[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mercredi 22 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 22 Sep 07:56:42 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Stellantis Sochaux contruit l'une des plus grandes centrales solaires en ombrières de France <https://information.tv5monde.com/info/stellantis-sochaux-contruit-l-une-des-plus-grandes-centrales-solaires-en-ombrieres-de-france>, AFP, 09/09/21, 22:00
2- Moscou veut accélérer la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/11/moscou-veut-accelerer-la-mise-en-service-du-gazoduc-nord-stream-2_6094306_3210.html>, Le Monde, 11/09/21, 10h16 
3- Les Français sont particulièrement imprudents sur leur trottinette <https://www.lalsace.fr/magazine-automobile/2021/09/13/les-francais-sont-particulierement-imprudents-sur-leur-trottinette>, L’Alsace avec AFP, 13/09/21, 09:08
4- L’armateur CMA CGM gèle des tarifs de fret, qui ont explosé <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/13/l-armateur-cma-cgm-reduit-des-tarifs-de-fret-qui-ont-explose_6094514_3234.html>, Le Monde, 13/09/21, 18h48
5- Si nous voulons limiter le réchauffement climatique, la production d’énergies fossiles doit baisser de 3 % par an <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-si-nous-voulons-limiter-rechauffement-climatique-production-energies-fossiles-doit-baisser-3-an-56718/>, Futura-sciences, 13/09/21
6- Récit. Angela Merkel, celle qui a dit non au nucléaire <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/14/angela-merkel-celle-qui-a-dit-non-au-nucleaire_6094545_3210.html>, Le Monde, 14/09/21, 02h06
7- Le Prince Albert de Monaco promoteur de l'avion électrique <https://information.tv5monde.com/info/le-prince-albert-de-monaco-promoteur-de-l-avion-electrique-424388>, AFP, 14/09/21, 17:00
8- La Norvège, premier pays producteur de pétrole en Europe, fait un pas de plus vers la fin des énergies fossiles <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/la-norvege-premier-pays-producteur-de-petrole-en-europe-fait-un-pas-de-plus-vers-la-fin-des-energies-fossiles-150155.html>, Novethic, 15/09/21
9- Stockage des déchets nucléaires à Bure : une enquête publique contestée <https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/09/16/stockage-des-dechets-nucleaires-a-bure-une-enquete-publique-contestee_6094835_1653054.html>, Le Monde, 16/09/21, 06h40 
10- A Paris, la guerre des voisins est déclarée contre le futur écoquartier Saint-Vincent-de-Paul <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/09/17/a-paris-la-guerre-des-voisins-est-declaree-contre-le-futur-ecoquartier-saint-vincent-de-paul_6095048_4500055.html>, M le mag, 17/09/21, 15h31 
11- Électricité : le PDG d'EDF appelle à anticiper la consommation future <https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6492915/electricite-le-pdg-dedf-appelle-a-anticiper-la-consommation-future.html>, La Provence, 17/09/21, 17h29
12- Les « passoires thermiques » plus nombreuses que prévu selon les professionnels de l’immobilier <https://www.sudouest.fr/france/les-passoires-thermiques-plus-nombreuses-que-prevu-selon-les-professionnels-de-l-immobilier-5947381.php>, Sud-Ouest avec AFP, 17/09/21, 17h55
13- Gaz, électricité, carburants : une hausse tous azimuts <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/gaz-electricite-carburants-une-hausse-tous-azimuts_6095125_3234.html>, Le Monde, 18/09/21, 09h00 
14- Interview. Energie : « Le déclin à venir du pétrole est une autre excellente raison de faire la transition énergétique » <https://www.20minutes.fr/planete/3125559-20210918-energie-declin-venir-petrole-autre-excellente-raison-faire-transition-energetique>, 20 Minutes, 18/09/21, 10h35
15- Justin Trudeau, le dirigeant canadien, promet l’écologie... en soutenant à fond l’industrie pétrolière <https://reporterre.net/Justin-Trudeau-le-dirigeant-canadien-promet-l-ecologie-en-soutenant-a-fond-l-industrie>, Reporterre, 18/09/21, 16h56
16- TotalEnergies visé par un canular environnemental, une pratique de plus en plus courante <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/totalenergies-vise-par-un-canular-environnemental-une-pratique-de-plus-en-plus-courante-150164.html>, Novethic avec AFP, 18/09/21
17- Question à un expert. Comment est imposée la revente d’électricité photovoltaïque par un particulier ? <https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/09/19/comment-est-imposee-la-revente-d-electricite-photovoltaique-par-un-particulier_6095194_1657007.html>, Le Monde, 19/09/21, 06h00 
18- Eoliennes : la France est à la traîne <https://www.lejdd.fr/Societe/eoliennes-la-france-est-a-la-traine-4067248>, Le JDD, 19/09/21, 08h00
19- Reportage. Strasbourg, la ville qui travaille à rallumer ses étoiles <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/20/strasbourg-la-ville-qui-travaille-a-rallumer-ses-etoiles_6095261_3244.html>, Le Monde, 20/09/21, 01h24
20- La pollution lumineuse délétère pour les populations d’insectes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/20/la-pollution-lumineuse-deletere-pour-les-populations-d-insectes_6095317_3244.html>, Le Monde, 20/09/21, 13h00
21- Prague fait payer cher à la Pologne son addiction au charbon <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/prague-fait-payer-cher-a-la-pologne-son-addiction-au-charbon-1347770>, Les Echos, 20/09/21, 18:50
En images
22- Train, bus, voiture : ils roulent tous à l'hydrogène <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/train-bus-voiture-ils-roulent-tous-a-lhydrogene-95188104.html>, TF1, journal de 20h, 16/09/21
Une publication
23- Pétrole - Le déclin est proche <https://www.seuil.com/ouvrage/petrole-matthieu-auzanneau/9782021480757>, de Matthieu Auzanneau & Hortense Chauvin, Editions du Seuil, 02/09/21

Bien à vous,
Florence

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TENSION DU JOUR : Avec la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, l’Ukraine et Kiev et les Verts allemands affichent leurs inquiétudes après l’annonce de la fin de la construction du pipeline qui relie la Russie à l’Allemagne, via la mer Baltique. (cf. item 2)
BAROMÈTRE DU JOUR : A bord de leur trottinette, les Français font comme s'il s'agissait d'un jouet et que le Code de la route ne s'y appliquait pas. C'est ce qu'a démontré un baromètre publié par Axa Prévention. (cf. item 3)
ANNONCES & APPELS DU JOUR : — Le français CMA CGM, troisième armateur mondial de porte-conteneurs, a décidé de geler, jusqu’au 1er février 2022, ses taux de fret, les tarifs négociés avec ses clients pour transporter leurs produits sur les mers du globe. (cf. item 4)
— Johannes Hahn, le commissaire européen au Budget, vient d'annoncer que les obligations vertes excluront les projets de centrale nucléaire (12 g de CO2/kWh produit, selon le Giec), mais pourront financer des centrales à gaz (490 g de CO2/kWh.) (cf. item 5)
— Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF, a appelé vendredi à anticiper les besoins futurs de la France en électricité, en raison de l'électrification de certains usages mais aussi du développement de l'hydrogène et de la possible réindustrialisation du pays. (cf. item 11)
— Les logements classés F et G devront être rénovés ou seront interdits à la location. Avec le projet de loi climat, le gouvernement fait la chasse aux « passoires thermiques », alors que les professionnels de l’immobilier alertent sur un nombre bien plus important que prévu. (cf. item 12)
RÉCIT DU JOUR : Angela Merkel, la chancelière allemande qui quittera le pouvoir au lendemain des législatives du 26 septembre, a longtemps été favorable à l’atome. Mais après la catastrophe de Fukushima en 2011, elle décide de fermer les centrales, à rebours des positions de sa famille politique. (cf. item 6)
VISION DU JOUR : Bien que l’économie norvégienne soit irriguée par le pétrole, le fonds souverain norvégien a déjà initié un désinvestissement des énergies fossiles. (cf. item 8)
CONTESTATIONS DU JOUR : — Les opposants au projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse) dénoncent la procédure de consultation qui vient de débuter et entendent organiser leurs propres réunions pour informer les habitants et les politiques. (cf. item 9 & suite)
— Porté par la Mairie de Paris, le projet de reconversion du site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul mobilise contre lui une partie des riverains et des personnalités du monde de la culture. (cf. item 10)
FLUCTUATIONS DU JOUR : Alors que les cours du gaz et du pétrole retrouvent de nouveau les sommets sur les marchés, celui de l’électricité repart fortement sur fond de transition écologique. (cf. item 13)
PUBLICATION DU JOUR : Matthieu Auzanneau, Directeur du think-tank The Shift Project, publie avec la journaliste Hortense Chauvin, « Pétrole, le déclin est proche », qui sonne comme un appel urgent à se désaccoutumer de cette énergie fossile. (cf. item 14 & 23)
CONDAMNATION DU JOUR : Varsovie a été condamné à payer 500.000 euros par jour à la commission européenne jusqu'à la mise à l'arrêt de la mine de charbon de Turow. L'extraction de lignite engendre des nuisances en République tchèque voisine, qui a porté le dossier devant la justice européenne. (cf. item 21)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Sur le parking son usine de Sochaux (Doubs), Stellantis est en train d’installer l'une des plus grandes centrales solaires en ombrières de France. (cf. item 1)
— Une étude en vie réelle montre que les zones éclairées la nuit comptent moitié moins de chenilles de papillons de nuit que celles qui sont loin de la lumière et Strasbourg est pionnière dans la réduction de son éclairage, à la fois pour des raisons d’économies d’énergie et pour lutter contre la pollution lumineuse. (cf. item 20, suite & 19)
— Bus, voiture, train : ils roulent à l’hydrogène. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Stellantis Sochaux contruit l'une des plus grandes centrales solaires en ombrières de France, AFP, 09/09/21, 22:00

