[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (mardi 21 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 21 Sep 07:49:51 CEST 2021


Bonjour à tous,

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1- Pour mémoire. Les mini fermes et les maxi profits d’un maraîcher star <https://reporterre.net/Les-minifermes-et-les-maxiprofits-d-un-maraicher-star>, Reporterre, 02/10/20, 17h03
2- Pesticides : des associations attaquent l’Etat pour n’avoir pas assez protégé la biodiversité <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/09/pesticides-des-associations-attaquent-l-etat-pour-n-avoir-pas-suffisamment-protege-la-biodiversite_6094008_3244.html>, Le Monde, 09/09/21, 11h55
3- Les vignerons grecs s'essayent au vieillissement en rivière <https://www.rtbf.be/tendance/green/detail_les-vignerons-grecs-s-essaient-au-vieillissement-en-riviere?id=10840501>, AFP, 09/09/21, 14:00
4- Agriculture : une enveloppe de 600 millions d’euros par an aux agriculteurs pour l’assurance-récoltes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/10/gel-inondations-emmanuel-macron-annonce-600-millions-d-euros-par-an-aux-agriculteurs-pour-l-assurance-recoltes_6094227_3244.html>, Le Monde avec AFP, 10/09/21, 18h55
5- Nouveaux OGM : le ministère de l'Agriculture tente de nouveau de réglementer <https://www.actu-environnement.com/ae/news/OGM-nouveaux-ministere-agriculture-reglementer-38151.php4>, Actu-environnement, 10/09/21
6- Les eurodéputés lancent le débat sur une TVA renforcée pour la viande et supprimée pour les fruits et légumes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/10/les-eurodeputes-lancent-le-debat-sur-une-tva-renforcee-pour-la-viande-et-supprimee-pour-les-fruits-et-legumes_6094239_3244.html>, Le Monde, maj le 11/09/21 à 04h08 
7- Une production trop importante de lait bio fragilise la filière <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/11/une-production-trop-importante-de-lait-bio-fragilise-la-filiere_6094292_3234.html>, Le Monde, 11/09/21, 09h08 
8- La vente du site pédagogique et agricole de Grignon rencontre une vive opposition <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/12/la-vente-du-site-pedagogique-et-agricole-de-grignon-rencontre-une-vive-opposition_6094411_3244.html>, Le Monde, 12/09/21, 22h39 
9- Les semences paysannes, un enjeu clé pour l'agriculture biologique <https://www.geo.fr/environnement/les-semences-paysannes-un-enjeu-cle-pour-lagriculture-biologique-206243>, AFP, 13/09/21, 19:00
10- Refonte du système d'assurance agricole : un projet de loi annoncé pour janvier 2022 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/refonte-systeme-assurance-agricole-projet-loi-annonce-janvier-38158.php4>, Actu-environnement, 13/09/21
11- L'ONU demande de réaffecter 470 milliards de dollars de subventions agricoles nuisibles sur le plan environnemental et social <https://news.un.org/fr/story/2021/09/1103642>, ONU Info, 14/09/21
12- Aux arbres, citoyens ! : dans le Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver <https://information.tv5monde.com/info/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-la-sauver-424645>, AFP, 16/09/21, 20:00
13- Reportage. Le pirarucu, poisson géant et sauveur de l’Amazonie ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/17/le-pirarucu-poisson-geant-et-sauveur-de-l-amazonie_6094954_3244.html>, Le Monde, 17/09/21, 01h56
14- USA : des séquoias emballés dans de l'alumunium pour les protéger des incendies <https://information.tv5monde.com/info/usa-des-sequoias-emballes-dans-de-l-alumunium-pour-les-proteger-des-incendies-424758>, AFP, 17/09/21, 02:00
15- Algues vertes : face à face tendu entre militants et agriculteurs <https://information.tv5monde.com/info/algues-vertes-face-face-tendu-entre-militants-et-agriculteurs-424893>, AFP, 17/09/21, 23:00
16- Blé, orge, soja, sucre, café ou fruits, le cours des produits alimentaires flambe <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/les-prix-de-l-alimentation-dans-une-spirale-haussiere_6095096_3234.html>, Le Monde, 18/09/21, 05h23 
17- La rémunération des agriculteurs au cœur du débat de la loi EGalim 2 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/la-remuneration-des-agriculteurs-au-c-ur-du-debat-de-la-loi-egalim-2_6095122_3234.html>, Le Monde, 18/09/21, 08h30
18- Chronique. « Huile de palme ou de colza, même combat » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/huile-de-palme-ou-de-colza-meme-combat_6095130_3234.html>, Le Monde, 18/09/21, 09h15
En images
19- Agriculture : la production de cornichons relocalisée en France <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-la-production-de-cornichons-relocalisee-en-france_4767615.html>, France 3, Le 19/20, 10/09/21
20- Lait bio : pourquoi la France en produit trop <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/lait-bio-pourquoi-la-france-en-produit-trop-13746254.html>, TF1, journal de 20h, 11/09/21
21- Algues vertes : les autorités bretonnes demandent l'aide des agriculteurs <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/algues-vertes-les-autorites-bretonnes-demandent-l-aide-des-agriculteurs_4768039.html>, France 2, Le Journal de 13h, 11/09/21
22- Une idée pour la France : les cueillettes solidaires contre le gaspillage <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/une-idee-pour-la-france-les-cueillettes-solidaires-contre-le-gaspillage_4773471.html>, France 2, journal de 13h, 16/09/21
23- Engrais maudits <https://www.france.tv/france-5/vert-de-rage/vert-de-rage-saison-2/2759971-engrais-maudits.html>, France 5, Vert de rage, 19/09/21, 20h56

Bien à vous,
Florence

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RAPPORT DU JOUR : Dans un rapport conjoint, la FAO, le PNUD et le PNUE décortiquent le modèle de subsides au secteur agricole (aides fiscales, barrières tarifaires, etc.) et leurs effets sur les prix, la production, l’environnement et la santé. Les subventions mondiales aux producteurs du secteur agricole s'élèvent à 540 milliards de dollars par an dont dont 87%, soit 470 milliards entraînent une distorsion des prix et sont nuisibles sur le plan environnemental et social. (cf. item 11 & suite)
RECOURS DU JOUR : En lien avec l'utilisation "immodérée" des pesticides en partie responsable du déclin des pollinisateurs, Notre Affaire à tous et Pollinis ont lancé un recours contre l'Etat qu'elles accusent de manquement dans la protection de la biodiversité. (cf. item 2)
DÉCISION DU JOUR : L’Etat apportera 600 millions d’euros par an pour indemniser les agriculteurs victimes de ces catastrophes climatiques et annonce la création d’un système d'assurance récolte français. (cf. item 4 & 10)
CONSULTATION DU JOUR : Le ministère de l'Agriculture soumet à la consultation du public un projet d'ordonnance pour réglementer la culture des variétés rendues tolérantes aux herbicides. (cf. item 5 & suite)
DÉBATS DU JOUR : — Un amendement permettant d’ajuster la taxation des aliments selon leur impact environnemental et sanitaire est en discussion au Parlement européen. Il a été largement adopté en commission, avant un vote en plénière attendu en octobre. (cf. item 6)
— Intenses tractations entre syndicats agricoles, industriels de l’agroalimentaire et distributeurs à propos de la proposition de loi dite EGalim2. (cf. item 17)
EXCÉDENT DU JOUR : Les volumes de lait bio sont en hausse de 11 % au premier semestre 2021. Le marché est déséquilibré par une offre abondante et les conversions de fermes pourraient être ralenties. (cf. item 7 & 20)
REPORTAGE DU JOUR : Menacé d’extinction dans les années 1990, le pirarucu, poisson omnivore vorace évoluant en eau douce et mesurant jusqu’à trois mètres de long, a été l’objet d’une politique de préservation efficace. Aujourd’hui, il pourrait offrir des débouchés aux communautés de pêcheurs de la forêt tropicale. (cf. item 13)
FLÉAU DU JOUR : En Bretagne, les habitants de certains villages longeant la côte sont désabusés à la vue d'une mer remplie d'algues vertes, obligeant les autorités à interdire la baignade. Un fléau contre lequel l'État est accusé de ne pas faire assez d'efforts pour l’endiguer. (cf. item 15 & 21)
FLAMBÉE DU JOUR : L'envolée des cours des matières premières agricoles (blé, orge, soja, sucre, café ou fruits), le coût des emballages et de l’énergie pourraient accélérer des hausses de prix déjà visibles sur les produits de première nécessité. (cf. item 16 & 18)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Les carottes peuvent pousser jaunes, violettes ou roses : près de Rennes, un maraicher bio crée ses propres semences, une pratique longtemps abandonnée à l'industrie, mais qui gagne du terrain chez les producteurs bio, désireux de développer des maisons de semences paysannes. (cf. item 9)
— Dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de chênes, hêtres et autres châtaigniers pour empêcher leur destruction au profit d'arbres résineux, plus rentables mais "catastrophiques" pour la biodiversité. (cf. item 12)
— Très peu caloriques et très bons pour la santé, les cornichons sont, depuis de nombreuses années, produits à l'autre bout du monde, en Inde par exemple. En France, la production connaît un nouvel élan. Illustration dans le Loir-et-Cher et dans la Sarthe. (cf. item 19)
— Récolter les trop nombreux fruits, qui s'entassent ou qui pourrissent, chez les particuliers afin d'en faire profiter les plus nécessiteux : c'est l'objectif de l'association 'Aux arbres citoyens', située à proximité de La Rochelle (Charente-Maritime). (cf. item 22)
ENQUÊTE DU JOUR : Les engrais phosphatés sont dits indispensables à l'agriculture moderne, notamment pour la culture de la pomme de terre, un des aliments préférés des Français. Au Maroc, le pays qui détient les plus grandes réserves de phosphate, des habitants se plaignent des impacts de la production d'engrais sur leur environnement et leur santé à cause de la présence de cadmium à des taux élevés. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Pour mémoire. Les mini fermes et les maxi profits d’un maraîcher star, Reporterre, 02/10/20, 17h03

Des rangées de betteraves jusqu’aux plateaux télé et à une ligne de vêtements, le jardinier-maraîcher québécois Jean-Martin Fortier, adepte des microfermes bio et intensives, est devenu un entrepreneur à succès qui génère des millions. Sans complexe.
Jean-Martin Fortier porte souvent une chemise à carreaux et un chapeau qui lui donnent un look rural-chic, et s’épanche librement contre l’agriculture industrielle qui détruit la nature et les humains. Au Québec, plusieurs médias le surnomment le « gourou de l’agriculture biologique », mais le quadragénaire n’aime pas ce surnom, parce que « les gourous, ça finit toujours par un scandale ». Il préfère se voir comme un inspirateur, qui a réussi à imposer son récit depuis quinze ans : oui, on peut vivre confortablement en faisant du bio sur une petite ferme.
En 2004, ce génie de la permaculture et sa conjointe, Maude-Hélène Desroches, ont fondé les Jardins de la grelinette, une ferme biologique à une heure de route de Montréal spécialisée dans le « bio intensif ». Depuis, sur moins d’un hectare, le couple parvient à produire pour plus de 150.000 dollars canadiens (96.000 euros) de légumes chaque année, et livre des paniers à 200 familles des environs.
M. Fortier pense que s’il plaît, c’est d’abord parce qu’il comble un vide dans le petit monde paysan : « Je parle d’agriculture biologique, mais je parle aussi beaucoup d’entrepreneuriat, de comment être rentable. Ça, c’est dans la réalité des gens. » Son succès en France, où il est devenu parrain officiel des jardins-potagers du château de Chambord, dans la vallée de la Loire, le surprend quand même : « J’ai eu une pleine page dans Le Monde ! M. Desmarais me dit que ce n’est jamais arrivé à son beau-père, l’ancien premier ministre du Canada Jean Chrétien ! »
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Les-minifermes-et-les-maxiprofits-d-un-maraicher-star>
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2- Pesticides : des associations attaquent l’Etat pour n’avoir pas assez protégé la biodiversité, Le Monde, 09/09/21, 11h55
Perrine Mouterde

