[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 2 publications & 2 annonces (jeudi 18 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 18 Nov 08:40:32 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entre inquiétude et enthousiasme, les villes confrontées à l’arrivée des data centers <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/28/entre-inquietude-et-enthousiasme-les-villes-confrontees-a-l-arrivee-des-data-centers_6100157_3234.html>, Le Monde, 28/10/21, 10h48
2- Tribune. Dans le monde, des journalistes empêchés d’enquêter sur l’écologie <https://reporterre.net/Dans-le-monde-des-journalistes-empeches-d-enqueter-sur-l-ecologie>, Reporterre, 29/10/21
3- Chronique. « Pour Emmanuel Macron, la transition écologique est avant tout une transition technologique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/30/pour-emmanuel-macron-la-transition-ecologique-est-avant-tout-une-transition-technologique_6100407_3232.html>, Le Monde, 30/10/21, 06h48 
4- Chronique. « Ma fille a insisté pour que je prenne un sac en cuir de champignon » : les parents repentants font les enfants décroissants <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/10/30/ma-fille-a-insiste-pour-que-je-prenne-un-sac-en-cuir-de-champignon-les-parents-repentants-font-les-enfants-decroissants_6100443_4500055.html>, Le Monde, 30/10/21
5- Les dirigeants du G20 approuvent une réforme fiscale qui prévoit de taxer au minimum à 15% les multinationales <https://www.francetvinfo.fr/economie/impots/les-dirigeants-du-g20-approuvent-une-reforme-fiscale-qui-prevoit-de-taxer-au-minimum-a-15-les-multinationales_4827413.html>, France info avec AFP, 30/10/21, 20:58
6- Carrefour vise la neutralité carbone en 2040 <https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/carrefour-vise-la-neutralite-carbone-en-2040_2161499.html>, AFP, 01/11/21, 05:42
7- Le Parlement adopte un texte pour réduire l’impact environnemental des équipements numériques <https://www.ouest-france.fr/high-tech/numerique/le-parlement-adopte-un-texte-pour-reduire-l-impact-environnemental-des-equipements-numeriques-0332f1b6-3c02-11ec-8a6d-f0133bb020c0>, Ouest-France avec l’AFP, 02/11/21, 18h43
8- Très fortes tensions sur le marché du papier <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/02/livres-presse-les-editeurs-confrontes-a-de-tres-fortes-tensions-sur-le-marche-du-papier_6100625_3234.html>, Le Monde, 02/11/21, 14h25 
9- En Côte d’Ivoire, le développement d’une économie verte passe par les universités <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/02/en-cote-d-ivoire-le-developpement-d-une-economie-verte-passe-par-les-universites_6100710_3212.html>, Le Monde Afrique, 02/11/21, 19h00
10- Le droit à une eau propre et un air pur inscrit dans la Constitution de l'Etat de New York <https://www.geo.fr/environnement/le-droit-a-une-eau-propre-et-un-air-pur-inscrit-dans-la-constitution-de-letat-de-new-york-206924>, AFP, 04/11/21, 00:00
11- Décryptage. Présidentielle : le débat public doit se recentrer sur les vrais enjeux pour notre avenir ! <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/presidentielle-le-debat-public-doit-se-recentrer-sur-les-vrais-enjeux-pour-notre-avenir/>, Fondation Nicolas Hulot, 05/11/21
12- COP26 : il n’y a pas que le climat dans la vie <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop26-il-n-y-a-pas-que-le-climat-dans-la-vie-150292.html>, Novethic, 05/11/21
13- Tribune. Laurent Berger, Christophe Robert et plus de 60 organisations : "Partons en campagne pour le pouvoir de vivre" <https://www.lejdd.fr/Societe/laurent-berger-christophe-robert-et-plus-de-60-organisations-partons-en-campagne-pour-le-pouvoir-de-vivre-4075505>, Le JDD, 06/11/21, 18h09
14- Les soufis en quête d’un islam respectueux de l’environnement <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/12/les-soufis-en-quete-d-un-islam-respectueux-de-l-environnement_6101812_3232.html>, Le Monde, 12/11/21, 07h00
15- Café, chocolat, bœuf… L'Europe veut interdire des matières premières issues de la déforestation importée <https://www.lejdd.fr/Societe/la-commission-europeenne-veut-interdire-des-matieres-premieres-issues-de-la-deforestation-4076874>, Le JDD, 14/11/21, 08h00
16- Chronique. « Mieux protéger les lanceurs d’alerte permettrait à certaines paroles de s’exprimer plus librement, au bénéfice de l’intérêt général » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/14/mieux-proteger-les-lanceurs-d-alerte-permettrait-a-certaines-paroles-de-s-exprimer-plus-librement-au-benefice-de-l-interet-general_6101994_3232.html>, Le Monde, 14/11/21, 09h43
En audio
17- La lutte contre l'obsolescence programmée en France et en Europe <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mercredi-10-novembre-2021>, France Inter, La Terre au carré, 10/11/21
Deux publications
18- Vers une consommation heureuse <https://allary-editions.fr/collections/essais/products/elisabeth-laville-vers-une-consommation-heureuse>, d’Elisabeth Laville, Editions Allary, 16/10/14
19- Ma biosphère - Vivre autonome grâce aux low-tech <https://www.arthaud.fr/ma-biosphere/9782080243911>, de Corentin de Chatelperron, Editions Arthaud, 27/10/21
Deux annonces
20- Invitation. La France des solutions, nation créative <https://my.weezevent.com/fds2021>, Reporters d’Espoirs, studio104 de la Maison de la Radio (75016) le 15/12/21
21- « Des Arbres qui marchent », un parcours en 8 épisodes vidéos <https://desarbresquimarchent.com/index.php/la-serie/>, Mouvement pour un Monde Meilleur

Bien à vous,
Florence

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PROPOSITIONS DU JOUR : — La Commission européenne veut agir contre le phénomène de déforestation importée en interdisant sur le marché unique des matières premières issues d'hectares déboisés comme le soja, le bœuf ou l'huile de palme voire le bois, le cacao et le café, ainsi que certains produits dérivés (cuir, ameublement...), lorsqu'ils contribuent à la déforestation. Un projet salué par les ONG environnementales, qui le jugent cependant encore insuffisant. (cf. item 15 & suite)
— Une proposition de loi améliorant la protection des lanceurs d’alerte doit être débattue à l’Assemblée nationale. Ce texte est une nécessité démocratique, estime Stéphane Foucart dans sa chronique. (cf. item 16)
DÉBAT DU JOUR : Alors que Bordeaux et Marseille accueillent à bras ouverts des data centers, infrastructures leur permettant de se positionner aux avant-postes de la révolution numérique, des villes comme La Courneuve ou Brétigny-sur-Orge, en Ile-de-France, émettent d’importantes réserves. (cf. item 1)
INITIATIVES DU JOUR : — "La taxe minimale sur les entreprises est un grand succès, c'est un signal clair d'équité", Angela Merkel, chancelière allemande (cf. item 5)
— Le Parlement a adopté définitivement une proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique, faisant de la France un pays précurseur dans ce domaine. (cf. item 7)
— La formation des futurs ingénieurs est un enjeu majeur pour la Côte d'Ivoire, dont les secteurs agricole, énergétique et minier, très polluants, sont en plein boom. (cf. item 9)
— Le droit à une eau propre, un air pur et un environnement sain vont être inscrits dans la Constitution de l'Etat de New York après le "oui" des électeurs au référendum organisé en marge de scrutins locaux. (cf. item 10)
— Écologie, démocratie, réduction des inégalités… À seulement 150 jours de l'élection présidentielle, il est temps de faire entendre les vraies préoccupations des Français. C'est la mission que s’est donnée le Pacte du pouvoir de vivre, 64 organisations unies, dont la Fondation Nicolas Hulot, pour construire un débat porteur d'espoir. (cf. item 11 & 13)
— Si l’écologie a longtemps été un angle mort de la religion musulmane, des initiatives novatrices fleurissent, souvent portées par les soufis, tenants d’une approche spirituelle et ésotérique de l’islam. (cf. item 14)
— La France a été le premier pays au monde à interdire l'obsolescence programmée en 2015. Au niveau européen, les choses bougent aussi avec le rapport d'inititative pour un marché intérieur durable. (cf. item 17)
— « Des Arbres qui marchent » est une série vidéo en huit épisodes qui propose un parcours de sens en huit étapes pour changer de regard, mobiliser des ressources intérieures et avancer dans un monde qui bascule. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Entre inquiétude et enthousiasme, les villes confrontées à l’arrivée des data centers, Le Monde, 28/10/21, 10h48
Vincent Fagot

