[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, sports, loisirs, pollutions et déchets + 1 annonce (jeudi 17 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 17 Fév 07:47:13 CET 2022


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- L’ONU s’attaque aux microplastiques dans les cigarettes <https://news.un.org/fr/story/2022/02/1113512>, ONU Info, 02/02/22
2- « Les odeurs sont indescriptibles » : près de Marseille, les voisins d’une cimenterie suffoquent <https://reporterre.net/Les-odeurs-sont-indescriptibles-pres-de-Marseille-les-voisins-d-une-cimenterie-suffoquent>, Reporterre, 04/02/22, 09h41
3- La neige artificielle aux Jeux d'hiver, une vilaine habitude qui s'est installée dans le temps <http://www.slate.fr/story/223113/neige-artificielle-jeux-olympiques-hiver-pistes-ski-tradition-pekin>, Slate, 04/02/22, 11h44
4- A Mexico, Omar à mains nues contre la pollution des canaux pré-hispaniques de Xochimilco <https://www.geo.fr/environnement/a-mexico-omar-a-mains-nues-contre-la-pollution-des-canaux-pre-hispaniques-de-xochimilco-208271>, AFP, 04/02/22, 15:00
5- Opération zéro mégot sur les Champs-Elysées : participez au challenge Ma Terre <https://www.leparisien.fr/environnement/operation-zero-megot-sur-les-champs-elysees-participez-au-challenge-ma-terre-05-02-2022-LKPPHHXCSBEJRDKS4ZTHHNT7LI.php>, Le Parisien, 05/02/22, 08h00
6- Désert d’Atacama : nouveau cimetière de la fast fashion <https://mrmondialisation.org/desert-datacama-nouveau-cimetiere-de-la-fast-fashion/>, Mr Mondialisation, 05/02/22
7- En fond de baie de Saint-Brieuc, des algues vertes même en hiver <https://www.goodplanet.info/2022/02/07/en-fond-de-baie-de-saint-brieuc-des-algues-vertes-meme-en-hiver/>, AFP, 06/02/22, 14:00
8- Des niveaux de dioxines « exceptionnellement élevés » autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/07/des-niveaux-de-dioxines-exceptionnellement-eleves-autour-de-l-incinerateur-d-ivry-paris-xiii_6112588_3244.html>, Le Monde, 07/02/22, 04h01 
9- Nos conseils pour réduire l’impact environnemental de votre téléphone <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/02/07/smartphone-nos-conseils-pour-reduire-son-impact-environnemental_6112579_4408996.html>, Le Monde, Pixels, 07/02/22, 08h01
10- Sur TikTok, la promotion dingue de la mode jetable <https://reporterre.net/Sur-Tiktok-la-promotion-dingue-de-la-mode-jetable>, Reporterre, 07/02/22, 17h15
11- Récit. Les glaciers recèlent moins d’eau qu’estimé auparavant <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/07/les-glaciers-recelent-moins-d-eau-qu-estime-auparavant_6112681_3244.html>, Le Monde, maj le 08/02/22 à 00h42 
12- La pollution plastique a atteint « toutes les parties des océans », alerte le WWF <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/la-pollution-plastique-a-atteint-toutes-les-parties-des-oceans-alerte-le-wwf_6112728_3244.html>, Le Monde avec AFP, 08/02/22, 07h25
13- Des élus réclament la « transparence » sur les niveaux de dioxines autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/des-elus-reclament-la-transparence-sur-les-niveaux-de-dioxines-autour-de-l-incinerateur-d-ivry-paris-xiii_6112831_3244.html>, Le Monde, 08/02/22, 18h02
14- Les crottes de chien polluent : même dans la nature, il faut les ramasser <https://www.numerama.com/sciences/847057-les-crottes-de-chien-polluent-meme-dans-la-nature-il-faut-les-ramasser.html>, Numerama, 09/02/22, 17h18
15- Pollution de l’air : 8 000 décès par an pourraient être évités en Ile-de-France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/10/pollution-de-l-air-8-000-deces-par-an-pourraient-etre-evites-en-ile-de-france_6113074_3244.html>, Le Monde, 10/02/22, 08h39
16- Meilleure qualité de l'air : des milliers de morts évitées en Ile-de-France <https://information.tv5monde.com/info/meilleure-qualite-de-l-air-des-milliers-de-morts-evitees-en-ile-de-france-444213>, AFP, 10/02/22, 12:00
17- La pandémie de Covid-19 aurait été aggravée par la pollution atmosphérique <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/la-pandemie-de-covid-19-aurait-ete-aggravee-par-la-pollution-atmospherique/>, EurActiv, 11/02/22
18- Pollution sonore : les premiers radars antibruit testés à Paris <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/14/pollution-sonore-les-premiers-radars-antibruit-testes-a-paris_6113676_3244.html>, Le Monde, maj le 15/02/22 à 05h37 
