[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 2 septembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 2 Sep 08:05:20 CEST 2021
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1- Alerte dans les vignobles : après la pluie, le mildiou fait des ravages <https://www.franceinter.fr/environnement/alerte-dans-les-vignobles-apres-la-pluie-le-mildiou-fait-des-ravages>, France Inter, 29/07/21, 14h35
2- La vente des pesticides en France en hausse de 23 % en 2020 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/vente-pesticides-france-hausse-2020-37984.php4>, Actu-environnement, 30/07/21
3- Répartition des quotas de thon rouge : la justice donne raison à la pêche artisanale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/31/repartition-des-quotas-de-thon-rouge-la-justice-donne-raison-a-la-peche-artisanale_6090164_3244.html>, Le Monde, 31/07/21, 01h13
4- Reportage. Dans les « Villes et villages fleuris », adieu aux géraniums, place aux vivaces ! <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/07/30/dans-les-villes-et-villages-fleuris-adieu-aux-geraniums-place-aux-vivaces_6090055_4497916.html>, Le Monde, 31/07/21, 05h14
5- Loi Egalim : l'Ademe fait état des difficultés des cantines scolaires à préparer sa mise en œuvre <https://www.actu-environnement.com/ae/news/loi-egalim-ademe-etude-difficultes-cantines-scolaires-37978.php4>, Actu-Environnement, 02/08/21
6- Amazonie : Objectif manqué pour le Brésil, la déforestation n’a pas diminué d’au moins 10 % l’année passée <https://www.20minutes.fr/planete/3096039-20210803-amazonie-objectif-manque-bresil-deforestation-diminue-moins-10-annee-passee>, 20 Minutes avec AFP, 03/08/21, 13h36
7- Un fertilisant naturel, le bon filon d’une PME aveyronnaise <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/04/un-fertilisant-naturel-le-bon-filon-d-une-pme-aveyronnaise_6090524_3234.html>, Le Monde, 04/08/21, 14h00
8- Ravagée par la sécheresse, la Californie arrache ses précieux amandiers <https://www.geo.fr/environnement/ravagee-par-la-secheresse-la-californie-arrache-ses-precieux-amandiers-205767>, AFP, 05/08/21, 09:00
9- Les gelées printanières provoquent une chute « historique » des productions de vin et d’abricots en France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/06/les-gelees-printanieres-provoquent-une-chute-historique-des-productions-de-vin-et-d-abricots-en-france_6090732_3244.html>, Le Monde avec AFP et AP, 06/08/21, 13h11
10- Reportage. En Bretagne, le combat vivace d’Anaïs, l’artisane de la tisane <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/08/06/en-bretagne-le-combat-vivace-d-anais-l-artisane-de-la-tisane_6090763_4497916.html>, Le Monde, maj le 07/08/21 à 05h20
11- A Boulogne-sur-Mer, un filet biodégradable au défi d'allier pêche durable et enjeux économiques <https://www.geo.fr/environnement/a-boulogne-sur-mer-un-filet-biodegradable-au-defi-dallier-peche-durable-et-enjeux-economiques-205891>, AFP, 14/08/21, 12:00
12- A Monthou-sur-Bièvre, une ferme pionnière du bio se réinvente grâce à ses repreneurs <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/16/a-monthou-sur-bievre-une-ferme-pionniere-du-bio-se-reinvente-grace-a-ses-repreneurs_6091559_3234.html>, Le Monde, 16/08/21, 11h00
13- Pesticide interdit : destruction de betteraves, théoriquement protégées par les néonicotinoïdes <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/500-000-tonnes-de-betteraves-detruites-apres-l-utilisation-de-pesticides-interdits-150077.html>, Novethic avec AFP, 16/08/21
14- En Bretagne, les projets de méthanisation suscitent de plus en plus de crispations <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/17/en-bretagne-les-projets-de-methanisation-suscitent-de-plus-en-plus-de-crispations_6091612_3244.html>, Le Monde, 17/08/21, 05h24
15- Le climat extrême de l’été 2021 pourrait conduire à des pénuries de pâtes alimentaires <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/pates-vin-cafe-le-climat-extreme-de-l-ete-2021-pourront-conduire-a-des-manques-150079.html>, Novethic avec AFP, 17/08/21, maj le 24/08
16- Avec {A Tree For You} - Vos plantations sont entre de bonnes mains ! <http://sentiers.eu/marcher-avec/a-tree-for-you/article/vos-plantations-sont-entre-de-bonnes-mains>, Sentiers entre deux, 17/08/21
17- Vaison-la-Romaine : un chantier vert pour des jeunes en difficulté scolaire <https://www.laprovence.com/article/ecoplanete/6461851/vaison-la-romaine-un-chantier-vert-pour-des-jeunes-en-difficulte-scolaire.html>, La Provence, 19/08/21, 14h59
18- Enquête. La Chine à l’affût du bois français <https://www.pressreader.com/france/le-point/20210819/282252373604280>, Le Point n°2557, 19/08/21
19- Le berceau de l'agronomie française en passe d'être vendu. Et ça suscite la polémique <https://www.franceinter.fr/societe/le-berceau-de-l-agronomie-francaise-en-passe-d-etre-vendu-et-ca-suscite-la-polemique>, France Inter, 20/08/21, 06h01
20- Les céréaliers profitent de la flambée des cours du blé <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/20/les-cerealiers-profitent-de-la-flambee-des-cours-du-ble_6091855_3234.html>, Le Monde 20/08/21, 09h08
21- Agricultures urbaines, entre engouements et utilités - Esquisse d’un paysage <http://sentiers.eu/marcher-avec/academie-d-agriculture-de-france/article/agricultures-urbaines-entre-engouements-et-utilites>, Sentiers entre deux, 22/08/21
En images
22- Sénégal : Tolou Keur, des cercles verts agricoles contre la désertification <https://information.tv5monde.com/video/senegal-tolou-keur-des-cercles-verts-agricoles-contre-la-desertification>, TV5Monde, 20/07/21
23- Les villes passent au vert : tour du monde en images <https://www.geo.fr/environnement/les-villes-passent-au-vert-tour-du-monde-en-images-205676>, AFP, 29/07/21, 22:00
24- Agriculture : petites récoltes pour le lin <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-petites-recoltes-pour-le-lin_4739413.html>, France 2, journal de 13h, 16/08/21, 17:12
25- Agriculture : quand le tournesol supplante le colza <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-quand-le-tournesol-supplante-le-colza_4743185.html>, France 2, journal de 8h, 20/08/21
26- Pourquoi les haies sont-elles si précieuses ? Voici à quoi ressemblait la campagne française il y a 70 ans <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-ou-en-sont-les-haies-voici-a-quoi-ressemblait-la-campagne-francaise-il-y-a-70-ans-2194423.html>, TF1, journal de 20h, 23/08/21
Bien à vous,
Florence
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ÉPREUVE DU JOUR : Gel, mildiou, sécheresse, incendies : les nerfs des vignerons français sont mis à rude épreuve. Ils s’attendent à une vendange réduite de plus d’un quart. (cf. item 1, suite & 9)
CHIFFRES DU JOUR : — 44 036 tonnes de produits phytosanitaires (hors usage en agriculture biologique ou de biocontrôle) ont été vendus en France en 2020. Cela représente 23 % de plus qu'en 2019, qui accusait une baisse par rapport à 2018. (cf. item 2 & 13)
— Entre août 2020 et juin 2021, la déforestation en Amazonie a diminué de 4 à 5 % seulement contre 10% annoncés. (cf. item 6)
— En 70 ans, les deux-tiers des haies ont disparu en France. En cause : le développement des cultures intensives et le besoin de laisser passer des tracteurs toujours plus gros. (cf. item 26)
QUOTAS DU JOUR : "L’accès à une pêcherie devrait être régi par des critères transparents et objectifs, notamment à caractère environnemental, social et économique.", préambule au règlement de la politique commune de la pêche. (cf. item 3)
ENQUÊTE DU JOUR : Selon la Fédération nationale du bois (FNB), les achats chinois de chênes français ont grimpé de 42 % à fin mai, par rapport à 2020. (cf. item 18 & suite)
TENSIONS DU JOUR : — En Bretagne, première région agricole de France, les unités de méthanisation agricole ont poussé comme des champignons depuis cinq ans. Aujourd’hui, les critiques se multiplient. (cf. item 14)
— Entre les chaleurs extrêmes et les inondations monstres, les récoltes en France et dans le monde ont été considérablement affectées. À tel point que des manques et des baisses de qualité sont attendus dès cette année. (cf. item 15 & 24)
— Le domaine de Grignon, qui abrite le site historique d'AgroParisTech, a été cédé par l'État à un promoteur immobilier privé. Des élus, des anciens élèves et des personnalités scientifiques s'y opposent. Tous soutenaient un projet concurrent. (cf. item 19)
— Entre la sécheresse au Canada, une récolte russe décevante et une forte demande mondiale, le prix des céréales s’envole. Du pain bénit pour les agriculteurs français.
ALTERNATIVES DU JOUR : — Le « label national de la qualité de vie » vit sa révolution écologique. Les communes jouent la biodiversité et l’ornement durable, moins cher et moins gourmand en eau. (cf. item 4)
— A près de 80 ans, le « paysan chercheur » Marcel Mézy poursuit son combat pour allier agriculture et écologie, en menant campagne pour son compost jusqu’aux jardins de la Villa Médicis, à Rome. (cf. item 7)
— Anaïs Kerhoas s’est battue pour défendre son statut de « paysanne herboriste ». Le succès de ses créations aromatiques et médicinales lui a donné raison. (cf. item 10)
— Pour tenter d'en finir avec la pollution marine et terrestre due aux filets de pêche en nylon, un filet "100% biodégradable et compostable" est en cours d'expérimentation à Boulogne-sur-Mer, une première en Europe, selon l'Office français de la biodiversité. (cf. item 11)
— La petite ferme laitière de la Guilbardière, dans le Loir-et-Cher, fonctionne en agriculture biologique depuis les années 1980. A l’âge de la retraite, le couple qui l’exploitait a préféré quatre jeunes néoruraux à une chaîne de supermarchés parisiens pour reprendre sa prospère affaire. (cf. item 12)
— Les jardins familiaux que la ville de Vaison-la-Romaine a installés en bordure d'Ouvèze sont aussi le lieu de projets éducatifs, humanistes, écologiques. (cf. item 17)
— L’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) fournit des aliments frais, génère des emplois, recycle les déchets urbains, crée des ceintures vertes, et renforce la résilience des villes face au changement climatique. (cf. item 21)
— Près de la frontière mauritanienne, le programme Tolou Keur, lutte contre la déforestation. Cette nouvelle manière de cultiver la terre permet de repousser l'avancée du désert grâce à des cultures en cercles concentriques. (cf. item 22)
— En hauteur sur un toit de New York ou un immeuble de Milan, au ras du sol dans le désert à Ryad ou les rues de Medellin : les sites végétalisés ont fleuri dans des grandes villes. (cf. item 23)
— Le tournesol séduit de plus en plus d’agriculteurs. Robuste, peu gourmande en eau, cette culture remplace peu à peu le colza. (cf. item 25)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
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> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Alerte dans les vignobles : après la pluie, le mildiou fait des ravages, France Inter, 29/07/21, 14h35
Victor Vasseur
Les trombes d'eau tombées ces dernières semaines entraînent des attaques de mildiou. Ce champignon est dévastateur pour les vignobles, comme dans le Beaujolais.
La vigne a déjà des couleurs rouges, comme à l'automne, à cause du froid. Quand on approche des feuilles, des taches jaunâtres apparaissent, comme des taches d'huile. Au fil des jours, un duvet blanc se répand sur la feuille. Après le gel, la grêle, voilà le mildiou : année maudite.
Sur ses parcelles de Brouilly entre Mâcon et Villefranche-sur-Saône, Jérôme Lacondemine a vu les dégâts ces derniers jours : "Je peux produire 52 hectolitres de vin par hectare ; là, si j'en ai 15, ce sera bien. Il ne reste plus grand chose." Alors pour sauver ses vignes, il observe les feuilles puis met des coups de cisaille. "On dit souvent entre vignerons que lorsque le mildiou apparaît, on lui court après toute l'année." Dans le Beaujolais, la dernière grande attaque de mildiou date de 2012. Les conditions climatiques étaient similaires, avec beaucoup de pluie. Depuis le mois de mai, il est tombé 300 mm, "c'est énorme", lance le vigneron. Du jamais vu depuis des années par ici.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/alerte-dans-les-vignobles-apres-la-pluie-le-mildiou-fait-des-ravages>
Sur le même sujet :
> 2021, une année éprouvante pour la viticulture française, Le Monde, 24/08/21, 07h01
Laurence Girard
Gel, mildiou, sécheresse, incendies : les nerfs des vignerons français sont mis à rude épreuve. Ils s’attendent à une vendange réduite de plus d’un quart.
Le 8 avril, Emilie Faucheron ne pouvait retenir ses larmes dans une vidéo qu’elle diffusait sur YouTube. Elle venait de constater les dégâts du gel sur les rangs de ceps après une nuit où le mercure était tombé à – 6 °C. « 80 % de la propriété a gelé, ça me prend aux tripes », témoignait la jeune viticultrice bouleversée. Elle exploite, avec son mari, 60 hectares de vigne en agriculture biologique, à Montady, dans l’Hérault.
L’heure de vérité approche. Vendredi 20 août, elle a débuté les vendanges par une parcelle de Sauvignon. « J’ai ramassé deux fois moins que d’habitude sur cette parcelle qui représente 10 % de mon exploitation, constate-t-elle. L’objectif ambitieux que nous nous sommes fixé est d’avoir une demi-récolte. Nous ne saurons qu’à l’issue des vendanges, fin septembre, s’il sera atteint. Nous avons travaillé pour y arriver. On a utilisé des biostimulants, on a réchauffé les sols, on n’a rien lâché », raconte Mme Faucheron.
« Historiquement faible »
Sans attendre les premiers coups de sécateur, le ministère de l’agriculture s’est prêté à l’exercice délicat de la prévision. Début août, il a livré une estimation de la récolte française attendue en 2021, comprise entre 32,6 millions et 35,6 millions d’hectolitres, en reflux sur un an de 24 % à 30 %. Le rendement de cette vendange « historiquement faible » serait alors le plus bas jamais vu depuis quarante-cinq ans.
> Lire aussi Les ventes de champagne redécollent, après une année 2020 difficile
Le gel printanier a saisi d’effroi nombre de viticulteurs. Parfois, pendant une, deux voire trois nuits, ils ont tenté de sauver les vignes brûlées par la morsure du gel. Souvent sans grand succès. La vague glaciale a touché la plupart des bassins viticoles. La Vallée-du-Rhône, la Bourgogne et le Centre étant les zones les plus affectées. Les bourgeons des cépages les plus précoces, chardonnay et merlots, ont le plus souffert. « Les dégâts ont été importants dans le Chablis et le Mâconnais où les rendements sont élevés. On s’attend à une demi-récolte en Bourgogne, soit un million d’hectolitres », affirme Thiébault Huber, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne.
Parmi les rares vignobles quasi épargnés à la suite de cet épisode de températures glaciales figurent l’Alsace mais aussi la Charente, le cépage Ugny blanc, clé de voûte du cognac, étant tardif. Mais l’Alsace n’a pas échappé aux aléas météorologiques. Les épisodes pluvieux à répétition durant l’été ont entraîné l’apparition de maladies, comme le mildiou et l’oïdium. « Il a plu quatre semaines de suite, c’est du jamais-vu. Le potentiel de récolte devrait être amputé de 20 % à 30 % », explique Gilles Ehrhart, président de l’association des viticulteurs d’Alsace.
Des attaques similaires de mildiou ont perturbé les espoirs de collecte fructueuse en Champagne, dans le Beaujolais, le Val de Loire, la Charente comme dans le Bordelais. « Nous avons perdu en moyenne 30 % de la récolte en Champagne. Selon les secteurs, et le volume de pluie, la perte peut varier de 10 % à 90 %. Cela met le moral à zéro. Et nous ne sommes pas au bout de nos peines. Nous avons encore des risques de pourriture, alors que les vendanges ne démarreront pas avant le 15 septembre », témoigne Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne (SGV).
