[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 + 1 annonce (mercredi 16 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 16 Fév 07:54:29 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Pour la 280ème fois, un sénateur exhorte l'Amérique à se "réveiller" sur le climat <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pour-la-280eme-fois-un-senateur-exhorte-l-amerique-a-se-reveiller-sur-le-climat_161157>, AFP, 02/02/22, 22:00
2- Le changement climatique va secouer les marchés financiers <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/02/le-changement-climatique-va-secouer-les-marches-financiers_6112077_3234.html>, Le Monde, 02/02/22, 22h19
3- La part de la France dans la lutte contre le changement climatique en question <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/03/la-france-est-tres-loin-de-faire-sa-part-juste-dans-la-lutte-contre-le-changement-climatique_6112094_3244.html>, Le Monde, 03/02/22, 03h08
4- L’industrie pétrogazière est responsable de fuites massives de méthane, un puissant gaz à effet de serre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/03/climat-l-industrie-petrogaziere-est-responsable-de-fuites-massives-de-methane-un-puissant-gaz-a-effet-de-serre_6112230_3244.html>, Le Monde, maj le 04/02/22 à 10h22 
5- Réunion : le cyclone Batsirai s'éloigne et laisse un bateau échoué sur la côte <https://www.franceguyane.fr/actualite/france/reunion-le-cyclone-batsirai-s-eloigne-et-laisse-un-bateau-echoue-sur-la-cote-495511.php>, AFP, 04/02/22, 13:00
6- Record de chaleur et feux de forêts en Amazonie colombienne <https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/record-de-chaleur-et-feux-de-forets-en-amazonie-colombienne_2167506.html>, AFP, 05/02/22, 03:00
7- Madagascar : le cyclone Batsirai fait 10 morts et des dizaines de milliers de déplacés <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/madagascar-le-cyclone-batsirai-fait-6-morts-des-dizaines-de-milliers-de-deplaces_161218>, AFP, 06/02/22, 22:00
8- Crise climatique : un rapport pointe l'insuffisance des efforts des grandes entreprises pour atteindre la neutralité carbone <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/crise-climatique-un-rapport-pointe-l-insuffisance-des-efforts-des-grandes-entreprises-pour-atteindre-la-neutralite-carbone_4948119.html>, France info, 07/02/22, 17:37
9- –168 % en 2030 : c'est l’objectif climatique que devrait se fixer la France pour faire sa juste part <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/168-voici-quel-devrait-etre-l-objectif-climatique-de-la-france-en-2030-si-elle-faisait-sa-juste-part-150550.html>, Novethic, 07/02/22
10- Le changement climatique menace le mur d'Hadrien, célèbre frontière entre l'Ecosse et l'Angleterre, <https://www.la-croix.com/Le-changement-climatique-menace-mur-Hadrien-celebre-frontiere-entre-Ecosse-Angleterre-2022-02-08-1301199134> AFP, 08/02/22, 10:00
11- Ikea, Amazon, Carrefour… les promesses de neutralité carbone des grandes entreprises sont un véritable échec <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/ikea-amazon-carrefour-les-promesses-de-neutralite-carbone-des-grandes-entreprises-sont-un-veritable-echec-150560.html>, Novethic, 08/02/22
12- Colombie : au moins 14 morts dans un glissement de terrain <https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2KE0O0/colombie-au-moins-14-morts-apres-un-glissement-de-terrain.html>, AFP & Reuters, 09/02/22, 05:00
13- En Albanie, le changement climatique rogne les ailes des oiseaux <https://information.tv5monde.com/info/en-albanie-le-changement-climatique-rogne-les-ailes-des-oiseaux-444049>, AFP, 09/02/22, 13:00
14- Tribune. Karl Eychenne : « La crise climatique serait un accident au ralenti » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/10/karl-eychenne-la-crise-climatique-serait-un-accident-au-ralenti_6113044_3232.html>, Le Monde, 10/02/22, 05h30 
15- Entretien. Changement climatique : l'océanographe Paul Tréguer plaide pour une COP océan <https://information.tv5monde.com/info/changement-climatique-l-oceanographe-paul-treguer-plaide-pour-une-cop-ocean-444209>, AFP, 10/02/22, 11:00
16- Le prince William aux Emirats pour parler climat <https://information.tv5monde.com/info/le-prince-william-aux-emirats-pour-parler-climat-444266>, AFP, 10/02/22, 16:00
En images
17- Industrie : le bilan carbone est-il sur la bonne voie en France ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/particules-fines/industrie-le-bilan-carbone-est-il-sur-la-bonne-voie-en-france_4943472.html>, France 3, Le 19/20, 04/02/22
18- Cyclone Batsirai : des dégâts considérables à Madagascar, avec des rafales à plus de 200 km/h <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/madagascar/cyclonebatsirai-des-degats-considerables-a-madagascar-avec-des-rafales-a-plus-de-200-km-h_4946631.html>, France 2, journal de 20h, 06/02/22
19- Madagascar : urgence humanitaire après le passage du cyclone <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/madagascar-urgence-humanitaire-apres-le-passage-du-cyclone-57428493.html>, TF1, journal de 20h, 07/02/21
20- Les ravages de 40 ans de catastrophes climatiques en Europe en une infographie <https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/en-40-ans-les-catastrophes-climatiques-n-ont-pas-epargne-l-europe-150565.html>, Novethic, 10/02/22
Une annonce
21- Sur autoroute, 110 pour le Climat ! Du concret, pas du blabla <https://agir.greenvoice.fr/petitions/sur-autoroute-110-pour-le-climat-du-concret-pour-la-presidentielle?just_launched=true>, Association TACA, 04/02/22

Bien à vous,
Florence

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BILAN DU JOUR : Après le passage du cyclone Batsirai à Madagascar, le bilan s’est alourdi : 120 morts, 125.000 personnes sinistrées, rizières détruites, récoltes compromises, pétrolier échoué… et l’urgence humanitaire est requise. (cf. item 5, 7, suite, 18 & 19)
ÉTUDES & RAPPORT DU JOUR : — Selon le Réseau action climat, la France devrait considérablement augmenter ses objectifs climatiques et son aide financière aux pays du Sud. (cf. item 3, suite & 9) 
— Une étude révèle que plus de 1 800 fuites massives de méthane ont eu lieu en deux ans (2019 et 2020) dans le monde, dont 1 200 ont été attribuées à l’exploitation de pétrole et de gaz. L’impact de ces panaches est comparable à la circulation de 20 millions de véhicules pendant un an, à l’ensemble des émissions du secteur aérien ou encore aux rejets carbonés de l’Australie depuis 2005. (cf. item 4 & suite)
— Selon une étude publiée par le New Climate Institute, et portant sur 25 grandes entreprises - parmi lesquelles Amazon, Ikea, Apple, Nestlé ou encore Unilever -, les promesses d’atteinte de neutralité carbone ne se traduisent pas en actions. (cf. item 8 & suite)
— Selon le rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE), les phénomènes météorologiques extrêmes ont tué plus de 142 000 personnes en Europe et couté près de 510 milliards d'euros entre 1980 et 2020. Ils devraient se multiplier sous l’effet de changement climatique. (cf. item 20 & suite)
CITATION DU JOUR : "Cela fait un an, et nous n'avons pas de projet de loi, pas de règlementation sur le carbone, pas d'action en justice", Sheldon Whitehouse, sénateur démocrate de Rhode Island (cf. item 1)
ALERTE DU JOUR : "Les débuts d’un déplacement tectonique des capitaux" : BlackRock, le plus gros gérant d’actifs au monde, alerte ses clients sur la nécessité d’aménager leurs portefeuilles pour faire face à la transition climatique. (cf. item 2)
IMPACTS DU JOUR : — En Colombie, de fortes pluies ont provoqué l'éboulement d'un pan de montagne sur des habitations sommaires de la localité de Dosquebradas, dans le département de Risaralda provoquant le décès de 14 personnes et 34 blessées. (cf. item 12)
— "Nous avons constaté que quelque 9.000 oiseaux d'eau manquent à l’appel par rapport à l’année précédente", explique Ardian Koçi, directeur du parc national qui protège la lagune albanaise de Divjaka, appréciée de nombreux migrateurs. Elle ne compte plus que 25.000 individus. (cf. item 13)
ANALYSE DU JOUR : Karl Eychenne, chercheur en finance, observe que si nous sommes prêts à tous les efforts, y compris financiers, pour contrer la pandémie, la crise climatique ne suscite pas la même réaction. Le principe de vitesse peut nous mettre sur la voie de l’explication de cette différence. (cf. item 14)
PLAIDOIRIE DU JOUR : Le rôle clé de l'océan en matière de régulation du climat et de biodiversité n'est pris en compte que "marginalement" dans les grands rendez-vous internationaux, regrette l'océanographe Paul Tréguer qui plaide pour une COP océan. (cf. item 15)
VISITE DU JOUR : Le prince William s'est rendu aux Emirats arabes unis, puis à l'émirat voisin de Dubaï pour une première visite axée sur l’environnement. (cf. item 16)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : La France veut privilégier les industries vertes et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais le bilan de ces dernières années va-t-il dans le bon sens ? (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Pour la 280ème fois, un sénateur exhorte l'Amérique à se "réveiller" sur le climat, AFP, 02/02/22, 22:00