Alors que Bordeaux et Marseille accueillent à bras ouverts ces infrastructures leur permettant de se positionner aux avant-postes de la révolution numérique, des villes comme La Courneuve ou Brétigny-sur-Orge, en Ile-de-France, émettent d’importantes réserves. 
A moins de six mois d’écart, la scène se répète. Marseille, le 27 mai : le gratin politique local se presse pour une visite du chantier du futur data center (« centre de données ») d’Interxion, son quatrième dans la ville. Même parterre d’élus, le 5 octobre, à Bruges (Gironde), en périphérie de Bordeaux, pour l’inauguration du data center d’Equinix. A 600 kilomètres de distance, les édiles affichent leur satisfaction, voyant dans ces infrastructures un atout pour se positionner aux avant-postes de la révolution numérique. « Ici, les entreprises auront des capacités technologiques qu’elles n’auraient pas ailleurs », se réjouit Alain Anziani, président PS de la Bordeaux Métropole.
Pas de hasard à ce que deux villes du littoral soient candidates à devenir les grands pôles régionaux de l’économie de la donnée. Marseille se trouve à l’arrivée d’une quinzaine de câbles sous-marins, ces infrastructures critiques par lesquelles transitent 90 % du trafic Internet mondial. Le 19 octobre, Orange a finalisé l’atterrissement du plus important d’entre eux, le Pakistan and East Africa Connecting Europe (Peace), qui reliera, à partir de 2022, l’Europe à l’Asie, en passant par l’Afrique de l’Est. Selon le site spécialisé TeleGeography, la cité phocéenne se situe déjà au 9e rang mondial des villes offrant la plus grande capacité de transit de données (derrière Paris, 4e). En Gironde, le câble Amitié doit être mis en service dans les prochains mois, pour permettre de faire transiter au plus vite les données entre les Etats-Unis et le Vieux Continent.
> Lire aussi L’américain Interxion s’impose en France comme un acteur majeur des centres de données
L’objectif est de créer un écosystème de sociétés pour lesquelles la circulation de la donnée, en gros volumes et à très grande vitesse, est nécessaire, comme les opérateurs télécoms ou ceux du cloud (informatique dématérialisée). Régis Castagné, le directeur général d’Equinix pour la France, décrit aussi toute une série de cas d’usage, encore balbutiants, pour lesquels la proximité de tels équipements représente un atout : « Les smart cities [villes intelligentes], la télémédecine, la 5G. »
Des implantations prometteuses en matière d’emploi
A l’échelle locale, la maire divers gauche de Bruges souligne que l’arrivée de ces nouveaux acteurs participe à la politique d’aménagement du territoire : « Dans le nord de Bordeaux, on a des zones d’activité vieillissantes, qui ne demandent qu’à être modernisées », explique Brigitte Terraza. Dans sa commune, Equinix a investi une zone de fret. A Marseille, Interxion a construit ses installations sur le site de l’ancienne base sous-marine allemande à l’abandon.
Ces implantations sont aussi prometteuses en matière d’emploi. A Marseille, Interxion fait travailler une grosse centaine de personnes de manière directe ou indirecte. « Pour un CDI chez nous, quatre emplois indirects [agents de sécurité ou de maintenance…] sont créés dans l’année », détaille Fabrice Coquio, le président de la filiale française. De même à Bordeaux, pour douze emplois directs, une cinquantaine de personnes travaillent sur le site d’Equinix.
Mais l’arrivée de ces fermes de serveurs n’est pas toujours aussi bien accueillie. A La Courneuve (Seine-Saint-Denis), où Interxion construit le plus grand data center de France, sur l’ancien site d’Eurocopter, des riverains ont manifesté leur hostilité, reflétant les préoccupations que charrie ce type d’infrastructure, en particulier dans des zones plus résidentielles : inquiétude à l’égard de la consommation d’électricité, du bruit généré par les systèmes de refroidissement, des risques d’incendie, comme cela a été le cas, en mars, sur le site de OVH, à Strasbourg.
> Lire aussi Centre de données : OVHcloud officialise son projet d’entrée en Bourse
« Ce n’était pas l’idée que je me faisais pour la reprise du site, admet le maire communiste de la ville, Gilles Poux. Ma démarche a été de négocier pour que cette installation contribue au territoire. » Il a eu gain de cause : Interxion a rétrocédé un hectare du terrain pour permettre l’aménagement d’un parc autour de son bâtiment. La Mairie a aussi obtenu l’ouverture d’un centre de formation aux métiers du cloud et une réutilisation de la chaleur dégagée par l’infrastructure pour alimenter le réseau de chauffage. Surtout, « en pleine charge, 600 salariés graviteront sur ce site », souligne l’élu.
« Les retombées économiques sont quasiment nulles »
Principal regret de l’édile, la fiscalité à laquelle ce type d’installation est soumis. « Les impôts tendent à considérer que les data centers sont de simples hangars sans valeur ajoutée. Certes, ce sont des investissements très lourds [plus de 1 milliard d’euros pour le site de La Courneuve], mais ce sont des activités très rentables, et il n’y a pas de raison que ce gain soit capté uniquement par l’entreprise », déplore M. Poux.
La crispation est encore plus forte à Brétigny-sur-Orge (Essonne) : Amazon, qui y disposait déjà d’un entrepôt logistique, a souhaité, au lieu d’en bâtir un second, comme initialement prévu, y installer un centre de données. « Les retombées économiques sont quasiment nulles. Au mieux, cela aurait permis de créer 50 ou 100 emplois », bien moins que dans un entrepôt (2 300 salariés sur le site de Bretigny), explique Eric Braive, président divers gauche de Cœur d’Essonne Agglomération. La préfecture d’Ile-de-France s’est rangée du côté des élus pour rejeter ce projet.
> Lire aussi   La France s’engage avec retard dans la course aux data centers
Les acteurs du cloud savent qu’il leur faut convaincre. « Un data center, c’est un projet d’intégration urbaine, donc il faut embarquer les édiles », admet Régis Castagné. « Mon métier s’est orienté vers la pédagogie, l’explication de cette activité mal comprise, qui donne lieu à des fantasmes, abonde M. Coquio. Aujourd’hui, 30 % à 40 % de mon temps est consacré à ces échanges, à donner des perspectives sur les impacts positifs et à donner des preuves. » Avec l’essor exponentiel du cloud, pas de doute qu’il lui faudra continuer à faire preuve de diplomatie.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/28/entre-inquietude-et-enthousiasme-les-villes-confrontees-a-l-arrivee-des-data-centers_6100157_3234.html>
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2- Tribune. Dans le monde, des journalistes empêchés d’enquêter sur l’écologie, Reporterre, 29/10/21
Reporters sans frontières

Poursuites judiciaires, intimidations, territoires inaccessibles ou données verrouillées... Informer sur le climat est de plus en plus difficile. Dans cet appel publié à deux jours de la COP26, raout mondial sur le climat, des journalistes rappellent l’« obligation de transparence » des États et des entreprises.
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Cet appel signé par plus de soixante journalistes environnementaux de trente-quatre nationalités différentes et par Reporterre a été lancé par Reporters sans frontières (RSF). Il s’adresse aux États participant à la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26), qui s’ouvrira le 1e novembre à Glasgow.
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Tribune. Nous, journalistes spécialistes des questions environnementales et climatiques sur tous les continents, lançons, par l’intermédiaire de Reporters sans frontières (RSF), un appel solennel aux États participant à la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui s’ouvre ce 1er novembre à Glasgow, en Écosse. En 1992, la déclaration du Sommet de la Terre des Nations Unies à Rio mentionnait dans son principe 10 que « toute personne a le droit d’exiger des informations sur sa situation environnementale ». Près de trois décennies plus tard, ce principe n’est malheureusement toujours pas une réalité tangible.
Dans de nombreux pays, il est extrêmement difficile, voire impossible d’obtenir des informations et données scientifiques sur l’environnement et les politiques publiques qui l’impactent, qui relèvent pourtant de l’intérêt général. L’accès à de nombreuses installations et/ou territoires nous est, en outre, trop systématiquement interdit. Certains d’entre nous font aussi l’objet de poursuites judiciaires abusives, sont la cible de menaces, d’intimidations, voire d’agressions quand ils ne sont pas froidement éliminés.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Dans-le-monde-des-journalistes-empeches-d-enqueter-sur-l-ecologie>
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3- Chronique. « Pour Emmanuel Macron, la transition écologique est avant tout une transition technologique », Le Monde, 30/10/21, 06h48 
Stéphane Foucart

Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », souligne que de nombreux dirigeants, dont le président de la République, comptent avant tout sur des progrès technologiques pour faire face au défi climatique. Et laissent de côté la question de l’évolution de nos modes de vie.
Chronique. Avec l’ouverture, dimanche 31 octobre, de la conférence de Glasgow (Ecosse) sur les changements climatiques (COP26), l’actualité devrait être à nouveau rythmée par les promesses, les objectifs, chiffrés ou non, et les engagements des responsables politiques ou des capitaines d’industrie. En ce genre d’occasions, la question des moyens à mettre en œuvre pour atteindre les buts poursuivis est généralement éludée, ou ramenée à une question subsidiaire sans importance, un peu comme si la parole politique avait le pouvoir de s’imposer aux lois de la nature.
Cette question, celle du « comment », entremêle deux enjeux étroitement connectés. Le premier est celui de l’avenir du système technique, le second, celui de l’évolution culturelle des sociétés. Le premier est omniprésent dans le débat public, le second en est à peu près absent. On le voit, jusqu’à la caricature, dans les récentes déclarations des dirigeants des plus gros exportateurs d’hydrocarbures, comme l’Arabie saoudite ou l’Australie.
> Lire aussi Les nouvelles promesses des Etats mènent toujours le monde vers une « catastrophe climatique »
« J’annonce aujourd’hui l’objectif zéro émission de l’Arabie saoudite d’ici à 2060 grâce à une stratégie d’économie circulaire du carbone », a ainsi déclaré, le 26 octobre, Mohammed Ben Salmane, le prince héritier du royaume. L’engagement princier repose entièrement sur les technologies futures (et très probablement imaginaires) qui permettront de brûler tout le pétrole du sous-sol et de circulariser tout le carbone produit. Le premier ministre australien, Scott Morrison, a dit la même chose, à la date (2050) et au combustible (le charbon) près.
Maintenir nos façons de faire
Loin d’être aussi caricatural, Emmanuel Macron mise, lui aussi, face au défi climatique, sur d’hypothétiques révolutions technologiques plutôt que sur des évolutions sociales et culturelles. Le discours de présentation du plan France 2030, prononcé le 12 octobre, suffit pour s’en convaincre. Déploiement du premier avion bas carbone d’ici la fin de la décennie, de petits réacteurs nucléaires modulaires, de l’hydrogène « vert », mise en production de deux millions de véhicules électriques et hybrides… L’agriculture ? Le mot « agro-écologie » n’apparaît nulle part dans le discours présidentiel, et tout l’avenir de nos campagnes s’y trouve réduit à ce triptyque : « le numérique, la robotique, la génétique ».
> Lire aussi   France 2030 : ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron pour refaire de la France une « grande nation d’innovation »
Le mot « sobriété » n’apparaît pas non plus dans le discours présidentiel, quand les mots « innovation », « innovant » sont prononcés à plus de soixante-dix reprises. Il n’est évidemment pas anormal ni très surprenant de parler d’innovation dans un discours sur la relance industrielle du pays. Mais l’ample discours du 12 octobre – qui occuperait quelque dix pleines pages du Monde – est bien plus que la simple annonce d’un grand plan structurant la réindustrialisation de la France face au défi environnemental et climatique.
> Lire aussi Plan France 2030 : du début à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, le pari de l’innovation
L’élection présidentielle approchant, il a aussi valeur programmatique. Il fonde une vision du monde, dans laquelle la transition écologique est avant tout une transition technologique. A cette aune, aucune évolution socioculturelle, aucune transition vers des modes de vie moins énergivores ne semble nécessaire ou désirable, puisque l’innovation et la technologie permettront de maintenir ne varietur nos façons de faire, en effaçant tous les inconvénients qui y sont associés. Pour M. Macron comme pour la plupart des dirigeants aux affaires, plus de technologie est invariablement la seule réponse possible aux dégâts provoqués par l’accumulation de nouvelles technologies – quand on a un marteau dans la tête, tout a la forme d’un clou.
Un exemple historique frappant
Les rêves de conquête et la mise en valeur de nouveaux espaces n’ont ainsi pas tari. Parmi les axes de développement technique et industriel mis en avant pour 2030 figurent en bonne place l’exploitation des grands fonds marins et la pleine participation à la nouvelle aventure spatiale, relancée par SpaceX et les excursions touristiques de quelques milliardaires de la tech autour de la Terre.
> Lire aussi SpaceX entre à son tour dans la bataille pour le tourisme spatial
Tout cela est-il inéluctable ? Dans un livre réjouissant (Economics as a religion : from Samuelson to Chicago and beyond, Pennsylvania State University Press, 2014, non traduit), l’économiste américain Robert H. Nelson (université du Maryland), mort en 2018, donnait un exemple historique frappant où l’éthique socialement dominante peut oblitérer ou rendre inepte l’innovation technique, lorsque les objectifs qu’elle poursuit sont perçus comme indésirables. « Dans les années 1400, la Chine était non seulement la société la plus développée économiquement dans le monde, mais aussi une grande puissance maritime, explorant jusqu’à la côte orientale de l’Afrique avec de grands voiliers techniquement très avancés, sous le commandement de l’amiral Zheng He, raconte Robert Nelson. Ces efforts se sont toutefois heurtés aux érudits confucéens qui ont (…) finalement réussi à mettre un terme aux voyages d’exploration, ont imposé une interdiction de construire de nouveaux navires et ont même obtenu la destruction des archives maritimes. »
> Écouter aussi  Climat : pourquoi la COP26 est cruciale 
La crise du Covid-19 l’a montré : des perturbations de grande ampleur peuvent induire des changements rapides d’aspiration, attiser le désir de vivre autrement, de quitter les grands centres urbains, etc. Qui sait ce que l’accumulation des dégâts causés par le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité produira, en 2030, sur les imaginaires, les croyances et les aspirations collectives ? Quand les forêts brûlent, que la mer monte et que les villes se noient dans des inondations monstres, la recherche éperdue d’innovation technique peut-elle encore tenir lieu de politique ? L’aventure spatiale, l’avion bas carbone ou la conquête des grands fonds marins feront-ils encore rêver en 2030 ? Où seront-ils plutôt perçus comme de dangereuses futilités ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/30/pour-emmanuel-macron-la-transition-ecologique-est-avant-tout-une-transition-technologique_6100407_3232.html>
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4- Chronique. « Ma fille a insisté pour que je prenne un sac en cuir de champignon » : les parents repentants font les enfants décroissants, Le Monde, 30/10/21, 12h00 
Guillemette Faure

Conscients de laisser derrière eux une société et une planète dans un triste état, des parents projettent sur leur progéniture leurs espoirs d’un monde meilleur.
Il fut un temps où, dans les dîners, les parents frimaient en comparant les mentions au bac de leurs enfants ou en glissant le nombre de classes « sautées ». Aujourd’hui, question d’époque, on frime différemment. Les parents (parfois les mêmes) mesurent leur vertu ou leur chance en vantant la volonté de leurs héritiers de changer le monde, à travers leurs masters en énergies renouvelables ou leurs jobs dans l’économie sociale et solidaire.
Les parents ont été consultants cost killers, cadres en marketing avec un bilan social plutôt moche ; mais au moment du jugement dernier, leur legs pourrait être racheté par les carrières de leur progéniture. Cette dernière sera leur compensation carbone. Tout comme les départements responsabilité sociétale des entreprises (RSE) peuvent contribuer au greenwashing d’une entreprise, des enfants RSE aident au greenwashing de papa et maman. Leurs amis peuvent bien avoir des rejetons plus diplômés, les leurs sont plus vertueux.
> Lire aussi La RSE, ce n’est pas que du « greenwashing »
A quoi on les reconnaît
Ils étaient ravis que leurs jeunes intègrent une école de management, ils sont désormais fiers qu’à peine diplômés ils ne veuillent plus faire de management. Ils ont déjà dit à tous leurs amis que leurs enfants étaient végétariens. C’est eux qui doivent s’occuper du lombricomposteur que le fiston a installé dans la cuisine. Ils ont coché l’option « montant masqué » en contribuant à la campagne Ulule pour la start-up solidaire de leur descendance… Ils en ont fait la publicité sur leur compte LinkedIn en commençant leur message par « Je n’ai pas l’habitude de parler de ma vie privée ici mais… ». Ils se disent que de toute façon, c’est toujours bien d’avoir un paragraphe engagé sur son CV.
Ils n’arrivent jamais à se souvenir de l’intitulé exact du master de leur fille. C’est en les écoutant qu’ils ont décidé de se mettre à la permaculture, au moins pour leur résidence secondaire. Ils ont été quand même un peu rassurés que, après leur tour du monde, leurs enfants aient pu trouver ce travail dans la « finance verte »ou au développement des nouvelles filières chez TotalEnergies.
> Lire aussi La finance verte, un débouché qui séduit les futurs diplômés des grandes écoles
Comment ils parlent
« Nos enfants n’ont pas envie de vivre comme nous et ça fait beaucoup réfléchir. » « C’était pas dans mon scope de vivre comme ça. » « Ils sont hyperengagés, pas dans l’action mais dans la réflexion. » « Il a un CDD dans une grosse boîte mais il est dans une démarche d’entraide. » « Ma fille a insisté pour que je prenne un sac en cuir de champignon. » « Bon il reste un peu d’ambiguïté, si on les emmène au bout du monde pour les vacances, c’est vrai qu’ils ne nous posent pas la question de l’avion. » « Ils font quand même vachement attention. » « Je n’ai jamais eu ce courage. » « Leur déconsommation n’est pas flagrante sur tout. » 
Leurs grandes vérités
On est arrivé au bout d’un modèle. Ils ont raison de dire qu’ils sont la première génération avec une date de péremption. Ces jeunes nous surprennent.
Leurs questions existentielles
C’est un CDI ? Il faut une caution ? Et après l’année de césure ?
Leur Graal
Solliciter leurs amis pour le crowdfunding du projet de transformation du monde de leurs enfants.
La faute de goût
Les paquets AliExpress qui continuent à arriver à la maison à leurs noms.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/10/30/ma-fille-a-insiste-pour-que-je-prenne-un-sac-en-cuir-de-champignon-les-parents-repentants-font-les-enfants-decroissants_6100443_4500055.html>
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5- Les dirigeants du G20 approuvent une réforme fiscale qui prévoit de taxer au minimum à 15% les multinationales, France info avec AFP, 30/10/21, 20:58

L'impôt minimal de 15% pour les multinationales devrait rapporter environ 150 milliards de dollars de recettes supplémentaires par an. 
Un ultime feu vert pour un accord "historique". Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20, réunis à Rome (Italie) samedi 30 octobre, ont donné leur accord à une réforme fiscale qui ambitionne de mettre fin aux paradis fiscaux, mais qui ne va pas assez loin au goût de certains pays en développement. 
Sous l'égide de l'OCDE, 136 pays, représentant plus de 90% du PIB mondial, s'étaient engagés début octobre à taxer de manière plus équitable les multinationales, et à instaurer un taux d'impôt minimal mondial de 15% à partir de 2023. Ce feu vert, annoncé par la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, sera formalisé dans le communiqué final du G20, dimanche.
"Depuis quatre ans, je me bats pour mettre en oeuvre une taxation internationale d'au moins 15% pour les entreprises multinationales. Ce soir, nous y sommes !" a tweeté le président français Emmanuel Macron. "La taxe minimale sur les entreprises est un grand succès, c'est un signal clair d'équité", a poursuivi la chancelière allemande, Angela Merkel.
L'impôt minimal de 15% devrait rapporter environ 150 milliards de dollars de recettes supplémentaires par an. Une petite révolution qui risque cependant de prendre du temps, dans la mesure où chaque pays doit désormais traduire cet accord mondial dans sa propre législation. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/impots/les-dirigeants-du-g20-approuvent-une-reforme-fiscale-qui-prevoit-de-taxer-au-minimum-a-15-les-multinationales_4827413.html>
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6- Carrefour vise la neutralité carbone en 2040, AFP, 01/11/21, 05:42

