[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP26 + 1 publication (lundi 25 octobre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 25 Oct 08:13:51 CEST 2021
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1- Le prince William tacle le tourisme spatial : "On devrait avant tout réparer cette planète" <https://www.lci.fr/culture/le-prince-william-tacle-le-tourisme-spatial-on-devrait-avant-tout-reparer-cette-planete-2198941.html>, LCI, 14/10/21, 11h06
2- "L'Affaire du siècle" : ce que signifie la condamnation de l'Etat à "réparer le préjudice écologique" <https://www.lejdd.fr/Societe/laffaire-du-siecle-ce-que-signifie-la-condamnation-de-letat-a-reparer-le-prejudice-ecologique-4071580>, Le JDD, 14/10/21, 16h45
3- Climat : Poutine engage la Russie dans la voie de la décarbonisation, « au plus tard en 2060 » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/14/climat-poutine-engage-la-russie-dans-la-voie-de-la-decarbonisation-au-plus-tard-en-2060_6098371_3244.html>, Le Monde, 14/10/21, 17h35
4- Procès climatiques : dans les coulisses de trois ans de batailles dans et en dehors des tribunaux <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/15/proces-climatiques-dans-les-coulisses-de-trois-ans-de-batailles-dans-et-en-dehors-des-tribunaux_6098444_3244.html>, Le Monde, 15/10/21, 06h08
5- COP26 à Glasgow : programme, dates, enjeux… On vous dit tout sur la conférence des Nations unies pour le climat <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-a-glasgow-programme-dates-enjeux-on-vous-dit-tout-sur-la-conference-des-nations-unies-pour-le-climat_4796983.html>, France info, 15/10/21, 07:07
6- COP26 : la reine Elizabeth II irritée par ceux "qui parlent, mais n'agissent pas" <https://www.goodplanet.info/2021/10/15/cop26-la-reine-elizabeth-ii-irritee-par-ceux-qui-parlent-mais-nagissent-pas/>, AFP, 15/10/21, 14:00
7- COP26 : “L’histoire ne pardonnera pas un échec” <https://www.wedemain.fr/dechiffrer/cop26-l-histoire-ne-pardonnera-pas-un-echec/>, We Demain, 15/10/21
8- <https://www.lepoint.fr/monde/avant-la-cop26-le-prince-william-remet-son-prix-earthshot-pour-le-climat-17-10-2021-2448114_24.php>Avant la COP26, le prince William remet son prix Earthshot pour le climat <https://www.lepoint.fr/monde/avant-la-cop26-le-prince-william-remet-son-prix-earthshot-pour-le-climat-17-10-2021-2448114_24.php>, AFP, 17/10/21, 23:00
9- L'Asie peine à se défaire de son addiction au charbon malgré l'urgence climatique <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211018-l-asie-peine-%C3%A0-se-d%C3%A9faire-de-son-addiction-au-charbon-malgr%C3%A9-l-urgence-climatique>, AFP, 18/10/21, 11:00
10- Réchauffement climatique : double peine pour le Moyen-Orient <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/rechauffement-climatique-double-peine-pour-le-moyen-orient_158308>, AFP, 18/10/21, 11:00
11- Tribune. "L’intensité du dérèglement climatique peut être contenue, à condition d’opérer un vrai décollage de la transition écologique <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/18/l-intensite-du-dereglement-climatique-peut-etre-contenue-a-condition-d-operer-un-vrai-decollage-de-la-transition-ecologique_6098869_3232.html>", Le Monde, 18/10/21, 18h00
12- Le climat, un dilemme pour l'Afrique du Sud dépendante du charbon <https://www.geo.fr/environnement/le-climat-un-dilemme-pour-lafrique-du-sud-dependante-du-charbon-206742>, AFP, 18/10/21, 23:00
13- Climat : l’absence du président chinois peut-elle faire échouer la COP26 ? <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-l-absence-du-president-chinois-peut-elle-faire-echouer-la-cop26-150246.html>, Novethic, 19/10/21
14- FAQ. Le béton-ciment, troisième "pays" des émissions de gaz à effet de serre <https://information.tv5monde.com/info/le-beton-ciment-troisieme-pays-des-emissions-de-gaz-effet-de-serre-429054>, AFP, 19/10/21, 08:00
15- Le marché carbone européen à l'épreuve de la crise de l'énergie <https://information.tv5monde.com/info/le-marche-carbone-europeen-l-epreuve-de-la-crise-de-l-energie-429061>, AFP, 19/10/21, 09:00
16- Les glaciers suisses rétrécissent malgré la neige et un été frais <https://information.tv5monde.com/info/les-glaciers-suisses-retrecissent-malgre-la-neige-et-un-ete-frais-429115>, AFP, 19/10/21, 16:00
17- Loi Climat : Les aéroports français engagent un recours à Bruxelles contre l’interdiction des liaisons aériennes <https://www.20minutes.fr/planete/3152135-20211019-loi-climat-aeroports-francais-engagent-recours-bruxelles-contre-interdiction-liaisons-aeriennes>, 20 Minutes avec AFP, 19/10/21, 19h29
18- Londres vend sa "révolution verte" pour récolter des milliards d'investissements <https://information.tv5monde.com/info/londres-vend-sa-revolution-verte-pour-recolter-des-milliards-d-investissements-429113>, AFP, 19/10/21, 20:00
19- Climat en Afrique : menace pour la survie de millions de personnes, selon l'ONU <https://information.tv5monde.com/info/climat-en-afrique-menace-pour-la-survie-de-millions-de-personnes-selon-l-onu-429085>, AFP, 19/10/21, 21:00
20- L'ambition de Biden pour le climat contrariée par un sénateur démocrate <https://information.tv5monde.com/info/l-ambition-de-biden-pour-le-climat-contrariee-par-un-senateur-democrate-429169>, AFP, 19/10/21, 23:00
21- Plus de cent morts en Inde et au Népal dans des inondations et glissements de terrain <https://information.tv5monde.com/info/plus-de-cent-morts-en-inde-et-au-nepal-dans-des-inondations-et-glissements-de-terrain-429216>, AFP, 20/10/21, 13:00
En images
22- Picturing Our Future <https://picturing.climatecentral.org/>, Climate Central, 11/10/21
23- Réchauffement climatique : "Il faut réduire notre consommation de combustibles fossiles", alerte Alain Mazaud <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rechauffement-climatique-il-faut-reduire-notre-consommation-de-combustibles-fossiles-alerte-alain-mazaud_4809889.html>, France info, Le 23h, 15/10/21
24- Quel pays réchauffe le plus la planète : la vidéo impressionnante de Carbon Brief <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-pays-les-plus-responsables-du-rechauffement-depuis-170-ans-en-un-coup-d-il-150232.html>, Novethic, 17/10/21
25- Russie : les dégâts liés à la fonte du pergélisol en Sibérie <https://information.tv5monde.com/video/russie-les-degats-lies-la-fonte-du-pergelisol-en-siberie>, TV5Monde, 18/10/21
Une publication
26- Atlas du climat - Face aux défis du réchauffement <https://www.autrement.com/atlas-du-climat/9782746762084>, de François-Marie Bréon & Gilles Luneau, Editions Autrement (3ème édition), 20/10/21
Bien à vous,
Florence
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FLASH-BACK DU JOUR : Dans le cadre de la célèbre « Affaire du siècle », retour sur 3 ans de batailles et sur ce que signifie réparer un préjudice écologique. (cf. item 2 & 4)
CITATIONS DU JOUR : — "Certains des plus grands cerveaux et esprits de ce monde doivent essayer avant tout de réparer cette planète, pas essayer de trouver le prochain lieu où aller vivre", le prince William tandis que la reine Elizabeth II a exprimé son irritation envers les dirigeants mondiaux qui "parlent du changement climatique, mais n'agissent pas". (cf. item 1, 6 & 8)
— "Une tâche herculéenne attend l’humanité. Elle commence dès aujourd’hui et nous ne pouvons pas échouer", Fatih Birol, directeur exécutif de la COP26 (cf. item 7)
CHIFFRES DU JOUR : — L'Asie-Pacifique compte pour les trois quarts de la consommation globale de charbon, alors même que la région est particulièrement exposée à l'impact du changement climatique. (cf. item 9)
— Déficitaire en eau, le Moyen-Orient, où vivent plus de 500 millions d'habitants, voit ses températures augmenter deux fois plus vite que la moyenne mondiale, soit 0,45 degrés Celsius par décennie depuis les années 1980, selon les scientifiques. (cf. item 10)
— Au 12e rang mondial des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, l'Afrique du Sud tire son électricité à 80% du fossile, dans des centrales vieillissantes et mal entretenues par une entreprise publique en difficulté financière, Eskom. (cf. item 12)
— Si le béton utilisé sur la planète était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste derrière la Chine et les États-Unis. (cf. item 14)
— Malgré une neige abondante et un été frais, les glaciers suisses ont perdu 1% de leur volume en 2021 à cause du changement climatique, a révélé l'Académie suisse des sciences naturelles. (cf. item 16 & suite)
— Plus d'une centaine de millions de personnes extrêmement pauvres sont menacées par l'accélération du réchauffement climatique en Afrique, où les rares glaciers devraient avoir disparu d'ici les années 2040, a indiqué l’ONU. (cf. item 19 & suite)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Le refus du président chinois de participer à la COP26 constituera-t-il le prélude à une opposition de Pékin à la fixation de nouveaux objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique, alors que le pays compte pour 27 % des émissions de CO2 ? (cf. item 13)
— Le marché européen du carbone, outil pionnier de lutte contre le changement climatique, verra-t-il son élargissement remis en cause par des Etats inquiets d'une crise sociale, en pleine flambée des prix de l'énergie. (cf. item 15)
RECOURS DU JOUR : Les aéroports français engagent un recours à Bruxelles contre la récente loi française prévoit l’interdiction des vols intérieurs du territoire français dont le trajet peut être assuré en train en moins de deux heures trente. (cf. item 17)
IMAGES DU JOUR : L’évolution du niveau des mers pour 184 localités et une ne datavisualisation extrêmement parlante de Carbon Brief sur la responsabilité de certains pays dans le réchauffement climatique. (cf. item 22 & 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Le prince William tacle le tourisme spatial : "On devrait avant tout réparer cette planète", LCI, 14/10/21, 11h06
Delphine De Freitas
Dans une interview à la BBC accordée en amont de la COP26 à Glasgow, le futur roi d’Angleterre a critiqué sans les nommer les milliardaires, lancés dans la course à l’espace.
Ils ne s’expriment jamais sur les sujets politiques. Mais les membres de la famille royale britannique font une exception pour une thématique qui dépasse les clivages : la sauvegarde de l’environnement. Le prince Philip a été le premier président de la branche britannique de la WWF, le prince Charles, lui, milite depuis des années contre le réchauffement climatique.
"La route n'a pas été facile là-dessus et je pense que vous savez qu'il était en avance, bien avant son temps en mettant en garde contre certains de ces dangers", a déclaré à la BBC le prince William à propos de son père dont il compte bien poursuivre le combat.
"Si on ne fait pas attention, on va voler l'avenir de nos enfants à travers ce que l'on fait maintenant"- Le prince William
Dans une interview qui sera diffusée ce jeudi 14 octobre, le futur héritier du trône sort de sa réserve et s’en prend aux milliardaires qui ont fait de l’espace leur nouveau terrain de jeu. "Certains des plus grands cerveaux et esprits de ce monde doivent essayer avant tout de réparer cette planète, pas essayer de trouver le prochain lieu où aller vivre", lâche-t-il. Une pique adressée aux trois grandes fortunes qui cherchent à développer le tourisme spatial plus vite que leurs concurrents, Elon Musk, Sir Richard Branson et Jeff Bezos. Ce dernier a assisté avec succès ce mercredi au deuxième vol habitée d’une fusée de sa société Blue Origin, avec à son bord l’acteur de la série culte Star Trek William Shatner.
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/culture/le-prince-william-tacle-le-tourisme-spatial-on-devrait-avant-tout-reparer-cette-planete-2198941.html>
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2- "L'Affaire du siècle" : ce que signifie la condamnation de l'Etat à "réparer le préjudice écologique", Le JDD, 14/10/21, 16h45
Aude Le Gentil
Dans le cadre de "L'Affaire du siècle", le tribunal administratif de Paris a donné jusqu'au 31 décembre 2022 à l'Etat pour prendre "toutes les mesures utiles" afin de réparer le dépassement des émissions de CO2 constaté entre 2015 et 2018.
L'Etat enjoint de "réparer" un préjudice écologique. Pour la première fois, la justice a ordonné à l'Etat de "réparer" les conséquences de ses engagements non-tenus en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Dans un jugementrendu jeudi 14 octobre, le tribunal administratif de Paris a enjoint l'Etat de compenser le dépassement de son budget carbone "au 31 décembre 2022, au plus tard". Une décision historique à plusieurs titres : non seulement les juges soulignent l'existence d'une faute de l'Etat, mais ils lui demandent aussi de réparer les conséquences de cette carence et de faire cesser l'aggravation du préjudice.
Un nouveau volet dans "L'Affaire du siècle". Cette décision s'inscrit dans le cadre de "L'Affaire du siècle" : soutenues par une pétition ayant rassemblé 2,3 millions de signatures, quatre associations environnementales - la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH), Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France - avaient déposé un recours pour "carence fautive" de l'Etat en mars 2019. Ces ONG pointaient le non-respect par la France de ses objectifs d'émissions de gaz à effet de serre sur la période 2015 à 2018. Le 3 février, le tribunal administratif de Paris avait rendu un premier jugement et avait déclaré l'Etat "responsable […] d'une partie du préjudice écologique constaté", "à hauteur des engagements qu'il avait pris et qu'il n'a pas respectés dans le cadre du premier budget carbone". Les juges avaient ordonné un supplément d'instruction avant de se prononcer sur une éventuelle injonction de réparation. C'est chose faite.