Il pensait l'avoir rangée pour de bon: un peu dépité, un sénateur américain a ressorti mercredi pour la 280ème fois une grande pancarte verte avec laquelle il exhorte depuis des années l'Amérique à se "réveiller" et agir pour le climat.
Jusqu'à l'année dernière, chaque semaine quand le Sénat était en séance, Sheldon Whitehouse installait près d'un pupitre de l'hémicycle la même pancarte marquée des mots suivants en lettres capitales: "C'est l'heure de se réveiller" (Time to Wake Up), son slogan.
Il y a un an, lorsque le président Joe Biden est arrivé à la Maison Blanche avec la promesse de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, l'élu du petit Etat de Rhode Island, proche de New York, pensait avoir prononcé ce discours pour la dernière fois.
Un musée de Washington "m'a demandé s'il pouvait avoir la pancarte, apparemment c'est la pancarte la plus utilisée dans l'histoire du Sénat", a-t-il confié dans l'hémicycle mercredi. "J'étais à ça de le faire, mais quelque chose m'a fait hésiter et bon, la revoilà", a dit le sénateur.
Posant à droite de la grande affiche verte, désormais un peu cornée, il a regretté que plus d'un an après l'arrivée du dirigeant démocrate au pouvoir les Etats-Unis ne fassent "tout simplement pas de progrès" en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
"Cela fait un an, et nous n'avons pas de projet de loi, pas de règlementation sur le carbone, pas d'action en justice", a-t-il déploré.
Le grand plan social et écologique sur lequel Joe Biden comptait pour atteindre ses ambitieux objectifs climatiques a de fait été enterré en décembre par un autre sénateur démocrate, Joe Manchin, de l'Etat minier de Virginie-Occidentale.
Lors d'une conférence de presse fin janvier, le président américain s'est toutefois dit confiant de pouvoir sauver de "larges pans" de ce projet d'investissement.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pour-la-280eme-fois-un-senateur-exhorte-l-amerique-a-se-reveiller-sur-le-climat_161157>
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2- Le changement climatique va secouer les marchés financiers, Le Monde, 02/02/22, 22h19
Eric Albert (Londres, correspondance)

BlackRock, le plus gros gérant d’actifs au monde, alerte ses clients sur la nécessité d’aménager leurs portefeuilles pour faire face à la transition climatique. 
« Les débuts d’un déplacement tectonique des capitaux. » Dans une lettre envoyée jeudi 3 février, BlackRock, le plus gros gérant de fonds au monde (10 000 milliards de dollars, soit 8 800 milliards d’euros, d’encours), avertit ses clients que les marchés financiers vivent actuellement les prémices d’un profond tremblement de terre économique dû à la transition climatique. Alors que Bruxelles vient de publier la taxonomie verte qui aidera à flécher les fonds privés vers les activités favorisant la baisse des émissions de CO2, le gérant américain ne prédit pas quand les secousses auront lieu ni où, mais il prévient : les investisseurs du monde entier vont devoir s’adapter.
> Lire aussi Pour la Commission européenne, le gaz et le nucléaire peuvent accompagner la transition écologique
« Qu’on pense que la transition écologique est trop lente ou trop rapide n’est pas la question pour les investisseurs ; ce qui est certain est qu’elle a lieu, et qu’ils doivent en avoir une vision claire et l’anticiper, explique Stéphane Lapiquonne, directeur de BlackRock en Europe pour les questions de durabilité. Nous n’annonçons pas une crise, mais une transformation radicale de l’économie. On peut comparer cela à l’entrée de la Chine dans le commerce mondial ou à la révolution des nouvelles technologies. »
> Lire aussi BlackRock, gourou de la finance qui murmure à l’oreille des puissants
Cette transition ne va pas se faire sans à-coups, parfois contre-intuitifs, prévient BlackRock. Le choc énergétique actuel, avec la flambée du gaz et du pétrole, l’illustre. Le réchauffement climatique devrait pousser les investisseurs à se retirer des grandes majors du pétrole. Pourtant, les actionnaires qui y ont placé leur argent récemment peuvent se frotter les mains : en un an, le cours de Bourse de TotalEnergies a gagné 43 %, et celui d’Exxon 75 %, par exemple.
« Transition désordonnée »
« La transition est déséquilibrée, note le rapport de BlackRock qui accompagne sa lettre aux clients. Les investissements supplémentaires dans les énergies renouvelables n’ont pas compensé la baisse de [ceux réalisés] dans les carburants fossiles. Cela a contribué à la flambée des prix (…), donnant un aperçu de ce que pourrait être une transition désordonnée. »
> Lire aussi Finance durable : BlackRock attendu au tournant
Reste que ces secousses temporaires ne viendront pas arrêter la tendance de fond de la transition écologique, estime le gérant. Cela va provoquer une grande réallocation des investissements, « qui va créer et détruire des revenus financiers, modifier le prix des actifs, et changer la macroéconomie. »
Le secteur de l’énergie, actuellement sérieusement secoué, n’est que la partie la plus visible de cette transition. L’ensemble de l’économie va devoir s’adapter. « Au moins un employé sur cinquante à travers le monde va devoir changer de secteur d’ici 2050, selon le Fonds monétaire international, note le rapport. Et c’est avant même de prendre en compte ceux qui vont bouger à l’intérieur d’un même secteur. »
Le scénario de l’inflation
BlackRock reprend aussi à son compte l’idée que la transition écologique va provoquer une poussée de l’inflation, peut-être de 0,4 % par an d’ici 2030. « Et encore, ce scénario est-il celui d’une transition ordonnée. En cas de transition désordonnée, la hausse des prix sera plus forte », avertit Carole Crozat, coautrice du rapport et directrice de la recherche ESG (environnement, social, gouvernance). Cette inflation viendra du prix de la tonne de carbone : si elle est aujourd’hui essentiellement gratuite à travers le monde (elle est partiellement payante en Europe et aux Etats-Unis), il va progressivement falloir la faire payer. En juin 2021, un réseau de grandes banques centrales a estimé son prix d’ici 2030 à 160 dollars la tonne.
Pour éviter un choc trop brutal, BlackRock appelle les gouvernements à être le plus clair possible dans l’imposition de nouvelles règles. M. Lapiquonne prend l’exemple de l’industrie automobile, qui a été contrainte de basculer vers l’électrique en raison de nouvelles normes d’émissions. Le choix technologique peut être débattu, mais la direction est annoncée de longue date et permet aux investisseurs de se préparer.
> Lire aussi Au Royaume-Uni, les bornes de recharge pour voiture électrique seront obligatoires dans les nouvelles constructions dès 2022
M. Lapiquonne rappelle que le problème de la transition climatique n’est pas nécessairement financier. « L’argent est là, disponible, mais il faut la flécher. Les décisions des pouvoirs publics sont pour cela essentielles. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/02/le-changement-climatique-va-secouer-les-marches-financiers_6112077_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/02/le-changement-climatique-va-secouer-les-marches-financiers_6112077_3234.html>>
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3- La part de la France dans la lutte contre le changement climatique en question, Le Monde, 03/02/22, 03h08
Audrey Garric

Paris, du fait de sa responsabilité historique dans le réchauffement, devrait considérablement augmenter ses objectifs climatiques et son aide financière aux pays du Sud, selon le Réseau action climat. 
A la COP26 de Glasgow, Emmanuel Macron l’avait claironné face aux autres chefs d’Etat : la France, et plus largement l’Union européenne, est aujourd’hui « au rendez-vous » des engagements nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, et ainsi éviter des désastres sans précédent. Une vision battue en brèche par un rapport du Réseau action climat (RAC), publié jeudi 3 février, qui montre que la France est très loin de faire sa part juste pour lutter contre le dérèglement climatique, et qu’elle a contracté une importante dette climatique.
Avec cette étude, les ONG ont voulu remettre la question de l’équité dans l’agenda politique. Elle part d’une réalité simple : les pays développés ont le primat de la lutte contre le changement climatique, dont ils sont historiquement responsables, à l’inverse des pays en développement, qui polluent peu mais paient le plus lourd tribut du réchauffement. Ce principe, reconnu par la science et qui sert de base aux actions en justice, constitue l’une des normes des négociations climatiques. Mais l’accord de Paris sur le climat ne précise pas comment répartir les efforts entre les pays. Il les appelle seulement à expliquer en quoi leurs engagements climatiques, pris de manière volontaire, sont à la fois justes et ambitieux. Ce que la plupart d’entre eux, dont la France et l’Union européenne, n’ont pas fait.
> Lire aussi Après la COP26, le Haut Conseil pour le climat appelle la France à accélérer ses efforts et renforcer ses objectifs
Pour évaluer la part juste de la France, le Réseau action climat a mandaté un consultant, qui a suivi la méthodologie du Climate Equity Reference Project – développée par deux think tanks –, déjà appliquée aux Etats-Unis, au Canada ou à la Norvège. Le calcul intègre deux critères : la responsabilité historique de la France dans le changement climatique – elle est le 8e émetteur mondial de gaz à effet de serre en cumulé depuis 1850 – et sa capacité d’agir, c’est-à-dire sa richesse nationale – pondérée en fonction des inégalités de revenus sur le territoire.
Objectif irréaliste
Résultat : pour faire sa part juste dans la limitation du réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, la France devrait réaliser 2,6 % de l’effort mondial de réduction des émissions en 2030, alors qu’elle pèsera seulement 0,7 % de la population mondiale. Cela l’obligerait ainsi à abaisser ses émissions de 168 % d’ici à 2030 par rapport à 1990. Un objectif totalement irréaliste, puisque la réduction des émissions requise excéderait le total de ses rejets carbonés sur son territoire.
Le rapport propose alors que la France se fixe un objectif de réduction de ses émissions territoriales de 65 % d’ici à 2030. Soit bien davantage que son objectif actuel de – 40 % (qui doit bientôt être relevé puisque l’Union européenne a adopté une nouvelle cible de – 55 %). Elle s’acquitterait du reste de sa dette à l’international, notamment en soutenant les pays du Sud à hauteur de 400 milliards d’euros d’ici à 2030, pour les aider à réduire leurs émissions, à s’adapter au changement climatique et à faire face aux pertes et dommages – les dégâts irréversibles qu’il entraîne.
> Lire aussi Climat : la France n’est toujours pas dans les clous pour atteindre ses objectifs en 2030
« C’est un calcul théorique, un ordre de grandeur, pour souligner le décalage entre les grands discours et la réalité de l’action de la France. L’idée est d’avoir une boussole pour pousser le gouvernement à aller plus loin », indique Aurore Mathieu, responsable des politiques internationales au RAC, tout en étant consciente qu’« on ne peut pas demander 400 milliards d’euros ».
La France s’est engagée à mobiliser 6 milliards d’euros par an jusqu’en 2025 à destination des pays en développement. Les ONG attendent qu’elle relève cette contribution à 8 milliards par an. « Nous attendons que la moitié de ces fonds soit consacrée à l’adaptation au changement climatique, contre un tiers actuellement, et qu’au moins 35 % soient versés sous forme de dons, contre 15 % aujourd’hui », précise Fanny Petitbon, chargée de campagne climat pour Care France.
> Lire aussi Les pays riches ont marqué des progrès « décevants » en matière de financements climat
« Le gouvernement structure son action climatique pour réduire les émissions domestiques, les émissions importées, mais aussi en faisant preuve de solidarité avec les pays en développement », répond-on au ministère de la transition écologique, en citant notamment les 8,5 milliards de dollars engagés, en novembre 2021, par les pays du Nord, dont la France, pour accélérer la décarbonation de l’Afrique du Sud.
« Quelles que soient les définitions retenues de l’équité, toutes les études montrent que la contribution de la France est très insuffisante », rétorque Yann Robiou du Pont, chercheur en justice climatique pour la fondation OpenEarth, pour qui l’étude du RAC a « le mérite de proposer une méthodologie basée sur la science ». Ses travaux, publiés dans Nature Communications en 2018, avaient montré que l’objectif français de − 40 % correspond en réalité à sa « juste part » pour limiter le réchauffement à 2,6 °C, loin de 1,5 °C.
> Écouter aussi Climat : sous nos yeux, le basculement
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/03/climat-l-industrie-petrogaziere-est-responsable-de-fuites-massives-de-methane-un-puissant-gaz-a-effet-de-serre_6112230_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/03/climat-l-industrie-petrogaziere-est-responsable-de-fuites-massives-de-methane-un-puissant-gaz-a-effet-de-serre_6112230_3244.html>>
En savoir plus : 
> Étude. Climat - La France doit faire sa « part juste » dans la réduction d’émissions de gaz à effet de serre <https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2022/02/rac-equite-sousembargo.pdf>, Réseau Action Climat, février 2022
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4- L’industrie pétrogazière est responsable de fuites massives de méthane, un puissant gaz à effet de serre, Le Monde, maj le 04/02/22 à 10h22 
Audrey Garric