“Il restera une part d'émissions résiduelles que le groupe Carrefour s'engage à compenser chaque année, à partir de 2040", a précisé à l'AFP un porte-parole. 
Pour parvenir à cet objectif, qui ne concernera que le groupe et non ses fournisseurs, le distributeur entend d'ici à 2030 réduire ses émissions de 50% comparé à 2019, notamment en utilisant 100% d'électricité renouvelable à cette date, et réduire sa consommation totale d'énergie de 27,5%. 
Le groupe précise qu'en 2020, "la consommation d'électricité représentait 58% de (ses) émissions" de gaz à effet de serre. 
Enfin, concernant les fluides réfrigérants, qui comptent pour 34% de ses émissions de gaz à effet de serre, Carrefour souhaite réduire celles-ci de 50% d'ici à 2030 et de 80% d'ici à 2040, en utilisant de nouvelles installations. 
Ces nouveaux engagements vont plus loin que ceux pris en 2020, lorsque le groupe s'était donné comme ambition de réduire ses émissions de 30% d'ici à 2030 et de 55% d'ici à 2040, toujours comparées à 2019. A l'époque, ces engagements avaient été validés par le consortium de référence "Science Based Targets initiative" (SBTi) comme "compatibles avec le maintien de l'augmentation de la température de la planète au-dessous de 2°C en 2100". 
Le nouvel objectif de neutralité carbone est "aligné sur le scénario de 1,5 degré des SBTi", précise Carrefour. 
Les pays du G20, réunis à Rome, se sont entendus dimanche sur un objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré au-dessus des niveaux pré-industriels, à la veille de l'ouverture de la COP26 à Glasgow. 
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/carrefour-vise-la-neutralite-carbone-en-2040_2161499.html>
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7- Le Parlement adopte un texte pour réduire l’impact environnemental des équipements numériques, Ouest-France avec l’AFP, 02/11/21, 18h43

Ce texte comprend des mesures pour soutenir le recyclage et le réemploi des smartphones, ordinateurs, tablettes… pour réduire leur impact sur l’environnement.
Le Parlement a adopté définitivement ce mardi, par un ultime vote du Sénat, une proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique, faisant de la France un pays précurseur dans ce domaine, au moment où les dirigeants mondiaux sont réunis à Glasgow pour la Cop26.
À l’heure où, il y a de grands débats à la COP 26, il y a une mobilisation du Parlement français pour concilier le développement du numérique avec une approche durable et responsable de l’environnement. Le sénateur LR de Mayenne Guillaume Chevrollier ne cachait pas sa satisfaction hier après l’adoption définitive de ce texte consensuel, porté par son collègue Patrick Chaize, qui comprend de nombreuses mesures visant en particulier à soutenir le recyclage et le réemploi des appareils numériques (smartphones, ordinateurs, tablettes, etc.) pour réduire leur impact sur l’environnement.
Le texte modifié par les députés ne satisfait pas pleinement les sénateurs. Mais ils se sont résignés à le voter tel quel, à main levée, pour ne pas retarder l’entrée en vigueur des avancées qu’il introduit dans un domaine qui est encore un angle mort de la politique environnementale. Il n’y a en effet pas d’objectif chiffré dans la loi mais une position équilibrée qui a permis de construire un consensus politique sur le texte, défend Guillaume Chevrollier.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/high-tech/numerique/le-parlement-adopte-un-texte-pour-reduire-l-impact-environnemental-des-equipements-numeriques-0332f1b6-3c02-11ec-8a6d-f0133bb020c0>
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8- Très fortes tensions sur le marché du papier, Le Monde, 02/11/21, 14h25 
Nicole Vulser

L’annonce de hausses de prix vertigineuses et le rallongement des délais d’approvisionnement perturbent l’édition, et davantage encore la presse. 
Avec les menaces de pénurie de papier, y aura-t-il assez de Goncourt sous les sapins de Noël ? En 2020, L’Anomalie (« Blanche », Gallimard), d’Hervé Le Tellier, avait été imprimé à 700 000 exemplaires en trois semaines, rappelle Pascal Lenoir, directeur de la production du groupe Madrigall (maison mère de Gallimard, Flammarion…) et président de la commission environnement et fabrication du Syndicat national de l’édition (SNE). Le Goncourt comme tous les autres prix littéraires seront, selon lui, bel et bien dans les librairies. Et en quantité suffisante. « Les papetiers et les imprimeurs connaissent tous la date d’annonce des prix, la liste des finalistes, tous les éditeurs utilisent le même papier pour ces ouvrages. Ils auront du stock », prévoit-il.
La profession joue-t-elle à se faire peur ? Certains éditeurs sont certes confrontés à des tensions, des hausses de prix importantes et des problèmes de délais d’approvisionnement. « Là où il me fallait quatre semaines pour m’approvisionner, cela prend huit à douze semaines aujourd’hui, voire plus », admet Pascal Lenoir. Un constat partagé par ses confrères.
« Je crains qu’à Noël, les lecteurs ne soient pas sûrs d’obtenir rapidement le livre qu’ils souhaitent », a déclaré Jonathan Beck, directeur de la maison d’édition allemande C. H. Beck, au quotidien financier Handelsblatt. Dans les allées du principal salon mondial du secteur, la Foire du livre de Francfort, qui se tenait jusqu’à dimanche 24 octobre, la question d’une probable pénurie de papier inquiétait tous les professionnels.
> Lire aussi La pénurie de papier, le roman noir de la rentrée littéraire
« Parler de pénurie est excessif, il n’y a pas eu d’arrêt d’usine »
« Parler de pénurie est un terme excessif, il n’y a pas eu d’arrêt d’usine », tempère Paul-Antoine Lacour, délégué général de la Confédération française de l’industrie des papiers, cartons et celluloses (Copacel). Il faut nuancer selon les différents marchés. « L’édition, les journaux, les magazines subissent incontestablement des tensions, tout comme les secteurs qui utilisent des cartons plats pour l’emballage alimentaire, la cosmétique ou la parfumerie », estime-t-il. Cette situation est, à ses yeux, bien moins préoccupante pour le papier destiné à la bureautique, et la situation est quasi normale pour le secteur de l’hygiène. Paul-Antoine Lacour précise aussi que l’impact est forcément « moins violent » pour les imprimeurs, qui ont constitué des volumes de stocks importants, ou pour les éditeurs, qui travaillent toujours avec les mêmes imprimeries.
Le marché de l’édition ne représente que 6 % de la consommation du papier destiné à l’univers graphique. Or, avec les restrictions et les confinements liés au Covid-19, moins d’arbres ont été abattus, les usines papetières ont tourné au ralenti, ce qui a fait chuter la production de pâte à papier, qui sert de base à la fabrication du papier et du carton.
Le marché n’a pas anticipé la reprise et, explique Guillaume Lejeune, président de Culture Papier (l’association qui regroupe les acteurs de la filière graphique), « fabriquer du papier est un processus long, la remise en route n’est pas instantanée ». La géopolitique du secteur inclut les pays scandinaves ou le Canada, qui approvisionnent le monde en fibre de cellulose, ainsi que les pays d’Amérique du Sud, notamment le Brésil et le Chili, qui fabriquent la pâte à papier. Or, l’industrie papetière est confrontée à des problèmes de transport, entre les goulets d’étranglement dans les ports, la hausse faramineuse des prix du transport maritime et le manque de chauffeurs routiers. Sans compter la flambée spectaculaire des coûts de l’énergie – l’industrie papetière en est grande consommatrice – et des matières chimiques nécessaires à la fabrication du papier.
> Lire aussi   Des puces électroniques au plastique : les raisons d’une pénurie mondiale
Cela « peut mettre en péril nos comptes d’exploitation »
Malgré ces handicaps, Guillaume Lejeune assure : « Le livre est le moins chahuté de tous les secteurs papetiers. Il y a des ralentissements réels, mais qui ne sont pas comparables avec les pénuries et les tensions très fortes que l’on constate dans les papiers nécessaires aux journaux, prospectus et magazines. »
Selon Paul-Antoine Lacour, des hausses de prix très importantes, de 10 % à 15 %, ont déjà été enregistrées depuis le début de l’année dans le papier destiné à l’édition et à la presse. Ce n’est pas terminé. « Les papetiers nous ont annoncé une hausse des prix de 40 % au 1er janvier 2022, par rapport au prix du 1er juillet », affirme Louis Dreyfus, président du directoire du Groupe Le Monde. Julie Lorimy, directrice générale du Syndicat des éditeurs de la presse magazine, confirme : « On peut craindre des augmentations vertigineuses » du prix du papier. Elle déplore des difficultés accrues pour « réaliser des projets non prévus à l’avance, comme des numéros spéciaux » et craint qu’à terme, « les éditeurs soient contraints de réduire leur pagination, d’adopter un grammage moindre ou de décaler des lancements ».
Marc Feuillée, directeur général du Groupe Figaro, juge « très préoccupante cette flambée des prix ». Concernant l’approvisionnement de papier, il précise que « les éditeurs de presse travaillent à flux tendu et ne peuvent pas reconstituer leurs stocks, ce qui constitue un risque réel pour la production des journaux ». Il souligne également la difficulté croissante à avoir recours à du papier recyclé. C’est une obligation écologique imposée à la presse, mais ce type de papier est devenu plus rare, observe Guillaume Lejeune, en raison notamment de la très forte demande de cartons d’emballage, liée à l’explosion des ventes en ligne.
Pour Marc Feuillée, ces difficultés d’approvisionnement constituent « un énorme problème qui met à nu notre dépendance vis-à-vis de l’industrie papetière ». Et d’ajouter : « Cette question, qui nous dépasse, peut mettre en péril nos comptes d’exploitation. » L’Alliance de la presse d’information générale qui regroupe 289 titres doit prochainement saisir le premier ministre sur ce sujet.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/02/livres-presse-les-editeurs-confrontes-a-de-tres-fortes-tensions-sur-le-marche-du-papier_6100625_3234.html>
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9- En Côte d’Ivoire, le développement d’une économie verte passe par les universités, Le Monde Afrique, 02/11/21, 19h00
Yassin Ciyow (Abidjan, correspondance)

