[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine + 2 publications (mercredi 13 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 13 Oct 08:06:01 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Lancement de la TNFD : enfin le grand soir de la finance biodiversité ? <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/analyses/lancement-de-la-tnfd-enfin-le-grand-soir-de-la-finance-biodiversite-28825>, L’Info Durable, 30/09/21
2- Japon : un air de rock pour protéger les habitants des ours <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/japon-un-air-de-rock-pour-proteger-les-habitants-des-ours_157924>, AFP, 30/09/21, 11:00
3- Le défi de la réhabilitation des dauphins, après une vie en delphinarium <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/30/le-defi-de-la-rehabilitation-des-dauphins-apres-une-vie-en-delphinarium_6096592_3244.html>, Le Monde, 30/09/21, 15h56
4- En Floride, un laboratoire tente de sauver les coraux d'une mystérieuse maladie <https://www.geo.fr/environnement/en-floride-un-laboratoire-tente-de-sauver-les-coraux-dune-mysterieuse-maladie-206516>, AFP, 01/10/21, 00:00
5- Loïc Dombreval, « le député des animaux » envers et contre tous <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/01/loic-dombreval-le-depute-des-animaux-envers-et-contre-tous_6096659_3244.html>, Le Monde, 01/10/21, 05h13
6- Au Venezuela, Chuwie ou le sauvetage au long cours des paresseux <https://www.geo.fr/environnement/au-venezuela-chuwie-ou-le-sauvetage-au-long-cours-des-paresseux-206541>, AFP, 02/10/21, 13:00
7- Tribune. Une cohabitation avec les animaux sauvages est possible <https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/une-cohabitation-avec-les-animaux-sauvages-est-possible-20211004_EFD2DEMRSFAMLC52V32TZOMO3M/>, Libération, 04/10/21, 12h43
8- Emmanuel Macron tente de trouver une ligne de crête entre le bien-être animal et les chasseurs <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/04/emmanuel-macron-tente-de-trouver-une-ligne-de-crete-entre-le-bien-etre-animal-et-les-chasseurs_6097112_823448.html>, Le Monde, 04/10/21, 21h33
9- Luiz Rocha, le chercheur de poissons <https://planete.lesechos.fr/acteurs/luiz-rocha-le-chercheur-de-poissons-11324/>, Les Echos Planète, maj le 05/10/21 à 10h34 
10- RDC : décès d'une gorille célèbre du parc des Virunga <https://information.tv5monde.com/info/rdc-deces-d-une-gorille-celebre-du-parc-des-virunga-427337>, AFP, 05/10/21, 22:00
11- Nobel : des catalyseurs de la chimie récompensés <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/10/06/nobel-des-catalyseurs-de-la-chimie-recompenses_6097387_1650684.html>, Le Monde, maj le 07/10/21 à 08h45 
12- En Egypte, les coraux perdent leurs couleurs et le monde une protection <https://information.tv5monde.com/info/en-egypte-les-coraux-perdent-leurs-couleurs-et-le-monde-une-protection-427534>, AFP, 07/10/21, 11:00
13- Biden restaure la superficie de zones protégées amputées par Trump <https://information.tv5monde.com/info/biden-restaure-la-superficie-de-zones-protegees-amputees-par-trump-427652>, AFP, 08/10/21, 23:00
14- Devant les grilles de Buckingham, des jeunes demandent à Elizabeth II de "réensauvager" les terres royales <https://information.tv5monde.com/info/devant-les-grilles-de-buckingham-des-jeunes-demandent-elizabeth-ii-de-reensauvager-les-terres>, AFP, 09/10/21, 17:00
15- Tous les regards tournés vers la Chine à l’ouverture de la Conférence sur la biodiversité <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/11/tous-les-regards-tournes-vers-la-chine-a-l-ouverture-de-la-conference-sur-la-biodiversite_6097858_3244.html>, Le Monde, 11/10/21, 04h59 
En images
16- Vidéo The Explorers : les sirènes du lagon en danger de disparition <https://planete.lesechos.fr/videos/video-les-sirenes-du-lagon-en-danger-de-disparition-10327/>, Les Echos Planète
17- République Démocratique du Congo : Ndakasi, célèbre gorille, est décédée <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/republique-democratique-du-congo/republique-democratique-du-congo-ndakasi-celebre-gorille-est-decedee_4800241.html>, France 2, journal de 20h, 08/10/21
18- Photographie animalière : à 15 ans, un jeune Français gagne un prix international <https://www.lci.fr/societe/wildlife-photographer-of-the-year-photographie-animaliere-emelin-dupieu-ardeche-gagne-un-prix-international-a-15-ans-2198688.html>, TF1, journal de 20h, 12/10/21
Deux publications
19- La nature contre le temps qui passe <https://www.plumedecarotte.com/product-page/fran%C3%A7ois-ren%C3%A9-de-chateaubriand-la-nature-contre-le-temps-qui-passe>, de François-René de Chateaubriand, compilation d’Elisabeth Combres, Editions Plume de carotte, 30/08/18
20- Feuillets perdus du journal de Charles Darwin (miraculeusement) sauvés de l'oubli <https://www.autrement.com/feuillets-perdus-du-journal-de-charles-darwin-miraculeusement-sauves-de-loubli/9782746755093>, de Denis Silvestre, Editions Autrement, 13/10/21

Bien à vous,
Florence

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LANCEMENT DU JOUR : Alors que 50 % du PIB mondial dépend des écosystèmes naturels, la TNFD, premier groupe de travail international réunissant financiers, régulateurs, entreprises gouvernement et ONG autour de l’enjeu de la biodiversité, pourrait-elle la sortir d'un impensé de la finance. (cf. item 1)
PRÉVENTION DU JOUR : Le rock and roll peut-il protéger des attaques d'ours ? C'est ce qu'espère une région au nord du Japon, qui a commandé un hymne à la prudence pour avertir les habitants de la menace que représentent ces animaux, de plus en plus nombreux dans les zones rurales. (cf. item 2)
ENJEU DU JOUR : A défaut de leur faire retrouver une liberté totale, comment offrir une « retraite » à des dauphins élevés en delphinarium ? Des projets de « sanctuaires » en mer sont à l’étude en Europe, mais se heurtent à des lourdeurs administratives. (cf. item 3)
RECHERCHE DU JOUR : A Orlando, en Floride, un laboratoire de pointe accueille plus de 700 colonies de coraux pour tenter de sauver les précieux animaux d'une mystérieuse maladie. (cf. item 4)
PORTRAITS DU JOUR : — « Extrémiste » pour les uns, « persévérant » tranquille pour les autres, Loïc Dombreval, le vétérinaire et député (LRM) est depuis toujours dévoué à la lutte contre les maltraitances faites aux animaux. (cf. item 5)
— Luiz Rocha est un scientifique à la réputation internationale. Il est devenu l’un des rares spécialistes mondiaux des écosystèmes marins de grande profondeur et a découvert, avec ses équipes, 26 nouvelles espèces de poissons jusqu’alors inconnues. (cf. item 9)
SAUVETAGE DU JOUR : "Maruja 58" est le 58e paresseux secouru par le couple Rodriguez qui s'est passionné pour l'espèce et a créé la Fondation Chuwie, un "centre de sauvetage et de rééducation des paresseux" qui a pour but de secourir, soigner et relâcher ces animaux natifs d'Amérique latine. (cf. item 6)
PÉTITIONS DU JOUR : — Une cohabitation avec les animaux sauvages est possible. (cf. item 7 & suite)
— Devant les grilles du palais de Buckingham à Londres, une centaine de jeunes ont remis une pétition comprenant 100.000 signatures demandant à la reine Elizabeth II et la famille royale britannique de "réensauvager" ses terres. (cf. item 14)
LIGNE DE CRÊTE DU JOUR : Lors d’une brève visite au refuge Saint-Adrien de la SPA, au sein de la petite ville de Gray (Haute-Saône), Emmanuel Macron s’est présenté en ardent défenseur de la cause animale tout en se faisant l’avocat… des chasseurs. (cf. item 8)
ÉMOTION DU JOUR : Elle a connu la gloire grâce aux réseaux sociaux et sa relation avec son soigneur avait touché le monde entier. Ndakasi, un gorille vivant en République Démocratique du Congo, est décédée. (cf. item 10 & 17)
RECONNAISANCES DU JOUR : — Prix Nobel de de physiologie et de médecine l’Allemand Benjamin List et le Britannique David MacMillan ont mis au point des réactifs qui améliorent la synthèse de composés organiques, ouvrant une des voies de la « chimie verte ». (cf. item 11)
— Grâce au cliché d'un papillon rare, Emelin Dupieux, jeune Ardéchois passionné par la nature, remporte un des prix d’un concours international de photographie organisé par le musée d’histoire naturelle de Londres. (cf. item 18 & suite)
DÉCISION DU JOUR : Le président américain revient sur la décision de son prédécesseur, Donald Trump, d’amputer de 85 % la superficie du monument national de Bears Ears (Utah) au sous-sol très riche. (cf. item 13 & suite)
CITATIONS DU JOUR : — "Si les les coraux de la mer Rouge en Egypte disparaissent, nous disparaîtrons tous avec eux", lance Mohammed Abdelaziz en surveillant de son bateau plongeurs et nageurs. (cf. item 12)
— "La communauté internationale fait face à un "moment de vérité" dans la protection de la nature. S'il y a eu des succès et des progrès, il n'y a pas eu les avancées nécessaires pour stopper la perte en cours de la diversité des plantes et des animaux sur Terre", Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique (CDB) à l’ouverture de la COP15 en Chine (cf. item 15 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Lancement de la TNFD : enfin le grand soir de la finance biodiversité ?, L’Info Durable, 30/09/21
Mathieu Viviani

Pourtant indispensable à la survie de l’humanité, la biodiversité est restée pendant longtemps un impensé de la finance. Le lancement de la TNFD, premier groupe de travail international réunissant financiers, régulateurs, entreprises gouvernement et ONG autour de cet enjeu, pourrait changer la donne. Enquête.
Une statistique en guise d’électrochoc. Selon le dernier rapport "Risques globaux" du Forum Économique Mondial, 50 % du PIB mondial dépend des écosystèmes naturels. Ainsi, sans la nature, l’Économie s’effondre. Un scénario, qui aujourd’hui n’est plus une prévision lointaine pour la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), équivalent du GIEC pour la biodiversité. Sur 2 millions d'espèces animales et végétales identifiées, 1 million sont menacées d'extinction dans les prochaines décennies. "Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier", alerte l’IPBES.
Or, en matière de finance, la biodiversité fait figure d’orpheline. Aujourd’hui, il n’existe aucune société cotée en bourse, ni d’ETF (Exchange Traded Funds) ciblés sur la biodiversité. Jean-François Bay, managing director dans la société d’analyse financière Quantalys, dresse le constat suivant : "Lorsqu’on parle de finance biodiversité, c’est surtout beaucoup de questions : dans quoi j’investis ? La bourse française, européenne, mondiale ? Dans quels titres, quelles entreprises cotées en bourse ? Autant on a beaucoup de levées de fonds sur l’ISR, l’ESG, l’environnement, les énergies renouvelables, le climat, autant on n’a quasi rien sur la biodiversité."
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/analyses/lancement-de-la-tnfd-enfin-le-grand-soir-de-la-finance-biodiversite-28825>
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2- Japon : un air de rock pour protéger les habitants des ours, AFP, 30/09/21, 11:00

