[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (vendredi 4 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 3 Fév 07:04:40 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- « Je n’arrivais plus à gérer ce trop-plein d’infos » : ces citoyens partisans de la diète médiatique <https://www.la-croix.com/Economie/Je-narrivais-gerer-trop-plein-dinfos-citoyens-partisans-diete-mediatique-2022-01-21-1201196073>, La Croix L’Hebdo, 21/01/22, 11:03 
2- Latest circular economy news <https://mailchi.mp/ellenmacarthurfoundation.org/public-newsletter-july-291668?e=ff50c0adbb>, Ellen MacArthur Foundation, 25/01/22, 12:04
3- Moncler, connu pour ses doudounes haut de gamme, renonce à la fourrure <https://www.geo.fr/environnement/moncler-connu-pour-ses-doudounes-haut-de-gamme-renonce-a-la-fourrure-208080>, AFP, 25/01/22, 19:00
4- En bref. Dette verte : l'État va emprunter 15 milliards d'euros sur les marchés en 2022 <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/dette-verte-letat-va-emprunter-15-milliards-deuros-sur-les-marches-en-2022>, L’Info Durable avec AFP, 25/01/22
5- L’interview de Luc Julia, co-créateur de Siri et pointure de l’intelligence artificielle <https://reportersdespoirs.org/linterview-de-luc-julia-co-createur-de-siri-et-pointure-de-lintelligence-artificielle/>, Reporters d’Espoirs, 26/01/22
6- Transition écologique : voici les cinq métiers qui recrutent <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/transition-ecologique-voici-les-cinq-metiers-qui-recrutent-150523.html>, Novethic, 26/01/22
7- Livraison de courses en dix minutes : l’économie de la flemme à son apogée <https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/livraison-de-course-en-10-min-l-economie-de-la-flemme-a-son-plus-haut-niveau-150526.html>, Novethic, 27/01/22
8- Entretien. Bruno Le Maire face à Delphine Batho : deux discours s’opposent devant le défi de la transition écologique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/28/bruno-le-maire-face-a-delphine-batho-deux-discours-s-opposent-devant-le-defi-de-la-transition-ecologique_6111356_3234.html>, Le Monde, 28/01/22, 10h42 
9- Les grands musées français cherchent leur «modèle durable» <https://www.lefigaro.fr/culture/les-grands-musees-francais-cherchent-leur-modele-durable-20220129>, Le Figaro avec AFP, 29/01/22, 10:07
10- H&M, ou la « fast fashion » au défi du développement durable <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/29/h-m-ou-la-fast-fashion-au-defi-du-developpement-durable_6111501_3234.html>, Le Monde, 29/01/22, 10h45
11- Exclusif. Voici le classement 2022 des villes et villages où l'on vit le mieux en France <https://www.lejdd.fr/Societe/exclusif-le-classement-2022-des-villes-et-villages-ou-lon-vit-le-mieux-en-france-4090593>, Le JDD, 29/01/22, 23h50
12- Enquête. Coton bio, « made in France » et vêtements recyclés… L’utopie de la mode durable <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/coton-bio-made-in-france-et-vetements-recycles-l-utopie-de-la-mode-durable_6111599_3234.html>, Le Monde, 30/01/22, 17h00
13- Entretien. « Dans l’industrie de la mode, ce n’est pas le coton bio ou le polyester recyclé qui changeront la donne » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/dans-l-industrie-de-la-mode-ce-n-est-pas-le-coton-bio-ou-le-polyester-recycle-qui-changeront-la-donne_6111600_3234.html>, Le Monde, 30/01/22, 17h00 
14- Dans les Cévennes, le casse-tête de l’Atelier Tuffery pour fabriquer des jeans éthiques <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/dans-les-cevennes-le-casse-tete-de-l-atelier-tuffery-pour-fabriquer-des-jeans-ethiques_6111601_3234.html>, Le Monde, 30/01/22, 17h30
15- « Bourgeoise », « anticapitaliste » ou « sans ennemi », y aurait-il une bonne et une mauvaise façon de défendre l’écologie ? <https://www.lemonde.fr/blog/alternatives/2022/01/30/bourgeoise-anticapitaliste-ou-sans-ennemi-y-aurait-il-une-bonne-et-une-mauvaise-facon-de-defendre-lecologie/>, Blog Même pas mal !, 30/01/22
16- Chronique. « A l’aube de l’année 2022, rarement autant de menaces ont pesé sur l’économie mondiale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/31/a-l-aube-de-l-annee-2022-rarement-autant-de-menaces-ont-pese-sur-l-economie-mondiale_6111716_3232.html>, Le Monde, 31/01/22, 13h00
17- Tribune. Crises environnementales : 1 400 scientifiques appellent les candidats à la présidentielle et les médias à sortir "des discours de l'inaction" <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/tribune-crises-environnementales-1-400-scientifiques-appellent-les-candidats-a-la-presidentielle-et-les-medias-a-sortir-des-discours-de-l-inaction_4930099.html>, France info, 01/02/22, 05:23
18- « J’ai simplement suivi le fil : d’agricultrice, je suis devenue industrielle textile », Myriam Joly, fondatrice et directrice de Missègle <https://reportersdespoirs.org/jai-simplement-suivi-le-fil-dagricultrice-je-suis-devenue-industrielle-textile-myriam-joly-fondatrice-et-directrice-de-missegle/>, Reporters d’espoirs, 01/02/22
19- La crise climatique et du vivant, invisible dans la campagne présidentielle <https://www.geo.fr/environnement/la-crise-climatique-et-du-vivant-invisible-dans-la-campagne-presidentielle-208205>, GEO avec AFP, 02/02/22, 12h49
En audio
20- Ecologie : la transition aussi pour l'emploi ? <https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/social-lab-du-dimanche-30-janvier-2022>, France Inter, Social Lab, 30/01/22, 06h49
21- L'urgence de se battre contre la "fast fashion", avec Julia Faure <https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-du-dimanche-30-janvier-2022>, France Inter, Une journée particulière, 30/01/22, 23h00

Bien à vous,
Florence

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CITATION DU JOUR : "Quels que soient nos opinions politiques et nos engagements personnels, nous constatons avec inquiétude l'absence de débat démocratique dans la campagne présidentielle sur les graves bouleversements en cours et à venir, qu'ils concernent le climat, l'océan, la biodiversité ou les pollutions.", les 1400 signataires de la tribune sur France info (cf. item 17 & 19)
DOSSIER DU JOUR : L’industrie de l’habillement doit réduire son empreinte environnementale. Une injonction qui implique une profonde transformation des méthodes de production et de marketing de la filière, mais aussi un changement de nos modes de consommation. (cf. item 3, 12, 13, 14, 18 & 21)
ENTRETIEN DU JOUR : Co-fondateur de Siri, l’assistant vocal d’Apple, ainsi que des imprimantes connectées d’HP ; auteur du livre L’intelligence artificielle n’existe pas (First Editions) ; Luc Julia est une tête pensante de l’intelligence artificielle qu’il préfère appeler « intelligence augmentée ». (cf. item 5)
IMPACT DU JOUR : En promettant de livrer nos courses en 15 voire 10 minutes le "business de la flemme", reposant sur une hyperconsommation frénétique de consommateurs de plus en plus pressés, pose notamment la question de la défiguration des centres-villes, dans lesquels des mini-entrepôts fleurissent pour plus de rapidité. (cf. item 7)
DÉBAT DU JOUR : La transition énergétique est-elle compatible avec la croissance économique ? Oui, assure le ministre de l’économie Bruno Le Maire ; non, lui oppose l’ancienne ministre et députée écologiste Delphine Batho. Arguments croisés. (cf. item 8)
RÉFLEXIONS DU JOUR : — Expositions moins «spectaculaires» et «plus longues» évitant le déplacement de millions de visiteurs, scénographies recyclables...Les représentants des grands musées français se sont réunis à Lille, pour réfléchir à un futur plus respectueux de l’environnement. (cf. item 9)
— C’est un paradoxe aussi ennuyeux qu’intriguant pour l’écologie que de constater que ses difficultés à s’imposer dans le débat public sont tout autant liées à des résistances externes qu’à des luttes intestines qui s’intensifient à mesure que les enjeux de climat et de biodiversité entrent dans les priorités des Français. Essayons d’y voir clair. (cf. item 15)
CLASSEMENT DU JOUR : Angers et Guéthary succèdent à Annecy et Peltre dans cette 3e édition du classement des villes et villages où il fait bon vivre. Le palmarès illustre les grands mouvements de population à l'œuvre et la revanche des territoires oubliés. (cf. item 11)
CHRONIQUE DU JOUR : Pénuries de matières premières, tensions entre Etats, logistique défaillante… Pour l’Europe, l’accumulation de problèmes va rendre les objectifs de transition énergétique complexes et coûteux. (cf. item 16)
PARI DU JOUR : Alors que plus de 95% de nos vêtements sont importés, Myriam Joly, fondatrice de l’entreprise Missègle, a décidé de parier sur le savoir-faire hexagonal. (cf. item 18)
MUTATION DU JOUR : La transition écologique s'invite aussi sur le thème de l'emploi avec la création de nouveaux métiers mais aussi des compétences qui doivent s’adapter. (cf. item 6 & 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- « Je n’arrivais plus à gérer ce trop-plein d’infos » : ces citoyens partisans de la diète médiatique, La Croix L’Hebdo, 21/01/22, 11:03 
Émile Loreaux

A l’occasion de la publication de son baromètre des médias, « La Croix L’Hebdo » se penche sur l’infobésité. 
Envahissante voire anxiogène, l’actualité peut apparaître telle une vague qui va tout submerger. À l’occasion de la publication de son baromètre des médias jeudi 20 janvier, « La Croix L’Hebdo » a rencontré d’anciens « accros à l’info » qui ont entrepris une diète médiatique pour comprendre leur réaction et leurs attentes.
« Alors que vous étiez fidèles, à plusieurs médias, avez-vous ressenti à un moment le besoin de couper le robinet de l’info ? » Notre appel à témoignages, lancé en novembre dernier sur le réseau social Twitter et des canaux plus traditionnels, a vite suscité des réponses passionnées. L’étonnement de la part des « satisfaits » de leurs médias mais surtout la reconnaissance d’autres personnes, soulagées de pouvoir exprimer leur « mal-être » face au flot de l’info dont elles ne savent pas toujours que faire.
> Grand-format. Avant la présidentielle, l’exigence d’indépendance envers les médias au plus haut
Depuis vingt ans, la configuration des médias a profondément changé, avec une accélération du temps, la création des chaînes en continu ou l’irruption des plateformes (Facebook, Google, etc.) et ces évolutions ont elles-mêmes bouleversé le rapport des publics à l’information.
>> Suite à lire à :
<https://www.la-croix.com/Economie/Je-narrivais-gerer-trop-plein-dinfos-citoyens-partisans-diete-mediatique-2022-01-21-1201196073>
Sur le même sujet : 
> Sept idées pour reprendre le contrôle sur sa façon de s’informer <https://www.la-croix.com/Economie/Sept-idees-reprendre-controle-facon-sinformer-2022-01-21-1201196088>, La Croix, 21/01/22, 12:47
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2- Latest circular economy news, Ellen MacArthur Foundation, 25/01/22, 12:04

