[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (mercredi 17 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 17 Nov 08:07:34 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Chronique. Les éléphants sans défenses devant la guerre <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/10/24/les-elephants-sans-defenses-devant-la-guerre_6099725_1650684.html>, Le Monde, maj le 25/10/21 à 06h44   
2- Washington, ville à chats : la capitale américaine première à compter tous ses félins <https://www.youtube.com/watch?v=qEC6QNgv7Dc>, AFP, 25/10/21, 08:00
3- Le plancton, petite créature océanique à l'impact colossal <https://www.la-croix.com/Le-plancton-petite-creature-oceanique-impact-colossal-2021-10-25-1301182156>, AFP, 25/10/21, 08:00
4- Rescapés de l'extinction, les bisons nouveaux rois des Carpates roumaines <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/rescapes-de-l-extinction-les-bisons-nouveaux-rois-des-carpates-roumaines_158533>, AFP, 26/10/21, 20:00
5- Les requins confondent bien les surfers avec leurs proies animales <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211027-les-requins-confondent-bien-les-surfers-avec-leurs-proies-animales>, AFP, 27/10/21, 03:00
6- Afrique du Sud : la grippe aviaire frappe les cormorans du Cap, déjà en danger <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/oiseaux/afrique-du-sud-la-grippe-aviaire-frappe-les-cormorans-du-cap-deja-en-danger_158563>, AFP, 27/10/21, 18:00
7- Un cadavre de loup en Loire-Atlantique, une première depuis un siècle <https://www.rtbf.be/info/monde/europe/detail_un-cadavre-de-loup-en-loire-atlantique-une-premiere-depuis-un-siecle?id=10869478>, AFP, 28/10/21, 21:00
8- Jadot veut interdire la chasse le week-end et contraindre l'abattage rituel <https://www.lepoint.fr/politique/jadot-veut-interdire-la-chasse-le-week-end-et-contraindre-l-abattage-rituel-29-10-2021-2449864_20.php>, AFP, 29/10/21, 19:00
9- Willy Schraen, patron des chasseurs : "Le risque zéro n'existe pas" <https://www.lefigaro.fr/actualite-france/willy-schraen-patron-des-chasseurs-le-risque-zero-n-existe-pas-20211101>, AFP, 01/11/21, 13:00
10- L'Equateur agrandit la réserve des Galapagos dans l'espoir d'un aménagement de sa dette <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211102-l-equateur-agrandit-la-r%C3%A9serve-des-galapagos-dans-l-espoir-d-un-am%C3%A9nagement-de-sa-dette>, AFP, 02/11/21, 04:00
11- Inde : la flore menacée des Western Ghats dotée d'"un camp de réfugiés" <https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/inde-la-flore-menacee-des-western-ghats-dotee-d-un-camp-de-refugies_2161630.html>, AFP, 03/11/21, 10:00
12- La forêt primitive de Bialowieza, un réservoir pour l'avenir <https://www.challenges.fr/economie/la-foret-primitive-de-bialowieza-un-reservoir-pour-l-avenir_787421>, AFP, 03/11/21, 11:00
13- Interdiction de la chasse le week-end : Pompili favorable au débat <https://www.lepoint.fr/societe/interdiction-de-la-chasse-le-week-end-pompili-favorable-au-debat-03-11-2021-2450422_23.php>, AFP, 03/11/21, 12:00
14- Brésil : la goélette française Tara fait escale à Rio <https://www.geo.fr/environnement/bresil-la-goelette-francaise-tara-fait-escale-a-rio-206948>, AFP, 04/11/21, 22:00
15- États-Unis : diffusion massive du SARS-CoV-2 parmi les cerfs, potentiels réservoirs du coronavirus <https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2021/11/07/etats-unis-diffusion-massive-du-sars-cov-2-parmi-les-cerfs-potentiel-reservoir-du-coronavirus/>, Blog Réalités biomédicales, 07/11/21
16- Sardines de plus en plus petites : une modification de l'environnement en cause <https://www.goodplanet.info/2021/11/09/sardines-de-plus-en-plus-petites-une-modification-de-lenvironnement-en-cause/>, AFP, 08/11/21, 15:00
17- La baleine échouée à Calais a été remorquée et sera autopsiée <https://www.geo.fr/environnement/la-baleine-echouee-a-calais-a-ete-remorquee-et-sera-autopsiee-206993>, AFP, 08/11/21, 18:00
18- Une corne de rhinocéros en NFT aux enchères en Afrique du Sud <https://www.geo.fr/environnement/une-corne-de-rhinoceros-en-nft-aux-encheres-en-afrique-du-sud-206994>, AFP, 08/11/21, 18:00
19- L'Amazonie, un paradis presque perdu <https://www.geo.fr/environnement/lamazonie-un-paradis-presque-perdu-206996>, AFP, 09/11/21, 07:00
20- Les chants des oiseaux en voie de disparaître de nos paysages sonores <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/11/09/les-chants-des-oiseaux-en-voie-de-disparaitre-de-nos-paysages-sonores_6101436_1650684.html>, Le Monde, 09/11/21, 13h21 
21- Histoire : « Les animaux enrôlés dans la Grande Guerre ont écrit une page de l’histoire largement méconnue » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/11/histoire-les-animaux-enroles-dans-la-grande-guerre-ont-ecrit-une-page-de-l-histoire-largement-meconnue_6101706_3232.html>, Le Monde, 11/11/21, 06h00
En images
22- Wildlife Photographer of the Year 2021 : et les photos gagnantes sont… <https://photo.geo.fr/wildlife-photographer-of-the-year-2021-et-les-photos-gagnantes-sont-46710#creation-cpg6m>, Geo, 13/10/21
23- Sauvons nos plantes, elles disparaissent ! <https://www.france.tv/france-5/sur-le-front/2827859-sauvons-nos-plantes-elles-disparaissent.html>, France 5, Sur le front, 24/10/21, 20h56
24- En Alaska, Otis, champion poids lourds des ours bruns <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/10/30/en-alaska-otis-champion-poids-lourds-des-ours-bruns_6100412_4500055.html>, M le mag, 30/10/21, 04h00 
25- Biodiversité : les sardines ont perdu près de 25% de leur taille en Méditerranée <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/biodiversite-les-sardines-ont-perdu-pres-de25-de-leurtaille-en-mediterranee_4847421.html>, France 2, journal de 20h, 16/11/21

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

MUTATION DU JOUR : Le braconnage de l’ivoire pendant la guerre civile au Mozambique a favorisé une mutation qui fait disparaître les défenses des pachydermes femelles. Une équipe internationale en a détaillé le mécanisme. (cf. item 1)
IMPACT DU JOUR : Le plancton est à la base de la chaine alimentaire marine mais il produit aussi une grande partie de l'oxygène que nous respirons et joue un rôle essentiel dans le cycle du carbone. (cf. item 3)
RESCAPÉS DU JOUR : Décimé par la chasse, la déforestation et l'expansion de l'agriculture, le bison a frôlé l'extinction au début du 20e siècle. Mais aujourd'hui plus de 6.000 spécimens vivent en liberté sur le Vieux Continent. (cf. item 4)
ÉTUDES DU JOUR : — Les requins s'en prenant à des surfeurs ou des baigneurs ont une vue si mauvaise que des scientifiques en ont conclu qu'ils les confondaient probablement avec leurs proies habituelles, les pinnipèdes tels que les otaries. (cf. item 5 & suite)
— Une étude américaine rapporte que plus de 80 % des cerfs, testés entre décembre 2020 et janvier 2021 dans plusieurs régions de l’État d’Iowa, sont positifs au SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19. (cf. item 15)
— Les sardines sont de plus en plus petites du fait d’une évolution de leur nourriture liée à une modification de l’environnement, révèle l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) au terme d’une étude menée en Méditerranée. (cf. item 16, suite & 25)
— Des études montrent que l'Amazonie se rapproche d'un "point de basculement" climatique, ce seuil critique au-delà duquel le changement d'un écosystème est irréversible, qui la verra se dessécher et devenir savane, tandis que ses 390 milliards d'arbres mourront les uns après les autres. (cf. item 19)
— Une équipe de recherche sur l’évolution des « paysages sonores » d’Europe et d’Amérique du Nord conclut à un appauvrissement des combinaisons de chants produits par les communautés d’espèces. (cf. item 20)
ALERTE DU JOUR : La grippe aviaire fait des ravages au sein de la population déjà en danger des cormorans du Cap en Afrique du Sud, a alerté Katta Ludynia, une chercheuse au sein de la Fondation sud-africaine pour la préservation des animaux côtiers. (cf. item 6)
PREMIÈRES DU JOUR : — Signal de la présence du loup en Loire-Atlantique pour la première fois depuis un siècle, un cadavre de cet animal a été découvert mi-octobre sur le bord d'une route de Saint-Brévin-les-Pins. (cf. item 7)
— La première corne de rhinocéros NFT (non-fungible token ou jeton non fongible) au monde sera mise aux enchères en Afrique du Sud cette semaine pour financer les efforts de conservation de cette espèce menacée, a déclaré la société qui a créé la réplique numérique. (cf. item 18)
DIVERGENCE DU JOUR : Après deux accidents de chasse "dramatiques" survenus en France, le président de la Fédération nationale des chasseurs, a estimé que "le risque zéro n'exist(ait) pas", tandis que Yannick Jadot a dit vouloir interdire la chasse pendant le week-end et les vacances scolaires et que Barbara Pompili est favorable à un débat à ce sujet. (cf. item 8, 9 & 13)
REFUGE DU JOUR : Depuis 50 ans, le Gurukula Botanical Sanctuary, niché dans les Western Ghats, chaîne montagneuse du sud de l'Inde, agit comme "un camp de réfugiés" où des milliers d'espèces végétales menacées d'extinction par la déforestation, la pollution et le changement climatique sont recueillies et sauvées in extremis. (cf. item 11)
CITATION DU JOUR : "Ici, les arbres sont nés lorsque les Etats-Unis n'existaient pas encore, et alors que l'électricité n'avait pas encore été inventée", déclare Adam Wajrak, journaliste militant spécialiste de l’environnement. (cf. item 12)
TRIBUNE DU JOUR : Amandine Sanvisens, militante de la cause animale, entend rappeler, dans une tribune, le lourd tribut que les animaux – du cheval au canari – ont payé pendant la première guerre mondiale, de 1914 à 1918. (cf. item 21)
ÉMERVEILLEMENT DU JOUR : Les résultats du Wildlife Photographer of the Year, le prestigieux concours de photographie, ont été révélés : cette année, le Français Laurent Ballesta a été désigné grand gagnant toutes catégories ! (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- Chronique. Les éléphants sans défenses devant la guerre, Le Monde, maj le 25/10/21 à 06h44   
Nathaniel Herzberg