Un préjudice évalué à 15 millions de tonnes d'équivalent CO2. Dans son jugement de jeudi, le tribunal administratif de Paris reconnaît à nouveau l'existence d'un préjudice écologique dont l'Etat serait responsable "d'une partie". Il correspond au dépassement du plafond du premier budget carbone que s'était fixé l'Etat pour la période 2015-2018, soit 62 millions de tonnes d'équivalent CO2. En prenant en compte la baisse des émissions de CO2 en 2020 - avant tout liée à la pandémie - les juges estiment que le préjudice s'évalue à 15 Mt d'équivalent CO2.
Quatorze mois pour se rattraper. Pour les juges, les mesures mises en avant par la défense, c'est-à-dire par le ministère de la Transition écologique, ne permettent pas d'établir que ce préjudice sera compensé intégralement. C'est pourquoi ils donnent raison aux associations en enjoignant l'Etat "de prendre toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique et prévenir l'aggravation des dommages à hauteur de la part non compensée d'émissions de gaz à effet de serre au titre du premier budget carbone". Et le délai accordé est court : "La réparation du préjudice devra être effective au 31 décembre 2022, au plus tard". Dit autrement, l'Etat a quatorze mois pour réparer un retard accumulé pendant trois ans. Cela signifie qu'il faudra éviter l'émission de 15 millions de tonnes d'équivalent CO2 en 2022, en plus de la baisse que visait déjà le gouvernement.
« Article 2 : Il est enjoint au Premier ministre et aux ministres compétents de prendre toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique et prévenir l’aggravation des dommages à hauteur de la part non compensée d’émissions de gaz à effet de serre au titre du premier budget carbone, soit 15 Mt CO2eq, et sous réserve d’un ajustement au regard des données estimées du CITEPA au 31 janvier 2022. La réparation du préjudice devra être effective au 31 décembre 2022, au plus tard. » Extrait du jugement du 14 octobre 2021 du tribunal administratif de Paris sur "L'Affaire du siècle".
Des conséquences concrètes limitées. Par rapport aux attentes des associations, le jugement comporte cependant deux bémols. Premièrement, le tribunal ne précise pas quelles mesures doivent être prises, "ce choix relevant de la libre appréciation du gouvernement". Egalement, les juges n'ont pas assorti cette injonction d'une astreinte, contrairement à ce que demandaient les ONG, qui réclamaient une astreinte de plus de 78 millions d'euros par semestre de retard.
Les associations jubilent. Les quatre associations réunies par "L'Affaire du siècle" ont salué une décision jugée historique. Dans un communiqué, elles estiment que "l'Etat a désormais une obligation de résultats pour le climat". "La suite, cela doit être une action immédiate pour préserver le climat et revenir aux limites planétaires, dans la justice sociale. A l'opposé de ce que fait aujourd'hui le gouvernement français qui repousse à plus tard le moment où la France réduira ses émissions de gaz à effet de serre", a réagi l'eurodéputée écologiste Marie Toussaint, co-fondatrice de Notre Affaire à Tous et initiatrice de cette action.
Le gouvernement "prend acte". De son côté, le ministère de la Transition écologique "prend acte" de ce jugement et s'affiche "pleinement conscient de ses obligations et de la nécessité de toujours accélérer l'effort climatique". "La France baisse ses émissions de plus en plus vite", a rappelé le gouvernement, en énumérant les actions déjà engagées, comme le vote de la loi Climat, et les mesures prises récemment, comme par exemple l'enveloppe de 5 milliards d'euros allouée à la décarbonation de l'économie dans le cadre du plan France 2030.
Une autre condamnation. Le 1er juillet 2021, l'Etat avait déjà été condamné dans le cadre d'un recours pour "inaction climatique" initié par la ville de Grande-Synthe. Le Conseil d'Etat avait donné à l'Etat jusqu'au 31 mars 2022 pour "prendre toutes mesures utiles permettant d'infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre" et de tenir son objectif de 40% de réduction des émissions d'ici à 2030. Dans son dernier rapport annuel, le Haut Conseil pour le Climat a estimé qu'il faudrait "pratiquement doubler" le rythme actuel de réduction annuelle des émissions pour respecter cet engagement.
<https://www.lejdd.fr/Societe/laffaire-du-siecle-ce-que-signifie-la-condamnation-de-letat-a-reparer-le-prejudice-ecologique-4071580>
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3- Climat : Poutine engage la Russie dans la voie de la décarbonisation, « au plus tard en 2060 », Le Monde, 14/10/21, 17h35
Nicolas Ruisseau (Moscou, correspondance)
Focalisé jusqu’ici sur les perspectives commerciales et l’exploitation minière rendues possibles par le réchauffement des régions arctiques, Moscou annonce un changement de cap et une réduction drastique de ses émissions de gaz à effet de serre, à la veille de la COP26.
Après bien des tergiversations, le cap est donné. « La Russie s’efforcera d’atteindre la neutralité carbone de son économie. Et nous avons fixé un objectif concret, au plus tard en 2060 », a annoncé, mercredi 13 octobre, Vladimir Poutine. A la tribune d’un forum sur l’énergie, à deux pas du Kremlin, le président russe s’est montré en surprenant défenseur de l’environnement. « La sécurité écologique de la planète nécessite une action responsable pondérée de tous les acteurs du marché », a-t-il insisté, se déclarant prêt à « une coopération constructive, étroite et en confiance ». Une nette clarification de la position russe à la veille de la conférence des Nations unies sur le climat (COP26), qui s’ouvre le 31 octobre à Glasgow, en Ecosse.
> Lire aussi « Il faut dire que la transition énergétique ne se fera pas sans difficultés, ce sera une route cahoteuse », rappelle le patron de l’AIE
Ces déclarations fortes de Vladimir Poutine, réputé président « climatosceptique » à la tête d’un des pays les plus pollueurs au monde, étonnent d’autant plus que, en septembre, il accusait encore les Européens de viser la neutralité carbone aux dépens de la Russie. Jusque-là, sa priorité affichée était la route maritime du nord. Le développement de cette nouvelle voie le long des côtes polaires, devenue de plus en plus navigable sous l’effet du réchauffement et de la fonte des glaces, symbolisait la politique du Kremlin, loin des préoccupations écologiques. Ce vaste chantier doit ouvrir de juteuses perspectives commerciales entre l’Europe et l’Asie et booster l’exploitation minière des régions arctiques.
Face aux réalités, Moscou a donc changé son discours et s’est fixé des objectifs, affichant désormais un agenda de décarbonisation identique à celui de la Chine. « Nous sommes heureux d’entendre les déclarations de Vladimir Poutine sur la neutralité carbone », confie au Monde Vasili Yablokov, de Greenpeace Russie. Mais l’ONG, qui a lancé en vue de la COP26 une pétition demandant de légaliser la décarbonisation d’ici à 2050 (et non 2060), reste prudente face aux positions souvent ambiguës et contradictoires des autorités russes.
Concession de poids
« Le mois dernier, le ministère du développement économique avait déjà pris position puis… a fait comprendre qu’il n’envisageait pas fondamentalement la neutralité carbone en Russie », rappelle Vasili Yablokov. Révélée par la presse moscovite, la nouvelle stratégie russe pour la décarbonisation vise la neutralité d’ici à 2060, avec une très forte réduction de 79 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 par rapport au niveau actuel (et de 89 % par rapport au niveau de 1990) et une baisse des exportations de pétrole et de gaz de 2 % par an en termes réels à partir de 2030. Une concession de poids pour un pays dont l’économie et le budget de l’Etat dépendent toujours fortement de l’extraction minière.
> Lire aussi Climat : à un mois de la COP26, la pression s’accroît sur les Etats
Ces nouveaux objectifs contrastent avec les précédents plans de Moscou qui prévoyaient une augmentation des émissions jusqu’en 2050 et n’envisageaient une décarbonisation que dans quatre-vingts ans, en comptant non pas sur une transformation de l’industrie, mais sur le stockage du CO2 par les forêts (la Russie abrite un arbre sur quatre de la planète).
Les plus optimistes, notamment parmi les libéraux à Moscou, espèrent désormais que cette décarbonisation sera le moteur tant attendu pour la transformation de l’économie russe. Cet été est déjà entrée en vigueur une loi imposant aux entreprises de déclarer leurs émissions carbone, une première étape importante dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Réchauffement plus rapide en Russie
« La Russie, l’un des principaux fournisseurs mondiaux de combustibles fossiles, est confrontée à de nouveaux défis : alors que le monde s’engage sur la voie du zéro émission, l’avenir du pays dépendra en grande partie de la diversification de son économie, y compris la décarbonisation de son secteur énergétique », analyse Angelina Davydova, journaliste pionnière sur ces sujets. « Pendant de nombreuses années, Moscou a été un acteur discret, voire absent, dans le débat mondial sur le climat, insiste-t-elle. Le changement climatique n’a pas été pris au sérieux sur les plans politique, économique et social. A bien des égards, la Russie est arrivée assez tard pour se rendre compte de l’importance de la question et essaie de la rattraper maintenant. »
> Lire aussi Le monde sur le chemin « catastrophique » de 2,7 °C de réchauffement climatique
Des scientifiques assurent que le climat se réchauffe en Russie 2,5 fois plus vite que la moyenne mondiale, en particulier dans ses régions arctiques, et observent une intensification des catastrophes naturelles et des feux de forêts en Sibérie. Cet été, la vaste région de Iakoutie a perdu dans les incendies une surface plus grande que le Portugal. La disparition à large échelle du permafrost, ce sol gelé en permanence, qui contient d’importants volumes de CO2, et de méthane, produit déjà de nombreux effets et pourrait libérer d’importantes quantités de gaz à effet de serre et aggraver le réchauffement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/14/climat-poutine-engage-la-russie-dans-la-voie-de-la-decarbonisation-au-plus-tard-en-2060_6098371_3244.html>
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4- Procès climatiques : dans les coulisses de trois ans de batailles dans et en dehors des tribunaux, Le Monde, 15/10/21, 06h08
Audrey Garric et Stéphane Mandard
Ces derniers temps, la justice française n’a pas été avare en bonnes nouvelles pour ceux qui ont décidé d’attaquer l’Etat pour « inaction climatique ». Jeudi, le tribunal administratif de Paris a ordonné au gouvernement de « réparer le préjudice écologique » causé par le non-respect de ses engagements en la matière.
« Ça fait trop du bien de gagner parfois quand on est écolos ! » L’ancienne patronne d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Cécile Duflot, était sur son petit nuage, jeudi 14 octobre, après la dernière décision du tribunal administratif de Paris. Ces derniers temps, pourtant, la justice française n’est pas avare en bonnes nouvelles pour tous ceux qui ont décidé d’attaquer l’Etat pour « inaction climatique ». Au fil des jugements se dessinent une « décision historique », une « grande victoire », un « tournant »…
Le dernier en date, rendu dans le cadre de la désormais célèbre « Affaire du siècle », ouvre même une « nouvelle ère » : le tribunal a ordonné au gouvernement de « réparer le préjudice écologique » causé par le non-respect de ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et lui a donné jusqu’au 31 décembre 2022, « au plus tard », pour rattraper le temps perdu.
Un cran supplémentaire dans la pression mise sur l’exécutif après une précédente décision du même juge administratif en février reconnaissant les « carences fautives » de l’Etat. Un nouvel ultimatum après ceux fixés par le Conseil d’Etat (en novembre 2020 puis en juillet 2021) dans un autre recours, initié par la commune de Grande-Synthe (Nord). Une nouvelle menace après la plainte déposée, en juin, devant la cour de justice de la République (CJR) contre cinq ministres pour « abstention de combattre un sinistre », en l’occurrence le changement climatique.
> Lire aussi : La justice invitée à condamner l’Etat pour « carence fautive » dans « L’affaire du siècle »
Une multiplication des contentieux – et des juridictions – où il est parfois difficile de s’y retrouver, d’autant que les parties requérantes sont partiellement les mêmes. Après un démarrage chaotique et une concurrence à peine feutrée, ces dernières sont toutefois parvenues à accorder leurs stratégies vers un seul et unique but : contraindre l’Etat à muscler sa politique contre le dérèglement climatique. Retour sur trois ans de bataille.
« Faire du droit un outil de mobilisation »
Marie Toussaint n’a pas raté une audience de « L’Affaire du siècle ». « C’est mon bébé », dit l’eurodéputée (EELV). En 2015, cette juriste en droit international de l’environnement fonde l’association Notre affaire à tous. Avec un « objectif » : « faire du droit un outil de mobilisation ». Et une « intuition » : « le temps des grands procès climatiques est venu ».
La jeune militante s’entoure d’autres juristes. On est à la veille de la COP21, qui scellera l’accord de Paris, et tous sont galvanisés par le succès de la fondation Urgenda qui vient d’obtenir devant les tribunaux néerlandais que les Pays-Bas revoient leurs émissions de CO2 à la baisse. « Au tout début, quand on évoquait l’idée d’un recours en justice contre l’Etat, on nous regardait avec des grands yeux », se souvient Marie Toussaint.