La formation des futurs ingénieurs est un enjeu majeur pour le pays, dont les secteurs agricole, énergétique et minier, très polluants, sont en plein boom. 
Debout devant une immense carte géologique collée au mur de l’un des laboratoires de recherche qu’il supervise, Alphonse Kouakou Yao passe en revue les richesses souterraines de la Côte d’Ivoire. Manganèse, fer, nickel, bauxite, pétrole… L’élégant professeur vêtu d’un blaser de tweed châtaigne et d’une cravate rose est intarissable sur les gisements de son pays. Mais un minerai, surtout, retient son attention : l’or. « Aujourd’hui, explique-t-il à ses étudiants, on en trouve en quantité partout ou presque dans le pays. C’est une bonne nouvelle pour le PIB national, moins pour notre environnement. Et c’est là que nous intervenons. »
> Lire aussi En Côte d’Ivoire, la vie précaire des chercheuses d’or
Que ce soit dans sa version industrielle et licite ou illégale et artisanale – le nombre estimé d’orpailleurs clandestins varie entre 1 million et 1,5 million −, l’extraction de l’or est une pratique polluante. Pour creuser les trous et les galeries, il faut défricher. Et le traitement du minerai nécessite l’utilisation de cyanure et de mercure, deux substances qui empoisonnent aussi bien l’eau et les sols que la faune et la flore. Pour autant, le directeur de l’Ecole supérieure des mines et de géologie à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro refuse d’opposer le « boom minier » que connaît son pays et la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement.
Face au développement rapide et « inéluctable » d’un secteur qui a représenté 5 % du PIB en 2020 contre moins de 1 % en 2010, l’enseignant s’échine depuis plusieurs années à « verdir » les cursus d’ingénierie pour s’assurer que « la préoccupation environnementale » soit au cœur des apprentissages.
Urgence
Initiés aux techniques innovantes d’exploration et d’exploitation, ses étudiants sont notamment encouragés à développer des méthodes pour valoriser les déchets de la mine, en les transformant par exemple en briques et en granulés pour le BTP. Pour l’orpaillage, ils apprennent à réduire l’utilisation du cyanure et du mercure et à mieux comprendre l’environnement direct dans lequel il se pratique. Des associations d’orpailleurs sont également invitées à l’INPHB pour développer les « bonnes pratiques » minières et cesser de ravager à coups de pioches les berges des cours d’eau.
Prospection géologique, traitement des minerais et des eaux usées, fermeture de site : Alphonse Kouakou Yao veut croire que tout le cycle de la mine peut être « écologiquement plus vertueux » tout en restant une source d’emplois pour les futurs ingénieurs et techniciens hautement qualifiés qu’il forme chaque année. Le professeur ne prêche pas dans le désert : en Côte d’Ivoire, le « verdissement » des cursus concerne toutes les disciplines scientifiques professionnalisantes depuis le mitan des années 2010. Les concours d’innovation, notamment ceux qui concernent le traitement des déchets agricoles, se sont multipliés à travers le pays.
> Lire aussi En Afrique de l’Ouest, une ruée vers l’or à hauts risques
Au sein du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, on espère que ces nouvelles méthodes réputées plus durables vont « infuser dans la société et l’économie » et qu’elles auront, à terme, un impact sur le chômage des jeunes. En mars 2021, une étude réalisée conjointement par le ministère de l’environnement et du développement durable avec l’Organisation internationale du travail (OIT), estimait à près d’un million les emplois verts qui pourraient être créés d’ici à 2025, notamment dans les secteurs de l’agriculture, l’agroforesterie, des énergies renouvelables et du traitement des déchets urbains.
Et il y a urgence. En soixante ans, la Côte d’Ivoire a perdu entre 80 % à 90 % de son couvert forestier, principalement en raison de la culture cacaoyère qui fait du pays le premier producteur mondial de cacao. Pour endiguer le phénomène, le pays a lancé plusieurs initiatives afin de replanter, d’ici dix ans, près de 20 % de son couvert forestier. Une ambition qu’Abidjan défendra lors de la COP26 qui s’est ouverte dimanche 31 octobre à Glasgow.
« Conscience verte très récente »
Si les résultats se font attendre, c’est que la Côte d’Ivoire part de loin. La décennie de forte croissance qu’a connue le pays entre 2010 et 2020 a été principalement tirée par les secteurs agricoles, énergétiques, miniers, ainsi que par la construction et le transport. Des activités qui ont permis de créer des emplois accessibles à une jeunesse peu qualifiée, mais ont largement contribué à diffuser des méthodes ultra productivistes peu soucieuses de l’environnement. Dans ces secteurs fortement émetteurs de gaz à effet de serre, « la conscience verte n’est que très récente », indique Tite Ehuitché Beke, économiste de l’environnement au Centre ivoirien de recherches économiques et sociales (CIRES).
L’ambition de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2030 de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28 %. Plus généralement, le besoin croissant de certification et la place grandissante des politiques dites de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) ont « poussé les acteurs publics et privés de Côte d’Ivoire à repenser les modes de production existants et, conséquemment, les besoins en ressources humaines »,explique l’économiste.
Mais l’universitaire invite à « surveiller le rôle » que peuvent jouer les entreprises privées dans l’élaboration des cursus académiques car, si le souci de la préservation de l’environnement doit être au cœur de la production, ce n’est pas au secteur privé de « façonner à sa guise les métiers verts d’avenir ». Une dérive qui n’effraie pas le professeur Yao. « Nos filières, rappelle-t-il, s’inscrivent dans les objectifs de développement durable et ce n’est pas le secteur privé qui les définit. »
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/02/en-cote-d-ivoire-le-developpement-d-une-economie-verte-passe-par-les-universites_6100710_3212.html>
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10- Le droit à une eau propre et un air pur inscrit dans la Constitution de l'Etat de New York, AFP, 04/11/21, 00:00

Le droit à une eau propre, un air pur et un environnement sain vont être inscrits dans la Constitution de l'Etat de New York après le "oui" des électeurs au référendum organisé en marge de scrutins locaux mardi.
"Toute personne a droit à un air et à une eau purs, ainsi qu'à un environnement sain", pourra-t-on désormais lire dans le texte fondamental de cet Etat d'environ 20 millions d'habitants, le quatrième le plus peuplé des Etats-Unis.
Après le dépouillement de plus de 99% des districts, le "oui" l'emportait mercredi avec 60,8 % des suffrages exprimés (27% contre, 11,7% blancs) sur le site de l'Etat de New York, et ses partisans revendiquaient la victoire.
Malgré une faible participation (3,1 millions de votants pour 12,3 millions d'inscrits), les associations de défense de l'environnement y voient un pas en avant important, en pleine COP26.
"Une eau et un air propres ne sont pas des acquis. Pendant trop longtemps, nos communautés les plus vulnérables ont été victimes de niveaux élevés de pollution de l'air et de contamination de l'eau", a déclaré à l'AFP la présidente de la Ligue des électeurs écologistes de New York, Julie Tighe.
Des questions subsistent sur le caractère réellement contraignant de ce droit, et les tenants du "non" ont mis en avant un risque d'inflation de procès susceptibles de ralentir des projets économiques.
"Les tribunaux vont avoir un gros travail pour déterminer ce que ces droits veulent dire exactement", a souligné à l'AFP Peter Bauer, le directeur de l'association "Protéger les Adirondacks", du nom du grand parc dans le nord de l'Etat, tout en saluant une avancée.
L'Etat de New York s'étend, au-delà de la mégapole éponyme, au nord jusqu'à la frontière avec le Canada et comprend de vastes zones naturelles, comme les monts Adirondacks.
L'inscription de droits liés à l'environnement dans les textes fondamentaux est une question désormais récurrente dans de nombreux pays. En France, le projet d'inscrire à l'article 1er de la Constitution la garantie de "la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et (de) la lutte contre le dérèglement climatique" a été abandonné par le gouvernement début juillet, faute de consensus au Parlement.
Selon le site américain Ballotpedia, la Pennsylvanie avait été le premier Etat américain à ainsi inscrire l'environnement dans sa Constitution en 1971, avant cinq autres Etats (Hawaï, Illinois, Massachusetts, Montana et Rhode Island).
<https://www.geo.fr/environnement/le-droit-a-une-eau-propre-et-un-air-pur-inscrit-dans-la-constitution-de-letat-de-new-york-206924>
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11- Décryptage. Présidentielle : le débat public doit se recentrer sur les vrais enjeux pour notre avenir !, Fondation Nicolas Hulot, 05/11/21