Notre affaire à tous et Pollinis lancent une action en justice visant les défaillances du processus d’autorisation des produits toxiques, cause majeure de la dégradation du vivant. 
Après le « premier grand procès climatique en France », l’heure est-elle au premier grand procès pour la biodiversité ? Alors que le pays a été condamné pour la première fois en février pour n’avoir pas respecté ses engagements de réduction des gaz à effet de serre entre 2015 et 2018, les associations Notre affaire à tous et Pollinis lancent, jeudi 9 septembre, une action en justice inédite contre l’Etat pour manquement à ses obligations de protection du vivant. Une annonce faite depuis Marseille, où les acteurs de la défense de l’environnement du monde entier sont réunis à l’occasion du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
A la différence de l’action pour le climat « L’affaire du siècle », qui portait sur l’incapacité des autorités à atteindre leurs grands objectifs de lutte contre le réchauffement, cette procédure a une dimension plus restreinte : le recours en carence fautive vise les défaillances du processus d’autorisation et de mise sur le marché des pesticides. « Sur la biodiversité, il y a encore très peu d’engagements chiffrés opposables, explique Chloé Gerbier, porte-parole de l’association de juristes Notre affaire à tous, à l’origine de “L’affaire du siècle” au côté des ONG Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot. Notre injonction et nos demandes sont beaucoup plus précises. »
> Lire aussi : La justice invitée à condamner l’Etat pour « carence fautive » dans « L’affaire du siècle »
Une première mondiale
Avec cette procédure, soutenue par le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion, les deux associations entendent faire reconnaître la responsabilité de la France dans l’érosion catastrophique de la biodiversité. « Malgré tous les discours, et au mépris des lois et des conventions nationales, européennes et internationales, l’Etat français a failli à mettre en place un système d’homologation des pesticides réellement protecteur des pollinisateurs et de la faune en général », affirme Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis.
« Par son ampleur et sa visée, ce recours constitue une première mondiale », ajoute Cécilia Rinaudo, coordinatrice générale de Notre affaire à tous. En mai, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a assigné en justice non pas l’Etat, mais Bayer et Nufarm, les deux principaux producteurs en France d’imidaclopride, l’insecticide néonicotinoïde le plus largement utilisé dans le secteur agricole.
Les pesticides sont de plus en plus fréquemment présentés par les scientifiques comme l’une des causes majeures de la crise de la biodiversité, et notamment de la disparition des insectes. « S’il est difficile de hiérarchiser les facteurs de déclin des pollinisateurs, il y a un consensus sur le rôle des pesticides dans cette baisse,confirme Rémy Vandame, chercheur en écologie des abeilles au Mexique et coprésident du groupe de spécialistes de l’UICN sur les abeilles sauvages. Il y a notamment une corrélation temporelle entre la baisse de leurs populations et la commercialisation des insecticides néonicotinoïdes dans les années 1990. »
Le recours massif aux pesticides est aussi mis en cause dans le déclin vertigineux de l’avifaune. En France, par exemple, ce sont les populations d’oiseaux vivant dans les milieux agricoles qui ont connu la baisse la plus spectaculaire au cours des trente dernières années : elles ont chuté de 29,5 %. Les néonicotinoïdes ont des effets direct sur ces animaux en les empoisonnant, et indirect en réduisant leurs ressources. Plus largement, un grand nombre d’espèces et de milieux sont contaminés.
« Une question de priorités »
Malgré les alertes, le processus d’homologation et de mise sur le marché de ces produits au niveau européen, vivement critiqué depuis une vingtaine d’années, reste défaillant. Dès 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a pointé les failles des tests réglementaires et appelé à leur renforcement, sans que cela n’ait été suivi d’effets. En juillet 2020, la Cour des comptes européenne déplorait quant à elle que les évaluations des risques des pesticides pour les pollinisateurs sauvages « continuent de reposer sur des orientations obsolètes qui ne correspondent ni aux exigences légales ni aux connaissances scientifiques les plus récentes ».
« D’abord, on teste les produits sur des espèces cobayes, par exemple les abeilles à miel, qui ne sont pas représentatives de toutes les autres espèces d’abeilles sauvages, détaille Julie Pecheur, directrice du plaidoyer à Pollinis. Ensuite, on teste seulement certains effets de toxicité aiguë : ni les effets chroniques, ni les effets sublétaux, ni les effets cocktail ne sont systématiquement évalués. Et on autorise la mise sur le marché de produits sur la foi d’études réalisées par les industriels eux-mêmes. »
Si le processus d’autorisation se fait au niveau européen, Notre affaire à tous et Pollinis considèrent que l’Etat aurait dû agir pour mettre un terme à cette situation, au nom notamment du principe de précaution. Lors de l’ouverture du congrès de l’UICN le 3 septembre, Emmanuel Macron a reconnu que la France n’allait « pas assez vite » en matière de réduction de l’usage de ces produits et s’est engagé à porter, lors de la présidence française de l’Union européenne, au premier semestre 2022, « une initiative forte de sortie accélérée des pesticides ». « Ce n’est qu’au niveau européen que nous y arriverons », a-t-il insisté.
> Lire aussi  A Marseille, Emmanuel Macron promet de mieux protéger les mers françaises
« C’est une posture de toujours dire que c’est au niveau européen que ça bloque, rétorque Julie Pecheur. En réalité ce sont bien les Etats membres qui empêchent les avancées. Et au niveau national, on aurait pu faire plus ! » « La réautorisation des néonicotinoïdes pour les betteraviers [décidée fin 2020, de manière temporaire] est une preuve que les actes ne suivent pas le discours, estime aussi Rémy Vandame. C’est une question de priorité : est-ce que l’on veut maintenir l’agriculture intensive ou d’abord protéger la biodiversité ? » 
Après la mise en demeure adressée jeudi à plusieurs ministères, l’Etat dispose d’un délai de deux mois pour réagir aux demandes des associations. Si sa réponse n’est pas jugée suffisante, elles déposeront alors leur recours devant le tribunal administratif de Paris.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/09/pesticides-des-associations-attaquent-l-etat-pour-n-avoir-pas-suffisamment-protege-la-biodiversite_6094008_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Protection de la biodiversité : recours d'ONG contre l'Etat <https://information.tv5monde.com/info/protection-de-la-biodiversite-recours-d-ong-contre-l-etat-423659>, AFP, 09/09/21, 12:00
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3- Les vignerons grecs s'essayent au vieillissement en rivière, AFP, 09/09/21, 14:00
Vassilis Kyriakoulis

Sur la rivière Arapitsa à Naoussa, dans le Nord de la Grèce, une grue plonge une caisse de métal remplie de 500 bouteilles de vin, que les viticulteurs locaux espèrent voir vieillir et se bonifier dans les eaux fraîches et limpides. 
Loin de la mer et de tout lac, les producteurs ont choisi le lit de l'Arapitsa pour créer des celliers aquatiques et tenter le premier vieillissement d'un vin grec dans une rivière.
L'élevage du vin en mer est une vraie tendance, en particulier en France, où des bouteilles ont déjà été immergées par 10 à 90 mètres de fonds dans l'Atlantique pour six à 24 mois. 
Sous l'eau, les conditions de conservation sont censées être idéales à une température constante, fraîche et dans une obscurité presque intégrale. La maturation est plus rapide, selon des viticulteurs français qui ont expérimenté le procédé.
L'expérience a été également menée au fond du lac Léman en Suisse, mais l'immersion en rivière semble innovante. 
Sous les chants traditionnels grecs, 22 vignerons de Naoussa regardent fièrement le procédé qui, pensent-ils, donnera des arômes différents à leur production de Xinomavro, une variété de raisin à peau foncée en majorité plantée dans le Nord de la Grèce.
"Les bouteilles sont placées à 12 mètres de profondeur et nous voulons les garder là pour douze ans au moins", décrit à l'AFP Georges Fountoulis, le président de la coopérative de vins Vaeni Naoussa, qui représente 50% de la production de vins de la région.
Un test annuel sera effectué pour vérifier l'évolution du procédé, précise-t-il. 
Plantées sur les pentes du mont Vermio, les vignes de Naoussa produisent essentiellement du Xinomavro, littéralement "acide noir", pour la couleur sombre des grains et le taux d'acidité élevé de cette variété.
Le Xinomavro est l'un des quatre principaux cépages de Grèce, avec l'Assyrtiko, le Moschofilero et l'Agiorgitiko.
- "Le Bourgogne de Grèce" -
Environ 5.500 tonnes de Xinomavro sont produites annuellement dans la région.
"Naoussa est la ville du vin, la Bourgogne de la Grèce comme on l'appelle ici", a indiqué à l'AFP le maire de Naoussa Nikolas Karanikolas.
"C'est une expérience et nous allons attendre de voir comment l'identité du vin va évoluer dans ces conditions. Nos vignerons sont bien organisés, ouverts et toujours innovants. Ils exportent leurs vins dans plus de 45 pays", a ajouté M. Karanikolas. 
Les oenologues ne savent pas quel sera le résultat du test mais ils se montrent enthousiastes par l'ensemble du procédé.
"Nous savons que l'oxygène est insoluble dans l'eau, nous estimons la température moyenne à 16 degrés Celsius. La qualité de l'eau est excellente et nous voulons voir comment le soleil et l'environnement naturel de la rivière affecteront le vin", souligne l'oenologue George Diamantakos.
La région est essentiellement constituée de petites exploitations familiales à la production limitée.
Dans un passé proche, presque toutes les maisons faisaient leur propre vin.
"On surnomme le Xinomavro le +Barolo du pauvre+, mais on est très fiers de nos produits", glisse Petros Karydas, en référence au célèbre vin d'Italie, dont le cépage principal est le Nebbiolo.
M. Karydas s'occupe d'un domaine qui produit 12.000 bouteilles de vin par an et qui exporte au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
- Impact du changement climatique -
Joachim Chrysochoou a lui aussi poursuivi la tradition familiale viticole au sein d'un domaine qui produit 350.000 bouteilles chaque année.
Il fabrique pour sa part l'unique vin blanc placé dans le cellier aquatique, issu du cépage Prekniariko, qui a repris vie dans ses vignes.
Mais sa fille Nana Chrysochoou, oenologue, est plus préoccupée par le changement climatique que par les résultats de cette expérience.
"Année après année, nous voyons les conséquences néfastes du changement climatique sur nos vignes", s'indigne-t-elle auprès de l'AFP.
"Cette année, nos pieds ont connu un véritable choc à cause de la canicule prolongée et de la sécheresse. Je ne sais pas si on pourra continuer à récolter dans 20 ans si les mêmes conditions climatiques se poursuivent", s'inquiète-t-elle.
<https://www.rtbf.be/tendance/green/detail_les-vignerons-grecs-s-essaient-au-vieillissement-en-riviere?id=10840501>
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4- Agriculture : une enveloppe de 600 millions d’euros par an aux agriculteurs pour l’assurance-récoltes, Le Monde avec AFP, 10/09/21, 18h55

Alors que les agriculteurs ont été frappés ces derniers mois par de nombreuses catastrophes naturelles, Emmanuel Macron préconise un nouveau système pour formuler « la réponse la plus rapide possible quand on est touché par une calamité agricole ». 
Gel, inondations, période de sécheresse… Ces derniers mois, les agriculteurs français, et leurs cultures, ont été touchés par de nombreuses catastrophes naturelles. Face à leur inquiétude concernant les prochains événements qui pourraient advenir, Emmanuel Macron, en déplacement à Corbières-en-Provence (Alpes-de-Haute-Provence), a annoncé vendredi 10 septembre que l’Etat apporterait 600 millions d’euros par an pour indemniser les agriculteurs victimes de ces catastrophes climatiques. A la suite d’un épisode extrême de gel qui avait touché dix des treize régions métropolitaines en avril, le gouvernement avait annoncé vouloir modifier en profondeur le système complexe de l’assurance des récoltes. 
> Lire aussi  Après l’épisode de gel, le gouvernement veut refonder l’assurance des récoltes
« Vous êtes les premiers touchés par le changement climatique, a-t-il expliqué, à l’occasion d’une visite à la foire agricole Les Terres de Jim, rassemblement annuel des Jeunes Agriculteurs. Ces événements, comme le gel et les inondations, deviennent récurrents. » « Nous voulons créer un système d’assurance-récoltes français pour avoir la réponse la plus rapide possible quand on est touché par une calamité agricole », a-t-il ensuite annoncé.
Ces fonds étatiques français et européens permettront de financer le système de solidarité nationale pour les pertes les plus graves, comme celles liées au gel de ce printemps, ainsi que de subventionner en partie les assurances pour les risques moyens. Actuellement, moins de 30 % des agriculteurs sont assurés contre les aléas climatiques, avec de grandes différences selon les filières.
> Lire notre reportage : « Quand le vin s’enrhume en Gironde, ce n’est pas bon »
Vers une loi Egalim 2
Durant cette rencontre, Emmanuel Macron s’est aussi engagé à faire adopter, avant les négociations commerciales de cet hiver, la loi Egalim 2, qui cherche à garantir la prise en compte du coût de production dans le prix payé aux producteurs. La première loi Egalim, adoptée à l’automne 2018, n’était pas parvenue à cet objectif. Ce texte était pourtant destiné à mieux répartir la valeur tout au long de la chaîne alimentaire, entre agriculteurs, industriels et distributeurs.
Chargé d’évaluer cette première loi, Serge Papin, l’ancien dirigeant du groupe Système U, avait rendu un rapport en mars dernier en proposant neuf pistes pour améliorer le revenu des agriculteurs. Il y avait notamment conclu que les prix d’achat de la production agricole de certaines marques de distribution ou de la filière laitière avaient « effectivement été revalorisés les deux premières années après l’entrée en vigueur de la loi, mais [que] cela n’[avait] pas été le cas pour l’ensemble des filières ». Pour améliorer la situation, le document proposait notamment de se concentrer sur « le contrat entre l’agriculteur et le premier transformateur, [qui] doit devenir le fil conducteur de la négociation finale » et servir de base à l’établissement du prix.
> Lire aussi  Rapport Papin : neuf pistes pour mieux rémunérer les agriculteurs
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/10/gel-inondations-emmanuel-macron-annonce-600-millions-d-euros-par-an-aux-agriculteurs-pour-l-assurance-recoltes_6094227_3244.html>
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5- Nouveaux OGM : le ministère de l'Agriculture tente de nouveau de réglementer, Actu-environnement, 10/09/21
Laurent Radisson 

