[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (lundi 25 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 25 Avr 08:09:22 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- L’hydrogène, énergie du futur ou simple vecteur ? <https://www.picardiegazette.fr/article/l-hydrogene-energie-du-futur-ou-simple-vecteur>, Picardie La Gazette, 14/04/22
2- Tunisie : "aucune fuite" de gazole provenant du pétrolier naufragé <https://www.courrierinternational.com/depeche/tunisie-aucune-fuite-de-gazole-provenant-du-petrolier-naufrage.afp.com.20220417.doc.328g2qg.xml>, AFP, 17/04/22, 21:00
3- Tribune. Guerre en Ukraine : « Un cartel européen d’acheteurs de gaz permettrait d’obtenir des producteurs un prix plus bas » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/18/guerre-en-ukraine-un-cartel-europeen-d-acheteurs-de-gaz-permettrait-d-obtenir-des-producteurs-un-prix-plus-bas_6122588_3232.html>, Le Monde, 18/04/22, 05h00
4- À Paris, l’architecte Jean-Paul Viguier transforme l’ancienne école Mines-Télécom en 92 appartements <https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/a-paris-larchitecte-jean-paul-viguier-transforme-lancienne-ecole-mines-telecom-en-92-appartements-4106226>, Le JDD, 18/04/22, 13h35
5- L’Europe va soutenir l’essor du gaz naturel liquéfié <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/19/l-europe-va-soutenir-l-essor-du-gaz-naturel-liquefie_6122728_3234.html>, Le Monde, 19/04/22, 09h03
6- Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador perd la bataille de l’électricité, mais gagne celle du lithium <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/19/au-mexique-le-president-andres-manuel-lopez-obrador-perd-la-bataille-de-l-electricite-mais-gagne-celle-du-lithium_6122749_3234.html>, Le Monde, 19/04/22, 10h44 
7- La Russie détient une partie des capacités de stockage du gaz en Europe <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/19/la-russie-detient-une-partie-des-capacites-de-stockage-du-gaz-en-europe_6122747_3234.html>, Le Monde, 19/04/22, 11h01 
8- Reportage. En Allemagne, le casse-tête du démontage des centrales nucléaires <https://reporterre.net/En-Allemagne-le-casse-tete-du-demontage-des-centrales-nucleaires>, Reporterre, 19/04/22, 15h02
9- Tribune. « La première des priorités est celle de la sobriété énergétique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/20/la-premiere-des-priorites-est-celle-de-la-sobriete-energetique_6122852_3232.html>, Le Monde, 20/04/22, 05h00 
10- L'Inde mise sur la bouse de vache, une source d'énergie renouvelable prometteuse <https://information.tv5monde.com/info/l-inde-mise-sur-la-bouse-de-vache-une-source-d-energie-renouvelable-prometteuse-453519>, AFP, 20/04/22, 09:00
11- La chimie parie sur les chaudières biomasse pour se décarboner et se détacher du gaz <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-chimie-parie-sur-les-chaudieres-biomasse-pour-se-decarboner-et-se-detacher-du-gaz_162971>, AFP, 20/04/22, 18h22
12- Ports bloqués, embouteillages de navires... le monde n'est toujours pas sorti de la crise du Covid-19 <https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/bouchons-impressionnants-de-navires-signe-que-le-monde-n-est-toujours-pas-sorti-de-la-crise-150727.html>, Novethic, 20/04/22
13- Chronique. « Sommé de prendre le virage écologique, le secteur de l’énergie cherche à séparer fossiles et renouvelables » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/21/somme-de-prendre-le-virage-ecologique-le-secteur-de-l-energie-cherche-a-separer-fossiles-et-renouvelables_6123088_3234.html>, Le Monde, 21/04/22, 11h00 
14- EDF de plus en plus inquiet pour son parc nucléaire, en raison de problèmes de corrosion <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/21/edf-de-plus-en-plus-inquiet-pour-son-parc-nucleaire-en-raison-de-problemes-de-corrosion_6123074_3234.html>, Le Monde, 21/04/22, 11h53 
15- Union européenne : se passer du gaz russe et atteindre les objectifs climatiques, c’est possible <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/union-europeenne-se-passer-du-gaz-russe-et-atteindre-les-objectifs-climatiques-c-est-possible-150728.html>, Novethic, 21/04/22
16- Victoire écologique face à un projet de parc d’attraction titanesque <https://mrmondialisation.org/victoire-ecologique-face-a-un-projet-de-parc-dattraction-titanesque/>, Mr Mondialisation, 21/04/22
17- Comment voyager bas carbone en France d’ici 2050 ? <https://www.goodplanet.info/2022/04/21/comment-voyager-bas-carbone-en-france-dici-2050/>, GoodPlanet mag’, 21/04/22
18- Se sevrer du gaz russe pèserait lourdement sur l'économie européenne, selon un responsable du FMI <https://information.tv5monde.com/info/se-sevrer-du-gaz-russe-peserait-lourdement-sur-l-economie-europeenne-selon-un-responsable-du>, AFP, 22/04/22, 20:00
En images
19- Prix de l'énergie : comment la ville de Niort parvient-elle à réduire sa facture d'électricité et de chauffage ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/prix-de-l-energie-comment-la-ville-de-niort-parvient-a-reduire-sa-facture-d-electricite-et-de-chauffage_5090362.html>, France 2, journal de 13h, 19/04/22

Bien à vous,
Florence

NB : Pour mémoire, le 6 mai cette liste de diffusion prendra fin définitivement. Pour éviter toute rupture d’information, n’oubliez pas de vous abonner au fil d’actu proposé par les sites qui vous intéressent et pour garder un lien avec la FNH, je vous invite à vous inscrire à sa newsletter mensuelle <https://www.fnh.org/newsletter-fnh/>. 

ÉCLAIRAGE DU JOUR : L’idée refait surface : l’hydrogène pourrait aussi se positionner comme source d’énergie, ou "carburant", et non pas comme simple vecteur d’énergie dans des piles à combustible. (cf. item 1)
DIAGNOSTIQUE DU JOUR : Après inspection de la coque du pétrolier qui a coulé près de Gabès, au large des côtes sud-est de la Tunisie, aucune fuite de gazole n’a été détectée. (cf. item 2)
TRIBUNE DU JOUR : Les Etats européens s’apprêtent à acheter en commun du gaz, comme ils l’ont fait récemment pour le vaccin. Mais réussiront-ils aussi bien ? Si les avantages sont encore plus marqués que pour le vaccin, les difficultés de mise en œuvre apparaissent autrement plus sérieuses. (cf. item 3)
GAGEURE DU JOUR : L’Europe achètera de plus en plus de gaz naturel liquéfié (GNL), surtout aux Etats-Unis. L’Union européenne (UE) doit relever l’énorme défi de remplacer 155 milliards de m3 de gaz russe par an, soit 40 % de sa consommation, davantage pour l’Allemagne et certains pays d’Europe de l’Est. (cf. item 5)
ÂPRETÉ DU JOUR : Au Mexique, les députés ont rejeté le projet de réforme visant à nationaliser une partie de la production électrique, mais ont approuvé une proposition de loi conférant à l’Etat l’exclusivité des réserves du lithium, prisé dans l’élaboration des batteries électriques. (cf. item 6)
IRONIE DU JOUR : L’entreprise russe Gazprom contrôle plusieurs sites de stockage de gaz en Europe à travers sa filiale Astora, notamment en Allemagne. (cf. item 7)
CASSE-TÊTE DU JOUR : Les ouvriers mesurent la radioactivité de chaque objet, chaque mètre carré de mur... Vingt-cinq réacteurs nucléaires sont en train d’être démantelés en Allemagne. À Rheinsberg (Brandebourg), le chantier dure depuis déjà 27 ans. (cf. item 8)
PRIORITÉ DU JOUR : Prétendre réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre sans réduire massivement notre consommation énergétique est l’un des derniers avatars du mythe scientiste du progrès. (cf. item 9)
DÉCARBONATION DU JOUR : "Deux tiers des émissions évitées de CO2" de l'industrie chimique française proviendront de "14 projets de chaudières biomasse qui vont être lancés", a indiqué le président de France Chimie. (cf. item 11)
BLOCAGE DU JOUR : Au moins 300 navires sont bloqués dans le port de Shanghai en attente de charge ou de décharge, provoquant une défaillance d'approvisionnement dans le monde entier. La globalisation fonctionne seulement si le transport maritime fonctionne. (cf. item 12)
CHRONIQUE DU JOUR : Dans un contexte de défiance persistante des marchés envers l’or noir, électriciens et pétroliers sont tentés de séparer leurs activités pour séduire les investisseurs. (cf. item 13)
INQUIÉTUDE DU JOUR : Des fissures sur des tuyauteries, en particulier sur le système d’injection de sécurité, ont été détectées sur plusieurs réacteurs nucléaires. Les investigations se poursuivent alors qu’à peine 30 réacteurs sur 56 étaient en fonctionnement. (cf. item 14)
ABANDON DU JOUR : Le projet de développement du parc à thème « the London Resort » s’étendant sur plus de 465 hectares soit une superficie équivalente à 136 stades de Wembley, dans la péninsule du Swanscombe en Grande-Bretagne vient récemment d’être abandonné. (cf. item 16)
PROJECTIONS DU JOUR : — De nombreux spécialistes estiment qu'il serait possible pour l'Union européenne de réduire fortement ses importations dans un premier temps puis de se passer complètement du gaz russe d'ici 2025. Cela passe par le déploiement rapide et massif d'énergies propres, par des mesures d'efficacité énergétique et l'électrification des usages. (cf. item 15)
— L’impératif de réduire de 80 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 implique de revoir la mobilité et se répercute donc sur la manière de voyager. Le think-tank The Shift Project s’est penché sur la mobilité longue distance. (cf. item 17) 
RISQUE DU JOUR : L'Europe peut se passer du gaz russe au cours des six prochains mois mais, au-delà, l'impact économique serait sévère, souligne Alfred Kammer, le directeur Europe du FMI, qui préconise une série de mesures alternatives comme réduire la consommation pour constituer des stocks. (cf. item 18)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Face à la pénurie de logements et à la rareté du foncier à Paris, l’heure est à la transformation de bureaux en habitations. Dans le 14e arrondissement, l’ancienne école Mines-Télécom est transformée en 92 appartements, avec un projet qui se veut « exemplaire » en matière d'écologie. (cf. item 4)
— Dans le nord de l'Inde, une centrale biomasse transforme fumier et bouse de vache en énergie, dans le cadre d'un projet pilote qui entend contribuer à réduire la pollution atmosphérique tout en bénéficiant aux fermiers de la région. (cf. item 10)
— À Niort (Deux-Sèvres), pour réduire la facture énergétique, la mairie a décidé d'éteindre l'éclairage public la nuit et de baisser le chauffage dans les bâtiments publics. (cf. item 19)
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> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- L’hydrogène, énergie du futur ou simple vecteur ?, Picardie La Gazette, 14/04/22
Pierre Mangin