Des chercheurs ont identifié plus de 1 800 fuites de méthane entre 2019 et 2020 dans le monde, dont 1 200 attribuées à l’exploitation de pétrole et de gaz. 
Jusqu’à présent, les scientifiques n’avaient connaissance que d’une poignée de fuites majeures de gaz survenant sur des installations d’hydrocarbures, deux ou trois par an tout au plus. Une étude publiée jeudi 3 février dans Science révèle une tout autre réalité, bien plus inquiétante : plus de 1 800 fuites massives de méthane ont eu lieu en deux ans (2019 et 2020) dans le monde, dont 1 200 ont été attribuées à l’exploitation de pétrole et de gaz. L’impact de ces panaches est considérable pour le climat. Il est comparable à la circulation de 20 millions de véhicules pendant un an, à l’ensemble des émissions du secteur aérien ou encore aux rejets carbonés de l’Australie depuis 2005.
« L’industrie prétendait que ces événements étaient exceptionnels. On a été très surpris de découvrir que ces fuites avaient lieu tous les jours, entre 50 et 150 fois par mois en moyenne, libérant des quantités gigantesques de méthane, autour de 25 tonnes par heure », réagit Thomas Lauvaux, premier auteur de l’étude et chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.
> Lire aussi « La transition énergétique n’a réellement démarré qu’en Europe »
Une bombe climatique, car le méthane, deuxième gaz à effet de serre en matière d’abondance dans l’atmosphère, derrière le dioxyde de carbone, a un potentiel de réchauffement bien plus élevé que celui du CO2 : 82 fois plus sur un horizon de vingt ans, 29 fois plus sur cent ans. Le méthane est responsable d’un quart du réchauffement climatique depuis l’ère préindustrielle et ses émissions ont fortement augmenté ces dernières années. Plus de 60 % d’entre elles proviennent des activités humaines, principalement les combustibles fossiles, l’agriculture et les déchets.
« Fuites intentionnelles »
Pour traquer et quantifier les principales fuites de méthane, ce qu’elle appelle les « super-émetteurs » ou « ultra-émetteurs », l’équipe de recherche internationale s’est associée à l’entreprise française Kayrros, spécialiste des données satellitaires pour l’énergie et l’environnement. Ensemble, ils ont analysé des milliers d’images produites quotidiennement pendant deux ans par le satellite européen Sentinel-5P. « On voit précisément quelles sont les sources de méthane, et ce suivi est bien plus exhaustif et systématique que celui qui était jusqu’à présent réalisé à l’aide d’avions, qui ne volaient qu’une à deux fois par trimestre », précise Alexandre d’Aspremont, cofondateur et directeur scientifique de Kayrros.
« On s’est aperçu que la majorité de ces fuites ne sont pas des accidents mais intentionnelles », avertit Thomas Lauvaux. Les scientifiques ont ainsi observé que beaucoup de fuites étaient détectées sur une seule journée, puis cessaient. « Il s’agit d’opérations de maintenance : les industriels ouvrent, par exemple, un pipeline pour le vidanger et laisser s’échapper le méthane au lieu de le récupérer ou de le torcher [brûler], ce qui le transformerait en CO2, un moindre mal », précise le scientifique. Ces émissions, dans leur majorité, ne sont pas répertoriées dans les inventaires officiels des pays puisqu’elles ne sont pas déclarées par les exploitants.
> Lire aussi Réduire les émissions de méthane, un puissant levier pour limiter la crise climatique
Au total, ces fuites massives ont émis environ 8 millions de tonnes de méthane par an, représentant entre 8 % et 12 % des émissions de méthane du secteur du pétrole et du gaz. La majorité est localisée dans une poignée de pays : le Turkménistan, la Russie, les Etats-Unis, l’Iran, le Kazakhstan et l’Algérie. Au-delà du secteur pétrogazier, les satellites ont détecté des fuites provenant de l’extraction du charbon, de l’agriculture (notamment les méthaniseurs ou fosses à lisier) et de la gestion des déchets.
« On sait comment faire »
Et encore ces résultats sont-ils sous-estimés, car les satellites, capables de ne repérer que les panaches les plus massifs, n’ont pu observer les fuites au travers des nuages ou dans les hautes latitudes, ce qui a exclu ou limité la détection du méthane en Russie, dans les tropiques ou au Canada. Par ailleurs, l’analyse n’a pas pu être menée en Chine ou dans le bassin permien aux Etats-Unis.
« Agir contre ces fuites est l’une des actions les plus simples et les moins coûteuses en matière de lutte contre le réchauffement climatique, avance Alexandre d’Aspremont. Elles sont très localisées et on sait comment faire pour les colmater. Il faut améliorer les standards opérationnels de quelques opérateurs, et les régulations mises en place dans les Etats. »
En prenant en compte les coûts sociétaux liés aux impacts sur le climat et la qualité de l’air ainsi que le prix du gaz perdu, l’étude montre que limiter les fuites serait synonyme de milliards de dollars d’économies nettes pour les pays qui en sont responsables – autour de 6 milliards pour le Turkménistan (soit 5,2 milliards d’euros), 4 milliards pour la Russie ou encore 1,6 milliard pour les Etats-Unis.
En novembre 2021, à la conférence mondiale sur le climat (COP26) de Glasgow, plus de cent Etats, dont la France, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, le Canada ou l’Irak, se sont engagés à réduire les émissions mondiales de méthane d’au moins 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Il s’agit du premier engagement international en la matière. Les pays signataires couvrent près de la moitié des émissions mondiales de méthane et 70 % du PIB mondial. En revanche, la Chine, la Russie et l’Inde, qui pèsent pour un tiers des émissions, n’ont pas rejoint l’alliance. S’il était respecté, ce pacte permettrait d’éviter 0,2 °C de réchauffement d’ici à 2050.
> Lire aussi A la COP26, plus de 100 pays s’engagent à réduire drastiquement leurs émissions de méthane
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/03/climat-l-industrie-petrogaziere-est-responsable-de-fuites-massives-de-methane-un-puissant-gaz-a-effet-de-serre_6112230_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/03/climat-l-industrie-petrogaziere-est-responsable-de-fuites-massives-de-methane-un-puissant-gaz-a-effet-de-serre_6112230_3244.html>>
En savoir plus : 
> Global assessment of oil and gas methane ultra-emitters <https://www.science.org/doi/10.1126/science.abj4351>, Science, 3 Feb 2022
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5- Réunion : le cyclone Batsirai s'éloigne et laisse un bateau échoué sur la côte, AFP, 04/02/22, 13:00
Madhia Benhamla avec Emmanuelle Trecolle à Paris

