[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire + 1 annonce (mercredi 24 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 24 Nov 07:58:00 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Expérénos : douze projets sélectionnés pour doper la rénovation énergétique <https://www.actu-environnement.com/ae/news/experenos-douze-projets-doper-renovation-energetique-38500.php4>, Actu-environnement, 09/11/21
2- Nitrates : l’usine nucléaire de La Hague pollue plus qu’une mégaporcherie <https://reporterre.net/Nitrates-l-usine-nucleaire-de-La-Hague-pollue-plus-qu-une-megaporcherie>, Reporterre, 12/11/21, 09h30
3- Nucléaire : un cadre de la centrale du Tricastin dénonce une « politique de dissimulation » d’incidents de sûreté <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/12/nucleaire-un-cadre-de-la-centrale-du-tricastin-denonce-une-politique-de-dissimulation-d-incidents-de-surete_6101804_3244.html>, Le Monde, 12/11/21, 11h33 
4- Reportage. « Je ne me chauffe pas comme je veux. J’ai froid » : le fléau de la précarité énergétique <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/13/je-ne-me-chauffe-pas-comme-je-veux-j-ai-froid-le-fleau-de-la-precarite-energetique_6101916_3224.html>, Le Monde, 13/11/21, 04h57 
5- L’échec cuisant du premier hôtel flottant au monde <https://actu.capital.fr/economie-politique/lechec-cuisant-du-premier-hotel-flottant-au-monde-1419900>, Capital, 13/11/21, 15:17 
6- Du kérosène fait d’eau, d’air et de soleil <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/11/15/du-kerosene-fait-d-eau-d-air-et-de-soleil_6102146_1650684.html>, Le Monde, 15/11/21, 14h30 
7- Emmanuel Macron annonce 1,9 milliard d'euros pour les projets d'hydrogène dans le cadre de France 2030 <https://www.francebleu.fr/infos/politique/emmanuel-macron-annonce-1-9-milliard-d-euros-pour-les-projets-d-hydrogene-dans-le-cadre-de-france-1637074520>, France Bleu, 16/11/21, 16:04
8- Présidentielle 2022 : Le coût du nucléaire ne fait-il « qu'augmenter » et celui du renouvelable « que baisser », comme l'affirme Jadot ? <https://www.20minutes.fr/planete/3172579-20211116-presidentielle-2022-cout-nucleaire-fait-augmenter-celui-renouvelable-baisser-comme-affirme-jadot>, 20 Minutes, 16/11/21, 16h18
9- Etude Volvo sur les émissions de CO2 : Des résultats surprenants ! <https://www.20minutes.fr/economie/auto/3173607-20211116-etude-volvo-emissions-co2-resultats-surprenants>, 20 Minutes, 16/11/21, 17h35
10- Guyane : le combat de Sisyphe face à l'orpaillage illégal <https://information.tv5monde.com/info/guyane-le-combat-de-sisyphe-face-l-orpaillage-illegal-432920>, AFP, 18/11/21, 00:00
11- Mieux évaluer l'impact de l'éolien sur la biodiversité pour le réduire <https://information.tv5monde.com/info/mieux-evaluer-l-impact-de-l-eolien-sur-la-biodiversite-pour-le-reduire-432943>, AFP, 18/11/21, 09:00
12- Editorial. Nucléaire : débattre et informer, avant de décider <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/18/nucleaire-debattre-et-informer-avant-de-decider_6102540_3232.html>, Le Monde, 18/11/21, 11h46 
13- Tchat. Nucléaire : coût, sécurité, déchets… Retrouvez les réponses de nos journalistes à vos questions <https://www.lemonde.fr/energies/live/2021/11/18/nucleaire-cout-securite-dechets-avons-nous-toutes-les-cles-pour-debattre-posez-vos-questions-a-nos-journalistes_6102570_1653054.html>, Le Monde, 18/11/21, 16:13
14- Une base de données européenne unique pour certifier la teneur en carbone de l’hydrogène et des carburants à faible teneur en carbone <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/une-base-de-donnees-europeenne-unique-pour-certifier-la-teneur-en-carbone-de-lhydrogene-et-des-carburants-a-faible-teneur-en-carbone/>, EurActiv, 18/11/21
15- En Allemagne, un dispositif pour booster les immatriculations de camions électriques <http://www.avere-france.org/Site/Article/?article_id=8044>, Avere France, 18/11/21
16- Tribune. « EDF a sous-estimé la culture du secret du régime chinois » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/19/edf-a-sous-estime-la-culture-du-secret-du-regime-chinois_6102808_3232.html>, Le Monde, 19/11/21, 21h27 
17- Cinq questions (simples) pour comprendre la gestion des déchets radioactifs <https://www.nouvelobs.com/economie/20211121.OBS51240/cinq-questions-simples-pour-comprendre-la-gestion-des-dechets-radioactifs.html>, l’Obs, 21/11/21, 11h00
18- Projet de vaste piscine nucléaire : ouverture d'une concertation publique <https://information.tv5monde.com/info/projet-de-vaste-piscine-nucleaire-ouverture-d-une-concertation-publique-433462>, AFP, 22/11/21, 13:00
En audio
19- Climat : le nucléaire peut il nous sauver ? En partenariat avec l'Obs <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-jeudi-18-novembre-2021>, France Inter, La Terre au carré, 18/11/21, de 14h à 15h
En images
20- Éoliennes : le casse-tête du recyclage <https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/eoliennes-le-casse-tete-du-recyclage_4843815.html>, France 2, journal de 20h, 13/11/21
21- Vols des avions en escadrille : les leçons du test grandeur nature mené par Airbus <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-environnement-vols-des-avions-en-escadrille-les-lecons-du-test-grandeur-nature-mene-par-airbus-2201652.html>, TF1, journal de 20h, 13/11/21
22- Transports : la coopérative Railcoop fait revivre des petites lignes <https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/transports-la-cooperative-railcoop-fait-revivre-des-petites-lignes_4847093.html>, France 2, journal de 13h, 16/11/21
23- Présidentielle : "L'électricité nucléaire que propose Emmanuel Macron est deux fois plus chère que l'électricité renouvelable que je propose", juge Yannick Jadot <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/video-presidentielle-l-electricite-nucleaire-que-propose-emmanuel-macron-est-deux-fois-plus-chere-que-l-electricite-renouvelable-que-je-propose-juge-yannick-jadot_4850065.html>, France 2, Le 20h22, 18/11/21
24- Le nucléaire, une solution pour sauver le climat ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/le-nucleaire-une-solution-pour-sauver-le-climat_4853653.html>, France 3, Le 19/20, 21/11/21
Une annonce
25- [SMCL] Le concours Cube d'économies d'énergie s'ouvre aux écoles primaires <https://www.actu-environnement.com/ae/news/sncl-concours-cubes-ecoles-primaires-38541.php4>, Actu-environnement, 16/11/21

Bien à vous,
Florence

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PROBLÉMATIQUES DU JOUR : — Reprise du débat sur le nucléaire : prise de décision, délais de mise en œuvre, impact d’usage, incidents de sûreté, coût de la chaîne -de la construction au démantèlement-, gestion des déchets… (cf. item 2, 3, 8, 12, 13, 16, 17, 18, suite, 19, 23 & 24)
— Éoliennes : quel impact sur la biodiversité et quelles modalités de recyclage. (cf. item 11 & 20)
BOOSTEURS DU JOUR : — Le Plan bâtiment durable et l'Agence de la transition écologique (Ademe) ont retenu douze projets innovants pour accélérer le passage à l'acte, des particuliers et des professionnels, en matière de rénovation énergétique. (cf. item 1)
— La Commission européenne prépare une base de données européenne afin de certifier de manière harmonisée l’empreinte carbone de l’hydrogène et d’autres carburants à faible teneur en carbone. (cf. item 14)
— En Allemagne, un programme de financement nommé Véhicules industriels et infrastructures respectueuses de l’environnement) entend réduire l’écart de prix entre un camion électrique et un camion thermique, à l’acquisition comme à la location. (cf. item 15)
TECHNOLOGIE DU JOUR : A Zurich, un démonstrateur produit à très petite échelle de l’hydrocarbure « vert », à partir d’eau et de dioxyde de carbone extraits de l’air ambiant. Le coût de production reste bien plus élevé que celui des énergies fossiles. (cf. item 6)
CHIFFRE DU JOUR : 1,9 milliard d'euros seront consacrés au développement de la filière hydrogène dans le cadre du plan d'investissements France 2030 de 30 milliards. (cf. item 7)
BIOMIMÉTISME DU JOUR : L'avionneur européen Airbus a développé la technique du vol en V, inspiré des oies sauvages, pour l'adapter à ses appareils avec, pour objectif, de faire des économies significatives de carburant. (cf. item 21)
ALTERNATIVE DU JOUR : La coopérative Railcoop inaugure son premier train de marchandises entre l'Aveyron et Toulouse (Haute-Garonne), avec l'idée, à terme, de concurrencer la SNCF. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Expérénos : douze projets sélectionnés pour doper la rénovation énergétique, Actu-environnement, 09/11/21
Rachida Boughriet 

Le Plan bâtiment durable et l'Agence de la transition écologique (Ademe) ont retenu douze projets innovants pour accélérer le passage à l'acte, des particuliers et des professionnels, en matière de rénovation énergétique. Ces projets ont été sélectionnés dans le cadre du second appel à expérimenter « Expérénos », lancé en juillet dernier. « Le caractère innovant de l'idée, son potentiel pour booster la rénovation, mais aussi la faisabilité et réplicabilité du projet, ont été les principaux critères de sélection », explique le Plan bâtiment durable. Les pilotes des projets seront accompagnés pendant près d'un an par une équipe pluridisciplinaire, pour « tester et faire décoller leur idée ». L'accent sera mis sur la création d'une communauté de pratiques entre les pilotes de projets et sur leur outillage en vue de la phase post-accompagnement.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/experenos-douze-projets-doper-renovation-energetique-38500.php4>
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2- Nitrates : l’usine nucléaire de La Hague pollue plus qu’une mégaporcherie, Reporterre, 12/11/21, 09h30
Gaspard d’Allens

La filière nucléaire dégage des déchets radioactifs, mais aussi des substances polluantes telles que le nitrate. Une association compare le site de retraitement de La Hague à une mégaporcherie industrielle.
Qui a dit que le nucléaire était une énergie propre ? Selon l’association Robin des bois, l’usine de retraitement de déchets radioactifs de La Hague, en Normandie, polluerait autant qu’une porcherie industrielle de 100 000 porcs. Chaque année, elle rejette 2 000 tonnes de nitrates directement dans la Manche. Ces substances chimiques sont issues de l’acide nitrique utilisé pour dissoudre les combustibles irradiés et pour séparer le plutonium, l’uranium et les produits de fission.
« La Hague peut se vanter d’être la plus grande porcherie du monde, s’exclame Jacky Bonnemains, le porte-parole de l’association joint par Reporterre. Elle dépasse même la pollution de la mégaporcherie de Nanyang, en Chine, qui va héberger plus de 84 000 truies. » Pour Robin des bois, les rejets bruts de nitrates déversés par l’usine de La Hague, ainsi que leur accumulation depuis plus de cinquante ans, contribueraient à l’eutrophisation des zones marines situées à proximité : le golfe normano-breton, la baie de Seine, la Manche Nord, etc. « L’usine de La Hague participe à la prolifération des algues vertes dans la région, assure Jacky Bonnemains. C’est une pollution ancienne, mais peu connue de la filière nucléaire. En communiquant sur ce sujet, nous avons voulu déplacer les radars et faire voler en éclats l’idée que cette énergie serait verte et durable. »
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Nitrates-l-usine-nucleaire-de-La-Hague-pollue-plus-qu-une-megaporcherie>
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3- Nucléaire : un cadre de la centrale du Tricastin dénonce une « politique de dissimulation » d’incidents de sûreté, Le Monde, 12/11/21, 11h33 
Stéphane Mandard et Perrine Mouterde

