[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire + 1 publication (mardi 26 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 26 Oct 08:06:25 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Billet. Sondage Harris Interactive : les Français et l’éolien <https://presse.ademe.fr/2021/10/sondage-harris-interactive-les-francais-et-leolien.html>, Ademe, 07/10/21
2- Des millions de batteries à recycler : l'automobile se prépare pour 2030 <https://www.connaissancedesenergies.org/afp/des-millions-de-batteries-recycler-lautomobile-se-prepare-pour-2030-211019>, AFP, 19/10/21, 06h17
3- "Nous sommes à un tournant historique" : en Ile-de-France, le bâtiment passe au vert <https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/nous-sommes-a-un-tournant-historique-en-ile-de-france-le-batiment-passe-au-vert-4072008>, Le JDD, 19/10/21, 08h00
4- Pétrole : l’impossible équation de Joe Biden <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/19/petrole-l-impossible-equation-de-joe-biden_6098960_3234.html>, Le Monde 19/10/21, 10h17 
5- La Chine va augmenter sa production de charbon <https://information.tv5monde.com/info/la-chine-va-augmenter-sa-production-de-charbon-429074>, AFP, 19/10/21, 11:00
6- Recyclage, réparation : l'automobile s'initie à l'économie circulaire <https://information.tv5monde.com/info/recyclage-reparation-l-automobile-s-initie-l-economie-circulaire-429151>, AFP, 19/10/21, 21:00
7- FAQ. Voler plus sans polluer ? L'équation à multiples inconnues du transport aérien <https://information.tv5monde.com/info/voler-plus-sans-polluer-l-equation-multiples-inconnues-du-transport-aerien-429161>, AFP, 19/10/21, 22:00
8- Comment Total et Elf ont contribué à nourrir le doute sur la réalité du changement climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/20/comment-total-et-elf-ont-contribue-a-nourrir-le-doute-sur-la-realite-du-changement-climatique_6099044_3244.html>, Le Monde, 20/10/21, 05h10 
9- Sobriété, efficacité et renouvelables : le scénario de négaWatt pour atteindre la neutralité carbone <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/20/sobriete-efficacite-et-renouvelables-le-scenario-de-negawatt-pour-atteindre-la-neutralite-carbone_6099152_3234.html>, Le Monde, 20/10/21, 06h00 
10- Les prévisions de production d'énergies fossiles toujours incompatibles avec les objectifs climat <https://information.tv5monde.com/info/les-previsions-de-production-d-energies-fossiles-toujours-incompatibles-avec-les-objectifs>, AFP, 20/10/21, 07:00
11- Fragments de France. Vent de fronde contre les éoliennes de la montagne Sainte-Victoire <https://www.lemonde.fr/fragments-de-france/article/2021/10/20/vent-de-fronde-contre-les-eoliennes-de-la-montagne-sainte-victoire_6099066_6095744.html>, Le Monde, 20/10/21, 11h30
12- Comment la Grande-Bretagne compte atteindre la neutralité carbone en 2050 <https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/10/20/londres-detaille-son-plan-pour-atteindre-la-neutralite-carbone-en-2050_6099209_1652612.html>, Le Monde, 20/10/21, 13h05
13- Flamanville : bonne nouvelle pour EDF sur le front EPR <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/flamanville-bonne-nouvelle-pour-edf-sur-le-front-epr-1356736>, Les Echos, 20/10/21, 18:40
14- L’irrésistible attrait des fonds marins <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/21/l-irresistible-attrait-des-fonds-marins_6099299_3244.html>, Le Monde, 21/10/21, 08h31 
15- Tout faire à pied : est-ce encore possible dans nos communes  ? <https://usbeketrica.com/fr/article/tout-faire-a-pied-est-ce-encore-possible-dans-nos-communes>, Usbek & Rica, 21/10/21
En audio
16- À Gérardmer, des chalets qui poussent comme des champignons <https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-mercredi-20-octobre-2021>, France Inter, Camille passe au vert, 20/10/21, 14h33
17- Jean-Marc Jancovici : "Pour le moment, c'est clair que nous ne sommes pas au niveau" <https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-21-octobre-2021>, France Inter, L’invité du 8h20 : le grand entretien, 21/10/21
En images
18- Énergies : les Français se ruent sur le bois de chauffage <https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/energies-les-francais-se-ruent-sur-le-bois-de-chauffage_4813553.html>, France 3, Le 12/13, 19/10/21
19- Hausse du prix des carburants : le covoiturage revient à la mode <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/essence/hausse-du-prix-des-carburants-le-covoiturage-revient-a-la-mode_4813399.html>, France 3, Le 12/13, 19/10/21
20- Pollution : Total et Elf étaient-ils déjà au courant des risques dès les années 1970 ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/particules-fines/pollution-total-et-elf-etaient-ils-deja-au-courant-des-risques-des-les-annees-1970_4814859.html>, France 2, journal de 13h, 20/10/21
Une publication
21- BD. Le monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique <https://www.dargaud.com/bd/le-monde-sans-fin-le-monde-sans-fin-miracle-energetique-et-derive-climatique-bda5378080>, de Jean-Marc Janvocivi & Christophe Blain, Editions Dargaud, 29/10/21

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Une étude d’historiens révèle que Total et Elf, les deux compagnies pétrolières françaises, bien que conscientes des risques dès 1971, ont mis en doute les données scientifiques qui menaçaient leurs activités et entrepris de freiner la lutte contre le réchauffement. Tout comme ExxonMobil, BP et Shell, Total a largement contribué à semer le doute sur la réalité du changement climatique et à freiner l’action pour y remédier. (cf. item 8, suite & 20)
CONTRIBUTIONS DU JOUR : — Pas de construction de nouveau réacteur nucléaire, une consommation d’énergie divisée par deux, une production électrique 100 % issue des énergies renouvelables… La 5ème édition du scénario de l’association négaWatt contribuera à nourrir le débat sur les contours de la transition énergétique. (cf. item 8 & suite)
— A quelques jours de l’ouverture de la COP26, dont il est l’hôte, le gouvernement Johnson a enfin rendu publique sa stratégie pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. (cf. item 12)
RAPPORT DU JOUR : Les plans de production de charbon, de pétrole et de gaz sont toujours largement incompatibles avec les objectifs de l'accord de Paris, selon un rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE). (cf. item 10, suite, 17 & 21)
SONDAGE DU JOUR : Le sondage Harris Interactive indique que 73% des Français ont une bonne image de l’énergie éolienne. (cf. item 1)
POTENTIALITÉS DU JOUR : — Le potentiel du recyclage des batteries de véhicules électriques paraît énorme : il pourrait aider à réduire la demande mondiale en 2040 de 25% pour le lithium, 35% pour le cobalt et le nickel et 55% pour le cuivre, selon un rapport de l'Institut des futurs durables (ISF) à l'Université de technologie de Sydney, en Australie. (cf. item 2)
— A Romorantin, au centre de la France, dans cette usine pilote de la société Indra, la casse change d'échelle : 5.000 voitures sont inspectées et démontées à la chaîne chaque année, comme en miroir d'une usine automobile. (cf. item 6)
MUTATION DU JOUR : L'heure n'est plus au greenwashing dans le secteur du bâtiment. Tous les architectes placent aujourd'hui la décarbonation en tête de leurs préoccupations, les aménageurs et les bailleurs aussi. (cf. item 3)
COMPLICATION DU JOUR : Aux Etats-Unis, l’envolée des prix de l’énergie (+50% pour l’essence, +30% pour le gaz…) en pleine crise post-Covid, tourne au casse-tête pour le président, Joe Biden. (cf. item 4)
CONTRESES DU JOUR : La Chine, à la fois le premier producteur mondial de charbon et le premier pollueur mondial, est en passe d'augmenter de près de 6% sa production de charbon afin de faire face à des pénuries d'électricité. (cf. item 5)
COMPLEXITÉ DU JOUR : Comment accueillir deux fois plus de passagers dans les airs tout en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effets de serre ? Le secteur aérien s'est engagé dans une marche forcée et complexe vers la décarbonation. (cf. item 7)
AVIS DU JOUR : L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'a pas « d'opposition de principe à la solution » proposé par EDF pour réparer trois soudures dites de « piquages » sur le circuit primaire de l'EPR de Flamanville. (cf. item 13)
CONVOITISE DU JOUR : En parlant ‘d’exploration’ des océans, la France ne cache pas son intérêt pour le cobalt, le nickel, le zinc, le cuivre, ou encore l’or et l’argent. (cf. item 14)
INÉDIT DU JOUR : Début 2021, le collectif Place aux piétons a demandé aux Français d’évaluer la ‘marchabilité’ de leur commune. 68 510 personnes ont répondu à cette consultation publique inédite. (cf. item 15)
OPPOSITION DU JOUR : « Surtourisme », « surconstruction », « bétonnisation » : à Gérardmer dans les Vosges, plusieurs collectifs dénoncent l’apparition de lotissements de chalets locatifs, au détriment du paysage, des écosystèmes, et du voisinage. (cf. item 16)
ALTERNATIVES DU JOUR : — La demande en bois de chauffage explose, à tel point que les professionnels du secteur craignent une pénurie. (cf. item 18)
— Avec l’augmentation du prix de l'essence, les automobilistes s'organisent en partageant leurs trajets. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Billet. Sondage Harris Interactive : les Français et l’éolien, Ademe, 07/10/21

L’ADEME et le Ministère de Transition Ecologique dévoilent ce jour les résultats d’un sondage « Les Français et l’énergie éolienne » réalisé par Harris Interactive. Il retranscrit la perception générale des Français à l’égard de l’énergie éolienne et propose notamment un focus dans deux régions où sont implantés de nombreux parcs éoliens, les Hauts-de-France et Grand-Est. Il révèle que les critiques récurrentes exprimées par les opposants à l’énergie éolienne, dans le contexte des élections régionales de juin 2021 notamment, n’ont pas impacté l’image globale positive de l’énergie éolienne auprès des Français. 
« Depuis plusieurs mois, les énergies renouvelables et en particulier les éoliennes, font l’objet de vifs débats, voire sont les cibles de virulentes controverses. Ce sondage nous montre aujourd’hui que la relation entre les Français et l’énergie éolienne n’est pas aussi polarisée qu’il n’y parait. Les chiffres dévoilés aujourd’hui dépeignent au contraire une adhésion à cette source d’énergie pour faire face au dérèglement climatique », Arnaud Leroy, PDG de l’ADEME.
La perception positive des éoliennes est nettement majoritaire, et de manière encore plus marquée pour les personnes résidant à moins de 10 km d’un parc éolien.
>> Suite à lire à :
<https://presse.ademe.fr/2021/10/sondage-harris-interactive-les-francais-et-leolien.html>
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2- Des millions de batteries à recycler : l'automobile se prépare pour 2030, AFP, 19/10/21, 06h17

Avec le boom des voitures électriques, des millions de batteries devraient arriver en fin de vie dans quelques années : les filières de recyclage se préparent à travers le monde à accélérer la cadence.
Ces batteries sont des mines de matériaux, pesant jusqu'à 500 kilos et représentant jusqu'à 50% de la valeur d'un véhicule électrique. L'extraction de ces matériaux et l'assemblage des batteries sont extrêmement polluants et chers. 
Pour rentabiliser cette production, il faut d'abord prolonger la vie de ces batteries, qui peuvent servir de huit à quinze ans dans un véhicule avant de perdre en puissance, mais aussi leur donner une deuxième vie, dans les maisons par exemple.
Mais le potentiel du recyclage paraît énorme : il pourrait aider à réduire la demande mondiale en 2040 de 25% pour le lithium, 35% pour le cobalt et le nickel et 55% pour le cuivre, selon un rapport de l'Institut des futurs durables (ISF) à l'Université de technologie de Sydney, en Australie.
Dans une zone industrielle au milieu des champs, dans l'est de la France, le recycleur Veolia a construit une usine de pilote sur son site EuroDieuze, qui récupérait surtout des petites batteries de téléphone ou d'ordinateurs.
"Les proportions sont différentes, mais les composants sont les mêmes", explique Pascal Muller, directeur de la région chez Veolia.
La batterie est déchargée, dévêtue de son enveloppe plastique et électronique, ainsi que des feuilles en aluminium qui retiennent les cellules - les cœurs de la batterie. Il faut ensuite broyer ces cellules en une poudre dont on extraira et triera les différents métaux, par le feu ou par la chimie.
La sécurité est primordiale : outre les risques électriques, tous ces modules sont couverts de solvants très inflammables et polluants.
"Pour l'instant, on est sur beaucoup d'opérations manuelles", souligne Pascal Muller, qui cherche avec des partenaires à "automatiser certaines opérations".
- "Projections colossales" -
Les industriels arrivent à recycler 60% du poids des batteries, selon l'ISF. "Il est techniquement possible de récupérer ces quatre métaux (lithium, cobalt, nickel, cuivre) à plus de 90%, mais il manque des motivations économiques ou règlementaires qui pourraient encourager l'utilisation de matériaux recyclés", souligne l'institut.
La Commission européenne souhaite imposer aux fabricants d'intégrer un minimum de matières recyclées dans les batteries à partir de 2030, à hauteur de 12% de cobalt, 4% de lithium et 4% de nickel.
Ce recyclage qui pourrait devenir massif et rentable éveille les intérêts. L'industrie chinoise est en avance, selon les observateurs : le fabricant des batteries CATL vient d'annoncer la construction d'une usine de recyclage pour 32 milliards de yuan (4,3 milliards d'euros) dans la province du Hubei (centre de la Chine).
Aux Etats-Unis, un des fondateurs de Tesla a levé en juillet 500 millions de dollars pour étendre son usine de recyclage, Redwood. 
Dans le nord de la Suède, la start-up Northvolt doit lancer en 2022 une usine capable de recycler 25.000 tonnes de batteries par an. Ce jeune géant, partenaire de Volkswagen et BMW, promet d'utiliser d'ici à 2030 jusqu'à 50% de matériaux reyclés pour produire des batteries dans sa "gigafactory" voisine, à Skellefteå.
Ce projet de recyclage -appelé "Revolt"- est essentiel dans le bilan carbone -et la communication- de l'entreprise, qui promet d'être la plus "verte" d'Europe pour la production de batteries électriques à haute puissance.
Le géant français du nucléaire Orano (ex-Areva) a aussi lancé un projet pilote. "Les projections de tonnage de batteries à recycler sont colossales. On parle déjà de 500.000 tonnes à recycler en 2030", lance Didier David, directeur de ce projet. 
Orano va appliquer ses savoir-faire issus du nucléaire en manipulation "d'objets compliqués", en recyclage et en hydrométallurgie, une technique utilisée pour l'extraction d'uranium. "Tout n'est pas standardisé et chaque fabricant a ses propres recettes. La prochaine étape va être de trouver les financements nécessaires et les clients pour accélérer", explique Didier David. 
Chez Northvolt, la responsable de l'environnement Emma Nehrenheim s'inquiète : "Toutes les prévisions qu'on avait jusqu'à maintenant étaient en dessous de la réalité. La production de batteries croît constamment et il y a un risque que l'Europe ne soit pas prête. (...) Nous devons agir maintenant".
<https://www.connaissancedesenergies.org/afp/des-millions-de-batteries-recycler-lautomobile-se-prepare-pour-2030-211019 <https://www.connaissancedesenergies.org/afp/des-millions-de-batteries-recycler-lautomobile-se-prepare-pour-2030-211019>>
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3- "Nous sommes à un tournant historique" : en Ile-de-France, le bâtiment passe au vert, Le JDD, 19/10/21, 08h00
Bertrand Gréco

