[revue-presse-FNH] Petite revue de presse spéciale dérèglement climatique et COP26 de Glasgow (vendredi 12 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 12 Nov 08:07:22 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La transition énergétique, vaste défi pour une Afrique du Sud très dépendante du charbon <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/08/la-transition-energetique-vaste-defi-pour-une-afrique-du-sud-tres-dependante-du-charbon_6101424_3244.html>, Le Monde, 09/11/21, 09h27
2- Entretien. "Nous ne pouvons pas vivre dans un monde sans Amazonie", dit une scientifique <https://information.tv5monde.com/info/nous-ne-pouvons-pas-vivre-dans-un-monde-sans-amazonie-dit-une-scientifique-431798>, AFP, 09/11/21, 12:00
3- Une ministre malgache veut qu'on entende son peuple qui crie famine <https://information.tv5monde.com/info/une-ministre-malgache-veut-qu-entende-son-peuple-qui-crie-famine-431846>, AFP, 09/11/21, 17:00
4- Climat : des Indiennes se mobilisent pour reboiser le littoral des Sundarbans <https://information.tv5monde.com/info/climat-des-indiennes-se-mobilisent-pour-reboiser-le-littoral-des-sundarbans-431861>, AFP, 09/11/19, 19:00
5- COP26, jour 9 : les récents engagements des pays auront peu d’impact sur la hausse des températures, selon l’ONU <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/09/cop26-jour-9-les-recents-engagements-des-pays-auront-peu-d-impact-sur-la-hausse-des-temperatures-selon-l-onu_6101540_3244.html>, Le Monde avec AFP, 09/11/21, 19h09 
6- Tribune. « La biologie moléculaire, une arme sous-estimée dans la lutte pour le climat » <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/11/10/la-biologie-moleculaire-une-arme-sous-estimee-dans-la-lutte-pour-le-climat_6101588_1650684.html>, Le Monde, 10/11/21, 07h00
7- COP26 : les "bandes du climat", symbole alarmant de 170 ans de réchauffement <https://information.tv5monde.com/info/cop26-les-bandes-du-climat-symbole-alarmant-de-170-ans-de-rechauffement-431911>, AFP, 10/11/19, 09:00
8- Agathe Cagé : la transition écologique a besoin d’un moteur, pourquoi pas la fraternité <https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20211110.OBS50849/agathe-cage-la-transition-ecologique-a-besoin-d-un-moteur-pourquoi-pas-la-fraternite.html>, L’Obs, 10/11/21, 10h22
9- Sur l’automobile, la COP26 accouche d’un accord minimal <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/10/sur-l-automobile-la-cop26-accouche-d-un-accord-minimal_6101621_3234.html>, Le Monde, 10/11/21, 11h05 
10- A la COP26, projet d'appel à relever et accélérer les ambitions <https://information.tv5monde.com/info/la-cop26-projet-d-appel-relever-et-accelerer-les-ambitions-431940>, AFP, 10/11/19, 13:00
11- Le développement industriel du biochar lancé à la COP26 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/le-developpement-industriel-du-biochar-lance-a-la-cop26_158999>, Sciences & Avenir, 10/11/21, 15h03
12- COP26 : de nombreux pays déclarent des émissions de gaz à effet de serre inférieures "de 20 à 30%" aux "meilleures estimations des scientifiques" <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-de-nombreux-pays-declarent-des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-inferieures-de-20-a-30-aux-meilleures-estimations-des-scientifiques_4838791.html>, France info, 10/11/21, 15:22
13- Avec le changement climatique, le risque d’avalanche remonte en altitude <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/avec-le-changement-climatique-le-risque-d-avalanche-remonte-en-altitude_6101647_3244.html>, Le Monde, 10/11/21, 16h21
14- COP26, jour 10 : une première version de la déclaration finale veut « des réductions rapides, fortes et soutenues » des émissions de gaz à effet de serre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/cop26-jour-10-une-premiere-version-de-la-declaration-finale-veut-des-reductions-rapides-fortes-et-soutenues-des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_6101670_3244.html>, Le Monde avec AFP, 10/11/21, 19h20
15- COP26 : la Chine et les Etats-Unis s’engagent à « renforcer l’action climatique » dans une déclaration conjointe <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/cop26-la-chine-et-les-etats-unis-s-engagent-a-renforcer-l-action-climatique-dans-une-declaration-conjointe_6101681_3244.html>, Le Monde avec AFP, 10/11/21, 21h16
16- Laurence Tubiana : « Le “greenwashing” est aujourd’hui le nouveau déni climatique » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/laurence-tubiana-le-greenwashing-est-aujourd-hui-le-nouveau-deni-climatique_6101682_3244.html>, Le Monde, mis à jour le 11/11/21 à 04h21 
17- Tribune. Energie : « Répondre aux objectifs de sécurité, de compétitivité et de durabilité est l’un des défis les plus redoutables du XXIe siècle » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/11/energie-repondre-aux-objectifs-de-securite-de-competitivite-et-de-durabilite-est-l-un-des-defis-les-plus-redoutables-du-xxie-siecle_6101725_3232.html>, Le Monde, 11/11/21, 11h00
18- Que valent les premières annonces de la COP26 ? Les réponses d'une experte <https://www.lejdd.fr/International/que-valent-les-premieres-annonces-de-la-cop26-les-reponses-dune-experte-4076478>, Le JDD, 11/11/21, 11h42
19- Txai Surui, la jeune indigène brésilienne qui poursuit le combat de ses parents <https://information.tv5monde.com/terriennes/txai-surui-la-jeune-indigene-bresilienne-qui-poursuit-le-combat-de-ses-parents-432040>, AFP, 11/11/21, 15:36
20- COP26, jour 11 : les engagements des Etats « sonnent creux » sans une sortie des énergies fossiles, selon le chef de l’ONU <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/11/cop26-jour-11-les-engagements-des-etats-sonnent-creux-sans-une-sortie-des-energies-fossiles-selon-le-chef-de-l-onu_6101771_3244.html>, Le Monde avec AFP, 11/11/21, 19h00
21- Comment bien mesurer les performances climatiques et environnementales des États ? <https://theconversation.com/comment-bien-mesurer-les-performances-climatiques-et-environnementales-des-etats-171612>, The Conversation, 11/11/21, 19:09
22- Synthèse. A la COP26, des pays fixent pour la première fois la fin de leur production de pétrole et de gaz <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/11/a-la-cop26-pour-la-premiere-fois-des-pays-fixent-la-fin-de-leur-production-de-petrole-et-de-gaz_6101750_3244.html>, Le Monde, 11/11/21, 19h45
En images
23- Inde : la mangrove pour sauver le littoral du delta du Gange <https://information.tv5monde.com/video/inde-la-mangrove-pour-sauver-le-littoral-du-delta-du-gange>, TV5Monde, 09/11/21
24- Environnement : des briques d'immeuble absorbent la pollution <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/environnement-des-briques-d-immeuble-absorbent-la-pollution_4839949.html>, France 2, journal de 13h, 10/11/21
25- COP26. Inde : Le pari gigantesque du solaire <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-l-inde-mise-sur-l-energie-solaire_4840255.html>, France 2, journal de 20h, 10/11/21
26- COP26 : des engagements pas assez concrets ? <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-des-engagements-pas-assez-concrets_4841259.html>, France 3, Le 12/13, 11/11/21

Bien à vous,
Florence

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CALCULS FAUSSÉS DU JOUR : Dans un article publié le 7 novembre, le Washington Post révèle que de nombreux pays déclarent des émissions de gaz à effet de serre largement inférieures aux estimations indépendantes, dans leurs rapports rendus aux Nations unies. Ces données servent notamment de base aux négociations qui se tiennent en ce moment-même à Glasgow pour la COP26. (cf. item 12 & suite)
PROMESSE DU JOUR : La Chine et les Etats-Unis, premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, promettent, sans détails très précis, de "prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020", réaffirmant leur attachement aux objectifs de l'accord de Paris. (cf. item 15, 18 & suite)
BILAN DU JOUR : Méthane, forêts, marché automobile, charbon... Plusieurs accords ont été conclus depuis le début de la COP26 à Glasgow mais, au-delà des déclarations, que valent-ils et comment bien mesurer les performances climatiques des Etats ? (cf. item 5, 9, 10, 14, 18, suite, 20, 21, 22 & 26)
IMAGE DU JOUR : Du bleu froid au rouge suffoquant, des bandes de couleur représentant 170 ans de réchauffement climatique d'un seul coup d'oeil sont devenues un symbole incontournable à la COP26 à Glasgow. (cf. item 7)
CITATIONS DU JOUR : — Loin des yeux du monde, les Malgaches subissent la première famine officiellement due au réchauffement. A Glasgow pour la COP26, leur ministre de l'Environnement tente de faire entendre leur souffrance et de mettre en garde : ailleurs, "d'autres pourraient vivre" la même chose. (cf. item 3)
— "Le greenwashing est aujourd’hui le nouveau déni climatique, et il met à risque l’accord de Paris. Avant, on niait la réalité du changement climatique. Maintenant, on la reconnaît, mais on se contente de dire qu’on va s’en occuper. Cela ne peut pas suffire. C’est un moyen pour ceux qui n’avancent pas d’éviter le problème de l’ambition et de l’action. Je plaide pour qu’on ne parle plus de net zéro, mais de vrai zéro, des vraies réductions d’émissions, qui ne passent pas par la compensation – les crédits de carbone que l’on peut acheter à d’autres –, dont on sait qu’elle ne génère pas de véritables réductions d’émissions." Laurence Tubiana, directrice exécutive de la Fondation européenne pour le climat (cf. item 16)
— "Du G20 à Rome à la COP26 à Glasgow, la conversation mondiale sur l’énergie et le climat révèle une vérité fondamentale : tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut voir augmenter les factures énergétiques nationales. Si, comme l’illustre la crise énergétique mondiale actuelle, l’équilibre est perturbé par un facteur externe, le rééquilibrage verra toujours la sécurité et la compétitivité l’emporter sur la durabilité." Simone Tagliapietra, Chercheur au centre de réflexion Bruegel, à Bruxelles (cf. item 17)
— Txai Surui, jeune brésilienne de 24 ans qui appartient à la tribu indigène Paiter Surui, dit qu'elle aimerait que les populations indigènes fassent partie intégrante des négociations. (cf. item 19 & 2)
— La France s’est fixée pour objectif d’arrêter le soutien au pétrole en 2025 et celui au gaz en 2035. « C’est trop tard et cela montre qu’il y a un problème de cohérence en France : on ne peut pas arrêter la production chez nous, mais continuer de financer des projets ailleurs par le biais de la banque publique d’investissement. Cela interroge sur le leadership de la France", Romain Ioualalen, Global Policy Campaign Manager - Oil Change International (cf. item 22)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Des Indiennes vivant dans la plus grande région de forêts de mangroves du monde dans le Sud de l'Inde, confronté à des cyclones de plus en plus violents, plantent des milliers d'arbres sur le littoral dans l'espoir de protéger les communautés côtières du changement climatique. (cf. item 4 & 23)
— La COP26 de Glasgow a accouché de tièdes promesses. Pour protéger la planète et ceux qui y vivent, il est temps de se doter d’une éthique de solidarité. (cf. item 8)
— C’est une première mondiale : une unité industrielle de biochar de 10.000 tonnes vient d’être lancée au Cameroun. Cette technique de pyrolyse des déchets agricoles permet de stocker du CO2 tout en améliorant la fertilité des sols. (cf. item 11)
—  Un immeuble d'habitation à Saint-Louis (Haut-Rhin) dispose d'une façade dépolluante. Elle permettrait de neutraliser le CO2 de 20 voitures par an, soit l'équivalent de 50 arbres. (cf. item 24)
— Au Rajasthan, au nord-ouest de l’Inde et sur près de 5 500 hectares soit la moitié la superficie de Paris, plus de 7 millions de panneaux photovoltaïques ont été mis en place. C'est la plus grande ferme solaire au monde en terme de capacité. (cf. item 25) 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- La transition énergétique, vaste défi pour une Afrique du Sud très dépendante du charbon, Le Monde, 09/11/21, 09h27
Mathilde Boussion (Johannesburg, correspondance)

