[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 annonce (lundi 6 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 6 Sep 08:06:03 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- 12 mesures pour les candidats à la présidentielle <https://gael-giraud.fr/12-mesures-pour-les-candidats-a-la-presidentielle/>, Le Blog de Gaël Giraud, 20/07/21
2- Pascal Canfin au JDD : "On a trente ans pour inventer un modèle d'économie zéro carbone" <https://www.lejdd.fr/Politique/pascal-canfin-au-jdd-on-a-trente-ans-pour-inventer-un-modele-deconomie-zero-carbone-4061277>, Le JDD, maj le 08/08/21 à 00h01
3- « Greenwashing » contre « Greentrolling » : quand les activistes écolos s’attaquent aux pubs des entreprises <https://usbeketrica.com/fr/article/greenwashing-contre-greentrolling-quand-les-activistes-ecolos-s-attaquent-aux-pubs-des-entreprises>, Usbek & Rica, 17/08/21
4- Tribune. Eloi Laurent : « Le rapport du GIEC ouvre un chemin d’espoir pour l’humanité au milieu du chaos climatique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/18/eloi-laurent-le-rapport-du-giec-ouvre-un-chemin-d-espoir-pour-l-humanite-au-milieu-du-chaos-climatique_6091686_3232.html>, Le Monde, 18/08/21, 08h08 
5- 2020, l’année où la masse de l’infrastructure humaine a dépassé celle de la biomasse présente sur Terre <https://usbeketrica.com/fr/article/2020-l-annee-ou-la-masse-de-l-infrastructure-humaine-a-depasse-celle-de-la-biomasse-presente-sur-terre>, Usbek & Rica, 18/08/21
6- Quel impact environnemental pour le Cloud ? <https://siecledigital.fr/2021/08/19/quel-impact-environnemental-pour-le-cloud/>, Siècle Digital, 19/08/21, 15h08
7- Les éditeurs de jeux de société veulent prendre part à la transition écologique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/21/les-editeurs-de-jeux-de-societe-veulent-prendre-part-a-la-transition-ecologique_6091983_3234.html>, Le Monde, 21/08/21, 08h21
8- Déclaration des droits du fleuve Tavignanu (Corse) : une première en France ! <https://mrmondialisation.org/declaration-des-droits-du-fleuve-tavignanu-corse-une-premiere-en-france/>, Mr Mondialisation, 21/08/21
9- Les droits de l'homme doivent être au cœur du plan de l'ONU pour sauver la planète <https://news.un.org/fr/story/2021/08/1102222>, ONU Info, 21/08/21
10- En région lyonnaise, les entrepreneurs engagés dans la transition écologique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/22/en-region-lyonnaise-les-entrepreneurs-engages-dans-la-transition-ecologique_6092028_3234.html>, Le Monde, 22/08/21, 05h29 
11- Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/23/au-cameroun-les-pygmees-misent-sur-l-ecole-pour-sauver-leurs-forets-de-la-destruction_6092115_3212.html>, Le Monde Afrique, 23/08/21, 13h04 
12- Du Mali à la direction d'un lycée, la proviseure Mahi Traoré raconte sa course d'obstacles <https://www.lejdd.fr/Societe/du-mali-a-la-direction-dun-lycee-la-proviseure-mahi-traore-raconte-sa-course-dobstacles-4063084>, Le JDD,23/08/21, 14h00
13- Brésil : des milliers d'indigènes mobilisés cette semaine contre Bolsonaro <https://www.geo.fr/environnement/bresil-des-milliers-dindigenes-mobilises-cette-semaine-contre-bolsonaro-206002>, AFP, 23/08/21, 20:00
14- A Londres, des milliers de manifestants d'Extinction Rebellion lancent deux semaines d'actions <https://www.leparisien.fr/societe/a-londres-des-milliers-de-manifestants-dextinction-rebellion-lancent-deux-semaines-dactions-24-08-2021-ACFFEEB35VDTTL4I6H5QN4S5JY.php>, AFP, 23/08/21, 20:00
15- Mettre fin aux subventions publiques dommageables à la nature est pourvoyeur d'emplois, selon le WWF <https://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-wwf-supprimer-subventions-publiques-nocives-nature-emplois-durables-biodiversite-38063.php4>, Actu-environnement, 23/08/21
16- Mojo Lens : la première lentille de contact intelligente <https://www.parismatch.com/Vivre/High-Tech/Mojo-Lens-la-premiere-lentille-de-contact-intelligente-1753867>, Paris Match, 24/08/21, 09h59 
17- "La transition écologique en douceur, ça n'existe pas", affirme Daniel Cohn-Bendit <https://www.challenges.fr/politique/la-transition-ecologique-en-douceur-ca-n-existe-pas-affirme-daniel-cohn-bendit_777853>, Challenges avec AFP, 24/08/21, 12h02
18- Reportage. Au Cameroun, la cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des droits des Pygmées <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/24/au-cameroun-la-cartographie-participative-puissant-outil-de-reconnaissance-des-droits-des-pygmees_6092215_3212.html>, Le Monde Afrique, 24/08/21, 15h10
19- Le PIB n’est plus compatible avec l’urgence climatique, assurent des scientifiques européens <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/le-pib-nest-plus-compatible-avec-lurgence-climatique-assurent-des-scientifiques-europeens/>, EurActiv, 24/08/21
20- Les marchés financiers ne connaissent ni la crise, ni le changement climatique <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/les-marches-financiers-ne-connaissent-ni-la-crise-ni-le-changement-climatique-150097.html>, Novethic, 24/08/21
21- Au Cameroun, la pharmacopée des Pygmées et leur santé mises en péril par la déforestation <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/25/au-cameroun-la-pharmacopee-des-pygmees-et-leur-sante-mises-en-peril-par-la-deforestation_6092307_3212.html>, Le Monde Afrique, 25/08/21, 13h00
22- Aldebert et Peter Garrett (Midnight Oil), pompiers d'une planète en feu <https://www.geo.fr/environnement/aldebert-et-peter-garrett-midnight-oil-pompiers-dune-planete-en-feu-206034>, AFP, 26/08/21, 08:00
23- Au Cameroun, la bataille des Bagyeli contre des industriels de palmiers à huile <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/26/au-cameroun-la-bataille-des-bagyeli-contre-des-industriels-de-palmiers-a-huile_6092414_3212.html>, Le Monde, 26/08/21, 13h00 
24- Tribune. Un plan climat pour le prochain quinquennat <https://www.alternatives-economiques.fr/un-plan-climat-prochain-quinquennat/00100024>, Alternatives économiques, 27/08/21
25- Tribune. Corinne Lepage : "Nous avons besoin d'une écologie républicaine" <https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-corinne-lepage-nous-avons-besoin-dune-ecologie-republicaine-4063973>, Le JDD, maj le 29/08/21 à 14h03
26- Chronique. Transition écologique : « Rompre avec l’angélisme de la croissance verte » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/02/transition-ecologique-rompre-avec-l-angelisme-de-la-croissance-verte_6093076_3232.html>, Le Monde, 02/09/21, 10h51
27- Les jeunes d’Unis-Cité présents au Congrès Mondial de la Nature <https://mailchi.mp/uniscite/cp-unis-cite-met-a-l-honneur-les-jeunes-volontaires-du-service-civique-a-l-occasion-des-un-an-du-plan-1-jeune-1-solution-720813?e=aff6414a6e>, communiqué du 03/09/21, 12:00
28- Les Lettres d’actualités de l’UICN et de la FNH, 03/09/21
• Lettre d'actualités spéciale congrès mondial de l'UICN <https://4lw1t.r.a.d.sendibm1.com/mk/mr/BylzV9yXWk7L9YN4wSX4xCY4YB8afI7AcfEz9FDeVYXYDG4BUJCgYs4p3dft76Aj2g2GQMYc-QtOCx5R9FpxhNnOXcA6Z7VbBjrZwp87wUH9y-c>, Union internationale pour la conservation de la nature, 03/09/21, 13:00
• Congrès mondial de la nature : que faut-il en attendre ? <http://r.mail.fnh.org/mk/mr/NeZqmTudIUg8NZ9YmAtC2x80w4y5opuGbY_uYvTMmsV5Taq_CBiPGN3W2cL50Hpcib0QjAKcJ0GtCBcrTWwHnsOpNIK6lEl9oZx4cZciJvcYJgVPuaE>, La Newsletter de la Fondation Nicolas Hulot, 03/09/21, 13:15
29- À Marseille, Macron et Hulot s'opposent sur le budget vert du gouvernement <https://www.huffingtonpost.fr/entry/a-marseille-macron-et-hulot-sopposent-sur-le-budget-vert-du-gouvernement_fr_6132102be4b0aac9c015d456>, Le HuffPost avec AFP, 03/09/21, 14:35 
30- Ouverture du congrès mondial de l'UICN : les annonces d'Emmanuel Macron <https://www.actu-environnement.com/ae/news/congres-mondial-nature-uicn-marseille-annonces-emmanuel-macron-38113.php4>, Actu-environnement, 03/09/21
En audio
31- Publicité et transition écologique : changer de pratiques, parce que la planète le vaut bien... <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/publicite-et-transition-ecologique-changer-de-pratiques-parce-que-la-planete-le-vaut-bien>, France culture, De cause à effets, 21/08/21, de 21h à 22h
32- Environnement : Hulot "a raison, il faut vivre plus sobrement", assure Pompili <https://www.rtl.fr/actu/politique/environnement-hulot-a-raison-il-faut-vivre-plus-sobrement-assure-pompili-7900067748>, L'Invitée RTL, 03/09/21, 08:46
En images
33- Nicolas Hulot : "L'Homme est victime de sa réussite, qui programme son déclin" <https://www.bfmtv.com/environnement/climat/nicolas-hulot-l-homme-est-victime-de-sa-reussite-qui-programme-son-declin_VN-202108220078.html>, BFMTV, Ligne Rouge, 22/08/21, 11:31
34- Vidéo - Congrès mondial de la nature : ce que Nicolas Hulot a demandé à Emmanuel Macron <https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6476904/video-congres-mondial-de-la-nature-ce-que-nicolas-hulot-a-demande-a-emmanuel-macron.html>, La Provence, 03/09/21, 18h35
Une annonce
35- Départ imminent du Train de la Relance ! <https://reportersdespoirs.org/letrain/>, Reporters d’Espoirs, communiqué du 03/09/21, 21:21

Bien à vous,
Florence

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PROPOSITIONS DU JOUR : • Douze mesures à discuter par Gaël Giraud (cf. item 1), 
• une transformation négociée de nos sociétés par Pascal Canfin (cf. item 2), 
• l'abandon de l’idée de croissance du produit intérieur brut (PIB) par Eloi Laurent et des scientifiques européens (cf. item 4), 
• une approche inclusive, juste et durable de la protection et de la restauration de la biodiversité par David R. Boyd, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et l’environnement (cf. item 9), 
• une politique environnementale de fond intégrée au fonctionnement économique et social des entreprises par des chefs d’entreprises lyonnais (cf. item 10), 
• la suppression des 500 milliards de dollars de subventions publiques mondiales dépensées chaque année pour des activités "dommageables à la nature", par le WWF (cf. item 15),
• un programme d’action pour le climat en 12 mesures prioritaires par Alain Grandjean et Farah Hariri (cf. item 24), 
• une plaidorie en faveur d'une écologie républicaine, par Corinne Lepage (cf. item 25),
• et restreindre, encadrer, voire interdire des campagnes publicitaires afin de préserver la planète. (cf. item 31 & 3)
SÉRIE DU JOUR : Au Cameroun, pygmées en lutte en quatre épisodes. (cf. item 11, 18, 21 & 23)
CHIFFRE DU JOUR : La masse de l’ensemble des bâtiments et infrastructures construits par l’Homme a doublé tous les 20 ans depuis 1900. (cf. item 5)
INITIATIVE DU JOUR : Les grands éditeurs francophones de jeux de société cherchent à réduire leur impact environnemental, alors que les ventes ont été propulsées par la crise sanitaire. (cf. item 7)
LANCEMENT DU JOUR : Le Congrès mondial de la nature de l'UICN se tient à Marseille du 3 au 11 septembre et à l'occasion de son ouverture, le chef de l'État a fait plusieurs annonces. (cf. item 27, 28, 29, 30, suite & 34) 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- 12 mesures pour les candidats à la présidentielle, Gaël Giraud le Blog, 20/07/21

Notre pays est traversé par des déchirures que le personnel politique entretient et ravive par clientélisme électoral. Que nous ne soyons pas d’accord entre nous sur l’avenir que nous appelons de nos vœux, c’est ce qui motive la démocratie. Mais qui, aujourd’hui, propose un avenir digne de ce nom à notre jeune génération ? Quand l’horizon devient indéchiffrable, une société peut être tentée de renoncer à la démocratie comme telle. Je soumets ici au débat douze mesures qui pourraient être discutées, par exemple, lors des primaires qui s’ouvrent, à gauche, ou à l’occasion du plébiscite d’un « chef » à droite.
>> Suite à lire à :
<https://gael-giraud.fr/12-mesures-pour-les-candidats-a-la-presidentielle/>
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2- Pascal Canfin au JDD : "On a trente ans pour inventer un modèle d'économie zéro carbone", Le JDD, maj le 08/08/21 à 00h01
Propos recueillis par Marianne Enault

