[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, sports, loisirs, pollutions et déchets (vendredi 22 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 22 Oct 08:44:49 CEST 2021


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Fairphone, le pari d’un smartphone durable <https://planete.lesechos.fr/solutions/fairphone-le-pari-dun-smartphone-durable-11210/>, Planète Les Echos, 28/09/21, 09h40 
2- Enquête. L’ozone, angle mort des politiques antipollution <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/14/qualite-de-l-air-l-ozone-angle-mort-des-politiques-antipollution_6098316_3244.html>, Le Monde, 14/10/21, 09h45
3- Fleuves français : est-il possible de retrouver un bon état écologique ? <https://theconversation.com/fleuves-francais-est-il-possible-de-retrouver-un-bon-etat-ecologique-169043>, The Conversation, 14/10/21, 19:19
4- Les phtalates dans le plastique entraîneraient une mortalité précoce <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/14/les-phtalates-dans-le-plastique-entraineraient-une-mortalite-precoce_6098361_3244.html>, Le Monde, 14/10/21, 13h24
5- La métropole de Strasbourg instaure une zone à faibles émissions à partir du 1er janvier 2022 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/15/la-metropole-de-strasbourg-instaure-une-zone-a-faibles-emissions-a-partir-du-1er-janvier-2022_6098566_3244.html>, Le Monde, 15/10/21, 18h25 
6- La campagne de l'ONU et de l'UE permet de retirer plus de 50 tonnes de déchets des plages <https://news.un.org/fr/story/2021/10/1106362>, ONU Info, 15/10/21
7- Lausanne, capitale olympique polluée à la dioxine <https://information.tv5monde.com/info/lausanne-capitale-olympique-polluee-la-dioxine-428732>, AFP, 16/10/21, 08:00
8- Tribune. Pollution : « la quasi-totalité de la population urbaine européenne est passée dans le rouge » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/16/pollution-la-quasi-totalite-de-la-population-urbaine-europeenne-est-passee-dans-le-rouge_6098629_3232.html>, Le Monde, 16/10/21, 09h00
9- Stocamine : l’autorisation de stockage des déchets annulée par la justice <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/16/stocamine-l-autorisation-de-stockage-des-dechets-annulee-par-la-justice_6098647_3244.html>, Le Monde, 16/10/21, 10h54 
10- À Bordeaux, pipi et caca se recyclent à vélo <https://reporterre.net/A-Bordeaux-pipi-et-caca-se-recyclent-a-velo>, Reporterre, 16/10/21, 16h52
11- La F1 disparaîtra si elle ne passe pas au vert (c'est un champion du monde qui vous le dit) <http://www.slate.fr/story/217524/lformule-1-pollution-climat-ecologie-sebastian-vettel>, Slate, 17/10/21, 08h44
12- Critique. « Déchets : les grands mensonges du recyclage », sur M6 : en France, la grande tricherie du tri des déchets <https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/10/17/dechets-les-grands-mensonges-du-recyclage-sur-m6-en-france-la-grande-tricherie-du-tri-des-dechets_6098747_3246.html>, Le Monde, 17/10/21, 19h00
13- En 2022, Roland­ Jourdain fera la Route du Rhum avec un catamaran "végétal" en fibre de lin <https://www.lejdd.fr/Sport/Voile/info-jdd-en-2022-roland-jourdain-fera-la-route-du-rhum-avec-un-catamaran-vegetal-en-fibre-de-lin-4071936>, Le JDD, 17/10/21, 07h00
14- RDC : recycler les déchets plastiques pour assainir Kinshasa <https://information.tv5monde.com/info/rdc-recycler-les-dechets-plastiques-pour-assainir-kinshasa-428967>, AFP, 18/10/21, 15:00
15- Recyclage du plastique : la France parmi les pays les plus innovants <https://www.franceinter.fr/recyclage-du-plastique-la-france-parmi-les-pays-les-plus-innovants>, France Inter, 19/10/21, 08h02
16- Grand-messes sportives et environnement, les défis d'un mariage de raison <https://information.tv5monde.com/info/grand-messes-sportives-et-environnement-les-defis-d-un-mariage-de-raison-429098>, AFP, 19/10/21, 14:00
17- Fragments de France. Dans le pays de Retz, le combat des familles contre les cancers pédiatriques <https://www.lemonde.fr/fragments-de-france/article/2021/10/20/dans-le-pays-de-retz-le-combat-des-familles-contre-les-cancers-pediatriques_6099091_6095744.html>, Le Monde, 20/10/21, 16h07
En audio
18- Jeudi, c’était la journée nationale de la qualité de l’air <https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-du-samedi-16-octobre-2021>, France Inter, Les Savanturiers, 16/10/21, 07h15
En images
19- Environnement : le lac Victoria, un trésor au bord de l'asphyxie <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/environnement-africain/environnement-le-lac-victoria-un-tresor-au-bord-de-l-asphyxie_4811225.html>, France 2, journal de 20h, 17/10/21
20- Pollution : la ville de Saint-Raphaël remonte ses déchets engloutis par la tempête Alex <https://www.francetvinfo.fr/var/pollution-la-ville-de-saint-raphael-remonte-ses-dechets-engloutis-par-la-tempete-alex_4813565.html>, France 3, Le 12/13, 19/10/21

Bien à vous,
Florence

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TOP DU JOUR : La communauté iFixit, qui se mobilise pour la réparation des appareils, a décerné au smartphone Fairphone la note maximale : 10/10. (cf. item 1)
IMPACTS DU JOUR : — L’ozone troposphérique ou de basse altitude est le seul polluant de l’air dont les concentrations ne diminuent pas. La tendance est mondiale et s’aggrave avec le réchauffement climatique. (cf. item 2 & 18)
— Les dernières décennies ont été marquées par une recrudescence importante d’indigestion des écosystèmes marins, gavés de quantités excessives d’azote et de phosphore. (cf. item 3 & 19)
— Lausanne est confrontée à une pollution à la dioxine résultant de rejets toxiques d'un vieil incinérateur de déchets ménagers. (cf. item 7)
— Le transport de colis et les livraisons alimentaires, en très forte croissance, se font essentiellement avec des véhicules diesel, sont devenus les angles morts des politiques de mobilité dans les villes. (cf. item 8)
ÉTUDES DU JOUR : — Les phtalates seraient responsables de 100 000 morts prématurées par an aux Etats-Unis, selon une étude qui met en évidence un lien entre phtalates et maladies cardio-vasculaires. (cf. item 4 & suite)
— La France est le deuxième pays européen le plus innovant en matière de recyclage du plastique, d'après une étude de l'Office européen des brevets rendue publique. (cf. item 15)
INSTAURATION DU JOUR : La métropole strasbourgeoise a entériné la mise en place d’une zone à faibles émissions (ZFE) s’étendant sur les 33 communes de son territoire. De nombreuses communes de seconde couronne y sont défavorables. (cf. item 5)
CITATION DU JOUR : "Parce que les poissons peuvent se coincer dans le plastique, les tortues peuvent manger le verre et d'autres choses peuvent en piquer certains". Gustavo Johns, 4 ans (cf. item 6)
DÉCISION DU JOUR : Un coup d’arrêt de la cour d’appel de Nancy intervient alors que les travaux de confinement des 42 000 tonnes de déchets toxiques menaçant la nappe phréatique rhénane étaient sur le point de commencer à Stocamine. (cf. item 9)
INITIATIVES DU JOUR : — Premier réseau de collecte des excreta humains en ville, la Fumainerie permet à des Bordelais d’utiliser des toilettes sèches. (cf. item 10)
— Le pilote allemand Sebastian Vettel, quatre fois champion du monde de Formule 1, invite toute l'industrie de sa discipline à cesser de délaisser la lutte pour la sauvegarde de l'écologie. (cf. item 11)
— En 2022, le skippeur Roland Jourdain prendra le départ de la course à bord d'un catamaran propre construit en fibre de lin. (cf. item 13)
— "Ici à Clean Plast, on collecte, on traite, on recycle tous les types de déchets plastiques de Kinshasa, avec pour objectif l'assainissement de la ville", Alexander Bamanisa, directeur gérant de cette société créée en 2018. (cf. item 14)
— Les organisateurs de grands événements sportifs attirant des milliers de spectateurs essaient, bon gré mal gré, d'abaisser la facture environnementale et de verdir leurs vitrines. (cf. item 16)
— Deux ans après les inondations de la tempête Alex, les fonds marins sont pollués par des tonnes de plastique. La ville de Saint-Raphaël (Var) a entrepris de ramasser les déchets. (cf. item 20)
DOCUMENTAIRE DU JOUR : Pour « Zone interdite », Paul Labrosse révèle les pratiques illégales de certains acteurs de la filière du recyclage des déchets. Un documentaire édifiant. (cf. item 12 & suite)
REPORTAGE DU JOUR : Un fossé de défiance s’est creusé à Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, entre la population, qui a alerté sur la multiplication du nombre de cancers pédiatriques, et les autorités, accusées de minorer le phénomène. (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Fairphone, le pari d’un smartphone durable, Planète Les Echos, 28/09/21, 09h40 
Pierre Fortin 

Plastique recyclé, filières équitables de matériaux, lutte contre l’obsolescence du logiciel… L’entreprise néerlandaise veut prouver qu’une autre voie est possible.
Un progrès coûteux. Voici qui pourrait résumer ce qu’est devenu ce petit objet que nous sortons de notre poche des dizaines de fois par jour : le smartphone. Son impact environnemental et social est pourtant bien connu. Ce condensé de technologie utilise entre 50 et 70 matériaux pour sa composition (plastique, métaux ferreux, précieux ou terres rares…), des filières à l’origine de conflits armés et suscitant le travail des enfants, comme en République démocratique du Congo où ils sont 40.000 à piocher les mines de cobalt et coltan, selon l’OMS. Voilà pour l’aspect humain. Ce n’est guère mieux pour la planète.
Selon l’Ademe et un rapport du Sénat datant de 2016, les trois quarts de l’impact négatif du smartphone sont concentrés dans la phase de production, qui nécessite environ 180 étapes réparties dans le monde entier, et qui mobilise 70 kilos de matière par appareil… soit près de 600 fois son poids ! Et pourtant, toujours selon les mêmes institutions, nous ne gardons guère notre téléphone plus de deux ans et demi, et 88 % des Français le changent alors qu’il fonctionne encore. Résultat : près d’1,5 milliard de smartphones sont vendus chaque année à l’échelle mondiale. Quant aux déchets électroniques, seulement 17,4 % des 53,6 millions de tonnes annuelles parviennent aux installations de recyclage. Le smartphone durable n’est-il qu’un doux rêve ?
>> Suite à lire à :
<https://planete.lesechos.fr/solutions/fairphone-le-pari-dun-smartphone-durable-11210/>
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2- Enquête. L’ozone, angle mort des politiques antipollution, Le Monde, 14/10/21, 09h45
Stéphane Mandard