Le braconnage de l’ivoire pendant la guerre civile au Mozambique a favorisé une mutation qui fait disparaître les défenses des pachydermes femelles. Une équipe internationale en a détaillé le mécanisme.
Zoologie. Le Mozambique est né et a grandi dans le sang. Deux ans après son indépendance, en 1975, l’ancienne colonie portugaise s’est trouvée plongée, quinze années durant, dans une guerre civile qui fit 900 000 morts et des millions de déplacés. Ce terrible conflit fit également des victimes collatérales : les éléphants. Les deux camps usèrent du commerce de l’ivoire pour financer leurs achats d’armes. Ce braconnage quasi officiel a réduit la population de pachydermes de plus de 90 %, si bien qu’il ne reste aujourd’hui que quelques centaines d’individus dans un pays où ils se comptaient en milliers.
Et encore, une partie d’entre eux ont perdu leurs défenses. Non qu’elles aient été tranchées par les braconniers. Mais par leur abattage massif, les chasseurs d’ivoire ont sélectionné une anomalie génétique qui prive certaines femelles de défenses. Le phénomène avait déjà été décrit, au Mozambique mais aussi dans d’autres pays comme le Kenya, la Tanzanie ou l’Afrique du Sud, où la chasse au géant de la savane a lourdement sévi. Pour la première fois, une équipe internationale le quantifie précisément. Dans la revue Science du 21 octobre, elle décrit également le mécanisme génétique à l’œuvre et identifie les deux gènes responsables de cette « sélection artificielle ».
Les scientifiques ont rassemblé tout ce qu’ils ont pu trouver d’études, de recensements mais aussi de vidéos ou de photos des populations d’éléphants du parc national de Gorongosa, avant, pendant et après la guerre civile. Le tableau qu’ils offrent est édifiant : l’anomalie, qui touchait 18 % des femelles au début des années 1970, en frappait 52 % à la sortie du conflit et encore 30 % dans la première génération de jeunes éléphantes nées après la guerre. Ils ont ensuite tenté de simuler différents scénarios de transmission de ce caractère. Robert Pringle, professeur de biologie évolutive à l’université de Princeton et coordinateur de l’étude, prend le maximum de précautions pour livrer le résultat : « Le braconnage existe depuis des siècles. Mais il a été particulièrement intense pendant la guerre civile. Et nous montrons qu’il est extrêmement improbable qu’un tel changement soit apparu sans une très forte sélection du phénotype. » Autrement dit, sans le braconnage, un tel phénomène serait impossible (un mot à peu près banni du vocabulaire scientifique).
Modification de deux gènes
Les données rassemblées, tant sur le ratio mâle-femelle que sur la transmission mère-fille, ont permis de dégager un autre scénario : celui d’une mutation dominante mais placée sur le chromosome X et fatale aux jeunes mâles. En effet, si l’anomalie, observée çà et là et de longue date, restait mystérieuse, un constat s’imposait : elle n’affectait que les femelles. La raison en est que les embryons mâles touchés ne peuvent se développer à leur terme. « En temps normal, la mutation ne peut donc pas s’imposer puisque les femelles affectées voient leur succès reproductif singulièrement diminué », insiste Robert Pringle. En revanche, dans les conditions d’extrême braconnage, où, selon l’article de Science, la chance de survie des femelles mutantes au cours des vingt-huit années observées est cinq fois plus importante que celle de leurs congénères armés, elle s’impose.
Mais quelle mutation ? C’est le second grand apport de l’article. En comparant les génomes des deux types de femelles, les scientifiques ont mis au jour des modifications de deux gènes. Tous deux situés sur le chromosome X, AMELX et MEP1A sont connus des biologistes. Le premier particulièrement, qui contribue à la formation des dents chez nombre de mammifères, des souris jusqu’aux humains. Or, les défenses ne sont rien d’autre que des incisives particulièrement développées.
L’équipe n’en a pas pour autant fini de son travail. D’abord, elle entend fouiller plus avant la cuisine génétique à l’œuvre, « comprendre notamment pourquoi certaines femelles ont… une seule défense », indique Robert Pringle. Les scientifiques entreprennent aussi de suivre et d’analyser ces femelles sans défenses. Se déplacent-elles davantage ? Ont-elles un régime alimentaire différent ? « Nos premières données le laissent à penser », confie le chercheur.
Autant d’observations qui rappellent un épisode emblématique de l’étude de l’évolution animale. En Angleterre, à partir du milieu du XIXe siècle, la phalène du bouleau, un papillon de nuit qui, le jour, se réfugie sur les troncs d’arbre, s’est mise à changer de couleur, passant du gris clair à l’anthracite. Les scientifiques finirent par comprendre. A mesure que la révolution industrielle et ses fumées noires assombrissaient l’écorce des bouleaux, les individus dotés d’une mutation les rendant plus sombres s’étaient trouvés favorisés pour se camoufler des oiseaux prédateurs. Un siècle et demi plus tard, l’éléphant d’Afrique a peu ou prou suivi le même chemin.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/10/24/les-elephants-sans-defenses-devant-la-guerre_6099725_1650684.html <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/10/24/les-elephants-sans-defenses-devant-la-guerre_6099725_1650684.html>>
En savoir plus :
> Ivory poaching and the rapid evolution of tusklessness in African elephants <https://www.science.org/doi/10.1126/science.abe7389>, Science, 22/10/21
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Washington, ville à chats : la capitale américaine première à compter tous ses félins, AFP, 25/10/21, 08:00
Bastien Inzaurralde

Un chat au pelage rayé bondit d'un rocher un matin d'octobre. Lorsque ses pattes touchent le sol, il lance un furtif regard vers sa gauche. Un appareil photo se déclenche, et capture la scène.
Celle-ci ne se déroule pas au cœur d'une forêt isolée, mais dans la capitale des Etats-Unis. 
La photographie fait partie du "comptage des chats de Washington" (DC cat count), une initiative menée depuis trois ans par des défenseurs des animaux et des scientifiques pour établir une bonne fois pour toute le nombre de félins dans la ville. Une première.
Résultat : la capitale américaine compte pas moins de 200.000 chats. La moitié vit uniquement en intérieur, explique Tyler Flockhart, un biologiste en charge de la partie scientifique du projet.
L'autre moitié inclut des chats appartenant à quelqu'un mais ayant accès à l'extérieur, des chats errants, et environ 3.000 à 4.000 chats sauvages qui évitent toute interaction avec les humains. 
"Je ne crois pas que vous puissiez trouver un autre animal sauvage, carnivore, à une telle densité" dans une ville, a dit à l'AFP M. Flockhart. "C'est très intéressant que nous puissions avoir autant de chats dans un si petit espace." 
Pour les besoins de l'étude, des groupes pourtant souvent en confrontation ont joint leur force.
Si certains écologistes s'inquiètent que les chats déciment les populations d'oiseaux, d'autres défenseurs des animaux travaillent eux à ce qu'ils puissent survivre dans cet environnement citadin.
Tous ont participé à l'effort "pour se concentrer non sur qui a tort ou raison (...) mais pour faire les choses bien -- trouver les informations, analyser les données", a expliqué Stephanie Shain, de Humane Rescue Alliance, qui a participé à l'étude. 
Cette association recommande que les propriétaires de chats les gardent chez eux, afin de les protéger eux et les autres animaux. 
Afin de réaliser ce recensement, démarré en 2018, les équipes ont interrogé plus de 2.600 habitants, analysé les archives des refuges pour animaux, marché le long de certaines routes et placé des appareils photo dans plus de 1.500 lieux.
"Il s'agit certainement de l'analyse la plus complète de chats réalisée par une ville", a dit Tyler Flockhart.
Des outils ont été mis à disposition en ligne pour les organisations souhaitant s'atteler à l'exercice, avec des protocoles et autres conseils.
En plus des chats, les appareils photo ont également immortalisé de nombreux animaux : ratons-laveurs, renards, biches... et même un lynx.
<https://www.youtube.com/watch?v=qEC6QNgv7Dc>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Le plancton, petite créature océanique à l'impact colossal, AFP, 25/10/21, 08:00
Kelly Macnamara

Quand la scientifique Clare Ostle ouvre l'étrange boite métallique tirée des vagues, elle scrute cette fluorescence verte si caractéristique de l'une des créatures les plus essentielles sur Terre : le plancton.
L'engin ramené des eaux sur le pont du navire, au large de Plymouth en Grande-Bretagne, a des airs de petit vaisseau spatial dessiné par un enfant : c'est un appareil qui recueille du plancton en continu, un Continuous Plankton Recorder (CPR).
Depuis 90 ans, navires marchands et bateaux de pêche en trainent derrière eux sur leurs routes maritimes à travers le monde pour rapporter aux chercheurs des échantillons des plus petits habitants des océans.
Le plancton est à la base de la chaine alimentaire marine mais il produit aussi une grande partie de l'oxygène que nous respirons et joue un rôle essentiel dans le cycle du carbone.
"Ce que nous constatons principalement c'est le réchauffement" climatique avec des conséquences potentiellement importantes pour la vie marine et les humains, explique Clare Ostle, coordinatrice du programme CPR pour le Pacifique. 
Alors que les courants marins se modifient et que les zones de répartition de la vie marine se transforment, les échantillons récupérés par le CPR ont montré une nette évolution du plancton ces dernières décennies.
Des planctons vivant dans des eaux plus chaudes remplacent ceux des eaux froides, avec souvent des cycles saisonniers différents, obligeant les espèces qui s'en nourrissent à s'adapter ou à partir.
"La grande inquiétude c'est quand le changement se fait si rapidement que l'écosystème ne peut s'en remettre", explique à l'AFP Clare Oster.
Les hausses de température des océans peuvent entraîner "l'effondrement de pêcheries entières", dit-elle alors que près de la moitié de l'humanité dépend des poissons pour leurs apports en protéines.
- Ecosystème sous tension -
Le plancton rassemble les espèces aquatiques entraînées par le courant, animales comme des méduses pour le zooplancton et végétales comme les algues pour le phytoplancton, ainsi que des bactéries et des virus. 
Grâce au processus de photosynthèse, qui utilise les rayons solaires pour transformer le dioxyde de carbone (CO2), le phytoplancton permet aux océans de produire environ la moitié de l'oxygène sur Terre, estiment les scientifiques.
Il permet aussi de stocker au moins un quart du CO2 émis par les énergies fossiles brûlées par les humains. Le phytoplancton est consommé par le zooplancton, lui-même avalé par des prédateurs, des oiseaux aux baleines. Quand le phytoplanction et ses prédateurs meurent et coulent au fond des mers, ils emportent avec eux le carbone qu'ils ont stocké. C'est la "pompe à carbone biologique".
Mais les chercheurs avertissent que le changement climatique met sous tension l'écosystème : avec l'augmentation de la température des océans, moins de nutriments venus du fond remontent à la surface et le niveau d'acidification des eaux augmente.
Le réchauffement "expose les écosystèmes océaniques et côtiers à des conditions sans précédent depuis des siècles et des millénaires, avec des conséquences pour les plantes et les animaux vivants dans les océans à travers le monde", écrivent les experts de l'ONU sur le climat, le Giec, dans un projet de rapport qui sera publié en 2022.
Ils mettent en garde contre des "impacts grandissants sur la vie marine" et estiment que la détérioration des conditions océaniques entraînera au court du siècle un déclin du phytoplancton.
La biomasse moyenne totale du phytoplancton - qui se mesure en poids ou en quantité - devrait chuter de 1,8 à 6% en fonction du niveau d'émissions.
Même une réduction modeste peut affecter la chaine alimentaire et entraîner potentiellement une réduction de 5 à 17% de la vie marine.
Cela pourrait modifier le cycle de séquestration du carbone, dit la scientifique Abigail McQuatters-Gollop de l'université de Plymouth.
- "Blooms" -
Une pêche durable, une réduction des polluants, notamment agricoles, et une diminution des émissions de CO2 font partie de la solution.
Jusqu'à présent, la protection de l'environnement s'est concentrée sur "des créatures grandes, mignonnes ou à valeur monétaire immédiate", comme les baleines, les tortues ou la morue, relève McQuatters-Gollop.
Mais tout dépend du plancton, minuscule et pourtant visible depuis l'espace lors de ces efflorescences, aussi appelées "blooms", qui donnent à la mer cette couleur émeraude ou bleu électrique.
Comme les plantes terrestres, le phytoplancton a besoin de nitrates, de phosphates et de fer pour grandir. 
Mais un excès de nutriments peut conduire à des catastrophes environnementales, comme l'été dernier en Turquie quand les côtes ont été envahies par de la "morve de mer". Un phénomène qui peut empoisonner ou bloquer la lumière du soleil privant la flore et la faune sous-marines d'oxygène.
Parallèlement, une étude publiée par la revue scientifique Nature a conclu que le fer transporté par la fumée à la suite des incendies en Australie en 2019 et 2020 avait déclenché une efflorescence géante de planctons à des kilomètres de là, qui pourrait avoir aspiré une partie conséquente de CO2... 
Les "blooms" peuvent aussi être nourris par des nutriments véhiculés à la faveur de tempêtes de sables ou d'éruptions volcaniques.
- Phénomène naturel -
Ce phénomène naturel a inspiré David King, fondateur du Centre for Climate Repair à Cambridge, qui veut fertiliser les efflorescences planctoniques en dispersant du fer à la surface de l'eau.
En théorie, cela devrait permettre de stocker plus de CO2 et aussi d'augmenter la vie sous-marine, jusqu'aux populations de baleines décimées par la chasse.
Plus de baleines signifie davantage de leurs fèces, riches en nutriments utiles au plancton. David King, qui doit tester cette technique dans la mer d'Oman dans un espace clôturé, espère ainsi rétablir "une économie circulaire vertueuse" même si le procédé fait débat.
Il aura fallu attendre les années 1980 pour que les chercheurs nomment la bactérie planctonique prochlorococcus, principale source de photosynthèse au monde.
Ils ont pu voir que certains vagabondent, que d'autres vivent en communauté.
Quand des planctons quittent les coraux en raison du réchauffement, ces derniers se décolorent. Quand d'autres s'associent aux algues, ils les transforment en générateurs d'énergie, relève Johan Decelle chercheur au CNRS et à l'Université de Grenoble. 
Les scientifiques les ont utilisés pour suivre les changements climatiques ou reconnaître la présence de plastique dans les mers. Beaucoup reste encore à apprendre.
"C'est une galaxie entière qu'il y a là-dessous", relève Clare Ostle depuis le bateau au large de Plymouth, où les eaux semblent calmes sous les rayons du soleil mais où chaque goutte grouille de vie.
<https://www.la-croix.com/Le-plancton-petite-creature-oceanique-impact-colossal-2021-10-25-1301182156>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- Rescapés de l'extinction, les bisons nouveaux rois des Carpates roumaines, AFP, 26/10/21, 20:00
Mihaela Rodina