L’idée refait surface : l’hydrogène pourrait aussi se positionner comme source d’énergie, ou "carburant", et non pas comme simple vecteur d’énergie dans des piles à combustible. Les industriels se contredisent parfois…Éclairage.
À l’heure où les incertitudes pèsent sur les livraisons et le prix du pétrole et du gaz, l’Europe veut encore accélérer la transition énergétique vers moins d’énergie fossile et moins de CO2. Dans ce contexte, l’hydrogène vert occupe une place croissante. Y compris comme possible combustible.
Constituant une très grande part du soleil (en fusion thermonucléaire), l’atome H qui possède l’isotope le plus élémentaire (un proton, un électron), pourrait changer la donne dans les sources d’énergie, grâce au développement des piles à combustible générant de l’électricité. Mais aussi comme carburant ou combustible directement dans des moteurs ou turbines - après de grandes précautions car, on le sait, c’est un gaz très inflammable, qu’il faudrait idéalement stocker sous forme liquide (à moins 252°C).
Mais encore faut-il que cet hydrogène soit produit en quantité suffisante et qu’il soit vert, c’est à dire avec un bilan environnemental acceptable sur tout son cycle de vie, ou que de nouvelles prospections dans l’écorce terrestre (-1000 à -6 000 mètres) confirment son existence en quantité suffisante.
Car si l’hydrogène est potentiellement présent sur toute la terre (dans chaque molécule d’eau et dans tous les composés), il existe très peu à l’état naturel, comme au Mali. Et son transport suppose des gazoducs sur des milliers de kilomètres ou une liquéfaction coûteuse, puis un acheminement sécurisé (comme le GNL).
>> Suite à lire à :
<https://www.picardiegazette.fr/article/l-hydrogene-energie-du-futur-ou-simple-vecteur>
Sur le même sujet : 
> Loire-Atlantique : en 2023, la production d'hydrogène sera testée au large du Croisic <https://actu.fr/pays-de-la-loire/le-croisic_44049/loire-atlantique-en-2023-la-production-dhydrogene-sera-testee-au-large-du-croisic_49847024.html>, Actu.fr, maj le 04/04/22 à 17:17
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2- Tunisie : "aucune fuite" de gazole provenant du pétrolier naufragé, AFP, 17/04/22, 21:00

"Aucune fuite" détectée : des plongeurs ont inspecté dimanche la coque du pétrolier, qui a coulé la veille près de Gabès, au large des côtes sud-est de la Tunisie, et ils n'ont constaté aucun écoulement de sa cargaison de 750 tonnes de gazole, ont indiqué les autorités tunisiennes.
D'après les plongeurs, le navire "a coulé à près de 20 mètres de fond, en position horizontale et ne présente pas de fissures", a rapporté dans un communiqué le ministère tunisien de l'Environnement, ajoutant qu'"aucune fuite n'a été constatée sur la cargaison de gazole".
L'équipe de plongeurs était "accompagnée du capitaine et du mécanicien du navire, qui connaissent la configuration du navire", a précisé à l'AFP, Mohamed Karray, porte-parole du parquet de Gabès, qui a ouvert une enquête sur les causes de l'accident.
Le pétrolier Xelo, parti du port de Damiette en Egypte et qui se dirigeait vers Malte, a coulé samedi dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié la veille au soir en raison de mauvaises conditions météorologiques.
Le navire de 58 mètres de long sur 9 de large a commencé à prendre l'eau dans la salle des machines. Les autorités ont alors procédé à l'évacuation des sept membres d'équipage, avant le naufrage du Xelo à l'aube.
Sur une vidéo du ministère de l'Environnement dimanche, on ne voit plus que la pointe d'un mât qui émerge des flots. La zone, contrôlée par l'armée, est inaccessible à la presse.
- Opération délicate -
Selon le ministre des Transports, Rabie el Majidi, lors du sauvetage, les secouristes "se sont assurés de fermer les cales pour éviter des fuites de gazole et les plongeurs ont constaté qu'elles sont intactes". 
"La situation n'est pas dangereuse, le diagnostic est positif, le navire est stable car il a heureusement coulé sur du sable", a affirmé le ministre lors d'un point presse dimanche dans le port de Gabès, avec sa collègue de l'Environnement.
Des barrages flottants anti-pollution ont déjà été installés sur un périmètre de 200 mètres autour de l'épave. 
Mais la priorité des autorités reste le pompage du gazole. 
C'est "très délicat pour les plongeurs de repérer les sorties (des cales) pour effectuer le pompage", a expliqué à la presse le ministre des Transports, tout en minimisant l'ampleur des risques: "750 tonnes de gazole c'est rien du tout" et "le gazole s'évapore facilement avec le soleil".
Les autorités ont dit étudier "les offres reçues pour les aider" pour le pompage, en provenance aussi de l'étranger. 
"L'ambassadeur italien (en Tunisie, NDLR) Lorenzo Fanara a été contacté ce dimanche par les autorités tunisiennes et le gouvernement italien a immédiatement décidé l'envoi d'un navire de dépollution et d'une équipe de plongeurs spécialisés", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP. 
"Le navire arrivera lundi dans les eaux tunisiennes", ont-elles ajouté.
- Enquête sur le navire -
Dans l'attente du pompage de la cargaison, l'organisation de défense de la nature WWF a mis en garde contre "une nouvelle catastrophe environnementale" dans une région qui est une zone de pêche pour "environ 34.000 marins" et a souffert d'épisodes de pollution, notamment due aux industries du phosphate et à la présence d'un oléoduc, ces dernières décennies. 
Les responsables tunisiens s'intéressent par ailleurs au parcours du navire, construit en 1977 et battant pavillon de la Guinée équatoriale, et à ses propriétaires : un Turc et un Libyen, selon le parquet de Gabès. 
Le "+connaissement+, un document important (sur la trajectoire et la cargaison du navire, NDLR) a été laissé sur le navire par l'équipage", a indiqué la ministre de l'Environnement Leila Chikhaoui. 
Le ministère des Transports cherche à "vérifier la nature exacte de l'activité du navire et son trajet des dernières semaines". 
Selon ce ministère, le Xelo a stationné du 4 au 8 avril dans le port tunisien de Sfax, au nord de Gabès, "pour changer d'équipage, se ravitailler et faire des réparations légères, sans effectuer de chargement ou déchargement".
Des médias locaux ont rappelé la proximité du Golfe de Gabès avec la Libye, important pays producteur de pétrole, dont les côtes ont été le théâtre de trafics d'hydrocarbures ces dernières années.
<https://www.courrierinternational.com/depeche/tunisie-aucune-fuite-de-gazole-provenant-du-petrolier-naufrage.afp.com.20220417.doc.328g2qg.xml>
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3- Tribune. Guerre en Ukraine : « Un cartel européen d’acheteurs de gaz permettrait d’obtenir des producteurs un prix plus bas », Le Monde, 18/04/22, 05h00
Par Collectif

Les trois économistes Anna Creti, François Lévêque et Olivier Massol s’interrogent, dans une tribune au « Monde », sur les modalités de « l’achat groupé » de gaz prévu par la Commission européenne : l’Allemagne et l’Italie en feront-elles partie ? Les contrats en cours seront-ils concernés ?
Tribune. Les Etats européens s’apprêtent à acheter en commun du gaz, comme ils l’ont fait récemment pour le vaccin. Mais réussiront-ils aussi bien ? Si les avantages sont encore plus marqués que pour le vaccin, les difficultés de mise en œuvre apparaissent autrement plus sérieuses.
L’idée d’achat en commun auprès des différents fournisseurs de gaz naturel, en particulier, le monopole d’Etat russe à l’export Gazprom, n’est pas nouvelle. Elle a déjà été défendue en 2014, après l’annexion de la Crimée. Elle a ressurgi en octobre 2021 devant l’envolée des prix du gaz. Face à l’invasion de l’Ukraine, le Conseil de l’Union européenne (UE) l’a adoptée officiellement. La Commission doit maintenant plancher pour en définir les modalités d’organisation et en préciser l’ambition.
> Lire aussi : Jean-Philippe Bouchaud : « Il faut éviter de sous-évaluer les répercussions économiques d’une diminution de la dépendance au gaz russe »
L’avantage attendu est le même qu’hier : obtenir un prix plus bas dans les négociations avec les producteurs. Il est atteignable par « construction ». Il s’agit en effet de constituer un cartel d’acheteurs face à des fournisseurs peu nombreux et disposant chacun d’un pouvoir de monopole par l’étendue de leurs ressources et la taille de leurs infrastructures.
Un fort pouvoir de négociation
Pour le gaz transporté en tuyau, la société algérienne Sonatrach ou l’entreprise norvégienne Equinor ne discuteraient plus alors avec plusieurs interlocuteurs en concurrence, mais avec un seul. Dans cette nouvelle configuration, l’Union européenne disposerait d’un fort pouvoir de négociation sur le prix. Elle représente les trois quarts des achats globaux de gaz de pipeline et plus de la moitié du commerce gazier de Gazprom, par exemple.
Pour le gaz transporté par bateau, la position de l’Europe est moins favorable : elle ne représente que 16 % des volumes mondiaux achetés. Mais à certains moments de l’année, lors de la période estivale du remplissage des sites de stockage notamment, cette part peut être nettement plus élevée.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : « Une centrale européenne d’achat de gaz répondrait au monopole d’exportation de Gazprom »
Corrélativement, et par construction toujours, l’achat groupé permet d’éviter une foire d’empoigne continentale généralisée qui verrait chaque gouvernement accompagné de ses industriels gaziers rendre visite aux pays producteurs pour signer des contrats d’approvisionnement. Les capacités gazières étant limitées à court terme et tournant quasiment à plein régime, ce que l’un obtient est ce qu’un autre n’aura pas. A moyen terme leurs possibilités d’expansion ne sont pas nulles mais elles ne sont pas non plus illimitées.
> Lire aussi Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19
Mais dans les faits, ces avantages vont dépendre du schéma retenu pour l’achat groupé. Il est d’ores et déjà acquis que l’adhésion à l’organisation commune s’exercera de façon volontaire. Si l’Allemagne et ses entreprises comptent poursuivre leurs négociations bilatérales récemment entamées avec le Qatar et signer un accord, elles n’en seront pas empêchées.
Quel intérêt pour l’Allemagne ?
Ce caractère non obligatoire de l’adhésion impose alors que tous aient intérêt à rejoindre le cartel. A défaut, le volume des achats groupés est moindre, le pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs l’est tout autant, et donc, finalement, le gain en prix limité. Il n’y a guère de doute que les petits acheteurs, comme la Bulgarie ou même l’Autriche, rejoindraient l’organisation commune. De même pour la Moldavie ou la Géorgie auxquelles elle est ouverte.
En revanche, l’intérêt de l’Allemagne et de l’Italie pour entrer dans la coalition ne va pas de soi. Il faudra sans doute leur offrir des conditions particulières pour qu’elles y trouvent leur avantage. Il ne faut pas sous-estimer les difficultés du marchandage interne à l’UE pour former la plus grande des coalitions. Elle réclamera de favoriser les pays qui sont pourtant à l’origine de la forte dépendance gazière européenne. Pas facile à faire admettre.
> Lire aussi : Le marché d’échange de quotas de pollution est « un important coup de pouce à la décarbonation »
Les volumes de l’achat groupé vont aussi dépendre de l’ambition retenue. Les acheteurs de gaz ne sont pas les Etats mais des entreprises comme Engie ou Uniper, qui sont liées à leurs fournisseurs par des contrats de long terme, courant souvent sur plus de dix ans. Si l’achat groupé ne porte que sur les contrats qui expirent cette année ou l’année prochaine, le volume total concerné serait très faible.
Il peut en revanche porter sur une partie des volumes des contrats en cours, de l’ordre de 20 %, car la plupart d’entre eux offrent une marge de négociation sur cette quote-part. Enfin, l’achat groupé pourrait porter sur la totalité des volumes importés. Mais cela pourrait conduire à une rupture des contrats de long terme existants, et exposerait alors les acheteurs à des risques très élevés, ainsi qu’à des pénalités considérables auprès des fournisseurs.
Une année normale
Le projet d’achat groupé envisagé aujourd’hui en Europe est plus modeste : il semble prévoir de porter uniquement sur de nouveaux approvisionnements. L’Union doit réduire l’insécurité gazière dans laquelle elle se trouve depuis l’invasion de l’Ukraine (rappelons qu’environ 40 % du gaz qu’elle consomme provient de la Russie). Elle doit se préparer à des réductions des importations russes et à remplir les sites de stockage en prévision de l’hiver prochain.
> Lire aussi : « Réduire les importations de pétrole russe est aussi efficace que décréter un embargo total sur le gaz, et infiniment plus facile pour les Européens »
A ce jour, le gaz russe parvient en Europe comme lors d’une année normale, y compris la partie qui transite dans un gazoduc traversant l’Ukraine. Mais cela peut vite changer : les livraisons peuvent être réduites ou arrêtées par décision de Moscou ; un embargo partiel ou total peut être décidé par l’Europe, ou par certains de ses Etats membres à l’instar de la Lituanie, pour sanctionner le régime de Poutine et réduire l’apport de devises qui rentrent dans les caisses de l’Etat russe ; le gazoduc ukrainien par lequel passe environ le tiers des livraisons de Gazprom pourrait être endommagé et mis hors d’état dans le feu des combats.
Le projet actuel d’achat groupé vise donc à répondre à une situation d’urgence. Rien aujourd’hui n’indique qu’il y ait une volonté des Etats de mettre en place une organisation centralisée permanente, comme il en existe une depuis 1957 pour l’approvisionnement en uranium.
A l’inverse, il n’est pas exclu que ce projet débouche sur une organisation pérenne dont il serait la première étape. Comme en témoignent les débats d’avant-guerre sur les émissions de carbone du charbon polonais ou la place du nucléaire parmi les énergies vertes, l’Union européenne est profondément divisée sur l’énergie. La hausse des prix des énergies fossiles et l’invasion de l’Ukraine par la Russie changent la donne : elles offrent l’occasion d’actions communes d’envergure s’inscrivant dans la durée. Souhaitons qu’elle soit saisie.
§ Liste des signataires : Anna Creti (université Paris-Dauphine-PSL), François Lévêque (Mines ParisTech-PSL) et Olivier Massol (IFP School) sont professeurs d’économie et chercheurs à la chaire Economie du gaz (Fondation Mines Paris), parrainée par EDF, GRTGaz et TotalEnergies.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/18/guerre-en-ukraine-un-cartel-europeen-d-acheteurs-de-gaz-permettrait-d-obtenir-des-producteurs-un-prix-plus-bas_6122588_3232.html>
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4- À Paris, l’architecte Jean-Paul Viguier transforme l’ancienne école Mines-Télécom en 92 appartements, Le JDD, 18/04/22, 13h35
Bertrand Gréco