Une plainte a été déposée contre EDF devant le tribunal judiciaire de Paris, notamment pour « mise en danger de la vie d’autrui », selon des informations du « Monde ». Le groupe assure que « la transparence et le respect de la réglementation sont scrupuleusement respectés ». 
L’accusation n’émane ni d’une organisation antinucléaire ni d’une association de défense de l’environnement. Pour la première fois, c’est un cadre d’EDF, ancien membre de la direction d’une centrale nucléaire française, celle du Tricastin (Drôme), qui a décidé de briser le silence et de saisir la justice pour dénoncer ce qui, selon lui, s’apparente à une « politique de dissimulation » d’incidents et d’écarts en matière de sûreté. Une démarche inédite dans un milieu tenu au secret. Selon les informations du Monde, une plainte a été déposée au début d’octobre devant le tribunal judiciaire de Paris. Elle vise EDF et la direction de la centrale du Tricastin aux chefs de « mise en danger de la vie d’autrui », « infractions au code pénal, au code de l’environnement, au code du travail et à la réglementation relative aux installations nucléaires » et « harcèlement ».
Le plaignant espère que la justice reconnaîtra son statut de lanceur d’alerte. En attendant, toujours salarié d’EDF, il souhaite garder l’anonymat – nous l’appellerons Hugo. Le Monde a pu le rencontrer, à plusieurs reprises. D’emblée, et malgré la gravité des faits qu’il dénonce, Hugo se présente comme « un amoureux du nucléaire ». Mais un amoureux aujourd’hui « tiraillé », « déchiré », qui tente de cacher sa nervosité derrière un large sourire. Cet homme d’une quarantaine d’années apparaît profondément éprouvé par les événements dont il a été témoin, puis victime : il affirme, en effet, avoir subi un harcèlement pendant plusieurs années en raison, notamment, de son refus de « couvrir » certaines tentatives de dissimulation.
Sa plainte fait figure de dernier recours après qu’il a essayé, en vain, de parvenir à une solution en interne, en alertant la direction de la centrale, celle du groupe ainsi que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Contactés par Le Monde, EDF explique ne pas « faire de commentaires s’agissant des propos rapportés par un salarié » et l’ASN conteste toute dissimulation. La direction de la centrale du Tricastin n’a pas souhaité réagir.
« Cette plainte rappelle que le lanceur d’alerte est une vigie démocratique plus que jamais indispensable lorsque l’opacité qui règne dans le nucléaire sert d’alibi pour dissimuler des graves atteintes à l’intérêt général et à l’environnement », expliquent les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, qui accompagnent Hugo dans sa démarche avec l’association franco-américaine de soutien aux lanceurs d’alerte The Signals Network.
Pur produit du nucléaire français
Le parcours d’Hugo est celui d’un pur produit du nucléaire français. Entré chez EDF au début des années 2000, il gravit très vite les échelons jusqu’à prendre, à moins de 35 ans, la tête du service sûreté de l’une des dix-huit centrales du pays. Preuve de la reconnaissance de ses qualités professionnelles, c’est lui qu’on envoie représenter l’entreprise lors de réunions de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou de salons internationaux. Fin 2016, bardé d’états de service élogieux, il est nommé au sein de la direction de la centrale du Tricastin.
Cette centrale, mise en service en 1980, est l’une des plus vieilles de France. Se profile alors la quatrième visite décennale du réacteur numéro un, programmée en 2019. L’enjeu est de taille pour EDF : ce réacteur est le premier des trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW) du parc à passer sa « visite des 40 ans », qui doit permettre de prolonger son activité de dix ans – si la réglementation française ne prévoit pas de durée de vie maximale des réacteurs, une partie des équipements a été conçue, à l’origine, selon une hypothèse de quarante ans de fonctionnement.
> Lire aussi Nucléaire : l’ASN pose ses conditions pour une prolongation de la durée de vie des réacteurs
Pour EDF, rappelle Hugo, il est « inenvisageable » de rater ce rendez-vous, qui s’accompagne d’une enquête publique. Or, la centrale du Tricastin est dans le collimateur de l’ASN depuis quelques années en raison de la multiplication d’incidents, au point d’avoir été placée sous « surveillance renforcée » en 2017. Chaque centrale est, en effet, classée en fonction de ses résultats en matière de sûreté, d’environnement, de radioprotection, d’accidentologie et de production : celle du Tricastin est dans les dernières places. Au premier trimestre 2017, un nouveau directeur arrive avec pour mission de redresser la barre. « La pression était maximale, dit Hugo. Il a fallu mettre en œuvre tous les moyens pour améliorer les résultats en vue de la validation de la visite du réacteur numéro un. » Quitte à passer sous silence ou à minimiser certains incidents au mépris des règles fondamentales de sûreté.
Volonté de la direction
De nombreux documents, que Le Monde a pu consulter, témoignent de la volonté de la direction de dissimuler à l’ASN des événements, ou en tout cas d’atténuer leur ampleur, ou de les déclarer avec retard – comme l’avait révélé en partie Mediapart en 2019. L’exemple le plus spectaculaire date de l’été 2018. Dans la nuit du 29 au 30 août, le chef d’exploitation fait état, dans un e-mail, d’une « inondation interne dans plusieurs locaux et sur trois niveaux » survenue dans l’un des bâtiments électriques de la centrale, et atteignant 10 centimètres d’eau. Il explique que les prélèvements réalisés ne contiennent pas d’activité radioactive, « sauf dans un local », et que « du matériel sensible au niveau sûreté est présent ». Il s’agit notamment de vannes de l’alimentation de secours des générateurs de vapeur, l’un des systèmes de sauvegarde les plus importants en cas d’accident. Selon son compte rendu, l’incident n’est « toujours pas soldé vingt-quatre heures après sa découverte » et « les moyens humains et surtout matériels ne sont pas à la hauteur de l’enjeu », ce qu’il juge « inacceptable ». C’est avec de simples raclettes et un aspirateur emprunté à un prestataire de nettoyage que les agents d’EDF tentent de résorber l’inondation.
Hugo découvre cet e-mail, ainsi que des photos et vidéos prises pendant la nuit, le lendemain matin. « Mon supérieur vient me voir et me dit : “Mais c’est quoi ce con de chef d’exploitation qui envoie un e-mail à la Terre entière ?” », rapporte-t-il. Le 31 août a lieu une inspection de l’ASN, prévue de longue date. Alors qu’Hugo s’apprête à expliquer ce qui s’est passé, son chef lui demande de quitter la réunion. Il découvrira seulement plus tard ce qui a été dit aux inspecteurs, en lisant le compte rendu de l’Autorité de sûreté nucléaire daté du 16 octobre : celui-ci fait état non pas d’une inondation mais de « quelques écoulements » qui ont été « immédiatement arrêtés ». Pour Hugo, il est clair, à la lecture de cette version, que la durée de l’événement, sa gravité et le manque de moyens pour y faire face ont été largement minimisés.
« Le compte rendu du chef d’exploitation a été écrit à chaud dans la nuit, explique aujourd’hui Christophe Quintin, inspecteur en chef à l’ASN. Si j’enlève le facteur [de son] “énervement”, les présentations qui sont faites de l’événement sont cohérentes. » En 2019, l’ASN avait toutefois reconnu que le « manque de moyens de nettoyage n’avait pas été évoqué lors de l’inspection ». Depuis 2017, le « gendarme du nucléaire » avait également demandé à deux reprises à EDF de résoudre le problème de l’étanchéité des joints entre les bâtiments, considérant ces derniers comme « importants pour la protection de l’environnement afin d’éviter toute dispersion d’effluents et de produits dangereux ». En vain.
> Lire aussi Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire s’inquiète d’un « recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales »
Non-respect des procédures généralisé
Deux semaines après la fuite, un autre incident intervient, lié à la non-fermeture d’une vanne. Ce jour-là, comme le veut la procédure, le chef d’exploitation de permanence et l’ingénieur de sûreté, une sorte de « gendarme du nucléaire » local, confrontent leurs analyses : tous deux conviennent qu’il s’agit d’un « événement significatif de sûreté », qui doit donc être déclaré automatiquement. Malgré leur accord, la direction demande une deuxième « confrontation »,contrevenant ainsi aux règles. Les deux responsables maintiennent leur position, mais les directeurs persistent et ne déclareront pas l’incident. L’ASN affirme ne pas avoir retrouvé de traces d’échanges avec EDF concernant cet événement. « Si on n’a rien trouvé, c’est qu’on ne l’a pas vu en inspection », commente Christophe Quintin.
Ce non-respect des procédures semble relever de pratiques généralisées, plutôt que de situations isolées. Un responsable des ingénieurs sûreté s’inquiète auprès d’Hugo des pressions de la direction : « Les ingénieurs sûreté en ont marre que les chefs d’exploitation baissent leur pantalon pour éviter [de déclarer] des événements significatifs de sûreté. » Ainsi, en décembre 2017, le repli d’un réacteur – la pression et la température de son circuit primaire sont abaissées en raison de l’indisponibilité d’une pompe – n’est pas déclaré. L’ASN a toutefois la possibilité, a posteriori, de revenir sur la caractérisation des incidents : en mars 2018, elle affirme ainsi que ce repli aurait dû être déclaré « sans ambiguïté » et demande à l’exploitant de le faire « dans les plus brefs délais ». S’il paraît anodin, ce retard de déclaration de quelques mois ne l’est pas : signalé en 2018, il n’apparaît pas dans le bilan annuel 2017 du Tricastin. Dans la même note, l’ASN s’interroge officiellement sur « l’écoute de la filière indépendante de sûreté par les représentants de la direction lorsque ceux-ci doivent arbitrer le caractère déclaratif ou non de certains événements ».
Un autre exemple, encore. Le 15 juin 2017, le réacteur numéro un fonctionne au-delà de la puissance maximale autorisée pendant quarante-cinq minutes. Une situation qui aurait dû être signalée dans les quarante-huit heures – c’est le cas dès que la surpuissance excède six minutes. Elle ne sera déclarée que le 2 août. Pourtant, la direction de la centrale du Tricastin connaît bien le problème : alors que les cas de surpuissance sont rares à l’échelle du parc français, la centrale en a déjà connu deux cette année-là, le précédent ayant même duré six heures. En cas de répétition d’un même événement significatif, l’exploitant peut être amené à déclarer ce dernier en niveau 2 sur l’échelle INES, graduée de 0 à 7 en fonction de la gravité. Les événements de niveau 2 sont très rares.
« Quand il y a un nouvel événement de surpuissance le 15 juin, ce n’est même plus qu’on serre les fesses, se remémore Hugo. La direction nous dit clairement qu’il est hors de question qu’on ait un incident de niveau 2. » Le Monde a pu consulter un SMS envoyé par un supérieur d’Hugo, le 3 juillet. La consigne ne laisse pas de place à interprétation : « Il faut démonter ce qui s’est passé ce jour-là en mesurant sans prendre l’EC [soit la valeur du capteur utilisé dans le calcul de puissance thermique] pour démontrer que moins de six minutes. »
> Lire aussi : Dans la centrale nucléaire du Tricastin, un problème électrique a accru le risque d’accident grave
Recours à l’intimidation
Pour tenter de minimiser les écarts de sûreté, la direction de la centrale du Tricastin peut également avoir recours à l’intimidation, rapporte Hugo. En juillet 2018 a lieu une visite de l’inspection nucléaire (IN), une unité spécifique chargée d’évaluer le niveau de sûreté des centrales, tous les trois ans environ, par le biais d’un audit d’envergure appelé « évaluation globale d’excellence » et pouvant durer plusieurs semaines. Ordre aurait alors été donné de mettre toute la pression possible sur l’un des inspecteurs pour le « pousser à bout et le dégager », raconte Hugo. Il reconnaît d’ailleurs avoir « participé au jeu » : un soir, le rendez-vous avec l’inspecteur s’éternise au lieu d’être expédié en une demi-heure.
Un SMS témoigne du fait que la direction a donné rendez-vous à Hugo pour « traiter son cas au gars de l’IN ». « On te donne un ordre, tu le fais. Le fonctionnement d’une centrale, c’est très militaire, le directeur est le seul maître à bord. J’ai dû me montrer dur avec quelqu’un qui faisait juste son boulot », regrette Hugo.
Au-delà de la gravité potentielle des différents incidents, ces pratiques remettent en cause le principe même de la sûreté. Le « gendarme » du nucléaire n’étant pas présent en permanence dans les centrales, le système est fondé sur le processus de déclaration par EDF et sur la transparence. « La sûreté, ce n’est pas qu’une question d’événements ou de valeurs qu’on dépasse, insiste Hugo, c’est une culture. On a tellement bien dissimulé certains incidents que l’ASN ne les a pas vus, c’est très grave. »
L’ASN, de son côté, conteste cette analyse. « Il est normal qu’il y ait, à certaines périodes, des écarts d’appréciation entre l’ASN et l’exploitant, assure Christophe Quintin. Au Tricastin, il y a effectivement eu en 2017 et 2018 pas mal de divergences, mais elles ont été portées à la connaissance de l’ASN et n’ont pas été mises sous le tapis. Pour tous les événements qui n’avaient pas été déclarés, l’exploitant avait des explications rationnelles. » Egalement contacté par Le Monde, EDF se contente de rappeler que la sûreté des centrales est « la priorité » du groupe et que « la transparence et le respect de la réglementation sont scrupuleusement appliqués et respectés sur tous les sites ».
Concernant plus particulièrement le Tricastin, l’entreprise souligne que le nombre d’événements significatifs déclarés par la centrale est « stable depuis plusieurs années » et que les bilans sûreté réalisés par l’ASN « ne font aucun état de non-respect du principe de transparence ».
> Entretien avec le physicien Bernard Laponche : « L’état du parc nucléaire français est préoccupant »
Accidents de travail avec arrêt non transmis
Un autre aspect de ce que Hugo qualifie de stratégie de dissimulation repose sur la non-déclaration des accidents de travail avec arrêt. Le mode opératoire est souvent le même : si un salarié se voit remettre une déclaration d’accident avec arrêt, signifiant que son état de santé ne permet pas une reprise du travail, la direction met la pression sur ses chefs pour que l’arrêt ne soit pas transmis. Il est alors demandé au salarié de rester chez lui le nombre de jours prévus par le médecin. En cas de suspicion par l’inspection du travail, la direction a la parade : elle explique que le salarié a accepté un « aménagement de poste ».
L’aménagement de poste sous-entend que celui-ci soit prévu en amont de la délivrance d’un accident du travail avec arrêt, que les conditions dudit poste soient validées par un médecin et, bien entendu, que le poste en question ne soit pas fictif. Hugo indique avoir été témoin d’événements fréquents pour lesquels ces conditions n’étaient pas respectées.
Ces derniers s’intensifient avant la visite décennale. Le samedi 9 juin 2018, un technicien est victime d’un malaise alors qu’il intervient en salle des machines. Sa tenue vapeur est insuffisamment ventilée pour faire face aux très fortes températures. Selon le médecin qui l’examine, le diagnostic vital aurait pu être engagé : la température corporelle du salarié a atteint 41 °C. Il lui remet un certificat d’accident du travail avec arrêt. Pourtant, deux jours plus tard, la direction déclare l’accident auprès de la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) sans arrêt de travail et explique que le salarié a été mis au repos le dimanche avant de reprendre son activité le lendemain.
Le 18 septembre, un autre accident se produit au sein de la même équipe. Un salarié heurte violemment une vis qui dépasse d’une vanne et est amené aux urgences avec une plaie à la jambe. « Peux-tu suivre avec attention le blessé sur cette fin d’après-midi ? Je suis persuadé que dans le pire des cas un maintien dans l’emploi peut répondre à la situation », demande par SMS un membre de la direction, alors que l’agent n’a pas encore été examiné. Nouveau SMS en fin de journée du supérieur hiérarchique d’Hugo : « L’agent est sorti de l’hôpital sans déchirure grave. Huit jours d’arrêt. La balle est dans votre camp pour le poste aménagé, pas de problème pour tout aménagement. » Le lendemain, la direction transmet à la CPAM une déclaration d’accident du travail sans arrêt.
Parfois, la stratégie échoue. Le 11 janvier 2018, une chute, un séjour à l’hôpital, un arrêt de travail d’une semaine. Mais le salarié a aussitôt transmis l’arrêt au médecin-conseil. La pression est mise sur les équipes pour rattraper le coup. « On a essayé de faire modifier au médecin de l’hôpital la déclaration, mais il refuse pour question de déontologie. J’ai fait tout ce que l’ai pu », commente, contrit, un adjoint du service d’Hugo dans un échange de SMS. « On va se faire allumer ! »,répond un autre. « Attention, un jour, cela apparaîtra que la pression pour ne pas déclarer est démesurée. Il faudra assumer », ajoute un chef de service délégué.
Cette stratégie de non-déclaration répond à un objectif : l’accidentologie, et plus précisément le taux de fréquence des accidents du travail avec au moins un jour d’incapacité de travail, est un paramètre pris en compte, avec une pondération importante, dans le classement des centrales. Un classement à soigner pour réussir la visite décennale. En 2018, le taux de fréquence du Tricastin est particulièrement bas : 2,7. Plus de deux fois moins que celui d’un secteur comme la banque et l’assurance (6,8), pourtant beaucoup moins à risque.
Mise à l’écart brutale
Le refus d’Hugo de « collaborer » à l’ensemble de ces dissimulations va entraîner, selon lui, sa mise à l’écart brutale. Le 25 septembre 2018, peu après l’inondation, il est convoqué par son supérieur, qui lui demande de rédiger un e-mail expliquant qu’il quitte ses fonctions pour raisons personnelles. Hugo refuse, mais, le lendemain matin, son départ est annoncé publiquement devant le personnel. Progressivement, Hugo n’est plus invité aux réunions, disparaît de l’organigramme de la direction, est retiré des listes de diffusion des chefs de service… A bout, il est victime d’une crise de spasmophilie dans son bureau, le 4 octobre, et mis en arrêt de travail. Le premier d’une longue série. « Là, j’ai compris qu’ils allaient me faire taire, dit aujourd’hui Hugo, les nerfs toujours à vif. On a voulu me détruire. »
Le harcèlement que Hugo évoque passe aussi par des « intimidations » (« une connerie et t’es tondu », envoyé par SMS en pleine réunion) et des « insultes » répétées (« petite nature », « triple nul »). Hugo informe sa direction de la situation. « Ne te mets pas une pression démesurée. Tu n’es pas harcelé », tranche celle-ci, dans un SMS. Il informe les syndicats, saisit l’inspection du travail. Dans le nucléaire, les inspecteurs du travail sont les inspecteurs de l’ASN. Une enquête est diligentée. Elle conclura, en mars 2019, à l’issue d’une soixantaine d’entretiens, que « la pratique de harcèlement moral (…) n’a pas été établie », tout en pointant « des dysfonctionnements au niveau collectif ». « Ces situations sont traitées avec attention, car il n’y a jamais de fumée sans feu et les torts sont toujours partagés, assure Christophe Quintin. L’ASN a proposé un certain nombre d’actions de management à la direction de la centrale au terme de son enquête. »
> Lire aussi la chronique : « Le nucléaire français est victime de ses propres défaillances et de l’Etat »
Trois jours avant sa date de reprise prévue le 10 décembre, Hugo apprend par un SMS que la direction a l’intention de lui proposer une autre « mission » : un poste de « chef de projet senior ». Il conteste, veut retrouver son poste. Las. Les syndicats l’informent que la direction envisage désormais une « mutation d’office ». L’argument ? « Protéger » sa santé. L’état physique et mental d’Hugo se dégrade. Il est de nouveau arrêté, mais toujours déterminé à retrouver son poste. Le 2 avril 2019, le médecin-conseil de l’Assurance-maladie valide sa reprise du travail. Lorsqu’il se présente, le 4 avril, à la centrale, son employeur le redirige vers le médecin du travail. Ce dernier confirme l’aptitude, mais dans un « contexte professionnel » hors de son service. Depuis, Hugo, qui a contesté en vain ledit certificat médical devant les prud’hommes, attend toujours de reprendre le travail.
Que savait la direction d’EDF de la situation au Tricastin ? En octobre 2018, Hugo obtient un rendez-vous avec la direction du parc nucléaire. Il expose, une nouvelle fois, les « pratiques dangereuses » qu’il avait déjà relatées par e-mail et SMS. « Tout serait tellement plus simple, et probablement moins douloureux, si tu acceptais un autre poste », lui rétorque-t-on par SMS. Le 23 mai 2019, son avocat alerte le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Le courrier est clair : il mentionne des manquements graves au principe de sûreté nucléaire, de transparence nucléaire ou au regard des normes environnementales, la volonté de la direction de la centrale du Tricastin de cacher certains événements et la situation de harcèlement moral dont est victime son client. La réponse parvient le 8 juillet 2019 : pour la direction du groupe, « aucun début d’éléments » ne permet de « caractériser l’existence » des faits dénoncés.
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En désaccord total, Hugo s’interroge quant à son avenir, qu’il continue malgré tout à imaginer dans le nucléaire. Le futur du parc français est, lui aussi, en pleine redéfinition. Le président, Emmanuel Macron, a confirmé mardi 9 novembre vouloir lancer la construction de nouveaux réacteurs. En février, l’ASN a également ouvert la voie à la poursuite de l’exploitation des réacteurs les plus anciens au-delà de quarante ans. Cet avis générique doit être complété par des réexamens au cas par cas de chacun des trente-deux réacteurs, qui ont commencé en 2019 et doivent se poursuivre jusqu’en 2031. La quatrième visite décennale du réacteur numéro un du Tricastin, qui a mobilisé près de 5 000 intervenants pendant six mois, a été jugée « assez satisfaisante » par le « gendarme du nucléaire ». Une nouvelle enquête publique doit avoir lieu au premier trimestre 2022 à propos de sa prolongation, avant que celle-ci ne soit validée officiellement.
> Lire aussi Emmanuel Macron acte son choix en faveur du nucléaire à cinq mois de la présidentielle
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/12/nucleaire-un-cadre-de-la-centrale-du-tricastin-denonce-une-politique-de-dissimulation-d-incidents-de-surete_6101804_3244.html>
Sur le même sujet :
> Centrale nucléaire du Tricastin : un cadre dénonce "une politique de dissimulation" des incidents et porte plainte contre EDF <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/centrale-nucleaire-du-tricastin-un-cadre-denonce-une-politique-de-dissimulation-des-incidents-et-porte-plainte-contre-edf_4842217.html>, Radio France, 12/11/21, 12:42
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4- Reportage. « Je ne me chauffe pas comme je veux. J’ai froid » : le fléau de la précarité énergétique, Le Monde, 13/11/21, 04h57 
Adrien Pécout (Somain (Nord), envoyé spécial)

