[revue-presse-FNH] Grande revue de presse spéciale dérèglement climatique et COP26 de Glasgow + 1 publication & 1 annonce (mercredi 10 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 10 Nov 07:59:36 CET 2021


Bonjour à tous,

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1- Synthèse. COP26 : après un tourbillon d'annonces, la crédibilité des nouveaux engagements en question <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/06/cop26-apres-les-annonces-la-credibilite-des-nouveaux-engagements-en-question_6101150_3244.html>, Le Monde, 06/11/21, 05h37 
2- Tribune. « Les entreprises peuvent désormais afficher une neutralité carbone dépourvue de toute réalité physique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/06/les-entreprises-peuvent-desormais-afficher-une-neutralite-carbone-depourvue-de-toute-realite-physique_6101154_3232.html>, Le Monde, 06/11/21, 06h00
3- Entretien. COP26 : l'UE et la France sont "apathiques" alors qu'elles devraient "montrer l'exemple et aligner des annonces", estime Greenpeace France <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-l-ue-et-la-france-sont-apathiques-alors-qu-elles-devraient-montrer-l-exemple-et-aligner-des-annonces-estime-greenpeace-france_4835001.html>, Radio France, 06/11/21, 07:45
4- Reportage. De Lamu à Nairobi, la saga de la lutte anti-charbon au Kenya <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/06/de-lamu-a-nairobi-la-saga-de-la-lutte-anti-charbon-au-kenya_6101166_3212.html>, Le Monde, 06/11/21, 08h00
5- COP26 : la société civile dénonce un événement « pour VIP » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/06/cop26-la-societe-civile-denonce-un-evenement-pour-vip_6101180_3244.html>, Le Monde, 06/11/21, 10h38 
6- COP26 : bonnes nouvelles, file d'attente et grandes promesses... Ce qu'il faut retenir des premiers jours de la conférence sur le climat <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-bonnes-nouvelles-file-d-attente-et-grandes-promesses-ce-qu-il-faut-retenir-des-premiers-jours-de-la-conference-sur-le-climat_4833819.html>, France Télévisions, 06/11/21, 14:39
7- COP26 : "Les politiques doivent avoir le courage de s'affranchir de certains lobbies", selon un membre de la Convention citoyenne <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-les-politiques-doivent-avoir-le-courage-de-s-affranchir-de-certains-lobbies-selon-un-membre-de-la-convention-citoyenne_4835203.html>, Radio France, 06/11/21, 14:54
8- COP26, jour 6 : « Le changement climatique est bien là et nous finirons par en payer le prix » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/06/cop26-jour-6-le-changement-climatique-est-bien-la-et-nous-finirons-par-en-payer-le-prix_6101220_3244.html>, Le Monde avec AFP, 06/11/21, 19h54
9- Tribune. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, défend "un capitalisme décarboné" <https://www.lejdd.fr/Economie/exclusif-geoffroy-roux-de-bezieux-le-president-du-medef-defend-un-capitalisme-decarbone-4075608>, Le JDD, 06/11/21, 22h30
10- Dosier. COP26 : Annonces officielles et initiatives de la société civile <http://www.adequations.org/spip.php?article2589>, Adéquations, 06/11/21
11- A Glasgow, dans les rues, les églises ou autour du centre de conférence, la société civile tente d’exister en marge de la COP26 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/07/a-glasgow-dans-les-rues-les-eglises-ou-autour-du-centre-de-conference-la-societe-civile-tente-d-exister-en-marge-de-la-cop26_6101232_3244.html>, Le Monde, 07/11/21, 04h26
12- COP26 : la présidence britannique se félicite, mais des experts attendent des actes <https://information.tv5monde.com/info/cop26-la-presidence-britannique-se-felicite-mais-des-experts-attendent-des-actes-431504>, AFP, 07/11/21, 05:00
13- Tribune, « Avec une énergie verte moins chère que celle des combustibles fossiles, le problème du réchauffement climatique serait résolu » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/07/avec-une-energie-verte-moins-chere-que-celle-des-combustibles-fossiles-le-probleme-du-rechauffement-climatique-serait-resolu_6101262_3232.html>, Le Monde 07/11/21, 09h00 
14- A la conférence climat, les promoteurs du nucléaire revigorés <https://information.tv5monde.com/info/la-conference-climat-les-promoteurs-du-nucleaire-revigores-431562>, AFP, 07/11/21, 15:00
15- Vivre au bord des Grands Lacs américains, un rêve menacé par la crise climatique <https://information.tv5monde.com/info/vivre-au-bord-des-grands-lacs-americains-un-reve-menace-par-la-crise-climatique-431563>, AFP, 07/11/21, 15:00
16- Changement climatique : au-delà du fatalisme et du solutionnisme, une troisième voie existe <https://theconversation.com/changement-climatique-au-dela-du-fatalisme-et-du-solutionnisme-une-troisieme-voie-existe-169140>, The Conversation, 07/11/21, 17:49
17- COP26 : peut-on compter sur l'innovation pour capter plus de CO2 ? <https://information.tv5monde.com/info/cop26-peut-compter-sur-l-innovation-pour-capter-plus-de-co2-431567>, TV5Monde, 07/11/21, 19:49
18- COP26, jour 7 : « Un réel élan pour l’action climatique », selon les organisateurs du sommet <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/07/cop26-jour-7-charbon-voitures-cash-et-arbres_6101299_3244.html>, Le Monde avec AFP, 07/11/21, 20h11
19- Le Groenland perd désormais 357 milliards de tonnes de glace par an <https://dailygeekshow.com/groenland-fonte-glace/>, Daily Geek Show, 07/11/21
20- Qu’est-ce que cela change un demi-degré de réchauffement de plus ? <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-quest-ce-cela-change-demi-degre-rechauffement-plus-93971/>, Futura-sciences, 07/11/21
21- Climat : comment expliquer l’échec depuis 30 ans <https://www.goodplanet.info/2021/11/07/climat-comment-expliquer-lechec-depuis-30-ans/>, GoodPlanet, 07/11/21
22- L'Australie s'engage à vendre du charbon pendant encore "des décennies" <https://information.tv5monde.com/info/l-australie-s-engage-vendre-du-charbon-pendant-encore-des-decennies-431609>, AFP, 08/11/21, 07:00
23- En Floride, la manipulation génétique, pari désespéré pour sauver les coraux <https://information.tv5monde.com/info/en-floride-la-manipulation-genetique-pari-desespere-pour-sauver-les-coraux-431631>, AFP, 08/11/21, 11:00
24- Frans Timmermans : « Je dis aux jeunes mobilisés pour le climat : “Continuez !” » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/08/frans-timmermans-je-dis-aux-jeunes-mobilises-pour-le-climat-continuez_6101368_3244.html>, Le Monde, 08/11/21, 11h07 
25- Reportage. En Inde, l’île de Majuli, dévorée par la montée des eaux, aura disparu d’ici à 2030 <https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/11/08/en-inde-l-ile-de-majuli-devoree-par-les-eaux_6101383_1652612.html>, Le Monde, 08/11/21, 14h37
26- A la COP, l'épineux dossier des "pertes et dommages" des pays pauvres <https://information.tv5monde.com/info/la-cop-l-epineux-dossier-des-pertes-et-dommages-des-pays-pauvres-431699>, AFP, 08/11/21, 18:00
27- Cinéma : Aïssa Maïga filme le quotidien sans eau des femmes peules <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211108-cin%C3%A9ma-a%C3%AFssa-ma%C3%AFga-filme-le-quotidien-sans-eau-des-femmes-peules>, AFP, 08/11/21, 19:00
28- COP26 : à mi-parcours, l'écart Nord-Sud toujours béant <https://information.tv5monde.com/info/cop26-mi-parcours-l-ecart-nord-sud-toujours-beant-431605>, AFP, 08/11/21, 21:00
29- COP26 et climat : qui a le leadership mondial ? <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop-26-et-climat-qui-a-le-leadership-mondial-150294.html>, Novethic, 08/11/21
30- A la COP26, les négociations se tendent sur la question du financement des conséquences du changement climatique <https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/11/09/a-la-cop26-les-negociations-se-tendent-sur-la-question-du-financement-des-consequences-du-changement-climatique_6101448_1652612.html>, Le Monde, 09/11/21, 05h16 
31- Tribune. COP26 : « Il convient de mettre en place une tarification carbone redistributive » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/09/cop26-il-convient-de-mettre-en-place-une-tarification-carbone-redistributive_6101464_3232.html>, Le Monde, 09/11/21, 06h00
En audio
32- La COP26 et le changement climatique en cinq podcasts <https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/11/06/la-cop26-et-le-changement-climatique-en-cinq-podcasts_6101140_3246.html>, Le Monde, 06/11/21, 05h16 
En images
33- Climat : en Islande, une usine qui capte le CO2 dans l'air <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-en-islande-une-usine-qui-capte-le-co2-dans-l-air_4834389.html>, France 3, Le 19/20 national, 05/11/21
34- COP26 : visualisez les émissions cumulées de dioxyde de carbone par pays depuis 1850 <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/11/06/cop26-visualisez-les-emissions-cumulees-de-dioxyde-de-carbone-par-pays-depuis-1850_6101202_4355770.html>, Les Décodeurs, 06/11/21, 14h31
35- Vidéo. La désobéissance civile non violente est-elle efficace ? <https://www.lemonde.fr/societe/video/2021/11/07/la-desobeissance-civile-non-violente-est-elle-efficace_6101285_3224.html>, Le Monde, 07/11/21, 14h00 
36- À la découverte de ces cultures extraordinaires <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-a-la-decouverte-de-ces-cultures-extraordinaires-2201329.html>, TF1, journal de 20h, 08/11/21
37- Eclairage public : ces villes qui économisent <https://www.lci.fr/societe/video-eclairage-public-ces-villes-qui-economisent-2201324.html>, TF1, journal de 20h, 08/11/21
Une publication
38- BD. Le monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique <https://www.dargaud.com/bd/le-monde-sans-fin-le-monde-sans-fin-miracle-energetique-et-derive-climatique-bda5378080>, de Jean-Marc Janvocivi & Christophe Blain, Editions Dargaud, 29/10/21
Une annonce
39- Financer l'organisation d'ateliers environnement et société pour les lycéens <https://www.helloasso.com/associations/klub-terre/collectes/financer-l-organisation-d-ateliers-environnement-et-societe-pour-les-lyceens>, Laboratoire de la Transition, 08/11/21, 17:29

Bien à vous,
Florence

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BILAN MI-PARCOURS DU JOUR : — La première semaine du sommet sur le climat a été marquée par des promesses inattendues. Elles restent malgré tout en deçà des objectifs, et devront en outre être tenues. (cf. item 1)
— Pendant deux semaines, à Glasgow, dirigeants, financiers et négociateurs discutent âprement des moyens à mettre en œuvre pour lutter contre le réchauffement planétaire, sous le regard critique des militants du climat. (cf. item 6)
— De Sydney à Paris en passant par Séoul, Londres ou Mexico, plus de 200 manifestations pour le climat étaient organisées. A Glasgow, des dizaines de milliers de manifestants ont bravé les éléments. (cf. item 8)
— La première semaine de la COP26 a enregistré des engagements sur la déforestation, la sortie du charbon ou la levée de milliards de dollars pour des investissements verts, largement promus par la présidence britannique de la conférence mondiale sur le climat mais laissant les experts attentistes. (cf. item 12)
— Portés par l'argument climatique, les défenseurs de l'énergie nucléaire, à commencer par le patron de l'AIEA, gendarme mondial de l'atome, sont venus promouvoir ses mérites à la COP26 de Glasgow. (cf. item 14)
— La première semaine de la COP26 a enregistré une série d’engagements mais, selon les observateurs, il y a un gouffre entre ces proclamations et les réductions d’émissions à atteindre pour tenir les objectifs de l’accord de Paris. (cf. item 18)
— A mi-parcours de la cruciale COP26, les pays en développement ont fustigé les engagements selon eux insuffisants des nations les plus riches, accusées de sacrifier les vies de milliards d'habitants de la planète en première ligne du réchauffement climatique. (cf. item 28 & 32)
— Les deux semaines de la COP 26 organisée à Glasgow sont le théâtre d’un combat intense. (cf. item 29)
HIATUS DU JOUR : "En autorisant les firmes à se prévaloir, pour leurs produits, d’un "zéro carbone" pourtant considéré comme une "allégation sans aucun fondement scientifique", le Sénat induit l’idée que cet objectif est atteignable "sans repenser notre structure socio-économique", Paul Dalmasso, avocat au barreau de Paris (cf. item 2)
CITATIONS DU JOUR : — "C’est la COP la moins inclusive que j’ai connue et j’en ai connu huit !", Dorothy Grace Guerrero, de l’association Global Justice (cf. item 5)
— "Malheureusement, les agendas et les lobbies ont beaucoup abîmé les avancées qui auraient pu être faites." Sylvain Burquier, l'un des membres de la Convention climat (cf. item 7)
— "Continuez ! Car c’est grâce à vous que le Pacte vert européen a vu le jour. Votre insatisfaction nous aide à stimuler d’autres responsables mondiaux.", Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne en charge du Pacte vert (cf. item 24)
— "Nous faire payer des intérêts sur de l'argent destiné à augmenter notre résilience serait cruel. Comme nous faire payer la mafia des énergies fossiles responsable de la terreur que nous inflige cette crise." Aiyaz Sayed-Khaiyum, le ministre de l'Economie et du Changement climatique des îles Fidji (cf. item 26)
— "On a pour la première fois la capacité de prévoir, d’agir et non plus seulement de subir", Magali Reghezza-Zitt, géographe, spécialiste de l’environnement et des villes (cf. item 32)
ANTAGONISME DU JOUR : Dans une Afrique qui est le continent qui émet le moins de gaz à effet de serre et alors que les besoins en énergie sont forts, associations et militants accumulent les victoires dans la bataille contre le mégaprojet de centrale électrique à charbon censé voir le jour dans une région protégée de l’est du Kenya tandis que l’Australie affirme qu'elle continuera à vendre du charbon pendant "des décennies". (cf. item 4 & 22)
REPORTAGE DU JOUR : Sous l’effet du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers himalayens, l’île de Majuli au nord-est de l’Inde, qui était considérée comme la plus grande île fluviale habitée au monde, voit ses côtes rongées par le Brahmapoutre. (cf. item 25)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Peut-on compter sur la science et la technologie pour réduire drastiquement nos émissions de CO2 et leurs impacts ? (cf. item 17, 23 33 & suite)
CHIFFRES DU JOUR : — Une étude a évalué que le Groenland à lui seul perd 357 milliards de tonnes de glace chaque année, un phénomène qui ne sera pas sans conséquence pour le reste du monde. (cf. item 19)
— Les pertes et dommages liés au réchauffement ont été chiffrés à entre 290 milliards et 580 milliards de dollars par an jusqu’en 2030. Les pays du Sud demandent la création d’un mécanisme financier pour leur permettre de faire face. (cf. item 30)
— Les activités humaines ont émis 2 500 milliards de tonnes de dioxyde de carbone depuis l’ère industrielle, selon les données du média spécialisé Carbon Brief. (cf. item 34)
ALTERNATIVE DU JOUR : En France, plusieurs villes ont déjà commencé à économiser l’énergie de l’éclairage public réduisant ainsi de façon tangible les dépenses publiques de ce poste. (cf. item 37)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Synthèse. COP26 : après un tourbillon d'annonces, la crédibilité des nouveaux engagements en question, Le Monde, 06/11/21, 05h37 
Cécile Ducourtieux (Glasgow, envoyée spéciale) et Audrey Garric

La première semaine du sommet sur le climat a été marquée par des promesses inattendues. Elles restent malgré tout en deçà des objectifs, et devront en outre être tenues. 
Ce fut une frénésie d’annonces, un tourbillon d’engagements, une succession ininterrompue de prises de parole. Après une semaine menée au pas de charge à la COP26 à Glasgow, une question brûle toutes les lèvres : s’est-on rapproché de l’enjeu principal, à savoir « maintenir en vie » l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ? Un optimisme prudent était de mise, vendredi 5 novembre, à l’intérieur du Scottish Event Campus, où se déroule la conférence mondiale sur le climat.
La présidence britannique de la COP s’était fixé quatre priorités pour cet événement majeur qui rassemble 30 000 personnes de 196 pays : le charbon, les voitures, la finance et les arbres. Une semaine avant la fin officielle des négociations, elle a d’ores et déjà coché plusieurs cases. Vingt-trois nouveaux Etats, dont le Canada et la Pologne, se sont engagés à sortir du charbon, dans les années 2030 pour les pays développés et dans les années 2040 pour les autres. Vingt pays, dont les Etats-Unis et le Canada, et cinq banques publiques ont par ailleurs promis de mettre un terme à leurs financements publics dans les combustibles fossiles – pétrole, gaz et charbon – à l’international à partir de la fin 2022. Sans oublier les deux alliances, comptant chacune une centaine d’Etats,pour mettre un terme à la déforestation d’ici à 2030, et pour réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % entre 2020 et 2030.
Partenariat avec l’Afrique du Sud
Sur le front des engagements climatiques, l’Inde a créé la surprise en rendant public pour la première fois un objectif de neutralité carbone à 2070 et en relevant ses objectifs pour 2030. L’annonce a créé une dynamique positive, même si ces engagements ne sont pas encore alignés sur la trajectoire de 1,5 °C, relève le Climate Action Tracker.
La COP est parvenue à engranger de nouvelles promesses de réductions d’émissions. De sorte, qu’aujourd’hui, 150 pays, représentant 80 % des émissions mondiales, ont déposé de nouveaux plans climatiques auprès de l’ONU (les « NDC »), dont une majorité sont plus ambitieux que les précédents de 2015. Quatre pays l’ont fait pendant la COP, dont l’Argentine et la Nouvelle-Zélande. Désormais aussi, 82 pays se sont fixé un objectif de neutralité carbone au milieu du siècle – soit treize Etats de plus qu’avant la COP –, par exemple Israël, le Vietnam ou le Nigeria.
« On a, pour la première fois, des engagements concrets, comme sur le charbon ou les investissements dans les fossiles », se réjouit Lola Vallejo, directrice climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Le partenariat noué avec l’Afrique du Sud, qui va recevoir 8,5 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros) de certains pays développés, dont la France, pour l’aider à sortir de sa dépendance au charbon, aura un « vrai impact à court terme », note-t-elle, et est un « signal à envoyer à d’autres émetteurs comme l’Indonésie ou le Nigeria ».
L’enthousiasme était encore plus tranché chez le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, qui s’est fendu d’un « Grande nouvelle » sur Twitter, jeudi soir. Selon les nouvelles estimations de son agence, l’ensemble de ces promesses – les « NDC » et la neutralité carbone –, ainsi que l’engagement sur le méthane, s’ils sont tenus à temps, permettraient de limiter le réchauffement climatique à 1,8 °C à la fin du siècle. « Il s’agit d’un moment historique : c’est la première fois que des gouvernements proposent des objectifs suffisamment ambitieux pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2 °C », note l’AIE. Le Programme des Nations unies pour l’environnement indiquait, avant la COP26, que tous les plans pris pour 2030 mettaient la planète sur une trajectoire de 2,7 °C à la fin du siècle, et 2,2 °C en ajoutant les objectifs de neutralité carbone.
> Lire aussi Les nouvelles promesses des Etats mènent toujours le monde vers une « catastrophe climatique »
« Les actions à court terme sont insuffisantes »
L’agence, qui se « félicite de ces progrès », engage toutefois à la « prudence ». D’abord, parce que cette température de 1,8 °C « reste supérieure à l’objectif de l’accord de Paris », qui prévoit de contenir le réchauffement de la planète à un niveau bien inférieur à 2 °C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C.
Ensuite, et c’est là l’essentiel, en raison du manque de crédibilité des objectifs des Etats, et en particulier de neutralité carbone, qui restent souvent vagues, ambigus et dont on peut parfois douter qu’ils seront atteints. « Les gouvernements font des promesses audacieuses pour les décennies à venir, mais les actions à court terme sont insuffisantes », reconnaît l’AIE. « Les chiffres communiqués l’AIE sont très spéculatifs, juge Carl-Friedrich Schleussner, climatologue au centre de réflexion Climate Analytics. Ils sont basés sur des objectifs trop lointains, qui ne sont pas adossés à des plans ambitieux pour 2030. » Or, pour conserver une chance de maintenir le réchauffement à 1,5 °C, « nous devons réduire rapidement nos émissions dans cette décennie ».
Des pays comme l’Australie, l’Arabie saoudite, le Brésil, la Turquie ou la Russie se sont engagés à atteindre des émissions nettes nulles (d’ici à 2050, 2053 ou 2060), « mais n’ont pas fixé d’objectifs de réduction des émissions pour 2030 qui offrent une voie réaliste pour y parvenir », prévient Taryn Fransen, experte des politiques climatiques au centre de réflexion World Resources Institute. Beaucoup n’ont pas décidé de tourner le dos aux énergies fossiles – la principale cause du réchauffement climatique – et se basent sur des solutions technologies encore hypothétiques à grande échelle – comme le captage stockage de CO2.
Preuve de l’insuffisance des promesses pour 2030 : la nouvelle évaluation de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui a passé en revue les dernières NDC, montre que le monde est en passe d’augmenter à court terme ses émissions de 14 % d’ici à 2030 par rapport à 2010, alors que pour maintenir la température à 1,5 °C, il faudrait les réduire de 45 %.
De surcroît, à l’heure actuelle, ces plans ne sont pas respectés. Selon l’AIE, pour être en ligne avec le 1,5 °C, il faudrait stopper immédiatement tout nouvel investissement dans les énergies fossiles – les Etats projettent, à l’inverse, d’augmenter leur production –, quadrupler le taux de déploiement du solaire et de l’éolien et tripler les investissements dans les technologies bas carbone.
« Cette deuxième semaine ne sera pas paisible »
Désormais, les maîtres mots seront la crédibilité, la transparence et la redevabilité, ont prévenu les observateurs. Pour les Etats, mais également pour les entreprises. « Le manque de crédibilité et la confusion règnent, chacun donnant aux mots un sens différent et mesurant les choses différemment », avait averti, en début de conférence, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, qui veut créer un groupe d’experts pour proposer des « normes claires » et évaluer les engagements de neutralité carbone des acteurs non étatiques.
Ce double constat – des progrès dans les promesses mais un écart toujours béant avec les actes – a donné lieu, vendredi, à des réactions partagées. Lors d’une manifestation avec plusieurs milliers de jeunes, Greta Thunberg a qualifié d’« échec » la COP26, dénonçant une « célébration du business as usual et du blabla ».
« Nous avons assisté à de grandes annonces, mais trop de promesses étaient volontaires et trop souvent, les petits caractères comportent de grandes lacunes, estime de son côté Jennifer Morgan, la directrice exécutive de Greenpeace International. Bien que nous soyons plus proches de notre objectif que nous ne l’étions au début, il y a encore un long chemin à parcourir. »
Laurent Fabius, le président de la COP21, présent à Glasgow jeudi et vendredi, a, quant à lui, jugé « l’atmosphère moins pessimiste qu’il y a quelques semaines ». Et d’énumérer trois sujets sur lesquels « il faut encore avancer » : d’abord, finaliser les règles d’application de l’accord de Paris – « je suis plutôt confiant à ce stade ». Ensuite, le « sujet crucial des finances », puisque les pays riches n’ont toujours pas tenu leur engagement de verser 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour les aider à faire face au réchauffement. Malgré de nouveaux engagements du Japon, de l’Italie ou du Royaume-Uni, « je ne suis pas sûr qu’on va parvenir à les atteindre cette année, et ce sera un des sujets les plus difficiles de la discussion », prévient-il.
Enfin, « nous avons un problème d’ambition », indique le président du Conseil constitutionnel. Les pays les plus vulnérables au changement climatique, soutenus par les coalitions des petites îles et des pays les moins développés, demandent que les pays les plus émetteurs améliorent tous les ans leurs plans climat, et non tous les cinq ans.
> Lire aussi A la COP26, les Etats les plus vulnérables réclament que les pays pollueurs payent pour leurs dommages climatiques
Alors que les négociations vont entrer dans le dur à partir de lundi, en présence des ministres, « cette deuxième semaine de COP ne sera probablement pas paisible », reconnaît Alok Sharma, le président britannique de la conférence. « Les progrès sont là, mais ils ne sont pas suffisants. Et s’il y a un écart à la fin de cette conférence [avec les objectifs de l’accord de Paris], il va falloir décider comment nous le comblons, dans les années qui viennent. »
> Retrouvez tous les articles de notre dossier spécial COP26 ici <https://www.lemonde.fr/cop26/>.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/06/cop26-apres-les-annonces-la-credibilite-des-nouveaux-engagements-en-question_6101150_3244.html>
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2- Tribune. « Les entreprises peuvent désormais afficher une neutralité carbone dépourvue de toute réalité physique », Le Monde, 06/11/21, 06h00
Par Paul Dalmasso, avocat

