[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP26 (lundi 22 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 22 Nov 08:00:16 CET 2021


Bonjour à tous,

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1- La Moulouya, ce fleuve marocain qui ne voit plus la mer <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/15/la-moulouya-ce-fleuve-marocain-qui-ne-voit-plus-la-mer_6102101_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 15/11/21, 09h30 
2- Simon Stiell : « Pendant que les pays puissants continuent de délibérer, la mer continue de monter et nous, on continue de lutter » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/15/simon-stiell-pendant-que-les-pays-puissants-continuent-de-deliberer-la-mer-continue-de-monter-et-nous-on-continue-de-lutter_6102082_3244.html>, Le Monde, 15/11/21, 10h37 
3- A l’issue de la COP26, le réchauffement climatique toujours loin d’être contenu à 1,5 °C <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/14/a-l-issue-de-la-cop26-le-rechauffement-climatique-toujours-loin-d-etre-contenu-a-1-5-c_6102037_3244.html>, Le Monde, maj le 15/11/21 à 10h45
4- Tchat. « Tout le monde est très prudent après la COP26, car ces promesses de zéro émission sont vagues, ambiguës et incohérentes » <https://www.lemonde.fr/planete/live/2021/11/15/climat-la-cop26-a-t-elle-servi-a-quelque-chose-posez-vos-questions_6102145_3244.html>, Le Monde, 15/11/21, 16:12
5- Editorial. Climat : les rendez-vous manqués de la COP26 <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/15/climat-les-rendez-vous-manques-de-la-cop26_6102131_3232.html>, Le Monde, 15/11/21, 17h19 
6- L'addiction de la croissance indienne au charbon a pesé sur la COP26 <https://www.la-croix.com/L-addiction-croissance-indienne-charbon-pese-COP26-2021-11-15-1301185152>, AFP, 15/11/21, 22:00
7- COP26 : le Pacte de Glasgow, reflet du déni climatique des pays riches <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/le-pacte-de-glasgow-n-est-que-le-reflet-du-deni-climatique-des-pays-riches-150309.html>, Novethic, 15/11/21
8- COP 26 : des avancées symboliques, mais une ambition globale insuffisante <https://www.actu-environnement.com/ae/news/cop26-avancees-symboliques-ambition-insuffisante-38535.php4>, Actu-environnement, 15/11/21
9- Plusieurs villes de l'ouest du Canada paralysées par des pluies torrentielles <https://information.tv5monde.com/info/plusieurs-villes-de-l-ouest-du-canada-paralysees-par-des-pluies-torrentielles-432622>, AFP, 16/11/21, 01:00
10- Entretien. Conférences climat : « Les COP ne peuvent pas être à l’avant-garde des débats, elles ne sont qu’une chambre d’enregistrement » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/16/conferences-climat-les-cop-ne-peuvent-pas-etre-a-l-avant-garde-des-debats-elles-ne-sont-qu-une-chambre-d-enregistrement_6102255_3244.html>, Le Monde, 16/11/21, 14h36 
11- La Suisse va inéluctablement vers un climat plus sec et plus chaud <https://www.rts.ch/info/suisse/12646883-la-suisse-va-ineluctablement-vers-un-climat-plus-sec-et-plus-chaud.html>, RTS, 16/11/21, 15:32
11- Les intempéries menacent le riz pilaf et le garde-manger des Ouzbeks <https://information.tv5monde.com/info/les-intemperies-menacent-le-riz-pilaf-et-le-garde-manger-des-ouzbeks-432702>, AFP, 16/11/21, 16:00
13- En Irak, la sécheresse pousse les agriculteurs à quitter les champs <https://information.tv5monde.com/info/en-irak-la-secheresse-pousse-les-agriculteurs-quitter-les-champs-432731>, AFP, 16/11/21, 19:00
14- Entretien. Bilan de la COP26 : « On fait jouer le mauvais rôle à l’Inde » <https://usbeketrica.com/fr/article/bilan-de-la-cop26-on-fait-jouer-le-mauvais-role-a-l-inde>, Usbek & Rica, 16/11/21
15- Entretien. La climatologue Corinne Le Quéré : « ce n’est pas parce qu’on a pas tout ce qui est nécessaire dans le Pacte de Glasgow qu’on avance pas » <https://www.goodplanet.info/2021/11/16/la-climatologue-corinne-le-quere-ce-nest-pas-parce-quon-a-pas-tout-ce-qui-est-necessaire-dans-le-pacte-de-glasgow-quon-avance-pas/>, GoodPlanet, 16/11/21
16- Zéro artificialisation nette : les élus veulent reporter les échéances de la loi Climat et résilience <https://www.actu-environnement.com/ae/news/zero-artificialisation-nette-elus-report-echeances-loi-climat-38543.php4>, Actu-environnement, 16/11/21
17- Entretien. COP26 : "L'inaction des États a été très violente pour nous, la jeunesse" <https://information.tv5monde.com/info/cop26-l-inaction-etats-violente-pour-nous-432724>, TV5Monde, maj le 17/11/21 à 17:08
18- 1,1milliard d'euros <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1042.html>, Actu-environnement, Le chiffre du jour, 17/11/21
19- Nous étions à la COP26 : voici nos constats sur ses résultats en demi-teinte <https://theconversation.com/nous-etions-a-la-cop26-voici-nos-constats-sur-ses-resultats-en-demi-teinte-172031>, The Conversation, 18/11/21, 18:07
20- L'assemblée mondiale de citoyens pour le climat, une expérience inédite pour faire bouger les lignes <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/l-assemblee-citoyenne-mondiale-pour-le-climat-a-presente-ses-premieres-propositions-a-la-cop26-150318.html>, Novethic, 18/11/21
21- COP26 : “il manque une autorité contraignante sur le climat” <https://www.wedemain.fr/dechiffrer/bilan-de-la-cop-26-il-manque-une-autorite-contraignante-sur-le-climat/>, We Demain, 18/11/21
En audio
22- Podcast. Climat : l’accord trouvé à la COP26 est-il suffisant ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/15/climat-l-accord-trouve-a-la-cop26-est-il-suffisant_6102067_3244.html>, Le Monde, 15/11/21, 08h22
En images
23- Vidéo. Métier : profileur de nuages <https://www.lemonde.fr/sciences/video/2021/11/19/metier-profileur-de-nuages_6102859_1650684.html>, Le Monde avec le CNRS, 19/11/21, 17h52
24- Sécheresse en Europe - Catastrophe en vue <https://www.youtube.com/watch?v=kT-NsR2dlY4>, Arte, 19/10/21
25- Les images marquantes de la COP26 <https://www.youtube.com/watch?v=nO_pfFDqVe8&t=72s>, Natura Sciences, 19/11/21

Bien à vous,
Florence

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INVENTAIRE DU JOUR : Que retenir de la COP26 en terme de bilan et de réactions alors que se dessine un monde à 2,7°C de réchauffement ? (cf. item 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 14, 15, 17, 19, 21, 22 & 25)
CHIFFRE DU JOUR : 1,1milliard d’euros, c’est la somme que la Commission européenne compte fournir à sept projets innovants visant à décarboner l’économie. (cf. item 18)
IMPACTS DU JOUR : — L’assèchement de la Moulouya, un des plus longs cours d’eau du Maroc, lié à sa surexploitation et à la sécheresse, menace les terres agricoles et la biodiversité. (cf. item 1)
— Etat d'urgence déclaré et armée déployée après des inondations qui paralysent plusieurs villes de l'ouest du Canada. (cf. item 9 & suite)
— Viande, carottes, oignons, riz et huile : c'est la recette du plov, le fameux riz pilaf ouzbek. Mais des conditions météorologiques extrêmes ont ruiné les récoltes, faisant bondir les prix de ces aliments de base en Ouzbékistan. (cf. item 12)
— La culture du blé, "c'est devenu une loterie", lâche Khamis Ahmed Abbas. Agriculteur dans le nord de l'Irak, il a abandonné ses terres devenues inexploitables à cause de la sécheresse pour tenter sa chance à Mossoul, grande ville la plus proche. (cf. item 13)
— Tournant climatique majeur, la sécheresse s’installe en Europe. (cf. item 24 & 11)
INÉDIT DU JOUR : 100 citoyens tirés au sort à travers le monde entier doivent travailler jusqu'à la fin de l'année pour répondre à cette question : comment l’humanité peut-elle répondre aux crises climatique et écologique d’une manière juste et efficace ? (cf. item 20)
PROFILEUR DU JOUR : En Ardèche, des scientifiques chassent les nuages dangereux à l’aide d’un lidar, instrument de pointe qui peut aider à mieux comprendre leur formation et, plus largement, à anticiper les épisodes météorologiques intenses. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- La Moulouya, ce fleuve marocain qui ne voit plus la mer, Le Monde Afrique avec AFP, 15/11/21, 09h30 

