[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (vendredi 8 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 7 Avr 07:29:53 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- JO-2024 : une dizaine de travailleurs sans-papiers sur le chantier du village des athlètes <https://www.lefigaro.fr/sports/jeux-olympiques/jo-2024-une-dizaine-de-travailleurs-sans-papiers-sur-le-chantier-du-village-des-athletes-20220329>, AFP, 29/03/22, 16:00
2- La transition écologique se fraie un chemin dans le dialogue social des entreprises <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2022/03/30/la-transition-ecologique-se-fraie-un-chemin-dans-le-dialogue-social-des-entreprises_6119752_1698637.html>, Le Monde, 30/03/22, 06h30 
3- L’ambitieux plan de Bruxelles pour une économie circulaire à l’échelle européenne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/30/l-ambitieux-plan-de-bruxelles-pour-une-economie-circulaire-a-l-echelle-europeenne_6119856_3244.html>, Le Monde, 31/03/22, 09h38 
4- Décryptage. Les candidats à la présidentielle ont zappé l’océan <https://vert.eco/articles/les-candidats-a-la-presidentielle-ont-zappe-locean>, Vert.eco, 31/03/22
5- Les matières premières, « dernier bastion du capitalisme sauvage » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/01/les-matieres-premieres-dernier-bastion-du-capitalisme-sauvage_6120154_3234.html>, Le Monde, maj le 02/04/22 à 05h11 
6- Victoire historique pour le premier syndicat chez Amazon aux Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/victoire-historique-pour-le-premier-syndicat-chez-amazon-aux-etats-unis-451243>, AFP, 02/04/22, 14:00
7- Chronique. « La cause environnementale a complètement disparu après seulement dix-huit mois du mandat d’Emmanuel Macron » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/03/la-cause-environnementale-a-completement-disparu-apres-seulement-dix-huit-mois-du-mandat-d-emmanuel-macron_6120337_3232.html>, Le Monde, 03/04/22, 05h12
8- Cinq solutions pour (s’)offrir des bijoux plus éthiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/04/cinq-solutions-pour-s-offrir-des-bijoux-plus-ethiques_6120416_3244.html>, Le Monde, 04/04/22, 06h19 
9- Présidentielle 2022 : quelles promesses pour l’écologie ? <https://information.tv5monde.com/info/presidentielle-2022-quelles-promesses-pour-l-ecologie-440073>, TV5Monde, 04/04/22, 15:59
10- Travail forcé, harcèlement sexuel, abus de pesticides… McDonald’s attaqué en France sur son devoir de vigilance <https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/travail-force-harcelement-sexuel-abus-de-pesticides-mcdonald-s-attaque-en-france-sur-son-devoir-de-vigilance-150696.html>, Novethic, 04/04/22
11- Entretien. « Nous détruisons la nature, mais nous ne prenons jamais pleinement conscience de l’ampleur des dégâts » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/05/nous-detruisons-la-nature-mais-nous-ne-prenons-jamais-pleinement-conscience-de-l-ampleur-des-degats_6120683_3244.html>, Le Monde, 05/04/22, 14h40
12- 68% <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1096.html>, Actu-environnement, Le Chiffre du 05/04/22
13- Tribune. Réchauffement climatique : « Pour le prix du carbone, la guerre en Ukraine est un enterrement qui ne dit pas son nom » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/06/rechauffement-climatique-pour-le-prix-du-carbone-la-guerre-en-ukraine-est-un-enterrement-qui-ne-dit-pas-son-nom_6120759_3232.html>, Le Monde, 06/04/22, 00h57 
En images
14- « Nouvelles Vies, nouvelles villes, nouveau monde », sur France.tv : solidarité, retour à la terre, transition écologique, économie circulaire... ces Français qui ont choisi d’agir <https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/04/01/nouvelles-vies-nouvelles-villes-nouveau-monde-sur-france-tv-solidarite-retour-a-la-terre-transition-ecologique-economie-circulaire-ces-francais-qui-ont-choisi-d-agir_6120190_3246.html>, Le Monde, 01/04/22, 19h00
15- Où sont passées les hirondelles ? <https://vert.eco/articles/ou-sont-passees-les-hirondelles>, Vert.eco, 01/04/22
16- Commerce : dans le Nord, un garagiste itinérant se déplace à domicile <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/commerce-dans-le-nord-un-garagiste-itinerant-se-deplace-a-domicile_5062135.html>, France 2, journal de 13h, 04/04/22
17- Avant-première. Ça se passe comme ça chez McDonald's ? <https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/3202099-ca-se-passe-comme-ca-chez-mcdonald-s.html>, France 2, Cash Investigation, 07/04/22 à 21h05 
Une annonce
18- Trouvez l’énergie sociale pour partager la valeur : participez à nos prochains évènements ! <https://3kwcu.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/1T8PWyk7BA4v_NNbm0ImUgs-Vts7ZsNMmkjFBYuZsjcqNDdDVXs0M9-ZO_1ObMpdryXUicsNjwJ7Q87h5MEul6ofxIlssWRN2MnBk1HxGolJBFWabzED-mBiDtjJ3fnfFIVgcqQZ>, TEK4life, Lettre du 31/03/22

Bien à vous,
Florence

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CONTRÔLE DU JOUR : Après le Qatar, la France également épinglée. Une dizaine de travailleurs sans-papiers ont été recensés sur le chantier du village des athlètes prévu pour les JO de Paris 2024. (cf. item 1)
DIALOGUE DU JOUR : Sur fond de prise de conscience des salariés et des entreprises, les questions d’impact environnemental prennent de plus en plus de poids à l’ordre du jour des Comités sociaux d’entreprise (CSE), mais demeurent souvent secondaires. (cf. item 2)
AMBITION DU JOUR : La Commission européenne a présenté un projet de règlement « sur l’écoconception des produits durables » qui doit encadrer, afin de la verdir, la production de quasiment tous les biens, du sac à main au smartphone. (cf. item 3)
ZAPPING DU JOUR : En passant au crible les programmes des candidat·es à l’élection présidentielle pour comparer leurs projets pour l’océan, le résultat n’est visiblement pas à la hauteur du pays qui dispose du deuxième plus grand espace maritime au monde. (cf. item 4)
FINANCIARISATION DU JOUR : Sur les matières premières agricoles aux Etats-Unis, les purs spéculateurs financiers représentent entre 50 % et 75 % des volumes échangés. La puissance des maisons de négoce est telle qu’elles osent parfois jouer avec la faim dans le monde, raconte M. Blas dans son livre. Le 8 mars, la direction du London Metal Exchange, où le prix du nickel avait quadruplé en deux jours, a suspendu les cotations et annulé une partie des transactions effectuées durant la nuit. (cf. item 5)
MISE EN GARDE D'HIER : "Imaginez. Vous vous réveillez et quelque chose a changé. Vous n’entendez plus le chant des oiseaux (…), les paysages que vous avez jadis chéris sont désormais desséchés et toute vie en a disparu. L’air et l’eau, tout ce que vous respirez et qui permet la vie est altéré. (…) Le temps du déni est révolu. Nous ne sommes pas seulement en train de perdre la bataille contre le changement climatique, nous sommes en train de perdre notre bataille contre l’effondrement de la biodiversité.", Emmanuel Macron, 25 mars 2018 (cf. item 6)
PROGRAMMES DU JOUR : Que promettent les candidats en lice pour la présidentielle en matière de protection de l'environnement, de défi climatique et de transition énergétique ? (cf. item 9)
ALTERNATIVE DU JOUR : Focus sur les métaux précieux labellisés, recyclés ou même « synthétiques » qui, via des bijoux, permettent de (se) faire plaisir en évitant de nuire à l’environnement. (cf. item 8)
ENTRETIEN DU JOUR : Le psychologue américain Peter H. Kahn, spécialiste des interactions entre les humains et la nature, est à l’origine de la notion « d’amnésie générationnelle environnementale ». (cf. item 11)
CHIFFRE DU JOUR : 68%, c'est la proportion de Français interrogés dans un sondage qui déclarent que leur conseiller bancaire n’a pas su leur apporter de conseils sur les dispositifs de financement liés à la rénovation énergétique des logements. (cf. item 12)
FRANCE EN VRAI DU JOUR : Quête de sens, besoin d’engagement, défi écologique, panne existentielle, crise industrielle... Et si changer le monde, ça commençait par le bas, localement, modestement ? La nouvelle collection documentaire de « La France en vrai » raconte comment des citoyens repensent leur vie pour construire la société de demain. (cf. item 14 & suite)
DOCUMENTAIRE DU JOUR : Des femmes et des hommes qui expérimentent des alternatives au quotidien, non seulement pour préserver le patrimoine naturel, mais aussi pour réinventer les modes de vie, de production et d’échanges. (cf. item 15)
ÉCONOMIE DU JOUR : Un garagiste itinérant dans le Nord qui se déplace au domicile de ses clients pour réparer leurs voitures, c’est une facture 20% à 30% moins chère pour les clients. (cf. item 16)
ENQUÊTE DU JOUR : En France, McDo, c’est plus de 1 400 restaurants qui vendent près de 2 millions de repas chaque jour. Pour comprendre les recettes d’un tel succès, l’équipe de Cash investigation vous emmènent dans ses arrière-cuisines. (cf. item 10 & 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- JO-2024 : une dizaine de travailleurs sans-papiers sur le chantier du village des athlètes, AFP, 29/03/22, 16:00

Une dizaine de travailleurs sans-papiers ont été recensés sur le chantier du village des athlètes prévu pour les JO de Paris 2024 suite à un contrôle opéré en fin de semaine dernière, a-t-on appris de sources ayant connaissance du dossier. 
Sur ce gigantesque chantier, situé dans la ville de Saint-Denis, travaillent plusieurs entreprises sous l'égide de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques, 4 milliards d'euros de budget dont 1,5 d'argent public), pour pouvoir livrer le village des athlètes censé abriter plus de 10.000 sportifs dans deux ans. 
Ce contrôle a été opéré dans la cadre d'une enquête de l'inspection du travail déclenchée suite à un signalement de la CGT, qui a prévenu également Bernard Thibault, ex-secrétaire général de ce syndicat, qui siège au conseil d'administration de la Solideo.
"Dès que nous avons appris qu'une entreprise sous-traitante employait possiblement des sans-papiers, nous avons saisi la Dijop (délégation interministérielle des JO de Paris), et les services de l'Etat ont pris le dossier en main", a assuré Bernard Thibault à l'AFP.
Ces travailleurs sans-papiers, "près d'une douzaine", étaient employés par une société sous-traitante, "dont les ramifications et l'implication vont au-delà des chantiers des JO", a précisé une des sources à l'AFP. 
"Nous n'avons pas un retour formel de l'inspection du travail, mais si les faits étaient avérés, la Solideo les condamnera fermement, de telles pratiques étant contraires au droit du travail", a réagi mercredi auprès de l'AFP la Solideo au lendemain d'un conseil d'administration où la situation a été évoquée. 
"C'est également aussi contraire à l'esprit des JO. Nous allons saisir l'ensemble des maitres d'ouvrage pour leur rappeler leurs obligations", a ajouté la société olympique.
"Il n'y avait aucune raison que les chantiers des JO échappent à la pression classique qui existe dans la construction et les travaux", a expliqué Bernard Thibault. "On sait que l'ensemble de la filière est en sous-effectif, et qu'inévitablement certains vont tenter d'employer de la main d'oeuvre immigrée dans l'illégalité", a-t-il ajouté. 
"Mais sur les chantiers des JO, le niveau de contrôle est assez exemplaire, et j'oserais dire sans équivalent", a assuré l'ex-secrétaire général de la CGT, à l'origine d'une charte sociale promue par le comité d'organisation des JO (Cojo) et la Solideo en vue de JO exemplaires socialement. 
Près d'une centaine de contrôles ont été opérés depuis le lancement des chantiers des JO, selon une des sources.
La Solideo est chargée de construire ou de rénover des ouvrages pour les JO, qui vont du village des athlètes, en passant par la rénovation de gymnases ou des échangeurs ou ponts routiers, ce qui représente une soixantaine d'ouvrages.
<https://www.lefigaro.fr/sports/jeux-olympiques/jo-2024-une-dizaine-de-travailleurs-sans-papiers-sur-le-chantier-du-village-des-athletes-20220329>
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2- La transition écologique se fraie un chemin dans le dialogue social des entreprises, Le Monde, 30/03/22, 06h30 
Myriam Dubertrand