Le ministère de l'Agriculture soumet à la consultation du public un projet d'ordonnance pour réglementer la culture des variétés rendues tolérantes aux herbicides. Il prétend répondre à l'injonction du Conseil d'État.
La réglementation des conditions de culture des variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH) est un sujet sensible. Le ministère de l'Agriculture s'y attaque de nouveau à travers un projet d'ordonnance qu'il soumet à la consultation du public jusqu'au 30 septembre prochain. « Le projet d'ordonnance vise à créer dans le Code rural et de la pêche maritime la base législative nécessaire pour réglementer les conditions de culture des VRTH », explique le ministère. Le texte est pris...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/OGM-nouveaux-ministere-agriculture-reglementer-38151.php4>
En savoir plus : 
> Consultation publique : projet d’ordonnance relative aux variétés rendues tolérantes aux herbicides <https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projet-dordonnance-relative-aux-varietes-rendues-tolerantes-aux-herbicides>, Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, 09/09/21
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6- Les eurodéputés lancent le débat sur une TVA renforcée pour la viande et supprimée pour les fruits et légumes, Le Monde, maj le 11/09/21 à 04h08 
Mathilde Gérard

Un amendement permettant d’ajuster la taxation des aliments selon leur impact environnemental et sanitaire est en discussion au Parlement européen. Il a été largement adopté en commission, avant un vote en plénière attendu en octobre. 
C’est un amendement voté dans la discrétion, mais qui entrouvre la porte à d’importantes modulations tarifaires susceptibles de modifier nos comportements alimentaires.
Jeudi 9 et vendredi 10 septembre, les commissions agriculture et environnement du Parlement européen se réunissaient conjointement pour examiner la stratégie « Farm to fork » (F2F, « De la ferme à la fourchette »), un document cadre de la Commission européenne présenté en mai 2020, censé tracer la voie d’une alimentation plus durable en Europe.
Parmi les dizaines d’amendements de compromis votés lors de ces deux jours d’examen, le numéro 27, adopté par 108 voix pour, dix-sept contre et trois abstentions, prévoit de donner « plus de flexibilité aux Etats membres pour différentier les taux de TVA [taxe sur la valeur ajoutée] sur les produits alimentaires en fonction de leurs impacts sur la santé et l’environnement ». Dans le détail, les députés de ces deux commissions proposent qu’il soit possible d’appliquer une TVA à 0 % sur les fruits et légumes, et d’appliquer le taux de TVA maximal sur des aliments à l’impact carbone plus important, comme la viande ou les produits laitiers, et moins favorables pour la santé, comme les boissons sucrées.
Les Etats membres disposent déjà d’une marge de manœuvre pour décider des taux de TVA qui s’appliquent sur leurs territoires, mais l’Union européenne fixe des seuils et, hormis quelques rares exceptions de « taux spéciaux », une TVA à 0 % n’est pour l’heure pas permise. Certains pays appliquent déjà des taux différenciés, comme l’Espagne, où la TVA sur des produits dits de première nécessité (fruits et légumes, œufs, farine…) est de 4 %, contre 10 % pour celle sur les autres aliments (dont la viande).
« Important d’agir à double sens »
En France, en revanche, c’est le même taux de 5,5 % qui s’applique pour toutes les catégories de produits alimentaires, mais les boissons contenant du sucre ajouté (comme les sodas ou les jus à base de concentré) se voient appliquer depuis 2012 une contribution supplémentaire, la « taxe soda » – de l’ordre de quelques centimes pour une canette de soda – qui a mis un coup de frein à la croissance de ce secteur et incité des marques à réduire les teneurs en sucres de leurs boissons.
L’amendement porté au débat par les eurodéputés permettrait aux Etats qui le souhaitent d’aller plus loin. Voté par des représentants de l’ensemble des groupes politiques du Parlement européen, il est suffisamment large dans sa formulation pour ne froisser aucun acteur et n’impose aucun taux. Jeroom Remmers, directeur de la campagne TAPPC (« Coalition pour un juste prix des protéines animales », qui milite pour que le prix des aliments reflète les externalités de coût, sanitaire et environnemental) salue la position d’équilibre des eurodéputés :« Il est très important d’agir à double sens si l’on veut favoriser les régimes sains et donc, si l’on augmente le prix de certaines denrées, de baisser celui des aliments les plus favorables. »
> Lire aussi  Faut-il taxer la viande pour que son prix reflète son coût environnemental ?
L’enjeu de ce débat fiscal est de faire des aliments les plus sains l’option la plus abordable pour les consommateurs, alors que l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estime que 3 milliards de personnes dans le monde n’ont pas les moyens de se payer un régime sain. La discussion européenne, elle, n’en est qu’à ses prémices : l’ensemble de la stratégie F2F (adoptée vendredi en commission par 94 voix pour, 20 contre et 10 abstentions) et ses amendements seront discutés en séance plénière du Parlement européen courant octobre, puis les différentes mesures devront ensuite être négociées en trilogue avec la Commission européenne et les 27 Etats-membres avant de trouver une application légale. Pour Jeroom Remmers, « ce premier vote met une forte pression sur les épaules de la Commission et des Etats-membres pour qu’ils avancent des propositions ». 
« Tarification carbone »
Dans son rapport 2020 sur la sécurité alimentaire dans le monde, la FAO avait évalué l’ampleur des « coûts cachés de ce que nous mangeons ». L’agence onusienne estimait que, « si l’on ajoutait les coûts sanitaires et climatiques au coût total (aux prix de gros) du régime de référence représentant le modèle de consommation actuel, ce coût total augmenterait de 50 % au niveau mondial ». Outre les dépenses de santé liées à la prise en charge de maladies comme le diabète de type 2, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires, la FAO s’inquiétait du coût social et économique de l’aggravation du réchauffement climatique. L’alimentation représente près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique et la viande à elle seule pèse de façon disproportionnée dans ces rejets, avec 56 % à 58 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole pour seulement 18 % des calories ingérées.
A la veille d’une série de rendez-vous internationaux (Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires fin septembre, Conférence sur le climat en novembre), 80 organisations internationales, dont la coalition TAPP, lancent en ce mois de septembre une campagne en faveur d’une « tarification carbone de l’alimentation ». Ils enjoignent notamment à une cinquantaine de chefs d’Etat d’intégrer le « coût carbone » dans les prix de la viande et des produits laitiers, tout en prenant des mesures pour soutenir les agriculteurs concernés. Ces cinquante chefs d’Etat, parmi lesquels Xi Jinping, Joe Biden et Emmanuel Macron, sont tous à la tête de pays dont la consommation moyenne de viande par personne excède les recommandations internationales.
> Lire aussi  Consommation, impact climatique, effet sur la biodiversité… Radioscopie d’une planète carnivore
Dans un document publié début septembre, la fondation de sciences politique allemande Heinrich-Böll et l’ONG Les Amis de la Terre ont souligné que la production et la consommation de viande ont doublé en vingt ans, et devraient encore progresser d’ici à 2030, compromettant l’atteinte des objectifs de développement durable que s’est fixée la communauté internationale pour 2030.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/10/les-eurodeputes-lancent-le-debat-sur-une-tva-renforcee-pour-la-viande-et-supprimee-pour-les-fruits-et-legumes_6094239_3244.html>
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7- Une production trop importante de lait bio fragilise la filière, Le Monde, 11/09/21, 09h08 
Laurence Girard

Les volumes sont en hausse de 11 % au premier semestre 2021. Le marché est déséquilibré par une offre abondante et les conversions de fermes pourraient être ralenties. 
« Les agriculteurs bio, au quotidien, ils font la démonstration qu’un autre modèle est possible. Ils nous redonnent espoir », a lancé Nicolas Hulot, à l’ouverture du Congrès mondial de la Bio, qui s’est tenu du lundi 6 au vendredi 10 septembre à Rennes, et dont il avait accepté le parrainage.
Par une concordance des calendriers, ce rassemblement d’acteurs impliqués dans une agriculture plus respectueuse de l’environnement a fait écho au Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature, à Marseille. Déclin de la biodiversité et crise climatique étaient au cœur des débats dans la cité phocéenne. « L’agriculture est un point névralgique de la crise écologique. Elle peut en être la cause, la solution, mais aussi la victime. Ici, nous sommes tournés vers la solution », a ajouté M. Hulot.
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En France, les rangs des agriculteurs désireux de se passer d’engrais et de pesticides de synthèse ne cessent de s’étoffer. Selon l’Agence Bio, le nombre de fermes bio a encore progressé de 13 % en 2020, pour atteindre 53 483. Le mouvement s’est poursuivi au premier semestre 2021.
Un fort dynamisme, malgré des parcours souvent semés d’embûches. En 2021, les producteurs de lait bio en font la dure expérience. Le pis des vaches a été généreux, et les fournisseurs plus nombreux, alors même que la consommation de produits laitiers estampillés de la petite feuille marquait un temps d’arrêt. Résultat : un trop-plein a déséquilibré le marché.
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« Il faut comprendre que la filière bio se construit par paliers. Avec des vagues de conversion d’agriculteurs successives. En parallèle, la consommation de produits bio progressait à un rythme de 15 % à 20 % par an. Or, cette année, elle s’est stabilisée », explique Emmanuel Vasseneix, patron de l’entreprise d’agroalimentaire LSDH. « Au premier semestre 2021, la production laitière bio a progressé de 11 %, avec des pics à 16 % et 17 % en mai et juin, favorisés par une forte pousse d’herbe dans les prés », précise Benoît Rouyer, directeur de la prospective économique du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière.
Guerre des prix dans les supermarchés
« Ce n’est pas la première crise de croissance que la filière laitière bio traverse, mais les volumes aujourd’hui sont plus importants et donc le pilotage est plus délicat », souligne Ivan Sachet, animateur de l’Organisation de producteurs Seine et Loire, qui chiffre le volume de lait bio total à 1,1 milliard de litres en 2020. Face à la difficulté d’écouler les volumes, le surplus a été déclassé, et parfois vendu comme un lait conventionnel sans OGM. A la clé : une baisse de prix.
La situation a été difficile à gérer au sein de la coopérative Biolait, un acteur historique qui collecte le lait des agriculteurs bio sur tout le territoire national. « Les discussions ont été houleuses dans l’enceinte de la coopérative », témoigne Nathalie Delahaye, éleveuse dans le Val-d’Oise et membre de Biolait, dont le lait, au printemps, n’a pas été entièrement valorisé. Selon elle, « les grandes entreprises comme Lactalis profitent de la concurrence, elles déstabilisent le marché. Leur objectif est de mettre le lait bio au même tarif que le conventionnel ».La guerre des prix dans les supermarchés n’épargne pas le rayon bio. « Les acteurs sont attentifs à modérer les ardeurs de la grande distribution à développer des marques de distributeurs bio », estime M. Rouyer.
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Quand des PME comme Triballat Noyal, Sill ou la fromagerie Montsûrs ont maintenu en 2021 le prix de base payé aux agriculteurs bio autour de 470 euros la tonne de lait, Lactalis est passé sous cette barre sur l’ensemble de l’année, négociant une baisse de 5 à 6 euros par tonne. Son grand concurrent, la coopérative Sodiaal a, pour sa part, annoncé à ses adhérents qu’elle déclasserait 10 % des volumes de lait bio livrés par eux, à partir d’août et sur un an. Soit une baisse de 12 euros par tonne en moyenne.
Lactalis comme Sodiaal ont affirmé qu’ils n’allaient plus inciter leurs producteurs à la conversion pour tenter de juguler le flux. « Nous devons toujours nous remettre en question », réagit Mme Delahaye, qui se dit « pleine d’énergie et de projets ». Elle prépare l’ouverture d’une boutique Les Délices des 3D dans sa ferme. « Le lait bio à grande échelle, ce n’est pas évident. On arrive à s’en sortir en faisant du local. » Elle ouvre d’ailleurs les portes de son élevage, l’EARL du Gros Poirier, le 26 septembre, pour la Fête du lait bio.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/11/une-production-trop-importante-de-lait-bio-fragilise-la-filiere_6094292_3234.html>
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8- La vente du site pédagogique et agricole de Grignon rencontre une vive opposition, Le Monde, 12/09/21, 22h39 
Rémi Barroux

