[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (mardi 5 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 5 Avr 08:37:18 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Pesticides à risques, 50 % de fruits et légumes contaminés - Le temps n’est plus au laxisme avec les pesticides <https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-pesticides-a-risques-50-de-fruits-et-legumes-contamines-le-temps-n-est-plus-au-laxisme-avec-les-pesticides-n99448/>, UFC-Que Choisir, 24/03/2022 
2- Réduction de l’usage des pesticides : les raisons d’un échec <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/23/reduction-de-l-usage-des-pesticides-les-raisons-d-un-echec_6118856_3244.html>, Le Monde, maj le 24/03/22 à 11h30 
3- Le ministre de l’Agriculture a-t-il caché un rapport sur les pesticides ? <https://www.natura-sciences.com/info-express/julien-denormandie-rapport-pesticides-cache.html>, Natura-sciences, 24/03/22
4- Interview. Engrais de synthèse : «L’azote est à l’origine de tous les problèmes de l’agriculture moderne» <https://www.liberation.fr/environnement/engrais-de-synthese-lazote-est-a-lorigine-de-tous-les-problemes-de-lagriculture-moderne-20220325_L3GE5JLTKRHK5E263XEIAZWIJI/>, Libération, 25/03/22, 09h0
5- Zimbabwe : le business des passeurs de farine contre la hausse des prix <https://www.la-croix.com/Zimbabwe-business-passeurs-farine-contre-hausse-prix-2022-03-25-1301206895>, AFP, 25/03/22, 11:00
6- Rester en Ukraine et semer : le "coup de poker" de deux agriculteurs allemands <https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/rester-en-ukraine-et-semer-le-coup-de-poker-de-deux-agriculteurs-allemands_2170510.html>, AFP, 25/03/22, 12:00
7- L'agriculture verte, seule solution durable à l'insécurité alimentaire mondiale <https://information.tv5monde.com/info/l-agriculture-verte-seule-solution-durable-l-insecurite-alimentaire-mondiale-450184>, TV5Monde, 25/03/22, 21:03
8- Déforestation : ce n’est pas seulement une question de carbone <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/deforestation-deforestation-ce-nest-pas-seulement-question-carbone-97564/>, Futura-sciences, 25/03/22
9- Reportage. Le grenier du Sénégal en quête d’eau <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/26/le-grenier-du-senegal-en-quete-d-eau_6119216_3244.html>, Le Monde, 26/03/22, 05h48
10- Grippe aviaire : la détresse des éleveurs vendéens face au "désastre" <https://www.challenges.fr/economie/grippe-aviaire-la-detresse-des-eleveurs-vendeens-face-au-desastre_806755>, AFP, 28/03/22, 12:00
11- Élevage : la petite transition dans la prairie <https://reporterre.net/Elevage-la-petite-transition-dans-la-prairie>, Reporterre, 29/03/22, 14h48
12- Burkina Faso : plus de 2 millions de personnes menacées par la famine <https://information.tv5monde.com/afrique/burkina-faso-plus-de-2-millions-de-personnes-menacees-par-la-famine-450887>, TV5Monde, 30/03/22, 18:35
13- Dans le bassin arachidier du Sénégal, l’agroforesterie tente de retrouver sa place <https://theconversation.com/dans-le-bassin-arachidier-du-senegal-lagroforesterie-tente-de-retrouver-sa-place-179850>, The Conversation, 30/03/22, 20:13
14- Présidentielle 2022 : derrière la question des pesticides, deux visions antagonistes de l’agriculture <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/31/presidentielle-2022-derriere-la-question-des-pesticides-deux-visions-antagonistes-de-l-agriculture_6119868_3244.html>, Le Monde, 30/01/22, 09h25 
15- A La Réunion, la pêche « préventive » de requins au cœur de la réserve marine est suspendue <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/31/a-la-reunion-la-peche-preventive-de-requins-au-c-ur-de-la-reserve-marine-est-suspendue_6119920_3244.html>, Le Monde, 30/01/22, 10h32
16- Editorial. Réconcilier sécurité alimentaire et environnement <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/01/reconcilier-securite-alimentaire-et-environnement_6120085_3232.html>, Le Monde, 01/04/22, 10h10
17- Entretien. « L’enjeu est d’augmenter la production agricole en Afrique » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/01/l-enjeu-est-d-augmenter-la-production-agricole-en-afrique_6120088_3244.html>, Le Monde, 01/04/22, 10h34 
18- En Finlande, l'élevage ancestral des rennes séduit à nouveau les jeunes <https://information.tv5monde.com/info/en-finlande-l-elevage-ancestral-des-rennes-seduit-nouveau-les-jeunes-451115>, AFP, 01/04/22, 18:00
En images
19- Alimentation : plus de 50% des fruits et légumes contiendraient des pesticides <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/alimentation-plus-de50-des-fruits-et-legumes-contiendraient-des-pesticides_5042641.html>, France 3, Le 12/13, 24/03/22

Bien à vous,
Florence

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EMPOISONNEMENT DU JOUR : L’UFC-Que Choisir a publié une analyse critique de 14 000 contrôles sanitaires officiels sur les aliments vendus en France qui révèle que plus de 50% des fruits et légumes de l’agriculture intensive testés sont contaminés par des pesticides suspectés d’être cancérogènes, toxiques pour la reproduction ou l’ADN ou perturbateurs endocriniens. (cf. item 1 & 19)
DISSIMULATION DU JOUR : Un rapport d’inspection resté jusqu’à présent confidentiel analyse les incohérences et le manque de détermination de l’Etat pour diminuer de moitié l’usage des produits phytosanitaires dans l’agriculture française. Pour l’ONG France Nature Environnement, il s’agit d’un rapport « dissimulé par le ministre de l’Agriculture pour masquer ses échecs ». (cf. item 2, 3 & 14)
ANALYSE DU JOUR : Considérée comme l’une des principales inventions de l’agriculture, l’utilisation d’azote de synthèse a rendu le monde agricole fortement dépendant du gaz et a entraîné une pollution sans commune mesure, explique l’ingénieur agronome Claude Aubert. (cf. item 4)
INFLATION DU JOUR : Au Zimbabwe, l'indispensable manque et tout est cher : nourriture, carburant, électricité. L'économie est plongée dans une crise profonde depuis plus de 20 ans, les bailleurs internationaux se sont retirés en raison d'une dette insoutenable et l’inflation s’est élevé à 66% en février. (cf. item 5)
SOLIDARITÉ DU JOUR : Deux agriculteurs allemands ont décidé de revenir en Ukraine pour lancer la saison et semer malgré les incertitudes, dans la région de Lviv, encore épargnée par les combats meurtriers qui font rage dans l'est et le sud du pays. (cf. item 6)
APPEL DU JOUR : Face à la chute des exportations russes et ukrainiennes de blé et à l'augmentation des prix, certains gouvernements appellent à augmenter les productions pour faire face à d'éventuelles pénuries. Des scientifiques alertent sur les risques de cette solution et appellent à se tourner plutôt vers une agriculture verte. (cf. item 7)
CHIFFRES DU JOUR : — Selon un récent rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la forêt a perdu, entre 2000 et 2020, presque 100 millions d’hectares  ! (cf. item 8)
— La production céréalière du Burkina Faso a baissé l’année dernière. Une catastrophe pour ce pays africain où cette crise alimentaire expose plus de deux millions de personnes à la famine. (cf. item 12)
RARÉFACTION DU JOUR : Au Sénégal, la zone maraîchère des Niayes connaît un déficit hydrique, tandis que l’exploitation de l’eau augmente. Les agriculteurs doivent puiser de plus en plus profondément. (cf. item 9)
TRAUMATISME DU JOUR : Après avoir ramassé les cadavres de ses 18.000 volailles, Christian Drouin, éleveur vendéen, s'est "allongé dans le noir". Touché par la grippe aviaire qui ravage les élevages du département, il a dû tuer lui-même son cheptel. (cf. item 10)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Faut-il sacrifier l’élevage au nom de la transition écologique ? Pour La Fabrique écologique, la réponse est non. Dans une note, le groupe de réflexion écologiste préconise certes une réduction de 30 à 50 % du cheptel français de ruminants, mais défend aussi le rôle des prairies pour le climat, la biodiversité et la santé. (cf. item 11 & suite)
ALTERNATIVE DU JOUR : La Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (DyTAES) – réseau qui fédère l’ensemble des acteurs de l’agroécologie du pays – a entrepris une grande caravane pour rencontrer les agriculteurs et agricultrices du pays en vue de replacer l’arbre au cœur des systèmes de culture. (cf. item 13)
RÉORIENTATION DU JOUR : La guerre en Ukraine bouscule des choix énergétiques et agricoles élaborés en temps de paix. Il est essentiel, à l’occasion de cette crise, de tenter de réduire la dépendance des pays émergents aux importations. (cf. item 16 & 17)
DÉCISION DU JOUR : Un arrêté préfectoral autorisant des "opérations ciblées de prélèvement de requins" au cœur de la réserve naturelle marine de La Réunion a été suspendu. (cf. item 15)
RAJEUNISSEMENT DU JOUR : En Finlande, malgré un réchauffement climatique qui menace l'avenir de l'élevage ancestral des Samis, dernier peuple autochtone d'Europe, du sang neuf revient irriguer la profession multiséculaire. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Pesticides à risques, 50 % de fruits et légumes contaminés - Le temps n’est plus au laxisme avec les pesticides, UFC-Que Choisir, 24/03/2022 

L’UFC-Que Choisir rend publique aujourd’hui une analyse critique des 14 000 contrôles sanitaires officiels sur les aliments vendus en France qui révèle que plus de la moitié des fruits et légumes de l’agriculture intensive testés sont contaminés par des pesticides suspectés d’être cancérogènes, toxiques pour la reproduction ou l’ADN ou perturbateurs endocriniens. Sur la base de ce constat inquiétant, et alors que la FNSEA et le Ministre de l’agriculture, instrumentalisant les conséquences de la guerre en Ukraine, demandent de façon irresponsable un abandon des propositions européennes pour renforcer le cadre réglementaire sur les pesticides, l’Association saisit les autorités, dont l’ANSES, pour obtenir des procédures plus strictes d’autorisation des pesticides.
>> Suite à lire à : 
<https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-pesticides-a-risques-50-de-fruits-et-legumes-contamines-le-temps-n-est-plus-au-laxisme-avec-les-pesticides-n99448/ <https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-pesticides-a-risques-50-de-fruits-et-legumes-contamines-le-temps-n-est-plus-au-laxisme-avec-les-pesticides-n99448/>>
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2- Réduction de l’usage des pesticides : les raisons d’un échec, Le Monde, maj le 24/03/22 à 11h30 
Martine Valo