Industry leaders call for UN treaty to tackle plastic pollution
More than 70 leading businesses and financial institutions have called for a legally binding UN treaty on plastic pollution in a pre-UNEA statement. This is the first time industry leaders have advocated for such a robust policy on plastic pollution, with the statement including explicit recognition of the need to reduce virgin plastic production and use. The statement is an indictment on the severity of our current plastic crisis, which merits immediate and concerted global efforts that tackle the problem at its root and throughout its lifecycle, in line with the Foundation’s visionfor a circular economy for plastics. It comes just months before UNEA 5.2 where member states will have a crucial opportunity to negotiate a treaty.
>> Read more
<https://mailchi.mp/ellenmacarthurfoundation.org/public-newsletter-july-291668?e=ff50c0adbb <https://mailchi.mp/ellenmacarthurfoundation.org/public-newsletter-july-291668?e=ff50c0adbb>>
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3- Moncler, connu pour ses doudounes haut de gamme, renonce à la fourrure, AFP, 25/01/22, 19:00

L'italien Moncler, connu pour ses parkas haut de gamme, a annoncé mardi qu'il renonçait à son tour à l'utilisation de la fourrure animale, comme l'ont fait avant lui diverses marques de luxe.
"L'entreprise cessera de s'approvisionner en fourrure cette année et la dernière collection à présenter de la fourrure sera l'automne-hiver 2023", selon un communiqué.
Une démarche "conforme à l'engagement continu de Moncler en faveur de pratiques commerciales responsables" et "qui s'appuie sur l'engagement de la marque avec l'organisation italienne de défense des animaux LAV représentante de la Fur Free Alliance", selon la marque. 
Depuis plusieurs années, de nombreuses marques de luxe dont des géants comme Chanel se sont détournés de la fourrure.
En septembre dernier, le groupe Kering dirigé par François-Henri Pinault annonçait que toutes ses marques abandonnaient désormais l'utilisation de la fourrure: Saint Laurent et Brioni étaient les deux dernières à encore en utiliser, alors que les griffes Gucci, Balenciaga, Bottega Veneta et Alexander McQueen y avaient déjà renoncé. 
La filière française de la fourrure a dénoncé mardi un "coup marketing" de la part de Moncler qui annonce dans le même communiqué l'arrêt de la fourrure et le lancement d'une nouvelle collection à base de matériaux recyclés ou biologiques.
La filière alerte également sur la "pression des organisations animalistes" et leurs méthodes "de harcèlement, de chantage, de manipulation, de réelle forme de tyrannie exercée sur le secteur de l'habillement".
Dernièrement des marques comme l'italien Armani, après avoir abandonné la fourrure, ont annoncé renoncer aussi à l'angora.
<https://www.geo.fr/environnement/moncler-connu-pour-ses-doudounes-haut-de-gamme-renonce-a-la-fourrure-208080>
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4- En bref. Dette verte : l'État va emprunter 15 milliards d'euros sur les marchés en 2022, L’Info Durable avec AFP, 25/01/22
Rédaction ID

Quinze milliards d'euros de dépenses seront adossés à des emprunts verts sur les marchés financiers en 2022, un montant similaire à celui de 2021, a annoncé lundi l'Agence France Trésor.
Ces dépenses "incluent pour l'essentiel des dépenses budgétaires et fiscales qui seront réalisées cette année dans le cadre de la loi de finances", explique l'Agence France Trésor, dans un communiqué. Elles seront placées "au gré de la demande de marché", a précisé l'organisme.
Les dépenses vertes éligibles réalisées en 2021 mais qui n'ont pas encore été adossées à des émissions pourront l'être cette année. L'encours des "OAT vertes" s'élève à 42,3 milliards d'euros, a également précisé l'organisme chargé de placer la dette de la France sur les marchés.
La France s'est positionnée en cheffe de file de la dette verte en Europe, après avoir levé deux obligations de sept milliards d'euros, en 2017 puis en 2021. Pour 2022, l'AFT "étudie la possibilité", de créer une nouvelle obligation verte, indexée sur l'inflation.
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/dette-verte-letat-va-emprunter-15-milliards-deuros-sur-les-marches-en-2022 <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/dette-verte-letat-va-emprunter-15-milliards-deuros-sur-les-marches-en-2022>>
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5- L’interview de Luc Julia, co-créateur de Siri et pointure de l’intelligence artificielle, Reporters d’Espoirs, 26/01/22
Rédaction

Co-fondateur de Siri, l’assistant vocal d’Apple, ainsi que des imprimantes connectées d’HP ; auteur du livre L’intelligence artificielle n’existe pas (First Editions) ; Luc Julia est une tête pensante de l’intelligence artificielle qu’il préfère appeler « intelligence augmentée ». Depuis trente ans qu’il vit dans la Silicon Valley, il a œuvré au Stanford Research Institute (SRI), au MIT, travaillé chez Apple, HP ou encore Samsung – qu’il a incité à s’implanter en France. Un bref passage chez Amazon lui fait prendre conscience qu’il préfèrerait « faire quelque chose pour [son] pays ». 
Désormais Directeur scientifique de Renault, nous l’avons rencontré à l’occasion de son passage à Paris.
Yann LeCun, Jérôme Pesenti, Yves Raimond… et vous ! On a le sentiment que la France est un berceau de grands ingénieurs.
Luc Julia : Nous les Français sommes les meilleurs ingénieurs du monde ! Notre éducation est globalement bonne, même si elle a tendance à laisser des gens sur le bord de la route. On a donc une éducation élitiste, et il faut certainement trouver une solution pour ceux qui sont en difficulté. Une fois qu’on sort de ce système par le haut, on est les meilleurs. Voyez le nombre de médailles Fields, l’équivalent du prix Nobel de mathématiques : les Français sont en haut du classement.
Qu’est-ce qu’il manque à la France pour rayonner davantage en matière de « tech » selon vous ?
LJ : On n’a pas la culture de vendre, on ne sait pas monter sur la table et dire qu’on est les meilleurs contrairement aux américains. On n’a pas non plus la culture de l’échec – rien que le mot nous fait peur. Le jour où l’on comprendra qu’échouer c’est apprendre, que ça fait partie de l’éducation, on sera plus fort encore. Mais nous sommes très forts en débrouillardise ! Il suffit de voir le concours Lépine pour s’en rendre compte, c’est extraordinaire de construire n’importe quoi avec deux allumettes. Les Français sont très ingénieux.
>> Suite à lire à :
<https://reportersdespoirs.org/linterview-de-luc-julia-co-createur-de-siri-et-pointure-de-lintelligence-artificielle/>
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6- Transition écologique : voici les cinq métiers qui recrutent, Novethic, 26/01/22
Marina Fabre Soundron

C’est un signal fort qui montre que les acteurs économiques s’emparent de plus en plus des risques liés au changement climatique. Alors que le métier de responsable du développement durable est l’un des 25 métiers le plus en croissance selon LinkedIn, le cabinet Birdeo vient de publier son Top 5 des métiers dits "à impact" qui seront les plus recherchés par les recruteurs en 2022. Manager décarbonation ou chargé.e de reporting extra-financière… à vos CV !
Cargill qui cherche son ou sa "sustainability manager", Saint-Gobain son ou sa "sustainability program manager", Parc Astérix son ou sa responsable du développement durable, tout comme Epson ou encore Vinci. Il faut dire que ce métier a le vent en poupe. Signe que les temps changent, le poste de responsable du développement durable fait partie des 25 métiers en croissance selon le classement LinkedIn. Positionné en treizième position, le ou la responsable développement durable pilote la stratégie et les actions de l’entreprise dans le domaine social et environnemental.
Les entreprises se transforment pour répondre à l’urgence climatique et à la quête de sens de leurs salariés. "La RSE devient un sujet de performance et d’efficacité pour les entreprises", soulignait même le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux l’année dernière. "Une entreprise qui ne met pas la RSE au cœur de sa politique de ressources humaines attire peu ou pas de talents", poursuivait-il. Si certains métiers comme responsable des achats ou encore analyste financier doivent s’adapter pour mieux intégrer les enjeux sociaux et climatiques à leurs postes, d'autres dits "à impact" vont connaître une forte attention en 2022, prédit le cabinet Birdeo, spécialisé dans le développement durable et l’impact. Il identifie cinq postes à impact les plus recherchés par les entreprises en 2022.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/transition-ecologique-voici-les-cinq-metiers-qui-recrutent-150523.html>
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7- Livraison de courses en dix minutes : l’économie de la flemme à son apogée, Novethic, 27/01/22
Marina Fabre Soundron

Le "quick commerce" connaît un succès fulgurant en France. Les startups promettant de livrer nos courses en 15 voire 10 minutes se multiplient à vitesse grand V et prennent de l'ampleur, à l'instar de l'Allemand Gorillas qui s'apprête à avaler le Français Frichti. Ce "business de la flemme", reposant sur une hyperconsommation frénétique de consommateurs de plus en plus pressés, pose notamment la question de la défiguration des centres-villes, dans lesquels des mini-entrepôts fleurissent pour plus de rapidité. 
L’appétit de Gorillas grandit. La startup allemande a annoncé, dans un communiqué, avoir entamé des "discussions exclusives" avec son concurrent, le Français Frichti. L’enjeu est de percer le marché parisien avec une recette qui a fait le succès de Gorillas : la livraison ultra-rapide de courses, en dix minutes chrono. "Je crois que nous construisons le prochain modèle de commerce qui pourrait s'avérer être la plus grande révolution du siècle dans la façon dont nous faisons nos courses et je suis heureux que nous puissions le faire avec le meilleur partenaire et les meilleures équipes", a réagi le cofondateur de Frichti, Quentin Vacher. 
Le marché de la livraison de courses à domicile est en pleine effervescence, suivant les pas de la livraison de repas, devenue aujourd’hui incontournable. En peu de temps, une vingtaine de startups se sont positionnées sur le marché. Il faut dire que la success story de Gorillas, devenue une licorne en moins d’un an, a de quoi susciter l’enthousiasme. Flink, Dija, Cajoo, Picnic… les jeunes pousses ne cessent de lever des millions de dollars et leurs promesses de livraison express tapissent désormais les murs des métros, s’installant sur un marché jusqu’ici réservé aux distributeurs historiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/livraison-de-course-en-10-min-l-economie-de-la-flemme-a-son-plus-haut-niveau-150526.html>
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8- Entretien. Bruno Le Maire face à Delphine Batho : deux discours s’opposent devant le défi de la transition écologique, Le Monde, 28/01/22, 10h42 
Propos recueillis par Françoise Fressoz et Philippe Escande