Quand certains vignerons ont maudit la pluie, d’autres l’ont attendue en vain. « Sur le pourtour méditerranéen, il y a un effet sécheresse marqué. Il y a eu peu de pluies, des chaleurs importantes et des vents secs. Sans compter les vignobles ravagés par les incendies dans le Var, l’Aude, les Corbières ou le Vaucluse. Ces phénomènes sont venus s’ajouter au gel, et sur les premières pressurées, on constate une baisse de 25 % à 30 % des volumes », estime Jean-Marie Fabre, président des Vignerons indépendants. Il a débuté les vendanges de ses blancs jeudi 19 août. Si son domaine, situé à Fitou dans l’Aude, a été épargné par le gel, il estime que la sécheresse devrait amputer sa récolte de 15 %.
« Une année de tous les excès »
Episode de gel historique, attaques de mildiou et d’oïdium, sécheresse, incendies, tous ces événements ont mis les nerfs des vignerons à rude épreuve.« Techniquement parlant, 2021 est une année noire », résume M. Toubart. « C’est une année de tous les excès, mais en fait on cumule les difficultés depuis dix-huit mois en lien avec le début de la crise sanitaire », renchérit M. Fabre.
> Lire aussi « La réponse est ferme et massive » : après l’épisode de gel, les agriculteurs satisfaits du plan d’aide du gouvernement
En effet, avec les confinements, les fermetures des restaurants décrétées afin de juguler la pandémie de coronavirus et la mise en sourdine des exportations, la commercialisation des vins a chuté en 2020. Au point que la viticulture avait demandé des aides pour distiller le trop plein. La situation s’est inversée cette année, avec une reprise des ventes alors même que Dame Nature fermait les vannes de la production.
Pour les vignerons, tout dépendra de l’état des stocks. En Champagne, où le principe de la réserve a été élaboré pour gérer ces aléas météorologiques, nombreux sont ceux qui vont devoir la débloquer pour répondre à la demande d’un rendement fixé pour ce millésime à 10 000 kg de raisins à l’hectare. Dans cette région, il n’est donc pas question de faire appel aux aides de l’Etat.
En avril, le gouvernement a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 1 milliard d’euros pour faire face aux dégâts du gel pour l’ensemble des cultures. « Aujourd’hui, il est impossible de savoir quelle part de cette enveloppe ira à la viticulture. Il faut attendre le bilan de fin des vendanges. Les arboriculteurs sont servis les premiers », souligne M. Fabre, avant de conclure avec un regain d’optimisme : « 2021 sera un millésime de vigneron, où la nature ne fait pas tout. Il peut être de très grande facture. »
> Lire aussi La consommation mondiale de vin au plus bas depuis 2002
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/24/2021-une-annee-eprouvante-pour-la-viticulture-francaise_6092159_3234.html>
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2- La vente des pesticides en France en hausse de 23 % en 2020, Actu-environnement, 30/07/21
Félix Gouty
44 036 tonnes de produits phytosanitaires ont été vendus en 2020, selon le Gouvernement. L'année marque surtout une hausse significative des ventes de glyphosate, précédemment en baisse, en amont de l'échéance de 2022.
D'après les nouveaux chiffres avancés ce vendredi 30 juillet, par les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique, 44 036 tonnes de produits phytosanitaires (hors usage en agriculture biologique ou de biocontrôle) ont été vendus en France en 2020. Cela représente 23 % de plus qu'en 2019, qui accusait une baisse par rapport à 2018.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/vente-pesticides-france-hausse-2020-37984.php4>
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3- Répartition des quotas de thon rouge : la justice donne raison à la pêche artisanale, Le Monde, 31/07/21, 01h13
Martine Valo
Les petits métiers, réclamant plus d’équité dans l’attribution des quotas de pêche, avaient introduit un recours auprès du tribunal administratif de Montpellier en 2017. Quatre ans plus tard, celui-ci annule l’arrêté ministériel de répartition des quotas.
Voilà quatre ans que les pêcheurs artisans attendaient une décision de la part de la justice au sujet des quotas de thons rouges et de la façon dont ils sont répartis en France. A leur grand soulagement, le tribunal administratif de Montpellier s’est enfin prononcé et a annulé, le 15 juillet, l’arrêté ministériel qui répartissait les quotas de la saison 2017, très largement en faveur de la vingtaine de grands senneurs industriels opérant en Méditerranée. Cela ne changera évidemment rien rétroactivement, mais la question se pose chaque année. Si l’affaire peut sembler anecdotique, elle risque en fait d’ébranler le principe français qui consiste à accorder les droits de pêche presque uniquement en fonction de l’antériorité des professionnels. D’autres pêcheries pourraient alors être concernées. Le ministère de l’agriculture, dont dépend la Direction des pêches maritimes et de l’aquaculture, peut encore faire appel de ce revers juridique.
« Le système est opaque, assure Bertrand Cazalet, secrétaire des Pêcheurs petits métiers du golfe du Lion. Les volumes de captures réalisés par les uns et les autres à la fin des années 2000, qui doivent servir de référence, ne sont pas rendus public, et les règles de péréquation appliquées sont incompréhensibles. » Il s’était dit « agréablement surpris » par l’exposé du rapporteur public à l’issue de l’audience tenue le 17 juin. Ce dernier partageait peu ou prou les mêmes arguments que ceux des représentants des petits métiers. Le tribunal l’a suivi : il cite notamment dans sa décision le préambule au règlement de la politique commune de la pêche, qui affirme : « L’accès à une pêcherie devrait être régi par des critères transparents et objectifs, notamment à caractère environnemental, social et économique. » L’obligation pour les Etats membres de tenir compte du critère environnemental dans la distribution des autorisations de pêche y est soulignée à plusieurs reprises.
> Lire aussi L’Union européenne ne parvient pas à enrayer la perte de la biodiversité marine
Le recours « pour excès de pouvoir » concernant les modalités de répartition des quotas de thon rouge avait été déposé en 2017 conjointement par le Syndicat professionnel des pêcheurs petits métiers d’Occitanie, la Plateforme de la petite pêche artisanale française, le Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins du Var, la Prud’homie des pêcheurs de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), ainsi que la plate-forme LIFE (« Low Impact Fishers of Europe »), qui les a soutenus.
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Une population mieux portante
La population de thon rouge (Thunnus thynnus), un temps menacée par la surexploitation qui a sévi dans les années 1990 et 2000, se porte mieux en Méditerranée et dans l’Atlantique, grâce à de sérieuses mesures de restrictions. Les tonnages autorisés ont donc été réévalués depuis par la commission internationale qui veille sur cette ressource. En 2017, la France pouvait pêcher un total de 3 226 tonnes, elle a droit à 6 026 tonnes cette année, dont 5 363 allouées aux navires immatriculés en Méditerranée, 603 pour ceux de l’Atlantique et 60 pour la pêche de loisir. Cette embellie a joué dans la rébellion des petits métiers car le déséquilibre persiste. Les senneurs industriels continuent de rafler leur mise – 80 % des quotas – lors de campagnes éclairs d’une ou deux semaines par an, où ils capturent des thons destinés à être engraissés puis vendus sur les marchés d’Asie. Les artisans qui utilisent la ligne, la canne ou la palangre se partagent le reste et sont autorisés à pêcher une « part sociale » de 1,2 tonne de thon rouge chacun, voire rien du tout pour les plus mal lotis.
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« En laissant les organisateurs de producteurs appliquer des règles incompréhensibles, l’Etat ne respecte pas les principes européens de transparence et de proportionnalité, insiste Bertrand Cazalet, alors qu’il devrait favoriser des techniques ayant des incidences réduites sur l’environnement. Nous n’attaquons pas la rente de situation des senneurs, nous demandons seulement davantage d’équité. » Dans la foulée, les petits métiers de Méditerranée ont déposé un dossier en vue de constituer leur propre organisation de producteurs afin de mieux défendre leurs intérêts.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/31/repartition-des-quotas-de-thon-rouge-la-justice-donne-raison-a-la-peche-artisanale_6090164_3244.html>
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4- Reportage. Dans les « Villes et villages fleuris », adieu aux géraniums, place aux vivaces !, Le Monde, 31/07/21, 05h14
Pascale Krémer
« Flower Power » (3/6). Notre rapport aux fleurs se renouvelle. Le « label national de la qualité de vie » vit sa révolution écologique. Les communes jouent la biodiversité et l’ornement durable, moins cher et moins gourmand en eau.
Il semble là depuis toujours, planté bien droit aux entrées de villes. Familier et énigmatique à la fois, ancré dans l’inconscient collectif et témoin d’un processus dont les citadins ignorent tout. Même les fleurs qu’il arbore, alignées au cordeau, hésitent entre tulipe, rose et coquelicot. Le panneau « Villes et villages fleuris », cette étrangeté française.
Elles sont très exactement 4 462 communes (sur 34 968) à exhiber ainsi le « label national de la qualité de vie ». Passer derrière le panneau, c’est se téléporter dans la France des JT de mi-journée sur la première chaîne. Celle des villages couverts de rosiers grimpants, parsemés de roses trémières, des ronds-points à brouettes fleuries, des inusables bénévoles de comités d’embellissement qui bouturent et plantent avant l’apéro saucisson.
Modèle alsacien
Et voilà soixante-deux ans que cela dure, madame ! En 1959, Robert Buron, ministre du tourisme et des transports du général de Gaulle, lance le concours « Fleurir la France » dans l’espoir que les tas de fumier cèdent la rue aux géraniums, sur le propret modèle alsacien. Succès immédiat de la « propagande touristique », jamais démenti depuis. Le label « Villes et villages fleuris », devenu associatif (financé par les adhérents et l’interprofession horticole), brasse les milliers de candidatures en jouant du millefeuille administratif : les communes postulent auprès des départements, qui proposent aux régions, qui ensuite attribuent jusqu’à « 3 Fleurs ». Pour la quatrième, distinction suprême (avec la « Fleur d’or », Graal millésimé), un jury national se déplace, tous les trois ans.
A écouter Martine Lesage, directrice du label depuis 1978, raconter par le menu la mobilisation générale précédant cette inspection, « les courriers aux habitants suggérant de rentrer les poubelles, la banderole de bienvenue au jury national, le buffet en mairie », et « l’indignité » que représente une rétrogradation sur l’échelle florale nationale, l’on mesure l’enjeu. « Quand tu dis où tu habites, on te répond : “Ah oui, le beau petit village fleuri !” », rapporte Charlène Carpentier, pharmacienne à la retraite et adjointe au fleurissement à Saint-Josse-sur-Mer (Pas-de-Calais), bourgade dont l’identité tient aux « 4 Fleurs depuis quarante-cinq ans ».
A Juvigné (Mayenne), qui n’en compte pas moins, il semble à tous évident que c’est « grâce au label que le village a pu devenir une destination touristique pour la journée, notre musée de l’évolution agricole n’aurait sans doute pas suffi »… Malgré le confinement, les jardiniers d’Alès (Gard) se sont démenés pour la Fleur d’or, en 2020. Le maire, Max Roustan, y voit le terreau pour un « changement d’image d’une collectivité, d’une ancienne ville minière, noire, en une ville de taille moyenne où il fait bon vivre avec un air respirable et des couleurs » ! La pub dans le métro parisien a suivi. Ou comment harponner le slow tourist, les familles et, désormais, les télétravailleurs, en faisant acter par une autorité horticole supérieure la haute qualité environnementale d’un cadre de vie.
Car les Villes et villages fleuris vivent leur révolution écologique. « Sinon, on n’existerait plus, on serait ringards », pense leur directrice sexagénaire, pas du genre à rester plantée là. Les géraniums, bégonias et œillets d’Inde au kilo, les suspensions dégoulinantes aux lampadaires, les jardinières en béton renouvelées tous les six mois ? Balayé, du passé ! Montrez plutôt à Martine Lesage « une rue bordée de vivaces hautes qui bougent au vent et accompagnent le promeneur »…« Aujourd’hui, assure-t-elle, on dépense moins et on fait mieux, avec moins d’eau et un aspect plus naturel. »
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Pour conserver leurs précieuses Fleurs, les municipalités ont intérêt à avoir la main verte. Depuis 2013, la grille d’évaluation en 62 critères évolue : « connaissance, inventaire et protection de la biodiversité », « protection des sols », « économies d’eau », « valorisation des déchets verts », « méthodes alternatives d’entretien », « îlots de fraîcheur », « réduction des consommations énergétiques », toutes ces cases doivent être cochées. En plus des Fleurs, de nouveaux prix, « de la diversité végétale », « de la protection des espaces naturels », « de la valorisation environnementale », sont à saisir.
Floraison moins « flashy »
Au-delà de l’esthétique, c’est la progression de la nature en ville que l’on jauge. Les jardiniers municipaux se défient sur le terrain de l’écologie : zéro produit phytosanitaire (depuis belle lurette), plantations en pleine terre, végétalisation des façades publiques, plantes comestibles, paillage, stockage carbone par l’arbre, corridors écologiques, écopâturages, prairies fleuries plutôt que gazon… A Saint-Josse-sur-Mer (Pas-de-Calais), l’on nous parle de recensement photographique des insectes pollinisateurs, de Festival de l’arbre, de Nuit de la chouette. A Juvigné, en Mayenne, d’opération « Argent de poche » pour mobiliser les jeunes à la binette, de composteurs collectifs, ruches, poules, replantation de haies bocagères, bourse aux plants et exposition sur les « Sauvages de ma rue ».
Au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), ce sont rosiers lierres sur candélabre, glycine dans les arbres, nichoirs à chauve-souris, jardins familiaux. Et aussi nécessaire adaptation au dérèglement climatique : « Cette année, témoigne le responsable espaces verts Gilles Quennevat, j’ai choisi des espèces qui résistent aux très basses températures comme aux canicules, sans arrosage, j’ai introduit les yuccas, cactus, fleurs de steppe, et abandonné certains rosiers trop gourmands en eau. »
Grande affaire du moment, dans le monde du « Village (durablement) fleuri » : la substitution des vivaces aux fleurs annuelles. Sus aux géraniums, vive l’agapanthe, les alliums, gauras, sauges, les hydrangeas, forsythias, cassiflores, campanules, achillées, giroflées et pavots, qui boivent moins, exigent moins d’entretien et qui repoussent d’année en année. Cherbourg-en-Cotentin (Manche) assume même le tout-vivace. « A un moment, on produisait 42 000 plants de fleurs dans nos serres, on avait près de 1 000 jardinières et suspensions, se souvient Dominique Poirier, directeur des espaces verts. D’une ville à l’autre, on voyait les mêmes jardinières, demandeuses en eau, tourbe, engrais. Et chaque année, on arrachait tout, on remettait la terre à nu pour préparer le fleurissement… »
Halte au gaspillage ! Au printemps 2010, la ville décide de stopper cette surenchère de pétales, passant aux vivaces et à la pleine terre. Résumé de M. Poirier : « On a fleuri autrement, en accord avec notre climat et notre nature. » Et redouté la visite du jury des Villes fleuries, la même année… Pourtant, l’instance valide. Accorde même la Fleur d’or (2014) puis le prix de la protection des espaces naturels (2019). Cinq cents variétés de plantes vivaces sont plantées, ici, pour préserver les espèces et montrer l’exemple aux habitants – auxquels sont distribués bulbes et graines, une fois l’an. Toujours verts, les massifs sont devenus refuges à auxiliaires de lutte biologique contre les pucerons. Les pelouses ont cédé du terrain aux prairies fleuries, fauchées seulement en octobre.
Pour en arriver là, il aura fallu quelques réunions de quartier… Dominique Poirier a beau « éviter les fleurs de 3 mm qui ne sont même pas visibles en passant à vélo, chercher le spectaculaire dans les vivaces, renouveler d’un tiers les massifs chaque année, parce que certaines envahissent l’espace », les habitants de Cherbourg ont dû « accepter une floraison plus subtile qu’avant, moins flashy ». Et les jardiniers municipaux, monter en compétences pour prévoir l’harmonie des couleurs dont se pareront les vivaces plusieurs années plus tard.