> Lire aussi Marie Toussaint : « Assez de tergiversations, il faut un référendum pour interdire enfin l’écocide »
L’été 2018 va servir de détonateur. Incendies, canicules… la planète est en surchauffe. Nicolas Hulot démissionne avec fracas de son poste de ministre de la transition écologique et solidaire, puis le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie un nouveau rapport alarmant. Septembre, octobre, décembre… des centaines de milliers de Français marchent pour le climat pendant que d’autres commencent à enfiler des gilets jaunes. « C’était le moment », dit Marie Toussaint.
Notre affaire à tous est trop jeune pour agir seule devant les tribunaux. Elle s’entoure d’ONG plus expérimentées : Greenpeace France, la Fondation Nicolas Hulot (FNH) et Oxfam France. Le réalisateur Cyril Dion accepte d’ouvrir son carnet d’adresses. Marion Cotillard, Juliette Binoche, les youtubeurs McFly & Carlito… enregistrent une vidéo qui va rapidement devenir virale : « On va attaquer l’Etat français en justice pour son inaction contre le dérèglement climatique. » Le 18 décembre 2018, la pétition « L’Affaire du siècle » est lancée. Deux mois et demi plus tard, elle affiche 2,3 millions de signatures, un record.
« Une machine très performante »
« Quand on a lancé cette histoire, tout le monde nous disait qu’on n’avait aucune chance d’aboutir, qu’on allait se planter », témoigne Cécile Duflot, la directrice générale d’Oxfam. Personne ne misait un kopeck sur cet attelage : quatre organisations avec des cultures, des histoires et des modes d’action différents. Greenpeace, la championne des interventions coups de poing depuis un demi-siècle ; Oxfam, en pointe depuis trente ans dans les combats contre la pauvreté et la solidarité internationale ; la Fondation Nicolas Hulot, toujours associée à l’image de son créateur, qui s’apparente davantage à un think tank ; et la petite dernière, Notre affaire à tous, et sa bardée d’experts juridiques.
Des personnalités fortes aussi. Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts puis d’EELV entre 2006 et 2012, ministre démissionnaire du logement et de l’égalité des territoires de François Hollande en 2014 et donc à la tête de la branche française d’Oxfam depuis 2018 ; Jean-François Julliard, patron de Greenpeace depuis 2012 après avoir géré l’après Robert Ménard à la tête de Reporters sans frontières ; Marie Toussaint, la « députée activiste » de 34 ans qui prône la convergence des luttes sociales et climatiques.
> Lire aussi Pétition « L’Affaire du siècle » : « Cette mobilisation participe de l’émergence d’une citoyenneté écologique »
« Les premières semaines, ça a été un peu compliqué, on s’est un peu frottés,reconnaît l’ancienne patronne des Verts, rompue aux joutes politiques. On m’expliquait comment on devait travailler ensemble. Aujourd’hui, on en rigole, c’est devenu une aventure humaine. Et cela fait trois ans que ça tient. »
En plus d’une équipe d’une trentaine de chargés de mission, il fallait également réussir à faire coopérer des avocats « habitués à s’opposer à la barre », souligne Célia Gautier, responsable climat à la FNH. Pas moins d’une vingtaine, en comptant les juristes, dont certains particulièrement en vue comme Arié Alimi (Oxfam) ou Emmanuel Daoud (Notre affaire à tous). « C’est une machine très performante, avec chacun son domaine d’expertise. Ils ne se marchent pas dessus », assure Célia Gautier.
« On prend l’Etat en étau entre futur et passé »
Au début, les débats sont vifs au sein de l’équipe, qui se réunit chaque semaine. Tous les avocats ne sont pas d’accord pour s’aventurer sur le terrain du préjudice écologique et de sa réparation. Le recours sera construit autour de la responsabilité, avec trois demandes principales : l’obligation de lutter pour protéger les droits des citoyens, la reconnaissance de la carence fautive de l’Etat et d’un préjudice écologique qu’il faut réparer.
Ce que n’avaient pas prévu les ONG, c’est qu’elles se feraient couper l’herbe sous le pied. « On a tiré les premiers », corrige Corinne Lepage, l’avocate de la ville de Grande-Synthe. Le 19 novembre 2018, un mois avant « L’affaire du siècle », la commune du Nord et son maire Damien Carême, attaquent l’Etat pour « inaction en matière de lutte contre le changement climatique ». Un dossier qui atterrit deux mois plus tard devant le Conseil d’Etat, sous la forme d’un recours pour excès de pouvoir. « Cela nous a beaucoup perturbés. On a pensé que les recours allaient se faire dans l’ombre, avant de décider de travailler ensemble », raconte Célia Gautier.
> Lire aussi Marta Torre-Schaub : « Le préjudice écologique fait partie du droit de l’environnement »
Les associations de « L’affaire du siècle », à l’instar des villes de Paris et Grenoble, rejoignent alors le recours de Grande-Synthe. La collaboration n’a « pas toujours été très simple », confie Corinne Lepage. Comme lorsque la veille de la première audience au Conseil d’Etat, les ONG organisent une conférence de presse en oubliant d’inviter le maire de la ville nordiste et son avocate. « Ce n’était pas très correct de tenter de tirer toute la couverture à eux », dit poliment l’ancienne ministre de l’environnement.
Aujourd’hui, tous l’assurent : « pas de concurrence » mais une « complémentarité » entre les deux procédures. A la charge, pour le Conseil d’Etat, d’être le gardien de la trajectoire carbone de la France, et pour le tribunal administratif de Paris, de se pencher sur la réparation du préjudice écologique qui découle de son non-respect. « On prend l’Etat en étau entre futur et passé », commente Célia Gautier. Entre les deux institutions judiciaires s’est aussi installée une sorte de compétition pour savoir qui aura ouvert le « premier procès climatique en France ». Corine Lepage n’est « pas sûre que le tribunal administratif aurait eu le culot de condamner l’Etat si le Conseil d’Etat n’avait pas statué avant ». « Si on a choisi le terrain du tribunal administratif, c’est qu’on veut obtenir une astreinte pour obliger l’Etat à agir », défend Cécile Duflot.
« Les choses évoluent »
Trois ans après le lancement des procédures, une grande question demeure : comment obtenir des actions concrètes de l’Etat ? « Aujourd’hui, l’impact de ces affaires sur le gouvernement est proche de zéro, ce qui est alarmant », s’inquiète Célia Gautier. « Le prochain quinquennat est un peu celui de la dernière chance », estime Jean-François Julliard. « Ces recours ont poussé le juge à se pencher sur la question climatique, ce qui n’était pas évident à la base car ce terrain aurait pu paraître trop nouveau, risqué ou audacieux », juge toutefois la spécialiste du contentieux climatique, Marta Torre-Schaub. La juriste voit aussi dans la loi Climat et résilience, promulguée à l’été, le signe que « les choses évoluent ».
Jugé largement insuffisant par les défenseurs de l’environnement, le texte était censé reprendre une partie des propositions de la convention citoyenne pour le climat. « L’Affaire du siècle a été le déclencheur de la convention citoyenne », rappelle Cyril Dion, qui en a été le garant. Le militant écologiste voit un « double intérêt » dans ces actions juridiques : « créer une contrainte pour le gouvernement qui émane d’une institution neutre, la justice, et entraîner un effet dans l’opinion publique. » De quoi donner tort à l’ancien ministre de la transition écologique François de Rugy qui affirmait que l’« on n’[allait] pas réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les tribunaux ».
> Lire aussi Face aux alarmes du GIEC, Macron critiqué pour son bilan environnemental
L’avocat en droit de l’environnement Arnaud Gossement est plus circonspect : il estime le recours de Grande-Synthe « très utile » en ce qu’il « démontre que le gouvernement ne peut pas bafouer ses engagements », mais juge, à ce stade, le « résultat de L’Affaire du siècle surtout symbolique », en raison de l’« absence de détail des mesures que le gouvernement doit prendre et d’astreinte ». Dans les prétoires, on fait remarquer que l’avocat « n’a toujours pas digéré de n’avoir pas été associé à ces recours » ; lui, met en garde contre un « risque de malentendu » : « Beaucoup de signataires de L’Affaire du siècle en ont fait un instrument de la critique d’Emmanuel Macron. Ils pensent que ce procès est là pour mettre en accusation des personnes alors que ce n’est pas le rôle du tribunal. »
C’est tout l’objet, en revanche, du troisième contentieux déposé en juin par l’eurodéputé Pierre Larrouturou, Cyril Dion et la nouvelle figure de proue de la « génération climat » Camille Etienne devant la CJR. Candidat à la présidentielle, Pierre Larrouturou revendique de renforcer le bras de fer : « il faut maintenant viser les ministres pour les mettre face à leurs responsabilités personnelles ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/15/proces-climatiques-dans-les-coulisses-de-trois-ans-de-batailles-dans-et-en-dehors-des-tribunaux_6098444_3244.html>
Sur le même sujet :
> L’affaire du Siècle : un symbole est-il capable d’enrayer le réchauffement climatique ? <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/l-affaire-du-siecle-un-symbole-est-il-capable-d-enrayer-le-rechauffement-climatique-150241.html>, Novethic, 15/10/21
> Affaire du Siècle : plus aucun président ne pourra s’exonérer d’agir pour le climat ! <http://r.mail.fnh.org/mk/mr/2HDjEYchs7seAJSSESU6qHLM2hVa05CiQK91Z_c84KlPcfcBDyEYzh7KUXZVjB766-_b91YOyFf4L6_nglT6Ks1J_6KarbFVluYh33ZJ1x3q21Ebn9v-hmkAXBLX>, Fondation Nicolas Hulot, 15/10/21
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5- COP26 à Glasgow : programme, dates, enjeux… On vous dit tout sur la conférence des Nations unies pour le climat, France info, 15/10/21, 07:07
Repoussée d'un an à cause de la pandémie de Covid-19, la 26e conférence des parties se tiendra du 31 octobre au 12 novembre en Ecosse. Six ans après la COP21 et l'accord de Paris, la communauté internationale se retrouve pour renforcer la lutte contre le réchauffement.
Une COP26 pour accélérer la cadence. Alors que l'urgence climatique se fait de plus en plus pressante, la communauté internationale se retrouve, à partir du 31 octobre, à Glasgow (Ecosse), pour intensifier ses efforts contre le réchauffement climatique, six ans après la COP21 et l'accord de Paris sur le climat.
France info vous résume ce qu'il faut savoir de cette conférence.
Quand et où se déroulera la COP ?
La 26e conférence des parties (COP) signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow. Les discussions se dérouleront au Scottish Event Campus, un espace qui comprend cinq salles de conférence.
Qui présidera cette conférence ?
Cette COP est présidée par le Royaume-Uni, le pays hôte. Alok Sharma, qui a quitté son poste de secrétaire d'Etat aux Affaires, à l'Energie et à la Stratégie industrielle pour se consacrer à cette tâche, en est le président.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-a-glasgow-programme-dates-enjeux-on-vous-dit-tout-sur-la-conference-des-nations-unies-pour-le-climat_4796983.html>
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6- COP26 : la reine Elizabeth II irritée par ceux "qui parlent, mais n'agissent pas", AFP, 15/10/21, 14:00
La reine Elizabeth II a exprimé son irritation envers les dirigeants mondiaux qui "parlent" du changement climatique, mais "n'agissent pas", dans une conversation privée sur la COP26 captée jeudi en marge d'un discours au Parlement gallois.
Alors qu'elle ouvrait jeudi la nouvelle session du Parlement gallois, la monarque de 95 ans a été entendue, à cause de son micro resté allumé, sortir de son habituelle réserve lors d'une discussion avec la présidente du Parlement Elin Jones : "Extraordinaire, n'est-ce pas ? J'ai entendu parler de la COP... Je ne sais toujours pas qui vient. Aucune idée".
"Nous ne connaissons que les personnes qui ne viennent pas... C'est vraiment irritant quand ils parlent, mais qu'ils n'agissent pas", a-t-elle ensuite poursuivi.
Parmi les dirigeants n'ayant pas encore confirmé leur présence au sommet de l'ONU pour le climat, qui se déroulera pendant deux semaines à Glasgow (Écosse) à partir du 31 octobre, figurent le premier ministre australien Scott Morrison, le président chinois Xi Jinping, le dirigeant russe Vladimir Poutine et le premier ministre indien Narendra Modi.
Le prince Charles, fils de la reine et militant écologiste de longue date, a appelé en début de semaine les dirigeants à "agir sur le terrain". Son petit-fils William, deuxième dans l'ordre de succession au trône britannique, est également intervenu, demandant plus que des "belles paroles".
Le duc de Cambridge s'en est pris jeudi à la course au tourisme spatial, estimant que "les plus grands cerveaux et esprits de ce monde (devraient) essayer avant tout de réparer cette planète", au lendemain du voyage de quelques minutes dans l'espace effectué par l'acteur de la série Star Strek William Shatner à bord d'une fusée de Blue Origin.
La présidente du Parlement gallois a parlé avec la reine de cette rare attaque frontale du prince William, qui a été critiquée par certains. "Oui, j'ai lu (des choses) là-dessus", a répondu Elizabeth II en souriant.
La reine, Charles et William doivent tous trois assister aux événements de la COP26. Les participants tenteront de persuader les principales économies en développement de faire davantage pour réduire leurs émissions de carbone et d'amener les pays riches à débloquer des milliards de dollars supplémentaires pour aider les pays les plus pauvres à s'adapter au changement climatique.