Sur fond de prise de conscience des salariés et des entreprises, les questions d’impact environnemental prennent de plus en plus de poids à l’ordre du jour des CSE, mais demeurent souvent secondaires. 
Par petites touches, le dialogue social se teinte de vert : la loi Climat et résiliencedu 22 août 2021 a d’ailleurs ajouté les enjeux environnementaux aux prérogatives des comités sociaux et économiques (CSE). « Ce cadre légal assoit la légitimité des représentants du personnel à poser le sujet sur la table », explique Adrien Gaillard, secrétaire du CSE du groupe de services informatiques Hifield, qui compte 250 salariés.
Un sujet d’autant plus crucial que « la transition écologique va amener les marchés à se transformer, comme par exemple celui de l’automobile, et les emplois vont en être affectés. Le dialogue social doit impérativement accompagner cette transition », avertit Jean-Baptiste Obéniche, responsable du pôle innovation, diversité et performance au travail d’EDF, et administrateur de l’association Réalités du dialogue social, qui regroupe plus de 300 membres (entreprises, structures publiques et organisations syndicales salariales et patronales).
Alexis Bugada, professeur de droit à l’Université d’Aix-Marseille, voit dans la loi « un changement de paradigme. Les négociations collectives ne se limitent plus aux thèmes syndicaux classiques : salaires, conditions de travail, garanties sociales… ». L’enjeu est ni plus ni moins un changement culturel. Et pour Agnès Rivière, cofondatrice de Represente.org, société qui aide notamment les CSE à verdir leurs activités sociales et culturelles, les comités et leurs 11 milliards d’euros de dépenses annuelles sont de véritables leviers de la transition écologique. « Ils ont à la fois un rôle culturel et de contre-pouvoir, souligne-t-elle. S’ils ne sont pas décisionnaires, ils peuvent néanmoins influencer. »
Pas de moyens supplémentaires
Comment ? En poussant, par exemple, l’entreprise à faire un bilan carbone, en incitant la direction à former les salariés au numérique responsable, voire à changer de prestataire pour diriger l’épargne salariale vers des fonds respectueux de l’environnement.
Car l’état d’esprit des salariés évolue. « Les jeunes sont particulièrement sensibles à la question environnementale et sont en demande d’actions », constate Magali Frey, membre du CSE de Cap Gemini Invent, filiale conseil du groupe Cap Gemini. Les entreprises l’ont bien compris et en font un argument de la marque employeur.
> Lire aussi : « L’alignement de tout son écosystème est le défi majeur de l’entreprise du XXIe siècle »
Pour le groupe minier et métallurgique Eramet, qui produit notamment les « métaux de la transition énergétique » – nickel, cobalt et lithium –, « la loi ne change pas grand-chose, note Virginie de Chassey, directrice du développement durable et engagement d’entreprise. Notre feuille de route RSE [responsabilité sociétale des entreprises] 2018-2023 intègre le développement durable. Le sujet est ancré dans notre projet d’entreprise et notre raison d’être ».
Aujourd’hui, les accords totalement orientés sur la politique environnementale de l’entreprise sont inexistants. Alexis Bugada, qui a passé au crible quelque 300 textes (entreprise, groupe, branche…), note cependant l’apparition de « clauses vertes » : mobilités douces, formations aux comportements écoresponsables, télétravail… dans des accords plus larges, de qualité de vie au travail, notamment. « Le constat demeure modeste, mais le droit informel de la RSE a, semble-t-il, ruisselé dans les négociations collectives », constate-t-il.
Reste les points de fragilité de la loi : la formulation « conséquences environnementales » est pour le moins floue. D’autre part, les élus ne disposent pas de moyens supplémentaires, ni en matière de budget ni en nombre d’heures de délégation.
Une commission écologie
Pourtant, les compétences nécessaires sont très techniques. « L’exercice n’est pas facile car, ce qui est nouveau, c’est qu’il faut tenir compte de la dimension environnementale dans toutes les négociations. Ainsi, pour chaque accord nous devons avoir les outils techniques et réglementaires pour faire bouger les lignes », souligne Magali Frey. « La loi est certes imparfaite, reconnaît Jean-Baptiste Obéniche, mais c’est un pied dans la porte pour installer le sujet dans le dialogue social. » « Les choses évoluent dans le bon sens, mais hélas pas assez vite » , regrette cependant Adrien Gaillard.
> Lire aussi la tribune (2020) : Changement climatique : « Les entreprises ont un rôle primordial à jouer dans cette course contre la montre »
Au sein du groupe Hifield, le CSE a créé une commission écologie, ouverte à des salariés non élus. Parmi les actions menées : sensibilisation à l’écologie via l’atelier « La Fresque du climat » (également utilisé par Suez, EDF ou L’Oréal), réalisation du bilan carbone (non obligatoire compte tenu de l’effectif de l’entreprise), travail sur le plan de mobilité durable…
Adrien Gaillard expose les projets à venir : « La mise à jour de la base de données économiques, sociales et environnementales (BDESE) afin d’éviter le “greenwashing” ; la mise en place d’un conseil déontologique interne pouvant mettre un veto sur le choix de missions ou de clients, ou encore le calcul de la croissance de l’entreprise non pas sur des indices financiers, mais sur des indices humains et environnementaux. »
L’influence de l’actualité et notamment de la guerre en Ukraine pourrait aussi se faire sentir. Soit celle-ci reporte à des jours meilleurs le Green Deal européen, soit, face au problème de la dépendance énergétique, les entreprises cherchent des solutions (plus de sobriété dans la consommation, diversification des approvisionnements, valorisation des déchets…). « Autant d’innovations qui sont à discuter avec les partenaires sociaux », estime Alexis Bugada. « Nous sommes au début de la démarche, mais il va falloir progresser rapidement, souligne, pour sa part, Jean-Baptiste Obéniche. Le coût des hydrocarbures va augmenter, donc les modalités de production, de distribution et de transports vont changer. Nous avons besoin d’une multiplicité d’actions. Sans attendre le grand soir, il faut agir ici et maintenant. »
<https://www.lemonde.fr/emploi/article/2022/03/30/la-transition-ecologique-se-fraie-un-chemin-dans-le-dialogue-social-des-entreprises_6119752_1698637.html>
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3- L’ambitieux plan de Bruxelles pour une économie circulaire à l’échelle européenne, Le Monde, 31/03/22, 09h38 
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)

La Commission européenne a présenté, mercredi 30 mars, un projet de règlement « sur l’écoconception des produits durables » qui doit encadrer, afin de la verdir, la production de quasiment tous les biens, du sac à main au smartphone. 
Mettre fin au modèle qui veut qu’un consommateur achète un produit, l’utilise, le détériore ou s’en lasse, puis le jette. Telle est l’ambition du vaste plan pour une économie européenne circulaire qu’a présenté la Commission européenne, mercredi 30 mars. Fini le smartphone dont on se débarrasse parce que la batterie ne fonctionne plus et qu’il n’est pas possible de la remplacer ou le pull bon marché que la « fast fashion » a déjà démodé. Des sacs à main aux scanners, en passant par les panneaux solaires ou les matériaux de construction, plus rien ne doit échapper à cet objectif de durabilité.
> Lire aussi Les défis de l’économie circulaire
« Il faut de grands changements dans la manière dont nous produisons et consommons. Nous devons avoir des produits durables, recyclables, réparables et fabriqués dans cette optique. C’est bon pour le climat, pour les économies d’énergie, pour les consommateurs et c’est l’avenir de notre économie », martèle Frans Timmermans, le vice-président de la Commission chargé du Green Deal (le Pacte vert).
« Consommer mieux et moins »
Si l’Union européenne veut respecter l’accord de Paris sur le climat et parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050, « il va nous falloir consommer mieux et moins », insiste Didier Reynders, le commissaire à la justice. L’impératif de sobriété qui était jusqu’ici absent du discours européen est désormais affiché. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, avec la flambée des prix de l’énergie, ont préparé les esprits, veut croire l’exécutif communautaire.  « D’ici à 2030, le paquet sur l’économie circulaire présenté mercredi peut permettre aux Européens d’économiser l’équivalent du gaz qu’ils achètent à la Russie », estime la Commission.
Dans ce contexte, la Commission a préparé un règlement « sur l’écoconception des produits durables » qui doit encadrer, afin de la « verdir », la production de quasiment tous les biens – à l’exception de l’alimentation et des produits pharmaceutiques –, qu’ils aient été fabriqués en Europe ou ailleurs. Elle devra donc respecter une série de critères en matière d’efficacité énergétique, mais aussi de durabilité, de réparabilité, ou encore d’empreinte environnementale et climatique. « La conception d’un produit détermine jusqu’à 80 % de son impact sur l’environnement », explique la Commission.
Ce texte prévoit également d’imposer des obligations aux industriels en matière d’invendus : ils devront dire ce qu’ils en font et la Commission pourra décider d’en interdire la destruction. Dans ce contexte, l’Europe devra se doter de capacités de recyclage, de réparation et de ventes d’occasion. « Ces activités devraient créer 30 à 200 fois plus d’emplois que la mise en décharge et l’incinération », note la Commission.
> Lire aussi : Les vrais défis de l’économie circulaire en milieu urbain
Enfin, le règlement sur l’écoconception des produits durables instaure la création d’un « passeport numérique » pour chaque produit, qui permettra au consommateur, en scannant un QR code, d’avoir de multiples informations sur sa traçabilité, les matériaux utilisés mais aussi sa durée de vie ou encore la facilité à trouver des pièces pour le réparer. Ce passeport lui permettra donc, veut croire Didier Reynders, de « devenir un acteur de la transition vers une économie verte ».
Un plan extrêmement ambitieux
Bruxelles espère que ce texte législatif entrera en vigueur en 2024. Mais, vu l’ampleur du chantier, les négociations avec les Vingt-Sept et le Parlement européen pourraient être plus longues. Une fois ce cadre posé, la Commission en déclinera les principes secteur par secteur. Afin de ne pas perdre de temps, elle a décidé de commencer dès maintenant à travailler sur certains produits, comme les smartphones, les pneus, les matelas, les matériaux de construction, les pompes à chaleur, les panneaux solaires, le ciment, l’aluminium ou encore les produits textiles.
L’exemple de l’industrie textile est particulièrement éclairant. Chaque année, chaque Européen achète en moyenne 26 kg de vêtements et linge de maison et en jette 11 kg. Qui plus est, moins de 1 % de la production textile est recyclée et jusqu’à 35 % des microplastiques relâchés dans l’environnement viennent de vêtements fabriqués avec du polyester ou de l’acrylique. Dans ce contexte, la Commission s’est d’ores et déjà fixé des objectifs. « Les vêtements doivent survivre à deux ou trois lavages ! D’ici à 2030, tous les textiles devront être durables, recyclables », a notamment annoncé Frans Timmermans.
L’exécutif communautaire compte également accroître le spectre de la directive « sur l’écoconception », qui, depuis 2009, impose des règles aux industriels en matière de performance énergétique et a inspiré la Commission pour élaborer son futur règlement. C’est à elle que l’on doit, par exemple, la fin des ampoules à incandescence. « Cette directive, en 2021, nous a permis d’économiser 120 milliards d’euros de factures d’énergie », a rappelé Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur. Bruxelles compte l’utiliser au maximum – notamment pour l’électronique grand public – en attendant la relève d’une législation qui va bien au-delà des critères de performance énergétique.
> Lire aussi Contre l’obsolescence programmée et le tout-jetable, le succès grandissant des Repair Cafés
C’est donc un plan extrêmement ambitieux qu’a présenté la Commission, mercredi, et qui, à n’en pas douter, sera scruté à la loupe par les entreprises. « Nous allons évaluer avec attention la proposition [de la Commission] et nous rapprocher des colégislateurs », a commenté, mercredi, Markus J. Beyrer, directeur général de Business Europe, le Medef européen.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/30/l-ambitieux-plan-de-bruxelles-pour-une-economie-circulaire-a-l-echelle-europeenne_6119856_3244.html>
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4- Décryptage. Les candidats à la présidentielle ont zappé l’océan, Vert.eco, 31/03/22
Aurélie Delmas