Après près de deux jours de pluies diluviennes et de vent, le cyclone Batsirai s'est éloigné des côtes de la Réunion où s'est échoué dans la nuit de jeudi à vendredi un pétrolier, naviguant à vide et dont l'équipage a été sauvé.
"Le cyclone Batsirai s'éloigne de la Réunion, cela nous a permis de sortir dès la fin de nuit de la zone d'influence directe du cyclone", qui se situe actuellement "à environ 300 km" de l'île, a annoncé Emmanuel Cloppet, directeur régional de Météo-France, lors d'un point presse en milieu de journée, heure locale.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une trentaine de sauveteurs ont secouru les 11 marins, Indiens et de Bangladais, du navire Tresta Star qui s'était échoué au sud de l'île. 
Cette opération "périlleuse, très technique et inédite" de sauvetage s'est effectuée "dans des conditions météorologiques très défavorables (houle, vents et pluies extrêmes) et sur une zone d'intervention particulièrement difficile (plateau friable de la coulée de lave 2007)", a précisé la préfecture.
Une fois sur terre, les 11 marins ont dû franchir, sur 2 km, les arêtes acérées d'une coulée volcanique solidifiée. 
Jeudi soir, "c'était le pire que j'aie connu en mer", a raconté à l'AFP Mamun Muntasir, le capitaine du Tresta Star. "Nous avons vraiment eu très peur".
La préfecture a précisé que le Tresta Star, un pétrolier de type souteur, ne transportait pas de marchandise et contenait moins de 8 m3 de gazole de propulsion (léger et volatile). La "majorité" de ce carburant "devrait se disperser sans risque majeur pour l'environnement", a-t-elle assuré.
En difficulté dans une forte houle et soumis à des vents de force 10, autour de 100 km/h, le pétrolier n'a pas pu être remorqué et s'est échoué.
Le navire "était sans doute à la dérive depuis plusieurs jours. Mais il n'est rentré dans notre ZEE (Zone économique exclusive) qu'hier (jeudi) matin", a pour sa part souligné le ministère des Outre-mer.
- Alerte rouge levée -
L'île avait été placée en alerte rouge cyclonique mercredi à 19h00 locales, imposant aux habitants de se barricader. 
L'alerte a été levée vendredi par le préfet qui l'a remplacée par une "phase de sauvegarde" qui prépare un retour progressif à la normale dans une période "dangereuse" où les déplacement restent "fortement déconseillés" . 
"La prudence reste de mise", a insisté le préfet Jacques Billant vendredi.
"Les conditions météorologiques restent très mauvaises sur le département" qui continuera à connaître de fortes pluies et des vents faiblissant "très graduellement", a prévenu M. Cloppet.
Dix cours d'eau sont placés en vigilance jaune vendredi et un en vigilance orange.
Les accès aux cirques de Salazie et de Cilaos sont toujours fermés vendredi, tout comme la route du littoral qui relie la capitale administrative Saint-Denis au Port et aux villes de l'ouest, fortement peuplées. 
De nombreuses routes sont bloquées par des troncs d'arbres et la direction des routes recommande la plus grande prudence aux automobilistes car les chaussées jonchées de feuilles sont "très glissantes".
Par contre, le principal aéroport de l'île, Roland-Garros, a rouvert et les vols repris, a annoncé le préfet.
Depuis 24 heures, 144.000 incidents ont été dénombrés par EDF. Dans la matinée "72.300 foyers restent encore privés d'électricité", selon M. Billant.
Le préfet a demandé aux 860.000 habitants de l'île de rester vigilants face aux lignes électriques tombées au sol, précisant que vendredi matin un habitant de la Possession a été "électrisé" et hospitalisé, après avoir voulu "dégager les branches d'un arbre au sol".
Le préfet avait comptabilisé 12 blessés durant la nuit de mercredi à jeudi et recensait vendredi midi 60 interventions directement liées au cyclone "pour des événements de faible envergure". 
En fin de semaine, Batsirai devrait toucher les côtes est de Madagascar et notamment la région de Mahanoro, prévoit Météo-France.
<https://www.franceguyane.fr/actualite/france/reunion-le-cyclone-batsirai-s-eloigne-et-laisse-un-bateau-echoue-sur-la-cote-495511.php>
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6- Record de chaleur et feux de forêts en Amazonie colombienne, AFP, 05/02/22, 03:00

Janvier 2022 a été le mois le plus chaud pour l'Amazonie colombienne au cours de la dernière décennie, entraînant une multiplication des feux de forêt dans cette région du sud-est de la Colombie, avec un très probable impact sur la qualité de l'air jusque dans la capitale Bogota.
Selon un rapport du ministère de l'Environnement auquel l'AFP a eu accès vendredi, le mois de janvier a enregistré la "valeur la plus élevée de points chauds au cours des dix dernières années" dans l'Amazonie colombienne.
Le phénomène se produit, ajoute le ministère, lorsque le pays traverse une saison de faibles précipitations. Elle est due aux "activités anthropiques", c'est-à-dire aux activités humaines, dont "la plus importante est associée aux fronts de déforestation", ajoute le rapport.
Au moins 80% de ces "points chauds" sont des feux de forêt, a expliqué à l'AFP un porte-parole du ministère.
Fin janvier, le ministère a recensé plus de 3.300 "points chauds" dans les six départements qui composent l'Amazonie colombienne, dont 1.300 dans la seule région du Guaviare.
Selon des témoignages recueillis par l'AFP en octobre dans cette région, paysans et propriétaires terriens profitent de la saison sèche, de janvier à avril, pour brûler les arbres coupés, planter à la place des plants de coca ou y laisser paître le bétail.
Sont notamment menacés le parc national de la Serrania del Chiribiquete, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tout comme la réserve naturelle nationale de Nukak, un vaste territoire de jungle habité par ces derniers indigènes nomades de Colombie.
La Fondation pour la conservation et le développement durable (FCDS), qui tient son propre décompte et survole régulièrement les zones concernées, a enregistré au moins 938 feux de forêt, le chiffre le plus élevé pour un mois de janvier depuis 2012.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux par cette ONG, spécialisée dans le suivi de la déforestation, montrent d'épais nuages de fumée et des flammes s'élevant de la jungle de Guaviare.
Selon le système de surveillance planétaire des feux de Global Forest Watch, ce sont 2.363 alertes incendie qui sont signalées en Amazonie colombienne au 4 février, depuis début janvier.
- Nuages sur Bogota -
D'après la FCDS, une couche de nuages blancs/gris observée ces dernières dans le ciel de Bogota est la conséquence de ces incendies, et le phénomène devrait s'intensifier dans les prochaines heures.
"Des milliers d'hectares de jungle amazonienne, coupés ces derniers mois, sont en feu aujourd'hui. Ces incendies massifs se ressentent à présent jusqu'à Bogota", a alerté sur Twitter le directeur de la FCDS, Rodrigo Botero.
"Les acteurs de la déforestation profitent de la saison sèche pour brûler la forêt et défricher" la jungle. La qualité de l'air, avec cette addition de particules (...) doit être considérée de toute urgence comme une alerte de santé publique", s'est alarmé M. Botero.
"J'insiste: des centaines de panaches de fumée émettant des particules atteignent les villes. Il y a des décisions de santé publique à prendre rapidement. Que disent les indicateurs de l'air à Bogota?", a-t-il renchéri, toujours sur Twitter.
De son côté, la maire de Bogota Claudia Lopez a fustigé sur le même réseau social "l'incapacité" du gouvernement "à contrôler le territoire et à garantir la sécurité, ce qui nous affecte toujours à Bogota. Quand ce ne sont pas des massacres et des déplacements forcés, ce sont des incendies criminels (...) qui, en raison de la direction du vent, finissent par arriver et par détériorer la qualité de l'air" dans la capitale, à presque 500 km de là.
À Medellin, deuxième ville la plus peuplée du pays, la mairie a alerté sur une détérioration de la qualité de l'air à un niveau "nuisible à la santé" des enfants et des personnes âgées.
L'ambassade de Norvège dans le pays s'est elle aussi dite "préoccupée par les incendies dans les départements de Guaviare, Caqueta et Meta", qui "causent des pertes incalculables et mettent en danger les communautés qui habitent et dépendent de ces forêts".
Selon les données du gouvernement colombien, la déforestation a explosé ces dernières années dans la partie amazonienne du pays, conséquence notamment de l'accord de paix historique signé en 2016 avec la guérilla marxiste des FARC, qui a alors abandonné de vastes pans de territoires sous son contrôle. D'autres groupes armés en ont depuis lors pris le contrôle, profitant également de l'absence et de l'inaction de l'Etat dans ces zones isolées.
La déforestation a pour but l'élevage extensif de bétail, l'exploitation illégale de minerais, et la culture de la coca pour la production de drogues
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/record-de-chaleur-et-feux-de-forets-en-amazonie-colombienne_2167506.html>
Sur le même sujet :
> Colombie : des feux en Amazonie mettent la capitale sous "alerte environnementale" <https://www.lefigaro.fr/flash-actu/colombie-des-feux-en-amazonie-mettent-la-capitale-sous-alerte-environnementale-20220206>, AFP, 06/02/22, 03:00
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7- Madagascar : le cyclone Batsirai fait 10 morts et des dizaines de milliers de déplacés, AFP, 06/02/22, 22:00
Adele Dhayer