L'usine Stellantis de Sochaux (Doubs) est en train de s'équiper de l'une des plus puissantes centrales solaires en ombrières de France, dont la mise en service est prévue en 2022, ont annoncé jeudi le constructeur automobile et Engie Green.
Le projet prévoit l'installation de près de 64.000 modules photovoltaïques sur le parking des expéditions de l'usine sochalienne, qui peut accueillir jusqu'à 10.000 véhicules, sur une surface de 22 hectares particulièrement bien ensoleillée, ont précisé les mêmes sources.
La centrale développera une puissance de 29 mégawatts-crête (MWc), soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 13.300 habitants, ou de 30% de l'usine Stellantis de Sochaux, ajoute-t-on.
Les panneaux photovoltaïques sont installés par l'énergéticien Engie Green, qui prendra en charge l'investissement de 36 millions d'euros et assurera l'exploitation pendant 30 ans. L'électricité produite sera ensuite livrée sur le réseau d'Enedis en 20.000 volts.
Le chantier a débuté en septembre 2020 et la mise en service totale de la centrale est prévue en octobre 2022. Il s'agit de l'un des plus importants projets de centrale photovoltaïque en ombrières en cours en France, qui permettra d'éviter l'émission de 1.000 tonnes de CO2.
C'est un projet "emblématique" par l'importance de la surface disponible pour l'installation des ombrières qui abriteront les véhicules, a estimé lors d'une conférence de presse sur le site Christine Lafaix, directrice chez Engie Green, leader français sur l'activité éolienne et photovoltaïque.
L'initiative s'inscrit dans le projet de modernisation "Sochaux 2022" de l'usine historique et centenaire de PSA, devenue Stellantis après la fusion du groupe français avec Fiat Chrysler Automobiles.
Pour Stellantis, cette installation permet de "valoriser notre foncier", note Didier Edelblutte, pilote du projet au sein du groupe.
Le constructeur veut parvenir à "un site neutre en carbone" et "nous sommes complètement engagés dans cette démarche" de développement durable, souligne Frédéric Maliczak, directeur des services techniques de l'usine Stellantis de Sochaux.
Selon Luc Vignal, responsable bâti et ombrières chez Engie Green, cette installation va par ailleurs permettre de générer 130.000 euros de revenus par an pour les collectivités locales grâce à la fiscalité engendrée par l'exploitation du projet.
<https://information.tv5monde.com/info/stellantis-sochaux-contruit-l-une-des-plus-grandes-centrales-solaires-en-ombrieres-de-france <https://information.tv5monde.com/info/stellantis-sochaux-contruit-l-une-des-plus-grandes-centrales-solaires-en-ombrieres-de-france>>
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, Le Monde, 11/09/21, 10h16 
Benoît Vitkine (Moscou, correspondant), Faustine Vincent et Thomas Wieder (Berlin, correspondant)

Kiev et les Verts allemands affichent leurs inquiétudes après l’annonce de la fin de la construction du pipeline qui relie la Russie à l’Allemagne, via la mer Baltique. 
Les derniers tuyaux ont été posés. Trois ans et demi après le début des travaux, le très controversé gazoduc Nord Stream 2 est achevé, a annoncé le géant russe Gazprom, vendredi 10 septembre. Compte tenu des résistances qu’il suscite, nul ne sait toutefois quand et dans quelles conditions ce pipeline de 1 200 kilomètres reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique entrera en service.
A Moscou, l’annonce a été faite sans triomphalisme. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est refusé à évoquer une quelconque « victoire ». Les médias russes, eux, ont repris la nouvelle avec une sobriété inhabituelle.
> Lire aussi  Nord Stream 2, le gazoduc russe qui sème la zizanie en Europe
Il s’agit d’abord de coller à la ligne officielle qui veut que Nord Stream 2 – qui doit acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz par an – ne soit qu’un simple projet économique, et en aucun cas une arme géopolitique. Surtout, le succès russe est si évident qu’il ne demande aucune emphase. Face aux multiples empêchements qui ont menacé jusqu’à l’existence même du projet, Moscou a toujours affiché une détermination et un optimisme sans faille.
Menaces pour l’Ukraine
Sans surprise, l’Ukraine, qui considère depuis toujours que Nord Stream 2 représente pour elle un danger « extrêmement grave », a aussitôt réagi, dans un mélange d’amertume et de colère. L’ex-République soviétique, en guerre dans le Donbass contre des séparatistes prorusses soutenus par Moscou, a affirmé qu’elle allait « se battre contre ce projet politique russe jusqu’à son achèvement et après celui-ci, et même après le commencement des livraisons de gaz ». 
Pour Kiev, la menace est non seulement économique – cela priverait le pays d’environ 2 milliards de dollars de revenus annuels liés aux droits de transit – mais aussi sécuritaire : selon les autorités, la Russie n’aura plus d’obstacle pour lancer une offensive puisqu’elle n’aura plus à se soucier de l’infrastructure gazière installée en Ukraine afin d’alimenter ses principaux clients européens. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a de nouveau mis en garde, vendredi, contre le risque d’une telle « escalade puissante de la part de la Russie ». 
En Allemagne, l’annonce de la fin des travaux intervient deux semaines avant des élections législatives dont les résultats pèseront sur l’avenir du projet. Notamment ceux des Verts, qui sont opposés à Nord Stream 2 pour des raisons environnementales et stratégiques. « Les travaux sont terminés, mais l’étape de la certification ne fait que commencer. Les élections peuvent décider de mettre Gazprom face à quelques complications juridiques supplémentaires », a prévenu l’eurodéputé écologiste allemand Reinhard Bütikofer, sur Twitter.
> Lire aussi  En Allemagne, la peur d’un abandon du gazoduc Nord Stream 2
Reste qu’à part les Verts, tous les autres partis allemands sont favorables à Nord Stream 2, à commencer par le SPD et la CDU-CSU, qui gouvernent ensemble aujourd’hui et dont l’un ou l’autre dirigera vraisemblablement la prochaine coalition au pouvoir à Berlin. Même si les écologistes font partie du gouvernement, leur marge de manœuvre sera donc limitée, surtout si le gazoduc entre en service avant la formation de la prochaine coalition. Selon la plupart des observateurs, celle-ci pourrait n’être constituée qu’à la toute fin de l’année ou au début de 2022, compte tenu des négociations qui risquent d’être longues dans le cas – probable – où trois forces politiques seraient impliquées, et non plus seulement deux comme cela a toujours été le cas jusqu’à présent.
> Lire aussi notre éditorial : Nord Stream 2 : la solidarité européenne à l’épreuve d’un gazoduc
« Formalités »
Dans ce contexte, on comprend pourquoi le Kremlin, vendredi, a fait part de son désir de voir le gazoduc mis en service au « plus vite », et de nouveau affiché son optimisme : M. Peskov a qualifié les derniers obstacles administratifs de « formalités » et estimé que les deux parties, russe et allemande, avaient « intérêt » à ce que les choses aillent rapidement.
Si Gazprom devait être forcé de se retirer d’une partie du projet, en vertu des règles européennes de concurrence, les observateurs estiment que le géant pétrolier Rosneft pourrait venir en soutien et récupérer les parts nécessaires. Dans les derniers mois, lorsque les sanctions américaines ont forcé la compagnie suisso-néerlandaise Allseas à se retirer, Gazprom a su adapter ses propres navires au défi technologique représenté par la pose des derniers tuyaux.
Désabusé, Mikhail Podolyak, conseiller du chef de l’administration présidentielle ukrainienne, espère malgré tout parvenir à empêcher les Européens de commettre « la chose la plus stupide de la décennie en acceptant Nord Stream 2 sous la forme souhaitée par le Kremlin », car « il est clair pour tout observateur rationnel qu’il s’agit d’un projet anti-européen », affirme-t-il au Monde. Il table désormais sur les divisions européennes pour éviter la mise en service du gazoduc et que le Kremlin ne l’utilise comme une arme géopolitique. « L’Ukraine sait depuis longtemps ce qu’est le chantage au gaz russe. Les Européens peuvent le voir dès maintenant », avertit-il.
> Lire l’éditorial du « Monde » : Face à la Russie, il faut arrêter le gazoduc Nord Stream 2
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/11/moscou-veut-accelerer-la-mise-en-service-du-gazoduc-nord-stream-2_6094306_3210.html>
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, L’Alsace avec AFP, 13/09/21, 09:08

A bord de leur trottinette, les Français font comme s'il s'agissait d'un jouet et que le Code de la route ne s'y appliquait pas. C'est ce qu'a démontré un baromètre publié par Axa Prévention.
Sur leur trottinette, les Français sont de plus en plus imprudents, selon les résultats d'un baromètre de la sécurité routière publié par Axa Prévention.
Ce mode de transports s'est largement développé ces dernières années, et encore plus en 2020 du fait de la crise sanitaire. Mais les Français font comme si le Code de la route ne s'y appliquait pas.
Parmi les 237 utilisateurs de trottinettes interrogés dans le cadre de l’enquête, 78 % disent téléphoner en roulant fin 2020 soit 23 % de plus qu’en début d’année, 72 % consultent ou envoient des SMS (+25) et 65 % consultent ou publient sur les réseaux sociaux (+46).
Un "jouet augmenté"
«Il y a beaucoup de comportements déviants. Cela est lié au sentiment que la trottinette est un jouet augmenté», estime Eric Lemaire, président de l’association Axa Prévention.
Le fait que les «trottinettes ne soient pas considérées comme dangereuses, même sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants» donne lieu à des comportements «inconscients», selon Eric Lemaire.
Selon lui, il y a aussi des «problèmes de réglementation» et un déficit de campagne de communication sur les règles qui s’appliquent pour ce type de véhicule.
Ils sont ainsi 79 % à déclarer rouler sur le trottoir, 68 % à ne pas porter de casque et 66 % à ne pas s’arrêter au feu orange.
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Étude réalisée par Kantar du 6 janvier au 6 février 2020 auprès d’un échantillon de 2 196 personnes puis du 4 novembre au 18 novembre auprès d’un échantillon de 2 161 personnes, tous deux représentatifs de la population française métropolitaine âgée de 18 à 75 ans.
<https://www.lalsace.fr/magazine-automobile/2021/09/13/les-francais-sont-particulierement-imprudents-sur-leur-trottinette>
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4- L’armateur CMA CGM gèle des tarifs de fret, qui ont explosé, Le Monde, 13/09/21, 18h48
Jean-Michel Bezat

