[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (vendredi 17 septembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Ven 17 Sep 07:57:32 CEST 2021
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1- L’Etat injecte 130 millions d’euros pour développer les tiers-lieux <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/27/l-etat-injecte-130-millions-d-euros-pour-developper-les-tiers-lieux_6092493_3234.html>, Le Monde, 27/08/21, 08h35
2- Maxime de Rostolan : « A ne considérer que le seul PIB, on condamne notre avenir à tous » <https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2021/08/27/maxime-de-rostolan-a-ne-considerer-que-le-seul-pib-on-condamne-notre-avenir-a-tous_6092516_4497540.html>, Le Monde, 27/08/21, 15h21
3- Tribune. « L’observation de la Terre est un outil-clé pour la mise en œuvre du pacte vert européen » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/28/l-observation-de-la-terre-est-un-outil-cle-pour-la-mise-en-uvre-du-pacte-vert-europeen_6092596_3232.html>, Le Monde, 28/08/21, 06h00
4- Tribune. Images satellites : « L’Europe doit investir dans un cloud public sans passer par les infrastructures des Gafam » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/28/images-satellites-l-europe-doit-investir-dans-un-cloud-public-sans-passer-par-les-infrastructures-des-gafam_6092598_3232.html>, Le Monde, 28/08/21, 06h00
5- Enquête. « On crée des lieux de vie et de travail » : l’essor du « coliving », nouvel espace de cohabitation <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/29/on-cree-des-lieux-de-vie-et-de-travail-l-essor-du-coliving-nouvel-espace-de-cohabitation_6092693_3234.html>, Le Monde, 29/08/21, 18h00
6- L’avenir du low-tech entravé par le dogme de la croissance <https://reporterre.net/L-avenir-du-low-tech-entrave-par-le-dogme-de-la-croissance>, Reporterre, 30/08/21, 13h58
7- Pour être plus responsable, Camif retire de son catalogue tous les produits fabriqués en dehors de l’union européenne <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/pour-etre-plus-responsable-camif-retire-de-son-catalogue-tous-les-produits-fabriques-en-dehors-de-l-union-europeenne-150111.html>, Novethic, 01/09/21
8- Chronique. Transition écologique : « Rompre avec l’angélisme de la croissance verte » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/02/transition-ecologique-rompre-avec-l-angelisme-de-la-croissance-verte_6093076_3232.html>, Le Monde, 02/09/21, 10h51
9- Rentrée littéraire 2021 : cinq livres sur l'écologie à lire de toute urgence <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rentree-litteraire-2021-decouvrez-cinq-livres-sur-l-ecologie-150115.html>, Novethic, 02/09/21
10- L’IA, moteur formidable de la transition écologique <https://www.techtalks.fr/lia-moteur-formidable-de-la-transition-ecologique/>, TechTalks, 03/09/21
11- Les « Pépites vertes », l’asso qui vous oriente vers les métiers de la transition écologique <https://www.20minutes.fr/planete/3117283-20210906-pepites-vertes-asso-oriente-vers-metiers-transition-ecologique>, 20 Minutes, 06/09/21, 18h05
12- Chronique. L’écologie entre les mains du dialogue social <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/09/07/l-ecologie-entre-les-mains-du-dialogue-social_6093673_1698637.html>, Le Monde, 07/09/21, 06h00
13- Concerts pour la planète : Elton John jouera aussi à Paris <https://www.la-croix.com/Concerts-planete-Elton-John-jouera-aussi-Paris-2021-09-07-1301174169>, AFP, 07/09/21, 13:00
14- Des criquets aux cyclones : le coût humain des catastrophes <https://news.un.org/fr/story/2021/09/1103362>, ONU Info, 09/09/21
15- Découvrez sept raisons d’être qui ont vraiment du sens <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/sept-raisons-d-etre-d-entreprises-qui-ont-vraiment-du-sens-150145.html>, Novethic, 09/09/21
16- Climat, biodiversité, pollution de l'air... Les actions en justice contre "l'inaction" de l'Etat se multiplient <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-biodiversite-pollution-de-l-air-les-actions-en-justice-contre-l-inaction-de-l-etat-se-multiplient_4766585.html>, France Télévisions, 10/09/21, 16:11
17- Portrait. Hugo Clément, un média à lui tout seul au service du combat environnemental <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/09/10/hugo-clement-un-animal-mediatique-dans-les-pas-de-nicolas-hulot_6094091_4500055.html>, Le Monde, 10/09/21, 20h35
18- Le chef de l'ONU appelle à réagir sur le climat et le Covid <https://information.tv5monde.com/info/le-chef-de-l-onu-appelle-reagir-sur-le-climat-et-le-covid-423888>, AFP, 10/09/21, 23:00
19- Un arrêté met à jour la liste des associations agréées pour la protection de l'environnement <https://www.actu-environnement.com/ae/news/arrete-a-jour-liste-associations-agreees-protection-environnement-38150.php4>, Actu-environnement, 10/09/21
20- Tribune. Environnement : « Les actions des entreprises ne paraissent pas à la hauteur de leur responsabilité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/11/environnement-les-actions-des-entreprises-ne-paraissent-pas-a-la-hauteur-de-leur-responsabilite_6094273_3232.html>, Le Monde, 11/09/21, 06h00
21- Ecologie : la question d’une fiscalité verte acceptable et juste refait surface <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/11/ecologie-la-question-d-une-fiscalite-verte-acceptable-et-juste-refait-surface_6094289_823448.html>, Le Monde, 11/09/21, 09h02
22- Editorial. L’angle mort de la transition écologique <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/11/l-angle-mort-de-la-transition-ecologique_6094307_3232.html>, Le Monde, 11/09/21, 10h33
23- 3 auteurs distingués par le Prix du Livre Environnement <https://www.carenews.com/fondation-veolia/news/3-auteurs-distingues-par-le-prix-du-livre-environnement>, Fondation Veolia, 11/09/21, 20:35
24- Transition écologique, commerce international : Michel Barnier réclame "une taxe carbone aux frontières" <https://www.lejdd.fr/Politique/transition-ecologique-commerce-international-michel-barnier-reclame-une-taxe-carbone-aux-frontieres-4066003>, Le JDD, 11/09/21, 21h15
25- Les risques sociaux de la transition climatique, un défi pour l’Etat <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/12/les-risques-sociaux-de-la-transition-climatique-un-defi-pour-l-etat_6094357_823448.html>, Le Monde, 12/09/21, 06h22
En audio
26- Drôme : 43 parents attaquent la préfecture pour inaction environnementale <https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/drome-43-parents-attaquent-la-prefecture-pour-inaction-environnementale>, France Inter, Social Lab, 12/09/21, 06:49
Bien à vous,
Florence
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RENFORCEMENT DU JOUR : Conscient du « phénomène de société » que représentent les tiers-lieux, l’Etat décide de renforcer, à hauteur de 130 millions d’euros, son soutien financier envers leur écosystème. (cf. item 1)
PORTRAITS DU JOUR : — Maxime de Rostolan, l’ingénieur en biochimie devenu entrepreneur militant explore les alternatives écologiques à l’agriculture industrielle. (cf. item 2)
— Entre journalisme et militantisme, Hugo Clément fait avancer la cause de l’écologie en donnant la parole aux militants de terrain, au point de devenir leur meilleur allié. (cf. item 17)
PLAIDOIRIE DU JOUR : Deux chercheurs au Centre d’études spatiales de la biosphère, plaident, dans une tribune pour la mise en place d’un service public européen de traitement des données satellitaires. (cf. item 4 & 3)
PROGRESSION DU JOUR : A mi-chemin entre coworking et colocation, le concept de « coliving », arrivé en France il y a quelques années, propose à des particuliers de vivre dans un grand logement qui offre de nombreuses parties communes et activités (salle de sport, espace de coworking, restaurant…). (cf. item 5)
FREINS DU JOUR : — Les low-tech peinent à sortir de la marginalité. En cause, leur difficile compatibilité avec les principes de croissance et de rentabilité ainsi que l’emprise qu’ont les hautes technologies sur nos manières d’imaginer le futur. (cf. item 6)
— Pour stabiliser le réchauffement climatique sous les 2 °C, il nous faudra atteindre zéro émission nette de CO2 autour de 2050, préviennent les experts. Mais nos gouvernements peinent encore à mesurer à quel point la transition écologique va bouleverser nos politiques économiques. (cf. item 8)
PUBLICATIONS DU JOUR : Cri d’alerte ou sensibilisation à la protection de la nature, l’écologie marque la rentrée littéraire 2021. (cf. item 9 & 23)
ALTERNATIVES DU JOUR : — La CAMIF, distributeur de meubles et d'appareils électroménagers, a banni de son catalogue tous les produits fabriqués en dehors de l'Union européenne. (cf. item 7)
— Les « Pépites vertes », l’association qui aide les étudiants à trouver un job engagé en faveur de l’environnement, lance un réseau professionnel. (cf. item 11)
CHRONIQUE DU JOUR : Il faut lancer un nouveau pacte pour trouver les bons équilibres entre la transition énergétique, l’économie et le social, explique le juriste Jean-Emmanuel Ray dans sa chronique. (cf. item 12)
ÉVÈNEMENTIEL DU JOUR : Les concerts pour la planète seront diffusés le 25 septembre pendant 24 heures sur tous les continents (sur TF1/TMC, ABC, ABC News Live, BBC, FX, iHeartRadio, Hulu, YouTube, TIME, Twitter, entre autres). (cf. item 13)
ÉTUDE, RAPPORT & ENQUÊTE DU JOUR : — Selon une étude du Forum Economique mondial, l’intelligence artificielle se présente comme un vecteur de croissance et d’amélioration des process, notamment industriels. (cf. item 10)
— De nombreux événements environnementaux extrêmes ont un effet dévastateur sur la vie des gens. Un nouveau rapport des Nations Unies révèle que beaucoup d'entre eux sont liés par les mêmes causes sous-jacentes. (cf. item 14)
— Selon l’enquête annuelle « Fractures françaises », 82 % des Français (5 points de plus qu’en 2020) approuvent l’idée « que le gouvernement prenne des mesures rapides et énergiques » quitte à « modifier en profondeur leur mode de vie ». Mais ont-ils vraiment conscience de ce que cela impliquerait au quotidien ? (cf. item 25)
SÉLECTION DU JOUR : De plus en plus d’entreprises adoptent une raison d’être. Ce dispositif de la loi Pacte doit être un mantra de la structure sur son rôle dans la société, au-delà de ses seuls impératifs économiques. En voici 7 exemples (cf. item 15)
CONTENTIEUX DU JOUR : Au moins cinq grandes actions en justice ont été lancées contre la politique environnementale du gouvernement. (cf. item 16 & 26)
ALARME DU JOUR : Le monde avance "dans la mauvaise direction", a déploré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en critiquant un endormissement de la planète face à l'urgence de mener des actions en matière climatique comme dans le domaine de la vaccination contre le Covid-19. (cf. item 18)
ARRÊTÉ DU JOUR : Publié au Journal officiel du 10 septembre, un arrêté liste les associations agréées au titre de la protection de l'environnement dans le cadre national. Au total, elles sont 54 à l'être. (cf. item 19)
RAPPEL DU JOUR : Les économistes rappellent que les taxes environnementales doivent accompagner la transition et n’ont pas pour but de financer l’Etat. (cf. item 21 & 24)
ANGLE MORT DU JOUR : Quid du financement des propositions des candidats à la primaire écologiste ? (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- L’Etat injecte 130 millions d’euros pour développer les tiers-lieux, Le Monde, 27/08/21, 08h35
Jules Thomas
Vendredi 27 août, le premier ministre, Jean Castex, doit notamment annoncer le financement de 100 « manufactures de proximité ».
Conscient du « phénomène de société » que représentent les tiers-lieux, l’Etat décide de renforcer, à hauteur de 130 millions d’euros, son soutien financier envers leur écosystème. A l’occasion d’un déplacement à Colombelles, dans le Calvados, vendredi 27 août, en compagnie de quatre ministres, le chef du gouvernement, Jean Castex, devait annoncer plusieurs mesures pour accompagner le développement de ces espaces, où des acteurs très variés travaillent et réalisent des projets à vocation économique ou sociale.
Paris va notamment débloquer 30 millions d’euros du plan « France Relance » pour soutenir la création de 100 « manufactures de proximité » et inciter des porteurs de projets à se lancer avec l’appui de l’Etat : ces ateliers partagés accueilleront des artisans qui souhaitent mutualiser leurs outils, notamment des machines coûteuses à commande numérique. Le pâtissier Pierre Hermé parrainera ces manufactures, qui feront très prochainement l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI). Elles seront ensuite sélectionnées par le Conseil national des tiers-lieux.
> Lire aussi Les tiers-lieux, laboratoires du monde d’après
Dans le cadre de son déplacement, le premier ministre devait se voir remettre le dernier rapport de l’association France Tiers-Lieux, par son président, Patrick Levy-Waitz. Cette association, née il y a un peu plus d’un an, est le fruit d’un premier rapport publié en 2018, consacré à l’émergence du coworking : il avait abouti au programme interministériel « Nouveaux lieux, nouveaux liens », déployé par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Ce dernier comprenait notamment le financement à hauteur de 45 millions d’euros, depuis 2019, de 300 « fabriques de territoire », tiers-lieux modèles qui permettent de structurer la filière dans leur région. Quelque 252 fabriques ont reçu 150 000 euros sur trois ans, et le Conseil national des tiers-lieux devait relancer un AMI pour 30 lieux supplémentaires.
« Lien social »
Le gouvernement souhaite insister sur la dimension locale de ces espaces, souvent soutenus par des collectivités territoriales. Les 100 manufactures de proximité seront réparties dans tout l’Hexagone, et chaque département en possédera une. « Un tiers-lieu, c’est d’abord un lieu situé dans un territoire et le fruit d’un projet porté par des acteurs locaux, qui crée du lien social », indique-t-on au ministère de la cohésion des territoires.
Le gouvernement entend également investir 50 millions d’euros pour y développer la formation professionnelle, 20 millions pour financer le service civique de 3 000 jeunes, et 15 millions pour le recrutement de conseillers numériques et acheter de l’équipement. Plus largement, les tiers-lieux peuvent être au carrefour de divers aspects de la relance, estime le gouvernement : ils accueillent des campus connectés pour permettre aux jeunes diplômés d’étudier en ligne un cursus universitaire, des salles qui peuvent héberger les Micro-Folies (centres culturels) du ministère de la culture, et d’autres des guichets rattachés aux maisons France Service (centres de service public).