L’assèchement d’un des plus longs cours d’eau du pays, lié à sa surexploitation et à la sécheresse, menace les terres agricoles et la biodiversité. 
« C’est la première fois de son histoire que la Moulouya ne se déverse plus dans la mer », s’attriste l’écologiste Mohamed Benata. L’assèchement d’un des plus longs fleuves du Maroc, qui se jetait dans la Méditerranée après plus de 500 km dans les montagnes du Moyen Atlas, menace les terres agricoles et la biodiversité.
« Son débit a faibli à cause de la surexploitation de ses eaux. Le phénomène est dramatique », déclare à l’AFP cet agronome à la retraite, en photographiant l’embouchure du fleuve située à quelques kilomètres de la cité balnéaire de Saïdia (nord-est), près de la frontière algérienne. Pire encore, l’eau de mer remonte « sur quinze kilomètres » dans le lit de la Moulouya, poussant les riverains à abandonner l’exploitation de leurs terres à cause d’un excès de salinité.
> Lire aussi   Les nouveaux visages de la lutte pour le climat en Afrique
Impact direct du phénomène, accentué par la sécheresse : sur la rive droite, dans la commune rurale de Karbacha, les melons sont jaune pâle et difformes, leurs tiges toutes sèches couvrent plusieurs hectares de la plantation d’Ahmed Hedaoui. « Même les sangliers n’en veulent pas », raille-t-il. « Cette année, j’ai investi près de 300 000 dirhams [près de 30 000 euros] pour mettre à niveau ces terres. J’ai installé deux moteurs à pompe pour irriguer les melons, mais je me retrouve sans rien », se désole ce cultivateur de 46 ans, casquette vissée sur la tête : « Tout est mort à cause de la rareté des pluies et surtout de la salinité du fleuve. »
« Le sel ravage les sols pour des années »
L’herbe n’est pas plus verte dans le champ voisin, où son cousin Mustapha a planté des artichauts qui peinent à pousser. « Cela fait deux mois que ce champ n’a pas été irrigué faute d’eau douce. On évite l’eau du fleuve car son sel ravage les sols pour des années », confie ce professeur de français reconverti dans l’agriculture, qui n’exploite plus aujourd’hui qu’un tiers de ses 57 hectares. Mustapha Hedaoui, tout comme la dizaine de cultivateurs rencontrés sur place, incrimine la « mauvaise gestion » de l’eau et l’excès d’infrastructures dans la région, notamment deux stations de pompage et trois barrages.
Si la dernière station de pompage, mise en service il y a six mois près de la ville voisine de Zaio, permet d’irriguer 30 000 hectares, elle a porté « le coup de grâce aux agriculteurs de la basse Moulouya », tonne l’agriculteur. Plus grave, l’eau douce pompée du fleuve « est répartie de manière inéquitable car ce sont les producteurs d’arbres fruitiers qui en profitent », proteste Abderrahim Zekhnini, 61 ans, qui a renoncé à labourer les 200 hectares de l’exploitation familiale. « Ce qui me chagrine le plus, c’est de voir mes enfants obligés de travailler ailleurs, dans d’autres exploitations, alors qu’on a nos propres terres », déplore M. Zekhnini.
> Lire aussi Les arbres ressuscités de Talensi, dans le nord du Ghana
Au ministère de l’agriculture, on impute l’assèchement du fleuve et sa salinité à la sécheresse. « Certes, les stations de pompage ont un impact sur le débit du fleuve, mais des études ont été réalisées en amont pour éviter tout déséquilibre », assure à l’AFP le directeur régional du ministère, Mohamed Bousfou. « Pour la répartition de l’eau douce, on la distribue en priorité à l’arboriculture plutôt qu’aux cultures maraîchères, parce qu’on vit une situation exceptionnelle de sécheresse », assure le fonctionnaire. Un arbre détruit est plus long à remplacer qu’une plantation saisonnière.
« Tous les jeunes ne pensent qu’à émigrer »
L’aridité est amenée à augmenter progressivement au Maroc jusqu’en 2050 en raison de la baisse attendue de la pluviométrie (– 11 %) et de l’augmentation de la température (+ 1,3 °C), selon un rapport du ministère de l’agriculture. Elle entraînera une « diminution de la disponibilité en eau d’irrigation de plus de 25 % », prédit-il.
Sur la rive gauche de la Moulouya, ce n’est pas mieux : « Nous cultivons ces terres de père en fils, mais ça va de mal en pis », confie, amer, Samir Chodna. « Aujourd’hui, tous les jeunes de la région ne pensent qu’à émigrer », assure le jeune homme.
> Lire aussi  COP26 : « En Afrique, le changement climatique aggrave les inégalités entre hommes et femmes »
L’embouchure du fleuve, désormais envahie par les détritus, abrite pourtant une des réserves naturelles les plus riches de la région d’Oujda, non loin de l’Algérie. « Sa faune et sa flore n’en sortiront pas indemnes », alerte le militant écologiste Mohamed Benata.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/15/la-moulouya-ce-fleuve-marocain-qui-ne-voit-plus-la-mer_6102101_3212.html>
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2- Simon Stiell : « Pendant que les pays puissants continuent de délibérer, la mer continue de monter et nous, on continue de lutter », Le Monde, 15/11/21, 10h37 
Propos recueillis par Audrey Garric (Glasgow (Royaume-Uni), envoyée spéciale)

Le ministre de l’environnement de la Grenade revient, dans un entretien au « Monde », sur les conclusions de la COP26. Lui qui vit dans un pays qui subit déjà de plein fouet le changement climatique déplore le manque de solidarité des pays du Nord. 
Son pays fait partie de la ligne de front du changement climatique. Simon Stiell, ministre de la résilience climatique et de l’environnement de Grenade, une île des Caraïbes, tire le bilan de la 26e conférence des Nations unies sur le climat (COP26). Pour le coprésident de la Coalition de la haute ambition, qui a été lancée pendant la COP et regroupe une quarantaine de pays (Etats-Unis, Union européenne, petites îles, pays en développement), le pacte de Glasgow est insuffisant, même s’il est « le meilleur accord que l’on pouvait avoir ».
> Lire aussi Climat : la COP26 accouche d’un accord en demi-teinte
Lors de la séance de clôture de la COP26, vous avez dit que vous étiez mal à l’aise avec le pacte de Glasgow. Pourquoi ?
Tout le monde est mal à l’aise avec cette conclusion. Mais la situation était très complexe, presque impossible à résoudre : il faut concilier les volontés diamétralement opposées de près de 200 pays. D’un côté, il faut sortir des énergies fossiles et accélérer très rapidement la décarbonation des économies si l’on veut avoir une chance de contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C. Mais, de l’autre, les pays en développement demandent à pouvoir profiter, eux aussi, du charbon, du pétrole et du gaz qui ont fait la prospérité des pays développés, historiquement responsables du changement climatique. Ils souhaitent un accès basique à l’énergie.
Les petites îles, qui n’ont que très marginalement contribué aux émissions de gaz à effet de serre, ont aussi d’importants besoins de développement mais des ressources limitées, et des difficultés exacerbées par la crise sanitaire. A Grenade, nous avons beaucoup de soleil, de vent, l’océan, la géothermie, mais nous avons besoin d’aide financière et technique pour faire une transition du pétrole vers les énergies renouvelables.
A la COP26, nous avons obtenu de véritables avancées sur la réduction des émissions et sur davantage de soutien, avec un doublement des financements pour l’adaptation au changement climatique. Le pacte de Glasgow est aussi le premier texte à parler de début de fin du charbon. Malgré le recul de dernière minute sur cette mention [la « sortie » du charbon a été remplacée par une « diminution »], c’est significatif et cela va plus loin que n’importe quelle autre décision. La barre reste placée bas, mais c’est le meilleur accord que l’on pouvait avoir. Les négociations climatiques, aujourd’hui, c’est la quadrature du cercle.
> Lire aussi A la COP26, des pays fixent pour la première fois la fin de leur production de pétrole et de gaz
Vous n’avez pas obtenu gain de cause sur votre demande d’une aide financière spécifique pour les « pertes et dommages », c’est-à-dire les dégâts irréversibles du changement climatique. Comment réagissez-vous ?
La COP a seulement décidé de lancer un dialogue, qui est une excuse pour permettre aux pays riches de ne pas s’engager davantage. Je suis extrêmement déçu et frustré par ces résultats très faibles. On parle de ce sujet depuis vingt ans déjà, on n’a plus besoin d’en discuter. On a besoin de financements additionnels pour nous aider à nous relever à la fois des catastrophes climatiques et des effets lents du changement climatique. C’était une ligne rouge pour nous, mais nos lignes rouges sont les plus faciles à franchir pour les pays riches. Le groupe de négociation Aosis [qui rassemble les petits Etats insulaires] est petit, avec un poids politique limité. Même si on essaie d’être davantage entendus en étant membres de la Coalition de la haute ambition, on apporte surtout une autorité morale.
> Lire aussi A la COP26, négociations tendues sur la question du financement des dégâts du changement climatique
Quels sont les effets du changement climatique dans votre pays ?
En raison de l’élévation du niveau de la mer, nous avons déjà dû relocaliser un village. Il y a des montagnes sur notre île, donc nous ne serons pas rayés de la carte, comme pourraient l’être les îles Marshall. Mais les impacts de la montée des eaux seront graves, alors que 80 % de notre population vit à 1 kilomètre de la côte et que notre tourisme, qui assure les trois quarts de notre économie, dépend aussi de la côte. Nous nous sommes déjà adaptés, en réhabilitant nos massifs coralliens ou en construisant des villes plus résilientes, mais ce n’est pas suffisant. L’adaptation, c’était hier.
Avant, nous avions deux saisons distinctes, une saison sèche et une pluvieuse. Désormais, les pluies sont plus fortes, plus fréquentes, moins prévisibles, et elles entraînent des glissements de terrain. Les pluies ont déstabilisé la route sur l’ouest de l’île et il faudra la reconstruire. Cela coûtera des dizaines de millions de dollars, que nous n’avons pas. En 2004 et 2005, nous avons aussi subi deux ouragans majeurs à dix mois d’intervalle, qui ont provoqué des morts, détruit 95 % des habitations et mis à plat l’économie. On en paie encore le prix. C’est typique de nos îles des Caraïbes : on est frappés par un ouragan, puis on reconstruit, puis la dette s’accroît, puis on est frappés de nouveau. Pendant que les pays puissants continuent de délibérer, la mer continue de monter et nous, on continue de lutter.
> Lire aussi A l’issue de la COP26, le réchauffement climatique toujours loin d’être contenu à 1,5 °C
Les pays développés manquent-ils de solidarité à l’égard de ceux plus vulnérables ?
Il y a un réel manque de volonté politique du G20, qui représente 80 % des émissions de gaz à effet de serre et 85 % du PIB. On a vu que des milliers de milliards de dollars pouvaient être rassemblés pour la relance économique après le Covid-19 – dont l’essentiel a permis de soutenir les énergies fossiles. Contre le changement climatique, ce sont aussi des milliers de milliards de dollars qui doivent être mobilisés, pas les 100 milliards promis par les pays développés en 2009.
Malgré tout, grâce à cette COP, un pont a été construit entre pays riches et pays pauvres. Chacun a donné quelque chose et a reçu quelque chose. Mais je ne pense pas qu’une seule conférence pourra restaurer la confiance entre Nord et Sud. Je suis prudemment optimiste pour la suite.
> Lire aussi Quiz COP26 : saurez-vous répondre à ces questions sur la planète ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/15/simon-stiell-pendant-que-les-pays-puissants-continuent-de-deliberer-la-mer-continue-de-monter-et-nous-on-continue-de-lutter_6102082_3244.html>
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3- A l’issue de la COP26, le réchauffement climatique toujours loin d’être contenu à 1,5 °C, Le Monde, maj le 15/11/21 à 10h45
Audrey Garric (Glasgow, envoyée spéciale)

