[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (jeudi 3 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 3 Fév 07:01:11 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Une batterie lithium-soufre pourrait quintupler l'autonomie des véhicules électriques <https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/voiture-electrique-batterie-lithium-soufre-pourrait-quintupler-autonomie-vehicules-electriques-96294/>, Futura-sciences avec l'agence ETX Daily Up, 24/01/22
2- Lithium géothermique : les premiers kilogrammes ont été extraits en Alsace <https://www.actu-environnement.com/ae/news/lithium-geothermique-extraction-alsace-eramet-38968.php4>, Actu-environnement, 24/01/22
3- De nouveaux projets d'aménagement reçoivent le label Écoquartier <https://www.actu-environnement.com/ae/news/label-ecoquartier-2021-38967.php4>, Actu-environnement, 24/01/22
4- En Europe, la voiture électrique a dépassé le diesel en Europe <https://www.avere-france.org/en-europe-la-voiture-electrique-a-depasse-le-diesel-en-europe/>, Avere France, 24/01/22
5- Le projet de ville flottante des Nations Unies <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Le-projet-de-ville-flottante-des-Nations-Unies-1783390>, Paris Match, 25/01/22, 06h00 
6- Tribune. Energie : « La confiance, fragile, réside dans les Etats, bien plus que dans le marché » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/25/energie-la-confiance-fragile-reside-dans-les-etats-bien-plus-que-dans-le-marche_6110901_3232.html>, Le Monde, 25/01/22, 13h00
7- Pourquoi la croissance du marché de panneaux solaires photovoltaïques pourrait devenir une menace pour le climat <https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/energie-solaire-croissance-marche-panneaux-solaires-photovoltaiques-pourrait-devenir-menace-climat-96307/>, Futura-sciences, 25/01/22
8- Géopolitique de la transition énergétique : le « facteur hydrogène » <https://www.connaissancedesenergies.org/geopolitique-de-la-transition-energetique-le-facteur-hydrogene-220125>, Connaissances des énergies, 25/01/22
9- En bref. Un palmarès des zones urbaines les plus vertes <https://www.actu-environnement.com/ae/news/palmares-zones-urbaines-vertes-nice-38977.php4>, Actu-environnement, 25/01/22
10- Biométhane : Suez s'engage dans la méthanation à Pau <https://www.actu-environnement.com/ae/news/biomethane-methanation-suez-pau-38978.php4>, Actu-environnement, 25/01/22
11- Décryptage. Le Brompton, étonnant vélo culte des urbains <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/26/le-brompton-etonnant-velo-culte-des-urbains_6110974_3234.html>, Le Monde, 26/01/22, 01h48
12- Chronique. La hausse des prix de l’énergie est là, « la fin du monde attendra encore un peu » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/26/face-a-la-hausse-des-prix-de-l-energie-la-fin-du-monde-attendra-encore-un-peu_6111052_3234.html>, Le Monde, 26/01/22, 14h05
13- Tribune. « Il faut transformer l’infrastructure de l’économie, pour rendre possible une sobriété systémique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/26/il-faut-transformer-l-infrastructure-de-l-economie-pour-rendre-possible-une-sobriete-systemique_6111079_3232.html>, Le Monde, 26/01/22, 15h30 
14- Au Pérou, nouvelle fuite limitée de brut depuis la raffinerie de Repsol <https://information.tv5monde.com/info/au-perou-nouvelle-fuite-limitee-de-brut-depuis-la-raffinerie-de-repsol-442113>, AFP, 26/01/22, 21:00
15- La ville de Los Angeles va interdire tout nouveau forage pétrolier sur son territoire <https://information.tv5monde.com/info/la-ville-de-los-angeles-va-interdire-tout-nouveau-forage-petrolier-sur-son-territoire-442166>, AFP, 27/01/22, 08:00
16- TotalEnergies abandonne son projet de bâtiment à Polytechnique <https://reporterre.net/TotalEnergies-abandonne-son-projet-de-batiment-a-Polytechnique>, Reporterre, maj le 28/01/22 à 10h43
17- Fusion nucléaire : pour la première fois, des scientifiques ont obtenu un plasma brûlant <https://usbeketrica.com/fr/article/fusion-nucleaire-pour-la-premiere-fois-des-scientifiques-ont-obtenu-un-plasma-brulant>, Usbek & Rica, 28/01/22
18- Linky : les électrosensibles gagnent leur procès contre Enedis condamné à “dépolluer l’électricité” <https://www.phonandroid.com/linky-les-electrosensibles-gagnent-leur-proces-contre-enedis-condamne-a-depolluer-lelectricite.html>, PhonAndroid, 28/01/22
19- Reportage. La marée noire au Pérou « a couvert tout l’écosystème et a entraîné des pertes irréparables » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/31/maree-noire-au-perou-des-pertes-irreparables_6111698_3244.html>, Le Monde, maj le 01/02/22 à 05h11
En audio
20- Argenteuil : Monet, les platanes, et le centre commercial <https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-mardi-25-janvier-2022>, France Inter, Camille passe au vert, 25/02/22, 14h33

Bien à vous,
Florence

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INNOVATIONS DU JOUR : — Des chercheurs américains affirment avoir accompli une percée technologique dans la chimie de la batterie lithium-soufre grâce à du Kevlar recyclé. A clé, une endurance inédite qui pourrait atteindre les 1 000 cycles. (cf. item 1)
— L'unité d'extraction de lithium construite sur une centrale géothermique d'Alsace a délivré ses premiers cristaux en décembre 2021. Le procédé employé est, en plus, presque neutre en carbone. (cf. item 2)
— Des scientifiques sont parvenus à obtenir un plasma auto-entretenu, « brûlant » en anglais, c’est-à-dire un plasma qui se chauffe principalement par lui-même, selon une étude parue dans Nature. Une avancée majeure pour les spécialistes de fusion nucléaire. (cf. item 17 & suite)
RECONNAISSANCES DU JOUR : — Le label Ecoquartier a été attribué a 42 opérations d’aménagement ou de renouvellement urbain réparties en métropole et en Outre-mer. (cf . item 3)
— Face au péril de la montée des eaux, l’organisme international Onu-Habitat soutient le projet d’une cité aquatique de quelque 10 000 habitants. Un espoir pour les États « Titanic » du Pacifique. (cf. item 5)
INTERROGATION DU JOUR : Avec l'explosion du marché du solaire photovoltaïque annoncée pour les années à venir, la demande en aluminium va elle aussi grimper en flèche. L'ennui, c'est qu'à l'heure actuelle, l'industrie de l'aluminium émet... beaucoup de dioxyde de carbone (CO2). (cf. item 7)
CITATION DU JOUR : "L’'hydrogène est de plus en plus considéré comme une pièce manquante du puzzle de la transition énergétique pour décarboner les secteurs les plus difficiles en matière de réduction des émissions", indique l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) (cf. item 8)
PALMARÈS DU JOUR : Parmi les zones urbaines les plus vertes de France, se trouvent Saint-Denis et Marseille, mais c'est Nice qui arrive au premier rang, avec 75,72 % de sa superficie occupée d'espaces verts. (cf. item 9)
ENGAGEMENT DU JOUR : En 2023, de nouvelles unités de méthanisation de Suez valoriseront des boues d’épuration sur le site industriel Cap Ecologia, près de Pau. Elles serviront aussi à produire du méthane de synthèse et du « biochar ». (cf. item 10)
SUCCÈS DU JOUR : Fabriqués dans une usine de l’ouest de Londres et prisés par des utilisateurs enthousiastes à travers le monde, les cycles pliables Brompton connaissent un succès amplifié depuis deux ans. (cf. item 11)
CHRONIQUES DU JOUR : — Les dirigeants occidentaux et chinois semblent faire le choix d’une mise entre parenthèses de la lutte climatique pour régler leurs crises sociales. (cf. item 12)
— Un projet de complexe avec cinéma, centre commercial et logements fait des mécontents à Argenteuil. (cf. item 20)
CHIFFRES DU JOUR : — Quelque 160 000 voitures diesel ont été immatriculées en Europe au cours du mois de décembre contre 176 000 voitures électriques. (cf. item 4)
— Avec 12.000 barils de pétrole déversés au large des côtes du Pérou, ce sont plus de 180 hectares de littoral qui ont été souillés, ainsi que 713 hectares de zone maritime et des centaines de pêcheurs artisanaux mis au chômage. (cf. item 14, suite & 19) 
INTERDICTION DU JOUR : Le conseil municipal de Los Angeles a décidé à l'unanimité d'interdire tout nouveau forage pétrolier sur son territoire, qui accueille déjà des milliers de puits de pétrole, parfois au beau milieu de quartiers résidentiels voire à côté d’écoles. (cf. item 15)
RENONCEMENTS DU JOUR : — Total renonce à son bâtiment de 10 000 mètres carrés sur le campus de l’École polytechnique. Une victoire remportée par les associations d’élèves et environnementales. (cf. item 16)
— Après plusieurs revers devant les tribunaux face à treize plaignants atteints d'électrosensibilité, Enedis préfère éviter un dernier recours. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Une batterie lithium-soufre pourrait quintupler l'autonomie des véhicules électriques, Futura-sciences avec l'agence ETX Daily Up, 24/01/22