Enfin, une mission sera confiée à Patrick Levy-Waitz pour évaluer ces politiques publiques sur les mois à venir, pour vérifier que l’Etat est « au service du faire ensemble dans les territoires ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/27/l-etat-injecte-130-millions-d-euros-pour-developper-les-tiers-lieux_6092493_3234.html>
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2- Maxime de Rostolan : « A ne considérer que le seul PIB, on condamne notre avenir à tous », Le Monde, 27/08/21, 15h21
Camille Labro
L’ingénieur en biochimie devenu entrepreneur militant explore les alternatives écologiques à l’agriculture industrielle. S’étant tourné vers une alimentation sans viande, il se régale de plats végétariens, comme l’escalivade, un gratin aussi coloré qu’estival.
« J’ai toujours été habité par une sensibilité humaniste et proche de l’environnement, transmise par mes parents et renforcée par le contre-exemple qu’était le milieu bourgeois de mon enfance. A force de côtoyer des personnes obnubilées par l’avoir et le pouvoir, on finit par comprendre que l’essentiel est ailleurs et que le bonheur ne s’achète pas. Mes cinq frère et sœurs, plus jeunes, ont également cette conscience des enjeux sociétaux et, si nous avons tous grandi à Paris et fait des études supérieures, nos itinéraires de vie nous ont éloignés de la capitale et des schémas classiques, pour nous faire nous orienter vers l’intérêt général. Ma sœur Camille a été la première à sauter le pas, en devenant paysanne dans le Cotentin.
De mon côté, j’ai suivi des études d’ingénieur en chimie à Toulouse, tout en étant passionné de jonglage. Une fois diplômé, j’ai hésité à faire le tour du monde avec Clowns sans frontières, mais j’ai préféré aborder le voyage sous un angle écologique en relation avec la question de l’eau. Je suis alors parti en 2005 avec deux amis, en camion, pour une grande boucle de deux ans autour du monde, avant de rentrer à la voile depuis les Antilles. J’ai ensuite rencontré Louis-Albert de Broglie, le “prince jardinier” et propriétaire du cabinet de curiosités Deyrolle (Paris 7e), qui m’a fait entrer dans le monde professionnel et basculer vers l’agroécologie.
> Lire aussi Maxime de Rostolan, ingénieur et « payculteur »
En parallèle de mon activité chez Deyrolle, qui consistait à créer et à diffuser des affiches pédagogiques sur le développement durable, j’ai découvert deux choses : le biomimétisme et le financement participatif. Ce qui m’a conduit à créer Blue Bees, la première plateforme de crowdfunding à faire du prêt rémunéré, entièrement consacrée à l’agroécologie. Quant au biomimétisme, c’est-à-dire l’innovation s’inspirant de la nature, cela m’a mené à la permaculture. J’ai passé un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole pour monter une ferme expérimentale dans le château de Louis-Albert, en Touraine.
Le but annoncé était de prouver qu’une ferme agroécologique pouvait être rentable, mais, au bout de deux ans, force était de constater que le modèle, aussi beau soit-il, ne pouvait pas fonctionner dans le système économique actuel, très favorable à l’agriculture industrielle et qui ne compte pas ce qui compte “vraiment”. Car il faut ajouter deux verres à notre prisme : le capital humain et le capital naturel, en plus du simple capital financier, pour agir de manière éclairée et juste. A ne considérer que le seul PIB, on condamne notre avenir à tous.
> Lire aussi L’escalivade : la recette de Maxime de Rostolan
J’ai arrêté de manger de la viande il y a sept ans, lorsque j’ai compris l’impact que cela avait sur les écosystèmes. Je me suis tourné vers une alimentation végétale et de saison, sans chimie. Les bons produits bio et locaux sont, certes, un peu plus chers, mais, si l’on arrête la viande, le budget est équivalent. De bons produits, bien cuisinés, autour d’une table avec de bons amis, c’est pour moi l’essence du bien-manger. L’escalivade, qui se prépare traditionnellement au feu de bois, est un plat estival que j’adore, simple et gourmand, qui a, selon moi, la vertu de convaincre que manger végétarien peut être un vrai plaisir. »
§ sailcoop.fr <http://sailcoop.fr/>, communitrees.fr <http://communitrees.fr/>
<https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2021/08/27/maxime-de-rostolan-a-ne-considerer-que-le-seul-pib-on-condamne-notre-avenir-a-tous_6092516_4497540.html <https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2021/08/27/maxime-de-rostolan-a-ne-considerer-que-le-seul-pib-on-condamne-notre-avenir-a-tous_6092516_4497540.html>>
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3- Tribune. « L’observation de la Terre est un outil-clé pour la mise en œuvre du pacte vert européen », Le Monde, 28/08/21, 06h00
Par Agnieszka Lukaszczyk, Directrice de affaires européennes de Planet
L’ex-haut fonctionnaire européenne Agnieszka Lukaszczyk, devenue une des dirigeantes de la start-up américaine Planet, explique, dans une tribune au « Monde », qu’il serait très utile de recourir aux données satellites pour atteindre les objectifs de neutralité carbone que l’Union européenne s’est fixés.
Tribune. Le pacte vert européen exige une action immédiate, guidée par des données précises et fiables. Celles-ci jouent un rôle majeur pour éclairer les décisions des gouvernements en matière d’identification des risques, d’allocation des ressources et de suivi des résultats obtenus. Toutefois, le manque de données fait cruellement défaut pour évaluer concrètement les progrès accomplis par les pays dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies [à l’horizon 2030].
Des lacunes que peut combler l’imagerie satellite. Bien que le programme Copernicus restitue déjà des données géospatiales pour la politique climatique, disposer de résolutions spatiales, temporelles et spectrales plus élevées permettrait d’assurer un suivi détaillé sur plusieurs décennies. La Commission européenne peut prendre des mesures supplémentaires pour tirer parti des dernières innovations, notamment en matière d’analyse des données et d’indexation, à travers des partenariats publics et privés.
Bien que la connaissance de la Terre par l’imagerie satellite n’ait rien de nouveau, le secteur spatial innove constamment, dépassant ses capacités d’une année sur l’autre. Les satellites de télédétection mesurent avec précision le niveau des mers et la présence de dioxyde de carbone, de méthane et d’autres gaz à effet de serre.
> Lire aussi Paquet climat européen : « On entre dans le dur du pacte vert »
Les satellites optiques surveillent les phénomènes météorologiques extrêmes en observant les températures à la surface de la mer, la vitesse du vent et le niveau de la mer. L’imagerie radar et l’altimétrie nous ont appris que les calottes polaires du Groenland et de l’Antarctique fondent six fois plus vite aujourd’hui que dans les années 1990.
Des informations uniques
En outre, l’amélioration des résolutions optiques et temporelles des satellites d’observation de la Terre assure une surveillance en temps réel et offre de meilleures capacités de prévision et de modélisation du climat. Les données satellites peuvent aussi être utilisées comme des données d’entraînement utiles aux applications d’apprentissage automatique. Par exemple, les données géospatiales seront une ressource majeure dans le cadre du projet de la Commission européenne, Destination Earth (DestinE), visant à développer un modèle numérique de très haute précision de la Terre pour surveiller et simuler l’activité naturelle et humaine.
L’observation de la Terre est un outil-clé pour la mise en œuvre du pacte vert européen, car elle fournit des informations uniques, invisibles les pieds sur terre. Dans le secteur agricole, elle est utilisée pour surveiller la santé des cultures, détecter les variations dans les champs et prévoir les rendements. Elle permet aux agriculteurs d’optimiser plus facilement leurs intrants et de réduire l’utilisation des pesticides, un objectif important de la stratégie « de la ferme à la table » favorisant la mise en place de systèmes alimentaires durables.
> Lire aussi « Le “Green Deal” implique des changements majeurs dans la politique étrangère de l’Europe »
L’observation de la Terre offre aussi un suivi précis et en temps réel du développement urbain et rural. Les décideurs politiques ont ainsi la possibilité de planifier les réseaux de transport et d’évaluer l’accès des habitants aux transports publics, en fonction de l’évolution des taux de croissance démographique et d’urbanisation des terres.
Si les cas d’utilisation ne manquent pas, sans analyse, les données satellites n’ont aucun sens. Elles ne peuvent être pleinement exploitées que si elles sont traduites en informations significatives et exploitables. C’est là qu’intervient l’apprentissage automatique qui extrait les bonnes informations de l’image. Grâce à une analyse précise des données, les décideurs savent, par exemple, déterminer quelles infrastructures ont survécu à une inondation ou quelle zone peuplée est la plus menacée par l’insécurité alimentaire.
Inverser la perte de biodiversité
Une coopération entre secteurs public et privé est essentielle pour lutter contre le changement climatique et protéger les écosystèmes. Ces deux secteurs ont la capacité de collaborer, notamment pour inverser la perte de biodiversité. L’Initiative internationale de la Norvège pour le climat et les forêts le prouve.
Cette coalition pionnière de partenaires publics et privés lutte contre la déforestation afin de sauver les forêts tropicales. Les données satellites mises à disposition des parties prenantes ont permis aux agriculteurs locaux d’investir dans la productivité, aux communautés indigènes d’obtenir plus de justice pour leurs droits fonciers, et aux gestionnaires de la chaîne d’approvisionnement d’assurer la durabilité de leurs marchés.
> Lire aussi « Face à l’option plus soutenable de la sobriété, le Green Deal européen privilégie la société de consommation »
Ce type de coopération pourrait être reproduite pour les forêts en Europe. Les gouvernements pourraient planifier l’utilisation des terres et décider qui peut faire quoi et où. Il ne s’agit pas seulement des forêts, mais de l’ensemble du paysage de l’activité économique. De jeunes start-up européennes, comme Overstory, jouent aussi un rôle important pour rendre les données exploitables. Les services publics d’électricité disposent d’une solution, s’appuyant sur les données satellites et l’intelligence artificielle, pour atténuer les incendies de forêt et les pannes de courant, en améliorant la sécurité et la fiabilité du système de transmission et de distribution électrique.
Nous disposons donc d’outils à portée de main, capables d’accélérer les initiatives politiques comme le pacte vert, beaucoup plus rapidement que nous ne le pensions il y a seulement quelques années. Les données d’observation de la Terre fournissent des systèmes de mesure fiables, car elles sont disponibles à grande échelle et cohérentes sur l’ensemble du globe. C’est pourquoi la Commission européenne doit continuer à encourager l’utilisation de l’imagerie satellite pour les inventeurs de demain, tout particulièrement en facilitant l’accès et la distribution des archives de données privées.
§ Planet est un des premiers fournisseurs mondiaux d’images satellites quotidiennes et de solutions géospatiales.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/28/l-observation-de-la-terre-est-un-outil-cle-pour-la-mise-en-uvre-du-pacte-vert-europeen_6092596_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/28/l-observation-de-la-terre-est-un-outil-cle-pour-la-mise-en-uvre-du-pacte-vert-europeen_6092596_3232.html>>
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4- Tribune. Images satellites : « L’Europe doit investir dans un cloud public sans passer par les infrastructures des Gafam », Le Monde, 28/08/21, 06h00
Par Simon Gascoin, Chargé de recherche au CNRS, Centre d’études spatiales de la biosphère & Olivier Hagolle, Ingénieur au CNES, Centre d’études spatiales de la biosphère
Simon Gascoin et Olivier Hagolle, chercheurs au Centre d’études spatiales de la biosphère, plaident, dans une tribune au « Monde », pour la mise en place d’un service public européen de traitement des données satellitaires.
Tribune. Les satellites sont utilisés pour le suivi de l’environnement depuis les années 1980. Si les principaux programmes d’observation de la Terre étaient jusqu’alors majoritairement américains, l’Union européenne a frappé un grand coup en lançant le programme Copernicus, qui est à ce jour le projet le plus ambitieux pour le suivi de notre planète depuis l’espace. Il y a actuellement une flotte de huit satellites européens en orbite appelée Sentinel, qui photographient sans relâche la Terre dans de multiples longueurs d’onde et à une cadence infernale.
A la genèse du programme, la Commission européenne a souhaité que l’accès aux données Sentinel soit « total, ouvert et gratuit » afin de maximiser l’exploitation des données pour le bénéfice de la société. En d’autres termes, le programme est un service public financé par les impôts des Européens. Mais cela n’interdit pas – au contraire – la création de services commerciaux adossés à ces données.
Cette position n’était pas évidente au tournant du XXIe siècle où le modèle économique alternatif (l’utilisateur achète les images) était souvent privilégié par les agences spatiales en Europe. Au total, l’Union européenne a investi 8 milliards d’euros dans ce programme de 2008 à 2020.
Déluge de données
Ce choix fut payant puisque le programme Copernicus est un succès. En 2019, la plate-forme de distribution des données Copernicus comptait près de 300 000 utilisateurs inscrits. Les données distribuées ont permis de nombreuses avancées scientifiques et techniques pour le suivi du climat, des ressources en eau, des écosystèmes ou des catastrophes naturelles comme les incendies, les inondations et les séismes.
Les images Sentinel sont de plus en plus souvent utilisées par les médias, comme pour cette enquête récente du Monde sur l’expansion militaire chinoise. Des services commerciaux ou gratuits ont vu le jour dans le domaine de l’agriculture de pointe notamment. Enfin, les observations et connaissances générées par ces satellites irriguent nos sociétés et ont sans doute contribué à renforcer la prise de conscience environnementale.
> Lire aussi « L’observation de la Terre est un outil-clé pour la mise en œuvre du pacte vert européen »
Un bémol cependant est que la Commission européenne n’a pas suffisamment anticipé les défis liés à la distribution de ce déluge de données. Chaque jour, les satellites Sentinel produisent 12 téraoctets de données. Dès le lancement des premiers Sentinel, les points d’accès aux données mis en place par l’agence spatiale européenne ont été rudement mis à l’épreuve.
En parallèle, tirant parti de la politique open data du programme Copernicus, les géants du numérique Amazon, Google et Microsoft récupèrent systématiquement ces données sur leurs serveurs et proposent désormais des systèmes d’accès et de traitement bien plus performants que les solutions institutionnelles.
Fabuleuses données inexploitables
Ces plates-formes, qu’on appelle des clouds, permettent à chacun d’analyser des quantités phénoménales d’images satellitaires depuis un simple navigateur Internet. Ces services, qui sont généralement gratuits (dans une certaine limite), offrent un service-clé pour qu’un maximum d’utilisateurs puissent exploiter les données, y compris dans les pays émergents où les capacités de stockage et de calcul sont insuffisantes.
> Lire aussi Images satellitaires et drones, de nouveaux alliés contre le réchauffement climatique
A ce jour, il n’existe pas de service non commercial qui fasse de l’ombre à ces plates-formes. Pourtant, les fabuleuses données Copernicus sont pratiquement inexploitables sans un tel outil. En France, des privilégiés comme nous peuvent traiter la masse de données Sentinel via le centre de calcul du Centre national d’études spatiales.
Mais ce système n’est pas dimensionné pour accueillir des centaines de milliers d’utilisateurs ou des entreprises privées qui souhaitent mettre en place un service opérationnel. La Commission européenne a subventionné des plates-formes cloud commerciales indépendantes appelées DIAS (Data and Information Access Systems) afin de répondre à ce défi, mais leur exploitation est limitée à des utilisateurs expérimentés et leur coût reste prohibitif pour de nombreuses applications.