<https://www.goodplanet.info/2021/10/15/cop26-la-reine-elizabeth-ii-irritee-par-ceux-qui-parlent-mais-nagissent-pas/>
Sur le même sujet :
> COP26 : la reine d'Angleterre irritée par l'inaction de certains chefs d'États <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop26-la-reine-d-angleterre-irritee-par-l-inaction-de-certains-chefs-d-etats_4809097.html>, France 2, journal de 20h, 15/10/21
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7- COP26 : “L’histoire ne pardonnera pas un échec”, We Demain, 15/10/21
Propos recueillis par Frederic Joignot
Fondée en 1974 pour gérer les stocks d’or noir, l’agence internationale de l’énergie appelle désormais à sortir du pétrole, gaz et charbon. Avant la COP26, son directeur exécutif, Fatih Birol, détaille à We Demain le “marathon” qui nous attend pour décarboner tous les secteurs d’ici à 2050.
Une « tâche herculéenne » attend l’humanité. Elle commence « dès aujourd’hui ». Elle est ambitieuse et précise : zéro émission carbonée d’ici à 2050. Qui défend ce programme écologiste radical ? Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’institution en charge de coordonner les politiques énergétiques des pays importateurs de pétrole, aujourd’hui responsable de l’expertise énergétique pour les 130 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). En mai, elle publiait une feuille de route qui a estomaqué le monde entier. À la veille de la COP26, Fatih Birol nous prévient : « Nous ne pouvons pas échouer ».
Votre feuille de route prévoit la neutralité carbone d’ici à 2050. Nous en sommes très loin aujourd’hui…
Fatih Birol : Aujourd’hui, le secteur énergétique représente les deux tiers des émissions de carbone responsables du changement climatique. Ces émissions proviennent de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz. C’est la situation actuelle. Or, tous les rapports scientifiques, et bien sûr le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) nous alertent sur le fait que pour éviter des conséquences irréversibles dues au changement climatique, l’augmentation de la température moyenne mondiale ne doit pas excéder 1,5 °C comme mentionné dans l’accord de Paris de 2015.
Mais pour cela, il faut que les émissions de dioxyde de carbone diminuent drastiquement et que nous atteignions la neutralité carbone d’ici au milieu du siècle. C’est-à-dire que tout va dépendre de se qui va se passer dans le secteur de l’énergie. Et que nous devons changer radicalement notre façon de produire et d’utiliser l’énergie… Voilà pourquoi l’AIE (Agence internationale de l’énergie) a fait ce rapport, qui nous a demandé huit mois de travail, la première feuille de route complète qui propose de ramener concrètement, en prenant des décisions fortes, le bilan des émissions nettes mondiales à zéro d’ici à 2050.
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/dechiffrer/cop26-l-histoire-ne-pardonnera-pas-un-echec/>
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8- Avant la COP26, le prince William remet son prix Earthshot pour le climat, AFP, 17/10/21, 23:00
A l'approche de la COP26, le prince William a remis dimanche soir la première édition du prix Earthshot, récompensant le Costa Rica, la ville de Milan ou encore une société indienne engagée contre la pollution de l'air pour leurs solutions à la crise climatique.
Les lauréats dans chacune des cinq catégories (protéger et restaurer la nature, assainir l'air, revitaliser les océans, bâtir un monde sans déchets et restaurer le climat) ont reçu chacun un million de livres (1,17 million d'euros) pour les aider à développer leurs projets.
Parmi les 5 projets vainqueurs figurent Coral Vita, une ferme aux Bahamas élevant des coraux résistant au réchauffement climatique. La technologie AEM Electrolyser, des électrolyseurs modulaires qui transforment l'électricité renouvelable en hydrogène vert, une énergie propre, a aussi été récompensée.
Dans la catégorie "assainir l'air" a été distinguée la société indienne Takachar qui a développé une technologie portable bon marché qui se fixe aux tracteurs et convertit les résidus de récolte en bioproduits commercialisables, comme les engrais. Le but est d'éviter que les déchets agricoles soient brûlés, ce qui entraîne une pollution de l'air.
La ville de Milan, dans le nord de l'Italie, a aussi été récompensée pour son dispositif de lutte contre le gaspillage alimentaire. Lancé en 2019 avec l'objectif de diviser par deux les déchets d'ici 2030, ce programme récupère de la nourriture principalement dans les supermarchés et les cantines d'entreprises et la donne à des ONG qui la distribuent aux citoyens qui en ont le plus besoin.
La république du Costa Rica a également gagné un prix saluant ses efforts pour protéger les forêts, planter des arbres et restaurer les écosystèmes.
"Nous accueillons cette marque de reconnaissance avec fierté mais humilité. Ce que nous avons réalisé dans ce petit pays d'Amérique centrale peut être fait n'importe où", a déclaré le président du Costa Rica, Carlos Alvarado.
Dans une courte vidéo diffusée lors de la cérémonie retransmise à la télévision, le prince William a appelé à "s'unir pour réparer la planète". Il a souligné que les "actions que nous choisirons ou non de prendre dans les dix prochaines années détermineront le sort de la planète pour les mille années suivantes".
Le petit-fils de la reine Elizabeth II a annoncé que l'édition 2022 du prix Earthshot se déroulerait aux Etats-Unis.
La cérémonie s'était ouverte avec une performance spéciale du groupe de pop Coldplay, enregistrée en avance, avec 60 personnes pédalant pour fournir l'énergie.
Le naturaliste britannique David Attenborough, inlassable défenseur de l'environnement, s'est ensuite exprimé pour appeler à agir sans tarder.
Les actrices Emma Thompson, Emma Watson, l'acteur David Oyelowo, ainsi que l'attaquant du Liverpool FC Mo Salah, ont remis les prix.
Doté au total de 50 millions de livres sur dix ans (plus de 64 millions d'euros), le prix Earthshot, lancé en 2020, se veut "le prix environnemental mondial le plus prestigieux de l'histoire", inspiré par le programme lunaire du président américain John F. Kennedy qui avait contribué à l'avancement technologique de l'humanité.
- La reine agacée -
Il ambitionne de récompenser tant des personnes (militants, scientifiques, économistes, etc) que des entreprises, organisations, gouvernements, villes voire pays proposant des "solutions viables" à la crise climatique, permettant d'améliorer les "conditions de vie dans le monde, en particulier pour les communautés les plus exposées au changement climatique".
Fustigeant le tourisme spatial, le prince William a appelé cette semaine à se concentrer sur la Terre. "Certains des plus grands cerveaux et esprits de ce monde doivent essayer avant tout de réparer cette planète, pas essayer de trouver le prochain lieu où aller vivre", a-t-il déclaré.
Avant la cérémonie de remise des prix Earthshot, le prince Charles, sensibilisé de longue date à la cause environnementale s'est dit "très fier" de son fils "pour son engagement croissant envers l'environnement et la grande ambition du prix Earthshot" qui aidera "à trouver des solutions innovantes".
Lors de l'ouverture de la nouvelle session du Parlement gallois, la reine Elizabeth II avait elle-même exprimé lors d'un aparté son irritation au sujet des dirigeants mondiaux qui "parlent" du changement climatique, mais "n'agissent pas".
<https://www.lepoint.fr/monde/avant-la-cop26-le-prince-william-remet-son-prix-earthshot-pour-le-climat-17-10-2021-2448114_24.php>
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9- L'Asie peine à se défaire de son addiction au charbon malgré l'urgence climatique, AFP, 18/10/21, 11:00
Haeril Halim, avec Sam Reeves à Kuala Lumpur
La grande centrale à charbon de Suralaya en Indonésie et ses épaisses fumées toxiques illustrent les difficultés auxquelles font face les pays d'Asie, aux économies encore fortement dépendantes des énergies fossiles pour réaliser une transition énergétique indispensable pour sauver le climat.
L'Asie-Pacifique compte pour les trois quarts de la consommation globale de charbon, alors même que la région est particulièrement exposée à l'impact du changement climatique avec des niveaux de pollution mortels en Inde ou des vagues de chaleur extrêmes et des feux de forêts en Australie.
Les promesses de la Chine et d'autres pays de parvenir à la neutralité carbone suscitent l'espoir d'un futur plus propre, mais la région est engagée dans une transition vers les énergies renouvelables bien trop lente, selon les observateurs.
"Nous avançons beaucoup plus lentement que l'impact du changement climatique. Nous manquons de temps", note Tata Mustasya de Greenpeace Indonésie.
Le changement est particulièrement ardu dans la région, l'un des derniers bastions du charbon, l'énergie la plus polluante. Cinq pays d'Asie - la Chine, l'Inde, le Japon, l'Indonésie et le Vietnam - représentent 80% des projets de nouvelles centrales à charbon dans le monde, selon un rapport de Carbon Tracker.
Or les promesses récentes d'arrêter la construction et le financement de nouvelles centrales ne devraient pas affecter les nombreux projets déjà en cours.
La centrale à charbon géante de Suralaya, sur l'île indonésienne de Java, l'une des plus grande d'Asie du Sud-Est, illustre ce défi.
L'Indonésie vise la neutralité carbone en 2060 et veut cesser de construire de nouvelles centrales au charbon dès 2023. Mais le projet d'expansion pour 3,5 milliards de dollars de cette centrale n'est pas remis en cause.
- Difficultés respiratoires -
Le charbon contribue à une grande part des émissions de carbone dans le monde, ce qui en fait une menace majeure pour la limitation de la hausse des températures autour de 1,5 degrés, objectif des Accords de Paris de 2015.
Et il a aussi un lourd impact sur la santé publique.
Dans un village à l'ombre de la centrale de Suralaya, la poussière de charbon s'accumule souvent sur les maisons et les habitants se plaignent de maux divers.
"La toux et des difficultés à respirer sont des problèmes signalés dans la région", explique Misnan Arullah, membre d'une association locale qui mène campagne contre la pollution.
"Les gens se plaignent d'irritations aux yeux quand ils travaillent dans les champs".
Edi Suriana a perdu sa belle-soeur en 2010 d'une maladie des poumons.
"Elle a été exposée à la poussière de charbon quand elle travaillait à son étal", dit-il à l'AFP. "Son magasin était 20 à 50 mètres de l'endroit où on déversait les cendres" de la centrale.
Sans avoir de confirmation formelle des médecins, la famille pense qu'elle a été victime de la pollution.
- Eaux toxiques -
Suwiro, un pêcheur de la région, accuse lui la centrale d'avoir provoqué une baisse du nombre et de la qualité des poissons ces dernières années.
"Je pouvais attraper 100 kilos de poisson chaque fois que je sortais en mer".
"Mais depuis que la zone est devenue si polluée, nous sommes contents quand nous prenons 10 kilos", dit le sexagénaire, qui comme de nombreux Indonésiens ne porte qu'un nom.
L'extension de la centrale de Suralaya bénéficie d'1,9 milliard de dollars de financements publics sud-coréens et du soutien du géant de l'électricité KEPCO, selon l'ONG Solutions pour notre climat (SFOC), et cela malgré l'engagement de Séoul de ne plus financer de centrales à charbon à l'étranger.
Un porte-parole de KEPCO a précisé à l'AFP que le projet, prévu pour 2024 et qui devrait fonctionner pendant des décennies, n'était pas concerné par l'interdiction puisque en cours.
Les gouvernements "se sont engagés à ne plus creuser le trou, mais n'ont pas vraiment de plan pour savoir comment en sortir", remarque Sejong Youn, de l'ONG sud-coréenne SFOC.
- "Offrir des solutions" -
La Chine, plus gros producteur d'émissions au monde, vise la neutralité carbone en 2060, et a annoncé le mois dernier qu'elle cesserait de financer des centrales au charbon à l'étranger, sans précisions sur le sort des projets en cours.
Mais près de 60% de son économie est alimentée par les énergies fossiles et les autorités viennent de demander aux mines de renforcer leur production face à une crise énergétique.
Le Japon a aussi promis de renforcer les contrôles sur les financements des centrales à l'étranger mais sans y renoncer complètement.
Les pays en développement réclament plus d'aide pour baisser leurs émissions alors que les pays riches n'ont pas tenu un engagement d'apporter 100 milliards de dollars par an à la transition énergétique.
A l'approche du sommet pour le climat de la COP26, l'Inde, deuxième plus gros consommateur de charbon au monde, demande plus de financements pour développer les énergies renouvelables et faire face au changement climatique.
New Delhi a jusqu'à présent refusé de fixer une échéance pour parvenir à la neutralité carbone et veut poursuivre ses investissements dans les mines de charbon.
Pour avancer, les pays développés doivent adopter une approche constructive avec les pays plus pauvres, estime Carlos Fernandez Alvarez, analyste senior pour l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
"Il ne s'agit pas juste de dire +fermez vos centrales à charbon+, il faut offrir des solutions. Il faut des politiques, des financements, des technologies", dit-il à l'AFP.
Malgré les difficultés, il y a des signes positifs, comme les annonces de nombreuses institutions financières en Asie de mettre fin aux investissements dans le charbon.
La Chine prévoit d'augmenter la part des énergies non-fossiles dans sa consommation de 16% à présent à 20% en 2025.
Et l'Inde s'est engagée à quadrupler sa capacité en énergies renouvelables d'ici 2030, selon des rapports de l'AIE.
Mais les militants appellent à des mesures plus rapides.
"Des catastrophes naturelles liées au climat se produisent partout dès à présent en Asie", plaide Tata Mustasya de Greenpeace.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211018-l-asie-peine-à-se-défaire-de-son-addiction-au-charbon-malgré-l-urgence-climatique>
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10- Réchauffement climatique : double peine pour le Moyen-Orient, AFP, 18/10/21, 11:00
Frank Zeller
Le Moyen-Orient sera particulièrement affecté par le réchauffement climatique dans un futur proche, avec des températures extrêmes et le déclin d'une économie fondée sur le pétrole à l'heure où le monde s'intéresse aux énergies renouvelables, estiment des experts.
