, de l'agriculture ou des transports et peuvent se retrouver dans la nature via les rejets des stations de traitement des eaux usées ou le lessivage des sols agricoles ou urbains par les pluies.
Ces substances dites micropolluants "sont connues ou suspectées pour leurs effets néfastes sur la santé humaine ou sur les écosystèmes à très faible concentrations", selon le communiqué.
<https://www.lefigaro.fr/flash-actu/des-rivieres-francaises-polluees-aux-detergents-insecticides-revelent-deux-etudes-20211022>
En savoir plus :
> Polluants chimiques dans les milieux aquatiques : l'Ineris et l'OFB publient les résultats de la surveillance de nouvelles substances à l'échelle nationale <https://www.ineris.fr/fr/ineris/actualites/polluants-chimiques-milieux-aquatiques-ineris-ofb-publient-resultats>, 21/10/21
> Polluants chimiques dans les milieux aquatiques ; l’Ineris et l’OFB publient les résultats de la  surveillance de nouvelles substances à l’échelle nationale <https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/CP%20EMAT%20SPAS%20Ineris%20OFB%20octobre%202021.pdf>, communiqué (pdf), 21/10/21
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3- Dans le Loiret, des matelas recyclables "à l'infini", AFP, 23/10/21, 11:00
Maxime Mamet

De la mousse réutilisable à l'infini : dans son usine de Semoy (Loiret), Orrion Chemicals Orgaform (OCO) recycle la mousse polyuréthane des matelas usagés pour en fabriquer de nouveaux. Une technique présentée comme une première mondiale à l'échelle industrielle en attendant des applications dans l'automobile et le bâtiment.
Des balles de mousse orangées de 450 kilos sont entassées dans un coin. Elles attendent de passer dans une déchiqueteuse de la taille d'une petite maison. Les petits bouts de mousse obtenus seront ensuite plongés dans un bain de polyol, direction un réacteur. 
"Il y a une réaction de dépolymérisation à plus de 200°C qui va donner un liquide, le polyol Renuva, que l'on va refroidir et filtrer pour le débarrasser des impuretés, comme le tissu ou le latex, et avoir un produit directement utilisable pour fabriquer des nouvelles mousses", explique le président d'OCO, Christian Siest.
"Le recyclage chimique permet un recyclage à l'infini. Le recyclage mécanique permet seulement d'augmenter la durée de vie, car on est obligé de jeter à la fin", insiste-t-il.
Résultat de l'opération : un liquide brun visqueux, qui prendra la direction de Crancey (Aube). Ce polyol y sera alors transformé à nouveau en mousse par Icoa-France, filiale du goupe britannique Vita. 
Cette mousse aura exactement les mêmes performances que l'ancienne, assure le chimiste Dow, qui a mis au point le processus industriel.
Le géant de la chimie, qui assure aussi la commercialisation du produit final, le Renuva, entend se positionner sur un marché en croissance. A partir du 1er janvier 2022, la loi Agec (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) imposera en effet aux industriels, transporteurs et distributeurs de reprendre les matelas usagés.
"La filière est en expansion", rappelle le président de Dow France Jean-Michel Duplouis. "Avec 30 millions de matelas qui arrivent en fin de vie par an en Europe, le gisement est vaste". 
Et d'autres secteurs "sont curieux", comme l'automobile et le bâtiment, explique Marie Buy, responsable du développement durable pour la division polyuréthane de Dow. 
"C'est tout nouveau, c'est unique, mais nous avons des ambitions pour développer un portefeuille de produits. D'autres polyols Renuva pourront être utilisés dans des applications rigides, comme les panneaux d'isolation ou dans d'autres mousses flexibles dans l'automobile ou les chaussures", détaille la dirigeante.
Ce développement sera sans doute nécessaire pour conquérir les marchés, car aujourd'hui, le polyol recyclé reste plus cher que le "conventionnel".
- "Potentiel assez important" -
"Le Renuva est plus complexe à produire. Il y a une collecte, un désassemblage des matelas. Il faudra obtenir une taille d'échelle ensuite", explique-t-elle. "Le Renuva est plus cher car la chaîne de production est de plus petite taille. Mais il permet de mettre sur le marché un matelas avec du polyol recyclé".
"Il n'y a pas de raison que le prix final soit significativement différent du prix d'un matelas conventionnel", assure-t-elle cependant. La mousse ne compose en effet que 20 à 30% d'un matelas.
En attendant, c'est toute la filière du recyclage de l'ameublement et de la literie qui se structure sous la houlette d'Eco-Mobilier. L'éco-organisme, chargé par l'Etat de gérer la collecte, le tri, le recyclage et la valorisation énergétique, dispose aujourd'hui de 5.000 points de collecte (déchetterie, magasins, etc.).
"Aujourd'hui, le recyclage de la literie en France, c'est 30.000 tonnes de matelas mousse", déclare Dominique Mignon, directrice d'Eco-mobilier, qui rappelle que quatre millions de matelas sont mis au rebut chaque année. L'innovation portée par OCO et Dow offre, selon elle, "un potentiel de recyclage (...) assez important" pour toutes les mousses de l’ameublement.
Preuve que la filière se développe, Bpifrance vient d'entrer au capital du leader du démantèlement de la literie, Recyc-Matelas Europe. Un financement qui va permettre à l'opérateur, qui revendique 50% du marché français, "un renforcement de son maillage sur le territoire national".
A Semoy, OCO, par ailleurs leader mondial dans la fabrication de la colle à agrafes et clous, a prévu d'atteindre sa pleine capacité dès 2022 avec le recyclage de 200.000 matelas par an, soit 1.200 tonnes de mousse.
Un pas supplémentaire, selon Dominique Mignon, pour se rapprocher de l'objectif de la filière : "zéro déchet pour la literie en France".
<https://www.goodplanet.info/2021/10/31/dans-le-loiret-des-matelas-recyclables-a-linfini/>
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4- Gisèle Jourda : « Personne n’a intérêt à ce que l’on sache que les sols sont pollués », Reporterre, 23/10/21, 11h21
Marie Astier

Alors que la France est largement concernée par la pollution des sols, cette question reste peu abordée par l’État. La sénatrice Gisèle Jourda a tenté, en vain, de faire passer plusieurs amendements pour protéger les sols. Elle regrette ici la « force d’inertie de l’État », qu’elle juge « défaillant » sur ce sujet.
C’est un poison discret distillé un peu partout en France : les sols pollués. De la simple station-service à l’imposante usine chimique en passant par les mines, ces sites ont souvent été fermés sans précaution ni dépollution. Notre riche passé industriel a laissé des traces toxiques bien difficiles à traiter aujourd’hui. Reporterre vous le raconte de trois façons : en se plongeant dans un quartier de Marseille au lourd passé industriel ; avec le bilan d’une démarche officielle qui voulait identifier les écoles polluées et au travers de cet entretien.
La pollution des sols en France est importante, sous-estimée et mal gérée : c’est en substance ce qu’a conclu un rapport sénatorial de septembre 2020, issu de la commission d’enquête sur « les problèmes sanitaires et écologiques liés aux pollutions des sols ». Il propose de créer un véritable droit de la protection des sols, afin d’enfin regarder en face les pollutions héritées de notre passé industriel. Gisèle Jourda, sénatrice (Parti socialiste) de l’Aude et rapporteuse de la commission, a répondu à Reporterre. Et fait le bilan un an après le rapport : malgré une forte mobilisation des sénateurs, la majorité de leurs propositions ont été rejetées par le gouvernement.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Gisele-Jourda-Personne-n-a-interet-a-ce-que-l-on-sache-que-les-sols-sont-pollues>
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5- Pourquoi le TER est devenu tendance pour les vacances, Les DNA, 23/10/21, 15:43
L.C. 

"Slow tourisme", écologie, tarif… Le Transport express régional (TER) séduit de plus en plus de Français pour leurs vacances. On vous explique pourquoi.
A quoi ressemble le tourisme post-covid ? Si les long-courriers redécollent, certains vacanciers préfèrent des moyens de transport plus modestes. Aux voyages à l’autre bout de la planète, ils préfèrent redécouvrir la France… en train. Des vacanciers, adeptes du "slow tourisme", sont séduits par le...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.dna.fr/economie/2021/10/23/pourquoi-le-ter-est-devenu-tendance-pour-les-vacances>
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6- Un porte-conteneurs dégage des gaz toxiques au large de Victoria, au Canada, Le Monde avec AFP et Reuters, maj le 25/10/21 à 05h23 

Le « Zim Kingston », qui transporte 52 tonnes de produits chimiques utilisés dans l’industrie minière, est ancré au large de la ville de Victoria en Colombie-Britannique, zone maritime frontalière entre le Canada et les Etats-Unis. 
Les gardes-côtes canadiens envisageaient, dimanche 24 octobre dans la soirée, de dépêcher des pompiers à bord du porte-conteneurs chypriote dont l’incendie, qui génère depuis samedi un gaz toxique au large de la côte pacifique canado-américaine, a entraîné l’évacuation de la majorité de l’équipage.
« L’incendie sur le Zim Kingston a été stabilisé », a tweeté la garde côtière canadienne en fin de journée, après avoir mobilisé plusieurs navires tout le week-end pour circonscrire le feu, qui a pris à l’avant du cargo.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/24/un-porte-conteneurs-degage-des-gaz-toxiques-au-large-de-victoria-au-canada_6099726_3210.html>
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7- Décryptage. Coca-Cola, champion du monde de la pollution plastique, Le Monde, 25/10/21, 05h55 
Stéphane Mandard