Le rock and roll peut-il protéger des attaques d'ours ? C'est ce qu'espère une région au nord du Japon, qui a commandé un hymne à la prudence pour avertir les habitants de la menace que représentent ces animaux, de plus en plus nombreux dans les zones rurales.
"Vous pensez que les oursons sont mignons ?" commencent les paroles de la chanson, sur un fond de batterie et de riffs de guitare. 
"Oubliez cette façon naïve de penser ! Tout près de cet ourson, il y a un ours parent, et il va soudainement vous attaquer ! Roar, roar, roar, roar, roar, roar, roar (anglais pour "Grrrr") - il va soudainement vous attaquer !"
Pour répondre à l'augmentation du nombre d'ours observés dans les zones rurales du nord du Japon, le gouvernement de la préfecture d'Iwate a commandé cette chanson rock qui sera diffusée dans toute la région. 
Le morceau a été écrit et interprété par deux rockeurs sexagénaires locaux et donne des conseils sur les comportements à adopter en cas de rencontre avec un ours, tels que "ne jamais tourner le dos et s'enfuir" et "faire le mort ne marche pas". 
Le chanteur Yuuzen Taguchi, 69 ans, a déclaré que ces conseils lui ont été utiles le jour où il a rencontré un ours près d'un champ.
"C'est très effrayant lorsqu'il surgit devant vous", dit-il à l'AFP. 
"Vous avez envie de vous enfuir, mais mes grands-parents m'avaient dit il y a des années que si vous rencontrez un ours, il ne faut pas se retourner mais reculer lentement", a-t-il ajouté.
Les ours sont répandus au Japon et déclenchent régulièrement des chasses effrénées lorsqu'ils s'aventurent dans les villes, où ils ont attaqué et même tué des habitants. 
Plus de 3.300 rencontres avec des ours ont été signalées dans la préfecture d'Iwate l'année dernière, contre seulement 700 en 2017. 
Les autorités espèrent que la chanson, qui sera diffusée dans les centres commerciaux locaux en bord de route jusqu'au 31 octobre, apprendra aux gens les gestes de sécurité. 
L'auteur de la chanson, Kaoru Toudou, 61 ans, a déclaré qu'il l'avait initialement écrite comme un morceau de blues. 
Mais Yuuzen Taguchi, qui a joué dans des groupes au cours des 50 dernières années, a donné à la chanson sa touche de rock.
"On dit que les ours sont des créatures timides, alors je pense que si l'un d'eux entendait la chanson, il s'enfuirait", a déclaré Kaoru Toudou. 
"C'est le pouvoir du rock and roll."
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/japon-un-air-de-rock-pour-proteger-les-habitants-des-ours_157924>
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3- Le défi de la réhabilitation des dauphins, après une vie en delphinarium, Le Monde, 30/09/21, 15h56
Mathilde Gérard et Marina Rafenberg (Athènes, correspondance)

Des projets de « sanctuaires » en mer sont à l’étude en Europe, mais se heurtent à des lourdeurs administratives. L’enjeu est d’offrir une « retraite » à des dauphins, à défaut de leur faire retrouver une liberté totale. 
C’est un des aspects les plus débattus de la proposition de loi contre les maltraitances animales, votée fin janvier à l’Assemblée nationale, et qui est examinée les 30 septembre et 1er octobre au Sénat : si les spectacles de dauphins et d’orques étaient interdits en France, comme l’avait annoncé en septembre 2020 la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, qu’adviendrait-il des cétacés concernés – soit vingt et un dauphins et quatre orques, répartis entre Marineland à Antibes (Alpes-Maritimes) et Planète sauvage à Port-Saint-Père (Loire-Atlantique) ?
> Lire aussi  Le Sénat examine une proposition de loi sur la condition animale profondément réécrite
Tout le monde en convient, après une vie en bassin, nourri par des soigneurs, aucun dauphin ou orque ne saurait retrouver d’emblée la vie en liberté. Le sort des dauphins du parc Astérix, qui a annoncé en janvier l’arrêt de ses spectacles et les a renvoyés vers d’autres parcs européens, ne satisfait personne. Si pour les delphinariums le manque d’alternatives justifie la poursuite de leur activité, des associations estiment que, au contraire, des programmes de réhabilitation progressive en pleine mer sont possibles.
Sanctuaire lové dans une baie
Les quelques expériences menées à ce jour l’ont été principalement avec des animaux nés dans la nature avant d’être capturés, et qui ont gardé des réflexes de leur état de liberté. En Indonésie notamment, l’ancien soigneur Ric O’Barry, connu pour avoir dressé les cétacés de la série Flipper le dauphin et désormais militant anticaptivité, a monté un sanctuaire à Bali, qui accueille trois dauphins, dans des espaces clôturés de diverses tailles, où les soigneurs essaient de leur réapprendre à se nourrir par eux-mêmes. Leur espoir est de pouvoir un jour les remettre en liberté, mais le processus reste long et incertain selon les individus.
Les cétacés présents dans les parcs français, eux, sont tous nés en captivité. « Aucun des dauphins en France ne pourrait retrouver les océans librement, assure Christine Grandjean, présidente de l’association C’est assez. Mais dans un sanctuaire marin, ils pourraient retrouver des comportements proches de leur espèce. » Pour la militante, un encadrement humain par des soigneurs et vétérinaires reste indispensable pour tout projet de sanctuaire, dont le fonctionnement s’apparenterait à celui d’un parc, mais en pleine mer « et sans spectacle », insiste-t-elle.
> Lire aussi  Cirques, delphinariums, animaleries…, l’Assemblée nationale adopte une série de mesures pour améliorer la condition animale
Plusieurs projets sont étudiés en Europe, mais ils se heurtent à de fortes complexités administratives. L’initiative la plus avancée est celle de l’île grecque de Lipsi, dans l’archipel du Dodécanèse, qui ambitionne d’accueillir jusqu’à dix dauphins à partir de 2022. « Il nous a fallu plus de six ans de recherches pour trouver l’endroit adapté », explique Anastasia Miliou, directrice scientifique de l’ONG grecque Archipelagos. C’est dans la baie de Vroulia, au nord-ouest de l’île, que l’institut de conservation marine a jeté son dévolu. Classé Natura 2000, le lieu a été choisi en raison de la température idéale et de la qualité de l’eau, de son isolement (peu de présence humaine, et peu de pollution sonore ou lumineuse).
Beaucoup de bureaucratie
Le sanctuaire est protégé des vagues et dispose d’une pente douce offrant une section peu profonde, parfaite pour la rééducation, et des zones allant jusqu’à 40 mètres de profondeur. Pour atteindre la baie de Vroulia, il n’y avait pas de route. Le site n’était pas relié au réseau d’électricité et ne disposait pas de l’eau courante. Des travaux importants ont donc été entrepris il y a plus de deux ans pour créer les infrastructures.
« Pour l’instant, seul le centre de recherche fonctionne, mais la clinique vétérinaire pourra accueillir bientôt tous les animaux marins blessés de la région et nous espérons pouvoir ouvrir comme refuge début 2022 », précise Anastasia Miliou. Plusieurs obstacles ont entravé le processus. « Il n’y avait jusqu’à présent pas de cadre juridique en Europe pour ce type de sanctuaire », souligne la scientifique. La principale difficulté reste notamment d’obtenir l’autorisation de fermer le bras de mer concerné, ce qui est interdit par la loi littorale grecque. Le ministre adjoint de l’environnement, Giorgos Amyras, explique étudier deux scénarios pour contourner cet obstacle : « Soit désigner la baie de Vroulia comme réserve pour la faune sauvage, soit l’intégrer au régime strict de la protection maritime en raison de sa richesse extrêmement importante. »
> Lire aussi  Face à l’hécatombe de dauphins, la réponse de la France ne convainc ni les scientifiques ni les ONG
« Il y a malheureusement beaucoup de bureaucratie, mais nous sommes en train d’obtenir les autorisations les unes après les autres », assure le maire de Lipsi, Fotis Maggos, qui se réjouit de l’intérêt pour ce sanctuaire : « Des étudiants, des chercheurs sont venus du monde entier, et même la reine Sofia d’Espagne cet été ! » Le coût de la première phase du programme, pour obtenir les licences et construire la clinique vétérinaire, a été évalué à environ 600 000 euros.
« Beaucoup de marketing »
Au sein des delphinariums français, on se montre dubitatif, en rappelant que les cétacés ne sont pas leur propriété, mais celle d’un programme européen qui supervise la reproduction et la répartition des quelque 265 dauphins dans les zoos du continent. « Il va falloir décrire très sérieusement les conditions d’hébergement dans ces enclos marins et leur imposer les mêmes exigences que pour les parcs zoologiques », avertit le président de Marineland, Pascal Picot. Pour Martin Böye, directeur scientifique de Planète sauvage, « il y a beaucoup de marketing autour de ces projets de sanctuaires, mais quelles données a-t-on sur l’état de santé des animaux placés ? ».
> Lire aussi la tribune : « Les institutions zoologiques n’ont jamais été aussi utiles à l’étude et à la protection des espèces »
M. Böye conteste la position des associations, selon lesquelles la vie en mer serait préférable pour ces cétacés. « Il y a un présupposé que ces dauphins ne seraient pas bien dans nos structures, poursuit le biologiste. On doit sans arrêt se justifier, mais nos parcs permettent d’étudier le comportement des dauphins, de comprendre leur perception de l’environnement et leur communication. Il y a notamment un enjeu pour éviter qu’à l’état sauvage ils se retrouvent pris dans des filets de pêche et échoués sur nos plages. » 
Mais pour les associations, l’enjeu va au-delà : faire en sorte que la génération actuelle de quelque 3 000 dauphins captifs dans le monde soit la dernière ; qu’ils soient étudiés et observés, mais à bonne distance et sans exercice imposé par l’homme ; et que la plupart de ces mammifères puissent connaître une retraite dans un espace naturel, avec des algues, des poissons, des vagues…
§ Article mis à jour jeudi 30 septembre avec la déclaration du ministre grec adjoint de l’environnement, Giorgos Amyras.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/30/le-defi-de-la-rehabilitation-des-dauphins-apres-une-vie-en-delphinarium_6096592_3244.html>
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4- En Floride, un laboratoire tente de sauver les coraux d'une mystérieuse maladie, AFP, 01/10/21, 00:00
Gerard Martinez