"Notre région est classée comme zone à risque du changement climatique" par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et l'Organisation météorologique mondiale, agence des Nations unies, a rappelé mi-octobre le président chypriote Nicos Anastasiades lors de la Conférence internationale sur le changement climatique en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient.
Déficitaires en eau, la région, où vivent plus de 500 millions d'habitants, voit leurs températures augmenter deux fois plus vite que la moyenne mondiale, soit 0,45 degrés Celsius par décennie depuis les années 1980, selon les scientifiques.
Les terres se désertifient et les tempêtes de sable s'intensifient, tandis que la neige présente dans les montagnes se raréfie et avec elle l'eau des réseaux fluviaux dont dépendent des millions de personnes.
Et les émissions à effets de serre de la région sont désormais supérieures à celles de l'Union européenne, selon des conclusions présentées à la conférence.
Cet été, d'immenses incendies ont dévasté Chypre, la Grèce, Israël, le Liban ou encore la Turquie et les températures ont dépassé les 50 degrés Celsius au Koweït, à Oman, aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite, en Irak et en Iran.
- Pétrole "anachronique" -
"Ces évènements tragiques ne sont pas tirés d'un film catastrophe, il s'agit de la réalité et du présent", a rappelé lors de la conférence Laurent Fabius, président de la COP21, sommet de l'ONU sur le climat ayant abouti à la signature de l'accord de Paris en 2015.
Ce pacte climatique historique avait vu la quasi-totalité de la planète s'engager à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C et si possible +1,5°C.
Mais à l'approche du début de la COP26, qui se déroulera à Glasgow (Ecosse) à partir du 31 octobre, de nombreux pays du Moyen-Orient n'ont toujours pas ratifié l'accord de Paris: l'Iran, l'Irak, la Libye et le Yémen.
Le Moyen-Orient présente de "graves problèmes" concernant le réchauffement climatique, résume Jeffrey Sachs, à la tête du Réseau des solutions pour un développement durable (UNSDSN) des Nations unies.
"Premièrement, il s'agit du centre mondial des hydrocarbures, dont dépendent de nombreuses économies de la région, des énergies devenues anachroniques et que nous devons cesser d'utiliser", explique M. Sachs, professeur à l'Université Columbia de New York.
"Deuxièmement, c'est une région déjà sèche qui va s'assécher, donc il y aura de l'insécurité liée à l'eau et le déplacement de populations", prévient-il, appelant à "un changement massif dans la région", malgré les divisions.
"Il faut juste qu'ils regardent le ciel. Les rayons du soleil nous donnent les bases pour une nouvelle économie verte", assure-t-il, évoquant l'énergie solaire.
- 60 degrés -
D'ici la fin du siècle, si rien n'était fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les températures pourraient augmenter jusqu'à six degrés Celsius et plus encore lors des vagues de chaleur extrême, avertit le chercheur néerlandais en chimie atmosphérique Jos Lelieveld.
D'après lui, les températures pourraient dépasser les 60 degrés Celsius dans les villes, transformées en îlots de chaleur en raison de leur densité, de l'asphalte et de la moindre végétation.
"Lors des vagues de chaleur, des gens meurent d'insolation ou d'arrêts cardiaques. Les personnes vulnérables vont souffrir", explique à l'AFP M. Lelieveld.
Cette hausse des températures pourrait devenir "les racines de conflits futurs", s'est inquiété M. Fabius, prédisant une hausse des tensions en raison de la raréfaction de l'eau.
Les relations sont déjà tendues dans plusieurs pays de la région, autour notamment de la gestion des ressources hydriques des fleuves du Nil, du Jourdain, de l'Euphrate ou encore du Tigre.
M. Sachs a affirmé pour sa part que "les bouleversements dus aux importantes sécheresses ont partiellement déclenché et exacerbé la violence de masse" observée lors du conflit syrien.
Selon une théorie controversée, l'arrivée de millions de paysans dans les villes syriennes en raison de sécheresses record entre 2006 et 2009 a aggravé les tensions sociales et créé un terreau fertile pour les manifestations antirégime en 2011, réprimés dans le sang par Damas.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/rechauffement-climatique-double-peine-pour-le-moyen-orient_158308>
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11- Tribune. « L’intensité du dérèglement climatique peut être contenue, à condition d’opérer un vrai décollage de la transition écologique », Le Monde, 18/10/21, 18h00
Par Collectif
S’inquiétant de l’illusion d’une « croissance verte », les quatre responsables du club de réflexion Bridge, dont l’ancien syndicaliste et député européen Edouard Martin, invitent, dans une tribune au « Monde », à repenser les liens entre consommation d’énergie et production de biens.
Tribune. Un clou chasse l’autre. De la pandémie à la sécheresse, des inondations à l’augmentation des prix de l’essence à la pompe, du gaz et de l’électricité au compteur, la question des liens systémiques entre ces événements n’est que fugitivement abordée.
Ils ont pourtant tous à voir avec la consommation cumulative et croissante de ressources naturelles, minérales ou organiques, et les rejets massifs de gaz, de déchets et d’effluents qu’elle génère. Ils ont pourtant tous à voir avec la mondialisation et l’intensité des échanges de flux de matières, de flux financiers, de flux d’informations (vraies ou fausses), générateurs de spéculations chaotiques, de contagions économiques, politiques et biologiques.
Le dérèglement climatique planétaire est du domaine de l’urgence pour l’humanité. Ses effets, pour certains inexorables, sont l’affaire du siècle. Seule leur intensité peut encore être sinon contrôlée, du moins contenue, à condition d’opérer partout un vrai décollage de la transition écologique : la transition énergétique en est à la fois un prérequis et un prototype. « Reconstruction » serait préférable, tant « le vocabulaire de la transition véhicule un imaginaire lisse, tranquille, comme si cela allait se faire sans accroc et sans conflit social » (« La reconstruction écologique nous ouvre un monde de la surabondance », par Gaël Giraud, Mediapart, 1er juin 2020).
> Lire aussi « La “croissance verte” pourrait n’être rien d’autre qu’un mythe, qu’il faudrait sans doute qualifier de “fake news” »
La « reconstruction », en paraphrasant Antonio Gramsci (1891-1937), impose la combinaison nécessaire du pessimisme de l’intelligence, de la complexité des interactions jointe à l’étendue des dégâts, et de l’optimisme de la volonté et d’opérer une révolution, théorique et pratique, de l’économie politique.
Les politiques économiques doivent insérer les programmes d’urgence de court et moyen termes dans des perspectives de long terme, pilotant les réorientations indispensables de notre système de production, de la régulation des échanges, de nos habitudes de consommation.
Traçabilité et comptabilité
Après deux siècles d’expansion qui ont structuré les systèmes de production et les imaginaires de consommation, il s’agit de défaire avec patience, méthode et obstination, l’imbroglio constitué par ce couple. Comme l’affirme l’économiste Benjamin Coriat, « la difficulté ne réside pas tant dans le rejet du système actuel que dans le fait de rendre crédibles d’autres solutions » (« L’âge de l’anthropocène, c’est celui du retour aux biens communs », Presse-toi à gauche !, 19 mai 2020).
L’illusion d’une « croissance verte », à la fois « propre » et miraculeuse, n’est qu’une variante de l’expression cliché « relais de croissance ». Aucune extraction d’énergie, aucune transformation de la matière ne peut s’effectuer sans générer une part de « déchets » non recyclables ou de pollutions défiant les capacités d’absorption des écosystèmes naturels et industriels.
Pour autant, cette affirmation ne doit pas dissuader l’investissement dans des configurations industrielles de type circulaire où les « déchets » d’une phase productive seront réutilisés comme matériaux pour une phase suivante, notamment parce que le choix et le mode d’utilisation de ces matériaux auront été explicitement opérés dans ce but (écoconception).
> Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Le Bien commun, le climat et le marché », un modèle économique pour éviter la catastrophe environnementale
Bien au contraire, imaginons et organisons politiquement les synergies nécessaires à leur éclosion, installons les technologies numériques de traçabilité et de comptabilité « matières » dans lesquelles elles doivent s’inscrire, les coopérations entre toutes les parties prenantes qui en permettent le succès.
Cercle vicieux
C’est à partir de cette démarche que pourront être précisés et évalués les emplois qu’elles nécessitent et les reconversions qu’elles appellent, ouvrant le champ de grandes négociations sociales : l’innovation technologique doit cesser de se confiner à « limiter ou réparer, autant que faire se peut, les impacts sur la nature de notre organisation socio-économique » ou à procurer « un palliatif au manque d’innovation sociale » (« Eco-productivisme : “La transition écologique est une question politique” », par Louison Cahen-Fourot, Le Monde du 29 octobre 2020).
> Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Il faut renverser l’infox des métaux rares »
Au niveau mondial, l’extraction de matériaux a plus que triplé depuis 1970, l’utilisation primaire de matériaux devrait doubler d’ici à 2060 et son efficacité a diminué depuis 2000. Chine et Etats-Unis se disputent le contrôle de l’accès à ces ressources. Pour l’Union européenne, la priorité c’est sa capacité à développer les investissements d’efficacité « matières » dans les process industriels ainsi que dans les filières industrielles de recyclage des métaux ferreux et non ferreux importés sur le marché européen en substitution des importations des minerais concernés.
Aujourd’hui, 8 % à 10 % de l’énergie primaire mondiale sont consacrés à extraire et à raffiner les ressources métalliques (dont la majeure partie pour l’acier et l’aluminium). La dépense énergétique augmente de manière inversement proportionnelle à la concentration du minerai en métal, laquelle ne peut que continuer à baisser. L’énergie, toujours moins accessible, requiert de plus en plus de matières premières : « Nous sommes entrés dans un cercle vicieux entre métaux et ressources énergétiques. » On n’abolira pas un cercle vicieux en conservant son inscription dans une spirale orientée par la croissance.
> Lire aussi Eco-productivisme : « La transition écologique est une question politique »
Des arbitrages devront être rendus entre la performance des technologies, la volonté d’allonger leur durée d’usage fonctionnel et la possibilité de recycler leurs composants avec un rendement (énergétique et matière) élevé. C’est une des questions que pose notamment le recyclage des alliages de métaux rares présents dans les technologies des énergies renouvelables et de l’industrie électronique, support de l’essor du numérique.
Un débat public est à mettre en place : il y a matière à « (re)penser » les « matières ».
Les signataires : Joël Decaillon, ancien secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats (CES), vice-président du club de réflexion Bâtir le renouveau industriel sur la démocratie et le génie écologique (Bridge) ; Christian Dellacherie, syndicaliste, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), secrétaire général de Bridge ; Edouard Martin, ancien député européen (2014-2019), président de Bridge ; Philippe Morvannou, expert auprès des comités d’entreprise, trésorier de Bridge.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/18/l-intensite-du-dereglement-climatique-peut-etre-contenue-a-condition-d-operer-un-vrai-decollage-de-la-transition-ecologique_6098869_3232.html>
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12- Le climat, un dilemme pour l'Afrique du Sud dépendante du charbon, AFP, 18/10/21, 23:00
Sofia Christensen et Griffin Shea
A la descente en avion sur Johannesburg, les panneaux solaires scintillent sur les toits des luxueuses maisons avec piscine, tout comme sur certaines modestes maisons dans les townships. Mais ces installations masquent en réalité la dépendance au charbon de la première puissance industrielle d'Afrique.
Au 12e rang mondial des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, l'Afrique du Sud tire son électricité à 80% du fossile, dans des centrales vieillissantes et mal entretenues par une entreprise publique en difficulté financière, Eskom.
À l'approche de la 26e Conférence sur le climat (COP26) à Glasgow qui s'ouvre le 31 octobre, le pays est confronté à un dilemme : comment produire assez d'électricité pour une classe moyenne toujours grandissante et soutenir l'activité économique, sans aggraver la crise climatique mondiale ?
Dans ce pays d'Afrique australe, les pannes d'électricité font partie du quotidien. Les coupures sont planifiées, les horaires partagés sur des applications mobiles et relayés dans les médias.
"Notre pays est confronté à une crise énergétique qui nécessite une attention urgente", a alerté mercredi lors d'une conférence en ligne la militante écologiste Ditebogo Lebea. "En tant que jeune Sud-Africaine, j'ai peur".
Les coupures d'électricité sont un désastre pour l'activité économique et sapent les efforts pour réduire un taux de chômage record, de 34%.
- Dans le noir -
Lors des premières pannes il y a près de 15 ans, des villes entières se sont retrouvées plongées dans le noir. Le gouvernement a tout d'abord abordé le problème de manière extensive.
Des remises allant jusqu'à 100% ont été proposées aux foyers optant pour des chauffe-eaux solaires. Les éoliennes ont poussé comme des champignons et une immense ferme solaire est née dans le désert.
Mais parallèlement, le pays a décidé de construire deux nouvelles centrales au charbon dont une n'est pas encore achevée. D'une puissance d'environ 4.800 mégawatts chacune, elles doivent former le plus grand site de production d'énergie à partir du charbon au monde.
A titre de comparaison, la ferme solaire dans le nord du pays a une capacité de 50 mégawatts. Pourtant, l'Afrique du Sud bénéficie de 2.500 heures d'ensoleillement par an, soit environ 600 de plus que l'Allemagne, championne de l'énergie solaire.
"Tout le monde reconnaît que les énergies renouvelables sont une gigantesque opportunité en Afrique du Sud", souligne le spécialiste de l'énergie, Argon Poorum, de l'ONG GreenCape.
