[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine + 1 annonce (mardi 28 septembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mar 28 Sep 08:03:08 CEST 2021
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- La chasse à la marmotte n'emballe pas <https://www.lejdd.fr/Societe/la-chasse-a-la-marmotte-nemballe-pas-4066102>, Le JDD, 11/09/21, 18h12
2- Soumis aux tempêtes hivernales, les oiseaux marins meurent par manque de nourriture <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/13/soumis-aux-tempetes-hivernales-les-oiseaux-marins-meurent-par-manque-de-nourriture_6094513_3244.html>, Le Monde, maj le 14/09/21 à 11h48
3- Aux îles Feroé, émotion après la mise à mort de 1.400 cétacés <https://www.geo.fr/environnement/aux-iles-feroe-emotion-apres-la-mise-a-mort-de-1-400-cetaces-206259>, AFP, 14/09/21, 20:00
4- Nourrir Médor et Félix, sans tuer la vache Marguerite <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nourrir-medor-et-felix-sans-tuer-la-vache-marguerite_157505>, AFP, 15/09/21, 08:00
5- L'Unesco annonce 21 nouvelles réserves de biosphère dans 21 pays <https://www.geo.fr/environnement/lunesco-annonce-21-nouvelles-reserves-de-biosphere-dans-21-pays-206278>, AFP, 15/09/21, 20:00
6- Baleines, oiseaux et musiciens unis pour survivre <https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/09/16/baleines-oiseaux-et-musiciens-unis-pour-survivre_6094855_3246.html>, Le Monde, 16/09/21, 08h30
7- À Marseille, le message très politique de l’UICN <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/a-marseille-le-message-tres-politique-de-l-uicn_157526>, Sciences & Avenir, 16/09/21, 16h12
8- Le gouvernement réfléchit à autoriser à nouveau certaines chasses traditionnelles d’oiseaux <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/16/le-gouvernement-veut-autoriser-a-nouveau-certaines-chasses-traditionnelles-d-oiseaux_6094886_3244.html>, Le Monde avec AFP, 16/09/21, 17h12
9- Stopper l’érosion de la biodiversité : l’UICN a fixé le cadre d’action <https://planete.lesechos.fr/enquetes/stopper-lerosion-de-la-biodiversite-luicn-a-fixe-le-cadre-daction-10952/>, Les Echos Planète, 17/09/21, 11h21
10- Un barrage de l'Allier réaménagé "sur-mesure" pour les saumons sauvages <https://www.geo.fr/environnement/un-barrage-de-lallier-reamenage-sur-mesure-pour-les-saumons-sauvages-206323>, AFP, 18/09/21, 09:00
11- Pour défendre la chasse et la ruralité, des dizaines de milliers de personnes manifestent en France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/18/des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-en-france-pour-defendre-la-chasse-et-la-ruralite_6095159_3244.html>, Le Monde avec AFP, 18/09/21, 14h59
12- Espagne : un volcan entre en éruption aux Canaries <https://www.lepoint.fr/monde/espagne-eruption-volcanique-dans-l-archipel-des-canaries-19-09-2021-2443790_24.php>, AFP, 20/09/21, 01:00
13- Trois livres jeunesse sur de drôles de bestioles <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/09/20/trois-livres-jeunesse-sur-de-droles-de-bestioles_6095353_4500055.html>, M le mag, 20/09/21, 18h15
14- Menaces sur les forêts marines : en Albanie, c'est le désert des gobies <https://information.tv5monde.com/info/menaces-sur-les-forets-marines-en-albanie-c-est-le-desert-des-gobies-425294>, AFP, 21/09/21, 11:00
15- Tribune. « Les institutions zoologiques n’ont jamais été aussi utiles à l’étude et à la protection des espèces » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/22/les-institutions-zoologiques-n-ont-jamais-ete-aussi-utiles-a-l-etude-et-a-la-protection-des-especes_6095513_3232.html>, Le Monde, 22/09/21, 00h49
16- Dans les îles Féroé, la chasse au dauphin à flancs blancs remise en cause après un abattage record <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/26/dans-les-iles-feroe-la-chasse-au-dauphin-a-flancs-blancs-remise-en-cause-apres-un-abattage-record_6096038_3244.html>, Le Monde, 26/09/21, 10h20
En images
17- Des sangliers surpris à secourir deux jeunes congénères piégés dans une cage <https://actu.geo.fr/environnement/des-sangliers-surpris-a-secourir-deux-jeunes-congeneres-pieges-dans-une-cage-206194>, Geo, 08/09/21, 17:19
18- IUCN World Conservation Congress in Marseille – highlights <https://www.youtube.com/watch?v=0X53KliOPHU>, 11/09/21
19- La nature reprend vie sur les décombres d'un immense chantier <https://www.actu-environnement.com/ae/news/nature-reprend-vie-decombres-immense-chantier-38186.php4>, Actu-environnement, 20/09/21
20- Le grand format : une première carte de la "France sauvage" réalisée par des géographes <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-le-grand-format-une-premiere-carte-de-la-france-sauvage-realisee-par-des-geographes-2197020.html>, TF1, journal de 20h, 22/09/21
Une annonce
21- Appel à projets - Quarry Life Award : un concours pour la biodiversité <https://4lw1t.r.a.d.sendibm1.com/mk/mr/OXFr1VCiEBzgpL0bblTO3qNI4pOjbGjQPjydQUvcW1ykyEY0dUb0chDjds9cC2F_5ukQ2Wlif5vV5zB6qtSIkQl-9Oaa6Ajvy0TesCv10t4oPtk>, Comité français de l’UICN, proposition de projet à soumettre d’ici le 18/11/21
Bien à vous,
Florence
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BARBARIE DU JOUR : Le gouvernement local des îles Féroé a défendu la mise à mort de plus de 1.400 cétacés en une seule journée lors d'une chasse traditionnelle ou grind, malgré l'émotion suscitée par ce massacre à l'ampleur inhabituelle, même pour l'archipel nordique. (cf. item 3 & 16)
LOBBYING DU JOUR : — Le Conseil d’Etat a annulé, au début du mois d’août, plusieurs autorisations de chasse d’oiseaux dont l’exécutif propose aujourd’hui des versions modifiées pour la saison de chasse 2021-2022. (cf. item 8 & 11)
— La chasse à la marmotte qui a rouvert se pratique dans toutes les Alpes. Un député prône son interdiction. (cf. item 1)
ÉTUDE & EXPÉRIMENTATION DU JOUR : — Grâce au suivi de plus de 1 500 oiseaux marins, une équipe de recherche internationale a identifié les zones de l’Atlantique où ces volatiles étaient le plus exposés aux tempêtes hivernales. (cf. item 2 & suite)
— Changement climatique, rejets d'eaux polluées, pêche au marteau piqueur : les forêts marines de l'Adriatique disparaissent, une tendance inquiétante pour des experts albanais qui ont rejoint un programme méditerranéen de repeuplement des fonds par de "bonnes algues". (cf. item 14)
CROQUETTES DU JOUR : La start-up Bond Pet Foods fabrique une poudre brun clair au goût de noix, avec des notes de parmesan, qui sera peut-être la formule magique pour nourrir les chiens et les chats avec des protéines animales, sans tuer de veaux, vaches, cochons, couvées. (cf. item 4)
DÉCISION DU JOUR : L'Unesco a ajouté 20 nouveaux sites dans 21 pays à son réseau mondial de réserves de biosphère, des zones spécialement protégées où l'objectif est de concilier conservation de la nature et développement économique. (cf. item 5)
CRÉATIVITÉ DU JOUR : L’album « Humain non humain », de Thierry Pécou, présente des œuvres utilisant des sons d’animaux pour inviter à réfléchir sur la fin des espèces. (cf. item 6)
PLAIDOIRIE DU JOUR : L’Union internationale de conservation de la nature plaide fortement pour l’inclusion des populations locales proches des zones de grande biodiversité avec un seul un mot d’ordre : agir et vite. (cf. item 7, 9 & 18)
SUR-MESURE DU JOUR : Sur l'Allier, l'une des dernières rivières où fraye le saumon atlantique après son séjour dans l'océan, EDF reconstruit un barrage "sur mesure" pour faciliter le passage de ces poissons migrateurs gravement menacés. (cf. item 10)
ÉRUPTION DU JOUR : Pour la première fois depuis 50 ans, une éruption volcanique a eu lieu sur l'île espagnole de La Palma, dans l'archipel touristique des Canaries, obligeant l'évacuation d'environ 5.000 personnes. (cf. item 12 & suite)
PUBLICATIONS DU JOUR : Avez-vous déjà observé le blanc des animaux albinos ? Comparé le poids d’un éléphant à celui d’une voiture ? Savez-vous quel requin peut vivre cinq siècles ? Des ouvrages instructifs, pour les jeunes comme pour leurs parents. (cf. item 13)
SMILEY DU JOUR : Dans une réserve naturelle tchèque, des scientifiques ont observé un groupe de sangliers sauvages, dirigé par une femelle, intervenir pour libérer deux jeunes qui étaient piégés dans une cage. (cf. item 17)
RENAISSANCE DU JOUR : 70 ans après la création du barrage de Donzère-Mondragon sur le Rhône et d'un canal de déviation long de 26 km, la nature a repris ses droits au bénéfice de la faune sauvage. (cf. item 19)
CARTOGRAPHIE DU JOUR : Deux géographes viennent d'établir une carte qui recense les espaces sauvages préservés de toute activité humaine. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
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> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- La chasse à la marmotte n'emballe pas, Le JDD, 11/09/21, 18h12
Marianne Enault
La chasse à la marmotte qui rouvre dimanche se pratique dans toutes les Alpes. Un député prône son interdiction.
Il dit avoir "déterré un lièvre" et sourit de sa trouvaille lexicale. C'est en lisant le courrier d'une habitante de sa circonscription des Alpes-Maritimes, que le député LREM Loïc Dombreval a découvert l'existence de la chasse à la marmotte. "Au début, j'ai pensé qu'elle exagérait", raconte l'élu, vétérinaire de profession. Puis en parcourant l'arrêté ministériel du 26 juin 1987 réglementant la pratique cynégétique sur le territoire, il a réalisé que le petit mammifère figurait bel et bien parmi les "espèces chassables".