Pipette à la main, Aaron Gavin nourrit avec soin des coraux avec de la bouillie de crevettes. A Orlando, en Floride, un laboratoire de pointe accueille plus de 700 colonies de coraux pour tenter de sauver les précieux animaux d'une mystérieuse maladie.
Ici les coraux vivent dans de grands aquariums sous des lampes imitant la lumière du soleil. Pour le biologiste, c'est un spectacle fascinant. Comme ses collègues, il n'avait jamais été au contact de ces coraux de Floride, cruciaux pour la biodiversité marine, et chaque jour avec eux est une leçon.
Depuis 2014, la maladie de perte de tissu des coraux durs s'est propagée à toute vitesse à travers le récif de Floride, qui s'étend sur quelque 580 km des îles Dry Tortugas jusqu'à la crique de St Lucie, à près de 200 km au nord de Miami.
Elle a tué quasiment la moitié des coraux pierreux du récif. Son origine est inconnue, elle ne peut être traitée pour le moment et elle est en train de s'étendre aux Caraïbes.
Devant les Keys de Floride, près des plages de sable fin, se cache la catastrophe. De grandes taches blanchâtres sous l'eau : des coraux morts.
"C'est à fendre le cœur et je crois que le plus inquiétant, c'est que la plupart des gens ne savent pas que c'est en train de se produire", déplore Michelle Ashton, directrice de la communication de la Fondation pour la faune de Floride.
- Projet inédit -
En 2018, face à la menace de disparition de plus de 20 des 45 espèces de corail dur de la région, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) et la commission de sauvegarde de la faune de Floride créent un groupe pour sauver l'animal.
Un plan s'échafaude. Objectif: extraire des coraux de zones pas encore affectées par la maladie et en prendre soin, en attendant de pouvoir plus tard les ramener à la mer.
Ce projet sans précédent réunit rapidement des dizaines d'institutions publiques et privées. Et le Centre de sauvetage des coraux de Floride, à Orlando, est un élément-clé de l'opération.
"Nous maintenons les coraux sains et saufs. S'ils étaient toujours dans la nature, jusqu'à 90% d'entre eux seraient morts", explique Justin Zimmerman, qui supervise ce laboratoire créé en 2020 et géré par la société de parcs aquatiques SeaWorld.
Tout est fait pour s'approcher le plus possible du milieu naturel de ces animaux. Les aquariums sont pleins d'eau salée, contiennent des roches et des poissons venus de l'océan et peuvent simuler les courants marins.
"Ce que vous voyez, c'est le futur du récif de corail de Floride", dit Michelle Ashton. "Les petits-enfants de ces coraux sont ceux qui retourneront à" l'océan.
- Conséquences importantes -
La première partie du plan a permis de sauver près de 2.000 colonies de coraux, réparties dans 20 institutions à travers 14 Etats du pays.
La deuxième consiste à préparer un retour réussi à l'océan, mais elle prendra probablement beaucoup de temps puisque les coraux croissent lentement.
Les scientifiques sont en train d'étudier les gènes des animaux secourus avec en tête le projet de créer de nouveaux spécimens plus résistants aux maladies et au réchauffement des océans ou la pollution.
L'issue de ces recherches aura des conséquences importantes pour la région.
Les coraux durs, avec leur squelette calcaire, composent la structure soutenant les récifs coralliens, qui accueillent 25% de la vie marine et constituent une barrière naturelle protégeant les côtes en réduisant la force des vagues, notamment pendant les ouragans.
L'aspect économique importe aussi : en Floride, le tourisme découlant de la pêche et de la plongée sous-marine génère 8,5 milliards de dollars par an selon une étude.
D'où l'inquiétude de Steve Campbell, 59 ans, résident de l'île de Key Largo.
"Je vis dans les Keys de Floride depuis 20 ans", dit-il, assis près de son petit bateau. "Je vais tous les jours dans l'eau et c'est comme ça qu'on gagne notre vie ici, en emmenant les gens voir le récif. Alors pour nous c'est extrêmement important".
<https://www.geo.fr/environnement/en-floride-un-laboratoire-tente-de-sauver-les-coraux-dune-mysterieuse-maladie-206516>
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5- Loïc Dombreval, « le député des animaux » envers et contre tous, Le Monde, 01/10/21, 05h13
Marie-Béatrice Baudet, Nice, envoyée spéciale 

Portrait. « Extrémiste » pour les uns, « persévérant » tranquille pour les autres, le vétérinaire et député (LRM) est depuis toujours dévoué à la lutte contre les maltraitances faites aux animaux. La proposition de loi qu’il défend est en cours d’examen au Sénat.
Au début, beaucoup de ses pairs l’ont pris pour un farfelu, un zèbre, un zigoto. On est en juin 2017. Candidat investi par La République en marche (LRM) et porté comme tant d’autres par la vague macroniste, Loïc Dombreval, alors âgé de 51 ans, décroche haut la main la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes face à Jérôme Cochet, un jeune espoir – éphémère – du Front national. Maire de Vence mais inconnu de l’arène politique parisienne, le vétérinaire annonce vouloir consacrer son mandat à la cause animale qu’il défend depuis toujours. Osé pour un bleu.
Le nouvel élu de la Côte d’Azur est vite baptisé « le député des animaux », voire « la Brigitte Bardot de l’Assemblée nationale ». Les railleries fusent de plus belle quand il devient, quelques mois plus tard, président du groupe d’études parlementaire « condition animale », où siègent quarante-cinq députés, tous courants confondus.
Dans les couloirs, l’ami des bêtes est sans cesse interpellé : « Tu ne crois pas qu’il y a des choses plus importantes à faire, non ? » Le véto serre les dents et tient bon. Plus de quatre ans ont passé et le voilà engagé aujourd’hui dans une bataille loin d’être gagnée : le vote d’une proposition de loi (PPL) visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale.
Un texte détricoté
Adopté en janvier 2021 par les députés à la quasi-unanimité, le texte qu’il défend aux côtés de Laëtitia Romeiro Dias (LRM, Essonne) et de Dimitri Houbron (Agir ensemble, Nord), a été détricoté lors de son examen par le Sénat le 30 septembre et le 1er octobre. Même si les sujets qui fâchent, la chasse et l’élevage intensif, ont été écartés dès le départ, ces gages de bonne volonté n’ont pas suffi aux représentants du Palais du Luxembourg.
« Les intentions de Loïc Dombreval sont bonnes mais nous avons dû réécrire la PPL pour qu’elle soit ancrée dans la réalité du terrain », justifie Anne Chain-Larché (Les Républicains, LR, Seine-et-Marne), rapporteure des articles au nom de la commission des affaires économiques du Sénat. L’élue est aussi vice-présidente de l’influent groupe Chasse et pêche, couvé des yeux par le président (LR) de la Haute Assemblée, Gérard Larcher, vétérinaire lui aussi et grand amateur de gibiers. L’instance se montre volontiers à l’écoute des angoisses des porteurs de fusils. « Et des angoisses, cette proposition de loi nous en donne, vous pouvez me croire,tonne Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs. Loïc Dombreval est un extrémiste qui porte en étendard le drapeau de la dérive animaliste. Un jour, nos chiens et nos chats seront mieux traités que nos enfants, c’est de la folie. »
Un extrémiste, Loïc Dombreval ? Ce n’est pas le terme qui vient d’emblée à l’esprit de ceux qui le côtoient. « Il est équilibré, sincère et compétent », assure son collègue de l’Assemblée nationale Dimitri Houbron. « Un extrémiste ? Vous voulez rire, j’espère… », s’amuse Yves Vérilhac, le directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). « Loïc Dombreval est plutôt un timide qui, à ses débuts, n’osait pas hausser le ton. Maintenant, ça va mieux, et heureusement pour nous, parce qu’il est l’un des rares députés à être sensible pour de vrai à la condition animale. » 
Loïc Dombreval arpente sa circonscription chaque fin de semaine. Originaire de Pommerit-le-Vicomte, une petite commune près de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, le Breton a découvert la Côte d’Azur en 1995, après son embauche par un groupe pharmaceutique spécialisé en santé animale. Le Sud-Est devient rapidement sa région de cœur.
Véto des villes
Ce jeudi 23 septembre, il est attendu à 11 heures à la gendarmerie des Alpes-Maritimes où le colonel Sébastien Thomas prend ses fonctions. Le parlementaire est en avance, c’est une habitude, il n’aime pas faire attendre.
Grand, mince, yeux clairs, costume bleu marine, il porte beau. Si Gérard Larcher a le look du véto des champs, Loïc Dombreval incarne plutôt le véto des villes. On a du mal à imaginer cet ancien adhérent du MoDem, le parti centriste de François Bayrou, en train de taguer les murs de la « ferme des 1 000 vaches », dans la Somme, ou de casser la vitrine d’une boucherie. D’ailleurs, le 12 mai 2019, ce mangeur de steaks fut l’un des 130 députés et sénateurs à signer dans Le Parisien une tribune dénonçant les actes de violence perpétrés contre des acteurs de la filière viande. La radicalité lui fait horreur, il chérit le consensus.
« Certains me considèrent pourtant comme un végane en tongs qui veut faire bouffer de l’herbe à tout le monde, dit-il en souriant, attablé devant un café. Le député des animaux ? Cela me va si l’on concède que je suis aussi celui des femmes et des hommes. Quant à être la “BB” de l’Assemblée nationale, c’est impossible. Magnifique pionnière de la lutte pour le bien-être animal, Brigitte Bardot est unique. »
Quand on l’interroge sur son amour du vivant, Loïc Dombreval évoque sans hésiter sa mère, institutrice, un modèle,« une femme si sensible à la nature ».Pilote de ligne, son père était plutôt fasciné par les animaux sauvages en liberté, « il [l]’a emmené les admirer un jour au Kenya, c’était merveilleux ».
Même s’il a épinglé sur son compte Twitter des coussinets de chien à côté de son nom, l’élu avoue un faible pour les chats depuis sa tendre enfance. « J’avais 6 ans quand mes parents ont adopté un chaton orphelin, tout blanc, mon premier animal. » Trois siamois, Platon, Jack et Aoki, vivent aujourd’hui dans sa maison de Vence. Il n’en dit pas davantage. Aucune « nunucherie » surjouée, ce n’est pas son genre. « Je n’ai jamais considéré que la vie d’un animal était supérieure à celle d’un homme. Entre un enfant et un chien qui se noient, je choisirai d’aller sauver l’enfant, c’est évident. Mais pourquoi vouloir opposer les deux causes ? Vous pensez qu’un agriculteur qui pratique l’élevage intensif s’épanouit tous les jours ? »
Ce passionné de biodiversité en veut à Descartes et à sa conception de l’« animal-machine ». Il lui préfère Victor Hugo, qui écrivait : « L’enfer n’existe pas pour les animaux, ils y sont déjà », ou Emile Zola, quand il a raconté le calvaire des chevaux dans les mines, prisonniers de gouffres dont ils ne remontaient qu’après leur mort.
Même si de nombreuses études démontrent depuis longtemps que les animaux sont des êtres sensibles et conscients qui manifestent bonheur, joie, douleur et souffrance, il a fallu attendre la loi du 16 janvier 2015 pour que le Code civil français le reconnaisse enfin. « Vous vous rendez compte de ce manque d’humanité ? », soupire le député. L’Hexagone, détenteur du triste record européen des abandons d’animaux de compagnie – plus de 100 000 chaque année –, est très en retard par rapport aux législations en faveur du bien-être animal adoptées au Royaume-Uni, en Suisse, en Belgique et en Italie. La PPL renforce les sanctions.
« Lavage de cerveau » à l’école vétérinaire
Il est 12h30 et la prise d’armes se termine à la caserne Ausseur de Nice. Aux côtés de Christian Estrosi, le maire de la ville, Loïc Dombreval félicite le nouveau commandant mais zappe le buffet dressé dans l’enceinte militaire. Direction Le Refuge de l’espoir, à Mougins. Le site, géré par la Société protectrice des animaux de Grasse, est menacé de fermeture. L’élu tient à apporter son appui aux bénévoles « qui y accomplissent un travail remarquable ».
Sur la route, au volant de sa petite voiture noire, il se confie un peu. « Je n’ai pas aimé mes études de vétérinaire à Maisons-Alfort. On m’y a lavé le cerveau. L’animal de production était considéré comme une usine à lait, à viande ou à peau. Tout était chiffré, on parlait par acronymes. Les sciences humaines n’avaient pas droit de cité. » Malgré ces critiques, la profession ne l’a pas mis sur une liste noire. Quand l’ordre des vétérinaires crée en 2018 le Comité d’éthique animal environnement santé, on l’appelle pour qu’il en soit.
Les mentalités évoluent, Loïc Dombreval le sait. La veille de sa visite au Refuge de l’espoir, Le Parisien a publié les résultats d’un sondage IFOP réalisé pour le portail Woopets. 84 % des Français considèrent la protection des animaux comme une cause importante et 47 % de ceux en âge de voter déclarent que les propositions des candidats en la matière vont influencer leur vote. Ils étaient 39 % à l’affirmer en 2017 et seulement 29 % en 2012.
« C’est une tendance de fond, appuie Jérôme Fourquet, directeur du département opinions de l’institut de sondage. Les Français supportent de plus en plus mal le broyage des poussins mâles, la castration à vif des porcelets, les chiens battus à mort ou la chasse à courre. Pourquoi croyez-vous que les chasseurs ont manifesté le 18 septembre ? Ils sont obligés de montrer leurs muscles, car ils sentent bien que le vent actuel leur est défavorable. » Le politologue rappelle aussi que, lors des élections européennes de 2019, le parti animaliste, avec 2,16 %, des voix s’est retrouvé au coude-à-coude avec le Parti communiste (2,49 %), « un score que personne n’aurait imaginé il y a quinze ans ».
« Il y va franco désormais »
Au Refuge de l’espoir, Loïc Dombreval martèle son engagement. « Aujourd’hui, les animaux sont cédés comme de vulgaires objets sur les réseaux sociaux. Et que dire de ces chiots et de ces chatons exposés dans les vitrines des animaleries et vendus par des chefs de rayon intéressés aux chiffres de vente. Est-ce bien sérieux ? » La secrétaire du refuge, Roxane, 32 ans, l’écoute avec attention. « C’est bien qu’il soit venu aujourd’hui. Je le suis depuis longtemps sur Twitter et sur Facebook, c’est un député qui prend du poids. »
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Paris fait le même constat. « Loïc a davantage d’assurance, il y va franco désormais », témoigne le député de l’Essonne Cédric Villani (non inscrit). En septembre 2020, le brillant mathématicien avait présenté une PPL plus ambitieuse sur le bien-être animal mais le texte n’a jamais été débattu en séance publique. « Même s’il a laissé les gros morceaux sur le côté, la chasse et l’élevage, je ne peux que saluer sa persévérance. » Président de La Fondation Droit animal (LFDA), Louis Schweitzer réagit dans le même sens : « Loïc Dombreval est l’exemple de ce que peut réaliser un député qui a des idées et des convictions. Il a énormément travaillé. »
Le « zigoto » a pris la lumière et, désormais, on le jalouse, lui, « un modéré qui déteste le rapport de forces, or la politique, ce n’est que ça », confie, amer, un député LRM. « Je préfère faire évoluer la législation à petits pas plutôt que de me faire Don Quichotte et que rien ne bouge », répond l’intéressé.
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Oui, l’eau a coulé depuis 2017. Loïc Dombreval aurait-il écrit il y a quatre ans Barbaries (éd. Michel Lafon, 190 pages, 12 euros) ? Le livre, paru en avril, dénonce les sévices d’un autre âge subis par le monde animal, de la tauromachie à l’abattage traditionnel. « Non, je ne l’aurais pas fait, je n’étais pas prêt », convient l’élu. Même s’il n’y condamne que les chasses les plus cruelles, il n’empêche, l’ouvrage est une déclaration de guerre à de nombreux lobbys, donc un obstacle à la poursuite d’une carrière politique nationale.
Pourtant le quinquagénaire n’a pas envie de s’arrêter là. Il a des ambitions, « sinon, [il] ne serai[t] pas devenu député ». Un nouveau mandat ? Peut-être.
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Une autre idée lui trotte dans la tête, une idée lancée en 2019 par Robert Badinter, invité à un colloque de la fondation de Louis Schweitzer : la création d’un poste de défenseur des droits des animaux, une autorité administrative indépendante. Il en rêve, bien sûr, mais le chemin sera long et passera d’abord par l’adoption de sa PPL en faveur des animaux, une première étape. Sera-t-elle franchie ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/01/loic-dombreval-le-depute-des-animaux-envers-et-contre-tous_6096659_3244.html>
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6- Au Venezuela, Chuwie ou le sauvetage au long cours des paresseux, AFP, 02/10/21, 13:00
Patrick Fort