19- La pollution plastique et chimique a dépassé les "limites" de la planète <https://information.tv5monde.com/info/la-pollution-plastique-et-chimique-depasse-les-limites-de-la-planete-444895>, AFP, 15/02/22, 09:00
En images
20- Des terrains de sport sans phyto, c'est possible <https://www.actu-environnement.com/ae/news/terrain-sport-0-phyto-39046.php4>, Actu-environnement, 04/02/22
21- "Une idée pour la France" : le retour de la consigne en verre <https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/une-idee-pour-la-france-le-retour-de-la-consigne-en-verre_4948275.html>, France 2, journal de 13h, 07/02/22
Une annonce
22- The Foundation and WWF launch campaign calling for a legally binding treaty on plastic pollution <https://mailchi.mp/ellenmacarthurfoundation.org/public-newsletter-july-291692?e=ff50c0adbb>, Ellen MacArthur Foundation, newsletter, 15/02/22

Bien à vous,
Florence

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ALERTE DU JOUR : Les mégots de cigarettes imbibés d’un cocktail de 2 000 à 4 000 substances toxiques (cadmium, arsenic, mercure, plomb…), sont les déchets les plus jetés dans le monde, représentant environ 766,6 millions de kilogrammes de déchets toxiques chaque année, avec de vastes impacts sur l'environnement et la santé humaine, alerte l’ONU. (cf. item 1 & 5)
ÉTUDES DU JOUR : — Une étude internationale réévalue les volumes de glace renfermés par les glaciers, avec, pour conséquences principales, une diminution des réserves en eau douce et une moindre contribution à l’élévation du niveau de la mer. (cf. item 11 & suite) 
— Les crottes de chien polluent, tel est le constat désarmant d'une étude dédiée aux réserves naturelles. (cf. item 14)
— Avec un cocktail de 350.000 produits de synthèse inventé par l'Homme et des volumes considérables terminant dans l'atmosphère ou directement ou indirectement dans l'environnement, "les effets que nous commençons à observer sont suffisamment grands pour affecter des fonctions critiques de la planète Terre et ses écosystèmes", explique Bethanie Carney Almroth, une des coauteurs de l'étude du Stockholm Resilience Centre (cf. item 12, 19 & suite)
— Une étude montre que la pollution de l’air est responsable de près d’un décès sur dix dans la région Ile-de-France. En cause, des concentrations de polluants qui excèdent largement les seuils de l’OMS. (cf. item 15, suite, 16 & suite)
— Alors que les scientifiques établissent de plus en plus de liens entre la pollution de l’air et les effets de la Covid-19, la pression se fait de plus en plus forte sur la Commission européenne pour qu’elle fixe des ambitions élevées lors de la prochaine révision de la directive européenne sur la qualité de l’air. (cf. item 17)
DANGERS DU JOUR : — De gigantesques panaches de fumée s’élèvent chaque jour de la cimenterie Lafarge, dans la métropole Aix-Marseille. Leur toxicité inquiète riverains, ONG et élus. (cf. item 2)
— Au fond de la baie de Saint-Brieuc, l'accès à la plage de l'Hôtellerie, à Hillion (Côtes-d'Armor), est interdit depuis sept mois. Motif : la présence d'algues vertes en putréfaction, inhabituelle en hiver. (cf. item 7)
— Des analyses effectuées par la fondation ToxicoWatch autour de de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, le plus grand incinérateur d’Europe, font apparaître des teneurs élevées en dioxines, souvent au-dessus des normes sanitaires et parmi les plus hautes valeurs retrouvées en Europe. (cf. item 8 & 13)
ARTIFICIALISATION DU JOUR : À Pékin et dans cette région au climat réputé plutôt doux, 300 canons ont eu à répartir 1,2 million de mètres cubes de neige de culture sur les différents sites des épreuves olympiques. (cf. item 3)
DÉSASTRES DU JOUR : — Sandales, bottes de pluie et après-ski se côtoient dans les dunes du désert chilien d’Atacama. A mesure de l’augmentation effrénée de la production de vêtements à travers le globe, les cimetières de l’industrie de la mode se multiplient, atteignant même les régions les plus reculées. (cf. item 6)
— Acheter des vêtements pour les déballer et les montrer devant la caméra : le « haul », déjà tendance sur YouTube, a explosé sur le réseau social TikTok. Le hic : des habits toujours moins chers, abordables pour les jeunes mais qui soutiennent des marques à l’éthique discutable. (cf. item 10)