Depuis la mi-2020, les échanges commerciaux sont repartis en flèche. Face à cette situation inédite, le groupe marseillais a décidé de geler, jusqu’au 1er février 2022, ses taux de fret pour les contrats spots, négociés pour moins de trente jours. 
Le fait est historique dans le monde très concurrentiel de la marine marchande : le français CMA CGM, troisième armateur mondial de porte-conteneurs, a décidé, le 9 septembre, de geler, jusqu’au 1er février 2022, ses taux de fret, les tarifs négociés avec ses clients pour transporter leurs produits sur les mers du globe.
Cette mesure concerne les contrats spots (taux négociés pour moins de trente jours), et non les contrats de long terme, qui couvrent près de 80 % de son activité. Dès le lendemain, l’allemand Hapag-Lloyd (numéro cinq mondial) décidait à son tour un plafonnement, sans en préciser la durée.
> Lire aussi  « Entre les usines et les magasins, le transport maritime risque d’être le maillon faible du circuit de distribution dans les prochains mois »
Le groupe situé à Marseille souhaite ainsi « privilégier une relation de long terme avec ses clients, face à une situation inédite pour le transport maritime ». Inédite, en effet. Depuis la mi-2020, les échanges commerciaux sont repartis en flèche pour plusieurs raisons : reprise de l’activité et de la consommation de biens durables souvent fabriqués en Asie, reconstitution des stocks par les industriels et les distributeurs. L’automne et le début de l’hiver constituent une période tendue, marquée par l’approche des fêtes de fin d’année.
Des tensions qui devraient durer au moins une partie de l’année 2022
Les taux de fret se sont envolés. « Le prix d’un conteneur 40 pieds entre Shanghaï et Le Havre est actuellement de 7 500 dollars [6 350 euros], contre 1 000 dollars avant le début de la pandémie », souligne CMA CGM. La hausse est encore plus forte sur la principale route maritime du monde, entre l’Asie et la côte ouest des Etats-Unis. D’autant qu’au tarif de base s’ajoutent souvent des surtaxes de haute saison ou pour s’assurer des emplacements portuaires et décharger leurs conteneurs au plus vite. Ce qui peut entraîner un doublement du prix par conteneur. Hapag-Lloyd assure qu’il va aussi contenir ces surtaxes.
> Lire aussi  La reprise du commerce mondial entraîne une pénurie de bateaux et de conteneurs
Le secteur manque aujourd’hui de tout, ce qui explique l’inflation sur un marché où c’est la rareté de l’offre qui fait le prix : porte-conteneurs, « boîtes », capacités portuaires d’absorber le trafic de marchandises, entrepôts de stockage… L’exemple le plus criant : le port de Long Beach, au sud de Los Angeles (Californie), où près de cinquante porte-conteneurs attendaient, la semaine dernière, pour débarquer leur cargaison. Un embouteillage sans précédent qui s’explique aussi par le retard de productivité des ports américains.
Ces tensions vont durer au moins une partie de l’année 2022, estiment les experts du transport maritime. Et davantage pour les capacités des flottes de porte-conteneurs. Depuis janvier, les commandes de navires sont « en plein essor » et leur nombre approche les trois cents, ont calculé les analystes du courtier maritime italien Banchero Costa. Il faudra attendre l’année 2023 pour voir les premières livraisons. Notamment pour les vingt-quatre porte-conteneurs du taïwanais Evergreen ; ou les vingt-deux géants des mers commandés en avril par CMA CGM, après les neuf super-géants livrés depuis un an. Depuis mai 2020, l’armateur marseillais a accru sa flotte de conteneurs de 780 000 EVP (équivalent vingt pieds, soit environ 38,5 mètres cubes). Le danois AP Moller-Maersk, l’italo-suisse MSC et le chinois Cosco ne sont pas en reste.
> Lire aussi  Pourquoi la crise sanitaire met-elle le transport maritime en surchauffe ?
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/13/l-armateur-cma-cgm-reduit-des-tarifs-de-fret-qui-ont-explose_6094514_3234.html>
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5- Si nous voulons limiter le réchauffement climatique, la production d’énergies fossiles doit baisser de 3 % par an, Futura-sciences, 13/09/21
Nathalie Mayer, journaliste

Nos émissions de gaz à effet de serre sont responsables du réchauffement climatique que nous vivons actuellement. C'est un fait. Et aujourd'hui, des chercheurs nous rappellent -- une fois de plus -- que si nous espérons limiter ce réchauffement, nous devrons réduire notre production d'énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) de 3 % par an jusqu'en 2050.
Des obligations vertes. C'est le moyen imaginé par l'Europe pour financer le plan de relance post-Covid. Et Johannes Hahn, le commissaire au Budget, vient tout juste d'annoncer que ces obligations excluront les projets de centrale nucléaire -- 12 g de CO2/kWh produit, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) --, mais pourront financer des centrales à gaz -- 490 g de CO2/kWh. Une annonce qui peut sembler surprenante alors même que des chercheurs de la prestigieuse University College London (UCL, Royaume-Uni) affirment que si nous espérons atteindre nos objectifs climatiques, la production mondiale de pétrole et de gaz devra baisser de 3 % par an jusqu'en 2050.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-si-nous-voulons-limiter-rechauffement-climatique-production-energies-fossiles-doit-baisser-3-an-56718/>
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6- Récit. Angela Merkel, celle qui a dit non au nucléaire, Le Monde, 14/09/21, 02h06
Thomas Wieder Berlin, correspondant

« Génération Merkel » (2/5). La chancelière allemande, qui quittera le pouvoir au lendemain des législatives du 26 septembre, a longtemps été favorable à l’atome. Mais après la catastrophe de Fukushima en 2011, elle décide de fermer les centrales, à rebours des positions de sa famille politique.
Un triomphe. Le terme n’est pas exagéré pour qualifier les 41,5 % obtenus par la CDU-CSU au soir du 22 septembre 2013. Huit points de plus qu’en 2009, six points de plus qu’en 2005 : après deux mandats à la tête de l’Allemagne, Angela Merkel en décroche un troisième avec un score sans précédent. Ce sera sa plus belle victoire. En 2017, elle gagne à nouveau les élections, mais avec « seulement » 33 % des voix.
Ce succès, c’est d’abord le sien. Car le 22 septembre 2013, les Allemands ont voté Merkel avant de voter pour son parti. Elle ne leur a pourtant pas promis grand-chose. Mais justement, cela leur a suffi. « Sie kennen mich »(« Vous me connaissez »), leur a-t-elle lancé, les yeux dans les yeux, lors de son duel télévisé face au social-démocrate Peer Steinbrück, le 1er septembre. Tout était dit. Pourquoi s’embarrasser d’un programme quand on est soi-même le programme ?
Décision spectaculaire
Rétrospectivement, ce « Sie kennen mich » a quelque chose de fascinant quand on pense à ce que fut la décision la plus spectaculaire d’Angela Merkel au cours de son deuxième mandat : la sortie du nucléaire civil. Prise en quelques jours après la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, en mars 2011, cette décision a en effet montré que la chancelière n’était pas celle que beaucoup croyaient connaître. N’était-ce pas elle qui, jeune ministre de l’environnement d’Helmut Kohl, en 1995, avait déclaré : « Sans l’énergie nucléaire, nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs en matière de réchauffement climatique » ? Elle qui, chef de l’opposition, avait parlé de « décision purement idéologique »quand la coalition « rouge-verte » de Gerhard Schröder avait acté, en 2002, que l’Allemagne sortirait du nucléaire civil au plus tard en 2020 ? Elle enfin qui, en 2010, était revenue sur l’objectif fixé par son prédécesseur en décidant de prolonger de plusieurs années la durée de vie des centrales allemandes ?
> Lire aussi (2017) :Dans la tête d’Angela Merkel
Alors qu’Angela Merkel quittera le pouvoir après les élections législatives du 26 septembre, son revirement de 2011 sur le nucléaire ne fait pas partie de l’héritage que revendique Armin Laschet, son successeur à la tête de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Au contraire. « Nous avons fait les choses dans le mauvais ordre en décidant d’abord de sortir du nucléaire puis du charbon. En fait, nous aurions dû faire l’inverse », a déclaré à plusieurs reprises le candidat des conservateurs à la chancellerie ces dernières semaines. « Sortir précipitamment du nucléaire n’était pas rationnel », disait-il déjà en 2019, expliquant que cette décision, en ayant eu comme conséquence la prolongation de la durée de vie des centrales à charbon, est une aberration du point de vue de la lutte contre le réchauffement climatique.
Dissolution de l’identité de la CDU-CSU
Pour la frange conservatrice de la droite allemande, le « moment Fukushima » est également vu comme le premier d’une longue série de renoncements imposés par Angela Merkel à sa famille politique, avant la suspension du service militaire obligatoire (fin 2011), l’introduction dusalaire minimum (2015), l’accueil des réfugiés (2015) et l’adoption du mariage pour tous (2017). Autant de moments marquants des « années Merkel » qui, pour reprendre l’expression de l’historien conservateur Andreas Rödder, ont dissous l’identité de la CDU-CSU en la faisant « coller à l’esprit “rouge-vert” de l’époque ». Autrement dit : la chancelière aura plutôt servi les intérêts des sociaux-démocrates et des écologistes que les valeurs traditionnelles de sa famille politique.
> Lire aussi Le revirement surprise de Merkel sur le mariage homosexuel
La réalité est plus complexe, comme le raconte notamment le journaliste et historien Ralph Bollmann dans les pages très détaillées qu’il consacre au « moment Fukushima » dans sa biographie d’Angela Merkel, parue cet été (Angela Merkel. Die Kanzlerin und ihre Zeit, « La chancelière en son temps », Beck C. H., non traduit). Le samedi 12 mars 2011, au lendemain du tremblement de terre et du tsunami qui ont provoqué l’accident nucléaire de Fukushima, la chancelière allemande, de retour de Bruxelles après un conseil européen extraordinaire sur la guerre en Libye et une réunion informelle sur la crise de la zone euro, convoque une conférence de presse en fin d’après-midi pour évoquer ce qui se passe au Japon. « Je comprends ceux qui, en Allemagne, sont inquiets après cette catastrophe. (…) Quand il y a un accident nucléaire dans un pays comme le Japon qui a de telles normes de sécurité, un pays comme l’Allemagne, qui a les mêmes normes en la matière, ne peut pas rester les bras croisés », déclare-t-elle, évoquant une « rupture pour le monde ».
Ce jour-là, elle ne va pas plus loin. Le lendemain soir, à la télévision, elle reste également très prudente : « Aujourd’hui, je ne peux pas dire que nos centrales nucléaires ne sont pas sûres, sinon je devrais les faire arrêter immédiatement au nom du serment que j’ai prêté [lors de sa prise de fonctions]. »
Une dynamique irréversible
Ce n’est que le lundi 14 mars, lors d’une nouvelle conférence de presse convoquée en début d’après-midi à la chancellerie, qu’Angela Merkel enclenche ce qui sera la première étape de la sortie du nucléaire. « Le gouvernement va suspendre la décision prise récemment de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires allemandes », dit-elle, en annonçant un moratoire de trois mois devant permettre à une commission d’experts indépendants de vérifier les conditions de sécurité dans les 17 centrales atomiques du pays. « La situation dans laquelle nous serons après le moratoire sera différente de celle avant celui-ci », ajoute-t-elle, en laissant entendre qu’une dynamique irréversible est amorcée.
Comme le documente son biographe, ce revirement, avant d’être acté par Angela Merkel, lui a d’abord été réclamé. A commencer par le ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg, Stefan Mappus. Au sein de la CDU, ce représentant de l’aile conservatrice a été l’un des plus fervents avocats de la prolongation de la durée de vie des centrales. Mais ce samedi 12 mars, une manifestation de 60 000 opposants au nucléaire, qui se transforme en marche de 45 kilomètres depuis Stuttgart jusqu’à la centrale de Neckarwestheim, le prend totalement de court. Lui-même en pleine campagne électorale – des élections régionales sont prévues deux semaines plus tard dans son Land –, il téléphone à la chancelière, « nerveux et au bord de la panique », rapporte Ralph Bollmann, citant l’entourage de celle-ci, et explique qu’il est prêt à mettre à l’arrêt les deux centrales de sa région.
L’annonce d’un moratoire
Dans la Bavière voisine, son homologue Horst Seehofer, président de la très conservatrice CSU, lui aussi connu pour être un défenseur de l’atome et lui non plus pas particulièrement proche de la chancelière, s’inquiète de l’émotion qu’il sent monter au sein de l’opinion publique et estime que le gouvernement fédéral doit réagir. En Hesse, le chef du gouvernement régional, Volker Bouffier (CDU), est sur la même ligne. Ces appels sont décisifs. « Dès lors, la chancelière ne voit plus de son côté la moindre raison d’être plus royaliste que les trois “rois” de l’atome des Länder du Sud », explique le biographe.
C’est le dimanche à 21 heures, juste après avoir laissé entendre à la télévision qu’elle n’exclut pas par principe un arrêt des centrales mais que celui-ci n’est pas à l’ordre du jour, que la décision d’annoncer un moratoire est actée, lors d’une réunion à la chancellerie à laquelle participe son vice-chancelier, Guido Westerwelle, membre du Parti libéral-démocrate (FDP), ainsi que les présidents des groupes parlementaires de la majorité. Mais il est convenu que la décision doit rester secrète jusqu’au mardi, date à laquelle est prévue une réunion avec les chefs des Länder où se trouvent des centrales nucléaires.
Le calendrier ne tiendra pas. Le lundi matin, lors de la réunion hebdomadaire de la direction de la CDU, la nouvelle tombe que le vice-chancelier, Guido Westerwelle, vient de déclarer à l’agence de presse DPA que le gouvernement est prêt à annoncer un moratoire. Angela Merkel est prise de court, d’autant plus qu’elle n’a pas encore dit à ses lieutenants du parti que le gouvernement allait en effet faire une telle annonce, souhaitant d’abord faire un tour de table pour laisser l’idée venir de la discussion sans paraître l’imposer. La « fuite » de son vice-chancelier la pousse à passer à la vitesse supérieure. Si lui-même, président d’un parti réputé proche du lobby du nucléaire, est prêt à baisser les armes, c’est qu’il n’y a plus véritablement de risque politique.
Dès lors, une sorte de basculement s’opère. Après avoir passé quarante-huit heures à consulter, Angela Merkel constate non seulement qu’il n’y a plus guère d’obstacles, mais que l’opinion publique elle-même l’encourage à aller plus loin. Dans les jours qui suivent, il est annoncé que les sept centrales les plus vieilles vont être mises à l’arrêt (aucune ne sera rallumée après la fin du moratoire). Le 17 mars, le mot « sortie » est prononcé pour la première fois (« le temps est venu de sortir du nucléaire de façon réaliste »). Les semaines d’après sont consacrées à l’élaboration d’un paquet législatif. Le 30 juin 2011, à une écrasante majorité, les députés allemands adoptent le projet de loi présenté par le gouvernement, qui prévoit que les 17 centrales nucléaires du pays devront fermer au plus tard le 31 décembre 2022.
> Lire aussi Angela Merkel planifie la fin de l'énergie nucléaire en Allemagne d'ici à 2022
Deux ans avant les élections législatives de 2013, ce vote permet à Angela Merkel de réunir sur son « paquet législatif » les voix des sociaux-démocrates et des écologistes, ceux-là mêmes qui étaient vent debout, un an plus tôt, contre sa décision de revenir sur le calendrier fixé par le gouvernement Schröder en 2002. « Le malheur qui a eu lieu au Japon aura été pour elle une opportunité politique qu’elle a su saisir à pleines mains », écrit son biographe, qui, d’une formule à la fois terriblement cynique mais difficilement contestable, observe qu’Angela Merkel « doit beaucoup à la catastrophe de Fukushima ».
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/14/angela-merkel-celle-qui-a-dit-non-au-nucleaire_6094545_3210.html>
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7- Le Prince Albert de Monaco promoteur de l'avion électrique, AFP, 14/09/21, 17:00