A la différence des particules ou du dioxyde d’azote, l’ozone est le seul polluant de l’air dont les concentrations ne diminuent pas. La tendance est mondiale et s’aggrave avec le réchauffement climatique. 
Même avec un masque, les Français ont un peu mieux respiré en 2020. Le bilan annuel de la qualité de l’air en France, publié jeudi 14 octobre par le ministère de la transition écologique à l’occasion de la journée nationale qui lui est consacrée, confirme ce que les analyses régionales avaient déjà mis en évidence au niveau local : le confinement a au moins eu un impact positif en matière de santé publique. La mise à l’arrêt forcée du pays, et en particulier du trafic routier, a entraîné une baisse sans précédent des concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et dans une moindre mesure des particules (PM10, inférieures à 10 micromètres), dont un pic était prévu jeudi 14 octobre en Ile-de-France.
Ainsi, le nombre d’agglomérations concernées par des dépassements des seuils réglementaires pour le NO2 (seulement deux, Paris et Lyon, contre neuf en 2019) et les PM10 (aucune contre deux en 2019) est « le plus faible jamais mesuré »,relève le ministère. Une chute, historique, qui ne concerne pas un autre polluant, tout aussi nocif pour la santé : l’ozone. Cinquante-quatre agglomérations ont été touchées par un dépassement des normes pour l’ozone, soit cinq de plus que l’année précédente.
+  Infographie : L’ozone est l’unique polluant atmosphérique qui ne chute pas en France <https://img.lemde.fr/2021/10/14/0/0/0/0/700/0/0/0/5523984_381806716-graphique-ozone-700px.png>
Cet ozone dit « troposphérique » ou « de basse altitude » ne doit pas être confondu avec l’ozone stratosphérique (la fameuse couche d’ozone) qui nous protège des rayons ultraviolets. Ce « mauvais » ozone, qui est aussi un gaz à effet de serre, est considéré comme « le polluant de l’été ». Il se forme lorsque le soleil brille et que le mercure grimpe. Comme en 2019 et en 2018, l’été 2020 a été marqué par plusieurs pics de pollution à l’ozone. Un épisode d’ampleur nationale s’est produit essentiellement entre le 6 et le 12 août. Il a été particulièrement virulent dans les Hauts-de-France et en Ile-de-France.
> Lire aussi  Pollution de l’air : à Paris, des écoles toujours au-dessus des normes sanitaires
L’un des effets du dérèglement climatique
C’est l’un des effets déjà perceptibles du dérèglement climatique : la pollution à l’ozone n’est plus un phénomène circonscrit aux seules villes du sud-est de la France (ni aux grandes agglomérations). Elle concerne désormais un vaste front est qui remonte jusqu’à Lille en passant par Lyon, Mulhouse, Strasbourg ou encore la région parisienne. Autre conséquence du réchauffement, les pics d’ozone sont de plus en plus précoces, dès avril ou mai. Au point de bientôt perdre son qualificatif de « polluant de l’été ».
+  Infographie : Une pollution à l’ozone principalement concentrée sur l’axe Rhin-Rhône <https://img.lemde.fr/2021/10/14/0/0/0/0/700/0/0/0/deea650_281300684-carte-ozone-700px.png>
A la différence des autres polluants (particules, NO2 mais aussi dioxyde de soufre) dont les concentrations moyennes sont en baisse régulière – et parfois de façon significative – depuis le début du siècle, celles en ozone stagnent et sont même de nouveau en hausse depuis 2016. En Ile-de-France, elles ont bondi de 25 % lors de la dernière décennie. Une tendance qui ne devrait pas s’améliorer avec la hausse globale des températures et la multiplication des épisodes de canicule.
Certes, les niveaux record enregistrés lors de la canicule de 2003 (15 000 morts dont environ 400 attribués à l’ozone selon Santé publique France) n’ont plus été atteints. « Mais le paramètre le plus préoccupant est l’absence d’évolution substantielle des niveaux de fond, alerte Laurence Rouil, directrice scientifique et de la stratégie à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). On ne perçoit aucune amélioration. » Une stagnation observée bien au-delà du cas français. « Nos collègues chinois nous disent qu’ils n’arrivent pas à agir sur l’ozone malgré les mesures drastiques prises ces dernières années par les autorités pour réduire les émissions de polluants issus du trafic routier ou de l’industrie », témoigne Karine Léger, la directrice d’Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France. L’ozone est l’angle mort des politiques antipollution.
Un polluant dit secondaire
D’abord parce que son processus de formation est un phénomène particulièrement complexe à appréhender. A la différence des particules fines ou du dioxyde d’azote, directement émis dans l’atmosphère, l’ozone est un polluant dit secondaire. Il se forme à partir de réactions chimiques notamment entre les oxydes d’azote (NOx, émis principalement par le transport routier ou encore les incinérateurs) et les composés organiques volatils (industrie, produits ménagers) sous l’effet combiné de la chaleur et du rayonnement solaire.
Le comportement de l’ozone n’est pas linéaire. En dépit de la réduction des émissions de polluants primaires dans l’hémisphère Nord, la concentration d’ozone dans la troposphère – la partie de l’atmosphère la plus proche de la surface terrestre et dont l’épaisseur varie entre 8 et 15 kilomètres environ – continue de progresser depuis le milieu des années 1990. Première explication : les effets de cette baisse peuvent être annihilés par la hausse globale des températures.
Dans un article publié en août 2020 dans la revue Science Advances, une équipe de chercheurs franco-américains émet une autre hypothèse : l’émission accrue de polluants primaires (en particulier les oxydes d’azote liés au trafic) dans certaines régions tropicales en développement (Asie du Sud-Est, Malaisie-Indonésie ou encore Inde). L’ozone formé dans les tropiques pourrait ainsi contribuer à la pollution troposphérique des autres zones de l’hémisphère Nord.
C’est toute la difficulté de la lutte contre l’ozone. Il s’agit d’un polluant à longue durée de vie qui peut voyager sur de très longues distances. Aussi, les mesures prises à l’échelle d’un pays, et a fortiori d’une agglomération, peuvent s’avérer « insuffisantes voire inopérantes localement » si elles restent isolées géographiquement, relève Laurence Rouil, de l’Ineris.
Nécessité de coordination internationale
L’ozone est un problème global qui appelle une réponse coordonnée au niveau international. « La lutte contre la pollution de l’air, comme celle contre le réchauffement climatique, doit être portée à l’échelle de la planète », martèle Maria Neira, directrice à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Parmi les polluants primaires à cibler en priorité, les fameux NOx. Dans les agglomérations, la principale source d’émissions de NOx reste le trafic routier et principalement les moteurs diesel.
A l’été 2018, le Conseil international pour un transport propre, l’organisation non gouvernementale à l’origine de la révélation du « dieselgate », a mené une campagne de mesures dans plusieurs capitales européennes dont Paris. Les résultats ont mis en évidence qu’au-delà de 30 °C de température extérieure, les diesels recrachaient 20 % à 30 % plus de NOx qu’à une température ambiante comprise entre 20 °C et 30 °C. Autrement dit, les diesels aggravent les épisodes de pollution à l’ozone.
Une autre stratégie, portée à l’échelon international, consiste à réduire les émissions de méthane, connu comme un gaz à effet de serre mais beaucoup moins pour son rôle de composé organique volatil précurseur de l’ozone. Pour mettre la pression sur les Etats, l’OMS vient de durcir significativement ses normes en matière de pollution de l’air. Elle a introduit un nouvel indicateur pour mieux appréhender la saisonnalité de l’ozone avec un « pic saisonnier » : une limite de 60 µg/m3 sur les six mois consécutifs les plus élevés.
> Lire aussi  Pollution de l’air : l’OMS durcit drastiquement ses normes
La pollution à l’ozone sera à l’ordre du jour de la prochaine conférence sur la qualité de l’air organisée à Madrid, en novembre, par la Commission européenne. Bruxelles a entrepris de dépoussiérer ses directives sur la qualité de l’air (2004 et 2008) en visant un alignement de ses normes sur les recommandations de l’OMS.
« Un vrai sujet de préoccupation en Europe »
« L’ozone est un vrai sujet de préoccupation en Europe », constate Alberto Gonzalez Ortiz, le « M. Pollution de l’air » de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). En matière de santé publique d’abord. Selon les dernières données de l’AEE, l’exposition à l’ozone a été responsable de près de 20 000 décès prématurés à l’échelle de l’Union européenne (UE) en 2018, contre environ 16 000 en 2009 (première année de recueil de données au niveau de l’UE), soit une augmentation de près de 25 %. En France, elle serait à l’origine de près de 2 500 décès. Une évaluation sans doute sous-estimée tant il est difficile de distinguer la mortalité associée à chaque polluant.
> Lire aussi  Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air
Vingt Etats, dont la France, ne respectent pas les limites européennes, pourtant bien moins exigeantes que les recommandations de l’OMS. Et l’ensemble des habitants des métropoles européennes sont exposés à des niveaux qui dépassent les seuils de l’OMS. Changement climatique oblige, les pics d’ozone ne concernent plus seulement les pays d’Europe du Sud mais aussi d’Europe centrale et du Nord.
Alberto Gonzalez Ortiz pointe également « les effets néfastes de l’ozone sur la végétation, qui entraînent une diminution du rendement des cultures et de la croissance des forêts, ainsi qu’une perte de biodiversité ». Comme pour la santé humaine, il existe un seuil de protection pour les végétaux. La proportion de terres arables exposées à des niveaux supérieurs à la limite européenne a bondi de 26 % en 2017 à 45 % en 2018.
> Lire aussi  Pollution de l’air : les Etats doivent « intensifier leurs efforts », alerte la Commission européenne
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/14/qualite-de-l-air-l-ozone-angle-mort-des-politiques-antipollution_6098316_3244.html>
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3- Fleuves français : est-il possible de retrouver un bon état écologique ?, The Conversation, 14/10/21, 19:19
Par Alain Lefebvre, Chercheur/expert en biologie marine, Ifremer

Les dernières décennies ont été marquées par une recrudescence importante de l’« eutrophisation » ; on peut comparer ce phénomène à une forme d’indigestion des écosystèmes marins, gavés de quantités excessives d’azote et de phosphore.
Dans le sillage de nombreuses activités humaines (industrielles, agricoles ou domestiques), ces nutriments, utilisés en particulier comme engrais pour les cultures, sont en effet déversés dans les cours d’eau et les nappes phréatiques ; ils progressent ensuite vers le milieu marin.
Cette arrivée en masse de nutriments se traduit par le développement de végétaux, comme les macroalgues de type algues vertes ou de microalgues de type phytoplancton, qui peuvent être nuisibles ou toxiques.
Cette prolifération végétale tous azimuts peut provoquer en particulier une diminution de la concentration en oxygène dans l’eau et des changements de biodiversité conduisant ainsi à un état écologique dégradé, avec une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes concernés.
> À lire aussi : Cette micro-algue qui se cache derrière les eaux colorées vertes de Bretagne Sud
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/fleuves-francais-est-il-possible-de-retrouver-un-bon-etat-ecologique-169043>
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4- Les phtalates dans le plastique entraîneraient une mortalité précoce, Le Monde, 14/10/21, 13h24
Clémentine Thiberge