Si la 26e Conférence des parties des Nations unies laisse entrevoir quelques progrès, les engagements pris à Glasgow auront pour conséquence une hausse de 2,7 °C des températures selon l’ONU, loin de ce que prévoit l’accord de Paris. 
Tout au long de la COP26, à Glasgow (Ecosse), les scientifiques, analystes et experts en tout genre n’ont cessé de faire tourner leurs calculettes. En jeu, l’évaluation, au plus vite, des annonces qui se sont succédé tambour battant, l’analyse de leur impact sur la hausse des températures mondiales.
Si les chiffres et les méthodologies divergent à la marge, les conclusions sont unanimes : la 26e conférence des Nations unies sur le climat laisse entrevoir quelques progrès futurs dans la limitation du réchauffement climatique, mais les pays participants sont encore loin de le contenir bien en deçà de 2 °C, ou 1,5 °C, comme le prévoit l’accord de Paris sur le climat adopté en 2015.
Désormais, à l’issue de la conférence, qui s’est achevée samedi 13 novembre au soir, plus de 150 pays sur 196 ont déposé de nouveaux engagements climatiques pour 2030 (les « NDC »), comme les y engage le traité international, et plus de 80 Etats, représentant trois quarts des émissions mondiales, ont promis la neutralité carbone pour le milieu du siècle, notamment l’Inde, qui s’est engagée à atteindre zéro émission nette d’ici à 2070. Mais, « quand on regarde ces nouveaux engagements, franchement, c’est la montagne qui a accouché d’une souris », a déclaré Inger Andersen, la directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), durant la COP.
> Lire aussi Climat : la COP26 accouche d’un accord en demi-teinte
L’organisation internationale, qui a mis à jour, le 9 novembre, son rapport annuelsur l’action climatique, prédit toujours un réchauffement de 2,7 °C à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle (avec une probabilité de 66 %), en se basant sur les nouvelles NDC. Il y a du progrès, puisque les évaluations du PNUE basées sur les précédents plans climatiques, déposés en 2015, tablaient plutôt sur une hausse de 3,2 °C – même si la méthodologie a depuis changé. Cette amélioration est essentiellement due à un relèvement de l’ambition de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Chine.
Engagements ambigus, défaut de transparence…
Reste que l’on est encore loin du compte : les nouveaux plans, pris de manière volontaire par les Etats, entraîneraient, s’ils sont tenus, une hausse de 14 % des émissions d’ici à 2030 par rapport à 2010, alors qu’il faudrait les réduire de 45 % pour espérer limiter le réchauffement à 1,5 °C. Cet écart s’explique parce que seule une grosse moitié des pays ont accru leurs efforts. Les autres, comme la Russie, le Brésil, le Mexique, l’Australie, l’Indonésie ou le Vietnam, ont adopté de nouveaux objectifs qui ne marquent aucun progrès, voire sont moins ambitieux.
L’horizon est moins sombre lorsque l’on prend également en compte les promesses de neutralité carbone pour le milieu du siècle. Dans ce cas, le réchauffement pourrait être limité à 2,1 °C en 2100. Mais il n’est « pas certain que ces promesses puissent être atteintes », alerte le PNUE. L’institution prévient, une fois de plus, que ces engagements restent ambigus, manquent de transparence, sont difficiles à évaluer et ne précisent pas quels gaz à effet de serre ni quels secteurs sont concernés, ni ne dit s’ils font appel à de la compensation carbone. Par ailleurs, « beaucoup de ces promesses reportent les efforts après 2030 », déplore Inger Andersen, comme c’est le cas pour l’Australie, l’Arabie saoudite, le Brésil, la Turquie ou la Russie.
> Lire aussi Les nouvelles promesses des Etats mènent toujours le monde vers une « catastrophe climatique »
Cette analyse rejoint celle du Climate Action Tracker, un groupe d’experts spécialistes de l’évaluation des politiques climatiques, également publiée mardi. Elle table sur un réchauffement de 2,4 °C à la fin du siècle (la probabilité de ce scénario est de 50 %) sur la base des plans climat pour 2030. Ces scientifiques regrettent qu’il n’y ait « pas eu suffisamment d’élan, que ce soit avant ou pendant la COP26, de la part des dirigeants pour augmenter ces engagements », qui s’avèrent « totalement insuffisants ».
Les vagues promesses de neutralité carbone
Leur scénario le plus optimiste, toutefois, parvient à un réchauffement de 1,8 °C à la fin du siècle, rejoignant une évaluation de l’Agence internationale de l’énergie, si et seulement si toutes les promesses pour 2030 et 2050 sont entièrement mises en œuvre.
Or, les experts mettent également en garde contre un grand manque de crédibilité : les promesses de neutralité carbone au milieu du siècle ne sont pas déclinées de manière cohérente dans les plans pour 2030, et ces derniers ne sont pour l’instant pas appliqués. « La mise en œuvre des politiques sur le terrain avance à pas de tortue », regrette le Climate Action Tracker, qui appelle à décarboner tous les secteurs au cours de cette décennie.
> Lire aussi : Saurez-vous répondre à ce quiz sur la planète ?
Dans une autre étude publiée jeudi, le groupe a voulu pousser l’analyse plus loin pour tenter d’évaluer les nombreuses alliances sectorielles d’Etats, de régions ou d’entreprises annoncées lors de la COP26. Ils jugent qu’elles « réduisent l’écart » entre les promesses des Etats et ce qui serait nécessaire pour respecter l’accord de Paris, mais seulement « de manière limitée ». Les plus efficaces sont celles visant à stopper la déforestation en 2030 et à réduire les émissions de méthane.
Les alliances pour sortir du charbon dans les années 2030-2040 et pour mettre fin aux véhicules thermiques en 2035-2040 n’auront, à ce stade, que peu d’impact, parce qu’elles n’ont pas été rejointes par les principaux pays producteurs de charbon et de voitures. Même en comptabilisant ces coalitions, « les émissions mondiales en 2030 seront encore presque deux fois plus élevées que nécessaire pour être compatibles avec 1,5 °C », écrit le Climate Action Tracker. A moins que les pays ne parviennent réellement à relever leur ambition.
> Lire aussi Sur l’automobile, la COP26 accouche d’un accord minimal
A l’issue de cette conférence climat, ces derniers se sont engagés à revenir avec des engagements rehaussés dès 2022, à la COP27, qui se tiendra en novembre 2022 à Charm El-Cheikh (Egypte).
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/14/a-l-issue-de-la-cop26-le-rechauffement-climatique-toujours-loin-d-etre-contenu-a-1-5-c_6102037_3244.html>
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4- Tchat. « Tout le monde est très prudent après la COP26, car ces promesses de zéro émission sont vagues, ambiguës et incohérentes », Le Monde, 15/11/21, 16:12
Tchat animé par Audrey Garric

La conférence de l’ONU sur le climat a été marquée par de profondes dissensions et a abouti à un accord en demi-teinte. Audrey Garric, journaliste au « Monde », a répondu à vos questions.
• Lillie (Royaume-Uni) : Les prochaines COPs seront en Egypte et aux Emirats Arabes Unis, les deux représentent des régions plus vulnérables à la crise climatique et aussi plus riches en réserves d'énergies fossiles. Pensez-vous c'est un une bonne ou une mauvaise chose ?
• Audrey Garric : Bonjour Lillie,
Cela ne va pas être une question facile de ce point de vue, ni pour permettre à la société civile de se manifester autant qu’à Glasgow, par exemple. Mais, par le passé, la COP24 de Katowice (Pologne), en pleine région charbonnière, a quand même réussi à aboutir à l’adoption de la majorité des règles de l’application de l’accord de Paris, son mandat principal. Cela peut forcer le pays qui préside et reçoit à agir ou à moins bloquer (j’essaie de rester optimiste).
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/live/2021/11/15/climat-la-cop26-a-t-elle-servi-a-quelque-chose-posez-vos-questions_6102145_3244.html>
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5- Editorial. Climat : les rendez-vous manqués de la COP26, Le Monde, 15/11/21, 17h19 

