[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 (lundi 7 février)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 7 Fév 07:59:12 CET 2022
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1- Les Jeux olympiques d’hiver menacés par le changement climatique, selon un rapport <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/26/les-jeux-olympiques-d-hiver-menaces-par-le-changement-climatique_6111088_3244.html>, Le Monde avec AFP, 26/01/22, 16h50
2- Pérou : opérations de nettoyage au pied du Machu Picchu après des inondations <https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/2022/01/26/perou-operations-de-nettoyage-au-pied-du-machu-picchu-apres-des-inondations-Q4YOGNJKSJCKDFVLFW3BXLZ42Q/>, AFP, 26/01/22, 22:00
3- Rare épisode de neige sur Jérusalem et le Proche-Orient <https://www.lorientlejour.com/article/1289046/rare-episode-de-neige-sur-jerusalem-et-le-proche-orient.html>, AFP, 27/01/22, 13:00
4- Crise climatique : pourquoi snobe-t-on la sobriété, solution taboue et grande absente des débats de la présidentielle ? <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/crise-climatique-pourquoi-snobe-t-on-la-sobriete-solution-taboue-et-grande-absente-des-debats-de-la-presidentielle_4928215.html>, France Télévisions, 28/01/22, 13:10
5- Les négociations climatiques peinent à redémarrer après la COP26 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/28/les-negociations-climatiques-peinent-a-redemarrer-apres-la-cop26_6111407_3244.html>, Le Monde, maj le 29/01/22 à 05h20
6- Madagascar : Des maisons en ruines et des rats après la tempête Ana <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/madagascar-des-maisons-en-ruines-et-des-rats-apres-la-tempete-ana_161077>, AFP, 29/01/22, 12:00
7- Chronique climat. Abandonner toutes les énergies fossiles <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire/abandonner-toutes-les-energies-fossiles_160241>, Sciences & Avenir, 29/01/22, 20h00
8- Climat : Central Park se transforme en centre de recherche pour l’environnement <https://positivr.fr/climat-central-park-se-transforme-en-centre-de-recherche-pour-lenvironnement/>, Positivr avec ETX Daily Up, 29/01/22
9- Tribune. « Le G7 dirigé par l’Allemagne peut stimuler la décarbonation et la justice climatique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/30/le-g7-dirige-par-l-allemagne-peut-stimuler-la-decarbonation-et-la-justice-climatique_6111561_3232.html>, Le Monde, 30/01/22, 02h23
10- "Bombe cyclonique" aux Etats-Unis : Boston sous 60 cm de neige, un record <https://www.la-croix.com/Bombe-cyclonique-Etats-Unis-Boston-60-neige-record-2022-01-29-1301197567>, AFP, 30/01/22, 13:00
11- Vague de froid inhabituelle à New Delhi <https://www.rtbf.be/article/10924670>, AFP, 30/01/22, 14:00
12 - Chronique climat. Ne pas faire dire au Giec ce qu'il ne dit pas ! <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/ne-pas-faire-dire-au-giec-ce-qu-il-ne-dit-pas_160957>, Sciences & Avenir, 30/01/22, 20h00
13- Critique. « Bangladesh, Waterworld ou le pays englouti », sur M6 : « Enquête exclusive » aux avant-postes du désastre climatique <https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/01/30/bangladesh-waterworld-ou-le-pays-englouti-sur-m6-enquete-exclusive-aux-avant-postes-du-desastre-climatique_6111618_3246.html>, Le Monde, 30/01/22, 20h30
14- Pluies au Brésil : les secours recherchent dans la boue des survivants <https://information.tv5monde.com/info/pluies-au-bresil-les-secours-recherchent-dans-la-boue-des-survivants-442842>, AFP, 31/01/22, 20:00
15- Le changement climatique est la principale priorité des citoyens dans le programme de réforme de l’UE <https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-lue/news/le-changement-climatique-est-la-principale-priorite-des-citoyens-dans-le-programme-de-reforme-de-lue/>, EurActiv, 31/01/22
16- La NAS préconise d’investir des milliards pour la R&D sur la séquestration du carbone par les océans <https://france-science.com/la-nas-preconise-dinvestir-des-milliards-pour-la-rd-sur-la-sequestration-du-carbone-par-les-oceans/>, MST, 01/02/22, 08:49
17- Groenland : en 20 ans, la calotte glaciaire a perdu 4.700 milliards de tonnes <https://information.tv5monde.com/info/groenland-en-20-ans-la-calotte-glaciaire-perdu-4700-milliards-de-tonnes-442927>, AFP, 01/02/22, 14:00
18- Record mondial de longueur pour un éclair de 768 km aux Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/record-mondial-de-longueur-pour-un-eclair-de-768-km-aux-etats-unis-442884>, AFP, 01/02/22, 16:00
19- Equateur : au moins 24 morts et des disparus dans des inondations à Quito <https://information.tv5monde.com/info/equateur-au-moins-24-morts-et-des-disparus-dans-des-inondations-quito-443035>, AFP, 02/02/22, 14:00
20- Climat : les coraux quasi certainement condamnés, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/climat-les-coraux-quasi-certainement-condamnes-selon-une-etude-443096>, AFP, 02/02/22, 17:00
Bien à vous,
Florence
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RAPPORT & ÉTUDES DU JOUR : — Sur les 21 sites ayant accueilli des Jeux d’hiver depuis Chamonix en 1924, seuls dix d’ici à 2050 pourraient encore convenir pour accueillir un tel événement, avec des chutes de neige naturelles suffisantes. (cf. item 1 & suite)
— L'immense calotte glaciaire du Groenland a perdu 4.700 milliards de tonnes en l'espace de 20 ans, contribuant à elle seule à une hausse des océans de 1,2 centimètre, selon des nouvelles données publiées cette semaine par la recherche danoise sur l’Arctique. (cf. item 17 & suite)
— Les récifs coralliens nécessaires à la survie d'un demi milliard de personnes sont très probablement condamnés à disparaître en raison du réchauffement climatique, même si les objectifs de l'accord de Paris sont atteints, selon une étude. (cf. item 20 & suite)
EXTRÊMES DU JOUR : Inondations au Pérou, manteau neigeux recouvrant Jérusalem, dix jours de pluies intenses sur Madagascar, Boston sous 60 cm de neige, vent et pluie glaciale sur New Delhi, glissement de terrain mortel dans l'Etat de Sao Paulo & inondations en Equateur. (cf. item 2, 3, 6, 10, 11, 14 & 19)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Alors que la personne qui remportera le scrutin au mois de mai aura la responsabilité de mettre la France au pas de course vers la neutralité carbone, pourquoi est-il si difficile d’aborder la piste de la frugalité ? (cf. item 4)
— Pourquoi la rencontre virtuelle des principaux pollueurs mondiaux organisée par les Etats-Unis n’a-t-elle pas permis de relancer une dynamique climatique ? (cf. item 5)
— Comment un club climatique ouvert pourrait contribuer à la justice climatique et aider les pays pauvres. (cf. item 9)
— En qui le rôle du Grec n’est pas de prescrire mais de fournir une analyse critique. (cf. item 12)
CHIFFRES DU JOUR : — La combustion d'énergies fossiles - charbon, pétrole et gaz naturel - représente approximativement 80 % des émissions de CO2 mondiales. Les émissions fugitives (fuites, torchères, etc.) lors de leur extraction et de leur transport constituent environ 30 % des émissions anthropiques de méthane. (cf. item 7)
— En 2050, 30 % du Bangladesh sera sous l’eau. Déjà six millions de réfugiés intérieurs, des riverains des fleuves ou de la mer, se sont exilés à Dacca, la capitale. (cf. item 13)
ENQUÊTE DU JOUR : 44 % des Européens estiment que le changement climatique devrait être un sujet prioritaire de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE), selon une nouvelle enquête Eurobaromètre commandée par le Parlement européen et la Commission européenne. (cf. item 15)
RECOMMANDATION DU JOUR : La National Academies of Science (NAS) s’intéresse à l’utilisation des océans et de leurs fonctionnements afin de séquestrer du dioxyde de carbone et recommande d'investir 2,5 milliards de dollars dans la R&D. (cf. item 16 & suite)
RECORDS DU JOUR : — Un éclair qui a parcouru la distance de 768 km aux Etats-Unis le 29 avril 2020 détient désormais le record de la plus grande longueur jamais enregistrée pour un tel phénomène, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). (cf. item 18)
— Les pluies diluviennes, les plus fortes en 20 ans, qui s'abattent sur l’Equateur ont déjà frappé 22 de ses 24 provinces dont Quito, la capitale, faisant au moins 18 morts et 24 blessés, selon un bilan du Service national de gestion des risques. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Les Jeux olympiques d’hiver menacés par le changement climatique, selon un rapport, Le Monde avec AFP, 26/01/22, 16h50
Sur les vingt et un sites ayant accueilli des Jeux d’hiver depuis Chamonix en 1924, seuls dix d’ici à 2050 pourraient encore convenir pour accueillir un tel événement, avec des chutes de neige naturelles suffisantes.
Les Jeux olympiques d’hiver sont menacés par le changement climatique, qui diminue le nombre de lieux susceptibles d’accueillir cette grand-messe du sport mondial, prévient un rapport publié mercredi 26 janvier à l’approche des JO de Pékin.
« Le risque est clair : le réchauffement provoqué par les activités humaines menace l’avenir à long terme des sports d’hiver », souligne ce rapport produit par des chercheurs du Sport Ecology Group de l’université anglaise de Loughborough et l’association Protect Our Winters. « Il réduit aussi le nombre de lieux d’accueil adaptés pour des olympiades d’hiver », ajoute-t-il.
Le document prend pour exemple les JO d’hiver prévus du 4 au 20 février à Pékin, qui seront les premiers à dépendre en grande partie de neige artificielle.