Ces substances seraient responsables de 100 000 morts prématurées par an aux Etats-Unis, selon une étude qui met en évidence un lien entre phtalates et maladies
Dans les pays anglophones, les phtalates sont souvent appelés everywhere chemicals, soit les « produits chimiques omniprésents ». On en retrouve dans les cosmétiques, les produits destinés à l’alimentation, dans les vêtements, ou encore dans les produits résistant à la pluie. Et la présence constante de ces composés chimiques serait la cause d’environ 100 000 morts prématurées par an aux Etats-Unis, selon une étude publiée dans la revue Environmental Pollution, mardi 12 octobre.
« Nous savions déjà que ces produits étaient nocifs car ce sont des perturbateurs endocriniens, explique Leonardo Trasande, chercheur en santé environnementale à la faculté de médecine de New York et coauteur de l’étude. Mais notre étude est la première à lier directement l’exposition à ces substances à une mortalité précoce due à des maladies cardio-vasculaires. »
> Lire aussi  La pollution aux phtalates atteint aussi les réserves naturelles présumées vierges
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont analysé les effets de l’exposition aux phtalates sur une population de 5 303 adultes. « Ces données étaient déjà disponibles, explique Fabrizio Pariselli, toxicologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui n’a pas participé à l’étude. Les chercheurs les ont piochées dans un suivi national de la population américaine, comme il en existe en France. » Pour l’enquête, l’équipe de recherche a analysé les données, principalement des échantillons d’urine des adultes volontaires, entre 2001 et 2010, puis ils ont décortiqué les statistiques de mortalité de ces personnes. Les chercheurs se sont concentrés sur un sous-groupe d’Américains entre 55 et 64 ans, car des études précédentes avaient basé des estimations de décès dus aux phtalates dans cette population.
En extrapolant les résultats à la totalité de la population américaine de 55 à 64 ans, les chercheurs ont estimé entre 90 761 et 107 283 le nombre de décès attribuables à l’exposition aux phtalates. « Un bon point de cette étude est qu’ils ont identifié beaucoup de facteurs de biais, tels que l’âge, le niveau d’éducation, la consommation d’alcool ou de tabac, l’IMC, etc., explique Fabrizio Pariselli. Ils ont pris en compte ces facteurs, ce qui conforte les résultats. Car le plus dur dans une étude épidémiologique est de relier la cause à l’effet. »
Bien que les chercheurs aient étudié la tranche d’age 55-64 ans, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des Etats-Unis rappelle que les enfants sont également exposés à ces substances : « Les enfants rampent et touchent beaucoup de choses, puis mettent leurs mains dans leur bouche. En raison de ce comportement, les particules de phtalate dans la poussière pourraient constituer un plus grand risque pour eux que pour les adultes. »
Un problème économique
Les phtalates, qui permettent de rendre le plastique plus souple, moins cassant, sont déjà interdits en partie dans les jouets pour enfants. Certains sont également interdits dans les matériaux en contact avec les denrées alimentaires ou encore les cosmétiques. « Mais une grande partie des phtalates n’est pas interdite, déplore l’auteur de l’étude. Dans le domaine cosmétique, par exemple, les industriels bénéficient d’un vide juridique lié au secret industriel. Il est donc possible d’utiliser des produits sur lesquels la mention “phtalates” n’est pas indiquée. »
> Lire aussi  En Europe, 20 % des jouets testés contiennent des phtalates interdits
En plus d’être un problème sanitaire, la mortalité accrue des 55-64 ans pourrait être un problème économique, selon les chercheurs. En effet, l’étude a estimé que ces décès pourraient coûter aux Etats-Unis environ 40 milliards à 47 milliards de dollars chaque année en perte de productivité. « Cette tranche d’âge représente le pic d’émergence de maladies cardio-vasculaires, explique Leonardo Trasande, mais aussi le pic de productivité économique. Toutes ces morts précoces représentent des pertes économiques énormes. »
« Cette étude permet d’ajouter une pierre à l’édifice concernant la dangerosité des phtalates », commente Fabrizio Pariselli. Mais la manière dont les phtalates affectent le corps humain reste encore largement inconnue. « On ne connaît pas tous les effets cocktails de ces perturbateurs endocriniens, par exemple. Nous ne sommes pas assez équipés en outils pour étudier les interactions entre les différentes molécules », poursuit-il.
Un appel à davantage de transparence
« Apprendre exactement comment les phtalates peuvent nous atteindre nécessite un essai clinique randomisé en double aveugle [où ni les patients ni les médecins ne savent qui reçoit un placebo], explique Leonardo Trasande. Pourtant, une telle étude ne sera jamais réalisée, parce que nous ne pouvons pas éthiquement randomiser des personnes pour qu’elles soient exposées à des produits chimiques potentiellement toxiques. »
Les chercheurs appellent donc à plus d’études sur ces molécules et à plus de transparence quant à la composition de certains produits. « La seule solution est de restreindre la consommation de ces substances pour réduire à zéro l’imprégnation, assure Fabrizio Pariselli. Il faut faire évoluer la réglementation pour faire en sorte d’éliminer toutes ces substances. »
> Lire aussi  Des perturbateurs endocriniens imprègnent tous les Français et surtout les enfants
En attendant, les chercheurs préconisent des mesures pour éviter au maximum les contaminations, car, selon eux, en quelques jours seulement sans exposition aux phtalates, la concentration dans les urines peut diminuer considérablement. « Evitez autant que possible les plastiques, rappelle Leonardo Trasande. Ne mettez jamais de récipients en plastique au micro-ondes ou au lave-vaisselle, où la chaleur peut les décomposer et les rendre plus facilement absorbables. Cuisiner des plats maison et diminuer la consommation d’aliments transformés peut également réduire les niveaux d’exposition à ces substances. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/14/les-phtalates-dans-le-plastique-entraineraient-une-mortalite-precoce_6098361_3244.html>
En savoir plus : 
> Phthalates and attributable mortality: A population-based longitudinal cohort study and cost analysis <https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0269749121016031>, Environmental Pollution, 12 October 2021
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5- La métropole de Strasbourg instaure une zone à faibles émissions à partir du 1er janvier 2022, Le Monde, 15/10/21, 18h25 
Nathalie Stey (Strasbourg, correspondance)

La métropole strasbourgeoise a entériné vendredi la mise en place d’une ZFE s’étendant sur les 33 communes de son territoire. De nombreuses communes de seconde couronne y sont défavorables. 
L’eurométropole de Strasbourg a franchi une étape décisive dans la lutte contre la pollution de l’air en votant, vendredi 15 octobre, la mise en place d’une zone à faibles émissions-mobilité (ZFE-m) à partir du 1er janvier 2022 (ZFE-m) sur la totalité de sa superficie. Pour l’instant, seules Paris et sa métropole ont une telle zone. A Lyon et Grenoble, le dispositif est limité aux seuls véhicules utilitaires.
A Strasbourg, à compter du 1er janvier 2023, après une première année « à blanc » où seuls des contrôles pédagogiques auront lieu, les véhicules privés et professionnels avec une vignette Crit’Air 5 et sans vignette Crit’Air seront interdits à la circulation dans la totalité de l’agglomération de 500 000 habitants, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et 365 jours par an. L’interdiction s’étendra en 2024 aux Crit’Air 4, puis aux Crit’Air 3 une année plus tard. L’extension à l’ensemble des véhicules diesel à compter de 2028, assortie d’une phase pédagogique de trois ans, devra, quant à elle, faire l’objet d’une décision ultérieure.
Quatre communes de la métropole alsacienne (Strasbourg, Schiltigheim, Ostwald et Holtzheim), représentant les deux tiers de sa population, ont toutefois décidé de s’engager dès à présent dans cette voie. Une gouvernance en deux temps qui résume à la difficulté pour cette agglomération de 33 communes d’aboutir à une position homogène sur la question. La moitié des communes se sont d’ailleurs opposées ou abstenues lors du vote.
Calendrier unique
Depuis les premières réflexions engagées sur le sujet, en 2016, la question de la ZFE divise les élus de l’Eurométropole. Alors qu’elle enregistre régulièrement des pics de dioxyde d’azote le long de ses principaux axes routiers, la ville de Strasbourg a pris les devants en instaurant dès septembre 2018 une zone à circulation restreinte dans son hypercentre, pour en interdire l’accès aux véhicules de livraison les plus polluants. En 2019, la municipalité a également acté le principe d’une ZFE-m assortie d’un calendrier courant jusqu’en 2025 pour l’interdiction des véhicules Crit’Air 2.
Au même moment, l’agglomération validait le principe d’une ZFE-m étendue à la totalité de son territoire, mais sans définir de calendrier précis au-delà de l’interdiction des véhicules Crit’Air 5. Une élection municipale plus tard, la nouvelle présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, a d’abord proposé un calendrier différencié entre le noyau dur de la métropole et les communes de sa seconde couronne, avant de se raviser face à la fronde de certains élus, favorables à un calendrier unique assorti d’échéances plus lointaines que celles envisagées par la ville de Strasbourg.
Un premier compromis proposé à l’entrée de l’été a finalement dû être révisé à l’aune des dispositions de la loi Climat, qui a accéléré les échéances pour les Crit’Air 4 et 3. Reste la question de l’interdiction du diesel, qui ne figure pas dans la loi.
Dérogations au cas par cas
La mesure a constitué un des points d’achoppement de la démarche de concertation engagée par la métropole. Cette dernière a notamment pointé les impacts socio-économiques de la ZFE-m, qui devrait concerner au quotidien quelque 160 000 véhicules particuliers – dont une moitié en provenance de l’extérieur de la métropole – et 60 000 professionnels, sans compter l’approvisionnement des industries locales. Le trafic routier généré par le port de Strasbourg, deuxième port fluvial de France, s’élève à lui seul à 3 400 poids lourds et utilitaires par jour. Pour tous ces véhicules, ce ne sont pas tant les premières étapes de la ZFE qui se révéleront problématiques, que l’interdiction du diesel.
Consciente des enjeux, l’Eurométropole a décidé de renforcer le cadre politique accompagnant la nouvelle réglementation, en s’appuyant sur un effort important de développement des transports collectifs et des modes alternatifs à la voiture. Plus de 500 millions d’euros seront consacrés, sur la durée du mandat, au développement du transport à la demande, à l’extension du réseau de tramway et de pistes cyclables ou encore au déploiement d’un réseau express métropolitain utilisant les gares ferroviaires existantes – en lien avec la région.
> Lire aussi Grand contournement de Strasbourg : des parlementaires demandent un moratoire à M. Macron
Surtout, le programme d’accompagnement des particuliers et entreprises a été renforcé, avec une enveloppe de 50 millions d’euros destinée aux aides à la conversion. Les interdictions de circulation feront également l’objet de dérogations au cas par cas, pour les véhicules approvisionnant les marchés, ceux faisant l’objet d’aménagements spécifiques ou pour lesquels il n’existe pas encore de solution alternative. L’agglomération prévoit enfin la mise en place d’un « pass-ZFE », utilisable plusieurs fois dans l’année, pour l’accès occasionnel des véhicules qui ne seraient pas aux normes.
« Beaucoup d’incertitudes »
Des aménagements insuffisants, estime Michel Chalot, représentant des transporteurs routiers et vice-président du groupement des usagers des ports de Strasbourg. « L’approvisionnement des industries présentes dans le port n’a pas été pris en compte, estime-t-il. Les poids lourds qui les desservent aujourd’hui ne viennent pas de l’Eurométropole, ils ne seront donc pas aidés. Il faudrait vraiment que les règles concernant les ZFE soient uniformisées au niveau de l’Europe. » 
> Eclairage : Pollution de l’air : la Commission européenne menace la France d’une lourde amende
Les réseaux consulaires sont davantage satisfaits des programmes d’accompagnement, même si l’enveloppe consacrée aux aides ne leur paraît pas suffisante. « Il y a vraiment un risque que les professionnels situés en dehors de l’agglomération ne s’en détournent, pour privilégier d’autres chantiers », pointe ainsi Jean-Luc Hoffmann, président de la Chambre des métiers d’Alsace. « Il reste beaucoup d’incertitudes, notamment quant au développement du véhicule électrique pour les professionnels. Il est bien sûr important de convaincre et d’accompagner les entreprises, mais laissons le temps à tout le système de se mettre en place », temporise le président de la CCI Alsace Eurométropole, Jean-Luc Heimburger.
> Lire aussi   Manifestation à Strasbourg contre un projet de rocade autoroutière jugé « dévastateur » pour l’environnement
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/15/la-metropole-de-strasbourg-instaure-une-zone-a-faibles-emissions-a-partir-du-1er-janvier-2022_6098566_3244.html>
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6- La campagne de l'ONU et de l'UE permet de retirer plus de 50 tonnes de déchets des plages, ONU Info, 15/10/21

Chaque année, entre septembre et octobre, les Nations Unies et l'Union européenne (UE) promeuvent la campagne #EUBeachCleanUp, avec des événements dans le monde entier.
L'objectif principal est de sensibiliser le public aux dangers des déchets sauvages sur les rivages. Selon les organisateurs de l'événement, des millions de tonnes de déchets finissent dans l'océan chaque année et les animaux marins ne peuvent pas faire la distinction entre les déchets et la nourriture.
Cette année, des personnes de 52 pays se sont organisées en équipes pour nettoyer plusieurs plages et, ensemble, elles ont retiré 50 tonnes de déchets du sable. Au total, 260 actions ont été menées, et 175 des plages nettoyées se trouvaient au Portugal, le pays qui accueillera la conférence des Nations unies sur les océans en 2022. 
L'une de ces actions a impliqué des enfants de 4 ans d'une école de Lisbonne. Gants à la main et munis de sacs poubelles, ils se sont rendus à la « Praia da Poça » (plage de Poça) avec une mission : sauver la vie marine, comme l'explique l'un des enfants, Gustavo Johns : 
« Parce que les poissons peuvent se coincer dans le plastique, les tortues peuvent manger le verre et d'autres choses peuvent en piquer certains ».
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2021/10/1106362>
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7- Lausanne, capitale olympique polluée à la dioxine, AFP, 16/10/21, 08:00
Robin Millard