Dans la ville nordiste de Somain, l’envolée des prix de l’énergie, qui pèse lourdement sur les ménages modestes, est synonyme de privations supplémentaires. 
Quand elle entend ce bruit – quelque chose comme « kch, kch » –, elle ne se sent« pas bien ». Il s’agit pourtant d’un bruit quotidien. Celui du déclenchement automatique d’une chaudière. « L’angoisse de tous les jours, parce que la facture va tomber », résume Justine Drag, 34 ans, repasseuse. Gaz, électricité, carburants : son inquiétude croît en même temps que les prix. « Je ne me chauffe pas comme je veux. J’ai froid chez moi. Je mets mon peignoir, un gros gilet, un gros pull. » Le chauffage ? « Comme je vis toute seule, je le baisse à 16 °C ». Sauf quand elle garde ses deux filles. « Je me sens alors obligée de le monter à 19 °C, obligée de fonctionner comme un ménage normal. Je me dis qu’elles n’ont pas à subir le froid de ma maison. » 
En France, 5,6 millions de ménages frissonnent chez eux – environ douze millions de personnes, ce qui représente près d’un cinquième de la population. Le décompte date certes de 2013, mais l’Observatoire national de la précarité énergétique n’a pas manqué de le rappeler à l’occasion de la première journée nationale contre ce fléau, mercredi 10 novembre.
D’après une loi de 2010, est en situation de précarité énergétique tout ménage rencontrant des « difficultés particulières » à satisfaire des « besoins élémentaires ». Soit du fait de difficultés financières empêchant, par exemple, de se chauffer et de s’éclairer autant que nécessaire, soit à cause d’une mauvaise isolation thermique dans le logement, soit, comme ici, pour ces deux raisons à la fois.
Mme Drag a accepté notre rendez-vous au centre communal d’action sociale, dans la rue commerçante de Somain (Nord), entre Valenciennes et Douai. A ses côtés, deux autres mères seules préfèrent donner simplement leurs prénoms : Linda, 49 ans, préparatrice de commandes en intérim, et Melinda, 37 ans, ancienne aide à domicile, en reconversion professionnelle. « Même en chauffant moins, constate cette dernière, mes factures augmentent quand même. En bas de la facture, il y a une espèce de graphique. Je vois bien que j’ai consommé moins, mais, malheureusement, j’ai donné plus à la fin. Chauffer plus, budgétairement, je ne peux pas. » 
« Un gouffre financier pour des familles »
Avec la reprise de l’activité mondiale, les prix de l’énergie s’envolent, mais pas les ressources des ménages. Melinda vit de peu. Chaque mois, elle touche autour de « 700 euros à 800 euros ». La Nordiste se chauffe à l’électricité et au pétrole. Avant même la rudesse hivernale, sa facture progresse déjà : « A peu près 120 euros » par mois, contre « un peu moins de 100 euros » il y a un an.
> Lire aussi « J’ai tout le temps froid » : dans le Loiret, la rénovation énergétique compliquée des passoires thermiques
Le calcul est vite fait, beaucoup trop vite. Sans même parler des carburants, les dépenses énergétiques excèdent déjà largement 8 % de ses revenus. Ce seuil est un indicateur – non exhaustif – de précarité énergétique : il concernait environ 3,5 millions de ménages en 2019, d’après les chiffres du ministère de la transition écologique. Cela correspond à environ 12 % des foyers, pourcentage plutôt stable depuis une décennie si l’on tient compte des variations météorologiques, et dans l’attente de données plus récentes.
Plus un ménage est modeste, plus la facture énergétique pèse lourd. « L’énergie représente quelque chose d’indispensable dans notre société, mais elle devient aussi un gouffre financier pour des familles, relève Isabelle Piedanna, responsable de l’accueil et de l’insertion au centre communal. La charge est aussi psychologique, puisque quotidiennement elle pousse à se lever avec une contrainte dans la tête : consommer le moins possible pour avoir le moins à donner lorsque la facture arrive. »
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Ces temps-ci, le carburant se consomme plutôt au compte-gouttes. « Je trouve ça inadmissible. Je mets quasiment 40 euros de gazole par semaine juste pour aller en voiture au travail, pas pour des distractions ou quoi que ce soit d’autre… », souligne Linda, intérimaire dans la logistique. L’Etat a beau geler les tarifs régulés du gaz et limiter ceux à venir de l’électricité, son chèque énergie fondra en moins d’un mois : 100 euros pour les ménages les plus modestes en décembre. Tout comme l’indemnité inflation : 100 euros aussi, toujours cet hiver. Une aide complémentaire existe, le fonds de solidarité pour le logement. Encore faut-il en avoir connaissance.
« L’énergie est notre patrimoine commun »
La réduction du chauffage s’accompagne parfois d’autres sacrifices. « Malheureusement, on se prive sur certaines choses, explique Justine Drag. Pour les courses, par exemple, on n’est pas obligé de manger de la viande tous les jours ou tous les deux jours… » Surtout si « tout augmente », précise-t-elle, y compris le prix des denrées alimentaires.
Le froid s’insinue encore davantage dans une « passoire thermique », selon l’expression répandue. A propos de sa maison, Melinda évoque plutôt un « gruyère ». « Pour vous donner une idée, quand il fait du vent, les rideaux bougent, les portes intérieures claquent toutes seules dans la salle de bains ou les toilettes. Alors, je bouche de temps en temps les aérations naturelles avec un carton et du scotch. Je mets aussi de gros rideaux aux fenêtres pour éviter la déperdition de chaleur. »
Outre leurs briques rouges, les anciennes maisons de mineur ont en commun que leurs hauts plafonds rendent encore plus compliqué le fait de se chauffer. « Là, j’ai une laryngite qui ne passe pas. Je suis fumeuse, mais je suis sûre que c’est aussi parce que je ne me chauffe pas bien », estime Mme Drag. Dans cette région, où les terrils à charbon d’autrefois coexistent désormais avec les éoliennes, l’Etat a promis de contribuer à la rénovation de l’habitat. Signé en mars 2017, cet « engagement pour le renouveau du bassin minier » concerne quelque 250 communes du Nord et du Pas-de-Calais.
> Lire aussi Précarité énergétique : une hausse historique des interventions des fournisseurs d’énergie pour facture impayée
L’hôtel de ville aux briques visibles a déployé une banderole au-dessus de la porte d’entrée : « Somain s’engage contre la hausse des tarifs et les coupures d’énergie ». A l’accueil se trouvent des panneaux d’exposition sur les 150 ans de la Commune de Paris et un buste de Jean Jaurès. Une pétition à signer, aussi. « Le droit de se chauffer, de s’éclairer est fondamental. L’énergie est notre patrimoine commun, et doit redevenir un grand service public », précise le texte.
« Un appel au secours »
En octobre, le maire communiste a pris un arrêté municipal interdisant dans sa ville les coupures de courant pour impayés. « C’est un appel au secours, pour alerter sur ces réalités : attention, la population ne peut plus supporter de telles augmentations ! », explique Julien Quennesson, tout juste sorti d’une permanence.
Pour l’automne en cours, cette mesure symbolique (car contestable devant le tribunal administratif) aura déjà eu un effet concret : éviter, selon la municipalité, au moins une centaine de coupures. Soit le double de celles mises à exécution en 2018, année où le mouvement des « gilets jaunes » avait commencé à s’élever contre la hausse d’une taxe liée aux carburants. Dans la commune, qui compte environ 5 500 ménages et plus de 12 000 habitants, le mouvement de protestation avait bien pris.
Vendredi 12 novembre, Electricité de France (EDF) a annoncé une décision de nature à rassurer quelque peu ses usagers – ou « clients », selon sa terminologie. Le groupe, dont l’Etat reste l’actionnaire majoritaire, va cesser de demander des coupures d’électricité, tout en se réservant la possibilité de fixer une limite de consommation. La mesure sera permanente, même après la trêve hivernale, qui commence chaque année en novembre et s’achève au début du mois d’avril de l’année suivante.
Pour les ménages partis, dans le sillage de la libéralisation du marché, chez l’un des nombreux fournisseurs concurrents, l’angoisse perdure. Au centre communal de Somain, l’une des habitantes raconte avoir cédé au démarchage de la société Eni, il y a quelques années. « Erreur ! », juge-t-elle. Menacée de coupure, puis repassée chez EDF, elle a, entre-temps, été contrainte de se surendetter.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/13/je-ne-me-chauffe-pas-comme-je-veux-j-ai-froid-le-fleau-de-la-precarite-energetique_6101916_3224.html <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/13/je-ne-me-chauffe-pas-comme-je-veux-j-ai-froid-le-fleau-de-la-precarite-energetique_6101916_3224.html>>
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5- L’échec cuisant du premier hôtel flottant au monde, Capital, 13/11/21, 15:17 
Xavier Martinage 