Face au changement climatique, le président de la Commission environnement du Parlement européen appelle à une transformation négociée de nos sociétés. 
Le rapport du Giec [Groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat] doit préciser à quelle date sera franchi le seuil de + 1,5 degré, ce qui aura lieu plus tôt que prévu. Limiter le réchauffement à ce niveau est-il toujours possible ?
Il est déjà trop tard pour échapper aux premières conséquences du dérèglement climatique. Incendies, canicules, crues, les dernières semaines nous l'ont montré. La limitation du réchauffement à + 1,5 degré doit rester notre objectif, mais il sera très difficile à atteindre. Il faut désormais tout faire pour ne pas dépasser les + 2 degrés. Ce n'est pas trop tard.
Ces seuils ont-ils encore un sens ?
Ils peuvent paraître théoriques, mais le Giec nous dit qu'au-delà de ces seuils les conséquences du réchauffement ne seront plus maîtrisables. Si l'on franchit cette zone entre + 1,5 et + 2 degrés, il y a un emballement et un point de non-retour. Ça pose la question de l'adaptation de manière plus forte encore.
> Lire aussi - Cartes. Quel climat pour la France, demain ?
Comment s'adapter ?
Dans les négociations climat, l'adaptation a longtemps été le parent pauvre. On parle davantage des mesures liées à la réduction des émissions. Pourtant, à chaque fin d'été, après les feux, les tempêtes, les inondations, on se dit qu'il faut agir. Mais nous ne le faisons pas, car nous n'avons pas pris conscience qu'en réalité on vivait déjà dans un monde à + 1,5 degré. Il faut donc mettre en place des politiques d'adaptation plus systémiques et arrêter d'être aveugle sur l'impact climatique.
Lesquelles ?
C'est par exemple ce qu'on a fait avec la loi climat européenne : à chaque fois que l'Europe finance un grand projet d'infrastructures (hôtel, centre commercial, route, voie ferrée, etc.), il devra faire l'objet d'un test climat qui va évaluer sa capacité de résilience au choc climatique. Car, pour l'instant, on continue de construire comme si le dérèglement climatique n'existait pas. Or on sait que certains équipements seront inutilisables si nous ne déployons pas maintenant des stratégies d'adaptation. Par exemple, en France, les ports du Havre et de Dunkerque, essentiels à notre économie, seront partiellement sous l'eau dans la deuxième moitié du siècle ! L'agriculture doit aussi s'adapter. Il faut faire évoluer les pratiques. Il y a aujourd'hui un consensus sur l'utilité des solutions fondées sur la nature. Quand vous remettez de la diversité agricole dans les champs, vous êtes plus résilient ; quand vous investissez pour restaurer les coraux en outre-mer, vous protégez le littoral de la montée des eaux, etc. Ces solutions sont gagnant-gagnant. Mais aujourd'hui il y a tout un champ d'investissement très largement ignoré car il n'y a pas de modèle économique. Personne ne gagne de l'argent en investissant dans du corail et donc personne ne le fait. Il faut donc être créatif et inventer de nouveaux modèles économiques, car tout ne peut pas reposer sur l'argent public. Ceux-ci doivent rémunérer le fait d'investir dans l'adaptation au changement climatique.
Les rapports du Giec ne semblent pas suffire à déclencher ces politiques. Sont-ils vraiment utiles ?
Sans les rapports du Giec, il n'y a pas d'action politique. Ils forgent le consensus scientifique et légitiment l'action politique. Ils sont le socle qui permet d'agir. Aujourd'hui, le problème n'est pas la prise de conscience. Même dans les pays émergents, même dans l'opinion publique chinoise, même dans l'Amérique de Trump, la très grande majorité est convaincue de l'existence et de l'importance du changement climatique. L'enjeu n'est plus l'alerte. Aujourd'hui, la question est : comment crée-t-on le chemin de transformation de nos économies et de nos sociétés qui permet de se saisir des rapports du Giec pour les transformer en changements sociaux, économiques et technologiques ? L'enjeu politique est de transformer nos modèles sans fracturer les sociétés, sinon on n'avance pas.
L'enjeu politique est de transformer nos modèles sans fracturer les sociétés, sinon on n'avance pas
Justement, comment avancer malgré ces tensions ?
Quand on parle de transition, on a tout de suite des résistances, soit des lobbies, soit de certains groupes sociaux pour lesquels le changement peut créer des injustices. Il faut consolider aujourd'hui une écologie de gouvernement, qui considère que l'urgence climatique n'est pas une formule et qui élabore des consensus sociaux. Sinon, dans dix ans, les rapports du Giec nous diront qu'on n'arrivera pas à limiter le réchauffement à + 2 degrés. Il faut négocier les transformations des territoires avec les territoires, les groupes sociaux, etc.
A-t-on le temps de négocier quand les objectifs climatiques doivent être atteints dès 2030 ?
C'est simple : si on ne négocie pas, ils ne seront pas atteints car on ne fera rien! L'idée selon laquelle la transformation pourrait s'imposer d'elle-même n'existe pas. C'est la recette de l'échec.
Quels sont les leviers ?
Il y a trois éléments essentiels. D'abord, la technologie. C'est une bonne nouvelle, car aujourd'hui nous avons plus de 80% des technologies nécessaires pour réaliser la transition à grande échelle qui sont disponibles : les voitures électriques, les maisons zéro émission, les énergies renouvelables pas chères. Contrairement à il y a dix ans, nous maîtrisons aujourd'hui presque toutes les technologies nécessaires à un monde zéro carbone. Ensuite, les attentes sociétales. C'est la capacité des citoyens à soutenir cette transition sur le terrain. C'est par exemple ne pas se mobiliser contre des mesures qui consisteraient demain à faire en sorte que le propriétaire d'une maison ne puisse pas la vendre si l'isolation n'a pas été faite. Car, quand on passe du rapport du Giec à la réalité des politiques publiques concrètes à mettre en place pour changer le modèle, il y a des choses qui ne font pas plaisir. A ce titre, la mobilisation de la jeunesse est fondamentale car elle injecte de l'énergie. Enfin, le dernier élément, ce sont les règles du jeu, et donc les politiques publiques. Si les technologies sont prêtes, si les consommateurs sont prêts à y aller, et qu'il n'y a pas les bonnes règles du jeu, ça ne fonctionne pas. Ces trois éléments seront au cœur de la réussite ou de l'échec. C'est ce qu'on fait avec le Green Deal en Europe.
Comment ?
On aligne pour la première fois les technologies des entreprises – et l'Europe est le leader mondial pour les technologies vertes – et les attentes sociétales. On change les règles du jeu politique, avec un prix du carbone, les limitations sur les voitures, etc. Dans les deux ans qui viennent, on va changer 54 lois en Europe.
Les plans de relance post-Covid sont-ils à la hauteur de l'urgence climatique ?
Selon un classement de l'ONU, le plan de relance le plus vert au monde est celui de la Corée du Sud. Vient ensuite celui de l'Union européenne puis de quelques pays européens, dont la France et l'Espagne. En France, on a réussi à utiliser ce plan pour créer les conditions de l'accélération de la transition. Ce n'est pas vrai partout. Par exemple, le plan chinois n'est pas aligné sur les 2 degrés. Or on sait que c'est le premier émetteur au monde et qu'une grande partie de la lutte contre le changement climatique se joue en Chine.
La France est-elle assez vertueuse ?
Pour la première fois cette année en France, on va avoir une structure d'investissement dans l'économie qui est alignée avec ce qu'il faut faire pour réduire nos émissions de CO2 au rythme de l'accord de Paris. C'est une très belle victoire. Mais est-ce que ça va être maintenu lors du prochain quinquennat? Car il faut prendre la mesure de l'enjeu qui est devant nous. On a trente ans, donc une génération, pour inventer un modèle d'économie zéro carbone. On a trente ans pour transformer ce qu'on a mis deux siècles à construire ! Toutes les décisions que l'on prend maintenant permettront ou non d'atteindre cet objectif. C'est de cette façon qu'il faut traduire l'urgence climatique et le rapport du Giec.
On a trente ans, donc une génération, pour inventer un modèle d'économie zéro carbone
On l'a vu avec la loi climat en France, les débats sont souvent caricaturaux. Comment en sortir ?
On a réussi au niveau européen et c'est aujourd'hui le seul espace où on arrive à le faire. C'est lié au système politique de coalition, qui fait que la majorité est obligée de négocier. Les partis de gouvernement ne peuvent pas faire du sujet climat un sujet qui les clive. Ils le font donc avancer ensemble, d'autant que c'est une priorité européenne. Nous avons un vice-président du Green Deal dont l'autorité s'impose aux commissaires à l'Energie, à l'Agriculture, etc. C'est un exemple intéressant pour le prochain quinquennat en France car, aujourd'hui trop souvent encore, on peut avoir des tensions entre les différents périmètres ministériels. Car la transformation systémique dont nous avons besoin implique une réorganisation de la façon dont l'Etat fonctionne et dont le gouvernement est structuré. Il ne s'agit pas de dépolitiser l'écologie, mais de s'organiser différemment pour gagner la bataille.
Comment ?
Pour créer ce consensus et sortir des débats stériles, il faut réussir à considérer que la bataille climatique n'appartient à personne. C'est une question fondamentale posée aux Verts. J'ai fait partie d'EELV car, il y a dix ans, c'était le seul parti politique qui prenait ce sujet au sérieux. Mais aujourd'hui la condition du succès de la bataille climatique, c'est précisément qu'elle n'appartienne plus à personne. L'écologie n'appartient à personne. La responsabilité appartient à tous les partis de gouvernement. Pour se donner la chance de réussir, chacun doit faire son aggiornamento : les Verts doivent arrêter de considérer qu'ils sont les seuls à pouvoir le faire car c'est la condition de l'échec, et une partie de la droite doit sortir de l'opposition stérile entre économie et écologie. Toutes les études montrent que la transition écologique crée des emplois. Le coût de l'inaction est infiniment plus élevé que le coût de l'action. On le voit aujourd'hui au Canada, en Californie, en Allemagne : la gestion des phénomènes climatiques extrêmes est très difficilement supportable pour les finances publiques.
L'écologie n'appartient à personne
Ce sera l'un des enjeux de la campagne présidentielle ?
Tous les programmes de 2022 doivent être alignés avec l'exigence climatique de l'accord de Paris. Et j'invite la société civile à juger les programmes politiques à l'aune de leur compatibilité avec nos objectifs climatiques. Je me battrai pour que ce soit le cas dans le projet d'Emmanuel Macron.
<https://www.lejdd.fr/Politique/pascal-canfin-au-jdd-on-a-trente-ans-pour-inventer-un-modele-deconomie-zero-carbone-4061277>
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3- « Greenwashing » contre « Greentrolling » : quand les activistes écolos s’attaquent aux pubs des entreprises, Usbek & Rica, 17/08/21
Pablo Maillé

Sur Twitter ou Instagram, les militants pour le climat sont de plus en plus nombreux à se convertir à la pratique du « greentrolling ». L’idée ? Tourner en dérision les campagnes de communication des grandes entreprises les plus polluantes, afin d’aider le grand public à ne plus se faire piéger.
Facebook, Twitter, Instagram… En ligne, les trolls sont partout. Figures à la fois fascinantes et controversées, ils avaient d’ailleurs fait l’objet, au début de l’année 2021, d’une série documentairedu réalisateur Alexandre Pierrin, Trolls, toujours disponible sur la plateforme france.tv <http://france.tv/>. On y découvrait les portraits de quelques-uns de ces individus se cachant derrière leurs mystérieuses « identités virtuelles », accusés tantôt de cyber-harcèlement, tantôt de manipulation de campagnes électorales.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/greenwashing-contre-greentrolling-quand-les-activistes-ecolos-s-attaquent-aux-pubs-des-entreprises <https://usbeketrica.com/fr/article/greenwashing-contre-greentrolling-quand-les-activistes-ecolos-s-attaquent-aux-pubs-des-entreprises>>
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4- Tribune. Eloi Laurent : « Le rapport du GIEC ouvre un chemin d’espoir pour l’humanité au milieu du chaos climatique », Le Monde, 18/08/21, 08h08 
Par Éloi Laurent, économiste

Les experts proposent un scénario qui permet de repasser sous le seuil de 1,5 °C vers la fin du XXIe siècle, constate l’économiste dans une tribune pour « Le Monde ». A condition d’abandonner l’idée de croissance du produit intérieur brut (PIB) et de favoriser la justice climatique.
Tribune. La précision stupéfiante du tableau climatique brossé par le sixième rapport d’évaluation du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] témoigne à la fois de la robustesse des hypothèses des climatologues cristallisées dès la fin des années 1970 et des progrès considérables réalisés ces toutes dernières années. Mais cette clarté obscure révèle tout autant le temps perdu, depuis vingt ans, pour conjurer la marche inexorable de la catastrophe climatique. Heureusement, à la netteté du constat correspond la netteté des solutions qu’impliquent les trois messages essentiels qui ressortent des milliers de pages du rapport et de ses annexes.
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
Premier message : nous n’éviterons pas un monde à +1,5 °C [seuil de hausse de température établi dans l’accord de Paris de 2015], tous les scénarios étudiés y convergent à plus ou moins brève échéance. La réponse à cette certitude ne consiste pas à s’en alarmer mais à s’en protéger. Puisque le dérèglement du climat est un risque social qui menace directement la santé humaine, il importe de bâtir une véritable protection « sociale-écologique » qui permette de mutualiser ce risque inédit et ainsi de l’atténuer.
Insécurité sanitaire
Pour la France, cela signifie très concrètement, par exemple, de renforcer nos protections collectives contre les canicules qui constituent, historiquement et prospectivement, les menaces climatiques les plus lourdes sur la sécurité sanitaire et économique. Des menaces qui se sont traduites, ne serait-ce que ces deux dernières années, par des milliers de vies perdues prématurément. Le dérèglement du climat ne fera qu’accentuer l’insécurité sanitaire au cours des prochaines années – des prochains mois, à vrai dire. Nous avons les moyens de nous y préparer au bénéfice des plus vulnérables.
Deuxième message : il y a un chemin d’espoir pour l’humanité au milieu du chaos climatique qu’elle a elle-même engendré. C’est le scénario dit « SSP 1 » (Shared Socio-Economic Pathway 1), qui fait du bien-être humain et de la réduction des inégalités sociales les deux piliers du développement en lieu et place de la croissance économique. Ce scénario projette, comme les autres, l’humanité dans le monde à +1,5 °C, mais il l’y maintient à moyen terme, avant de lui permettre de repasser au-dessous de ce seuil fatidique, à +1,4 °C, vers la fin du XXIe siècle.
> Lire aussi  Paquet climat européen : « On entre dans le dur du pacte vert »
Ce « récit climatique », finalisé en janvier 2017, implique explicitement d’abandonner la croissance du produit intérieur brut (PIB) comme horizon collectif et comme boussole des politiques publiques, compte tenu de sa corrélation avec les émissions de gaz à effet de serre et la surexploitation des ressources naturelles.
C’était déjà l’une des conclusions, passée largement inaperçue, du récent rapport conjoint du GIEC et de l’IPBES (la plate-forme des Nations unies pour la biodiversité et les écosystèmes). Cette implication est capitale, notamment pour les Etats membres de l’Union européenne, qui vient de présenter les contours législatifs de son « pacte vert », dont la Commission européenne persiste à affirmer qu’il s’agit d’une « nouvelle stratégie de croissance ».
Sortie des énergies fossiles
A la lumière du rapport du GIEC, le « pacte vert » européen ainsi conçu est une contradiction dans les termes. L’augmentation du PIB par habitant au cours des prochaines décennies et ses dégâts climatiques annuleront tous les efforts réalisés en matière d’efficacité énergétique et carbonique. Il faut au contraire, d’urgence, expurger les systèmes économiques et les imaginaires de l’obsession de la croissance et favoriser une transition du bien-être, pour nous placer sur le chemin d’espoir que nous laisse entrevoir le GIEC.
> Lire aussi  Eloi Laurent : « Il faut déloger la croissance pour la désacraliser et lui substituer des indicateurs de bien-être humain »
Le scénario SSP1 est, au fond, le récit d’une reprise en main de notre destin au cours de la décennie 2020, en vue d’une sortie de crise climatique dans la seconde moitié du siècle. Vu les délais qui nous sont impartis pour saisir cette chance, cet effort ne peut rationnellement reposer que sur deux technologies existantes, et que nous maîtrisons : la sortie des énergies fossiles et la sortie de la croissance.
Troisième message, enfin : à la condition de cette double sortie, nous pourrons rester dans les clous du budget carbone compatible avec une planète habitable, de l’ordre de 800 gigatonnes de dioxyde de carbone à émettre avant la fin inéluctable des énergies fossiles. L’enjeu est alors de savoir comment répartir ce budget de manière juste, compte tenu de la responsabilité passée, présente et future des différents Etats dans le dérèglement du climat.
> Lire aussi  L’appel de 1 000 scientifiques : « Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire »
Ce doit être le cœur des négociations de la COP26 dans quelques semaines à Glasgow : parvenir à s’entendre sur quelques critères simples de répartition juste de ces émissions restantes, que chaque pays décidera ensuite, à partir de critères de justice adoptés dans le cadre national, de répartir entre les différents groupes sociaux, par exemple sur la base du niveau de revenu et de richesse et des modes de vie. Cette justice climatique à double détente est la clé de l’acceptation du budget carbone par les plus grands pays émetteurs de la planète. Hors ce consensus, les pires des scénarios climatiques ne manqueront pas de se réaliser faute de coopération et de coordination.
Le rapport du GIEC nous commande d’agir, assurément, mais il est beaucoup plus précis que cela dans ses recommandations. Protection « sociale-écologique », sortie de la croissance, justice climatique : le chemin d’espoir qui s’ouvre devant nous est étroit et périlleux mais il n’a jamais été aussi bien balisé.
§ Eloi Laurent est économiste. Son ouvrage « Sortir de la croissance. Mode d’emploi », vient de sortir en édition de poche révisée avec une préface du climatologue Jean Jouzel (2021, Les Liens qui libèrent, 256 pages, 8,90 euros).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/18/eloi-laurent-le-rapport-du-giec-ouvre-un-chemin-d-espoir-pour-l-humanite-au-milieu-du-chaos-climatique_6091686_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/18/eloi-laurent-le-rapport-du-giec-ouvre-un-chemin-d-espoir-pour-l-humanite-au-milieu-du-chaos-climatique_6091686_3232.html>>
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5- 2020, l’année où la masse de l’infrastructure humaine a dépassé celle de la biomasse présente sur Terre, Usbek & Rica, 18/08/21
Greg De Temmerman

L’Humanité dans sa globalité, et surtout son infrastructure, représente une quantité de matériaux désormais supérieure à celle de la biomasse terrestre. Et cette dynamique n’est a priori par prête de s’arrêter – d’autant plus pour les métaux – car la décarbonation de l’infrastructure énergétique et des transports va en effet nécessiter d’en mobiliser des quantités gigantesques, comme nous l’explique Greg De Temmerman, physicien, chercheur associé aux Mines-ParisTech PSL et directeur général du think tank Zenon Research.
Bien installé sur une planète d’un diamètre de 12,700 km, d’une masse de 5.9 trilliards (1 suivi de 21 zéros) de tonnes, se déplaçant à une vitesse de 107,000 km/h autour du soleil, un humain d’une masse moyenne de 62 kg peut se sentir bien petit. Et pourtant, l’Humanité affecte la composition de l’atmosphère et le climat de la Terre (qui lui-même pourrait affecter la rotation de la planète) et mobilise des quantités énormes de matière. Et si la masse totale de l’humanité (500 millions de tonnes) est insignifiante, celle de son infrastructure est loin de l’être.
L’infrastructure humaine pèse lourd
2020 a ainsi marqué le moment où la masse anthropique a dépassé la masse totale de la biomasse présente sur Terre. Cette masse anthropique est définie comme la masse de l’ensemble des objets fabriqués et comprend notamment les métaux, les gravats, le ciment, le bois, le verre et le plastique. On estime ainsi à 1,100 milliards de tonnes (Gt) la biomasse présente sur terre. Un chiffre déjà fortement affecté par les activités humaines puisque des études estiment que l’agriculture et la déforestation ont divisé par deux la masse totale de plantes présentes sur Terre. La productivité primaire nette, c’est-à-dire la quantité de carbone fixé par la photosynthèse qui forme la biomasse, est estimée à environ 110 milliards de tonnes de carbone par an (océans inclus). Si l’on considère l’ensemble de la biomasse terrestre créée chaque année, l’énergie convertie par la photosynthèse correspond à 5 fois l’énergie primaire consommée par l’Humanité.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/2020-l-annee-ou-la-masse-de-l-infrastructure-humaine-a-depasse-celle-de-la-biomasse-presente-sur-terre <https://usbeketrica.com/fr/article/2020-l-annee-ou-la-masse-de-l-infrastructure-humaine-a-depasse-celle-de-la-biomasse-presente-sur-terre>>
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6- Quel impact environnemental pour le Cloud ?, Siècle Digital, 19/08/21, 15h08