> Lire aussi JO d’hiver 2022 : à trois semaines du début de la compétition, Omicron aux portes de Pékin
300 canons à neige
« Les Jeux d’hiver 2022 constitueront sans aucun doute un spectacle impressionnant, que des millions de personnes à travers le monde regarderont et apprécieront », relève le rapport, qui ajoute : « Mais ils devraient aussi susciter le débat sur l’avenir des Jeux d’hiver et les limites de la fabrication d’environnements naturels artificiels. » Selon le rapport, plus de 100 générateurs de neige et 300 canons à neige œuvreront sans relâche pour recouvrir les pistes de ski de fausse neige.
Ce processus est énergivore, gourmand en eau et nécessite le recours à des produits chimiques pour ralentir la fonte de la neige, soulignent les auteurs. Il rend aussi les surfaces imprévisibles et potentiellement dangereuses d’après de nombreux compétiteurs.
Sur les vingt et un sites ayant accueilli des Jeux d’hiver depuis Chamonix en 1924, seuls dix d’ici à 2050 pourraient encore convenir pour accueillir un tel événement, avec des chutes de neige naturelles suffisantes. Chamonix ainsi que d’autres sites en France, en Norvège et en Autriche sont désormais classés « à haut risque », tandis que Vancouver, Sotchi et la Squaw Valley aux Etats-Unis sont jugés « peu fiables ».
> Lire aussi : Coup de chaud sur les sports d’hiver
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/26/les-jeux-olympiques-d-hiver-menaces-par-le-changement-climatique_6111088_3244.html>
En savoir plus :
> Report. Slippery Slopes : How Climate Change is threatening the 2022 Winter Olympics <https://www.sportecology.org/_files/ugd/a700be_e35501036ef34585bcb4e3e722ed013d.pdf>, Sport Ecology Group at Loughborough University and Protect Our Winters, 26 January 2022
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2- Pérou : opérations de nettoyage au pied du Machu Picchu après des inondations, AFP, 26/01/22, 22:00
Des dizaines de travailleurs étaient à pied d'oeuvre mercredi pour déblayer les rues et la ligne de chemin de fer de la ville touristique de Machu Picchu, située au pied de la célèbre citadelle inca, après les inondations provoquées par les pluies de l'été austral dans les Andes.
"Cela va apparemment prendre quelques jours de plus, car après le nettoyage, l'un des ponts devra être rouvert pour que les touristes puissent accéder au Machu Picchu et à la ville elle-même", a déclaré à l'AFP le maire de la ville, Darwin Baca.
Près de 900 touristes ont été évacués de cette ville de 5.000 habitants, baptisée Machu Picchu Pueblo, après les inondations de vendredi qui ont fait un blessé, un disparu et détruit de nombreuses habitations, selon le ministère du Tourisme.
"Nous demandons au gouvernement régional, au gouvernement central de nous aider dans ce programme" de nettoyage et de travaux, "car les conséquences se font sentir dès que le Machu Picchu est fermé", a ajouté M. Baca.
Le bourg de Machu Picchu est situé dans la Vallée sacrée des Incas, au pied de la montagne où est perchée la fameuse citadelle de pierre construite au XVe siècle. Cette dernière n'a pas subi de dommages malgré les fortes pluies, selon les autorités.
Le chemin de fer est le principal moyen pour accéder à Machu Picchu depuis la ville de Cuzco, l'ancienne capitale de l'empire inca. Péru Rail a indiqué que le service serait suspendu au moins jusqu'à jeudi.
En l'absence de chemin de fer, les visiteurs peuvent y accéder après avoir marché environ huit kilomètres.
La citadelle demeure ouverte, mais pas plus de 300 à 400 touristes péruviens et étrangers par jour y accèdent, ce qui représente toutefois un tiers de plus que l'année dernière, selon les responsables locaux.
Quelque 450.000 personnes ont visité le site en 2021, bien loin des 1,5 million qu'elle accueillait avant la pandémie de Covid-19.
La citadelle a été fermée pendant près de huit mois en 2020 et Cuzco a perdu environ 1,4 milliard de dollars de revenus en raison de l'absence de touristes.
<https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/2022/01/26/perou-operations-de-nettoyage-au-pied-du-machu-picchu-apres-des-inondations-Q4YOGNJKSJCKDFVLFW3BXLZ42Q/>
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3- Rare épisode de neige sur Jérusalem et le Proche-Orient, AFP, 27/01/22, 13:00
Ecoles fermées, routes bloquées, maisons frigorifiées et batailles de boules de neige : un rare manteau blanc recouvrait jeudi matin Jérusalem et une partie du Proche-Orient, région peu habituée aux hivers nordiques.
Après des épisodes de neige à Athènes et Istanbul, tributaires d'une tempête exceptionnelle sur la Méditerranée orientale, Jérusalem a vu à son tour mercredi soir de premiers flocons poussant des jeunes à se lancer des boules de neige dans la Vieille ville.
Jeudi, la neige couvrait toujours le sol de la Ville sainte où la vie était au ralenti. De nombreux axes du nord et du centre d'Israël étaient encore bloqués à la mi-journée ainsi que la circulation à Jérusalem, alors que de rares chasse-neige étaient à l'oeuvre pour dégager les routes, a précisé la police.
Dans cette région où des chutes de neige sont rares, et le pays n'étant pas équipé pour ces intempéries, les transports publics sont immédiatement arrêtés afin d'éviter des accidents.
Selon les services météorologiques, environ 20 cm de neige se sont accumulés à Jérusalem, un mini-évènement pour ses habitants, peu habitués à voir une telle quantité de neige, et dont plusieurs avaient pris d'assaut les supermarchés la veille afin de faire des provisions avant cette tempête qui sera suivie du shabbat, jour hebdomadaire de repos en Israël.
Alors que les écoles étaient fermées à Jérusalem et dans le nord d'Israël, la température nordique n'a pas empêché les habitants de sortir admirer la neige qui recouvrait les voitures, les trottoirs, voire les lieux saints.
"Nous n'avons pas de la neige chaque année. Cette fois, tout est tombé rapidement et des arbres ont été brisés par le vent puissant", a dit à Jérusalem, Nati, une femme de 59 ans. "Mais à la fois, tout ça est très photogénique", a-t-elle ajouté.
Face au froid, la compagnie nationale d'électricité a annoncé avoir dépassé un record historique de consommation mercredi soir.
- D'Amman à Alexandrie -
En Cisjordanie occupée, aussi couverte de neige par endroits jeudi, l'Autorité palestinienne avait annoncé la fermeture anticipée des écoles et de certains services afin de minimiser la circulation et le risque d'accidents dans une région du monde où les automobiles ne sont pas munis de crampons pour affronter l'hiver.
En Jordanie voisine, de fortes chutes de neige mercredi soir et tôt jeudi matin ont mené à la fermeture des routes de la capitale Amman et de la plupart des autres gouvernorats, perturbant les déplacements.
Des accumulations de neige ont dépassé les 30 centimètres par endroits et entraîné des chutes d'arbres et des coupures d'électricité dans plusieurs secteurs du pays en grande partie désertique. Dans ce contexte, la direction de la Sécurité a appelé les citoyens à "éviter de sortir de chez eux sauf en cas d'absolue nécessité".
Dans le nord de la Syrie, des familles déplacées par la guerre et vivant dans des camps de fortune craignaient de mourir de froid après des jours de neige et de mercure sous le zéro. "Nous sommes pris au piège par la neige depuis quatre jours. Nos enfants marchent pieds nus dans la neige, nous n'avons pas de chaussures, nos pieds sont trempés", a dit Abou Houssam, un Syrien vivant dans un camp près de la ville de Jisr al-Choghour, dans la province d'Idleb (nord-ouest). Plus tôt cette semaine, l'ONU avait fait état de 545 tentes détruites et de 9.125 autres endommagées par les chutes de neige, des inondations et les vents dans le nord-ouest syrien.
Au Liban, le froid et la neige ont exacerbé le problème d'accès à l'électricité alors que le pays subit des coupures de courant, culminant à plus de 22 heures par jour, et peine à importer du carburant, sur fond de dégringolade de la monnaie nationale.
Et la situation est particulièrement critique à Arsal, localité libanaise plantée à 1.400 mètres dans les montagnes et où vivent des dizaines de milliers de réfugiés syriens. "La plupart des gens ici ne peuvent payer le fioul pour se chauffer", a résumé à l'AFP le maire Bassel Hujeiri.
Plus au sud, l'Egypte connaît son hiver le plus froid en une décennie, avec des températures descendant jusqu'à sept ou huit degrés en dessous des normales saisonnières, selon les services météorologiques, poussant les autorités à fermer les écoles dans la région côtière d'Alexandrie, qui avait déjà connu un épisode neigeux inédit début janvier.
<https://www.lorientlejour.com/article/1289046/rare-episode-de-neige-sur-jerusalem-et-le-proche-orient.html>
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4- Crise climatique : pourquoi snobe-t-on la sobriété, solution taboue et grande absente des débats de la présidentielle ?, France Télévisions, 28/01/22, 13:10
Marie-Adélaïde Scigacz
D’ici 2030, la France devra avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% par rapport au niveau de 1990, en vertu de ces engagements de l'accord de Paris. Alors que les scénarios des experts mettent en avant la nécessité de revoir nos modes de vie, les politiques évitent, pour la plupart, le sujet.
"Votez pour moi ! Votez pour moins !" Alors que la France doit réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre pour enrayer le réchauffement climatique, difficile d’imaginer des candidats à l’élection présidentielle mettre en avant un discours de sobriété. De quoi ? Commençons par une définition, empruntée à l'Ademe : selon l’agence, la sobriété décrit "une recherche de modération dans la production et de la consommation de biens et de services nécessitant des ressources énergétiques ou matérielles". Pour Yves Marignac, porte-parole de l’association Négawatt, il s'agit, par ce biais, de promouvoir un mode de vie "compatible, quand on le généralise, avec les limites planétaires." Et ce tout en assurant "des conditions de vie décentes pour tous”, résume le porte-parole de l'association qui, depuis 2001, planche sur des scénarios de transition énergétique.