Echange de bonnes pratiques
Tout sexagénaire qu’il soit, le réseau des Villes et villages fleuris impulse et accompagne la mue, favorisant l’échange des bonnes pratiques horticoles entre communes, les guidant techniquement, formant ses jurés au fleurissement durable. Gilles Quennevat, au Plessis-Robinson, l’admet : « L’arbre fruitier en ville, pour moi, c’était des gamins sur les branches de cerisier qui cassent. Mais j’ai vu qu’ailleurs, cela marchait. Alors, avec précaution, on a créé des vergers de néfliers, pommiers, poiriers, abricotiers, on a planté des kiwis en grimpantes, des vignes. Pour le plaisir et la nostalgie des habitants. »
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Bon, pour leur « bien-être psychologique », complète-t-il, honnête, des fleurs saisonnières sont encore plantées à certains endroits stratégiques, comme autant de « cerises sur le gâteau ». « Mais nous n’avons pas de fuites d’eau souterraines et nous développons des systèmes de récupération d’eau pluviale, donc, nous sommes à 100 % autonomes pour nos suspensions. » La culpabilité du géranium…
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Agapanthe (Agapanthus)
La nouvelle reine des jardinières et massifs municipaux, c’est elle, l’agapanthe. Pour détrôner géraniums et œillets, elle avait des arguments : plante à bulbe vivace, l’agapanthe (dite encore tubéreuse bleue ou lis du Nil) fleurit longuement, d’été en été, sans réclamer beaucoup d’entretien ni d’eau. Et de manière spectaculaire ! D’une touffe de feuilles vert foncé dessinant de longs rubans, s’extrait, toute droite, une hampe (tige) montant jusqu’à 1 mètre de haut, dont l’extrémité présente une floraison en ombelles – les petites fleurs bleues, blanches ou bicolores sont groupées en sphère. Un feu d’artifice constant, depuis les parterres de l’hôtel de ville !
> Retrouvez les articles de notre série « Flower Power » <https://www.lemonde.fr/flower-power/>
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/07/30/dans-les-villes-et-villages-fleuris-adieu-aux-geraniums-place-aux-vivaces_6090055_4497916.html>
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5- Loi Egalim : l'Ademe fait état des difficultés des cantines scolaires à préparer sa mise en œuvre, Actu-Environnement, 02/08/21
Félix Gouty
L'Ademe a publié le premier volet d'une étude sur la mise en œuvre par les établissements scolaires de la loi Egalim, pour l'alimentation durable dans la restauration. Elle constate de multiples difficultés mais suggère aussi des clés pour les surmonter.
Dans le contexte de la mise en œuvre de la loi Egalim, l'Agence de la transition écologique (Ademe) mène actuellement une étude préalable d'identification des « Freins et leviers pour une restauration collective scolaire plus durable », dont elle a récemment publié le premier volet. Ce dernier constitue un état des connaissances vis-à-vis des difficultés de mise en application des mesures de la loi Egalim, rencontrées par les cantines scolaires. « Si une minorité d'établissements est d'ores et déjà en conformité, ce n'est pas le cas pour de nombreuses collectivités », souligne en effet l'Ademe.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/loi-egalim-ademe-etude-difficultes-cantines-scolaires-37978.php4>
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6- Amazonie : Objectif manqué pour le Brésil, la déforestation n’a pas diminué d’au moins 10 % l’année passée, 20 Minutes avec AFP, 03/08/21, 13h36
Biodiversité. Entre août 2020 et juin 2021, la déforestation a diminué de 4 à 5 % seulement
Objectif raté pour le Brésil de Jair Bolsonaro. Lundi, le vice-président Hamilton Mourao, a annoncé que le pays ne pourrait pas atteindre la réduction de 10 % de la déforestationen Amazonie fixée initialement sur la période d’août 2020 à juillet 2021.
« Nous n’allons probablement pas remplir notre objectif de réduction de 10 % (de la déforestation). Je crois que ce sera plutôt autour de 4 à 5 %. C’est une réduction très faible, dérisoire, mais c’est mieux que rien », a déclaré à la presse ce général de la réserve.
Une dégradation importante ces derniers mois
Les données officielles de la déforestation sur le cycle allant d’août à juillet, collectées par le système Prodes de l’Institut National de Recherches Spatiales (INPE), ne seront connues qu’en novembre. D’août 2019 à juillet 2020, 10.851 km2 avaient été déboisés en Amazonie, une augmentation de 7 % par rapport au cycle précédent.
Malgré le déploiement de l’armée pour tenter de réprimer la déforestation illégale, la situation a continué de se dégrader ces derniers mois. Un autre système de calcul de l’INPE, le Deter, qui publie des données préliminaires en temps réel, montre que la surface déboisée en Amazonie a augmenté de 17 % au premier semestre 2021 par rapport à 2020.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3096039-20210803-amazonie-objectif-manque-bresil-deforestation-diminue-moins-10-annee-passee>
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7- Un fertilisant naturel, le bon filon d’une PME aveyronnaise, Le Monde, 04/08/21, 14h00
Audrey Sommazi (Toulouse, correspondance)
A près de 80 ans, le « paysan chercheur » Marcel Mézy poursuit son combat pour allier agriculture et écologie, en menant campagne pour son compost jusqu’aux jardins de la Villa Médicis, à Rome.
On a beau lui poser plusieurs fois la question, Marcel Mézy ne transige pas. Bien que la recette de son procédé de fertilisation se compose d’un savant dosage de seize plantes et de huit essences d’arbre, le paysan presque octogénaire accepte, du bout des lèvres, de livrer quelques ingrédients : ortie, lichen, chêne et noisetier. « Voilà, vous dites ça, cela suffit », lâche l’inventeur, qui tient à conserver la formule secrète de ce compost mis au point il y a quarante ans au lieu-dit Grioudas, de la commune de Montrozier, dans le nord de l’Aveyron.
C’est au même endroit, en juin, qu’il a entrouvert les portes de son vaste domaine entouré de prés en fleurs, quelques jours avant de s’envoler pour Rome. Sa formule, reconnue par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, sera utilisée dans les jardins de la Villa Médicis pour sauver orangers, citronniers, rosiers, chênes et cyprès. Quelques jours plus tard, une cargaison a été expédiée à la coopérative Ocozaca, située à Zacamitla, dans l’Etat mexicain de Veracruz.
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Des essais sur les caféiers, affectés par un champignon, vont être menés sous la houlette de Jean-Pierre Blanc, le directeur général du torréfacteur Malongo. Ses autres clients se trouvent en Algérie, au Qatar, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Irlande. Avec eux s’ouvrent de nouveaux marchés. Le traitement du mildiou, ce parasite qui attaque la vigne, est envisagé. Tout comme celui des eaux usées et des sols salés.
Pourtant, rien n’était joué d’avance. Au départ, « on me prenait pour un fou », se remémore Marcel Mézy. Faisant fi des critiques, il structure pas à pas son processus pour produire désormais son compost à grande échelle. Aujourd’hui, une équipe collecte tous les ans 2 500 tonnes de plantes cultivées dans les champs qui entourent les dix fermes dont il est propriétaire. Dans son usine, construite en contrebas du hameau, la cueillette est ensuite compostée, mélangée à son écosystème qu’il a baptisé le « Bozoulais » (du nom du village de Bozouls, situé à un jet de pierre de Grioudas), avant d’être broyée.
Comprendre les mystères de la nature
Puis c’est au tour de la Sobac de prendre le relais. Avec 180 salariés, cette PME, qu’il a cofondée en 1992 à une dizaine de kilomètres de Grioudas, commercialise cette solution sous deux marques principales : Bactériosol agit sur la fertilité du sol et Bactériolit traite les effluents (lisier et fumier). La société, qui a enregistré en 2020 un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros, revendique 100 000 jardiniers clients et 15 000 agriculteurs. Mathieu Causse et son frère Paul sont de fervents convaincus. Les éleveurs de 140 vaches de race aubrac marchent dans les pas de leur père, qui fut l’un des premiers à faire confiance à cet écosystème, dans les années 1980. « Nous divisons par trois les frais vétérinaires. Les taux de fécondité et de fertilité sont meilleurs et nous utilisons moins d’eau », souligne Mathieu Causse.
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Assis à une table dans son bureau à la décoration sobre (seules quelques photos de ses pur-sang arabes, son autre passion, ornent les murs), Marcel Mézy s’anime lorsqu’il raconte son lien à la terre. Alors qu’il était enfant, le berger qui gardait les vaches et brebis familiales grattait la mousse pour humer son odeur et trouver une racine. Une seule envie animait le garçonnet : comprendre les mystères de la nature… pour passer le temps.
Après son service militaire, ce père de quatre enfants, alors commercial et employé agricole, a poursuivi ses recherches pendant son temps libre. « Mes plantes occupaient les 400 mètres carrés du sous-sol. Mais, faute de place, j’ai été contraint de mélanger les tas de compost, raconte-t-il. Tout avait évolué en quelques jours : les brindilles avaient disparu, dégradées par des champignons présents dans un compost. » Sans trop y croire, il venait d’inventer un accélérateur d’humus dans les sols.
Pauline Blanquet, docteure en microbiologie à la tête du laboratoire intégré de Marcel Mézy, précise : « Il a inventé un écosystème sur lequel se sont développés 28 000 micro-organismes, principalement des champignons et des bactéries, dont il voyait les effets sur le terrain. Nous les avons classés et caractérisés », avec l’aide de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement de Toulouse. Pourtant, « il manque la reconnaissance de la communauté scientifique », déplore la chercheuse. « On doit encore se justifier et apporter des preuves de ce que l’on fait, car nos résultats vont à [son] encontre. » Agacé, Marcel Mézy acquiesce : « Je mène un combat permanent. »
> Lire aussi Les collectivités territoriales appelées à accélérer la mise en place du compostage à grande échelle
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/04/un-fertilisant-naturel-le-bon-filon-d-une-pme-aveyronnaise_6090524_3234.html>
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8- Ravagée par la sécheresse, la Californie arrache ses précieux amandiers, AFP, 05/08/21, 09:00
Camille Camdessus
"C'est un crève-cœur" : couchés sur le flanc, des amandiers gisent par rangées au milieu de l'exploitation de Daniel Hartwig. Désemparé face à une sécheresse dévastatrice et de nouvelles restrictions d'eau, l'agriculteur californien n'a eu d'autre choix que d'arracher ces arbres "de première qualité".
Sous les feuilles jaunies et recroquevillées de ces amandiers morts, on distingue de petites coques brunâtres. La récolte de cette année, si l'eau avait fini par arriver.
A leur pied, les racines ont commencé à prendre la poussière. Le mercure, qui frôle les 40°C en cette matinée d'été, accélère leur décomposition. Pour le reste, il y a ces énormes machines, qui transforment les arbres en montagnes de copeaux de bois.
- "Choc brutal" -
"C'est un choc si brutal", souffle auprès de l'AFP l'agriculteur, résigné devant ce spectacle macabre. Il est en charge de la gestion de l'eau de la méga-propriété de Woolf Farms, un domaine de plus de 8.000 hectares autour du petit bourg de Huron. C'est la première fois que l'exploitation doit arracher autant d'arbres avant qu'ils n'arrivent en fin de vie.
D'une irrigation au compte-gouttes aux capteurs dernier cri installés à travers la propriété au sol craquelé, tout a été pensé pour optimiser l'utilisation de l'or bleu.
Mais les amandiers ont très soif -- dans une vallée qui manque cruellement d'eau. Après plusieurs années de très faibles précipitations et un hiver particulièrement sec, les autorités de Californie ont fermé le robinet au monde agricole. En avril, après une série de calculs, il a fallu se rendre à l'évidence : "Il n'y avait pas assez d'eau sur le marché" pour garder tous les amandiers en vie, raconte Daniel Hartwig.
Un ballet de pelleteuses a donc déraciné 150 hectares de ces arbustes, sacrifiés pour assurer la survie des autres.
"C'est très douloureux", déplore le cultivateur. Et pour cause, le marché californien pèse près de 6 milliards de dollars par an. Poussé par la demande de substituts aux produits animaliers, comme le lait d'amande, il a doublé en 15 ans, d'après Daniel Hartwig.
- "Les méchants" -
La Californie produit 80% de ces fruits à coque consommés à travers le monde et les amandes de Woolf Farms voyagent aussi loin qu'en Inde ou en Australie…
Sans eau, cette ère est-elle révolue ?
"C'est une fierté de pouvoir nourrir le monde depuis ici", affirme l'agriculteur devant le champ qui n'est plus. "Mais si nous n'avons pas les moyens de le faire, d'où viendra cette nourriture ?", interroge-t-il.
Les mains enfoncées dans les poches de son jean, il grommelle : "Il y a cette idée reçue selon laquelle les agriculteurs sont là pour gaspiller de l'eau."
"On nous fait passer pour les méchants", fustige-t-il.
Pour irriguer les cultures qu'ils ont réussi à préserver, Woolf Farms pompe de l'eau à plusieurs centaines de mètres sous terre.
En roulant à travers la propriété qui s'étend à perte de vue, Daniel Hartwig pointe une série de champs en jachère. "Presque tout ça aurait été cultivable", assure le fermier au sujet des plants de coton, tomates et blé qui ont fait les frais de la sécheresse. "Maintenant, ce n'est plus qu'un ramassis de récoltes."
Il soupire : "on a fait tout ce qu'on a pu."
<https://www.geo.fr/environnement/ravagee-par-la-secheresse-la-californie-arrache-ses-precieux-amandiers-205767>
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9- Les gelées printanières provoquent une chute « historique » des productions de vin et d’abricots en France, Le Monde avec AFP et AP, 06/08/21, 13h11
D’après les statisticiens du ministère de l’agriculture, la production de vin pourrait être jusqu’à 30 % plus basse en 2021 qu’en 2020. La filière des abricots risque de voir son chiffre d’affaires « reculer d’un tiers ».
Tas de foin brûlés, bougies, éoliennes à chaleur… Au printemps, les agriculteurs français avaient lutté, plusieurs nuits durant, contre des vagues de froid attaquant leurs cultures à des stades critiques de leur développement. Les conséquences de ces gelées, étudiées par Agreste, le service statistique du ministère de l’agriculture, confirment les inquiétudes des viticulteurs et des arboriculteurs.
La production française de vin devrait être en baisse de 24 % à 30 % en un an, et atteindre un niveau « historiquement bas », annonce Agreste, dans un rapport publié le 6 août. Le gel d’avril a aussi gravement affecté les arbres fruitiers français, en particulier les abricots, dont la récolte 2021 devrait être amputée de moitié, par rapport à la moyenne 2016-2020, toujours selon les estimations d’Agreste, établies au 1er août. Il s’agirait de la plus mauvaise récolte depuis quarante-deux ans.
> Lire aussi Episode de gel : « Quand le vin s’enrhume en Gironde, ce n’est pas bon »
Une « demi-récolte » d’abricots
La quantité de vin produit pour l’année 2021 se situerait entre 32,6 millions et 35,6 millions d’hectolitres, selon le ministère. Une récolte « prévue historiquement basse, inférieure à celles de 1991 et 2017 concernées elles aussi par un gel sévère au printemps », note le ministère.
« Pour l’heure, le rendement serait proche de celui de 1977, année où la récolte viticole avait été réduite par un gel destructeur et des précipitations estivales », poursuit-il. La baisse de production entre 1977 et 2021 est aussi la conséquence d’une réduction régulière des surfaces viticoles entre ces deux dates, précise le rapport. La récolte du raisin risque par ailleurs d’être affectée par les maladies de la vigne, comme l’oïdium et le mildiou, favorisées par la météo estivale pluvieuse.
Concernant les abricots, la production 2021 est estimée à 56 000 tonnes, en baisse de 35 % sur un an et de 54 % par rapport à la moyenne quinquennale, qui fait référence en agriculture. La vallée du Rhône et la Provence avaient particulièrement été touchées par les gelées. D’après le ministère, le chiffre d’affaires national de la filière pourrait « reculer d’un tiers ».
> Lire aussi « L’abricot joue au yoyo avec la météo »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/06/les-gelees-printanieres-provoquent-une-chute-historique-des-productions-de-vin-et-d-abricots-en-france_6090732_3244.html>
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10- Reportage. En Bretagne, le combat vivace d’Anaïs, l’artisane de la tisane, Le Monde, maj le 07/08/21 à 05h20
Catherine Rollot
« Flower Power » (4/6). Notre rapport aux fleurs se renouvelle. Sujet du documentaire « Anaïs s’en va-t-en guerre », Anaïs Kerhoas s’est battue pour défendre son statut de « paysanne herboriste ». Le succès de ses créations aromatiques et médicinales lui a donné raison.