Le Prince Albert II de Monaco a effectué mardi dans le sud de la France un vol à bord d'un avion 100% électrique piloté par le Suisse Raphaël Domjan afin de promouvoir une aviation "plus respectueuse de l'environnement", a constaté l'AFP.
A bord d'un Velis Electro développé par le constructeur slovène Pipistrel, le Prince Albert et Raphaël Domjan, fondateur du projet SolarStratos, ont réalisé un vol aller-retour d'une trentaine de minutes entre l'aéroport de Nice et Monaco.
"C'était un très beau vol, un peu trop court. On a suivi le trait de côte jusqu'à Monaco", a commenté le Prince Albert à sa descente du petit appareil, le seul avion 100% électrique certifié par l'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA), depuis juin 2020.
Pour le souverain monégasque, qui a déjà parrainé Raphaël Domjan pour son tour du monde en voilier solaire, "il faut aussi travailler sur des carburants propres, mais je pense qu'il y a une place pour l'aviation électrique qu'il faut développer encore": "Ce n'est peut-être pas pour demain ou pour après-demain, mais je pense qu'à long terme l'aviation électrique aura toute sa place".
Le Pipistrel, qui dispose d'une autonomie d'une heure, a volé, sans bruit, à une altitude de 1.000 pieds (300 mètres) à la vitesse de croisière de 140 km/h. 
L'appareil a consommé en 30 mn la moitié de sa batterie, "soit l'équivalent d'un litre d'essence, contre 20 litres à l'heure sur un avion thermique de cette taille", a précisé M. Domjan.
Le fondateur du projet SolarStratos, un avion solaire biplace qui a déjà atteint l'altitude de 12.000 pieds, ambitionne d'atteindre la stratosphère en 2023. 
Avant cela, son objectif l'an prochain est "d'atteindre 35.000 pieds (11.000 m)" et de battre ainsi le record de Solar Impulse, avion électrique et solaire développé par un autre Suisse, Bertrand Piccard, qui a réalisé un tour du monde.
<https://information.tv5monde.com/info/le-prince-albert-de-monaco-promoteur-de-l-avion-electrique-424388>
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8- La Norvège, premier pays producteur de pétrole en Europe, fait un pas de plus vers la fin des énergies fossiles, Novethic, 15/09/21
Ludovic Dupin

L’économie norvégienne est irriguée par le pétrole. Le premier secteur industriel du pays est pourtant questionné après les résultats des dernières élections législatives. Le futur Premier ministre est soutenu par une coalition bien décidée à mettre fin - plus ou moins rapidement - à toute exploration pétrolière. Une décision qui va peser lourd, mais que le fonds souverain norvégien a déjà initiée en désinvestissant des énergies fossiles.
Les élections législatives en Norvège le 13 septembre frappent un grand coup en Europe. Après presque huit ans d’un gouvernement conservateur, l’arrivée au pouvoir d’une coalition de gauche à la tête de l’État veut abaisser la part d’un secteur clé du pays, celui du pétrole. Il supporte toute son économie, à hauteur de 14 % de son PIB. Même si la production est sur le déclin, la Norvège extrait 1,8 million de barils par jour et est le 15e pays producteur de la planète.
La place des énergies fossiles dans l’économie norvégienne a été au cœur de la campagne législative norvégienne. La sortie, au cœur de l’été, du rapport alarmant du Giec sur le climat en a même fait une des clés du scrutin, avec la question des inégalités sociales. "La Norvège a envoyé un message clair : les élections montrent que le peuple norvégien souhaite une société plus équitable", explique le travailliste Jonas Gahr Stoere, futur Premier ministre. Celui-ci est à une tête d’une coalition de cinq partis de gauche.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/la-norvege-premier-pays-producteur-de-petrole-en-europe-fait-un-pas-de-plus-vers-la-fin-des-energies-fossiles-150155.html>
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9- Stockage des déchets nucléaires à Bure : une enquête publique contestée, Le Monde, 16/09/21, 06h40 
Perrine Mouterde

Les opposants au projet d’enfouissement dénoncent la procédure de consultation qui vient de débuter et entendent organiser leurs propres réunions pour informer les habitants et les politiques. 
Des militants antinucléaires réunis devant la mairie du village de Montiers-sur-Saulx (Meuse) évacués par des gendarmes et des commissaires enquêteurs qui rejoignent leur permanence entre deux cordons de sécurité… C’est ainsi qu’a débuté, mercredi 15 septembre au matin, l’enquête publique concernant le projet de centre de stockage géologique profond de déchets radioactifs Cigéo.
Pendant cinq semaines, les citoyens sont invités à s’exprimer sur ce dossier lors de vingt-quatre permanences physiques prévues dans six communes, lors de permanences téléphoniques ou via Internet. Un processus décrié par les associations d’opposants qui dénoncent un « simulacre d’exercice démocratique »et un projet « démentiel et imposé ».
> Lire aussi : A la Maison de résistance de Bure, « la lutte antinucléaire continue »
Le lancement de cette enquête publique marque une nouvelle étape importante dans un processus vieux de plusieurs décennies. Cigéo vise à enfouir, sous 500 mètres de roches argileuses, les déchets nucléaires dits « de moyenne et haute activité à vie longue » – soit les plus dangereux – sur un terrain situé à cheval sur les départements de la Meuse et de la Haute-Marne. Afin de préparer ce projet, un laboratoire souterrain a été mis en service sur ce site en 2000 par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Les combustibles usés, qui constituent l’essentiel des déchets de haute activité et qui resteront radioactifs jusqu’à des centaines de milliers d’années, sont actuellement entreposés dans les installations d’Orano (ex-Areva), à La Hague (Manche), sous forme de « colis » vitrifiés.
En août 2020, l’Andra a déposé une demande de reconnaissance d’utilité publique (DUP) sous la forme d’un épais dossier constitué notamment d’une étude d’impact globale. Après avis de la commission d’enquête puis avis du Conseil d’Etat, ce sera au premier ministre de reconnaître, ou non, l’utilité publique de Cigéo – une décision que l’Andra espère voir prise d’ici à début 2022.
« On a été écoutés mais pas entendus »
Si elle était accordée, la déclaration d’utilité publique ne serait pas un feu vert au démarrage du chantier du centre d’enfouissement proprement dit : en parallèle de la DUP, l’Andra prévoit de déposer, en début d’année prochaine, une demande d’autorisation de création (DAC), qui déclenchera une instruction de plusieurs années par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Mais cette reconnaissance d’utilité publique aurait toutefois des conséquences très concrètes. Elle permettrait par exemple de faciliter la mise en compatibilité de documents d’urbanisme locaux avec Cigéo – par exemple en faisant passer des terrains agricoles en terrains constructibles – et de déposer des demandes d’autorisation administratives pour lancer des aménagements préparatoires tels que des raccordements ferroviaires, électriques ou des aménagements de dessertes routières.
La DUP permettrait aussi à l’Andra d’acquérir les 120 hectares de terrains encore nécessaires aux éventuelles futures installations de surface – en majorité des terrains forestiers ou agricoles ou des chemins communaux. Si les négociations n’aboutissaient pas, des demandes d’expropriation pourraient alors être formulées.
> Lire aussi  « Les élus prennent conscience de l’ampleur du chantier à venir  » : le site de déchets nucléaires de Bure face à de nouvelles oppositions locales
Pour les associations antinucléaires, ces évolutions laisseraient une empreinte durable sur le territoire. « Quand on réhabilite une voie ferrée ou que l’on met en place une déviation routière, on ne va pas nous faire croire que cela ne préjuge pas des autorisations futures », estime ainsi Juliette Geoffroy, la porte-parole du Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra).
Plus largement, c’est le principe même de l’enquête qui est dénoncé. « Il y a déjà eu plusieurs enquêtes publiques, deux débats publics nationaux, des consultations… Et en définitive, au bout de vingt-cinq ans, à quoi ça a servi ? s’interroge Michel Marie, opposant de longue date à Cigéo et membre du groupe de réflexion et d’éthique sur les enjeux du projet. On a été écoutés mais pas entendus. »
Un projet « démesuré et dangereux »
« On lance une enquête publique alors qu’énormément d’inconnues et de problèmes majeurs subsistent et que l’étude d’impact est incomplète, dénonce également Corinne François, membre du collectif Stop Bure. Comment cautionner une telle procédure ? »
Parmi les éléments sur lesquels les citoyens sont appelés à s’exprimer figure l’avis de l’Autorité environnementale rendu en mai. Un rapport critique qui, selon les opposants, confirme les inquiétudes qu’ils formulent depuis plus de vingt ans concernant la réversibilité ou l’impact du projet. L’avis des collectivités locales, dont certaines se sont récemment exprimées contre Cigéo, fait également partie des pièces qui pourront être consultées.
> Lire aussi  Le gendarme du nucléaire français appelle à « prendre des décisions » concernant la gestion des déchets radioactifs
« Ce dossier est très complexe, l’idée est de pouvoir guider le public dans ses recherches », explique Claude Bastien, le président de la commission d’enquête. Les cinq commissaires indépendants, désignés par le tribunal administratif de Nancy, ont un mois à l’issue de l’investigation pour rendre leurs conclusions. « Nous ne sommes ni favorables ni défavorables au projet, nous ne prendrons partie qu’à la fin en fonction des réponses du public », assure M. Bastien.
Les opposants à Cigéo, de leur côté, entendent profiter de cette période pour organiser leur propre réunion publique et pour informer les habitants et les politiques quant à ce qu’ils considèrent comme un projet « démesuré et dangereux ».
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/09/16/stockage-des-dechets-nucleaires-a-bure-une-enquete-publique-contestee_6094835_1653054.html>
Sur le même sujet ; 
> Prison ferme pour des opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/21/prison-ferme-pour-des-opposants-au-projet-d-enfouissement-de-dechets-nucleaires-a-bure_6095460_3224.html>, Le Monde avec AFP, 21/09/21, 14h21 
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10- A Paris, la guerre des voisins est déclarée contre le futur écoquartier Saint-Vincent-de-Paul, M le mag, 17/09/21, 15h31 
Zineb Dryef