Lausanne, la capitale cossue du sport olympique baignée par les eaux bleues du Léman, est confrontée à un problème inédit en Suisse: une pollution à la dioxine.
La quatrième ville du pays est victime des rejets toxiques d'un vieil incinérateur de déchets ménagers.
Mais la pollution avec ce produit chimique potentiellement très toxique quand il s'accumule -rendu tristement célèbre pendant la guerre du Vietnam et l'accident industriel de Seveso en Italie en 1976- a été découverte par hasard au début de l'année. 
"Comme on n'a pas cherché les dioxines, on ne les a pas trouvées", les mesures étant concentrées sur la pollution de l'air et de l'eau, explique à l'AFP, Natacha Litzistorf, conseillère municipale chargée de l'environnement.
- Pire -
Cette semaine les autorités ont révélé que la pollution est plus grave et plus étendue qu'on ne le pensait.
Une carte de la ville montre l'ensemble de la surface affectée : une sorte de losange d'une longueur de plus de 5 kilomètres en partant des rives du Léman vers le nord-est de la ville et d'une largeur de 3,6 kilomètres.
La zone de plus forte concentration (plus de 200 nanogrammes par kilogramme) couvre les hauteurs de Lausanne, autour de l'un de ses poumons verts, la forêt de Sauvabelin, tout comme autour de la cathédrale. Un pic de 640 ng a été trouvé au centre-ville.
Des signes d'avertissement ont été placés sur les terrains de jeu et dans les parcs de la ville. Les parents d'enfants de moins de 4 ans ne doivent pas les laisser porter leurs mains à la bouche s'ils ont joué par terre.
Il est aussi recommandé de laver les fruits et légumes cultivés dans les jardins et de se laver les mains.
Les recommandations sont plus contraignantes dans les zones où le taux est supérieur à 100 ng/kg.
La dioxine se concentrant fortement dans les tissus animaux, il est recommandé de ne pas manger les poules qui y sont élevées ni de vendre leurs oeufs.
Les légumes racines doivent être pelés, les concombres, courgettes et autres courges sont considérés comme impropres à la consommation.
- Ne pas tenter le diable -
Le coupable a été vite trouvé. L'usine d'incinération en fonction entre 1958 et 2005 et située au centre-ville.
"A l'époque on pensait que c'était beaucoup mieux de placer les usines d'incinération dans le centre-ville pour préserver justement l'agriculture dans les campagnes", explique Mme Litzistorf.
Entre 1958 et 1982, quand les filtres de l'incinérateur ont été mis aux normes, l'usine d'incinération a craché de la dioxine sur ses environs.
Didier Burgi, qui a un potager, raconte que l'affaire a suscité bien des questions chez les gens qui cultivent leurs légumes depuis des années.
"Les courges, on ne va pas les consommer cette année. On n'en a pas beaucoup mais il y eu une information spécifique là-dessus et on ne va pas tenter le diable", confie-t-il.
Aux jardins familiaux du Châtelard, le taux de pollution est de moins de 20 ng et Jose Torres, qui y cultive un lopin ne compte pas renoncer. "Chez moi, je sais ce que je mange", lance-t-il, alors que "tout ce qu'on achète c'est plein de produits chimiques".
Jacqueline Felder, affiche la même détermination en travaillant son terrain où elle cultive des haricots, des épinards, des salades et des carottes, sous le soleil d'un après-midi d'octobre. 
"Moi, ça fait 15 ans que je fais du jardin ici. Les gens ont tellement peur de tout maintenant", explique-t-elle, et d'ajouter : "Moi je suis paysanne, alors je suis très nature. C'est notre mère, la Terre. Respectez-la !".
- Et maintenant -
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) note qu'une exposition brève de l'être humain à de fortes concentrations en dioxines peut entraîner des lésions dermiques et altérer le fonctionnement du foie. L'exposition de longue durée s'associe à une dégradation du système immunitaire, du développement du système nerveux, du système endocrinien et les fonctions de reproduction.
Chez l'animal, l'exposition chronique aux dioxines entraîne plusieurs types de cancers.
Mme Litzistorf explique qu'à sa connaissance personne n'a encore fait état de problèmes de santé qui seraient liés à la pollution nouvellement découverte.
Et la question reste de savoir ce qu'il va falloir faire maintenant.
Est-il possible de nettoyer le sol sur une telle surface ? "C'est la question que tout le monde se pose", reconnaît l'édile, mais aussi qui s'en chargerait, et aux frais de qui ?
<https://information.tv5monde.com/info/lausanne-capitale-olympique-polluee-la-dioxine-428732>
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8- Tribune. Pollution : « la quasi-totalité de la population urbaine européenne est passée dans le rouge », Le Monde, 16/10/21, 09h00
Par Olivier Blond, Président de l’Institut Brunoy et professeur de santé environnementale à l’Université catholique de Paris & Tony Renucci, Directeur général de Respire, association nationale pour l’amélioration de la qualité de l’air

Les militants écologistes Olivier Blond et Tony Renucci rappellent, dans une tribune au « Monde », que le transport de colis et les livraisons alimentaires, en très forte croissance, qui se font essentiellement avec des véhicules diesel, sont devenus les angles morts des politiques de mobilité dans les villes.
Tribune. C’est une révolution dans la lutte contre la pollution de l’air : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient d’abaisser radicalement ses seuils recommandés pour les principaux polluants de l’air. Ils ont été divisés par quatre pour le NO2 et par deux pour les PM2,5 [inférieures à 2,5 micromètres de diamètre]. D’un seul coup, la quasi-totalité de la population urbaine européenne est passée dans le rouge : elle habite dans des zones exposées aux dépassements de ces seuils recommandés et sa santé est donc menacée.
La pollution de l’air n’est pas pire aujourd’hui qu’hier – elle a même plutôt tendance à s’améliorer. Mais ce changement drastique en termes de seuil signe la gravité de la situation. L’OMS prend au sérieux la qualité de l’air. Selon les chiffres de l’institution, celle-ci est responsable de 7 millions de morts par an dans le monde – plus que le Covid. En France, elle tue entre 40 000 et 100 000 personnes chaque année, selon les estimations : soit l’équivalent d’une ville moyenne française rayée de la carte.
> Lire aussi Pollution de l’air : l’OMS durcit drastiquement ses normes
Face à cette situation et à cette urgence sanitaire, impossible de continuer comme avant, même en mieux. Il faut de nouveaux outils, de nouveaux leviers. L’un d’entre eux est l’amélioration de la logistique urbaine. Jusqu’à présent, dans les débats sur la mobilité, l’attention se focalisait sur les déplacements des particuliers. C’est le cas avec les zones à faibles émissions (ZFE) qui deviennent obligatoires dans les villes de plus de 150 000 habitants.
Véhicules diesel
Mais l’enjeu est ailleurs : dans le transport professionnel. Un milliard de colis sont désormais livrés chaque année en France, soit 4 millions de colis par jour. Et ce nombre croît rapidement. En 2020, avec le Covid, les livraisons alimentaires ont augmenté de 43 % en France, les livraisons non alimentaires de 18 %, et les commandes en ligne de marques disposant de commerces « physiques » de 41 %, selon un récent rapport sénatorial. Toutefois, souligne le rapport, « le transport de marchandises demeure l’angle mort des politiques de mobilité ».
Or l’essentiel de ces livraisons se fait avec des véhicules diesel (souvent plus de 95 %). A tel point que la livraison compte désormais pour un quart ou un tiers des polluants urbains selon les modes de calcul. En zone urbaine dense, changer les mobilités repose sur trois segments : tout d’abord, les deux-roues motorisés : 36 % des livreurs instantanés (les autoentrepreneurs pour Uber Eats, Deliveroo, Stuart, etc.) utilisent des scooters, parfois des modèles très anciens et donc polluants. Très peu sont électriques. La plupart pourraient être remplacés par des vélos à assistance électrique, moins polluants et plus silencieux – un aspect majeur en ville.
> Lire aussi « Remplacer les véhicules les plus polluants par des véhicules électriques ne résoudra pas tous les enjeux de la voiture en ville »
Ensuite, viennent les très nombreux véhicules utilitaires légers (VUL). Même si on reste dans des parts de marché assez faibles pour l’électrique, une dynamique claire est observée avec une augmentation nette, en 2020, des immatriculations. Certaines entreprises montrent la voie dans l’amélioration des livraisons : depuis 2019, Chronopost a passé intégralement ses livraisons en mode « propre » dans presque vingt villes françaises. Le changement est possible !
Dernier segment, les poids lourds. Ils représentent un tiers des livraisons en ville et restent essentiels, car ce sont des outils de massification des flux, donc un outil d’optimisation. Les alternatives électriques restent trop coûteuses et trop peu performantes. Mais on peut passer au bio GNV, qui émet 80 % de moins de NOx et de CO2 que le diesel !
Encourager le dialogue
Diverses propositions ont déjà été faites pour soutenir une transformation durable de la logistique, par exemple pour l’aide à l’acquisition des véhicules électriques (bonus écologique, suramortissement, prime à la conversion). Mais il manque encore une vision globale, nationale, et une prise de conscience des acteurs locaux.
> Lire la tribune : « Les utilisateurs de la voiture au-delà des hypercentres sont très majoritairement ceux n’ayant pas de solutions alternatives »
A l’échelle nationale, il faudrait mettre en place une vision à moyen terme, pour encourager les acteurs vertueux et les aider à tirer le secteur vers le haut. Il faudrait harmoniser les règles et les rendre visibles sur tout le territoire (les réglementations peuvent être très diverses d’une ville à l’autre).
Au niveau local, il faudrait encourager le dialogue (qui a déjà commencé) sur les moyens d’intégrer la logistique urbaine dans les centres-villes, et sur l’accès au foncier afin que les points de départ du dernier kilomètre soient au plus près et au plus proche des destinataires.
Tout cela est possible. C’est aussi nécessaire si l’on veut réellement lutter contre la pollution en ville. C’est-à-dire pour assurer aux Français et aux Françaises qui habitent en zone urbaine (80 % de la population) un air respirable et des niveaux de bruit supportables. La plupart des grands acteurs du secteur y sont prêts. Alors ne tardons pas.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/16/pollution-la-quasi-totalite-de-la-population-urbaine-europeenne-est-passee-dans-le-rouge_6098629_3232.html>
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9- Stocamine : l’autorisation de stockage des déchets annulée par la justice, Le Monde, 16/10/21, 10h54 
Nathalie Stey (Strasbourg, correspondance)