Dans le 14e arrondissement de Paris, l’architecte Jean-Paul Viguier transforme l’ancienne école Mines-Télécom en 92 appartements, avec un projet qui se veut « exemplaire » en matière d'écologie. 
Face à la pénurie de logements et à la rareté du foncier à Paris, l’heure est à la transformation de bureaux en habitations ; une tendance renforcée par l’avènement du télétravail. La Ville et la métropole du Grand Paris en ont fait l’objet de leurs derniers appels à projets, Réinventer Paris et Inventons la métropole. Les foncières s’y mettent aussi. Gecina, premier bailleur privé résidentiel de la capitale, dévoile au JDD son projet au 37-39, rue Dareau, à deux pas de la place Denfert-Rochereau.
À cette adresse s’élève aujourd’hui un bâtiment assez laid, construit en 1988, qui abrita jusqu’en 2019 l’école Mines-Télécom. Pendant six mois, jusqu’en mai 2020, le site a ensuite abrité le plus grand centre d’hébergement d’urgence parisien (250 places), géré par l’association France Horizon. Il a depuis été curé et désamianté. Fin 2023, après sa réhabilitation, il abritera une élégante résidence de 92 logements en location, dont 79 de standing (beaucoup de T5) et 13 à loyer intermédiaire.
« Il y a quinze ans, on aurait démoli cet immeuble obsolète, relève l’architecte Jean-Paul Viguier, qui signe cette opération. Pourtant, la structure en béton est saine. L’épaisseur des murs offre de bonnes performances acoustiques. Ç’aurait été un crève-cœur de tout casser. Cette nouvelle façon de construire la ville est réjouissante. Il faut réapprendre le métier. » L’expérimenté maître d’œuvre (75 ans) – on lui doit le siège de France Télévisions, le parc André-Citroën, le double gratte-ciel Cœur Défense, la tour Majunga… – a imaginé ici une surélévation en bois de deux étages au-dessus des cinq premiers niveaux, qui permet d’augmenter la surface de plancher de 7 % (6 111 mètres carrés). Il a aussi dessiné une sobre façade en pierre blanche sur la rue, et un « immeuble en cascade » côté jardin, « avec des terrasses et des balcons partout ».
Avant de quitter ses fonctions de directrice générale de Gecina, le 21 avril, Méka Brunel explique le virage qu’elle a fait prendre à son groupe : « Au regard de la digitalisation, du besoin de logements en centre-ville, de la pandémie ou encore de l’urgence climatique, conserver certains bureaux n’a plus guère de sens. Mais la transformation en logements coûte cher, car il faut par exemple créer de nombreux points d’eau pour les cuisines, les salles de bains, les toilettes… Pour ce projet, nous avons travaillé étroitement avec la Ville de Paris en nous appuyant sur la loi Elan. » Cette dernière prévoit un bonus de constructibilité de 30 % et une dérogation à la loi SRU dans ce type de scénario. Ce projet de la rue Dareau est la première opération de transformation de bureaux en habitations de Gecina. D’autres suivront.
> Lire aussi - À Paris, différents acteurs veulent favoriser les livraisons depuis la Seine, plus écologiques
L’ambition d’être exemplaire en matière d’écologie
La future résidence sera exploitée sous la marque YouFirst, avec un gardien à demeure – baptisé YouFirst Manager –, une « bibliothèque partagée », des « boîtes à colis connectées ». Les logements traversants – double exposition – comporteront « une pièce en plus pour télétravailler », selon Jean-Paul Viguier. L’immeuble sera doté d’une salle commune au rez-de6chaussée, d’un local à vélos de 190 mètres carrés et de 66 places de parking, dont une partie équipée de bornes électriques.
Le projet se veut « exemplaire » sur le plan écologique : réemploi de matériaux (portes des caves, luminaires, pierre du hall d’entrée…), récupération de la chaleur des « eaux grises » (eau d’un lavabo, d’une douche) renvoyée vers un système de pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques, isolations soignées, toitures végétalisées, plantation d’arbres, potager partagé, etc. Gecina rechigne à communiquer le coût de l’opération, comme le prix des loyers. Mais la foncière entend faire de la rue Dareau un modèle à suivre.
<https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/a-paris-larchitecte-jean-paul-viguier-transforme-lancienne-ecole-mines-telecom-en-92-appartements-4106226>
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5- L’Europe va soutenir l’essor du gaz naturel liquéfié, Le Monde, 19/04/22, 09h03
Jean-Michel Bezat 