Des chercheurs américains affirment avoir accompli une percée technologique dans la chimie de la batterie lithium-soufre grâce à du Kevlar recyclé. A clé, une endurance inédite qui pourrait atteindre les 1 000 cycles.
Des scientifiques de l'Université du Michigan ont réussi à créer un nouveau type de membrane à partir de Kevlar recyclé qui pourrait aider au développement des batteries lithium-soufre. Ces batteries seraient jusqu'à cinq fois plus performantes que les modèles actuellement utilisés par l'industrie automobile.
Cette toute nouvelle membrane de batterie a permis de mettre au point une batterie lithium-soufre capable de fonctionner pendant plus de mille cycles, sans perte de performance. Pour l'anecdote, ce Kevlar recyclé est semblable à celui utilisé dans les gilets pare-balles.
Depuis plusieurs années, il est acquis que des batteries lithium-soufre pourraient servir d'alternatives aux modèles lithium-ion, mais il était encore trop tôt pour déterminer le potentiel de ces technologies. Cette nouvelle avancée pourrait changer la donne, car elle leur offre une durée de vie encore jamais atteinte. Cette membrane se révèle en outre résistante aux températures extrêmes. On considère généralement que 1 000 cycles de recharge correspondent à un usage de dix ans.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/voiture-electrique-batterie-lithium-soufre-pourrait-quintupler-autonomie-vehicules-electriques-96294/ <https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/voiture-electrique-batterie-lithium-soufre-pourrait-quintupler-autonomie-vehicules-electriques-96294/>>
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2- Lithium géothermique : les premiers kilogrammes ont été extraits en Alsace, Actu-environnement, 24/01/22
Félix Gouty

Le projet EuGeLi a porté ses premiers fruits. L'unité d'extraction de lithium construite sur une centrale géothermique d'Alsace a délivré ses premiers cristaux en décembre 2021. Le procédé employé est, en plus, presque neutre en carbone.
L'une des priorités de la France en matière de transition écologique est de s'assurer un certain degré de souveraineté énergétique. Et comme cette transition passe notamment par la multiplication des véhicules électriques, la souveraineté recherchée réside dans la maîtrise d'une ressource indispensable à la fabrication de leurs batteries : le lithium. Le nouveau plan de sécurisation de l'approvisionnement de l'industrie en matières premières minérales en est la preuve. La France, et avec elle l'Europe, vient justement de franchir un premier pas dans cette direction.
Ce lundi 17 janvier, le Bureau national de recherche géologiques et minières (BRGM) a annoncé la production, en décembre 2021, des « premiers kilogrammes de carbonate de lithium (Li2CO3) de qualité batterie » issus d'eau géothermale européenne. Ce lithium provient du traitement des saumures de la centrale de Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin). D'après le BRGM, l'Alsace « constitue un important réservoir pour ces saumures, lesquelles sont actuellement exploitées pour la production d'électricité et de chaleur. Elles sont très souvent enrichies en lithium grâce aux interactions eau-roches qui se produisent en profondeur. Elles constituent une ressource de lithium dormante en Europe et qui attend d'être valorisée ».
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/lithium-geothermique-extraction-alsace-eramet-38968.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/lithium-geothermique-extraction-alsace-eramet-38968.php4>>
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3- De nouveaux projets d'aménagement reçoivent le label Écoquartier, Actu-environnement, 24/01/22
Rachida Boughriet

Le 21 janvier, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a remis le label Écoquartier à quarante-deux opérations d'aménagement ou de renouvellement urbain réparties en métropole et en Outre-mer. Pour l'édition 2021, 17 projets de renouvellement urbain ont reçu le label et 25 nouveaux projets ont rejoint la démarche en adhérant à la charte Écoquartier.
Pour rappel, ce label comporte quatre étapes, correspondant aux différents stades du projet : l'écoquartier en projet (étape 1), la mise en chantier (étape 2), la livraison (étape 3) et l'écoquartier confirmé et vécu (étape 4). À ce dernier stade, le label distingue les bonnes pratiques en matière d'évaluation et d'amélioration continue des projets.
Ainsi, parmi ces lauréats, 25 nouveaux projets à l' « étape 1 » rejoignent la démarche et 10 projets en chantier sont labellisés « étape 2 ». Deux projets sont aussi livrés « étape 3 » et cinq projets sont confirmés « étape 4 ».
Le label accompagne la vie des projets depuis leur émergence jusqu'à trois ans après la livraison, en présentant les quatre étapes progressives. Depuis le lancement du label, fin 2012, plus de 257 000 logements ont été construits ou rénovés dans les écoquartiers, « dont 52 % de logements aidés », précise le ministère.
> Source + carte à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/label-ecoquartier-2021-38967.php4>
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4- En Europe, la voiture électrique a dépassé le diesel en Europe, Avere France, 24/01/22

Au mois de décembre 2021, les ventes européennes de voitures électriques ont dépassé pour la première fois celles de modèles diesel.
Depuis le scandale du Diesel Gate, les voitures diesel n’ont plus vraiment la côte. En Europe, les ventes de modèles gazole ont même été dépassées pour la première fois par l’électrique en décembre 2021. Selon les données compilées par l’analyste automobile indépendant Matthias Schmidt pour le compte du Financial Times, plus d’un cinquième des voitures neuves immatriculées sur 18 marchés européens, dont le Royaume-Uni, étaient exclusivement alimentées par des batteries en décembre. A l’inverse, les voitures diesel (hybrides compris) représentaient moins de 19 % des ventes.
Dans le détail, quelque 160 000 voitures diesel ont été immatriculées en Europe au cours du mois de décembre contre 176 000 voitures électriques. Un résultat historique !
>> Suite à lire à :
<https://www.avere-france.org/en-europe-la-voiture-electrique-a-depasse-le-diesel-en-europe/>
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5- Le projet de ville flottante des Nations Unies, Paris Match, 25/01/22, 06h00 
Romain Clergeat

Face au péril de la montée des eaux, l’organisme international Onu-Habitat soutient le projet d’une cité aquatique de quelque 10 000 habitants. Un espoir pour les États « Titanic » du Pacifique. Mais pas que pour eux… 
On le sait, le péril est à nos portes. Ou plutôt, à nos ports. Deux habitants de la planète sur cinq vivent à moins de 100 kilomètres des côtes. Face à la montée des eaux, 500 villes côtières sont menacées. Et, d’ici à 2100, près de 1,5 milliard de personnes seront affectées. Parmi celles-ci, au moins 280 millions deviendront des réfugiés climatiques. Et même en France, où on estime à 450 000 le nombre de ceux qui devront abandonner leur habitat. Principalement en Aquitaine et dans les Hauts-de-France.
Devant cette situation, le monde se prépare. C’est ainsi que, sous l’impulsion de l’Onu, une ville flottante baptisée Oceanix doit voir le jour. Imaginée par la start-up du même nom, le célèbre cabinet danois Bjarke Ingels Group (BIG) et des chercheurs du MIT, cette cité sur la mer sera mobile, à moins de 2 kilomètres des côtes, et modulable. Elle sera composée de « quartiers » consistant en une plateforme hexagonale de 2 hectares, limitée à une hauteur de 6 étages et pouvant accueillir 300 habitants, qui s’aggloméreraient ensuite, comme un Lego. Étendant ainsi sa surface jusqu’à six « villages » de six quartiers.
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Le-projet-de-ville-flottante-des-Nations-Unies-1783390>
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6- Tribune. Energie : « La confiance, fragile, réside dans les Etats, bien plus que dans le marché », Le Monde, 25/01/22, 13h00
Par Christophe Barthélemy, Avocat associé, spécialiste du droit de l'énergie