Dans les pays riches comme le nôtre, cela consiste à dire adieu à un certain nombre "de services dispendieux, voire nuisibles : le recours excessif à l'avion, le fait de se déplacer seul dans un SUV en ville, etc. Autant de choses dont on sait que ce n'est ni généralisable, ni indispensable”, poursuit le spécialiste. Mais si "la sobriété est de plus en plus reconnue par les experts comme un levier indispensable d'action pour la soutenabilité, elle reste connotée négativement dans le débat politique".
Pourquoi, alors que la personne qui remportera le scrutin au mois de mai aura la responsabilité de mettre la France au pas de course vers la neutralité carbone, est-il si difficile d’aborder cette piste frugale ?
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/crise-climatique-pourquoi-snobe-t-on-la-sobriete-solution-taboue-et-grande-absente-des-debats-de-la-presidentielle_4928215.html>
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5- Les négociations climatiques peinent à redémarrer après la COP26, Le Monde, maj le 29/01/22 à 05h20
Audrey Garric
Une rencontre virtuelle des principaux pollueurs mondiaux organisée jeudi par les Etats-Unis n’a pas permis de relancer une dynamique entravée par les préoccupations nationales des gouvernements.
Après une année 2021 marquée par un regain de l’action climatique, la crainte est grande que l’élan ne se dissipe et que les promesses restent lettre morte. Pour remobiliser les troupes, les Etats-Unis ont réuni virtuellement une vingtaine de grandes économies (Chine, Inde, Union européenne, Brésil, Japon, etc.), représentant 80 % des émissions de gaz à effet de serre, lors d’un Major Economies Forum sur l’énergie et le climat organisé jeudi 27 janvier. Les ministres ont échangé sur les progrès réalisés lors de la 26e conférence des Nations unies sur le climat (COP26), qui s’est tenue en novembre à Glasgow, et sur les « priorités et défis à venir » afin d’accélérer la lutte contre le dérèglement climatique.
« Le maître mot de cette réunion était la mise en œuvre des promesses et l’accélération. Tout le monde était d’accord autour de la table, mais on ne sait pas si les grands émetteurs vont accroître leurs efforts cette année », prévient un diplomate occidental requérant l’anonymat, qui appelle à « une vigilance extrême ». A Glasgow, les pays se sont engagés, entre autres avancées, à revoir leurs engagements climatiques à la hausse dès la COP27, prévue en novembre à Charm El-Cheikh (Egypte), et à diminuer l’utilisation du charbon, la principale cause du réchauffement climatique.
> Lire aussi Climat : la COP26 accouche d’un accord en demi-teinte
Le pacte de Glasgow, aussi « historique » soit-il, risque cependant de rester« seulement des mots sur une page », a prévenu lundi 24 janvier le président de la COP26, le Britannique Alok Sharma, lors d’un discours au centre de réflexion Chatham House. Le monde n’est « pas sur la bonne voie » pour maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, a abondé John Kerry, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le changement climatique, lors d’un événement organisé lundi par la chambre de commerce américaine et des représentants de l’Egypte. « Nous sommes en difficulté. J’espère que tout le monde le comprend. »
Le « leadership [des Etats-Unis] est amoindri »
Depuis deux mois, les nuages s’amoncellent à l’horizon des négociations climatiques. Les Etats-Unis tentent coûte que coûte de maintenir une dynamique,« mais leur leadership est amoindri par leurs difficultés intérieures », note Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Le volontarisme affiché du président Joe Biden se heurte au blocage, au Sénat, de son vaste plan Build Back Better, dont 555 milliards de dollars (497 milliards d’euros) doivent être consacrés à la lutte contre le changement climatique. Cet investissement, le plus important de l’histoire américaine pour le climat, est nécessaire pour permettre au deuxième pollueur mondial de tenir ses objectifs climatiques (entre – 50 % et – 52 % d’ici à 2030 par rapport à 2005).
> Lire aussi Climat : l’année 2021 a été la cinquième année la plus chaude sur Terre, selon Copernicus
L’Union européenne est elle aussi concentrée sur la complexe adoption de son paquet « Fit for 55 », un ensemble de législations qui doivent lui permettre de réduire ses émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990. Relever ce chiffre d’ici à novembre reste très incertain. « Le G7, notamment l’UE, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou le Japon, a déjà significativement rehaussé son ambition l’an dernier. On n’a pas vu le même type d’efforts de la part des autres pays du G20, comme le Brésil, la Russie ou l’Indonésie, à l’exception de l’Afrique du Sud. On attend qu’ils aillent plus loin et que la Chine accélère », indique le diplomate occidental.
Mais la Chine, premier pollueur mondial, n’est pas disposée à avancer seule. Dans un discours lundi, le président Xi Jinping a indiqué que les objectifs climatiques du pays ne doivent pas se faire au détriment de la sécurité énergétique et alimentaire ou de la « vie normale des gens ». La production de charbon y a atteint un record en 2021 et elle devrait encore augmenter jusqu’en 2024 au moins.
Le mécanisme européen critiqué
« La Chine attend une symétrie. Elle juge qu’il est injuste de lui demander d’accroître ses objectifs, alors que les autres pays, comme les Etats-Unis, n’atteignent pas les leurs », décrypte Li Shuo, spécialiste climat et énergie à Greenpeace Chine. Parmi les obstacles au renforcement de son action, l’expert cite la relation tendue avec les Etats-Unis ou encore le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières que l’Union européenne veut instaurer, perçu comme du protectionnisme. Mais la Chine pourrait « faire des progrès », juge Li Shuo, si elle se fixait un objectif absolu de réduction de ses émissions – ce qu’elle n’a pas encore – ou une cible spécifique pour le méthane.
> Lire aussi La Commission européenne mise sur l’hydrogène pour atteindre ses objectifs de décarbonation
Parmi les autres grands émetteurs dépendant du charbon, l’Inde, qui n’a pas encore soumis officiellement à l’ONU de nouveaux objectifs climatiques, temporise en faisant valoir son droit au développement. Et certains mauvais élèves, comme l’Australie, avaient indiqué dès la fin de la COP26 qu’ils n’accroîtraient pas leurs efforts cette année. Dans ce contexte géopolitique morose, aggravé par la crise de l’énergie, « nous faisons face à une contre-attaque à l’encontre de la transition écologique. Beaucoup de pays ne veulent pas qu’elle affecte la croissance », observe Laurence Tubiana, la directrice de la Fondation européenne pour le climat.
Comment contourner cette difficulté ? A la COP26, les pays développés ont engagé 8,5 milliards de dollars pour aider l’Afrique du Sud à sortir du charbon. « Il faut voir si on peut répliquer ce modèle, avec l’Indonésie, le Vietnam voire l’Inde, sans oublier d’aider les autres pays, notamment africains, qui se sentent laissés pour compte et ont besoin d’accéder à l’énergie », prévient l’architecte de l’accord de Paris. La relève de l’ambition peut aussi passer par les engagements sectoriels, comme sur le méthane, la déforestation ou les véhicules électriques, abordés par le Major Economies Forum.
> Lire aussi Simon Stiell : « Pendant que les pays puissants continuent de délibérer, la mer continue de monter et nous, on continue de lutter »
La rencontre de jeudi n’a en revanche pas abordé de front la question des finances, pourtant un moteur de l’action climatique, et notamment comment atteindre les 100 milliards de dollars par an promis par les pays développés aux pays en développement. Le sujet explosif des « pertes et dommages » a également été éludé, alors que les pays vulnérables demandent un financement spécifique pour ces dégâts irréversibles causés par le réchauffement climatique. « On va continuer à se battre jusqu’à la prochaine COP, car il s’agit d’une question de survie pour beaucoup de pays, comme les petites îles », affirme Milagros De Camps, la vice-ministre de l’environnement de la République dominicaine.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/28/les-negociations-climatiques-peinent-a-redemarrer-apres-la-cop26_6111407_3244.html>
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6- Madagascar : Des maisons en ruines et des rats après la tempête Ana, AFP, 29/01/22, 12:00
Adèle Dhayer
Sur des barques de fortune, ils vont la boule au ventre voir ce qu'il peut bien rester de leur maison et leurs récoltes, après dix jours de pluies intenses déversées sur Madagascar par la tempête tropicale Ana.
Cinquante-et-une personnes sont mortes depuis le début du déluge la nuit du 17 janvier sur la grande île de l'océan Indien. Quelques 130.000 personnes sont sinistrées, parmi elles la plupart n'ont plus de toit.
A coups de rame dans ce quartier du sud de la capitale Antananarivo, de petits groupes se frayent un chemin entre les lentilles d'eau et des plantes flottantes typiques de l'île appelées tsifakona, habituellement données en nourriture aux cochons. Les pluies ont cessé depuis trois jours et les habitants retournent peu à peu chez eux.
Certains n'ont pas voulu dépenser les 300 ariary (0,07 euro) pour le transport et rentrent à pied, portant les enfants à bout de bras là où le niveau d'eau est encore élevé.
Ulrich Tsontsozafy, un militaire à la retraite de 66 ans, raconte comment les trombes d'eau l'ont surpris en pleine nuit. "Je me suis réveillé à 03H00 du matin pour aller aux toilettes et j'ai découvert ma maison pleine d'eau", raconte-t-il assis en haut d'une pile de chaises en plastique dans son salon détrempé.