La décision intervient alors que les travaux de confinement des 42 000 tonnes de déchets toxiques menaçant la nappe phréatique rhénane étaient sur le point de commencer. 
Nouveau rebondissement dans un dossier vieux de près de vingt ans : la cour administrative d’appel de Nancy vient de lever un obstacle de taille à l’extraction des 42 000 tonnes de chrome, cyanure, arsenic, amiante, et autres déchets toxiques enfouis à Wittelsheim (Haut-Rhin), dans les galeries de StocaMine, en annulant un arrêté préfectoral du 23 mars 2017, qui autorisait leur stockage « pour une durée illimitée ». Pour les partisans de leur retrait, il y avait urgence : après avoir achevé, cet été, les travaux préparatoires au confinement du site, son exploitant, la société MDPA, s’apprêtait, en effet, à couler les premiers mètres cubes de béton constituant les futurs barrages. Elle est désormais obligée de suspendre ses travaux.
Ouvert en février 1999, le centre d’enfouissement StocaMine utilisait les anciennes galeries d’une mine de potasse, situées à plus de 500 mètres de profondeur, pour y stocker des déchets dangereux et toxiques. Conçu à l’origine comme une solution réversible, le site n’a fonctionné que durant trois ans, jusqu’à ce qu’un incendie remette en cause son exploitation. Depuis, riverains, associations et élus se battent pour que les déchets enfouis soient remontés à la surface. Plusieurs études ont, en effet, révélé un risque d’ennoyage des galeries et de remontée des eaux polluées au contact de la nappe phréatique rhénane, considérée comme la plus grande réserve d’eau potable d’Europe. Environ 95 % des déchets mercuriels ont bien été évacués entre 2014 et 2017, mais, à la suite de cela, la société MDPA, filiale de l’Etat chargée de l’exploitation du site, s’était vu accorder une autorisation de stockage des déchets restants, assortie de mesures de confinement du site rendant par la suite tout accès impossible.
Le public pas suffisamment informé
C’est cette autorisation que le département du Haut-Rhin, puis la Collectivité européenne d’Alsace, la région Grand-Est, ainsi que l’association de défense de l’environnement Alsace Nature, contestaient devant la juridiction administrative. Une opération de la dernière chance pour les partisans d’une évacuation des déchets, alors que la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, avait confirmé, en janvier 2020, la décision prise par son prédécesseur de leur enfouissement définitif. La cour administrative d’appel de Nancy estime finalement que la société MDPA, en liquidation depuis 2009, ne dispose pas de la capacité technique et surtout financière pour mener à bien le projet et en assumer l’ensemble des exigences, en particulier la surveillance du site sur le long terme et la possibilité d’y intervenir en cas de besoin. Elle relève également que le public n’a pas été suffisamment informé des nouvelles conditions de stockage intervenant après l’incendie de 2002.
> Lire aussi : StocaMine : en Alsace, le maintien des déchets dangereux sous terre suscite la colère de plusieurs élus locaux
Les collectivités locales, comme les associations, demandent désormais la tenue d’une réunion de toutes les parties – y compris les voisins suisses et allemands –, voire la création d’une task force, pour définir les modalités d’une extraction des déchets pouvant encore l’être. L’affaissement continu des galeries de StocaMine rappelle, en effet, chaque jour qu’il y a urgence. « Nous demandons à disposer d’éléments précis sur la montée de l’eau et sur ce qui se trouve exactement au fond de la mine. Il est possible de déstocker sans risquer de vies humaines, avec des machines, et la collectivité est prête à s’impliquer », note Frédéric Bierry, président (Les Républicains, LR) de la Collectivité européenne d’Alsace. La région Grand-Est a d’ores et déjà mobilisé plusieurs industriels français du traitement des déchets sur le sujet. Pour son président (LR), Jean Rottner, la décision de la juridiction administrative « repose avec force la question des moyens octroyés à la sécurisation du site et de nature à préserver l’intégrité de la nappe phréatique dans le temps. A l’évidence, l’engagement financier de l’Etat doit être réévalué et confirmé. L’Etat doit assumer toutes ses responsabilités ».
> Lire aussi Stocamine : Barbara Pompili favorable à un enfouissement définitif des déchets toxiques dans le site de stockage alsacien
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/16/stocamine-l-autorisation-de-stockage-des-dechets-annulee-par-la-justice_6098647_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Stocamine : la justice annule le confinement des déchets toxiques <https://reporterre.net/Stocamine-la-justice-annule-le-confinement-des-dechets-toxiques>, Reporterre, 16/10/21, 17h01
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10- À Bordeaux, pipi et caca se recyclent à vélo, Reporterre, 16/10/21, 16h52
Hortense Chauvin, Bordeaux (Gironde), reportage

Premier réseau de collecte des excreta humains en ville, la Fumainerie permet à des Bordelais d’utiliser des toilettes sèches. Ce modèle réduit les nuisances environnementales et pourrait bénéficier à l’agriculture, mais sa généralisation se heurte à des freins culturels, techniques et économiques.
Ambre Diazabakana roule vite, très vite. Elle est pressée. Casque sur la tête, gilet jaune sur le dos, elle dévale les rues ensoleillées de Bordeaux sur son triporteur électrique. Il est 18 h, sa tournée commence. En l’espace d’une soirée, la pétillante trentenaire doit sillonner la capitale du vin à la recherche d’une ressource surprenante : des excreta humains. 
Premier arrêt dans un immeuble cossu du centre-ville. Le soleil encore tiède darde ses rayons sur les pierres blanches. Bidons en plastique sous le bras, Ambre caracole dans les escaliers. « Ça fait les bras et les jambes ! » plaisante la jeune femme à la bonne humeur communicative. Magalie l’attend sur le pas de sa porte. À 45 ans, cette adepte de la permaculture fait partie des 89 « coproducteurs » de la Fumainerie (du terme « fumain », pour « fumier humain »). Cette association a lancé en 2020 le premier réseau de collecte et de valorisation des excreta humains en ville. L’idée : permettre à un public urbain d’utiliser des toilettes sèches, et réduire ainsi les nuisances environnementales générées par notre système actuel de gestion des urines et fèces. 
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/A-Bordeaux-pipi-et-caca-se-recyclent-a-velo>
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11- La F1 disparaîtra si elle ne passe pas au vert (c'est un champion du monde qui vous le dit), Slate, 17/10/21, 08h44
Thomas Messias — Repéré sur The Independent

Pour Sebastian Vettel, il est plus que temps de transformer sa discipline.
Quatre fois champion du monde de Formule 1 entre 2010 et 2013, Sebastian Vettel invite toute l'industrie de sa discipline à cesser de délaisser la lutte pour la sauvegarde de l'écologie. Le pilote allemand affirme que son sport disparaîtra littéralement s'il continue à ne pas tenir compte de l'état alarmant de notre environnement.
C'est dans une interview donnée au site allemand Motorsport Total, traduite et relayée par The Independent, que le champion a pris position. Interrogé sur les critiques reçues parce qu'il défend publiquement des valeurs écolos tout en poursuivant sa carrière de pilote, Vettel a expliqué qu'il les trouvait totalement légitimes «parce que la Formule 1 n'est pas un sport vert». C'est ce qu'on appelle une litote.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/217524/lformule-1-pollution-climat-ecologie-sebastian-vettel>
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12- Critique. « Déchets : les grands mensonges du recyclage », sur M6 : en France, la grande tricherie du tri des déchets, Le Monde, 17/10/21, 19h00
Catherine Pacary

Pour « Zone interdite », Paul Labrosse révèle les pratiques illégales de certains acteurs de la filière. Un documentaire édifiant. 
En 2008, l’Union européenne s’était fixé pour objectif de recycler la moitié des déchets ménagers à l’horizon 2020 – elle en recyclait alors 36 %. Aux abords de l’échéance, si les progrès sont nets au niveau de l’Union européenne, avec 46,4 % de recyclage des déchets ménagers (chiffres de 2015), au niveau national, la France se situe en milieu de tableau avec 42,9 %, à mi-chemin des 67,6 % de l’Allemagne et des 6,4 % de Malte.
Bouteille (en plastique) à moitié vide ou à moitié pleine ? Le journaliste Paul Labrosse a enquêté pour « Zone interdite » auprès des acteurs de la filière. Il en rapporte un documentaire édifiant, qui révèle des pratiques frauduleuses à tous les niveaux. A commencer par cet éboueur du 18e arrondissement de Paris qui, avec ses collègues, charge indifféremment poubelles vertes et jaunes dans la même benne, tout en assurant au journaliste qui l’aborde que la poubelle jaune qu’il tient d’une main… n’est pas jaune ! Pas étonné, un représentant syndical assure qu’il s’agit d’une pratique quasi imposée pour limiter les coûts des entreprises de ramassage, comme Derichebourg – contactée, celle-ci ne jugera pas utile de s’expliquer.
> Lire aussi   A Marseille, une partie des déchets plastique s’est diluée en mer et constitue une « pollution invisible »
A la Mairie de Paris, où l’enquête se poursuit, Colombe Brossel, adjointe en charge de la propreté, parle de rupture du « contrat moral » avec son prestataire. Devant son écran, le citoyen lambda, incarné dans le reportage par deux jeunes Parisiennes, est dégoûté. Ce n’est qu’un début.
Manque de rentabilité
Direction la décharge du Jas de Rhôdes (Bouches-du-Rhône), gérée par l’entreprise Suez, au nord de Marseille, où des matières recyclables (cartons, bois, plastiques…) et des produits dangereux (pneus, gaz, pare-chocs) sont présents. Ce qui est interdit.
A Lorient, qui abrite un important centre de traitement d’emballages ménagers (issus des poubelles jaunes), Julien, ex-cadre dirigeant d’un centre de tri privé, livre anonymement et en quelques mots l’essentiel : le manque de rentabilité du secteur pousse à envoyer directement à l’enfouissage ou à l’incinération deux voire trois camions sur dix, afin de dégager un minimum de marge. Deux reportages vont corroborer ses dires. Conséquence : en France, en moyenne 70 % des plastiques ne seraient jamais recyclés.
Mais tout n’est pas négatif, assure le commentaire, puisque globalement, dans l’Hexagone, « on recycle 20 % de plus qu’il y a dix ans ». L’affirmation ouvre une parenthèse positive bienvenue, sur le recyclage original de mégots de cigarettes ou de bouchons en plastique.
Avant de replonger dans les détritus. A Sillingy (Haute-Savoie) où quatre pavillons, construits sur une décharge, menacent de s’effondrer ; à Mareil-en-France (Val-d’Oise), où la maire, Chantal Roman, ne veut pas baisser les bras face à la colline de déchets apparue en huit mois à cause des dépôts sauvages. A l’aide de balises GPS, Paul Labrosse va pister cinq chauffeurs qui proposent d’évacuer des gravats. Et révéler les tenants et aboutissants d’un fructueux trafic.
A partir de Toulouse, c’est un autre trafic qui va être mis au jour, celui de réfrigérateurs, qu’il est bien plus rentable de compacter et d’envoyer à l’étranger pour leur ferraille que de dépolluer.
Gageons que, à l’heure de sortir ses poubelles, jaunes et vertes, le téléspectateur, qui paye entre 50 et 200 euros par an le recyclage par le biais de sa taxe foncière, ne cédera pas au découragement.
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/10/17/dechets-les-grands-mensonges-du-recyclage-sur-m6-en-france-la-grande-tricherie-du-tri-des-dechets_6098747_3246.html>
En savoir plus : 
> Déchets : les grands mensonges du recyclage <https://www.6play.fr/zone-interdite-p_845/dechets-les-grands-mensonges-du-recyclage-c_12899919>, de Paul Labrosse, M6, Zone interdite, 17/10/21, 23h10 (Fr., 2021, 128 min).
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13- En 2022, Roland­ Jourdain fera la Route du Rhum avec un catamaran "végétal" en fibre de lin, Le JDD, 17/10/21, 07h00
Marianne Enault

En 2022, le skippeur Roland Jourdain prendra le départ de la course à bord d'un catamaran propre construit en fibre de lin.
Un bateau en herbe aux côtés des monstres de carbone au départ de la prochaine Route du Rhum? C'est le défi que s'est lancé le skippeur Roland­ Jourdain, qui annonce au JDD sa présence sur la ligne à Saint-Malo le 6 novembre 2022 à bord de We Explore. Ce catamaran de 60 pieds, en cours de construction sur le chantier Outremer à La Grande-Motte (Hérault), est en partie élaboré en fibre de lin. Un matériel végétal produit en circuit court à l'empreinte carbone faible. "Un mètre carré de lin est cinq à dix fois moins énergivore à produire qu'un mètre carré de fibre de verre, explique le navigateur de 57 ans. Sur la Route, ce bateau végétal va aussi stocker du carbone."
Pour l'intégration de critères environnementaux aux règlements de course
Pour le marin engagé depuis une quinzaine d'années dans une recherche de solutions durables, notamment à la tête de son fonds Explore à Concarneau (Finistère), c'est un aboutissement : "Je suis heureux de m'engager sur ce bateau, qui montre qu'il existe d'autres possibilités de faire les choses, car j'ai fait mon chemin intérieur." Un défi qu'il relève avec ses sponsors, la fondation Bureau Vallée et Terre de lin, dans la catégorie "Rhum Multi".
La victoire ? Ce sera d'abord de "prendre le départ", relativise celui qui a déjà remporté deux éditions de la transatlantique (2006 et 2010 en Imoca). D'ailleurs, il l'assure : il n'aura aucune frustration à regarder ses adversaires voler sur l'eau. Lui espère qu'un jour les règlements de course intégreront des critères environnementaux. "Mais en attendant, une fois la ligne passée, je vais vouloir aller vite, sourit-il. Après, c'est l'océan qui décidera."
<https://www.lejdd.fr/Sport/Voile/info-jdd-en-2022-roland-jourdain-fera-la-route-du-rhum-avec-un-catamaran-vegetal-en-fibre-de-lin-4071936>
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14- RDC : recycler les déchets plastiques pour assainir Kinshasa, AFP, 18/10/21, 15:00
Marthe Bosuandole