> Lire aussi - Le député LREM Loic Dombreval : "Il faut introduire un dimanche sans chasse"
Le rongeur peut être tiré, au fusil ou à la carabine, dans tous les territoires de montagne où il se trouve, de l'Isère à la Haute-Savoie, en passant par la Savoie, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes. Et ce, dès le premier jour d'ouverture de la chasse – ce dimanche – et jusqu'à son hibernation, entre le 10 octobre et le 11 novembre selon les zones. Le déterrage, lui, est interdit. "Le chasseur doit renseigner un carnet de prélèvement", précise Jean-Pierre Caujolle, le président de la Fédération des chasseurs des Alpes-Maritimes. Chacun peut tuer deux bêtes par jour maximum.
750 tuées chaque année
Selon la Fédération nationale des chasseurs, 750 marmottes sont en moyenne tuées chaque année, contre 1.200 en 2009. "Il semble incongru de maintenir l'autorisation de pratiquer une telle chasse, ne concernant qu'une infime minorité de chasseurs et ayant pour seul but de satisfaire une pratique gastronomique extrêmement marginale", a écrit le député au préfet du département, Bernard Gonzalez, demandant son interdiction.
Proclamée "mascotte des Alpes" – on ne sait pas bien par qui –, la boule de poils se mange, en ragoût ou en civet. "Il se dit que sa chair est très fine, proche du lièvre, rapporte Jean-Pierre Caujolle, qui assure n'en avoir jamais goûté. Dans les montagnes, on en mangeait autrefois quand on avait faim. La tradition a perduré." Seuls 1 % des 7 000 détenteurs du permis de chasse dans le département s'adonneraient à ce loisir. "Aujourd'hui, la principale menace pour la marmotte, ce ne sont pas les chasseurs, poursuit-il, mais le changement climatique, le comportement de certains randonneurs qui la nourrissent et les chiens de bergers."
Si le rongeur – dont on dénombre quelques centaines de milliers d'individus en France – n'est pas menacé, il subit les effets du réchauffement. "Avec des hivers plus doux, la couverture neigeuse s'amincit, explique Benjamin Rey, ingénieur au laboratoire de biométrie et biologie évolutive de Lyon 1. Pendant leurs six mois d'hibernation, les bêtes sont donc davantage exposées au froid." À l'issue de tels hivers, les portées de juvéniles ne survivent pas toutes quand les femelles, affaiblies, mettent au monde moins de petits. "Si on tue un dominant, ça n'a pas le même impact que si on tue un subordonné", relève aussi le chercheur. La structure familiale propre à cet animal fait que la disparition d'un dominant va entraîner la venue d'une nouvelle bête dans le terrier, qui va éliminer les mâles présents pour s'imposer.
Biais de "mignoncité"
À l'affût des heures durant devant le terrier, le chasseur, lui, n'en sait rien. "Le biais de mignoncité", d'ordinaire réservé aux pandas, doit-il s'appliquer à cette petite bête qui siffle pour communiquer avec ses congénères ? Sur les hauts plateaux, le débat a viré philosophique. "Cette chasse est certes anecdotique, reconnaît Loïc Dombreval, mais elle en dit long sur notre rapport au vivant." Le préfet l'a renvoyé au ministère de la Transition écologique. "J'attends des explications mais je n'en vois aucune, sauf à penser que, politiquement, ce serait l'interdiction de trop pour les chasseurs", commente le député. De fait, une source proche du dossier admet que celle-ci serait "compliquée".
Cet été, le Conseil d'État a déjà déclaré illégale la chasse à la glu puis annulé l'autorisation de prélever certaines espèces d'oiseaux. "Aujourd'hui, c'est la marmotte, demain ce sera autre chose, balaie André Mugnier, président de la Fédération des chasseurs Haute-Savoie. C'est la chasse en général qui est visée." "Les chasseurs sont à bout, abonde Jean-Pierre Caujolle. On les accuse de tous les maux." Des manifestations pour défendre cette pratique sont prévues dans toute la région alpine le 18 septembre.
<https://www.lejdd.fr/Societe/la-chasse-a-la-marmotte-nemballe-pas-4066102 <https://www.lejdd.fr/Societe/la-chasse-a-la-marmotte-nemballe-pas-4066102>>
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2- Soumis aux tempêtes hivernales, les oiseaux marins meurent par manque de nourriture, Le Monde, maj le 14/09/21 à 11h48
Sylvie Burnouf
Grâce au suivi de plus de 1 500 oiseaux marins, une équipe de recherche internationale a aussi identifié les zones de l’Atlantique où ces volatiles étaient le plus exposés aux tempêtes hivernales.
L’hiver peut être rude pour les oiseaux marins. Chaque année, sous l’effet des tempêtes hivernales répétées de l’Atlantique Nord, ils s’échouent en masse sur les plages du littoral. Leurs carcasses décharnées se comptent parfois par milliers, comme en 2014 lorsque plus de 20 000 macareux moines, guillemots de Troïl et petits pingouins ont été retrouvés morts sur des kilomètres de côtes françaises.
Mieux comprendre ces hécatombes, c’est l’objectif qu’ont poursuivi Manon Clairbaux du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) de Montpellier et ses collègues, qui publient leurs résultats dans Current Biology. Deux grandes interrogations sont en effet récurrentes, explique la chercheuse : de quelles colonies proviennent ces oiseaux, et de quoi sont-ils morts ?
> Lire aussi Emblèmes de l’Islande, les macareux moines sont menacés d’extinction à cause du réchauffement climatique
Pour y répondre, l’équipe a équipé plus de 1 500 oiseaux marins de petits dispositifs de géolocalisation (GLS), afin de savoir où ils se rendaient l’hiver, et ont comparé ces données à celles des trajectoires des tempêtes survenues dans l’Atlantique Nord au cours des hivers 2000 à 2016.
« Moins actifs pendant un cyclone »
L’avantage de ces balises est qu’elles sont peu gourmandes en énergie et qu’elles sont très légères (un gramme environ), ce qui permet de les utiliser sur des espèces de très faible poids, fait valoir Manon Clairbaux. En revanche, il faut pouvoir les récupérer pour accéder aux données de localisation enregistrées – qui sont d’ailleurs moins précises (de l’ordre de 200 km) que celles des GPS.
Le développement de ces dispositifs a été crucial pour l’étude des oiseaux marins, souligne Romain Lorrillière, écologue au Muséum national d’histoire naturelle, qui n’a pas participé à l’étude. « Ce sont des oiseaux dont on ne connaissait absolument rien : ils viennent se reproduire sur les côtes au printemps puis disparaissent en mer et on ne les revoit plus ! », explique-t-il.
> Lire aussi Le guillemot ne bat plus de l'aile
Les chercheurs ont travaillé sur cinq espèces – macareux moine, mergule nain, guillemot de Troïl, guillemot de Brünnich et mouette tridactyle –, qui représentent environ les trois quarts des oiseaux marins qui se reproduisent dans l’Atlantique Nord.
Leurs résultats révèlent que si toutes les colonies étudiées ont été confrontées à de fortes tempêtes sur la période de l’étude, les plus exposées étaient celles qui se rendaient entre le Canada et le Groenland dans la mer du Labrador et le détroit de Davis, autour de l’Islande ou encore au nord de la Norvège, dans la mer de Barents.
Par un travail de modélisation, les chercheurs ont également évalué la dépense énergétique des oiseaux sous différentes conditions cycloniques, partant de l’hypothèse que c’était la hausse de cette dépense dans un environnement défavorable qui était responsable des morts hivernales. Et là, « surprise ! On s’est rendu compte que la dépense énergétique pendant ces cyclones n’est pas plus élevée qu’en conditions normales », raconte Manon Clairbaux, expliquant cela par le fait que ces oiseaux seraient « moins actifs pendant un cyclone ». L’hypothèse la plus probable est donc qu’ils meurent de faim, même s’il n’est pas possible d’exclure d’autres causes de mort, comme les collisions ou les noyades.
Trajectoire plus au nord
Les raisons qui les empêchent de s’alimenter dans ces conditions sont encore floues, mais il se pourrait, par exemple, que ce soit parce qu’ils « ne peuvent plus plonger ou voler, et donc ne peuvent plus se nourrir, ou parce que les proies ont changé de comportement et se retrouvent beaucoup plus en profondeur, voire ont fui la zone », explique la chercheuse.
Pour Romain Lorrillière, il se peut en outre qu’une bonne partie des oiseaux qui s’échouent soient des jeunes qui « manquent d’expérience », d’« un problème d’apprentissage de certains individus, qui n’associent pas cette condition [de mer formée] à une perte de ressource alimentaire ».
Par ailleurs, avec le changement climatique, « une des tendances que les modèles dégagent est que la fréquence des cyclones de très haute intensité va augmenter », rapporte Manon Clairbaux. La trajectoire des volatiles devrait aussi se porter plus au nord, ce qui, « pour nos oiseaux, n’est pas forcément une bonne nouvelle, car il a été démontré qu’ils allaient également hiverner de plus en plus au nord pour suivre des conditions d’alimentation ou environnementales plus favorables ».
Pour Matthieu Le Corre, directeur de l’unité mixte de recherche Ecologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien (Entropie) à La Réunion, si pour l’heure, la« surmortalité “accidentelle” » des oiseaux marins lors des tempêtes « pourrait être compensée par les années sans cyclones », avec « le réchauffement global de la planète et donc la hausse de la fréquence des cyclones […], les épisodes de surmortalité vont se répéter ». Ce qui pourrait, à terme, « menacer ces espèces ».
> Lire aussi Mathilde Deniaud, bénévole à la Ligue pour la protection des oiseaux : « On essaie de limiter la casse sur la Terre »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/13/soumis-aux-tempetes-hivernales-les-oiseaux-marins-meurent-par-manque-de-nourriture_6094513_3244.html>
Sur le même sujet :
> Les cyclones affament les oiseaux marins de l’Atlantique Nord <https://www.cnrs.fr/fr/les-cyclones-affament-les-oiseaux-marins-de-latlantique-nord>, CNRS le journal, 13/09/21
> Quand la tempête souffle, les oiseaux marins crient famine <https://information.tv5monde.com/info/quand-la-tempete-souffle-les-oiseaux-marins-crient-famine-424493>, AFP, 16/09/21, 00:00
En savoir plus :
> North Atlantic winter cyclones starve seabirds <https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(21)00888-5>, Current Biology, september 13, 2021
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3- Aux îles Feroé, émotion après la mise à mort de 1.400 cétacés, AFP, 14/09/21, 20:00
Le gouvernement local des îles Féroé a défendu mardi la mise à mort de plus de 1.400 cétacés en une seule journée lors d'une chasse traditionnelle, malgré l'émotion suscitée par ce massacre à l'ampleur inhabituelle, même pour l'archipel nordique.
"Il ne fait aucun doute que la chasse aux cétacés dans les îles Féroé est un spectacle dramatique pour les personnes peu habituées à la chasse et au massacre de mammifères. Ces chasses sont néanmoins bien organisées et entièrement réglementées", a défendu auprès de l'AFP un porte-parole du gouvernement de Torshavn.
Tradition ancestrale aux Féroé, territoire autonome danois en mer du Nord, le "grind" ou "grindadrap" consiste, en les encerclant, à acculer avec des bateaux un banc de mammifères marins dans une baie. Ils tombent alors entre les mains de pêcheurs restés à terre, qui les tuent avec des couteaux.
Il s'agit habituellement de globicéphales appelés aussi dauphins-pilotes noirs, (globicephala), mais dimanche 1.423 dauphins à flancs blancs, dont la chasse est également autorisée, ont été capturés de la sorte dans un fjord près de Skala, au centre de l'archipel.
"Nous n'avons pas de tradition de chasser ces mammifères-là, il y en a généralement quelques-uns dans la chasse, mais nous n'en tuons normalement pas un si grand nombre", a expliqué un journaliste de la télévision publique locale KVF, Hallur av Rana.
Selon lui, jamais une prise aussi importante n'a été réalisée dans l'archipel.
Des photos montrant plus d'un millier de cétacés ensanglantés sur la plage ont engendré de nombreuses critiques.
"Cela semble assez extrême et il a fallu du temps pour les tuer tous alors que d'habitude c'est assez rapide", a ajouté M. av Rana, soulignant que 53% de la population de l'archipel était opposée à la pêche de cette espèce mais que les Féringiens n'envisageaient aucunement de renoncer au grind.
Qualifiée de "pratique barbare" par l'ONG écologiste Sea Sheperd, le "grind" est un système de chasse durable, d'après les autorités féringiennes.
Le produit de cette pêche n'est pas commercialisé mais utilisé pour la viande.
Selon les estimations locales, il y a environ 100.000 globicéphales noirs dans les eaux autour de l'archipel, qui compte environ 50.000 habitants.
En 2020, quelques 600 cétacés avaient été tués.
<https://www.geo.fr/environnement/aux-iles-feroe-emotion-apres-la-mise-a-mort-de-1-400-cetaces-206259>
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4- Nourrir Médor et Félix, sans tuer la vache Marguerite, AFP, 15/09/21, 08:00
Julie Jammot
La start-up Bond Pet Foods fabrique une poudre brun clair au goût de noix, avec des notes de parmesan, qui sera peut-être la formule magique pour nourrir les chiens et les chats avec des protéines animales, sans tuer de veaux, vaches, cochons, couvées.
Rich Kelleman, le cofondateur de cette entreprise basée à Boulder (Colorado), a eu un déclic à la lecture d'une étude californienne, selon laquelle les animaux de compagnie américains consomment autant de calories d'origine animale que toute la population française.
Cet ancien communicant est devenu végétalien il y a quelques années, quand il s'occupait de la stratégie publicitaire de Burger King, dégoûté des conditions de vie (et de mort) des bêtes destinées à l'abattoir. Mais aussi par souci de protéger l'environnement.
Car l'élevage industriel est responsable de 14% des émissions anthropiques de gaz à effets de serre, selon les Nations unies.
Mais comment échapper à cette industrie pour nourrir les chiens et chats ? Ils ne peuvent pas forcément vivre de tofu et brocoli, ni même des alternatives végétariennes à la viande.
"Je suis arrivé à la conclusion que si une entreprise parvient à trouver la bonne formule, sa commercialisation sera beaucoup plus facile que si c'était de la nourriture pour les humains", raconte l'entrepreneur à l'AFP.
Les animaux "n'ont pas besoin que ça grésille, que ce soit appétissant comme de la viande... Il faut juste des protéines animales intégrées dans des aliments".
- Le prix des croquettes -
Sa start-up a prélevé du sang d'un poulet haut de gamme, qui coule, paraît-il, des jours heureux dans une ferme du Kansas. Les biologistes en ont extrait l'ADN pour l'insérer dans un microbe. Celui-ci est mis à fermenter pour produire des protéines animales.
Le procédé ressemble à celui de la production de la protéine utilisée dans la fabrication de nombreux fromages. "Cela paraît étrange mais c'est une technique maîtrisée. Nous l'appliquons juste à un nouveau type de produit", détaille Rich Kelleman.
Son chien Rumples semble apprécier. Mais sa société a encore de nombreux obstacles à franchir avant de pouvoir espérer une adoption à grande échelle.
Le prix, d'abord. Même les plus écolos des "dog moms" ("mamans de chien") surveillent le prix des croquettes.
"Depuis que nous utilisons des cuves de fermentation, nos coûts de production ont plongé de 100 à 5 dollars le kilo de protéines. Et d'ici six mois, nous espérons être bien en dessous de ça", explique Tony Day, directeur technologique de la start-up.
Obtenir l'autorisation des autorités sanitaires va prendre encore plus de temps : au moins deux ans de tests et évaluations diverses pour vérifier la qualité des protéines et leur impact sur la santé et la forme des quadrupèdes.
Bond prévoit donc une mise en circulation sur le marché des produits finis, via des grandes entreprises de nourriture pour animaux, pour le deuxième semestre 2023.
- Loups et lions -
Restera alors la question cruciale de convaincre les humains, très soucieux du bien-être de leurs toutous.
Dans un parc voisin, des propriétaires de canidés se montrent intéressés mais prudents. "J'aime bien l'idée de pouvoir nourrir mes chiens avec de vraies protéines animales sans nuire à la planète", assure Rochelle Loughry en surveillant ses deux bergers australiens.
"En théorie ça a l'air bien, mais il faudrait savoir si, sur le long terme, les bénéfices sont les mêmes qu'avec de la vraie viande", tempère Jason Ackermann.
Le sujet cristallise plus de tensions qu'on ne pourrait croire.
Greg Okin a reçu des critiques enragées aussi bien de conservateurs que de défenseurs des droits des animaux pour son étude sur l'impact environnemental des chats et des chiens qui a inspiré Rich Kelleman.
"On aurait dit que je disais aux gens de tuer leurs animaux ou de ne pas les nourrir !", se souvient ce professeur de l'université californienne UCLA.
Une partie du problème vient aussi selon lui du marketing sur le thème "votre chien est un loup, votre chat est un lion", dans les publicités promouvant des produits plus chers, riches en viande.
Le professeur a aussi entendu l'argument selon lequel les aliments pour animaux proviennent de toute façon des sous-produits de la volaille ou du bœuf que les humains ne consomment pas : les transformer en croquettes évite donc du gaspillage.
"Ces sous-produits nécessitent quand même de la terre, de l'eau et de l'énergie", répond Rich Kelleman. "Et vous tuez quand même un animal pour en nourrir un autre".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nourrir-medor-et-felix-sans-tuer-la-vache-marguerite_157505>
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5- L'Unesco annonce 21 nouvelles réserves de biosphère dans 21 pays, AFP, 15/09/21, 20:00
'Unesco a ajouté mercredi 20 nouveaux sites dans 21 pays à son réseau mondial de réserves de biosphère, des zones spécialement protégées où l'objectif est de concilier conservation de la nature et développement économique.
De nouvelles réserves de biosphère sont désignées chaque année pour promouvoir le développement durable, protéger les écosystèmes terrestres, marins et côtiers et encourager la conservation.
Pour la première fois, le Lesotho, la Libye et l'Arabie saoudite ont rejoint la liste des pays accueillant de telles réserves. D'autres sites sont situés au Canada, en France, en Corée, en Italie, au Kazakhstan, en Russie, au Pérou, en Espagne, en Thaïlande, en Ouzbékistan et au Vietnam.
"Le Conseil international de coordination du Programme sur l'homme et la biosphère de l'Unesco a approuvé ces ajouts ainsi que l'extension ou le rezonage de deux réserves de biosphère existantes (en Italie et au Chili)", a déclaré l'agence dans un communiqué.
Parmi les nouveaux sites approuvés, deux sont transfrontaliers. La biosphère du bassin du lac Ubs traverse la Russie et la Mongolie et la réserve de Mura-Drava-Danube chevauche cinq pays: Autriche, Croatie, Hongrie, Serbie et Slovénie.
Les réserves de biosphère sont désignées par les gouvernements et restent sous leur juridiction une fois approuvées. Avec 25 sites approuvés l'année dernière, les derniers ajouts portent le nombre total de réserves à 727 dans 131 pays -- une zone couvrant près de 6 % de la planète.
Deux candidatures, celles de la Russie et de la Zambie, ont été différées, a indiqué l'Unesco, et les deux pays ont été invités à réviser leur proposition ou à fournir des éclaircissements. Cinq autres sites, situés au Gabon, en Bulgarie, en Roumanie et en Russie, ont été retirés de la liste, a précisé l'UNESCO.
Lors de son séjour au Nigeria, la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, s'est rendue dans la réserve de biosphère d'Oban, qui abrite le gorille de Cross River, espèce en danger critique d'extinction.
"L'érosion de la biodiversité n'est plus une hypothèse, mais un fait", a-t-elle déclaré dans un communiqué, mettant en garde contre un "effondrement imminent". "Mais cet effondrement n'est pas inévitable : il est encore temps de faire la paix avec la planète", a-t-elle ajouté.
Un projet de traité qui sera examiné lors d'un prochain sommet des Nations unies sur la biodiversité à Kunming, en Chine, propose que 30 % des terres et des océans de la planète deviennent des zones protégées d'ici à 2030.
<https://www.geo.fr/environnement/lunesco-annonce-21-nouvelles-reserves-de-biosphere-dans-21-pays-206278>
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6- Baleines, oiseaux et musiciens unis pour survivre, Le Monde, 16/09/21, 08h30
Pierre Gervasoni
L’album « Humain non humain », de Thierry Pécou, présente des œuvres utilisant des sons d’animaux pour inviter à réfléchir sur la fin des espèces.
Thierry Pécou, 56 ans, n’a jamais fait partie de ces compositeurs qui traquent l’inouï par des modes de jeu inédits. Pourtant, sa musique regorge de sonorités hors norme. C’est le cas de la pièce qui ouvre le premier volet de l’album Humain non humain, enregistré par l’Ensemble Variances, qu’il a fondé en 2010. D’un brouillard de notes se dégagent le chant d’un violoncelle empreint d’une noblesse séculaire, les grésillements d’une guitare électrique rangée des tournées rock et les vagissements d’une clarinette basse rompue aux techniques avant-gardistes. A ces vagues disparates est bientôt opposé le rythme léger et spasmodique d’une source difficilement identifiable. Piste de repérage (click track) en usage dans les pièces avec électronique ? Non, cliquetis émis par un cachalot lors de l’écholocation de sa proie.
D’autres sons d’origine animale viendront baliser cette pièce inclassable et fascinante. Ils ont été fournis au compositeur par Olivier Adam, bioacousticien spécialiste des cétacés, après une expérience que Thierry Pécou rapporte dans le livret de cet album uniquement accessible en format numérique. « Lorsque, en 2014, je me suis trouvé sur les rives nord du Saint-Laurent, au Québec, à guetter le long de la côte des mammifères marins, rorquals à bosse, bélugas, dauphins ou phoques, ces heures passées à scruter la surface du fleuve m’ont paru une sorte d’arrêt du temps, un temps méditatif soumis à un rythme inconnu imposé par le vivant non humain. » Cette réflexion a donné lieu, en 2017, à une Méditation sur la fin de l’espèce, pour violoncelle solo et sextuor, incluant une bande enregistrée.
> Lire le portrait (1998) : Thierry Pécou, compositeur prodige de « musiques impossibles »
En dépit de son titre, l’œuvre n’évolue pas dans le registre contemplatif. Comme le compositeur, qui, au bord du fleuve, attendait l’apparition des cétacés, l’auditeur met son oreille en mode « prospection » pour suivre l’animation progressive d’une musique porteuse d’un message. « La disparition ou la raréfaction de nombreux mammifères marins sont un symptôme de l’action néfaste de l’humain sur les écosystèmes », déclare Thierry Pécou, en s’appuyant sur le nombre croissant des rapports scientifiques qui soulignent « le danger pour l’humanité de l’effondrement de la biodiversité ». Et, tel un lanceur d’alerte, il conclut son appel musical à la mobilisation par un retour au silence gradué et sans équivoque.
Entreprise militante
Le cachalot a fait place à une machine à écrire aux allures de mitraillette bureaucratique, dont les rafales précipitent clairement « la fin de l’espèce ». Espèce animale (sons enregistrés) puis humaine (notes étouffées de la harpe). Vigiles, la pièce qui lui succède dans l’album, a été écrite en 2018 par François-Bernard Mâche, à la demande de Thierry Pécou, dont l’entreprise militante se réfère aux analyses publiées par l’anthropologue Philippe Descola, dans le livre Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005).
> Lire aussi Philippe Descola : « Nous sommes devenus des virus pour la planète »
Pionnier, il y a plus d’un demi-siècle, de l’intégration des sons d’origine animale à un dispositif instrumental, le compositeur, né en 1935, utilise ici des enregistrements de la rousserolle des buissons, « oiseau-vigile » qui chante la nuit. Ce sont eux qui donnent le ton à un ensemble dont les instrumentistes réagissent par mimétisme. On a alors l’impression d’assister à un concert donné dans une volière.
Murmuration, du Britannique Richard Blackford (né en 1954), relève aussi du compagnonnage aérien. Pas de sons préenregistrés, cette fois, mais des convergences de trajectoires entre deux instruments (flûte et clarinette), qui alternent figures planantes et loopings virtuoses. La confrontation humain/non humain paraît lointaine.
On y revient avec l’exaltante Mada la Baleine, de Thierry Pécou, qui se développe autour d’une onde massive, fuselée et charnue. L’humain instrumental se tient d’abord à distance, comme impressionné par l’extrême richesse, de souffle, de timbre et de « notes », des chants de baleine qui constituent l’amorce de l’œuvre, avant de se lâcher dans une expression instinctive et authentiquement « bestiale ».
§ Humain non humain. Chants d’espèces (Vol. 1). Ensemble Variances. Ohuaya Records.
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/09/16/baleines-oiseaux-et-musiciens-unis-pour-survivre_6094855_3246.html>
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7- À Marseille, le message très politique de l’UICN, Sciences & Avenir, 16/09/21, 16h12
Loïc Chauveau
L’Union internationale de conservation de la nature sort de son pré carré de protection des espèces animales et végétales pour embrasser l’ensemble des défis auxquels fait face l’Humanité. Et plaide fortement pour l’inclusion des populations locales proches des zones de grande biodiversité.
Manifeste. “Les urgences du climat et de la biodiversité ne sont pas distinctes l’une de l’autre mais bien plutôt deux aspects d’une même crise, peut-on lire en introduction du manifeste de Marseille, le texte qui résume les débats qui ont eu lieu du 4 au 10 septembre dans la métropole phocéenne au sein des 1400 membres de l’organisation dont une centaine d’États. L’UICNs’extirpe ainsi des strictes frontières que lui imposerait son intitulé. Une démarche déjà entamée au précédent congrès et qui s’approfondit. “En 2016 à Hawaï le manifeste qui clôt traditionnellement nos débats était déjà une réponse aux engagements climatiques de la COP21 à Paris en rappelant que les impacts de la hausse des températures sur la faune et la flore étaient extrêmement dommageables et en expliquant aussi que la nature pouvait être une solution à la crise climatique”,explique Sébastien Moncorps, directeur d'UICN France
Ce positionnement a une origine scientifique. Le premier rapport mondial de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) publié en 2019 ne dressait pas seulement un état des lieux alarmants de l’état de santé des espèces et de leurs milieux. Il donnait également de nombreuses pistes d’action pour réduire les destructions et imposer à l’activité humaine un strict respect de la biodiversité. “La «réussite» économique ne saurait plus se faire au dépend de la nature”, affirme ainsi le manifeste de Marseille. “Ce qui est soutenu, c’est que la biodiversité n’est pas un des éléments parmi d’autres dans une prise de décision d’un gouvernant ou d’un industriel mais bien le cadre indépassable à strictement respecter pour qu’une activité soit possible”, table Pierre Cannet, du WWF France.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/a-marseille-le-message-tres-politique-de-l-uicn_157526>
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8- Le gouvernement réfléchit à autoriser à nouveau certaines chasses traditionnelles d’oiseaux, Le Monde avec AFP, 16/09/21, 17h12
Le Conseil d’Etat a annulé, au début du mois d’août, plusieurs autorisations de chasse d’oiseaux dont l’exécutif propose aujourd’hui des versions modifiées pour la saison de chasse 2021-2022.
Le gouvernement rendu public plusieurs projets d’arrêtés ministériels, jeudi 16 septembre, dans le but de permettre à nouveau certaines chasses traditionnelles d’oiseaux, malgré une décision du Conseil d’Etat jugeant illégales plusieurs de ces techniques.
La plus haute juridiction administrative française avait annulé, au début du mois d’août, plusieurs autorisations ministérielles de chasse des vanneaux huppés, pluviers dorés, alouettes des champs, grives et merles noirs avec des filets (pantes, matoles) ou des cages (matoles), jugeant « que ces autorisations délivrées par le ministre chargé de l’environnement n[’étaient] pas conformes aux exigences du droit européen relatif à la protection des oiseaux ».
La directive européenne « oiseaux » de 2009 interdit en effet les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction d’espèces. Une dérogation est toutefois possible « à condition d’être dûment motivée et dès lors “qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante” pour capturer certains oiseaux », avait alors rappelé le Conseil d’Etat.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/16/le-gouvernement-veut-autoriser-a-nouveau-certaines-chasses-traditionnelles-d-oiseaux_6094886_3244.html>
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9- Stopper l’érosion de la biodiversité : l’UICN a fixé le cadre d’action, Les Echos Planète, 17/09/21, 11h21
Françoise Blind Kempinski, envoyée spéciale à Marseille
Après le congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature à Marseille, la balle est désormais dans le camp des politiques et du secteur privé, avec un mot d’ordre : agir et vite.
Les Echos Planète sont partenaires du comité français de l’UICN.
Plus de 25.000 visiteurs grand public, 9.000 congressistes, 5.700 participants sur place et 3.300 en distanciel, des centaines de conférences et des millions de messages : le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), organisé à Marseille du 3 au 11 septembre 2021, s’est voulu une démonstration de force. A raison d’un congrès tous les quatre ans, et d’une année perdue à cause de la pandémie de Covid-19, il convenait que cette grand-messe consacre des prises de position majeures pour peser de tout son poids dans la définition des prochains objectifs de la Cop 26 sur le climat qui se tiendra à Glasgow en novembre 2021 et de la Cop 15 sur la biodiversité attendue en Chine en avril 2022, mais déjà repoussée plusieurs fois. « L’humanité a atteint un point de bascule. Notre fenêtre de tir pour réagir à ces urgences interdépendantes et partager équitablement les ressources de notre planète se réduit très vite. Les systèmes existants ne fonctionnent pas. La “réussite” économique ne saurait plus se faire aux dépens de la nature. Nous avons de toute urgence besoin de réformes systémiques », relève l’UICN dans le manifeste qui conclut le congrès de Marseille.
>> Suite à lire à :
<https://planete.lesechos.fr/enquetes/stopper-lerosion-de-la-biodiversite-luicn-a-fixe-le-cadre-daction-10952/>
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10- Un barrage de l'Allier réaménagé "sur-mesure" pour les saumons sauvages, AFP, 18/09/21, 09:00
Céline Castella
Sur l'Allier, l'une des dernières rivières où fraye le saumon atlantique après son séjour dans l'océan, EDF reconstruit un barrage "sur mesure" pour faciliter le passage de ces poissons migrateurs gravement menacés.
"Demain, il n'y aura plus d'obstacle, la rivière coulera librement" et "le saumon retrouvera des conditions naturelles pour remonter", s'enthousiasme Sylvain Lecuna, hydrologue de formation et chef du titanesque chantier du barrage de Poutès (Haute-Loire).
L'ouvrage, construit en 1941 dans une zone propice à la reproduction du saumon sauvage, constituait du fait de sa hauteur le principal obstacle sur le parcours de ces poissons, qui effectuent plus de 800 kilomètres entre le haut Allier et l'océan, vers l'Atlantique nord.
Après s'être nourris de petites crevettes au large du Groenland, ils reviennent pondre à l'endroit même où ils sont nés, sur l'Allier, deux à trois ans plus tard, selon un mécanisme instinctif encore inexpliqué.
La souche Loire-Allier du saumon atlantique est la dernière d'Europe capable de parcourir ces milliers de kilomètres mais sa population est gravement menacée par les activités humaines, la pollution, le réchauffement climatique et les nouveaux prédateurs.
D'une hauteur de 20 mètres, le barrage de Poutès entravait le départ des jeunes -appelés smolts- et bloquait le retour des adultes après leur séjour dans l'océan.
A l'issue des travaux, début 2022, la retenue d'eau sera réduite de 3,5 km à 400 mètres et les jeunes saumons, qui mettaient plusieurs semaines à passer, traverseront "en quelques heures", explique Sylvain Lecuna.
Surtout, le nouvel ouvrage abaissé à sept mètres disposera de deux nouvelles vannes au centre, ouvertes trois mois par an pour faciliter la "montaison" des saumons adultes jusqu'à leurs zones de frayère (lieu où les femelles déposent les œufs).
L'ouverture des vannes se fera en collaboration avec les spécialistes de l'espèce, selon les périodes clés de migration.
Dans le même temps, la production d'énergie hydraulique a été maintenue à 85%: "C'était important d'un point de vue local d'avoir cette énergie renouvelable bas carbone", se félicite le responsable EDF.
Le chantier, lancé en 2019 pour un coût de 18,3 millions d'euros, a été entièrement pensé avec les acteurs locaux et les associations de défense de l'environnement, après plusieurs années de conflits, puis de concertation.
- "Encore du travail" -
"Le combat a payé": "Pour une fois, le compromis était intelligent et il est à mon avis durablement une solution pour l'Allier et le saumon", estime Roberto Epplé, président de l'association SOS Loire Vivante et militant de la première heure pour la destruction du barrage.
"Le fait qu'un saumon soit là est un indicateur d'une excellente qualité de l'eau, donc on sauve le saumon comme symbole et en même temps, on sauve la rivière" puisque le barrage permettra également la circulation des sédiments, détaille-t-il.
Le temps presse car la population de saumons a fortement chuté. Au début du XXe siècle, les captures avoisinaient 4 à 5.000 saumons dans la Loire. Seulement 263 spécimens ont été identifiés fin août à la principale station de comptage située à Vichy (Allier). La moyenne des années précédentes s'établissait à près de 600.
"Le soutien à l'espèce a été fortement réduit. Les effectifs étaient remontés au début des années 2000 et certains ont pensé que c'était gagné", regrette Céline Bérard, directrice adjointe du conservatoire national du saumon sauvage (CNSS), implanté à Chanteuge, à quelques kilomètres du barrage.
Lors de sa création en 2001, le CNSS, qui élève des saumons pour la reproduction, relâchait près d'un million d'alevins par an, mais les lâchers sont désormais limités à 300.000/an.
"Si on perdait ce saumon de souche aujourd'hui, on ne pourrait pas le remplacer à l'avenir, il serait définitivement perdu", alerte la responsable.
La reconstruction du barrage de Poutes représente "un grand espoir", car "c'est le premier que rencontrent les poissons à leur descente mais ce n'est pas le seul", souligne-t-elle.
"Il y a encore du travail à faire" et "nous ne pourrons pas sauver le saumon sans appui extérieur, pour pouvoir écrire une success story au lieu d'une fin programmée".
<https://www.geo.fr/environnement/un-barrage-de-lallier-reamenage-sur-mesure-pour-les-saumons-sauvages-206323>
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11- Pour défendre la chasse et la ruralité, des dizaines de milliers de personnes manifestent en France, Le Monde avec AFP, 18/09/21, 14h59
Des rassemblements étaient organisés samedi à Mont-de-Marsan, Amiens, Redon, Caen, Charleville-Mézières et Forcalquier.
Ils jugent le « monde rural menacé » et les « traditions en danger ». A Mont-de-Marsan (Landes), comme à Amiens (Somme) et Redon (Ille-et-Vilaine), plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi 18 septembre, pour défendre les chasses traditionnelles d’oiseaux, jugées illégales par le Conseil d’Etat. D’autres rassemblements étaient organisés à Caen (Calvados), Charleville-Mézières (Ardennes) et Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence).
Au son des bandas et cors de chasse sous une pluie battante à Mont-de-Marsan, emmenés par des piboles (petites trompes) à Redon, soutenus par des élus locaux comme le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, à Amiens, des marées orange fluo – de la couleur des vestes des chasseurs – ont envahi les rues.
En août, le Conseil d’Etat a jugé plusieurs techniques de chasse avec des filets (pantes, tenderies) ou des cages (matoles) contraires à la directive européenne « oiseaux » de 2009, qui interdit les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction des espèces capturées. La justice avait déjà jugé illégale, en juin, la chasse à la glu, qui consiste à piéger des merles et des grives sur des tiges enduites de colle, mais qui conduit à capturer aussi d’autres espèces d’oiseaux.
> Lire aussi Chasse à la glu : le Conseil d’Etat donne raison aux défenseurs des animaux
Un électorat très courtisé
Dans la semaine, le gouvernement a toutefois mis en consultation plusieurs arrêtés pour autoriser à nouveau certaines de ces chasses, au grand dam des défenseurs de l’environnement. Une mesure interprétée comme un geste envers cet électorat très courtisé.
« Il y a des enfants, des femmes, toutes les générations… Les chasseurs ont été le détonateur, mais toute la ruralité est là », s’est félicité le directeur de la Fédération des chasseurs des Landes, Régis Hargues, à Mont-de-Marsan, où un peu plus de 16 000 personnes ont manifesté selon la préfecture.
Myriam, une Landaise, épouse de chasseur et de gaveur de palmipèdes, amatrice de corrida, veut pouvoir « transmettre ces traditions » aux jeunes générations. « Ce n’est pas que la chasse, c’est tout un art de vivre », glisse-t-elle. « Que les urbains nous foutent la paix ! », dit un homme à côté d’elle. « J’en ai marre de voir ma culture partir en lambeaux. On a déjà éradiqué ma langue, le gascon, maintenant ce sont les chasses traditionnelles, à l’alouette, la palombe… », déplore Eric, Landais de 47 ans, qui en a assez des « idéologues de la capitale ».
> Lire aussi La population des oiseaux des villes et des champs en France a décliné de près de 30 % en trente ans
« J’accompagne mon père quand je peux avec mon petit frère de 12 ans. J’aime voir le travail des chiens et j’apprécie d’être en famille. C’est aussi un moment où on décompresse, où on communie avec la nature », explique Jérôme Delalande, un chasseur de 42 ans venu de Loire-Atlantique jusqu’à Redon pour manifester. Dans cette ville, ils étaient 10 000 manifestants selon la gendarmerie, 12 000 selon les chasseurs.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/18/des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-en-france-pour-defendre-la-chasse-et-la-ruralite_6095159_3244.html>
Sur le même sujet :
> Une marée orange pour défendre la chasse et la ruralité <https://information.tv5monde.com/info/une-maree-orange-pour-defendre-la-chasse-et-la-ruralite-424936>, AFP, 19/09/21, 16:00
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12- Espagne : un volcan entre en éruption aux Canaries, AFP, 20/09/21, 01:00
Désriée Martin
Colonnes de fumées et coulées de lave : une éruption volcanique a eu lieu dimanche sur l'île espagnole de La Palma, dans l'archipel touristique des Canaries, pour la première fois depuis 50 ans, obligeant l'évacuation d'environ 5.000 personnes.
Selon une correspondante de l'AFP sur place, de grandes colonnes de fumées, de cendres ainsi que des coulées de lave s'échappaient de plusieurs points du volcan Cumbre Vieja qui avait été placé sous haute surveillance depuis une semaine en raison d'une intense activité sismique.
Les images impressionnantes montraient des jets de lave montant à plusieurs dizaines de mètres de haut.
"L'éruption a commencé dans la zone de Cabeza de Vaca, à El Paso" un peu après 15h locales (14H00 GMT), a indiqué sur son compte Twitter le gouvernement local de l'île (cabildo), où le niveau d'alerte maximale a été instauré.
Aucune vie humaine n'avait été affectée dimanche soir et, pour le moment, "toutes les évacuations ont été faites, soit quelque 5.000 personnes" dans les villages les plus proches du volcan, a assuré le président de la région des Canaries, Angel Victor Torres, en conférence de presse.
Plusieurs habitations ont été touchées par la lave tandis que plusieurs routes ont été coupées.
Le président de la région a souligné la "chance" que cette éruption ait eu lieu "dans une zone dépeuplée" de La Palma.
Cette île, l'une des sept de l'archipel situé au large du nord-ouest de l'Afrique, compte près de 85.000 habitants.
D'après les projections du gouvernement de La Palma, les coulées de lave descendant du volcan, situé au centre-ouest de l'île, devraient se diriger vers la mer dans le sud-ouest de l'île, en passant par des zones habitées désormais évacuées et boisées, ce qui fait craindre des départs d'incendies.
Ces coulées de lave avançaient à une vitesse moyenne de 700 mètres par heure à près de 1.000°C, d'après l'Institut volcanologique des Canaries.
"L'éruption va continuer mais tout porte à croire qu'il n'y aura pas de nouveaux points d'éruption", a indiqué Angel Victor Torres.
- Pedro Sanchez sur place -
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui devait se rendre à New York pour l'assemblée générale des Nations Unies, a décidé de se rendre immédiatement dans l'île où il est arrivé dans la soirée pour suivre l'évolution de la situation et des opérations.
Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 200 renforts des forces de l'ordre ont été mobilisés.
Une première unité de l'armée spécialisée dans la gestion des catastrophes naturelles doit arriver sur place dans la nuit.
Selon les autorités aériennes, l'activité de l'aéroport de l'île n'était pas affectée pour le moment et aucune zone d'exclusion aérienne n'a été décrétée.
- Dernière éruption en 1971 -
Le volcan Cumbre Vieja était sous haute surveillance depuis une semaine, en raison d'un énorme regain d'activité sismique.
Plusieurs milliers de séismes de basse magnitude, allant jusqu'à près de 4 sur l'échelle de Richter, ont été ainsi enregistrés depuis samedi dernier par l'Involcan, L’Institut volcanologique des Canaries.
Des millions de mètres cubes de magma s'étaient par ailleurs déplacés à l'intérieur du volcan, tandis que le sol s'était élevé de plus de 10 centimètres dans la zone du volcan en raison de la montée du magma.
Les autorités, qui avaient dit à la population de se tenir prête depuis plusieurs jours, avaient procédé quelques heures avant l'éruption à l'évacuation des personnes à mobilité réduite dans les communes les plus proches du volcan. La dernière éruption sur l'île de La Palma avait eu lieu il y a 50 ans, en 1971.
D'origine volcanique, l'archipel espagnol des Canaries a connu sa dernière éruption en 2011, sous-marine cette fois, au niveau de l'île d'El Hierro, qui avait entraîné l'évacuation de plusieurs centaines de personnes de certaines zones de cette île.
<https://www.lepoint.fr/monde/espagne-eruption-volcanique-dans-l-archipel-des-canaries-19-09-2021-2443790_24.php>
Sur le même sujet :
> Eruption aux Canaries : une centaine de maisons détruites, 5.500 personnes évacuées <https://information.tv5monde.com/info/eruption-aux-canaries-une-centaine-de-maisons-detruites-5500-personnes-evacuees-425202>, AFP, 21/09/21, 02:00
> Eruption aux Canaries : la lave descend lentement vers la mer, des gaz toxiques redoutés <https://information.tv5monde.com/info/eruption-aux-canaries-la-lave-descend-lentement-vers-la-mer-des-gaz-toxiques-redoutes-425304>, AFP, 21/09/21, 23:00
Et aussi :
> L'éruption en Islande devient la plus longue depuis plus de 50 ans <https://information.tv5monde.com/info/l-eruption-en-islande-devient-la-plus-longue-depuis-plus-de-50-ans-425037>, AFP, 19/09/21, 16:00
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13- Trois livres jeunesse sur de drôles de bestioles, M le mag, 20/09/21, 18h15
Clara Georges
Avez-vous déjà observé le blanc des animaux albinos ? Comparé le poids d’un éléphant à celui d’une voiture ? Savez-vous quel requin peut vivre cinq siècles ? Des ouvrages instructifs, pour les parents aussi.
> Tout en nuances
La beauté de cet album est stupéfiante. On pourrait passer des heures à le feuilleter, à détailler le pelage duveteux du panda roux ou de la genette, à observer les nuances de blanc des animaux albinos. Les dessins de l’illustratrice animalière Julie Colombet suffisent largement à placer ce livre dans la bibliothèque quotidienne des enfants (ou de leurs parents…). Le parti pris est simple : à chaque double page, on découvre un groupe de bêtes rassemblées pour leurs caractéristiques communes – celles qui portent un masque, celles qui hibernent, celles dont la queue est préhensile… Presque aucun texte mais, en fin d’ouvrage, le nom de chaque espèce présentée. Ne pas rater la double page des grenouilles « pas forcément vertes », sorte de nature morte bariolée dont les motifs extraordinaires des batraciens nous absorbent, sans risque qu’ils sautent dans une flaque.
§ Le Grand Défilé des animaux, de Julie Colombet (Casterman, 48 pages, 15,95 euros). Dès 3 ans. A paraître le 6 octobre.
> Pas si bêtes
Pas besoin d’aller chercher dans les abysses ou dans la jungle amazonienne pour être surpris par nos amies les bêtes. Ce dictionnaire présente vingt-quatre animaux, parmi les plus connues des tout-petits : vache, chien, chat, loup, lion… Des grands classiques qui ont été mis à toutes les sauces des livres pour enfants, mais dont les particularismes sont ici racontés avec entrain. Le crocodile a les dents qui repoussent ; le faucon repère une fourmi à 18 mètres de haut ; la vache mange entre 40 et 50 kilos d’herbe par jour (« au moins le poids de ta maman »). L’auteur a beaucoup recours à ce type de comparaisons imagées pour faire comprendre ce que représentent les nombres, petits ou grands : l’éléphant pèse le poids de cinq voitures, le chameau boit « toute l’eau de ton bain en trois minutes ». De quoi susciter l’admiration et des vocations (attention au savon dans l’eau du bain).
§ Dico animaux, de Raphaël Fejtö (L’Ecole des loisirs, « Loulou & Cie », 60 pages, 11,50 euros). Dès 3 ans.
> D’un autre œil
Ce grand album porte bien son titre. Car les êtres vivants qu’il présente sont proprement incroyables – au moins autant pour les adultes que pour les enfants. On y découvre, par exemple, le requin du Groenland, qui peut vivre de trois à cinq siècles, « et dont la femelle ne commence à avoir des petits qu’à l’âge de 150 ans » – excellent argument à balancer à la tête des mômes quand ils vous traitent de vieille. On regarde d’un autre œil le bousier lorsque l’on sait qu’il tracte plus de mille fois son poids en excréments : « Un véritable Hercule ! » Chaque animal (et quatre plantes) est présenté sur une double page illustrée, accompagné d’une fiche d’identité. Mention spéciale pour l’axolotl, capable de se reconstituer « une patte, un œil ou une partie du cerveau ». Décidément, nous autres humains sommes bien peu de chose…
§ Incroyables Créatures. Les grands défis de la nature, de Mily Cabrol et Léonard Dupond (Saltimbanque, 64 pages, 16,90 euros). Dès 6 ans.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/09/20/trois-livres-jeunesse-sur-de-droles-de-bestioles_6095353_4500055.html>
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14- Menaces sur les forêts marines : en Albanie, c'est le désert des gobies, AFP, 21/09/21, 11:00
Briseida Mema
Changement climatique, rejets d'eaux polluées, pêche au marteau piqueur : les forêts marines de l'Adriatique disparaissent, une tendance inquiétante pour des experts albanais qui ont rejoint un programme méditerranéen de repeuplement des fonds par de "bonnes algues".
Dans la baie de Vlora, dans le centre de l'Albanie, les eaux scintillent au soleil et la mer est belle. Mais sous les flots bleus, c'est le désert.
Les scientifiques ont constaté que les forêts d'algues brunes qui constituent en principe un nid de biodiversité, se font plus rares.
Faute de données historiques, il est difficile de quantifier le recul des Cystoseira qui servent de garde-manger, de frayères et de nurseries à de nombreuses espèces. Mais les spécialistes s'accordent à dire qu'elle est importante en mer Adriatique comme en mer Ionienne.
"Nous avons constaté ces dernières années une forte régression des forêts marines de Cystoseira, les plus affectées par l'augmentation des températures provoquée par le changement climatique", explique à l'AFP Ina Nasto, professeure de biologie à l'Université de Vlora.
Egalement en cause, l'urbanisation côtière, le déversement des eaux agricoles ou industrielles, la sédimentation.
-Fruit défendu-
Interdite, la pêche à la dynamite ou au marteau-piqueur des dattes de mer provoque aussi de gros dégâts aux fonds marins, ajoute la professeure Denada Sota. Le fruit, pourtant défendu, est servi par de nombreux restaurants du littoral.
Résultat, des rochers nus à perte de vue, où les poissons sont rares, peuplés seulement d'oursins qui prolifèrent car leurs prédateurs naturels ont disparu, victimes de la surpêche, comme en témoignent des images tournées par les scientifiques.
Depuis janvier 2019, des biologistes du laboratoire de l'Université de Vlora participent à une expérimentation visant au repeuplement des fonds menée par une dizaine d'instituts de recherche de Méditerranée.
Dans le laboratoire de Vlora, les scientifiques favorisent la culture de cellules d'algues fertilisées au fond d'aquariums. Les minuscules plants se fixent sur des pierres qui seront immergées en mer par quatre mètres de fond.
"Il faut assurer tout le suivi même au fond de la mer", déclare Ina Nasto qui plonge régulièrement pour identifier les lieux d'intervention.
D'ici quelques semaines, les chercheurs vérifieront si les algues ont pris, une expérience qui doit permettre de mettre au point des protocoles de restauration des forêts d'algues.
Depuis quelques années, le littoral albanais, qui s'étend sur plus de 400 kilomètres du nord au sud-ouest, est envahi par des nuisibles, à commencer par la Caulerpa cylindracea, une espèce tropicale qui décime les herbiers de posidonies, autre algue essentielle pour la biodiversité.
-"Comme le Covid"-
Venue d'Australie dans les années 1990, cette algue parfois baptisée "tumeur" de la Méditerranée a déjà “colonisé” toutes les côtes albanaises, dit à l'AFP le professeur Sajmir Beqiraj de l’Université de Tirana.
"Comme d’autres espèces invasives, elle possède de grands avantages pour rivaliser avec les espèces indigènes et dégrader la faune et la flore maritimes, réduisant considérablement la biodiversité".
A Kallmet, dans le nord de la mer Adriatique, il suffit de plonger à deux mètres de profondeur pour la trouver "en colonies denses", raconte-t-il, en montrant sous l'eau à l'AFP les fonds gagnés par la Caulerpa. En quelques minutes, sa pochette est à moitié remplie de cette algue vert sombre en forme de grappe de raisin miniature.
Au total, les spécialistes ont recensé en Albanie 40 espèces invasives végétales et animales comme les poissons-lapins venus de mer Rouge qui dévorent les forêts maritimes.
"La perte des habitats, la dégradation des herbiers et des forêts, la surpêche, ont considérablement réduit les stocks de poissons", constate Nexhip Hysolokaj, expert en environnement. "Le denti, la daurade qui utilisent les herbiers de posidonie mais aussi le mérou brun, le gobie et le rouget sont en voie de disparition".
Ces phénomènes sont communs aux riverains de la Méditerranée et de l'Adriatique et les scientifiques plaident pour une approche commune.
"Il faut joindre nos forces, et agir vite pour trouver une solution", poursuit Nexhip Hysolokaj.
"C'est comme pour le Covid", sourit le capitaine Baci Dyrmishaj, pêcheur depuis plus de 25 ans à Vlora, déplorant la prolifération des crabes bleus invasifs qui s'attaquent à ses filets et engloutissent ses prises. "Les grands pays se sont mis ensemble pour trouver un vaccin, il faut faire pareil pour la planète car aucune frontière ne sauve".
<https://information.tv5monde.com/info/menaces-sur-les-forets-marines-en-albanie-c-est-le-desert-des-gobies-425294>
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15- Tribune. « Les institutions zoologiques n’ont jamais été aussi utiles à l’étude et à la protection des espèces », Le Monde, 22/09/21, 00h49
Par Collectif
Alors que le projet de loi visant à lutter contre la maltraitance animale doit être examiné, mercredi 22 septembre, au Sénat, un collectif de 80 éthologues, vétérinaires et biologistes rappelle, dans une tribune au « Monde », l’importance des zoos modernes notamment pour la sauvegarde des cétacés.
Tribune. Le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s’est tenu à Marseille du 3 au 11 septembre, a réuni des milliers de spécialistes et défenseurs de l’environnement du monde entier, tous présents pour dresser le bilan, terrible, de l’état de notre biodiversité ; 30 % des 138 374 espèces évaluées sur la liste rouge des experts de l’UICN sont désormais considérées comme menacées de disparition.
Dans cette course contre la montre, l’UICN a encore rappelé que tous les acteurs de la conservation doivent se mobiliser pour lutter contre l’érosion de la biodiversité. Y compris les institutions zoologiques. A quelques mètres du pavillon France, où s’est exprimée à plusieurs occasions Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, on pouvait découvrir les actions des membres de l’Association mondiale des zoos et aquariums (WAZA) ainsi que ceux de son pendant européen (EAZA), de même que l’Association française des parcs zoologiques (AFdPZ), sur le terrain et au sein de leurs institutions.
Un débat stérile
Les institutions zoologiques sont au cœur du mouvement – « Reverse the red », un programme basé sur des faits scientifiques – lancé par l’UICN pour lutter contre la disparition des espèces.
En France, dauphins et orques se retrouvent depuis plus de sept ans au centre d’un débat stérile opposant une vision teintée d’idéologie animaliste et une vision qui se veut basée sur une analyse scientifique de faits observables et de constats mesurables dans le but d’assurer le bien-être des animaux. Dernier épisode de ce qui ressemble de plus en plus à un feuilleton : l’annonce, le 29 septembre 2020, par Barbara Pompili, de la fin des dauphins dans les zoos, sous sept ans, et de leur replacement dans des « sanctuaires ». Sans que soit précisé ce que l’on entend par ce terme, ni que des garanties scientifiques soient apportées sur les conditions permettant leur bien-être.
> Lire aussi « Liste rouge » de l’UICN : près de 30 % des espèces répertoriées sont menacées
Nous, signataires de cette tribune, sommes témoins des conditions offertes aux animaux en institutions zoologiques et de leur utilité pour sensibiliser le plus grand nombre aux menaces grandissantes que nous les voyons affronter dans leur milieu naturel, tout particulièrement les dauphins et les marsouins. Selon l’évaluation la plus récente de l’UICN et du groupe de travail « baleines-dauphins », 46 % des baleines et des dauphins dans le monde sont considérés comme vulnérables, gravement menacés ou menacés d’extinction.
Contributions majeures
En 2006, le dauphin de Chine, ou Baiji, était déclaré éteint ; en 2017, il ne restait que 92 dauphins de l’Irrawaddy vivant dans le Mékong ; en octobre 2019, on ne comptait plus que neuf marsouins vaquitas dans le golfe de Californie ; en novembre, au Brésil, on ne comptait plus que 600 dauphins tursiops Lahille, et la population de dauphins à bosse de l’Atlantique diminue de moitié chaque année en Afrique. On estime que les prises accidentelles dans les filets font disparaître, en Amérique du Sud, plus de 4 000 dauphins de la Plata et, plus proche de nous, sur les côtes françaises, 10 000 dauphins communs chaque année.
Nous, éthologues, vétérinaires, biologistes, spécialistes de l’anatomie et de la cognition des delphinidés, contribuons activement, pour certains depuis plus de soixante ans, à augmenter nos connaissances sur ces animaux. Besoins énergétiques, reproduction, soins maternels, perception de l’environnement (avec, par exemple, la découverte et l’étude du sonar) ou encore modélisation de l’impact de la pollution sont des exemples parmi tant d’autres de contributions majeures des institutions zoologiques pour comprendre la physiologie et le comportement de ces animaux, mettre en place des outils et des mesures de protection adaptés afin d’aider les populations sauvages.
Les plus grands spécialistes de la sauvegarde des cétacés se sont regroupés au sein de l’ICPC (Integrated Conservation Planning for Cetaceans), un groupe de travail de l’UICN qui propose une liste d’actions concrètes au service des dauphins et des marsouins. Comme c’est le cas pour tous les autres animaux sauvages menacés, ces chercheurs s’inscrivent dans la « One Plan Approach », c’est-à-dire une volonté de mobiliser tous les spécialistes, ici ceux des mammifères marins, présents sur le terrain ou en institutions zoologiques.
Nous, scientifiques spécialisés dans l’étude des mammifères marins et acteurs de leur sauvegarde, cosignons cette tribune pour rappeler que le potentiel scientifique que constituent les zoos modernes hébergeant des cétacés doit non seulement être préservé, mais être encouragé au moment où ce travail est reconnu comme indispensable par les plus hautes autorités internationales de protection de l’environnement.
Quel devenir pour les dauphins français ?
Nous voulons également partager notre inquiétude quant au devenir des dauphins français qui se reproduisent naturellement dans les zoos modernes. Plus de 90 % des individus y sont nés et les prélèvements en milieu naturel sont interdits en Europe depuis plus de trente ans. Ni dans le projet de loi visant à lutter contre la maltraitance animale examiné le 22 septembre au Sénat, ni dans les annonces de Barbara Pompili n’est proposée pour eux de solution d’hébergement aussi convaincante en matière de respect du bien-être animal que celle offerte par les institutions zoologiques modernes.
Les nombreuses campagnes de dénigrement contre les institutions zoologiques, tout particulièrement celles hébergeant des cétacés, éloignent toujours plus le regard du grand public du véritable défi commun à tous : enrayer la perte de biodiversité sur terre et en mer.
> Lire aussi Plus de deux tiers des Français souhaitent une meilleure prise en compte du bien-être animal
Ne mélangeons pas animalisme et protection de l’environnement. Basons nos décisions sur une image complète et réaliste de la crise actuelle du vivant. Plutôt que d’interdire et détruire, travaillons sur un cadre légal garantissant le bien-être des animaux dans les zoos modernes et incitant à toujours plus de recherches au service de la conservation. C’est ainsi que nous comprenons les nombreux messages et les déclarations porteuses d’espoir qui ont été adressés au Congrès mondial de la nature à Marseille.
Signataires : Mats Amundin, zoologiste et coordinateur du Static Acoustic Monitoring of the Baltic Sea Harbour Porpoise ; Kathleen Dudzinski, directrice du Dolphin Communication Project et éditrice de la revue « Aquatic mammals journal » ; Lorenzo von Fersen, responsable recherche et conservation au Zoo de Nuremberg et président de l’association Yaqu Pacha ; Kelly Jaakkola, directrice de recherche au Dolphin Research Center ; Géraldine Lacave, vétérinaire spécialiste des mammifères marins au Marine Mammal Veterinary Service.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/22/les-institutions-zoologiques-n-ont-jamais-ete-aussi-utiles-a-l-etude-et-a-la-protection-des-especes_6095513_3232.html>
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16- Dans les îles Féroé, la chasse au dauphin à flancs blancs remise en cause après un abattage record, Le Monde, 26/09/21, 10h20
Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)
Outre les habituelles condamnations internationales, l’abattage de 1 428 dauphins, le 12 septembre, a suscité l’indignation d’une partie des habitants des îles danoises autonomes.
Une gigantesque bourde, qui pourrait endommager durablement la réputation et l’économie des îles Féroé. Voilà comment, à Torshavn, capitale du territoire autonome danois dans l’Atlantique Nord, on présente l’abattage de 1 428 dauphins à flancs blancs, dans la baie de Skalabotnur, sur l’île d’Eysturoy, le 12 septembre. Faisant savoir qu’il prenait l’affaire « très au sérieux », le premier ministre, Barour a Steig Nielsen, a d’ores et déjà annoncé « une évaluation de la réglementation ».
Joint au téléphone, Olavur Sjuroarberg, président de l’Association des baleiniers féroïens, retrace le déroulé des événements : « Entre 15 heures et 16 heures, le 12 septembre, des habitants d’un village au nord ont observé un banc de dauphins. Ils ont contacté le shérif [l’équivalent du préfet, chargé de superviser la chasse]. Ils pensaient alors qu’il y avait environ 200 dauphins. Le banc a été rabattu vers le sud et la baie de Skalabotnur, au bout du fjord. Quand ils ont échoué sur la plage, les chasseurs ont découvert que les dauphins étaient bien plus nombreux. »
Selon Olavur Sjuroarberg, environ 500 ont été reconduits vers le large. Les autres ont été abattus avec des couteaux par les pêcheurs restés à terre, dans l’eau jusqu’à la taille.
Mais alors que la mise à mort n’aurait dû prendre que quelques minutes, selon la réglementation, certains dauphins ont agonisé pendant près d’une heure. « Il n’y avait tout simplement pas assez de gens sur place », regrette le président de l’association. « Vous devez comprendre que, nous non plus, nous n’aimons pas ce qui s’est passé et que nous allons faire en sorte que cela ne se reproduise pas », assure Hans Jacob Hermansen, son prédécesseur. Il craint que des années d’efforts pour défendre le grind, la chasse traditionnelle aux cétacés, très critiquée à l’étranger, aient été anéanties en quelques instants.
« Toute consommation de viande implique un abattage »
Les photos montrant des centaines de dauphins, alignés sur le sable, plaie béante devant une mer rouge sang, ont fait le tour du monde et suscité une vague d’indignation. « Ce sont des images dramatiques, surtout pour ceux qui ne sont pas habitués, mais toute consommation de viande implique un abattage », réagit Pall Nolsoe, porte-parole du gouvernement féroïen. La chasse aux cétacés, défend-il, est « un élément naturel de la vie des Féroïens et un moyen de produire localement de la nourriture » pour les 52 000 habitants des îles. La viande est distribuée entre les chasseurs et les habitants de la région.
> Lire aussi Face à l’hécatombe de dauphins, la réponse de la France ne convainc ni les scientifiques ni les ONG
Sauf que, si la chasse aux globicéphales – de grands dauphins au front bombé – est bien une tradition ancestrale, qui remonte au temps des Vikings, la capture de dauphins à flancs blancs est une activité bien plus récente, remarque le biologiste Bjarni Mikkelsen, spécialiste des mammifères marins : « Dans les registres officiels [qui existent depuis 1584], ils n’apparaissent pour la première fois qu’en 1872, et les baleiniers n’en ont attrapé que soixante-quatre au cours des 150 dernières années. »
Joan Pauli Joensen, professeur d’histoire culturelle et auteur d’un livre sur la chasse à la baleine aux îles Féroé, fait lui aussi la différence : « Dans le temps, il arrivait que les chasseurs attrapent des dauphins à flancs blancs, quand ils étaient mêlés aux globicéphales. Mais pas seuls : ils sont bien trop rapides pour les bateaux à rame. » Il rappelle, au passage, que « la chasse aux globicéphales est très régulée. Ceux qui y participent le font aussi efficacement que possible, en pensant au bien de l’animal. » Pour lui, ce qui s’est produit le 12 septembre est « une erreur ».
« Messages indignés du monde entier »
Selon les statistiques officielles, 212 ont été capturés en moyenne par an depuis 2000, contre 634 globicéphales. Aucun des deux cétacés ne figure sur la liste des espèces en danger.
A Torshavn, on assure que la chasse est menée de façon durable. « Concernant les globicéphales, les stocks sont tels en Atlantique Nord qu’ils permettraient des captures cinq à sept fois plus élevées qu’aujourd’hui sans mettre en danger la population » , affirme Bjarni Mikkelsen. Pour les dauphins à flancs blancs, les recommandations ont été fixées à 350, soit quatre fois moins que la dernière prise.
> Lire aussi Le globicéphale noir, sacrifié pour la tradition
Aux îles Féroé, la vue des 1 428 carcasses semble avoir coupé l’appétit d’une bonne partie des habitants. Selon un sondage réalisé le 13 septembre par le média Kringvarp Foroya, si 83 % défendent la chasse aux globicéphales, 53 % s’opposent à la pêche au dauphin à flancs blancs « et 30 % à peine y sont favorables », précise le journaliste Trondur Olsen. « Les gens, dit-il, se demandent si c’est vraiment nécessaire de les tuer, alors qu’ils fournissent entre quatre et cinq fois moins de viande qu’un globicéphale. »
A Copenhague, le député Sjurour Skaale, qui représente les îles Féroé au Parlement danois, avoue son « effroi » quand il a découvert ce qui s’était passé. Il affirme que « tous les députés ont reçu des messages indignés du monde entier ». Copenhague s’est bien gardé de réagir. M. Skaale s’en félicite : « Selon la répartition des pouvoirs au sein du royaume du Danemark, c’est une question qui doit être gérée par les îles Féroé. » Lui aussi parle d’une « erreur » et espère une réaction ferme du gouvernement à Torshavn. En attendant, le député s’inquiète des conséquences pour les exportations des îles, « qui sont la colonne vertébrale de [leur] économie et le fondement de [leur] Etat-providence ».
« Critères précis »
La pêche représente 95 % des exportations du territoire autonome et 20 % de son produit intérieur brut. Le 16 septembre, l’Association féroïenne d’aquaculture a « condamné le massacre » des dauphins, en prenant soin de préciser qu’« aucun bateau ou équipement des entreprises [aquacoles] n’a été utilisé avant, durant, et après le massacre ». Regin Jacobsen, le PDG de Bakkafrost, premier producteur de saumon, a tenu lui aussi à réagir en jugeant la chasse « totalement inacceptable » et en précisant que sa compagnie « n’était pas impliquée ».
> Lire aussi Confrontation musclée pour Sea Shepherd contre les tueries de dauphins aux îles Féroé
Le 22 septembre, les baleiniers féroïens ont tué cinquante-trois globicéphales, provoquant une nouvelle salve de critiques de la part des ONG, notamment Sea Shepherd, qui fait des campagnes depuis des années pour l’interdiction du grind.Parce qu’ils étaient peu nombreux, les cétacés auraient dû être marqués à des fins scientifiques, puis relâchés. Mais il n’y avait pas suffisamment de transmetteurs, et ils ont été abattus.
Aux îles Féroé, il y a aussi ceux que « les réactions internationales énervent », remarque le journaliste Trondur Olsen. Hans Jacob Hermansen les comprend : « Evidemment que les images de la chasse sont terribles. Mais nous suivons des critères précis pour tuer les dauphins, qui ont vécu en liberté jusqu’à leur mort. On ne peut pas en dire autant des porcs ou des bœufs. Pourtant, leur sort ne suscite pas autant d’émotions. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/26/dans-les-iles-feroe-la-chasse-au-dauphin-a-flancs-blancs-remise-en-cause-apres-un-abattage-record_6096038_3244.html>
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En images
17- Des sangliers surpris à secourir deux jeunes congénères piégés dans une cage, Geo, 08/09/21, 17:19
Emeline Férard
Dans une réserve naturelle tchèque, des scientifiques ont observé un groupe de sangliers sauvages, dirigé par une femelle, intervenir pour libérer deux jeunes qui étaient piégés dans une cage. Selon leur étude, c'est la première fois qu'un tel comportement est documenté chez l'espèce.
Un commando de sangliers parti en mission pour libérer des congénères pris au piège. Le scénario semble tout droit sorti d'un dessin animé. C'est pourtant bel et bien la scène à laquelle des scientifiques ont assistée dans la réserve naturelle de Voděradské Bučiny située à l'est de Prague en République tchèque.
A cet endroit, ils capturent régulièrement des sangliers dans le cadre d'une étude sur les mesures de prévention contre la peste porcine africaine. Les mammifères sont attrapés grâce à des cages piégées contenant du maïs en guise d'appât. On leur pose ensuite un marqueur au niveau de l'oreille et un collier GPS avant de les relâcher.
Dans la nuit du 28 au 29 janvier 2020, l'opération a toutefois pris une tournure inattendue, selon l'étude parue en août dernier dans la revue Scientific Reports. Cette nuit là, ce n'est pas un mais deux jeunes sangliers qui se sont retrouvés piégés dans la cage. Ils y sont restés deux heures et demie avant d'être libérés par des congénères apparemment venus les secourir.
>> Suite à lire et animation vidéo à voir à :
<https://actu.geo.fr/environnement/des-sangliers-surpris-a-secourir-deux-jeunes-congeneres-pieges-dans-une-cage-206194>
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18- IUCN World Conservation Congress in Marseille – highlights, 11/09/21
Début septembre, la France et l’UICN ont organisé à Marseille le Congrès mondial pour la nature. 15 000 experts venus de 70 pays ont assisté à cette grand’messe avec un objectif : trouver les moyens de stopper le déclin brutal de la biodiversité. 792 espèces risquent en effet de disparaître et pour 1/3 des oiseaux, c’est déjà fait.
> Aperçus du Congrès mondial pour la nature à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=0X53KliOPHU>
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19- La nature reprend vie sur les décombres d'un immense chantier, Actu-environnement, 20/09/21
Baptiste Clarke
La création du barrage de Donzère-Mondragon sur le Rhône et d'un canal de déviation long de 26 km ont eu d'importants impacts sur l'environnement. Pourtant sept décennies plus tard, la nature a repris ses droits au bénéfice de la faune sauvage.
> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/nature-reprend-vie-decombres-immense-chantier-38186.php4>
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20- Le grand format : une première carte de la "France sauvage" réalisée par des géographes, TF1, journal de 20h, 22/09/21
50 millions de Français habitent aujourd'hui en ville, loin de la nature et des grands espaces. Existe-t-il encore des espaces sauvages préservés de toute activité humaine ? Deux géographes viennent d'établir une carte qui recense cela avec précision.
Fuyant le béton, les sentiers balisés, et cherchons du vert à perte de vue dans la forêt du Béarn, vierge de tout, crapahutons là où nul ne s'aventure. Pour mesurer l'absence d'influence humaine, les chercheurs disposent des appareils, des enregistreurs sonores. L'analyse des bruits environnants permet de vérifier qu'il s'agit bien d'une zone verte. Des géographes ont alors élaboré la toute première carte de la "France sauvage".
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-le-grand-format-une-premiere-carte-de-la-france-sauvage-realisee-par-des-geographes-2197020.html>
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Une annonce
21- Appel à projets - Quarry Life Award : un concours pour la biodiversité, Comité français de l’UICN, proposition de projet à soumettre d’ici le 18/11/21
Le Comité français de l’UICN accompagne depuis 14 ans Ciments Calcia et GSM, filiales françaises du Groupe cimentier HeidelbergCement, afin de renforcer la prise en compte de la biodiversité dans leurs activités.
Tous les deux ans, le Groupe HeidelbergCement organise le Quarry Life Award, un concours scientifique et éducatif qui se déroule dans plus de vingt pays à travers le monde. L’ambition de ce concours est d’améliorer les connaissances en matière de biodiversité sur les carrières, de la favoriser et d’informer et de sensibiliser le grand public à l’importance de sa préservation.
A cette occasion, chercheurs, étudiants, techniciens ou tout citoyen sont invités à participer à ce concours en répondant à l’appel à projets lancé par le groupe en France !
Attention la date limite est proche : Les candidats sont invités à soumettre une proposition de projet d’ici le 18 novembre 2021 sur le site internet dédié.
En effet, en décembre 2021, le jury français du concours Quarry Life Award sélectionnera 6 projets pouvant participer à la compétition. Les lauréats seront alors invités à mettre en œuvre leur projet entre janvier et septembre 2022. Tous les projets sélectionnés concourront simultanément aux niveaux national (deux prix de 5 000 €) et international (prix allant de 10 000 € à 30 000 €).
En tant que partenaire national, le Comité français de l’UICN accompagnera les candidats porteurs de projets dans leur démarche (relecture des propositions de projet, appui durant la mise en œuvre du projet, etc.).
Pour vous accompagner, nous vous invitons à contacter Fanny Brunstein (fanny.brunstein at uicn.fr).
Nous vous invitons également à diffuser largement cet appel à projets au sein de votre réseau et auprès des acteurs du territoire (écoles, collectivités, universités, associations, etc.).
<https://4lw1t.r.a.d.sendibm1.com/mk/mr/OXFr1VCiEBzgpL0bblTO3qNI4pOjbGjQPjydQUvcW1ykyEY0dUb0chDjds9cC2F_5ukQ2Wlif5vV5zB6qtSIkQl-9Oaa6Ajvy0TesCv10t4oPtk>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat.
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank>
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank>
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