Un rapport d’inspection resté jusqu’à présent confidentiel analyse les incohérences et le manque de détermination de l’Etat pour diminuer de moitié l’usage des produits phytosanitaires dans l’agriculture française. 
Le constat est connu : le plan Ecophyto n’a pas tenu sa promesse de réduire de moitié le recours aux produits phytosanitaires, ni même freiné la dépendance de l’agriculture française aux pesticides. Lors de son lancement, en 2008, il était envisagé d’y parvenir en dix ans. Or en 2018, les ventes d’insecticides pour les cultures avaient augmenté de 6 %, celles d’herbicides de 25 % et de fongicides de 34 %, avant une légère inflexion depuis. L’ambition affichée a donc été reportée à 2025, grâce à un programme repensé et rebaptisé Ecophyto II, puis II + en y intégrant l’hypothétique fin du glyphosate. L’Union européenne s’est d’ailleurs à son tour fixé le même objectif – bénéfique pour la santé et l’environnement – de diviser par deux la consommation de ces produits chimiques.
> Lire aussi Réautorisation du glyphosate en Europe : la qualité des études réglementaires en cause
L’affaire apparaît mal engagée à la lecture du rapport conjoint de l’Inspection générale des finances, du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, et de celui de l’environnement et du développement durable, rendu public mercredi 23 mars. Son titre annonce une évaluation des actions financières engagées au nom d’Ecophyto. En fait, si les auteurs estiment certes « légitime de s’interroger sur l’efficacité des dépenses publiques importantes qui [y]ont été consacrées », ils s’emploient surtout à livrer une analyse implacable des raisons d’un échec, prévisible dès le départ selon eux.
« En premier lieu, la mission considère que le plan actuel ne peut pas réussir. Sa poursuite en l’état pose la question de la crédibilité de l’action publique », écrivent-ils. Modifier les comportements vis-à-vis des produits phytosanitaires dans les campagnes françaises exige plus de clarté de la part du principal acteur chargé du dossier : le ministère de l’agriculture, surtout un objectif politique plus affirmé et moins d’incohérence de la part de l’Etat. Par exemple, l’autorisation d’exporter des substances interdites sur le territoire français et qui vont ensuite jouer sur les prix des récoltes importées ne contribue pas à « crédibiliser l’objectif » d’Ecophyto. Celui-ci ne s’est au demeurant doté d’indicateurs d’impact ni sur la santé humaine, ni sur celle des plantes, ni sur la biodiversité.
Un an dans les tiroirs ministériels
La mission suggère de lancer un autre plan en 2023, en même temps que les nouvelles règles de la politique agricole commune (PAC). Elle propose plusieurs scénarios avec des doses variables de mesures de différenciation des produits de l’agriculture non conventionnelle à soutenir, d’incitation conduisant à une réduction des pesticides pour tous les agriculteurs et de réglementation contraignante, qui restent à équilibrer dans le temps.
Cette analyse aurait pu rester ignorée du public. Le rapport, remis en mars 2021, a été rédigé à la demande du gouvernement qui doit lui-même répondre à un référé de la Cour des comptes au sujet de la piètre efficacité d’Ecophyto. Il est resté un an dans les tiroirs ministériels avant que France Nature Environnement ne l’obtienne après une demande auprès de la Commission d’accès aux documents administratifs.
> Lire aussi « Le nouveau plan “pollinisateurs” oublie l’essentiel : les pesticides »
En 2019, l’enveloppe du programme Ecophyto s’élevait à 81 millions d’euros, alimentée par la redevance pour pollutions diffuses prélevée sur les ventes des produits phytosanitaires. Cependant, les mesures destinées à soutenir des modes de culture moins consommateurs de pesticides ont représenté dans leur ensemble 643 millions d’euros, financées à 99 % par les agences de l’eau, l’Union européenne, le ministère de l’agriculture, les conseils régionaux et l’Office français de la biodiversité.
Les rapporteurs incluent l’aide à la reconversion aux cultures bio (plus de la moitié du total), les subventions aux mesures agro-environnementales et climatiques ainsi qu’à des équipements agricoles, à des actions diverses menées pour la préservation de l’eau, à de la recherche, et à quelques contrôles. Sur ce dernier point, ils regrettent leur nombre restreint et « le caractère faiblement dissuasif des suites » qui leur sont données.
Aperçu tronqué
Les crédits du plan Ecophyto restent modestes comparés aux 9 milliards d’euros d’aides en provenance de la PAC, plus les 600 millions du plan français de relance 2021-2022. Les critiques du rapport portent d’abord sur l’absence de leviers d’action solides. Au début, les pouvoirs publics ont misé sur une forme d’exemplarité contagieuse qualifiée de « diffusion par-dessus la haie ». L’amélioration des pratiques développées dans le réseau de fermes Dephy devait générer une bonne volonté généralisée, sans aucune contrainte à la clé. Ces exploitations volontaires ont certes réalisé des progrès nets – sans atteindre 50 % de réduction des pesticides –, mais cela n’a pas suffi à atteindre la « massification » espérée. Ecophyto II a ensuite tenté de convaincre 30 000 exploitants de devenir démonstrateurs. En vain.
> Lire aussi A quoi servent les pesticides, qui se retrouvent dans notre alimentation ?
En douze ans d’action publique, il n’a pas été possible d’établir des indicateurs fiables permettant de mesurer les progrès. Entre-temps, certaines molécules dangereuses ont été interdites, mais les effets sont malaisés à évaluer. Les tonnages de pesticides ne donnent en outre qu’un aperçu tronqué puisque les substances actives sont de plus en plus concentrées. L’alternative du nombre de doses unités (Nodu) reste une unité controversée. Les courbes montrent cependant la coïncidence des ventes de pesticides avec le montant de la redevance (dont la valeur représente moins de 2,5 % de la production agricole, selon le rapport). En 2018, l’annonce d’une augmentation a suscité une véritable ruée par anticipation.
Sans stigmatiser les agriculteurs, la mission passe en revue une série de responsabilités : conseillers des chambres d’agriculture, coopératives, industries chimiques, grande distribution et consommateurs qui exigent des fruits et légumes calibrés sans pesticides, mais à prix minimum. Elle propose d’ailleurs de mettre en place une production inspirée du bio, sans pesticides mais avec moins de contraintes agro-environnementales. Elle note que si un quart des surfaces cultivées passait du conventionnel à l’agriculture bio, près de la moitié de l’objectif d’une réduction de 50 % des produits phytosanitaires serait atteinte.
> Lire aussi Pesticides : des associations attaquent l’Etat pour n’avoir pas assez protégé la biodiversité
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/23/reduction-de-l-usage-des-pesticides-les-raisons-d-un-echec_6118856_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/23/reduction-de-l-usage-des-pesticides-les-raisons-d-un-echec_6118856_3244.html>>
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3- Le ministre de l’Agriculture a-t-il caché un rapport sur les pesticides ?, Natura-sciences, 24/03/22
Léo Sanmarty

L’ONG France Nature Environnement a eu accès à un rapport encore confidentiel remis à Julien Denormandie l’année dernière. Il s’agit d’un diagnostic complet très décevant portant sur les 14 dernières années d’actions politiques en matière de réduction de l’usage des pesticides. Le rapport est remis au ministre de l’Agriculture en mars 2021 mais n’a pourtant jamais été rendu public. Selon l’ONG, il s’agit donc d’un rapport « dissimulé par le ministre de l’Agriculture pour masquer ses échecs ».
« Les recommandations du rapport pouvaient pourtant être appliquées dès 2021, en particulier celles visant la réorientation des subventions de la politique agricole européenne », explique France Nature Environnement. 
Pour Claudine Joly, qui suit le dossier Pesticides à France Nature Environnement : “le réseau des fermes DEPHY et le développement de l’agriculture biologique démontrent qu’une réduction forte est possible. Il faut aujourd’hui massifier les pratiques économes en les soutenant réglementairement là où cela est nécessaire. Il faut le faire financièrement de façon générale, tout en pénalisant les mauvaises pratiques« . Selon le rapport, il faut que 25% de la surface agricole française passe à l’agriculture biologique. Cela permettrait d’atteindre près de la moitié de l’objectif du plan Ecophyto. Ce plan vise à réduire de 50% de l’usage des pesticides d’ici 2025. « Qu’attend le gouvernement pour conforter cette agriculture alors que l’on voit au contraire disparaître l’aide au maintien de l’agriculture biologique dans la nouvelle PAC ? ”, ajoute Claudine Joly.
<https://www.natura-sciences.com/info-express/julien-denormandie-rapport-pesticides-cache.html <https://www.natura-sciences.com/info-express/julien-denormandie-rapport-pesticides-cache.html>>
En savoir plus :
> Rapport confidentiel CGEDD CGAAER IGF Ecophyto <https://ged.fne.asso.fr/weblib/repositorySharing/publication.html?c90cf9b8-3854-4c0f-9837-d5410dd32726> - Mars 2021
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4- Interview. Engrais de synthèse : «L’azote est à l’origine de tous les problèmes de l’agriculture moderne», Libération, 25/03/22, 09h07
Eléonore Disdero

Considérée comme l’une des principales inventions de l’agriculture, l’utilisation d’azote de synthèse a rendu le monde agricole fortement dépendant du gaz. Et a entraîné une pollution sans commune mesure, explique l’ingénieur agronome Claude Aubert.
Pour répondre à son appétit croissant et sa démographie galopante, l’homme a mis au point des engrais synthétiques à base d’azote et de phosphore. Des éléments chimiques indispensables à la croissance des plantes, qui, répandus sur les cultures, font exploser les rendements agricoles. Depuis 1960, la consommation de ces substances a été multipliée par neuf dans le monde. Pourtant, l’utilisation de ces engrais, importés de Russie ou fabriqués en Europe avec du gaz russe entrant dans leur composition, n’est ni tenable sur le plan géopolitique ni au regard de leur impact environnemental.
Championne d’Europe de la consommation d’engrais de synthèse, la France a saturé ses terres agricoles de ces produits chimiques depuis un demi-siècle, entraînant des réactions en chaîne désastreuses pour la santé humaine, la biodiversité, les milieux aquatiques et le bien-être des sols. A l’échelle mondiale, les scientifiques ont qualifié cette perturbation des cycles naturels d’azote et de phosphore comme l’une des limites planétaires franchies. «Un problème fondamental», dont «personne ne parle jamais», selon l’ingénieur agronome Claude Aubert, pionnier de l’agriculture bio en France. Entretien.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/environnement/engrais-de-synthese-lazote-est-a-lorigine-de-tous-les-problemes-de-lagriculture-moderne-20220325_L3GE5JLTKRHK5E263XEIAZWIJI/>
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5- Zimbabwe : le business des passeurs de farine contre la hausse des prix, AFP, 25/03/22, 11:00
Nyasha Chingono