Samedi, une manifestation aux portes du château de Grignon, site d’AgroParisTech dans les Yvelines rassemblait les opposants à la vente du domaine pour le projet immobilier d’Altarea, retenu par le gouvernement. 
Ils étaient un peu plus de 500, samedi 11 septembre, devant les grilles du château de Grignon, dans les Yvelines, pour s’opposer à la vente par l’Etat du domaine qui héberge AgroParisTech. Une nouvelle démonstration, après les premières initiatives en 2016 contre l’arrivée du Paris-Saint-Germain, le club de football ayant envisagé d’en faire son nouveau centre, puis d’autres mobilisations dont, au printemps, le blocus du campus par les étudiants de 1re année qui y résident.
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Un site magnifique, fait de bois, de terres agricoles, du château du XVIIe siècle et de nombreux bâtiments qui le jouxtent. Un élément de patrimoine historique, agrologique et pédagogique que les manifestants ne veulent pas voir démembré par le projet immobilier d’Altarea, qui a, entre quatre projets déposés, été retenu.
A l’entrée du site, au bout de l’avenue Lucien Brétignières – ingénieur agronome qui fût directeur, à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, de ce qui s’appelait alors Ecole impériale d’agriculture de Grignon –, habitants, étudiants et anciens de l’école, syndicalistes, militants associatifs, ceux engagés contre l’artificialisation des sols sur le Triangle de Gonesse ou sur le plateau de Saclay (là où s’installe AgroParisTech), et de nombreux élus se sont retrouvés pour dire leur colère devant le scénario retenu.
Le 11 août, la société Altarea annonçait avoir été « désignée par l’Etat lauréat de l’appel à projet lancé pour l’avenir du site de Grignon ». Un coup dur pour celles et ceux qui espéraient voir un autre projet triompher, « Grignon 2026 », mêlant campus international, incubateur, résidences universitaires, centre de conférences, autour de la transition agricole, l’alimentation, l’innovation…, porté par l’association Grignon 2000, qui regroupe des anciens élèves et la communauté de communes Cœur d’Yvelines (31 communes).
Pour un « vrai projet de territoire »
Acclamée, la maire de Thiverval-Grignon (1 100 habitants), Nadine Gohard, a exprimé le souhait que « la vente ne se fasse pas et que l’Etat remette les choses à plat, que l’on porte un vrai projet de territoire ». La promesse de vente doit être signée, fin septembre.
Pour Sophie Primas, sénatrice (Les Républicains) des Yvelines, venue délivrer un message de soutien du président du Sénat, Gérard Larcher, « l’Etat s’est comporté de façon inacceptable vis-à-vis des élus et des citoyens, faisant tout en catimini, au cœur de l’été ». « On est sur un site particulier, on n’était pas contre le transfert d’AgroParisTech, ni contre le fait qu’il y ait un peu de privatisation car il faut assurer le portage financier du projet. Mais cela ne peut se faire sans une concertation avec les élus locaux, les agriculteurs, les associations et les étudiants et la communauté éducative », ajoute la sénatrice.
Le site de Grignon, c’est 310 hectares dont 280 à vocation naturelle. Les 120 hectares agricoles resteraient à la disposition de la ferme pédagogique qui, elle, n’est pas vendue. Le département se portera acquéreur des bois (133 hectares). Mais qu’adviendra-t-il du château, des bâtiments et des dizaines d’hectares restants ?
Accusé de vouloir « bétonner » – « Non au béton à Grignon » lit-on sur des banderoles –, Altarea assure, dans un communiqué du 11 août, que « les 275 hectares d’espaces naturels (…) sont entièrement protégés ». Et met en avant l’installation « d’un pôle d’innovation et de développement économique tourné vers l’agriculture et l’alimentation durable (…) sur 11 000 m2 de bâti existant ». Altarea annonce aussi la réalisation de « 100 logements dont 60 dans des bâtiments anciens réhabilités ». Sans oublier, pour les seniors, une résidence service et un Ephad.
La preuve pour les opposants qu’il y aura de nouvelles constructions et, à terme, d’autres infrastructures pour les nouveaux habitants. « Ils vont casser pour reconstruire, à part la façade du château qui est classée, tous ces travaux auront un coût écologique considérable. Et on peut être sûr que les nouveaux propriétaires loucheront sur les espaces naturels tout autour », dénonce Marlène Stickel, 23 ans, étudiante en 3e année à AgroParisTech.
« L’Etat vend les bijoux de familles »
Pour Joséphine Kollemansberger, maire (LR) de Plaisir (32 000 habitants), à quelques kilomètres de Grignon, « l’Etat vend les bijoux de familles ». « L’idéal aurait été qu’AgroParisTech reste, mais ils s’en vont [la première rentrée à Saclay est prévue en septembre 2022]. Mais, céder le site pour un projet immobilier, et ne pas retenir celui qui avait le soutien des élus locaux et d’une partie de la communauté éducative est absurde », dit l’élue.
> Lire aussi  A Grignon, les étudiants refusent que le domaine agricole et le château soient vendus au privé
Présente à Grignon, Delphine Batho, députée (Deux-Sèvres) et présidente de Génération écologie, dénonce une « opération de spéculation immobilière ». « On parle d’une vente par l’Etat à hauteur de 18 millions d’euros, selon Mediapart, pour une revente à la découpe, par appartement, qui pourrait atteindre 80 millions d’euros. » Venu aussi à la manifestation, Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts (EELV), défend la conservation de ce patrimoine, « qui abrite les archives de René Dumont » (agronome et figure historique de l’écologie, décédé en 2001), et souligne le double langage du gouvernement qui parle d’arrêter l’artificialisation des sols et de respecter la biodiversité et permet à de tels projets de se réaliser.
Pour Julien Lacaze, président de Sites & Monuments, Altarea n’en est pas à un coup d’essai. « Avec Histoire et Patrimoine, leur spécialiste de la” réhabilitation”, ils acquièrent des châteaux, revendent à la découpe, promettant une défiscalisation, et réalisent des projets immobiliers destructeurs. Ils en sont à leur troisième château dans les Yvelines », avance M. Lacaze.
Le ministère de l’agriculture assure n’être pas intervenu dans ce choix. « Le projet de déménagement d’AgroParisTech remonte à 2008, sous Nicolas Sarkozy, et la cession de Claude Bernard [autre site de l’école à Paris] et de Grignon doit financer l’installation à Saclay. C’est la direction de l’immobilier de l’Etat [dépendant de Bercy] qui a mené ce dossier, nous ne sommes pas impliqués. » Conscient cependant de la levée de boucliers générale, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a chargé, le 30 août, Gilles Trystram, le directeur général d’AgroParisTech, d’une mission de « concertations avec la communauté éducative et académique, les Alumnis [les anciens élèves], les collectivités locales, les associations, les autres acteurs scientifiques, éducatifs et économiques (dont agricoles) intéressés à un projet centré sur l’agroécologie, et d’engager pour ce faire les discussions avec Altarea-Cogedim porteur du projet retenu ».
Mission de concertation
« Nous allons discuter avec l’attributaire [Altarea] pour voir si tel un projet est possible. Encore faut-il que les différentes parties prenantes [Grignon 2026, étudiants, chercheurs, anciens élèves…] se mettent d’accord », confie Gilles Trystram. Trop tard ? « Nous demandons à l’Etat de renoncer à cette vente. Cela fait des mois que j’alerte MM. Castex et Denormandie. J’ai voté la loi” climat et résilience”, car l’objectif de zéro artificialisation devait être atteint en concertation avec les élus locaux. Là c’est tout le contraire », proteste Sophie Primas, la présidente de la commission des finances du Sénat.
Les opposants à la cession envisagent une manifestation le 30 septembre devant le ministère de l’agriculture. Et dans les groupes qui discutaient, à l’issue du rassemblement, des moyens d’action « pour bloquer la vente », et, si elle se fait, « pour empêcher le projet de se réaliser », le mot « ZAD » (issu de la célèbre zone à défendre contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes) revenait fréquemment.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/12/la-vente-du-site-pedagogique-et-agricole-de-grignon-rencontre-une-vive-opposition_6094411_3244.html>
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9- Les semences paysannes, un enjeu clé pour l'agriculture biologique, AFP, 13/09/21, 19:00
Hélène Duvigneau

Les carottes peuvent pousser jaunes, violettes ou roses : près de Rennes, un maraicher bio crée ses propres semences, une pratique longtemps abandonnée à l'industrie, mais qui gagne du terrain chez les producteurs bio, désireux de développer des maisons de semences paysannes.
"Il y a carotte et carotte", sourit Corentin Hecquet en dégustant une dizaine d'échantillons de carottes issues de semences sélectionnées par des paysans du monde entier. 
"Selon les attentes du consommateur, on sait que celle-ci a un goût de noisette ou d'ananas", assure le Belge, coordinateur du réseau de semences paysannes Meuse-Rhin-Moselle, lors d'une rencontre organisée à l'occasion du Congrès mondial de la Bio à Rennes.
C'est sur les terres de Jean-Martial Morel, maraîcher bio à Chavagne (ouest) associé à l'institut de recherche agronomique Inrae, que poussent ces carottes parfois jaunes, violettes, blanches ou roses. Sur la soixantaine de légumes qu'il cultive, 90% sont issus de semences qu'il a lui-même produites.
"Quand on est agriculteur bio, on a à disposition des semences hybrides sélectionnées par l'industrie pour produire plus et résister aux maladies, mais qu'on ne peut pas replanter. Moi, j'ai décidé de produire mes propres semences parce qu'elles permettent d'avoir des variétés qui s'adaptent à mon milieu et ont de meilleures qualités gustatives, tout en étant complètement indépendant", explique dans sa serre le maraîcher breton, qui n'utilise "pas de pulvérisateur".
"Je laisse mes plantes fabriquer des défenses naturelles dans leurs gènes", commente-t-il.
Sélectionner ses semences demande toutefois de la technique.
"Il y a 10.000 ans, le paysan était le premier sélectionneur de graines. Puis, on a créé le métier de semencier et le paysan a été dépossédé, après-guerre, de cette partie de l'activité de la ferme", rappelle Véronique Chable, agronome et chercheuse à l'Inrae.
Avec l'industrialisation de l'agriculture, les semences développées en laboratoire sont "certes adaptées pour l'agriculture conventionnelle mais pas pour le bio qui nécessite de travailler sans intrants (pesticides, eau, engrais, ndlr) dans des champs très diversifiés", analyse la chercheuse.
-"Les semences, cœur du bio"-
L'Ifoam (Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique) définit l'agriculture biologique comme "un système de production qui maintient et améliore la santé des sols, des écosystèmes et des personnes".
"Si on prend des plantes qui sont toutes pareilles et qu'on les met en bio sans engrais ni pesticides, ça marche moins bien. Les semences, c'est le cœur du bio qui est une agriculture basée sur les terroirs. On a besoin d'une diversité des semences parce que chaque terroir est différent", confirme Ricardo Bocci, directeur du réseau italien de semences paysannes. 
Petite illustration avec le blé: "Il y a une cinquantaine d'années, le blé poussait très haut avec des racines profondes alors que les plants modernes sont petits avec des racines superficielles", argumente-t-il. Résultat, ces derniers "luttent moins bien contre les mauvaises herbes et trouvent plus difficilement les nutriments et l'eau", ce qui nécessite plus d'intrants.
Le développement de la diversité dans les champs est également l'une des clés pour lutter contre le changement climatique, comme l'explique Véronique Chable dans son livre "La graine de mon assiette" (ed. Apogée). "Des plantes homogènes seront moins résistantes aux maladies ou aux événements climatiques", observe la chercheuse, favorable à un assouplissement de la réglementation afin d'autoriser les ventes de semences paysannes à grande échelle.
Les progrès récents des biotechnologiques avec le développement de la mutagenèse, "nouvelle technique de sélection" qui permet de modifier le génome des plantes sans insertion de gène étranger, inquiètent aussi les producteurs bio, certains y voyant des "OGM cachés". 
"Les biotechnologies sont souvent basées sur des stress majeurs pour dévier les plantes de leur processus naturel, comme des décharges électriques, des rayonnements Gamma pour faire de la mutation ou des produits chimiques pour multiplier le nombre de chromosomes. Finalement, on ne sait plus ce qui est naturel ou pas et on s'éloigne de l'esprit de la bio", estime Véronique Chable.
<https://www.geo.fr/environnement/les-semences-paysannes-un-enjeu-cle-pour-lagriculture-biologique-206243>
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10- Refonte du système d'assurance agricole : un projet de loi annoncé pour janvier 2022, A ctu-environnement, 13/09/21
Dorothée Laperche  