La prise de conscience environnementale se généralise dans le secteur du bâtiment. Des projets vertueux sortent de terre. Le promoteur Verrecchia va lancer un appartement truffé de capteurs pour mesurer les performances des nouveaux matériaux.
L'heure n'est plus au greenwashing dans le secteur du bâtiment. Tous les architectes placent aujourd'hui la décarbonation en tête de leurs préoccupations. Les aménageurs et les bailleurs aussi. Plus réticents, les promoteurs commencent à se dire qu'il existe "un risque mortel pour leurs affaires s'ils passent à côté de la transition écologique", selon un observateur avisé. La RE2020, la nouvelle réglementation environnementale des constructions neuves, entre en application en janvier 2022. Combinée à la stratégie nationale bas carbone - dont l'objectif est d'atteindre la "neutralité carbone à l'horizon 2050" -, aux plans locaux d'urbanisme (PLU) et aux plans climat, toujours plus exigeants, elle signe sans doute la fin du "tout béton".
"Nous assistons à une bascule, un moment où tous les acteurs réinterrogent la construction pour la rendre plus vertueuse", observe Alexandre Labasse, architecte et directeur général du Pavillon de l'Arsenal, le centre parisien d'exposition et d'information consacré à l'architecture. "Nous sommes à un tournant historique", renchérit Raphaël Ménard, président du directoire d'Arep, la première agence d'architecture de France. Cette filiale de SNCF Gares & Connexions se situe à "l'interface entre le bâtiment et la mobilité, tous deux responsables de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre".
Le PDG du groupe Verrecchia annonce le lancement d'un "laboratoire vivant du bas carbone"
Ingénieur, architecte et enseignant, le polytechnicien a théorisé le concept d'"architecture post-­carbone" - c'est même l'intitulé de son cours à l'école d'architecture de Marne-la-Vallée. "Il n'est plus possible de concevoir des projets comme avant, explique-t‑il. Nous devons nous poser la question de la disponibilité des matériaux et des gaz à effet de serre, de la frugalité et de la durabilité de nos bâtiments qui peuvent être érigés pour cent ans." Ses chantiers doivent systématiquement tenir compte des "cinq crises conjuguées", avec le référentiel EMC2B, pour énergie, matière, carbone, climat et biodiversité.
Si les maîtres d'œuvre "tirent la sonnette d'alarme depuis vingt ans", dixit Fabien Gantois, président de l'ordre des architectes d'Île-de-France - qui constate une "radicalité croissante des jeunes générations" -, les promoteurs amorcent une prise de conscience face aux enjeux climatiques. Marc Verrecchia, PDG du groupe du même nom, spécialisé dans la construction contemporaine en pierre de taille, a découvert récemment les vertus écologiques de la pierre de construction et a décidé d'investir dans cette cause. Il annonce au JDD le lancement d'un "laboratoire vivant du bas carbone", la Façonnerie, chargé d'expérimenter "l'hybridation des matériaux".
Nous devons nous poser la question [...] de la durabilité de nos bâtiments qui peuvent être érigés pour cent ans
Un collège d'experts sera mis en place dès novembre, composé de scientifiques, de bureaux d'études et d'architecte-urbanistes de renom, tels Jean-Michel Wilmotte et François Leclercq. Cet "agrégateur d'intelligences" réfléchira aux "meilleures alliances de matériaux pour économiser l'énergie et la matière première". L'initiative repose aussi sur un "appartement habité par une famille locataire [un couple avec un enfant] et testé dans les conditions réelles d'usage" à compter de la fin 2022.
> Lire aussi - A Paris, un immeuble où des plantes font partie intégrante de la structure de métal et de béton
Situé à Colombes (92), ce trois-pièces de 70 mètres carrés sera truffé de capteurs, mesurant les performances thermiques, l'hygrométrie et la longévité des matériaux : "Béton de chanvre ou de paille, laine de bois, chape en terre crue…", énumère Julien Narayanin, du groupe Verracchia. D'autres appartements de ce type seront aménagés en Île-de-France, à Bordeaux ou à Nice. À partir de ces retours d'expérience (en open data), François Leclercq construira un "immeuble test innovant" pour le compte du promoteur en région parisienne.
La fabrication du ciment est "responsable de 52% des émissions de CO2" dans le bâtiment
Fabien Gantois insiste de son côté sur l'impérieuse nécessité de "construire la ville sur la ville", de "densifier la petite couronne, les friches", mais aussi de privilégier la réhabilitation de bâtiments existants et le réemploi de matériaux. Le Pavillon de l'Arsenal s'apprête à publier une étude sur le "béton de plâtre", expérimenté en ce moment avec l'agence Ciguë dans le cadre de l'accélérateur de projets Faire. "Le recours quasi systématique au béton de ciment est une aberration écologique", stipulent les auteurs, car la fabrication du ciment est "responsable de 52% des émissions de CO2 du secteur du bâtiment".
Des projets commencent à sortir de terre. Ainsi, Nexity a prévu d'ériger un "bâtiment frugal" à Bordeaux ou les premiers immeubles de bureaux "sans chauffage ni climatisation ni ventilation mécanique", à Lyon et en région parisienne. Monoprix a inauguré cette semaine, avec le développeur Prologis, un entrepôt de 100.000 mètres carrés "zéro carbone", présenté comme "la première plateforme logistique neutre au monde", à Moissy-Cramayel (77).
L'agence Arep, elle, a remporté jeudi le grand prix national d'ingénierie pour son projet "anti-bling-bling" de réaménagement de la gare Saint-Michel-Notre-Dame, le long de la Seine. Creusée en 1898, cette station accueille 32 millions de passagers par an (huitième gare de France), au croisement des RER C et B et de la ligne 4. D'ici à 2023, précise Raphaël Ménard, une ventilation naturelle sera installée, ainsi qu'un dispositif restreignant le bruit de freinage ou améliorant la qualité de l'air, une baie conçue pour "apporter plus de lumière naturelle" et "résister aux crues et aux conséquences inévitables du dérèglement climatique".
Les pionniers de l'architecture "légère"
L'idée de concevoir des constructions légères et écolos ne date pas d'hier. Dès les années 1920, des architectes pionniers ont imaginé des habitations expérimentales, préfabriquées, rapides à monter et modulables, utilisant moins de matière, moins de composants, moins d'énergie. Un siècle plus tard, la créativité ne s'est pas tarie, avec le même objectif : la frugalité.
C'est cette histoire que raconte la nouvelle exposition du Pavillon de l'Arsenal, intitulée "L'Empreinte d'un habitat, construire léger et décarboné" (du 22 octobre au 27 février 2022). Une trentaine de projets ont été sélectionnés, signés Jean Prouvé, Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret, Walter Gropius, ou des contemporains comme Renzo Piano ou Shigeru Ban. Tous ont été redessinés et décomposés par le commissaire de l'exposition, Philippe Rizzotti, et le laboratoire IBI de l'ETH de Zurich. "Nous avons fait calculer le poids et l'empreinte carbone de chaque projet, souligne Alexandre Labasse. Les résultats sont édifiants : ces architectures légères sont deux fois plus performantes !" 
<https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/nous-sommes-a-un-tournant-historique-en-ile-de-france-le-batiment-passe-au-vert-4072008 <https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/nous-sommes-a-un-tournant-historique-en-ile-de-france-le-batiment-passe-au-vert-4072008>>
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4- Pétrole : l’impossible équation de Joe Biden, Le Monde 19/10/21, 10h17 
Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)

L’envolée des prix de l’énergie rogne le pouvoir d’achat des ménages américains et fait augmenter l’inflation, ce qui accroît le risque d’une hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale. Autant de complications à un an des élections de mi-mandat. 
En un an, le prix du baril de pétrole au Texas a doublé pour dépasser 80 dollars (environ 69 euros), celui de l’essence à la pompe a augmenté de moitié, tandis que la facture de chauffage au gaz des Américains devrait augmenter de 30 % cet hiver, selon les prédictions de l’EIA (Energy Information Administration). L’envolée des prix de l’énergie, en pleine crise post-Covid, tourne au casse-tête pour le président, Joe Biden : d’abord, il rogne le pouvoir d’achat des ménages américains, qui reprennent leur voiture pour se rendre au travail ; ensuite, il fait augmenter l’inflation, qui atteignait 5,4 % sur un an en septembre, ce qui accroît le risque d’une hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale. Autant de complications à un an des élections de mi-mandat.
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Dans ce contexte, M. Biden cherche à obtenir une baisse des prix de l’énergie. Cet été, il a tenté de faire pression sur l’OPEP et la Russie pour qu’ils augmentent leur production de pétrole, sans succès jusqu’à présent. La ministre de l’énergie, Jennifer Granholm, a envisagé, avant de se raviser, pour l’instant, de débloquer de stocks stratégiques, mais ceux-ci sont plutôt réservés aux catastrophes − l’arrêt des raffineries du Texas en cas d’ouragan majeur −, et un prix du baril au-delà de 80 dollars n’a rien de vraiment exceptionnel. Une troisième piste a été d’interdire les exportations d’hydrocarbures, comme ce fut le cas entre 1975 et 2015.
Incertitudes économiques et juridiques
En réalité, Joe Biden est pris en tenailles, entre sa politique en faveur de la sortie des énergies fossiles et la réalité de terrain. A son arrivée à la Maison Blanche, le président a bloqué le pipeline Keystone XL qui devait acheminer le pétrole de schiste canadien vers le golfe du Mexique, suspendu ou obtenu la suspension des permis d’exploration off-shore ou en Alaska, et annoncé, dans le cadre du retour des Etats-Unis, dans l’accord de Paris sur la réduction des gaz à effet de serre, la neutralité carbone du pays d’ici à 2050. Résultat, cette guerre contre les pétroliers, faite d’incertitudes économiques et juridiques, commence à porter ses fruits. La Maison Blanche a pris contact avec les producteurs de pétrole, ce qui fait ricaner le Wall Street Journal (WSJ): « Tout d’un coup, Biden aime les prospecteurs de schiste. »
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Les producteurs de gaz et de pétrole de schiste n’ont pas pris le relais pour se mettre à produire immédiatement en dépit de l’envolée des cours. « On ne va pas courir après les prix. On sait qu’on ne peut pas tabler sur 80 dollars pour l’éternité. Lorsque le pétrole coulera, ce sera 60 dollars », a expliqué au WSJ Ryan London, PDG de la firme du Colorado, Tap Rock Resources. Depuis une dizaine d’années, ces petits indépendants et leurs actionnaires sont échaudés : ils ont produit à l’excès, en s’endettant, et n’ont jamais vraiment gagné d’argent. « Des investissements excessifs ont conduit à des profits trop faibles. Je ne vois pas un scénario où on reviendrait à des dépenses de folie », a confié au WSJ Chris Wright, PDG de Liberty Oilfield.
Les investissements, qui avaient culminé à 184 milliards de dollars (environ 158 milliards d’euros), étaient de 108 milliards en 2019 et devraient n’être que de 56 milliards de dollars en 2021, selon les calculs de la banque Evercore ISI. S’y ajoute un élément de contexte : les goulets d’étranglement de matières premières et de main-d’œuvre retardent les forages et renchérissent fortement leurs coûts. Le secteur est en pleine recomposition : ConocoPhillips va devenir numéro deux du pétrole américain derrière Exxon avec le rachat des activités de Shell dans le bassin texan pour 9,5 milliards de dollars.
Dans ce contexte, les Etats-Unis se retrouvent dans un scénario paradoxal : la production d’électricité à partir de charbon devrait repartir à la hausse en 2021 (23 % de l’électricité produite, contre 19,3 % en 2020 et 23,3 % en 2019), une première depuis sept ans. Ce rebond s’explique, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), par la stabilité des prix du charbon et l’envolée de ceux du gaz.
Dans le même temps, M. Biden est à la peine pour faire adopter le volet énergies propres de son programme. D’un montant de 150 milliards de dollars, celui-ci avait été enlevé du plan d’infrastructures, mais réintégré dans le plan social de 3 500 milliards de dollars actuellement en discussion au Congrès. Mais, dans un Sénat où la majorité démocrate n’est que d’une voix en prenant en compte la vice-présidente, Kamala Harris, le sénateur centriste de Virginie-Occidentale, Joe Manchin, représentant d’un Etat charbonnier, a indiqué qu’il refuserait de voter un texte subventionnant la bascule vers les énergies renouvelables.
Des retours sur capitaux trop faibles
« Le sénateur Manchin a clairement exprimé ses inquiétudes quant à l’utilisation de l’argent des contribuables pour payer des entreprises privées pour faire des choses qu’elles font déjà », a fait savoir son porte-parole. M. Manchin a touché, en 2020, près de 500 000 dollars de dividendes d’une entreprise du secteur charbonnier, qu’il a fondée en 1988. Furieux, certains démocrates, tel le sénateur de l’Oregon Ron Wyden, envisagent de faire adopter une taxe carbone pour l’ensemble du pays, mais il n’est pas certain que M. Biden veuille d’un tel projet à l’approche d’élections. Résultat, le plan énergies propres est fortement menacé.
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Ces contraintes n’ont pas empêché les Etats-Unis de se lancer depuis une décennie dans un vaste plan de renouvelables – le solaire et l’éolien devant représenter 15,6 % de la production en 2022, contre 10,7 % en 2019. Les pétroliers américains, eux, ont longtemps refusé de réaliser cette bascule opérée par leurs concurrents européens, Total, BP et Royal Dutch Shell, jugeant que l’éolien et le solaire avaient des retours sur capitaux trop faibles. Certains passent à l’étape d’après, tel Chevron, qui compte tripler ses investissements dans le bas carbone d’ici à 2028 (10 milliards de dollars), en particulier l’hydrogène ou la captation de CO2.
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83,73 dollars
C’est le niveau atteint lundi 18 octobre à New York par le baril de pétrole West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre, avant de terminer la séance à 82,44 dollars (environ 71 euros). Il s’agit de son plus haut niveau depuis le 21 octobre 2014. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a culminé en séance à 86,04 dollars, une première depuis le 4 octobre 2018.
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<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/19/petrole-l-impossible-equation-de-joe-biden_6098960_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/19/petrole-l-impossible-equation-de-joe-biden_6098960_3234.html>>
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5- La Chine va augmenter sa production de charbon, AFP, 19/10/21, 11:00