Ce Malgache essaie de trouver des astuces pour ne pas avoir constamment les pieds dans l'eau. "Ça abîme la peau", explique-t-il en écartant les orteils, laissant apercevoir une fine pellicule blanche. "Ça gratte et ça s'infecte".
- "Mes cahiers d'école" -
La tempête s'est formée la semaine dernière à l'est de l'île, provoquant inondations et glissements de terrain. Après avoir traversé Madagascar, Ana s'est engouffrée dans le canal du Mozambique, s'abattant sur le Mozambique et le Malawi et faisant 90 morts au total.
Dans cette zone marécageuse de la plaine du Betsimitatatra, les gens sont habitués à vivre avec l'eau. Un ingénieux système de pontons en bois relie habituellement les maisons entre elles. La tempête a tout submergé d'un eau brunâtre qui dégage une forte odeur de vase.
Pendant quelques jours, les rats ont nagé à la surface, à la recherche de nourriture. "Nos plantations ont été détruites, la rizière, l'avocatier, le petit cocotier", souffle Tsontsozafy, cachant mal son émotion. Son épouse, Juliette Etaty, 65 ans, a réussi a sauver quelques sacs de riz, mis de côté avec des marmites et des vêtement dans une pile qui monte jusqu'au plafond.
"La première chose à laquelle j’ai pensé, c'est mes cahiers d'école", raconte leur petite-fille Luciana, 17 ans. Elle raconte le cauchemar de se réveiller en pleine nuit, les pieds dans l'eau.
Dans la capitale malgache, des gymnases et des écoles ont été réquisitionnés et transformés en hébergement d'urgence. Mais eux n'ont pas voulu y aller. Peur de se retrouver entassés et d'attraper le Covid, peur de laisser leur maison ouverte aux quatre vents et aux cambrioleurs.
Toky Ny Nosy, 42 ans et sans emploi, s'est réfugiée dans une école. Elle n'a pas eu le choix, elle pensait que sa maison allait s'écrouler sous le poids des litres de pluie. Et puis, "l'eau m'empêchait de bien respirer", explique cette asthmatique.
Tous les jours depuis près de deux semaines, elle retourne dans son quartier : "L'eau baisse à peine, ça m'arrive toujours à la hanche, désespère-t-elle, adossée contre un mur en brique.
Dans la cour de l'établissement transformé en hébergement d'urgence, des centaines de familles regardent un camion faire son entrée. Il amène les repas du soir, "il n'y en a jamais assez", soupire Toky.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/madagascar-des-maisons-en-ruines-et-des-rats-apres-la-tempete-ana_161077>
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7- Chronique climat. Abandonner toutes les énergies fossiles, Sciences & Avenir, 29/01/22, 20h00
Par Christophe Cassou, Directeur de recherche au CNRS, auteur principal du 6e rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), groupe 1 et Céline Guivarch, Directrice de recherche à l'École des ponts, auteure principale du 6e rapport du Giec, groupe 3.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°900, daté février 2022.
La combustion d'énergies fossiles - charbon, pétrole et gaz naturel - représente approximativement 80 % des émissions de CO2 mondiales. Les émissions fugitives (fuites, torchères, etc.) lors de leur extraction et de leur transport constituent environ 30 % des émissions anthropiques de méthane. Notre usage des énergies fossiles est, de loin, la première cause du changement climatique qui affecte aujourd'hui toutes les régions du monde. C'est connu, affirmé depuis longtemps. Et pourtant !
Le premier accord international sur le climat qui contient les mots "énergies fossiles"
Le Pacte climatique de Glasgow, conclu lors de la COP26 en novembre 2021, est le premier accord international sur le climat qui contient les mots "énergies fossiles". Historique ? Oui assurément, mais cette mention intervient tard, très tard et dans des termes bien timides et insuffisants, "appelant" seulement les pays à "accélérer les efforts en vue de diminuer la production d'électricité à partir de centrales à charbon sans capture de CO2 et de supprimer progressivement les subventions inefficaces en faveur des combustibles fossiles".
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire/abandonner-toutes-les-energies-fossiles_160241>
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8- Climat : Central Park se transforme en centre de recherche pour l’environnement, Positivr avec ETX Daily Up, 29/01/22
Le Central Park Climate Lab va devenir un lieu d’étude des stratégies d’adaptation face au phénomène des îlots de chaleur.
Central Park devient un centre d’étude sur la place que tiennent les parcs urbains dans les villes. Une communauté de chercheurs de l’université de Yale et des différentes agences environnementales new-yorkaises se sont associées pour poursuivre un cycle de recherche sur l’évolution du mythique parc de New York afin de constituer « les meilleurs outils pour combattre la crise climatique ».
Quels rôles jouent les parcs dans les villes ? Quelle place est laissée à la nature dans l’urbain et comment évolue-t-elle avec le réchauffement climatique ? La ville de New York cherche à répondre à ces questions en lançant le Central Park Climate Lab, un lieu d’étude des stratégies d’adaptation face au phénomène des îlots de chaleur et plus généralement au changement climatique, dans le parc mythique de la ville : Central Park.
Annoncé le mercredi 12 janvier, ce nouveau « hub » de recherche réunit la Central Park Conservancy, la Yale School of the Environment et la Natural Areas Conservancy. Ce « cadre unique » servira de référence dans l’étude des parcs urbains. Plus largement, il servira à terme la politique de lutte contre le réchauffement climatique dans ces lieux au niveau municipal et national.
« Les parcs urbains sont aussi vulnérables au changement climatique que d’autres parties de notre paysage national, notamment les zones de nature sauvage et les littoraux. […] Mais il n’existe pas de sources d’information unifiées ni de recommandations politiques pour aider les villes à gérer et à protéger leurs parcs face à ces défis », note la Central Park Conservancy dans un communiqué.
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/climat-central-park-se-transforme-en-centre-de-recherche-pour-lenvironnement/>
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9- Tribune. « Le G7 dirigé par l’Allemagne peut stimuler la décarbonation et la justice climatique », Le Monde, 30/01/22, 02h23
Par Andreas Goldthau, Professeur de politique publique à la fondation Franz Haniel & Simone Tagliapietra, Chercheuse au centre de réflexion Bruegel
Le professeur de politique publique Andreas Goldthau et l’économiste Simone Tagliapietra expliquent, dans une tribune au « Monde », comment un club climatique ouvert pourrait contribuer à la justice climatique et aider les pays pauvres.
Tribune. Dans son discours au Forum économique mondial, le chancelier allemand Olaf Scholz a confirmé que l’Allemagne souhaite faire du G7 le « noyau d’un club climatique international » pour accélérer l’action climatique internationale. Il s’agit d’une initiative importante et prometteuse, dont les avantages potentiels pourraient être considérablement renforcés par la redistribution des dividendes internationaux du carbone aux nations les plus pauvres, afin de soutenir leur transition vers une économie propre. Le G7 dirigé par l’Allemagne peut stimuler la décarbonation et la justice climatique.
Mais allons étape par étape. Les clubs climatiques regroupent les pays les plus engagés sur le climat, tout en mettant en place des mesures conjointes pour se prémunir contre la fuite carbone – une situation dans laquelle une entreprise, pour échapper aux coûts liés aux politiques climatiques, déplace sa production dans un autre pays, extérieur au club.
> Lire l’entretien : Nicola Sturgeon : « Le changement climatique est une menace mondiale qui exige une action mondiale »
Comme les clubs climatiques créent des marchés importants, ils offrent des opportunités économiques aux entreprises qui opèrent dans un environnement à faible émission de carbone. En somme, un club climatique résoudrait le problème du free-riding et accélérerait la réduction des émissions mondiales tout en favorisant la croissance verte parmi les membres du club.
Mesurer le CO2 et déterminer des prix pour le carbone
Longtemps discutée dans les cercles économiques, l’idée du club climatique a récemment pris de l’ampleur. Une impulsion majeure a été donnée par l’Union européenne, qui réfléchit à l’idée de mesures d’ajustement aux frontières pour le carbone, ou CBAM [en anglais, Carbon Border Adjustment Mechanism]. Ces mesures pourraient remplacer les sanctions commerciales prévues dans l’idée originale du club, formulée par l’économiste William Nordhaus, qui sont difficiles à mettre en œuvre dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les clubs climatiques pourraient s’articuler autour d’une telle mesure d’ajustement aux frontières, évitant ainsi une refonte fondamentale du régime commercial mondial. Ce qu’il faut pour former un club climatique, c’est du leadership. En 2021, le Royaume-Uni s’est engagé à placer ce point au cœur de sa présidence du G7, mais cette vision ne s’est finalement pas concrétisée.
> Lire aussi « Pour une Europe forte et souveraine, un nouvel accord entre France et Allemagne s’impose »
En 2022, le moment est peut-être venu. Alors que l’Allemagne vient de prendre la tête du G7, elle fait d’un « club climatique coopératif et ouvert » un élément-clé de sa présidence. Les principes de base sont identiques : les membres travaillent sur une feuille de route pour mesurer le CO2 et déterminer des prix minimaux pour le carbone. Ils introduisent également conjointement un mécanisme d’ajustement aux frontières du carbone afin de se prémunir contre la délocalisation de l’industrie vers des régions ayant des ambitions climatiques moindres.
Un impératif de justice climatique
En outre, ils coopèrent à la transformation de leurs secteurs industriels, afin d’établir un marché international de pointe pour les matériaux et les produits respectueux du climat. Ainsi, les pionniers de la politique climatique ne seront pas désavantagés sur le marché international en raison de leurs efforts en matière de climat, en particulier dans les industries à forte intensité énergétique.
Dans le même temps, la proposition allemande envisage un club ouvert à ceux qui seraient tentés d’imiter le modèle au niveau mondial. L’effet positif : l’accord de Paris de 2015 resterait l’épine dorsale du régime climatique mondial − désormais complété par un mécanisme permettant à certains pays de montrer la voie par des actions déterminées et ambitieuses.