Le GNL, notamment américain, ne remplacera qu’une partie du gaz russe. Les producteurs réclament plus de visibilité pour sécuriser leurs énormes investissements. 
C’est l’histoire d’un méthanier parti de Freeport (Texas) pour l’Asie, le 21 mars, qui fait brusquement demi-tour après douze jours de mer et repasse le canal de Panama pour se diriger vers Gibraltar, quitte à payer 1 million de dollars (925 000 euros) de péage aller-retour. Qu’à cela ne tienne, indique l’agence Bloomberg : les « fortes primes » offertes sur le Vieux Continent ont convaincu la compagnie BP, l’affréteur du British-Listener, de livrer sa précieuse cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) dans un port européen. Ces changements de destination, peu courants, symbolisent le bouleversement en cours sur le marché mondial du gaz.
+ Infographie : Le gaz naturel liquéfié (GNL), alternative coûteuse pour l’environnement <https://img.lemde.fr/0x1800/0/0/2022/04/19/f4635cd_1650349324962-eco-pollution-gnl-web-700-1.png>
L’Europe achètera de plus en plus de GNL, surtout aux Etats-Unis. L’Union européenne (UE) doit relever l’énorme défi de remplacer 155 milliards de m3 de gaz russe par an, soit 40 % de sa consommation, davantage pour l’Allemagne et certains pays d’Europe de l’Est. Pour l’heure, le gaz de Sibérie coule encore à flots : il rapporte 400 millions de dollars par jour à la Russie. Moscou a même augmenté ses livraisons de 40 % entre janvier et mars – y compris par le gazoduc Brotherhood traversant l’Ukraine. Pour combien de temps encore ?
> Lire aussi : Guerre en Ukraine : le gaz russe continue d’alimenter les pays européens
L’UE a en effet dévoilé, le 8 mars, le plan REPowerEU destiné à réduire de deux tiers ses approvisionnements avant la fin 2022, pour finalement s’en passer en 2027. Le GNL en constitue un des principaux volets. « Depuis l’automne [2021],l’Europe a considérablement augmenté ses achats de GNL, avec un record au premier trimestre [2022], note Armelle Lecarpentier, économiste en chef de l’association internationale Cedigaz. Les prix sont plus élevés en Europe qu’en Asie, et les Etats-Unis ont réorienté leurs flux. » Avec d’autant plus de facilité, selon elle, que « la flexibilité des contrats américains permet de livrer les marchés les plus attractifs ».
Les Etats-Unis gagnants
Deux tiers des exportations américaines se sont dirigés vers le Vieux Continent au cours des derniers mois ; au premier trimestre, le GNL est devenu sa première source de gaz, devant les livraisons russes par gazoducs. Pour l’heure, 70 % du gaz liquéfié part en Asie (Chine, Japon, Corée du Sud…). Mais la part du GNL va s’accroître en Europe au vu de la forte croissance de sa demande, indique Christopher Kuplent, analyste chez Bank of America, même s’il juge que remplacer ne serait-ce qu’un tiers du gaz russe en un an sera « très difficile ».
Devenus le premier exportateur mondial, cinq ans après avoir livré leur première cargaison, les Etats-Unis joueront un rôle important et profiteront largement de la situation. Dans l’immédiat, les Américains disposent de gaz de schiste bon marché du Texas et d’une marge de capacité additionnelle de liquéfaction qui peut alimenter l’Europe (environ 20 milliards de m3). Le président Joe Biden a mis cette perspective en scène, se présentant comme le sauveur de l’Europe avec 50 milliards de m3 par an promis à l’UE, sans disposer du moindre pouvoir sur les producteurs américains. Le surcroît de GNL livré aux Européens ne tient qu’au prix qu’ils sont prêts à payer.
+ Infographie : Graphiques <https://img.lemde.fr/2022/04/19/0/0/0/0/1800/0/0/0/f968e0e_278916992-eco-pollution-gnl-web-700-2.png>
L’Export-Import Bank (assurance-crédit américaine) va néanmoins soutenir les nouveaux terminaux d’exportation en construction dans le golfe du Mexique. Il est aussi possible que la demande de gaz liquéfié fléchisse momentanément en Asie, note Mme Lecarpentier. Et le Qatar, deuxième exportateur mondial mais incapable de produire beaucoup avant 2025, pourrait renégocier certains contrats à long terme conclus avec des groupes asiatiques et rediriger vers l’Europe des cargaisons dont ils ne voudraient plus.
Mais à moyen terme, il faudra augmenter le nombre d’usines permettant de liquéfier le gaz (à − 161 °C). « Nous sommes à la fin d’un cycle de construction et les volumes seront limités jusqu’en 2025, prévient Vincent Demoury, délégué général du Groupement international des importateurs de GNL, qui fédère 84 compagnies (TotalEnergies, Engie, Enel, Shell, Kogas, CNOOC…). Entre 2016 et 2020, les capacités de production ont augmenté de 40 milliards de m3 par an, mais de 20 milliards seulement en 2021-2024. » Cette relance a commencé dans les grands pays producteurs comme les Etats-Unis, qui ont déjà sept usines, et Qatar Petroleum, qui veut relever sa production d’environ 80 % en 2027.
Réseau européen à renforcer
L’Allemagne vient d’annoncer un contrat de long terme avec les Qataris et les dirigeants italiens font la tournée des pays producteurs de GNL, de l’Algérie au Qatar. La compagnie pétrolière d’Abou Dhabi, Adnoc, augmente sa flotte de méthaniers. Mais ces pays ont besoin de visibilité pour investir dans des usines de liquéfaction qui coûtent plusieurs milliards d’euros. « L’UE n’a pas donné de signes clairs sur le rôle du gaz et du GNL au-delà de 2030, regrette M. Demoury. Et les critères ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance] freinent l’investissement. Il est temps qu’elle se réveille et sécurise nos investissements », qu’il faut au moins vingt ans pour amortir.
En aval de la chaîne du GNL, les Vingt-Sept et le Royaume-Uni doivent s’équiper de terminaux de regazéification. Longtemps sous-utilisés, la trentaine de sites existant fonctionnent à 70 % de leurs capacités. Ils manquent dans le nord de l’Europe. Des projets d’unités flottantes de stockage et de regazéification, ou FSRU, mises en place en un an à moindre coût que les structures à terre, sont plus ou moins avancés : quatre en Allemagne, un au Pays-Bas, un en France (Le Havre), qui s’ajouterait à ceux de Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône), Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Dunkerque (Nord), deux en Italie, un entre l’Estonie et la Finlande…
« Il faut également renforcer les interconnexions entre pays » pour fluidifier le marché et améliorer la sécurité d’approvisionnement, insiste Mme Lecarpentier, en rappelant que si l’Espagne et le Portugal disposent de 30 % des capacités de regazéification de l’Europe, trop peu de pipelines permettent d’« exporter » ce gaz vers le cœur de l’Europe. Et il faudra tenir compte des capacités des chantiers de construction de terminaux flottants en Asie, ajoute M. Demoury, qui souligne que leurs carnets de commandes sont « pleins jusqu’en 2025-2026 ».
> Lire le décryptage : La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
Entre mars et décembre 2021, les prix du gaz ont été multipliés par cinq sur le marché européen, et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, a amplifié la flambée sans précédent des cours. Il n’y a pas de miracle à attendre du GNL. En raison de la faiblesse de l’offre, son prix restera élevé durant plusieurs années. Et il faudra en cibler l’utilisation, notamment pour remplacer le charbon dans les centrales électriques, si l’UE veut atteindre son objectif d’une économie décarbonée en 2050. Dans son plan REpowerEU, elle a cherché un mix équilibré entre GNL, biométhane, hydrogène, renouvelables et efficacité énergétique. Sans convaincre les défenseurs de l’environnement, qui ne voient dans le recours accru au gaz liquéfié qu’une dangereuse fuite en avant.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/19/l-europe-va-soutenir-l-essor-du-gaz-naturel-liquefie_6122728_3234.html>
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6- Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador perd la bataille de l’électricité, mais gagne celle du lithium, Le Monde, 19/04/22, 10h44 
Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)

Les députés ont rejeté le projet de réforme visant à nationaliser une partie de la production électrique, mais ont approuvé une proposition de loi conférant à l’Etat l’exclusivité des réserves du minerai prisé dans l’élaboration des batteries électriques. 
C’est un camouflet pour le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, dit « AMLO ». Les députés ont rejeté, dimanche 17 avril, son projet de réforme constitutionnelle renforçant la production publique d’électricité au détriment du secteur privé. L’initiative-phare d’« AMLO » a provoqué l’opposition des milieux d’affaires et de Washington. Dans la foulée, le président nationaliste de centre gauche a répliqué, en parvenant à faire voter par les députés, lundi 18 avril, un projet de loi qui nationalise les réserves attrayantes de lithium du Mexique.
La veille, les députés d’opposition ont fait bloc contre les élus du parti d’« AMLO » (Morena), après plus de douze heures d’âpres débats, ponctués d’accusations mutuelles de « traîtrise à la patrie ». Morena et ses alliés n’ont pas atteint, dimanche, la majorité qualifiée (deux tiers des sièges) nécessaire à modifier la Constitution pour corriger l’ouverture du marché de l’électricité.
> Lire aussi Comment le président « AMLO » militarise le Mexique
Le projet de réforme fixait à 54 % la part de la production réservée à la Commission fédérale d’électricité (CFE), contre 38 % actuellement, en prévoyant la révision des contrats privés. Le texte conférait aussi à l’Etat l’exploitation exclusive des réserves de lithium, un minerai prisé dans l’élaboration des batteries électriques.
« Une régression »
Un texte porté à bout de bras par « AMLO », qui dénonce la fin du monopole public de la CFE, décrété en 2013 par son prédécesseur, Enrique Peña Nieto, issu du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre). Depuis, la CFE est restée l’unique distributeur de l’électricité auprès des particuliers. Mais sa production a fondu au bénéfice des compagnies étrangères, américaines pour la plupart, mais aussi espagnoles (Iberdrola) ou française (Engie), qui ont investi plus de 40 milliards de dollars (37,1 milliards d’euros) depuis neuf ans.
« Il faut récupérer le contrôle de l’industrie électrique nationale contre les décisions perverses imposées par les néolibéraux et les corrompus assujettis aux intérêts des grandes firmes », plaide Andres Manuel Lopez Obrador. Mais Morena et ses alliés ont réuni, dimanche, seulement 275 voix de députés, contre les 334 requises pour modifier la Constitution. « Cette réforme est une régression », a fustigé à la tribune Alejandro Moreno, député du PRI, dénonçant un « viol de la libre concurrence » qui « détruit l’environnement ». Depuis neuf ans, les compagnies privées privilégient les énergies renouvelables et le gaz naturel, alors que la CFE dispose principalement de centrales thermiques polluantes.
> Lire aussi : Au Mexique, le plan de reforestation d’« AMLO » est plébiscité par les pauvres mais critiqué par les écologistes
Le projet a aussi tendu les relations avec Washington. L’ambassadeur américain au Mexique, Ken Salazar, avait déploré les risques de « litiges interminables » dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, annonçant aussi de « lourdes compensations financières ». Sans compter les craintes de voir le voisin mexicain rejoindre les mauvais élèves de l’accord de Paris sur le climat de 2015.
Un premier revers parlementaire
« C’est la défaite la plus monumentale pour Lopez Obrador », s’est félicité, lundi 19 avril, M. Moreno. Le député a rappelé qu’« aucune réforme constitutionnelle proposée par un président n’avait jusqu’alors été rejetée au Congrès ». Un premier revers parlementaire pour « AMLO », qui marque un rééquilibrage des forces au Congrès, où Morena et ses alliés ont une majorité simple. « Nos adversaires sont les francs défenseurs des entreprises étrangères vouées à s’enrichir en [nous] volant », a répondu le président, qui n’avait pas dit son dernier mot.
> Lire aussi Au Mexique, « AMLO » reprend la main sur le secteur de l’électricité, aux dépens des énergies renouvelables privées
Sans attendre le vote de la réforme, le président a envoyé, dès dimanche soir, au Congrès une proposition de loi sur le secteur minier, visant à conférer à l’Etat l’exclusivité de la production de lithium. « Ces gisements, convoités par les multinationales, resteront propriété de la nation », a-t-il assuré, le lendemain, juste avant l’ouverture des débats en plénière à la Chambre des députés. L’initiative, qui nécessitait seulement une majorité simple, a récolté, lundi, le soutien de 298 des 500 législateurs. La loi doit encore être votée au Sénat, où Morena et ses alliés sont aussi majoritaires.
Le plus grand gisement au monde de carbonate de lithium
Même si les réserves de Lithium du Mexique restent incertaines, le pays se situe au 9e rang mondial (environ 1,7 million de tonnes), selon le service géologique américain. La compagnie anglo-canadienne Bacanora avait découvert, en 2018, le plus grand gisement au monde de carbonate de lithium (4,3 tonnes) dans le désert de Sonora (nord-ouest). Les concessions exploitées ne devraient pas être remises en question. Mais Andres Manuel Lopez Obrador a martelé qu’« aucune nouvelle concession ne sera accordée à des entreprises privées », annonçant la création d’un organisme publique décentralisé pour explorer, exploiter et commercialiser, cet « or blanc ».
« AMLO » revendique une autre victoire : la décision, dix jours plus tôt, de la Cour suprême du Mexique, la plus haute instance judiciaire du pays, d’avaliser la constitutionnalité d’une précédente loi sur l’électricité, votée en 2021 à la majorité simple. Celle-ci redonnait la primeur de la production au secteur public, au même titre que le projet de réforme rejeté dimanche.
> Lire aussi : A Mexico, l’aéroport de la discorde a ouvert ses portes
Sous le coup d’une avalanche de recours juridiques, déposés par l’opposition et des entreprises privées, cette loi n’avait pas pu entrer en vigueur, incitant le président mexicain à proposer une modification de la Constitution. C’est désormais à la justice de résoudre les nombreux litiges juridiques en suspens, bloquant la loi encore longtemps. Au point que « AMLO » a confié, lundi, que le défi d’une réforme constitutionnelle visant « la souveraineté énergétique » devrait sans doute être relevé par son successeur, à partir de 2024.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/19/au-mexique-le-president-andres-manuel-lopez-obrador-perd-la-bataille-de-l-electricite-mais-gagne-celle-du-lithium_6122749_3234.html>
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7- La Russie détient une partie des capacités de stockage du gaz en Europe, Le Monde, 19/04/22, 11h01 
Adrien Pécout

