[revue-presse-FNH] Petite revue de presse spéciale énergie nucléaire (lundi 14 février)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 14 Fév 07:46:42 CET 2022
Bonjour à tous,
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1- Le vrai du faux. Déchets nucléaires : le centre de Bure va-t-il coûter "40-50 milliards d'euros", comme le dit Julien Bayou ? <https://www.lejdd.fr/Politique/dechets-nucleaires-le-centre-de-bure-va-t-il-couter-40-50-milliards-deuros-comme-le-dit-julien-bayou-4091999>, Le JDD, 05/02/22, 14h00
2- Le rachat par EDF des anciennes turbines d’Alstom répare un « péché originel » d’Emmanuel Macron <https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/08/le-rachat-par-edf-des-anciennes-turbines-d-alstom-repare-un-peche-originel-d-emmanuel-macron_6112767_823448.html>, Le Monde, 08/02/22, 10h18
3- EDF annonce de nouveaux arrêts de centrales nucléaires pour opérer des « contrôles » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/electricite-edf-annonce-de-nouveaux-arrets-de-centrales-nucleaires_6112806_3244.html>, Le Monde avec AFP, 08/02/22, 14h06
4- Fusion nucléaire : des scientifiques britanniques annoncent un record de production <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/09/fusion-nucleaire-des-scientifiques-britanniques-annoncent-un-record-de-production_6113000_3244.html>, Le Monde avec AFP, 09/02/22, 21h12
5- De la hausse des prix jusqu’au nucléaire… la politique énergétique de Macron critiquée par l’opposition <https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/09/presidentielle-2022-l-opposition-etrille-emmanuel-macron-sur-sa-politique-energetique_6113024_823448.html>, Le Monde, maj le 10/02/22 à 08h31
6- Macron accélère dans le nucléaire, plus sélectif sur l'éolien <https://information.tv5monde.com/info/macron-accelere-dans-le-nucleaire-plus-selectif-sur-l-eolien-444162>, AFP, 10/02/22, 19:00
7- Tribune. Yannick Jadot : avec le nucléaire, « Emmanuel Macron condamne la France à l’ébriété énergétique » <https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/10/yannick-jadot-sur-le-nucleaire-je-laisse-a-emmanuel-macron-la-posture-dogmatique-je-prefere-la-raison_6113184_823448.html>, Le Monde, maj le 11/02/22 à 07h00
8- Interview. "Stupéfaction", "inconséquence" : l'association Stop Fessenheim s'inquiète du retour en grâce du nucléaire <https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-la-redaction-de-7h45/alsace/andre-hatz-president-de-l-association-stop-fessenheim>, France bleu Alsace, 11/02/22, 07:46
9- Emmanuel Macron confirme le virage nucléaire de sa stratégie énergétique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/emmanuel-macron-confirme-le-virage-pronucleaire-de-sa-strategie-energetique_6113213_3234.html>, Le Monde, 11/02/22, 10h20
10- Éditoral. Nucléaire : l’impératif de la transparence <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/11/nucleaire-l-imperatif-de-la-transparence_6113253_3232.html>, Le Monde, 11/02/22, 10h20
11- Relance du nucléaire : un défi à haut risque pour la filière industrielle <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/relance-du-nucleaire-un-defi-a-haut-risque-pour-la-filiere-industrielle_6113261_3234.html>, Le Monde, 11/02/22, 10h56
12- Nucléaire : l’inconnue du financement des futurs réacteurs <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/politique-energetique-l-inconnue-du-financement-des-futurs-reacteurs-nucleaires_6113259_3234.html>, Le Monde, 11/02/22, 10h56
13- Nucléaire : Trois choses à savoir sur les six EPR2 annoncés pour 2050 par Emmanuel Macron <https://www.20minutes.fr/planete/3233943-20220211-nucleaire-trois-choses-savoir-six-epr2-annonces-2050-emmanuel-macron>, 20 Minutes, 11/02/22, 16h15
14- Nucléaire : ce que les candidats répondent à Macron <https://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-candidat-presidentielle-opinion-39092.php4>, Actu-environnement, 11/02/22
En audio
15- Podcast. L’énergie nucléaire est-elle devenue incontournable ? <https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/02/04/l-energie-nucleaire-est-elle-devenue-incontournable_6112258_5463015.html>, Le Monde, 04/02/22, 09h35
En images
16- Réacteurs nucléaires à l'arrêt : quelles conséquences ? <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/reacteurs-nucleaires-a-larret-quelles-consequences-33497208.html>, TF1, journal de 20h, 08/02/22
17- De 2017 à 2022, comment Emmanuel Macron a changé de position sur le nucléaire <https://www.lemonde.fr/planete/video/2022/02/10/de-2017-a-2022-comment-emmanuel-macron-a-change-de-position-sur-le-nucleaire_6113173_3244.html>, Le Monde, 10/02/22, 18h56
Bien à vous,
Florence
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DOSSIER DU JOUR : Suite à la catastrophe de Tchernobyl (1986) et plus récemment de Fukushima (2011), l’heure n’était plus au nucléaire. Aujourd’hui l’atome obtient à nouveau les faveurs de la classe politique. Le nucléaire est-il nécessaire pour lutter contre la crise climatique ? L’atome entre-t-il en concurrence avec les énergies renouvelables ? Est-ce une énergie dangereuse ? Quelles réponses à la faisabilité technique, à la sécurité, aux délais ou aux coûts ? Et comment se positionnent les candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet ? (cf. item 1 à 17)
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> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Le vrai du faux. Déchets nucléaires : le centre de Bure va-t-il coûter "40-50 milliards d'euros", comme le dit Julien Bayou ?, Le JDD, 05/02/22, 14h00
Guillaume Caire
"L'entêtement pour le nucléaire" va coûter à EDF "40-50 milliards d'euros pour le centre de traitement des déchets", a assuré jeudi sur Franceinfo le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou. En l'état des estimations déjà communiquées, cette déclaration est fausse, mais le coût du centre de Bure (Meuse) pourrait à l'avenir s'avérer plus élevé qu'annoncé.
Interrogé sur Franceinfo jeudi au sujet de la nouvelle taxonomie européenne définissant le nucléaire comme énergie durable, Julien Bayou a énuméré les coûts estimés des différents projets dans le secteur de l'atome. Parmi eux, le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts a mentionné le centre de traitement des déchets radioactifs Cigéo. Situé à Bure dans la Meuse , ce projet colossal doit permettre de stocker 85.000 mètres cubes de déchets radioactifs durant plus d'un siècle. Julien Bayou a estimé le coût d'un tel projet à "40-50 milliards d'euros".
Des estimations très variables
En réalité, tous les chiffres publiés à ce jour sont inférieurs aux estimations de l'écologiste. Mais les sommes annoncées sont très disparates. "La particularité de Cigéo est que nous mesurons les coûts de la construction à l'exploitation du centre, qui s'étale sur une durée très large", explique Sébastien Farin, directeur Dialogues et prospective de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). En 2014, l'institution en charge du projet a évalué un coût total de 34,5 milliards d'euros. Une estimation supérieure à celle faite par le ministère de l'Environnement en 2016, fixant un objectif de dépenses de 25 milliards d'euros. De leur côté, les trois producteurs de déchets radioactifs - EDF, Orano (ex-Areva) et le CEA (le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) - donnent un coût de 19,2 milliards d'euros.
> Lire aussi - Nucléaire : les déchets, le sujet impossible à enterrer
Mais de telles estimations sont sans doute loin de la réalité, selon la Cour des comptes. Dans un rapport de 2019, elle émet des réserves quant aux calculs des différents acteurs. "Les coûts de Cigéo ont été estimés à partir d'une conception datant de 2012, projetée sur un siècle et demi. À ce stade de développement du projet, des incertitudes sur les coûts sont inévitables, s'agissant notamment de l'impact des prix futurs des matières premières et de la main-d'œuvre", notent les magistrats. Face à ces incertitudes, des mises à jour doivent être effectuées régulièrement par l'Andra. D'après l'agence, la prochaine estimation devrait être publiée à l'horizon 2025. Et elle sera sans doute à la hausse.
<https://www.lejdd.fr/Politique/dechets-nucleaires-le-centre-de-bure-va-t-il-couter-40-50-milliards-deuros-comme-le-dit-julien-bayou-4091999 <https://www.lejdd.fr/Politique/dechets-nucleaires-le-centre-de-bure-va-t-il-couter-40-50-milliards-deuros-comme-le-dit-julien-bayou-4091999>>
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2- Le rachat par EDF des anciennes turbines d’Alstom répare un « péché originel » d’Emmanuel Macron, Le Monde, 08/02/22, 10h18
Elsa Conesa
Alors ministre de l’économie, le chef de l’Etat avait validé en 2014 la cession de la branche énergie d’Alstom à l’américain General Electric.