Traces de sabots dans la boue, arbres à l'écorce rongée : les bisons sont là mais ne daignent pas montrer leur museau. Ces géants poilus qui avaient disparu des Carpates repeuplent les forêts de Roumanie, loin du regard. 
Sous un doux soleil d'automne, Matei Miculescu, jeune garde forestier, se fraie un chemin à travers la lisière d'un bois séculaire à la recherche d'indices trahissant la présence de ces ruminants, plus grands mammifères d'Europe et éléments clés de l'écosystème.
Décimé par la chasse, la déforestation et l'expansion de l'agriculture, le bison a frôlé l'extinction au début du XXe siècle : une soixantaine d'individus à peine subsistaient, tous en captivité. 
Mais aujourd'hui plus de 6.000 spécimens vivent en liberté sur le Vieux Continent, en particulier à la frontière de la Pologne et du Bélarus, grâce à des projets de réintroduction qui ont démarré dans les années 1950.
En Roumanie, les premiers sont arrivés à Armenis en 2014, plus de 200 ans après leur disparition de cette zone verdoyante du sud-ouest du pays.
Prénommés Kiwi, Bilbo ou Mildred, ils pèsent jusqu'à une tonne pour les mâles et sont nés en captivité, en Pologne, en Allemagne ou en Suède.
Au gré de 16 transferts et de la reproduction de l'espèce, "quelque 105 bisons vivent aujourd'hui en liberté dans les monts Tarcu et se sont bien acclimatés", se félicite Marina Druga, responsable du projet mené conjointement par le WWF et Rewilding Europe.
"Depuis deux ans, il n'y a pas eu de mortalité dans leurs rangs", dit-elle, précisant que le but est de parvenir à un troupeau "de 250 animaux d'ici cinq ans".
- Bisonneaux sans nom -
Le programme est bien rodé : ces gros gabarits sont d'abord rééduqués à la vie dans la nature pendant plusieurs semaines, avant d'être relâchés et livrés à eux-mêmes.
Ils arpentent désormais environ 8.000 hectares dans une zone protégée s'étalant sur 59.000 hectares.
Chaque jour qui passe, friands de végétation abondante, ils s'enfoncent plus loin dans la forêt, à la recherche de nouvelles terres où s'installer, raconte M. Miculescu, l'un des quatre gardes chargés de les surveiller.
Les bisons s'épanouissent dans ce milieu sauvage, par contraste avec la captivité qui "crée le risque de consanguinité et affaiblit" leurs chances de survie.
Plusieurs de ces adultes sont déjà les parents d'un ou deux petits: 38 bisonneaux au total ont vu le jour depuis 2014.
"Sans ça, notre projet n'aurait pas d'avenir", confie le jeune homme, qui reconnaît chaque individu d'après la forme des cornes ou la couleur de la toison.
Pour ces derniers, pas question qu'on leur donne des noms: ils sont nés en liberté et tout lien avec l'homme doit être coupé, explique Mme Druga.
Dans ces Carpates méridionales, "vaste région avec une faible densité humaine et pas d'agriculture intensive", les conditions sont idéales, détaille Wanda Olech-Piasecka, de l'Union internationale pour la Conservation de la nature (UICN).
- "Architectes paysagistes" -
Mais pour que cette population soit viable à long terme, les activistes de WWF veulent réintroduire des individus dans d'autres zones des Carpates et établir un réseau.
Car ces cousins plus élancés des "buffalos" américains doivent disposer d'un habitat suffisamment vaste pour éviter les conflits aussi bien avec les villageois qu'au sein même des troupeaux, souligne l'experte.
Au-delà de la protection des bisons, ce projet de "réensauvagement" ("Rewilding", en anglais) a un impact bénéfique sur la biodiversité. Quelque 600 espèces en profitent, allant des microorganismes aux grands carnivores.
"Les bisons, qui consomment 60 kilos d'herbe par jour chacun, modifient le paysage, changent l'architecture des forêts en stoppant le développement des arbres invasifs, disséminent les graines de centaines de plantes ou créent des sentiers à travers les bois, facilitant l'accès à la nourriture pour des animaux de petite taille", explique Marina Druga.
S'ils sont faibles ou malades, ils peuvent aussi devenir la proie des loups ou des ours, qui ne doivent plus chercher leur nourriture près des habitations, un fléau qui s'est aggravé ces dernières années en Roumanie.
Parfois, les avantages de leur présence sont surprenants. 
"Les oiseaux recueillent les poils perdus par les bisons pour isoler leurs nids", décrit le garde forestier, tandis que "les grenouilles utilisent les empreintes laissées par leurs sabots pour sauter d'une flaque à l'autre".
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/rescapes-de-l-extinction-les-bisons-nouveaux-rois-des-carpates-roumaines_158533>
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Les requins confondent bien les surfers avec leurs proies animales, AFP, 27/10/21, 03:00
Pierre Celerier

Les requins s'en prenant à des surfeurs ou des baigneurs ont une vue si mauvaise que des scientifiques en ont conclu qu'ils les confondaient probablement avec leurs proies habituelles, les pinnipèdes tels que les otaries, selon une étude mercredi.
"Du point de vue d'un requin blanc, ni le mouvement ni la forme ne permettent une distinction visuelle sans équivoque entre les pinnipèdes et les humains", écrivent les auteurs de l'article paru dans Interface, une revue de la Royal Society. Ils en concluent que leurs travaux "soutiennent la théorie de l'erreur d’identification pour expliquer certaines morsures".
"C'est la première étude à tester cette théorie du point de vue visuel d'un requin blanc", explique à l'AFP sa principale auteure, Laura Ryan, chercheuse au département de sciences biologiques de l'Université australienne Macquarie.
Les attaques de requins restent rares (moins de soixante dans le monde en 2020), selon un département spécialisé de l'Université de Floride. Mais elles entretiennent, selon l'étude, un climat de peur "disproportionné", associé à l'ignorance sur les motivations de l'animal, notamment quand l'attaque n'est pas provoquée. Avec parfois pour conséquence des campagnes de chasse qui nuisent aussi à d'autres espèces.
Le plus souvent incriminés, les requins blancs, tigre et bouledogue, s'en prennent en majorité à des surfeurs. 
Si le requin blanc est réputé détecter des sons et odeurs à grande distance, de près on suppose qu'il fait surtout confiance à sa vue pour repérer et viser une proie.
- Insensible à la couleur -
Or le système visuel du requin est quasiment insensible à la couleur et a une très mauvaise capacité à distinguer les détails d'une forme. Son pouvoir de résolution, jusqu'à six fois inférieur à celui d'un humain, est encore plus faible chez les jeunes requins blancs, qui représentent le plus grand risque de morsures fatales pour les surfeurs, selon l'étude.
Pour tester la théorie de l'erreur d'identification, l'équipe de Macquarie a effectué des "vidéos prises du point de vue du requin, et les a traitées avec un programme de façon à mimer le système visuel du requin", et particulièrement sa capacité à distinguer une forme et son mouvement, explique la scientifique. 
Pour cela, ils ont enregistré depuis le fond d'un bassin les images et vidéos d'un lion de mer et d'une otarie à fourrure, un mets de choix pour le squale, qui passeraient près de la surface, à quelques mètres au-dessus d'un requin. Ils ont ensuite comparé leurs signaux à ceux de nageurs et de surfeurs pagayant avec leurs bras, et avec ou sans battements de jambes, sur les trois grands types de planches de surf (longboard, shortboard et hybride).
Du point de vue d'un jeune requin blanc, les signaux de mouvement d'un nageur comme ceux d'un surfeur pagayant sur sa planche sont quasiment impossibles à distinguer de ceux d'un pinnipède, selon l'étude.
A fortiori dans l'eau de mer, où la visibilité serait moindre que dans le bassin utilisé pour l'expérience.
Quant à la forme, un pinnipède aux nageoires repliées ressemble plus à un nageur ou à un surfeur sur sa shortboard qu'à un pinnipède aux nageoires déployées. "Les longboards ressemblent moins à une otarie", selon Me Ryan, qui remarque pour autant qu'il "y a eu des incidents de morsures sur des longboards".
Les chercheurs vont maintenant essayer de déterminer si un "changement des signaux visuels de proies potentielles serait une technique efficace de protection contre les requins blancs", poursuit la scientifique. 
Avec pour impératif des solutions qui "empêchent non seulement les morsures de requins, mais qui ne mettent pas en danger d'autres espèces marines".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211027-les-requins-confondent-bien-les-surfers-avec-leurs-proies-animales>
En savoir plus :
> Sharks are mistaking humans for food, study shows <https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsif.2021.0533>, Roal Society, October 27, 2021
En voir plus : 
> Sharks can't tell the difference between a surfer and a seal <https://www.youtube.com/watch?v=gaRhh1FHMLI>, The Royal Society, 29/1021
______________________________________________________________________________________________________________________
6- Afrique du Sud : la grippe aviaire frappe les cormorans du Cap, déjà en danger, AFP, 27/10/21, 18:00

La grippe aviaire fait des ravages au sein de la population déjà en danger des cormorans du Cap en Afrique du Sud, a alerté mercredi une fondation ornithologique. 
"Nous savons que nous avons plus de 12.000 cormorans morts jusqu'à présent, un chiffre probablement sous-évalué", a déclaré Katta Ludynia, une chercheuse au sein de la Fondation sud-africaine pour la préservation des animaux côtiers. 
Toutes les plages ne sont pas contrôlées et certaines carcasses peuvent être emportées par la mer, souligne-t-elle à cet égard.
Les cormorans du Cap nichent le long des côtes s'étendant de l'Afrique du sud à l'Angola et leur nombre est estimé à quelque 234.000.
Cette vague de grippe aviaire survient à un moment où les cormorans sont confrontés à une baisse du nombre des poissons, en particulier des sardines. Le manque de nourriture pourrait les avoir affaiblis, les rendant plus vulnérables à la grippe aviaire. 
"Il y a une très forte pression commerciale sur la pêche à la sardine mais il y a aussi de fortes pressions environnementales liées au climat", a estimé Mme Ludynia.
Il n'est pas possible de soigner les cormorans atteints de la grippe aviaire mais, pour cette spécialiste, la seule solution pour endiguer sa propagation est de rapidement enlever les carcasses et d'euthanasier les oiseaux ayant des symptômes de cette maladie.
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/oiseaux/afrique-du-sud-la-grippe-aviaire-frappe-les-cormorans-du-cap-deja-en-danger_158563>
______________________________________________________________________________________________________________________
7- Un cadavre de loup en Loire-Atlantique, une première depuis un siècle, AFP, 28/10/21, 21:00