Écologie, démocratie, réduction des inégalités… À seulement 150 jours de l'élection présidentielle, il est temps de faire entendre les vraies préoccupations des Français. C'est la mission que s’est donnée le Pacte du pouvoir de vivre, 64 organisations unies, dont la Fondation Nicolas Hulot, pour construire un débat porteur d'espoir.
La réponse à la crise climatique et à l’effondrement de la biodiversité, l’accès à la santé, à l’éducation, la fin de la précarité énergétique ou encore la juste rémunération au sein des entreprises… nombreux sont les sujets qui sont au cœur des préoccupations des Français et qui sont pourtant de gros absents en ce début de campagne présidentielle... Alors, comment faire ? Faut-il être candidat pour être entendu ? La Fondation Nicolas Hulot et les 64 organisations du pacte du pouvoir de vivre ont décidé de partir en campagne non pas pour porter un candidat, mais pour que le débat public donne une place entière aux questions primordiales du prochain quinquennat.
Ce vendredi 5 novembre, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre et Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT étaient à la matinale de France Inter pour lancer la campagne.
>> Suite à lire à :
<https://www.fondation-nicolas-hulot.org/presidentielle-le-debat-public-doit-se-recentrer-sur-les-vrais-enjeux-pour-notre-avenir/>
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12- COP26 : il n’y a pas que le climat dans la vie, Novethic, 05/11/21
Marina Fabre

La limitation du réchauffement de la planète à +1,5 °C est devenue le cap à suivre pour de nombreux États et entreprises. Or, cette lutte, considérée comme prioritaire, relègue au second plan des crises environnementales tout aussi primordiales. Surtout, les politiques climatiques dans leur ensemble prennent très peu en compte les droits humains. Un angle mort qui pourrait faire vaciller la transition écologique. 
C’est un seuil critique que les politiques du monde entier ont intégré : la planète ne doit pas se réchauffer de plus de 1,5°C pour limiter les conséquences du changement climatique. Aujourd’hui, on s’en rapproche. Une étude de l’Agence internationale de l’Énergie révèle que si les promesses climatiques prises pendant la COP26, qui se tient en ce moment à Glasgow jusqu’au 12 novembre, sont appliquées, le réchauffement serait limité à 1,8°C. Du côté des entreprises et des investisseurs, la direction est la même. Les engagements des grands groupes visant la neutralité carbone se multiplient. L’enjeu est d’abord et avant tout de ne pas libérer plus de CO2. 
Mais cette bataille est-elle vraiment la seule à mener ? Car derrière le climat, d’autres enjeux tout aussi primordiaux peinent à émerger : la lutte contre l’artificialisation des sols, la pollution des rivières et des champs, la sixième extinction de masse des animaux... Si la COP15 biodiversité, qui s'est tenue début octobre a remis le sujet sur le devant de la scène, l'engouement du secteur privé notamment pour le sujet, est récent et limité. Les enjeux sociaux et de respect des droits humains, indirectement liés à la crise environnementale sont quant à eux encore plus marginalisés. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop26-il-n-y-a-pas-que-le-climat-dans-la-vie-150292.html>
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13- Tribune. Laurent Berger, Christophe Robert et plus de 60 organisations : "Partons en campagne pour le pouvoir de vivre", Le JDD, 06/11/21, 18h09
Gaël Vaillant

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, Véronique Devise, présidente du Secours catholique, ou encore Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, font partie des signataires d'une tribune que publie le JDD pour le "pouvoir de vivre".
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, présente avec le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, un programme intitulé "Pacte du pouvoir de vivre", soit 90 propositions sur les salaires, la précarité énergétique, le logement, la santé, les migrations, les jeunes... Ensemble, ils ont rassemblé les représentants de 64 organisations, toutes signataires de ce pacte, dont le Secours catholique ou la Fondation Nicolas-Hulot. 
Voici leur appel :
"Priver de repas un enfant dont les parents sont en retard pour payer la cantine ; construire un mur aux frontières de la France... Entre propos caricaturaux et régressifs, le débat public tourne ces dernières semaines autour de préoccupations très éloignées de la vie des Françaises et des Français. Doit-on s'en satisfaire ? La réponse est clairement non.
Cent-cinquante jours, c'est le temps qu'il reste avant le premier tour de l'élection présidentielle. Cent-cinquante jours de campagne pour éviter que les débats ne passent à côté des véritables enjeux pour notre avenir. Cent-cinquante jours pour éviter une faillite démocratique pour notre pays.
Tout reste à faire tant l'écart est grand entre la pauvreté du débat et la complexité des défis - écologiques, sociaux, économiques, démocratiques - qui se présentent à nous. Et toutes celles et ceux qui ambitionnent de représenter notre nation devraient porter la responsabilité de conduire un débat à la hauteur de ces enjeux.
Une campagne non pas pour porter un candidat mais un projet
Car n'en doutons pas, les citoyennes et citoyens que nous rencontrons quotidiennement au Pacte du pouvoir de vivre, dans nos associations, syndicats, mutuelles et fondations, se soucient bien plus des difficultés pour payer leur facture d'énergie que de l'origine des prénoms dans les maternités. Ils s'alarment bien plus des difficultés rencontrées pour accéder à un centre de soins que de la couleur de peau de la personne qui les soigne. Ils sont inquiets pour leur avenir, celui de leurs enfants et de la planète, et sont bien conscients de la faiblesse des réponses apportées à la crise climatique alors que se multiplient les vagues de chaleur, incendies et inondations près de chez eux.
Sidérée face à la pauvreté du débat politique des dernières semaines, l'alliance des 64 organisations du Pacte du pouvoir de vivre que nous représentons a décidé de partir en campagne. Une campagne non pas pour porter un candidat mais un projet, pour donner une place pleine et entière aux sujets qui concernent et intéressent nos concitoyens et concitoyennes.
Tout au long des 150 jours qui nous séparent du premier tour de l'élection présidentielle, nous entendons poser les questions qui nous préoccupent réellement, aborder les sujets incontournables pour chacun et chacune, et faire vivre des propositions ambitieuses, réalistes et construites collectivement. Nous avons pour ambition de les faire apparaître pleinement dans le débat public, de les mettre concrètement au débat entre nous, entre les citoyens, entre les candidats pour redonner force à la délibération démocratique qui fait avancer la société.
Nous ne pouvons plus attendre. Nous ne devons plus attendre. Nous ne voulons plus attendre.
Il n'y a aucune fatalité. Nos militants, bénévoles, élus et salariés, le démontrent chaque jour sur le terrain. Il est possible d'engager les transformations profondes de nos modes de vie, de déplacement, de production, de travail, de consommation, de redistribution. Nous ne pouvons plus attendre. Nous ne devons plus attendre. Nous ne voulons plus attendre.
Pour sortir de l'ornière, pour préférer les débats de fond à l'instrumentalisation des chiffres, pour préférer une vision ambitieuse et désirable de la société de demain à la haine de l'autre et à la peur de l'avenir, nous invitons celles et ceux qui veulent un débat à la hauteur de leurs préoccupations à agir avec le Pacte du pouvoir de vivre pour peser sur ce moment démocratique décisif et donc sur les décisions auxquelles il conduira."
Liste des signataires : 
• Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
• Véronique Devise, présidente du Secours catholique
• Amandine Lebreton, directrice du plaidoyer et de la prospective, Fondation Nicolas Hulot
• Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre
• Et les partenaires du Pacte du pouvoir de vivre, soit 64 organisations.
<https://www.lejdd.fr/Societe/laurent-berger-christophe-robert-et-plus-de-60-organisations-partons-en-campagne-pour-le-pouvoir-de-vivre-4075505>
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14- Les soufis en quête d’un islam respectueux de l’environnement, Le Monde, 12/11/21, 07h00
Youness Bousenna