L’Europe doit investir dans un cloud public qui permette aux scientifiques et citoyens européens de valoriser les données produites par les satellites Sentinel sans passer par les infrastructures des Gafam [Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft]. La question devient d’autant plus urgente que Copernicus vient d’intégrer le service européen concernant le changement climatique qui produit à son tour une masse de données non moins critique pour la connaissance et l’action publique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/28/images-satellites-l-europe-doit-investir-dans-un-cloud-public-sans-passer-par-les-infrastructures-des-gafam_6092598_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/28/images-satellites-l-europe-doit-investir-dans-un-cloud-public-sans-passer-par-les-infrastructures-des-gafam_6092598_3232.html>>
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5- Enquête. « On crée des lieux de vie et de travail » : l’essor du « coliving », nouvel espace de cohabitation, Le Monde, 29/08/21, 18h00
Jules Thomas
Certaines entreprises développent pour leurs salariés, souvent avec l’aide de prestataires extérieurs, des résidences ou des maisons accueillant des employés d’une même ou de plusieurs entreprises.
A mi-chemin entre coworking et colocation, le concept de « coliving », arrivé en France il y a quelques années, propose à des particuliers de vivre dans un grand logement qui propose de nombreuses parties communes et activités (salle de sport, espace de coworking, restaurant…). Un opérateur extérieur gère et anime l’espace, les services se rapprochent de prestations hôtelières, et toutes les charges sont comprises dans le prix mensuel.
Les formes de coliving varient, de la petite maison accueillant des résidents triés sur le volet à de grandes résidences comptant des centaines de chambres. Selon une étude publiée fin 2019 par la filiale immobilière de la banque BNP Paribas, le marché ne proposerait que 5 000 places pour le moment, mais ce nombre augmente de manière exponentielle.
Cette nouvelle pratique se tourne d’abord vers les jeunes actifs, qui cherchent à éviter des loyers difficilement supportables en début de carrière et souhaitent rencontrer de nouvelles personnes. « Le coliving touche des urbains, jeunes, célibataires qui vivent entre eux et ont du mal à quitter l’atmosphère de leurs études », fait remarquer Monique Eleb, sociologue spécialiste de l’habitat.
> Lire aussi Du présentiel au distanciel, la révolution silencieuse du travail
Proposé directement par une entreprise lorsqu’elle recrute un salarié ou l’envoie en mission, le coliving peut être un argument pour attirer ces jeunes exigeants, note Claire Flurin, cofondatrice et administratrice de l’association internationale Co-Liv. « Avant la crise due au Covid, on avait déjà des signaux forts notamment dans le secteur de la tech, avec des demandes soit pour des chambres dans des sites de coliving, soit des résidences de coliving entières dédiées à l’entreprise, à la manière du campus Google. »
Bureaux collectifs
Le concept facilite l’activité professionnelle à distance, dans le prolongement du coworking. Par exemple, des bureaux collectifs avec Wi-Fi et imprimantes peuvent faire partie des équipements. « Dans nos résidences, un grand espace de travail est inclus dans les espaces communs », décrit Maxime Armand, cofondateur d’Urban Campus. « Le concept, c’est à la fois du logement et des espaces de coworking, au rez-de-chaussée ou premier étage, avec des sièges confortables, un double écran… On veut créer des lieux de vie et de travail », explique, de son côté, Géraud Le Merrer, directeur digital et marketing de Sharies.
> Lire aussi « Le travail ne peut plus être un bunker qui tourne le dos au reste de la vie »
Alors que le bureau connaît une profonde remise en question, le coliving souhaite offrir aux entreprises une flexibilité dans l’organisation du travail, avec un service à la carte pour chaque salarié. « Le bureau de demain devient un réseau de bureaux, observe Claire Flurin. Le travailleur a pris conscience qu’il pouvait travailler de n’importe où, et cette nouvelle donne amène à penser à un bureau qui aurait une capacité d’hébergement. » Lorsque la résidence se trouve non loin des bureaux de l’entreprise, un mode de travail hybride peut être privilégié.
Le coliving peut même viser plus loin. L’entreprise américaine Outsite s’intéresse aux salariés en 100 % télétravail, dans des destinations loin des centres urbains : « C’est à la plage, à la montagne… Le Covid a fait que ces destinations ont vraiment bien marché », observe le fondateur, Emmanuel Guisset, qui imagine une multiplication des travailleurs changeant de lieu de vie au fil des saisons. Certaines entreprises, ajoute-t-il, offrent des semaines de « workation » clés en main à leurs salariés dans des lieux exotiques, pour travailler, par exemple durant l’été, depuis les Canaries.
> Lire aussi Le « coliving », nouvelle manière d’habiter les villes
Quelle que soit la formule choisie, le coliving espère peser sur l’évolution des modes de travail et du marché de l’immobilier. D’une centaine de chambres aujourd’hui, Sharies espère proposer 1 500 lits d’ici trois ans, et des mastodontes comme Bouygues ou Vinci comptent élargir le marché au-delà des jeunes travailleurs.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/29/on-cree-des-lieux-de-vie-et-de-travail-l-essor-du-coliving-nouvel-espace-de-cohabitation_6092693_3234.html>
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6- L’avenir du low-tech entravé par le dogme de la croissance, Reporterre, 30/08/21, 13h58
Hortense Chauvin
Les low-tech, qui constituent une orientation technologique indispensable, peinent à sortir de la marginalité. En cause, leur difficile compatibilité avec les principes de croissance et de rentabilité ainsi que l’emprise qu’ont les hautes technologies sur nos manières d’imaginer le futur.
Seul à bord de son catamaran aux allures de laboratoire, l’aventurier et ingénieur Corentin de Chatelperron montre à la caméra l’une de ses créations : une lampe solaire en forme de cube transparent, fabriquée à partir d’une bouteille d’eau, de planches de bois et de quelques composants électroniques recyclés. Dans le reste de sa vidéo, postée sur la chaîne YouTube du Low-tech Lab, le sympathique trentenaire à la chevelure brune et bouclée montre patiemment comment fabriquer cet objet à la fois « utile, durable et accessible à tous ». En un mot, « low-tech ».
Formé par antonymie avec le « high-tech », ce terme désigne des innovations sobres, agiles et résilientes, devant contribuer à l’émergence d’une société plus économe en ressources et en énergie. Sur Internet, les tutoriels pullulent : on y apprend comment construire des cuiseurs solaires, des éoliennes domestiques et des « frigos du désert » (qui permettent de conserver les aliments sans recours à l’électricité) grâce à des matériaux simples et à une bonne dose d’ingéniosité. Malgré les nombreux livres, hors-séries et documentaires consacrés ces dernières années au low-tech, force est pourtant de constater que la démarche demeure marginale.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/L-avenir-du-low-tech-entrave-par-le-dogme-de-la-croissance>
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7- Pour être plus responsable, Camif retire de son catalogue tous les produits fabriqués en dehors de l’union européenne, Novethic, 01/09/21
Marina Fabre
C'est un changement radical pour Camif. Le distributeur de meubles et d'appareils électroménagers a banni de son catalogue tous les produits fabriqués en dehors de l'Union européenne. L'entreprise mise sur le local et le durable quitte à ce que cette décision plombe à court terme son bilan. Une question de cohérence avec le statut d'entreprise à mission de Camif, défend Emery Jacquillat, son PDG.
Camif fait du tri dans son catalogue. Le site de vente en ligne, qui se veut une référence de l’ameublement local et durable, a annoncé, cet été, ne plus vendre de produits fabriqués en dehors de l’Union européenne. Une décision qui n’a pas été facile à prendre alors qu’en 2020, 20 % du chiffre d’affaires de la société étaient liés à des produits fabriqués en Asie, essentiellement en Chine.
"Aujourd’hui chez Camif, plus aucun produit ne fait le tour de la planète. De la sélection de la matière à l’emballage en passant par le design, toute la fabrication de nos produits est la plus locale possible. Un engagement qui nous a fait renoncer à certains univers, plusieurs matières, quelques partenaires", explique l’entreprise. "Pour le mobilier de jardin ou encore certains électroménagers comme les fours, on a dû réduire considérablement notre offre car nous n’avons pas encore trouvé d’alternative locale", précise Emery Jacquillat, le PDG de Camif.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/pour-etre-plus-responsable-camif-retire-de-son-catalogue-tous-les-produits-fabriques-en-dehors-de-l-union-europeenne-150111.html <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/pour-etre-plus-responsable-camif-retire-de-son-catalogue-tous-les-produits-fabriques-en-dehors-de-l-union-europeenne-150111.html>>
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8- Chronique. Transition écologique : « Rompre avec l’angélisme de la croissance verte », Le Monde, 02/09/21, 10h51
Marie Charrel
Sous-estimant les coûts des changements à venir, nos gouvernements peinent encore à mesurer à quel point la transition écologique va bouleverser nos politiques économiques, observe Marie Charrel, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Inondations, sécheresses, incendies : cet été encore, les conséquences du dérèglement climatique ont été douloureuses. Et elles ne sont qu’un avant-goût des tragédies à venir, comme l’a rappelé le rapport du GIEC publié le 9 août. Pour stabiliser le réchauffement climatique sous les 2 °C, il nous faudra atteindre zéro émission nette de CO2 autour de 2050, préviennent les experts.
> Lire aussi La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
L’Union européenne, elle, s’est engagée à réduire d’au moins 55 % ses émissions d’ici à 2030 pour atteindre la neutralité climatique en 2050. Un objectif susceptible de transformer notre économie en profondeur. Seulement, voilà : « Jusqu’à présent, ces implications n’ont pas été abordées de manière systématique,relève Jean Pisani-Ferry dans une récente note pour le Peterson Institute, un centre de réflexion de Washington. Trop souvent, la transition écologique a été décrite, sinon comme un chemin semé de roses, du moins comme une entreprise plutôt bénigne. » Or, celle-ci sera brutale. Parce que nous avons trop tardé à agir. Parce que nous sous-estimons encore l’ampleur des changements individuels et collectifs à venir, tout comme leur coût.
Les réflexions sur le sujet sont trop souvent polluées par la confrontation entre deux grands camps : celui des optimistes de la croissance verte, certains que les avancées technologiques conjuguées à des investissements massifs permettront de limiter le réchauffement tout en préservant notre niveau de vie, et celui des décroissants, convaincus que la seule voie possible est de rompre avec le modèle capitaliste basé sur l’exploitation des ressources.
> Lire aussi Face à la transition écologique, le dilemme de la croissance
La plupart peinent à penser concrètement toutes les dimensions de la transition et leur articulation. « Certains équipements perdront leur valeur économique,détaille Jean Pisani-Ferry. Des usines devront fermer. Des salariés devront être réorientés vers d’autres secteurs. Les investissements devront augmenter pour réparer et reconstruire le stock de capital. » Ce qui implique de revoir l’ensemble de nos politiques macroéconomiques et de nos cadres de pensée. Parce qu’ils construisent en partie leurs projections sur l’étude des faits passés, les économistes mainstream sont un peu perdus.
Le risque de la colère sociale
Et pour cause : « La transition vers l’économie verte diffère fondamentalement des transitions socio-économiques passées, comme la révolution industrielle ou la mondialisation », souligne la Banque nationale du Danemark dans une récente étude sur le sujet. Ces dernières se sont, en effet, déroulées sur une période longue. Leur moteur était le progrès technologique, rendant obsolètes certains modes de production et entreprises – la destruction créatrice, en somme.
Cette fois, la transition devra être rapide si l’on veut éviter le pire. Des milliers d’entreprises et certaines façons de produire deviendront obsolètes non pas en raison du progrès, mais parce qu’elles polluent. « Cela rend la transition verte bien plus complexe », résume la Banque nationale du Danemark. Sans parler du coût engendré par la multiplication des catastrophes naturelles, l’acidification des océans limitant les ressources marines, ou encore les ajustements sévères dans l’agriculture.
> Lire aussi Transition écologique : la prise de conscience des banquiers centraux
Dès lors, une part croissante des ressources devra financer les investissements. A court terme, les plus vulnérables, notamment ceux qui perdront leur emploi, seront durement pénalisés. Ce qui risque d’alimenter la colère sociale, même si les Etats tentent de mitiger les effets inégalitaires de la hausse du prix du carbone par la redistribution. Mais ils devront aussi augmenter leurs dépenses en R&D, santé, rénovation des bâtiments, aides sectorielles… « Ces coûts, bien que supportables, seront probablement importants, résume Jean Pisani-Ferry, soulignant, au passage, que rien ne garantit que la transition sera bonne pour la croissance. Plutôt que de prétendre qu’ils sont insignifiants, les dirigeants devraient faire face à la réalité et concevoir des stratégies de transition en conséquence. » Dit plus prosaïquement : rompre avec l’angélisme parfois béni-oui-oui de la croissance verte. Cesser de procrastiner pour se préparer à une mutation brutale.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/02/transition-ecologique-rompre-avec-l-angelisme-de-la-croissance-verte_6093076_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/02/transition-ecologique-rompre-avec-l-angelisme-de-la-croissance-verte_6093076_3232.html>>
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9- Rentrée littéraire 2021 : cinq livres sur l'écologie à lire de toute urgence, Novethic, 02/09/21
Entre catastrophes naturelles et rapports alarmants, l’écologie est un formidable terreau à dystopie dont se saisissent de plus en plus les auteurs. Cri d’alerte ou sensibilisation à la protection de la nature, la thématique marque la rentrée littéraire 2021. Novethic a sélectionné cinq livres qui ont placé les menaces qui pèsent sur l’environnement et la vie sur terre au cœur de leur intrigue.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rentree-litteraire-2021-decouvrez-cinq-livres-sur-l-ecologie-150115.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rentree-litteraire-2021-decouvrez-cinq-livres-sur-l-ecologie-150115.html>>
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10- L’IA, moteur formidable de la transition écologique, TechTalks, 03/09/21
La dernière étude en date du Forum Economique mondial consacre l’intelligence artificielle comme moyen d’accélérer la transition écologique des entreprises. L’IA se présente donc comme un vecteur de croissance et d’amélioration des process, notamment industriels.
L’intelligence artificielle ne serait elle pas un maillon essentiel de la transition écologique des entreprises. Les observations du rapport du Forum Economique mondial tendent à démontrer l’importance de ce volet technologique. Et cela, aussi bien dans l’évolution des business que des process. Le document baptisé « Harnessing Artificial Intelligence to Accelerate the Energy transition » identifie les moyens d’aborder cette voie.
Ainsi, l’intelligence artificielle permet de déterminer certaines récurrences pouvant être améliorées. L’étude aborde ainsi volontairement la performance des systèmes complexes et la prédiction des revenus générés par ces améliorations constantes. Pour autant, des barrières à l’implémentation rapide de l’IA à de larges échelles subsistent. Pour les lever, l’organisation dresse une liste de recommandations permettant de déployer la technologie plus largement.