Editorial du « Monde ». Le renoncement de l’Inde et de la Chine sur le charbon et la persistance du profond clivage Nord-Sud illustrent les insuffisances des objectifs pris à Glasgow, qui dessinent un monde à 2,7°C de réchauffement.
Savoir saluer de simples pas quand l’urgence de la situation requiert des bonds de géant demande une certaine magnanimité – surtout lorsque ces pas se font au rythme de deux en avant, un en arrière. Alok Sharma, le président de la COP26, s’est donc efforcé, à la clôture des travaux de la conférence à Glasgow, samedi 13 novembre, de maîtriser sa déception après le renoncement de dernière minute de l’Inde et de la Chine sur le charbon.
> Lire aussi Climat : la COP26 accouche d’un accord en demi-teinte
C’était sans doute le plus spectaculaire des rendez-vous manqués de cette conférence mondiale tant attendue sur le climat, mais on en retiendra surtout la persistance du profond clivage Nord-Sud. La solidarité des pays développés à l’égard des plus vulnérables, qui ne sont pas responsables du dérèglement climatique mais se trouvent souvent en première ligne, n’a pas été à la hauteur du défi : les pays riches ont certes accepté de doubler les fonds consacrés à l’adaptation au réchauffement climatique, mais ils ont refusé des financements spécifiques pour les dégâts irréversibles auxquels il n’est plus possible de s’adapter.
> Lire aussi « Tout le monde est très prudent après la COP26, car ces promesses de zéro émission sont vagues, ambiguës et incohérentes »
Parmi les pas positifs, il faut se féliciter de la volonté de maintenir en vie l’objectif de ne pas dépasser 1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, la limite la plus ambitieuse fixée par l’accord de Paris sur le climat en 2015. Mais s’il est maintenu en vie, a averti Alok Sharma, « son pouls est faible et il ne survivra que si nos engagements sont rapidement traduits en actes ».
Plus d’annonces que de transparence
Relever les objectifs climatiques, actuellement insuffisants, dès l’an prochain, constitue aussi une avancée incontestable, de même que la mention, pour la première fois dans un texte de négociations climatiques, du début d’une sortie du charbon et du soutien aux énergies fossiles, responsables de 90 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais, là aussi, l’ambition est courte, puisque les nouveaux objectifs climatiques entraîneraient, s’ils sont tenus, une hausse de 14 % des émissions d’ici à 2030 par rapport à 2010, alors qu’il faudrait les réduire de 45 % pour espérer limiter le réchauffement à 1,5 °C.
> Lire aussi A l’issue de la COP26, le réchauffement climatique toujours loin d’être contenu à 1,5 °C
On se dirige donc toujours vers 2,7 °C de réchauffement à la fin du siècle. L’action a été repoussée à l’an prochain. Le renoncement sur le charbon montre qu’il sera difficile de sortir à temps de cette énergie, la plus polluante. Ainsi, malgré la mise à disposition de 8,5 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros) annoncée par la France, l’Allemagne, l’Union européenne et les Etats-Unis pour l’aider dans sa transition énergétique, l’Afrique du Sud s’est exprimée contre la mention d’une sortie du charbon dans le pacte climatique de Glasgow. Les pays du Sud ont rappelé qu’ils étaient aussi en droit de profiter des énergies fossiles pour se développer, comme l’ont fait avant eux les pays du Nord : lorsque les riches parlent de transition énergétique, les pauvres, eux, demandent simplement l’accès à l’énergie.
Parmi les problèmes non résolus, enfin, figurent ceux de la crédibilité et de la transparence des promesses faites. Aucun dispositif ne permet de vérifier la validité et la force des annonces dont cette COP26 a été riche, pas plus que des engagements de neutralité carbone. L’Australie, l’Arabie saoudite, le Brésil, la Turquie et la Russie se sont engagés à atteindre des émissions nettes nulles d’ici à 2050, 2053 ou 2060, mais sans fixer d’objectifs réalistes de réduction des émissions pour 2030. A la COP27, qu’accueillera l’Egypte en 2022, les Etats devront faire mieux. Procrastiner n’est plus une option.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/15/climat-les-rendez-vous-manques-de-la-cop26_6102131_3232.html>
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6- L'addiction de la croissance indienne au charbon a pesé sur la COP26, AFP, 15/11/21, 22:00
Abhaya Srivastava

Alors même que sa capitale est souvent plongée dans un brouillard toxique, l'Inde a mené la charge pour affaiblir les engagements contre le charbon lors du sommet de la COP26, privilégiant, selon les experts, sa croissance économique au détriment de l'avenir de la planète.
Le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre s'est entendu avec la Chine pour atténuer la formulation sur les énergies fossiles lors de la conférence de Glasgow, obligeant les participants à un compromis : l'accord sur le climat engage à une "réduction" au lieu d'une "sortie" du charbon.
Les raisons de cette résistance indienne à une lutte plus ambitieuse contre les carburants polluants sont à chercher du côté de son besoin d'énergie bon marché, pour alimenter une économie en expansion et sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté.
"Nous avons une grande population qui n'a toujours pas atteint un niveau de vie minimum de base", explique à l'AFP Samrat Sengupta, spécialiste du changement climatique au Centre pour la Science et l'Environnement, basé à New Delhi.
La consommation de charbon a presque doublé lors des dix dernières années et cette énergie produit 70% de l'électricité indienne.
Le gouvernement n'a durci qu'à reculons les réglementations pour les usines de charbon et a encore annoncé l'an dernier une série de ventes aux enchères de mines pour stimuler la production nationale.
Certes, le Premier ministre Narendra Modi s'est engagé à sortir son pays du charbon, mais il a précisé devant les délégués à Glasgow que l'Inde ne vise la neutralité carbone que pour 2070, soit dix ans après la Chine et 20 ans après les autres grands émetteurs de CO2.
Sans actes forts rapides, les experts craignent une augmentation des émissions de l'Inde dans les prochaines années, sapant les efforts mondiaux pour endiguer le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques.
"L'Inde est extrêmement vulnérable au changement climatique, avec un risque accru de perturbation des systèmes de mousson, de pluies diluviennes ainsi que de chaleurs extrêmes", avertit Matthew England, climatologue de l'Université de Nouvelle-Galles-du-Sud.
- Responsabilité des pollueurs historiques -
Les conséquences de l'addiction de l'Inde aux énergies fossiles sont déjà bien visibles, avec un brouillard gris épais enveloppant New Delhi et ses 20 millions d'habitants chaque année en hiver.
Au jour même de la finalisation de l'accord de la COP26, New Delhi fermait ses écoles pour une semaine afin d'éviter aux enfants de sortir.
Ce brouillard toxique cause des millions de morts en Inde chaque année et une récente étude de l'Université de Chicago a estimé que la pollution de l'air réduit de neuf ans l'espérance de vie de 40% des Indiens.
Mais l'objectif de porter la production d'énergie solaire de 100 GW à 500 GW d'ici 2030 "est un objectif énorme et très difficile à atteindre", estime M. Sengupta. "Cela nécessite de mettre à disposition un grand nombre de financements et de technologies bon marché."
Le pays manque de capacité en haute technologie pour répondre à la demande de panneaux solaires, et doit se reposer sur les importations onéreuses de leurs composants.
La tentative de favoriser la production intérieure de technologie solaire en augmentant les taxes à l'importation a eu pour conséquence de faire grimper le coût des énergies renouvelables.
L'Inde réclame depuis longtemps que les pollueurs historiques, tels que les États-Unis et l'Europe, fournissent l'expertise technique et le financement nécessaires à la lutte contre le changement climatique. 
Les pays en développement "ont droit à une utilisation responsable de énergies fossiles", a répété samedi le ministre de l'Environnement devant les délégués à la COP26.
Bhupender Yadav a estimé que les pays portant une faible part de la responsabilité historique dans le changement climatique ne devraient pas être tenus aux mêmes normes que les plus grands émetteurs par habitant.
"Dans une telle situation, comment peut-on espérer que les pays en développement promettent d'abandonner le charbon et les subventions aux énergies fossiles?", a-t-il demandé.
Le texte atténué de la COP26 a été adopté avec une grande réticence par les autres pays, impatients de conclure l'accord après deux semaines de négociations marathon. 
L'argument indien a irrité d'autres pays en développement, dont les îles du Pacifique en première ligne du risque de hausse du niveau des mers. Le procureur général des Fidji, Aiyaz Sayed-Khaiyum, a exprimé "non seulement notre étonnement, mais aussi notre immense déception quant à la manière dont cela a été introduit".
<https://www.la-croix.com/L-addiction-croissance-indienne-charbon-pese-COP26-2021-11-15-1301185152>
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7- COP26 : le Pacte de Glasgow, reflet du déni climatique des pays riches, Novethic, 15/11/21
Concepcion Alvarez

Le dénouement de la COP26, marqué par l’intervention de l’Inde pour demander non plus une sortie du charbon mais une réduction, n’est en fait que le résultat de décennies de déni climatique de la part des pays riches. Sur la réduction des émissions, la solidarité avec les pays du Sud et la sortie de toutes les énergies fossiles, ils ont manqué à leurs promesses. Cela n’a fait que contribuer à creuser le fossé et la méfiance entre les deux blocs.
"Le problème c’est le fossé entre les textes et la réalité", a réagi le climatologue Jean Jouzel, de retour de la COP26, interrogé par Libération. Depuis 1992 et la conférence de Rio, qui a donné naissance aux fameuses COP, les États les plus pollueurs se sont progressivement engagés à limiter leur impact climatique. L’Accord de Paris a relancé la dynamique avec la mise en place des contributions nationales déterminées, les NDC, que les pays devaient actualiser avant la COP26. Mais à la veille – et même encore au lendemain – du sommet, les différentes analyses montrent que nous ne sommes toujours pas sur la voie d’un réchauffement limité à 1,5°C.   
Et les pays riches ont une sacrée responsabilité. Parmi les plus mauvais élèves, la Russie et l’Australie n’ont même pas pris la peine de déposer une NDC plus ambitieuse en 2021 qu’en 2015. Plus globalement, aucun État n’est aujourd’hui aligné sur l’objectif 1,5°C, selon le Climate Action Tracker. Et au lieu de réduire nos émissions de 45 % d’ici 2045, nous devrions encore les augmenter de 14 % d’ici 2030. Le Pacte de Glasgow appelle bien à une relève de l’ambition d’ici 2022. Mais le rendez-vous risque encore une fois d’être manqué, sapant la confiance entre les pays du Nord et les pays du Sud déjà impactés par le changement climatique.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/le-pacte-de-glasgow-n-est-que-le-reflet-du-deni-climatique-des-pays-riches-150309.html>
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8- COP 26 : des avancées symboliques, mais une ambition globale insuffisante, Actu-environnement, 15/11/21
Philippe Collet