Un cadavre de loup a été découvert mi-octobre sur le bord d'une route de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique, signant la présence de cet animal dans ce département pour la première fois depuis un siècle, a annoncé la préfecture jeudi dans un communiqué.
Le cadavre a été retrouvé le 15 octobre par les services d'entretien des routes du département sur le bord de la RD 213, selon la préfecture. 
D'abord pris pour celui d'un chien, le cadavre a été conduit chez un vétérinaire pour être identifié par son tatouage ou son puçage, avant d'être transféré dans les locaux des services techniques de Saint-Brévin-les-Pins. 
Le 20 octobre, un employé des services techniques a envoyé des photos de l’animal à un membre du Groupe Mammalogique Breton (GMB), ensuite transmises à l'Office Français de la Biodiversité (OFB), "qui a confirmé qu’il s'agissait bien d’un loup gris de l’espèce Canis lupus lupus", selon la préfecture. 
L’animal a été récupéré par le réseau Loup de l’OFB "pour des analyses complémentaires afin de déterminer l’origine de l’individu et les causes de sa mort", selon la même source. 
"La présence du loup en Loire-Atlantique est une première depuis près d’un siècle", souligne la préfecture. 
Un loup avait été photographié le 14 mai dernier à Jard-sur-mer, sur la côte vendéenne, à environ 120 km au sud de Saint-Brévin-les-Pins.
"S’agit-il de ce loup observé en Vendée en mai dernier ou bien d’un autre jeune loup en dispersion ? Les analyses conduites devraient permettre d’apporter une réponse", précise le Groupe Loup Bretagne, un collectif créé par le GMB et Bretagne Vivante, dans un communiqué.
"Compte-tenu des connaissances de la biologie et des comportements de l’espèce, on peut être certain que qu’autres (loups) disperseurs atteindront tôt ou tard la Loire-Atlantique et les départements bretons", estime en outre le Groupe Loup Bretagne, qui demande aux autorités d'anticiper "ce retour spontané" afin de préparer "des conditions optimales de cohabitation".
Considéré comme éradiqué en 1937 au niveau national, le loup est réapparu dans le parc du Mercantour (Alpes-Maritimes) en 1992. La population de cette espèce protégée est aujourd'hui estimée entre 414 et 834 individus, avec une présence détectée jusqu'en Normandie et dans le Centre-Val-de-Loire.
<https://www.rtbf.be/info/monde/europe/detail_un-cadavre-de-loup-en-loire-atlantique-une-premiere-depuis-un-siecle?id=10869478>
______________________________________________________________________________________________________________________
8- Jadot veut interdire la chasse le week-end et contraindre l'abattage rituel, AFP, 29/10/21, 19:00
Baptiste Becquart

Le match entre écologistes et chasseurs continue : le candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot a dit vendredi vouloir interdire la chasse pendant le week-end et les vacances scolaires, ouvrant aussi un front contre l'abattage rituel sans étourdissement.
Cette proposition sur la chasse est un marqueur de toujours chez les Verts. Mais Yannick Jadot, qui sait que les écologistes doivent rassurer en permanence sur leur projet de changement de société, ne court là aucun risque de brider la légère dynamique dont il bénéficie dans les sondages (entre 7 et 9,5%).
Car à ses yeux, la restriction du droit de chasser, sujet inflammable par le passé, est devenue consensuelle chez les Français. "J'interdirai la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires, je veux qu'on puisse se balader dans la nature", a dit l'eurodéputé sur BFMTV et RMC.
Pour le justifier, il a évoqué les nombreux accidents de chasse touchant les particuliers, prenant l'exemple la veille d'un "promeneur en Haute-Savoie, qui a pris une balle à côté d'un cimetière".
Pour Yannick Jadot, "la ruralité c'est le plaisir des paysages, de pouvoir randonner, faire du vélo, se balader avec son chien sans avoir peur qu'il se fasse shooter (qu'on lui tire dessus, NDLR) au bout du chemin".
Et "qu'on arrête de nous dire que c'est les ruraux qui chassent", "70% des chasseurs viennent des villes !"
La chasse, qui ne peut se pratiquer qu'avec un permis, est autorisée chaque année pendant l'automne et une large partie de l'hiver. Les dates précises varient toutefois selon les départements car la date d'ouverture est décidée par chaque préfet.
- Multiples fronts -
Une journée hebdomadaire sans chasse, chaque mercredi, avait déjà été imposée au niveau national en 2000. La mesure a été abrogée en 2003, laissant toutefois aux préfets la possibilité d'en instaurer au niveau départemental - c'est de fait le cas dans de nombreux départements.
La proposition de Yannick Jadot, qui a aussi dit vouloir s'attaquer aux "lobbies de la chasse" influençant selon lui Emmanuel Macron, risque de ne pas améliorer les relations avec les représentants des chasseurs.
Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, a plusieurs fois critiqué les Verts pour leurs positions sur la chasse, brocardant les "terroristes de la cause animale" et estimant que "les chasseurs étaient les premiers écologistes" par leur activité de régulation.
Pour la candidate du RN Marine Le Pen, Yannick Jadot est "déconnecté de la réalité". Il "pense que les chasseurs ne travaillent pas. Les chasseurs travaillent et ont un métier. Si vous empêchez la chasse le week-end et les vacances, autant aller au bout et interdire la chasse", a-t-elle dit, en déplacement au salon international du patrimoine culturel à Paris. 
L'ancien président François Hollande a également trouvé "bizarre" cette proposition. "Il n'y a que les riches qui peuvent aller chasser en semaine", a-t-il souligné à l'AFP.
Yannick Jadot a couru le risque d'ouvrir plusieurs fronts en même temps en estimant dans la même émission, vendredi, qu'il fallait aussi imposer l'étourdissement avant l'abattage rituel des animaux pour la viande kasher et hallal.
Non sans un couac. A la question du journaliste sur une interdiction pure et simple de l'abattage rituel, M. Jadot a répondu : "Oui sans ambiguïté. (...) Aucune tradition ne justifie de faire souffrir les animaux".
"Donc en fait les juifs et les musulmans ne mangent plus de viande ?", s'est indigné David Guiraud, un porte-parole de La France insoumise sur BFMTV.
Le candidat écologiste a dû tourner en catastrophe une petite vidéo, dans laquelle il explique être pour la fin de l'exception à l'étourdissement nécessaire des animaux dont bénéficie l'abattage rituel.
Et Yannick Jadot d'enchaîner dans les minutes qui ont suivi par un point presse sur sa proposition de "traité de non-prolifération des énergies fossiles", à la veille de l'ouverture à Glasgow de la COP26.
Ce traité viserait à "interdire toute exploration et exploitation des énergies fossiles."
"Elles doivent rester dans le sol si nous voulons atteindre les objectifs de l'accord de Paris et être le plus possible de l'augmentation de 1,5 degré", a-t-il plaidé.
<https://www.lepoint.fr/politique/jadot-veut-interdire-la-chasse-le-week-end-et-contraindre-l-abattage-rituel-29-10-2021-2449864_20.php>
9- Willy Schraen, patron des chasseurs : "Le risque zéro n'existe pas"

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, a estimé lundi que "le risque zéro n'exist(ait) pas", après les deux accidents de chasse "dramatiques" survenus la semaine dernière en France, tout en présentant ses "excuses".
"Evidemment ça tombe très mal ces accidents dramatiques, je m’en excuse", a-t-il dit dans un entretien à Sud Radio, évoquant une "petite loi des séries". "Le risque zéro n'existe pas, c'est comme ça".
"Il y en a très peu dans une année des accidents de ce genre, ils sont très rares" et surtout lorsque les victimes sont des "non chasseurs", a ajouté le président de la Fédération.
A propos de l'accident survenu samedi près de Rennes, où un automobiliste a été grièvement blessé par un chasseur - il est actuellement à l'hôpital entre la vie et la mort -, M. Schraen a exprimé sa surprise sur la trajectoire de la balle qui "a ricoché", "traversé des haies" et "n’a pas été retrouvée". 
"J’espère juste que c'est bien la balle du chasseur", a-t-il dit.
Un autre accident de chasse s'était produit la semaine dernière: un promeneur a été blessé par un tir de chasseur alors qu'il marchait sur un sentier, jeudi en Haute-Savoie.
Le nombre d'accidents en France a beaucoup baissé, a assuré Willy Schraen : "En vingt ans, on a divisé par quatre tous les accidents, qu'ils soient mortels ou corporels", a-t-il affirmé.
Willy Schraen a par ailleurs qualifié de "débiles" les propositions faites vendredi par le candidat EELV à la présidentielle, Yannick Jadot, d'interdire la chasse pendant le week-end et les vacances scolaires. "Si vous voulez interdire quelque chose, qu'ils interdisent la chasse tout court, parce que les gens qui chassent sont des gens qui travaillent".
Interrogé sur Emmanuel Macron, le président de la Fédération des chasseurs a déclaré : "Macron a fait des choses pour la chasse qu'aucun président n'avait fait jusqu'à présent", comme par exemple diviser par deux le montant du prix du permis de chasse. 
"On a plutôt un bon bilan avec Macron, plutôt un mauvais bilan avec sa ministre de l’écologie" Barbara Pompili, a-t-il ajouté.
<https://www.lefigaro.fr/actualite-france/willy-schraen-patron-des-chasseurs-le-risque-zero-n-existe-pas-20211101>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- L'Equateur agrandit la réserve des Galapagos dans l'espoir d'un aménagement de sa dette, AFP, 02/11/21, 04:00

Le président de l'Equateur, Guillermo Lasso, a annoncé lundi l'extension de près de 50% de la surface de la réserve maritime de l'archipel des Galapagos, en marge de la conférence climat COP26 à Glasgow.
"Cette décision de l'Équateur entraînera des propositions financières pour échanger la dette contre la conservation" de la nature, a-t-il déclaré, précisant que la surface de la réserve unique de biodoversité, établie en 1998 et d'une superficie de 130.000 km2, sera augmentée de 60.000 km2.
Avec ses 17,7 millions d'habitants, l'Equateur est confrontée à une crise économique aggravée par le Covid-19: la dette extérieure du pays s'élève à près de 46 milliards de dollars, soit l'équivalent de 45% du PIB.
15,6% des engagements totaux du pays correspondent à des dettes envers d'autres pays, comme l'Angleterre, l'Espagne et les États-Unis, selon la Banque centrale.
La nouvelle réserve s'étendra jusqu'au nord de l'archipel, à la frontière maritime du Costa Rica, au niveau de la vaste chaîne sous-marine de Cocos. 
"Nous travaillerons avec nos voisins: Colombie, Panama et Equateur. Nous allons créer un couloir reliant nos eaux afin de former une voie de migration sécurisée", a précisé Guillermo Lasso.
Le président équatorien a assuré "la nouvelle réserve marine servira également de laboratoire vivant pour la recherche scientifique".
L'archipel des Galapagos, qui doit son nom aux tortues géantes endémiques qui y vivent, est situé à 1.000 km des côtes de l'Equateur et classé Patrimoine mondial et réserve mondiale de biosphère pour sa flore et sa faune uniques. 
Cette zone, protégée et où la pêche industrielle est interdite, est la deuxième plus grande au monde et compte plus de 2.900 espèces marines.
En mars 2016, l'Equateur a créé un sanctuaire de 38.000 km2 au sein de la réserve marine des Galápagos pour protéger le requin-marteau (Sphyrnidae), une espèce menacée.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211102-l-equateur-agrandit-la-réserve-des-galapagos-dans-l-espoir-d-un-aménagement-de-sa-dette>
11- Inde : la flore menacée des Western Ghats dotée d'"un camp de réfugiés"
Laurence Thomann

Depuis cinquante ans, le Gurukula Botanical Sanctuary, niché dans les Western Ghats, chaîne montagneuse du sud de l'Inde, agit comme "un camp de réfugiés" où des milliers d'espèces végétales menacées d'extinction par la déforestation, la pollution et le changement climatique sont recueillies et sauvées in extremis.
La mousson tire à sa fin dans les Western Ghats, dont les montagnes, classées au patrimoine mondial de l'Unesco, captent les nuages et redistribuent les pluies nécessaires à l'écosystème des forêts. 
Les flots de la rivière bordant le Gurukula Botanical Sanctuary, dans le district de Wayanad, sont encore rageurs. 
"Gurukula", expression utilisée en Inde pour désigner un lieu de retraite où un gourou (maître) dispense un enseignement, a été choisie par Wolfgang Theuerkauf, un Allemand devenu citoyen indien, lorsqu'il a fondé ce sanctuaire sur trois hectares de forêt primaire en 1971.
Depuis, trois générations de "jardinières de l'écosystème forestier", femmes des tribus et des villages à l'entour, aidées par des botanistes, s'y sont succédé pour secourir des milliers d'espèces végétales.
"+La forêt est notre gourou+ disait Wolfgang", décédé il y a sept ans, raconte à l'AFP Suprabha Seshan, 55 ans, une des conservatrices du sanctuaire qui s'étend désormais sur 30 hectares. 
Gurukula conserve aujourd'hui entre 30 et 40% de la flore endémique des Western Ghats, en plus de centaines d'espèces d'arbres et de plantes. "Un vaste rassemblement pour un seul et même endroit", souligne-t-elle, "unique au monde".
Les Western Ghats abritent au moins 325 espèces de flore, de faune, d'oiseaux, d'amphibiens, de reptiles et de poissons menacées au niveau mondial, mais pour l'Union internationale pour la conservation de la nature les perspectives y sont "très préoccupantes". 