« Nous allons créer le système de l'assurance récolte français », a assuré Emmanuel Macron, le 10 septembre à l'occasion du festival des « Terres de Jim » dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le président a détaillé les évolutions prévues pour épauler les agriculteurs dans les risques pour les cultures que représente le changement climatique.
Le gouvernement compte répartir les responsabilités selon l'intensité de l'aléa. Lorsqu'il sera exceptionnel, les agriculteurs bénéficieront d'une intervention nationale : chaque année des fonds de l'État et de l'Europe seront mobilisés à hauteur de 600 millions d'euros pour l'assurance récolte.
Pour les risques de faible et moyenne intensités, le gouvernement souhaite encourager la souscription à une assurance par les agriculteurs. « L'indemnisation de l'État sera ainsi plus généreuse pour les assurés, a détaillé le ministère de l'Agriculture. L'assurance sera plus fortement régulée pour que tous ceux qui veulent s'assurer puissent le faire. Plus les agriculteurs joueront la carte de la prévention, plus l'assurance sera attractive. Une gouvernance tripartite sera mise en place, alliant l'État, les agriculteurs et les assureurs et réassureurs, qui permettra d'acter et de suivre dans la durée les engagements de chacun. »
Par ailleurs, un interlocuteur unique sera créé pour une indemnisation plus rapide du préjudice et garantir une méthode unique de calculs des pertes.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/refonte-systeme-assurance-agricole-projet-loi-annonce-janvier-38158.php4>
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11- L'ONU demande de réaffecter 470 milliards de dollars de subventions agricoles nuisibles sur le plan environnemental et social, ONU Info, 14/09/21

Les subventions mondiales aux producteurs du secteur agricole s'élèvent à 540 milliards de dollars par an, soit 15% de la valeur totale de la production agricole.
À l’horizon 2030, ce montant devrait être multiplié par plus de trois pour atteindre 1.759 milliards de dollars. Pourtant, 87% de ce soutien, soit environ 470 milliards de dollars, entraîne une distorsion des prix et est nuisible sur le plan environnemental et social.
Telles sont les conclusions d'un nouveau rapport des Nations Unies qui appelle à la réorientation des incitations préjudiciables afin d’atteindre davantage d’Objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030 et de concrétiser la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.
Ce rapport est publié avant un Sommet sur les systèmes alimentaires convoqué par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le 23 septembre. Le Sommet lancera de nouvelles actions pour faire progresser les 17 ODD, dont chacun repose dans une certaine mesure sur des systèmes alimentaires plus sains, plus durables et plus équitables.
Le rapport, intitulé A multi-billion-dollar opportunity : Repurposing agricultural support to transform food systems, publié par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), constate que le soutien actuel aux producteurs consiste essentiellement en des incitations par les prix, telles que les droits de douane à l'importation et les subventions à l'exportation, ainsi qu'en des subventions fiscales liées à la production d'un produit ou d'un intrant spécifique. Ces mesures sont inefficaces, faussent les prix des denrées alimentaires, nuisent à la santé des populations, dégradent l'environnement et sont souvent inéquitables, favorisant les grandes entreprises agroalimentaires au détriment des petits exploitants, dont une grande partie sont des femmes.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2021/09/1103642>
Sur le même sujet : 
> Les subventions agricoles jugées « néfastes sur le plan social et environnemental » par trois agences de l’ONU, Le Monde, maj le 15/09/21 à 12h34 
Mathilde Gérard
Dans un rapport conjoint, la FAO, le PNUD et le PNUE décortiquent le modèle de subsides au secteur agricole (aides fiscales, barrières tarifaires, etc.) et leurs effets sur les prix, la production, l’environnement et la santé. 
La majorité des subventions agricoles versées dans le monde « entraînent des distorsions de prix et sont néfastes sur le plan social et environnemental ». Ce constat n’émane pas de coalitions d’ONG ou de syndicats de petits producteurs, mais de trois agences onusiennes : l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’environnement (FAO), le Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE) et celui pour le développement (PNUD).
Intitulé « Une opportunité à plusieurs milliards de dollars – réorienter le soutien agricole », le rapport a été publié mardi 14 septembre, à quelques jours d’un sommet sur les systèmes alimentaires, qui se tiendra en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le 23 septembre. Il constitue un « avertissement à l’égard des gouvernements pour qu’ils réforment leurs programmes de subventions agricoles », souligne le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, en préambule du texte.
Petits producteurs pénalisés
Les agences onusiennes ont calculé que l’ensemble des mesures de soutien agricole équivalaient à 540 milliards de dollars par an (457 milliards d’euros), soit 15 % de la valeur productive de l’agriculture, et pourraient tripler d’ici à 2030. En examinant de plus près le type de mesures mises en place (aides fiscales, aides à l’hectare, barrières tarifaires, aides couplées, c’est-à-dire destinées à un certain type de produit, etc.), la FAO, le PNUE et le PNUD considèrent que 87 % de ces subventions entraînent des effets délétères. Soit parce qu’elles sont inéquitablement distribuées et pénalisent certaines catégories comme les petits producteurs, soit parce qu’elles entraînent des effets indésirables pour l’environnement et le climat ou encore parce qu’elles favorisent certaines monocultures au détriment d’une variété d’aliments plus sains. Au Sénégal par exemple, la filière arachide, fortement subventionnée, est allée jusqu’à représenter 40 % des terres cultivées, avant que le pays ne lance, à la suite des émeutes de la faim de 2007-2008, un programme d’intensification des cultures de riz, au nom de l’autosuffisance alimentaire. Constatant un appauvrissement de ses sols, Dakar cherche désormais à diversifier ses cultures et à développer les filières de fruits et légumes, ainsi que d’autres céréales, comme le mil.
> Lire le reportage : Au Sénégal, le mil, céréale millénaire et dernier rempart contre la sécheresse
Pour mener leur analyse globale, les experts des trois agences se sont appuyés sur différentes bases de données sur les politiques d’aides agricoles mondiales, notamment celles de l’OCDE, afin d’établir un état des lieux exhaustif des mesures adoptées. « Dans les pays à revenus intermédiaires, les mesures de distorsion de prix deviennent de plus en plus courantes, note Marco Sanchez Cantillo, directeur de la division agroalimentaire de la FAO et principal auteur du rapport. Dans les pays à bas revenus, le secteur agricole est pénalisé par des prix maintenus très bas pour protéger les consommateurs. » Au niveau mondial, les denrées les plus subventionnées sont la viande, les produits laitiers, le riz, qui sont aussi les plus consommatrices de ressources, ainsi que le sucre.
> Lire aussi  Faim dans le monde : « La vraie solution n’est pas de distribuer de la nourriture, mais d’aider les populations à produire »
Les chercheurs ont ensuite étudié les effets qu’entraînerait la suppression de différents types de subsides : sur les niveaux de production, de consommation, de revenu, sur les émissions de gaz à effet de serre ou encore en termes de pollutions. Des scénarios « théoriques », qui servent à illustrer et à comprendre l’impact des différentes politiques et des compensations à mettre en place.
« La majorité des subsides sont biaisés en faveur de politiques néfastes pour la nature, le climat, la nutrition et la santé, tout en désavantageant les femmes et les petits paysans du secteur », constatent les organisations internationales. Pour Andrea Bassi, l’un des coauteurs du rapport, « c’est un changement important de paradigme que d’examiner une politique de subventions non plus au prisme d’un ou de deux indicateurs (principalement les revenus et la production), mais à travers un éventail beaucoup plus large ». 
> Lire aussi  Près d’un tiers de la population mondiale en insécurité alimentaire, en forte hausse en 2020
Réorientation nécessaire
Alors que l’insécurité alimentaire s’aggrave dans le monde et que près de 10 % de la population mondiale souffre de faim chronique, les trois agences internationales insistent sur la nécessité d’aligner les objectifs agricoles avec les objectifs de développement, de climat et de protection de la biodiversité.
Emile Frison, membre du panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-food), qui n’a pas participé à ce rapport, en salue le message : « Tout le monde est d’accord pour dire que nos systèmes alimentaires ne sont pas durables et que les subsides agricoles sont une partie de ce qui fonctionne mal, souligne le chercheur agronome belge. Mais c’est inédit que trois agences le disent ensemble, et de façon aussi explicite. »
Loin d’appeler à supprimer les subventions agricoles, les agences insistent sur la nécessité de les réorienter. « Supprimer graduellement le soutien le plus néfaste est essentiel, mais ne portera pas ses fruits si les ressources ne sont pas réallouées en faveur de la provision de biens publics et de services pour l’agriculture », indique le rapport onusien. Emile Frison regrette cependant qu’il n’aille pas plus loin dans la définition des solutions. « Une des limites de cette étude est de ne pas être plus explicite sur le type d’agriculture à soutenir », déplore l’expert, pour qui « ce document aurait pu être l’occasion d’exprimer plus fermement la nécessité d’une transformation agroécologique ». 
Trop clément pour la PAC
Le rapport se montre par ailleurs clément à l’égard de la politique agricole commune (PAC), l’un des principaux budgets de l’Union européenne, citée en exemple dans le document comme un programme ayant entamé des réformes plus durables. Plusieurs audits ont pourtant montré les limites de la PAC, notamment sur le plan de la protection de la biodiversité et des émissions de gaz à effet de serre agricoles, qui ne baissent plus depuis 2010, comme l’ont établi deux analyses récentes de la Cour des comptes européenne.
> Lire aussi  La politique agricole commune en échec sur la question climatique
Enfin, en fonction de la volonté des Etats à réformer leur modèle, la refonte des aides souhaitée dans ce rapport pourrait aussi rester un vœu pieux. Les experts onusiens en conviennent, soulignant notamment le poids des intérêts privés, qui verront un avantage à prolonger le statu quo. En Europe, par exemple, le nouveau schéma de la PAC, qui entrera en vigueur en 2023, ne prévoit pas de changement profond d’orientation, en dépit de quelques nouveaux instruments verts. « La majorité des subsides de la PAC continueront d’être attribués par hectare, et non sur la base de performances environnementales, signale Emile Frison. Dans la prochaine PAC, les outils qui portent des ambitions vertes seront laissés à la discrétion des Etats, qui auront la liberté de décider comment attribuer les montants. » Avec une échéance courant jusqu’en 2027, cette PAC est ainsi décriée comme une occasion manquée de contribuer aux objectifs de développement durable pour 2030.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/14/les-subventions-agricoles-jugees-nefastes-sur-le-plan-social-et-environnemental-par-trois-agences-de-l-onu_6094626_3244.html>
En savoir plus :
> Report. A multi-billion-dollar opportunity : Repurposing agricultural support to transform food systems <https://www.unep.org/fr/resources/repurposing-agricultural-support-transform-food-systems>, FAO, PNUD & PNUE, 14 september 2021
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12- Aux arbres, citoyens ! : dans le Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver, AFP, 16/09/21, 20:00
Loïc Vennin