Cela faisait partie des quelques dossiers « à boucler avant les élections », selon un membre du gouvernement. Sur le point de se concrétiser après des mois de discussions sous l’œil attentif de Bercy et de l’Elysée, le rachat par EDF des anciennes activités nucléaires d’Alstom, et notamment des très emblématiques turbines Arabelle, constituera certainement un marqueur politique fort pour la campagne à venir d’Emmanuel Macron.
C’est en effet l’ancien ministre de l’économie qui avait validé la cession de la branche énergie d’Alstom au groupe américain General Electric (GE) fin 2014, au terme d’un processus si controversé qu’il avait débouché sur un renforcement de la réglementation des investissements étrangers, puis sur une commission d’enquête. Mais sept ans après la cession de ces actifs considérés comme stratégiques tant d’un point de vue civil que militaire, l’opération ouvrant la voie à leur retour dans le giron français a fait l’objet d’un conseil d’administration de l’électricien lundi 7 février dans la soirée.
Pour le chef de l’Etat, la transaction revêt une grande portée symbolique. Elle porte sur un périmètre bien plus restreint que celui de la vente de la branche énergie d’Alstom fin 2014, puisque les actifs dépassaient alors 12 milliards d’euros, tandis que les montants évoqués ces jours-ci sont un peu inférieurs à un milliard d’euros. Mais rapatrier sous pavillon français la fabrication des turbines entrant dans la construction des centrales nucléaires, c’est réparer une décision politique qui n’a cessé de lui être reprochée, d’abord en tant que secrétaire général adjoint de l’Elysée, puis comme ministre de l’économie à partir de l’été 2014. « Alstom, c’est le péché originel dans l’aventure macronienne », estimait il y a quelques mois Jérôme Sainte-Marie, président de la société d’études PollingVox. Une opération vécue comme un abandon de souveraineté et qui « a donné l’impression que l’intérêt national était mal défendu ». Le député Les Républicains d’Eure-et-Loire Olivier Marleix, qui avait présidé la commission d’enquête sur la vente d’Alstom à GE en 2018, y voit lui un « sparadrap du capitaine Haddock » dont Emmanuel Macron voudrait se défaire.
> Lire aussi General Electric envisage de vendre sa division nucléaire à EDF
Sujet sensible
Même si les activités d’Alstom dans le nucléaire n’ont jamais quitté le territoire, la mise en scène de ce retour en France se justifie d’autant plus que les enjeux de souveraineté et de reconquête industrielle ont pris une importance particulière ces deux dernières années. Le Covid-19 a en effet révélé les fragilités de certaines filières d’approvisionnement du pays à un moment critique. Et la flambée des prix du gaz et de l’électricité ces derniers mois a imposé la question de l’indépendance énergétique au cœur de la campagne. Le rachat des turbines s’inscrira ainsi dans la stratégie de renaissance du nucléaire portée par Emmanuel Macron dans la seconde partie de son quinquennat. Le chef de l’Etat pourrait faire des annonces, jeudi 10 février, sur sa vision de la filière et la construction de nouveaux EPR à l’occasion d’un déplacement à Belfort, territoire où sont précisément fabriquées les turbines.
Pour autant, Alstom demeure un sujet sensible dans l’opinion. « Ce rachat risque de donner l’impression qu’Emmanuel Macron vient réparer une mauvaise décision, c’est un aveu d’erreur en creux », analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, pour qui l’opération « trahit des allers-retours sur la stratégie énergétique ». Comment expliquer que les turbines soient un enjeu de souveraineté aujourd’hui et pas il y a sept ans ? « On est loin de la planification gaullienne sur le plan électronucléaire », juge-t-il. « Soyons humbles, a répondu Bruno Le Maire, sur France Inter, mardi 8 février. Personne n’avait vu venir la gravité de cette crise énergétique, (…) ce n’est que maintenant que nous prenons conscience de ce défi énergétique considérable qui fait que nous allons avoir besoin d’électricité décarbonée dans des volumes infiniment plus importants que ceux à quoi nous nous attendions. »
> Lire aussi Nucléaire, tarifs, financements : les déboires d’EDF et de l’Etat actionnaire
C’est pourtant bien la référence historique de la planification post-choc pétrolier que l’exécutif a en tête pour la reconstruction de la filière nucléaire hexagonale. « On voit bien qu’avec le rachat de Framatome en 2017, puis celui des turbines de l’ex-Alstom, l’exécutif veut faire d’EDF la tête de pont d’une filière nucléaire intégrée, capable à la fois de fabriquer et d’exploiter des centrales, et plus seulement d’en être l’opérateur », décrypte Nicolas Goldberg, spécialiste de l’énergie chez Colombus Consulting. Une stratégie renvoyant à la grande époque de l’atome. « Il y a une référence claire au plan Messmer [décidé après le choc pétrolier de 1974] », poursuit-il, rappelant que lorsque François Mitterrand est élu en 1981, pas moins de 26 réacteurs étaient en construction.
> Lire aussi Pourquoi Emmanuel Macron tarde à préciser ses promesses sur le nucléaire
L’ambition est aussi de mettre un terme à la désorganisation d’une filière qui a vu ses principaux acteurs entrer en rivalité lors d’appels d’offres stratégiques comme celui d’Abou Dhabi en 2009, un contrat gigantesque qui avait échappé à la France et traumatisé la filière.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/08/le-rachat-par-edf-des-anciennes-turbines-d-alstom-repare-un-peche-originel-d-emmanuel-macron_6112767_823448.html <https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/08/le-rachat-par-edf-des-anciennes-turbines-d-alstom-repare-un-peche-originel-d-emmanuel-macron_6112767_823448.html>>
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3- EDF annonce de nouveaux arrêts de centrales nucléaires pour opérer des « contrôles », Le Monde avec AFP, 08/02/22, 14h06
Ces arrêts font suite à des problèmes de corrosion sur des systèmes de sécurité repérés sur d’autres réacteurs.
Vers une nouvelle baisse de l’offre d’électricité en France. Mardi 8 février, EDF a annoncé l’arrêt prochain de trois réacteurs nucléaires supplémentaires pour des « contrôles » à la suite des problèmes de corrosion sur des systèmes de sécurité rencontrés sur d’autres unités.
Les réacteurs de Chinon 3, Cattenom 3 et Bugey 4 seront arrêtés au cours des prochains mois, selon des données publiées sur le site d’EDF. Ces contrôles font suite à une revue documentaire sur l’ensemble du parc nucléaire français à la recherche de problèmes de corrosion déjà confirmés sur au moins quatre réacteurs, actuellement à l’arrêt.
Trois autres réacteurs vont également faire l’objet de contrôles mais pendant des arrêts qui étaient déjà programmés. L’arrêt de Flamanville 2 va toutefois être étendu à cinq semaines.
Enfin, EDF a prolongé de cinq mois l’arrêt de deux réacteurs où les problèmes de corrosion avaient déjà été détectés (Penly 1) ou soupçonnés (Chooz 1). Le premier ne fonctionnera pas jusqu’au 31 octobre 2022 et le second jusqu’au 31 décembre.
> Lire aussi Pourquoi Emmanuel Macron tarde à préciser ses promesses sur le nucléaire
Tensions sur l’approvisionnement électrique
EDF avait abaissé, lundi soir, sa prévision de production nucléaire en France, cette année, « dans le cadre de son programme de contrôles sur le parc nucléaire », à la suite des problèmes de corrosion sur le système de sécurité identifiés pour certains réacteurs.
La prévision a été ramenée à 295-315 térawattheures (TWh), contre 300-330 TWh précédemment. EDF, qui visait initialement une production de 330 à 360 TWh, avait déjà revu en baisse sa prévision, le 13 janvier.
Ces problèmes risquent d’accroître la tension sur l’approvisionnement électrique de la France cet hiver, déjà compliqué par un calendrier de maintenance chargé et perturbé par la pandémie de Covid-19.
Le gestionnaire du réseau électrique RTE avait annoncé, vendredi, maintenir sa « vigilance sur la fin de l’hiver » pour l’approvisionnement, en raison d’un nombre élevé de réacteurs nucléaires à l’arrêt, tout en notant que « les prévisions météorologiques sur la période sont favorables ».
« Il n’y a pas de risque de black-out en France parce que nous avons mis en place un certain nombre de mécanismes pour éviter cela », a assuré, pour sa part, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, mardi matin sur France Info.