Le ministre de l’économie et la députée et ancienne ministre de l’écologie étaient les invités du Club de l’économie du « Monde », jeudi 27 janvier, sur le thème de la transition environnementale. 
La transition énergétique est-elle compatible avec la croissance économique ? Oui, assure le ministre de l’économie Bruno Le Maire ; non, lui oppose l’ancienne ministre et députée écologiste Delphine Batho. Arguments croisés.
Le constat
Delphine Batho : Terrienne des Deux-Sèvres, je fais le constat d’une situation sociale révoltante dans le pays, d’une augmentation de la pauvreté, d’un pessimisme, d’un choc social lié à ce qui se passe sur le champ de l’énergie. Je relie directement ce choc à l’inaction climatique. Les gens paient cash les conséquences de l’absence d’investissement dans la transformation de notre modèle, notamment vers la sobriété énergétique.
Bruno Le Maire : Ne mélangeons pas tout. La pauvreté, c’est d’abord le chômage. La meilleure façon d’y répondre, c’est de créer des emplois. C’est ce que nous avons fait. L’année 2021 a été particulièrement faste à cet égard…
Le projet
D. B. : J’assume le terme de décroissance. Depuis ma naissance, en 1973, le PIB a été multiplié par deux alors que le bien-être est totalement stable. Le PIB est un indicateur obsolète. Il existe un chemin de réussite économique qui n’est plus celui de la croissance en volume de l’activité économique. C’est au travers de ce projet de société que l’on remobilisera la France, que l’on donnera un nouvel horizon à la République et que l’on se réconciliera avec l’avenir. Nous, les écologistes, nous voulons être jugés sur l’amélioration de la qualité de vie des gens, une autre boussole comme moteur de l’action publique et comme moteur des politiques publiques.
> Lire aussi la tribune : « La décroissance n’est ni un programme ni même une théorie, mais une aspiration »
B.L.M. : Pardon d’être simpliste, mais si vous allez dans cette direction, vous produirez moins de richesses et vous aurez plus de pauvres. Ou alors vous appauvrirez tout le monde, au nom d’une logique égalitaire qui n’est pas la mienne. Quand j’entends certains écologistes proposer de réduire de 30 % les déplacements, je pense que cela conduirait à des injustices formidables, au sens propre du terme. Les plus pauvres ne pourront plus se déplacer, mais certainement pas les plus riches. Ce n’est pas ma conception d’une société démocratique moderne. Le premier pilier de la société dans laquelle je crois, c’est la liberté; le deuxième, c’est la capacité à investir; le troisième, c’est l’accompagnement des ménages les plus modestes dans cette transition.
D.B. : Pour que les choses soient claires, je ne suis pas pour une économie administrée, je suis pour la régulation écologique de l’économie de marché. Toutes les politiques et aides publiques doivent être basées sur des critères écologiques, sinon, on continuera de mettre de l’argent et d’investir dans des choses qui sont en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Croissance et planification
B.L.M. : On ne s’en sortira pas sans planification énergétique. Il faut donner de la visibilité aux banquiers, aux investisseurs. Il faut aussi donner de la visibilité à EDF, sur les investissements à dix, vingt ou trente ans et sur la mise en conformité d’un certain nombre de ses installations. Il faut aussi donner de la visibilité aux citoyens. Prenez les zones urbaines dans lesquelles vous ne pourrez plus circuler avec un certain nombre de véhicules. J’aimerais qu’on soit encore plus transparents et plus volontaristes, pour dire, par exemple, aux Franciliens qu’ils ne pourront plus circuler d’ici à 2023, d’ici à 2024 s’ils ont des véhicules Crit’Air 3 et Crit’Air 4, afin qu’ils anticipent.
D.B. : Vous nous chantez une chanson que l’on connaît bien. C’est celle, la même, des gouvernements successifs à gauche, à droite, sur la croissance verte, la croissance durable, etc., qui n’existe pas et qui est une forme de « greenwashing », comme aujourd’hui toutes les marques ont leur couplet écolo. Aujourd’hui, il est établi qu’il n’y a pas de découplage absolu, pérenne et mondial possible entre la croissance économique et l’empreinte carbone. Mais mon raisonnement sépare la notion de croissance du PIB de celui de réussite économique. Il y a un chemin de réussite économique qui n’est plus celui de la croissance en volume de l’activité économique.
Le financement
D.B. : Le pacte de stabilité européen a été suspendu depuis l’irruption de la crise sanitaire. Nous voulons de nouvelles règles du jeu. Les investissements écologiques doivent être sortis du périmètre du calcul des déficits. De même que les investissements dans la reconstruction des services publics. Au nom de quoi y aurait-il un « quoi qu’il en coûte » pour certaines choses et pas pour d’autres ? Il faut changer de logique et conditionner toutes les aides publiques aux entreprises à des critères écologiques.
> Lire aussi Antoine Frérot : « Les “poubelles” vont devenir la première mine du monde »
B.L.M. : La transition écologique va demander des financements absolument massifs. Aucun Etat, et certainement pas la France, qui a 115 % de dette publique, ne peuvent se permettre de financer, sur fonds publics, des investissements aussi importants. Parce qu’alors l’écart de taux avec l’Allemagne explosera et tout l’argent que vous pourriez mettre dans la transition écologique ira au remboursement de la dette et à l’augmentation de la charge de la dette. Donc je ne propose pas que toute la transition écologique soit aux frais du contribuable et de l’Etat. Je propose que, pour 1 euro d’investissements publics, il y ait 3 euros d’investissements privés, ce qui suppose que ces investissements soient bien fléchés, ce qui suppose de la transparence sur la finance, la finance verte et les investissements. C’est l’objet de la taxonomie. C’est pour moi un élément absolument clé du succès de la transition.
> Lire aussi Environnement : l’Europe toujours divisée sur son classement des activités durables
Le nucléaire
D.B. : Le nouveau nucléaire, c’est-à-dire l’idée de lancer en France la construction d’un nouveau parc nucléaire, ne tient plus la route aujourd’hui. On n’est plus dans les années 1970 où la seule alternative, pour l’électricité, était : le pétrole ou le nucléaire. On a aujourd’hui une autre solution compétitive, les énergies renouvelables. Il faut vraiment distinguer le débat sur la vitesse à laquelle on peut progressivement diminuer le parc nucléaire actuel et la question que le gouvernement actuel met sur la table : lancer la France dans un fiasco EPR multipliés par six, avec la relance d’un nouveau programme. Dépendre à 67 % pour notre électricité du nucléaire est une vulnérabilité pour le pays.
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
B.L.M. : Laisser croire que, dans un laps de temps qui se chiffre en années, le renouvelable pourra remplacer l’énergie nucléaire en France, ce n’est pas vrai, sauf à dire qu’on renonce à l’industrialisation du pays, à des usines d’électrolyse qui seront fortement consommatrices d’électricité, au développement de batteries pour des véhicules électriques. On va avoir un besoin massif d’électricité. Les énergies renouvelables n’y pourvoiront pas seules. Il faut donc réaliser de nouveaux réacteurs nucléaires.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/28/bruno-le-maire-face-a-delphine-batho-deux-discours-s-opposent-devant-le-defi-de-la-transition-ecologique_6111356_3234.html>
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9- Les grands musées français cherchent leur «modèle durable», Le Figaro avec AFP, 29/01/22, 10:07