Elle râle. Contre les caprices de la météo, contre les tracasseries administratives, et même un peu contre la journaliste, qui va lui faire perdre de précieuses heures alors qu’elle a tant à faire en cette fin de printemps. Elle est comme ça, Anaïs Kerhoas, opiniâtre et au caractère bien trempé. En 2014, un documentaire de la réalisatrice Marion Gervais, visionné par plus de 1 million d’internautes et multiprimé dans les festivals, Anaïs s’en va-t-en guerre, dressait le portrait de la jeune citadine originaire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), à l’époque âgée de 26 ans, portée par le rêve de cultiver des plantes aromatiques et médicinales. Accroupie dans une prairie, on la voyait pester. « Je suis bien remontée, maugréait-elle en arrachant frénétiquement les mauvaises herbes. Si c’est comme ça, je ne m’installe plus et je retourne à mes études. Ils vont garder leur maïs et n’auront pas de belles plantes. »
Sept ans après, on la retrouve « chez elle », un terrain de 1,4 hectare, une maison d’habitation et une étable, à Sains, dans l’arrière-pays de la baie du Mont-Saint-Michel, en train de désherber à la main sous un ciel gris de juin, toujours un peu râleuse mais fière aussi du chemin parcouru. Sur les 5 000 mètres carrés de culture, point d’épis mais des plantes aux noms enchanteurs : sauge, guimauve, angélique, verveine, mélisse, aspérule odorante… En tout, une quarantaine de vivaces et d’annuelles, bichonnées par cette brindille constellée de taches de rousseur.
Mélanges élégants
A partir de ce trésor aux odeurs délicates mais aussi de la dizaine de variétés sauvages (sureau noir, prêle, aubépine, reine-des-prés…) récoltées dans la nature environnante, la productrice de plantes aromatiques et médicinales, désormais trentenaire, concocte une gamme de tisanes vendue sur son site Internet et dans quelques boutiques de proximité dont celles du chef breton Olivier Roellinger, l’un de ses premiers clients.
Des semis à la mise en sachet, elle fait tout elle-même. Chaque année, 300 kg de plantes séchées passent entre ses mains graciles, et donnent lieu à des mélanges élégants. « La Délicate », « La Féminine », « L’Espiègle » sont autant de créations au « juste prix » (5 euros le sachet de 15 grammes sur son site Lestisanesdanais.fr), loin de la poudre sans saveur des infusettes industrielles ni des prix extravagants pratiqués par des marques à la mode, qui veulent faire de la tisane un produit de luxe.
Celle qui se juge « assez conne » pour continuer à fumer, au risque d’abîmer son odorat, alors qu’elle a toujours en mémoire les effluves du troène du jardin de son enfance, de la confiture de mûre de son père ou de la glycine de Roz-Ven, la villa de Colette qui a inspiré à l’autrice le roman Le Blé en herbe, entre Saint-Malo et Cancale, aurait pu être « nez » si elle n’avait « détesté la chimie ». A Roz-Ven, son père et son compagnon se sont installés dans la modeste maison de gardien de la propriété. C’est dans ce paradis végétal face à la plage de la Touesse, que, lors de ses visites, Anaïs fabrique ses premières huiles parfumées et fait sécher ses premières plantes pour son herbier.
Bac en poche, à 18 ans, après une enfance heureuse mais marquée par la séparation de ses parents et la révélation de l’homosexualité de son père, elle part six mois en Inde, d’abord accompagnée puis seule. Elle s’y enivre d’odeurs, plonge le nez dans « les notes vertes et fraîches de la cardamome, les effluves anisés du basilic sacré, le parfum intense, raffiné, presque mystique du jasmin », y découvre le lien avec la nature mais aussi la liberté de la solitude.
De retour en France, elle décide de se lancer dans une formation d’herboriste, un métier dont le diplôme universitaire reconnu par l’Etat a été supprimé en 1941, en plein régime de Vichy, une exception en Europe. Depuis cette date, seuls les pharmaciens ont le monopole du conseil et de la vente des plantes médicinales. Il existe cependant un certificat d’herboriste, dispensé par des organismes privés. Une situation complexe, loin de dissuader Anaïs. « Si j’aimais la facilité, ça se saurait »,glisse dans un sourire la jeune femme qui, pendant deux ans, suit par correspondance cet enseignement qui mixe cours de chimie, d’aromathérapie, de physiologie ou encore de botanique. Parallèlement, elle voyage, son autre grande passion, en Guyane puis au Brésil.
Rudes débuts
Un premier stage chez Gérard Bensoussan (Les Tisanes de Ker-Héol), qui cultive depuis presque quarante ans des plantes aromatiques et médicinales dans le Finistère, l’initie aux rudiments du métier. Auprès de ce producteur, à la fois professeur et mentor, elle apprend le délicat travail de l’effleurage de l’aubépine, la cueillette des ombelles de sureau et des feuilles d’ortie, mais aussi le bouturage, la plantation, le sarclage des jeunes pousses.
Elle apprend aussi à surmonter les courbatures liées aux positions et aux gestes de ce travail aux champs, et ses propres doutes, elle qui croyait « que les métiers agricoles étaient réservés aux hommes parce que trop éprouvants physiquement ». Elle complète sa formation par un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole, spécialité maraîchage. A l’époque, la culture des PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) est peu enseignée.
Les débuts sont rudes. Installée sur la ferme d’un ami maraîcher à Saint-Suliac, un joli village en bordure de Rance, elle peine à joindre les deux bouts et vit dans une caravane sans eau chaude. Plusieurs fois, elle est au bord d’abandonner son rêve, mais trouve les ressorts pour continuer. Une guerrière, au point de donner envie à Marion Gervais de lui consacrer un documentaire. Des années ont passé, suffisamment pour faire un premier bilan. « J’ai réussi à acheter un terrain et une ferme. Je vends la totalité de ma production, ce qui me permet d’en vivre ; 1 200 euros par mois, ça me suffit, comptabilise la jeune femme. Je travaille dur mais je me sens libre et heureuse. »
Dans la pièce principale de sa maison, tout a été récupéré ou donné par des amis, la possession n’est pas un but pour cette adepte de la sobriété heureuse. Récemment, elle a investi dans un petit tracteur, déniché un tamis vibrant utilisé dans le bâtiment qu’elle a adapté pour trier sa récolte. Ce sont les seules concessions à son credo du tout-manuel.Quelques anciens outils de paysan, coupe-joncs et hache-paille, complètent son équipement. La vieille caravane des débuts est devenue un séchoir pour ses plantes.
Le prix de la liberté
En ce moment, elle est remplie de fleurs de sureau, qui dégagent une odeur sucrée. « Il reste aussi un peu de mélisse, mais il n’y a quasiment plus rien à la vente. Il faut attendre la fin de l’été pour la nouvelle collection. » D’ici là, il lui aura fallu semer, récolter, trier sa production avant de la faire sécher, puis de la mettre en sachet, plus de 10 000 chaque année. Le prix de la liberté aussi pour celle qui se considère comme une « paysanne herboriste », et peut légalement cultiver, cueillir dans la nature, transformer et vendre ses plantes à condition qu’elle ne s’avise pas de donner des conseils quant à leurs usages thérapeutiques.
Il y a deux ans, épuisée par cette vie de labeur, elle est partie au Sénégal chez une amie, un break hivernal pour se ressourcer, et se donner un peu de recul. Elle y a écrit un livre (Anaïs s’en va-t-en guerre, Ed. des Equateurs, 2020) et rencontré l’amour, en la personne de Seydou, qui vient de la rejoindre en Bretagne. Au moment de prendre congé, alors que le temps file sans plus aucune pression, on l’interroge sur sa tisane préférée. « En ce moment, peut-être “L’Amoureuse”, un mélange mêlant citronnelle, guimauve, basilic-cannelle, betterave, rose », répond-elle, amusée. Anaïs, un brin fleur bleue, avait choisi, de longue date, pour devise « Vivons d’amour et d’eau chaude ».
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Sureau noir (Sambucus nigra)
A l’état sauvage dans les haies bocagères mais aussi dans les jardins privés, cet arbuste de 3 à 5 mètres de haut, parfois beaucoup plus, fleurit de fin mai à fin juin. « Fleurs, feuilles, écorce, baies, tout est utilisable dans le sureau noir, la variété la plus répandue en France, s’émerveille Anaïs Kerhoas. A condition de ne pas le confondre avec une autre espèce non comestible, le sureau yèble, Sambucus ebulus,toxique, mais reconnaissable facilement car c’est une herbacée beaucoup plus petite et qui n’a pas de bois. » Des fleurs en ombelles de couleur blanc crème au parfum de litchi du « bon sureau », on tire tisane, limonade, sirop. En macération, elles servent aussi à parfumer vinaigre et huile. Les baies de couleur noire, qui ne doivent pas être consommées crues, très riches en antioxydants, sont transformées en jus, confitures, gelées… Diurétique, dépuratif et sudorifique, le sureau noir serait un allié en cas de refroidissement et de rhumatismes.
> Retrouvez les articles de notre série « Flower Power » <https://www.lemonde.fr/flower-power/>
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/08/06/en-bretagne-le-combat-vivace-d-anais-l-artisane-de-la-tisane_6090763_4497916.html>
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11- A Boulogne-sur-Mer, un filet biodégradable au défi d'allier pêche durable et enjeux économiques, AFP, 14/08/21, 12:00
Zoé Leroy
Pour tenter d'en finir avec la pollution marine et terrestre due aux filets de pêche en nylon, un filet "100% biodégradable et compostable" est en cours d'expérimentation à Boulogne-sur-Mer, une première en Europe, selon l'Office français de la biodiversité.
"Je préfère tester ce filet maintenant, dire ce qui ne va pas, plutôt qu'on nous impose un filet bio du jour au lendemain avec lequel on se retrouvera à 40% de chiffre en moins, autant collaborer", argue le pêcheur Jérémy Devogel, qui teste ce prototype en conditions réelles sur son fileyeur, Nereïdes 2.
Pour capturer des soles le long de la côte entre Boulogne-sur-Mer et le Tréport, il embarque chaque jour 2.700 mètres de ces filets, composés de matière végétale et fossile, soit environ 30% de l'ensemble de son matériel de pêche.
Les prototypes sont conçus en Bretagne dans l'entreprise Seabird, tissés au Portugal, et assemblés à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Le projet, porté par le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale, a bénéficié d'un financement de 760.000 euros provenant d'aides publiques et de France filière pêche.
Les avantages de ces nouveaux filets ? Ils se déchirent "au bout d'un an et demi" et "la dégradation complète est atteinte au bout de cinq ans", précise Marie-Christine Gruselle, chargée de mission "pêche professionnelle et récréative" au Parc naturel.
De quoi rendre "négligeables les possibilités de +pêche fantôme+", ajoute-t-elle, en référence aux filets nylon perdus qui continuent de piéger les poissons.
- Des mailles encore trop lâches -
Une fois perdus en mer, les filets en plastique mettent eux "plusieurs centaines d'années à se dégrader" avec "des conséquences pour la ressource et le travail économique du pêcheur", relève Frédéric Fasquel, directeur délégué du Parc naturel.
Leur durée d'utilisation est aussi assez courte, "de quatre à cinq mois", souligne Vincent Mathel, ingénieur chez Seabird. "On arrive vite à d'importants volumes de déchets difficiles à recycler et donc énormément enfouis".
Mais si l'intention est bonne, côté rendement, le filet biodégradable ne soutient pas encore la comparaison.
En 2020, M. Delogel avait pêché avec ces filets, "en moyenne, 35% de moins en nombre et 26% de moins en poids" qu'avec le matériel classique, détaille Solène Peuget, qui embarque régulièrement à bord du Nereïdes 2 pour suivre l'expérience pour le Parc naturel.
"Le design du filet a été retravaillé pour se rapprocher davantage d’un filet conventionnel concernant notamment la taille et la forme des mailles", explique Vincent Mathel. Et pour mieux tromper le poisson, "une partie du filet a aussi été colorée en vert - comme les filets classiques - alors qu'il était entièrement blanc l'année dernière".
- Encore des années de réglage -
Pas encore suffisant pour M. Devogel : "ils ont rétréci le maillage mais pas encore assez, les nœuds ne sont pas assez serrés, la maille se détend et la texture du filet n'est pas encore assez souple", détaille le pêcheur.
"Ils ont réglé quelques problèmes techniques mais ils en ont créé d’autres, ça reste un prototype, il faudra quelques années pour le régler", ajoute-t-il, sans toutefois se décourager puisqu’il devrait continuer en 2022 à se prêter aux tests.
Pour les professionnels, "le souci est d’avoir des engins de pêche qui pêchent, qui certes préservent le milieu marin, mais aussi leur activité", abonde Thierry Missonnier, directeur de l'organisation de producteurs de pêche From Nord, partenaire du projet.
L’objectif "n'est pas d’avoir un filet plus performant mais avec des performances similaires aux filets actuels, pour concilier pêche durable et continuité de l’activité économique", ajoute M. Missonnier. "Préserver le milieu marin, les producteurs y sont sensibles, ils en sont directement dépendants."
En parallèle de cette expérimentation en mer, ont lieu des tests de recyclage - deux possibilités sont à l’étude, le compostage et méthanisation - ainsi qu'une étude de mise sur le marché. Un autre modèle de filet biodégradable doit aussi être testé l'hiver prochain à Fécamp.
<https://www.geo.fr/environnement/a-boulogne-sur-mer-un-filet-biodegradable-au-defi-dallier-peche-durable-et-enjeux-economiques-205891>
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12- A Monthou-sur-Bièvre, une ferme pionnière du bio se réinvente grâce à ses repreneurs, Le Monde, 16/08/21, 11h00
Jordan Pouille (Monthou-sur-Bièvre, envoyé spécial)
La petite ferme laitière de la Guilbardière, dans le Loir-et-Cher, fonctionne en agriculture biologique depuis les années 1980. A l’âge de la retraite, le couple qui l’exploitait a préféré quatre jeunes néoruraux à une chaîne de supermarchés parisiens pour reprendre sa prospère affaire.
« Ton tzatziki est un peu amer, tu sais. Tu veux de mon pain ? Tu goûtes mon canard au curry ? » Chaque midi, la salle d’accueil devient la cantine des fermiers de la Guilbardière, où chacun cuisine un plat. Elle est surtout une agora où les décisions sont prises une fois par semaine, à l’unanimité. « On a le droit de dire non mais il faut proposer une solution à la place », prévient Melaine Travert, l’un des quatre associés trentenaires qui ont repris début 2020 cette ferme emblématique de l’agriculture biologique.
> Lire aussi L’agriculture biologique continue de susciter des vocations
Située à une quinzaine de kilomètres de Blois, à Monthou-sur-Bièvre, la Guilb’, avec ses murs enduits à la chaux, ses 35 vaches laitières et ses 100 hectares cultivés, a été parmi les pionnières du bio dans le Loir-et-Cher. En 2020, le couple qui l’exploitait est parti à la retraite. Après avoir pris soin de la transmettre à quatre jeunes de tous horizons. « Un héritier de la famille Mulliez est d’abord venu nous voir et ça nous a un peu gênés, raconte Anne Martin. Il était prêt à acheter notre ferme au prix fort pour pouvoir alimenter ses magasins parisiens bio en prenant nos deux salariés comme chefs de culture. Notre envie était plutôt de pouvoir transmettre à des jeunes qui veulent faire ce métier, sans les étrangler. »
Son mari, Gilles Guellier, dont les parents avaient acquis la Guilb’en 1957, s’est installé en 1986, à 30 ans. Il lui faudra six ans pour convertir toutes les productions en bio. « Rendez-vous compte que mon père était un précurseur de l’agriculture intensive avec l’utilisation des produits chimiques ! Il y a eu quelques heurts entre nous mais financièrement, je m’en sortais… Il a même fini par m’admirer. »
« Le souvenir de mon grand-père »
« On peut dire que je suis le plus bourgeois de la ferme », s’amuse aujourd’hui Bertrand Monier, l’un des repreneurs, ingénieur agronome de formation et longtemps ouvrier agricole pour se faire la main. Lui se consacre à la production de nouilles avec des blés anciens cultivés sur place. Son surplus de farine alimente un boulanger bio de Saint-Romain-sur-Cher. Bertrand aurait pu intégrer l’entreprise paternelle, spécialisée dans la chemise sur mesure, avec un atelier en Normandie et une boutique rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris, « mais le souvenir de mon grand-père, éleveur auvergnat, a été plus fort ».