L’avocat Christophe Barthélemy, spécialiste du droit de l’énergie souligne, dans une tribune au « Monde », que la crise des marchés de l’énergie réside dans un rapport erroné au temps, lié à la méfiance à l’égard des contrats de long terme qui assurent pourtant une plus grande stabilité des prix.
Tribune. Construit sur la confrontation de l’offre et de la demande à court terme et sur le droit de chaque consommateur de changer à tout moment et gratuitement de fournisseur de gaz et d’électricité, le modèle de marché européen, inspiré des réformes thatchériennes, a conduit la Commission européenne, avec l’assentiment des Etats membres, à segmenter les activités, atomiser les acteurs et faire la chasse aux contrats de long terme, sauf exceptions décidées par elle.
L’énergie exige pourtant des perspectives : elle est un bien essentiel pour les particuliers et un coût de production pour les entreprises, tandis que l’électricité ne se stocke pas et le gaz mal, de sorte que le système doit pouvoir satisfaire à tout moment la demande de pointe ; l’intensité capitalistique est élevée, les rendements croissants en période d’innovation et le retour sur investissement long ; ce secteur est enfin stratégique.
L’éclatement des opérateurs historiques, l’inflation normative et les règles de concurrence fragilisent les acteurs, alors même qu’ils sont confrontés à des bouleversements sans précédent : l’impératif climatique, les débats sur le nucléaire, la révolution technologique liée au numérique ou le désir de « consommer local ».
Insécurité politique et juridique
L’impossibilité de réaliser les ouvrages de production (renouvelables ou nucléaires) sans argent ou sans garantie public est le symptôme le plus ancien de la crise. Le marché donne des prix de court terme, mais pas de signaux de long terme ; sans réassurance publique, pas d’investisseurs. S’y ajoute une insécurité politique et juridique croissante, de sorte que, paradoxalement, seuls les Etats peuvent combler cette « défaillance de marché » sous le contrôle de la Commission européenne.
Ce sont là certaines des raisons qui expliquent la défiance de la France envers le modèle européen et nombre des contradictions qui caractérisent sa législation de l’énergie, à commencer par le maintien de tarifs réglementés de vente. Plus largement, la plupart des Etats membres ont dressé le constat d’un risque d’insuffisance de production d’électricité à moyen terme, et mis en place des mécanismes rémunérant la simple disponibilité de capacités de production plusieurs années à l’avance.
> Lire aussi Electricité : la libéralisation du marché européen suscite des critiques
Ces mécanismes, étroitement contrôlés par la Commission européenne, sont aujourd’hui, au prix d’une rare complexité, le principal élément de restauration de la confiance dans la fiabilité à long terme des systèmes électriques. Ils sont un succédané des contrats de long terme qui, jadis, en électricité et en gaz, avec prix stables et clauses de destination, garantissaient la convergence durable d’intérêts entre producteurs et consommateurs.
Leur pendant est constitué dans le secteur du gaz par les obligations de stockage : or, avec 75 % seulement des capacités européennes remplies avant l’hiver 2021-2022, la défaillance de la régulation est patente. La confiance, fragile, réside dans les Etats, bien plus que dans le marché.
L’Union européenne dépendante
La focalisation sur le temps court traduit un désintérêt pour l’histoire et donc pour la géopolitique. La politique européenne de l’énergie repose même sur le prosélytisme : il est au cœur de la charte de l’énergie, signée par Eltsine, mais que Poutine s’est gardé de ratifier.
Or, l’Union européenne est dépendante de l’étranger pour 60 % de son approvisionnement énergétique : si le contexte géopolitique de la fin du XXe siècle a permis de réduire les risques de la dépendance au pétrole, l’abandon du pétrole, du charbon et souvent du nucléaire pour produire l’électricité, énergie du XXIe siècle, fait du gaz naturel l’énergie de transition.
Cette dépendance et le jeu complexe des acteurs ne peuvent être sans effet sur le fonctionnement des marchés. Il en ira de même demain si l’industrie européenne ne parvient pas à se passer des métaux rares dont la Chine a le quasi-monopole et qui sont massivement utilisés dans la transition énergétique (production d’électricité d’origine renouvelable, véhicules électriques…).
Dans ce contexte, la confiance est devenue si fragile que la conjonction d’incidents comme l’insuffisance du stockage de gaz, l’indisponibilité de gazoducs, puis l’arrêt par précaution de centrales nucléaires a provoqué une envolée des prix à des niveaux sans rapport avec les coûts de production.
Des parades transitoires
Les fournisseurs qui ont acheté par avance toute l’énergie qu’ils se sont engagés à vendre sont couverts ; mais ils ont cessé de se développer et plusieurs envisagent de sortir du marché pour ne pas subir le sort des plus fragiles ou des moins prudents. Un mouvement de concentration est engagé ; ceux qui devaient tirer les bénéfices de la libéralisation et lui donner corps seraient naïfs de croire que les pouvoirs publics viendront à leur secours.
La persistance de la volatilité et le maintien à un niveau élevé des prix, à court et moyen termes, traduisent la défiance des acteurs envers le modèle de marché, mais aussi ses contradictions, comme la souveraineté des Etats sur leur mix de production électrique et leurs importations de gaz dans un marché « unique ». Par la force des choses, avec des prix multipliés par 5, 10 ou 20, les clients reviennent vers les opérateurs historiques et exigent des contrats de long terme à prix fixes, voire des tarifs.
Le salut semble de plus en plus résider en dehors des mécanismes de marché et la division des Etats membres face à la crise adresse le message que l’Union n’a pas de solution. Les Etats mettent donc en place dans l’urgence des parades transitoires, qui reposent sur le pari d’un retour rapide aux niveaux de prix antérieurs. Chaque gouvernement, chaque régulateur, chaque opérateur de service public tente de rétablir la confiance auprès des acteurs économiques qui dépendent du système national.
Il reste précisément à voir si l’intensité de la crise va se réduire avec la sortie de l’hiver ou, au contraire, perdurer et peut-être provoquer l’invention dans la douleur d’un autre modèle économique, syncrétique et technologiquement innovant, dynamique et piloté, focalisé sur des objectifs plutôt que sur des principes.
Restaurer la confiance dans les systèmes énergétiques est l’un des enjeux majeurs et urgents de l’Europe comme de chaque Etat membre, au même titre que leur adaptation à la politique climatique… qui, à long terme, tire les prix vers le haut.
§ Christophe Barthélemy est avocat associé, codirecteur du master 2 de droit de l’énergie de l’université Lyon-3
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Haute tension sur le marché européen de l’électricité
La reprise de l’activité économique et la hausse du prix du gaz ont provoqué l’envolée de la facture électrique des entreprises, et bientôt de celle des ménages. Ce qui relance le débat sur la libéralisation de ce secteur essentiel.
• « Il faut s’interroger sur les défaillances de la libéralisation dans la détermination des prix de l’électricité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/15/il-faut-s-interroger-sur-les-defaillances-de-la-liberalisation-dans-la-determination-des-prix-de-l-electricite_6098516_3232.html>, par Jacques Percebois, professeur émérite d’économie à l’université de Montpellier, et Boris Solier, maître de conférences en économie à l’université de Montpellier
• « Il est nécessaire de s’émanciper des prix de gros, très volatils et incontrôlables » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/15/electricite-il-est-necessaire-de-s-emanciper-des-prix-de-gros-tres-volatils-et-incontrolables_6098517_3232.html>, par Anne Debrégeas, ingénieure de recherche en fonctionnement et économie des systèmes électriques à EDF et porte-parole de la fédération SUD-Energie
• « Il est fallacieux de reprocher au marché la hausse actuelle des prix de l’électricité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/15/il-est-fallacieux-de-reprocher-au-marche-la-hausse-actuelle-des-prix-de-l-electricite_6098518_3232.html>, par Anna Créti, professeure d’économie à l’université Paris-Dauphine, directrice de la chaire Economie du climat
• « La situation actuelle cache un risque structurel de hausse incontrôlée du prix de l’électricité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/15/la-situation-actuelle-cache-un-risque-structurel-de-hausse-incontrolee-du-prix-de-l-electricite_6098519_3232.html>, par Serge Savasta, associé gérant chez Omnes Capital, responsable de l’activité Infrastructures, qui regroupe les départements énergies renouvelables et bâtiments durables
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<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/25/energie-la-confiance-fragile-reside-dans-les-etats-bien-plus-que-dans-le-marche_6110901_3232.html>
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7- Pourquoi la croissance du marché de panneaux solaires photovoltaïques pourrait devenir une menace pour le climat, Futura-sciences, 25/01/22
Nathalie Mayer, journaliste

Avec l'explosion du marché du solaire photovoltaïque annoncée pour les années à venir, la demande en aluminium va elle aussi grimper en flèche. L'ennui, c'est qu'à l'heure actuelle, l'industrie de l'aluminium émet... beaucoup de dioxyde de carbone (CO2). Mais il existe des solutions.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le solaire photovoltaïque est en train de devenir, un peu partout dans le monde, la solution de produire de l'électricité la moins coûteuse. De quoi envisager une explosion du marché. Une explosion souhaitée par les experts de la même Agence pour nous aider à atteindre l'objectif du zéro émissions nettes d'ici 2050. Pour cela, il faudrait multiplier par cinq le déploiement annuel de panneaux solaires. Et cela pourrait poser quelques problèmes de ressources.
Beaucoup se sont pour l'heure interrogés quant aux réserves de silicium. Mais aujourd'hui, des chercheurs de l’université de Nouvelle-Galles du Sud(Australie) soulèvent la question de l'aluminium. Car le matériau sert à fabriquer les rails sur lesquels sont fixés les panneaux solaires ainsi que les boîtiers des onduleurs, notamment.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/energie-solaire-croissance-marche-panneaux-solaires-photovoltaiques-pourrait-devenir-menace-climat-96307/>
En savoir plus : 
> Analysis. The aluminium demand risk of terawatt photovoltaics for net zero emissions by 2050 <https://www.nature.com/articles/s41893-021-00838-9>, Nature Sustainability, 20 January 2022
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8- Géopolitique de la transition énergétique : le « facteur hydrogène », Connaissances des énergies, 25/01/22
Source : Irena