Pour la première fois, le texte final d'une conférence climat évoque une diminution de l'usage du charbon. Mais les engagements restent insuffisants pour enrayer la crise climatique. Les États se sont donnés un an pour relever leurs objectifs climatiques.
Samedi 13 novembre, la COP 26 de Glasgow (Écosse) s'est achevée avec l'adoption du Pacte de Glasgow pour le climat et de décisions techniques permettant la mise en œuvre des dispositions de l'Accord de Paris concernant les marchés du carbone et la transparence.
À l'issue de deux semaines de négociations, chacun peut trouver dans les textes ce qu'il cherche. Le multilatéralisme et l'espoir d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris restent en vie, se félicitent les parties prenantes les plus optimistes. À l'opposé, les avancées sont minimes, mettent en avant ceux qui jugent que la COP 26 n'a pas permis d'enregistrer de progrès significatifs.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/cop26-avancees-symboliques-ambition-insuffisante-38535.php4>
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9- Plusieurs villes de l'ouest du Canada paralysées par des pluies torrentielles, AFP, 16/11/21, 01:00
Anne-Sophie Thill

Des milliers de personnes évacuées et sans électricité, des centaines d'autres bloquées dans leur véhicule, un oléoduc à l'arrêt: des pluies torrentielles ont entraîné des inondations et des glissements de terrain, paralysant lundi plusieurs villes de la Colombie-Britannique, dans l'ouest du Canada.
"Après des pluies abondantes, des glissements de terrain et inondations ont touché diverses routes à l'intérieur des terres de Colombie-Britannique", a tweeté le ministère des Transports et des Infrastructures de la province dans la nuit de dimanche à lundi.
Plusieurs autoroutes y étaient en effet fermées dans des zones déjà touchées cet été par d'importants feux de forêt. Des dizaines de milliers de personnes étaient affectées à travers la province par des coupures d'électricité, d'après l'entreprise Hydro BC.
En fin de journée, les services d'urgence ont indiqué avoir transporté la veille dans la soirée neuf patients avec des blessures mineures à la suite d'un glissement de terrain survenu dans ce secteur.
"De 80 à 100 véhicules" étaient également bloqués depuis la nuit dernière par des glissements de terrain sur une autoroute près d'Agassiz, à une centaine de kilomètres à l'est de Vancouver, ont déclaré les autorités, lors d'un point presse dans la matinée. Des équipes de sauvetage, de pompiers et de police sont déployées pour les aider.
Les forces canadiennes ont envoyé des hélicoptères pour secourir ces automobilistes, environ 275 personnes étaient bloquées dans leur véhicule, dont une cinquantaine d'enfants, selon les médias locaux. 
- Milliers d'évacuations -
Des images relayées par les autorités locales montraient la crue de la rivière Similkameen, dans le sud de la Colombie-Britannique. D'autres montraient la ville de Merritt, inondée par la crue de la rivière Coldwater. 
Les quelque 7.000 habitants de cette ville située à 300 km au nord-est de Vancouver ont reçu l'ordre d'évacuer vers des centres d'urgences dans la matinée, puis reçu l'interdiction de retourner à Merritt après l'inondation de l'usine de traitement des eaux usées. Deux ponts ont également été inondés.
"Aux gens de Merritt et aux Britanno-Colombiens touchés par les inondations: soyez prudents", a prié le Premier ministre canadien Justin Trudeau sur Twitter, dans l'après-midi. "On va être là pour vous fournir le soutien nécessaire pour vous aider à faire face à ces inondations et aux conditions extrêmes et à vous en remettre", a-t-il promis.
En outre, ces intempéries ont conduit à la fermeture de l'oléoduc controversé Trans Mountain, qui a été nationalisé par le gouvernement de M. Trudeau en 2018. Le pipeline a été arrêté "par mesure de précaution" a confirmé l'entreprise à l'AFP, en raison des "vastes inondations et des coulées de boue emportant des débris dans le secteur de Hope", à 150 km à l'est de Vancouver.
Les travaux d'agrandissement de l'oléoduc, qui doit entrer en service d'ici fin 2022, ont également été interrompus dans les régions de "Lower Mainland, Hope et Merritt en raison des pluies torrentielles prolongées".
Ceux-ci visent à augmenter de 300.000 à 890.000 barils par jour la capacité de cet oléoduc qui achemine le pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta, cœur de l'industrie pétrolière canadienne, vers la banlieue de Vancouver.
Un peu à l'ouest d'Agassiz, la ville d'Abbotsford a émis un ordre d'évacuation concernant plus d'une centaine de domiciles après ces intempéries.
"En seulement 140 jours, Abbotsford a enregistré son jour le plus chaud de l'histoire (42,9 °C) et maintenant, le jour le plus humide de l'histoire (100,4 mm)", a observé sur Twitter Tyler Hamilton, météorologue originaire de la région. 
Le ministère de l'Environnement, qui relève que "près de 230 mm" de pluie ont été observés dans la vallée du Fraser, prévoyait en début d'après-midi encore 30 mm de précipitations sur la journée de lundi.
<https://information.tv5monde.com/info/plusieurs-villes-de-l-ouest-du-canada-paralysees-par-des-pluies-torrentielles-432622>
Sur le même sujet : 
> Etat d'urgence et armée déployée après des inondations dans l'ouest du Canada <https://information.tv5monde.com/info/etat-d-urgence-et-armee-deployee-apres-des-inondations-dans-l-ouest-du-canada-432928>, AFP, 18/11/21, 11:00
> L'armée sur le terrain dans l'Ouest canadien frappé par des inondations <https://information.tv5monde.com/info/l-armee-sur-le-terrain-dans-l-ouest-canadien-frappe-par-des-inondations-433049>, AFP, 19/11/21, 01:00
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10- Entretien. Conférences climat : « Les COP ne peuvent pas être à l’avant-garde des débats, elles ne sont qu’une chambre d’enregistrement », Le Monde, 16/11/21, 14h36 
Propos recueillis par Audrey Garric

Stefan Aykut, professeur à l’université de Hambourg et spécialiste de la gouvernance climatique, juge que l’on a trop d’attentes envers les COP. A ses yeux, le débat de la mise en question de notre modèle économique doit être lancé au niveau national. 
Après la clôture, samedi 13 novembre, de la 26e conférence des Nations unies sur le climat (COP26), Stefan Aykut, sociologue et politologue à l’université de Hambourg et spécialiste de la gouvernance climatique, revient sur l’utilité des COP et les limites inhérentes à leur organisation.
Quel bilan tirez-vous de la COP26 ?
Un bilan mitigé. Elle a montré que la gouvernance climatique est vivante, qu’elle a survécu à la crise sanitaire [liée à la pandémie de Covid-19]. Mais le pacte de Glasgow est décevant sur les questions de finances, d’adaptation et de solidarité Nord-Sud. Et il est mitigé en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il y a eu une avalanche de promesses de neutralité carbone pour combler le vide des plans climat soumis pour 2030. La question cruciale sera de voir comment se concrétisent ces engagements, qui sont pour l’instant des déclarations, et si on parvient à les formaliser.
> Lire aussi Climat : la COP26 accouche d’un accord en demi-teinte
Il y a un réel problème avec le mécanisme volontaire de l’accord de Paris [conclu en 2015]. Rien ne force les pays à accroître leurs efforts tous les cinq ans, comme les y engage cet accord international. Les Etats ne veulent pas clouer leurs pairs au pilori. Le format onusien, très policé, consiste plutôt à mettre en avant ce qu’on fait de bien que de dénoncer ce que font de mal les autres. Il y a toutefois une pression qui fonctionne un peu, celle de la société civile, des ONG, des think tanks, des médias.
On a beaucoup dénoncé le « greenwashing » à cette COP…
C’est la COP la plus commerciale jusqu’ici, avec une zone consacrée aux entreprises et aux initiatives qui a été la plus grande jusqu’à présent. A Glasgow, on a vu un début de débat sur la sortie des énergies fossiles. En revanche, les Etats n’ont pas questionné l’idéologie de croissance et la façon d’organiser le capitalisme. Au contraire, il y a presque un réenchantement des marchés et de la finance comme solution à la crise climatique. Les lobbyistes des énergies fossiles étaient très présents car ils ont conscience que leur futur se joue. On devrait interdire leur présence de la même façon que l’Organisation mondiale de la santé avait exclu les lobbyistes du tabac dans les négociations sur sa nocivité.
> Lire aussi Laurence Tubiana : « Le “greenwashing” est aujourd’hui le nouveau déni climatique »
Les conférences climat servent-elles encore à quelque chose ?
On peut avoir l’impression que c’est là que se décide l’avenir de la planète, que se décrètent les solutions pour le futur, alors que non. Il faut les penser comme une arène parmi d’autres –mais néanmoins importante – dans le conflit mondial qui se joue sur la transformation de l’économie. Cette arène est traversée par les clivages Nord-Sud et l’idéologie d’économie de marché. Les COP ne sont qu’une chambre d’enregistrement, une caisse de résonance des débats du monde. De par leur structure, elles ne peuvent pas être à l’avant-garde des débats. Tant que le débat de la mise en question de notre modèle économique n’est pas lancé au niveau national, on ne peut pas l’attendre des COP. C’est important de le reconnaître pour ne pas être déçus. Aujourd’hui, on leur en demande trop.
Dans un monde sans COP, régulerait-on mieux le climat ? Je ne le crois pas. Le climat doit aussi être discuté dans d’autres enceintes, commerciales et financières, mais on sait que l’Organisation mondiale du commerce, par exemple, est organisée de manière moins transparente que les conférences climat. Les COP restent le seul endroit où les pays en développement, les petites îles ou la société civile continuent d’avoir une voix importante, même s’ils n’obtiennent pas forcément gain de cause.
Sont-elles vouées à être toujours en décalage avec l’urgence climatique ?
Ce processus a toujours été trop lent, bureaucratique. C’est une fabrique de la lenteur. Le problème, c’est que l’on n’a jamais réussi à établir un mécanisme de vote. D’où la règle du consensus qui donne un pouvoir aussi important aux pays qui bloquent. Cela veut dire que les COP sont cantonnées à toujours rester une arène qui ne peut qu’acter ce qui est rendu possible par d’autres processus. Il est alors très important de créer des initiatives qui vont plus loin et qui ne sont pas sous la convention climat, comme l’alliance pour la fin des énergies fossiles lancée à la COP26 ou l’aide mobilisée pour assister l’Afrique du Sud dans sa transition énergétique.
> Lire aussi Une course de lenteur pour sauver la Terre
Comment concilier l’impératif de réduire les émissions et le besoin de développement des pays émergents ?
La gouvernance climatique ne peut pas résoudre les questions d’inégalités dans le monde. Il faut donc les inscrire dans une realpolitik climatique. Il faut quitter le domaine de la seule morale pour passer par la voie de la souveraineté nationale. Les crises climatiques aggravent les tensions et peuvent déstabiliser les pays ; à l’inverse, la transition écologique contribue à la stabilité du système politique international et les entreprises peuvent en profiter. Aider les pays en développement à faire leur transition et à s’adapter doit donc être vu comme une nouvelle politique de stabilité internationale. La question de la dette climatique sera peut-être plutôt traitée par les tribunaux.
Pourquoi les négociations climatiques n’abordent-elles pas formellement les questions énergétiques ?
Dès les premières COP, à partir de 1995, l’Arabie saoudite et l’Australie, soutenus par les pays du Golfe et, parfois ouvertement, parfois de manière tacite, par les Etats-Unis, ont empêché que l’on aborde les mesures concrètes de réduction des émissions. Puis, Riyad et ses alliés ont bloqué toute mention à la sortie des énergies fossiles et au développement des renouvelables dans l’accord de Paris en 2015, et même à toute mention au carbone. Ils considèrent qu’il s’agit d’un traité sur le climat et non sur l’énergie. On parle désormais de comment arrêter les subventions aux énergies fossiles au sein du G7 et du G20, mais cela ne fait pas partie des négociations climatiques sous l’égide des Nations unies. Aujourd’hui l’Arabie saoudite bloque de manière moins frontale, mais elle ne pourrait pas continuer sans le soutien des Etats-Unis, le pays qui a le plus nui au processus.
> Lire aussi l’éditorial du « Monde » :  Les rendez-vous manqués de la COP26
Comment ont évolué les rapports de force entre pays dans les négociations ?
Il y a deux grands blocs qui s’opposent sur le sujet de la réduction des émissions : les pays développés (l’Union européenne, les Etats-Unis, etc.) et les petites îles font front contre les grands pays émergents pour leur demander d’accélérer la décarbonation de leur économie. Mais il y a aussi un autre clivage sur les finances, cette fois Nord-Sud. Les Etats-Unis portent le plus fort le refus de s’engager dans des financements prévisibles et réguliers pour les pays en développement, et l’UE les suit.
Reste que l’échiquier des négociations est devenu plus flou, et on voit des fissures au sein du groupe « G77 + Chine », qui rassemble 134 pays en développement, car il devient trop évident que certains gros émetteurs font partie du problème. La géopolitique du climat rebat les cartes de la géopolitique mondiale : elle rend parfois nécessaire des alliances qui vont au-delà des clivages classiques, dont celui Nord-Sud.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/16/conferences-climat-les-cop-ne-peuvent-pas-etre-a-l-avant-garde-des-debats-elles-ne-sont-qu-une-chambre-d-enregistrement_6102255_3244.html>
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11- La Suisse va inéluctablement vers un climat plus sec et plus chaud, RTS, 16/11/21, 15:32