Le rapport du Giec d'août 2021 nous pousse à nous questionner sur les conséquences environnementales du Cloud.
Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a publié le 9 août dernier des prévisions très alarmantes. Selon le président de la COP26 (Conférence des Nations unies sur le changement climatique), Alok Sharma, il s’agit de "l'avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement climatique". Face à ce constat, il est donc urgent de s’interroger sur nos pratiques et habitudes. Au cœur de nos usages numériques, l’impact environnemental du cloud fait débat. Voici pourquoi.
Le numérique : une pollution bien réelle
Impossible aujourd’hui de se passer de Google, que nous utilisons de manière intensive au quotidien. C’est pourtant un comportement qui n’est pas anodin en termes d’impact environnemental, puisqu’une simple recherche peut générer jusqu’à sept grammes de dioxyde de carbone.
De la même manière, nos usages concernant les smartphones sont extrêmement polluants. Le temps passé quotidiennement à visionner des vidéos, à naviguer sur Internet, à utiliser les réseaux sociaux est de plus en plus important : une heure tous les jours sur votre appareil génère 1 250 kg de dioxyde de carbone par an !
Tout aussi néfaste pour l’environnement, la blockchain, et notamment les cryptomonnaies, est également très énergivore. Elle fera d’ailleurs prochainement l’objet du Crypto Climate Accord, à l'initiative de tous les acteurs du secteur.
Enfin, le développement exponentiel du cloud computing génère un impact énorme sur la consommation mondiale d’électricité et génère lui aussi du dioxyde de carbone : ce secteur pourrait, d’ici 2025, consommer 20% de l’électricité mondiale et émettre 5% de CO2 selon une récente étude suédoise.
>> Suite à lire à :
<https://siecledigital.fr/2021/08/19/quel-impact-environnemental-pour-le-cloud/>
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7- Les éditeurs de jeux de société veulent prendre part à la transition écologique, Le Monde, 21/08/21, 08h21
Cécile Prudhomme

Les grands éditeurs francophones cherchent à réduire leur impact environnemental, alors que les ventes ont été propulsées par la crise sanitaire. 
La fabrication d’une console de jeu vidéo PS4 a un impact environnemental similaire à la fabrication de vingt-deux boîtes de jeux de société, qui, par ailleurs ne nécessitent pas d’énergie ou de matériel supplémentaire pour être utilisé. Telle est l’une des conclusions d’une analyse menée depuis un an par l’union des éditeurs de jeux de société (UEJ). Représentant tous les grands éditeurs francophones qu’ils soient orientés vers les jeux familiaux ou les joueurs passionnés, cette association professionnelle a décidé de se saisir de cette question d’actualité pour réduire l’impact environnemental de la fabrication et la conception des produits, alors que la demande de jeux de société explose.
> Lire aussi  Le confinement accentue le retour en grâce des puzzles pour adulte
Soutenu par le besoin de recréer des moments de convivialité en pleine crise sanitaire, le marché du jeu de société a vu ses ventes augmenter de 19 % en 2020 par rapport à 2019, selon l’UEJ. Plus de 30 millions de boîtes ont été vendues en 2020 pour un chiffre d’affaires cumulé de 600 millions d’euros. Avec une croissance annuelle d’environ 15 % depuis quinze ans, la France est devenue le premier marché européen pour les jeux de société, selon le cabinet NPD. L’Hexagone compte 114 éditeurs de jeux de société qui produisent près de 1 000 nouveautés par an. Coté distribution, il existe plus de 1 200 boutiques spécialisées en France d’après le Festival international des jeux de Cannes.
« Toute notre réflexion est partie d’une volonté de plusieurs de nos membres de créer un label écoresponsable, raconte Simon Villiot, directeur éditorial de la société BLAM ! et chargé de la commission écoresponsabilité de l’UEJ. Mais on s’est rendu compte que c’était plus compliqué que le simple fait d’apposer un tampon. Nous avons voulu faire le point en commandant la première étude sur l’impact écologique des jeux de société, basée sur l’analyse du cycle de vie de trois formats de jeux de plateau. » La dernière enquête sur un sujet écologique, faite il y a dix ans, portait sur le bilan carbone d’un jeu de société.
Un trajet de 41 kilomètres en Peugeot 208
L’étude montre, de façon assez intuitive, que « plus un jeu, sa boîte et ses composants seront lourds et grands, plus ses répercussions sur l’environnement seront importantes. Les éléments ayant la part la plus importante d’impact sont d’abord le contenu puis la boîte ; le transport n’apparaissant qu’en troisième position ».
En matière d’émission de CO2 par exemple, la production en Chine d’un jeu grand format, le plus polluant, équivaut à un trajet de 41 kilomètres en Peugeot 208, contre 7 kilomètres pour un petit jeu. Les émissions de gaz à effet de serre de la fabrication d’un grand jeu en Chine restent assez faibles par rapport à de nombreuses autres pratiques de divertissement puisqu’elles équivalent à l’échange de 215 mails ou à vingt heures de visionnage de vidéos sur Youtube.
Néanmoins, l’étude a fait émerger des pistes d’amélioration, comme le fait de réduire, dès sa conception, le format d’un jeu, pour diminuer son impact environnemental. Mais aussi d’« enlever les thermoformages, ces contenants en plastique qui permettent d’avoir des jetons bien rangés, précise M. Villiot. C’est un composant qui donne un élément de grande qualité quand on ouvre la boîte mais qui ne sert à rien dans le jeu ». L’objectif étant également d’éduquer le grand public afin qu’il soit conscient qu’« un jeu plein de plastique coûte écologiquement un peu plus cher ».
Privilégier le carton et le bois
Les fabricants peuvent également adapter les choix de matériaux en privilégiant le bois et le carton, plus facilement recyclables, et préférer du papier labellisé PEFC ou FSC, qui garantissent la gestion durable des forêts, ou encore opter pour une fabrication au plus proche du lieu de distribution. Les éditeurs de jeux qui sont parvenus à fabriquer en France l’ensemble des composants divisent ainsi l’impact environnemental du transport par dix, selon l’UEJ. « Un éditeur qui fabrique en Chine faisait venir ses produits par le train en pensant que c’était meilleur que l’avion pour l’empreinte écologique. L’étude a montré que la différence n’était pas significative », raconte M. Villiot.
> Lire aussi  Festival international des jeux de Cannes : le grand essor des jeux de société coopératifs
D’une manière générale, les jeux de société ont une grande longévité car la plupart sont gardés ou transmis de génération en génération. Cédés, ils finissent généralement dans les circuits de seconde main, tandis que les invendus des fabricants partent souvent dans le circuit associatif. « Les cycles de vie sont aussi prolongés grâce aux services après-vente mis en place par les éditeurs, qui remplacent les pièces perdues parfois même sans frais de port », relève M. Villiot. Un point fort du jeu de société par rapport au secteur du jouet dans son ensemble.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/21/les-editeurs-de-jeux-de-societe-veulent-prendre-part-a-la-transition-ecologique_6091983_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/21/les-editeurs-de-jeux-de-societe-veulent-prendre-part-a-la-transition-ecologique_6091983_3234.html>>
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8- Déclaration des droits du fleuve Tavignanu (Corse) : une première en France !, Mr Mondialisation, 21/08/21

Le mouvement des droits de la nature progresse doucement mais sûrement. La semaine dernière, un collectif de citoyens corses engagés a par exemple lancé une déclaration des droits du fleuve Tavignanu. Une première en France ! 
Le mouvement mondial de reconnaissance des droits de la nature, dont la théorisation remonte à l’article Should trees have standing (Christopher Stone, 1972) et la concrétisation juridique, quant à elle, à des ordonnances locales prises aux Etats-Unis en 2006 et à la Constitution équatorienne adoptée en 2008, ne cesse de prendre de l’ampleur en France. Des initiatives locales se multiplient pour réfléchir à l’application des droits de la nature sur le territoire ; et notamment à l’attribution de la personnalité juridique au Rhône, à la Seine, à la Loire, au Maroni ou encore à l’Escaut. Un réseau francophone des droits de la nature a même été créé en janvier 2021, juste avant la tenue du premier tribunal européen en défense des écosystèmes aquatiques. Cet essor marque le début d’une véritable révolution juridique et culturelle en France.
En Corse, l’autorisation d’exploitation d’un projet industriel particulièrement menaçant pour le fleuve Tavignanu a joué le rôle de catalyseur. Une coalition regroupant le collectif Tavignanu Vivu, UMANI et Terre de Liens Corsica-Terra di u Cumunu, et assistée par Notre Affaire à Tous, a récemment lancé la déclaration des droits du fleuve Tavignanu (dans la lignée de la déclaration des droits des rivières du Earth Law Center). Il s’agit d’une première en France ! Déjà soutenue par plusieurs citoyens, élus locaux et eurodéputés, cette déclaration ambitionne à terme d’aboutir à l’organisation d’un référendum local sur le statut du fleuve Tavignanu. Explications. 
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/declaration-des-droits-du-fleuve-tavignanu-corse-une-premiere-en-france/ <https://mrmondialisation.org/declaration-des-droits-du-fleuve-tavignanu-corse-une-premiere-en-france/>>
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9- Les droits de l'homme doivent être au cœur du plan de l'ONU pour sauver la planète, ONU Info, 21/08/21

Selon un rapporteur spécial, les pays doivent s'éloigner de la conservation de la biodiversité « au fil de l'eau » et veiller à ce que les droits de l'homme soient respectés.
« Une approche plus inclusive, juste et durable de la protection et de la restauration de la biodiversité est une obligation, pas une option », a déclaré en fin de semaine le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme et l'environnement
Le plan d'action des Nations Unies pour la conservation et la protection de la nature, qui vient d'être publié, doit être modifié pour placer les droits de l'homme au cœur de ce plan d'action si nous voulons assurer l'avenir de la vie sur notre planète, a-t-il ajouté.
David Boyd a souligné que « laisser les droits de l'homme en dehors du processus ne peut être une option, car la conservation centrée sur les droits de l'homme est le moyen le plus efficace, efficient et équitable de protéger la planète ».
Il a exhorté les États à placer les droits de l'homme au cœur du nouveau cadre mondial pour la biodiversité, récemment publié par le secrétariat de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, avant la tenue d'une conférence dans la ville chinoise de Kunming.
Au cours de cet événement, les représentants de 190 gouvernements finaliseront le cadre, qui traitera des menaces pesant sur la biodiversité, le bien-être humain et l'avenir de la vie sur Terre.
Une approche plus inclusive est nécessaire pour préserver la biodiversité
« Les États doivent s'éloigner d'une approche de « conservation comme d'habitude » pour sauver la biodiversité et garantir le respect des droits de l'homme pour tous », a déclaré M. Boyd.
« Une approche plus inclusive, plus juste et plus durable de la protection et de la restauration de la biodiversité est une obligation, pas une option », a-t-il ajouté.
L'objectif du sommet est d'établir un « monde vivant en harmonie avec la nature » d'ici 2050, notamment en protégeant au moins 30 % de la planète et en en restaurant au moins 20 % d'ici 2030.
« Ce nouveau cadre est d'une importance vitale car l'accélération des efforts pour étendre les zones protégées s'est avérée terriblement insuffisante pour arrêter ou même ralentir la vague de destruction environnementale qui balaie la planète », a-t-il déclaré.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2021/08/1102222 <https://news.un.org/fr/story/2021/08/1102222>>
En savoir plus :
> Human rights must be at heart of UN plan to save planet – expert <https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=27393&LangID=E>, ONU, 19 August 2021
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10- En région lyonnaise, les entrepreneurs engagés dans la transition écologique, Le Monde, 22/08/21, 05h29 
Richard Schittly (Lyon, correspondant)

Des patrons de sociétés françaises se lancent dans une politique environnementale de fond intégrée au fonctionnement économique et social de leurs structures, afin de réduire au maximum leurs émissions de CO2. 
Dans le couloir du métro, à Paris, en novembre 2015, François Duchâteau tombe face à une affiche de la COP21, le sommet international sur le changement climatique qui se tient au même moment dans la capitale. « Nous ne pourrons pas dire à nos enfants que nous ne savions pas », clame le slogan. Le message bouleverse sa vie d’entrepreneur. « J’avais sous les yeux la cruelle vérité. Nous allons vers l’extinction de l’humanité si nous ne faisons rien. Je suis sorti d’un coup du déni, et j’ai décidé de changer de trajectoire, d’agir à mon échelle, c’est-à-dire dans mon entreprise », confie le PDG de SLAT, société spécialisée dans le matériel anti-incendie.
> Lire aussi  Par conviction ou par opportunisme, les entreprises investissent dans l’environnement
L’ancien haut cadre de Schneider Electric a étudié la question de la transition écologique avec pragmatisme. « J’ai réuni mon comité directeur, et je leur ai annoncé que j’avais une nouvelle motivation : sauver la planète ! », se souvient le dirigeant de l’entreprise de soixante-quinze salariés, située à Champagne-au-Mont-d’Or (Rhône), au nord-ouest de Lyon.
Restait à convaincre les troupes. « Nous sommes engagés depuis toujours dans une démarche de très haute qualité pour concevoir nos produits. J’ai pensé à appliquer la même rigueur pour réduire l’empreinte carbone de notre entreprise dans sa globalité. L’objectif était d’atteindre la neutralité carbone, pas de multiplier par cinq le chiffre d’affaires », raconte François Duchâteau, 61 ans.
Politique environnementale de fond
La réalisation des produits, l’acheminement de la matière première, les déplacements des fournisseurs comme des salariés, sans compter le fonctionnement des bâtiments, tout a été passé au crible, afin d’établir un tableau d’une cinquantaine d’indicateurs. La neutralité carbone est aujourd’hui atteinte à 98 %, c’est-à-dire, l’équilibre entre le C02 émis par l’activité de l’entreprise et celui économisé ou compensé. Exemples de diminution d’émission de CO2 : le développement du télétravail a diminué de 28 % les déplacements de salariés. L’entreprise favorise les achats de véhicules propres par des prêts de 2 000 euros, sans intérêt, auprès de ses salariés, avec un don de 500 euros si le véhicule est utilisé pour le trajet vers le travail.
En matière de compensation, SLAT fournit l’électricité des véhicules de ses salariés pour leurs besoins personnels. Autre objectif-clé, multiplier par deux la durée de vie des produits. Le PDG souhaite désormais diviser par cinq les émissions de gaz carbonique. « La neutralité carbone est un concept limité, qui peut être trompeur. Arrêtons de parler d’argent avant de considérer l’enjeu climatique. C’est ma priorité, et en faisant ça, j’ai l’impression de progresser, de préserver l’activité des salariés, de penser à leurs familles », ajoute l’entrepreneur.
> Lire aussi  Transition écologique : « C’est en donnant un prix aux choses que l’on évite gaspillages et pollutions »
Comme François Duchâteau, plusieurs chefs d’entreprises de la région lyonnaise se sont lancés dans une politique environnementale de fond, intégrée au fonctionnement économique et social de leurs structures. « Notre activité s’inscrivait dès le début dans une logique de circuit court. Là, nous passons à autre chose, nous étudions toutes les phases de notre activité, de la production à la commercialisation, jusqu’au recyclage », témoigne Christophe Fargier, 51 ans, PDG de Ninkasi, producteur de bières créé en 1997, qui compte aujourd’hui 290 salariés.
Marque emblématique lyonnaise, Ninkasi développe bars et restaurants à partir de sa production, et compte désormais vingt et un établissements dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. La prochaine unité de production, prévue en avril 2023 à Tarare (Rhône), s’annonce beaucoup plus économe en eau et énergie. « Nous voulons construire un modèle durable. Je ne suis plus dans une recherche de résultat immédiat. Je ne vis pas dans un monde de bisounours, mais l’enjeu environnemental n’est absolument pas incompatible avec la performance économique. Au contraire, cela nous pousse à être créatifs », soutient Christophe Fargier, largement suivi par ses salariés, dont la moyenne d’âge est de 30 ans. Pour lui, il ne s’agit pas de « greenwashing » à bon compte. « Si la démarche était superficielle, les clients ne seraient pas dupes, c’est une question de transparence et de confiance », affirme-t-il.
Un engagement complet
> Lire aussi  Les entreprises appelées à préserver la biodiversité
Autre avantage de la transition écologique appliquée à l’entreprise : la motivation des équipes. Edouard Marienbach, 63 ans, s’est lancé dans la réduction d’émission de CO2 dans son entreprise de fabrication de chaudières biomasse, Compte. R, basée à Arlanc, dans le Puy-de-Dôme. Après un diagnostic en partie financé par Bpifrance, l’entreprise déroule un plan sur cinq ans, passant en revue tous les postes, de l’éclairage des ateliers aux trajets des fournisseurs. Une ouvrière, férue d’écologie, a proposé un système de récupération des eaux de pluie. « La transition écologique, c’est une motivation collective. C’est aussi la relocalisation, la sauvegarde des territoires. Nous limitons les migrations, les déplacements trop longs, les jeunes sont intéressés par les développements numériques qui nous aident à améliorer nos performances environnementales », défend Edouard Marienbach.
Un levier « extrêmement bénéfique »
La transition écologique des entrepreneurs se découvre aussi dans la promotion immobilière, avec Cécile Galoselva, 47 ans, directrice d’ETIC. Sa société de vingt-deux salariés basée à Lyon est à l’origine d’une dizaine de réalisations immobilières de nouvelle génération, qui intègrent toutes les composantes environnementales dans la rénovation de sites commerciaux ou d’habitat. « Les secteurs de l’immobilier et de la finance peuvent être extrêmement toxiques pour l’environnement. Si on intègre un objectif écologique, c’est un levier qui peut s’avérer extrêmement bénéfique », assure l’entrepreneuse lyonnaise, convertie à la transition écologique après une dizaine d’années d’expérience en Grande-Bretagne.
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« J’ai opté pour un modèle plus simple, plus humain, qui demande beaucoup d’ingéniosité, c’est un plaisir au quotidien », affirme Cécile Galoselva.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/22/en-region-lyonnaise-les-entrepreneurs-engages-dans-la-transition-ecologique_6092028_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/22/en-region-lyonnaise-les-entrepreneurs-engages-dans-la-transition-ecologique_6092028_3234.html>>
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11- Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction, Le Monde Afrique, 23/08/21, 13h04 
Par Josiane Kouagheu [(Nomédjoh (région Est du Cameroun), Bipindi et Moungué (région Sud)]

