[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (jeudi 10 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 10 Fév 08:00:05 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Reportage. Dans le golfe du Bengale, survivre ou mourir sous les crocs du tigre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/01/dans-le-golfe-du-bengale-survivre-ou-mourir-sous-les-crocs-du-tigre_6111787_3244.html>, Le Monde, 01/02/22, 05h48
2- Afrique du Sud : les tigres menacés par l'élevage commercial vers l'étranger <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/environnement-africain/afrique-du-sud-les-tigres-menaces-par-l-elevage-commercial-vers-l-etranger_4936901.html>, AFP, 01/02/22, 18:00
3- Des orques se mettent à la pêche aux poissons... des pêcheurs <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-orques-se-mettent-a-la-peche-aux-poissons-des-pecheurs_161144>, AFP, 02/02/22, 11:00
4- L'appel des 73 marins pour l’océan <https://www.lepoint.fr/debats/l-appel-des-73-marins-pour-l-ocean-02-02-2022-2463098_2.php>, Le Point, 02/02/22, 11h54
5- Le "no man's land" de Chypre, un havre pour la faune et la flore <https://www.rtbf.be/article/le-no-man-s-land-de-chypre-un-havre-pour-la-faune-et-la-flore-10926650>, AFP, 02/02/22, 12:00
6- Festival d'orchidées en hommage au Costa Rica au Kew Gardens de Londres <https://information.tv5monde.com/culture/festival-d-orchidees-en-hommage-au-costa-rica-au-kew-gardens-de-londres-443282>, AFP, 03/02/22, 21:00
7- Pourquoi la santé de nos océans se dégrade <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/05/pourquoi-la-sante-de-nos-oceans-se-degrade_6112447_3244.html>, Le Monde, 05/02/22, 13h59 
8- Entretien. Maud Fontenoy : "La mer est la clé de voûte de la survie de l'humanité" <https://www.lejdd.fr/Ecologie/maud-fontenoy-la-mer-est-la-cle-de-voute-de-la-survie-de-lhumanite-4091939>, Le JDD, 05/02/22, 23h30
9- Colombie : les hippos d'Escobar décrétés "invasifs", la chasse bientôt ouverte ? <https://information.tv5monde.com/info/colombie-les-hippos-d-escobar-decretes-invasifs-la-chasse-bientot-ouverte-443651>, AFP, 06/02/22, 18:00
10- « Nous attendons du One Ocean Summit des avancées significatives pour la santé de l’océan mondial » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/07/nous-attendons-du-one-ocean-summit-des-avancees-significatives-pour-la-sante-de-l-ocean-mondial_6112598_3232.html>, Le Monde, 07/02/22, 05h00   
11- Tribune. « Notre jardin commun, la Méditerranée, se meurt, et nous ne pouvons rester silencieux » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/07/notre-jardin-commun-la-mediterranee-se-meurt-et-nous-ne-pouvons-rester-silencieux_6112599_3232.html>, Le Monde, 07/02/22, 07h12
12- Critique. « Merveilles de la nature », sur Arte.tv : à la découverte de mystérieux et fascinants écosystèmes <https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/02/07/merveilles-de-la-nature-sur-arte-tv-a-la-decouverte-de-mysterieux-et-fascinants-ecosystemes_6112684_3246.html>, Le Monde, 07/02/22, 17h30
13- Pêche, pollution, réchauffement : comment les sciences marines peuvent nous aider à sauvegarder l’océan <https://theconversation.com/peche-pollution-rechauffement-comment-les-sciences-marines-peuvent-nous-aider-a-sauvegarder-locean-175532>, The Conversation, maj le 08/02/22 à 12:42
14- Afrique du Sud : reprise du braconnage de rhinocéros <https://information.tv5monde.com/info/afrique-du-sud-reprise-du-braconnage-de-rhinoceros-443901>, AFP, 08/02/22, 14:00
15- Un « One Ocean Summit » au chevet de mers en souffrance <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/un-one-ocean-summit-au-chevet-de-mers-en-souffrance_6112859_3244.html>, Le Monde, maj le 09/02/22 à 02h28 
16- Entretien. "L'océan nous permet de survivre face au réchauffement climatique" <https://www.franceinter.fr/environnement/l-ocean-nous-permet-de-survivre-face-au-rechauffement-climatique>, France Inter, 09/02/22, 06h11
17- Environnement : la peinture responsable de plus de la moitié de la pollution plastique des océans <https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/environnement-la-peinture-responsable-de-plus-de-la-moitie-de-la-pollution-plastique-des-oceans_4929679.html>, Radio France, Le billet sciences, 09/02/22, 10:27
18- Les six enjeux (et oublis) du One Ocean Summit <https://reporterre.net/Les-six-enjeux-et-oublis-du-One-Ocean-Summit>, Reporterre, 09/02/22, 10h45
19- Quels sont les enjeux du "One Ocean Summit", le sommet mondial de l'océan ? <https://information.tv5monde.com/info/quels-sont-les-enjeux-du-one-ocean-summit-le-sommet-mondial-de-l-ocean-444020>, TV5Monde avec AFP, 09/02/22, 14:24
20- Espoirs d'un élan politique pour parvenir à protéger la haute mer <https://information.tv5monde.com/info/espoirs-d-un-elan-politique-pour-parvenir-proteger-la-haute-mer-444067>, AFP, 09/02/22, 15:00
21- One Ocean Summit : l'article à lire pour comprendre pourquoi les océans sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/l-article-a-lire-pour-comprendre-l-importance-des-oceans-dans-la-lutte-contre-le-changement-climatique_4913993.html>, France Télévisions, 09/02/22, 18:09
En images
22- Maldives : sauver les coraux, une question de survie pour empêcher la montée des eaux <https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/maldives-sauver-les-coraux-une-question-de-survie-pour-empecher-la-montee-des-eaux_4946667.html>, France 2, journal de 20h, 06/02/22

Bien à vous,
Florence

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APPEL DU JOUR : "Nous savons que sans l’accélération des actions vertueuses, sans l'élaboration simultanée d'une stratégie en profondeur, sans décisions englobant la totalité du défi dans la décennie, c'est la Terre qui ne survivrait pas à la mort de l'Océan !" (cf. item 4)
REQUÊTES DU JOUR : Quelles avancées significatives attendons-nous du One Ocean Summit qui se tient à Brest du 9 au 11 février ? Allons-nous drastiquement remédié au fléau des océans qu’est le plastique ? Un traité pour la haute mer sera-t-il évoqué ? Le transport maritime va-t-il être sérieusement ‘verdi’ ? La surpêche sera-t-elle présente dans les débats ? Les aires marines protégées seront-elles étendues ? Arriverons-nous à un moratoire sur l’exploitation minière sous-marine ? Le rôle des algues ou le phytoplancton dans le stockage du carbone sera-t-il révéré ? Etc. (cf. item 7, 8, 10, 11, 13, suite, 15, 16, 17, suite, 18, 19, 20, 21 & 22) 
REPORTAGE DU JOUR : Au cœur de la mangrove des Sundarbans, dans le golfe du Bengale, les pêcheurs poussés par la pauvreté s’aventurent au cœur de la réserve où vit le tigre protégé. Chaque mois, un ou deux hommes sont victimes d’une attaque, laissant derrière eux des "veuves du big cat" complètement démunies. (cf. item 1)
MENACE DU JOUR : L'élevage de tigres pour le commerce vers l'étranger, sur le modèle de l'élevage de lions légal en Afrique du Sud, menace l'espèce déjà en déclin, a mis en garde dans un rapport une association de protection des animaux. (cf. item 2 & suite)
OPPORTUNISME DU JOUR : Une population d'orques de l'Océan indien austral s'est mise en quelques années à une forme de pêche opportuniste, la déprédation, en s'en prenant aux prises des flottes de pêche commerciale, selon une étude. (cf. item 3 & suite)
NO MAN’S LAND DU JOUR : La zone tampon à Chypre offre un environnement exceptionnel pour la flore et la faune, à l'image du mouflon, une espèce endémique et emblématique de l'île méditerranéenne. (cf. item 5)
HOMMAGE DU JOUR : Plus de 5.000 orchidées célébrant la biodiversité du Costa Rica sont mises en scène au prestigieux jardin botanique Kew, dans le sud-ouest de Londres. (cf. item 6)
ESPÈCE INVASIVE DU JOUR : Après des mois d'hésitation et d'atermoiements, les autorités colombiennes ont finalement déclaré comme "espèce invasive" les célèbres hippopotames du défunt narco Pablo Escobar, envisageant désormais clairement "l'option nécessaire" de les abattre. (cf. item 9)
CHIFFRE DU JOUR : Le braconnage des rhinocéros a repris en Afrique du Sud, avec un total de 451 animaux tués recensés en 2021. (cf. item 14)
ÉMERVEILLEMENT DU JOUR : De la Colombie à la Thaïlande, « Merveilles de la nature » sur Arte.tv, une série en six épisodes qui, au-delà de l’image de carte postale, aborde la cohabitation de biotopes rares avec l’humain . (cf. item 12)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Reportage. Dans le golfe du Bengale, survivre ou mourir sous les crocs du tigre, Le Monde, 01/02/22, 05h48
Sophie Landrin (Gosaba, Sundarbans (Inde), envoyée spéciale)