En 2010, l'Afrique du Sud a bien tenté de lancer un système avant-gardiste de vente aux enchères des énergies renouvelables pour attirer les investisseurs privés. Mais cinq ans plus tard, Eskom y a mis fin, au prétexte que les énergies renouvelables sont trop coûteuses.
- Effet Zuma -
La pagaille en matière de politique énergétique a commencé avec Jacob Zuma, élu président en 2009 et poussé à la démission après une série de scandales en 2018.
Il a rejeté l'ensemble des projets solaires et tenté de négocier dans des conditions obscures un accord nucléaire avec la Russie pour un montant de 58 milliards d'euros.
Son plan a échoué mais les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 10% entre 2000 et 2017, selon les chiffres du gouvernement.
Son successeur, Cyril Ramaphosa, a tenté de changer de cap en relançant le programme des énergies renouvelables l'année dernière. Le nucléaire n'a toutefois pas été écarté et trois licences ont récemment été approuvées pour des centrales électriques flottantes utilisant du gaz naturel.
Eskom a aussi promis d'arrêter progressivement les vieilles centrales au charbon au cours des trois prochaines décennies.
Mais certains ne voient toujours pas d'autre voie. Parmi eux, le ministre de l'énergie, Gwede Mantashe, devenu chantre des techniques controversées du "charbon propre" sensées le rendre moins polluant. Quelque 500.000 emplois dans les mines sont en jeu.
L'un des objectifs de la Conférence sur le climat est de faire en sorte que les pays riches respectent leurs promesses de réunir au moins 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays en développement vers les énergies propres.
L'Afrique du Sud, en mal de financement, lorgne désormais sur une part du gâteau. "Mieux vaut tard que jamais", soupire l'expert en énergie, Chris Yelland.
<https://www.geo.fr/environnement/le-climat-un-dilemme-pour-lafrique-du-sud-dependante-du-charbon-206742>
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13- Climat : l’absence du président chinois peut-elle faire échouer la COP26 ?, Novethic, 19/10/21
Concepcion Alvarez
Le président chinois Xi Jinping ne devrait pas se rendre à Glasgow, au Royaume-Uni, pour la COP26 qui s'ouvre à la fin du mois. Beaucoup y voient un signal inquiétant de la part du premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, avec un risque d'effet boule de neige sur les autres puissances. Mais pour les spécialistes, il est important de rappeler que l'enjeu de la COP26 réside avant tout dans les nouvelles contributions climatiques. C'est là le véritable test de crédibilité.
L’annonce de l’absence du président chinois à la COP26, qui s'ouvre dans deux semaines à Glasgow, au Royaume-Uni, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. L’information a fuité en fin de semaine dernière dans le Times. "Il est désormais très clair que Xi [Jinping] ne va pas venir et le Premier ministre [Boris Johnson] a été informé de cela", indique une source gouvernementale au quotidien britannique. "Ce que nous ignorons encore c’est la position qu’adopteront les Chinois", a-t-elle ajouté.
Pour de nombreux commentateurs, le refus du président chinois de participer à cette conférence pourrait constituer le prélude à une opposition de Pékin à la fixation de nouveaux objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique, alors que le pays compte pour 27 % des émissions de CO2. La reine Elizabeth II a même exprimé son irritation envers les dirigeants mondiaux qui "parlent" du changement climatique, mais "n’agissent pas", dans une conversation privée, ciblant entre autres le président chinois.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-l-absence-du-president-chinois-peut-elle-faire-echouer-la-cop26-150246.html>
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14- FAQ. Le béton-ciment, troisième "pays" des émissions de gaz à effet de serre, AFP, 19/10/21, 08:00
Isabel Malsang
Si le béton utilisé sur la planète était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste derrière la Chine et les États-Unis.
Pourquoi dit-on que le béton et le ciment représentent l'un des pires bilans carbone du secteur industriel ?
Réponse : Le ciment est le matériau le plus consommé dans le monde, à raison de quelque 150 tonnes par seconde. Quatorze milliards de mètres cubes de béton sont coulés chaque année, selon l'Association mondiale du ciment et du béton (GCCA), basée à Londres, qui regroupe les principaux acteurs du secteur, dont les géants Holcim (Suisse, ex Lafarge-Holcim), le Mexicain Cemex ou le Chinois CNBM.
La seule production de ciment, ingrédient clé du béton, génère 7% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), selon la GCCA - trois fois plus que le transport aérien.
"C'est plus que les émissions de l'ensemble de l'Union européenne ou de l'Inde, juste derrière celles de la Chine et des USA", indique à l'AFP Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésidente d'un groupe d'experts climat de l'ONU. Une tendance qui n'est pas prête de s'arrêter avec l'urbanisation galopante en Asie ou en Afrique.
Comment le ciment émet-il du CO2 ?
Le ciment, qui est le liant chargé de coller entre eux les cailloux et le sable du béton, a pour composant principal le clinker, produit de la cuisson du calcaire et de l'argile dans un four. En chauffant, il libère du dioxyde de carbone.
Pour produire une tonne de ciment, la cuisson à 1.400°C génère l'émission de quasiment une tonne de CO2 aussi !
Cette réaction chimique massive, qui n'a guère évolué depuis 200 ans que le ciment est fabriqué, pèse pour 70% des émissions du secteur du ciment. Les 30% restants viennent de la consommation d'énergie du four lui-même, nécessaire pour calciner le calcaire.
Comment décarboner la construction ?
L'industrie mondiale du béton qui avait annoncé son intention l'an dernier de parvenir à la neutralité carbone en 2050, a fixé début octobre l'objectif d'une réduction de ses émissions de "25% supplémentaires" d'ici 2030, ce qui éviterait de relâcher 5 milliards de tonnes de CO2.
Le secteur compte ensuite beaucoup sur le déploiement de futures technologies de captage et de stockage du carbone pour poursuivre l'effort jusqu'en 2050.
Outre une augmentation du recyclage-réemploi du vieux béton, parmi les nouvelles pistes de verdissement figure le remplacement des combustibles fossiles par des déchets et de la biomasse dans les fours à ciment (farines animales, bois de démolition..)
En matière de captage du carbone, une technologie encore au stade des prototypes, l'industrie mondiale prévoit l'installation de "dix structures à taille industrielle pour capturer le carbone d'ici 2030", indique la GCCA.
Des géants comme le chinois China National Building Material Company (CNBM) ont promis de "jouer leur rôle" dans cette décarbonation.
Beaucoup de start-up se sont lancées : l'Américaine Solidia propose de capter du CO2 et d'en réutiliser une partie pour le séchage du béton, ce qui diminue la consommation d'eau. Au Canada, CarbonCure technologies injecte du CO2 liquéfié qui s'incruste en permanence dans le béton.
Mais surtout, l'industrie compte sur les nouveaux ciments "verts" qui utilisent des matériaux issus de la récupération à la place du clinker.
En Grande-Bretagne, le taux de substitution est déjà de 26%, selon la GCCA. En France, une nouvelle norme de ciments bas carbone a été publiée en mai.
Qu'est-ce que le ciment vert ou bas carbone ?
Pour l'instant, ces nouveaux ciments sont surtout lancés par des start-up. Les cimentiers traditionnels ont plus de mal à moderniser leurs instruments de production, des investissements lourds liés aux carrières.
En France, Hoffmann Green Cement, basée en Vendée, est particulièrement avancé, avec ses ciments à base de déchets industriels, de boues d'argile, de laitier de haut fourneaux (déchet de la sidérurgie, NDLR), ou encore de cendres volantes issues de la biomasse.
Même avec un surcoût de construction estimé à 25 euros au mètre carré, la jeune société qui vient de s'introduire en bourse dit crouler sous les demandes.
"L'industrie cimentière prévoit de supprimer ses émissions en 2050. Avec nos solutions de rupture, on y arrive dès aujourd'hui", dit à l'AFP son fondateur Julien Blanchard, qui prévoit de passer d'un à trois sites en France.
L'enjeu est crucial : "Trois quart des infrastructures qui existeront en 2050 ne sont pas encore construites" a averti le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
<https://information.tv5monde.com/info/le-beton-ciment-troisieme-pays-des-emissions-de-gaz-effet-de-serre-429054>
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15- Le marché carbone européen à l'épreuve de la crise de l'énergie, AFP, 19/10/21, 09:00
Julien Girault
Le marché européen du carbone, un outil pionnier de lutte contre le changement climatique, voit son élargissement remis en cause par des Etats inquiets d'une crise sociale, en pleine flambée des prix de l'énergie.
Les marchés du carbone, où les entreprises achètent et revendent des "droits à polluer" alloués en nombre limité par les autorités, seront un sujet-phare de la COP26, où le projet européen aura valeur de test.
Etabli dès 2005, le premier du globe, l'actuel système d'échange de quotas d'émission (ETS) européen couvre les producteurs d'électricité et industries gourmandes en énergie (sidérurgie, ciment...), soit 40% des émissions du continent.
Or, pour réduire de 55% d'ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre de l'UE par rapport à 1990, Bruxelles a proposé mi-juillet de sabrer les quotas gratuits au transport aérien, d'intégrer le transport maritime au système, et surtout d'en créer un deuxième pour le transport routier et le chauffage des bâtiments.
A partir de 2025, les fournisseurs de carburants et fioul domestique devraient à leur tour acheter des quotas d'émissions.
Au risque de répercuter le surcoût sur les consommateurs : le projet, dénoncé par une partie des Etats membres --dont l'accord est nécessaire--, est désormais fragilisé par la crise énergétique.
La flambée des prix du gaz s'accompagne d'une envolée du prix de la tonne de CO2 en Europe : il a doublé en un an pour dépasser 60 euros fin août.
Mais seulement un cinquième de la hausse des prix de l'électricité est attribuable au marché carbone, insiste Bruxelles, où l'on rappelle que le renchérissement du prix du CO2 a aussi permis aux Vingt-Sept d'engranger 11 milliards d'euros supplémentaires de janvier à août.
- "Piège à pauvreté" -
Lors d'une rencontre début octobre, les ministres européens de l'Environnement n'en ont pas moins exprimé leurs réserves.
"La création d'un nouveau marché carbone suscite de profondes inquiétudes, elle risque d'augmenter les coûts de l'énergie pour les ménages sans donner de visibilité sur l'évolution des prix" du CO2, s'est alarmée la Française Barbara Pompili.
"Nous sommes préoccupés, en raison des problèmes actuels de précarité énergétique", a renchéri son homologue chypriote Andreas Gregoriou.
"Il faut que ce soit socialement acceptable", prévenait dès juillet le ministre polonais de l'Environnement Michal Kurtyka, fustigeant un "piège à pauvreté" alors qu'en Europe centrale, une partie de la population "ne peut simplement pas se permettre" de payer davantage pour l'essence et le chauffage.
En outre, sur l'ETS actuel, "la spéculation a augmenté massivement", surpassant toutes les prévisions, s'est plainte la ministre espagnole Teresa Ribera, interrogeant "la viabilité du système".
- "Outil de décarbonation" -
Pascal Canfin, président (Renew, libéraux) de la commission Environnement au Parlement européen, modère : "On entre dans un niveau de prix (du CO2) permettant de rendre les technologies décarbonées beaucoup plus profitables", et l'ETS actuel ne touche que très indirectement les consommateurs, assure-t-il.
En revanche, il se dit aussi hostile à l'extension aux transports et bâtiments. "C'est très régressif sur le plan social (...) on retravaille à une recalibration pour ne pas pénaliser les ménages", précise-t-il.
Des eurodéputés envisagent d'étendre l'ETS uniquement aux poids-lourds et à l'immobilier commercial.
La Commission, elle, s'accroche au projet: son vice-président Frans Timmermans fustige "l'argument +gilets jaunes+", assurant ne voir aucune autre solution d'efficacité comparable pour verdir les secteurs ciblés.
Il rappelle volontiers que Bruxelles propose l'établissement d'un fonds social, évalué à quelque 70 milliards d'euros sur sept ans et alimenté par les recettes du marché carbone, pour limiter l'impact social.
Une solution viable selon Thomas Pellerin-Carlin de l'institut Jacques-Delors : "Une partie des revenus de l'ETS va déjà dans des fonds européens pour l'innovation et la modernisation", rappelle-t-il.
"Le marché du carbone n'est pas une fin en soi, c'est un outil pour générer de l'investissement dans la décarbonation" en encourageant les technologies vertes, fait valoir M. Canfin.
Bruxelles veut aussi soumettre certaines importations (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) aux règles de l'ETS européen, en leur imposant des "certificats d'émissions" calculés sur le prix du CO2 dans l'UE. Tout en tenant compte des quotas déjà achetés par les producteurs dans leur pays s'il y existe un marché carbone.
Au risque de calculs complexes : si environ quarante pays hors UE ont un marché du carbone, beaucoup ont des critères différents, tandis que d'autres Etats appliquent plutôt des normes d'émissions ou des taxes.
<https://information.tv5monde.com/info/le-marche-carbone-europeen-l-epreuve-de-la-crise-de-l-energie-429061>
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16- Les glaciers suisses rétrécissent malgré la neige et un été frais, AFP, 19/10/21, 16:00
Les glaciers suisses ont perdu 1% de leur volume en 2021, malgré une neige abondante et un été frais, à cause du changement climatique, a révélé mardi l'Académie suisse des sciences naturelles.
"Même si 2021 affiche la plus faible perte de glace depuis 2013, aucun ralentissement n'est en vue pour le recul des glaciers", ont noté les experts du réseau cryosphère, qui surveillent les glaciers.