Expositions moins «spectaculaires» et «plus longues» évitant le déplacement de millions de visiteurs, scénographies recyclables...Les représentants des institutions se sont réunis à Lille, pour réfléchir à un futur plus respectueux de l'environnement.
Pressés par «l'urgence climatique», les représentants des musées français ont planché deux jours à Lille sur un modèle plus respectueux de l'environnement, proposant des expositions moins «spectaculaires», mais «plus longues» et «intelligentes»... et sans déplacer des millions de visiteurs.
> À lire aussi Environnement: le label vert, nouvel étendard des établissements publics culturels
«La stratégie nationale bas carbone, c'est zéro émissions nettes de CO2 d'ici 2050. Nous n'avons pas le choix: tout le monde doit bouger», pose dès l'ouverture des travaux au Palais des Beaux-Arts de Lille, Bruno Maquart, président d'Universcience (Cité des Sciences et Palais de la Découverte, à Paris). Si la mobilisation des musées est «relativement ancienne» aux États-Unis, elle est encore en France à ses prémices, rappelle l'administrateur de l'établissement lillois, Étienne Bonnet-Candé. Il salue toutefois le «travail pionnier» mené par des institutions comme le Quai Branly, Universcience, ou le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).
Problème : une grande majorité des émissions de gaz à effet de serre proviennent «du déplacement des visiteurs». Pour des musées drainant une clientèle internationale, comme Le Louvre, cette proportion grimpe à 90%. Dès lors, comment concilier la mission du musée, la transmission au public, et la réduction de l'empreinte carbone ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lefigaro.fr/culture/les-grands-musees-francais-cherchent-leur-modele-durable-20220129>
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10- H&M, ou la « fast fashion » au défi du développement durable, Le Monde, 29/01/22, 10h45
Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Le suédois, dont les ventes sont reparties à la hausse en 2021, veut doubler ses revenus d’ici à 2030, tout en réduisant de moitié son empreinte carbone. 
Voilà deux ans, presque jour pour jour, qu’Helena Helmersson est à la tête de H&M. Deux ans marqués par la pandémie de Covid-19 et les confinements à répétition, où l’objectif, pour le géant suédois du prêt-à-porter, a été de se maintenir à flot. Mission accomplie puisque, vendredi 28 janvier, la patronne de l’enseigne a pu annoncer un bénéfice net de 1,05 milliard d’euros, multiplié par neuf sur l’exercice 2021, et une hausse de 6 % du chiffre d’affaires.
> Lire aussi La fast fashion se pare des atours du luxe
« Maintenant que nous sommes revenus à une situation plus normalisée avec une position financière solide et une bonne rentabilité, nous pouvons à nouveau nous concentrer pleinement sur la croissance », a annoncé Mme Helmersson. Sa nomination, en janvier 2020, pour succéder à Karl-Johan Persson, petit-fils du fondateur de la marque, Erling Persson, et PDG depuis 2009, avait été accueillie favorablement au sein du groupe (qui rassemble les marques H&M, COS, Weekday, Monki, H&M Home, & Other Stories, Arket et Afound)
Si elle n’appartient pas au clan Persson, Mme Helmersson, première femme à diriger H&M, connaît bien la maison. Née en 1973 dans le nord de la Suède, elle travaille pour l’enseigne depuis 1997. Une carrière qui l’a menée plusieurs années au Bangladesh et à Hongkong, puis à partir de 2010 au poste de directrice du développement durable, et ensuite à celui de chef de la production.
Objectifs en apparence contradictoires
A peine était-elle nommée que le monde se confinait. Au printemps 2020, près de 4 000 des 5 000 boutiques du groupe dans le monde ont dû baisser le rideau pendant des semaines. H&M a vu ses bénéfices plonger de 90 % et son chiffre d’affaires baisser de 20 %. Un an plus tard, l’heure est de nouveau à l’optimisme. « H&M a retrouvé sa trajectoire d’avant la pandémie, avec une rentabilité en hausse », constate Daniel Schmidt, analyste chez Danske Bank. Si le rebond a pu avoir lieu, selon lui, « c’est grâce aux investissements réalisés dans la logistique, les chaînes de production et le développement durable, ainsi qu’à une attention accrue à l’égard des coûts ».
Mais il a surtout été rendu possible par la progression rapide des ventes en ligne, « qui ne représentaient que 15 % du chiffre d’affaires avant la pandémie, contre 32 % aujourd’hui », rappelle M. Schmidt. Jusqu’en 2019, le géant suédois a misé l’essentiel de sa croissance sur l’ouverture de magasins physiques, dont le nombre dans le monde est passé de 1 800 à plus de 5 000 en une dizaine d’années. Déjà fragilisé avant la pandémie, ce modèle a été définitivement remis en cause par la crise sanitaire. Dès le mois d’août 2020, dans une interview au journal Dagens Industri, Mme Helmersson se disait convaincue que « les clients n’allaient pas recommencer à acheter comme ils le faisaient avant ».
La priorité, selon elle, devait être le multicanal : la combinaison d’une offre physique et de la vente sur Internet. En 2021, 217 magasins ont baissé le rideau – dont le navire amiral, sur Hamngatan, une rue du centre de Stockholm, qui avait ouvert il y a plus de quarante ans, et le H&M des Champs-Elysées, à Paris. En 2022, le groupe prévoit d’en fermer 240 de plus dans le monde – et d’en ouvrir 120, sur de nouveaux marchés.
> Lire aussi Shein, le nouveau géant de l’« ultra fast fashion » aux méthodes peu reluisantes
Le 28 janvier, le géant suédois a annoncé qu’il avait pour ambition de « doubler sa croissance et [de] réduire de moitié son empreinte carbone ». Deux objectifs en apparence contradictoires, pour une compagnie dont le modèle économique repose depuis toujours sur des collections éphémères, vendues à petits prix. Un modèle semblable à celui de Zara, numéro un de la fast fashion, ou de Gap ou Mango, et poussé dans ses limites par le chinois Shein, avec des prix encore plus bas et un renouvellement encore plus rapide de son catalogue, sans aucune considération pour l’environnement ou les conditions de travail de ses employés.
Miser sur la « circularité »
Pour H&M, ce n’est pas la voie à suivre, selon Mme Helmersson, qui a fait du développement durable sa priorité. « Non seulement, nous allons faire en sorte que nos clients, dans le monde entier, fassent des choix durables, mais nous allons nous assurer que notre croissance s’inscrive dans les limites planétaires », a-t-elle assuré. Le défi est de taille : l’industrie de la mode est une des plus polluantes du monde, en matière d’émissions de CO2, mais aussi d’utilisation de l’eau et de production de fibres microplastiques.
H&M promet de s’attaquer à tous ces aspects. D’une part, en réduisant l’impact de sa production sur l’environnement – d’ici à 2030, le groupe prévoit de ne plus utiliser que des matériaux recyclés ou produits de façon durable et de l’électricité décarbonée, y compris chez ses fournisseurs. D’autre part, en misant sur la « circularité » : la réparation et la revente de vêtements usagés, ainsi que le recyclage des matériaux.
Ces dernières années, H&M a multiplié les investissements dans différentes compagnies comme la société suédoise Renewcell, spécialisée dans le recyclage des textiles, ou le site de vente en seconde main Sellpy, lancé dans une vingtaine de pays et bientôt intégré à la plate-forme H&M en Suède et en Allemagne. Le groupe vient aussi de se doter d’un outil, développé en partenariat avec la Fondation Ellen MacArthur, qui doit aider les designers à concevoir des vêtements de façon à maximiser leur durée de vie.
« Un produit peut donner lieu à plusieurs transactions, ce qui permettra d’augmenter les revenus et de découpler la croissance et l’empreinte carbone de la production », a expliqué la PDG du groupe. Si H&M arrive fréquemment en tête des classements des marques faisant le plus en matière de développement durable, le groupe a été épinglé en novembre par l’ONG Greenpeace, qui reconnaît ses efforts, mais estime que cela n’est pas suffisant tant que l’enseigne n’abandonne pas la fast fashion.
Spécialiste de la mode durable, Michael Schragger pointe du doigt le problème : « Il est illogique pour des entreprises comme H&M de se lancer dans des activités qui affectent leurs résultats financiers, car ce ne sont pas des ONG (…). C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de lois ambitieuses, de nouveaux modèles pour financer des solutions durables et de tenir responsables les compagnies et les actionnaires. »
+ En vidéo. Soldes : Pourquoi s’habiller pollue la planète <https://www.youtube.com/watch?v=3DdU7c66E9g&t=2s>, Le Monde, 13/12/18
De la production au lavage, l’industrie textile est devenue l’une des plus polluantes. Explications en vidéo. En 2016, plus de 100 milliards de vêtements ont été vendus dans le monde. En France, cela représente 9,5 kg par habitant. Et les consommateurs achètent toujours plus : + 60 % de vêtements qu’il y a quinze ans. Cette tendance a un nom : la fast fashion. C’est-à-dire une sorte de mode jetable qui se renouvelle en permanence. Ces habitudes de consommation ont des conséquences directes sur l’environnement. De la fabrication des matières premières, aux transports en passant par le lavage et le recyclage, le cycle de vie d’un vêtement génère une immense pollution et empoisonne parfois ceux qui les portent.
<https://www.youtube.com/watch?v=3DdU7c66E9g&t=2s
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/29/h-m-ou-la-fast-fashion-au-defi-du-developpement-durable_6111501_3234.html>
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11- Exclusif. Voici le classement 2022 des villes et villages où l'on vit le mieux en France, Le JDD, 29/01/22, 23h50
Arnaud Focraud

Angers et Guéthary succèdent à Annecy et Peltre dans cette 3e édition du classement des villes et villages où il fait bon vivre. Le palmarès, réalisé par l'association du même nom, illustre les grands mouvements de population à l'œuvre et la revanche des territoires oubliés.
Et votre commune, où se classe-t-elle? Le palmarès 2022 des villes et des villages où il fait bon vivre , réalisé par l'association du même nom et dévoilé en exclusivité par le JDD en bas de cet article*, apporte son lot de confirmations et de nouveautés. Pour la première fois en trois ans, la tête du classement change. Côté villes, Angers, troisième de l'édition précédente, chipe la première place à Annecy. Côté villages (moins de 2.000 habitants), c'est la station basque de Guéthary qui passe devant la commune mosellane de Peltre, au sud de Metz. Ces bouleversements masquent toutefois une relative stabilité malgré des changements méthodologiques importants . "Cette édition confirme la reconnaissance des villes moyennes et des villages, se félicite Thierry Saussez, le président de l'association. Elle permet de changer notre regard sur ces communes et plus généralement de faire reculer ce 'mot hideux de province', comme disait André Malraux."
La ruée vers l'Ouest
De fait, le triptyque "PLM", pour Paris, Lyon, Marseille, est en recul : la capitale n'est "que" 66e (-11 places en un an) tandis que Lyon est 63e (-7) et Marseille encore plus loin, à la 93e place (-8). Mais certaines autres grandes métropoles (Nice, 7e ; Rennes, 10e ; Bordeaux, 14e…) font mieux que résister. Plus généralement, le Grand Ouest sort renforcé cette année. Les Régions de Normandie, de Bretagne, des Pays de la Loire et de Nouvelle-Aquitaine placent 14 villes aux 20 premières places du classement. Au-delà, les grandes gagnantes se nomment Saint-Malo (43e, +19), Vannes (53e, +23), Laval (62e, +17) et Poitiers (68e, +25) et les plus fortes progressions sont également à observer du côté de l'Ille-et-Vilaine, du Morbihan ainsi que dans le Maine-et-Loire et le Calvados.
Au tableau d'honneur, on notera aussi qu'Honfleur, toujours dans le Calvados, est la ville parmi les 500 premières du classement* en plus forte progression (496e, elle gagne 170 places) et Aytré, en Charente-Maritime, signe la meilleure entrée, à la 384e place. Ailleurs, certaines communes de Moselle et de Haute-Savoie tirent encore leur épingle du jeu. À l'inverse, les principaux reculs sont enregistrés dans le Nord ou en grande couronne parisienne (Yvelines, Essonne, Seine-et-Marne…).
Boom immobilier
Ces tendances tiennent à la fois des grandes évolutions démographiques en cours et des changements méthodologiques effectués, dont l'ajout d'une catégorie "attractivité immobilière" dans ce classement. L'immobilier, justement, se retrouve au cœur de ces bouleversements avec un record de 1,2 million de transactions enregistrées en un an, de novembre 2020 à novembre 2021.
La crise sanitaire, bien sûr, est à l'origine de ce mouvement de population sans précédent. "Mais elle a davantage été un détonateur, ou un révélateur, de tendances de fond déjà observées depuis une dizaine d'années", note Loïc Cantin, président adjoint de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim). Pour la première fois, les données collectées par le premier syndicat des professionnels de l'immobilier, commune par commune, ont permis à l'Association des villes et des villages où il fait bon vivre de prendre en compte cette dynamique immobilière. Les territoires connaissant une forte demande, en maintenant un parc avec peu de logements vacants, ont ainsi bénéficié d'un coup de boost dans le palmarès. Résultat, selon Loïc Cantin, "il y a aujourd'hui une forme de revanche des territoires oubliés : délaissés par les politiques publiques, ils redeviennent attractifs car ils bénéficient à la fois du rejet de la densité de la grande ville et du modèle toujours dominant de la maison individuelle".
"La ville du quart d'heure"
Dans les agences immobilières, le refrain est bien connu.connexion haut débit." Le communicant et président de l'association y voit la confirmation de l'avènement de "la ville du quart d'heure", un concept selon lequel toute la vie d'un foyer – le travail, l'école, les loisirs… – soit à moins de quinze minutes de ­déplacement.
De l'avis de nombreux observateurs, le rééquilibrage territorial en cours a toutes les chances de perdurer à l'issue de la pandémie. Avec à la clé son lot d'opportunités mais aussi de défis, puisque la hausse des prix du logement dans les villes aujourd'hui attractives a à son tour une influence sur le reste de la population. "Au fond, c'est une grande question de société, conclut Loïc Cantin. Entre la 'pavillonite' des années 1980 et le renforcement de la densification du début des ­années 2000, qui visait à lutter contre l'étalement urbain, un autre modèle est-il possible? C'est apparemment le choix que les ménages ont fait et que les politiques publiques n'ont pas anticipé."
Le Top 50 2022 des villes où il fait bon vivre : 
1- Angers (49), +2 places par rapport à 2021
2- Annecy (74), -1
3- Bayonne (64), -1
4- La Rochelle (17), =
5- Caen (14), +1
6- Le Mans (72), -1
7- Nice (06), =
8- Lorient (56), +2
9- Brest (29), +2
10- Rennes (35), +2
11- Avignon (84), -2
12- Biarritz (64), +7
13- Cherbourg-en-Cotentin (50), +2
14- Bordeaux (33), -6
15- Anglet (64), +6
16- Strasbourg (67), -3
17- Rodez (12), -1
18- Tours (37), +6
19- Pau (64), -5
20- Le Havre (76), -3
21- Chambéry (73), +2
22- Metz (57), -4
23- Nantes (44), -1
24- Dijon (21), +1
25- Lannion (22), +2
26- Saint-Étienne (42), -6
27- Saint-Brieuc (22), +1
28- La Roche-sur-Yon (85), +11
29- Limoges (87), -3
30- Cannes (06), =
31- Antibes (06), +9
32- Montpellier (34), +5
33- Toulouse (31), -4
34- Quimper (29), +8
35- Nîmes (30), +11
36- Orléans (45), -2
37- Levallois-Perret (92), -5
38- Courbevoie (92), -7
39- Toulon (83), -6
40- Boulogne-Billancourt (92), -5
41- Châteauroux (36), -5
42- Hyères (83), +9
43- Saint-Malo (35), +19
44- Nogent-sur-Marne (94), +3
45- Versailles (78), +4
46- Colombes (92), -8
47- Asnières-sur-Seine (92), -6
48- Rueil-Malmaison (92), -5
49- Nanterre (92), -5
50- Aurillac (15), +2
Le Top 50 2022 des villages où il fait bon vivre : 
1- Guéthary (64), +1
2- Peltre (57), -1
3- Épron (14), =
4- Martinvast (50), =
5- Authie (14), =
6- Saint-Quay-Perros (22), +4
7- Théoule-sur-Mer (06), -1
8- Buros (64), -1
9- Vantoux (57), -1
10- Sonnaz (73), +7
11- Laloubère (65), +2
12- Mazères-Lezons (64), +18
13- Biard (86), +9
14- Marcellaz-Albanais (74), +4
15- Cambes-en-Plaine (14), +12
16- Les Loges-en-Josas (78), -7
17- Ploulec'h (22), -1
18- Mey (57), -3
19- Voglans (73), +18
20- Falicon (06), -6
21- Le Pin (77), -9
22- Piscop (95), -11
23- Niederhausbergen (67), +5
24- Ahuy (21), +15
25- Nouainville (50), -4
26- Cagny (14), +27
27- Quintal (74), +22
28- Deyvillers (88), -3
29- Menthon-Saint-Bernard (74), +2
30- Laguenne-sur-Avalouze (19), -11
31- Varois-et-Chaignot (21), +13
32- Aiguilhe (43), +2
33- Jouy-aux-Arches (57), -7
34- Chalezeule (25), +1
35- Marnes-la-Coquette (92), -11
36- Barberey-Saint-Sulpice (10), +24
37- Warcq (08), +3
38- Poey-de-Lescar (64), +19
39- Ouges (21), +24
40- Jeuxey (88), -7
41- Saint-Jeoire-Prieuré (73), +30
42- Plouisy (22), +22
43- Nieul (87), +31
44- Le Vernet (03), +1
45- Saint-Pavace (72), +24
46- Tillé (60), +6
47- Lannoy (59), -5
48- Ménétrol (63), -16
49- Saint-Arnoult (14), +39
50- Charmeil (03), +1
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<https://www.lejdd.fr/Societe/exclusif-le-classement-2022-des-villes-et-villages-ou-lon-vit-le-mieux-en-france-4090593>
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12- Enquête. Coton bio, « made in France » et vêtements recyclés… L’utopie de la mode durable, Le Monde, 30/01/22, 17h00
Juliette Garnier