"Il faut sauver ce qui peut encore l’être" : dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de chênes, hêtres et autres châtaigniers pour empêcher leur destruction au profit d'arbres résineux, plus rentables mais "catastrophiques" pour la biodiversité.
Plus rien ne se dresse sur la colline dénudée. Au milieu de l'ancienne forêt devenue désert, la statue de Saint Marc, où les randonneurs se reposaient à l'ombre, garde dorénavant un cimetière de troncs couchés attendant d'être ramassés.
"C'est une catastrophe écologique et visuelle", enrage Régis Lindeperg, de l'association Adret Morvan qui lutte contre l'enrésinement. Dans cette parcelle du Vieux Dun (Nièvre), une vingtaine d'hectares d'épicéas viennent d'être coupés.
"Les coupes rases libèrent du carbone, assèchent les sources et appauvrissent les sols, ce qui empêche plus d'une ou deux replantations. Les sylviculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis", raille M. Lindeperg.
"En un siècle, on aura tout grillé", abonde Frédéric Beaucher, qui défend la "vraie" forêt, de feuillus, contre les rangs d'oignon de pins "plus proches du champ de maïs" en terme de biodiversité, selon Régis Lindeperg.
Contre les "planteurs de résineux", qui représentent selon lui une bonne partie des propriétaires forestiers ou des sylviculteurs du Morvan, M. Beaucher a créé en 2015 Le Chat Sauvage, un groupement forestier de citoyens prêts à acheter des feuillus, et ainsi "sauver ce qui peut encore l'être". "On a maintenant 120 hectares de forêts et plus de 500 sociétaires".
Roger Denis est de ceux-là. En 45 ans de médecine de campagne à parcourir le Morvan, ce retraité de 69 ans a vu "le paysage se modifier" et a investi plus de 10.000 euros dans le Chat Sauvage.
Jadis marginaux, les résineux représentent 47% des 155.000 hectares de forêts du Morvan, selon des chiffres de 2016 du Parc naturel régional (PNR).
Et "le phénomène s'accélère", assure Jean-Sébastien Halliez, maire PS de Brassy (Nièvre). "Sur la commune, il existe peut-être une dizaine de coupes rases. Il y a une dizaine d'années, il n'y en avait qu'une de temps en temps".
- "Une goutte d'eau" -
Entre 2005 et 2016, 4.270 ha de feuillus ont été rasés et 10.860 ha de résineux plantés, selon le parc régional.
C'est que le calcul est simple, explique Tristan Susse, expert forestier : le pin Douglas, résineux préféré dans le Morvan, "produit 400 m3 l'hectare, à 60-70 euros le m3, le feuillu 100 m3 et pour 50 euros le m3 en moyenne".
Le cours du Douglas a de plus quasiment doublé en deux ans, notamment en raison de la mode des constructions en bois.
"Si on ne fait rien, on ne voit pas ce qui empêcherait l'enrésinement total du Morvan", avertit Sylvain Mathieu, président du PNR et vice-président PS de Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt. 
"La seule solution est une loi interdisant les coupes rases, comme en Suisse", répond Lucienne Haèse, 80 ans et figure historique du mouvement. En 2003, cette pionnière a créé à Autun (Saône-et-Loire) le Groupement forestier pour la sauvegarde des feuillus du Morvan (GFSFM), premier du genre en France. 
Aujourd'hui, le GFSFM, en charge du sud du Morvan, a 350 ha et 970 sociétaires. Avec Le Chat Sauvage, son petit-frère dans le nord, cela fait moins de 500 ha.
"Oui, c'est une goutte d'eau", reconnaît M. Beaucher. "Mais cela permet d'interpeller. Et ça fonctionne : il y a une prise de conscience". 
De plus en plus de petits propriétaires vendent leurs forêts aux groupements citoyens "pour qu'elles échappent à l'enrésinement", affirme Mme Haèse. 
Et certains forestiers assurent avoir évolué, comme la Société forestière, qui gère 6.900 ha dans le Morvan. 
"Depuis deux ans, la Société forestière n'a programmé aucune transformation de feuillus en résineux au sein du parc du Morvan", affirme ainsi Amaury Janny, directeur pour la région centre. La surface de monocultures de résineux va même "diminuer", selon lui, car les replantations vont dorénavant se faire avec un "mélange de trois essences" et non plus seulement du Douglas par exemple.
<https://information.tv5monde.com/info/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-la-sauver-424645>
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13- Reportage. Le pirarucu, poisson géant et sauveur de l’Amazonie ?, Le Monde, 17/09/21, 01h56
Bruno Meyerfeld (Amazonas, envoyé spécial)

Menacé d’extinction dans les années 1990, cet omnivore vorace évoluant en eau douce (mesurant jusqu’à trois mètres de long) a été l’objet d’une politique de préservation efficace. Aujourd’hui, il pourrait offrir des débouchés aux communautés de pêcheurs de la forêt tropicale. 
Disons-le franchement : avec sa tête aplatie, ses yeux globuleux et son air toujours boudeur, il est plutôt franchement laid. De notoriété générale, il n’est pas non plus très malin. Solitaire, craintif, il se déplace peu, mange tout et n’importe quoi. Résultat : il est gros, obèse même – 100, 200 voire 300 kg sur la balance. A première vue, le pirarucu n’a rien d’un héros. Et pourtant, l’avenir de l’Amazonie repose – peut-être – sur lui.
Inconnu en Europe, ce poisson géant d’eau douce est une star dans la forêt tropicale. Couverte d’écailles rosées (pira signifie « poisson » et rucu « rouge », en langue indigène tupi), la bête peut mesurer jusqu’à 3 mètres de long. Omnivore vorace, doté d’une énorme bouche, il avale tout ce qui passe à sa portée : poissons, insectes, fruits, crustacés, et, à l’occasion, serpents, tortues et petits oiseaux…
> Lire aussi  Au Brésil, la déforestation de l’Amazonie au plus haut depuis 2008
Dès lors, pas étonnant que l’imposant poisson soit devenu l’un des symboles de l’Amazonie. Le pirarucu, pêché depuis des lustres pour sa chaire tendre, quasi dépourvue d’arêtes, est souvent représenté sur des fresques murales et célébré lors des fêtes de villages… Mais depuis peu, ce gros nageur à l’air blasé est appelé à un tout autre destin. « Préserver le pirarucu, c’est préserver l’Amazonie », insiste Ana Claudia Torres Gonçalves, coordinatrice à l’Institut Mamiraua, un centre de recherche en développement durable, financé par le ministère des sciences brésilien. Celui-ci veille depuis trente ans au destin d’une vaste réserve de 11 000 km2 sur les bords du rio Solimões, et s’est lancé avec succès dans l’exploitation durable du « géant des eaux douces ».
« Poisson parapluie »
L’histoire commence dans les années 1990. « A l’époque, le pirarucu était en danger d’extinction du fait la surpêche », se souvient Ana Claudia. Progressivement, la police environnementale Ibama en interdit totalement l’exploitation. « Des milliers de pêcheurs se sont alors retrouvés sans revenus et ont perdu l’un de leurs aliments de base », poursuit-elle. En manque d’alternative, beaucoup se tournent vers la déforestation…
Germe alors l’idée d’une pêche durable du pirarucu. Une équipe d’experts de l’institut évalue les stocks restants, offre des formations aux villageois, et signe des accords avec les pêcheurs et les marchés de la région. Finalement, en 1999, l’Ibama donne son accord à des premières prises, en échange de règles strictes : interdiction de prélever plus de 30 % des stocks. Les poissons trop jeunes doivent être relâchés. La pêche n’est permise que de juin à novembre.
> Lire aussi  Quelles innovations pour une pêche durable ?
Les résultats sont spectaculaires : en vingt ans, la population de pirarucu de Mamiraua a été multipliée par cent, passant de 1 500 à 170 000 individus. Aujourd’hui, l’institut travaille avec plus de cinquante communautés villageoises, soit 1 600 personnes, accompagnées depuis la pêche jusqu’à la vente. En 2020, 10 000 pirarucus ont été prélevés, pour un revenu de 2,7 millions de reais (440 000 euros), répartis équitablement entre les exploitants.
Les stocks se sont vite reconstitués. Mieux : à Mamiraua, la déforestation est au plus bas, avec plusieurs années consécutives sans un hectare coupé. « Le pirarucu est un “poisson parapluie”, insiste Ana Claudia. Il est très sensible. Pour survivre, il a besoin que les cours d’eau et les forêts alentours soient parfaitement préservés. Cela incite les communautés de pêcheurs à s’occuper d’environnement et surveiller leur territoire. » 
Un festival gastronomique dédié
Le pirarucu a la cote. Il est l’un des très rares poissons forcé de remonter à la surface pour respirer, toutes les dix à vingt minutes environ, faisant de lui une proie facile pour qui souhaite l’attraper à la lance ou au filet. « Le plus compliqué, c’est le transport. Il faut parfois le porter à plusieurs sur des kilomètres dans la forêt ! », lâche Leonel, pêcheur colombien expérimenté de 65 ans, croisé sur un marché aux poissons près de Tabatinga, à la frontière brésilienne.
Le Brésil connaîtrait-il aujourd’hui une « pirarucu fever » ? Dans l’Etat d’Amazonas (grand comme trois fois la France), où est localisé Mamiraua, 22 municipalités et 10 000 pêcheurs participent désormais à l’exploitation du géant d’eau douce. Quelque 2 500 tonnes de pirarucu ont été sorties de l’eau rien qu’en 2019. Et le chiffre pourrait, selon les experts, doubler sous peu, porté par une demande en pleine explosion à Rio de Janeiro et Sao Paulo.
> Lire aussi  Au cœur de l’Amazonie, le « bouquiniste de la forêt » ne se laisse pas abattre
Dans les métropoles du Sud-Est, les plus grands chefs du pays s’arrachent le poisson aux écailles roses. Au mois de juillet, un festival gastronomique spécial, organisé par la marque Goût d’Amazonie, a réuni plus de 70 restaurants et bars à Rio. « C’est un poisson extraordinaire, dont le goût se rapproche de celui du brochet. On peut le préparer de mille manières », vante le chef Ricardo Lapeyre, patron du chic et bien nommé établissement Escama (« écaille ») à Rio, qui propose à ses clients un étonnant « strudel de pirarucu ».
Certains voient grand pour le « géant de l’Amazone ». « Ce poisson a un avenir hors du Brésil », assure Vanessa Gonçalves, analyste de projet à Belem, en Amazonie, du Programme des Nations unies pour le développement. L’institution a financé pour 100 000 reais la création d’un QR code spécifique au pirarucu, permettant une meilleure traçabilité du produit. « Le but, c’est de faciliter son accès au marché », justifie-t-elle.
« Production pas encore viable »
Mais les défis demeurent nombreux. Et l’histoire est cruelle. Jusqu’à présent, de la fève de cacao en passant par l’açaï et le caoutchouc, aucun produit durable « made in Amazonia » n’a réussi à percer durablement sur le marché mondial. La forêt tropicale est riche, mais affreusement difficile d’accès. Sortir et exporter un poisson tel que le pirarucu en respectant une stricte chaîne du froid relève ici de l’exploit logistique.
« La production n’est pas encore viable, c’est vrai, admet Adevaldo Dias da Costa, membre de l’Association des producteurs ruraux de Carauari, municipalité très active dans la pêche au pirarucu.Chacun de nos 221 pêcheurs touche en moyenne 2 329 reais [379 euros] par saison. C’est très peu par rapport au travail fourni, et surtout, ça ne suffit pas pour vivre une année. Sur le marché, le cours du pirarucu plafonne à 4 reais le kilo. Il faudrait qu’on passe au-dessus de 10,8 reais pour que ce soit rentable. »
« On est loin de pouvoir passer à l’étape industrielle, commente Alexandra Bentes, chercheuse à l’Embrapa, entreprise d’Etat brésilienne spécialisée dans l’agronomie et la pisciculture. C’est un poisson qui reste peu étudié. On connaît mal son cycle de reproduction, son mode d’alimentation et la production d’alevins. On a besoin de beaucoup plus de recherches et d’investissement pour accroître la productivité et la qualité du produit. »
> Lire aussi  « L’Amazonie brésilienne n’assure plus son rôle de poumon de la planète »
Peu de chance de voir ces investissements offerts par les pouvoirs publics : à Brasilia, le président Jair Bolsonaro est tout entier acquis aux vues de l’agronégoce et au saccage de la forêt. Une situation préoccupante, mais qui pour certains pourrait paradoxalement faire une bonne publicité au poisson géant. « Cuisiner et manger du pirarucu aujourd’hui, c’est un acte politique, lance le chef carioca Ricardo Lapeyre. C’est montrer qu’on s’oppose à Jair Bolsonaro et à la destruction de l’Amazonie ! »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/17/le-pirarucu-poisson-geant-et-sauveur-de-l-amazonie_6094954_3244.html>
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14- USA : des séquoias emballés dans de l'alumunium pour les protéger des incendies, AFP, 17/09/21, 02:00