Grâce à la mise à disposition par les pays riches de 8,5 milliards de dollars, annoncée au début de la COP26 sur le climat, le gouvernement sud-africain espère diminuer ses émissions de CO2 et s’orienter vers des énergies moins polluantes. 
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, le répétait encore en octobre : les pays développés « portent la plus grande responsabilité dans le changement climatique » et doivent, à ce titre, « offrir un soutien financier significatif » aux pays en développement, dans leurs efforts visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Moins d’un mois plus tard, l’Afrique de Sud joue le rôle de porte-étendard de cette « transition énergétique juste », à l’occasion de la conférence des Nations unies sur le climat, la COP26.
Profitant de la caisse de résonance que constitue le sommet sur le climat de Glasgow (Ecosse), la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne ont annoncé, le mardi 2 novembre, la mise à disposition de 8,5 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros), sur trois à cinq ans, sous forme de subventions, de prêts à des conditions avantageuses et d’investissements, notamment, afin de soutenir la transition énergétique du pays qui compte parmi les plus dépendants du charbon au monde.
> Lire aussi   L’Afrique du Sud autorise la construction de centrales électriques flottantes
Le président Ramaphosa a salué « un tournant décisif », qui prouve, à ses yeux, que le pays peut « prendre des mesures ambitieuses pour le climat, tout en augmentant [sa] sécurité énergétique, en créant des emplois et en exploitant de nouvelles possibilités d’investissement avec le soutien des économies développées ». En visite en Afrique du Sud, dans le cadre de la négociation de ces aides, mi-octobre, la ministre de la transition écologique française, Barbara Pompili, expliquait vouloir s’appuyer sur le « rôle prescripteur de l’Afrique du Sud », afin de mettre en place « une méthode pouvant être répliquée dans d’autres pays qui ne savent pas encore comment ils pourraient être accompagnés ».
Plus de 80 % de la production d’électricité tirée du charbon
Car la nation sud-africaine cumule de nombreux défis qui en font un terrain d’expérimentation idéal. Plus de 80 % de sa production d’électricité est tirée du charbon, faisant du pays le 12e plus gros émetteur de CO2 au monde. A elle seule, la compagnie publique d’électricité Eskom est responsable de 41 % des émissions nationales et d’un quart des émissions du continent africain, a expliqué son PDG, André de Ruyter.
Longtemps, pourtant, Pretoria a rechigné à s’engager sérieusement dans la transition vers d’autres sources d’énergie. D’après une étude, publiée en 2020, le secteur charbonnier emploie plus de 120 000 personnes dans un pays comptant près de 45 % de chômage. Les compagnies minières et leurs syndicats sont de puissants acteurs économiques. Sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), Eskom est également devenue le totem des maux d’une Afrique du Sud en proie à une corruption systémique, accompagnée d’une gestion désastreuse.
> Lire aussi « Même sans le virus, la situation serait terrible » : le coup de grâce du Covid-19 sur l’économie sud-africaine
Eskom affiche une dette abyssale de 23 milliards d’euros et des dysfonctionnements chroniques. Régulièrement, ses centrales vieillissantes sont incapables de faire face à la demande domestique, obligeant la compagnie à plonger une partie du pays dans le noir. En face, le gouvernement, dont les finances, déjà mal en point, ont été durement affectées par l’épdémie de Covid-19, a de plus en plus de mal à renflouer la compagnie.
Volontarisme nouveau
Dans ce contexte très tendu, L’Afrique du Sud ressent durement les effets du changement climatique, avec, notamment, une multiplication des épisodes de sécheresse. Depuis 1990, la température moyenne y a augmenté deux fois plus vite que la température mondiale. Face à ces périls, la transition énergétique constitue une « chance économique immense », estime M. Ramaphosa. En septembre, le gouvernement a annoncé l’adoption d’une nouvelle version de sa contribution nationale déterminée, visant à aligner le pays aux engagements de l’accord de Paris sur le climat de 2015. Celle-ci prévoit un objectif jusqu’à 30 % plus ambitieux que les engagements précédents de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
La compagnie Eskom a, elle aussi, changé de pied et prévoit désormais de convertir les centrales à charbon en unités de production d’énergies renouvelables, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’accompagner financièrement cette transition. M. de Ruyter estime le coût de cette transition à entre 30 milliards et 35 milliards de dollars.
> Lire aussi COP26 : une alliance pour en finir avec les financements internationaux dans les énergies fossiles
Si les associations de défense de l’environnement saluent ce volontarisme nouveau, elles soulignent aussi l’immensité du défi. En premier lieu, le gouvernement sud-africain devra surmonter ses divisions. Alors que le pays recevait les « envoyés climatiques » chargés de négocier le financement de sa transition énergétique, en octobre, le ministre des ressources minières et de l’énergie, Gwede Mantashe, ancien mineur et ancien haut responsable syndical du secteur, a fait faux bond, tout en multipliant les mises en garde contre une transition trop rapide.
« Doute et confusion »
« Entendre le ministre de l’énergie dire que l’avenir, c’est le charbon et le nucléaire a de quoi inquiéter ceux qui pourraient soutenir la transition sud-africaine. Ses déclarations sèment inutilement le doute et la confusion au sein des investisseurs », dit Tracey Davies, directrice de l’organisation sud-africaine Just Share, spécialiste de l’activisme actionnarial dans le domaine environnemental, notamment.
> Lire aussi La COP26 et le changement climatique en cinq podcasts
L’autre incertitude porte sur le gaz naturel. A ce stade, on ignore si les 8,5 milliards de dollars de financements annoncés pourraient être utilisés, afin de soutenir le développement de projets liés au gaz, alors que Total a récemment découvert de larges champs gaziers au large des côtes sud-africaines. En juillet, Eskom expliquait vouloir développer quelque 8 000 mégawatts d’énergies pas ou peu polluantes, dont la moitié serait tirés du gaz. Moins polluant que le pétrole ou le charbon, le gaz reste une énergie fossile qui contribue aux émissions de gaz à effet de serre. « Veut-on financer une transition vers les énergies renouvelables ou simplement une solution qui va nous permettre de diminuer rapidement nos émissions de gaz à effet de serre ? », s’interroge Mme Davies.
> Lire aussi   Les nouveaux visages de la lutte pour le climat en Afrique
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/08/la-transition-energetique-vaste-defi-pour-une-afrique-du-sud-tres-dependante-du-charbon_6101424_3244.html>
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2- Entretien. "Nous ne pouvons pas vivre dans un monde sans Amazonie", dit une scientifique, AFP, 09/11/21, 12:00
Joshua Howat Berger

"Nous ne pouvons pas vivre dans un monde sans Amazonie", prévient Erika Berenguer, spécialiste brésilienne de l'écologie de la plus grande forêt tropicale au monde aux Universités d'Oxford et de Lancaster.
L'AFP a demandé à cette scientifique de 38 ans, spécialisée dans les perturbations apportées par l'action de l'homme à la vie de l'Amazonie, de faire le point sur les dernières recherches concernant la forêt tropicale et de lui dire ce qu'elles signifient pour l'humanité.
Question : La déforestation et la destruction de l'Amazonie ont fait les gros titres ces derniers temps. Que nous dit la science à ce sujet ?
Réponse : "C'est réellement terrifiant. Les constatations rejoignent les discussions sur les 'points de basculement' (seuil climatique au-delà duquel le changement d'un écosystème est irréversible et qui verra une partie de l'Amazonie se transformer en savane, ndlr).
Une étude a montré que dans le sud-est de l'Amazonie, pendant la saison sèche, la température avait augmenté de 2,5 degrés (en 40 ans). C'est franchement apocalyptique. Je pense que même les experts n'étaient pas préparés à cela. Les Accords de Paris (sur le climat) tentent de limiter la hausse de la température dans le monde à 1,5 degré et 2,5 degrés pour l'Amazonie c'est énorme.
Et dans le nord-est (de l'Amazonie), nous avons vu une chute de 34% des précipitations lors de la saison sèche (d'août à octobre). 
L'implication de tout cela est que si on a un climat plus chaud et plus sec, les feux vont se multiplier dans la forêt. Après, ça fonctionne en boucle et c'est le cercle vicieux de l'horreur."
Q : Avons-nous encore le temps de sauver l'Amazonie ? Et que se passe-t-il si la réponse est non ?
R : "C'est la question à un million d'euros. Ce n'est qu'une fois qu'on aura dépassé le point de basculement qu'on saura qu'on l'a franchi. C'est ça la définition du point de basculement, vers lequel différentes régions de l'Amazonie se dirigent, chacune à son rythme.
"Si on dépasse le point de basculement, c'est la fin. Et je ne dis pas cela à la légère. Nous parlons ici de l'effondrement de l'endroit à la plus riche biodiversité de la planète. De millions et de millions d'humains devenant des réfugiés climatiques. De cycles de pluies perturbés dans toute l'Amérique du Sud. 
Sans les précipitations, nous n'avons plus d'hydroélectricité, ce qui veut dire l'effondrement de l'industrie du Brésil, et donc l'effondrement de l'une des plus grandes économies mondiales, de l'un des plus grands fournisseurs d'aliments à la planète. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde sans Amazonie."
Q : Sur votre profil WhatsApp, le mot "espoir" est écrit en majuscules. Qu'est-ce qui vous permet de rester optimiste pour l'Amazonie ?
R : "Le chocolat! (rire). Non, sérieusement il y a réellement des raisons d'espérer des changements. Au cours de ma vie, j'ai assisté à une baisse de plus de 80% de la déforestation, entre 2004 et 2012. Ce n'était pas facile. Il faut une coordination entre plusieurs agences (de protection de l'environnement, ndlr). Mais on l'a fait. Pourquoi ne le referait-on pas ?
Dans le monde, il y a plusieurs niveaux de solutions pour chacun. Tout le monde doit réduire son empreinte carbone. Personne ne va retourner vivre dans une cave, mais nous devons mener une réflexion sur ce que nous pouvons faire.
Nous devons aussi insister sur une transparence sur les matières premières qui viennent d'Amazonie. Savoir d'où provient notre or, savoir d'où provient notre viande de bœuf.
Mais avant cela, nous devons insister pour voir des changements structuraux. Nous devons mettre la pression sur nos gouvernements et nos entreprises pour qu'elles réduisent leurs émissions."
<https://information.tv5monde.com/info/nous-ne-pouvons-pas-vivre-dans-un-monde-sans-amazonie-dit-une-scientifique-431798>
Sur le même sujet : 
> L'Amazonie, un paradis presque perdu <https://information.tv5monde.com/info/l-amazonie-un-paradis-presque-perdu-431758>, AFP, 09/11/21, 07:00
> La déforestation de l'Amazonie menace le jaguar et la harpie féroce <https://information.tv5monde.com/info/la-deforestation-de-l-amazonie-menace-le-jaguar-et-la-harpie-feroce-431787>, AFP, 09/11/21, 12:00
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3- Une ministre malgache veut qu'on entende son peuple qui crie famine, AFP, 09/11/21, 17:00
Amélie Bottollier-Depois

Loin des yeux du monde, les Malgaches subissent la première famine officiellement due au réchauffement. A Glasgow pour la COP26, leur ministre de l'Environnement tente de faire entendre leur souffrance et de mettre en garde : ailleurs, "d'autres pourraient vivre" la même chose.
La moitié Sud de l'île iconique de l'océan Indien est frappée par une sécheresse inédite depuis 40 ans qui a précipité plus de 1,3 million de Malgaches dans une malnutrition aigüe. Et 30.000 d'entre eux souffrent désormais d'une véritable famine, la première provoquée par le changement climatique dû aux activités humaines, a récemment annoncé le Programme alimentaire mondial.
"La situation est critique et les prévisions en termes de pluviométrie ne sont pas bonnes", insiste la ministre de l'Environnement et du Développement durable Baomiavotse Vahinala Raharinirina lors d'un entretien avec l'AFP.
"La désertification, la température de 45°C tout au long de l’année, le manque d’eau, les femmes qui font maintenant 20 km pour aller chercher un bidon d’eau, ça c'est des réalités", poursuit-elle, évoquant la sous-nutrition, les risques de décès, et les maladies provoquées par l'impossibilité pour les habitants de boire suffisamment.
"Depuis une dizaine d’années cette famine est là régulièrement, et depuis quatre ans, c'est chaque année et ça s’intensifie".
Et si la hausse de la température mondiale n'est pas freinée par une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre, "la situation vécue par le grand Sud de Madagascar actuellement va être la situation de trois-quarts du pays d’ici 2080 ou 2100 : ça veut dire plus de 20 millions de personnes qui vont vivre cette situation chaotique".
Alors la ministre a fait le déplacement à la conférence climat de Glasgow, enchaînant rencontres diplomatiques et interviews avec les médias internationaux pour lancer l'alerte. Pour son pays et pour tous les autres également menacés par la multiplication des impacts dévastateurs du réchauffement.
"Il faut prendre leçon des autres, ce qu’on est en train de vivre maintenant, d’autres pourraient le vivre : la désertification, les îles sous l'eau. Une grande partie des territoires du Sud va disparaître, mais même des villes ici dans l’hémisphère nord", met-elle en garde.
- "Empathie climatique" -
Alors "nous devons prendre des décisions et agir pour éviter ce type de situation à d'autres pays".
"On est là pour ça. Si on a mis en place la COP c’est parce qu'on croit en cette capacité du monde de se réunir et de prendre des décisions intelligentes collectivement", insiste-t-elle, alors que les engagements actuels ne sont toujours pas compatibles avec l'espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.
Si Madagascar, comme le reste du monde en développement, n'est pas responsable du changement climatique, elle voit toutefois son pays comme une partie de la "solution", avec ses forêts tropicales, puits naturels de carbone qu'il faut préserver.
Grâce à la "solidarité climatique" qu'elle appelle de ses voeux, la ministre espère recevoir le soutien nécessaire "pour préserver ce qui reste, pour reforester, pour restaurer ce qui est abîmé".
Madagascar a longtemps renvoyé l'image de carte postale d'une île paradisiaque, avec ses baobabs, ses plages de rêve et ses lémuriens endémiques : "Nous sommes peut-être la seule génération à pouvoir sauver cette biodiversité unique au monde que nous devons léguer aux générations futures".
Au-delà d'un soutien financier, Madagascar, sa population et sa biodiversité, sont aussi dépendants du mode de vie des citoyens des pays riches, insiste-t-elle.
"L'élévation de température ne pourra être stoppée que s’il y a aussi un changement de mode de consommation et de production dans les pays dits pollueurs. Ce n’est pas qu’une question de financement, c'est aussi une question de comportements, d’habitudes à la fois des entreprises et des citoyens".
Un exemple ? "Les terrasses chauffées en plein hiver" : "ce type de comportements doit être maintenant banni et chacun doit réfléchir à son empreinte carbone".
Pour elle, tout cela se résume en un mot, "empathie" : "se dire que son propre acte d'achat, de consommation, peut impacter l'autre".
"Il nous faut une empathie climatique, c'est peut-être un terme nouveau mais c’est ce qu'il faut, l’empathie du Nord vers le Sud, et entre citoyens. Et l'empathie ne signifie pas pitié" mais faire en sorte que "l'autre puisse se projeter dans un avenir".
<https://information.tv5monde.com/info/une-ministre-malgache-veut-qu-entende-son-peuple-qui-crie-famine-431846>
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4- Climat : des Indiennes se mobilisent pour reboiser le littoral des Sundarbans, AFP, 09/11/19, 19:00

Des Indiennes vivant dans la plus grande région de forêts de mangroves du monde dans le Sud de l'Inde, confronté à des cyclones de plus en plus violents, plantent des milliers d'arbres sur le littoral dans l'espoir de protéger les communautés côtières du changement climatique.
Les Sundarbans couvrent 10.000 km2 de terre et d'eau, dont plus de la moitié en Inde, dans le delta du Gange, jusqu'au littoral du Bangladesh voisin. Il s'agit de la plus grande région de mangroves du monde qui abritent certaines espèces rares ou menacées, comme le tigre du Bengale, des mammifères aquatiques dont le dauphin de l'Irrawaddy mais aussi une grande quantité d'oiseaux et de reptiles. 
Classées au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, ces mangroves ont subi les méfaits de l'exploitation forestière clandestine dont elles sont aujourd'hui strictement protégées mais elles restent régulièrement battues par de violentes tempêtes de mousson. 
De la boue jusqu'aux chevilles, marchant le long du rivage tout en portant des plants d'arbres en équilibre sur la tête, un groupe d'Indiennes s'emploie, depuis huit jours, au reboisement d'une partie dénudée du littoral. Un processus qui promet d'être long et ardu. 
"C'est une zone sujette aux tempêtes et aux cyclones", explique Shivani Adhikari, l'une des femmes de l'origine de l'initiative, "et donc pour protéger les digues, nous toutes, les femmes, nous sommes mises à planter". 
Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, les mangroves participent de la protection des côtes contre l'érosion et les phénomènes météorologiques extrêmes. Elles améliorent aussi la qualité de l'eau en filtrant les matières polluantes et servent de pépinières à de nombreuses espèces marines. 
Elles contribuent en outre à la lutte contre le changement climatique, séquestrant chaque année des millions de tonnes de carbone et protègent les communautés côtières des cyclones qui traversent régulièrement la région. 
"Si ces digues sont protégées, notre village survivra", estime Goutam Nashkar, vivant tout près du site qu'elle reboise avec ses voisines, "si notre village survit, nous-mêmes survivrons". 
"C'est notre espoir, notre souhait", souligne-t-elle. 
Soutenues par une association locale à but non lucratif et le gouvernement du Bengale occidental, elles visent à planter environ 10.000 jeunes arbres de mangrove. 
Les cyclones qui frappent les États orientaux de l'Inde et la côte du Bangladesh ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes ces dernières décennies. 
Et si leur fréquence et intensité ne cessent d'augmenter, en revanche, le nombre des victimes tend à diminuer grâce à de meilleures prévisions météorologiques, favorisant l'organisation des évacuations et des aides plus rapides, avec la mise en place de structures d'accueil adéquates.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-des-indiennes-se-mobilisent-pour-reboiser-le-littoral-des-sundarbans-431861>
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5- COP26, jour 9 : les récents engagements des pays auront peu d’impact sur la hausse des températures, selon l’ONU, Le Monde avec AFP, 09/11/21, 19h09 