Porté par la Mairie de Paris, le projet de reconversion du site de l’ancien hôpital mobilise contre lui une partie des riverains et des personnalités du monde de la culture. 
Futur quartier zéro carbone
Désaffecté depuis onze ans, le site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, situé dans le 14e arrondissement de Paris, doit, d’ici à 2025, voir naître un nouveau quartier sur 3,4 hectares. La Ville de Paris, chargée du projet, a imaginé un vaste ensemble « sobre et inclusif » conservant l’architecture actuelle du lieu et de ses bâtiments (qui seront rénovés) : il comptera essentiellement des logements (600), ainsi qu’une crèche, une école, un gymnase et des commerces. La Mairie promet que ce nouveau quartier respectera des normes « zéro carbone, zéro déchet, zéro rejet ». 
Ancien quartier d’Apollinaire
Ce projet de transformation provoque depuis plusieurs années l’opposition d’une partie des riverains. Le 3 septembre, une tribune parue dans Le Figaro et signée par 40 personnalités du monde de la culture (Stéphane Bern, Philippe et Sylvain Tesson, Thomas Dutronc…) interpellait la maire de Paris, Anne Hidalgo. Le collectif s’inquiète de la destruction programmée du « quartier d’Apollinaire, Picasso et Hemingway ! », soulignant le risque de densification excessive et l’absence d’espace verts prévus.
Maternité séculaire
Dévolu au recueil et au soin des enfants abandonnés de Paris pendant plus de deux siècles, l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul était devenu un véritable établissement pédiatrique et une maternité dans les années 1930. Définitivement fermé en 2011 malgré l’importante mobilisation du personnel et des patients, il a été le théâtre de deux scandales au cours de ses dernières années d’activité : en 2005, 351 fœtus ont été retrouvés dans la chambre mortuaire, ils étaient conservés depuis la fin des années 1970 sans raison scientifique ; et en 2008, un petit garçon est mort à la suite d’une erreur de prescription. Les services ont été déplacés vers d’autres établissements (l’hôpital Cochin et l’hôpital Necker).
> Lire aussi  Triste atmosphère pour le déménagement de l'hôpital pour enfants Saint-Vincent-de-Paul, transféré à Necker
Terre d’accueil d’urgence
Ces dernières années, Les Grands Voisins, une sorte de village solidaire, ont été installés sur le site et comptaient une salle de concerts, un bar, des restaurants, des commerces de proximité, des locaux associatifs et un centre d’hébergement d’urgence. Le succès de cette expérimentation de mixité urbaine, menée entre 2015 et 2020 par l’association Aurore, a poussé la Mairie à la pérenniser : un lieu d’accueil d’urgence de 90 places et une maison relais de 26 logements doivent être installés dans le futur écoquartier.
> Lire aussi  Après les Grands Voisins à Paris, l’urbanisme temporaire s’installe pour durer
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/09/17/a-paris-la-guerre-des-voisins-est-declaree-contre-le-futur-ecoquartier-saint-vincent-de-paul_6095048_4500055.html>
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11- Électricité : le PDG d'EDF appelle à anticiper la consommation future, La Provence, 17/09/21, 17h29

Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a appelé vendredi à anticiper les besoins futurs de la France en électricité, en raison de l'électrification de certains usages mais aussi du développement de l'hydrogène et de la possible réindustrialisation du pays.
"Nous sommes à la veille de bouleversements d'une telle ampleur, dans le domaine du transport et du chauffage en particulier, que nous pensons qu'il va y avoir sur les années qui viennent, mettons sur les 30 ans qui viennent jusqu'en 2050 (...), une forte croissance de la consommation d'électricité", a-t-il déclaré devant les députés de la mission d'information sur la résilience nationale.
Il a notamment critiqué les hypothèses retenues dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique, dont la dernière version a été publiée en 2020. Celle-ci retenait l'hypothèse d'une consommation électrique nationale de 600 à 650 térawattheures (TWh) en 2050, en hausse modérée par rapport aux niveaux actuels (460 TWh en 2020), pour tenir compte du recours croissant à l'électricité à la place des énergies fossiles.
C'est "une fourchette basse, je dirais même une fourchette très basse de ce qui nous paraît le plus probable", a estimé M. Lévy.
Il a souligné que, depuis l'adoption de la dernière SNBC, deux facteurs nouveaux ont émergé : un mouvement de réindustrialisation consécutif à la crise sanitaire et le développement souhaité de l'hydrogène, pour lequel "il y aura besoin de beaucoup d'électricité".
Le directeur général de l'Energie et du Climat au ministère de la Transition écologique, Laurent Michel, avait reconnu cette semaine devant la même mission d'information que la consommation avait "une tendance à augmenter un peu plus" que prévu. "Ça sera peut-être plutôt 700 ou 750" TWh en 2050", a-t-il dit aux députés.
RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension, mène actuellement des travaux sur l'avenir du système électrique français à l'horizon 2050.
Il a retenu une consommation de référence d'environ 645 térawattheures par an mais avec plusieurs variantes. Dans un scénario de "sobriété" elle pourrait n'être que de 550 TWh, tandis qu'elle pourrait grimper jusqu'à 770 TWh en cas de "révolution hydrogène". 
<https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6492915/electricite-le-pdg-dedf-appelle-a-anticiper-la-consommation-future.html>
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12- Les « passoires thermiques » plus nombreuses que prévu selon les professionnels de l’immobilier, Sud-Ouest avec AFP, 17/09/21, 17h55

Les logements classés F et G devront être rénovés ou seront interdits à la location. Avec le projet de loi climat, le gouvernement fait la chasse aux « passoires thermiques », alors que les professionnels de l’immobilier alertent sur un nombre bien plus important que prévu
Les professionnels de l’immobilier ont alerté vendredi sur le nombre de logements classés comme énergivores, menacés d’une interdiction de location, il serait, selon eux, bien plus important que prévu par le gouvernement.
Les logements F et G bientôt interdits à la location
Avec le projet de loi climat, le gouvernement organise la chasse aux « passoires thermiques », ces logements énergivores classés F et G. Les logements dans la classe G devraient être interdits à la location en 2025 et les logements F en 2028. Le 1er juillet, un nouveau Diagnostic de performance énergétique (DPE) a été mis en place. Selon ses critères, le gouvernement estimait dans le parc locatif privé à un peu plus de 500 000 le nombre de logements classés G en France, et environ 900 000 les logements classés F. « Les premières remontées laissent présager qu’au lieu d’avoir 500 000 [logements] G, nous devrions en avoir entre 800 000 et 1 million », a assuré Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), qui dit se baser sur les données des administrateurs de biens. Le président de la FNAIM ne s’est en revanche pas prononcé sur le nombre de logements classés F.
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<https://www.sudouest.fr/france/les-passoires-thermiques-plus-nombreuses-que-prevu-selon-les-professionnels-de-l-immobilier-5947381.php>
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13- Gaz, électricité, carburants : une hausse tous azimuts, Le Monde, 18/09/21, 09h00 
Adrien Pécout