D'ici le milieu du siècle, la Suisse sera confrontée à un climat plus sec et plus chaud, avec moins de neige et davantage de précipitations intenses, selon des scénarios établis par MeteoSuisse. Les effets varieront toutefois fortement selon les cantons et les saisons.
Les scénarios climatiques suisses décrivent comment le climat du pays pourrait évoluer d'ici le milieu du siècle et au-delà si les mesures de protection du climat sont renforcées ou non. Ces projections ont été élaborées sous la houlette du National Centre for Climate Services de la Confédération et sous la direction de MeteoSuisse, indique l'office mardi dans un communiqué.
A long terme, les quantités moyennes de précipitations et leur fréquence diminueront en été dans tous les cantons. Les périodes estivales sans précipitations s'allongeront. A Buchs (AG), par exemple, elles dureront en moyenne 1,4 jour de plus qu'actuellement vers le milieu du siècle, si aucune mesure de protection du climat n'est prise. A Sion, elles dureront même 2,1 jours de plus.
>> Suite à lire à :
<https://www.rts.ch/info/suisse/12646883-la-suisse-va-ineluctablement-vers-un-climat-plus-sec-et-plus-chaud.html>
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12- Les intempéries menacent le riz pilaf et le garde-manger des Ouzbeks, AFP, 16/11/21, 16:00
Christopher Rickleton

Viande, carottes, oignons, riz et huile : c'est la recette du plov, le fameux riz pilaf ouzbek. Mais des conditions météorologiques extrêmes ont ruiné les récoltes, faisant bondir les prix de ces aliments de base en Ouzbékistan.
Brandissant une poignée de carottes jaunes, l'agriculteur Moukhtor Gazatov en vante les mérites: "elles sont plus sucrées que les carottes oranges et donnent un goût particulier" au plov, raconte-t-il à l'AFP.
Ce plat est au coeur des habitudes alimentaires des 35 millions de ressortissants de ce pays d'Asie centrale. 
Mais cette année, une sécheresse exceptionnelle a ravagé les exploitations des agriculteurs comme M. Gazatov et multiplié par quatre le prix des carottes, et donc fait grimper le coût du plov.
"Quand il fait aussi chaud, certaines carottes brûlent tout simplement. Les carottes qui survivent sont plus petites", explique le sexagénaire dans sa ferme près de la capitale, Tachkent.
Il affirme avoir perdu un tiers de ses revenus annuels en raison de la sécheresse, qui a vu le thermomètre dépasser les 40°C dès début juin, un mois où la température diurne est habituellement inférieure à 35°.
Ce coup de chaud a achevé des cultures qui avaient déjà été fragilisées par un coup de froid printanier, raconte Moukhtor Gazatov.
- Faire le plov et l'amour -
Dans les rues de Tachkent, le plov est partout sur les menus de restaurants. Préparé dans de gigantesques marmites, selon différentes recettes, c'est aussi un incontournable des fêtes.
Le folklore local assure également que le jeudi est à la fois le jour consacré à la préparation du plat et aux ébats amoureux. 
Le rôle du plov est tel que le gouvernement a créé l'année dernière un "indice du plov" pour mesurer le coût de la vie, à l'instar du Big Mac ou du "panier de la ménagère" dans d'autres pays.
Or, de janvier à septembre 2021, celui-ci a explosé. 
Le prix du plov à Tachkent a augmenté de près de 30%, gonflé par ceux de la viande et des carottes. 
Outre la météo, les prix ont été affectés par des difficultés d'importations, la Russie ayant par exemple planté trop peu de carottes pour compenser la mauvaise récolte ouzbèke, selon Navrouz Khourramov, expert de la plate-forme d'analyse EastFruit. 
- L'eau, ressource rare -
Par ailleurs, du fait du changement climatique, les épisodes de sécheresse et de chaleur extrêmes sont appelés à se multiplier et à réduire des ressources hydriques déjà faibles.
Ce pays aride d'Asie centrale compte en effet largement pour ses cultures sur les rivières coulant depuis les glaciers du Kirghizstan et du Tadjikistan voisins. Or ceux-ci-reculent.
Dans ce contexte, le gouvernement ouzbek cherche à réduire les superficies des cultures les plus gourmandes en eau, comme le coton mais aussi le riz du plov.
La canicule estivale a offert dans toute l'Asie centrale un aperçu d'un avenir où la culture de certaines denrées pourrait devenir impossible ou pas rentable.
Au Kazakhstan voisin, la sécheresse a aussi provoqué une hécatombe de bétail et des restrictions d'exportation de viande, nourrissant encore l'inflation en Ouzbékistan. 
La seule chose à même de freiner un peu la hausse des prix du plov à Tachkent à court terme est la concurrence que se livrent les restaurants. En espérant de meilleures récoltes l'année prochaine. 
Abdourahim Mirzaïev, chef de 59 ans spécialiste du plov, a ainsi décidé de renoncer aux bénéfices cette année, pourvu que son restaurant reste plein.
"Il faut préparer le plov avec amour et le coeur pur", affirme-t-il, s'affairant en cuisine.
Il prépare une version du plat qu'on appelle plov "de mariage" ou "de vacances", agrémentée de raisins secs et pois chiches.
Mais les carottes sont irremplaçables pour donner au plov sa saveur particulière, affirme le chef.
Javokhir Djamoliddinov, directeur adjoint du comité national des statistiques qui gère "l'indice plov", se veut optimiste. 
Il note une récente détente du cours de la carotte et salue des mesures gouvernementales de contrôle des prix alimentaires.
Pour lui, le plat national n'est pas menacé. "Nous avons toujours mangé du plov et nous en mangerons toujours".
<https://information.tv5monde.com/info/les-intemperies-menacent-le-riz-pilaf-et-le-garde-manger-des-ouzbeks-432702>
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13- En Irak, la sécheresse pousse les agriculteurs à quitter les champs, AFP, 16/11/21, 19:00
Raad Al-Jammas