L'arrivée du camion est accueillie avec soulagement dans ce quartier déshérité d'Harare. Les enfants accourent pour décharger farine, huile, lessive : tout vient d'Afrique du Sud, par des livreurs qui profitent d'un juteux business informel encore nourri par la récente hausse des prix.
Au Zimbabwe, l'indispensable manque et tout est cher : nourriture, carburant, électricité. L'économie est plongée dans une crise profonde depuis plus de vingt ans, les bailleurs internationaux se sont retirés en raison d'une dette insoutenable. L'inflation est galopante et avec l'invasion russe en Ukraine, les prix des produits de base ont encore grimpé.
L'essence a augmenté deux fois en l'espace d'une semaine. Le cours des céréales s'est envolé, la Russie étant le principal fournisseur de blé du Zimbabwe. Résultat, une inflation à 66% en février.
"Nous devons nous préparer à une vague d'augmentation des prix", a déclaré à l'AFP le président de la Confédération des détaillants (CZR), Denford Mutashu, présageant que les Zimbabwéens feront encore davantage leurs courses chez le grand voisin sud-africain pour y échapper. 
Dans les échoppes, la bouteille de deux litres d'huile coûte 4,50 dollars, un dollar de moins si elle est livrée depuis l'Afrique du Sud. 
Les "malayitsha", transporteurs en langue ndebele, passent la frontière le plus souvent de nuit entre les deux pays d'Afrique australe. Beitbridge est un des poste-frontières les plus fréquentés du continent, et aussi un des plus poreux, le trafic de produits de contrebande y est monnaie courante.
- Rations -
Mais ces livreurs informels, souvent en cheville avec les gardes-frontières, ne font pas dans le trafic d'alcool ou de cigarettes. Ils passent du "mealie meal", la farine de maïs qui est le plat de base, et amènent les courses sur le pas de la porte des clients au Zimbabwe. 
Le système fonctionne via le bouche-à-oreille et les messageries mobiles. Les marchandises parcourent jusqu'à 600 km. La route est mauvaise mais chaque traversée peut rapporter beaucoup. 
Mason Mapuranga, Zimbabwéen de 44 ans, fait ce boulot depuis deux ans. Il dit gagner plus de 600 euros par voyage (10.000 rands). 
"Les clients entrent en contact via WhatsApp, choisissent les produits, paient sur un compte sud-africain et ensuite je livre. C'est simple", explique-t-il à l'AFP. Et cela lui permet aussi d'éviter les incertitudes des fluctuations de la monnaie locale. 
"A chaque livraison, nous sommes accueillis par des sourires : cela montre le niveau de gratitude, car ces gens, s'ils ne recevaient pas cette nourriture, auraient faim", assure cet ancien chauffeur routier. Lui-même a perdu son emploi pendant la pandémie. 
Clever Murape, 35 ans, vivote de la vente de ferraille et surtout de l'aide envoyée par sa sœur, employée comme bonne en Afrique du Sud. "Ma grande sœur envoie de l'alimentation via des +malayitsha+ tous les mois", raconte-t-il. Et entre les livraisons, la famille de dix se "rationne". 
Avec environ trois millions de Zimbabwéens vivant en Afrique du Sud et une importante diaspora éparpillée à travers le monde, les proches installés à l'étranger sont depuis longtemps une planche de salut pour ceux restés au pays. 
Dans la capitale Harare, les files s'allongent tous les jours devant les bureaux de transferts internationaux. Selon la Banque mondiale, 1,6 milliard d'euros sont envoyés chaque année dans le pays, soit plus de 10% du PIB. 
Mais depuis le Covid, qui a encore aggravé la pauvreté, la demande pour envoyer directement de la nourriture ou tout autre bien de première nécessité s'est développée et sur un marché jusqu'ici informel, des supermarchés en ligne ont même lancé des applications pour organiser des livraisons transfrontalières.
<https://www.la-croix.com/Zimbabwe-business-passeurs-farine-contre-hausse-prix-2022-03-25-1301206895>
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6- Rester en Ukraine et semer : le "coup de poker" de deux agriculteurs allemands, AFP, 25/03/22, 12:00
Sophie Makris

Retourner la terre, travailler les premiers semis de betteraves à sucre: jamais rituel agricole n'a semblé aussi émouvant à Torben et Tim, deux fermiers allemands qui veulent croire en l'avenir dans l'Ukraine en guerre.
"C'est très symbolique, quand la machine retourne la terre, c'est un sentiment différent de celui des années passées", confient les deux agriculteurs joints par l'AFP sur leur exploitation située à une soixante de kilomètres de Lviv, dans l'ouest du pays. 
Lorsque les troupes russes ont lancé l'offensive, le 24 février, Torben Reelfs et Tim Nandelstädt ont immédiatement pris la direction de l'Allemagne pour "s'éloigner des missiles, être sur le territoire de l'UE, de l'Otan".
"Au début, j'ai pensé que la Russie arriverait très vite jusqu'à la frontière polonaise", reconnaît Tim.
Trois semaines plus tard, tous deux étaient de retour à Derzhiv, "leur" village depuis plus de 10 ans.
"Ce que nous voyons ici, cette solidarité, ce qu'ils font militairement et humainement, c'est contagieux et ça donne de l'espoir", explique Torben.
- Incertitude -
Aussi les deux complices, âgés de 43 et 41 ans, ont-ils décidé de lancer la saison, de semer malgré les incertitudes, dans cette région encore épargnée par les combats meurtriers qui font rage dans l'est et le sud du pays.
Pour l'instant, ils ont pu acheter diesel, engrais, semences.
"Nous commençons aujourd'hui avec les betteraves à sucre. Dans 5/6 jours, nous lancerons le soja et dans deux semaines, le maïs", détaillent-ils, apaisés par le sentiment d'avoir pris "la bonne décision".
Il en va aussi "d'une certaine responsabilité", souligne Torben, celle de "limiter le risque de famines catastrophiques" sur la planète. Avant le début de la guerre, l'Ukraine était le quatrième exportateur mondial de maïs et en passe de devenir le troisième exportateur de blé derrière la Russie et les Etats-Unis.
Ces dernières semaines, les prix des huiles et céréales ont déjà flambé et la situation sera explosive si "le grenier de l'Europe" ne peut fournir les volumes habituels.
D'un point de vue personnel, les deux quadragénaires reconnaissent que c'est un "coup de poker".
"Ce qui se passera dans six mois, quand nous récolterons, je n'en ai honnêtement aucune idée", confie Tim. "Des exploitations agricoles ont déjà été attaquées par des missiles, des troupes au sol, les champs brûlent et si cela arrive ici, ce sera fini".
- Partis pour "l'aventure" -
Dans leurs voix perce l'angoisse de perdre le fruit d'une décennie de travail durant laquelle ils ont bâti une entreprise solide exploitant 1.900 hectares de céréales et employant 25 personnes.
Comme eux, de nombreux agriculteurs étrangers ont fait le choix de l'Ukraine après la chute de l'Union soviétique, attirés par des terres fertiles et bon marché.
Pour les deux amis, inséparables depuis la fin de leur service civil, c'était aussi le choix de "l'aventure" et d'une destination où "tout était à construire".
Entre 2008 et 2009, "nous sommes allés dans près de 50 villages et il y avait encore des terres libres à cultiver partout", se souvient Torben.
Depuis, la concurrence s'est exacerbée.
"Quand nous avons commencé, l'hectare se louait 17 euros, souvent payés en nature, blé ou sucre. Aujourd'hui, nous dépassons ici largement les 100 euros et c'est plus de 200 euros dans de nombreuses régions", poursuit l'agriculteur.
Au-delà de la spéculation, c'est le signe d'un pays qui s'est modernisé: "Notre entreprise se trouve dans un Etat de droit qui a peut-être encore parfois quelques problèmes, mais la corruption a fortement diminué, les ministères travaillent et les habitants vivent de mieux en mieux".
"Pour la Russie, c'est une surprise de voir que les gens ne sont pas du tout mécontents de leur gouvernement, qu'ils soutiennent l'armée et défendent leur pays", affirment les deux entrepreneurs.
Ils ne sont pas revenus les mains vides de leur séjour en Allemagne, ayant récolté 130.000 euros de dons à destination de la population et mis en place un réseau d'accueil des réfugiés dans plusieurs villages près de Berlin où environ 170 personnes sont hébergées actuellement.
"Même si tous se sentent bien là-bas, ils veulent revenir en Ukraine le plus vite possible", assure Torben.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/rester-en-ukraine-et-semer-le-coup-de-poker-de-deux-agriculteurs-allemands_2170510.html>
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7- L'agriculture verte, seule solution durable à l'insécurité alimentaire mondiale, TV5Monde, 25/03/22, 21:03
Maya Elboudrari

L'agriculture verte, seule solution durable à l'insécurité alimentaire mondiale
Face à la chute des exportations russes et ukrainiennes de blé et à l'augmentation des prix, certains gouvernements appellent à augmenter les productions pour faire face à d'éventuelles pénuries. Des scientifiques alertent sur les risques de cette solution et appellent à se tourner plutôt vers une agriculture verte. 
« L'insécurité alimentaire mondiale n'est pas causée par une pénurie de l'offre alimentaire. (…). Il y a plus qu'assez de nourriture pour nourrir le monde, même maintenant pendant cette guerre. Cependant, les céréales sont utilisées pour l’alimentation animale ou comme biocarburants ou gaspillées au lieu de nourrir les personnes qui ont faim », affirme Sabine Gabrysch.
C’est l’une des co-autrices d’un appel à agir différemment sur la crise alimentaire causée par la guerre en Ukraine. Pour affronter cette crise, plus de 500 scientifiques insistent sur la nécessité de s’orienter vers une agriculture plus verte, plutôt que vers une augmentation de la production. 
« Les stocks sont pleins, les réserves sont suffisantes », Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, et signataire de l’appel
« Est ce qu'on se sert de cette crise pour accélérer la transition agro-écologique, qui est absolument nécessaire ? Ou est ce qu'on se dirige vers une fuite en avant, pour répondre à la pression des lobbies agro-industriels, avec une agriculture toujours plus polluante ? Il y a un choix historique à faire », souligne Nicolas Bricas. 
Pour ce socio-économiste de l'alimentation au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), cette crise pourrait permettre de rebattre les cartes, en reconsidérant notamment la dépendance de l’agriculture au pétrole. 
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/l-agriculture-verte-seule-solution-durable-l-insecurite-alimentaire-mondiale-450184>
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8- Déforestation : ce n’est pas seulement une question de carbone, Futura-sciences, 25/03/22
Nathalie Mayer, journaliste