La Chine est en passe d'augmenter de près de 6% sa production de charbon afin de faire face à des pénuries d'électricité, et le pays a même atteint récemment un record de production quotidienne, ont annoncé les autorités.
La Chine est à la fois le premier producteur mondial de charbon et le premier pollueur mondial.
Dans un communiqué, la Commission nationale du développement et des réformes (NDRC) a indiqué lundi que 153 mines avaient été autorisées depuis le mois dernier à accroître leur capacité de production de 220 millions de tonnes par an.
Rapporté à la production totale de la Chine l'an dernier (3,84 milliards de tonnes), il s'agit d'une hausse de 5,7% des capacités en charbon. 
Cette mesure est prise afin "d'assurer l'approvisionnement en charbon durant l'hiver et le printemps prochain", a expliqué la puissante agence de planification.
Durant le seul trimestre en cours, la production de ces mines devrait ainsi augmenter de 50 millions de tonnes, a précisé la NDRC.
Alors que le président chinois Xi Jinping a promis que son pays commencerait à réduire ses émissions polluantes avant 2030, la NDRC a souligné que la production quotidienne de charbon avait "récemment" atteint un record, à 11,5 millions de tonnes.
Le charbon, une énergie particulièrement polluante, assure environ 60% de la production chinoise d'électricité.
Ces dernières semaines, le géant asiatique a fait face à des coupures de courant qui ont perturbé la production industrielle dans plusieurs régions.
Parmi les raisons évoquées pour ces coupures : la reprise économique mondiale qui met sous pression les usines de l'atelier du monde, les limitations de production de charbon imposées au nom des objectifs climatiques, et l'existence d'un prix réglementé de l'électricité.
Le gouvernement a annoncé récemment une déréglementation partielle des prix de l'électricité vendue aux industriels.
Alors que la conférence de l'ONU sur le climat (COP26) se déroulera à Glasgow (Ecossse) le mois prochain, le président Xi a promis mi-septembre que son pays ne construirait plus de nouvelles centrales à charbon à l'étranger.
<https://information.tv5monde.com/info/la-chine-va-augmenter-sa-production-de-charbon-429074 <https://information.tv5monde.com/info/la-chine-va-augmenter-sa-production-de-charbon-429074>>
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6- Recyclage, réparation : l'automobile s'initie à l'économie circulaire, AFP, 19/10/21, 21:00
Taimaz Szirniks

Et si nos voitures pouvaient rouler pour toujours ? Une casse automobile en France récupère le maximum de pièces pour les réutiliser, un exemple en pointe des efforts de l'industrie automobile mondiale pour adapter ses usines à l'économie circulaire.
Adieu les casses artisanales : sur un ancien site industriel de Romorantin au centre de la France, plusieurs centaines de véhicules accidentés, noyés ou en fin de vie attendent sagement l'heure du désossage.
Dans cette usine pilote de la société Indra, on change d'échelle : 5.000 voitures sont inspectées et démontées à la chaîne chaque année, comme en miroir d'une usine automobile. 
Il y 10 ans tout était plus lent : un même opérateur démontait toutes les pièces lui-même.
Le processus a aujourd'hui été industrialisé, et exporté par cette filiale de Renault et Suez dans une dizaine de centres au Portugal, en Suisse ou en Belgique - avec l'objectif de décupler les volumes de voitures recyclées.
Les ouvriers font exploser les airbags, vident les réservoirs, puis récupèrent en deux heures moteurs, pneus, planche de bord, rétroviseurs, et toute pièce dont on a signalé la valeur, soit 35% du poids du véhicule en moyenne.
Les sièges restent dans la carcasse : "On n'a pas encore trouvé le modèle économique pour les recycler", explique Olivier Gaudeau, directeur de l'ingénierie chez Indra-Re-source. "On croise la demande du marché avec la qualité des pièces sur le véhicule", pour récupérer de 300 à 400 euros de chiffre d'affaires sur chaque voiture, explique-t-il. 
Les pièces sont immédiatement mises en ligne à disposition des garagistes ou des particuliers. Le reste sera pressé, fondu, brûlé ou recyclé ailleurs.
Alors que le sommet climat COP26 de novembre en Ecosse mettra l'accent sur l'électrification des voitures neuves, de plus en plus de constructeurs, sommés de réduire leur empreinte carbone, cherchent à mieux gérer le cycle de vie de leurs produits.
- Voitures démontables -
De nombreux constructeurs cherchent ainsi à rénover des pièces, recycler les batteries de voitures électriques, les plastiques des carrosseries ou les métaux précieux des pots catalytiques. 
Les volumes traités restent une goutte d'eau parmi les 10 millions de véhicules vendus chaque année en Europe, mais c'est aussi une révolution dans cette industrie qui a toujours visé des ventes massives. 
Jaguar Land Rover travaille à améliorer le recyclage de l'aluminium pour en refaire des voitures. Toyota essaie de rendre ses pièces plus facilement démontables, et compte établir 15 usines pilotes de démantèlement à travers le monde d'ici 2025.
"Il n’y a plus de tabou : on n’est plus focalisés sur le neuf", lance Jean-Denis Curt, responsable de l'économie circulaire chez Renault. "Mais la difficulté est de rester concurrentiel par rapport aux matières vierges".
Fin 2020, l'industrie s'est réunie pour la première fois pour réfléchir à une stratégie circulaire globale, sous l'égide du Forum économique de Davos.
"En se basant sur les technologies actuelles, nous pourrions réduire de 75% les émissions de CO2 et de 80% la consommation de ressources d'ici 2030, par passager et par kilomètre", soulignent les auteurs d'un des rapports du Forum, proposant des solutions pratiques aux industriels.
L'Europe requiert depuis 2015 que les véhicules soient recyclables à 85%, et compte revoir ces normes dès 2022. 
"C'est aussi une question stratégique essentielle pour l'Europe, qui n’a pas un accès évident aux matières premières, et qui est dans une phase de réindustrialisation", souligne Jean-Philippe Hermine, ancien de Renault devenu expert en mobilité pour le think tank Iddri.
Au salon de Munich début septembre, BMW a présenté en grande pompe un prototype appelé "iVision 2040", 100% recyclé et recyclable, avec un minimum de pièces, sans cuir et sans peinture.
Le constructeur bavarois planche notamment sur des monomatériaux, faits d’un seul type de plastique ou de métal, et donc mieux recyclables.
"Il y a de sérieux efforts pour regarder l'industrie du côté circulaire, notamment du point de vue économique", reconnaît Benjamin Stephan, expert en transports chez Greenpeace.
Mais il y a, chez BMW par exemple, "un décalage entre leur concept car et les SUV qu'ils vendent à côté. Les constructeurs devraient commencer par construire des voitures efficaces du point de vue énergétique", souligne M. Stephan. 
L'ONG et d'autres organisations écologistes viennent d'ailleurs de porter plainte en Allemagne contre BMW et Daimler, estimant qu'ils violent "le droit fondamental à la protection du climat".
<https://information.tv5monde.com/info/recyclage-reparation-l-automobile-s-initie-l-economie-circulaire-429151 <https://information.tv5monde.com/info/recyclage-reparation-l-automobile-s-initie-l-economie-circulaire-429151>>
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7- FAQ. Voler plus sans polluer ? L'équation à multiples inconnues du transport aérien, AFP, 19/10/21, 22:00
Mathieu Rabechault

Comment accueillir deux fois plus de passagers dans les airs tout en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effets de serre ? Le secteur aérien s'est engagé dans une marche forcée et complexe vers la décarbonation.
+ Que représente le trafic aérien ?
Le secteur aérien a transporté 4,5 milliards de passagers en 2019, produisant 900 millions de tonnes de CO2, soit environ 2% des émissions mondiales. Il projette deux fois plus de passagers à l'horizon 2050, donc deux fois plus de CO2 si rien n'est fait.
Or s'il a toujours cherché à gagner en efficacité, la pression environnementale s'est accrue sous l'effet de mouvements comme le "Flygskam" ("honte de prendre l'avion"), apparu en Suède en 2018.
Entre 2009 et 2019, les compagnies aériennes ont amélioré de 21,4% leur efficacité énergétique, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata). Pas suffisant pour empêcher les émissions du secteur de croître.
+ Quels sont les engagements ?
L'Iata s'est engagée début octobre au "zéro émission nette" de CO2 en 2050, quand elle ne visait jusqu'ici qu'à les diviser par deux. Elle rejoint en cela les compagnies aériennes, aéroports et industriels européens.
Au niveau des Etats, l'Union européenne veut réduire ses émissions de 55% d'ici 2030 par rapport à 1990, y compris pour l'aérien, et les Etats-Unis souhaitent réduire les émissions de l'aviation commerciale de 20% d'ici 2030, comparé à la trajectoire actuelle.
+ Quels sont les leviers pour y parvenir ?
Les Européens espèrent que les améliorations technologiques et d'infrastructures --nouveaux matériaux, moteurs plus frugaux, meilleure gestion du système de trafic aérien, avions à hydrogène ou recourant davantage à l'électrique-- permettront de réaliser près de la moitié des gains attendus, quand l'Iata pense qu'elles n'aideront qu'à hauteur de 14% de l'effort.
Pour atteindre "zéro émission nette", les feuilles de route reposent toutes sur des mécanismes de compensation carbone (comme planter des arbres), au grand dam des ONG pour qui cela ne fait que déplacer le problème.
+ Que rôle pour les carburants durables ?
Il est central. "S'il existe une solution miracle pour décarboner l'aviation, ce sont les carburants durables", résume Brian Moran, chargé du développement durable chez Boeing. L'Iata fait même reposer les deux tiers de l'effort de décarbonation sur ces carburants d'aviation durables (SAF), produits à partir d'huiles de cuisson, d'algues, de résidus de bois ou d'autres produits de "biomasse".
La Commission européenne compte établir une obligation d'incorporation de 2% de SAF dans le kérosène d'aviation en 2025, 5% en 2030 et jusqu'à 63% en 2050. Boeing et Airbus prévoient que leurs avions pourront voler avec 100% de SAF dès la fin de cette décennie.
Les SAF coûtent quatre fois plus cher que le kérosène et surtout ne sont pas disponibles. Ils représentaient moins de 0,1% des 360 milliards de litres de carburant utilisés par l'aviation en 2019.
Il faut donc faire émerger une nouvelle filière afin d'augmenter les volumes et faire baisser les prix. L'UE veut y inciter avec une taxation progressive du kérosène pour les vols intérieurs à l'UE, les Etats-Unis en proposant un crédit d'impôt.
+ Est-ce vraiment possible ?
Le patron d'Airbus Guillaume Faury estime que les innovations technologiques sur les avions, et notamment l'avion à hydrogène, seront prêtes, "mais il ne s'agit pas seulement de l'avion, nous avons besoin des régulateurs, du secteur de l'énergie".
Mais la biomasse est une ressource limitée. "On a estimé que d'ici 2050, les biocarburants avancés issus de résidus permettent de couvrir 11% des besoins de l'aérien", explique à l'AFP Jo Dardenne, à Transport et Environnement (T&E), fédération européenne rassemblant une cinquantaine d'ONG.
Le secteur mise donc sur les futurs carburants synthétiques, ou e-fuels, fabriqués avec de l'hydrogène produit à partir d'électricité renouvelable et avec du CO2 capté dans l'atmosphère.
Mais produire des e-fuels représentant 10% de la consommation actuelle de kérosène d'aviation équivaut à la production totale d'électricité de l'Espagne et de la France réunies, observe Timur Gül, responsable de l'Agence internationale de l'énergie (IAE).
"Les technologies qu'on veut développer pour réduire les émissions de l'aérien vont être extrêmement énergivores", abonde Mme Dardenne, selon qui un "changement de paradigme" est nécessaire : il faut "réduire la demande" c'est-à-dire voler moins.
<https://information.tv5monde.com/info/voler-plus-sans-polluer-l-equation-multiples-inconnues-du-transport-aerien-429161 <https://information.tv5monde.com/info/voler-plus-sans-polluer-l-equation-multiples-inconnues-du-transport-aerien-429161>>
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8- Comment Total et Elf ont contribué à nourrir le doute sur la réalité du changement climatique, Le Monde, 20/10/21, 05h10 
Audrey Garric