Alors qu'un nombre croissant de pays se fixent comme ambition de long terme d'atteindre la neutralité carbone, « l'hydrogène est de plus en plus considéré comme une pièce manquante du puzzle de la transition énergétique pour décarboner les secteurs les plus difficiles en matière de réduction des émissions », indique l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena).
Dans le rapport ci-après publié le 15 janvier, l'Irena estime que l'hydrogène pourrait compter pour près de 12% de la consommation mondiale d'énergie en 2050 et qu'environ 30% de l'hydrogène mondial « pourrait être dédié au commerce transfrontalier » à cet horizon (soit davantage que le gaz naturel aujourd'hui).
Les conditions de développement des marchés de l'hydrogène dans les différentes parties du monde y sont évoquées, ainsi que la nouvelle carte géopolitique pouvant s'esquisser autour de l'hydrogène : « certains pays qui se projettent en tant que futurs importateurs, comme le Japon et l’Allemagne, misent déjà sur la diplomatie dans le domaine de l’hydrogène » tandis que d'autres « comme le Chili, le Maroc ou la Namibie, aujourd’hui des importateurs nets d’énergie, sont en passe de devenir des exportateurs d’hydrogène vert ».
>> Suite à lire et à voir :
<https://www.connaissancedesenergies.org/geopolitique-de-la-transition-energetique-le-facteur-hydrogene-220125>
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9- En bref. Un palmarès des zones urbaines les plus vertes, Actu-environnement, 25/01/22
Agnès Sinaï

À partir de données recueillies sur le site Copernicus, l'organisme LeLynx.fr <https://www.lelynx.fr/energie/comparateur-electricite/fournisseur-electricite-verte/espaces-verts-villes-vertes-france-2021/> a abouti à un classement inattendu des zones urbaines les plus vertes de France. Parmi celles-ci, se trouvent Saint-Denis et Marseille. Mais, c'est Nice qui arrive au premier rang, avec 75,72 % de sa superficie occupée d'espaces verts. Dunkerque est la ville française la moins verte, avec seulement 3,37 % de sa superficie couverte d'arbres et de végétation.
Ce classement prend en compte les zones forestières, les espaces verts urbains artificiels et les groupements de végétation herbacée, afin de calculer le pourcentage total d'espaces verts au sein de chaque zone urbanisée.
Il en ressort que les villes du Sud sont bien classées. Outre Marseille et Nice, Fréjus, Ajaccio, Montpellier et Cannes sont répertoriées parmi les dix cités les plus vertes. Le Nord est moins arboré, Arras, Lille et Dunkerque figurant en bas du palmarès. La Rochelle est aussi en queue de peloton, plus maritime que « verte ».
LeLynx.fr a recueilli des géodonnées de base en termes d'occupation des sols et d'utilisation des territoires de 85 zones urbaines fonctionnelles françaises.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/palmares-zones-urbaines-vertes-nice-38977.php4>
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10- Biométhane : Suez s'engage dans la méthanation à Pau, Actu-environnement, 25/01/22
Félix Gouty 

Les travaux sont engagés sur le site industriel Cap Ecologia, près de Pau. En 2023, de nouvelles unités de méthanisation de Suez y valoriseront des boues d'épuration. Elles serviront aussi à produire du méthane de synthèse et du « biochar ». 
Le fief du président du MoDem, François Bayrou, innove dans le domaine de la méthanisation. Le 21 janvier, la communauté d'agglomération Pau-Béarn-Pyrénées a lancé la construction des nouvelles unités de méthanisation du site industriel Cap Ecologia, de Lescar (Pyrénées-Atlantiques). Ces dernières, exploitées par Suez en réponse à l'appel à projets « power-to-methane » de GRDF, complèteront l'usine de traitement des eaux usées déjà en activité sur le site. Elles seront surtout au centre d'une infrastructure énergétique s'appuyant sur deux procédés inédits à cette échelle : la production de méthane de synthèse et l'ultra-déshydratation des boues d'épuration.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/biomethane-methanation-suez-pau-38978.php4>
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11- Décryptage. Le Brompton, étonnant vélo culte des urbains, Le Monde, 26/01/22, 01h48
Eric Albert (Londres, correspondance)

Fabriqués dans une usine de l’ouest londonien et prisés par des utilisateurs enthousiastes à travers le monde, ces cycles pliables connaissent un succès amplifié par la pandémie de Covid-19.
Le brouillard enveloppe le sommet de Big Ben, et l’humidité recouvre la chaussée londonienne en cette heure matinale du dimanche 16 janvier. Sur les marches de Trafalgar Square, alors que Londres est encore largement endormie et chaudement recroquevillée sous la couette, un drôle de groupe pose pour une photo souvenir. Devant chacun des participants se trouve un vélo replié, peint de couleurs vives : rouge, vert, jaune…
Faut-il qu’ils soient motivés, ces amateurs de Brompton, la marque de ces étranges vélos pliables, pour être plus d’une trentaine à partir en excursion dans la capitale britannique, malgré le froid glacial ! Tous font preuve d’un enthousiasme débordant pour ces étonnantes machines, avec leurs petites roues de 40 centimètres de diamètre, leur long cadre courbé et leur guidon haut et droit. « Brompton est un mode de vie, un objet culte », s’exclame Christopher Wong, un avocat d’affaires malaisien, de passage à Londres, qui a loué l’un de ces cycles le temps de son séjour. Chez lui, à Kuala Lumpur, il en possède quatre.
> Lire aussi Comment l’épidémie bouleverse la mobilité
En dix ans, cette marque britannique a quintuplé ses ventes, à 70 000 vélos, pour un chiffre d’affaires de 76 millions de livres (91 millions d’euros) sur l’année courant d’avril 2020 à mars 2021. La pandémie de Covid-19 est venue accélérer ce qui était une expansion déjà forte. Brompton a recruté deux cents personnes juste après le premier confinement, doublant ses effectifs. La marque espère franchir la barre des 100 000 vélos écoulés en 2022, près du double de 2019.
A l’échelle du marché, il s’agit d’un produit de niche. Rien qu’au Royaume-Uni, en effet, 3,3 millions de vélos neufs ont été achetés en 2020. Cependant, l’incroyable engouement qui entoure le Brompton et sa fabrication entièrement en Angleterre en font une marque à part. L’ambition qu’elle affiche, aussi : « Dans dix ans, nous produirons un million de vélos par an », promet Will Butler-Adams, son directeur général. Brompton se rêve désormais en marque britannique iconique, à l’instar des voitures Mini ou des vêtements de luxe Burberry.
« Produire quelque chose d’utile »
Seul un tiers de ses ventes se font au Royaume-Uni. Un autre (petit) tiers sont réalisées en Europe, et un (gros) tiers dans le reste du monde, dont 15 % en Chine. En France, elles ont doublé en deux ans, à près de 6 000 vélos depuis avril 2021. La mise sur le marché du nouveau modèle, en titane et à 4 000 livres pièce, mercredi 19 janvier, a presque ressemblé au lancement d’un produit de luxe. Celui-ci sera vendu exclusivement à Londres, Paris, New York, Shanghaï et Singapour, à quelques centaines d’exemplaires.
> Lire aussi Les ventes de vélos explosent avec la crise sanitaire
« Nous n’essayons pas de produire un objet culte de niche, mais quelque chose d’utile », proteste pourtant M. Butler-Adams. Les fans sont d’accord avec lui.
Au sein du groupe qui déambule dans Londres, ce dimanche matin, se trouve Jenny Hung, qui a relié Berlin à Londres en Brompton. « Quand les douaniers à Calais [Pas-de-Calais] ont appris d’où je venais, ils m’ont dit que j’étais complètement folle ! » Son record de distance en une journée est de 206 miles (331 kilomètres).
Simon Smith, dit « Smix », est là aussi, qui plie son vélo dans une valise et l’emporte avec lui lors de ses déplacements professionnels. « Quand j’arrive à l’aéroport d’Hambourg, en Allemagne, où mon entreprise est présente, je sors le Brompton de la valise, que je laisse à la consigne et je rejoins la ville à vélo. » L’ingénieur emporte aussi régulièrement l’un de ses Brompton (il en possède deux) jusqu’à San Francisco (Californie). « Le trajet de l’aéroport au centre-ville est saturé d’autoroutes trop dangereuses à vélo, et je suis obligé de prendre un taxi. Mais après, je l’utilise partout en ville. »
Avant d’être des usagers de l’extrême, tous ces amateurs ont commencé par la base : le besoin de simplifier leurs déplacements urbains. Mark Woollard, qui guide ce jour-là le groupe de cyclistes, s’est converti en 2007. « Tous les jours, pour aller au travail, je devais prendre le train, qui marchait bien, puis la Circle Line, qui était la pire ligne de métro de Londres, et tombait tout le temps en panne. Je n’avais qu’une obsession, c’était de ne plus jamais y mettre les pieds. » Le Brompton lui a donné la solution : il le plie dans le train, puis l’utilise pour parcourir les derniers kilomètres. Depuis, il ne jure que par cette machine. « Chez moi, j’ai aussi un vélo de course, mais le Brompton est plié dans le couloir, près de la porte d’entrée. Pour n’importe quel trajet, c’est le plus facile à utiliser. »
Chacun à leur manière, ces cyclistes répondent à la mission que s’est donnée M. Butler-Adams : rendre la vie dans les grandes villes un peu plus agréable. « Nos sociétés ont connu une énorme croissance urbaine, mais la plupart d’entre nous vivons dans des petits appartements. Tous les jours, nous nous déplaçons une heure sous terre en nous accrochant à un poteau métallique. C’est assez merdique, comme vie. Les vélos pliables, pas forcément les Brompton d’ailleurs, sont une partie significative de la réponse à ce problème. »
Chaînes de fabrication très peu automatisées
L’histoire commence à la fin des années 1970. Dans son petit appartement, Tim Guinness travaille à fabriquer un vélo pliable. L’homme est « un vrai excentrique, un peu fou », selon M. Butler-Adams, mais il réussit à concevoir un premier prototype. De sa fenêtre, il a une splendide vue sur le Brompton Oratory, une église catholique en plein cœur du quartier cossu de Knightsbridge. Le nom est tout trouvé.
Une lettre de refus d’une banque, une autre de la marque de vélo Raleigh, qui refuse de développer le concept, et il faut attendre 1982 pour que les premiers modèles apparaissent. Vingt ans plus tard, quand M. Butler-Adams rejoint l’entreprise, à l’âge de 28 ans, cela reste une minuscule PME d’une trentaine d’employés. « On s’amusait bien avec Tim Guinness : les conseils d’administration commençaient et se terminaient avec un verre de vin dans son appartement, se remémore-t-il. Mais il était incapable de développer l’entreprise. » Après un long bras de fer, l’inventeur a finalement pris du recul en 2007.
> Lire aussi En 2020, le marché du vélo a bénéficié de vents porteurs
Pas question pour autant de transformer Brompton en sous-traitant la production en Chine et en fabriquant des produits au rabais. L’usine, que les clients pouvaient visiter jusqu’à la pandémie, se situe à Greenford, dans la banlieue ouest de la capitale britannique, accessible en métro et surtout… à vélo. « Quand il a fallu s’agrandir, la décision financière logique aurait été de déplacer l’usine hors de Londres. Mais nous aurions alors été au milieu de nulle part, dans un endroit accessible seulement en voiture. Or, je voulais vraiment que les employés continuent de venir à l’usine à vélo. C’est comme ça qu’on continuera à les améliorer. »
Les chaînes de fabrication demeurent très peu automatisées. Les soudeurs assemblent les tubes un à un, à raison de huit par heure, laissant une marque couleur bronze caractéristique à la jointure. Chacun a son coup de main, et les techniciens savent dire d’un simple coup d’œil qui a assemblé quel vélo. « Les clients aiment bien que la soudure soit apparente, vante Craig Francis, l’un d’entre eux, fier du résultat. Ça montre bien que ce n’est pas un travail réalisé par des machines. »
Trésorerie solide
L’absence d’automatisation est notamment liée au fait que la plupart des pièces sont uniques à Brompton. Pour permettre de mieux plier le vélo, le dérailleur est par exemple monté à l’envers par rapport à un cycle normal. Il a donc fallu l’inventer dans l’atelier de l’usine. « Pour Shimano[une marque japonaise de pièces détachées], développer un produit pour de si petits volumes n’a pas d’intérêt », explique Joel Natale, le directeur des produits.
Cette chaîne de fabrication très manuelle est devenue un avantage pendant le confinement. Alors que les pièces détachées de vélo devenaient introuvables, Brompton a pu continuer à produire. « Nous nous situons plus en amont dans la chaîne de fournisseurs, plus près directement des matières premières », observe M. Butler-Adams. Fort d’une trésorerie solide, il a aussi doublé son stock de pièces détachées, afin de réduire les problèmes d’approvisionnement. Reste que la demande, qui s’est envolée, demeure très difficile à satisfaire. Actuellement, plusieurs modèles sont en rupture de stock.
Par ailleurs, cette fabrication à la main et au cœur de l’une des villes les plus onéreuses du monde se paie chèrement. Le premier prix d’un Brompton tourne autour de 1 000 euros, environ le triple d’un vélo pliable de base chez Decathlon. Les modèles, y compris l’électrique, peuvent monter facilement à 3 000 euros, voire presque 5 000 euros pour celui en titane (qui fait sept kilos au lieu de dix).
Le Brompton, un produit de luxe ? Le cœur de cible – des urbains aisés en quête d’un certain mode de vie – est proche de celui de l’iPhone. « A l’époque des téléphones Nokia, si on avait dit qu’un jour, on aurait tous un téléphone qui vaut 1 000 euros dans notre poche, personne ne nous aurait crus, souligne M. Butler-Adams. C’est pourtant ce qui s’est passé, parce que c’est un produit utile. La différence, c’est que l’iPhone est conçu pour l’obsolescence, alors qu’il faudrait justement que les sociétés consomment moins, mais mieux. Nos vélos, eux, sont faits pour être utilisés tous les jours et durer vingt ans. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/26/le-brompton-etonnant-velo-culte-des-urbains_6110974_3234.html>
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12- Chronique. La hausse des prix de l’énergie est là, « la fin du monde attendra encore un peu », Le Monde, 26/01/22, 14h05
Philippe Escande