A une centaine de kilomètres de Calcutta, dans la plus grande mangrove au monde, les pêcheurs poussés par la pauvreté s’aventurent au cœur de la réserve où vit le fauve protégé. Chaque mois, un ou deux hommes sont victimes d’une attaque, laissant derrière eux des « veuves du tigre » complètement démunies.
Le bateau remonte lentement la rivière Bidyadhari, au cœur de la mangrove des Sundarbans, dans le golfe du Bengale, pour longer une île couverte d’une dense forêt immergée qui cache ses entrailles. Les rives vaseuses mises à nu par la marée sont inhospitalières, grises, comme le ciel hivernal. Il flotte une étrange atmosphère mêlée de peur et de curiosité. Régulièrement, des bras de la rivière s’enfoncent dans la forêt, mais leur entrée est interdite, barrée par des filets.
Trois hommes semblent pourtant en revenir, manœuvrant une longue barque assez étroite pour se faufiler dans ces passes. Ils se laissent aborder et racontent qu’ils ont commencé à ramer aux premières heures du jour. Il leur a fallu quinze minutes au départ de leur île située juste en face pour traverser le canal et atteindre ce territoire interdit à l’homme. La pêche a été généreuse. Vers 10 heures, le ventre de l’embarcation est rempli de gros crabes masqués sous des branchages. « Je ne peux pas vous dire où nous étions, mais c’est une bonne journée », s’exclame Niranjan Mridha, le propriétaire de la barque, découvrant quelques rares chicots. Il a 50 ans et pratique cette activité depuis toujours, comme le faisaient ses ancêtres.
Mi-novembre 2021, un collègue a eu beaucoup moins de chance. L’homme gît sur un lit d’hôpital à Calcutta, à une centaine de kilomètres de là et sa mère, Kanan Baladas, pleure sans discontinuer en racontant son drame. « Mon fils a 20 ans, il était parti pêcher le poisson-chat quand il a été attaqué par-derrière par un tigre, son crâne a été à moitié arraché. » Elle est allée le voir mais son fils ne l’a pas reconnue. Elle paye depuis deux mois l’hospitalisation.
Ces pêcheurs habitent la plus grande mangrove au monde, 10 000 kilomètres carrés à cheval entre le Bangladesh et l’Inde, à l’embouchure du Gange, du Brahmapoutre et de la Meghna. Au total ce sont environ deux cents îles, dont la moitié seulement sont habitées, reliées par un réseau labyrinthique de ruisseaux et de rivières. Elles comptent 4,5 millions d’habitants et un hôte prestigieux et redoutable, le tigre royal du Bengale. Le dernier recensement effectué en 2018 a répertorié près de 100 individus côté indien, un peu plus côté bangladais, des monstres de puissance, 250 kg de muscles, aussi à l’aise dans l’eau que sur la terre ferme.
Endiguer le déclin de l’espèce
En 1973, le gouvernement indien a classé une grande partie de la mangrove en réserve du tigre pour tenter d’endiguer le déclin de l’espèce, menacée d’extinction. Les colons britanniques avaient encouragé la chasse partout en Inde jusqu’à leur départ, en 1947. L’endroit est désormais interdit sauf permis spécial, délivré parcimonieusement et à un prix élevé par le département des forêts.
Les pêcheurs connaissent le danger de s’en approcher et encore plus de s’y aventurer : chaque mois, un ou deux hommes sont victimes d’une attaque. On compte officiellement une trentaine de morts par an, côté indien. Le nombre réel est sans doute plus élevé. « La faim est plus forte que la peur, assure Niranjan Mridha, le pêcheur de crabes, nos pères, nos grands-pères ont toujours braconné sur ce territoire, alors pourquoi pas nous ? Sur nos îles, il n’y a plus assez de crabes, de crevettes, de poissons, ou de miel. » La population augmentant, les ressources diminuent sur les îles habitées, et les familles s’aventurent dans la forêt pour aller chercher leurs moyens de subsistance.
La vie est rude dans les Sundarbans, balayés par les cyclones et menacés par la montée des eaux. A chaque tempête, malgré les digues érigées tout le long des îles, l’eau salée envahit les champs, ruinant les cultures pour plusieurs années. Selon le WWF, qui travaille à la protection des tigres, environ 34 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Sans terre pour cultiver des légumes ou des fruits, les habitants dépendent des seules ressources de la forêt pour se procurer nourriture et bois de chauffage. Les Sundarbans, situés dans l’ère géographique de Calcutta, 14 millions d’habitants, qui ne cesse de s’étendre, sont l’une des zones rurales les plus denses au monde.
Le tigre du Bengale a dévasté la vie de Namita Mondal, 50 ans, qui réside sur l’île de Bali. En 2010, son mari, unique soutien de famille, était parti pour dix jours de capture de poissons-chats, avec cinq collègues. Au quatrième jour, l’équipage est rentré, sans Arun. Son corps n’a jamais été retrouvé. La pêche était légale, son mari avait une autorisation. En compensation, Namita a reçu 100 000 roupies du gouvernement, près de 1 200 euros, six mois après la disparition du père de famille. Une chance, car l’indemnisation est difficile à obtenir et ne couvre pas les décès survenus dans le cœur restreint de la réserve, qui reste interdit même à ceux qui détiennent un permis. La somme lui a permis de marier ses trois filles. Elle possède un petit champ. La plupart des « veuves du tigre » (bag-bidhoba) ne reçoivent pas la moindre roupie et basculent dans l’extrême pauvreté.
Svala Mondal, 45 ans, a perdu son époux, il y a quinze ans. Elle a élevé ses 4 enfants, seule. « J’avais 30 ans lorsque le tigre l’a emporté. Ça a été très difficile, je n’ai pas reçu d’éducation, je suis devenue domestique pour 100 roupies par jour. Souvent, nous ne mangions qu’un seul repas. » Les voisins l’ont aidée comme ils pouvaient, en lui fournissant des vêtements.
Les Sundarbans compteraient, selon les ONG, 3 000 « veuves du tigre ». Des femmes hantées par leurs fantômes et profondément traumatisées. Parmi elles, Souvari Roy, 65 ans, porte sans doute le plus lourd fardeau. Son fils a été dévoré par un félin lorsqu’il avait 18 ans, lors d’une pêche. Le fauve a bondi sur le bateau, plantant, comme toujours, ses crocs dans le cou du garçon. Quelques années plus tard, sa fille a été tuée, tout près de la maison familiale, à une vingtaine de mètres des berges, par un crocodile. L’île en est infestée. Son mari a succombé à une crise cardiaque. Souvari a survécu pour son dernier enfant, un garçon. Sa petite maison traditionnelle, en boue et en paille, porte les stigmates du dernier cyclone qui a fait des dégâts, début décembre. Les ouvertures sont juste protégées par des bâches en plastique. « Je ne dors plus la nuit. Je redoute que le tigre s’engouffre dans la maison », gémit-elle. Quand il rode dans les parages, son odeur, raconte-t-elle, permet de le démasquer.
Rencontre quasiment toujours fatale
La saison est dangereuse. C’est l’époque de la mise bas et les femelles quittent leur territoire, par crainte que le mâle ne mange ses petits. Elles gagnent les îles habitées, en traversant la rivière en moins de dix minutes. La tigresse s’attaque au bétail et à tout ce qu’elle trouve.
Pour éviter les contacts et les conflits entre l’animal et les hommes, les autorités du Bengale-Occidental, avec le WWF, ont fait tendre des filets de Nylon, accrochés sur des poteaux en bambou, tout le long des berges de la réserve. Cette protection a permis de diminuer les sorties du fauve. Mais les pêcheurs intrépides soulèvent les mailles pour passer. Et la nature fait le reste. En mai 2020, le cyclone Amphan, qui s’est abattu sur le golfe du Bengale, a sérieusement endommagé l’infrastructure.
> Lire aussi Le cyclone Amphan sème la désolation en Inde et au Bangladesh
La rencontre avec le « big cat », comme le surnomment les habitants des Sundarbans, est quasiment toujours fatale. Et parfois la mort peut sembler préférable. Tapan Das, 53 ans, dont le visage est balafré par une large cicatrice, le crâne légèrement déformé, est un miraculé. « En 2009, j’étais parti pêcher en forêt, un tigre m’a foncé dessus à hauteur de l’épaule, il a planté ses crocs dans ma tête ». Tapan Das s’est battu avec le fauve dans la rivière. Ses amis présents sur le bateau ont lancé des pétards et réussi à chasser le tigre avec les rames. Les hommes n’ont pas le droit d’être armés.
Le pêcheur a passé huit mois à l’hôpital, subi trois opérations au visage, à ses frais. Il s’est endetté. L’Etat ne lui a rien donné car il ne possédait pas de permis de pêche lorsque l’accident est arrivé. « Je ne suis jamais retourné sur cette île », fait-il savoir. Chaque midi, il enfourche son chariot ambulant sur les minuscules routes de son île et va se poster devant l’école principale pour vendre aux écoliers des puchkas, des petites sphères croustillantes farcies de pomme de terre, d’oignon, de pois chiche, qu’il prépare lui-même. Ses revenus ont fondu. Il arrive tout juste à gagner 6 000 roupies, (71 euros) par mois, quand la pêche lui en procurait 20 000 (237 euros). « L’argent n’a pas d’importance. J’ai deux fils. C’est ce qui compte et c’est ce que j’essaie d’expliquer à mes amis pêcheurs ou cueilleurs. Mais personne ne m’écoute. »
Au fil des ans, le département des forêts et une foison d’ONG ont tenté de fournir d’autres sources de revenus aux villageois afin de les dissuader d’aller dans la forêt. Ils ont développé des activités de tissage, d’élevage, d’apiculture, de replantation de mangrove. Mais les résultats sont modestes.
Les « veuves de tigres » réclament en vain au gouvernement une vraie compensation pour chaque famille de pêcheur tué lors d’attaques de tigre ou de crocodile, comme c’est la tradition en Inde pour d’autres accidents, en plus d’une pension de 3 000 roupies par mois, (35 euros), la gratuité des soins pour les pêcheurs blessés, la délivrance de certificats de décès aux familles de défunt contre lesquelles aucune charge n’a été retenue par les policiers ou les agents forestiers.
En 1987, cette incroyable mosaïque d’eau et d’îles a été classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. En plus de l’emblématique tigre du Bengale, la mangrove abrite un grand nombre d’espèces rares et menacées, comme le dauphin du Gange, le crocodile estuarien, le python indien, des tortues de rivière, et une riche diversité d’oiseaux. Deux mille espèces de plantes et d’animaux ont été répertoriées. Elles se sont adaptées à la salinité de l’environnement. Les singes se sont habitués à consommer du poisson et des crabes, les tigres à boire de l’eau salée. Selon le WWF, « les Sundarbans sont le lieu de reproduction d’environ 90 % des espèces aquatiques de la côte est de l’Inde et elles assurent la subsistance de millions de pêcheurs qui dépendent directement de sa bonne santé ».
Avant chaque sortie en forêt, Madhusudhan Mondal et sa femme, Manju, se rendent dans le minuscule temple qui jouxte leur maison, pour apporter des offrandes à Bonobibi, la divinité tutélaire de la forêt des Sundarbans. Car les attaques de tigre, assure le chasseur de miel, sont le signe de son mécontentement. Le couple reste une dizaine de jours en forêt. Madhusudhan assure que Bonobibi l’a sauvé des griffes du fauve. C’était il y a cinq ans, il était avec quatre collègues. Tous sont rentrés sain et sauf.
> Lire aussi En Inde, l’île de Majuli, dévorée par la montée des eaux, aura disparu d’ici à 2030
Même si Bonobibi veille sur la mangrove, les habitants des Sandarbans savent qu’ils sont menacés par un danger bien plus grand que le tigre du Bengale. Un autre mangeur d’hommes, le réchauffement climatique, a déjà fait disparaîtredes dizaines d’îles. Entre 1969 et 2009, environ 210 kilomètres carrés se sont érodés. D’ici à 2050, un million d’habitants seront des réfugiés climatiques. Les jours sur cette fragile dentelle sont comptés.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/01/dans-le-golfe-du-bengale-survivre-ou-mourir-sous-les-crocs-du-tigre_6111787_3244.html>
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2- Afrique du Sud : les tigres menacés par l'élevage commercial vers l'étranger, AFP, 01/02/22, 18:00

L'élevage de tigres pour le commerce vers l'étranger, sur le modèle de l'élevage de lions légal en Afrique du Sud, menace l'espèce déjà en déclin, a mis en garde dans un rapport publié mardi une association de protection des animaux.
Il reste environ 4.000 tigres à l'état sauvage dans le monde. Selon un rapport de l'ONG Four Paws, 359 tigres d'élevage ont été exportés par l'Afrique du Sud entre 2011 et 2020. Quelque 255 ont été vendus à des zoos.
Les tigres ne sont pas originaires d'Afrique du Sud et il n'existe aucun chiffre sur leur population dans le pays. L'espèce n'est pas non plus explicitement citée dans les textes de loi portant sur la protection animale, laissant "des failles qui permettent au commerce" de s'attaquer à l'espèce, regrette Kieran Harkin, expert à l'ONG.
"Le marché asiatique est déjà présent, la demande est là, il est tout à fait logique pour les éleveurs de passer au commerce du tigre, encore plus lucratif que celui des lions", explique-t-il.
Four Paws demande à l'Afrique du Sud de mettre fin à l'élevage commercial des grands félins, dont la population décline en partie à cause du commerce vers les pays asiatiques.
"Nous demandons à l'Afrique du Sud de cesser de soutenir ce marché et défendre la vie sauvage en ne perpétuant pas le commerce d'espèces en déclin", a martelé M. Harkin.
Selon lui, le pays bafoue les lois internationales qui stipulent que les tigres ne doivent pas être élevés dans un but commercial. Certaines fermes commercialisent les os, notamment utilisés dans la médecine traditionnelle asiatique.
Les lois nationales et les accords internationaux doivent être "réexaminés car ils ne fonctionnent manifestement pas", selon la directrice de l'ONG en Afrique du Sud, Fiona Miles. Si les espèces menacées ne sont pas protégées, "les grands félins risquent un jour de ne plus exister que dans des cages", a-t-elle averti dans un communiqué.
<https://information.tv5monde.com/info/afrique-du-sud-les-tigres-menaces-par-l-elevage-commercial-vers-l-etranger-442912>
En savoir plus : 
> Report. Year of the Tiger ? Big cat farming in South Africa : the need for international action <https://media.4-paws.org/a/e/4/4/ae445daeb7163daba12521cc1c79a6a71b8fc1e0/FOUR%20PAWS%20Year%20of%20the%20Tiger%20Report.pdf>, Four Paws, 31/01/22
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3- Des orques se mettent à la pêche aux poissons... des pêcheurs, AFP, 02/02/22, 11:00
Pierre Celerier