En autorisant finalement les firmes à se prévaloir, pour leurs produits, d’un « zéro carbone » pourtant considéré comme une « allégation sans aucun fondement scientifique », le Sénat induit l’idée que cet objectif est atteignable « sans repenser notre structure socio-économique », s’indigne l’avocat Paul Dalmasso dans une tribune pour « Le Monde ».
Tribune. Le Groupe d’experts international sur l’évolution du climat (GIEC) définit la neutralité carbone comme l’équilibre, à l’échelle mondiale, entre les émissions et les absorptions de CO2 anthropiques sur une période donnée.
En cohérence avec la définition du GIEC, l’Agence de la transition écologique (Ademe) rappelle que le concept de neutralité carbone n’a « réellement de sens qu’à l’échelle de la planète » et « ne peut pas s’appliquer à une autre échelle – territoire infranational, organisation [entreprises, associations, collectivités, etc.], produit ou service, etc. Individuellement ou à leur échelle, les acteurs économiques, collectivités et citoyens qui s’engagent pour la neutralité carbone ne sont, ni ne peuvent devenir, ou se revendiquer, “neutres en carbone”, l’atteinte d’une neutralité carbone arithmétique n’ayant pas de sens à leur échelle. »
Grande marge de manœuvre
En dépit de la définition qu’en donne le GIEC, et ignorant la position de l’Ademe, certaines entreprises revendiquent pourtant, dans leurs annonces publicitaires, la neutralité carbone de leurs produits. A supposer même que le concept ait un sens à leur échelle, le mode opératoire utilisé par ces entreprises pour afficher la neutralité carbone de leurs biens ou services repose sur le triptyque « mesurer, réduire, compenser », éminemment critiquable.
> Lire aussi « Il s’agit de juger les entreprises sur leurs actions et non sur leur prétendue bonne volonté »
« Mesurer » : les standards et protocoles existant sur le marché laissent aux entreprises une grande marge de manœuvre concernant le périmètre des émissions à intégrer dans leur évaluation, et n’incluent pas systématiquement les émissions les plus significatives de leur chaîne de valeur. La neutralité ainsi revendiquée ne concerne donc jamais la totalité des émissions de l’entreprise.
« Réduire » : les réductions d’émissions annoncées sont autodéclaratives, estimées sur la base d’actions souvent peu ambitieuses et difficilement vérifiables.
« Compenser » : le procédé consiste à financer, par l’achat de « crédits-carbone », le développement de puits de carbone ayant vocation à absorber les émissions que l’entreprise n’a pu éviter ou réduire. Ne disposant pas actuellement de technologies efficientes pour absorber des quantités significatives de CO2, ces crédits financent principalement le développement de puits biologiques (projets de forestation ou de reforestation).
Viser une neutralité carbone par compensation, en recourant au développement de projets de (re)forestation, revient donc à postuler une équivalence parfaite entre une émission immédiate et certaine de l’entreprise – entraînant des conséquences physiques directes sur le dérèglement climatique –, et une absorption future – en raison de la durée de croissance des arbres, sur plusieurs décennies – et incertaine – ces projets sont soumis à de nombreux aléas : leur annulation, incendies, sécheresse, etc.
> Lire la tribune : « Le projet de loi Climat et résilience constitue une double occasion manquée : respecter l’accord de Paris et faire confiance à la science »
En outre, la compensation, telle qu’elle est actuellement mise en œuvre, n’est pas universalisable puisque, d’après les estimations les plus optimistes, le potentiel d’absorption des émissions résultant de la forestation/reforestation des terres disponibles s’élèverait à 367 milliards de tonnes de CO2, soit l’équivalent de seulement dix années d’émissions (37 milliards de tonnes de CO2/an).
Relevons enfin que, parmi les difficultés évoquées, certaines sont indépendantes de la bonne volonté des entreprises. Ainsi, même une firme appliquant chacun des termes du triptyque « mesurer, réduire, compenser » avec la plus grande rigueur ne pourrait scientifiquement garantir la neutralité carbone de ses produits.
Promotion du « greenwashing »
Pour ces raisons, l’Assemblée nationale avait adopté, dans le cadre de l’étude du projet de loi Climat et résilience, un amendement posant l’interdiction pure et simple de revendiquer la neutralité carbone d’un produit ou d’un service, interdiction expressément motivée par le fait qu’une telle allégation « ne trouve aucun fondement scientifique ».
Introduisant une exception à cette interdiction, le Sénat a créé une brèche dans le dispositif légal, non refermée par la commission mixte paritaire. La version définitive du texte, codifiée à l’article L. 229-68 du code de l’environnement, dispose désormais qu’« il est interdit d’affirmer dans une publicité qu’un produit ou un service est neutre en carbone (…), à moins que l’annonceur ne rende aisément disponibles au public les éléments suivants : 
1 - Un bilan d’émissions de gaz à effet de serre intégrant les émissions directes et indirectes du produit ou du service ;
2 - La démarche grâce à laquelle les émissions de gaz à effet de serre du produit ou du service sont prioritairement évitées, puis réduites et enfin compensées ; 
3 - La trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre est décrite à l’aide d’objectifs de progrès annuels quantifiés ; 
4 - Les modalités de compensation des émissions de gaz à effet de serre résiduelles respectant des standards minimaux définis par décret. »
> Lire aussi « Le “greenwashing” est devenu un lieu commun trop facile »
Ainsi, le législateur, dont le but initial était d’interdire une « allégation qui ne trouve aucun fondement scientifique », autorise finalement les annonceurs à revendiquer la neutralité carbone de leurs produits sous réserve qu’ils démontrent s’être conformés à la méthode « mesurer, réduire, compenser », elle-même dépourvue de toute valeur scientifique.
Bénéficiant d’une autorisation expresse de la loi, les annonceurs peuvent désormais afficher une neutralité carbone dépourvue de toute réalité physique, sans craindre d’être poursuivis du chef de pratiques commerciales trompeuses. Posant une interdiction de façade, ce texte encadre, et donc promeut le « greenwashing ». Plus grave encore : il ancre, dans l’inconscient collectif, le biais selon lequel la neutralité carbone serait facilement atteignable, sans qu’il soit nécessaire de repenser notre structure socio-économique.
§ Paul Dalmasso est avocat au barreau de Paris. Il exerce en droit pénal des affaires et s’intéresse au développement de la justice climatique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/06/les-entreprises-peuvent-desormais-afficher-une-neutralite-carbone-depourvue-de-toute-realite-physique_6101154_3232.html>
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3- Entretien. COP26 : l'UE et la France sont "apathiques" alors qu'elles devraient "montrer l'exemple et aligner des annonces", estime Greenpeace France, Radio France, 06/11/21, 07:45
France info

"Côté européen et côté français, on a une approche conservatrice qui n'est pas de nature à imprimer une dynamique positive dans ces négociations", dénonce Clément Sénéchal, porte-parole climat de Greenpeace France. 
"Côté européen et côté français, on a une approche conservatrice, apathique" de la lutte contre le réchauffement climatique "qui n'est pas de nature à imprimer une dynamique positive" dans les négociations de la COP26, a estimé vendredi 5 novembre sur franceinfo Clément Sénéchal, porte-parole climat de l’ONG Greenpeace France, à la fin de la première semaine de la conférence. Selon lui, l'Union européenne et la France "devraient montrer l'exemple et aligner des annonces qui soient positives pour emmener les négociations vers le haut".
France info : Est-ce que la COP26 est déjà un échec, comme l'a dénoncé la Suédoise Greta Thunberg ?
Clément Sénéchal : Non, il faudra attendre la fin de la deuxième semaine où les négociations vont entrer dans le dur. Cette semaine, on a eu quand même quelques signaux positifs sur le front des énergies fossiles, qui est le grand enjeu de cette COP. On attend une décision finale qui pointe un calendrier de sortie des émissions de gaz à effet de serre qui coïncide avec une sortie des énergies. Et on a eu plusieurs initiatives d'États qui s'engagent progressivement à sortir du pétrole, du charbon et du gaz. Après, dans le détail, on s'aperçoit que ces engagements ne sont pas assez robustes pour s'inscrire pleinement dans le respect des objectifs de l'accord de Paris. On a eu aussi une première semaine marquée par un invité spécial qui était le greenwashing. On a eu ces milliardaires qui sont venus, comme Jeff Bezos, le patron d'Amazon, verdir l'image de leur business en faisant un peu de charité climatique. Ce que l'on a besoin maintenant, c'est plutôt de décisions politiques fermes des États. Ce qui tire les négociations vers le haut, c'est la mobilisation sans faille de la jeunesse pour le climat. Il y a aussi la mobilisation des petits États insulaires qui sont les plus vulnérables et les plus exposés aux impacts du changement climatique. On a notamment eu un discours très remarqué de la première ministre de la Barbade, qui a rappelé que la différence entre limiter la hausse des températures à 1,5 degré ou à 2 degrés, c'est l'existence même de son territoire et la survie de ses populations. Après, on a les États-Unis qui essayent un petit peu de revenir aux avant-postes des négociations climatiques, ce qui est plutôt une bonne chose. Par contre, côté européen et côté français, on a une approche conservatrice, apathique et qui n'est pas de nature à imprimer une dynamique positive dans ces négociations jusqu'à présent.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-l-ue-et-la-france-sont-apathiques-alors-qu-elles-devraient-montrer-l-exemple-et-aligner-des-annonces-estime-greenpeace-france_4835001.html>
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4- Reportage. De Lamu à Nairobi, la saga de la lutte anti-charbon au Kenya, Le Monde, 06/11/21, 08h00
Marie de Vergès (Lamu, Nairobi, envoyée spéciale)

Depuis 2019, associations et militants accumulent les victoires dans la bataille contre le mégaprojet de centrale électrique à charbon censé voir le jour dans une région protégée de l’est du pays.
Il y a deux ans, Mohamed Somo a laissé pour quelques jours son île et ses trois bateaux de pêche. Quittant Lamu, son archipel natal baigné par l’océan Indien, dans l’est du Kenya, il s’est rendu à Mundra, sur la côte nord-ouest de l’Inde, site d’une importante centrale à charbon. Ce qu’il a vu, en ce mois d’octobre 2019, M. Somo n’est pas près de l’oublier. Un ciel brumeux de pollution, une eau souillée, des poissons rares et minuscules…
« On avait pourtant dit aux villageois que la centrale apporterait de la richesse, raconte-t-il aujourd’hui, assis sous une tonnelle débordant de bougainvillées sur le front de mer de Lamu Town, vieux port swahili inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais lors de notre visite, il n’y avait pas d’école, et même pas d’électricité ! Nous avons tout filmé pour montrer les dégâts aux gens de chez nous et les pousser à rester mobilisés. »
Mohamed Somo n’est pas qu’un simple pêcheur. Il est aussi le porte-parole local de sa corporation. Surtout, le quadragénaire figure parmi ces activistes kényans qui, depuis sept ans, bataillent contre le projet de centrale électrique à charbon censé voir le jour à 20 kilomètres au nord-ouest de sa ville. Une lutte menée avec pugnacité et efficacité, au point de devenir l’une des plus emblématiques du continent africain en matière de défense de l’environnement.
Du plomb dans l’aile
D’une capacité de 1 050 mégawatts, la centrale, si elle était un jour construite, serait la première de toute l’Afrique de l’Est. Elle deviendrait aussi le principal émetteur de gaz à effet de serre du pays, à contre-courant des efforts menés en faveur des énergies renouvelables – un domaine dans lequel le Kenya fait figure de leader grâce à la géothermie. Mais ce mégaprojet à 2 milliards de dollars a du plomb dans l’aile. Piloté par Amu Power, une coentreprise entre les sociétés kényanes Centum Investment et Gulf Energy, et soutenu à son lancement par la Chine et le gouvernement kényan, il a essuyé une série de revers judiciaires et financiers hypothéquant sérieusement son avenir.
Le vent a commencé à tourner en juin 2019, quand le tribunal national consacré aux litiges environnementaux a annulé la licence accordée à Amu Power, estimant que les communautés locales n’avaient pas été assez consultées et exigeant une nouvelle étude d’impact. Le consortium a fait appel – la procédure est en cours, une audience s’est encore tenue fin octobre –, mais les désistements se sont enchaînés.
> Lire aussi La Chine s’engage à ne plus financer de centrales à charbon à l’étranger
En novembre 2019, la Banque africaine de développement a ainsi fait savoir qu’elle ne financera plus jamais de charbon, notamment à Lamu. Dix mois plus tard, l’américain General Electric, censé concevoir la technologie de la centrale, a annoncé l’abandon de toutes ses activités liées à cette énergie fossile la plus polluante. Mais le vrai coup de théâtre est venu de la Chine, pilier du projet : en novembre 2020, l’Industrial commercial bank of China, principal financeur de la centrale, a choisi de retirer son engagement de 1,2 milliard de dollars.
Internationalisation de la bataille
Les militants exultent. « C’était comme un château de cartes qui s’effondrait et la preuve que notre stratégie fonctionnait », s’enthousiasme Samia Omar Bwana, une des chevilles ouvrières de la lutte anti-charbon au Kenya. Un temps membre du gouvernement du comté de Lamu, elle en a démissionné en 2016 pour protester contre le projet de centrale. Dans la foulée, cette écologiste dans l’âme cofondait la campagne deCOALonize (jeu de mots autour de « décoloniser » et « charbon », coalen anglais) pour structurer la bataille et l’internationaliser. Des organisations telles que Greenpeace, l’association américaine Sierra Club et la fondation allemande Heinrich-Böll se mettent aussitôt sur les rangs, apportant leurs réseaux, leur savoir-faire ou leur concours financier.« Mais la force du mouvement est d’avoir toujours mis en avant les communautés sur le terrain, souligne Omar Elmawi, un juriste de formation devenu coordinateur de la campagne. D’abord parce que nous ne voulons pas passer pour un groupe représentant les intérêts de Nairobi ou de l’étranger, et puis surtout car ce sont elles les premières concernées. »
C’est donc l’association locale Save Lamu qui mène le combat devant les tribunaux pour stopper ce projet dont les habitants de l’archipel ont appris l’existence presque par hasard. Leur grief ? Avoir été mal informés des répercussions de la future centrale sur le fragile écosystème de ce chapelet d’îles qui s’étend jusqu’à la Somalie. Or celui-ci est déjà bouleversé par le chantier du Lapsset, gigantesque port commercial et pétrolier en construction à quelques kilomètres au nord de Lamu Town, sur le continent. Le Lamu Port Southern Sudan-Ethiopia Transport Corridor, doté de trois points de mouillage et censé en compter 32 à terme, en plus d’un chemin de fer, d’une autoroute et d’une station balnéaire, est destiné à développer le nord-est du pays et à désengorger le port de Mombasa, plus au sud.
« L’impact environnemental du Lapsset est important mais nous espérons qu’il atténuera la marginalisation économique de la région. Le charbon, en revanche, n’a rien de bon à nous apporter », tranche Raya Famau, membre de Save Lamu qui a porté ce message devant les cinq juges du tribunal de l’environnement. « Partout dans le monde on ferme les centrales à charbon. Pourquoi faudrait-il en ouvrir une au Kenya et précisément ici ? »,interroge-t-elle en pointant le paysage alentour de son bras tatoué au henné.
Pollution de l’air et pluies acides
Il faut dire que Lamu n’est pas un endroit comme les autres. Les antiques demeures aux portes d’acajou sculpté de la vieille cité rappellent le fastueux passé de ce berceau de la civilisation swahilie. Dans les ruelles étroites se forment des embouteillages d’ânes, seul moyen de transport de la ville, tandis que sur les eaux voguent des boutres traditionnels en bois. La singularité des lieux ne tient pas qu’à ce patrimoine culturel fidèlement préservé. L’archipel est aussi le refuge d’espèces vulnérables, comme les dugongs (parents du lamentin) et plusieurs races de tortues de mer. Il abrite surtout 70 % de la mangrove kényane, cette forêt immergée qui agit comme un puits de carbone et protège les côtes de l’érosion.
Or une centrale à charbon, alertent les résidents, entraînerait pollution de l’air et pluies acides. Les rejets d’eau chaude générés par le système de refroidissement nuiraient à la faune, à la mangrove et aux récifs coralliens. L’équilibre environnemental serait mis en péril, tout comme l’économie de l’archipel, basée sur la pêche et le tourisme. « Dire cela tombe sous le sens, pourtant les autorités nous ont mené la vie dure. Certains d’entre nous ont été arrêtés après avoir manifesté. On nous a accusés d’être anti-développement et même d’être liés aux Chabab [les milices islamistes somaliennes] », raconte Mohamed Athman, un autre militant local. Assis devant une carte recensant les richesses naturelles du comté, l’homme coiffé du traditionnel kofia brodé souligne combien fut précieuse l’aide des partenaires basés à Nairobi ou à l’étranger : « En plus de nous assister, ils nous ont permis d’être pris au sérieux. »
Dans la capitale, 450 kilomètres plus à l’ouest, Mark Odaga prend part à cette vaste coalition unie pour lutter contre l’avènement du charbon au Kenya. Avocat, il travaille pour l’ONG internationale Natural Justice, spécialisée dans le droit environnemental et l’accompagnement juridique des peuples autochtones. « Au départ, nos chances de gagner semblaient minces, souligne ce jeune homme à l’accent très british. En Afrique de l’Est, personne ne sait ce que c’est qu’une centrale à charbon, et cela nous a pris du temps de rassembler l’expertise à même de démonter les arguments en faveur du projet. »
Anticipations trop optimistes
Ce travail de fourmi finit tout de même par aboutir. Alors que le gouvernement kényan assure vouloir soutenir la croissance en produisant une énergie bon marché, une étude publiée en juin 2019 fait grand bruit. Réalisée par un think tank américain, l’Institut d’analyse économique et financière de l’énergie (IEEFA), elle soutient que l’électricité produite à Lamu coûterait dix fois plus que prévu, en raison d’anticipations trop optimistes concernant la demande d’énergie. D’autant que, pour fonctionner, la centrale devrait importer du charbon d’Afrique du Sud. Des gisements ont été trouvés dans le centre du Kenya, à Kitui, mais le charbon y est de qualité médiocre et il faudrait construire une ligne de chemin de fer pour l’acheminer.
« D’un coup, ce n’était plus le problème de Lamu mais de tous les Kényans, souligne Samia Omar Bwana, de deCOALonize, racontant les pétitions adressées à l’ambassade de Chine et les manifestations organisées dans les rues de Nairobi. Il est plus facile de mobiliser les gens en leur disant ce que ça va leur coûter maintenant qu’en parlant des effets du changement climatique dans vingt ans. » Un aspect cependant loin d’être négligeable, alors même que le Kenya s’est engagé à baisser ses émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris de 2015. « Avec le charbon, cet objectif serait caduc », pointe Amos Wemanya, du club de réflexion Power Shift Africa. Sans oublier que le pays, confronté à des sécheresses et des inondations toujours plus intenses, est déjà vulnérable aux dérèglements du climat. « Il aurait été insensé d’ajouter de l’huile sur le feu que nous essayons d’éteindre », ajoute cet ancien de Greenpeace Afrique.
> Lire aussi Une jeunesse africaine sur le front du climat
La page du charbon est-elle donc tournée ? La récente prise de position du ministre kényan de l’environnement, Keriako Tobiko, paraît sans équivoque : « Le charbon n’a plus de raison d’être », affirmait-il début octobre. Reste que le projet de centrale n’a pas encore été formellement annulé. Contactée par Le Monde, l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (NEMA), à l’origine des licences accordées à Amu Power, n’a pas donné suite. Et le gouvernement continue d’allouer chaque année une portion de son budget à l’exploration de gisements potentiels.
« On ne peut se contenter de mots, il faut des déclarations officielles actant la fin de ces projets », réclame Omar Elmawi qui, en attendant, a trouvé un nouveau champ d’action. Après deCOALonize, le voilà devenu coordinateur de la campagne internationale #StopEACOP pour tenter d’empêcher la construction du futur pipeline est-africain (EACOP), censé traverser l’Ouganda et la Tanzanie. L’Afrique a beau être le continent qui émet le moins de gaz à effet de serre, la lutte contre les énergies fossiles est loin d’y être terminée.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/06/de-lamu-a-nairobi-la-saga-de-la-lutte-anti-charbon-au-kenya_6101166_3212.html>
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5- COP26 : la société civile dénonce un événement « pour VIP », Le Monde, 06/11/21, 10h38 
Cécile Ducourtieux (Glasgow, Ecosse, envoyée spéciale)