La neuvième journée de la COP26 était réservée à l’étude de la situation plus vulnérable des femmes face au changement climatique.
Retrouvez chaque jour, en fin de journée, les moments forts de la 26e Conférence des parties (COP) pour le climat des Nations unies, qui se tient jusqu’au 12 novembre à Glasgow (Ecosse), ainsi que les éclairages des journalistes du Monde.
Ce qu’il faut retenir :
• La COP26 s’attarde sur la situation des femmes face au changement climatique
La COP26 a réservé la journée du 9 novembre à l’étude de la situation des femmes face au changement climatique. Dans un communiqué de présentation, la Conférence rappelle ainsi que les femmes sont, dans tous les pays, « plus dépendantes des ressources naturelles pour vivre, et/ou sont aussi celles qui ont une moindre capacité à réagir face aux catastrophes naturelles, comme la sécheresse, les glissements de terrain, les inondations et les ouragans ».
Sur Twitter, la COP26 avance aussi que 80 % des habitants déplacés à cause du changement climatique sont des femmes et des enfants. L’inégale implication des femmes (par rapport aux hommes) dans les processus de prise de décisions et sur les marchés du travail « aggrave les inégalités et les empêche de prendre leur entière part » dans la lutte contre le réchauffement climatique, pointe encore la conférence.
> Lire aussi La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance
Enfin, la COP26 « reconnaît l’importance d’une égale implication des femmes et des hommes dans le processus, et dans le développement et l’application de politiques climatiques nationales égalitaires ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/09/cop26-jour-9-les-recents-engagements-des-pays-auront-peu-d-impact-sur-la-hausse-des-temperatures-selon-l-onu_6101540_3244.html>
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6- Tribune. « La biologie moléculaire, une arme sous-estimée dans la lutte pour le climat », Le Monde, 10/11/21, 07h00
Par Edith Heard, directrice générale du Laboratoire européen de biologie moléculaire et professeure au Collège de France

Dans une tribune au « Monde », Edith Heard, directrice du Laboratoire européen de biologie moléculaire, insiste sur la nécessité d’impliquer davantage son domaine de recherche qui, combiné aux autres disciplines, lui paraît essentiel pour livrer des connaissances approfondies de l’état actuel de la vie sur Terre.
Tribune. La pandémie de Covid-19 a montré comment une catastrophe peut s’abattre sur notre espèce, mais aussi comment, grâce à la science, elle peut être combattue. Des développements pionniers, comme celui du vaccin à ARN messager, ont apporté des solutions vitales. N’oublions pas, par ailleurs, que la durée de vie humaine a doublé en cent ans grâce à la pasteurisation, aux antibiotiques, aux vaccinations et autres avancées scientifiques. La pandémie actuelle a aussi souligné la nécessité d’un soutien à long terme à la recherche fondamentale, à la science ouverte et aux infrastructures de recherche qui accueillent les scientifiques d’Europe et du monde entier.
Alors que le combat contre ce virus se poursuit, l’actualité de la COP26, qui se tient en ce moment à Glasgow (Ecosse), nous rappelle le plus grand défi actuel de l’humanité : la lutte contre le changement climatique. Mais n’oublions pas aussi qu’en raison de l’impact de l’homme sur la planète seuls 3 % des écosystèmes mondiaux restent intacts, alors qu’ils sont indispensables à notre survie. Les Nations unies ont déclaré que la décennie 2021-2030 serait celle de la restauration des écosystèmes, et les scientifiques doivent contribuer à la mise au point de solutions.
> Lire aussi Le « vivant », un concept qui gagne en popularité dans la philosophie et les combats écologiques
Quel peut être l’apport de la biologie moléculaire dans la lutte contre le réchauffement climatique et la perte vertigineuse de la biodiversité ? La recherche fondamentale dans ces domaines est essentielle pour livrer des connaissances approfondies de l’état actuel de la vie sur Terre et des phénomènes critiques comme les points de basculement des écosystèmes. Combinée aux techniques de génomique et d’imagerie de pointe, à l’intelligence artificielle ou à d’autres technologies avancées, elle permet de mieux comprendre la dynamique de la matière vivante en temps réel et sur de multiples échelles biologiques, depuis les composants nichés à l’intérieur d’une cellule jusqu’aux organismes entiers et aux écosystèmes.
« Accélérer la relance verte »
La mise en commun des avancées dans ces différents domaines offre un potentiel énorme aux sciences de la vie. Pour ne prendre qu’un exemple, la biologie structurale, qui est le domaine d’expertise du site français (à Grenoble) du Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL), a connu une véritable révolution, ces dernières décennies, avec le développement de la cryomicroscopie électronique ou encore tout récemment de l’outil AlphaFold de prédiction de structures de protéines par les techniques de l’intelligence artificielle. Grâce à une collaboration étroite avec son concepteur, la société DeepMind (filiale de Google), l’EMBL peut s’enorgueillir d’avoir rendu immédiatement accessible à tous cet outil sans pareil de compréhension du vivant.
> Lire aussi COP26 : une quarantaine de pays s’engagent à sortir plus vite du charbon, mais les gros consommateurs manquent à l’appel
L’étude de plus en plus fine des mécanismes complexes qui régissent la vie à toutes les échelles nous permettra d’identifier des solutions prometteuses pour atténuer l’impact des activités humaines dans quatre grands domaines : le changement climatique, la perte de biodiversité, les flux biogéochimiques et la pollution industrielle. C’est dans ce contexte que l’EMBL, principale organisation intergouvernementale européenne pour la recherche en sciences de la vie, a organisé, en juillet dernier, un atelier multidisciplinaire auquel ont participé plusieurs organismes de recherche européens. Le but était d’identifier de nouvelles synergies en sciences de la vie, qui pourraient être mieux exploitées pour permettre une relance verte. Les conclusions de ces échanges ont été résumées dans un livre blanc intitulé Comment mieux exploiter la biologie moléculaire pour accélérer la relance verte.
Examinons quelques exemples de l’apport de cette discipline. La biologie moléculaire peut aider à réduire la production de méthane dans les élevages grâce à la création d’aliments spécifiques pour le bétail. Elle peut également contribuer à lutter contre la prolifération nuisible de certaines algues dans l’océan et permettre un meilleur contrôle des hormones artificielles dans les eaux usées. C’est grâce à elle aussi que de nouvelles enzymes capables de dégrader les microplastiques ou les pesticides pourraient être identifiées. Enfin, plusieurs 
équipes et collaborateurs de l’EMBL ont entrepris des recherches particulièrement ambitieuses visant à optimiser la capture du carbone atmosphérique en contrôlant certains paramètres de la photosynthèse océanique.
Renforcer les soutiens gouvernementaux à la formation
Ces recherches mobilisent des partenaires français et européens, tels que le CNRS, l’université Grenoble-Alpes ou le Centre européen de ressources biologiques marines, et regroupent des équipes de diverses disciplines qui partagent leurs expertises. Une expédition récente a ainsi collecté des micro-organismes marins et côtiers à la station marine de Villefranche-sur-Mer, près de Nice (Alpes-Maritimes). Cette collaboration a permis de croiser des expériences de biologie expérimentale et des techniques de microscopie électronique de pointe pour élucider les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la vie dans ces environnements.
L’EMBL projette de développer encore davantage ce type d’approche dans les prochaines années. Mais, pour ce faire, les gouvernements européens doivent renforcer leur soutien à la formation des scientifiques en début de carrière. Ceux-ci pourront alors donner un nouvel élan aux solutions basées sur la biologie pour lutter contre la crise climatique et la perte des écosystèmes. Il est temps que le rôle de la biologie moléculaire soit pleinement reconnu et soutenu dans ce combat. Pour être vraiment efficaces dans la recherche de solutions à ces problèmes multifactoriels, scientifiques, industriels et décideurs politiques devront collaborer d’une autre manière, en favorisant une approche multidisciplinaire. Les gouvernements doivent aussi s’engager à adopter une vision à plus long terme lorsqu’ils investissent dans la science.
Actuellement, il n’existe pas de stratégie impliquant la biologie moléculaire dans la réponse internationale aux deux défis majeurs auxquels est confrontée l’humanité. Cela doit changer. L’étude de la complexité du vivant offre un réel espoir pour la mise au point de solutions qui nous aideront à prévenir ou à atténuer les dommages environnementaux, ou bien encore à nous y adapter. L’ampleur et l’urgence de la tâche sont telles que nous ne pouvons plus attendre.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/11/10/la-biologie-moleculaire-une-arme-sous-estimee-dans-la-lutte-pour-le-climat_6101588_1650684.html>
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7- COP26 : les "bandes du climat", symbole alarmant de 170 ans de réchauffement, AFP, 10/11/19, 09:00

Du bleu froid au rouge suffoquant, des bandes de couleur représentant 170 ans de réchauffement climatique d'un seul coup d'œil sont devenues un symbole incontournable à la COP26 à Glasgow.
Retraçant l'évolution des températures moyennes dans le monde entre 1850 et 2020, ces rayures se retrouvent lors d'expositions sur le développement durable, sur masques et vêtements, et même sur les murs de la cafeteria du sommet, qui se tient jusqu'à la fin de la semaine dans la deuxième ville écossaise.
Son créateur, le climatologue Ed Hawkins, a lui-même jugé "stupéfiant" de retrouver l'image partout lors du sommet à Glasgow, auquel il s'est rendu la semaine dernière.
"C'est un visuel très dur, qui traduit très simplement et très vite le fait que la planète s'est réchauffée très rapidement", a déclaré à l'AFP le Pr Hawkins, à l'université anglaise de Reading (sud) où il a créé le dessin.
A chacune des "bandes du climat" ou "bandes chauffantes", noms sous lesquels l'image est désormais connue, correspond une année dont la température est représentée par une couleur, de gauche à droite.
Du bleu de plus en plus clair au rouge de plus en plus foncé, "c'est une représentation frappante de la manière dont la planète s'est réchauffée, particulièrement ces 30 ou 40 dernières années", explique le scientifique.
L'idée lui est venue lors de la préparation d'un festival littéraire au Pays de Galles : "le public a immédiatement reconnu de quoi il s'agissait".
"Beaucoup comprennent graphiques scientifiques et chiffres", mais beaucoup d'autres "trouvent ça difficile", "avoir un éventail de possibilités pour communiquer à des publics différents est absolument essentiel".
Avec l'aide de la campagne en ligne sous le mot d'ordre #ShowYourStripes, les bandes du Pr Hawkins sont apparues à des concerts de rock ou lors de la semaine de la mode de Londres.
Si de telles apparitions sont plutôt inattendues pour le travail d'un scientifique, elles suscitent la discussion dans des endroits qui le sont tout autant. 
"Il faut qu'on parle de la crise climatique tous les jours, qu'elle fasse partie de notre conversation nationale, car c'est comme ça qu'on peut faire que les gens répondent aux défis qui se présentent devant nous", insiste Ed Hawkins, "c'est pour ça que c'est formidable" de voir ces bandes "utilisées par des groupes de tricot, de rock, ou des créateurs de mode pour commencer des discussions".
<https://information.tv5monde.com/info/cop26-les-bandes-du-climat-symbole-alarmant-de-170-ans-de-rechauffement-431911>
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8- Agathe Cagé : la transition écologique a besoin d’un moteur, pourquoi pas la fraternité, L’Obs, 10/11/21, 10h22
Par Agathe Cagé, politologue

Chronique du respect. La COP26 de Glasgow a accouché de tièdes promesses. Pour protéger la planète et ceux qui y vivent, il est temps de se doter d’une éthique de solidarité.
La COP 26 est en passe de s’achever à Glasgow et les défenseurs d’une transition sociale et écologique rapide et profonde en sont pour leurs frais. Certes plus de cent quarante pays ont déposé de nouveaux engagements climatiques pour 2030 auprès de l’ONU. Mais à peine plus de la moitié sont plus ambitieux que les précédents. Inaccessibilité de l’événement aux délégations des pays les plus pauvres et les plus affectés par le dérèglement climatique (mais noria de jets privés), doutes légitimes sur la crédibilité des engagements pris, océans oubliés, promesses en deçà des objectifs, ambiguïtés, demi-mesures ou absence d’actes concrets… Les espoirs nés il y a six ans de la COP21 finissent de fondre à une vitesse vertigineuse, à l’image du rétrécissement de la calotte glaciaire.
L’ancien président de la COP21, Laurent Fabius, a regretté un « problème d’ambition ». J’ajouterais : un problème de valeurs. Comme si les dirigeants des pays les plus émetteurs ne percevaient pas les nécessités et les implications réelles des engagements attendus. Comme s’il n’était pas question, derrière les chiffres des émissions de gaz à effet de serre et du réchauffement de la planète, de vies humaines et de survies d’espèces. La transition sociale et écologique est un enjeu éthique. Il nous faut adopter une éthique du respect de la planète, des générations qui l’habitent et qui l’habiteront. La France, qui a fait de la fraternité le troisième pilier de sa devise républicaine, a vocation à porter haut le drapeau d’une telle ambition. Car c’est bien de fraternité en acte dont nous avons besoin pour impulser une véritable dynamique de transition sociale et écologique.
>> Suite à lire à :
<https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20211110.OBS50849/agathe-cage-la-transition-ecologique-a-besoin-d-un-moteur-pourquoi-pas-la-fraternite.html>
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9- Sur l’automobile, la COP26 accouche d’un accord minimal, Le Monde, 10/11/21, 11h05 
Eric Béziat et Audrey Garric (Glasgow, envoyée spéciale)