L’industrie de l’habillement doit réduire son empreinte environnementale. Une injonction qui implique une profonde transformation des méthodes de production et de marketing de la filière, mais aussi un changement de nos modes de consommation.
Les chiffres sur l’empreinte carbone de l’industrie de la mode tournent en boucle sur Instagram et TikTok. Le secteur émet 10 % des gaz à effet de serre. C’est l’une des industries les plus polluantes au monde, probablement la troisième, derrière l’énergie et l’agroalimentaire. Plus aucun consommateur ne devrait ignorer le nombre de litres nécessaires à la confection de son jean : 7 500 litres. Les plages du Ghana sont polluées par les tonnes de vêtements usagés, tandis qu’au Chili le désert d’Atacama est tristement réputé pour son immense décharge de vêtements de seconde main, reliquats des 59 000 tonnes de pièces importées dans le port d’Iquique et non recyclées par l’industrie locale. Selon une étude des Nations unies datant de 2019, « chaque seconde, une quantité de textiles équivalente à un camion de déchets est enterrée ou brûlée » en fin de chaîne.
Le mot est désormais partout : durable. La start-up Circle Sportswear, marque française de sport créée par Romain Trébuil en 2019, fabrique ses vêtements à partir de « matériaux recyclés ou recyclables », ou de Lyocell, une fibre de bois. « Avoir le plus faible impact environnemental, c’est le devoir de notre génération », abonde Adrien Garcia, le fondateur du site de mode Réuni, spécialiste de la vente en précommande. Et, pour conserver leurs clientèles de plus en plus soucieuses de « verdir » leur consommation, les plus gros fabricants et distributeurs d’habillement, ceux qui relèvent de la « fast fashion », commencent à se réformer.
> Lire l’enquête : Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode
Levi’s a adopté un nouveau slogan en avril 2021 : « Buy better, wear longer ». Le fabricant américain de jeans incite les consommateurs à acheter de meilleurs vêtements, et à les porter plus longtemps. « La consommation mondiale de vêtements a doublé ces quinze dernières années. On peut aider à changer ça en misant sur la qualité », affirme le fabricant du 501 dans un spot publicitaire. « C’est la première fois que nous parlons de durabilité. Mais elle fait partie de notre culture depuis plus de trente ans », assure Diana Dimitian, vice-présidente senior de Levi’s Europe du Sud. L’espagnol Inditex, numéro un mondial de l’habillement, invite ses clients à rapporter ses vieux vêtements dans les magasins de ses huit enseignes, dont Zara, pour les recycler. Le suédois H&M, autre figure de la fast fashion, a aussi installé des bacs dits de recyclage. Rapportez votre vieux jean, vous aurez droit à un bon d’achat, suggère le distributeur d’habillement à bas prix.
+ Infographie : Une consommation en constante augmentation <https://img.lemde.fr/2022/01/28/0/0/1050/2673/1260/0/45/0/6855f34_440266045-350-conso.png>
Et toutes les grandes enseignes affirment avoir recours à des matières moins polluantes. Inditex promet de n’utiliser que du coton durable d’ici à 2023 et du lin ou du polyester recyclé d’ici à 2025 dans l’ensemble de ses magasins Zara. H&M s’est engagé à ne plus faire appel qu’à des matières durables d’ici à 2030. Depuis plus d’une dizaine d’années, le germano-néerlandais C & A fait appel au coton bio, car celui-ci « a le pouvoir de faire changer les choses » en protégeant « notre environnement, les producteurs de coton et leurs communautés ». Le japonais Fast Retailing promet d’améliorer les doudounes iconiques de son enseigne Uniqlo ; en 2020, la marque a lancé une veste 100 % recyclée. Sa maison mère jure que ses émissions de carbone seront réduites à néant d’ici à 2050 et qu’en 2030 la moitié de ses vêtements seront fabriqués à partir de fibres recyclées.
La baisse des volumes, sujet tabou
Le secteur du luxe et de la mode haut de gamme n’est pas en reste. Le programme LIFE du groupe LVMH porte notamment sur la lutte contre le dérèglement climatique et promet un plus grand recours à l’économie circulaire, tandis que Kering dit se « concentrer particulièrement sur la chaîne d’approvisionnement », car « la préservation de la biodiversité et la réduction de son empreinte environnementale commencent dès le “sourcing” des matières premières ».
> Lire aussi « Dans l’industrie de la mode, ce n’est pas le coton bio ou le polyester recyclé qui changeront la donne »
Mais plusieurs voix, dont celle de Maxine Bédat, du think tank américain New Standard Institute, s’élèvent pour dire combien « ça ne suffit pas ». « Parce que la mode durable n’est pas qu’une question de matières premières », décode Guillaume Declair, cofondateur de la marque française Loom. « Tout le secteur vante les mérites de l’économie circulaire et des matières écoresponsables. Mais si l’on regarde la faible part de ce qui est recyclé par rapport à ce qui est vendu, ce n’est pas la mode circulaire qui va résoudre le problème. Il faut changer le paradigme, la façon de produire », estime Elisabeth Laville, fondatrice du cabinet de conseil Utopies, spécialiste de la transition des entreprises vers le développement durable.
Pour respecter l’accord de Paris de 2015, qui visent à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement au-dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, la production vestimentaire devrait être divisée par trois d’ici à 2050. Mais quelle marque est prête à réduire sa production et ses ventes ? A faire preuve de sobriété ? « La croissance du nombre de produits vendus reste la norme », regrette Dimitri Caudrelier, directeur général du cabinet de conseil Quantis, en plaidant pour « un questionnement sur les business models de l’industrie ». Aux yeux de ce spécialiste de la stratégie climatique des entreprises, « le sujet du volume est encore tabou dans la profession ». 
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Les engagements du secteur de la mode, rassemblés dans « The Fashion Pact », signé en 2019 sous la houlette de François-Henri Pinault, PDG du groupe français de luxe Kering, à la suite d’une mission confiée par le président Emmanuel Macron dans le cadre du sommet du G7 à Biarritz, le démontrent. Plus de 200 marques se sont engagées à « atteindre 25 % d’approvisionnement en matières premières à faible impact d’ici à 2025 » et à consommer « 50 % d’énergies renouvelables d’ici à 2025 et 100 % d’ici à 2030 ». Le reste de leurs engagements portent sur la biodiversité et la protection des océans en supprimant « le plastique non indispensable des emballages ». Parmi les signataires figurent des marques de luxe, dont Chanel, Saint Laurent et Gucci, mais aussi plus grand public, comme Adidas, Decathlon, Mango et H&M.
+ Infographie : L’industrie textile est responsable de 10% des émissions mondiales de CO2 <https://img.lemde.fr/2022/01/28/0/0/1050/4122/1260/0/45/0/1f34f2e_453947464-350-production.png>
« Mais le Fashion Pact ne dit pas un mot sur la fast fashion. Le terme n’apparaît même pas dans le texte ! Ce pacte ne fait que tenter de réduire l’impact environnemental de la fast fashion. On pourrait penser que c’est pour mieux pérenniser son modèle économique sans le remettre en cause. Ça ne va pas », regrette Elisabeth Laville, en pointant « les gros acteurs qui n’ont pas envie de lâcher leur modèle, même s’il a du plomb dans l’aile ». C’est-à-dire celui de la fabrication en grand volume dans des pays à faible coût de main-d’œuvre et le renouvellement permanent de leurs collections en magasins.
Même agacement chez Quantis. « Le Fashion Pact conduit-il à une réduction de l’empreinte environnementale ? Oui, c’est l’objectif principal. Mais à une baisse des volumes ? Non », renchérit M. Caudrelier. A tel point que les Amis de la Terre assurent que « le Fashion Pact est la plus grosse blague du secteur ». « Qui peut croire que l’on va réduire les émissions carbone en ayant davantage recours au coton bio et aux ampoules LED en magasins ? », interroge Alma Dufour, porte-parole de cette association de défense de l’environnement, du climat et des droits humains.
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Une vraie transition de la filière « peut s’avérer complexe, copernicienne au regard du nombre d’opérateurs tout au long de la chaîne », avance M. Caudrelier. « L’industrie doit s’interroger sur la filature, le tricotage, la teinture et la confection », confirme M. Declair. Or, la production de vêtements provient encore majoritairement d’une industrie très carbonée. Les usines chinoises qui fournissent précisément Adidas, Decathlon, Mango et autres H&M signataires du Fashion Pact sont alimentées par des énergies fossiles et demeurent très énergivores. Or, toute la chaîne de production dépend de la Chine, premier atelier textile au monde.
Le prix, élément décisif
Alors, que faire ? Relocaliser la production d’habillement en Europe ? « Fabriquer en France plutôt qu’en Chine permet de diviser par deux l’empreinte carbone de l’habillement », rappelle l’Union des industries textiles. Sur le papier, le « made in France » aurait tout pour plaire. Certains groupes français ont relocalisé leur production. A l’instar de FashionCube, un pôle d’enseignes d’habillement détenu par l’Association familiale Mulliez, qui inaugurera en février une usine de confection de jeans à Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing (Nord).
Toutefois, beaucoup de marques se heurtent à des difficultés d’approvisionnement. L’appareil industriel national est sinistré. « Les confectionneurs font défaut », avance un responsable d’une fédération de prêt-à-porter. Et le surcoût de la production tricolore ne serait pas adapté à tous les segments de prix du marché de l’habillement. A commencer par celui de la grande consommation. A Tourcoing, les jeans de FashionCube sortiront au prix de 60 euros pour les magasins Pimkie, Jules et autres Grain de Malice. Soit 2,5 fois plus cher que le prix moyen de vente d’un jean féminin en France, selon Kantar.
La mode durable est-elle dès lors adaptée à la réalité économique du marché de l’habillement ? Car le choix du consommateur est encore dicté par le prix. Pour 41 % des Français, il est le premier critère d’achat d’un vêtement, détaille l’Institut français de la mode, contre 4 % pour qui le caractère écologique et éthique est la priorité. La seconde main, souvent présentée comme la panacée en matière environnementale, n’échappe pas au phénomène : selon l’école, 70 % des Français choisissent ce mode d’achat pour des raisons économiques.
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Ce n’est pas grave, juge Elisabeth Laville, qui prédit que le prix ne sera pas « un obstacle à l’émergence de nouveaux comportements d’achat durable ». A l’en croire, une consommation de mode durable pourrait être choisie, comme l’est le covoiturage en matière de déplacement, pour « des raisons à la fois économiques et écologiques ». Tout résiderait alors dans la capacité à modifier le comportement des consommateurs.
Ce ne sera pas chose facile. Car la mode à petits prix a profondément modifié nos comportements. Les méthodes marketing de la fast fashion sur les réseaux sociaux poussent à acheter sans tenir compte de nos besoins, à surconsommer. Et la neuroscience a démontré combien, à force, elles flattent notre estime de soi et activent notre dopamine, l’hormone du plaisir immédiat. Notre cerveau « est un ennemi de la planète », avance Sébastien Bohler, neuroscientifique, dans son essai Le Bug humain. Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher (Robert Laffont, 2019).
Une cure s’impose pour « désapprendre l’achat compulsif », explique M. Caudrelier. Et guérir les consommateurs de la boulimie qui peut les saisir quand ils entrent chez Primark, l’enseigne irlandaise qui promet « une mode incroyable à des prix incroyables », ou cliquent sur le site chinois Shein, coqueluche des adolescents.
> Lire aussi Le site de prêt-à-porter chinois Shein, coqueluche des jeunes en France
Plusieurs associations écologistes militent pour encadrer le secteur. Greenpeace promeut ainsi pour l’interdiction de la publicité commerciale, qui nuit au climat en « créant des valeurs artificielles », en associant « l’achat et la consommation à la réalisation de soi et au plaisir ». Dans le secteur de l’habillement, le collectif En mode climat veut aussi « pénaliser les stratégies de forte incitation à la consommation ». Près de 400 entreprises de la mode ont rejoint ce mouvement, né en 2021, qui exige « plus de régulation » et suggère d’augmenter l’écocontribution de 6 centimes par vêtement à 5 euros en 2025 pour les marques ayant les plus mauvaises pratiques environnementales.
Ces acteurs sont-ils de doux rêveurs dans ce secteur mondialisé ? La Fondation Ellen MacArthur, créée par la navigatrice britannique, plaide pour une autre voie, celle de l’économie circulaire personnelle : elle incite les consommateurs à porter ce qu’ils ont dans leurs placards. Davantage et plus longtemps.
> Lire aussi la tribune : « Nous, marques textiles, demandons à être plus régulées »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/coton-bio-made-in-france-et-vetements-recycles-l-utopie-de-la-mode-durable_6111599_3234.html>
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13- Entretien. « Dans l’industrie de la mode, ce n’est pas le coton bio ou le polyester recyclé qui changeront la donne », Le Monde, 30/01/22, 17h00 
Propos recueillis par Juliette Garnier