"Comme c'est beau ! Il danse entre les arbres. Il est libre", jubile Haydee Rodriguez qui, avec son mari Juan Carlos, vient de libérer un paresseux dans la forêt, sur les hauteurs de Caracas.
"Maruja 58" est le 58e paresseux secouru par le couple qui s'est passionné pour l'espèce et a créé la Fondation Chuwie, un "centre de sauvetage et de rééducation des paresseux" qui a pour but de secourir, soigner et relâcher ces animaux natifs d'Amérique latine.
Chuwie est le premier paresseux secouru en juillet 2020. Depuis, le couple en a secouru 59. 
"On ambitionne aussi d'aider la recherche sur l'espèce, de faire des recensements. Il y a très peu de documents. Beaucoup se répètent ou se contredisent", indique Juan Carlos.
Il n'existe pas non plus de chiffres sur le nombre de paresseux au Venezuela. 
Avec la déforestation en Amérique centrale et du sud, l'habitat de l'animal se réduit, avertit WWF. Et selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), le paresseux nain est en "danger d'extinction" et le paresseux Bradypus torquatus est "vulnérable". 
Près de Caracas, trois dangers guettent les paresseux : les chiens qui les attaquent, les accidents de la circulation et surtout les lignes électriques qui traversent les forêts et auxquels les paresseux tentent de s'accrocher, s'électrocutant aussitôt. 
C'est ainsi que débute en juillet 2020 l'histoire de Chuwie et du couple Rodriguez.
"On allait faire nos courses et des passants nous l'ont montré. Il avait les mains brûlées, il s'était électrocuté. Il paraissait mort. Mais il a bougé au moment où on allait partir. On l'a emmené chez un vétérinaire en se disant : +ce sera bien, on aura sauvé un paresseux+", raconte Juan Carlos, un graphiste de 46 ans. 
Mais Chuwie a perdu sa phalange du bras gauche (et donc ses griffes), il est gravement brûlé aux deux pieds. "On s'est alors dit, on le garde deux-trois semaines le temps qu'il guérisse", explique Juan Carlos. 
Pour médiatiser l'histoire, Haydee, qui travaille dans la communication, et Juan Carlos créent des comptes sur les réseaux sociaux : @Chuwielgalan, "Chuwie, le galant", qui compte désormais près de 10.000 abonnés.
Pour le soigner, le couple se renseigne sur les paresseux, prend contact avec des spécialistes au Costa Rica. En quelques mois, ils deviennent eux aussi spécialistes et sortent récupérer des animaux blessés. 
"On s'est transformé en sauveteurs de paresseux sans l'avoir voulu !", s'exclame Haydee.
Le couple continue de travailler, mais les paresseux occupent de plus en plus leur temps. Ils veulent notamment créer un centre d'accueil pour les animaux blessés. 
- Malédiction du sourire -
En attendant, six paresseux vivent dans leur maison, reprenant des forces avant d'être libérés. Un a été mordu gravement par des chiens, un bébé a été retrouvé sans sa mère, un autre a été électrocuté... 
Juan Carlos, qui découvre les habitudes alimentaires des animaux, doit chercher chaque jour des feuilles fraîches d'arbres tropicaux, notamment de caoutchoutier. "Il faut 1,6 kg de feuilles par paresseux par jour", souffle-il. 
Pour financer l'activité, Haydee a développé des produits dérivés avec l'image de Chuwie. 
"Les gens ont été émus par Chuwie. C'est un survivant", souligne Juan Carlos "mais malheureusement on ne pourra jamais le relâcher" car il est trop handicapé. 
Sur leur site, le couple évite soigneusement de poster des photos avec Chuwie dans les bras. "Les paresseux ne sont pas des animaux de compagnie ou des peluches. Le paresseux a la malédiction du sourire éternel. On a toujours l'impression qu'il est content, mais c'est faux", s'agace Juan Carlos, qui souligne que les humains cherchant à domestiquer les paresseux sont un des dangers qui menacent l'espèce. 
Le téléphone sonne. Un paresseux est en difficulté. Juan Carlos et Haydee sautent dans leur voiture pour rallier un lotissement à San José De los Altos, à plusieurs kilomètres. 
Un paresseux est suspendu en haut d'un palmier. "Mon chien l'a attaqué. Il est monté, il est là depuis hier", raconte Maria Antonia Mugica, 63 ans. 
Juan Carlos le récupère. Le paresseux est en parfait état de santé, mais il faut le relocaliser loin des maisons. 
Quelques kilomètres plus loin, le couple repère un coin sans câbles électriques et avec les arbres appréciés des paresseux. Maruja 58 est "libre".
<https://www.geo.fr/environnement/au-venezuela-chuwie-ou-le-sauvetage-au-long-cours-des-paresseux-206541>
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7- Tribune. Une cohabitation avec les animaux sauvages est possible, Libération, 04/10/21, 12h43
Par un collectif de citoyens, scientifiques et acteurs de terrain

Loups, ours, lynx... De nombreux carnivores sont abattus illégalement chaque année en France. Un collectif de citoyens et de personnalités dont Cyril Dion, Baptiste Morizot et Yann Arthus-Bertrand alerte sur ces pratiques.
Dans la nuit de samedi à dimanche 25 septembre 2021, à Saint-Bonnet-en-Champsaur dans les Hautes-Alpes, une louve tuée par un tir illégal a été suspendue à l’entrée de la mairie avec l’inscription : «Réveillez-vous ! Il est déjà trop tard.» (1) Dans les Hautes-Alpes, les syndicats majoritaires (Jeunes agriculteurs, FDSEA des Hautes-Alpes) ont justifié le massacre de la louve en avançant que les éleveurs étaient à bout. Quelques jours auparavant, le préfet d’Occitanie avait annoncé sine die le report d’un programme Life européen de près de 8 millions d’euros en ne le soumettant pas aux instances de l’Union européenne. En cela, il répondait à une demande des anti-ours les plus virulents qui ne voulaient pas entendre parler d’un programme visant l’amélioration de la connaissance de l’ours et surtout une recherche pour des solutions de coexistence durable. Dans l’Est de la France, chaque année, des actes de destructions illégales sont commis envers le seul grand félin d’Europe, le lynx boréal. Malgré le statut «en danger» de l’espèce en France métropolitaine, les enquêtes stagnent et n’aboutissent presque jamais. Récemment, la Chambre d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté a même demandé le tir à vue des loups et des lynx qui passeraient à proximité des élevages. Le préfet de l’Ardèche vient d’autoriser des tirs de loup avant même que des mesures de protection (clôtures électriques, chiens, gardiennage) ne soient mises en place (2).
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/une-cohabitation-avec-les-animaux-sauvages-est-possible-20211004_EFD2DEMRSFAMLC52V32TZOMO3M/>
Sur le même sujet :
> La pétition. Une cohabitation avec les animaux sauvages est possible <https://www.change.org/p/les-responsables-politiques-une-cohabitation-avec-les-animaux-sauvages-est-possible>, Change, 05/10/21
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8- Emmanuel Macron tente de trouver une ligne de crête entre le bien-être animal et les chasseurs, Le Monde, 04/10/21, 21h33 
Claire Gatinois