> Lire aussi « Pour l’Europe, la taxe carbone aux frontières devrait permettre de réduire de moitié les délocalisations »
Mais il est impératif pour tout club climatique d’être à la hauteur de l’impératif de justice climatique. Cet impératif découle de l’accord de Paris, qui repose sur le principe des responsabilités communes mais différenciées : si tous les pays doivent assumer la responsabilité de la lutte contre la crise climatique mondiale, il est nécessaire de reconnaître les différences significatives entre les niveaux de développement économique et en termes d’émissions historiques de carbone.
Un futur filet de sécurité climatique
Pour qu’un club climatique respecte le principe de responsabilité commune mais différenciée et réponde à l’impératif de justice climatique, il est donc impératif de soutenir les économies émergentes et les pays en développement dans leur transition vers un avenir à faible émission de carbone. La proposition allemande fait allusion à la possibilité d’aider les économies émergentes et les pays en développement à devenir membres du club climatique, mais elle reste vague sur la question.
La voie à suivre est d’utiliser pleinement les revenus du mécanisme d’ajustement à la frontière du carbone − l’inévitable pièce maîtresse du club − pour fournir un financement climatique supplémentaire. Cela étant dit, les clubs climatiques devraient générer des dividendes carbones internationaux. Selon nous, il doit s’agir d’un élément central d’un club climatique ouvert, coopératif et juste.
> Lire aussi Les entreprises déplorent le cercle vicieux de l’envolée du prix du CO2
A l’instar des taxes nationales sur le carbone, les mesures d’ajustement aux frontières du carbone peuvent également frapper les pauvres plus durement que les riches − maintenant à l’échelle mondiale, c’est-à-dire dans les pays du Sud. Et comme les dividendes du carbone peuvent être considérés comme les éléments constitutifs d’un futur filet de sécurité climatique pour les citoyens au niveau national, les revenus du CBAM peuvent représenter la même chose au niveau mondial.
L’élan en faveur d’un club climatique est fort
Sans cela, les riches finiront simplement par taxer les pauvres. Cette situation n’est pas seulement inacceptable d’un point de vue éthique. Cela risque également de décourager le soutien indispensable des pays du Sud à l’action internationale en faveur du climat. Et c’est exactement la raison pour laquelle les revenus obtenus par le mécanisme doivent être utilisés comme dividendes internationaux du carbone.
L’élan en faveur d’un club climatique est fort. L’UE, le Canada et le Japon prévoient leurs propres initiatives d’ajustement aux frontières en matière de carbone. Le Royaume-Uni est un fervent partisan de l’idée d’un club climatique. Et, aux Etats-Unis, les législateurs démocrates ont déjà avancé des propositions similaires à celles de l’UE.
> Lire aussi Catherine Larrère : « Ce qui nous divise, c’est précisément ce qui est censé nous unir, le dérèglement climatique »
Sous la direction de l’Allemagne, le G7 pourrait bien être en mesure de faire avancer la création d’un club climatique dès 2022. Selon nous, un club climatique construit autour de la notion de dividendes carbone internationaux représenterait le meilleur moyen de poursuivre à la fois la décarbonation et la justice climatique mondiale.
§ Andreas Goldthau est professeur de politique publique à la fondation Franz Haniel à l’école de politique publique Willy Brandt de l’université d’Erfurt. Il est également chef de groupe de recherche à l’Institut des études avancées sur la durabilité.
§ Simone Tagliapietra est chercheuse au centre de réflexion Bruegel, à Bruxelles, et professeur adjoint à l’université catholique de Milan et à l’université Johns Hopkins-SAIS Europe.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/30/le-g7-dirige-par-l-allemagne-peut-stimuler-la-decarbonation-et-la-justice-climatique_6111561_3232.html>
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10- "Bombe cyclonique" aux Etats-Unis : Boston sous 60 cm de neige, un record, AFP, 30/01/22, 13:00
Joe Prezioso avec Ed Jones à New York
Le blizzard qui touche depuis deux jours le nord-est des Etats-Unis continuait aux premières heures de dimanche à ensevelir la région sous une neige accompagnée de rafales de vent pouvant atteindre 120 km/h.
Samedi en fin de journée, la ville de Boston avait reçu près de 60 cm de neige, égalant le record de 2003, tandis que toute la région est quasi-paralysée, avec chaos dans les transports, coupures d'électricité et températures polaires.
Ce blizzard est une "bombe cyclonique", tempête caractérisée par la puissance explosive des baisses rapides de pression atmosphérique, a confirmé le service météo national (NWS).
Le NWS a enregistré des rafales de vent de 80 à 120 km/h, et pronostiqué des températures polaires dans la nuit ainsi que des coupures de courant, habituelles chaque hiver quand la puissance du vent ou le poids de la neige arrachent les lignes électriques.
Plus de 95.000 foyers se trouvaient sans électricité, avaient annoncé samedi soir les autorités, alors que la neige continuait à tomber. Plusieurs villes de la région ont enregistré des records absolus, avec plus de 70 cm de neige.
- Le voile blanc -
Les autorités ont à nouveau samedi soir demandé aux habitants d'éviter au moins jusqu'à dimanche en milieu de matinée les déplacements qui ne soient pas absolument nécessaires, alors que toute la région se préparait à une deuxième nuit de voile blanc - lorsque la neige et le ciel blanc se confondent jusqu'à ce qu'on soit incapable de se repérer.
A New York, chasse-neige et machines à sel avançaient à vitesse d'escargot pour libérer peu à peu les rues, tandis que Central Park était sous 20 cm de neige, et que beaucoup de lignes de chemin de fer étaient fermées.
A Times Square recouvert de neige, les fameux néons n'étaient plus de de vagues halos dans l'air plein de neige.
Mais les rares passants présents sont tombés stupéfaits sur le célèbre "cow-boy nu", alias Robert Burck, un artiste de rue qui joue de la guitare et chante quel que soit le climat.
Comme à son habitude, il ne portait qu'un slip, son chapeau et ses bottes de cow-boy, impassible malgré le froid.
"C'est fantastique", a lancé à l'AFP un touriste espagnol, Gonzalo Vazquez. 'C'est comme si on était au ski, mais avec toutes ces lumières et ces écrans".
A Brooklyn, dans le quartier branché de Cobble Hill, les trottoirs étaient recouverts d'au moins 30 centimètres de neige et nombre de commerces fermés.
"Happy Snow Day!" ("Joyeux jour de neige !"), a toutefois lancé un habitant du quartier, tout sourire, en sortant d'un des petits immeubles en brique typiques du quartier, aux toits blanchis.
Le gigantesque réseau de métro de la mégapole de neuf millions d'habitants fonctionnait à peu près normalement et servait, comme pour chaque intempérie, de refuge aux milliers de sans-abri de cette ville aux profondes inégalités socio-économiques.
- Morte de froid -
Au nord de la ville, sur Long Island, le cœur de la tempête, ce sont 60 cm qui se sont accumulés samedi soir selon la gouverneure de l'Etat de New York Kathy Hochul.
Elle a mis en garde contre "une tempête très sérieuse" et "potentiellement meurtrière", mais seule une femme a été retrouvée sans vie dans sa voiture, possiblement morte de froid, selon le chef du comté de Nassau, Bruce Blakeman.
"La phase la plus dangereuse de la tempête, c'est maintenant", a-t-elle lancé, demandant aux habitants "de continuer à tout prix d'éviter de se déplacer tandis que nos équipes dégagent les routes".
Dans le comté voisin et huppé de Weschester, les chasse-neige se sont activés dès l'aube pour dégager les routes et voies qui serpentent entre les maisons bourgeoises enveloppées par la neige.
Les lignes de trains desservant les banlieues nord de New York ont été à l'arrêt toute la journée de samedi.
A Boston, 900 chasse-neige étaient déployés dans les rues, progressant lentement. "La neige était censée être légère, mais elle est un peu humide maintenant, et donc plus lourde", commentait un conducteur de chasse-neige, Mark Burns.
Plus de 3.500 vols ont été annulés dans la région samedi, et plus de 1.200 étaient déjà annulés pour dimanche.
Et la vague de froid touche toute la côte. En Floride, d'habitude tropicale, des alertes pour le gel ont été lancées, avec le risque de faire chuter de leurs arbres les fameux iguanes pesant jusqu'à neuf kilogrammes.
<https://www.la-croix.com/Bombe-cyclonique-Etats-Unis-Boston-60-neige-record-2022-01-29-1301197567>
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11- Vague de froid inhabituelle à New Delhi, AFP, 30/01/22, 14:00
Archana Thiyagarajan
Une vague de froid inhabituelle s'abat ces derniers jours sur New Delhi, provoquant des décès chez les sans-abri de la métropole indienne de 20 millions d'habitants.
La capitale de l'Inde est habituée aux variations météorologiques extrêmes, avec des températures dépassant souvent les 35 ou 40 degrés, des pluies diluviennes ou des pics de pollution en automne.
Malgré cela, le vent et la pluie glaciale de ce mois de janvier sont vécus par beaucoup comme une épreuve.
Mardi, New Delhi a enregistré son jour de janvier le plus froid depuis 2013 avec une température maximale de 12,1°C, soit dix degrés en dessous de la normale saisonnière.
Les minimales ont parfois frisé zéro et sont restées sous 10°C pendant plusieurs jours.
Depuis le début de l'année, 176 personnes sont mortes de froid dans la ville, selon Sunil Kumar Aledia, membre d'une des principales organisations d'aide aux sans-abri de la capitale.
"A cause de ces températures extrêmes, beaucoup de gens dans la rue meurent", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Ces dix derniers jours ont été très froids, surtout la semaine passée, et il n'y pas eu beaucoup de soleil. Nous sommes inquiets parce qu'il est difficile de rester au chaud", a raconté à l'AFP Mukesh, un sans-abri de 30 ans rencontré dans un centre d'hébergement d'urgence.
Dans les rues de New Delhi, de nombreux sans-abri se regroupent la nuit autour de feux de bois allumés à même le trottoir pour essayer de se réchauffer.
Selon le dernier recensement, en 2011, environ 47.000 habitants de New Delhi étaient sans domicile, un chiffre que les organisations humanitaires jugent très en dessous de la réalité. Les centres d'hébergement de la ville ne comptent que 9.300 lits.
Selon le bureau météorologique indien, les températures maximales à Delhi ont été inférieures de deux à six degrés à la moyenne pendant presque tout le mois de janvier.
<https://www.rtbf.be/article/10924670>
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12- Chronique climat. Ne pas faire dire au Giec ce qu'il ne dit pas !, Sciences & Avenir, 30/01/22, 20h00
Par Christophe Cassou, Directeur de recherche au CNRS, auteur principal du 6e rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), groupe 1 et Céline Guivarch, Directrice de recherche à l'École des ponts, auteure principale du 6e rapport du Giec, groupe 3.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°900, daté février 2022.
Sur les réseaux sociaux, les chaînes d'infos, dans la bouche de certains politiques, acteurs économiques, activistes, etc., le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) apparaît comme une instance très prescriptive. À tort, comme l'expliquent Christophe Cassou et Céline Guivarch, deux experts du Giec, dans une chronique.
Le Giec soutient tel choix… Le Giec préconise… Sur les réseaux sociaux, les chaînes d'infos, dans la bouche de certains politiques, acteurs économiques, activistes, etc., le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) apparaît comme une instance très prescriptive. À tort, car sa seule mission est d'évaluer les informations scientifiques, techniques et socio-économiques pour comprendre le fonctionnement du climat, les risques liés au changement climatique et les options d'action (adaptation, atténuation des émissions de gaz à effet de serre).
Le Giec ne fait pas de recherche mais fournit une analyse critique
Le Giec ne fait pas de recherche mais fournit une analyse critique de l'état des connaissances sur le changement climatique et ses enjeux sociétaux, de manière exhaustive, rigoureuse et transparente. Ses évaluations sont traçables dans la littérature scientifique et exprimées en langage calibré via des niveaux de confiance pour rendre compte de la maturité des connaissances et de la robustesse ou du niveau d'incertitude des conclusions.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/ne-pas-faire-dire-au-giec-ce-qu-il-ne-dit-pas_160957>
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13- Critique. « Bangladesh, Waterworld ou le pays englouti », sur M6 : « Enquête exclusive » aux avant-postes du désastre climatique, Le Monde, 30/01/22, 20h30
Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
En 2050, 30 % du pays sera sous l’eau. Déjà six millions de réfugiés intérieurs, des riverains des fleuves ou de la mer, se sont exilés à Dacca, la capitale.
• M6 – Dimanche 30 janvier à 23h10 – Reportage
L’homme habitait près du Brahmapoutre, au Bangladesh, dans le district de Kurigram, il a perdu dix fois sa maison, emportée par le fleuve gonflé par la fonte des eaux de l’Himalaya et les pluies de mousson. A 65 ans, il a pris un maigre baluchon, avec quelques vêtements et une couverture, pour rejoindre la capitale, Dacca, et trouver un travail.
Le père de famille vit désormais dans une pièce de 40 mètres carrés où s’entassent trente-cinq autres hommes. Il paye 1,20 euro par jour pour le vivre et le couvert et débourse la même somme pour louer un rickshaw à pédales. Il transporte des clients douze heures par jour, effectue une trentaine de courses.
Les quelques takas économisés lui permettent de financer tant bien que mal les études de ses fils, restés au village. Comme lui, 50 000 Bangladais rejoignent chaque année la mégapole en quête de travail. Le pays compte déjà six millions de réfugiés climatiques, des riverains des fleuves ou de la mer.
> Lire aussi Au Bangladesh, les prisonniers du Brahmapoutre
Le Bangladesh est un des pays les plus denses et les plus exposés à la montée des eaux. En 2050, 30 % du pays sera sous l’eau. Un habitant sur trois (60 millions de personnes) est menacé de submersion marine. Dans les Sundarbans, au cœur du golfe du Bengale, l’eau salée vient éroder les berges et ruiner les terres, obligeant les paysans à se lancer dans des exploitations de crevettes deux fois moins rentables que la production de riz.
Industrie du vêtement
Comme ces réfugiés intérieurs, « Enquête exclusive » s’égare dans trop de directions. Le documentaire de Vincent Prado, Bangladesh, Waterworld ou le pays englouti, brosse un portrait sombre de cette jeune nation qui vient de fêter les cinquante ans de son indépendance. Le Bangladesh a pourtant rattrapé ces dernières années son retard en matière de développement. Il fait désormais mieux que l’Inde, avec un PIB par habitant légèrement supérieur à celui de son voisin.
L’industrie du vêtement, qui emploie quatre millions de personnes, place le pays au deuxième rang des producteurs, derrière la Chine. Une catastrophe pour l’environnement : les entreprises qui travaillent pour les grandes marques internationales polluent les fleuves, les rivières et les sols avec leurs rejets et leurs déchets et mettent en péril la santé des travailleurs, qui ne bénéficient la plupart du temps d’aucune protection – les ouvriers, pieds et mains nus, manipulent des produits hautement toxiques et cancérigènes. Les chantiers de démantèlement de bateaux, autre secteur important de l’économie locale, sont tout aussi polluants et dangereux.
> Lire aussi : Au Bangladesh, les fantômes du Rana Plaza
Une note d’espoir, que rappelle le reportage de M6 : après l’effondrement, le 24 avril 2013, du Rana Plaza, qui avait fait 1 127 morts dans ces ateliers de confection des faubourgs de Dacca, des entrepreneurs ont pris un virage écologique. Le pays compterait désormais 145 usines « vertes », respectueuses de l’environnement et soucieuses de la sécurité des ouvriers. Mais bientôt les pieds dans l’eau.
Bangladesh, Waterworld ou le pays englouti, reportage de Vincent Prado (Fr., 2022, 75 min). Diffusé sur M6 dans le cadre de l’émission « Enquête exclusive » <https://www.6play.fr/enquete-exclusive-p_831>, présentée par Bernard de La Villardière.
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/01/30/bangladesh-waterworld-ou-le-pays-englouti-sur-m6-enquete-exclusive-aux-avant-postes-du-desastre-climatique_6111618_3246.html>
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14- Pluies au Brésil : les secours recherchent dans la boue des survivants, AFP, 31/01/22, 20:00
Florence Goisnard
Enfoncés dans la boue jusqu'aux genoux, des dizaines de pompiers et de bénévoles recherchaient lundi des survivants dans les décombres d'un glissement de terrain qui a fait au moins huit morts dans l'Etat brésilien de Sao Paulo (sud-est), en pleine saison des pluies.
Au total, les pompiers ont enregistré 24 décès, dont ceux de huit enfants, dans les inondations qui touchent depuis vendredi cet Etat, le plus peuplé du Brésil, avec 46 millions d'habitants.
À Franco da Rocha, à une quarantaine de kilomètres de la métropole Sao Paulo, les secouristes n'entendaient plus lundi les appels de survivants ensevelis sous la boue du glissement de terrain, contrairement à la veille.
Mais il leur restait un mince espoir de retrouver une dizaine de disparus.
"Nous avons déjà extrait 13 personnes. Malheureusement, seules cinq d'entre elles étaient en vie. Nous continuons les recherches jusqu'à ce que toutes les victimes potentielles soient retrouvées", a expliqué à l'AFP le colonel des pompiers Alessandro da Silva.
Les images sont saisissantes. En contrebas d'une colline, le glissement de terrain a creusé un énorme gouffre, avec une coulée de boue qui a tout dévasté sur son passage.
De part et d'autre de cet amas de boue marron et ocre, des maisons sont totalement détruites, certaines renversées ou éventrées.
Plus haut, d'autres semblent se maintenir en équilibre au bord du gouffre et menacent de s'effondrer dans la pente abrupte.
Le sol est jonché de briques rouges, de pans de murs entiers ou de morceaux de tôle ondulée.
Au milieu du gouffre béant, une douzaine de pompiers casqués et portant des cirés jaunes creusent avec des pioches, à la recherche de victimes.
Un vrai travail de fourmi, même si l'espoir de trouver des survivants dans une poche d'air sous les amas de boue s'amenuise d'heure en heure.
Des dizaines de bénévoles forment une longue chaîne pour se passer des seaux remplis de boue et aider les pompiers à déblayer le terrain.
"Près de chez mon voisin, dans un ravin, derrière un mur, il y a trois corps. On peut voir un père et son enfant enlacés. Il va falloir casser le mur pour les extraire de là", raconte Julio Bezerra da Silva, 57 ans, un habitant du quartier populaire Parque Paulista, où a eu lieu cette catastrophe.
- Saison des pluies meurtrière -
Comme dans la plupart des glissements de terrain meurtriers au Brésil, les habitations sont des constructions précaires bâties à flanc de colline.
"Les pompiers croient qu'il y a encore des personnes ensevelies. Je prie Dieu pour qu'il y ait des survivants. Hier, il y avait encore des gens qui appelaient au secours, mais plus aujourd'hui", déplore M. Bezerra da Silva.
Le gouverneur de Sao Paulo Joao Doria a débloqué une enveloppe de 15 millions de réais (environ 2,5 millions d'euros) pour venir en aide aux 10 villes les plus touchées de l'État.