La culture du blé, "c'est devenu une loterie", lâche Khamis Ahmed Abbas. Agriculteur dans le nord de l'Irak, il a abandonné ses terres devenues inexploitables à cause de la sécheresse pour tenter sa chance à Mossoul, grande ville la plus proche.
M. Abbas, 42 ans, voyait déjà venir le déficit en pluies depuis quelques temps dans la plaine de Ninive, au coeur du Croissant fertile, là où les hommes auraient découvert l'agriculture il y a 10.000 ans.
Mais les champs à Ninive, au Kurdistan d'Irak voisin et en Syrie toute proche se sont progressivement asséchés l'été dernier pour ne plus ressembler qu'à des amoncellements de poussières impropres à la culture. Le mercure a dépassé les 50 degrés par endroits, des températures exceptionnelles, même pour l'Irak.
Un peu plus au nord-est de Ninive, le réservoir de Zawita est totalement à sec pour la première fois depuis sa mise en service en 2009, frappant de plein fouet des agriculteurs de la région.
"Aujourd'hui, cultiver de l'orge ou du blé, cela tient de la loterie", raconte Khamis Ahmed Abbas, car "tout dépend de la pluie", qui est devenue une grande absente dans cette région.
Il y a environ trois mois, il a décidé d'abandonner son exploitation et de déménager avec ses deux épouses et ses neuf enfants à Mossoul. 
- Chômage -
"Ici, je suis au chômage", raconte M. Abbas à l'AFP depuis un café de Mossoul, la deuxième ville d'Irak en pleine reconstruction après l'occupation par le groupe Etat islamique entre 2014 et 2017 et les violents combats entre les jihadistes et l'armée irakienne, épaulée par une coalition internationale.
La province de Ninive, grenier à blé de l'ancienne Mésopotamie puis de l'Irak, compte environ 6.000 km2 de terres agricoles. Elle a été "la plus touchée" par la sécheresse qui s'est abattue sur l'Irak cette année, souligne Hamid al-Nayef, porte-parole du ministère de l'Agriculture à Bagdad.
En 2020, Ninive a produit 927.000 tonnes de blé "ce qui lui a permis d'être auto-suffisante", explique le directeur du Comptoir céréalier de la province, Abdelwahab al-Jarjari, à l'AFP. Mais "en 2021, ce volume est tombé à 89.000 tonnes, à cause de la sécheresse".
Outre le déficit en pluies, l'Irak souffre de la baisse du niveau des cours d'eau, dont ceux du Tigre et de l'Euphrate, provoquée par les barrages construits en amont en Turquie et en Iran, souligne Samah Hadid du Norwegian Refugee Council (NRC). 
Au plan mondial, avec le changement climatique, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse --qui menace notamment la sécurité alimentaire des populations-- risquent encore d'augmenter même si les nations parviennent à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
L'Irak fait face à "la pire sécheresse de son ère moderne" qui pousse par ricochets des familles entières à délaisser la campagne pour s'installer en ville, selon Samah Hadid.
En juin et juillet 2021, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé à 447 le nombre de familles ayant quitté leurs terres à Ninive à cause de la sécheresse, après les avoir réinvesties au moment de la chute de l'EI dans la région.
- "Risques d'instabilité" -
Akram Yacine, 28 ans, pense lui aussi à lâcher l'affaire. Il a déjà vendu une partie de ses 500 moutons "pour survivre" et envisage de tout quitter. 
"Je vais peut-être changer de métier. Je perds plus que je ne gagne. J'ai vendu une partie de mes terres et avec cet argent j'ai planté dans une autre zone", dit-il depuis son champ du village d'Al-Qaïm, au nord de Mossoul.
Mais cet afflux de ruraux vers Mossoul, Kirkouk et Bassora, dans le sud de l'Irak, "risque de créer de l'instabilité, car ces villes ne sont pas préparées pour ces arrivées massives", juge Roger Guiu, chercheur au sein de l'institut de recherches Social Inquiry à Erbil.
Pour Khamis Ahmed Abbas, l'ancien agriculteur nouvellement arrivé à Mossoul, le quotidien se résume à l'inactivité. "Parfois je fais des petits boulots pour nourrir ma famille après avoir vécu du blé, de l'orge et du bétail", lâche-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/en-irak-la-secheresse-pousse-les-agriculteurs-quitter-les-champs-432731>
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14- Entretien. Bilan de la COP26 : « On fait jouer le mauvais rôle à l’Inde », Usbek & Rica, 16/11/21
Pablo Maillé

Quel bilan tirer de la COP26 qui s’est achevée à Glasgow ce week-end ? Entretien avec le chercheur François Gemenne, spécialiste des questions climatiques et migratoires.
« Je suis sincèrement désolé. » Tout en assurant qu’il était « vital » de protéger l’accord final, le président de la COP26 Alok Sharma n’a pas su cacher sa déception à la clôture du congrès mondial pour l’environnement à Glasgow. Côté ONG et représentants de la société civile, les réactions sont encore plus amères : Greenpeace France évoque un « petit pas pour les négociateurs [mais] un rendez-vous raté pour l’humanité », quand la branche écossaise de l’organisation Fridays for Future ne cache pas « son exaspération et sa déception ».
En cause, notamment, des modifications de dernière minute pour ne plus « sortir » mais seulement « réduire » la production mondiale de charbon, loin de la première version du texte, qui appelait directement à « supprimer progressivement le charbon et les subventions aux combustibles fossiles ». Comment comprendre ces renoncements ? Quel importance symbolique et politique revêt ce texte dans sa globalité ? Le processus des COP est-il quoi qu’il arrive voué à l’échec ? Entretien avec le chercheur François Gemenne, spécialiste des questions climatiques et migratoires, directeur de l’observatoire Hugo, récemment auteur de l’Atlas de l’Anthropocène(avec Aleksandar Rankovic, éditions Presses de Sciences Po) et de Géopolitique du climat(éditions Armand Colin).
Usbek & Rica : Le bilan tiré par la plupart des ONG après la clôture de la COP26 est celui d’un accord extrêmement décevant, en décalage total avec l’urgence climatique. En tant que scientifique, partagez-vous cette analyse ?
François Gemenne : Je dirais que le bilan est très mauvais… mais qu’il aurait pu être encore pire – on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. L’impression de déception est évidemment renforcée quand on compare le texte final de l’accord avec la première version proposée par la présidence britannique, qui était beaucoup plus ambitieuse et beaucoup plus à la hauteur à bien des égards. Je partage donc le bilan des ONG sur le constat général.
Mais en tant que scientifique, je note malgré tout plusieurs choses satisfaisantes. D’abord, le texte final issu de cette COP est le premier à faire mention de l’écart entre les ambitions affichées par la plupart des pays et la réalité. Quelque part, ce gouffre est reconnu sur papier. C’est important, parce que cela prouve que les négociations s’ancrent dans la réalité, qu’elles n’ont pas lieu juste dans une sorte de bulle déconnectée. C’est aussi sur cette notion que pourront s’appuyer les différents mouvements politiques, voire toute une série d’actions en justice à l’international.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/bilan-de-la-cop26-on-fait-jouer-le-mauvais-role-a-l-inde>
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15- Entretien. La climatologue Corinne Le Quéré : « ce n’est pas parce qu’on a pas tout ce qui est nécessaire dans le Pacte de Glasgow qu’on avance pas », GoodPlanet, 16/11/21
Propos recueillis par Julien Leprovost

La climatologue franco-canadienne Corinne Le Quéré, également coauteure pour le GIEC, préside le Haut-Conseil pour le Climat français. Elle revient dans cette interview sur le bilan de la COP26 de Glasgow. Corinne le Quéré estime que bien qu’imparfait, le Pacte Glasgow s’inscrit dans une dynamique d’avancée dans l’action climatique.
Quel bilan dressez-vous de la COP26 ?
Cette COP26 constituait le premier test de l’Accord de Paris qui incite les pays à revenir négocier l’ambition climatique. De ce point de vue là, ça a marché puisque les pays sont revenus et qu’il y a eu un accord : le Pacte de Glasgow. Le Pacte conserve les objectifs climatiques de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement à 2°C. Les objectifs n’ont pas changé, ce qui est extrêmement positif.
Par contre, les engagements 2030 soumis ne sont pas suffisants pour respecter les objectifs fixés. Il y a donc un fossé entre les moyens et les ambitions. Néanmoins, le Pacte de Glasgow met en place une trajectoire accélérée afin que les pays reviennent à la table des négociations pour reposer leurs engagements dès l’année prochaine. Il propose donc un plan d’action pour aller de l’avant.
La COP de Glasgow a permis à un grand nombre d’acteurs de se regrouper en coalition et d’annoncer des engagements forts pour arrêter la déforestation, pour réduire le méthane et mettre fin aux subventions aux énergies fossiles. Tout cela permet de renforcer l’appareil global des mesures qui répondent au réchauffement climatique.
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/2021/11/16/la-climatologue-corinne-le-quere-ce-nest-pas-parce-quon-a-pas-tout-ce-qui-est-necessaire-dans-le-pacte-de-glasgow-quon-avance-pas/>
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16- Zéro artificialisation nette : les élus veulent reporter les échéances de la loi Climat et résilience, Actu-environnement, 16/11/21
Florence Roussel

« L'atteinte des objectifs de la loi Climat ne peut pas se faire dans la précipitation et sans méthode claire et partagée », estiment l'Association des maires de France (AMF) et Régions de France. Les deux associations demandent au gouvernement de reporter d'un an les objectifs de la loi Climat, promulguée le 22 août dernier.
Le texte laisse six mois, soit jusqu'au 22 février 2002, aux communes, intercommunalités, comme aux Régions pour tenir leur conférence des schémas de cohérence territoriale (Scot). Ce nouvel outil de concertation doit permettre à tous les échelons du territoire de travailler ensemble à la déclinaison des objectifs de la loi dans les documents d'urbanisme, Scot mais également Sraddet. Les documents devront traduire, dans un rapport juridique de compatibilité, la réduction par deux de la consommation effective d'espaces naturels agricoles et forestiers dans les dix prochaines années et l'atteinte du zéro artificialisation nette en 2050.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/zero-artificialisation-nette-elus-report-echeances-loi-climat-38543.php4>
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17- Entretien. COP26 : "L'inaction des États a été très violente pour nous, la jeunesse", TV5Monde, maj le 17/11/21 à 17:08
Nina Soyez