Ce lundi 21 mars, le monde célébrait la Journée internationale des forêts. Pour rappeler à tous l'importance de préserver ces écosystèmes. Aujourd'hui, des chercheurs soulignent que ce n'est pas qu'une question de stockage de carbone. La déforestation menace de faire basculer tout un équilibre.
Les forêts sont peut-être nos meilleures alliées face au réchauffement climatique. Car elles absorbent une part non négligeable du dioxyde de carbone (CO2) présent dans notre atmosphère. Mais l'affirmation pourrait bientôt devoir se conjuguer au passé. Car avec la déforestation, les forêts -- notamment celles des régions tropicales -- commencent à libérer plus de CO2 qu'elles n'en stockent.
Et ce n'est pas le seul problème que pose la déforestation au climat. Loin de là nous apprennent aujourd'hui des chercheurs de l’Alliance pour le développement de systèmes agricoles et alimentaires durables et résilients. Ils ont étudié comment la déforestation dans les tropiques influe sur une série de facteurs biophysiques. Des facteurs tels que l'albédo, la configuration des vents, la distribution locale de la chaleur et même la composition des nuages ou les cycles de l'eau.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/deforestation-deforestation-ce-nest-pas-seulement-question-carbone-97564/>
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9- Le grenier du Sénégal en quête d’eau, Le Monde, 26/03/22, 05h48
Théa Ollivier (Mboro (Sénégal), envoyée spéciale)

La zone maraîchère des Niayes connaît un déficit hydrique, tandis que l’exploitation de l’eau augmente. Les agriculteurs doivent puiser de plus en plus profondément. 
Un verdoyant champ de pommes de terre surgit au milieu des dunes blanches de la zone maraîchère des Niayes, sur le littoral sénégalais, à une centaine de kilomètres au nord de Dakar. Ici, Thioute Dieng cultive aussi des aubergines, des poivrons ou des choux, qu’il vend au marché de la ville voisine de Mboro.
Mais d’un geste de la main, il désigne ses terres les plus proches de la mer, qu’il a dû abandonner en 2018. « L’eau est salée là-bas maintenant, je ne peux plus travailler, raconte-t-il, dépité. Je n’ai plus qu’un seul champ, c’est beaucoup plus difficile d’assurer les dépenses quotidiennes. » D’autant que les coûts de production ont augmenté depuis qu’il a dû investir dans des mini-forages et des motopompes pour aller chercher de l’eau à plus de 12 mètres de profondeur, alors qu’il creusait à moins de 2 mètres dans les années 2000.
Cette vaste région des Niayes, surnommée le « grenier » du Sénégal, et qui s’étend sur le littoral entre Dakar et Saint-Louis, fournit 70 % à 80 % des besoins en légumes et en fruits du pays. Une région qui s’urbanise de plus en plus, et où sont aussi installées les Industries chimiques du Sénégal (ICS), le plus gros producteur d’engrais en Afrique subsaharienne, qui puise dans les eaux profondes.
Face à cette pression sur la ressource en eau, la nappe superficielle baisse de 7 centimètres chaque année, tandis que la nappe profonde diminue de 45 à 49 centimètres par an, des données issues du plan de gestion des eaux du littoral nord. « La recharge des nappes diminue et l’exploitation de l’eau augmente. Mais il est encore temps de changer de pratiques », veut croire Niokhor Ndour, à la tête de la direction de la gestion et de la planification des ressources en eau du ministère de l’eau et de l’assainissement.
> Lire aussi : Au Sénégal, le Forum mondial de l’eau appelle à garantir un « droit à l’eau »
L’enjeu est de taille pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Le sujet était au cœur des discussions du 9e Forum mondial de l’eau, qui s’est achevé vendredi 25 mars à Dakar. Les participants (des institutions publiques, privées, des ONG…) ont appelé à « garantir le droit à l’eau pour tous » et à adopter des « plans de gestion durable » pour préserver les ressources hydriques.
Garder l’humidité
Sur son terrain en pente à flanc de dune, Thierno Gningue vient de récolter ses tomates cerises et a commencé à planter des pommes de terre. Depuis trois ans, le producteur a remarqué que la nappe a tendance à diminuer à cause d’une pluviométrie toujours plus faible chaque année. Il a alors choisi de changer de technique d’arrosage. « Quand je travaillais avec une lance, j’utilisais trois à quatre fois plus d’eau qu’avec la technique d’arrosage en aspersion que je viens de mettre en place », constate l’agriculteur. Des bandes en plastique souple trouées tous les 20 centimètres circulent maintenant entre ses pousses de pommes de terre et laissent s’échapper de fines gouttes en jet.
Au pied de chaque plant, le producteur a aussi disposé du paillage composé de mauvaises herbes séchées afin de garder l’humidité et d’empêcher l’évaporation de l’eau. « Désormais, je peux rester trois ou quatre jours sans arroser », assure-t-il, content de pouvoir non seulement économiser de l’eau, mais aussi le carburant qui fait fonctionner sa petite motopompe.
> Lire aussi Les eaux souterraines, une ressource « mal gérée, voire gaspillée »
Un peu plus loin, un autre producteur a choisi le système de goutte-à-goutte qui donne la quantité d’eau exacte dont ont besoin ses pastèques, associées à des aubergines amères. « Chaque plante a des besoins précis en eau, le goutte-à-goutte permet d’éviter de gaspiller, alors que des usines sont installées dans la même zone et que tous les agriculteurs ont maintenant des motopompes et arrosent avec un système de lance », explique Omar Diop, qui s’inquiète pour l’avenir de ses enfants. Avant, il trouvait de l’eau à moins de 1,50 mètre de la surface, maintenant il a un puits qui plonge jusqu’à 15 mètres de profondeur.
« Des règles de partage équitable »
Les techniques d’arrosage économes en eau sont essentielles, selon l’association sénégalaise Enda Pronat, qui promeut les pratiques agroécologiques dans la zone. Elle a par exemple mis au point un compost biologique fabriqué à partir de déchets organiques, d’herbes sèches, d’excréments de volailles et de chèvres, riche en azote, en phosphate et en potasse. « Nous faisons une double utilisation de ce mélange, qui est à la fois un engrais naturel et un paillage qui limite l’évaporation de l’eau », explique Jacques Sarr, représentant d’Enda Pronat à Mboro.
Mais il est difficile pour les professionnels de généraliser les systèmes d’arrosage alternatifs, car l’eau de la région a un fort taux de fer, qui s’oxyde dans les tuyaux et bouche les conduites d’arrosage. A cela s’ajoutent une acidité de l’eau et une salinisation des nappes. « La solution serait d’installer de gros bassins de décantation pour obtenir une eau sans fer, ou d’aller puiser dans les nappes profondes, mais cela demande de gros investissements que les producteurs n’ont pas », explique Medoune Loum, président de la plate-forme locale de l’eau de Darou-Khoudoss-Mboro. Créée fin 2021 en partenariat avec des institutions étatiques, elle regroupe tous les usagers de l’eau dans la localité.
> Lire le reportage : Au Sénégal, le mil, céréale millénaire et dernier rempart contre la sécheresse
« Alors que l’eau est surexploitée, les usagers doivent se mettre d’accord sur des règles de partage équitable de la ressource », explique Valérian Juillet, de l’ONG de développement international Gret, qui accompagne la mise en place des trois plates-formes locales d’eau dans la zone des Niayes, et pour qui il est important d’apporter des réponses qui vont au-delà des solutions techniques et technologiques. Alors que le code de l’eau est actuellement en révision au Sénégal, ces plates-formes, qui ont pour l’instant un statut associatif, devraient être institutionnalisées à l’avenir pour obtenir un pouvoir réglementaire.
> Lire l’article : L’eau à l’épreuve des changements climatiques
« Se concerter pour la gestion de l’eau est primordial afin de rationaliser l’utilisation de la ressource, car on ne peut pas continuer à creuser indéfiniment, s’inquiète M. Loum. Pour que la nappe se régénère et pour favoriser l’infiltration des ressources et limiter l’érosion, il est plus urgent de reboiser. »
Au milieu de son verger de citronniers, avocatiers, papayers et bananiers, Samba Dia, producteur âgé d’une cinquantaine d’années, constate que l’environnement s’est dégradé avec les années. « Les jeunes générations ne plantent plus d’arbres variés, alors que c’est essentiel à notre survie », plaide-t-il. Cinq mille plants sont en train de pousser en pépinière pour la campagne de reboisement menée par la plate-forme locale de l’eau, qui commencera l’été prochain, avec l’arrivée de la saison des pluies.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/26/le-grenier-du-senegal-en-quete-d-eau_6119216_3244.html>
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10- Grippe aviaire : la détresse des éleveurs vendéens face au "désastre", AFP, 28/03/22, 12:00
Laetitia Drevet