Alors que les cours du gaz et du pétrole retrouvent de nouveau les sommets sur les marchés, celui de l’électricité repart fortement sur fond de transition écologique. 
Si elles peuvent paraître absconses, les fluctuations du marché de l’énergie ont aussi quelque chose de très concret pour le porte-monnaie de chacun, en France, comme à l’étranger. En 2021, les ménages font face à une hausse de leurs factures en électricité, en gaz, et désormais en carburant. La tendance menace de perdurer au premier trimestre 2022. Voire de se transformer en sujet fâcheux pour le gouvernement français, à l’approche de l’élection présidentielle.
Cette augmentation générale des prix de l’énergie s’explique d’abord par le contexte international. Après des mois de récession liée au Covid-19, l’économie est repartie fortement, notamment en Chine. Autre dénominateur commun, le renchérissement des coûts de production pour respecter les normes environnementales.
« Ampleur inédite »
A la rentrée, l’attention s’est surtout portée sur les tarifs réglementés du gaz. Revus chaque mois, ils concernent encore un peu plus d’un quart des 10,7 millions de foyers (chauffage, cuisson, eau chaude) en France. Au 1er septembre, la commission de régulation de l’énergie annonçait une hausse de 8,7 %, après celles de juillet, près de 10 %, et d’août, plus de 5 % – pour une hausse totale, depuis 2015, de 16,7 %. Cette tendance d’« une ampleur inédite » s’observe « dans tous les pays européens et asiatiques », explique la commission de régulation de l’énergie.
L’autorité administrative indépendante évoque un« contexte exceptionnel » pour ce marché spécifique. La relance de l’activité en Asie a entraîné une diminution de l’offre en Europe, les méthaniers préférant livrer à la Chine leur cargaison de gaz naturel liquéfié. En parallèle, le faible niveau des stockages observé en Europe rend le Vieux Continent plus vulnérable aux « problèmes de maintenance ». En août, un incendie dans une usine de Sibérie a affecté le gazoduc Yamal, acheminant le gaz russe en Allemagne. Et que dire de l’arrêt des éoliennes de la mer du Nord, faute de vent, qui a forcé le Royaume-Uni à relancer ses centrales fossiles.
« Cette remontée brutale du gaz risque de continuer encore quelques mois et de poser un problème de pouvoir d’achat, anticipe François Carlier, délégué général de Consommation Logement Cadre de vie, association de consommateur et d’usagers. Le cumul des carburants pour la voiture et du gaz ou du fioul pour le chauffage va vraiment se ressentir à partir de novembre ou décembre. »
Pour les automobilistes aussi, les prix des carburants à la pompe retrouvent des sommets ces derniers mois. Au cours de la semaine écoulée, ils se sont établis à 1,4417 euro le litre en moyenne pour le gazole, et 1,5589 euro pour le super sans plomb 95 E10. Soit une hausse respective de 13 % et de 15 % en neuf mois.
> Lire aussi  Pétrole : l’OPEP et ses alliés affichent de nouveau une unité de façade
Enfin, côté électricité, les prochains tarifs réglementés sont également attendus avec inquiétude. Révisés à un rythme biannuel, ils concernent près de 23 millions de foyers sur les 33 millions raccordés au réseau électrique. En août, la hausse restait modérée, à 0,46 %, après celle de 1,6 % en février.
Chèque énergie
Pour le début de l’année 2022, cette fois, cela devrait être bien davantage : « une méga hausse », selon le mot de M. Carlier. Un indicateur, jeudi 16 septembre en début de soirée, accrédite ces prévisions pessimistes : à 20 heures, les prix « spot » de l’électricité – le marché européen de gros – ont dépassé le pic de 198 euros le mégawattheure. Plus de trois fois plus important qu’il y a un an à la même heure (63 euros).
> Lire aussi  Les prix de l’alimentation dans une spirale haussière
Pour répondre à cette envolée générale des prix de l’énergie, le gouvernement a décidé de réactiver, jeudi 16 septembre, son « chèque énergie ». Une somme de 100 euros doit être versée à quelque 6 millions de ménages pour les aider à régler leur facture énergétique. Cette première mesure doit en appeler d’autres, selon Pascal Tozzi, référent énergie de l’Indecosa-CGT, association pour l’« information et la défense des consommateurs salariés ». « Nous considérons que la part de l’énergie dans les budgets des ménages ne doit pas atteindre les 10 % des revenus des foyers. » Un pourcentage déjà bien dépassé dans certains cas, insiste-t-il.
S’il veut réduire encore le prix de l’électricité, « la marge de manœuvre du gouvernement semble étroite », estime l’économiste Jacques Percebois, professeur émérite à l’université de Montpellier, spécialiste des questions énergétiques. « D’abord, parce que le prix international de l’énergie ne dépend pas de lui. » Une option consisterait à baisser les taxes, en particulier la contribution au service public de l’électricité. Certains usagers plaident également pour un taux réduit de TVA de 5,5 %, contre les 20 % actuels. « Le plus gros problème est que l’électricité et le gaz sont banalisés comme des marchandises, or nous ne pouvons pas les considérer comme telles, estime M. Tozzi. L’accès à l’énergie permet la santé, l’hygiène, l’éducation, l’émancipation. Il s’agit d’un bien essentiel. » Mais de plus en plus cher, ces derniers temps.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/gaz-electricite-carburants-une-hausse-tous-azimuts_6095125_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Interview. Energie : « La flambée des prix actuelle est inouïe » <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/energie-la-flambee-des-prix-actuelle-est-inouie-1347404>, Les Echos, 19/09/21, 10:57
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14- Interview. Energie : « Le déclin à venir du pétrole est une autre excellente raison de faire la transition énergétique », 20 Minutes, 18/09/21, 10h35


Directeur du think-tank The Shift Project et spécialiste du pétrole, Matthieu Auzanneau publie, avec la journaliste Hortense Chauvin, « Pétrole, le déclin est proche », qui sonne comme un appel urgent à se désaccoutumer de cette énergie fossile.






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15- Justin Trudeau, le dirigeant canadien, promet l’écologie... en soutenant à fond l’industrie pétrolière, Reporterre, 18/09/21, 16h56
Rémy Bourdillon, Montréal (Canada), correspondance

Le Premier ministre libéral canadien Justin Trudeau espère être reconduit à l’issue des élections du 20 septembre, et promet des gestes pour le climat. Durant ses six années de mandat, il s’est pourtant distingué par un soutien sans faille à l’industrie pétrolière.
« Le problème principal du gouvernement Trudeau, c’est d’avoir été trop conciliant envers le lobby pétrolier et gazier, voire tout à fait influencé par lui », résume Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada. Que le règne du Premier ministre Justin Trudeau prenne ou non fin lors des élections fédérales canadiennes du 20 septembre, l’oléoduc Trans Mountain en restera assurément un symbole.
Revenons à mai 2018 : la compagnie Kinder Morgan était alors dans une situation inconfortable. Propriétaire de cet oléoduc reliant la région pétrolière de l’Alberta à l’océan Pacifique, elle entendait tripler sa capacité en construisant un second tuyau, parallèle au premier. C’était sans compter la farouche opposition de communautés autochtones et du gouvernement de Colombie-Britannique, province que l’oléoduc traverse. Kinder Morgan était tout près de jeter l’éponge lorsqu’un acteur inattendu entra en scène : le gouvernement fédéral de Justin Trudeau. Qui décida d’acheter l’oléoduc pour 4,5 milliards de dollars canadiens (3 milliards d’euros). Objectif : mener à terme le projet d’expansion, qui devrait coûter 12,6 milliards de dollars (8,4 milliards d’euros) supplémentaires aux contribuables canadiens d’ici à sa mise en service en 2022 ou 2023.
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<https://reporterre.net/Justin-Trudeau-le-dirigeant-canadien-promet-l-ecologie-en-soutenant-a-fond-l-industrie>
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16- TotalEnergies visé par un canular environnemental, une pratique de plus en plus courante, Novethic avec AFP, 18/09/21
Ludovic Dupin

Ramener les animaux africains en France pour les sauver de la destruction de la biodiversité due à un pipeline. Un vrai projet de TotalEnergies ? Non, un canular mais auquel plusieurs observateurs, journalistes et ONG, ont cru. Ces pratiques de mouvements écologistes se multiplient pour mobiliser les populations, mais gare à la frontière avec les fake news.
C’est une étrange aventure qui est arrivée à TotalEnergies lundi 13 septembre. Sur Twitter (comme ci-dessous) et Facebook, une série de messages a présenté un programme inédit du pétrolier. Impliquée dans la construction d’un oléoduc en Ouganda, l’entreprise présentait la mission Rehabitat. Son objectif était de rapatrier des animaux de la zone pour les réacclimater en France, comme des éléphants ou des Chimpanzés. Les bêtes auraient voyagé sur une immense arche de Noé propulsée par des voiles solaires.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/totalenergies-vise-par-un-canular-environnemental-une-pratique-de-plus-en-plus-courante-150164.html>
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17- Question à un expert. Comment est imposée la revente d’électricité photovoltaïque par un particulier ?, Le Monde, 19/09/21, 06h00 
Par Olivier Rozenfeld (président de Fidroit)

Les revenus que les particuliers tirent de leur production d’électricité photovoltaïque peuvent, à certaines conditions, être exonérés, explique Olivier Rozenfeld, président de Fidroit. 
Question à un expert
Serai-je imposé si je revends à EDF de l’électricité produite à partir de mes panneaux photovoltaïques ?
Vous n’avez aucune obligation de revendre l’électricité que vous produisez grâce à vos panneaux photovoltaïques. Vous pouvez la consommer et ne revendre que le surplus. A l’inverse, EDF et les entreprises locales de distribution doivent vous racheter l’électricité si vous avez signé un contrat d’obligation d’achat ou si l’installation a été réalisée par un professionnel qualifié RGE (« reconnu garant de l’environnement »).
Les tarifs d’achat, qui varient selon que vous vendez tout ou partie de l’électricité produite, sont ceux en vigueur au jour du raccordement (vous les trouverez actualisés chaque trimestre sur le site de la Commission de régulation de l’énergie).
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<https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/09/19/comment-est-imposee-la-revente-d-electricite-photovoltaique-par-un-particulier_6095194_1657007.html>
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18- Eoliennes : la France est à la traîne, Le JDD, 19/09/21, 08h00
Marianne Enault

Les projets d'éoliennes suscitent des oppositions partout en France. Le gouvernement cherche la parade pour remplir les objectifs fixés par Bruxelles.
Ce week-end, la ville de Lury-sur-Arnon, dans le Cher, n'est pas au rendez-vous des traditionnelles Journées du patrimoine. L'association qui les organise a décidé de boycotter l'événement pour dénoncer le projet d'installation de trois éoliennes sur la commune. Trois cents kilomètres plus au sud, c'est l'ouverture du débat public, le 30 septembre, sur un futur parc ­éolien posé au large de l'île d'­Oléron, qui s'annonce houleuse. Le lieu défini se trouve en zone protégée. La Ligue de protection des oiseaux est vent debout, forte de sa récente victoire en Charente-Maritime, où les demandes d'autorisation de deux parcs terrestres à Puy-du-Lac viennent d'être rejetées par le préfet.
Face à ce souffle de contestation, la filière est inquiète. "On n'atteindra pas nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre sans les énergies renouvelables, rappelle ­Michel ­Gioria, le délégué général de France Énergie Éolienne. Que celui qui dit l'inverse me le démontre." Voilà les candidats à la présidentielle prévenus.
"Il faut du renouvelable", assure Matignon
Pour calmer le jeu, un guide de bonne conduite est en cours d'élaboration au ministère de la Transition écologique. Il s'agit de mieux préparer le terrain pour augmenter l'acceptabilité des projets : intérêts socio-économiques, enjeux de biodiversité, conséquences sur les paysages et relations avec le voisinage.
> Lire aussi - Comment fonctionne une éolienne?
Pour l'exécutif, le temps presse, s'il veut tenir ses objectifs climatiques. Il peut compter sur le ­soutien - la pression ? - de Bruxelles, qui a vu large sur le seul front de l'éolien en mer : la Commission prévoit 7.100 pales pour la France à l'horizon 2050. Aux critiques, l'État répond "climat". Et accuse, en creux, les défenseurs de la biodiversité de la mettre en danger en retardant les chantiers. Le prix à payer d'une transition énergétique qui n'a que trop tardé? Une chose est sûre, il faudra faire face à une demande d'électricité croissante, avec le développement de nouveaux usages - les voitures - et la transformation de l'industrie, appelée à lâcher ses vieilles chaudières au fioul en les électrifiant. "Si on renonce à l'énergie fossile et qu'on est d'accord pour dire qu'une nouvelle centrale nucléaire, ce n'est pas avant dix ou quinze ans, il faut du renouvelable, commente-t-on dans l'entourage du Premier ministre. C'est un choix que nous faisons sans regret."
> Lire aussi - "Ça va être un carnage" : en baie de Saint-Brieuc, un projet éolien suscite les craintes des pêcheurs de Saint-Jacques
Mais après les déclarations d'Emmanuel Macron au Sommet de Marseille, encourageant à marcher sur les deux jambes de l'environnement, climat et biodiversité, la nécessité de tout mener de front, sans prendre du retard, complique la donne. Le renouvelable à marche forcée n'est pas aisé.
<https://www.lejdd.fr/Societe/eoliennes-la-france-est-a-la-traine-4067248>
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19- Reportage. Strasbourg, la ville qui travaille à rallumer ses étoiles, Le Monde, 20/09/21, 01h24
Quentin Peschard, Strasbourg, envoyé spécial

La métropole alsacienne est pionnière dans la réduction de son éclairage, à la fois pour des raisons d’économies d’énergie et pour lutter contre la pollution lumineuse.
Aux yeux du promeneur nocturne, rien ne semble différencier le centre-ville de Strasbourg de celui de n’importe quelle cité historique française. Des ruelles éclairées par des appliques, de nombreux bâtiments médiévaux, soulignés par des lumières rasantes, et des quais sur lesquels déambule une foule de promeneurs. Il faut un peu d’attention pour découvrir le secret de l’ambiance feutrée qui règne dans la vieille ville. Devant le barrage Vauban, illuminé de douces lueurs colorées, Pierre Albrecht, du département éclairage public de la municipalité, passe aux aveux. « Regardez les toits, ils sont noirs ! Il y a quelques projecteurs pour mettre en avant le bâtiment exceptionnel de l’ENA, mais, au-dessus du niveau des lampadaires, il n’y a pas de lumière. »
Loin des éclairages éclatants de certaines métropoles, qui écrasent les reliefs dans un blanc ou un orange uniforme, la priorité est donnée aux points les plus cruciaux. « Ici, par exemple, on est sur la magistrale piétonne, explique Pierre Ozenne, adjoint à la maire de Strasbourg, chargé de la voirie et des espaces verts. On éclaire davantage pour attirer l’attention sur cet espace destiné à la marche. » Le reste peut passer à la pénombre : autour de la cathédrale, sur une des rives d’un canal, dans les ruelles résidentielles ou sous le couvert des arbres, s’étalent de grandes taches de semi-obscurité. L’éclairage des bâtiments historiques, omniprésents dans la vieille ville, s’éteindra lui à partir d’une heure du matin.
Place Saint-Thomas, deux amis qui partagent une bière sur un banc plongé dans l’ombre semblent apprécier cet éclairage parcimonieux. « Je trouve que c’est parfait, assure Laura. Quand les lumières de la façade de l’église s’éteindront, ce sera juste un peu moins beau. » Pourtant, la mairie tente d’utiliser cette reconfiguration de l’éclairage urbain comme une opportunité pour mettre en avant le patrimoine de la ville. Au-dessus du quartier du Neudorf, dans le sud de la ville, la silhouette des grues de l’ancienne zone portuaire est ainsi dessinée par un ensemble de points lumineux dont les habitants peuvent contrôler la couleur par l’intermédiaire d’un site Internet. Une démarche artistique qui n’est visible que grâce au faible niveau de luminosité urbaine.
Lutter contre la pollution lumineuse
Derrière cette sobriété ne se cache pas qu’un souci d’esthétisme. Depuis 2010, la ville cherche à réduire sa consommation d’énergie, mais également son empreinte en matière de pollution lumineuse. Moins connue que ses cousines atmosphérique ou chimique, celle-ci se signale par le halo orangé ou blanchâtre qui flotte au-dessus des villes. Elle provoque des perturbations majeures dans le cycle de vie des animaux et des plantes, mais pourrait également affecter le rythme de sommeil et la santé mentale des êtres humains. En plus, bien sûr, de masquer à peu près totalement les étoiles et le ciel nocturne.
> Lire aussi notre article de 2015 :L’éclairage grignote toujours plus la nuit
Il est d’autant plus urgent d’agir que la luminosité artificielle a connu une véritable explosion. « Entre 1970 et aujourd’hui, on a pratiquement doublé le nombre de points lumineux sur le territoire français », détaille Jean-Michel Lazou, correspondant en Alsace et en Moselle de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN). Son organisme, qui milite pour des actions de réduction de la pollution lumineuse, évoque également une hausse de 94 % de ce phénomène, due aux seuls éclairages urbains depuis vingt ans.
La mairie strasbourgeoise n’a pas attendu 2020 et l’élection de l’écologiste Jeanne Barseghian pour s’intéresser à ce problème. En 2015, une charte d’engagement volontaire est signée avec l’ANPCEN. La grande métamorphose passe par un peu de bricolage sur les lampadaires, quand ils ne sont pas tout simplement supprimés. Les ampoules classiques, à la lumière trop blanche et trop dispersée, sont démontées au profit de « kits LED ». « C’est un plateau de LED qu’on encastre directement dans l’ancienne carcasse. Ça coûte bien moins cher que de remplacer tout le lampadaire », détaille Pierre Albrecht. L’intérieur des luminaires est ensuite recouvert d’un réflecteur puissant, qui achève de renvoyer au maximum les rayons au sol. Enfin, tous les nouveaux éclairages sont prévus pour diffuser une lumière chaude, à l’intensité modulable selon les heures de la nuit.
Ces efforts ont récemment porté leurs fruits : en mai, Strasbourg a été la première ville française de plus de 200 000 habitants à être récompensée d’une première étoile par l’ANPCEN au titre du label « Villes et villages étoilés ». « On espère en avoir d’autres, mais il y a encore du chemin à faire », reconnaît Pierre Ozenne. Pour l’instant, la ville ne pratique l’extinction stricte de l’éclairage urbain que dans ses parcs, en dehors des horaires d’ouverture. « Au début, on ne disait rien, il n’y a pas eu de réactions. Maintenant, on l’assume, et c’est plutôt entré dans les mœurs. »
> Lire aussi notre article de 2017 :La lutte contre la pollution lumineuse prend du retard en France
Réserves sur la sécurité
Mais, avant de prolonger la démarche, la mairie de Strasbourg devra d’abord rassurer sur l’impact d’une nuit plus noire. Synonyme de sécurité dans l’inconscient collectif, l’éclairage urbain ne se laisse pas réduire sans susciter certaines angoisses. Adeline et Moran, rencontrés près de la cathédrale, émettent quelques réserves. « Je préfère qu’il y ait de la lumière. Juste après, je dois passer par une petite rue, là, ça m’inquiète car elle est mal éclairée », illustre la jeune femme.
> Lire aussi La pollution lumineuse, une menace de plus pour les pollinisateurs
S’il n’existe pas d’étude permettant de faire le lien entre réduction de l’éclairage urbain et insécurité, le ressenti est bien présent et peut impacter concrètement la vie de certains publics, notamment les femmes. « Le traumatisme d’une agression ou d’un harcèlement se manifeste souvent par une peur de la rue noire et vide, détaille Ursula Le Menn, porte-parole à Strasbourg de l’association Osez le féminisme. Il ne faut pas sous-estimer ce sentiment d’insécurité, même s’il n’y a pas d’augmentation des agressions. Le risque, c’est de voir les femmes déserter l’espace urbain. » Pour éviter cet effet pervers, la militante préconise un aménagement à la carte de l’éclairage en fonction des quartiers, tenant compte des faits d’agression et des paroles des habitantes.
Du côté de l’équipe municipale élue en 2020, on affirme prendre très au sérieux l’enjeu de la participation citoyenne. « On a mis en place les assemblées de quartier, c’est le lieu privilégié pour échanger sur ces nouvelles manières d’éclairer », explique Pierre Ozenne. Du chemin reste à parcourir pour qu’elles remplissent leur rôle de lieu d’information et de débat : sur l’ensemble des Strasbourgeois rencontrés, aucun n’avait entendu parler de la démarche de réduction de la pollution lumineuse.
La communication s’avère pourtant être un maillon essentiel. Dans l’eurométropole de Strasbourg, un exemple spectaculaire revient dans les conversations. La commune d’Illkirch-Graffenstaden, troisième plus grande ville de l’agglomération, qui pratiquait l’extinction de 80 % de ses lampadaires depuis 2016, est brutalement revenue à un éclairage réduit sur l’ensemble de la nuit en 2020. Une promesse de campagne du nouveau maire, Thibaud Philipps, qui affirme avoir reçu « beaucoup de retours négatifs » sur l’extinction totale, dus à « davantage de rôdeurs et d’incivilités ». « A ma connaissance, il n’y a jamais eu de bilan énergétique ou sécuritaire », assure pourtant Jean-Michel Lazou.
Un revers pour l’ANPCEN et l’Eurométropole, qui cache toutefois plusieurs succès. Comme à Holtzheim, où Pia Imbs, réélue en 2020, est parvenue à faire largement accepter par la population l’extinction en milieu de nuit, dès 2017. « Au bout de trois mois d’expérimentation, nous avons mené une grande enquête auprès de la population, qui nous a donné raison », explique la maire sans étiquette, également présidente de l’eurométropole.
Un exemple à suivre pour Strasbourg ? De l’aveu de Pierre Ozenne, un des prochains chantiers sera d’impliquer davantage les commerçants.Plusieurs vitrines restent en effet allumées toute la nuit, en contradiction avec un arrêté de 2018 prévoyant leur extinction entre 1 heure et 7 heures du matin – une réglementation méconnue des intéressés. « Ma vitrine est éclairée toute la nuit par une lumière plus faible qu’en journée, assure la responsable d’un magasin de chaussures pour hommes. J’imagine qu’un accord a été passé entre ma firme et la mairie. » 
L’action strasbourgeoise semble en tout cas bien avoir impulsé un mouvement. La question de la pollution lumineuse est désormais prise très au sérieux par plusieurs grandes villes. En juin, Nancy a signé une charte ANPCEN du même type que celle adoptée par Strasbourg en 2015, tandis que Limoges confirmait l’extinction d’une partie de son éclairage public en milieu de nuit. Deux gestes qui signalent que l’âge des villes sans sommeil touche peut-être à sa fin.
> Lire aussi Pourquoi la lumière artificielle menace-t-elle les animaux ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/20/strasbourg-la-ville-qui-travaille-a-rallumer-ses-etoiles_6095261_3244.html>
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20- La pollution lumineuse délétère pour les populations d’insectes, Le Monde, 20/09/21, 13h00
Sylvie Burnouf