Le texte, signé par un groupe réduit de constructeurs et de pays, se contente d’entériner des décisions souvent déjà connues. 
Pas de tournant radical pour l’industrie automobile à la 26e Conférence des parties des Nations unies sur le climat (COP26), à Glasgow, en Ecosse. Faire reculer vite et fort les émissions de gaz à effet de serre des voitures était pourtant l’une des quatre priorités de la présidence britannique (avec la sortie du charbon, la sauvegarde des forêts et l’aide financière climatique). Las, mercredi 10 novembre, à l’occasion de la journée transports de la COP26, un accord a bien été signé entre une coalition d’Etats, de constructeurs automobiles, de gestionnaires de flottes auto, de villes et de régions. Mais il est loin de l’ambition initiale, se contentant d’entériner des décisions souvent déjà connues et dans des proportions et avec une portée limitées.
> Lire aussi A la COP26, négociations tendues sur la question du financement des dégâts du changement climatique
Les signataires « s’efforceront de faire en sorte que toutes les ventes de voitures et de camionnettes neuves soient à zéro émission dans le monde d’ici à 2040, et au plus tard en 2035 sur les grands marchés », explique le texte adopté. Outre la formulation assez peu contraignante, l’accord n’est signé que par un groupe réduit de six constructeurs – les américains General Motors (GM) et Ford, l’allemand Mercedes-Benz, le sino-suédois Volvo, l’indo-britannique Jaguar Land Rover (JLR) et le chinois BYD – représentant à peine 20 % de la production mondiale (15 millions de véhicules sur 78 millions produits en 2020).
Plus gênant encore, 32 pays adhèrent à l’accord, mais ni la Chine ni les Etats-Unis – les deux premiers marchés automobiles mondiaux – n’ont apposé leur signature. Sont absentes également des nations automobiles importantes, à la fois en tant que consommateurs de voitures et comme producteurs : l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, l’Italie, l’Espagne et la France.
Les hybrides exclus
Les seuls « poids lourds » automobiles à entrer dans l’accord sont le Royaume-Uni, l’Inde, le Mexique, la Turquie et, dans une moindre mesure, la Suède. Quant à l’Union européenne (UE), malgré son projet Fit for 55, qui vise à mettre fin au moteur thermique en 2035, et bien qu’une douzaine d’Etats membres acceptent de signer l’accord (dont les Pays-Bas, le Danemark et la Pologne), elle ne peut parapher officiellement le texte tant que les Parlements de chaque pays n’ont pas ratifié la décision européenne, explique le communiqué.
L’annonce fait d’autant plus pschitt qu’elle se contente souvent de confirmer des engagements déjà connus. Les constructeurs signataires avaient déjà claironné leur intention de passer au tout-électrifié : Ford en 2040, GM en 2035, Mercedes et Volvo en 2030, et JLR en 2025. Côté pays ou régions, le Royaume-Uni, la Californie, le Canada, le Québec avaient fait la même promesse de sortie du thermique que celle qu’ils viennent de tenir. Sans même parler de la Norvège, qui a décidé de bannir du royaume le moteur à explosion dès 2025.
Cette réticence des acteurs-clés tient probablement à leur refus de tenir une promesse qui les contraindrait de fait à limiter absolument leurs technologies aux véhicules 100 % électriques à batterie ou aux voitures à hydrogène, puisque l’accord précise que le critère zéro émission implique aucune émission à effet de serre à la sortie du pot d’échappement. Des options telles que les carburants synthétiques à base de captage de CO2, les véhicules à gaz, à biocarburants ou les hybrides seraient donc exclues. « L’industrie automobile a du mal à s’engager dès lors qu’elle a le sentiment d’être contrainte dans ses solutions techniques », décrypte Bertrand Rakoto, consultant au cabinet Ducker, à Detroit.
> Lire aussi Dans l’automobile, la douloureuse transition de l’hybride
Le choix de la France – qui est, pour l’instant, engagée sur la fin du thermique en 2040 – de ne pas signer l’accord est, à cet égard, emblématique. « Nous sommes d’accord sur la date de 2035 pour la fin de vente des véhicules non électrifiés, mais il est compliqué pour nous de rejoindre cette campagne alors que l’on a des négociations au niveau européen sur la question des véhicules hybrides, explique Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique. Par ailleurs, on ne doit oublier personne sur les territoires, qui vont être impactés lourdement. Notre priorité est de les préparer, notamment là où l’industrie automobile est le premier employeur. »
Côté constructeurs, le groupe Volkswagen, deuxième constructeur mondial, pourtant engagé dans une transition vers l’électrique à coups de dizaines de milliards d’euros d’investissement, laisse entendre que passer au tout-voiture électrique là où la production d’énergie n’est pas décarbonée – en Chine, par exemple – n’a pas de sens.
« Besoin de voies différentes »
« Nous pensons qu’une transition accélérée vers l’électromobilité doit s’inscrire dans une transition énergétique vers le 100 % renouvelable », explique une porte-parole du géant allemand. Et elle ajoute : « Les régions qui se développent à des rythmes différents combinés à des conditions locales différentes ont besoin de voies différentes vers le zéro émission. Par conséquent, Volkswagen, présent sur tous les principaux marchés du monde, a décidé de ne pas signer la déclaration à ce stade. »
Cette position est un peu la même pour le numéro un mondial, le japonais Toyota, qui selon le Financial Times est réticent à accepter l’accord, car des marchés comme l’Afrique ou l’Amérique latine devraient prendre plus de temps à s’électrifier. Et même un signataire important comme Ford, cité par l’agence Reuters, estime que l’accord « nécessite la participation de tous pour être couronné de succès ».
Dans les premières réactions à chaud des ONG spécialistes du secteur, la déception domine. « L’absence des principaux Etats acteurs de l’automobile est dommageable, estime Diane Strauss, porte-parole pour la France de l’ONG bruxelloise Transport & Environment. En particulier, l’arbitrage du président Macron en faveur des hybrides bloque les avancées. Cela n’augure rien de bon pour la présidence française de l’Union européenne et pour les négociations en cours au sein de l’UE sur le paquet climat. »
> Lire aussi « Avec le basculement vers l’électrique, la voiture deviendra un bien plus rare et plus cher »
Minimal, l’accord automobile de Glasgow représente tout de même quelques avancées. L’engagement à sortir du moteur thermique de pays en développement comme le Ghana, le Rwanda, le Kenya, ou comme le mastodonte indien, est notable. De même que la présence parmi les signataires de 39 villes et régions et de 28 flottes automobiles. Parmi ces dernières, celles de très gros acheteurs de voitures comme l’entreprise de VTC Uber ou la société de location longue durée LeasePlan, qui ont choisi d’aller au-delà de leurs engagements précédents, promettant de gérer des flottes 100 % zéro émission dès 2030.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/10/sur-l-automobile-la-cop26-accouche-d-un-accord-minimal_6101621_3234.html>
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10- A la COP26, projet d'appel à relever et accélérer les ambitions, AFP, 10/11/19, 13:00
Patrick Galey et Stéphane Orjollet

Face à l'urgence climatique et aux dangers d'un réchauffement catastrophique, les pays du monde entier sont appelés à renforcer et réviser plus rapidement que prévu leurs engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, dans un projet de résolution pour la COP26 diffusé mercredi.
Ce premier projet de texte encourage les pays à réviser à la hausse leurs contributions nationales (NDC), qui fixent leurs engagements, dès 2022, soit trois ans avant la date prévue par l'accord de Paris de 2015 qui fixait la révision de ces NDC à tous les cinq ans.
Ce texte, publié par la présidence britannique après 10 jours de discussions techniques et de haut niveau à la conférence climat de Glasgow, appelle les pays signataires à "réviser et renforcer leurs plans (de réductions d'émissions) de manière à les rendre compatibles avec les objectifs de réchauffement de l'accord de Paris".
Soit un réchauffement contenu "nettement sous" +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, et si possible +1,5°C.
La présidence britannique de la COP avait fait de l'objectif de "garder en vie +1,5°C" un des marqueurs principaux du succès de la COP26. 
Le texte réaffirme avec force cet objectif de "limiter le réchauffement à 1,5°C", soulignant que "les impacts du changement climatique seront bien moindres avec un réchauffement de 1,5°C, comparé à 2°C".
- "Croiser les doigts" -
Le texte, qui doit encore être discuté et peut être modifié avant son adoption avant la fin de la conférence prévue vendredi, appelle donc à des "réductions rapides, fortes et soutenues des émissions mondiales d'émissions de gaz à effet de serre, dont des réductions d’émissions de CO2 de 45% en 2030 par rapport au niveau de 2010 et à la neutralité carbone vers le milieu du siècle".
Il encourage également les pays à "accélérer la sortie du charbon et des financements pour les énergies fossiles", responsables de la plupart des émissions. La mention des énergies fossiles est inédite à ce niveau et accueillie plutôt favorablement par les observateurs. 
Les dernières estimations de l'ONU données mardi sont en effet bien sombres, estimant que les nouveaux engagements à échéance 2030 pris par certains Etats juste avant ou au début de la COP, ne devraient entraîner aucun changement de la trajectoire de température vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C d'ici la fin du siècle.
Sur un autre dossier brûlant de la conférence, le texte "relève avec regret" l'incapacité des pays développés à tenir leur promesse de mobiliser à compter de 2020 quelque 100 milliards d'aide financière climatique annuelle aux pays pauvres, souvent les moins pollueurs mais les plus exposés aux ravages du changement climatique.
Le texte ne propose cependant pas de solution claire pour remplir cet objectifs, que les pays riches assurent désormais pouvoir remplir à partir de 2023, selon un nouveau "plan de livraison".
Concernant l'autre question très controversée des "pertes et préjudices", soit les dommages déjà subis par les pays les plus exposés, le texte "reconnaît" la réalité du problème et "réitère l'urgence d'augmenter le soutien et l'action, dont la finance, le transfert de technologie et le renforcement de capacités", mais sans propositions ou modalités concrètes.
Les premières réactions ont été mitigées. 
Le WWF (Fonds mondial pour la nature) s'est félicité de l'appel à rapprocher les révisions des plans de réduction et de la mention sur les énergies fossiles, mais a souligné que ce texte devait "être un plancher, pas un plafond" et que des points restaient à améliorer. 
Pour Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace international, "il ne s'agit pas d'un plan pour régler la crise climatique mais d'un accord pour croiser les doigts en espérant que ça va aller. Une demande polie aux pays de si possible, peut-être, faire plus l'an prochain. Ce n'est pas assez".
<https://information.tv5monde.com/info/la-cop26-projet-d-appel-relever-et-accelerer-les-ambitions-431940>
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11- Le développement industriel du biochar lancé à la COP26, Sciences & Avenir, 10/11/21, 15h03
Loïc Chauveau

C’est une première mondiale : une unité industrielle de biochar de 10.000 tonnes vient d’être lancée au Cameroun. Cette technique de pyrolyse des déchets agricoles permet de stocker du CO2 tout en améliorant la fertilité des sols.
Stockage. Le biochar entre dans l’ère industrielle. Cette ancestrale technique d’enrichissement des sols par le carbone intègre même l’éventail des méthodes de stockage du CO2 en excès dans l’atmosphère reconnues par le Giec. C’est donc à la COP26 que la start-up NetZero a annoncé le démarrage de sa première unité sur la commune de Nkongsamba, à 150 kilomètres au nord de Douala (Cameroun). “Avec ses 10 000 tonnes de capacité de traitement, cette petite usine de 500 m² garde la bonne taille pour collecter dans un territoire proche les déchets agricoles et pour restituer l’amendement aux agriculteurs qui auront fourni la matière première”, explique Axel Reinaud, cofondateur et président de NetZero. L'emplacement voisine avec une usine de transformation du café possédée par l'un des fondateurs de NetZero.
Amender des sols acides et peu fertiles avec du carbone est une technique millénaire, les cendres permettant de reconstituer la porosité et la consistance des sols en améliorant la rétention d’eau et de matière organique. Ce n’est que depuis une trentaine d’années que l’on s’intéresse de nouveau à cette technique agronomique pour des raisons climatiques. “Actuellement dans les zones tropicales, les déchets des récoltes, balles de riz, écorces de café, rafles de palmiers, pourrissent ou bien sont brûlés à l’air libre si bien que l’on restitue à l’atmosphère le CO2 que les plantes ont capté par photosynthèse”, poursuit Axel Reinaud. On estime ainsi qu’en Afrique, 1 milliard de tonnes de déchets agricoles ne sont pas valorisés selon les calculs de NetZero sur des données de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Ce sont près de deux milliards de tonnes dans les zones tropicales qui sont mal voire pas du tout valorisés.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/le-developpement-industriel-du-biochar-lance-a-la-cop26_158999>
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12- COP26 : de nombreux pays déclarent des émissions de gaz à effet de serre inférieures "de 20 à 30%" aux "meilleures estimations des scientifiques", France info, 10/11/21, 15:22
Propos recueillis par Camille Adaoust

Une analyse publiée dans le "Washington Post" révèle des pratiques qui éloignent "l'objectif de limiter la hausse des température à + 2 °C", déplore le chercheur Philippe Ciais, interrogé par France info.
Les calculs sont faussés. Dans un article publié dimanche 7 novembre, le Washington Post (en anglais) révèle que de nombreux pays déclarent des émissions de gaz à effet de serre largement inférieures aux estimations indépendantes, dans leur rapports rendus aux Nations unies. Ces données servent notamment de base aux négociations qui se tiennent en ce moment-même à Glasgow pour la COP26.
Le journal, avec l'appui de chercheurs, a épluché les rapports des 196 pays signataires de l'accord de Paris. L'écart entre les émissions qu'ils déclarent et leurs émissions réelles "va de 8,5 milliards à 13,3 milliards de tonnes, (...) de quoi faire grimper le réchauffement de la Terre", alerte le Washington Post. Philippe Ciais, directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), a participé à cette analyse.
France info : L'étude à laquelle vous avez participé révèle que des pays sous-estiment leur émissions de gaz à effet de serre. Comment êtes-vous arrivés à ce constat ?
Philippe Ciais : Oui, nous avons analysé ce qu'on appelle les inventaires d'émissions, déclarés par les pays et utilisés comme base des négociations lors de la COP26. En faisant la somme de tous les chiffres officiels, on a compté moins d'émissions au global que les meilleures estimations des scientifiques. Il y a donc un déficit, des émissions qui manquent dans les déclarations des pays. L'écart, lorsque l'on convertit tout en équivalent CO2, est de 20 à 30% d'émissions entre ces chiffres officiels et les estimations scientifiques globales.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-de-nombreux-pays-declarent-des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-inferieures-de-20-a-30-aux-meilleures-estimations-des-scientifiques_4838791.html>
En savoir plus :
> Countries’ climate pledges built on flawed data, Post investigation finds <https://www.washingtonpost.com/climate-environment/interactive/2021/greenhouse-gas-emissions-pledges-data/>, The Washington Post, Nov. 7, 2021
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13- Avec le changement climatique, le risque d’avalanche remonte en altitude, Le Monde, 10/11/21, 16h21
Rémi Barroux