Une étude d’historiens publiée mercredi révèle que les deux compagnies pétrolières, bien que conscientes des risques dès 1971, ont mis en doute les données scientifiques qui menaçaient leurs activités et entrepris de freiner la lutte contre le réchauffement. 
On savait déjà que ExxonMobil, BP et Shell ont longtemps nié le changement climatique dont ils étaient pourtant certains de la gravité. Qu’à coups de milliards de dollars, les géants pétroliers américain, britannique et anglo-néerlandais ont fait circuler des fausses informations et financé des climatosceptiques. Qu’ils ont entravé de manière méthodique toute politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une étude publiée par deux historiens et un sociologue, dans la revue scientifique Global Environmental Change, mercredi 20 octobre, accable cette fois le fleuron français des énergies fossiles : TotalEnergies.
Elle montre que la major pétrolière était au courant de l’impact « potentiellement catastrophique » de ses produits sur le réchauffement climatique dès 1971, soit bien avant la connaissance du grand public sur le sujet. Après en avoir acquis la certitude, l’entreprise a malgré tout entrepris, durant de longues années, de semer le doute sur la réalité du changement climatique et de freiner l’action.
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Ce minutieux travail d’enquête décortique cinquante ans de réactions de Total, mais aussi d’Elf – puisque les deux entreprises ont fusionné en 1999 –, face à l’évolution des savoirs et des politiques climatiques. Entre 1968 et 2021, la major est passée de la prise de conscience au déni, puis à l’attaque ouverte du consensus scientifique et, ensuite, à la diversion et au retardement de la lutte contre le changement climatique. Autant de formes de « fabrique de l’ignorance ».
« Cela fait dix ans que les historiens américains ont mis au jour et analysé les stratégies des groupes américains pour éviter et retarder les régulations environnementales. Mais, en France, on a eu tendance à considérer que nos champions étaient plus vertueux qu’ExxonMobil. Notre étude revisite le récit rassurant que l’on s’est construit », prévient Christophe Bonneuil, le premier auteur de l’étude, directeur de recherche au Centre de recherches historiques (CNRS-EHESS).
Preuve de la connaissance précoce du réchauffement
Jamais une recherche sur la question de la responsabilité des majors pétrolières n’avait été menée sur une si longue période. Surtout, aucun chercheur ne s’était encore penché sur Total, alors que l’entreprise, créée en 1924, fait partie des principaux acteurs du secteur à l’échelle mondiale. Pour réaliser leur étude, les scientifiques, deux Français et un Américain, ont eu accès aux archives du groupe à La Défense, à celles de plusieurs ministères (industrie, environnement, affaires étrangères), et ont mené une trentaine d’entretiens avec d’anciens cadres de Total et d’Elf, des hauts fonctionnaires, des climatologues ou des économistes.
Tout a commencé lorsque les chercheurs sont tombés sur une preuve de la connaissance précoce du réchauffement climatique par la major : un long article publié en 1971 dans Total Information, le magazine de l’entreprise. L’auteur, François Durand-Dastès, un géographe parmi les plus informés de l’époque sur le changement climatique, y explique clairement que « depuis le XIXe siècle, l’homme brûle en quantité chaque jour croissante des combustibles fossiles », charbon, pétrole et gaz, ce qui libère dans l’atmosphère des « quantités énormes de gaz carbonique », dont la concentration augmente « de façon sensible ». Il prévient qu’à ce rythme une « augmentation de la température moyenne de l’atmosphère [est] à craindre » et envisage « une fonte au moins partielle des calottes glaciaires des pôles », entraînant une élévation du niveau de la mer. « Ses conséquences catastrophiques sont faciles à imaginer », conclut-il.
> Lire aussi Les entreprises pétrolières, incompatibles avec les efforts pour limiter le réchauffement climatique
L’essentiel était donc dit. Reste à comprendre dans quelle mesure les dirigeants et les salariés de l’entreprise en ont saisi la portée. Le magazine Total Information, tiré à 6 000 exemplaires, est alors le « canal de communication interne et externe de l’entreprise, lu notamment par les cadres, les employés ou les partenaires commerciaux », rappellent les chercheurs. L’article de François Durand-Dastès figure dans un numéro spécial consacré à l’environnement, dont l’éditorial est signé par le PDG de l’entreprise.
Muets sur la question du climat
Cette alerte est loin d’être isolée. Les principaux dirigeants de Total et d’Elf ont connaissance d’un nombre croissant d’études sur le réchauffement climatique, notamment réalisées aux Etats-Unis. En France, si l’enjeu climatique est moins présent qu’outre-Atlantique, « il se répand dans les milieux des décideurs », expliquent les auteurs. En 1968, au cours d’un colloque de haut niveau de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar), des scientifiques, des hauts fonctionnaires et des dirigeants des grandes compagnies françaises, dont le PDG d’Elf, discutent de « l’augmentation du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère qui pourrait peut-être, dans une décade ou un demi-siècle, commencer à poser des problèmes de modification globale du climat terrestre ».
Sollicité par Le Monde, TotalEnergies, qui n’a pas eu accès aux détails de l’étude publiée dans Global Environmental Change, affirme qu’« il est faux de soutenir que le risque climatique aurait été tu par Total dans les années 1970 ou ensuite, dès lors que Total suivait l’évolution des connaissances scientifiques disponibles publiquement ».
> Lire aussi l’éditorial du « Monde » :  Transition énergétique : l’effort inabouti des compagnies pétrolières
Pourtant, après cet article de 1971, Total et Elf resteront longtemps muets sur la question du changement climatique. Ils ne l’ont plus abordée dans leurs revues entre 1972 et 1988.
« Dans les années 1970, il y a encore un débat sur les incertitudes liées au changement climatique, d’autant que l’hémisphère nord connaît, à ce moment-là, un refroidissement, explique Christophe Bonneuil. Elf et Total étaient alors des entreprises plus petites qu’ExxonMobil, BP ou Shell. Il est possible qu’elles n’ont pas eu les moyens d’entreprendre leurs propres recherches en interne sur le sujet. »Surtout, le choc pétrolier de 1973 éclipse, en partie, le sujet. Total, comme la plupart des autres majors, investit fortement dans le charbon.
De l’attentisme à la contre-attaque
Tout bascule à partir de 1986, quand les sociétés françaises passent de l’attentisme à la contre-attaque. L’heure est au consensus scientifique autour du réchauffement climatique dû aux activités humaines – attesté dans le rapport Charney, commandé par la Maison Blanche, en 1979. Bernard Tramier, directeur de l’environnement chez Elf, envoie un rapport au comité exécutif de l’entreprise, qui en discute en 1986, dans lequel il écrit : « L’accumulation de dioxyde de carbone et de méthane dans l’atmosphère et l’effet de serre qui en résulte vont inévitablement modifier notre environnement. Tous les modèles sont unanimes à prédire un réchauffement de la Terre, mais l’amplitude du phénomène reste encore indéterminée. Les premières réactions ont été (…) de “taxer les énergies fossiles”, il est donc évident que l’industrie pétrolière devra, une nouvelle fois, se préparer à se défendre. » Pour Christophe Bonneuil, c’est cette date de 1986, davantage que celle de 1971, « qui ouvre la question de la responsabilité de l’entreprise ».
> Lire aussi Total tente de résister aux hyperactivistes du climat
Entre 1988 et 1993, l’étude montre que Total et Elf participent activement à « l’effort de fabrique stratégique du doute » mené au niveau mondial par Exxon et par l’Association internationale de l’industrie du pétrole pour la protection de l’environnement (Ipieca), afin de retarder toute action de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Bernard Tramier, président de l’Ipieca entre 1991 et 1994, approuve le financement de recherches scientifiques visant à présenter le réchauffement climatique comme moins alarmant que ce qu’il n’est, notamment sur les aérosols et les nuages (qui atténuent l’impact du réchauffement) ou sur l’absorption du carbone par les océans.
Les compagnies pétrolières françaises mettent aussi en scène, dans leur travail de relations publiques, des incertitudes des sciences du climat, et notamment des modèles, afin de les décrédibiliser. En 1992, au cours du Sommet de la Terre, à Rio, Jean-Philippe Caruette, le directeur de l’environnement de Total, distribue un dossier dans lequel il déplore que « le réchauffement de la Terre (…) polarise toutes les attentions et donne lieu à des descriptions apocalyptiques de l’avenir ». Peu avant, il avait affirmé dans la revue de Total qu’« il n’existe aucune certitude sur l’impact des activités humaines, parmi lesquelles la combustion d’énergies fossiles ». Des propos battus en brèche par le premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de 1990, qui annonçait de manière « certaine » la perspective d’un net réchauffement au XXIe siècle causé par l’homme, d’environ 0,3 °C par décennie.
Lobbying féroce
L’offensive est pensée au sommet de l’entreprise. En 1993, Francis Girault, directeur de la prospective chez Elf et proche conseiller du PDG, rédige une note pour le comité de direction de l’entreprise dans laquelle il propose, pour contrer toutes « décisions hâtives » concernant les combustibles fossiles, que la compagnie promeuve l’idée qu’« il existe des doutes scientifiques en matière d’effet de serre » et soutienne des « scientifiques de renom pouvant intervenir positivement dans le débat ».
Total et Elf engagent, par ailleurs, un vaste combat contre une proposition de la Commission européenne – et du gouvernement français – de taxer l’énergie en général et les combustibles fossiles en particulier. Au moyen d’un lobbying féroce, elles parviendront, avec d’autres compagnies européennes, à faire échouer cette proposition d’écotaxe en 1991, puis de nouveau en 1994, comme le prouvent des rapports internes.
> Lire aussi « Les géants du pétrole restent sourds aux discours des gouvernements et des écologistes. Seul l’avis des actionnaires compte »
Au sein de l’Ipieca, les entreprises auraient lutté, en outre, contre l’adoption d’un objectif de réduction de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, qui avait été proposé dès 1988, d’après Bernard Tramier. « Pour nous, cette histoire était prématurée et il ne fallait pas qu’elle soit inscrite à Rio. On craignait que des mesures dommageables à l’industrie ne soient prises », a reconnu l’ancien dirigeant, dans un entretien avec les auteurs, en 2020.
Parallèlement, les deux compagnies cherchent à acquérir une crédibilité environnementale au travers d’engagements volontaires visant à « réduire à peu de frais les émissions », un mécénat tourné vers la préservation de l’environnement et une « communication verte », notent les scientifiques.
Vers la fin des années 1990, Elf et Total se distancient de la stratégie de contestation ouverte du consensus scientifique sur le changement climatique – poursuivie encore plusieurs années notamment par Exxon –, qu’ils perçoivent désormais comme contreproductive face aux avancées de la science et aux attentes de la société. Mais le nouveau groupe fusionné en 1999, tout en intensifiant ses investissements dans la production de pétrole et de gaz, continue d’évoquer des « incertitudes » dans les sciences climatiques, de minimiser l’urgence et d’éluder la question de la responsabilité des énergies fossiles.
En 2002, lors d’un échange avec des cadres supérieurs, le PDG, Thierry Desmarest, reconnaît qu’« une certaine modération dans l’émission des polluants » est « souhaitable », se référant au « principe de précaution ». « Se placer dans le cadre de la précaution plutôt que de la prévention, douze ans après le premier rapport du GIEC, cela pose pour le moins question », relève Christophe Bonneuil.
Finalement, ce n’est qu’au milieu des années 2000 que Total reconnaît véritablement le « sérieux » des rapports du GIEC et organise une conférence sur le changement climatique. Il promeut une « répartition des rôles entre le monde de la science et celui des affaires », où la science décrit le changement climatique et les entreprises le résolvent, ce qui permet à Total « de se présenter comme une entreprise pétrolière socialement responsable », expliquent les scientifiques.
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« Lorsqu’une entreprise apprend que ses produits ont des effets secondaires nocifs, elle a une obligation morale et, dans certains cas, une obligation légale d’enquêter sur ces effets secondaires, d’en avertir le public et d’agir pour éviter ou minimiser ces effets. Total a fait tout le contraire, alors que ses obligations ont été déclenchées il y a déjà cinquante ans », explique Benjamin Franta, l’un des auteurs de l’étude. Ce doctorant en histoire des sciences à l’université de Stanford juge que les dommages causés par l’industrie pétrolière, en retardant une action efficace, « ont été énormes et auront des conséquences pendant des siècles, voire pour le reste de l’histoire de l’humanité ».
Exiger de « véritables engagements »
Quant à savoir si Total et Elf ont la même responsabilité qu’Exxon, qui a joué un rôle de « meneur » dans la campagne internationale de désinformation sur le climat, cette question « devra faire l’objet de recherches et d’analyses plus approfondies », répond Benjamin Franta.
« Ce travail historique est sérieusement documenté et précieux. Il montre comment Total a cherché durant de longues années à brouiller et à camoufler les enjeux au lieu de mobiliser ses experts pour lutter contre le changement climatique », réagit Amy Dahan, historienne du climat au CNRS, qui n’a pas participé à l’étude. A la veille de la 26e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui s’ouvrira le 31 octobre à Glasgow, « il est important que la responsabilité des pétroliers soit pointée, mais également que l’on exige de ces grands acteurs de l’économie et de la géopolitique mondiales de véritables engagements », ajoute-t-elle.
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La major assure être engagée « depuis 2015 dans une profonde transformation de ses activités avec l’ambition d’être un acteur majeur de la transition énergétique, de devenir l’un des cinq plus grands acteurs mondiaux de la production d’électricité renouvelable et d’atteindre la neutralité carbone, de la production jusqu’à l’utilisation des produits énergétiques vendus à ses clients, à l’horizon 2050 ».
S’il est vrai que TotalEnergies se développe massivement dans les énergies renouvelables, ces dernières ne représentent aujourd’hui que 0,2 % de sa production, une part qui devrait grimper entre 1,1 % et 1,6 % en 2025, selon les calculs réalisés par l’ONG Reclaim Finance, qui s’est penchée sur les documents de TotalEnergies. « TotalEnergies est loin d’être en transition, qui impliquerait de développer les renouvelables mais aussi de baisser la production gazière et pétrolière », prévient Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG, rappelant l’appel de l’Agence internationale de l’énergie à cesser immédiatement tout nouvel investissement dans les énergies fossiles afin de parvenir à la neutralité carbone. A l’inverse, TotalEnergies prévoit une hausse de 35 % de sa production de gaz d’ici à 2030 par rapport à 2019, y compris en Arctique. Malgré une baisse annoncée de 30 % de sa production de pétrole, la major lance également de nouveaux projets pétroliers.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/20/comment-total-et-elf-ont-contribue-a-nourrir-le-doute-sur-la-realite-du-changement-climatique_6099044_3244.html>
En savoir plus :
> Early warnings and emerging accountability : Total’s responses to global warming, 1971–2021 <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0959378021001655>, Global Environmental Change, 19 October 2021
Sur le même sujet : 
> Changement climatique : Total était alerté depuis 50 ans <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/info-france-2-changement-climatique-total-etait-alerte-depuis-50-ans_4813401.html>, France info, 20/10/21, 08:18
> Total a sciemment minimisé son rôle dans la menace du changement climatique, selon des scientifiques <https://information.tv5monde.com/info/total-sciemment-minimise-son-role-dans-la-menace-du-changement-climatique-selon-des>, AFP, 20/10/21, 11:00
A écouter sur le même sujet :
> Comment Total et Elf ont usé de la « stratégie du doute » pour nier leur impact climatique <https://www.numerama.com/sciences/748993-comment-total-et-elf-ont-use-de-la-strategie-du-doute-pour-nier-leur-impact-climatique.html>, Numerama, 20/10/21
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9- Sobriété, efficacité et renouvelables : le scénario de négaWatt pour atteindre la neutralité carbone, Le Monde, 20/10/21, 06h00 
Perrine Mouterde