Quand Suprabha s'est installée ici, il y a 28 ans, "le plastique était encore étranger à notre culture", se souvient-elle, puis un jour Wolfgang a repêché un premier sac plastique dans la rivière : +La civilisation est arrivée+ fut son seul commentaire".
La forêt tropicale, abritant le sanctuaire, semble vrombir tant la vie y est intense. La terre rouge ferreuse, gorgée d'eau et d'avides sangsues, est parsemée de mousses phosphorescentes. Une multitude de fleurs et de plantes s'épanouissent sous les pierres et les arbres majestueux, le long des troncs et des branches. 
Certaines de ces espèces endémiques, telles que les Impatiens clavata, Ceropegia omissa, Asplenium crinicaule, sont plus ou moins vulnérables à la température, aux fluctuations de l'humidité, à la perte de leur habitat. 
"Les petites plantes des Western Ghats sont très sensibles, comme les grenouilles et certains champignons", explique l'experte, "plus le climat change, plus leurs stratégies de vie reproductive doivent s'efforcer de s'adapter à ces variations de température ou de précipitations". 

"Quand 93% (du biome) a disparu, l’holocauste a déjà eu lieu", poursuit-elle, "nous en sommes-là, à essayer de sauver tout ce qui est possible". Les espèces végétales sont ici des "réfugiées" survivant "en soins intensifs" avant d'être réintroduites dans leur milieu naturel. Les conditions nécessaires à leur développement, sans apport de technologies ni de produits chimiques, y sont recrées. 
C'est le principe de la conservation ex-situ qui s'impose "quand commence l'érosion des espèces, que la sixième extinction de masse est en cours", ajoute Suprabha. 
Vêtements bigarrés, cheveux noués sous des foulards, toutes chaussées de grandes bottes en caoutchouc pour se protéger des morsures de serpents comme le redoutable king cobra, et des sangsues, les jardinières s'affairent dans la forêt, sous les serres et les pépinières, rempotent ici, pollinisent là. D'autres tamisent le compost, collectent des graines, pulvérisent des pesticides naturels malodorants, à base d'urine de bovin. 
Leur "jardinage" s'entend aussi par la pratique de "la conservation in-situ, la plus importante forme de conservation qui soit, consistant simplement à préserver l'habitat naturel tel qu'il est, où qu'il se trouve", insiste Suprabha.

Laly Joseph, conservatrice, née dans ces montagnes, orchestre les tâches quotidiennes depuis plus de 25 ans, invente des systèmes simples reproduisant les conditions propres à chaque espèce scrupuleusement inventoriée.
Elle n'est jamais plus satisfaite qu'au regard d'une espèce rare s'épanouissant de nouveau dans la forêt, à l'instar de cette impatiens jerdoniae aux petites fleurs rouge et jaune, greffée sur les hauteurs d'un arbre, trois ans auparavant. 
"Elle est heureuse ici", murmure la quinquagénaire à la chevelure grisonnante, dont les traits graves soudain s'illuminent d'une joie enfantine.
"Ces plantes poussent sur les troncs d’arbre, quand elles fleurissent, s’il ne pleut pas, elles se fanent, ne peuvent pas polliniser, ne donnent pas de graines, c’est ainsi que l’on perd des espèces", ajoute-t-elle.
Laly n'a de cesse d'arpenter les Western Ghats pour recueillir des espèces en souffrance et surveiller la réadaptation de ses protégées jusqu'à leur "prolifération" signant la réussite du sauvetage. 
"J'ai besoin (de les sauver) du changement climatique", dit-elle simplement, "je souffre quand un arbre tombe, quand la forêt tropicale meurt".
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/inde-la-flore-menacee-des-western-ghats-dotee-d-un-camp-de-refugies_2161630.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- La forêt primitive de Bialowieza, un réservoir pour l'avenir, AFP, 03/11/21, 11:00
Bernard Osser

Adam Wajrak marque l'arrêt devant un immense chêne trônant dans une clairière de Bialowieza, au cœur de la plus grande forêt primaire d'Europe dans l'Est de la Pologne, ébahi face à la puissance qui s'en dégage.
"Ici, les arbres sont nés lorsque les Etats-Unis n'existaient pas encore, et alors que l'électricité n'avait pas encore été inventée", déclare ce journaliste militant spécialiste de l'environnement au quotidien Gazeta Wyborcza.
"Ce qui me choque c'est que l'on protège des bâtiments historiques datant d'il y a 400 ans, alors que l'on autorise l'élimination d'un organisme vivant du même âge", poursuit-il avant de préciser qu'à Bialowieza ces arbres étaient encore abattus au début des années 2000.
Bialowieza, la plus grande forêt primaire d'Europe, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, "est un grand laboratoire à ciel ouvert, permettant d'étudier des écosystèmes qui évoluent sans l'ingérence de l'homme depuis plus de cent ans", explique Bogdan Jaroszewicz, directeur de la base scientifique de l'Université de Varsovie à Bialowieza.
"C'est une fenêtre sur le passé, qui permet d'observer comment les forêts contemporaines diffèrent des forêts naturelles anciennes. C'est aussi un réservoir génétique naturel inestimable pour l'avenir", explique-t-il en soulignant que Bialowieza a "une continuité d'existence documentée depuis près de 12.000 ans". 
"Toutes les autres forêts européennes ont été défrichées, principalement au Moyen Âge, avant d'être récrées soit par l'homme, soit par la nature elle-même: c'est ce qui la rend unique".
Bialowieza s'étend sur 1.500 km2 à cheval entre la Pologne et le Bélarus. Côté polonais, environ 35% de sa surface est un parc national dont l'exploitation est interdite. Le reste est administré par l'Office national des forêts, qui a le droit d'en extraire du bois de manière encadrée.
Trésor de biodiversité, Bialowieza est aussi depuis des années un terrain d'affrontement entre des écologistes qui souhaitent la protéger dans son ensemble, l'Office national des forêts et la plupart des 10.000 habitants de ce territoire.
- La guerre de Trente Ans - 
Adam Wajrak est installé depuis 25 ans à Teremiski, petit village aux maisons de bois traditionnelles, en lisière d'un pan de forêt qu'il veut voir protégé.
Au fil d'une promenade automnale dans la forêt, les surprises se multiplient. "Un bison est passé par là", confie-t-il en montrant une touffe de poils détectée sur un arbre. Une demi-heure plus tard, un mâle solitaire fera une apparition furtive, avant de s'enfuir.
Les bisons, qui avaient disparu au XXème siècle, ont été réintroduits. Ils sont désormais 715 à peupler la forêt, la plus grande population de bisons d'Europe, selon l'Unesco, et cohabitent avec une quarantaine de loups et une quinzaine de lynx.
Un millier d'espèces végétales et près de 12.000 espèces d'animaux forment là un écosystème unique. 
On trouve des chênes nés il y a quatre siècles, lorsque la guerre de Trente Ans ravageait l'Europe, à la circonférence impressionnante -- jusqu'à six mètres. Certains, hauts de 40 mètres, se disputent le ciel avec des épicéas qui dépassent les 50 mètres, l'équivalent d'un immeuble de douze étages.
Sur le chemin, l'énorme tronc d'un tilleul recouvert de mousses, lichens et champignons bloque le passage. Partout des petites pousses d'arbres attendent leur chance pour s'élancer.
"Ce qui distingue Bialowieza des forêts +industrielles+ c'est cette présence massive de bois mort (...) Ce bois sert d'habitat aux insectes, champignons, lichens", explique Adam Bohdan, de l'ONG Pologne sauvage.
Ce "chaos", cette "pagaille", c'est l'essence d'une vraie forêt: "des arbres qui jonchent la terre, pourrissent, puis donnent la vie à d'autres organismes", complète Adam Wajrak.
"Surtout, la forêt primaire est plus résistante au changement climatique et constitue le meilleur et le plus stable réservoir de carbone qui soit", ajoute-t-il.
- Enchaînés aux arbres -
Au détour d'un chemin, un épicéa rongé par les insectes gît, ses racines géantes d'environ quatre mètres de circonférence à l'air, victime de la plus grande crise traversée récemment par Bialowieza, touchée entre 2016 et 2018 par la prolifération de coléoptères xylophages, rongeurs de bois.
L'Office national des forêts a alors décidé d'augmenter considérablement les abattages, une mesure indispensable selon les autorités pour éviter la propagation de l'insecte et protéger les habitants contre les chutes d'arbres.
La mesure a entraîné une levée de boucliers des écologistes, pour lesquels l'objectif de l'Office n'était autre que la commercialisation du bois.
Des militants se sont enchaînés aux arbres ou aux machines forestières. "Je me suis attaché à une abatteuse à quatre mètres de hauteur, elle a été mise en marche subitement au risque de m'endommager l'épaule", se souvient Adam Bohdan. 
"Les gardes forestiers ont coupé mon harnais à l'aide d'un couteau, m'écorchant la peau au passage”, accuse-t-il. "J'en garde un syndrome de stress post-traumatique". 
Des dizaines d'activistes ont été par la suite poursuivis devant la justice pour "troubles à l'ordre public", puis relaxés dans leur grande majorité.
Selon Adam Bohdan, plus de 700 hectares ont alors été rasés, y compris des arbres centenaires.
En 2018, la Pologne a été condamnée par la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) pour avoir enfreint, avec ces abattages, la législation sur la protection de l'environnement. La CJUE a estimé que ces opérations avaient "conduit à la disparition d'une partie" de ce site protégé, également classé Natura 2000. 
La Pologne a arrêté ces abattages en 2018. La forêt reste balafrée de coupes claires recouvertes d'herbes et de pousses d'arbres semées par la nature, qui regagne ses droits.
En octobre, les autorités ont annoncé une reprise des coupes dites "de conservation", à une échelle moins importante, déclenchant à nouveau les protestations des militants. 
"Ce ne sont pas des abattages, mais des travaux de conservation, de protection et de reproduction", assure Jaroslaw Krawczyk porte-parole local de l'Office national des forêts, lequel compte des alliés.
- Nouvelle blessure - 
Car la forêt englobe trois communes rurales, dont Hajnowka, où beaucoup d’habitants soutiennent l'Office des forêts. "Environ 98% d'habitants, moi compris, veulent que l'essentiel de la forêt reste sous administration de l'Office, déclare la maire Lucyna Smoktunowicz. 
Ces communes profitent de taxes versées par l'Office national des forêts ainsi que des infrastructures, comme les routes, qu'il finance, rappelle-t-elle. Et les villageois, souvent des personnes âgées aux petites retraites, arrondissent leurs fins de mois en y cueillant champignons ou myrtilles. Si tout le territoire devenait un parc national, ces financements seraient réduits. 
"On nous dit qu'on va vivre tous du tourisme, mais les gens n'ont pas les moyens d'adapter leurs maisons pour accueillir les touristes !", prévient la maire. "Il faudrait que quelqu'un verse une grande compensation pour convaincre nos habitants, sinon ils se révolteront".
Une prise en compte des besoins des habitants est nécessaire, confirme Joanna Lapinska de l'association "Les locaux pour la forêt" en faveur de l'agrandissement du parc national. Et une campagne d'information, ajoute-t-elle. 
"Mon père me disait qu'on allait nous enfermer dans les réserves et moi, je n'arrivais pas à le convaincre", poursuit Joanna Lapinska. "Les discussions autour de l'extension du parc national suscitent de vifs conflits au sein même des familles". 
Aujourd'hui, la forêt a une nouvelle blessure : une clôture barbelée de cinq mètres de haut installée pour endiguer le flux des migrants qui veulent gagner l'Europe en traversant le Bélarus. La crise migratoire a déjà provoqué la mort d'une dizaine d'entre eux dans la région. 
La clôture, qui doit être remplacée par un mur en béton, met aussi en danger des espèces animales, comme les lynx, déplore Rafal Kowalczyk, directeur d'une antenne de l'Académie polonaise des sciences à Bialowieza. "Lorsqu'un animal essaye de la franchir, il se blesse, panique, s'emmêle, s'arrache des morceaux de muscles, se sectionne les tendons, et meurt, saigné", dit-il. 
Malgré toutes ces menaces, les amoureux de Bialowieza espèrent qu'elle surmontera encore les assauts de l'homme, résume Adam Wajrak devant un immense charme. "Les charmes sont mes arbres préférés. Lorsqu'ils vieillissent, des rides apparaissent, des craquelures, ils se tordent (...) ils sont comme des êtres humains, durs, résistants".
<https://www.challenges.fr/economie/la-foret-primitive-de-bialowieza-un-reservoir-pour-l-avenir_787421>
______________________________________________________________________________________________________________________
13- Interdiction de la chasse le week-end : Pompili favorable au débat, AFP, 03/11/21, 12:00