Les dirigeants occidentaux et chinois semblent faire le choix d’une mise entre parenthèses de la lutte climatique pour régler leurs crises sociales.
Comme Rodrigue devant choisir entre son amour, de court terme, et son devoir filial, de long terme, dans Le Cid, les politiques rejouent sans cesse la tragédie des horizons. Comment ne pas sacrifier l’avenir au présent, tous deux indispensables et liés ? La vague inflationniste qui nous submerge replonge le monde dans ce vieux dilemme. Le gouvernement français en fait l’amère expérience en se voyant contraint d’aider les automobilistes face à la hausse du prix de l’essence, alors que la priorité affichée est de réduire les émissions de CO2dans les transports.
> Lire aussi La revalorisation du « barème kilométrique », nouvelle mesure du gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat
Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé le 25 janvier une amélioration de la défiscalisation des kilomètres parcourus. Une mesure qui touchera plus de 4 millions de foyers, mais provoque la colère des socialistes, qui demandent des aides plus larges aux 17 millions de personnes, souvent non imposables, qui prennent leur voiture tous les jours pour aller au travail. De son coté, le Medef propose carrément d’oublier la prime transports publics, incluse dans les salaires, pour distribuer à la place des chèques carburant.
La logique est claire : les trois quarts des Français utilisent leur voiture pour aller au travail et, donc, souffrent de l’augmentation spectaculaire des prix à la pompe. Et les politiques gardent en tête que cette facture a été le déclencheur de la rébellion des « gilets jaunes », à l’automne 2018. Alors, la fin du monde attendra encore un peu. L’important, dit-on, est de ne pas perdre le cap, quitte à réduire sa vitesse. On aura tous des voitures électriques, mais, en attendant, sauvons le pouvoir d’achat.
Ce que tous pensent tout bas
Un dilemme qui devrait être au cœur des débats et propositions de la campagne présidentielle : comment gérer la transition énergétique pour éviter la catastrophe climatique de long terme, tout en évitant la catastrophe sociale et politique de court terme qui résulterait d’un appauvrissement général de la population ? Sachant, pour corser le tout, que, plus on attend, plus le long terme devient urgent… et coûteux.
Loin des pompes à essence tricolores, le cas chinois est intéressant à observer. A l’entrée de l’été 2021, des sécheresses exceptionnelles, comme il y en aura de plus en plus à l’avenir, affectent le sud du pays et réduisent la production électrique des barrages. Une menace considérable pour une région aussi industrielle. Des capacités de charbon sont dégagées, mais les normes de réduction des émissions limitent son usage. Le pays multiplie ses importations de gaz, asséchant une partie du marché au détriment de l’Europe. L’envolée des prix de l’acier vient aussi de cette mécanique diabolique.
> Lire aussi La revalorisation du « barème kilométrique », nouvelle mesure du gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat
C’est pourquoi le président chinois a dit tout haut ce que pensent tout bas ses homologues occidentaux : les objectifs climatiques ne doivent pas compromettre la sécurité énergétique. Il l’a rappelé lors d’une session du politburo, rapportée mardi 25 janvier par l’agence officielle Xinhua. Fournir de l’alimentation, de l’énergie et des matériaux est essentiel à « la vie normale des masses », a rappelé Xi Jinping. C’est cela, un dilemme : je dois faire deux choses, mais je ne peux en faire qu’une. Bonne nouvelle, il y a toujours une sortie, mais cela ne se termine pas toujours aussi bien que pour Rodrigue.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/26/face-a-la-hausse-des-prix-de-l-energie-la-fin-du-monde-attendra-encore-un-peu_6111052_3234.html>
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13- Tribune. « Il faut transformer l’infrastructure de l’économie, pour rendre possible une sobriété systémique », Le Monde, 26/01/22, 15h30 
Par Alphonse Coulot, Chargé de mission mobilité à La Fabrique de la Cité & Vincent Le Rouzic, Directeur adjoint des études à La Fabrique de la Cité