Lire aussi > Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/electricite-edf-annonce-de-nouveaux-arrets-de-centrales-nucleaires_6112806_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/electricite-edf-annonce-de-nouveaux-arrets-de-centrales-nucleaires_6112806_3244.html>>
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4- Fusion nucléaire : des scientifiques britanniques annoncent un record de production, Le Monde avec AFP, 09/02/22, 21h12
A quantité égale, la fusion nucléaire permet de produire quatre millions de fois plus d’énergie que le charbon, le pétrole ou le gaz.
Des scientifiques au Royaume-Uni ont affirmé, mercredi 9 février, avoir produit grâce à la fusion nucléaire plus d’énergie que jamais auparavant.
Solution de rechange à la fission nucléaire utilisée dans les centrales actuelles, la fusion nucléaire a l’ambition de reproduire ce qui se passe au cœur du soleil et est considérée par ses partisans comme l’énergie de demain, notamment, car elle produit peu de déchets – et nettement moins radioactifs que dans une centrale classique – et pas de gaz à effet de serre.
Une équipe de scientifiques du Joint European Torus (JET), le plus grand réacteur à fusion du monde situé près d’Oxford, a réussi à générer 59 mégajoules d’énergie à partir de ce procédé en décembre, multipliant par plus de deux le précédent record établi en 1997, selon l’Autorité britannique de l’énergie atomique (UKAEA).
Les résultats « sont la démonstration la plus claire à l’échelle mondiale du potentiel de la fusion pour fournir de l’énergie durable », a affirmé cette même source dans un communiqué.
Le réacteur à fusion tokamak du JET, une immense chambre magnétique en forme de donut, est le plus performant du monde. De puissants aimants supraconducteurs maintiennent en son cœur un infime mélange de deutérium et de tritium. Ces atomes légers, isotopes de l’hydrogène (ils ont respectivement un et deux neutrons supplémentaires), sont chauffés à des températures dix fois plus élevées qu’au centre du soleil afin de les faire fusionner en atomes d’hélium, plus lourds. Cette réaction dégage une importante quantité d’énergie : à quantité égale, la fusion nucléaire permet de produire quatre millions de fois plus d’énergie que le charbon, le pétrole ou le gaz.
La fusion nucléaire ne peut pas être utilisée comme une arme
Les résultats annoncés mercredi montrent la possibilité de créer de l’énergie de fusion pendant cinq secondes, pas assez pour que le processus soit viable. Mais « si on peut maintenir la fusion pendant cinq secondes, on peut le faire pendant cinq minutes, et puis pendant cinq heures » avec de futures machines plus performantes, estime Tony Donne, de l’EUROfusion consortium.
> Lire aussi Au cœur du chantier ITER, qui va tenter de maîtriser la fusion nucléaire à l’œuvre dans les étoiles
Les données rassemblées par les scientifiques d’Oxford pourraient s’avérer précieuses pour le réacteur à fusion ITER, encore plus avancé que le JET et en construction dans le sud de la France. Bernard Bigot, le directeur général du projet international ITER, a salué ces résultats, estimant qu’ils se rapprochaient, désormais, « de l’échelle industrielle » de production.
La coopération internationale en matière de fusion est large car, contrairement à la fission, elle ne peut pas être utilisée comme une arme. Le projet français implique, ainsi, aussi bien la Chine que l’Union européenne, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les Etats-Unis.
ITER est néanmoins critiqué, notamment chez des écologistes qui y voient un « mirage scientifique » et « un gouffre financier ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/09/fusion-nucleaire-des-scientifiques-britanniques-annoncent-un-record-de-production_6113000_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/09/fusion-nucleaire-des-scientifiques-britanniques-annoncent-un-record-de-production_6113000_3244.html>>
Sur le même sujet :
> Nouveau record d'énergie produite par fusion nucléaire pour le JET <https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/fusion-nouveau-record-energie-produite-fusion-nucleaire-jet-96628/>, Futura-sciences, 09/02/22
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5- De la hausse des prix jusqu’au nucléaire… la politique énergétique de Macron critiquée par l’opposition, Le Monde, maj le 10/02/22 à 08h31
A la veille des annonces du chef de l’Etat sur le nucléaire, Yannick Jadot dénonce son « électoralisme », Valérie Pécresse condamne son inconstance et Marine Le Pen critique la hausse du prix de l’électricité.
Il n’est pas encore entré en campagne mais, pour l’opposition, c’est tout comme. Alors qu’Emmanuel Macron doit faire des annonces en matière d’investissement dans l’énergie nucléaire jeudi 10 février, dans l’après-midi, à l’occasion d’un déplacement à Belfort, sa politique énergétique est sous le feu des critiques de ses concurrents à l’élection présidentielle d’avril prochain. Yannick Jadot dénonce « l’électoralisme » de M. Macron sur le dossier nucléaire tandis que Valérie Pécresse condamne son inconstance sur le sujet et que Marine Le Pen critique la hausse des prix de l’électricité.
Ce déplacement du chef de l’Etat est attendu depuis la fin d’octobre et la présentation du plan d’investissement France 2030. Il intervient dans un moment particulièrement charnière pour la filière énergétique française, alors que la hausse des prix de l’énergie est un sujet majeur de la campagne. Par ailleurs, Electricité de France (EDF) a annoncé, mardi, la mise à l’arrêt de trois réacteurs nucléaires supplémentaires pour vérifier la présence d’éventuels problèmes de corrosion – cinq sont actuellement en révision. Le déplacement a également lieu à l’approche du rachat des activités nucléaires de General Electric (GE) par EDF.
> Lire aussi Le rachat par EDF de l’activité nucléaire de General Electric se précise
Yannick Jadot dénonce « l’électoralisme » d’Emmanuel Macron
Ces derniers jours, le candidat écologiste Yannick Jadot a multiplié les attaques contre l’orientation politique du président de la République sur ce volet. C’est un « choix du passé, un choix obsolète et le choix du fiasco », a-t-il déclaré, mercredi, au sujet de la défense du nucléaire par le chef de l’Etat, rappelant le retard de la mise en service de l’EPR de Flamanville et les surcoûts qu’il a engendrés.
Invité sur LCI, M. Jadot a estimé que le rachat par EDF des activités nucléaires de General Electric était de « l’électoralisme » de la part de M. Macron, après que la branche énergie d’Alstom a été vendue à General Electric en 2015, avec le soutien de M. Macron, alors ministre de l’économie. « Emmanuel Macron, juste avant l’élection présidentielle, essaie de corriger l’aberration d’avoir vendu Alstom à General Electric », a fustigé le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avant de critiquer l’« improvisation permanente » du gouvernement.
> Lire aussi Le rachat par EDF des anciennes turbines d’Alstom répare un « péché originel » d’Emmanuel Macron
L’eurodéputé a promis, s’il est élu à la présidence de la République, de « mettre le paquet sur les économies d’énergie, [de] déployer les énergies renouvelables et, au fur et à mesure, [de] progressivement fermer » les centrales nucléaires. « Ça prendra vingt ans, si ça doit prendre vingt-cinq ans, ça prendra vingt-cinq ans », mais « je ne mettrai pas en danger notre économie, je ne mettrai pas en danger les familles » des salariés, a-t-il assuré. Ce dernier prône aussi la renationalisation d’EDF pour « en faire le bras armé de la transition énergétique ».
Des attaques sur le prix de l’énergie et le manque de stratégie
Sur le même thème, Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national (RN), a critiqué le bilan d’Emmanuel Macron en matière de politique énergétique. Favorable au développement du nucléaire et à la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les carburants, cette dernière a par ailleurs appelé à « sortir » du marché européen de l’électricité.
« C’est lui [le marché européen] qui pose un problème. C’est lui qui oblige à ce que EDF vende à ses concurrents à prix coûtant (…). Il nous empêche de continuer à bénéficier d’une électricité à très bas coût », a-t-elle déploré sur Europe 1.
> Lire aussi Energies renouvelables : la France, seul pays de l’Union européenne à avoir manqué ses objectifs
Pour sa part, Mme Pécresse a publié une nouvelle tribune sur la politique énergétique qu’elle compte mener si elle est élue. La candidate des Républicains considère que le chef de l’Etat sortant a fait passer « symboliquement la France du XXIe au XIXe siècle » en faisant preuve « d’inconséquence et d’aveuglement ». « Il a fermé Fessenheim et refait fonctionner des centrales à charbon. Il a fragilisé un des fleurons de l’économie française, EDF, et un secteur-clé pour la réindustrialisation, celui de l’énergie », déplore-t-elle.
Mme Pécresse défend une relance du nucléaire et réitère ses attaques contre le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement à la fin de 2021, pour contenir la hausse des prix de l’énergie, qu’elle qualifie de « mesure de court terme ». « Il n’évitera pas que le pouvoir d’achat soit impacté après les élections, une fois la réalité des coûts rétablie », lance la présidente de la région Ile-de-France. Elle défend aussi la mise en place d’un « plan de sauvetage d’EDF ».