Créé il y a une trentaine d'années pour de riches clients avides de découvertes dans la Grande barrière de corail, le complexe est aujourd'hui à l'abandon au large de la Corée.
C'était un projet majestueux, un complexe hôtelier 5 étoiles flottant au-dessus de la Grande barrière de corail. Conçu en 1986 par un entrepreneur et plongeur professionnel d'origine italienne, Doug Tarca, l'hôtel devait permettre à de riches clients de passer la nuit sur le récif, rapporte CNN. Alors qu'il avait lancé quelques années auparavant une société pour emmener en catamaran les gens à cet endroit, Doug Tarca estimait cette construction plus écologique que la circulation permanente de vieux bateaux de croisière.
D'un coût total de 100 millions de dollars, l'hôtel avait été fixé au fond de l'océan de telle sorte que la Barrière de corail ne soit pas endommagée. Les déchets étaient même évacués vers le continent. Le Four Seasons Barrier Reef Resort ouvrait officiellement le 9 mars 1988 : cinq étoiles, des prix assez élevés, 176 chambres pouvant accueillir jusqu'à 350 personnes. On trouvait aussi à l’intérieur des restaurants, une discothèque, un supermarché, une bibliothèque et même un court de tennis sur l'eau, devant l'hôtel. Pour s'y rendre, il fallait emprunter soit un catamaran (deux heures de trajet), soit un hélicoptère.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://actu.capital.fr/economie-politique/lechec-cuisant-du-premier-hotel-flottant-au-monde-1419900>
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6- Du kérosène fait d’eau, d’air et de soleil, Le Monde, 15/11/21, 14h30 
Fabien Goubet(Le Temps)

A Zurich, un démonstrateur produit à très petite échelle de l’hydrocarbure « vert », à partir d’eau et de dioxyde de carbone extraits de l’air ambiant. Le coût de production reste bien plus élevé que celui des énergies fossiles. 
Tels des alchimistes des temps modernes, des scientifiques sont parvenus à créer des hydrocarbures à partir… de l’air ambiant, et avec un petit coup de pouce du soleil. Leur « système de production solaire de combustible », présenté dans la revue Nature du 3 novembre, n’est certes qu’un prototype, mais il fonctionne tranquillement en conditions réelles sur le toit d’un laboratoire de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et constitue une intéressante preuve de concept pour des développements ultérieurs, et pourquoi pas un jour la production à grande échelle d’hydrocarbures au bilan carbone neutre.
Le professeur Aldo Steinfeld et son équipe du Département de génie mécanique et des procédés de l’EPFZ ont mis au point un système de production organisé en trois parties. D’abord, une unité de capture directe d’air (DAC selon l’acronyme anglais) extrait le CO2 et la vapeur d’eau de l’air ambiant. Il s’agit d’un procédé connu mais complexe, tant le CO2 est rare dans l’atmosphère. La machine contient un sorbant (ici une solution à base d’amines) qui « adsorbe » l’air, autrement dit qui le fixe, comme un papier tue-mouche attrape les insectes.
Machine opérationnelle
Les scientifiques n’ont pas eu à chercher bien longtemps pour avoir une machine opérationnelle : elle est fabriquée à l’autre bout de la ville par la compagnie Climeworks, l’un des pionniers en matière de capture du CO2 atmosphérique. En tout, le DAC aspire 2 000 m² d’air par heure et en extrait chaque jour 8 kilogrammes de CO2 ainsi que 20 à 40 kg d’eau.
Dans un deuxième temps, l’eau (H2O) est « craquée », c’est-à-dire décomposée en dihydrogène (H2) et en dioxygène (O2) par thermolyse, ou dissociation thermochimique. L’énergie est fournie par deux réacteurs solaires qui, pour atteindre les plus de 2 000 degrés nécessaires, sont flanqués de deux grands miroirs paraboliques réfléchissants permettant de concentrer le rayonnement solaire de plusieurs ordres de grandeur. Le H2 ainsi obtenu est associé à du monoxyde de carbone (CO), obtenu quant à lui à partir de la thermolyse du CO2. L’ensemble forme alors du « syngas », ou gaz de synthèse. Ce dernier passe enfin dans la troisième unité, qui le convertit en hydrocarbures ou en méthanol.
Evidemment, les gros SUV zurichois devront patienter pour faire le plein : le système ne produit que 32 millilitres de méthanol en une journée avec sept heures d’ensoleillement. Mais la faisabilité technique du procédé sur lequel cette équipe travaille depuis plus de dix ans est désormais scientifiquement démontrée.
Reste que des obstacles demeurent avant d’envisager une industrialisation. Aldo Steinfeld estime qu’il faudrait recouvrir 45 000 km² de ces centrales solaires à hydrocarbures pour couvrir la demande mondiale en kérosène. C’est certes beaucoup (un peu plus vaste que la Suisse), mais cela ne représente par ailleurs que 0,5 % de la superficie du Sahara, où le soleil ne manque pas.
S’agissant du coût estimé, avec entre 1,2 à 2 euros le litre, ce carburant est sans surprise plus cher que le kérosène fossile (environ 0,7 euro le litre). Malgré une matière première abondante et gratuite, les installations solaires demeurent onéreuses. Il n’empêche : des vols neutres en carbone (le CO2 émis étant compensé par celui capturé pour produire le carburant) sont bel et bien possibles.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/11/15/du-kerosene-fait-d-eau-d-air-et-de-soleil_6102146_1650684.html>
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7- Emmanuel Macron annonce 1,9 milliard d'euros pour les projets d'hydrogène dans le cadre de France 2030, France Bleu, 16/11/21, 16:04