Les deux experts en prospective urbaine Vincent Le Rouzic et Alphonse Coulot estiment, dans une tribune au « Monde », qu’il faut réinvestir l’existant pour réussir la transition bas carbone des mobilités. Ils préconisent de reconditionner les véhicules thermiques en véhicules électriques et de transformer les autoroutes en infrastructure de transport collectif à grande vitesse.
Tribune. En écho au New Deal lancé par Roosevelt en 1934, l’Union européenne élabore depuis fin 2019 un Green Deal pour s’inscrire dans la trajectoire des accords de Paris. Le parallèle fait entre ces deux programmes mérite toutefois d’être discuté, tant les enjeux ont évolué en près d’un siècle : il ne s’agit plus seulement de relancer la croissance et les créations d’emplois par une ambitieuse politique de nouvelles infrastructures, mais bien de transformer l’infrastructure même de notre économie, pour rendre possible une sobriété systémique.
Dans cette perspective, chaque secteur a ses propres enjeux. Le secteur des transports est bien sûr stratégique : les fortes émissions qu’il produit appellent à une transformation fondamentale du secteur. Pour réussir la transition, il convient d’imaginer de nouvelles stratégies d’action publique tenant compte des capacités d’action des différentes parties prenantes. C’est pourquoi nous avons réalisé, en partenariat avec Ipsos, un sondage permettant de mieux comprendre les aspirations des Français au sujet des mobilités bas carbone.
En résumé, le sondage révèle une tension manifeste entre le souhait exprimé par une large majorité de Français de réaliser la conversion carbone de leurs mobilités et la difficulté de passer à l’action concrètement : si 91 % des Français déclarent qu’ils aimeraient pouvoir réduire l’impact écologique de leurs déplacements quotidiens, 73 % des personnes interrogées jugent difficile, voire impossible, de le faire.
> Lire aussi Environnement : la voiture, un frein aux ambitions climatiques de la France
Plus particulièrement, 51 % des automobilistes déclarent qu’ils aimeraient pouvoir se passer de leur voiture dans leurs déplacements quotidiens, mais que c’est impossible. Enfin, les transports collectifs sont le premier secteur où investir selon les sondés (46 %).
Transformation des autoroutes
Au vu de ces résultats, les besoins en investissements publics et privés apparaissent colossaux pour atteindre la sobriété systémique dans les mobilités en misant à la fois sur l’investissement dans les infrastructures et dans l’électrification des véhicules. Ces constats appellent à un renouvellement de notre conception du New Deal sous la double contrainte des ressources budgétaires et planétaires.
C’est pourquoi nous proposons un « Renew Deal », en refusant la tabula rasa aux conséquences écologiques, sociales et économiques mal maîtrisées et en affirmant l’impérieuse nécessité de réinvestir l’existant pour être à la hauteur du défi climatique. Les deux premiers axes de cette stratégie sont la massification du rétrofit et la transformation des autoroutes en infrastructures de transport collectif.
Le rétrofit consiste à reconditionner un véhicule thermique en véhicule électrique. Il convient de sortir cette nouvelle filière de son marché de niche réservé aux amateurs de voitures de collection. Pour la majorité des automobilistes qui ne peuvent se passer de leur voiture, le rétrofit constitue une alternative à l’acquisition d’un véhicule électrique neuf. Si l’opération est encore coûteuse en l’absence d’économie d’échelle, elle revient toutefois généralement deux à trois fois moins cher que l’option du neuf.
> Lire aussi Climat : « La décision d’avancer la date de fin de vente des véhicules utilisant des énergies fossiles est nécessaire »
Le rétrofit peut constituer un marché de masse décisif pour mener à bien la transition bas carbone des mobilités. Il s’inscrit dans une logique de sobriété et d’économie circulaire en conservant la majorité des composants du véhicule.
Création de 40 000 emplois
Une étude de l’Ademe donne quelques ordres de grandeur sur l’intérêt de cette solution en matière d’émissions de CO2 : dans la phase d’investissement, il permet une baisse d’émissions de 47 % par rapport à la fabrication d’un véhicule électrique neuf et la mise à la casse d’un véhicule diesel, et dans la phase d’utilisation – 66 % d’émissions par rapport à un véhicule restant au diesel.
Véritable relais de croissance potentiel pour les professionnels du secteur automobile, le rétrofit peut créer à terme 40 000 emplois d’ici dix ans (en grande partie non délocalisables), selon l’association AIRe, qui représente la filière. Depuis l’arrêté du 13 mars 2020, les voitures « rétrofitées » peuvent être homologuées. Nous proposons d’aller plus loin pour consolider cette filière, en instaurant une garantie de rétrofit permettant à tout particulier d’électrifier un véhicule existant.
> Lire aussi « La transition bas carbone implique avant tout une redistribution des emplois »
En contrepartie, les constructeurs automobiles seront accompagnés par la puissance publique dans le cadre d’une politique spécifique de recherche et développement (R&D) et de formation professionnelle adaptée. Certains constructeurs automobiles s’organisent déjà de façon proactive pour structurer la filière : ainsi, le groupe Renault, dans le cadre de son plan stratégique Renaulution, place le rétrofit au cœur de la nouvelle usine de Flins (Yvelines), dévolue à l’économie circulaire.
En matière d’infrastructures de mobilité bas carbone, la France dispose d’un atout majeur : son système ferroviaire est l’un des plus denses et des plus performants au monde. En parallèle, la qualité de son réseau autoroutier offre un potentiel inexploité pouvant agir en complémentarité du rail pour décarboner les mobilités.
Superbus électrique et Symone à hydrogène
La controverse née du projet de nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse constitue un cas d’école intéressant autour des stratégies d’investissement nécessaires pour développer des infrastructures de mobilité bas carbone sous la double contrainte des ressources budgétaires et planétaires. Dans ce contexte spécifique, une réflexion prospective sur l’avenir de l’A62 peut offrir de nouvelles solutions.
L’autoroute peut s’inscrire dans une stratégie bas carbone en offrant d’abord un important réseau de bornes de recharge rapide permettant d’accueillir massivement les voitures électriques. Là encore, nous proposons d’aller plus loin, en la transformant en infrastructure de transport collectif à grande vitesse.
> Lire aussi Transports : « Le rationnement, une alternative d’avenir à la taxe carbone ? »
Les différents concepts d’autocars bas carbone à grande vitesse (le Superbus électrique hollandais, le Symone à hydrogène français, etc.) rendent cette hypothèse crédible. Un tel scénario repose sur la création d’une voie express pour le transport collectif, à une vitesse moyenne de 150 km/h. Cette vitesse ne serait rendue possible que par l’aménagement d’une voie rapide sécurisée, précisément délimitée pour l’autocar.
Le temps de trajet pour parcourir 250 kilomètres (la distance Bordeaux-Toulouse sur la LGV prévue) serait compétitif par rapport au train (35 minutes de plus seulement). Le transport collectif rapide sur autoroute présente de réels atouts : son faible coût d’investissement (1,5 milliard pour 250 km de route, contre 14 milliards pour le rail) et le temps réduit des travaux de rénovation de l’infrastructure à réaliser.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/26/il-faut-transformer-l-infrastructure-de-l-economie-pour-rendre-possible-une-sobriete-systemique_6111079_3232.html>
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14- Au Pérou, nouvelle fuite limitée de brut depuis la raffinerie de Repsol, AFP, 26/01/22, 21:00
Carlos Mandujano

Une nouvelle fuite de brut "relativement petite" s'est produite au large des côtes péruviennes pendant des travaux sur un oléoduc sous-marin de la raffinerie du groupe pétrolier espagnol Repsol destinés à déterminer les causes de la marée noire survenue le 15 janvier depuis la même installation.
La fuite a eu lieu mardi pendant "l'opération visant à retirer le pétrole restant" dans l’oléoduc, a expliqué mercredi dans un communiqué l'Osinergmin, l'organisme public qui supervise les investissements en matière d'énergie. "Un volume de pétrole brut estimé à 8 barils (près de 1.300 litres) a été déversé, avant d'être maîtrisé", précise-t-il. 
"Lors des travaux effectués hier (mardi) sur l'infrastructure située à 18 mètres sous la surface de la mer, une remontée contrôlée des restes de la marée noire du 15 janvier a été générée", a confirmé Repsol dans un communiqué. 
"Ces travaux sont réalisés conformément à la procédure approuvée par l'autorité compétente et font partie de l'enquête sur l'incident", ajoute l'entreprise. 
"Nous avons pu voir la fuite, qui est relativement petite", a déclaré sur la radio locale RPP le capitaine de navire Jesus Menacho, chef des opérations des garde-côtes péruviens. "C'est sous contrôle. Des vérifications sont en cours pour que cette nouvelle fuite ne touche pas les côtes", a-t-il confirmé. 
Plus tôt, la Marine péruvienne avait fait savoir qu'au cours d'un vol d'inspection effectué mardi pour surveiller la zone touchée par la première marée noire, l'équipage avait observé une "nappe huileuse" à proximité de l'oléoduc. 
Cet incident est survenu dix jours après une première marée noire au large des côtes du centre du Pérou, depuis la même raffinerie de La Pampilla, située à Ventanilla, à 30 km au nord de Lima, et propriété de Repsol. 
- "Fausses informations" -
"Nous allons déposer plainte devant le parquet de Ventanilla pour cette nouvelle marée noire. C'est inacceptable qu'ils continuent à polluer tous les jours la mer et l'environnement", a réagi auprès de l'AFP José Llacuachaqui, un représentant des pêcheurs artisanaux de la zone. 
Le 15 janvier, 6.000 barils de brut se sont répandus en mer pendant le déchargement d'un tanker rendu difficile par la forte houle présente ce jour-là. 
Cette marée noire a souillé les côtes à plus de 40 kilomètres de la raffinerie. Elle a entraîné la mort de milliers de poissons et d'oiseaux marins et mis des centaines de pêcheurs artisanaux au chômage. En plein milieu de l'été austral, le secteur touristique de cette zone est également touché de plein fouet. 
Selon le gouvernement, plus de 180 hectares de littoral ont été souillés, ainsi que 713 hectares d'espaces maritimes. Il a décrété une "urgence environnementale" de 90 jours pour la zone côtière polluée.
Les dirigeants de Repsol au Pérou en rejettent la responsabilité sur la forte houle présente ce jour-là après la puissante éruption volcanique aux îles Tonga qui a provoqué un tsunami dans le Pacifique.
Le procureur détaché auprès du ministère de l'Environnement, Julio Cesar Guzman, a annoncé mercredi que quatre responsables de Repsol qui "étaient chargés d'évaluer les risques de la gestion", faisaient l'objet d'une enquête et seraient convoqués au parquet. 
"Les dommages sont incontestables", a dit M. Guzman à la radio RPP, précisant qu'un acte de "pollution" selon la loi péruvienne, était "passible d'une peine de 4 à 5 ans" de prison. 
"Mais dans les cas aggravés, elle peut aller jusqu'à 6 ou 7 ans", a-t-il souligné, rappelant que les responsables de la raffinerie avaient fourni "de fausses informations aux autorités compétentes" au sujet de la marée noire du 15 janvier.
Selon le parquet, Repsol avait d’abord fait état d'un déversement de "six galons" (environ 27 litres) de brut. Il a été constaté par la suite que 6.000 barils, soit près d'un million de litres, avaient fini dans la mer.
<https://information.tv5monde.com/info/au-perou-nouvelle-fuite-limitee-de-brut-depuis-la-raffinerie-de-repsol-442113>
Sur le même sujet :
> Au Pérou, le désespoir des pêcheurs artisanaux face à la marée noire <https://information.tv5monde.com/info/au-perou-le-desespoir-des-pecheurs-artisanaux-face-la-maree-noire-442102>, AFP, 26/01/22, 18:00
> Marée noire au Pérou : le gouvernement double son estimation de pétrole déversé <https://information.tv5monde.com/info/maree-noire-au-perou-le-gouvernement-double-son-estimation-de-petrole-deverse-442459>, AFP, 28/01/22, 20:00
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15- La ville de Los Angeles va interdire tout nouveau forage pétrolier sur son territoire, AFP, 27/01/22, 08:00