Pygmées en lutte (1/4). En 2020, le Cameroun a perdu plus de 100 000 hectares de forêts primaires humides au profit d’une agro-industrie intensive de palmiers à huile. 
Dans la salle de classe des CM2 de l’école publique de Nomédjoh, village du Cameroun situé dans la région Est, les élèves s’imaginent médecin, sous-préfet, militaire ou enseignant. A 15 ans, Denis Eléké, lui, veut devenir policier pour « arrêter les méchants », aider sa famille et, surtout, « veiller à ce qu’on ne coupe plus les arbres ». « Tout est en train de disparaître », s’inquiète le garçon, en tirant sur son vieux pull à capuche. « J’aime me promener dans la forêt, mais je vois bien que ça diminue », abonde Emmanuel Essoko, assis à l’ombre d’un bananier plantain dans la cour de récréation. Visage poupin et rieur, lui se verrait bien maire.
Comme Denis, Emmanuel est baka. Ce peuple autochtone de la forêt vit de la chasse, de la pêche et de la cueillette, forme aux côtés des Bagyeli, des Bedzang ou des Bakola, la communauté des Pygmées − un terme qu’ils jugent d’ailleurs péjoratif. Ils seraient environ 120 000 (0,4 % des Camerounais) répartis dans les trois régions du Centre, de l’Est et du Sud, un nombre approximatif en l’absence d’actes de naissance ou de documents d’identité. Beaucoup se sont sédentarisées dans des villages ou des campements de quelques dizaines à quelques centaines de membres.
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Leur mode de vie est aujourd’hui menacé par la déforestation qu’entraînent l’agriculture itinérante, l’exploitation forestière et les grands projets agro-industriels comme les plantations de palmiers à huile. D’après Global Forest Watch (GFW), une plateforme de surveillance en temps réel des forêts mondiales mise en place par le World Ressources Institute, le Cameroun a perdu en 2020 plus de 100 000 hectares de forêts primaires humides, près du double des pertes enregistrées en 2019. A l’inverse, l’exportation de grumes a plus que sextuplé, passant de 200 000 mètres cubes en 2005 à presque un million de mètres cubes en 2017.
« Retard éducatif »
A Nomédjoh, les habitants sont formels : les animaux se font de plus en plus rares et il faut parcourir des dizaines de kilomètres dans la forêt pour trouver certaines essences. Les exploitants forestiers titulaires des titres d’exploitation sont tenus de verser à l’Etat une taxe, la redevance forestière annuelle (RFA), destinée à financer des projets de développement dans les communes rurales. « Mais la majorité des communautés ne bénéficient pas des retombées de la RFA », se lamente Christophe Justin Kamga, coordonnateur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Forêts et développement rural (Foder).
Ce militant dénonce la corruption qui permet aux exploitants d’échapper à leurs obligations ou de détourner à d’autres fins les recettes perçues. « Les peuples autochtones jouent les seconds rôles ou les prête-noms », poursuit-il. « On nous prend pour les sous-hommes alors que nous sommes les premiers habitants de la forêt. Personne ne la maîtrise mieux que nous », se plaint Jean Djon, chef d’un campement bagyeli à Moungué, dans le Sud. 
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Pour Charles Madjoka, président de l’Association des représentants bagyeli du département Océan (Arbo, région Sud), cette situation s’explique par « le grand retard éducatif » qu’accuse la population pygmée, très peu scolarisée au Cameroun. « Si on avait été un peuple instruit, si on avait des élites, des personnes aux postes de décision, on ne serait pas trompé tout le temps », explique-t-il. Le leader bagyeli évoque de « nombreux abus » : des populations chassées des forêts qu’elles occupaient, des droits d’occupation ou d’exploitation vendus « pour une bouchée de pain »…
« Elle est tout pour nous »
Créé en 1968 pour évangéliser la communauté pygmée, le foyer Notre-Dame de la forêt (Fondaf) de Bipindi, dans la région Sud, est devenu l’un des principaux sites de scolarisation des enfants. Il accueille, cette année, 82 élèves, tous issus des peuples autochtones. Parmi eux, Nellie Ntsam, 16 ans, élève de 3e, enrage : elle connaît tant d’hommes et de femmes qui « ne peuvent pas écrire une plainte, ni même lire un document et ont peur du commandant de brigade, du sous-préfet, du maire ».
La jeune fille veut devenir une infirmière « moderne » et « traditionnelle », en utilisant aussi bien les molécules les plus avancées que les plantes, convaincue que l’instruction lui fournira « les armes juridiques » pour protéger la forêt. A l’école, elle a ainsi appris que grâce à Internet et aux réseaux sociaux elle pouvait « exposer les problèmes au monde entier ». Elle garde ça dans un coin de sa tête.
« Je mise beaucoup sur l’éducation pour sauver les forêts qui restent aux Pygmées et améliorer nos conditions de vie », renchérit Romarick Mabally, inscrit en classe de seconde et considéré comme le meilleur élève du Fondaf. A 17 ans, il est le premier à avoir obtenu un brevet d’études du premier cycle (BEPC) dans sa communauté, à Nkoaliseng.
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Pendant les vacances, au village, il voit ses tantes travailler comme des « esclaves » dans les champs de propriétaires bantous, payées en « bouts de pain, maigres tubercules de manioc ou encore avec du whisky en sachets ». Ses oncles, qui chassent ou pêchent pour le compte des mêmes exploitants, tuent des « espèces protégées » et ne gagner en retour que « de la cigarette ou de l’alcool ». « Le Bagyeli est un homme simple, explique le lycéen. Il s’en fout de la richesse. Il aime vivre en accord avec la nature. Mais, même lorsque l’argent issu de l’exploitation forestière tombe, on ne nous donne qu’un peu de riz, de sel, d’huile. Nous perdons chaque jour la forêt qui est tout pour nous. »
Romarick veut devenir agent douanier pour payer la scolarité des autres et investir dans l’agriculture biologique et l’élevage. Autant d’activités qui apporteraient des revenus à sa communauté. « Il y a de plus en plus de populations autochtones investies dans l’agriculture. C’est une alternative durable, car la forêt est grignotée de toutes parts », souligne Jean-Jacques Menye, responsable des coopératives et des groupes d’initiative commune à la délégation départementale de l’agriculture et du développement rural d’Océan.
« Stratégie commune »
A Nomédjoh, depuis plus de deux décennies, Jean-Paul Gouffo, pasteur de la Communauté missionnaire chrétienne internationale, tente d’orienter les populations autochtones vers l’agriculture, l’apiculture ou la pisciculture. Avec un certain succès. Après une phase pilote, le bourg compte aujourd’hui ouvrir un collège agricole pour former les jeunes Baka. « L’éducation générale et surtout technique changera le destin de ce peuple des forêts marginalisé », espère l’homme d’église, à l’initiative de ce projet en partie financé par des mécènes, mais qui peine à boucler son budget pour terminer les travaux.
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Car à Nomédjoh, comme dans d’autres villages et campements, la route vers le savoir est semée d’embûches : absence d’établissements primaires et secondaires accessibles, manque de moyens financiers, absence d’actes de naissance pour environ 69 % des enfants de moins de 5 ans (soit deux fois la moyenne nationale camerounaise), selon les chiffres du Navigateur autochtone, un ensemble d’outils permettant le suivi des peuples autochtones dans le monde.
« On enregistre de plus en plus de candidats au certificat d’étude primaire », précise Jean Ngally, chef du bureau des examens et concours à la délégation départementale de l’éducation de base d’Océan. Mais, beaucoup d’élèves n’iront pas au collège. Ceux qui y parviennent bénéficient généralement du soutien des ONG qui paient leurs frais de scolarité.
Au foyer Notre-Dame de la Forêt financé par des ONG et le mécénat, beaucoup de familles ne parviennent même pas à régler la somme « symbolique » de 5 000 francs CFA (8 euros) par an pour la vie à l’internat. Les moyens financiers du Fondaf ne suffisent pas non plus pour nourrir et réhabiliter les dortoirs.
« On veut juste les impliquer, leur faire prendre conscience de l’importance de l’école », explique Samuel Samba du Fondaf. « Sans adhésion parentale, il est difficile d’avoir une stratégie commune » pour l’éducation des jeunes Pygmées, regrette l’enseignant. Durant la saison de ramassage et de cueillette, les élèves baka, bagyeli ou bakoula désertent la classe durant plusieurs mois. « Quand ils reviennent, ils ont perdu beaucoup de notions. Et le cycle recommence », déplore Samuel Samba. Pour lui, Il faut penser et financer l’éducation autochtone en tenant compte des paramètres socioculturels. Un processus qui va nécessiter « au moins vingt ans », mais qui permettra l’émergence des leaders de demain. En espérant qu’il ne soit pas trop tard pour la forêt.
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Sommaire de notre minisérie « Pygmées en lutte »
En 2020, le Cameroun a perdu plus de 100 000 hectares de forêts primaires humides au profit d’une agro-industrie intensive de palmiers à huile. C’est deux fois plus qu’en 2019. La communauté pygmée, qui représente environ 0,4 % de la population camerounaise, accuse un déficit d’éducation qui la rend très vulnérable face à d’énormes enjeux économiques. Notre reporteure Josiane Kouagheu est partie à la rencontre de ces Pygmées Baka, Bagyeli, Bedzang et Bakola pour comprendre comment ces peuples de la forêt s’organisent pour tenter d’inverser le processus de destruction en cours.
> Lire aussi  Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/23/au-cameroun-les-pygmees-misent-sur-l-ecole-pour-sauver-leurs-forets-de-la-destruction_6092115_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/23/au-cameroun-les-pygmees-misent-sur-l-ecole-pour-sauver-leurs-forets-de-la-destruction_6092115_3212.html>>
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12- Du Mali à la direction d'un lycée, la proviseure Mahi Traoré raconte sa course d'obstacles, Le JDD,23/08/21, 14h00
Zoé Lastennet

La première femme noire d'origine africaine à devenir cheffe d'établissement à Paris signe un livre à l'humour combatif : "Je suis noire mais je ne me plains pas, j'aurais pu être une femme" (Robert Laffont, 234 pages, 19 euros).
Était-ce à la dixième ou à la ­cinquantième fois qu'on lui a posé la question? Lorsqu'elle a compris que, partout où elle irait, quelqu'un jugerait bon de lui demander "d'où elle venait", Mahi Traoré a pris le parti de répondre avec malice : "Je suis suédoise." L'énergique quadragénaire se délecte alors du "léger vertige" que suscite sa ­réplique. Elle ne le sait que trop bien : voyant ses tresses et sa peau noire, son interlocuteur n'avait pas envisagé cette hypothèse. Jeune étudiante à la Sorbonne ­fraîchement ­débarquée du Mali ou devenue cheffe d'établissement au cœur de la capitale, elle est sans cesse poursuivie par cette interrogation. "C'est ce que l'historien Pap Ndiaye a comparé au supplice de la goutte d'eau sur le front, ­illustre-t-elle, une fois ça va, mille fois c'est ­insupportable."
Nommée en septembre dernier proviseure du lycée polyvalent ­Lucas-de-Nehou, dans le 5e arrondissement de Paris, Mahi Traoré se présente comme la "première femme noire africaine à occuper un tel poste dans la capitale". Une forme de consécration et, surtout, une victoire sur les obstacles que le regard des autres a pu dresser sur sa route.
"Je connais et je cultive la richesse que procure la chance d'avoir deux cultures", dit-elle
Née au Mali et Française par son grand-père, qui s'est vu attribuer à la naissance la nationalité du pays colonisateur, elle refuse que ses enfants français "se pensent maliens ou même franco-maliens", rejetant une "ambiguïté" qui "déboussole" certains jeunes. Tout en nuançant : "Je connais et je cultive la richesse que procure la chance d'avoir deux cultures." À 48 ans – et même si elle compte bien en avoir "48 autres" –, elle a ressenti l'envie de coucher son expérience sur le papier. "J'ai voulu m'arrêter un moment et regarder par-dessus mon épaule, parler de mon parcours avec un regard distancié sur les choses." En résulte une charge contre les assignations sociales autant qu'une célébration des identités multiples, qui porte le titre grinçant d'ironie Je suis noire mais je ne me plains pas, j'aurais pu être une femme, à paraître jeudi (Robert Laffont, 234 pages, 19 euros).
"Faites-moi 50 photocopies." L'apercevant dans le couloir de direction, une professeure de classe prépa lui tend un paquet de feuilles, la prenant spontanément pour la secrétaire du lycée où elle vient d'être nommée proviseure adjointe. Lauréate du concours de conseillère principale d'éducation (CPE) quelques années auparavant, elle est accueillie dans son nouvel établissement par une proviseure incrédule qui lui demande ses papiers d'identité. Des anecdotes similaires, la ­mémoire de Mahi Traoré en ­regorge. Entre "colère et lassitude", elles prennent le triste goût de la familiarité. "Tout se passe comme si je devais continuellement faire mes preuves, sans jamais y ­parvenir vraiment", écrit-elle, pointant ces "micro-agressions" constantes qui font le lit d'un racisme décomplexé, "sans penser à mal".
Autant de thèmes éruptifs à l'heure des polémiques autour des études sur le genre et la race à ­l'université. Mahi Traoré s'en défend fermement : "Je ne suis pas politique et je ne veux absolument pas que mes propos le soient." Elle n'a pourtant pas toujours été sur la réserve : adolescente au Mali, elle participe aux mobilisations de la jeunesse et à l'essor des radios libres. "Je croquais les situations avec une certaine colère de voir que les politiques ne faisaient pas grand-chose ; je voulais devenir la Anne Sinclair du Mali, bousculer mes interlocuteurs en direct comme elle, les ­pousser dans leurs retranchements !", confie-t-elle dans un éclat de rire.
Elle estime que le système éducatif français est "l'un des meilleurs au monde"
À défaut, elle est "peut-être devenue la Anne Sinclair de l'Éducation nationale", se consacrant à "pousser les élèves à se dépasser". Car l'école s'est peu à peu imposée comme une évidence. Successivement surveillante en zone défavorisée, professeure contractuelle, CPE puis proviseure, Mahi ­Traoré a savouré chaque maillon de la chaîne et le dit sans pincettes : "J'adore ce métier, je kiffe." Elle proclame le système éducatif français, souvent tancé pour les inégalités qu'il abrite, "l'un des meilleurs au monde".
Avant de nuancer : "Tout n'est pas parfait, évidemment. Mais on peut amener un jeune à se dépasser, à se prouver des choses." Enfant, elle a connu le grand écart : élève d'une école "bienveillante" de Clichy-la-­Garenne, elle retourne en début de collège au Mali, dans un établissement "un peu plus drastique, où le censeur avec son martinet venait faire la sale besogne lorsque vous n'aviez pas appris vos leçons" : "J'ai su ce que je ne serais pas et ce que j'avais envie d'être."
Si elle rejette toute autocomplaisance en pensant aux obstacles dont elle a triomphé, sa colère monte face à ceux qui se dressent devant ses élèves. "Les haineux, tant pis pour eux, ils ­n'empêcheront pas mon ­enthousiasme : je n'ai pas le temps pour ce qui est nocif. Mais des enfants beaucoup moins ancrés entendent ça ! Comment se le prennent-ils en pleine face, qu'est-ce qu'ils en font ? Parfois, ça donne envie de hurler."
Son combat : la lutte contre l'autocensure, qui a parfois failli la happer. "On peut dresser devant vous des haies de plus en plus hautes, l'essentiel c'est de trouver en soi la force de les contourner." Aujourd'hui à la tête d'un lycée spécialisé dans les métiers du verre, elle s'attache à valoriser "toutes les compétences". Mais pour l'auteure à l'ambition galopante, son grand œuvre reste à venir : de retour sur les pas de son enfance heureuse, elle rêve de fonder une école à Bamako et d'y "mettre l'accent sur les jeunes", surtout les filles. Pour leur offrir un lieu "libéré du double boulet de l'identité et du genre".
<https://www.lejdd.fr/Societe/du-mali-a-la-direction-dun-lycee-la-proviseure-mahi-traore-raconte-sa-course-dobstacles-4063084>
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13- Brésil : des milliers d'indigènes mobilisés cette semaine contre Bolsonaro, AFP, 23/08/21, 20:00
Valeria Pacheco