1,9 milliard d'euros seront consacrés au développement de la filière hydrogène dans le cadre du plan d'investissements France 2030 de 30 milliards a annoncé Emmanuel Macron ce mardi lors d'un déplacement à Béziers (Hérault).
Emmanuel Macron a annoncé mardi à Béziers (Hérault) que 1,9 milliard d'euros seront consacrés au développement de la filière hydrogène, dans le cadre du plan d'investissements France 2030 qui vise à développer des "technologies d'avenir" pour décarboner l'industrie. L'hydrogène va permettre "de réconcilier l'aventure industrielle, la croissance, avec la décarbonation de nos économies. Le 'en même temps' est possible grâce à ces innovations", a défendu le chef de l'État devant des employés de l'entreprise Genvia qui développe des électrolyseurs haute température permettant de produire de l'hydrogène à partir de la molécule d'eau (H20). "C'est un tout nouveau continent qui s'ouvre devant nous", a estimé le président de la République.
>> Suite à lire à :
<https://www.francebleu.fr/infos/politique/emmanuel-macron-annonce-1-9-milliard-d-euros-pour-les-projets-d-hydrogene-dans-le-cadre-de-france-1637074520>
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8- Présidentielle 2022 : Le coût du nucléaire ne fait-il « qu'augmenter » et celui du renouvelable « que baisser », comme l'affirme Jadot ?, 20 Minutes, 16/11/21, 16h18
Alexis Orsini

Fake off. Alors que la COP26 vient de s'achever à Glasgow, la question de l'énergie et de la production d'électricité est très présente dans la campagne électorale
• Invité de France Inter, lundi 15 novembre, Yannick Jadot a vanté les mérites économiques des énergies renouvelables. 
• Selon le candidat EELV à l'élection présidentielle de 2022, « les coûts du nucléaire ne font qu'augmenter quand les coûts des énergies renouvelables ne font que baisser ».
• 20 Minutes s'est penché sur cette affirmation.  
Quelle est la facture la plus élevée entre celle de l'énergie nucléaire et celle des énergies renouvelables ? Cette question s’est invitée sur le plateau de France Inter, lundi 15 novembre dans la matinée, lors d’un échange entre Léa Salamé et Yannick Jadot.
Après que la journaliste a cité l’une des conclusions du rapport du gestionnaire électrique RTE rendu en octobre, selon laquelle la construction de nouveaux réacteurs nucléaires revenait moins cher que d’investir dans le solaire et l’éolien, le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts  (EELV) à la présidentielle a campé sur sa position : « Je vous invite à lire le document du gouvernement qui avait fuité dans la presse et qui disait que ces statistiques sur le nucléaire étaient tronquées et que le nucléaire, en réalité, coûte bien plus cher. » Et d’ajouter en référence aux nombreuses déconvenues de la construction de l'EPR de Flamanville : « Quand vous avez un réacteur qui démarre à 3 milliards [d’euros] et qui finit à 20 milliards… »
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3172579-20211116-presidentielle-2022-cout-nucleaire-fait-augmenter-celui-renouvelable-baisser-comme-affirme-jadot>
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9- Etude Volvo sur les émissions de CO2 : Des résultats surprenants !, 20 Minutes, 16/11/21, 17h35
Stéphane Lémeret

Auto. Le constructeur suédois vient de publier les résultats d’une enquête dont les conclusions rappellent à quel point il est insensé de recharger une voiture électrique avec de l’énergie non-renouvelable.
Depuis le lancement de sa première voiture électrique en 2019, la XC40 Recharge, Volvo publie un rapport ACV (Analyse du Cycle de Vie) pour chaque modèle entièrement électrique. Ceux-ci assurent une transparence totale concernant l’empreinte carbone d’un véhicule selon divers scénarios et fournissent aux clients des informations concernant l’impact global du véhicule sur le climat.
Fraîchement publié, celui du C40 Recharge indique que « lorsque le véhicule est rechargé avec de l’électricité produite à partir de sources d’énergie propre, son empreinte carbone tout au long de son cycle de vie tombe à près de 27 tonnes de CO2, contre 59 tonnes pour un SUV compact XC40 alimenté par un moteur à combustion. En revanche, lorsque le C40 Recharge est rechargé avec un mix énergétique classique (qui est généré à 60 % environ à partir de combustibles fossiles), le tonnage de CO2 émis pendant le cycle de vie du véhicule peut atteindre 50 tonnes, ce qui réduit nettement les bénéfices pour l’environnement par rapport à une voiture traditionnelle. »
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/economie/auto/3173607-20211116-etude-volvo-emissions-co2-resultats-surprenants>
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10- Guyane : le combat de Sisyphe face à l'orpaillage illégal, AFP, 18/11/21, 00:00
Didier Lauras

"Écartez-vous, on va procéder à la destruction". Au milieu d'une vaste percée dans la forêt amazonienne, dans le nord de la Guyane française, des militaires brûlent du matériel abandonné par des orpailleurs. La prise est maigre mais le combat est à ce prix.
C'est une guerre ingagnable mais inévitable, à laquelle sont dédiés militaires, magistrats et gendarmes face aux trafiquants d'or qui massacrent la forêt amazonienne de Guyane. Comme sur ce chantier érigé le long de la crique (rivière) Sparouine, à la perpendiculaire du fleuve Maroni. 
Au beau milieu d'une jungle luxuriante, des centaines de mètres carrés déboisés, des mares d'eau profondes et putrides, imprégnées de mercure. En débarquant sur la rive, les soldats du 9e Régiment d'infanterie de marine (RIMa) voient fuir les orpailleurs, prévenus par des "sonnettes", mouchards postés à l'embouchure de la Sparouine, l'unique accès au site aurifère. 
Deux seulement seront rattrapés. Sans papiers, faute d'avoir été pris en flagrant délit, les Brésiliens sans-le-sou seront relâchés. 
- Frigo et bloc électrogène -
"Sur cette piste, ça travaille pas mal", explique le Sergent chef Olivier (les patronymes des militaires ne peuvent être cités), qui dirige l'opération. 
"Si on casse le matériel et qu'ils reviennent travailler, c'est qu'ils accordent une importance à ce site", ajoute-t-il. "Le plus important, c'est ce qui reste" comme équipement après leur départ. 
Lui et quatre de ses hommes s'enfoncent dans l'eau pour récupérer le matériel caché dans la vase. Mieux vaut ne pas se poser de questions sur le risque sanitaire. En veillant à ne pas s'immerger le visage, ils trouveront notamment deux pompes mécaniques et un moteur, qui seront détruits. 
Une femme reste là, comme étrangère à une scène déjà vécue. Elle fait la cuisine le midi, sans doute quelques passes le soir, payée en or. "J'ai déjà vu un lit à baldaquin, une moustiquaire et des capotes partout autour", témoigne la Maréchal-des-Logis chef Laura, officier de police judiciaire de la gendarmerie. "Parfois on tombe sur un camp avec cuisinière, frigo, bloc électrogène".
A quelques centaines de mètres de là, dans la forêt, les Français installent un bivouac sur le campement des orpailleurs. Des jouets d'enfants, une petite chaussure, une poupée : une communauté vivait là et a fui dans la forêt. Elle reviendra dès le départ des militaires.
- Mules -
Deux autres hommes et deux femmes sont restés dans la forêt. Ils discutent avec les gendarmes en quête de renseignement. 
"Ce ne sont pas des gens hostiles", relève le sergent-chef Olivier. Les orpailleurs ne sont pas tous conscients qu'ils font un travail illégal. Ils se tuent à la tâche pour récupérer un or dont ils tireront un salaire minable. 
Rien à voir avec les logisticiens qui transportent l'or et le matériel nécessaire pour l'extraire, lancés tous moteurs hurlants sur le fleuve. 
"Le mec, c'est une mule, un go-fast, sauf que ce n'est pas de la drogue", explique le sergent-chef Olivier. Ce sont eux, dépositaires d'une cargaison qui peut atteindre une valeur à 5 ou 6 chiffres, "qui sont susceptibles de se rebeller".
Impossible, comme parfois au Brésil, de tirer dans le tas. Le territoire est français, le droit n'est pas négociable. La lutte semble du coup presque inégale entre les 8 à 9.000 orpailleurs illégaux, pour la plupart Brésiliens, et les militaires et gendarmes qui se succèdent en forêt. 
Le procureur de Guyane, Samuel Finielz, revendique une action publique inlassable mais limitée. "On a beaucoup de mal à appréhender celui qui dirige le site. On appréhende les petites mains", admet-il. 
Les estimations, imprécises, font état de 10 tonnes d'or extraites chaque année. Or, la France a saisi trois kilos d'or depuis janvier 2021. "On a un bilan en demi-teinte".
- Une activité "extrêmement résiliente" -
D'autant que de l'autre côté du fleuve Maroni, au Surinam, se sont installés des commerçants chinois qui proposent lances à eau, motopompes, moteur et tapis de triage. Tout, là aussi, se paye en or.
"On privilégie appréhension et destruction des moyens plutôt qu'appréhension et arrestations des individus", explique le procureur. Pas plus de 54 orpailleurs ont été écroués depuis 1er janvier dernier.
"L'orpaillage est une activité extrêmement résiliente", admet l'homme de loi, qui décrit un adversaire parfaitement à l'aise dans les conditions extrêmes des tréfonds de la forêt amazonienne, que les soldats appellent "la profonde", dans un mélange explosif de crainte, de respect et de fascination.
Depuis deux ans, le cours officiel du métal jaune augmente, entraînant par ricochet celui de l'or illégal. Mais il n'y qu'à regarder au Surinam ou au Brésil voisins pour comprendre que cesser de combattre serait condamner la forêt, ses riverains, ses espèces végétales comme animales.
Le magistrat le sait. "Vous êtes obligés de maintenir cet effort pour éviter que ça augmente, et de faire un effort encore plus important pour que ça baisse".
<https://information.tv5monde.com/info/guyane-le-combat-de-sisyphe-face-l-orpaillage-illegal-432920>
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11- Mieux évaluer l'impact de l'éolien sur la biodiversité pour le réduire, AFP, 18/11/21, 09:00
Laure Fillon