> Écouter aussi L’énergie nucléaire est-elle devenue incontournable ?
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/09/presidentielle-2022-l-opposition-etrille-emmanuel-macron-sur-sa-politique-energetique_6113024_823448.html>
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6- Macron accélère dans le nucléaire, plus sélectif sur l'éolien, AFP, 10/02/22, 19:00
Laurence Benhamou & Paul Aubriat
Emmanuel Macron a annoncé jeudi, à deux mois de la présidentielle, un vaste plan de relance du nucléaire civil, avec la construction de 6 à 14 réacteurs pour 2050, et l'essor de l'éolien marin, mais un coup de frein sur les éoliennes terrestres.
Le président a demandé à EDF la construction de six réacteurs de nouvelle génération EPR2, pour une première mise en service à l’horizon 2035. A cela s'ajoute l’étude pour huit de plus pour la fin de la décennie 2040.
"Concrètement, nous allons engager dès les semaines à venir les chantiers préparatoires", a dit Emmanuel Macron, promettant "des financements publics massifs de plusieurs dizaines de milliards d’euros" et de "sécuriser la situation financière d’EDF", lourdement endetté.
"Je souhaite qu’aucun réacteur nucléaire en état de produire ne soit fermé à l'avenir", a aussi martelé le chef de l'Etat, alors qu'une douzaine devaient fermer d'ici 2035 en plus des 2 de Fessenheim, déjà arrêtés.
Attendu sur la relance du nucléaire, le président sortant et quasi-candidat a plus largement présenté sa vision de l'avenir énergétique de la France, engagée à la neutralité carbone en milieu de siècle pour contrer le réchauffement.
Et pour cela, "oui, il nous faut développer massivement les énergies renouvelables", a-t-il insisté, commençant même par cela. La filière, entravée par les recours quasi systématiques et les lenteurs administratives, réclamait "une parole politique claire".
Construire un nouveau réacteur nucléaire ce n'est pas avant 15 ans : on a donc besoin des énergies renouvelables tout de suite, a expliqué le président.
Emmanuel Macron a fixé jeudi l'objectif de doter la France d'une cinquantaine de parcs éoliens en mer pour "viser 40 gigawatts en service en 2050", un seuil très ambitieux alors que le tout premier site doit commencer à fonctionner en avril, avec 10 ans de retard.
D’ici 2050, il veut multiplier par près de dix la puissance solaire installée pour dépasser 100 gigawatts, contre 13,2 GW aujourd'hui disponibles.
En revanche, sur les éoliennes terrestres, il souhaite multiplier par deux la capacité actuelle en 30 ans, plutôt qu'en 10 ans comme prévu jusqu'à présent. Il s'agit du "point un peu négatif du discours", selon Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui à l'image d'autres acteurs du secteur a délivré pour le reste un satisfecit au chef de l'Etat pour son "intention d'un développement massif de tous les renouvelables confondus".
- "Ça ou l'arrêt" -
Ce discours-cadre du chef de l'Etat trace une perspective de long terme, mais doit aussi lui permettre d'occuper d'ores et déjà l'un des sujets majeurs de la campagne.
Le nucléaire est l'un des thèmes de la campagne présidentielle de 2022, certains candidats en prônant une sortie plus ou moins rapide (écologistes ou insoumis) tandis que d'autres (notamment à droite et à l'extrême droite mais aussi au parti communiste) sont favorables à cette énergie.
Emmanuel Macron s'est exprimé à Belfort, sur le site de fabrication des turbines Arabelle dont EDF a annoncé jeudi même le rachat à l'américain GE.
Tout un symbole pour le président qui en 2015 alors ministre de l'Economie, avait accepté qu'Alstom les cède au groupe américain.
L'occasion pour lui de justifier jeudi cette décision devant les salariés : C'était ça ou l'arrêt", a-t-il dit, plaidant aussi "le choix d'une entreprise privée".
Ce discours aux allures de programme énergie du futur candidat illustre l'évolution pro-nucléaire d'Emmanuel Macron, lui qui en 2017 insistait surtout sur son engagement de réduire le nucléaire à 50% de la production électrique, hérité de François Hollande.
C'est aussi un signe pour assurer aux Français que le coût de l'énergie ne dépendra pas des importations, dont la hausse des cours contribue lourdement à peser sur le pouvoir d'achat, autre thème majeur de la campagne.
Pour autant, la construction des futurs réacteurs sera un défi technologique et financier.
La France ne construit actuellement qu'un seul nouveau réacteur nucléaire EPR, à Flamanville (Manche), en chantier depuis quinze ans pour un coût très élevé.
Construire six réacteurs EPR2, sur des sites existants, coûtera une cinquantaine de milliards d'euros, a déjà prévu EDF.
Le groupe propose de les construire par paires sur trois sites : d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme).
<https://information.tv5monde.com/info/macron-accelere-dans-le-nucleaire-plus-selectif-sur-l-eolien-444162 <https://information.tv5monde.com/info/macron-accelere-dans-le-nucleaire-plus-selectif-sur-l-eolien-444162>>
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7- Tribune. Yannick Jadot : avec le nucléaire, « Emmanuel Macron condamne la France à l’ébriété énergétique », Le Monde, maj le 11/02/22 à 07h00
Par Yannick Jadot, Député européen et candidat EELV à la présidentielle
Dans une tribune au « Monde », le candidat écologiste à la présidentielle réagit aux annonces du 10 février d’Emmanuel Macron sur le nucléaire. Il y voit une approche passéiste et coûteuse. La France doit faire le choix des énergies renouvelables et de la sobriété.
Tribune. Le déni dans lequel s’agite Emmanuel Macron montre que le dogmatisme a pris le pas, chez lui, sur le pragmatisme qu’il prétendait incarner. L’écologie devient le seul choix de la raison.
Aucune leçon n’a été tirée du fiasco de Flamanville – qui nous coûte collectivement l’équivalent de deux fois le budget de la justice avec ses dix ans de retard, des incidents de l’EPR de Chine, de l’enlisement financier d’EDF et de Framatome, ou encore des incidents récents à Penly, à Cattenom, à Chooz, à Civaux, à Chinon et au Bugey qui ont obligé la France à importer de l’énergie et contribué à l’explosion des prix de l’électricité. Construire six nouveaux réacteurs de type EPR [comme l’a annoncé le président le 10 février à Belfort], ce serait le budget de l’hôpital public.
Personne au sein du gouvernement n’a eu à rendre de compte du retard dans la rénovation des logements et dans le développement des énergies renouvelables, alors que nous sommes le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir respecté nos engagements en la matière.
> Lire aussi Nucléaire, éoliennes… Ce qu’il faut retenir de l’intervention d’Emmanuel Macron
Le président de la République outrepasse son mandat en planifiant un vaste projet énergétique sans aucune certitude sur son coût global, sans aucune solution pour sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes sur la gestion des déchets, sans aucune garantie sur les délais de mise en route alors que l’urgence climatique exige que nous agissions vite. Il fait un pari irrationnel qui nous engage à très long terme.
Ebriété énergétique
Toutes ces années de tâtonnement, tous ces milliards dépensés dans une gabegie, pourquoi ne pas les mettre dès aujourd’hui dans des solutions connues, matures, certaines ? Pourquoi s’entêter dans une énergie nucléaire totalement dépendante à l’importation de matières premières, sensible aux stress hydriques, aujourd’hui incapable de répondre aux exigences de sécurité ? Pourquoi s’être mis à dos nos partenaires européens en obtenant que le nucléaire soit reconnu comme une énergie prétendument verte et assurer ainsi son financement ? Pourquoi nier le travail minutieux des experts sur la faisabilité d’un scénario 100 % renouvelable ? Pourquoi prévoir une hausse de 60 % de la production d’électricité quand toutes les lois, les rapports, les scientifiques et les instituts les plus sérieux estiment que, sans sobriété, nous n’arriverons jamais à respecter nos engagements climatiques… si ce n’est par dogmatisme ?
> Lire aussi La Commission européenne accorde un label « vert » au nucléaire et au gaz, malgré les protestations
Emmanuel Macron joue à l’illusionniste parce qu’il est en campagne électorale. Plutôt que de parier sur la sobriété et le renouvelable, il condamne la France à l’ébriété énergétique et à la hausse des factures d’énergie.
Tournons la page du nucléaire pour aller dans le sens de l’histoire, celui emprunté par la très grande majorité des pays à travers le monde, qui ont abandonné le nucléaire et se tournent vers les énergies renouvelables, celui qui fera nos champions industriels de demain et les emplois des générations futures. Face à un choix de société majeur, la France doit regarder vers l’avenir plutôt que vers des solutions du passé.