Des milliers d'indigènes du Brésil, coiffes à plumes et tenues traditionnelles, se sont retrouvés lundi pour une semaine de mobilisation en plein coeur de Brasilia contre la politique du président Jair Bolsonaro, qu'ils accusent de menacer leurs terres ancestrales.
Des indigènes avaient commencé à installer dès dimanche, à l'appel de la Coordination des peuples indigènes du Brésil (Apib), un campement de tentes de "Lutte pour la vie" où doivent se dérouler jusqu'à la fin de la semaine des "manifestations contre la politique anti-indigène" de Bolsonaro.
Lundi matin, les membres de nombreuses ethnies aux tenues chatoyantes, beaucoup le corps peint, se sont retrouvés dans le calme près des sièges modernistes du pouvoir de la capitale -- présidence, congrès et Cour suprême -- chantant et dansant. La présence policière était faible, a constaté une journaliste de l'AFP.
En juin dernier, des manifestations d'indigènes pour leurs terres à Brasilia avaient entraîné des heurts entre une centaine d'autochtones et la police. Trois manifestants avaient été blessés, de même que trois policiers, ces derniers par des flèches.
Les indigènes -- qui étaient lundi en fin de matinée 4.000, de 117 ethnies différentes, selon l'Apib -- comptent faire pression jusqu'à dimanche contre divers projets de loi qui, selon eux, menacent gravement leurs droits et leurs terres ancestrales, et particulièrement un jugement crucial de la Cour suprême.
Au cœur des inquiétudes, le Projet de loi 490 (PL-490), soutenu par le gouvernement du président d'extrême droite et ses alliés, qui doit aller devant le Congrès. 
La question la plus polémique en est la "thèse temporelle" qui ne reconnaît comme ancestrales que les terres qui étaient occupées par les indigènes quand a été promulguée la Constitution, en 1988. 
Or de nombreuses tribus ont été déplacées lors des soubresauts de l'histoire brésilienne, notamment sous le régime militaire (1964-85). De retour sur leurs terres, elles réclament la protection du statut accordé aux réserves, auquel est opposé le puissant lobby brésilien de l'agronégoce.
Mercredi sera une journée cruciale. Les indigènes ont prévu de marcher jusqu'à la Cour suprême, au moment où celle-ci commencera à siéger pour décider si la "thèse temporelle" s'applique à une réserve de l'Etat de Santa Catarina (sud). Ce jugement affectera des dizaines de territoires objets de litige depuis des années. 
C'est un thème "important parce que divers secteurs au Brésil cherchent à empêcher la démarcation des terres indigènes, y compris dans des lieux où ils se trouvaient déjà", explique Juliana de Paula Batista, avocate de l'Institut Socio-environnemental (ISA), qui défend les droits des peuples autochtones.
"Si la Cour suprême accepte la +thèse temporelle+, cela pourrait légitimer la violence contre les peuples indigènes et exacerber les conflits dans la forêt amazonienne et d'autres régions", a averti dans un communiqué Francisco Cali Tzay, rapporteur spécial de l'ONU pour les droits des peuples indigènes.
- "Projet de loi des invasions" -
Jair Bolsonaro soutient par ailleurs un projet de loi qui ouvrirait les terres indigènes, déjà touchées gravement par la déforestation et la prospection minière illégale, à l'exploitation des ressources naturelles.
Ces terres sont situées majoritairement dans neuf Etats amazoniens du Brésil, et essentielles pour la préservation de l'environnement.
Deux autres propositions de loi sont décriées comme étant des "PL des invasions" par les indigènes et défenseurs de l'environnement. L'une prône la régularisation des occupations illégales de terres par des orpailleurs, bûcherons ou éleveurs.
Les quelque 900.000 indigènes du Brésil représentent 0,5% des 212 millions d'habitants et leurs terres s'étendent sur 13% du territoire de l'immense pays.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro à Brasilia, ils n'ont eu de cesse de dénoncer des invasions de leur terres --qui ont par ailleurs favorisé la propagation du covid-19 parmi des populations au système immunitaire fragile --, ainsi que des violences et des atteintes à leurs droits.
En janvier dernier, le cacique Raoni Matuktire, défenseur emblématique de la forêt amazonienne, avait déjà demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter pour "crimes contre l'humanité" contre Bolsonaro, accusé de "persécuter" les peuples autochtones en détruisant leur habitat et en bafouant leurs droits fondamentaux.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-des-milliers-dindigenes-mobilises-cette-semaine-contre-bolsonaro-206002>
<https://www.youtube.com/watch?v=eVa9K0IhMzM>
Sur le même sujet : 
> Brésil : des milliers d'indigènes en marche vers la Cour suprême pour leurs terres <https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/amazonie/bresil-des-milliers-d-indigenes-manifestent-devant-la-cour-supreme-avant-un-jugement-sur-leurs-terres-ancestrales_4749181.html>, AFP, 26/08/21, 02:00
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14- A Londres, des milliers de manifestants d'Extinction Rebellion lancent deux semaines d'actions, AFP, 23/08/21, 20:00

Des milliers de militants écologistes du groupe Extinction Rebellion (XR) se sont réunis lundi dans le centre de Londres pour donner le coup d'envoi de deux semaines de larges manifestations afin d'appeler les gouvernements à agir d'"urgence" contre le changement climatique.
Armés de drapeaux ou de pancartes avec des slogans comme "la planète avant le profit", les militants ont convergé vers Trafalgar Square, dans le centre de la capitale, où une fanfare et des discours étaient prévus. 
Surveillés par un important dispositif policier, certains ont bloqué les rues menant à la place, où d'autres ont déployé une gigantesque table rose, sur laquelle une banderole appelle les dirigeants mais aussi les citoyens à se "mettre à la table" des négociations pour sauver la planète.
"Alors qu'inondations, incendies et famines éclatent dans le monde entier, il est clair que le dérèglement climatique est déjà là et qu'il faut agir de toute urgence", a estimé le mouvement dans un communiqué, affirmant que "tout le monde" a "son mot à dire" sur "la plus grande crise de notre époque".
Certains participants avaient amené leur propre chaise ou table roses afin "d'inviter les gens à travers la ville à parler du climat et de l'urgence écologique", précise Extinction Rebellion. 
Ce réseau d'activistes, formé au Royaume-Uni en 2018, utilise régulièrement la désobéissance civile pour mettre en lumière l'inaction des gouvernements face au changement climatique.
Cette marche constitue le coup d'envoi de deux semaines d'actions, manifestations, conférences et formations prévues dans la capitale anglaise. 
Les manifestants réclament notamment que le gouvernement britannique cesse tout investissement dans les combustibles fossiles, alors que le Royaume-Uni doit accueillir en novembre le sommet de l'ONU sur le climat COP26, à Glasgow (Écosse). 
De nombreux militants écologistes estiment que cette rencontre constitue la dernière chance pour les dirigeants mondiaux de s'accorder sur des politiques radicales afin d'éviter un trop important réchauffement de la planète, après "l'avertissement sévère" début août du GIEC. 
Selon ce rapport des experts climat de l'ONU, la planète devrait atteindre le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu'estimé. 
En 2019, XR avait réalisé une série d'actions choc au Royaume-Uni et dans le reste du monde. Après des incursions dans le centre financier de Londres, la police avait interdit les manifestations dans la capitale britannique et avait arrêté en dix jours 1.828 personnes.
<https://www.leparisien.fr/societe/a-londres-des-milliers-de-manifestants-dextinction-rebellion-lancent-deux-semaines-dactions-24-08-2021-ACFFEEB35VDTTL4I6H5QN4S5JY.php>
Sur le même sujet :
> Norvège : actions coups de poing d'Extinction Rebellion, 29 arrestations <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/norvege-actions-coups-de-poing-d-extinction-rebellion-29-arrestations_156789>, AFP, 23/08/21, 21:00
> Londres : le célèbre pont de Tower Bridge bloqué par des militants écologistes <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/londres-le-celebre-pont-de-tower-bridge-bloque-par-des-militants-ecologistes_157153>, AFP, 30/08/21, 17h39
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15- Mettre fin aux subventions publiques dommageables à la nature est pourvoyeur d'emplois, selon le WWF, Actu-environnement, 23/08/21
Rachida Boughriet

Supprimer les 500 milliards de dollars de subventions publiques mondiales dépensées chaque année pour des activités « dommageables à la nature » permettrait de créer près de 39 millions d'emplois « verts » par an. Tels sont les chiffres clés issus d'un dernier rapport publié le 19 août par l'ONG WWF. Son étude quantifie le nombre d'emplois générés par secteur si ces subventions annuelles allouées par les gouvernements étaient affectées vers des activités « favorables à la biodiversité » : agriculture et alimentation, pêche et sylviculture, économie circulaire et infrastructures durables.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-wwf-supprimer-subventions-publiques-nocives-nature-emplois-durables-biodiversite-38063.php4>
En savoir plus :
> Report. Halve humanity’s footprint on nature to safeguard our future <https://wwfint.awsassets.panda.org/downloads/halve_humanity_s_footprint_on_nature_to_safeguard_our_future_final_report_2021.pdf>, WWF August 2021
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16- Mojo Lens : la première lentille de contact intelligente, Paris Match, 24/08/21, 09h59 
Aurélie Michel

D’ici quelques années, la technologie dite de « réalité augmentée » va nous en mettre plein la vue. Et permettra de « voir », sans effort, tout ce que l’on consulte encore sur l’écran de son Smartphone. 
Des lentilles de contact capables de nous offrir une vue augmentée, c’est le défi que s’est lancé la start-up californienne Mojo Vision. Les informations (indications GPS, constellations dans le ciel…) apparaîtront directement dans notre champ de vision, sans avoir à consulter l’écran d’un Smartphone. 
Mojo Lens a pour ambition d’offrir les mêmes applications qu’un téléphone portable. Et sera totalement autonome : une batterie intégrée à la lentille lui permettra de rester opérationnelle toute la journée. Quant au système électronique, il se concentrera dans un petit accessoire portatif, qui relaiera les données entre le Smartphone et la lentille. Si le design et les prototypes sont encore à l’étude, la première génération de lentilles devrait bientôt voir le jour. Elle devra cependant être approuvée et certifiée par la FDA (Food and Drug Administration) avant la mise sur le marché américain. D’ici deux ans pour les malvoyants. Plutôt cinq ans pour le grand public. À voir… 
> Lire aussi. La caméra qui parle pour ceux qui ne voient pas
Paris Match. En quoi ces lentilles se différencient-elles des lunettes de réalité augmentée ?
Mike Wiemer. Notre but est de fournir aux gens un accès immédiat à l’information dont ils ont besoin, sans la distraction visuelle d’un écran. Nous pensons que l’information doit apparaître quand on en a besoin, quand on la désire, et disparaître quand on n’en veut plus.
À qui pourront-elles être particulièrement utiles ?
Imaginez la valeur ajoutée pour les premiers secours et toute autre situation d’urgence où les professionnels ont besoin d’être alertés ! Ils pourront l’être tout en restant concentrés et en ayant les mains libres ! De plus, l’une de nos préoccupations majeures est de dessiner une lentille capable de venir en aide aux personnes qui ont des déficiences visuelles. Pour ce faire, nous travaillons avec le Vista Center for the Blind and Visually Impaired, à Palo Alto.
Quel est votre plus gros défi technique ?
De réussir à intégrer tous les composants dans un système de la taille d’une lentille de contact. Cela a nécessité une conception et une coordination étroite dans des disciplines d’ingénierie différentes. 
<https://www.parismatch.com/Vivre/High-Tech/Mojo-Lens-la-premiere-lentille-de-contact-intelligente-1753867>
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17- "La transition écologique en douceur, ça n'existe pas", affirme Daniel Cohn-Bendit, Challenges avec AFP, 24/08/21, 12h02

L'ancien eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit affirme que "la transition écologique en douceur, ça n'existe pas", dans un entretien publié mardi par Les Echos <https://www.lesechos.fr/monde/europe/daniel-cohn-bendit-la-transition-ecologique-en-douceur-ca-nexiste-pas-1340470>.
"La transition écologique en douceur, ça n'existe pas. Si on ne prend pas de décisions courageuses aujourd'hui, le climat deviendra bien pire que ce que nous avons vécu cet été", estime-t-il, regrettant que les gens "votent en fonction de ce qui se passe aujourd'hui et demain, et non dans trente ans".
Pour M. Cohn-Bendit, 76 ans, "les Verts ont un espace", à plus de sept mois de la présidentielle de 2022, "c'est incontestable". Mais leur difficulté est de "convaincre les 50% d'électeurs qui refusent les changements nécessaires pour éviter la catastrophe climatique", argue-t-il.
L'ancien eurodéputé regrette que la progression des écolos dans le paysage politique se soit accompagnée d'"un certain extrémisme déclamatif" d'élus écologistes, dont les maires EELV de Grenoble Eric Piolle et de Bordeaux Pierre Hurmic, qui pourrait jouer en leur défaveur.
"Les partis ont l'habitude de dire : +Votez pour nous, et tout ira mieux!+ Si les Verts pouvaient parler vrai, ils diraient: +Votez pour nous, et tout sera plus difficile+", pense l'écolo, à un peu plus de trois semaines de la primaire écologiste (16-19 et 25-28 septembre).
"La vérité, c'est que l'écologie progresse beaucoup au niveau local : tout le monde veut faire des tramways dans sa ville, tout le monde veut réduire la circulation", s'enthousiasme par ailleurs le Franco-allemand, pour qui "beaucoup de maires sont +verts+ sans le dire !".
Interrogé également sur les chances d'Emmanuel Macron de se faire réélire en avril 2022, M. Cohn-Bendit juge "bon" pour le chef de l'Etat "l'irresponsabilité incroyable" de ses adversaires, à droite comme à gauche, dont les "candidatures concurrentes" se sont multipliées ces dernières semaines.
Mais "pour qu'il soit réélu, il faut qu'il retrouve son +en même temps+", analyse l'ancien eurodéputé. "C'est quelqu'un d’incroyablement intelligent mais qui ne veut pas comprendre que des compromis sont nécessaires dans une société ouverte et libérale", regrette-t-il.
<https://www.challenges.fr/politique/la-transition-ecologique-en-douceur-ca-n-existe-pas-affirme-daniel-cohn-bendit_777853>
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18- Reportage. Au Cameroun, la cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des droits des Pygmées, Le Monde Afrique, 24/08/21, 15h10
Josiane Kouagheu (Assok, Logdiga, région Sud du Cameroun, et Nomédjoh, région Est, envoyée spéciale)

Pygmées en lutte (2/4). Rivières, forêts vierges, ponts, villages, lieux sacrés : grâce au GPS, Baka et Bagyeli se sont lancés dans le quadrillage leurs territoires pour mieux les protéger. 
Dans la cour d’une maison en terre battue construite en plein cœur de Nomédjoh, un village Baka situé dans la région Est du Cameroun, une dizaine d’hommes, de femmes et d’enfants forment un cercle. Au centre, ils ont disposé à même le sol cinq cartes représentant leur territoire. Les yeux rivés sur ces documents abîmés par le temps et la moisissure, ils se courbent à tour de rôle et pointent du doigt « la rivière », « la forêt encore vierge », « le pont »… A y regarder de plus près, on ne voit pourtant que des points, des lignes, des légendes ou encore des chiffres colorés.
« Ces cartes représentent les 1 950 hectares de notre forêt. C’est notre plus grande richesse », explique avec fierté Dieudonné Tombombo, le président de la forêt communautaire. « Nous gérons nous-mêmes notre forêt qui est pour l’homme Baka un supermarché, un hôpital et une banque, renchérit près de lui, René Ndameyong, 40 ans. Avant, on n’avait droit à rien. Les Bantous nous disaient que tout leur appartenait, alors que les peuples autochtones sont les premiers habitants de la forêt. »
D’après ce père de deux enfants au sourire contagieux, les Baka ont longtemps été chassés des forêts, interdits de chasse, de pêche ou encore de pratiquer des activités champêtres à certains endroits. L’introduction au début des années 2000 de la cartographie participative a permis aux communautés de mieux faire entendre leur voix. Et les peuples des forêts en ont profité.
Validations des populations
En 2011, l’association Rainforest Foundation, qui lutte pour la protection des peuples autochtones, a lancé l’initiative Mapping for Rights, ce qui a permis de former plus de 7 000 cartographes locaux au Cameroun et en République démocratique du Congo (RDC), et ainsi de cartographier plus de 800 communautés pour une superficie de 5 millions d’hectares. Avec l’appui des organisations non gouvernementales (ONG), il s’agit le plus souvent d’établir des cartes pour faire barrage à l’installation de projets – routes, aires protégées, plantations agro-industrielles – menaçant la vie des communautés par l’accaparement du foncier et les restrictions d’accès aux ressources naturelles.
Les communautés se réunissent et identifient ensemble les noms des lieux sacrés, rivières, zones de pêche, de chasse, de ramassage de produits forestiers non ligneux, leurs champs, tracent les contours de leur village… Une fois les informations validées par toute la communauté (et souvent les villages voisins), des hommes formés à la cartographie vont en forêt, armés de systèmes de localisation par satellite (GPS) pour le géoréférencement des points importants. Ces données GPS sont traitées par ordinateur. Des documents provisoires sont établis, et soumis à la validation des populations avant que les cartes définitives soient établies.
> Episode 1 Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction
Après l’établissement de ces cartes, la population de Nomédjoh a « pris confiance et n’a plus eu peur, car nous avions la preuve de ce qui nous appartenait », se souvient René Ndameyong. « Les autorités l’ont validée et aujourd’hui nous sommes un village avec un chef nommé par le gouvernement ». Depuis 2007, Nomédjoh s’est aussi vu attribuer, à sa demande, une forêt communautaire. Au Cameroun, la foresterie communautaire est un processus par lequel l’Etat cède une partie (maximum 5 000 hectares) à une communauté qui a alors la possibilité de l’exploiter.
Grâce à la vente du bois, Nomédjoh a construit trois studios pour les enseignants de l’école publique, a pu tôler une salle de classe, équiper quelques maisons d’énergie solaire. « Notre but principal est de protéger la forêt, tout faire pour qu’elle ne finisse pas puisqu’elle est notre vie », assure Dieudonné Tombombo.
« Prouver l’impact sur nos sites »
Dans le sud du pays, Assok offre un autre exemple d’une initiative réussie. Martin Abila, guérisseur traditionnel, vient officiellement d’être désigné chef du village par le gouvernement, « une première dans toute la région pour un autochtone ». Lors de la cartographie participative qui a permis au village d’être reconnu, Martin a constaté que plusieurs zones de la forêt avaient été détruites par des exploitants. Il cherche désormais des financements pour « créer une pépinière et reboiser ».
« La cartographie participative est un puissant outil qui permet de mener des plaidoyers pour les droits des communautés auprès des autorités, des groupes agro-industriels, miniers ou de la communauté internationale », explique Samuel Nguiffo, coordonnateur du Centre pour l’environnement et le développement (CED), une ONG locale.
Lors de la construction du pipeline entre le Cameroun et le Tchad qui traversait les territoires Bagyeli, ces derniers n’ont pas été consultés. Mais, grâce à la cartographie participative effectuée en 2007 en collaboration avec les Bantous, « on a pu prouver l’impact sur nos sites. Jusqu’à aujourd’hui, cette cartographie nous sert, car les Bantous menacent de nous chasser sans passer à l’acte. On a des cartes, ce sont nos preuves », sourit Joachim Gwodog, le chef du campement Logdiga, dans la région du Sud.
Ces feuilles de papier « permettent de montrer qu’un village ou un campement existe, que des hommes y vivent, possèdent des ressources, des vestiges, des sites traditionnels, autant d’éléments concrets difficiles à mettre de côté », résume Marie Ba’ane, directrice de l’ONG Appui à l’autopromotion et à l’insertion des femmes, des jeunes et désœuvrés (Apifed) . Si ces cartes ne sont pas encore officiellement reconnues par l’administration camerounaise, elles sont de plus en plus prises en compte.
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Sommaire de notre série « Pygmées en lutte »
En 2020, le Cameroun a perdu plus de 100 000 hectares de forêts primaires humides au profit d’une agro-industrie intensive de palmiers à huile. C’est deux fois plus qu’en 2019. La communauté pygmée, qui représente environ 0,4 % de la population camerounaise, accuse un déficit d’éducation qui la rend très vulnérable face à d’énormes enjeux économiques. Notre reporteure Josiane Kouagheu est partie à la rencontre de ces Pygmées Baka, Bagyeli, Bedzang et Bakola pour comprendre comment ces peuples de la forêt s’organisent pour tenter d’inverser le processus de destruction en cours.
• Episode 1 Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction
• Episode 2 Au Cameroun, la cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des droits des Pygmées
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/24/au-cameroun-la-cartographie-participative-puissant-outil-de-reconnaissance-des-droits-des-pygmees_6092215_3212.html>
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19- Le PIB n’est plus compatible avec l’urgence climatique, assurent des scientifiques européens, EurActiv, 24/08/21
Christelle Guibert | Ouest-France