Depuis le début de la saison des pluies, en octobre, le Brésil a subi de fortes précipitations, notamment dans l'État de Bahia (nord-est), où 24 personnes ont péri, et dans l'État de Minas Gerais (sud-est), où l'on a dénombré au moins 19 morts et des milliers de déplacés.
Selon les spécialistes, ces pluies diluviennes sont dues entre autres au phénomène météorologique La Niña, un refroidissement dans l'océan Pacifique qui provoque des précipitations plus importantes que d'habitude dans certaines régions de la planète et de terribles sécheresses dans d'autres.
Et d'une façon plus générale, les phénomènes extrêmes se multiplient en raison du réchauffement climatique, soulignent-ils.
<https://information.tv5monde.com/info/pluies-au-bresil-les-secours-recherchent-dans-la-boue-des-survivants-442842>
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15- Le changement climatique est la principale priorité des citoyens dans le programme de réforme de l’UE, EurActiv, 31/01/22
Alessandro Follis | translated by Anne-Sophie Gayet
Selon une nouvelle enquête Eurobaromètre commandée par le Parlement européen et la Commission européenne, 44 % des Européens estiment que le changement climatique devrait être un sujet prioritaire de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE).
L’enquête, menée en septembre et octobre derniers, révèle que 44 % des citoyens européens estiment que le principal sujet qui devrait être abordé lors de la Conférence est le changement climatique et l’environnement, tandis que 40 % pensent qu’il devrait s’agir de la santé, de l’économie, de la justice sociale et de l’emploi.
Quelque 59 % des citoyens estiment que les sondages sont le meilleur moyen de prendre part aux activités de la Conférence, tandis que 46 % se disent prêts à participer aux réunions organisées dans leur région. Par ailleurs, 43 % des Européens ont également demandé une plus grande implication des jeunes dans le processus.
Une majorité écrasante de 90 % des citoyens interrogés a déclaré que leur voix devrait être davantage entendue dans les décisions concernant l’avenir de l’Europe.
87 % ont reconnu que la lutte contre le changement climatique contribuerait à améliorer leur vie et leur santé. Ce pourcentage s’élève à 91 % chez les 15-24 ans.
En outre, 68 % des Européens estiment que l’UE est un espace de stabilité dans un monde troublé, tandis que 67 % conviennent que le projet européen offre une perspective européenne aux jeunes Européens.
L’enquête a également porté sur les priorités et les atouts de l’UE pour les Italiens, parmi lesquels figurent la puissance économique, commerciale et industrielle, suivie de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’État de droit.
Le principal défi politique identifié est le chômage (45 %), suivi par une croissance économique insuffisante (32 %) et la gestion des flux migratoires (31 %). Contrairement à la vision européenne, les défis environnementaux arrivent en quatrième position.
Selon l’enquête, 47 % sont convaincus que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose pour l’Italie, un pourcentage en hausse par rapport au dernier sondage. En comparaison, 38 % y sont indifférents, et 14 % pensent qu’il s’agit d’une mauvaise chose.
Les Italiens pensent également qu’il sera nécessaire de travailler au renforcement et à la protection de la démocratie au sein de l’UE. En ce qui concerne l’avenir, 32 % des personnes interrogées estiment qu’une politique de santé commune est nécessaire, suivie d’une intégration économique plus poussée et d’une capacité industrielle solide.
<https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-lue/news/le-changement-climatique-est-la-principale-priorite-des-citoyens-dans-le-programme-de-reforme-de-lue/>
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16- La NAS préconise d’investir des milliards pour la R&D sur la séquestration du carbone par les océans, MST, 01/02/22, 08:49
Benoit Faivre
La National Academies of Science (NAS) s’intéresse à l’utilisation des océans et de leurs fonctionnements afin de séquestrer du dioxyde de carbone et recommande d'investir 2,5 milliards de dollars dans la R&D.
Dans un rapport intitulé ‘’A Research Strategy for Ocean Carbon Dioxide Removal and Sequestration’’ publié au mois de décembre dernier, la NAS s’intéresse à l’utilisation des océans et de leur fonctionnement afin de séquestrer du dioxyde de carbone (CO2) contenu dans l’atmosphère. Les océans couvrent environ 70 % de la surface de la Terre et absorbent déjà une grande partie des émissions anthropiques de CO2. Par conséquent, une grande partie de la capacité mondiale de séquestration naturelle du carbone se trouve dans les océans. Les processus naturels à la fois terrestres et océaniques ont permis de séquestrer environ 55 % du CO2 émis par l’Homme, mais il est possible d’améliorer à la fois l’absorption et le potentiel de séquestration à long terme de ces processus.
Plus spécifiquement, ce rapport étudie la faisabilité technico-économique de la démonstration à grande échelle de six techniques utilisant les océans et leur fonctionnement pour séquestrer le dioxyde de carbone atmosphérique. Il recommande en outre à l’état fédéral américain de consacrer environ 2,5 milliards de dollars sur 10 ans pour étudier de manière approfondie ces techniques et leurs viabilités, avec une priorité forte sur certaines techniques pour un montant d’environ 1 milliard de dollars. A noter que 125 millions de dollars seraient consacrés au développement de systèmes de surveillance globale et à la mise en place d’une gouvernance internationale.
Les six différentes techniques connaissent des degrés de confiance et d’efficacité différents qui peuvent être synthétisés de la manière suivante :
>> Suite à lire à :
<https://france-science.com/la-nas-preconise-dinvestir-des-milliards-pour-la-rd-sur-la-sequestration-du-carbone-par-les-oceans/>
En savoir plus :
> A Research Strategy for Ocean Carbon Dioxide Removal and Sequestration <https://www.nationalacademies.org/our-work/a-research-strategy-for-ocean-carbon-dioxide-removal-and-sequestration>, The National Academies of Science, Dec 8, 2021
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17- Groenland : en 20 ans, la calotte glaciaire a perdu 4.700 milliards de tonnes, AFP, 01/02/22, 14:00
L'immense calotte glaciaire du Groenland a perdu 4.700 milliards de tonnes en l'espace de 20 ans, contribuant à elle seule à une hausse des océans de 1,2 centimètre, selon des nouvelles données publiées cette semaine par la recherche danoise sur l'Arctique.
Ce volume de glace fondue, qui à l'échelle de la superficie des Etats-Unis représente un demi-mètre d'eau, est particulièrement important sur les côtes du territoire autonome danois, selon cette étude basée sur des observations satellitaires du programme "Grace".
"Depuis le début des mesures en avril 2002, la calotte glaciaire du Groenland a perdu environ 4.700 gigatonnes ou 4.700 kilomètres cubes", indique le Polar Portal, organisation chapeautant les instituts danois sur l'Arctique.
"Cette fonte a contribué à élever le niveau de la mer de 1,2 centimètre", précise l'organisation scientifique, en pointe dans la surveillance des glaces du Groenland.
"Les données montrent que la plupart de la perte de glace se produit sur les bords de la calotte glaciaire, où des observations indépendantes indiquent que la glace se rétrécit, que les fronts glaciaires reculent dans les fjords et à terre, et que la fonte est plus forte à la surface de la glace", souligne l'organisme danois.
La côte ouest du Groenland est particulièrement concernée, selon ses données.
Le réchauffement climatique est particulièrement alarmant dans l'Arctique, où il est intervenu ces dernières décennies à un rythme trois voire quatre fois supérieur au reste de la planète, selon les dernières études scientifiques.
Selon une étude publiée fin janvier par la Nasa américaine, la fonte accélérée près des côtes s'explique par le réchauffement des eaux de l'océan Arctique, qui contribue "au moins autant que l'air à la surface" au déclin de la calotte groenlandaise.
La fonte de la glace au Groenland est actuellement le principal facteur de montée des océans sur Terre et les glaciers du Groenland reculent désormais six à sept fois plus vite qu'il y a 25 ans, selon l'agence américaine.
Selon les climatologues, la calotte glaciaire du Groenland contient au total de quoi faire monter les océans de plus de sept mètres, et l'Antarctique de près de 50 mètres, même si les processus de fonte sont des phénomènes très lents.
Dans le même temps, la banquise arctique - dont la fonte n'a elle pas d'effet sur le niveau des océans - a elle aussi considérablement reculé, perdant en moyenne près de 13% de sa surface tous les 10 ans.
<https://information.tv5monde.com/info/groenland-en-20-ans-la-calotte-glaciaire-perdu-4700-milliards-de-tonnes-442927>
Sur le même sujet :
> La calotte glaciaire du Groenland a perdu 4 700 milliards de tonnes depuis 2002 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/01/depuis-vingt-ans-la-calotte-glaciaire-du-groenland-a-perdu-4-700-milliards-de-tonnes_6111857_3244.html>, Le Monde avec AFP, 01/02/22, 15h12
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18- Record mondial de longueur pour un éclair de 768 km aux Etats-Unis, AFP, 01/02/22, 16:00
Agnès Pedrero
Un éclair qui a parcouru la distance de 768 km aux Etats-Unis le 29 avril 2020 détient désormais le record de la plus grande longueur jamais enregistrée pour un tel phénomène, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Cette agence de l'ONU a également validé un autre record, celui de l'éclair qui a duré le plus longtemps : le 18 juin 2020, au cours d'un orage au-dessus de l'Uruguay et du nord de l'Argentine, un éclair s'est déployé pendant 17,102 secondes.
Attribué à un éclair observé dans le nord de l'Argentine le 4 mars 2019, le précédent record de durée s'élevait à 16,73 secondes, selon l'OMM, dont les experts s'appuient sur des technologies satellitaires pour leurs mesures.
L'éclair qui a battu le record de longueur en 2020 a couvert une distance horizontale de 768 km dans le ciel du sud des Etats-Unis (Texas, Louisiane et Mississippi). Cela équivaut environ à la distance entre les villes de Londres et Hambourg.
Ce record était jusqu'à présent détenu par un méga éclair de 709 km qui avait zébré le ciel du sud du Brésil le 31 octobre 2018.