Une population d'orques de l'Océan indien austral s'est mise en quelques années à une forme de pêche opportuniste, la déprédation, en s'en prenant aux prises des flottes de pêche commerciale, selon une étude publiée mercredi.
Cette transition illustre la rapidité avec laquelle certaines espèces s'adaptent aux changements de leur environnement impliquant l'Homme.
Une équipe de chercheurs, affiliés notamment à l'Ifremer et au CNRS, a utilisé le suivi sur 18 ans, jusqu'en 2018, d'une population de deux espèces d'orques, endémiques aux eaux glacées des îles Crozet, un archipel des Terres australes et antarctiques françaises.
L'orque, un super-prédateur vivant jusqu'à plus de 80 ans, est aussi le plus fréquemment accusé de "déprédation" aux dépens des flottes de pêche, en se nourrissant directement de leurs prises avec des palangres, des lignes de traîne. 
Un phénomène qui, dans les eaux australes et particulièrement à Crozet, a coïncidé avec le développement dans les années 1990 de la pêche à la palangre d'une espèce prisée des consommateurs, la légine australe. 
L'étude, publiée dans Biology Letters, se base sur près de 120.000 photos d'épaulards, l'autre nom des orques, prises depuis les côtes ou directement depuis la flotte de sept bateaux de pêche autorisés à travailler sur la zone par la France. 
On les distingue par la forme de leur nageoires et les taches blanches, oculaires et sur la nageoire dorsale, qui tranchent sur leur peau noire. 
Leur technique de déprédation est imparable, comme en témoignent des films sous-marins. "L'orque vient +sucer+ le poisson, en laissant juste la tête, accrochée à l'hameçon", explique à l'AFP la biologiste de l'Ifremer Morgane Amelot, auteure principale de l'étude. Très habile, voire délicat, l'animal évite soigneusement de se blesser. 
Mais il subit les représailles des pêcheurs, notamment illégaux, qui peuvent par exemple "utiliser des charges explosives pour se débarrasser des orques autour des bateaux", selon Morgane Amelot. 
Dans les eaux policées de Crozet, où la chasse aux braconniers entamée au début des années 2000 a porté ses fruits, les chercheurs ont noté une très forte hausse du nombre d'épaulards "déprédateurs", passés d'une cinquantaine à près de 150 entre 2003 et 2018. 
Ils ont observé que les orques dites régulières, qui chassaient d'ordinaire près des côtes, avaient rejoint par groupes la zone des chalutiers pêchant au large. Aujourd'hui, ces animaux "sont quasiment tous des déprédateurs, et on observe une accélération du processus de déprédation", remarque Morgane Amelot.
Plusieurs facteurs sont à l'œuvre. Les orques régulières sont des prédateurs généralistes, c'est-à-dire "mangeant à peu près tout ce qui passe" sous leur nez. Et par conséquent prompts à de nouvelles expériences gastronomiques. 
Ensuite, l'animal a une organisation très sociale, avec des phénomènes de transmission et d'apprentissage qui favorisent l'échange de nouvelles techniques de pêche. 
Enfin, l'épaulard est un animal très opportuniste. Les chercheurs supposent qu'en l'espèce il a saisi tout l'intérêt d'un accès facile à une source d'alimentation de choix et régulière : la légine australe, improprement appelé bar chilien, qui est un poisson gras des profondeurs. 
"Ils ont accès à cette ressource à moindre coût", remarque Morgane Amelot, sans besoin de plonger profondément pour s'y repaître des plus gros individus. Il leur suffit d'attendre pour s'en saisir le "moment où on remonte les lignes de pêche"...
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-orques-se-mettent-a-la-peche-aux-poissons-des-pecheurs_161144>
En savoir plus : 
> Increasing numbers of killer whale individuals use fisheries as feeding opportunities within subantarctic population <https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2021.0328>, Biology Letters, 02 February 2022
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4- L'appel des 73 marins pour l’océan, Le Point, 02/02/22, 11h54
Par Collectif*

Un appel à « réparer les mers » sera proclamé à l’occasion du One Ocean Summit, premier sommet international sur les océans organisé à Brest du 9 au 11 février.
Appel. "Nous, marins de course au large, rameurs transocéaniques, explorateurs des mers, refusons toute fatalité mortelle pour l'Océan !
La communauté maritime avait lancé en 2013 un « Appel de Paris pour la haute mer ». Il n'a pas été entendu. Depuis près de dix ans, sous l'égide des Nations unies, les négociations internationales concernant plus de la moitié de la surface du globe n'aboutissent pas, faute d'un véritable engagement politique des États. La mer, pourtant, nous nourrit largement, fournit la moitié de l'oxygène de notre atmosphère, séquestre une partie significative de nos émissions de gaz à effet de serre, équilibrant ainsi un climat dont on sait la dramatique perturbation. Si l'Océan permet la quasi-totalité des échanges des marchandises, il est aussi un lien inaltérable entre les pays et les cultures du monde entier, inspire poètes et créateurs, et fait rêver, autant, voire plus, que la Lune et l'espace, les enfants de tous les continents. L'Océan est bien notre dernier espace commun de liberté, notre ultime frontière.
Notre responsabilité de navigateurs vis-à-vis de mers chaque jour plus attaquées, affaiblies, malades, nous impose de lancer un ultime cri d'alarme : l'Homme se condamne s'il continue à empoisonner et à asphyxier l'Océan.
Le One Ocean Summit de Brest doit marquer le coup d'arrêt de cette destruction dramatique d'un bien aussi vital que commun. Nous appelons donc, à cette occasion, les gouvernants du monde à une initiative immédiate, résolue, cohérente, durable. Nous savons les actions vertueuses, mais insuffisantes, déjà engagées. Nous savons surtout que sans leur accélération, sans l'élaboration simultanée d'une stratégie en profondeur, sans décisions englobant la totalité du défi dans la décennie, c'est la Terre qui ne survivrait pas à la mort de l'Océan !
>> Suite à lire à :
<https://www.lepoint.fr/debats/l-appel-des-73-marins-pour-l-ocean-02-02-2022-2463098_2.php>
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5- Le "no man's land" de Chypre, un havre pour la faune et la flore, AFP, 02/02/22, 12:00
Peter Martell

Si la zone tampon à Chypre, appelée aussi "no man's land", est le symbole tragique d'années de division, elle offre cependant un environnement exceptionnel pour la flore et la faune, à l'image du mouflon, une espèce endémique et emblématique de l'île méditerranéenne.
"En l'absence d'influence humaine, la faune et la flore se sont développées", explique le botaniste chypriote-turc Salih Gucel, dans le village abandonné de Variseia, à quelque 55 km à l'ouest de la capitale Nicosie.
"C'est comme faire un voyage dans le passé en observant ce que nos grands-parents auraient vu il y a 100 ans", poursuit-il, en regardant une orchidée qui a poussé sur les ruines d'une maison de la zone tampon.
Depuis l'invasion du nord de Chypre par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l’île à la Grèce, Chypre est partagée en deux.
- No man's land -
La partie nord, autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) en 1983, n'est reconnue que par Ankara tandis que le gouvernement chypriote n'exerce son autorité que sur la partie sud.
La zone tampon divise Chypre d'est en ouest sur 180 km et peut atteindre jusqu'à 8 km de largeur, selon la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (Unficyp).
Seuls quelques fermiers dotés d'autorisations, et surtout les Casques bleus de l'Unficyp qui surveillent ce no man's land, guettant notamment contrebandiers ou des migrants qui tenteraient de la traverser, peuvent pénétrer dans cette "zone morte".
Zone pourtant bien vivante pour de nombreuses espèces rares de plantes et d'animaux pour lesquelles elle est devenue un "havre", note l'ornithologue chypriote-grecque Iris Charalambidou.
"C'est un secteur où les espèces peuvent fuir l'intense activité humaine", ajoute-t-elle, notant que la région de Variseia accueille à elle seule entre 200 et 300 mouflons --un ruminant sauvage proche du bouquetin--, sur une population de quelque 3.000 sur l'île.
"Ce sont des zones où la biodiversité se développe", indique-t-elle. "Des espèces, quand elles deviennent trop nombreuses, se propagent dans d'autres secteurs."
A travers le feuillage d'oliviers, un couple de mouflons observe avec méfiance les intrus --l'équipe de l'AFP et des experts en faune, accompagnés de Casques bleus argentins--, avant de s'éloigner lorsqu'ils tentent d'approcher.
Considéré comme un symbole national, le mouflon était autrefois chassé et en voie d'extinction au XXe siècle.
Certaines espèces d'orchidées ou encore de rares reptiles ou des mammifères restent en danger, comme le rat épineux, note Mme Charalambidou, de l'université de Nicosie.
"Quand l'activité humaine n'est pas trop forte dans certaines zones, vous pouvez voir la nature reprendre le dessus", explique-t-elle.
Cette zone a de fait échappé au développement immobilier effréné qui a ravagé ailleurs l'habitat de nombreuses espèces, sur une île connue pour la richesse de sa biodiversité.
- "Travailler ensemble" -
Si les dirigeants respectifs des deux parties de l'île s'opposent sur la façon de résoudre le "problème" chypriote, Mme Charalambidou et M. Gucel, directeur de l'Institut des sciences de l'environnement à la Near East University, en RTCN, collaborent au sein d'un projet soutenu par l'ONU chargé d'identifier les "hauts lieux de la biodiversité" dans la zone tampon.
"La situation politique de l'île demeure très difficile (...) mais beaucoup de travail pour la réconciliation peut être encore fait sur le terrain", explique Aleem Siddique, porte-parole de l'Unficyp.
"L'un des buts de notre projet était de faire travailler ensemble des gens des deux communautés qui s'intéressent à l'environnement", raconte M. Gucel.
Près d'un demi-siècle après la division de l'île, les communautés chypriote-grecque et chypriote-turque semblent mener leur vie chacune de leur côté, avec très peu de contacts.
"Plus on peut faire travailler les deux communautés ensemble, plus on peut les faire s'entendre sur des sujets en commun, et cela ne bénéficiera pas seulement à l'environnement mais aussi au processus de paix", veut croire M. Siddique.
"Nous avons un but commun et des intérêts communs", abonde Mme Charalambidou, regardant des fleurs jaunes qui se sont frayé un chemin à travers des fils barbelés. "Cela unit les gens."
<https://www.rtbf.be/article/le-no-man-s-land-de-chypre-un-havre-pour-la-faune-et-la-flore-10926650>
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6- Festival d'orchidées en hommage au Costa Rica au Kew Gardens de Londres, AFP, 03/02/22, 21:00

Plus de 5.000 orchidées célébrant dans un festival de couleurs tropicales la biodiversité du Costa Rica sont mises en scène à partir de samedi au prestigieux jardin botanique Kew, dans le sud-ouest de Londres.
Parmi les plantes exposées, est mise à l'honneur la fleur nationale de ce pays d'Amérique centrale connu pour ses efforts en matière de préservation de l'environnement : la Guarianthe skinneri aux pétales roses à fuchsia, aujourd'hui menacée, qui pousse sur les branches et troncs des arbres des forêts humides, ou sur des falaises de granit à une certaine altitude. 
L'exposition, prévue jusqu'au 6 mars dans une serre aux conditions tropicales, fait aussi la part belle à la faune costaricienne, avec des sculptures placées d'animaux comme des tortues au sein de la végétation. 
"Nous avons essayé d'apporter autant de couleur que possible pour transporter les gens dans cette sorte de monde agréable du Costa Rica", explique à l'AFP le fleuriste Henck Roling, volontaire au Kew Gardens.
Ce Néerlandais, qui a teint sa barbe et ses cheveux en couleurs vivaces, rose et orange s'accordant aux orchidées, souligne que cette exposition est le fruit d'une réflexion de deux ans, après avoir été annulée en 2021 en raison de la pandémie. 
D'impressionnantes compositions surgissent parmi un plan d'eau, des fougères et autres plantes comme le monstera. Assemblées à la main, elles ont nécessité des semaines de travail par des dizaines de membres du personnel et volontaires depuis que les végétaux ont commencé à être acheminés en janvier. 
"C'est une des plus grandes familles de plantes et (les orchidées) ont un éventail impressionnant de formes, couleurs, autres adaptations et coévolution avec leurs pollinisateurs", s'émerveille Alberto Trinco, responsable par intérim de la serre, auprès de l'AFP.
La pédagogie est mise en avant aussi, avec des explications sur les orchidées et leur usage dans les célébrations au Costa Rica, qui en compte quelque 1.600 espèces. 
Il s'agit, selon M. Trinco, d'en "célébrer la biodiversité, ses efforts en matière de préservation de l'environnement et sa culture". 
"Au Costa Rica, ils ont beaucoup d'espèces qu'on ne trouve nulle part ailleurs", souligne à l'AFP Alex Munro, botaniste au Kew Gardens, spécialisé dans la découverte de nouvelles espèces de plantes dans les tropiques.
<https://information.tv5monde.com/culture/festival-d-orchidees-en-hommage-au-costa-rica-au-kew-gardens-de-londres-443282>
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7- Pourquoi la santé de nos océans se dégrade, Le Monde, 05/02/22, 13h59 
Martine Valo

Tout se détériore dans les océans en raison du dérèglement climatique et des activités humaines, notamment la production d’énergie et l’exploitation minière qui bouleversent le monde des cétacés. 
Un diagnostic le plus complet possible : c’est ce qu’avait demandé l’Organisation des Nations unies au sujet de l’état de santé de l’océan mondial. La réponse, rédigée par quelque 300 scientifiques, est parvenue le 8 juin 2021 sous la forme d’un document de 1 200 pages. Cette grande « évaluation des évaluations » (The World Ocean Assessment, WOA) ne peut que confirmer celle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat parue en 2019 et d’autres études publiées depuis : du fond des abysses jusqu’aux littoraux, tout l’univers marin est bousculé sous les effets conjugués du changement climatique et des activités humaines.
Faune, flore, composition chimique, altération des zones côtières, multiplication de pathogènes : depuis la première édition de la WOA en 2016, la plupart des indicateurs ont continué à se dégrader. Et il a fallu ajouter des chapitres pour des menaces supplémentaires : le bruit généré par les activités industrielles au fond de l’eau, l’érosion accélérée des côtes, les nouveaux polluants qui s’ajoutent à l’invasion des déchets de plastique, la diffusion de substances médicamenteuses…
De surcroît, l’océan absorbe toujours plus de CO2 et de chaleur. Les côtes s’érodent ou sont bétonnées, les températures s’élèvent de façon hétérogène de plus en plus vite à la surface de l’eau mais aussi à plusieurs kilomètres en dessous ; les taux de salinité changent – tout le bassin Atlantique est désormais plus salé que dans les années 1950, tandis que l’eau devient plus douce près des pôles où la glace fond.
> Lire l’enquête : Le littoral français recule de manière accélérée
Dans l’océan mondial rendu plus acide, le volume global de l’oxygène dissous a diminué de 2 % au cours des cinq dernières décennies, de façon inégale selon les régions et les profondeurs. On recensait 400 « zones mortes » – autrement dit hypoxiques ou, dans le pire des cas, anoxiques – jusqu’en 2008, on en a compté environ 700 en 2019. Ces aires désertées par la faune fuyant l’asphyxie contribuent aussi à l’émission de grandes quantités de protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre.
+ Infographie : Zones mortes où le niveau d’oxygène est insuffisant <https://img.lemde.fr/2022/01/17/0/0/0/0/1200/0/0/0/430cfa5_679924172-700px-oce-ans.png>
Par ailleurs, sur 10 000 espèces de plancton, environ 200 ont la capacité de produire des toxines redoutables. La Commission océanographique intergouvernementale a publié, de son côté, une analyse de 9 500 efflorescences massives d’algues nuisibles ayant eu un impact pour les humains ces trente-trois dernières années.
Les experts ne concluent pas à leur multiplication globale à l’échelle mondiale, mais constatent que ces épisodes sont plus fréquents et étendus en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en Méditerranée, au nord de l’Asie, où ils entraînent des mortalités massives d’animaux – notamment dans les élevages marins –, ou de plantes.
Chez les humains, ces toxines peuvent provoquer des amnésies, être paralysantes, diarrhéiques, voire mortelles. En outre, virus, bactéries et parasites avancent dans les estuaires et atteignent des régions du monde jusqu’à présent épargnées.
Prolifération des algues sargasses
La production de phytoplancton – qui joue un rôle essentiel dans la production d’oxygène sur la Terre – semble se réduire par endroits, laissant les poissons sur leur faim. La taille et le poids des sardines de Méditerranée ont nettement diminué par rapport aux années 2000, selon l’Ifremer. Le zooplancton est affecté aussi. Le krill en particulier, à la base de la chaîne alimentaire des oiseaux marins comme des cétacés, pâtit du rétrécissement des glaces qui lui servent d’abri…
> Lire : COP26 à Glasgow : l’océan, grand oublié
Autre signe de bouleversements en cours : la prolifération des algues sargasses, qui s’accumulent en immenses radeaux flottants. Ceux-ci empoisonnent la vie des riverains en s’échouant sur des littoraux de part et d’autre de l’Atlantique, altèrent l’abondance de petits invertébrés et favorisent la diffusion d’espèces invasives. Moins de 1 % des macroalgues auraient été évaluées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mais une est déjà classée comme éteinte, l’australienne Vanvoorstia bennettiana, et plusieurs autres sont menacées, dans les Galapagos et en Méditerranée.
Quant à la faune, qu’elle soit victime de multiples pollutions ou d’engins de pêche, qu’elle s’étouffe avec des sacs en plastique ou qu’elle meure de faim, son sort n’est pas seulement tributaire du changement climatique. « La diversification des activités humaines dans les océans, notamment pour la production d’énergie et l’exploitation minière dans le cadre de l’économie bleue en expansion dans de nombreuses régions marines, pose de nouveaux défis de conservation pour les mammifères marins », souligne notamment le WOA.
Selon l’UICN, environ 6 % des poissons évalués, près de la moitié des requins et des raies, 10 % des chimères et les deux espèces de cœlacanthes sont menacés ou quasi menacés d’extinction. Le Sympterichthys unipennis de Tasmanie, un poisson « à mains » doté de drôles de nageoires allongées, a été déclaré éteint en 2018. Il est le premier dans ce cas dans l’océan. Les rapporteurs estiment cependant qu’une espèce nouvelle de poisson est décrite chaque semaine en moyenne depuis 2015.
> Lire aussi COP26 : « Notre futur est intimement lié à la santé de l’océan »
Au maigre chapitre des bonnes nouvelles figure le rétablissement de populations de cétacés à fanons, nettement moins chassés qu’au XXe siècle : l’abondance de 36 % de ces animaux progresse. Mais les baleines sont de plus en plus souvent victimes de collision avec les navires. Et les oiseaux marins, les dugongs et les lamantins, les dauphins côtiers, les loutres déclinent nettement. Il ne reste plus que quelques vaquitas ou marsouins du golfe de Californie.
Les tortues marines, elles, sont confrontées à la fois à l’érosion des plages où elles viennent nicher, à la féminisation de leurs embryons en raison de la hausse des températures, aux perturbations dues aux lumières des villes sur les littoraux, sans compter le braconnage… Les effectifs de la tortue de Kemp (Lepidochelys kempii), par exemple, ont chuté de 80 % en quelques années, victimes aussi des fuites de pétrole de la plate-forme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, en 2010.
Erosion des côtes sableuses
Entre les tempêtes plus violentes, les rejets de sédiments et la turbidité dus à la construction de digues, au creusement de ports, à la multiplication des bassins aquacoles, à la pose de câbles sous-marins et, bien sûr, au chalutage, mangroves, herbiers marins, marais salants et coraux disparaissent à grande vitesse. A part quelques organismes comme les méduses, la faune a bien du mal à s’adapter à la destruction de ces habitats.
Depuis les années 1980, un quart des côtes sableuses s’est érodé à un taux supérieur à 0,5 mètre par an, tandis qu’à l’inverse 27 % ont connu une accrétion, en particulier en Asie où d’importantes constructions artificielles sont gagnées sur la mer. Les prévisions laissent penser que 13 % à 15 % des plages de sable (entre 36 000 kilomètres et 40 500 km) subiront une érosion sévère d’ici à 2050, alors que plus de 600 millions de personnes vivent dans des régions côtières à moins de dix mètres au-dessus du niveau de la mer.
Cette attirance pour la vie au bord de la mer ajoutée au développement des élevages aquacoles entraîne le déversement de quantité de substances pharmaceutiques, de tonnes de crème solaire et autres produits de soins en mer.
Les analyses réalisées détectent le plus fréquemment des antibiotiques. Des gènes antibiorésistants ont été trouvés dans les sols sous le Pacifique et l’Arctique. Enfin, des expériences en laboratoire ont révélé des effets néfastes de la percolation de molécules de plastique sur la bactérie marine photosynthétique Prochlorococcus. Ce type de pollution pourrait constituer une autre menace pour la production d’oxygène sur cette planète.
Cet article est tiré du « Bilan du Monde » 2022. La nouvelle édition est en vente dans les kiosques à partir du lundi 24 janvier ou par Internet en se rendant sur le site Boutique.lemonde.fr
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/05/pourquoi-la-sante-de-nos-oceans-se-degrade_6112447_3244.html>
En savoir plus :
> The Second World Ocean Assessment (WOA II) <https://www.un.org/regularprocess/woa2launch>, United Nations, Division for Ocean Affairs and the Law of the Sea, June 2021
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8- Entretien. Maud Fontenoy : "La mer est la clé de voûte de la survie de l'humanité", Le JDD, 05/02/22, 23h30
Marianne Enault

Maud Fontenoy, l’ambassadrice du gouvernement pour l’éducation à la mer, pilote un programme à destination des écoles. Et appelle la France à prendre le leadership pour sauver la planète bleue.
Un sommet consacré aux océans, pour la navigatrice que vous êtes, c’est forcément une bonne nouvelle ?
Lors de mes différentes aventures en mer, j’ai avancé, coup de rame après coup de rame. Ce sommet, c’est exactement la même chose. Certes, le constat est alarmant : l’acidification des océans, la surpêche, les tonnes de déchets déversés en mer, le manque de gouvernance… Mais les discours catastrophistes nous poussent souvent à l’inaction. C’est la première fois qu’un sommet international sur ces enjeux océaniques est organisé et il est porté par la France. Ce n’est pas rien et il faut s’en réjouir !
Qu’en attendez-vous ?
Il faut rassembler et non montrer du doigt celui qui ne fait pas. Ecologistes, armateurs, collectivités, chercheurs et organismes de formation doivent travailler ensemble, faire tomber les frontières pour une cause qui est plus grande, pour unir nos forces pour sauver ce patrimoine de l’humanité qu’est le grand bleu. La survie de l’humanité dépend des mers du globe. Donc on a envie de dire aux chefs d’Etat : on compte sur vous. J’espère que ce sommet sera aussi l’occasion pour l’Union européenne de porter enfin ce sujet avec efficacité.
Peut-on espérer des annonces concrètes ?
Il y a d’abord un enjeu de connaissance. Mais nous attendons aussi des actions sur la pollution plastique, la haute mer, la pêche illicite. On rejette chaque année en mer entre 7 et 10 millions de tonnes de poissons. C’est un gaspillage colossal ! La pêche illicite, c’est 30 millions de tonnes estimées. L’aquaculture, c’est certes l’avenir, mais quand on a besoin de 5 à 10 kilos de farine de poisson pour nourrir un kilo de thon rouge, il faut s’interroger. Dans ma vie, j’ai passé plus de temps sur les océans que sur terre. Quand on est en mer, qu’on voit une nappe d’hydrocarbure après avoir été au milieu des baleines trois jours plus tôt, on a des haut-le-cœur. On se demande ce qu’on a raté. Les professions de foi ne suffisent plus.
Quel rôle allez-vous y jouer ?
Je travaille à la rédaction d’un programme éducatif pour une meilleure connaissance du milieu marin avec le ministère de l’Education nationale et l’Unesco. L’éducation est le meilleur levier. Mieux connaître, c’est mieux aimer, et donc mieux protéger nos océans. J’essaie toujours de montrer la façon dont les océans nous concernent tous, qu’on vive près ou loin de la mer.
> Lire aussi - Tribune. Sommet One Ocean : 24 aquariums veulent "faire de la France un porte-parole majeur de l'océan"
C’est ce que vous expliquez aux enfants, avec votre Fondation ?
Nous avons mis au point des programmes distribués gratuitement dans les écoles afin de sensibiliser les enfants de la maternelle au lycée à la protection des océans. C’est mon cheval de bataille depuis des années. Les choses ont beaucoup bougé, le ministère de l’Education nationale a fait évoluer ses programmes, les professeurs sont très engagés. C’est enthousiasmant car ça nous pousse à y croire. Il faut "maritimiser" les consciences, c’est fondamental. Le ministre Jean-Michel Blanquer veut aussi relancer les classes de mer à destination des zones d’éducation prioritaire. C’est une autre façon de faire découvrir le milieu marin. Au titre de ma Fondation, nous allons les cofinancer, mettre à leur disposition des outils pédagogiques pour les accompagner. En septembre, ça sera l’un des projets phares de l’Education nationale. C’est par l’éducation que l’on fera bouger les choses, en sensibilisant le plus grand nombre dès le plus jeune âge.
Quelle est la réaction des enfants quand vous les rencontrez ?
Je leur raconte mes traversées à la voile, la fois où le dessalinisateur est tombé en panne, celle où j’ai dû boire mon urine dans les quarantièmes rugissants… c’est sûr, ça fait un produit d’appel pour les intéresser. La jeunesse a besoin de ce contact avec la nature. Les enfants aiment ce qui est naturel, beau et mystérieux. Il faut voir leurs têtes quand on leur parle du calamar géant qui a les plus gros yeux du règne animal et dont va s’inspirer un robot pour la Nasa. L’océan, c’est l’oxygène que l’on respire, l’alimentation de demain, 22.000 molécules médicales, les énergies renouvelables, la régulation du climat… autant de ressources indispensables à notre survie. Or, nous ne les connaissons pas suffisamment. On connaît mieux la surface de la lune que les profondeurs.
Pourquoi ?
Eric Tabarly disait toujours : pour les Français, les océans, c’est ce qu’ils ont dans le dos quand ils sont allongés sur leurs serviettes de plage… Les océans sont les grands oubliés de l’histoire. On n’a pas suffisamment investi dans le milieu marin. En France, on investit cent fois plus dans le spatial que dans les profondeurs. On envoie Curiosity sur Mars mais on ne connaît que de 3 à 5% des espèces marines ! Il n’y a pas un Etat qui a pris le leadership sur ce sujet.
La France peut-elle le faire ?
La France possède le deuxième espace maritime mondial. Nous sommes donc légitimes pour prendre ce leadership. Je suis d’ailleurs persuadée qu’une France maritime pourrait relancer la cohésion française. La France doit devenir leader dans les filières émergentes : l’aquaculture, les algues, le biocarburant. Mais l’Asie est très en avance, par exemple sur les algues ou sur les routes maritimes pour gouverner l’économie mondiale. Les Chinois ont 96 ports en leur possession : Valence, Trieste, des parts à Anvers, Gênes, Marseille. On a des Etats qui ont une politique offensive. Il serait temps que la France prenne conscience de sa richesse grâce à notre outre-mer.
Va-t-on réussir à protéger la haute mer ?
Aujourd’hui, 60% de la haute mer est sans juridiction véritable. C’est un Far West dans lequel on peut prélever tout ce qu’on veut. Il y a un besoin urgent de gouvernance pour préserver ce patrimoine mondial de l’humanité. Ce sommet doit être l’occasion de marquer cet engagement. Car la mer est la clé de voûte de la survie de l’humanité. La vie est née dans la profondeur des océans et, aujourd’hui, on y retourne pour puiser des solutions et assurer notre avenir. La grande question de l’humanité est : comment va-t-on faire pour garder une planète saine, un climat en bonne santé et en même temps nourrir, soigner, faire travailler et préserver le bien-être de bientôt près de 10 milliards de personnes ? La mer est menacée mais elle est en même temps la solution à toutes nos grandes questions. Devant nous s’étale un océan d’avenir.
Pourquoi n’agit-on pas davantage ?
Il nous manque une vision. Il faut une impulsion politique. On attend de ce sommet une ambition portée au plus haut sommet des Etats. Mais attention, la planète bleue n’est pas une planète de rechange. Il ne faut pas reproduire en mer les erreurs commises sur terre. On doit explorer les océans tout en s’assurant que cela ne vienne pas dégrader un environnement marin déjà fragile. Plutôt que d’exploiter la nature, il faut s’en inspirer ! La structure de la peau du requin, par exemple, avec ses denticules, empêche l’adhérence des bactéries et a donc été utilisée pour créer un revêtement pour les hôpitaux afin d’éviter la prolifération des bactéries et les maladies nosocomiales ; le pacemaker de demain, sans pile, va s’inspirer du cœur de la baleine, l’AZT, pour lutter contre le sida, vient du hareng… et ce ne sont que quelques exemples parmi des milliers. Quand on raconte tout ça, c’est presque par égoïsme qu’il faudrait préserver nos océans !
Emmanuel Macron veut relancer l’exploration des océans. Certains craignent une exploitation des ressources des grands fonds. Est-ce votre cas ?
On peut toujours avoir peur, c’est certain. Et il ne faut pas être naïf. On a vu tellement de domaines où les lobbies prennent le pouvoir. Il faut donc être très ferme et rappeler que les océans ne sont pas une planète de rechange. Il faut apprendre à mieux les connaître en s’en inspirant et pas en les pillant. J’espère que la volonté du Président est de faire avant tout un sommet pour parler de la préservation des océans.
Êtes-vous optimiste sur la capacité de l’homme à réagir avant qu’il ne soit trop tard ?
L’homme est capable de réaliser des défis plus grands que lui. Quand je me suis retrouvée dans mon bateau, avec des vagues de dix mètres de creux, l’embarcation qui se retourne 17 fois dans la même nuit, mes seuls petits bras pour ramer… je me suis demandé ce que j’étais venue faire là, je me suis aussi rendu compte que ça pouvait s’arrêter à tout moment et que la terre continuerait à tourner de la même manière. C’est le constat d’une grande fragilité. Mais nous avons aussi une force extraordinaire en chacun de nous. Nous avons une incroyable capacité à réaliser des choses plus grandes que nous. Or, justement, la préservation des océans est un défi plus grand que nous. Nous pouvons y arriver. Les valeurs de la mer – la solidarité, la générosité, le courage – sont celles dont nous avons besoin pour sauver la planète bleue. C’est ce message qu’il faut faire passer.
<https://www.lejdd.fr/Ecologie/maud-fontenoy-la-mer-est-la-cle-de-voute-de-la-survie-de-lhumanite-4091939>
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9- Colombie : les hippos d'Escobar décrétés "invasifs", la chasse bientôt ouverte ?, AFP, 06/02/22, 18:00
Juan Sebastian Serrano

Après des mois d'hésitation et d'atermoiements, les autorités colombiennes ont finalement déclaré comme "espèce invasive" les célèbres hippopotames du défunt narco Pablo Escobar, envisageant désormais clairement "l'option nécessaire" de les abattre.
Après une réunion d'un Comité spécialisé, "il a été décidé, sur la base d'études techniques et scientifiques, d'inclure l'hippopotame dans la liste des espèces invasives", a annoncé vendredi le ministère de l'Environnement.
L'étude, réalisée par l'Institut Alexander von Humboldt et l'Institut des sciences naturelles de l'Université nationale, a "révélé les risques environnementaux de l'invasion de l'hippopotame dans des écosystèmes majeurs, avec un possible impact sur des espèces endogènes de Colombie".
Il s'agit d'une première étape avant de "définir des actions concrètes concernant la situation de l'espèce dans le pays", a prévenu le ministère.
Le baron de la drogue Pablo Escobar a laissé à la Colombie cet héritage encombrant et bien inattendu : des hippopotames qui, presque trente ans après sa chute, vaquent en liberté dans les eaux du fleuve Magdalena.
Cette colonie de plus d'une centaine de bête est aujourd'hui réputée être la plus grande de ces animaux hors d'Afrique. Elle est la descendance directe d'un couple importé par Escobar, au sommet de sa gloire, pour le zoo de son hacienda de Napoles, à une centaine de kilomètres au sud de Medellin.
A la mort d'Escobar, abattu en 1993 par les forces de sécurité, les animaux avaient été abandonnés à leur sort, alors que l'immense villa était elle aussi laissée à l'abandon.
Flamants roses, girafes, zèbres et autres kangourous de l'animalerie avaient été vendus à des zoos. Laissés sur place, sans prédateur, les pachydermes se sont multipliés, devenant une attraction pour les médias du monde, mais surtout un problème environnemental et une menace pour les habitants de cette région montagneuse et tropicale.
- "Y compris la chasse" -
Selon les estimations, l'envahissante colonie pourrait quadrupler d'ici dix ans. 
"Une chose que la Colombie ne peut pas permettre est que cette espèce se développe sur son territoire", souligne à l'AFP Manuel Rodriguez, ancien ministre colombien de l'environnement (1994-1997).
Bien que le plan des autorités n'ait pas été divulgué, M. Rodriguez a pris part à sa conception. Il explique avoir demandé à l'exécutif d'utiliser "toutes les mesures" pour arrêter l'expansion des mastodontes, "y compris la chasse".
Depuis dix ans, les scientifiques de Cornare, une agence étatique régionale de protection de l'environnement, mènent un programme de stérilisation de ces hippopotames.
À ce jour, ils ont réussi à stériliser chirurgicalement une dizaine d'individus, et 40 autres avec un médicament.
Mais "tout ce qui concerne les hippopotames est complexe, coûteux et dangereux", résume David Echeverri, responsable de Cornare. Et malgré leurs efforts pour capturer, endormir et castrer ces animaux pouvant peser jusqu'à presque deux tonnes, leur population continue de croître. "Pour une opération réalisée, dix animaux naissent", déplore M. Echeverri.
Le médicament GonaCon, administré à l'aide de fléchettes, facilite la tâche, mais il reste coûteux (environ 1.000 dollars par individu) et Cornare n'a actuellement plus de doses.
"L'abattage reste sur la table. C'est une option nécessaire (...) elle pourrait être la dernière issue pour ne pas laisser le problème s'aggraver", avance ce spécialiste.
L'invasion des hippos dans la région chaude du Magdalena Medio est un problème "sans précédent" et "dangereux", renchérit l'ancien ministre Rodriguez.
Il s'agit de la seule espèce invasive de cette taille dans le monde, avertit-il, jugeant que pêcheurs et villageois des alentours sont "en danger". Deux attaques ont été enregistrées à ce jour, qui n'ont heureusement entraîné que des blessures.
Sous ses airs paisible et pacifique, l'imposant quadrupède peut se révéler particulièrement agressif et violent. Les attaques mortelles sont courantes en Afrique, où il est responsable de centaines de morts chaque année, loin devant les félins, les crocodiles ou les éléphants.
Le lamantin, un énorme herbivore doux qui nageait librement dans le bassin du Magdalena Medio jusqu'à l'arrivée de son concurrent africain, est également menacé, tout comme plusieurs espèces de poissons endogènes, ajoute-t-il.
Au début de l'année, un militant des droits des animaux et candidat aux élections législatives de mars prochain, Luis Domingo Gomez, a proposé de créer un "sanctuaire" pour ces hippopotames, financés sur des fonds publics et privés.
Mais les experts s'accordent pour juger cette proposition coûteuse et au final nuisible à l'écosystème.
"Allons-nous maintenir un sanctuaire pour hippopotames qui menace le lamantin ?", critique M. Rodriguez.
"Les espèces endogènes ont la priorité en matière de conservation sur les espèces invasives", a tranché "sans hésitation" dans un récent tweet, la biologiste spécialiste des lamantins, Nataly Castelblanco.
<https://information.tv5monde.com/info/colombie-les-hippos-d-escobar-decretes-invasifs-la-chasse-bientot-ouverte-443651>
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10- « Nous attendons du One Ocean Summit des avancées significatives pour la santé de l’océan mondial », Le Monde, 07/02/22, 05h00   
Par Collectif de 19 ONG