>> Suite à lire à :
<https://www.techtalks.fr/lia-moteur-formidable-de-la-transition-ecologique/>
En savoir plus :
> Harnessing Artificial Intelligence to Accelerate the Energy Transition <https://www.weforum.org/whitepapers/harnessing-artificial-intelligence-to-accelerate-the-energy-transition>, World Economic Forum, 1 September 2021
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11- Les « Pépites vertes », l’asso qui vous oriente vers les métiers de la transition écologique, 20 Minutes, 06/09/21, 18h05
C.P.
Formation. L’association, qui aide les étudiants à trouver un job engagé en faveur de l’environnement, lance ce lundi un réseau professionnel
Le lieu n’a pas été choisi au hasard. C’est à la Cité Fertile, un tiers lieu dédié aux enjeux de la ville durable niché le long des voies ferrées à Pantin (Seine-Saint-Denis), que l’équipe des Pépites Vertes a officiellement lancé ce vendredi son nouveau projet pour aider les jeunes à s’engager dans les métiers de la transition écologique.
Lancé il y a moins d’un an par Claire Pétreault, ex-responsable de la communication de ChangeNow, le site des Pépites Vertes passe aujourd’hui à la vitesse supérieure : en plus de son annuaire, de ses vidéos et de ses podcasts qui répertorient plus de « 60 profils et 200 témoignages », de jeunes actifs engagés, le nouveau média devient officiellement une association.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3117283-20210906-pepites-vertes-asso-oriente-vers-metiers-transition-ecologique>
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12- Chronique. L’écologie entre les mains du dialogue social, Le Monde, 07/09/21, 06h00
Par Jean-Emmanuel Ray, Professeur à l'école de droit de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Il faut lancer un nouveau pacte pour trouver, en particulier en matière d’emploi et d’évolution des compétences, les bons équilibres entre la transition énergétique, l’économie et le social, explique le juriste Jean-Emmanuel Ray dans sa chronique.
Droit social. Avec la loi contre le dérèglement climatique du 22 août 2021, la transition écologique a quitté la « soft law » pour entrer dans le « droit dur », en rejoignant le code du travail. Il est vrai que le « compromis fordiste » des « trente glorieuses » ignorant les externalités négatives d’industries très polluantes a vécu. Il s’agit donc de lancer un nouveau pacte pour trouver, en particulier en matière d’emploi et d’évolution des compétences, les bons équilibres entre la transition énergétique, l’économie et le social.
Comment ? Non pas en créant une instance spécialisée concurrente du comité social et économique (CSE), mais en l’intégrant dans l’information-consultation de ce dernier, associée à une négociation obligatoire avec les syndicats : question transversale, la transition énergétique doit irriguer l’ensemble du dialogue social.
La loi élargit ainsi d’abord la compétence générale du CSE : il « assure une expression collective des salariés permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts (…), notamment au regard des conséquences environnementales » des décisions patronales.
Trois problèmes
S’agissant des consultations ponctuelles (orientations stratégiques, conditions de travail et d’emploi), le CSE doit désormais systématiquement être « informé de leurs conséquences environnementales ». On imagine l’importance de cet ajout dans le secteur de l’automobile ou du pétrole. Mais aussi pour un plan de sauvegarde de l’emploi… et un banal déménagement ?
Ce qui pose trois problèmes du côté des représentants du personnel, mais aussi de la direction, et en particulier dans les PME.
– Où commencent et où s’arrêtent ces « conséquences environnementales » ?
– Les compétences nécessaires sont parfois très techniques, surtout si l’on veut éviter les idées reçues (exemple : le miracle écologique du télétravail) ou les actions médiatiques sans effet réel. La loi a donc élargi le programme des stages de formation économique ou syndicale destinés aux élus. Et l’expert-comptable nommé par le CSE lors de l’examen des orientations stratégiques pourra aussi analyser « les éléments d’ordre environnemental » : un expert à la compétence donc panoramique, et un marché qui s’ouvre.
– Le législateur n’a pas prévu d’heures de délégation supplémentaires, alors que depuis la fusion de 2017 nombre de délégués ont du mal à faire face.
Des travaux très, très pratiques
La transition énergétique n’est pas l’affaire des seuls employeurs ou actionnaires, mais aussi des citoyens salariés, directement affectés par cette transition qui pourrait vite se révéler très rude dans nombre de secteurs, créant de nombreux blocages. L’idéal ?
A l’instar du consensus contre le Covid-19 au printemps 2020, un alignement de toutes les parties en cause vers ce but d’intérêt général et intergénérationnel ; belle occasion pour les syndicats, très présents dans les CSE, de renouer avec les jeunes salariés.
> Lire aussi Faut-il créer des syndicats « verts » ?
Il faut donc ouvrir ce débat en évitant les généralités clivantes, et partir des problèmes de terrain (du menu de la cantine aux consommables), en créant, le cas échéant, une commission RSE ouverte à des salariés non élus, et pas seulement des cadres. Avec des travaux très, très pratiques pour les gros CSE dont la somme des budgets annuels atteint 10 milliards d’euros : choix de leurs fournisseurs ? Voyages très lointains au titre des activités sociales ?
Belle occasion pour leurs élus, parfois déçus d’être devenus distributeurs de chèques-spectacles ou de chèques-cadeaux, de financer des actions ludiques ou des formations en faveur de la planète. Renouant ainsi avec l’esprit du comité d’entreprise de 1946.
<https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/09/07/l-ecologie-entre-les-mains-du-dialogue-social_6093673_1698637.html>
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13- Concerts pour la planète : Elton John jouera aussi à Paris, AFP, 07/09/21, 13:00
Et une mégastar de plus : Elton John s'ajoute à la programmation parisienne du concert événement pour la planète prévu le 25 septembre par l'ONG Global Citizen, ont indiqué mardi les organisateurs.
L'interprète de "Rocket Man" complète une affiche déjà riche sur le Champ de Mars, à Paris, avec Ed Sheeran, DJ Snake, Black Eyed Peas, Christine and the Queens, Doja Cat, H.E.R. et Angélique Kidjo. Stormzy, Charlie Puth et Fatma Said ont également été annoncés mardi pour l'étape parisienne (gratuite, avec billets) de cet événement mondial.
"Je suis honoré de monter sur scène à Paris avec un groupe d'artistes aussi incroyablement talentueux pour soutenir Global Citizen et le travail important que cette organisation accomplit pour améliorer la vie des gens à travers le monde", commente Elton John dans un communiqué.
"Face à l'urgence climatique, la lutte contre les inégalités et la relance mondiale post-Covid, il nous faut opérer un changement radical de nos modes de vie, repenser notre rapport à la nature tout comme nos manières de produire et de consommer", indique Anne Hidalgo, maire de Paris, dans le texte transmis par les organisateurs.
Pour rappel, le même jour, Coldplay et Billie Eilish se produiront à New York, tandis que Femi Kuti est attendu à Lagos. Central Park, à New York, profitera aussi de Jennifer Lopez, Lizzo, Meek Mill, Shawn Mendes, Alessia Cara, Burna Boy, Cyndi Lauper, Jon Batiste, Camila Cabello et Lang Lang. Lagos accueillera également Davido, Tiwa Savage et Made Kuti. La programmation de Londres et Los Angeles sera dévoilée prochainement.
Par le biais du "Global Citizen Live" (GCL), les artistes appelleront "les gouvernements, les grandes entreprises et les philanthropes à travailler ensemble pour défendre la planète et vaincre la pauvreté, en se concentrant sur les menaces les plus urgentes", indiquent les organisateurs. Sont ainsi ciblés "le changement climatique, l'équité en matière de vaccins et la famine". Pour gagner des billets pour les festivals de Paris et de New York, les fans peuvent "soutenir la campagne et agir sur GlobalCitizenLive.org".
Ces concerts événements seront diffusés pendant 24 heures sur tous les continents le 25 septembre (sur TF1/TMC, ABC, ABC News Live, BBC, FX, iHeartRadio, Hulu, YouTube, TIME, Twitter, entre autres).
<https://www.la-croix.com/Concerts-planete-Elton-John-jouera-aussi-Paris-2021-09-07-1301174169
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14- Des criquets aux cyclones : le coût humain des catastrophes, ONU Info, 09/09/21
De nombreux événements environnementaux extrêmes ont un effet dévastateur sur la vie des gens. Un nouveau rapport des Nations Unies révèle que beaucoup d'entre eux sont liés par les mêmes causes sous-jacentes.
L'énorme essaim de criquets qui a frappé la Corne de l'Afrique au printemps 2020 et le cyclone Amphan, qui a frappé la région frontalière de l'Inde et du Bangladesh en mai de la même année, ne semblent pas, à première vue, être liés. Mais un rapport publié récemment par l'Université des Nations Unies (UNU), le département universitaire et de recherche de l'ONU, montre que les causes sous-jacentes sont liées : les émissions de gaz à effet de serre dues à l'activité humaine, qui affectent l'environnement de manière imprévisible, et une gestion insuffisante des risques de catastrophes.
Les deux catastrophes ont eu lieu en 2020, alors que le monde était en proie à la pandémie de Covid-19, ce qui a eu pour effet de réduire l'efficacité de la réponse aux deux catastrophes, les déplacements étant limités tant pour les humanitaires que pour les victimes, qui se sont également retrouvées plus vulnérables financièrement.
Deux des personnes directement touchées ont partagé leur histoire avec ONU Info : Susan Mumbi Karanja, une agricultrice du comté de Nyandarua, au Kenya, et Sudhansu Shekhar Maity, qui vend des articles de papeterie dans la ville indienne de Kolkata.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2021/09/1103362>
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15- Découvrez sept raisons d’être qui ont vraiment du sens, Novethic, 09/09/21
Ludovic Dupin
De plus en plus d’entreprises adoptent une raison d’être. Ce dispositif de la loi Pacte doit être un mantra de la structure sur son rôle dans la société, au-delà de ses seuls impératifs économiques. Si beaucoup sonnent creux, d’autres, issues de concertations globales avec les équipes, ont un sens précis. Novethic a sélectionné quelques exemples parlants.
La Loi Pacte permet aux entreprises depuis 2019 de se doter d’une raison d’être. Dans un guide pratique, Bpifrance et l’agence Mots-clés, décrivent la raison d’être comme "une formule généralement brève décrivant l’ambition de l’entreprise qui dépasse sa dimension strictement économique". De là découle une série de recommandations pour y parvenir. Le guide les résume ainsi : "La raison d’être est une phrase unique qui contient des verbes d’action et reflète l’identité de l’entreprise".
Parfois, c’est très réussi. La raison d’être est limpide, efficace et éclairante. Elle devient alors un vrai tremplin pour passer à l’étape d’après : devenir société à mission, un autre dispositif permis par la loi pacte. Souvent, elle est complètement loupée, sonnant creux et restant lettre morte. Selon les dernières données de Bercy, environ 170 entreprises ont aujourd’hui inscrit une raison d’être dans leurs statuts. Bien plus devraient franchir le pas dans les mois à venir.
Si votre entreprise s’engage dans cette voie, voici quelques exemples éclairants que Novethic vous soumet pour inspirer l’élaboration collective de votre futur mantra. À chaque fois, il s’agit, comme l’indique le guide Bpifrance/Mots-clés, d’une phrase courte tournée vers l’action.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/sept-raisons-d-etre-d-entreprises-qui-ont-vraiment-du-sens-150145.html>
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16- Climat, biodiversité, pollution de l'air... Les actions en justice contre "l'inaction" de l'Etat se multiplient, France Télévisions, 10/09/21, 16:11
Thomas Baïetto
Ces dernières années, au moins cinq grandes actions en justice ont été lancées contre la politique environnementale du gouvernement. Franceinfo dresse la liste de ces contentieux.
Jamais deux sans trois. Après la pollution de l'air et le climat, l'Etat français a été à nouveau visé, jeudi 9 septembre, par une action en justice contre sa politique environnementale. Cette fois-ci, les ONG Notre affaire à tous et Pollinis lancent un recours préalable pour "carence fautive" visant à faire reconnaître le "manquement" de la France en matière de protection de la biodiversité. Si les actions en justice des ONG environnementales visant l'Etat − contre un projet d'infrastructure, une pratique de chasse, une pollution précise − ne sont pas une nouveauté, les plaintes plus générales contre la politique de la France en matière environnementale se sont multipliées ces dernières années.
"Nous avons vu, avec la loi Climat [critiquée par les ONG et le Haut Conseil pour le climatpour son manque d'ambition] que le quinquennat Macron est bloqué, nous n'arrivons pas à faire évoluer le droit", justifie sur franceinfo Chloé Gerbier, porte-parole de Notre affaire à tous. Attaquer l'Etat en justice, "c'est l'un de nos derniers recours, nous n'avons pas le choix".
Franceinfo dresse la liste des principales procédures en cours.
• Sur le climat
- "L'affaire du siècle." C'est l'action en justice la plus connue, portée par une pétition signée par 2,3 millions de personnes. Elle a été lancée à la fin 2018 par Notre affaire à tous et trois autres ONG (Greenpeace, Oxfam, Fondation Nicolas Hulot). Dans ce dossier, le tribunal de Paris a jugé, en février, que l'Etat était "responsable" de manquements dans la lutte contre le réchauffement. Il a cependant ordonné un délai pour étudier l'opportunité de réclamer des mesures supplémentaires à l'Etat. Une nouvelle audience sur ce point est prévue le 30 septembre, avec une décision sur ce point crucial attendue dans les semaines qui suivent.
- Le recours de Grande-Synthe. En 2019, cette commune du Nord, dirigée à l'époque par l'écologiste Damien Carême, saisit le Conseil d'Etat. Elle reproche à la France de ne pas prendre de mesures suffisantes pour lutter contre le réchauffement climatique, réchauffement qui la menace directement puisque cette ville littorale est exposée à la montée des eaux. Le 1er juillet 2021, la justice lui donne raison et demande au gouvernement "de prendre toutes mesures utiles permettant d'infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre (...) afin d'assurer sa compatibilité avec les objectifs" de la France d'ici le 31 mars 2022.
- La plainte contre cinq ministres. Le 16 juin, l'eurodéputé Pierre Larrouturou et les militants Cyril Dion et Camille Etienne ont déposé plainte contre le Premier ministre, Jean Castex, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, ainsi que les ministres délégués aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, et au Logement, Emmanuelle Wargon. Ils leur reprochent de ne pas agir contre le changement climatique.