Une étude en vie réelle montre que les zones éclairées la nuit comptent moitié moins de chenilles de papillons de nuit que celles qui sont loin de la lumière. 
Moitié moins de lépidoptères sous les lampadaires : voilà ce que met en évidence une étude de terrain publiée fin août par des chercheurs britanniques, dans Science Advances. Elle confirme qu’à côté du dérèglement climatique et de la perte des habitats, la pollution lumineuse contribue au déclin massif des populations d’insectes, désormais largement documenté.
L’intérêt de cette étude est qu’elle mesure « directement ce qu’il se passe dans la vie réelle, en bas de chez nous », souligne Colin Fontaine, chercheur CNRS au Centre d’écologie et des sciences de la conservation du Muséum national d’histoire naturelle, qui n’a pas participé à ces travaux. La méthodologie diffère en effet de celle de la plupart des études menées jusqu’à présent sur la pollution lumineuse et les insectes, qui sont « expérimentales » (c’est-à-dire qu’elles sont réalisées « en cage, avec des lampes qui sont installées ») et qui évaluent plutôt les changements de comportement, relate-t-il.
> Lire aussi  Strasbourg, la ville qui travaille à réduire l’éclairage urbain pour rallumer ses étoiles
Les résultats de l’équipe britannique « montrent de façon claire qu’il y a un effet assez fort [de l’éclairage nocturne] sur la dynamique des populations, sur la quantité d’insectes à un endroit donné », souligne l’écologue du Muséum.
Zones moins prisées
Pour conduire cette étude, Douglas Boyes, du Centre britannique d’écologie et d’hydrologie à Wallingford, et ses collègues ont parcouru la vallée de la Tamise, dans le sud de l’Angleterre, pour identifier des zones caractérisées par un habitat comparable et ne différant que par la présence ou non d’un éclairage de nuit. Sur les quelque 500 parcelles présélectionnées, les chercheurs ont conservé 26 paires de sites, situés le plus souvent dans des zones rurales.
A l’aide notamment de filets fauchoirs, ils y ont, entre 2018 et 2020, collecté et comptabilisé les chenilles de papillons de nuit présentes dans les haies et les parterres.
Ces lépidoptères sont « très divers du point de vue évolutif et écologique » et comptent « plusieurs milliers d’espèces en Europe », ce qui laisse penser qu’ils sont« assez représentatifs des insectes nocturnes », assure Douglas Boyes.
Mais pourquoi travailler sur les chenilles plutôt que sur les adultes ? « Elles ne se déplacent pas beaucoup au cours de leur existence, ce qui signifie que, lorsqu’on les prélève à un instant donné, on est assuré de mesurer des effets locaux », fait valoir le chercheur.
> Lire aussi  Sur votre balcon ou dans votre jardin : comment agir chez soi pour préserver la biodiversité
Les résultats, qui reposent sur la collecte de plusieurs milliers de chenilles, révèlent que les haies des zones éclairées de nuit comptent 47 % d’insectes en moins par rapport à celles qui sont éloignées de la lumière. Au niveau des parterres d’herbe, les effectifs sont réduits d’un tiers là où il y a un éclairage nocturne. Pour les chercheurs, il s’agit ici d’un effet à long terme de la pollution lumineuse sur les populations d’insectes – les lampadaires étant présents depuis au moins cinq ans, souvent bien plus –, qui pourrait notamment s’expliquer par le fait que ces zones seraient moins prisées des adultes lors de la ponte.
Mais ils ont aussi constaté un effet à plus court terme de l’éclairage nocturne sur le comportement des chenilles. En plaçant un dispositif d’éclairage sur des zones précédemment dans l’obscurité, ils ont observé que les chenilles avaient moins tendance à grimper le long des tiges, la nuit, pour s’alimenter.
> Lire aussi  La pollution lumineuse, une menace de plus pour les pollinisateurs
Tamisage des lumières
Pour les chercheurs, il ne fait pas de doute que l’effet de la pollution lumineuse sur les papillons de nuit se répercute en cascade sur les écosystèmes, puisque ces insectes, qui participent à la pollinisation, servent aussi de base à l’alimentation des vertébrés – oiseaux et chauve-souris, par exemple – et des invertébrés, comme les araignées et les guêpes.
Un autre enseignement de cette étude est qu’un éclairage par LED, de plus en plus utilisé pour l’éclairage nocturne, est encore plus délétère pour les populations de papillons de nuit que les lampes à sodium. Ceci est « probablement lié au fait que, contrairement aux lampes à sodium, la lumière émise par les LED est très proche de la lumière du jour », souligne Douglas Boyes. Pour le chercheur britannique, un bon compromis serait de « minimiser ces impacts tout en maintenant les bénéfices de l’éclairage pour les populations humaines, par exemple en tamisant les lumières aux horaires où il y a le moins de passage ou encore en posant des filtres pour bloquer les longueurs d’ondes les plus dangereuses pour la faune sauvage ».
+ En vidéo : Pourquoi la lumière artificielle menace la vie animale <https://www.youtube.com/watch?v=R9EdSqzxLtg>, Le Monde, 01/11/20
En savoir plus : 
> Street lighting has detrimental impacts on local insect populations <https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abi8322>, Science Advances, 25 Aug 2021
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/20/la-pollution-lumineuse-deletere-pour-les-populations-d-insectes_6095317_3244.html>
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21- Prague fait payer cher à la Pologne son addiction au charbon, Les Echos, 20/09/21, 18:50
Étienne Goetz

Varsovie a été condamné à payer 500.000 euros par jour à la commission européenne jusqu'à la mise à l'arrêt de la mine de charbon de Turow. L'extraction de lignite engendre des nuisances en République tchèque voisine, qui a porté le dossier devant la justice européenne.
La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a condamné la Pologne lundi à une astreinte journalière de 500.000 euros tant que la mine de charbon à Turów n'aura pas été mise à l'arrêt. Le groupe public PGE, exploitant de cette mine, avait reçu en 2020 l'autorisation du gouvernement polonais de continuer à extraire du lignite, un charbon de mauvaise qualité, jusqu'en 2044.
La mine ouverte en 1904 engendre toutefois de fortes nuisances pour les voisins, en République tchèque. Ils se plaignent du bruit et de la poussière, ainsi que de l'assèchement des cours d'eau. Le gouvernement tchèque estime par ailleurs que la Pologne a violé un certain nombre de règles européennes et accords internationaux en autorisant la prolongation de l'activité.
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En images
22- Train, bus, voiture : ils roulent tous à l'hydrogène, TF1, journal de 20h, 16/09/21

Vous ne trouverez pas son pot d'échappement. Il n'y a donc pas de pollution. La seule différence, c'est cette plateforme à l'intérieur du bus qui surplombe le système de propulsion. L'hydrogène est un gaz. Il peut être issu du gaz naturel. On l'appelle alors l'hydrogène gris ou extrait de l'eau, on l'appelle l'hydrogène vert sans aucune pollution. Et on fait le plein comme dans une station-service. Pour ce bus, il faut trente kilos d'hydrogène pour 500 km d'autonomie, et un kilo d'hydrogène coûte 10 € à la pompe. Pour les usagers, prendre un bus qui ne pollue pas, ça compte de plus en plus. Sous le capot, on peut voir cette grosse boîte à chaussure, c'est en fait une pile à combustible. Grâce à elle, l'hydrogène est mis en contact avec l'oxygène qui se transforme en électricité. Une technique aujourd'hui éprouvée et qu'on retrouve même dans cette voiture. Elle coûte 79 000 €. C'est cher. En plus, on ne peut pas la conduire dans les Hauts-de-France, puisqu'il n'y a pas de station-service équipée en pompe à hydrogène dans la région. Pour faire baisser le coût de l'hydrogène en France, il faut organiser une filière de production. Elle existe déjà dans l'industrie, mais pas encore pour le grand public. L'hydrogène sera peut-être boosté en France par ce train, premier 100 % hydrogène présenté il y a quelques jours dans le Nord par l'entreprise Alstom. D'ici cinq à dix ans, il pourra même remplacer les vieilles Michelines diesel, car dans le pays, 50 % des lignes ne sont pas électrifiées. Pour le moment, cinq régions en France seront équipées de trains 100 % hydrogène d'ici 2025.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/train-bus-voiture-ils-roulent-tous-a-lhydrogene-95188104.html>
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Une publication
23- Pétrole - Le déclin est proche, de Matthieu Auzanneau & Hortense Chauvin, Editions du Seuil, 02/09/21

Le " pic pétrolier " est de retour. Dans les années 2000, l'idée que la production de pétrole plafonnerait bientôt avant de décroître agitait le monde de l'énergie. Le boum du pétrole de schiste aux Etats- Unis a semblé invalider cette prévision, offrant un sursis à un monde toujours accro à l'or noir. Mais ce boum révèle ses fragilités, et le compte à rebours continue. Faute de réserves suffisantes, la production mondiale risque d'entrer en déclin au cours des années qui viennent. 
En se basant sur des données géologiques et industrielles jusqu'ici confidentielles, les auteurs lancent l'alerte sur une menace largement ignorée... sauf des pétroliers eux-mêmes ! L'ère de l'abondance touche à sa fin. Si l'économie n'anticipe pas ce sevrage, les conséquences promettent d'être sévères. De surcroît, prévient cet ouvrage solidement documenté, le déclin de la manne pétrolière risque de provoquer des bouleversements géopolitiques majeurs. 
Une solution existe : prendre au sérieux nos engagements climatiques, et sortir enfin de la dépendance au pétrole. Ce livre sonne comme un réveil urgent.
A propos des auteurs
Matthieu Auzanneau est un des meilleurs spécialistes français du pétrole, et son livre, Or noir, réédité en poche (La Découverte, 2021), est une référence du domaine. Il dirige The Shift Project. Hortense Chauvin est journaliste à Reporterre, le quotidien de l'écologie.
Pétrole - Le déclin est proche, de Matthieu Auzanneau & Hortense Chauvin, Editions du Seuil, 02/09/21, ISBN : 978-2-02-148075-7, EAN : 9782021480757, 160 pages, 12 € ou 8,49 € en ebook.
<https://www.seuil.com/ouvrage/petrole-matthieu-auzanneau/9782021480757>
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