Le cyclone tropical Batsirai a fait au moins dix morts à Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, et contraint près de 50.000 personnes à quitter leur foyer face aux risques d'inondations, selon les autorités.
Batsirai s'est affaibli pendant la nuit, après avoir en partie ravagé l'île, l'un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.
Un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes à Madagascar, Paolo Emilio Raholinarivo, a indiqué à l'AFP qu'au moins 10 personnes avaient péri et près de 48.000 été déplacées par les intempéries, selon un bilan provisoire.
Selon Météo-Madagascar, Batsirai devrait "ressortir en mer dans le canal de Mozambique au niveau de la partie Nord d’Atsimo Andrefana dans l’après-midi (de dimanche) ou la nuit prochaine", après avoir causé des inondations à travers le pays, détruit des bâtiments et arraché des arbres.
Batsirai avait touché terre samedi soir sous la forme d'un "cyclone tropical intense", avec des vents de 165 km/h, selon Faly Aritiana Fabien, du Bureau national de gestion des risques.
Dimanche, le cyclone s'était nettement affaibli, avec des vents de 80 km/h en moyenne et des rafales à 110 km/h - nettement moins que les pointes à 235 km/h enregistrées samedi soir, selon Météo-Madagascar.
Les habitants s'étaient préparés à faire face avec les moyens dont ils disposent, se réfugiant dans des bâtiments en dur ou lestant leurs toits avec des sacs de sables.
- Cimetière balayé par les vagues - 
Dans la ville de Mahanoro (est), surplombant la mer, Marie Viviane Rasoanandrasana, assise à même le sol, déplorait dimanche les dégâts causés par le cyclone dans le cimetière municipal où reposent son mari, son beau-père et sa fille. 
Les vagues ont emporté une partie du cimetière, déterrant à leurs passages plusieurs corps, dont ceux de sa famille.
"Nous sommes tristes (...) Nous avons déjà eu des dégâts à la maison à cause du cyclone. Maintenant ça !", a déploré cette veuve de 54 ans. "Il y a quelques jours la mer était loin, mais ce matin on m'a dit qu'elle avait emporté une partie du cimetière.
"La vie quotidienne est déjà très dure", a-t-elle poursuivi, avant d'expliquer que les dépouilles seraient placées dans des tombes temporaires jusqu'à ce que sa famille réunisse assez d'argent pour des "sépultures correctes".
A Mananjary, épicentre du cyclone lorsqu'il a frappé l'île, les habitants contemplent leur ville ravagée. "Mananjary est complètement détruite. Où que vous alliez, tout est détruit", a constaté Faby, un habitant.
Un autre homme, Fana, estime que "près de 95% de la ville a été détruite. Nous supplions le gouvernement de venir nous aider dès que possible".
Dans les terres, à Antsirabe (365 km au nord-ouest de Mananjary), le vent a fait tomber de grands arbres du parc public de la ville.
- Réchauffement climatique -
Lorsque la tempête Ana avait frappé Madagascar fin janvier, près d'une soixantaine de personnes avaient péri, essentiellement dans la capitale Antananarivo. Des dizaines d'autres personnes avaient été tuées au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe, également touchés par Ana.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a dit craindre "une crise majeure" dans l'ancienne colonie française.
Sur l'île française de la Réunion, au large de laquelle Batsirai est passé il y a trois jours, près de 10.000 personnes restaient sans électricité dimanche soir, selon le gestionnaire du réseau électrique Enedis. Le cyclone y a fait 12 blessés, et jusqu'à 145.000 personnes au total avaient été privées d'électricité.
Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l'océan Indien, d'est en ouest, faisait souvent des victimes et causant d'importants dommages, à Madagascar et ailleurs.
En 2018, le pays avait déjà subi deux tempêtes meurtrières à la suite: le cyclone Ava avait tué 51 personnes en janvier, et son compère Eliakim avait fait 20 morts deux mois plus tard. Et en 2017, le cyclone Enawo avait fait au moins 78 morts.
Le réchauffement climatique provoque déjà des tempêtes tropicales et des inondations plus intenses, l'atmosphère étant plus humide et la saison des pluies perturbée - le sud de Madagascar subissait jusqu'ici la pire sécheresse depuis plusieurs décennies.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré dimanche, à un sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, en Ethiopie, que le continent subissait "les pires conséquences de phénomènes associés au réchauffement climatique, comme les sécheresses, les inondations et les cyclones".
"Bien que n'étant pas responsables du changement climatique, ce sont les Africains qui sont les premiers touchés et en paient le prix", a-t-il ajouté.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/madagascar-le-cyclone-batsirai-fait-6-morts-des-dizaines-de-milliers-de-deplaces_161218>
Sur le même sujet : 
> A Madagascar, des dizaines de milliers de sinistrés après le passage du cyclone Batsirai <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/07/a-madagascar-des-dizaines-de-milliers-de-sinistres-apres-le-passage-du-cyclone-batsirai_6112589_3244.html>, Le Monde, 07/02/22, 10h33
> A Madagascar, le bilan du cyclone Batsirai passe à au moins vingt morts <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/02/07/le-cyclone-batsirai-fait-vingt-morts-a-madagascar_6112705_3212.html>, Le Monde avec AFP, 07/02/22, 19h18
> Cyclone à Madagascar : 21 morts, rizières détruites, crise humanitaire redoutée <https://www.lepoint.fr/monde/cyclone-a-madagascar-20-morts-rizieres-detruites-crise-humanitaire-redoutee-07-02-2022-2463742_24.php>, AFP, 07/02/22, 21:00
> A Madagascar, le bilan officiel du cyclone Batsirai passe à au moins 92 morts <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/02/09/a-madagascar-le-bilan-officiel-du-cyclone-batsirai-passe-a-au-moins-quatre-vingts-morts_6112995_3212.html>, Le Monde avec AFP, 09/02/22, 17h55 
> Madagascar/cyclone Batsirai : les secours et recherches avancent, 94 morts <https://information.tv5monde.com/info/madagascarcyclone-batsirai-les-secours-et-recherches-avancent-94-morts-444332>, AFP, 10/02/22, 23:00
> Cyclone à Madagascar : 120 morts et des récoltes compromises, AFP, 11/02/22, 20:00
Le bilan des morts à Madagascar, après le passage du cyclone Batsirai, s'est alourdi à 120 vendredi soir, près d'une semaine après sa traversée de l'île de l'océan Indien.
Une grande majorité de ces morts ont été recensés dans le seul district d'Ikongo (est), selon le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). 
Près de 125.000 personnes ont été sinistrées par les pluies diluviennes et les rafales de vent jusqu'à 165 km/h qui ont frappé d'abord la côte orientale dans la nuit du 5 au 6 février, avant de se déplacer dans les terres, faisant déborder les cours d'eau dans les rizières, ce qui a détruit les récoltes.
Madagascar, un des pays les plus pauvres de la planète, avait déjà été frappé fin janvier par la tempête tropicale Ana (55 morts) et une vaste zone dans le sud se débat depuis des mois avec une sécheresse qui engendre malnutrition aiguë et poches de famine.
Batsirai a quitté l'île lundi et les secours ont désormais réussi à atteindre la quasi totalité des zones sinistrées. 
La principale inquiétude concerne l'accès à l'eau potable : les organisations humanitaires craignent la propagation de maladies diarrhéiques liées à la consommation d'eau polluée, pouvant mener aussi à une résurgence de la malaria, selon un responsable de l'Unicef. 
Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui intervient notamment dans les secteurs côtiers de Mananjary, épicentre des dégâts, et Manakara, quelque 150 km plus au sud, a déjà fourni plus de 10.000 repas chauds aux sinistrés, a annoncé l'agence onusienne dans un communiqué.
"Nous travaillons nuit et jour pour que la nourriture et les produits de première nécessité parviennent à ceux dont la vie a été bouleversée par le cyclone", dit Pasqualina Disirio, sa directrice dans le pays.
"Nous constatons de graves dégâts, notamment la destruction du riz qui devait être récolté dans seulement quelques semaines. Les cultures de rente comme le girofle, le café et le poivre ont aussi été touchées" dans ces régions dont les principaux revenus sont agricoles, a-t-elle détaillé.
Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l'océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s'étend de novembre à avril.
<https://information.tv5monde.com/afrique/cyclone-madagascar-120-morts-et-des-recoltes-compromises-444384>
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8- Crise climatique : un rapport pointe l'insuffisance des efforts des grandes entreprises pour atteindre la neutralité carbone, France info, 07/02/22, 17:37

L'étude, menée par un groupe de réflexion allemand, rappelle que l'on comptait en janvier 2022 plus de 3 000 entreprises engagées à atteindre la neutralité carbone. Mais dans les faits, ces objectifs seront difficiles à atteindre, selon le New climate institute. 
Comme les Etats, de nombreuses multinationales se sont engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, afin de faire leur part dans la lutte contre le réchauffement climatique. Sous la pression de leurs investisseurs, nombre d'entre elles ont promis d'atteindre la neutralité carbone - d'ici 2030, 2040 ou 2050 selon les cas-. Or, selon une étude (lien en anglais) publiée lundi 7 février par le New Climate Institute, et portant sur 25 grandes entreprises - parmi lesquelles Amazon, Ikea, Apple, Nestlé ou encore Unilever -, ces promesses ne se traduisent pas en actions. Selon ces travaux, les multinationales étudiées s'orientent vers une baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% et non de 100%, comme prévu dans leurs engagements, résume The Guardian. 
D'ici 2030, ces entreprises devraient avoir réduit leurs émissions de 23%, soit une ambition quasiment réduite de moitié par rapport aux promesses, poursuit le quotidien britannique. 
L'étude rappelle par ailleurs que plus de 3 000 entreprises étaient engagées, en janvier 2022, à atteindre la neutralité carbone, soit le double de l'année précédente. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/crise-climatique-un-rapport-pointe-l-insuffisance-des-efforts-des-grandes-entreprises-pour-atteindre-la-neutralite-carbone_4948119.html>
Sur le même sujet :
> World’s biggest firms failing over net-zero claims, research suggests <https://www.theguardian.com/environment/2022/feb/06/amazon-ikea-nestle-biggest-carbon-net-zero-claims>, The Guardian,  6 Feb 2022, 23.01
En savoir plus :
> Corporate Climate Responsibility Monitor <https://carbonmarketwatch.org/publications/ccrm_2022/>, Carbon Market Watch, 7 Feb 2022
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9- –168 % en 2030 : c'est l’objectif climatique que devrait se fixer la France pour faire sa juste part, Novethic, 07/02/22
Concepcion Alvarez

Pour respecter l’Accord de Paris et limiter le réchauffement à 1,5°C, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre mondiales de 45% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990. Mais cet objectif ne dit pas qui doit faire quoi. Or, si l'on prend en compte la juste part de chaque État, sa responsabilité historique dans le changement climatique et sa capacité d'action, il apparaît que nos objectifs climatiques devraient être nettement revus à la hausse.
C’est une étude inédite que révèle le Réseau Action Climat. La fédération d’associations s’est interrogée sur la "juste part" de la France dans la lutte contre le changement climatique. Il s’agit de prendre en compte sa responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre mais aussi sa capacité d’action en fonction de sa richesse nationale. Or, la France est le 8e pays au monde ayant le plus contribué au changement climatique depuis 1850 et c'est le 5e État le plus riche. De ce fait, pour faire sa "juste part", la France devrait réaliser 2,6 % de l’effort mondial de réduction des émissions en 2030 et revoir totalement sa contribution climatique actuelle. 
Alors que l’Hexagone prévoit de réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030, les calculs du RAC, qui s’appuie sur la méthodologie du Climate Equity Reference Project, montrent qu’en réalité, la France devrait afficher un objectif de -168 % à l’horizon 2030 ! Cela représente environ 850 millions de tonnes de CO2. Cela semble impossible à réaliser sur le seul plan domestique puisque la France devrait émettre entre 310 et 470 millions de tonnes en 2030. Le rapport propose donc que le pays se fixe un objectif plus réaliste de -65 % d’ici à 2030 (et plus ambitieux que celui de l’UE qui est de -55%) et qu’elle soutienne l’action climatique dans les pays du Sud à hauteur de 400 milliards d'euros d’ici 2030 pour combler l'écart.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/168-voici-quel-devrait-etre-l-objectif-climatique-de-la-france-en-2030-si-elle-faisait-sa-juste-part-150550.html>
En savoir plus :
> Étude en ligne. La part juste de la France dans la lutte contre les changements climatiques <https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2022/02/2022-02-02-rapport_equite_vf.pdf>, Réseau Action Climat, janvier 2022
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10- Le changement climatique menace le mur d'Hadrien, célèbre frontière entre l'Ecosse et l'Angleterre, AFP, 08/02/22, 10:00
Paul Barker with Charles Onians in London

Mille neuf cents ans après sa construction pour empêcher l'invasion de hordes barbares, le mur d'Hadrien, dans le nord de l'Angleterre, affronte un nouvel ennemi : le changement climatique, qui menace ses trésors archéologiques romains.
Des milliers de soldats et leurs familles vivaient le long de ce mur de pierres de 118 kilomètres, qui traverse l'Angleterre de la côte ouest à la côte est, marquant la limite de l'empire romain et formant le plus grand ensemble archéologique romain de Grande-Bretagne.
Ils ont laissé derrière eux des constructions en bois, mais aussi des objets témoignant de leur quotidien, qui permettent aux archéologues de reconstituer la vie des Romains dans cette région balayée par les vents.
Parmi ces vestiges, le fort de Vindolanda, situé à environ 53 kilomètres à l'ouest de la colonie romaine de Pons Aelius, aujourd'hui Newcastle.
"Beaucoup de paysages du mur d'Hadrien sont préservés sous des tourbières et des marais - un sol très humide, qui a protégé l'archéologie pendant près de deux millénaires", explique à l'AFP Andrew Birley, responsable des fouilles et directeur général du Vindolanda Trust.
Mais cet écosystème est affecté par le réchauffement climatique. Le sol se réchauffe plus rapidement que l'air, durcissant un terrain précédemment humide et laissant entrer l'oxygène à travers les fissures.
"Lorsque l'oxygène pénètre là-dedans, des choses vraiment délicates, qui sont faites de cuir, de textile, des objets en bois, se cassent, se décomposent et sont perdues à jamais", décrit M. Birley.
- Menace sur des trésors -
Au fil des ans, des structures en pierre et en bois, des chaussures et vêtements en cuir, des outils, des armes et même des tablettes en bois manuscrites, ont émergé des abords du mur, permettant de mieux connaître la vie à l'époque romaine. 
Seul un quart environ du site de Vindolanda a été fouillé, et le fort n'est que l'un des 14 présents le long du mur d'Hadrien, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987 et prisé des amateurs d'archéologie. 
"Toutes ces constructions, tout ce terrain derrière moi était sous terre. Il y a 50 ans, tout cela se trouvait sous le champ d'un fermier", explique M. Birley.
"Moins d'1% du mur d'Hadrien a été exploré par des archéologues", souligne-t-il.
Derrière lui, des dizaines de chaussures romaines dont les propriétaires étaient de tous âges, genres et couches sociales sont exposées, constituant seulement un petit échantillon des quelque 5.500 articles en cuir trouvés sur le site.
Grâce au sol tourbeux, de nombreux objets ont été conservés jusque dans leurs moindres détails. "Ils ont complètement changé notre perception de l'Empire romain, de l'armée romaine", a-t-il déclaré, expliquant que loin d'être "un domaine réservé aux hommes", il y avait en réalité "un grand nombre de femmes et d'enfants courant partout".
"Sans ces artefacts, nous n'aurions pas eu ces informations et c'est le genre de choses qui sont menacées à cause du changement climatique", insiste-t-il.
Des événements sont organisés toute l'année pour marquer les 1.900 ans depuis le début de la construction du mur. 
Cet anniversaire est pour M. Birley l'occasion de réfléchir à la manière de s'assurer que le mur et ses trésors seront toujours là dans 1.900 ans. 
"L'armée romaine s'est lancée dans l'une des constructions les plus massives de tout l'empire", pour concevoir cette "barrière au cœur du pays", a rappelé M. Birley. 
Maintenant, les archéologues affrontent le défi du le changement climatique, et avec lui une foule de questions : "Pouvons-nous découvrir ce qui arrive à ces sites ? Pouvons-nous intervenir pour protéger ces sites ? Et pouvons-nous sauver des choses avant qu'elles ne disparaissent à jamais ?
<https://www.la-croix.com/Le-changement-climatique-menace-mur-Hadrien-celebre-frontiere-entre-Ecosse-Angleterre-2022-02-08-1301199134>
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11- Ikea, Amazon, Carrefour… les promesses de neutralité carbone des grandes entreprises sont un véritable échec, Novethic, 08/02/22

Le NewClimate Institute a passé au crible les engagements de neutralité carbone de 25 grandes entreprises comme Carrefour, Apple ou encore Unilever. Il conclut que leurs engagements ne permettent de réduire que de 40 % leurs émissions au lieu de 100 %. Un décalage de taille entre leurs promesses et l'impact réel de leurs efforts. Les chercheurs appellent les gouvernements à encadrer ces engagements climatiques.
C’est une étude qui remet en cause les objectifs de neutralité carbone des grandes entreprises. Selon un nouveau rapport, publié par NewClimate Institute avec le soutien de l’ONG Carbon Market Watch, 25 des plus grandes entreprises du monde ayant pris des engagements de neutralité carbone n'atteindront qu’une réduction moyenne de 40 % de leurs émissions par rapport à 2019. Parmi elles, les grandes promesses climatiques de Nestlé, Saint Gobain, Carrefour ou encore Unilever ont été classées comme ayant une très faible intégrité.
"Nous avons cherché à découvrir autant de bonnes pratiques reproductibles que possible, mais nous avons été franchement surpris et déçus de l'intégrité globale des affirmations des entreprises", a déclaré Thomas Day du NewClimate Institute, auteur principal de l'étude. "Alors que la pression sur les entreprises pour qu'elles agissent contre le changement climatique augmente, leurs affirmations ambitieuses manquent trop souvent de substance réelle, ce qui peut induire en erreur à la fois les consommateurs et les régulateurs qui sont essentiels pour guider leur orientation stratégique. Même les entreprises qui s'en sortent relativement bien exagèrent leurs actions", note-t-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/ikea-amazon-carrefour-les-promesses-de-neutralite-carbone-des-grandes-entreprises-sont-un-veritable-echec-150560.html>
En savoir plus :
> Corporate Climate Responsibility Monitor 2022 - Assessing the transparency and integrity of companies’ emission reduction and net-zero targets <https://newclimate.org/2022/02/07/corporate-climate-responsibility-monitor-2022/>, NewClimate Institute, 07 February 2020
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12- Colombie : au moins 14 morts dans un glissement de terrain, AFP & Reuters, 09/02/22, 05:00

Au moins 14 personnes ont été tuées mardi et des dizaines ont été blessées dans un glissement de terrain dans une localité du centre-ouest de la Colombie, selon un dernier bilan officiel.
De fortes pluies ont provoqué à l'aube l'éboulement d'un pan de montagne sur des habitations sommaires de la localité de Dosquebradas, dans le département de Risaralda.
"Nous avons compté 14 personnes décédées et 34 blessées dans ce glissement de terrain", a déclaré un responsable local, Carlos Maya.
Les secouristes de l'Unité nationale pour la gestion des risques de catastrophes avaient fait état en début d'après-midi sur Twitter d'un bilan de 11 morts et 35 blessés.
Ils sont épaulés par une centaine de militaires, a indiqué le colonel Raul Arevalo.
"Il y a eu un bruit effrayant, comme une forte détonation. Nous sommes sortis et avons vu le pan de montagne qui avait enseveli des maisons", a raconté à l'AFP Dubernei Hernandez, un chauffeur de taxi de 42 ans, voisin du lieu de la catastrophe.
"Je me suis rendu sur place et c'était un désastre, des personnes étaient piégées" sous la terre, a expliqué l'habitant qui dit avoir participé aux premiers secours.
Des images aériennes prises par l'AFP montrent les sauveteurs encore à la recherche de corps qui pourraient être ensevelis sous la boue, et les débris de maisons aux toits de tôle pulvérisées.
Les secours ont dit craindre de possibles nouveaux glissements de terrain, et plusieurs familles ont été évacuées par précaution.
"Nous sommes en ce moment en train de gérer tout le périmètre d'évacuation parce que nous détectons encore une instabilité du terrain", a déclaré sur une radio locale un responsable du département, Alvaro Arias.
<https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2KE0O0/colombie-au-moins-14-morts-apres-un-glissement-de-terrain.html>
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13- En Albanie, le changement climatique rogne les ailes des oiseaux, AFP, 09/02/22, 13:00
Briseida Mema