« Il faut que chacun se comprenne », a affirmé le président de la République lors d’une visite dans un refuge de la SPA à Gray, en Haute-Saône, ce lundi 4 octobre. 
Pour se faire élire à la tête du pays en 2017, Emmanuel Macron s’était revendiqué « et de gauche, et de droite ». Une posture « au-delà des clivages », disait-il, qui lui a permis de naviguer entre les courants tout au long de son quinquennat. A l’heure de briguer un deuxième mandat pour lequel il n’est pas – encore – officiellement candidat, le chef de l’Etat continue à chercher cette ligne de crête, au risque de se retrouver en équilibre précaire.
Lundi 4 octobre, lors d’une brève visite au refuge Saint-Adrien de la SPA, au sein de la petite ville de Gray (Haute-Saône), le président s’est ainsi présenté en ardent défenseur de la cause animale tout en se faisant l’avocat… des chasseurs. « Il faut que chacun se comprenne », a-t-il plaidé. « On a trop tendance à opposer les mondes dans notre pays. Les chasseurs, ce sont des acteurs de la ruralité. Un chasseur, il aime son chien, il aime les animaux, il aime la nature, sinon il ne ferait pas de chasse », a-t-il ajouté.
> Lire l’entretien : Willy Schraen, patron des chasseurs : « On est entrés dans une période de fracture idéologique assez forte »
D’un côté, ami des bêtes, le chef de l’Etat a vanté les efforts déployés pour prévenir les abandons d’animaux domestiques. La France est, en la matière, le mauvais élève de l’Europe avec 100 000 chats et chiens concernés chaque année. « C’est devenu catastrophique », témoigne une bénévole du refuge de Gray, qui a interpellé le chef de l’Etat lundi. Lors du premier confinement imposé par la pandémie de Covid-19 au printemps 2020, beaucoup de ménages ont acquis des animaux domestiques, avant de refuser d’en assumer la charge quelques mois plus tard, une fois la vie normale revenue.
Lutte contre les abandons
Pour pallier ce phénomène, un projet de loi contre la maltraitance animale, défendu par le vétérinaire et député des Alpes-Maritimes Loïc Dombreval (LRM), est en cours d’examen au Parlement. Bien que sensiblement édulcoré par les sénateurs, lors de sa première lecture à la Chambre haute le 30 septembre, le texte prévoit entre autres d’interdire le broyage des poussins ou la castration à vif des porcelets et d’encadrer la vente des animaux domestiques. Il est question, notamment, d’en finir avec les bêtes exposées dans les vitrines d’animaleries et de renforcer la régulation des ventes sur le Web. « Il faut lutter contre les achats impulsifs, un animal n’est pas un jouet », a affirmé Julien Denormandie, le ministre de l’agriculture, présent à Gray aux côtés du chef de l’Etat.
> Lire aussi  Loïc Dombreval, « le député des animaux » envers et contre tous
Voilà pour la prévention. En cas d’abandon, les sanctions seront, elles, renforcées. Enfin, quitte à porter le flan aux critiques de la droite l’accusant de piocher trop lestement dans le budget de l’Etat à l’approche de l’élection présidentielle, prévue en avril 2022, le chef de l’Etat a annoncé un soutien financier supplémentaire pour les refuges animaliers. L’enveloppe de 15 millions d’euros qui leur était dédiée dans le plan de relance – et qui a permis au chenil de Saint-Adrien de bénéficier de 23 000 euros pour rénover ses locaux – sera doublée. « Une nation qui se respecte doit aussi améliorer la condition de l’ensemble des animaux qui vivent en son sein », a argué Emmanuel Macron. « On n’a jamais entendu quelqu’un parler comme ça de la misère animale, se réjouit Claude Charles, vice-président du refuge de Gray. Je suis super heureux. »
S’engager dans la défense des chiens et des chats pourrait avoir des retombées électorales indéniables. La cause réunit les jeunes, les seniors et, finalement, presque tous les Français : un foyer sur deux possède un animal domestique. Près de la moitié des électeurs (47 %) déclarent en outre que les propositions des candidats en matière de protection animale influenceront leur vote, selon un sondage IFOP pour le site Woopets, rendu public le 21 septembre. Et aborder le sujet à travers les chats et les chiens paraît plus consensuel que parler d’élevage intensif, d’abattoirs ou de chasse. « Ce qui m’importe, c’est qu’on réponde à la question du bien-être animal et qu’on le fasse en respectant chacune et chacun. Et que cela ne produise pas des tensions dans la société, en plus de tout ce que nous avons », a souligné Emmanuel Macron.
« Attachés à la ruralité et aux traditions »
Dit autrement, défendre les animaux ne signifie par vilipender les éleveurs et encore moins brusquer les chasseurs. En mars 2017, le futur président invoquait déjà la phrase de Georges Pompidou – « Arrêtez d’emmerder les Français » – pour que l’on cesse de s’enquérir de l’avenir de la chasse. « Je pense honnêtement qu’on a beaucoup mieux à faire qu’aller chercher les gens sur toutes les chasses traditionnelles », s’agaçait-il. Et si certaines pratiques sont, à ses yeux, inacceptables, comme la chasse à la glu qu’il a interdite, le reste ferait, en quelque sorte, partie de notre patrimoine. « Personne ne veut de pratiques cruelles. Mais, en même temps, nos compatriotes sont attachés à la ruralité et aux traditions. On ne peut pas leur dire du jour au lendemain : “Ce que vous avez fait, ce que vos parents, vos grands-parents ont fait, c’est absolument intolérable, circulez” », a-t-il détaillé lundi.
> Lire aussi  « Chez la voisine, des cavaliers ont déboulé dans la cour. C’est la folie totale » : la colère anti-chasseurs monte
Un argumentaire balayé au sein même de la majorité par Loïc Dombreval, parfois surnommé « le Brigitte Bardot de l’Assemblée ». « Il y a un vrai problème d’analyse de la situation, expliquait ce dernier dans un entretien paru sur le site de la fondation 30 millions d’amis, le 12 mai dernier. Parmi les chasseurs, il doit y avoir 35 % à 40 % de professions libérales, de citadins, pour 8 % d’agriculteurs. Ce sont des gens de la ville qui vont chasser à la campagne. Cela montre que le mythe de “la ruralité contre les citadins” brandi par les chasseurs, c’est débile. »
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/04/emmanuel-macron-tente-de-trouver-une-ligne-de-crete-entre-le-bien-etre-animal-et-les-chasseurs_6097112_823448.html>
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9- Luiz Rocha, le chercheur de poissons, Les Echos Planète, maj le 05/10/21 à 10h34 
Françoise Blind Kempinski 

Le biologiste mondialement reconnu alerte sur la nécessaire protection des récifs coralliens de grande profondeur. Ses explorations aux quatre coins du globe révèlent des espèces encore ignorées des hommes.
Luiz Rocha est un scientifique à la réputation internationale. Il est devenu l’un des rares spécialistes mondiaux des écosystèmes marins de grande profondeur et a découvert, avec ses équipes, 26 nouvelles espèces de poissons jusqu’alors inconnues. Entre 100 et 150 mètres de fond, il y a des merveilles de la Nature dont l’homme n’est pas conscient, des écosystèmes négligés qui ne sont pas pour autant intacts. « On ne protège que ce que l’on aime et donc ce que l’on connaît, affirme l’explorateur. Or, c’est le moment où jamais d’agir, car la pression de la pêche se fait de plus en plus sentir. Soit parce que les aires de surface sont protégées et qu’il faut en trouver d’autres, soit parce qu’elles sont déjà vides de poissons. On trouve ainsi de plus en plus de déchets en plastique et issus de matériel de pêche dans ces zones. »
>> Suite à lire et à voir à :
<https://planete.lesechos.fr/acteurs/luiz-rocha-le-chercheur-de-poissons-11324/>
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10- RDC : décès d'une gorille célèbre du parc des Virunga, AFP, 05/10/21, 22:00

Le Parc national des Virunga (PNVi) a annoncé mardi le décès d'une gorille, l'une des attractions de ce joyau naturel et touristique de l'est de la République démocratique du Congo, rendue célèbre par son histoire et sa personnalité.
"C’est avec une profonde tristesse que Virunga annonce le décès du gorille de montagne orpheline Ndakasi, qui résidait au centre Senkwekwe depuis plus d’une décennie", lit-on dans un communiqué du PNVi. 
"Au soir du 26 septembre, suivant une longue maladie, son état se détériora rapidement et Ndakasi rendit son dernier souffle dans les bras de son gardien et ami de toujours André Bauma", lit-on encore.
"La vie de Ndakasi est bien documentée et sa personnalité chaleureuse a figuré dans maintes émissions et films (..). Elle a aussi connu une renommée sur internet en 2019, quand un selfie d’elle devint viral pendant la Journée de la Terre", indique le PNVi. 
Cette gorille de montagne est née en avril 2007 et devenue orpheline à deux mois, après la mort de sa mère tuée par des miliciens. Vulnérable, elle n'a pu retourner à l'état sauvage et est devenue pensionnaire d'un centre aménagé par le PNVi où elle a bénéficié, avec un autre gorille, Ndeze, de soins particuliers pendant 11 ans.
La population des gorilles de montagne du PNVi est estimée à 1.063 dans cette région (Rwanda, Ouganda et RDC), selon un recensement effectué de 2016 à 2018 alors que dans le PNVi, cette population est évaluée à 350 individus, selon les dernières estimations de 2021.
Situé à la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda, le parc des Virunga s'étend sur 7.800 km2 dans la province du Nord-Kivu (est).
Plus ancienne réserve naturelle d'Afrique inaugurée en 1925, le parc des Virunga est un sanctuaire des très rares gorilles de montagne, également présents au Rwanda et en Ouganda.
<https://information.tv5monde.com/info/rdc-deces-d-une-gorille-celebre-du-parc-des-virunga-427337>
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11- Nobel : des catalyseurs de la chimie récompensés, Le Monde, maj le 07/10/21 à 08h45 
David Larousserie