L’entreprise russe Gazprom contrôle plusieurs sites à travers sa filiale Astora, notamment en Allemagne. 
Une piste mène au sous-sol. L’Union européenne (UE) veut calmer les prix de l’énergie, sécuriser ses approvisionnements et réduire son ultradépendance au gaz russe. Pour ce faire, elle envisage notamment de rendre obligatoire le remplissage de ses stocks souterrains (anciens gisements, cavités salines, nappes aquifères) à hauteur de 80 % au moins pour l’hiver 2022 (puis 90 % pour les suivants).
> Lire aussi :  Photos, vidéos, images satellite… comment « Le Monde » enquête-t-il sur la guerre en Ukraine avec les « sources ouvertes » ?
En France, depuis 2018, la loi impose déjà aux fournisseurs d’assurer un stockage de 85 % de leurs capacités, pour les seize sites nationaux. « Ce système a permis d’être, à l’entrée de l’hiver, dans une situation beaucoup plus favorable que d’autres pays européens », souligne Gilles Doyhamboure, directeur « commerce, régulation et grands comptes » de Teréga, deuxième opérateur hexagonal de stockage.
> Lire aussi : L’Europe va soutenir l’essor du gaz naturel liquéfié
Après la période de chauffage hivernal, les réservoirs du continent se sont désemplis – il leur reste encore 29 % de capacités en moyenne. La hausse sans précédent des prix sur le marché gazier renchérit tout nouveau remplissage. Sans être forcément toujours utilisées, « les capacités de stockage de l’UE représentent environ un quart de sa consommation de gaz à l’année » – laquelle était de l’ordre de 400 milliards de mètres cubes en 2021 –, rappelle Anne-Sophie Corbeau, chercheuse au Centre global de politique de l’énergie, à l’université Columbia (Etats-Unis).
A l’heure où l’UE ébauche des plans pour se passer d’hydrocarbures russes d’ici à 2027, la société Gazprom poursuit ses activités. Non seulement elle livre du gaz tous les jours, mais elle détient ou gère encore environ 9 % des capacités européennes de stockage, selon les calculs de Thierry Bros, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste de la question.
« L’Europe a montré de la naïveté »
A travers sa filiale Astora, l’entreprise russe contrôle jusque-là l’immense site de Rehden, en Basse-Saxe (ouest de l’Allemagne), ainsi que celui de Jemgum, dans le même Land. Ou encore celui de Haidach, en Autriche. L’énergéticien possède par ailleurs des parts ou des capacités dans les réservoirs de Damborice (République tchèque), d’Etzel et de Katharina (Allemagne), et de Bergermeer (Pays-Bas).
En octobre 2021, Rehden pâtissait d’un niveau de remplissage très faible : seulement 5 %, « contre 87 % à la même période » en 2020, précise une note de l’Institut français des relations internationales. M. Bros l’interprète comme « une volonté politique de la Russie » : « L’Europe a montré de la naïveté, car le non-remplissage des stocks de Gazprom a permis aux Russes d’avoir un impact structurel sur le marché. » Selon Bernard Tardieu, vice-président du pôle énergie de l’Académie des technologies, « les Allemands avaient tellement confiance qu’ils sont devenus dépendants des Russes, non seulement pour acheter du gaz russe, mais aussi pour en stocker ».
En représailles à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 24 février, Berlin a placé sous contrôle temporaire, début avril, la branche allemande de Gazprom. Et selon un projet de loi consulté le 13 avril par l’Agence France-Presse, le gouvernement de la République fédérale réfléchit désormais à la possibilité d’exproprier des entreprises faisant partie des « infrastructures critiques ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/19/la-russie-detient-une-partie-des-capacites-de-stockage-du-gaz-en-europe_6122747_3234.html>
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8- Reportage. En Allemagne, le casse-tête du démontage des centrales nucléaires, Reporterre, 19/04/22, 15h02
Violette Bonnebas et Stefanie Loos, Rheinsberg (Allemagne), reportage

Les ouvriers mesurent la radioactivité de chaque objet, chaque mètre carré de mur... Vingt-cinq réacteurs nucléaires sont en train d’être démantelés en Allemagne. À Rheinsberg, le chantier dure depuis déjà vingt-sept ans.
En dix ans de service, Jens Pietsch s’est habitué au protocole. Passer le portique de sécurité de l’ancienne centrale nucléaire de Rheinsberg. Se déshabiller entièrement au vestiaire. Enfiler tee-shirt, combinaison, chaussettes, chaussures, casque, gants, le tout fraîchement sorti d’une laverie spécialisée. Sans oublier de placer le dosimètre à hauteur de poitrine, un petit boîtier qui doit alerter en cas de surexposition à la radioactivité.
Dans le bourdonnement de la ventilation, Jens Pietsch grimpe des escaliers exigus et traverse de longues galeries de béton sous-pressurisées, parcourues de tuyaux et de câbles électriques, pour finalement atteindre le cœur de la centrale : la grande salle du réacteur. « Vous voyez ce grand trou béant ? C’est là que se trouvait la cuve sous pression du réacteur avec les combustibles radioactifs », décrit celui qui dirige le département « démontage » de la centrale.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/En-Allemagne-le-casse-tete-du-demontage-des-centrales-nucleaires>
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9- Tribune. « La première des priorités est celle de la sobriété énergétique », Le Monde, 20/04/22, 05h00 
Par Collectif

Les quatre responsables du club de réflexion Bridge invitent, dans une tribune au « Monde », à ouvrir un débat de société sur la croissance et les technologies vertes, le numérique et la civilisation thermo-industrielle, mise en place au sein de l’Union européenne.
Tribune. L’impératif catégorique de la transition écologique aura été le grand absent de la campagne présidentielle. La gravité et l’urgence de la situation internationale ont pu fournir des arguments à tous ceux qui refusent, redoutent ou repoussent cet affrontement avec la réalité.
Pourtant, un des traits majeurs de la guerre en Ukraine est qu’elle met en lumière certains aspects de la « globalisation » : vulnérabilité des systèmes de production industriels et agroalimentaires due à la sophistication jusqu’à l’absurde des chaînes de valeur, à la dépendance aux hydrocarbures et à toutes les variantes de la spéculation portant sur le cours des matières premières.
L’offre politique des candidats s’est principalement déclinée sous la forme d’un affrontement entre des visions souverainistes impraticables et inefficaces et un retour au « business as usual » de la croissance retrouvée, après le fâcheux épisode du Covid-19 : l’essentiel est ainsi passé à la trappe ou repoussé aux calendes grecques.
Une mystification absolue
Là où il était judicieux d’invoquer les générations futures, il faut maintenant sans tarder convoquer les générations présentes. Il s’agit de défaire, avec patience et méthode, l’imbroglio constitué par le couple systèmes de production-imaginaires de consommation, rompre la spirale qu’il a engendrée pour (re)construire une économie du bien-être. Prétendre réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre sans réduire massivement notre consommation énergétique est l’un des derniers avatars du mythe scientiste du progrès.
Les « technologies vertes » sont, elles aussi, consommatrices de matières. Elles font appel à des métaux rares, souvent difficiles à recycler. Les panneaux photovoltaïques au silicium sont a priori plus vertueux que les panneaux multicouches à haut rendement, mais même un panneau au silicium – un métal qui compose 27 % de la croûte terrestre – contient d’autres métaux, comme du cuivre ou de l’argent pour les contacteurs ; même chose pour les éoliennes, dont le contenu métallique dépend de la conception, de la puissance, etc. La « croissance verte », qui élude la question de nos modes de vie, est une mystification absolue.
> Lire aussi la chronique : Présidentielle 2022 : « La transition écologique est devenue l’ultime bouée de sauvetage d’Emmanuel Macron pour embarquer la nation »
Le numérique n’échappe pas, loin de là, à cette malédiction, sauf à en reconsidérer totalement les modes de développement, les règles d’utilisation et les habitudes de consommation : « La tâche principale des nouvelles générations n’est pas de mettre de l’informatique partout. Elle est d’inventer une industrie nouvelle, pour un monde de ressources finies, utilisant vraiment la créativité des femmes et des hommes, à tous les niveaux », selon Pierre Veltz, cité par Olivier LLuansi et Anaïs Voy-Gillis, dans Vers la renaissance industrielle (Editions Marie B, 2020) ;
En Europe, il faut mettre à l’ordre du jour une sortie en bon ordre de la civilisation thermo-industrielle, en cessant de dilapider les ressources, en s’appliquant à bien les comptabiliser pour mieux les utiliser. Le temps est venu d’explorer les linéaments d’une nouvelle grammaire du commerce international utilisant notamment les services du numérique dans le domaine de la traçabilité et de la transparence, fournissant des instruments pour un exercice de la démocratie à l’entreprise et plus largement à toutes les formes de démocratie participative, faisant ainsi pièce à la volonté ou la tentation générale de leur assigner une fonction « confinée » au marketing intrusif ou au contrôle social.
Justice sociale
C’est dans cette perspective que s’inscrit la logique de l’ajustement aux frontières qui doit devenir à la fois directrice dans le choix des investissements et régulatrice de la dynamique des échanges avec les autres régions du monde. Sa mise en place suppose l’établissement d’une comptabilité « publique » des flux de carbone – et, plus largement, de matières – échangés et consommés au long des chaînes de valeur, aussi rigoureuse que la transparence économique et financière censée dériver des normes comptables.
> Lire aussi : « L’intensité du dérèglement climatique peut être contenue, à condition d’opérer un vrai décollage de la transition écologique »
La première des priorités est celle de la sobriété énergétique. « A l’inverse des enjeux essentiellement techniques que soulèvent l’efficacité et les énergies renouvelables (les deux piliers des politiques qui structurent la transition énergétique), la sobriété interroge directement l’organisation des sociétés modernes en critiquant leur dépendance à l’abondance énergétique » (Bruno Villalba, revue Projet, janvier 2015). Il faut définir les pistes et mieux partager les efforts de sobriété : il n’y a pas de transition écologique praticable sans réduction des inégalités, sans justice sociale.
Cet effort doit notamment être engagé en amont de la prise de décision politique permettant le transfert des énergies fossiles à l’électricité. Quels moyens permettront, en la matière, de suivre des trajectoires compatibles avec les objectifs des politiques climatiques dès 2030 et jusqu’à 2050 ? Les réponses pertinentes à ces questions ne pourront être élaborées hors d’un débat de société ouvert, préalablement à toute décision majeure engageant le long terme, puis continûment mené au long des processus concrets de transition.
> Lire aussi : L’angle mort de la transition écologique
Ceci n’a rien à voir avec le hochet de la « concertation », forme édulcorée de dialogue avec la société, couramment pratiquée pour amuser la galerie ou noyer le poisson, substantiellement différent d’un véritable débat public apportant toutes les garanties de transparence et d’impartialité.
Des choix guidés par l’effervescence concurrentielle
Si elle est associée à des espaces de délibération et de négociation débouchant sur des pistes d’action collective, cette perspective agira comme un ferment démocratique. Les questions énergétiques touchent aux questions écologiques et climatiques, à la bonne santé de notre économie ainsi qu’au niveau de vie et au bien-être social de chacune et de chacun d’entre nous. Notre démocratie est fragile et son exercice est souvent complexe, mais c’est sur de tels sujets qu’elle est essentielle à la cohésion de notre pays.
Il est tout aussi nécessaire de développer de façon complémentaire, au niveau européen, les investissements d’efficacité « matières » dans les process de recyclage des métaux ferreux et non ferreux. Des arbitrages devront être rendus entre la performance des technologies, la volonté d’allonger leur durée d’usage fonctionnel et la possibilité de recycler leurs composants avec un rendement (énergétique et matière) élevé, notamment pour les métaux rares présents dans les technologies du numérique, au caractère invasif dans toutes les filières de production.
> Lire aussi : La transition écologique se fraie un chemin dans le dialogue social des entreprises
C’est crucial pour l’industrie automobile dont il est urgent de clarifier l’avenir, en engageant un véritable processus d’évaluation et de négociation avec tous les acteurs concernés, au lieu de s’enfermer dans des choix guidés par l’effervescence concurrentielle, insuffisamment maîtrisés en matière de faisabilité technologique, de délais de création, de mise en place des compétences, de traitement environnemental de la masse des déchets issus de la prolifération des batteries usagées.
Plus généralement, les grandes transitions (énergie, environnement, numérisation, sanitaires) ne sont pas réalisables sans l’engagement et l’investissement des entreprises.
Aussi n’est-il plus possible de cantonner l’entreprise à un rôle économique. Si, traditionnellement, la dimension politique de l’activité de l’entreprise était surtout associée aux conflits entre capital et travail, les impacts environnementaux et sociétaux ont progressivement acquis davantage de place dans le débat théorique et public.
§ Les signataires : Joël Decaillon, vice-président du groupe de réflexion Bâtir le renouveau industriel sur la démocratie et le génie écologique (Bridge), ancien secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats (CES) ; Christian Dellacherie, secrétaire général de Bridge, syndicaliste, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental ; Edouard Martin, président de Bridge, ancien député européen ; Philippe Morvannou, trésorier de Bridge, expert auprès des comités d’entreprise.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/20/la-premiere-des-priorites-est-celle-de-la-sobriete-energetique_6122852_3232.html>
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10- L'Inde mise sur la bouse de vache, une source d'énergie renouvelable prometteuse, AFP, 20/04/22, 09:00
Bhuvan Bagga