Changement climatique, surpêche ou urbanisation, les oiseaux migrateurs sont perturbés et des milliers d'entre eux manquent à l'appel dans la lagune albanaise de Divjaka, spectaculaire étendue de marais et d'îlots sur l'Adriatique où les volatiles ont coutume de passer l'hiver.
Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme après avoir mené récemment des comptages dans cette région séparée de la mer par une bande de sable, dans le cadre d'un programme mondial destiné à mieux connaître les populations. 
"Nous avons constaté que quelque 9.000 oiseaux d'eau manquent à l’appel par rapport à l’année précédente", explique à l'AFP Ardian Koçi, directeur du parc national qui protège la lagune appréciée de nombreux migrateurs. Elle ne compte plus que 25.000 individus.
"Les raisons sont multiples, mais avant tout, c'est le réchauffement climatique qui a bouleversé la migration et les saisons de reproduction", ajoute ce spécialiste de biodiversité. 
Nexhip Hysolokaj, autre expert, souligne qu'il s'agit d'une tendance de fond. "Depuis déjà trois ans, nous constatons une diminution du nombre d'oiseaux migrateurs en Albanie due au changement climatique".
Une étude plus approfondie est nécessaire pour connaître les raisons précises des modifications des trajectoires et comportements des diverses espèces. Mais les experts constatent que certains migrateurs n'ont plus besoin de passer l'hiver au chaud dans le petit pays des Balkans.
- Aéroport -
"S'il ne fait pas trop froid, qu'il n'y a pas des températures extrêmes en Europe du Nord, ils préfèrent ne pas bouger ou migrer sur des distances plus courtes", dit à l'AFP Mirjan Topi, auteur du premier guide des oiseaux d'Albanie. Par exemple "ils peuvent s'arrêter pour passer l'hiver au Monténégro voisin pour ne pas venir jusqu'en Albanie".
Parmi les quasi disparus l'hiver en Albanie, les oies cendrées, les oies rieuses ou les oies naines.
La lagune de Djvijaka est réputée pour ses gracieux flamants roses et ses pélicans frisés ainsi nommés à cause des plumes qui leur donnent l'air de porter une perruque. 
Ils y sont aussi moins nombreux ces jours-ci et les cycles de reproduction sont perturbés par le changement climatique. "La saison de reproduction des pélicans semble avoir du retard par rapport à l'année passée", dit à l'AFP Sajmir Hoxha, expert en Albanie de l'ONG française Noe conservation.
La pêche illégale qui épuise les stocks de poissons, les activités humaines et l'urbanisation sauvage qui menacent les écosystèmes expliquent aussi le recul des populations.
Et la situation ne devrait pas s'améliorer avec un projet controversé de construction d'aéroport dans la région protégée de Vjosa-Narta, plus au sud, destiné à développer le tourisme mais décrié par les écologistes. Ce projet à plus de 100 millions d'euros confié à un consortium turco-suisse "affecterait directement la vie sauvage et représenterait une menace pour les espèces qui s'y reproduisent, y hivernent ou s'y s'arrêtent en route pour Divjaka", estime Mirjan Topi.
<https://information.tv5monde.com/info/en-albanie-le-changement-climatique-rogne-les-ailes-des-oiseaux-444049>
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14- Tribune. Karl Eychenne : « La crise climatique serait un accident au ralenti », Le Monde, 10/02/22, 05h30 
Par Karl Eychenne, Chercheur au service de recherche d’une société de gestion d’actifs

Le chercheur en finance observe, dans une tribune au « Monde », que si nous sommes prêts à tous les efforts, y compris financiers, pour contrer la pandémie, un choc environnemental équivalent, mais dilué dans le temps, ne suscite pas la même réaction.
Tribune. Il y a l’accident, qui vous prend de vitesse, et ne vous laisse pas d’autre choix que de réagir : la crise sanitaire. Et puis il y a ce que l’on pourrait désigner par un barbarisme, « l’accilent », qui se déroule sous vos yeux et vous laisse le temps d’admirer le spectacle : la crise climatique. On ne peut pas comprendre la passivité pantouflarde des décideurs face à la catastrophe climatique si on en reste à des considérations morales, économiques, ou émotionnelles. En revanche, le principe de vitesse peut nous mettre sur la voie.
« Faites une expérience, installez-vous confortablement, fermez les yeux et imaginez un accident : vous allez en décomposer tous les mouvements, l’inspecter mentalement de différents points de vue, de différents angles et surtout à des diverses vitesses. Paradoxalement, le choc le plus violent, le plus meurtrier, vous paraîtra alors aussi doux qu’une succession de caresses… » (France Culture, 18 août 2021). Paul Virilio, penseur protéiforme du monde contemporain, est un des rares à avoir perçu bien avant les autres tous les écueils possibles d’un monde qui va plus vite, plus loin, et finalement peut être un peu plus mal.
> Lire aussi Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après »
Et si le seul problème de l’accident climatique n’était donc pas sa violence, mais sa vitesse ? La crise climatique serait une forme d’accident au ralenti. Un accident qui a déjà commencé depuis longtemps, mais qui avance lentement. A l’opposé, l’accident Covid n’est vécu comme une catastrophe que parce qu’il se produit à grande vitesse.
Un même effroi
Comment faire alors pour nous sortir de notre torpeur climatique ? Hélas, tant que les cyclones se produiront ponctuellement ou que les températures monteront imperceptiblement, il est fort probable que nous nous contenterons d’empiler les COP.
Il nous faudrait donc attendre que la catastrophe climatique accélère pour réagir ? Il nous faut espérer autre chose, un miracle, une forme de « pensée du tremblement » (Edouard Glissant, conférence du 30 mai 2008) climatique, qui fédère sans le dire, qui n’a pas besoin de vaincre pour convaincre.
> Lire aussi Bruno Latour : « Le Covid-19 offre un cas vraiment admirable et douloureux de dépendance »
Certes, le traitement de l’urgence climatique n’a rien à voir avec celui de l’urgence sanitaire. Il n’est pas possible de confiner les pollueurs, de mettre un masque aux pollués, ou de vacciner la planète. Mais il est toujours possible d’être saisi du même effroi, de la même nécessité d’agir, de la même évidence : « Nous sommes les ancêtres de ceux qui ne sont pas encore nés », pour reprendre le titre du roman de l’autrice franco-malgache Nirina Ralantoaritsimba, (Librinova, 2017). Ainsi, tant qu’une illumination collective fera toujours partie de l’inventaire des possibles, il sera permis d’y croire et de faire preuve d’angélisme.
Mais bon, en attendant le miracle, il faut bien tenter de convaincre les décideurs avec des arguments qui leur parlent davantage, le fameux bénéfice/coût, avec comme antienne : « Résoudre la crise climatique coûterait moins cher et serait plus rentable que résoudre la crise sanitaire. » Ainsi pourrait-on résumer les pensées conjointes de la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, et du sociologue et philosophe Bruno Latour. On pourrait se dire alors qu’un tel argument serait susceptible d’éveiller quelque curiosité comptable chez nos décideurs, puisque la politique de la peur échoue invariablement à tisonner leurs sens…
La métaphore du parachutiste
Les yeux se tournent alors vers les banques centrales. Puisqu’elles furent investies de financer le « quoi qu’il en coûte » pour lutter contre la crise sanitaire, pourquoi ne seraient-elles pas invitées, comme le propose Mia Mottley, à financer la crise climatique ?
> Lire aussi « Nous ne pouvons pas attendre que la pandémie de Covid-19 soit terminée pour réduire rapidement les émissions » de CO2 : l’alerte des principaux journaux médicaux
Effectivement, pourquoi tous nos sens, nos forces, nos libertés mériteraient-ils d’être mobilisés dans le cas du Covid, et pas dans le cas du climat ? Pourquoi l’urgence serait-elle confiscatoire dans le premier cas, et juste accessoire dans le second ? Pourquoi le « taux d’intérêt socialement responsable » serait-il égal à 0 % dans le cas du Covid, et trop élevé pour emprunter et financer la transition dans le cas climatique (« Looking Back at Social Discount Rates : The Influence of Papers, Presentations, Political Preconditions and Personalities on Policy », Ben Groom et Cameron Hepburn, Review of Environmental Economics and Policy, n° 11/2, 2017) ?
Parce que, toujours ce problème de vitesse. La divergence de traitement entre les deux urgences sanitaire et climatique semble inaliénable. La catastrophe climatique ne va pas assez vite, elle nous inviterait presque à prendre place pour regarder le spectacle. L’urgence Covid est en quelque sorte plus urgente que l’urgence climatique, elle doit donc être rangée en haut de la pile.
Très sérieusement (théoriquement donc), il se trouve que l’Homo economicuspréfère toujours s’assurer contre le risque de court terme que le risque de long terme, même s’il s’agit du même risque. Pour illustrer ce point, rien de mieux que la métaphore du parachutiste : si on lui demande de signer pour un saut quelques mois avant celui-ci, il dit oui en hésitant à peine. Mais si on lui demande de sauter immédiatement, ce n’est pas pareil…
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/10/karl-eychenne-la-crise-climatique-serait-un-accident-au-ralenti_6113044_3232.html>
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15- Entretien. Changement climatique : l'océanographe Paul Tréguer plaide pour une COP océan, AFP, 10/02/22, 11:00
Propos recueillis par Sandra Ferrer

Le rôle clé de l'océan en matière de régulation du climat et de biodiversité n'est pris en compte que "marginalement" dans les grands rendez-vous internationaux, regrette l'océanographe Paul Tréguer qui plaide pour une COP océan, lors du sommet mondial dédié à la mer organisé jusqu'à vendredi à Brest.
Voulu par le président Emmanuel Macron, le "One Ocean Summit", qui réunit pendant trois jours scientifiques, ONG, politiques et entrepreneurs, pourrait permettre selon ce professeur émérite à l'Université de Bretagne occidentale (UBO) et fondateur de l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM), une prise de conscience de la communauté internationale du rôle "crucial" de l'océan dans la régulation du climat. 
Q : Le rôle de l'océan est-il suffisamment pris en compte dans les grands rendez-vous internationaux sur le climat ? 
R : "Le paradoxe c'est que malgré le rôle crucial de l'océan en matière de régulation du climat et de biodiversité, il n'est pris en compte que marginalement au niveau international et notamment dans les Conférences des parties (COP) sur le climat. On voit bien qu'étant donné son poids au niveau scientifique mais aussi économique désormais, ceci ne peut pas durer. Le One Ocean Summit peut contribuer à cette prise de conscience. La concertation au niveau international pourrait être telle que l'on aboutisse à la création d'une Conférence des parties sur l'océan, sur le modèle de la COP climat afin d'obtenir des objectifs contraignants pour la protection de l'océan. Étant donné son importance dans la régulation du climat d'un côté et l'impact du changement climatique sur les zones polaires de l'autre, on pourrait aussi parvenir rapidement à l'organisation d'une décennie polaire qui soit couplée à la décennie (2021-2030) pour les sciences océaniques des Nations unies".
Q : En quoi l'océan est-il important ?
R : "Le rôle de l'océan est crucial au moins à deux points de vue: dans la régulation du climat et au niveau de la biodiversité. En matière de régulation du climat, l'océan absorbe plus de 90% de l'excès de chaleur dû à l'effet de serre. Il absorbe également plus de 25% du CO2 émis par l'homme. Et en matière de biodiversité, il faut savoir que l'océan représente 70,8% de la surface de la planète. C'est beaucoup".
Q : Quels sont les principaux enjeux de l’océan ?
R : Il y a trois enjeux principaux, le premier concerne les ressources biologiques marines, qui doivent être soutenables, c'est-à-dire que les prélèvements faits par l'homme doivent être renouvelables, ce qui implique qu'il y ait une régulation ou une approche écosystémique des pêches. Le deuxième enjeu concerne la préservation du rôle de l'océan dans la régulation du climat. Enfin, le troisième point, qui est en devenir, se rapporte à l'exploration des ressources minières de l'océan. Elle ne doit pas perturber la biodiversité".
<https://information.tv5monde.com/info/changement-climatique-l-oceanographe-paul-treguer-plaide-pour-une-cop-ocean-444209>
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16- Le prince William aux Emirats pour parler climat, AFP, 10/02/22, 16:00