Après avoir ramassé les cadavres de ses 18.000 volailles, Christian Drouin, éleveur vendéen, s'est "allongé dans le noir". Touché par la grippe aviaire qui ravage les élevages du département, il a dû tuer lui-même son cheptel.
"Aucune équipe d'euthanasie n'était disponible, trop de sollicitations", explique cet éleveur installé aux Essarts-en-Bocage, au centre de la Vendée, cheveux gris en bataille et cernes sous les yeux. 
Pour éviter de voir ses bêtes "mourir à petit feu", l'agriculteur s'est résigné, sur consigne du vétérinaire, à "couper la ventilation" afin de les tuer, plus vite, par asphyxie. 
"On a ramassé les poulets le lendemain, avec les voisins. On les a enterrés sur un champ, à côté, dans un trou qu'on a scellé à la chaux", raconte-il à l'AFP.
Un hydrogéologue était venu au préalable valider l'emplacement de la fosse. 
"Après ça, je me suis allongé dans le noir, abasourdi par ce que j'avais fait", poursuit Christian Drouin.
Son plus proche voisin aussi a perdu tous ses poulets. "Il est venu me voir, il a pleuré. J'ai peur pour lui." 
473 foyers de grippe aviaire ont été recensés dans le département, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture publiés vendredi. 
En quelques semaines, la Vendée s'est retrouvée plus lourdement affectée que les Landes (231 cas), fief du canard régulièrement touché par la grippe aviaire depuis 2015. 
- "Sale boulot" -
Claire (prénom modifié), éleveuse dans les environs de La Roche-sur-Yon, a vu ses volailles contaminées "mourir par dizaines".
"On a fini par couper la distribution d'aliment et de ventilation. On a passé une nuit blanche. C'était impossible de dormir en sachant ce qui se passait dans nos bâtiments. (Le lendemain) on a découvert un sol jonché de cadavres", raconte-t-elle. 
Mais la méthode ne s'avère pas aussi efficace qu'espéré : "Il a fallu finir de tuer nos poulets. En évitant le plus possible le contact avec l'animal".
En règle générale, les volailles sont euthanasiées individuellement par un vétérinaire ou collectivement dans des caissons remplis de gaz carbonique, avant d'être transportées à l'équarrissage.
Interrogé mardi sur l'abattage par asphyxie lors d'un déplacement en Vendée, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie avait invité à "ne pas faire de quelques cas des généralités", tout en reconnaissant que cette solution peut être autorisée "dans certains cas", par dérogation.
"Les services de l'Etat sont dépassés. Il revient aux éleveurs de faire le sale boulot", dénonce de son côté Pascal Sachot, porte-parole de la Confédération paysanne en Vendée.
Eleveur à Sèvremont, dans l'est du département, il a sur son exploitation trois bâtiments pouvant accueillir chacun jusqu'à 4.500 poulets. Depuis début mars, il en ouvre chaque matin les portes avec "la boule au ventre", craignant d'y trouver des animaux fiévreux. 
- "Crève-coeur" -
Pour endiguer l'épizootie, les autorités s'apprêtent à vider les élevages, animaux sains y compris.
Un dépeuplement "nécessaire" pour repartir sur des "bases saines" selon le président de la Chambre d'agriculture de Vendée, Joël Limouzin. 
Mais un "crève-coeur" pour les éleveurs qui voient leurs bêtes saines partir prématurément à l'abattoir, se désole Benoît Aubineau, agriculteur à Foussais-Payré et membre du groupe "Sauve qui poule - Poitou", qui réunit des petits producteurs plein-air de Vendée et des Deux-Sèvres.
Ces dernières temps, la discussion WhatsApp du collectif déborde de messages. 
"On est passé de 10 à 70 membres en quelques semaines. Il y a un vrai besoin de ne pas être seul", souligne Benoît Aubineau.
Epargnée par la grippe aviaire pour le moment, Cécile Charrier, agricultrice à la Roche-sur-Yon, veille à prendre des nouvelles de ses voisins malheureux. 
"On passe des coups de fil pour vérifier que chacun garde le moral." Elle ajoute : "Au milieu du désastre, il faut se serrer les coudes".
<https://www.challenges.fr/economie/grippe-aviaire-la-detresse-des-eleveurs-vendeens-face-au-desastre_806755>
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11- Élevage : la petite transition dans la prairie, Reporterre, 29/03/22, 14h48
Émilie Massemin

Réduire de moitié le cheptel de ruminants français et lui faire manger de l’herbe. Pour La Fabrique écologique, groupe de réflexion, ces mesures associées à la préservation des prairies et une reconversion des surfaces dédiées à l’alimentation animale verdiraient considérablement l’agriculture française.
Faut-il sacrifier l’élevage au nom de la transition écologique ? Pour La Fabrique écologique, la réponse est non. Dans une note publiée mercredi 23 mars 2022, le groupe de réflexion écologiste préconise certes une réduction de 30 à 50 % du cheptel français de ruminants, mais défend aussi le rôle des prairies pour le climat, la biodiversité et la santé.
Côté climat, le bilan carbone de l’élevage est mauvais et risque de le rester. En 2020, l’agriculture représentait 19 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France ; et en 2019, 54 % des émissions agricoles étaient directement liées à l’élevage — fermentation entérique et déjections. Selon La Fabrique écologique, il est illusoire de penser que les capacités de stockage de carbone des quelque 9,2 millions d’hectares de prairies permanentes [1]que compte la France pourraient rattraper les émissions de méthane des ruminants, même en cas de réduction du cheptel.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Elevage-la-petite-transition-dans-la-prairie>
En savoir plus :
> Les prairies et l’élevage des ruminants au cœur de la transition agricole et alimentaire <https://www.lafabriqueecologique.fr/les-prairies-et-lelevage-de-ruminants-au-coeur-de-la-transition-agricole-et-alimentaire/>, La Fabrique Ecologique, note du 24/03/22
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12- Burkina Faso : plus de 2 millions de personnes menacées par la famine, TV5Monde, 30/03/22, 18:35

Au Burkina Faso, la crise alimentaire guette les populations. Celles-ci font face à la sécheresse et aux inondations. Elles fuient les djihadistes. Cette situation sécuritaire plombe la production céréalière, insuffisante pour couvrir les besoins de la population.
 La production céréalière du Burkina Faso a baissé l’année dernière. Une catastrophe pour ce pays africain où cette crise alimentaire expose plus de deux millions de personnes à la famine. C'est ce qu'avance un rapport du ministère de l'Agriculture du Burkina Faso, publié ce mercredi 30 mars. Selon les prévisions du même rapport, pour la seule période de mars à mai 2022, 323.000 personnes sont menacées par la faim.
Il s’agit d’une diminution de la production de 10% par rapport à l'an dernier. Le déficit céréalier - soit la différence entre la demande et la production - de 539.000 tonnes, est le plus important depuis cinq ans.
Résultat, les céréales disponibles couvrent les besoins de consommation de la population à seulement 93%.
Mais les disparités entre les régions restent fortes. Celles de l'est et du nord du pays sont les plus en danger. Elles sont touchées par les attaques djihadistes. Et leur approvisionnement est complexe.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://information.tv5monde.com/afrique/burkina-faso-plus-de-2-millions-de-personnes-menacees-par-la-famine-450887>
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13- Dans le bassin arachidier du Sénégal, l’agroforesterie tente de retrouver sa place, The Conversation, 30/03/22, 20:13
Par Raphael Belmin, Chercheur en agronomie, photographe, accueilli à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA, Dakar), Cirad, Marie-Liesse Vermeire, Chercheuse en écologie du sol, Cirad et la contribution de Astou Diao Camara, Sociologue, chercheure et directrice du bureau d’analyse macroéconomique (BAME), Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA)

Du 7 février au 15 mars 2022, la Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (DyTAES) – réseau qui fédère l’ensemble des acteurs de l’agroécologie du pays – a entrepris une grande caravane pour rencontrer les agriculteurs et agricultrices du pays.
Après les Niayes et la zone sahélienne du Nord-Sénégal, la caravane DyTAES a parcouru le bassin arachidier, une vaste zone d’agriculture pluviale située au centre du pays.
Au cours des cinq étapes réalisées dans la zone – Ndiob, Fatick, Kaolack, Koungheul et Bambey –, les personnes rencontrées ont souligné l’urgence de lutter contre la salinisation des terres et de replacer l’arbre au cœur des systèmes de culture.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/dans-le-bassin-arachidier-du-senegal-lagroforesterie-tente-de-retrouver-sa-place-179850>
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14- Présidentielle 2022 : derrière la question des pesticides, deux visions antagonistes de l’agriculture, Le Monde, 30/01/22, 09h25 
Stéphane Mandard