Selon le classement 2021 de l’ONG Break Free From Plastic, la marque américaine reste celle qui génère le plus de déchets dans l’environnement, devant PepsiCo et Unilever. 
Chaque année, l’ONG Break Free From Plastic envoie ses volontaires aux quatre coins du monde pour ramasser les déchets plastiques qui finissent partout (plages, rivières, parcs, forêts, rues…) sauf à la poubelle, avec une mission pas toujours évidente : identifier les marques derrière ces détritus. Chaque année, l’association en tire un classement des entreprises championnes de la pollution plastique. Chaque année, Coca-Cola termine en tête de ce palmarès pas vraiment honorifique. L’édition 2021 de ce classement, publiée lundi 25 octobre, ne fait pas exception. Sur 19 826 déchets plastiques (bouteilles ou morceaux de bouteilles) récupérés et identifiés dans 39 pays différents, la marque américaine de sodas occupe la première marche du podium.
Un titre qui fait tache pour une entreprise qui tente de se construire une image plus responsable. « La protection de l’environnement est une priorité majeure, martèle la marque sur son site Internet. Nous nous engageons notamment à permettre la collecte de tous les emballages de nos produits d’ici à 2025 afin qu’ils ne finissent pas comme des déchets sauvages ou dans les océans. »
On en est encore loin. A en croire les rapports successifs de Break Free From Plastic, la situation continue même de se dégrader, année après année. Lors de la première édition de son rapport, en 2018, l’ONG avait recensé 9 216 détritus de plastique associés aux produits commercialisés par Coca-Cola, 11 732 l’année suivante et 13 834 en 2020. En 2021 encore, à elle seule, la multinationale a une empreinte supérieure à celle réunie de son rival PepsiCo et d’Unilever, respectivement deuxième (8 231 déchets plastiques) et troisième (6 079).
> Lire aussi Plastique : les dangers d’une pollution incontrôlée
99 % du plastique d’origine fossile
C’est la première fois que le géant de l’agroalimentaire et des produits d’hygiène se hisse sur le podium, d’où il a éjecté Nestlé. Unilever a intégré le cercle restreint des partenaires principaux de la COP26 sur le climat, qui s’ouvre à Glasgow le 31 octobre. Une présence que Break Free From Plastic juge « particulièrement insultante », 99 % du plastique étant d’origine fossile.
Pour la première fois aussi, un français entre dans le top 10 de ce classement des plus gros pollueurs plastiques. Il s’agit du groupe Danone. Il occupe la huitième place (avec 3 223 déchets identifiés dans 26 pays), juste derrière le leader mondial de l’industrie du tabac, Philip Morris. Procter & Gamble (5e), Mondelez (6e), Mars (9e) et Colgate-Palmolive (10e) complètent le tableau. La variété des compagnies donne à voir celle des déchets : bouteilles de soda et d’eau, pots de yaourt, compotes à boire, gels douches, tubes de dentifrices, bidons de lessive, paquets de cigarettes…
En 2021, malgré la crise sanitaire liée au Covid-19, Break Free From Plastic a tout de même pu organiser 450 collectes de déchets (mobilisant environ 11 000 bénévoles) dans 45 pays – dont la France – à travers le monde. Au total, 330 493 déchets plastiques ont été récupérés. Mais moins de 60 % ont pu être associés à une marque. « Un petit échantillon représentatif de l’immense pollution dont sont responsables des firmes comme Coca-Cola », commente la coordinatrice de Break Free From Plastic, Emma Priestland.
Rien d’étonnant à ce que la marque américaine – qui, outre sa célèbre boisson rouge, distribue aussi Fanta, Sprite ou Tropico – soit la plus souvent retrouvée. C’est l’entreprise qui génère le plus d’emballages plastiques. Selon un rapport publié en 2019 par la Fondation Ellen MacArthur en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la multinationale américaine en produirait 3 millions de tonnes par an, soit environ 108 milliards de bouteilles, une bouteille sur cinq dans le monde. Le coût de la collecte, du tri, de l’élimination ou du recyclage de ces bouteilles a été estimé à environ 32 milliards de dollars (27,5 milliards d’euros) pour la seule année 2019 selon les calculs de WWF, quasiment le chiffre d’affaires de Coca-Cola en 2020 (33 milliards de dollars).
> Lire aussi La pollution par le plastique pourrait être réduite de 80 % en adoptant des mesures ambitieuses
Des investissements dans « de fausses solutions »
Par ailleurs, la production de ces bouteilles représenterait près de 15 millions de tonnes d’émissions de CO2, soit l’équivalent des rejets de 3 millions de voitures pendant un an, selon un rapport de Greenpeace publié en septembre (« The Climate Emergency Unpacked »). Outre la pollution de l’environnement, et en particulier des océans (les rejets de plastiques en mer pourraient quadrupler d’ici à 2040 pour atteindre jusqu’à 37 millions de tonnes par an, selon les estimations de l’ONU), la production de plastique contribue aussi au réchauffement climatique.
A la veille de l’ouverture de la COP26, le PNUE a lancé un appel à une « action mondiale urgente » pour engager une « réduction drastique » de la production de plastique. Cette dernière devrait doubler d’ici à 2050 pour flirter avec les 800 millions de tonnes par an. Le PNUE a estimé l’empreinte carbone du plastique sur l’ensemble du cycle de vie : de la production jusqu’à l’incinération ou au recyclage, dans le meilleur des cas. Les chiffres sont vertigineux. En 2050, le plastique devrait générer environ 6,5 milliards de tonnes (contre 1,7 milliard de tonnes en 2015), soit 15 % du budget carbone mondial.
Contacté par Le Monde, Coca-Cola reconnaît qu’« il reste encore beaucoup à faire » mais assure « prendre des mesures globales pour lutter contre les déchets plastiques ». « Nous restons déterminés à faire en sorte que tous les matériaux que nous utilisons dans nos emballages soient collectés et circulaires, afin qu’aucun d’entre eux ne finisse en déchet. »
Coca-Cola, Pepsi et Unilever ont tous les trois signé en 2018 un accord avec la Fondation Ellen MacArthur pour s’engager à réduire l’usage du plastique. Mais les résultats se font attendre. En 2019, il avait augmenté de 0,6 % pour les entreprises signataires. Et le plastique recyclable – présenté comme la solution d’avenir – représente moins de 2 % de leurs emballages.
> Lire aussi La France, mauvaise élève du recyclage des emballages plastique
« Les multinationales comme Coca-Cola, PepsiCo et Unilever prétendent s’attaquer à la crise du plastique. Mais au lieu de montrer la voie, elles continuent à investir dans de fausses solutions, tout en s’associant à des compagnies pétrolières pour produire encore plus de plastique », déplore Emma Priestland, de Break Free From Plastic. « Pour mettre fin à ce gâchis et lutter contre le changement climatique, elles doivent sortir de leur dépendance aux emballages plastiques à usage unique et rompre avec les énergies fossiles », ajoute Abigail Aguilar, de Greenpeace Asie du Sud-Est.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/25/coca-cola-champion-du-monde-de-la-pollution-plastique_6099763_3244.html>
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8- Les habitants de l'île de Pâques votent à 67% contre la réouverture aux touristes, AFP, 25/10/21, 15:00

Les habitants de l'île de Pâques, coupés du monde depuis plus d'un an et demi en raison de la pandémie de coronavirus, ont voté dimanche à 67% contre la réouverture de l'île aux touristes.
L'île chilienne du Pacifique Sud, à 3.700 km des côtes du Chili, est connue pour ses impressionnants mégalithes à la mystérieuse origine. Elle compte quelque 10.000 habitants, à 60% du peuple Rapa Nui --du nom originel de l'île-- de culture polynésienne.
Les Rapa Nui devaient répondre par "oui" ou par "non" à la question : "Voulez-vous ouvrir l'île en janvier ?".
Le "non" l'a emporté avec 649 votes, contre 320 pour le "oui" et trois votes nuls, a détaillé sur les réseaux sociaux la communauté locale Ma'u Henua, qui administre le parc national Rapa Nui. Seules 972 personnes ont pris part au vote - soit moins de 20% des habitants appelés aux urnes. 
Le résultat du vote n'est pas contraignant et la décision finale reviendra aux autorités sanitaires de la région de Valparaiso, dont dépend l'île, ou du ministère de la Santé qui n'a pas encore dit s'il comptait se plier ou non à la consultation.
Les habitants de l'île n'ont pas vu un seul touriste depuis mars 2020 et l'imposition de l'état d'exception au Chili avec des restrictions sanitaires face au coronavirus. Le pays a enregistré plus de 1,6 million de cas et plus de 36.000 décès depuis le début de la pandémie.
Pour sa part, l'île comptabilise à ce jour huit cas de Covid-19 et aucun nouveau cas depuis septembre 2020 et il n'y a pas eu de décès pendant la pandémie, selon les données des autorités locales.
73,1% de la population est vaccinée contre le Covid-19 sur l'Ile de Pâques mais le centre médical de Hanga Roa, la capitale, ne dispose d'aucune unité de soins intensifs. Une seule ambulance médicalisée envoyée depuis le continent il y a un mois peut transporter un patient à la vie menacée par le Covid-19.
"L'île tire ses revenus de l'industrie touristique. C'est la source de l'économie", a expliqué à l'AFP Salvador Atan, vice-président de la communauté locale Ma'u Henua, qui s'est montré, à l'instar des autorités locales, favorable à une ré-ouverture de l'île. 
"Je crois que (l'île) peut vivre (sans s'ouvrir), nous devons seulement réinventer et nous rappeler de ce qu'ont fait nos pères et grands-pères autrefois, ils ont survécu (sans tourisme)", a expliqué à l'AFP Hugo Atan, un fonctionnaire qui a voté "non". 
"C'est très simple, cela fait quasiment deux ans que nous sommes enfermés, les revenus se sont réduits de telle manière qu'ils suffisent à peine à survivre", a assuré à son tour une autre habitante, Uri Erisa Tuki Teave, estimant que le tourisme conditionne la survie économique de l'île.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-habitants-de-l-ile-de-paques-votent-a-67-contre-la-reouverture-aux-touristes_158489>
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9- Japon : à la pêche aux microplastiques, ça mord à tous les coups, AFP, 25/10/21, 17:00
Etienne Balmer et Hiroshi Hiyama

Le bateau est à peine sorti du petit port de Shimoda (sud-ouest de Tokyo) que l'équipage jette déjà ses filets. Mais au lieu de pêcheurs ordinaires, ce sont des chercheurs en quête de microplastiques, étudiant cette pollution marine au Japon.
Après avoir dérivé une quinzaine de minutes à la surface, la "chaussette" - un filet en forme d'entonnoir - est hissée à l'arrière du bateau et les nouvelles prises, nichées dans une boue de plancton, sont d'abord inspectées à l'oeil nu.
"Le bleu, ça c'est du microplastique, et ça, c'est du polystyrène je pense", indique du doigt Sylvain Agostini, professeur assistant à l'université de Tsukuba (nord-est de Tokyo) et directeur scientifique de la mission franco-japonaise Tara-Jambio, qui pratique ces prélèvements tout autour de l'archipel nippon depuis avril 2020.
Avec plus de 200 échantillons déjà recueillis, en surface et dans les sédiments, cette mission est la plus vaste étude à ce jour sur la concentration des microplastiques (des particules entre 0,3 et 5mm) dans les eaux côtières japonaises.
L'étude s'intéresse aussi à la "plastisphère", un écosystème marin encore très mal connu, formé par des micro-organismes flottant avec les microplastiques, parfois sur des milliers de kilomètres. 
"Nous voulons voir si ces bactéries peuvent être dangereuses ou non pour la chaîne alimentaire", explique Jonathan Ramtahal, un étudiant de Trinité-et-Tobago participant à la mission.
Si les résultats scientifiques devraient se faire attendre jusqu'en 2024 au moins, un constat immédiat est clair : "Il n'y a pas un échantillon où l'on n'ait pas trouvé du plastique", selon M. Agostini.
- La faute aux autres ? -
Cela n'a rien d'exceptionnel, tant la pollution aux microplastiques est omniprésente dans les eaux du monde entier, selon diverses études scientifiques dont celles de la Fondation Tara Océan, qui a sondé la mer Méditerranée sur ce thème en 2014 puis neuf grands fleuves européens en 2019.
Cependant, le Japon se considère comme un modèle de gestion de ses déchets plastiques, "recyclés" à 85% selon des chiffres de l'industrie, même s'il s'agit principalement d'une valorisation énergétique, par incinération, émettant du CO2.
"Les rues et les cours d'eau au Japon sont relativement propres par rapport à ceux d'autres pays", soutient Keiji Nakajima, directeur de l'office de contrôle de la pollution plastique marine au sein du ministère de l'Environnement.
Tout en étant un important utilisateur de plastique, le Japon dispose d'un "mécanisme solide de gestion des déchets", ajoute ce responsable interrogé par l'AFP.
Pourquoi alors trouve-t-on systématiquement des microplastiques autour de l'archipel ? La faute en partie aux autres, selon Tokyo : "Le Japon est situé en aval d'un courant océanique majeur qui charrie des déchets plastiques produits en Asie du Sud-Est et en Chine", rappelle M. Nakajima.
"Il y a une part de vrai" dans ces explications, admet M. Agostini. Mais quand du plastique est retrouvé à l'embouchure d'une rivière ou dans des baies quasiment fermées, "il ne vient pas de milliers de kilomètres mais de la terre à proximité", objecte-t-il.
Même si un faible pourcentage des déchets plastiques nippons échappe à la collecte, "vu les quantités énormes qui sont utilisées au Japon, cela fait des quantités énormes qui se retrouvent dans l'océan", argumente le chercheur.
- Montrer l'exemple -
Selon les Nations Unies, le Japon figure au deuxième rang mondial pour la quantité de déchets d'emballages plastiques par habitant, après les Etats-Unis.
Boîtes de déjeuner jetables, fruits et petits gâteaux enveloppés individuellement, emballages doubles : au pays du client roi, le refus d'un couvercle sur son café ou d'une paille en plastique suscite encore aujourd'hui l'étonnement des vendeurs.
"La culture de l'emballage fait partie de l'esthétique japonaise et a contribué à multiplier l'utilisation du plastique" dans le pays depuis les années 1970, rappelle à l'AFP Kazuo Inaba, le président du réseau national de stations marines japonaises Jambio.
Le Japon a toutefois commencé à réagir. En 2019, le pays s'est notamment fixé l'objectif de recycler 100% du plastique neuf d'ici 2035, et les sachets plastiques y sont devenus payants depuis 2020.
"Si les pays développés ne montrent pas l'exemple, personne ne le fera. C'est comme pour le CO2", souligne M. Agostini, alors que la COP26, la conférence internationale sur le climat, démarre le 31 octobre à Glasgow (Ecosse).
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211025-japon-à-la-pêche-aux-microplastiques-ça-mord-à-tous-les-coups>
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10- Chute drastique du débit d'un fleuve en Irak, l'Iran pointé du doigt, AFP, 26/10/21, 15:00