Dans le nord de l'Inde, une centrale biomasse transforme fumier et bouse de vache en énergie, dans le cadre d'un projet pilote qui entend contribuer à réduire la pollution atmosphérique tout en bénéficiant aux fermiers de la région.
Les foyers des communautés rurales en Inde utilisent depuis toujours comme combustibles les bouses et le fumier, qu'ils font sécher en galettes au soleil.
Cette pratique polluante a perduré malgré les efforts du gouvernement pour l'éliminer progressivement et la remplacer par des bouteilles de gaz subventionnées.
Les villages de la périphérie d'Indore, capitale de l'État du Madhya Pradesh, peuvent désormais tirer profit de leur fumier, grâce au projet pilote d'une centrale biomasse qui s'en sert pour fournir de l'énergie à la ville.
"Nous avons une bouse de très bonne qualité, et nous la conservons propre pour nous assurer qu'elle rapporte le meilleur prix", explique à l'AFP l'agriculteur Suresh Sisodia.
– "Argent du fumier" –
Son exploitation compte parmi les nombreux bénéficiaires du projet dit "Gobardhan", "argent du fumier" en hindi, né avec la centrale biomasse dans le voisinage.
Elle a été inaugurée par le Premier ministre Narendra Modi en personne en février dernier.
Le fermier de 46 ans tire 218 euros par camion de fumier frais destiné à la centrale, soit plus que le revenu mensuel moyen d'un foyer agricole en Inde.
L'exploitation de M. Sisodia compte 50 têtes de bétail. Il compense occasionnellement ses coûts en vendant du fumier comme engrais, mais il espère désormais une source de revenus plus durable.
"Les agriculteurs le ramassent une fois tous les six ou douze mois, et certaines saisons, ils ne le font pas. Mais la centrale pourrait nous fournir un revenu régulier", dit-il, ajoutant que sa ferme produit suffisamment de fumier pour remplir un camion toutes les trois semaines.
Les excréments de son bétail sont transportés jusqu'à la centrale qui les mélange à des déchets ménagers pour produire du méthane inflammable et un résidu organique qui peut retourner dans les fermes comme engrais.
À terme, la centrale devrait traiter 500 tonnes de déchets par jour, dont au moins 25 tonnes d'excréments de bovins, ce qui suffirait à alimenter le système de transport public d'Indore, avec un surplus considérable.
– "Garanties de paiement" –
"Une moitié alimentera les bus d'Indore et l'autre moitié sera vendue à des clients industriels", a affirmé à l'AFP le patron de la centrale, Nitesh Kumar Tripathi.
Le projet "Gobardhan" s'est heurté à maints obstacles, comme le mauvais état des routes dans cette zone rurale, rendant difficile l'accès des camions aux fermes où collecter le combustible naturel.
Les agriculteurs se sont d'abord montrés suspicieux, redoutant qu'il s'agisse d'un plan d'enrichissement sur leur dos. Ils ont ensuite exigé des "garanties de paiements rapides et réguliers" avant de s'engager, a déclaré Ankit Choudhary, en charge des fournisseurs potentiels qu'il sollicite dans les villages.
Le gouvernement de M. Modi fonde de grands espoirs sur cette initiative et s'est engagé à installer 75 autres centrales biomasse au cours des deux prochaines années.
L'exploitation de sources d'énergies alternatives est une nécessité urgente pour le pays qui dépend du charbon afin de satisfaire près des trois quarts des besoins énergétiques de 1,4 milliard d'habitants.
Les villes indiennes sont parmi les centres urbains les plus pollués du monde. La pollution atmosphérique est responsable de plus d'un million de décès par an en Inde.
– Errance des vaches sacrées –
"Gobardhan" ne manque pas de séduire les nationalistes hindous, principal électorat de M. Modi, et tous ceux pour qui les vaches sont sacrées.
Sous leur houlette, des "justiciers des vaches" ont décimé les abattoirs de bovins qui appartenaient généralement à des musulmans et lynché quiconque était soupçonné de contribuer à leur abattage.
Mais ces politiques religieuses centrées sur les bovins ont eu pour conséquence l'abandon des vaches qui ne donnent plus de lait et qui errent désormais partout dans le pays.
Les partisans du gouvernement, comme Malini Laxmansingh Gaur, ancienne maire d'Indore, espèrent que ces centrales biomasse inciteront les agriculteurs à conserver leurs vaches.
"Ce revenu supplémentaire permettra à la fois d'assainir les villages et de lutter contre l'errance des bestiaux", assure-t-elle à l'AFP.
<https://information.tv5monde.com/info/l-inde-mise-sur-la-bouse-de-vache-une-source-d-energie-renouvelable-prometteuse-453519>
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11- La chimie parie sur les chaudières biomasse pour se décarboner et se détacher du gaz, AFP, 20/04/22, 18h22

Le plan de relance a permis d'accélérer les projets de décarbonation de l'industrie chimique française qui compte notamment sur les chaudières biomasse pour se passer des combustibles fossiles et réduire sa dépendance au gaz importé, a indiqué France Chimie mercredi.
"Deux tiers des émissions évitées" de l'industrie chimique française proviendront de "14 projets de chaudières biomasse qui vont être lancés", a indiqué mercredi Luc Benoit-Cattin, président de France Chimie lors d'une conférence de presse. 
Pour le secteur, la "décarbonation de la chaleur" (c'est à dire se passer d'énergie fossile pour produire de la vapeur) est un "point clé", a-t-il souligné, ce pôle représentant environ "50% des émissions de CO2 de la chimie".
"On est très mobilisés pour poursuivre ces investissements de décarbonation de la chaleur et on souhaite une prolongation des appels à projets qui ont connu un vrai succès", a ajouté le responsable de France Chimie, qui fédère 1.200 groupes ou entreprises réunissant 220.000 salariés.
Les investissements dans des chaudières biomasse ou alimentées par des "combustibles solides de récupération" permettent aussi de "diminuer" la dépendance au gaz importé, a-t-il noté.
Le responsable a souligné que sur les 200 projets industriels accompagnés par des aides publiques dans le cadre du plan de relance, 25% portent sur la transition énergétique ou le recyclage chimique du plastique, tandis que 35% sont consacrés au développement de "filières d'excellence" dont la moitié pour des "produits biosourcés" ou des "matériaux d'excellence destinés aux batteries automobiles".
Pour l'avenir, le secteur affiche un objectif de baisse de ses émissions de 26% en 2030 (par rapport à 2015) en travaillant sur "l'efficacité énergétique, la décarbonation de la chaleur et l'abattement des gaz les plus émissifs, notamment le protoxyde d'azote et les HFC", a rappelé M. Benoit-Cattin.
Pour y parvenir, l'industrie chimique prévoit d'investir dans des équipements notamment via le plan France 2030 pour la production d'hydrogène vert, la capture et valorisation du CO2 et l'électrification des procédés.
France Chimie et la Banque Publique d'investissement (BPI) présenteront aussi le 10 mai une "cartographie" des 250 start-ups de la chimie recensées en France, notamment celles de la chimie verte en plein développement.
La chimie est "un maillon intermédiaire" essentiel qui doit permettre à beaucoup d'autres secteurs de se décarboner, comme celui des batteries dans l'automobile ou des produits d'isolation dans le bâtiment, a souligné M. Benoit-Cattin.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-chimie-parie-sur-les-chaudieres-biomasse-pour-se-decarboner-et-se-detacher-du-gaz_162971>
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12- Ports bloqués, embouteillages de navires... le monde n'est toujours pas sorti de la crise du Covid-19, Novethic, 20/04/22

Depuis le début du mois de mars, Pékin a annoncé le confinement de plusieurs villes chinoises dont Shanghai, le plus grand port de porte-conteneurs du monde. Sa mise à l'arrêt a des répercussions dans le monde entier, bloquant le chargement et déchargement de centaine de navires. Une situation qui montre, une fois encore, la vulnérabilité du système d'approvisionnement mondial et la très grande dépendance de l'Union européenne à la Chine alors que des pénuries pourraient se dessiner d'ici la fin du mois de mai. 
C’est l'un des poumons industriels et économiques du pays et il est à l’arrêt. Depuis la fin du mois de mars, les 25 millions d’habitants que compte Shanghai sont confinés. Et ce n’est pas la seule ville concernée. La politique zéro Covid de la Chine a ainsi mis sous cloche 45 cités dans le pays soit environ 400 millions de personnes, calcule l’économiste Lu Ting de Nomura Holdings. Si l’attention des Occidentaux est aujourd’hui portée sur le conflit russo-ukrainien, les impacts de ces confinements drastiques en Chine sont pourtant cruciaux. Et de fait, les ports chinois sont un des rouages essentiels de l’approvisionnement mondial alors que 90 % du commerce transite par les mers, selon l’Organisation maritime internationale (OMI).
"On a exactement ce qu’on craignait : une fermeture du système portuaire chinois qui affecte l'approvisionnement mondial. Shanghai, c’est 44 millions de conteneurs par an soit 250 000 à la semaine. Le retard accumulé est massif", explique Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar). Scott Gottlieb, chercheur à l’American Enterprise Institute (AEI) a partagé sur Twitter une carte particulièrement frappante. On y voit des centaines et des centaines de navires commerciaux bloqués au port de Shanghai, attendant d’être chargés ou déchargés. Dans ces containers : des pneus, des vêtements, des chambres à air, des biens de consommation dont une partie devait approvisionner la France et l’Europe. Aujourd’hui, un container sur deux arrivant à Marseille vient de Chine.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/bouchons-impressionnants-de-navires-signe-que-le-monde-n-est-toujours-pas-sorti-de-la-crise-150727.html>
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13- Chronique. « Sommé de prendre le virage écologique, le secteur de l’énergie cherche à séparer fossiles et renouvelables », Le Monde, 21/04/22, 11h00 
Jean-Michel Bezat