Les marques de vêtements se sont penchées sur la question environnementale bien plus tardivement que d’autres secteurs, constate Maxine Bédat, qui a fondé le New Standard Institute, un groupe de réflexion consacré à la mode durable. Elle appelle les citoyens à faire pression sur les autorités et les fabricants pour faire bouger les choses. 
Maxine Bédat, ancienne avocate, est la fondatrice du New Standard Institute, un groupe de réflexion et d’influence consacré à la mode durable. Elle vient de participer à la rédaction d’un projet de loi qui, dans l’Etat de New York, pourrait imposer un devoir de vigilance aux grandes marques de vêtements et les obliger à publier le bilan environnemental de leurs productions.
Le secteur est-il vraiment en train de se convertir à une production d’habillement responsable ?
L’intérêt pour la durabilité s’est accentué. Désormais, les entreprises de la mode se disent concernées par le changement climatique, le sujet est devenu « trendy ». Mais, de fait, les volumes de ventes de l’industrie continuent d’augmenter. En résumé, le développement durable dans la mode fait grand bruit, mais l’action n’en fait aucun.
Que faut-il faire pour rendre la mode plus durable ?
Selon l’enquête du cabinet Quantis qui mesure l’impact environnemental du secteur, effectuée en 2018, deux tiers de l’empreinte carbone de l’industrie de la mode proviennent des usines, de la façon dont le fil est filé, teint et tissé, et de la confection. C’est massif. Il faut donc améliorer l’efficacité de la production, accélérer la transition vers des sources alternatives d’énergie. Mais les marques de mode n’y procèdent pas, car elles sont plus occupées à nous raconter des histoires sur la façon dont elles recourent à des matières premières jugées durables, comme le coton bio ou le polyester recyclé. Or tout le monde sait que ces ingrédients magiques ne suffiront pas à changer la donne. Car l’empreinte carbone de cette industrie ne provient ni du champ de coton ni de la fin de vie d’un vêtement, mais des usines.
> Lire aussi Coton bio, « made in France » et vêtements recyclés… L’utopie de la mode durable
L’industrie française est-elle en retard ?
Il est vrai que le sujet a d’abord été abordé dans les pays anglo-saxons, notamment au Royaume-Uni. L’industrie française y est venue plus récemment. C’est surprenant dans un pays connu pour ses marques de luxe. De manière générale, le secteur de l’habillement s’est penché sur le sujet bien plus tardivement que d’autres industries, alors même que son empreinte carbone est énorme.
Est-ce que le « Fashion Pact » signé en 2019 sous la houlette de François-Henri Pinault, PDG du groupe Kering, fera date ?
Il est intervenu au moment où l’industrie a éprouvé le besoin de se fixer des objectifs de développement durable. C’était une bonne nouvelle. Mais, depuis, nous avons bien compris qu’il ne suffisait pas de déboucher le champagne et de célébrer chaque objectif atteint pour changer la donne. Il nous faut d’autres leviers pour que les entreprises investissent suffisamment et modifient leur façon de produire.
> Lire aussi Dans les Cévennes, le casse-tête de l’Atelier Tuffery pour fabriquer des jeans éthiques
Lesquels ?
Il faut une loi. Et des pénalités. Au niveau international, européen, national ou local. Aujourd’hui, produire durablement a un coût économique qui désavantage les entreprises agissant correctement. Il est nécessaire d’adopter un cadre réglementaire pour changer les règles du jeu dans le secteur de la mode.
Quel est le rôle du consommateur ?
En tant que citoyen, il doit faire pression sur les autorités pour qu’elles adoptent un cadre réglementaire. Il peut aussi réduire sa consommation de vêtements. Mais il ne doit pas être culpabilisé à tort, car nous ne pouvons ignorer l’augmentation exponentielle des messages marketing des marques de mode. On ne peut plus ouvrir TikTok ou Instagram sans être inondé de publicités pour de l’habillement. Il faut davantage réfléchir à la responsabilité de la marque et à sa culpabilité à elle.
> Lire aussi « Ma grand-mère est accro à Vinted, elle ne veut plus rien me donner » : comment les sites de seconde main font de nous des conso-marchands
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/dans-l-industrie-de-la-mode-ce-n-est-pas-le-coton-bio-ou-le-polyester-recycle-qui-changeront-la-donne_6111600_3234.html>
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14- Dans les Cévennes, le casse-tête de l’Atelier Tuffery pour fabriquer des jeans éthiques, Le Monde, 30/01/22, 17h30
Juliette Garnier