L’association présente les grandes lignes de la 5e édition de ses travaux prospectifs, qui prévoient la fermeture du dernier réacteur nucléaire en 2045. 
Pas de construction de nouveau réacteur nucléaire, une consommation d’énergie divisée par deux, une production électrique 100 % issue des énergies renouvelables… La cinquième édition du scénario de l’association négaWatt contribuera sans aucun doute à nourrir le débat, de plus en plus vif dans le contexte de la campagne présidentielle, sur les contours de la transition énergétique. Si l’association, pilotée par des experts indépendants, ne publiera son rapport détaillé que le 26 octobre, elle en dévoile les grandes lignes, mercredi 20 octobre.
« Nous sommes dans un contexte préoccupant, entre l’urgence écologique et sociétale d’un côté et le constat d’une action qui n’est toujours pas au rendez-vous de l’autre, explique Yves Marignac, porte-parole de négaWatt. L’idée est bien de dessiner un objectif commun et de tracer une trajectoire concrète pour l’atteindre. » 
> Lire aussi Pourquoi le nucléaire revient en grâce
Depuis sa création, en 2001, l’association s’appuie sur les mêmes fondamentaux, à commencer par la sobriété, une notion souvent occultée du débat sur l’énergie, qui vise à prioriser les besoins essentiels dans les usages individuels et collectifs. Il s’agit, par exemple, d’éliminer les gaspillages, de contenir l’étalement urbain, de préférer le vélo à la voiture… Mais en aucune façon de « revenir à la bougie ».
« Réduire de 30 % la consommation d’électricité dans un bâtiment en éteignant les machines à café, la climatisation ou les écrans quand il n’y a personne dans les bureaux, ça ne diminue pas le confort de vie, assure Stéphane Chatelin, le directeur de négaWatt. Et nous insistons sur les aspects collectifs : pour inciter à prendre le vélo, il faut des pistes cyclables, des parkings… Il y a des politiques publiques de la sobriété à mettre en œuvre. »
Priorité à la rénovation énergétique performante
Afin de diminuer la quantité d’énergie nécessaire à la satisfaction d’un même besoin, négaWatt mise aussi sur l’efficacité. Ces leviers sont ensuite déclinés par secteurs d’activité. Pour le bâtiment, les experts proposent de privilégier la réhabilitation de bâtiments existants plutôt que les constructions neuves, ou de généraliser les systèmes de chauffage les plus performants. Surtout, ils appellent, une nouvelle fois, à faire de la rénovation énergétique performante une priorité, pour espérer atteindre l’objectif inscrit dans la loi de rénover l’ensemble du parc à un niveau basse consommation d’ici à 2050.
> Lire aussi L’énorme retard de la France en matière de rénovation énergétique des bâtiments
Augmentation du taux de remplissage des camions, généralisation des véhicules électriques et hybrides, baisse de la production d’acier, de ciment et de plastique, accroissement du nombre de produits durables et réparables, forte hausse des taux de recyclage, diminution de 50 % de la quantité de protéines animales consommées, développement de l’agriculture biologique… Grâce à l’ensemble de ces mesures, la consommation d’énergie pourrait avoir diminué de 53 % à l’horizon 2050. Si cette décrue peut sembler importante, elle correspond, en réalité, à l’objectif inscrit dans la stratégie nationale bas carbone décidée par le gouvernement, qui consiste à « réduire de moitié les consommations d’énergie dans tous les secteurs d’activité ».
Selon ce scénario élaboré par négaWatt, charbon, pétrole et gaz fossiles ne constitueraient plus que 4 % du mix d’ici trente ans. L’électricité représenterait 44 % de cette consommation d’énergie – ce qui correspond à une électrification importante des usages – et serait produite uniquement à partir de renouvelables. L’éolien deviendrait la première source d’énergie, avec 99 gigawatts (GW) de capacités installées, contre 17,6 GW fin 2020. Le pays compterait alors 18 500 éoliennes, soit près de deux fois le nombre actuel – par comparaison, il y en a déjà 30 000 en Allemagne, sur un territoire plus petit. Ce sont aussi 3 000 éoliennes en mer et 140 GW de capacités photovoltaïques (10,3 GW, fin 2020) qui auront été mises en service, dont 52 GW au sol, hors terrains agricoles.
Développement du biogaz d’origine agricole
Par rapport à ses précédents travaux, négaWatt a revu à la baisse ses prévisions en matière de recours à la biomasse, en réduisant notamment les prélèvements de bois en forêt, en raison des incertitudes liées à l’avenir de ces écosystèmes fragilisés par le réchauffement. L’association mise, en revanche, sur le développement du biogaz d’origine agricole et continue de s’appuyer sur le processus de méthanation, qui permet de stocker de l’électricité sous forme de méthane, pour répondre au défi de la variabilité des renouvelables (la production d’un parc éolien ou d’une centrale solaire fluctue en fonction des conditions météorologiques et de l’alternance jour-nuit).
Concernant le nucléaire, l’association prévoit désormais la fermeture du dernier réacteur en 2045. D’ici là, les experts plaident pour une fermeture progressive des centrales et réclament l’abandon du projet de l’EPR de Flamanville (Manche), dont la mise en service est prévue pour début 2023 après moult déboires, retards et surcoûts.
> Lire aussi La longue marche de la France pour atteindre 100 % d’énergies renouvelables
Outre le fait d’atteindre la neutralité carbone en 2050, ce scénario aurait aussi un impact positif en matière de santé (réduction de la pollution de l’air), sur l’économie et sur l’emploi, assurent ses concepteurs. Ainsi, au moins 250 000 postes pourraient être créés dès 2030 dans le secteur de la rénovation et près de 90 000 dans les énergies renouvelables, de nouvelles filières industrielles pourraient voir le jour et les 50 milliards à 70 milliards d’euros dépensés chaque année pour importer des énergies fossiles pourraient être fléchés vers des investissements d’avenir.
La publication de ce travail prospectif faisant la part belle à la maîtrise des consommations d’énergie et aux renouvelables intervient dans un contexte très politique, quelques jours seulement avant la parution des scénarios de production électrique du gestionnaire du Réseau de transport d’électricité, réalisés à la demande du gouvernement, et alors que le président, Emmanuel Macron, pourrait annoncer prochainement sa volonté de lancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Espérant peser dans le débat des prochains mois, négaWatt publiera, le 26 octobre, une série de propositions détaillées à l’intention des candidats à la présidentielle.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/20/sobriete-efficacite-et-renouvelables-le-scenario-de-negawatt-pour-atteindre-la-neutralite-carbone_6099152_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Se passer du nucléaire en France ? C'est possible selon un réseau d'experts <https://information.tv5monde.com/info/se-passer-du-nucleaire-en-france-c-est-possible-selon-un-reseau-d-experts-429237>, AFP, 20/10/21, 14:00
> Transition énergétique : Négawatt présente son scénario 2022 avec un peu d'avance <https://www.actu-environnement.com/ae/news/transition-energetique-negawatt-scenario-2022-38396.php4>, Actu-environnement, 20/10/21
> France : ce scénario qui trace un futur neutre en carbone en 2050…sans nucléaire <https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/france-ce-scenario-qui-trace-un-futur-neutre-en-carbone-en-2050-sans-nucleaire-894720.html>, La Tribune, 20/10/21, 07:23
En savoir plus : 
> Scénario négaWatt 2022 <https://negawatt.org/>, 26/10/21
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10- Les prévisions de production d'énergies fossiles toujours incompatibles avec les objectifs climat, AFP, 20/10/21, 07:00
Amélie Bottollier-Depois