Le week-end sans chasse est une idée "sur laquelle on doit avoir un débat", a déclaré mercredi la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, après une proposition en ce sens du candidat EELV, assurant toutefois que "la majorité n’a pas de volonté d’interdire la chasse".
Interrogée sur France Info sur la possibilité d'interdire la chasse le week-end, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays européens, la ministre en charge de la chasse a répondu : «Ça fait partie des débats qui existent depuis longtemps sur la question du partage de l’espace" et "c’est une idée qui à un moment se pose et sur laquelle on doit avoir un débat".
Plusieurs accidents de chasse ont eu lieu la semaine dernière, dont ont été victimes des non chasseurs (un promeneur en Haute-Savoie et un septuagénaire au volant de sa voiture près de Rennes, tous deux grièvement blessés).
Le candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot avait dit vendredi vouloir interdire la chasse pendant le week-end et pendant les vacances scolaires.
"Mon rôle en tant que ministre en charge de la chasse est de faire en sorte que la chasse respecte un certain nombre de règles", a assuré mercredi Barbara Pompili, rappelant que les mesures de sécurité à la chasse ont été renforcées au cours des dernières années.
"La majorité n’a pas de volonté d’interdire la chasse d’une manière ou d’une autre. Par contre, elle doit être régulée", a insisté la ministre de la Transition écologique.
Interrogée également sur la possibilité de demi-journée sans chasse, elle a jugé que "tout peut être fait, il faut aussi regarder territoire par territoire". "S’il faut un encadrement au niveau national, encore une fois il y a des débats aujourd’hui, je n’ai pas peur du débat politique, que le débat s’engage et qu’on regarde jusqu’où on peut aller", a poursuivi Barbara Pompili.
La ministre est, sans surprise, critiquée par la Fédération nationale de la chasse (FNC) après l'interdiction par la justice de chasses traditionnelles d'oiseaux ainsi que de la chasse à la glu. 
Interrogé récemment sur Emmanuel Macron, le président de la FNC Willy Schraen estimait en revanche que "Macron a fait des choses pour la chasse qu'aucun président n'avait fait jusqu'à présent", alors que l'électorat des chasseurs est très courtisé.
<https://www.lepoint.fr/societe/interdiction-de-la-chasse-le-week-end-pompili-favorable-au-debat-03-11-2021-2450422_23.php>
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-savoie/interdiction-de-la-chasse-le-week-end-pompili-favorable-au-debat-apres-un-accident-en-haute-savoie-2319574.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
14- Brésil : la goélette française Tara fait escale à Rio, AFP, 04/11/21, 22:00

La goélette française Tara est à Rio de Janeiro jusqu'au 11 novembre pour une escale de sensibilisation sur les océans, dans le cadre d'une mission dans l'hémisphère sud qui l'a notamment amenée à l'embouchure de l'Amazone. 
Le voilier conçu par l'explorateur français Jean-Louis Étienne a accosté jeudi après-midi au Museu do Amanha (Musée de Demain), écrin futuriste du centre de Rio qui donne sur la baie de Guanabara.
Ce musée recevra ces prochains jours des conférences sur les enjeux de la préservation de l'océan et des ateliers pour des élèves d'écoles de la ville.
"À chaque escale, c'est important de partager, d'échanger avec des chercheurs de chaque pays sur ce que fait Tara et comment on peut travailler ensemble à l'avenir", explique à l'AFP Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan.
La goélette, qui avait déjà fait escale à Rio en 2010, s'est élancée en décembre depuis Lorient, en Bretagne,pour un voyage qui l'a déjà amenée au Chili et aux Caraïbes, avant de faire cap sur le Brésil. 
L'objectif est de sonder le "microbiome", face cachée des océans, constituée de millions d'espèces pour la plupart invisibles à l'œil nu.
Des prélèvements ont notamment été effectués à l'embouchure de l'Amazone.
"On s'est intéressé à ce qui sort de l'Amazone, une eau douce chargée en nutriments, et son impact sur l'écosystème de l'Atlantique. Une telle arrivée d'eau dans l'océan a un impact colossal, jusqu'en Afrique ou dans les Caraïbes", assure Romain Troublé. 
Mais le fleuve est aussi vecteur d'une pollution qui peut menacer l'équilibre de l'océan.
"L'Amazone est à la fois indispensable pour les écosystèmes océaniques, avec une quantité de nutriments qui permettent la vie dans la mer, mais il emmène aussi avec lui des nitrates, trop de nitrates, qui viennent de l’agriculture, du mercure (issu de l'orpaillage) et d’autres polluants qui ont un impact néfaste", précise le responsable de la Fondation Tara Océan.
Ces observations permettent de mieux comprendre "l'impact des fleuves en général sur les océans de la planète". Grâce aux prélèvements sur l'Amazone, "on va aussi apprendre des choses sur d'autres fleuves", ajoute-t-il.
L'expédition au Brésil a également permis d'étudier des monts sous-marins au large de Rio de Janeiro, qui s'élèvent de 4.000 mètres de fond jusqu'à 20 mètres de la surface.
"Ces monts sous-marins ont un fort impact sur les courants, qui créent des écosystèmes particuliers. Nous nous sommes intéressés à ce qui vit dans ces endroits-là et à l'importance des courants dans le façonnage de la vie marine", résume Romain Troublé.
Après le Brésil, Tara voguera vers l'Argentine, jusqu'à Ushuaïa, puis dans l'Antarctique, avant de remonter l'Atlantique le long de l'Afrique de l'Ouest.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-la-goelette-francaise-tara-fait-escale-a-rio-206948>
______________________________________________________________________________________________________________________
15- États-Unis : diffusion massive du SARS-CoV-2 parmi les cerfs, potentiels réservoirs du coronavirus, Blog Réalités biomédicales, 07/11/21
Marc Gozlan

Une étude américaine rapporte que plus de 80 % des cerfs, testés entre décembre 2020 et janvier 2021 dans plusieurs régions de l’État d’Iowa, sont positifs au SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19. 
Le cervidé en question est appelé « cerf de Virginie » (Odocoileus virginianus). Cette espèce est sensible à l’infection par le SARS-CoV-2. Il a été montré que des faons expérimentalement infectés transmettent le virus à d’autres cerfs en captivité. Chez les animaux infectés, qui restent largement asymptomatiques et développent des anticorps neutralisants, le virus peut être isolé dans les amygdales palatines (amas de tissu lymphoïde situés dans le pharynx) et dans les ganglions lymphatiques rétropharyngiens (situés en arrière du pharynx). 
Signalons également qu’une étude réalisée par des vétérinaires américains, publiée en août 2021 sous forme de preprint sur bioRxiv, a décrit chez une biche gestante une infection par le SARS-CoV-2, celle-ci étant associée à l’infection du fœtus et à la contamination d’autres cervidés, autrement dit à une transmission verticale et transversale du virus. 
Afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle le SARS-CoV-2 circule effectivement chez les cerfs, animaux qui forment des groupes sociaux, des chercheurs de l’University Park (Pennsylvanie) ont évalué la présence du coronavirus dans 283 ganglions lymphatiques rétropharyngiens. Ces échantillons biologiques ont été prélevés, dans plusieurs régions de l’Iowa entre avril 2020 et janvier 2021, chez des cerfs vivant en liberté et captifs. 
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2021/11/07/etats-unis-diffusion-massive-du-sars-cov-2-parmi-les-cerfs-potentiel-reservoir-du-coronavirus/>
______________________________________________________________________________________________________________________
16- Sardines de plus en plus petites : une modification de l'environnement en cause, AFP, 08/11/21, 15:00

Les sardines sont de plus en plus petites du fait d'une évolution de leur nourriture liée à une modification de l'environnement, révèle lundi l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) au terme d'une étude menée en Méditerranée.
Maillons essentiels de la chaîne alimentaire dans l'océan, les sardines comptent parmi les poissons les plus pêchés au monde. Mais depuis le milieu des années 2000, leur taille a fortement diminué, passant en Méditerranée de 15 à 11 cm en moyenne, selon l'institut dont les recherches ont montré que ni la pêche, ni les prédateurs naturels, ni un virus n'étaient à l'origine de ces changements, mais plutôt leur alimentation. 
"Les images par satellite montrent clairement une baisse de la quantité de micro-algues au milieu des années 2000, allant jusqu'à 15%", rapporte dans un communiqué Jean-Marc Fromentin, chercheur à l'Ifremer à Sète, relevant en outre une diminution de la taille des cellules planctoniques.
"Ces modifications résulteraient de changements environnementaux régionaux importants, se traduisant par une baisse des nutriments apportés par le Rhône, des modifications de la circulation atmosphérique et océanique, et une augmentation globale de la température de 0,5°C en 30 ans en moyenne en lien avec le changement climatique", avance l'Ifremer.
Une expérimentation inédite par son ampleur en milieu contrôlé a en outre été menée dans le cadre de cette étude. Un total de 450 sardines ont été réparties dans huit bassins afin de tester l'effet de la taille et de la quantité de nourriture sur leur survie, leur croissance et leurs réserves. 
"Nous avons été surpris par l'effet très important de la taille de l'aliment", note Claire Saraux, anciennement chercheuse à l'Ifremer et désormais au Centre national de la recherche scientifique française (CNRS), expliquant qu'une "sardine recevant des aliments de petite taille doit en avoir une double portion pour grandir comme une sardine avec des aliments de grande taille".
Avec des aliments de petite taille, la sardine consomme ses proies par "filtration", au travers de ses branchies, ce qui implique une nage soutenue pendant une assez longue période de temps. Avec des aliments de grande taille, la sardine gobe ses proies une par une, ce qui requiert un temps de nage soutenue bien moins long et donc une moindre dépense d'énergie.
Les sardines nourries en grande quantité avec des aliments de plus grande taille ont retrouvé une taille similaire à celles pêchées avant 2008.
<https://www.goodplanet.info/2021/11/09/sardines-de-plus-en-plus-petites-une-modification-de-lenvironnement-en-cause/>
En savoir plus : 
> Baisse de taille des sardines en Méditerranée : le rôle de l’alimentation expliqué <https://wwz.ifremer.fr/Actualites-et-Agenda/Toutes-les-actualites/Baisse-de-taille-des-sardines-en-Mediterranee-le-role-de-l-alimentation-explique>, IFREMER, 05/11/21
______________________________________________________________________________________________________________________
17- La baleine échouée à Calais a été remorquée et sera autopsiée, AFP, 08/11/21, 18:00

La baleine de 19 mètres et d'une quinzaine de tonnes échouée dans le port de Calais (Pas-de-Calais) a été remorquée lundi et sera autopsiée mardi, ont constaté des journalistes de l'AFP. 
Lundi en début d'après-midi, à la faveur de la marée haute, le rorqual commun a ainsi été déséchoué et amené par un puissant remorqueur portuaire sur une rampe de débarquement d'un autre bassin du port de commerce de Calais.
La baleine, une femelle d'une trentaine d'années, a été confiée pour une autopsie aux scientifiques de la coordination mammalogique du Nord de la France et à un professeur vétérinaire de l'université de Liège. 
Ce cétacé, qui était malade, était entré dans le port de Calais vivant samedi, "voyant que devant c’était des rochers, elle s’est tournée et elle s’est écrasée sous son propre poids", a expliqué à l'AFP Jacky Karpouzopoulos, président de la Coordination mammalogique du nord de la France. 
"On s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de grands cétacés" comme celui-ci "qui s'échouent". Tous ces animaux "sont extrêmement maigres, ça veut dire qu'ils ne se nourrissent pas suffisamment, donc il y a déjà un problème de ressources", a-t-il aussi affirmé, s'alarmant de "l'état de la mer" qui continue "à se dégrader".
<https://www.geo.fr/environnement/la-baleine-echouee-a-calais-a-ete-remorquee-et-sera-autopsiee-206993>
______________________________________________________________________________________________________________________
18- Une corne de rhinocéros en NFT aux enchères en Afrique du Sud, AFP, 08/11/21, 18:00