La ligne de front est nette entre les candidats de gauche, qui s’engagent vers une sortie des pesticides à plus ou moins long terme, et ceux de droite, pour lesquels la nécessité de « produire plus » passe avant cet enjeu de santé publique et environnementale. 
En 2017, le candidat Emmanuel Macron promettait de « placer la France en tête du combat contre les pesticides », reconnaissant qu’ils étaient « l’une des principales causes de l’augmentation de cancers des enfants depuis vingt ans », et annonçait la sortie du glyphosate en 2021. Cinq ans plus tard, l’herbicide controversé est encore utilisé, l’agriculture française toujours aussi dépendante des produits phytosanitaires de synthèse et le président candidat appelle à « produire plus » sans jamais mentionner la question des pesticides dans son programme. Pas un mot non plus, ou presque, dans les grands débats télévisés de la campagne électorale.
La réduction de l’usage des pesticides est pourtant un enjeu majeur de santé publique. Cancers, lymphomes, troubles anxiodépressifs, érosion des capacités cognitives et maladies neurodégénératives, troubles du développement de l’enfant, pathologies respiratoires, perturbations hormonales… : les publications scientifiques sont légion qui documentent les multiples pathologies liées à leur exposition et, a contrario, les effets protecteurs d’une alimentation à base de produits issus de l’agriculture biologique.
Remise en cause du Green Deal
« La question des pesticides, et plus largement des liens entre santé et environnement, devrait être centrale dans la campagne, estime le toxicologue André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé. La crise sanitaire a rappelé que nous faisons face à ce que l’Organisation mondiale de la santé qualifie d’épidémie de maladies chroniques [obésité, diabète…]. » Avec une cinquantaine d’experts, scientifiques et responsables politiques, il a lancé, le 19 mars, l’« appel de Grenoble pour la création d’un “GIEC” de la santé environnementale », sur le modèle du groupe d’experts internationaux qui conseille les gouvernements dans la lutte contre le changement climatique.
> Lire aussi : Le gouvernement français défend le « produire plus » de l’agriculture à Bruxelles
« En 2017, Emmanuel Macron assurait que la santé environnementale serait une priorité de son quinquennat. Cinq ans plus tard, pas une ligne dans son programme, c’est proprement stupéfiant », déplore André Cicolella. Au diapason de Marine Le Pen (Rassemblement national) et de Valérie Pécresse (Les Républicains), Emmanuel Macron a entamé un autre virage, sur le plan de la politique agricole : plus question de produire moins. Lors de la présentation de son programme devant la presse, le 17 mars, il a clairement indiqué son intention de revoir à la baisse les objectifs de la stratégie européenne Farm to Fork (« de la ferme à la fourchette »).
Le volet agricole et alimentaire du Green Deal porté par la Commission européenne fixe un cap à l’horizon 2030 : réduire de moitié l’usage des pesticides, de 20 % celui des engrais et atteindre 25 % de surfaces agricoles utiles cultivées en bio. Le chef de l’Etat invoque la crise agricole provoquée par la guerre en Ukraine pour justifier la remise en cause d’une stratégie qui reposait, selon lui, sur « un monde d’avant-guerre en Ukraine [prévoyant] une diminution de la production de 13 % ». Aussi, pour le chef de l’Etat, « ces objectifs doivent être revus, car, en aucun cas, l’Europe ne peut se permettre de produire moins ». Première conséquence, la publication de la très attendue nouvelle directive sur l’usage durable des pesticides, principal outil législatif de la stratégie Farm to Fork, initialement prévue le 23 mars, a été reportée.
> Lire aussi Climat : l’ambition européenne revue à la hausse
Si le candidat Macron propose, dans un doux euphémisme, d’« adapter » la stratégie européenne à la nouvelle donne internationale, Marine Le Pen, l’autre favorite des sondages pour accéder au second tour de l’élection présidentielle, promet, elle, de la combattre : « Je m’opposerai résolument à cette folle stratégie pour éviter [le] désastre. » Pour la présidente du RN, ladite stratégie « menace gravement la souveraineté alimentaire » des pays membres de l’Union européenne. A l’instar d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen reprend les arguments du principal syndicat agricole, la FNSEA, et se réfère implicitement dans son programme aux résultats controversés d’études financées par les géants de l’agrochimie : une diminution du recours aux pesticides de synthèse pourrait entraîner jusqu’à 20 % de baisse pour certaines productions et donc rendre l’agriculture européenne plus dépendante des importations.
A droite, Valérie Pécresse se pose également comme la candidate qui dit « non à la décroissance agricole » et à l’« agribashing ». Dans son programme, elle promet de « mettre fin aux normes excessives » et de « refuser la stratégie zéro phyto en l’absence d’alternative ». Les alternatives ? Pour la candidate LR, elles passent par un « choc de recherche » et les « nouvelles technologies ». Une croyance partagée par Emmanuel Macron, qui plaide pour « un investissement massif dans l’innovation » : robotique, numérique, développement de nouvelles plantes transgéniques… A l’extrême droite, Eric Zemmour (Reconquête !) veut lui aussi « financer l’innovation en robotique agricole » dans le but de « réduire la dépendance à l’utilisation des produits phytosanitaires » et… « à la main-d’œuvre étrangère ».
Des propositions enfouies dans les programmes
La question des pesticides trace une ligne de front nette entre les candidats de droite (en y incluant le président en exercice) et de gauche. De Fabien Roussel (Parti communiste) à Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts), tous s’engagent vers une sortie des pesticides. Mais le calendrier n’est pas le même. Le plus ambitieux est sans surprise celui du candidat écologiste. Il prône la « sortie complète des pesticides en 2030 » à l’échelle européenne et promet de diviser par deux l’usage des pesticides (et engrais) de synthèse en France lors du quinquennat. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) fixe cet objectif à 2030 et promet d’atteindre un système agricole 100 % biologique au plus tard en 2050. Anne Hidalgo (Parti socialiste) veut sortir de « manière rapide » de l’usage des produits les plus toxiques et du glyphosate, et souhaite interdire celui des néonicotinoïdes dans les cent premiers jours de son quinquennat.
Ces insecticides « tueurs d’abeilles » sont interdits depuis 2018 en raison de leur dangerosité. Mais le gouvernement a accordé des dérogations aux betteraviers pour qu’ils puissent continuer à les utiliser au moins jusqu’en 2023. Concernant les néonicotinoïdes, mais également le glyphosate, les fongicides SDHI et de manière générale tous les pesticides cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction et perturbateurs endocriniens, dangereux pour la santé et la biodiversité, Yannick Jadot promet une « mesure d’urgence » afin de les interdire « dès 2022 » par voie réglementaire. Fabien Roussel, lui, s’engage plus timidement sur une « sortie de l’usage des produits chimiques s’ils n’ont pas fait la preuve de leur innocuité écologique », sans donner de date.
> Lire aussi : Protestations contre le rôle de l’Inrae dans la réautorisation des néonicotinoïdes
Tous, à gauche, assurent vouloir refondre le très décrié processus d’autorisation des substances mises sur le marché. Anne Hidalgo appelle à une « gouvernance scientifique et démocratique renouvelée », Jean-Luc Mélenchon à évaluer « la toxicité à long terme des formulations complètes », Fabien Roussel à créer une « agence européenne d’homologation des alternatives naturelles aux pesticides ».
En termes d’encadrement des épandages, Jean-Luc Mélenchon propose d’établir des zones tampons excluant les pesticides à moins de 200 mètres des habitations et des établissements recevant du public (écoles ou hôpitaux). Une proposition qui reprend les distances prônées ces dernières années par les maires à l’origine d’arrêtés antipesticides – tous annulés en justice – et les associations environnementales. Deux cents mètres, c’est beaucoup plus que les distances retenues par l’exécutif (entre 3 mètres et 20 mètres maximum pour les plus dangereux) et jugées insuffisantes par le Conseil d’Etat qui a déjà demandé deux fois au gouvernement de revoir sa copie pour « mieux protéger la population ». Une proposition qui, comme les autres mesures des candidats pour réduire la dépendance et l’exposition aux pesticides, reste enfouie dans les programmes, en marge du débat public, à quelques jours du premier tour de la présidentielle.
> Lire aussi : Pesticides : le gouvernement ne répond pas à l’injonction du Conseil d’Etat de « mieux protéger la population »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/31/presidentielle-2022-derriere-la-question-des-pesticides-deux-visions-antagonistes-de-l-agriculture_6119868_3244.html>
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15- A La Réunion, la pêche « préventive » de requins au cœur de la réserve marine est suspendue, Le Monde, 31/03/22, 10h32
Jerôme Talpin [Saint-Denis (La Réunion), correspondance]

Ces captures destinées à sécuriser les lieux de baignade représentent une atteinte grave à la biodiversité selon ses opposants. Un arrêté préfectoral autorisant des « opérations ciblées de prélèvement » au cœur de la réserve naturelle marine a été suspendu, lundi 28 mars. 
Après des mois de polémique, c’est une victoire pour les opposants à la pêche préventive de requins à La Réunion. Le juge des référés du tribunal administratif de Saint-Denis a suspendu, lundi 28 mars, un arrêté préfectoral pris fin décembre autorisant jusqu’en 2024, en cas d’observation d’un requin-bouledogue ou d’un requin-tigre, des « opérations ciblées de prélèvement » de squales dans une zone de protection renforcée (ZPR2A) de la réserve naturelle marine de La Réunion (RNMR) où toute capture est d’ordinaire interdite. Cette pêche organisée par le Centre sécurité requin (CSR) dans ce secteur spécifique avait fait l’objet, en juin 2021, d’un avis défavorable du conseil scientifique de la réserve marine. L’Etat n’en avait pas tenu compte.
Cinq associations, dont Sea Shepherd et Longitude 181 Nature, avaient alors lancé une requête. Parmi elles, seules deux associations réunionnaises, Vie océane et One Voice, ont obtenu gain de cause dans un jugement qui constitue un premier revers cinglant pour cette politique de pêche qu’elles jugent « aveugle, abusive et inefficace ».
Dans ses motivations, le juge des référés retient d’abord « la condition d’urgence »en soulignant que la finalité de l’arrêté préfectoral est « le prélèvement illimité de requins-bouledogues et de requins-tigres » inscrits « sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme vulnérables et quasi menacés ». Ces prises « affectent directement la zone de protection renforcée de la réserve marine ainsi que les objectifs environnementaux inhérents ». Selon le tribunal administratif, l’arrêté attaqué « porte une atteinte grave et immédiate à l’intérêt public ».
> Lire aussi A La Réunion, les requins déchirent le vivre ensemble
Le juge va plus loin en remettant en cause l’efficacité de cette pêche. Le préfet, dit-il, « n’a pas démontré que la mise en œuvre immédiate d’un dispositif de prélèvement accru serait indispensable pour assurer la sécurité des lieux de baignade et d’activités nautiques ». Pour le juge, cet objectif est surtout réalisé « à l’heure actuelle par des mesures d’interdiction ou de surveillance assorties d’une information appropriée délivrée aux usagers ».
11 attaques mortelles depuis 2011
En outre, le tribunal administratif estime qu’il existe « un sérieux doute quant à la légalité » de cette « mesure de police ». Le juge pointe les lacunes de la procédure de consultation du public imposée par le code de l’environnement : « Aucune synthèse qualitative des 751 avis et observations du public n’a été réalisée ni aucune motivation avancée pour écarter ces observations pourtant défavorables à 90 %. » Le magistrat retient aussi pour censurer le texte préfectoral « une procédure irrégulière faute d’une information suffisante et pertinente » au sujet de « l’utilité d’une mesure pourtant très controversée ».
> Lire aussi A La Réunion, une pêche préventive aux requins « unique au monde » mais controversée
Enfin, le tribunal a repris les principaux arguments des associations dénonçant les atteintes graves à la biodiversité. Le programme de pêche du CSR débuté en 2018 a abouti, rappellent-elles, à 515 prises dites « accessoires » (plus de 60 % du total de la pêche), dont beaucoup de raies, de carangues et de requins-marteaux. Certaines de ces espèces sont classées comme « vulnérables » ou en « danger critique ». La plupart des prises accessoires sont relâchées vivantes, d’autres « fatiguées ». Le juge s’étonne aussi que cette pêche préventive ait abouti à la prise de seulement 53 requins-bouledogues (6 % des captures) pour 281 requins-tigres, « espèce inscrite sur la liste rouge de l’UICN comme quasi menacée »et qui « n’a été selon les données de la préfecture impliquée que dans une seule attaque » (sur onze mortelles recensées depuis 2011). Selon l’UICN, les grands requins sont « un maillon essentiel des écosystèmes marins menacés » et contribuent « au maintien de l’équilibre des chaînes alimentaires océaniques ».
D’autres actions judiciaires engagées
Représentant des associations, Didier Derand parle d’« une petite victoire avec un impact limité car elle ne concerne que des zones de protection renforcée ». Mais, s’enthousiasme-t-il, « grâce aux arguments développés, nous pourrons peut-être obtenir l’arrêt définitif de la pêche de requins subventionnée par l’Etat ». « Ce jugement ne s’intéresse pas qu’à des erreurs de procédures, se réjouit Jean-Claude Martigné, président de Vie océane. Il regarde les alertes de l’UICN. »
> Lire aussi La présence de requins-bouledogues à La Réunion n’est pas causée par la réserve marine
Ce succès galvanise les associations dans les autres actions en justice engagées. Une requête à venir devant le tribunal administratif de Saint-Denis s’attaque à toutes les actions de pêche préventive dans et en dehors de la réserve marine. Des pêches que Didier Derand qualifie de « destruction administrative généralisée des requins-tigres ». Un recours supplémentaire vise « le refus du CSR du libre accès à l’information ». Les associations lui reprochent de ne plus publier, malgré son obligation, les positions GPS des engins de pêche qui ont donné lieu à des alertes de capture. Ce qui permet de savoir où s’est opérée la pêche préventive et si elle a eu lieu dans les zones protégées. Elles réclament aussi des vidéos et des photos de capture qui doivent être prises par les pêcheurs missionnés, au titre de preuve.
Le collectif d’associations a en outre déposé une plainte devant la procureure de la République de Saint-Denis pour dénoncer « 166 infractions à la réglementation de la réserve marine commises par les pêcheurs du CSR ». Des actions de pêche déployées sans aucun respect des zones protégées renforcées et des zones sanctuaires, appuie le conseil scientifique de la RNMR dans un courrier adressé en juin 2021 au préfet de La Réunion et à Bérangère Abba, la secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité. « C’est inacceptable », s’indignent les scientifiques faisant part de « leur grand découragement ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/31/a-la-reunion-la-peche-preventive-de-requins-au-c-ur-de-la-reserve-marine-est-suspendue_6119920_3244.html>
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16- Editorial. Réconcilier sécurité alimentaire et environnement, Le Monde, 01/04/22, 10h10