L’Allemand Benjamin List et le Britannique David MacMillan ont mis au point des réactifs qui améliorent la synthèse de composés organiques, ouvrant une des voies de la « chimie verte ». 
Le jury du Nobel de physiologie et de médecine n’a pas voulu célébrer trop tôt la révolution des vaccins à ARN messager. Leurs ­collègues de la chimie, qui auraient pu leur « voler » ce prix tant ces vaccins contiennent aussi des innovations biochimiques, s’en sont aussi abstenus.
Mercredi 6 octobre, ils ont décidé de couronner une autre révolution, lancée par l’Allemand Benjamin List (Institut Max-Planck de Mülheim) et l’Ecossais David MacMillan (université Princeton, New Jersey), tous les deux nés en 1968, qui ont indépendamment inventé une nouvelle manière de synthétiser des molécules.
Le second lauréat est même à l’origine du nom de ce nouveau champ de recherche : l’« organocatalyse asymétrique », c’est-à-dire l’art et la manière d’accélérer des réactions chimiques à l’aide de catalyseurs organiques sélectifs. Ces trois derniers mots demandent chacun de s’y arrêter pour prendre la mesure de ces percées.
> Lire notre enquête : L’asymétrie est à l’origine de la vie
« Catalyse » d’abord, qui signifie qu’une petite quantité de produit chimique est ajoutée à un mélange afin de faciliter les mariages entre réactifs. L’auxiliaire participe, mais réapparaît en fin de réaction. Preuve de l’importance de ce concept, sept prix Nobel de chimie ont déjà été attribués avant celui-ci aux réactions de catalyse.
Propriété de chiralité
« Organique » ensuite, qui souligne que ces catalyseurs nouveaux sont composés de carbone, comme la matière biologique. Avant les travaux de ces deux chimistes, deux grandes familles de catalyseurs existaient.
Ceux qui sont issus du vivant, donc organiques, comme les enzymes, grosses protéines qui réalisent des prouesses chimiques dans nos cellules en synthétisant, éliminant, assemblant un tas de molécules. Mais ces enzymes sont fragiles, obligeant à des conditions particulières de manipulation, délicates pour des procédés industriels.
L’autre famille est celle des métaux, donc non organiques, dont les représentants les plus célèbres sont le platine ou le palladium, qui dans les pots d’échappement des voitures réduisent la nocivité des gaz émis, par exemple. Cette fois, c’est le coût, la rareté, voire la toxicité qui limitent leur utilisation.
> Infographie. Une version de la molécule de limonène a une odeur de citron tandis que son image miroir a une odeur d’orange. <https://img.lemde.fr/2021/10/06/0/0/1206/650/1328/0/45/0/88f0123_379782767-limonene.PNG>
Reste alors le troisième mot, « sélectif ». Les molécules, assemblages de plusieurs atomes de carbone, d’azote, d’hydrogène, d’oxygène…, ont une forme dans l’espace. Parfois cette forme et son image dans un miroir, telles la main droite et la main gauche, ne se superposent pas. Un gant de boxe d’une main droite ne va pas sur la main gauche. Cette propriété dite de chiralité n’est pas anodine. Deux molécules de même formule chimique, mais images l’une de l’autre dans un miroir, peuvent sentir l’une le curry, l’autre la menthe, ou l’orange pour l’une, le citron pour l’autre. Pis, l’une peut être hallucinogène et l’autre non. Ou encore toxique ou bénéfique, comme le tristement célèbre exemple du sédatif thalidomide dans les années 1960, dont la mauvaise forme a causé des malformations congénitales.
« Nouvelles voies de synthèse »
Dans la nature, toutes les molécules ont adopté l’une des formes, éliminant leur image miroir. Pourquoi ? « C’est un mystère, a répondu Benjamin List au moment de l’annonce du prix Nobel. C’est un don formidable de la nature que de nous offrir ces molécules. »
Pour lui comme pour ses collègues, il est donc primordial de contrôler quelle forme sortira de leurs béchers, en privilégiant des réactions sélectives. D’ailleurs, avant ce dernier prix, le jury Nobel a déjà récompensé divers procédés de catalyse dite asymétrique, car éliminant l’une des « images » des molécules.
« Les deux articles des lauréats, parus en 2000, ont été un boom pour la chimie. Ils offrent de nouvelles voies de synthèse, moins chères et plus “vertes”, car demandant moins de matière et des produits moins toxiques », rappelle Thomas Poisson, professeur à l’Institut national des sciences appliquées de Rouen. Le boom se mesure dans les publications : pas un jour, depuis 2010, sans un article « d’organocatalyse », c’est-à-dire plus de 400 articles par an.
> Lire aussi  Des travaux sur les récepteurs sensoriels récompensés par le Nobel de médecine
Le déclic ayant conduit à cette explosion est arrivé à la fin des années 1990, alors que les deux chercheurs exploraient chacun les deux voies classiques de la catalyse. Le premier, Benjamin List, à l’Institut de recherche Scripps à La Jolla, en Californie ; le second, David MacMillan, à l’université de Berkeley, également en Californie mais 750 km plus au nord.
En 2000, deux articles prophétiques
List travaille alors sur des catalyseurs biologiques, plus précisément des anticorps. Comme ces derniers sont faits d’acides aminés, il se demande si leur propriété-clé ne viendrait pas de là. Pari gagné avec la synthèse d’une chaîne de dix carbones de long obtenue en raboutant deux molécules plus petites grâce à la proline, l’un des vingt-deux acides aminés constituant nos protéines. L’article de deux pages, publié le 26 février 2000, annonce « d’autres réactions en cours ».
> Infographie. Simplifier les réactions de catalyse <https://img.lemde.fr/2021/10/06/0/0/1014/843/1328/0/45/0/0bb1fb1_815443230-proline.PNG>
> Infographie. L’apport de David MacMillan <https://img.lemde.fr/2021/10/06/0/0/1137/763/1328/0/45/0/554c791_161069906-macmillan.PNG>
MacMillan s’intéresse, lui, aux métaux et, conscient de leurs limites, cherche à les dépasser en testant de petites molécules organiques. Il en trouve une à base d’azote et de phosphore qui lui permet de fabriquer une grosse molécule avec un rendement de 99 % et surtout une sélectivité de plus de 90 %, qui fait que l’une des formes spatiales est éliminée. L’article de deux pages, publié le 15 avril 2000, est lui aussi prophétique : « Nous avons présenté une nouvelle stratégie de synthèse à catalyseur organique. D’autres études visant à en déterminer la portée suivront prochainement. »
« Je pensais que j’étais le seul à l’époque à travailler sur le sujet, j’ignorais que David MacMillan était aussi sur cette piste. Quand j’ai vu que cela fonctionnait, j’ai immédiatement pensé que ce serait important, mais certainement pas à ce point »,a précisé Benjamin List à la conférence de presse des Nobel.
« Age d’or »
« Certes, il y avait eu des travaux proches auparavant, mais avant eux l’engouement n’avait pas pris. Ils ont su mettre en avant la puissance de cet outil. Ils ont lancé un mouvement », estime Géraldine Masson, directrice de recherche au CNRS à l’Institut de chimie des substances naturelles.
En effet, depuis ces deux percées, un « âge d’or » s’est ouvert, comme l’ont baptisé Peter Dalko et Lionel Moisan dans un article décrivant ce champ en 2004 dans la revue-phare du domaine, Angewandte Chemie. « Ces outils fonctionnent. On a sans cesse besoin de fabriquer de nouvelles molécules, et donc de nouveaux catalyseurs. Ils commencent à se diffuser dans l’industrie mais, lorsque celle-ci dispose de procédés qui marchent, il est difficile d’en changer », explique Géraldine Masson. « Il y a encore beaucoup à faire aussi pour comprendre les mécanismes de ces catalyseurs. Etudier ces mécanismes peut être une source d’inspiration pour inventer de nouveaux catalyseurs », note Sami Lakhdar, du Laboratoire hétérochimie fondamentale et appliquée à Toulouse.
> Lire aussi  Le Nobel de physique récompense la modélisation du climat et d’autres systèmes complexes
Benjamin List est retourné en Europe, où il a reçu un financement du Conseil européen de la recherche de 5 millions d’euros entre 2011 et 2021. En Allemagne, il dirige un grand centre de recherche dont est sortie, fin août, une méthode de synthèse « expéditive » du remdesivir, un traitement en cours d’évaluation contre le Covid-19.
David MacMillan, après être passé par Caltech, a continué à développer ce champ de recherche à Princeton et conseille, selon sa notice de l’Académie des sciences américaine, des entreprises comme Pfizer, Merck, Amgen, Biogen, Gilead… A partir de 2013, il a développé un nouveau domaine, la catalyse assistée par la lumière visible, grâce à des molécules activées par les photons. Cet article a déjà été cité 4 800 fois, soit quatre fois plus que l’article de 2000 qui lui vaut le Nobel. Un second en vue ?
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/10/06/nobel-des-catalyseurs-de-la-chimie-recompenses_6097387_1650684.html>
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12- En Egypte, les coraux perdent leurs couleurs et le monde une protection, AFP, 07/10/21, 11:00
Bassem Aboualabass

"S'ils disparaissent, nous disparaîtrons tous avec eux", lance Mohammed Abdelaziz en surveillant de son bateau plongeurs et nageurs. "Ils" ce sont les coraux de la mer Rouge en Egypte qui se meurent dans une eau de plus en plus chaude.
"Tant que les récifs coralliens sont là, nous avons plein de poissons et donc du boulot", explique à l'AFP cet instructeur de plongée égyptien à Charm el-Cheikh, joyau touristique de la péninsule désertique du Sinaï (est).
Ces labyrinthes de coraux rouges, jaunes ou verts --il en existe 209 sortes en Egypte seulement--, où se nichent des myriades de poissons aux couleurs chatoyantes attirent des plongeurs venus du monde entier. 
Mais entre évaporation galopante et températures qui grimpent inexorablement, ils s'éteignent toujours plus vite. En 1998 seulement, 8% des coraux du monde ont disparu, durant les 20 années suivantes, 14% ont blanchi, rapporte le Status of Coral Reefs of the world 2020.
Et, prévient le Fonds mondial pour la nature (WWF), "deux tiers sont aujourd'hui gravement menacés".
"On voit sous nos yeux les effets du réchauffement climatique", déplore Islam Mohsen, 37 ans, lui aussi instructeur de plongée. "On voit le corail se décolorer et devenir tout blanc."
Or, affirme l'ONU, environ un milliard d'habitants de la planète se nourrissent ou gagnent leur vie grâce aux coraux. Et les quelque 6,7 milliards d'autres, eux aussi, subiraient les contrecoups de la mort des récifs coralliens de la mer Rouge et d'ailleurs.
Sans corail, plus du quart de la vie marine est menacée, tout comme les habitants de milliers de kilomètres de côtes que les barrières de corail ne seraient plus là pour protéger de désastres naturels.
- L'acidité, ennemi numéro un -
Ce scénario catastrophe n'est plus de la science-fiction, prévenait le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en octobre 2018. "Sans mesures radicales pour stabiliser la hausse des températures à 1,5 degré au-dessus des niveaux pré-industriels, disait-il, 70 à 90% des récifs coralliens disparaîtront dans les décennies à venir".
Car, explique à l'AFP Katherine Jones, consultante sur les questions de changement climatique basée en Egypte, "quand la température de l'eau augmente, elle retient plus de dioxyde de carbone qui génère de l'acide carbonique, donc non seulement l'eau est plus chaude mais elle est aussi plus acide".
En mer Rouge, où "c'est le cas depuis plusieurs années", les coraux qui appartiennent aux "invertébrés sous-marins, vulnérables à l'acidité" en pâtissent déjà, poursuit-elle, prévenant que leur disparition "modifiera la biodiversité et donc aura un impact sur les humains et les ressources".
Et la santé humaine est bien en danger car, selon l'ONU, le blanchiment des coraux allié à la chaleur pourrait engendrer davantage d'épidémies.
Face à de tels enjeux et en attendant des décisions mondiales fortes, les plongeurs de Charm al-Cheikh ont réduit leurs activités pour essayer d'enrayer ce phénomène qui menace aussi leur gagne-pain. 
Outre ces précautions, l'Office du tourisme égyptien a installé des bouées de mouillage pour les bateaux loin des zones des récifs fragiles. Et les 269 centres de plongée qui lui sont affiliés ont entrepris un travail de sensibilisation auprès de quelque 2.900 moniteurs. 
Les instructeurs de plongée ont même arrêté les séances d'initiation, maintenant toutefois les virées sous-marines des plongeurs confirmés, souvent mieux informés des dangers qu'encourt la biodiversité, selon Islam Mohsen.
"Avec autant de débutants qui plongent chaque jour, les récifs ne peuvent pas se régénérer donc nous avons pris cette décision temporaire pour leur permettre de respirer un peu", explique-t-il.
- "Point de non-retour" -
Du temps pour respirer, il n'est pas sûr qu'il en reste tant que ça, répètent régulièrement les autorités égyptiennes qui, après avoir accueilli en 2018 une réunion de la COP sur la diversité biologique, entendent désormais recevoir la COP 27 l'année prochaine --justement à Charm el-Cheikh.
Car certaines régions du monde sont plus en danger que d'autres, explique à l'AFP Nasser Kamel, secrétaire général égyptien de l'Union pour la Méditerranée.
Le bassin méditerranéen en particulier, souligne-t-il, "connaît un réchauffement 20% plus élevé que la moyenne mondiale".
"Si aucune mesure n'est prise, en 2030-2035, nous aurons gagné 2,4 degrés", prévient-il, plaidant pour un objectif modeste : viser deux degrés d'augmentation, pour ensuite tenter d'inverser la tendance et tomber à 1,5 degrés.
Déjà, assure-t-il, les gouvernements se mobilisent et l'Egypte, le Maroc et la Turquie figurent parmi les bons élèves.
Pour Katherine Jones toutefois, "on pourrait avoir déjà dépassé le point de non-retour".
"Tout ce qu'on peut faire désormais c'est essayer de retarder le réchauffement climatique, pour pouvoir nous adapter."
<https://information.tv5monde.com/info/en-egypte-les-coraux-perdent-leurs-couleurs-et-le-monde-une-protection-427534>
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13- Biden restaure la superficie de zones protégées amputées par Trump, AFP, 08/10/21, 23:00