COLIBRI DU JOUR : Dans l'air froid de l'aube, Omar Menchaca, 66 ans, rame sur les canaux de Xochimilco, dernière trace du Mexico pré-hispanique que le retraité tente de protéger à mains nues contre la pollution des loisirs de masse. (cf. item 4)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Opter pour un téléphone reconditionné, aller dans un Repair Café, investir dans un Fairphone… Zoom sur les différents moyens d’être plus responsable. (cf. item )
— L’expérimentation des radars antibruit lancée dans la capitale, devrait permettre d’identifier les véhicules motorisés les plus bruyants qui minent la vie des Parisiens. (cf. item 18)
— En 2022, la loi interdit l'usage des produits phytosanitaires de synthèse dans tous les lieux de vie, à l'exception des terrains de sport. Mais certaines communes comme Vauvert dans le Gard, ont pris de l'avance. (cf. item 20)
— L'entreprise Greengo veut relancer la consigne en verre pour les restaurants faisant de la vente à emporter dans une logique écologique. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- L’ONU s’attaque aux microplastiques dans les cigarettes, ONU Info, 02/02/22

Les mégots de cigarettes sont les déchets les plus jetés dans le monde, représentant environ 766,6 millions de kilogrammes de déchets toxiques chaque année, avec de vastes impacts sur l'environnement et la santé humaine, ont alerté mercredi le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et le Secrétariat de la Convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT).
Les deux entités viennent de former une alliance afin de sensibiliser et d'inciter à l'action pour contrer les microplastiques dans les filtres de cigarettes.
Des effets néfastes multiples 
Chaque année, l'industrie du tabac produit six mille milliards de cigarettes qui sont consommées par un milliard de fumeurs dans le monde. Ces cigarettes contiennent des filtres composés principalement de microplastiques appelés fibres d'acétate de cellulose. 
Lorsqu'ils ne sont pas correctement éliminés, les mégots de cigarettes sont décomposés par des facteurs tels que la lumière du soleil et l'humidité et libèrent des microplastiques, des métaux lourds et de nombreux autres produits chimiques, ce qui a un impact sur la santé et les services des écosystèmes.
Les mégots de cigarettes sont également les déchets plastiques les plus courants sur les plages, rendant les écosystèmes marins plus sensibles aux fuites de microplastiques.
Lorsqu'ils sont ingérés, les produits chimiques dangereux contenus dans les microplastiques provoquent une mortalité à long terme chez les organismes marins, notamment les oiseaux, les poissons, les mammifères, les plantes et les reptiles. 
Ces microplastiques entrent dans la chaîne alimentaire et sont associés à de graves impacts sur la santé humaine, qui peuvent inclure des modifications de la génétique, du développement cérébral, des taux de respiration et plus encore.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2022/02/1113512 <https://news.un.org/fr/story/2022/02/1113512>>
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2- « Les odeurs sont indescriptibles » : près de Marseille, les voisins d’une cimenterie suffoquent, Reporterre, 04/02/22, 09h41
Marius Rivière, Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), reportage

De gigantesques panaches de fumée s’élèvent chaque jour de la cimenterie Lafarge, dans la métropole Aix-Marseille. Leur toxicité inquiète riverains, ONG et élus : leur mobilisation porte — un peu — ses fruits.
En bordure de l’autoroute A7 qui relie Aix-en-Provence à Marseille, les panaches de fumée jaunâtre à l’odeur d’œuf pourri font depuis longtemps partie du paysage. « Les odeurs sont indescriptibles. Il y a des soirs où c’est intenable, l’été on ne peut pas laisser les fenêtres ouvertes tellement c’est insupportable », résume Marie [*], qui habite à Bouc-Bel-Air depuis 2001. Les hauts silos gris de la cimenterie Lafarge de la Manne — inaugurée en 1958 et responsable de ces odeurs —, Marie les a toujours connus. L’usine bénéficie même d’une dérogation, depuis trois ans, qui a entrainé une intensification des panaches. C’était sans compter la triple mobilisation d’élus locaux, de riverains et d’associations environnementales : un dispositif de surveillance de la pollution de l’air a récemment poussé l’industriel à (légèrement) réduire ses émissions.