Si l’écologie a longtemps été un angle mort de la religion musulmane, des initiatives novatrices fleurissent, souvent portées par les soufis, tenants d’une approche spirituelle et ésotérique de l’islam. 
Associer islam et écologie paraîtrait presque incongru. Daoud Riffi, historien spécialiste de l’islam, qualifie même le sujet de « parent pauvre » de la pensée musulmane. Son collègue Eric Geoffroy, professeur émérite à l’université de Strasbourg, abonde : « L’obsession religieuse ritualiste et le rapport utilitaire à la nature suscité par la mondialisation estompent dans ces sociétés, usées par la pauvreté et la corruption, toute forme de conscience universaliste et écologique. » Si l’écologie est un angle mort, diagnostique Daoud Riffi, c’est d’abord parce que ces sociétés ont « reçu de plein fouet la modernité occidentale ». Or, cette dernière, « avec son action corrosive sur la nature, a rendu possible à l’Occident un recul réflexif sur le rapport à l’environnement ».
Un « problème civilisationnel »
Çà et là pourtant, des initiatives novatrices fleurissent. Elles sont souvent portées par les soufis (tenants d’une approche spirituelle et ésotérique de l’islam), comme la jeune Fondation méditerranéenne du développement durable Djanatu Al-Arif (« jardin du connaissant »), établie à Mostaganem, en Algérie. Il y a aussi quelques œuvres pionnières, comme celle de l’intellectuel iranien Seyyed Hossein Nasr, auteur dès 1978 de L’Homme face à la nature. La crise spirituelle de l’homme moderne. Pour Eric Geoffroy, ces ébauches lancent la « redécouverte » d’un corpus islamique originel « très précieux sur le plan écologique ». Car tout est déjà là, assure l’islamologue : « Le problème est civilisationnel, pas théologique. »
> Lire aussi Les racines chrétiennes de la crise écologique
La célèbre invitation à « Penser comme une montagne » (Payot, 2019), titre d’un ouvrage de l’écologiste américain Aldo Leopold (1887-1948), rédigé en 1944, passe pour fondatrice de la pensée écologique, mais qui se souvient qu’au VIIe siècle le prophète Mahomet disait, à propos de la montagne Uhud (dans l’actuelle Arabie saoudite) : « Cette montagne nous aime, et nous l’aimons » ? En islam, tout est vivant – même le minéral. Tel est le sens de l’énigmatique verset du Coran évoquant le « dépôt » divin proposé « aux cieux, à la terre et aux montagnes ». Ainsi, « toute la création est dotée d’une conscience », affirme le sociologue spécialiste de l’islam en France Omero Marongiu-Perria dans L’Islam et les Animaux (Atlande, 192 pages, 12 euros). Cet ouvrage collectif tente précisément d’examiner la condition animale à l’aune de cet héritage théologique : en promouvant un nouveau « paradigme végétarien », il propose de renouer avec la « simplicité volontaire » des premiers musulmans.
Pour Eric Geoffroy, cet héritage témoigne d’un « cosmisme » propre à l’islam, dont la teneur a été exhumée par un livre pionnier en 2003, Islam and Ecology (de Richard C. Foltz, Frederick M. Denny et Azizan Baharuddin, Harvard University Press, non traduit). À l’instar du christianisme, Allah a certes soumis la Création à l’homme. Mais Eric Geoffroy insiste sur sa condition paradoxale, analogue à celle de l’intendance promue par l’encyclique Laudato si’ : « Selon le Coran, Allah fait de l’homme la créature élue tout en sachant qu’il va pourrir la terre. Il est donc à la fois dans une position de liberté et de responsabilité à l’égard de la planète et des autres règnes. » Si les hommes ont reçu le dépôt « injuste et insensé » d’Allah, le Coran dit aussi que « la corruption est apparue sur terre comme sur mer du fait des agissements des hommes ».
> Lire aussi En quoi croyait Mahomet ?
Finalement sombre à l’égard de la nature humaine, le Coran renferme même une sourate troublante à l’heure des canicules et des mégafeux. Evoquant l’« ultime tremblement » d’une terre qui aura « rejeté son fardeau », elle prédit un homme hébété qui résonne curieusement avec notre actualité.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/12/les-soufis-en-quete-d-un-islam-respectueux-de-l-environnement_6101812_3232.html>
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15- Café, chocolat, bœuf… L'Europe veut interdire des matières premières issues de la déforestation importée, Le JDD, 14/11/21, 08h00
Marianne Enault

La Commission européenne veut agir contre le phénomène de déforestation importée. Elle veut interdire sur le marché unique des matières premières issues d'hectares déboisés.
Café, chocolat, bœuf… Sur les tables des Européens, de nombreux produits ont été élaborés à partir de matières premières dont la culture ou l'élevage a conduit à la déforestation en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est ou en Afrique de l'Ouest. "La déforestation n'est pas seulement une affaire brésilienne, indonésienne ou congolaise, défend l'eurodéputée allemande Delara Burkhardt, rapporteure au Parlement européen. Nous, Européens, avons une responsabilité, car pour avoir sur notre marché de la viande, du cuir, du soja, du café ou du cacao, les forêts du monde entier sont transformées en terres agricoles. Même nos sièges de voiture et nos chaussures participent à cette destruction !"
Selon les études, l'Union européenne est responsable de 6 à 10 % du déboisement mondial par ses importations. C'est ce qu'on appelle la déforestation importée.
L'objectif d'un accord sous la présidence française de l'Union européenne
La Commission européenne présentera mercredi un texte attendu visant à réduire l'empreinte environnementale des Vingt-Sept. Les pays producteurs de matières premières seront classés en fonction du risque et les entreprises européennes se verront opposer un ­devoir de "­vigilance raisonnée" : elles devront vérifier l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement pour détecter des dangers en matière de déforestation, que celle-ci soit ou non légale dans le pays d'origine. "Vous n'entrerez plus sur le marché européen si vous n'êtes pas capable de prouver que votre produit n'est pas zéro déforestation, précise l'eurodéputé Pascal Canfin, président de la Commission environnement au Parlement. Mais il y a encore des incertitudes sur l'ampleur de la réforme."
> Lire notre interview de Pascal Canfin : "Il faut garantir aux Européens que ce qu'ils consomment ne contribue pas à la déforestation"
Parmi celles-ci : le champ d'application. Six produits sont concernés, confirme le ministère de la Transition écologique : café, chocolat, huile de palme, bois, soja et bœuf. Le maïs et le caoutchouc devraient être ­exclus, de même que les coproduits tel que le cuir, ce qui limite la portée du dispositif. Ensuite, la date : la Commission plaide pour une application à partir de 2021. "Tout produit issu de la déforestation avant cette date serait alors considéré comme ne l'ayant pas été", regrette Pascal Canfin, qui plaide, avec le Parlement, pour une rétroactivité à 2015. 
Nous sommes les premiers au monde à mettre en place de telles règles du jeu
Enfin, le texte n'évoque que les forêts tropicales. "Il faudrait inclure les autres écosystèmes, juge Pierre Cannet au WWF France, comme les prairies et les zones humides." Faute de quoi, les industriels pourraient déplacer leur site de production.
> Lire aussi - Comment les émissions mondiales de CO2 ont rebondi après une baisse liée au Covid-19
Les entreprises devront-elles payer des compensations si elles ont été impliquées dans des destructions? Sur ce sujet, le Parlement devrait pousser plus loin que la Commission. "Idéalement, on trouverait un accord sous présidence française [qui débute le 1er janvier], avance Pascal Canfin. Nous sommes les premiers au monde à mettre en place de telles règles du jeu."
<https://www.lejdd.fr/Societe/la-commission-europeenne-veut-interdire-des-matieres-premieres-issues-de-la-deforestation-4076874>
Sur le même sujet : 
> Déforestation : l'UE veut verdir ses importations, les ONG regrettent des lacunes <https://information.tv5monde.com/info/deforestation-l-ue-veut-verdir-ses-importations-les-ong-regrettent-des-lacunes-432857>, AFP, 17/11/21, 16:00
> L’UE veut lutter contre la déforestation <https://www.ouest-france.fr/europe/ue/l-ue-veut-lutter-contre-la-deforestation-3fbac52a-47c2-11ec-adcb-13dc6f47ae64>, Ouest-France, 17/11/21, 19h28
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16- Chronique. « Mieux protéger les lanceurs d’alerte permettrait à certaines paroles de s’exprimer plus librement, au bénéfice de l’intérêt général », Le Monde, 14/11/21, 09h43
Stéphane Foucart