Joe Biden a annulé vendredi des décisions de Donald Trump d'amputer trois zones protégées d'une partie de leur superficie, continuant ainsi de défaire les mesures très critiquées de son prédécesseur dans le domaine de l'environnement.
Le président américain a signé des décrets permettant aux sites nationaux de Grand Staircase-Escalante et de Bears Ears, tous deux situés dans l'Utah (ouest), et celui de Northeast Canyons and Seamounts, dans l'océan Atlantique au large du Massachusetts, de retrouver leurs dimensions initiales.
"Après la réduction de leur protection par l'administration précédente, aujourd'hui je suis fière d'annoncer la protection et l'extension de trois de nos sites nationaux les plus chers", a indiqué Joe Biden lors d'une cérémonie officielle à la Maison Blanche.
"En restaurant (la superficie de) ces trois sites nationaux (...), le président Biden remplit une promesse-clé et respecte le principe de longue date selon lequel les parcs nationaux, monuments et autres zones protégées de l'Amérique doivent être protégés pour toujours et pour chacun", avait indiqué la veille la Maison Blanche dans un communiqué.
Grand Staircase-Escalante passera d'environ 4.000 km2 à plus de 7.500 km2 et Bears Ears, réduit auparavant à 926 kilomètres carrés, s'agrandira même un peu puisque l'administration Biden a décidé de conserver les 45 km2 que Donald Trump avait ajoutés, soit un nouveau total de plus de 5.500 km2.
La zone aquatique de Northeast Canyons and Seamounts est également restaurée et la Maison Blanche annonce que la pêche de crabe rouge et de homard américain y sera progressivement réduite jusqu'à être interdite au 15 septembre 2023.
"Merci, monsieur le président. Vous avez entendu les tribus autochtones et le peuple américain et avez fait en sorte que les paysages soient protégés pour des générations", a salué l'organisation de défense de l'environnement dans l'Ouest américain Center for Western Priorities.
Des élus républicains de l'Utah, dont les sénateurs Mike Lee et Mitt Romney, ont au contraire critiqué la décision du président Biden, l'accusant de "porter un coup dévastateur" à leurs efforts en vue de "trouver une solution législative et permanente au vieux conflit sur les limites et la gestion des sites nationaux de Bears Ears et Grand Staircase-Escalante".
Joe Biden entend protéger le bilan de ses prédécesseurs démocrates Barack Obama, qui avait créé le monument Bears Ears en 2016, et Bill Clinton, qui avait créé Grand Staircase-Escalante en 1996.
La décision de Donald Trump de tronquer ces trois zones protégées avait scandalisé les tribus amérindiennes concernées et les défenseurs de l'environnement.
<https://information.tv5monde.com/info/biden-restaure-la-superficie-de-zones-protegees-amputees-par-trump-427652>
Sur le même sujet : 
> Joe Biden redonne toute sa place au monument national de Bears Ears, Le Monde, 09/10/21, 10h21
Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)
Le président américain revient sur la décision de son prédécesseur, Donald Trump, d’amputer de 85 % la superficie de ce parc au sous-sol très riche. 
Dans les tribus indiennes, l’anxiété n’avait cessé de monter. Et si Joe Biden ne tenait pas ses promesses ? Huit mois après l’investiture du démocrate, les Amérindiens sont soulagés. Par un décret signé vendredi 8 octobre, le président américain a restauré la taille du monument national de Bears Ears (Utah), désigné comme tel par Barack Obama en décembre 2016 et amputé de 85 % de sa superficie un an plus tard par Donald Trump. Le parc voisin de Grand Staircase-Escalante, créé par Bill Clinton en 1996, et réduit de 45 % par le républicain, a aussi été rétabli dans sa taille originelle.
Joe Biden s’est prévalu de la loi sur les antiquités de 1906, qui donne au chef de l’exécutif le pouvoir de protéger des zones d’intérêt culturel ou archéologique exceptionnelles. La région de Bears Ears, un sommet considéré comme sacré par les Navajos, reconnaissable à ses deux buttes en forme d’oreilles d’ours (l’une à 2 721 mètres d’altitude, l’autre à 2 760 mètres), abrite des paysages spectaculaires de canyons et de roches rouges couvertes de pétroglyphes enfouis dans le sable. En 2016, le paléontologue Robert Gay y avait découvert des centaines d’os de phytosaures, ancêtres des crocodiles, datant de quelque 220 millions d’années.
> Lire aussi (2019) : Les Indiens à la reconquête de l’Amérique
Donald Trump avait, lui aussi, invoqué la loi sur les antiquités pour annuler la décision de Barack Obama. Les associations de défense de l’environnement l’avaient poursuivi en justice, arguant de ce que la loi de 1906 a été conçue pour augmenter la protection d’un site, en aucun cas pour la réduire. Le New York Times avait montré que le ministère de l’intérieur avait établi le tracé du monument en coopération avec les représentants de l’industrie pétrolière et minière, intéressés depuis longtemps par la richesse du sous-sol de la région (gaz, charbon, uranium). Après la décision de M. Trump, le nom même de Bears Ears avait disparu des cartes et le point d’information pour les visiteurs avait été éliminé. Il va réapparaître, et des rangers seront affectés au monument.
Etape importante
La restauration du Grand Bears Ears a été vivement critiquée par les républicains, qui déplorent l’emprise du gouvernement fédéral dans un Etat où 66 % des terres échappent au contrôle local. Le « monument national » (un échelon dans la hiérarchie du National Park Service, l’administration qui gère 129 monuments nationaux et 63 parcs) pourra être utilisé pour la chasse et le pâturage des animaux – grande revendication des ranchers – mais sera interdit à l’extraction et à la circulation des quads, passe-temps favori, quoique destructeur, de nombreux locaux.
> Lire aussi  « Avant Deb Haaland, jamais un Amérindien n’avait accédé à une fonction ministérielle aux Etats-Unis »
Barack Obama avait innové en associant de près les cinq tribus concernées : Navajo, Hopi, Mountain Ute, Zuni et Indian Hute. Plutôt que de leur soumettre un tracé du parc, il leur avait demandé de faire des propositions, ce qui avait conduit à la formation d’une coalition intertribale, rare rassemblement dans un univers historiquement morcelé. Vendredi, la coalition s’est félicitée que Biden reconnaisse « la place originelle » occupée par les Amérindiens « dans ce pays qui est maintenant notre patrie partagée ». A sa grande satisfaction, le modèle de « management collaboratif » dessiné sous la présidence Obama devrait, lui aussi, être restauré.
Pour la secrétaire d’Etat à l’intérieur, Deb Haaland, qui avait été à l’origine, au Congrès, d’un projet de loi restaurant les monuments rétrécis par Trump, ce décret marque une étape importante. Première Amérindienne à accéder à une fonction ministérielle à Washington, elle est très attendue par les écologistes et les populations indigènes sur la question des permis d’exploitation du sous-sol sur les terres fédérales. A Oak Flats, en Arizona, le projet de mine de cuivre de la compagnie Rio Tinto, combattu par les Apaches, a été suspendu par l’administration mais pas enterré.
> Lire aussi  Etats-Unis : les Sioux obtiennent une victoire inattendue face à l’oléoduc Dakota Access
Coïncidence, alors que Joe Biden ressuscitait les monuments nationaux de l’Utah, l’un des oléoducs les plus grands du monde devenait opérationnel vendredi, après la fin des travaux de remplacement de la ligne 3 de la compagnie canadienne Endbridge Energy dans le Minnesota – malgré l’opposition des tribus, plusieurs années de manifestations et quelque 900 arrestations. Joe Biden avait annulé le projet de pipeline Keystone XL dès son arrivée à la Maison Blanche. Mais, cette fois, il n’est pas intervenu.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/09/joe-biden-redonne-toute-sa-place-au-monument-national-de-bears-ears_6097733_3244.html>
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14- Devant les grilles de Buckingham, des jeunes demandent à Elizabeth II de "réensauvager" les terres royales, AFP, 09/10/21, 17:00

Une centaine de jeunes ont manifesté samedi devant les grilles du palais de Buckingham à Londres pour remettre une pétition comprenant 100.000 signatures demandant à la reine Elizabeth II et la famille royale britannique de "réensauvager" ses terres.
Avec le naturaliste et présentateur britannique Chris Packham, enfants et adolescents ont effectué une brève marche depuis Green Park jusqu'au palais situé non-loin, dans le cœur de la capitale britannique, munis de drapeaux roses ou verts.
"La famille royale a une opportunité incroyable, parce que ses membres possèdent tant de terres, de montrer l'exemple en les réensauvageant", a déclaré Noah Macaulay, 16 ans, confondateur de la chorale SOS from the kids, qui a chanté lors de la marche et le fera lors de la COP26 qui s'ouvre dans moins d'un mois à Glasgow (Écosse).
"Ils pourraient vraiment vraiment aider la nature et la biodiversité", a-t-il souligné.
Défenseur de l'environnement de longue date, Chris Packam, 60 ans, a quant à lui fait part de ses regrets, estimant avoir "échoué à agir assez rapidement et largement pour empêcher la crise dans laquelle nous nous trouvons actuellement".
Lors de ce qu'il a qualifié de "manifestation la plus harmonieuse, magnifique et paisible" à laquelle il ait participé depuis bien longtemps, il a exhorté à la famille royale de "réensauvager" ses terres, qui selon lui représentent plus de 300.000 hectares.
Le "réensauvagement" ("Rewilding", en anglais) consiste à laisser la biodiversité des milieux naturels se reconstruire, sans intervention humaine.
Selon l'association Wild Card, les Windsor détiennent ainsi 1,4% de la surface du Royaume-Uni.
Mettant en avant l'engagement de longue date des membres de la famille royale en faveur de l'environnement, un porte-parole des domaines royaux a souligné que ceux-ci "évoluent et cherchent constamment de nouvelles manières d'améliorer la biodiversité, la conservation et l'accès du public aux espaces verts".
<https://information.tv5monde.com/info/devant-les-grilles-de-buckingham-des-jeunes-demandent-elizabeth-ii-de-reensauvager-les-terres>
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15- Tous les regards tournés vers la Chine à l’ouverture de la Conférence sur la biodiversité, Le Monde, 11/10/21, 04h59 
Perrine Mouterde

Les Etats signataires de la convention sur la diversité biologique des Nations unies doivent parvenir, lors de la COP15, qui s’ouvre lundi, à un nouvel accord mondial pour enrayer la destruction du vivant au cours de la prochaine décennie. 
L’ouverture officielle de la 15e Conférence mondiale sur la biodiversité (COP15), lundi 11 octobre à Kunming, en Chine, semble susciter moins d’intérêt que la COP26 sur le climat qui démarrera à la fin du mois à Glasgow, en Ecosse. L’enjeu n’en est pourtant pas moins important : les Etats signataires de la convention sur la diversité biologique des Nations unies doivent parvenir à un nouvel accord mondial pour enrayer la destruction du vivant au cours de la prochaine décennie, après l’échec des précédents engagements.
Mais, de fait, la configuration entre ces deux rendez-vous cruciaux est différente : en raison de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, qui a déjà conduit à plusieurs reports de la COP15, celle-ci va finalement se tenir en deux temps. La première séquence, de lundi à vendredi, sera principalement protocolaire et virtuelle, mais verra tout de même Pékin prendre officiellement la présidence de la conférence. Environ 1 500 personnes devraient être présentes à Kunming, parmi lesquelles très peu d’étrangers – principalement des diplomates ou représentants d’organisations en poste en Chine. Les négociations proprement dites, qui doivent déboucher sur l’adoption du nouveau cadre mondial, auront lieu en présentiel lors d’une deuxième phase prévue au printemps 2022.
> Lire aussi  Restaurer 20 % des écosystèmes, réduire massivement l’impact des pesticides… 21 cibles pour préserver la biodiversité
« Bien que cette première partie soit largement protocolaire, ce doit être le moment où les responsables mondiaux vont commencer à afficher leurs ambitions en termes d’objectifs, de financements et d’actions pour la prochaine décennie », espère Morgan Gillepsy, directrice du programme alimentation et usage des terres au World Resources Institute, un centre de réflexion américain spécialisé dans les questions environnementales. « La réunion de cette semaine est le point de départ de la dernière ligne droite, ajoute Georgina Chandler, responsable des politiques internationales à la Société royale pour la protection des oiseaux, au Royaume-Uni. Nous avons encore de nombreux obstacles à franchir, que nous devons surmonter de toute urgence si nous voulons parvenir à un cadre ambitieux dans six mois. »
« La Chine porte très peu de choses »
Après l’ouverture, lundi, un sommet virtuel réunissant des chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des ministres d’une centaine de pays est prévu mardi et mercredi. Le président chinois, Xi Jinping, pourrait prendre la parole à cette occasion. « Il faudra surveiller s’il annonce des choses nouvelles sur la protection de la biodiversité sur le plan national, sur les enjeux cruciaux de la COP15 ou sur le front climatique avant la COP26 », indique Li Shuo, spécialiste des politiques environnementales chez Greenpeace Chine. « Pékin va mettre quelques cartes sur la table en espérant que cela suscite un élan au niveau mondial mais aussi sur le plan national », estime aussi Dimitri de Boer, le représentant en Chine de Client Earth, une organisation spécialisée en droit de l’environnement qui conseille les autorités.
> Lire aussi  La Chine s’engage à ne plus financer de centrales à charbon à l’étranger
Jusqu’à présent, Pékin, qui accueille son premier grand sommet environnemental, ne s’est pas positionné comme l’un des fers de lance de la mobilisation internationale en faveur de la biodiversité. Comme d’autres pays, tels le Brésil, l’Inde ou l’Indonésie, la Chine n’a rejoint aucune des grandes coalitions formées pour pousser certains objectifs de protection de la biodiversité. Elle n’a pas non plus signé l’« Engagement des dirigeants pour la nature », une déclaration par laquelle une soixantaine de responsables politiques promettent des actions significatives pour faire face à l’urgence planétaire.
« On a jusqu’ici très peu vu la Chine à l’œuvre sur le plan diplomatique, confirme Gilles Kleitz, directeur du département transition écologique à l’Agence française de développement. Sur la question de la protection de 30 % des terres et des mers, sur la transformation de l’économie, elle porte très peu de choses, voire rien du tout. Et il est probable qu’elle continue à rester le plus neutre possible politiquement. »
« Lignes rouges écologiques »
Pour le Parti communiste chinois, le plus important semble être d’aboutir, au printemps 2022, à l’adoption d’un cadre mondial qui puisse réellement être mis en œuvre. « Les Occidentaux poussent pour un accord ambitieux mais les Chinois veulent avant tout des engagements réalistes, assure Dimitri de Boer depuis Kunming. C’est l’héritage que Pékin veut laisser : cette COP doit être celle où les engagements pris sont réalisés. » Aucun des vingt « objectifs d’Aichi » adoptés au Japon il y a dix ans, déjà dans le but de mettre un terme à l’érosion de la biodiversité, n’a été atteint.
L’ambition de protéger 30 % de la planète d’ici à 2030, qui figure dans la dernière version du projet de cadre mondial publiée en juillet, est désormais soutenue par plus de 70 Etats. La Chine pourrait s’y rallier, mais uniquement pour la partie terrestre. Aujourd’hui, seuls 8 % des mers et des océans sont protégés – contre 17 % des terres –, ce qui rend l’objectif des 30 % plus difficile à atteindre. Les questions sécuritaires et militaires font également de la protection de l’espace maritime un sujet plus sensible.
Sur le plan national, la Chine a développé le concept des « lignes rouges écologiques », tracées autour des zones dont la fonction est essentielle pour l’environnement. Ces zones, qui couvriraient environ 25 % du territoire, sont déterminées de manière scientifique à partir de trois critères : leur importance en termes de biodiversité, de services écosystémiques rendus (assurer l’approvisionnement en eau potable, la fertilité des sols…) et de réduction des risques (protection contre l’érosion, contre les inondations…).
> Lire aussi  Le nombre de défenseurs de la biodiversité et de l’environnement assassinés ne cesse d’augmenter
Mobilisation insuffisante
A l’issue des échanges entre responsables politiques de haut niveau, une « déclaration de Kunming » devrait être adoptée mercredi. Selon une version provisoire diffusée fin septembre, le texte « prend note des efforts et des engagements de nombreux pays en vue de protéger 30 % de leurs terres et de leurs mers ».
La déclaration devrait aussi rappeler que le dérèglement climatique et la crise de la biodiversité posent une « menace existentielle » et qu’une action « urgente et intégrée » est nécessaire pour mettre en œuvre un « changement transformationnel de tous les secteurs de l’économie et de la société ». D’ici au printemps 2022, de nombreux progrès doivent encore être accomplis, notamment en matière de suivi des objectifs et de financements.
Selon de récentes études, les flux financiers internationaux vers les pays en développement devraient être augmentés d’au moins 10 milliards de dollars par an. Même si neuf fondations philanthropiques ont promis en septembre 5 milliards de dollars pour protéger la nature d’ici à 2030, la mobilisation de ressources suffisantes est encore loin d’être acquise. Une prochaine session de négociations, prévue en présentiel en janvier 2022 à Genève, en Suisse, sera déterminante pour avancer sur ces différents sujets.
> Lire aussi  A l’Assemblée générale des Nations unies, le climat se fait une place
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/11/tous-les-regards-tournes-vers-la-chine-a-l-ouverture-de-la-conference-sur-la-biodiversite_6097858_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Top départ pour la COP15 biodiversité : les cinq enjeux de cet événement crucial pour la nature <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/cop15-biodiversite-cinq-questions-sur-le-grand-rendez-vous-mondial-a-quelques-jours-de-l-ouverture-150218.html>, Novethic, 08/10/21
> La COP15 biodiversité s'ouvre depuis la Chine <https://information.tv5monde.com/info/la-cop15-biodiversite-s-ouvre-depuis-la-chine-428093>, AFP, 11/10/21, 18:00
> Biodiversité : le marchandage commence en Chine <https://reporterre.net/Biodiversite-le-marchandage-commence-en-Chine>, Reporterre, 12/10/21, 16h53
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En images
16- Vidéo The Explorers : les sirènes du lagon en danger de disparition, Les Echos Planète

Cette sirène-là est plutôt dodue, inoffensive et végétarienne. Quelque 700 à 800 individus évoluent dans la réserve marine du Parc de Corail en Nouvelle Calédonie où ils sont protégés depuis 1962. Mais ils étaient 2.000 en 2003. Le constat est sans appel : les dugons sont en voie de régression sur l’ensemble de leurs aires de répartition, dans le monde entier. Leur classement comme espèce « vulnérable » sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) ne traduit donc pas la réalité des dangers qui les menace d’autant que leur rythme de reproduction est lent. Encore appelés vaches marines car ils broutent les herbiers des fonds sableux, ils restent braconnés pour leur viande et sont victimes de collision avec les bateaux. Éducation des communautés et contrôle plus strict de leur protection doivent être mis en œuvre.
> Vidéo à voir à :
<https://planete.lesechos.fr/videos/video-les-sirenes-du-lagon-en-danger-de-disparition-10327/>
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17- République Démocratique du Congo : Ndakasi, célèbre gorille, est décédée, France 2, journal de 20h, 08/10/21

Elle a connu la gloire grâce aux réseaux sociaux et sa relation avec son soigneur avait touché le monde entier. Ndakasi, un gorille vivant en République Démocratique du Congo, est décédée. Retour sur la vie de l'animal et de sa relation d'exception avec son soigneur.
Le parc national des Virunga (République Démocratique du Congo) a publié la dernière photo de Ndakasi, célèbre gorille mourante, la tête posée sur l'épaule de son soigneur André Bauman, qui s'est occupé d'elle toute sa vie. Décédée jeudi 7 octobre, le gorille femelle était "l'amie" de son soigneur, qui lui a rendu hommage : "Je l'aimais comme une de mes enfants et sa personnalité gaie me faisait sourire à chaque interaction avec elle". Ndakasi a fait le tour du globe grâce à un selfie publié sur les réseaux sociaux, où elle prend la pose.
Un animal élevé comme un humain
Adoptée à l'âge de deux mois par le parc national des Virunga après le décès de sa mère, Ndakasi a grandi auprès des humains, qu'elle a appris à imiter. Trop fragile pour être réinsérée dans la nature sauvage, ce sont les agents du parc et André Bauman qui l'ont élevée. Un animal hors du commun, comme le rappelait André Bauman. "Elle a vraiment un très très grande curiosité. C'est une femelle exploratrice." Grâce au travail du parc des Virungas, l'espèce dont provient Ndakasi n'est plus en danger de disparition.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/republique-democratique-du-congo/republique-democratique-du-congo-ndakasi-celebre-gorille-est-decedee_4800241.html>
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18- Photographie animalière : à 15 ans, un jeune Français gagne un prix international, TF1, journal de 20h, 12/10/21

Portrait – Emelin Dupieux, jeune Ardéchois passionné par la nature, s’est mis à la photo il y a trois ans. Grâce au cliché d'un papillon rare, il reçoit ce mardi le prix de l’un des plus prestigieux concours. 
Un Apollon sur une marguerite, la nuit. Ce cliché de papillon rare en voie de disparition, Emelin Dupieux l’a présenté au Wildlife Photographer of the Year, l’un des plus prestigieux concours de photographie animalière, organisé chaque année depuis près de 60 ans par le Natural history museum de Londres.
Cette année, 50.000 clichés, pris par des photographes amateurs et professionnels de 100 nationalités, sont passés entre les mains du jury. Celui d’Emelin, baptisé "Atterrissage d'Apollon", lui a permis de figurer parmi les 16 lauréats du concours.
> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/societe/wildlife-photographer-of-the-year-photographie-animaliere-emelin-dupieu-ardeche-gagne-un-prix-international-a-15-ans-2198688.html>
Sur le même sujet : 
> 15 ans et lauréat d’un concours international de photographie <https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/photographie/15-ans-et-laureat-dun-concours-international-de-photographie_4801415.html>, France 2, journal de 20h, 09/10/21
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Deux publications
19- La nature contre le temps qui passe, de François-René de Chateaubriand, compilation d’Elisabeth Combres, Editions Plume de carotte, 30/08/18

François-René de Chateaubriand (1768-1848) a passé sa vie à écrire sur la nature et la mort. Né à Saint-Malo, il passe une partie de son enfance dans les forêts de Combourg, qui marqueront sa vie. Mer, tempêtes, danger et plaisir de son imaginaire deviennent réels pour ce jeune homme exalté quand il fuit vers l'Amérique en 1791. D'abord confronté à la force sauvage de l'océan qu'il décrit avec ferveur, il écrira ensuite des œuvres majeures sur le nouveau monde en rencontrant des familles indiennes. 
Il revient en France en 1800 et y mène une carrière politique ambitieuse avant de se retirer pour un temps dans la vallée aux Loups où il découvre les joies de cultiver son jardin en tentant de reconstituer les paysages de ses voyages. En 1806, il parcourt la Grèce, la Palestine, l'Egypte et l'Asie Mineure, enrichissant sa passion de naturaliste. Durant ce début de siècle, il mène une habile carrière diplomatique tout en publiant des textes sur le christianisme, l'Histoire, la critique artistique, mais aussi la nature. 
Face à une époque agitée, de monarchie finissante en république balbutiante, l'écrivain s'est projeté dans une nature divine, ouverte sur le passé et le monde. Initiateur du romantisme, ses Mémoires d'outre-tombe restent son œuvre maîtresse.
La nature contre le temps qui passe, de François-René de Chateaubriand, compilation d’Elisabeth Combres, Editions Plume de carotte, Collection : Esprits de nature, 30/08/18, ISBN : 978-2-36672-159-1, EAN : 9782366721591, 128 pages, 9,90 €.
<https://www.plumedecarotte.com/product-page/françois-rené-de-chateaubriand-la-nature-contre-le-temps-qui-passe>
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20- Feuillets perdus du journal de Charles Darwin (miraculeusement) sauvés de l'oubli, de Denis Silvestre, Editions Autrement, 13/10/21

En 1831, le jeune Charles Darwin part dans une expédition autour du monde qui restera fameuse et en rapporte son Journal de recherche qui constituera la base de ses théories. Fasciné par les mondes dévoilés dans ces carnets, Denis Silvestre imagine des feuillets oubliés. Des pages qui racontent des îles inimaginables, où les insectes se saluent avec civilité d'un coup de chapeau haut de forme, où les arbres se déplacent à leur gré juchés sur leurs jambes, où tous les êtres vivants copulent librement et constamment. 
Fable philosophique ou ultime voyage de Gulliver, ces feuillets perdus sont une plongée dans des univers merveilleux où la vie, sous toutes ses formes, gronde.
Feuillets perdus du journal de Charles Darwin (miraculeusement) sauvés de l'oubli, de Denis Silvestre, Editions Autrement, Collection Littérature française, 13/10/21, ISBN : 978-2-7467-5509-3, EAN : 9782746755093, 150 pages, 14,90 €.
<https://www.autrement.com/feuillets-perdus-du-journal-de-charles-darwin-miraculeusement-sauves-de-loubli/9782746755093>
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