Les secours ont emballé jeudi dans des couvertures ignifugées des séquoias géants, les arbres les plus imposants du monde, pour les protéger des feux de forêt qui ravagent la Californie, en proie à une sécheresse chronique.
Un bosquet de séquoias, dont le "Général Sherman" et ses 83 mètres de haut, considéré comme l'arbre le plus volumineux du monde, ont reçu la visite de pompiers qui ont enroulé la base des troncs de feuilles d'aluminium au cas où les flammes menaceraient ces arbres millénaires.
Quelque 2.000 pompiers au total sont mobilisés dans la zone du parc national de Séquoia, dans le centre de la Californie, pour débroussailler et y pré-positionner des engins.
"Ils prennent des mesures extraordinaires pour protéger ces arbres", a dit l'une des responsables du parc, Christy Brigham, citée par le quotidien Mercury News. "On veut vraiment faire tout notre possible pour protéger ces arbres vieux de 2.000 à 3.000 ans", souligne-t-elle.
Des milliers de km² de forêts ont déjà brûlé cette année en Californie. Le nombre et l'intensité des feux se sont multipliés ces dernières années dans tout l'ouest des Etats-Unis, avec un très net allongement de la saison des incendies. 
Selon les experts, ce phénomène est notamment lié au réchauffement de la planète : l'augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits forment un cocktail incendiaire idéal.
Deux incendies brûlaient jeudi à proximité de la "Forêt Géante" du parc Séquoia, qui abrite cinq des arbres les plus volumineux connus dans le monde, dont le "Général Sherman", et attire en temps normal des dizaines de milliers de touristes.
Les incendies de faible intensité ne sont en général pas suffisants pour nuire aux séquoias géants, adaptés à ces sinistres avec leur écorce très épaisse et leurs branches situées très en hauteur, hors d'atteinte des flammes.
Au contraire, ces arbres ont besoin des incendies pour se reproduire : la chaleur des flammes fait éclater les cônes comme du pop-corn pour en libérer des centaines de graines.
Mais ces géants, qui ne poussent qu'en Californie sur les contreforts de la Sierra Nevada, ne sont en revanche pas adaptés pour survivre aux feux plus intenses qui ont eu tendance à se déclarer ces dernières années à la faveur du changement climatique.
"En termes climatologiques, on est en terre inconnue", s'inquiète ainsi Crystal Kolden, spécialiste des incendies à l'Université de Californie à Merced, citée par le Los Angeles Times.
En mai dernier, des experts avaient eu la surprise de découvrir un séquoia géant en train de se consumer lentement, comme une bûche dans la cheminée, après avoir été pris dans un gigantesque incendie qui avait ravagé la région neuf mois plus tôt.
<https://information.tv5monde.com/info/usa-des-sequoias-emballes-dans-de-l-alumunium-pour-les-proteger-des-incendies-424758>
Sur le même sujet :
> Les pompiers californiens ont bon espoir de sauver les séquoias géants des incendies <https://information.tv5monde.com/info/les-pompiers-californiens-ont-bon-espoir-de-sauver-les-sequoias-geants-des-incendies-424910>, AFP, 17/09/21,  23:00
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15- Algues vertes : face à face tendu entre militants et agriculteurs, AFP, 17/09/21, 23:00

Un tas d'algues vertes fraîches et quelques bottes de paille disposés devant l'entrée de la chambre d'agriculture des Côtes d'Armor : un face à face tendu a opposé vendredi agriculteurs et militants d'Extinction Rebellion (ER) dénonçant la persistance de la pollution du littoral.
"Ce que vous faites là, c'est indécent. Ne rendez pas responsables (de cette pollution) les gars (des agriculteurs, ndlr) qui sont là", s'est exclamé Didier Lucas, président de la chambre d'agriculture, à l'adresse des militants environnementaux qui revendiquent la non violence comme mode d'action.
"On a besoin de paysans. A vous de dire au ministère de l'agriculture et à Bruxelles que cette agriculture, ça ne va pas, qu'il faut changer" de modèle agricole, lui a rétorqué une militante.
"Vous mettez à chaque fois les agriculteurs en cause. C'est à l'Etat qu'il faut aller dire" que cette situation doit cesser, a relancé Didier Lucas.
La Bretagne a connu cette année une "prolifération très importante" d'algues vertes et les trois quarts des échouages de ces algues se sont concentrés sur deux baies des Côtes d'Armor, selon le centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva) chargé de la surveillance de ce phénomène qui pollue certaines côtes bretonnes depuis une cinquantaine d'années.
Les militants d'Extinction Rebellion ont rappelé que, selon la Cour des comptes, les flux d'azote (nitrates) qui alimentent la prolifération des algues vertes dans les baies sont "à plus de 90% d'origine agricole".
A l'issue de l'échange, les militants d'ER ont fait une minute de silence "pour les morts des algues vertes et pour les agriculteurs qui se sont suicidés".
Les algues vertes en décomposition dégagent un gaz toxique qui, à forte concentration, peut s'avérer mortel. 
Selon Santé publique France, 529 agriculteurs se sont suicidés en 2016, la mortalité la plus élevée par catégorie professionnelle.
<https://information.tv5monde.com/info/algues-vertes-face-face-tendu-entre-militants-et-agriculteurs-424893>
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16- Blé, orge, soja, sucre, café ou fruits, le cours des produits alimentaires flambe, Le Monde, 18/09/21, 05h23 
Laurence Girard

La flambée des cours des matières premières agricoles, le coût des emballages et de l’énergie pourraient accélérer des hausses de prix déjà visibles sur les produits de première nécessité. 
A la boulangerie Attos, boulevard Saint-Marcel, à Paris, le prix de la baguette tradition est passé cet été de 1,20 à 1,30 euro. Soit près de 8 % de hausse. Si tous les artisans boulangers n’ont pas franchi ce pas, le cas n’est pas isolé. Il illustre bien la pression des hausses de matières premières sur les prix alimentaires.
L’évolution du cours du blé tendre, prisé par les fabricants de baguettes et de viennoiseries, est, à ce titre, exemplaire. Mi-août, la tonne de grains dorés, livrée à Rouen, se négociait à plus de 250 euros. Du jamais-vu depuis janvier 2013. Même s’il a quelque peu reflué en septembre, le cours affiche une progression de près de 25 % en un an.
Mais les esprits se sont surtout échauffés cet été sur un risque de pénurie de blé dur, et donc sur une flambée de son cours. Il a lui aussi bondi de plus de 20 %, pour atteindre 335 euros la tonne, livrée à La Pallice (Charente-Maritime). Les industriels fabricants de pâtes ont tiré la sonnette d’alarme, en août, pour tenter d’obtenir une renégociation des tarifs auprès de la grande distribution.
> Lire aussi  La rémunération des agriculteurs au cœur du débat de la loi EGalim 2
Les blés ne sont pas seuls à voir leur cotation s’enflammer. L’orge, le soja, le colza, le sucre, le café ou les fruits sont tout autant aspirés dans une spirale haussière. Les aléas météorologiques, avec la canicule enregistrée au Canada, la sécheresse puis le gel au Brésil, les pluies trop abondantes et le gel en France, ont perturbé les espoirs de récolte. A cela s’ajoute une demande soutenue avec la reprise économique.
Explosion des coûts de fret maritime
Signe de cette envolée mondiale des cours, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé, début septembre, que son indice des prix mondiaux des produits alimentaires était reparti à la hausse en août après deux mois de repli. Il affiche un bond de 32 % en un an, porté par les céréales, les huiles et le sucre. Il s’approche du plus haut de l’année, atteint en mai, et du record historique, enregistré en février 2011.
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Mais les industriels de l’agroalimentaire ne s’inquiètent pas uniquement du bond des cours des matières premières agricoles. Ils subissent également la hausse soudaine du prix des emballages, que ce soit le carton ou l’aluminium. L’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), après avoir mené un sondage parmi ses membres, estime qu’elle est comprise entre 12 % et 24 %. Elle met aussi en exergue la progression des tarifs logistiques, avec une explosion des coûts de fret maritime.
Alors que les négociations annuelles entre industriels et grande distribution pour déterminer les prix des produits à marque vont démarrer début octobre pour s’achever le 1er mars 2022, le bras de fer débute. « Il y a forcément besoin de hausses de prix. Ne pas le dire, c’est nier la réalité économique »,martèle Jean-Philippe André, nouveau président de l’ANIA. Un discours décliné dans de nombreuses filières agroalimentaires.
Ainsi, les coopératives laitières ont chiffré entre 5 % et 7 % l’augmentation tarifaire nécessaire pour faire face aux hausses de coûts et revaloriser le prix du lait payé aux producteurs – le lait étant un des rares produits agricoles dont le prix n’a pas bougé cette année et a même baissé en moyenne en 2020, alors que la hausse des cours des céréales, du soja et du colza, qui renchérit d’autant la ration des animaux mais aussi de l’énergie, pèse sur les éleveurs.
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Sans attendre les négociations annuelles, certains industriels ont déjà fait passer des demandes de revalorisation. « Nous avons entre 25 % et 30 % de nos entreprises qui demandent une hausse de tarifs comprise entre 5 % et 6 %. Si ces tarifs étaient acceptés, cela donnerait une inflation comprise entre 1,5 % et 2 % », estime Richard Panquiault, directeur général de l’Institut de liaisons des entreprises de consommation (ILEC).
Guerre des prix entre les enseignes de grande distribution
Des filières agroalimentaires, comme celle des fruits et légumes ou du poulet, ont obtenu des enseignes de distribution des coups de pouce tarifaires. Ainsi, l’Insee chiffre à 5 % la hausse des étiquettes sur les légumes en juillet, comparativement à l’année précédente. La progression est de 3,5 % pour la volaille et de 3 % pour les fruits frais.
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Les industriels comptent sur le soutien des agriculteurs pour faire pression auprès des enseignes et faire passer ce qu’ils jugent être une nécessaire inflation, au moment même où le Sénat va examiner une proposition de loi dont l’objectif est de mieux rémunérer les agriculteurs. Elle doit amender la loi EGalim votée en 2018, qui avait déjà cette ambition en répartissant mieux la valeur au sein de la filière agroalimentaire. Elle n’a pas donné les résultats escomptés. Alors que certains distributeurs, comme Leclerc, qui s’opposait à la loi EGalim, brandissaient le spectre de l’inflation, il n’en a rien été. « Nous perdons de la valeur, nous cumulons une déflation depuis sept ans », affirme M. André.
La guerre des prix entre les enseignes de grande distribution n’a pas faibli. D’ailleurs, selon l’institut d’études IRI, la déflation sur les produits alimentaires dans la distribution a encore été de 0,46 % sur les huit premiers mois de l’année 2021, dont le mois d’août. Avant un retour de l’inflation ?
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3 % : C’est le taux d’inflation dans la zone euro atteint en août, soit son plus haut niveau depuis dix ans, du fait de l’envolée des prix de l’énergie, liée à la reprise économique mondiale, selon Eurostat. L’indice IPCH des prix à la consommation dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique a augmenté de 3,0 % sur un an après + 2,2 % en juillet, des chiffres inchangés par rapport à la première estimation publiée le 31 août. Il s’agit du taux le plus élevé enregistré depuis novembre 2011. Hors énergie et produits alimentaires non transformés, l’inflation ressort à 1,6 % en rythme annuel après 0,9 % en juillet, précise l’agence européenne chargée des statistiques. – (Reuters.)
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/les-prix-de-l-alimentation-dans-une-spirale-haussiere_6095096_3234.html>
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17- La rémunération des agriculteurs au cœur du débat de la loi EGalim 2, Le Monde, 18/09/21, 08h30
Laurence Girard et Cécile Prudhomme