La petite marque française de denim, qui tente de mettre en place une filière écologique et de proximité, veut tripler sa capacité de production d’ici à 2023. 
Tout le monde aspire à porter un vêtement dit durable, dans l’idéal fabriqué en France. « D’accord. Mais comment bien le fabriquer ? », questionne Julien Tuffery. Le PDG de l’Atelier Tuffery, petit fabricant de jeans né à Florac (Lozère), est une pile électrique. C’est sa nature. Ses jambes le trahissent. A l’évocation du « rêve un peu fou d’une mode responsable », elles s’agitent. « Tout est hypercomplexe », à en croire cet entrepreneur de 34 ans, représentant de la quatrième génération de la famille Tuffery, fondatrice de la première marque française de jeans, en 1892. Depuis 2015, avec sa femme, Myriam, il défend une « production éthique », locale et écoresponsable dans les Cévennes. Et, à cette fin, relance des filateurs et des tisseurs de denim dans l’Hexagone.
Chaque modèle de jean exige 44 pièces et 80 étapes de coupe, d’assemblage et de confection. « Donc il faut du personnel capable de rester huit heures par jour derrière une machine à coudre. Première difficulté »,reconnaît le dirigeant, qui poursuit : « Vous connaissez une formation au métier de tailleur de jeans en France ? Il n’y en a pas. »
> Lire aussi Coton bio, « made in France » et vêtements recyclés… L’utopie de la mode durable
Ce n’est pas la seule embûche pour cet atelier qui emploie 26 personnes. Sa production atteint 40 000 pièces par an. « Une goutte d’eau parmi les 90 millions de jeans vendus en France chaque année », note M. Tuffery. Et entre 15 % et 50 % du coût de revient d’un cinq-poches relève des matières premières. Dès lors, le choix du 1,40 mètre de toile – chanvre, coton, laine ou lin – dans laquelle le jean Tuffery est coupé est crucial.
Pas de polyester, peu d’élasthanne
La marque fait appel à quatre tisseurs de coton, deux en France, un en Italie et un en Espagne. Et surveille la provenance des fils – un vrai casse-tête. « Le chanvre est la matière qui est potentiellement la plus écologique. Sa culture exige peu d’eau et peu d’intrants chimiques. Mais, attention, la Chine en est le plus gros producteur », détaille M. Tuffery, qui achète sa toile de chanvre dans le Lot et en Roumanie pour 38 euros du mètre en moyenne.
Quid du coton ? Cette fibre est sujette à caution. Sa culture exige une grande irrigation. En Ouzbékistan et au Kazakhstan, elle a contribué à l’assèchement de la mer d’Aral. Et environ 20 % de la production mondiale provient actuellement des champs du Xinjiang, une province de l’ouest de la Chine dans laquelle Pékin impose le travail forcé à la population ouïghoure.
Quant au coton recyclé, M. Tuffery exclut d’y recourir. « Les fibres de coton déchiqueté sont trop courtes et le fil qui est produit n’est pas solide. Dès lors, la toile de coton recyclé manque de résistance », explique-t-il, estimant que les marques ajoutent du polyester pour remédier à ce défaut. Or, il s’interdit ce dérivé du pétrole. Place alors au coton bio certifié GOTS (« global organic textile standard »), pour environ 10 euros le mètre, contre 1,50 euro pour celui utilisé dans la « fast fashion ». « Mais, évidemment, ce coton bio n’est pas produit à proximité », en dépit de premières expérimentations en Andalousie et en Grèce, regrette le dirigeant.
> Lire aussi « Dans l’industrie de la mode, ce n’est pas le coton bio ou le polyester recyclé qui changeront la donne »
Faut-il ajouter de l’élasthanne dans les toiles ? Ce fil élastique s’est imposé partout, notamment dans nos pantalons pour les rendre plus souples, plus moulants. « L’élasthanne, c’est du plastique dont les microbilles se déchargent au lavage et se retrouvent dans l’eau des océans ! », rappelle M. Tuffery. Par choix militant, le fabricant en utilise peu, « 2 % maximum », au risque de fabriquer des modèles raides. « C’est la coupe qui fera le confort », assure-t-il, estimant que les fabricants ont recours au stretch pour réduire leurs invendus. « L’élasthanne, ça planque tous les défauts de coupe. Parce qu’un jean moulant, ça va à tout le monde. » Pour le délavage, Tuffery fait appel à Couleur Stone, un spécialiste installé à Montbizot, dans la Sarthe, qui javellisera ses modèles ou les apprêtera en les lavant avec des pierres.
Ce parcours du combattant débouche sur des prix de vente élevés : à partir de 129 euros pièce. La formule a néanmoins permis de redresser l’entreprise que Julien Tuffery a rachetée 5 000 euros en 2015. Le chiffre d’affaires du fabricant, dont 78 % dépendent de la vente en ligne, progresse à vive allure, pour atteindre 3,6 millions d’euros en 2021. A tel point que le dirigeant s’apprête à pousser les murs. Tuffery va investir 2,5 millions d’euros pour agrandir son atelier d’ici à 2023 et tripler sa production, à 120 000 exemplaires par an.
> Lire aussi Dans le Nord, la promesse d’une usine de confection de jeans bon marché
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/dans-les-cevennes-le-casse-tete-de-l-atelier-tuffery-pour-fabriquer-des-jeans-ethiques_6111601_3234.html>
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15- « Bourgeoise », « anticapitaliste » ou « sans ennemi », y aurait-il une bonne et une mauvaise façon de défendre l’écologie ?, Blog Même pas mal !, 30/01/22
Anne-Sophie Novel 

C’est un paradoxe aussi ennuyeux qu’intriguant pour l’écologie que de constater que ses difficultés à s’imposer dans le débat public sont tout autant liées à des résistances externes qu’à des luttes intestines qui s’intensifient à mesure que les enjeux de climat et de biodiversité entrent dans les priorités des Français. Pour bien commencer l’année, essayons d’y voir clair.
++ Message de service ++ Alors que ce blog va fêter ses dix ans en avril prochain, je voulais profiter de ce premier billet de l’année sur Même pas Mal pour vous souhaiter que tout aille mieux en 2022 ! Hélas, sur le front des alternatives je suis attristée de voir que ça mitraille à tout va sur un débat de société qui devrait autrement s’imposer dans le monde des idées. Le contexte électoral, sans doute… Bonne année quand même :)
« All colibris are bastards »… really ?
Depuis le décès de Pierre Rabhi, ça tire à boulet rouge sur les « colibris ». Si ces attaques existent depuis longtemps*, la manière dont certains militants et journalistes en ont profité pour célébrer la mort d’une « écologie sans ennemis » (ici ou là par exemple) a de quoi interroger. Entendue comme une écologie « bourgeoise » ou « inoffensive » invitant chacun à « faire sa part », cette écologie laisserait entendre que les crises que nous traversons sont plus imputables à la « nature humaine » qu’à un problème de culture et de structuration sociale et plus fondamentalement au système capitaliste néolibéral. La promotion du petit geste qu’elle sous-tend agace : elle renvoie à la responsabilité de chacun, nous explique-t-on ici encore, et il nous faut trouver les vrais coupables.  Halte donc au récit dominant qui fait peser le poids de la charge sur les citoyens ! Mais qui a dit que la fable du colibri ne parlait que du rôle des « citoyens » et pas des individus dans toute la puissance de ce qu’ils/elles peuvent faire ? Qui a fait cet amalgame entre « faire sa part » et écogestes ? Et pourquoi s’en prendre ainsi à ceux qui agissent à leur échelle, au quotidien, si l’essentiel est ailleurs ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/alternatives/2022/01/30/bourgeoise-anticapitaliste-ou-sans-ennemi-y-aurait-il-une-bonne-et-une-mauvaise-facon-de-defendre-lecologie/>
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16- Chronique. « A l’aube de l’année 2022, rarement autant de menaces ont pesé sur l’économie mondiale », Le Monde, 31/01/22, 13h00
Jean-Michel Bezat

Pénuries de matières premières, tensions entre Etats, logistique défaillante… Pour l’Europe, l’accumulation de problèmes va rendre les objectifs de transition énergétique complexes et coûteux, relève Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. Alerte rouge sur l’approvisionnement du monde, depuis les champs d’hydrocarbures et les mines jusqu’aux usines et aux consommateurs ! A l’aube de l’année 2022, rarement autant de menaces ont pesé sur l’économie mondiale : tensions géopolitiques, déséquilibres entre l’offre et la demande de matières premières et de composants, goulots d’étranglement dans le transport maritime et les ports. Pétrole et gaz, cobalt, lithium, nickel, cuivre et terres rares, microprocesseurs et porte-conteneurs sont devenus rares et chers. Tout alimente l’inflation et déstabilise les acteurs économiques.
En Europe, l’inquiétude immédiate se focalise sur l’énergie. Sa facture s’élèvera à 1 000 milliards d’euros cette année, deux fois plus qu’en 2019, a calculé la banque JPMorgan Chase. « Mais si la Russie envahissait l’Ukraine, le baril de pétrole exploserait le plafond, et il y aurait une pénurie de gaz à prévoir en Europe », alors qu’il a coûté quatre fois plus cher en 2021 qu’en 2020, a prévenu l’économiste Philippe Chalmin en présentant, jeudi 27 janvier, son rapport « CyclOpe », baromètre annuel des marchés mondiaux des matières premières.
> Lire aussi Des puces électroniques au plastique : les raisons d’une pénurie mondiale
Le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, dramatise. L’Union européenne subit « un choc gazier comparable au choc pétrolier de 1973 », qui a entraîné une flambée sans précédent des prix de l’électricité. De la métallurgie à la chimie, des pans entiers de l’industrie ont dû réduire leur production pour ne pas perdre d’argent et limiter des surcoûts qui se répercuteront sur le prix des voitures ou des denrées alimentaires.
Escalade perdant-perdant
La menace sur l’or noir est aussi inquiétante – sauf pour les partisans d’une sortie accélérée des énergies fossiles. Le baril pourrait passer rapidement de 90 à 100 dollars (de 80 à 90 euros) – et même à 120 dollars en cas de guerre russo-ukrainienne. Diaboliser la Russie et ses alliés de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole est facile. Les oilmen américains ne sont pas pressés de pomper davantage de brut. Surtout, le secteur a tellement taillé dans ses dépenses d’exploration-production, divisées par deux depuis le pic de 2014 (720 milliards d’euros), que les capacités excédentaires ont fondu, alors que la demande a retrouvé son niveau pré-Covid et qu’elle augmentera jusqu’en 2030.
Au-delà du pétrole et du gaz, une aventure militaire de Vladimir Poutine en Ukraine déstabiliserait le marché de métaux comme l’aluminium, le nickel ou le palladium – soit que les Etats-Unis et l’Europe lui interdisent de les écouler à l’étranger, soit qu’il suspende ses exportations par mesure de rétorsion. Une escalade perdant-perdant puisqu’elle priverait la Russie de devises et ses clients de produits vitaux pour se débarrasser du charbon, du pétrole et du gaz dans les transports et la production d’électricité.
Jamais l’enjeu de souveraineté en amont de la chaîne industrielle, abordé au conseil européen des ministres de l’industrie réuni lundi 31 janvier, à Lens (Nord), n’a été aussi crucial. « La transition énergétique va engendrer un basculement d’une économie reposant sur les hydrocarbures vers une économie reposant sur les métaux, dont l’approvisionnement sera critique », prévient Philippe Varin, ex-patron de PSA et de France Industrie, dans un rapport remis au gouvernement mi-janvier.
> Lire l’enquête : L’histoire de l’entreprise taïwanaise TSMC est celle de la mondialisation… et de ses limites
Le risque n’est pas seulement politique. Car, à l’exception de crises aiguës comme l’embargo pétrolier des pays arabes en 1973 ou l’invasion du Koweit par l’Irak en 1990, les conflits de faible intensité (guerre du gaz russo-ukrainienne de 2009, programme nucléaire iranien…) n’ont pas conduit à des ruptures d’approvisionnement. La menace vient désormais de la conjonction inédite de plusieurs facteurs : tensions géopolitiques ; dysfonctionnement des marchés, comme celui de l’électricité ; rupture des chaînes logistiques ; insuffisantes production de microprocesseurs, dont le « Chips Act » européen prévoit le quadruplement dans les dix ans.
L’Europe dépendante
Et de la concentration géographique de minerais stratégiques. Ainsi la Chine produit-elle la quasi-totalité des aimants de terres rares, agitant de temps à autre le spectre d’un arrêt des exportations de ces éléments irremplaçables dans les énergies renouvelables, l’automobile, l’aéronautique et la défense. La République démocratique du Congo extrait 70 % du cobalt. L’essentiel du lithium provient d’Australie, du Chili et de Chine… L’Europe peut-elle rester dépendante à 98 % des importations de métaux nécessaires à sa transition énergétique ?
La stratégie zéro carbone des pays industrialisés multipliera les besoins par cinq, dix ou vingt à l’horizon 2050, suivant les minerais, a prévenu l’Agence internationale de l’énergie. « Le décalage est imminent entre les ambitions climatiques et la disponibilité de minerais critiques indispensables pour les concrétiser », alerte son directeur, Fatih Birol. « Les deux technologies les plus à risque pour les filières industrielles sont celles des aimants et des batteries », illustre M. Varin, inquiet de la fourniture des quarante gigafactories prévues en Europe d’ici à 2030.
Que faire quand les Européens veulent des voitures et des énergies propres, mais pas de mines ? En Serbie, les habitants de la vallée de Jadar viennent d’arracher à Belgrade l’abandon d’un projet de mine de lithium qui aurait permis la fabrication de 1 million de voitures électriques. Le « rapport Varin » prend acte de ce syndrome « pas dans mon jardin » et privilégie les contrats à long terme avec les pays miniers. L’Etat va aussi doter un fonds de 1 milliard pour prendre des parts dans des mines et des outils de raffinage « risqués et très importants ».
> Lire aussi Après des semaines de manifestations, la Serbie « met fin » au projet de mine de lithium de Rio Tinto
En attendant le recyclage à grande échelle, que certains voient comme un eldorado minier de substitution sur le Vieux Continent. L’Union européenne est sortie d’une longue léthargie en lançant une Alliance des matières premières, notamment chargée d’« investir dans des technologies qui réutilisent les ressources ». Sans trop d’illusion sur ses capacités à rattraper la Chine, qui a pris vingt ans d’avance.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/31/a-l-aube-de-l-annee-2022-rarement-autant-de-menaces-ont-pese-sur-l-economie-mondiale_6111716_3232.html>
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17- Tribune. Crises environnementales : 1 400 scientifiques appellent les candidats à la présidentielle et les médias à sortir "des discours de l'inaction", France info, 01/02/22, 05:23