Précipitations en berne, construction de barrages en amont en Iran : des responsables en Irak ont déploré mardi la chute drastique du débit du fleuve Sirwan arrivant de chez le voisin iranien, un phénomène nuisant à l'agriculture et à la production électrique dans le pays en crise.
Parti d'Iran, le fleuve Sirwan alimente le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak, avant de continuer vers la province agricole de Diyala et se jeter dans le Tigre. Mais son débit s'est considérablement réduit.
"Il y a eu une baisse sans précédent", reconnaît le directeur du barrage de Darbandikhan, Rahmane Khani. "Le niveau de l'eau a baissé de 7,5 mètres en un an".
Interrogé par l'AFP sur les causes de cette baisse, il évoque "les faibles précipitations", mais aussi "la création de plusieurs barrages en Iran qui retiennent l'eau, et une déviation du fleuve".
Il assure que cette année, son barrage a reçu environ 900 millions de mètres cubes d'eau du fleuve. En temps normal, "la moyenne annuelle est de 4,7 milliards de mètres cubes", souligne-t-il.
La chute du débit a entraîné une baisse de 30% de la production électrique au barrage, indique-t-il.
- "Décision politique" -
Le dossier de l'eau représente un enjeu de taille pour l'Irak, pays riche en hydrocarbures mais confronté à une crise énergétique aiguë, aggravée par des sécheresses de plus en plus sévères et une baisse importante des précipitations.
Il s'agit par ailleurs d'un dossier ultra-stratégique pour l'Irak qui partage les eaux de plusieurs fleuves avec ses voisins, notamment ceux du Tigre et de l'Euphrate avec la Turquie et la Syrie.
L'Iran est lui aussi frappé par une pénurie d'eau et la capitale Téhéran subit sa pire sécheresse en un demi-siècle avec une chute des précipitations de 97% en un an.
Par ailleurs, les niveaux des lacs et des retenues d'eau en Iran ont baissé de moitié, indique un rapport de l'agence spatiale iranienne, cité par l'agence de presse Mehr.
"Au cours du premier semestre de cette année (du 21 mars au 22 septembre selon le calendrier iranien, ndlr), l'agence a étudié les changements du niveau d'eau des lacs de 40 grands barrages. Il ressort que la superficie de l'eau s'est réduite de 10 à 70%", affirme encore Mehr.
Face à cette situation, le ministre irakien des Ressources hydrauliques, Mehdi al-Hamdani, a appelé la semaine dernière son gouvernement à saisir la Cour internationale de Justice. Même si les autorités ne risquent guère d'intenter une telle procédure contre leur grand allié, l'Iran, qui fournit à l'Irak un tiers de ses besoins en gaz et en électricité.
"Pas de commentaires", a sèchement répondu à l'AFP un porte-parole de la diplomatie à Bagdad.
En attendant, le dossier est "en suspens", a indiqué à l'AFP un haut conseiller du ministère des Ressources hydrauliques, Aoun Thiab.
Il estime que l'Iran "contrevient au droit international en déviant un cours d'eau", une convention des Nations unies de 1997, mais reconnaît qu'un recours en justice représenterait "une décision politique et non technique".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/chute-drastique-du-debit-d-un-fleuve-en-irak-l-iran-pointe-du-doigt_158525>
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11- La Mar Menor, une immense lagune salée dont l’écosystème est asphyxié, Le Monde, 26/10/21, 17h22
Sandrine Morel (Murcie, envoyée spéciale)

Ce lieu dans le sud-est de l’Espagne pourrait être idyllique s’il n’avait été massivement urbanisé, puis contaminé par des tonnes de nitrates. Une initiative citoyenne veut lui donner une personnalité juridique, pour le sauver. 
Comme un paysage de carte postale, le soleil se couche sur la mer Mineure, illuminant de ses derniers rayons les îles volcaniques et sauvages du Baron et de Perdiguera, quelques voiliers bercés par les flots et, plus au sud, les monts de la Sierra de Carthagène. Même en plein mois d’octobre, de jeunes enfants, en maillot de bain, jouent encore le soir tombant près des eaux calmes et tempérées de cette immense lagune salée de 135 km2, peuplée de flamants roses, d’hippocampes et de nacres géantes, séparée de la Méditerranée par un bras de sable de 22 km de long, la Manga del Mar Menor. Cet écosystème unique situé dans la région de Murcie, au sud-est de l’Espagne, pourrait être idyllique s’il n’avait été massivement urbanisé à partir des années 1960 et contaminé durant des décennies par les tonnes de nitrates déversés par l’agriculture et l’élevage.
« Je ne me baigne plus, ça me dégoûte toutes ces algues et l’odeur : si ça continue, ça ressemblera à une mare », regrette Sagrario Lopez, 54 ans, assise sur une chaise pliante posée sur le sable gris de San Pedro del Pinatar, aux côtés de sa fille et de ses deux petits-enfants. « Il y a vingt ans, c’était autre chose, l’eau était transparente et on voyait des tonnes de poissons. Maintenant, mes amies ne veulent plus venir », ajoute cette Madrilène venue passer ici le pont de la fête nationale espagnole, le 12 octobre.
Des tonnes de poissons, les estivants en ont bien vu cet été, entre les 15 et 25 août : morts. Pris au piège dans des poches d’anoxie provoquées par l’eutrophisation de la lagune, près de cinq tonnes de poissons sont venus mourir près de la rive, sortant désespérément leur bouche de l’eau à la recherche d’oxygène. Alors que l’administration régionale pointait les effets d’une possible hausse des températures, l’Institut espagnol d’océanographie (IEO) a été clair dans son rapport, rendu le 13 septembre : le principal responsable de cet épisode de mortalité est « la pénétration incessante d’engrais dans la lagune (…). L’excès de phytoplancton limite l’entrée de la lumière, ce qui affecte la photosynthèse et la disponibilité d’oxygène dans l’eau jusqu’à des niveaux proches de l’hypoxie ».
> Lire aussi   Espagne : des tonnes de poissons morts en mer Mineure à cause d’une pollution aux nitrates
Après l’épisode de « soupe verte » de 2016 – quand la lagune tout entière a verdi sous l’effet de la prolifération des microalgues, provoquant la perte de près de 80 % de la végétation sous-marine –, puis la mort subite de plus de 3 tonnes de poissons en octobre 2019 à la suite de pluies torrentielles, sa conclusion est sans appel : « L’écosystème lagunaire a perdu sa capacité de régulation. »
Eaux profondes surexploitées
D’ailleurs, en septembre, de nouvelles poches d’anoxie ont été détectées, menaçant de provoquer encore un carnage. Seul le vent du Levant qui, en soufflant, a fait circuler l’eau lui a finalement donné une trêve. Mais pour combien de temps ?
« La situation de la mer Mineure est critique. Sa fragilité la rend très sensible aux variations climatiques : une hausse des températures ou des pluies torrentielles pourraient avoir des conséquences dramatiques », reconnaît auprès du Monde le ministre régional de l’environnement et de l’agriculture de Murcie – une double casquette qu’il assume sans complexe –, Antonio Luengo Zapata. Si ce diagnostic est partagé par tous les acteurs, la solution, en revanche, suscite un âpre débat entre scientifiques et une bataille politique entre l’exécutif régional, dirigé par le Parti populaire (PP, droite) depuis 1995, et le gouvernement espagnol, mené par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). En toile de fond, une question sous-jacente qui touche aux intérêts économiques d’une région dont 20 % du PIB dépendent du secteur agroalimentaire : peut-on restaurer la lagune sans réduire la surface agricole adjacente ?
> Lire aussi   Article réservé à nos abonnés  « Les vagues de chaleur fragilisent l’agriculture et le cycle du vivant »
La route qui entoure la lagune est bordée de vastes vergers de citronniers, de champs de brocolis et de terrains agricoles, sur lesquels des tracteurs dispersent du fumier et où viennent d’être plantées les laitues destinées à remplir les étals des supermarchés d’Europe durant les saisons froides. Près de 60 000 hectares de terres agricoles sont irrigués dans le bassin de Carthagène, dont 8 500 hectares de manière illégale, selon la Confédération hydrographique du Segura (CHS).
Pour arroser les terres, les agriculteurs puisent dans les eaux profondes, surexploitées. Ils achètent aussi l’eau des usines de dessalement de la Méditerranée, chère. Surtout, ils ont recours à l’eau du transvasement du Tage vers le fleuve Segura, une infrastructure controversée qui, depuis 1979, a facilité le développement d’une agriculture intensive dans une région auparavant aride. « Le transvasement nous a permis de passer des friches aux vergers et de mettre en valeur nos conditions climatiques excellentes, défend M. Luengo Zapata. Sans cette eau, nous serions probablement en train de parler de dépeuplement. »
> Lire aussi l’archive (1979) :  Article réservé à nos abonnés  Le Tage rebelle indompté
Saumures rejetées sans contrôle
Quant aux eaux de l’aquifère quaternaire, le plus proche de la superficie, polluées et saumâtres, elles ont longtemps été utilisées grâce à des puits de dessalement, avant que ceux-ci soient fermés, les agriculteurs jetant les saumures dans la nature sans contrôle. A présent, ses eaux débordent, comme sur la « Rambla del Albujon », un lit de rivière où ne devrait couler que l’excès des pluies torrentielles, mais qui déverse chaque jour 30 millions de litres d’eau polluée et 5 000 kg de nitrates dans la mer Mineure. A son embouchure, la lagune est opaque et malodorante.
« La clé du problème d’eutrophisation de la mer Mineure se trouve dans les apports souterrains de l’aquifère à la lagune, assure José Luis Garcia Arostegui, chercheur de l’Institut géologique et minier espagnol et professeur d’hydrologie à l’université de Murcie. Les nitrates produits par l’agriculture et les phosphates issus surtout des usages urbains sont responsables de la contamination historique de l’aquifère. Or celui-ci a une interface eau douce-eau salée avec la lagune, laquelle se retrouve contaminée si l’aquifère est trop chargé et s’y déverse. Il n’y a donc pas d’autre solution que de rabaisser le niveau phréatique. »
Pour ce faire, le gouvernement régional de Murcie propose de construire une nouvelle usine de traitement de l’eau souterraine – un « collecteur nord » –, transportée grâce à 55 km de canalisations et plusieurs stations de pompage, et dénitrifiée avant d’être rejetée à 3 km de la côte méditerranéenne. « La dénitrification à 100 % n’existe pas : cette solution supposerait un rejet de 600 tonnes de nitrates par an dans la Méditerranée si elle fonctionnait bien et 1 200 tonnes si elle fonctionnait mal », craint le porte-parole de l’association Ecologistes en action, Pedro Luengo Michel, qui plaide pour renaturaliser un maximum de terrains afin que les plantes absorbent l’excès d’eau de l’aquifère.
Le gouvernement espagnol, sensible à cette idée, a annoncé 300 millions d’euros d’investissements, au titre des fonds de relance européens. Quant au projet de « collecteur nord », il l’a mis en pause, tant que les 8 500 hectares d’irrigation illégale, accusée de verser à l’aquifère 25 hectomètres cubes par an, ne sont pas déconnectés du réseau et les terrains restitués à leur état d’origine. Or les administrations régionales et nationales se renvoient la responsabilité du retard à corriger les infractions.
La disparition des hippocampes
Las de cette bataille politique, les écologistes et la société civile s’organisent. Au-dessus du canal de Marchamalo, que le gouvernement régional veut draguer au plus vite afin de renouveler 30 % de l’eau de la lagune – au risque d’aggraver les troubles de l’écosystème lagunaire et de contaminer la côte méditerranéenne, selon l’IEO –, Isabel Martinez de Velasco soutient une immense banderole tandis que passent une vingtaine de kayaks aux cris de « SOS Mar Menor ». « Ce n’est pas seulement un écosystème qui disparaît mais des milliers de personnes qui sont en train de perdre leur moyen de subsistance : les maisons et commerces ne valent plus rien et les touristes sont de moins en moins nombreux, regrette cette ancienne professeure de kitesurf. Qui veut venir auprès d’une mer morte ? » 
Plusieurs plates-formes de défense de la mer Mineure ont aussi lancé une initiative législative populaire (ILP) afin que la lagune acquière une personnalité juridique propre qui permette à toute personne de porter plainte si l’écosystème est mis en danger. Les quelque 500 000 signatures recueillies doivent être présentées au Congrès des députés, à Madrid, mercredi 27 octobre. « Puisque les politiques se sont montrés incapables de protéger la lagune, c’est à nous citoyens de prendre les rênes, souligne Caroline Rivière, 51 ans, porte-parole de l’initiative. Quand j’étais petite, je jouais avec les hippocampes tous les jours. Mon fils, lui, n’en a jamais vu… », explique cette Française qui dispose d’une résidence secondaire au bord de la mer Mineure depuis quarante ans.
Selon Greenpeace, en 2012, le nombre d’hippocampes était estimé à 190 000 exemplaires, contre quelques douzaines à présent. L’ONG, qui dénonce un « écocide », s’est portée partie civile dans une affaire de possible « utilisation illégale de machines de dessalement, déversant des saumures sans autorisation »par plusieurs dizaines d’entreprises, principalement agricoles, mais aussi un terrain de golf.
> Lire aussi l’archive (2005) :  La région de Murcie, la plus touchée par la sécheresse en Espagne, s'inquiète de la fièvre immobilière et de la prolifération des golfs
Contamination ancienne
« La contamination remonte à loin : il y a quarante ans, on cultivait le coton et le piment par inondation. A présent, tout est irrigué au goutte-à-goutte », se défend Vicente Carrion, porte-parole du syndicat d’agriculteurs et d’éleveurs COAG du bassin de Carthagène, assis sur le porche de sa maison, au milieu des vaches, des moutons et de ses champs de citronniers, à moins de 10 km à vol d’oiseau de la lagune. Conscient de la mauvaise image renvoyée par le secteur, il promet une solution, inventée avec l’aide de l’université de Carthagène, où les agriculteurs financent un programme de recherche : « C’est un système de bioréacteur qui permet de dénitrifier les saumures avec le bois de l’élagage des agrumes, explique-t-il. Nous n’attendons que l’autorisation administrative pour le mettre en marche. » Le gouvernement de Murcie soutient le projet.
« L’agriculture industrielle n’est pas adaptée à cette terre. Il est urgent de tendre vers une agriculture écologique et de reprendre les cultures non irriguées, mais aussi de dénitrifier l’aquifère et de renaturaliser une partie du territoire, insiste Miguel Angel Esteve-Selma, professeur d’écologie à l’université de Murcie. Peut-être que si l’on fait tout cela, on aura récupéré les prairies marines de Cymodocea et rétabli l’écosystème de la mer Mineure. Mais il faudra au moins dix ou quinze ans… »
> Lire aussi l’archive (2020) : A la rescousse des prairies sous-marines, de la Côte est des Etats-Unis à la Méditerranée
En attendant, il ne peut plus se rendre dans la maison de ses parents au bord de la mer Mineure. « Quand j’y vais, une peine immense m’envahit. Je porte le deuil de ce qu’elle a été, et les souvenirs de l’enfance que j’ai passée dans une eau cristalline, à nager entre les gobies, les blennies, les hippocampes et les éponges me font souffrir. On dit que les scientifiques qui ont étudié la Grande Barrière de corail avant qu’elle commence à blanchir souffrent du même mal », raconte-t-il. Près de la mer Mineure, il est loin d’être le seul à ressentir cette forme de dépression environnementale.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/26/je-porte-le-deuil-de-ce-que-la-lagune-a-ete-en-espagne-la-mar-menor-un-ecosysteme-unique-asphyxie_6099957_3244.html>
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12- Quand la mer Morte s'efface, de singuliers cratères apparaissent, AFP, 27/10/21, 10:00
Claire Gounon