Le texte qui sera examiné par les sénateurs mardi 21 septembre donne lieu à d’intenses tractations entre syndicats agricoles, industriels de l’agroalimentaire et distributeurs. 
La proposition de loi dite EGalim2 sera examinée par les sénateurs mardi 21 septembre, après son adoption par les députés en juin. Elle a donné lieu à d’intenses tractations entre syndicats agricoles, industriels de l’agroalimentaire et distributeurs. Si les divergences sont nombreuses, tous s’accordent sur un point. Ce texte relève davantage d’un geste politique avant l’élection présidentielle. L’enjeu pour Emmanuel Macron est de concrétiser son engagement d’une juste rémunération des agriculteurs, en répartissant au mieux la valeur dans la filière alimentaire, de la production à la distribution.
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Cette promesse était déjà au cœur de la loi EGalim votée en 2018, qui encadrait les promotions et devait favoriser l’établissement des prix de vente des denrées alimentaires en fonction des coûts de production. Las. Les résultats ne sont pas au rendez-vous. La situation de la filière laitière l’illustre. Après une légère hausse du prix moyen du lait en 2019, première année d’application du texte législatif, il a ensuite reculé en 2020 et s’est stabilisé sur le premier semestre 2021, alors même que les coûts de production des éleveurs augmentent. « Nous dénonçons l’application molle ou nulle de la loi EGAlim », a déclaré, jeudi 16 septembre, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche spécialisée de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), avant d’ajouter : « Le prix du lait doit partir du prix de revient agricole, ce n’est pas négociable. »
Cette « sanctuarisation du prix de revient agricole » était au cœur du texte déposé par le député Grégory Besson-Moreau. Le prix des matières premières agricoles ne serait plus négociable entre l’industriel et le distributeur et fixé entre l’agriculteur et l’industriel dans le cadre d’un contrat pluriannuel tenant compte d’indicateurs de coûts de production.
Déséquilibré
Mais les distributeurs trouvent le texte déséquilibré. « Au départ, il permettait d’introduire une contractualisation obligatoire entre le producteur et le transformateur, qui manquait dans EGalim 1, ainsi que la non-négociation des matières premières principales [lait, blé, œufs…]. Or, après les débats à l’Assemblée nationale, il n’y a quasiment plus de contractualisation, et la loi ne concerne même pas les coopératives, qui représentent la moitié du marché », souligne Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). « Bien malin celui qui pourrait dire comment le texte va atterrir après les discussions parlementaires », ajoute Dominique Schelcher, PDG de Système U.
Le projet de loi n’est pas plus limpide pour les industriels. Selon eux, certaines parties du texte seraient difficilement lisibles, voire contradictoires. « Le texte précise que la partie concernant les prix des matières premières n’est pas négociable et que, par conséquent, on ne peut pas y appliquer des remises, analyse Boris Ruy, avocat associé au cabinet Fidal.Mais une autre disposition stipule que l’accord entre fournisseur et distributeur doit prévoir la prise en compte de cette quote-part dans le prix convenu, qui lui est négocié. » Pour M. Ruy, « il est incompréhensible que les grossistes ne soient pas concernés, alors que beaucoup de fruits et de légumes sont achetés auprès d’eux ».
Clarification
Les industriels craignent de subir des pressions de la part des distributeurs qui vont pouvoir comparer les prix d’achat des matières premières agricoles entre les différents fabricants. « Les isoler dans le tarif, cela revient, pour un industriel, à divulguer des secrets d’affaires », explique Richard Panquiault, directeur général de l’Institut de liaison et d’études des industries de consommation. Les industriels souhaitent aussi que les pénalités logistiques, infligées lorsqu’il y a un retard ou un défaut de livraison, soient mieux encadrées, afin d’éviter que la distribution ne refasse ses marges par ce biais.
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« On ne pourra plus négocier le prix du produit, mais seulement les à-côtés, à savoir les services, comprend M. Creyssel. Cela va encourager les importations ou les négociations hors de France, car les produits achetés à l’étranger échapperont à cette loi franco-française. » Sans compter que « le système d’indexation et les demandes de hausse des prix que l’on ne pourra pas négocier font peser un risque d’inflation ».
D’autant que « les industriels nous demandent déjà de répercuter des hausses de tarifs », reconnaît M. Schelcher. Il craint surtout les conséquences des « pénuries de matière première ou de main-d’œuvre chez les fabricants ». « Dès qu’il y a du blé, du sucre…, les prix grimpent. Certains ont aussi du mal à se fournir en emballage. »Le moment de la clarification des règles du jeu est proche. Le calendrier législatif est serré. Le gouvernement souhaite que la loi EGalim 2 s’applique pour les prochaines négociations commerciales entre industriels et distributeurs, qui doivent commencer, en théorie, fin octobre.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/la-remuneration-des-agriculteurs-au-c-ur-du-debat-de-la-loi-egalim-2_6095122_3234.html>
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18- Chronique. « Huile de palme ou de colza, même combat », Le Monde, 18/09/21, 09h15
Laurence Girard

Le cours de la graine oléagineuse a atteint un record historique sur Euronext, frôlant la barre des 600 euros la tonne, observe Laurence Girard, journaliste économique au « Monde ».
Matières premières. L’huile de colza s’enflamme. Sa température est devenue bouillante dans la marmite de la spéculation. Le cours de cette graine oléagineuse a grillé son record historique sur Euronext, cette semaine. Jeudi 16 septembre, il a frôlé la barre des 600 euros la tonne. Du jamais-vu pour ce contrat de matière première agricole. A comparer au prix de 390 euros la tonne, négocié à l’été 2020. Soit un bond de près de 50 %.
« Plusieurs raisons expliquent cette envolée du colza. La première d’entre elles n’est autre que la petite récolte canadienne de canola. Normalement, ce pays en produit près de 20 millions de tonnes, et la récolte cette année est comprise entre 12,5 millions et 13 millions de tonnes. Il manque donc 7 millions de tonnes sur le marché mondial », souligne Arthur Portier, analyste du cabinet Agritel. Sachant que le canola est le nom donné au colza OGM cultivé outre-Atlantique et exporté aux quatre coins de la planète, même en France. Le « dôme de chaleur » qui a sévi au début de l’été au Canada a fait s’envoler en fumée une part de la production.
Pression réglementaire
Autre étincelle qui fait flamber le cours du colza, la spectaculaire envolée du prix de l’huile de palme. « [Celle-ci] se négocie actuellement à un niveau extrêmement élevé, à près de 4 500 ringgits [environ 916 euros] la tonne, contre de 2 000 à 2 500 ringgits la tonne habituellement », affirme M. Portier, avant d’ajouter : « La Malaisie a été confrontée à un problème de main-d’œuvre avec la crise du coronavirus. Près de 80 % des travailleurs dans les plantations sont originaires du Bangladesh et ont eu des difficultés pour venir. Résultat, une partie des fruits a pourri sur pied. »
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Or, le sort boursier des deux huiles est intimement lié. Huile de palme ou de colza, même combat. Il est vrai que les deux sont également prisées par les fabricants de biodiesel. Et que la pression réglementaire s’accroît pour augmenter le flux des huiles végétales dans les réservoirs des voitures. Le prix du biodiesel, après un coup de pompe, lié aux épisodes de confinement en 2020, s’est fortement redressé, également porté par la remontée du cours de l’or noir.
Les agriculteurs français, qui ont admiré leurs tapis de fleurs dorées en avril, font leur compte. Cette année, ils ont engrangé 3,3 millions de tonnes de colza. Un résultat quasi équivalent à celui de 2020, et ce malgré une surface plantée en baisse. Certaines graines mises en terre en août ont souffert de la sécheresse, et le producteur a retourné le champ pour remplacer le colza par une autre culture. Le gel a également fait quelques dégâts en pleine floraison.
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Résultat, la surface plantée en colza est passée au-dessous du million d’hectares, alors qu’elle était, un temps, de 1,3 million à 1,4 million d’hectares. Un rétrécissement qui n’est guère dans le ton du plan protéines végétales prôné par le gouvernement français, soucieux de réduire la dépendance au soja importé pour nourrir les troupeaux. Les animaux croquant tout aussi bien tourteaux de soja, de colza ou de canola. Qu’importe, cette année, les producteurs de colza sont des « huiles ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/huile-de-palme-ou-de-colza-meme-combat_6095130_3234.html>
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En images
19- Agriculture : la production de cornichons relocalisée en France, France 3, Le 19/20, 10/09/21

Très peu caloriques et très bons pour la santé, les cornichons sont, depuis de nombreuses années, produits à l'autre bout du monde, en Inde par exemple. En France, la production connaît un nouvel élan. Illustration dans le Loir-et-Cher et dans la Sarthe. 
Depuis quelques années, à Ouschamps (Loir-et-Cher), Denis s'est mis à cultiver un nouveau fruit : le cornichon. L'industrie missionne une agronome qui accompagne le producteur pour suivre les différentes variétés. "On cherche à restructurer la filière française (...) On est passés de 2 agriculteurs en 2016 à 24 cette année", explique-t-elle. "On commence à reproduire des cornichons en France", se félicite Denis. 
Reitzel relocalise la production en France
Les grands groupes agroalimentaires avaient tout transporté au sud de l'Inde où on peut faire trois récoltes par an avec une main d'œuvre bien moins chère. 98 % des cornichons mangés en France viennent d'Inde. Dans une usine de Dollon (Sarthe), l'industriel croit à la relance de la filière française. Le groupe Reitzel a fait le pari de relocaliser la production sur le territoire français pour accompagner le mouvement des consommateurs qui veulent manger plus proche et bio. Le cornichon, plus sophistiqué, produit de niche, peut sans doute redevenir français. 
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-la-production-de-cornichons-relocalisee-en-france_4767615.html>
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20- Lait bio : pourquoi la France en produit trop, TF1, journal de 20h, 11/09/21

Depuis plusieurs années, le lait bio prend de plus en plus de place dans nos rayons de supermarché. Mais aujourd'hui, les consommateurs s'en détournent. Ils sont tentés par de nouveaux produits : lait équitable, local ou sans OGM, avec des prix attractifs. Une brique de lait bio est en moyenne 30 % plus cher qu'une brique ordinaire. Conséquence, il y a une surproduction de lait bio et une crise se profile. Les producteurs sont obligés de s'adapter. Beaucoup d'agriculteurs conventionnels se sont convertis en bio, car les revenus sont plus attractifs. Mais avec la crise, ceux de Christophe diminuent. Entre 2020 et 2021, le prix de base de ses 1 000 litres de lait est passé de 441 € à 410 €. En France, depuis 2010, le nombre d'exploitations de lait bio est passé de 1 882 à 4 785 en 2020. Face à la crise, les entreprises laitières donnent un coup d'arrêt à la dynamique. Par exemple, le leader français Lactalys a décidé de ne plus aider les agriculteurs à passer en bio. C'est aussi le cas de la petite entreprise comme la laiterie de Nicolas. Il a terminé sa conversion en juin dernier. Les producteurs, préoccupés, espèrent que le marché du lait bio absorbera la surproduction. En attendant, pour écouler les stocks, certaines coopératives le vendent comme du lait ordinaire.
>> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/lait-bio-pourquoi-la-france-en-produit-trop-13746254.html>
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21- Algues vertes : les autorités bretonnes demandent l'aide des agriculteurs, France 2, Le Journal de 13h, 11/09/21

En France, la pollution aux algues vertes sur les côtes du territoire français est désormais dans l'agenda de l'exécutif depuis plusieurs mois. En juillet 2020, la mauvaise gestion de l'État avait été pointée du doigt par la Cour des comptes.
En Bretagne, les habitants de certains villages longeant la côte sont désabusés à la vue d'une mer remplie d'algues vertes, obligeant les autorités à interdire la baignade. Un fléau contre lequel l'État est accusé de ne pas faire assez d'efforts pour l'endiguer. Vendredi 10 septembre, les autorités bretonnes, dont la préfecture de Bretagne, ont proposé un nouveau plan qui implique les agriculteurs. Ces algues prolifèrent l'été principalement à cause du nitrate produit par le lisier et les engrais agricoles.
Les agriculteurs doivent s'impliquer pour stopper les algues vertes
Pour insister, les exploitants à utiliser moins d'engrais des contrats de trois ans vont être proposés. "Dans tout le financement du plan 'Algues vertes' en Bretagne seulement 13% de l'argent revient aux agriculteurs. Si aujourd'hui on estime qu'il faut aller plus loin dans certaines actions, il va falloir mettre les moyens", explique Edwige Kerboriou, la vice-présidente de la chambre régionale d'agriculture de Bretagne.
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/algues-vertes-les-autorites-bretonnes-demandent-l-aide-des-agriculteurs_4768039.html>
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22- Une idée pour la France : les cueillettes solidaires contre le gaspillage, France 2, journal de 13h, 16/09/21

Dans la rubrique du 13 Heures "Une idée pour la France", les équipes de France 2 mettent en avant les initiatives des Français. Jeudi 16 septembre, découvrez Aux arbres citoyens, une association qui récupère les fruits tombés au sol chez les particuliers afin d'en faire don aux banques alimentaires.
Récolter les trop nombreux fruits, qui s'entassent ou qui pourrissent, chez les particuliers afin d'en faire profiter les plus nécessiteux : c'est l'objectif de l'association Aux arbres citoyens, située à proximité de La Rochelle (Charente-Maritime). Équipés de leurs échelles et de paniers, ces bénévoles sont prêts à récupérer tous les fruits qui ne sont pas récoltés chez les habitants volontaires de la région rochelaise. Une cueillette dans un cadre convivial et pour la bonne cause. Lancée il y a un an, l'association a récolté près de 3 tonnes de fruits en 200 cueillettes. Le soutien apporté par ces bénévoles est une aubaine pour les banques alimentaires de la région.
Un rassemblement contre le gâchis
Ce genre d'initiatives se développe également dans le reste de la France, comme le rappelle la journaliste Valérie Heurtel, sur le plateau du 13 Heures de France 2, jeudi 16 septembre. Certaines associations se chargent de récolter des fruits pour les banques alimentaires. Les maraîchers sont également de la partie, préférant donner leurs récoltes à des particuliers et des associations plutôt que de créer du gaspillage. Elle évoque notamment l'appel d'une agricultrice, à Hourtin (Gironde), qui a permis aux particuliers de récupérer près de 500 kilos de tomates.
>> Reportage à voir à : 
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/une-idee-pour-la-france-les-cueillettes-solidaires-contre-le-gaspillage_4773471.html>
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23- Engrais maudits, France 5, Vert de rage, 19/09/21, 20h56

Les engrais phosphatés sont indispensables à l'agriculture moderne, notamment pour la culture de la pomme de terre, un des aliments préférés des Français. Au Maroc, le pays qui détient les plus grandes réserves de phosphate, des habitants se plaignent des impacts de la production d'engrais sur leur environnement et leur santé. Pour les aider à rassembler des données scientifiques, le journaliste Martin Boudot et son équipe, en collaboration avec des biologistes, partent à la recherche des preuves de cette contamination, au Maroc, mais aussi en France.
> Enquête (50 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/vert-de-rage/vert-de-rage-saison-2/2759971-engrais-maudits.html>
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