L’amer à boire. La Fondation de la mer a passé au crible les programmes des candidat·es à l’élection présidentielle pour comparer leurs projets pour le grand bleu. Le résultat n’est visiblement pas à la hauteur du pays qui dispose du deuxième plus grand espace maritime au monde. 
Un coup d’épée dans l’eau ? Seuls Yannick Jadot (EELV), Emmanuel Macron (EM), Marine Le Pen (RN) et Nicolas Dupont-Aignan (DLF) ont répondu à l’organisme qui les interrogeait, par exemple, sur leurs trois principales mesures en faveur de l’environnement marin, ou leurs efforts pour une « croissance bleue qui réconcilie économie et écologie ».
Après analyse de ces réponses et des programmes des autres candidat·es, la fondation conclut que « la dimension maritime de la France [y] est quasi inexistante » et souligne « la faiblesse de la réflexion sur la mise en œuvre des projets : calendrier, financements et arbitrages budgétaires », etc. « Comme en 2017, la plupart [des candidat·es] n’[ont] pas pris conscience de l’urgence à agir et de la responsabilité singulière de notre pays, dans un contexte où les enjeux maritimes sont pourtant omniprésents », regrette Sabine Roux de Bézieux, présidente de la fondation. Parmi les raisons de s’inquiéter : le déclin de la biodiversité marine, l’exploration des grands fonds marins, la surpêche, mais aussi la navigation problématique en mer d’Azov, sous contrôle russe.
Yannick Jadot se distingue par sa volonté de multiplier par cinq les zones faisant l’objet d’une protection plus élevée, dite « forte », au sein des Aires marines protégées (AMP) et de donner plus de moyens au ministère de la mer. Celui qui promet d’interdire l’exploration minière dans toute la Zone économique exclusive française (JDD), souhaite également créer une police de l’environnement et renforcer la pêche durable.
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<https://vert.eco/articles/les-candidats-a-la-presidentielle-ont-zappe-locean>
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5- Les matières premières, « dernier bastion du capitalisme sauvage », Le Monde, maj le 02/04/22 à 05h11 
Eric Albert (Londres, correspondance)