En Israël, à la belle époque du spa Ein Gedi, dans les années 1960, les vacanciers pouvaient se prélasser au bord des piscines chauffées puis se glisser dans la mer Morte. Un lointain souvenir, les eaux salées s'étant depuis retirées pour céder la place à d'étranges cratères.
La mer Morte, spectaculaire étendue d'eau en plein désert entre Israël, la Cisjordanie occupée et la Jordanie, flanquée en son ouest et son est d'abruptes falaises, a perdu un tiers de sa surface depuis 1960.
Les eaux bleues se retirent d'environ un mètre chaque année, laissant derrière elles un paysage lunaire, une terre blanchie par le sel et perforée de trous béants.
"Un jour ou l'autre, s'il reste un filet d'eau pour tremper son pied, on aura de la chance", se désole Alison Ron, une habitante d'Ein Gedi, qui a longtemps travaillé pour le spa. "Il n'y aura plus que des dolines".
Cratères pouvant se former en une fraction de secondes et dépasser dix mètres de profondeur, les dolines se sont multipliées ces vingt dernières années sur les rives du lac.
En reculant, l'eau salée laisse derrière elle des plaques de sel souterraines. 
Lorsqu'il pleut, l'eau douce s'infiltre dans le sol et dissout les plaques de sel. Sans appui, la terre au-dessus peut alors s'effondrer et former des dolines.
- Ville fantôme -
A Ein Gedi, les trois kilomètres de sable rocailleux qui séparent le spa du rivage sont aujourd'hui ponctués de trous et de crevasses.
Quelques kilomètres plus au nord, c'est tout un complexe touristique qui s'est transformé en ville fantôme, défiguré par les cratères et enserré dans des grillages. La chaussée est éventrée, les lampadaires renversés, la plantation de dattes abandonnée et les millions de shekels investis, envolés.
D'après Ittai Gavrieli, chercheur à l'Institut géologique d'Israël, on compte désormais des milliers de dolines de chaque côté de la mer Morte.
Ces cratères "dangereux", mais aussi "uniques et magnifiques", sont la conséquence directe de l'assèchement du lac à partir des années 1970, sous l'effet conjugué de la déviation du fleuve Jourdain qui s'y jette et de l'extraction croissante de minéraux.
Aujourd'hui, la mer Morte ne reçoit plus que 10% du débit d'autrefois, détourné par Israël et la Jordanie pour leurs besoins agricoles et en eau potable.
De plus, l'évaporation est favorisée par le réchauffement de la région, qui a enregistré un record national de chaleur en juillet, avec 49,9 degrés Celsius à Sodome, au sud-ouest de la Mer Morte.
Pour Gidon Bromberg, directeur israélien de l'ONG Ecopeace, les dolines sont des "revanches de la nature" en réaction aux "actions inappropriées de l'Homme". "Nous ne parviendrons pas à ramener la mer Morte à son heure de gloire, mais nous demandons à ce que son niveau soit au moins stabilisé", plaide M. Bromberg. 
- Déclin inéluctable -
Son organisation, constituée de scientifiques jordaniens, palestiniens et israéliens, préconise d'augmenter la désalinisation en mer Méditerranée pour soulager la pression sur le lac de Tibériade et le Jourdain, qui pourraient refluer vers la mer Morte. 
Elle voudrait aussi que l'industrie soit "tenue pour responsable" en payant davantage d'impôts.
Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Eau jordanien n'a pas détaillé les solutions qui pourraient sauver la mer, mais estime qu'il faut "attirer l'attention du monde pour trouver des solutions raisonnables".
En juin, la Jordanie, l'un des pays les plus déficitaires en eau, a abandonné l'idée d'un canal partant de la mer Rouge vers la mer Morte, qui devait être mené avec Israël et les Palestiniens. Amman a préféré la construction d'une usine de dessalement pour accroître son approvisionnement en eau potable.
Mais même si le canal avait été construit, il n'aurait pu sauver à lui seul le lac, note Eran Halfi, hydrologue à l'institut scientifique Arava. 
"La mer Morte est déficitaire d'un milliard de mètres cubes par an et le canal aurait apporté 200 millions de mètres cubes", explique-t-il.
La mer Morte est-elle donc condamnée à s'évaporer ? D'après des scientifiques, son déclin est inéluctable pour au moins les cent prochaines années et les dolines continueront de se répandre.
Mais le lac pourrait ensuite atteindre un équilibre, car à mesure que sa surface diminue, l'eau devient plus salée et l'évaporation décélère.
A Ein Gedi, Alison Ron se fiche de savoir que dans plus d'un siècle "sa" mer, amputée, trouvera peut-être un équilibre, car en déviant des cours d'eau et en construisant des usines, "l'Homme a interféré" avec la nature, lance-t-elle. "Nous devrions avoir honte d'avoir laissé cela se produire".
<https://information.tv5monde.com/info/quand-la-mer-morte-s-efface-de-singuliers-crateres-apparaissent-430089>
Sur le même sujet :
> L'Espagne dévoile un plan pour sauver la mer Mineure de la pollution <https://information.tv5monde.com/info/l-espagne-devoile-un-plan-pour-sauver-la-mer-mineure-de-la-pollution-431187>, AFP, 04/11/21, 20:00
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13- "Les bonnes habitudes" : le site du gouvernement pour savoir où recycler ses vieux objets, Radio France, 02/11/21, 18:56
Etienne Monin

Le ministère de la Transition écologique lance un site internet qui oriente vers des organismes ou des points de collectes où il est possible de déposer ses vieux objets.
Ce site lesbonneshabitudes.gouv.fr, c’est la porte d’entrée du recyclage. Il centralise les points de collecte de 14 éco-organismes qui doivent financer le recyclage. Et il donne accès a une carte des point de collectes en fonction de l’objet. Par exemple, pour un vieil extincteur, il est possible d'appeler un centre Norauto près de chez soi pour rapporter l’objet. Pour un meuble, la carte dirige vers le centre Emmaüs le plus proche. Et pour sa veille télé, les adresses de plusieurs magasins d’électroménager sont indiquées.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/les-bonnes-habitudes-le-site-du-gouvernement-pour-savoir-ou-recycler-ses-vieux-objets_4830439.html>
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14- Opération Enfumage. Vapotage : les vrais millions des fausses organisations de consommateurs, Le Monde, maj le 04/11/21 à 05h11
Stéphane Horel (avec Ties Keyzer, Tim Luimes, Eva Schram de « The Investigative Desk » et datacitron [illustrations])