Des chercheurs ont étudié l’évolution des avalanches, en moyenne montagne, dans le massif vosgien sur près de deux siècles et demi. 
Le constat semble aller de soi : les zones de basse et moyenne montagne connaissent moins d’avalanches du fait du réchauffement climatique et, bien sûr, d’une moindre quantité de neige. Mais, expliquent les auteurs d’une étude publiée le 25 octobre dans la revue scientifique américaine PNAS, si les « zones de montagne sont particulièrement touchées par le réchauffement climatique, les impacts sur les avalanches sont encore peu connus ».
D’où le travail mené conjointement par des chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), de Météo France, du CNRS, et des universités de Genève, de Grenoble et de Haute-Alsace qui ont étudié l’évolution avalancheuse dans le massif vosgien sur près de deux siècles et demi. Le résultat de leurs recherches est éclairant : les avalanches remontent en altitude, leur saison raccourcit et leur nombre, dans ce massif montagneux, a été fortement réduit.
Insuffisance du manteau neigeux
L’intérêt de ces données inédites tient aux enseignements qu’elles apportent pour l’ensemble des zones montagneuses. Sur la période étudiée, avec l’augmentation de température de + 1,5°C entre le milieu du XIXe et le début du XXe siècle, à la fin de ce que les scientifiques appellent le « petit âge glaciaire », il a été constaté une réduction par sept du nombre d’avalanches dans le massif vosgien, qui culmine à 1 424 mètres. « Nous avons étudié un échantillon de 700 avalanches environ, soit une petite partie des quelque 14 000 qui se seraient déclenchées sur cette période, en travaillant par couloir [quelque 200 couloirs d’avalanches ont été étudiés]. De 0,74 avalanche par couloir et par année, durant les années 1770 à 1864, nous sommes passés à 0,09 entre 1910 à 2013, soit une avalanche tous les dix ans environ », explique Florie Giacona, historienne de formation, qui travaille sur les risques naturels en montagne à l’Inrae. Ce travail minutieux et la collecte de données nécessaires n’auraient d’ailleurs pas été possibles sans la collaboration entre historiens, avec l’étude d’archives écrites et de documents iconographiques, climatologues et spécialiste de la modélisation statistique.
> Lire aussi Avalanches : comment le climat brouille les pistes
Ce nombre réduit ne veut pas dire pas qu’il y aurait moins de risque d’avalanches en montagne. « Cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas y avoir encore des avalanches à des altitudes moindres, mais en dessous de 800 mètres, sur les dernières décennies, on ne constate quasiment plus d’activité avalancheuse », précise Florie Giacona. Explication : le manteau neigeux n’est plus assez important pour permettre le déclenchement d’une avalanche.
Aujourd’hui, les avalanches se produisent aux altitudes les plus élevées, soit des zones de déclenchement fréquemment situées au minimum entre 1 100 et 1 300 mètres d’altitude. « En haute montagne, l’activité avalancheuse a tendance à augmenter, car les précipitations sont plus nombreuses avec le réchauffement climatique et, en altitude, cela fragilise le manteau neigeux. C’est plus un effet de l’instabilité climatique que du seul réchauffement », explique encore Florie Giacona.
L’autre enseignement de cette étude est le raccourcissement de la période des avalanches et leur moindre intensité. « Cette période est plus réduite, de vingt-trois jours en moyenne, soit quelques jours en moins en début d’hiver et trois semaines environ vers avril/début mai. Et leur intensité [calculée sur une échelle de cinq niveaux, mise au point pour le massif vosgien], c’est-à-dire la distance parcourue, le volume de neige transporté… a aussi diminué », avance Nicolas Eckert, chercheur à l’Inrae, responsable du groupe de recherches sur les risques environnementaux.
Sentinelle du climat
Bien sûr, d’autres éléments, liés aussi au dérèglement climatique, interviennent pour analyser les nouveaux risques avalancheux, mais ils n’entraient pas dans le cadre de l’étude menée par les chercheurs. La fonte des glaciers et la chute de séracs qu’elle génère peuvent ainsi déclencher des avalanches. Les gels précoces peuvent aussi donner lieu à la constitution de couches fragiles persistantes dans le manteau neigeux, potentiellement problématiques pendant la saison hivernale.
> Lire notre analyse de la saison 2017-2018 :  Avalanches : plus de morts que lors des deux hivers précédents
Selon les auteurs de l’étude, les massifs de moyenne montagne – en France, on considère ainsi les Vosges, le Jura ou encore le Massif central – peuvent servir de « sentinelles des impacts du réchauffement climatique ». Ce qui s’est passé dans les Vosges lors de la période étudiée est en train de se passer dans les massifs de moyenne montagne. « Avec ces travaux, nous pouvons établir des stratégies d’adaptation, définir des compromis entre les politiques de sécurité et les souhaits de développement. On constate que le risque n’est pas figé, qu’il évolue dans le temps », analyse Florie Giacona. Et pour les auteurs, si ce risque est moins important à basse altitude, il faut continuer de le prendre en compte et renforcer la prévention à moyenne et haute altitude. Un enseignement important à la veille de l’ouverture de la saison hivernale et du retour des adeptes de la montagne sur les pistes.
> Lire le reportage : La « transfiguration » des Alpes, une « vision apocalyptique » du changement climatique
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/avec-le-changement-climatique-le-risque-d-avalanche-remonte-en-altitude_6101647_3244.html>
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14- COP26, jour 10 : une première version de la déclaration finale veut « des réductions rapides, fortes et soutenues » des émissions de gaz à effet de serre, Le Monde avec AFP, 10/11/21, 19h20 

Après dix jours de discussions à Glasgow, une première mouture de la déclaration finale de la COP26 appelle les pays à « réviser et renforcer », dès 2022, les contributions nationales qui fixent les engagements à court terme. 
Retrouvez chaque jour, en fin de journée, les moments forts de la 26e Conférence des parties (COP) pour le climat des Nations unies, qui se tient jusqu’au 12 novembre à Glasgow (Ecosse), ainsi que les éclairages des journalistes du Monde.
Ce qu’il faut retenir :
• La version préliminaire de la déclaration finale de la COP26 appelle à renforcer les ambitions climatiques
Après dix jours de discussions à Glasgow – et alors que la COP26 se ferme officiellement vendredi –, la présidence britannique de la conférence sur le climat a publié, mercredi 10 novembre, un premier projet de texte. Celui-ci, qui sera amendé d’ici la fin de la conférence, appelle les pays à « réviser et renforcer », dès 2022, les contributions nationales (NDC) qui fixent les engagements à court terme – l’accord de Paris ayant décidé, en 2015, la révision de ces NDC tous les cinq ans.
Il s’agit, selon le texte, de rendre ces engagements « compatibles avec les objectifs de réchauffement de l’accord de Paris », c’est-à-dire « bien en deçà » de 2 °C, si possible 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle. Les dernières estimations, données mardi par l’Organisation des nations unies, pointaient en effet que, malgré les nouveaux engagements pris par certains Etats, le monde est toujours sur la trajectoire d’un réchauffement « catastrophique » de 2,7 °C d’ici la fin du siècle.
Le texte souligne notamment que « les impacts du changement climatique seront bien moindres avec un réchauffement de 1,5 °C, comparé à 2 °C ». Il appelle donc à des « réductions rapides, fortes et soutenues des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont des réductions d’émissions de CO2 de 45 % en 2030 par rapport au niveau de 2010 et à la neutralité carbone vers le milieu du siècle ». Il encourage également les pays à « accélérer la sortie du charbon et des financements pour les énergies fossiles », responsables de la plupart des émissions. Une telle mention explicite des énergies fossiles est inédite, et ne figure notamment pas dans l’accord de Paris.
> Lire aussi Le monde sur le chemin « catastrophique » de 2,7 °C de réchauffement climatique
Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a également appelé, mercredi, la conférence à donner une « impulsion forte » pour tenter d’arriver à un accord permettant de limiter le réchauffement mondial. « Si nous voulons y parvenir, nous avons besoin d’une impulsion forte pour nous faire franchir la ligne »d’arrivée, a dit le chef du gouvernement, de retour à Glasgow (Ecosse). « Il nous reste juste quelques jours, et il y a encore beaucoup à faire. » Et d’ajouter : « Il est très frustrant de voir des pays qui ont passé six ans à se congratuler ostensiblement d’avoir signé [l’accord de] Paris se rapprocher tranquillement de l’échec ».
Les réactions à cette première mouture de la déclaration finale ont été mitigées, à l’image du Climate Vulnerable Forum qui a estimé que le texte « ne répond[ait]pas aux principales demandes des pays vulnérables ». De son côté, la directrice de Greenpeace International, Jennifer Morgan, a déclaré : « Il ne s’agit pas d’un plan pour régler la crise climatique mais d’un accord pour croiser les doigts en espérant que ça va aller. Une demande polie aux pays de si possible, peut-être, faire plus l’an prochain. Ce n’est pas assez. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/cop26-jour-10-une-premiere-version-de-la-declaration-finale-veut-des-reductions-rapides-fortes-et-soutenues-des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_6101670_3244.html>
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15- COP26 : la Chine et les Etats-Unis s’engagent à « renforcer l’action climatique » dans une déclaration conjointe, Le Monde avec AFP, maj le 11/11/21 à 04h32 

Malgré des relations tendues entre les deux pays, cet accord « montre que la coopération est la seule voie », a souligné l’émissaire pour le climat chinois. 
A l’issue du dixième jour des discussions de la 26e Conférence des parties (COP)pour le climat des Nations unies, la Chine et les Etats-Unis ont conclu une « déclaration conjointe sur le renforcement de l’action climatique », a annoncé l’émissaire pour le climat chinois, Xie Zhenhua, mercredi 10 novembre. « Les deux parties reconnaissent l’écart existant entre les efforts actuels et les objectifs de l’accord de Paris, donc nous renforcerons conjointement l’action climatique », a-t-il ainsi déclaré devant la presse depuis Glasgow, en Ecosse.
Cet accord « montre que la coopération est la seule voie pour la Chine et les Etats-Unis », a souligné M. Xie, alors que les tensions entre les deux pays ont récemment semblé déborder sur le dossier de la diplomatie climatique. Sur Twitter, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, a salué cet accord, dans lequel il voit « un pas important dans la bonne direction », la Chine étant le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et les Etats-Unis, le deuxième.
> En graphiques et en images : Les Etats-Unis, l’UE et la Chine émettent près de 50 % des émissions de CO2 mondiales
Le président américain, Joe Biden, qui était venu à Glasgow au début de la conférence, avait qualifié de « grande erreur » l’absence à la COP26 de son homologue chinois, Xi Jinping, l’accusant d’avoir « tourné le dos » à la crise climatique. « En tant que deux principales puissances mondiales, la Chine et les Etats-Unis doivent assumer la responsabilité de travailler ensemble et avec les autres parties pour combattre les changements climatiques », a encore déclaré l’émissaire chinois.
La conférence sur le climat de Glasgow est considérée comme cruciale, alors que le monde se trouve, selon l’ONU, sur une trajectoire « catastrophique » d’un réchauffement des températures de 2,7 °C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est largement au-dessus des objectifs de l’accord de Paris, qui vise un réchauffement « bien en deçà » de 2 °C, et, si possible, n’excédant pas 1,5 °C.
Xi Jinping met en garde contre une nouvelle guerre froide
S’exprimant peu après son homologue, l’émissaire américain pour le climat, John Kerry, s’est félicité de cette « feuille de route », destinée à définir « la façon dont nous allons limiter le réchauffement et travailler ensemble à relever les ambitions climatiques ». Dans le texte mis en ligne, les deux pays s’engagent à œuvrer à la COP26 pour « une issue ambitieuse, équilibrée et inclusive sur l’atténuation [baisse des émissions], l’adaptation et le soutien » financier. Ils s’engagent plus globalement à « prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020 », en réaffirmant leur attachement aux objectifs de température de l’accord de Paris.
> Lire aussi La Chine et les Etats-Unis sur la voie d’un dialogue moins conflictuel
« Nous pouvons tous nous engager sur la voie d’un développement vert, à faibles émissions de carbone et durable », a déclaré, de son côté, jeudi, le président chinois, Xi Jinping, qui s’exprimait au cours d’une conférence virtuelle en marge du sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC). Sans mentionner précisément l’accord passé avec les Etats-Unis, il a appelé tous les pays de la région à travailler ensemble sur des défis communs : la lutte contre le réchauffement climatique mais aussi celle contre le Covid-19.
Xi Jinping a par ailleurs mis en garde contre un retour à des tensions dignes de la guerre froide dans la région Asie-Pacifique. « Les tentatives de tracer des démarcations idéologiques ou de former de petits groupes reposant sur la géopolitique sont vouées à l’échec, a-t-il affirmé. La région Asie-Pacifique ne peut ni ne doit retomber dans les confrontations et les divisions de la guerre froide. »
Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a salué l’accord Etats-Unis-Chine. « Au-delà de la COP, c’est important pour le monde », a-t-il déclaré. « Si les Etats-Unis et la Chine, avec toutes les difficultés qu’ils ont sur d’autres questions, envoient un message selon lequel cette question transcende les autres, qu’elle concerne la survie de l’humanité, cela aide énormément la communauté internationale à accepter le fait que nous devons agir maintenant », a-t-il ajouté, notant toutefois qu’il y avait « beaucoup de travail à faire » pour parvenir à un accord à la COP26.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/cop26-la-chine-et-les-etats-unis-s-engagent-a-renforcer-l-action-climatique-dans-une-declaration-conjointe_6101681_3244.html>
Sur le même sujet : 
> COP 26 : Chine et Etats-Unis annoncent un accord surprise <https://information.tv5monde.com/info/cop-26-chine-et-etats-unis-annoncent-un-accord-surprise-432004>, AFP, 10/11/21, 22:00
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16- Laurence Tubiana : « Le “greenwashing” est aujourd’hui le nouveau déni climatique », Le Monde, mis à jour le 11/11/21 à 04h21 
Propos recueillis par Audrey Garric (Glasgow, envoyée spéciale)