Electriciens et pétroliers sont tentés de séparer leurs activités pour séduire les investisseurs, dans un contexte de défiance persistante des marchés envers l’or noir, explique Jean-Michel Bezat, journaliste économique au « Monde ».
Chronique. Plaire à la Bourse et attirer les capitaux ! Le secteur de l’énergie, lui aussi sommé de prendre le virage de la transition écologique, cherche à séparer le « noir » du « vert », les carburants fossiles des sources d’énergie renouvelables. Cette tendance travaille les compagnies pétrolières et les groupes d’électricité européens, tous soucieux de séduire les investisseurs pour financer l’innovation et le développement de projets très capitalistiques.
L’italien Eni sera le premier à franchir le pas, si l’on exclut le danois Dong, rebaptisé Orsted fin 2017 après avoir revendu ses actifs oil & gas pour se focaliser sur la seule production d’électricité zéro carbone. En 2022, Eni prévoit d’introduire à la Bourse de Milan ses actifs dans les renouvelables, la recharge de véhicules électriques, les services énergétiques et la fourniture aux particuliers. Nommée Plenitude et valorisée au moins 10 milliards d’euros, la société sera majoritairement détenue par sa maison mère et devrait générer un résultat opérationnel bien supérieur à ses bénéfices actuels.
> Lire aussi : Orsted, récit d’une transition écologique à marche forcée d’un énergéticien danois
Royal Dutch Shell n’en est pas là. Fin 2021, en prenant 0,5 % du capital du géant anglo-néerlandais, Daniel Loeb et son fonds activiste Third Point affichaient leur volonté de séparer les technologies bas carbone, en plein essor, des métiers historiques (extraction de pétrole et de gaz, raffinage, pétrochimie…). Plus de visibilité et de cohérence permettrait de rassurer les investisseurs, qui appliquent une « décote de conglomérat » à la major centenaire, comme à ses concurrentes. La valeur combinée des deux entités dépasserait de plusieurs dizaines de milliards celle de la société actuelle.
Actionnaires pro-climat
M. Loeb a reçu un accueil glacial du patron de Shell. Ben van Beurden assure que seules des compagnies ayant sa puissance financière et son expertise technique peuvent accompagner la sortie des énergies fossiles. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, n’a pas dit le contraire : « Si nous avons changé le nom de Total en TotalEnergies, ce n’est pas pour séparer les énergies. »
Le britannique BP ne veut pas non plus en entendre parler, contre l’analyse de son ex-patron (1995-2007). John Browne constate, dans une tribune publiée en janvier par le magazine américain Time, que les activités bas carbone « ont une croissance rapide, sont moins intensives en capital et bénéficient d’une prime des investisseurs ». Tout le contraire, selon lui, des hydrocarbures.
> Lire aussi « Un actionnaire activiste sera peut-être à l’origine de l’adaptation d’un mastodonte du pétrole à la transition énergétique »
Malgré la flambée des cours de l’or noir, les actions pétrolières ne suivent pas – preuve d’une défiance persistante des marchés quant à l’avenir d’un secteur attaqué par des actionnaires activistes pro-climat de plus en plus offensifs. Les entreprises qui ont franchement mis le cap sur la production d’électricité sans émission de CO2 affichent, elles, un meilleur parcours en Bourse sur cinq ans : l’italien Enel (+ 148 %), l’espagnol Iberdrola (+ 99 %) ou le portugais EDP Renouvelables (+ 238 %). Même « Hercule », le projet avorté de réorganisation d’EDF, prévoyait de loger les énergies propres dans une filiale « EDF vert », ouverte aux capitaux privés.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/21/somme-de-prendre-le-virage-ecologique-le-secteur-de-l-energie-cherche-a-separer-fossiles-et-renouvelables_6123088_3234.html>
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14- EDF de plus en plus inquiet pour son parc nucléaire, en raison de problèmes de corrosion, Le Monde, 21/04/22, 11h53 
Adrien Pécout

Des fissures sur des tuyauteries, en particulier sur le système d’injection de sécurité, ont été détectées sur plusieurs réacteurs. Les investigations se poursuivent alors que, mercredi 20 avril, en fin de journée, à peine 30 réacteurs sur 56 étaient en fonctionnement. 
La France doit-elle redouter un problème générique pour l’ensemble de son parc nucléaire, principale source d’électricité du pays ? Un phénomène de corrosion – dite « sous contrainte » – préoccupe le secteur depuis plusieurs mois déjà. En cause, des fissures sur des tuyauteries de réacteurs, en particulier sur leur système d’injection de sécurité. Une pièce importante : grâce à de l’eau borée, ce système de sauvegarde a vocation à refroidir le circuit primaire en cas d’accident.
Des contrôles ont déjà détecté des fissures sur cinq réacteurs, entre le second semestre 2021 et le début 2022 : deux à Civaux (Vienne), deux à Chooz (Ardennes) et un à Penly (Seine-Maritime). Le 14 avril, sur son site Internet, le groupe Electricité de France (EDF) a procédé à une discrète mise à jour de la situation. Au moins quatre autres réacteurs pourraient être concernés : à Flamanville (Manche), Golfech (Tarn-et-Garonne), Cattenom (Moselle) et Chinon (Indre-et-Loire). Pour chacun d’eux, un doute subsiste, après des contrôles « par ultrasons sur des portions de tuyauterie », précise la note d’information. Les investigations se poursuivent pour « caractériser la nature et l’origine » de ces indications.
> Lire aussi Pourquoi le candidat Emmanuel Macron veut nationaliser EDF
Autrement dit : sous réserve d’une expertise complémentaire, le problème pourrait affecter tous les paliers du parc nucléaire français. C’est déjà le cas pour tous les modèles de 1 450 mégawatts (MW) – ceux de Civaux et Chooz, les plus récents et les plus puissants –, ainsi que pour au moins un réacteur de 1 300 MW – à Penly, en attendant les conclusions pour ceux de Flamanville, Golfech et Cattenom. La question pourrait donc aussi, avec Chinon, s’étendre à la catégorie des réacteurs de 900 MW. Soit celle la plus ancienne et la plus répandue, puisque 32 des 56 réacteurs du parc nucléaire relèvent de cette puissance-là.
« Découpe et expertise en laboratoire »
Les organismes chargés de la sûreté nucléaire en France se gardent de toute conclusion hâtive. « Le résultat du contrôle par ultrasons confirme la nécessité d’aller découper la soudure pour l’expertiser en laboratoire », indique Julien Collet, directeur général adjoint de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). « Cette découpe, effectuée par EDF et autorisée par l’ASN, va commencer d’ici à fin avril pour une expertise en laboratoire dont nous aurons les résultats courant mai. »
> Lire aussi Le groupe EDF se prépare à une année noire
La présence d’échos révélés par ultrasons ne signifie pas nécessairement l’existence de fissures. « Il est trop tôt pour savoir si tous les réacteurs du parc sont concernés par le phénomène de corrosion sous contrainte », souligne Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. « L’écho peut être lié à de la corrosion sous contrainte, à une particularité de la tuyauterie, ou bien à d’autres types de dégradation », précise M. Collet. « Aujourd’hui, EDF ne dispose pas de dispositif de contrôle non destructif adapté à la corrosion sous contrainte, il est indispensable d’attendre la découpe et l’expertise en laboratoire », ajoute-t-il.
Contacté, EDF indique qu’« il n’existe pas de retour d’expérience en France et à l’international concernant le phénomène de corrosion sous contrainte rencontré sur les tuyauteries du circuit d’injection de secours, excepté un cas au Japon ». Il s’agit d’un phénomène « bien connu dans l’industrie et l’industrie nucléaire, mais pas sur ce type de matériau, sur ce type de circuit ».
Mise à l’arrêt provisoire
Dans une note précédente publiée en février, l’électricien précisait que « les premières expertises réalisées en laboratoire montrent une propagation lente du phénomène et une profondeur limitée des fissures, qui varient de 0,75 mm à 5,6 mm au maximum (à comparer à l’épaisseur des tuyauteries de près de 30 mm) ».
Tout contrôle nécessite une mise à l’arrêt provisoire. Dans certains cas, l’exploitant ne prévoit pas de reconnexion au réseau électrique avant le mois de décembre, par exemple, pour la centrale de Chooz, et pour au moins un réacteur à Civaux et à Flamanville.
> Lire aussi EDF annonce de nouveaux arrêts de centrales nucléaires pour opérer des « contrôles »
Ces problèmes de corrosion affaiblissent d’autant plus la disponibilité du parc nucléaire. Le Covid-19 avait déjà mis à mal le calendrier, que ce soit pour les opérations de maintenance ponctuelles ou pour les visites approfondies auxquelles chaque réacteur – comme ceux de Civaux, Penly ou Golfech dernièrement – se livre tous les dix ans.
Mercredi 20 avril, en fin de journée, à peine plus de la moitié du parc nucléaire était en fonctionnement. Soit 30 réacteurs sur 56, selon les données d’EDF transmises au Monde. Ce qui revient à une puissance de 30,6 gigawatts (GW), sur un maximum théorique de 61,3 GW.
Une faible disponibilité du parc qui pourrait coûter cher
Pour l’année en cours, EDF s’attend à un niveau historiquement bas de production nucléaire, entre 295 et 315 térawattheures (TWh). Des niveaux jamais observés dans le pays depuis 1991, avant même le raccordement au réseau des réacteurs de Chooz et de Civaux.
Cette faible disponibilité du parc pourrait coûter cher au groupe. D’autant que son actionnaire principal, l’Etat, le met déjà fortement à contribution. Au nom du « bouclier tarifaire » annoncé à l’automne 2021, le gouvernement lui demande de brader encore un peu plus d’électricité à ses propres concurrents pour contenir la hausse des factures d’électricité des ménages.
> Lire aussi Des réacteurs nucléaires à l’arrêt en raison d’un problème de corrosion « sérieux et inattendu »
Entre sa production à la baisse et les mesures gouvernementales, l’électricien anticipait déjà en mars, pour 2022, une perte de 26 milliards d’euros sur son résultat brut d’exploitation (ebitda). Un montant considérable, puisque l’excédent d’EDF était de l’ordre de 18 milliards d’euros en 2021, pour un chiffre d’affaires de 84,5 milliards d’euros et une dette de 43 milliards d’euros.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/21/edf-de-plus-en-plus-inquiet-pour-son-parc-nucleaire-en-raison-de-problemes-de-corrosion_6123074_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Nucléaire : les centrales d'EDF inquiètent de plus en plus <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-les-centrales-dedf-inquietent-de-plus-en-plus-1401865>, Les Echos, 20/04/22, 23:33
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15- Union européenne : se passer du gaz russe et atteindre les objectifs climatiques, c’est possible, Novethic, 21/04/22
Concepcion Alvarez