• Sous prétexte de défendre la liberté individuelle, de fausses organisations de consommateurs défendent le vapotage.
• Elles font illusion dans le but d'influencer la réglementation de ces nouveaux produits et de contrer la lutte contre le tabagisme.
• Derrière elles : l’argent secret du lobby du tabac et des réseaux des milliardaires américains du pétrole.
• L’enjeu est financier, mais pas seulement. Cette nébuleuse insaisissable s’emploie à disséminer au cœur de l’Europe une idéologie radicale de droite, hostile à l’intervention des gouvernements : le libertarianisme
Une enquête du « Monde » et du collectif « The Investigative Desk » révèle l’alliance secrète tissée entre le lobby du tabac et les réseaux de magnats américains du pétrole pour empêcher les réglementations sur la cigarette électronique.
Le minibus du mensonge
« Vous êtes vapoteur ou fumeur ? » Ils sont une demi-douzaine à aborder les passants, flyers à la main, slogan floqué sur leurs tee-shirts en polyester : « Back Vaping. Beat Smoking » (« Soutenir la vape. Vaincre le tabagisme »). Après Barcelone, Milan ou Berlin, le minibus électrique de la World Vapers’Alliance (Alliance mondiale des vapoteurs), gant de boxe rose sur le toit, fait étape à Shoreditch, un quartier hipster de Londres, fin septembre 2021.
> Read this investigation in English : Vaping : The real dollars behind fake consumer organisations
Lancé dans une tournée européenne qui s’arrête dans huit pays, ce véhicule-là ne diffuse pas de gaz à effet de serre mais un message simple : la cigarette électronique peut « sauver 19 millions de vies ». Le vapotage est « 95 % moins nocif que la cigarette », clame l’organisation. Les gouvernements, pourtant, multiplient les « mesures de répression », prescrivent taxes et interdictions des arômes des e-liquides. Voilà pourquoi la World Vapers’Alliance se propose d’« amplifier la voix des vapoteurs passionnés du monde entier » pour la faire « entendre dans les allées du pouvoir ».
Les yeux doux sous une vague de cheveux gominés, Adidas aux pieds, Michael Landl, 34 ans, fait visiter le bivouac de ce mouvement qu’il dirige depuis août 2020. Une épaisse couche de gazon synthétique au sol. Une tente pour écrire à son député et soutenir la campagne d’une signature. Un studio pour enregistrer son témoignage de vapoteur guéri de la cigarette. Un coin à selfies. Et puis des petits cadeaux. « On voit plusieurs centaines de personnes par jour, ça marche très bien », se réjouit le jeune Autrichien, qui vapote arôme melon, pomme verte ou menthe.
Michael Landl assure que son mouvement regroupe « vingt-quatre organisations et quinze mille membres individuels environ ». Mais, sur son site, ce chiffre grimpe à « des dizaines de milliers de vapoteurs ». Qui la World Vapers’Alliance représente-t-elle exactement ?
Dans le studio vidéo, un indice s’étale sur la table haute : « Red Flag ». Chargé de collecter les consentements écrits des vapoteurs témoins, ce cabinet de relations publiques mentionné sur les documents n’est pas un inconnu. Sa spécialité : monter de toutes pièces des mouvements en apparence issus du terrain. Cette tactique de lobbying et de propagande a un nom : l’« astroturfing » – un terme anglais qui désigne ce même gazon artificiel dont le campement londonien de la World Vapers’Alliance est tapissé.
Red Flag s’était fait remarquer en organisant en 2017 l’opération « Freedom to Farm », une campagne de soutien au glyphosate dans huit pays européens orchestrée pour le compte du groupe agrochimique Monsanto (aujourd’hui Bayer), avec bien peu d’agriculteurs en chair et en os. Parmi ses plus gros clients(jusqu’à 200 000 euros par an), Red Flag compte British American Tobacco, le fabricant des Lucky Strike et des Dunhill, et de plusieurs marques d’e-cigarettes.
Avant sa tournée sans public, la World Vapers’Alliance a aussi organisé des manifestations sans manifestants aux airs d’auto-allégorie. Réunis devant le Parlement européen à Bruxelles ou au pied de la porte de Brandebourg à Berlin, les contestataires n’étaient que des silhouettes en carton grandeur nature de Michael Landl et d’autres individus au sourire figé. La plupart d’entre eux font partie de l’équipe d’une autre organisation dont la World Vapers’Alliance ne constitue en fait qu’un écran : le Consumer Choice Center (Centre pour le choix des consommateurs, CCC).
Lancé à Bruxelles en avril 2017, le CCC lui aussi prétend être un « mouvement populaire mondial » qui représente des « millions de consommateurs » dans « cent pays à travers le monde ». L’expression « mouvement grassroots » qu’il emploie en anglais suggère la mobilisation spontanée d’un collectif de consommateurs inquiets. Mais son directeur général, l’Allemand Fred Roeder, 34 ans, qui skiait en juillet à Dubaï dans la neige artificielle d’un complexe où se dandinent de véritables pingouins, n’a certainement pas les habitudes du consommateur moyen.
Un mouvement de masse, le CCC ? Invoquant le règlement européen sur la protection des données, son directeur refuse d’apporter les preuves de l’existence de ses membres, même anonymisées. Sur les réseaux sociaux, l’organisation est loin du compte, avec guère plus de 3 000 abonnés sur Facebook ou Twitter.
Ses objectifs, eux, sont plus transparents : le CCC s’oppose aux réglementations « paternalistes » qui entravent, selon lui, la liberté des consommateurs dans des domaines aussi variés que l’économie numérique, les transports, la santé ou le « style de vie ». Opposé à la taxation des produits sucrés et de l’alcool, favorable à la légalisation du cannabis, le CCC a fait de la « réduction des risques » liés au tabac l’un de ses principaux chevaux de bataille.
A ces nouveaux adhérents à la campagne qui s’éloignent du minibus Citroën, goodie siglé sous le bras, il manque cependant une information cruciale : les deux organisations qui n’en font qu’une sont financées par l’industrie du tabac. « Quoi ? » s’indigne une jeune signataire, interrogée plus loin dans la rue. « Ils ne me l’ont pas dit, mais ils auraient dû ! s’exclame-t-elle. J’avais bien senti que quelque chose n’allait pas. »
La main invisible du marché du tabac 
Toucher de l’argent du tabac pour défendre le vapotage ? Michael Landl estime qu’il n’y a là « aucun problème ». « Toutes les informations sont sur notre site », se défend-il. Pas sur le site de la World Vapers’Alliance en tout cas. Pour les trouver, il faut bien chercher sur celui du CCC, dont il est l’émanation.
> Lire aussi : Les conspirateurs du tabac, l’analyse du livre « Golden Holocaust »
Les principales multinationales du tabac ont mis la main au portefeuille pour soutenir l’organisation. Japan Tobacco International (fabricant des cigarettes Winston et Benson & Hedges) a sponsorisé son opération de lancement et l’a financée. Le CCC est également soutenu par British American Tobacco depuis 2019, Philip Morris International et Altria (maison mère de Philip Morris USA).
Interrogé le 20 septembre par Le Monde et The Investigative Desk dans un pub londonien, puis dans des courriels de suivi, Fred Roeder refuse de divulguer les montants de ces donations. « Notre activité s’exerce dans une indépendance totale, rien ne peut donc être considéré comme“fléché” », assure le directeur du CCC.
British American Tobacco finance spécifiquement l’organisation pour soutenir son « plaidoyer pour la réduction des risques liés au tabac ». Très en vogue depuis 2017, ce précepte de « réduction des risques » incite les fumeurs à se tourner vers les inhalateurs de nicotine, à l’instar des toxicomanes qui utilisent la méthadone pour décrocher de l’héroïne.
Chef d’orchestre de la lutte antitabac, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la science n’a pas encore suffisamment de recul pour trancher sur les dispositifs électroniques, interdits dans trente-deux pays. Ses mises en garde régulières contre les nouveaux produits exaspèrent les partisans de la « réduction des risques », qui les vantent comme moins nocifs que la cigarette. Ce débat déchire le monde de la lutte antitabac, où les pro-vape peuvent être tout aussi bien d’honnêtes convaincus que des alliés des cigarettiers – l’un n’excluant pas l’autre.
« Big Tobacco » s’est en effet empressé de récupérer le concept pour le retourner en outil marketing. Opportunément réactualisés autour de sa promesse d’un « monde sans fumée », les outils de sa boîte à influence visent à empêcher les pouvoirs publics de réglementer et de taxer ces nouveaux produits. Le secteur emploie désormais la « réduction des risques » comme cheval de Troie pour se présenter comme interlocuteur crédible auprès des pouvoirs publics, sans toutefois renoncer à vendre des cigarettes, qui lui rapportent chaque année 596 milliards d’euros. Parmi ses tactiques de prédilection : constituer des organisations-écrans qui portent son message sous des dehors plus présentables.
Ex-fumeurs ou en voie de l’être, faisant parfois la navette entre dispositif électronique et rechute dans le tabac, les vapoteurs sont en général hostiles aux fabricants qui les ont rendus accros. La plupart le savent : la moitié des fumeurs meurent de leur cigarette. Or la planète compte toujours plus de 1 milliard de fumeurs. Sept millions d’entre eux mourront de leur addiction en 2021, entraînant avec eux 1 million supplémentaire de victimes du tabagisme passif, selon l’OMS.
> Lire aussi Le fabricant de vapoteuses Juul vend une part de son capital à un géant du tabac et verse 2 milliards de dollars à ses employés mécontents
Proposés à partir de 2009 par des fabricants indépendants, les nouveaux produits électroniques ont été transformés en aubaine par les grandes firmes. Soucieuses de ne perdre aucun client, elles possèdent leurs propres e-cigarettes : Vuse (British American Tobacco), Juul (Altria en possède 35 %), Logic (Japan Tobacco International) ou encore Blu (Imperial Brands). Quant au marché du « heat-not-burn », des dispositifs électroniques qui chauffent le tabac à une température inférieure à la cigarette et dégagent un aérosol, il est dominé par Philip Morris International, le fabricant des célèbres Marlboro, avec l’IQOS. Ces nouveaux produits représentaient déjà un marché de 13 milliards d’euros en 2019.
Subterfuges made in Brussels 
14 juillet 2021. Sous le ciel couvert de Bruxelles, le minibus de la World Vapers’Alliance démarre sa tournée juste devant le Parlement européen. L’Allemand Peter Liese, un influent député du Parti populaire européen (droite), s’est déplacé pour apporter son soutien à la campagne et saluer Michael Landl.
Le lendemain se tient la première réunion du BECA (Special Committee on Beating Cancer), un comité spécial du Parlement chargé de discuter le Plan européen pour vaincre le cancer, un projet mis en place par la Commission européenne début 2020. Avec l’objectif d’une « génération sans tabac » d’ici à 2040, ce « plan Cancer » envisage non seulement de revisiter les taxes sur la cigarette, mais aussi de les étendre aux inhalateurs de nicotine, assimilés à des produits du tabac. Pour le secteur, dont les produits sont responsables de plus d’un quart des cancers en Europe, ce projet constitue une menace sérieuse.
Première étape de la discussion, le projet de rapport du BECA, présenté en juillet, veut aller encore plus loin et propose d’interdire les arômes d’e-cigarettes, véritables pièges à enfants et adolescents avec leurs senteurs barbe à papa, muffin ou Dragibus. Plusieurs députés s’y opposent. Parmi eux : Peter Liese.
> Lire aussi Les ruses de l’industrie du tabac pour séduire les jeunes
Alors que Michael Landl lui a présenté la World Vapers’Alliance comme une organisation de consommateurs « à tout petit budget », l’eurodéputé apprend qu’elle est financée par l’argent des cigarettiers. Mais l’information ne remet en question ni sa position ni son soutien à sa campagne. Un argument « ne peut pas être complètement annulé sous prétexte que l’industrie du tabac peut également l’utiliser », répond par courriel l’élu, qui figure toujours dans une vidéo promotionnelle de la World Vapers’Alliance. « En tant que médecin, je me bats contre la consommation de tabac depuis ma première élection au Parlement européen », poursuit-il, rappelant qu’il a soutenu par le passé l’imposition du paquet neutre et l’interdiction de la publicité pour le tabac. Au départ réticent, il soutient maintenant la « réduction des risques » avec option vapotage.
Peter Liese n’est pas le seul interlocuteur du CCC au Parlement européen. Le CCC se prévaut sur son site d’animer un « intergroupe » du Parlement constitué d’une trentaine d’élus, nommé « MEPs4Innovation » (Eurodéputés pour l’innovation), logo de l’institution à l’appui. Si le groupe ne figure « pas encore » sur la liste officielle des intergroupes, c’est en raison d’une carence administrative, affirme Fred Roeder. Mais le Parlement dément : MEPs4Innovation « n’est pas un groupe officiel ».
Pour moitié issus de partis populistes ou d’extrême droite (dont le Rassemblement national), les membres de cet intergroupe officieux se rassemblent autour de plusieurs thèmes, dont la « réduction des risques ». Deux d’entre eux, les députés italiens Pietro Fiocchi (groupe des Conservateurs et réformistes européens) et Aldo Patriciello (groupe du Parti populaire européen), sont aussi membres du BECA ; ils ont d’ailleurs déposé une vingtaine d’amendements pro-vape et à contre-courant du « plan Cancer ».
Le CCC financé par l’industrie du tabac ? Pietro Fiocchi n’en avait « aucune idée ». Mais cela ne le dérange pas. « Je parle à Philip Morris. Je parle à British American Tobacco. Je parle à tout le monde », témoigne ce membre du parti néofasciste Fratelli d’Italia.
En sus du « plan Cancer », le CCC est mobilisé sur tous les processus législatifs qui touchent aux intérêts de l’industrie du tabac. Pour acheminer ses idées dans les méandres de la prise de décision européenne, l’organisation recourt aussi à des actions de lobbying plus classiques. Elle déclare y consacrer environ un tiers de son budget de près de 1 million d’euros.
Une douzaine d’employés s’activent pour organiser conférences et tables rondes, rédiger argumentaires et rapports, placer des tribunes dans les médias les plus lus à Bruxelles, animer des podcasts, nourrir les comptes Twitter, Facebook, YouTube et Instagram. Ils participent plus directement à la fabrique de la loi par des contributions aux consultations publiques organisées par la Commission pour nourrir ses décisions. En octobre 2020, le CCC critiquait le rapport d’un comité scientifique sur l’e-cigarette, « truffé d’arguments biaisés ». En juin 2021, il était vent debout contre toute forme de taxation du tabac et de l’e-cigarette. Fumer, estime-t-il, est « une affaire de choix du consommateur et de responsabilité personnelle ».
Les frères les plus riches au monde 
Un poing gauche qui brandit une e-cigarette. Le logo de la World Vapers’Alliance emprunte à l’imagerie révolutionnaire, mais c’est à une révolution de droite radicale que le mouvement aspire. Même dissimulé derrière d’épais rideaux de fumée, l’argent laisse toujours des traces.
En plus des cigarettiers, certains bienfaiteurs du CCC, mentionnés incidemment dans un recoin de son site, laissent entrevoir une réalité plus complexe encore. Ils gravitent dans une galaxie des plus obscures, développée au cours des dernières décennies par un groupe de milliardaires américains encore très largement méconnus en Europe.
A leur tête : les frères Koch. Décédé en 2019, David a laissé à sa veuve de 58 ans, Julia, sa vingt-septième place au classement des personnes les plus riches du monde établi par le magazine Forbes. Il partageait ce rang avec son frère Charles, 86 ans, lui bien vivant et désormais aux commandes d’un projet politique de droite si extrême qu’une figure du conservatisme américain, William F. Buckley, l’a lui-même qualifié d’« anarcho-totalitarisme ».
> Lire : David et Charles Koch, les milliardaires anti-Obama
C’est de l’exploitation des énergies fossiles que les frères Koch puisent avant tout l’origine de leur immense fortune. Avec ses raffineries de pétrole, pipelines et mines de charbon, Koch Industries réalisait 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Première entreprise privée des Etats-Unis, la firme fabrique aussi moquette, airbags, vaisselle en carton, Nylon, verre, chaises de jardin ou papier toilette, et possède des intérêts dans la chimie et les engrais, l’agroalimentaire et la finance, le papier et l’élevage. Non cotée en Bourse, elle n’est pas tenue de rendre des comptes à des actionnaires sur ses finances ou ses activités. Cette culture du secret est la marque de fabrique des frères Koch.
« Une personne qui travaillait pour eux m’a dit : “Ce n’est pas que leurs activités échappent aux radars. Elles sont complètement souterraines” », raconte la journaliste du New Yorker, Jane Mayer. Autrice d’un livre majeur qui en a exposé le détail, Dark Money : The Hidden History of the Billionaires Behind the Rise of the Radical Right (Doubleday, 2016, non traduit), elle explique que les deux milliardaires, « pionniers de l’“astroturfing” en politique en Amérique, ont acheminé leur argent opaque vers des organisations difficiles à relier à eux dans le but d’acheter leur influence et de manipuler la politique ».
Les frères Koch font partie des grands argentiers du climatoscepticisme. Greenpeace a calculé que leurs fondations familiales avaient versé plus de 127 millions d’euros à quatre-vingt-dix entités pour attaquer la science climatique entre 1997 et 2018. Mais ils sont aussi les plus importants bailleurs de fonds de la politique libertarienne radicale aux Etats-Unis.
Souvent appelé, à tort, ultralibéralisme, le libertarianisme se démarque par une hostilité viscérale à toute intervention du gouvernement qui, en « Etat nounou » (« Nanny state »), dicterait leurs choix de vie aux individus. En lutte pour la suppression des impôts et des programmes d’aide sociale et médicale, ce mouvement plaide pour un contrôle minimal du monde des affaires et des activités industrielles, notamment dans le domaine de l’environnement.
C’est d’ailleurs pour épargner de colossaux droits de succession à ses fils que Frederick Koch a placé des millions de dollars dans des fondations philanthropiques avant sa mort en 1967. Charles et David se sont alors employés à « militariser la philanthropie » pour mener leur « guerre des idées », selon les mots de Jane Mayer.
Autour de leur projet idéologique, les Koch ont agrégé plusieurs dizaines de familles milliardaires qui recourent aux mêmes facilités fiscales pour préserver leurs fortunes : Scaife (banque Mellon et Gulf Oil), Bradley (défense), Olin (chimie et munitions), Coors (brasseries) ou encore DeVos (Amway). Un réseau si tentaculaire qu’il est surnommé « Kochtopus », du mot anglais octopus (« pieuvre »).
Depuis des décennies, multipliant les strates, les fondations de ces richissimes invisibles canalisent les millions de leur générosité non imposable vers une myriade de fondations et de think tanks, qui financent à leur tour organisations, consultants et commentateurs dont la parole dans les médias, d’apparence indépendante, façonne le débat public et assure la dissémination de leurs idées. Un système de poupées russes à la complexité infernale qui, d’après Jane Mayer, a « changé l’Amérique ». Et maintenant le monde ?
L’étreinte de la « Kochtopus » 
Calé contre le trench-coat Burberry qu’il a plié au dos de sa chaise, Fred Roeder le confesse : il vapote arôme pastèque. Un détail cocasse quand on sait que « Watermelon » est une insulte standard pour désigner écologistes et progressistes (présumés « verts » à l’extérieur, mais « rouges » à l’intérieur) dans l’univers libertarien, où la hantise du socialisme frôle souvent la paranoïa.
Le Consumer Choice Center a beau opérer en Europe, son siège se trouve aux Etats-Unis, où il est enregistré comme organisation à but non lucratif (« nonprofit ») de type 501 (c). Les innombrables entités financées par les frères Koch et leurs alliés privilégient ce statut qui les exempte d’un grand nombre de taxes, tout en leur permettant de garder secrète l’identité de leurs donateurs.
Avant même que la question ne lui soit posée, le directeur du CCC, Fred Roeder, anticipe : « Vous allez probablement me demander à un moment donné si nous recevons de l’argent des [frères Koch] ? Non ! J’ai demandé plusieurs fois », mais, explique celui qui se dépeint comme une créature sans importance située « tout en bas de la chaîne alimentaire », à l’en croire, ceux-ci « ne sont vraiment pas intéressés par ce qui se passe en dehors des Etats-Unis en termes de politiques publiques ».
L’histoire et la comptabilité du CCC sont pourtant étroitement liées avec une organisation-clé du système Koch : Students for Liberty. Chargée de former la nouvelle génération libertarienne, cette structure est née sur l’initiative d’un bénéficiaire d’une bourse d’été du Charles Koch Institute en 2007. Depuis, elle emploie son budget annuel de 3,5 millions d’euros à, selon ses propres termes, « identifier les jeunes déjà favorables à la liberté et leur fournir des ressources pour diffuser les idées ». 
+ Graphique : Certaines sources de financements du Consumer Choice Center <https://assets-decodeurs.lemonde.fr/decodeurs/assets/enquete_vape/viz1.png>
Egalement enregistrée sous le statut 501 (c), Students for Liberty ne dévoile plus ses bailleurs de fonds depuis 2016, mais l’analyse de centaines de pages de documents de l’administration fiscale montre qu’elle a perçu plus d’un million d’euros de la part d’organisations directement liées à Charles Koch et ses alliés ces cinq dernières années (Charles Koch Foundation, Charles Koch Institute, Donors Trust, Donors Capital Fund).
Tout au long de l’entretien, Fred Roeder n’aura de cesse de minimiser ses liens avec Students for Liberty. Le CCC lui-même était pourtant au départ un projet de Students for Liberty ; les deux organisations ont longtemps partagé la même adresse. Pendant neuf ans, jusqu’à ce que le CCC quitte officiellement le giron de sa grande sœur, en avril 2020, Fred Roeder y a occupé d’importantes responsabilités, cofondant sa branche européenne. Dix membres de l’équipe du CCC, dont son bras droit Yaël Ossowski, y ont également occupé des fonctions, comme « responsable du développement international » ou « directeur des programmes européens », par exemple.
Un lien plus furtif lie encore Fred Roeder à Students for Liberty. Le jeune entrepreneur possède une société domiciliée à Tallinn (Estonie), Healthcare Solutions, qui a perçu près de 600 000 euros de la part de Students for Liberty depuis 2015 pour une activité de consultant. Soit la majeure partie de son chiffre d’affaires annuel. Un autre consultant, habitué des plateaux de télévision américains, Jeff Stier, a touché plus de 200 000 euros par le même biais. Or, il est membre associé (« senior fellow ») du CCC.