Si l’actuelle envolée des cours s’explique bien sûr par la guerre en Ukraine, elle reflète aussi la financiarisation croissante et la complète dérégulation de ces marchés, commencée il y a quarante ans. Avec en leur cœur des entreprises de courtage aussi puissantes qu’opaques. 
Le prix du pétrole multiplié par quatre en deux ans, celui du gaz par dix sur la même période, le blé par deux et demi… Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les prix des matières premières flambent à une vitesse record et le monde se découvre une nouvelle fois à la merci de leurs vastes oscillations. Le choc se ressent partout, à commencer par les factures d’électricité et de gaz. La croissance mondiale devrait être réduite d’au moins un point, peut-être plus, et il est même question d’une récession pour 2023.
+ Infographie : Cours du Brent, cours du blé, cours du nickel <https://img.lemde.fr/0x1800/0/0/2022/04/01/c4b58ee_1648798795111-700-matp-prem.png>
Conséquence logique et inévitable de la loi du marché ? Ou signes évidents de profonds dysfonctionnements ? Le commerce des matières premières, éminemment politique, n’a pas toujours fonctionné de cette façon. « Le plus incroyable dans cette affaire est la façon dont les gouvernements en ont perdu le contrôle en quarante ans », estime Javier Blas, coauteur d’un passionnant livre-enquête sur le sujet (The World for Sale, avec Jack Farchy, Penguin, non traduit). Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’université Paris-Dauphine, qui dans l’ensemble soutient le système actuel, le dit à sa façon : « En quarante ans, toutes les matières premières sont devenues des commodités qui s’échangent comme n’importe quel produit. »
> Lire aussi : « La fièvre des matières premières n’est pas près de baisser, et elle sera mondiale »
Les prix encadrés, qui étaient autrefois la norme, ont disparu. Cette dérégulation, accompagnée d’une intense financiarisation mais aussi d’une forte opacité, a laissé la place à un nouveau monde, dominé par une poignée de sociétés de négoce tout aussi méconnues que puissantes. Bienvenue dans « le dernier bastion du capitalisme sauvage [swashbuckling capitalism] », comme l’appelle M. Blas.
• La grande financiarisation des matières premières
Le 20 avril 2020, alors que le monde vient de plonger dans la pandémie de Covid-19, un phénomène sans précédent stupéfait les tradeurs en pétrole. Au New York Mercantile Exchange, le prix du baril clôture à − 37,63 dollars (− 33,98 euros). Un prix négatif, du jamais-vu ! Sachant que chaque contrat qui s’échange comprend 1 000 barils, cela signifie que des vendeurs ont accepté, ce jour-là, de payer 37 630 dollars pour… se débarrasser de leur pétrole.
L’explication se trouve à la jonction de la spéculation financière et de la réalité physique de ce commerce. Retour en 1983, aux Etats-Unis. Pour la première fois, le pétrole devient un produit financier. Un « contrat future » est créé sur le West Texas Intermediate, qui est la norme américaine d’une certaine qualité de pétrole. Pour chaque contrat, un vendeur s’engage à livrer, à une date fixée à l’avance, du pétrole à un prix prédéterminé. Il ne s’agit pas d’un contrat financier sans lien avec la réalité : à échéance, le pétrole doit être physiquement livré à Cushing, dans l’Oklahoma, où se trouvent de nombreuses raffineries américaines.
Pour les entreprises dépendantes du pétrole, ces « contrats futures » sont précieux. « Heureusement qu’ils existent, c’est extrêmement utile », souligne Joëlle Miffre, professeur de finance à Audencia Business School, à Nantes. Grâce à eux, une compagnie aérienne peut, par exemple, négocier à l’avance le prix de sa facture de carburant. Mais pour qu’un tel système fonctionne, il faut la présence de spéculateurs qui acceptent d’acheter et de vendre ces produits et de jouer le rôle d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur.
> Lire aussi : « De Moscou à Conakry, la malédiction des matières premières »
La place de ceux-ci a désormais pris une vaste ampleur. Sur les matières premières agricoles aux Etats-Unis, par exemple, les purs spéculateurs financiers représentent entre 50 % et 75 % des volumes échangés, selon une étude de 2019 de Michel Robe et John Roberts, respectivement professeur à l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign et membre de la Commodity Futures Trading Commission, le régulateur américain. Sur le blé, par exemple, entre 24 % et 39 % des échanges sont réalisés par des entreprises qui ont un vrai intérêt commercial, le reste venant d’investisseurs.
Arrive la pandémie de Covid-19. Le prix du pétrole s’effondre. Les spéculateurs se retrouvent avec des contrats qui doivent se clôturer le 21 avril, mais dont personne ne veut. Ils risquent soudain de se retrouver avec des cargaisons dont ils ne savent pas quoi faire. Acheter dans l’urgence des capacités de stockage est devenu presque impossible : toutes sont pleines, la consommation de pétrole ayant soudain chuté d’un quart. Vers le 17 avril, la panique s’empare du marché. Il faut se débarrasser de la marchandise, dans l’urgence. Les rares entreprises capables de stocker l’or noir sont dans une telle position de force qu’elles se font payer pour acheter du pétrole…
Preuve d’un marché hors de contrôle ? Mme Miffre a étudié de près cet épisode de prix négatifs. Si elle reconnaît que voir le pétrole passer de − 37 dollars à 139 dollars en deux ans est « sidérant », elle estime que « les marchés s’autorégulent ». « Les banques d’investissement facilitent la liquidité et la formation des prix », explique-t-elle. Elle rappelle, au passage, que les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont eu lieu bien avant la financiarisation du pétrole, quand les contrats à terme n’existaient pas. D’ailleurs, de nombreuses matières premières qui n’ont pas de « contrats futures » sont également extrêmement volatiles, rappelle M. Chalmin : « Regardez le lithium, qui n’a pas de marché à terme. En un an, ses prix ont été multipliés par huit. »
M. Robe, qui surveille de près les marchés, ne voit, à l’heure actuelle, pas de signes de manipulation : selon lui, la guerre en Ukraine a changé la donne et les prix reflètent simplement cette évidence. Nicolas Maystre, économiste à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), nuance ces propos : « Même s’il y a des tendances liées aux fondamentaux, les mouvements sont souvent amplifiés à la hausse et à la baisse par la financiarisation. »
A partir des années 2000, les banques d’investissement ont toutes ouvert des « desks » consacrés aux matières premières, qui sont devenues une « classe d’actifs ». Les investisseurs y parient sur l’évolution des cours, mais n’ont cure de l’impact que cela peut avoir sur la vie réelle. La Cnuced a régulièrement tiré la sonnette d’alarme à ce propos. Jusqu’au début des années 2000, souligne-t-elle, le prix des matières premières évoluait séparément des autres marchés financiers, sans corrélation. Désormais, les deux fonctionnent souvent de pair, sans logique économique évidente.
• L’étrange cas du nickel
La Bourse des métaux de Londres (London Metal Exchange, LME), située au cœur de la City, est fière de ses traditions. Elle a été créée en 1877, possède un réseau d’entrepôts où stocker la matière première et continue à organiser une criée spectaculaire. Tous les jours, quelques tradeurs se retrouvent autour de banquettes rouges disposées en cercle pour des sessions d’échanges de contrats aux cris incompréhensibles pour les non-initiés.
Depuis bien longtemps, pourtant, l’essentiel des échanges passe par ordinateur, loin du folklore. La nuit du 7 au 8 mars y a été particulièrement turbulente. Le prix du nickel, un métal utilisé dans les batteries de voiture et l’acier inoxydable, s’est soudain envolé, quadruplant presque en deux jours à 100 000 dollars la tonne. A 8 h 15, la direction du LME a pris une décision sans précédent : non seulement elle a suspendu les cotations, ce qui est relativement courant quand un marché devient désordonné, mais elle a aussi annulé une partie des transactions effectuées durant la nuit.
De quoi déstabiliser toute la confiance dans son marché. « Chaotique, honteux, scandaleux, calamiteux, ruineux, choisissez le mot que vous voulez », tonnait, sur sa page LinkedIn, Michael Marlowe, le directeur de Hythe Bay Metals, une société de consultants. Pour lui, le LME a cherché à « gagner de l’argent facilement » en attirant le trading à haute fréquence et algorithmique, qui passe des ordres d’achat et de vente en millisecondes. « Comment conseiller les clients avec les mouvements absurdes qu’on voit sur les métaux actuellement ? »
Une volatilité extrême qui pénalise les industries consommatrices, mais aussi les producteurs. « On a affaire à des événements qui sont complètement erratiques, voire délirants. J’ai l’espoir qu’on revienne à la normale », déclarait Xavier Gravelat, président du Syndicat des exportateurs de minerai de Nouvelle-Calédonie, à l’Agence France-Presse, lundi 28 mars, l’archipel représentant de 6 % à 7 % de l’approvisionnement mondial.
Le problème est venu de Chine. Xiang Guangda est le milliardaire possédant Tsingshan Holding, la première entreprise au monde de nickel et d’acier inoxydable. Dans le milieu, il est surnommé « Big Shot », et il est connu pour ses paris financiers risqués. Avant la guerre en Ukraine, il avait misé sur la baisse du prix du nickel. Rien d’inhabituel, à ceci près que le tycoon avait parié très gros. A lui seul, il possédait 12 % de tous les contrats de nickel du LME, selon l’agence de presse financière Bloomberg. Quand les prix ont commencé à monter à la suite de la guerre, l’approvisionnement venant de Russie étant compromis, M. Xiang a paniqué, tentant de racheter du nickel, poussant ainsi à la hausse le prix, ce qui aggravait le problème. Dans le jargon, il s’agit d’un « short squeeze ».
> Lire aussi : Cours du nickel : « Un coup de chaud qui restera dans les annales du London Metal Exchange »
Dans ce contexte, l’intervention du LME fait jaser. En annulant les transactions faites dans l’urgence, la direction de cette Bourse est de facto venue à l’aide de « Big Shot », lui offrant un secours inespéré. La réponse des autorités financières britanniques ? Rien, ou presque. La Financial Conduct Authority, qui est très active dans sa supervision des banques ou des marchés actions, laisse traditionnellement le LME seul. Un détail fait particulièrement tiquer : le LME appartient depuis 2012 à la Bourse de Hongkong, dont le premier actionnaire est désormais… le gouvernement de Hongkong. De là à faire une connexion avec l’étonnant sauvetage dont a bénéficié M. Xiang ?
• Il était une fois les prix contrôlés
A l’université Paris-Dauphine, M. Chalmin rappelle souvent une vérité première à ses étudiants : « Je leur dis que, quand j’avais leur âge [à la fin des années 1960], je pouvais aller me coucher avec la certitude que, le lendemain, les prix du dollar, du pétrole, du cuivre ou du blé n’auraient pas changé. Alors qu’eux ont la certitude que tout aura bougé. »
De même que les devises, dont le taux de change était constant jusqu’à la fin du système de Bretton Woods en 1971, les matières premières ont longtemps été encadrées. Le pétrole en est l’exemple le plus édifiant. Jusque dans les années 1960, la production d’or noir était largement dominée par les « sept sœurs », ces énormes compagnies pétrolières britanniques et américaines qui deviendront plus tard BP, Shell ou encore Exxon. Avec une approche néocoloniale, elles allaient pomper le brut à l’étranger, notamment dans la région persique, puis le raffinaient elles-mêmes et le vendaient ensuite dans leurs propres stations-service.
Il était assez rare de vendre et d’acheter des cargaisons, l’industrie était organisée de façon verticale. Il n’y avait guère de marché et le prix venait surtout du coût de production. La prise du pouvoir par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) lors du premier choc pétrolier en 1973 a changé le rapport de force, mais pas l’organisation des prix. Dans une grande vague de nationalisations, les pays ont pris le contrôle de leurs réserves d’hydrocarbure. Mais leur cartel a continué à fixer un prix de vente, sans le laisser fluctuer librement.
Tout bascule avec l’élection de Ronald Reagan. Le nouveau président américain, chantre du retrait de l’Etat, voit d’un mauvais œil le prix du pétrole maintenu artificiellement bas par l’Etat américain, à un niveau inférieur à celui de l’OPEP, afin d’aider les consommateurs. Le 28 janvier 1981, il autorise la libre fluctuation du prix.
Les pétroliers américains en profitent, augmentent leur production… si bien que le prix du marché s’effondre. L’OPEP n’arrive plus à faire concurrence et perd des parts de marché, d’autant que la production en mer du Nord se développe. Après quelques années, le cartel jette l’éponge et accepte la loi de l’offre et de la demande. Désormais, il va jouer sur les volumes qu’il produit, afin d’essayer d’influer sur les cours.
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L’agriculture est un marché très différent. Contrairement au pétrole, il existe des milliers de producteurs, depuis toujours à la merci du climat. A Chicago, le Board of Trade crée, dès 1848, les premiers « contrats futures » cotés en Bourse. Les producteurs peuvent y « couvrir » leurs prix à l’avance. Après la seconde guerre mondiale, l’Europe tente pourtant d’encadrer les oscillations du marché. En 1957, la Politique agricole commune décide de fixer les prix à un niveau élevé, afin d’inciter les investissements et l’amélioration de la productivité.
« Il y avait, chaque année, de grands marathons à Bruxelles pour déterminer les prix », rappelle M. Chalmin. Le système présente de sérieux défauts. « Au début des années 1990, le prix des céréales à l’intérieur des frontières européennes représentait plus du double de leur prix mondial, relate un rapport de l’administration française de 2018. De ce fait, l’élevage européen consommait de moins en moins de céréales européennes. Qui étaient, elles, produites en quantité croissante du fait des prix élevés. Pour soutenir les cours, les achats publics absorbaient d’énormes budgets de stockage et de subventions à l’exportation. »
Progressivement, les prix administrés sont abandonnés, les derniers disparaissant en 2006. Les marchés mondiaux dictent désormais les prix. Avec quelles conséquences réelles ? « Ça renforce les forts et affaiblit les faibles », estime M. Chalmin.
• La prise de pouvoir des maisons de négoce
Avec la libéralisation des matières premières, un nouveau métier devient soudain incontournable : le négoce. D’énormes entremetteurs peu connus du grand public se mettent à acheter et vendre par cargos entiers ce pétrole, blé ou minerai de fer.
La chute du mur de Berlin, fin 1989, avec l’ouverture d’immenses réserves de matières premières au marché mondial, accélère la tendance, de même que l’explosion économique de la Chine, consommatrice jamais rassasiée. Progressivement, des sociétés dénommées Glencore, Vitol, Trafigura, Cargill ou encore Louis-Dreyfus Company deviennent des géants incontournables.
En 2019, les quatre premières maisons de courtage en matières premières réalisaient un chiffre d’affaires de 725 milliards de dollars. Dans l’agriculture, sept sociétés contrôlent la moitié du commerce mondial. Ces entreprises sont souvent installées en Suisse, communiquent peu et préfèrent de loin l’obscurité. « Elles sont ravies quand on s’interroge sur la financiarisation des matières premières, remarque M. Blas. Alors que le vrai sujet est leur prise de pouvoir. » Leur puissance est telle qu’elles osent parfois jouer avec la faim dans le monde, raconte-t-il dans son livre.
Eté 2010. Une terrible sécheresse dévaste les récoltes de blé en Russie. Le marché s’inquiète : Moscou va-t-il cesser ses exportations ? Le 3 août, Yury Ognev, l’homme qui réalise le courtage de grains en Russie pour Glencore, s’invite à la télévision pour inciter Moscou à mettre en place un embargo. « De notre point de vue, le gouvernement a toutes les raisons d’arrêter toutes les exportations. » Pour être sûr que le message passe clairement, un communiqué de presse est envoyé aux journalistes. Deux jours plus tard, Moscou annonce un embargo sur les exportations, et le prix du blé s’envole.
Ce que M. Ognev n’avait pas dit, c’est que Glencore avait discrètement acheté à la Bourse de Chicago des contrats futurs, pariant sur la hausse du blé. Ses déclarations, en affolant les marchés, ont fortement enrichi sa société. En 2010, l’unité de négoce agricole de Glencore a réalisé un bénéfice de 659 millions de dollars. La même année, l’envolée du prix du pain a largement contribué au déclenchement du « printemps arabe ». Les maisons de négoce sont devenues des « marchands de pouvoir », estiment les auteurs du livre.
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Un pouvoir dont les enseignants de Pennsylvanie n’avaient sans doute pas conscience. En 2016, leur fonds de pension, attiré par de meilleurs rendements, décide d’investir dans un obscur produit financier exposé au pétrole irakien. Le circuit effectué par l’argent est étrange : il passe par une société-écran enregistrée aux îles Caïmans, puis par une autre en Irlande, avant de transiter par Londres et Dubaï.
La raison de cette construction juridique ? L’investissement était un prêt réalisé par Glencore – conjointement à Trafigura, Vitol et le Russe Rosneft – au gouvernement du Kurdistan irakien. En échange, ces sociétés devaient se rembourser sur le pétrole produit par l’Etat autonome. Mais c’était sans compter sur la colère de Bagdad, qui ne reconnaît pas l’indépendance du Kurdistan et n’avait pas l’intention de laisser filer son or noir. Bien malgré eux, les enseignants de Pennsylvanie se sont retrouvés au cœur d’une dispute géopolitique qui les dépassait complètement.
• La nature, nouvelle frontière de la financiarisation
Alors que les prix flambent, une « matière première » s’effondre : le CO2. Les « permis de polluer » de l’Union européenne sont passés de 90 euros la tonne de CO2 à 58 euros, avant de rebondir autour de 80 euros. D’habitude, plus le pétrole est cher, plus le droit de polluer augmente.
Pourquoi ce retournement ? Beaucoup d’analystes y voient une preuve de la financiarisation qui finit par relier tous les marchés : face à la tempête financière qui souffle, les investisseurs ont besoin de liquidités et vendent leurs positions. « Le marché de CO2 est en train de changer d’échelle », s’inquiète Frédéric Hache, de l’association Green Finance Observatory. Pour cet ancien courtier en devises, de même que les matières premières sont devenues une « classe d’actifs » au début des années 2000, les « actifs environnementaux » connaissent, ces dernières années, un afflux de capitaux extérieurs.
> Lire aussi L’Europe se divise sur l’élargissement du marché du carbone
Le problème, selon lui : beaucoup de ces produits financiers sont contre-productifs pour la planète. « Il y a énormément de projets de compensation carbone, qui consistent à planter des arbres, souvent de la monoculture. Résultat, cet argent prend des terres qui auraient pu être consacrées à l’agriculture, et ça risque de faire monter les prix des denrées alimentaires. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/01/les-matieres-premieres-dernier-bastion-du-capitalisme-sauvage_6120154_3234.html>
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6- Victoire historique pour le premier syndicat chez Amazon aux Etats-Unis, AFP, 02/04/22, 14:00
Juliette Michel

