[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (jeudi 23 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 23 Sep 07:53:15 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Grigny : Philippe Rio, maire et « urgentiste de la République » <https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/10/grigny-philippe-rio-maire-et-urgentiste-de-la-republique_6094224_823448.html>, Le Monde, 10/09/21, 18h13 
2- Greenpeace pas d'humeur à sabler le champagne pour son 50e anniversaire <https://www.lavoixdunord.fr/1069611/article/2021-09-15/greenpeace-pas-d-humeur-sabler-le-champagne-pour-son-50e-anniversaire>, AFP, 13/09/21, 10:00
3- En Colombie, la mort aux trousses pour les activistes indigènes <https://www.lepoint.fr/monde/en-colombie-la-mort-aux-trousses-pour-les-activistes-indigenes-13-09-2021-2442881_24.php>, AFP, 13/09/21, 16:00
4- Droits humains : l'ONU alerte sur le triptyque climat-pollution-perte de biodiversité <https://www.lefigaro.fr/international/droits-humains-l-onu-alerte-sur-le-triptyque-climat-pollution-perte-de-biodiversite-20210913>, AFP, 13/09/21, 19:00
5- Le nombre de défenseurs de la biodiversité et de l’environnement assassinés ne cesse d’augmenter <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/13/le-nombre-de-defenseurs-de-la-biodiversite-et-de-l-environnement-assassines-ne-cesse-d-augmenter_6094532_3244.html>, Le Monde, 13/09/21, 20h21 
6- Dune, un roman écologique précurseur ? <https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/science-fiction-dune-roman-ecologique-precurseur-93518/>, Futura-sciences, 13/09/21
7- Livre. « Le Bien commun, le climat et le marché », un modèle économique pour éviter la catastrophe environnementale <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/14/le-bien-commun-le-climat-et-le-marche-un-modele-economique-pour-eviter-la-catastrophe-environnementale_6094615_3232.html>, Le Monde, 14/09/21, 13h00 
8- « Reporterre » dénonce l’amende infligée à l’un de ses journalistes <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/16/reporterre-denonce-l-amende-infligee-a-l-un-de-ses-journalistes_6094930_3234.html>, Le Monde, 16/09/21, 18h14 
9- Tribune. Ecologie : « Et si un parlement de Loire veillait à une répartition des droits entre les intérêts humains et les intérêts autres qu’humains ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/18/ecologie-et-si-un-parlement-de-loire-veillait-a-une-repartition-des-droits-entre-les-interets-humains-et-les-interets-autres-qu-humains_6095115_3232.html>, Le Monde, 18/09/21, 06h00
10- Chronique. Dominique Méda : « Pour réussir la transition écologique, il faut engager une véritable révolution de nos politiques publiques » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/18/dominique-meda-pour-reussir-la-transition-ecologique-il-faut-engager-une-veritable-revolution-de-nos-politiques-publiques_6095097_3232.html>, Le Monde, 18/09/21, 06h58
11- Tribune. « Il est urgent de décloisonner la protection de la nature » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/19/il-est-urgent-de-decloisonner-la-protection-de-la-nature_6095197_3232.html>, Le Monde, 19/09/21, 06h00
12- Chronique. « L’enjeu environnemental est désormais au cœur d’une rupture du pacte démocratique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/19/l-enjeu-environnemental-est-desormais-au-c-ur-d-une-rupture-du-pacte-democratique_6095186_3232.html>, Le Monde, 19/09/21, 06h42 
13- Dérèglement climatique, transports, pauvreté... Que proposent Sandrine Rousseau et Yannick Jadot ? <https://www.lci.fr/politique/primaire-ecologiste-presidentielle-2022-dereglement-climatique-transports-pauvrete-que-proposent-sandrine-rousseau-et-yannick-jadot-2196769.html>, LCI, 19/09/21, 17h58
14- De « Vert de rage » à « Une fois que tu sais », comment vivre son eco-anxiété sans déprimer ? <https://www.lemonde.fr/blog/alternatives/2021/09/19/de-vert-de-rage-a-une-fois-que-tu-sais-comment-vivre-son-eco-anxiete-ruptures-sans-deprimer/>, Blog Même pas mal !, 19/09/21
15- Primaire écologiste : vers un second tour riche en contrastes, entre Jadot et Rousseau <https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2021/09/20/primaire-ecologiste-vers-un-second-tour-riche-en-contrastes-entre-jadot-et-rousseau_6095263_6059010.html>, Le Monde, 20/09/21, 02h29 
16- Chronique. « Le coût économique du grand basculement vers un monde décarboné est l’angle mort du discours des politiques » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/20/le-cout-economique-du-grand-basculement-vers-un-monde-decarbone-est-l-angle-mort-du-discours-des-politiques_6095312_3232.html>, Le Monde, 20/09/21, 12h00
17- Comment l’Europe veut vous faire changer de smartphone moins souvent <https://www.presse-citron.net/comment-leurope-veut-vous-faire-changer-de-smartphone-moins-souvent/>, Pressecitron, 20/09/21, 18:00
18- La neutralité carbone est-elle une arnaque  ? <https://usbeketrica.com/fr/article/la-neutralite-carbone-est-elle-une-arnaque>, Uzbek & Rica, 21/09/21
En images
19- Parmi les invités de C à vous, David Djaïz <https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/c-a-vous-saison-13/2750043-invites-david-djaiz-ava-djamshidi-et-thierry-lhermitte.html>, 16/09/21, 18h58 
Deux publications
20- Le bien commun, le climat et le marché - Réponse à Jean Tirole <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_bien_commun,_le_climat_et_le_march%C3%A9-9791020910059-1-1-0-1.html>, de Benjamin Coriat, Editions Les Liens qui Libèrent, 25/08/21
21- Le nouveau modèle français <https://allary-editions.fr/collections/tous/products/david-djaiz-le-nouveau-modele-francais>, de David Djaïz, Editions Allary, 09/09/21
Une annonce
22- Une fois que tu sais <https://www.youtube.com/watch?v=D5MyuuFcCiA>, un film d'Emmanuel Cappellin, Bande-annonce, 20/09/21

Bien à vous,
Florence

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RECONNAISSANCE DU JOUR : A la tête de la ville la plus pauvre de France métropolitaine, avec 45 % des habitants sous le seuil de pauvreté, Philippe Rio, le maire communiste est en lice pour le prix du meilleur maire du monde. il fait partie des 12 finalistes, aux côtés de l’élu (MoDem) de Saint-Omer (Pas-de-Calais), François Decoster, et de dix maires étrangers, dont ceux d’Ankara (Turquie), Bogotá (Colombie), Rakka (Syrie) ou encore Rotterdam (Pays-Bas). (cf. item 1)
HUMEUR DU JOUR : Un demi-siècle après la création de Greenpeace, la cheffe de l'ONG, Jennifer Morgan, n'est pas d'humeur à sabler le champagne : la crise climatique mobilise plus que jamais ses troupes, à l'approche de la COP26 à Glasgow en octobre. (cf. item 2)
CITATIONS DU JOUR : — "Les crises interdépendantes liées à la pollution, au changement climatique et à la biodiversité multiplient les dangers - amplifiant les conflits, les tensions et les inégalités structurelles, et rendant les gens de plus en plus vulnérables", Michelle Bachelet, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme  (cf. item 4)
— "Le contraste entre le fracas des mots utilisés pour décrire le problème -L’humanité a atteint un point de bascule- et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique à ce problème incarne bien plus que ce que la novlangue politicienne qualifie généralement de "mesure pragmatique". Stéphane Foucart (cf. item 12)
RAPPORT DU JOUR : Selon un rapport de Global Witness, les attaques contre des défenseurs des terres, des forêts et des ressources en eau ont fait 227 victimes en 2020. (cf. item 5, suite & 3)
CHRONIQUES DU JOUR : — Et si, pour la première fois en Europe, un fleuve avait la possibilité de s’exprimer et de défendre ses intérêts à travers un système de représentation inter espèces ? (cf. item 9)
— La sociologue Dominiqiue Mena plaide pour le retour d’un Etat stratège qui organise la coopération entre tous les acteurs pour entreprendre la reconversion écologique dont la France a tant besoin. (cf. item 10)
— Evoquant la complexité d’atteindre l’objectif de la protection de 30 % d’aires protégées d’ici à 2030, un collectif de géographes, d’écologues, d’anthropologues, de botanistes et de juristes estime que l’urgence écologique oblige à concevoir d’autres voies qu’une séparation entre humains et le reste du vivant. (cf. item 11)
— Si le changement des modèles de production et des modes de vie est inévitable et urgent pour s’adapter au réchauffement climatique, reste à voir à quel prix. Paradoxalement, celui-ci promet d’être élevé aussi d’un point de vue écologique. (cf. item 16)
BATAILLE DU JOUR : Alors que les Européens changent de smartphone en moyenne tous les trois ans, la France et l’Allemagne militent pour mettre en place des mesures allongeant la durée de vie des produits. Le but : lutter contre l’obsolescence programmée. (cf. item 17)
INSUFFISANCE DU JOUR : Il ne suffit pas aux entreprises d’investir dans des projets dits de "compensation carbone" pour effacer l’empreinte de leurs émissions de gaz à effet de serre. (cf. item 18)
LIVRES DU JOUR : — Face à l’idée prônée par le Prix Nobel Jean Tirole que la « bonne » économie consiste à combiner le jeu des intérêts particuliers, Benjamin Coriat développe dans son essai un modèle qui permettrait d’organiser une gestion durable et partagée des biens nécessaires à la vie de tous. (cf. item 7 & 20)
— Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. (cf. item 21 & 19)
ENGAGEMENTS DU JOUR : Emmanuel Cappellin (réalisateur de 38 ans), Arthur Gosset (étudiant de 24 ans) et Martin Boudot (journaliste d’investigation, 35 ans) partagent actuellement sur les écrans des films documentaires qui témoignent avec force du besoin d’agir et de trouver des réponses concrètes dans un monde où tout vacille. (cf. item 14 & 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Grigny : Philippe Rio, maire et « urgentiste de la République », Le Monde, 10/09/21, 18h13 
Denis Cosnard