« On dirait là une organisation-écran majeure ! », s’exclame la journaliste du New Yorker Jane Mayer. « Un mouvement spontané de sentiment populaire qui surgit comme ça, avec des gens qui ressentent un soudain besoin de vapoter pour lutter contre le tabac ? C’est une blague !, dit-elle dans un rire. C’est une honte d’exporter nos coutumes de corruption politique depuis les Etats-Unis vers le reste du monde ! »
Prétextant un coup de fatigue qu’il appuie d’un bâillement théâtral, Fred Roeder quitte le Goose Island Pub au moment d’aborder le sujet financier. Nos questions par courriel resteront sans réponses précises.
Comme la quasi-totalité des organisations à but non lucratif et think tanks pro-libre marché cités dans cette enquête, le CCC et Students for Liberty sont aussi partenaires d’une organisation aux ramifications internationales, Atlas Network. La première a reçu une subvention de 14 000 euros en 2018, en soutien à « son travail visant à faciliter les échanges commerciaux pour contrer l’expansion de la rhétorique protectionniste et les actions entreprises par d’éminents dirigeants mondiaux au cours de cette période », comme le reconnaît Atlas Network dans un courriel. La seconde a perçu plus de 500 000 euros depuis 2010, selon des formulaires fiscaux.
Etablie à Washington, Atlas Network est au cœur du dispositif de diffusion de l’idéologie libertarienne à travers le monde. Elle relie le nombre vertigineux de plus de 500 organisations dans 98 pays. Sa « vision », explique-t-elle, est celle d’un « monde libre, prospère et pacifique où les principes de liberté individuelle, de droits de propriété, de gouvernement limité et de marchés libres sont garantis par l’Etat de droit ». Sa « mission » : « consolider » ce réseau de think tanks « qui promeuvent la liberté individuelle et s’engagent à identifier et à supprimer les obstacles à l’épanouissement humain ».
Au quotidien, Atlas Network entraîne une véritable petite armée de propagandistes. Dans cet écosystème où l’efficacité fait l’objet d’une comptabilité minutieuse, l’organisation se targue d’avoir formé près de 4 000 personnes en 2020, tandis que son Atlas Network Academy a préparé « 884 » individus à travailler dans des think tanks.
Ce quartier général du libertarianisme redistribue une grande partie de la manne américaine en dehors du continent : près de 4 millions d’euros en 2020, dont plus de 1 million d’euros destinés à l’Europe. Ses ressources financières (12,6 millions en 2020) proviennent essentiellement d’organisations de la « Kochtopus ». Ces cinq dernières années, selon nos calculs, elle a reçu plus de 390 000 euros de la Charles Koch Foundation et du Charles Koch Institute, plus de 1 million de Donors Trust, ou encore 180 000 euros de la Lynde and Harry Bradley Foundation.
+ Graphique : Principales donations de la galaxie Koch à Students for Liberty et Atlas Network au cours des cinq dernières années <https://assets-decodeurs.lemonde.fr/decodeurs/assets/enquete_vape/viz2.png>
A cela s’ajoute l’argent des cigarettiers, « alliés stratégiques » d’Atlas Network, selon l’analyse d’une équipe de chercheuses de l’université Simon Fraser, à Burnaby (Canada), publiée dans une revueacadémique en 2016. Plus d’un tiers des partenaires américains d’Atlas Network ont en effet touché des financements de Philip Morris, de RJ Reynolds ou du Tobacco Institute, le pseudo-institut des industriels américains. La contribution des entreprises représente « moins de 2 % du total des donations reçues en 2020 », assure cependant Atlas Network, et se cantonne au « parrainage de [son] dîner de gala annuel, une pratique courante pour les organisations à but non lucratif aux Etats-Unis ».
Pacte d’enfumage
« Le partenariat des réseaux des frères Koch avec les fabricants de tabac ne date pas d’hier », raconte Stanton Glantz, professeur émérite de médecine à l’université de Californie, à San Francisco. Pragmatique avant tout, cette alliance remonte en fait aux années 1980. Les « Cigarettes Papers », ces millions de pages de documents internes rendus publics par la justice américaine et dont il était responsable jusqu’à sa retraite récente, lui ont permis, avec ses collègues, d’en reconstituer l’origine.
C’est auprès des industriels du tabac que les réseaux des frères Koch ont appris les tactiques d’« astroturfing », décrivent les chercheurs dans un article publié en 2014 dans la revue Tobacco Control. Pour empêcher taxes et mesures réglementaires visant à enrayer la consommation de tabac, les cigarettiers, peu crédibles dans le débat public, veulent donner « l’impression d’une opposition aux politiques de lutte antitabac et ont essayé de créer un mouvement “grassroots” de défense des droits des fumeurs ». Ils se tournent alors vers les groupes libertariens, nettement plus fournis que les leurs, et les payent, un peu à la manière de prestataires de services, pour qu’ils portent leur idéologie commune.
« Les réseaux des frères Koch n’ont évidemment pas besoin de l’argent de l’industrie du tabac, poursuit Stanton Glantz. Mais comme tous deux abhorrent les réglementations et s’efforcent de bloquer l’action du gouvernement sur un vaste éventail de sujets, ils ont un fort intérêt commun. Tout ce qui peut renforcer le pouvoir des réseaux Koch est avantageux pour les industriels du tabac, dans la mesure où leur action favorise un environnement anti-réglementation, anti-taxation et anti-santé. »
Leur plan : former en parallèle des coalitions « grassroots » et des alliances sur le plan « national et intellectuel » afin d’influencer Washington. « Ce dont nous parlons, en fin de compte, c’est d’un“mouvement”, d’un effort national pour changer la manière dont les gens pensent le rôle du gouvernement (et des grandes firmes) dans nos vies », explique Tim Hyde, un cadre du cigarettier RJ Reynolds, dans un mémofondateur de 1990.
Jusqu’en 2004, le lobby du tabac se cache derrière la façade de la principale organisation des frères Koch, Citizens for a Sound Economy. Des mouvements comme « Get Government Off Our Back » (« Débarrassez-nous du gouvernement ») et « Enough is Enough » (« Trop c’est trop ») posent les bases d’une alliance d’intérêts qui conduira ensuite au financement du Tea Party. Surgi début 2009 pour torpiller l’Obamacare, le projet de réforme du système de santé du président Obama, ce mouvement contestataire rétif à l’impôt et à la dépense publique n’avait au départ rien de spontané. Il dérivait directement de « décennies d’“astroturfing” du tabac et d’autres intérêts industriels », déployés dans le seul but de « soutenir leur ordre du jour économique », selon Stanton Glantz et ses collègues.
Leurs intérêts économiques communs sécrètent-ils une idéologie, ou est-ce l’inverse ? « Les deux, analyse Jane Mayer. Leur idéologie est une justification de leurs pratiques commerciales et vice versa. Ils ont transformé ce qui est fondamentalement leur stratégie marketing en un prétendu mouvement politique. Ils en font une question de principe pour cacher qu’il s’agit en fait d’une question de profit. »
Pour Stanton Glantz, les grandes manœuvres autour de la promotion des inhalateurs électroniques et de la « réduction des risques » révélées par notre enquête sont une « continuation » de ce projet mis en place il y a quatre décennies. A une différence près : un degré de sophistication accru. Auparavant « sous une ou deux strates de complication », les connexions sont désormais « enterrées sous cinq ou six strates, de sorte qu’il est de plus en plus difficile de les exposer ».
L’internationale du marché et de la vape libres
Quand l’orchestre de la « Kochtopus » se met à jouer, une immense chambre à écho diffuse l’idéologie libertarienne sous le couvert de la défense de liberté du consommateur, hier fumeur, aujourd’hui vapoteur.
On lance campagnes et hashtags. On se cite, on se traduit, on se republie entre médias amis, on se retweete et se like, on se choisit comme « fellow », on se convie à des podcasts et des débats en ligne, on publie tribunes et points de vue dans les grands médias, parfois même dans Le Monde. Atlas Network revendiquait plus de 20 000 mentions dans les médias en 2020, et le Consumer Choice Center, plus de 1 000.
> Lire aussi : L’ignorance : des recettes pour la produire, l’entretenir, la diffuser
Pour atteindre l’opinion publique, des sites d’information gratuite jouent le rôle de caisses de résonance. C’est le cas par exemple de Vaping Today ou d’InsideSources, un site au financement inconnu, dont le directeur de publication possède un chien dénommé Milton, « comme son économiste préféré », l’icône libertarienne Milton Friedman. Parmi ses contributeurs : le CCC et les représentants de divers think tanks des réseaux Koch – comme le Competitive Enterprise Institute, le R Street Institute ou la Taxpayers Protection Alliance (Alliance pour la protection des contribuables).
S’il n’est pas toujours possible de savoir qui est la poupée russe de l’autre dans ce lacis complexe, on peut tout de même démêler la manière dont ces entités interagissent. Le cas de la Taxpayers Protection Alliance, une organisation à but non lucratif américaine anti-impôts d’obédience typiquement libertarienne, est à cet égard éloquent pour comprendre les règles non écrites de ce jeu de « Marabout, bout d’ficelle ».
La Taxpayers Protection Alliance chaperonne « IGO Watch », une campagne qui exige plus de transparence à l’OMS, « bureaucratie corrompue » , sous peine de cessation de la contribution financière des Etats-Unis. La vingtaine de mouvements « grassroots » qui y adhèrent sont pour la plupart des groupes libertariens déguisés en associations de défense des contribuables. Parmi eux : le CCC.
Les financements de la Taxpayers Protection Alliance, dotée d’un budget annuel de 3,5 millions d’euros, sont fort opaques. Son président, David Williams, explique dans un courriel ne pas divulguer « qui lui fait ou ne lui fait pas de dons par respect de leur confidentialité ». Mais l’intérêt tout récent de l’organisation pour la question du vapotage et le parcours de ses dirigeants laissent peu de doutes sur ses motivations.
Deux d’entre eux viennent en effet du groupe conservateur FreedomWorks, rejeton du Citizens for a Sound Economy des frères Koch, et mécène essentiel du Tea Party. Côté vapotage, la personne-clé s’appelle Lindsey Stroud. Elle dirige depuis mai 2021 le tout nouveau « Consumer Center » de la Taxpayers Protection Alliance, qui comprend une rubrique consacrée à la « réduction des risques » . Membre du conseil d’administration d’une organisation professionnelle de fabricants d’e-cigarettes, elle tient un blog sur le « b.a.-ba de la réduction des risques », rédige des rapports, se démène sur Twitter. L’un des invités estivaux de son podcast « Across the Pond » (« De l’autre côté de l’Atlantique ») était Yaël Ossowski, le numéro deux du CCC.
Jusqu’en 2020, Lindsey Stroud travaillait pour le Heartland Institute. Célèbre pour avoir été un fer de lance du climatoscepticisme, ce think tank financé par les réseaux des frères Koch promeut encore une brochure qui garantit de ne « jamais perdre un débat avec un alarmiste du réchauffement climatique ! ».
Le Heartland Institute ne divulgue pas ses soutiens financiers « par principe », mais son histoire avec l’industrie du tabac remonte aux années 1990, avec des financements de Philip Morris, tandis qu’Altria lui prodigue des dons depuis le début des années 2010. En ligne, son « salon de la liberté du consommateur » qui promeut la cigarette électronique, recommande comme expert… Jeff Stier, ce consultant du CCC rémunéré par Students for Liberty, qui est également « senior fellow » pour la Taxpayers Protection Alliance. « Marabout, bout d’ficelle ».
Le Monde et The Investigative Desk ont identifié dix-sept organisations partenaires d’Atlas Network engagées dans des actions de lobbying ou de propagande pour la « réduction des risques » et le vapotage. Notre enquête montre que la quasi-totalité d’entre elles ont perçu de l’argent de l’industrie du tabac, dont douze au cours des cinq dernières années.
+ Graphique : Organisations partenaires d'Atlas Network engagées sur la « réduction des risques » liée au tabac <https://assets-decodeurs.lemonde.fr/decodeurs/assets/enquete_vape/viz3.png>
Interconnectés au sein de ce réseau, certains mouvements de vapoteurs prétendument « grassroots », comme la World Vapers’Alliance, offrent une façade légitime dans la strate la plus visible. De création récente, ils disséminent éléments de langage et arguments au cœur de la communauté des consommateurs par le biais de sites consacrés au vapotage et les réseaux sociaux.
En Irlande, Respect Vapers est entièrement financé par l’Edmund Burke Institute, un think tank libertarien qui juge « l’étatisme nounou antidémocratique et infantilisant ». En Grande-Bretagne, We Vape semble n’être représenté que par son directeur, « fellow » de l’Adam Smith Institute. Les deux « instituts » sont partenaires d’Atlas Network. Au Canada, Rights4Vapers, lancée elle aussi dans une tournée en bus, compte parmi ses « supporteurs » officiels le directeur de la World Vapers’Alliance, Michael Landl, et celui de la Taxpayers Protection Alliance.
La « guerre des idées » à l’assaut de l’OMS
La réglementation européenne n’est bien évidemment pas le seul objet d’influence de cette machine de propagande globale, ultra-organisée, où les réseaux sociaux permettent de pratiquer l’astroturfing version XXIe siècle. Depuis plusieurs années, l’OMS est la cible de violentes attaques coordonnées par ce réseau.
En 2003, sa Convention-cadre pour la lutte antitabac a instauré une muraille de Chine autour des décideurs publics. L’article 5.3 de ce traité international, auquel 182 pays adhèrent aujourd’hui, leur impose de préserver leurs politiques de santé publique de l’ingérence de l’industrie du tabac, persona non grata à la table de toute discussion. Selon le traité, « un conflit fondamental et inconciliable » oppose la santé publique et les intérêts de cette industrie, dont les produits tueront 1 milliard de personnes au cours du siècle si rien n’inverse la tendance actuelle.
Tous les deux ans, les réunions de la Conférence des parties (COP) de la Convention-cadre sont émaillées d’incidents mis en scène par des groupes de cette nébuleuse libertarienne sous perfusion d’argent du tabac, Students for Liberty et le CCC en particulier. Relayés par des sites Web et des comptes Twitter alliés, ils accusent l’OMS de rejeter la « réduction des risques » et d’exclure le public et les médias des salles de négociation… évidemment réservées aux fonctionnaires et aux diplomates des délégations officielles.
En 2016, à New Delhi (Inde), Fred Roeder est déjà là quand des représentants de Students for Liberty perturbent la COP7 et s’introduisent dans une réunion, pancartes à bout de bras. En 2018, à Genève (Suisse), Fred Roeder et Yaël Ossowski organisent pour le CCC une soirée parallèle à la COP8, « Ton ennemi n’est pas la nicotine », et se font accréditer comme journalistes grâce à leurs contributions à des sites d’information libertariens.
Genève, où la COP9 se tiendra en ligne depuis le siège de l’OMS à partir du 8 novembre, sera d’ailleurs la dernière étape de la tournée du minibus de la World Vapers’Alliance, qui a prévu une « surprise ». Cette année encore, une opération vise la conférence. Mais elle est d’une ampleur inédite. Impuissant à forcer les portes des réunions, le mouvement libertarien pro-vape a changé de tactique et tente maintenant de s’y introduire par la ruse. Son idée : faire intégrer des experts en « réduction des risques » et des vapoteurs dans les délégations officielles, en particulier dans celle du Royaume-Uni, affranchie par le Brexit des engagements de l’Union européenne sur la Convention-cadre.
La principale manœuvre s’est déroulée dans les coulisses du Parlement britannique. Au printemps 2021, un groupe parlementaire multipartite sur le vapotage réclame que la délégation du ministère de la santé britannique à la COP9 « soit renforcée par des experts ayant une expérience du monde réel, et même d’anciens fumeurs, qui peuvent attester des bénéfices du vapotage et d’autres produits à risque réduit ». Dans le cas contraire, le gouvernement devrait envisager de « revoir sa contribution financière [à l’OMS] drastiquement à la baisse », met en garde le groupe, dont le vice-président est le conservateur Matt Ridley, un fervent soutien du vapotage.
Identiques à ceux de la sphère libertarienne, ces arguments ne sont pas arrivés là par accident. Géré jusqu’en 2020 par UK Vaping industry Association (Ukvia), une organisation de lobbying qui représente les intérêts des multinationales du tabac, ce groupe informel a sollicité pendant plusieurs semaines l’avis d’experts pour nourrir sa réflexion.
La liste des contributions pourrait servir de générique de fin de cette enquête.
Outre les firmes Japan Tobacco International, Imperial Brands et Juul, le casting comprenait le Consumer Choice Center, We Vape, l’Adam Smith Institute, ou encore l’Institute of Economic Affairs, notoirement financé par l’industrie du tabac. Moins attendues : plusieurs organisations américaines, comme la Taxpayers Protection Alliance, Property Rights Alliance (Americans for Tax Reform) et, dans le réseau de Charles Koch, la Reason Foundation.
A quelques jours de l’ouverture de la COP9, les initiatives se multiplientet un déluge de courriers s’est abattu sur les délégations nationales et l’OMS. Une lettre au président américain, Joe Biden, demande que la délégation américaine y milite pour la « réduction des risques ». La vingtaine d’organisations signataires, menées par la Taxpayers Protection Alliance, comprend le CCC et un groupe issu de Students for Liberty.
+ Graphique : Les circuits de lobbying et de propagande auprès des institutions publiques : UE & OMS <https://assets-decodeurs.lemonde.fr/decodeurs/assets/enquete_vape/viz4.png>
Cachée dans les volutes que dégagent les marchandises toxiques des cigarettiers et les raffineries de l’empire Koch, sponsorisée par leurs millions opaques, cette petite armée nourrit un projet dont le public ne perçoit qu’une infime partie. Qu’entend-elle accomplir sous le prétexte de la liberté ? Dans les tweets, les brochures et les esprits, en tout cas, c’est de l’abolition de toute forme de contrôle sur le monde des affaires que l’on caresse le rêve.
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Comment nous avons travaillé
Pour réaliser cette enquête et cartographier ce réseau, Le Monde et The Investigative Desk ont recouru à une grande diversité d’outils et de sources documentaires :
• Les sites spécialisés Tobacco Tactics de l’université de Bath (Royaume-Uni), Sourcewatch du Center for Media and Democracy et Opensecrets (Etats-Unis), Koch Network Databaseet Climate Disinformation Database du site Desmog, Conservativetransparency qui agrège les financements des nonprofits conservatrices américaines, le répertoire des think tanks pro-libre marché financés par l’industrie du tabac du Guardian, le registre des registres de sociétés OpenCorporates.
• Les déclarations des nonprofits à l’administration fiscale américaine rassemblées par ProPublica dans son Nonprofit explorer.
• Des documents confidentiels de l’industrie du tabac et des organisations libertariennes mis à disposition par la Legacy Tobacco Documents Library de l’Université de Californie à San Francisco.
• Les données du registre de transparence de l’Union européenne collectées par le site Lobbyfacts.
• Des travaux académiques publiés dans des revues à comité de lecture.
• Et bien entendu le travail journalistique pionnier de Jane Mayer (The New Yorker) et de Lee Fang (The Intercept).
Certains documents indisponibles en ligne sont accessibles sur DocumentCloud.
Tous les liens contenant des informations susceptibles d’être modifiées ou effacées ont été sauvegardés dans l'Internet Wayback Machine.
Des questions précises et des demandes de commentaires ont été envoyées à 24 organisations et individus. Seules Atlas Network, Geneva Network, Heartland Institute, Institute of Economic Affairs, Students for Liberty, Taxpayers’ Protection Alliance et Smoke Free Alternatives Trade Association (SFATA) ont répondu ou accusé réception.
Les autres nonprofits et think tanks sollicités étaient : Adam Smith Institute, American Consumer Institute: Center for Citizen Research, Competitive Enterprise Institute, Edmund Burke Institute, Property Rights Alliance / Americans for Tax Reform (and Foundation), Reason Foundation, R Street Institute ; les organisations de vapoteurs : We Vape, Respect Vapers et Rights4Vapers ; le consultant Jeff Stier.
Charles Koch n’a pas répondu à notre demande de commentaire.
Du côté de l’industrie du tabac et inhalateurs de nicotine, British American Tobacco et Atria ont répondu, mais pas Japan Tobacco International ni Juul. Après de nombreux échanges, Philip Morris International n’a finalement pas souhaité répondre. « Nous vous avons demandé – comme c’est le droit de tout individu et toute organisation dans une démocratie libre – pourquoi vous avez demandé ces informations, a expliqué un responsable des relations médias du groupe. Nous regrettons que votre équipe ait refusé de fournir ces détails et que, par conséquent, nous ne puissions pas donner suite à votre demande. »
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#BigTobacco21 : une enquête en plusieurs volets
#BigTobacco21 est une enquête collaborative au long cours lancée en Novembre 2020 par Le Monde et le collectif The Investigative Desk(Pays-Bas) qui vise à décortiquer les stratégies de l’industrie du tabac pour le XXIe siècle. Elle a été réalisée avec le soutien de Journalismfund.eu et du fonds Investigative Journalism for Europe (IJ4EU).
Episode 1 :
• Petites ficelles et grandes manœuvres de l’industrie du tabac pour réhabiliter la nicotine <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/19/petites-ficelles-et-grandes-man-uvres-de-l-industrie-du-tabac-pour-rehabiliter-la-nicotine_6063922_3244.html>
Episode 2 :
• La guerre secrète de Philip Morris contre l’OMS et les experts de la lutte antitabac <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/14/un-avenir-sans-fumee-la-guerre-secrete-de-philip-morris-contre-l-oms_6076704_3244.html>
• David Khayat, un cancérologue star en VRP de l’industrie du tabac <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/14/david-khayat-un-monsieur-cancer-en-vrp-de-l-industrie-du-tabac_6076758_3224.html>
Episode 3 :
• Vapotage : les vrais millions des fausses organisations de consommateurs <https://www.lemonde.fr/sante/article/2021/11/03/vapotage-les-vrais-millions-des-fausses-organisations-de-consommateurs_6100830_1651302.html>
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2021/11/03/vapotage-les-vrais-millions-des-fausses-organisations-de-consommateurs_6100830_1651302.html>
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En images
15- Covid-19 au Brésil : Bolsonaro accusé de "crime contre l'humanité", TV5Monde, 20/10/21