"Par leur inertie, par les décisions qu'ils ont prises de façon délibérée et répétée, les ministres chargés d'organiser et de financer la lutte contre le dérèglement climatique sont complices de ce 'crime de l'humanité contre la vie' dont parlait Jacques Chirac à Johannesburg", estime la plainte, en référence au discours de 2002 où l'ancien président avait lancé : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". Cette plainte a été déposée devant la Cour de justice de la République, la seule habilitée à juger les actes des membres du gouvernement.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-biodiversite-pollution-de-l-air-les-actions-en-justice-contre-l-inaction-de-l-etat-se-multiplient_4766585.html>
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17- Portrait. Hugo Clément, un média à lui tout seul au service du combat environnemental, Le Monde, 10/09/21, 20h35
Perrine Mouterde et Mathilde Gérard
Entre journalisme et militantisme, le jeune reporter fait avancer la cause de l’écologie en donnant la parole aux militants de terrain, au point de devenir leur meilleur allié.
Dans un immeuble du 10e arrondissement de Paris, les locaux de Winter Productions, la société d’Hugo Clément, sont vides, ou presque. En ce matin de juillet, seul l’un des monteurs, qui n’a pas dû dormir plus de quelques heures, est déjà à pied d’œuvre. La veille, toute l’équipe a fait la fête, pour marquer la fin de la saison.
Après un passage éphémère sur France 2 en 2020, son émission phare, « Sur le front », consacrée aux enjeux environnementaux, a trouvé son rythme de croisière en mensuelle sur France 5, le dimanche soir, avec de bonnes audiences et surtout de nombreuses retombées médiatiques. Elle est même assurée d’être diffusée jusqu’à fin 2022. « Je suis rentré à 2 heures, je n’ai pas fait l’after, glisse Hugo Clément. Je suis l’un des plus vieux de l’équipe ! »
Raisonnable, le patron ? Un peu fatigué, plutôt. Depuis des mois, il parcourt la planète pour en dénoncer les maux, malgré la pandémie et les tests PCR à chaque tournage. A l’amorce de l’été, il a hâte de lever le pied et de se poser à Biarritz, dont il a fait il y a un an sa base familiale. On l’y avait croisé quelques mois plus tôt, alors qu’il s’apprêtait à partir pour les forêts du Congo. Il avait profité de sa matinée pour aller surfer malgré une météo capricieuse. « Je n’ai qu’un niveau moyen », précisait-il alors, la planche à l’arrière de son utilitaire blanc.
Une voix qui compte
Il ne manquerait plus qu’Hugo Clément soit aussi un surfeur émérite. Car, à bientôt 32 ans, il aligne déjà les réussites. Reporter au journal télévisé de France 2 dès sa sortie de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, puis visage de l’émission « Quotidien », présentée par Yann Barthès, et désormais producteur et présentateur de « Sur le front ». En quelques années, il est devenu l’une des voix qui comptent en matière d’écologie.
Quand les hommes d’affaires Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde), Marc Simoncini et Jacques-Antoine Granjon cherchent à mobiliser autour de la condition animale, c’est Hugo Clément qu’ils appellent en premier, pour tester leur idée d’un référendum d’initiative partagée. Une association veut sanctuariser dans le Vercors une réserve de vie sauvage, un espace où la nature serait laissée en libre évolution ? Hugo Clément relaie un appel à financement participatif et permet à l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) de réunir la somme nécessaire à l’achat du terrain.
> Lire aussi Des propositions pour créer un Défenseur de l’environnement, sur le modèle du Défenseur des droits
La députée (La République en marche, Var) Cécile Muschotti est missionnée par le gouvernement pour dessiner les contours d’un poste de défenseur de l’environnement ? Elle auditionne le reporter. Le magazine conservateur Valeurs actuelles cherche un « écolo sectaire » à mettre à sa « une », entre le maire de Lyon Grégory Doucet et la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili ? C’est Hugo Clément qui s’impose. Au cabinet de la ministre, justement, on observe que chaque tweet du journaliste suscite des appels de ses confrères.
Converti progressivement à l’écologie
Nouvelle figure du combat environnemental, le reporter n’a pourtant pas toujours été un écolo convaincu. Il a même été le « gars relou qui se moque de ses potes végétariens ». Dans Comment j’ai arrêté de manger les animaux, son premier livre publié en 2019 et vendu à 67 000 exemplaires, il raconte qu’il adorait la viande et n’aimait pas les bêtes – à peine caressait-il de temps en temps la chatte de ses parents, animal domestique dont la mort ne l’a pas réellement attristé.
Le virage s’est opéré progressivement. Son frère lui fait lire le livre choc de Jonathan Safran Foer sur l’élevage industriel (Faut-il manger les animaux ?, L’Olivier/Poches, 2011), ses amis « l’éduquent ». Au gré de ses reportages, il comprend peu à peu que la défense de l’environnement est la mère de toutes les batailles. « Quel que soit le sujet que j’étais amené à traiter, dans n’importe quel pays du monde, il y avait un enjeu environnemental sous-jacent, explique-t-il. Il y a toujours des ressources naturelles au cœur des conflits ; même la crise sociale a des dimensions écologiques, avec des gens qui vivent dans des zones ultra-polluées. » Le journaliste constate que les Français ne sont pas suffisamment informés, notamment sur la question animale. Qu’ils n’ont « pas les clés pour décider de comment vivre ».
> Lire aussi "Faut-il manger les animaux ?", de Jonathan Safran Foer : on achève bien les animaux
C’est avec son ami Régis Lamanna-Rodat, alors producteur de « C à vous », qu’il réfléchit à une émission sur le sujet. Ils imaginent un format centré autour de personnages qui luttent sur le terrain et auxquels le téléspectateur pourra s’attacher. Une émission qui mêle enquête, reportage, évasion… mais qui manie aussi le suspense. Dans le Svalbard, archipel au nord de la Norvège, le journaliste embarque sur un voilier dans des conditions météo extrêmes, aux côtés de la fille de Mike Horn, pour retrouver l’explorateur en difficulté dans son expédition arctique.
+ [BA] Sur le front des forêts françaises <https://www.dailymotion.com/video/x83wooh>, Sur le front, 21/03/21
En Basse-Californie mexicaine, son équipe grimpe dans la voiture d’un membre des cartels qui trafique des espèces protégées. Hugo Clément envoie un message à Régis Lamanna-Rodat, à Paris : « Si tu n’as pas de nouvelles de nous dans une heure, considère qu’il y a un problème. » En Australie, il se fait interpeller par la police alors qu’il filme une action de militants contre une mine de charbon. L’équipe passe sept heures au poste, les images de l’arrestation font le tour des médias australiens et français.
Alerter et provoquer l’engagement
Le ton quelque peu martial du reporter agace parfois : ses interlocuteurs sont des « combattants » qui livrent des « batailles », et son dernier livre, carnet de route de reportages, s’intitule Journal de guerre écologique (Fayard, 2020). « Ce n’est pas usurpé de parler de guerre, justifie Hugo Clément. Il y a des gens qui meurent. » A travers son émission, il s’attache surtout à mettre en lumière ceux qui agissent.
En se positionnant du côté des défenseurs de l’environnement, fil rouge de chaque émission, la caméra suit leur histoire et embarque les téléspectateurs dans leurs actions : « L’écueil, quand on traite les sujets environnementaux, c’est que c’est souvent plombant. Tu fous la tête des gens sous l’eau et tu ne les laisses pas respirer en leur proposant de faire un truc. Nous, on veut qu’à la fin des émissions on ne se dise pas “c’est horrible, on va crever”, mais plutôt “il y a des gens qui font des choses et nous aussi on peut agir” », plaide le journaliste.
Son coproducteur, Régis Lamanna-Rodat, vante le mélange de pédagogie et d’action proposé par « Sur le front ». D’une dizaine d’années son aîné, il considère Hugo Clément comme « le meilleur journaliste de sa génération ». « J’ai rarement vu quelqu’un bosser autant qu’Hugo. Il pousse toute l’équipe à une rigueur sans faille. »
« Bosseur » et « rigoureux » : on n’entendra que des éloges, et guère de critiques de la part de ceux – politiques, associations ou entrepreneurs – qui ont coopéré avec lui. Ils sont nombreux à « échanger régulièrement » avec le présentateur, par texto ou par téléphone. Hugo Clément répond vite, à toutes les demandes, donne son avis, des conseils, en sollicite aussi. Pour ses interlocuteurs, il offre une caisse de résonance inespérée à leurs combats.
« C’est quelqu’un d’engagé qui secoue les consciences, il faut des gens de cette nature face à l’urgence, salue Allain Bougrain-Dubourg, 72 ans, l’historique président de la Ligue de protection des oiseaux. Sur les enjeux de biodiversité, de bien-être animal, de climat, aujourd’hui, c’est la jeunesse qui tire la société vers le haut, il incarne bien cela. Et il manie les réseaux sociaux avec grand talent. »
> Lire aussi Allain Bougrain-Dubourg, une vie au service des oiseaux
Hugo Clément vient d’ailleurs de lui conseiller de rejoindre le dernier réseau social – « Comment ça s’appelle déjà ? Ah ! oui, Clubhouse, il faut que je m’en occupe ! » C’est aussi en l’écoutant sur Clubhouse que le milliardaire Xavier Niel a été conquis : « Je l’ai entendu parler de chasse dans une discussion où il se faisait déchirer : c’est quelqu’un de très construit, mesuré et capable de tenir dans un débat face à un groupe. »
Plus efficace que les politiques
Ces dernières années, Hugo Clément est devenu le meilleur allié des organisations écologistes. L’association L214, par exemple, a fait appel à lui en février 2020 pour commenter l’une de ses enquêtes vidéo sur un abattoir de veaux. De quoi assurer une visibilité accrue à ces images. Sur les réseaux, le journaliste est presque devenu un média à lui tout seul : un million d’abonnés sur Instagram, 800 000 sur Facebook, 650 000 sur Twitter, 140 000 sur TikTok, qu’il abreuve de nouvelles sur la réglementation animale ou d’images tirées de ses reportages, parfois entrecoupées de clichés familiaux plus intimes.
« Si on suit Hugo Clément sur les réseaux sociaux, on sait qu’on ne ratera aucune actualité importante sur l’environnement », résume Sébastien Arsac, cofondateur de L214. La jeune militante écologiste Camille Etienne, 23 ans, loue sa capacité à faire le lien entre experts, acteurs de terrain et grand public. « Il bouscule un peu les formes du journalisme, il fait des choses plus personnalisées, poste parfois des photos de sa femme [la Miss France 2006 et professeure de yoga Alexandra Rosenfeld]… Cela crée une plus grande proximité qui est utile : on a envie que ce soit Hugo qui nous raconte l’histoire, et c’est tant mieux », assure-t-elle.
Dans la sphère politique, c’est la bataille pour le référendum d’initiative partagée qui a imposé le journaliste comme interlocuteur de poids. Si le projet n’a pas abouti, la mobilisation a poussé un grand nombre de parlementaires à se positionner sur le sujet du bien-être animal.
> Lire la tribune :« Malgré ses détracteurs, la lutte contre la maltraitance animale sera bientôt de retour à l’Assemblée »
« Sur certains points, il défend la cause plus efficacement que nous, les politiques, reconnaît le député (Agir, Nord) Dimitri Houbron, corapporteur d’une proposition de loi contre les maltraitances animales votée fin janvier par l’Assemblée et qui sera examinée le 30 septembre au Sénat. Comme on n’est plus forcément écoutés, on a besoin de personnalités comme lui pour défendre des sujets de société. »
L’obsession d’être utile
Le député écologiste du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin fait lui aussi partie de ceux qui dialoguent souvent avec le reporter. Sur la condition animale, mais pas seulement. Ils parlent aussi politique et présidentielle. Dans la famille Orphelin, les jeunes avaient mis le dernier livre du présentateur sur leurs listes de cadeaux de Noël. « Je me méfie toujours des gens du showbiz et je ne suis pas toujours d’accord avec lui, mais Hugo Clément a une sincérité du combat écologique, estime l’élu. C’est cette sincérité qui a fait la relation entre Nicolas Hulot et les Français. Chez Hugo, je retrouve ça, et c’est ça qui me plaît. »
Question de génération, le journaliste n’a pas connu la grande époque d’« Ushuaïa », l’émission culte de Nicolas Hulot. Lui a plutôt été biberonné à « Thalassa », le rendez-vous de la mer. Son père pratiquait la chasse sous-marine – « J’ai chassé des poissons quand j’étais petit ! », confesse d’ailleurs Hugo Clément, l’air coupable. Nicolas Hulot avoue de son côté n’avoir encore jamais regardé « Sur le front ». Ce qui ne l’empêche pas d’adouber celui qui est souvent présenté comme son héritier. C’est quelqu’un « d’honnête, qui a des convictions et qui travaille », assure-t-il, « et qui a trouvé une place utile dans la galaxie de l’écologie ».
Etre utile, avoir un « impact ». Telle est l’obsession d’Hugo Clément, son moteur. Au cours de ses premières années dans le métier, il s’est souvent dit que ses reportages ne changeaient rien aux situations qu’il décrivait. Cette immense frustration a façonné sa façon d’exercer le journalisme. Il raconte une expérience fondatrice, vécue en mai 2018, alors qu’il travaille pour Konbini et doit couvrir la famine au Congo.
« Je ne voulais pas aller juste faire un reportage, car je savais très bien que ça n’allait rien changer. T’y vas, tu filmes des enfants qui crèvent la dalle, tu rentres, tout le monde dit “c’est horrible” et puis deux jours après on a oublié. » Il propose donc à l’ONG Action contre la faim (ACF) de relayer une levée de fonds en parallèle du reportage. « En trois semaines, on a levé 540 000 euros de dons, ce qui a permis à ACF de financer cinq hôpitaux de campagne pour six mois. Grâce à ces structures, ils ont sauvé 2 500 enfants. »
L’enjeu pour lui n’est pas seulement de mettre à l’honneur des associations et des militants, mais que cette exposition soit suivie d’effets. Quelques semaines après la diffusion, en mars, d’une émission sur les forêts françaises, l’association Canopée, filmée dans le documentaire, avait reçu 30 000 euros de dons et des centaines de messages. « Ça a eu un impact énorme, constate Sylvain Angerand, son fondateur. Pourtant, j’en ai déjà fait des télés… Est-ce que c’est lié à la communauté d’Hugo Clément ? Je crois que ça va au-delà de ça. »
Une connivence assumée avec les militants
Hugo Clément assume d’entretenir des liens de confiance et de proximité avec de nombreux militants, comme avec la directrice de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali. En août 2019, ils ont assisté ensemble, pendant plusieurs jours, au massacre d’une centaine de dauphins sur les îles Feroé. Un événement marquant, qui a noué leur relation. Fin 2019, lorsque Sea Shepherd, avec d’autres associations, projette de racheter un zoo breton à Pont-Scorff, dans le Morbihan, dans le but de le fermer au public et d’en « libérer » les animaux en captivité, Hugo Clément relaie l’appel aux dons sur la plate-forme France.tv Slash.