L’une des chevilles ouvrières de l’accord de Paris de 2015 et directrice exécutive de la Fondation européenne pour le climat met en garde contre les annonces pas assez concrètes et trop lointaines faites à la COP26. 
A deux jours de la fin officielle de la 26e Conférence des parties des Nations unies sur le climat (COP26), à Glasgow, en Ecosse, marquée par un tourbillon d’annonces, Laurence Tubiana appelle les Etats et les entreprises à davantage de crédibilité et de transparence. La directrice exécutive de la Fondation européenne pour le climat prévient que le « greenwashing » fait « peser un risque » sur l’accord de Paris sur le climat de 2015, dont elle est l’une des architectes.
La présidence britannique de la COP26 a publié un premier projet de décisions, mercredi 10 novembre au matin. Quelle est votre réaction sur ces textes ?
Sur le volet de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il y a des bons éléments, et c’est sans doute le mieux que l’on puisse obtenir à ce stade : le rappel de ce que nous dit la science, un appel à accroître les engagements climatiques des pays dès 2022, pour ceux qui sont insuffisants, ou l’appel à accélérer la sortie du charbon et la fin des subventions aux énergies fossiles.
> Lire aussi A la COP26, « l’Europe et la France doivent devenir des forces diplomatiques pour le climat »
Mais ce projet de décisions est déséquilibré sur le volet financier. Rien n’est dit sur comment compenser le manque à gagner pour les pays en développement, alors que les pays développés ne parviendront pas à mobiliser à temps les 100 milliards de dollars [87 milliards d’euros] par an sur lesquels ils s’étaient engagés. Et les textes sont faibles sur comment aider les pays du Sud à s’adapter au changement climatique. Il y a aussi un langage souple : on est sur l’invitation plutôt que sur l’exigence. C’est une version proche de ce que les Etats-Unis demandent. On aurait eu une version plus européenne, elle aurait été plus contraignante.
A quels jeux diplomatiques s’attend-on de la part des pays pour peser sur la décision finale ?
Il y aura forcément un redressement vers plus d’ambition sur les finances et sur l’adaptation, notamment sous la pression des petites îles ou du groupe Afrique. A l’inverse, ce ne serait aussi pas étonnant que l’Inde revienne sur la sortie du charbon. C’est un point qui ne tiendra peut-être pas jusqu’à la décision finale. On sait aussi qu’il y a beaucoup d’échanges entre la Chine et les Etats-Unis sur ces textes, et la Chine a montré une certaine flexibilité sur la nécessité d’accroître dès 2022 les engagements climatiques. L’Union européenne, de son côté, n’a pas eu de prise de parole très active, ou fait de nouvelle proposition de texte.
Quel bilan tirez-vous de la COP26 jusqu’à présent ?
Il y a eu beaucoup d’annonces, sur le charbon, le méthane, les forêts. Même si beaucoup de ces coalitions sectorielles sont intéressantes et nécessaires, elles sont toutes volontaires, elles concernent toujours un petit groupe d’acteurs et non l’ensemble, et elles sont parfois un peu gonflées. Les 130 000 milliards de dollars annoncés par 450 banques, assureurs et investisseurs pour financer la transition énergétique sont sans doute plus virtuels que réels.
La pression fonctionne. Les pays se sont sentis obligés de venir avec des engagements. Mais s’ils ne sont pas appuyés sur des plans précis de mise en œuvre, cela ne sert à rien. Et c’est particulièrement vrai pour la neutralité carbone. Je suis la première à avoir mis le net zéro [zéro émission nette] et les stratégies de long terme dans l’accord de Paris. Mais ils sont inutiles, si l’on a aucune idée de comment faire. Ou si, comme des grands pays pétroliers ou des entreprises pétrogazières, on dit qu’on continue de produire et d’exporter du pétrole, tout en visant la neutralité carbone. C’est incohérent.
Vous jugez qu’il y a beaucoup de « greenwashing »…
Le greenwashing est aujourd’hui le nouveau déni climatique, et il met à risque l’accord de Paris. Avant, on niait la réalité du changement climatique. Maintenant, on la reconnaît, mais on se contente de dire qu’on va s’en occuper. Cela ne peut pas suffire. C’est un moyen pour ceux qui n’avancent pas d’éviter le problème de l’ambition et de l’action. Je plaide pour qu’on ne parle plus de net zéro, mais de vrai zéro, des vraies réductions d’émissions, qui ne passent pas par la compensation – les crédits de carbone que l’on peut acheter à d’autres –, dont on sait qu’elle ne génère pas de véritables réductions d’émissions.
> Lire aussi COP26 : l’Afrique veut des objectifs d’adaptation au dérèglement climatique
Il nous faut de la crédibilité, de la transparence et des acteurs qui rendent des comptes. Si on n’a pas cette transparence, cela mine tout le reste. Cela sape les véritables efforts des entreprises, des collectivités, des investisseurs financiers. Cette honnêteté et ce sérieux seront aussi nécessaires pour réconcilier la colère des manifestants, à l’extérieur de la COP, et le business as usual, à l’intérieur. La proposition du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, d’évaluer les engagements des acteurs non étatiques – ce qui n’existe pas encore – nous aidera à compléter ce processus de crédibilité.
La COP26 est vue comme un premier test pour l’accord de Paris, scellé en 2015. Fonctionne-t-il, six ans après ?
L’accord de Paris fonctionne, et, désormais, c’est même son objectif le plus ambitieux, limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, qui est devenu plus central, pour beaucoup de pays, que l’autre objectif de contenir le réchauffement nettement au-dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est réconfortant de voir que, même si c’est tard, cet objectif, qui avait été négocié dans les dernières heures de la COP21, commence à être assimilé par tous. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [GIEC] a montré que les effets sont bien plus graves avec un réchauffement de 2 °C qu’un de 1,5 °C.
Mais, dans le même temps, toutes les études montrent que nos émissions vont continuer à augmenter d’ici à 2030 – de 13 %, selon les dernières estimations. En 2015, on se dirigeait vers un réchauffement d’au moins 4 °C à la fin du siècle. Actuellement, ces chiffres reculent, mais on est toujours loin de nos objectifs. Les dernières estimations, fondées sur les plans climat pour 2030, parlent de 2,4 °C à la fin du siècle, à condition que ces derniers soient respectés. Les engagements pour 2030 sont largement insuffisants et la neutralité carbone [en 2050 ou 2060] n’est pas adossée sur des plans crédibles pour y arriver. On est à un moment crucial pour la crédibilité de tout le processus.
Quelles sont les conditions d’un succès à la COP ?
D’abord, que la COP, et donc tous les pays, reconnaisse la nécessité d’accroître les efforts pour maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui serait un langage plus fort que l’accord de Paris.
> Lire aussi   COP26 : l’Australie réaffirme qu’elle n’abandonnera pas la production de charbon
Ensuite, que les pays qui n’ont pas amélioré leurs engagements climatiques à cette COP, comme le Brésil ou l’Australie, reviennent avec quelque chose de plus sérieux dès 2022, et que d’autres Etats précisent comment faire des progrès dans leur mise en œuvre. Il faut que l’accélération commence dès l’an prochain. Il faut aussi que toutes les coalitions qui ont fleuri à cette COP se sentent obligées de rendre compte de leurs progrès, et que l’on aille de l’engagement volontaire à celui obligatoire, par exemple grâce à des lois.
Enfin, s’il n’y a pas d’engagement sur la question de l’adaptation, des pertes et dommages et du financement, cela sera perçu comme une trahison par les pays en développement. Il faut un mécanisme financier spécifique pour les pertes et dommages, ces dégâts irréversibles causés par le changement climatique qui handicapent profondément les économies de nombreux pays, très pauvres ou moins pauvres, comme les îles des Caraïbes. Ensuite, nous devons achever les règles d’application de l’accord de Paris – règles de transparence, marchés carbone, etc. Il est temps, six ans plus tard. On n’est pas au bout du chemin.
> Lire aussi A la COP26, négociations tendues sur la question du financement des dégâts du changement climatique
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/10/laurence-tubiana-le-greenwashing-est-aujourd-hui-le-nouveau-deni-climatique_6101682_3244.html>
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17- Tribune. Energie : « Répondre aux objectifs de sécurité, de compétitivité et de durabilité est l’un des défis les plus redoutables du XXIe siècle », Le Monde, 11/11/21, 11h00
Par Simone Tagliapietra, Chercheur au centre de réflexion Bruegel, à Bruxelles, et professeur à l’Université catholique de Milan

Le chercheur Simone Tagliapietra explique, dans une tribune au « Monde », que l’objectif de neutralité carbone ne peut être atteint qu’en conciliant la sécurité, la compétitivité et la durabilité de l’approvisionnement en énergie.
Tribune. Du G20 à Rome à la COP26 à Glasgow, la conversation mondiale sur l’énergie et le climat révèle une vérité fondamentale : tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut voir augmenter les factures énergétiques nationales. Dans leur déclaration de Rome, les dirigeants du G20 ont souligné leur engagement à garantir une « transition juste et ordonnée de nos systèmes énergétiques qui assure un prix abordable, y compris pour les ménages et les entreprises les plus vulnérables ».
Lors de la COP26 à Glasgow, le président américain, Joe Biden, a été encore plus clair, soulignant la nécessité de pousser l’OPEP et la Russie « à pomper plus de pétrole » pour contenir la hausse mondiale des prix de l’énergie. Aussi ironiques qu’elles puissent paraître – demander une augmentation de la production de pétrole et de gaz, tout en s’engageant à accroître les ambitions en matière de climat –, ces positions ne devraient pas surprendre.
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L’énergie est une question complexe. Derrière de simples gestes quotidiens, comme allumer une lumière ou faire le plein d’une voiture à la pompe, se cachent des technologies complexes et des infrastructures massives, qui relient souvent des pays éloignés, voire des continents différents. De nombreuses étapes techniques sont nécessaires pour extraire, traiter, transporter et distribuer les sources d’énergie traditionnelles, telles que le pétrole et le gaz.
L’énergie, un élément vital de nos sociétés
De même, de nombreuses étapes sont nécessaires pour capter l’énergie du soleil, du vent ou de l’eau et la distribuer dans nos foyers, nos industries ou nos voitures. La gouvernance de l’énergie n’est pas moins compliquée que ses aspects techniques. L’énergie étant l’élément vital de nos sociétés modernes, les gouvernements ont traditionnellement joué un rôle important dans ce secteur, motivés par différents objectifs, tels que garantir aux citoyens un approvisionnement énergétique fiable et abordable.
La nature multiforme de la politique énergétique peut être schématisée par un triangle dont les sommets sont la sécurité, la compétitivité et la durabilité. La sécurité énergétique est liée à la disponibilité ininterrompue de l’énergie. Elle comporte des dimensions à long et à court terme. La sécurité énergétique à long terme concerne les investissements opportuns pour fournir de l’énergie en fonction des besoins de la société.
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La sécurité énergétique à court terme se concentre sur la capacité du système énergétique à réagir rapidement à des changements soudains dans l’équilibre entre l’offre et la demande. L’énergie étant vitale pour le fonctionnement de nos sociétés, la sécurité énergétique représente une priorité absolue pour tout gouvernement dans le monde.
Les engagements de neutralité climatique
La compétitivité énergétique est liée au caractère abordable des prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises, ainsi qu’à leur compétitivité internationale. Comme un manque de compétitivité énergétique peut faire basculer une partie de la population dans la pauvreté énergétique et miner la compétitivité économique et industrielle d’un pays, cela représente également une priorité essentielle pour les gouvernements.
La durabilité concerne la réduction – ou, idéalement, l’atténuation complète – des effets néfastes de l’exploration, de la production et de la consommation d’énergie sur le climat et l’environnement. La combustion de combustibles fossiles, qui représentent encore aujourd’hui 80 % du bouquet énergétique mondial, est en effet le principal responsable du changement climatique, ainsi que de la pollution atmosphérique et d’autres problèmes environnementaux.
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Les gouvernements sont de plus en plus attentifs à cette question, comme en témoigne la vague d’engagements de neutralité climatique de ces dernières années. Dans un monde idéal, ces trois composantes seraient parfaitement équilibrées et les pays seraient en mesure d’offrir à leurs citoyens un système énergétique sûr, compétitif en matière de coûts et durable sur le plan environnemental.
De difficiles compromis
Mais, dans la réalité, il existe des compromis difficiles entre ces trois composantes, et les gouvernements doivent faire des choix politiques qui pourraient – au moins temporairement – favoriser un ou deux éléments au détriment du ou des autres. La crise énergétique mondiale que nous connaissons actuellement est un exemple frappant de ce compromis. Face à l’urgente nécessité de garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique et de limiter l’impact socio-économique de la forte hausse des prix du gaz naturel, toute une série de pays – du Royaume-Uni à la Chine, de l’Allemagne à l’Inde – n’ont pas hésité à recourir à une consommation accrue de charbon pour faire face à la situation.
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La mise en œuvre de politiques énergétiques qui répondent simultanément aux objectifs de sécurité, de compétitivité et de durabilité peut être considérée comme l’un des défis les plus redoutables auxquels sont confrontés les gouvernements au XXIe siècle, compte tenu notamment de la nécessité urgente d’intensifier les mesures prises pour lutter contre la menace existentielle du changement climatique.
Il y a urgence également parce que, comme l’illustre clairement la crise énergétique mondiale actuelle, si l’équilibre est perturbé par un facteur externe, le rééquilibrage verra toujours la sécurité et la compétitivité l’emporter sur la durabilité.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/11/energie-repondre-aux-objectifs-de-securite-de-competitivite-et-de-durabilite-est-l-un-des-defis-les-plus-redoutables-du-xxie-siecle_6101725_3232.html>
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18- Que valent les premières annonces de la COP26 ? Les réponses d'une experte, Le JDD, 11/11/21, 11h42
Aude Le Gentil