Le système économique actuel n’est plus compatible avec l’urgence climatique, assure l’Easac, le conseil européen des sciences. Un article de notre partenaire Ouest-France.
La science européenne sort les griffes pour le climat. Trois semaines après la publication du premier volet du rapport 6 du Giec, le Conseil européen des académies nationales des sciences (Easac) rend public, ce mardi 24 août, dix recommandations directement adressées aux politiques.
L’une d’elles paraît révolutionnaire pour un conseil scientifique. Le système économique basé sur le PIB, dans lequel les intérêts liés aux combustibles fossiles, à l’alimentation et à l’agriculture font augmenter les niveaux de CO2, la déforestation, le défrichement et la surpêche, n’est plus adapté​, signe le professeur Michael Norton, directeur du programme environnemental de l’Easac. Car les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère doivent être réduits dans un délai aussi court que possible​.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/le-pib-nest-plus-compatible-avec-lurgence-climatique-assurent-des-scientifiques-europeens/>
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20- Les marchés financiers ne connaissent ni la crise, ni le changement climatique, Novethic, 24/08/21
Anne-Catherine Husson-Traore, Directrice générale de Novethic

L’été 2021 illustre le peu de liens entre la planète Terre et la planète finance. Tandis que la première fait face à une avalanche de catastrophes, les indices boursiers tutoient leurs sommets des années 2000 et les dividendes retrouvent leur niveau élevé de 2019. Les impacts des catastrophes climatiques sont indécelables sur des courbes, que, pourtant, un simple communiqué de la Banque Centrale américaine a le pouvoir d’infléchir brutalement.
Jusque-là tout va bien… sur les marchés financiers. Pourtant l’été a été chaud sur toute la planète. Des méga feux ont ravagé la Grèce, la Californie, la Kabylie, le Massif des Maures… Des dômes de chaleur ont écrasé le Canada, les États-Unis, l’Espagne. Les signaux d’alerte sur l’ampleur du dérèglement climatique se multiplient mais ils ne parviennent pas jusqu’à la planète finance.
Le premier vrai décrochage des cours des grands indices boursiers a été provoqué par un communiqué de la Banque Centrale américaine (FED) pouvant laisser planer une menace sur l’écosystème de la planète finance, noyé dans un océan de liquidités. Elles lui sont indispensables puisqu’elles permettent de maintenir à flot l’endettement colossal, des pays comme des entreprises. La visualisation du ratio PIB sur endettement, réalisée par Courrier International, montre les risques de ce modèle particulièrement prisé dans des pays comme le Japon, les États-Unis ou la France.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/les-marches-financiers-ne-connaissent-ni-la-crise-ni-le-changement-climatique-150097.html>
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21- Au Cameroun, la pharmacopée des Pygmées et leur santé mises en péril par la déforestation, Le Monde Afrique, 25/08/21, 13h00
Josiane Kouagheu (Bella, région Sud du Cameroun, et Soumbélé, région Est, envoyée spéciale)

Pygmées en lutte (3/4). Ces peuples de la forêt se soignent gratuitement en grande majorité avec les feuilles, écorces et autres fruits des arbres. Mais en vingt ans, près de la moitié de leurs forêts a disparu. 
Quand vous arrivez au campement Bagyeli de Bella, un village situé dans la région Sud du Cameroun, tout le monde est convaincu que vous vous rendez chez Jean Biyiha, plus connu sous le nom de « Docta » (docteur, en français). « Le guérisseur est là », souffle un jeune garçon sans qu’on ne lui ait rien demandé. C’est une question d’habitude. De tout le Cameroun et même de la diaspora, les patients se pressent à la porte de cet homme à la chevelure afro, au cou et aux mains ornés de perles. Empoisonnement, stérilité, fièvre typhoïde, maux de dos, de reins, de dents, maladies cardiovasculaires… Jean Biyiha a remède à tout, ou presque.
> Episode 1 Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction
« Tous ceux qui viennent ici trouvent une solution à leur mal, sourit l’homme âgé de 57 ans. Ça fait des siècles que nous guérissons les malades dans ma famille. La médecine traditionnelle se transmet de génération en génération chez les peuples autochtones de la forêt. » Jean Biyiha n’utilise « pas de comprimés, aucun traitement moderne ». Ses médicaments se trouvent en forêt. « C’est mon hôpital, mon laboratoire, ma pharmacie », décrit-il. Feuilles, sèves, écorces, tiges, racines, fruits… les arbres n’ont plus de secrets pour « Docta ». Selon la maladie, il mélange, écrase, grille, brûle au feu de bois ou bout les ingrédients.
Mais, depuis quelques années, le travail du tradipraticien s’est compliqué. « Avant, je trouvais tous les produits dont j’avais besoin à dix kilomètres au plus. Ce n’est plus le cas. Tout est en train de disparaître », s’inquiète-t-il. Aujourd’hui, Jean Biyiha doit parcourir des distances de plus en plus longues et rester parfois plusieurs jours à la recherche de la feuille ou de l’écorce des arbres tels le bubinga ou le moabi.
« Arbre miracle »
Au Cameroun, du fait de la déforestation, la plupart des communautés autochtones qui dépendent de la forêt pour se soigner font face à la raréfaction, sinon à la disparition, de certaines essences. Entre 2001 et 2020, le pays a perdu 717 000 hectares de forêts primaires humides, soit 47 % de sa perte totale de couverture forestière au cours de la même période, d’après Global Forest watch.
Dans les villages, les centres de santé sont le plus souvent inexistants ou trop éloignés. Lorsqu’un habitant tombe malade, le premier médicament reste presque toujours la plante. Quand des complications surviennent, les populations se tournent vers le tradipraticien, vénéré dans ces zones. Les guérisseurs pygmées sont également très appréciés des autres Camerounais qui, depuis l’étranger, parcourent parfois des milliers de kilomètres pour les rencontrer. « Les Pygmées sont restés en osmose avec la nature. Ce serait un tort de leur demander de se moderniser. Mieux vaudrait comprendre ce qu’ils y puisent pour être en pareille santé. Ce peuple est à admirer et à copier », défend François Bingono Bingono, anthropologue et porte-parole des tradithérapeutes du Cameroun et d’Afrique centrale.
Des études ont permis d’inventorier plus de 500 espèces de plantes utiles à la pharmacopée traditionnelle, permettant « ainsi la prise en charge de nombreuses pathologies », note le docteur Thierry Simo Kenmogne, pharmacien et ethnopharmacologue, dans le Bulletin de médecine traditionnelle d’août 2020 du ministère de la santé publique.
> Episode 2 Au Cameroun, la cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des droits des Pygmées
Chez les Pygmées, certains arbres comme le moabi sont de véritables institutions. De son nom scientifique Baillonella toxisperma, il n’atteint sa maturité qu’à l’âge de cinquante ans, son diamètre atteint un mètre passé les 260 ans et il lui faut 600 années pour parvenir à une hauteur de 60 à 70 mètres. Ses usages sont aussi bien culturels, médicinaux qu’économiques. Et il joue un rôle dans l’équilibre des écosystèmes en procurant des fruits et des graines dont se nourrissent certains animaux comme les éléphants et les chimpanzés. Il fournit aussi des huiles et beurres très prisés. Cet « arbre miracle », comme le surnomment certains Baka, sert aussi de lieu de culte. Ses feuilles et écorces sont utilisées « pour soigner de nombreuses maladies telles que la typhoïde, les empoisonnements, le paludisme, les maux de ventre. Et ça fait fuir les sorciers », précise Jean Biyiha.
Cependant, dans de nombreuses zones forestières, le moabi se fait rare car il fait partie des essences les plus prisées sur le marché international des bois tropicaux. Jusqu’aux années 2000, l’arbre figurait dans le top cinq des essences les plus exploitées au Cameroun. Il est aujourd’hui relégué au-delà de la dixième place, traduisant une érosion de la ressource, selon Achille Wankeu, analyste forestier pour le Centre pour l’environnement et le développement (CED), une ONG locale. Comme dans les pays voisins d’Afrique centrale, une poignée d’espèces concentre l’essentiel des exportations, alors qu’une centaine sur les 300 recensées est commercialisable.
« Cœur brisé »
« Les exploitants n’épargnent même pas les essences utiles à la pharmacopée », déplore Achille Wankeu en citant comme autre exemple l’ekop (Brachystegia mildbraedii). Il plaide pour que le gouvernement, en collaboration avec les communautés, fasse l’inventaire des essences indispensables afin de suivre leur exploitation et d’interdire au besoin leur exportation. L’ONG milite également pour la valorisation commerciale d’autres espèces, la création de pépinières et une exploitation de la forêt plus durable. Pour 3,6 millions de mètres cubes de bois exploités en 2018, près de trois fois plus seraient restés sur les chantiers de brousse sous forme de « déchets », selon une étude du CED, parue en 2019.
« Lorsque je vois ces tas de troncs d’arbres coupés en désordre et abandonnés, j’ai le cœur brisé, témoigne Cécile Abama, guérisseuse et accoucheuse traditionnelle du campement Moungué, dans la région Sud. Nous prélevons juste ce dont nous avons besoin sans abattre l’arbre. On protège notre forêt depuis des siècles. »
A quelques kilomètres de là, près de la frontière avec le Congo-Brazzaville, au campement Soumbele situé dans la région Est, Daniel Dindo fait des va-et-vient en forêt sans parvenir à trouver toutes les écorces et feuilles dont il a besoin. Le président de la forêt communautaire souffre de paludisme, de toux et de maux de ventre. L’air hébété, il semble encore sonné par ce constat : « Nous sommes les premiers habitants de la forêt. Depuis tout petit, on nous a montré l’importance des plantes et les maladies qu’elles soignent. Chacun prend soin de lui sans rien payer. Je ne pensais pas que cela allait finir. Notre vie est en péril. »
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Sommaire de notre série « Pygmées en lutte »
En 2020, le Cameroun a perdu plus de 100 000 hectares de forêts primaires humides au profit d’une agro-industrie intensive de palmiers à huile. C’est deux fois plus qu’en 2019. La communauté pygmée, qui représente environ 0,4 % de la population camerounaise, accuse un déficit d’éducation qui la rend très vulnérable face à d’énormes enjeux économiques. Notre reporteure Josiane Kouagheu est partie à la rencontre de ces Pygmées Baka, Bagyeli, Bedzang et Bakola pour comprendre comment ces peuples de la forêt s’organisent pour tenter d’inverser le processus de destruction en cours.
• Episode 1 Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/23/au-cameroun-les-pygmees-misent-sur-l-ecole-pour-sauver-leurs-forets-de-la-destruction_6092115_3212.html>
• Episode 2 Au Cameroun, la cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des droits des Pygmées <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/24/au-cameroun-la-cartographie-participative-puissant-outil-de-reconnaissance-des-droits-des-pygmees_6092215_3212.html>
• Episode 3 Au Cameroun, la pharmacopée des Pygmées et leur santé mises en péril par la déforestation <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/25/au-cameroun-la-pharmacopee-des-pygmees-et-leur-sante-mises-en-peril-par-la-deforestation_6092307_3212.html>
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/25/au-cameroun-la-pharmacopee-des-pygmees-et-leur-sante-mises-en-peril-par-la-deforestation_6092307_3212.html>
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22- Aldebert et Peter Garrett (Midnight Oil), pompiers d'une planète en feu, AFP, 26/08/21, 08:00
Philippe Grelard

L'étiquette "star de la chanson pour enfants" devient trop réductrice : Aldebert surprend avec le leader de Midnight Oil, Peter Garrett, dans un duo-plaidoyer pour une planète rongée par le réchauffement climatique, au cœur d'un album au casting fou. 
Youssou N'Dour, Oxmo Puccino, Alain Souchon (et ses fils musiciens Ours et Pierre), Calogero (pour "Double Papa", titre sur l'homoparentalité déjà sorti), Jeanne Cherhal, Arthur Teboul (Feu ! Chatterton) ou encore Alain Dorval (doublure vocale française de Sylvester Stallone) posent également leurs voix au fil des morceaux d'"Enfantillages 4", qui sort ce vendredi (chez Sony).
Aldebert s'adresse autant aux enfants qu'à leurs parents, comme dans son morceau avec Thomas Dutronc qui se moque des adultes addicts à leur smartphone ("Ecrans, rendez-nous nos parents !"). Mais la grosse sensation vient du titre en français et anglais avec Peter Garrett, le "Géant Vert", surnommé ainsi pour sa taille (1,93 m) et ses engagements écolos. Le chanteur fut aussi brièvement ministre de l'environnement de son pays, l'Australie.
Mais comment en vient-on à une telle collaboration ? "Lors d'un festival pas loin de chez moi, Midnight Oil venait de se reformer, on connaissait le programmateur, il y avait possibilité de le rencontrer", raconte à l'AFP Aldebert. "On m'a dit +pourquoi pas lui proposer une chanson sur l'écologie ?+, j'ai dit +c'est complétement dingue, il ne le fera jamais !+", s'amuse-t-il encore. Premier contact établi. Le staff d'Aldebert relancera Garrett après un passage à l'Olympia.
- "Beds are burning" -
"Je ne fais pas souvent de collaboration comme ça, mais j'ai demandé à écouter la maquette, j'ai trouvé ça bien, et j'ai accepté qu'on échange des idées et des parties vocales. Au-delà des vastes océans, on y est arrivés" répond par mail à l'AFP Garrett, actuellement confiné dans la Kangaroo Valley, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. 
"Ça été finalement simple et fluide", se réjouit Aldebert, grâce à l'échange de fichier-sons alors que le monde s'était arrêté de tourner avec la pandémie. "Et un jour, on récupère cette voix de Midnight Oil, qui résonne en nous, qui nous a accompagné, on a grandi avec, j'avais étudié ses chansons en anglais au collège", se souvient le Français. Il avait 14 ans quand l'album de la consécration des Australiens, "Diesel and dust", sort en 1987.
Leur tube "Beds are burning" milite alors pour la restitution des terres aux aborigènes. Mais leur refrain ("How do we sleep/While our beds are burning", "Comment pouvons-nous dormir/Alors que nos lits brûlent") n'a jamais été autant d'actualité dans un monde menacé par le réchauffement climatique. Le titre d'Aldebert-Garrett "Assis soient-ils", référence à l'inertie face aux périls écologiques, sample aussi le fameux discours de Greta Thunberg à l'ONU.
- "C'est un combat" -
"Ça m'avait bouleversé ce discours ; on a mis aussi des chœurs, un truc assez revendicatif, des enfants qui déclament, comme dans +Another brick in the wall+ de Pink Floyd", détaille Aldebert.
Pour Garrett, le message à faire passer aux jeunes générations est : "Les leaders d'aujourd'hui vous laissent carrément tomber (pour l'environnement), mais il n'est pas trop tard pour devenir les leaders de demain. Une planète saine, c'est un combat qui vaut la peine". 
Pour l'ancien membre du gouvernement australien (2007-2010 à l'environnement, il a eu d'autres portefeuilles avant de reprendre la musique), "les politiciens peuvent faire la différence s'ils s'engagent vraiment et comprennent que l'environnement est une priorité". "Ils peuvent faire des lois, faire passer des budgets etc mais ils ont besoin d'être poussés et parfois conduits par le peuple, et là, on peut voir un changement".
<https://www.geo.fr/environnement/aldebert-et-peter-garrett-midnight-oil-pompiers-dune-planete-en-feu-206034>
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23- Au Cameroun, la bataille des Bagyeli contre des industriels de palmiers à huile, Le Monde, 26/08/21, 13h00 
Josiane Kouagheu (Zambe Alo, Mvini, Nkongo, région Sud du Cameroun, envoyée spéciale)