"Côté météo, les conditions étaient réunies en 2021 pour donner un peu de répit aux glaciers. Malheureusement, en période de changement climatique, même une +bonne+ année ne suffit pas pour les glaciers", ont-ils souligné.
La perte du volume "s'est poursuivie, quoique moins rapidement, malgré une neige abondante en hiver et un été relativement frais et changeant", ont-ils ajouté.
Les abondantes neiges du mois de mai - sur le Claridenfirn (2.890 m) où une profondeur de neige de près de 7 mètres a été mesurée, la valeur la plus élevée depuis le début des observations en 1914 - ont bien protégé les glaciers jusqu'au mois de juillet pluvieux.
Mais "la fonte était considérable fin septembre et environ 400 millions de tonnes de glace ont été perdues dans toute la Suisse au cours des 12 derniers mois, soit près de 1% du volume restant de glace", selon le communiqué de presse de la Commission des experts.
Par conséquent, les 22 glaciers observés en détail par le réseau des relevés glaciologiques suisse GLAMOS "documentent une perte de glace" et aucun gain n'a pu être déterminé pour aucun des glaciers.
<https://information.tv5monde.com/info/les-glaciers-suisses-retrecissent-malgre-la-neige-et-un-ete-frais-429115>
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> Les glaciers rétrécissent malgré la « bonne » météo <https://scnat.ch/fr/uuid/i/2fb60442-e0fc-540d-9ecb-1dd74abc7719-Les_glaciers_r%C3%A9tr%C3%A9cissent_malgr%C3%A9_la_%C2%AB_bonne_%C2%BB_m%C3%A9t%C3%A9o>, Académie suisse des sciences naturelles, communiqué du 19/10/21
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17- Loi Climat : Les aéroports français engagent un recours à Bruxelles contre l’interdiction des liaisons aériennes, 20 Minutes avec AFP, 19/10/21, 19h29
M.F avec AFP
Transport. La récente loi française prévoit l’interdiction des vols intérieurs du territoire français dont le trajet peut être assuré en train en moins de deux heures trente
A compter de mars 2022, les liaisons aériennes intérieures seront interdites lorsqu’il existe une alternative en train en moins de 2h30. Une disposition de la récente loi Climat définitivement adoptée en juillet dernier, pas du tout au goût des aéroports français qui ne comptent pas se laisser faire. « On a déposé cette plainte le 17 septembre », solidairement avec la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe), a déclaré le président de l’Union des aéroports français (UAF), Thomas Juin, confirmant une information du journal La Tribune. Il a estimé que l’ article 145 de la loi « Climat et résilience », adoptée en juillet en France, était « infondé juridiquement ».
Cet article prévoit l’interdiction des « services réguliers de transport aérien public de passagers concernant toutes les liaisons aériennes à l’intérieur du territoire français dont le trajet est également assuré sur le réseau ferré national sans correspondance et par plusieurs liaisons quotidiennes d’une durée inférieure à deux heures trente ».
Une mesure jugée « inefficace d’un point de vue environnemental »
Thomas Juin a rappelé que cet article se fondait sur un texte européen, l’article 20 du règlement n°1008/2008, prévoyant des exceptions à l’exercice des droits de trafic « en cas d’atteinte grave à l’environnement », mais selon lui pour des « raisons locales, temporaires » et ne s’appliquant pas au sujet du réchauffement climatique. Le règlement européen est formulé ainsi : ces restrictions ont « une durée de validité limitée, ne dépassant pas trois ans, à l’issue de laquelle elles sont réexaminées ».
« On tord le droit européen pour appliquer une mesure qui sera en plus inefficace d’un point de vue environnemental », a affirmé le dirigeant de ce rassemblement de 165 aéroports : les lignes ainsi interdites à partir de mars 2022 représentent « 0,23 % » des émissions des lignes intérieures françaises. Concrètement, les liaisons entrant dans le périmètre de la loi sont Marseille-Lyon, Paris-Orly-Nantes, Orly-Lyon et Orly-Bordeaux. Le texte prévoit néanmoins des exceptions pour les correspondances.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3152135-20211019-loi-climat-aeroports-francais-engagent-recours-bruxelles-contre-interdiction-liaisons-aeriennes>
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18- Londres vend sa "révolution verte" pour récolter des milliards d'investissements, AFP, 19/10/21, 20:00
Olivier Devos
Le Royaume-Uni a fait l'article mardi de sa "révolution verte" lors d'un sommet réunissant investisseurs et multinationales, espérant récolter des milliards de financements à quelques jours de la COP26, conférence mondiale sur le climat à Glasgow.
"Voici le plan : une révolution industrielle verte, dopée par les nouvelles libertés du Brexit", a vanté le Premier ministre Boris Johnson devant un parterre de dirigeants dont ceux des fonds d'investissements Blackstone et Blackrock, la directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala, ou encore le milliardaire Bill Gates.
"J'ai cru comprendre que 24.000 milliards de dollars sont réunis dans cette salle. Et je veux dire à chacun de ces dollars : vous êtes les bienvenus au Royaume-Uni", a-t-il plaisanté.
Le Royaume-Uni organise la COP26 en Écosse à partir du 31 octobre, et le gouvernement britannique multiplie les annonces.
Mais l'organisation pour la justice sociale Global Justice Now a dénoncé un sommet qui selon elle s'apparente à du "greenwashing" et n'offre que de "fausses solutions" à la crise climatique.
L'énergéticien britannique Drax Group, qui exploite la plus grosse centrale à charbon encore en activité au Royaume-Uni, est notamment dans le collimateur de l'ONG, qui affirme que ce dernier "a émis plus d'émissions que le Ghana en 2019".
Et quatre banques et gestionnaires d’actifs invités - BlackRock, JP Morgan Chase, Goldman Sachs et Barclays - "ont investi un total de 173 milliards de dollars dans les combustibles fossiles ces dernières années", dénonce aussi Global Justice Now.
- Partenariat avec Bill Gates -
Londres a annoncé mardi des accords d'investissements étrangers totalisant 9,7 milliards de livres pour soutenir cette "croissance verte", notamment un projet massif d'éoliennes offshore de l'espagnol Iberdrola.
Ces 18 accords doivent permettre de créer "au moins 30.000 emplois" et de "soutenir la croissance dans des secteurs clé comme les énergies éoliennes ou à base d'hydrogène, les logements durables, la capture et le stockage de CO2", a précisé l'exécutif.
Boris Johnson et Bill Gates ont aussi annoncé un partenariat de 400 millions de livres sur dix ans, dont la moitié apportée par un programme d'investissements dirigé par le milliardaire et l'autre par le gouvernement britannique, afin de financer "la prochaine génération de technologies d'énergie propre".
La directrice générale de l'OMC Ngozi Okonjo-Iweala a quant à elle appelé mardi les institutions internationales à harmoniser la tarification du carbone, "qui vont de moins d'un dollar la tonne en Ukraine à plus de 130 dollars en Suède" jugeant que "pour les entreprises, c'est un peu un cauchemar pour s'y retrouver".
- Investissements chinois -
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a également confié mardi qu'il entendait ne pas "écarter" les investissements chinois au Royaume-Uni, dans une interview à Bloomberg News. Un projet de stockage sur batteries de 50 mégawatts du groupe Huaneng fait partie des annonces de mardi.
"Cela ne signifie pas que nous devrions être naïfs" sur des questions comme la 5G ou le nucléaire, a-t-il ajouté.
Le gouvernement britannique a aussi précisé mardi sa stratégie pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Parmi les mesures annoncées figurent 120 millions de livres consacrés au développement de projets nucléaires "pour décarboner la production d'électricité", que le gouvernement britannique veut totalement non émettrice de CO2 d'ici 2035.
Londres dévoile aussi 350 millions de livres de plus pour le développement de véhicules électriques et 180 millions pour celui de carburants moins polluants pour l'aviation.
Des subventions sont aussi lancées pour aider à remplacer les chaudières à gaz par des systèmes moins polluants, comme des pompes à chaleur, dans le cadre d'un programme de 3,9 milliards de livres pour "décarboner" les bâtiments.
Le Chancelier de l'Echiquier britannique Rishi Sunak a par ailleurs annoncé lundi que certaines grandes entreprises devraient désormais publier leur impact environnemental.
Ces nouvelles exigences, qui s'appliqueront aussi aux régimes de retraites, produits d'investissements et propriétaires et gestionnaires d'actifs, aideront entreprises et particuliers "à savoir si leurs investissements sont en ligne avec la neutralité carbone".
Cette stratégie a presque réussi à convaincre l'association écologiste Greenpeace qui concède que "le Trésor britannique semble enfin commencer à comprendre" et appelle à présent Rishi Sunak à concrétiser ses promesses dans son projet de budget la semaine prochaine.
<https://information.tv5monde.com/info/londres-vend-sa-revolution-verte-pour-recolter-des-milliards-d-investissements-429113>
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19- Climat en Afrique : menace pour la survie de millions de personnes, selon l'ONU, AFP, 19/10/21, 21:00
Plus d'une centaine de millions de personnes extrêmement pauvres sont menacées par l'accélération du réchauffement climatique en Afrique, où les rares glaciers devraient avoir disparu d'ici les années 2040, a indiqué l'ONU mardi.
Dans un rapport sur l'Etat du climat en Afrique publié à moins de deux semaines de l'ouverture de la COP 26 à Glasgow, l'ONU met en évidence la vulnérabilité disproportionnée de l'Afrique et souligne que le changement climatique a contribué à aggraver l'insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de population sur le continent l'an dernier.
"D'ici 2030, on estime que jusqu'à 118 millions de personnes extrêmement pauvres (c'est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar par jour) seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises", a déclaré la Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'Union africaine (UA), Josefa Leonel Correia Sacko, dans l'avant-propos du rapport.
"En Afrique subsaharienne, le changement climatique pourrait entraîner jusqu'à 3% de baisse supplémentaire du produit intérieur brut d'ici à 2050", a-t-elle ajouté.
Ce rapport, coordonné par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) de l'ONU, est le fruit d'une collaboration avec la Commission de l'UA, la Commission économique pour l'Afrique et diverses organisations scientifiques internationales et régionales et des Nations unies.
"Au cours de l'année 2020, les indicateurs climatiques en Afrique ont été caractérisés par une augmentation continue des températures, une accélération de l'élévation du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, tels que les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses, et les impacts dévastateurs associés", a expliqué pour sa part le secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas, dans l'avant-propos.
"La fonte rapide des derniers glaciers d'Afrique de l'Est, dont on s'attend à ce qu'elle soit totale dans un avenir proche, nous alerte d'un changement imminent et irréversible du système Terre", a-t-il relevé.
- "Relance verte et durable" -
L'an dernier, l'Afrique s'est réchauffée plus rapidement que la moyenne mondiale, terres et océans confondus. L'année 2020 se positionne ainsi entre la troisième et la huitième année la plus chaude jamais enregistrée sur le continent, selon le rapport.
La tendance au réchauffement sur 30 ans pour la période 1991-2020 était supérieure à celle de la période 1961-1990 dans toutes les sous-régions africaines et nettement supérieure à celle de la période 1931-1960.
Les taux d'élévation du niveau de la mer le long des côtes tropicales et de l'Atlantique Sud ainsi que de l'océan Indien sont pour leur part plus élevés que le taux moyen mondial.
Quant aux glaciers africains - bien que trop petits pour servir de réservoirs d'eau importants, ils ont une importance touristique et scientifique de premier plan - leur taux de recul actuel est supérieur à la moyenne mondiale. Selon l'OMM, si cette tendance se poursuit, "elle conduira à une déglaciation totale d'ici les années 2040".
Seules trois montagnes en Afrique sont couvertes de glaciers: le massif du mont Kenya (Kenya), les monts Rwenzori (Ouganda) et le mont Kilimandjaro (Tanzanie).
Pour se préparer à l'intensification des phénomènes climatiques dangereux à fort impact, l'OMM appelle l'Afrique à investir dans les infrastructures hydrométéorologiques et les systèmes d'alerte précoce.
L'organisation estime que la mise en oeuvre rapide de stratégies d'adaptation en Afrique stimulera le développement économique et générera davantage d'emplois pour soutenir la reprise économique après la pandémie de Covid-19, et appelle à favoriser une "relance durable et verte" du continent.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-en-afrique-menace-pour-la-survie-de-millions-de-personnes-selon-l-onu-429085>
Sur le même sujet :
> Insécurité alimentaire, pauvreté et déplacements en hausse en Afrique à cause du changement climatique (OMM) <https://news.un.org/fr/story/2021/10/1106572>, ONU Info, 19/10/21
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20- L'ambition de Biden pour le climat contrariée par un sénateur démocrate, AFP, 19/10/21, 23:00
Frankie Taggart
Joe Biden s'est engagé à adopter les mesures environnementales les plus strictes de l'histoire des Etats-Unis, mais ses ambitieux projets de loi semblent voués à l'échec en raison de la farouche opposition d'un sénateur qui a empoché une fortune grâce aux énergies fossiles.
Pierre angulaire de la politique du président américain : le Programme de performance dans le secteur de l'électricité (CEPP) d'un montant de 150 milliards de dollars, dont l'idée est de récompenser les services publics qui passent aux énergies renouvelables et de pénaliser les autres.
Selon les experts, le CEPP réduirait la majorité des émissions de gaz à effet de serre liées à la production d'électricité, qui représentent environ un quart des émissions américaines.
Mais Joe Manchin, un démocrate centriste de Virginie-Occidentale, Etat riche en charbon, qui dirige la commission sénatoriale de l'énergie, crie au gaspillage de l'argent public.