Le conseil municipal de Los Angeles a décidé mercredi à l'unanimité d'interdire tout nouveau forage pétrolier sur son territoire, qui accueille déjà des milliers de puits de pétrole, parfois au beau milieu de quartiers résidentiels voire à côté d'écoles.
Même s'ils font partie du paysage et de l'histoire de Los Angeles depuis des décennies, la présence de ces forages est de moins en moins acceptée par les habitants et militants écologistes, pour lesquels ils présentent un risque sanitaire et environnemental important.
Le conseil municipal les a entendus et, outre l'interdiction de nouveaux forages qu'elle va mettre en oeuvre, a demandé une étude visant à trouver les modalités pour faire disparaître les puits actuels dans les vingt ans à venir.
"Les forages pétroliers à Los Angeles avaient peut-être une raison d'être au début du 20e siècle mais ça n'en a certainement plus maintenant que nous sommes devenus une mégalopole", a déclaré le conseiller municipal Paul Krekorian.
L'étude demandée par la ville doit notamment déterminer si les sociétés pétrolières exploitant ces installations ont amorti leur investissement pour chaque site. Si tel est le cas, la municipalité pourra agir pour obtenir leur démantèlement et leur sécurisation.
D'après les services d'urbanisme de Los Angeles, la ville compte plus de 5.200 puits de pétrole et de gaz. Ils sont essentiellement situés dans des zones habitées par des minorités ethniques et culturelles, qui sont les premières à souffrir de l'impact sanitaire, relèvent les partisans de la fermeture des puits.
Une étude publiée l'an dernier par l'Université de Californie du Sud a établi un lien entre la proximité de ces puits et des troubles respiratoires et pulmonaires, dans certains cas comparables à ceux du tabagisme passif.
Les exploitants sont de leur côté opposé à cette mesure d'interdiction, affirmant que cela va priver la ville de ressources énergétiques et fiscales. Ils arguent en outre que cela rendra les Etats-Unis plus dépendants du pétrole provenant de pays qui, selon eux, ne respectent pas les mêmes règles en matière de protection de l'environnement et des droits humains.
Le comté de Los Angeles s'est déjà prononcé l'an dernier pour des mesures similaires à celles que la ville vient de prendre.
<https://information.tv5monde.com/info/la-ville-de-los-angeles-va-interdire-tout-nouveau-forage-petrolier-sur-son-territoire-442166>
Sur le même sujet :
> La ville de Los Angeles va interdire tout nouveau forage pétrolier sur son territoire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/27/la-ville-de-los-angeles-va-interdire-tout-nouveau-forage-petrolier-sur-son-territoire_6111151_3244.htm>, Le Monde avec AFP, 27/01/22, 07h08 
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16- TotalEnergies abandonne son projet de bâtiment à Polytechnique, Reporterre, maj le 28/01/22 à 10h43
Alexandre-Reza Kokabi 

Total renonce à son bâtiment de 10 000 mètres carrés sur le campus de l’École polytechnique. Une victoire sur la multinationale pétrolière et polluante remportée par les associations d’élèves et environnementales.
TotalEnergies a renoncé à s’implanter au sein de l’École polytechnique, à Saclay (Essonne). Le groupe pétrogazier comptait ériger un bâtiment de 10 000 m2 dans l’enceinte du campus, où quelque 400 personnes devaient travailler à « la décarbonation des énergies ». L’entreprise a annoncé sa décision vendredi 28 janvier. Ce projet suscitait de vives contestations chez les étudiants et certains professeurs, ou encore chez Greenpeace. Ils dénonçaient « l’ingérence du privé » sur le campus. Reporterre avait relaté cette lutte en janvier 2020.
La multinationale a justifié cet abandon par un retard important dans le chantier du bâtiment, mais aussi par des « recours qui vont nécessiter plusieurs années avant de pouvoir être définitivement purgés et permettre sa construction ». Ce projet fait en effet l’objet de trois recours juridiques. La Sphinx, une association d’élèves et d’anciens élèves de Polytechnique, avait notamment déposé le 7 juillet 2021 au tribunal administratif de Versailles un référé en suspension et un recours en annulation contre le permis de construire accordé à Total. Une décision du Conseil d’État est attendue le 31 janvier 2022.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/TotalEnergies-abandonne-son-projet-de-batiment-a-Polytechnique>
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17- Fusion nucléaire : pour la première fois, des scientifiques ont obtenu un plasma brûlant, Usbek & Rica, 28/01/22
Emilie Echaroux

C’est une première. Des scientifiques sont parvenus à obtenir un plasma auto-entretenu, « brûlant » en anglais, c’est-à-dire un plasma qui se chauffe principalement par lui-même, selon une étude parue dans Nature le 26 janvier dernier. Une avancée majeure pour les spécialistes de fusion nucléaire qui, depuis plus de 60 ans, cherchent à comprendre et à contrôler le processus de fusion, en quête d’une énergie durable.
Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à obtenir un plasma auto-entretenu (ou plasma « brûlant » en anglais) à l’aide du plus grand laser du monde, le National Ignition Facility (NIF), selon une étude parue dans Nature le 26 janvier dernier. Les chercheurs ont fait en sorte que le combustible de fusion se réchauffe au-delà de la chaleur qu’ils y ont injectée, obtenant ainsi un phénomène de plasma auto-entretenu. « Pour la première fois, les réactions de fusion se produisant dans le combustible ont fourni la majeure partie du chauffage », explicite auprès de Reuters Alex Zylstra, physicien expérimental au Lawrence Livermore National Laboratory. « Produire plus d’énergie qu’on en injecte, c’est une prouesse qu’on n’a jamais vraiment atteinte jusqu’à présent. C’est une étape clé dans le domaine de la fusion nucléaire », nous confirme Greg de Temmerman, physicien, chercheur associé aux Mines-ParisTech PSL et directeur général du think tank Zenon Research.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/fusion-nucleaire-pour-la-premiere-fois-des-scientifiques-ont-obtenu-un-plasma-brulant>
En savoir plus :
> Burning plasma achieved in inertial fusion <https://www.nature.com/articles/s41586-021-04281-w>, Nature, 26 January 2022
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18- Linky : les électrosensibles gagnent leur procès contre Enedis condamné à “dépolluer l’électricité”, PhonAndroid, 28/01/22
Kevin Dachez