Malgré les engagements à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les plans de production de charbon, de pétrole et de gaz sont toujours largement incompatibles avec les objectifs de l'accord de Paris, selon un rapport publié mercredi.
L'accord sur le climat de 2015 vise à limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à +1,5°C. Et un des leviers d'action pour réduire les émissions est la sortie des énergies fossiles, particulièrement polluantes.
Mais les plans de production des gouvernements dans ce secteur sont toujours "en dangereux décalage" avec les objectifs de Paris, a regretté mercredi le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), à deux semaines de la conférence climat COP26.
Pour espérer rester sous +1,5°C, "la production mondiale d'énergies fossiles doit commencer à baisser immédiatement et fortement", souligne le rapport réalisé par le PNUE et plusieurs instituts de recherche.
Mais ce n'est pas le cas.
Les pays "prévoient toujours une augmentation de la production de pétrole et de gaz, et seulement une baisse modeste de la production de charbon d'ici 2040", a expliqué Ploy Achakulwisut, chercheuse au Stockholm Environment Institute (SEI) et auteure principale du rapport.
Résultat, "les plans de production des gouvernements conduiraient à une augmentation d'environ 240% du charbon, de 57% du pétrole et de 71% du gaz en 2030 par rapport à ce qui serait compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C", a-t-elle insisté.
Au total, si on considère les énergies fossiles dans leur ensemble, les prévisions de production pour 2030 sont plus de deux fois supérieures (110%) à celle compatible avec une limitation du réchauffement à +1,5°C, et 45 % de plus que ce qui serait compatible avec un réchauffement à +2°C.
- Inchangé -
Selon les experts climat de l'ONU (Giec), pour ne pas dépasser +1,5°C, le monde doit réduire de 45% les émissions de CO2 d'ici 2030, par rapport à 2010, et poursuivre ses efforts pour atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Le dernier rapport du Giec en août a mis en garde contre le risque d'atteindre ce seuil de +1,5°C déjà autour de 2030, dix ans plus tôt que prévu.
Malgré ces alertes qui montrent que le temps est compté pour agir et éviter le pire des impacts du réchauffement, l'ampleur de l'écart de production d'énergies fossiles est restée "largement inchangée" par rapport aux évaluations des mêmes chercheurs depuis 2019, note le rapport. 
Par conséquent, à moins de deux semaines du début de la COP26 de Glasgow, dont un des objectifs est de tout faire pour que l'objectif de +1,5°C reste accessible, l'ONU met une nouvelle fois la pression. 
"Lors de la COP26 et au-delà, les gouvernements du monde doivent se mobiliser et prendre des mesures rapides et immédiates pour combler l'écart de production en matière de combustibles fossiles et assurer une transition juste et équitable. L'ambition climatique, c'est cela", a commenté la patronne du PNUE, Inger Anderson.
"Le chemin à parcourir pour parvenir à un avenir énergétique propre est encore long", a regretté de son côté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, appelant à transférer tous les financements dédiés aux fossiles vers les énergies renouvelables, pour "promouvoir la décarbonation complète du secteur de l'électricité et l'accès aux énergies renouvelables pour tous.
Malgré la nécessité de la décarbonation pour atteindre leurs engagements climat, certains pays "accélèrent leurs investissements dans des activités de soutien à la production d'énergies fossiles", a souligné de son côté Michael Lazarus, du SEI.
Selon le rapport, depuis le début de la pandémie de Covid-19 début 2020, les pays du G20 ont affecté environ 300 milliards de dollars de financements vers les énergies fossiles, plus que vers les renouvelables.
Les chercheurs se félicitent en revanche de la baisse "importante" de la finance publique internationale destinée aux énergies fossiles, et de la décision de plusieurs banques multilatérales de développement d'exclure de nouveaux investissements dans ce secteur.
<https://information.tv5monde.com/info/les-previsions-de-production-d-energies-fossiles-toujours-incompatibles-avec-les-objectifs>
En savoir plus : 
> Les plans de production de combustibles fossiles des gouvernements sont en dangereux décalage avec les limites recommandées par l’Accord de Paris <https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/communique-de-presse/les-plans-de-production-de-combustibles-fossiles-des>, PNUE, communiqué du 20/10/21
Sur le même sujet : 
> Accord de Paris : la production d'énergies fossiles "en dangereux décalage" avec l'objectif <https://www.linfodurable.fr/environnement/accord-de-paris-la-production-denergies-fossiles-en-dangereux-decalage-avec-lobjectif>, L’info durable, 20/10/21
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11- Fragments de France. Vent de fronde contre les éoliennes de la montagne Sainte-Victoire, Le Monde, 20/10/21, 11h30
Rémi Barroux (Var et Bouches-du-Rhône, envoyé spécial) et Julien Goldstein (Photos)

Reportage. Depuis le printemps 2020, 22 machines sont plantées à côté de la montagne Sainte-Victoire, à l’est d’Aix-en-Provence. Un front hétéroclite d’opposants se mobilise pour demander leur destruction, sous l’œil intéressé des militants du Rassemblement national.
Joëlle Villa, une ancienne bergère de 70 ans, aime promener ses biques dans les collines qui encerclent sa maison, à Artigues, dans le Var. Mais son plaisir n’est plus le même. D’immenses éoliennes encombrent désormais son horizon. Vingt-deux mats de 80 mètres, dotés de pales de 45 mètres de long, brillent dans le soleil provençal. « La nuit, ça clignote et ça perturbe mes animaux, et quand c’est le vent d’est, on entend le bruit de leurs pales », s’énerve-t-elle, à côté de ses trois patous, qui veillent aux loups.
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100 « Fragments de France »
A six mois de l’élection présidentielle, Le Monde brosse un portrait inédit du pays. 100 journalistes et 100 photographes ont sillonné le terrain en septembre pour dépeindre la France d’aujourd’hui. Un tableau nuancé, tendre parfois, dur souvent, loin des préjugés toujours. Ces 100 reportages sont à retrouver dans un grand format numérique.
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Installée avec Gilbert, son mari, 82 ans, elle savait bien que la menace existait, mais ne voulait pas trop y croire. « Il y a une vingtaine d’années, il y avait un projet, mais l’armée s’y est opposée [c’était une zone avec servitude militaire pour les hélicoptères basés sur l’aérodrome militaire du Luc-Le Cannet]. Et il a été abandonné. Quand ce nouveau projet est apparu, il y avait “dégun” [personne] pour nous accompagner. » Encore aujourd’hui, la fermière s’estime esseulée face aux monstres de métal. « Les gens ne sont pas dérangés tant qu’ils sont loin. Mais quand ils passent et qu’ils les voient, ils disent “mon dieu, quelle horreur, que c’est vilain”. »
C’est au printemps 2020, en plein confinement lié au Covid-19, que les éoliennes sont sorties de terre. « Quand j’ai vu le chantier monstrueux sur les crêtes, je me suis intéressé au problème. La nature a été sacrifiée, avec le défrichage nécessaire au passage des convois exceptionnels, et 33 000 tonnes de béton ont été coulées dans le sol », raconte Marc-Antoine Chavanis, un photographe qui tient une chambre d’hôte dans la commune d’à côté, à Rians. Pour lui, ces éoliennes n’auraient jamais dû être érigées là, « à 173 mètres de la frontière du site classé de la Sainte-Victoire ».
« Cézannite aiguë »
Implantées sur les territoires de deux petites communes varoises, Artigues et Ollières, les machines se trouvent en dehors de la zone du site classé Concors-Sainte-Victoire (le Concors est un petit massif montagneux au nord de la Sainte-Victoire), 35 000 hectares aux portes de la ville d’Aix-en-Provence, principalement dans les Bouches-du-Rhône. Certaines sont, en revanche, plantées dans une zone Natura 2000.
« En 2006, quand on a déposé les premiers permis, il n’y avait pas de Natura 2000. Quand il y a eu ce classement, les autorités savaient qu’il existait des autorisations pour huit éoliennes dans le périmètre concerné », plaide Camille Reynaud, responsable du développement chez Eco Delta, une société spécialisée dans les énergies renouvelables, qui a porté ce projet. Le site, avancent ses promoteurs, a plusieurs avantages : peu de riverains, du vent, la proximité d’une ligne à haute tension « sous-utilisée ».
Des affirmations inaudibles pour les détracteurs du projet, qui ont vite trouvé leurs contre-arguments : le site est en partie protégé, et un morceau de patrimoine, la Sainte-Victoire, se trouve à proximité. Combien pèsent 22 éoliennes face aux 87 toiles de Cézanne immortalisant cette montagne, célèbre dans le monde entier ? Qu’importe si les géants de fer sont en réalité à plus de 10 kilomètres du point culminant du massif, le pic des Mouches. Car de là-haut, on distingue, vers l’est, leurs silhouettes blanches. Suffisant pour perturber la carte postale.
> Lire aussi Sur la montagne Sainte-Victoire, Paul Cézanne au sommet
Installé au pied de l’immense falaise peinte par Cézanne, Benedict de Saint-Laurent, lui-même artiste peintre et retraité de 73 ans, est administrateur de l’Association pour Sainte-Victoire, un collectif rassemblant une quinzaine d’associations culturelles, scientifiques, de riverains ou de vététistes. Il n’aime guère ces éoliennes, confie-t-il, mais il n’apprécie pas plus la « cézannite aiguë », qu’il voit comme un « un truc de Parisien » un peu ridicule.
Vivant dans le village de Saint-Antonin-sur-Bayon depuis 1976, Benedict de Saint-Laurent est un ancien ingénieur qui connaît la musique. Il a lui même travaillé pour des projets d’installations éoliennes et solaires dans les années 1980. Il n’a rien contre, si l’emplacement est bien choisi, de préférence dans un endroit au paysage déjà industrialisé. « Il faut dénoncer ces groupes internationaux qui ont repéré les espaces naturels français : Alpes du Sud, Cévennes, Larzac… Des endroits parmi les moins denses en population d’Europe et parmi les moins chers. »
A Rians, Marc-Antoine Chavanis résume l’angoisse de la population locale en montrant sur son écran d’ordinateur une carte figurant les quelque 8 000 éoliennes terrestres implantées en France. « Quand tu vois cette carte, avec les Hauts-de-France saturés, le Centre, l’Occitanie, la façade atlantique, qui sont déjà submergés, alors que de grands espaces vierges d’éoliennes restent en Provence, il n’est pas dur de comprendre où seront installées les milliers d’éoliennes promises par le gouvernement », spécule le dynamique sexagénaire, devenu l’un des porte-parole des opposants.
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Comme souvent chez ceux qui refusent l’implantation des éoliennes, il présente ces pourvoyeuses d’énergie « verte » comme… une pollution. « Qu’y a-t-il d’écolo dans des éoliennes fabriquées en Chine, achetées à des Danois, installées par un groupe suisse, revendues à un fonds irlandais, dont l’entretien aurait été confié à une société portugaise », s’insurge-t-il. Décodage : la société Eco Delta, installée à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), est une filiale de la holding helvète JC Mont-Fort. Et Provencialis, la société de projet dédiée à ces éoliennes, créée par Eco Delta, a été revendue, en janvier 2021, à un fonds d’investissement basé à Dublin, NTR Funds. A lui l’exploitation et le produit de la vente de l’électricité produite à un tarif « garanti pendant vingt ans par l’Etat français », se félicite la société irlandaise, qui se veut un « gestionnaire responsable de projets d’énergies renouvelables en France et en Europe ».
D’un camp à l’autre, les arguments empruntent à l’écologie. Energies renouvelables contre défense de la nature et de la biodiversité. Sur la montagne Sainte-Victoire et ses contreforts, c’est la tranquillité de deux couples d’aigles de Bonelli (sur 41 recensés en France), de scarabées pique-prune, de minioptères de Schreibers (une chauve-souris), ou encore de criquets hérissons qui est menacée.
Territoires délaissés
Le combat n’est pas perdu, veulent croire les opposants, et il se mène sur le terrain juridique. Dans le viseur des « antis », un dossier mal ficelé par le constructeur. Depuis 2011, les éoliennes terrestres sont soumises à de nouvelles procédures et demandes d’autorisation environnementale. Ce qui n’a pas été fait par le porteur de projets. Malgré une décision de la cour administrative de Marseille, qui a reconnu que « la société aurait dû justifier de la délivrance d’une autorisation environnementale avant le démarrage des travaux », le chantier n’a pas été arrêté. Fin mai 2020, un arrêté de la préfecture du Var a accordé une dérogation, en attente de « régulariser sa situation administrative ». Pour Julien Lacaze, président de Sites & Monuments, qui porte l’essentiel des recours juridiques, « les éoliennes ont été construites en fraude pendant près de quatre mois, entre février et mai 2020, ce qui est délictuel ».
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Dernier épisode du feuilleton, Sites & Monuments a demandé, début juillet, au préfet du Var, Evence Richard, de communiquer les pièces du dossier d’autorisation environnementale. Face à l’absence de réponse, la Commission d’accès aux documents administratifs a été saisie. Le préfet, contacté par Le Monde, explique que si l’étude d’impact a bien été reçue dans les temps, des éléments complémentaires ont été demandés à l’industriel. « Ces documents sont des éléments préparatoires à une décision administrative. L’administration a besoin de sérénité, et tant que la décision n’est pas prise, nous ne pouvons pas mettre ces documents sur la place publique », assure M. Richard.
Derrière l’imbroglio des éoliennes se joue une autre partition, celle de territoires ruraux délaissés. Ici, dans le Haut-Var, loin du littoral, l’impression d’être abandonnés est largement partagée. « Nous sommes loin de tout. Ici, on n’a plus de café, de commerces, mais on a les éoliennes, sans qu’aucune retombée ne profite à la commune », peste Arnaud Fauquet-Lemaître, 60 ans, maire d’Ollières, quelque 650 habitants et 12 éoliennes. « C’est sur un terrain privé et c’est le propriétaire qui touche les loyers. Et il n’y a aucun avantage non plus en termes d’emplois ou de recettes fiscales. »
Artigues, la commune qui accueille les 10 autres éoliennes, est encore plus petite, avec 280 habitants. Son maire, Yves Souque, ancien marin-pompier à Marseille, dénonce de la même manière le manque de retombées pour les finances du village. Mais lui, ces éoliennes, il les trouve plutôt jolies. Pour l’édile, les opposants sont trop souvent des gens de la ville qui ne savent pas de quoi ils parlent. « Stéphane Bern[l’animateur est devenu une des figures des opposants aux éoliennes], je lui dis : quand tu enlèveras la tour Eiffel, j’enlèverai mes éoliennes. »
Si les partis politiques et leurs représentants locaux se sont plutôt montrés discrets depuis le début de la mobilisation, le Rassemblement national (RN) fait exception. En pleine campagne pour les élections régionales, le 11 juin 2021, Thierry Mariani, chef de file du RN pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), a tenu une conférence de presse au pied des mats pour dénoncer son adversaire, Renaud Muselier (Les Républicains), accusé d’avoir soutenu ce projet. « Ces 22 éoliennes étaient un sujet clivant contre Muselier. Les gens sont en train de réaliser que l’éolien n’est pas une solution d’avenir, que c’est un non-sens écologique », estime l’Aixoise Nathalie Chevillard, 50 ans, conseillère régionale RN. L’élue, qui porte autour du cou un pendentif représentant la Sainte-Victoire stylisée, dénonce avec force l’incursion de ces machines dans ce « paysage cézannien ».
Comme dans de nombreux mouvements anti-éoliens, le RN pousse ici ses pions. Même si ce n’est pas la priorité, explique Mme Chevillard. « Même si certains de nos adhérents sont membres des Amis de Sainte-Victoire ou d’associations de chasseurs [réputés opposés aux éoliennes], la première de leurs préoccupations reste l’immigration. »
Ici comme ailleurs, les éoliennes agrègent des opposants très hétéroclites, dont certains s’agacent de l’activisme du RN. On y retrouve des pronucléaires, des défenseurs de la biodiversité, des amoureux des chauves-souris, des chasseurs, des sportifs, des propriétaires de belles demeures.
Selon le ministère de la transition écologique, les trois quarts des projets d’implantation d’éoliennes en France sont aujourd’hui contestés. Face à la fronde, le président Emmanuel Macron lui-même s’est positionné,estimant fin juillet qu’il fallait faire preuve de « pragmatisme au cas par cas », pour éviter « d’abîmer nos paysages : c’est une part de notre patrimoine, de notre richesse profonde, de notre identité ».
> Lire aussi Barbara Pompili présente des mesures pour tenter de rendre « acceptables » les éoliennes
A Marseille, début septembre, Barbara Pompili, interpellée à propos des éoliennes de la Sainte-Victoire, s’est aussi dite « très réservée ». « Je pense que maintenant, ça ne passerait plus. Il y a des procédures judiciaires en cours. Je suis très attentive à ce qui va se passer », a précisé la ministre de la transition écologique. En attendant, les pales continuent de fendre l’air, indifférentes à l’animosité qui les entoure.
<https://www.lemonde.fr/fragments-de-france/article/2021/10/20/vent-de-fronde-contre-les-eoliennes-de-la-montagne-sainte-victoire_6099066_6095744.html>
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12- Comment la Grande-Bretagne compte atteindre la neutralité carbone en 2050, Le Monde, 20/10/21, 13h05
Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a présenté son plan, mardi, en espérant attirer des investissements étrangers, sans exclure la Chine. 
A dix jours seulement de l’ouverture de la COP26, dont il est l’hôte, le gouvernement Johnson a enfin rendu publique, mardi 19 octobre, sa stratégie pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Cela faisait un an que l’industrie et les ONG attendaient cette feuille de route détaillée, depuis que le premier ministre britannique avait publié, en novembre 2020, un « plan en dix points »destiné à tenir l’objectif de 2050 manquant singulièrement de détails.
Quelque 620 millions de livres sterling (734 millions d’euros) iront aux primes à l’achat de voitures électriques et à l’extension du réseau de bornes de recharge dans le pays, Londres ayant déjà annoncé, en 2020, que la vente de voitures neuves à essence ou diesel serait interdite à partir de 2030. Un fonds de recherche pour les technologies « zéro carbone » sera abondé de 500 millions de livres sterling supplémentaires, 120 millions iront à la « recherche nucléaire », qui devrait plancher sur les technologies de petits réacteurs modulaires, et encore 124 millions à la reforestation, avec comme objectif de replanter 30 000 hectares de bois par an et de restaurer 280 000 hectares de tourbe d’ici à 2050.
> Lire aussi Le monde sur le chemin « catastrophique » de 2,7 °C de réchauffement climatique
Enfin, Downing Street a annoncé presque 4 milliards de livres pour augmenter l’efficacité énergétique des bâtiments – plutôt très mauvaise dans le pays – et réduire leurs émissions, avec une prime de 5 000 livres pour l’achat d’une chaudière électrique – les foyers britanniques sont essentiellement équipés de chaudières au gaz.
Mesures non contraignantes
Le but est de « sécuriser 440 000 nouveaux emplois et de générer 90 milliards de livres sterling d’investissements d’ici à 2030 », tout en réduisant la dépendance du Royaume-Uni aux énergies fossiles et en renforçant sa sécurité énergétique, a assuré Boris Johnson. « Notre chemin pour réduire notre contribution au réchauffement climatique sera pavé d’emplois bien payés, de milliards d’investissements et de florissantes technologies vertes », a ajouté le dirigeant, fidèle à son style volontaire et ultra-optimiste, assurant que son pays allait « montrer l’exemple au reste du monde » à quelques jours seulement du sommet climat.
Il est vrai que le Royaume-Uni a été le premier pays à inscrire dans sa loi la cible d’une neutralité carbone à l’horizon 2050 – c’était en 2019, dans le cadre du Climate Change Act, un texte que l’ex-première ministre Theresa May avait alors fait adopter. Il est vrai encore que le gouvernement Johnson s’est montré très ambitieux en relevant, au début de l’année, à 78 % son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2035 (par rapport au niveau d’émissions de 1990).
> Lire aussi : A un mois de la COP26, la pression s’accroît sur les Etats
Pour autant, la stratégie de Downing Street pour y parvenir mise surtout sur des mesures non contraignantes (les chaudières au gaz ne sont pas interdites à terme), sur des technologies dont rien ne prouve encore qu’elles fonctionnent à grande échelle (stockage du carbone, l’hydrogène comme carburant), sur l’argent privé et les forces du marché. Mardi matin, M. Johnson a d’ailleurs présidé, avec le milliardaire Bill Gates, un sommet de la finance verte visant à accumuler les promesses de financement étranger dans les énergies renouvelables britanniques. En tout, 9,7 milliards de livres sterling d’investissement ont été promis, s’est félicité le 10 Downing Street.
L’espagnol Iberdrola a confirmé 6 milliards de livres pour une ferme éolienne géante au large du nord-est de l’Angleterre. Eren Paper, une société turque, promet 500 millions de livres pour fabriquer du carton recyclé au Pays de Galles. Et le chinois Huaneng va investir dans une usine de stockage d’électricité sur batteries de 50 MW à Stonehill, au centre de l’Angleterre.
> Lire aussi Le Royaume-Uni relève à nouveau ses ambitions de réduction des émissions de gaz à effet de serre
« La Chine est un grand pays »
Car il n’est pas question – pour l’instant – d’exclure les Chinois des « investissements verts », même si, depuis dix-huit mois, Londres s’est en grande partie aligné sur Washington et tient une ligne dure vis-à-vis de Pékin. Les équipements de télécommunication 5G du chinois Huawei ont été bannis, et les médias britanniques prêtent à Downing Street l’intention d’écarter le chinois CGN du projet de centrale nucléaire Sizewell C. Pour autant, « le gouvernement britannique ne va pas écarter » chaque investissement chinois, mais « cela ne signifie pas que nous devrions être naïfs » concernant les infrastructures essentielles du pays, a déclaré M. Johnson dans une interview à Bloomberg. Les questions liées à l’énergie nucléaire et à la technologie 5G « sont toutes des préoccupations légitimes, pour tout gouvernement », a ajouté le dirigeant. Mais « je ne suis pas sinophobe, très loin de là. La Chine est un grand pays, une grande civilisation, a-t-il ajouté, elle occupe une part gigantesque de notre vie économique, et ce pour longtemps ». 
> Lire aussi La Chine s’engage à ne plus financer de centrales à charbon à l’étranger
Pas un mot cependant, mardi, sur l’arrêt progressif de l’exploitation des champs pétroliers et gaziers en mer du Nord (le secteur emploie encore 100 000 personnes en Ecosse, et génère 10 % du produit intérieur brut de la nation). Depuis des mois, Greenpeace UK et Friends of the Earth Scotland militent pour que le gouvernement britannique, compétent en la matière, refuse son feu vert à l’exploitation de Cambo Field, un nouveau et vaste champ pétrolifère (environ 800 millions de barils), au large des îles Shetland. « Les experts de l’Agence internationale de l’énergie ont pourtant dit en mai que, pour parvenir à limiter à 1,5 °C le réchauffement climatique [l’un des objectifs de l’accord de Paris], il ne doit plus y avoir aucune mise en exploitation de pétrole, gaz ou charbon. On doit laisser les réserves fossiles dans le sol », relève l’ONG Friends of the Earth Scotland.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/10/20/londres-detaille-son-plan-pour-atteindre-la-neutralite-carbone-en-2050_6099209_1652612.html>
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13- Flamanville : bonne nouvelle pour EDF sur le front EPR, Les Echos, 20/10/21, 18:40
Enrique Moreira