A la tête de la ville la plus pauvre de France métropolitaine, le communiste fait partie des finalistes pour le prix du meilleur maire du monde. 
Quand il a reçu le mail, Philippe Rio n’y a pas vraiment cru. Lui, un maire « exceptionnel », peut-être même le « meilleur au monde » ? Une blague. Sa ville, Grigny (Essonne), est la plus pauvre de la métropole, avec 45 % des habitants sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités, publié en 2020. « Avec le Covid, on est sans doute à plus de 50 % », évalue l’élu. Misère, chômage, trafics et violence, à 25 kilomètres de la tour Eiffel. Dans le quartier de Grigny 2, des tirs de mortiers et des jets de projectiles en direction de policiers ont encore eu lieu plusieurs nuits d’affilée début septembre.
Ces jours derniers, la City Mayors Foundation l’a pourtant confirmé : le communiste Philippe Rio, 47 ans, est susceptible d’être désigné meilleur maire du monde le 14 septembre. Après plusieurs sélections, il fait partie des 12 finalistes, aux côtés de l’élu (MoDem) de Saint-Omer (Pas-de-Calais), François Decoster, et de dix maires étrangers, dont ceux d’Ankara (Turquie), Bogotá (Colombie), Rakka (Syrie) ou encore Rotterdam (Pays-Bas). Le troisième Français en lice, Eric Piolle (Grenoble), a, lui, été éliminé de la compétition.
> Lire aussi  L’Etat au secours de la grande copropriété de Grigny 2
Depuis 2004, la City Mayors Foundation, organisation à but non lucratif installée à Londres, désigne tous les deux ans le meilleur maire du monde. Rien de scientifique. En amont, la fondation dirigée par Tann vom Hove identifie 80 élus plutôt progressistes jugés particulièrement méritants. Ils sont sélectionnés pour leur action en matière de développement durable, d’égalité, d’accueil des réfugiés ou encore, cette année, de lutte contre le Covid-19. Puis la liste se rétrécit jusqu’au choix final, selon un processus un peu opaque qui inclut un vote par mail de tous ceux qui veulent soutenir tel ou tel candidat.
Améliorer l’image de sa commune
Probablement repéré grâce à ses engagements internationaux – il préside notamment l’antenne française du réseau international Maires pour la paix –, Philippe Rio a d’abord hésité à participer au concours. « Le décalage avec la réalité sociale de Grigny me semblait un peu gênant », confie-t-il, en sillonnant la ville dans sa voiture. Il a finalement accepté, avec l’espoir d’améliorer un peu l’image de sa commune de grande couronne. « Nous sommes si souvent pointés du doigt… » Et puis, ajoute-t-il, « à Grigny, on mange des cailloux, c’est dur, on court après le plus grand marchand de sommeil depuis des années. Mais il y a aussi une mobilisation parfois magique. » Alors, pourquoi refuser une forme de reconnaissance du travail entamé, et d’encouragement à le poursuivre ?
Grigny vient de loin, très loin. Le visage de cette localité en bordure de Seine a été bouleversé à la fin des années 1960, quand l’Etat a choisi d’y implanter deux énormes ensembles, la Grande Borne et Grigny 2, afin d’accueillir une partie de tous ceux attirés par la région parisienne. En six ans, la population passe de 3 000 à… 26 000 habitants. Une croissance démesurée, mal maîtrisée. Les équipements publics ne suivent pas. Très vite, la commune se retrouve en difficulté financière, et les problèmes sociaux s’accumulent. Les émeutes s’enchaînent dans certains quartiers.
Depuis les années 1980, l’Etat a beau injecter des centaines de millions d’euros pour redresser le cap, la situation se dégrade. La commune s’enfonce dans les déficits. En 2016, Michel Aubouin, inspecteur général de l’administration, établit un bilan sans complaisance : « La Grande Borne est demeurée un quartier enclavé, victime de la pauvreté et des trafics. Grigny 2, copropriété de 5 000 logements, paralysée par les dettes, est devenue une porte d’entrée active de l’immigration irrégulière. » Pas moins de 89 nationalités sont recensées dans la commune.« Grigny est un condensé de l’histoire de l’immigration en France », résume Philippe Rio.
> Lire aussi  Grigny 2 : l’Etat se résout à racheter 1 320 appartements de cette immense copropriété paupérisée
Conseiller municipal à partir de 2001, élu maire au premier tour en 2014 comme en 2020, le militant communiste pense avoir contribué à redresser un peu le cap. « Il y a huit ans, les impayés étaient tels que Grigny 2, la plus grande copropriété de France, vivait sous la menace d’une coupure de chauffage, se souvient-il. On a trouvé une solution d’urgence, les pouvoirs publics se sont substitués à la copropriété en faillite. Puis on a mis en place un système de géothermie, et la facture de chauffage a baissé de 25 %. » 
Efforts de gestion
Parallèlement, Philippe Rio a harcelé l’Etat pour qu’il vole au secours de sa ville et des banlieues en détresse. Avec un certain succès. En janvier, trois ans après « L’appel de Grigny » lancé par une centaine de maires, Jean Castex et six de ses ministres ont tenu sur place un « comité interministériel des villes » et débloqué des fonds.
Dans la foulée, l’Etat a validé un important projet de rénovation urbaine : 920 logements de Grigny 2 doivent être démolis, 400, rénovés en profondeur. Quelque 400 logements doivent également être détruits à la Grande Borne. « A la suite du comité interministériel, on a aussi reçu le renfort de 10 policiers, souligne le maire. C’est bien, même si cela ne remplace pas le commissariat ouvert puis fermé par l’Etat au bout de deux ans. » La commune, de son côté, s’est engagée à fournir des efforts de gestion : hausse du temps de travail des agents, contrôle de l’absentéisme, suppression de 40 postes en quatre ans.
> Lire aussi  Politique de la ville : la colère d’élus et d’associations de quartiers populaires
« La ville commence à se dégager de l’ornière, mais est-ce grâce à Philippe Rio ?, s’interroge son principal opposant au conseil municipal, Kouider Oukbi, un ancien champion du monde de boxe thaï. Sa majorité a mal géré Grigny pendant des années. Si l’intervention de l’Etat a permis de sortir les comptes du rouge, il reste beaucoup de boulot. Grigny 2 est toujours une poudrière. »
Philippe Rio mesure l’ampleur de la tâche. En enfant de la ville qui a travaillé à l’usine à 16 ans avant de suivre des études d’urbanisme jusqu’à Sciences Po, il mise beaucoup sur l’éducation. La rentrée a été marquée par l’ouverture de 15 places de crèche, et désormais les maternelles offrent un petit déjeuner aux enfants. Le maire se dit aussi fier de la « cité éducative », ce dispositif dont sa commune constitue le laboratoire depuis 2017. Il s’agit de mieux suivre les élèves, avant, après et autour de l’école, pour réduire l’échec scolaire. « Grâce à cette mobilisation confiante, on n’a perdu aucun enfant pendant le premier confinement. Cela a été extraordinaire. »
La politique nationale, le maire de Grigny y croit de moins en moins. « Le changement par le haut est indispensable, mais il ne se dessine pas, malheureusement, juge-t-il. Alors, le local devient un lieu de résistance, d’action, de création politique. Nous sommes les urgentistes de la République… »
> Lire aussi  Quartiers populaires : 110 maires interpellent Emmanuel Macron sur la crise sanitaire et économique
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/10/grigny-philippe-rio-maire-et-urgentiste-de-la-republique_6094224_823448.html>
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2- Greenpeace pas d'humeur à sabler le champagne pour son 50e anniversaire, AFP, 13/09/21, 10:00
Danny Kemp

Un demi-siècle après la création de Greenpeace, le 15 septembre 1971, la cheffe de l'ONG, Jennifer Morgan, n'est pas d'humeur à sabler le champagne: la crise climatique mobilise plus que jamais ses troupes, à l'approche de la COP26 à Glasgow en octobre.
"Il n'y a pas grand-chose à célébrer en ce moment. Nous sommes dans une situation d'urgence climatique", martèle la directrice exécutive de Greenpeace International dans une interview accordée à l'AFP au siège de l'organisation, dans un modeste immeuble de bureaux de la banlieue d'Amsterdam. 
"Tout ce que nous avons fait au cours de ces 50 années, nous devons le déployer pour créer un changement absolument radical et profond. Le temps presse", insiste Jennifer Morgan, "profondément inquiète" que la réponse des gouvernants soit insuffisante lors de ce sommet crucial à Glasgow.
La situation a empiré depuis ce fameux 15 septembre 1971 où un bateau du nom de Greenpeace, parti du port canadien de Vancouver, a tenté d'arrêter un essai nucléaire américain au large des côtes de l'Alaska.
Dans ses locaux remplis de souvenirs de l'histoire de Greenpeace, notamment des affiches de campagne colorées, Jennifer Morgan affirme que l'idéalisme qui a présidé à la fondation de Greenpeace 50 ans plus tôt est plus que jamais nécessaire.
"Greenpeace a commencé avec l'idée que les individus pouvaient changer le monde avec une idée et un peu d'espoir... Je pense qu'en 50 ans, Greenpeace a réalisé des choses vraiment miraculeuses", insiste Jennifer Morgan, qui a pris la tête du groupe en 2016. 
Arrêt de la chasse commerciale à la baleine, lutte contre les déversements toxiques, protection de l'Antarctique... les terrains de lutte de l'ONG sont nombreux. 
- Rainbow Warrior -
L'organisation reste profondément marquée par le drame du Rainbow Warrior. En 1985, les services secrets français avaient fait couler le navire phare de Greenpeace, le Rainbow Warrior, amarré à Auckland, en Nouvelle-Zélande, sans savoir que se trouvait à bord le photographe portugais Fernando Pereira, tué dans l'explosion.
Les militants de Greenpeace, restés "sous le choc de ce que les gouvernements sont prêts à faire", "marquent cette date chaque année" depuis, rappelle Jennifer Morgan.
Le groupe, adepte des opérations médiatiques, a toujours de puissants ennemis et Greenpeace est aujourd'hui "très prudent", ses militants dans des pays comme le Brésil, l'Indonésie ou la Chine étant particulièrement exposés, dans un monde où sont régulièrement tués des militants écologistes.
Rendu célèbre par ses actions coup de poing contre baleiniers et plates-formes pétrolières, Greenpeace a adopté depuis d'autres stratégies, notamment des actions en justice contre les gouvernements et les pollueurs. 
"Vous verrez Greenpeace intensifier ses affaires judiciaires dans le monde", met en garde Jennifer Morgan. 
- Toujours radicale -
Pour elle, Greenpeace n'est pas une vieille dame rangée, elle est toujours "radicale", malgré l'émergence d'une nouvelle génération de groupes militants tels que Extinction Rebellion, qui forment la relève.
Contrairement à ses débuts en franc-tireur, Greenpeace coopère aujourd'hui de plus en plus avec d'autres groupes environnementaux, insiste la responsable, évoquant le front commun des ONG pour mettre la pression sur les dirigeants du monde, à l'occasion de la COP26, un "moment fondamental pour la planète".
"Je suis profondément inquiète, ce que je vois en ce moment, ce sont des gouvernements qui agissent presque comme si nous étions de retour dans les années 1980", critique Jennifer Morgan.
Greenpeace fait partie des organisations ayant demandé que le sommet soit reporté, si les représentants des pays en développement n'étaient pas en mesure d'y assister faute d'avoir pu se faire vacciner à temps. Objection rejetée par les Nations Unies.
Pour son cinquantième anniversaire, Greenpeace a prévu jeudi de fêter son demi-siècle de façon discrète, dans ses bureaux du monde entier, préférant rester concentrée sur la COP26.
La chancelière allemande Angela Merkel a salué en août l'action de Greenpeace depuis 50 ans comme "persistante, combative, inébranlable et persuasive". 
Quel avenir pour Greenpeace dans les cinquante prochaines années ? 
"Je suppose que le but serait que Greenpeace n'existe plus !", si les problèmes environnementaux dénoncés par l'ONG étaient enfin réglés, plaisante Jennifer Morgan.
<https://www.lavoixdunord.fr/1069611/article/2021-09-15/greenpeace-pas-d-humeur-sabler-le-champagne-pour-son-50e-anniversaire>
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3- En Colombie, la mort aux trousses pour les activistes indigènes, AFP, 13/09/21, 16:00
Luis Robayo à Cali et Juan Sebastian Serrano à Bogota