C'est la fin d'un bras fer judiciaire débuté il y a plusieurs années maintenant. Après plusieurs revers devant les tribunaux face à treize plaignants atteints d'électrosensibilité, Enedis avait prévu de se pourvoir en cassation. Finalement, il n'en sera rien. La société a préféré éviter ce dernier recours afin d'éviter une nouvelle déconvenue.
Nous sommes en mars 2019. Un collectif anti-linky, composé de 206 plaignants portent plainte contre Enedis et le compteur Linky. Ils accusent l'appareil de représenter un danger pour la santé des utilisateurs et blâme Enedis d'avoir installé les compteurs sans leur autorisation préalable. Le TGI (Tribunal de grande instance) de Bordeaux rejette la demande du groupe. Néanmoins, les magistrats estiment que 13 des plaignants, atteints d'électrosensibilité, obtiennent gain à cause.
Grâce à une armada de certificats médicaux, les plaignants parviennent à prouver que le compteur Linky est responsable de nombreuses douleurs, maux de tête, fatigue, insomnies et vertiges. La justice condamne alors Enedis à poser un filtre pour les protéger des champs électromagnétiques. En outre, elle autorise les personnes atteintes d'EHS de refuser l'installation d'un compteur Linky à leur domicile. La société a décidé de faire appel, et en 2020, le corps judiciaire donne une nouvelle fois raison aux plaignants.
>> Suite à lire à :
<https://www.phonandroid.com/linky-les-electrosensibles-gagnent-leur-proces-contre-enedis-condamne-a-depolluer-lelectricite.html>
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19- Reportage. La marée noire au Pérou « a couvert tout l’écosystème et a entraîné des pertes irréparables », Le Monde, maj le 01/02/22 à 05h11
Amanda Chaparro (Lima, correspondance)

Plus de quarante kilomètres de côtes au nord de Lima sont touchées par la nappe de pétrole qui continue de s’étendre.
La chaleur accablante de l’été austral et les effluves de gaz qui s’échappent des hydrocarbures stagnants rendent le travail pénible. Tout au long des plages du littoral de la côte centrale péruvienne, au nord de Lima, une armée de plus d’un millier de travailleurs est à pied d’œuvre pour tenter de récupérer les restes du pétrole échappé du tanker Mare-Doricum, battant pavillon italien.
L’accident, survenu le 15 janvier lors d’une opération de déchargement de brut à la raffinerie La Pampilla, propriété du groupe espagnol Repsol, a entraîné une marée noire sans précédent dans le pays, souillant plus de quarante kilomètres de côtes, vingt et une plages, et deux réserves naturelles protégées.
> Lire aussi Le Pérou déclare une « urgence environnementale » après la marée noire
Vêtus de combinaisons blanches et munis de simples masques chirurgicaux, les employés de divers sous-traitants du groupe déblaient les galets et le sable recouverts de pétrole, nettoient les rochers, extraient les algues contaminées à l’aide de brouettes et de seaux. Aucun n’accepte de s’exprimer, Repsol ayant interdit tout commentaire.
Les moyens déployés pour nettoyer une nappe de pétrole qui a recouvert plus de 180 hectares de plage ainsi que 713 hectares de zone maritime paraissent dérisoires. Pourtant, sur la plage Las Positas, dans la baie d’Ancon, le superviseur des opérations du secteur veut croire en son efficacité. « Cela avance bien, si on continue ainsi, cela ne durera pas plus d’un mois », commente Angelo Ballon.
« Irresponsabilité et mensonge »
Seulement un tiers du pétrole a été récupéré jusqu’à présent. Le reste se dilue doucement, s’accroche aux rochers et tombe au fond de l’océan. Le brut collecté, lui, est massé dans d’énormes cuves qui trônent sur la plage. Vendredi 28 janvier, le gouvernement péruvien a revu à la hausse son estimation de la quantité de pétrole déversée : de 6 000 barils à 12 000 barils, soit environ 1 700 tonnes.
« A J + 15, on retire encore 2 000 gallons [environ 7 400 litres ] tous les jours, simplement sur ce petit bout de plage », explique le biologiste Deyvis Huaman, du Service national des aires naturelles protégées par l’Etat (Sernanp), devant des Skimmers, ces machines à aspiration qui séparent les hydrocarbures de l’eau. « Toute la baie est affectée, se désole-t-il. La nappe de pétrole a couvert tout l’écosystème et a entraîné des pertes irréparables. A cet endroit, il y avait une grande diversité de faune et de flore, qui a pratiquement disparu. »
L’accident, selon l’entreprise, est dû à une forte houle occasionnée par l’éruption volcanique aux îles Tonga, à 10 000 kilomètres de là. Quelques heures après l’accident, le 15 janvier, Repsol annonçait une fuite de seulement 0,16 baril. Puis, le lendemain, le groupe assurait que la « fuite limitée » avait été « rapidement contenue ».
Quelques jours plus tard pourtant, la version de Repsol est remise en cause par plusieurs organismes, dont la marine. La première ministre, Mirtha Vasquez, affirme que le tsunami provoqué par l’éruption aux Tonga n’a rien à voir avec l’accident et que la mer était calme à ce moment-là, dans cette zone. Le groupe espagnol est aussi vertement critiqué pour son manque de réaction pour limiter la catastrophe. Manuel Pulgar-Vidal, ancien ministre de l’environnement, a dénoncé le « niveau de négligence, d’irresponsabilité et de mensonge » de Repsol.
Economie à l’arrêt
Sur le littoral, deux semaines après la marée noire, l’urgence est de sauver les animaux qui peuvent encore l’être. Des volontaires quadrillent les plages, aux côtés de vétérinaires.
Micaela Garabona, étudiante en biologie, a trouvé un oiseau en difficulté : « Je suis une amoureuse des animaux, alors c’est dur de les voir ainsi… Certains ne trouvent plus d’aliments, d’autres sont intoxiqués ou ont perdu leur capacité de régulation thermique car leurs plumes sont engluées », décrit-elle.
En mer, autour des îlots des pêcheurs d’Ancon, une réserve naturelle connue comme paradis des oiseaux producteurs de guano et d’autres espèces marines – cormorans, lions de mer et manchots de Humboldt, en voie d’extinction –, les équipes du Sernanp récupèrent encore tous les jours des cadavres d’oiseaux. Ils en repêchent d’autres couverts de brut, incapable de voler, auxquels ils prodiguent les premiers soins avant de les envoyer vers le parc zoologique du centre de Lima, chargé de les soigner.
> Lire aussi Désastre écologique au Pérou après une fuite de pétrole causée par l’éruption volcanique aux Tonga
Si la zone est redevenue relativement propre en apparence, il ne faut pas s’y fier, affirme le biologiste Roberto Rodriguez, jumelles autour du cou, tenant un registre sur lequel il consigne l’état de la faune : « A première vue, tout est beau, mais en réalité l’impact est là. On voit par exemple que la mousse contient encore du pétrole. Celui-ci renferme des métaux lourds qui vont rester au fond des océans et dans les organismes. Il faudra du temps pour que l’on parvienne à mesurer l’impact réel de cette catastrophe. »
Dans la baie d’Ancon, c’est toute une économie qui est à l’arrêt. La colère est particulièrement vive chez les 800 familles de pêcheurs artisanaux et les commerçants qui attendaient environ cinq millions d’estivants cet été (entre janvier et mars).
« Ça fait quinze jours qu’on ne travaille plus et qu’on ne gagne plus rien. Qui peut survivre ainsi ? », se désole Victor, plongeur et pêcheur. Celia, vendeuse de poissons au port, s’inquiète : « La situation ne va pas durer qu’un jour ; je suis mère célibataire et j’en suis réduite à me battre pour recevoir un panier alimentaire de la mairie. Que fait l’entreprise ? » Les familles n’ont pour l’instant reçu aucune indemnisation et se sentent flouées par Repsol, accusé de faire le minimum pour réparer les dégâts.
« C’est honteux qu’une entreprise internationale nettoie avec des pelles et des balayettes, quand il existe des technologies de pointe. Cela montre qu’ils se moquent de la population et encore plus de la contamination », tempête Jose Huacachaqui, dirigeant de l’association des pêcheurs artisanaux de Bahia Blanca, devant le siège du groupe, où des dizaines de manifestants protestent chaque jour.
La justice péruvienne a interdit à quatre responsables du groupe Repsol, dont son président au Pérou, l’Espagnol Jaime Fernandez-Cuesta, de sortir du pays pendant dix-huit mois. Le temps de faire la lumière sur les circonstances de l’accident. M. Fernandez-Cuesta fera l’objet d’une enquête comme « auteur » présumé du délit de « pollution de l’environnement aggravée », passible de quatre à six années de prison. Selon le gouvernement, l’entreprise risque, elle, jusqu’à 31 millions d’euros d’amende.
> Lire aussi « C’est facile et assez spectaculaire » : des bénévoles du monde entier comptent les oiseaux d’eau pour mieux les protéger
« Repsol, va-t’en, le pays n’a pas besoin de toi », scandaient les pêcheurs devant le siège de l’entreprise vendredi 28 janvier, à Lima, demandant « une réparation juste et consistante ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/31/maree-noire-au-perou-des-pertes-irreparables_6111698_3244.html>
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En audio
20- Argenteuil : Monet, les platanes, et le centre commercial, France Inter, Camille passe au vert, 25/02/22, 14h33

Un projet de complexe avec cinéma, centre commercial et logements fait des mécontents à Argenteuil, en région parisienne : il va selon eux bétonner un peu plus la ville, et dénaturer un lieu devenu célèbre à travers les tableaux des impressionnistes. Mais la mairie se défend.
> Chronique (5 min) à retrouver à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-mardi-25-janvier-2022>
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