En quelques jours, il rassemble la somme de 700 000 euros, permettant l’acquisition du site et d’assurer les frais de fonctionnement du projet. Mais, dix-huit mois plus tard, le collectif d’associations s’est déchiré, aucun animal n’a pu être réintroduit dans son milieu d’origine, et le zoo, placé en liquidation judiciaire et depuis racheté, devrait redevenir un lieu d’exposition des animaux au public.
De nombreux acteurs du milieu de la conservation avaient mis en doute dès le départ le fondement du projet, en pointant la complexité des processus de réintroduction d’animaux sauvages, sans ébranler la motivation de Lamya Essemlali et des associés d’alors. Mais, si c’était à refaire, le journaliste ne changerait rien. « J’ai la responsabilité de relayer des choses auxquelles je crois et que je pense être de bons projets. Si je ne parle que des trucs où il y a 100 % de réussite garantie, je ne relaie rien. L’argent a été utilisé pour nourrir et soigner les animaux, Lamya ne s’est pas acheté un jet privé… »
« Hugo Clivant »
Fatalement, Hugo Clément suscite des critiques. Et notamment celle de brouiller la frontière entre journalisme et militantisme, au risque de raccourcis ou d’amalgames. De faire de la dénonciation permanente, tel un justicier blanc – ou vert. La filière bois a, par exemple, été ulcérée par son émission, qui dénonce l’abattage industriel des arbres. L’interprofession France Bois Forêt (FBF) a adressé un courrier à la PDG de France Télévisions.
« Les membres de la filière, qui n’ont pas l’impression de vouloir simplement faire du fric avec le bois, se sont sentis attaqués dans leurs convictions intimes. C’est incroyable qu’on puisse duper les Français comme ça ! s’emporte Michel Druilhe, le président de FBF. Hugo Clément vit du scandale et du buzz. »
Pour le reporter, « c’est un milieu qui n’a pas l’habitude de faire l’objet d’enquêtes. Là, ils se sont sentis en danger et ont fermé toutes les portes ». Régis Lamanna-Rodat confirme que cette émission sur les forêts a été l’une des plus tendues à réaliser et a suscité une avalanche de mises en demeure. « On appuie là où ça fait mal, c’est le jeu que ça suscite des réactions », estime le producteur. Malgré les nombreuses lettres reçues, aucune procédure judiciaire n’a été engagée après la diffusion – la preuve, selon Hugo Clément, que le principe de pluralité a bien été respecté.
Une large partie du monde agricole et de la chasse s’irrite des « leçons » assénées par le reporter. Pour les éleveurs installés dans le Vercors à côté du site racheté par l’Aspas pour devenir une réserve de vie sauvage, Hugo Clément incarne ces « bobos parisiens » qui « arrivent avec le pognon » et viennent leur expliquer « comment protéger la nature ». Sur les réseaux sociaux, il est fréquemment pris pour cible, parfois avec violence.
En août, un responsable de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de Haute-Garonne appelait dans un tweet à « monter un commando et faire couiner ce con ». Si le syndicat s’est désolidarisé de ces propos, Hugo Clément a porté plainte contre l’auteur de ces menaces. « Travailler la terre, c’est un peu plus compliqué que de taper sur un clavier », cingle aussi le youtubeur @AgriSkippy (Antoine Thibault dans le civil), éleveur laitier en Normandie, dans une vidéo où il invite le reporter à venir cultiver une parcelle de son champ.
Début 2021, c’est le syndicat Jeunes agriculteurs de l’Ain qui publiait une série de pastilles parodiques, des « enquêtes chocs d’Hugo et Clément », au fil desquelles deux comparses pieds nickelés cherchent à dévoiler les dessous « cachés » d’élevages de volailles ou de pisciculture. « On discutait souvent dans nos réunions de ce que fait Hugo Clément, et, comme on porte les mêmes prénoms, en blaguant, on s’est dit qu’on pouvait aussi montrer notre réalité », raconte Clément Chavet. « Le problème, ce n’est pas les sujets qu’il aborde, poursuit Hugo Amèle. Il y a une part de vérité, mais l’angle est tellement fermé que ça en devient caricatural. Et, comme il mélange des combats qui se livrent dans différents pays, on se retrouve dénigrés. »
Le « style Hugo Clément »
Les reproches semblent pourtant glisser sur Hugo Clément comme l’océan sur sa combinaison de surf. Son nom se prête, dans la presse, à tous les jeux de mots, pas toujours plaisants : « Hugo Clivant », « Ego Clément »… Sur une radio publique, on le raille (gentiment) en « bad boy en tofu », allusion à ses tatouages. « Le jour où ça m’atteindra et que j’en aurai marre, j’arrêterai. »
Peut-être ce flegme lui vient-il de sa famille, ses parents sociologues et ses frères et sœurs l’ayant habitué au débat. A Toulouse, où il a grandi, la politique a toujours été un sujet de vives discussions, avec son père notamment. « J’ai toujours aimé le “fight”, dit-il. Je ne suis pas triste quand on me critique, je trouve ça stimulant. » Surtout, Hugo Clément assume tout. D’avoir des convictions et de les faire connaître. D’avoir choisi de s’exposer et de « montrer sa gueule ». De se mettre à dos le million de chasseurs. De se tromper peut-être, parfois. Sans regret. « Si tu ne fais rien, si tu ne dis rien, c’est sûr que tu ne risques pas de te planter », répète-t-il.
Au sein de la profession journalistique, le « style Hugo Clément », proche de ses sources, fait grincer quelques dents. « On essaie d’apprendre à nos étudiants à penser contre eux-mêmes, explique-t-on au Centre de formation des journalistes. Une de nos recommandations est justement de choisir des sujets avec lesquels ils n’ont aucun lien affectif. » A l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, le directeur, Pierre Savary, tempère : « Est-ce qu’on peut être journaliste et militant ? C’est un débat que j’entends depuis trente ans. On n’a pas de position arrêtée sur la question, mais on invite les étudiants à réfléchir à leur posture. »
Dans les nombreux dossiers de candidature d’aspirants journalistes que reçoit l’institution lilloise, le nom du reporter télé est parfois mentionné comme inspiration, « mais ce n’est pas massif », précise Pierre Savary. « Il y a toujours eu des journalistes engagés, lui est très engagé, mais c’est assumé », estime Matthieu Orphelin.
Le reporter le dit d’emblée : « L’objectivité, c’est un truc que les journalistes mettent en avant pour se donner bonne conscience, mais personne n’est objectif. » Il cite Jean-Michel Aphatie, qui préfère « la maîtrise de la subjectivité » à l’objectivité. Pour Hugo Clément, « il ne faut pas laisser ce qu’on pense déborder sur l’honnêteté et ne pas tordre les faits : là, on rentrerait dans du militantisme pur. »
+ [BA] Sur le front : le monde opaque des enclos de chasse <https://www.dailymotion.com/video/x81cd72>, Sur le front, 23/05/21
Dans ses reportages, ses propres batailles ne sont jamais loin et les associations qu’il soutient font partie des actrices de « Sur le front ». L’émission de mai consacrée à la chasse en enclos a ainsi été en partie tournée dans la réserve de l’Aspas du Vercors, qu’il avait personnellement soutenue en relayant l’appel à financement – un coup de pouce qui n’est cependant pas mentionné dans le documentaire. Mais, pour le journaliste, ses enquêtes sont consciencieuses et ses engagements connus : « On sait d’où je parle, et on sait ce que je pense. »
Producteur de Laurent Ruquier
Aujourd’hui encore, c’est avant tout aux retombées pour ces « causes auxquelles [il] croit » qu’Hugo Clément mesure l’aura de « Sur le front ». Alors il n’entend pas changer une formule qui marche. L’émission de rentrée, le 26 septembre, traitera des guerres de l’eau, et les thèmes des prochains numéros sont arrêtés jusqu’à l’été 2022. Sans lien particulier avec l’élection présidentielle, mais avec l’ambition que chaque sujet pèse dans le débat.
Winter Productions va aussi coproduire « On est en direct », l’émission de Laurent Ruquier et Léa Salamé diffusée le samedi soir sur France 2. « Avoir un talk-show hebdomadaire en année présidentielle, c’est hyper intéressant », s’enthousiasme Hugo Clément, qui ne s’impliquera pas personnellement sur la partie éditoriale, assurée par son associé. Il confirme, en revanche, vouloir faire grandir la société de production et la diversifier. S’il ne gère pas la vingtaine de salariés et intermittents au quotidien, il a la responsabilité de « faire en sorte que ça marche ». Déjà, en septembre, les équipes vont s’étoffer et les locaux s’agrandir.
A l’instar de Nicolas Hulot, qui a tenté une aventure ministérielle fracassante, son héritier médiatique serait-il prêt à aller plus loin et à franchir le pas de la politique ? « Ce n’est pas mon rôle, balaie Hugo Clément. J’ai envie de participer au débat citoyen, mais à travers nos émissions, en provoquant des réactions, pas en appelant à voter pour un parti. »
Pour l’heure, il se sent à sa place dans son métier et heureux de la liberté que lui octroie son émission. Tout juste admet-il qu’être sur le terrain une partie de l’année, loin de sa famille, peut être éreintant. « Je ne serai probablement pas reporter jusqu’à la retraite », glisse-t-il. Mais pas de reconversion à l’ordre du jour : « On est à un moment charnière pour l’environnement, ce n’est surtout pas maintenant que je vais ralentir. »
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/09/10/hugo-clement-un-animal-mediatique-dans-les-pas-de-nicolas-hulot_6094091_4500055.html>
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18- Le chef de l'ONU appelle à réagir sur le climat et le Covid, AFP, 10/09/21, 23:00
Le monde avance "dans la mauvaise direction", a déploré vendredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en critiquant un endormissement de la planète face à l'urgence de mener des actions en matière climatique comme dans le domaine de la vaccination contre le Covid-19.
L'épidémie de "Covid-19 est un signal d'alarme - et nous continuons de dormir", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse et à l'occasion d'un discours devant les 193 pays membres de l'Assemblée générale de l'ONU pour présenter sa vision pour les 25 ans à venir.
"La pandémie a démontré notre échec collectif à nous rassembler et à prendre des décisions communes pour le bien commun, même face à une urgence mondiale immédiate et potentiellement mortelle", a-t-il souligné.
Le chef de l'ONU a en particulier regretté que les pays producteurs de vaccins aient été incapables à ce jour de s'entendre pour doubler la production et arriver à vacciner quelque 70% de la population mondiale d'ici au premier semestre 2022.
Interrogé par des médias sur un éventuel report de la COP 26, prévue du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow en Ecosse, alors que les négociations ne semblent pas connaître d'avancées, Antonio Guterres a répondu qu'il n'y était pas favorable. Il a exhorté les Etats-Unis et la Chine à faire des pas pour faciliter un accord.
"Retarder la COP n'est pas une bonne chose" et "les retards sont déjà trop nombreux pour un problème aussi urgent", a-t-il dit, en rejetant l'idée que l'absence de vaccination des participants à la conférence puisse être un frein à son organisation. "Juste pour donner un exemple, la ville de New York a proposé à tous les délégués" participant à compter du 21 septembre à l'Assemblée générale annuelle de l'ONU "la possibilité de se faire vacciner et nous aurons un système pour le faire", a-t-il précisé.
Dans la perspective de la COP 26, "nous comprenons qu'il y a des problèmes dans les relations entre les Etats-Unis et la Chine mais ces problèmes ne doivent pas interférer avec la nécessité pour les deux pays de faire tout leur possible pour assurer un succès" de la prochaine conférence, a souligné Antonio Guterres.
- Etats-Unis et Chine -
"Nous avons besoin d'un engagement plus fort des Etats-Unis, notamment dans le financement du développement, pour les questions de développement liées au climat, l'adaptation, et nous avons besoin d'un effort supplémentaire de la Chine en ce qui concerne les émissions" de gaz à effet de serre, a-t-il précisé.
Le 21 septembre, à la veille de l'Assemblée générale, Antonio Guterres organisera un sommet à huis clos sur le climat avec une quarantaine de participants afin d'accentuer la mobilisation des Etats à l'approche de la COP 26.
"Les choix que nous faisons ou ne faisons pas aujourd'hui pourraient entraîner un nouvel arrêt ou une nouvelle percée vers un avenir plus écologique, meilleur et plus sûr", a-t-il relevé.
"Il est maintenant temps de renouer avec la solidarité mondiale et de trouver de nouvelles façons de travailler ensemble pour le bien commun", a-t-il souligné, en évoquant la création d'une plateforme d'urgence en cas de nouvelle crise mondiale, d'un poste d'émissaire de l'ONU pour les futures générations ou la tenue en 2023 d'un "sommet mondial sur l'avenir".
"Les conclusions du sommet pourraient porter sur des questions telles que la protection sociale universelle, la couverture sanitaire universelle, le logement convenable, l’éducation pour tous et le travail décent, dans le cadre d’une économie mondiale plus équitable et plus solidaire, pour que ce soit possible partout", a-t-il dit à l'Assemblée générale.
"Le moment est venu de penser à long terme, d'offrir plus aux jeunes et aux générations futures", a-t-il lancé.
Antonio Guterres a répété ses appels en faveur d'un "plan mondial de vaccination" pour venir à bout de la pandémie de Covid-19 et la nécessité de "mesures urgentes et audacieuses pour faire face à la triple crise du dérèglement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution qui détruisent la planète".
Jusqu'à présent cependant, ses appels sont restés largement lettre morte.
<https://information.tv5monde.com/info/le-chef-de-l-onu-appelle-reagir-sur-le-climat-et-le-covid-423888>
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19- Un arrêté met à jour la liste des associations agréées pour la protection de l'environnement, Actu-environnement, 10/09/21
Philippe Collet
Un arrêté, publié au Journal officiel du 10 septembre, liste les associations agréées au titre de la protection de l'environnement dans le cadre national. Au total, elles sont 54 à l'être. Le texte, signé il y a déjà plus de trois mois, abroge et remplace deux arrêtés pris en décembre 2018 et mars 2019.
Pour rappel, l'agrément, d'une durée de cinq ans, permet notamment à une association de s'opposer à une décision publique qui porte atteinte à l'environnement en déposant un recours devant les juridictions administratives. Sans agrément, elle doit faire la preuve de son intérêt et de sa qualité à agir.
>> suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/arrete-a-jour-liste-associations-agreees-protection-environnement-38150.php4>
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20- Tribune. Environnement : « Les actions des entreprises ne paraissent pas à la hauteur de leur responsabilité », Le Monde, 11/09/21, 06h00
Par Philippe Moati, Professeur d’économie à l’Université de Paris, cofondateur de l’ObSoCo
Depuis l’épidémie de Covid-19, l’économiste Philippe Moati, qui s’appuie sur les données du Baromètre de l’engagement, constate dans une tribune au « Monde » que les Français estiment très insuffisante la prise en compte des impacts environnementaux par les entreprises.