Un collectif de 19 ONG œuvrant pour la protection des écosystèmes marins demande, dans une tribune au « Monde », que les chefs d’Etat participant au sommet de Brest, du 9 au 11 février, s’engagent sur des mesures concrètes, comme la mise en place d’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes.
Tribune. Du 9 au 11 février 2022, Brest accueillera le One Ocean Summit, un sommet organisé à l’initiative du gouvernement français qui réunira chefs d’Etat, scientifiques, organisations non gouvernementales (ONG) et acteurs du monde économique afin de renforcer la coopération internationale pour la protection des océans.
Ces dernières décennies, les progrès en matière de conservation marine n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Alors que le changement climatique menace l’ensemble des écosystèmes, seulement 2,8 % de la surface de l’océan est à ce jour véritablement protégée des effets de la pêche. L’exploitation minière en eaux profondes semble imminente, la pêche industrielle continue d’être fortement subventionnée par les gouvernements et les plastiques sont devenus omniprésents dans les eaux du globe. Face à ces constats, en tant qu’ONG travaillant sur l’océan, nous attendons du One Ocean Summit des annonces politiques majeures qui permettront des avancées significatives pour la santé de l’océan mondial.
Préserver l’Antarctique
Nous souhaitons que les décideurs renforcent leur engagement pour un objectif mondial de protection d’au moins 30 % des habitats marins d’ici à 2030, avec un accent mis sur la « protection forte ». La science nous montre qu’une protection forte des écosystèmes, où toute activité préjudiciable à l’environnement est interdite, est le seul type de protection ayant systématiquement des bénéfices écologiques avérés, et donc des bénéfices humains essentiels à notre bien-être.
> Lire aussi La course pour l’exploitation des ressources du plancher océanique s’organise
Nous attendons également que les chefs d’Etat réunis à Brest démontrent que la mise en œuvre de l’objectif de 30 % en 2030 commence dès à présent, en pleine concertation avec les usagers et les communautés locales, et avec les ressources financières adaptées. Nous espérons que le gouvernement français annoncera de nouvelles zones de protection forte, très attendues dans les terres australes, notamment dans les îles Saint-Paul et Amsterdam, ainsi qu’en Polynésie française. Nous attendons également que des projets de protection forte soient lancés dans les eaux de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée, où le retard français est criant.
Au niveau global, de 1 % à 2 % seulement des eaux internationales sont protégées, alors qu’elles représentent 64 % de l’océan mondial. Afin d’améliorer la gestion de ces eaux, aussi appelées « haute mer », les Nations unies se sont engagées à négocier un traité international, qui doit être finalisé lors d’une conférence organisée du 27 juin au 1er juillet. La France et les chefs d’Etat présents à Brest doivent exprimer leur soutien entier à la conclusion d’un traité fort, ambitieux et juridiquement contraignant pour les eaux internationales en 2022.
> Lire aussi « Notre jardin commun, la Méditerranée, se meurt, et nous ne pouvons rester silencieux »
Par ailleurs, l’océan Austral, qui entoure l’Antarctique, nécessite une attention toute particulière en raison de la densité exceptionnelle de sa biodiversité. En 2011, la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique, chargée de la gestion de cette zone, a décidé à l’unanimité d’y créer un réseau d’aires marines protégées. Mais ces dernières années, cette décision a été entravée par les objections chinoises et russes à la création de nouvelles zones de protection, notamment dans les points chauds biologiques de l’Antarctique-Est, de la mer de Weddell et de la péninsule Antarctique. Pour sortir de cette impasse, le One Ocean Summit devrait adopter une décision politique pour relancer des consultations avec la Russie et la Chine, afin de maintenir le dialogue politique et la pression internationale.
Un des derniers espaces sauvages de notre planète
D’autre part, l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) négocie actuellement la possibilité de lancer l’exploitation minière des eaux internationales. Nous souhaitons que le One Ocean Summit soutienne la demande de moratoire sur ce secteur naissant, adoptée lors du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature à Marseille [en septembre 2021]. L’exploitation devrait être interdite jusqu’à ce qu’il soit clairement démontré qu’elle ne nuira pas au milieu marin, n’entraînera pas de perte de biodiversité et n’aura pas de conséquence sur le stockage du carbone, et que les communautés potentiellement affectées soit informées et consentantes. Par ailleurs, l’AIFM doit être réformée pour assurer une gouvernance transparente et sans conflits d’intérêts. Les Etats devraient mettre en œuvre des politiques pour l’utilisation responsable des métaux afin de réduire la demande et d’éviter d’affecter l’un des derniers espaces sauvages de notre planète.
> Lire aussi La France veut explorer les océans, mais convoite aussi ses ressources
Enfin, la surpêche reste une menace majeure pour l’océan. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, un tiers des populations de poissons pêchées dans le monde est surexploité. La France se doit d’être exemplaire en matière de gestion durable des pêches, en plaidant pour des déclarations de captures plus précises et exactes dans le règlement de contrôle des pêches de l’Union européenne. Une telle précision est primordiale pour s’assurer de limites de captures durables et établies sur des bases scientifiques. Le One Ocean Summit est l’occasion pour la France de fédérer les pays autour de l’accord du Cap [signé en 2012] sur la sécurité des navires de pêche, un levier important pour lutter contre la pêche illégale ; à ce jour, il ne manque plus que la ratification de six Etats pour assurer son entrée en vigueur.
Ainsi, à travers le One Ocean Summit, les décideurs présents disposent d’une véritable opportunité politique pour accroître la prise en compte de la santé de l’océan dans les politiques internationales. Mais le temps n’est plus aux paroles et aux constats ; les solutions existent et il ne manque que la volonté politique pour les mettre en place.
> Lire aussi la tribune : Jean-François Julliard : « Le gouvernement s’obstine à mener une écologie des petits pas, des tergiversations et des reculades »
§ Signataires : Stephan Beaucher, délégué de l’ONG MedReAct en France ; Dona Bertarelli, coprésidente de la Fondation Bertarelli ; Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux ; Claire Christian, directrice de l’Antarctic and Southern Ocean Coalition ; Bruno Dumontet, fondateur d’Expéditions MED ; Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France ; Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France ; Armelle Jung, chargée de projets scientifiques de l’association Des requins et des hommes ; Peggy Kalas, coordinatrice de la High Seas Alliance ; Matthieu Lapinski, président de l’association Ailerons ; Pascale Moehrle, directrice d’Oceana Europe ; Sian Owen, directrice de la Deep Sea Conservation Coalition ; Richard Page, directeur de Rise Up ; Jérôme Noël Petit, responsable France du Pew Bertarelli Ocean Legacy ; Geneviève Pons, coprésidente de Antarctica2020 ; François Sarano, fondateur de Longitude 181 ; Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement ; Steve Trent, directeur d’Environmental Justice Foundation ; Alexis Wargniez, président de l’Association pour l’étude et la conservation des sélaciens
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/07/nous-attendons-du-one-ocean-summit-des-avancees-significatives-pour-la-sante-de-l-ocean-mondial_6112598_3232.html>
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11- Tribune. « Notre jardin commun, la Méditerranée, se meurt, et nous ne pouvons rester silencieux », Le Monde, 07/02/22, 07h12
Par Collectif de 25 maires

Du Maroc au Liban, un collectif de vingt-cinq maires, à l’initiative du Marseillais Benoît Payan (PS), demande, dans une tribune au « Monde », que des normes plus sévères en matière d’émissions polluantes soient appliquées pour les navires croisant en Méditerranée.
Tribune. La Méditerranée est la mer de tous les passages et de tous les commerces depuis l’Antiquité : elle ne représente que 1 % de la surface des mers du globe, mais elle concentre 25 % du trafic maritime et 30 % du trafic pétrolier. Sa biodiversité est unique au monde, 500 millions de personnes peuplent ses côtes et, pourtant, le retard pris dans la protection de la nature et des populations est majeur. Notre jardin commun se meurt, et nous ne pouvons rester silencieux.
Maires de communes qui entourent la mer Méditerranée – ce patrimoine, berceau de notre humanité –, nous constatons tous les jours le drame écologique qui se noue. Nous l’avons affirmé en septembre 2021 lors du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature [à Marseille] : la mer Méditerranée est un joyau en péril.
> Lire aussi Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
Le résultat est déjà sous nos yeux, le bassin méditerranéen est en première ligne face aux changements climatiques : canicules, inondations, sécheresses, incendies dévastateurs, montée des eaux. S’ajoute à cela la pollution de l’air causée par les bateaux, parfois hors d’âge, qui la traversent, et ceux qui y sont à quai.
Et ce sont ceux qui vivent grâce et auprès d’elle qui en paient le prix. Ces catastrophes climatiques et écologiques affectent notre nature et nos concitoyens, en particulier les plus fragiles. Face à la fatalité, nous opposons une volonté politique sans faille.
Notre mobilisation fait écho à celle des acteurs de la société civile, des Etats, de l’Union européenne et des institutions internationales.
Des navires obsolètes et dangereux
Ensemble, nous demandons l’adoption au plus vite d’une zone de réglementation des émissions de polluants atmosphériques, dite zone ECA, en Méditerranée, pour lutter contre la pollution de l’air des navires et réduire les pluies acides qui s’abattent sur notre mer et notre littoral. [Ce dispositif impose à tous les navires circulant dans le périmètre des normes plus sévères en matière d’émissions polluantes.] Une décennie après la mise en place de zones ECA sur les côtes est et ouest de l’Amérique du Nord, après également les Caraïbes, les mers Baltique, du Nord et de Chine, il est urgent d’agir. Par cet appel, nous voulons porter la voix des citoyens qui vivent en première ligne sur toutes les rives de la Méditerranée et peser sur les discussions qui auront lieu dans quelques mois.
> Lire aussi Pourquoi la santé de nos océans se dégrade
Nous, maires des villes et ports méditerranéens, ne pouvons plus accepter la pollution massive engendrée par la circulation de navires obsolètes et dangereux, qui nuit gravement à la santé des populations, contribue au réchauffement climatique, participe à la perte de la biodiversité et mine l’attractivité de nos territoires.
Nous savons l’engagement, sur ces sujets, des ONG et des acteurs de la société civile, qui sont aux avant-postes des solutions, et des armateurs, qui pour certains sont en avance et arment des navires beaucoup plus respectueux de l’environnement et de la santé.
> Lire aussi « Nous attendons du One Ocean Summit des avancées significatives pour la santé de l’océan mondial »
Nous demandons à l’Organisation maritime internationale d’approuver la mise en place de la zone de réglementation en Méditerranée. Nous demandons à nos gouvernements d’accélérer le processus actuel pour aller plus rapidement vers une zone ECA, réglementant non seulement les émissions de soufre et de particules, mais aussi les oxydes d’azote, dont la dangerosité est largement démontrée.
Nous le faisons par responsabilité vis-à-vis de la nature et de nos concitoyens, qui n’ont pas à être les victimes de ces pollutions. Nous le ferons ensemble et avec tous les acteurs qui créent, innovent, militent pour protéger notre Méditerranée, pour protéger le vivant. Nous sommes convaincus que nous pouvons être la solution. Autour de notre mer Méditerranée, comme dans le monde, il est temps d’agir pour tourner la page de l’irresponsabilité écologique.
§ Signataires : Souad Abderrahim, maire de Tunis ; Luis Barcala, maire d’Alicante (Espagne) ; Kamel Ben Amara, maire de Bizerte (Tunisie) ; Marco Bucci, maire de Gênes (Italie) ; Michaël Delafosse, maire (PS) de Montpellier ; Francisco Manuel de la Torre Prados, maire de Malaga (Espagne) ; Mustapha El Bakkouri, maire de Tétouan (Maroc) ; Mounir Elloumi, maire de Sfax (Tunisie) ; Mohamed El Sherif, gouverneur d’Alexandrie (Egypte) ; Christian Estrosi, maire (La France audacieuse/Horizons) de Nice ; Hubert Falco, maire (LR) de Toulon ; Mato Frankovic, maire de Dubrovnik (Croatie) ; Hassan Ghamrawi, président de la communauté urbaine d’Al Fayhaa (Liban) ; José Francisco Hila Vargas, maire de Palma (Espagne) ; Mohamed Ikbel Khaled, maire de Sousse (Tunisie) ; Francesco Italia, maire de Syracuse (Italie) ; Jamal Itani, maire de Beyrouth ; Mounir Lymouri, maire de Tanger (Maroc) ; Nicos Nicolaides, maire de Limassol (Chypre) ; Leoluca Orlando, maire de Palerme (Italie) ; Benoît Payan, maire (PS) de Marseille ; Ivica Puljak, maire de Split (Croatie) ; Pau Ricoma Vallhonrat, maire de Tarragone (Espagne) ; Christian Santos, maire de Gibraltar (Royaume-Uni) ; Riad Yamak, maire de Tripoli (Liban).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/07/notre-jardin-commun-la-mediterranee-se-meurt-et-nous-ne-pouvons-rester-silencieux_6112599_3232.html>
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12- Critique. « Merveilles de la nature », sur Arte.tv : à la découverte de mystérieux et fascinants écosystèmes, Le Monde, 07/02/22, 17h30
Catherine Pacary

De la Colombie à la Thaïlande, cette belle série en six épisodes se projette au-delà de l’image de carte postale et aborde la cohabitation, dans des sites préservés, de biotopes rares avec l’humain. 
La Macarena n’est pas uniquement un tube planétaire des Los del Rio. C’est aussi une petite chaîne de montagnes sauvages du centre de la Colombie, particulièrement surprenante vue du ciel puisqu’elle est parcourue par une vingtaine de rivières multicolores, dont la principale est le Caño Cristales. Les algues qui s’y développent changent de couleur au cours de l’année, passant du bleu ou du jaune vif au rouge.
Le phénomène a été découvert récemment, la zone ayant été occupée par les groupes rebelles des FARC durant six décennies de conflit, jusqu’en 2016. Depuis, quelques scientifiques curieux étudient ce phénomène naturel ainsi que les nombreuses espèces endémiques qui vivent alentour : caïmans nains de Cuvier, tortues bossues, singes-écureuils, tamanduas (sorte de fourmilier), pécaris, tapirs, iguanes verts… C’est l’une des six trouvailles de la série documentaire Merveilles de la nature.
Peu accrocheur, ce titre reflète mal la qualité de cette production, qui se distingue notamment par la singularité des sites visités. Ainsi de l’archipel des Bijagos, à quelques kilomètres de la côte africaine de Guinée-Bissau, dont les 88 îles délimitent le royaume des lamantins, des tortues vertes et des crabes violonistes.
Réserves de biodiversité
De même en Thaïlande, le sanctuaire d’Umphang, dont la forêt tropicale d’altitude héberge l’une des plus importantes réserves de biodiversité d’Asie (calaos, paons, écureuils géants, singes, buffles, chauve-souris) et cache en son centre la « cascade noire », découverte il y a seulement trente ans.
Quant au lac Kaindy, dans les montagnes kazakhes, sa forêt sous-marine reste un mystère. Elle est aujourd’hui partie intégrante du parc national créé en 2007 pour favoriser le retour des grands prédateurs, ours, lynx, loups et panthère des neiges – chère à l’écrivain voyageur Sylvain Tesson.
> Lire aussi « La Panthère des neiges » : l’art de l’affût, au sommet des plateaux tibétains
Les îles Galapagos, en Equateur, ou les chutes d’Iguaçu, constituées de 275 cascades à la frontière entre le Brésil et l’Argentine, semblent plus connues. Même si la notoriété de ces dernières, inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, est à relativiser : seul 1 % des 185 000 hectares du parc national boisé qui les entoure, peuplé d’ocelots, de pumas et de jaguars, est accessible aux touristes.
La série se projette au-delà de la carte postale pour aborder le développement à terme. Chaque épisode s’attarde ainsi sur le travail des femmes et des hommes qui étudient ces biotopes rares, tout en recherchant la meilleure cohabitation possible avec l’humain – habitant ou touriste. Devant l’écran, le téléspectateur en manque d’horizons nouveaux savoure d’autant plus ces voyages immobiles.
§ Merveilles de la nature <https://www.arte.tv/fr/videos/RC-021773/merveilles-de-la-nature/>, série documentaire d’Eric Ellena (Fr.-Br., 2021, 6 × 44 min). Sur Arte.tv jusqu’au 17 février. Merveilles de la nature. Sept sites exceptionnels à protéger (La Martinière, 192 pages, 29,90 euros).
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/02/07/merveilles-de-la-nature-sur-arte-tv-a-la-decouverte-de-mysterieux-et-fascinants-ecosystemes_6112684_3246.html>
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13- Pêche, pollution, réchauffement : comment les sciences marines peuvent nous aider à sauvegarder l’océan, The Conversation, maj le 08/02/22 à 12:42
Par Anne Renault, Directrice scientifique, Ifremer

Parce qu’un océan en bonne santé conditionne l’équilibre planétaire et, pour cette raison, le bien-être et la santé des femmes et des hommes, le rôle des sciences océaniques n’a jamais été aussi important pour comprendre la dégradation actuelle du plus grand écosystème mondial et imaginer des solutions.
À l’occasion du One Ocean Summit, qui se tient à Brest du 9 au 11 février 2022, scientifiques, acteurs publics et privés et chefs de gouvernement partageront diagnostics et remèdes pour améliorer l’état du « patient ». Convié à la table des débats, l’Ifremer revient sur différentes pistes de recherche prometteuses.
Mare incognitum
Si elle est baptisée la Terre, ce nom est finalement peu conforme à la réalité d’une planète où l’élément liquide prédomine. La terre ferme n’occupe guère qu’un peu moins de 30 % de la surface du globe tandis que l’océan recouvre les 70 % restants.
Plus grand écosystème monde, l’océan reste malgré tout un grand inconnu : une mare incognitum. Rien que les abysses abriteraient jusqu’à un million d’espèces non répertoriées par les scientifiques…
C’est dire le besoin de sciences pour lever le voile sur cet univers encore si mystérieux, mais dont l’importance pour la bonne santé de la planète comme celle des êtres vivants ne fait, elle, plus mystère.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/peche-pollution-rechauffement-comment-les-sciences-marines-peuvent-nous-aider-a-sauvegarder-locean-175532>
Par la même auteure :
> One Ocean Summit : les 4 défis prioritaires de la recherche océanique <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/ocean-ocean-summit-4-defis-prioritaires-recherche-oceanique-96656/>, Futura-sciences, 09/02/22
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14- Afrique du Sud : reprise du braconnage de rhinocéros, AFP, 08/02/22, 14:00

Le braconnage des rhinocéros a repris en Afrique du Sud, avec un total de 451 animaux tués recensés en 2021, même si ce chiffre reste 24% plus bas qu'en 2019, avant la pandémie, fait valoir mardi le ministère sud-africain de l'Environnement.
Sur ce total, 327 animaux ont été tués dans des parcs nationaux et réserves gouvernementales, pour 124 dans des réserves animalières privées, précise le communiqué.
Le pays abrite près de 80% des rhinocéros de la planète. Ils sont chassés pour répondre à la forte demande de leurs cornes en Asie, où elles sont utilisées en médecine traditionnelle ou pour leurs prétendues vertus aphrodisiaques. 
L'an dernier, le braconnage a baissé dans les parcs nationaux et notamment l'immense et emblématique parc Kruger (nord-est), avec 209 animaux tués contre 247 l'année précédente, mais a fortement augmenté dans les réserves privées. 
La meilleure protection des rhinocéros dans le Kruger, grâce à "l'intensification des activités de lutte contre le braconnage", a poussé les criminels à "chercher des proies faciles dans d'autres régions, ce qui les a amenés à cibler des réserves privées", explique le ministère. 
Parcs nationaux et réserves privées travaillent de concert pour protéger leurs rhinos blancs et noirs, notamment en leur retirant leur corne pour décourager les braconniers.
Le rhinocéros blanc du Sud, une des deux sous-espèces de rhinocéros blanc, est aujourd’hui considéré comme menacé de disparition avec environ 20.000 individus selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Et selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il reste seulement environ 5.000 rhinocéros noirs à l'état sauvage, ce qui les place parmi les animaux les plus menacés du monde.
<https://information.tv5monde.com/info/afrique-du-sud-reprise-du-braconnage-de-rhinoceros-443901>
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15- Un « One Ocean Summit » au chevet de mers en souffrance, Le Monde, maj le 09/02/22 à 02h28 
Martine Valo

Une vingtaine de chefs d’Etat ou de gouvernement sont attendus à Brest, du 9 au 11 février, alors que le milieu marin subit de multiples pollutions. 
L’océan pourrait presque passer pour un nouveau venu à l’agenda des grandes conférences internationales sur l’environnement, et voilà qu’il opère une percée remarquable en 2022. Cette année, il constituera l’ordre du jour d’au moins six grands rendez-vous. Reflet tout à la fois d’enjeux géostratégiques grandissants, de la prise de conscience des bouleversements en cours sous le coup du changement climatique et des convoitises que ses ressources éveillent. Le premier de ces temps forts a lieu à Brest, « capitale de la “maritimité” pour trois jours », du 9 au 11 février, selon l’expression de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères et ancien président de la région Bretagne.
Une vingtaine de chefs d’Etat ou de gouvernement devraient se rendre à ce One Ocean Summit, voulu par Emmanuel Macron dans la continuité des quatre rencontres sur le climat One Planet Summit, organisées par la France depuis 2017. L’idée de cet événement, qui s’inscrit dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, aurait germé à Marseille en septembre 2021, lors du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Ces trois journées de forums et d’ateliers retransmis en direct sur Internet devraient attirer au moins quatre cents participants et des milliers de spectateurs. Au menu : sciences, culture, éducation, aires marines protégées, mais aussi « économie bleue », un terme dont la définition et la vision varient selon les interlocuteurs. Les quatre principales entreprises européennes du transport maritime et des acteurs du tourisme doivent y faire part de leurs efforts pour réduire les impacts de leurs activités. La séquence politique programmée le 11 février pourrait donner lieu à des « engagements de Brest » de la part de trente-cinq pays fondateurs.
Susciter « un effet d’entraînement »
Le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de 2019 a conforté le diagnostic alarmant sur l’état du monde marin. « L’océan s’essouffle, se réchauffe, perd son oxygène, s’acidifie », selon la formule de l’océanographe Françoise Gaill, vice-présidente de la Plate-forme océan et climat, qui a collaboré à l’organisation du sommet de Brest.
L’élévation moyenne du niveau des mers s’accélère : elle était de 1,7 millimètre par an au XXe siècle, avant de doubler le siècle suivant. Les tempêtes deviennent plus violentes. Victimes de vagues de chaleur intenses, les canicules marines, deux fois plus nombreuses depuis 1982, la quasi-totalité des coraux risquent de dépérir alors qu’ils servent d’écloserie à de nombreuses espèces et protègent les littoraux des fortes houles.
> Lire aussi L’alarmedu GIEC sur un océan en surchauffe
Les écosystèmes ne sont pas ménagés : les ressources halieutiques sont surexploitées, des particules de microplastique ont atteint les fosses marines. Or, « il n’y a pas de planète vivante,sans un océan vivant, c’est mon mantra quotidien », martèle Peter Thomson, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’océan, qui apporte son concours au sommet et suivra une séquence qu’il juge de la plus haute importance, celle consacrée aux investissements : construction navale, énergies offshore, transport, aquaculture…
> Lire aussi « Nous attendons du One Ocean Summit des avancées significatives pour la santé de l’océan mondial »
Certes, le One Ocean Summit ne va pas embrasser tous les maux du monde marin, mais il pourrait susciter « un effet d’entraînement », estime Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes. « Je pense qu’il y a une force centrifuge qui se dégage de ce genre d’événements comme lors des COP, assure-t-il. Le format est idéal pour identifier ceux qui se mobilisent face aux urgences. » L’occasion aussi de noter les absents de marque parmi les grandes nations maritimes.
> Lire aussi COP26 : « Notre futur est intimement lié à la santé de l’océan »
Cette dynamique, si elle se produit, pourra se concrétiser lors des prochains rendez-vous, car de nombreux dossiers, empilés sur la table des organisations internationales, ont pris la poussière. Voilà ainsi plus de vingt ans que des négociations ont lieu à l’Organisation mondiale du commerce pour mettre fin aux subventions néfastes à la pêche. Ces financements colossaux continuent de produire toujours plus de navires capables d’aller rafler les produits de la mer plus loin et plus profondément.
Autre exemple, l’accord du Cap vise à améliorer la sécurité et le contrôle des navires de pêche, ce qui permet au passage de lutter conter les pratiques illégales et les captures non déclarées, quel que soit le pavillon du bateau. Signé par seize Etats depuis 2012, il manque six ratifications supplémentaires pour qu’il entre en application. Une conclusion serait bienvenue pour la conférence de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la conservation et l’exploitation durable de la vie marine qui doit se tenir à Lisbonne, au Portugal, fin juin.
> Lire aussi Des avancées vers un traité international en faveur de la haute mer
D’ici là, en mars, toujours sous l’égide de l’ONU, doit être discuté au Kenya le futur accord mondial de lutte contre la pollution plastique des océans. La conférence intergouvernementale pour un possible traité consacré à la préservation de la biodiversité en haute mer se réunit deux semaines à New York.
Cette quatrième session de discussions est censée être la dernière, mais les pronostics ne sont pas bons. Un élan commun sur la façon de préserver l’immense zone qui s’étend loin des eaux sous juridiction des pays côtiers et d’en répartir les ressources génétiques avec les Etats en développement n’est pas à portée de main, tant que la Russie et la Chine continueront de s’y opposer. Le refus de créer toute nouvelle aire marine protégée (AMP) dans l’Antarctique depuis 2016 illustre la redoutable force d’inertie du tandem.
Pointer du doigt les sujets qui fâchent
Reste enfin la question montante de l’exploitation des ressources minérales sous-marines. L’Autorité internationale des fonds marins avance sur la rédaction d’un règlement établissant les conditions nécessaires à la collecte de minéraux, hors des zones économiques exclusives des Etats. C’est sans doute le principal point d’achoppement entre le président Emmanuel Macron, qui s’enthousiasme pour l’exploration de ces nouvelles frontières, et certaines ONG, au premier rang desquelles Greenpeace.
> Lire aussi La course pour l’exploitation des ressources du plancher océanique s’organise
La participation à cet événement à vocation internationale n’empêche pas les associations de défense de l’environnement de pointer du doigt les sujets qui fâchent dans la politique maritime française. Pour mettre fin à l’hécatombe de dauphins communs qui s’échouent par centaines sur la façade ouest, France Nature Environnement et Sea Shepherd bataillent sans relâche, mais sans succès, avec la ministre de la mer, Annick Girardin. Elles voudraient obtenir la fermeture à la pêche d’une zone précise du golfe de Gascogne pendant les mois d’hiver, comme le préconisent les scientifiques du Conseil international pour l’exploration de la mer.
La coalition Oceana dénonce pour sa part le chalutage de fond dans les AMP, une pratique légale et très courante. La Ligue de protection des oiseaux milite pour que les éoliennes offshore ne se dressent pas sur le chemin des réserves naturelles. Les oiseaux marins sont le deuxième groupe, après celui des perroquets, à disparaître le plus vite. Résignation ou lucidité, aucune ONG ne prend la peine de réclamer des mesures susceptibles de venir à bout des marées vertes sur les côtes bretonnes. Dans la baie de Saint-Brieuc, certaines plages n’ont toujours pas pu rouvrir depuis l’été 2021.
> Lire aussi Le changement climatique entraîne une stabilisation néfaste des océans
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/un-one-ocean-summit-au-chevet-de-mers-en-souffrance_6112859_3244.html>
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16- Entretien. "L'océan nous permet de survivre face au réchauffement climatique", France Inter, 09/02/22, 06h11
Célia Quilleret 