Le prince William s'est rendu jeudi aux Emirats arabes unis, une première visite dans ce riche Etat pétrolier du Golfe axée sur l'environnement.
Deuxième dans l'ordre de succession au trône britannique, le duc de Cambridge a planté des arbres avec des écoliers dans la réserve naturelle de Jubail Mangrove Park à Abou Dhabi, la capitale.
A son arrivée, il s'est "réjoui" sur Twitter de "discuter de la question vitale de la collaboration avec les Emirats et les partenaires internationaux pour parvenir à un monde plus écologique".
A Abou Dhabi, il a rencontré cheikh Khaled ben Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, un haut responsable local. Les deux hommes ont évoqué les "initiatives environnementales ayant un impact mondial", selon l'agence de presse officielle des Emirats WAM.
Avant la conférence de l'ONU sur le climat en octobre dernier, le prince William avait exhorté les dirigeants du monde à passer à l'action, et à ne pas se contenter de "belles paroles". 
"Je veux que les choses dont j'ai profité, la vie au grand air, la nature, l'environnement, je veux que ce soit toujours là pour mes enfants et pas seulement mes enfants mais les enfants de tout le monde", avait-il dit. 
Le prince William s'est ensuite rendu jeudi dans l'émirat voisin de Dubaï, où il est allé au port de Jebel Ali, un des plus important au monde, puis a visité le site d'Expo 2020, la première exposition universelle organisée par un pays du Moyen-Orient.
La visite vise aussi à renforcer les forts liens entre les deux pays après que les Emirats, ancien protectorat britannique, ont célébré les 50 ans de leur fondation en 1971. 
En septembre dernier, les deux gouvernements ont annoncé un plan d'investissement des Emirats au Royaume-Uni, axé sur la technologie, les infrastructures et la transition énergétique et d'une enveloppe de 10 milliards de livres (11,7 milliards d'euros).
<https://information.tv5monde.com/info/le-prince-william-aux-emirats-pour-parler-climat-444266>
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En images
17- Industrie : le bilan carbone est-il sur la bonne voie en France ?, France 3, Le 19/20, 04/02/22

La France veut privilégier les industries vertes et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais le bilan de ces dernières années va-t-il dans le bon sens ? Pour y répondre, le journaliste Olivier Poncelet est présent sur le plateau du 19/20, vendredi 4 février.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre, tel est l’objectif de l’État car l’industrie pollue beaucoup. "Les industries françaises ont émis en 2019 : 78 millions de tonnes de CO2", précise le journaliste Olivier Poncelet, présent sur le plateau du 19/20. Il ajoute : "Le CO2 représente à lui seul plus de 90 % des émissions de GES de ces usines." Malgré tout, il y a quelques progrès. "En 1990 l’industrie manufacturière était à l’origine de 26 % du total de CO2 rejeté par notre pays. En 2019, seulement 18 %", détaille Olivier Poncelet. 
La neutralité carbone d’ici 2050
Des efforts ont été réalisés par les industries pour décarbonater leur production, ce qui explique ces chiffres, mais ce n’est pas tout. "Une des raisons, c’est qu’on a fermé des usines : on les a délocalisées et parfois, c’est vrai, elles étaient polluantes", rapporte le journaliste. Cependant, ces produits polluants sont désormais importés par bateau oui par avion, ce qui pollue également. Les plus grands pollueurs restent les transports comme la voiture ou les avions, suivi par l’agriculture. Tous les secteurs devront continuer leur effort pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
> Plateau à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/particules-fines/industrie-le-bilan-carbone-est-il-sur-la-bonne-voie-en-france_4943472.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/particules-fines/industrie-le-bilan-carbone-est-il-sur-la-bonne-voie-en-france_4943472.html>>
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18- Cyclone Batsirai : des dégâts considérables à Madagascar, avec des rafales à plus de 200 km/h, France 2, journal de 20h, 06/02/22

Des vents très puissants et des inondations ont frappé de plein fouet Madagascar, réduisant à néant de nombreuses habitations. Dimanche 6 février, dans certaines zones, il n'y a plus eau ni électricité. Dix personnes sont décédées.
La puissance du cyclone Batisirai a emporté des maisons en front de mer dans la localité de Mananjary, à Madagascar. Les toits ont été soufflés, les habitations dévastées. Dimanche 6 février, les habitants doivent enjamber les décombres pour tenter de sauver ce qu’il reste. "Ici, presque 95 % de la ville a été détruite, pour ne pas dire 100 %. La route est coupée, la mer est montée. On implore l’État de venir nous secourir au plus vite", réagit Fana, un habitant. Dans la nuit, la côte est de Madagascar a été frappée par des rafales de vent jusqu’à 235 km/h.
Le risque d’une crise majeure
50 000 personnes n’ont plus de foyer, et doivent désormais se réfugier où ils le peuvent, chez des amis ou de la famille qui ont encore un toit. Dix personnes sont décédées, certains n’ont plus d’eau ni d'électricité. Plus au sud aussi, à Mamakara, les dégâts sont énormes, un pont s’est effondré et l’hôtel d’une famille a été dévasté. Les distributions de nourriture s’organisent, alors que la reconstruction risque d’être lente. Les associations craignent une crise majeure.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/madagascar/cyclonebatsirai-des-degats-considerables-a-madagascar-avec-des-rafales-a-plus-de-200-km-h_4946631.html>
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19- Madagascar : urgence humanitaire après le passage du cyclone, TF1, journal de 20h, 07/02/21

C'est à la seule force des bras que les Malgaches tentent d'effacer les dégâts cyclone Batsirai. Élan de solidarité entre habitants, militaires, forces de l'ordre pour dégager la principale route du pays. Celle qui permettrait d'apporter de l'aide dans les zones les plus touchées comme Mananjary où le cyclone a frappé à 235 km/h. Ici, rien n'a résisté à la tempête. Pas d'eau potable, pas d'accès aux soins non plus. L'hôpital de Mananjary n'existe plus vraiment. Ici, on vit sur les réserves en attendant l'arrivée d'une aide massive dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète. La côte balayée par les vents et l'intérieur des terres malgaches se retrouvent inondés. Les rizières de Madagascar, cœur économique du pays, sont noyés. Ce soir, près de 50 000 personnes sont sinistrées sur l'île. Elles vivent tassées dans les centres d'hébergement restés debout malgré le cyclone. Il y a urgence. L'Unicef, sur place, estime que Madagascar a trois jours avant que les régions les plus touchées commencent à manquer de vivres. 
> Reportage d'I. Bornacin et E. Lemana à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/madagascar-urgence-humanitaire-apres-le-passage-du-cyclone-57428493.html>
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20- Les ravages de 40 ans de catastrophes climatiques en Europe en une infographie, Novethic, 10/02/22
Marion Chastain

Selon le rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié le 3 février, les phénomènes météorologiques extrêmes ont tué plus de 142 000 personnes en Europe et couté près de 510 milliards d'euros entre 1980 et 2020. Ils devraient se multiplier sous l’effet de changement climatique. L’agence recommande de continuer à prendre des mesures d’adaptation, au niveau individuel et étatique.
Les catastrophes climatiques, les canicules en premier mais aussi les inondations, les tempêtes ou encore les vagues de froid, coûtent cher. En vies humaines et en dommages économiques. À l’échelle européenne, elles ont provoqué la mort de plus de 142 000 personnes et fait perdre environ un demi-milliard d’euros ces 40 dernières années, d’après le rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) paru ce 3 février, qui s’appuie notamment sur les données de la base internationale Catdat. 
Sur les 32 pays européens couverts par l'étude - les 27 États membres de l'Union européenne ainsi que la Suisse, la Norvège, la Turquie, l'Islande et le Liechtenstein -, l’Allemagne est le pays qui paie le plus lourd tribut humain et financier, suivi de la France et de l’Italie.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/en-40-ans-les-catastrophes-climatiques-n-ont-pas-epargne-l-europe-150565.html>
En savoir plus : 
> Economic losses and fatalities from weather- and climate-related events in Europe <https://www.eea.europa.eu/downloads/8efbbcb2360a484fb04b56f993c1517c/1643818659/economic-losses-and-fatalities-from.pdf>, European Environment Agency, 03 Feb 2022
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Une annonce
21- Sur autoroute, 110 pour le Climat ! Du concret, pas du blabla, Association TACA, 04/02/22

Face à la faiblesse du débat climatique pendant la campagne présidentielle, l'association taca vous propose d'alimenter ce débat en signant et faisant signer la petition action "110 km/h pour le climat" en soutien de la mesure courageusement proposée par la Convention Citoyenne pour le Climat 
<https://agir.greenvoice.fr/petitions/sur-autoroute-110-pour-le-climat-du-concret-pour-la-presidentielle?just_launched=true>
En savoir plus : 
> Page Facebook de la campagne <https://www.facebook.com/taca-association-213422005349444>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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