Une bassine de déchets en plastique sur la tête, Jeanne Bopena la dépose sur la balance qui indique six kilos. Souriante, elle ressort avec 1.500 francs congolais (0,75 dollar) versés par une société de recyclage de plastique qui veut "assainir" Kinshasa qui croule sous des montagnes d'immondices.
Sous ce grand hangar de la société Clean Plast à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, une vingtaine d'hommes en T-shirt vert, portant des gants rouges, trient des objets en plastique selon leurs catégories et couleurs.
"Aujourd'hui, je n'ai pas vendu grand-chose, c'est juste pour 1.500 francs congolais. Je suis une habituée d'ici", explique à l'AFP Mme Bopena. "Depuis l'ouverture de cette usine, je viens leur vendre toutes sortes de déchets plastiques, ça m'aide à nourrir ma famille", dit cette femme de 39 ans mère de deux enfants.
Mégapole d'au moins 12 millions d'habitants, Kinshasa est réputée pour ses tas d’immondices et ses rivières couvertes de bouteilles en plastique, qui lui ont valu de passer du surnom de "Kin la belle" à "Kin la poubelle". 
"Ici à Clean Plast, on collecte, on traite, on recycle tous les types de déchets plastiques de Kinshasa, avec pour objectif l'assainissement de la ville", résume Alexander Bamanisa, directeur gérant de cette société créée en 2018. 
Implantée dans le quartier populaire et déshérité de Kingabwa, Clean Plast emploie une centaine de personnes et son usine de recyclage de plastique ne tourne encore qu'"à 20% de sa capacité", d'après Jagdeep Pandya, son directeur technique. 
En partenariat avec la mairie de Kinshasa, la société a installé 15 sites de collecte de déchets plastiques dans la ville où environ 10 tonnes sont collectées quotidiennement. L'objectif est de mettre sur pied au moins deux sites dans chacune des 24 communes de la capitale et récolter 4.000 tonnes de déchets par mois, indique M. Bamanisa. 
Comme Mme Bopena, d'autres riverains viennent vendre des déchets plastiques qu'ils transportent dans des sacs ou autres chariots. Un dépotoir de déchets à perte de vue, déversés par des gros véhicules, est installé derrière l'usine. Tout y est: bouteilles, sachets, chaises, tables, bidons, poupées, etc.
Dans l'enceinte, des montagnes de ballots de bouteilles en plastique compactées côtoient d'autres paquets de déchets déjà broyés. 
Sur l'aile droite de l'usine, un employé manie une broyeuse, tandis qu'un autre travaille sur un compacteur et y déverse des sacs de bouteilles neuves en plastique. 
- "Solution durable" -
"Ce sont des déchets d'usine envoyés par un fabricant de la place. Nous disposons de partenariats avec des grands fabricants de produits en plastique. Ils nous envoient leurs déchets, et nous en fabriquons de la matière régénérée", explique M.Pandya.
"Notre objectif c'est d'avoir une gamme de produits 100% recyclés made in Kinshasa", ajoute Alexander Bamanisa.
Les matières broyées et compactées sont conduites à leur tour sur un tapis métallique roulant jusque dans l'usine de nettoyage. Elles sont ensuite fondues et déversées dans une granuleuse. 
Selon les couleurs, les matières ainsi régénérées sous forme de granuleux sont placées dans des sacs blancs et stockées, prêtes à être vendues aux industries de fabrication de plastique. 
L'idée à l'origine de la création de Clean Plast est venue de la présence de plus en plus importante de déchets plastiques dans la ville, explique M. Bamanisa. "Il était important pour nous de contribuer à chercher une solution durable à ce problème de gestion des déchets". 
A Kinshasa, des initiatives privées sont prises notamment par des organisations de protection de l'environnement sans pour autant venir à bout du phénomène.
En 2008, dans le cadre d'un projet couvrant 9 communes de la capitale et ayant pris fin en août 2015, l'Union européenne avait injecté un million de dollars par mois pour l'évacuation des déchets ménagers. 
En octobre 2019, le président Félix Tshisekedi avait lancé "Kin Bopeto" (Kinshasa propre), une opération contre l'insalubrité dans la capitale, piloté par les autorités urbaines.
Depuis, seules quelques poubelles ont été installées dans certains quartiers de Kinshasa, où la production journalière de déchets est estimée à 9.000 tonnes, selon la marie.
<https://information.tv5monde.com/info/rdc-recycler-les-dechets-plastiques-pour-assainir-kinshasa-428967>
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15- Recyclage du plastique : la France parmi les pays les plus innovants, France Inter, 19/10/21, 08h02
Noémie Lair & Sophie Bécherel

La France est le deuxième pays européen le plus innovant en matière de recyclage du plastique, d'après une étude de l'Office européen des brevets rendue publique ce mardi. Le pays est porté par le mastodonte Michelin, en pointe dans le domaine, mais aussi par des start-up prometteuses.
C'est la plaie de l'ère industrielle : le plastique. On en retrouve désormais partout, dans les sols, les océans, dans notre nourriture et même dans l'air que nous respirons. Face à ce fléau, plutôt que de continuer à consommer du plastique vierge, certaines entreprises innovent. Aujourd'hui, seulement un tiers des plastiques sont recyclés mais des progrès ont été faits en dix ans. Pour mesurer ces avancées, on peut notamment observer le nombre de brevets déposés. 
Une étude de l'Office européen des brevets indique ce mardi que l'Europe et les États-Unis concentrent chacun 30 % des brevets relatifs au recyclage du plastique et aux bioplastiques entre 2010 et 2019. En Europe, la France est le deuxième pays le plus innovant, derrière l'Allemagne, en raison de la taille de son économie mais aussi de son haut niveau de spécialisation.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/recyclage-du-plastique-la-france-parmi-les-pays-les-plus-innovants>
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16- Grand-messes sportives et environnement, les défis d'un mariage de raison, AFP, 19/10/21, 14:00
Déborah Claude

Planter des arbres par milliers, faire des gradins en plastique recyclé ou des médailles à base de matériaux usagés : les organisateurs de grands événements sportifs attirant des milliers de spectateurs essaient, bon gré mal gré, d'abaisser la facture environnementale et de verdir leurs vitrines.
Depuis 1995, l'environnement a été ajouté à la charte olympique. Mais cela n'empêche pas les interrogations sur l'utilisation de neige artificielle et le coût environnemental de la construction de pistes de ski alpin pour les JO d'hiver de Pékin dans quelques mois. 
Sur la planète football, la Coupe du monde au Qatar, avec ses stades climatisés, aura bien du mal à vendre son côté vert. 
Malgré tout, aucun organisateur ne peut y échapper.
"A Albertville (pour les JO-1992), les coûts environnementaux c'était zéro dans le dossier de candidature", se souvient Wladimir Andreff, économiste du sport. 
"Aujourd'hui, il y a une pression de plus en plus forte sur les organisateurs", abonde Didier Lehénaff, qui a lancé les "eco-games", événement sportif éco-responsable. 
Et de citer le Tour de France "qui a mis en place des zones pour jeter les déchets" et sanctionne les équipes récalcitrantes. Cet ex-président de l'union européenne de triathlon, a "basculé du côté vert de la force" dans les années 2000 pour s'engager à "rendre le sport plus eco-compatible". 
Outre les infrastructures, un des postes les plus pollueurs des grands évènements sont les déplacements des spectateurs et équipes, explique à l'AFP Lehénaff, membre du think tank "Sport et citoyenneté".
- "Sujet stratégique" -
Responsable RSE (responsabilité sociale et environnementale) des 24h du Mans, Jérôme Lachaze travaille par exemple à ce que les 250.000 spectateurs hebdomadaires venant au Mans soient un peu plus adeptes du train. Il met aussi en avant le futur carburant "100% renouvelable", sur la piste en 2022, et évoque un projet pour "tester des récupérateurs de poussières de freins". 
"La pression vient maintenant des sponsors : ils disent: +c'est quoi votre stratégie RSE ?+ et si vous n'avez pas cette stratégie, je ne vais plus vous financer", raconte cet ancien du WWF à l'AFP. 
Depuis le nouveau siège bardé de certifications d'excellence environnementale du Comité internationale olympique (CIO), Marie Sallois, directrice développement durable du CIO, explique à l'AFP que c'est devenu "un sujet stratégique" pour l'instance olympique depuis 2015. 
Côté spectateurs -- les JO à huis clos de Tokyo ont fait baisser la facture sans le vouloir-- elle dit le CIO "attentif à toutes les initiatives du transport aérien sur le développement de solutions à bas carbone". Mais, cela n'est pas encore pour demain. 
Elle combat également l'idée que les infrastructures olympiques tombent en désuétude. Ses équipes ont recensé "plus de 75% de sites existants encore utilisés" sur 900 sites au cours du siècle.
- Un euro = 50.000 arbres -
Pour Didier Lehénaff, point de salut hors de la stratégie "évaluer, réduire, et compenser". L'idéal est de "diminuer le nombre d'infrastructures, leur taille, augmenter la compacité des sites" mais aussi "diminuer le nombre de compétitions et le nombre de matches". 
Pour lui, les organisateurs des JO-2024 de Paris empruntent le bon chemin, avec la promesse d'une facture divisée par deux par rapport aux éditions précédentes, à 1,5 million de tonnes de CO2, et peu de constructions.
Il n'y a pas que le CO2. Une étude du centre d'économie et de droit du sport (CEDS) sur la Ryder Cup, compétition de golf qui s'est tenue en France en 2018, a évalué son empreinte eau à "492.093 mètres cube, soit le volume de 197 piscines olympiques". Sans compter les intrants chimiques. 
Souvent, pour compenser, fleurissent les promesses de plantations d'arbres. 
L'UEFA a ainsi promis de planter 50.000 arbres pour compenser son dernier Euro disputé dans douze pays. "C'est le foot d'en haut qui plante des arbres, communique dessus et pense ainsi se dédouaner", tacle Didier Lehénaff, qui voit rouge aussi à l'idée d'une Coupe du monde tous les deux ans.
Dans ce débat qui agite les plus hautes instances sportives, personne ne brandit d'ailleurs l'argument environnemental, mais pointe "l'économie du foot" ou encore "la santé des joueurs" : "La prise de conscience n'est pas la même dans tous les pays, dans toutes les fédérations, dans tous les sports", résume Jérôme Lachaze.
<https://information.tv5monde.com/info/grand-messes-sportives-et-environnement-les-defis-d-un-mariage-de-raison-429098>
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17- Fragments de France. Dans le pays de Retz, le combat des familles contre les cancers pédiatriques, Le Monde, 20/10/21, 16h07
Stéphane Foucart (Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), envoyé spécial) et Olga Kravets/Noor (Photos)

Un fossé de défiance s’est creusé à Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, entre la population, qui a alerté sur la multiplication du nombre d’enfants malades, et les autorités, accusées de minorer le phénomène.
Un jour de mars 2019, au cinquième étage du centre hospitalier universitaire de Nantes, deux minots de 7 ans discutent. Le premier a survécu à une leucémie, il sort de plus de trois ans de traitements lourds ; le second vient d’être admis à l’hôpital pour la même maladie. Dans un service d’oncologie pédiatrique, la scène pourrait être banale, à ceci près que les deux enfants se connaissent bien : ils ont fréquenté la même classe d’une école de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), non loin de Nantes. L’un envoyait à l’autre des dessins pendant sa convalescence, l’autre rend la pareille en donnant ses conseils pour survivre aux épreuves à venir. « Voir deux enfants de cet âge discuter traitements contre le cancer, ça fait quelque chose », dit Marie Thibaud, la mère de l’un d’eux.
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100 « Fragments de France »
A six mois de l’élection présidentielle, Le Monde brosse un portrait inédit du pays. 100 journalistes et 100 photographes ont sillonné le terrain en septembre pour dépeindre la France d’aujourd’hui. Un tableau nuancé, tendre parfois, dur souvent, loin des préjugés toujours. Ces 100 reportages sont à retrouver dans un grand format numérique.
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Dans le paysage bocager du pays de Retz, dans un rayon de quelques kilomètres autour de Sainte-Pazanne, 6 800 habitants, un nombre anormalement élevé de cancers pédiatriques ont été diagnostiqués ces six dernières années. Entre 2015 et le printemps 2021, sur un bassin de population d’environ 30 000 personnes, 25 enfants et adolescents ont été atteints par différentes formes de la maladie, touchant principalement le sang et le système nerveux central. Sept en sont morts. Anciennes pollutions industrielles ou pesticides agricoles ? Lignes à haute tension ou émanations de radon, un gaz radioactif très présent dans les sols granitiques de la région ? Aucune cause commune n’a, jusqu’à présent, été identifiée.
Par intermittence surgissent dans l’actualité des histoires analogues. Des bébés qui naissent sans bras dans de petites poches de territoires de l’Ain, du Morbihan ou de la Loire-Atlantique, des cancers pédiatriques trop fréquents dans quelques communes de la Charente-Maritime ou du Jura. C’est une loi qui semble immuable : la prise de conscience de ces crises sanitaires ultra-locales ne tient qu’à la mobilisation de quelques-uns, souvent portés par l’idée que les causes de ces maladies de l’enfant sont à chercher dans l’environnement et qu’elles concernent toute la société.
« Les gens sont toujours percutés par la maladie de leur enfant, raconte la sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Mais à cela s’ajoute aussi le fait qu’ils ont rapidement le sentiment de devenir des adversaires pour les autorités sanitaires ou les élus locaux, alors qu’ils ont conscience de porter des questions d’intérêt général. » Comme si le cancer des enfants était une maladie trop scandaleuse pour qu’il ne soit pas impoli d’en parler. Trop scandaleuse pour ne pouvoir être autre chose que le fruit d’un hasard malheureux.
« Au début, j’ai cru à un simple hasard »
L’histoire des cancers pédiatriques autour de Sainte-Pazanne ne déroge pas à la règle. Peu après décembre 2015, lorsque la leucémie de son fils est diagnostiquée, Marie Thibaud reconnaît une fillette hospitalisée dans le même service hospitalier. C’est une enfant de son voisinage. « Au début, j’ai cru à un simple hasard », dit-elle. Mais, au fil des mois, les cas s’accumulent dans le secteur. Aux trois enfants diagnostiqués en 2015 s’en ajoutent cinq l’année suivante, puis à nouveau trois en 2017. La jeune femme collige elle-même les cas, écrit aux autorités sanitaires, leur transmet les coordonnées des familles touchées, prend contact avec les responsables du registre des cancers pédiatriques… Aucun système d’alerte institutionnel ne semble opérer. « Je me suis rendu compte que si nous ne nous organisions pas nous-mêmes, localement, il ne se passerait rien », dit-elle.
En mars 2019, Marie Thibaud crée le collectif Stop aux cancers de nos enfants et y rassemble des parents d’enfants, malades ou non. Ce qui déclenche l’adhésion, c’est le mélange de crainte et de sidération face à ce qui semble à tous être un défi aux lois de la statistique. « En classe de CE2, mon fils rentre un jour de l’école et me dit qu’un de ses copains de classe a une leucémie, raconte Sandra Augiéras, 43 ans, membre du collectif et conseillère municipale à Sainte-Pazanne. Puis un autre enfant de la même classe contracte la maladie. Et j’ai aussi des voisins dont le fils est mort… Je suis entrée dans le collectif parce que l’on ne peut pas accepter ça. »
D’autres membres du petit groupe ont vu la maladie de plus près, sous ses formes les plus fulminantes. Gildas Allais, électrotechnicien, rapporte que sa filleule n’a été diagnostiquée que post mortem. « C’était en octobre 2017, elle avait 3 ans. Elle a été amenée un matin à l’hôpital après un grave malaise, elle est morte en y arrivant, dit-il. Ce n’est qu’après que son cancer a été diagnostiqué. » Pendant un mois et demi, les parents avaient multiplié en vain les rendez-vous chez le médecin et les appels au Samu devant les signaux d’alerte. Le diagnostic n’avait pas été posé.
Aurélie Rousseau, infirmière, raconte : « En 2015, le fils d’un couple d’amis proches a eu un cancer cérébral à l’âge de 4 ans, qui a pu être soigné. Quand ce genre de chose arrive tout à côté de vous, vous ne pouvez pas imaginer que ça puisse vous arriver aussi. Statistiquement, ça semble impossible. » Elle évoque les premiers signes de la maladie chez sa fille de 9 ans, en 2019 : les vertiges, la tête qui penche, l’écriture qui change. Les mots échouent à dire ce qui s’abat sur la famille, à l’issue du premier examen. « On lui a diagnostiqué un gliome infiltrant du tronc cérébral. Les médecins nous ont tout de suite dit qu’il n’y avait pas de traitement et que la tumeur n’était pas opérable, dit Aurélie Rousseau. On a su que c’était fini avant que ça ne commence. »
Les yeux rougissent parfois quand elle raconte, mais il n’y a ni pathos ni colère revancharde dans les mots de la jeune femme. « Je ne cherche pas à faire pleurer dans les chaumières, je n’ai pas besoin que l’on trouve un coupable à tout prix, dit-elle. Je pense juste qu’il faut comprendre pour éviter que cela n’arrive à d’autres enfants. »
La bataille du comptage
Chez tous les membres du collectif rencontrés par Le Monde, l’idée prévaut que leur engagement dépasse les drames individuels, qu’il sert l’intérêt public. Que le cancer des enfants n’est que la partie visible d’une crise plus profonde. « Sur notre territoire, les endocrinologues alertent aussi de la fréquence de problèmes hormonaux chez les enfants, des pubertés très précoces, des troubles neurologiques, de l’hyperactivité et des troubles de l’attention, dit Marie Thibaud. Cela pourrait être dû, comme les cancers, à la présence de perturbateurs endocriniens dans l’environnement. »
Avant d’enquêter sur les causes possibles, le simple comptage des cas est déjà une bataille. La situation autour de Sainte-Pazanne, à Saint-Mars-de-Coutais, à Machecoul-Saint-Même, à Villeneuve-en-Retz, à Rouans, à Saint-Hilaire-de-Chaléons ou à Port-Saint-Père est-elle si anormale ? Le 25 novembre 2019, au cours d’une réunion publique tenue à Sainte-Pazanne devant un demi-millier d’habitants du territoire, l’agence régionale de santé des Pays de la Loire et Santé publique France (SPF) reconnaissent l’existence d’un excès de cancers pédiatriques entre 2015 et 2019, sur le périmètre des sept communes concernées. Mais les analyses de diverses pollutions n’ayant rien donné, les investigations sont arrêtées. La réunion est houleuse ; un homme se lève et gronde :« On tue nos enfants ! »
Moins d’un an plus tard, en septembre 2020, une nouvelle analyse de SPF soulève, plus encore, l’indignation et la colère des familles. Ce qui restait de confiance est rompu. Après avoir élargi la plage de temps entre 2005 et 2018, et agrandi le périmètre géographique analysé, l’agence sanitaire annonce cette fois que « l’analyse statistique conclut à l’absence d’un risque anormalement élevé de cancers pédiatriques sur le secteur de Sainte-Pazanne par rapport au reste du département ».
> Lire aussi Cancers pédiatriques en Loire-Atlantique : les familles interpellent Emmanuel Macron
C’est peu de dire que le collectif n’est pas convaincu. Les scientifiques et médecins qui le soutiennent non plus. La sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony, rompue aux controverses sur la réalité et les causes des cancers professionnels, fustige « une absence totale de justification scientifique » au changement de méthode. L’indignation est d’autant plus vive que SPF a exclu de l’analyse presque la moitié des cas recensés par le collectif. Les enfants de plus de 15 ans ne sont pas inclus, pas plus que ceux qui ont déménagé hors de la zone après avoir contracté la maladie. « Le collectif a recensé 25 cas avérés, les autorités sanitaires n’en retiennent que 13 ! », proteste Mme Thébaud-Mony, qui travaille depuis plusieurs mois avec le collectif et a corédigé en juillet, pour la revue Pratiques, une critique des méthodes mises en œuvre par les autorités.
De son côté, SPF répond que l’incidence de référence étant établie par le registre des cancers de l’enfant pour les moins de 15 ans, il était impossible d’évaluer un surrisque éventuel en considérant les enfants plus âgés. Quant au changement de périmètre, l’agence assure qu’elle a pu, dans sa seconde analyse, « scanner l’ensemble d’un territoire avec des fenêtres spatiales et/ou temporelle afin d’identifier une zone du territoire qui présente l’incidence la plus élevée ». « Une stratégie de test statistique est ensuite utilisée pour déterminer si l’incidence observée sur cette zone singulière est compatible avec l’incidence de la maladie observée sur le reste du territoire », précise l’agence dans un courriel au Monde. Conclusion : rien d’anormal sur le secteur de Sainte-Pazanne.
En septembre 2020, ce changement de pied est vécu par les familles comme une trahison, un insupportable déni. « Mon fils a déclaré un lymphome de Burkitt à l’âge de 19 ans », raconte Bruno Clavier, ingénieur dans la construction navale, habitant de Sainte-Pazanne et voisin de l’école qui concentre le plus grand nombre de cas. Le jeune homme a surmonté la maladie, après une hospitalisation de trois mois et plus de 20 kilos perdus. « Les spécialistes qui l’ont pris en charge nous ont dit qu’ils classaient son cancer comme cancer pédiatrique, il a été soigné avec un protocole utilisé dans le traitement de cancers pédiatriques, grince-t-il. Mais les autorités ont décidé qu’il ne s’agissait pas d’un cancer pédiatrique. »
A l’été 2019, les autorités sanitaires ont mené des analyses dans l’école de Sainte-Pazanne touchée, et dans les logements de familles concernées. Dans certaines salles de l’établissement scolaire, des taux parfois très supérieurs aux valeurs de référence ont été trouvés pour trois polluants, tous classés « cancérogène avéré pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) : du lindane (un pesticide interdit en France depuis 1998), du radon et du formaldéhyde (un polluant de l’air intérieur issu notamment des panneaux de particules de bois et des contreplaqués). Des salles de l’école sont fermées, des mesures de ventilation sont prises. Les champs électromagnétiques des lignes à haute tension qui passent sous la cour de l’école sont également mesurés, sans montrer, assurent les autorités, des dépassement des seuils.
« L’Etat ne joue pas son rôle »
Mais la défiance est telle que la qualité ou la loyauté des mesures et des analyses conduites par les autorités est interrogée par les familles et les membres du collectif. Certains doutent que le lindane retrouvé dans certaines classes de l’école soit issu, comme le dit Santé publique France, d’un traitement ancien appliqué sur la charpente de l’école. Car, tout à côté de l’établissement scolaire, là où se trouve aujourd’hui un lotissement, se trouvait jusqu’à la fin des années 2000 une usine de traitement du bois, l’usine Leduc, grosse utilisatrice de lindane et de dieldrine, un insecticide persistant, neurotoxique, classé cancérogène probable par le CIRC, et associé à des leucémies myéloïdes aiguës.
« Le lindane est une substance qui persiste de nombreuses années dans les sols et il est très surprenant qu’il ait disparu de l’environnement immédiat de l’usine en si peu de temps, même si une dépollution des sols est censée avoir été faite, dit Bruno Clavier. Fin 2009, après la dépollution, le rapport de la direction régionale de l’environnement et de l’aménagement et du logement relevait que les eaux résiduelles du site contenaient encore 1 000 fois plus de lindane que le seuil toléré. » L’ingénieur, riverain de longue date, l’assure : le lymphome de son fils n’est pas isolé et d’autres hémopathies malignes ont aussi touché, ces dernières années, des adultes du voisinage. A commencer, se souvient M. Clavier, par l’un des responsables de l’usine, décédé d’une leucémie. « Au cours des cinq dernières années, j’ai compté neuf personnes, enfants ou adultes, qui ont contracté un cancer dans cette petite école, ou plusieurs années après l’avoir fréquentée », ajoute-t-il. Comme tous les membres du collectif, il déplore l’absence de données. « On est capable de savoir combien de personnes ont contracté le Covid jour par jour dans chaque département, mais on n’est pas capable de nous dire combien de personnes ont eu un cancer à Sainte-Pazanne. C’est une plaisanterie ! »
Le protocole mis en œuvre par les autorités sanitaires vise à identifier une cause commune à tous les cancers pédiatriques du territoire. Une démarche vouée à l’échec, affirment les membres du collectif, car elle ignore les effets des expositions chroniques cumulées, l’effet cocktail, etc. Une cause unique ? L’école de Sainte-Pazanne, où sont localisés nombre de cas, n’a pas grand-chose à voir avec les pavillons de Saint-Mars-de-Coutais, par exemple, à quelques kilomètres de là. Or, ce village de 2 600 habitants est, proportionnellement, plus touché que Sainte-Pazanne. En cinq ans, cinq enfants y ont déclaré un cancer.
Dans la grande salle de l’hôtel de ville, le maire de Saint-Mars-de-Coutais, Jean Charrier, et l’un de ces adjoints, Michaël Derangeon, conviennent de l’existence de troubles sanitaires sur le territoire. « La santé, au sens général du terme, est une prérogative régalienne : dans de petits territoires comme le nôtre, les élus locaux se retrouvent en première ligne, confrontés aux questions de la population, sans avoir les moyens d’y répondre complètement. L’Etat ne joue pas son rôle, dit Jean Charrier. A notre niveau, la première chose que nous pouvons faire, c’est nous battre pour améliorer l’offre de soins locale. »
Le maire raconte avec fierté son bras de fer avec le préfet, devant le tribunal administratif, pour obtenir l’installation d’une pharmacie dans le village, les efforts déployés pour créer un cabinet médical dans le bourg, le prêt aux habitants d’appareils de mesure de la qualité de l’air intérieur, les analyses d’eau, au robinet, de près de 800 polluants, etc.
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Michaël Derangeon précise que ces actions, pour une petite commune, sont un effort important. Elu au conseil municipal de Saint-Mars-de-Coutais, vice-président du service public de l’eau potable en Loire-Atlantique (Atlantic’eau), il est intéressé à deux autres titres par ces questions. D’abord, parce qu’il est le père d’un enfant né avec une microcéphalie. Ensuite, parce qu’il est neurophysiologiste, maître de conférences à l’université de Nantes et chercheur à l’Institut du thorax (CNRS, Inserm). « Sur les questions de santé environnementale, l’Etat ne prend pas ses responsabilités. Ce ne sont pas les collectivités locales qui autorisent l’utilisation à grande échelle de tel ou tel produit, mais ce sont elles qui sont en première ligne quand les dégâts apparaissent, explique-t-il. On autorise des produits comme la terbuthylazine, un herbicide très proche de l’atrazine, interdite il y a près de vingt ans et que l’on retrouve encore aujourd’hui dans certaines nappes phréatiques : il va falloir attendre encore vingt ans, voir les problèmes apparaître, pour la retirer du marché. C’est irresponsable. »
Comme les familles du collectif, il suspecte les cancers pédiatriques de n’être que la part visible d’une situation sanitaire dégradée sur le territoire. Et, comme le collectif, il considère la volte-face de Santé publique France sur la réalité du cluster comme de la « communication ».« Les autorités sanitaires ne sont pas armées pour enquêter sur ce genre de phénomène, l’Etat envoie ses agents au casse-pipe : ils viennent, appliquent des protocoles quasi administratifs qui ne trouvent jamais rien et se heurtent à la population, dit-il. Pour les représentants de nos agences sanitaires, c’est parfois une situation très douloureuse, j’en ai vu pleurer à des réunions publiques. »
Mesures de prévention
A quelques kilomètres de là, dans son bureau de la mairie de Sainte-Pazanne, face au clocher de la haute église du bourg, Bernard Morilleau n’est pas de cet avis. « Ce n’est vraiment pas le principal sujet de conversation, dit-il. Les gens se sentent en confiance, il y a même un certain agacement à voir le sujet revenir aussi souvent dans la presse. » Le maire de Sainte-Pazanne se fie plutôt au jugement des autorités sanitaires. « La mairie est prise entre le collectif des familles et les autorités, tempère-t-il. Nous ne pouvons ignorer ni les uns ni les autres. »
L’édile énumère les mesures de prévention prises ces dernières années : pose d’un capteur de qualité de l’air au centre du bourg, distribution de dosimètres aux particuliers pour mesurer les taux de radon dans les habitations, capteurs de CO2 dans les écoles, actions d’information sur la qualité de l’air intérieur et sur l’eau… Les tensions entre la mairie et les familles n’en sont pas moins réelles. L’un des points de crispation tient au développement du parc éolien : six éoliennes ont démarré en 2016 et les familles craignent que l’électricité produite par les moulins et acheminée, sous terre, à travers le bourg, ne puisse jouer un rôle dans la situation. Or, d’autres éoliennes sont en gestation. Cette crainte laisse M. Morilleau sceptique : « Les câbles des éoliennes ne passent pas sous la cour de l’école ! »
A quelques mètres de la maison de Marie Thibaud, une grange réaménagée sert de quartier général aux familles. Depuis cette war room,on lance des actions de sensibilisation, on rédige des interpellations de responsables politiques, on écrit aux autorités, on envoie des communiqués de presse, on tient à jour le site Web, on discute des réponses à apporter aux journalistes, nombreux, qui s’intéressent à cette dramatique et mystérieuse histoire. Mais surtout, on continue à chercher. En quelques mois, les familles ont réussi à sensibiliser à leur cause des médecins de la région et des chercheurs du monde académique, comme la sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony, mais aussi des toxicologues travaillant dans des organismes de recherche publics.
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Les autorités sanitaires se défendent de toute inaction. SPF dit avoir mis en place avec les hôpitaux de la région des partenariats visant à assurer une vigilance renforcée sur le secteur. Mais, sur le terrain, le petit collectif semble parfois remplacer, dans les esprits, les institutions de l’Etat. Lorsque l’on interroge Angélique Bocher, aide-soignante, sur les premières démarches entreprises après que son fils, 5 ans, a contracté une leucémie en août 2020, elle répond comme une évidence : « Mon premier réflexe a été de le déclarer à Marie [Thibaud], du collectif. »
Dans le petit groupe, on espère voir la naissance, sur le territoire, d’un institut de recherche sur la santé environnementale. De leur côté, les autorités sanitaires font valoir qu’elles soutiennent déjà plusieurs projets scientifiques, au niveau national, destinés à étudier les causes des cancers pédiatriques, les effets des expositions aux pesticides sur les riverains, etc. Mais, à Sainte-Pazanne et autour, ces questions sont pour les familles toujours ouvertes. Comme celle de savoir si, et quand, un nouveau cas surviendra. « A chaque fois qu’un enfant tombe malade, je me dis que c’est le dernier et que c’est comme un mauvais rêve qui va s’arrêter, dit Marie Thibaud. A chaque fois, il y en a un nouveau. »
<https://www.lemonde.fr/fragments-de-france/article/2021/10/20/dans-le-pays-de-retz-le-combat-des-familles-contre-les-cancers-pediatriques_6099091_6095744.html>
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En audio
18- Jeudi, c’était la journée nationale de la qualité de l’air, France Inter, Les Savanturiers, 16/10/21, 07h15
Fabienne Chauvière