En raison d’une organisation défaillante, le sommet pour le climat de Glasgow est très difficile d’accès, en particulier pour les représentants des pays les plus affectés par le réchauffement. 
« C’est la COP la moins inclusive que j’ai connue et j’en ai connu huit ! », a lancé d’emblée Dorothy Grace Guerrero, de l’association Global Justice, au début du sommet sur le climat, le 1er novembre. Cette frustration était toujours très présente à l’issue d’une frénétique première semaine de négociations, pour les milliers d’observateurs, membres de délégations et représentants de la société civile qui ont convergé à Glasgow (Ecosse) pour faire entendre leur voix.
> Lire aussi COP26 : après un tourbillon d’annonces, la crédibilité des nouveaux engagements en question
De gros problèmes d’organisation ont rajouté au stress d’une conférence hors norme – 30 000 personnes accréditées, venues d’au moins 120 pays différents, des dizaines de tables rondes, conférences de presse ou ateliers pédagogiques simultanés. Les participants ont dû patienter quotidiennement pendant plusieurs heures, sans aucune distanciation physique possible, pour entrer dans l’unique enceinte du Scottish Event Campus, un espace de conférences sans âme le long du fleuve Clyde. La réponse des organisateurs, le gouvernement britannique, au désagrément ? Un mail d’excuses, et des conseils : « En cas de mauvais temps, munissez-vous d’un vêtement approprié. » 
Encore plus rude : Karine Elharrar, la ministre de l’énergie israélienne, n’a pas pu accéder à la COP, lundi, les organisateurs ayant refusé que la voiture qui conduisait cette responsable politique se déplaçant en fauteuil roulant entre dans l’enceinte de la conférence. A l’intérieur de cette dernière, il a fallu aussi faire la queue partout. Notamment aux stands de restauration, où les cafés sont facturés 3 livres sterling (3,50 euros) et la portion de soupe cinq livres – des frais qui grèvent les budgets les plus serrés, déjà très éprouvés par les prix délirants pratiqués sans scrupule par nombre d’hôteliers et de loueurs privés sur la plate-forme Airbnb le temps de la COP26.
> Lire aussi A la COP26, les Etats les plus vulnérables réclament que les pays pollueurs payent pour leurs dommages climatiques
Contraintes sanitaires
Certains ont même taxé Glasgow de « sommet pour VIP » – on y a croisé le prince Charles, l’acteur Leonardo DiCaprio, ou le patron d’Amazon, Jeff Bezos. Dimanche 31 octobre, le MailOnline a comptabilisé au moins 52 jets à l’aéroport de Glasgow. « Cette COP est un événement de relations presse, une célébration du business comme d’habitude », a tancé l’activiste Greta Thunberg, lors de la manifestation pour le climat qui a rassemblé des milliers de jeunes dans les rues de Glasgow, vendredi 5 novembre.
Le gouvernent britannique s’est défendu en invoquant les contraintes sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 : « Il s’agit de la plus grande conférence jamais organisée par notre pays », a plaidé Alok Sharma, le président de la COP26. « Les lieux sont vastes, mais nous avons dû drastiquement limiter le nombre de places dans les salles de réunion, à cause du coronavirus », s’est justifiée Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
> Lire aussi   Les nouveaux visages de la lutte pour le climat en Afrique
Ces contraintes ont tout particulièrement affecté les délégués (négociateurs) et observateurs (membres de la société civile) des pays les plus pauvres et souvent les plus vulnérables au réchauffement climatique, pour qui le déplacement jusqu’à Glasgow s’est avéré très complexe. Croisée dans les allées du sommet, Hilda Flavia Nakabuye, 24 ans, jeune activiste ougandaise et cofondatrice de Fridays for Future Uganda, est très en colère : « Les organisateurs nous avaient promis des vaccins, mais on ne les a pas eus. J’ai dû aller à Nairobi [au Kenya] pour me faire vacciner et, comme les règles pour entrer au Royaume-Uni changeaient tout le temps, je ne savais pas s’il me fallait un visa ou pas. Franchement, cela a été très difficile de venir jusqu’ici pour beaucoup d’entre nous venant des endroits les plus affectés par le réchauffement. »
Egalement rencontrée dans la « zone bleue » du sommet (réservée aux détenteurs d’une accréditation), Estefania McDermot, 19 ans, une activiste venue des îles Caïmans, a bataillé pour aider des représentants des Etats caribéens et des peuples indigènes à entreprendre le voyage. « Heureusement, nous étions très organisés. On a envoyé des milliers de courriels, on a lancé une opération de financement coopératif et on a réussi à décrocher des accréditations à la COP pour 22 personnes. Mais, finalement, on n’a pas pu amener de traducteurs avec nous, on n’avait pas le budget. Et c’est très dommage », regrette la jeune femme.
> Lire aussi   Vanessa Nakate, militante ougandaise pour le climat : « Je veux des actions maintenant, pas dans dix ans »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/06/cop26-la-societe-civile-denonce-un-evenement-pour-vip_6101180_3244.html>
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6- COP26 : bonnes nouvelles, file d'attente et grandes promesses... Ce qu'il faut retenir des premiers jours de la conférence sur le climat, France Télévisions, 06/11/21, 14:39
Marie-Adélaïde Scigacz

Pendant deux semaines, à Glasgow, dirigeants, financiers et négociateurs discutent âprement des moyens à mettre en œuvre pour lutter contre le réchauffement planétaire, sous le regard critique des militants du climat.
Avant l'ouverture de la COP26 à Glasgow (Royaume-Uni), de nombreuses voix s'élevaient déjà pour prédire un fiasco. Mais à l'issue de la première semaine de négociations, vendredi 5 novembre, le bilan se révèle plus mitigé. Entre engagements ambitieux et promesses de gros sous, franceinfo liste les bons et mauvais points de la conférence de l'ONU sur le climat. 
Un parcours du combattant
Il fallait être patient pour venir écouter les chefs d'état rassemblés à la COP26, lundi 1er et mardi 2 novembre. Queue interminable à l'extérieur, contrôles de sécurité... Il y avait jusqu'à une heure et demie d'attente pour enfin pénétrer sur le site, pour un début de sommet placé sous le signe de l'agacement. 
Selon plusieurs ONG, des milliers d'experts n'ont pu assister aux négociations, recalés à l'entrée, victimes d'un long et complexe processus de contrôle sanitaire. Faute d'accès des personnes à mobilité réduite aux bus assurant la navette vers le site de la conférence, la ministre de l'Energie israélienne, qui se déplace en chaise roulante, a été privée de COP lundi. Karine Elharrar a finalement été accueillie le lendemain, par un Boris Johnson embarrassé. 
Outre l'accès physique à l'évènement, cette première semaine a aussi mis en lumière les difficultés rencontrées par les petites délégations des pays du Sud. Mesures sanitaires compliquées, coût de l'hébergement prohibitif, difficultés logistiques... Autant de contraintes qui réduisent au quasi-silence certaines nations. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-bonnes-nouvelles-file-d-attente-et-grandes-promesses-ce-qu-il-faut-retenir-des-premiers-jours-de-la-conference-sur-le-climat_4833819.html>
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7- COP26 : "Les politiques doivent avoir le courage de s'affranchir de certains lobbies", selon un membre de la Convention citoyenne, Radio France, 06/11/21, 14:54
France info

Pour Sylvain Burquier, membre de la Covention citoyenne, les citoyens doivent être davantage inclus dans les décisions politiques sur le climat. Ils ont publié sur France info une tribune en ce sens.
"Les politiques doivent avoir le courage de s'affranchir de certains lobbies", estime samedi 6 novembre sur franceinfo Sylvain Burquier, l'un des 51 membres de la Convention climat, signataire de la tribune sur franceinfo.fr, qui appelle les dirigeants présents à la COP26 à "inclure la parole citoyenne au plus haut niveau". "De nouvelles formes de politiques comme [...] la démocratie participative peuvent être de vrais leviers, si tant est qu'une fois la parole donnée, nous puissions appliquer certaines choses".
La parole citoyenne, qui s'est notamment exprimée au cours de la Convention citoyenne pour le climat, constituée en avril 2019 à l'initiative d'Emmanuel Macron, "peut devenir une composante complète des décisions de politique publique et de la politique à venir à travers de nouvelles formes de démocratie", selon Sylvain Burquier, "donc on croit beaucoup à ce système-là pour faire avancer les choses de manière non militante mais factuelle", grâce à des citoyens "représentatifs de la population" et "sans agenda politique".
"Il y a une espèce de blocage qui se fait. On ne comprend pas qu'à la COP26 on invite Amazon [...] Il y a vraiment des réflexions qui doivent se faire au plus haut niveau de l'État et des décisions qui doivent être prises politiquement", a martelé Sylvain Burquier, "et c'est à ce moment-là que le courage politique doit exister. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-les-politiques-doivent-avoir-le-courage-de-s-affranchir-de-certains-lobbies-selon-un-membre-de-la-convention-citoyenne_4835203.html>
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8- COP26, jour 6 : « Le changement climatique est bien là et nous finirons par en payer le prix », Le Monde avec AFP, 06/11/21, 19h54

De Sydney à Paris en passant par Séoul, Londres ou Mexico, plus de 200 manifestations pour le climat étaient organisées samedi. A Glasgow, des dizaines de milliers de manifestants ont bravé les éléments. 
Retrouvez chaque jour en fin de journée les moments forts de la 26e Conférence des parties (COP) pour le climat des Nations unies, qui se tiendra jusqu’au 12 novembre, ainsi que les éclairages des journalistes du Monde.
Ce qu’il faut retenir :
• Plus de 50 000 personnes dans les rues de Glasgow
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 6 novembre dans de grandes villes dans le monde et en particulier à Glasgow, pour réclamer la « justice climatique ». En Ecosse, ils ont bravé pluie diluvienne et rafales de vent pour exiger des dirigeants réunis pour la COP26 des actions face au dérèglement climatique qui menace l’humanité. Si Greta Thunberg n’a pas pris la parole, la militante pour la justice climatique ougandaise Vanessa Nakate a résumé l’injustice climatique en rappelant que l’Afrique était responsable de 3 % des émissions de gaz à effet de serre mais qu’en Ouganda et dans les pays voisins, le réchauffement provoque déjà sécheresses, inondations catastrophiques et glissements de terrain meurtriers.
Au moins un millier de personnes se sont rassemblées à Londres devant la Banque d’Angleterre. A Sydney et à Melbourne, des manifestants déguisés en tas de charbon ou en Scott Morrison, le premier ministre australien, grand défenseur de l’industrie minière, ont dénoncé la COP26 comme étant « une comédie » et leur chef de gouvernement comme « une honte absolue ». En Corée du Sud, quelque 500 personnes ont défilé à travers les rues de la capitale Séoul. A Paris, plusieurs centaines de personnes ont défilé, accrochant devant la mairie de la capitale française une banderole « Inactifs à la COP26, mourant.e.s en 2050 ».
• La moitié des terres des autochtones ne leur appartient pas
Les peuples autochtones de 24 pays, en Amérique latine mais aussi en Afrique centrale et en Asie subtropicale, possèdent seulement la moitié des forêts et des terres sur lesquelles ils vivent, souligne un rapport publié samedi par l’Initiative pour les droits et ressources, le Woodwell Climate Research Center et la Fondation Rainforest, en marge de la COP26.
« Ils ont des droits juridiques sur (…) 447 millions d’hectares », une « insécurité [qui] rend les communautés et leurs terres bien plus vulnérables aux accaparements et pressions extérieurs », ajoutent les auteurs de cette étude.
Selon un rapport de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) rendu public au printemps, environ 80 % de la biodiversité mondiale se trouvent aujourd’hui sur des territoires habités par des peuples autochtones, avec par exemple un taux de déforestation en Amérique latine et aux Caraïbes bien inférieur sur les terres où les gouvernements leur ont reconnu des droits territoriaux collectifs.
• La déclaration du jour :
« Le changement climatique est bien là et bien réel et nous finirons par en payer le prix. (...) Nous sommes une espèce récente et avons néanmoins réussi à détruire de manière irréversible une partie de notre planète. » L’acteur britannique Idris Elba
• L’image du jour :
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/06/cop26-jour-6-le-changement-climatique-est-bien-la-et-nous-finirons-par-en-payer-le-prix_6101220_3244.html>
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9- Tribune. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, défend "un capitalisme décarboné", Le JDD, 06/11/21, 22h30
Par Geoffroy Roux de Bézieux

Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, estime dans cette tribune que "le modèle capitaliste doit à présent se transformer pour devenir décarboné".
Voici sa tribune : "À l'heure où se tient la COP26 à Glasgow, le constat est sans appel : six ans après le grand rendez-vous de Paris en 2015, nous sommes encore loin des objectifs fixés par les 195 signataires de l'accord. Si une étape majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique a bien été franchie, les moyens à mettre en œuvre et les besoins de financement sont colossaux. Le modèle capitaliste doit à présent se transformer pour devenir décarboné.
Selon un sondage Ifop pour le Medef ("Les attentes envers l'État et les entreprises", octobre 2021), 86 % des chefs d'entreprise militent pour une réforme du système capitaliste, tout comme 81 % de l'ensemble des Français. Le capitalisme n'en demeure pas moins incontournable. À l'heure où le monde entier tombe d'accord sur la nécessité de changer, il serait incongru d'opposer la transition écologique et notre modèle, qui est avant tout une "machine à absorber et à accompagner l'évolution du monde".
On ne peut pas partir de la culpabilité passée du capitalisme pour aboutir à sa condamnation future. Il n'est qu'un outil construit sur l'idée de la transformation permanente des sociétés, comme l'a démontré Joseph Schumpeter : la transition, c'est le savoir-faire même du système capitaliste.
Nous devons nous engager dans une décarbonation portée par l'innovation, une croissance porteuse de solutions et responsable
Dans un monde qui se réchauffe au risque de remettre en question la survie de l'espèce humaine, seul le capitalisme est capable d'allouer de façon efficace et rapide les sommes colossales qui sont nécessaires pour décarboner nos économies, limiter les émissions de gaz à effet de serre et permettre aux sociétés de s'adapter à un changement climatique déjà bien réel. Lui seul est capable de faire émerger un progrès scientifique et technique susceptible d'apporter des réponses à grande échelle.
Le chantier est sans précédent et impose désormais de sortir du débat moral pour entrer dans celui de l'efficacité : quels effets macroéconomiques de la décarbonation ? Quel usage pour le nucléaire ? Quel rythme ? Quels mécanismes ? Nous devons nous engager dans une décarbonation portée par l'innovation, une croissance porteuse de solutions et responsable. Dans cette transformation, plus que tout autre acteur, les entreprises constituent le laboratoire du nouveau capitalisme et les entrepreneurs l'avant-garde d'un monde décarboné."
<https://www.lejdd.fr/Economie/exclusif-geoffroy-roux-de-bezieux-le-president-du-medef-defend-un-capitalisme-decarbone-4075608>
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10- Dosier. COP26 : Annonces officielles et initiatives de la société civile, Adéquations, 06/11/21
Yveline Nicolas

Durant la COP26, ce dossier répercute des initiatives et des annonces des institutions et Etats dans une première partie ; dans une seconde partie de la part des organisations des sociétés civile.
> Dossier à retrouver à :
<http://www.adequations.org/spip.php?article2589>
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11- A Glasgow, dans les rues, les églises ou autour du centre de conférence, la société civile tente d’exister en marge de la COP26, Le Monde, 07/11/21, 04h26
Cécile Ducourtieux (Glasgow, envoyée spéciale)

Plus de 100 000 personnes ont convergé dans la ville écossaise, samedi, pour faire pression sur les négociateurs. Mais tous les militants ne parviennent pas à se faire attendre. 
Il pleut des trombes sur Glasgow, samedi matin 6 novembre. Dans le parc Kelvingrove, à l’ouest de la ville, d’où doit partir la manifestation géante du « Global Day of Action », Alicia Guzman rêve d’un café chaud. Membre de l’ONG Stand Earth, cette Equatorienne travaille d’arrache-pied à rendre visibles les populations indigènes d’Amazonie. Mais elle se demande s’il faut maintenir cette chaîne humaine initialement prévue autour d’une installation en tissu géante que des volontaires tentent de fixer sur le sol spongieux : un papillon bleu, symbole de vie chez les peuples amazoniens. « Si, si, les gens vont venir malgré la météo », lui lance un collègue en espagnol.
Il a eu raison d’insister : le déluge écossais n’a pas arrêté les manifestants. Plus de 100 000 personnes ont convergé à Glasgow pour faire pression sur les négociateurs enfermés à quelques centaines de mètres dans le Scottish Event Campus où se tient la COP26 depuis le 31 octobre. Et ils ont rivalisé d’imagination pour porter leurs messages : la nécessaire « fin du blabla », l’obligation d’« agir maintenant », « parce qu’il n’y a pas de planète B ». Aux pieds du papillon détrempé, on a vu défiler une licorne, des oiseaux et des globes terrestres géants, des bannières de toutes les couleurs, des drapeaux de tous les pays, des chorales chantant à pleins poumons l’Internationale ou des chants chrétiens, des kilts et des cornemuses…
> Lire aussi COP26 : la société civile dénonce un événement « pour VIP »
Persévérance et créativité
Et pour cause. Il faut de la persévérance et de la créativité pour réussir à exister et capter l’attention des médias en marge d’une conférence climat aussi considérable (30 000 participants venus d’au moins 120 pays différents). Et très exclusive : une accréditation est nécessaire pour passer des zones « vertes » (ouvertes au grand public) aux zones « bleues » (où se déroulent les négociations) et naviguer entre les deux prend du temps. « Il faudrait des endroits où la société civile et les personnes accréditées puissent échanger plus facilement », suggère Alicia Guzman.
Pour l’instant, côté exposition médiatique, les représentants des peuples indigènes, notamment d’Amazonie, s’en sortent plutôt bien. Il faut dire qu’ils sont venus en nombre : dix-huit leaders amazoniens ont fait le déplacement depuis neuf pays d’Amérique du Sud, beaucoup de jeunes les accompagnent, qui portent fièrement coiffes ou tatouages traditionnels dans les rues de Glasgow et les couloirs de la COP. Ils étaient en tête du défilé des jeunes, vendredi 5 novembre, juste devant Greta Thunberg et ils étaient à nouveau en tête de la manifestation samedi. « Depuis début 2021, les différentes ONG représentant leurs intérêts se sont rapprochées pour amplifier leurs messages », explique Alicia Guzman.
Ces messages, puissants et combatifs, sont particulièrement efficaces : « Nous voulons qu’au moins 80 % de la forêt amazonienne soit protégée d’ici 2025, nous défendons la forêt pas seulement pour nous, peuples indigènes, mais pour l’intérêt de la planète tout entière », explique Gregorio Mirabal, membre du peuple Wakuenai Kurripaco et coordinateur général de l’alliance COICA (regroupant les peuples autochtones du bassin amazonien). La COICA n’hésite pas à qualifier de« racisme écologique » la destruction de la forêt amazonienne, et Gregorio Mirabal, interrogé en marge de la manifestation, samedi, martèle : « Si quelqu’un doit être à la table des négociations de cette COP, c’est nous, les Améridiens. Nous sommes sur ces terres, que nous respectons depuis un millénaire. D’autres les ont exploitées pour leur pétrole, leurs minéraux et leur or. Nous pouvons apprendre au monde comment les préserver. » 
> Lire aussi Les peuples autochtones, acteurs majeurs de la protection des espèces et des écosystèmes
Les jeunes militants, incontournables
Désormais très organisés, les jeunes militants, initiateurs des « Fridays for Future » (les marches du vendredi lancées par Greta Thunberg) ont eu encore plus de facilité à capter la lumière à Glasgow. La Suédoise était présente, même si elle n’était pas invitée officiellement à la COP. Ses déclarations, notamment celle concluant le défilé de vendredi (la COP est « un échec », a t-elle affirmé), ont tous fait la « une ». Preuve qu’ils sont désormais incontournables, la COP a mis en scène leurs revendications vendredi lors d’une session inaugurée par Alok Sharma, le président de la COP26. Et presque tous les dirigeants qui se sont succédé à la tribune du sommet, ces derniers jours, ont loué leur mobilisation.
D’autres ont plus de mal à sortir du lot – ainsi de la délégation tibétaine. « Nous n’avons personne pour nous représenter à la table des négociations, la chaîne himalayenne constitue pourtant le réservoir d’eau douce de l’Asie, et même avec un réchauffement limité à 1,5 °C, un tiers des glaciers auront fondu quand je serai morte », déplore Pema Doma, de l’association Students for a Free Tibet. « Mes grands-parents étaient des nomades, mes parents des réfugiés, la Chine détruit ce mode de vie nomade qui préserve le plateau himalayen », assure la jeune militante.
Croisée vendredi face à l’entrée principale de la COP 26, Pema Doma tente d’alerter sur l’urgence climatique menaçant le « troisième pôle » – le toit du monde –, comme l’explique la bannière tendue derrière elle. A son côté, Tenzin Choegyal a amené son dranyen, un instrument à corde traditionnel. Tibétain d’origine, ce musicien compositeur, est venu directement depuis l’Australie où il réside. « Nous devons garder l’espoir et maintenir la pression sur les décideurs, ces derniers finiront par comprendre qu’on ne peut pas sauver la planète sans nous », confie l’artiste.
Convergence des luttes sociales et climatiques
Explorant la voie pédagogique, la COP26 Coalition, qui coordonne une myriade d’ONG et de syndicats britanniques, n’a pas attiré foule de journalistes, mais son programme de conférences, les « Movement Assemblies », a fait jusqu’à présent salle pleine tous les soirs. Depuis une église baptiste lui servant de quartier général, en plein centre de Glasgow, la Coalition propose un décryptage quotidien des négociations en cours à la COP – sans jargon onusien, puis invite l’assistance à réfléchir à haute voix sur des thèmes de société, avec pour ambition de lancer de nouveaux débats. La soirée de vendredi était consacrée au mouvement féministe. « On ne parviendra pas à lutter efficacement contre le réchauffement tant qu’on n’aura pas libéré les femmes », lance Camille Barbagallo, une des leaders du mouvement féministe britannique Women’s Strike, face à un parterre d’une centaine de participants, habitants de Glasgow pour la plupart.
Au micro, après elle, une « écoféministe » de Santiago du Chili, qui explique « pourquoi les femmes sont les premières victimes de la détérioration de l’environnement ». « Nous voulons que cet endroit aide à mieux comprendre ce qui se joue à l’intérieur de la COP, mais aussi aide à structurer la réflexion collective autour du concept de justice climatique », explique Camille Barbagallo.
La justice climatique est un des fils rouges de la COP26, et la présence massive des syndicats britanniques lors des manifestations de vendredi et samedi témoigne d’une convergence des luttes sociales et climatiques. « L’avenir du climat et de nos emplois est indissociable. Au lieu de nous battre contre les ONG, nous devons lutter ensemble. Nous savons que des emplois vont disparaître avec la transition vers une économie décarbonée. C’est l’occasion de mettre en valeur les emplois qui contribuent le moins aux émissions, la santé ou l’éducation, qui sont sous-évalués », explique Stephen Smellie, un des responsables de Unison Scotland, la branche écossaise d’un des principaux syndicats britanniques, rencontré sous une averse drue dans le parc Kelvingrove.
> Retrouvez tous les articles de notre dossier spécial COP26 ici <https://www.lemonde.fr/cop26/>.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/07/a-glasgow-dans-les-rues-les-eglises-ou-autour-du-centre-de-conference-la-societe-civile-tente-d-exister-en-marge-de-la-cop26_6101232_3244.html>
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12- COP26 : la présidence britannique se félicite, mais des experts attendent des actes, AFP, 07/11/21, 05:00
Patrick Galey

La première semaine de la COP26 a enregistré des engagements sur la déforestation, la sortie du charbon ou la levée de milliards de dollars pour des investissements verts, largement promus par la présidence britannique de la conférence mondiale sur le climat.
Mais selon les observateurs il y a un gouffre entre ces proclamations et les réductions d'émissions à atteindre pour tenir les objectifs de l'accord de Paris : maintenir la hausse des températures par rapport à l'ère pré-industrielle sous la barre de +2°C, si possible 1,5°C.
Mais dans cette conférence onusienne, les organisateurs britanniques ont leur propre programme, résumé par le Premier ministre Boris Johnson: "charbon, voitures, cash et arbres".
Soit éliminer progressivement les carburants polluants et les véhicules à combustion thermique, mobiliser l'argent pour aider le monde à décarboner et protéger les forêts.
Et d'après un porte-parole de l'organisation britannique de la COP, la première semaine a en effet connu "un réel élan pour l'action climatique".
Mais pour Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa basé à Nairobi, il y a eu "deux réalités".
"L'une est le monde des communiqués de presse du gouvernement britannique annonçant une multitude d'initiatives, suggérant que tout va bien et que nous avons presque résolu la crise climatique", déclare-t-il à l'AFP. "L'autre réalité est hors de cette bulle de relations publiques. Le climat, ce sont les faits".
- Fin du charbon ? -
Mercredi, le président de la COP26, Alok Sharma, annonçait ainsi qu'"aujourd'hui une coalition de 190 membres a accepté de sortir progressivement du charbon pour la production électrique".
Ce chiffre a été annoncé aux médias sous embargo mardi soir, mais une liste n'a été publiée que le lendemain. Elle ne contenait que 77 signataires, dont 46 pays, dont certains avaient déjà pris des engagements en la matière.
De grands utilisateurs de charbon, Corée du Sud ou Vietnam y figuraient bien et les organisateurs ont assuré que 23 pays avaient pris de nouveaux engagements. 
Mais sur une liste de ces 23, obtenue par l'AFP, 10 pays n'utilisent pas du tout de charbon, selon l'ONG spécialisée Ember. Au total, les pays signataires consomment environ 13% de la production mondiale.
- Pas compatible - 
Autre accord annoncé en fanfare, l'engagement de plus de 100 pays à réduire les émissions de méthane de 30% d'ici 2030. Avec un effet réel possible à court terme sur le réchauffement, selon les experts.
L'Inde, quatrième émetteur mondial de gaz à effet de serre, a par ailleurs annoncé son intention de développer les énergies renouvelables et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2070. 
Et d’autres pays ont avancé de nouveaux engagements en matière d'émissions ou de neutralité carbone.
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie, Fatih Birol, a rapidement assuré que selon les calculs de son organisation, qui ne fait pas autorité en la matière, ces annonces – à condition d'être pleinement mises en œuvre – pourraient limiter le réchauffement à 1,8°C.
Mais selon une analyse à chaud de l'ONG Climate Analytics, le scénario de l'AIE "n'est pas compatible avec l'objectif de température à long terme de l'Accord de Paris" et présente un important excédent d'émissions de CO2 par rapport aux calculs des experts climat de l'ONU.
Mais dans des briefings de presse, des officiels britanniques vantent déjà ce 1,8°C.
Pour Simon Lewis, de l'University College de Londres, "il est normal de prendre toutes les promesses et de les traduire en estimation globale". "Mais il faut prendre ça avec une grande prudence et un avertissement en majuscules: Attention ! Peu probable que cela se produise."
Ainsi l'Australie ou l'Arabie saoudite ont annoncé des objectifs neutralité carbone sans "aucun plan de mise en œuvre et des émissions allant massivement dans la mauvaise direction", souligne cet expert. Pour un haut diplomate, "la plupart des promesses de neutralité carbone sont vides".
- Sans précédent ? - 
Lundi, le gouvernement britannique a déclaré que des pays représentant 85% des forêts tropicales du monde avaient signé un engagement "sans précédent" pour mettre fin à la déforestation d'ici 2030.
Engagement pourtant semblable à celui de la Déclaration de New York sur les forêts de 2014, signée par 40 pays et plus de 150 organisations et groupes autochtones. 
Une évaluation cette année de cette première déclaration a révélé que sur les 32 plus grandes nations forestières, seule l'Inde avait traduit l'engagement de façon concrète.
Pour Damian Fleming, directeur adjoint des questions forestières du WWF, les engagements à Glasgow sont "sans précédent en termes d'ampleur, mais pas d'ambition". Depuis la déclaration de New York, "une zone supérieure à la superficie de la France a été déboisée", a-t-il souligné.
- "Gonflé, repackagé" - 
Autre question cruciale de la COP26, les finances. Les pays en développement exigent que les pays riches et très émetteurs tiennent leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour les aider à faire face à la crise climatique. Chiffre que tous s'accordent à dire bien inférieur aux besoins réels.
Mercredi, l'ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a déclaré qu'un fonds "neutralité carbone" disposait potentiellement de 130.000 milliards de dollars: "L'argent est là si le monde veut l'utiliser".
Mais les observateurs ont relevé que les gestionnaires de fonds n'avaient besoin d'allouer qu'un petit pourcentage de leur capital à des projets verts pour bénéficier du label. Sans être interdits par ailleurs d'investir dans les énergies fossiles.
Même l'émissaire de l'ONU pour l'action climatique, Selwin Hart, a jugé "choquant et profondément décevant que six ans après l'accord de Paris, les principales institutions financières du monde ne se soient pas engagées envers l'objectif de 1,5°C".
Et pour Daniel Willis, de l'ONG Global Justice Now, la COP26 a jusqu'à présent surtout produit "des rapports gonflés sur les finances, des promesses de dépenses repackagées comme si elles étaient nouvelles et des affirmations selon lesquelles les dirigeants ont réussi à limiter le réchauffement à 1,8°C, uniquement sur la base de promesses".
<https://information.tv5monde.com/info/cop26-la-presidence-britannique-se-felicite-mais-des-experts-attendent-des-actes-431504>
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13- Tribune, « Avec une énergie verte moins chère que celle des combustibles fossiles, le problème du réchauffement climatique serait résolu », Le Monde 07/11/21, 09h00 
Par Bjorn Lomborg, Président du Consensus de Copenhague et chercheur invité à la Hoover Institution de l’université de Stanford

Tant que la réduction des émissions sera coûteuse, les dirigeants parleront beaucoup mais feront peu contre le réchauffement climatique, relève le chercheur Bjorn Lomborg dans une tribune au « Monde », appelant à miser sur la recherche en énergie verte.
Tribune. Fort soucieux de montrer leur leadership en matière de climat lors du sommet des Nations unies sur le climat à Glasgow lors de la COP26, les dirigeants du monde entier évoquent à nouveau d’ambitieux objectifs de réduction des émissions de carbone. Le président américain Joe Biden, par exemple, s’est fixé pour objectif de créer « un secteur de l’électricité sans pollution par le carbone d’ici 2035 et une économie à émissions nettes nulles au plus tard en 2050 ».
Les gouvernements de la plupart des pays riches ont formulé des ambitions similaires. Malheureusement, cet objectif sera d’un coût prohibitif. Une nouvelle étude publiée dans la célèbre revue Nature montre que le coût d’une réduction de 95 % d’ici à 2050 – presque le « net zéro » de Biden – représenterait 11,9 % du PIB, soit plus de 11 000 dollars actuels pour chaque Américain chaque année.
> Lire aussi   Article réservé à nos abonnés  COP26 : une quarantaine de pays s’engagent à sortir plus vite du charbon, mais les gros consommateurs manquent à l’appel
Vingt-quatre ans se sont écoulés depuis l’adoption du protocole de Kyoto, le premier grand accord mondial promettant de réduire les émissions de carbone. Depuis lors, le monde a accueilli des centaines de sommets sur le climat et les nations riches ont abondamment adopté le langage de l’écologie. Mais les émissions ont continué à augmenter car aucun dirigeant ne veut faire payer le prix fort à ses citoyens.
Rien de neuf sur le climat depuis 2005
Dans une analyse très franche de la dernière décennie de la politique climatique, l’ONU qualifie les années 2010 de « décennie perdue ». Elle ne parvient pas à faire la différence entre ce qui s’est réellement passé et un monde qui n’aurait adopté aucune nouvelle politique climatique depuis 2005.
Que l’on y réfléchisse bien : après tous ces sommets sur le climat et toutes ces promesses climatiques, quand on observe les émissions réelles, on ne peut pas faire la différence entre le monde dans lequel nous vivons et un monde qui ne se serait pas préoccupé du climat depuis 2005.
Voilà qui met en perspective le défi de la COP26. Les dirigeants mondiaux peuvent bien sûr choisir de faire ce qu’ils font depuis des décennies et contribuer à une énième réunion sur le climat dans un monde débordant de sommets climatiques bien intentionnés.
> Lire aussi COP26 : « Il ne peut y avoir de sortie du carbone sans réelle redistribution des revenus et du patrimoine »
Les pays se présenteront les uns après les autres et feront de belles promesses, comme celle de transformer leur secteur électrique (qui ne produit que 19 % de l’énergie consommée dans le monde) en énergies renouvelables. Et il y a fort à parier que ces promesses se révèlent finalement aussi creuses que celles des dernières décennies, car les électeurs rejetteront les projets de loi qui les accompagnent.
La recherche sur l’énergie verte
Ou alors, les dirigeants pourraient finalement emprunter une autre voie. Le véritable défi de l’approche actuelle de la politique climatique, c’est qu’aussi longtemps que la réduction des émissions sera coûteuse, les dirigeants parleront beaucoup mais ne feront que peu. Dans le monde riche, il s’agit d’éviter de suivre les pas embarrassants du président Emmanuel Macron, qui a dû faire marche arrière face au mouvement des « gilets jaunes » après avoir proposé une modeste hausse du prix de l’essence.
Et dans le monde plus pauvre, les nations ont des priorités bien plus importantes, comme stimuler la croissance économique et sortir leurs populations de la pauvreté. Ce qu’il faut faire, c’est mettre l’accent avec force sur la recherche en matière d’énergie verte. Si le monde innovait avec une énergie verte moins chère que celle des combustibles fossiles, le problème du réchauffement climatique serait résolu.
> Lire aussi La COP26, une conférence cruciale face à la crise climatique
Tout le monde s’y mettrait, non seulement les pays riches et bien intentionnés comme la France, mais tout le monde, y compris la Chine et l’Inde. En collaboration avec 27 des plus grands économistes du climat et trois lauréats du prix Nobel, le Consensus de Copenhague, mon groupe de réflexion, a déterminé que la politique climatique la plus efficace à long terme consiste à investir beaucoup plus de ressources dans la R&D verte.
Renforcer la R&D sur les innovations en matière d’énergie
Lors du sommet climatique de Paris en 2015, la plupart des pays du G20 ainsi que l’Union européenne (UE) ont promis, à l’échéance 2020, de doubler les dépenses de R&D sur les innovations en matière d’énergie. Hélas, la plupart des nations, y compris la France, n’ont pas tenu cet engagement.
> Lire aussi « L’évolution prudente » de l’Australie en matière de transition énergétique
Au lieu de faire de ronflantes et dispendieuses promesses sur lesquelles les futurs gouvernements devront revenir lorsque les citoyens protesteront contre la hausse des factures d’électricité, les dirigeants devraient s’engager immédiatement à dépenser beaucoup plus en R&D verte.
Pour abandonner les combustibles fossiles
Non seulement la plupart des nations ont déjà pris un tel engagement, mais douze mois suffisent pour vérifier qu’il est bien respecté. Et le coût total pour chaque nation serait bien inférieur aux politiques climatiques actuelles. Pour 2030, nos économistes du prix Nobel ont suggéré que le monde augmente ses dépenses de recherche de 70 milliards de dollars supplémentaires par an.
> Lire aussi « Un actionnaire activiste sera peut-être à l’origine de l’adaptation d’un mastodonte du pétrole à la transition énergétique »
On peut comparer ce chiffre aux 195 milliards de dollars que nous dépensons actuellement pour subventionner des énergies vertes qui sont très loin de conquérir la planète. Lors de la COP26, les dirigeants mondiaux seraient bien avisés de ne pas reproduire ce qui a échoué au cours des dernières décennies.
Et au lieu de cela, de mettre l’accent sur une voie bien moins coûteuse et beaucoup plus intelligente qui contribuera réellement à résoudre le problème du changement climatique : investir massivement dans la R&D verte pour s’assurer que des technologies innovantes permettront au monde entier d’abandonner les combustibles fossiles au moindre coût.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/07/avec-une-energie-verte-moins-chere-que-celle-des-combustibles-fossiles-le-probleme-du-rechauffement-climatique-serait-resolu_6101262_3232.html>
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14- A la conférence climat, les promoteurs du nucléaire revigorés, AFP, 07/11/21, 15:00
Catherine Hours

"Nous n'étions pas les bienvenus, mais ça a changé", disent-ils. Portés par l'argument climatique, les défenseurs de l'énergie nucléaire, à commencer par le patron de l'AIEA, gendarme mondial de l'atome, sont venus promouvoir ses mérites à la COP26 de Glasgow.
"Cette COP est peut-être la première où l'énergie nucléaire a une chaise à la table, où elle a été considérée et a pu échanger sans le fardeau idéologique qui existait avant", dit à l'AFP Rafael Mariano Grossi, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Après les années post-Fukushima, qui ont vu les réticences croître et des pays se détourner, "le vent tourne", assure-t-il.
Argument principal, sur fond de climat déréglé : des émissions de CO2 très limitées, liées à l'extraction d'uranium et au béton des centrales.
"L'énergie nucléaire fait partie de la solution au réchauffement. Ce n'est pas la panacée, elle peut ne pas être pour tout le monde, mais elle fournit déjà plus de 25% de l'énergie propre. Sans elle, on n'y arrivera pas", assène M. Grossi.
Dès son arrivée à la tête de l'AIEA, le diplomate argentin a décidé de porter la cause.
"Ma première COP était à Madrid (COP25, fin 2019, ndlr). J'y suis allé malgré l'idée générale que le nucléaire n'y serait pas bienvenu. Aujourd'hui, non seulement il n'est pas malvenu, mais il intéresse beaucoup".
- Réacteurs centenaires -
A Glasgow, il a vu ministres et décideurs, participé à des conférences, expliqué que ces technologies peuvent remplacer des énergies fossiles ou aider à s'adapter (applications de la recherche nucléaire aux semences, moustiques etc.).
L'atome porte des risques majeurs : accident, sort irrésolu de déchets hautement radioactifs pendant des milliers d'années, coûts élevés. Autant d'arguments qui mobilisent sans relâche certaines ONG. Mais pour le patron de l'agence de l'ONU, les critiques ne tiennent pas.
"Il faut regarder les faits", dit-il. "En France c'est plus de 70% (de l'électricité), aux Etats-Unis 20%, en Russie pareil... Le nucléaire ne s'arrête jamais, il fournit une articulation avec d'autres sources, dont les renouvelables".
Pour lui, "les accidents sont rares, et quand vous regardez les statistiques en terme de conséquences, bien en-deçà de ce que génèrent d'autres sources d'énergie".
Mais de nouveaux réacteurs pourraient-ils être déployés assez vite pour le climat ? "Il faut commencer par préserver la flotte existante", dit-il. Mais jusqu'à quand les prolonger ?
"Nous voyons des centrales prévues pour 60 ans avec les normes les plus strictes appliquées par les régulateurs nationaux et supervisées par l'AIEA. Quoi de plus efficient qu'un équipement qui vous approvisionne pendant près de 100 ans ? Quand je dis 100, c'est un peu une provocation, mais peut-être pas car cela pourrait bien être le cas. Regardez Beznau, la doyenne, en Suisse, lancée dans les années 1960 : une machine très solide. Et nous en avons beaucoup. C'est une question de rigueur sur la sécurité. Car personne ne veut d'accident".
Dans les travées de la COP26, des militants de "Nuclear for climate" - certains, professionnels du secteur - se font entendre. "Parlons nucléaire !" invite sur son tee-shirt bleu Callum Thomas, un Britannique au rang d'observateur des négociations au titre du Japan Atomic Industrial Forum: "Beaucoup voient les prix du gaz quadrupler, et regardent la faisabilité du nucléaire".
- Pour tout le monde ? -
Le monde est tellement en retard sur ses objectifs climatiques et la transition énergétique à mettre en place pour éliminer les hydrocarbures, que les arguments peuvent faire mouche.
Certains scientifiques le prônent. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prend tout ce qui est bas-carbone. Dans la plupart des scénarios du Giec (les experts climats de l'ONU) pour limiter le réchauffement à +1,5°C, la part du nucléaire a crû; mais les experts climat de l'ONU soulignent aussi qu'un déploiement "peut être contraint par des préférences sociétales".
Les pays de fait sont divisés. Auckland et l'Allemagne disent non, la Pologne compte dessus face au charbon, l'Inde discute avec le français EDF pour la plus grande centrale au monde, la Chine compte le plus grand nombre de réacteurs, et l'UE bataille sur sa liste des investissements jugés "durables". Nombre d'institutions ne financent pas non plus les projets nucléaires, comme la Banque mondiale, à laquelle M. Grossi a récemment rendu visite.
Au vu des coûts et capacités nécessaires, tout le monde peut-il en outre y prétendre ? "Oui", répond le diplomate. A la COP, "des pays en développement en particulier sont venus nous demander de les aider".
"Les pays voient dans les petites unités une alternative intéressante, qui va dans les centaines de millions (de dollars) et pas les milliards", souligne le patron de l'AIEA, qui propose aussi des "programmes par étape" pour accompagner les nouveaux arrivants.
Canada ou encore Etats-Unis développent de petits réacteurs, dits SMR ("small modular reactors"). Seule la Russie pour l'instant a mis en service une centrale flottante utilisant cette technologie.
<https://information.tv5monde.com/info/la-conference-climat-les-promoteurs-du-nucleaire-revigores-431562>
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15- Vivre au bord des Grands Lacs américains, un rêve menacé par la crise climatique, AFP, 07/11/21, 15:00
Bob Chiarito

A l'automne 2019, Eric Brandt est réveillé une nuit par le craquement de tiges d'acier dans un mur de ciment.
Cet ancien mineur de 69 ans, désormais écrivain, est sorti du sommeil par les fracas de la deuxième grosse tempête dont il a fait l'expérience en quatre ans, s'abattant contre son immeuble sur la rive du lac Michigan, au sud de Chicago (Illinois).
Cette fois-ci, les vagues se sont écrasées sur un mur de ciment jusqu'à le briser en deux, et l'eau a emporté une plage non loin du bâtiment de 11 étages.
"Ils ont parlé d'une tempête telle qu'on n'en voit que tous les 50 ans, mais c'était la deuxième en deux ans", se remémore-t-il, débout sur le nouveau littoral composé d'énormes rochers placés là par le corps des ingénieurs de l'armée américaine pour ralentir l'érosion, qui a dramatiquement empiré dans les Grands Lacs en une décennie.
Les cinq lacs de la région, qui représentent plus de 20% de l'eau douce dans le monde, ont toujours vu leur niveau monter ou baisser au cours du temps. Mais le réchauffement climatique a amplifié le phénomène, le rendant plus extrême, selon Drew Gronewold, hydrologue à l'université du Michigan.
Les précipitations font monter le niveau tandis que l'évaporation le fait baisser, explique-t-il.
"On compare désormais cela à un jeu de tir à la corde. Si les deux équipes sont aussi fortes l'une que l'autre, la corde ne bouge pas. Mais si les deux deviennent plus fortes et que l'une glisse, la corde bouge bien plus vite qu'elle ne l'aurait fait autrement."
- S'adapter à de nouveaux extrêmes -
La rive du lac Michigan, le troisième des Grands Lacs en superficie, voit alterner dunes, rochers, plages de sable et zones marécageuses, avec de grandes villes du Midwest américain et de petits bourgs touristiques.
"Il est important de se rendre compte qu'ils (les Grands Lacs, ndlr) sont tous connectés. Si le niveau d'un lac monte, c'est probablement le cas pour tous", explique M. Gronewold.
En 2014, les lacs étaient à un plus bas historique, provoquant l'inquiétude des entreprises de transport par bateau.
Mais le niveau des lacs a ensuite monté en flèche, allant jusqu'à menacer les bâtiments et les plages au cours des deux dernières années.
Puis le niveau a légèrement baissé depuis l'an dernier, mais la crue reste "considérable, plus importante que tout ce qu'on a pu voir en 100 ans", indique Tomas Hook, professeur de gestion forestière et de ressources naturelles à l'université Purdue.
La tempête de 2019 s'est abattue sur le littoral de Chicago "comme la colère de Dieu", se rappelle Todd Rosenthal, scénographe de théâtre de 56 ans et installé sur le rivage depuis 20 ans. Le vent avait alors balloté des blocs de ciments servant de barrières et l'eau s'était infiltrée à travers les murs et les fenêtres de son appartement. 
Lui et plusieurs voisins ont donc investi dans des portes et volets anti-ouragans, le prix à payer selon lui pour vivre face au lac.
"On ne peut jamais prévoir. C'est arrivé que le lac soit calme et cristallin, puis qu'il soit couvert de vagues et d'écume cinq minutes plus tard", dit Todd Rosenthal.
"Certains ont déménagé car ils n'en pouvaient plus du martèlement constant" du ressac, raconte-t-il.
- 450.000 dollars de réparations -
Cela pourrait bien être le cas de Jera Slaugther, qui vit depuis 44 ans dans le même bâtiment que M. Brandt. 
Cette retraitée de 71 ans, ex-employée d'une compagnie ferroviaire, craint que son petit budget ne suffise bientôt plus face aux assauts du lac.
"On adore cet immeuble mais à un moment, on ne pourra plus se permettre d'y vivre", dit-elle. 
Depuis 2019, les résidents de cette tour de 70 appartements ont dû débourser 450.000 dollars en réparations, ne conservant que peu d'économies pour les dépenses de routine ou les opérations de prévention.
"On avise au fur et à mesure car impossible de savoir ce que cette année nous réserve", dit-elle.
Et les perspectives ne sont guère rassurantes, selon Aaron Packman, le directeur du centre de recherches sur l'eau de l'université Northwestern, dans l'Illinois.
"L'un des problèmes, surtout avec le lac Michigan, est que l'on observe les effets du changement climatique, avec des tempêtes plus intenses, davantage d'inondations. Il y a beaucoup d'incertitude quant à ce qu'il adviendra des Grands Lacs", dit-il.
"L'avenir va être différent et, dans une certaine mesure, pire. Nous pouvons, et devons, changer la façon dont on y répond pour être bien plus efficaces qu'on ne l'a été par le passé."
<https://information.tv5monde.com/info/vivre-au-bord-des-grands-lacs-americains-un-reve-menace-par-la-crise-climatique-431563>
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16- Changement climatique : au-delà du fatalisme et du solutionnisme, une troisième voie existe, The Conversation, 07/11/21, 17:49
Par Thierry Weil, Chaire Futurs de l'industrie et du travail (CERNA, I3, CNRS), Membre de l’Académie des technologies, Mines ParisTech

D’un rapport à l’autre, le GIEC, en faisant la synthèse des connaissances scientifiques, montre l’urgence de l’action. Ce qui n’est pas fait maintenant coûtera beaucoup plus cher demain. Pourtant, malgré les évidences et l’urgence, certains tentent de retarder les décisions nécessaires.
Hier climato-négationistes, aujourd’hui climato-fatalistes, parfois solutionnistes, leurs motivations sont diverses. Certains rechignent à changer leurs comportements quotidiens ou à participer au financement des actions. D’autres ont des intérêts personnels importants dans l’économie thermofossile. D’autres encore recherchent une gloire médiatique ou ne supportent pas de l’avoir perdue.
Ils ont longtemps suscité le doute, d’abord sur la réalité du changement climatique, argumentant que les scientifiques spécialistes du climat ne seraient pas d’accord entre eux, puis sur son caractère dramatique – il y a eu d’autres variations fortes dans le passé et on est toujours là. Puis sur l’origine anthropique du changement (c’est la faute aux fluctuations de l’activité solaire).
Aujourd’hui, ils admettent ce qu’ils ne peuvent plus nier : la température moyenne de la terre progresse du fait de l’excès d’émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines et cette augmentation entraînera des conséquences catastrophiques dont nous n’observons que de modestes prémices.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/changement-climatique-au-dela-du-fatalisme-et-du-solutionnisme-une-troisieme-voie-existe-169140>
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17- COP26 : peut-on compter sur l'innovation pour capter plus de CO2 ?, TV5Monde, 07/11/21, 19:49
Malik Miktar

Forêts, océans, initiatives humaines… Si les gaz à effet de serre sont inquiétants, il existe plusieurs manières de capter le carbone. L’être humain développe de plus en plus de moyens techniques de séquestration du CO2. Quelles méthodes existe-t-il et quelle peut être leur importance ? Troisième volet de la série sur les différentes manières de capter le CO2.
Il se pourrait bien que l’être humain, facteur numéro un du rejet de CO2 dans l’air, détienne la clé permettant d’empêcher l’aggravation d’une situation climatique de plus en plus préoccupante. Si la solution miracle n’a toujours pas été trouvée, plusieurs pistes sont explorées, notamment par les entreprises, à travers le monde.
Grâce au progrès technique, il est à la fois possible de prélever, puis de stocker le dioxyde de carbone. 
Capter le CO2 dans les fumées des usines
Aujourd’hui, certaines entreprises captent le CO2 dans les fumées, directement émises par les usines. C’est la technique la plus courante et surtout, la plus simple, vers laquelle les industriels se tournent, car le gaz est très concentré dans ces fumées et est donc… plus facile à capter. Le but est de décarboner les activités polluantes sans pour autant les stopper ou modifier les processus de production.
Depuis 1996, le pétrolier norvégien Equinor adopte cette technique dans le champ de gaz de Sleipner, où il capture près d’un million de tonnes de CO2 chaque année. Le dioxyde de carbone capté sur la plateforme est envoyé, directement vers les fonds marins, où il est ensuite stocké dans les profondeurs saumurées, c'est-à-dire concentrées en sel. C’est ce que l’on appelle la technologie CCS (Carbone Capture and Storage : captage et stockage du carbone).
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la généralisation de cette technique à la production d’énergie et à l’industrie sera nécessaire afin de mettre en oeuvre l’Accord de Paris sur le climat.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://information.tv5monde.com/info/cop26-peut-compter-sur-l-innovation-pour-capter-plus-de-co2-431567>
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18- COP26, jour 7 : « Un réel élan pour l’action climatique », selon les organisateurs du sommet, Le Monde avec AFP, 07/11/21, 20h11 

La première semaine de la COP26 a enregistré une série d’engagements mais, selon les observateurs, il y a un gouffre entre ces proclamations et les réductions d’émissions à atteindre pour tenir les objectifs de l’accord de Paris. 
Retrouvez chaque jour en fin de journée les moments forts de la 26e Conférence des parties [COP] pour le climat des Nations unies, qui se tiendra jusqu’au 12 novembre, ainsi que les éclairages des journalistes du Monde.
• Ce qu’il faut retenir : la présidence britannique se félicite, l’AIEA vante les mérites de l’atome
La première semaine de la COP26 a enregistré des engagements sur la déforestation, la sortie du charbon ou la levée de milliards de dollars pour des investissements verts, largement promus par la présidence britannique de la conférence mondiale sur le climat. Mais selon les observateurs, il y a un gouffre entre ces proclamations et les réductions d’émissions à atteindre pour tenir les objectifs de l’accord de Paris : maintenir la hausse des températures par rapport à l’ère préindustrielle sous la barre de + 2 °C, si possible 1,5 °C.
Dans cette conférence onusienne, les organisateurs britanniques ont leur propre programme, résumé par le premier ministre Boris Johnson : « charbon, voitures, cash et arbres ». Soit éliminer progressivement les carburants polluants et les véhicules à combustion thermique, mobiliser l’argent pour aider le monde à décarboner et protéger les forêts. D’après un porte-parole de l’organisation britannique de la COP, la première semaine a, en effet, connu « un réel élan pour l’action climatique ».
Mais pour Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa basé à Nairobi, il y a eu « deux réalités ». « L’une est le monde des communiqués de presse du gouvernement britannique annonçant une multitude d’initiatives, suggérant que tout va bien et que nous avons presque résolu la crise climatique », déclare-t-il à l’Agence France-Presse. « L’autre réalité est hors de cette bulle de relations publiques. Le climat, ce sont les faits. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/07/cop26-jour-7-charbon-voitures-cash-et-arbres_6101299_3244.html>
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19- Le Groenland perd désormais 357 milliards de tonnes de glace par an, Daily Geek Show, 07/11/21
Gabrielle Andriamanjatoson - Source : earth.com

Un phénomène qui fait monter le niveau de la mer dans le monde entier
Les effets du changement climatique semblent empirer de jour en jour, et c’est particulièrement vrai en ce qui concerne la calotte glaciaire au niveau de l’Arctique. Une étude a notamment évalué que le Groenland à lui seul perd 357 milliards de tonnes de glace chaque année, un phénomène qui ne sera pas sans conséquence pour le reste du monde.
Le changement climatique a provoqué une augmentation de la fréquence et de l’intensité de la fonte extrême des glaces au Groenland au cours des 40 dernières années. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Communications, le ruissellement des eaux provoqué par la fonte de glace au Groenland a en effet augmenté de 21 % au cours des quatre dernières décennies. Autrement dit, cela signifie qu’environ 357 milliards de tonnes de glace fondent chaque année au Groenland. Les chercheurs ont également constaté que les évènements de fonte étaient devenus 60 % plus irréguliers d’un été à l’autre. 
> Lire aussi Des chercheurs identifient la cause principale de la première extinction de masse
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/groenland-fonte-glace/>
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20- Qu’est-ce que cela change un demi-degré de réchauffement de plus ?, Futura-sciences, 07/11/21
Nathalie Mayer, journaliste

La COP26 vient de s'ouvrir à Glasgow ce 31 octobre. Le rendez-vous s'annonce décisif dans la lutte contre le réchauffement climatique. Futura vous propose dès aujourd'hui, de commencer à en décrypter plusieurs de ses tenants et aboutissants. La première question que nous nous posons : limiter le réchauffement à +1,5 ou à +2 °C, cela change quoi ?
Ce lundi 1er novembre 2021 s'ouvrira à Glasgow (Royaume-Uni) une nouvelle COP, pour Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l'Organisation des Nations unies sur les changements climatiques, ou COP26, comme l'appellent les initiés. Les chefs d’État et de gouvernements du monde entier s'y retrouveront pour décider de l'avenir de notre Planète. De notre avenir donc.
Alors que de plus en plus de scientifiques tirent la sonnette d’alarme, il reviendra aux politiques de prendre les décisions qui pourront -- ou non -- éviter à notre monde de dépasser les 1,5 °C de réchauffement. Il y a 6 ans, à l'occasion de la COP21, 196 États s'engageaient en effet à « limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 °C, de préférence 1,5 °C, par rapport au niveau préindustriel ». C'était à Paris, en 2015. Pour y arriver, une seule solution. Une diminution marquée de nos émissions de gaz à effet de serre (GES).
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-quest-ce-cela-change-demi-degre-rechauffement-plus-93971/>
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21- Climat : comment expliquer l’échec depuis 30 ans, GoodPlanet, 07/11/21
Par Clément Jeanneau du blog Nourritures terrestres

« Trois décennies d’atténuation du changement climatique : pourquoi n’avons-nous pas infléchi la courbe des émissions mondiales ? ». C’est le titre d’un papier de recherche rendu public il y a quelques jours, qui mérite l’attention.
Il est important pour trois raisons :
1/ Il propose une synthèse particulièrement complète des causes de l’échec à infléchir la courbe, grâce à un travail pluridisciplinaire.
Ce long article, écrit par plus d’une vingtaine de chercheurs, met en lumière neuf grilles d’analyse thématiques pour expliquer cet échec, en s’appuyant sur « un large éventail de travaux issus des sciences naturelles, des sciences sociales et des sciences humaines ». Ces neuf grilles sont les suivantes : la gouvernance internationale du climat, les intérêts particuliers de l’industrie fossile, la géopolitique et le militarisme, les théories économiques orthodoxes et la financiarisation, les choix de modélisation de l’atténuation du changement climatique, les systèmes d’approvisionnement en énergie, les inégalités, les modes de vie très carbonés, et les imaginaires de société.
Vous trouverez sur ce lien les 20 extraits que je retiens en particulier de ce travail, tous traduits et classés par grilles thématiques. Le cœur de ce numéro est donc sur ce lien. Ci-dessous, je développe plutôt une réflexion personnelle que ce travail m’inspire, parmi bien d’autres qui pourraient être mentionnées tant l’étude est riche dans les sujets abordés.
>> Suite à lire à : 
<https://www.goodplanet.info/2021/11/07/climat-comment-expliquer-lechec-depuis-30-ans/>
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22- L'Australie s'engage à vendre du charbon pendant encore "des décennies", AFP, 08/11/21, 07:00

L'Australie a affirmé lundi qu'elle continuera à vendre du charbon pendant "des décennies" après avoir rejeté un accord visant à abandonner progressivement ce combustible fossile polluant afin de limiter le changement climatique.
Une quarantaine de pays se sont engagés à sortir du charbon dans les décennies à venir, lors de la conférence climat cruciale COP26 de Glasgow.
L'Australie, comme plusieurs pays grands consommateurs de charbon tels que la Chine et les Etats-Unis, n'a pas signé cet engagement.
"Nous avons très clairement dit que nous ne fermerons pas nos mines de charbon ni nos centrales à charbon", a martelé le ministre australien des Ressources, Keith Pitt à la chaîne ABC.
Défendant la décision australienne, M. Pitt a assuré que son pays bénéficiait de la meilleure qualité de charbon au monde.
"Et c'est pourquoi nous continuerons d'avoir des marchés pendant des décennies à l'avenir. Et s'ils achètent... bien, nous vendons".
La demande en charbon doit augmenter jusqu'en 2030, a assuré le ministre.
"Si nous ne remportons pas ce marché, quelqu'un d'autre le remportera", a-t-il ajouté.
"Je préférerais de loin qu'il s'agisse d'un produit australien de haute qualité, qui fournit des emplois australiens et construit l'économie australienne, plutôt que d'un (charbon) venant d'Indonésie, de Russie ou d'ailleurs".
L'Australie, un des plus grands producteurs de charbon et de gaz naturel au monde, a connu ces dernières années des événements extrêmes -sécheresses, feux de forêts et inondations- amplifiés par le changement climatique.
Le gouvernement de Scott Morrison a dévoilé le mois dernier un objectif de neutralité carbone en 2050, mais ce plan a été critiqué pour son manque de détails et le fait qu'il repose en grande partie sur des innovations technologiques encore inconnues.
Le Minerals Council of Australia, qui représente les grands groupes miniers comme BHP et Rio Tinto, a estimé que l'objectif de 2050 est atteignable moyennant un lourd investissement dans les technologies.
Selon M. Pitt, près de 300.000 emplois australiens reposent sur le secteur du charbon. Le Minerals Council of Australia avance pour sa part les chiffres de 50.000 emplois directs et 120.000 emplois indirects.
Les grands groupes assurent qu'ils se désengagent des combustibles fossiles les plus polluants.
Dans ce cadre-là, BHP a annoncé lundi qu'elle avait vendu sa participation de 80% dans une mine de charbon métallurgique dans l'État du Queensland, dans l'est du pays, à Stanmore Resources, pour un montant d'au moins 1,2 milliard de dollars américains.
"A l'heure où le monde se décarbonise, BHP se concentre davantage sur la production de charbon métallurgique de qualité supérieure, recherché par les sidérurgistes mondiaux, afin d'améliorer l'efficacité et de réduire les émissions", a déclaré Edgar Basto, responsable de l'exploitation minière australienne chez BHP, dans un communiqué.
<https://information.tv5monde.com/info/l-australie-s-engage-vendre-du-charbon-pendant-encore-des-decennies-431609>
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23- En Floride, la manipulation génétique, pari désespéré pour sauver les coraux, AFP, 08/11/21, 11:00
Chandan Khanna avec Glenn Chapman à San Francisco

Un morceau de corail scintille comme de l'or dans un laboratoire de Floride, où des scientifiques tentent d'aider l'espèce à se protéger contre le changement climatique avec des manipulations génétiques, un pari désespéré mais nécessaire selon des experts. 
Les chercheurs essaient de déterminer si la transplantation de cellules souches de variétés de corail plus résistantes à la hausse des températures de l'océan et à son acidification vers des coraux plus vulnérables peut les sauver. 
L'inquiétude autour du réchauffement climatique les pousse donc à tenter de modifier génétiquement des organismes pour leur survie. 
"Le coraux meurent à une vitesse alarmante et ils ne sont pas capables de tenir le choc face au changement climatique", explique à l'AFP Nikki Traylor-Knowles, cheffe de l'équipe chargée de cette étude à l'Université de Miami.
"A ce stade, nous devons tout essayer et voir ce qui fonctionne", estime-t-elle, au moment où se tient à Glasgow, en Ecosse, la grande conférence COP26 de l'ONU sur le climat, considérée comme capitale pour l'avenir de l'humanité.
Ce projet est l'une des nombreuses initiatives soutenues par l'organisation non gouvernementale Revive and Restore basée à San Francisco, qui envisage la manipulation génétique comme un bon outil pour la conservation des espèces animales et végétales menacées d'extinction. 
Les organismes ont survécu sur Terre sur la durée en évoluant ou en se déplaçant vers des endroits où l'habitat et les températures étaient plus hospitaliers. Mais aujourd'hui, le changement climatique bouleverse l'environnement trop rapidement pour que ce mécanisme d'adaptation naturelle suffise. 
Le temps manque, prévient Ryan Phelan, co-fondatrice de Revive and Restore. 
"Nous allons devoir intervenir, ou nous allons les perdre", assure-t-elle. 
La préoccupation autour des coraux est un sujet particulièrement brûlant car les océans absorbent plus de 90% de l'excès de chaleur dégagée par les émissions de gaz à effet de serre, protégeant les terres mais générant ainsi des vagues de chaleur océanique durables, qui poussent de nombreuses espèces de coraux à bout.
Le réchauffement climatique, associé à la pollution et aux pratiques de pêche à l'explosif, a détruit 14% des récifs coralliens mondiaux entre 2009 et 2018, selon un rapport du Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens (GCRMN).
Plus de la moitié des huit millions de dollars d'un fonds de Revive and Restore vont vers des projets pour aider à la conservation des coraux.
- "Règles adéquates" -
"Notre postulat est que les outils que nous développons pour les coraux pourront être utilisés pour d'autres espèces marines", comme le kelp, grande algue brune des côtes nord-américaines, les huîtres ou les étoiles de mer, précise Bridget Baumgartner, de Revive and Restore.
D'autres études génétiques parrainées par l'ONG aux Etats-Unis ont permis le clonage d'un putois à pieds noirs à partir de cellules congelées d'un ancêtre, et celui d'un cheval de Przewalski, qui pourraient sauver leurs espèces respectives de l'extinction.
La naissance de ces animaux est, selon Revive and Restore, la preuve de l'efficacité de son travail génétique. 
Si les manipulations génétiques peuvent susciter des inquiétudes, en raison du risque de malformation ou d'altération des plantes ou des animaux ayant des conséquences non prévisibles sur la nature, Henry Greely, professeur de droit spécialisé dans la science et la génétique à l'université californienne de Stanford, juge que la conservation des espèces en voie d'extinction, notamment des coraux, justifie l'utilisation d'une telle technologie.
"Je suis partisan de cette approche, si elle est menée avec soin, avec des règles adéquates et de la prudence", ajoute-t-il. 
Gregory Kaebnick, de l'institut de recherche The Hastings Center, soutient aussi l'ingénierie génétique des organismes, notant que le risque qu'une création devienne incontrôlable est plus faible que celui consistant à ne pas apporter un changement durable et efficace. 
"Je ne suis pas très emballé par l'idée de changer les coraux pour qu'ils survivent, mais c'est peut-être ce que nous devons faire", conclut-il.
<https://information.tv5monde.com/info/en-floride-la-manipulation-genetique-pari-desespere-pour-sauver-les-coraux-431631>
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24- Frans Timmermans : « Je dis aux jeunes mobilisés pour le climat : “Continuez !” », Le Monde, 08/11/21, 11h07 
Propos recueillis par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Françoise Joly (TV5Monde)

Pour le vice-président chargé du Green Deal, pour entraîner l’opinion, ceux qui pâtissent de la transition écologique doivent obtenir de justes compensations. 
Vice-président exécutif de la Commission européenne en charge du Pacte vert, le Néerlandais Frans Timmermans est à Glasgow pour négocier et tenter d’imposer la vision de l’Union à la 26e conférence sur le climat (COP26). Il commente les progrès de la conférence et expose sa vision.
Faut-il croire à un résultat tangible de la COP26 ?
Les déclarations de certains chefs d’Etat m’ont surpris positivement et cela est sans doute dû au ton alarmiste du dernier rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat], comme aux drames climatiques survenus récemment dans une série de pays. Les conséquences du réchauffement sont devenues indéniables et il faut donc tout faire pour éviter d’aller au-delà d’un réchauffement de 1,5 °C. Et rester dans le fil dans la conférence de Paris.
Comment y parvenir en l’absence des dirigeants de la Russie et de la Chine ?
La Chine a une responsabilité historique et on a vu qu’elle avait joué un rôle essentiel à Paris. Elle a envoyé une délégation de bon niveau à Glasgow et, même si Pékin n’a pas encore formulé d’engagements concrets, je crois que ce pays reste ouvert au dialogue, et sur la bonne voie.
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« Il est minuit − 1 », a déclaré Boris Johnson. Glasgow, c’est la dernière chance ?
Je comprends la rhétorique, mais je ne crois pas en de tels propos. Un échec total rendrait évidemment difficile le sauvetage de la conférence de Paris mais ne pas combler, cette fois, toutes les lacunes ne signifierait pas la fin du monde. Il y aura un après-Glasgow et il faudra poursuivre, surtout si l’on n’obtient pas tous les résultats voulus. Dans ce cas, il faudra redoubler d’efforts…
Des jeunes, dont Greta Thunberg, affirment n’avoir aucune illusion quant aux résultats des discussions. Que leur répondez-vous ?
Je dirais à Greta, qui est une alliée : « Ecoute donc les propos des dirigeants actuels et conviens que c’est beaucoup mieux qu’avant. » Et puis je dirais aux jeunes : « Continuez ! Car c’est grâce à vous que le Pacte vert européen a vu le jour. Votre insatisfaction nous aide à stimuler d’autres responsables mondiaux. »
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Votre projet et ses douze propositions adoptées en juillet visent à faire de l’Europe un leader mondial, mais êtes-vous bien certain que l’ensemble des Vingt-Sept se conformera aux exigences de votre pacte et, par exemple, réduira de 55 % les émissions d’ici à 2030 ?
Je ne nie pas les difficultés mais tous les Etats membres ont adopté la loi climat et ses obligations. On ne pourra pas dévier de ce but mais si l’on nous propose des alternatives nationales, nous les examinerons. Je crois toutefois qu’un équilibre a été trouvé entre intérêts économiques et fin de la dépendance au carbone.
Pour cela, il faut imposer un prix sur le carbone. Or Paris et Berlin sont en désaccord sur un « ajustement », une taxe aux frontières…
Je crois qu’on trouvera une solution satisfaisante pour tous, qui s’appliquera à l’Union européenne comme à d’autres économies. Il faut éviter des délocalisations et préserver le climat. Tous les pays du monde seront confrontés au même problème et cela pourrait donc rendre inutile un ajustement. Mais si des pays se dérobent à leurs obligations, il faudra agir.
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La Pologne, dont l’économie dépend à 80 % du charbon, ne vous imposera-t-elle pas un chantage : ou bien le plan pour le climat, ou bien le respect de l’Etat de droit, mais pas les deux ?
Ce pays est le principal bénéficiaire du Fonds pour une transition juste et se rend bien compte que le charbon n’a pas d’avenir. Il est capable de transformation rapide. Chantage ? Si nous l’acceptions, nous n’aurions ni politique climatique ni Etat de droit : sans ce dernier, fondamental, rien ne peut se passer en Europe. Je compte sur la fermeté des Etats membres pour faire respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire.
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La France a très peur des conséquences de votre proposition de second marché du carbone, qui s’appliquerait au transport routier et au chauffage en 2026. Vous ne craignez pas de créer une forte injustice sociale ?
Notre programme doit prévoir une transition juste. Et il faut impérativement limiter les émissions du transport, qui augmentent, ainsi qu’améliorer la prestation énergétique des bâtiments, très insatisfaisante. Un coût doit être imposé aux producteurs de l’énergie et, avec ces montants, il faut aider les citoyens qui risquent d’être dans un état de pauvreté énergétique.
Mais les producteurs risquent d’imposer un surcoût aux consommateurs et certains craignent dès lors une réédition du phénomène « gilets jaunes »…
L’épisode des « gilets jaunes » est né de l’imposition d’une taxation à des citoyens qui avaient besoin de leur voiture pour aller travailler, mais sans la compensation financière que j’évoque. Notre défi, pour entraîner les opinions, sera de démontrer que cette compensation peut exister. Il faudra ensuite bien expliquer ce que seraient les conséquences concrètes d’une inaction : les riches trouveront une solution face aux défis climatiques ; les autres ne le pourront pas. Il faut comparer les coûts de la transition et de la non-transition. Un pacte vert qui aurait été conclu il y a cinq ans aurait aussi permis d’atténuer ce que nous vivons aujourd’hui, avec une forte hausse des prix de l’énergie qui illustre notre dépendance.
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La Commission devra décider prochainement si, oui ou non, le nucléaire est une énergie verte, comme le pensent la France et quelques autres pays. Votre avis ?
C’est aux Etats membres de décider s’ils veulent, oui ou non, utiliser le nucléaire, qui ne produit effectivement pas d’émissions. Mais je leur dis seulement : prenez en compte les questions des déchets, de la sécurité et de l’investissement. Investir dans le renouvelable coûte beaucoup moins cher, mais à chacun de voir en fonction de son droit souverain.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/08/frans-timmermans-je-dis-aux-jeunes-mobilises-pour-le-climat-continuez_6101368_3244.html>
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25- Reportage. En Inde, l’île de Majuli, dévorée par la montée des eaux, aura disparu d’ici à 2030, Le Monde, 08/11/21, 14h37
Sophie Landrin  (Majuli, envoyée spéciale)

Sous l’effet du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers himalayens, ce territoire du nord-est du pays, qui était considéré comme la plus grande île fluviale habitée au monde, voit ses côtes rongées par le Brahmapoutre.
La mousson s’est retirée début octobre, léguant un paysage vert tendre. Le paddy (« riz »), culture dominante, qui sera récolté mi-novembre, flotte encore dans les champs. La vie a retrouvé son rythme tranquille à Majuli, une île isolée, le long du Brahmapoutre, dans l’Assam, à l’extrême nord-est de l’Inde, où les habitants vivent en semi-autarcie, à l’écart du temps. Les enfants ont repris le chemin de l’école. Les vaches, chèvres et chiens vaquent au gré de leur envie, encombrant des routes délabrées. Au milieu des jacinthes d’eau, des femmes en barque traquent des poissons-chats. Le calme est trompeur.
Les inondations provoquées par la mousson ont rongé les berges. Les chemins côtiers, comme celui qui mène à la maison de Luhit Kalita dans le village de Salmara, ne sont plus qu’une longue faille et menacent à tout moment de basculer dans le fleuve, cinq mètres en contrebas. D’ici quelques jours, tout aura disparu et la maison de ce potier connaîtra le même sort. Une trentaine de mètres la séparent du grand plongeon dans le Brahmapoutre. Dans le village, une trentaine de maisons tombent chaque année.
Rives qui fondent à vue d’œil
Agé de 36 ans, Luhit s’apprête à déménager, avec sa famille, sa femme, ses enfants, ses parents. C’est la quatrième fois que le fleuve emporte son logis. « A chaque déménagement, je pense choisir une place sûre, mais l’eau finit toujours par me rattraper. D’ici deux mois, ma maison aura disparu », explique-t-il, résigné. Il n’a reçu aucune aide du gouvernement et vient d’investir 25 000 roupies (290 euros) pour construire une nouvelle maison. Une somme pour ce potier, qui cumule un deuxième emploi dans une fabrique de barques de pêche. Il va devoir également bâtir un nouveau four pour cuire ses poteries en terre, une des traditions de Majuli : le sien n’est plus qu’à dix mètres du rivage.
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Luhit est né sur l’île, et n’est pas sûr d’y finir sa vie. Située entre la rivière Subansiri et le puissant fleuve Brahmapoutre, Majuli était considérée comme la plus grande île fluviale habitée au monde, 80 kilomètres de long, de 10 à 15 kilomètres de large. Mais ce territoire unique, peuplé d’une dizaine d’ethnies, dont les Mising et Deori, façonné par la culture tribale, riche d’une biodiversité exceptionnelle avec ses 300 espèces d’oiseaux, est victime d’une érosion accélérée. Les rives fondent à vue d’œil. En un siècle, l’île a perdu plus de la moitié de sa surface, passant de 1 256 à 447 kilomètres carrés. Soixante-dix villages ont été rayés de la carte.
Au soleil couchant, deux hommes observent l’état du littoral à Salmora. Jagat Chamvah, 24 ans, travaille pour une entreprise de sacs de sable et gagne 12 000 roupies par mois. Lui aussi a perdu sa maison, il y a dix ans. « Tout est parti à la rivière, raconte le jeune homme. J’étais en classe 8, j’avais 14 ans lorsque c’est arrivé. Ma famille est très pauvre. J’ai dû arrêter l’école et travailler. » Ils ont construit une nouvelle maison, comme une soixantaine d’autres familles. Puis, un nouveau drame est arrivé. « Ici, nous n’avons pas d’accès à l’eau, nous puisons nos besoins directement dans le fleuve. Un jour, le sol s’est écroulé sous les pieds de ma mère, partie chercher de l’eau. Elle a été emportée par le Brahmapoutre. »
Premiers réfugiés climatiques de l’Inde
A ses côtés, un vieil homme, vêtu d’un simple pagne, Bibho Hazarika, 70 ans, montre l’horizon. Il y a une dizaine d’années, assure-t-il, l’île s’étendait 1,5 kilomètre plus loin. Il a déménagé sept fois au cours de son existence. En 2019, le gouvernement lui a attribué une maison, mais dans les marais, où les terres ne sont pas cultivables. Ses enfants assurent sa subsistance.
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Le phénomène d’érosion naturelle s’est considérablement accentué sous l’effet du réchauffement climatique et des infrastructures humaines. L’île subit aussi bien les caprices du ciel que ceux du fleuve, avec une mousson de plus en plus erratique et destructrice et un Brahmapoutre qui se transforme en monstre. Long de 2 900 kilomètres, ce géant au débit extrêmement rapide, qui prend naissance au Tibet pour aller se jeter dans le golfe du Bengale, en passant par l’Inde et le Bangladesh, est gonflé par la fonte des glaciers himalayens. L’homme a ajouté un dernier élément fatal pour Majuli : des barrages, dont les lâchers entraînent des crues soudaines. Au rythme actuel de l’érosion, les experts prédisent la disparition complète de l’île d’ici à 2030. L’Inde y comptabilise déjà ses premiers déplacés climatiques.
Ses 200 000 habitants devront migrer sur le continent, accessible en une heure de ferry. Dans quelles conditions ? Sur quelles terres ? Le compte à rebours a débuté, mais pour les autorités locales, c’est encore le temps du déni. « Majuli ne disparaîtra jamais, le gouvernement régional va tout faire pour éviter cela », assure de sa superbe AK Deka « l’ingénieur en chef » du conseil du Brahmapoutre, chargé de l’érosion des sols, assis derrière un imposant bureau.
Jusqu’à présent, les opérations menées ont eu l’effet d’un pansement sur une jambe de bois. Le gouvernement a construit 100 kilomètres de digues, il a entreposé des centaines de milliers de sacs de sable pour consolider les berges, installé dans le lit du fleuve des armatures en béton armé, des sortes de grandes croix, pour ralentir son courant. Non loin de l’embarcadère, d’où partent les bateaux qui relient Majuli au continent, des ouvriers s’affairent à mouler de gros parpaings de ciment, qui seront posés comme des digues. Une nouvelle trouvaille du gouvernement qui a aussi promis la construction d’un pont pour sortir l’île de l’isolement.
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Des millions d’euros ont été dépensés, dont une bonne partie ont nourri la corruption, comme toujours en Inde. Mais l’érosion se poursuit inexorablement et les digues ont eu un effet délétère en entravant le débit de la rivière. Au lieu de drainer un limon fertile, les inondations apportent désormais du sable qui détruit les sols.
Fermes flottantes
Ce ne sont pas seulement des maisons qui tombent à l’eau mais des dizaines d’hectares de terres arables, essentielles à la survie des habitants, qui pratiquent une agriculture de subsistance et vivent coupés du monde près de six mois par an. Seulement 25 % de la surface de l’île est exploitable. Les familles cultivent essentiellement pour leur propre consommation du paddy, des graines de moutarde, des légumineuses, de la canne à sucre, des pommes de terre, tomates, concombres ou encore des lady fingers, un légume vert en forme de doigt, très prisé des Indiens.
Pour permettre aux habitants de produire toute l’année, dans les marécages ou lors des périodes d’inondations, l’ONG South Asian Forum for Enviornment (SAFE) développe, depuis 2016, des fermes flottantes. Quatre ont été construites à Majuli, d’autres dans les îles Sundarbans, au Bengale occidental, dans le Bihar et au Bangladesh, des territoires régulièrement submergés. Les installations sont assez rudimentaires, un grand radeau en bambou posé sur de gros bidons en plastique bleu.
Les familles y disposent de parcelles pour faire pousser leurs légumes hors-sol, dans des sacs de terre enrichie de compost organique, sans aucun ajout de produit chimique mais protégée par un filet tendu au-dessus de la barge. Des pompes à énergie solaire assurent l’irrigation à partir de l’eau des marais. L’île s’est fixé pour objectif la neutralité carbone. Au total, l’ONG accompagne 54 fermiers à Majuli, qu’elle suit durant les trois premières années.
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La ferme flottante située à Jomudchuk a produit ces dernières semaines 80 kilos de lady fingers et c’est désormais la saison du king chilli, un piment extrêmement puissant qui sera en partie vendu sur les marchés. Des carottes commencent aussi à pointer leur nez. « On peut tout faire pousser, sauf la patate, qui nécessite d’être plantée en plein champ », assure le coordinateur du projet, Saben Kalita.
Bolin Payeng, 36 ans, un cultivateur de paddy, y possède une parcelle, comme vingt autres familles. Il vit à quelques mètres, avec sa femme et ses deux filles, dans deux maisonnettes en bambou, surélevées pour résister aux inondations. L’une abrite deux chambres, l’autre la cuisine, dans laquelle sa femme est en train de préparer le repas au feu de bois. « Avant, je devais acheter les légumes, et nous n’en mangions pas souvent. Nous sommes beaucoup plus tranquilles maintenant. » Il n’a plus à craindre de perdre sa récolte à chaque inondation, ou de la voir pourrir, les plates-formes s’élèvent avec le niveau d’eau, les légumes restent au sec.
Le responsable de l’agriculture du district juge l’initiative intéressante, mais trop chère pour être dupliquée par le gouvernement. Chaque parcelle coûte 30 000 roupies et les radeaux peuvent en contenir jusqu’à 25. « La production n’est pas assez suffisante pour compenser le coût de l’installation », estime Irshad Ali, en poste à Majuli depuis deux ans. Il préfère distribuer des semences de bao-danh, une variété de riz rouge résistante au changement climatique, capable de pousser sous l’eau. « Les fermes flottantes sont rentables, rectifie Saben Kalita, de l’ONG SAFE. Car, contrairement à l’agriculture traditionnelle, il n’y a pas de labour et surtout pas de perte. »
L’avenir des traditions en question
L’eau n’épargne aucun lieu. Les maisons des Mising, « le peuple du fleuve », une ethnie qui vit depuis des siècles au milieu de zones inondables dans des huttes en bambou sur pilotis, ne sont plus assez résistantes. Depuis 1975, plus de 9 600 familles Mising ont perdu leur habitat et leurs terres. Pour tenter de consolider les fondations, ils utilisent désormais du béton à la place de la terre.
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Les monastères hindous qui font la réputation de Majuli sont eux aussi en péril. Fondés à partir du XVIe siècle et dédiés au culte de Vishnou et de Krishna, ils constituent à la fois des lieux de prière et des centres d’art et de spectacle. Ces « satras » occupent une place très particulière dans la culture assamaise car leur fondateur, Sankardeva, était opposé au système des castes. L’île a compté jusqu’à 65 monastères, il n’en demeure que 22 : la majorité a été engloutie par le fleuve. Le monastère Auniati est le plus important, avec ses 350 habitants qui font vivre le lieu, fabriquent des éventails et des masques en bambou. Les moines célibataires ont déménagé quatre fois avant d’acquérir les murs actuels qu’ils occupent depuis soixante-quatorze ans.
Le chef du monastère, contrairement aux gestionnaires de l’île, s’est préparé au pire. « Tôt ou tard, nous devrons quitter définitivement Majuli, assure Debananda Deb Goswami. Nous sommes prêts. Nous avons acquis des terres sur le continent, à Jorhat. » Elles ont été données par le gouvernement de l’Assam. Les résidents du monastère ont approuvé le principe du départ quand les éléments le nécessiteront.
Que restera-t-il de la culture de Majuli et de ses traditions ? Hem Chandra Goswami est le dernier maître d’un art hérité du XVIIe siècle : la fabrication de masques en bambou et papier mâché, dont des exemplaires sont exposés au British Museum, à Londres. Il enseigne à une poignée de jeunes dans l’espoir que « tout cela ne finisse pas dans le fleuve ». Dans un geste désespéré, le gouvernement régional a déposé en 2006 auprès de l’Unesco une demande d’inscription de Majuli au Patrimoine mondial. Le dossier est à l’étude.
Le dernier bateau qui repart en direction de Jorhat, sur le continent, longe au soleil couchant Majuli et emporte les dernières illusions des passagers. La plus grande île fluviale au monde exhibe ses berges grises et terreuses, découpées comme les parts d’un gâteau, prêtes à être dévorées par un fleuve boulimique.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/11/08/en-inde-l-ile-de-majuli-devoree-par-les-eaux_6101383_1652612.html>
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26- A la COP, l'épineux dossier des "pertes et dommages" des pays pauvres, AFP, 08/11/21, 18:00
Stéphane Orjollet

La promesse non tenue des pays riches de milliards d'aide pour le climat empoisonne la COP26 et les nations pauvres veulent faire avancer à Glasgow (Royaume-Uni) un dossier qui lui est lié : celui des dommages qu'elles subissent déjà.
A terme, les conséquences du réchauffement de la planète pourraient ainsi faire s'effondrer le PIB par habitant des Etats les plus vulnérables de plus de 80% dans le pire scénario, a averti lundi l'ONG Christian Aid.
En 2009, les pays riches avaient promis aux plus pauvres de porter leur aide à la lutte contre le changement climatique à 100 milliards de dollars par an en 2020. Constatant leur échec, ils ont présenté juste avant la COP26 un "plan de livraison" pour remplir cet engagement en 2023.
La pilule passe mal chez les plus menacés. D'autant qu'ils sont pour la plupart des contributeurs insignifiants au réchauffement climatique et que la majeure partie des fonds qui leur sont alloués va à des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Résultat, ils ont l'impression de payer deux fois, au portefeuille et en nature.
"Vous êtes les premiers à souffrir et les derniers à recevoir de l'aide", a résumé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres au cours d'une réunion à la COP des membres du Climate Vulnerable Forum (CVF), qui représente un milliard de personnes de 48 pays,.
Et d'exhorter à "faire plus pour protéger les peuples vulnérables des dangers clairs et actuels du changement climatique".
- Paranoïa -
Ce sont justement ces dangers "actuels" que les plus menacés veulent voir pris spécifiquement en compte.
La lutte contre le réchauffement et ses effets repose sur "l'atténuation" (lutte contre les émissions par exemple) et "l'adaptation" (préparation à faire face aux conséquences). Les pays vulnérables veulent y ajouter les "pertes et préjudices" qu'ils subissent déjà.
Ce thème est bien mentionné dans l'accord de Paris et un "mécanisme international" existe même sur la question, mais les pays riches rechignent à ce qu'il soit sur la table en tant que tel.
"C'est principalement la crainte voire la paranoïa sur les questions de responsabilité et de compensations" possibles, explique à l'AFP Yamide Dagnet, du groupe de réflexion World Resources Institute. "Mais il ne s'agit pas de ça, il s'agit de ce qui va se passer quand ces petites îles vont disparaître".
La présidence britannique de la COP a organisé lundi une journée thématique "adaptation" et "pertes et préjudices". Mais le document de négociation sur une déclaration qu'elle a fait circuler à Glasgow ne comporte pas d'avancées significatives.
Les pays riches voudraient que tout soit réuni sous le volet "adaptation", qui ne représente pour l'heure que le quart de l'aide mobilisée. L'ONU comme les pays pauvres réclament au moins la parité.
D'autant que les besoins estimés d'aide aux plus vulnérables sont de "300 milliards (de dollars) par an à horizon 2030", selon M. Guterres.
Et que c'est précisément "l'échec à financer l'adaptation qui s'est transformé en pertes et préjudices", souligne Abul Kalam Azad, l'émissaire de la présidence bangladaise du CVF.
- "Payer la mafia" -
"Il faut un financement supplémentaire et séparé de l'objectif annuel" de 100 milliards pour les pertes et préjudices, détaille Aiyaz Sayed-Khaiyum, le ministre de l'Economie et du Changement climatique des îles Fidji.
Et un financement qui n'ajoute pas à la charge de la dette des pays concernés, insiste-t-il : "Nous faire payer des intérêts sur de l'argent destiné à augmenter notre résilience serait cruel. Comme nous faire payer la mafia des énergies fossiles responsable de la terreur que nous inflige cette crise".
L'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) insiste elle aussi au sortir de la première semaine de la COP pour que les "pertes et préjudices" apparaissent immédiatement dans le "bilan mondial (des financements), dès à présent et avec des objectifs quantifiés".
De nombreuses ONG militent dans ce sens, à l'image de la coalition Climate action network qui souhaite "un plan répondant véritablement aux besoins des personnes sur la ligne de front de la crise climatique".
Enveloppe séparée, échéancier précis ou nouveaux engagements, les plus pauvres ne veulent plus attendre sur la question, qui pourrait se transformer en point de blocage. Car "la tension est montée" dans les négociations, souligne Yamide Dagnet.
"La priorité du groupe africain est la finance", a souligné lundi pendant une session de bilan intermédiaire de la COP le ministre gabonais de l'Environnement, Lee White. Et de chiffrer à horizon 2030 les besoins à un "minimum" de 1.300 milliards par an, 50% adaptation, 50% atténuation.
L'impatience est bien là, comme en témoigne le révérend James Bhagwan, de la Conférence des églises du Pacifique, pour qui ce débat souligne les "inégalités grossières" en matière de climat. "S'ils (les pays riches) n'acceptent pas, la judiciarisation sera la seule option".
<https://information.tv5monde.com/info/la-cop-l-epineux-dossier-des-pertes-et-dommages-des-pays-pauvres-431699>
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27- Cinéma : Aïssa Maïga filme le quotidien sans eau des femmes peules, AFP, 08/11/21, 19:00

Elle a voulu filmer les effets du réchauffement climatique dans le pays le plus pauvre du monde : avec "Marcher sur l'eau", l'actrice française Aïssa Maïga expose "sans misérabilisme" le quotidien de femmes et enfants peuls touchés par le manque d'eau au Niger. 
Ce documentaire, qui sort en salles mercredi en France, avait été présenté dans une section parallèle du Festival de Cannes en juillet, dédiée au climat. 
C'est le second documentaire de l'actrice de 46 ans, après "Regard noir", sur la représentation des femmes noires au cinéma, diffusé cette année sur Canal+.
Il fait suite au livre collectif "Noire n'est pas mon métier" (2018) et son intervention aux César en 2020 où elle dénonçait le manque de diversité au sein du cinéma français.
Dans "Marcher sur l'eau", l'actrice a décidé de s'intéresser à la cause du réchauffement climatique en filmant avec justesse le quotidien de femmes et enfants peuls.
Avec la crise climatique, la saison des pluies y est plus courte et l'eau manque cruellement la plus grande partie de l'année. Alors, femmes et enfants sont contraints de migrer dans des pays voisins, renonçant à la vie dans leur village et à la scolarisation des enfants. 
"Quand on m'a proposé de faire ce film, j'ai failli dire non parce que je faisais en même temps +Regard noir+ et que je ne m'imaginais pas faire deux films en même temps. Mais après réflexion, j'ai rappelé le producteur pour lui dire que je me sentais connectée à cette histoire du fait de mes origines (maliennes et sénégalaises, ndlr), a-t-elle expliqué à l'AFP à Cannes.
Avec ce film, elle a voulu "montrer comment des gens, qui vivaient dans un milieu qui n'était pas hostile, se retrouvent en quelques années à souffrir du manque d'eau et son contraints de migrer. Et ca, c'est à cause du réchauffement climatique", a-t-elle ajouté. 
"Le manque de considération que les personnes à la peau noire subissent sur cette planète est tellement délirant que pour moi faire un film là-dessus, c'était éviter impérativement l'écueil du misérabilisme", a-t-elle précisé. 
Si le film montre à quel point les pays pauvres, et peu pollueurs, sont les premiers à subir les effets du réchauffement climatique, l'actrice et réalisatrice assure ne pas "vouloir culpabiliser qui que ce soit". 
"La culpabilisation n'a jamais été mon moteur, ni dans ma vie ni dans mon travail. Je suis là à travers ma sensibilité pour transmettre une émotion, un regard, qui nous rassemblera tous".
Le film a été coécrit avec Ariane Kirtley de l'ONG "AmmanImman" (L'eau c'est la vie, ndlr), le film a été tourné entre 2018 et 2020 au Niger.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211108-cinéma-aïssa-maïga-filme-le-quotidien-sans-eau-des-femmes-peules>
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28- COP26 : à mi-parcours, l'écart Nord-Sud toujours béant, AFP, 08/11/21, 21:00
Amélie Bottollier-Depois

A mi-parcours de la cruciale COP26, les pays en développement ont fustigé lundi les engagements selon eux insuffisants des nations les plus riches, accusées de sacrifier les vies de milliards d'habitants de la planète en première ligne du réchauffement climatique.
Au cours de la session plénière faisant le bilan de la première semaine de négociations, les groupes représentant les pays en développement et émergents n'ont pas mâché leurs mots, malgré les nouvelles promesses, en particulier de financement, engrangées ces derniers jours. 
"Le groupe des Pays les moins avancés est préoccupé par le fait que les actions de certains pays ne sont pas en ligne avec les déclarations, il y a une déconnexion entre les déclarations publiques et ce qui se passe dans les négociations", a dénoncé son président Sonam Phuntsho Wangdi.
Il s'est notamment inquiété de la façon dont l'objectif de limitation du réchauffement à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle - l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris devenu de facto le plafond à ne pas dépasser pour éviter les pires impacts - serait reflété dans la décision finale de cette COP26.
"Tout compromis" sur ce point "voudrait dire négocier avec la vie de milliards de personnes dans les pays les plus vulnérables comme les nôtres", a-t-il insisté.
Avant cette COP, les engagements de réduction des émissions de CO2 des Etats pour 2030 menaient vers un réchauffement "catastrophique" de 2,7°C, au mieux 2,2°C en ajoutant les objectifs de neutralité carbone pour le milieu du siècle, selon le rapport de référence de l'ONU-Environnement.
La première semaine a vu des annonces significatives, du renforcement des objectifs de réduction des émissions de l'Inde, du Brésil ou de l'Argentine, à l'engagement d'une centaine de pays à réduire les émissions de méthane en passant par des promesses de sortie du charbon.
L'ONU-Environnement n'a pas encore mis à jour ses prévisions de hausse de la température, mais selon diverses analyses préliminaires d'autres experts, si et seulement si toutes les nouvelles promesses étaient effectivement remplies, on pourrait limiter le réchauffement un peu au dessous de +2°C.
Mais, alors que chaque dixième de degré supplémentaire entraîne son lot de nouvelles catastrophes, le plafond de +1,5°C serait toujours dépassé. Et la requête des nations les plus vulnérables de soumettre chaque année des engagements plus ambitieux devrait rester lettre morte, selon les observateurs.
"Il y a deux vérités ici", note Helen Mountford, du centre de réflexion World Resources Institute. "Nous avons fait beaucoup de progrès dans certains domaines, que nous n'aurions jamais imaginés il y a deux ans, mais, en même temps, ce n'est pas assez".
- "Charité aléatoire" -
La plupart des pays ont manqué d'"ambition" pour mettre en oeuvre l'accord de Paris sur le climat, a regretté à Glasgow Barack Obama, qui était président des Etats-Unis à l'époque de la COP21 de Paris en 2015, appelant à "faire plus" et louant la "colère" de la jeunesse sur la crise climatique.
Faire plus en termes d'ambition, mais aussi sur la question explosive du financement, insistent en choeur les pays en développement, estimant que leurs "préoccupations" ne sont pas prises en compte.
"Il y a une mauvaise foi des pays développés qui demandent toujours aux pays vulnérables de faire davantage", mais sans avoir mis les fameux "100 milliards" promis sur la table, insiste dans un entretien avec l'AFP Ahmadou Sebory Touré, qui préside le Groupe77+Chine rassemblant 134 pays en développement ou émergents.
En 2009, les pays développés avaient promis de porter à 100 milliards de dollars par an leur aide aux pays en développement pour réduire leurs émissions et s'adapter aux impacts. Mais il manquait encore plus de 20 milliards en 2019 et le Nord espère désormais y parvenir en 2023.
"Arrêtons les paroles en l'air sur l'accès aux financements", a dénoncé Lia Nicholson, au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), déplorant que les populations en première ligne "soient prises en otage d'une charité aléatoire".
Après une première semaine, les ministres entrent en piste pour tenter de trouver des compromis sur les grandes orientations politiques, mais aussi sur les articles en suspens depuis trois ans concernant les règles d'application de l'accord de Paris, notamment le fonctionnement des marchés carbone.
Et il y a encore beaucoup de pain sur la planche, avec des sessions de négociations déjà envisagées tard chaque nuit.
Mais certains doutent de la volonté des grands émetteurs d'aboutir à une déclaration finale ambitieuse, telle la militante Greta Thunberg qui a déjà qualifié cette COP d'"échec" devant des milliers de jeunes manifestants vendredi à Glasgow.
"Si le changement climatique est une alerte rouge pour l'humanité, pourquoi tant de pays à la COP26 négocient-ils comme si c'était un simple exercice incendie ?", lance aussi Rachel Rose Jackson, de l'ONG Corporate Accountability.
<https://information.tv5monde.com/info/cop26-mi-parcours-l-ecart-nord-sud-toujours-beant-431605>
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29- COP26 et climat : qui a le leadership mondial ?, Novethic, 08/11/21
Anne-Catherine Husson-Traore

Les deux semaines de la COP 26 organisée à Glasgow sont le théâtre d’un combat intense. D’un côté des négociateurs et des dirigeants qui déclarent avoir pris conscience de la gravité de la situation. De l’autre des activistes qui, du monde entier, tentent de les convaincre d’adopter des plans de transformation à la hauteur des risques. Du ministre des Tuvalu, les jambes dans l’eau à Greta Thunberg en passant par les milliers de manifestants qui ont défilé dans les rues de Glasgow et d’ailleurs, le réveil climatique des citoyens a-t-il sonné et ont-ils la capacité de renverser la table ? 
Six ans après l’Accord de Paris, la COP26 organisée dans le climat rude de l’Écosse déclenche des tempêtes. 2015 semble loin. L’Accord de Paris avait pourtant engendré en un espoir formidable. Les États se sont accordés sur l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 2° maximum, 1,5 ° de préférence pour garder les pays les plus vulnérables vivables. Des engagements pro climat ont été pris tous azimuts par de grandes entreprises et des acteurs financiers de poids. Si l’objectif reste partagé, la feuille de route pour atteindre la neutralité carbone en 2050 semble beaucoup plus floue. Les États, les entreprises et les investisseurs qui se retrouvent à la COP26 sont bien en train de verdir leur action mais en misant sur des technologies à venir et un agenda qui permet d’attendre encore un peu des décisions radicales.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop-26-et-climat-qui-a-le-leadership-mondial-150294.html>
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30- A la COP26, les négociations se tendent sur la question du financement des conséquences du changement climatique, Le Monde, 09/11/21, 05h16 
Audrey Garric (Glasgow, envoyée spéciale)

Les pertes et dommages liés au réchauffement ont été chiffrés à entre 290 milliards et 580 milliards de dollars par an jusqu’en 2030. Les pays du Sud demandent la création d’un mécanisme financier pour leur permettre de faire face. 
Une fois de plus, la voix grave et percutante de Mia Mottley, la première ministre des Barbades, a résonné à la COP26 de Glasgow (Ecosse). « Les pertes et dommages, c’est un déni de la réalité de la crise climatique, un déni que 20 % ou 30 % de l’humanité vivent déjà en zone rouge, un déni qu’il y a une ligne de front du changement climatique », a-t-elle tonné. La femme politique, qui avait déjà lancé un vibrant appel à l’action lors de l’ouverture de la 26e conférence des Nations unies sur le climat, était cette fois invitée à s’exprimer – en visioconférence – au cours de la journée consacrée à l’adaptation et aux pertes et dommages, lundi 8 novembre.
Ce sujet technique, affublé d’un nom complexe comme seuls les processus onusiens savent en imaginer, résume à lui seul tous les enjeux sensibles que cristallise la conférence climat : les questions d’inégalités entre pays développés et pays en développement face au réchauffement, de responsabilité, et donc de ce dont le Nord est redevable envers le Sud, et de défiance grandissante des pays les plus vulnérables vis-à-vis des plus riches.
> Lire aussi La COP26, une conférence cruciale face à la crise climatique
Les pertes et dommages, reconnus par l’accord de Paris de 2015, se réfèrent aux dégâts irréversibles causés par le dérèglement climatique, qui ne peuvent être évités ni par des actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre ni par l’adaptation.
Il s’agit tant des conséquences d’événements brutaux, comme les cyclones ou les inondations, que d’effets lents du réchauffement, à l’image de la montée du niveau des mers, de la dégradation des terres ou de leur salinisation. De tels événements entraînent des morts, des pertes économiques, mais aussi des effets sur la santé, sur le développement, des migrations forcées ou rendent des régions inhabitables. Ces dégâts touchent tous les Etats, mais ils affectent plus fortement et plus durablement les pays les moins développés, qui manquent de moyens pour y faire face et en minimiser les effets. Or, ce sont ces pays qui sont les moins responsables du changement climatique. Face à cette « injustice », les pays du Sud appellent à plus de « solidarité » de la part de ceux du Nord.
Dégâts économiques mais aussi culturels
D’autant que ces pertes et dommages ne cessent de s’aggraver. Ils ont été chiffrés à entre 290 milliards et 580 milliards de dollars par an jusqu’en 2030, et jusqu’à 1 700 milliards de dollars (1 470 milliards d’euros) en 2050, pour les seules conséquences économiques dans les pays en développement. « Mais il y a aussi toute la perte d’héritage social, culturel, traditionnel, prévient Raeed Ali, habitant des Fidji et membre de la coalition des jeunes pour les pertes et dommages. Aux Fidji, face à la montée des mers, on a déjà relocalisé six communautés et quarante-trois doivent bientôt l’être. Les gens perdent une partie de leur identité, parce qu’ils ont une connexion avec la terre où ils sont nés qui est très forte. »
A chaque intervention, les pays en développement, soutenus par les ONG, le martèlent : ils demandent la création d’un mécanisme financier spécifique pour leur permettre de faire face à ces pertes et dommages. Avec des fonds nouveaux et additionnels, différents des 100 milliards de dollars promis à partir de 2020 par les pays développés pour aider ceux en développement à s’adapter au réchauffement et à réduire leurs émissions. « C’est une question légitime d’un point de vue moral, politique et scientifique, et une ligne rouge pour beaucoup de pays en développement, et pourtant cet agenda n’avance pas », indique Lola Vallejo, directrice climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales.
> Lire aussi Climat : l’objectif de 100 milliards de dollars pour les pays du Sud atteignable en 2023
En cause : le blocage des pays développés, en particulier les Etats-Unis mais aussi l’Union européenne (UE). S’ils ont reconnu, lors de la COP, le besoin d’« augmenter les ressources » pour les pertes et dommages, ils refusent l’idée d’un financement dissocié de celui de l’adaptation. « C’est un sujet qui est beaucoup monté ces derniers temps et qui est très sensible pour la suite de la COP, reconnaît un diplomate européen. Il va falloir trouver une solution, mais du côté de l’UE, on pense qu’on a déjà beaucoup de canaux qui permettent de financer l’adaptation et donc les pertes et dommages. »
Les pays développés, historiquement responsables du changement climatique, craignent en effet que la reconnaissance des pertes et préjudices ne débouche sur des poursuites judiciaires et des demandes de compensation financière à leur égard.
L’Ecosse brise un tabou
Alors que la création d’un mécanisme spécifique au sein de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, ou du Fonds vert pour le climat, « ne semble pas politiquement faisable dans l’immédiat, et prendrait du temps, les pays pourraient d’ores et déjà s’engager à des financements bilatéraux », note Zoha Shawoo, chercheuse associée au Stockholm Environment Institute, qui a produit un rapport sur le sujet fin octobre.
L’Ecosse a été la première nation développée à mettre la main au pot, s’engageant en début de COP à verser 1 million de livres sterling (1,18 million d’euros) au financement des pertes et dommages. « C’est une goutte d’eau par rapport aux besoins mais elle a brisé un tabou », juge Fanny Petitbon, chargée de campagne climat pour Care France. Les autres sources de financement possibles, énumérées par le Stockholm Environment Institute, sont nombreuses : une taxe sur les énergies fossiles, sur les billets d’avion, une annulation de la dette, etc. « Mais la COP n’a jamais donné de mandat pour étudier ces pistes alors qu’on a un outil qui existe depuis huit ans et qui pourrait y réfléchir », déplore Fanny Petitbon.
> Lire aussi COP26, jour 8 : Obama, offensive des pays les plus pauvres contre les plus riches… Ce qu’il faut retenir de cette journée de négociations
En 2013, sous la pression des pays vulnérables, le mécanisme de Varsovie, gouverné par un comité exécutif de dix membres de pays du Sud et dix du Nord, a été créé avec trois missions : faciliter la connaissance sur les pertes et dommages, augmenter la coopération et « accélérer l’action et le soutien », notamment en matière de financement et de technologie, un enjeu sur lequel aucune avancée n’a été enregistrée.
La COP25, en 2019, a par ailleurs créé un réseau de Santiago, destiné à « catalyser »l’assistance technique déjà apportée par diverses organisations et à en faciliter l’accès aux pays vulnérables. « Mais il n’y a aucune ressource dédiée au sein de ce réseau, indique Fanny Petitbon. Une quinzaine de pays ont indiqué leurs besoins sur un site Internet, et voilà tout, personne n’y a répondu. »
Les discussions patinent
Une des attentes de la COP26 réside alors dans l’« opérationnalisation » de ce réseau de Santiago, avec un secrétariat, une équipe dédiée et des ressources financières pour fonctionner. Les pays en développement demandent en outre que le sujet des pertes et dommages devienne un enjeu permanent à l’ordre du jour des négociations climatiques, comme le sont déjà l’atténuation (réduction des émissions), l’adaptation ou la finance.
Alors que les discussions patinent, Antigua-et-Barbuda et Tuvalu ont annoncé, en début de COP, le lancement d’une commission des petits Etats insulaires, auprès des Nations unies, pour explorer les pistes juridiques permettant de demander des dommages et intérêts aux pays pollueurs devant des juridictions internationales.
> Lire aussi A la COP26, les Etats les plus vulnérables réclament que les pays pollueurs payent pour leurs dommages climatiques
Comme sur les autres sujets épineux de la COP, un binôme de pays – Luxembourg et Jamaïque – a été désigné, lundi, par la présidence britannique pour tenter de trouver des compromis. « Il y a un changement de ton pour avancer », veut croire Alok Sharma, le président de la COP26. Zoha Shawoo prévient : « Pour beaucoup de pays en développement, ce sujet déterminera si la COP est un succès ou un échec et pourra affecter la légitimité des négociations climatiques. »
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/11/09/a-la-cop26-les-negociations-se-tendent-sur-la-question-du-financement-des-consequences-du-changement-climatique_6101448_1652612.html>
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31- Tribune. COP26 : « Il convient de mettre en place une tarification carbone redistributive », Le Monde, 09/11/21, 06h00
Par Christian de Perthuis, Professeur à l’université Paris-Dauphine, chaire Economie du climat

L’économiste Christian de Perthuis explique, dans une tribune au « Monde » qu’il faut tirer les bonnes leçons de l’envolée des prix énergétiques, notamment en menant une politique de sobriété dans les pays riches et de redistribution à l’égard des pays pauvres.
Tribune. Par son ampleur, l’envolée récente des prix énergétiques n’a qu’un seul précédent : le choc pétrolier de 1973. Elle intervient alors que s’engage la transition énergétique devant nous libérer de l’addiction aux énergies fossiles. Elle envoie un triple signal à la COP de Glasgow. Pour accélérer la sortie de l’économie des fossiles, les négociateurs devraient en tirer trois leçons.
La première concerne le déficit d’investissement en moyens de production alternatifs aux sources fossiles. Malgré la vive accélération des investissements opérée depuis une décennie, le déploiement des énergies renouvelables, du stockage de l’électricité et des réseaux énergétiques intelligents est trop lent pour fournir le supplément d’énergie réclamé par la reprise de l’activité mondiale.
> Lire aussi « La décroissance n’est pas une option pour les pays pauvres ou riches face au changement climatique »
La transition bas carbone exige en effet de réaliser en un temps record un déplacement massif de capital. Ce capital immobilisé pour produire l’énergie fossile représente aujourd’hui de l’ordre de 80 % du stock global. Il faut y substituer rapidement des capacités permettant de fournir de l’énergie décarbonée. Et donc investir plus dans le zéro carbone. D’après le scénario de décarbonation de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il faudrait pour cela plus que doubler le montant des investissements actuels dans l’énergie.
Le risque de la stagflation
Corriger ce déficit d’investissement est une condition de réussite de la transition bas carbone. Mais ce ne sera pas suffisant. La deuxième leçon de la crise actuelle porte sur la demande d’énergie qui redémarre bien trop fort. Sans une inflexion majeure de cette demande, l’investissement additionnel dans les capacités décarbonées va s’ajouter au stock de capital existant sans s’y substituer.
Le scénario vertueux de l’AIE postule ainsi que la quantité d’énergie consommée par unité de PIB diminue de 4 % par an dans le futur. Cela représente un triplement des gains d’efficacité énergétique qui permettrait, d’après les experts de l’Agence, d’opérer la transition sans peser sur la croissance économique. L’Agence reste discrète sur les conditions d’une telle rupture historique.
> Lire aussi Christian Gollier et Jean Tirole : « L’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre doit avoir le moindre impact social »
Le signal envoyé par les marchés est sans ambiguïté. La rupture espérée n’est pas au rendez-vous. La reprise trop forte de la demande d’énergie génère des hausses de prix directes (énergie) et indirectes (métaux nécessaires à la transition) qui risquent de faire retomber l’économie dans un état inconnu depuis les années 1970 : celui de la stagflation.
Une action sur la demande
Pour éviter ce piège, il convient d’agir sur la demande en trouvant d’autres expédients que les rationnements administratifs du type coupures de courants pratiqués en Chine. Or, les solutions plus pérennes à mettre en place ont des implications distributives majeures. C’est la troisième leçon de la tension actuelle sur les marchés.
Depuis les travaux prémonitoires de William Standley Jevons (1835-1882) sur le charbon (1865), les économistes savent que les gains d’efficacité énergétique se transmettent au client par les baisses de prix en alimentant la demande. Il convient donc de coupler gains d’efficacité et sobriété des usages.
> Lire aussi « Les Etats-Unis pourraient s’engager avec l’Union européenne dans la mise en place d’une coalition mondiale pour la neutralité carbone »
Par exemple, moins se déplacer en voiture individuelle ou en avion, rouler moins vite, réduire l’usage du climatiseur ou du radiateur ou encore le nombre de m2pour se loger ou travailler,… Une telle sobriété a peu de chances de se généraliser spontanément et ne peut concerner que ceux qui ont déjà accès à un niveau élevé de consommation.
Le moyen le plus sûr d’y parvenir est de mettre en place les bonnes régulations. Les normes doivent y contribuer, mais elles ne suffiront pas. Il convient de les compléter en tarifant correctement le CO2 qui agit à la fois sur l’offre en redirigeant les investissements et sur la demande en rationnant les consommations d’énergie fossile.
Rendre plus juste la tarification carbone
La tension actuelle sur les marchés énergétiques souligne la difficulté principale du maniement de cet instrument : le prix du CO2 pèse en proportion bien plus sur les ménages à faible revenu. Il convient donc de redistribuer le produit de la taxe en ciblant prioritairement les plus vulnérables. En l’absence d’une telle redistribution, la tarification carbone rationne la consommation énergétique des pauvres. Elle génère, à raison, des réactions sociales du type « gilets jaunes » qui privent alors le pays d’un instrument clef pour accélérer la transition.
> Lire aussi Changement climatique : « La transition vers une économie sobre en carbone a un coût social »
A l’échelle du monde, on se trouve face à un problème similaire. Malgré leur niveau très bas d’émission par habitant, les pays moins avancés émettent nettement plus de CO2 en proportion de la richesse qu’ils créent (mesurée par le PIB). Une tarification carbone mondiale sans redistribution aurait pour plus clair résultat de bloquer leur développement. Il rationnerait les plus pauvres. Faut-il alors renoncer à toute tarification carbone au plan international ?
Sauf à imaginer un fonctionnement alternatif de l’économie mondiale dont nul ne sait esquisser les prémisses, ce serait retarder la transition bas carbone. Le bon message aux négociateurs de la COP26 est donc le suivant : il convient de mettre en place une tarification carbone redistributive qui rationnerait la consommation d’énergie des pays les plus riches en redistribuant les ressources collectées vers les pays moins avancés.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/09/cop26-il-convient-de-mettre-en-place-une-tarification-carbone-redistributive_6101464_3232.html>
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En audio
32- La COP26 et le changement climatique en cinq podcasts, Le Monde, 06/11/21, 05h16 
Mouna El Mokhtari et Pascal Galinier

Le premier samedi du mois, « La Matinale » propose une sélection de podcasts à (ré)écouter. 
La liste de la matinale
La conférence annuelle de l’ONU sur le climat, la COP 26, se tient à Glasgow, en Ecosse, jusqu’au 12 novembre. Aujourd’hui, un « rallye numérique pour la justice climatique » est organisé sous la houlette de la Suédoise Greta Thunberg et de l’Ougandaise Vanessa Nakate. Nombre d’initiatives médiatiques accompagnent cette riche actualité autour du devenir de la Terre. Et les podcasts ne sont pas en reste.
« Alors que le réchauffement climatique bouleverse déjà nos vies, va-t-on enfin agir ? »
Mathieu Vidard pose la question en forme d’injonction agacée dans une émission de « La Terre au Carré », sur France Inter (en partenariat avec L’Obs). Le climat change, les effets en sont déjà bien réels, mais comment passer de la prise de conscience à l’action politique ? Trois invités sont interrogés : Amy Dahan, historienne des sciences, spécialiste des négociations climatiques ; Magali Reghezza-Zitt, géographe, spécialiste de l’environnement et des villes ; et Rémi Noyon, journaliste à L’Obs, qui a coordonné le numéro spécial de l’hebdomadaireparu à la veille de la COP26.
La première se désole que les engagements pris lors de la COP21 en décembre 2015, qui déboucha sur l’accord de Paris, soient restés quasiment lettre morte, et se projette sur la COP26 qui se déroule actuellement : « Je pense qu’on va réexaminer les promesses des uns et des autres, certaines très vagues, souvent très littéraires, peu quantitatives, avec des objectifs à long terme impressionnants mais sans qu’on sache comment on allait les atteindre. » La deuxième dit « ne pas s’attendre à des miracles » et met en garde contre la tentation de « faire peser sur les COP ce qu’elles ne peuvent pas faire », à savoir la mise en œuvre concrète d’actions, qui relèvent des Etats et des parties prenantes. « Même si les engagements actuels étaient tenus, on irait vers + 16 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, alors qu’il faudrait les réduire de 45 % ! » Elle pointe du doigt la persistance de « deux discours qui se veulent positifs : à chaque problème une solution ; et les hommes s’en sont toujours sortis ». 
Rémi Noyon y voit comme un tabou, paradoxal : « On laisse entendre qu’on va pouvoir y arriver, alors qu’on est dans une phase déjà critique, que résume la formule : “gérer l’inévitable et éviter l’ingérable” ». Magali Reghezza-Zitt assume cette apparente contradiction. « On a pour la première fois la capacité de prévoir, d’agir et non plus seulement de subir, veut croire la géographe. On va très doucement, c’est vrai, mais ça bouge, dans l’urbanisme, le bâtiment, parce qu’on n’a plus le choix : à terme, les activités économiques elles-mêmes sont menacées, ce sont des milliers d’emplois qui vont disparaître, des entreprises qui vont s’effondrer, qui vont fermer. » Reste à passer de la parole aux actes… « Arrêtez de parler pour dire toujours les mêmes choses, lance une auditrice de « La Terre au Carré » à destination des organisateurs et intervenants de la COP. Nous, on attend des résultats qui parleront d’eux-mêmes. » Pascal Galinier
§ « Alors que le réchauffement climatique bouleverse déjà nos vies, va-t-on enfin agir ? », un numéro de l’émission « La Terre au Carré » (du lundi au vendredi de 14 h 00 à 15 h 00 sur France Inter), animée par Mathieu Vidard. Disponible sur franceinter.fr
Un problème « matriciel » pour la planète
Dans l’épisode du 4 novembre de l’émission de RFI « C’est pas du vent », Anne-Cécile Bras a reçu François Gemenne, chercheur à l’université de Liège, spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations, professeur à Sciences Po et à la Sorbonne, et membre du GIEC. Pour l’auteur de Géopolitique du climat (troisième édition à paraître le 10 novembre chez Armand Colin), « le climat est devenu un sujet politique » et un problème « matriciel » qu’on ne pourra résoudre sans discuter « des questions de justice, de développement, de migration, de paix et de sécurité ». Dans ce contexte, à quoi servent les COP ? Comment contraindre les Etats à respecter leurs engagements ? En ligne avec le négociateur en chef du groupe Afrique (54 pays), le Gabonais Tanguy Gahouma, puis le chercheur français David Levaï, et en s’appuyant sur des reportages, l’émission creuse les conséquences de négociations centrées sur la réduction des émissions aux dépens des questions de financements et d’adaptation au changement climatique, dont les effets sont déjà bien réels par exemple sur le continent africain ou en Asie du Sud. Mouna El Mokhtari
§ « COP26, mode d’emploi : mais que se passe-t-il là-bas ? », un numéro de l’émission « C’est pas du vent » (45 min environ), animée par Anne-Cécile Bras et réalisée par François Porcheron. Disponible sur rfi.fr et les plates-formes de podcasts.
Assureur repenti et bétonneuse décomplexée
Valérie Mas a décidé de prendre le contre-pied des discours angoissés que suscite le réchauffement climatique. Son podcast En Route… ! « donne la parole à ceux qui agissent pour le climat, pour ceux qui veulent mieux comprendre les enjeux, [faire]le lien entre développement personnel et développement durable ». Elle-même cofondatrice de WeNow, une greentech spécialisée dans l’innovation climatique, elle reçoit tous les jeudis scientifiques, dirigeants, directeurs RSE, entrepreneurs… Telle Magali Anderson, directrice du développement durable et de l’innovation du premier cimentier mondial Holcim (ex-LafargeHolcim), qui vante sur le ton de l’évidence les vertus du « béton vert » pour « réconcilier la ville et la nature ». Ou Thierry Langreney, ancien directeur général de l’assureur Pacifica (filiale du Crédit Agricole), qui a quitté sa zone de confort pour créer les Ateliers du Futur, en vue de fournir aux entreprises « des services de haut niveau pour la prévention du changement climatique ». Sans oublier Pierre-Emmanuel Saint-Esprit, 28 ans, cofondateur de Zack, une start-up qui donne une seconde vie aux produits électroniques « en utilisant les principes de l’économie circulaire ».
Tout ça fleure bon le « greenwashing », diront les esprits malins… Oui et non. Chacun est prié de déployer ses arguments, ses calculs, ses initiatives, d’être dans le concret. « Ce qui m’a incité à me perfectionner en climatologie, c’est la découverte, lorsque j’étais assureur, des problèmes gigantesques, des risques colossaux qui s’annoncent », affirme l’assureur repenti. « Bilan carbone, empreinte environnementale, ces concepts sont en train de devenir des considérations incontournables dans les entreprises », se félicite le jeune patron de Zack, pour qui « on ne fera pas bouger cette transition si on ne crée pas un horizon positif ». Pour la bétonneuse décomplexée, qui a démarré sa carrière dans… le pétrole, « être ouvert à tout… c’est le meilleur moyen de trouver des idées nouvelles ». P. Ga.
§ « En Route… ! », podcasts de Valérie Mas. Tous les jeudis sur Podmust, Ausha, Wenow…
> Écouter aussi  Climat : pourquoi la COP26 est cruciale 
La mortifère déconnexion du vivant
Avec La Série Documentaire, on tend l’oreille pour ausculter le paysage. Dans « Une terre qui parle », Tao Favre interroge ce qu’on ne voit et ne perçoit plus en regardant par la fenêtre : pourquoi appelons-nous « nature » de vastes étendues de champs ? « Et il arrive même que l’on trouve ça beau. Comment en est-on arrivé là ? » Son enquête sensible sur la transformation de nos paysages raconte les racines économiques et industrielles « modernes » de ce décor, et une trop rapide et mortifère déconnexion du vivant. Une autre vieille histoire est celle des ZAD, passées de « Zones d’aménagement différé » à « Zone à défendre » – contre la bétonisation, les « projets inutiles et imposés », les aménagements absurdes du territoire. Dans « Génération ZAD », Alain Lewkowicz retrace l’histoire et les pratiques zadistes, au Larzac, à Plogoff, à Notre-Dame-des-Landes, ou dans le Val de Suse, dans les Alpes, comme autant d’occasions de ruptures, d’évolution des rapports de force, d’expérimentation, de lieux de culture et, peut-être, de reconnexion à la nature. 
A écouter également : dans Le Cours de l’histoire, émission produite par Xavier Mauduit, une série sur l’écologie politique, sa naissance et sa renaissance. M. E.-M.
§ « Une terre qui parle », série documentaire de Tao Favre, réalisée par Assia Khalid et Séverine Cassar (4 x 58 min), et « Génération ZAD », série documentaire d’Alain Lewkowicz et Philippine Rouvière-Flamand, réalisée par Marie-Laure Ciboulet (4 x 58 min). Disponibles sur franceculture.fr et toutes les plates-formes de podcasts.
Activisme et répression
Ils militent pour la protection de l’environnement face à l’urgence climatique, par la désobéissance civile non violente. Surveillés, sanctionnés par des amendes administratives, et/ou poursuivis en justice, ces militants écologistes – antinucléaires à Bar-Le-Duc, décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron à Paris ou militants d’Extinction Rebellion contre le trafic aérien – peuvent témoigner d’un resserrement de l’étau répressif de l’Etat face à leurs actions. Ainsi de cette loi discrètement votée début juillet pour punir le délit d’intrusion sur les pistes d’aéroport. Radio Parleur, média indépendant spécialisé dans la couverture des luttes sociales, ouvre les micros pour discuter des moyens déployés par l’Etat pour sanctionner ceux qui s’expriment et/ou qui agissent contre son inaction. Que disent ces techniques de dissuasion et d’invisibilisation ? Alexandre Faro, avocat spécialiste du droit de l’environnement et défenseur entre autres de Greenpeace et d’Alternatiba, Ariane, militante chez Extinction Rebellion, et Justine Guitton-Boussion, journaliste pour le pure-player indépendant Reporterre, tentent d’apporter des réponses. M. E.-M.
§ « Ecologie : la lutte s’intensifie, la criminalisation aussi », dans l’émission « Penser les luttes » de Radio Parleur (58 min), produite par Tristan Goldbronn et Martin Duffaut, réalisée par Tristan Goldbronn, disponible sur radioparleur.net et sur les plates-formes de podcasts.
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/11/06/la-cop26-et-le-changement-climatique-en-cinq-podcasts_6101140_3246.html>
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En images
33- Climat : en Islande, une usine qui capte le CO2 dans l'air, France 3, Le 19/20 national, 05/11/21

Une usine islandaise capte le dioxyde de carbone dans l'air pour l'emprisonner dans la roche. Mais pour les défenseurs de l'environnement, ce projet n'est pas assez efficace pour lutter contre le réchauffement climatique.
Elle s'appelle Orca, et c'est un petit bijou industriel. Cette usine en Islande est capable de capter le CO2 directement dans l'air. Elle fonctionne au moyen d'un processus chimique complexe, car le dioxyde de carbone (CO2) est très dilué dans l'atmosphère. Le CO2 est séparé, compressé puis mélangé à de l'eau pour être injecté en profondeur dans la roche. L'énergie nécessaire à ces opérations provient d'une usine géothermique voisine.
Un procédé qui "coûte très cher"
En Islande, l'abondance des roches basaltiques favorise le stockage. "Nous injectons le CO2 dans la roche volcanique qui est très poreuse", raconte Thomas Ratouis, ingénieur réservoir. "Au bout de deux ans, elle se transforme en roche blanche qui remplit des petits trous" dans la roche. Ce procédé doit permettre d'emprisonner 4 000 tonnes de C02 par an. Pour Tryggvi Felixson, guide touristique et défenseur de l'environnement, ce projet n'est pas "la panacée" pour lutter contre le changement climatique. "Ce procédé coûte très cher et nécessite beaucoup d'énergie et d'eau, ce n'est pas la solution", critique-t-il. La société responsable de ce projet pilote envisage de construire une usine dix fois plus grande dans quelques années.
> Reportage à voir à : 
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-en-islande-une-usine-qui-capte-le-co2-dans-l-air_4834389.html>
Sur le même sujet :
> En Islande, le CO2 éliminé de l'air et transformé en pierre <https://information.tv5monde.com/info/en-islande-le-co2-elimine-de-l-air-et-transforme-en-pierre-431521>, AFP, 07/11/21, 10:00
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34- COP26 : visualisez les émissions cumulées de dioxyde de carbone par pays depuis 1850, Les Décodeurs, 06/11/21, 14h31
Gary Dagorn 

Les activités humaines ont émis 2 500 milliards de tonnes de dioxyde de carbone depuis l’ère industrielle, selon les données du média spécialisé Carbon Brief.
L’objectif de la 26e Conférence des parties (COP26), qui se déroule à Glasgow, est de limiter le réchauffement du climat terrestre à 1,5 °C. Pour y parvenir, il reste peu de marge. En effet, selon les données de Carbon Brief, un média spécialisé dans les analyses scientifiques du changement climatique, les activités humaines passées ont déjà produit 86 % des émissions de dioxyde de carbone maximum cumulées qui rendraient cet objectif raisonnablement possible.
Le graphique ci-dessous présente les émissions cumulées depuis 1850 par les treize nations les plus émettrices de la planète, émissions qui représentent deux tiers de la quantité totale de dioxyde de carbone rejetée dans l’atmosphère.
Les émetteurs historiques de CO2
Emissions territoriales cumulées de CO2 depuis 1850 (en millions de tonnes) dues à la combustion d’énergies fossiles et au changement d’usage des terres.
> Lancer l'animation à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/11/06/cop26-visualisez-les-emissions-cumulees-de-dioxyde-de-carbone-par-pays-depuis-1850_6101202_4355770.html>
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35- Vidéo. La désobéissance civile non violente est-elle efficace ?, Le Monde, 07/11/21, 14h00 
Karim El Hadj

Selon le mouvement Extinction Rebellion, la désobéissance civile non violente est le moyen d’obliger les gouvernements à lutter contre le réchauffement climatique. Que disent les études sur le sujet ? 
Changer le monde sans violence, est-ce possible ? A l’occasion de la COP26, des mouvements de désobéissance civile non violents cherchent à faire pression sur les gouvernements pour lutter contre le changement climatique. C’est le cas notamment du mouvement écologiste Extinction Rébellion.
Cette forme de militantisme non violent fonctionnerait même deux fois mieux que la violence pour faire aboutir une cause politique, assure le groupe écologiste, qui se réfère à une étude américaine publiée en 2011. Une étude pourtant très fragile, et que les spécialistes français du sujet tendent à relativiser.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/societe/video/2021/11/07/la-desobeissance-civile-non-violente-est-elle-efficace_6101285_3224.html>
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36- À la découverte de ces cultures extraordinaires, TF1, journal de 20h, 08/11/21

Nous irons à la rencontre d'agriculteurs du monde entier qui s'adaptent au changement climatique. Ils cultivent de la lavande dans les montagnes du Cachemire et des mangues tropicales en Sicile.
Débutons par une devinette, où sommes-nous ? Dans un champ de lavande de la Drôme, du Vaucluse ? Est-ce le Var ? Non, nous voici dans L'Himalaya, les montagnes du Jammu-et-Cachemire en Inde. La récolte a lieu deux fois par an. Il y a encore quelques années, ces cueilleuses n'ont jamais vu un brin de lavande. "Ces fleurs sentent tellement bon. Leur parfum est tellement agréable.Nous coupons la lavande au moment où on va pouvoir en extraire le maximum d'huile essentielle. Cette huile sera ensuite utilisée dans des parfums ou des produits cosmétiques", dit Maya Rajpoot, ouvrière agricole du district de Doda (Inde).
Le changement climatique a rendu les pluies irrégulières. Alors, Bharat Bhushan, agriculteur, a abandonné ses cultures de maïs, il a 10 ans pour planter cette fleur originaire du bassin méditerranéen qui a besoin de très peu d'eau. "Au début, on était sceptique. On se demandait si cette plante, cultivée en France ou en Bulgarie, allait pousser chez nous. J'ai commencé avec moins d'un hectare de lavande et de nombreux fermiers m'ont suivi. Entre 400 et 500 fermiers sont mis à la lavande et ont multiplié leurs revenus par quatre, voire six", explique le cultivateur. Et le gouvernement indien a bien compris l'intérêt de ce nouveau marché. Il a distribué gratuitement de nombreux plants de lavandes et des pressoirs.
Ces reconversions inattendues se multiplient sur toute la planète. En Sicile, la température a grimpé de 1,5 °C en un siècle. Pietro Cuccio a donc pris sa décision il y a 20 ans, finis les citrons place aux mangues ! Un pari pas tout de suite compris. Découvrez la suite de ce reportage dans la vidéo en tête de cet article.
Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-a-la-decouverte-de-ces-cultures-extraordinaires-2201329.html>
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37- Eclairage public : ces villes qui économisent, TF1, journal de 20h, 08/11/21

Les dirigeants de la planète sont toujours réunis à Glasgow en Écosse dans le cadre de la COP26 pour tenter de trouver des solutions au réchauffement climatique. En France, des villes ont déjà commencé à économiser l’éclairage public. Illustration.
C'est devenu un réflexe. Lorsqu’elle sort le soir, Frédérique Pellier peut déclencher l'éclairage public devant chez elle depuis son téléphone portable d'un simple clic. Les lampadaires s’éclairent alors pour 15 min. Grâce à la géolocalisation, les rues voisines peuvent aussi être allumées, si besoin, entre 23h et 5h du matin. “Je trouve ça très bien. On sort, on a besoin de lumière, on appuie sur le bouton sur le téléphone et ça s'allume immédiatement”.
Pour que cela fonctionne, il a suffi à cette commune normande de 4 500 habitants d'installer un petit boîtier à 800 euros sur chacune de ces armoires électriques. “Techniquement, vous n'avez pas besoin de changer des choses sur la voirie, vous n’avez pas besoin de creuser ni de changer les lampadaires”, explique Olivier Bozzetto, créateur de l’application “J’allume ma rue”. “C'est un budget beaucoup plus adapté aux communes actuellement”. Ici, 13 000 euros d'économies sont réalisées chaque année.
>> Suite à lire et reportage à voir à : 
<https://www.lci.fr/societe/video-eclairage-public-ces-villes-qui-economisent-2201324.html>
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Une publication
38- BD. Le monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique, de Jean-Marc Janvocivi & Christophe Blain, Editions Dargaud, 29/10/21
La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l'impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d'humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. 
A propos des auteurs
• Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l'énergie et du changement climatique au cœur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ? ), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s'avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique. 
• Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre "En cuisine avec Alain Passard" et de "Quai d'Orsay" signé avec l'expertise d'un coauteur : un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !
BD. Le monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique, de Jean-Marc Janvocivi & Christophe Blain, Editions Dargaud, 29/10/21, ISBN : 978-2-205-08816-8, EAN : 9782205088168, 152 pages, 27 €.
<https://www.dargaud.com/bd/le-monde-sans-fin-le-monde-sans-fin-miracle-energetique-et-derive-climatique-bda5378080 <https://www.dargaud.com/bd/le-monde-sans-fin-le-monde-sans-fin-miracle-energetique-et-derive-climatique-bda5378080>>

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Une annonce
39- Financer l'organisation d'ateliers environnement et société pour les lycéens, Laboratoire de la Transition, 08/11/21, 17:29
Klub Terre

Pour impliquer les jeunes dans une vision positive de l’avenir, quoi de mieux que de les interroger directement ?
Le contexte
À l'heure où il est tentant de se replier et de s'isoler, 3 associations drômoises (Biovallée, Écologie au Quotidien et le Laboratoire de la Transition) ont au contraire mutualisé leurs forces pour lancer une ambitieuse « Mobilisation territoriale pour un futur désirable ». 
Ce projet, impliquant un grand nombre d'acteurs du territoire, vise à donner la parole aux jeunes, lycéens et lycéennes, au sujet de l'environnement, de leur place dans la société, et de leur engagement personnel. 
En mai 2021, une équipe de 8 bénévoles et professionnels tous animés par une même flamme a donc organisé une première série de 4 ateliers autour de la notion de « futurs désirables ». Ces forums ont permis d'aborder des enjeux inquiétants sous un angle attractif et constructif, grâce à une méthode d'animation interactive et impliquante du type World Café et aux interventions de personnalités engagées telles que Pablo Servigne et Adélaïde Charlier.
> Suite à lire et contribution à faire (51 jours restants)
<https://www.helloasso.com/associations/klub-terre/collectes/financer-l-organisation-d-ateliers-environnement-et-societe-pour-les-lyceens>
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
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