Développer l'éolien pour contrer le changement climatique, sans pour autant mettre en danger oiseaux, chauve-souris ou animaux marins : ONG, promoteurs et chercheurs veulent résoudre cette équation, alors que le développement de cette énergie renouvelable suscite des crispations.
Les Français devraient consommer plus d'électricité d'ici 2050. Pour répondre à cette demande, il faudra développer fortement les énergies renouvelables, dont l'éolien terrestre et en mer, calcule le gestionnaire du réseau électrique RTE.
Mais l'essor des champs d'éoliennes suscite des oppositions pour des questions esthétique, de bruit ou pour l'impact potentiel sur les animaux, oiseaux et chauves-souris sur terre, ou sur la faune marine pendant la phase de construction.
Les champs d'éoliennes ont des "impacts sur la biodiversité que nous devons maîtriser", a reconnu Nicolas Wolff, président de France Energie Eolienne (FFE) qui regroupe la filière en France, lors d'un séminaire organisé mercredi et jeudi par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) à Paris.
Une première réponse est de "planifier le développement de l'éolien pour que soient préservés les sites d'importance pour les oiseaux et les chauves-souris", plaide le président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg.
- Haltes de migration -
"Les éoliennes sont des sources de mortalité très hétérogènes" selon les endroits où elles se situent, explique à l'AFP Geoffroy Marx, responsable des programmes énergie renouvelable et biodiversité à la LPO.
Le gouvernement a récemment chargé les préfets de cartographier les zones propices à l'installation d'éoliennes, avec un premier retour attendu fin novembre.
Concernant les oiseaux migrateurs, "c'est problématique quand les éoliennes sont installées à proximité d'espaces de halte de migration", plus encore que dans les couloirs de migration qui peuvent être très larges, souligne Geoffroy Marx.
Pour lui, les projets les plus problématiques sont souvent les plus anciens, dont certains installés dans des zones Natura 2000. EDF a ainsi été condamné par la justice pour la destruction de faucons crécerellettes, une espèce protégée, dans le parc d'Aumelas (Hérault) qui date des années 2000.
Des chercheurs travaillent à mieux comprendre les causes de la mortalité aviaire dans les parcs éoliens terrestres et à mesurer l'efficacité des méthodes de détection et d'effarouchement des oiseaux dans le cadre d'un programme, MAPE.
"Jusqu'à présent, c'était évalué au doigt mouillé", explique à l'AFP Olivier Duriez, maître de conférence à l'université de Montpellier. Il s'agit à présent "d'évaluer la surmortalité causée par les éoliennes sur 30 ans" sur différentes espèces d'oiseaux, sachant que pour certaines, "une seule mort par an peut mettre en péril l'espèce".
- Les hics -
Pour éviter les collisions, des parcs éoliens peuvent être équipés de caméras et/ou de radars. Dans certains cas, des humains peuvent servir de sentinelles. Il s'agit de déclencher des dispositifs d'effarouchement sonores ou visuels ou d'arrêter les pales.
Mais il y a des hics: "Les évaluations des caméras sont faites dans des conditions optimales" météorologiques, alors que la pluie ou les nuages peuvent avoir un impact sur leur fonctionnement, indique Sophie Dupont, post-doctorante.
L'effarouchement "est relativement peu efficace dans la durée" car les oiseaux s'y habituent, poursuit-elle. Et "le temps d'arrêt de la turbine est très long": souvent l'oiseau n'est pas détecté d'assez loin pour éviter la collision, complète Olivier Duriez. 
Les éoliennes en mer suscitent une inquiétude grandissante. La LPO s'interroge sur l'impact cumulé des éoliennes en mer pour les oiseaux migrateurs si les projets se multiplient sur leur parcours.
Des pêcheurs normands et bretons ont fait connaître leur mécontentement. En Méditerranée, des opposants demandent un report de l'attribution dès l'année prochaine de deux premiers parcs d'éoliennes flottantes.
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) va dans le même sens, jugeant que "nos connaissances des impacts potentiels restent très partielles". Il recommande "d'appliquer un moratoire dans la mise en oeuvre des projets (nouveaux appels d'offre) afin de laisser le temps au moins aux études en cours".
<https://information.tv5monde.com/info/mieux-evaluer-l-impact-de-l-eolien-sur-la-biodiversite-pour-le-reduire-432943>
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12- Editorial. Nucléaire : débattre et informer, avant de décider, Le Monde, 18/11/21, 11h46 
Jérôme Fenoglio, Directeur du « Monde »

Relancer un chantier colossal de plusieurs EPR, comme le souhaite le président Macron, a de très nombreuses implications, budgétaires, environnementales, technologiques… A quelques mois de la présidentielle, les Français méritent un débat public sérieux et transparent, qui s’appuie sur des chiffres et des arguments de qualité.
Editorial du « Monde ». En France comme ailleurs, les campagnes en vue d’une élection présidentielle apportent souvent autant de clarifications bienvenues que de simplifications malheureuses. Ces dernières semaines, les candidats virtuels ou déclarés au scrutin du printemps 2022 ont précisé leur position sur une question rendue impérieuse par l’ampleur de la crise climatique en cours : l’évolution de notre production d’énergie, principalement électrique, dans le cadre d’une trajectoire rigoureuse de réduction de nos émissions de CO2. Pour produire cette électricité décarbonée, notre pays possède un atout qui est devenu source de perplexité. Notre parc nucléaire, contributeur à hauteur d’environ 70 % du mix actuel, entre dans la dernière phase de sa vie et ne sera quasiment plus opérationnel dans une vingtaine d’années.
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
C’est sur son sort que les options défendues par les candidats ont tendance à basculer dans le simplisme. A droite, et à l’extrême droite, l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 est perçu comme une occasion d’offrir une revanche historique à la filière nucléaire, tout en évacuant toutes les questions gênantes : le nécessaire effort de réduction de la consommation d’énergie ainsi que l’indispensable développement des énergies renouvelables, notamment ces éoliennes devenues, pour ceux de ce bord politique, l’objet de tous les griefs. A gauche et chez les écologistes, à quelques exceptions près, la sortie rapide du nucléaire est toujours à l’ordre du jour, même si sa date prévue a été légèrement décalée. Ce report serait toutefois loin de nous éviter les nombreuses difficultés dans lesquelles nous voyons aujourd’hui se débattre l’Allemagne, après la décision d’un arrêt précipité de ses centrales, à la suite de la catastrophe de Fukushima.
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Entre ces illusions du tout et celles du rien, Emmanuel Macron vient de se prononcer pour une relance de la construction de plusieurs centrales de type EPR, concomitante avec une accélération dans les énergies renouvelables, au sein d’un mix décarboné dont les proportions exactes doivent être encore choisies parmi les modélisations présentées récemment par le Réseau de transport d’électricité (RTE). Cette option, présentée comme rationnelle et raisonnable, n’en constitue pas moins, elle aussi, un pari sur l’avenir, comportant de nombreux risques qui devraient être beaucoup plus mûrement réfléchis et débattus avant de s’imposer comme une décision du président de la République.
D’abord parce que ses implications budgétaires sont considérables. Le renouveau, même limité, de l’atome en France, c’est avant tout l’allocation d’une manne financière à la fois immense et imprévisible. Songeons que l’EPR de Flamanville devait être connecté au réseau en 2012 après un investissement de quelque 3 milliards d’euros et qu’il ne devrait finalement entrer en service qu’une décennie plus tard, pour un budget de six à sept fois supérieur. Les problèmes techniques rencontrés depuis par l’un des deux réacteurs de l’EPR de Taishan (Chine) laissent craindre que les retards et dérives budgétaires soient plus une norme qu’une exception. Or les ressources d’argent public considérables qui seront consenties au nucléaire manqueront d’autant à la recherche de solutions techniques de stockage de l’énergie et d’adaptation des réseaux, aux renouvelables, à l’accompagnement des mesures de sobriété énergétique…
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Les défauts en série sur le chantier de Flamanville, les inquiétudes maintes fois exprimées par l’Autorité de sûreté nucléaire et la situation financière désastreuse d’EDF ne peuvent qu’inciter à la prudence. Lancer un chantier colossal de plusieurs EPR implique pour les pouvoirs publics de disposer de garanties indépendantes sur la capacité d’EDF et de ses sous-traitants à mener à bien ce défi. Cette circonspection s’impose d’autant plus que les futures centrales pourraient fonctionner dans un milieu déréglé par l’effet d’un réchauffement climatique qui aura grand-peine à être maîtrisé. Dans un tel monde, ni le débit des fleuves, ni l’étendue des inondations, ni les dégâts que les ondes de tempêtes peuvent causer sur les littoraux ne sont pleinement anticipables. Comme n’était pas prévisible ou même imaginable la brutalité des inondations qui ont ravagé la Belgique et l’Allemagne cet été. A mesure que le climat change, l’improbable devient plausible, l’impensable s’impose dans l’actualité. Les risques faibles d’aujourd’hui sont les catastrophes de demain.
> Lire aussi Ces pays qui continuent à miser sur le nucléaire
Ces nouvelles menaces, comme les dangers plus anciens – la lancinante question des déchets est toujours posée –, doivent être portées à l’attention du grand public. Tout comme les difficultés du démantèlement des centrales en fin de vie, le renchérissement prévisible des tarifs, les instabilités des sources renouvelables, l’adaptation inévitable de notre consommation et de nos modes de vie à cette nouvelle donne. Sur l’ensemble de ces sujets, nos concitoyens méritent un débat public sérieux et transparent, qui s’appuie sur des chiffres et des arguments de qualité. Cela passe tout autant par un effort de la filière nucléaire, qui a fini par se nuire à elle-même en se complaisant dans sa culture de l’opacité, que par une revitalisation de nos échanges démocratiques. Avant que le prochain président de la République ne présente ses orientations devant des citoyens – et leurs représentants – pleinement éclairés, les échanges entre candidats ne pourront pas se limiter à une stigmatisation stérile de l’atome ou de l’éolien.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/18/nucleaire-debattre-et-informer-avant-de-decider_6102540_3232.html>
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13- Tchat. Nucléaire : coût, sécurité, déchets… Retrouvez les réponses de nos journalistes à vos questions, Le Monde, 18/11/21, 16:13

A l’heure où la France se doit de tenir ses objectifs climatiques, la question de la relance du nucléaire divise. Comment se faire un avis ? Nos journalistes Perrine Mouterde et Adrien Pécout ont répondu à vos questions.
JUR : Bonjour, le principal problème ne serait-il pas le stockage et le traitement des déchets issus du nucléaire ?
Bonjour JuR. Les partisans du nucléaire estiment que les déchets sont actuellement bien gérés et ne posent pas de problèmes sanitaires ou environnementaux ; ils rappellent aussi qu’une très petite part des déchets produits (3 %) sont extrêmement dangereux et resteront radioactifs sur une très longue période. Malgré tout, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a alerté à plusieurs reprises sur le risque de saturation de plusieurs filières. Les piscines où sont entreposés les combustibles usés seront par exemple saturées à l’horizon 2030, alors que la nouvelle piscine qu’EDF doit mettre en place ne sera pas prête avant, au mieux, 2034 
Et le projet de centre d’enfouissement des déchets de haute activité (Cigéo) à Bure, dans la Meuse, est encore fortement contesté. A l’échelle mondiale, aucun site de stockage définitif de ces déchets particulièrement dangereux n’a encore été mis en service, à l’exception d’une installation pilote aux Etats-Unis pour des déchets issus du programme militaire.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/energies/live/2021/11/18/nucleaire-cout-securite-dechets-avons-nous-toutes-les-cles-pour-debattre-posez-vos-questions-a-nos-journalistes_6102570_1653054.html>
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14- Une base de données européenne unique pour certifier la teneur en carbone de l’hydrogène et des carburants à faible teneur en carbone, EurActiv, 18/11/21
Nikolaus J. Kurmayer | translated by Anne-Sophie Gayet