> Lire aussi « Au lieu d’attendre que le monde change, on pouvait déjà changer de monde » : la permaculture ou le nouveau retour à la terre
Fils d’un ingénieur télécoms et d’une sage-femme, Melaine Travert a suivi sa compagne psychologue quand elle a décroché un poste dans une clinique de Cour-Cheverny, toute proche. Seul associé à vivre sur place, Melaine alterne l’élevage et les cultures aux côtés de Mathieu Liaigre, qui n’a pas voulu reprendre l’élevage familial des Deux-Sèvres. « Si je devais succéder à mon père, c’était pour me retrouver avec mon oncle. Sauf que lui et moi avons une vision opposée du métier. » Emily Destaerke-Fontaine, fille de fonctionnaires, s’occupe de la fromagerie. Une stagiaire, Lily, participe à la relance de l’activité de ferme pédagogique, fortement malmenée par la pandémie : « Durant l’année scolaire, la ferme n’a pu accueillir que 300 enfants quand nos prédécesseurs en recevaient 2 000 », pour 10 000 euros de revenus par an.
Enfin, Mélanie Bournez, ancienne animatrice de MRJC, un temps pressentie pour être la cinquième associée, expérimente à la ferme sa propre activité de culture et de séchage de plantes aromatiques et médicinales. Elle entend se mettre bientôt à son compte, comme autoentrepreneuse.
Une partie de Guilbardière, la grande salle d’accueil, a été achetée par un groupement de 250 souscripteurs, amis ou clients fidèles des produits de la ferme, sous la forme d’un groupement foncier agricole (GFA) « Ça a allégé le montant du prêt et nous a apporté de la crédibilité auprès des banques », analyse Bertrand Monier. La mince contrepartie est que le lieu abrite des séances de yoga et des répétitions de fanfare.
Très vite, la question de la répartition équitable des tâches s’est imposée : qui pour se rendre au marché de Blois le samedi, alimenter les magasins et les AMAP de pochons de lait cru, qui pour assurer les traites du dimanche ? Comment garantir des vrais week-ends et faciliter le départ de tout associé qui souhaiterait quitter la Guilb’ ? Comment, enfin, se verser un salaire mensuel net de 1 200 euros et s’octroyer quatre semaines de congés annuels ? A force d’échanges, ils ont trouvé une organisation pour tenir ces objectifs.
Une conception singulière
Il en ressort une conception singulière de la pénibilité du travail à la ferme en rupture avec la précédente génération. « Même si nous avons vite été à l’équilibre, le temps libre est resté un concept abstrait pour nous, se rappelle Anne Martin, militante de la Confédération paysanne, à laquelle je consacrais jusqu’à deux jours par semaine. Et je ne compte plus les réunions avec la chambre d’agriculture pour les convaincre de recruter un technicien bio afin d’aider aux conversions ! » Son mari, Gilles Guellier, abonde : « C’est relativement récent de découper les choses en temps de travail, temps de famille et temps de loisirs. Chez moi, ce temps ne faisait qu’un ! Nous avions une vie sociale à la ferme, nous recevions des gens et organisions même 4 à 5 spectacles par an. »
> Lire aussi Des agriculteurs à la reconquête du bocage perdu
Bordant le jardin aromatique de Mélanie Bournez, on découvre une pâture où pousse le sorgho fourrager, une plante réservée aux milieux désertiques mais populaire en région Centre après une succession d’épisodes de sécheresse. « Une façon d’être résilient en s’adaptant au changement climatique », insiste Melaine Travert, qui rêve de supprimer l’achat de foin pour gagner en autonomie. « La résilience est à la mode et c’est très bien mais contrairement à l’herbe qui dure cinq ans, le sorgho est une plante qu’il faut semer chaque année, tempère Gilles Guellier. Cela revient à travailler la terre aussi souvent que dans le conventionnel. »
Avec l’argent de la ferme, le couple s’est offert un coquet pavillon à Cellettes, qu’il a converti en maison bioclimatique au terme de travaux colossaux. Privés du bâti de la Guilbardière, ils en possèdent encore les terres et même les toitures de hangars dotés de leurs coûteux panneaux solaires. Ils détiennent enfin cet impressionnant tipi de bois, en bordure de ferme, qu’ils louent à un ami artiste : « C’est presque comme une yourte, c’est très confortable mais on n’a pas réussi à le vendre, avoue Gilles. Là, je crois que les repreneurs ne le sentaient pas. »
> Lire aussi : Le Larzac, éternel laboratoire paysan
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/16/a-monthou-sur-bievre-une-ferme-pionniere-du-bio-se-reinvente-grace-a-ses-repreneurs_6091559_3234.html>
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13- Pesticide interdit : destruction de betteraves, théoriquement protégées par les néonicotinoïdes, Novethic avec AFP, 16/08/21
Anne-Catherine Husson Traore
500 000 tonnes de betteraves sucrières détruites, soit 1,5 % de la production parce que plusieurs milliers d’hectares ont été traités par un herbicide contenant des substances interdites dans l’Union Européenne. Nouvel avatar pour la filière qui avait provoqué un débat animé à l’automne 2020 en obtenant la réintroduction des néonicotinoïdes. Nouvelle illustration de la difficulté à limiter la phytotoxicité et à faire appliquer les restrictions européennes sur les pesticides.
[Mis à jour le 16 août] Maudite betterave sucrière, spécialité des plaines agricoles picardes ! Frappée par la jaunisse, elle avait obtenu, à l’automne 2020 du Parlement français, une dérogation pour continuer à utiliser les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles afin de se protéger de la maladie, Mais elle connaît désormais une autre crise liée aux herbicides produits par la société israélienne Adama.
Après la révélation il y a quelques semaines de la présence de substances interdites dans l’Union européenne sur 5 000 hectares de champ de betteraves où ont été répandus l’herbicide Marquis, le ministère de l'Agriculture a ordonné la destruction des parcelles concernées dans le nord et l'est de la France. Cela représente 500 000 tonnes de betteraves soit 1,5 % de la production. La filière demande des indemnisations pour les 273 planteurs.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/500-000-tonnes-de-betteraves-detruites-apres-l-utilisation-de-pesticides-interdits-150077.html>
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14- En Bretagne, les projets de méthanisation suscitent de plus en plus de crispations, Le Monde, 17/08/21, 05h24
Nicolas Legendre (Rennes, correspondant)
Dans la première région agricole de France, les unités de méthanisation agricole ont poussé comme des champignons depuis cinq ans. Aujourd’hui, les critiques se multiplient.
« C’est l’énergie renouvelable la plus subventionnée, avec une approche complètement erronée de l’intérêt agroécologique. C’est grotesque, énorme, une hérésie ! Ça finira de façon scandaleuse. » Olivier Allain n’a pas de mots assez forts pour fustiger la méthanisation agricole, procédé consistant à transformer lisiers, fumiers, matières végétales et résidus agroalimentaires en énergie. Il y a quelques années pourtant, le « monsieur agriculture » d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2017, vice-président de la région Bretagne chargé de l’agriculture de 2015 à 2021, considérait cette technologie comme prometteuse. Mais l’éleveur costarmoricain, qui a exercé des responsabilités à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), a changé d’avis. Le développement rapide de la filière, sous perfusion d’argent public, et son impact sur le monde agricole ont eu raison de son enthousiasme. Il n’est pas le seul à s’alarmer.
Dans la première région agricole de France, les unités de méthanisation, infrastructures massives et coûteuses, souvent adossées à des fermes de grande taille ou exploitées par de grandes coopératives, voire par des collectivités locales, ont poussé comme des champignons depuis cinq ans. Les organisations professionnelles concernées en recensent 153 actuellement en fonctionnement, contre moins d’une dizaine il y a dix ans. En outre, 130 projets sont en cours d’étude. A l’origine du phénomène : un alignement des planètes économiques et politiques favorables.
Au milieu des années 2010, le gaz « vert » est présenté par de nombreuses entreprises énergétiques, ainsi que par l’Etat et la FNSEA, comme une solution à de nombreux maux. Il doit permettre de diversifier le bouquet énergétique français, et donc d’atténuer la dépendance envers d’autres pays. Il est aussi censé contribuer à diminuer les quantités d’effluents d’élevage épandus sur les sols, principaux responsables des trop-pleins de nitrates dans les masses d’eau – alors que ce procédé de dégradation des matières organiques en milieu fermé conserve l’azote, les nitrates donc, et le phosphore. Il doit enfin fournir aux paysans concernés des revenus complémentaires, dans un contexte de crises agricoles à répétition, alors que les prix d’achat de la viande, des céréales et autres produits laitiers sont compressés par l’agro-industrie et la grande distribution.
Risques environnementaux
Avec ses 110 millions d’animaux d’élevage et ses 1 500 établissements agroalimentaires, la Bretagne apparaît comme un eldorado. L’Allemagne, où la méthanisation a fait florès dès le début des années 2000, est alors citée comme exemple – depuis, le procédé y a été largement critiqué et son développement a été freiné par l’Etat. La France, elle, ouvre les vannes à partir de 2013. Les gouvernements successifs simplifient les procédures et subventionnent les infrastructures. Les tarifs de rachat du « biogaz », garantis par des contrats de quinze ans, oscillent entre 64 euros et 139 euros par mégawatt/heure, soit cinq à dix fois le coût moyen du gaz naturel en provenance de Norvège, de Russie, des Pays-Bas ou d’Algérie, principaux fournisseurs du marché de gros français.
Les banques prêtent massivement aux prétendants à la diversification. L’énergéticien Engie, à travers ses filiales GRDF et GRTgaz, multiplie les opérations de communication et de démarchage auprès des paysans. Une myriade d’entreprises (constructeurs de méthaniseurs, consultants, etc.) quadrille la campagne, qui se hérisse de bâches coniques ou hémisphériques couvrant de vastes fosses reliées par des tuyaux en inox et de hautes cuves industrielles. Cette mécanique bien huilée se grippe une première fois, en Bretagne, le 18 août 2020.
Ce jour-là, à Châteaulin, dans le Finistère, un problème technique survient dans une unité de méthanisation industrielle (recevant notamment des résidus d’élevage), exploitée par Engie. Une cuve de digestat, résidu final de la méthanisation généralement épandu sur les terres cultivables, déborde. Résultat : 400 000 litres de liquide noirâtre s’écoulent dans le fleuve de l’Aulne, en amont d’une usine d’eau potable, provoquant une importante pollution. Pendant plusieurs jours, les foyers de près de 200 000 personnes seront privés d’eau potable.
Dès lors, les critiques se multiplient. Les voix discordantes, qui pointaient de longue date les dangers de la méthanisation, deviennent plus audibles. Dans leur collimateur, d’abord, les risques environnementaux. En Bretagne, une trentaine d’accidents ont été recensés depuis la mise en service des premières « usines à gaz », dans les années 2000. Autre grief : l’utilisation de matières végétales pour « nourrir » les méthaniseurs. En théorie, ceux-ci peuvent fonctionner en n’absorbant que des résidus d’élevage ou d’industries agroalimentaires. Dans les faits, l’ajout de « verdure » dans la mixture permet de meilleures performances.
Surenchère au détriment des éleveurs
Parmi les végétaux à « haute teneur méthanogène » figurent des plantes cultivées spécialement à cet effet entre deux récoltes « classiques », mais aussi des cultures destinées à l’alimentation animale ou humaine, comme le maïs. Un décret paru en 2016 fixe à 15 % le seuil maximal de « cultures principales » incorporées chaque année dans un digesteur. Cependant, l’Etat, de l’avis général, ne dispose pas de moyens suffisants pour contrôler l’application de cette norme, pas plus que pour faire appliquer ses propres réglementations en termes de sécurité des installations.
Les opposants à la méthanisation dénoncent un « détournement » de la fonction nourricière des terres arables. De nombreux paysans témoignent ainsi d’une « surenchère » pour l’achat de fourrage et de paille causée par ces usines à gaz, au détriment des éleveurs souhaitant acheter des denrées pour leurs animaux. D’autres évoquent un « déséquilibre » sur le marché du foncier agricole, certains cherchant à accroître leur surface exploitée… afin de disposer de plus d’intrants pour alimenter leur unité de méthanisation. Ce cercle vicieux a tendance à conforter le modèle productiviste, dominant en Bretagne mais très critiqué.
> Lire le récit : Agriculture productiviste, la fracture bretonne
En encourageant les paysans à devenir « énergiculteurs », au prix d’un endettement massif (une unité de méthanisation coûte en général plusieurs millions d’euros), cette « course à l’énergie » contribuerait à perpétuer un système qui rémunère très mal, par ailleurs, la production d’aliments. A cela s’ajoutent, entre autres, les « nuisances » dénoncées par des riverains – « industrialisation » des paysages ruraux, odeurs, norias de camions transportant des intrants, etc. –, ainsi que les incertitudes concernant l’effet des digestats sur la biodiversité.
Le consensus d’hier a volé en éclats. En 2019, le conseil régional a cessé de subventionner la quasi-totalité de la filière, hormis les projets les plus modestes, invoquant une nécessaire « réflexion » pour « définir une trajectoire de développement de la méthanisation plus équilibrée ». En 2020, plusieurs organisations, dont Eau et rivières de Bretagne, la Confédération paysanne et des partis politiques de gauche ont publié un manifeste demandant un moratoire pour suspendre le développement de la méthanisation dans la région.
« Un emballement » qui a « entraîné des craintes »
Même au sein de la FNSEA et de son antichambre, les Jeunes agriculteurs (JA), l’unanimité n’est plus de mise. « On ne peut pas blâmer nos collègues qui installent des méthaniseurs, quand, pendant vingt ans, ils ont trait les vaches tous les jours sans en tirer de revenus dignes !, estime Jimmy Guérin, président des JA d’Ille-et-Vilaine. Ces installations sont souvent plus rentables pour l’exploitation que la production de denrées alimentaires. Si, demain, l’Etat nous dit qu’on n’est plus agriculteurs, mais producteurs d’énergie, très bien… Mais il faudra assumer ce choix ! »
Dans le Morbihan, Jean-Marc Onno, pionnier de la méthanisation dans le département et président de l’Association des agriculteurs méthaniseurs bretons, admet un certain « emballement » qui a « entraîné des craintes ». « Certains se sont lancés dans un projet sans l’avoir véritablement préparé, admet-il. Mais il y a, à côté de ça, une majorité de prétendants sincères, avec de beaux projets, sensés, et j’en ai marre qu’ils se fassent lyncher ! » Selon lui, l’Etat a sa part de responsabilité en ne mettant pas les moyens nécessaires pour contrôler les méthaniseurs, contrairement à la demande de la filière qui se veut « propre ». « Il y a trois ou quatre ans, on était une filière magnifique, et maintenant on est des pestiférés… Comment c’est possible ? », lance-t-il.
Dans ce dossier, l’Etat marche sur des œufs. Après avoir largement soutenu le développement de la méthanisation, il a opéré une première inflexion en 2020. Adoptée cette année-là, la programmation pluriannuelle de l’énergie prévoyait une possible révision à la baisse de la future part du « biogaz » dans la consommation totale de gaz (« 7 % à 10 % » d’ici à 2030, contre 10 % auparavant). Quelques mois plus tard, un arrêté prévoit une diminution progressive du prix de rachat du gaz « vert » dans les années à venir, « de façon à tenir compte de la maturité atteinte par la filière ».
Un moyen déguisé de freiner le boom méthanier et de limiter ses dérives ? Le ministère de la transition écologique assure au Monde que « l’ambition de développement du biogaz est forte » et qu’elle n’est « pas remise en cause ». Et d’ajouter, cependant, que ce développement doit « se faire dans un cadre maîtrisé ». D’où « un renforcement du cadre réglementaire » en cours « pour les plus grosses installations », ainsi qu’un ajustement des tarifs de rachat pour « maîtriser la dépense publique et pour accompagner la hausse des volumes ».