Tribune. La crise sanitaire a renforcé le désir de nombre de consommateurs de donner une dimension politique à leurs actes d’achat. Si la prise en compte des impacts environnementaux était déjà largement engagée, la singularité du contexte a donné un élan au désir de soutenir le tissu économique local en consommant français ou en privilégiant les circuits courts et les commerces de proximité.
Parallèlement, les Français attendent de plus en plus des entreprises qu’elles aillent au-delà de la fourniture de biens et de services compétitifs : qu’elles veillent à réduire leurs impacts négatifs, voire qu’elles contribuent positivement aux grands enjeux de notre époque.
L’évolution récente du contenu des publicités semble indiquer que les marques en ont pris acte. Pourtant, au vu des résultats de la première édition du Baromètre de l’engagement L’ObSoCo/Trusteam Finance, le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste beaucoup à faire pour s’aligner sur les attentes des consommateurs.
Un critère d’achat
L’étude confirme l’inclinaison des Français en faveur de la consommation responsable. Par exemple, pour 62 % des personnes interrogées l’impact environnemental est un critère d’achat important. Encore faut-il que l’offre existe, de même que l’information permettant de la signaler aux consommateurs. Les marques ont donc, évidemment, un rôle à jouer. Mais seulement 15 % des répondants estiment qu’elles leur rendent plus facile l’adoption de comportements de consommation responsable.
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Plus encore, interrogées sur les catégories d’acteurs auxquels incombe en priorité la responsabilité d’agir afin de résoudre les problèmes environnementaux, sociaux et sociétaux de notre époque, les personnes sollicitées classent les grandes entreprises en deuxième position, derrière l’Etat, mais devant les consommateurs/citoyens. Mais visiblement, aux yeux des Français, les actions des entreprises ne paraissent pas à la hauteur de cette responsabilité.
Seulement 15 % des répondants estiment que les entreprises sont suffisamment impliquées dans la réponse à la crise écologique ou aux grandes questions sociales et sociétales. Près d’un sur quatre considère qu’elles ne le sont pas du tout. Significatif : seuls 16 % des personnes interrogées ont été en mesure de citer au moins une entreprise leur paraissant « particulièrement engagée en faveur de l’intérêt général et dont l’action contribue à produire un impact positif sur la société et l’état du monde ».
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Invités à désigner, dans la liste des vingt entreprises du CAC 40 s’adressant aux consommateurs, les deux leur paraissant « faire le plus d’efforts pour limiter leurs impacts négatifs et agir au profit du bien commun », 50 % des répondants ont préféré n’en choisir aucune.
Comment interpréter une telle sévérité ? L’étude suggère deux pistes d’interprétation.
Paresse et défiance
Tout d’abord, les Français se révèlent dans l’ensemble peu familiers de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et, plus généralement des différentes formes d’engagement des entreprises. Ils sont très peu nombreux à connaître la signification de notions comme la RSE, l’ISR (investissement socialement responsable), la « raison d’être », le statut « d’entreprise à mission ». A quelques exceptions près (notamment le label AB), les Français peinent à interpréter la plupart des labels qui attestent de qualités environnementales ou sociales des produits.
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Le décalage entre la réalité des engagements des entreprises peut ainsi tenir d’une certaine paresse de la part d’une population qui se dit soucieuse des défis que nous lance l’époque, mais qui ne se donne pas nécessairement la peine de s’informer : seulement 7 % des répondants affirment s’informer systématiquement sur l’impact environnemental des produits pour choisir. Et cette part tombe à 5 % pour les impacts sociaux et sociétaux.
Mais sans doute est-ce là aussi la conséquence du fait que, très longtemps, les politiques RSE des entreprises se sont inscrites en priorité dans le champ de la communication institutionnelle, portée davantage à l’échelle des maisons mères des entreprises que des marques fréquentées au quotidien par les consommateurs. La réorientation de la communication sur l’engagement menée au cours des dernières années devrait améliorer les choses à ce niveau.
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Le second facteur sera plus difficile à surmonter. Il porte sur la défiance qu’inspirent les grandes entreprises, qui obère la crédibilité de leur engagement : 61 % des Français disent ne pas avoir confiance dans les grandes entreprises. Le verdict n’est guère plus favorable lorsqu’on les interroge sur les enseignes de la grande distribution, les grandes marques de l’agroalimentaire, les banques, les assurances ou les géants du numérique. En réalité, ce qui s’exprime ici est un sentiment partagé par une large fraction de la population de défiance à l’égard du « système », qui emporte tant les institutions politiques que les grands acteurs de l’économie.
La question de la gouvernance
Du coup, on doute de la sincérité des engagements, voire on soupçonne la manipulation. Ainsi, 56 % des Français ayant participé à l’étude s’accordent pour considérer que lorsqu’une grande entreprise met en avant des actions pour réduire ses impacts, « ce sont de belles paroles que rien de significatif n’a changé en réalité ». Près d’un répondant sur deux estime que les entreprises qui déclarent s’engager ne respectent généralement pas leurs engagements, et 68 %, que le seul objectif de cet engagement est d’améliorer leur image.
S’il reste à vérifier que le degré d’engagement des entreprises pour le bien commun exerce une influence notable sur les choix des consommateurs, celles-ci ne peuvent plus ignorer cette problématique.
En arrière-plan, c’est la question de la gouvernance des entreprises qui est posée. D’ailleurs, le baromètre révèle également la large diffusion au sein de la population d’une posture critique à l’égard du capitalisme, qui s’illustre notamment par la mise en doute de la capacité du système à s’autoréguler, et des entreprises à s’autodiscipliner. Et les Français en appellent très largement à la contrainte pour mettre les entreprises sur le droit chemin. Ils sont 81 % à considérer que « la loi devrait contraindre les entreprises à limiter au maximum les impacts négatifs de leurs activités sous peine de sanctions ».
> Lire aussi Retrouvez nos tribunes sur « l’objet social de l’entreprise »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/11/environnement-les-actions-des-entreprises-ne-paraissent-pas-a-la-hauteur-de-leur-responsabilite_6094273_3232.html>
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21- Ecologie : la question d’une fiscalité verte acceptable et juste refait surface, Le Monde, 11/09/21, 09h02
Audrey Tonnelier
Les économistes rappellent que les taxes environnementales doivent accompagner la transition et n’ont pas pour but de financer l’Etat.
Le débat avait explosé avec la crise des « gilets jaunes », il resurgit à la faveur de la campagne pour l’élection présidentielle. Comment un impôt peut-il inciter à la transition écologique, tout en restant acceptable par la majorité des Français ? Et comment éviter qu’il ne pèse d’abord sur les plus modestes ?
A l’automne 2018, la flambée des prix à la pompe, couplée à la hausse des taxes environnementales, avait déclenché la première crise d’ampleur du mandat d’Emmanuel Macron. Trois ans et une pandémie plus tard, le sujet a prudemment été rangé au placard, et c’est la Commission européenne qui endosse le rôle délicat de le remettre sur la table à travers un plan « climat » ambitieux.
« Le problème de la taxe carbone, c’est qu’en pourcentage des revenus elle frappe plus durement les plus modestes », souligne Philippe Martin, le patron du Centre d’analyse économique, un think tank rattaché à Matignon. « Une taxe carbone ne saurait être envisagée comme une recette pour l’Etat. Si elle doit s’appliquer aux transports ou à l’agriculture, cela jouera sur les prix de consommation. Il sera nécessaire d’en redistribuer le produit pour absorber son impact social », estime l’économiste Jean Pisani-Ferry.
« But environnemental »
Ce ne fut pas toujours le cas. Au début de mandat, et avant que tout ne vole en éclats sous le coup de la colère surgie sur les ronds-points, cette fiscalité était d’abord censée rapporter de l’argent à l’Etat. « Selon le projet de budget 2019, le taux de redistribution lié à la hausse de la taxe carbone était de seulement 25 % »,rappelle M. Pisani-Ferry. Ce quart de la hausse de la taxe carbone était censé être reversé en primes à la conversion et autres chèques-énergie, le reste des quelque 2,8 milliards d’euros de recettes supplémentaires allant dans la poche de l’Etat.
Au sein de l’exécutif, certains accusent aujourd’hui le premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, d’avoir eu une approche uniquement comptable de la taxe carbone et d’avoir eu l’ambition de s’en servir pour réduire le déficit public. Finalement, cet épisode coûtera de l’argent à l’Etat, obligé de calmer la colère avec des mesures sociales et fiscales après le grand débat national (défiscalisation des heures supplémentaires, baisse de l’impôt sur le revenu…).
Aujourd’hui, la cause semble entendue : accompagner les plus précaires dans le changement des modes de consommation est une nécessité. Mais les modalités restent à définir. En effet, rappellent les économistes, la fiscalité écologique a théoriquement pour but de faire évoluer les comportements. Donc de disparaître, à terme, en même temps que ceux-ci. « C’est un point essentiel qui n’est pas toujours bien compris par les politiques, pointe M. Martin. Les taxes vertes doivent avoir un but environnemental, pas budgétaire ! »
Lors du deuxième débat à la primaire des écologistes, Eric Piolle, qui souhaite rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune en lui ajoutant un volet climatique, a expliqué qu’il servirait « pour le financement du modèle social et l’investissement dans la transition écologique ». « Je suis sceptique sur le fait de faire disparaître cette fiscalité. Sinon, l’usage des énergies fossiles risque de réapparaître », explique Emmanuel Bodinier, qui pilote le programme du maire de Grenoble.
> Lire aussi Le gouvernement commence à dresser son bilan économique en vue de l’élection présidentielle de 2022
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/11/ecologie-la-question-d-une-fiscalite-verte-acceptable-et-juste-refait-surface_6094289_823448.html>
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22- Editorial. L’angle mort de la transition écologique, Le Monde, 11/09/21, 10h33
Alors qu’ils vantent une société moins inégalitaire, un rapport apaisé à la nature et une consommation sans gaspillage, les candidats à la primaire écologiste restent en revanche coupablement évasifs sur le financement de leurs propositions.
Editorial du « Monde ». Qui va payer le coût de la transition écologique ? Longtemps considérée comme différable, la question est devenue centrale pour les Etats, qui se retrouvent aujourd’hui au pied du mur. Pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, les dirigeants européens n’ont plus d’autre choix que d’agir vite et fort.
Deux voix se sont récemment élevées pour prévenir que les toutes prochaines années ne seront pas un chemin bordé de roses. Dans la revue Le Grand Continent, l’économiste Jean Pisani-Ferry pronostique un « choc d’offre négatif » : des équipements vont disparaître, des usines fermer, des salariés perdre leur emploi. Pour compenser cette perte, un volume important d’investissements va devoir être engagé, ce qui aura pour effet mécanique de réduire la part de la consommation dans la croissance.
Les finances publiques, déjà largement sollicitées par la crise sanitaire, vont être de nouveau mises à rude épreuve en raison du montant des compensations sociales à établir : les unes seront nécessaires pour atténuer l’impact social des restructurations, les autres pour lisser l’impact de la forte hausse du prix de l’énergie sur les dépenses contraintes (logement, transports). Ces dernières pèsent déjà considérablement dans le budget des ménages les plus modestes.
Alors que l’espoir d’une adaptation progressive de notre modèle de croissance a longtemps fait illusion, l’idée d’un ajustement brutal émerge, ce dont prend acte une seconde voix, celle de Daniel Cohn-Bendit. Dans un récent entretien aux Echos, l’écologiste s’exclame, non sans malice : « Si les Verts pouvaient parler vrai, ils diraient : “Votez pour nous, et tout sera plus difficile !’’ »
L’option la plus facile
La primaire des écologistes, qui va départager cinq candidats d’ici au 29 septembre, montre à quel point ce langage de vérité est difficile à assumer. De Yannick Jadot à Sandrine Rousseau en passant par Delphine Batho, Eric Piolle et Jean-Marc Governatori, tous s’emploient à populariser une utopie. Avec plus ou moins de nuances, ils vantent une société plus inclusive, moins inégalitaire, plus humaine, garantissant une meilleure qualité de vie, un rapport apaisé à la nature, une bonne alimentation et une consommation sans gaspillage.
Aucun ne lésine sur le montant des dépenses (éducation, culture, santé, aides sociales et augmentations salariales…). Tous restent en revanche coupablement évasifs sur le financement de leurs propositions : la taxe carbone, impôt indispensable à la transition écologique, mais insoutenable dans sa forme actuelle, reste en suspens. Depuis le mouvement des « gilets jaunes », elle fait figure d’épouvantail.
L’emprunt et la mise à contribution des nantis sont en revanche largement mis en avant. Or, si les possibilités de recours au premier existent, elles sont obérées par le niveau très élevé de l’endettement public, auquel il faudra tôt ou tard s’attaquer. Quant au slogan « Faire payer les riches », il reste électoralement payant, mais ne permettra pas de financer la totalité des dizaines de milliards d’euros de dépenses promises.
> Lire aussi Ecologie : la question d’une fiscalité verte acceptable et juste refait surface
Entre le parler-vrai et la promesse d’un monde qui chante, les écologistes ont choisi l’option la plus facile, mais pas la plus éclairante. L’angle mort qu’ils cultivent sur le financement de la transition écologique renvoie aux difficultés qu’ils éprouvent à questionner l’efficacité des politiques sociales actuelles au regard des nouveaux enjeux. Elles témoignent aussi de leur gêne à définir clairement les termes du nouveau contrat social dans une société vieillissante, où les dettes à l’égard de la jeunesse ne cessent de s’accumuler. Plus l’exercice de vérité sera différé, plus le choc sera rude.
> Lire les portraits des candidats : Piolle, Rousseau, Jadot, Batho, Governatori : avant la primaire des écologistes, le temps des débats
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/11/l-angle-mort-de-la-transition-ecologique_6094307_3232.html>
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23- 3 auteurs distingués par le Prix du Livre Environnement, Fondation Veolia, 11/09/21, 20:35
Ce samedi 11 septembre, le salon Le Livre sur la place (Nancy) a hébergé la remise du Prix du Livre Environnement 2021. 2 ouvrages, 3 lauréats.
Thierry Libaert, professeur des universités, s'est vu décerner le Prix du Livre Environnement 2021 lors du salon de Nancy, Le Livre sur la place. Dominique Bourg, président du jury, lui a remis la distinction, entouré de Thierry Vandevelde, délégué général de la fondation Veolia, et de Fanny Demulier, responsable de la communication RSE de Veolia.
La mention jeunesse a été remise à Olivier Dain-Belmont et Fachri Maulana pour Permacité ! La ville de mes rêves (Sarbacane).