Ils sont chercheurs, certains appartiennent au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) ou au Haut Conseil pour le climat, et ils regrettent l'absence de débats sur la crise climatique et environnementale dans la campagne présidentielle. Ils interpellent les candidats et les médias pour qu'ils s'emparent de ces sujets décisifs pour notre avenir.
Cette tribune aurait pu se résumer en deux mots : "Look up !" (Regardez !), comme le réclame Leonardo DiCaprio dans le film Don't Look Up, allégorie du déni face au changement climatique, qui met en scène une société plus préoccupée par son nombril que par la menace qui se profile. A quelques semaines de l'élection présidentielle, 1 400 scientifiques, climatologues, géographes, sociologues, philosophes, historiens, océanographes, astrophysciens, mathématiciens et économistes, venus de toute la France, s'inquiètent, dans cette tribune publiée mardi 1er février sur franceinfo, de "l'absence de débat démocratique (...) sur les graves bouleversements en cours et à venir".
Si l'importance des questions climatiques et environnementales est aujourd'hui unanimement reconnue, le sujet est très peu abordé dans les grands-messes politiques, comme l'ont illustré les débats du congrès Les Républicains ou l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1 fin décembre. Mi-janvier, une tribune de journalistes spécialistes de l'environnement et un collectif d'experts de l'énergie et du climat en faisaient déjà l'amer constat. Or, le prochain président ou la prochaine présidente de la République devra prendre des décisions importantes face à ces bouleversements. "Les électeurs et électrices ont besoin de connaître les propositions des candidats et des candidates à l'élection présidentielle, et leurs conditions de mise en œuvre", estiment les signataires de cette tribune. Ils s'expriment ici librement.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/tribune-crises-environnementales-1-400-scientifiques-appellent-les-candidats-a-la-presidentielle-et-les-medias-a-sortir-des-discours-de-l-inaction_4930099.html>
Sur le même sujet :
> Présidentielle 2022. 1 400 chercheurs demandent aux candidats de s'emparer rapidement de la question du climat <https://www.dna.fr/elections/2022/02/01/1-400-chercheurs-demandent-aux-candidats-de-s-emparer-rapidement-de-la-question-du-climat>, Les DNA avec AFP, 01/02/22, 06:44 
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18- « J’ai simplement suivi le fil : d’agricultrice, je suis devenue industrielle textile », Myriam Joly, fondatrice et directrice de Missègle, Reporters d’espoirs, 01/02/22
Propos recueillis par Louise Darrieu

Alors que plus de 95% de nos vêtements sont importés, Myriam Joly, fondatrice de l’entreprise Missègle, a décidé de parier sur le savoir-faire hexagonal. Avec un chiffre d’affaires en croissance de 25% par an, des laines de haute qualité et une entreprise prônant le bien-être au travail, Myriam témoigne que oui, le circuit court peut être compétitif ! Elle nous raconte son aventure.
Quel déclic vous a amené à vous lancer dans l’aventure du textile ?
J’ai eu envie de refaire ce que faisait ma grand-mère : vendre les produits que je fabrique. Aussi, en 1983 je suis allée chercher des chèvres Angora au Texas. Je confiais la laine, le mohair, à des industriels de ma région qui confectionnaient les chaussettes et pulls que je revendais par la suite sur ma ferme. En 2007, mon façonnier a fait faillite et j’ai décidé de racheter son entreprise. Par la suite j’ai repris une autre entreprise de la région. Aujourd’hui nous sommes près de 60 employés, et toute l’équipe en est très fière. J’ai simplement suivi le fil : d’agricultrice, je suis devenue industrielle textile.
Vos produits ont beau être un peu plus chers que ceux de la « fast-fashion », votre chiffre d’affaires a bondi de 25% l’année dernière. Comment expliquez-vous cet engouement, et quels produits contribuent à ce succès ?
Nous avons un socle solide de consommateurs fidèles : 80% de nos ventes se font en direct. Nos chaussettes sont les produits dont nous sommes les plus fiers. Ce sont les chaussettes les plus solides du monde. C’est cette qualité et cette longévité des produits que recherchent les consommateurs. Ils peuvent ainsi porter de beaux vêtements et réduire leur empreinte carbone en privilégiant des habits résistants au temps et à l’usure. Ils ont pris conscience qu’en achetant moins et mieux tout le monde était gagnant.
>> Suite à lire à :
<https://reportersdespoirs.org/jai-simplement-suivi-le-fil-dagricultrice-je-suis-devenue-industrielle-textile-myriam-joly-fondatrice-et-directrice-de-missegle/>
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19- La crise climatique et du vivant, invisible dans la campagne présidentielle, GEO avec AFP, 02/02/22, 12h49

Canicules, pluies diluviennes, faune et flore en sursis : il ne reste que quelques années pour éviter la catastrophe, avertissent scientifiques et ONG. Un message visiblement inaudible dans la campagne présidentielle française, où les sujets climat et environnement sont quasiment absents.
"Les électeurs et électrices ont besoin de connaître les propositions des candidats et des candidates à l'élection présidentielle, et leurs conditions de mise en oeuvre" concernant les "défis" que représentent "la diminution des émissions de gaz à effet de serre et la préservation du vivant", ont réclamé mardi près de 1.400 chercheurs dans une tribune parue sur Franceinfo.fr.
Pouvoir d'achat, crise sanitaire, immigration... Depuis le début de la campagne électorale, ces sujets dominent les débats politiques et médiatiques, au détriment des questions environnementales. "La crise sanitaire a peut-être un impact", analyse Anne Bringault du Réseau Action Climat (RAC) qui fédère 35 associations. "Le bruit médiatique est de plus en plus dans l'instantané et se focalise sur des polémiques, sans espace pour débattre de l'évolution des modèles de société", regrette-t-elle aussi. "Historiquement, il y a eu une campagne présidentielle où l'environnement a été visible, celle de 2007", rappelle Simon Persico, professeur à Sciences Po Grenoble. La plupart des candidats avaient alors signé le Pacte écologique présenté par Nicolas Hulot. Depuis, le sujet n'a plus autant pesé.
>> Suite à lire à :
<https://www.geo.fr/environnement/la-crise-climatique-et-du-vivant-invisible-dans-la-campagne-presidentielle-208205>
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En audio
20- Ecologie : la transition aussi pour l'emploi ?, France Inter, Social Lab, 30/01/22, 06h49
Valère Corréard

La transition écologique s'invite aussi sur le thème de l'emploi avec la création de nouveaux métiers mais aussi des compétences qui doivent s'adapter.
D’après le ministère de la transition écologique, 2,1% de l’emploi total en France concernait des éco activités en 2018. Cela fait 562 650 équivalent temps plein. Si on regarde un peu plus finement ces chiffres, on apprend que la moitié de ces emplois concernent l’agriculture biologique, la maîtrise de l’énergie et la gestion des déchets.
> Emission (4 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/social-lab-du-dimanche-30-janvier-2022>
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21- L'urgence de se battre contre la "fast fashion", avec Julia Faure, France Inter, Une journée particulière, 30/01/22, 23h
Zoé Varier

L'industrie du textile et de la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde. En vingt ans, en France, la consommation de vêtements a doublé. À ces problèmes graves, l'entrepreneuse Julia Faure propose des solutions concrètes et fermes.
Entrepreneuse et cofondatrice de Loom, une marque de vêtements durable et écoresponsable, Julia Faure se bat pour plus de régulation dans le secteur textile. Pour elle, la lutte contre le réchauffement climatique ne pourra pas être efficace tant que les États ne combattront pas fermement le développement de la fast fashion et de l'ultra fast fashion.
> Suite à lire et émission (49 minutes) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-du-dimanche-30-janvier-2022>
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