Si un embargo sur le pétrole russe est dans les tuyaux de Bruxelles, des sanctions sur le gaz sont pour l'instant écartées. Pourtant, de nombreux spécialistes estiment qu'il serait possible pour l'Union européenne de réduire fortement ses importations dans un premier temps puis de se passer complètement du gaz russe d'ici 2025. Cela passe par le déploiement rapide et massif d'énergies propres, par des mesures d'efficacité énergétique et l'électrification des usages. De quoi atteindre les objectifs climatiques fixés par l'Accord de Paris. 
Pour l’instant, c’est niet. Si l’Union européenne est parvenue à se mettre d’accord sur un embargo sur le charbon russe, et devrait prochainement annoncer des sanctions sur le pétrole russe, elle ne va pas bannir le gaz russe de si tôt. Pourtant, de nombreux chercheurs estiment qu’il serait possible de s’en passer à court et moyen-terme, et, dans le même temps, d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l'Accord de Paris. Un coup double qui devrait inciter les 27 à se pencher sérieusement sur le sujet car plus que jamais sécurité énergétique et sécurité climatique sont liées.   
Selon un rapport publié fin mars par plusieurs think-tanks européens, l’UE pourrait en effet se passer du gaz russe d’ici 2025. Les importations européennes pourraient être réduites des deux-tiers grâce aux énergies propres et à l’efficacité énergétique. Cela suppose de mettre en œuvre le plan "Fit for 55" de la Commission européenne visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030, et d’aller un peu plus loin encore sur le renouvelable, l’efficacité énergétique et l'électrification. Pour le tiers restant, il s’agit d’importer du gaz d’ailleurs via les infrastructures existantes. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/union-europeenne-se-passer-du-gaz-russe-et-atteindre-les-objectifs-climatiques-c-est-possible-150728.html>
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16- Victoire écologique face à un projet de parc d’attraction titanesque, Mr Mondialisation, 21/04/22

Victoire pour les défenseurs de l’environnement et de la biodiversité. Le projet de développement du parc à thème « the London Resort » dans la péninsule du Swanscombe en Grande-Bretagne vient récemment d’être abandonné. En effet, s’étendant sur plus de 465 hectares, le projet risquait de grandement impacter l’intégrité et le développement de la faune et flore présentent dans la région. Toutefois, les représentants du futur parc, proposé en tant que « projet d’infrastructure d’importance nationale » (NSIP), ont d’ores et déjà annoncé qu’ils réintroduiraient la demande d’un permis de construction d’ici fin 2022. Cette victoire pourrait donc être de courte durée..
La compagnie à l’origine de la création du London Resort, gigantesque parc à thème situé sur les rives de la Tamise dans le Kent, a récemment annoncé avoir temporairement mis en pause son développement après avoir essuyé de nombreux retards depuis le lancement du projet en 2014.
Vue du ciel des terres ciblées avant le début des travaux :
>> Suite à lire et à voir à :
<https://mrmondialisation.org/victoire-ecologique-face-a-un-projet-de-parc-dattraction-titanesque/>
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17- Comment voyager bas carbone en France d’ici 2050 ?, GoodPlanet mag’, 21/04/22
Julien Leprovost

L’impératif de réduire de 80 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 implique de revoir la mobilité et se répercute donc sur la manière de voyager. Le think-tank The Shift Project s’est penché sur la mobilité longue distance, c’est-à-dire les trajets de plus de 80 km à vol d’oiseau (et 100 km par la route) dans le cadre de son Plan de Transformation de l’Économie Française. Ce plan propose des pistes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France et à quelques mois des grandes vacances, il donne l’occasion se pencher sur les moyens à mettre en œuvre pour aller vers une mobilité bas carbone.
Les déplacements longues distance des Français en quelques chiffres
Le think-tank a décidé de partir des habitudes de déplacements des Françaises et des Français sur longue distance. Il ressort qu’un résident français parcourt en moyenne plus de 7 600 km cumulés par an. Béatrice Jarrige, cheffe de projet « Mobilité Longue Distance » au Shift Project et autrice du rapport Voyager bas carbone : « la mobilité longue distance dépend des énergies fossiles et émet une part non-négligeable des émissions de gaz à effet de serre. Les déplacements longue distance des Français émettent plus de 41 millions de tonnes de CO2 par en France, soit 9 % des émissions de gaz à effet de serre du pays chaque année ».
86 % des voyages longues distances sont effectués en France métropolitaine. Un tiers des déplacements est effectué afin de rendre des visites à la famille ou aux proches tandis que les vacances représentent 26 % des motifs de déplacement. La voiture reste dominante puisqu’elle assure 72 % des déplacements de longue distance, 14 % se font par le train, 9 % par avion et moins de 3 % par autocar.
L’avion demeure le mode de transport le plus polluant en raison de son empreinte carbone et de la longueur des distances parcoures. Même si ce dernier représente moins 2 % des voyages, il compte pour un peu moins du tiers des distances parcourues et un tiers des émissions de GES des déplacements longs. « En fait, les déplacements en avion sont surtout associés aux vacances. Lors de la dernière décennie, la fréquence de ce type de voyage a sensiblement augmenté. Par contre, l’avion est très peu utilisé pour les déplacements professionnels », précise Béatrice Jarrige.
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/2022/04/21/comment-voyager-bas-carbone-en-france-dici-2050/>
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18- Se sevrer du gaz russe pèserait lourdement sur l'économie européenne, selon un responsable du FMI, AFP, 22/04/22, 20:00
Delphine Touitou

L'Europe peut se passer du gaz russe au cours des six prochains mois mais, au-delà, l'impact économique serait sévère, souligne Alfred Kammer, le directeur Europe du FMI, qui préconise une série de mesures alternatives comme réduire la consommation pour constituer des stocks.
"Au cours des six prochains mois, l'Europe peut s'accommoder d'une interruption totale", a déclaré le responsable allemand du Fonds monétaire international lors d'un entretien avec l'AFP en marge des réunions de printemps à Washington.
En été, les besoins sont moins importants et les pays européens pourraient aussi puiser dans leurs stocks. Pour autant, la réduction des stocks à des niveaux critiques entraînerait de fortes pressions à la hausse sur les prix qui sont déjà à des niveaux record, met en garde le responsable.
"En revanche, si l'interruption devait durer jusqu'à l'hiver, voire sur une plus longue période, cela aurait des effets (négatifs) importants" sur l'économie européenne, a poursuivi M. Kammer, pointant du doigt le sérieux risque de coupures pendant l'hiver.
La Russie est le plus grand fournisseur de gaz naturel d'Europe. 
L'interruption des importations de gaz, en rétorsion à l'invasion russe en Ukraine, est une des options discutées au sein des pays occidentaux pour faire pression sur Moscou pour qu'elle cesse les hostilités. Mais la Russie pourrait, elle-même, décider de couper le robinet mettant en péril les approvisionnements en Europe.
Le FMI a calculé qu'une interruption totale des approvisionnements en gaz et en pétrole russe pourrait potentiellement coûter 3% à l'économie de l'Union européenne.
L'estimation de l'impact reste soumise à une grande incertitude puisque l'on ne peut pas, par exemple, prédire aujourd'hui si l'hiver prochain sera long et rigoureux. 
Mais face au potentiel effet sur l'économie, Alfred Kammer recommande des mesures alternatives d'urgence.
"Il n'y a pas d'option unique susceptible d'avoir un impact important" à elle seul, admet-il. "Mais l'accumulation de nombreuses petites mesures auront un impact plus important".
L'une des mesures est la recherche de sources d'approvisionnement alternatives et les pays ont déjà commencé à le faire en se tournant vers l'Algérie ou la Norvège, souligne-t-il.
Les consommateurs ont également un rôle important à jouer pour participer à l'effort collectif.
Les gouvernements peuvent sensibiliser leur population via "des campagnes d'information pour réduire la consommation d'énergie".
- Consommateur -
"Le consommateur peut agir dès maintenant", insiste le responsable de l'institution. "Et réduire la consommation d'énergie permet de stocker davantage de gaz (...) qui permettra d'atténuer les effets de coupures ultérieures" potentielles.
Pour accélérer leur transition énergétique, les populations les plus vulnérables pourraient, elles, se voir proposer des subventions, suggère-t-il également.
Toutes ces mesures ont un effet "modeste" si elles sont prises indépendamment les unes des autres. Mais additionnées, il y aura un effet d'accumulation.
Bien que la guerre en Ukraine ait fortement ralenti la croissance en Europe, Alfred Kammer estime que "la reprise ne va pas dérailler".
"Nous ne voyons pas de récession", a-t-il ajouté. Les grandes économies de la zone euro, exception faite de l'Espagne, seront "faibles en 2022" et un trimestre ou deux de croissance proche de zéro voire une récession technique avec deux trimestres négatifs ne sont pas exclus.
Mais le FMI s'attend à ce que ces économies se reprennent au second semestre de cette année.
- "Une aubaine" -
Parallèlement, au défi énergétique posé par l'offensive russe, les pays européens sont confrontés à la crise des réfugiés qui fragilisent les budgets de certaines économies comme celui de la Pologne qui a accueilli de nombreux Ukrainiens.
L'enjeu est qu'un maximum des cinq millions de personnes ayant fui le conflit puissent retourner en Ukraine pour aider à la reconstruction du pays.
"Certains de ces réfugiés resteront en Europe, j'en suis sûr", poursuit Alfred Kammer. Mais ce n'est pas une mauvaise chose, c'est même "une aubaine" si l'intégration est réussie, selon lui, pour les pays confrontés au vieillissement de leur population et au manque de main d'oeuvre.
"Il ne faudrait toutefois pas qu'ils soient en trop grand nombre" car cela compromettrait alors la reprise de l'Ukraine.
<https://information.tv5monde.com/info/se-sevrer-du-gaz-russe-peserait-lourdement-sur-l-economie-europeenne-selon-un-responsable-du>
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En images
19- Prix de l'énergie : comment la ville de Niort parvient-elle à réduire sa facture d'électricité et de chauffage ?, France 2, journal de 13h, 19/04/22

Les prix de l'énergie augmentent, mais pas les budgets. Alors à Niort (Deux-Sèvres), la mairie a pris de grandes décisions pour réduire la facture.
Face aux prix de l'énergie qui augmentent, les communes cherchent des solutions. À Niort (Deux-Sèvres), pour réduire la facture, la mairie a décidé d'éteindre l'éclairage public la nuit et de baisser le chauffage. "L'extinction de l'éclairage public dans les quartiers résidentiels permet une économie de 25 000 euros par heure d'extinction", précise Gwenaël Dubé, responsable technique.
Diminution du chauffage dans les bâtiments publics
Le centre-ville reste quant à lui allumé. Grâce à ces coupures et l'éclairage à LED, la ville a divisé par trois sa facture. Une solution approuvée par la majorité des habitants. L'autre levier pour réduire drastiquement les dépenses énergétiques de la ville est le chauffage. Depuis la mi-mars, la température a été baissée dans tous les bâtiments publics. Par exemple, elle a été baissée de 21 à 19°C à la mairie de la ville. 
> Reportage à voir à : 
<https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/prix-de-l-energie-comment-la-ville-de-niort-parvient-a-reduire-sa-facture-d-electricite-et-de-chauffage_5090362.html>
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