Au bout du fil, Celia Umenza s'interrompt tout d'un coup : une détonation, des rafales d'armes automatiques résonnent en toile de fond dans la montagne. Pour les leaders autochtones de Colombie, en lutte pour la défense de l'environnement et des droits de leurs communautés, le danger est permanent.
En pleine interview téléphonique avec l'AFP, l'incident est à peine notable pour Mme Umenza, installée dans son petit bureau de la municipalité de Toribío, dans le département de Cauca (sud-ouest de la Colombie).
Au moins 227 militants écologistes ont été tués dans le monde en 2020 : près d'un tiers d'entre eux (65) l'ont été en Colombie, a révélé l'ONG Global Witness dans son rapport annuel publié lundi.
"Répression gouvernementale, représailles des guérillas comme des paramilitaires, la menace est partout", résume, résignée, Mme Umenza, qui a survécu à trois tentatives d'assassinats, dans ce pays en proie aux conflits depuis près de six décennies.
La dernière fois, c'était en 2014. "J'étais dans la camionnette d'un voisin qui me ramenait chez moi, ils nous ont tiré dessus", se rappelle cette femme de 48 ans, sortie indemne de l'incident.
Selon Global Witness, 2020 a été l'année la plus meurtrière pour les défenseurs de l'environnement dans le monde depuis 2012, quand l'ONG a commencé son macabre décompte. Ces attaques sont en augmentation constante depuis 2018.
En dehors de Colombie, les crimes sont concentrés au Mexique (30), aux Philippines (29), au Brésil (20), au Honduras (17) et dans une douzaine d'autres pays. Les victimes ont plusieurs points en commun: 70 % d'entre elles travaillaient pour mettre fin à la déforestation et toutes, sauf une, vivaient dans des pays en développement. Un tiers appartenaient à des peuples autochtones. 
- Monoculture prédatrice -
Au début des années 1970, les peuples indigènes du Cauca ont commencé à s'organiser pour lutter contre les grands producteurs de canne à sucre, qu'ils accusaient de les chasser de leurs terres fertiles pour développer leur activité.
"Les forêts d'autrefois disparaissent, la faune, la flore... C'est très inquiétant", déplore Mme Umenza.
Pour cette membre de la tribu Nasa, pas de doute, la monoculture de la canne à sucre est la principale responsable de la déforestation. Car la canne "consomme beaucoup d'eau et assèche les sols".
Les conclusions du rapport de Global Witness vont dans le même sens: de nombreuses industries "agissent de manière irresponsable depuis des décennies". Elles "contribuent et sont les premières bénéficiaires des attaques contre les défenseurs de l'environnement", accuse l'ONG.
En 2020, l'exploitation minière et l'agro-industrie peuvent être considérées comme responsables de 34 meurtres, selon Global Witness, qui a observé un contrôle croissant des "groupes paramilitaires et criminels" sur les populations rurales.
Le Cauca, l'une des régions les plus troublées de Colombie, illustre parfaitement les menaces conjointes qui pèsent sur la nature et ses défenseurs.
Près de Toribío, où vit Mme Umenza, l'extraction illégale d'or pollue l'eau au mercure et, plus au nord, les pesticides utilisés pour la culture illégale de la marijuana empoisonnent les sols.
Ces deux négoces enrichissent des dissidents de l'ex-guérilla de FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, signataire d'un accord de paix signé 2016), les rebelles marxistes de l'ELN (Armée de libération nationale), et des groupes paramilitaires d'extrême droite.
Selon Mme Umenza, certaines entreprises ayant pignon sur rue profitent également de l'exploitation illégale d'or qu'elles achètent à bas prix. "Ils parrainent tous ces creuseurs et mineurs artisanaux, soit-disant illégaux".
L'activiste est membre de la "Guardia Indígena" (la Garde indigène), une organisation non-armée qui défend les droits des autochtones avec de simples bâtons, et quelques talkie-walkies. Et a sauvé la vie de Mme Umenza à plusieurs reprises, selon elle. 
La Garde pénètre souvent dans les plantations de canne à sucre, qu'elle estime avoir été usurpées aux "ancêtres", et s'y heurte aux forces de l'ordre. Il est aussi courant que ses membres désarment et expulsent de leurs terres des combattants des groupes armés.
- Gilet pare-balles -
"Dans les territoires indigènes, nous avons heureusement réussi à empêcher l'exploitation minière", se réjouit le leader indigène.
Mais le prix à payer est élevé : en 2021, un membre de la garde a été tué en moyenne par semaine jusqu'à présent.
Les menaces à l'encontre de Celia ont commencé en 2001. La première tentative d'assassinat a eu lieu en 2005, quand des guérilleros des FARC qui lui ont tiré dessus alors qu'elle se promenait dans la campagne.
Quatre ans plus tard, sous la menace, elle a dû fuir la région. Ce fut le premier exil forcé loin de son village. Le dernier remonte à janvier 2021.
Après avoir dénoncé ces menaces auprès des autorités l'activiste s'est vu attribuée en 2011, avec quatre autres personnes de la région, une escorte par l'Unité de protection nationale (UNP), un organisme public.
Il y a quelques mois, le même bureau lui a offert une escorte personnelle, un téléphone et un gilet pare-balles.
"Je n'en ai pas voulu, parce que marcher à pied avec un gilet me fait me sentir plus vulnérable", comme si j'étais une cible mobile, explique Celia.
La "peur" a depuis lors envahi sa vie et celle de ses proches. Ses trois enfants vivent loin d'elle par sécurité, et elle s'est séparée de leur père qui "ne supportait plus" le cercle vicieux des menaces, des attaques et de l'exil temporaire.
"Ce n'est pas facile de vivre comme une cible, avec un chasseur à tes trousses, sans rien savoir du lendemain", confie-t-elle.
<https://www.lepoint.fr/monde/en-colombie-la-mort-aux-trousses-pour-les-activistes-indigenes-13-09-2021-2442881_24.php>
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4- Droits humains : l'ONU alerte sur le triptyque climat-pollution-perte de biodiversité, AFP, 13/09/21, 19:00
Agnès Pedrero

Réchauffement climatique, pollution et perte de biodiversité : une triple crise environnementale provoquée par l'être humain est la principale menace pour le respect des droits humains, a averti lundi l'ONU.
A quelques semaines de la COP26 climat à Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni) début novembre, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet a réclamé une "action climatique plus ambitieuse".
"Les crises interdépendantes liées à la pollution, au changement climatique et à la biodiversité multiplient les dangers - amplifiant les conflits, les tensions et les inégalités structurelles, et rendant les gens de plus en plus vulnérables", a-t-elle déclaré à l'ouverture de la 48e session du Conseil des droits de l'homme à Genève (Suisse).
"En s'intensifiant, ces menaces environnementales constitueront le plus important défi pour l'exercice des droits humains de notre ère", a-t-elle affirmé.
Cette "triple crise planétaire" a déjà, selon Mme Bachelet, un large et direct impact sur toute une série de droits humains, tels que "les droits à une alimentation adéquate, à l'eau, à l'éducation, au logement, à la santé, au développement et même à la vie".
La pollution est à l'origine d'un décès prématuré sur six, a-t-elle averti, avant d'égrener un chapelet de catastrophes environnementales : famine à Madagascar, désertification au Sahel, submersion des côtes au Bangladesh, raréfaction des ressources en eau au Moyen-Orient, gigantesques incendies en Sibérie et en Californie, inondations en Chine et en Allemagne...
"S'attaquer à la triple crise environnementale mondiale est un impératif humanitaire, un impératif de droits pour les droits humains, un impératif de consolidation de la paix et un impératif de développement", a affirmé Mme Bachelet. 
- Xinjiang -
La Haut-Commissaire a ensuite souligné que la crise environnementale n'était pas la seule à laquelle l'humanité est confrontée, dressant une autre longue liste de violations des droits humains dans le monde.
A cet égard, elle a dit regretter "ne pas être en mesure de faire état de progrès dans (ses) efforts pour obtenir un accès significatif" à la région chinoise du Xinjiang.
"Dans l'intervalle, mon bureau finalise son évaluation des informations disponibles sur les allégations de violations graves des droits humains dans cette région, en vue de les rendre publiques", a-t-elle pour la première fois annoncé.
Depuis son arrivée au Haut-Commissariat, Mme Bachelet n'a eu de cesse de réclamer un "accès total" à cette région. Fin février, elle avait réitéré son appel à une "évaluation complète et indépendante" de la situation des droits humains dans cette région.
Mais Pékin refuse toute enquête et estime que toute visite à la région doit être "amicale".
Le Xinjiang a longtemps été frappé par des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes de l'ethnie musulmane ouïghoure. Les autorités y imposent depuis quelques années une surveillance policière draconienne.
Les Etats-Unis, sur la base d'études de chercheurs occidentaux, reprochent à la Chine d'avoir arbitrairement interné plus d'un million d'Ouïghours dans des "camps" du Xinjiang. Pékin dément ce chiffre et affirme qu'il s'agit de "centres de formation professionnelle".
- Palestiniens -
Mme Bachelet a également attiré l'attention du Conseil sur "la poursuite et la multiplication des cas d'usage excessif de la force - ou totalement injustifié - contre des civils palestiniens par les forces de sécurité israéliennes".
Depuis janvier, 54 Palestiniens, dont 12 enfants, ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie - plus du double du chiffre pour toute l'année 2020, a-t-elle détaillé. Et plus de 1.000 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles.
Elle a également fait part de sa profonde préoccupation face "aux mesures de répression de la dissidence prises ces derniers mois" par les autorités palestiniennes, et indiqué craindre une aggravation de la situation.
L'ex-présidente chilienne a en particulier dénoncé "l'usage injustifié" de la force par les forces de sécurité palestiniennes pendant les manifestations qui ont suivi le décès de Nizar Banat, un militant critique de l'Autorité palestinienne décédé en juin peu après son arrestation. 
"L'un des membres de mon équipe, qui surveillait les manifestations, figurait parmi les nombreux manifestants battus", a-t-elle dénoncé.
<https://www.lefigaro.fr/international/droits-humains-l-onu-alerte-sur-le-triptyque-climat-pollution-perte-de-biodiversite-20210913>
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5- Le nombre de défenseurs de la biodiversité et de l’environnement assassinés ne cesse d’augmenter, Le Monde, 13/09/21, 20h21 
Rémi Barroux

Selon un rapport de Global Witness, les attaques contre des défenseurs des terres, des forêts et des ressources en eau ont fait 227 victimes en 2020. 
Le constat et les bonnes résolutions sont partagés : lors du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s’est conclu samedi 11 septembre à Marseille, les délégués ont affirmé dans le document final que « la “réussite” économique ne saurait plus se faire aux dépens de la nature ». Mais, sur le terrain, la réalité est tout autre pour les défenseurs de l’environnement, qui paient parfois de leur vie ce combat.
> Lire aussi  « L’humanité a atteint un point de bascule », alerte le congrès mondial de la nature
Ceux qui luttent pour la préservation des forêts, contre l’agro-industrie consommatrice de terres ou contre les barrages prennent des risques : 227 d’entre eux ont été tués en 2020, selon le rapport annuel de l’ONG anglaise Global Witness, présenté lundi 13 septembre. Soit plus de quatre assassinats par semaine. Le chiffre est en augmentation par rapport à 2019 (212) et est le plus haut depuis la publication du premier rapport, en 2012.
Dans ce macabre décompte, l’Amérique centrale et du Sud totalise les trois quarts des attaques mortelles, abritant sept des dix pays où l’on tue le plus de défenseurs des terres – la Colombie (65 morts), le Mexique (30), le Brésil, le Honduras, le Guatemala, le Nicaragua et le Pérou. Autres continents très concernés : l’Afrique – on y décompte 18 meurtres en 2020, contre 7 en 2019 –, avec la République démocratique du Congo et l’Afrique du Sud, et l’Asie du Sud, avec les Philippines, où 30 militants écologistes ont été tués en 2020.
« Extrême violence »
Cette augmentation des assassinats ciblés se fait dans un contexte d’attaques généralisées contre les défenseurs de terres, d’arrestations, d’agressions ou encore de campagnes de diffamation. Elle traduit aussi l’importance des tensions sur le terrain, dues à l’accélération de projets d’extraction des ressources naturelles. « Là où ces extractions se font, pour le bois, l’eau, le minerai, et quand ces projets sont poussés par les gouvernements, pour des raisons économiques à court terme et sans tenir compte de leurs conséquences sociales et écologiques, on voit beaucoup de tensions. Cela encourage l’extrême violence », constate Louis Wilson, de Global Witness.
La défense des forêts et des ressources en eau, et la contestation contre les barrages sont les activités les plus touchées, avec 23 et 20 morts. Suivent l’agro-industrie, l’extraction de minerai et les cultures de substitution de la drogue. Ces dernières sont particulièrement visées en Colombie, où la signature d’un accord avec les Forces armées révolutionnaires (FARC) en 2016 prévoyait notamment le remplacement des cultures de coca – « une situation qui a généré et continue de générer beaucoup de violence », explique Louis Wilson.
> Lire aussi  Les peuples autochtones, acteurs majeurs de la protection des espèces et des écosystèmes
Les militants issus des peuples indigènes ont été victimes de plus du tiers des assassinats et de cinq des sept meurtres collectifs de l’année 2020. Aux Philippines, sur l’île de Panay, neuf membres de la communauté Tumandok s’opposant à la construction de deux barrages ont été tués le 30 décembre 2020 par l’armée et la police, et 17 ont été arrêtés. « Il est difficile de déterminer la responsabilité des Etats, mais il est sûr qu’ils n’agissent jamais seuls. Il s’agit souvent de la conjonction d’intérêts privés et gouvernementaux », décrypte encore Louis Wilson.
Rangers assassinés
Autre exemple de ces drames : 28 des personnes tuées en 2020 étaient des rangers officiels de parcs nationaux dans huit pays – au Brésil, en Colombie, en République démocratique du Congo, au Guatemala, aux Philippines, au Sri Lanka, en Thaïlande et en Ouganda, victimes de groupes armés pratiquant le braconnage.
Les femmes représentent, elles, 10 % des victimes de ces meurtres. « Mais si ce chiffre peut sembler bas, il faut savoir que celles qui prennent la parole et s’engagent sont victimes d’attaques spécifiques, comme les violences sexuelles », explique le rapport. Elles doivent se battre pour protéger leurs terres… et souvent aussi « défendre leur droit à parler, y compris au sein même de leurs communautés et de leurs familles ».
L’accélération de la crise climatique et la tension grandissante à propos des ressources naturelles ont des conséquences sur le terrain. Entre 2001 et 2015, 3 millions de kilomètres carrés de forêts ont été perdus, soit à peu près la superficie de l’Inde. Selon Global Witness, si la pression affecte l’ensemble de la planète, c’est au Sud que les conflits sont les plus violents : sur les 227 assassinats recensés, un seul a été comptabilisé dans l’hémisphère Nord, au Canada.
> Lire aussi  212 défenseurs de l’environnement tués en 2019, le bilan le plus élevé jamais enregistré
Pour l’ONG et la dizaine de personnes qui travaillent sur ce rapport, ce décompte est toutefois forcément imparfait et incomplet. « Pour établir la liste de ces victimes, nous nous appuyons sur des associations locales, sur les articles de presse et nous veillons à ce que trois sources différentes confirment que le décès de la personne est bien lié à ses activités militantes en faveur de la défense de l’environnement », détaille Louis Wilson. Et de nombreuses zones d’ombre demeurent comme la Chine ou la Russie.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/13/le-nombre-de-defenseurs-de-la-biodiversite-et-de-l-environnement-assassines-ne-cesse-d-augmenter_6094532_3244.html>
En savoir plus : 
> Global Witness reports 227 land and environmental activists murdered in a single year, the worst figure on record <https://www.globalwitness.org/en/press-releases/global-witness-reports-227-land-and-environmental-activists-murdered-single-year-worst-figure-record/>, 13 September, 2021
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6- Dune, un roman écologique précurseur ?, Futura-sciences, 13/09/21
Dorian De Schaepmeester, pigiste

À l'occasion de la sortie du film Dune, mercredi 15 septembre, Futura vous propose de (re)plonger dans ce roman de science-fiction avant-gardiste ayant marqué des générations de lecteurs et qui a popularisé une thématique contemporaine : l'écologie.
Publié il y a 56 ans, en 1965, le livre Dune, de Frank Herbert, fait partie de la caste de romans qui ont marqué l'histoire de la fiction par la puissance de son récit et la densité de son univers. Le livre, réputé inadaptable après l'abandon du projet de mise en scène par Alejandro Jodorowsky en 1975, et un échec critique et commercial pour David Lynch en 1984, connait pourtant un regain de popularité à quelques jours de la sortie d'une nouvelle réalisation du cinéaste québécois Denis Villeneuve. Malgré son âge, Dune est un roman précurseur, devenu un incontournable de la science-fiction et considéré comme avant-gardiste, brassant de nombreuses thématiques. Mais le récit possède un sous-texte écologique resurgissant régulièrement au cours de l'histoire, rendant le roman doublement impactant à l'heure de la crise écologique.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/science-fiction-dune-roman-ecologique-precurseur-93518/>
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7- Livre. « Le Bien commun, le climat et le marché », un modèle économique pour éviter la catastrophe environnementale, Le Monde, 14/09/21, 13h00 
Antoine Reverchon

Face à l’idée prônée par le Prix Nobel Jean Tirole que la « bonne » économie consiste à combiner le jeu des intérêts particuliers, Benjamin Coriat développe dans son essai un modèle qui permettrait d’organiser une gestion durable et partagée des biens nécessaires à la vie de tous. 
Livre. L’économiste Benjamin Coriat est l’un des principaux commentateurs et diffuseurs en France des idées d’Elinor Ostrom. L’Américaine, décédée en 2012, avait reçu le prix Nobel d’économie en 2009 pour ses travaux théoriques et empiriques sur la façon dont les communautés humaines gèrent ce que les Anglo-Saxons appellent les commons, et que l’on traduit en français de façon ambiguë soit par « les biens communs » (la nature, l’air, l’eau, le climat, l’énergie – tout objet dont l’appropriation par les uns prive les autres), soit par « le bien commun » au singulier (tout ce qui fait progresser le bonheur de l’humanité). Aussi son sang n’a-t-il fait qu’un tour lorsque Jean Tirole a publié, en 2016, Economie du bien commun (PUF), un essai dans lequel il tente de mettre ses travaux à portée du public. Pour le Prix Nobel d’économie (2014) en effet, « l’économie est au service du bien commun ; elle a pour objet de rendre le monde meilleur ».
> Lire aussi  « La nouvelle économie mondialisée entre les mains d’un petit nombre d’entreprises »
Mais le fil rouge de son approche du bien commun n’en reste pas moins l’idée que la bonne économie consiste à combiner le jeu des intérêts particuliers. Or comme chacun cherche à obtenir un optimum de richesse pour lui-même, ce bien commun ne peut être atteint que sous ce que Tirole appelle le « voile de l’ignorance », qui empêche chacun d’agir rationnellement au mieux de ses intérêts, et permet aux marchés régulés d’atteindre un optimum collectif. Par exemple en incitant consommateurs et entreprises à accomplir la transition énergétique en organisant un marché du carbone où s’échangeraient des quotas de CO2.
« Pirouette rhétorique »
C’est précisément ce que réfute Benjamin Coriat, pour qui le jeu, même régulé, des intérêts égoïstes ne peut que conduire à la catastrophe, et pour qui la justification de la recherche du bien commun par le « voile de l’ignorance » n’est qu’une pirouette rhétorique. Il est vrai que le cas du marché carbone européen tel qu’il a fonctionné jusqu’ici, décortiqué par l’auteur, n’est pas convaincant.
Aussi l’économiste préfère montrer que les solutions proposées par Elinor Ostrom restent le meilleur moyen d’éviter la catastrophe climatique. A savoir un modèle d’économie « polycentrée », qui permettrait à chaque niveau de collectivité humaine d’organiser à son échelle une gestion sobre, durable et partagée des biens nécessaires à la vie de tous, sans qu’aucune appropriation privée ni aucun niveau politique supérieur ou aucune « règle de marché » surplombante ne vienne l’entraver, mais plutôt l’appuyer.
Reste la question de la coordination de ces différents niveaux pour s’assurer qu’ils tirent tous dans le sens de la transition écologique. Benjamin Coriat parie sur l’organisation à chaque échelon d’un débat démocratique et éclairé. Les pères de l’économie politique, bien avant Jean Tirole, avaient, eux, parié sur le marché, comme lieu de convergence et de conciliation des actes de chacun par l’échange économique. Le bien commun n’est pas un monopole, mais c’est bien sur les moyens d’y parvenir qu’il convient aujourd’hui de discuter alors qu’approche le moment de faire son choix face au péril climatique.
§ « Le Bien commun, le climat et le marché. Réponse à Jean Tirole », de Benjamin Coriat, Les Liens qui libèrent, 140 p., 14 €, numérique 11 €.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/14/le-bien-commun-le-climat-et-le-marche-un-modele-economique-pour-eviter-la-catastrophe-environnementale_6094615_3232.html>
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8- « Reporterre » dénonce l’amende infligée à l’un de ses journalistes, Le Monde, 16/09/21, 18h14 
Aude Dassonville

Alexandre-Reza Kokabi avait été arrêté et placé en garde à vue en juin 2020, alors qu’il couvrait, pour le site d’informations environnementales et sociétales, une action d’Extinction Rebellion. 
Jeudi 16 septembre, le « quotidien de l’écologie » en ligne Reporterre a déposé un recours hiérarchique auprès du ministre de l’intérieur. Son motif : une « atteinte à la liberté d’informer ». Son objet : la condamnation à 750 euros d’amende prononcée à l’encontre du journaliste Alexandre-Reza Kokabi, le 16 juillet 2021, pour « manquement à la sécurité aéroportuaire ».
Le 26 juin 2020, jour de la réouverture du trafic aérien à Orly, le reporter se trouvait sur les pistes de l’aéroport en compagnie d’une trentaine de militants du mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion. Les activistes cherchaient à dénoncer, dans une action médiatique, la responsabilité du trafic aérien dans le réchauffement climatique. « Je ne voulais pas laisser le récit de cette action aux seuls représentants du mouvement, d’un côté, et à Aéroports de Paris, de l’autre, rapporte M. Kokabi. J’étais le seul journaliste sur place, et je savais que j’étais dans mon bon droit, celui d’informer. »
Ni ses dénégations ni la détention de la carte de presse n’ont empêché les forces de l’ordre de l’embarquer et de le garder à vue durant onze heures. Il a été condamné pour « avoir accédé aux zones de sûreté à accès réglementé sans raison légitime », et y avoir circulé sans y avoir été autorisé. Une condamnation inadmissible pour Hervé Kempf, le directeur de Reporterre : « Couvrir une action illégale, pour un journaliste, n’est pas se rendre complice de l’action », rappelle-t-il.
« Un moyen de nous faire taire »
C’est d’ailleurs ce qu’a estimé le tribunal de police d’Annecy, fin avril, lorsqu’il a eu à juger d’un cas similaire. Le 12 septembre 2020, Gérard Fumex, le créateur du site Librinfo74, avait été interpellé lors d’une action de protestation de militants écologistes à l’aérodrome d’Annecy. Alors que 200 euros d’amende avaient été requis contre lui, le journaliste a finalement été relaxé. « En mai, un autre journaliste de la radio locale H20 a aussi été relaxé pour les mêmes faits », ajoutent les syndicats de journalistes SNJ et SNJ-CGT, qui s’associent pour dénoncer ces atteintes à la liberté de la presse.
« J’ai vu des journalistes perdre du sang en faisant leur travail », ajoute Alexandre-Reza Kokabi, en référence aux violences dont ils ont parfois été la cible lors de manifestations de « gilets jaunes ». Même si ce n’est pas son cas, « ce n’est pas une raison pour se laisser faire », estime-t-il. « La privation de liberté, c’est quand même un moyen de nous faire taire. » Ce jour-là, il n’avait, de fait, pas pu livrer son reportage à temps.
Des journalistes arrêtés lors de reportages de ce type, puis gardés à vue, Reporters sans frontières en a dénombré une quinzaine depuis janvier 2020. Un nombre d’autant plus élevé, souligne l’organisation dont le décompte ne prétend pas à l’exhaustivité, que la crise sanitaire restreignait les manifestations et autres mouvements de protestation.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/16/reporterre-denonce-l-amende-infligee-a-l-un-de-ses-journalistes_6094930_3234.html>
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9- Tribune. Ecologie : « Et si un parlement de Loire veillait à une répartition des droits entre les intérêts humains et les intérêts autres qu’humains ? », Le Monde, 18/09/21, 06h00
Par Collectif

Et si, pour la première fois en Europe, un fleuve avait la possibilité de s’exprimer et de défendre ses intérêts à travers un système de représentation inter espèces ?, s’interroge dans une tribune au « Monde », un collectif d’acteurs du Val de Loire
Tribune. L’art, le récit, les imaginaires peuvent faciliter la prise de conscience des enjeux climatiques et écologiques. Dans le Val de Loire, un groupe de chercheurs, de professionnels (urbanistes, paysagistes, mariniers, pêcheurs…), d’artistes, d’élus et de riverains est en train d’imaginer ce que pourrait être un « parlement de Loire ». Ce projet vise à définir les formes et fonctionnements d’une assemblée où seraient représentées des entités autres qu’humaines, faune, flore, composantes matérielles et immatérielles du fleuve.
Cette démarche territoriale autant que narrative, initiée par le Polau-pôle arts & urbanisme, vise à sortir d’une conception « usagère » de la nature. En se plaçant du point de vue des milieux, de l’organique, du vivant, ils proposent collectivement de sensibiliser les publics aux alertes que manifeste le fleuve.
> Lire aussi  La rentrée des idées : vitalité et prodigalité
Les préoccupations sont nombreuses : baisse des débits naturels de la Loire, étiages de plus en plus sévères, risques d’inondation élevés, évaporations accrues, pompages excessifs, présence de pesticides, baisse du nombre de poissons, etc. Ensemble, ils poussent le trait jusqu’à imaginer une fiction où la Loire pourrait porter sa(ses) voix, être associée en nom propre aux décisions qui la concernent, jusqu’à devenir sujet de droit(s).
Doter la Loire d’un statut juridique
A travers un processus d’auditions publiques – les auditions du parlement de Loire – , l’écrivain Camille de Toledo a proposé une mise en récit institutionnelle, au carrefour du droit, de l’anthropologie, de l’économie, de l’art et du politique. Et si le fleuve Loire et les entités qui le constituent pouvaient témoigner des dommages qu’il subit ? Et si le fleuve Loire avait la possibilité de défendre ses intérêts, et notamment, d’intenter des actions en justice en son nom ? Et si le fleuve Loire pouvait siéger dans les instances chargées de sa gestion, notamment par le biais de « gardiens de la rivière », de « traducteurs des valeurs et des intérêts du fleuve » ? Et si un parlement de Loire, chargé de discuter des usages du fleuve, veillait à une plus juste répartition des droits entre les intérêts humains et les intérêts autres qu’humains ?
> Lire aussi  Camille de Toledo : « Accueillons, dans nos parlements, les voix de la nature »
Une Loire dotée d’une personnalité juridique inspire les Ligériens. Ce qui pouvait apparaître il y a peu comme une fiction devient une réalité partout sur la planète. En Nouvelle-Zélande, le fleuve Whanganui, en Colombie, le Rio Atrato sont récemment devenus des sujets de droit. En Europe, d’autres collectifs suivent ; le Rhône, la Seine et le Tavignano en Corse visent une reconnaissance légale à travers la déclaration de leurs droits.
Pour la Loire, la démarche « vers un parlement de Loire » est avant tout culturelle. Elle convie des imaginaires autour de sujets liés à l’alerte climatique, elle favorise l’émergence de nouveaux concepts. Elle permet d’expérimenter des actes de création et des gestes de cohabitation, des rituels, des registres d’actions entre arts, sciences (biologie, écologie, anthropologie, droit, géographie…) et des décisions publiques.
Une déclaration des droits du fleuve
Avec le parlement de Loire, il est question de « donner voix aux assemblages complexes d’humains et non-humains » comme l’indique l’anthropologue Philippe Descola. L’exercice est subtil, juridique, autant qu’éco-psycho-géographique. Ce récit collectif est un jeu sérieux. Il est un prisme d’inversion qui suscite des actions en faveur du ménagement du territoire et des transitions.
> Lire aussi  Naturalistes, écrivains, historiens, philosophes… Ces penseurs qui inventent de nouvelles façons d’habiter la Terre
Le premier acte s’achève. Les assemblées de Loire se sont tenues pendant quatre jours (du 9 au 12 septembre) pour fêter le fleuve vivant, telle une invitation à écouter, regarder de près, sentir, toucher, à reconsidérer le fleuve dans ses différents états. A cette occasion, le rapport des auditions du parlement de Loire a été à l’honneur, sous le titre « le fleuve qui voulait écrire ».
Il est un socle de référence pour concevoir des suites, d’autres actes de création, des parcours, un glossaire de Loire, une fresque de Loire, une déclaration des droits du fleuve, une convention ligérienne, etc., pour inspirer d’autres acteurs et d’autres territoires.
§ Signataires de la tribune sont : Philippe Boisneau, pêcheur professionnel de Loire ; Catherine Boisneau, écologue, enseignante chercheuse, UMR CNRS-Citeres, Ecole polytechnique de l’université de Tours (EPU) ; Thierry Bouvet, pêcheur professionnel de Loire ; Valérie Cabanes, juriste internationaliste ; Stéphane Cordobes, conseiller-expert à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) ; Pascal Ferren, philosophe et urbaniste ; Sylvia Lasfargeas, avocate, Notre Affaire à tous ; Maud Le Floc’h, urbaniste, directrice du Polau- pôle arts et urbanisme ; David Gé Bartoli, philosophe, université Populaire de Tours et de la Terre ; Sophie Gosselin, philosophe, université Populaire de Tours et de la Terre ; François Guerroué, Ligérien nomade ; Bruno Marmiroli, architecte paysagiste, directeur de la Mission Val de Loire ; Joan Pronnier, chef de projet COAL-Coalition arts et écologie ; Benoit Pinero, opérateur culturel, Ligere ; Pauline Quantin, opératrice culturelle, Ligere ; Xavier Rodier, archéologue, directeur de la Maison des sciences de l’homme Val de Loire, CNRS, université d’Orléans, université de Tours ; Theo Sanson, artiste, The Elemen’Terre project ; Virginie Serna, archéologue subaquatique, conservatrice en chef du patrimoine, chargée de mission au ministère de la culture ; Clément Sirgue, éducateur environnemental, la Rabouilleuse-Ecole de Loire ; Lolita Voisin, paysagiste, directrice de l’Ecole de la Nature et du Paysage de Blois – INSA Centre-Val de Loire ; Marine Yzquierdo, avocate, Notre Affaire à tous.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/18/ecologie-et-si-un-parlement-de-loire-veillait-a-une-repartition-des-droits-entre-les-interets-humains-et-les-interets-autres-qu-humains_6095115_3232.html>
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10- Chronique. Dominique Méda : « Pour réussir la transition écologique, il faut engager une véritable révolution de nos politiques publiques », Le Monde, 18/09/21, 06h58
Par Dominique Méda, Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine

La sociologue plaide, dans sa chronique, pour le retour d’un Etat stratège qui organise la coopération entre tous les acteurs pour entreprendre la reconversion écologique dont la France a tant besoin.
Chronique. Les événements climatiques survenus ces dernières semaines ont donné au rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] toute sa dimension dramatique. C’était donc vrai ! Vrai que les échéances se rapprochent, que le temps nous est compté, que nos sociétés doivent au plus vite s’engager dans la reconversion écologique et prendre les mesures qui s’imposent.
Celles-ci sont en grande partie bien connues : accroître l’investissement public dans la rénovation thermique des bâtiments et les infrastructures d’au moins 20 milliards d’euros par an pendant au minimum dix ans ; transformer notre agriculture de fond en comble ; diminuer drastiquement notre consommation d’énergie et notre empreinte carbone ; adopter des pratiques de sobriété dans nos manières de produire et de consommer.
> Lire aussi  Le rapport du GIEC « est un code rouge pour l’humanité »
Nous disposons aussi, à l’échelle nationale, d’une feuille de route, la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), censée dessiner la voie à emprunter.
Mobiliser toutes les disciplines
Mais, pourtant, rien n’est réglé. D’abord, parce que cette feuille de route n’est pas respectée – comme l’a indiqué à plusieurs reprises le Haut Conseil pour le climat – et qu’elle est exagérément optimiste : elle continue en effet à tabler sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) alors que celle-ci continue de s’accompagner d’une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Ensuite, parce que la mise en œuvre de cette stratégie est insuffisante.
Enfin, parce que les différents mouvements de résistance qui se sont développés ces dernières années contre ce type de mesures (« bonnets rouges » contre la taxation des poids lourds, « gilets jaunes » contre la hausse du prix des carburants, frondes contre l’installation de parcs éoliens…) risquent de transformer la SNBC en tigre de papier. Pour réussir, il faut engager une véritable révolution de nos politiques publiques.
> Lire aussi  La tortueuse feuille de route de la France pour atteindre la neutralité carbone en 2050
Nous avons d’abord besoin d’organiser une véritable planification appuyée sur une prospective solide, mobilisant toutes les disciplines et dessinant des scénarios chiffrés intégrant à la fois les ressources matérielles, les évolutions macroéconomiques et celles de l’emploi, et ce, en prenant en compte les questions géopolitiques et les différentes échelles européenne, nationale et régionale.
C’est à cette condition que nous pourrons décider, par exemple, si tous les bâtiments existants doivent faire l’objet d’une rénovation thermique ou s’il est préférable de reconstruire complètement certains d’entre eux ailleurs avec de nouveaux matériaux ; si nous sommes capables de construire des ceintures maraîchères et d’organiser une forme d’autonomie alimentaire pour nos villes ; dans quels territoires il est souhaitable de répartir les nouveaux emplois de la reconversion écologique et de la relocalisation ; s’il vaut mieux ou non conserver l’énergie nucléaire pour nous permettre d’assurer notre indépendance…
Un nouveau Commissariat général du plan
Cela suppose un troisième âge des politiques publiques, où l’Etat jouera le rôle d’un chef d’orchestre capable d’organiser la coopération de tous les acteurs et l’articulation des politiques aux différentes échelles.
Nous avons besoin, en un mot, d’un nouveau Commissariat général du plan, soucieux d’aménagement du territoire et capable de mettre en place une prospective multidimensionnelle, de nouveaux instruments, dont une comptabilité carbone et de nouveaux indicateurs de richesse.
> Lire la chronique de Pierre-Cyrille Hautcœur : Le retour du Plan, « plus qu’un symbole »?
Mais cette révolution suppose également une manière radicalement différente de construire l’action publique. Nos gouvernements continuent de croire qu’une bonne pédagogie permettra de persuader nos concitoyens qu’ils doivent accepter des mesures, même si celles-ci leur semblent iniques ou inefficaces. Il n’est plus possible de procéder ainsi. Il ne s’agit pas seulement d’organiser des débats ou de consulter : il faut désormais construire les politiques avec ceux à qui elles sont destinées.
Nous ne pourrons pas procéder aux transformations nécessaires sans connaître les conditions de vie, les peurs et les aspirations de nos concitoyens. Cela suppose de déployer d’importants moyens pour réaliser des enquêtes sociales, telles que les envisageait John Dewey (1859-1952) : « La pratique des enquêtes sociales n’est autre que le repérage par le public lui-même de ses intérêts », rappelle la philosophe Joëlle Zask, dans son commentaire de l’ouvrage de Dewey Démocratie et éducation (Armand Colin, 2018).
> Lire aussi  Joëlle Zask, philosophe défricheuse
Le troisième volet de cette révolution des politiques publiques concerne l’éducation et la formation. La reconversion écologique consiste sans doute d’abord à changer nos représentations, dans le sens suggéré il y a plus de cinquante ans par l’écologue Aldo Leopold (1887-1948) : renoncer au rapport de conquête et d’exploitation qu’entretiennent les humains avec la nature pour y substituer un rapport de respect et de soin. Toutes nos disciplines académiques devraient réviser leurs fondements en conséquence. Cela suppose de dépasser le grand partage entre sciences naturelles et sciences humaines et sociales, et d’engager une vaste réforme des enseignements. Ni nos lycéens ni nos étudiants ne doivent plus ignorer les enjeux écologiques.
Réveil écologique
C’est d’ailleurs ce que réclame le Manifeste étudiant pour un réveil écologique. Nul ne doit plus pouvoir ignorer ce que les 150 citoyens de la convention citoyenne pour le climat ont appris en quelques mois. Aucun aspirant aux responsabilités dans des organisations privées ou publiques ne doit pouvoir sortir de formation sans maîtriser ces questions.
Alors que le gouvernement a lancé au cœur de l’été un appel à candidature pour le poste de directeur du futur Institut national du service public, il faut espérer que la personne sera choisie sur sa capacité à mettre en œuvre la profonde révolution de l’action publique dont nous avons besoin.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/18/dominique-meda-pour-reussir-la-transition-ecologique-il-faut-engager-une-veritable-revolution-de-nos-politiques-publiques_6095097_3232.html>
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11- Tribune. « Il est urgent de décloisonner la protection de la nature », Le Monde, 19/09/21, 06h00
Par Collectif

Evoquant la complexité d’atteindre l’objectif de la protection de 30 % d’aires protégées d’ici à 2030, un collectif de géographes, d’écologues, d’anthropologues, de botanistes et de juristes estime, dans une tribune au « Monde », que l’urgence écologique oblige à concevoir d’autres voies qu’une séparation entre humains et le reste du vivant.
Tribune. Le Congrès mondial de la nature qui s’est tenu à Marseille du 3 au 11 septembre est le premier temps d’une période particulièrement riche en événements internationaux autour de la biodiversité. Parmi les grands objectifs discutés lors de ces rencontres figurait la protection de 30 % des espaces terrestres et marins de la planète d’ici à 2030.
Créer des réserves naturelles ou des parcs nationaux pour conserver 30 % de la planète n’est pas une mince affaire. A l’échelle du globe, cela revient à classer 153 millions de kilomètres carrés en « aires protégées », où s’appliquera une réglementation contraignante. A cette échelle, les politiques de biodiversité ne sont donc plus une question de protection de faune ou de flore dans des endroits sauvages, mais bien un enjeu d’aménagement du territoire, avec des impacts dans les aires protégées mais aussi à l’extérieur de celles-ci.
Protéger à grande échelle relève d’arguments scientifiques établis. Le plus évident est que la plupart des activités humaines perturbent ou détruisent les écosystèmes. Pour protéger des écosystèmes, il faut les soustraire aux activités les plus nocives à l’environnement que sont la coupe à blanc des forêts naturelles, l’exploitation minière, l’agriculture intensive, l’artificialisation des sols, etc.
> Lire aussi  « Nous invitons les 193 Etats membres de l’ONU à déclarer l’état d’urgence environnemental et climatique »
On sait aussi que plus l’espace protégé est grand, plus la conservation est efficace : cela permet aux espèces de se déplacer et de s’adapter graduellement aux changements environnementaux, et à l’ensemble des dynamiques écologiques de fonctionner convenablement.
Le siècle de la conservation
Une multiplication des aires protégées facilite aussi les connexions entre les sites, contribuant à maintenir une forte richesse et diversité biologique davantage que dans une aire protégée isolée. Ceci est d’autant plus important dans le contexte du réchauffement global où les aires de distribution des espèces animales comme végétales se modifient graduellement. La protection d’un milieu naturel et de ses fonctions est une réponse efficace pour lutter contre le changement climatique : stockage du carbone (dans les arbres, les sols et les récifs coralliens notamment), maintien des nappes phréatiques, zone tampon contre les inondations, la sécheresse, l’érosion des sols, etc.
> Lire aussi  Crise écologique : « L’idée qu’une somme de petites actions individuelles pourrait suffire est dangereuse »
Mais ces effets vertueux ne doivent pas masquer d’autres questions. La première concerne la réalité de la protection sur le terrain. Derrière les chiffres de l’augmentation du nombre d’aires protégées, se cachent souvent des « parcs de papier » qui ne sont pas réellement préservés. Celà peut être dû à un manque de moyens, mais également le résultat d’une simple volonté d’affichage. A ce titre, les « parcs de papier » ne touchent pas uniquement les pays les plus pauvres, mais peuvent concerner des Etats plus soucieux de leur image de marque que de l’efficacité de leur réglementation.
La réalité et l’efficacité de la gestion d’une aire protégée sont donc des enjeux cruciaux pour le futur des politiques de conservation de la biodiversité. Depuis les premières créations d’aires protégées à la fin du XIXe siècle, la progression de leur surface a été constante : elles représentent aujourd’hui 17 % des continents et 8 % des océans. Le XXe siècle n’est donc pas uniquement le siècle de l’urbanisation et de l’agriculture industrielle, c’est aussi celui de la conservation.
> Lire aussi  Ecologie : « Et si un parlement de Loire veillait à une répartition des droits entre les intérêts humains et les intérêts autres qu’humains ? »
Cette expansion des aires protégées a eu souvent des conséquences très négatives sur les populations locales et autochtones (évictions, interdiction d’usage, contrôles policiers…). Mais, à l’échelle globale, la présence de ces aires protégées n’a pas été en mesure de réduire l’empreinte écologique de nos modes de vie. Ce sont pourtant ces modes de vie qui détruisent la nature que l’on voudrait protéger.
Fuite en avant
Multiplier les aires protégées tout en continuant ailleurs le « business as usual » apparaît ainsi comme une fuite en avant, dont on ne sait si elle permettra d’atteindre un jour un seuil critique permettant de lutter efficacement contre les problèmes environnementaux globaux.
> Lire aussi  Jean-François Julliard : « Le gouvernement s’obstine à mener une écologie des petits pas, des tergiversations et des reculades »
Pour éviter cela, il est urgent de décloisonner la protection de la nature. D’abord en abandonnant l’illusion selon laquelle on peut protéger une nature qui serait seulement extérieure à nos vies. Il faut imaginer des pratiques qui ne détruisent pas la nature, plutôt que de vouloir isoler toute la nature que nos pratiques détruisent. Ensuite en décloisonnant les politiques.
La protection des écosystèmes n’est pas seulement impactée par le réchauffement climatique : ce sont aussi les limites de cette protection qui provoquent le réchauffement et obligent à décarboner toute notre économie au-delà des aires protégées. L’utilisation de pesticides ne peut pas être prolongée sous prétexte qu’elle est interdite dans certains espaces : ces pesticides impactent la santé de toutes les espèces vivantes, humains compris. Une exploitation minière ou pétrolière ne peut pas « compenser » son activité en créant une aire protégée équivalente à son domaine d’extraction : les ressources qu’elle produit ont des impacts globaux que rien ne vient compenser…
> Lire aussi  « Il est moralement irresponsable de laisser la perte de biodiversité se poursuivre »
Autant d’exemples qui montrent que protéger la biodiversité dans les aires protégées ne suffit pas. L’urgence écologique oblige à concevoir d’autres voies qu’une séparation entre humains et le reste du vivant. Un changement profond des modes d’existence s’impose pour habiter différemment la Terre, dans lesquels les politiques de la biodiversité soient articulées aux dynamiques sociales, politiques et économiques dans leur globalité et à la diversité des situations entre pays.
§ Liste des signataires : Olivier Barrière, juriste, Institut de recherche pour le développement (IRD), Sébastien Barot, écologue (IRD) ; Stéphanie Carrière, ethno-écologue (IRD), Laurent Durieux (IRD), Laure Emperaire, écologue (IRD), Florence Galletti, juriste (IRD) ; Vincent Leblan, anthropologue (IRD) ; Lilian Léonard, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) ; Estienne Rodary, géographe, (IRD).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/19/il-est-urgent-de-decloisonner-la-protection-de-la-nature_6095197_3232.html> 
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12- Chronique. « L’enjeu environnemental est désormais au cœur d’une rupture du pacte démocratique », Le Monde, 19/09/21, 06h42 
Stéphane Foucart

Le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a rassemblé des agences gouvernementales, des ONG et des Etats. La probabilité que les engagements pris par ces derniers soient tenus est minime, pronostique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Le gouvernement français vient de lever les derniers doutes qui pouvaient subsister sur l’utilité réelle du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s’est tenu à Marseille du 3 au 11 septembre.
Quatre jours après sa clôture, l’encre des discours n’était pas sèche et l’emphase des déclarations pas tout à fait retombée que le ministère de la transition écologique annonçait mettre en consultation plusieurs projets d’arrêtés pour autoriser le piégeage de quelque 115 000 oiseaux (alouettes des champs, vanneaux huppés, pluviers dorés, etc.) par le biais de méthodes de chasse dites « traditionnelles ». Or celles-ci sont fondées sur des techniques non conformes au droit européen, et ont été jugées illégales, le 6 août, par le Conseil d’Etat.
> Lire aussi  « L’humanité a atteint un point de bascule », alerte le congrès mondial de la nature
Nous voici donc propulsés à des sommets inédits d’insincérité et de cynisme. A l’issue du congrès, les membres de l’UICN – parmi lesquels Etats, agences gouvernementales et ONG – avaient toutes les peines du monde à trouver des mots assez forts pour décrire la gravité de la situation. « L’humanité a atteint un point de bascule, peut-on lire dans la déclaration finale, endossée par les membres de l’organisation. Des activités humaines insoutenables pour la planète continuent d’aggraver la situation, menaçant non seulement notre propre survie, mais aussi la possibilité même d’une vie sur Terre. » Si même la possibilité de la vie sur Terre est en jeu, alors on peut difficilement imaginer sujet plus critique.
Novlangue politicienne
Le temps est venu, a résumé Bruno Oberle, le directeur général de l’UICN, d’un « changement fondamental ». Certes, répond en substance la France, pays hôte du congrès, mais nous souhaitons malgré tout pouvoir continuer à enfreindre la loi pour permettre à une fraction de pourcent de nos concitoyens de s’adonner au plaisir de tuer des dizaines de milliers d’oiseaux en déclin. Parmi les espèces ciblées par les projets d’arrêtés, certaines ont vu leurs populations se contracter de moitié, en Europe, au cours des trente à quarante dernières années.
Le contraste entre le fracas des mots utilisés pour décrire le problème et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique à ce problème incarne bien plus que ce que la novlangue politicienne qualifie généralement de « mesure pragmatique ». Ce contraste illustre plutôt le fait que l’enjeu environnemental est désormais au cœur d’une rupture du pacte démocratique. En quelques années, la parole de nos dirigeants sur la préservation de l’environnement a perdu tout crédit. Cela abîme le lien de confiance entre les élus et les citoyens, et nourrit l’abstentionnisme, le complotisme, la défiance – toutes choses dont les dernières échéances électorales et la crise liée au Covid-19 ont révélé la prévalence et l’étendue.
> Lire aussi  Les mammifères marins et les vieilles forêts au cœur des débats de l’UICN
En l’occurrence, comment imaginer que le moindre des engagements pris à l’issue du congrès de l’UICN puisse être respecté ? Comment croire à la « réforme systémique » promise dans la déclaration finale, lorsqu’un Etat comme la France se montre réticent à faire le minimum minimorum – c’est-à-dire simplement appliquer la loi –, afin de ne pas entraver des activités aussi marginales et contingentes que les chasses traditionnelles aux passereaux ? Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ?
Paroles en l’air
Dès l’ouverture du congrès, les dés étaient de toute façon pipés. Tous les Etats européens représentés, venus rivaliser de bonnes intentions, venaient dans les mois précédents de négocier une nouvelle politique agricole commune (PAC) qui va conforter jusqu’en 2027 les modes de production les plus destructeurs et en tout cas les moins durables. N’aurait-il pas été plus judicieux d’économiser le voyage à Marseille et de négocier une autre PAC ? Le plus vaste programme de subventions publiques au monde va continuer à favoriser les exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, celles qui simplifient les paysages, dépendent d’un haut niveau d’intrants de synthèse, contaminent la ressource en eau, imperméabilisent les sols et accroissent la vulnérabilité des territoires aux inondations… et accessoirement détruisent la biodiversité.
> Lire aussi  Union européenne : les Vingt-Sept s’accordent sur un verdissement minimum de la future politique agricole commune
De même, pourquoi penser que la France va, comme s’y est engagé le président Emmanuel Macron, « renforcer les investissements favorables à la biodiversité, notamment les solutions (…) qui appuient la transition écologique dans l’agriculture », alors qu’elle envisage une réduction drastique des aides au maintien de l’agriculture biologique et qu’elle vient d’autoriser la remise en selle des néonicotinoïdes, interdits depuis 2018 pour les risques environnementaux qu’ils présentent ?
> Lire aussi  « Notre modèle est déshabillé, alors que l’agriculture bio touche tout le monde » : les exploitants en colère contre les arbitrages du gouvernement
Le congrès n’a donc été, au mieux, qu’une plate-forme utilisée à des fins de communication politique, ou de communication d’entreprises. Quelques esprits chagrins se sont ainsi étonnés que des marques comme Nutella, Veolia ou BNP Paribas soient associées, comme sponsor ou partenaire, au congrès de la vénérable organisation de protection de la nature. C’est une autre étrangeté, en tout cas un signal, que la question environnementale ne soit pas envisagée avec le même sérieux que les questions sanitaires, par exemple. Que penserait-on d’un congrès mondial contre le cancer sponsorisé par Philip Morris et Pernod Ricard ? Ce serait bien sûr inimaginable. La protection de l’environnement n’est pas seulement le domaine des paroles en l’air, c’est aussi celui du brouillage délibéré de la frontière entre l’intérêt général et les intérêts particuliers.
A quoi a servi, en définitive, le congrès de l’UICN ? On aurait pu s’épargner les quatre feuillets de cette chronique car la réponse, simple et désespérante, tient en quatre lettres : rien.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/19/l-enjeu-environnemental-est-desormais-au-c-ur-d-une-rupture-du-pacte-democratique_6095186_3232.html>
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13- Dérèglement climatique, transports, pauvreté... Que proposent Sandrine Rousseau et Yannick Jadot ?, LCI, 19/09/21, 17h58
Justine Faure

Divergences - Les différences de styles et de discours de Sandrine Rousseau et Yannick Jadot se confirment-ils dans leurs programmes ? Avant le second tour de la primaire écologiste, LCI les a analysés.
L'"écoféministe" radicale versus le pragmatique réaliste. C'est ainsi qu'est présenté le match du second tour de la primaire écologiste entre Sandrine Rousseau et Yannick Jadot. Mais à l'issue du premier tour, les deux candidats s'attachent à gommer leurs particularités, parfois présentées par d'autres comme des défauts. Ainsi, l'eurodéputé refuse d'être cantonné à l'aile droite d'EELV, revendiquant pour lui aussi le terme de "radicalité". Et Sandrine Rousseau assure que son projet est réaliste et rassembleur.
Ce lundi 20 septembre sur France info, le chef du parti, Julien Bayou, a réfuté l'idée selon laquelle les deux candidats seraient à l'opposé l'un de l'autre. "Deux lignes marquées, deux personnalités (…), des parcours, des inflexions, des priorités, des nuances un peu, mais on est loin de certains médias qui disent que c'est blanc et noir", a-t-il estimé. Qu'en est-il vraiment ? LCI s'est penché sur le programme des deux candidats, et a examiné leurs propositions pour lutter contre le changement climatique, soutenir l'agriculture ou encore faire vivre la démocratie.
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/politique/primaire-ecologiste-presidentielle-2022-dereglement-climatique-transports-pauvrete-que-proposent-sandrine-rousseau-et-yannick-jadot-2196769.html>
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14- De « Vert de rage » à « Une fois que tu sais », comment vivre son eco-anxiété sans déprimer ?, Blog Même pas mal !, 19/09/21
Anne-Sophie Novel

Alors qu’une étude a révélé cette semaine l’inquiétude partagée par de nombreux jeunes du monde entier au sujet de leur avenir écologique,  je suis allée m’entretenir dernièrement avec trois (jeunes) réalisateurs dont les démarches, différentes, racontent toute leur manière de vivre avec ces informations « écrasantes ».
Sincères, sensibles, lucides, engagés ou curieux de savoir ce qu’un avenir déréglé par la force de l’homme leur réserve, Emmanuel Cappellin (réalisateur de 38 ans), Arthur Gosset (étudiant de 24 ans) et Martin Boudot (journaliste d’investigation, 35 ans) partagent actuellement sur les écrans des films documentaires qui témoignent avec force du besoin d’agir et de trouver des réponses concrètes dans un monde où tout vacille.
Révéler au plus grand nombre
Avec Vert de Rage, Martin Boudot poursuit ce soir sur France 5  la seconde saison de ses enquêtes environnementales à travers le monde. Fidèle à l’approche qu’il a inaugurée en 2019, le journaliste se rend cette fois-ci au Maroc, au Niger, en Pologne et en France pour évaluer scientifiquement les effets de pollutions locales (en raison de la production d’engrais, de l’usage d’uranium ou des effets de la pollution de l’air). S’appuyant sur les observations qu’il effectue avec l’aide de scientifiques, il éclaire le quotidien des populations affectées et tente, de la sorte, de les aider à s’organiser face aux responsables de ces nuisances aux effets sanitaires dévastateurs.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/blog/alternatives/2021/09/19/de-vert-de-rage-a-une-fois-que-tu-sais-comment-vivre-son-eco-anxiete-ruptures-sans-deprimer/>
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15- Primaire écologiste : vers un second tour riche en contrastes, entre Jadot et Rousseau, Le Monde, 20/09/21, 02h29 
Julie Carriat

L’eurodéputé et l’économiste s’affronteront du 25 au 28 septembre pour représenter leur famille politique à la présidentielle de 2022. Eliminés de peu, Delphine Batho et Eric Piolle se sont abstenus de toute consigne de vote, rendant le scrutin très ouvert. 
« Il va falloir qu’on bosse et un peu mieux qu’au premier tour ! » Il est 17 h 25 quai de la Loire, dimanche 19 septembre à Paris, et les résultats de la primaire écologiste ont commencé à bruisser dans le petit groupe de soutiens de Yannick Jadot, venu en éclaireur avant l’annonce des résultats par Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Certes, le soulagement est de mise – « Chez les écolos, d’habitude, le favori saute, là il n’a pas sauté » – mais le score est serré. Yannick Jadot, 27,7 % des voix, affrontera Sandrine Rousseau, 25,14 % des suffrages, pour un second tour, le 25 septembre.
Derrière les deux qualifiés, Delphine Batho, troisième avec 22,32 %, Eric Piolle à 22,29 %, et Jean-Marc Governatori à 2,35 %. Avec quelque 106 000 votants, entre 23 000 et 29 000 voix pour chacun des quatre premiers candidats, ce premier tour s’est joué à quelques milliers de clics.
Yannick Jadot avait donc la victoire modeste, dimanche, et un mot pour chacun, notamment Sandrine Rousseau, dont il a salué « la résilience face aux attaques incessantes de certains responsables politiques ». « Je reste très concentré », a-t-il dit, avant de souligner la nécessité de faire le choix d’une « écologie de gouvernement ». « On ne peut pas s’offrir un quinquennat de plus d’Emmanuel Macron ». Déçu, lui ? « Déçu de quoi ? Déçu d’avoir montré que les écologistes peuvent rassembler ? (…) Non, je suis très fier des écologistes, très heureux d’être au second tour », a-t-il assuré à la presse.
A sa suite, Sandrine Rousseau et ses 3 000 voix d’écart avaient bon moral. « Les résultats n’ont finalement surpris que les personnes qui n’ont pas saisi ou n’ont pas voulu voir les évolutions de la société », a lancé l’économiste, pour qui, en matière d’écologie, « le temps des petits pas et de l’accompagnement » est révolu. Et d’imposer, d’emblée, ses différences de positionnement : « Yannick Jadot porte une écologie qui n’est pas la mienne, que je respecte, a-t-elle dit. Moi, je porte une écologie de gauche. » De quoi alimenter le débat d’entre-deux-tours, qui se tiendra notamment mercredi soir sur LCI.
« Les gens iront où ils voudront »
De là à dire qu’il se fera entre gauche et droite, il n’y a qu’un pas, que certains des « rousseauïstes » s’empressent de franchir. Ce second vote s’annonce cependant tout aussi incertain que le premier. Que vont devenir les électeurs de Delphine Batho et Eric Piolle ? Ni l’un ni l’autre n’ont donné de consigne de vote, contrairement à Jean-Marc Governatori, qui, après avoir regretté que la primaire n’ait décidément mobilisé que l’électorat de gauche et pas « l’autre » électorat, a octroyé son soutien à Yannick Jadot. Pour le reste, le mystère reste entier. Eric Piolle a lancé aux 120 000 inscrits : « Cette primaire leur appartient, je les laisse à ce choix. » Quant à Delphine Batho, au nom du refus du présidentialisme, aucun appel à voter pour l’une ou l’autre non plus : « Je fais confiance aux électeurs pour être intelligents », a-t-elle dit.
> Lire aussi  Des européennes de 2019 à la primaire pour 2022, les chiffres de la dynamique écologiste
L’élection reste grande ouverte. Quand on lui parle de second tour, Julien Bayou évoque la « part de l’ange », ces électeurs qui se seront perdus en chemin entre les deux tours. « Les gens iront où ils voudront », résume pour sa part David Cormand, ancien secrétaire national et soutien de M. Piolle. En l’absence de consigne, les partisans de Sandrine Rousseau ne se privent pas pour redessiner les choses à leur façon. « Piolle, Rousseau, Batho, c’est la ligne de rupture qui fait 75 % », lance l’un d’eux.
L’élue écologiste parisienne Alice Coffin, soutien de Mme Rousseau, se félicite : « Au moins, le choix est clair, dit-elle : une écologie de consensus d’un côté, une écologie des choix de l’autre. » En aucun cas la candidate ne prévoit d’adoucir ses positions pour rassembler plus large : « Le rassemblement n’est pas synonyme de concessions ; au contraire, aujourd’hui, c’est autour de la radicalité que l’on peut rassembler », explique Mme Coffin. Et de noter que « des Yannick Jadot, il y en a déjà pas mal dans la galerie de portraits des présidents de la République… »
« Un crash-test un peu cruel »
Si Eric Piolle et Delphine Batho ont fait sensiblement le même score, l’élimination semblait plus amère pour le premier, peut-être parce qu’il avait été investi du statut de favori en interne, avant qu’une participation croissante ne vienne tout chambouler. « La présidentielle, cette primaire, c’est un crash-test un peu cruel, ça oblige à sortir d’une zone de confort », estimait David Cormand. « L’écologie sort grandie de ces débats », a fait valoir le maire de Grenoble, avant de relativiser : « Il n’y a pas de défaite, il n’y a que des moments où on apprend… »
> Lire aussi  Election présidentielle 2022 : l’écologiste Antoine Waechter candidat à l’élection présidentielle, sans passer par la primaire
Côté direction, on se félicite du bon déroulé du scrutin et de son résultat clair, en dépit d’une manœuvre informatique visant à éviter les risques d’intrusion qui a rendu caduques les inscriptions de quelque 0,2 % du corps électoral. « Ça montre que les écolos ne sont pas coupeurs de tête, le favori arrive en premier, et une ex-ministre finit très bien placée ! », se réjouit Sandra Regol.
Comme toute primaire ouverte, la primaire écologiste aura dépassé les dynamiques internes et contredit les tendances de pouvoir au sein d’EELV. Quoique Julien Bayou loue régulièrement le nouveau « sens des responsabilités »des électeurs écologistes, sur fond d’urgence climatique et de maturation politique, les ressorts du vote à la primaire restent insondables. La poignée de sondages, sur un échantillon réduit, publiés avant dimanche, donnait d’ailleurs une avance beaucoup plus importante à Yannick Jadot.
> Décryptage : La décroissance : d’où vient ce concept politique qui fait débat à la primaire écologiste ?
Le duel Jadot-Rousseau promet en tout cas de capter l’attention des observateurs politiques extérieurs. Dans la majorité gouvernementale, certains n’ont pas de mots assez durs pour Mme Rousseau. François Jolivet, député La République en marche de l’Indre, estime, sur Twitter, que son élection « permettrait de faire sortir au grand jour l’idéologie “woke” [un terme désignant, en anglais, la prise de conscience des injustices] et de démontrer combien elle est dangereuse », tandis que l’ancien Vert François de Rugy fait valoir que « la course à la radicalité dans laquelle les Verts français sont engagés depuis 2014 n’est pas près de s’arrêter ». Jean-Luc Mélenchon notait pour sa part, vendredi dans une interview à Libération, que Mme Rousseau était la plus « rupturiste » des cinq candidats. « La rupture la rapproche de nous. Mais notre prisme écologique est fondamentalement social », ajoutait-il. Quant au Parti socialiste, le choix de Yannick Jadot, cultivant un électorat sensiblement similaire à celui d’Anne Hidalgo, pourrait tout changer… Verdict le 28 septembre.
<https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2021/09/20/primaire-ecologiste-vers-un-second-tour-riche-en-contrastes-entre-jadot-et-rousseau_6095263_6059010.html>
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> Primaire écologiste : Jadot et Rousseau au second tour, deux lignes s'affrontent <https://information.tv5monde.com/info/primaire-ecologiste-jadot-et-rousseau-au-second-tour-deux-lignes-s-affrontent-425019>, AFP, 19/09/21, 21:00
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16- Chronique. « Le coût économique du grand basculement vers un monde décarboné est l’angle mort du discours des politiques », Le Monde, 20/09/21, 12h00
Jean-Michel Bezat