Un petit groupe de militants motivés a fait flancher l'une des plus grandes multinationales : les salariés d'un entrepôt d'Amazon à New York ont voté en faveur de la création d'un syndicat, une première aux Etats-Unis.
Le "oui" l'a remporté à 2.654 voix contre 2.131, selon un décompte retransmis en ligne vendredi. La victoire a été saluée par le président américain lui-même, qui s'est dit "heureux" que les salariés puissent être entendus. 
A l'annonce des résultats, des applaudissements ont retenti au sein de la petite foule réunie pour l'occasion en bas de l'immeuble du quartier de Brooklyn où était organisé le dépouillement, a constaté une journaliste de l'AFP. Beaucoup s'étonnaient encore de leur succès.
"ALU", le nom du syndicat pour Amazon Labor Union, est scandé plusieurs fois. Son président Christian Smalls débouche une bouteille de champagne. 
Devant la presse, il remercie ironiquement le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, pour être allé dans l'espace, "car pendant qu'il était là-haut, on a pu monter un syndicat".
L'entreprise de son côté a fait part dans un communiqué de sa "déception" et dit "évaluer ses options". Amazon envisage notamment de déposer une contestation contre "l'influence inappropriée" de l'agence chargée de superviser l'élection (NLRB).
Deuxième employeur aux Etats-Unis après le géant de la distribution Walmart, le groupe avait depuis sa création en 1994 réussi à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays.
"C'est vraiment un jour historique", a affirmé l'avocat représentant ALU, Eric Milner. "Je pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d'un entrepôt à l'autre."
Au total, 8.325 travailleurs du site JFK8 situé dans le quartier de Staten Island étaient sur la liste des votants. Appelés à voter du 25 au 30 mars dans une tente installée devant l'entrepôt, 4.852 salariés ont glissé un bulletin dans l'urne.
- "Tellement peu de chances" - 
"Ils avaient tellement peu de chances de gagner", observe Rebecca Givan, spécialiste des mouvements de travailleurs à l'université Rutgers.
Elle n'était pas très optimiste à l'approche du scrutin, la loi actuelle sur les syndicats étant particulièrement favorable aux employeurs. 
Et ALU, créé au printemps dernier par un petit groupe d'actuels et anciens salariés d'Amazon à New York, avait peu de moyens face à un mastodonte ayant gagné plus de 30 milliards de dollars en 2021. 
"On a peut-être dépensé en tout 120.000 dollars", levés via des campagnes de financements participatifs ou des ventes de tee-shirts, remarque Madeline Wesley, membre de ALU.
L'entreprise a de son côté embauché des consultants spécialisés et convoqué les salariés à plusieurs réunions obligatoires pour leur présenter les inconvénients d'un syndicat. 
"Ce n'est pas tant que cela va leur coûter beaucoup plus d'argent", remarque Neil Saunders, spécialiste de la distribution chez GlobalData. "Mais ils n'aiment pas qu'un syndicat interfère."
Le mouvement avait commencé au début de la pandémie, quand quelques salariés de l'entrepôt avaient organisé une petite manifestation pour réclamer plus de protections sanitaires face au Covid-19. Christian Smalls a peu après été licencié.
Ils ont ensuite décidé de tenter eux-mêmes leur chance après le rejet, au printemps 2021, d'un syndicat expérimenté dans un entrepôt d'Amazon à Bessemer, dans l'Alabama. Un second vote y a eu lieu récemment et jeudi soir, le "non" y menait avec 993 bulletins, contre 875 "oui". Mais il restait 416 bulletins dits "disputés", qui décideront du résultat.
ALU est déjà mobilisé pour sa prochaine bataille : le centre de tri LDJ5, de l'autre côté de la rue de l'entrepôt JFK8. Un vote y aura lieu à la fin du mois.
"Je suis sûr qu'on va aussi gagner là-bas", a affirmé Christian Smalls, qui a passé les onze derniers mois à l'arrêt de bus desservant les deux bâtiments à discuter avec les salariés.
Sur le déclin depuis plusieurs décennies, les syndicats ont décroché ces derniers mois plusieurs victoires symboliques aux Etats-Unis, à commencer par le soutien explicite de Joe Biden. La création du premier syndicat dans un café Starbucks directement géré par la chaîne aux Etats-Unis en décembre a suscité l'enthousiasme tandis que des salariés, souvent jeunes et éduqués, se mobilisent dans des ONG, des universités, des musées, des médias. 
Mais Amazon, "c'est une autre ampleur", remarque Ruth Milkman, sociologue du travail à l'université CUNY en se disant "abasourdie" et "impressionnée" par ce qu'ALU a réussi à faire en dépit de ses moyens limités. 
"Je ne sais pas si cela va provoquer une vague, mais cela va sûrement inspirer d'autres personnes qui voient que, malgré tous les obstacles, c'est possible."
<https://information.tv5monde.com/info/victoire-historique-pour-le-premier-syndicat-chez-amazon-aux-etats-unis-451243>
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7- Chronique. « La cause environnementale a complètement disparu après seulement dix-huit mois du mandat d’Emmanuel Macron », Le Monde, 03/04/22, 05h12
Stéphane Foucart

Que ce soit sur la question de la chasse, de l’agriculture intensive ou encore de la forêt et du climat, l’action politique entreprise au cours des cinq dernières années a été marquée, notamment, par le mépris du droit et des avis scientifiques, juge dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ». 
Chronique. « Imaginez. Vous vous réveillez et quelque chose a changé. Vous n’entendez plus le chant des oiseaux (…), les paysages que vous avez jadis chéris sont désormais desséchés et toute vie en a disparu. L’air et l’eau, tout ce que vous respirez et qui permet la vie est altéré. (…) Le temps du déni est révolu. Nous ne sommes pas seulement en train de perdre la bataille contre le changement climatique, nous sommes en train de perdre notre bataille contre l’effondrement de la biodiversité. »
Relire, quatre ans plus tard, cette mise en garde d’Emmanuel Macron, postée sur les réseaux sociaux fin mars 2018, donne toute la mesure du grand reniement du quinquennat qui s’achève. La cause environnementale, qui semblait promise à en être un axe central, a complètement disparu après seulement dix-huit mois de mandat.
Les tenants du président candidat ont trois décisions emblématiques à citer à son actif sur le front environnemental : les abandons des projets d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), de la mine de la Montagne d’or, en Guyane, ainsi que du complexe EuropaCity dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise). Sans compter, il est vrai, quelques prises de position du chef de l’Etat sur la scène du théâtre diplomatique.
> Lire aussi Environnement : le quinquennat de « petits pas » d’Emmanuel Macron
Pour le reste – quelle que soit la sympathie que peut inspirer ce président jeune et dynamique, libre du carcan des vieux partis –, l’exigence de vérité impose de le reconnaître : sur l’écologie, l’action politique entreprise au cours des cinq dernières années a été marquée par le clientélisme, la priorité au productivisme, le mépris du droit et des avis scientifiques, la privatisation des biens communs et la criminalisation de l’engagement militant.
Perméabilité au lobby de la chasse
La chasse en offre l’un des exemples les plus frappants. Prétendant annoncer lui-même, le 29 mars sur le site du Parisien, le programme du président candidat sur le sujet, le patron de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, l’a dit avec une sincérité désarmante. « [Emmanuel Macron] mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes, a-t-il expliqué. J’ai sa parole. Il ne m’a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n’a été adopté dans ce quinquennat. A chaque fois qu’on a eu un problème à régler avec un ministre de l’écologie, il est intervenu. »
> Lire aussi :  Présidentielle 2022 : le soutien du président de la Fédération nationale des chasseurs à Macron critiqué par les candidats
M. Schraen dit vrai. Le permis de chasse a vu son prix réduit de moitié, les porteurs de fusil siègent désormais au nouvel Office français de la biodiversité, le nombre d’espèces d’oiseaux chassables, dont une vingtaine est menacée, se situe à un niveau plus de deux fois supérieur à la moyenne européenne… C’est d’ailleurs la perméabilité du pouvoir au lobby cynégétique qui avait fini de convaincre Nicolas Hulot de quitter le gouvernement, en août 2018. Elle ne s’est jamais démentie. Au lendemain du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature, organisé en grande pompe par la France trois ans plus tard, le gouvernement tentait de réautoriser les chasses traditionnelles non sélectives que le Conseil d’Etat venait pourtant de juger illégales.
> Lire aussi Un quinquennat très attentif aux chasseurs, moins à la protection de la nature
Principale cause de destruction de la biodiversité sous nos latitudes, l’agriculture intensive a bénéficié des mêmes largesses. Terrifié à l’idée de voir des colonnes de tracteurs s’agréger au mouvement des « gilets jaunes », le pouvoir a obtempéré à toutes les exigences de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) : maintien du glyphosate, réautorisation des néonicotinoïdes, soutien sans faille aux projets de mégabassines pour l’irrigation, qui privatisent la ressource en eau, réduction du soutien à l’agriculture biologique, adoption d’un plan pollinisateurs contesté, création d’une cellule de gendarmerie opérant en partenariat avec la FNSEA pour surveiller les militants écologistes…
Rédigé sans aucune consultation des agroéconomistes et des agronomes du monde académique, le plan de transposition français de la politique agricole commune maintient un statu quo favorable à des systèmes agricoles dont le caractère dangereusement insoutenable fait l’objet d’un large consensus scientifique. Pendant ce temps, l’hiver 2022 a été le premier à voir les algues vertes persister sur les plages des Côtes-d’Armor, ce qui n’empêche nullement les préfets de continuer à autoriser l’agrandissement d’élevages industriels, en Bretagne et ailleurs.
La forêt et le climat pas en meilleure forme
La guerre en Ukraine aura, enfin, fourni le prétexte au gouvernement pour engager le démantèlement des projets de la Commission pour « verdir » l’agriculture européenne. Dans une tribune au Monde, 750 scientifiques – soit à peu près tout ce que la France compte d’écologues, d’agronomes, de pédologues, d’agroéconomistes ou de spécialistes des systèmes alimentaires – mettent en garde contre cette tentation. En vain.
> Lire aussi : « Prétendre éviter des crises alimentaires en Afrique et au Moyen-Orient en relançant la production agricole européenne serait une erreur »
La forêt et le climat ne sortent pas en meilleure forme de ces cinq années. Le plan d’adaptation de la forêt au réchauffement est soupçonné à juste titre par les organisations non gouvernementales de n’être qu’un paravent à l’industrialisation de son exploitation – avec coupes rases et monocultures de résineux à croissance rapide. La course à la rentabilité et la surexploitation des forêts domaniales plongent les agents de l’Office national des forêts dans toujours plus de désarroi.
Le climat ? Outre le célèbre « Make our planet great again », le plan de rénovation énergétique des bâtiments est demeuré sans grande ambition et les propositions de la convention citoyenne pour le climat ont été pour l’essentiel ignorées, en dépit de l’engagement du président. La France est aujourd’hui l’un des pays de l’Union européenne le plus en retard dans le déploiement des énergies renouvelables, le seul à n’avoir pas atteint ses objectifs.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/03/la-cause-environnementale-a-completement-disparu-apres-seulement-dix-huit-mois-du-mandat-d-emmanuel-macron_6120337_3232.html>
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8- Cinq solutions pour (s’)offrir des bijoux plus éthiques, Le Monde, 04/04/22, 06h19 
Catherine Rollot