La première corne de rhinocéros NFT (non-fungible token ou jeton non fongible) au monde sera mise aux enchères en Afrique du Sud cette semaine pour financer les efforts de conservation de cette espèce menacée, a déclaré lundi la société qui a créé la réplique numérique. 
Les organisateurs parient sur l'appétit de collectionneurs fortunés, disposés à ouvrir leur portefeuille pour une corne de rhino virtuelle, destinée à protéger d'autres rhinos, eux, bien réels et vivants.
Le commerce des cornes, réelles, est légal en Afrique du Sud, qui abrite près de 80% de la population de rhinocéros de la planète. Mais la vente aux enchères organisée jeudi au Cap portera sur une réplique numérique, conservée en lieu sûr. 
Les jetons non fongibles (NFT), certificats d'authenticité associés à un objet virtuel, en théorie uniques et non piratables, font fureur auprès des collectionneurs d'art.
"On a eu cette idée : et si, au lieu de créer des NFT d'art, nous imaginions de créer des NFT de conservation", raconte à l'AFP Maurice Crespi, PDG de Virtual Nation Builders. 
L'entreprise, à la demande d'un sanctuaire pour ces imposants mammifères, Black Rock Rhino, a créé une reconstitution virtuelle d'une corne, enfermée dans un coffre-fort pour éviter la contrebande.
"Nous avons été chargés de trouver des moyens de collecter des fonds pour protéger les rhinos, qui sont tout le temps braconnés", explique M. Crespi.
La réserve de Black Rock Rhino compte plus de 200 rhinocéros. Les enchères doivent contribuer à ses dépenses régulières. 
Le NFT est conçu et structuré de telle manière que si l'acheteur jeudi revend la corne virtuelle par la suite, la réserve recevra une commission sur chaque échange futur. 
Des braconniers ont tué au moins 249 rhinocéros en Afrique du Sud lors des six premiers mois de l'année, soit 83 de plus que sur la même période en 2020, selon le gouvernement. 
Les cornes sont ensuite exportées illégalement en Asie, où elles sont prisées pour leurs prétendues vertus thérapeutiques ou aphrodisiaques.
<https://www.geo.fr/environnement/une-corne-de-rhinoceros-en-nft-aux-encheres-en-afrique-du-sud-206994>
______________________________________________________________________________________________________________________
19- L'Amazonie, un paradis presque perdu, AFP, 09/11/21, 07:00
Florian Plaucheur & Carl De Souza

Vue du ciel, l'Amazonie est une immensité infinie d'un vert profond, seulement veinée des rivières bleues qui y serpentent.
Une immensité infinie -- pour l'instant.
Car si l'on poursuit le survol vers les confins de la plus grande forêt tropicale du monde, on découvre de gigantesques cicatrices brunes, là où la jungle a été rasée puis brûlée pour faire place à des routes, des carrières de mines d'or, des récoltes et surtout des ranchs pour l'élevage du bétail.
C'est le fameux "arc de la déforestation" qui marque une saignée en travers de l'Amérique du Sud - une catastrophe en marche pour notre planète. 
Jusqu'à récemment, grâce à sa végétation luxuriante et au miracle de la photosynthèse, le bassin amazonien a absorbé une bonne part des émissions de carbone dans l'atmosphère, repoussant le cauchemar d'un changement climatique qui deviendrait incontrôlable.
Mais des études montrent que l'Amazonie se rapproche d'un "point de basculement" climatique, ce seuil critique au-delà duquel le changement d'un écosystème est irréversible, qui la verra se dessécher et devenir savane, tandis que ses 390 milliards d'arbres mourront les uns après les autres.
Aujourd'hui, la destruction s'accélère, surtout depuis que le président d'extrême droite et climato-sceptique Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir au Brésil en janvier 2019. Il veut ouvrir les terres protégées à l'agronégoce et à l'extraction minière sur les 61% de l'Amazonie située en territoire brésilien.
La destruction est en marche aussi pour le vivier extrêmement riche d'espèces interdépendantes -- plus de trois millions répertoriées -- dont l'emblématique aigle harpie féroce et le majestueux jaguar.
Les peuples indigènes, gardiens de la forêt grâce à leurs traditions millénaires, souffrent des incursions violentes d'orpailleurs sur leurs territoires.
Mais la catastrophe ne va pas s'arrêter là. Si l'Amazonie atteint le "point de basculement", au lieu de limiter le réchauffement climatique, elle l'accélérera tout à coup, recrachant dans l'atmosphère une décennie d'émissions de carbone.
"On est en train de tuer l'Amazonie", se désole Luciana Gatti, scientifique spécialiste de la chimie atmosphérique.
"Aussi terribles que soient les prédictions (sur le réchauffement climatique), en fait elles sont optimistes (....) Nous allons arriver à un scénario de film d'horreur bien plus tôt que prévu."
Par bien des aspects, c'est une histoire maléfique : des types violents avec des chapeaux de cow-boy exploitant une région sans loi, profitant de la corruption politique et des inégalités massives pour s'enrichir.
"Le grand problème de l'Amazonie, c'est l'absence de loi", résume Jordan Timo Carvalho, éleveur dans l'Etat septentrionnal du Para.
Mais c'est aussi toute l'histoire de l'humanité : notre relation avec la nature, nos appétits insatiables, notre incapacité à nous arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Car l'or, le bois, le soja, le bœuf qui détruisent l'Amazonie ont à voir avec l'offre et la demande mondiales.
On trouve les produits qui asphyxient l'Amazonie dans des maisons à travers le monde
<https://www.geo.fr/environnement/lamazonie-un-paradis-presque-perdu-206996>
Sur le même sujet : 
> La déforestation de l'Amazonie menace le jaguar et la harpie féroce <https://www.liberation.fr/environnement/biodiversite/la-deforestation-de-lamazonie-menace-le-jaguar-et-la-harpie-feroce-20211109_KQDGD3SLQRALVEOKXR4RLVIZUA/>, Libération avec AFP, 09/11/21, 17:08
______________________________________________________________________________________________________________________
20- Les chants des oiseaux en voie de disparaître de nos paysages sonores, Le Monde, 09/11/21, 13h21 
Vahé Ter Minassian

Une équipe de recherche sur l’évolution des « paysages sonores » d’Europe et d’Amérique du Nord conclut à un appauvrissement des combinaisons de chants produits par les communautés d’espèces. 
Quand, à l’orée du printemps, le citadin veut reprendre contact avec la nature, il flâne dans les parcs, la campagne et les forêts, le cœur bercé par les piaillements, roucoulements et autres gazouillis d’oiseaux. Mais cet élément audible du patrimoine naturel, nécessaire à notre bien-être, serait-il lui aussi menacé ?
C’est ce qu’a voulu savoir une équipe internationale en tentant d’établir comment les « paysages sonores » d’Europe et d’Amérique du Nord ont évolué au cours de ces vingt-cinq dernières années. Simon Butler, de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni), et ses collègues expliquent, dans Nature Communications du 2 novembre, comment ils ont combiné des données de suivi de populations avec des enregistrements de chants afin de reconstituer l’activité biophonique des oiseaux sur un quart de siècle. Le tout à travers 200 000 sites des deux continents. La conclusion est hélas pénible à entendre : plus le temps passe et plus la symphonie printanière s’appauvrit.
> Lire aussi A la COP26, de belles promesses pour les forêts
Lancées voici un demi-siècle, les campagnes de suivi des communautés d’oiseaux mobilisent des volontaires qui, au printemps, procèdent à des comptages sur les zones de quatre kilomètres carrés qui leur sont assignées. En France, le programme Suivi temporel des oiseaux communs  du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) maintient depuis trente-deux ans une surveillance sur 2 900 sites.
« Ce travail de longue haleine a permis de mettre en évidence un fort déclin des populations, notamment dans les milieux agricoles où les espèces spécialisées, comme l’alouette des champs, sont peu à peu remplacées par des espèces généralistes telles que le pigeon ramier ou la mésange charbonnière », indique Benoît Fontaine, son coordinateur au MNHN.
L’« éco-acoustique », une jeune discipline
Comment ces changements affectent-ils le panorama sonore de nos villes et de nos campagnes ? La question n’est pas futile : les oiseaux étant plus souvent entendus qu’aperçus, leurs chants constituent l’une de nos rares connexions avec la vie sauvage.
Pour y répondre, Simon Butler et ses confrères ont commencé par attribuer à chaque oiseau recensé un enregistrement de chant de vingt-cinq secondes correspondant à son espèce. Puis, ils ont mélangé ces vocalises de façon à créer des paysages sonores artificiels de cinq minutes, aussi proches que possible de ceux perçus par les volontaires, sur chaque site et pour chaque époque, au moment des observations. Enfin, ils ont analysé ces fichiers audio à l’aide des outils de l’« éco-acoustique ».
> Lire aussi Dans leur jardin, ils recensent plantes et espèces menacées : les nouveaux naturalistes en herbe
Cette jeune discipline, créée en 2014 sous l’impulsion du MNHN et de l’université d’Urbino (Italie), étudie les paysages sonores naturels en vue de répondre à des questions d’ordre écologique, comme, par exemple, la façon dont la diversité des espèces évolue selon le type d’habitat. Elle a développé des techniques pour analyser automatiquement les milliers d’heures d’enregistrement qu’elle recueille sur ses lieux d’expérimentation. « L’un de ces procédés consiste à compresser les fichiers audio par paquets d’une minute de façon à en extraire jusqu’à une cinquantaine d’indicateurs caractéristiques de la richesse et de l’abondance des sons captés », explique Sylvain Haupert, ingénieur de recherche CNRS au MNHN.
C’est sur la base de ces indices que le groupe de Simon Butler a établi que les paysages sonores s’étaient dégradés en termes de complexité et de variété. « Cette étude est originale. Elle montre que le déclin des populations d’oiseaux se manifeste au niveau des combinaisons de chants produites par les communautés d’espèces, estime Sylvain Haupert. En revanche, elle ne dit rien de la perception de ce phénomène par les humains. »
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/11/09/les-chants-des-oiseaux-en-voie-de-disparaitre-de-nos-paysages-sonores_6101436_1650684.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
21- Histoire : « Les animaux enrôlés dans la Grande Guerre ont écrit une page de l’histoire largement méconnue », Le Monde, 11/11/21, 06h00
Par Amandine Sanvisens, Cofondatrice de l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ)