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'a pas « d'opposition de principe à la solution » proposé par EDF pour réparer trois soudures dites de « piquages » sur le circuit primaire de l'EPR de Flamanville. Le gendarme du nucléaire demande toutefois à l'énergéticien français d'apporter « la démonstration de l'efficacité du dispositif ».
Les bonnes nouvelles liées au chantier de l'EPR de Flamanville sont rares, mais elles existent. L'Autorité de sûreté nucléaire vient d'annoncer qu'elle jugeait « acceptable dans son principe » la solution présentée par EDF pour réparer des « écarts de conceptions » identifiés sur trois raccordements, aussi appelés des « piquages », du circuit primaire de refroidissement du réacteur normand.
La solution de l'énergéticien français consiste à poser un collier autour de chacun des piquages concernés. « Ce collier vise, en cas de rupture de la soudure d'implantation du piquage, à limiter la taille de la brèche qui en résulterait », précise le gendarme du nucléaire dans son communiqué.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/flamanville-bonne-nouvelle-pour-edf-sur-le-front-epr-1356736>
Sur le même sujet : 
> EPR de Flamanville : la solution d’EDF pour réparer les dernières anomalies validée par l’ASN <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/20/epr-de-flamanville-la-solution-d-edf-pour-reparer-les-dernieres-anomalies-validee-par-l-asn_6099273_3244.html>, Le Monde avec AFP, 20/10/21, 18h02 
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14- L’irrésistible attrait des fonds marins, Le Monde, 21/10/21, 08h31 
Martine Valo