Chaque mois, « La Matinale » vous propose une liste de gestes pour la planète. Aujourd’hui, focus sur les métaux précieux labellisés, recyclés ou même « synthétiques » qui permettent de (se) faire plaisir en évitant de nuire à l’environnement. 
La liste de la matinale
Les diamants sont éternels, mais pas la planète. Les bijoux portent un coût social et économique loin d’être accessoire. L’extraction des métaux précieux comme l’or est une cause majeure de déforestation. Les rejets de mercure, cyanure et autres substances toxiques empoisonnent les eaux et les sols. Cette industrie relâche également des gaz à effet de serre et participe à aggraver le réchauffement climatique. Des centaines de tonnes de minerai sont extraites pour quelques milligrammes de diamants, nichés dans des mines de plus en plus profondes. Sur le plan social, l’exploitation des ouvriers et parfois des enfants est monnaie courante. Comment redonner du lustre à nos bijoux en les rendant plus éthiques ? Tour d’horizon de vos options.
Acheter en or certifié
Bien que rares, les labels existent dans le monde de la joaillerie. Créé en 2007 par l’ONG colombienne Alliance for Responsible Mining (ARM), le label Fairmined est le plus exigeant pour l’or. Réservé aux mines artisanales, il garantit la traçabilité du minéral et certifie qu’il est extrait dans le strict respect de l’environnement et des ouvriers. Il prohibe le travail des enfants, l’esclavage, la participation au financement des conflits armés et assure des salaires décents et égaux pour les femmes et hommes qui travaillent dans les mines certifiées.
Une dizaine de mines dans le monde ont obtenu ce label. Une cinquantaine sont en cours de certification. L’or certifié représente donc une toute petite partie du marché mondial de l’or, autour de 10 %. Paulette à Bicyclette fut la première griffe française à obtenir ce label d’or équitable. D’autres jeunes marques l’ont suivie depuis, notamment JEM (Jewellery Ethically Minded), April Paris, Flore & Zephyr… mais aussi l’horloger et joaillier suisse de luxe Chopard depuis 2018.
En 2000, l’industrie du diamant a mis en place un dispositif international pour empêcher le commerce des « diamants de conflits », parfois appelés « diamants de sang », des pierres vendues pour financer la mafia ou l’achat d’armes. Cette initiative, le Kimberley Process (le Processus de Kimberley), vise à tracer le parcours de chaque diamant de la mine jusqu’à la vente. Régulièrement, des voix s’élèvent pour dénoncer une certification imparfaite.
Préférer les métaux précieux recyclés
D’ici à 2030 environ, les gisements d’or connus seront épuisés. Mais pour proposer de nouveaux bijoux, il n’est pas indispensable d’utiliser de nouveaux matériaux. L’or se recycle à 99,9 %. Aujourd’hui, il y en a plus en circulation (sous forme de bijoux, de monnaie ou dans l’électronique…) que sous terre. De qualité égale à celle de l’or extrait des mines, on trouve de plus en plus de collections utilisant uniquement de l’or recyclé et fabriqué en France (Or du monde, Lah, Courbet, Vever…)
Pour contrôler la qualité et la provenance des métaux précieux recyclés, il existe une certification, Chain of Custody (COC), qui garantit que l’or ou l’argent recyclé répond aux normes éthiques les plus strictes avec une traçabilité totale tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Contrairement aux métaux précieux, les pierres et les diamants ne peuvent pas être fondus. En revanche, ils peuvent être récupérés sur d’anciens bijoux et sertis sur une nouvelle pièce. Pionnière de la joaillerie éthique, la jeune marque Héloïse et Abélard, créée en 2019, n’utilise que de l’or et des diamants de bijoux existants. Chacune de ses créations est fabriquée à la commande, pour éviter la surproduction, sous un délai de quelques semaines dans un atelier parisien. Pas de boutique, mais un showroom. Et on peut aussi commander en ligne.
Se tourner vers des gemmes fabriquées en laboratoire
Certaines marques éthiques se tournent vers les gemmes « synthétiques »conçues en laboratoire, en particulier pour les diamants. Fabriquées à base de carbone, elles reproduisent en quelques semaines, par un procédé scientifique, les conditions naturelles de création du diamant. Moins chères, identiques à l’œil nu à leurs homologues des mines, elles présentent une empreinte écologique moindre et une meilleure traçabilité. Leurs détracteurs, notamment les producteurs de diamants naturels, leur reprochent de consommer beaucoup d’électricité pour leur fabrication, mais aussi de ne pas être aussi symboliques qu’un diamant naturel. Pour l’instant, ces gemmes représentent une part infime du marché (2 %), mais celle-ci pourrait atteindre 10 % à l’horizon 2030. Des maisons françaises haut de gamme, Courbet ou Vever, qui n’utilisent plus de matériel extrait de la terre, les ont adoptées.
Miser sur le vintage et l’occasion
Antiquaires, maisons de vente aux enchères, dépôts-ventes ont longtemps été les terrains de chasse des amateurs de boucles d’oreilles dormeuses et de broches Art déco anciennes. Face au récent engouement pour le vintage, une multitude de sites en ligne se sont lancés dans les bijoux d’occasion, certification et provenance étant assurées par une expertise. A chacun sa spécialité, son créneau. Certains proposent des bijoux – signés ou pas – achetés à des professionnels, d’autres écument les ventes puis écoulent leurs trouvailles directement sur leur site. Quelques adresses : Caillou, 58 facettes, Icymi, Galerie Pénélope, La Collection noire, Savaje Paris… sans oublier un énorme choix de pièces récentes mais aussi d’occasion sur des sites d’accessoires de luxe comme Collector Square.
Dans un autre registre, les bijoux vintage peuvent être repensés et « upcyclés ». Chinées, nettoyées, réassemblées, les pièces chinées se réincarnent alors en d’autres créations, prêtes pour une seconde vie. De nouvelles marques ont choisi cette option, comme Gigi Paris, Vintage, créée par un collectif d’antiquaires et de collectionneurs, ou encore Tête d’Orange.
Favoriser le prêt ou la location
Pour une occasion ou pour les « bijoux addict » qui aiment changer, on peut éviter d’acheter de nouvelles pièces en ayant recours à la location ou au prêt. Pour le prêt, famille, amis, collègues… peuvent dépanner. A condition d’avoir confiance. Pour la location, l’offre est encore timide, mais on peut citer le site Jaimejaime.fr, qui propose une offre d’abonnement mensuel (29 €) et la possibilité de recevoir chaque mois un nombre de pièces illimitées mais par set de 3. Si on « craque » pour une pièce, le site offre la possibilité de l’acheter. On y trouve uniquement de la fantaisie tendance, en or et pierres semi-précieuses pour certains. Mais pour la rivière de diamants, il faudra attendre… ou s’en passer.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/04/cinq-solutions-pour-s-offrir-des-bijoux-plus-ethiques_6120416_3244.html>
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9- Présidentielle 2022 : quelles promesses pour l’écologie ?, TV5Monde, 04/04/22, 15:59

Alors que la campagne présidentielle officielle a commencé le 28 mars, TV5MONDE vous propose une série d'articles sur les programmes des douze candidats. Nous avons choisi d'explorer dix grands thèmes, très présents dans l'actualité et dans le débat public. Dix thèmes, dix articles pour vous aider à faire votre choix.
Que promettent les candidats en lice en matière de protection de l'environnement, de défi climatique et de transition énergétique ? 
>> Épisode 4 de notre série sur les programmes à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/presidentielle-2022-quelles-promesses-pour-l-ecologie-440073>
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10- Travail forcé, harcèlement sexuel, abus de pesticides… McDonald’s attaqué en France sur son devoir de vigilance, Novethic, 04/04/22
Mathilde Golla

Des syndicats français et brésiliens dénoncent les délits commis par McDonald’s et certains de ses fournisseurs. En vertu du devoir de vigilance, les organisations estiment que le roi du fast food doit faire respecter le droit sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement. McDonald's France récuse les accusations et dévoile être sur le point de publier un plan de vigilance.
Au McDonald’s le café est mauvais… à tous les niveaux. Si la saveur du petit noir made in USA est discutable, ses conditions de production laissent, elles, un goût franchement amer. La CGT et deux syndicats brésiliens dénoncent en effet les délits commis par le principal fournisseur de café du géant du fast-food. Les organisations ont détaillé les faits dans une lettre de mise en demeure envoyée au roi du Big Mac et lui donnent trois mois pour se conformer à son devoir de vigilance. 
La lettre envoyée par les syndicats, consultée par Novethic, dénonce des "atteintes aux droits humains, aux libertés fondamentales, à la santé et à la sécurité des personnes et à l’environnement au sein des restaurants McDonald’s en France et au sein de la chaîne d’approvisionnement de l’enseigne". Ces constats ont été consignés après deux ans d’enquête, précise Mohamed Lounas, conseiller Espace international à la CGT.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/travail-force-harcelement-sexuel-abus-de-pesticides-mcdonald-s-attaque-en-france-sur-son-devoir-de-vigilance-150696.html>
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11- Entretien. « Nous détruisons la nature, mais nous ne prenons jamais pleinement conscience de l’ampleur des dégâts », Le Monde, 05/04/22, 14h40
Propos recueillis par Audrey Garric