Relations tendues avec les opposants
Ces ajustements interviennent alors que les conclusions d’une mission d’information sénatoriale, diligentée pour mesurer les « effets et conséquences »du développement de la méthanisation, doivent être dévoilées en septembre. « Le procédé semblait avoir de nombreuses vertus, confie son rapporteur, le sénateur écologiste d’Ille-et-Vilaine Daniel Salmon. Mais, aujourd’hui, on a une croissance sans doute trop forte. Il y a de la méthanisation responsable, raisonnable, qui peut fonctionner, mais il faut probablement réanalyser tout ça d’ici à 2030 et voir si on n’a pas trop d’externalités négatives. »
> Lire aussi A Lamballe, un méthaniseur encourage l’élevage de cochons en dépit des algues vertes
En attendant, en Bretagne comme ailleurs dans l’Hexagone, de nombreux projets sont l’objet d’une contestation emmenée par des associations et collectifs d’habitants et, parfois, par des élus locaux. Le Monde a recensé une vingtaine d’actions en cours dans les quatre départements bretons. Les opposants multiplient les recours pour tenter de faire annuler les permis de construire.
Les relations avec les porteurs de projets sont parfois tendues, voire violentes. Ici, un villageois affirme – plainte auprès de la gendarmerie à l’appui – avoir été menacé par des agriculteurs. Là, des paysans se disent « harcelés » par les « anti-tout » qui les « empêchent d’entreprendre ». L’exaspération des uns, ulcérés par les conséquences de la méthanisation, fait écho à celle des autres, horripilés par la perte de temps et d’argent qu’implique un « pourrissement » de leur projet. Elle semble loin, l’époque où Jean-Marc Onno déclarait dans un média agricole régional au nom de l’Association des agriculteurs méthaniseurs bretons : « Tous les clignotants sont au vert pour se lancer dans la méthanisation. » C’était il y a seulement trois ans, en 2018.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/17/en-bretagne-les-projets-de-methanisation-suscitent-de-plus-en-plus-de-crispations_6091612_3244.html>
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15- Le climat extrême de l’été 2021 pourrait conduire à des pénuriescde pâtes alimentaires, Novethic avec AFP, 17/08/21, maj le 24/08
Ludovic Dupin
Entre les chaleurs extrêmes et les inondations monstres, les récoltes en France et dans le monde ont été considérablement affectées. À tel point que des manques et des baisses de qualité sont attendus dès cette année. Et dans les années à venir, à la faveur du changement climatique, la situation risque de s’aggraver et de s’étendre à de plus en plus de produits.
Les fabricants français de pâtes alimentaires ont alerté lundi 17 août sur une pénurie à venir de blé dur, provoqué par des problèmes climatiques au Canada et en Europe. "Le dérèglement climatique met en danger le marché des pâtes alimentaires", ont ainsi prévenu le Sifpaf (syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires) et le CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle), dans un communiqué conjoint.
Le secteur met en cause "des pluies beaucoup trop abondantes en Europe et une sécheresse sans précédent au Canada". Cela va conduire à une "pénurie de blé dur, seule matière première des pâtes alimentaires, et à la flambée historique des prix mondiaux". En effet, en juillet, le Canada a été touché cet été par une vague de chaleur d'une intensité exceptionnelle. Or le pays nord-américain est le premier pays producteur de blé dur. Il représente à lui seul les deux tiers du commerce mondial.
La récolte sera "de moins de 4,2 millions de tonnes, soit 32 % de moins que la moyenne des cinq dernières années et près de 30 % de moins que les prévisions du 20 juillet", selon les chiffres du bureau statistique canadien StatCan. À cela s'ajoute "une récolte insuffisante en Europe avec 7,3 millions de tonnes pour un besoin de 9,5 millions de tonnes", précisent industriels pastiers et semouliers. Ici, les pluies abondantes, qui ont touché la France pendant la floraison et durant la moisson, ont "réduit fortement le potentiel utilisable de blé dur français".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/pates-vin-cafe-le-climat-extreme-de-l-ete-2021-pourront-conduire-a-des-manques-150079.html>
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16- Avec {A Tree For You} - Vos plantations sont entre de bonnes mains !, Sentiers entre deux, 17/08/21
André-Jean Guérin
Elles deviendront des arbres d’avenir
Les arbres plantés grâce aux contributeurs de l’association A Tree For You sont bénéfiques pour le climat, les eaux, les sols, la diversité biologique. Ils s’inscrivent dans des projets de développement portés par des agriculteurs, des communautés ou des collectivités locales. Trois visites de l’été 2021 en apportent l’illustration en Isère, dans le Gers et les Pyrénées-Atlantiques.
Les pérégrinations estivales rapprochent parfois de l’un ou l’autre des projets bénéficiaires de donateurs et mécènes de l’association A Tree For You. Ils attendent légitimement des informations sur la réalisation et le suivi des projets qui ont fait l’objet de leur générosité. En l’occurrence, ils en ont eu à la suite des rapports envoyés régulièrement par le partenaire de plantation. La visite d’un représentant direct de A Tree For You conforte ce suivi et la qualité des rapports transmis par l’AFAF, association française d’agro-foresterie. Elle donne en outre l’occasion de replacer la plantation d’arbres dans le projet d’ensemble.
Les arbres financés par les donateurs de A Tree For You contribuent à diverses aménités :
• accentuation de la capture de dioxyde de carbone [1] et séquestration de carbone [2] ;
• enrichissement des sols et protection contre l’érosion par régulation du régime local des eaux ;
• accueil de diversité biologique que ce soit directement par la variété des espèces d’arbres ou par l’accueil et la nourriture d’auxiliaires des cultures réduisant les besoins de pesticides ;
• amélioration du micro-climat des parcelles alentour favorisant la production végétale comme le confort des animaux ; et surtout…
Les opérations retenues par A Tree For You participent aux ressources et à l’activité des personnes et communautés sur leur territoire. Le développement de leur projet est donc essentiel ce qu’illustrent les témoignages que nous avons recueillis.
A Saint-Ismier à l’est de Grenoble, une plantation pédagogique en agro-foresterie, autour de productions de petits-fruits et pépinière de fruitier, de vergers, de maraichage attachée au lycée horticole et déjà visitée en 2020.
>> Suite à lire à :
<http://sentiers.eu/marcher-avec/a-tree-for-you/article/vos-plantations-sont-entre-de-bonnes-mains>
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17- Vaison-la-Romaine : un chantier vert pour des jeunes en difficulté scolaire, La Provence, 19/08/21, 14h59
A.A.
Les jardins familiaux que la ville de Vaison-la-Romaine a installés en bordure d'Ouvèze ne sont pas seulement des terrains divisés en parcelles affectées à des particuliers pratiquant le jardinage pour leurs propres besoins ou ceux de leur famille. Ils sont aussi le lieu de projets éducatifs, humanistes, écologiques.
C'est ainsi qu'au printemps la municipalité de Vaison a signé une convention avec l'Espace de vie sociale de l'Acaf-MSA et l'association départementale de Vaucluse pour la sauvegarde de l'enfance à l'adulte (ADVSEA) en mettant à disposition deux parcelles de 1 700 m² à cultiver.
La société coopérative et participative mise en place par l'ADVSEA, avec la coopération d'éducateurs, permet à des adolescents de 12-16 ans d'être rémunérés pour chaque heure travaillée afin de financer un projet de loisir.
Du jardinage éducatif et social
C'est le cas d'Enzo, un jeune de presque 16 printemps, qui vient de passer cinq demi-journées sur le chantier vert du jardin de Vaison, accompagné par Maël et Olivier, des éducateurs qui travaillent sur le territoire de Vaison-la-Romaine. "Je suis déscolarisé et je n'ai pas de boulot. Ça me permet de me remettre dans le bain du travail. Je suis suivi par les éducateurs. Ça se passe super bien et je gagne un peu d'argent sur les chantiers. Mon projet personnel est d'acheter une moto et donc de passer le permis. Nous en sommes à la fin de cette étape de chantier qui consistait à tout nettoyer. Cela nous a pris cinq demi-journées de 8 h à 13 h."
Ce projet intergénérationnel de maraîchage fondé sur la pédagogie du contrat devrait se prolonger jusqu'à la fin de l'hiver où seront possibles les premiers semis. Une manière pour des associations à vocation sociale de se rassembler autour d'un projet global d'éducation.
> Et aussi Marseille : des vacances pour tous au plus près des dauphins
<https://www.laprovence.com/article/ecoplanete/6461851/vaison-la-romaine-un-chantier-vert-pour-des-jeunes-en-difficulte-scolaire.html>
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18- Enquête. La Chine à l’affût du bois français, Le Point n°2557, 19/08/21
Alice Pairo-Vasseur
Mondialisation. Les sociétés chinoises faisant grimper les enchères, les scieries françaises peinent à s’approvisionner en chêne. Enquête.
Ce matin de juillet, Vincent Corbière est tendu. Il a parcouru une centaine de kilomètres depuis Champsecret, dans l’Orne, pour rejoindre la salle des fêtes de La Ferté-Frênel. Ce quadragénaire bonhomme, exploitant forestier et gérant d’une scierie, est là pour acheter des troncs entiers et non écorcés de chênes – des grumes, dans le jargon. Il en a un besoin fou pour fournir ses clients tonneliers, charpentiers, parqueteurs et menuisiers, qui les lui réclament. « Messieurs, faites vos offres ! » C’est la tradition, les chênes se disputent aux enchères. À La Ferté-Frênel, notre professionnel normand transmet discrètement son offre à l’huissier dans la salle et trépigne en attendant le verdict. Une dizaine d’exploitants forestiers, de traders et de scieurs se positionnent sur le même lot que lui. Bingo, Vincent Corbière emporte la mise. « Gagner une enchère est devenu un soulagement, il est de plus en plus fréquent que les grumes de chêne m’échappent », raconte-t-il quelques jours plus tard, de son bureau où les catalogues de lots annotés côtoient mètres rubans et chutes de bois. Tout près, les chariots de sciage, tronçonneuses, écorceuses et autres déligneuses vrombissent. « Il faut agir, il y a urgence ! » implore ce fils et petit-fils de scieurs, dont l’entreprise familiale est sortie de terre en 1905.
Depuis près de six mois, Vincent Corbière croise dans les salles des ventes de nouveaux visages : des hommes, des « intermédiaires », qui œuvrent pour des sociétés chinoises. Et les enchères que font ces derniers autour des grumes de chêne ont de quoi étourdir. En règle générale, ce bois voit son prix varier selon sa qualité : de 80 euros le mètre cube pour du chêne destiné aux charpentes, jusqu’à 700 pour celui utilisé pour les tonneaux, plus raffiné et prestigieux. « Mais les Chinois ne regardent pas à la dépense, ils passent en force. Ils s’offrent nos grumes 20% au-dessus de leur prix. Quand on arrive à s’aligner, ils montent encore d’un cran et grimpent à 30 %. C’est la surenchère ! » souffle, dépassé, Vincent Corbière, qui emploie sept salariés. Il a signé, comme 2 200 autres professionnels, une pétition, « Sauvons la scierie française : STOP aux exports de grumes ! », lancée en juin à l’initiative de la Fédération nationale du bois (FNB), l’organisation professionnelle des acteurs de la transformation du bois – sciage, assemblage, collage… De la Bourgogne-Franche-Comté au nord de la France en passant par le Grand Est, nombre d’acheteurs français de chêne se plaignent d’une guerre commerciale avec ce protagoniste, jugé sans pitié.
Marché tendu. Il est vrai que l’empire du Milieu aime nos chênes ; tellement, qu’en une dizaine d’années il a fait de notre pays son premier fournisseur. C’est que, là-bas, après des décennies de surexploitation du Quercus, le nom latin du chêne, il a été décidé, en 1998, de geler toutes les coupes jusqu’en 2097. Les forêts françaises, couvertes à 40% de ces arbres majestueux aux branches tortueuses et au feuillage ajouré, ne pouvaient qu’attirer la lumière… Un engouement renforcé par l’annonce récente de la Russie, deuxième exportateur mondial de ce bois après les États-Unis, de stopper toute vente de chêne à des étrangers, dès 2022, pour garantir son propre approvisionnement. « On observe également, en France, une baisse de la production de feuillus depuis les années 1990 », souligne Éric Toppan, économiste du bois et directeur général adjoint de la Fédération des syndicats de forestiers privés de France (Fransylva). Ajoutez à cela une reprise économique, plus marquée en Chine que dans nos contrées, et tous les éléments sont réunis pour tendre un marché déjà tendu.
Car le chêne, un bois dur, dense et lourd, permet une multitude de réalisations : charpente, ébénisterie, sculpture, construction navale, traverses de chemins de fer… La boulimie actuelle des acheteurs chinois pour répondre à la demande ne fait donc qu’« aggraver un problème d’approvisionnement en rien nouveau », confirme Éric Toppan. Le volume de ces arbres massifs (1,8 million de mètres cubes par an, soit l’équivalent du volume de la tour Eiffel), issus de nos forêts, se révèle aujourd’hui insuffisant pour alimenter à la fois les transformateurs français (dont les besoins s’élèvent à 1,7 million de mètres cubes) et l’exportation. Résultat : les prix s’envolent – plus de 30 % en trois ans. « On sent bien que le marché s’affole. Si je ne manque pas de matière première, j’achète le chêne 10 à 15% au-dessus du prix ces derniers mois, il faut ensuite intégrer ces hausses de prix », observe Philippe Lambron, gérant depuis quarante ans d’une société de charpente dans la Sarthe.
Éric Puygrenier connaît bien le milieu des salles des ventes. Courtier et gérant de la société Timtrade, première entreprise d’export de grumes françaises, notamment à destination de la Chine, il reconnaît le caractère « offensif » de ces enchères et de ces offres parfois vertigineuses. « Les entreprises chinoises achètent même du petit bois, autrement dit du bois jeune, qui n’est pas arrivé à maturité, confie-t-il. Ils ont besoin de volume ; alors, ils mettent le paquet sans vergogne. Ce ne sont pas des enfants de chœur, mais on ne peut pas les accuser de tous nos maux ! »
À la tête de la Fédération nationale du bois, Nicolas Douzain-Didier est celui qui se plaint le plus et le plus fort de cet insatiable appétit chinois. Cela fait partie de son job : en tant que directeur général de l’organisme, il reçoit les doléances des scieurs et défend leurs intérêts. Surtout, ne lui dites pas qu’il est protectionniste. « On est tout à fait partants pour l’exportation. Le problème, c’est le caractère excessif et en hausse continue de cette exportation ! » répond-il, amer. Le professionnel se montre alarmiste : selon lui, si on « laisse faire l’hémorragie », 90 % des 500 scieries de chêne pourraient, à moyen terme, être menacées de pénurie et 20 % d’entre elles fermer leurs portes d’ici à la fin de l’année.
Il n’hésite pas à qualifier la situation d’« aberrante » sur les plans « économique et écologique ». Certaines grumes de chêne issues de nos forêts sont transformées dans des usines chinoises en meubles ou en parquets pour être, in fine, commercialisées chez nous ! Soit. Mais les scieurs ne paient-ils pas un excès de prudence depuis le début de la crise sanitaire ? « Ils ont temporisé leur approvisionnement », note l’économiste Éric Toppan. Comme beaucoup de ses pairs, le Normand Vincent Corbière a choisi de ne constituer que peu de stock l’année passée, alors que le monde s’ouvrait et se fermait au rythme des confinements liés à la crise sanitaire ; il craint désormais de manquer de grumes dès la rentrée.
De nouveaux contrats de marchés publics, des particuliers qui retapent leur maison de campagne… La demande à laquelle les scieurs doivent faire face est forte. « Mes carnets sont saturés de commandes. Mais je suis inquiet pour l’avenir, car sans approvisionnement, on meurt », poursuit Vincent Corbière.
Côté FNB, Nicolas Douzain-Didier insiste : « Quand le libre-échange n’est plus loyal, il faut agir. » Il est allé frapper à la porte, début juin, du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation pour réclamer de l’aide à Julien Denormandie, chargé également de la forêt. Il lui a rapporté, outre ces tensions sur le marché du chêne, l’OPA chinoise en cours sur les grumes de résineux et notamment celles d’épicéas destinés à la construction.