Jair Bolsonaro a-t-il délibérément laissé le Covid-19 tuer des Brésiliens ? La commission d'enquête parlementaire demande des poursuites contre le président brésilien pour "crime contre l'humanité". La commission vient également de demander son inculpation. Une enquête révèle notamment que plusieurs victimes ont été utilisées comme cobayes.
> Vidéo (1 min 53) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/covid-19-au-bresil-bolsonaro-accuse-de-crime-contre-l-humanite>
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16- Consommation : les Français jouent le jeu de l'occasion, France 2, journal de 20h, 25/10/21

Avec l'augmentation des prix et un portefeuille de plus en plus serré, de nombreux Français se tournent désormais vers le marché de l'occasion. Voitures, vêtements, meubles, électroménager... Tout y passe afin de se faire plaisir à petit prix.
À Marseille (Bouches-du-Rhône), près de 3 000 personnes défilent chaque week-end chez Emmaüs afin de réaliser une bonne affaire à petit coût. Quentin Hardy est l'un d'entre eux. "J'ai tout acheté en seconde main, le but, c'est d'être en dessous de 300 euros", explique le jeune homme, qui vient d'emménager. Et tant pis si les meubles sont légèrement abîmés. Dans le dépôt-vente, de nombreux objets sont disponibles à bas coût. Une aubaine pour les clients.
Les jouets et vêtements se mettent également à l'occasion
Un peu plus loin dans la cité phocéenne, il existe également une boutique de jouets d'occasion. De quoi faire plaisir aux plus jeunes avec des jouets relativement neufs, mais à bas prix. Certains produits sont vendus jusqu'à 70% moins chers que le prix du neuf. Une tendance qui plaît à une mère et sa fille, attirées par la vitrine. "Pour la plupart, c'est du moitié prix, donc c'est très intéressant", déclare la mère. Les friperies permettent également aux personnes de s'habiller avec des vêtements de seconde main, pour des prix faibles. Voire de trouver des vêtements rétros. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/consommation-les-francais-jouent-le-jeu-de-l-occasion_4821507.html>
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17- La décharge sauvage de Nestlé dans les Vosges pollue depuis des décennies, 20 Minutes avec Brut, 28/10/21, 12h21