Les deux nouveaux records ont été enregistrés dans des zones coutumières de ces phénomènes d'Amérique du Nord et du Sud, à savoir respectivement les Grandes Plaines et le bassin de La Plata.
"La foudre est un risque majeur et de nombreuses victimes sont à déplorer chaque année. Ces nouveaux records mettent en évidence les graves préoccupations de sécurité publique que suscitent les nuages électrisés qui produisent des éclairs pouvant parcourir des distances considérables", a commenté le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.
- "Encore plus extrêmes" -
Les données sur les nouveaux records validés par l'OMM, qui tient le registre officiel des extrêmes à l'échelle du globe, des hémisphères et des régions, sont parues dans le Bulletin of the American Meteorological Society.
"Des valeurs encore plus extrêmes existent probablement et nous pourrons sans doute les observer lorsque les techniques de détection des éclairs seront encore plus pointues", souligne toutefois Randall Cerveny, le rapporteur de l'OMM pour les extrêmes météorologiques et climatiques.
Selon Ron Holle, un spécialiste reconnu de la foudre et membre du Comité de l'OMM sur les extrêmes météorologiques et climatiques, les deux éclairs ayant battu des records "n'étaient pas des phénomènes isolés, mais se sont produits au cours d'orages". Et d'avertir : "Dès que l'on entend le tonnerre, il faut se mettre à l'abri de la foudre".
Selon l'OMM, les seuls endroits sûrs sont les bâtiments en dur de dimension suffisante dotés d'une installation électrique et d'une tuyauterie et pas une plage ou un arrêt de bus. On est aussi bien protégé à l'intérieur d'un véhicule entièrement fermé au toit métallique, mais pas sur une moto.
Il existe d'autres types de records liés à des éclairs.
L'éclair le plus meurtrier par "impact direct" remonte à 1975, au Zimbabwe, lorsque 21 personnes avaient été tuées par un seul coup de foudre alors qu'elles s'étaient abritées dans une hutte.
Le record de mortalité par "impact indirect" date quant à lui de 1994 : 469 personnes avaient péri à Dronka, en Egypte, lorsque la foudre avait frappé un dépôt de carburant qui avait pris feu et s'était déversé dans la ville.
<https://information.tv5monde.com/info/record-mondial-de-longueur-pour-un-eclair-de-768-km-aux-etats-unis-442884>
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19- Equateur : au moins 24 morts et des disparus dans des inondations à Quito, AFP, 02/02/22, 14:00
Des pluies diluviennes, les plus fortes en vingt ans, ont provoqué des inondations à Quito, faisant au moins 24 morts, des dizaines de blessés et 12 disparus, selon le dernier bilan provisoire des autorités mardi.
Quelque 24 personnes ont trouvé la mort dans ces inondations et les destructions sans précédent qui ont suivi, 48 ont été blessées et 12 sont portées disparues, selon un dernier bilan officiel.
L'ampleur des destructions à Quito, ville de 2,7 millions d'habitants, est sans équivalent. Les autorités y ont décidé un deuil de trois jours.
Les pluies torrentielles qui sont tombées lundi pendant 17 heures sans discontinuer ont fait déborder un bassin de rétention, provoquant un torrent d'eau qui a dévalé une avenue sur plus d'un kilomètre, dans le nord-ouest de la capitale.
Le bassin, d'une capacité de 4.500 m3, s'est rompu après avoir reçu près de quatre fois le débit habituel, a précisé le maire.
Des torrents d'eau charriant des pierres et de la boue ont alors emporté des voitures et inondé des maisons et des rues, selon des images diffusées par les secours et les médias. Plusieurs bâtiments ont été endommagés, dont un poste de police et une station d'électricité.
Le torrent de boue, qui a pris naissance sur les pentes du volcan Pichincha, a également frappé de plein fouet un terrain de sport sur lequel s'entraînaient des amateurs devant du public installé sur des gradins.
"Les gens jouaient là et n'ont pas réussi à s'échapper. Le torrent les a pris par surprise et a balayé le terrain", a déclaré à l'AFP Freddy Barrios Gonzalez, un ouvrier de 56 ans qui travaillait non loin de là.
"Ceux qui ont réussi a courir s'en sont sortis (mais) une famille s'est retrouvée ensevelie" sous une rivière de boue, a-t-il raconté, ses propres vêtements encore maculés.
- "Explosion" -
Mauro Pinas, un habitant de Quito, a déclaré avoir entendu "une explosion" lorsque la structure de rétention a éclaté, après quoi des "rivières de boue" se sont abattues sur la ville.
Les autorités n'ont pas exclu que d'autres corps soient découverts sous la boue et les décombres, tandis que des militaires accompagnés de chien poursuivaient les recherches.
Le président Guillermo Lasso, en visite en Chine depuis lundi, a adressé sur Twitter ses condoléances aux familles endeuillées par "la tragédie de Las Gasca".
"Nous poursuivons les efforts pour les recherches, les sauvetages, les actions pour contenir l'eau, l'attention psychologique et le transfert de blessés dans les centres de santé", a-t-il ajouté.
Selon le maire de Quito, il est tombé samedi quelque 3,5 litres par m2, mais près de 75 litres par m2 lundi quand les prévisions annonçaient des pluies ne devant pas dépasser deux litres par m2. "C'est un chiffre que nous n'avons pas vu depuis 2003", a-t-il affirmé.
La municipalité de la capitale a mobilisé des engins pour déblayer les rues et le système d'évacuation des eaux.
Une soixantaine de militaires ont également été appelés en renfort pour appuyer les opérations de recherche et de nettoyage.
Les fortes pluies qui s'abattent sur l'Equateur depuis octobre ont déjà frappé 22 de ses 24 provinces, faisant au moins 18 morts et 24 blessés, selon un bilan du Service national de gestion des risques établi avant les intempéries de lundi.
<https://information.tv5monde.com/info/equateur-au-moins-24-morts-et-des-disparus-dans-des-inondations-quito-443035>
Sur le même sujet :
> Equateur : au moins 24 morts et 12 disparus dans les inondations à Quito <https://www.lemonde.fr/international/article/2022/02/02/equateur-au-moins-24-morts-et-12-disparus-dans-des-inondations-a-quito_6111931_3210.html>, Le Monde avec AFP, 02/02/2022, 07h54
> Inondations à Quito : le bilan s'alourdit à 27 morts et 53 blessés <https://information.tv5monde.com/info/inondations-quito-le-bilan-s-alourdit-27-morts-et-53-blesses-443451>, AFP, 05/02/22, 00:00
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20- Climat : les coraux quasi certainement condamnés, selon une étude, AFP, 02/02/22, 17:00
Les récifs coralliens nécessaires à la survie d'un demi milliard de personnes sont très probablement condamnés à disparaître en raison du réchauffement climatique, même si les objectifs de l'accord de Paris sont atteints, selon une étude parue mardi.
Avec une hausse de la température moyenne de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015, plus de 99% des coraux seraient incapables de se remettre des vagues de chaleur marines de plus en plus fréquentes, estiment les auteurs de l'étude publiée dans la revue PLOS Climate.
Et avec un réchauffement de 2°C, leur mortalité serait de 100%, selon les chercheurs qui ont utilisé une toute nouvelle génération de modèles climatiques analysant les océans à une résolution d'un km2.
"La dure réalité est qu'il n'y a pas de seuil de réchauffement sans danger pour les récifs coralliens", qui abritent un quart de la vie marine, commente l'auteure principale Adele Dixon, de l'université de Leeds.
"Même 1,5°C est un réchauffement trop important pour les écosystèmes en première ligne face au réchauffement", dit-elle à l'AFP.
L'accord de Paris vise à limiter le réchauffement bien en deçà de 2°C, si possible à 1,5°C.
Face à la multiplication des canicules, tempêtes et inondations sur une planète qui a gagné pour l'instant environ 1,1°C, le seuil de +1,5°C est de facto devenu le principal objectif. Mais il pourrait déjà être atteint autour de 2030, selon le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec).
Dans un rapport précédent de 2018, le Giec prédisait la disparition de 70 à 90% des coraux à +1,5°C et de 99% à +2°C.
Des estimations trop optimistes, selon les résultats de la nouvelle étude.
"Nos recherches montrent que les coraux dans le monde entier seront encore plus menacés par le changement climatique que nous ne le pensions", souligne Adele Dixon.
Après un épisode de blanchissement lié à l'augmentation de la température de l'eau, les récifs ont en général besoin d'au moins dix ans pour s'en remettre, si tous les autres facteurs (qualité de l'eau par exemple) sont "optimaux", note Maria Beger, une autre auteure de l'étude.
Mais le réchauffement qui multiplie les vagues de chaleur marine rend impossible ce temps de récupération.
"Nous estimons qu'à +1,5°C, plus de 99% des récifs coralliens seront exposés à un stress thermique intolérable et 100% à +2°C", déclare-t-elle à l'AFP.
En raison du réchauffement et de la pollution, 14% des coraux ont disparu entre 2009 et 2018, transformant les paysages sous-marins vibrants de couleurs et de vie en des cimetières de squelettes blanchis, selon de récentes recherches.
La Grande Barrière de corail australienne a subi cinq épisodes majeurs de blanchissement ces 25 dernières années.
Et selon une étude d'experts de l’Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA), pas encore parue mais obtenue par l'AFP, la Grande Barrière a été victime en novembre et décembre d'une nouvelle vague de chaleur sans précédent.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-les-coraux-quasi-certainement-condamnes-selon-une-etude-443096>
En savoir plus :
> Future loss of local-scale thermal refugia in coral reef ecosystems <https://journals.plos.org/climate/article?id=10.1371/journal.pclm.0000004>, PLOS Climate, February 1, 2022
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