« L’agressivité de certains opérateurs et les problèmes d’approvisionnement à venir sont un sujet préoccupant, abonde le ministère auprès du Point. Assurer la transformation au niveau national ou européen est prioritaire. » Une solution toute trouvée est brandie par les scieurs : il suffirait d’étendre le label « Transformation UE » – créé en 2015 et jusque-là dévolu aux forêts publiques – aux forêts privées. Un label qui accorde aux acheteurs s’engageant à transformer leurs grumes dans l’Union européenne un accès prioritaire aux chênes lors des ventes de l’Office national des forêts, le gestionnaire des forêts publiques.
La proposition a de quoi agacer les propriétaires français de forêts, présentés comme les « méchants de l’histoire », cédant leur bois aux Chinois plus offrants. Une guéguerre française dans la guerre internationale du chêne, rapporte Bertrand Servois, président de l’Union de la coopération forestière française. « On est dans une économie ouverte ! » tance celui qui préférerait « échanger en bonne intelligence avec les scieurs », pour « sécuriser leurs approvisionnements, tout en maintenant la compétitivité des fournisseurs, via des contrats aux prix ajustés ».
Intermédiaires. Président du Centre national de la propriété forestière et de Fransylva, Antoine d’Amécourt possède, lui, 750 hectares de forêts dans la Sarthe et préfère sourire à propos des coups de fil quotidiens qu’il reçoit de courtiers français, belges ou hollandais travaillant pour le compte d’entreprises chinoises. Des interlocuteurs dont il sent bien « qu’ils ne sont pas des professionnels du bois » et qui pourraient « tout aussi bien acheter des boulons ». Aussi le professionnel veut-il croire à une révision complète des modes actuels de commercialisation du chêne. Parce qu’il en est certain : « En réalité, 99 % des propriétaires voudraient vendre français et transformer à proximité… » Aujourd’hui encore, l’exploitation du bois alimente 60 000 entreprises – scieurs, bûcherons, exploitants forestiers, transporteurs…), avec 440 000 emplois à la clé, souvent en milieu rural, et un chiffre d’affaires avoisinant les 2 milliards d’euros.
Retour à Champsecret, où Vincent Corbière pointe du doigt la carte délavée et XXL de la Normandie qu’il a épinglée sur l’un des murs de son bureau. Il dessine d’un geste ample et rond le périmètre des forêts – Bellême, Écouves, Saint-Sever… – qui approvisionnent sa scierie et celui des clients auxquels il livre son bois sous forme de planches. « On arrive encore à travailler à l’échelle locale, sur un rayon de 200 kilomètres…» Mais la carte n’est pas à jour : aucune trace d’autoroutes. Une autre époque ?
<https://www.pressreader.com/france/le-point/20210819/282252373604280>
Sur le même sujet :
> La Chine siphonne la forêt française <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/la-chine-siphonne-la-foret-francaise-1337738>, Les Echos, 09/08/21, 17:09
> La Chine vide la France de ses forêts et de son bois, une "aberration économique et écologique" selon les instances <https://www.ladepeche.fr/2021/08/10/la-chine-vide-la-france-de-ses-forets-et-de-son-bois-une-aberration-economique-et-ecologique-selon-les-instances-9725157.php>, La Dépêche, 10/08/21, 19:41
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19- Le berceau de l'agronomie française en passe d'être vendu. Et ça suscite la polémique, France Inter, 20/08/21, 06h01
Delphine Evenou
Le domaine de Grignon, qui abrite le site historique d'AgroParisTech, a été cédé par l'État à un promoteur immobilier privé. Des élus, des anciens élèves et des personnalités scientifiques s'y opposent. Tous soutenaient un projet concurrent.
Derrière le mur d'enceinte de sept kilomètres de long, un grand château de briques rouges datant du XVIIe siècle, 130 hectares de terres agricoles avec une ferme expérimentale, et 133 hectares de bois. Le domaine de Grignon, au cœur des Yvelines, accueille les chercheurs et les apprentis agronomes depuis près de 200 ans. Charles X y avait installé en 1826 l'Institution royale agronomique. Aujourd'hui ce sont les étudiants d'AgroParisTech qui s'y forment.
L'an prochain, ils déménagent à quelques kilomètres pour permettre la création d'un "grand pôle d'excellence scientifique", selon les mots du ministère de l'Agriculture, sur le campus de Paris-Saclay regroupant AgroParisTech et des laboratoires de l'INRAE. La décision ne suscite pas (ou plus) de remous, mais ce sont les conséquences de la vente qui ont amené les étudiants à se mobiliser au printemps dernier : ils ont occupé trois semaines leur campus pour avoir un droit de regard sur les dossiers candidats, notamment sur leur impact écologique sur le site.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/societe/le-berceau-de-l-agronomie-francaise-en-passe-d-etre-vendu-et-ca-suscite-la-polemique>
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20- Les céréaliers profitent de la flambée des cours du blé, Le Monde 20/08/21, 09h08
Laurence Girard
Entre la sécheresse au Canada, une récolte russe décevante et une forte demande mondiale, le prix des céréales s’envole. Du pain bénit pour les agriculteurs français.
Au vendredi 20 août, les moissons ne sont toujours pas terminées. Dans le nord de la France, comme en Normandie, des moissonneuses-batteuses sont encore dans le feu de l’action. Cette année, la récolte de céréales, démarrée tardivement, joue les prolongations.
Malgré les épisodes pluvieux, qui ont compliqué la tâche dans les champs, le moral est quasi au beau fixe. Pour Jean-François Loiseau, président de la coopérative céréalière Axéréal, « 2021 est plutôt une belle année, cela fait plaisir ». Dans un monde agricole guère enclin à crier sur les toits ses motifs de satisfaction, le jugement prend tout son sens.
Même son de cloche auprès de Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé « grandes cultures » de FranceAgriMer. « Au niveau économique, c’est plutôt une bonne année. La surprise est venue des cours très soutenus. Ils ont commencé à progresser à l’automne 2020 et continuent à tenir », affirme-t-il. Les cours des céréales ont même flambé en août. Pour preuve, la tonne de blé tendre livrée à Rouen a franchi le seuil des 250 euros. « Il faut remonter à janvier 2013 pour retrouver des niveaux équivalents », souligne Nathan Cordier, du cabinet Agritel.
+ Infographie : Cotation du blé tendre, en euros <https://img.lemde.fr/2021/08/19/0/0/1050/858/1328/0/45/0/aa1967d_619620804-eco-3221-ble-tendre.png>
> Lire aussi « Du pain bénit pour les céréaliers »
Le grain doré donne le ton et entraîne dans son sillage les autres céréales. A l’exemple du blé dur, qui se négocie à près de 335 euros la tonne dans le port de La Pallice, à La Rochelle (Charente-Maritime). Ou de celui de l’orge de brasserie, vendu à 270 euros la tonne. Du jamais-vu depuis 2011. Ce rebond des cours est du pain bénit pour les céréaliers français. Comme toujours sur ces marchés, il est très lié à la situation internationale.
Un volume de grains disponibles important en 2021 en France
« Avec la sécheresse qui a touché le Canada, provoquant des incendies dans l’ouest du pays, les récoltes sont catastrophiques. La production de blé pourrait y passer de 35 millions de tonnes en 2020 à 24 millions de tonnes cette année », estime M. Cordier. Les yeux des analystes se tournent également vers la Russie. « Il y a une déception sur le niveau de récolte en Russie. Elle pourrait y atteindre 72,5 millions de tonnes, à comparer aux 85 millions de tonnes attendues », précise M. Cordier. Or, en parallèle, la demande est toujours forte. Que ce soit en Chine, en Afrique, au Maghreb ou en Egypte, le rythme des importations ne faiblit pas.
Dans ce contexte, la France défend ses positions sur le marché mondial. « Nous exportons la moitié de notre production de blé, dont un quart en Europe, et le solde hors des frontières des Vingt-Sept », rappelle M. Loiseau. En 2020, les exportations françaises de céréales ont représenté un montant total de 7,18 milliards d’euros, dont 3,84 milliards pour le blé.
> Lire aussi L’agriculture biologique continue de susciter des vocations
Cette année, le volume de grains disponibles sera important. Selon les chiffres publiés par les services statistiques du ministère de l’agriculture, Agreste, la moisson française de blé tendre pourrait peser 36,7 millions de tonnes. Soit un fort rebond de 25 % par rapport à la collecte maigrelette de 2020, mais aussi une progression de 10 % par rapport à la moyenne 2016-2020.
Toutefois, cette prévision a été revue à la baisse par rapport aux estimations faites avant les premières fauches. « Il y a une certaine déception par rapport à la plaine magnifique que nous avons vue en juin. La pluie et le manque de soleil en juillet et en août ont un peu affecté les rendements, même si la moyenne est correcte », explique M. Piétrement. Une moyenne de 74 quintaux à l’hectare, qui gomme les disparités habituelles. « Certains atteignent 90 quintaux à l’hectare, comme dans le Bassin parisien, par exemple, quand d’autres font 65 quintaux », souligne M. Loiseau. Les plus malchanceux, victimes des crues, n’ont pas rempli leurs silos.
Poulet, pâtes et œufs pourraient subir une hausse des prix
La météo capricieuse a joué avec les nerfs des agriculteurs. « Quand il pleut, il faut attendre deux jours sans pluie avant de pouvoir revenir sur la parcelle », raconte M. Piétrement. Elle a aussi perturbé la qualité globale des grains. « Il y a énormément de triage à faire, mais nous pourrons satisfaire toutes les demandes. Il y a des blés de qualité meunière et des blés destinés à d’autres valorisations », rassure M. Loiseau.
La récolte d’orge, également en croissance, pourrait atteindre 11,7 millions de tonnes, selon Agreste. Quant à la production de blé dur, si elle se limite à 1,6 million de tonnes, c’est d’abord lié à une surface plantée moindre.
> Lire aussi « Blé et maïs, des grains en or »
Les agriculteurs ont du grain à moudre cette année pour transformer le fruit de leur travail en espèces sonnantes et trébuchantes. Certains livrent leurs céréales à leur coopérative et attendent la fin de la campagne pour connaître le prix moyen qui leur sera versé. D’autres préfèrent boursicoter et choisissent le tempo de leurs ventes. Une part de la production est souvent vendue avant la récolte. Reste à savoir s’ils profiteront de la situation actuelle pour en écouler encore une bonne part.
Mais la flambée des cours des céréales ne fait pas que des heureux. Les filières d’élevage, en particulier l’aviculture, tirent depuis plusieurs mois le signal d’alarme. « Le rôle de la grande distribution va être regardé au microscope. N’importe quel consommateur peut supporter la hausse des prix agricoles », affirme M. Loiseau. Si la baguette de pain ne risque pas de voir son tarif bondir, le blé ne représentant que quelques miettes de son coût, le poulet, les œufs et les pâtes pourraient bien voir leur prix subir une certaine inflation.
Les industriels des pâtes ont d’ailleurs alerté, dans un communiqué, sur une éventuelle pénurie de blé dur, le Canada étant le premier pays fournisseur, et sur la nécessité de répercuter l’explosion des cours auprès du consommateur.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/20/les-cerealiers-profitent-de-la-flambee-des-cours-du-ble_6091855_3234.html>
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21- Agricultures urbaines, entre engouements et utilités - Esquisse d’un paysage, Sentiers entre deux, 22/08/21
André-Jean Guérin
L’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) fournit des aliments frais, génère des emplois, recycle les déchets urbains, crée des ceintures vertes, et renforce la résilience des villes face au changement climatique. Les pratiques de l’AUP incluent la culture hydroponique et les arbres hors forêts (en anglais TOF).
Telle est la définition retenue par la FAO. Avec ce contexte, nous nous posons quelques questions :
• Les initiatives se multiplient, Media et responsables politiques s’enthousiasment ; effaceraient-ils les souvenirs qui s’égrainent au fil des années ? L’agriculture en ville est-elle un phénomène récent ?
• Qu’y a-t-il de nouveau dans les expériences qui fleurissent de par le monde ?
• Des concepts émergent-ils ? Des politiques publiques se déploient-elles ?
• Et sur le terrain, comment ces évolutions se manifestent-elles dans une région comme PACA ?
>> Suite à lire à :
<http://sentiers.eu/marcher-avec/academie-d-agriculture-de-france/article/agricultures-urbaines-entre-engouements-et-utilites>
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En images
22- Sénégal : Tolou Keur, des cercles verts agricoles contre la désertification, TV5Monde, 20/07/21
Jean-Luc Eyguesier
Près de la frontière mauritanienne, le programme Tolou Keur, lutte contre la déforestation. Cette nouvelle manière de cultiver la terre permet de repousser l'avancée du désert grâce à des cultures en cercles concentriques.
> Reportage (2 min 11) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/senegal-tolou-keur-des-cercles-verts-agricoles-contre-la-desertification>
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23- Les villes passent au vert : tour du monde en images, AFP, 29/07/21, 22:00
En hauteur sur un toit de New York ou un immeuble de Milan, au ras du sol dans le désert à Ryad ou les rues de Medellin : les sites végétalisés ont fleuri dans des grandes villes, les photographes et vidéastes de l'AFP les ont parcourus.
Ramener la nature dans la cité, aujourd'hui tout le monde est d'accord alors que 70% des gaz à effet de serre proviennent des zones urbaines, que les canicules se multiplient de Moscou à Vancouver, que les alertes pollution se répètent de Paris à New Delhi.
Et que quel que soit le rythme de réduction des émissions de GES, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et les êtres vivants vont s'accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050, selon un projet de rapport des experts climat de l'ONU du Giec récemment obtenu par l'AFP.
Dans un élan mondial, urbanistes, architectes, paysagistes, poussés par un public en quête de bien-être et par des élus en recherche d'attractivité, font assaut de projets, de simples bacs fleuris sur les trottoirs aux immeubles les plus fous.
La végétalisation des villes est une idée assez nouvelle, soulignent les experts.
Le modèle urbain a commencé à changer à la fin des années 1990 à l'ère du développement durable, loin de l'urbanisation massive des années d'après-guerre et leur lot de logements fonctionnalistes, zones commerciales, ghettos urbains et voitures reines.
Il s'est développé au début du XXIe siècle, à l'ère du réchauffement climatique, au rythme des rapports alarmants du Giec. "Jusqu'en 2010 on avait des villes minérales. Depuis, on a commencé à regarder la place de la nature autrement, la notion environnementale a été intégrée aux projets urbains", rappelle l'archi-urbaniste Cedissia About, enseignante-chercheuse au Lab'Urba de Marne-la-Vallée près de Paris.
Des résultats suivent. Grâce aux murs et toits végétalisés, la température dans des rues canyon pendant le mois le plus chaud dans neuf villes dans le monde peut être diminuée de 3,6 à 11,3°C à l'heure la plus chaude, selon le rapport "Nature en ville" de l'Agence française de la transition écologique.
Mais tous les projets se valent-ils ?
"Pour qu'un projet soit vertueux, il doit répondre à un maximum de fonctions" - faire baisser la température de plusieurs degrés, préserver la biodiversité, améliorer le bien-être des habitants, générer une prise de conscience..., note Jean Haentjens, co-auteur du livre "Eco-urbanisme".
Il doit également "répondre au désir du public, être pensé en fonction de l'environnement, adapté au contexte social, offrir une proximité" aux riverains, poursuit l'éco-urbaniste.
Et quelles modalités adopter, demande le philosophe de la ville Philippe Simay, auteur du livre "Habiter le monde".
"High tech qui permet beaucoup mais coûte cher en matériaux et en main-d'oeuvre ou low tech" plus simple mais plus robuste ? "Sur de l'existant ou sur du neuf qui suppose de construire avec des matériaux issus de la pétrochimie, acier, aluminium, béton, hautement destructeurs pour l'éco-système" ? "Au profit de l'humain ou de tous les vivants ?"
Alors que le besoin de nature dans les villes s'est accru avec les confinements liés à la pandémie, les photographes et vidéastes de l'AFP ont fait le tour d'une dizaine de sites végétalisés emblématiques dans le monde, de New York à Singapour, de Bâle à Medellin, de Chengdu en Chine à Copenhague.