Une proposition de loi améliorant la protection des lanceurs d’alerte doit être débattue le 17 novembre à l’Assemblée nationale. Ce texte est une nécessité démocratique, estime Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Ces temps-ci, pas un jour ne passe sans que l’actualité soit marquée par les révélations d’un lanceur d’alerte. Et en particulier celles de Frances Haugen, ancienne salariée de Facebook, qui, faute de pouvoir changer de l’intérieur les pratiques de son entreprise, s’est décidée à faire fuiter au gendarme américain de la Bourse et à des journalistes, dont ceux du Monde, des centaines de documents internes montrant la réticence de sa direction à juguler les flots de haine et de désinformation qui imprègnent le plus important réseau social de la planète.
> Lire aussi : Facebook : Frances Haugen, une lanceuse d’alerte à la démarche très structurée
En France, la protection des lanceurs d’alerte est assurée par la loi Sapin 2 qui protège les salariés d’entreprise révélant au grand jour les agissements délictueux de leur employeur.
Une proposition de loi, portée par le député (MoDem) du Bas-Rhin Sylvain Waserman, doit être discutée en séance le 17 novembre à l’Assemblée nationale. Elle vise à transcrire dans le droit français la directive européenne sur le sujet, et pourrait ouvrir la voie – sauf détricotage du texte – à de meilleures garanties de protection.
En particulier, le texte étend la notion de lanceur d’alerte à toute personne – employé d’entreprise, d’administration publique, chercheur ou universitaire, simple riverain – « qui signale ou divulgue, sans contrepartie financière directe et de bonne foi », des informations sur un crime, un délit, ou toute autre contravention ou contournement de la loi, mais aussi plus généralement sur « une menace ou un préjudice pour l’intérêt général ». Cette précision est importante. Car si, dans les affaires économiques, financières, les faits divulgués tombent bien souvent sous le coup de la loi, c’est parfois tout le contraire pour ce qui touche à l’environnement ou à la santé.
Exemple emblématique
Comme autrefois les associations anti-amiante, comme il y a quelques années Irène Frachon dans l’affaire du Mediator, les militants antipesticides ou ceux qui dénoncent, en Bretagne, l’empoisonnement des cours d’eau par les effluents des élevages hors sol ne signalent pas des faits délictueux : ils mettent en évidence les carences de la réglementation ou la faillite de politiques publiques. C’est alors la loi ou son application, et non son contournement, qui est le problème.
> Lire aussi Irène Frachon, vigie de la santé
Un exemple emblématique récent est celui d’une classe de fongicides largement utilisés en agriculture, les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI). En avril 2018, un collectif de médecins et de chercheurs dénonçait, dans Libération, l’usage massif et légal de ces produits en agriculture. Leur mode d’action ne cible pas spécifiquement les champignons et moisissures contre lesquels ils sont censés lutter : il touche aussi de nombreux organismes, du lombric à l’abeille en passant par l’être humain. Saisie, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) n’y a pas vu matière à agir, et a jugé l’alerte sans fondement dans un rapport rendu en janvier 2019.
La Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (cnDAspe) a au contraire estimé, quelques mois plus tard, que l’alerte était bel et bien justifiée. La cnDAspe ne s’est pas arrêtée à ce constat et a réuni, en juin 2020, un groupe de chercheurs qu’elle a chargés de plancher, à partir de ce cas particulier, sur la gestion du risque chimique en Europe. Le 4 novembre, la cnDAspe a rendu le rapport des experts, assorti d’une série de recommandations qui, si elles étaient portées par la France au cours de sa prochaine présidence de l’Union européenne, pourraient modifier le paysage réglementaire actuel.
> Lire aussi Un pesticide SDHI épinglé pour ses effets sur le développement cérébral
Dans cette affaire, les lanceurs d’alerte n’auront pas obtenu ce qu’ils estimaient nécessaire – l’interdiction de toute une classe de pesticides –, mais ils ont contribué à mettre en évidence les lacunes des procédures actuelles d’évaluation du risque chimique. Et, peut-être, à les améliorer dans l’avenir.
Des licenciements dans des conditions troubles
Aucun de ces scientifiques n’a pour l’heure perdu son emploi, ou n’a été traîné en justice. Mais ces dernières années ont vu des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche – la sociologue Christine Fassert, à l’Institut national de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ou encore le biologiste Daniel Corcos, à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) – être licenciés dans des conditions pour le moins troubles et liées, selon les intéressés, au fait que leur travail, sur certains risques ou leur perception, avait l’heur de déplaire. Mieux protéger les lanceurs d’alerte permettrait à certaines paroles académiques de s’exprimer plus librement, au bénéfice de l’intérêt général.
Un très long chemin reste à faire pour protéger les simples citoyens. En témoigne l’ordonnance rendue le 10 novembre par la cour d’appel de Bordeaux, qui a « radié » l’appel formé par la lanceuse d’alerte Valérie Murat, dans l’affaire qui l’oppose au Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) et à plusieurs exploitations viticoles de la région. Condamnée en première instance à verser 125 000 euros au titre du préjudice moral subi par les viticulteurs qui la poursuivent, elle ne peut de facto faire appel sans s’être acquittée de cette somme considérable.
> Lire aussi Santé, environnement : « Où s’arrête le droit de dire la vérité, et où commence le dénigrement ? »
Qu’avait fait cette fille d’un viticulteur mort en 2012 d’une maladie liée à son exposition aux pesticides ? Elle avait publié des analyses indiquant que des résidus de ces produits étaient présents dans les bouteilles estampillées « haute valeur environnementale ». Rien de ce qu’elle dénonçait n’était faux, mais rien n’était non plus illégal, et la voilà au seuil de la ruine. « C’est, s’agissant d’un particulier, l’appel le plus cher de l’histoire de la justice civile française », résume son avocat, Eric Morain.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/14/mieux-proteger-les-lanceurs-d-alerte-permettrait-a-certaines-paroles-de-s-exprimer-plus-librement-au-benefice-de-l-interet-general_6101994_3232.html>
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En audio
17- La lutte contre l'obsolescence programmée en France et en Europe, France Inter, La Terre au carré, 10/11/21
Mathieu Vidard

La France a été le premier pays au monde à interdire obsolescence programmée en 2015. Au niveau européen, les choses bougent aussi avec le rapport d'inititative pour un marché intérieur durable.
Qu'est ce que l'obsolescence programmée et ses dégâts ? 
L’obsolescence programmée est la réduction volontaire de la durée de vie d’un produit afin d’en accélérer le renouvellement. 
La France a été le premier pays au monde à interdire cette pratique en 2015. Elle peut être punie de 2 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende et jusqu’à 5% du chiffre d’affaires annuel moyen. 
Il en existe multiples facettes : 
• L’obsolescence technique, dite aussi fonctionnelle ou structurelle : lorsque que le bien ne fonctionne plus en raison de la durée de vie limitée de l’un de ses composants essentiels et inamovibles. 
• L’obsolescence esthétique, dite aussi psychologique ou culturelle. 
• L’obsolescence logicielle concerne principalement les smartphones ou ordinateurs par exemple, mais monte en puissance avec la multiplication des objets connectés. Et lutter contre l’obsolescence prématurée n’est pas seulement un combat contre l’utilisation abusive des ressources et la réduction du pouvoir d’achat des citoyens, mais aussi un combat contre le réchauffement climatique. 
>> Suite (53 min) à lire ou à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mercredi-10-novembre-2021>
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Deux publications
18- Vers une consommation heureuse, d’Elisabeth Laville, Editions Allary, 16/10/14

Chaque semaine, un Français a le choix entre 1 250 nouveaux livres, 10 nouveaux parfums, 13 nouveaux films, consomme en moyenne une boîte de médicament et 1,5 kilo de viande ! Notre volume annuel de consommation est trois fois plus élevé qu'il ne l'était en 1960. Nous sommes devenus accros à la consommation, et cette addiction n'est quasiment jamais questionnée.
Elisabeth Laville n'est pas une "décroissante". Mais cette diplômée d'HEC, spécialiste du développement durable, nous explique pourquoi la consommation frénétique d'aujourd'hui est un piège. Individuellement, le bien-être décroît avec la consommation de biens matériels une fois nos besoins essentiels assouvis. Collectivement, cette course folle épuise les ressources naturelles et dérègle le climat. Y a-t-il une alternative ? Oui, les nombreux exemples cités dans ce livre prouvent que la consommation de demain est déjà là. 
Réjouissons-nous : elle nous rendra plus heureux.
A propos de l’auteure
Elisabeth Laville est la fondatrice d'Utopies, cabinet pionnier dans le conseil en développement durable pour les entreprises, de l'agence de presse citoyenne Graines de Changement et de l'observatoire de la consommation responsable Mescoursespourlaplanète. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages dont L'entreprise verte, Achetons responsable ! et Un métier pour la planète... et surtout pour moi !
Vers une consommation heureuse, d’Elisabeth Laville, Editions Allary, 16/10/14, ISBN : 978-2-37073-033-6, EAN : 9782370730336, 235 pages, 18,90 € ou 12,99 en ebook.
<https://allary-editions.fr/collections/essais/products/elisabeth-laville-vers-une-consommation-heureuse>
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19- Ma biosphère - Vivre autonome grâce aux low-tech, de Corentin de Chatelperron, Editions Arthaud, 27/10/21

Alors qu’Elon Musk va dépenser des milliards pour atteindre Mars et y bâtir un écosystème clos, Corentin de Chatelperron garde les pieds sur terre et sur mer.... Avant d’apprendre à vivre en autonomie pour coloniser Mars, apprenons l’autonomie pour préserver notre planète.
Depuis des années, il a sillonné les océans à bord de son Nomade des mers pour dénicher et diffuser gratuitement les meilleures inventions low tech, utiles à l’homme et à notre planète. Grâce à une sélection de trente de ces low tech, Corentin a tenté de vivre seul, durant quatre mois en totale autarcie. Une aventure terrestre et maritime passionnante qui témoigne de l’urgence à défendre notre planète avant de la délaisser en rêvant à d’improbables odyssées de l’espace.
A propos de l'auteur
Né en 1983, Corentin de Chatelperron est ingénieur et aventurier. Fondateur du Low-tech Lab <https://lowtechlab.org/fr>, il navigue sur toutes les mers du globe à bord du catamaran Nomade des mers, à la recherche d’innovations low-tech.
Ma biosphère - Vivre autonome grâce aux low-tech, de Corentin de Chatelperron, Editions Arthaud, Collection : Récits, 27/10/21, ISBN : 978-2-08-024391-1, EAN : 9782080243911, 288 pages, 19,90 € ou 13,99 € en e-book.
<https://www.arthaud.fr/ma-biosphere/9782080243911>
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Deux annonces
20- Invitation. La France des solutions, nation créative, Reporters d’Espoirs, studio104 de la Maison de la Radio (75016) le 15/12/21

Reporters d'Espoirs a le plaisir de vous convier à la grande soirée "La France des solutions, nation créative"
Mercredi 15 décembre à 18h30
dans le mythique studio104 de la Maison de la Radio et de la Musique, Paris 16e
Un événement animé par François Saltiel
Avec des personnalités - artistes, philosophe, scientifique, entrepreneurs... - et des acteurs de solutions audacieuses
Des formats courts, rythmés, variés
• Débats
• Discussions
• Pitchs
• Virgules artistiques
Pour un Tour de France passionnant et inspirant en 2 heures.
> Oui, je m'inscris gratuitement avec le code VIP "FDS21RDE"
<https://my.weezevent.com/fds2021>
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21- « Des Arbres qui marchent », un parcours en 8 épisodes vidéos, Mouvement pour un Monde Meilleur

« Des Arbres qui marchent » est une série vidéo en huit épisodes (d’environ 35 minutes chacun) qui propose un parcours de sens en huit étapes pour changer de regard, mobiliser des ressources intérieures et avancer dans un monde qui bascule.
Suite à une demande du Mouvement pour un Monde Meilleur, le réalisateur Pierre-Paul Renders s’est lancé dans une démarche personnelle basée sur ses préoccupations citoyennes, ses lectures, ses intuitions et l’écoute des synchronicités.
Entre mars 2019 et août 2020, il est allé à la rencontre d’une trentaine de personnes pour échanger avec elles sur des questions de sens, avec l’envie et le besoin de changer de regard, de mode de pensée.
> Vidéos à retrouver à : 
<https://desarbresquimarchent.com/index.php/la-serie/ <https://desarbresquimarchent.com/>>
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