> Lire aussi De la hausse des prix jusqu’au nucléaire… la politique énergétique de Macron critiquée par l’opposition
L’investissement massif dans les énergies renouvelables et dans la maîtrise de l’énergie est un projet responsable, progressiste, pragmatique et vertueux. L’eau, le vent, le soleil, la chaleur sont des énergies propres et sûres. Je fermerai progressivement les centrales au bon rythme, sans jamais mettre en danger l’approvisionnement en énergie du pays. C’est le projet des écologistes que je défends dans cette présidentielle.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/10/yannick-jadot-sur-le-nucleaire-je-laisse-a-emmanuel-macron-la-posture-dogmatique-je-prefere-la-raison_6113184_823448.html>
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8- Interview. "Stupéfaction", "inconséquence" : l'association Stop Fessenheim s'inquiète du retour en grâce du nucléaire, France bleu Alsace, 11/02/22, 07:46
Alors que le nucléaire occupe une place centrale dans la campagne présidentielle, André Hatz, président de l'association Stop Fessenheim, est l'invité de France Bleu Alsace vendredi 11 février. Réécoutez son interview.
Construction de six nouveaux EPR de deuxième génération, puis de huit autres réacteurs supplémentaires : Emmanuel Macron fait du nucléaire un axe fort de la campagne présidentielle. André Hatz, président de l'association Stop Fessenheim, fait part de sa "stupéfaction" sur France Bleu Alsace. La centrale alsacienne est l'arrêt depuis quasiment deux ans.
> À lire aussi Ma France 2022 : quelle énergie pour notre avenir ?
"C'est de l'inconséquence", dit André Hatz : "Les réacteurs se fragilisent avec le temps", précise-t-il en réaction à la volonté d'Emmanuel Macron de prolonger la vie des réacteurs actuels au-delà de 50 ans.
>> Suite à lire ou à écouter à :
<https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-la-redaction-de-7h45/alsace/andre-hatz-president-de-l-association-stop-fessenheim>
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9- Emmanuel Macron confirme le virage nucléaire de sa stratégie énergétique, Le Monde, 11/02/22, 10h20
Olivier Faye (Belfort, envoyé spécial)
A deux mois de l’élection présidentielle, le chef de l’Etat a choisi l’usine General Electric de Belfort pour annoncer la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes, et la construction d’au moins six EPR 2. Loin des engagements de son début de mandat.
La turbine Arabelle, monstre rutilant de 300 tonnes, est éclairée, telle une pièce de collection, par des spots lumineux. Elle sert d’arrière-plan au discours d’Emmanuel Macron, dont la voix résonne comme dans une cathédrale sous l’immense toit en tôle de l’usine General Electric (GE) de Belfort. Des affiches « France 2030, c’est ici que ça se passe ! » encadrent le chef de l’Etat. Son conseiller image, Arnaud Jolens, bonnet blanc sur la tête, surveille les détails de la scénographie, qu’il a lui-même imaginée. Le locataire de l’Elysée n’est pas ici en campagne pour l’élection présidentielle des 10 et 24 avril. Pas officiellement, du moins. En ce jeudi 10 février, il est venu annoncer la « renaissance » du nucléaire français, vanter la « souveraineté » nationale et louer les mérites de la « planification ».
En clair, afficher l’ambition de « reprendre le contrôle de notre destin énergétique », dans un emprunt sémantique au slogan des partisans du Brexit. Le tout devant l’ancien maire de la ville, Jean-Pierre Chevènement, héraut du souverainisme de gauche, ravi. Et qu’importent les tête-à-queue.
> Lire aussi Nucléaire, éoliennes… Ce qu’il faut retenir de l’intervention d’Emmanuel Macron
A deux mois du scrutin présidentiel, Emmanuel Macron est venu tourner la page d’engagements passés et d’épisodes malheureux. En particulier celui de la vente, en 2015, de la branche énergie du français Alstom à l’américain General Electric, qu’il supervisa en tant que secrétaire général adjoint de l’Elysée, d’abord, puis comme ministre de l’économie. Selon le maire actuel (Les Républicains, LR) de Belfort, Damien Meslot, 1 300 emplois ont été perdus depuis sur le site, qui produit les turbines des centrales nucléaires.
> Lire aussi Le rachat par EDF des anciennes turbines d’Alstom répare un « péché originel » d’Emmanuel Macron
Dès son arrivée, le chef de l’Etat rencontre des salariés pour purger l’affaire. Un « carnage », lâche l’un d’entre eux. « A l’époque, j’étais collaborateur quand ça s’est fait », minimise Emmanuel Macron, qui évoque « le choix d’une entreprise privée ». « C’était pas l’Etat qui était à la tête d’Alstom, ajoute-t-il, arguant que son prédécesseur [à Bercy] et les ministres de l’époque l’ont su très tard .» Le mal a été réparé puisque EDF a annoncé, jeudi matin, avoir trouvé un accord pour racheter une partie de GE Steam Power, qui produit les turbines Arabelle. « On vous fait quelquefois un procès un peu injuste », défend Jean-Pierre Chevènement, qui remercie au contraire Emmanuel Macron, dans un jeu de rôle bien rodé, d’avoir « mouillé sa chemise pour la récupération d’Arabelle ».
A son tour, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, prend le micro et distribue les félicitations. Depuis l’accident de Fukushima, au Japon, en 2011, « ç’a été l’hiver du nucléaire ». « Là, les premiers printemps reviennent », se réjouit-il. Surtout depuis qu’Emmanuel Macron a promis, en novembre 2021, de relancer la construction de réacteurs en France. Toute la filière s’impatiente et espère enfin obtenir du concret. Mais le chef de l’Etat veut d’abord faire un détour avant de préciser son plan.
Ni « privation », ni « décroissance »
Afin de remplir le triple objectif qu’il s’est fixé – indépendance énergétique vis-à-vis des pays étrangers, respect des engagements climatiques et maîtrise des coûts pour les consommateurs –, le nucléaire ne saurait suffire, assure-t-il. Tout d’abord, il faut « gagner en sobriété », reconnaît Emmanuel Macron dans son discours. « Nous devons, en trente années, être capables de baisser de 40 % nos consommations d’énergie », prévient-il. Pas question, néanmoins, d’introduire la moindre « privation » ou « décroissance » : ce défi sera accompli par « l’innovation », estime-t-il.
Selon le chef de l’Etat, le « chantier du siècle » que représente la production de « davantage d’électricité décarbonée » nécessite de marier les énergies renouvelables au nucléaire dans une « stratégie plurielle ». Or, dans le cas des premières, « nous avons pris du retard », convient-il. Selon l’institut Eurostat, la France, avec 19 % de renouvelable dans sa consommation d’énergie finale, est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir atteint, en 2020, l’objectif fixé de 23 %.
> Lire aussi, en décembre 2020 : Le long plaidoyer pro-nucléaire d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron remet donc sur la table des plans ambitieux : multiplier par dix « la puissance installée » en solaire d’ici à 2050 – « parce qu’il est moins cher et qu’il s’intègre plus facilement dans le paysage » –, et installer, dans le même laps de temps, une « cinquantaine de parcs éoliens en mer ». Une gageure, sachant que le premier parc de ce type doit seulement être mis en service cette année. En ce qui concerne l’éolien terrestre, en revanche, qui suscite des réticences chez certains élus locaux (de droite en particulier) ou parmi les défenseurs du patrimoine – comme son ami, l’animateur télé Stéphane Bern –, le chef de l’Etat suggère d’« étaler dans le temps » le triplement du parc qu’il avait promis à l’horizon 2030. « Personne ne souhaite voir nos paysages remarquables, nos sites classés, abîmés par des grandes pales blanches », juge-t-il.
« Il n’y a plus d’objectifs de fermetures » de centrales
Mais le virage le plus spectaculaire n’est pas là. Emmanuel Macron, en effet, souhaite « prolonger » la durée de vie de « tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l’être ». « Si les premières prolongations au-delà de quarante ans ont pu être effectuées avec succès depuis 2017, je demande à EDF d’étudier les conditions de prolongation au-delà de cinquante ans », déclare-t-il. Un véritable retour en arrière pour un président de la République qui a mené à bien la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin). Fin 2018, M. Macron avait annoncé « la fermeture de douze réacteurs entre 2025 et 2035 », avec l’ambition d’avoir réduit à cette date à 50 % la part du nucléaire dans le mix énergétique français. « Il n’y a plus d’objectifs de fermetures », clame-t-on désormais à l’Elysée, où l’on souligne que le chiffre de 50 % « sera réévalué en 2023 », lors du débat parlementaire sur la programmation pluriannuelle de l’énergie.
Enfin, le président de la République a levé le voile sur ce que recouvrait son plan de « nouveau nucléaire » : la construction de six EPR 2, accompagnée d’études pour en construire huit autres. « Nous visons le début du chantier à l’horizon 2028, pour une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035 », a-t-il déclaré, sans préciser les sites qui seraient retenus.
Jouant sur le mythe des « trente glorieuses », Emmanuel Macron s’en est référé « à la vision du général de Gaulle, prolongée par le président Pompidou ». De quoi damer le pion à la droite et à l’extrême droite, dont la plupart des candidats prônent un investissement massif dans l’atome. « Ses nouvelles certitudes contredisent celles exprimées par le passé », a raillé la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a dénoncé « un quinquennat de revirements et de contradictions », quand son rival, Eric Zemmour, a fustigé un « revirement électoraliste ». Au contraire, le candidat écologiste, Yannick Jadot, a dénoncé dans une tribune au Monde le « pari irrationnel » d’Emmanuel Macron en faveur du nucléaire. « Plutôt que de parier sur la sobriété et le renouvelable, il condamne la France à l’ébriété énergétique et à la hausse des factures d’énergie », a tancé le député européen.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/emmanuel-macron-confirme-le-virage-pronucleaire-de-sa-strategie-energetique_6113213_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/emmanuel-macron-confirme-le-virage-pronucleaire-de-sa-strategie-energetique_6113213_3234.html>>
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10- Éditoral. Nucléaire : l’impératif de la transparence, Le Monde, 11/02/22, 10h20
Alors qu’Emmanuel Macron souhaite relancer un ambitieux programme nucléaire civil, beaucoup de questions, telles la faisabilité technique, la sécurité, les délais ou les coûts, appellent des réponses précises.
Editorial du « Monde ». Après des atermoiements, voire des décisions contradictoires, Emmanuel Macron fixe un nouveau cap à la politique énergétique de la France. A deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, alors qu’il n’est pas encore candidat à sa réélection, le chef de l’Etat a donné, jeudi 10 février, son canevas pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, quitte à revenir sur certains objectifs définis dans le cadre de la dernière programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), décidée il y a moins de quatre ans.
Le président souhaite relancer un ambitieux programme nucléaire civil, qui comprend la construction de quatorze réacteurs de nouvelle génération et la prolongation de la durée de vie du parc existant au-delà de cinquante ans. Plus aucune fermeture n’est prévue, alors que douze étaient planifiées d’ici à 2035. Parallèlement, Emmanuel Macron dit viser une cinquantaine de parcs éoliens en mer et d’importants investissements dans le solaire.
> Lire aussi Emmanuel Macron confirme le virage nucléaire de sa stratégie énergétique
A l’origine de cette volte-face, l’urgence climatique, qui divise l’opinion autant que les partis. La France doit sortir des énergies fossiles d’ici à trente ans, alors que celles-ci représentent aujourd’hui les deux tiers de notre consommation. Cette dépendance fragilise notre souveraineté, tout en faisant dépendre le pouvoir d’achat des Français des fluctuations des cours mondiaux des hydrocarbures. S’affranchir de cette situation implique de basculer vers une électrification massive des usages, qui doit elle-même entraîner une forte augmentation de la production d’électricité faiblement émettrice de CO2.
La plupart des hypothèses publiées en octobre 2021 par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, montrent que cette transition doit reposer sur la sobriété énergétique, les énergies renouvelables et le nucléaire. Le constat fait désormais l’objet d’un large consensus. Emmanuel Macron a choisi le scénario nucléaire le plus ambitieux, aux antipodes des choix défendus par le candidat écologiste, Yannick Jadot. C’est un pari risqué.
Promesses ambitieuses
La relance du nucléaire est d’abord un défi industriel pour une filière laissée en jachère pendant trop d’années. Faute d’un flux régulier de constructions de nouvelles centrales, les compétences se sont perdues. Les retards et les surcoûts rencontrés pour l’EPR de Flamanville illustrent cette perte de savoir-faire. Le reconstituer demandera du temps, aussi bien pour EDF que pour l’écosystème des sous-traitants.
> Lire aussi Nucléaire, tarifs, financements : les déboires d’EDF et de l’Etat actionnaire
Ce plan est également un défi financier. Le coût des six premiers EPR est évalué à 52 milliards d’euros. Ce chiffre demande à être confirmé de façon transparente. Surtout, cet investissement ne pourra pas être entièrement assumé par EDF. Fragilisé par l’état du parc de réacteurs, une dette importante et les demandes erratiques de l’Etat actionnaire, le chef de file du secteur doit être épaulé. « L’Etat jouera son rôle », promet l’Elysée. Lequel ? Avec quels moyens ? Enfin, quelles sont les marges de manœuvre vis-à-vis de la Commission européenne ?
Quant aux promesses dans les énergies renouvelables, elles paraissent très ambitieuses, alors que la France est, à ce jour, le seul pays de l’Union européenne qui n’a pas tenu ses objectifs.
> Lire aussi Outre le nucléaire, Emmanuel Macron mise sur le solaire et l’éolien offshore pour décarboner la France
Faisabilité technique, sécurité, délais, coûts, futur prix de l’énergie : toutes ces questions appellent des réponses précises. Le cadre des échanges est fixé : la campagne présidentielle d’abord, puis la Commission nationale du débat public et enfin le Parlement. Chacune de ces étapes sera nécessaire pour éclairer les enjeux et les conditions d’une décision qui engage l’avenir énergétique du pays jusqu’à la fin du siècle.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/11/nucleaire-l-imperatif-de-la-transparence_6113253_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/11/nucleaire-l-imperatif-de-la-transparence_6113253_3232.html>>
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11- Relance du nucléaire : un défi à haut risque pour la filière industrielle, Le Monde, 11/02/22, 10h56
Jean-Michel Bezat
Les dérives passées, notamment autour du chantier du réacteur EPR de Flamanville, instillent le doute sur la capacité du secteur à construire les nouveaux réacteurs annoncés jeudi par le président de la République.
Quand le premier ministre Pierre Messmer a lancé le programme électronucléaire, en mars 1974, peu après le premier choc pétrolier, la France partait d’une feuille presque blanche. Elle avait renoncé à sa filière « graphite-gaz » au profit de la technologie américaine des réacteurs à eau pressurisée et débutait juste la construction de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). Entre 1977 et 2000, EDF mettra 58 réacteurs en service, à raison de quatre « tranches » certaines années, pour un coût estimé par la Cour des comptes à 96 milliards d’euros.
> Lire aussi L’EPR de Flamanville accuse un nouveau retard
La filière traîne désormais un passif. EDF n’a lancé qu’un réacteur de troisième génération, en 2007, l’EPR de Flamanville (Manche), qui a accumulé retards, malfaçons et surcoûts faramineux pour atteindre 19 milliards d’euros (coût du capital inclus). De nombreuses pièces critiques du réacteur et des soudures se sont révélées défectueuses. Sur le parc en exploitation, des problèmes sont apparus sur les générateurs de vapeur et, en 2016, des manipulations sur les dossiers de pièces forgées par Areva NP (rebaptisé Framatome en 2018) dans ses usines de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Jeumont (Nord).
« La filière sera prête »
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, avaient demandé à Jean-Martin Folz, ex-patron de PSA, un audit approfondi des ratés de Flamanville. Celui-ci concluait, fin 2019, à « une perte de compétences généralisée » chez l’opérateur historique et ses sous-traitants, notamment Framatome, fabricant des grands composants de l’îlot nucléaire (cuves, générateurs de vapeur…). Il recommandait à EDF de « mettre en place une équipe puissante pour renouveler une véritable culture de la qualité ».
> Lire aussi Emmanuel Macron confirme le virage nucléaire de sa stratégie énergétique
M. Lévy a créé un poste de délégué général à la qualité industrielle et aux compétences nucléaires, confié à Alain Tranzer, responsable du plan Excell, destiné à refaire d’EDF le grand architecte-ensemblier des centrales qu’il a été dans les années 1970-1980. Les dérives passées n’en ont pas moins instillé le doute sur les capacités industrielles et humaines de la filière française – naguère synonyme d’excellence dans le monde – à construire six EPR 2 d’ici à 2040, et huit autres à l’horizon 2050, comme annoncé par le président de la République, Emmanuel Macron, jeudi 10 février, à Belfort.