"Il faut tenir ces promesses. Nous ne ferons pas de compromis là-dessus." Déterminée, Elizabeth Gulugulu, militante écologiste du Zimbabwe, l'était pour sûr à quelques jours du Sommet de Glasgow. Avec Kévin Ossah, activiste du Togo, nous les avions interrogés avant la COP26. "Échec", "agenda politique placé avant l'urgence climatique", les jeunes militants dressent aujourd'hui un constat morose de l'accord final.
TV5Monde : Si vous deviez utiliser un terme pour qualifier les résultats des négociations de la COP26 ?  
Elizabeth Gulugulu : Ce serait “échec”. J'étais déjà à la COP25 à Madrid en 2019, où les négociateurs n'avaient déjà pas pu établir beaucoup de consensus, notamment concernant l'article 6 qui établit le fonctionnement des marchés carbone. Cette COP avait pour objectif de trouver des solutions à ces négociations laissées en suspens. Toutefois, concernant le mécanisme de pertes et préjudices, seuls des acteurs comme la Wallonie ou l’Ecosse ont bien voulu apporter leur soutien financier. Nous sommes déçus sur le manque de solidarité climatique et la question de l’accès aux financements.  
>> Suite à lire et à voir à :
<https://information.tv5monde.com/info/cop26-l-inaction-etats-violente-pour-nous-432724>
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18- 1,1milliard d'euros, Actu-environnement, Le chiffre du jour, 17/11/21

1,1milliard d’euros, c’est la somme que la Commission européenne compte fournir à sept projets innovants visant à décarboner l’économie. Ces subventions soutiendront des « technologies de pointe » dans les secteurs de l'hydrogène, du captage et du stockage du carbone et des énergies renouvelables. En France, la Commission subventionnera le projet K6 porté par le cimentier Eqiom, qui prévoit de moderniser la cimenterie de Lumbres (Pas-de-Calais) en captant les émissions puis en stockant le CO2 pour partie dans une couche géologique en mer du Nord, pour partie dans du béton, en partenariat notamment avec Air liquide.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1042.html>
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19- Nous étions à la COP26 : voici nos constats sur ses résultats en demi-teinte, The Conversation, 18/11/21, 18:07
Par Thomas Burelli, Professeur en droit, Section de droit civil, Université d’Ottawa (Canada), membre du Conseil scientifique de la Fondation France Libertés, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa, Alexandre Lillo, Postdoctoral Fellow, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa, Christopher Campbell-Duruflé, Banting Postdoctoral Fellow, Department of Land Economy, University of Cambridge & Lauren Touchant, Postdoctoral fellow, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

La COP26 était attendue de pied ferme. Prévue pour 2020, elle a été repoussée en raison de la pandémie de Covid-19. Puis, il s’agissait d’une étape majeure pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Selon le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié en août dernier, l’urgence climatique n’a jamais été aussi pressante. Dès lors, quelques jours après l’adoption du Pacte de Glasgow, il est temps de faire un retour sur les résultats de cet évènement, aussi bien sur place que sur papier.
Nous sommes des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Cambridge en droit et gouvernance de l’environnement. Nous avons eu le privilège d’observer la COP26 pour le Centre québécois du droit de l’environnement, dont trois d’entre nous sur place à Glasgow.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/nous-etions-a-la-cop26-voici-nos-constats-sur-ses-resultats-en-demi-teinte-172031>
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20- L'assemblée mondiale de citoyens pour le climat, une expérience inédite pour faire bouger les lignes, Novethic, 18/11/21
Concepcion Alvarez

L'assemblée mondiale de citoyens, lancée officiellement début octobre, a présenté ses premières propositions pendant la COP26 de Glasgow. Parmi elles, il y a la reconnaissance de l'écocide, en écho à ce qu'avait aussi réclamé la Convention citoyenne pour le climat en France. Les 100 citoyens tirés au sort à travers le monde entier doivent travailler jusqu'à la fin de l'année pour répondre à cette question unique mais ô combien complexe : comment l’humanité peut-elle répondre aux crises climatique et écologique d’une manière juste et efficace ?
Les citoyens doivent être au centre des discussions sur la crise climatique. Chacun d’entre nous compte, chacun a un rôle à jouer" a déclaré Vanessa Nakate, lors de la présentation de la Global Assembly, l’assemblée mondiale de citoyens sur le climat, le 1er novembre à la COP26. La militante ougandaise est devenue la porte-voix de l’Afrique avec un slogan devenu célèbre : "Le charbon ne se mange pas, le pétrole ne se boit pas." Elle a rappelé que si l’Afrique n’était responsable que de 3 % des émissions globales de gaz à effet de serre, les Africains subissent déjà les conséquences les plus violentes du changement climatique. 
Et pourtant, ils ont très peu voix au chapitre. C’est pour y remédier que la Global Assembly a été imaginée, il y a deux ans, et lancée officiellement cette année. Elle regroupe 100 citoyens tirés au sort et représentatifs de la population mondiale. "La mission de cette assemblée citoyenne mondiale ait que tout le monde puisse avoir un siège à la table de gouvernance" résume Eva Sow Ebion, co-fondatrice de The Innovation for Policy Foundation, une organisation à but non lucratif spécialisée dans la démocratie participative basée à Dakar, au Sénégal.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/l-assemblee-citoyenne-mondiale-pour-le-climat-a-presente-ses-premieres-propositions-a-la-cop26-150318.html>
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21- COP26 : “il manque une autorité contraignante sur le climat”, We Demain, 18/11/21
Sofia Colla

François Siegel, cofondateur de We Demain, était sur le plateau du 23h de France info mercredi 17 novembre pour faire le bilan de la COP.
La COP26, considérée comme la “COP de la dernière chance”, n’a pas été un franc succès. Loin de là. “Les 1,5°C restent toujours un rêve mais tout le monde est maintenant d’accord pour dire qu’on va plutôt vers un réchauffement de 2,7°C”, résume François Siegel, cofondateur de WE DEMAIN, invité du 23h de Franceinfo mercredi 17 novembre.
“On disait que c’était la COP de la dernière chance, tout le monde avait identifié l’ennemi. Il faut arrêter les énergies fossiles. Tout le monde est d’accord sur le constat, mais personne n’est d’accord pour passer à l’acte solidairement“, souligne-t-il. 
Autre échec de la COP : la promesse des pays développés d’aider les pays en développement. “L’accord de Paris, qui rythme les COP, a été signé grâce aux pays pauvres. C’est eux qui, en échange du 1,5°C, ont donné les voix de consensus qui autrement n’aurait jamais été obtenu. Ils demandaient, globalement, de l’argent pour compenser leur dette climatique. Or, la France ou les États-Unis leurs ont refusé. Le fossé ne cesse de se creuser.”
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.wedemain.fr/dechiffrer/bilan-de-la-cop-26-il-manque-une-autorite-contraignante-sur-le-climat/>
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En audio
22- Podcast. Climat : l’accord trouvé à la COP26 est-il suffisant ?, Le Monde, 15/11/21, 08h22

Que faut-il retenir du pacte de Glasgow ? Permettra-t-il de limiter à 1,5 °C le réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle ? Audrey Garric, envoyée spéciale du « Monde » à la conférence des Nations unies pour le climat, nous explique dans ce podcast les conséquences du texte adopté samedi. 
Avec plus d’un jour de retard, la COP26, qui avait été qualifiée avant sa tenue de « sommet décisif », voire de « la réunion de la dernière chance », s’est achevée. Son président, Alok Sharma, a annoncé pendant la soirée à Glasgow qu’un accord avait bien été trouvé et l’a entériné d’un coup de marteau devant les parties présentes.
Que faut-il retenir de cet accord ? Quels sont ses avancées mais aussi les points sur lesquels il ne va pas assez loin ? Est-il suffisant pour que l’objectif de limiter à 1,5 °C le réchauffement climatique à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle reste atteignable ?
Audrey Garric, envoyée spéciale à Glasgow pour Le Monde, le décrypte dans ce podcast.
> Un épisode produit et présenté par Jean-Guillaume Santi, réalisé par Florentin Baume à écouter à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/15/climat-l-accord-trouve-a-la-cop26-est-il-suffisant_6102067_3244.html>
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En images
23- Vidéo. Métier : profileur de nuages, Le Monde avec le CNRS, 19/11/21, 17h52

En Ardèche, des scientifiques essaient de mieux comprendre la formation des nuages, afin d’anticiper les épisodes météorologiques intenses. 
Comment reconnaître les nuages qui pourraient être à l’origine d’orages violents ou d’inondations ? Dans ce reportage vidéo publié en partenariat avec CNRS Le Journal, partez en Ardèche avec des scientifiques qui chassent les nuages dangereux à l’aide d’un lidar, instrument de pointe qui peut aider à mieux comprendre leur formation et, plus largement, à anticiper les épisodes météorologiques intenses.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/sciences/video/2021/11/19/metier-profileur-de-nuages_6102859_1650684.html>
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24- Sécheresse en Europe - Catastrophe en vue, Arte, 19/10/21

Tournant climatique majeur, la sécheresse s’installe en Europe. Décryptage d’un phénomène inquiétant, lié au réchauffement climatique et amplifié par nos pratiques agroalimentaires intensives.
> Documentaire d’Arte à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=kT-NsR2dlY4>
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25- Les images marquantes de la COP26, Natura Sciences, 19/11/21

La COP26 s’est achevée le 13 novembre. Elle devait être l’un des événements climatiques les plus importants depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015. A l’arrivée, retour à la case départ. La COP26 a accouché d’un accord en demi- teinte, voire dérisoire.
> Vidéo à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=nO_pfFDqVe8&t=72s>
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— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
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— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
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