La militante de la cause animale Amandine Sanvisens entend rappeler, dans une tribune au « Monde », le lourd tribu que les animaux – du cheval au canari – ont payé pendant la première guerre mondiale, de 1914 à 1918. 
Tribune. Jeudi 11 novembre 2021, la commune de Venette (Oise) inaugurera une stèle à la mémoire des animaux tués pendant la première guerre mondiale. Ce sera aussi le cas de la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui dévoilera une plaque commémorative pour les animaux de guerre au pied du monument aux morts du carré militaire du cimetière communal.
Je me réjouis de ces projets mémoriels qui permettent enfin d’inclure les animaux dans notre mémoire collective. Les animaux enrôlés dans la Grande Guerre ont écrit une page de l’histoire largement méconnue. Malgré une comptabilité qui s’avère impossible, on estime que, dans le monde, onze millions d’équidés et des dizaines de milliers de chiens et de pigeons ont été employés dans l’effort de guerre par les nations belligérantes.
> Archive : Les Dossiers de l’histoire : Les animaux et la guerre
Les ânes, de par leur petite taille, portaient dans les tranchées munitions, courriers et vivres. Les chevaux et les mulets tractaient l’artillerie lourde et les obus sur le front. Les chiens messagers et ambulanciers portaient secours aux soldats blessés. Les pigeons voyageurs délivraient des messages urgents et secrets. Sans parler des canaris, souris ou grillons qui servaient à la détection des gaz.
Le rôle des animaux reconnu par les poilus
Qui mieux que les soldats a apprécié le rôle et le vécu de ces animaux de guerre ? Animé d’une volonté de transmettre, Maurice Genevoix a livré un témoignage inestimable dans Ceux de 14 (1949, réédition Librio, 2013). Ces écrits démontrent avec une grande précision le rôle et la souffrance des animaux de guerre.
Dans une lettre du 21 mai 1917, Maurice Drans écrivit au sujet d’un cheval : « Pauvre bête, disais-je, lamentable, qui cache une âme pacifique avec ton grand œil mélancolique fixé sur quelque rêve de prairie, tu ressembles à tes frères les hommes de la tranchée ! Tu peines et t’es condamnée. » (Paroles de poilus. Lettres et carnets du front, 1914-1918, Librio, 2013.)
Autre regard. Ces mots bouleversants du général Pershing, chef du contingent américain en France : « Les chevaux et les mulets de l’armée se sont montrés d’une valeur inestimable en conduisant la guerre à une fin heureuse. On les trouvait sur tous les terrains d’opérations, remplissant leurs tâches fidèlement et en silence, sans pouvoir en espérer aucune récompense ni compensation. » (Etudes drômoises, n° 71, Editions AUED, octobre 2017.)
Un soutien psychologique essentiel
Rappelons une chose elle aussi impossible à quantifier, et pourtant si déterminante dans une guerre, le moral des troupes, qui a tenu grâce aux animaux, notamment, comme l’évoque si bien le commandant Raynal au fort de Vaux, en 1916 : « Le chien Quiqui a été l’unique joie d’un enfer dont il a partagé toutes les souffrances et tous les dangers. » (Le Drame du fort de Vaux. Journal du commandant Raynal, Editions lorraines Frémont, 1919.)
> Archive : Dans la peau des bêtes ?
En France, une poignée de communes, durement touchées par la guerre, ont édifié plusieurs monuments en mémoire des animaux de guerre. C’est le cas de Chipilly, qui, dès 1922, éleva un monument représentant un artilleur britannique enlaçant un cheval mourant durant la bataille d’Amiens. Citons également Neuville-lès-Vaucouleurs, petite commune située à 70 kilomètres de Verdun, qui érigea une statue d’un poilu enserrant un âne.
Les capitales alliées Bruxelles, Ottawa et Canberra ont, elles aussi, leur lieu de mémoire. Londres érigea un impressionnant monument bas-relief représentant toutes les espèces animales enrôlées dans la Grande Guerre, sur lequel on peut lire : « Ils n’avaient pas le choix. » Le mémorial Animals in War a été inauguré par la princesse Anne, le 24 novembre 2004.
Reconnaître la souffrance animale
Par leur contribution inestimable et leur immense souffrance, les animaux méritent que l’on se souvienne de leur sacrifice, comme nombre de soldats le demandèrent, tel Henri Desvaux, qui, à 19 ans, fut volontaire pour l’armée d’Orient : « Je me suis retrouvé dans le 84e RI des Dardanelles et sauvé par un mulet. Sans cette bête, nous serions morts de faim et de soif, nous n’aurions pu évacuer nos blessés et même nous aurions été perdus. J’ai proposé qu’on érige un monument aux mulets. »
Avec le soutien du Souvenir français, notre association PAZ a demandé que le souvenir de cette page de l’histoire soit transmis aux générations futures au moyen de l’édification, au sein de la capitale de la France, d’un monument consacré aux animaux de guerre. Espérons que leur souvenir permettra de prendre conscience de ce que les combattants ont dû aux animaux.
Il importe que cette lumière du passé nous conduise à mieux traiter les animaux qui nous entourent aujourd’hui, comme le souligne la gravure à Couin : « Que leurs souffrances et leur mort nous amènent à savoir apporter plus de gentillesse et de respect aux animaux vivants. » Le 26 septembre 2018, le Conseil de Paris a adopté un tel vœu à l’unanimité. Plus de trois ans après ce vote, le moment est venu de le concrétiser.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/11/histoire-les-animaux-enroles-dans-la-grande-guerre-ont-ecrit-une-page-de-l-histoire-largement-meconnue_6101706_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
En images
22- Wildlife Photographer of the Year 2021 : et les photos gagnantes sont…, Geo, 13/10/21

Les résultats du Wildlife Photographer of the Year, le prestigieux concours de photographie, ont été révélés ce mardi 12 octobre 2021 : cette année, le Français Laurent Ballesta a été désigné grand gagnant toutes catégories !
>> Suite à lire et à voir à :
<https://photo.geo.fr/wildlife-photographer-of-the-year-2021-et-les-photos-gagnantes-sont-46710#creation-cpg6m>
______________________________________________________________________________________________________________________
23- Sauvons nos plantes, elles disparaissent !, France 5, Sur le front, 24/10/21, 20h56


> Magazine (52 min) présenté par Hugo Clément à revoir à :
______________________________________________________________________________________________________________________
24- En Alaska, Otis, champion poids lourds des ours bruns, M le mag, 30/10/21, 04h00 
Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)

Cette année, c’est Otis, 453 kilos de saumons gobés devant les caméras sur la Brooks River, qui a remporté la Fat Bear Week. Un événement organisé par le parc national de Katmai pour sensibiliser le public à la protection de cet animal. 
C’est encore Otis qui a gagné ! Avec 453 kilos sous une tignasse revêche, le plantigrade a une nouvelle fois remporté la Fat Bear Week, le concours de l’ours le plus gras d’Alaska. A 25 ans, Otis a écrasé pour la quatrième fois la concurrence, soit Walker, le jeunot qui manque de niaque, et même 747, le tenant du titre, qui tire son nom de sa forme de Boeing.
Un come-back étonnant : à la fin de l’hiver dernier, Otis avait deux dents en moins et rien que la peau sur le dos. A force de s’empiffrer de saumons entiers (40 quotidiennement) au bord de la Brooks River, le champion a regagné 2 kilos par jour depuis juin. Une douce hibernation l’attend. Oubliez la fashion week.
Environ 2 000 specimens
La Fat Bear Week, qui s’est achevée le 5 octobre, a été lancée en 2014 par le parc national de Katmai, en Alaska, zone volcanique fréquentée par les ours bruns, les saumons qui remontent de la baie de Bristol, et les touristes qui aiment se poster sur les berges pour admirer les premiers gober les seconds. Le concours se déroule en ligne.
Le public choisit son mastodonte préféré selon les critères de son choix. A défaut d’être sur place à Brook Falls – le nombre de visiteurs est limité à 15 000 par été – il a, à sa disposition, des heures de vidéo live tournées par les « bear cam » de l’ONG de défense de la nature Explore. Les caméras sont postées au bord de la cascade qui fait office de garde-manger. Elles sont activées chaque jour pendant les éliminatoires. Certains électeurs votent selon leur cœur.
Les participants au Fat Bear Week 2021
> Vidéo. Fat Bear Week Contenders 2021 <https://www.youtube.com/watch?v=u_kBdhuCVIE>, 29/09/21
« Otis is my man », explique un supporteur, qui loue sa manière minimaliste d’avoir l’air de faire la sieste tout en saisissant le poisson. Les amateurs font campagne pour leur champion à coups de fan art sur les réseaux sociaux. « Votez Holly ! » (l’une des rares femelles du club). « Elle va casser le plafond de verre rien qu’en marchant dessus. » D’autres développent plutôt une approche scientifique.
Le spécialiste en SIG (Système d’information géographique) Joel Cusick a mis au point une technique qui emprunte aux meilleures sources de l’ingénierie des voitures autonomes : le liDAR, ou télédétection par laser, qui permet de mesurer les objets à distance en émettant un faisceau de lumière renvoyé vers son point d’émission.
« J’ai essayé, et quand j’ai eu un retour de l’arrière-train d’Otis, je me suis dit : “Waouh, ça pourrait peut-être marcher” », a expliqué au magazine High Country News le scientifique après s’être posté sur les berges de la Brooks River. La technique pourrait faire école. Généralement, les ours sont pesés au printemps, quand ils sont faméliques. Il n’en faut pas moins un hélicoptère, un système de poulie et une piqûre de tranquillisant.
Au départ, la Fat Bear Week ne durait qu’une journée, baptisée « Fat Tuesday », comme le Mardi gras du carnaval de La Nouvelle-Orléans. Le concours s’étend maintenant sur une semaine. Cette année, il s’est enrichi d’une catégorie, celle des jeunes plantigrades. Le lauréat se voit décerner le titre de Fat Bear Junior.
Pour le parc national de Katmai, il s’agit de faire œuvre éducative, montrer la résilience de ses pantagruéliques résidents (ils sont environ 2 000) pour mieux les protéger et propager les connaissances sur leur invraisemblable métabolisme. Le saviez-vous ? Ursus arctos ne se réveille pas pendant cinq mois, pas même pour boire ou rejeter quoi que ce soit. Sans même remuer une oreille de tout l’hiver, il conserve sa masse musculaire : il se nourrit des protéines recyclées de sa propre urée.
Record battu
Et non, « ours brun » n’est pas synonyme de « grizzli ». Otis et ses amis vivent sur la côte, les grizzlis, eux, à l’intérieur des terres. Le public est ravi de se cultiver mais surtout de suivre son champion. Les passionnés de la fashion week des plantigrades suivent les éliminatoires comme le tournoi universitaire de basket-ball, la March Madness, avec leur bracket (« formulaire ») rempli lors de soirées avec les amis.
> Lire aussi La Roumanie lance une vaste campagne de prélèvement d’ADN de ses ours
En 2019, ils étaient 250 000 à voter pour leur ours préféré, c’était déjà énorme (si l’on ose dire). En 2020, 650 000 participants. Effet pandémie, et surtout confinement. « On a constaté une augmentation de la fréquentation sur la plupart des vidéos de streaming animalières », note l’ex-ranger Mike Fitz, fondateur de la Fat Bear Week et responsable de l’ONG Explore.
> Lire aussi Ours des Pyrénées : les opposants crient victoire après une volte-face de l’Etat
Cette année, le record a été battu. Quelque 800 000 amateurs ont participé au concours (sur les 96 000 votes pour la finale, Otis a obtenu 51 230 contre 44 384 pour Walker). Le service média du parc a dû embaucher pour répondre à la demande de photos des stars dans l’intimité de leurs fourrés. Si on en croit Naomi Boak, l’une des rangers photographes, les humains éprouvent « une vraie joie » à voir les animaux ripailler, s’empiffrer sans se soucier de cholestérol, car pour eux la santé passe par l’obésité… « Les ours peuvent se permettre de faire quelque chose qui nous est déconseillé : être gras. »
> Vidéo en direct des Brooks Falls, lieu de chasse des ours du parc national de Katmai <https://www.youtube.com/watch?v=lR0XJsz7_dc>
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/10/30/en-alaska-otis-champion-poids-lourds-des-ours-bruns_6100412_4500055.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
25- Biodiversité : les sardines ont perdu près de 25% de leur taille en Méditerranée, France 2, journal de 20h, 16/11/21

Les sardines de Méditerranée ont perdu 25% de leur taille, un cas de rétrécissement d'espèce assez spectaculaire. Cela est dû à leur nourriture, qui se fait de plus en plus rare.
La sardine, l'un des poissons les plus pêchés au monde, est en train de subir un important changement physique. Depuis 2008, elle a perdu 25 % de sa taille, passant de 15 à 11 cm de long. Les poissons ont également maigri, passant de 30 à 10 grammes. La quasi-totalité des navires qui ciblait les sardines a abandonné l'activité. Il y a 13 ans, on prélevait près de 12 000 tonnes par an, aujourd'hui la chute est sévère, avec seulement 1 000 tonnes.
Une nourriture qui fait défaut
"On ne peut pas le vendre, on ne peut pas le mettre en boîte, le poisson n'est pas assez grand", explique Ange Morello, patron pêcheur à Sète (Hérault). Face à la sardine d'Atlantique, celle de Méditerranée ne fait plus le poids dans les marchés. Les scientifiques ont établi qu'après 2008, les sardines ne pesaient plus que 10 grammes, pour une taille de 11 centimètres. Après sept ans d'expérimentation, les chercheurs auraient trouvé le problème : le plancton, une micro-algue dont elles se nourrissent exclusivement, a diminué de 15%, et il est dix fois moins gros donc moins nutritif.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/biodiversite-les-sardines-ont-perdu-pres-de25-de-leurtaille-en-mediterranee_4847421.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20211117/624fe9dd/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse