[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 21 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 21 Oct 08:12:22 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Un nouveau rapport alarmant de la FAO révèle que le travail accompli pendant des décennies en faveur du développement est menacé <http://www.fao.org/news/story/fr/item/1440504/icode/>, FAO, 22/09/21
2- La banane, richesse de La Palma, menacée par le volcan et le manque d'eau <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-banane-richesse-de-la-palma-menacee-par-le-volcan-et-le-manque-d-eau_158136>, AFP, 08/10/21, 20:00
3-  <https://www.la-croix.com/Victime-flammes-precieux-miel-pin-turc-sursis-2021-10-08-1301179744>Victime des flammes, le précieux miel de pin turc en sursis <https://www.la-croix.com/Victime-flammes-precieux-miel-pin-turc-sursis-2021-10-08-1301179744>, AFP, 10/10/21, 07:00
4- Les premiers essais de blé génétiquement modifié « anticancéreux » sont autorisés au Royaume-Uni <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/les-premiers-essais-de-ble-genetiquement-modifie-%E2%80%89anticancereux%E2%80%89-sont-autorises-au-royaume-uni/>, EurActiv, 11/10/21
5- Les algues vertes, un fléau sans fin en Bretagne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/12/algues-vertes-en-bretagne-un-fleau-sans-fin_6097967_3244.html>, Le Monde, 12/10/21, 08h23 
6- Algues vertes : l’absence de protocole en cas d’intoxication suspectée fait cruellement défaut <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/12/algues-vertes-l-absence-de-protocole-en-cas-d-intoxication-suspectee-fait-cruellement-defaut_6098020_3244.html>, Le Monde, 12/10/21, 10h59 
7- Déforestation : l'échec d'un accord majeur en Indonésie souligne l'ampleur du défi <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/deforestation-l-echec-d-un-accord-majeur-en-indonesie-souligne-l-ampleur-du-defi_158191>, AFP, 12/10/21, 11:00
8- L’intense lobbying de l’agro-industrie contre « Farm to Fork », le volet agricole du Pacte vert européen <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/12/l-intense-lobbying-de-l-agro-industrie-contre-le-volet-agricole-du-pacte-vert-europeen-farm-to-fork_6098049_3244.html>, Le Monde, 12/10/21, 18h42 
9- Entretien. La destruction de l'Amazonie provoquerait une "apocalypse" mondiale <https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/la-destruction-de-l-amazonie-provoquerait-une-apocalypse-mondiale_2160304.html>, AFP, 12/10/21, 20:00
10- Les écologistes polonais dénoncent la reprise des coupes dans la forêt primaire de Bialowieza <https://www.geo.fr/environnement/les-ecologistes-polonais-denoncent-la-reprise-des-coupes-dans-la-foret-primaire-de-bialowieza-206696>, AFP, 13/10/21, 00:00
11- Tribune. « On finit par croire que la forêt a besoin d’être exploitée pour être en pleine santé » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/14/on-finit-par-croire-que-la-foret-a-besoin-d-etre-exploitee-pour-etre-en-pleine-sante_6098278_3232.html>, Le Monde, 14/10/21, 00h07
12- Pêche dans la Manche : la France fixe un ultimatum au Royaume-Uni <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/14/peche-dans-la-manche-la-france-fixe-un-ultimatum-au-royaume-uni_6098286_3234.html>, Le Monde avec AFP, 14/10/21, 02h46
13- La loi EGalim 2 redonne des marges de manœuvre aux industriels face aux distributeurs <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/14/la-loi-egalim2-redonne-des-marges-de-man-uvre-aux-industriels-face-aux-distributeurs_6098421_3234.html>, Le Monde, maj le 15/10/21 à 07h30 
14- Dans le poisson islandais, rien ne se perd, tout se transforme <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/16/dans-le-poisson-islandais-rien-ne-se-perd-tout-se-transforme_6098596_3234.html>, Le Monde, 16/10/21, 09h14 
15- Entretien. Gaspillage alimentaire : "Chaque année, 30% de la production mondiale termine dans nos poubelles", se désole un député <https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/gaspillage-alimentaire-chaque-annee-30-de-la-production-mondiale-termine-dans-nos-poubelles-se-desole-un-depute_4810107.html>, France info, 16/10/21, 19:46
16- Le goût amer de l'exploitation du café dans le monde : l'édito exclusif de Bruno Parmentier <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-gout-amer-exploitation-cafe-monde-edito-exclusif-bruno-parmentier-92933/>, Futura-sciences, 16/10/21
17- Factuel. Les vignes des Hautes-Alpes, « front pionnier » face au changement climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/17/les-vignes-des-hautes-alpes-front-pionnier-face-au-changement-climatique_6098694_3244.html>, Le Monde, 17/10/21, 06h23
18- Chronique. Algues vertes : « On ne peut faire disparaître l’azote. Chassez-le par la porte, il revient par la fenêtre » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/17/algues-vertes-on-ne-peut-faire-disparaitre-l-azote-chassez-le-par-la-porte-il-revient-par-la-fenetre_6098693_3232.html>, Le Monde, 17/10/21, 11h25 
19- Des scientifiques maîtrisent la reproduction de la grande araignée de Méditerranée <https://information.tv5monde.com/info/des-scientifiques-maitrisent-la-reproduction-de-la-grande-araignee-de-mediterranee-429028>, AFP, 18/10/21, 23:00
20- Décryptage. PestiRiv, l’étude sur les pesticides qui fait trembler les vins de Bordeaux <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/19/pestiriv-l-etude-sur-les-pesticides-qui-fait-trembler-les-vins-de-bordeaux_6098896_3244.html>, Le Monde, 19/10/21, 00h00
21- Alimentation : l'UE défend sa stratégie contre le lobby agricole <https://information.tv5monde.com/info/alimentation-l-ue-defend-sa-strategie-contre-le-lobby-agricole-429088>, AFP, 19/10/21, 13:00
En images
22- Les superpouvoirs des algues <https://www.lemonde.fr/blog/lavventura/2021/10/07/les-superpouvoirs-des-algues/>, L’Aventura, Le BD Blog de Fiamma Luzzati, 07/1021
23- Dans l'Oise, des agriculteurs enterrent des slips pour contrôler la qualité de leurs sols <https://www.lci.fr/societe/insolite-video-oise-des-agriculteurs-enterrent-des-slips-pour-controler-la-qualite-de-leurs-sols-2199040.html>, LCI, 15/10/21, 07h27
24- Environnement : à la rencontre de ces Français qui fuient la ville pour changer de vie <https://www.francetvinfo.fr/economie/tourisme/environnement-a-la-rencontre-de-ces-francais-qui-fuient-la-ville-pour-changer-de-vie_4809091.html>, France 2, journal de 20h, 15/10/21

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

LOBBYING DU JOUR : — "Tout cela montre comment les lobbys des pesticides et de l’agriculture industrielle utilisent leurs fonds pour mettre en scène un “débat public” en achetant des événements de lobbying, où s’expriment des chercheurs payés par ces mêmes lobbys. Cette campagne de désinformation est conçue pour amplifier la portée des voix qui s’opposent aux objectifs de la stratégie européenne." Nina Holland, chargée de campagne à l’ONG Corporate Europe Observatory (cf. item 8 & 21)
— Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire lancent une étude inédite sur l’exposition aux pesticides des riverains d’exploitations viticoles. Alors qu’elle n’a pas encore commencé, cette étude inquiète déjà la filière viticole. (cf. item 20)
RAPPORT DU JOUR : «Le constat est alarmant : avec la pandémie de Covid-19, les progrès réalisés au titre de nombreuses cibles des objectifs de développement durable (ODD) ont été défaits...», Pietro Gennari, Statisticien en chef de la FAO (cf. item 1)
RUPTURE DU JOUR : Le gouvernement britannique a autorisé une série d’essais au champ pour du blé génétiquement modifié. Une première en Europe qui marque une rupture significative avec la position de l’UE sur la question. (cf. item 4)
EXASPÉRATION DU JOUR : Les algues vertes, un fléau sans fin alors que 2021 s’annonce comme une année record. (cf. item 5, 6 & 18)
DÉFIS DU JOUR : — La rupture d'un accord emblématique de lutte contre la déforestation en Indonésie montre l'ampleur des difficultés rencontrées par ces projets soutenus par l'ONU mais critiqués pour leur inefficacité ou leur oubli des populations autochtones. (cf. item 7)
— Des millions d'autochtones du bassin amazonien mènent une bataille contre le temps pour sauver l'immense forêt tropicale et empêcher une "apocalypse" mondiale. (cf. item 9)
— Les organisations écologistes ont dénoncé la reprise des coupes d'arbres à Bialowieza, dernière forêt primaire d'Europe située dans l'est de la Pologne. (cf. item 10)
CHIFFRE DU JOUR : Chaque année, 30% de la production alimentaire mondiale termine dans nos poubelles. (cf. item 15)
ALTERNATIVES DU JOUR : — En Islande, la filière de pêche locale s’est fixé pour objectif d’utiliser 100 % du cabillaud pêché de l’Atlantique Nord, afin d’éviter les gaspillages. (cf. item 14)
— Après la langouste rouge en mai, des scientifiques du laboratoire français Stella Mare ont annoncé avoir réussi à maîtriser la reproduction de la grande araignée de Méditerranée, une "avancée scientifique" qui doit permettre la préservation de cette espèce. (cf. item 19)
INSOLITE DU JOUR : Enterrer des slips pour contrôler la qualité des sols. Cela peut sembler farfelu, mais c'est bel et bien l'expérimentation très sérieuse, visant à vérifier l’état de la vie microbienne des sols, menée par des agriculteurs de l’Oise. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
1- Un nouveau rapport alarmant de la FAO révèle que le travail accompli pendant des décennies en faveur du développement est menacé, FAO, 22/09/21

La pandémie de covid-19 fait obstacle à la concrétisation du Programme 2030.
Rome, le 22 septembre 2021 – D’après les résultats peu encourageants d’un nouveau rapport publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la pandémie de covid-19 a freiné les progrès accomplis dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) énoncés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et sapé des décennies de travail en faveur du développement.
«Le constat est alarmant: les progrès réalisés au titre de nombreuses cibles des ODD ont été défaits, ce qui a des conséquences majeures sur tous les aspects du développement durable et rend la concrétisation du Programme 2030 encore plus difficile», explique le Statisticien en chef de la FAO, M. Pietro Gennari.
L’analyse, qui s’intitule Tracking progress on food and agriculture-related SDG indicators 2021, porte sur huit ODD (1, 2, 5, 6, 10, 12, 14 et 15) qui ont été adoptés lors d’un Sommet des Nations Unies à New York, en 2015. Il s’agit de la troisième évaluation de ce type réalisée par la FAO sur la base des dernières données et estimations disponibles.
Le monde prend du retard ou progresse très peu sur plusieurs fronts :
>> Suite à lire à :
<http://www.fao.org/news/story/fr/item/1440504/icode/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
2- La banane, richesse de La Palma, menacée par le volcan et le manque d'eau, AFP, 08/10/21, 20:00
Alfons Luna

"Ça donne envie de jeter l'éponge", souffle Pedro Antonio Sanchez, en montrant les cendres volcaniques recouvrant ses bananes, l'une des principales richesses de l'île espagnole de La Palma.
"C'est pire qu'un nuisible, pire qu'une maladie parce que cela abîme" les bananes, fulmine ce propriétaire d'une petite exploitation âgé de 60 ans, en référence aux cendres tombant du ciel sans interruption depuis le début de l'éruption du volcan Cumbre Vieja le 19 septembre. 
Un "sable" noir qu'il est quasiment impossible de retirer des fruits et qui les endommage lors de la manipulation, du transport et de l'emballage des régimes de bananes pesant jusqu'à 70 kilos.
"Il faut souffler dessus, ou les rincer, je ne sais pas... Et quand la rosée tombe durant la nuit, les cendres sont collées par l'eau et elles ne partent pas le matin", se décourage le cultivateur qui perd sa bonne humeur et son humour dès que son regard se pose sur ses bananiers.
- "Situation catastrophique" -
"Je n'ai pas envie de travailler, ça donne envie de jeter l'éponge quand je les vois si moches... La situation est vraiment catastrophique", poursuit Pedro Antonio Sanchez alors que les normes de qualité peuvent empêcher la commercialisation de bananes abîmées même si leur consommation ne présente aucun risque, selon l'Association des organisations de producteurs de bananes des îles Canaries (ASPROCAN).
Et les cendres ne sont pas le plus gros problème.
La banane a besoin de beaucoup d'eau et en ce moment, "le manque d'eau est la menace la plus importante", selon l'exploitant, alors que la lave a détruit une canalisation importante amenant l'eau nécessaire à l'irrigation de nombreuses plantations du sud-ouest de l'île. 
Afin de pallier le manque d'eau à La Palma, qui n'a pas de rivières ou de lacs, deux unités de dessalement de l'eau de mer sont arrivées mardi et un bateau-citerne chargé d'eau douce devrait arriver la semaine prochaine.
"Nous n'avons pas d'autre moyen pour l'instant de ramener de l'eau en si peu de temps", a expliqué Victor Navarro, responsable des eaux de l'archipel des Canaries sur la radio publique.
- 50% du PIB de La Palma -
"Il y a eu une chute de 50 à 60%" des arrivées de bananes depuis le début de l'éruption, a indiqué à l'AFP Enrique Rodriguez, de la coopérative Covalle, où les bananes arrivent pour être emballées et expédiées.
Une baisse de la production qui s'explique par le fait que des "plantations ont été emportées par la lave" et qu'il est "plus difficile pour les autres" de produire en raison des conséquences de l'éruption, a-t-il ajouté.
La Palma a produit 148.000 tonnes de bananes en 2020, soit 34,5% du total de la production de l'archipel, selon ASPROCAN. Elle est la deuxième des îles des Canaries en termes de production, après Tenerife, et la banane représente 50% de son PIB.
Sur les 70.000 hectares de l'île, 10% sont consacrés à l'agriculture, principalement à la culture de la banane (43%), selon la fondation Réserve mondiale de la biosphère de La Palma.
A la rupture de la canalisation d'irrigation, s'ajoutent les restrictions d'accès aux exploitations proches des coulées de lave, où les agriculteurs sont seulement autorisés à arroser durant un court moment par sécurité.
Or, la banane "nécessite beaucoup d'arrosage tous les 7 jours. Actuellement, on arrose tous les 15 jours pour économiser l'eau, et même si elles ne sécheront pas, le fruit va s'en ressentir", souligne Pedro Antonio Sanchez.
La plupart des plantations de bananes sont petites (plus de 80% font moins d'un hectare) et les exploitants ont de maigres revenus. Une situation pesante. "Il y a des mois à 1.000 euros, 1.000 et quelques, mais peu en général", et d'autres à seulement 300, explique l'exploitant, inquiet pour son avenir.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-banane-richesse-de-la-palma-menacee-par-le-volcan-et-le-manque-d-eau_158136>
_______________________________________________________________________________________________________________________
3- Victime des flammes, le précieux miel de pin turc en sursis, AFP, 10/10/21, 07:00
Raziye Akkoc

L'apiculteur Mustafa Alti et son fils Fehmi produisaient l'un des miels de pin les plus prisés au monde, avant que les flammes ravagent l'été dernier la région de Mugla, en surplomb de la Mer Egée.
Désormais, les Alti, comme de nombreux autres producteurs de miel de pin cette province du sud-ouest de la Turquie - premier producteur mondial, de loin - cherchent désespérément à s'employer et surtout se demandent combien de décennies il faudra pour revenir à leur vie d'avant.
"Quand les forêts brûlent, ce sont nos revenus qui partent en fumée", lâche Fehmi devant ses ruches à flanc de montagne, dans le village de Cökek, ravagé par le feu.
"Je travaille à côté, j'abats des arbres, c'est comme ça qu'on s'en sort", explique le quadragénaire.
Près de 200.000 hectares de forêts ont brûlé cette année en Turquie - plus de cinq fois la moyenne annuelle -, réduisant en cendres des pans entiers de côtes verdoyantes prisées des touristes.
Cette catastrophe puis des inondations meurtrières ont fait du changement climatique, qui figurait déjà parmi les préoccupations des jeunes électeurs turcs, un sujet brûlant à deux ans de la prochaine élection présidentielle.
Signe d'une inflexion politique, le parlement turc a enfin, cinq ans après l'avoir signé, ratifié cette semaine l'Accord de Paris sur le climat. 
Mais à Mugla, où 80% du miel de pin turc est produit, le mal est fait.
- "Peut-on réparer les morts ?" -
Les apiculteurs de la région souffraient déjà de la sécheresse, mais les incendies de l'été sont venus briser l'équilibre délicat entre les abeilles, les arbres et les petits insectes essentiels à la production.
Le miel est en effet fabriqué par les abeilles, qui collectent les sécrétions sucrées du petit coléoptère de Bassora (Marchalina hellenica), qui lui se nourrit de la sève des pins.
Fehmi espère que ces coléoptères s'adapteront aux jeunes arbres après les incendies. Mais, craint-il, "il faudra au moins cinq ou dix ans pour revenir à nos revenus d'avant".
Son père, Mustafa, acquiesce. Il exhorte le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan à replanter davantage d'arbres que la zone n'en comptait avant le désastre.
D'autant que la Turquie produit 92% du miel de pin dans le monde, faisant craindre un épuisement des réserves de ce nectar ambré.
"On ne peut pas réparer une maison brûlée. Peut-on réparer les morts ? Non. Mais de nouveaux arbres vont pousser, une nouvelle génération", professe Mustafa.
Pour l'heure, les apiculteurs en sont réduits à mesurer leurs pertes. 
Le résident de l'association des apiculteurs de Mugla, Veli Turk, s'attend à ce que la production de miel de la région plonge de 95% cette année.
"Il n'y a presque plus de miel de Marmaris", affirme-t-il.
"Ce miel n'existera plus ici pendant soixante ans", prédit-il. "Ce miel partait partout dans le monde. C'était une bénédiction, c'est vraiment une perte immense."
- Risque de pénurie -
Un autre apiculteur, Yasar Karayigit, songe lui à produire d'autres types de miel pour continuer de vivre de sa passion.
"J'aime l'apiculture mais (...) je vais devoir trouver des alternatives" comme la gelée royale (ou "lait d'abeille") ou le miel de tournesol, juge le quadragénaire, père de trois enfants. 
"C'est ce que nous devons faire si nous aimons les abeilles."
Selon Ismail Atici, président de la Chambre d'agriculture du district de Milas à Mugla, le prix du miel de pin a déjà doublé par rapport à l'an dernier, pratiquement inabordable pour de nombreux Turcs qui le présentent souvent sur les tables du petit-déjeuner. 
D'autant, prévient-il, que les prix vont continuer de grimper à mesure que les stocks se tariront.
"Arrivera un moment où, même si vous avez de l'argent, vous ne serez en mesure d'[en] acheter", estime M. Atici.
"Il va devenir très difficile de trouver du miel de pin pur à 100%", affirme également Yasar Karayigit.
- "Nous devons poursuivre" -
Pour mieux préparer l'avenir, le président de l'Association des apiculteurs de Turquie, Ziya Sahin, suggère d'introduire le coléoptère de Bassora dans de nouvelles forêts de pins de la région.
"Si pendant deux ans, nous introduisons le coléoptère zone après zone alors nous arriverons peut-être à conserver la position dominante de la région" dans la production de ce miel, affirme M. Sahin.
Sans cela, la baisse de la production sera majeure "et nous ne voulons pas ça", ajoute celui pour qui 2021 fut la "pire" année en cinquante ans de carrière.
Malgré la douleur et un avenir difficile à tracer, Fehmi Alti n'entend pas renoncer.
"C'est le métier de mon père. Et parce que c'est un métier que l'on se transmet dans la famille, nous devons le poursuivre", lâche-t-il.
<https://www.la-croix.com/Victime-flammes-precieux-miel-pin-turc-sursis-2021-10-08-1301179744>
_______________________________________________________________________________________________________________________
4- Les premiers essais de blé génétiquement modifié « anticancéreux » sont autorisés au Royaume-Uni, EurActiv, 11/10/21
Natasha Foote | translated by Ambrine Dumas

Le gouvernement britannique a autorisé une série d’essais au champ pour du blé génétiquement modifié. Une première en Europe qui marque une rupture significative avec la position de l’UE sur la question.
Après le feu vert du ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (DEFRA), des essais seront menés par l’institut de recherche britannique Rothamsted, pionnier des essais de cultures génétiquement modifiées depuis les années 1990. Ces essais porteront sur un blé génétiquement modifié obtenu grâce à l’outil de modification génétique CRISPR.
Les expériences menées dans le Hertfordshire seront les premiers essais au champ même de blé génétiquement modifié par CRISPR au Royaume-Uni et en Europe.
Cette technique consiste à introduire de petites modifications dans un gène ciblé. Bien que les acteurs du secteur l’aient qualifiée de révolutionnaire, l’utilisation de la technologie CRISPR reste controversée.
En 2018, un arrêt historique de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait conclu que les organismes obtenus par de nouvelles techniques génomiques (NGT), telles que CRISPR, devraient, en principe, relever de la directive OGM.
Toutefois, depuis qu’il a quitté le bloc, le Royaume-Uni a souhaité se distancier de cet arrêt. L’Angleterre a ainsi lancé une consultation sur l’édition de gènes, évolution qui pourrait débloquer des « avantages substantiels » pour le secteur et l’environnement.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/les-premiers-essais-de-ble-genetiquement-modifie-%E2%80%89anticancereux%E2%80%89-sont-autorises-au-royaume-uni/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
5- Les algues vertes, un fléau sans fin en Bretagne, Le Monde, 12/10/21, 08h23 
Martine Valo

Alors que 2021 s’annonce comme une année record, des élus locaux exaspérés dénoncent l’inaction de l’Etat. 
Pour la dernière fois de la saison, l’avion du Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA) a survolé les principales baies bretonnes, vendredi 8 octobre, comme il le fait chaque année d’avril à octobre depuis 2002. Sylvain Ballu, chef du projet surveillance au CEVA, a pu constater que les principaux sites d’échouage des Côtes-d’Armor ainsi que du nord du Finistère arboraient encore, par endroits, la couleur caractéristique des proliférations d’algues vertes. Selon les données communiquées par le CEVA au Monde, 2021 s’annonce comme une année record : les superficies recouvertes par les couches d’ulves pourraient être d’un niveau supérieur de 50 % à la moyenne depuis 2002.
Cette observation aérienne, qui permet de mesurer de façon objective les superficies recouvertes par les couches d’ulves, est l’un des deux meilleurs indicateurs du phénomène désespérément récurrent des marées vertes sur le littoral breton depuis des décennies. L’autre se mesure à l’exaspération des populations.
> Lire aussi l’archive (2013) : L'Etat de nouveau sommé d'agir pour enrayer les marées d'algues vertes
Or, cette année, les proliférations massives se sont produites dès le mois d’avril. Les conditions météorologiques comptent pour une bonne part dans les fluctuations annuelles. Cette saison-ci reflète un printemps très ensoleillé qui a dopé les algues de l’automne précédent restées tapies au fond de l’eau, suivi de très grosses pluies qui ont déversé de quoi nourrir généreusement la nouvelle génération en nitrates. Ces apports, à plus de 90 % d’origine agricole, proviennent des épandages de fertilisants – de synthèse et surtout organiques, notamment le lisier de porc –, mais aussi, explique Sylvain Ballu, d’intrants plus anciens stockés dans les nappes souterraines.
Les amas d’ulves pourraient représenter environ 100 000 mètres cubes en 2021, essentiellement dans les Côtes-d’Armor. Les collectivités locales, elles, mesurent le fardeau à ce qu’elles doivent ramasser sur leurs côtes. Au 23 septembre, elles en étaient à 10 500 tonnes dans la baie de Saint-Brieuc, où les surfaces couvertes sont en constante augmentation depuis 2013. Cette baie, où se concentre plus de 60 % du total des échouages en Bretagne, en a subi cette saison 75 % de plus que d’habitude.
Promenade fatale
Et voilà que la mort foudroyante de deux chiens sur une plage de Plestin-les-Grèves le 12 septembre est venue relancer l’inquiétude. L’hydrogène sulfuré (H2S) est-il à l’origine de l’accident ? Ce gaz que dégagent les ulves en décomposition peut être létal pour les humains à partir de 500 parties par million (ppm).
L’analyse pratiquée sur l’un des deux chiens n’a pas permis de détecter la présence quantifiable de H2S. Cependant, les pouvoirs publics continuent d’être pointés du doigt par une partie des élus locaux qui ne veulent plus faire le gros dos. Le manque d’action de l’Etat à l’égard des agriculteurs récalcitrants qui ne respectent pas l’environnement suscite davantage de commentaires que la conduite de ces derniers.
> Lire aussi  Algues vertes : l’absence de protocole en cas d’intoxication suspectée fait cruellement défaut
A Binic-Etables-sur-Mer, qui a collecté plus de 750 tonnes d’algues vertes cet été contre 185 tonnes en 2020, le maire, Paul Chauvin, considérant que ses « concitoyens n’en peuvent plus de cet état de fait », a proposé à son conseil municipal de voter une délibération en tant qu’« élus d’une commune littorale parmi d’autres », « engagés au quotidien ». Le texte exige des « pouvoirs publics au plus haut niveau qu’ils prennent enfin leurs responsabilités et (…) des mesures immédiates à la hauteur des enjeux » et invite « toutes les communes de Bretagne »à partager cette motion, adoptée à l’unanimité le 15 septembre. La commune voisine de Plérin a rejoint l’appel. On y a ramassé 44 tonnes d’algues vertes ces derniers mois.
« Il manque la volonté »
Au plus fort de la saison, il arrive que les collectivités locales soient submergées, que les capacités des centres de stockage des algues collectées soient dépassées, qu’il n’y ait plus assez de tracteurs équipés d’une cabine pressurisée pour aller manœuvrer au milieu des marées vertes nauséabondes. A Hillion, au fond de la baie, où les ulves s’accumulent plus que partout ailleurs, le maire, Mickaël Cosson, a fermé au public deux de ses cinq belles plages dès fin juin. Elles le sont toujours à ce jour.
Les amas verts ont pourri sur place, indisposant les riverains loin à la ronde. Par précaution, un détecteur de H2S a été installé et des panneaux alertent « échouage massif » et « danger à proximité ». Les taux d’émanation ne sont pas communiqués au public. Mais l’appareil d’André Ollivro, infatigable militant de l’association Halte aux marées vertes, y a mesuré un taux de 480 ppm le 5 août. De son côté, l’agence régionale de santé a invité, fin juillet, les médecins libéraux du secteur à lui faire part de tout incident s’apparentant à un cas d’intoxication à l’H2S. Elle assure ne pas en avoir reçu.
> Lire aussi  Le déni des pouvoirs publics face au danger des algues vertes
« Nous avons treize kilomètres de côte, des échouages massifs, et l’on ne fait rien. On se contente d’annoncer qu’il y a un danger, pas de solution et l’on ferme la plage pendant des mois, déclare Mickaël Cosson, qui a manifesté son désarroi dans un courrier à Emmanuel Macron. Je réclame que l’on procède à des réquisitions, comme avec les éboueurs à Marseille, face aux flots de déchets ! » Pourquoi n’est-il pas possible de ramasser ces algues ? « On continue de travailler avec un tracteur et une remorque, mais ici, à marée basse, la mer découvre sur cinq ou six kilomètres un sol vaseux ou rocheux, explique le maire d’Hillion. Il existe d’autres techniques pour aspirer les algues dans l’eau en hiver, avant qu’elles se développent, mais il manque la volonté de le faire. » Cela vaudrait le coup d’investir, selon l’élu : chaque année, l’Etat verse aux collectivités locales entre 600 000 euros et 1 million d’euros pour leurs frais de ramassage.
Régionaliser la PAC
Un rapport officiel d’évaluation des politiques publiques de lutte contre les algues vertes en Bretagne, rendu public le 2 juillet, a pu contribuer à l’expression de ce ras-le-bol. Le 20 juillet, dans une démarche inhabituelle, ses deux autrices, Annie Podeur, présidente de la deuxième chambre de la Cour des comptes, et Sophie Bergogne, à la tête de la chambre régionale des comptes, se sont rendues à Saint-Michel-en-Grève pour présenter leurs observations sur le manque d’efficacité de l’Etat et des élus en la matière. Elles ont émis le souhait qu’acteurs locaux mais aussi décideurs prennent véritablement en compte ce problème puisque « l’opinion publique est clairement informée » désormais.
> Lire aussi  Sur les algues vertes, la Cour des comptes met sévèrement en cause l’Etat et les élus bretons
« J’ai fait savoir qu’il nous faut plus de moyens : 24 % d’agents en moins depuis 2010 pour contrôler les exploitations, comme l’indique ce rapport, c’est très injuste !, remarque Loïg Chesnais-Girard, président (PS) de la région. J’ai aussi demandé une régionalisation de la politique agricole commune, afin d’avoir un levier d’action, mais le gouvernement préfère recentraliser. Il faudrait en outre que l’Etat n’interrompe plus ses financements entre deux plans de lutte. » L’élu prend soin de souligner que la Bretagne a réussi à faire baisser ses taux de nitrates dans les rivières ces vingt dernières années, tout en admettant qu’un changement de pratiques agricoles s’impose. « Nous avons aussi commencé à discuter avec des coopératives du secteur, car elles ont effectivement un rôle, annonce M. Loïg Chesnais-Girard. Nous souhaitons généraliser cette approche. » 
> Lire aussi  Pour réduire la prolifération des algues vertes, l’Etat va proposer des « contrats » aux agriculteurs
Pour sa part, le préfet de Bretagne, Emmanuel Berthier, a annoncé, le 10 septembre, que l’Etat allait mobiliser des moyens supplémentaires pour un nouveau plan entre 2022 et 2027. Celui-ci devrait proposer des contrats de trois ans aux agriculteurs mais aussi concerner les coopératives agricoles. « Nous sommes en train de définir les règles que nous imposerions aux exploitations si les résultats contractuels n’étaient pas au rendez-vous », a-t-il dit sans plus de précision.
> Lire aussi  Algues vertes en Bretagne : la justice ordonne à l’Etat d’agir
Un autre défi l’attend. Le 4 juin, saisi par l’association Eau et rivières de Bretagne, le tribunal administratif de Rennes a considéré que le préfet de la région n’avait pas agi suffisamment pour maîtriser les flux d’azote et de nitrates provenant des épandages. Il lui enjoint donc de « mettre en œuvre des mesures réglementaires contraignantes supplémentaires » dans un délai de quatre mois, au moins dans les bassins versants victimes des marées vertes.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/12/algues-vertes-en-bretagne-un-fleau-sans-fin_6097967_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
6- Algues vertes : l’absence de protocole en cas d’intoxication suspectée fait cruellement défaut, Le Monde, 12/10/21, 10h59 
Martine Valo

La responsabilité de l’hydrogène sulfuré n’a que rarement été mise en évidence dans les nombreux accidents intervenus sur les plages bretonnes. 
La plage de Saint-Efflam, à Plestin-les-Grèves (Côtes-d’Armor), dimanche 12 septembre, n’est pas recouverte d’un tapis d’algues vertes, seulement de quelques échouages frais disséminés. Pourtant, deux chiens en pleine forme, un jeune border coolie et un labrador beauceron, y font une promenade fatale : ils meurent de façon foudroyante. Un troisième, un épagneul breton, s’en sort après avoir éprouvé au même endroit tremblements, difficultés respiratoires, vomissements et montré une langue bleuie : des symptômes qui évoquent une intoxication à l’hydrogène sulfuré (H2S). Ont-ils fourré leur museau dans des poches du gaz toxique dégagé par des restes d’ulves en décomposition que les marées auraient enfouis sous le sable ?
Cette baie a connu suffisamment d’accidents pour alerter les militants qui luttent contre les marées causées par le trop-plein d’effluents agricoles dans les rivières et les sols bretons. Cette fois, ils ont failli en avoir le cœur net. « Notre réseau a bien fonctionné, j’ai pu mettre les propriétaires des chiens en contact, raconte Yves-Marie Le Lay, président de l’association Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre. J’ai proposé que notre association prenne à sa charge les 600 euros nécessaires pour la recherche de H2S dans les tissus pulmonaires du border coolie. » Trop tard pour le second chien, qu’un vétérinaire a envoyé directement à l’incinération, mais Mogly a, lui, été examiné chez un professionnel de santé, qui a décidé de pratiquer une autopsie.
> Lire aussi  Les algues vertes, un fléau sans fin en Bretagne
Connus le 1er octobre, les résultats de l’analyse n’ont pas permis de détecter une présence quantifiable de H2S. Pour Yves-Marie Le Lay et les experts qu’il a consultés, cela ne suffit pas à infirmer l’hypothèse d’un nouvel accident lié aux algues vertes, le prélèvement ayant été effectué à la mort de Mogly, soit deux jours après son éventuelle intoxication. Des analyses bactériennes demandées, par ailleurs, par les pouvoirs publics doivent être rendues fin octobre.
Impasses judiciaires douloureuses
Depuis trente ans, plusieurs personnes sont mortes sur les côtes bretonnes dans un environnement chargé d’algues vertes, ainsi que d’autres chiens, des sangliers (trente-six en quelques jours à Hillion, en 2011)… Régulièrement soupçonnée, la responsabilité du H2S a rarement été établie, faute de prélèvements effectués à temps et conservés convenablement. Seule exception : un cheval mort en 2009, lui aussi à Plestin-les-Grèves. Son cavalier, vétérinaire, avait empêché qu’il ne soit promptement incinéré. Cinq ans plus tard, la cour administrative d’appel de Nantes avait condamné l’Etat pour sa responsabilité dans la prolifération des algues vertes.
> Lire aussi  Le déni des pouvoirs publics face au danger des algues vertes
Néanmoins, dans la région, médecins urgentistes et vétérinaires n’ont toujours pas reçu de consignes sur la conduite à tenir en cas d’intoxication suspectée. Interrogée, l’agence régionale de santé de Bretagne répond succinctement que cette « question a été posée au Haut Conseil de santé publique dans le cadre d’une saisine plus globale sur l’exposition de la population aux algues vertes ». L’absence de protocole mène pourtant à des impasses judiciaires douloureuses. Ainsi, le corps d’un quinquagénaire qui avait perdu la vie pendant son jogging sur le littoral d’Hillion, en 2016, avait dû être exhumé deux semaines plus tard. Trop tard pour obtenir une réponse claire.
Dans les conditions où elles sont menées, les enquêtes ne permettent pas de trancher. La famille de Thierry Morfoisse, mort en 2009 en descendant de son camion chargé d’algues, a dû batailler pendant neuf ans pour faire reconnaître sa mort en accident du travail. Le 14 octobre, le tribunal des affaires sociales de Saint-Brieuc doit une fois encore rendre un avis sur cette affaire. Nicol Environnement, l’entreprise qui employait M. Morfoisse, nie avoir commis une faute inexcusable en ne fournissant pas de matériel de protection au chauffeur dont elle met en doute l’hygiène de vie.
> Lire aussi l’archive (2014) : Algues vertes : la justice va-t-elle entrer en scène ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/12/algues-vertes-l-absence-de-protocole-en-cas-d-intoxication-suspectee-fait-cruellement-defaut_6098020_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
7- Déforestation : l'échec d'un accord majeur en Indonésie souligne l'ampleur du défi, AFP, 12/10/21, 11:00
Sam Reeves avec Lucie Godeau à Jakarta

La rupture d'un accord emblématique de lutte contre la déforestation en Indonésie en septembre montre l'ampleur des difficultés rencontrées par ces projets soutenus par l'ONU mais critiqués pour leur inefficacité ou leur oubli des populations autochtones. 
Protéger les arbres est essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique alors que la destruction des forêts tropicales représente quelque 8% des émissions mondiales de CO2, selon l'ONG Global Forest Watch. 
"C'est une question cruciale pour le climat", souligne Frances Seymour, experte des forêts pour le centre de réflexion américain World Resources Institute.
Le mécanisme REDD+ mis en place par les Nations Unies est vu comme un instrument clé pour financer la lutte contre la déforestation dans les pays en développement.
Des centaines de projets ont été créés de par le monde dans ce cadre au cours de la dernière décennie avec pour donateurs principaux la Norvège, l'Allemagne et la Grande-Bretagne.
Certains projets à l'échelle d'un pays sont soutenus par des gouvernements étrangers tandis que des initiatives plus localisées, financées par des acteurs privés, génèrent des "crédits carbone" destinés à compenser des émissions.
Mais ce programme a été largement critiqué par les écologistes.
- Mauvaise architecture -
La déforestation dans le monde a accéléré ces dernières années : selon Global Forest Watch la destruction de forêts primaires était en hausse de 12% en 2020 par rapport à l'année précédente malgré la crise économique.
Joe Eisen, directeur exécutif de la Rainforest Foundation en Grande-Bretagne estime que l'architecture des accords REDD+ "est mauvaise". "Cela réduit les forêts à leur valeur carbone, plutôt qu'à d'autres valeurs intrinsèques, comme leurs habitants ou la nature".
Le mois dernier, l'Indonésie qui abrite la troisième plus grande forêt tropicale au monde, s'est retirée unilatéralement d'un accord avec la Norvège prévoyant des compensations pouvant atteindre jusqu'à un milliard de dollars, faute d'avoir reçu les sommes espérées.
Pour ses détracteurs, l'échec de cet accord emblématique signé en 2010 pour réduire la déforestation dans l'archipel d'Asie du Sud-Est, met en lumière les faiblesses de REDD+.
Jakarta devait mettre en place une stratégie contre la destruction de la forêt et un système de surveillance. Et les compensations devaient être versées en fonction de résultats prouvés.
Mais les changements "sont arrivés plus lentement qu'espérés" et la déforestation a progressé jusqu'en 2015, atteignant un pic cette année-là.
Si le rythme de la déforestation s'est réduit depuis, les autorités indonésiennes déplorent ne pas avoir reçu pour leurs efforts le versement d'une première tranche de 56 millions de dollars.
Les autorités indonésiennes ont indiqué au Jakarta Post avoir mis fin à l'accord parce que la Norvège n'avait "pas fait preuve de bonne volonté" et ajouté des exigences supplémentaires.
Le ministère de l'Environnement norvégien a lui indiqué à l'AFP considérer "que seuls quelques problèmes subsistaient qui auraient pu être résolus relativement rapidement". 
Kiki Taufik, en charge de la campagne pour le climat chez Greenpeace Indonésie se demande si "le rejet par l'Indonésie de ce partenariat (...) ne signale pas une baisse de l'ambition du pays à réduire ses émissions".
- Forêts primaires détruites -
Selon Global Forest Watch, l'Indonesie comptait en 2001 93,8 millions d'hectares de forêt primaire.
Mais en 2020, ces forêts avaient perdu 10% de leur superficie, une zone équivalente au Portugal.
Même si le rythme de la déforestation a ralenti depuis 2016, les experts doutent que l'accord avec Norvège ait joué un rôle majeur, pointant plutôt l'effet d'un ralentissement de la croissance économique, et des pluies plus abondantes sur les feux de forêt.
Les accords REDD+ sont aussi critiqués pour négliger souvent les droits des populations autochtones sur les forêts, comme au Cambodge, au Pérou, ou en RDC.
En RDC, les communautés locales n'ont pas été consultées avant le démarrage des projets, ce qui a entraîné des violences, selon un rapport de la Rainforest Foundation.
Au Cambodge, un rapport de l'ONG Fern a conclu que les habitants d'un village cambodgien n'avaient reçu qu'une maigre partie des sommes allouées pour leur rôle clé de surveillance pour prévenir les coupes illégales.
"REDD+ a été mis en place sans vraiment faire attention aux droits des communautés autochtones", souligne Alain Frechette, de l’ONG Initiative pour les droits et ressources (RRI). 
Pourtant, le Fonds pour l'Amazone, organisé en 2008 pour financer la lutte contre la déforestation au Brésil, auquel la Norvège a apporté 1,2 milliard de dollars, est considéré comme un succès.
«Ça a vraiment eu une influence pour gagner une reconnaissance internationale et renforcer le soutien politique", remarque Frances Seymour.
Mais la déforestation a repris depuis que le président Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir et a détricoté des lois environnementales.
Frances Seymour estime que le système ne doit pas être aboli mais réorganisé pour se concentrer sur les projets de grande ampleur.
"Il n'est pas possible de parvenir aux objectifs de limitation de la hausse des températures" sous 1,5 degrés de l'accord de Paris, "sans mettre fin à la déforestation de la forêt tropicale", dit-elle.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/deforestation-l-echec-d-un-accord-majeur-en-indonesie-souligne-l-ampleur-du-defi_158191>
_______________________________________________________________________________________________________________________
8- L’intense lobbying de l’agro-industrie contre « Farm to Fork », le volet agricole du Pacte vert européen, Le Monde, 12/10/21, 18h42 
Stéphane Foucart

Selon des documents internes consultés par « Le Monde », la fédération européenne des syndicats et des coopératives agricoles a engagé une intense campagne contre les réformes prévues par Bruxelles. 
L’agro-industrie veut faire dérailler la stratégie européenne « de la ferme à la fourchette » (« Farm to Fork »), le volet agricole du Pacte vert (Green Deal) annoncé en décembre 2019 par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Plusieurs documents internes du Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (COPA-Cogeca), dont Le Mondea obtenu copie, mettent en avant les « lignes rouges » considérées comme franchies par le projet européen.
Ces documents <https://assets-decodeurs.lemonde.fr/redacweb/ud-doc2/doc1_(3).pdf> détaillent aussi les manœuvres de lobbying en cours de déploiement, destinées à obtenir le retrait de dispositions-clés du texte. En particulier, le COPA-Cogeca prévoit d’utiliser ses partenariats avec le journal en ligne de l’actualité européenne Euractiv pour peser sur la discussion publique. En ligne de mire : le débat parlementaire et le vote du texte, en séance plénière, prévu pour le 21 octobre, et que le COPA-Cogeca espère voir reporté au mois de novembre afin d’avoir plus de temps pour peser sur le débat public.
> Lire aussi  Les eurodéputés lancent le débat sur une TVA renforcée pour la viande et supprimée pour les fruits et légumes
Les « lignes rouges » du COPA-Cogeca sont diverses. La première, définie comme cruciale, concerne les objectifs, contraignants, de baisse de l’utilisation des pesticides et des antibiotiques dans l’élevage (50 % de réduction d’ici à 2030), ainsi que ceux portant sur la réduction des fertilisants – l’ambition est de 50 % de baisse des fuites de nutriments, sources majeures de pollution aux nitrates et de prolifération d’algues vertes. Selon ses documents internes, le COPA-Cogeca souhaite que ces objectifs soient retirés du texte.
Ce n’est pas tout. En l’état, la stratégie agricole européenne souligne les risques d’émergence de zoonoses (maladies transmissibles entre l’homme et l’animal) présentés par les élevages industriels qui concentrent dans les mêmes bâtiments des animaux de génotype similaire. Le texte demande l’abandon progressif de ces pratiques : le COPA-Cogeca refuse cette mention.
TVA variable jugée indésirable
Les points de crispation ne concernent pas uniquement les méthodes de production mais aussi la commercialisation des produits issus de l’agriculture. Le COPA-Cogeca souhaite ainsi exclure toute mesure visant à fixer des taux maximaux de sucres, de graisses et de sel dans les aliments transformés. Dans le viseur, également, les dispositions visant à informer les consommateurs sur les qualités nutritionnelles des produits alimentaires, sur l’origine des produits agricoles utilisés, sur la durabilité et les méthodes de production ou encore sur le bien-être animal.
De manière plus surprenante, le COPA-Cogeca estime tout aussi inacceptables « les objectifs contraignants de réduction des déchets alimentaires de 30 % d’ici à 2025 et de 50 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de référence de 2014 pour la production primaire, y compris les aliments non récoltés ». Une TVA variable, en fonction des qualités nutritionnelles et de l’impact environnemental, est également indésirable, selon la fédération syndicale.
Celle-ci enjoint à ses membres de contacter les élus de leur pays au Parlement européen, en particulier ceux à la gauche et au centre de l’échiquier politique, leurs ministères de tutelle, et de réclamer le report à novembre du vote en plénière du 21 octobre.
> Lire aussi  « La Commission européenne ne dispose d’aucun moyen pour imposer la protection de l’environnement »
L’un des éléments-clés de la stratégie de lobbying détaillée par le COPA-Cogeca dans sa documentation est un rapport technique rendu en juillet par le Joint Research Centre (JRC) – une institution d’expertise qui dépend de la Commission. Présenté lundi 11 octobre aux députés européens, ce rapport modélise certaines conséquences possibles de la stratégie « Farm to Fork ».
Il fait l’objet de lectures divergentes. Interrogé par Le Monde, le COPA-Cogeca précise que le rapport en question projette une baisse en volume, de l’ordre de 10 % à 15 %, de certaines productions agricoles européennes, ainsi qu’un bilan climatique mitigé – une partie des bénéfices climatiques pourraient être compensés par les émissions liées aux importations de ce qui ne serait plus produit en Europe. Le COPA-Cogeca s’insurge également du retard avec lequel le rapport a été publié. « Le rapport était prêt en janvier et la Commission a attendu le creux de l’été pour le rendre public, dit-on à la fédération syndicale de la rue de Trèves, à Bruxelles. Nous souhaitons que la Commission mène une étude d’impact intégrée, ce qui n’a pour l’heure pas été fait. »
« Euractiv », élément de la stratégie de lobbying
Plusieurs eurodéputés ont emboîté le pas au COPA-Cogeca, comme François-Xavier Bellamy (PPE), dont la prise de parole sur le sujet est saluée dans l’un des documents internes consultés par Le Monde. D’autres élus européens dénoncent une lecture biaisée du rapport que les milieux de l’agro-industrie veulent inscrire dans le débat public. L’eurodéputé Eric Andrieu (Alliance progressiste des socialistes et démocrates) rappelle ainsi que le rapport du JRC n’est pas une étude d’impact. « Cette étude nourrit depuis plusieurs semaines une campagne de désinformation sans précédent menée par certains lobbys », selon M. Andrieu.
Le COPA-Cogeca souhaite pousser dans le débat public les conclusions d’études d’impact de la stratégie européenne, commanditées par les intérêts agro-industriels. « Il faut que tous les membres du Parlement et le public soient au courant des études et de ce qu’elles signifient pour les objectifs de [la stratégie] “Farm to Fork” », lit-on dans la documentation interne du syndicat européen. Les documents mentionnent en particulier une étude financée par le COPA-Cogeca et commandée à l’université néerlandaise de Wageningue. Ses résultats devaient être présentés le 12 ou le 13 octobre, selon le document, au cours d’un événement organisé par le média européen Euractiv.
> Lire aussi  Ursula von der Leyen : « Nous allons mettre en place un second marché carbone pour le transport routier et le chauffage en Europe »
Cette plate-forme d’information en ligne, très consultée dans les milieux bruxellois, organise à la demande de ses clients des événements animés par ses journalistes, propose un service de publication de communiqués de presse, et mêle dans ses pages articles de presse, articles sponsorisés par des entreprises, et publireportages. Euractiv est présenté comme un élément-clé dans la stratégie de communication et de lobbying du COPA-Cogeca. La documentation de la fédération syndicale agricole prévoit en effet qu’Euractiv publiera, dans la semaine du vote en plénière, « un paquet d’articles pour expliquer les éléments communs aux différentes évaluations d’impact » de la stratégie européenne.
Interrogé, le COPA-Cogeca assure que, finalement, aucun article n’a été commandé à Euractiv sur le sujet. Le site, pour sa part, dit ne pas communiquer « sur les futures publications ». « Euractiv prône une totale transparence sur les différentes sources de revenus des médias. Par exemple, le “promoted content” est clairement identifié comme tel avec l’affiliation de l’auteur. Il s’agit en général d’une opinion particulière, explique le PDG du site, David Mekkaoui. Pour le contenu écrit par nos journalistes, lorsqu’un thème est sponsorisé par un client (“sponsored topic”), son logo apparaît à côté de chaque article et le journaliste bénéficie d’une totale indépendance éditoriale. De ce fait, il arrive fréquemment que nos journalistes décrivent une position très critique envers le sponsor. »
Cette semaine, celui-ci organise ou héberge plusieurs événements sur le sujet. Le 12 octobre, un événement sponsorisé par CropLife, le syndicat européen des fabricants de pesticides, aura pour sujet la stratégie agricole européenne et sera suivi, le lendemain, par un webinaire organisé en complément par Livestock Voice (le lobby européen de la production animale). Le 14 octobre, une table ronde organisée par l’agrochimiste Corteva, là encore en partenariat avec Euractiv, évoquera la question de la sécurité alimentaire. Les événements organisés par Euractiv peuvent ensuite donner matière à des articles journalistiques publiés dans Euractiv, parfois repris par d’autres médias. « Le pôle agriculture et alimentation fait partie de nos contenus les plus populaires, précise M. Mekkaoui. Il représente environ 10 % de notre chiffre d’affaires. »
« Tout cela montre comment les lobbys des pesticides et de l’agriculture industrielle utilisent leurs fonds pour mettre en scène un “débat public” en achetant des événements de lobbying, où s’expriment des chercheurs payés par ces mêmes lobbys, note Nina Holland, chargée de campagne à l’ONG Corporate Europe Observatory. Cette campagne de désinformation est conçue pour amplifier la portée des voix qui s’opposent aux objectifs de la stratégie européenne. »
> Lire aussi  Transports, chauffage, importations… Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/12/l-intense-lobbying-de-l-agro-industrie-contre-le-volet-agricole-du-pacte-vert-europeen-farm-to-fork_6098049_3244.html>
En savoir plus :
> Summary of the argumentation to use with MEPs for the EP report on the F2F <https://assets-decodeurs.lemonde.fr/redacweb/ud-doc2/doc1_(3).pdf>, Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (COPA-Cogeca)
_______________________________________________________________________________________________________________________
9- Entretien. La destruction de l'Amazonie provoquerait une "apocalypse" mondiale, AFP, 12/10/21, 20:00
Santiago Piedra Silva

Des millions d'autochtones du bassin amazonien mènent une bataille contre le temps pour sauver l'immense forêt tropicale et empêcher une "apocalypse" mondiale. "Trop, c'est trop !" lance leur leader, le Vénézuélien Gregorio Mirabal. 
Dans un entretien exclusif à l'AFP, dans le village de la jungle équatorienne d'Union Base (centre), à cinq heures de route de Quito, le chef de l'Organe de coordination des organisations autochtones du bassin de l'Amazone (Coica) appelle les pays développés présents à la COP26, la prochaine conférence sur le climat à Glasgow (Ecosse), à collaborer avec les peuples autochtones pour sauvegarder les 8,4 millions de km2 de l'Amazonie.
Près d'une rivière, au milieu du gazouillis des oiseaux, Gregorio Mirabal, 54 ans, le représentant des 3,5 millions d'indigènes d'Amazonie vivant dans neuf pays ou territoires (Brésil, Bolivie, Pérou, Equateur, Colombie, Venezuela, Guyana, Surinam et Guyane française), s'alarme des menaces qui pèsent sur les populations de quelque 500 grandes tribus, gardiennes de la forêt qui, de ce fait, sont attaquées et tuées.
Ce membre du peuple Wakuenai Kurripaco rappelle que 17% de la forêt a déjà été anéantie par l'exploitation du pétrole et des minerais, la pollution et la déforestation pour l'agriculture et l'élevage.
Comment voyez-vous l'avenir de l'Amazonie ?
Il y a deux scénarios. (L'un est l') apocalypse, sans retour. Les gens vont manquer d'oxygène, la planète va se réchauffer dans cinquante ans, de deux ou même trois degrés. La vie sur cette planète ne sera pas possible si l'Amazonie disparaît. 
L'autre scénario (est) que nos enfants puissent se baigner dans cette rivière, apprendre à connaître ce qui existe ici, voir les arbres, la biodiversité, voir cet ara voler. C'est le scénario que nous proposons au monde s'il nous aide à protéger 80% de l'Amazonie.
Les dommages sont-ils réversibles ?
La déforestation de l'Amazonie a atteint 17% (de sa surface totale). Si cela atteint 20%, il sera très difficile de revenir en arrière. La même désertification, le même manque d'eau, les mêmes incendies vont dévaster l'Amazonie. Nous sommes à un tournant. 
L'Amazonie est assassinée, on s'empare de son pétrole, de ses ressources naturelles, et on ne veut pas laisser la forêt en vie, on veut la raser. C'est un cri de la forêt, nous disons que ça suffit ! 
Pourquoi est-il important de la protéger ?
C'est l'une des plus grandes réserves d'eau douce de la planète. Elle possède la plus grande biodiversité du monde, ce qui garantit l'équilibre du climat. Chaque arbre génère de l'air pur et ramasse les déchets qui proviennent d'autres pays, de la pollution, mais pour cela nous ne recevons rien. Qu'ils (les dirigeants mondiaux) ne dépensent pas pour un missile mais en Amazonie, cela nous va. 
Mais ce financement doit être global, réparti équitablement entre les neuf pays. Or il n'y a pas de financement clair aujourd'hui dans ce sens. On ne sait pas combien d'argent a été investi en Amazonie, s'il arrive jusqu'ici et où. Le vaccin (contre le Covid-19) n'est toujours pas arrivé dans les communautés et cela fait déjà deux ans que la pandémie a éclaté. Si nous dépendions des gouvernements, nous serions déjà morts.
Quels sont les plus grands dangers auxquels vous êtes confrontés ?
Le pire danger est le manque de volonté politique de nos gouvernements, qui va de pair avec la corruption, la non-application de nos droits.
Les pays développés doivent considérer l'Amazonie comme un territoire qui les fait vivre eux aussi. Nous voulons protéger l'Amazonie pour protéger l'humanité.
Qui sont les plus grands ennemis de l'Amazonie ?
Les grandes banques de la planète financent la destruction de l'Amazonie en fournissant les ressources pour l'exploitation pétrolière et d'autres formes d'activités prédatrices. Cela dépend aussi de notre conscience pour arrêter de consommer autant de plastique, autant d'énergie. 
Nous ne nous rendons pas compte que l'être humain est devenu le pire ennemi de la nature et de la vie elle-même. 
Le Brésil représente près de 60% de l'ensemble du bassin amazonien. Avec ce président (d'extrême droite) Jair Bolsonaro, la déforestation, les mines illégales et les meurtres de nos frères et sœurs ont augmenté. C'est le pire gouvernement que nous ayons dans le bassin amazonien.
Où y a-t-il le plus de risques pour les écologistes ?
Le Brésil et la Colombie sont parmi les endroits les plus dangereux au monde si vous êtes un défenseur de la nature ou un dirigeant indigène. 
Vous avez 80% de chance d'y être tué ou emprisonné. Puis vient le Pérou. Cela parce que les militants s'opposent aux entreprises pétrolières, minières ou forestières. En 2020, nous atteindrons 202 meurtres en Amazonie. Le chiffre pour 2019, qui était de 135, a été dépassé.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/la-destruction-de-l-amazonie-provoquerait-une-apocalypse-mondiale_2160304.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
10- Les écologistes polonais dénoncent la reprise des coupes dans la forêt primaire de Bialowieza, AFP, 13/10/21, 00:00

Les organisations écologistes ont dénoncé mardi la reprise des coupes d'arbres à Bialowieza, dernière forêt primaire d'Europe située dans l'est de la Pologne, l'administration des forêts nationales affirmant cependant agir en toute légalité.
Cette forêt, classée patrimoine mondial par l'Unesco et site Natura 2000 par l'UE, a subi d'importantes coupes d'arbres imposées en 2016 par le gouvernement polonais, qui assurait vouloir ainsi combattre la prolifération d'insectes xylophages.
En 2018, la Cour de justice de l'UE (CJUE) a statué que ces coupes étaient contraires au droit de l'Union et a demandé à la Pologne de les suspendre.
"Les travaux effectués n'ont rien à voir avec des mesures de protection et de protection de la nature, au contraire - ils dévastent la nature de la forêt et sont effectués contre les normes et réglementations", ont écrit mardi plusieurs organisations écologistes dans un communiqué.
"Par conséquent, nous demandons au ministre (de l'Environnement, ndlr) de suspendre immédiatement les travaux qui sont contraires au plan des tâches de conservation Natura 2000", selon ce document signé notamment par la branche polonaise de Greenpeace et l'ONG Pologne sauvage.
Le district forestier de Browsk (est) a confirmé sur sa page internet mardi la poursuite "des travaux visant à maintenir la continuité de la forêt" hors de la zone de protection de l'Unesco, affirmant agir en conformité avec les quotas de coupes du plan de gestion forestière adoptés au début de l'année par le ministère.
Selon le district, ces coupes visent "à obtenir une jeune génération saine et stable de la forêt de la manière la plus bénéfique pour une espèce donnée".
Les écologistes indiquent que les coupes couvrent des parcelles dans lesquelles tous les arbres sont coupés, indépendamment de la présence d'espèces protégées, de l'âge et des espèces d'arbres. 
Les écologistes pointent aussi l'utilisation de lourds engins qui détruisent les sols et la végétation.
<https://www.geo.fr/environnement/les-ecologistes-polonais-denoncent-la-reprise-des-coupes-dans-la-foret-primaire-de-bialowieza-206696>
_______________________________________________________________________________________________________________________
11- Tribune. « On finit par croire que la forêt a besoin d’être exploitée pour être en pleine santé », Le Monde, 14/10/21, 00h07
Par Collectif

L’« Appel pour des forêts vivantes », qui lance, les 16 et 17 octobre, une année de mobilisation en France, est le signe d’une réappropriation citoyenne face à la foresterie industrielle, se réjouissent, dans une tribune au « Monde », plusieurs personnalités dont le philosophe Baptiste Morizot, le paysagiste Gilles Clément et le botaniste Francis Hallé.
Tribune. Le 2 août paraissait, dans plusieurs médias, l’« Appel pour des forêts vivantes » <https://www.terrestres.org/2021/08/02/appel-pour-des-forets-vivantes/>,
qui propose d’engager, dès maintenant, une année de mobilisation pour les forêts françaises. Cet appel réunit une multiplicité d’acteurs et de rapports à la forêt, contre un adversaire commun : la malforestation des foresteries industrielles. On trouve, dans cet appel, des collectifs citoyens, des exploitants forestiers alternatifs, des associations, des habitantes et habitants, des collectifs militants, des fonctionnaires de l’Office national des forêts (ONF) qui refusent le productivisme. Des gens pour qui une forêt, et la manière dont elle est traitée, cela importe.
> Lire aussi  « Arrêtons de vouloir maîtriser et exploiter la totalité des espaces et des écosystèmes »
L’« Appel pour des forêts vivantes » émane d’un mouvement encore souterrain mais puissant aujourd’hui : la réappropriation citoyenne du soin envers les écosystèmes qui nous abritent. Un « reclaim » [une régénération] de la défense du tissu du vivant.
Métamorphose majeure
Si nous soutenons cet appel, c’est parce que cette prise en charge par les citoyens signe le début d’une métamorphose majeure : c’est la réappropriation d’une mission qui avait été cantonnée aux Etats, enferrés dans des collusions graves avec les lobbys de la destruction. Ici, c’est chacun qui affirme qu’il est tissé à son milieu, qui défend l’interdépendance entre lui et son paysage multispécifique. L’affect fondateur de ce mouvement tient en quelques mots : on ne se laissera plus confisquer le soin de nos milieux de vie − nous sommes le vivant qui se défend.
> Lire aussi  Les forêts, grandes absentes du projet de loi climat et résilience
La seconde dimension importante de cet appel est la pluralité des approches de la forêt qu’il met en relation. L’alliance est ouverte à une multitude d’usages et de pratiques, et ce qui l’anime, c’est d’abord de lutter contre un ennemi commun. L’adversaire de la forêt, c’est la foresterie industrielle « et son monde » : c’est-à-dire l’extractivisme, incarné par les exploitants héritiers de l’idéologie suivant laquelle les forêts sont d’abord des réserves de matière à notre disposition, des espaces de pure production dont il faut optimiser le rendement. Ce sont tous ceux qui réduisent les massifs forestiers à des usines à bois en épuisant l’humus, en fragilisant les sols, en réduisant des milliers d’hectares de forêts diversifiées à des plantations monoculturelles de résineux qui ne sont accueillantes ni pour la biodiversité ni pour les habitants.
> Lire aussi la tribune : « Ne prenons plus les plantations d’arbres pour des forêts »
Mais toute exploitation n’est pas une destruction : il existe des formes de « sylvicultures douces » qui s’inspirent des dynamiques forestières tout en reconnaissant la valeur du bois, dans des logiques économiques qui ne sont plus hors-sol mais reliées à des enjeux sociaux et locaux, de soin envers le travail et les savoir-faire des bûcherons, des forestiers et des artisans. Cette exploitation soutenable, de type « futaie jardinée », avec des arbres diversifiés en âge et en essence, respectueuse des dynamiques propres à la forêt, est défendue, par exemple, par la charte du Réseau pour les alternatives forestières (RAF).
Quelle meilleure boussole prendre, pour imaginer une gestion soutenable de la forêt, que celle des puissances de vie, de régénération, de résilience, des écosystèmes forestiers tels qu’ils se déploient depuis des millions d’années sans forçage par l’exploitation, sans contrainte, c’est-à-dire en libre évolution ? Il ne s’agit évidemment pas d’ériger cette libre évolution en norme de ce que doivent être l’ensemble des milieux forestiers : puisque l’on a besoin de bois, il faut bien en prélever.
Libre évolution
Mais une forêt en libre évolution est un témoin actif de ce que fait la vie sylvestre lorsqu’elle n’est pas mise au travail, et donc de ce que lui fait la gestion active. C’est le témoin constant et fiable pour évaluer la violence ou la tendresse de notre action d’exploitation sur la forêt, pour la corriger, pour trouver les égards ajustés. Sans elle, on finit par prendre la forêt exploitée pour modèle de ce qu’est une forêt. On finit par croire que la forêt a besoin d’être exploitée pour être en pleine santé. En conséquence, nous avons aussi besoin que des forêts soient laissées en libre évolution − certains experts forestiers proposent, par exemple, 25 % des superficies forestières.
> Lire aussi  « Le “vivant” n’est pas un slogan, c’est une carte pour s’orienter »
Ce que nous désirons pour l’avenir, ce sont des forêts vivantes : des massifs riches d’un maillage d’usages différenciés, allant de la sylviculture douce à la forêt cueillie, de la futaie jardinée jusqu’à la libre évolution, la restauration écologique et des formes intelligentes de réensauvagement. Des forêts plus résilientes face aux bouleversements du climat, et qui prennent part à leur atténuation.
Cette alliance d’usages soutenables est un front commun contre l’extractivisme. Mais un ennemi commun ne fait pas une alliance durable − au-delà, qu’est-ce qui unit positivement celles et ceux qui ont répondu à cet appel ?
> Lire aussi  Baptiste Morizot : « Si la propriété privée permet d’exploiter, pourquoi ne permettrait-elle pas de protéger ? »
Ce qui les rassemble, c’est probablement quelque chose comme une considération et une confiance pour les dynamiques de la forêt elle-même, qui existe et rayonne comme écosystème autonome et en transformation depuis des millions d’années sur notre Terre, avant même notre apparition, à nous, humains. Ce front commun regroupe une alliance d’alternatives d’accompagnement des milieux forestiers dont le dénominateur commun est de chercher des égards ajustés envers les logiques intimes de la forêt : d’essayer de les comprendre et de les respecter.
Voilà ce que nous entendons dans cet « Appel pour des forêts vivantes » : une invitation à rejoindre cette alliance, en allant à la rencontre de la myriade d’événements qui vont bruisser dans les forêts françaises les 16 et 17 octobre. Ce sera le lancement multiforme et joyeux de cette année de mobilisation dont la forêt française a besoin, dont nous avons besoin.
Signataires : Gaëtan du Bus, forestier ; Gilles Clément, paysagiste ; Gilbert Cochet, naturaliste ; Hervé Coves, agroécologue ; Francis Hallé, botaniste ; Béatrice Kremer-Cochet, naturaliste ; Virginie Maris, philosophe ; Patrice Martin, garde forestier (Snupfen, ONF) ; Baptiste Morizot, philosophe ; Annik Schnitzler, écologue ; Thierry Thévenin, paysan herboriste ; Ernst Zürcher, forestier.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/14/on-finit-par-croire-que-la-foret-a-besoin-d-etre-exploitee-pour-etre-en-pleine-sante_6098278_3232.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
12- Pêche dans la Manche : la France fixe un ultimatum au Royaume-Uni, Le Monde avec AFP, 14/10/21, 02h46

Paris réclame, dans les huit jours, des « signaux concrets sur la question des licences » accordées, dans certaines eaux britanniques, par Londres aux pêcheurs français. 
« Réplique », voire « rétorsion » : le ton monte, côté français, dans le dossier des licences accordées avec parcimonie par le Royaume-Uni aux pêcheurs français.
« D’ici à peu près huit jours, nous annoncerons des mesures de réponse, de réplique, de rétorsion le cas échéant, nationales ou européennes, si nous n’avons pas de signaux britanniques concrets sur la question des licences », a déclaré, au Sénat, le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune, mercredi 13 octobre soir.
> Lire aussi  Pour les pêcheurs français, « du jour au lendemain, le Brexit est devenu concret »
La France menace notamment de réduire ses livraisons d’électricité à Jersey, et de prendre des mesures dans le secteur des services financiers ou de la recherche.
« Nous avons été très patients, trop patients (…) Les Britanniques ne veulent pas donner un certain nombre de licences non pas parce qu’ils manquent d’informations mais parce qu’ils ont fait ce choix politique », a martelé le secrétaire d’Etat.
200 licences accordées sur 244
L’accord post-Brexit, conclu in extremis à la fin de l’année dernière entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d’obtenir une licence, accordée s’ils peuvent prouver qu’ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir.
> Lire aussi  Paris presse Bruxelles d’être « plus ferme » avec Londres sur la pêche
Dans les zones de pêche encore disputées (zone des 6-12 milles des côtes britanniques et îles anglo-normandes), Londres et Jersey ont ainsi accordé au total un peu plus de 200 licences définitives, alors que Paris en réclame encore 244.
« Ce n’est pas un problème français (…) C’est un problème européen », a insisté Clément Beaune en rappelant que la Belgique et l’Irlande étaient aussi concernées. « Nous mobilisons nos partenaires européens », a-t-il ajouté.
Onze pays, dont la France qui appelait à un front européen contre Londres après les décisions britanniques sur les licences de pêche, ont signé, lundi, une déclaration commune critiquant les réponses du Royaume-Uni dans ce dossier.
Les pays signataires de cette déclaration sont : l’Allemagne, la Belgique, Chypre, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède.
> Lire aussi  Pêche : après le Brexit, avis de tempête dans l’Atlantique Nord
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/14/peche-dans-la-manche-la-france-fixe-un-ultimatum-au-royaume-uni_6098286_3234.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
13- La loi EGalim 2 redonne des marges de manœuvre aux industriels face aux distributeurs, Le Monde, maj le 15/10/21 à 07h30 
Laurence Girard

Le texte législatif fixant le cadre des relations au sein de la filière agroalimentaire a été définitivement adopté par le Sénat, jeudi. 
Industriels et distributeurs vont devoir respecter de nouvelles règles du jeu dans leurs négociations commerciales qui débutent. Le texte législatif fixant le cadre des relations au sein de la filière agroalimentaire a été définitivement adopté par le Sénat, jeudi 14 octobre. L’enjeu de cette proposition de loi du député La République en marche Grégory Besson-Moreau, appelée « EGalim 2 », est éminemment politique, avec une entrée en vigueur juste avant l’élection présidentielle de 2022. Elle doit concrétiser l’engagement pris par Emmanuel Macron d’assurer une meilleure rémunération des agriculteurs. Cette promesse était déjà au cœur de la loi EGalim votée en 2018, mais qui n’a pas donné les résultats escomptés.
> Lire aussi   Article réservé à nos abonnés  La rémunération des agriculteurs au cœur du débat de la loi EGalim 2
« Il y a de vrais sujets de satisfaction dans le texte. Le compromis trouvé nous convient », affirme Richard Panquiault, directeur général de l’Institut de liaison des entreprises de consommation, bras armé des grands groupes. En effet, l’un des points cruciaux des discussions n’était autre que la « transparence ». En fait, la loi EGalim 2 impose des contrats écrits et pluriannuels entre le producteur et son premier acheteur. Ce coût des matières premières agricoles est ensuite sanctuarisé dans le cadre des négociations entre l’industriel et le distributeur.
Mais l’idée initiale était de demander à l’industriel de présenter le détail des coûts des matières premières agricoles entrant dans la composition des produits pour justifier ses tarifs. Ce n’était guère du goût des entreprises, qui arguaient du secret des affaires.
Pénalités logistiques encadrées
Finalement, le texte législatif laisse trois options à l’industriel, soit l’indication des prix de chaque matière première agricole, soit l’indication du prix agrégé de l’ensemble des matières premières, soit le recours à un tiers de confiance pour certifier le tarif. Celui-ci est le même pour tous les distributeurs.
De plus, la grande distribution doit justifier le coût de chacun des services qu’elle va demander à l’industriel (participation au catalogue, promotion, place en rayon…). Les pénalités logistiques, subies par les entreprises en cas de retard ou de défaut de livraison, sont, elles, encadrées. De même que les négociations portant sur les produits à marque de distributeur.
> Lire aussi La loi alimentation n’a pas dopé les revenus des agriculteurs
Enfin, les entreprises disposent de clauses de révision des tarifs en cas de fluctuation des cours agricoles, mais aussi des prix de l’énergie, du transport ou de l’emballage. En cas de litige, un comité de règlement des différends commerciaux sera constitué pour statuer. « Avec EGalim 1, l’argent du relèvement de 10 % du seuil de revente à perte [c’est-à-dire la limite de prix au-dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit] était un chèque donné aux distributeurs. EGalim 2 est un rééquilibrage en faveur de l’industrie », dit M. Panquiault.
Si les grandes entreprises se disent donc satisfaites, les PME ont fait entendre leurs craintes face à ce nouveau dispositif qu’elles jugent complexe. Autre bémol apporté par Guillaume Debrosse, directeur général du groupe Bonduelle : « La vraie difficulté est de sortir du dogme du pouvoir d’achat qui est délétère. Comment voulez-vous que les industriels vivent avec la posture des distributeurs qui veulent une déflation ? » Comme le souligne Dominique Chargé, président de La Coopération agricole : « La loi seule ne fera pas tout. Elle est le fruit de notre incapacité à traiter les négociations commerciales de manière plus responsable. »
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) s’est félicitée de l’adoption du texte législatif. « Nous saluons la volonté de remettre de la transparence dans le dispositif de la non-négociabilité de la matière première agricole », affirme-t-il. Il se félicite également « de l’encadrement plus strict des contrats soumis à marque de distributeur, qui doit permettre à ce marché florissant pour la grande distribution de ne pas être un moyen permettant une pression à la baisse sur les prix payés aux producteurs ».
Attentes fortes des éleveurs
Reste à savoir si ces outils législatifs, renforçant la contractualisation entre agriculteurs et industriels, avec des formules de prix tenant compte des coûts de production et redonnant des marges de manœuvre aux industriels, se traduiront par une meilleure rémunération des agriculteurs français.
Les attentes les plus fortes sont issues des rangs des éleveurs. La loi EGalim 1 avait comme premier objectif la revalorisation du tarif du lait payé au producteur. Cela n’a été le cas qu’en 2019. « Nos transformateurs privés et coopératifs n’auront plus d’excuses pour ne pas prendre en compte, en toute transparence, les indicateurs de prix de revient dans les formules tarifaires », prévient la Fédération nationale des producteurs de lait. Les éleveurs bovins, eux, se félicitent d’une contractualisation devenue obligatoire d’ici à la fin 2022, qui leur permettra, espèrent-ils, de peser sur la valeur des animaux.
> Lire aussi Un an après la loi EGalim, Carrefour, Système U et Intermarché mis à l’amende par la DGCCRF
Toutefois, prévient la FNSEA : « La valeur ne reviendra dans les cours de ferme qu’à condition que les opérateurs, de l’amont à l’aval, s’emparent des dispositions et les appliquent strictement. Il est donc primordial que les contrôles de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudessoient pleinement opérationnels dès les négociations commerciales de cette fin d’année. »
M. Chargé met, pour sa part, en exergue le risque « que la loi se traduise par une augmentation des importations de matières premières agricoles de la part des industriels ». Au détriment des agriculteurs français. Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, est quant à lui dubitatif « sur l’effectivité du retour au paysan ». Il ajoute : « Il n’y a aucune obligation de couvrir les coûts de production de l’agriculteur dans la contractualisation entre le producteur et son premier acheteur. » Dans un contexte où la hausse des charges de transport, d’énergie, d’emballage et de matières premières devrait inciter les industriels et la distribution à augmenter les prix des produits alimentaires en rayon, reste à savoir si les éleveurs bénéficieront de cette inflation attendue.
> Lire aussi Blé, orge, soja, sucre, café ou fruits, le cours des produits alimentaires flambe
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/14/la-loi-egalim2-redonne-des-marges-de-man-uvre-aux-industriels-face-aux-distributeurs_6098421_3234.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
14- Dans le poisson islandais, rien ne se perd, tout se transforme, Le Monde, 16/10/21, 09h14 
Marie Charrel (Reykjavik, envoyée spéciale)

La filière de pêche locale s’est fixé pour objectif d’utiliser 100 % du cabillaud pêché de l’Atlantique Nord, afin d’éviter les gaspillages. De plus en plus d’entreprises tirent des utilisations cosmétiques ou médicales parfois surprenantes des parties autrefois considérées comme des déchets, comme la peau ou les viscères. 
En ce matin de septembre, les vents glaciaux annonçant l’hiver s’engouffrent dans le port de Reykjavik, lorsque l’Örfirisey RE-4, un chalutier congélateur de 65 mètres, approche du quai. L’équipage se met en branle. Les vingt-six hommes sont en mer depuis un mois. Avant d’aller retrouver leur famille, ils s’emploient à décharger les dizaines de cartons blancs et bleus contenant les poissons – cabillaud, aiglefin, lieu noir, sébaste… – déjà conditionnés et congelés à bord.
A quelques mètres de là, les bâtiments de Brim, leur employeur, abritent des chaînes de production presque entièrement automatisées, où clignotent des écrans de contrôle. Le cabillaud de l’Atlantique Nord déjà acheminé par d’autres navires y est tranché par jet d’eau, avec la précision d’un laser. Les filets sont mis en boîte par des robots. Les têtes sont conservées pour être transformées en farine et exportées vers le Nigeria. La peau est récupérée, tout comme le foie et les viscères, dont d’autres entreprises tireront des compléments alimentaires riches en vitamine D ou de surprenantes applications médicales. « On ne jette presque rien. On cherche chaque jour comment gaspiller un peu moins encore », résume Greta Maria Gretarsdottir, responsable de l’innovation.
> Lire aussi Pêche en Europe : des progrès contrastés sur la gestion des stocks halieutiques
Brim, l’un des géants du secteur, est le visage moderne de la pêche islandaise, lancée dans un grand pari : utiliser, à terme, 100 % des cabillauds pris dans ses filets, arêtes et queues comprises. « Nous tournons déjà autour de 80 %, contre 50 % en Europe ou en Amérique du Nord », souligne-t-on au Sjavarklasinn, le cluster (groupement industriel) local dévolu à l’océan. Les Islandais ont même un mot pour cela : nytin, ou la qualité d’une personne capable d’utiliser les choses à leur maximum.
Ça n’a l’air de rien, mais c’est une petite révolution au regard de la tradition des chalutiers qui, jusqu’au début des années 1980, se livraient à une surpêche effrénée, générant d’importants gaspillages. « Le credo était : attrapons toujours plus », résume Sveinn Margeirsson, maire de Skutustadahreppur, une petite municipalité du nord-est de l’île, et fin connaisseur du secteur. « Au point de mettre en danger les stocks de poissons, dont le cabillaud, alors en chute libre. Un désastre. » 
Fin de la surpêche
Pour sauver le secteur, le gouvernement a instauré un système complexe de quotas à partir des années 1980. Chaque navire de pêche en a reçu un pour le cabillaud – mais aussi le haddock, le hareng, le maquereau… –, établi en fonction des prises des années précédentes. Depuis, ces volumes évoluent tous les ans en fonction des préconisations d’un organisme de recherche indépendant, afin de préserver les ressources halieutiques. « Le système islandais a deux spécificités : il respecte de très près les avis scientifiques, et les quotas sont individuels et transférables », explique Didier Gascuel, spécialiste de la pêche à l’Institut Agro de Rennes. Ce qui signifie qu’ils peuvent être revendus sur une Bourse spécifique, sous certaines conditions.
En quelques années, ces mesures ont radicalement transformé le secteur. Les quotas se sont concentrés entre les mains de quelques grands groupes, intégrant de plus en plus de métiers de la filière, de la pêche à la commercialisation. « Ils ont accumulé beaucoup de profits, qu’ils ont réinvestis dans d’autres industries », résume Thorolfur Matthiasson, économiste à l’université d’Islande.
Sur l’île de 360 000 habitants, dont l’histoire est consubstantielle à celle de la pêche, les ressources liées à la mer sont considérées comme le bien de tous. Cette accumulation de richesses tirées du poisson au sein de quelques familles a donc choqué une partie des Islandais. D’autant qu’elle s’est faite au détriment des villages de petits pêcheurs, où beaucoup d’emplois se sont évaporés. « Beaucoup aimeraient que ces richesses soient mieux redistribuées. C’est l’un des sujets au cœur du débat sur les inégalités dans notre pays », résume Kristin Loftsdottir, anthropologue à l’université d’Islande.
En dépit de ces critiques, le système a permis la reconstitution des stocks de poissons et mis un terme à la surpêche. La quantité de cabillauds tirés des eaux islandaises est ainsi passée de 460 000 tonnes, en 1981, à 252 000 tonnes, en 2018. Si bien que le secteur, qui reste l’un des piliers de l’économie (il pèse 10 % du produit intérieur brut et 40 % de la valeur des exports), a dû apprendre à faire plus avec moins. « La valeur tirée d’un kilo de poisson a doublé en vingt ans », illustre Sveinn Margeirsson. Et ce, grâce à la modernisation des flottes et de la production – une usine de transformation traitant 1 000 tonnes de poisson par an tourne aujourd’hui avec 10 salariés, contre 80 en 1990. Mais surtout, grâce à l’entrée de nouveaux acteurs dans la filière, comme les start-up.
Utilisation extensive des sous-produits
Direction Isafjordur, dans les fjords de l’Ouest. Longtemps, cette petite ville de 2 700 habitants a prospéré autour de l’une des plus grandes pêcheries du pays, Asgeirsverslun, avant d’amorcer un lent déclin au mitan des années 1980. Aujourd’hui, elle se targue d’abriter le site de production de Kerecis, l’une des biotechs faisant la fierté de l’Islande. « Nous récupérons les peaux de cabillaud au port et les emmenons dans notre usine, à cinq minutes », raconte Elina Johannsdottir Erlendsson, la responsable marketing. En 2009, le fondateur de Kerecis, l’ingénieur Gudmundur Fertram Sigurjonsson, a découvert que la peau du poisson et ses propriétés, proches de celles de la peau humaine, accéléraient la régénération de celle-ci de façon spectaculaire, notamment dans le cas de brûlures ou de lésions liées au diabète.
Aujourd’hui valorisée à plus de 100 millions d’euros, selon le quotidien islandais Morgunbladid, Kerecis vend ses « pansements » à l’armée américaine. « L’innovation islandaise a sauvé mes jambes », vante le marine Dennis Reneau, sur un vaste panneau publicitaire dans l’aéroport de Reykjavik. Grâce à Kerecis, il a échappé à une double amputation. « Il a même fait le voyage jusqu’ici pour nous remercier », sourit Elina Johannsdottir Erlendsson.
> Lire aussi En Islande, avant-poste du dérèglement climatique : « On vit une explosion au ralenti »
Transformer les déchets du poisson en or : Agusta Gudmundsdottir, elle aussi, y consacre sa vie. Cette microbiologiste et son époux ont découvert que les enzymes digestives du cabillaud de l’Atlantique Nord, concentrées dans les viscères autrefois jetés, font des miracles dans le traitement du rhume et d’une série de problèmes de peau. « Il a fallu des années pour mettre au point le bon processus et déposer les brevets. Ce ne fut pas simple », concède-t-elle. Les produits de son entreprise de 30 personnes, Zymetech, qui a fusionné avec une biotech suédoise, Enzymatica, sont aujourd’hui commercialisés dans 50 pays – notamment en marque blanche, pour certains géants de la pharmacie.
Tripes, peau, tête, os, œufs… Grâce à l’utilisation extensive des sous-produits, la valeur d’un cabillaud peut être multipliée par deux. Au minimum. Les applications de Kerecis font ainsi grimper la valeur de la peau de 20 centimes à plus de 2 000 euros, soulignent les experts du Sjavarklasinn. Ce cluster a beaucoup contribué à la mutation du secteur. L’entrepreneur Thor Sigfusson l’a fondé en 2011, avec l’objectif – déjà – d’amener le pays à utiliser 100 % du cabillaud. Pour ce faire, il s’est d’abord attelé à combattre la « mentalité insulaire ». A savoir « le fait d’être convaincu de connaître tout le monde sur l’île et de pouvoir joindre n’importe qui en cas de besoin, mais, en vérité, de ne jamais le faire », résume-t-il dans l’ouvrage qu’il a consacré au sujet (The New Fish Wave, Leete’s Island Books, 2020, non traduit).
« Créer des emplois qualifiés attirant les jeunes »
Stratégiquement nichés sur le port de Reykjavik, les locaux du cluster accueillent les bureaux de 80 entreprises de la filière. « Nous nous sommes inspirés du fonctionnement de la Silicon Valley », raconte Nanna Osk Jonsdottir, la directrice du lieu, traversant l’un des nombreux coins café du premier étage et exposant différents produits tirés du poisson, dont des vestes et des lampes. « Ce n’est pas un mythe : beaucoup d’idées naissent dans ces espaces communs. Ainsi, 70 % des membres du cluster ont noué des collaborations avec d’autres ces dernières années. »
C’est notamment ici qu’a démarré Codland, un projet mené conjointement par plusieurs pêcheries – qui n’avaient jamais travaillé ensemble auparavant –, pour construire une usine tirant le collagène et la gélatine du poisson. « Nous poursuivons les recherches pour développer encore d’autres usages de ces sous-produits », résume David Tomas Davidsson, responsable R&D de Codland.
Le cluster océan a également vu naître une série de jeunes pousses comme Feel Iceland, l’une des premières à se lancer, en 2013, dans l’utilisation cosmétique du collagène issu de la peau du cabillaud. Vendues en Europe et aux Etats-Unis, ses pilules pour la peau et les articulations ont réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros en 2020. Aujourd’hui, ses 13 salariés sont à Grenivik, dans le nord du pays, où une partie de la production est localisée. « Pour nous, l’enjeu est aussi celui-ci : créer des emplois qualifiés qui attirent les jeunes, et pas seulement dans la capitale », souligne Nanna Osk Jonsdottir.
La pêche au sens strict représente environ 7 600 emplois, soit 3,9 % de la population active, contre 10 000 il y a vingt ans, selon Statistics Iceland. « Mais, si l’on regarde les jobs indirects créés dans les biotechs, l’innovation, le marketing oula vente, on est passés de 25 000 emplois au total en 2011 à plus de 30 000 aujourd’hui », estime Thor Sigfusson dans son livre. Beaucoup des Islandais fâchés contre le système de quotas l’ignorent. Pas sûr, néanmoins, que cela suffise à les réconcilier avec la pêche…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/16/dans-le-poisson-islandais-rien-ne-se-perd-tout-se-transforme_6098596_3234.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
15- Entretien. Gaspillage alimentaire : "Chaque année, 30% de la production mondiale termine dans nos poubelles", se désole un député, France info, 16/10/21, 19:46

"Il faut qu'on fasse davantage" sur le gaspillage alimentaire, a soutenu Guillaume Garot, député socialiste de Mayenne, ce samedi sur France info. 
"Chaque année, 30% de la production alimentaire mondiale termine dans nos poubelles", a déclaré samedi 16 octobre sur France info Guillaume Garot, député socialiste de Mayenne, ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire, auteur d'une loi anti-gaspillage, qui interdit à la grande distribution de rendre les invendus impropres à la consommation, à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation. Le député demande une "meilleure information des consommateurs", alors que 10 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année en France.
France info : La France s'est engagée à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2025. Est-ce qu'on en prend le chemin ?
Guillaume Garot : Il faut qu'on fasse davantage. Il est vrai que nous sommes un pays pionnier en Europe puisque nous avions, en 2016, voté la première loi en Europe et sans doute dans le monde contre le gaspillage alimentaire. Il faut rappeler que le gaspillage alimentaire, c'est considérable à l'échelle de planète, c'est 30% de la production alimentaire qui est jetée ou gaspillée chaque année. À l'échelle de notre pays, c'est 10 millions de tonnes qui finissent à la poubelle. Ça équivaut à 16 milliards d'euros. Nous sommes évidemment, comme consommateurs, directement concernés. C'est là-dessus que nous devons porter aujourd'hui l'effort dans nos politiques publiques. Il faut mieux informer les consommateurs, faire qu'on sorte des confusions entre les dates limites de consommation et les dates de consommation optimale. Tout cela est un peu difficile à comprendre. Il faut vraiment un effort de clarification et un effort d'explication auprès des consommateurs que nous sommes. Pour les produits secs, les biscuits par exemple, vous pouvez toujours manger votre biscuit au-delà de la date indiquée sur le paquet. D'ailleurs, si vous regardez bien, c'est "à consommer de préférence avant". Il faut cet effort d'explication. Et puis, je crois surtout fondamentalement qu'il faut un effort sur l'éducation à l'alimentation. Ça veut dire qu'il faut donner à chaque enfant de France les repères, les savoirs, les connaissances sur l'alimentation pour avoir une consommation plus responsable. C'est indispensable que notre pays s'engage dans cette voie.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/gaspillage-alimentaire-chaque-annee-30-de-la-production-mondiale-termine-dans-nos-poubelles-se-desole-un-depute_4810107.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
16- Le goût amer de l'exploitation du café dans le monde : l'édito exclusif de Bruno Parmentier, Futura-sciences, 16/10/21
Par Bruno Parmentier, Ingénieur, économiste, auteur conférencier et consultant, spécialisé dans les questions agricoles et alimentaires

Quand on achète un produit, qu'on le veuille ou non, on achète le monde qui va avec. Voyons un peu ce que cette sage maxime implique en ce qui concerne notre petit noir si chéri. Là, en sirotant son breuvage préféré, on est aussitôt en prise directe avec le capitalisme sauvage, le néo-colonialisme, la bourse de New York... et le réchauffement climatique !
Pour les 20 ans de Futura, j'ai souhaité vous parler d'un breuvage bien connu. Si vous aimez en déguster régulièrement, le matin, à midi ou même le soir, vous n'êtes pas seul dans votre cas : on estime que ce sont environ 2,5 milliards de tasses de café qui sont consommées chaque jour sur notre Planète. 
Une excellente boisson, à consommer à la bonne heure et avec modération
Les Français ne sont pas les plus grands consommateurs de café au monde, mais ils en consomment quand même de l'ordre de cinq kilos par an, c'est-à-dire en moyenne deux tasses par jour et par personne. Hormis l'eau, c'est - avec le thé - la boisson la plus consommée quotidiennement sur Terre. 
Au-delà de son caractère social, le café, tout comme le thé, permet de maintenir son attention plus longtemps. C'est pour ça que, contrairement à l'alcool, il n'a pratiquement jamais fait l'objet d'un interdit alimentaire. Originaire de l'Éthiopie, il s'est très vite développé dans le monde arabo-musulman (d'où son nom issu de l'arabe qahwah, boisson stimulante).
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-gout-amer-exploitation-cafe-monde-edito-exclusif-bruno-parmentier-92933/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
17- Factuel. Les vignes des Hautes-Alpes, « front pionnier » face au changement climatique, Le Monde, 17/10/21, 06h23
Angela Bolis (Embrun et Théus (Hautes-Alpes) envoyée spéciale)

Ce petit vignoble, le plus haut de France, connaît un nouvel essor : son altitude et ses cépages anciens constituent des atouts face au réchauffement.
Delphine et Emmanuel Berteloot sont bourguignons. Lui a consacré sa carrière au négoce de vin dans une grande maison des côtes de Beaune. A l’heure de la retraite, l’idée a germé de cultiver leur propre vigne… dans les Hautes-Alpes. Face à leur parcelle, le lac de Serre-Ponçon, au bleu profond et scintillant, et tout autour, les montagnes. C’est ici qu’en 2019 ils ont planté leurs premiers ceps sur un terrain de 5 hectares situé près d’Embrun, au bout d’un chemin escarpé, à 900 mètres d’altitude. « C’est merveilleux de travailler ici, non ? », lance M. Berteloot, visiblement comblé.
Bien sûr, il y a le paysage, mais surtout le climat, qui trouve tout son intérêt à l’heure du changement climatique. « Du fait du réchauffement, c’est primordial de se situer à ces altitudes pour bénéficier de plus de fraîcheur, et d’une grande amplitude thermique entre le jour et la nuit. Cela fait un vin qui n’est pas trop lourd, pas trop alcooleux… comme ce qu’on goûtait avant », expose le vigneron.
En plein soleil, aérées par le vent et alimentées par des sources, ses vignes semblent se plaire. « Elles donnent même trop, on a dû couper des grappes pour qu’elles soient plus concentrées. Et je n’ai presque pas besoin de les traiter », s’étonne Emmanuel Berteloot. Les vendanges sont sur le point de s’y achever, en cette mi-octobre, plus d’un mois après les vignobles du sud de la France. Elles donneront des vins baptisés « Le Roc » ou « Altitude 880 », qui puisent leur inspiration du côté de la Suisse et de l’arc alpin.
Le vignoble des Hautes-Alpes est le plus haut de France, et sans doute l’un des plus petits, avec ses quelque 150 hectares. Mais, depuis peu, il souffle sur ces hautes vignes un vent nouveau. En cinq ans, trois nouveaux arrivants ont rejoint la dizaine de vignerons qui s’y sont implantés, en plus d’une cave coopérative plus ancienne. Une même impression les traverse : celle de se trouver au bon endroit, de prendre ici une longueur d’avance sur le réchauffement du climat. « C’est une région d’avenir, dans dix ans, tout le monde va chercher à planter à ces altitudes, assure M. Berteloot. D’ailleurs, des gens nous appellent régulièrement pour se renseigner… »
« Expérimentations pour l’avenir »
A l’échelle nationale, le mouvement est pourtant loin d’être majoritaire.« Monter en altitude reste encore marginal dans le paysage viticole français. Mais ces entrepreneurs représentent beaucoup en termes d’expérimentations pour l’avenir, c’est un front pionnier », estime Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Cette relocalisation fait d’ailleurs partie des options envisagées par le programme Laccave (2012-2020) sur l’adaptation des vignes au climat futur, que le chercheur a coanimé. Sans pour autant emporter l’adhésion de la filière viticole : nulle mention n’en est faite dans sa « stratégie face au changement climatique », remise le 26 août au gouvernement. « L’option majoritaire est de rester dans son terroir, et de renouveler les cépages, d’irriguer, ou de faire de l’œnologie corrective [pour désalcooliser ou acidifier le vin], résume Jean-Marc Touzard. Mais il est aussi possible de relocaliser des vignes à l’intérieur ou en bordure d’un même terroir, en jouant sur la topographie et l’altitude. »
> Lire aussi Le changement climatique menace aussi les vins rosés
Dans certaines régions viticoles, quelques vignes grimpent doucement, dans le Languedoc par exemple, sur les hauteurs du Larzac, ou dans le Var, où la maison bourguignonne Louis Latour a planté du pinot noir à 500 mètres d’altitude, sur les coteaux du Verdon. Plus au nord, de nouveaux vignobles fleurissent, montant en latitude cette fois, comme en Bretagne, en Angleterre, en Belgique, ou même en Suède.
> Lire aussi Le vin belge entre en effervescence
Dans les Hautes-Alpes, ce vignoble naissant tient plutôt de la reconquête. Le clergé développa cette culture dès le Moyen Age, et les vignes couvraient les coteaux ensoleillés de la Durance jusqu’au XIXe siècle. D’anciens clos ont même été retrouvés près du village de l’Argentière entre 1 050 et 1 300 mètres d’altitude, au côté d’une centaine de caves troglodytes. Chaque famille avait alors sa vigne, avec d’autres cultures et quelques animaux d’élevage. Mais, donnant un « petit » vin, le vignoble haut-alpin périclita au XXe siècle, sous les coups de boutoir du phylloxéra, de l’exode rural et de la concurrence des grandes régions viticoles. Certains ceps ont cependant traversé le temps.
De l’autre côté du lac de Serre-Ponçon, Maxime Aerts et Angela Weidner louent depuis 2020 un hectare de vignes, quasi centenaires pour les plus vieilles. Le jeune couple vient du Gard, où il a fait ses premières cuvées. « En quatre ans, on a vécu deux canicules incroyables, nos vignes ont brûlé ! Et nos vins montaient à 14° ou 15° d’alcool : ce n’est pas le vin qui nous ressemble et qu’on a envie de boire », raconte Angela Weidner.
« Revisiter ce patrimoine »
Sur leur domaine Les Raisins suspendus, ils doivent désormais réinventer leurs pratiques. Ici, c’est un patchwork de cépages aux nuances variées : feuilles vertes ou déjà rousses, grappes dorées, roses ou noires… En septembre, des ampélographes (spécialistes des cépages) sont venus de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), de l’Inrae et de Montpellier-SupAgro pour les identifier. Ils ont recensé au total trente-cinq cépages, plus ou moins rares : chardonnay, mollard, espanenc, mondeuse, portugais bleu… et d’autres encore inconnus. « Cette parcelle nous permet de tester comment ces cépages se comportent au fil du temps, pour choisir ceux qui se sentent le mieux et qu’on pourra multiplier pour des plantations futures », explique Maxime Aerts.
> Lire aussi Menacés par le changement climatique, des vignerons à la recherche de cépages oubliés
Pour Laurent Audeguin, responsable du pôle matériel végétal à l’IFV, qui a participé à l’identification de ces vieilles vignes, « le temps est venu de revisiter ce patrimoine. Les cépages délaissés, souvent parce qu’ils étaient trop tardifs, acides ou peu sucrés, sont désormais vus d’un bon œil avec le changement climatique. Ils sont autant de possibles variables d’adaptation. » Hyper minoritaires face aux grandes variétés, comme le merlot ou le grenache, ces cépages sont pourtant de plus en plus nombreux à être réhabilités – ils sont trente-six à être entrés au Catalogue officiel des variétés depuis 2006.
Parmi ces cépages locaux, il y a, dans les Hautes-Alpes, un incontournable : le mollard, ou « petit mont ». C’est au domaine Allemand, premier domaine viticole du département, fondé en 1954 à Théus, qu’il a été patiemment réhabilité. « C’est un cépage de montagne. Sa végétation sort tardivement, ce qui le protège des gels du printemps. Comme cette année ! », raconte Laetitia Allemand. Avec le réchauffement, les hivers sont plus doux : la végétation sort en avance et se retrouve plus exposée aux gels tardifs – la vigne française en a largement fait les frais cette année. « Autre avantage avec le réchauffement, le mollard fait peu de degrés d’alcool. En assemblage, il apporte de la souplesse et de la fraîcheur aux vins », poursuit Laetitia Allemand.
> Lire aussi Le climat fait la révolution dans les vignobles
La vigneronne en est convaincue : son indication géographique protégée (IGP) a monté en gamme et suscite de plus en plus d’intérêt. « C’est une belle dynamique, mais il ne faudrait pas non plus attirer des industriels qui cassent cet esprit petit vigneron et qualité », estime-t-elle. La région n’y est pas forcément propice : la montagne a aussi ses aléas climatiques et, surtout, des terres rares, pauvres et peu accessibles… Pour l’instant, les nouveaux arrivants misent sur le bio, la biodynamie ou les vins nature. « Dans ces conditions, les rendements sont faibles, donc il faut un vin bien valorisé, considère Jean-Marc Touzard, de l’Inrae. Le récit autour des espaces d’altitude, des cépages anciens, de l’attention portée à l’environnement permet aussi de créer de la valeur. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/17/les-vignes-des-hautes-alpes-front-pionnier-face-au-changement-climatique_6098694_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
18- Chronique. Algues vertes : « On ne peut faire disparaître l’azote. Chassez-le par la porte, il revient par la fenêtre », Le Monde, 17/10/21, 11h25 
Stéphane Foucart

Grand producteur européen de viande, les Pays-Bas croulent sous les déjections de bétail et projettent de réduire d’un tiers le cheptel national. La « crise de l’azote » que connaît le pays rappelle celle que vit la Bretagne avec les algues vertes, note, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Chronique. L’information est passée relativement inaperçue en France, elle pourrait néanmoins y être pertinente dans le débat public. Début septembre, les autorités néerlandaises ont proposé un plan drastique pour réduire la pollution de leurs cours d’eau par les nitrates. Dans un pays aussi fortement attaché au libéralisme économique et aussi fier de son industrie agroalimentaire, le projet a de quoi surprendre par sa verticalité et son ampleur : il s’agit de réduire d’un tiers le cheptel du pays, l’un des grands producteurs européens de produits animaux. L’une des pistes pour le mettre en œuvre est le rachat par l’Etat, puis le démantèlement, de grandes exploitations intensives.
La radicalité du projet est à la mesure de l’ampleur de ce qu’aux Pays-Bas les médias qualifient parfois de « crise de l’azote » issue des effluents de l’élevage. L’azote (N), c’est cet élément chimique omniprésent qui peut prendre des formes bénignes comme le diazote (N2), mais aussi des formes problématiques pour la santé et l’environnement. Les nitrates (NO3), par exemple, polluent les eaux de surface et contribuent au phénomène dit « d’eutrophisation », à l’origine de la prolifération des algues vertes sur les littoraux.
Vertigineuse concentration d’animaux
Les Pays-Bas sont probablement l’un des pays au monde où la production animale est la plus rationalisée, la plus densifiée, la plus technologique. Dans ce petit pays de 41 500 kilomètres carrés, près de 100 millions de volailles et 11 millions de porcs sont élevés dans des bâtiments. A quoi il faut ajouter 1,5 million d’ovins et de caprins, ainsi que 3,8 millions de bovins. Jusqu’où poursuivre cette vertigineuse concentration d’animaux ? Le projet néerlandais, toujours en discussion, nous ramène à cette réalité implacable : un cheptel ne peut pas croître indéfiniment sur un territoire fini. Le pays croule sous les déjections de son bétail. Et pour faire baisser les taux de nitrates dans ses cours d’eau, les autorités néerlandaises semblent se résoudre à trancher dans les effectifs de l’un de leurs fleurons industriels.
Si la réflexion a fait son chemin aux Pays-Bas – où elle suscite d’intenses polémiques au sein des syndicats agricoles –, elle demeure très marginale dans le débat public français. En Bretagne, pourtant, les dégâts environnementaux et sanitaires de la production animale intensive n’ont pas grand-chose à envier à la « crise de l’azote » néerlandaise. La manifestation la plus commune et la plus visible de ces dégâts est connue : il s’agit des fameuses « algues vertes » qui s’amassent sur le littoral breton et qui empoisonnent, littéralement, les communes et les populations riveraines. Selon les chiffres du Centre d’étude et de valorisation des algues obtenus par ma collègue Martine Valo, l’année 2021 s’annonce comme l’une des pires jamais enregistrées.
> Lire aussi Les algues vertes, un fléau sans fin sur les plages de la Bretagne
Les surfaces recouvertes par les algues vertes pourraient même, cette année, excéder de 50 % la moyenne annuelle depuis le début du siècle. La faillite de l’Etat dans la gestion de cette crise chronique est régulièrement rappelée, dernièrement par la Cour des comptes dans un rapport sévère révélé en mai par Le Monde. Rien n’y fait, les algues vertes sont toujours là. Pourtant, les efforts des producteurs et des agriculteurs sont réels : au cours du dernier quart de siècle, le taux moyen de nitrates dans les eaux superficielles bretonnes a bel et bien chuté. De 45 milligrammes par litre dans les années 1990, il est passé autour de 32 milligrammes par litre aujourd’hui.
Pourquoi tant d’ammoniac ?
Rien, toutefois, qui puisse avoir un effet sur la prolifération et l’échouage des algues dans les estuaires et sur les plages : selon l’Observatoire de l’environnement en Bretagne, seules 1 % des stations de mesure relèvent une eau en « bon état » dans la région. Dans les deux tiers des cas, l’eau est classée en « état médiocre » (53 %) ou en « mauvais état » (12 %).
Non seulement l’amélioration de la qualité de l’eau est insuffisante pour faire changer la situation, mais certaines mesures mises en place pour obtenir cette amélioration ont d’autres effets délétères. Car l’azote des déjections animales a aussi la fâcheuse tendance à se transformer en ammoniac (NH3), un gaz responsable de la formation de particules fines, une pollution qui est une source importante de mortalité. Le sujet est au cœur de l’actualité depuis que les mesures d’AirBreizh ont été rendues publiques, début octobre, montrant que la Bretagne était la première région française émettrice d’ammoniac. En juin, le collectif de journalistes bretons Splann ! avait fait pression sur les autorités avec la publication d’une enquête fouillée sur le sujet.
> Lire aussi Pour réduire la prolifération des algues vertes, l’Etat va proposer des « contrats » aux agriculteurs
Pourquoi tant d’ammoniac ? Interrogée au cours d’une conférence de presse tenue jeudi 14 octobre, l’une des responsables de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor a expliqué : « On a tellement concentré [les calendriers d’épandage] pour réduire les nitrates dans l’eau que, par ces actions-là, on est en train de détériorer la qualité de l’air quand tous les éléments [météorologiques] sont en place. » On ne peut faire disparaître l’azote. Chassez-le par la porte, il revient par la fenêtre.
Y a-t-il, du coup, une réflexion pour réduire les cheptels dans les zones d’élevage déjà très denses ? Interrogé au cours de la même rencontre par la journaliste Inès Léraud, coautrice d’une enquête de référence sur les algues vertes (Algues vertes, l’histoire interdite, avec Pierre van Hove, Delcourt-La Revue dessinée, 2019), le président de la chambre, Didier Lucas, a opposé une fin de non-recevoir. Ne faudrait-il pas, au moins, ouvrir le même débat qu’aux Pays-Bas ? Les densités de bétail sur les territoires bretons et néerlandais ne sont pas si différentes. Pour les porcs, elles sont même strictement identiques : 275 animaux par kilomètre carré.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/17/algues-vertes-on-ne-peut-faire-disparaitre-l-azote-chassez-le-par-la-porte-il-revient-par-la-fenetre_6098693_3232.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
19- Des scientifiques maîtrisent la reproduction de la grande araignée de Méditerranée, AFP, 18/10/21, 23:00

Après la langouste rouge en mai, des scientifiques du laboratoire français Stella Mare ont annoncé lundi avoir réussi à maîtriser la reproduction de la grande araignée de Méditerranée, une "avancée scientifique" qui doit permettre la préservation de cette espèce.
Ces chercheurs ont réussi à obtenir "plus de 1.200 juvéniles" (des individus n'ayant pas encore leur taille adulte, NDLR) de cette "espèce protégée" au niveau européen, puis à garantir "la survie de plus de 70%" d'entre eux à ce jour, a annoncé la plateforme Stella Mare (Sustainable TEchnologies for LittoraL Aquaculture and MArine REsearch), un laboratoire situé à Biguglia, en Haute-Corse, et dépendant de l'Université de Corse et du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS).
Les individus, qui font entre deux et trois centimètres et sont âgés de plus de quatre mois, sont actuellement élevés dans les aquariums de Stella Mare "où ils démontrent déjà leur exceptionnelle capacité de camouflage", se sont félicités les scientifiques.
Endémique de Méditerranée, l'espèce "Maja squinado" était abondante dans les années 50-60 avant que le déclin des stocks ne soit si important qu'elle est aujourd'hui quasiment absente de certaines zones de Méditerranée, notamment aux Baléares (Espagne), où elle est totalement absente depuis plus de 20 ans, hormis autour de l’île de Formentera où seuls quelques spécimens sont prélevés chaque année, précise la plateforme.
Depuis la fin des années 1970, la baisse des rendements a fait craindre "un épuisement des stocks et une mise en danger de l'espèce". Ainsi, en Corse, les captures de Maja squinado ont diminué de moitié entre 2011 et 2019. 
"Cette nouvelle avancée ouvre la voie à des méthodes de +restocking+ et de compensation de l'activité de pêche afin de préserver la présence de la grande araignée de Méditerranée", se félicitent les scientifiques, alors que des "expérimentations de relâcher d'individus sont d'ores et déjà envisagées".
Sur le plan économique, la maîtrise de la reproduction de la grande araignée de Méditerranée "pourrait aider à endiguer le déclin des captures en Europe dû à la surpêche".
Pour la langouste rouge, que l'on trouve sur la côte atlantique et en Méditerranée, la maîtrise de la reproduction, présentée en mai par Antoine Aiello, le directeur de Stella Mare, comme "une avancée scientifique majeure", ouvrait également la voie à la préservation de l'espèce, sachant que les captures recensées dans l'Union européenne ont connu "un déclin continu" de "plus de 90% dans certaines zones" depuis les années 1950.
<https://information.tv5monde.com/info/des-scientifiques-maitrisent-la-reproduction-de-la-grande-araignee-de-mediterranee-429028>
_______________________________________________________________________________________________________________________
20- Décryptage. PestiRiv, l’étude sur les pesticides qui fait trembler les vins de Bordeaux, Le Monde, 19/10/21, 00h00
Stéphane Mandard et Stéphane Foucart

Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire lancent une étude inédite sur l’exposition aux pesticides des riverains d’exploitations viticoles. 
L’étude n’a pas encore commencé mais elle inquiète déjà la filière viticole. Au point que Bernard Farges, le patron du très influent Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a pris sa plume, début octobre, pour s’en émouvoir auprès de la préfète de la région Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et Santé publique France (SPF) ont annoncé, mardi 19 octobre, le lancement de PestiRiv, la plus grande étude d’exposition aux pesticides des riverains d’exploitations viticoles conduite à ce jour en France.
Si la viticulture a été choisie, explique-t-on à SPF, c’est d’une part que « l’imbrication » entre habitations et parcelles cultivées est plus forte que pour d’autres types de cultures et d’autre part que « des remontées de signaux sanitaires nous parviennent de zones viticoles avec notamment des cas de clusters de cancers pédiatriques proches de ces zones ». L’étude se déroulera en deux temps : d’octobre 2021 à février 2022, puis de mars à août 2022 pour inclure une période de traitements. Les résultats ne sont pas attendus avant 2024.
> Lire aussi Les pesticides toujours tabous dans le Bordelais
La perspective de leur publication met pourtant déjà en émoi le patron du CIVB. « Nous ne sommes pas convaincus que l’Anses et Santé publique France, une fois le travail d’analyse et de diffusion réalisés, feront l’effort de pédagogie et de contradiction nécessaire pour éviter des conclusions hâtives, faisant fi de toute rigueur scientifique », écrit Bernard Farges dans son courrier du 1er octobre, dont Le Monde a pu prendre connaissance.
« Rigueur scientifique »
Le représentant des viticulteurs bordelais prévient la préfète que son organisation ne participera pas à la prochaine réunion prévue le 10 novembre : « Nous n’accompagnerons pas cette démarche, ni auprès des entreprises viticoles girondines, ni auprès des maires des communes concernées. » Une menace à peine voilée qui peut mettre péril PestiRiv, dont la réalisation implique la coopération des viticulteurs, qui devront partager avec les agences leur calendrier d’épandages et les produits qu’ils utilisent. Contacté, le CIVB n’a pas souhaité faire de commentaires.
« Aucune discussion n’a été ouverte, ni sur l’échantillonnage, ni sur le protocole, ni sur la politique de diffusion des résultats à venir », reproche M. Farges dans sa missive. « Les parties prenantes sont informées, assure-t-on à SPF. Mais aucune, ni les professionnels viticoles ni les ONG n’ont leur mot à dire sur le protocole. C’est la garantie de sa rigueur scientifique. »
Le président du CIVB craint un « focus sur le vignoble bordelais » et ne veut pas que Bordeaux soit « de nouveau le bouclier derrière lequel les autres vignobles français peuvent s’abriter ». Selon lui, « plus de la moitié de l’étude se déroulerait en Gironde », ce qui constituerait « un biais ». La Gironde ne sera pourtant pas le seul territoire concerné par PestiRiv. Les volontaires vont êtrerecrutés – à partir du 25 octobre – sur 162 sites répartis dans six grandes régions viticoles de France : Nouvelle-Aquitaine (500 ménages), Grand-Est (300), Occitanie (250), Provence-Alpes-Côtes-d’Azur (250), Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté (200).
> Lire aussi Coronavirus : « Un moratoire sur les épandages de pesticides près des habitations est une nécessité sanitaire et morale »
Des analyses de cheveux et d’urines seront conduites auprès de 1 500 adultes et 650 enfants vivant à moins de 500 mètres des vignes et à plus d’un kilomètre de toute autre culture. L’exposition de cette population sera comparée à celle de 750 adultes et 350 enfants vivant à plus de 5 kilomètres de toute exploitation viticole et à plus d’un kilomètre de toute autre culture. Ces analyses biologiques seront couplées avec d’autres mesures environnementales : présence de pesticides dans l’air, les légumes du jardin, usage de produits insecticides au domicile.
Ces précautions, explique-t-on à SPF, « permettront de démêler les différentes sources d’exposition et de préciser la part attribuable aux traitements phytosanitaires appliqués sur les vignes ». Le protocole mis en œuvre devrait également permettre d’identifier les bénéfices potentiels de différentes pratiques culturales (biologique, conventionnel, haute valeur environnementale) pour les riverains.
Maladie de Parkinson et leucémies pédiatriques
Une cinquantaine de pesticides, sur les quelque 400 autorisés en Europe, seront passés au crible : ceux qui sont à la fois les plus toxiques, les plus utilisés sur le raisin et/ou au cœur de controverses scientifiques, dit-on à l’Anses. Seront en particulier recherchés le folpel, le glyphosate, classé cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) mais dédouané par les agences réglementaires, ainsi que différents fongicides de la classe des SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), dont de nombreux chercheurs demandent l’interdiction en application du principe de précaution.
> Lire aussi Pesticides SDHI : 450 scientifiques appellent à appliquer le principe de précaution au plus vite
Le cas du folpel est emblématique. Il fait partie des dix substances actives les plus fréquemment retrouvées dans l’air en France. Utilisé contre le mildiou, « le fongicide de la vigne » est considéré comme cancérogène suspecté par l’Agence européenne des produits chimiques. Selon le dernier bilan de la qualité de l’air en Nouvelle-Aquitaine, publié cet été, les concentrations en folpel ont « nettement augmenté » en 2020. Depuis qu’il a commencé à mesurer les pesticides, en 2015, l’organisme en charge de la surveillance de la qualité de l’air, Atmo Nouvelle-Aquitaine, relève notamment des pointes dans le Médoc, haut lieu de la viticulture française, en été, lors des périodes de traitements. Mais des traces de folpel sont mesurées jusqu’à Bordeaux. La preuve, selon l’organisme, d’un « transfert des molécules par l’air depuis les surfaces agricoles vers les zones urbaines ».
Plusieurs publications scientifiques montrent une association entre la survenue de certaines pathologies, dans certains territoires, et la densité d’exploitations viticoles sur ce même territoire. Selon une étude française publiée en 2017 dans la revue European Journal of Epidemiology, la prévalence de la maladie de Parkinson est supérieure d’environ 10 % dans les cantons où la vigne est la plus présente, par rapport aux cantons où elle l’est le moins. D’autres travaux, publiés en 2020 dans Environmental Research, indiquent pour leur part une incidence légèrement accrue de certaines leucémies pédiatriques, en lien avec la proximité d’exploitations viticoles.
> Lire aussi Des traces de pesticides dans des vins certifiés « haute valeur environnementale »
Pointer vers les substances les plus problématiques
Cependant, ces études sont fondées sur des données uniquement géographiques : elles ne permettent pas d’associer les maladies en question avec des molécules ou des familles de molécules, dit-on à l’Anses. En croisant les données d’exposition à différents produits avec les informations déjà acquises, PestiRiv pourrait permettre de pointer vers les substances les plus problématiques.
« Enfin ! Cela fait dix ans que l’on réclame une étude sur l’exposition des riverains aux pesticides. A l’époque, au ministère de l’agriculture, on nous répondait que c’était un non-sujet. Mais que de temps de perdu, commente François Veillerette, le porte-parole de l’association Générations futures. Et les résultats ne seront publiés qu’en 2024, en espérant qu’ils ne restent pas au fond d’un tiroir. Et ce ne sera que le début de l’histoire. Pendant ce temps, les gens continuent d’être malades. »
L’étude devrait aussi permettre d’établir une relation entre la proximité du domicile avec les parcelles et le niveau d’exposition des riverains. Et, ainsi, appuyer sur des données solides le vif débat né de la volonté de plusieurs maires de petites communes d’établir des zones non traitées (ZNT) autour des habitations ou des lieux de vie. Dans le sillage du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), à l’été 2019, plusieurs élus, notamment de Gironde, avaient pris des arrêtés interdisant l’usage de pesticides à moins de 100 voire 150 mètres des habitations. Ils ont tous été cassés par la justice.
> Lire aussi L’arrêté antipesticides du maire de Langouët annulé par la justice
De son côté, le gouvernement a fixé, fin 2019, des ZNT beaucoup plus réduites : 3 mètres, 5 mètres, 10 mètres et très exceptionnellement 20 mètres en fonction de la dangerosité et du mode d’épandage des pesticides ainsi que du type de culture concernée. Un an après une première injonction en juin 2019, le Conseil d’Etat a de nouveau retoqué le texte du gouvernement, estimant que les règles n’étaient toujours pas suffisamment protectrices. La plus haute juridiction administrative a donné six mois à l’exécutif pour revoir sa copie. Il lui a ordonné notamment d’augmenter les distances minimales d’épandages pour les substances seulement suspectées d’être cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Le gouvernement a retenu 3 mètres pour les vignes alors que l’Anses recommande au moins 10 mètres pour tout produit classé CMR sans distinguer si leurs effets sont avérés, présumés ou seulement suspectés.
> Lire aussi Les règles d’épandage de pesticides en partie invalidées par le Conseil constitutionnel
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/19/pestiriv-l-etude-sur-les-pesticides-qui-fait-trembler-les-vins-de-bordeaux_6098896_3244.html>
Sur le même sujet :
> Pesticides en viticulture : lancement d'une étude sur l'exposition des riverains <https://information.tv5monde.com/info/pesticides-en-viticulture-lancement-d-une-etude-sur-l-exposition-des-riverains-429058>, AFP, 19/10/21, 09:00
_______________________________________________________________________________________________________________________
21- Alimentation : l'UE défend sa stratégie contre le lobby agricole, AFP, 19/10/21, 13:00
Julien Girault

Bruxelles défend farouchement sa stratégie pour la sécurité alimentaire qui vise notamment à sabrer l'usage des pesticides, face à l'hostilité de la puissante organisation agricole Copa-Cogeca, qui craint, comme Paris, un effondrement des rendements.
La stratégie "De la ferme à la fourchette", dévoilée en mai 2020 par la Commission européenne, devrait être validée mardi dans ses grandes lignes par les eurodéputés à Strasbourg.
Avec plusieurs objectifs à échéance 2030 : réduire de moitié l'usage de pesticides et de 20% celui d'engrais, baisser de 50% les ventes d'antimicrobiens pour les animaux d'élevage, ou encore consacrer un quart des terres cultivées à l'agriculture biologique (contre 8,5% en 2019).
Ces propositions, qui doivent encore faire l'objet de propositions législatives pour devenir contraignantes, sont dénoncées par la fédération des syndicats agricoles européens (Copa-Cogeca), majoritaire.
L'organisation, à l'unisson du gouvernement français, se réfère à des prévisions du ministère américain de l'Agriculture, mais surtout à une étude du JRC, le service scientifique de la Commission, publiée mi-août.
Ce rapport projette des baisses de rendements de 10% à 15% pour les céréales, oléagineux, viandes bovine et porcine, selon divers scénarios intégrant "De la ferme à la fourchette"... tout en précisant ne fournir que des projections "indicatives", sur des modèles incomplets.
"J'espère que les esprits chagrins ou qui ne souhaitent pas ouvrir les yeux vont définitivement le faire", avait réagi fin septembre le ministre français de l'Agriculture Julien Denormandie, soulignant le risque d'un "non-sens en termes de souveraineté et d'environnement".
Pour la Copa-Cogeca, "l'impact sera une réduction sans précédent de la capacité de production de l'UE et des revenus des agriculteurs, tandis que les baisses d'émissions carbone réalisées seront effacées" par les besoins d'importations de pays moins "verts".
Opposée à tout objectif contraignant de réduction des pesticides, la fédération mène une campagne "intensive" auprès des eurodéputés, selon plusieurs parlementaires.
- "Etude sciemment cachée" ? -
L'organisation s'est également indignée d'informations de presse indiquant que le rapport était prêt dès janvier : la Commission a justifié le retard de publication par des difficultés à intégrer des variations, comme l'évolution de la consommation.
L'exécutif européen a "sciemment caché son étude interne", accuse Anne Sander, eurodéputée PPE (droite), s'alarmant de "l'affaiblissement de notre souveraineté alimentaire et d'une déstabilisation des marchés".
Dans sa riposte, Bruxelles a détaillé lundi les critères de sa stratégie ignorés par le JRC : fonds pour le bio, essor des biopesticides, meilleure sélection des variétés, standards durcis pour les importations, changements attendus de consommation...
"Nous allons mener des études d'impact" avant toute proposition législative, car "les modèles existants sont incapables d'intégrer les évolutions de la demande, ni les pertes de production en raison du changement climatique et d'une biodiversité dégradée" si on n'agit pas, a souligné lundi la commissaire européenne Stella Kyriakides.
Les évaluations brandies par le Copa-Cogeca "sont basées sur l'agriculture conventionnelle, en monoculture, (...) mais avec des pratiques agro-écologiques comme le mélange de variétés, on n'observe pas ces baisses de productivité", renchérit l'eurodéputé vert Benoît Biteau.
"Et si on n'utilise plus de pesticides et d'engrais de synthèse, on fait dégringoler les coûts de production qui plombent les revenus des agriculteurs", assure-t-il.
- Pragmatisme -
Ciblé, CropLife, vaste organisation représentant l'agrochimie (dont les géants Bayer, DuPont, Syngenta...), assure que ses membres investissent massivement dans les biopesticides et agite le spectre d'une Europe dépendante des importations alimentaires si sa production s'effondre.
"Quelle naïveté ! Produire moins, c'est produire de la faim", abondait récemment la présidente de la FNSEA et dirigeante du Copa, Christiane Lambert.
"Le Pacte vert ne provoquera pas la famine !", rétorque l'eurodéputé socialiste Eric Andrieu, rappelant que "l'Europe autosuffisante sur le plan alimentaire est un mythe, elle est déjà importatrice nette en quantité".
Pour lui, la sécurité alimentaire passe par une "diversification" des approvisionnements auprès de pays aux mêmes normes de production que l'Europe.
Pour autant, le récent compromis entre eurodéputés et Etats sur la future Politique agricole commune (PAC), qui sera voté en novembre au Parlement européen, n'intègre pas les objectifs de "La ferme à la fourchette".
"Ce sera une gageure de rendre les deux cohérentes" et de surveiller l'enveloppe de la PAC "pour éviter qu'un lobbying important n'essaye de déconstruire, voire d'enterrer la stratégie" de sécurité alimentaire, avertit M. Biteau.
<https://information.tv5monde.com/info/alimentation-l-ue-defend-sa-strategie-contre-le-lobby-agricole-429088>
_______________________________________________________________________________________________________________________
En images
21- Les superpouvoirs des algues, L’Aventura, Le BD Blog de Fiamma Luzzati, 07/1021

Les algues ont des super-pouvoirs et vont nourrir la planète. Côté start-ups, ça frémit, les fermes se multiplient et des extraits d’algues sont déjà présents dans beaucoup de produits d’usage quotidien : dentifrice, packagings, antiride, couches de bébé, tarte aux pommes… en plus, elles sont belles à voir ! Il ne faut pas rater l’exposition « Algues » qui s’ouvre à l’Aquarium de la Porte Dorée, à Paris. Ça fait un moment que je m’absente de ce blog et j’en profite pour prodiguer des conseils de lecture, de films et d’expos sur le végétal (et pas que): « La panthère des neiges » sublime documentaire de Tesson et Munier,  l’expo sur la vie après la pandémie « Renaissances », à la Cité des Sciences à Paris ; « Mauvaises graines », un livre sur les plantes qui piquent, tuent, griffent ; « La phyto, ma médecine au naturel », un excellent livre sur la phytothérapie ; « Aux frontières de l’humain« , une expo qui explore nos limites, au Musée de l’Homme, à Paris.
> BD à voir à :
<https://www.lemonde.fr/blog/lavventura/2021/10/07/les-superpouvoirs-des-algues/ <https://www.lemonde.fr/blog/lavventura/2021/10/07/les-superpouvoirs-des-algues/>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
22- Dans l'Oise, des agriculteurs enterrent des slips pour contrôler la qualité de leurs sols, LCI, 15/10/21, 07h27

Insolite - Enterrer des slips pour contrôler la qualité des sols. Cela peut sembler farfelu, mais c'est bel et bien l'expérimentation très sérieuse, visant à vérifier l’état de la vie microbienne des sols, menée par des agriculteurs de l'Oise.
Un slip enterré à une dizaine de centimètres sous terre pour mieux connaître ce qui se passe sous le sol. C’est le moyen drôle et ludique qu'ont choisi 17 exploitants sur les communes de Boran-sur-Oise et Précy-sur-Oise. Ils les ont déterrés au bout de trois mois, et ce, dans un but précis : "C'est pour évaluer la présence de la bio-diversité dans le sol", déclare Marie Sturma, chargée de mission Agriculture - Parc Oise de France, sollicitée par LCI. Si le slip n'est pas abîmé, c'est qu'il n'y a pas de micro-organisme et que la vie sous Terre est très pauvre. Si le slip ressort décomposé, c'est qu'il y a une vie microbienne qui permet de structurer le sol et de l'enrichir. 
Le bilan est donc extrêmement positif pour ces agriculteurs et ça les rassure tant, depuis quelques mois, ils étaient lancés dans une politique consistant à moins labourer, à utiliser moins d'azote, et donc ils se rendent compte que leurs sols restent de qualité et qu'il y a des rendements intéressants. Cela signifie surtout que les agriculteurs se préoccupent de leur terre et de la qualité de leurs sols
> Reportage à voir :
<https://www.lci.fr/societe/insolite-video-oise-des-agriculteurs-enterrent-des-slips-pour-controler-la-qualite-de-leurs-sols-2199040.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
23- Environnement : à la rencontre de ces Français qui fuient la ville pour changer de vie, France 2, journal de 20h, 15/10/21

Deux anciens citadins, habitants à Paris et Nantes (Loire-Atlantique), ont décidé de bouleverser leur travail et toute leur vie, afin de découvrir de nouveaux horizons, en Bretagne, dans la forêt de Fougères.
Dans la forêt domaniale de Fougères, en Ille-et-Vilaine, autour d’un ancien moulin, avec 8 000m² de terrain, Adrien et Zoé ont décidé de poser leurs valises et de changer de vie. Le cadre est idyllique, et beaucoup plus calme que leur vie précédente. Adrien, la trentaine, vivait en région parisienne, il avait une bonne situation, sa maison était remboursée. Mais un jour, une prise de conscience lui tombe dessus. C’est ainsi qu’est né ce projet, avec un jardin, des plantations, la nature. 
"Je me suis pris un vrai électrochoc"
"Quand j'ai découvert des sujets liés à l’écologie, au réchauffement climatique, à la pénurie de ressources, je me suis pris un vrai électrochoc. Je ne sais même pas produire ma nourriture en fait", se souvient-il. Zoé, 31 ans, était ingénieure à Nantes. Désormais, elle est la plupart du temps en télétravail et peut s’occuper de sa nouvelle vie comme elle le souhaite.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/tourisme/environnement-a-la-rencontre-de-ces-francais-qui-fuient-la-ville-pour-changer-de-vie_4809091.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20211021/b4486aa1/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse