[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire + 1 publication & 1 annonce (mercredi 29 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 29 Sep 08:08:36 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Peut-on recycler les batteries des véhicules électriques ? <https://theconversation.com/peut-on-recycler-les-batteries-des-vehicules-electriques-167007>, The Conversation, 20/09/21, 13:27
2- Chronique. « Malgré les engagements des majors, le vieux monde tarde à mourir dans l’industrie du pétrole » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/21/malgre-les-engagements-des-majors-le-vieux-monde-tarde-a-mourir-dans-l-industrie-du-petrole_6095443_3234.html>, Le Monde avec AFP, 21/09/21, 11h47
3- A Nantes, le nouveau projet de réaménagement de l’aéroport déjà contesté <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/21/a-nantes-le-nouveau-projet-de-reamenagement-de-l-aeroport-deja-conteste_6095494_3244.html>, Le Monde, 21/09/21, 18h38 
4- Une peinture révolutionnaire qui pourrait remplacer la climatisation <https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-peinture-revolutionnaire-pourrait-remplacer-climatisation-83827/>, Futura-sciences, 21/09/21
5- Pourquoi les parcs d'éoliennes en mer inquiètent les défenseurs des oiseaux <https://www.lejdd.fr/Societe/pourquoi-les-parcs-deoliennes-en-mer-inquietent-les-defenseurs-des-oiseaux-4067349>, Le JDD, 22/09/21, 06h00
6- Transport aérien : à la recherche du "vol parfait" <https://information.tv5monde.com/info/transport-aerien-la-recherche-du-vol-parfait-425426>, AFP, 22/09/21, 16:00
7- La piste légendaire de Fiat transformée en immense jardin suspendu <https://information.tv5monde.com/info/la-piste-legendaire-de-fiat-transformee-en-immense-jardin-suspendu-425534>, AFP, 23/09/21, 02:00
8- Tribune. « Agir contre le dérèglement du climat devrait être un élément central de la stratégie de toute banque centrale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/23/climat-agir-contre-le-dereglement-climatique-devrait-etre-un-element-central-de-la-strategie-de-toute-banque-centrale_6095703_3232.html>, Le Monde, 23/09/21, 08h00 
9- Arctique : comment les acteurs financiers soutiennent l’expansion pétrolière et gazière et alimentent la crise climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/23/arctique-comment-les-acteurs-financiers-soutiennent-l-expansion-petroliere-et-gaziere-et-alimentent-la-crise-climatique_6095696_3244.html>, Le Monde, 23/09/21, 08h37
10- General Electric envisage de vendre sa division nucléaire à EDF <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/23/general-electric-envisage-de-vendre-sa-division-nucleaire-a-edf_6095720_3234.html>, Le Monde, 23/09/21, 10h46 
11- Reportage. Au large de Saint-Nazaire, le premier parc éolien sort de mer <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/23/au-large-de-saint-nazaire-le-premier-parc-eolien-sort-de-mer_6095761_3244.html>, Le Monde, 23/09/21, 20h05
12- "Les géants d’Internet entretiennent notre ignorance sur l'enfer de la pollution numérique", alerte Guillaume Pitron <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/guillaume-pitron-la-pollution-numerique-nous-echappe-et-les-geants-d-internet-entretiennent-notre-ignorance-150173.html>, Novethic, 23/09/21
13- La bicyclette, petite reine de la ville <https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-bicyclette-petite-reine-de-la-ville>, CNRS le journal, 23/09/21
14- Reportage. Elections allemandes : à Keyenberg, village menacé de destruction, "on se bat contre le charbon sous nos pieds" <https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/elections-en-allemagne/reportage-elections-allemandes-a-keyenberg-village-menace-de-destruction-on-se-bat-contre-le-charbon-sous-nos-pieds_4780253.html>, France Télévisions, 24/09/21, 07:02
15- Dossier. Charbon, forêt, voiture électrique... Les enjeux écolos de l’élection allemande <https://reporterre.net/Charbon-foret-voiture-electrique-Les-enjeux-ecolos-de-l-election-allemande>, Reporterre, 25/09/21, 10h29
16- A  Saint-Etienne, la transition écologique redonne vie à un quartier déserté <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/25/a-saint-etienne-la-transition-ecologique-redonne-vie-a-un-quartier-deserte_6096001_3244.html>, Le Monde, 25/09/21, 14h47
17- L'Allemagne devrait sortir du charbon dès 2030, préconisent les experts de la transition énergétique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/l-allemagne-devrait-sortir-du-charbon-des-2030-preconisent-les-experts_157857>, Sciences & Avenir, 27/09/21, 17h41
En audio
18- Pollution numérique : voyage au bout d'un like <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-21-septembre-2021>, France Inter, La Terre au carré, 21/09/21, de 14h à 15h
En images
19- Décryptage. Le bilan insuffisant d’Angela Merkel concernant la transition écologique de l’Allemagne <https://www.lemonde.fr/planete/video/2021/09/25/le-bilan-insuffisant-d-angela-merkel-concernant-la-transition-ecologique-de-l-allemagne_6095977_3244.html>, Le Monde, 25/09/21, 09h51
20- Allemagne : le charbon, énergie controversée, pour compenser le nucléaire <https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-le-charbon-energie-controversee-pour-compenser-le-nucleaire_4784029.html>, France info, 25/09/21, 12:07
21- Taxis : test d'efficacité dans trois gares européennes <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/taxis-test-d-efficacite-dans-trois-gares-europeennes_4785257.html>, France 2, journal de 20h, 26/09/21
Une publication
22- Voyage au bout d'un like... ou l'enfer numérique <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-L_enfer_num%C3%A9rique-662-1-1-0-1.html>, de Guillaume Pitron, Editions Les Liens Qui Libèrent, 15/09/21
Une annonce
23- Appel à projets en faveur de la biodiversité <https://4mrck.r.bh.d.sendibt3.com/mk/mr/VPqwku-9tAEv6tz7YBATdmGz-FaLdpb5A0tPJTGluS4PW3EH6BPp_982UjTIUXu7o2u7lBJZInAxTtzJ4GixWd3FrCTmqYBGzE6vVc0MvGblQhZOIw>, Fondation Nicolas Hulot, avant le 04/10/21 minuit

Bien à vous,
Florence

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CHIFFRES DU JOUR : — L’Agence internationale de l’énergie estime qu’entre 2019 et 2030 le besoin en batterie va être multiplié par 17. (cf. item 1)
— Au large de Saint-Nazaire, d’ici à fin 2022, 80 éoliennes offshore fourniront 20 % de la consommation électrique de Loire-Atlantique. (cf. item 11, suite & 5)
RAPPORT DU JOUR : L’ONG Reclaim Finance dénonce les règles floues, à géométrie variable ou insuffisantes édictées par les quelque 120 banques qui financent les nouveaux forages de gaz et de pétrole dans le Grand Nord. (cf. item 9, suite & 8)
ENQUÊTE DU JOUR : Le monde "dématérialisé" du numérique, indispensable pour communiquer, travailler et consommer, s’avère bien plus tangible que nous ne voulions le croire. Il absorberait aujourd’hui 10 % de l’électricité mondiale et représenterait près de 4 % des émissions de CO2 de la planète tandis que les géants du numérique nous maintiennent dans l’illusion d’un Internet propre. (cf. item 12, 18 & 22)
DOSSIER DU JOUR : Charbon, nucléaire, voiture électrique, taxe carbone et forêts : les grands défis énergiques et écologiques que l’Allemagne va devoir relever. (cf. item 14, 15, 17, 19 & 20)
ATTENTE DU JOUR : À la Gare de Lyon à Paris, les voyageurs attendent parfois un taxi jusqu’à 40 minutes. (cf. item 21 & suite)
INNOVATION DU JOUR : La peinture la plus blanche au monde vient d'être inscrite dans le Livre Guinness des records. Elle pourrait rafraîchir les maisons en délivrant plus de puissance frigorifique qu'un climatiseur. (cf. item 4)
OPTIMISATION DU JOUR : Comment effectuer le vol le moins polluant et le plus direct possible ? Le secteur aérien cherche à réduire son empreinte environnementale par une optimisation des trajectoires en vol ou du roulage au sol. (cf. item 6 & suite)
RECONVERSION DU JOUR : Plus de 40.000 plantes recouvrent désormais le toit de l'usine historique de Fiat à Turin et le jardin s'étend sur une surface de 2,7 hectares, soit la taille de trois terrains de football. (cf. item 7)
ABRACADABRA DU JOUR : General Electric, le conglomérat qui a racheté Alstom Energie en 2015, a engagé des discussions avec le groupe public français EDF pour lui céder cette activité. (cf. item 10)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Peut-on recycler les batteries des véhicules électriques ?, The Conversation, 20/09/21, 13:27
Par Serge Pelissier, Chercheur sur le stockage de l’énergie dans les transports, Université Gustave Eiffel

La quantité de batteries lithium-ion fabriquées a été multipliée par 80 entre 2000 et 2018. En 2018, 66 % d’entre elles étaient utilisés dans des véhicules électriques. Le développement programmé de la mobilité électrique va accroître le besoin en batterie et l’agence internationale de l’énergie estime qu’entre 2019 et 2030 le besoin en batterie va être multiplié par 17. 
Cette situation soulève de nombreuses questions en lien avec les matériaux utilisés dans leur fabrication : quelles sont les ressources ? Quels sont les impacts environnementaux de leur extraction ? Peut-on les recycler ?
Lorsque l’on s’intéresse aux matériaux des batteries lithium-ion utilisées aujourd’hui dans l’immense majorité des véhicules électriques, il faut en premier lieu souligner qu’il existe plusieurs technologies de batteries. Si toutes contiennent du lithium, les autres constituants varient : les batteries présentes dans les téléphones où les ordinateurs contiennent du cobalt, celles qui alimentent les véhicules peuvent contenir soit du cobalt avec du nickel ou du manganèse, soit ne pas en contenir du tout dans le cas des technologies au fer-phosphate.
La composition chimique exacte de ces composants de stockage est difficile à identifier car elle relève du secret industriel. De plus, des améliorations sont régulièrement apportées aux batteries pour augmenter leurs performances : la composition chimique des batteries évolue donc avec le temps. Quoi qu’il en soit, les principaux matériaux impliqués dans la fabrication des batteries lithium-ion sont le lithium, le cobalt, le nickel, le manganèse et le graphite. Tous sont repérés comme des matériaux présentant des risques de disponibilité et des risques environnementaux.
La question de la disponibilité de ces matériaux est complexe à appréhender : d’une part, la valeur des réserves est soumise à des considérations géopolitiques et aux évolutions des techniques d’extraction ; d’autre part, les besoins en matériaux sont très sensibles aux hypothèses de prospectives (nombre de véhicules électriques et taille de leur batterie).
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/peut-on-recycler-les-batteries-des-vehicules-electriques-167007>
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2- Chronique. « Malgré les engagements des majors, le vieux monde tarde à mourir dans l’industrie du pétrole », Le Monde avec AFP, 21/09/21, 11h47
Philippe Escande

Pour le moment, les acheteurs se précipitent pour reprendre les actifs de géants pétroliers sous pression des activistes écologistes, comme l’illustre la cession par Shell de son gisement texan à ConocoPhillips pour 9,5 milliards de dollars.
Curieux timing, tout de même. L’Europe manque cruellement de gaz, au Royaume-Uni des usines entières doivent s’arrêter faute d’énergie, les prix du gaz grimpent à des plus hauts historiques, et c’est le moment que choisit Shell pour annoncer, lundi 20 septembre, la vente de son gisement de pétrole et gaz de schiste au Texas, pour une somme de 9,5 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros). A l’heure même où les producteurs de la région sortent enfin la tête de l’eau grâce à la remontée des cours.
> Lire aussi  L’or noir offre des résultats en hausse aux majors du pétrole
La major pétrolière va céder tous ses actifs dans le bassin permien, cette immense zone géologique qui produit à elle seule presque la moitié du pétrole américain. Le nouveau propriétaire est l’américain ConocoPhillips, qui n’en finit pas de se renforcer dans le secteur. En octobre 2020, il avait mis la main, pour une somme équivalente, sur la société indépendante Concho, très active dans la région. De leur coté, ses collègues Chevron et Pioneer multiplient les acquisitions sur ce marché très morcelé et fragilisé par la crise sanitaire.
Nettoyer le portefeuille d’actifs
Pour Shell, comme pour ses homologues européens BP et Total, c’est une tout autre affaire qui se raconte. Sous pression de l’opinion et des marchés, ils ont tous trois promis la neutralité carbone nette pour 2050, avec des engagements intermédiaires forts, même s’ils sont jugés insuffisants par les activistes écologistes, qui ne les lâchent plus. L’association Les Amis de la terre a ainsi obtenu, en mai, un jugement de la justice néerlandaise qui a demandé à Shell de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
La firme n’a pas décidé de sortir du pétrole, mais au moins de nettoyer son portefeuille d’actifs. Elle reste un acteur majeur du pétrole offshore dans le golfe du Mexique, mais elle se retire du pétrole et du gaz de schiste à la mauvaise réputation. Le prix de vente représente dix ans de recettes de ce gisement. Mieux vaut tenir que courir. Car qui sait ce que vaudront les réserves de pétrole à cette échéance ?
> Lire aussi  Shell et ExxonMobil fermement rappelés à l’ordre sur leur politique en faveur du climat
Pour l’instant, les acheteurs se précipitent. Sans parler des pays producteurs comme l’Arabie saoudite, prêts à mettre la main au portefeuille. Or, les majors pétrolières dans le viseur des activistes ne représentent que 15 % de la production et 10 % des émissions de gaz à effet de serre. L’espoir est que leur changement d’attitude déclenche un abandon progressif de l’usage des combustibles fossiles. Pour l’instant, le vieux monde tarde à mourir.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/21/malgre-les-engagements-des-majors-le-vieux-monde-tarde-a-mourir-dans-l-industrie-du-petrole_6095443_3234.html>
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3- A Nantes, le nouveau projet de réaménagement de l’aéroport déjà contesté, Le Monde, 21/09/21, 18h38 
Yan Gauchard (Nantes, correspondant)

L’Etat vient d’acter le rallongement de la piste existante dans sa partie sud. A Saint-Aignan-de-Grandlieu, commune riveraine de l’aéroport, des habitants promettent de mener une bataille juridique. 
Nantes Atlantique, nouvelle épine dans le pied du gouvernement ? Plus de trois ans après le fiasco du projet de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le réaménagement de l’aéroport existant, au sud de Nantes, pourrait encore donner lieu à un bras de fer juridique.
Le projet, freiné par la crise liée au Covid-19 – qui a vu le trafic de la plate-forme s’effondrer à 2,3 millions de passagers en 2020, loin du record enregistré en 2019 avec 7,2 millions passagers –, revient sous le feu des projecteurs. Adieu les atermoiements du printemps : la question de l’allongement de la piste de l’aéroport est tranchée, a annoncé, lundi 20 septembre, Yoann La Corte, en charge du projet de Nantes Atlantique à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).
La piste doit ainsi être prolongée de 400 mètres dans sa partie sud, en direction de Saint-Aignan-de-Grandlieu, commune riveraine de 4 000 habitants. Cette opération, dont le gain était présenté comme « marginal » par de nombreux connaisseurs du dossier en mars, présente l’avantage, aux yeux de la DGAC, « d’augmenter un petit peu la hauteur du survol de l’agglomération de Nantes » afin de limiter les nuisances sonores.
> Lire aussi  A Nantes, le réaménagement de l’aéroport entre brouillard et zones de turbulences
Impact environnemental jugé « faible »
Pour « maîtriser le bruit », l’Etat promet aussi « une amélioration des trajectoires des avions », ainsi que leur panachage, dès 2023, en optant pour « un scénario dit double approche ». Les seuils d’atterrissage, au nord comme au sud, vont également être décalés de plusieurs centaines de mètres en vue d’augmenter les attitudes de survol des avions. Un couvre-feu, bannissant les atterrissages et décollages entre minuit et 6 heures du matin – hors cas d’urgence et retour d’avions basés à Nantes – va enfin entrer en vigueur en mai 2022.
Grâce à ces différentes mesures, « 26 000 habitants de la métropole vont sortir de la zone de bruit, soit une baisse de 35 % », affirme Yoann La Corte. Et ce même si la population de la métropole nantaise verra passer au-dessus de sa tête « 55 % des vols, contre 40 % aujourd’hui ». La commune de Saint-Aignan ne sera plus « que » survolée par 45 % du trafic, contre 60 % aujourd’hui.
« L’allongement de la piste n’entraînera pas une dégradation de la situation de Saint-Aignan », soutient encore M. La Corte. L’impact environnemental du projet est qualifié de « faible » par la DGAC. Six exploitations agricoles vont tout de même être touchées. Ainsi que des logements. Des expropriations ne sont pas à exclure. « Avec ce réaménagement, la commune de Saint-Aignan se retrouve sacrifiée, tonne Frédéric Chauchet, élu municipal en charge du suivi du dossier aéroport. Tout le développement du bourg va être bloqué. Et je ne vois pas comment on pourra maintenir les deux écoles existantes où elles sont, avec le bruit des avions. »
« Un nouveau Goussainville »
« Soixante ans après, on va faire un nouveau Goussainville [commune située près de Roissy, dont les habitants ont déserté le village d’origine] », abonde Joël Sauvaget, président du Collectif des citoyens exposés au trafic aérien, qui dénonce « une grande mascarade ».
> Lire aussi  Des mesures pour limiter les nuisances sonores autour de Roissy-CDG
Du fait de l’allongement de la piste, le lac de Grand-Lieu, classé réserve naturelle nationale, va être « survolé de manière plus importante », s’inquiète encore M. Chauchet. « La loi sur l’eau doit jouer en notre faveur, relève M. Sauvaget. On est prêt à attaquer au tribunal la future déclaration d’utilité publique du projet de réaménagement de l’aéroport. » « On ne se laissera pas faire, le projet sera contesté », promet aussi M. Chauchet.
« Solidaire » de Saint-Aignan-de-Grandlieu, Sandra Impériale, maire de Bouguenais (20 000 habitants), estime que « des efforts ont été faits pour améliorer la qualité de vie des citoyens » mais juge ces progrès « encore insuffisants ».
« Une fois encore, on est mis devant le fait accompli », fulmine Bertrand Affilé, maire PS de Saint-Herblain (46 000 habitants) et vice-président de Nantes Métropole, qui déplore : « Le timing des annonces de l’Etat est toujours très serré. Tout est mené au pas de charge, en laissant les communes et les collectivités de côté. Il n’y a pas de co-construction, aucune concertation avec la DGAC. Et on n’arrive jamais à obtenir d’explications sur les estimations qui sont présentées ».
> Comprendre | Stress et maladies cardio-vasculaires : comment les nuisances sonores touchent la santé
En l’état, M. Affilé est sceptique quant à l’intérêt de réaliser un allongement de la piste : « J’attendais qu’on me fournisse un éclairage avisé sur le sujet. En l’occurrence, j’ai le sentiment qu’on m’a présenté une photo trouble, un peu ratée du projet, et je n’ai pas perçu le gain de l’opération ».
L’élu concède que les maires de la métropole nantaise, qui étaient largement favorables au projet de Notre-Dame-des-Landes sont « un peu gênés aux entournures » sur le dossier de réaménagement de l’aéroport, et indique : « On voit bien qu’il y a une contradiction fondamentale entre le développement de l’aéroport, qui est un outil au service du rayonnement et du développement économique du territoire, et la protection de la population ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/21/a-nantes-le-nouveau-projet-de-reamenagement-de-l-aeroport-deja-conteste_6095494_3244.html>
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4- Une peinture révolutionnaire qui pourrait remplacer la climatisation, Futura-sciences, 21/09/21
Edward Back, journaliste hi-tech

La peinture la plus blanche au monde vient d'être inscrite dans le Livre Guinness des records. Elle pourrait rafraîchir les maisons en délivrant plus de puissance frigorifique qu'un climatiseur.
Nouveau record pour une équipe de chercheurs de l'université de Purdue qui travaille sur une peinture plus blanche que blanc. En octobre dernier, ils avaient annoncé une peinture capable de refléter 95,5 % de la lumière. La nouvelle formule va encore plus loin, et reflète 98,1 % du rayonnement solaire tout en émettant de la chaleur infrarouge.
Cette peinture est la plus blanche au monde, et vient d'être inscrite dans le Livre Guinness des records. Elle est tellement blanche qu'elle refroidit tout objet peint. Appliquée sur des bâtiments, elle réduirait les besoins en climatisation. Selon Xiulin Ruan, professeur en ingénierie mécanique et l'un des auteurs de l'article, cette peinture est « plus puissante que les climatiseurs utilisés par la plupart des maisons ».
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-peinture-revolutionnaire-pourrait-remplacer-climatisation-83827/>
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5- Pourquoi les parcs d'éoliennes en mer inquiètent les défenseurs des oiseaux, Le JDD, 22/09/21, 06h00
Marianne Enault

Le futur parc offshore de Bretagne Nord inquiète les défenseurs des oiseaux et des dauphins. Des écologistes contestent le choix d'implantation des éoliennes.
Dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), ils sont reconnaissables depuis le rivage car regroupés en "radeaux". Des dizaines de puffins des Baléares, ces oiseaux marins aux ailes longues et étroites, partagent depuis mai leur terrain de jeu avec les navires du chantier du parc éolien construit à 16 kilomètres de la côte. "Il s'agit d'une zone cruciale pour la survie de ces volatiles en danger d'extinction, relève Lamya Essemlali, présidente de l'ONG Sea Shepherd France, mais aussi pour celle du pingouin torda, la dernière espèce de pingouin, et du guillemot de Troïl, qui lui ressemble."
Dans ce coin de Bretagne réside aussi la plus grande colonie de grands dauphins d'Europe. Alors, les futures 62 pales de 200 mètres de haut, dont la mise en service est prévue fin 2023, ont pris des airs d'épouvantails pour certains écologistes, qui contestent le choix d'implantation de ce site de production d'énergie verte. Vendredi, ces militants iront d'ailleurs grossir les rangs des pêcheurs qui, inquiets pour leurs ressources, manifesteront à Cherbourg et au Havre.
Dans ce dossier, "tout a été fait à l'envers"
Sea Shepherd attaque les arrêtés préfectoraux qui autorisent le constructeur Ailes marines à déroger à l'interdiction de destruction de 59 espèces protégées. En cas d'échec, l'ONG entend porter l'affaire devant le Conseil d'État. Ces deux procédures devraient s'avérer hors délai, mais qu'importe ; il s'agit d'occuper le devant de la scène avant la pause hivernale des travaux. Montré du doigt, le constructeur, propriété de l'espagnol Iberdrola, rappelle que la dérogation n'est pas "une autorisation de détruire des espèces".
> Lire aussi - Eoliennes : la France est à la traîne
Et met en avant des "mesures compensatoires" en cours : des répulsifs acoustiques pour éloigner les mammifères marins du chantier ont été installés, des hydrophones déployés pour le suivi acoustique et un recensement des oiseaux est mené. "Ailes marines a été le premier développeur à prendre cette initiative désormais imposée par l'État pour les futurs appels d'offres", insiste encore l'industriel.
Dans ce dossier, "tout a été fait à l'envers", commente, las, un observateur. À la sortie du Grenelle de l'environnement il y a dix ans, l'exécutif de l'époque a voulu accélérer sur l'éolien. "Les appels d'offres ont été attribués avant même de mener les études environnementales, se souvient Michel Gioria, délégué général de France Énergie Éolienne, porte-parole de la filière. Nos voisins européens, eux, ont choisi des lauréats qui avaient déjà réalisé toutes les études. Résultat : on est le seul pays d'Europe à ne pas avoir de pales en mer !"
Le parc de Saint-Brieuc est situé sur le trajet des oiseaux migrateurs 
Organisé tardivement, le débat public n'a pas apaisé les tensions. "La situation sur place est très détériorée, reconnaît-on au ­gouvernement. La méthode n'était pas la bonne." Le positionnement complexe des associations, qui au départ voyaient d'un bon œil le développement de cette énergie renouvelable, n'a rien arrangé. "Nous y sommes toujours favorables puisque le réchauffement est l'une des causes de l'effondrement de la biodiversité, rappelle Yves Vérilhac, directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), mais pas n'importe où et pas n'importe comment."
Situé sur le trajet des oiseaux migrateurs, le parc de Saint-Brieuc inquiète, notamment à cause de risques élevés de collision. Récemment, les difficultés de forage rencontrées par le constructeur ont aussi accru les craintes pour la faune marine. "Dans des fonds déjà fragilisés par la pression du transport maritime et de la pêche, les impacts des travaux sont très forts", confirme Clémentine Azam, du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), auteure d'un rapport sur le sujet. La spécialiste ne semble pas croire aux mesures compensatoires, dont l'efficacité est difficile à appréhender en mer.
Soucieux de sortir d'un débat jugé "binaire", le gouvernement entend s'appuyer sur les études menées dans d'autres pays européens, où les parcs sont déjà en activité.
"Elles ne sont pas de nature à remettre en question notre ambition", commente-t‑on dans l'entourage du Premier ministre. Mais les spécificités de ­l'Hexagone – des fonds rocheux dont les écosystèmes sont plus riches que les fonds sableux, des espèces endémiques près des côtes, une situation géographique le long du couloir de migration – les rendent difficilement transposables. "Ce qui se passe en mer du Nord n'est pas comparable à ­l'Atlantique ou à la Méditerranée, balaie ­Clémentine Azam. Quel sera au final l'impact cumulé de ces parcs ? On ignore tout des conséquences d'un ­potentiel effet barrière sur la circulation des ­volatiles."
Le Conseil national de protection de la nature demande un moratoire sur les futurs parcs
Dans un avis très sévère rendu en juillet, le Conseil national de protection de la nature, l'instance publique référente sur les écosystèmes, demande un moratoire sur les futurs parcs dans l'attente d'études "prenant réellement en compte la biodiversité". Et de relever, pour l'ensemble des sites désignés (voir carte plus haut), des localisations dictées surtout par des contraintes socio-économiques et militaires, des éoliennes deux fois plus hautes qu'ailleurs en Europe, dont la surface balayée est quatre fois supérieure et la puissance 14 fois plus importante, et installées entre 10 et 20 kilomètres des côtes, contre 41 kilomètres chez nos voisins.
En déplacement à Saint-Nazaire fin août, le Premier ministre, Jean Castex, a promis une enveloppe de 50 millions d'euros pour de nouvelles études et un observatoire national de l'éolien en mer, pour plus de transparence. Au gouvernement, le choix est clair : il faut mener de pair la recherche et ­l'implantation des pales, pour éviter le statu quo. L'époque est au pragmatisme pour réduire les émissions de CO2 ; et à l'espoir, aussi, avec les futurs projets d'éolien flottant, en Bretagne Sud et en Méditerranée, dont l'impact sur l'environnement devrait être moindre.
<https://www.lejdd.fr/Societe/pourquoi-les-parcs-deoliennes-en-mer-inquietent-les-defenseurs-des-oiseaux-4067349>
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6- Transport aérien : à la recherche du "vol parfait", AFP, 22/09/21, 16:00
Mathieu Rabechault

Comment effectuer le vol le moins polluant et le plus direct possible ? Sans attendre une généralisation des carburants d'aviation durables ou l'avion à hydrogène, le secteur aérien cherche à réduire son empreinte environnementale par une optimisation des trajectoires en vol ou du roulage au sol.
Le secteur aérien, responsable de 2 à 3% des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, est sous pression pour diminuer son empreinte carbone. Il s'est engagé à diviser par deux d'ici 2050 ses émissions de CO2 par rapport à 2005.
Les principaux moyens pour y parvenir sont le développement de moteurs plus frugaux et de nouveaux matériaux plus légers, l'utilisation de carburants durables qui peuvent réduire drastiquement les émissions --mais dont le coût reste à ce stade prohibitif-- ou encore, à plus long terme, la combustion d'hydrogène directement dans le moteur, ce qui ne dégagerait que de la vapeur d'eau.
Mais il est possible d'"agir dès maintenant en optimisant les opérations aériennes au quotidien", explique Laurent Lafontan, pilote chez Air France, à l'occasion du sommet Airbus, une conférence organisée à Toulouse par l'avionneur.
A cette occasion, la compagnie aérienne, l'avionneur européen et la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA), ont effectué un vol inaugural entre Paris et Toulouse d'un projet visant à démontrer "la faisabilité à court terme de vols plus efficaces sur le plan énergétique, en combinant plusieurs innovations techniques et opérationnelles", selon l'avionneur.
Un A320 équipé de "sharklets" -des ailettes verticales fixées au bout des ailes- a effectué le vol selon la trajectoire la plus directe possible, en effectuant une ascension et une descente continuelle, ce qui permet d'éviter les paliers et attentes à l'approche des aéroports et donc d'économiser du carburant et de réduire les émissions. 
Au sol, le roulage vers la piste de décollage n'est effectué qu'avec un seul moteur allumé.
- L'enjeu du "ciel unique" -
"Si on s'y prend bien, on peut réduire de 6 à 10% la consommation" de kérosène, estime Florian Guillermet, directeur de la DSNA.
Le projet, baptisé "Albatross", rassemble les principaux acteurs de l'aviation européenne et prévoit 1.000 vols de ce type en Europe afin d'en retirer les meilleures pratiques.
Pour la seule approche de l'aéroport parisien de Roissy-Charles De Gaulle, "Air France pourrait économiser 10.000 tonnes de kérosène et 3.400 heures de vol" par an, s'enthousiasme M. Lafontan.
La compagnie sud-américaine Latam va de son côté équiper plus de 200 appareils de sa flotte d'A320 d'un logiciel d'"optimisation du profil de descente" qui doit lui permettre d'économiser 100 tonnes de carburant par an et par avion, a annoncé Airbus.
Pour grappiller quelques économies de carburant supplémentaires, tout est bon. Comme l'utilisation d'un "taxibot", un tracteur auquel s'arrime l'avion pour rejoindre la piste de décollage, plaide Nicolas Girard, chef de projet chez Smart Airport Systems (SAS). Ce tracteur, piloté depuis le cockpit de l'avion, "consomme 10 litres de diesel pour amener l'avion au seuil de la piste, quand l'avion consomme 200 kilos de kérosène pour cela", explique-t-il.
L'enjeu majeur réside dans la gestion du contrôle aérien pour fluidifier les trajectoires des avions: un changement d'altitude par un pilote pour y trouver de meilleures conditions météo et optimiser sa consommation aura des répercussions pas forcément bénéfiques pour les avions alentour sans coordination du contrôle aérien.
Pour y remédier, le secteur mise sur l'échange d'informations en temps réel et automatisé entre l'avion et le système de contrôle aérien.
Reste un écueil : la fragmentation du ciel européen où les frontières entre Etats perdurent. En 2004, l'Union européenne a lancé son programme de "ciel unique" visant à unifier le contrôle aérien.
"C'est consternant de constater qu'il n'y a eu aucun progrès dans ce domaine", s'étrangle le patron de la compagnie britannique easyJet, Johan Lundgren. Il est impératif selon lui de "donner un mandat plus fort à Eurocontrol", l'organisme européen de surveillance du trafic aérien.
<https://information.tv5monde.com/info/transport-aerien-la-recherche-du-vol-parfait-425426>
Sur le même sujet : 
> Pollution des avions : les Etats-Unis veulent réduire l'attente sur le tarmac <https://information.tv5monde.com/info/pollution-des-avions-les-etats-unis-veulent-reduire-l-attente-sur-le-tarmac-426336>, AFP, 28/08/21, 22:00
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7- La piste légendaire de Fiat transformée en immense jardin suspendu, AFP, 23/09/21, 02:00

Le constructeur italien Fiat, qui fait partie du groupe Stellantis, a transformé sa légendaire piste d'essai sur le toit de son ancienne usine du Lingotto à Turin en immense jardin suspendu, tout un symbole pour une marque automobile décidée à prendre le virage électrique.
"Il y a cent ans, ce lieu était un foyer de pollution, avec une piste d'essai secrète et inaccessible", qui est devenue désormais "le plus grand toit jardin d'Europe, ouvert à tous", a déclaré mercredi soir lors de son inauguration le directeur général de la marque, Olivier François.
Plus de 40.000 plantes recouvrent désormais le toit de l'usine historique, construite entre 1916 et 1922, qui avait cessé sa production en 1982, cédant sa place à Mirafiori, l'autre grande usine turinoise de Fiat. Le jardin s'étend sur une surface de 2,7 hectares, soit la taille de trois terrains de football.
La piste d'antan, où étaient testées les voitures Fiat dès qu'elles sortaient des chaînes de montage, sera désormais réservée exclusivement aux véhicules électriques ainsi qu'aux vélos et scooters.
Pour rivaliser avec Volkswagen, Renault ou Volvo, qui ont présenté d'ambitieuses feuilles de route électriques début 2021, Stellantis a annoncé en juillet son intention d'investir 30 milliards d'euros dans l'électrification de ses gammes d'ici 2025 et dans les logiciels.
A l'horizon 2030, avec une gamme "dotée presque à 100% de versions électriques", le sixième constructeur mondial compte vendre plus de 70% de voitures à faibles émissions (électriques ou hybrides) en Europe.
Fiat deviendra progressivement 100% électrique "dès que le prix des voitures électriques approchera celui des thermiques", soit entre 2025 et 2030, selon Olivier François.
La nouvelle Fiat 500 électrique à déjà connu des premiers succès, totalisant des ventes de plus de 40.000 exemplaires en Europe, dont 74% en dehors de l'Italie, depuis son lancement en octobre 2020. 
Au total, Fiat a "vendu un million de véhicules depuis le début de l’année 2021", en hausse de 36%, devenant ainsi "la marque leader du groupe Stellantis", a annoncé M. François, se disant "optimiste" pour l'avenir "après dix années extrêmement difficiles".
"Mon objectif est de consolider cette tendance pour le reste de l'année, malgré la pénurie de semi-conducteurs", et de "maintenir notre part de marché de 5% en Europe", a-t-il expliqué.
"A partir de 2023, Fiat dévoilera au moins un nouveau modèle par an, chacun étant décliné en version entièrement électrique", a-t-il promis.
Fiat a également inauguré Casa 500, un nouveau musée installé sur le toit du Lingotto dédié à l'icône de la marque, retraçant l'histoire de la célèbre petite voiture italienne aux formes arrondies.
<https://information.tv5monde.com/info/la-piste-legendaire-de-fiat-transformee-en-immense-jardin-suspendu-425534>
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8- Tribune. « Agir contre le dérèglement du climat devrait être un élément central de la stratégie de toute banque centrale », Le Monde, 23/09/21, 08h00 
Par Paul Schreiber, Chargé de campagne de Reclaim Finance

L’ONG Reclaim Finance souligne une contradiction certaine entre le discours de la Banque de France, qui se veut à la pointe du combat contre le réchauffement climatique, et son soutien financier constant accordé aux énergies fossiles, note, dans une tribune au « Monde », Paul Schreiber.
Tribune. Si les banques centrales sont de plus en plus nombreuses à se pencher sur la question climatique, elles se refusent toujours à mettre en place des mesures qui contribueront à la transition écologique. La Banque centrale européenne (BCE) est emblématique de ce paradoxe.
Après des décennies d’immobilisme, elle a formellement reconnu l’importance des enjeux climatiques et la nécessité d’intégrer ceux-ci dans sa stratégie monétaire pour remplir ses missions. Un premier pas qui fait écho à l’appel de plus de 170 000 Européens, sans pour autant y répondre.
> Lire aussi  Le monde sur le chemin « catastrophique » de 2,7 °C de réchauffement climatique
En effet, les mesures présentées par la banque ne mettent pas fin à ses soutiens aux grands pollueurs, ni ne participent à l’atteinte des objectifs climatiques de l’Union européenne (UE), et prendront plusieurs années à entrer en vigueur. Les centaines de milliards d’achats d’actifs de l’Eurosystème continueront à soutenir les entreprises les plus polluantes et leurs nouveaux projets d’énergies fossiles, pendant au moins un an et demi.
La Banque de France se dit moins dans les énergies fossiles…
Les banques privées pourront quant à elles se financer en déposant ces mêmes actifs auprès de la BCE. On est donc bien loin de la BCE « pionnière dans la lutte contre le changement climatique » que nous promettait le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, en décembre 2020. Concrètement, la nouvelle « feuille de route » de la BCE repousse l’action à plus tard, gaspillant de précieuses années alors même que le réchauffement climatique s’aggrave, passant du statut d’urgence à celui de « code rouge » pour l’humanité.
Pourtant, les données du problème sont claires. Selon les Nations unies, il faut réduire les émissions de CO2 de 7,8 % par an d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Cette réduction implique une diminution drastique de la production d’énergies fossiles, à hauteur de 6 % par an d’ici à 2030, et, comme le rappelle l’Agence internationale de l’énergie, la fin des investissements dans de nouveaux projets fossiles.
> Lire aussi  Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait laisser 60 % du pétrole et du gaz dans le sol, et 90 % du charbon
L’UE, responsable d’une part importante des émissions historiques, se doit d’aller plus vite et plus loin pour lutter contre le changement climatique et s’est engagée à réduire ses émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030. La Banque de France n’ignore pas cette réalité. En janvier, elle a considérablement restreint ses investissements dans les énergies fossiles et s’est engagée à s’opposer – en tant qu’actionnaire – à tout nouveau projet.
… mais des résultats pas à la mesure du problème
Seulement, le bémol est de taille : ses engagements s’appliquent à 23 milliards d’euros d’actifs, quand les rachats d’actifs européens prévus de 2020 à 2022 s’élèvent, eux, à 1 970 milliards et que les opérations de refinancement de la BCE apportent des milliers de milliards aux banques… Une goutte d’eau dans un océan !
Comment justifier une telle passivité, s’agissant de la politique monétaire, cœur de métier de la Banque centrale ? En novembre 2015, fraîchement désigné gouverneur, François Villeroy de Galhau mettait en avant la nécessité d’approfondir les travaux financiers sur le changement climatique pour pouvoir le prendre en compte.
> Lire aussi  Christian Gollier et Jean Tirole : « L’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre doit avoir le moindre impact social »
En 2021, alors qu’il brigue un renouvellement de son mandat et après avoir pourtant contribué à de nombreux travaux sur le sujet, sa position n’a pas vraiment changé. Comme le gouverneur de la Banque de France, les banquiers centraux ont fait du « besoin de données » leur justification favorite pour éviter d’agir.
Le statu quo des banquiers centraux est intenable
Leur raisonnement semble simple : pour eux, la question du changement climatique est celle des risques financiers qu’il représente et, pour les intégrer, il est nécessaire d’avoir des données financières précises. Problème, les risques financiers climatiques sont caractérisés par l’incertitude, ils peuvent considérablement varier… tout comme l’amplitude du changement climatique et de ses effets !
Alors qu’il ne sera sûrement jamais possible de connaître précisément ces risques financiers, mais que leur existence ainsi que celle des impacts catastrophiques de la crise climatique sont plus que démontrées et que des priorités d’action – comme la fin du développement des énergies fossiles – sont clairement identifiées, le statu quo des banquiers centraux est intenable. Ils sont des capitaines de bateaux qui, une fois l’iceberg en vue, préfèrent attendre d’en mesurer la taille – voire la température – pour changer de cap.
Au demeurant, une chose est certaine : plus l’action climatique est retardée, plus les impacts du changement climatique sont dramatiques et la transition brutale, plus les risques financiers augmentent. Agir contre le dérèglement climatique devrait donc être un élément central de la stratégie de gestion des risques de toute banque centrale.
François Villeroy de Galhau doit passer de la parole aux actes
Surtout, pour la BCE, se limiter aux risques signifierait d’une part renoncer à ses obligations de contribuer aux objectifs européens et d’autre part ignorer une réglementation européenne qui exige des acteurs financiers la prise en compte des impacts de leurs activités sur l’environnement et le climat. Alors que l’insuffisance de la lutte contre le changement climatique est de plus en plus reconnue par les tribunaux comme un échec à garantir les droits humains, c’est aussi s’exposer à des poursuites.
> Lire aussi  Les pays riches ont marqué des progrès « décevants » en matière de financements climat
En un mot, pour la Banque de France comme pour la BCE et toutes les banques de l’Eurosystème, il n’y a aucune excuse pour repousser l’action climatique. Si elles ratent leur rendez-vous avec les objectifs de l’accord de Paris, les banques centrales de l’Eurosystème resteront les gardiennes d’une économie addict au CO2, de moins en moins stable et qui nous dirige droit vers la catastrophe climatique.
En bonne position pour se succéder à lui-même à la tête de la Banque de France, François Villeroy de Galhau ne doit pas faire de ce nouveau mandat celui de trop pour notre planète. Il doit passer de la parole aux actes, en commençant par demander dès maintenant la fin des soutiens de la BCE aux entreprises qui poussent nos objectifs climatiques hors d’atteinte en développant de nouveaux projets d’énergies fossiles.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/23/climat-agir-contre-le-dereglement-climatique-devrait-etre-un-element-central-de-la-strategie-de-toute-banque-centrale_6095703_3232.html>
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9- Arctique : comment les acteurs financiers soutiennent l’expansion pétrolière et gazière et alimentent la crise climatique, Le Monde, 23/09/21, 08h37
Audrey Garric et Véronique Chocron

Dans un rapport publié jeudi, l’ONG Reclaim Finance dénonce les règles floues, à géométrie variable ou insuffisantes édictées par les quelque 120 banques qui financent les nouveaux forages dans le Grand Nord. 
C’est un territoire unique et fragile, qui abrite des joyaux de biodiversité et contribue à réguler le climat de la planète entière. Mais aussi une zone hostile, aux conditions climatiques extrêmes, qui rendent toute activité économique des plus périlleuses. En dépit de ces limites, l’Arctique est désormais une terre de forage : on y dénombre 599 champs pétroliers et gaziers, en production, en développement ou découverts.
Plus inquiétant, leur production devrait augmenter dans les prochaines années, portée par le soutien financier des banques, des investisseurs et des assureurs. Une hausse également permise par des règles floues, à géométrie variable ou insuffisantes, édictées par ces acteurs financiers pour préserver la région. Ces chiffres et ces projections inédits dévoilent l’ampleur de l’expansion de l’industrie pétrogazière dans le Grand Nord. Ils sont révélés dans un rapport de l’ONG Reclaim Finance, publié jeudi 23 septembre et auquel Le Monde a eu accès.
> Lire aussi  La banquise arctique a atteint sa deuxième superficie la plus basse jamais enregistrée
« L’Arctique est devenu un terrain de jeu pour les entreprises, avec l’aide des acteurs financiers. Cela nous mène vers le chaos climatique si l’on ne pose pas de garde-fous », prévient Alix Mazounie, coordinatrice du rapport et chargée de campagne chez Reclaim Finance, structure consacrée à la finance et au climat. La fonte accélérée de la banquise arctique, sous l’effet du changement climatique, facilite l’extraction et le transport des hydrocarbures contenus dans les vastes réserves que renferme le sous-sol du Grand Nord, attisant les convoitises de l’industrie pétrogazière.
Près de 600 sites recensés
Parmi les 599 sites recensés, plus d’un tiers (222) sont d’ores et déjà en production, dans les mers de Barents, de Beaufort, de Kara, ou en Sibérie, selon les données collectées par Reclaim Finance en août, auprès du cabinet de conseil indépendant en énergie Rystad Energy. Le périmètre géographique de l’Arctique retenu, large, est celui utilisé par le Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique (AMAP), l’un des groupes de travail du Conseil de l’Arctique, un forum intergouvernemental promouvant la coopération dans la région. Ces champs ont produit plus de 4 milliards de barils équivalents pétrole en 2020, et ont émis 1,3 milliard de tonnes de gaz à effet de serre – trois fois les émissions de la France.
Le problème, c’est que cette industrie, si elle ne représente qu’une fraction de la production mondiale (7,6 %), s’étend en Arctique : 39 gisements sont en développement ou en évaluation (dont plus de la moitié offshore) et pourraient être opérationnels à court terme, s’ils reçoivent un soutien financier. La production dans la région devrait augmenter de 20 % d’ici à 2026, selon les données de Rystad Energy. Quant aux 338 autres sites découverts, s’ils venaient à entrer en service, ils entraîneraient une hausse de la production de 30 % d’ici à 2030. Dans ce cas, l’Arctique représenterait 15 % de la croissance de la production de pétrole et de gaz prévue dans le monde d’ici à cette date.
Ce scénario reste très hypothétique, modère toutefois Arild Moe, chercheur à l’Institut Fridtjof-Nansen, une fondation norvégienne spécialisée dans la gouvernance internationale et l’énergie. « A l’exception de la Russie, qui y développe massivement le gaz, l’Arctique n’est pas l’eldorado qu’on pouvait imaginer il y a vingt ans. Certains projets pourraient être abandonnés et beaucoup de gisements découverts ne seront pas exploités car trop risqués et chers », juge-t-il. Tout dépend aussi des législations des pays, mais la plupart octroient encore facilement des licences d’exploration ou d’exploitation. « Il n’y a pas de régulation internationale sur le développement des hydrocarbures en Arctique », souligne Arild Moe.
Dépôts de suie
Dans le scénario du pire envisagé par Reclaim Finance, l’exploitation totale des 599 sites consommerait 22 % des émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser si l’on veut avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, l’un des objectifs de l’accord de Paris sur le climat. « C’est très inquiétant, inadmissible et contradictoire avec la science », alerte Alix Mazounie. Fin mai, l’Agence internationale de l’énergie a appelé à cesser immédiatement les investissements dans de nouvelles installations pétrolières et gazières, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.
> Lire aussi  L’Agence internationale de l’énergie appelle à ne plus investir dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières
Au-delà des émissions directes de gaz à effet de serre, l’exploitation pétrolière et gazière provoque aussi des dépôts de suie, qui noircissent la glace et la neige, de sorte que ces surfaces réfléchissent moins les rayons du soleil. S’en suit un cercle vicieux, qui aggrave le réchauffement dans une région déjà particulièrement touchée par la crise climatique – la température y grimpe trois fois plus vite que dans le reste du monde –, et qui joue un rôle de climatiseur pour la planète. L’industrie menace également des écosystèmes uniques et les 4 millions de personnes qui vivent dans la région. Enfin, sa production pose un risque de marées noires dans un environnement extrême et peu accessible.
Des risques qui n’empêchent pas les entreprises de se lancer à l’assaut du Grand Nord. Reclaim Finance a comptabilisé une quarantaine de sociétés intervenant en Arctique. Celles qui s’y développent sont principalement Gazprom et Novatek (Russie), suivies, de plus loin, par ConocoPhillips (Etats-Unis), TotalEnergies (France), China National Petroleum Corporation et La China National Offshore Oil Corporation (Chine), Equinor (Norvège) ou Japan Oil, Gas and Metals National Corporation (Japon).
TotalEnergies impliqué dans 31 projets
TotalEnergies est le principal pétrolier européen à s’étendre en Arctique. Selon Reclaim Finance, la major est directement impliquée dans 31 actifs (9 en production, 9 en développement ou en évaluation et 13 juste découverts). Trois d’entre eux doivent alimenter l’immense projet gazier Arctic LNG 2, que porte TotalEnergies avec Novatek. La production de TotalEnergies dans la région pourrait augmenter de 28 % (voire de 32 % si les sites juste découverts sont aussi exploités) d’ici à 2030, par rapport à 2020.
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Le groupe TotalEnergies affirme, au contraire, n’être impliqué que dans trois projets gaziers et un pétrolier, car il définit l’Arctique comme la zone au nord du cercle arctique, une définition plus restreinte que celle retenue par l’AMAP – une zone qui s’étend jusqu’au sud de l’Islande.
« A l’exception d’un champ de pétrole à terre, les trois projets au nord du cercle arctique dans lesquels nous sommes partenaires sont des projets de gaz naturel liquéfié, qui émet deux fois moins de CO2 que le charbon lors de son utilisation, indique le groupe TotalEnergies. Favoriser la substitution du charbon par du gaz, notamment en Chine et en Inde, c’est une façon de répondre à la demande énergétique et, en même temps, d’œuvrer rapidement pour le climat. » La major, qui « n’explore pas des champs pétroliers en zone de banquise arctique », explique que l’on ne peut pas changer la demande en énergies fossiles « du jour au lendemain », mais que l’on peut « aider [les] clients à décarboner leurs usages de l’énergie ». Selon un rapport de l’ONU publié en 2020, il faudrait toutefois réduire la production de gaz de 3 % par an d’ici à 2030 pour espérer limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Une définition très étroite de l’Arctique
Derrière ces « expansionnistes », de nombreux acteurs financiers rendent les projets possibles. « Ceux qui se présentent comme des protecteurs de l’Arctique soutiennent au contraire les prédateurs de l’Arctique et alimentent la crise climatique », dénonce le rapport. Entre 2016 et 2020, plus de 120 banques commerciales ont octroyé 314 milliards de dollars (268 milliards d’euros) aux 20 entreprises les plus impliquées dans le développement de nouveaux projets pétrogaziers en Arctique – sans qu’il ne soit possible de déterminer la part allouée aux projets menés dans le Grand Nord. Les principaux établissements impliqués sont JPMorgan Chase, Barclays, Citigroup et BNP Paribas, ainsi que les russes VTB, Sberbank et Gazprombank. En mars 2021, des milliers d’investisseurs détenaient en outre 273 milliards de dollars dans les entreprises qui s’étendent en Arctique.
Pourtant, 20 des 30 principales banques qui financent l’expansion de l’industrie en Arctique ont pris des politiques pour préserver la région. Comment expliquer ce paradoxe ? D’abord, parce que la majorité des acteurs financiers ont adopté une définition plutôt étroite de l’Arctique – qui n’est jamais la même –, et aucun ne s’est basé sur celle du Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique – à l’exception de la banque allemande Helaba.
« La définition d’Axa protège, par exemple, toute la région au nord du 70e parallèle nord, mais en excluant toute la mer de Barents, de sorte que l’entreprise peut toujours assurer 535 des 599 champs pétroliers et gaziers », précise le rapport, assorti d’une cartographie interactive permettant de naviguer entre les sites, les entreprises, les acteurs financiers et de visualiser leurs politiques. BNP Paribas indique au Monde qu’elle mène « une analyse approfondie de toutes les définitions existantes de la région arctique » et devrait élargir le périmètre de cette zone. L’assureur Axa annonce, pour sa part, qu’« à la lumière des faits et des données nouvellement disponibles concernant l’Arctique », il étudie « les mises à jour de [son] approche générale et des politiques pertinentes ».
Des seuils trop hauts
Les banques françaises ont fait figure de pionnières en publiant, à partir de la fin 2017, des politiques d’exclusion de financement de projets en Arctique. Mais celles-ci se sont révélées largement insuffisantes. « Beaucoup d’acteurs financiers ont arrêté leurs soutiens directs aux projets, mais ils continuent de financer les entreprises qui s’y développent. C’est un angle mort », note Alix Mazounie.
Certaines banques ont toutefois adopté des politiques qui excluent les entreprises actives en Arctique, mais avec des seuils trop hauts ou flous. Par exemple, la banque espagnole Santander s’est engagée à ne pas fournir de nouveau soutien aux entreprises dont plus de 30 % de l’activité est basée en Arctique. « Mais beaucoup d’expansionnistes produisent moins de 30 % de leur pétrole et gaz en Arctique. Les majors, en particulier, passent à travers les mailles du filet, car elles sont très grosses et diversifiées », prévient la chargée de mission. Seulement 5 % de la production de TotalEnergies provenait ainsi de l’Arctique en 2020.
Le Crédit agricole, lui, opère une différence de traitement entre les projets pétroliers dans l’Arctique, qu’il ne finance plus directement, et les installations gazières, qu’il continue de soutenir. « Le gaz naturel est un substitut d’autres énergies fossiles plus carbonées et, à ce titre, il peut présenter, dans certains cas, un intérêt au regard de la transition énergétique », justifie la banque. En dépit des engagements pris, BNP Paribas figure, elle, au septième rang du classement international des banques les plus impliquées dans le financement des entreprises pétrogazières développant des projets en Arctique, et le Crédit agricole à la treizième place.
Quant à Amundi, filiale du Crédit agricole, il est le troisième plus gros investisseur à soutenir des entreprises expansionnistes en Arctique à travers ses portefeuilles d’actions et d’obligations, derrière les géants américains de la gestion d’actifs BlackRock et Vanguard. « Notre exposition aux entreprises qui développent des projets en Arctique est toutefois bien plus basse si on ne prend pas en compte les fonds gérés pour les salariés de Total, dans le cadre de l’actionnariat salarié », souligne-t-on chez Amundi. Le gestionnaire d’actifs note, en outre, que « les sociétés exposées aux hydrocarbures non conventionnels, et présentes dans des zones à risque comme l’Arctique, sont pénalisées dans notre système de notation ESG ». Par exemple, le poids de Gazprom, noté F (sur une échelle de A à G) « est limité de manière très importante dans nos portefeuilles ».
Reclaim Finance appelle les banques, les investisseurs et les assureurs à s’engager, dès l’an prochain, à ne plus soutenir les entreprises qui se développent en Arctique, dans le périmètre de l’AMAP. « Comme ils l’ont fait pour le charbon, les acteurs financiers doivent stopper les ambitions de l’industrie pétrogazière en Arctique, lance Alix Mazounie. Notre capacité à protéger l’Arctique est un test décisif pour notre capacité à protéger notre planète. »
> Lire le portrait : La militante Lucie Pinson distinguée pour sa lutte contre le charbon
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/23/arctique-comment-les-acteurs-financiers-soutiennent-l-expansion-petroliere-et-gaziere-et-alimentent-la-crise-climatique_6095696_3244.html>
Sur le même sujet :
> "Bombe climatique" : le monde de la finance continue de soutenir les projets pétro-gaziers en Arctique <https://www.franceinter.fr/societe/bombe-climatique-le-monde-de-la-finance-continue-de-soutenir-les-projets-petro-gaziers-en-arctique>, France Inter, 23/09/21, 17h33
En savoir plus :
> Drill, Baby, Drill - How banks, investors and insurers are driving oil and gas expansion in the Arctic <https://reclaimfinance.org/site/wp-content/uploads/2021/09/Drill_Baby_Drill_RF_Arctic_Report_23_09_2021.pdf>, Reclaim Finance, September 2021
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10- General Electric envisage de vendre sa division nucléaire à EDF, Le Monde, 23/09/21, 10h46 
Alexandre Bollengier (Belfort, correspondant) et Adrien Pécout

Le conglomérat, qui a racheté Alstom Energie en 2015, a engagé des discussions avec le groupe public français pour lui céder cette activité. 
L’ancienne branche énergie de l’entreprise Alstom repassera-t-elle, en partie du moins, sous pavillon français ? Le groupe américain General Electric (GE) l’avait rachetée, en 2015, après un accord controversé avec la France. Il discute actuellement pour revendre les « activités nucléaires » de sa filiale GE Steam Power à l’énergéticien Electricité de France (EDF) – dont l’Etat détient 83 % des parts.
Mercredi 22 septembre au matin, GE comme EDF ont chacun évoqué, tour à tour, « des discussions préliminaires », « des discussions exploratoires ». Une négociation sans « aucune certitude » ni échéance, à ce stade. Le président de la République, Emmanuel Macron, peut d’autant plus se sentir concerné qu’il était ministre de l’économie et de l’industrie lors de la vente de ce fleuron au conglomérat américain de l’énergie. GE avait promis, en contrepartie, la création de 1 000 emplois. Promesse non tenue, qui lui a valu d’acquitter quelque 50 millions d’euros de pénalités à l’Etat. De 16 000 emplois en France, le groupe est vite descendu à 13 000, selon un décompte établi par le syndicat CFE-CGC en 2020. La filiale Steam Power (nucléaire, surtout, et charbon), touchée par un plan de suppression de postes, comprend quelque 1 700 emplois à Belfort.
> Lire aussi  A Belfort, l’avenir de General Electric passe par la case tribunal
Dans une déclaration transmise au Monde, l’actuel ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a considéré les pourparlers entre EDF et GE comme « une première étape positive ». L’opération serait de nature, selon lui, à « conforter la capacité d’EDF à construire l’avenir d[u] système énergétique [français] et répondrait pleinement à [l’]ambition industrielle [du gouvernement] en faveur de cette filière stratégique ».
« Sous l’œil vigilant » de l’Etat
Très politique, le dossier pousse le numéro un d’EDF, Jean-Bernard Lévy, à une opération dont les contours restent flous. « Il revient maintenant aux deux entreprises de parvenir à un accord qui assure le développement de l’outil industriel de Belfort et de ses compétences », insiste M. Le Maire. L’Etat dispose d’un droit de veto, sous la forme d’une golden share (une action à droits spécifiques) négociée auparavant. Cela lui permettra d’avoir son mot à dire sur le repreneur éventuel des activités nucléaires de GE Steam Power.
En Bourgogne-Franche-Comté, au cœur du site industriel de Belfort, les syndicats rappellent que le conglomérat américain entend revendre « depuis des mois » déjà l’activité nucléaire. Une activité pour laquelle, selon eux, GE avait manifesté, dès le départ, un intérêt très relatif.
> Lire aussi  A Belfort, General Electric revoit à la baisse son plan social chez Steam Power
« Notre inquiétude porte sur le projet industriel, résume Christian Mougenot (CFDT). On espère qu’il primera sur le projet financier, lequel ne fait pas forcément du bien à l’entreprise sur le long terme, comme l’expérience l’a démontré. » Tout cela renvoie au périmètre du rachat, encore hypothétique, par l’énergéticien français. « Il devra être cohérent et viable industriellement », poursuit M. Mougenot. Le syndicaliste espère que les négociations se dérouleront « sous l’œil vigilant » de l’Etat, tout en déplorant un manque d’investissements, aujourd’hui, en recherche et développement. « A défaut, et quel que soit l’actionnaire, il y a de fortes chances qu’on finisse par se casser la figure. »
« Des compétences situées en Allemagne, en Suisse, en Inde… »
Les organisations syndicales sont unanimes : le seul rachat d’Arabelle, la turbine à vapeur la plus puissante au monde, ne suffira pas. Le périmètre devra aussi comprendre l’alternateur, les services et compétences de maintenance, les systèmes de régulation. La CFE-CGC estime qu’un nouveau rachat n’aurait de sens que s’il incluait les unités présentes à l’étranger. « L’activité nucléaire de GE s’appuie, en partie, sur des compétences situées en Allemagne, en Suisse, en Inde…, souligne Laurent Humbert, membre du syndicat. De plus, Steam Power ne fournit pas uniquement des turbines et des alternateurs pour les EPR, dont le marché peine à décoller, mais aussi pour des réacteurs étrangers, russes par exemple. »
> Lire aussi  A Belfort, des syndicats de General Electric à la manœuvre pour redessiner l’industrie
Dominique Thiriet, de la CGT, met en perspective le tempo des négociations. Si Emmanuel Macron se présente en 2022 pour un second mandat à la présidence de la République, et « s’il arrive avec la nouvelle d’avoir repris la main sur la filière nucléaire française, ce serait pour lui une manière de vouloir faire oublier qu’il est grandement responsable de la vente de cette filière à GE entre 2014 et 2015 », considère le syndicaliste.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/23/general-electric-envisage-de-vendre-sa-division-nucleaire-a-edf_6095720_3234.html>
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11- Reportage. Au large de Saint-Nazaire, le premier parc éolien sort de mer, Le Monde, 23/09/21, 20h05
Perrine Mouterde (Saint-Nazaire)

D’ici à fin 2022, 80 éoliennes offshore fourniront 20 % de la consommation électrique de Loire-Atlantique. Les premières fondations de ce parc de 78 kilomètres carrés et la sous-station ont été installées. 
Ils sont sortis de mer. Au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), une vingtaine de pieux jaunes s’élèvent à 25 mètres au-dessus de la surface de l’eau, dessinant un vaste quadrillage. Sur ces fondations se dresseront, à partir d’avril 2022, les toutes premières éoliennes offshore de France. « Ça fait plaisir de voir ça, sourit Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). La filière de l’éolien en mer démarre véritablement après de longues années d’attente. »
Sur la zone, quatre bateaux sont au travail. L’Innovation, un navire de 147 mètres de long monté sur des « jambes » reposant au fond de la mer, installe la 29efondation. « Nous enfonçons un tube en acier de 7 mètres de diamètre à une profondeur à peu près équivalente à celle de la colonne d’eau qui est au-dessus, explique Olivier de La Laurencie, directeur du projet éolien en mer de Saint-Nazaire d’EDF Renouvelables. Cela peut se faire soit en forant, soit en battant, c’est-à-dire en tapant sur le pieu avec une sorte de gros marteau hydraulique. » 
Ce parc de 78 kilomètres carrés, issu d’un appel d’offres lancé en 2011 et porté par EDF Renouvelables, Enbridge et CPP Investments, est le premier au monde à être construit essentiellement sur des fonds rocheux. Fin 2022, les 80 éoliennes situées sur le banc de Guérande, à entre 12 et 20 kilomètres de la côte, fourniront l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 700 000 personnes, soit 20 % de la consommation de la Loire-Atlantique. Une première étape cruciale pour le développement de la filière offshore alors que la France a pris un retard considérable par rapport à ses voisins européens, en raison notamment des recours juridiques et des lenteurs administratives. Sept parcs d’éolien posé – Saint-Nazaire, Fécamp, île d’Yeu-Noirmoutier, Saint-Brieuc, Courseulles-sur-Mer, Dieppe-Le Tréport et Dunkerque – doivent être mis en service d’ici à 2028, date à laquelle la feuille de route de la politique énergétique française prévoit une capacité installée de 5,2 à 6,2 gigawatts (GW). A l’horizon 2030, le Royaume-Uni ou l’Allemagne visent de leur côté 40 GW et 20 GW installés.
> Lire aussi  La vague de l’éolien en mer renverse la transition énergétique
Au large de la Loire-Atlantique, en face du Croisic, de Batz-sur-Mer et de Pornichet, la sous-station électrique réalisée par les Chantiers de l’Atlantique et GE Grid Solutions a été installée au centre du parc à la mi-août et une première partie des câbles qui relieront entre elles les éoliennes commencent à être déployés. A terre également, l’activité bat son plein. Sur le hub logistique opéré par General Electric (GE), le long de l’estuaire, 72 pales sont déjà entreposées. De longs modules blanc et rouge de 73 mètres de longueur, arrivés d’une usine espagnole de GE par bateau. Des dizaines de nacelles d’une puissance de 6 mégawatts (MW), des sortes de gros museaux sur lesquels seront accrochées les pales, sont également alignées au cordeau. La 80e sortira de l’usine de Montoir-de-Bretagne, à quelques kilomètres de Saint-Nazaire, d’ici un mois.
Création d’emplois
L’installation des éoliennes proprement dite débutera, elle, au printemps 2022. Les trois morceaux du mât de 80 mètres seront assemblés à terre puis tous les composants seront transportés en mer, avant d’être levés à l’aide d’une grue. Une opération qui nécessitera plus de vingt heures de travail par éolienne.
Outre les recours juridiques systématiques, certains projets de parcs offshore suscitent de forts mouvements de contestation. C’est le cas à Saint-Brieuc, où les pêcheurs, inquiets de l’impact des travaux et du fonctionnement des éoliennes sur la ressource en coquilles Saint-Jacques, se sont opposés au démarrage du chantier. A Saint-Nazaire, des résidents de La Baule ont protesté par crainte des conséquences pour le paysage. « C’est allé jusqu’au conseil d’Etat, on a douté, se souvient Jean-Jacques Lumeau, vice-président de la Communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’estuaire. Finalement, le recours n’a pas abouti mais ça nous a ralentis. »
Avec les pêcheurs locaux, en revanche, les concertations semblent avoir porté leurs fruits. Dès le départ, la zone du banc de Guérande a été retenue notamment parce que l’activité de pêche, pratiquée essentiellement à la ligne et au casier sur ce secteur, y était moins importante qu’ailleurs. « En dix ans, on a eu au moins 800 réunions, raconte José Jouneau, le président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Pays de la Loire. Tout n’est pas parfait mais la concertation s’est faite dans le respect et il y a vraiment eu un effort pour perturber le moins possible notre activité. » Des corridors ont été mis en place pour que les pêcheurs puissent continuer à traverser la zone du parc pendant les travaux, et l’emplacement des éoliennes et les tracés des câbles tiennent compte de leurs contraintes. « Tout est prêt pour que les pêcheurs soient autorisés à reprendre leur activité sur le site quand il sera mis en service », assure Olivier de La Laurencie.
> Lire aussi  Electricité : la France ne respecte pas sa feuille de route pour la transition énergétique
La concrétisation du parc permet également aux porteurs du projet de mettre en avant ses retombées en termes économiques. Le chantier de Saint-Nazaire mobilise 1 200 emplois au niveau local, 2 300 au niveau national et plus de 200 entreprises françaises. Une fois sa construction achevée, la base de maintenance de La Turballe emploiera encore une centaine de personnes pendant vingt-cinq ans. « Trois usines ont été construites à Montoir-de-Bretagne, à Cherbourg et au Havre, cela représente le tiers des usines dédiées à l’éolien offshore en Europe », rappelle Cédric Le Bousse, directeur énergies marines renouvelables France d’EDF Renouvelables. Au total, en 2020, les énergies marines renouvelables ont généré près de 4 900 emplois en France, et 1 500 supplémentaires devraient être créés en 2021.
Retard de la France sur ses objectifs
Le 28 août, c’est de Saint-Nazaire que le premier ministre a affiché son soutien au développement des énergies renouvelables, alors même que la France est en retard sur ses objectifs. « Plus que l’éolien terrestre, c’est le développement des parcs éoliens en mer qui doit constituer, après le solaire, le deuxième axe prioritaire de notre stratégie en matière d’énergie renouvelable », a affirmé Jean Castex. Il a confirmé, à cette occasion, la volonté du gouvernement de lancer un nouveau projet de parc éolien en Normandie, à côté du projet existant situé au large de Barfleur. Un nouveau programme d’étude consacré aux environnements marins, et notamment aux effets des parcs sur la biodiversité, devrait également être lancé.
Si ces annonces sont saluées par la filière, celle-ci appelle toujours à des efforts accrus en matière de planification à long terme et de changement d’échelle. « En Allemagne, aux Pays-Bas ou au Danemark, ils ont fait un travail d’identification pour savoir quelles sont les zones à enjeux, quelles sont celles où l’installation d’un parc est possible, explique Anne Georgelin, responsable des filières énergies marines renouvelables et hydroélectricité au SER. Nous, on repart chaque année d’une grande feuille blanche. Anticiper permettrait de faire des études sur des zones plus larges, de mutualiser les raccordements… »
Le comité interministériel de la mer estime que la France devrait viser environ 50 GW de puissance installée en 2050, pour contribuer à l’objectif européen de 300 GW. Dans ses exercices de modélisation du futur mix électrique français, le gestionnaire de Réseau de transport d’électricité mise sur 22 à 62 GW d’éolien en mer d’ici trente ans. « Quel que soit le scénario, on aura besoin de faire beaucoup d’éolien en mer, constate Jean-Louis Bal. Pour y parvenir et pour rassurer à la fois les industriels et les usagers, il faut déterminer très en amont où l’on va mettre des parcs. Cinquante gigawatts, cela représenterait 3 % de l’espace maritime français, on doit pouvoir les trouver. »
> Lire aussi  Dans la baie de Saint-Brieuc, « le parc éolien est devenu un espace politique »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/23/au-large-de-saint-nazaire-le-premier-parc-eolien-sort-de-mer_6095761_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Le premier parc éolien offshore de France sort la tête de l'eau <https://information.tv5monde.com/info/le-premier-parc-eolien-offshore-de-france-sort-la-tete-de-l-eau-426001>, AFP, 26/09/21, 15:00
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12- "Les géants d’Internet entretiennent notre ignorance sur l'enfer de la pollution numérique", alerte Guillaume Pitron, Novethic, 23/09/21
Propos recueillis par Marina Fabre

Trois ans après La Guerre des métaux rares, le journaliste Guillaume Pitron s’attaque à un nouveau sujet avec "L’enfer numérique, Voyage au bout d’un like"*. Il dévoile le coût environnemental d’un secteur dématérialisé. Entre les stratégies des géants qui nous maintiennent dans l’illusion d’un Internet propre et la difficulté de ressentir une pollution qui n’a ni goût, ni odeur, l’enquêteur dévoile les dessous d’Internet.
Dans votre livre, vous comparez l’acidification des océans à la pollution numérique, quel rapport ?  
Guillaume Pitron : Je ne rentre pas dans la mer en me disant : "la mer est acide". De même, l’aggravation de la pollution numérique échappe à nos sens. On peut la décrire avec des mots, avec des chiffres mais il est difficile sensoriellement de prendre la mesure de cette pollution. Et je pense que c’est le grand défi de la pollution numérique. Or en retraçant le parcours d’un simple like à travers le monde, je me suis rendu compte que mes cinq sens avaient été convoqués. J’ai découvert qu’Internet avait une couleur, en général vert pale, correspondant aux câbles sous-marins qui glissent au fond des océans ; un son avec tous ses serveurs qui sifflent étrangement comme une ruche ; un goût, celui de l’eau des mers ; une texture, celle de la roche rugueuse de laquelle on extrait le graphite qui permet de faire des téléphones portables. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/guillaume-pitron-la-pollution-numerique-nous-echappe-et-les-geants-d-internet-entretiennent-notre-ignorance-150173.html>
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13- La bicyclette, petite reine de la ville, CNRS le journal, 23/09/21
Brigitte Perucca

Depuis le début de la crise sanitaire, le vélo connaît un développement sans précédent, tant du point de vue du nombre d'usagers que de celui des infrastructures et des politiques urbaines. Mais ces changement sont-ils voués à perdurer ? De nombreux projets de recherche s'intéressent à ces questions, en France mais aussi dans le monde. 
Pédalez, vous êtes filmés ! Depuis le début de l’année, les cyclistes de plusieurs villes françaises sont devenus un objet d’étude au centre de plusieurs recherches. Les objectifs sont multiples : étudier comment la crise sanitaire a transformé l’usage du vélo ; mesurer l’impact des mesures en faveur des cyclistes mises en place en milieu urbain à l’occasion de la crise sanitaire ; comprendre comment les « coronapistes », ces pistes cyclables provisoires construites à partir de mai-juin 2020, ont été utilisées ; tenter de mesurer si le nombre d’usagers a augmenté ; évaluer si ces changements sont susceptibles de s’inscrire durablement dans le paysage urbain.
Des études en France et à l'international
De loin le plus ambitieux, le projet Vélotactique, coordonné par Nathalie Ortar, directrice de recherche au Laboratoire aménagement, économie, transports1 (LAET/ENTPE), couvre six villes en France et s’étend à l’international : Paris, Grenoble, Montpellier, Lyon, Rennes, Saint-Etienne, mais aussi Montréal (Canada), Lausanne et Genève (Suisse) et enfin Bogota (Colombie). Il associe urbanistes aménageurs, politistes, sociologues, géomaticiens et géographes.
>> Suite à lire à :
<https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-bicyclette-petite-reine-de-la-ville>
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14- Reportage. Elections allemandes : à Keyenberg, village menacé de destruction, "on se bat contre le charbon sous nos pieds", France Télévisions, 24/09/21, 07:02
Valentine Pasquesoone

Près de la mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler (Allemagne), six villages sont menacés d'être rasés. L'exploitation de quelque 600 millions de tonnes de charbon se poursuit, malgré la promesse allemande de sortir du charbon en 2038.
Nichée dans la campagne de Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne), l'immense mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler, se ferait presque passer pour une attraction touristique. L'énergéticien RWE qui l'exploite conseille même un point de vue pour l'admirer. En se rapprochant, d'infinies lignes d'extraction creusent les pentes beiges, grises, noires à l'allure désertique. D'imposants camions défilent et cinq excavatrices, au loin, tournent à plein régime.
Ce lundi de septembre, un bus s'arrête, laissant sortir une trentaine de lycéens venus de Bavière. "Le paysage est presque lunaire", souffle leur professeur, venu, à la veille des élections fédérales du 26 septembre, montrer aux jeunes "d'où vient l'énergie" qu'ils consomment. "Une attaque massive contre la nature", selon lui. Ici, le charbon gagne du terrain, aggravant les émissions de gaz à effet de serre et menaçant six villages voisins de disparition. Un paradoxe dans une Allemagne qui a acté sa sortie du nucléaire en 2011, émis des promesses écologiques, mais demeure dépendante de cette énergie fossile très polluante, dont la sortie est prévue pour 2038.
À quatre kilomètres de ce terrain "lunaire", une commune paisible à l'histoire médiévale, Keyenberg, semble figée dans le temps. Seules deux femmes discutent près de l'église, ancien cœur battant du village. L'horloge s'y est arrêtée et les cloches ne sonnent plus. L'édifice, comme de nombreuses maisons de briques voisines, a été vendu à RWE.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/elections-en-allemagne/reportage-elections-allemandes-a-keyenberg-village-menace-de-destruction-on-se-bat-contre-le-charbon-sous-nos-pieds_4780253.html>
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15- Dossier. Charbon, forêt, voiture électrique... Les enjeux écolos de l’élection allemande, Reporterre, 25/09/21, 10h29
Violette Bonnebas

Charbon, nucléaire, voiture électrique, taxe carbone et forêts : à l’approche des élections fédérales allemandes du 26 septembre, Reporterre s’est penché sur les grands défis écologiques qui attendent le ou la chancelière qui succédera à Angela Merkel.
Angela Merkel laissera sa place à une nouvelle chancelière ou un chancelier à l’issue des élections fédérales allemandes du dimanche 26 septembre. Entre la sortie du charbon ou du nucléaire, la question de la voiture électrique, en passant par la taxe carbone et les forêts, Reporterre a fait le point sur les grands défis auxquels est confrontée la première puissance européenne.
• En finir avec le charbon, un enjeu des législatives allemandes
• La sortie du nucléaire, l’autre enjeu des élections allemandes
• La voiture électrique, le défi vrombissant de l’après-Merkel
• Sauver les forêts, un chantier pour les prochains dirigeants allemands
• L’Allemagne s’engage dans la taxe carbone... et sociale
>> Dossier à lire à :
<https://reporterre.net/Charbon-foret-voiture-electrique-Les-enjeux-ecolos-de-l-election-allemande>
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16- A  Saint-Etienne, la transition écologique redonne vie à un quartier déserté, Le Monde, 25/09/21, 14h47
Luc Chatel

Par le rachat de rez-de-chaussée vacants dans le quartier du Crêt-de-Roc, l’association Rues du développement durable a offert un débouché à de nombreux acteurs locaux. Une initiative mise en avant lors des premières Assises de la transition de la métropole stéphanoise. 
A deux pas de la préfecture et de la mairie, Rues du développement durable (RDD) a redonné vie à toute une partie du Crêt-de-Roc, quartier historique de Saint-Etienne. Cette structure a partagé l’affiche, avec une trentaine d’autres associations et coopératives, des premières Assises de la transition, réunies jeudi 23 septembre dans l’amphithéâtre de l’Ecole d’architecture de Saint-Etienne (Loire). Ensemble, elles pèsent plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et couvrent des centaines d’emplois dans des domaines aussi divers que le numérique, l’alimentation, l’agriculture, la monnaie locale, l’électroménager ou la rénovation urbaine.
En dix ans, la rue Roger-Salengro s’est transformée à partir de l’idée simple, et pourtant inédite, des acteurs de Rues du développement durable : réhabiliter les rez-de-chaussée vacants. « Dans les années 2000, de nombreux commerces avaient déserté le quartier et des immeubles étaient abandonnés, à l’état de friches, explique Thomas Benoit, coordinateur de RDD. Malgré cela, des Stéphanois voulaient s’installer au Crêt-de-Roc, qui bénéficie d’une proximité avec le centre-ville, d’une histoire riche et d’une vie sociale dense. »
Foncière citoyenne
Posé sur l’une des sept collines de la ville, le Crêt-de-Roc a vu des passementiers s’installer en nombre pendant la révolution industrielle du XIXe siècle, contribuant à faire de Saint-Etienne une capitale du ruban et de ce quartier un vivier de culture ouvrière et militante. Mais il porte aussi les stigmates de la désindustrialisation, avec un taux de pauvreté élevé et de nombreux logements vides qui contribuent à dégrader l’espace public.
« En 2009, des habitants ont créé une foncière citoyenne pour racheter des rez-de-chaussée afin de les louer à des porteurs de projets, détaille Thomas Benoit. Avec comme conditions que ces projets répondent à la fois aux besoins des habitants du quartier et à des valeurs écologiques et sociales. » Grâce aux 23 000 euros déboursés par 63 personnes, la foncière citoyenne Crêt de liens a pu voir le jour, associée à Rues du développement durable, chargée de dynamiser et de gérer les rez-de-chaussée rachetés.
> Lire aussi  Le travail de fourmi des clubs Cigales pour le développement durable de l’économie locale
« Le premier local a été loué à une cantine partagée, le Réfectoire, où chacun pouvait apporter des plats et cuisiner, et où les habitants venaient manger à midi, en payant la somme qu’ils voulaient », raconte Thomas Benoit. En 2022, pour faire face au succès rencontré et assurer son développement, c’est une autre association, la Cantine participative, qui animera ce lieu.
Après ce coup d’essai, les projets se sont multipliés. « L’association assure aujourd’hui la gestion directe d’une dizaine de lieux qui profitent à une trentaine de structures, animées par une cinquantaine de salariés », précise Thomas Benoit. Il suffit de déambuler rue Roger-Salengro pour en constater la vitalité : au 7, on peut acheter bio à Vrac-en-Vert ; au 9, des bijoux fantaisie à Origam’îles ; au 16, pousser la porte de l’agence de design Captain Ludd ; et au 18, faire du troc de services à l’Accorderie. Une soixantaine de mètres plus haut se trouve un cabinet de médecines naturelles, 24 rue Raisin. Les loyers varient de 50 à 400 euros, charges comprises, avec un système de compensation entre les locataires. Celui qui a des fins de mois difficiles et ne peut payer intégralement son loyer trouvera toujours un des membres de la structure pour l’aider.
> Lire aussi la tribune : Immobilier vacant : « Il faut généraliser de nouvelles formes d’intermédiation entre l’offre et la demande »
« Dans notre société, l’économie repose essentiellement sur la quantité, on ne finance pas encore très bien la qualité, or RDD a prouvé que c’était réalisable et viable », constate Christelle Morel-Journel, maîtresse de conférences en géographie-aménagement à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne. Elle a confié à une vingtaine d’élèves du master Altervilles qu’elle codirige avec Sciences Po Lyon un travail d’études à partir des Assises.
Emplois, récompenses et labels
En quelques années, ces associations stéphanoises ont non seulement créé des emplois, mais aussi acquis une reconnaissance officielle à travers récompenses et labels. RDD a ainsi été labellisée Fabrique de territoire par l’Agence nationale de cohésion des territoires et intégrée au collectif désigné comme maître d’œuvre du projet urbain Saint-Roch à Saint-Etienne. La mairie lui a récemment commandé une étude sur les rez-de-chaussée vacants.
L’une des singularités de l’association RDD réside dans la relation que ses participants entretiennent avec les pouvoirs publics. « En France, les associations qui défendent les modèles alternatifs de développement sont habituellement dans le registre de la contestation des politiques et des élus, estime Christelle Morel-Journel. Les structures comme RDD sont plus pragmatiques et veulent être associées aux politiques publiques. »
> Lire aussi  A Saint-Etienne, l’algorithmique d’Imope aide à réaliser des économies d’énergie
Un discours visiblement entendu par Siham Labich, deuxième adjointe au maire de Saint-Etienne chargée de la politique de la ville et vice-présidente de la métropole déléguée à l’économie circulaire, présente le 23 septembre. « Je vous incite à sensibiliser les élus sur ces sujets, a-t-elle déclaré aux participants. De notre côté, nous avons également la volonté de travailler avec vous de façon partenariale. » Une promesse qui pourra être vérifiée lors des deuxièmes Assises, prévues au printemps 2022.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/25/a-saint-etienne-la-transition-ecologique-redonne-vie-a-un-quartier-deserte_6096001_3244.html>
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17- L'Allemagne devrait sortir du charbon dès 2030, préconisent les experts de la transition énergétique, Sciences & Avenir, 27/09/21, 17h41
Sara de Lacerda 

Au cours du premier semestre 2021, l'Allemagne a produit plus d'électricité à partir de centrales au charbon que par le biais d'énergies renouvelables. Ce recul par rapport à l'année 2020 n'est pas de bon augure pour la transition énergétique, qui doit être accélérée de toute urgence, préconisent les experts de l'institut de recherche Agora Energiewende.
Début 2021, l'Allemagne pensait être sur la bonne voie en matière de production énergétique, puisque les énergies renouvelables avaient fourni la majorité de l'électricité produite sur son territoire en 2020. Mais elle doit déjà déchanter, car le charbon est repassé en tête au cours du premier semestre 2021.
La majorité de l'électricité allemande est de nouveau produite à partir du charbon
Selon l'Office fédéral de la statistique (Destatis), 56 % du volume total d'électricité (soit 258.900 GW/h) produit en Allemagne au cours du premier semestre 2021 provient de sources conventionnelles (charbon, gaz naturel ou nucléaire), tandis que 44 % provient d'énergies renouvelables (éolien, solaire et biogaz).
Proportionnellement, cela représente une augmentation de 20 % des énergies conventionnelles par rapport à la même période de l'année précédente, et une diminution de 12 % des énergies renouvelables. Mais c'est surtout le charbon qui a repris le dessus, en augmentation d'un bon tiers (35,5 %) par rapport au premier semestre 2020. L'électricité injectée dans le réseau au cours du premier semestre 2021 provient ainsi en majorité de la combustion du charbon (27,1 %), puis de l'énergie éolienne (22,1 %), du gaz naturel (14,4 %) et du nucléaire (12,4 %).
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/l-allemagne-devrait-sortir-du-charbon-des-2030-preconisent-les-experts_157857>
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En audio
18- Pollution numérique : voyage au bout d'un like, France Inter, La Terre au carré, 21/09/21, de 14h à 15h
Mathieu Vidard

Et si votre "like" avait bien plus d’impact environnemental que vous ne pouviez l’imaginer. Alors que le maître mot du monde numérique est "dématérialisation" il existe bel et bien un impact matériel et palpable.
Dans les méandres du monde numérique apparaissent des empreintes écologiques bien réelles de ce que nos habitudes et actions quotidiennes numériques provoquent. Besoins en eau, usage de centrale à charbon, consommations dantesques de gigawatt, et occupation du sol par des datacenters, le monde du numérique laisse des traces, exponentielles à l’instar de notre civilisation qui se numérise toujours plus.
Le journaliste Guillaume Pitron a cherché à faire l’expérience sensorielle du monde numérique que nous avons pour habitude de qualifier d’immatériel et dont les impacts sont bien palpables.
Le coût environnemental du numérique se mesure : 34 milliards d’équipements numériques circulent sur Terre, ce qui représente 223 millions de tonnes.  Les TIC consomment environ 10% de l’électricité mondiale (soit la production de 100 réacteurs nucléaires). Par ailleurs le numérique représenterait 4% des émissions globales de gaz à effet de serre.
Un ordinateur de 2 kilos mobilise entre autres, 22kilos de produits chimiques, 240 kilos de combustibles et 1,5tonne d’eau claire. Les puces figurent parmi les composants électroniques les plus complexes qui soient. Il faut une soixantaine de matières premières, telles que du silicium, du bore, de l’arsenic, du tungstène ou du cuivre, toutes purifiées à 99,9999999%, pour les produire. Il existerait aujourd’hui près de trois millions de data centers d’une surface de moins de 500 mètres carrés dans le monde, 85000 de dimension intermédiaire.
La diète numérique, c'est pour demain ? 
On en parle avec 
• Guillaume Pitron, journaliste
L’Enfer numérique, voyage au bout d’un like aux éditions les liens qui Libèrent.
• Florence Rodhain, maître de conférences HDR en systèmes d'information à l'Ecole Polytechnique Universitaire de l'Université de Montpellier, co-directrice de l'unité de recherche MRM-SI (Montpellier Research Management), membre de 'Reliance en Complexité' aux côtés d'Edgar Morin à Montpellier. Autrice de « La Nouvelle religion du numérique, Le numérique est-il écologique ? » aux éditions EMS
> Emission (54 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-21-septembre-2021>
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En images
19- Décryptage. Le bilan insuffisant d’Angela Merkel concernant la transition écologique de l’Allemagne, Le Monde, 25/09/21, 09h51
Marc Bettinelli et Marceau Bretonnier

Les promesses climatiques affichées par la chancelière ont été mises à mal. Après seize années passées à la tête du pays, elle lègue à ses successeurs une série de problèmes non résolus. 
Angela Merkel l’a répété tout au long de ses mandats : le changement climatique menace l’avenir de l’humanité. La dirigeante de l’Allemagne a même hérité d’un surnom : Klima-Kanzlerin, « la chancelière du climat ». Pourtant, le bilan de ses mesures écologiques est loin d’être exemplaire.
Durant ses seize années au pouvoir, elle a largement développé les énergies renouvelables, qui représentent désormais la moitié de la production d’électricité du pays. Dans le même temps, elle a décidé de débarrasser ce dernier du nucléaire d’ici à 2022 et d’y fermer les centrales à charbon d’ici à 2038. Mais, au bout du compte, cette transition énergétique est aujourd’hui loin de suffire : l’Allemagne reste le premier émetteur de CO2 en Europe. Pour atteindre la neutralité carbone, Angela Merkel laisse à ses successeurs une liste imposante d’efforts supplémentaires à fournir.
> Lire aussi  « L’Allemagne est en train de perdre son pari énergétique »
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/video/2021/09/25/le-bilan-insuffisant-d-angela-merkel-concernant-la-transition-ecologique-de-l-allemagne_6095977_3244.html>
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20- Allemagne : le charbon, énergie controversée, pour compenser le nucléaire, France info, 25/09/21, 12:07

Les dernières centrales nucléaires en Allemagne s'arrêteront en 2022. Mais le pays continue d'avoir recours massivement au charbon, énergie polluante.
Depuis dix ans, les tours de refroidissement des centrales nucléaires allemandes sont démolies méthodiquement. Les travaux de démantèlement des réacteurs sont encore en cours à Philippsburg et beaucoup d'habitants sont amers. "Des Français continuent le nucléaire, pourquoi ne pas faire comme eux ?", s'interroge un Allemand. "C'est mieux de leur acheter de l'électricité ?" Pendant trente ans, la centrale a fait la fortune de la ville, qui a multiplié les investissements. De quoi faire passer au second plan le risque d'explosion, invoqué par les anti-nucléaires après Fukushima (Japon) pour justifier la fermeture des centrales. "On aurait pu réfléchir aux conséquences, avant de débrancher tout de suite", déplore Dieter Day, adjoint aux Finances à la mairie de Philippsburg.
Energies vertes insuffisantes
Pour compenser le nucléaire, la solution devait être le recours aux énergies renouvelables. Elles sont aujourd'hui à l'origine d'un tiers de l'électricité produite en Allemagne. Mais cela ne suffit pas, alors le pays continue d'exploiter de gigantesques mines de charbon. Autour de Dusseldorf, des militants écologistes s'installent pour protester contre toute expansion. Ils dénoncent la décision de la chancelière Angela Merkel de ne pas sortir du charbon avant 2038. Le charbon a aussi ses partisans près de Cologne.
>> Reportage à voir :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-le-charbon-energie-controversee-pour-compenser-le-nucleaire_4784029.html>
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21- Taxis : test d'efficacité dans trois gares européennes, France 2, journal de 20h, 26/09/21

Dimanche 26 septembre, la rédaction du 20 Heures compare l'efficacité des taxis et leurs délais respectifs, à la sortie de trois gares : à Londres (Royaume-Uni), Bruxelles (Belgique) et Rome (Italie). 
La sortie de la gare de St-Pancras, à Londres (Royaume-Uni) est rapide et fluide. Le journaliste Matthieu Boisseau chronomètre le temps de parcours entre la sortie de l'Eurostar et la montée dans un véhicule. La réponse : une minute et deux secondes. "La sortie est très facile car le flux des passagers est bien réparti. Il y a dans ce quartier deux autres gares, ça permet d'éviter l'engorgement", explique le journaliste. 
Attention aux arnaques
Il n'est pas aussi facile de trouver la bonne sortie à Bruxelles (Belgique). "Pas vraiment de file d'attente organisée", note le journaliste Julien Gasparutto, en rajoutant que Bruxelles a une petite gare, où "il y a dix fois moins de voyageurs qu'à la Gare du Nord à Paris". Enfin, cap sur l'Italie. "Comme en France, les taxis clandestins s'adressent avant tout aux touristes et leur proposent des courses avec parfois des prix astronomiques", déroule le journaliste Alban Mikoczy, avant de préciser qu'il "est courant d'attendre une heure un taxi officiel". 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/taxis-test-d-efficacite-dans-trois-gares-europeennes_4785257.html>
Sur le même sujet :
> Taxis à Paris : parfois, un parcours du combattant <https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/taxis-a-paris-parfois-un-parcours-du-combattant_4785291.html>, France 2, journal de 20h, 26/09/21
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Une publication
22- Voyage au bout d'un like... ou l'enfer numérique, de Guillaume Pitron, Editions Les Liens Qui Libèrent, 15/09/21

Comment se douter qu’un simple Like envoyé depuis nos smartphones mobilise ce qui constituera bientôt la plus vaste infrastructure édifiée par l’homme ? Que cette notification, en traversant les sept couches de fonctionnement d’Internet, voyage autour du monde, empruntant des câbles sous-marins, des antennes téléphoniques et des datacenters implantés jusque dans le cercle arctique ?
Le monde « dématérialisé » du numérique, indispensable pour communiquer, travailler et consommer, s’avère bien plus tangible que nous ne voulions le croire. Il absorberait aujourd’hui 10 % de l’électricité mondiale et représenterait près de 4 % des émissions de CO2 de la planète. Or nous peinons à appréhender ces impacts, tant nous sommes embrumés par le mirage du cloud, pur et éthéré. Il faut pourtant nous rendre à l’évidence : si « nuage » il y a, celui-ci est noir de pollution.
Quelle est la géographie de nos clics et de nos données ? Quels enjeux écologiques et géopolitiques charrient-ils à notre insu ? À l’heure du déploiement de la 5G, des voitures connectées et de l’« intelligence artificielle », cette enquête, menée durant deux ans sur quatre continents, révèle l’anatomie d’une technologie qui n’a de virtuel que le nom. Et qui, sous couvert de limiter l’impact de l’homme sur la planète, s’affirme déjà comme l’un des défis environnementaux majeurs du xxie siècle.
A propos de l’auteur
Journaliste et réalisateur de documentaires, Guillaume Pitron est connu pour ses enquêtes sur les enjeux économiques, politiques et environnementaux de l’exploitation des matières premières. Son premier ouvrage, La Guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique (Les Liens qui libèrent), traduit dans une douzaine de pays, a été décliné en documentaire sur la chaîne Arte.
Voyage au bout d'un like... ou l'enfer numérique, de Guillaume Pitron, Editions Les Liens Qui Libèrent, 15/09/21, ISBN : 979-10-209-0997-8, EAN : 9791020909978, 352 pages, 21 €.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-L_enfer_numérique-662-1-1-0-1.html>
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Une annonce
23- Appel à projets en faveur de la biodiversité, Fondation Nicolas Hulot, avant le 04/10/21 minuit

Face à l’urgence climatique, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme soutient financièrement 4 types d’actions qu’il conviendrait de démultiplier pour préserver la biodiversité. Vous avez jusqu'au 4 octobre minuit pour participer à cet appel à projet.
Que ce soit sur l'espace public (écoles, parcs, rues, ronds-points...) comme sur l'espace semi-privé (jardins de copropriété, pieds d'immeubles, friche industrielle, terrain agricole...), la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme apporte un soutien financier aux porteurs de projets engagés dans l'une des quatre initiatives suivantes :
1/ la création de mare
2/ la création d’une pépinière de quartier dans un but de végétalisation urbaine
3/ la création ou l’appui d’un centre de soins de la faune sauvage
4/ la plantation citoyenne non forestière
Pour candidater, c'est simple !
Il suffit de répondre à l'appel à projet avant le 4 octobre 2021 minuit, en complétant le formulaire ci-dessous. Si le projet est éligible à notre programme de soutien, il sera ensuite soumis à un jury. A la clé, jusqu’à 1000 euros ! De quoi aider les porteurs de projet à transformer leurs idées, en réalité ! 
Les conditions d'éligibilité
• Les porteurs de projets doivent être âgés de 15 à 35 ans.
• L’action doit se dérouler en France métropolitaine ou en Outre-mer.
• La structure qui porte ou parraine le projet, doit être basée en France.
• Le projet doit s'inscrire dans l'une des quatre thématiques indiquées.
> En savoir plus sur l'appel à projet biodiversité <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/nouveaute-la-fondation-nicolas-hulot-pour-la-nature-et-lhomme-lance-un-nouvel-appel-a-projets-pour-favoriser-la-protection-de-la-nature/>.
Envoyez votre projet avant le 04/10/2021 minuit.
>  <https://projets-generation-nature.optimytool.com/fr/>Je soumets mon projet <https://projets-generation-nature.optimytool.com/fr/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=AAP%20biodiv%20septembre%202&utm_medium=email> 
<https://4mrck.r.bh.d.sendibt3.com/mk/mr/VPqwku-9tAEv6tz7YBATdmGz-FaLdpb5A0tPJTGluS4PW3EH6BPp_982UjTIUXu7o2u7lBJZInAxTtzJ4GixWd3FrCTmqYBGzE6vVc0MvGblQhZOIw>
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