Première reconnaissance littéraire nationale liée aux grands enjeux de l’environnement, le Prix du livre Environnement de la fondation Veolia a été créé en 2006 pour encourager et promouvoir les écrivains et les maisons d’édition qui concourent à sensibiliser le grand public aux enjeux majeurs de la planète. Le jury est présidé depuis cette année par Dominique Bourg, philosophe et professeur, et rassemble des écrivains, des spécialistes et des personnalités engagées en faveur de l’environnement : Françoise Gaill, Patricia Ricard, Marie-Odile Monchicourt, Stéphanie Bellin, Thierry Vandevelde, Carine Kraus, Gilles Degois, Romain Prudent, Fanny Demulier, Yannick Poirier.
<https://www.carenews.com/fondation-veolia/news/3-auteurs-distingues-par-le-prix-du-livre-environnement>
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24- Transition écologique, commerce international : Michel Barnier réclame "une taxe carbone aux frontières", Le JDD, 11/09/21, 21h15
Par Michel Barnier
Michel Barnier, l'ex-négociateur de l'Union européenne pour le Brexit et candidat à la primaire de la droite, se dit favorable à l'instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'UE qu"il juge "absolument indispensable".
Tribune : "La négociation du Brexit était un vrai combat. C'était un combat respectueux des interlocuteurs, mené de manière collective avec l'appui des 27 États de l'Union et du Parlement européen, en transparence vis-à-vis des gouvernements et des citoyens, mais c'était un combat. Nous avons sauvé le marché unique, qui était menacé d'effacement, un marché crucial pour la France et l'ensemble des 27, pour nos entreprises et pour nos emplois.
D'autres combats nous attendent à Bruxelles : le financement du plan de relance européen, l'instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'Union, l'inclusion de l'énergie nucléaire dans le projet de la Commission sur les énergies propres. Les enjeux sont massifs : cesser d'être naïfs dans le commerce international, accélérer la transition écologique, retrouver la pleine souveraineté de la France dans ses choix énergétiques. Ces combats, il faudra les livrer et les gagner. Il y va de nos impôts et de la dette publique, de la compétitivité de nos entreprises et de la transition énergétique en France, en Europe et dans le monde.
En juillet 2020, les 27 pays de l'Union se sont mis d'accord sur un plan d'investissement de 750 milliards d'euros afin de faire face à la crise sanitaire. Une belle réponse face à une crise imprévisible. Mais le remboursement de ce plan n'est toujours pas financé. Qui paiera ? L'Union, par la levée de nouvelles ressources ? Ou les États, c'est-à-dire les contribuables ? Pour la France, l'enjeu est crucial : elle reçoit 40 milliards mais, sans nouvelles ressources, elle pourrait devoir rembourser le double… Une taxe carbone aux frontières de l'Union est absolument indispensable, non seulement pour des raisons financières, mais parce qu'elle permettra de rétablir une concurrence équitable entre l'Europe, qui taxe désormais lourdement le carbone, et des partenaires commerciaux qui ne le taxent pas, ou si peu. Être le bon élève de la transition écologique ne doit pas nous mettre à terre!
Ce combat pour la taxe aux frontières, nous devons le mener avec une immense détermination, sans délai, et le gagner
Depuis quelques mois, la taxation du carbone émis par les grands centres industriels est efficace. Alors que, pendant une dizaine d'années, les émissions étaient facturées à un prix dérisoire, autour de 5 euros la tonne, une réforme a permis de faire bondir le prix à 60 euros. C'est certes une grande satisfaction pour l'écologie, mais cela pose aussitôt un problème majeur : il devient très coûteux de produire en Europe si, dans le même temps, les États situés sur les continents asiatique et américain continuent à produire sans prise en considération de l'urgence climatique. Une vague de délocalisations pourrait s'ensuivre. Seule une taxe carbone aux frontières de l'Union, immédiatement applicable à l'ensemble des produits importés en fonction de leur bilan carbone, peut permettre de rétablir l'équité dans la concurrence mondiale et récompenser nos efforts pour le climat.
La proposition de la Commission du 14 juillet dernier, qualifiée de "mécanisme d'ajustement carbone aux frontières" (MACF), va dans une assez bonne direction. Elle se heurte cependant aux réticences de plusieurs États. Comment l'Europe pourrait-elle hésiter devant un projet qui, construit autour de l'équité commerciale, aurait pour effet de tirer le reste du monde vers un comportement plus vertueux en matière écologique ? Ce combat pour la taxe aux frontières, nous devons le mener avec une immense détermination, sans délai, et le gagner.
Je veux aussi que la France se batte sur un autre front, peu évoqué jusqu'à maintenant dans le débat public : le projet de la Commission européenne dit de "taxonomie". Ce nouveau règlement, qui est censé classer les énergies en fonction des émissions de carbone, exclut l'énergie nucléaire du label vert européen ! On marche sur la tête ! Si cette classification était retenue, elle aurait pour effet de détourner les financements de l'industrie nucléaire et des industries qui lui sont liées. La France doit le refuser. Je veux que la France retrouve sa souveraineté en matière de choix énergétiques et conforte le rôle du nucléaire comme énergie stabilisatrice décarbonée et vecteur d'électrification de notre économie.
Dans tous ces domaines, ce sont les intérêts vitaux de la France, sa souveraineté, sa compétitivité comme l'avenir de notre planète qui sont en jeu. Pour livrer ces combats et les gagner, la France doit retrouver son influence en Europe."
<https://www.lejdd.fr/Politique/transition-ecologique-commerce-international-michel-barnier-reclame-une-taxe-carbone-aux-frontieres-4066003>
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25- Les risques sociaux de la transition climatique, un défi pour l’Etat, Le Monde, 12/09/21, 06h22
Audrey Tonnelier
L’indispensable modification des modes de vie nécessitera de nouvelles dépenses, sous peine de peser sur les entreprises, l’emploi et le pouvoir d’achat des ménages.
Ce sera l’un des thèmes incontournables de la campagne présidentielle. Après un été marqué par un rapport très alarmant du GIEC sur le climat, par la recrudescence des catastrophes naturelles, et alors que s’est tenu, vendredi 10 septembre, le troisième débat entre prétendants à la primaire écologiste, aucun candidat ne peut se permettre de faire l’impasse sur la transition écologique. Selon l’enquête annuelle « Fractures françaises » publiée par Le Monde le 7 septembre, 82 % des Français (5 points de plus qu’en 2020) approuvent l’idée « que le gouvernement prenne des mesures rapides et énergiques » quitte à « modifier en profondeur leur mode de vie ». Mais ont-ils vraiment conscience de ce que cela impliquerait au quotidien ?
> Lire aussi « Fractures françaises » : L’environnement s’impose comme un enjeu majeur dans les préoccupations des Français
Dans une note publiée mi-août par le Peterson Institute for International Economics, un cercle de réflexion basé à Washington, l’économiste Jean Pisani-Ferry avertit des « implications significatives » des mesures climatiques sur l’économie et, plus largement, sur l’ensemble des politiques publiques. « On parle un peu trop de croissance verte. Ce n’est pas faux, mais il faut aussi parler de ce que la transition écologique va bouleverser », souligne celui qui participa à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron en 2017. « Aujourd’hui, les politiques ne tiennent aux gens que deux types de discours. Soit : vous aurez la même vie, mais avec des technologies différentes, soit : il faut changer totalement de mode de vie et passer à la sobriété. A terme, la technologie va apporter des solutions, mais la transition sera brutale », poursuit l’économiste, qui pointe le risque de plans sociaux durant cette période : « Qui va tirer son épingle du jeu ? La question va se poser assez vite. »
« L’argument repris par le gouvernement ou par les entreprises, selon lequel les investissements nécessaires à la transition écologique vont nécessairement augmenter l’activité, gonfler les recettes fiscales et créer des emplois est battu en brèche, abonde Benoît Leguet, directeur général de l’Institute for Climate Economics, un think tank fondé par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement. Dans un premier temps, une voiture électrique coûtant plus cher qu’une voiture thermique, les ménages vont probablement modifier leur panier de consommation, avec à la clé des destructions d’emplois dans d’autres secteurs. »
Sujet inflammable
A cela s’ajoute le défi des reconversions professionnelles, avec la disparition prochaine de pans entiers de l’industrie. Un bouleversement aux conséquences comparables, selon M. Pisani-Ferry, aux chocs pétroliers des années 1970. « Pour continuer à produire à l’identique (énergies renouvelables, modes de transport différents…), il faudra d’ici à 2030 dépenser en moyenne [secteurs public et privé]un point de PIB par an, soit plus de 250 milliards d’euros supplémentaires sur la décennie », estime l’économiste. Le plan de relance tricolore lancé en 2020 comprend, comme ses homologues européens, un volet écologique (30 milliards pour deux ans). Dans celui-ci, l’enveloppe budgétaire pour le dispositif MaPrimeRénov’ (rénovation énergétique des logements privés), déjà doté de 2 milliards d’euros, va être doublée en raison de la forte demande, tandis que le soutien aux véhicules propres (bonus écologique, prime à la conversion), gonflé par rapport à ce qui existait avant la crise, représente 1,9 milliard d’euros. Mais cela ne saurait suffire.
> Lire aussi Ecologie : la question d’une fiscalité verte acceptable et juste refait surface
En France, où la hausse de la taxe carbone en 2018 avait mis le feu aux poudres avec la crise des « gilets jaunes », obligeant le gouvernement à geler sine die ce prélèvement, le sujet est particulièrement inflammable. Mais le mouvement est lancé. Mi-juillet, la Commission européenne a proposé un plan climat ambitieux (qui devra d’abord être discuté et approuvé par les Etats membres), en particulier sur le volet énergétique. Il s’agit désormais d’atteindre en 2030 un objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne (par rapport à 1990), et non plus de 40 % comme auparavant. Pour cela, Bruxelles propose notamment d’élargir le système des quotas carbone (qui oblige les entreprises à acheter des quotas pour compenser leurs émissions de CO2) au chauffage domestique et aux carburants, ou d’interdire la vente de voitures thermiques neuves à partir de 2035. Cela entraînerait des répercussions sur le pouvoir d’achat et les finances publiques.
Risque politique
« Aujourd’hui, il est question de tirer un trait sur notre modèle de production tel qu’on le connaît. (…) Les solutions technologiques existent, mais elles coûtent plus cher d’une part, et surtout elles ne peuvent pas être imposées de force à nos concitoyens », s’est ému Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, lors de l’université d’été du syndicat patronal, le 25 août.
Les mises en garde se font aussi entendre au sein de la famille écologiste. « La transition écologique en douceur, ça n’existe pas. (…) Votez pour nous et tout sera plus difficile », assénait l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit dans Les Echos du 24 août. « On ne peut pas utiliser la fiscalité carbone de la même manière pour les entreprises ou les ménages, au risque de reproduire les “gilets jaunes”, estime le macroniste Pascal Canfin, président de la commission environnement au Parlement européen. Un enjeu majeur du prochain quinquennat, ce sera d’inventer des formes de négociations nouvelles et innovantes pour accélérer la mise en place d’alternatives accessibles aux consommateurs. » Et de prendre l’exemple des zones à faible émission, ces centres-villes où les véhicules les plus polluants vont être progressivement interdits. « Ça risque d’exploser à la figure des élus locaux et des responsables politiques, si on n’accélère pas dès maintenant l’accessibilité de la voiture électrique », prévient M. Canfin.
> Lire aussi A Lyon, les élus verts et les industriels tissent des liens
A Bercy, où l’on se dit « réservé » sur l’extension des quotas carbone au quotidien des Français, on est bien conscient du risque politique. « Nous ne ferons pas payer aux ménages modestes le coût de la transition écologique », s’était empressé de déminer le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, au cours de l’été, après l’annonce de la feuille de route européenne. Tout en plaidant pour accompagner « les secteurs industriels qui sont les plus touchés par cette accélération de la transition », via « un fonds de transition, sur lequel nous sommes prêts à travailler avec la Commission européenne ».
« On n’a plus le temps »
Chez les candidats à la primaire des écologistes, les coûts de la transition sont encore souvent minimisés au profit des gains futurs liés à la rénovation thermique des logements ou à un changement des modes de transport. « Notre objectif, c’est de faire gagner aux Français un treizième mois écolo, soit environ 1 800 euros par an. A la fin de notre mandature, la majorité des Français en aura bénéficié. Il y aura forcément un décalage dans le temps, mais sans coût pour les ménages. Le coût de l’inaction serait de toute façon nettement plus désastreux », explique Eva Sas, en charge du volet économique de la campagne de Yannick Jadot. « Pour les plus fragiles, il y aura une compensation euro par euro », a précisé ce dernier lors du deuxième débat entre candidats, le 8 septembre sur LCI.
« Le vrai sujet, c’est de réorienter l’argent là où il y a vraiment urgence, par exemple sur la reconversion des emplois », estime pour sa part Quentin Guillemain, le porte-parole de Génération Ecologie, le parti de Delphine Batho. « On n’a plus le temps, la transformation doit être rapide et radicale, et ce n’est possible que si cela s’accompagne de mesures sociales », abonde Amandine Richaud-Crambes, la directrice de campagne de Sandrine Rousseau. Elle plaide pour une aide unique, un revenu d’existence de 850 euros par mois.
Pour Eric Piolle, la hausse de 10 % des bas salaires et la mise en place d’un ISF climatique doivent permettre de passer les obstacles. Mais Emmanuel Bodinier, qui pilote le programme du maire de Grenoble, le reconnaît : « Oui, cela nous inquiète. On ne peut pas dire que la transition écologique ne créera pas de tensions sociales. »
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/12/les-risques-sociaux-de-la-transition-climatique-un-defi-pour-l-etat_6094357_823448.html>
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En audio
26- Drôme : 43 parents attaquent la préfecture pour inaction environnementale, France Inter, Social Lab, 12/09/21, 06:49
Valère Corréard
Ils sont 43 parents à avoir déposé une requête collective à l’encontre de la Préfecture de région Auvergne-Rhône-Alpes devant le Tribunal administratif de Lyon.
On pense spontanément à d’autres affaires qui ont été menées devant la justice pour faire bouger la collectivité publique. La plus connue d’entre elles est sans doute l’Affaire du siècleportée par plusieurs ONG qui ont attaqué l’Etat en 2018 pour inaction climatique ou encore celle de la ville de Grande-Synthe initiée en 2019.
La justice n’a d’ailleurs pas hésité à enjoindre l’Etat à prendre des mesures supplémentaires pour respecter ses engagements climatiques sous peine de condamnation, ce qui serait historique, les décisions sont attendues au printemps 2022.
Des griefs précis
« Depuis plusieurs années, des parents drômois constatent que le Préfet de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que les services déconcentrées sous son contrôle, ne mettent pas en œuvre leurs compétences définies par les textes concernant la protection de l’environnement. »
Dans le détail ces parents invoquent plusieurs griefs. Mauvaise gestion de l’eau, chute de la biodiversité, violation des règles en vigueur sur la qualité de l’air, et même violation du droit de vivre dans un environnement sain.
>> Suite à lire et émission (4 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/drome-43-parents-attaquent-la-prefecture-pour-inaction-environnementale>
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