M. Tranzer estimait, en novembre 2021, que « la filière se transforme et sera prête » à construire les six premiers EPR, un programme à plus de 50 milliards d’euros, dans le budget et le calendrier impartis. Il assurait qu’il y aura « suffisamment de marges en termes de coûts et de planning sur le premier réacteur pour être certains qu’on ne se raconte pas la bonne aventure », confiant dans la « courbe d’apprentissage sur les réacteurs suivants ». D’autant que l’EPR 2, « premier réacteur à être totalement conçu de façon numérisée », selon EDF, doit être « plus simple à construire », et moins coûteux, grâce à un effet de série (construction par paires) et de fabrication en usine de certains modules.
Il y va, d’abord, du fonctionnement des réacteurs en toute sécurité. « Nous insistons sur ce point parce que la qualité de la conception, de la fabrication et du contrôle des installations constitue le premier niveau de sûreté », souligne Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dans un entretien au Monde publié le 19 janvier. Les sociétés de la filière évaluent leurs besoins, selon lui, à environ 4 000 ingénieurs par an sur plusieurs années pour démanteler de vieilles centrales, mettre à niveau les réacteurs en service et en construire de nouveaux.
« Surveiller les sous-traitants »
Or, la filière devra attirer les jeunes vers un secteur à l’image mitigée, alors que la France souffre d’une pénurie d’ingénieurs. Le gouvernement, les régions, les entreprises et tout l’appareil de formation vont devoir se mobiliser pour fournir ouvriers, techniciens et ingénieurs en nombre suffisant. « Il va falloir faire un gros effort d’embauche dans le domaine industriel », souligne Jacques Percebois, professeur émérite d’économie à l’université de Montpellier.
Autre urgence, selon ce spécialiste de l’énergie : « Regarder de très près le comportement des sous-traitants », trop nombreux à ses yeux, ce qui empêche le maître d’œuvre, EDF, de bien contrôler l’ensemble du processus. « Quand une entreprise publique embauche des gens compétents avec des contrats à durée indéterminée, ça marche, poursuit-il. Souvent, les sous-traitants ont des contrats à durée déterminée, et EDF n’a pas toujours les moyens de les surveiller de près. »
EDF n’est plus seulement un architecte-ensemblier des centrales qu’il exploite, mais un manufacturier fabriquant une partie des équipements lourds : le réacteur lui-même avec Framatome ; et bientôt le groupe turbo-alternateur générant l’électricité avec l’activité des turbines Arabelle (initialement fabriquées par Alstom) en passe d’être racheté à General Electric. M. Lévy veut croire que cette intégration « va permettre à EDF de renforcer sa maîtrise des technologies et compétences clés pour le parc en exploitation et pour les projets de nouveaux réacteurs nucléaires en France et au-delà ».
> Lire aussi Nucléaire : l’inconnue du financement des futurs réacteurs
La filière n’a plus de droit à l’erreur. La rigueur de l’ASN, plus exigeante que bien d’autres autorités de sûreté dans le monde, est « une force » qui le rend« confiant », notamment à l’exportation, a confié M. Macron aux salariés de Belfort. Au-delà, ce sont les plus de 200 000 employés de la filière, la plus importante après l’aéronautique, l’automobile et l’agroalimentaire, qui attendaient ce programme depuis des années.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/relance-du-nucleaire-un-defi-a-haut-risque-pour-la-filiere-industrielle_6113261_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/relance-du-nucleaire-un-defi-a-haut-risque-pour-la-filiere-industrielle_6113261_3234.html>>
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12- Nucléaire : l’inconnue du financement des futurs réacteurs, Le Monde, 11/02/22, 10h56
Adrien Pécout
Pour les six premiers chantiers à venir, trois paires de réacteurs EPR 2, les estimations provisoires oscillent entre 46 milliards et 64 milliards d’euros. Soit un montant unitaire compris entre 7,7 et 10,7 milliards.
La filière française du nucléaire tient ici la promesse d’une relance historique. Mais une promesse aux modalités de financement encore incertaines. Combien coûteront les futurs réacteurs de troisième génération (entre 6 et 14 d’ici à 2050) annoncés par Emmanuel Macron, et comment lever les fonds adéquats ? Le chef de l’Etat a laissé cette question dans le flou, jeudi 10 février à Belfort, à deux mois de l’élection présidentielle. « Des financements publics massifs de plusieurs dizaines de milliards d’euros seront engagés afin de financer ce nouveau programme », a-t-il simplement indiqué.
> Lire aussi Emmanuel Macron confirme le virage nucléaire de sa stratégie énergétique
Le seul chantier lancé depuis 2007 enchaîne jusqu’à aujourd’hui retards, surcoûts et critiques. Aux dernières nouvelles, le réacteur EPR de Flamanville (Manche) entrerait en service en 2023. Ses coûts de construction ont quasiment quadruplé, pour atteindre 12,7 milliards d’euros. Sans parler des frais intercalaires (les intérêts d’emprunt), qui devraient porter l’enveloppe totale à près de 20 milliards d’euros, d’après un rapport de la Cour des comptes.
Les prochaines ardoises seront moins douloureuses, selon les projections. Avec l’effet de série pour les six premiers chantiers à venir, trois paires de réacteurs EPR 2, les estimations provisoires oscillent entre 46 milliards et 64 milliards d’euros. Soit un montant unitaire compris entre 7,7 et 10,7 milliards.
Une intervention de l’Etat actionnaire
EDF, dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire, a construit le parc actuel – principale source d’électricité dans le pays – grâce à des emprunts bancaires ou à de l’autofinancement : 56 unités mises en service entre les années 1970 et 1990. Elle a aussi entrepris les travaux de « Flamanville 3 » sur ses seuls fonds propres. Pour les chantiers à venir, ce scénario paraît compromis, au regard du lourd endettement de l’entreprise : 41 milliards d’euros, selon le décompte de juin 2021.
> Retrouvez le décryptage : Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
En janvier, la banque américaine JPMorgan conseillait une recapitalisation, pour à la fois garantir l’entretien d’un parc vieillissant et envisager de nouvelles installations. « EDF doit disposer d’une structure financière suffisamment robuste pour faire face au mur d’investissements que constitue ce nouveau programme nucléaire », souligne un syndicaliste, Alexandre Grillat, secrétaire national aux affaires publiques à la fédération CFE-CGC Energies.
Dès à présent, l’entreprise réfléchit à « plusieurs options de financement » pour les futurs réacteurs, selon son PDG, Jean-Bernard Lévy. Les hypothèses de travail prévoient une intervention de l’Etat actionnaire, « soit directement, soit à travers des garanties ». Voire, cette fois, la participation « d’investisseurs privés ».
« Au regard des enjeux de souveraineté énergétique et aussi de sûreté, la maîtrise publique doit s’imposer pour le nucléaire », réplique Virginie Neumayer, représentante syndicale de la CGT chez EDF et au comité stratégique de la filière. En théorie, tout nouveau réacteur nécessitera près d’une quinzaine d’années entre le lancement du projet et son fonctionnement. Un délai guère compatible, pour des capitaux privés, avec une rentabilité à court terme.
> Lire aussi « Ni son organisation ni ses finances ne permettent à EDF de relever tous les défis qui lui sont posés »
Plus la participation de l’Etat au projet sera élevée, plus le taux d’emprunt sera faible auprès des institutions financières, et donc plus la facture d’un chantier baissera. « Quand vous prêtez à l’Etat français, l’Etat français rembourse », or, « si une entreprise privée emprunte, les banques peuvent se demander si elle existera encore dans cinq ans ou dix ans », explique l’économiste Jacques Percebois, professeur émérite à l’université de Montpellier. A cet égard, « le coût du capital correspond à une sorte de prime de risque ».
Voilà pourquoi l’énergie nucléaire, adossée à la puissance publique, se prêterait mal à être financée par des moyens purement privés. Dans ce cas de figure, « les coûts de revient de cette électricité [iraient] du simple au double », expliquait Jean-Bernard Lévy, en janvier.
Finance « durable »
Il faudra aussi, toutefois, raisonner au-delà des seuls chantiers de réacteurs. Le gestionnaire national du Réseau de transport d’électricité suggère plutôt de considérer les « coûts complets » du système électrique. Ses scénarios mettent tous l’accent sur le nécessaire déploiement des énergies renouvelables. Mais, au-delà de 2050, les configurations sans nouveau nucléaire supposeraient des coûts plus élevés. Notamment en raison des dépenses de flexibilité (stockage, centrales d’appoint), pour pallier l’intermittence de l’éolien ou du solaire.
> Lire aussi Relance du nucléaire : un défi à haut risque pour la filière industrielle
Une décision européenne pourrait faciliter les plans de tous les pays qui utilisent du nucléaire, au premier rang desquels la France. Début février, Bruxelles classait l’atome dans la finance « durable », signal envoyé avant tout au secteur privé. En cas de dépenses publiques, « la Commission [européenne] aura à donner son aval », rappelle par ailleurs Nicolas Goldberg, du cabinet de conseil Colombus Consulting.