Le psychologue américain Peter H. Kahn, spécialiste des interactions entre les humains et la nature, est à l’origine de la notion « d’amnésie générationnelle environnementale ».
Peter H. Kahn est professeur au département de psychologie et à l’école des sciences environnementales et forestières de l’université de Washington, et directeur d’un laboratoire qui travaille sur les interactions des humains avec la nature et la technologie. Il appelle à repenser notre relation à la nature et aux autres humains afin de résoudre la crise climatique.
Les scientifiques alertent sur la crise environnementale depuis plusieurs décennies, son impact s’aggrave partout dans le monde, et pourtant la mobilisation reste faible. Pourquoi n’agissons-nous pas à la hauteur de l’urgence ?
Il y a de nombreuses raisons qui y contribuent : l’accent mis par les gens sur le court terme et sur leur désir de consommation, apparemment sans fin ; les grandes entreprises, lorsque leurs business models profitent des dommages causés à l’environnement et contribuent parfois à la désinformation ; les politiques de division, où l’identité des groupes se construit autour du scepticisme envers la science en général, et la science du climat en particulier. Il y a également le fait de rejeter la responsabilité sur les autres. Ou encore de reporter l’effort à plus tard, comme un toxicomane qui remet au lendemain sa cure de désintoxication. Mais demain n’arrive jamais. Enfin, il y a le problème de l’amnésie générationnelle environnementale.
> Voir notre tchat : Rapport du GIEC : « Le rapport montre clairement qu’agir tardivement implique des effets du changement climatique plus graves »
De quoi s’agit-il ?
Nous construisons tous une conception de ce qui est normal du point de vue de l’environnement sur la base du monde naturel que nous rencontrons dans notre enfance. Le nœud du problème est que le degré de dégradation de l’environnement augmente à chaque génération, mais chaque nouvelle génération a tendance à considérer cette condition dégradée comme la condition non dégradée, comme l’expérience normale. Par exemple, mes recherches montrent que les enfants qui grandissent dans des villes très polluées savent à peine que leur ville est polluée, car la pollution est normale pour eux. Ainsi, en tant qu’êtres humains, nous détruisons la nature, mais nous ne prenons jamais pleinement conscience de l’ampleur des dégâts et des pertes, parce que nous nous référons à une nature que nous avons connue lorsque nous étions enfants.
La population fait pourtant l’expérience directe de plus en plus d’événements climatiques extrêmes…
Nous commençons également à normaliser les conditions météorologiques extrêmes. Les événements qui, nous dit-on, ne sont censés se produire que tous les cent ans, ou tous les mille ans, ont désormais lieu régulièrement. Et, à mesure que cela s’accélère, nous commençons à accepter que nous sommes dans une nouvelle ère. Il n’y a pas de révolution, de mouvement de masse qui appelle à changer de mode de vie.
Comment pouvons-nous agir face au changement climatique ?
Sur autant de fronts que possible. Si chacun agit, à son échelle, cela compte. Pour ma part, dans le cadre de mon programme de recherche, j’ai montré comment concevoir l’environnement bâti – et les systèmes éducatifs – afin de favoriser l’interaction avec la nature. Par exemple, à Seattle, la région a réutilisé une ancienne ligne de chemin de fer et créé un sentier de 30 km, dont une grande partie longe un lac. Cela permet de vivre une expérience de la nature plus profonde – plus longue, plus variée et plus stimulante, et qui sollicite davantage les sens – que de faire le tour d’un pâté de maisons ou de marcher sur un tapis roulant. L’idée est de passer de la diminution à l’augmentation, c’est-à-dire à une profondeur, une intimité et un amour accrus pour le monde naturel. Lorsque nous aimons quelque chose, nous en prenons soin.
> Lire aussi : Climat : La Rochelle mise sur une coopérative carbone pour atteindre la neutralité en 2040
Essayez-vous, de cette façon, de renouveler le lien entre les humains et la nature ?
Oui, exactement. J’aime ce mot « renouveler », de même que « redécouvrir ». Parce que c’est un lien que nous avons eu pendant des dizaines, voire des centaines, de milliers d’années dans notre histoire évolutive, pendant l’ère paléolithique. Mais, avec l’avènement de l’agriculture, les choses ont radicalement changé et nous ont conduits là où nous sommes aujourd’hui, dans des cultures pour beaucoup basées sur la domination. Tant que nous nous considérerons comme dominant les autres et la nature, il sera peut-être impossible de résoudre la crise climatique. Nous devons passer à une éthique de l’amour, de la relation avec la nature.
Y a-t-il plus d’écoanxiété qu’auparavant, dans la société ?
Ce n’est pas sûr. D’un côté, dans les dix à soixante prochaines années, le changement climatique pourrait mettre fin au monde tel que nous le connaissons. De ce point de vue, les gens sont plus écoanxieux que jamais, et ils ont de bonnes raisons de l’être. D’un autre côté, en raison de l’amnésie générationnelle environnementale, les gens ne saisissent pas pleinement ce qui a été perdu et ce qui sera perdu, ce qui atténue l’écoanxiété.
> Lire aussi L’écoanxiété, une crise existentielle pour certains adolescents
La technologie peut-elle nous aider à résoudre la crise climatique ?
Nous sommes une espèce technologique, donc nous continuerons à essayer. Mais, en général, les nouvelles technologies, si elles parviennent à résoudre les problèmes pour lesquels elles ont été conçues, en créent de nouveaux. Par exemple, les installations de panneaux solaires à grande échelle dans de nombreuses régions du monde entraînent des dommages environnementaux involontaires, tels que la destruction d’écosystèmes arides et semi-arides, la perte d’habitats et l’utilisation de matériaux très dangereux dans le processus de fabrication. La crise climatique n’est pas un échec de la technologie. C’est un échec de la sagesse et de la bonté humaines.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/05/nous-detruisons-la-nature-mais-nous-ne-prenons-jamais-pleinement-conscience-de-l-ampleur-des-degats_6120683_3244.html>
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12- 68%, Actu-environnement, Le Chiffre du 05/04/22

C’est la proportion de Français interrogés dans un sondage qui déclarent que leur conseiller bancaire n’a pas su leur apporter de conseils sur les dispositifs de financement liés à la rénovation énergétique des logements. Relayé par le groupe Effy, ce sondage a été mené par la société d’études Happydemics pour Pretto, établissement spécialisé dans le crédit immobilier en ligne. Il a été réalisé du 24 février au 8 mars 2022 auprès de 1 053 personnes. L’enquête pointe la difficulté des banques à traiter certaines aides, comme l'écoprêt à taux zéro (éco-PTZ), « notamment en raison du processus administratif », indique Pierre Chapon, cofondateur de Pretto.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1096.html>
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13- Tribune. Réchauffement climatique : « Pour le prix du carbone, la guerre en Ukraine est un enterrement qui ne dit pas son nom », Le Monde, 06/04/22, 00h57 
Par Cédric Durand, économiste à l’université de Genève & Etienne Espagne, économiste de l’environnement et du développement

Les deux économistes Cédric Durand et Etienne Espagne plaident, dans une tribune au « Monde », en faveur d’une planification écologique, alors que les gouvernements font tous face à une augmentation massive des prix de l’énergie.
Tribune. La campagne électorale qui s’achève aura au moins permis une clarification importante. En reprenant le concept de planification écologiquedéfendu par Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a pu surprendre. Et pour cause, au moment où le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) confirme ses prévisions alarmantes dans son 6e rapport, le président, qui se représente, constate par cette déclaration inattendue l’impasse de la stratégie suivie jusqu’alors en matière de politique climatique. La volonté de confier au marché le soin de coordonner la transition énergétique n’a pas permis de faire bifurquer nos systèmes de production et de consommation. Les réactions économiques en chaîne de la guerre en Ukraine donnent une occasion tragique de mieux en comprendre les raisons.
> Lire aussi la chronique : Jean Pisani-Ferry : « Il faut resserrer le nœud coulant des sanctions sur la Russie »
L’augmentation massive des prix de l’énergie qui a suivi l’attaque sur l’Ukraine a instauré une taxe carbone de fait. Et le montant de celle-ci pourrait être encore accru si des mesures supplémentaires étaient prises d’un côté ou de l’autre pour réduire les importations d’hydrocarbures russes. Or, quel est l’effet de ce choc de prix ? Loin d’accélérer la transition, celui-ci l’a au contraire ralentie, ouvrant la perspective catastrophique d’une décennie perdue pour le climat. La Commission européenne, qui s’apprêtait à déployer les différentes composantes de son pacte vert (Green Deal), est aujourd’hui occupée à accroître les livraisons de gaz de schiste en provenance des Etats-Unis. De leur côté, les gouvernements nationaux multiplient les subventions pour amortir la hausse des carburants, tandis que l’on envisage le redémarrage de centrales à charbon. Les pays en développement voient leur capacité d’action climatique réduite en cendres par le double impact de la crise due au Covid et des effets indirects de la crise ukrainienne. Minimiser à tout prix les conséquences de la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières devient le nouveau mantra. Pour le prix du carbone, la guerre en Ukraine est un enterrement qui ne dit pas son nom.
> Lire aussi Energie : « L’adieu au charbon sera long, très long »
Fixer un prix au carbone pour régler le problème du changement climatique. Cette idée est un lieu commun parmi les économistes et la principale politique défendue en la matière. Ainsi, en 2021, 64 instruments de tarification du carbone sont déployés dans le monde, couvrant plus du cinquième des émissions. Certes, la grande majorité d’entre eux se situent à des niveaux très faibles, de sorte qu’ils ne modifient substantiellement ni les investissements des entreprises ni le comportement des consommateurs. Mais lorsque le prix atteint des niveaux significatifs – et donc qu’ils produisent des effets économiques tangibles –, les processus d’ajustement sont si violents qu’ils sont le plus souvent inacceptables.
Un changement en profondeur
Dans une étude récente, Emilien Ravigné et ses coauteurs montrent que la demande d’essence des ménages français urbains ou riches est beaucoup plus élastique que celle des ménages ruraux ou pauvres. Autrement dit, face à une hausse des prix, les premiers peuvent plus facilement réduire leur consommation que les seconds, qui résident en périphérie ou subissent des charges d’énergie incompressibles. Ainsi, sans correctif, la taxation du carbone accroît les inégalités et augmente la pauvreté.
> Lire aussi la chronique : Taxation des carburants : « L’exécutif n’a pas réussi à concilier fin du mois et fin du monde »
De là l’effet « gilets jaunes » : l’opposition de larges pans des classes pauvres et moyennes à toute tentative de faire porter l’effort de transition sur leurs dépenses contraintes de transport ou de chauffage. Pour beaucoup d’économistes aveugles aux enjeux de classes, l’aversion populaire pour la tarification du carbone est un problème d’incompréhension qui pourrait être facilement levé par des compensations adéquates. Mais pour convaincre les populations concernées, victimes d’une précarité endémique ou latente, le point de départ est de leur donner la possibilité de décarboner leur consommation, pas de changer le signal prix. Et ce qui est vrai pour les consommateurs l’est en réalité aussi pour les secteurs industriels. L’élasticité-prix, c’est la réaction de la société et de l’appareil productif au prix du carbone. Changer cette élasticité implique de donner les moyens aux comportements de s’adapter à de nouvelles conditions. Une telle modification des structures économiques s’inscrit dans une temporalité longue que le système de prix appréhende mal.
> Lire aussi : La sobriété, un levier pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
Enfin, la transformation de notre système énergétique implique des déplacements de production et de consommation qui nous engagent collectivement. Le marché, qui relève par définition du calcul individuel, se révèle impuissant à affronter seul ce défi. Il est ainsi indispensable d’en passer par une délibération politico-technique dans trois principales dimensions : d’abord, l’évolution de la demande et la transformation des modes de consommation ; ensuite, les choix des techniques de production, qui sont déterminés par les politiques industrielles et d’innovation à tous les échelons territoriaux ; et, enfin, la distribution de l’effort de sobriété, autrement dit les principes d’arbitrage des réductions d’émissions.
Ce travail est nécessaire pour mener à bien la transition vers la neutralité carbone. Il doit aboutir à la définition d’une trajectoire qui, d’une part, soit efficace sur le plan des enchaînements techniques et économiques et, d’autre part, soit désirable pour une large majorité de la population. Une telle projection collective ne peut se réduire au prix du carbone. C’est tout l’enjeu d’une planification écologique qui reste à instituer.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/06/rechauffement-climatique-pour-le-prix-du-carbone-la-guerre-en-ukraine-est-un-enterrement-qui-ne-dit-pas-son-nom_6120759_3232.html>
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En images
14- « Nouvelles Vies, nouvelles villes, nouveau monde », sur France.tv : solidarité, retour à la terre, transition écologique, économie circulaire... ces Français qui ont choisi d’agir, Le Monde, 01/04/22, 19h00
Catherine Pacary