Si le changement des modèles de production et des modes de vie est inévitable et urgent pour s’adapter au réchauffement climatique, reste à voir à quel prix. Paradoxalement, celui-ci promet d’être élevé aussi d’un point de vue écologique, souligne Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Qu’elle est verte, ma révolution ! Emportés par un enthousiasme désarmant, certains écologistes se persuadent que la transition environnementale est un long fleuve presque tranquille qui ne rencontrerait qu’un obstacle de taille : l’absence de courage d’une partie des dirigeants politiques et des chefs d’entreprise, accrochés au vieux monde fossile et productiviste. Un peu simple ! Ils sous-estiment les fortes contradictions et les externalités négatives inhérentes à un changement – inévitable et urgent – du modèle productif et des modes de vie.
Le coût économique du grand basculement vers un monde décarboné – angle mort du discours des politiques, surtout des Verts – reste sujet à débat. La Cour des comptes européenne l’a estimé à 1 120 milliards d’euros par an entre 2021 et 2030 pour le Vieux Continent et à 145 milliards pour la France, une évaluation jugée trop élevée par certains experts. Mais la pénalisation des émissions de C02par les taxes ou la réglementation entraînera une perte de valeur considérable du capital et d’équipements devenus obsolètes, un « choc d’offre négatif », prévient l’économiste Jean Pisani-Ferry.
> Lire aussi  Jean Pisani-Ferry : « Ce serait faire prendre un grand risque à la lutte pour le climat que de vouloir mettre la croissance à l’arrêt »
Les dommages économiques de l’inaction seraient, quant à eux, plus exorbitants, alerte un panel sans précédent de 738 économistes récemment sondés par l’Institute for Policy Integrity de l’université de New York : 1 700 milliards de dollars (1 450 milliards d’euros) par an dans les cinq prochaines années, selon la médiane de leurs projections. Et 30 000 milliards chaque année à l’horizon 2075.
Un risque bien réel
Et le coût écologique ? Ce n’est pas le moindre des paradoxes, mais il risque d’être élevé dans la phase initiale de la transition. Peut-on rejeter plus de gaz à effet de serre aujourd’hui pour en émettre moins demain ? De l’amont à l’aval de la chaîne de production, le risque est bien réel qu’un certain nombre de décisions conduise à ce scénario. Il ne répond pourtant pas à l’urgence décrétée par le Goupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La production des métaux rares utilisés dans les véhicules électriques et les renouvelables est si destructrice de l’environnement que les Occidentaux, parfois détenteurs de telles ressources, l’ont délocalisée, devenant dépendants de puissances désormais hostiles comme la Chine. Un minerai abondant comme le cuivre est essentiel à l’électrification de la planète, vecteur-clé de la révolution verte. Or, de plus en plus de pays producteurs prennent des mesures freinant son extraction et le rendent plus coûteux, avec les meilleures intentions du monde (réduction des pollutions et de la consommation d’eau, défense des populations locales…).
> Lire aussi la tribune : Marc-Antoine Eyl-Mazzega : Pour « une production responsable de minerais et métaux » à l’échelle internationale
L’aluminium raconte une histoire similaire. Concentré à 60 % en Chine, il est produit dans des usines alimentées par des centrales au charbon. Pékin a décidé de plafonner sa production, une action parmi d’autres pour atteindre la neutralité carbone en 2060 et… a contribué au doublement des cours en un an. En Europe, le prix du carbone pénalise les fonderies et renchérit les prix. Cette « greenflation » est très préoccupante alors que la transition écologique se nourrira de plus en plus de ces ressources, prévoit la Banque mondiale.
Le diagnostic n’est pas plus rassurant pour la filière des panneaux solaires. Elle consomme de grandes quantités de silicium, dont le raffinage est gourmand en électricité. Les trois quarts sont produits dans des usines chinoises elles aussi branchées sur des centrales au charbon. Cibles d’une campagne politique virulente, les éoliennes sont-elles plus vertueuses avec leurs tonnes d’acier et de béton pour une production intermittente ? Les infortunes de la vertu verte ne s’arrêtent pas là : le bilan carbone du véhicule électrique sur son cycle de vie est moins brillant qu’annoncé. Et ce sont les pétrodollars qui financeront le « verdissement » des compagnies pétrolières.
L’illusion numérique
Un nouveau secteur, global et tentaculaire, est désormais dans le collimateur : le numérique. De Washington à Pékin en passant par Bruxelles, on tient pour acquis que c’est l’outil essentiel de la transition écologique par ses capacités à accroître les performances dans l’énergie, le transport, l’industrie et le bâtiment. C’est exact. Est-ce pour autant une activité dématérialisée et économe en ressources ? Cette illusion, Guillaume Pitron la déconstruit dans L’Enfer numérique. Voyage au bout d’un like (Les liens qui libèrent, 352 pages, 21 euros).
Le secteur numérique a besoin de vendre toujours plus de smartphones, de tablettes, de PC et autres box, dont la production s’emballe ; le cabinet Green IT a dénombré 34 milliards de ces interfaces en service pour 4,1 milliards d’usagers. Il lui faut aussi de lourdes infrastructures pour transmettre, traiter et stocker une masse de données qui gonfle à un rythme effréné. Il lui faut, enfin, beaucoup d’énergie rejetant beaucoup de gaz à effet de serre pour un courriel et plus encore une vidéo en ligne. En 2025, ces technologies pourraient absorber 20 % de l’électricité mondiale et représenter 7,5 % des émissions de CO2, plus que les transports maritime et aérien cumulés aujourd’hui.
« Le numérique tel qu’il se déploie sous nos yeux ne s’est pas, dans sa grande majorité, mis au service de la planète et du climat » et « il met en péril la transition écologique », avance Guillaume Pitron. Petite ironie de l’histoire, cette « pollution numérique colossale » est en partie le fait d’une « génération climat » qui ignore à peu près tout du coût écologique des likes, selfies et vidéos dont elle use et abuse sur les réseaux sociaux.
> Lire aussi : La grande bataille des métaux rares, par Guillaume Pitron
Si la révolution verte est en marche, son image irénique se brouille. « La transition écologique en douceur, ça n’existe pas », tranchait Daniel Cohn-Bendit dans Les Echos du 24 août, à l’attention des Verts. S’ils parlaient vrai, poursuivait l’ancien député européen, ils devraient dire « votez pour nous, et tout sera plus difficile ». Mais qui est prêt à promettre du sang et des larmes ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/20/le-cout-economique-du-grand-basculement-vers-un-monde-decarbone-est-l-angle-mort-du-discours-des-politiques_6095312_3232.html>
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17- Comment l’Europe veut vous faire changer de smartphone moins souvent, Pressecitron, 20/09/21, 18:00
Romain Vitt

Alors que les Européens changent de smartphone en moyenne tous les trois ans, la France et l’Allemagne militent pour mettre en place des mesures allongeant la durée de vie des produits. Le but : lutter contre l’obsolescence programmée.
Alors que la Commission européenne prépare une directive pour que tous les constructeurs adoptent un seul et même port de charge, certains pays s’attaquent à l’obsolescence programmée.
Aujourd’hui, la Commission européenne estime que les constructeurs doivent fournir des pièces de rechange ainsi qu’un suivi des mises à jour logicielles pour les smartphones pendant cinq ans. Pour les tablettes cette période est même portée à six ans.
Insuffisant aux yeux de certains pays européens qui militent pour un allongement de ce suivi. L’Allemagne par exemple a récemment demandé à l’UE de porter ce délai à sept ans. En parallèle, il lui est demandé de veiller à ce que les pièces de rechange soient rapidement disponibles et que leurs tarifs restent « raisonnables ».
En France, les autorités s’intéressent également à ce sujet. Après avoir mis en place l’indice de réparabilité (note attribuée en fonction de la facilité à réparer un produit électronique), la loi anti-gaspillage prévoit d’afficher un indice de durabilité sur les emballages de ces mêmes produits d’ici 2024. Seront pris en compte la robustesse, la fiabilité et l’évolutivité des produits dans le temps explique Cnews.
Le gouvernement explique que ces deux indices constituent ensemble « un outil pour éviter la mise au rebut trop précoce des produits et préserver les ressources naturelles nécessaires à leur production ». En résumé, le gouvernement souhaite que l’on change moins souvent nos appareils électroniques pour préserver la planète.
>> Suite à lire à :
<https://www.presse-citron.net/comment-leurope-veut-vous-faire-changer-de-smartphone-moins-souvent/> 
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18- La neutralité carbone est-elle une arnaque  ?, Uzbek & Rica, 21/09/21
Pablo Maillé

En mobilisant à leurs propres fins la notion de neutralité carbone, certaines entreprises laissent entendre qu’il leur suffit d’investir dans des projets dits de « compensation » pour effacer l’empreinte de leurs émissions de gaz à effet de serre. Un raisonnement trompeur, qui pose la question de l’adéquation entre la fin et les moyens de l’action climatique.
Besoin de tomates cerises pour préparer votre apéritif ? Sachez que celles de la marque Azurasont certifiées « 100 % neutres en carbone ». Petite soif en rentrant de votre séance de sport ? Si vous choisissez une bouteille Volvic, vous opterez pour une marque « certifiée neutre en carbone ». Quant à la paire de chaussures qui doit vous être livrée incessamment sous peu à votre domicile, pas d’inquiétude : le groupe La Poste s’affiche comme le « premier opérateur postal au monde 100 % neutre en carbone ».
Miracle de la communication publicitaire, ces quelques exemples pris au hasard porteraient presque à croire que l’espèce humaine est – enfin ! – alignée sur ses propres objectifs de baisse des émissions de CO2. À y regarder d’un peu plus près, le tableau est évidemment moins réjouissant. Pour rappel, les émissions mondiales de CO2 continuent de croître à tel point que, comme le notait l’Académie des sciences australienne en mars 2021, la moyenne de l’augmentation de température prévue d’ici 2100 « si les politiques climatiques planétaires actuelles se poursuivent » se situe entre 2,7 et 3,1° C.
Malgré cette dissonance, le constat demeure : en quelques années, l’expression « neutralité carbone » s’est répandue comme une traînée de poudre dans les pays développés. En septembre 2020, un rapport publié par le Data-Driven EnviroLab et le NewClimate Institute notait que « le nombre d’engagements pris par les collectivités locales et les entreprises pour atteindre [la neutralité carbone] a pratiquement doublé en moins d’un an ». Désormais mis en avant dans les rayons des supermarchés, sur les portes de certains véhicules utilitaires et sur les affiches promotionnelles des plus grandes marques, le concept s’est imposé dans notre quotidien à une vitesse telle qu’il devient parfois difficile de saisir ce qu’il désigne réellement.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/la-neutralite-carbone-est-elle-une-arnaque>
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En images
19- Parmi les invités de C à vous, David Djaïz, 16/09/21, 18h58 

David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences-Po, publie “Le nouveau modèle français” chez Allary Éditions.
> Interview à voir à partir de 00:06:30 à :
<https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/c-a-vous-saison-13/2750043-invites-david-djaiz-ava-djamshidi-et-thierry-lhermitte.html>
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Deux publications
20- Le bien commun, le climat et le marché - Réponse à Jean Tirole, de Benjamin Coriat, Editions Les Liens qui Libèrent, 25/08/21

En 2016 Jean Tirole, prix Nobel d'économie, publie "Économie du bien commun" (Puf). Un ouvrage porté aux nues par la critique libérale bien que les théories développées ne relèvent plus de la défense d'une conception dépassée et hors-sol du rôle régulateur de L'État que d'un apport à l'étude des Communs, inexistante dans son ouvrage. L'économiste Benjamin Coriat, spécialiste reconnu des Communs, revient ici sur ce hold-up conceptuel en démontant ces idées reçues et en proposant des pistes pour la mise en place de politiques économiques des Biens Communs efficientes.
A propos de l’auteur
Benjamin Coriat est professeur de sciences économiques à l'université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, et membre du Centre d'économie de l'université Paris Nord (CEPN, UMR 7234). Spécialisé en économie industrielle, de l'innovation et de la propriété intellectuelle, il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles. 
Il est par ailleurs cofondateur et membre du collectif d'animation des «Economistes atterrés».
Le bien commun, le climat et le marché - Réponse à Jean Tirole, de Benjamin Coriat, Editions Les Liens qui Libèrent, 25/08/2021, ISBN : 979-10-209-1005-9, 140 pages, 14.00 € ou 11 € en e-book.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_bien_commun,_le_climat_et_le_marché-9791020910059-1-1-0-1.html>
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21- Le nouveau modèle français, de David Djaïz, Editions Allary, 09/09/21

Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Le discours sur le déclin franc ? ais a pris des proportions quasi obsessionnelles au cours des dernières années. 
Certains chantres d'un passé mythifié en ont même fait leur fonds de commerce, au point de lui donner des allures de névrose nationale. Ils exploitent un manque : nous n'avons plus de modèle de société. Celui qui nous guidait, inventé à la Libération, a fait entrer la France dans la modernité. Mais depuis maintenant trente ans, il connaît une longue déliquescence : économie ralentie, panne de l'innovation et de la création culturelle et scientifique, société fracturée, démocratie dévitalisée... 
Ce qui nous a porté après-guerre est devenu obsolète dans le monde contemporain, mondialisé et ultra-connecté. Orpheline d'un nouveau modèle, la France peine à y trouver sa place. Si certains de nos voisins semblent s'être mieux adaptés, il est impossible d'importer le leur. C'est en puisant dans notre identité républicaine et en développant ce qui germe déjà au sein de notre société que se dessinera le modèle qui va nous projeter dans le XXIe siècle. 
Il est déjà là, mais à bas bruit. Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au cœur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait.
A propos de l’auteur
David Djaïz est né en 1990 à Agen. Il est normalien, énarque et enseignant à Sciences Po. Son dernier essai, Slow Démocratie (prix de l'Académie des sciences morales et politiques, prix étudiant du Livre Politique-LCP, finaliste du prix du Livre Politique, du prix du Mémorial - Grand Prix littéraire d'Ajaccio et du prix Pétrarque de l'essai France Culture-Le Monde) en a fait l'un des intellectuels les plus écoutés de sa génération.
Le nouveau modèle français, de David Djaïz, Editions Allary, 09/09/2021, ISBN : 978-2-37073-365-8, EAN : 9782370733658, 236 pages, 19,90 € ou 12,99 € en ebook.
<https://allary-editions.fr/collections/tous/products/david-djaiz-le-nouveau-modele-francais <https://allary-editions.fr/collections/tous/products/david-djaiz-le-nouveau-modele-francais>>
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Une annonce
22- Une fois que tu sais, un film d'Emmanuel Cappellin, Bande-annonce, 20/09/21

Confronté à la réalité du changement climatique et à l’épuisement des ressources, le réalisateur Emmanuel Cappellin prend conscience qu’un effondrement de notre civilisation industrielle est inévitable. Mais comment continuer à vivre avec l’idée que l’aventure humaine puisse échouer ? En quête de réponses, il part à la rencontre d’experts et de scientifiques tels que Pablo Servigne, Jean-Marc Jancovici ou Susanne Moser. Tous appellent à une action collective et solidaire pour préparer une transition la plus humaine possible. Une odyssée qui touche à l’intime et transforme notre regard sur nous-même et sur le monde pour mieux construire l’avenir.
> Plus d'infos sur : https://www.chacuncherchesonfilm.fr/film/189933-une-fois-que-tu-sais
> Bande-annonce à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=D5MyuuFcCiA>
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