Cela n’empêche pas qu’à la sortie des cheminées du site, des gigantesques nuages de fumée s’élèvent toujours chaque jour, particulièrement le soir. Un cocktail composé de poussières, de particules fines, d’ammoniaque, mais surtout de dioxyde de soufre (SO2). C’est ce dernier qui teinte les fumées de jaune et sent si fort. Il est également extrêmement toxique. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) précise que « l’exposition au dioxyde de soufre, à des concentrations normalement présentes dans l’industrie ou dans certaines agglomérations, peut engendrer ou exacerber des affections respiratoires (toux chronique, dyspnée [difficulté de respiration]) et entraîner une augmentation du taux de mortalité par maladie respiratoire ou cardiovasculaire (maladie ischémique). »
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Les-odeurs-sont-indescriptibles-pres-de-Marseille-les-voisins-d-une-cimenterie-suffoquent <https://reporterre.net/Les-odeurs-sont-indescriptibles-pres-de-Marseille-les-voisins-d-une-cimenterie-suffoquent>>
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3- La neige artificielle aux Jeux d'hiver, une vilaine habitude qui s'est installée dans le temps, Slate, 04/02/22, 11h44
Philippe Lesaffre — Édité par Hanna Devaud 

Depuis plusieurs décennies, jeter des faux flocons sur les pistes olympiques est presque devenu une tradition pour faire face au manque cruel de précipitations.
Les Jeux olympiques démarrent le 4 février à Pékin en Chine et la planète entière aura les yeux rivés sur les compétitions. Et sur des athlètes s'apprêtant à concourir sur quasiment 100% de neige artificielle. Dans cette région au climat réputé plutôt doux, 300 canons ont eu à répartir –comme l'a rapporté en anglais le média chinois Global Times– 1,2 million de mètres cubes de neige de culture sur les différents sites des épreuves. Le WWF-France parle d'«aberration écologique et énergétique». Arnaud Gauffier, le directeur des programmes de l'ONG, l'assure : cela permet aux organisateurs de «garantir les épreuves, ainsi que les importantes retombées économiques». Depuis les premiers Jeux d'hiver, organisés dans les années 1920, en France, c'est précisément ce qui est espéré.
Le problème, c'est que «l'économie des sports d'hiver repose sur des aléas météorologiques et une ressource aléatoire, la neige», rappelle Steve Hagimont, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/223113/neige-artificielle-jeux-olympiques-hiver-pistes-ski-tradition-pekin <http://www.slate.fr/story/223113/neige-artificielle-jeux-olympiques-hiver-pistes-ski-tradition-pekin>>
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4- A Mexico, Omar à mains nues contre la pollution des canaux pré-hispaniques de Xochimilco, AFP, 04/02/22, 15:00

Dans le silence, l'air froid et les clairs-obscurs de l'aube, Omar rame sur les canaux de Xochimilco, dernière trace du Mexico pré-hispanique que le retraité tente de protéger à mains nues contre la pollution des loisirs de masse.
Au passage de son kayak monoplace, des hérons et des pélicans s'envolent dans la brume matinale. Au sud, le volcan Popocatepetl culmine à plus de 5.000 mètres entre Mexico et Puebla.
Omar Menchaca, 66 ans, semble ramer très loin du réseau d'autouroutes qui dessert et enserre Mexico et ses neuf millions d'habitants.
"Le périphérique n'est qu'à 600 mètres", sourit le retraité d'allure sportive, qui a garé sa voiture au parking de l'embarcadère, après avoir quitté bien avant le lever du jour sa maison de Coyoacan, un quartier de Mexico.
Régulièrement, Omar pose ses rames pour ramasser à mains nues des détritus, résidus, bouteilles, paquets d'emballage, qui flottent au milieu des fleurs aquatiques.
"Je venais ici pour m'entraîner pour mes compétitions", raconte l'ancien champion d'athlétisme. "Avec le temps, malheureusement, j'ai commencé à remarquer que ces canaux se couvraient de poubelles".
Son canoë poursuit son chemin entre les berges des "chinampas", des jardins maraîchers flottants qui existent depuis des siècles.