La pollution atmosphérique est responsable de plusieurs milliers de décès par an. Y-aurait-il des solutions pour respirer un air plus pur ?
La pollution de l’air extérieur serait responsable de 40 000 à 90 000 morts par an en France, et de près de 9 millions de décès prématurés dans le monde chaque année. En cause, les particules fines de carbone essentiellement, qui proviennent de la combustion des moteurs et des cheminées et à l'origine d'infections longue durée et de maladies chroniques.
De nouveaux seuils de dangerosité des particules fines ont été fixés par l’OMS, et elles sont loin d’être atteintes en ville...
Pour respirer un air plus pur, il faudrait arrêter la pollution à la source… et il est désormais possible d'agir localement.
Les Parisiens connaissent bien le ballon du parc André-Citroën, qui mesure la qualité de l’air. Les concepteurs de ce ballon travaillent depuis 10 ans sur une machine capable de capturer les particules fines en extérieur : le Para-PM.
> Chronique (4 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-du-samedi-16-octobre-2021>
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En images
19- Environnement : le lac Victoria, un trésor au bord de l'asphyxie, France 2, journal de 20h, 17/10/21

Le poumon de l'Afrique de l'Est, le lac Victoria, victime de nombreux fléaux, est en danger. Pour lui porter secours, la jeunesse se mobilise. 
Le lac Victoria est le plus grand d'Afrique, et l'un des plus importants du monde. Il compte 3 000 kilomètres de rivage, aux confins du Kenya, de l'Ouganda et de la Tanzanie. Son avenir est menacé. Les pêcheurs kenyans sont les premiers témoins de la dégradation de l'environnement. Ils fournissent en temps normal 90% des poissons du pays. "Dans le passé, on pouvait voir les poissons nager, l'eau était limpide. À présent, je ne sais pas si c'est à cause de la pollution qui provient des rivières, on ne voit plus rien", témoigne l'un d'eux. 
Les initiatives des jeunes 
Selon les pêcheurs, de nombreuses espèces n'auraient pas résisté à la pollution. "La situation est critique, c'est terrible, abonde Tom Mboya, environnementaliste. (…) Le lac est pollué par des débris de toutes sortes, et notamment des plastiques." En quelques décennies, 50 millions d'habitants se sont installés le long des rives, et la population devrait doubler au cours des 30 prochaines années. Les villes rejettent leurs eaux usées dans les rivières qui alimentent le lac, tout comme les usines et les exploitations agricoles. 
Comme les autorités locales peinent à mettre en place un projet d'envergure pour sauver le lac Victoria, certains citoyens tentent de faire bouger les choses. Des volontaires, souvent jeunes, se mobilisent et alertent dans les marchés, ou organisent des opérations de nettoyage. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/environnement-africain/environnement-le-lac-victoria-un-tresor-au-bord-de-l-asphyxie_4811225.html>
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20- Pollution : la ville de Saint-Raphaël remonte ses déchets engloutis par la tempête Alex, France 3, Le 12/13, 19/10/21

La ville de Saint-Raphaël (Var) a entrepris de ramasser les déchets. Deux ans après les inondations de la tempête Alex, les fonds marins sont pollués par des tonnes de plastique.
Dans la Baie d'Agay, à Saint-Raphaël (Var), une barque penche dangereusement : la prise est impressionnante. Lors des importantes inondations de 2019, le fleuve a débordé, envahissant les campings alentours, et charriant jusqu'à la mer 50 tonnes de macrodéchets. "On ne s'attendait pas à ce qu'il y en ait autant, et lors de notre phrase préparatoire de notre chantier, on s'est aperçu qu'il y avait un volume très important", devise Maurin Ballestra, gérant de la société Action Travaux Environnements.
Préserver l'environnement
"On a trouvé principalement des châssis de mobile-homes, avec tout ce qu'il y avait à l'intérieur : des portes, des toilettes, des matelas...", énumère-t-il. La technique d'enlèvement se veut douce. Plutôt que de tirer les déchets à terre en raclant les fonds marins, des plongeurs-scaphandriers font légèrement remonter des objets grâce à des ballons, puis une grue se charge de les sortir de l'eau. Préserver l'environnement est le maître-mot de l'opération.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/var/pollution-la-ville-de-saint-raphael-remonte-ses-dechets-engloutis-par-la-tempete-alex_4813565.html>
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