Méthane, forêts, marché automobile, charbon... Plusieurs accords ont été conclus depuis le début de la COP26 à Glasgow. L'économiste de l'environnement Sandrine Mathy les passe en revue pour mieux distinguer leur portée réelle face à l'urgence climatique, derrière les effets d'annonces.
A deux jours de la clôture de la COP26 de Glasgow (Ecosse), une annonce surprise relance l'espoir. La Chine et les Etats-Unis, premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ont fait état mercredi d'une "déclaration conjointe sur le renforcement de l'action climatique". Depuis l'ouverture de ce sommet crucial sur le climat, les négociations oscillaient entre impasse sur le soutien financier aux pays en développement et pluie d'accords sectoriels. Méthane, forêts, charbon, marché automobile… Derrière les effets d'annonces, quelle est la portée de ces mesures? Décryptage avec Sandrine Mathy, directrice de recherche au CNRS en économie de l'environnement et de l'énergie.
Les contributions nationales
Avant l'ouverture de la COP, les Etats devaient présenter une révision de leur feuille de route, appelée "contribution déterminée au niveau national". Bilan? "Les objectifs ont été réhaussés mais ne sont toujours pas sur la trajectoire nécessaire", indique Sandrine Mathy, qui pointe une "déconnexion entre des engagements de long terme sur la neutralité carbone et le court terme."
> Lire aussi - Neutralité carbone, méthane, adaptation... Les notions clés dont vous allez entendre parler pendant la COP26
De nombreux pays, en effet, se sont donnés comme objectif d'atteindre le zéro émissions nettes vers le milieu du siècle : 2050 pour l'Australie, 2060 pour l'Arabie saoudite et la Chine ou encore 2070 pour l'Inde. Pour être crédibles, ces feuilles de route doivent "être déclinées sous la forme de trajectoires nationales, avec des objectifs sectoriels et technologiques de court terme". Car c'est maintenant qu'il faut agir : "Il nous reste onze années d'émissions au niveau actuel avant d'avoir épuisé le budget carbone pour limiter le réchauffement à 1,5 degré, explique l'économiste. Tout va se passer avant 2030."
Selon une première estimation de l'ONU parue mardi, ces promesses – si elles sont tenues – conduiraient la planète vers un réchauffement de 2,1°C au mieux en tenant compte des promesses de neutralité carbone.
Le pacte contre le méthane
L'annonce la plus pertinente et la plus crédible, selon Sandrine Mathy, est celle qui concerne le méthane. Une centaine de pays ont rejoint la coalition lancée fin septembre par l'Union européenne et les Etats-Unis pour réduire d'au moins 30% leurs émissions de ce gaz à effet de serre d'ici 2030. "Jusqu'à présent, on était focalisé sur le CO2, commente la chercheuse. C'est la première fois qu'on parle du méthane, qui a un pouvoir de réchauffement 80 fois plus important que le CO2 à court terme." Sa durée de vie dans l'atmosphère est aussi plus courte. Si elle est respectée, cette initiative pourrait donc présenter des résultats plus rapidement. Un bémol : "Les gros émetteurs que sont la Chine, la Russie et l'Inde ne sont pas présents."
L'initiative pour se désengager des énergies fossiles
Autre annonce qui s'inscrit dans le court terme : une vingtaine de pays ainsi que des institutions financières ont promis de ne plus financer des projets d'énergies fossiles à l'étranger dès fin 2022. Cette échéance rapide est cruciale, analyse Sandrine Mathy. "Depuis le début de la pandémie, les pays du G20 ont apporté 300 milliards de dollars de soutien aux énergies fossiles, relève-t-elle. Or, l'enjeu est d'arrêter de subventionner ces sources d'énergies dès maintenant. Ce type de décisions peut créer les conditions d'une défiance des investisseurs vis-à-vis de ces projets." D'autant que des poids lourds sont signataires, comme les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni. En revanche, cela n'empêchera pas ces pays d'investir dans des infrastructures fossiles sur leur sol et les membres de l'Union européenne et la Chine manquent à l'appel (bien que l'Agence française de développement soit de la partie).
L'accord sur la sortie du charbon
Pour la chercheuse, en revanche, l'engagement d'une quarantaine de pays à sortir du charbon pour la production électrique entre 2030 et 2040 n'est "pas du tout ambitieux", car "l'Agence internationale de l'énergie affirme qu'il faut arrêter dès aujourd'hui d'investir dans les énergies fossiles". "Cet accord n'est pas dans le bon tempo et ne rassemble pas les pays nécessaires, explique-t-elle. La Pologne a signé, mais il manque la Chine, les Etats-Unis et l'Australie, qui s'est empressée de dire qu'elle allait continuer à produire du charbon pendant plusieurs décennies…"
L'économiste rappelle la forte "inertie" du système climatique. "Une centrale à charbon a une durée de vie de 40 ans, et une molécule de CO2 dans l'atmosphère a une durée de vie de 100 ans", développe-t-elle. C'est pourquoi il faut arrêter dès aujourd'hui tout investissement dans de nouvelles unités de production basées sur des énergies fossiles." A rebours de ce constat, la Chine s'apprête à augmenter sa production de charbon de 6%.
L'annonce contre la déforestation
Le 1er novembre, une coalition de pays ont promis de mettre fin à la déforestation d'ici à 2030. Elle regroupe aujourd'hui 137 Etats couvrant près de 91% des forêts mondiales. "Ce ne sont pas des engagements nouveaux, tempère Sandrine Mathy. Il y avait déjà eu la Déclaration de New York sur les forêts en 2014, qui prévoyait de diviser par deux la déforestation à l'horizon 2020 et de l'enrayer complètement d'ici à 2030."
Elle salue néanmoins la présence de la République démocratique du Congo et le financement public et privé de 19,2 milliards de dollars sur plusieurs années. La signature du Brésil suscite plus de réserves, l'Amazonie brésilienne ayant perdu 10.000 km² de forêt par an depuis l'accession au pouvoir du président Bolsonaro, contre 6.500 km² lors de la précédente décennie. "On peut craindre que la hausse du prix des matières premières et des produits agricoles incite davantage à la déforestation pour convertir ces surfaces en terres agricoles", prévient également l'économiste.
Une alliance pour la fin des voitures thermiques
L'une des dernières annonces concerne le marché automobile. "Nous travaillerons pour faire en sorte que toutes les nouvelles voitures et camionnettes soient zéro émission au niveau mondial d'ici 2040, et au plus tard d'ici 2035 dans les principaux marchés", affirment 32 Etats, six constructeurs ainsi que des collectivités locales et des gestionnaires de flotte, dans une déclaration publiée mercredi. Une formulation "très vague et peu engageante", regrette Sandrine Mathy, avec là encore une échéance tardive.
Surtout, les poids lourds du secteur que sont la Chine, les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne ou encore la France et l'Italie manquent à l'appel. "Les constructeurs automobiles signataires ne représentent que 20% de la production mondiale", ajoute la chercheuse. Le numéro 1 Toyota ainsi que Volkswagen et BMW ont décliné. Mais cette initiative peut, selon elle, avoir un impact : "Des collectivités locales s'engagent à créer des zones à faibles émissions qui n'accepteront plus de véhicules thermiques en 2035. Par une approche ascendante, cela forcera les constructeurs à s'adapter."
<https://www.lejdd.fr/International/que-valent-les-premieres-annonces-de-la-cop26-les-reponses-dune-experte-4076478>
Sur le même sujet : 
> COP26 en live : dernières tractations avant la clôture du sommet (rétrospective) <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-live-suivez-la-cop26-sur-le-climat-150264.html>, Novethic
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19- Txai Surui, la jeune indigène brésilienne qui poursuit le combat de ses parents, AFP, 11/11/21, 15:36
Jordi Zamora

Txai Surui a 24 ans, elle est sur le point d'obtenir un diplôme de droit et appartient à la tribu indigène Paiter Surui. Les peuples indigènes ne participent pas aux négociations de la COP26 à Glasgow, mais grâce à son discours lors de l'ouverture du sommet sur le climat, Txai est devenue l'une des stars de la conférence.
Depuis dix jours, elle enchaîne les entretiens, les ministres de pays riches demandent à la rencontrer et elle reçoit même des appels du Vatican.
Mais elle reçoit aussi des menaces de mort et des messages "racistes", a-t-elle déclaré à l'AFP, lors d'un entretien.
Txai dit regretter avoir dû voyager à Glasgow. "J'espère ne plus devoir revenir. J'espère que bientôt les gens se rassembleront ici (à la COP) pour parler des belles choses qu'ils auront accomplies, de la justice climatique", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Sa famille milite pour les droits du peuple surui dans l'Etat brésilien de Rondônia, situé au coeur de l'Amazonie brésilienne.
Son père, Almir Narayamoga, est devenu le cacique de la tribu à l'âge de 17 ans. Il a lutté contre les exploitants forestiers illégaux, à la suite de quoi il a reçu des menaces de mort et dû fuir le Rondônia avec la mère de Txai.
Txai reprend aujourd'hui le combat de sa famille. Cette année, avec d'autres jeunes, elle a porté plainte contre l'Etat brésilien pour non-respect de ses objectifs climatiques. Comme son père, elle a également subi des menaces.
- Messages racistes, de haine -
"Nous avons des idées pour retarder la fin du monde. Finissons-en avec les mensonges", a-t-elle demandé, en anglais, aux chefs d'Etat réunis à la COP26.
Txai dénonce les critiques faites par le président Jair Bolsonaro en réaction à son discours.
"Je reçois des messages racistes et des messages de haine, parce qu'ils n'aiment pas que je sois venue ici pour parler de ce qui se passe au Brésil", a-t-elle assuré. "Je n'ai pas peur car ce que vivent les peuples indigènes au Brésil est bien plus dangereux que les messages sur internet".
Mais à son retour au Brésil, elle devra être protégée, a-t-elle expliqué, sans donner plus de précisions. "L'Etat dans lequel je vis est un des bastions de Bolsonaro et les défenseurs des droits de l'homme et de l'environnement y sont en danger", a-t-elle ajouté.
Dans les couloirs du siège de la COP26, Txai arbore un sourire serein, vêtue des habits traditionnels de son village, avec une couronne de plumes... et le masque sanitaire qu'elle ne retire que lorsqu'elle doit parler, ce qui est devenu très fréquent. Et sans se mordre la langue.
"J'ai perdu un ami à cause de ce combat, nous avons déjà perdu beaucoup de dirigeants indigènes à cause de ce combat", a-t-elle regretté.
"Le gouvernement brésilien mène une politique meurtrière", a-t-elle dénoncé. Txai affirme que dans la réserve où habitent les surui, à Sete de Setembro, plus de 6.000 têtes de bétail paissent sans en avoir l'autorisation. Le territoire doit être surveillé constamment, les invasions sont fréquentes.
"Mais parler de l'Amazonie, c'est aussi parler d'une situation mondiale", a-t-elle rappelé. "Les peuples autochtones souhaitent recevoir de l'aide", a-t-elle ajouté.
La COP26 ne rassemble que ses Etats membres. Lors d'un autre forum tenu récemment à Marseille, en France, le Congrès mondial de la nature, les peuples autochtones ont réussi à obtenir, pour la première fois, un statut spécifique.
Txai dit qu'elle ne compte pas revenir aux prochaines COP, mais qu'elle aimerait que les populations indigènes fassent partie intégrante des négociations.
"Les autres pays doivent comprendre qu'ils peuvent aider les populations indigènes du Brésil sans violer notre souveraineté", a-t-elle assuré.
Txai se considère tout aussi indigène que brésilienne. Lorsqu'on lui demande pourquoi elle a choisi d'étudier le droit, elle répond sans hésiter : "C'est le droit qui m'a choisie".
Ses parents l'ont encouragée à s'inscrire à la faculté de droit de Porto Velho, dans l'État de Rondônia. Elle explique fièrement que l'université lui a permis de s'inscrire alors qu'elle n'avait pas encore terminé ses études secondaires.
Il lui reste encore un semestre d'études avant d'être diplômée. Le procès contre l'Etat brésilien ne fait que commencer et, à son retour au Brésil, le chemin à parcourir sera encore long. Elle prévoit également de se marier, et souhaiterait retourner vivre dans son village natal à Lapetanha.
Elle a apprécié son voyage à Glasgow, mais "il fait très froid", a-t-elle reconnu, avec son sourire désarmant.
<https://information.tv5monde.com/terriennes/txai-surui-la-jeune-indigene-bresilienne-qui-poursuit-le-combat-de-ses-parents-432040>
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20- COP26, jour 11 : les engagements des Etats « sonnent creux » sans une sortie des énergies fossiles, selon le chef de l’ONU, Le Monde avec AFP, 11/11/21, 19h00

Appelant les Etats à renforcer leurs ambitions de réduction d’émissions, Antonio Guterres a réclamé que leurs engagements actuels « deviennent réalité » pour « combler le fossé réel et profond de crédibilité ». 
Retrouvez chaque jour, en fin de journée, les moments forts de la 26e Conférence des parties [COP] pour le climat des Nations unies, qui se tient jusqu’au 12 novembre à Glasgow [Ecosse], ainsi que les éclairages des journalistes du Monde.
Ce qu’il faut retenir :
• Les engagements des Etats « sonnent creux » sans une sortie des énergies fossiles
« Les promesses sonnent creux quand l’industrie des énergies fossiles continue de recevoir des milliers de milliards de subventions (…) ou quand des pays continuent à construire des centrales à charbon », a déclaré, jeudi 11 novembre, le secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), Antonio Guterres, à la veille de la fin de la COP26. « Les annonces ici à Glasgow sont [toutefois] encourageantes, mais elles sont loin d’être suffisantes », a-t-il estimé.
L’écart entre les réductions d’émissions auxquelles les Etats se sont engagés et ce qu’il faudrait pour limiter le réchauffement à + 1,5 °C « est toujours une menace accablante ». Et les besoins financiers des pays du Sud pour s’adapter aux impacts du réchauffement sont « une injustice flagrante », a-t-il insisté : « Tout le monde doit être sur le pont pour l’action climatique. C’est la responsabilité de tous. »
> Lire la tribune :  « Il faut arrêter cette machine infernale du réchauffement climatique »
« Chaque pays, chaque ville, chaque entreprise, chaque institution financière doit radicalement, avec crédibilité et de façon vérifiable réduire ses émissions et décarboner ses portefeuilles, en commençant tout de suite. » Appelant avec insistance les Etats à renforcer leur ambition de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, il a réclamé que leurs engagements actuels « deviennent réalité »,afin de « combler le fossé réel et profond de crédibilité ».
• Plus de 200 climatologues appellent à agir immédiatement et massivement
Plus de 200 climatologues ont aussi alerté la COP26 jeudi d’un moment « historique » pour l’avenir de l’humanité. « Nous, climatologues, soulignons la nécessité d’actions immédiates, fortes, rapides, durables et à grande échelle pour limiter le réchauffement bien en deçà de 2 °C et pour poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C », comme prévu dans l’accord de Paris adopté en 2015, écrivent ces scientifiques dans une lettre ouverte. Et « pour ainsi limiter les risques futurs et les besoins d’adaptation pour des décennies, voire des siècles ».
« La COP26 est un moment historique pour le destin du climat, des sociétés et des écosystèmes, parce que les activités humaines ont déjà réchauffé la planète d’environ 1,1 °C et les futures émissions de gaz à effet de serre détermineront le réchauffement supplémentaire », ajoutent-ils. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, en août, mettait déjà en garde contre le risque d’atteindre autour de 2030 le seuil de + 1,5 °C, dix ans plus tôt qu’estimé précédemment.
> Lire aussi Le rapport du GIEC « est un code rouge pour l’humanité »
« Des milliers de scientifiques du monde entier ont travaillé pendant plusieurs années pour publier ce rapport basé sur des preuves », soulignent les nombreux membres du GIEC signataires de la lettre. « Nous avons désormais l’évaluation la plus complète et la plus robuste de la façon dont le climat a changé par le passé et peut changer dans le futur, en fonction des décisions et des mesures prises aujourd’hui », concluent-ils.
• Le pape François estime que « le temps presse »
Le pape François a, lui aussi, de nouveau appelé, jeudi les responsables politiques à s’engager pour préserver la « maison commune ». « Implorons les dons de sagesse et de force de Dieu sur ceux chargés de guider la communauté internationale alors qu’ils cherchent à relever cet important défi par des décisions concrètes, inspirées par la responsabilité envers les générations actuelles et futures », a écrit le pape dans une lettre aux catholiques d’Ecosse, publiée jeudi par le Vatican et datée de mardi.
« Le temps presse, cette occasion ne doit pas être gâchée », a ajouté le pontife argentin de 84 ans, exprimant ses « regrets » de ne pas avoir pu se rendre à Glasgow, comme il l’avait « espéré ». Fin octobre, dans une allocution diffusée par la BBC, le pape avait déjà exhorté les décideurs politiques à apporter « d’urgence » des « réponses efficaces à la crise écologique ».
• La déclaration du jour :
« Le monde nous regarde et voudrait nous voir travailler ensemble et parvenir à un consensus. Et nous ne pouvons pas le laisser tomber. » Alok Sharma, le président britannique de la COP26, a appelé, jeudi, au « compromis » pour éviter l’échec à la veille de la fin de la conférence. La première version de la déclaration finale, publiée mercredi, ne fait pas l’unanimité. « Il y a encore beaucoup de travail à faire », a aussi reconnu le président. « Je suis inquiet du nombre de problèmes qui persistent sur les questions de finance à la veille de la fin prévue », a-t-il ajouté, appelant à la fois à l’« ambition » et aux « compromis ».
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/11/cop26-jour-11-les-engagements-des-etats-sonnent-creux-sans-une-sortie-des-energies-fossiles-selon-le-chef-de-l-onu_6101771_3244.html>
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21- Comment bien mesurer les performances climatiques et environnementales des États ?, The Conversation, 11/11/21, 19:09
Par Patrick Criqui, Directeur de recherche émérite au CNRS, Université Grenoble Alpes (UGA) & Carine Sebi, Professeure associée et coordinatrice de la chaire « Energy for Society », Grenoble École de Management (GEM)

À la COP26, les États auront présenté leurs objectifs, plus ou moins ambitieux, en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce suivi et cette comptabilité climatiques posent plus généralement la question de l’évaluation des performances environnementales de chaque pays.
Pour les organisations de défense de l’environnement, cette évaluation est principalement convoquée pour montrer que les États – et les entreprises – ne font pas assez d’efforts, voire laissent s’aggraver sans cesse les impacts négatifs sur l’environnement et le climat.
Pour les observateurs non directement militants, il peut s'agir aussi de mesurer les performances de chaque société en termes de bien-être. Ici, le seul PIB ne fait pas l’affaire.
Dès 1951, un ouvrage de l’économiste Karl William Kapp sur les « coûts sociaux dans l’économie de marché » démontrait l’importance des « externalités » engendrées par les entreprises ; externalités non intégrées dans la comptabilité nationale.
Revenons ici sur ces différentes approches de la mesure des performances environnementales et sur les conclusions des études les plus récentes à ce sujet.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/comment-bien-mesurer-les-performances-climatiques-et-environnementales-des-etats-171612>
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22- Synthèse. A la COP26, des pays fixent pour la première fois la fin de leur production de pétrole et de gaz, Le Monde, 11/11/21, 19h45
Audrey Garric (Glasgow, envoyée spéciale)

La coalition « Beyond Oil and Gas Alliance » (BOGA), lancée par le Costa Rica et le Danemark, regroupe aussi la France, le Groenland, l’Irlande, le Pays de Galles, le Québec et la Suède. 
Pour la première fois, une COP s’attaque frontalement aux énergies fossiles, premières responsables du changement climatique. Au charbon, d’abord, puisque la semaine dernière, une vingtaine de pays ont promis de sortir de cette énergie la plus polluante dans les années 2030 et 2040. Mais aussi au pétrole et au gaz, une étape encore rarement franchie.
Jeudi 11 novembre, à la 26e conférence des Nations unies sur le climat (COP26), qui se tient à Glasgow (Ecosse), douze pays et régions ont voulu marquer le « début de la fin du pétrole et du gaz ». Leur coalition, appelée « Beyond Oil and Gas Alliance » (BOGA), regroupe le Costa Rica et le Danemark – premier producteur européen de pétrole –, qui l’ont lancée, ainsi que la France, le Groenland, l’Irlande, le Pays de Galles, le Québec et la Suède.
Ces nations se sont engagées à ne plus octroyer de nouvelles concessions et licences pour la production et l’exploration de pétrole et de gaz – avec effet immédiat. Elles ont également décidé de fixer une date de fin d’exploitation et d’exploration – pour les licences déjà en cours – des hydrocarbures sur leur territoire. Cette date, qui n’est pas encore déterminée, devra être « alignée sur l’accord de Paris », qui vise à contenir le réchauffement climatique si possible à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Certains des membres de BOGA avaient déjà auparavant fixé une date de sortie des hydrocarbures, en 2040 en France ou en 2050 au Danemark.
« Un changement radical »
La Nouvelle-Zélande, la Californie et le Portugal ont aussi rejoint la coalition en tant que membres associés puisqu’ils « ont pris des mesures concrètes importantes qui contribuent à la réduction de la production de pétrole et de gaz », indique le communiqué de presse, et l’Italie en tant que « membre ami ». La Nouvelle-Zélande a décidé en 2018 de bannir tout nouveau permis d’exploration pétrolière offshore, tandis que la Californie, importante productrice de pétrole, interdira la fracturation hydraulique (qui permet d’extraire du pétrole et gaz de schiste) en 2024 et cessera toute exploitation d’hydrocarbures à l’horizon 2045.
Cette alliance ne comporte pas les grands pays producteurs de pétrole et de gaz, comme les Etats-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite, le Canada, l’Irak ou la Norvège. « Mais nous avons eu le courage de commencer cette conversation, qui n’est pas facile », avance Andrea Meza, ministre de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica. « Nous espérons inspirer d’autres pays », abonde Dan Jorgensen, le ministre danois du climat, qui indique avoir des « discussions étroites » avec l’Ecosse.
« C’est une coalition très importante car si la fin du charbon est déjà dans les consciences, à l’inverse c’est la première fois que l’on pose la question de la fin du pétrole et du gaz, qui va entraîner d’énormes enjeux, notamment dans les transports », juge Lola Vallejo, directrice climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales. « Il s’agit d’un tournant alors que les négociations climatiques ont ignoré la question des énergies fossiles pendant trente ans », confirme Romain Ioualalen, chargé de campagne à l’ONG Oil Change International.
L’accord de Paris ne mentionne pas les énergies fossiles, pourtant responsables de 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le projet de décisions de la COP26, publié mercredi matin, évoque l’engagement à accélérer la sortie du charbon et la fin des subventions aux énergies fossiles, mais cette mention pourrait disparaître dans la décision finale sous la pression de pays pétroliers.
> Lire aussi COP26 : « L’extraction des énergies fossiles et les subventions qui leur sont accordées restent un impensé des négociations climatiques »
La déclaration de BOGA souligne qu’éviter des niveaux « dangereux » de réchauffement et respecter l’accord de Paris « exigent un changement radical dans la manière dont nous produisons et utilisons l’énergie. Sortir d’un approvisionnement non durable en pétrole et en gaz est un élément essentiel de ce défi. »
Les pays industrialisés « doivent montrer la voie »
En septembre, une étude publiée dans Nature avait montré que pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait laisser dans le sol près de 60 % des réserves de pétrole et de gaz, et 90 % de celles de charbon d’ici à 2050. Ce qui reviendrait à diminuer la production de gaz et de pétrole de 3 % par an jusqu’en 2050, et celle de charbon de 7 %. Quelques mois avant, l’Agence internationale de l’énergie appelait à ne plus investir dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
> Lire aussi Lutte contre le réchauffement climatique : comment l’Agence internationale de l’énergie s’est convertie à la neutralité carbone
Or jusqu’à présent, les principaux pays pétroliers, malgré leurs engagements de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et d’atteinte de la neutralité carbone, ne se sont pas fixé d’objectifs explicites de baisse de la production d’hydrocarbures. De sorte que selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, les Etats prévoient de produire deux fois plus d’énergies fossiles que ce qu’il faudrait pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Cette production va encore augmenter de 2 % par an d’ici à 2030. En parallèle, les soutiens publics aux énergies fossiles s’accroissent.
Cette « transition radicale » pour sortir des hydrocarbures doit toutefois se faire de manière « socialement juste » et les pays industrialisés « doivent montrer la voie », préviennent les membres de la coalition BOGA.
« En France, les deux tiers de l’énergie consommée sont encore d’origine fossile : nous agissons pour sortir de cette dépendance en fermant nos dernières centrales à charbon, en convertissant notre industrie automobile à l’électrification, en rénovant massivement nos logements et en développant les énergies renouvelables », déclare dans un communiqué Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique, indiquant que la France est devenue en 2017, avec la loi Hulot sur les hydrocarbures, « le premier pays au monde à interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures sur son territoire ».
Problème de cohérence de la France
La France a toutefois été fortement critiquée, à la COP26, pour n’avoir pas rejoint une autre alliance, celle de 30 pays et banques publiques qui s’engagent à mettre un terme au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles d’ici à la fin de 2022. Après que l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne ont finalement signé cette promesse, Paris se retrouve isolé en Europe. La France s’est fixée pour objectif d’arrêter le soutien au pétrole en 2025 et celui au gaz en 2035. « C’est trop tard et cela montre qu’il y a un problème de cohérence en France : on ne peut pas arrêter la production chez nous, mais continuer de financer des projets ailleurs par le biais de la banque publique d’investissement. Cela interroge sur le leadership de la France », juge Romain Ioualalen. A la COP26, Barbara Pompili a reconnu mardi qu’il faudrait « forcément accélérer sur la date de 2035 ».
> Lire aussi Arrêt du financement des énergies fossiles à l’étranger : pourquoi la France ne fait pas partie des signataires
Le Royaume-Uni est également blâmé. Si l’hôte de la COP26 a signé l’engagement de fin des subventions aux fossiles à l’étranger, à l’inverse, il ne fait pas partie de la coalition BOGA sur la sortie de la production. Le Royaume-Uni produit encore beaucoup de pétrole, notamment en mer du Nord. « Le premier ministre britannique Boris Johnson perdra ce qui reste de sa crédibilité en matière de climat s’il poursuit ses propositions de construction du nouveau champ pétrolifère Cambo [au large des îles Shetland], après avoir dit aux autres pays de “sortir le grand jeu” à la COP26 », prévient Rebecca Newsom, chargée de campagne à Greenpeace Royaume-Uni.
Si, pour elle, l’alliance BOGA est un « nouveau clou dans le cercueil de l’industrie des énergies fossiles », ces dernières restent encore bien présentes à la COP26. Selon un rapport de l’ONG Global Witness, 503 lobbyistes du charbon, du pétrole et du gaz ont été accrédités à la conférence, un nombre plus élevé que la délégation la plus fournie (Brésil) ou que celles des pays les plus durement touchés par le changement climatique. Selon l’ONG, plus de 100 compagnies pétrolières sont présentes à la COP. Et 27 pays (dont le Canada ou la Russie) comptent des lobbyistes des fossiles au sein de leur délégation nationale.
> Lire aussi L’heure de vérité pour Boris Johnson, qui se veut « exemplaire » sur le climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/11/a-la-cop26-pour-la-premiere-fois-des-pays-fixent-la-fin-de-leur-production-de-petrole-et-de-gaz_6101750_3244.html>
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En images
23- Inde : la mangrove pour sauver le littoral du delta du Gange, TV5Monde, 09/11/21
Hélène Stiefel

La plus vaste forêt de mangrove au monde s'étend dans les Sunbardans, au sud de l'Inde. Cette région du delta du Gange est souvent frappée par des cyclones de plus en plus violents et meurtriers. Pour s'en protéger, grâce au financement d'une ONG locale, des femmes s'emploient à planter 10 000 jeunes arbres sur une partie dénudée du littoral.
> Reportage (2 min 01) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/inde-la-mangrove-pour-sauver-le-littoral-du-delta-du-gange>
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24- Environnement : des briques d'immeuble absorbent la pollution, France 2, journal de 13h, 10/11/21

Un immeuble d'habitation à Saint-Louis (Haut-Rhin) dispose d'une façade dépolluante. Elle permettrait de neutraliser le CO2 de 20 voitures par an, soit l'équivalent de 50 arbres.
Alors que la COP26 touche à sa fin, de nombreuses initiatives voient le jour en terme d'environnement. C'est notamment le cas à Saint-Louis, dans le Haut-Rhin. Un immeuble dispose d'une façade à première vue normale, sauf que ses briques rouges ne sont pas décoratives. Elles permettraient de dépolluer l'air. Du ciment contenu dans les briques absorbe les gaz comme le CO2. Grâce à la lumière du soleil se produit un phénomène d'oxydation qui va accélérer la décomposition des particules avant de les rejeter dans l'atmosphère. Elles sont alors non-polluantes.
Une construction qui coûte plus cher
La construction de cette façade a eu un surcoût : 100 000 euros rien que pour les briques. À l'intérieur, l'architecte a opté pour des matériaux moins pollués à la construction, comme des peintures naturelles par exemple. Des matériaux qui coûtent en moyenne 5% à 10% plus cher. Pourtant, pour s'offrir un 80 mètres carrés, un couple a dépensé environ 250 000 euros, pas forcément plus cher qu'un logement dans un immeuble neuf classique.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/environnement-des-briques-d-immeuble-absorbent-la-pollution_4839949.html>
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25- COP26. Inde : Le pari gigantesque du solaire, France 2, journal de 20h, 10/11/21

La fin de la COP26 approche à Glasgow (Écosse). Le projet de texte final appelle les pays à relever leurs objectifs de baisse de CO2 dès 2022. L'Inde s'est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2070 est en pointe en matière d'énergie solaire.
Un océan bleu foncé se dessine à perte de vue à Bhadla, au Rajasthan, situé au nord-ouest de l'Inde. Sur près de 5 500 hectares, la moitié la superficie de Paris, plus de sept millions de panneaux photovoltaïques ont été mis en place. C'est la plus grande ferme solaire au monde en terme de capacité. Inaugurée l'an dernier, la centrale fournit suffisamment d'énergie pour alimenter plus de deux millions d'habitations. L'Inde s'est engagée à se convertir au solaire afin de réduire ses émissions carbones.
De multiples initiatives
Du nord au sud de l'Inde, les initiatives se multiplient. Environ à plus de 2 500 kilomètres de la ferme solaire, un nouveau ferry spécial a été acquis. Ce bateau de transport public ne fonctionne qu'avec l'énergie solaire. "Tous les panneaux solaires sont placés sur le haut du bateau, il y en a 78 au total", explique Sandith Thandasherry, fondateur de Navalt Solar. Six autres navires similaires sont en construction. De plus en plus de particuliers s'équipent également en panneaux solaires. En revanche, le pays est largement dépendant de la Chine qui fabrique 70% des panneaux installés. L'Inde espère désormais produire elle-même ses produits.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-l-inde-mise-sur-l-energie-solaire_4840255.html>
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26- COP26 : des engagements pas assez concrets ?, France 3, Le 12/13, 11/11/21

La COP26 s’achèvera vendredi 12 novembre. Alors que des décisions ont été signées chaque jour, les ONG dénoncent déjà l’échec de cette conférence.
Tout sourire, les grandes puissances du monde s’étaient donné rendez-vous le 1er novembre à Glasgow, au Royaume-Uni, pour le lancement de la 26e conférence pour le climat. Toutes sauf la Chine. Dans ce contexte, l'annonce, mercredi 10 novembre, d’un accord entre Washington (États-Unis) et Pékin (Chine) a créé la surprise. “Les deux parties reconnaissent l’écart existant entre les efforts actuels et les objectifs de l’accord de Paris. En tant que puissances mondiales, nous devons assumer la responsabilité de travailler ensemble”, a expliqué Xie Zhenhua, l'émissaire chinois.
Loin du compte
Dans une déclaration conjointe, la Chine et les États-Unis se sont engagés à une série d’actions importantes sur cette décennie. Alors, s'agit-il encore de "blabla", comme l’ont dénoncé des manifestants cette semaine ? L’avenir le dira. Mais pour Greenpeace, on est loin du compte. 
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-des-engagements-pas-assez-concrets_4841259.html>
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