Xochimilco, ses canaux et ses "chinampas" représentent la dernière survivance du Mexico-Tenochtitlan pré-hispanique, qui fascina les Espagnols avec son réseau d'îles et d'îlots sur le lac Texcoco.
Omar en connaît l'histoire par coeur. Il la partage avec des touristes lors des tours qu'il organise à plusieurs canoës. Il adore voir les enfants l'imiter dans la collecte des déchets.
Xochimilco est aussi célèbre pour ses "trajineras", immenses gondoles festives. A leur bord, chaque fin de semaine, des couples, des familles, des groupes d'amis naviguent, boivent et mangent au son des incontournables orchestres mariachi. 
"Xochimilco est visité par approximativement 6.000 personnes les fins de semaine. Malheureusement, ces personnes ne prennent pas soin de l'endroit", déplore Omar.
- "Si nous ne faisons rien..." -
Il observe également que des chinampas ont été recouvertes par des terrains de football, augmentant la pression des loisirs de masse.
Le retraité s'agace quand il croise des embarcations équipées d'un petit moteur. "Les canaux ne sont pas très profonds, à peine 50 centimètres de profondeur. Une embarcation avec un moteur qui transporte jusqu'à 40 personnes provoque du bruit. Elle pollue les zones humides avec de l'huile et de l'essence".
A la mi-journée, Omar revient vers l'embarcadère à travers un vaste canal avec vue imprenable sur l'Ajusco, un sommet à 3.900 m dans les limites de la capitale fédérale. 
Son canoë déborde de résidus et de détritus. Au passage, Omar salue un homme qui arrache des pelles de boue aux eaux du canal, un fertilisant naturel, explique-t-il.
"Les gens de l'embarcadère devraient ramasser les ordures, et non pas Don Omar", affirme l'homme, un habitué de Xochimilco du nom de Noe Coquis Salcedo.
Sur la terre ferme, Omar jette les ordures dans une décharge, à côté du parking de l'embarcadère.
Omar estime qu'il apporte juste "son grain de sable" pour la sauvegarde d'un environnement classé au patrimoine de l'Unesco. Les autorités locales affirment s'occuper également des canaux de Xochimilco et des "chinampas". "La maintenance est constante", affirme la mairie, en parlant des 160 kilomètres de canaux à entretenir.
"Les canaux sont des sentiers", philosophe Omar, assis à la table d'un restaurant au bord de l'embarcadère, le temps d'une "enchilada" (galette de maïs remplie de poulet et couverte de sauce) et d'une "clara" (bière blonde) après des heures d'exercice physique. "C'est pourquoi quand je vois ces ordures, je tente de les récupérer pour que celui qui passe après puisse profiter d'un sentier propre".
Sous le soleil du mois de janvier, des jeunes plongent dans le canal. "Si nous ne faisons rien pour notre planète, va venir un moment où...". 
Omar reste un moment silencieux, les mains écartées. "Où il va nous rester peu de choses dont nous pourrons profiter".
<https://www.geo.fr/environnement/a-mexico-omar-a-mains-nues-contre-la-pollution-des-canaux-pre-hispaniques-de-xochimilco-208271>
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5- Opération zéro mégot sur les Champs-Elysées : participez au challenge Ma Terre, Le Parisien, 05/02/22, 08h00
Emilie Torgemen 

Envie d’agir ? Le Parisien vous invite le 12 février au premier challenge Ma Terre en partenariat avec l’association 0 Mégot pour une opération citoyenne de ramassage sur les Champs-Élysées, à Paris. Un petit geste plus efficace qu’il n’y paraît.
Du cadmium, de l’arsenic et d’autres métaux lourds, comme le mercure ou le plomb… Les mégots que l’on trouve partout incrustés dans le sol, sur le bord des fenêtres ou au pied des platanes sont imbibés d’un cocktail de 2 000 à 4 000 substances toxiques.
Samedi prochain, le 12 février, Ma Terre vous propose son premier challenge en vous invitant à ramasser ces rogatons de cigarettes sur les Champs-Élysées. Enfilez vos gants, venez en bande, tout seul, avec votre chien pour ratisser le trottoir de la plus belle avenue du monde. Nous donnons un coup de main à l’association 0 Mégot, celle-là même qui avait organisé en mai la descente de la Seine par quatre nageurs pour sensibiliser sur le trajet de ces vieux filtres qui finissent dans la mer.