La Commission européenne prépare une base de données européenne afin de certifier de manière harmonisée l’empreinte carbone de l’hydrogène et d’autres carburants à faible teneur en carbone.
La certification carbone de la production d’hydrogène, qui dépend actuellement à 96 % des combustibles fossiles, est jugée essentielle pour introduire un peu de transparence et de traçabilité sur le marché européen émergent des carburants à faible teneur en carbone.
Pour y parvenir, la Commission prévoit la création d’une base de données à l’échelle européenne, qui devrait être dévoilée en décembre dans le cadre d’un ensemble de textes législatifs européens visant à décarboniser le secteur du gaz.
Le nouveau système a été annoncé en début de l’année par la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, dans le cadre de la révision de la directive sur les énergies renouvelables de l’Union européenne.
« Cela comprendra une certification détaillée des carburants et gaz renouvelables et à faible teneur en carbone. Il y aura également un ensemble actualisé de mesures incitatives visant à promouvoir l’utilisation de ces carburants dans divers secteurs », a-t-elle déclaré en février dernier.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/une-base-de-donnees-europeenne-unique-pour-certifier-la-teneur-en-carbone-de-lhydrogene-et-des-carburants-a-faible-teneur-en-carbone/>
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15- En Allemagne, un dispositif pour booster les immatriculations de camions électriques, Avere France, 18/11/21

Si les immatriculations de poids-lourds électriques se développent doucement, elles pourraient bien augmenter plus nettement dans les prochains mois, notamment en Allemagne, où un programme de financement nommé KsNI (pour « Klimaschonende Nutzfahrzeuge und Infrastruktur », soit Véhicules industriels et infrastructures respectueuses de l’environnement) entend réduire l’écart de prix entre un camion électrique et un camion thermique, à l’acquisition comme à la location.
Il existe déjà des aides à l'achat et à la location d'un poids-lourd électrique. La France, notamment, propose un bonus écologique pouvant atteindre 50 000 euros pour l'achat d'un camion peu polluant (retrouvez ici notre article complet). A l'échelle européenne, neuf pays, au total, subventionnent significativement les camions électriques : l'Allemagne, l'Autriche, la France, l'Irlande, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.
La majorité de ces pays finance entre 40 et 60 % du surcoût lié à l'achat d'un poids-lourd électrique par rapport à un modèle thermique équivalent. C'est le cas de la France, mais aussi de l'Allemagne, où les poids-lourds électriques n'écopent par ailleurs pas de la taxe routière. L'Allemagne compte aller plus loin avec le programme KsNI qui, à travers des appels à projets, entend aider davantage les entreprises souhaitant acquérir ou louer un poids-lourd électrique.
>> Suite à lire à :
<http://www.avere-france.org/Site/Article/?article_id=8044>
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16- Tribune. « EDF a sous-estimé la culture du secret du régime chinois », Le Monde, 19/11/21, 21h27 
Par Isabelle Feng, Chercheuse et collaboratrice scientifique au Centre Perelman de philosophie du droit à l’Université libre de Bruxelles

La fermeture de l’EPR de Taishan, conçu par l’entreprise française, a terni l’image de l’électricien qui « n’a pu se faire respecter par ses cocontractants chinois », décrypte la chercheuse.
Tribune. Existe-t-il une troisième voie dans un monde dominé par le conflit entre les Etats-Unis et la Chine ? La question se pose autant à l’Union européenne qu’aux multinationales européennes implantées en Chine depuis des décennies, comme EDF.
Si la crise climatique qui hante le Vieux Continent redonne au nucléaire de nouvelles perspectives pour EDF en Europe, le ciel s’assombrit funestement en Chine. En effet, avec le découplage technologique que les Américains ont mis en place avec détermination vis-à-vis de leur rival asiatique, il devient risqué de collaborer avec les mastodontes chinois bannis par Washington, étant donné l’extraterritorialité des sanctions américaines. C’est ce que montre le récent incident intervenu dans la centrale nucléaire de Taishan, à 140 kilomètres de Hongkong, dans le sud de la Chine, qu’EDF exploite avec China General Nuclear Power Corporation (CGN), le plus grand groupe nucléaire du pays. Mis en service en décembre 2018, le réacteur de Taishan 1, premier EPR de conception française opérationnel dans le monde, fournissait l’électricité à 4 millions de foyers chinois.
> Lire aussi EDF relativise l’incident survenu à la centrale nucléaire de Taishan en Chine
Fin mai, EDF est alertée par « un incident » sur le réacteur et découvre que, à la demande de CGN, la National Nuclear Safety Administration, l’autorité de sureté nucléaire chinoise, avait relevé dės décembre 2020 le seuil autorisé de concentration des gaz rares dans le circuit primaire à 324 gigabecquerels par tonne d’eau (GBt/t) – alors qu’il est de 150 GBt/t en France – pour éviter l’arrêt du réacteur dans une région souffrant d’une pénurie d’électricité depuis plusieurs mois.
Le taux effectif atteignait déjà 290 GBt/t lorsque le Français est prévenu. Or, l’intervention des ingénieurs américains de Framatome, filiale d’EDF, est nécessaire. En effet, la technologie nucléaire française est d’origine américaine : Framatome est l’acronyme de « Franco-américaine de constructions atomiques », dont l’objectif premier fut d’exploiter la licence du géant américain Westinghouse dans le domaine des réacteurs à eau pressurisée.
Mais Framatome ne peut venir au chevet du groupe public chinois qu’avec une dérogation préalable accordée par la Maison Blanche. CGN figure en effet, depuis août 2019, sur la liste noire du président Trump, qui soupçonne l’entreprise d’espionnage militaire et lui interdit l’accès aux technologies américaines.
Le 3 juin, Framatome doit informer le Department of Energy avant de lui demander, le 8 juin, la permission de transférer d’urgence, face à un « risque radiocactif imminent » à Taishan ,des données techniques dont la propriété intellectuelle est héritée de Westinghouse.
Fuites dans la presse
Mais l’administration Biden refuse, le 11 juin, estimant que, sur la base des données fournies, la situation ne constitue pas « une situation de crise » qui justifierait de déroger aux sanctions contre CGN. EDF se trouve ainsi plongé dans un imbroglio politico-diplomatique, Pékin étant furieux d’apprendre par Washington la saisine de Framatome, dont la presse américaine se fait rapidement l’écho, et de se trouver à la merci d’un verdict de son rival géopolitique. EDF s’empresse d’indiquer, le 14 juin, que « le réacteur est actuellement dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé ». Et le lendemain, un porte-parole de Pékin déclare qu’il n’y a « aucune anomalie » dans la centrale.
> Lire la chronique de Jean-Michel Bezat : « Le durcissement du régime chinois depuis l’accession au pouvoir de Xi Jinping incite les entreprises étrangères à redoubler de prudence »
Pourtant, le 22 juillet, à l’issue d’un conseil d’administration avec son coactionnaire chinois TNPJVC, EDF reconnaît, dans un communiqué laborieux, que « les procédures d’EDF en matière d’exploitation du parc nucléaire français conduiraient EDF, en France, à mettre le réacteur à l’arrêt », et prend soin de souligner que, « à Taishan, les décisions correspondantes appartiennent à TNPJVC ». Le « partenaire » chinois attendra encore une semaine pour annoncer la fermeture du réacteur, officiellement pour « faciliter la construction du réseau électrique de la région » ! Taishan 1 est depuis toujours à l’arrêt, alors que Pékin doit affronter une grave pénurie énergétique due au manque de charbon…
Sourde oreille
L’affaire de Taishan démontre à quel point le groupe tricolore a sous-estimé la culture du secret du régime communiste et les conséquences désastreuses qui pouvaient en résulter. EDF, incapable de défendre son point de vue, a vu son image ternie et n’a pu se faire respecter par ses cocontractants chinois qui, dès le début de l’incident, ont fait la sourde oreille.
> Lire la chronique de Frédéric Lemaître : « Le rêve chinois d’EDF semble bel et bien terminé »
Partie de zéro il y a seulement quarante ans, la course effrénée lancée par le Parti communiste pour faire de la Chine « une grande nation nucléaire » a porté ses fruits : 59 % des réacteurs nouvellement construits dans le monde entre 2011 et 2020 sont chinois (37 sur 63). Selon l’édition 2021 du World Nuclear Industry Status Report (WNISR), la Chine a détrôné en 2020 la France au rang de deuxième plus gros producteur d’électricité nucléaire du monde derrière les Etats-Unis. Et ce, grâce aux transferts de technologies plus ou moins forcés consentis par des entreprises occidentales, dont EDF.
EDF pourrait connaître d’autres déboires chinois au Royaume-Uni, où CGN est son principal partenaire dans quatre projets de centrales nucléaires, dont Hinkley Point. En effet, les députés britanniques ont, au nom de la sécurité nationale, voté en avril 2021 la loi National Security and Investment Act, autorisant le gouvernement à filtrer les investissements étrangers dans dix-sept secteurs-clés, dont le nucléaire civil. Le 3 novembre, lors du débat sur le projet de loi « Nuclear Energy Financing Bill » organisant un nouveau mode de financement pour les futurs chantiers atomiques, le Parlement de Sa Majesté a réaffirmé sa volonté de rejeter toute participation du groupe étatique chinois…
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/19/edf-a-sous-estime-la-culture-du-secret-du-regime-chinois_6102808_3232.html>
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17- Cinq questions (simples) pour comprendre la gestion des déchets radioactifs, l’Obs, 21/11/21, 11h00
Mahaut Landaz

L’annonce de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires relance l’épineuse question, toujours irrésolue, de la gestion des déchets hautement radioactifs. Deux experts répondent à cinq questions simples mieux comprendre le débat.
C’est un retour en grâce fracassant. Après une décennie marquée par la catastrophe de Fukushima, la fermeture des centrales nucléaires allemandes et les déboires de l’EPR de Flamanville, l’industrie nucléaire retrouve des couleurs et des partisans. Pour répondre au « défi climatique » et garantir « l’indépendance énergétique » de la France, Emmanuel Macron a même annoncé la construction de nouvelles centrales. De quoi relancer le débat sur la gestion de nos déchets nucléaires.
Pour saisir les enjeux de ce dossier à la fois sensible et technique, nous avons posé cinq questions très simples à deux experts des déchets radioactifs :
• Qu’est-ce qu’un déchet radioactif ?
• Comment les classe-t-on ?
• Combien en a-t-on produit jusqu’à maintenant ?
• Comment les gère-t-on aujourd’hui ?
• Qu’est-ce que le retraitement ?
>> Suite à lire à :
<https://www.nouvelobs.com/economie/20211121.OBS51240/cinq-questions-simples-pour-comprendre-la-gestion-des-dechets-radioactifs.html>
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18- Projet de vaste piscine nucléaire : ouverture d'une concertation publique, AFP, 22/11/21, 13:00