A l’étranger, le Royaume-Uni a déjà réfléchi à diverses formes de financement pour ses futurs réacteurs. Un « contrat pour différence » (pour Hinkley Point C), afin de verser une compensation de l’Etat au producteur si les prix du marché descendent sous un tarif fixe de vente. Un système à « base d’actifs régulés » (pour Sizewell C), où les ménages contribueront à l’entretien des infrastructures. Là aussi, en fonction des prix du marché.
La Finlande a déjà mis en application un autre système, dit « Mankala ». « Des collectivités et des entreprises ont investi pour avoir un droit de tirage à prix coûtant », explique Ludovic Dupin, porte-parole de la Société française d’énergie nucléaire. Peu ou prou, cette organisation a aussi prévalu pour une centrale française d’EDF aujourd’hui hors d’usage. Celle de Fessenheim (1977-2020), où un groupe allemand et un consortium suisse détenaient des parts.
> Lire aussi Lever les doutes sur le nucléaire français
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/politique-energetique-l-inconnue-du-financement-des-futurs-reacteurs-nucleaires_6113259_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/11/politique-energetique-l-inconnue-du-financement-des-futurs-reacteurs-nucleaires_6113259_3234.html>>
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13- Nucléaire : Trois choses à savoir sur les six EPR2 annoncés pour 2050 par Emmanuel Macron, 20 Minutes, 11/02/22, 16h15
Marie De Fournas
Energie. Le président de la République a annoncé la commande pour la France de six exemplaires de réacteurs nucléaires dernière génération
• Lors de son passage à Belfort jeudi, Emmanuel Macron a présenté sa stratégie d’action sur le plan énergétique pour les années à venir. Parmi les grands axes de développement : le nucléaire.
• Le président a demandé la construction de six réacteurs nouvelle génération EPR2 à l’horizon 2050.
• On vous explique tout sur ces réacteurs EPR2, des versions optimisées des EPR, dont l’un est toujours en construction à Flamanville dans la Manche.
Le nom est revenu sur le devant de la scène en octobre dernier avec la publication du rapport du gestionnaire du réseau électrique RTE mettant en avant l’avantage économique du nucléaire. Ce nom, c’est EPR, acronyme de « réacteur pressurisé européen ». Ou, selon le gouvernement, la solution miracle pour faire de la France un acteur fort du secteur énergétique mondial et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Ce jeudi à Belfort, le président Emmanuel Macron n’a pas changé son fusil d’épaule lorsqu’il a présenté un vaste plan de relance nucléaire. Parmi les annonces majeures, celle de construire six EPR 2, avec une mise en service du premier vers 2035. C’est bien beau mais, vous, un « EPR2 » vous ne savez en fait pas trop ce que c’est, non ? On va vous expliquer tout ça en douceur.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3233943-20220211-nucleaire-trois-choses-savoir-six-epr2-annonces-2050-emmanuel-macron>
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14- Nucléaire : ce que les candidats répondent à Macron, Actu-environnement, 11/02/22
Laurent Radisson
À la suite des annonces du chef de l'État sur la relance du programme électronucléaire français, les candidats à la présidentielle se positionnent sur la place de l'atome dans la politique énergétique de la France. Tour d'horizon.
« Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels (…). À côté de ces EPR, un appel à projets sera soutenu à hauteur d'un milliard d'euros par France 2030 et sera lancé pour faire émerger des petits réacteurs modulaires, mais aussi des réacteurs innovants permettant de fermer le cycle du combustible et de produire moins de déchets », a déclaré Emmanuel Macron, lors de son discours sur la stratégie énergétique française, tenu à Belfort, le 10 février.
Si le président de la République a également annoncé un développement massif des énergies renouvelables, ses annonces sur la relance du programme électronucléaire français ont suscité les réactions de ses principaux adversaires à l'élection présidentielle du mois d'avril.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-candidat-presidentielle-opinion-39092.php4>
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En audio
15- Podcast. L’énergie nucléaire est-elle devenue incontournable ?, Le Monde, 04/02/22, 09h35
Adèle Ponticelli
Le nucléaire est-il nécessaire pour lutter contre la crise climatique ? L’atome entre-t-il en concurrence avec les énergies renouvelables ? Est-ce une énergie dangereuse ? Et comment se positionnent les candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet ? Perrine Mouterde, journaliste chargée de la rubrique nucléaire, décrypte dans ce podcast le retour en grâce de l’atome.
Il y a seulement dix ans, tout le monde voulait en finir avec cette énergie. A l’aune de la catastrophe de Tchernobyl et plus récemment de Fukushima, l’heure n’était plus au nucléaire. Cependant, l’atome obtient à nouveau les faveurs de la classe politique depuis qu’il est présenté comme une solution incontournable dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Alors la question nucléaire s’est imposée dans la campagne présidentielle. Et chacun a sa position sur le sujet : construire six nouveaux EPR, ou huit, ou bien aucun, et sortir du nucléaire en 2045. Le débat dessine un nouveau clivage entre les partisans du nucléaire et ses opposants.
Perrine Mouterde est journaliste au service Planète du Monde et responsable de la rubrique nucléaire ; elle nous explique pourquoi l’énergie atomique séduit à nouveau en France.
> Un épisode produit par Adèle Ponticelli, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Jean-Guillaume Santi à écouter à :
<https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/02/04/l-energie-nucleaire-est-elle-devenue-incontournable_6112258_5463015.html>
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En images
16- Réacteurs nucléaires à l'arrêt : quelles conséquences ?, TF1, journal de 20h, 08/02/22
L'annonce d'EDF concerne directement une centrale de Chinon en Indre-et-Loire. Sur quatre réacteurs, un est déjà arrêté et un deuxième va finalement l'être aussi dans dix jours. À l'heure actuelle, sur les 56 réacteurs en France, douze sont à l'arrêt et six supplémentaires vont l'être dans les prochaines semaines. Une situation qui malgré tout ne devrait entraîner aucune coupure d'électricité pour les Français. Selon Emmanuelle Galichet, enseignante chercheure en physique nucléaire au conservatoire national des arts et métiers (Paris), "Vous en avez douze qui sont arrêtés. Deux ou trois de plus, ce n'est pas la catastrophe parce qu'ils ont dit qu'ils les arrêtaient après l'hiver. Donc, en fait, les pics de consommation et de besoin en électricité vont être passés". L'arrêt de certains réacteurs est déjà prévisible, à cause de leur traditionnelle maintenance décennale. Mais les trois arrêts supplémentaires annoncés ce mardi sont dus à des problèmes de corrosion détectés très récemment sur des pièces jusque-là insoupçonnables. Ces mauvaises surprises techniques n'auront pas de conséquences sur les prix de l'électricité pour les Français. Le gouvernement a bloqué la hausse à plus 4% pour cette année. En revanche, c'est à nouveau une mauvaise nouvelle financière pour EDF. "On va peut-être être plus importateur qu'exportateur dans les mois qui viennent. Il faudra donc voir l'ampleur. L'impact est financier. Ça dépend de comment les énergies renouvelables vont produire chez nous et dans les autres pays", affirme Nicolas Goldberg, expert en énergie au cabinet "Colombus Consulting". Selon cet expert, les vrais problèmes risquent d'arriver l'hiver prochain. La France ne comptera plus qu'une seule centrale à charbon. Il faudra peut-être alors moins consommer.
> Reportage de P. Gallaccio & R. Roine à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/reacteurs-nucleaires-a-larret-quelles-consequences-33497208.html <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/reacteurs-nucleaires-a-larret-quelles-consequences-33497208.html>>
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17- De 2017 à 2022, comment Emmanuel Macron a changé de position sur le nucléaire, Le Monde, 10/02/22, 18h56
Service vidéo du Monde
A son arrivée à l’Elysée, en 2017, Emmanuel Macron évoquait son ambition de réduire drastiquement la part du nucléaire dans le mix électrique français. Cinq ans plus tard, il prône le retour dans « la grande aventure du nucléaire civil ». Extraits vidéo de ces positions changeantes.
En déplacement à Belfort, jeudi 10 février, Emmanuel Macron a dit sa volonté de « reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil ». Dans le cadre du plan d’investissement France 2030, le président de la République a annoncé la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR2.
Cette plongée dans le nucléaire, en parallèle du développement des énergies renouvelables, constitue un changement de discours radical pour Emmanuel Macron. En 2017, celui qui était alors candidat à la présidentielle, avait déclaré qu’il n’était « pas bon » pour la France de trop s’appuyer sur l’énergie nucléaire.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/video/2022/02/10/de-2017-a-2022-comment-emmanuel-macron-a-change-de-position-sur-le-nucleaire_6113173_3244.html>
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