"Cela n'a aucun sens pour moi de consacrer des milliards de dollars pour des services publics qui font au fur et à mesure leur transition énergétique", a déclaré le multimillionnaire à CNN le mois dernier.
Pour être adopté, le projet de loi requiert le soutien de 60 des 100 sénateurs. Mais les républicains s'y opposent en bloc.
Les démocrates peuvent avoir recours à la procédure dite de réconciliation, permettant d'adopter certaines mesures avec seulement 50 voix. Mais les démocrates ne disposent que d'une courte majorité, octroyant de facto à Joe Manchin un droit de veto.
Agé de 74 ans, le sénateur est ainsi devenu particulièrement influent dans les négociations sur le projet de loi historique, baptisé "Reconstruire en mieux" ("Build back better"), qui contient des dispositions sur le climat.
Cette impasse est un vrai casse-tête pour le président à quelques jours de la COP26, le sommet climat à Glasgow en Ecosse.
- "Dernière chance" -
Désireux de reconstruire la crédibilité des Etats-Unis en matière de lutte contre le changement climatique, minée par Donald Trump, il aimerait pouvoir mettre en avant un succès politique à l'occasion de cet événement mondial.
Le CEPP combiné aux crédits d'impôt pour l'énergie propre permettrait de remplir en grande partie l'objectif du président de réduire de 50%, d'ici 2030, les émissions de dioxyde de carbone des Etats-Unis comparées aux niveaux de 2005.
La Maison Blanche a aussi en ligne de mire les élections de mi-mandat qui auront lieu dans un an.
La Virginie-Occidentale, où Joe Manchin est élu, est le deuxième Etat producteur de charbon après le Wyoming, selon les données du gouvernement. Elle produit 90% de son électricité à partir de ce carburant.
La publication du patrimoine financier du sénateur a révélé qu'il a reçu près d'un demi-million de dollars de dividendes provenant des actions d'Enersystems, la société de courtage de charbon qu'il a fondée et qui est maintenant dirigée par son fils.
Les tarifs de l'électricité au charbon ont en outre plus que doublé au cours de la dernière décennie.
Bien que Joe Manchin ait le soutien des mineurs et d'autres travailleurs du secteur énergétique traditionnel, il ne fait pas l'unanimité au sein de la population locale.
Car, note Jim Kotcon, président de la section environnementale locale du lobby Sierra Club, les habitants subissent des inondations de plus en plus graves en raison du changement climatique et paient des factures d'électricité toujours plus lourdes.
La Maison Blanche s'efforce de trouver des voix alternatives pour obtenir le soutien de tous les démocrates, comme l'introduction d'une taxe carbone ou des crédits d'impôts supplémentaires pour l'énergie propre.
Elle a le soutien de la sénatrice du Minnesota, Tina Smith, bonne élève en matière d'énergie verte. Selon elle, le projet de loi est la "dernière chance" pour Washington de prendre des mesures efficaces contre les émissions de carbone.
"Les crédits d'impôt pour l'énergie propre sont formidables, mais ils ne peuvent pas faire le gros du travail à eux seuls", a-t-elle souligné récemment.
Pour l'écologiste Bill McKibben, la position de Joe Manchin est le signal que "dans un avenir prévisible", aucune législation ne mettra véritablement fin à l'utilisation des énergies fossiles.
Pour autant, avec quelques mesures aménagées, la Maison Blanche pourra prétendre que c'est "la plus grande législation climatique jamais adoptée par le Congrès", a-t-il opiné dans un blog le week-end dernier. "Mais ce sera aussi un échec".
Le bureau de Manchin n'avait pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.
<https://information.tv5monde.com/info/l-ambition-de-biden-pour-le-climat-contrariee-par-un-senateur-democrate-429169>
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21- Plus de cent morts en Inde et au Népal dans des inondations et glissements de terrain, AFP, 20/10/21, 13:00
Mahesh Pandey with Paavan Mathema in Kathmandu
Plus de 100 personnes sont mortes après plusieurs jours d'inondations massives et de glissements de terrain dévastateurs qui ont emporté des routes et des maisons en Inde et au Népal, ont annoncé mercredi les autorités, et des dizaines d'autres sont portées disparues.
Mercredi le bilan officiel est passé en Inde à 85 morts et 11 disparus et au Népal à 31 morts et 43 disparus.
Les services de météorologie indiens ont étendu et élargi mardi leur alerte, prévoyant des pluies "fortes" à "très fortes" dans la région durant les deux prochains jours. Par endroits, plus de 400 mm d'eau sont tombés lundi.
Dans l'Uttarakhand, dans le Nord de l'Inde, les autorités ont déclaré que 46 personnes étaient mortes ces derniers jours et que 11 étaient portées disparues. Dans l'Etat côtier du Kerala (Sud), le chef du gouvernement local Pinarayi Vijayan a fait état d'un bilan de 39 morts.
Une trentaine des victimes dans l'Uttarakhand ont été tuées tôt mardi dans sept incidents séparés dans la région de Nainital, la plus touchée, après une série de glissements de terrain et d'affaissements d'infrastructures provoqués par un gigantesque déluge.
Cinq membres d'une même famille ont notamment été ensevelis dans leur maison, a indiqué un responsable local, Pradeep Jain.
Cinq autres victimes ont été tuées dans un glissement de terrain qui s'est produit dans le district d'Almora, dans le Nord de l'Uttarakhand, et a englouti leur maison sous les rochers et la boue.
En raison des alertes météorologiques, les autorités ont ordonné la fermeture des écoles et interdit toute activité religieuse ou touristique dans l'Etat.
- "Il pleut encore" -
Des images retransmises par les télévisions et circulant sur les réseaux sociaux montrent des habitants se frayant un chemin dans l'eau qui leur arrive aux genoux près du site touristique du lac de Nainital, ou encore le Gange qui déborde dans la ville de Rishikesh.
Plus d'une centaine de touristes ont été bloqués dans la station de Ramgarh en raison de la crue de la rivière Kosi qui a inondé plusieurs localités.
Au Népal, Humkala Pandey, responsable de la gestion des catastrophes au sein du gouvernement, a déclaré qu'"au cours des trois derniers jours, les inondations et les glissements de terrain provoqués par les fortes pluies post-mousson ont fait 31 morts dans tout le pays".
"Quarante-trois personnes sont portées disparues", a-t-elle ajouté. "Il pleut encore dans de nombreux endroits. Nous sommes toujours en train de compiler les données sur le terrain. Le nombre de morts pourrait encore augmenter."
Les glissements de terrain frappent régulièrement le Nord himalayen de l'Inde mais leur nombre augmente selon les experts avec le réchauffement climatique, la fonte des glaciers, les travaux de construction de barrages hydroélectriques et la déforestation.
En février, une crue subite a dévasté la vallée de Rishiganga, dans l'Uttarakhand, tuant quelque 200 personnes. Seuls une soixantaine de corps ont été retrouvés.
Selon les prévisions météorologiques, de fortes pluies devraient en outre frapper dans les jours à venir l'Etat méridional du Kerala en Inde où des inondations ont déjà fait plus de 27 morts depuis vendredi.
De nombreux barrages dans cet Etat touristique frôlaient le niveau d'alerte, les rivières ont débordé, et les autorités ont procédé à l'évacuation de milliers de personnes. Après un bref répit mardi, de nouvelles fortes précipitations sont attendus au cours des deux prochains jours.
En 2018, près de 500 personnes avaient péri dans le Kerala qui avait été ravagé par les pires inondations en près d'un siècle.
<https://information.tv5monde.com/info/plus-de-cent-morts-en-inde-et-au-nepal-dans-des-inondations-et-glissements-de-terrain-429216>
Sur le même sujet :
> Près de 200 morts en Inde et au Népal dans des inondations et glissements de terrain <https://information.tv5monde.com/info/pres-de-200-morts-en-inde-et-au-nepal-dans-des-inondations-et-glissements-de-terrain-429378>, AFP, 21/10/21, 15:00
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En images
22- Picturing Our Future, Climate Central, 11/10/21
Climate and energy choices this decade will influence how high sea levels rise for hundreds of years. Which future will we choose ?
Found sea level rise visuals for 184 locations. Click to view full-size.
> See Visuals
<https://picturing.climatecentral.org>
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23- Réchauffement climatique : "Il faut réduire notre consommation de combustibles fossiles", alerte Alain Mazaud, France info, Le 23h, 15/10/21
Le climatologue Alain Mazaud est l’invité du 23 Heures de franceinfo, vendredi 15 octobre.
La Cathédrale Saint-André de Bordeaux (Gironde) les pieds dans l’eau, est-ce réaliste ? "Oui, cela n’est pas pour tout de suite mais si on continue sur les trajectoires de l’inaction, que l’on se retrouve avec un réchauffement global de trois degrés pour toute la planète, il y aura des problèmes comme cela qui arriveront à la fin du siècle", confie le climatologue Alain Mazaud, invité du 23 Heures de franceinfo, vendredi 15 octobre.
"Il y aura de la casse"
Comment lutter contre le réchauffement climatique ? Il faut "réduire notre consommation de pétrole, de charbon et de gaz. C’est-à-dire de combustibles fossiles", précise le climatologue.
De combien de degrés faudrait-il limiter le réchauffement pour pouvoir éviter cette catastrophe ? "On n'y échappera pas totalement, il y aura quand même des conséquences. Mais si on limite le réchauffement à deux degrés par rapport au pré-industriel, cela ira moins vite, on pourra le gérer plus facilement", développe Alain Mazaud. Que faire une fois que le réchauffement sera là ? "On s’adapte, mais il y aura de la casse", prévient le climatologue.
> Interview à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rechauffement-climatique-il-faut-reduire-notre-consommation-de-combustibles-fossiles-alerte-alain-mazaud_4809889.html>
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24- Quel pays réchauffe le plus la planète : la vidéo impressionnante de Carbon Brief, Novethic, 17/10/21
Concepcion Alvarez
Le site Carbon Brief vient de publier une datavisualisation extrêmement parlante sur la responsabilité de certains pays dans le réchauffement climatique. Fait inédit, il a inclus dans son analyse les émissions de CO2 provenant de l'utilisation des terres et de la forêt, en plus de celles provenant des combustibles fossiles.
Les États-Unis arrivent, sans surprise, en tête des pays les plus émetteurs de CO2 entre 1850 et 2020. Mais ce qui est plus surprenant dans la datavisualisation que propose le site Carbon Brief (1), c’est l’énorme écart qui le sépare des autres pays. D'ici la fin de 2021, les États-Unis auront émis plus de 500 gigatonnes de CO2 en 170 ans. Cela représente 20,3 % du total mondial, et quelque 0,2 °C de réchauffement à ce jour.
Relativement loin derrière les États-Unis se trouve la Chine. Le pays représente 11,4 % des émissions cumulées de CO2 à ce jour et environ 0,1°C de réchauffement. Mais la deuxième position a longtemps été occupée par la Russie. Ce n’est que dans les années 1980 que Pékin revient en force dans le Top 10 en raison de son boom économique permis par le développement du charbon.
La Russie arrive en troisième position, avec quelque 6,9 % des émissions mondiales cumulées de CO2, mais cette troisième place a été occupée pendant un siècle, de 1870 à 1970 environ, par le Royaume-Uni. L’atelier du monde au XIXe siècle avait alors exporté de grands volumes de produits à forte intensité énergétique et carbone. Ce troisième rang a aussi brièvement été occupée par la Chine dans les années 1850 en raison de ses émissions liées à l'utilisation des terres.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-pays-les-plus-responsables-du-rechauffement-depuis-170-ans-en-un-coup-d-il-150232.html>
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25- Russie : les dégâts liés à la fonte du pergélisol en Sibérie, TV5Monde, 18/10/21
Hélène Stiefel
En Russie, le réchauffement climatique provoque des dégâts considérables dans la région arctique du nord-ouest, en raison de la fonte rapide du pergélisol. Les villes de Sibérie ont été construites sur cette couche gelée, aussi appelée permafrost, qui maintenait les fondations des bâtiments, maisons, usines, ponts, routes ou pistes d'aéroport. Avec le recul du pergélisol, ces infrastructures menacent désormais de s'effondrer.
> Vidéo (1 min 57) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/russie-les-degats-lies-la-fonte-du-pergelisol-en-siberie>
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Une publication
26- Atlas du climat - Face aux défis du réchauffement, de François-Marie Bréon & Gilles Luneau, Editions Autrement (3ème édition), 20/10/21
Plus de 120 cartes et infographies pour appréhender la complexité du climat, saisir les enjeux du réchauffement et les moyens d'y répondre :
• Le fonctionnement du climat, perturbé par les émissions croissantes de gaz à effet de serre depuis la révolution industrielle.
• Les innombrables conséquences du réchauffement : augmentation des catastrophes naturelles, disparitions d'espèces, bouleversement de l'agriculture et de la pêche, problèmes sanitaires et réfugiés climatiques...
• La lutte contre le réchauffement : énergies non-carbonées, transports propres, changement de modèle agricole...
Cette troisième édition, entièrement actualisée, dresse le bilan des initiatives mises en œuvre pour préserver notre planète et fait le point sur les défis politiques et citoyens qui restent à relever.
Atlas du climat - Face aux défis du réchauffement, de François-Marie Bréon & Gilles Luneau, Editions Autrement (3ème édition), 20/10/21, Collection : Atlas/Monde, ISBN : 978-2-7467-6208-4, EAN : 9782746762084, 96 pages, 24 €.
<https://www.autrement.com/atlas-du-climat/9782746762084>
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— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
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