Pour la première fois, un sommet exclusivement dédié aux océans se tient à partir de ce mercredi à Brest. À cette occasion, l'océanographe Françoise Gaill alerte sur l'importance de préserver ces écosystèmes fragiles, à l'heure où se pose la question de l'exploitation des fonds marins.
Jamais les océans n'avaient fait l'objet d'un sommet mondial. Le One Ocean Summit a lieu à partir de ce mercredi 9 février et jusqu'à vendredi, à Brest dans le Finistère. L'objectif est de lutter en faveur de la préservation des océans, alors que les milieux marins sont de plus en plus convoités. L'océanographe et directrice de recherche émérite au CNRS, Françoise Gaill répond aux questions de France Inter.
France Inter : En quoi l’océan, qui recouvre les deux tiers de la surface du globe, est-il si important ?
Françoise Gaill : "L’océan, c’est ce qui nous permet de rester à la surface de la terre et de survivre face au réchauffement climatique. Il absorbe 90% de la chaleur qui résulte des gaz à effet de serre et sans lui, on serait cramé à la surface de la terre. On ne pourrait pas survivre ! 
C’est justement parce que l’océan emmagasine cette chaleur que nous pouvons vivre et respirer. Et ce n’est pas le seul enjeu. L’océan est également un espace de ressources extraordinaires, des ressources énergétiques, alimentaires, génétiques, et minérales. C’est un trésor, un capital naturel dont on n’a pas encore pris la mesure."
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/l-ocean-nous-permet-de-survivre-face-au-rechauffement-climatique>
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17- Environnement : la peinture responsable de plus de la moitié de la pollution plastique des océans, Radio France, Le billet sciences, 09/02/22, 10:27
Anne Le Gall 

En ouverture du One Ocean Summit à Brest, le Fonds mondial pour la nature (WWF) alerte : le monde doit s’attaquer à la pollution plastique dans les océans. Une étude qui paraît ce mercedi 9 février indique que même la peinture, de nos bâtiments, de nos meubles, de nos voitures, est à l’origine de microplastiques qui finissent malheureusement dans les océans. Toutes ces peintures sont constituées à 37 % de polymères de plastique qui apportent du liant au mélange.
Des scientifiques avait déjà repéré cette origine des microplastiques lors d'analyses d'eau de mer, mais l'étude d'Environmental Action – un centre de recherche suisse – indique que cette pollution est beaucoup plus importante que prévu.
Selon ces chercheurs, les peintures génèrent chaque année deux millions de tonnes de pollution plastique, ce qui revient à déverser dans les rivières et les océans la charge de 75 000 poids lourds. C’est plus que les autres sources de pollution aux microplastiques identifiées jusqu’ici : l’usure des pneus quand on roule, les fibres issues des vêtements lorsqu’on les lave ou les résidus de granulés industriels.
>> Suite à lire ou à écouter :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/environnement-la-peinture-responsable-de-plus-de-la-moitie-de-la-pollution-plastique-des-oceans_4929679.html>
En savoir plus : 
> La pollution plastique des océans va quadrupler d'ici à 2050 <https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/la-pollution-plastique-des-oceans-va-quadrupler-dici-a-2050>, WWF, communiqué du 08/02/22
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18- Les six enjeux (et oublis) du One Ocean Summit, Reporterre, 09/02/22, 10h45
Juliette Cabaço Roger et Gwenvaël Delanoë, Brest (Bretagne), correspondance

Du 9 au 11 février se tient à Brest, en Bretagne, le One Ocean Summit. Surpêche, verdissement du transport maritime... Reporterre fait le point sur les six enjeux phares qui seront discutés lors de ce sommet international dédié à la protection des océans.
« Nous, les scientifiques, attendons beaucoup de ce sommet, nous ne savons pas jusqu’à quand l’océan pourra jouer son rôle de régulateur du climat », assurait Françoise Gaill, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique, CNRS, lors d’une conférence de presse. De mercredi 9 février à vendredi 11, Brest se mue en « capitale mondiale des océans », accueillant le One Ocean Summit, ce rendez-vous international dédié à la protection des océans. ONG, scientifiques, financiers, entreprises et politiques sont conviés. Des dizaines de chefs d’État sont attendus par les organisateurs, mais le nom de ceux qui seront effectivement présents n’est pas encore connu.
« La santé de l’océan est en déclin, mais nous pouvons l’interrompre dès 2022 », a annoncé, enthousiaste, Peter Thomson, envoyé spécial de l’ONUsur les océans. L’ambition est haute, mais le détail du programme reste flou et de nombreuses associations regrettent déjà que certains sujets, comme la pêche industrielle, ne soient pas au centre des débats. Une manifestation contre la « privatisation des océans » aura lieu à l’extérieur du sommet, à l’appel d’organisations écologistes et de pêcheurs, vendredi matin.
Reporterre fait le point sur les enjeux de ce sommet :
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Les-six-enjeux-et-oublis-du-One-Ocean-Summit>
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19- Quels sont les enjeux du "One Ocean Summit", le sommet mondial de l'océan ?, TV5Monde avec AFP, 09/02/22, 14:24

Du 9 au 11 février se tient à Brest, en Bretagne, le "One Ocean Summit". Quels sont les enjeux de ce 5ème sommet consacré à la protection des océans qui occupent 70% de la surface du globe ? Quels sont les sujets à traiter d'urgence ? État des lieux.
Les océans occupent 70% de la surface du globe et jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ils nourrissent les populations, abritent de nombreuses espèces. Pour autant, ils restent mal connus et mal protégés. Selon Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS. "Nous n'avons pas idée de ce qu'est l'océan". Les ONG, politiques et scientifiques et entrepreneurs attendent des annonces fortes, même si certains regrettent que des questions aussi essentielles que la surpêche ne soient pas à l'ordre du jour.
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/quels-sont-les-enjeux-du-one-ocean-summit-le-sommet-mondial-de-l-ocean-444020>
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20- Espoirs d'un élan politique pour parvenir à protéger la haute mer, AFP, 09/02/22, 15:00
Amélie Bottollier-Depois

Après des années de négociations, les défenseurs des océans espèrent un coup de pouce politique lors du One Ocean Summit cette semaine en France pour faire enfin aboutir un traité destiné à protéger la haute mer, trésor fragilisé par les activités humaines.
La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n'est donc sous la juridiction d'aucun Etat. 
Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.
Avec les progrès de la science, la preuve a été faite de l'importance de protéger tout entier ces océans foisonnant d'une biodiversité souvent microscopique, qui fournit aussi la moitié de l'oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.
Mais les océans s'affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l'eau...), des pollutions en tout genre ou de la surpêche.
Alors il est urgent de parvenir enfin à finaliser ce texte juridiquement contraignant sur "la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale", plaident les ONG. 
"Il est plus important que jamais en raison de l'impact du changement climatique sur l'environnement marin", déclare à l'AFP Liz Karan, experte de l'ONG Pew Charitable Trusts.
"Le traité sur la haute mer ne permettra pas de régler tous les problèmes, mais il peut permettre d'assurer la mise en place de refuges pour que les espèces marines et la nature puissent respirer, survivre et s'adapter au réchauffement", poursuit-elle.
Pour tenter de donner un élan politique, une coalition rassemblant l'UE et une dizaine d'autres pays sera annoncée à Brest pour une "haute ambition" de ce traité, a indiqué mercredi la présidence française.
Les négociations formelles, commencées en 2018 mais interrompues par la pandémie de Covid-19, portent sur quatre domaines : la création d'aires marines protégées, les ressources génétiques marines et le partage de leurs avantages, la réalisation d'études d'impact environnementales, ainsi que le renforcement des capacités et les transferts de technologies notamment vers les pays en développement. 
- "La biodiversité disparaît" -
Mais il reste plusieurs points sensibles à régler. Notamment la question de la répartition des possibles bénéfices issus de l'exploitation des ressources génétiques de la haute mer, où industries pharmaceutiques, chimiques ou cosmétiques espèrent découvrir des molécules miraculeuses.
Les pays pauvres "veulent que tout gain financier tirant ses origines de ressources de la haute mer tombe sous un régime de partage de bénéfices", explique à l'AFP Andre Abreu, de la Fondation Tara Océan.
Preuve des divergences, dans le dernier projet de texte, datant de l'automne 2019, une grande partie des articles liés au sujet sont entre crochets. Tout comme la référence au principe de "patrimoine commun de l'humanité" revendiqué par les pays du Sud pour la haute mer, alors qu'il ne s'applique aujourd'hui qu'aux fonds marins (ceux-ci étant déjà gérés par une autorité appelée l'International Seabed Authority).
Lors de la quatrième (et théoriquement dernière) session de négociations, déjà reportée plusieurs fois et désormais prévue en mars, les Etats doivent également régler des questions de coopération avec les nombreuses organisations maritimes régionales (notamment celles gérant la pêche) et se mettre d'accord sur les règles de gouvernance.
La High Seas Alliance, qui regroupe une quarantaine d'ONG dont l'Union internationale pour la nature (UICN), insiste notamment pour qu'aucun pays ne puisse mettre son veto à la création d'une aire marine protégée.
Les plus de 75 pays qui soutiennent l'objectif de protéger 30% des terres et des océans d'ici à 2030 dans le cadre de la COP15 biodiversité "doivent défendre un mécanisme robuste de création des aires protégées en haute mer", plaide sa directrice, Peggy Kalas.
"C'est urgent. Chaque jour, chaque année qui passe, de la biodiversité disparaît. Nous devons conclure ces négociations", s'inquiète-t-elle, espérant que la réunion de Brest attirera l'attention sur le traité "environnemental le plus important", mais "dont les gens n'ont jamais entendu parler".
"Nous espérons que nous ferons des progrès importants lors de la quatrième session" en mars, a répondu mercredi à Brest Rena Lee, qui préside les négociations.
<https://information.tv5monde.com/info/espoirs-d-un-elan-politique-pour-parvenir-proteger-la-haute-mer-444067>
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21- One Ocean Summit : l'article à lire pour comprendre pourquoi les océans sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique, France Télévisions, 09/02/22, 18:09
Camille Adaoust

A l'occasion du One Ocean Summit à Brest, France info vous explique en quoi "l'océan est au cœur du climat depuis toujours".
L'objectif est de protéger les océans. Le One Ocean Summit s'ouvre à Brest mercredi 9 février. "Scientifiques, acteurs économiques et régionaux" se réunissent pour empêcher la "destruction de la biodiversité", selon les mots d'Emmanuel Macron. Car de par ses activités, l'homme bouleverse les continents, mais aussi les océans. "Ils sont clairement un enjeu majeur de la lutte contre le changement climatique. Il est très important de mieux comprendre les différents changements qui y sont attendus", expose Caroline Muller, chercheuse au Laboratoire de météorologie dynamique. Pour ce faire, France info détaille les liens étroits entre réchauffement climatique et océans.
• Pourquoi les océans et le climat sont-ils liés ?
D'abord, l'océan et l'atmosphère échangent de la chaleur. "Le rayonnement solaire le chauffe. Des courants chauds transportent ensuite cette énergie vers d'autres endroits et renvoient la chaleur vers l'atmosphère", décrit Eric Guilyardi, chercheur au Laboratoire d'océanographie et du climat.
"Les océans sont ainsi un thermostat géant." Eric Guilyardi, climatologue et océanographe à France info
Ensuite, à l'instar des forêts, les océans représentent un puits de carbone : lorsque ce dernier se trouve en excès dans l'atmosphère, les océans vont en absorber une partie et le stocker, dans les algues ou le phytoplancton, par exemple. "L'activité humaine émet à peu près 10 milliards de tonnes de carbone par an : 45% restent dans l'atmosphère et 25% à 30% sont absorbés par l'océan", détaille Eric Guilyardi.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/l-article-a-lire-pour-comprendre-l-importance-des-oceans-dans-la-lutte-contre-le-changement-climatique_4913993.html>
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En images
22- Maldives : sauver les coraux, une question de survie pour empêcher la montée des eaux, France 2, journal de 20h, 06/02/22

Mercredi 9 février, un sommet pour la protection des océans va s’ouvrir à Brest (Finistère). Les mers et les océans représentent 70 % de la surface de la planète. Le grand format du dimanche 6 février nous emmène là où le réchauffement climatique est venu fragiliser le massif corallien, aux Maldives.
Elles sont aussi belles vues du ciel qu’au fond de l’eau. Les Maldives, 1 200 îles et une barrière de corail parmi les plus riches de la planète. Sur près de 2 000 km, elle offre aux poissons et autres animaux marins un lieu de vie indispensable. Mais cette oasis de corail est aujourd’hui en danger. Pour comprendre l’ampleur de la menace, il faut suivre Hassan Ahmed. Ce passionné de plongée a vu ces dernières années mourir sous ses yeux plus de la moitié du corail qui entoure l’île où il vit.
Le récif corallien protège de la montée des eaux
"On peut voir qu’un corail est mort quand il n’y a pas de couleur sur celui-ci. (…) Il n’y a plus de vie animale autour de lui", indique-t-il. Sur cette parcelle du récif maldivien, les coraux ont disparu, cela est la conséquence des chantiers de construction qui se développent dans l’atoll, mais aussi du réchauffement des eaux. Les Maldives comptent encore 250 espèces de coraux différentes. Au-delà de l’enjeu environnemental, la protection du corail est une question de survie pour les Maldives, car le récif corallien protège de la montée des eaux. Le pays est très menacé.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/maldives-sauver-les-coraux-une-question-de-survie-pour-empecher-la-montee-des-eaux_4946667.html>
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