Tour des régions en onze films d’expériences individuelles, associatives ou industrielles de citoyens qui repensent leur vie pour construire la société de demain. 
Y aura-t-il un monde d’après-Covid différent de celui d’avant ? Alors que spécialistes, intellectuels et panels ergotent sur le sujet, d’autres n’ont pas attendu la réponse pour changer de vie. En onze films, dont neuf inédits, Nouvelles Vies, nouvelles villes, nouveau monde raconte leurs aventures.
Diffusés jeudi 31 mars, à 23 h 30, dans « La France en vrai », sur France 3, ils sont également disponibles sur France.tv. Onze films inégaux, à visionner à l’instinct, qui, malgré leurs imperfections, rappellent à chacun qu’il a lui aussi le pouvoir d’agir. Une ode au faire bienvenue.
Ceux qui survivront peut apparaître comme un début (ou une fin), puisqu’il suit les participants à un stage de cinq jours autour de la collapsologie. Hormis cet ovni, la programmation est plus concrète, reliée par des thématiques communes.
Relever le défi
Recréer du lien social est ainsi au cœur de Changer des vies, où l’on partage le quotidien des patients de Human Santé, un centre de santé solidaire créé par Cyril, à Montpellier ; mais aussi des Eclaireurs, à Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher), petit village proche de la gare TGV de Vendôme où se sont regroupés de nouveaux lieux alternatifs, ainsi que des Troisièmes Lieux.
Le titre reprend ici la notion de tiers-lieu, née aux Etats-Unis du besoin de se retrouver ailleurs qu’à la maison (premier lieu) ou au travail (deuxième lieu). Cet épisode, tourné à Nantes, permet de découvrir La Cocotte solidaire de Pauline, l’Ouvre-boîtes 44 d’Elise, Le Champignon urbain de Camille May (installé dans une chapelle)… « Prends un compliment, tu le mérites bien », peut-on lire à l’entrée des anciens bains-douches nantais, transformés en bureaux de coworking.
> Lire aussi Les tiers-lieux, laboratoires du monde d’après
Le retour à la terre est abordé dans Le Projet de leurs vies et dans Le Premier Pas.Moins courant, deux films s’intéressent au secteur industriel, dont Le temps est venu, tourné dans les Hauts-de-France, région sinistrée qui a néanmoins décidé de relever le défi de la transition écologique. Un incontournable, tant l’accumulation des difficultés semble avoir démultiplié les énergies. Chez Eddy Deligne, cofondateur de Mon gobelet en lin, Majdouline Sbai, cogérante de Fashion Green Hub, qui accompagne 260 entreprises engagées dans la mode circulaire et durable ; à La Brosserie française de Beauvais, passée au manche en bois et aux poils végétaux tout en restant compétitive.
Au Touquet (Pas-de-Calais), l’ancien ministre de l’agriculture Philippe Vasseur, à la tête de la mission Rev3, pilote la troisième révolution industrielle du passage à l’économie circulaire avec optimisme.  « Il y a des alternatives très belles, mais pas assez connues ni développées », regrette-t-il seulement. Cette soirée contribue grandement à leur reconnaissance. Un joli tour de France, de la France qui bouge et qui se bouge.
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/04/01/nouvelles-vies-nouvelles-villes-nouveau-monde-sur-france-tv-solidarite-retour-a-la-terre-transition-ecologique-economie-circulaire-ces-francais-qui-ont-choisi-d-agir_6120190_3246.html> 
En savoir plus :
> Désirs de changement : « Nouvelles vies, nouvelles villes, nouveau monde », France Télévisions
Quête de sens, besoin d’engagement, défi écologique, panne existentielle, crise industrielle... Et si changer le monde, ça commençait par le bas, localement, modestement ? La nouvelle collection documentaire de « La France en vrai » raconte comment des citoyens repensent leur vie pour construire la société de demain. Jeudi à 23.30 sur les antennes régionales de France 3 et dès mercredi sur france.tv.
<https://www.francetelevisions.fr/et-vous/notre-tele/a-ne-pas-manquer/desirs-de-changement-nouvelles-vies-nouvelles-villes-nouveau-monde-11017
> La France en vrai / Tous les jeudis à 23h20 sur France 3 
Une collection de documentaires portée par le réseau régional de France 3, diffusée dans chacune des 13 régions de France et qui traite de grands sujets de société.
> Documentaires à visionner à :
<https://www.france.tv/france-3/la-france-en-vrai/>
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15- Où sont passées les hirondelles ?, Vert.eco, 01/04/22
Anne-Claire Poirier 

Cuits-cuits. Alors que vrombissent voitures et machines, la nature, elle, est de plus en plus silencieuse. Les forêts se vident, les eaux se polluent. Comment ? Pourquoi ? Et surtout, que faire ? Le réalisateur Stéphane Bentura est allé chercher des réponses en Auvergne où il y a filmé Anouk, Bruno, Clément ou encore Laurent. Des femmes et des hommes qui expérimentent des alternatives au quotidien, non seulement pour préserver le patrimoine naturel, mais aussi pour réinventer les modes de vie, de production et d’échanges. Un documentaire qui prend le temps (presque deux heures) tant qu’il en reste. 
> Où sont passées les hirondelles ?, Stéphane Bentura, 2020, disponible ici <https://www.france.tv/documentaires/animaux-nature/3153857-ou-sont-passees-les-hirondelles.html>
<https://vert.eco/articles/ou-sont-passees-les-hirondelles>
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16- Commerce : dans le Nord, un garagiste itinérant se déplace à domicile, France 2, journal de 13h, 04/04/22

Lundi 4 avril, la rubrique "Une idée pour la France" du 13 Heures présente un garagiste itinérant dans le Nord. Il se déplace au domicile de ses clients pour réparer leurs voitures. 
"Ils viennent à domicile, ils nous appellent, ils achètent les pièces", énumère Lorenzo Altadonna, un restaurateur, client d'un garagiste itinérant dans le Nord. "Je gagne quand même un peu mieux ma vie et puis je suis complètement libre", souligne Bruno Vermast, un garagiste itinérant pour gomecano.com, qui a choisi d'intervenir à domicile. Si les conditions de travail sont un peu moins confortables, le garagiste se déplace avec son atelier mobile, qui coûte moins cher que le loyer d'un garage.  
Une facture 20% à 30% moins chère pour les clients 
Pour les clients, le prix est attractif, puisque les factures sont 20% à 30% moins chères que dans un garage. "C'est un gagne-temps, ça me permet de travailler et en même temps, je fais une révision sur place", indique Philippe Fournier, client de gomecano.com. À la campagne, d'autres artisans comme des coiffeurs ou des opticiens se déplacent également à domicile.  
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/commerce-dans-le-nord-un-garagiste-itinerant-se-deplace-a-domicile_5062135.html>
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17- Avant-première. Ça se passe comme ça chez McDonald's ?, France 2, Cash Investigation, 07/04/22 à 21h05 

Le prochain numéro de Cash Investigation, intitulé « Ça se passe comme ça chez McDonald’s ? » est disponible en avant-première, une semaine avant sa diffusion sur France 2.  
En France, McDo, c’est plus de 1 400 restaurants qui vendent près de 2 millions de repas chaque jour. Pour comprendre les recettes d’un tel succès, Élise Lucet et l’équipe de Cash investigation vous emmènent dans les arrière-cuisines de McDonald’s.
Grâce à son Happy Meal et son jouet, McDo est devenue la marque préférée des enfants. Ses armes marketing : de très jeunes influenceurs très actifs sur les réseaux sociaux et, dans les restaurants, des repas pour enfants qui seraient équilibrés.
Maxi-rythme de travail et mini-salaires ? Pour réduire ses coûts et préparer en 90 secondes chrono un repas, l’enseigne a réinventé le travail à la chaîne dans ses restaurants. Troubles musculo-squelettiques, stress, fatigue, l’addition payée par les salariés serait élevée. Dans les restaurants McDo, de nombreux employés sont à temps partiel, payés au smic horaire, avec des contrats très flexibles, parfois illégaux. Cash investigation vous révélera aussi pourquoi la plupart des équipiers français ne touchent pas de participation.
Aux États-Unis, le géant du burger est devenu un empire immobilier grâce aux contrats passés avec ses franchisés. Cash vous détaillera à quelle sauce Ronald croque les patrons de ses restaurants. 
Vous croyez tout savoir sur McDo ? Cash vous révèle comment ça se passe vraiment chez McDonald’s.
> Regardez l’émission en avant-première et posez-nous vos questions via le formulaire ici <https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/cashinvestigation-regardez-l-emission-en-avant-premiere-et-posez-nous-vos-questions_4268181.html>.
<https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/3202099-ca-se-passe-comme-ca-chez-mcdonald-s.html>
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Une annonce
18- Trouvez l’énergie sociale pour partager la valeur : participez à nos prochains évènements !, TEK4life, Lettre du 31/03/22
Dorothée Browaeys

Avez-vous remarqué combien l’inertie est grande aujourd’hui pour réunir les collaborateurs, proposer des RDV hors du web, remettre en route nos habitudes sociales… bref pour exister loin des écrans ! Comme si quelque chose s’était perdu depuis deux ans que nous sommes soumis au régime pandémique. Comme si l’énergie sociale s’était envolée à force d’empêchements. Et c’est bien le désir de se voir qui manque : « Tout se passe comme si l’indisponibilité du monde et l’insécurité ontologique se traduisaient par une diminution de notre désir de socialité » diagnostique le philosophe allemand Hartmut Rosa. « Nous autres Occidentaux modernes avons appauvri notre conception de la circulation de l’énergie, en la ramenant à une affaire de motivation et de volonté. (...). Pourtant, je suis certain que l’énergie n’est ni en moi, ni en vous, mais qu’elle naît de l’interaction et de la relation, que c’est donc au niveau social qu’il convient de penser sa circulation ».
>> Suite à lire à :
<https://3kwcu.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/1T8PWyk7BA4v_NNbm0ImUgs-Vts7ZsNMmkjFBYuZsjcqNDdDVXs0M9-ZO_1ObMpdryXUicsNjwJ7Q87h5MEul6ofxIlssWRN2MnBk1HxGolJBFWabzED-mBiDtjJ3fnfFIVgcqQZ>
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