Le plan France 2030 annoncé par Emmanuel Macron insiste sur le désir de mieux connaître l’océan, mais l’appétit grandit aussi pour les ressources minérales qu’il recèle. 
Les temps semblent venus pour de nouvelles « grandes odyssées d’exploration et d’aventures à la fois humaines, intellectuelles et de recherche », a lancé Emmanuel Macron, le 12 octobre, en présentant le plan France 2030. Dans sa ligne de mire : l’espace et l’océan, plus précisément les grands fonds marins. Le président de la République a ainsi confirmé officiellement la position de la France dans les grandes manœuvres qui se jouent autour de ces enjeux. Qui, en effet, « peut accepter que nous laissions en quelque sorte dans l’inconnu le plus complet une part si importante du globe ? », a-t-il questionné.
A destination de tous les défenseurs de l’environnement prompts à se dresser en défense de la planète et du monde océanique – qui en occupe plus des deux tiers –, le chef de l’Etat a pris soin de préciser qu’il parlait d’« exploration », pas d’« exploitation ». Il a cependant souligné qu’il n’entendait pas se priver d’« un levier extraordinaire de compréhension du vivant », qui permettra « peut-être [l’]accès à certains métaux rares ». 
Ainsi Paris, comme d’autres capitales, ne cache pas son appétit pour les ressources minérales qui reposent sur le plancher océanique : cobalt, manganèse, nickel, zinc, cuivre, fer, plomb, or, argent, platine. Elles sont contenues dans les nodules et sulfures hydrométalliques qui se sont lentement formés au fond de l’eau. Certains contiennent aussi des métaux rares : molybdène, lithium, titane et niobium. On trouve aussi dans les grands fonds des encroûtements cobaltifères qui peuvent contenir des terres rares.
Certains industriels et gouvernements, impatients d’aller puiser dans ces gisements situés entre 200 mètres et 5 000 mètres sous la surface de l’eau, arguent de l’intérêt de ces métaux pour répondre aux besoins de la décarbonation de l’économie et de la croissance des énergies nouvelles, qui requièrent ces matériaux. Ils mettent en avant le soulagement des populations qui pâtissent des mines terrestres, et le futur épuisement de ces ressources. Un éventuel développement du recyclage des métaux présents dans nos objets technologiques quotidiens est présenté comme insuffisant.
Dégâts environnementaux inévitables
Si l’on n’en connaît pas l’ampleur, les dégâts environnementaux liés apparaissent cependant inévitables, dans le dernier espace qui n’est pas encore quadrillé par les activités humaines. L’ensemble des naturalistes et océanographes tablent au moins sur des destructions d’organismes vivants dont on ignore tout aujourd’hui, ainsi que de leurs habitats. Ils s’interrogent sur l’effet des vastes panaches sédimentaires dus aux activités industrielles qui risquent d’asphyxier les éponges et les coraux, et de contaminer les chaînes alimentaires. Le bruit, la pollution lumineuse, de probables fuites hydrauliques des dispositifs mécaniques de remontée des minerais vont aussi affecter les écosystèmes océaniques.
Symptôme de cette inquiétude, fin mars, en réponse à un appel de l’ONG WWF, des entreprises telles que BMW, Volvo, Google et Samsung SDI se sont engagées à exclure l’utilisation de minerais provenant de l’océan, tant qu’une possible « protection efficace du milieu marin ne sera pas clairement démontrée ». Près de quatre-vingt-dix ONG environnementales sont regroupées au sein d’un collectif, la Deep Sea Conservation Coalition, avec des représentants de la pêche et des juristes, pour tenter d’obtenir un moratoire sur toute ouverture des grands fonds au secteur minier, notamment auprès de l’Union européenne.
> Lire aussi : « L’humanité a atteint un point de bascule », alerte le Congrès mondial de la nature
Le 8 septembre, au congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), à Marseille, une motion en ce sens a été adoptée à 81 % des participants. « Nous voulons que les Etats s’engagent d’abord dans la protection de l’océan, qu’ils aboutissent à un traité international en ce sens avant de penser à l’exploiter, résume Sébastien Moncorps, directeur du comité français de l’UICN. A terre, l’industrie minière est l’une de celles qui ont le plus d’impact sur la biodiversité, il ne faudrait pas que cela se reproduise dans le monde marin. »
Priorité à la protection
La délégation française s’est abstenue. « Ce vote ne me pose pas de problème, défend Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité. La résolution portait à la fois sur les contrats d’exploration et d’exploitation, nous ne pouvions pas y souscrire et nous priver de connaissances. La question des ressources marines concerne notre souveraineté. Ces ressources sont au cœur d’enjeux sensibles, voire de tensions géopolitiques. Explorer et connaître ne veut pas dire exploiter. La protection des milieux marins est une priorité. »
> Lire aussi Créer des aires marines fortement protégées, un défi pour la France
En fait, comme l’a affirmé le comité interministériel à la mer du 22 janvier, la France dispose déjà d’une « stratégie nationale d’exploration et d’exploitation des ressources minérales dans les grands fonds marins ». Sa philosophie traduit une citation d’Emmanuel Macron rappelée en préambule du document : « 84 % de nos minerais sont dans nos océans, formidables réservoirs de recherche, de matières premières dont il nous faut organiser à la fois la connaissance et l’extraction de manière compatible avec les autres activités, avec la recherche et la préservation de la biodiversité. » La feuille de route pour les dix prochaines années est tracée dans une circulaire qui a été envoyée aux ministres concernés en mai 2021.
Acquérir des connaissances sur les écosystèmes de l’océan profond y figure comme la première des priorités. « Valoriser les ressources des grands fonds marins en lien avec le potentiel industriel français » constitue le troisième axe, ce qui implique la création d’un démonstrateur destiné à tester l’impact et la faisabilité d’une exploitation minière. « La future et indispensable information des populations et des décideurs » arrive en cinquième et dernière position.
L’eldorado des nodules polymétalliques
Le gouvernement semble pressé de programmer des campagnes océanographiques dans sa vaste zone économique exclusive (ZEE) – ses eaux territoriales, à 98 % situées en deçà de 200 mètres – et dans la « Zone ».
Ce terme désigne un peu plus de la moitié du plancher de l’océan mondial, au-delà des juridictions nationales. L’Autorité internationale des fonds marins en a la tutelle. Cet organisme des Nations unies situé en Jamaïque est chargé de délivrer les permis permettant, pour le moment, d’y mener uniquement des explorations. La France en détient deux : un sur la dorsale au milieu de l’Atlantique, un autre qui s’étend sur 75 000 km2 entre les failles de Clarion et de Clipperton, dans le Pacifique. Elle n’y est pas seule : près d’une vingtaine d’Etats y sont aussi présents, de la Chine à Kiribati, en passant par Nauru, les îles Cook…
> Lire aussi l’archive (2011) : Sous le Pacifique, des gisements de terres rares
« Dans les années 1970, nous considérions déjà les étendues de nodules comme des eldorados, mais cela coûtait trop cher, rapporte l’océanographe Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS. Aujourd’hui, il est temps d’aller y voir, des équipes de recherches pluridisciplinaires sont d’accord pour cela. Pour protéger l’océan, il faut le connaître. Par ailleurs, 90 % de tous les brevets déposés actuellement proviennent des profondeurs hydrothermales, ils concernent notamment le domaine de la santé, la cosmétique… » 
« Outre les deux permis situés dans la “Zone”, nous avons aussi un observatoire aux Açores par 1 700 mètres de profondeur dans les eaux européennes, et deux projets qui avancent dans notre ZEE : un près de Mayotte pour surveiller le volcan sous-marin et un dans le parc marin de Nouvelle-Calédonie, expose Jean-Marc Daniel, qui dirige le département Ressources physiques et écosystèmes de fond de mer, de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). J’espère que cela va entraîner des PME, il y a beaucoup d’enjeux technologiques pour ces missions. » Les 250 chercheurs qu’il dirige ne sont probablement pas tous sur la même ligne car ils se partagent entre ceux qui sont curieux d’en apprendre davantage sur les abysses, nombreux parmi les géologues, et les biologistes, surtout soucieux de les protéger.
> Lire aussi Les sources hydrothermales sont « des oasis des fonds marins »
Aux Açores, une équipe éprouve la résilience d’écosystèmes en posant des substrats vierges sur des carrés de 30 centimètres, puis en observant le retour des espèces. Celui-ci se produit au compte-gouttes : au bout de deux ans, la nouvelle « biomasse » atteint à peine 10 % de sa quantité d’origine.
Quelles que soient ses contradictions, l’Ifremer, qui est désormais l’opérateur de toute la flotte scientifique océanique française, joue un rôle central dans l’odyssée voulue par le président de la République. « La crainte principale serait que tout aille trop vite, glisse Jean-Marc Daniel. C’est pourquoi nous devons nous mobiliser très rapidement pour pouvoir argumenter et dire stop s’il le faut. Je suis optimiste, cette activité ne va pas pouvoir se développer sans débat comme l’a fait l’industrie pétrolière. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/21/l-irresistible-attrait-des-fonds-marins_6099299_3244.html>
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15- Tout faire à pied : est-ce encore possible dans nos communes  ?, Usbek & Rica, 21/10/21
Ademe

Début 2021, le collectif Place aux piétons a demandé aux Français d’évaluer la marchabilité de leur commune. 68 510 personnes ont répondu à cette consultation publique inédite dont l’ADEME est partenaire. Que révèlent les résultats de ce premier baromètre des villes et villages marchables ?
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/tout-faire-a-pied-est-ce-encore-possible-dans-nos-communes>
En savoir plus :
> Les communes françaises sont-elles marchables ? <https://infos.ademe.fr/faits-et-chiffres/les-communes-francaises-sont-elles-marchables>, Ademe Magazine, Faits & Chiffres, octobre 2021
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En audio
16- À Gérardmer, des chalets qui poussent comme des champignons, France Inter, Camille passe au vert, 20/10/21, 14h33
Camille Crosnier

« Surtourisme », « surconstruction », « bétonnisation » : à Gérardmer dans les Vosges, plusieurs collectifs dénoncent l’apparition de lotissements de chalets locatifs, au détriment du paysage, des écosystèmes, et du voisinage. Le sujet divise : grosses tensions dans la ville !
> Emission (6 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-mercredi-20-octobre-2021>
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17- Jean-Marc Jancovici : "Pour le moment, c'est clair que nous ne sommes pas au niveau", France Inter, L’invité du 8h20 : le grand entretien, 21/10/21
Léa Salamé, Nicolas Demorand

L'ingénieur Jean-Marc Jancovici est l'invité du Grand entretien. Diplômé de l'école polytechnique, enseignant à l'École des mines de Paris, il préside le think tank "The Shift Project". Il signe avec Christophe Blain la bande dessinée "Le monde sans fin" aux éditions Dargaud.
Expliquer notre dépendance à l'énergie et la nécessité d'en sortir. C'est l'objectif de la bande dessinée "Le monde sans fin" (Dargaud) de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain. Une BD que le spécialiste du climat entend envoyer à Emmanuel Macron car il fait le bilan que "pour le moment, c'est clair que nous ne sommes pas au niveau ».
> Entretien (28 min) à réécouter à : 
<https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-21-octobre-2021>
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En images
18- Énergies : les Français se ruent sur le bois de chauffage, France 3, Le 12/13, 19/10/21

Les ménages cherchent de nouvelles solutions pour se chauffer. La demande en bois de chauffage explose, à tel point que les professionnels du secteur craignent une pénurie. 
Jusqu'à 50 stères de chêne provenant des forêts périgourdines ou charentaises sont produites dans l'entreprise de production de bois de chauffage de Thierry Chadeau, à Bordeaux (Gironde). À la tête de l'entreprise familiale depuis 1998, il note une demande particulièrement forte cette année. "Les énergies fossiles ou électriques sont en train de grimper, donc je pense qu'il y a un peu de stockage en amont, (…) effectivement on a une période très, très forte", souligne-t-il. 
Pénurie à venir ? 
Claude Bos s'approvisionne chaque année de quatre stères de bois qui alimentent son insert tout l'hiver. Ce chauffage d'appoint lui permet de faire baisser ses factures d'électricité. L'entreprise de Xavier Mathieu, qui fournit du bois aux particuliers depuis 10 ans, connait aussi une forte augmentation des commandes : 25% de plus cette année. Son principal fournisseur a "diminué les volumes de livraison" et il craint une pénurie dès le mois de décembre. Plus de sept millions de logements sont entièrement ou partiellement chauffés au bois en France. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/energies-les-francais-se-ruent-sur-le-bois-de-chauffage_4813553.html>
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19- Hausse du prix des carburants : le covoiturage revient à la mode, France 3, Le 12/13, 19/10/21

Le prix de l'essence ne cesse d'augmenter en France. Dans l'urgence, les automobilistes s'organisent en partageant leurs trajets. 
Chaque matin, Solène Simon va chercher sa collègue pour aller travailler. Chaque mois, la conductrice dépense 100 euros en essence. Partager son trajet lui permet de rembourser une partie de son plein. "Un trajet c'est 1,50 euro, si vous faites un aller-retour par jour sur une moyenne de quatre jours par semaine, (…) ça donne un petit coup de pouce pour le carburant", explique-t-elle. Les trajets de la passagère sont financés par la collectivité locale. 
900 000 adeptes par jour 
Depuis l'augmentation du prix des carburants à la mi-septembre, les inscriptions sur les sites de covoiturage explosent : 50% de plus en trois semaines. "Mettre en place du covoiturage subventionné, c'est 5 à 20 fois moins cher que du transport en commun classique", indique Julien Honnart, président fondateur de Klaxit. En France, 900 000 personnes par jour pratiquent le covoiturage. Le gouvernement souhaite passer à trois millions de trajets quotidiens d'ici 2024. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/essence/hausse-du-prix-des-carburants-le-covoiturage-revient-a-la-mode_4813399.html>
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20- Pollution : Total et Elf étaient-ils déjà au courant des risques dès les années 1970 ?, France 2, journal de 13h, 20/10/21

De surprenantes révélations ont vu le jour à propos de Total et Elf. Si des chercheurs affirment que les deux géants du pétrole savaient dès 1971 que leur activité aurait un impact néfaste sur l'environnement, il se pourrait qu'ils aient également tenté d'étouffer l'information.  
La pollution des industries pétrolières est connue comme l'une des plus polluantes au monde. Dans un magazine interne de Total, plusieurs passages laissent penser que la célèbre entreprise était informée dès le début des années 1970 des effets néfastes de leurs activités sur la planète. "Il n'est pas impossible selon certains, d'envisager une fonte au moins partielle des calottes glaciaires des pôles, dont résulterait à coup sûr une montrée sensible du niveau marin. Ses conséquences catastrophiques sont faciles à imaginer", avertissait un expert en climatologie dans le magazine. 
Total dément les accusations
Dans un document confidentiel daté de 1993, on peut lire des consignes données à la direction pour répondre aux interrogations sur l'impact climatique : "Montrer que, contrairement à une idée à la mode, l'écologie est plus destructrice que créatrice d'emplois", peut-on y lire en plus d'autres conseils sur les éléments de langage à adopter. Total réfute ces accusations dans un communiqué de presse. 
> Explications à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/particules-fines/pollution-total-et-elf-etaient-ils-deja-au-courant-des-risques-des-les-annees-1970_4814859.html>
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Une publication
21- BD. Le monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique, de Jean-Marc Janvocivi & Christophe Blain, Editions Dargaud, 29/10/21

La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l'impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d'humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. 
A propos des auteurs
• Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l'énergie et du changement climatique au cœur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ? ), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s'avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique. 
• Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre "En cuisine avec Alain Passard" et de "Quai d'Orsay" signé avec l'expertise d'un coauteur : un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !
BD. Le monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique, de Jean-Marc Janvocivi & Christophe Blain, Editions Dargaud, 29/10/21, ISBN : 978-2-205-08816-8, EAN : 9782205088168, 152 pages, 27 €.
<https://www.dargaud.com/bd/le-monde-sans-fin-le-monde-sans-fin-miracle-energetique-et-derive-climatique-bda5378080>
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— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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