La guerre en Ukraine bouscule des choix énergétiques et agricoles élaborés en temps de paix. Il est essentiel, à l’occasion de cette crise, de tenter de réduire la dépendance des pays émergents aux importations.
Editorial du « Monde ». Ce n’est pas parce que l’Europe traverse des temps troublés que les solutions simplistes doivent s’imposer. L’invasion russe de l’Ukraine bouscule des choix énergétiques et agricoles élaborés dans le confort de la paix. La guerre nous oblige à les revisiter dans l’urgence. Si des ajustements s’imposent pour surmonter la crise, ils ne doivent pas pour autant conduire à des révisions inconsidérées qui affaibliraient la lutte contre le changement climatique. Ce que nous gagnerions à court terme, nous le payerions au centuple sur la longue durée.
La première des priorités consiste à prévenir la pénurie de céréales qui se profile dans les prochains mois en Afrique et au Moyen-Orient, alors que la guerre en Ukraine risque de priver la planète d’un tiers des exportations de blé. Le plan pour la sécurité alimentaire proposé par Emmanuel Macron dans le cadre du G7 du 24 mars a le mérite de prendre la mesure de cette urgence en appelant à la transparence, à libérer les stocks disponibles, tout en incitant à plus long terme les pays africains à produire plus pour leur propre consommation.
> Lire aussi : Pourquoi la guerre en Ukraine menace la sécurité alimentaire mondiale
Produire plus, c’est aussi l’injonction qui est lancée par certains à l’Union européenne (UE) au moment où elle vient de décider d’un nouveau cadre agricole dit « Farm to Fork ». Cette stratégie, conçue pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050, consiste notamment à réduire de moitié l’usage des pesticides et des antibiotiques pour les animaux d’élevage, de 20 % les épandages d’engrais, et de basculer un quart des terres agricoles cultivées vers le bio. Si l’impact de ces mesures varie selon les paramètres pris en compte, la plupart des évaluations prévoient, à l’horizon 2030, une baisse globale de la production agricole européenne.
Cette perspective inquiète sur la capacité de l’UE à répondre aux besoins alimentaires de la planète. L’Europe a certainement un rôle à jouer. Mais la soutenabilité alimentaire mondiale ne doit pas reposer sur ses seules épaules, au prix d’un productivisme suranné. Il faut au contraire profiter de cette crise pour tenter de réduire la dépendance des pays émergents aux importations. Cela passe notamment par une diversification de l’alimentation et le développement de productions locales.
> Lire aussi : « L’enjeu est d’augmenter la production agricole en Afrique »
Si l’urgence de la situation peut justifier un pragmatisme ponctuel en desserrant, par exemple, les contraintes sur les jachères, à plus long terme, il serait dangereux de remettre en cause la stratégie globale. Les enjeux géopolitiques actuels ne doivent pas ralentir la transition écologique, mais inciter, au contraire, à l’accélérer. Cette crise rend évidente l’impasse dans laquelle les énergies fossiles nous ont enfermés. Relancer une agriculture industrielle, dépendante du pétrole et du gaz pour fabriquer ses intrants, n’aurait aucun sens.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : alerte sur la sécurité alimentaire mondiale
L’Europe ne doit pas produire globalement plus, elle doit surtout produire différemment pour réconcilier nutrition et environnement, tout en se concentrant sur des objectifs géostratégiques redéfinis. Interrogeons-nous sérieusement sur la composition de notre alimentation. Nous consommons trop de protéines animales. Près de la moitié de la production céréalière mondiale est consacrée à l’élevage. Une réorientation partielle de cette production vers les besoins humains permettrait de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale sans augmenter la production. L’heure est à un changement de modèle, pas au retour à un système low cost qui n’a pas empêché les crises alimentaires à intervalles réguliers, tout en détériorant notre environnement et notre santé.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/01/reconcilier-securite-alimentaire-et-environnement_6120085_3232.html>
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17- Entretien. « L’enjeu est d’augmenter la production agricole en Afrique », Le Monde, 01/04/22, 10h34 
Propos recueillis par Laurence Caramel

L’économiste togolais Kako Nubukpo redoute que la réponse à la crise, sous prétexte de solidarité, ne renforce la dépendance du continent. 
Kako Nubukpo est commissaire à l’agriculture, aux ressources en eau et à l’environnement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), qui rassemble le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo et la Guinée-Bissau. Economiste togolais connu pour ses prises de position contre le franc CFA, il réagit au plan du président français, Emmanuel Macron, visant à mobiliser les stocks mondiaux de céréales pour « garantir un accès de tous, en particulier des plus vulnérables, en quantité suffisante et à prix raisonnables », dans la perspective de l’insécurité alimentaire mondiale générée par l’invasion russe de l’Ukraine.
Le 24 mars, le chef de l’Etat français annonçait, en concertation avec l’Union africaine, le lancement de l’initiative Food on Agriculture Resilience Mission (FARM), dont l’un des objectifs est de soutenir les pays africains dépendants des importations russes et ukrainiennes. Y a-t-il urgence ?
Pour la première fois depuis trente ans, nos pays vont subir un double choc : celui de l’offre interne et celui de l’offre externe. En Afrique de l’Ouest, aucun pays ne produit d’engrais – excepté le Nigeria, qui préfère l’exporter vers le Brésil. Or, le coût de ces intrants a connu une hausse considérable : de 80 % pour les engrais phosphorés et de 100 % pour la potasse, entre juin 2020 et mars 2022. Les paysans n’ont pas les moyens de s’en procurer à des prix aussi élevés. Et la plupart des Etats ne disposent pas des marges budgétaires suffisantes pour augmenter leurs subventions. Les conséquences sur le volume de la production locale risquent donc d’être importantes.
A cela viennent s’ajouter les effets de la dépendance aux céréales russes et ukrainiennes, avec de nouvelles hausses des prix sur des denrées de première nécessité en milieu urbain. L’inquiétude est généralisée, mais elle ne date pas de la guerre en Ukraine, qui ne fait qu’amplifier les difficultés. La pandémie de Covid-19 a déjà déstructuré les circuits d’approvisionnement et provoqué une forte inflation. Début décembre 2021, le Bénin a sollicité une réunion en urgence des ministres de l’agriculture et du commerce de la région, pour essayer de trouver des solutions.
Les solutions mises sur la table vous paraissent-elles satisfaisantes ?
L’appel à la solidarité internationale est bienvenu s’il permet d’amortir les chocs, en aidant les pays à subventionner les produits de première nécessité et les engrais, pour ne pas hypothéquer les prochaines récoltes. L’enjeu à court terme est d’éviter des émeutes de la faim. Personne n’a oublié que la crise alimentaire de 2008 a contribué aux « printemps arabes ». Or, le choc actuel intervient dans un contexte encore plus fragile. Plusieurs pays sont déjà déstabilisés par des coups d’Etat ; la menace djihadiste s’étend dans le Sahel et touche désormais les régions septentrionales des pays côtiers ; des centaines de milliers de personnes fuient l’insécurité, dans un environnement de plus en plus hostile en raison du dérèglement climatique.
Pour l’instant, je suis cependant plus réservé sur le volet commercial de cette initiative. Le fait de proposer l’augmentation de la production européenne pour répondre au déficit agricole structurel africain ne me paraît pas être une bonne chose.
> Lire aussi : « L’enjeu est d’augmenter la production agricole en Afrique »
En quoi cela pose-t-il problème ?
Cette philosophie renvoie, de triste mémoire, aux accords de partenariat économiques, les APE, qui ont entretenu l’extraversion alimentaire de l’Afrique. Ces APE ont eu pour effets pervers de drainer l’exportation des surplus de la politique agricole commune européenne vers le continent, et la faible incitation à développer une offre locale. C’est ma hantise : qu’on utilise cette crise pour justifier une politique vieille de quarante-cinq ans, qui n’a pas permis à l’Afrique d’obtenir sa souveraineté agricole ni alimentaire, en raison de sa dépendance aux surplus du reste du monde.
> Lire aussi l’éditorial du « Monde » :  Réconcilier sécurité alimentaire et environnement
Or, le cœur de la question est bien là. L’enjeu, aujourd’hui, est d’augmenter la production en Afrique, de sorte que le continent puisse nourrir sa population qui va doubler d’ici à 2050. Il faut prendre la mesure du défi : selon une étude de l’Institut de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement [Inrae], publiée en 2021, l’Afrique va voir sa demande alimentaire augmenter dans les mêmes proportions, sinon plus, si elle veut que ses citoyens disposent des rations nutritionnelles requises pour vivre en bonne santé.
Selon l’étude, deux options s’offrent au continent : augmenter la productivité et les superficies cultivées – les terres arables ne manquent pas pour cela ; ou accroître ses importations de produits alimentaires de 15 % aujourd’hui à 40 % en 2050. Peut-on imaginer où nous conduirait une plus grande dépendance vis-à-vis du reste du monde, alors que la pandémie et le conflit entre la Russie et l’Ukraine nous plongent dans une crise inédite depuis la guerre du Golfe, il y a trente ans ?
C’est dans la première direction qu’il faut aller en prenant soin de préserver la durabilité des écosystèmes. Il ne faudrait pas reproduire les erreurs de la « révolution verte », qui a misé sur les engrais chimiques et a conduit à l’appauvrissement des sols. Je défends une voie fondée sur l’intensification agroécologique.
> Lire aussi : Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron tente de verdir son logiciel
Un parallèle est fait entre la réponse multilatérale adoptée face au Covid-19 pour permettre aux pays les plus pauvres d’avoir accès aux vaccins, et l’initiative aujourd’hui proposée pour traiter la crise alimentaire. Les situations sont-elles vraiment comparables ?
Ce qui me paraît positif dans cette manière de présenter les choses est qu’elle permet de réaffirmer un besoin de solidarité à l’égard des pays les plus fragiles. Il s’est manifesté à travers la création du mécanisme Covax et il pourrait donc se matérialiser à nouveau comme réponse de court terme à la crise alimentaire. A ceci près que je regrette qu’en mai 2021, lorsqu’il a été décidé qu’une allocation extraordinaire de droits de tirage spéciaux [DTS] par le Fonds monétaire international [FMI] aurait lieu pour aider les gouvernements à amortir les effets économiques et sociaux de la crise sanitaire, l’Afrique, qui représente 17 % de la population mondiale, n’ait reçu que 5 % des DTS. J’aurais aimé un soutien plus conséquent.
Mais pour revenir au parallèle entre les deux crises, il me semble qu’il existe une différence majeure. Cette pandémie a placé le monde face à l’inconnu d’un virus contre lequel il a fallu en urgence inventer un nouveau vaccin. Les pays africains ont pu mesurer leur dépendance absolue à l’égard des pays industrialisés. Cette dépendance existe également en matière agricole, mais nous ne découvrons pas les crises alimentaires. Et nous connaissons les réponses structurelles à ce problème.
On ne peut pas se cacher derrière l’urgence pour exonérer les dirigeants que nous sommes de nos responsabilités. Les Etats consacrent toujours une part insuffisante de leur budget à l’agriculture. Des myriades de projets agricoles sont déployées dans nos pays, mais il n’existe toujours pas de vision claire du rôle que nous voulons faire jouer à l’agriculture dans le processus de développement, alors que 70 % de la population active continue d’en dépendre.
La crise actuelle doit-elle être l’occasion de poser ce débat ?
La crise actuelle peut être utilisée pour poser concrètement au moins trois problèmes dont la résolution est indispensable pour régler de manière durable les crises alimentaires en Afrique.
Le premier problème est celui de la disponibilité de l’offre agricole et donc de l’augmentation de la production locale.
Le deuxième est celui de la demande. C’est un sujet rarement abordé mais qui est directement lié aux inégalités et à la pauvreté en Afrique. Les travaux de l’économiste indien Amartya Sen ont montré que la famine peut exister en dépit d’une offre alimentaire suffisante, car l’inégale répartition des richesses ne permet pas aux plus pauvres d’acheter la nourriture dont ils ont besoin. Il est indispensable de déployer des mécanismes de subventions comme la Bolsa Familia [« Bourse famille »] du Brésil, de rendre les cantines scolaires gratuites…
Le troisième est celui de l’organisation des marchés et donc des règles établies dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce [OMC]. L’idéologie qui a consisté à dire qu’il suffirait, pour l’Afrique, d’exporter ses matières premières et qu’avec les devises ainsi gagnées elle pourrait importer de quoi nourrir sa population, nous a conduits l’échec. Le libre marché n’a pas résolu nos problèmes.
> Lire aussi : Guerre en Ukraine : le Liban multiplie les contacts pour échapper à une crise du blé
Covax est-il pour les Africains une référence convaincante alors qu’ils ont été les parents pauvres dans la distribution des vaccins contre le Covid-19 ?
Il faut certainement faire mieux. Les Africains ressentent une très grande injustice face à l’égoïsme des pays riches dans la gestion de la pandémie. Et Covax, en dépit des efforts déployés, n’a pas atténué cette frustration. Alors que monte une nouvelle crise alimentaire, dont ils ne sont pas non plus responsables, il faut prendre garde à ce qu’ils ne se sentent pas, une nouvelle fois, les laissés-pour-compte et que ne se creuse davantage un fossé d’incompréhension.
En même temps, la proposition FARM ne pourra être un succès que si les dirigeants africains se l’approprient. L’essentiel de la population est jeune, et elle manifeste une grande soif d’émancipation vis-à-vis des anciennes puissances coloniales. Dans le cas de la guerre en Ukraine, sa réaction dénote une forte défiance vis-à-vis du camp occidental, qui fait bloc derrière Kiev. Il pourrait dès lors lui paraître anachronique, voire suspect, qu’en 2022 ce soit une initiative exclusivement française ou européenne, quelque fondée qu’elle puisse être, qui sonne le réveil par rapport à la gravité de la crise. Il faut qu’un relais politique africain émerge rapidement pour s’emparer de cette initiative et qu’elle soit arrimée aux problèmes de fond. L’Afrique doit nourrir l’Afrique.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/01/l-enjeu-est-d-augmenter-la-production-agricole-en-afrique_6120088_3244.html>
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18- En Finlande, l'élevage ancestral des rennes séduit à nouveau les jeunes, AFP, 01/04/22, 18:00
Sam Kingsley et Elias Huuhtanen