Pollution plastique. Chaque jour, « 20 Minutes » vous propose des vidéos réalisées par son partenaire Brut
Des tonnes de plastique dans la forêt : voilà ce qu’on peut trouver près de Vittel. Bernard Schmitt est porte-parole du Collectif Eau 88 et quand il voit cette pollution, son cœur se serre : « Il y a des bouteilles et d’autres détritus, comme des gros blocs de PVC qui dégagent beaucoup de chlore et de dioxine quand ils brûlent. » Ces décharges de Nestlé seraient au nombre de neuf en France et résulteraient des débuts non maîtrisés de la fabrication de bouteilles plastiques. Des employés de l’époque ont expliqué que les bouteilles plastiques et les déchets du BTP ont été enterrés dans des fosses, brûlés et enfin recouverts de terre pour dissimuler cette pollution. 
Bernard déplore les 4200 tonnes de plastique de cette seule décharge : « La dégradation du plastique fournit toujours du plastique ! Simplement, là, on voit un gros plastique et puis dans 400 ans, il n’y aura plus que des microplastiques qui se seront infiltrés dans les sols, dans l’eau, auront couru dans les ruisseaux et alimenteront la mer. C’est ça le cycle de dégradation du plastique. » Bernard marche dans la décharge de Nestlé des Vosges dans la vidéo de notre partenaire Brut. 
>> Suite à voir à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3159511-20211028-decharge-sauvage-nestle-vosges-pollue-depuis-decennies>
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18- Une idée pour la France : à Saint-Brieuc, on récupère et recycle les matériaux des chantiers, France 2, journal de 13h, 28/10/21

Dans sa chronique "Une idée pour la France", le Journal de 13 Heures de France 2 met en avant des idées permettant d'aider les Français. Jeudi 28 octobre, c'est une idée pour réutiliser les matériaux du bâtiment qui est mise en avant. 
Et si recycler des matériaux du bâtiment était une solution pour aider l'environnement et faire des économies ? Dans la chronique du 13 Heures, "Une idée pour la France", c'est l'idée mise en avant le jeudi 28 octobre. "Le but c'est de réduire notre production de déchets et notre consommation de matières premières", explique Sarah Fruit, architecte de Bati Recup. À Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), elle récupère tout ce qui est récupérable dans une tour d'immeuble où l'habitation semble impossible, avant la destruction totale. Tout ou presque se récupère, soit pour de la réutilisation, soit pour du recyclage.
Des habitants modifiés pour le partage
Contrairement aux immeubles des années 1960, comme à Saint-Brieuc, les immeubles de maintenant sont axés sur le partage. "Il existe une plate-forme, Habitat participatif France. Elle recense 900 projets de construction", ajoute la journaliste France Télévisions Valérie Heurtel, présente sur le plateau du 13 Heures de France 2. De multiples initiatives du genre existent en France, où les habitants collaborent ensemble avant même la construction des logements.
Reportage à voir :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/une-idee-pour-la-france-a-saint-brieuc-on-recupere-et-recycle-les-materiaux-des-chantiers_4824987.html>
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19- Inde : un homme vient à la rescousse des lacs de Bangalore, France 2, journal de 20h, 31/10/21

Un homme s'est mis en tête de sauver les lacs de Bangalore (Inde). Une ville qui a grossit trop vite, celle-ci croule sous la pollution et le béton et ses lacs en font les frais.
Avec 11 millions d'habitants, la ville de Bangalore (Inde) a vu sa taille augmenter en très peu de temps. Elle est surnommée la Silicon Valley indienne et est aujourd'hui un nid de pollution pour les rivières, les lacs. Les déchets et les rejets d'eaux usées ravagent tous les points d'eaux. Anand Malligawad s'est donné un objectif : nettoyer un à un les lacs de Bangalore.
Des lacs remplis de mauvaises herbes
Une mission honorable à laquelle ce sauveur de lacs tient énormément. À l'aide de sa tractopelle, il sillonne la ville pour nettoyer ses lacs. Un projet gigantesque qui nécessite que les lacs soient entièrement vidés au préalable. "L'état de l'eau est pitoyable. Elle est pleine de mauvaises herbes, et il y a une odeur nauséabonde. Le lac a été rempli d'eaux usées, on trouve du métal et des bactéries", peste-t-il. Une fois vidés, les lacs se rempliront de pluie et les eaux usées seront traitées dans un canal construit quelques mètres plus loin.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-un-homme-vient-a-la-rescousse-des-lacs-debangalore_4828387.html>
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