Jardin futuriste à Singapour
Arbres géants en béton végétalisés, jardin féerique et montagne sous serre: le site Gardens by the Bay est l'emblème de Singapour, l'attraction de la ville-Etat près du nouveau quartier d'affaires.
Ses impressionnants 18 "Super Trees", recouverts de végétation luxuriante, atteignent 25 à 50 mètres de haut, avec à leur tête des panneaux solaires qui éclairent la nuit donnant à ces "arbres" des allures de soucoupes volantes.
Sous ses immenses serres faites d'acier et de verre, le Flower Dome abrite un jardin botanique coloré de dizaines de milliers d'espèces de plantes rares des cinq continents et le Cloud Forest, une montagne artificielle avec sa cascade et ses plantes qui poussent d'habitude à 2000 m d'altitude.
Lancé en 2006 avec l'idée de "créer une ville dans un jardin" et d'"amuser en éduquant" selon le site officiel, le lieu ouvert en 2011 sur 101 hectares a gagné l'année d'après le prix World Building of the Year.
Mais en termes d'intérêt environnemental, les experts restent dubitatifs.
"Pourquoi faire des arbres en béton quand on peut en avoir de vrais ?" s'interroge Philippe Simay évoquant les coûts de construction et d’entretien. "Ce sont de supers-objets (...) sans intérêt écologique, une disneylisation de la nature."
"Un coup de com", abonde Claire Doussard, enseignante aménagement et chercheuse associée au CNRS (Centre national français de la recherche scientifique). "On a démontré un savoir-faire technique qui contribue au rayonnement de Singapour" mais, dit-elle, cela contribue aussi à "la sensibilisation du public" qui vient visiter en masse cette nature menacée par le changement climatique.
Culture sur toiture à New York
Au milieu des buildings, de hautes cheminées, de routes à quatre voies en bas, statue de la Liberté au loin, des champs de radis, de poireaux, de salades sur un terrain de plus de 14.000 m2.
Nous sommes sur l'un des plus grands toits cultivés au monde, au 9e étage d'un building de Sunset Park à New York, à la Brooklyn Grange. Ici, on cultive, on vend, on achète, on se ballade, on aide les citadins à "retrouver une connexion à la nature".
Et ce faisant, on fait baisser la chaleur, améliore la qualité de l'air, enrichit la bio-diversité - on peut y voir de petits oiseaux picorer les graines et des oiseaux de proie comme des buses à queue rousse, expliquent les fondateurs de ce projet pionnier.
Lancé il y a une dizaine d'années, il se décline aujourd'hui sur trois toits new-yorkais d'une superficie totale de plus de 22.000 m2 où sont cultivés plus de 45 tonnes de produits bio par an.
L'idée a été imaginée par un groupe d'amis. "On voulait vraiment créer une ferme qui soit comme les autres fermes de la région : une petite exploitation écologique et rentable. La seule différence étant qu'on est en ville et sur les toits", raconte une co-fondatrice Gwen Schantz.
Cultiver sur un toit ne se fait pas n'importe comment. "Il y a une limite au poids qu'on peut imposer à un toit comme celui-ci. Alors il n'y a que 30 centimètres de terre en profondeur, ce qui permet de faire pousser tout un tas de légumes mais on doit irriguer le sol assez fréquemment car il sèche très vite", explique Mme Schantz.
D'une manière générale, l'aspect logistique est lourd pour ce type de culture, note Claire Doussard, directrice de la publication du livre "(re)Penser la ville du XXIe siècle". Il faut isoler, monter la terre, l'eau, descendre les salades... "Ces fermes doivent être rentables car il y a beaucoup de contraintes", note-t-elle.
Mais dans une ville très minérale, "on a pu mesurer que cela luttait efficacement contre les îlots de chaleur", rappelle Philippe Simay. "Et dans les villes qui sont de grands ventres où l'on consomme sans produire, la visée productive est intéressante."
Forêt verticale à Milan
Ce sont deux hectares de forêt en hauteur, 20.000 plantes et arbres répartis sur deux immeubles au beau milieu du quartier milanais de Porta Nuova. On l'appelle le "Bosco Verticale" (forêt verticale).
Mélèzes, cerisiers, pommiers, oliviers, hêtres... Sur chaque balcon poussent des dizaines de plantes ou d'arbres, choisis et positionnés en fonction de leur résistance au vent et de leurs préférences en matière de luminosité ou d'humidité.
Ce projet est "né de mon obsession pour les arbres" et d'une réflexion sur "la manière dont ils pouvaient devenir une composante essentielle de l'architecture", expliquait en 2017 à l'AFP son architecte Stefano Boeri. L'idée était aussi de construire un édifice qui puisse "contribuer à réduire la pollution de la ville".
Terminé en 2014, le "Bosco" a reçu en 2015 le titre de l'immeuble le plus beau et le plus innovant au monde par le Council on Tall Buildings and Urban Habitat (Chicago).
Mais on le qualifie aussi de "bling bling", avec ses appartements qui peuvent atteindre les 15.000 euros le m2, de "gadget" et de "peu vertueux".
"C'est une prouesse technique incontestable avec une fonction écosystémique, une grande diversité d'arbres, de plantes, d'insectes", juge Philippe Simay. "Sauf que pour supporter tout cela il faut du béton et de l'acier, avec une mise en œuvre très coûteuse - faire venir les arbres, les monter avec des grues... - une consommation d'énergie" importante.
Ferme urbaine verticale en banlieue de Copenhague
Cela ressemble à une installation d'art contemporain : dans le noir, sur des casiers métalliques étalés du sol au plafond, de petites pousses vertes éclairées d'un halo violet.
C'est "la ferme verticale", qui fait pousser des salades et des herbes au rythme de 15 récoltes par an, à la lumière artificielle uniquement. 7000 m2 remplis d'étagères hautes de 10 mètres sur 14 niveaux, éclairées par un total de 20.000 ampoules LED.
Ici, les semences sont transportées par des robots qui roulent entre les allées et on jardine du haut d'un monte-charge. Sise dans un hangar de Taastrup dans la zone industrielle de Copenhague, cette ferme urbaine a été inaugurée en décembre par la start-up danoise Nordic Harvest.
"Nous prouvons qu'il est possible de déplacer une partie de la production agricole dans les villes", dit son PDG Anders Riemann.
"La production alimentaire a un impact important sur le changement climatique donc pour libérer des terres agricoles qui peuvent être retransformées en forêts, nous devons trouver d'autres méthodes pour produire la nourriture."
La réception est mitigée. C'est le projet "high tech" par excellence, note Philippe Simay. "Il coûte très cher en entretien, en main d'oeuvre qualifiée, il faut des lumières allumées 24/24. On est dans le fantasme de la production avec des gens qui disent +on va nourrir les villes."
Tout dépend du contexte, relativise Jean Haentjens. "Quand on a un problème d'approvisionnement comme dans les pays du Nord à cause du froid ou que l'on veut de la qualité comme à Singapour, c'est une piste intéressante. Mais on ne peut pas en faire le modèle de demain."
Reforestation dans le désert à Ryad
Aujourd'hui, on ne voit que des pousses perdues au milieu d'autoroutes à voies multiples et de gigantesques échangeurs. Au loin des dunes. Dans l'air pollution, poussière et chaleur.
Mais d'ici 2030, le projet "Green Riyadh" prévoit de planter 7,5 millions d'arbres - essentiellement des acacias capables résister au climat aride de la région - et de créer 3.000 parcs urbains pour faire de la capitale saoudienne une ville plus verte.
Un projet à 11 milliards de dollars qui nécessitera un million de m3 d'eau chaque jour, recyclé via un système d'irrigation souterrain réutilisant les eaux usées, promet-on.
"Les effets directs contribueront à réduire la température normale de 1 ou 2 degrés Celsius", assure le responsable du projet Abdelaziz al Moqbel. "Nous améliorerons la qualité de vie, ce qui améliorera le cadre urbain et réduira la pollution de l'air et la poussière. Cela favorisera également les relations sociales entre les gens et améliorera leur santé."
"Réintroduire des arbres dans le désert, c'est très vertueux, on gagne en rafraîchissement", estime Cédissia About. "La question sera de savoir s'ils utilisent des produits phyto qui font fuir oiseaux et insectes alors que l'enjeu prioritaire c'est d'accroître la biodiversité."
Corridors verts à Medellin
Les voies urbaines étaient privées de nature, abruties de chaleur, abandonnées aux déchets ou aux drogués. Elles ont été transformées en 30 "corridors verts" arborés et fleuris, "connectés" en réseau aux espaces verts déjà existants, des parcs ou pelouses publics aux jardins privés.
Une continuité verte qui a permis à Medellin, deuxième ville de Colombie, de faire baisser la température de 2°C, d'aider à purifier l'air, de faire revenir abeilles et oiseaux, d'impliquer les habitants, de créer des emplois de jardiniers, vante une vidéo de la municipalité qui porte le projet depuis 2016.
Le projet a été multiprimé - il a reçu en 2019 le Aschden Award et le C40 Cities Bloomberg Philanthropies Award - pour avoir "amélioré la biodiversité", "réduit la chaleur", "contribué au bien-être des citoyens", selon le site C40Cities.
"C'est un des meilleurs exemples (de végétalisation), porté par une politique, qui accroît la biodiversité, avec une dimension sociale", commente Philippe Simay.
"C'est mieux quand on réfléchit à grande échelle en termes de continuité écologique, cela a un vrai impact", confirme Claire Doussard. "Il y a eu une vraie réflexion à l'échelle de la ville, sur les espèces choisies, l'habitabilité, les contraintes."
Jungle sur les immeubles de Chengdu en Chine
Vu d'en haut, on dirait un bouquet d'immeubles de verdure au milieu de la cité de pierre et de béton.
Ce sont huit bâtiments végétalisés avec plantes luxuriantes sur les terrasses des appartements d'un quartier résidentiel de Chengdu, capitale du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine. Un projet expérimental lancé en 2018 et baptisé "Jardin forestier de Qiyi". Juste au-dessus d'une autoroute deux fois quatre voies.
Par endroits, on y vit comme dans une cabane haut perchée dans un arbre, au milieu de la forêt tropicale et du gazouillis des oiseaux. La qualité de "l'air est bonne quand on se réveille le matin et voir ces arbres pleins de verdure nous fait du bien à nous, personnes âgées", dit un habitant, Lin Dengying.
Ailleurs, la nature semble avoir repris ses droits, la jungle a envahi les balcons, étalée sur les murs, affalée d'un étage à l'autre.
En septembre, le quotidien semi-officiel Global Times évoquait un faible taux d'occupation des 826 appartements, qui selon des locataires serait dû à la présence de nombreux moustiques.
Pour ce type de projet, il est certes important de penser à l'impact environnemental mais il faut prendre en considération "l'entretien" et "l'habitabilité", note Claire Doussard.
<https://www.geo.fr/environnement/les-villes-passent-au-vert-tour-du-monde-en-images-205676>
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24- Agriculture : petites récoltes pour le lin, France 2, journal de 13h, 16/08/21, 17:12
Saviez-vous que la France est le premier producteur mondial de lin ? Cette fibre est essentiellement utilisée dans le textile. Notamment pour des chemises, très prisées en cas de fortes chaleurs.
La machine tourne enfin à plein régime après plusieurs semaines au ralenti. Dans un champ de lin de Ramburelles (Sommes), la récolte a été retardée par la pluie. Les machines sont moins efficaces. Elles n'arrachent plus que la moitié du lin qu'elles devraient arracher. Depuis mi-juin, les orages à répétition détrempent les sols. Sur le terrain, la solidarité s'organise. Les liniculteurs voisins ont mis en commun leurs machines et leur main d'œuvre.
Premier producteur de lin
Aux difficultés techniques s'ajoutent la crainte d'une récolte abîmée. La pluie a couché les lins, certains sont à la limite du flétrissement. C'est certain, une partie de la récolte sera perdue. Entre 30 et 40% de la production, selon un liniculteur. Pour autant, la majorité des fibres devraient trouver preneur. "On aura peut-être moins de matière haut de gamme pour des fils très fins, mais le basique du lin, c'est une qualité intermédiaire, on devrait avoir la matière pour répondre", résume Vincent Delaporte, directeur de la coopérative agricole linière de la région d'Abbeville. La France est le premier pays producteur de lin.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-petites-recoltes-pour-le-lin_4739413.html>
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25- Agriculture : quand le tournesol supplante le colza, France 2, journal de 8h, 20/08/21
Le tournesol séduit de plus en plus d’agriculteurs. Robuste, peu gourmande en eau, cette culture remplace peu à peu le colza.
Des tournesols qui remplacent peu à peu les champs de colza, à Somsois, dans la Marne. Face au changement climatique et à l’interdiction de certains produits phytosanitaires, Damien Menuel, agriculteur, s’est tourné vers la fleur soleil. Les 700 hectares de l’exploitation comptent désormais 100 hectares de tournesols, cinq fois plus qu’il y a quelques années.
"La marge brute est intéressante"
"C’est une culture qui supporte très bien la sécheresse, très faiblement exigeante en éléments, donc nous avons peu de traitements phytosanitaires, peu de fertilisation. Et c’est une culture qui pousse pratiquement toute seule. Le rendement est souvent plus faible que du colza, par contre nous avons moins d’investissements sur la culture, donc la marge brute est intéressante", confie Damien Menuel. Contrairement au colza, le tournesol ne craint pas les variations climatiques. La météo pluvieuse de cet été ne devrait pas compromettre les récoltes. Depuis 2019, de nombreux agriculteurs de la Marne troquent le colza contre le tournesol.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-quand-le-tournesol-supplante-le-colza_4743185.html>
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26- Pourquoi les haies sont-elles si précieuses ? Voici à quoi ressemblait la campagne française il y a 70 ans, TF1, journal de 20h, 23/08/21
Agriculture. En 70 ans, les deux-tiers des haies ont disparu en France. En cause : le développement des cultures intensives et le besoin de laisser passer des tracteurs toujours plus gros. Ces rangées d'arbres sont pourtant importantes pour le sol et la biodiversité.
Près de 70% des haies présentes en France en 1050 ont aujourd’hui disparu. Les rangées d'arbres d'autrefois ont laissé place à des cultures rectilignes à perte de vue. Or, cette disparition des haies représente une perte pour l'écologie et pour l'économie. Désormais des subventions sont donc accordées aux agriculteurs pour qu’ils replantent des haies autour de leurs parcelles. Il est ainsi prévu que d’ici à 2022, 7000 kilomètres d’arbres entourent à nouveau les cultures agricoles en France.
Vous pouvez découvrir dans le reportage en tête de notre article une reconstitution saisissante, comparant les campagnes françaises d'il y a 70 ans à celles d'aujourd'hui. À l'époque, toutes les parcelles étaient séparées par des haies. Le remembrement (constitution d’exploitations agricoles d’un seul tenant) et la mécanisation agricole sont en grande partie responsables de la disparition des haies. Dans les années 1950, il y en avait deux millions de kilomètres en France.
Un atout pour la biodiversité
Principal avantage des arbres, arbustes et buissons, ils captent le carbone présent dans l’atmosphère. Sur un siècle, dix kilomètres de haies plantées pourraient absorber les émissions de CO2 de 700 vols Paris-New-York.
Autre atout, les haies enrichissent la biodiversité. Elles favorisent l’installation d’oiseaux, de rongeurs, de hérissons et d’insectes essentiels à la pollinisation.
Diminution de l'érosion des sols
Les haies sont également un coupe-vent susceptible de protéger les cultures. Elles empêchent par exemple les céréales d’être couchées au sol lors de fortes intempéries.
Elles diminuent aussi l’érosion des sols grâce à leurs racines. En effet, ces dernières captent l’eau et l’absorbent, empêchant le ruissellement et permettant le remplissage des nappes phréatiques.
Les haies sont enfin capables de réguler le climat : elles adoucissent les gelées hivernales et apportent en été ombre et fraîcheur susceptibles de baisser la température au sol de deux degrés. Enfin, les feuilles des arbres et arbustes une fois tombées au sol enrichissent la terre lorsqu’elles se décomposent. De quoi rendre les sols plus riches et donc plus fertiles.
> Terre augmentée à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-ou-en-sont-les-haies-voici-a-quoi-ressemblait-la-campagne-francaise-il-y-a-70-ans-2194423.html>
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