Pygmées en lutte (4/4). Cette ethnie de la région Sud conduit plusieurs actions contre les entreprises Cameroun Vert et Biopalm afin de stopper les déforestations. 
Les plants de palmiers à huile s’étendent à perte de vue. Des employés vont et viennent entre les pousses pendant que les camions peinent sur les pistes ocre. Quelques mois dans les environs de Campo (région Sud du Cameroun), il ne reste rien ou presque de l’ancienne forêt. Plus de 1 000 hectares ont déjà été terrassés par la société camerounaise qui vise 60 000 hectares en tout. Un projet qui suscite une grande inquiétude chez les riverains, plus particulièrement les Bagyeli, une population autochtone de la forêt qui vit de la chasse, de la pêche et de la cueillette.
> Lire aussi Les fronts de la déforestation se multiplient sur la planète
« Dans cette partie détruite par Camvert, on campait pour faire la chasse. On y allait aussi pour récolter le miel. Aujourd’hui, il n’y a plus rien », se désole Henry Nlema, surnommé « Cent Ans », assis sur un tabouret dans la cuisine qui sert également de salle de séjour à sa famille, dans le campement Zambe Alo. Voilà des semaines que ce cinquantenaire « ne dort plus bien ». Chaque nuit, il veille sur sa maison et les champs alentour, guettant « l’avancée » des éléphants.
« Ils ont détruit nos bananiers plantains. Avant, il n’y avait pas autant d’attaques, mais depuis que Camvert a détruit ce bout de forêt, les bêtes fuient vers nos champs », explique « Cent Ans ». Le parc national de Campo-Ma’an, où vivent de nombreux pachydermes, jouxte le village. « Nos forêts disparaissent et les bêtes envahissent le peu qui reste. J’ai peur », confie Biloa, l’épouse de Henry Nlema.
« On n’aura plus rien »
Comme ce couple, de nombreux Bagyeli rencontrés dans trois campements vivent dans l’angoisse. A Nkongo, bourgade située dans la commune de Niété, Mathieu Massamela embrasse d’un geste la forêt située à quelques mètres du campement : « C’est ici que je trouve le gibier, les remèdes pour me soigner. Si Camvert détruit, on n’aura plus rien. Je mourrai. » Les limites établies par la société pour ses projets d’exploitation arrivent à la lisière de son champ.
Le jour où les émissaires de la société camerounaise sont arrivés, Mathieu Massamela n’a pourtant opposé aucune résistance. Les autres non plus. « Ils sont venus avec du riz, du poisson en disant que les palmiers à huile allaient nous apporter le développement. C’est un mensonge. Un Bagyeli, c’est sa forêt. Comment peut-on vouloir détruire la forêt et nous dire que tout ira bien ? », s’interroge Pauline Akamba, une Bantou mariée à un Bagyeli dans le campement.
> Episode 1 Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction
Depuis l’annonce de ce projet agro-industriel, des associations nationales et internationales dénoncent régulièrement les conséquences néfastes à court, moyen et long terme de l’implantation des palmiers à huile, leur impact sur la vie des populations riveraines ou encore le non-respect des lois.
Dans une note parue en août 2020, l’ONG camerounaise Green Development Advocates (GDA) pointe du doigt le décret déclassant 60 000 hectares signé le 11 novembre 2019 par Joseph Dion Ngute, le premier ministre. Selon la loi, pour déclasser une forêt, plusieurs conditions doivent être respectées. Or « aucun arrêté n’a été pris par le ministre chargé des domaines déclarant d’utilité publique les travaux du projet de la société Camvert », déplore l’ONG. Quant au rapport d’impact environnemental, il « date de janvier 2020 » alors que le décret du premier ministre a été signé deux mois plus tôt. En conséquence, « le non-respect de ces deux conditions de fond est susceptible de remettre en cause la légalité du décret », assure GDA.
« La forêt est en train de s’envoler »
A la direction de Camvert à Yaoundé, capitale du Cameroun, les responsables accusent les ONG d’être « à la recherche de financements et de sensations » en utilisant « maladroitement ces communautés ». D’après Mohamadou Dialo, responsable développement durable de l’entreprise, Camvert a eu « le consentement » de la population, y compris des Bagyeli, et des « cahiers des charges ont été signés ». « A terme, les communautés locales auront 5 000 hectares de plantations qui seront mis en œuvre, entretenus et financés par Camvert… qui est une société légale », poursuit M. Dialo, sans fournir aucun document – étude d’impact environnemental, déclaration d’utilité publique ou concession provisoire ou définitive –, nous renvoyant aux autorités compétentes.
> Episode 2 Au Cameroun, la cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des droits des Pygmées
Au ministère des forêts et de la faune, on assure qu’il « n’y a rien d’illégal ». Dans une lettre datée du 9 avril 2020 dont Le Monde Afrique a eu copie, Henri Eyebe Ayissi, le ministre des domaines, du cadastre et affaires foncières, a bien donné son « accord pour l’exploitation de 2 500 hectares sollicités » par Camvert « sous réserve d’un engagement de délimiter l’ensemble des 60 000 hectares (…) concédés par l’Etat ». Seulement, pour que cet accord soit légal, le ministre doit disposer d’une dérogation spéciale accordée par le président de la République. Et « le décret présidentiel devant attribué la concession provisoire à ladite société n’est pas encore pris », souligne l’organisation GDA. Contacté par Le Monde Afrique, le ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières n’a pas donné suite.
Pendant ce temps, sur le terrain, « la forêt est en train de s’envoler », s’inquiète Victorien Mba, directeur d’Appui pour la protection et le développement de l’environnement (Aped), l’une des ONG alertant sur les actions de Camvert : « C’est la pharmacopée traditionnelle des Bagyeli, leur garde-manger, certains lieux où ils pratiquaient des initiations, des rites et entraient en contact avec leurs ancêtres qui sont en train de disparaître. Rien ne peut compenser cette perte. »
Au campement Mvini, le patriarche, Luc Mbio Bilende, né en 1940, en est convaincu : « Sans forêt, c’est la fin de mon peuple. On devient des morts-vivants. J’espère mourir avant de voir ça. » 
« La vie plus gaie »
Il y a quelques mois, une délégation de Bagyeli et Bantous a visité, avec l’appui d’ONG, des localités camerounaises où sont implantées des agro-industries de palmiers à huile. Depuis, Henry Nlema en est convaincu : « Il faut mettre fin à Camvert. Là-bas, même du bois pour cuisiner, les habitants n’en ont pas. »
Un chef traditionnel bantou ayant fait partie de l’expédition et qui a souhaité garder l’anonymat, explique « en avoir perdu le sommeil », apeuré par « l’avenir ».Mais, impossible pour lui comme pour « au moins deux autres chefs » de faire « marche arrière ». Il confie avoir été menacé. Depuis 2013, les chefs traditionnels perçoivent une allocation mensuelle au Cameroun. « Cet argent me permet de vivre. Je ne peux rien contre eux, souffle-t-il, impuissant. Même notre maire, qui était le plus grand opposant de Camvert, soutient cette société aujourd’hui. »
> Episode 3 Au Cameroun, la pharmacopée des Pygmées et leur santé mises en péril par la déforestation
Robert Olivier Ipoua, l’édile de Campo, jure ne pas avoir été menacé et va jusqu’à affirmer que c’est « le bon Dieu qui a envoyé Camvert pour rendre la vie plus gaie ». Même s’il reconnaît qu’il « y a de plus en plus de regrets » de la population, il vante les réalisations de Camvert : aménagement d’une route secondaire, emplois, construction future d’une école de formation agropastorale… La seule « revendication légitime » à ses yeux concerne l’avenir des tortues marines d’Ebodjé qui risquent d’être affectées par l’utilisation des produits chimiques. Récemment, Robert Olivier Ipoua a participé à une réunion à la présidence de la République avec des responsables de Camvert. « Ils ont l’accord de tout le gouvernement », confie-t-il au Monde Afrique, tout en précisant que « les Bagyeli n’ont jamais été contre Camvert. Ce sont les ONG qui leur font dire n’importe quoi ».
Face à cette situation, en 2020, les communautés Bagyeli impactées de « manière disproportionnée » par Camvert ont saisi le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (OHCHR). Elles ont également introduit en juillet une requête auprès du président du tribunal administratif du Centre, à Yaoundé, ainsi qu’une requête auprès du ministre des domaines pour qu’ils annulent l’acte de déclassement de la forêt.
Marcher jusqu’à la présidence
La bataille s’annonce rude. D’autres membres de la communauté habitant également dans la région Sud se battent depuis 2018 contre un décret présidentiel octroyant une concession de 18 000 hectares à Biopalm, une autre société agro-industrielle de palmiers à huile. Ces chasseurs-cueilleurs sont aujourd’hui au tribunal pour faire annuler la décision.
Pour bouter Camvert hors de la forêt, Jean Melende, du campement Mvini a une autre idée : mobiliser tous les Bagyeli et marcher jusqu’à la présidence, pour expliquer, entre autres, à Paul Biya, au pouvoir depuis presque trente-neuf ans, « que la vie des Pygmées n’est rien sans leur forêt et que si on leur enlève ça, il y aura des morts. Le président n’aimerait pas qu’on meurt tous », veut croire le sexagénaire.
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Sommaire de notre série « Pygmées en lutte »
En 2020, le Cameroun a perdu plus de 100 000 hectares de forêts primaires humides au profit d’une agro-industrie intensive de palmiers à huile. C’est deux fois plus qu’en 2019. La communauté pygmée, qui représente environ 0,4 % de la population camerounaise, accuse un déficit d’éducation qui la rend très vulnérable face à d’énormes enjeux économiques. Notre reporteure Josiane Kouagheu est partie à la rencontre de ces Pygmées Baka, Bagyeli, Bedzang et Bakola pour comprendre comment ces peuples de la forêt s’organisent pour tenter d’inverser le processus de destruction en cours.
• Episode 1 Au Cameroun, les Pygmées misent sur l’école « pour sauver » leurs forêts de la destruction <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/23/au-cameroun-les-pygmees-misent-sur-l-ecole-pour-sauver-leurs-forets-de-la-destruction_6092115_3212.html>
• Episode 2 Au Cameroun, la cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des droits des Pygmées <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/24/au-cameroun-la-cartographie-participative-puissant-outil-de-reconnaissance-des-droits-des-pygmees_6092215_3212.html>
• Episode 3 Au Cameroun, la pharmacopée des Pygmées et leur santé mises en péril par la déforestation <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/25/au-cameroun-la-pharmacopee-des-pygmees-et-leur-sante-mises-en-peril-par-la-deforestation_6092307_3212.html>
• Episode 4 Au Cameroun, la bataille des Bagyeli contre des industriels de palmiers à huile <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/26/au-cameroun-la-bataille-des-bagyeli-contre-des-industriels-de-palmiers-a-huile_6092414_3212.html>
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/26/au-cameroun-la-bataille-des-bagyeli-contre-des-industriels-de-palmiers-a-huile_6092414_3212.html>
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24- Tribune. Un plan climat pour le prochain quinquennat, Alternatives économiques, 27/08/21
Par Alain Grandjean et Farah Hariri

Alain Grandjean, économiste, et Farah Hariri, physicienne nucléaire, présentent à l’attention des candidats à la présidentielle un programme d’action pour le climat en 12 mesures prioritaires.
Nous proposons ici un programme d’action pour le climat, en vue des présidentielles. Il est destiné à tous les candidats, en se basant sur les faits, rapports et avis scientifiques disponibles. En ce sens, il n’est pas partisan.
L’urgence climatique est malheureusement toujours là. Les effets de la dérive climatique – à terme dévastateurs dans de nombreux pays – se font sentir de plus en plus durement, en France, par des sécheresses, de fortes chaleurs, des inondations et autres perturbations qui réduisent les productions agricoles, font dépérir nos forêts et menacent l’activité économique. Tout faire pour limiter cette dérive et s’y adapter sont des impératifs vitaux.
Nous devons d’une part agir pour atténuer le changement climatique. Maintenir la hausse de la température sous 1,5°C par rapport à ce qu’elle était au milieu du XIX° siècle est devenu pratiquement inaccessible1  ; la limite de 2°C l’est encore si la transformation de nos économies s’accélère au niveau mondial dans la décennie qui vient.
>> Suite à lire à :
<https://www.alternatives-economiques.fr/un-plan-climat-prochain-quinquennat/00100024 <https://www.alternatives-economiques.fr/un-plan-climat-prochain-quinquennat/00100024>>
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25- Tribune. Corinne Lepage : "Nous avons besoin d'une écologie républicaine", Le JDD, maj le 29/08/21 à 14h03
Par Corinne Lepage

Pour avoir l'adhésion de la majorité des citoyens, Corinne Lepage, présidente de Cap écologie et ancienne ministre de l'Environnement, plaide en faveur d'une écologie républicaine. 
Tribune. L’enjeu écologique, qu'il s'agisse du climat, de la biodiversité (objet de la conférence de l'Union internationale pour la conservation de la nature qui commence à Marseille le 3 septembre) ou de la santé (avec le Covid et les zoonoses décuplées par la destruction des espaces naturels), n'a jamais été aussi présent dans tous les esprits. Dans ces conditions, ses défenseurs devraient constituer une force politique triomphante, porteuse d'espoirs et en capacité de réunir et de souder les énergies. Malheureusement, nous en sommes bien loin ; les sondages ne créditent Yannick Jadot, meilleur candidat de l'écologie sur le plan du score, que de 6 à 11% des voix.
On aurait pu espérer que l'université d'été organisée par EELV dans le cadre de la primaire écologiste puisse être l'occasion de débats de fond, non biaisés, sur la transformation économique, le socle républicain, la réduction des inégalités qui s'aggravent du fait de l'évolution climatique, la prévention sanitaire, les libertés publiques, les questions géopolitiques à l'heure du drame afghan. Certains de ces débats ont pu avoir lieu mais ils ont été occultés par des querelles de cour de récréation entre Sandrine Rousseau et Éric Piolle, arbitrées très sérieusement par Julien Bayou.
Résultat : quel message nos concitoyens ont-ils retenu de ces journées qui auraient dû être celles de la crédibilité, de la maturité et du sérieux de la famille écologiste alors même que les maires d'un certain nombre de grandes villes essayaient au quotidien d'administrer cette preuve ? Pourquoi la famille écologiste française n'est-elle pas capable, à l'exemple allemand, de donner confiance dans sa capacité à conduire notre pays et a minima à y prendre une part majeure ? Certains candidats pourraient y prétendre mais le mouvement politique est à contre-courant.
« Nous avons besoin aujourd'hui de réunir tous ceux qui sont convaincus de l'urgence de l'action »
Tout d'abord, sans doute parce que la volonté de l'aile gauche d'EELV de donner des gages à LFI et, au-delà, à toute la tendance intersectionnaliste l'emporte trop souvent sur la priorité que porte en elle-même l'écologie. Peut-être est-ce d'ailleurs pour cette raison qu'une partie de la droite déteste l'écologie alors que les écologistes ne se situent pas tous à gauche, encore moins à l'extrême gauche. Or nous avons besoin aujourd'hui de réunir tous ceux qui sont convaincus de l'urgence de l'action, qu'ils soient de gauche, de droite ou du centre.
La république écologiste prônée lors de ces journées d'été n'est pas l'écologie républicaine dont nous avons besoin. Les indignations sélectives, en particulier celles visant la défense du droit des femmes – même si elles ne sont pas majoritaires –, irritent. Les questions sociétales autour de l'ordre, de la laïcité, de la primauté évidente de la loi républicaine sont majeures pour l'immense majorité de nos concitoyens ; il ne peut y avoir aucune ambiguïté à cet égard. Or, dans ce contexte politique, on pourrait croire que certains s'amusent à remettre constamment une pièce dans le juke-box, écartant ainsi du vote, et même du simple soutien à l'écologie, nombre de nos concitoyens.
Autre point important : le rapport à l'économie et à l'entreprise n'est pas tranché par tous les candidats de manière satisfaisante. Si nos concitoyens sont prêts à soutenir les combats menés contre les lobbys, ce n'est pas pour autant que l'entreprise doit être considérée comme une ennemie.
« Il ne peut y avoir de transformation radicale de notre modèle économique sans une adhésion de nos concitoyens »
Quant à la science, l'écologie a beaucoup à dire sur les fausses controverses qui nourrissent le climatoscepticisme ou mettent en doute la toxicité des pesticides. Soutenir le partage des connaissances scientifiques, défendre le principe de précaution, s'engager en faveur de technologies dont les effets ont été préalablement convenablement étudiés, en positif et en négatif, participe d'une vision constructive de l'écologie.
Il ne peut y avoir d'avenir pour l'humanité sans une transformation radicale de notre modèle économique. Mais il ne peut y avoir de transformation radicale de notre modèle économique sans une adhésion de nos concitoyens. Lorsque les écologistes arrêteront de parler aux seuls écologistes et s'adresseront enfin à tous, alors peut-être serons-nous devenus matures, capables de constituer un parti vert à la française, en capacité de séduire une majorité de nos concitoyens. Le chemin est encore long, mais l'adhésion à une écologie républicaine pourrait le réduire considérablement.
<https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-corinne-lepage-nous-avons-besoin-dune-ecologie-republicaine-4063973>
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26- Chronique. Transition écologique : « Rompre avec l’angélisme de la croissance verte », Le Monde, 02/09/21, 10h51
Marie Charrel