Les pleins phares de son van braqués dans la pénombre arctique, Suvi Kustula jette sur la neige des gerbes de lichen à son joyeux troupeau de rennes au pelage gris-brun, dans ce coin perdu tout au nord de la Finlande.
Malgré un réchauffement climatique qui menace l'avenir de l'élevage ancestral des Samis, dernier peuple autochtone d'Europe, du sang neuf revient irriguer la profession multiséculaire. "Je n'avais que quelques mois quand j'ai nourri un renne pour la première fois", raconte à l'AFP la jeune femme de 24 ans, qui a "pratiquement toujours su" qu'elle ferait le métier de son père et de son grand-père.
"J'ai tenu une semaine et demi en ville avant de m'inscrire à l'école d'élevage de rennes. C'est un mode de vie, le renne avant tout", confie l'éleveuse dans le froid mordant de l'hiver boréal. 
Il y a une vingtaine d'années, l'élevage pratiqué pour la viande et les peaux affichait une popularité en berne en Laponie, l'immense territoire de forêts et de toundra étalé tout au nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande ainsi que sur la péninsule russe de Kola.
Les jeunes gens pensaient alors que le sud était la voie "pour réussir une bonne vie", se souvient Anne Ollila, la directrice de l'Association finlandaise des éleveurs de rennes.
Mais aujourd'hui, près d'un quart des 4.000 éleveurs finlandais ont moins de 25 ans, de plus en plus de jeunes choisissant de rester au pays ou même d'y revenir.
"Les gens ont appris à mieux apprécier la liberté, la nature et les traditions. Même s'il n'y a pas beaucoup d'argent à la clé", explique Mme Ollila.
Après des siècles marqués par les humiliations des colonisateurs, la fierté revient aussi.
"Des générations précédentes avaient honte d'être Sami. Mais je pense que les jeunes qui choisissent l'élevage de rennes en sont très fiers", souligne-t-elle.
Beaucoup des jeunes suivent un héritage familial ou épousent des membres d'une famille d'éleveurs.
C'est le cas de la famille Länsman, qui vit ici, tout près de la frontière entre la Finlande et la Norvège.
- Drones et hélicoptères -
Fin novembre, quand le soleil se couche une dernière fois pour sept semaines, Anna Näkkäläjärvi-Länsman et ses deux enfants grimpent sur la motoneige jusqu'à l'enclos où les deux rennes de ses enfants vivent.
"Le plus clair c'est le mien, il s'appelle +Corne dorée+", explique Antti Iisko, six ans, en donnant du lichen aux bêtes.
Lui aussi veut devenir éleveur plus tard, tandis que sa grande soeur Anni-Siviä, huit ans, se destine au métier de vétérinaire.
"Notre routine quotidienne dépend de la saison et s'il faut aider avec les bêtes", explique sa mère, une musicienne samie. 
La période où il y a le plus de travail est le "rassemblement" de l'automne: les rennes qui vont être abattus sont séparés du troupeau. L'école des enfants est alors spécialement relocalisée sur place. 
"Cela nous permet d'aider", explique Anna. "Et en plus c'est d'une importance vitale que les enfants grandissent baignés dans la culture de l'élevage de rennes".
A deux heures de route de là, le père, Asko Länsman a passé les deux derniers jours à l'atelier d'empaquetage de la viande.
La demande s'envole, dit-il devant un tas de cartons contenant de la viande sous vide, prête à être envoyée partout en Finlande.
"C'est mon plus grand espoir que mes enfants continue mon travail, comme j'imagine c'était celui de mon père quand j'étais petit", confie le quinquagénaire.
Le métier a beaucoup changé, avec les quads, les drones et même les hélicoptères qui facilitent les choses pour rassembler les bêtes.
Mais avec le climat qui se réchauffe au moins trois fois plus vite dans l'Arctique que sur le reste de la planète, l'avenir est aussi surplombé par un grand point d'interrogation.
Dans toute la Laponie, les hivers plus courts peuvent transformer la neige en glace, rendant le lichen ou les points d'eau inaccessibles aux bêtes, explique Asko.
Des projets d'exploitations minières ou énergétiques viennent aussi empiéter sur les pâturages.
"Plus l'usage de la terre change, moins nous aurons de place pour nos rennes", s'inquiète la jeune Suvi Kustula.
"J'ai confiance en l'avenir", insiste-t-elle, "mais le gouvernement devrait davantage nous entendre".
<https://information.tv5monde.com/info/en-finlande-l-elevage-ancestral-des-rennes-seduit-nouveau-les-jeunes-451115>
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En images
19- Alimentation : plus de 50% des fruits et légumes contiendraient des pesticides, France 3, Le 12/13, 24/03/22

Selon une nouvelle enquête d'UFC-Que Choisir, la moitié des fruits et légumes que nous consommons contiendraient des pesticides. La journaliste Margaux Subra-Gomez, présente sur le plateau du 12/13, fait le point sur cette enquête.
L'UFC-Que Choisir a passé au crible 14 000 denrées alimentaires. "Le constat, c'est que les pesticides sont extrêmement répandus dans notre alimentation. (...) 51% des fruits et légumes analysés par UFC sont contaminés par une molécule au moins. C'est surtout vrai pour les produits de l'agriculture conventionnelle, mais le bio n'est pas épargné", explique la journaliste Margaux Subra-Gomez, présente, jeudi 24 mars, sur le plateau du 12/13. Le bio est toutefois contaminé dans des proportions très faibles.
Des pesticides classés comme perturbateurs endocriniens
"Parmi les aliments les plus contaminés, on retrouve les cerises, où près de 92% des échantillons analysés contenaient des pesticides, et également le céleri et le pamplemousse", détaille-t-elle. "En revanche, dans l'étude, il y a quand même de bons élèves", nuance la journaliste, citant l'exemple des asperges, du kiwi et du manioc. "Les autorités sanitaires classent désormais de nombreuses molécules retrouvées comme perturbateurs endocriniens. Ils peuvent favoriser l'apparition de cancers, l'infertilité, causer des problèmes de développement", conclut Margaux Subra-Gomez. 
> Reportage à voir à : 
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/alimentation-plus-de50-des-fruits-et-legumes-contiendraient-des-pesticides_5042641.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/alimentation-plus-de50-des-fruits-et-legumes-contiendraient-des-pesticides_5042641.html>>
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