Une concertation préalable du public s'est ouverte lundi au sujet d'un projet d'immense piscine de combustibles nucléaires à La Hague (Manche) qui vise à répondre au risque de saturation des bassins actuels, a constaté l'AFP.
Chacun peut, jusqu'au 18 février, via le site internet <https://projet-piscine.edf.fr>, s'exprimer sur ce projet de bassin qui vise à "éviter la saturation" des piscines actuelles de La Hague (Manche), selon la commission nationale du débat public. 
Une première réunion publique est en outre prévue lundi en présentiel à 19h30 à Beaumont-Hague. 
La piscine dont le coût est évalué à 1,25 milliard d'euros aurait une capacité de 6.500 tonnes de combustibles. Les bassins actuels en comptent un peu moins de 10.000 tonnes, l'équivalent de 100 cœurs de réacteurs.
Un deuxième bassin est envisagé à côté du premier soumis à la concertation.
Tous les combustibles irradiés dans les centrales françaises pour produire de l'électricité convergent vers les piscines de la Hague pour y refroidir, avant d'être retraités par Orano.
Le lancement de ce projet d'EDF est "vraiment urgent", face aux risques de saturation des bassins actuels, estimait en juin 2020 l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Si les bassins sont pleins, les réacteurs doivent progressivement s'arrêter.
EELV et Greenpeace sont opposés à ce projet et prônent un entreposage des combustibles usés, à sec, à côté de chaque centrale, sans retraitement, comme cela se fait à l'étranger. 
Pour EDF et Orano le retraitement vise à réduire le volume des déchets nucléaires. Mais pour les écologistes ce n'est pas le cas et le retraitement est pour eux une opération "extrêmement polluante". Selon eux, les combustibles recyclés fabriqués par Orano à partir des combustibles usés, sont dans les faits très peu utilisés.
Le sénateur PS de Cherbourg Jean-Michel Houllegatte est lui favorable à ce projet. L'unité recyclage d'Orano emploie 4.800 personnes en France.
Dans un rapport parlementaire publié en 2018 Barbara Pompili alors députée LREM avait indiqué "continuer de s'interroger sur la nécessité de construire à grand frais, une piscine centralisée dotée de deux bassins ayant pratiquement chacun la taille d'un terrain de football".
"On a là une question lourde qui se pose : est-ce que c'est raisonnable de laisser une telle quantité de matière nucléaire au même endroit", avait cette année-là déclaré l'élue après avoir visité La Hague.
"Le retraitement constitue une exception française qui contribue à l'accroissement des risques en matière de sûreté et présente une pertinence économique contestable", écrivait Mme Pompili dans son rapport préconisant d'étudier la piste de l'entreposage à sec.
<https://information.tv5monde.com/info/projet-de-vaste-piscine-nucleaire-ouverture-d-une-concertation-publique-433462>
Sur le même sujet : 
> Nucléaire : lancement d’une concertation publique sur un projet de piscine de stockage de combustibles <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/22/nucleaire-lancement-d-une-concertation-publique-sur-un-projet-de-piscine-de-stockage-de-combustibles_6103153_3244.html>, Le Monde avec AFP, 22/11/21, 13h49 
> Concertation ouverte jusqu’au 18 février via ce site Internet <https://projet-piscine.edf.fr/>
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En audio
19- Climat : le nucléaire peut il nous sauver ? En partenariat avec l'Obs, France Inter, La Terre au carré, 18/11/21, de 14h à 15h
Mathieu Vidard

La façon de parler du nucléaire a indiscutablement changé en France ."Le retour en grâce du nucléaire" est le sujet sensible que propose "L'Obs" cette semaine. Mais le nucléaire est-il propre ?
Le nucléaire est il une des solutions pour lutter contre le changement climatique ? Des points de vue différents semblent se faire de plus en plus entendre quant aux solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et   lors de sa dernière allocution le Président Macron se positionne en faveur du nucléaire. 
Le nucléaire trouve désormais des soutiens chez les écolos alors que la position anti-nucléaire était  une des idées fondatrices de l'écologie. "Il est illusoire de se passer du nucléaire" clame François de Rugy, ancien ministre de la Transition écologique. L'eurodéputé Pascal Canfin pense que "s'opposer par principe au nucléaire est absurde". L'atome semblait être condamné après la catastrophe de Fukushima, il est de retour avec  Emmanuel Macron qui lors de sa dernière allocution ne cache plus sa foi pour l’atome.
>> Suite à lire et émission (55 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-jeudi-18-novembre-2021>
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En images
20- Éoliennes : le casse-tête du recyclage, France 2, journal de 20h, 13/11/21

Après la première phase de l'installation des éoliennes, il est déjà temps d'évoquer leur recyclage. Si la filière n'est pas encore développée en France, elle est déjà mise en place en Allemagne.
Après 25 ans à tourner, les éoliennes sont jugées trop fragiles, ou plus assez puissantes par rapport aux nouveaux modèles. Le problème commence tout juste à se poser en France, car le parc éolien est encore récent. En Allemagne, toute une filière de recyclage s'est déjà mise en place. "Selon la météo, il nous faut entre cinq et six heures pour tout démonter", indique Harald Gruben, responsable projet chez KSR Wind Solutions. L'opération est délicate : deux grues géantes et une dizaine d'ouvriers par éolienne sont mobilisés.
Un recyclage rentable
L'acier contenu dans le mat peut rapporter gros, car il est facilement revendu afin d'être fondu à nouveau. "Il y a quatre semaines, on a atteint des prix record, 420 euros la tonne d'acier", assure Harald Gruben. Les pales de l'éolienne, fabriquées en matériaux composites, sont plus difficiles à recycler. La filière de recyclage devra se développer rapidement en France, puisque la loi imposera dès 2022 que 90% du poids des éoliennes démantelées soit recyclé. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/eoliennes-le-casse-tete-du-recyclage_4843815.html>
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21- Vols des avions en escadrille : les leçons du test grandeur nature mené par Airbus, TF1, journal de 20h, 13/11/21

Énergie. L'avionneur européen a développé la technique du vol en V, inspiré des oies sauvages, pour l'adapter à ses appareils avec, pour objectif, de faire des économies significatives de carburant.
C'est une technique inspirée... des oies sauvages. Et, plus précisément, de leur vol en escadrille, ou en V. Ce mardi, pour la première fois, deux A350 de l'avionneur européen Airbus ont volé en formation pendant plus de sept heures, au-dessus de l'Atlantique, pour un vol entre Toulouse et Montréal. Car il y a une raison très simple pour laquelle les oies volent de cette manière : économiser de l'énergie.
"Un oiseau peut sentir et donc surfer sur l'air qui est déplacé par l'oiseau devant. Et ça permet, si on se positionne dans cet air, d'avoir une portance gratuite", détaille Nick Macdonald, responsable du projet "Fello'fly" chez Airbus, au micro de TF1.
« Même si on ne l'appliquait que sur une partie de ces vols, on économiserait des millions de tonnes de CO2 chaque année dans le monde » Xavier Tytelman, expert en aéronautique.
L'avionneur a ainsi transposé cette technique à ses appareils commerciaux, avec pour objectif de réaliser des économies substantielles de carburant. Pour que cela fonctionne, le premier avion génère un sillage dans lequel vient se placer un second appareil, avec un léger écart latéral. Lors de ce vol d'essai, l'appareil suiveur, séparé du premier de trois kilomètres pour éviter toute collision, volait 300 mètres plus bas que le premier.
Ainsi, grâce à ce sillage, le deuxième appareil profite d'une meilleure pénétration dans l'air grâce à un courant ascendant. Baptisé, "Fello'Fly", ce projet permet d'économiser du carburant et des tonnes d'émissions de CO2. Lors du vol de mardi, 5% de carburant ont ainsi été économisés. 
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-environnement-vols-des-avions-en-escadrille-les-lecons-du-test-grandeur-nature-mene-par-airbus-2201652.html>
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22- Transports : la coopérative Railcoop fait revivre des petites lignes, France 2, journal de 13h, 16/11/21

La coopérative Railcoop inaugure, mardi 16 novembre, son premier train de marchandises entre l'Aveyron et Toulouse (Haute-Garonne), avec l'idée, à terme, de concurrencer la SNCF.
Après deux ans de préparation, les tout premiers wagons d'une entreprise ferroviaire pas comme les autres roulent enfin. Mardi 16 novembre, avec ce train de marchandises, la coopérative Railcoop est officiellement entrée sur le marché du rail. Ces huit wagons chargés de palettes de thé, café et chocolat bio emprunteront 150 kilomètres de voies SNCF, de Toulouse (Haute-Garonne) à Viviez-Decazeville (Aveyron). Sur cette zone, la livraison de marchandises par train avait disparu. 
Donner une seconde vie à des wagons
Railcoop dispose d'un modèle économique original. Au total, 9 000 particuliers ont investi dans la coopérative aujourd'hui. Elle est loin d'avoir le budget d'un mastodonte, comme la SNCF. Alors, pour le fret par exemple, l'entreprise récupère des vieux trains qu'elle loue et rénove. "On s'inscrit dans cette logique écoresponsable de recyclage en donnant une seconde vie à des wagons qui ont entre 30 et 40 ans et qui pourront être exploités pendant à nouveau 30 à 40 ans supplémentaires", explique Selim Zitouni, référent matériel roulant à Railcoop. La coopérative a aussi un projet plus ambitieux : faire revivre des lignes voyageurs abandonnées par la SNCF, comme le Lyon-Bordeaux, qui devrait voir le jour dans un an.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/transports-la-cooperative-railcoop-fait-revivre-des-petites-lignes_4847093.html>
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23- Présidentielle : "L'électricité nucléaire que propose Emmanuel Macron est deux fois plus chère que l'électricité renouvelable que je propose", juge Yannick Jadot, France 2, Le 20h22, 18/11/21

Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la relance de la construction de réacteurs nucléaires sur le sol français, le candidat d'Europe Ecologie - Les Verts a fait valoir la baisse du coût des énergies renouvelables. 
"Aujourd'hui, ce n'est pas pétrole contre nucléaire, c'est nucléaire contre énergies renouvelables." Interrogé sur le mix énergétique français pendant le "20h22", sur France 2, jeudi 18 novembre, le candidat écologiste Yannick Jadot est revenu sur le choix stratégique qu'il promeut pour l'avenir du pays.
Dans le passé, "on a été capable d'avoir un incroyable plan d'investissements. On a été capable d'avoir une grande politique publique, assise sur des ingénieurs et ouvriers de qualité", a rappelé le candidat, revenant sur l'essor du nucléaire en France : "moi, je veux faire exactement la même chose avec le renouvelable", a lancé l'ancien directeur des campagnes de Greenpeace France.
>> Suite à lire ou à voir à :  
<https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/video-presidentielle-l-electricite-nucleaire-que-propose-emmanuel-macron-est-deux-fois-plus-chere-que-l-electricite-renouvelable-que-je-propose-juge-yannick-jadot_4850065.html>
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24- Le nucléaire, une solution pour sauver le climat ?, France 3, Le 19/20, 21/11/21

Emmanuel Macron a annoncé vouloir construire de nouveaux réacteurs nucléaires en France. Dans le pays, cette énergie divise car si elle émet moins de gaz à effet de serre, elle présente également certains risques.
Le nucléaire est déjà l’un des thèmes de la prochaine élection présidentielle en 2022. Les nombreux candidats s’écharpent déjà sur la question. Si Emmanuel Macron a annoncé vouloir "relancer la construction de réacteurs nucléaires" en France, de son côté, le candidat écologiste Yannick Jadot estime que "répéter toujours la même bêtise, ça ne fera jamais un succès". Les défenseurs du nucléaire jugent eux que c’est un allié incontournable dans la lutte contre le changement climatique.
L’électricité d’origine nucléaire est la production qui émet le moins de gaz à effet de serre, avec seulement six grammes de CO2 de carbone par kilowattheure, contre sept pour l’éolien, 55 pour le solaire ou pire le charbon avec plus d’un kilo. 
Des risques à prendre en compte
Le GIEC (Groupe international d’expert sur le climat) a étudié plusieurs scénarios afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Plusieurs enjeux sont à prendre en compte, comme l’aspect financier. "Le coût des nouvelles centrales nucléaires a énormément augmenté pendant que le coût des énergies renouvelables et des solutions de stockage, lui, a diminué énormément", souligne Philippe Quirion, directeur de recherches CNRS CIRED. Le nucléaire présente aussi "inévitablement des risques de sureté, des risques d’accident", ajoute Yves Marignac, consultant nucléaire. 
> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/le-nucleaire-une-solution-pour-sauver-le-climat_4853653.html>
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Une annonce
25- [SMCL] Le concours Cube d'économies d'énergie s'ouvre aux écoles primaires, Actu-environnement, 16/11/21
Rachida Boughriet 

Ce 16 novembre, au Salon des maires à Paris (SMCL), l'Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb), la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et le Cerema lancent le programme « Cube.écoles », financé par les certificats d'économies d'énergie (CEE). Il a pour objectif d'accompagner 200 écoles primaires en deux ans pour les aider à réduire leurs consommations d'énergie en agissant sur les usages des occupants et le pilotage des installations.
Cube.écoles est soutenu par le programme CEE Actee, porté par la FNCCR. Il est coorganisé avec l'Ifpeb et le Cerema, qui déploient déjà le challenge Cube.s pour les collèges et lycées. Pour ce dernier, une moyenne de 12 % d'économies d'énergie est réalisée par les établissements participants, dès la première année.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/sncl-concours-cubes-ecoles-primaires-38541.php4>
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