Sous-estimant les coûts des changements à venir, nos gouvernements peinent encore à mesurer à quel point la transition écologique va bouleverser nos politiques économiques, observe Marie Charrel, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Inondations, sécheresses, incendies : cet été encore, les conséquences du dérèglement climatique ont été douloureuses. Et elles ne sont qu’un avant-goût des tragédies à venir, comme l’a rappelé le rapport du GIEC publié le 9 août. Pour stabiliser le réchauffement climatique sous les 2 °C, il nous faudra atteindre zéro émission nette de CO2 autour de 2050, préviennent les experts.
> Lire aussi  La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
L’Union européenne, elle, s’est engagée à réduire d’au moins 55 % ses émissions d’ici à 2030 pour atteindre la neutralité climatique en 2050. Un objectif susceptible de transformer notre économie en profondeur. Seulement, voilà : « Jusqu’à présent, ces implications n’ont pas été abordées de manière systématique,relève Jean Pisani-Ferry dans une récente note pour le Peterson Institute, un centre de réflexion de Washington. Trop souvent, la transition écologique a été décrite, sinon comme un chemin semé de roses, du moins comme une entreprise plutôt bénigne. » Or, celle-ci sera brutale. Parce que nous avons trop tardé à agir. Parce que nous sous-estimons encore l’ampleur des changements individuels et collectifs à venir, tout comme leur coût.
Les réflexions sur le sujet sont trop souvent polluées par la confrontation entre deux grands camps : celui des optimistes de la croissance verte, certains que les avancées technologiques conjuguées à des investissements massifs permettront de limiter le réchauffement tout en préservant notre niveau de vie, et celui des décroissants, convaincus que la seule voie possible est de rompre avec le modèle capitaliste basé sur l’exploitation des ressources.
> Lire aussi  Face à la transition écologique, le dilemme de la croissance
La plupart peinent à penser concrètement toutes les dimensions de la transition et leur articulation. « Certains équipements perdront leur valeur économique,détaille Jean Pisani-Ferry. Des usines devront fermer. Des salariés devront être réorientés vers d’autres secteurs. Les investissements devront augmenter pour réparer et reconstruire le stock de capital. » Ce qui implique de revoir l’ensemble de nos politiques macroéconomiques et de nos cadres de pensée. Parce qu’ils construisent en partie leurs projections sur l’étude des faits passés, les économistes mainstream sont un peu perdus.
Le risque de la colère sociale
Et pour cause : « La transition vers l’économie verte diffère fondamentalement des transitions socio-économiques passées, comme la révolution industrielle ou la mondialisation », souligne la Banque nationale du Danemark dans une récente étude sur le sujet. Ces dernières se sont, en effet, déroulées sur une période longue. Leur moteur était le progrès technologique, rendant obsolètes certains modes de production et entreprises – la destruction créatrice, en somme.
Cette fois, la transition devra être rapide si l’on veut éviter le pire. Des milliers d’entreprises et certaines façons de produire deviendront obsolètes non pas en raison du progrès, mais parce qu’elles polluent. « Cela rend la transition verte bien plus complexe », résume la Banque nationale du Danemark. Sans parler du coût engendré par la multiplication des catastrophes naturelles, l’acidification des océans limitant les ressources marines, ou encore les ajustements sévères dans l’agriculture.
> Lire aussi  Transition écologique : la prise de conscience des banquiers centraux
Dès lors, une part croissante des ressources devra financer les investissements. A court terme, les plus vulnérables, notamment ceux qui perdront leur emploi, seront durement pénalisés. Ce qui risque d’alimenter la colère sociale, même si les Etats tentent de mitiger les effets inégalitaires de la hausse du prix du carbone par la redistribution. Mais ils devront aussi augmenter leurs dépenses en R&D, santé, rénovation des bâtiments, aides sectorielles… « Ces coûts, bien que supportables, seront probablement importants, résume Jean Pisani-Ferry, soulignant, au passage, que rien ne garantit que la transition sera bonne pour la croissance. Plutôt que de prétendre qu’ils sont insignifiants, les dirigeants devraient faire face à la réalité et concevoir des stratégies de transition en conséquence. » Dit plus prosaïquement : rompre avec l’angélisme parfois béni-oui-oui de la croissance verte. Cesser de procrastiner pour se préparer à une mutation brutale.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/02/transition-ecologique-rompre-avec-l-angelisme-de-la-croissance-verte_6093076_3232.html>
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27- Les jeunes d’Unis-Cité présents au Congrès Mondial de la Nature, communiqué du 03/09/21, 12:00

La première cause d’engagement des jeunes, c’est la protection de l’environnement. Il n’est plus rare de voir la jeunesse interpeller les décideurs et prendre des initiatives pour s’emparer de cet enjeu crucial pour notre avenir à tous. Naturellement, les jeunes qui s’engagent en Service Civique se tournent massivement et de plus en plus vers les missions liées à la transition écologique. Pour faire la démonstration de cet engagement, les jeunes Unis-Cité participeront au Congrès mondial de la nature de l’IUCN, du 4 au 11 septembre 2021 à Marseille.
Les jeunes du Service Civique mobilisés pour la Planète 
Depuis plus de dix ans, Unis-Cité mobilise des jeunes en Service Civique sur des missions destinées à accompagner la transition écologique : alimentation et consommation durables, lutte contre le gaspillage alimentaire, réduction, tri et recyclage des déchets, protection de la biodiversité, transition énergétique, préservation de l’eau, mobilité durable, impact du numérique sur l’environnement, etc. Ce sont aujourd’hui près de 1000 jeunes engagés qu’Unis-Cité accompagne chaque année sur des missions correspondant aux grands enjeux de notre planète.
En partenariat avec l’Office français de la biodiversité, la Fondation pour la Nature et l’Homme et de multiples associations de terrain sur l’ensemble du territoire, Unis-Cité a lancé en 2017 le programme « Ecovolonterre » : des jeunes de 16 à 25 ans consacrent 8 mois à mener des actions de protection de la biodiversité et de sensibilisation du public, à travers notamment l’organisation de chantiers nature ou des opérations de comptage d’espèces, le tout en invitant les habitants à se mobiliser à leurs côtés. A la rentrée 2021, ce sont 124 jeunes sur 15 territoires qui seront attendus sur le terrain.
>> Suite à lire à :
<https://mailchi.mp/uniscite/cp-unis-cite-met-a-l-honneur-les-jeunes-volontaires-du-service-civique-a-l-occasion-des-un-an-du-plan-1-jeune-1-solution-720813?e=aff6414a6e>
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28- Les Lettres d’actualités de l’UICN et de la FNH, 03/09/21
• Lettre d'actualités spéciale congrès mondial de l'UICN <https://4lw1t.r.a.d.sendibm1.com/mk/mr/BylzV9yXWk7L9YN4wSX4xCY4YB8afI7AcfEz9FDeVYXYDG4BUJCgYs4p3dft76Aj2g2GQMYc-QtOCx5R9FpxhNnOXcA6Z7VbBjrZwp87wUH9y-c>, 03/09/21, 13:00
• Congrès mondial de la nature : que faut-il en attendre ? <http://r.mail.fnh.org/mk/mr/NeZqmTudIUg8NZ9YmAtC2x80w4y5opuGbY_uYvTMmsV5Taq_CBiPGN3W2cL50Hpcib0QjAKcJ0GtCBcrTWwHnsOpNIK6lEl9oZx4cZciJvcYJgVPuaE>, La Newsletter de la Fondation Nicolas Hulot, 03/09/21, 13:15
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29- À Marseille, Macron et Hulot s'opposent sur le budget vert du gouvernement, Le HuffPost avec AFP, 03/09/21, 14:35 

L'ex-ministre Nicolas Hulot assure que seul "0,25% du plan de relance est consacré à la biodiversité". Emmanuel Macron lui répond que "c'est beaucoup plus".
Désaccords - Pour son troisième jour à Marseille, Emmanuel Macron a effectué vendredi 3 septembre une sortie en mer, au large des Calanques, pour parler du fléau des plastiques en mer et de la protection de la biodiversité.
A quelques heures de son discours devant le Congrès mondial de la nature (UICN), qui s’ouvre dans la deuxième ville de France vendredi 3 septembre, le chef de l’Etat a embarqué à bord du voilier de l’ONG Expédition 7e Continent, fondée par le navigateur Patrick Deixonne, en compagnie notamment de Nicolas Hulot et de la ministre de l’Environnement Barbara Pompili.
Principal message de l’ONG et de Nicolas Hulot, ex-ministre de l’Environnement qui avait claqué la porte du gouvernement en 2018 : il ne sert a rien de dépenser des millions pour des expéditions de ramassage de quelques dizaines de kilos de plastique, alors qu’on en déverse 30 millions de tonnes par an dans les océans. Mieux vaut prévenir et mettre des moyens pour la recherche et empêcher de nouveaux arrivages.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/a-marseille-macron-et-hulot-sopposent-sur-le-budget-vert-du-gouvernement_fr_6132102be4b0aac9c015d456>
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30- Ouverture du congrès mondial de l'UICN : les annonces d'Emmanuel Macron, Actu-environnement, 03/09/21
Laurent Radisson 

À l'occasion de l'ouverture du congrès mondial de la nature ce vendredi 3 septembre à Marseille, le chef de l'État a fait plusieurs annonces. Certaines d'entre elles devraient être mises en œuvre dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne au premier semestre 2022.
Emmanuel Macron a ainsi annoncé qu'il voulait mettre au cœur de son action européenne la protection des sols vivants. Et ce, dans la poursuite des dispositions nationales relatives à la lutte contre l'artificialisation contenues dans la loi « climat et résilience » et des mesures d'accompagnement du plan de relance pour reconvertir les friches polluées.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/congres-mondial-nature-uicn-marseille-annonces-emmanuel-macron-38113.php4>
Sur le même sujet :
> Aires de protection en Méditerranée, pesticides… les promesses d’Emmanuel Macron pour l’environnement, Le Monde avec AFP, 03/09/21, 21h39 
La plus grande organisation de protection de la nature, l’UICN, a lancé vendredi son congrès mondial sur des appels à s’attaquer de front aux crises « jumelles » de la biodiversité et du changement climatique. 
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/03/aires-de-protection-en-mediterranee-pesticides-les-promesses-d-emmanuel-macron-a-l-uicn_6093349_3244.html>
> Marseille : Emmanuel Macron à l'UICN ne convainc pas les ONG, CNews, 03/09/21, 23:23
Ce 3 septembre s'ouvrait à Marseille le congrès mondial de la nature organisé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Face à l'urgence environnementale, des ONG attendaient des actes et des financements de la part d'Emmanuel Macron, mais elles n'ont pas été entièrement convaincues.
>> Suite à lire à :
<https://www.cnews.fr/france/2021-09-03/marseille-un-congres-mondial-de-la-nature-pour-rattraper-le-manque-dactions>
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En audio
31- Publicité et transition écologique : changer de pratiques, parce que la planète le vaut bien..., France culture, De cause à effets, 21/08/21, de 21h à 22h
Aurélie Luneau

Stop la Pub !' C'est le discours qui a émergé des propositions faîtes par la Convention citoyenne pour le climat. Face à l'urgence climatique, au besoin de résilience, aux questions soulevées par la surconsommation et par les effets néfastes de certains secteurs de production, les citoyens ont appelé à restreindre, encadrer, voire interdire des campagnes publicitaires afin de préserver la planète et ses habitants. De quoi parle-t-on ? Quelle est la responsabilité du monde publicitaire ? Comment initier un changement des pratiques publicitaires et comment faire évoluer les mentalités ? Quelle régulation augmentée pourrait-être mise en place ?
Réponses avec Thierry Libaert, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication (Université catholique de Louvain) et Bertille Toledano, présidente de l’agence de publicité BETC et co-présidente de l’Association des Agences-Conseils en Communication (AACC). 
Dans le cadre de la coalition #SauverLePrésent qui rassemble, chaque mois, quatre médias, Le Parisien, la revue Usbek & Rica, et Science & Vie Junior.
> Emission (54 min) à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/publicite-et-transition-ecologique-changer-de-pratiques-parce-que-la-planete-le-vaut-bien <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/publicite-et-transition-ecologique-changer-de-pratiques-parce-que-la-planete-le-vaut-bien>>
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32- Environnement : Hulot "a raison, il faut vivre plus sobrement", assure Pompili, L'Invitée RTL, 03/09/21, 08:46
Alba Ventura & Charlotte Diry

En duplex de Marseille pour le congrès mondial pour la nature, Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique, est revenu sur les propos de son prédécesseur.
Vivre différemment pour mieux respecter l'environnement ? Alors que le congrès mondial de la nature débute ce vendredi 3 septembre à Marseille, Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique, est revenu, au micro de RTL, sur les défis à venir. 
S'il faut tenir l'économie et l'écologie en même temps, les grandes entreprises n'hésitent désormais plus à se lancer dans la transition écologique, assure la ministre. Celle-ci appelle à "s'adapter", sans forcément changer radicalement de modèle. 
Alors que Nicolas Hulot dit qu'il faut vivre plus sobrement, Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique, ne semble pas le contredire. "Il a raison, il faut vivre plus sobrement. Mais vivre plus sobrement, ça ne veut pas forcément dire moins bien", assure-t-elle. "Dans le plan de relance, on met quatre milliards pour les bâtiments publics pour qu'ils soient mieux isolés. Vous allez être plus sobre en énergie, vous allez moins dépenser d'énergie, mais vous allez mieux vivre parce que vous serez mieux chauffés. »
>> Suite à lire ou à écouter à :
<https://www.rtl.fr/actu/politique/environnement-hulot-a-raison-il-faut-vivre-plus-sobrement-assure-pompili-7900067748>
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En images
33- Nicolas Hulot : "L'Homme est victime de sa réussite, qui programme son déclin", BFMTV, Ligne Rouge, 22/08/21, 11:31

L'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot s'est confié à Aurélie Casse, dans un entretien à retrouver lundi soir dans Ligne Rouge sur BFMTV. Il y revient sur l'urgence climatique, mise en avant par les scientifiques. Selon lui, "l'Homme est victime de sa réussite, qui programme son déclin". "Si notre intelligence, nos moyens, nos technologies, notre économie, on les mettait du côté de la solution et pas du problème, on ne serait pas dans cette situation", a-t-il ajouté.
> Extrait (01:09) à voir à :
<https://www.bfmtv.com/environnement/climat/nicolas-hulot-l-homme-est-victime-de-sa-reussite-qui-programme-son-declin_VN-202108220078.html <https://www.bfmtv.com/environnement/climat/nicolas-hulot-l-homme-est-victime-de-sa-reussite-qui-programme-son-declin_VN-202108220078.html>>
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34- Vidéo - Congrès mondial de la nature : ce que Nicolas Hulot a demandé à Emmanuel Macron, La Provence, 03/09/21, 18h35
Arthur Sorribas

Le Congrès mondial de la nature s'apprête à être officiellement inauguré par le président de la République en déplacement depuis trois jours à Marseille. Et parmi les nombreuses personnalités qui ont fait le déplacement du monde entier pour défendre la biodiversité : l'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.
Sur l'espace dédié à sa Fondation, l'ex-membre du gouvernement d'Emmanuel Macron s'est livré sur sa conversation avec le chef de l'État à l'occasion de cet événement majeur pour la planète. 
> Vidéo à voir à :
<https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6476904/video-congres-mondial-de-la-nature-ce-que-nicolas-hulot-a-demande-a-emmanuel-macron.html>
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Une annonce
35- Départ imminent du Train de la Relance !, Reporters d’Espoirs, communiqué du 03/09/21, 21:21

A partir du 6 septembre et tout au long du mois, le Train de la Relance sillonne les 12 régions de France métropolitaine. Reporters d’Espoirs monte à bord avec une voiture studio-radio, vous donne rendez-vous en gare avec ses partenaires, et sur le web pour suivre ses émissions.
Départ imminent ce lundi 6 septembre.
Le train sifflera… 12 fois !
• 6-7 septembre : Paris Gare de l'Est
• 8-9 septembre : Amiens
• 10-11 septembre : Caen
• 13-14 septembre : Rennes 
• 15-16 septembre : Le Mans
• 17-18 septembre : Orléans
• 20-21 septembre : Limoges
• 22-23 septembre : Toulouse
• 24-25 septembre : Marseille
• 27-28 septembre : Saint-Etienne
• A venir : Besançon
• A venir : Strasbourg
> En savoir plus :
<https://reportersdespoirs.org/letrain/>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
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A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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