« Depuis trente-deux ans, ils arrivent en tête des déchets qu’on retrouve dans les océans ! » pointe Matthieu Witvoet, l’un des membres de cette bande des quatre. Rien qu’en France, on estime qu’on en jette 21 milliards par an, soit 40 000 mégots par terre chaque minute. Si on voulait débarrasser le plancher des vaches de ces petits déchets, il faudrait que chaque Français en ramasse 313 par an.
Classé « toxique aigu pour l’homme »
« Les fumeurs qui jettent leurs vieux filtres ne se disent pas qu’ils vont pourrir l’environnement mais c’est une mauvaise habitude, bien difficile à modifier, souligne Matthieu Witvoet. Alors il faut faire prendre conscience du problème. » Au printemps dernier, en parallèle de son trajet aquatique, 0 Mégot avait déjà lancé une vaste opération de ramassage : 850 000 vieux filtres usagés avaient ainsi été collectés.
Évidemment, l’idéal est que ces restes de clopes ne touchent pas le sol et soient collectés dans des cendriers imperméables. Car, si la pluie touche ces déchets, tous leurs composants chimiques se propagent dans l’environnement. Or l’omniprésent mégot est classé « toxique aigu pour l’homme », notamment à cause de la nicotine contenue dans le filtre, et « écotoxique », toujours à cause de la nicotine, un insecticide naturel. Et contrairement à ce qu’on peut parfois penser, le filtre n’est pas composé de papier mais de plastique, de l’acétate de cellulose, qui met plus de dix ans à se dégrader.
>> Suite à lire à :
<https://www.leparisien.fr/environnement/operation-zero-megot-sur-les-champs-elysees-participez-au-challenge-ma-terre-05-02-2022-LKPPHHXCSBEJRDKS4ZTHHNT7LI.php>
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6- Désert d’Atacama : nouveau cimetière de la fast fashion, Mr Mondialisation, 05/02/22

Sandales, bottes de pluie et après-ski se côtoient dans les dunes du désert chilien d’Atacama. A mesure de l’augmentation effrénée de la production de vêtements à travers le globe, les cimetières de l’industrie de la mode se multiplient, atteignant même les régions les plus reculées. Un désastre écologique de plus à ajouter au lourd bilan de la fast fashion. Zoom sur cette catastrophe.
Situé entre l’océan Pacifique Sud et la zone volcanique centrale des Andes, le désert d’Atacama est une des régions les plus arides de la planète. Si les dunes de sable ocre et les sommets explosifs composent en général le paysage, 39 000 tonnes de textiles en tout genre viennent s’ajouter chaque année à ce panorama. 
Et pour cause, face à la quantité exponentielle de vêtements fabriqués dans le monde, le Chili, spécialisé dans le commerce de vêtements de seconde-main, se retrouve submergé de textiles usagés : pantalons, pulls, bottes de pluie ou même après-ski s’amoncellent dans des décharges sauvages, comme celle située près d’Alto Hospicio, dans la province d’Iquique.
Chaque année, c’est plus de 59.000 tonnes de vêtements qui arrivent au port d’Iquique, à 1.800 km au nord de Santiago. Dans cette zone commerciale aux droits de douane préférentiels, les ballots de textiles y sont d’abord triés avant d’être revendus dans des magasins de seconde-main du pays ou exportés vers d’autres contrées latino-américaines.
L’émergence d’une tendance dévastatrice
Si ce circuit économique semble à première vue bénéfique pour la gestion des ressources textiles, il fait face depuis une vingtaine d’année à la croissance exponentielle de la quantité de vêtements fabriqués dans le monde. « Depuis le 20e siècle, les vêtements sont de plus en plus considérés comme jetables et l’industrie s’est fortement mondialisée, avec des vêtements souvent conçus dans un pays, fabriqués dans un autre et vendus dans le monde entier à un rythme toujours plus rapide », décrypte la fondation MacArthur dans son étude intitulée « A new textiles economy : Redesigning fashion’s future ».
Cette tendance s’est encore accentuée au cours des 15 dernières années avec une demande textile toujours plus accrue de la part d’une classe moyenne croissante disposant d’un revenu de plus en plus important. Se joint à cela l’émergence du phénomène de « fast fashion », entraînant un doublement de la production sur la même période, note un rapport de l’ONU.
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/desert-datacama-nouveau-cimetiere-de-la-fast-fashion/>.
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7- En fond de baie de Saint-Brieuc, des algues vertes même en hiver, AFP, 06/02/22, 14:00
Clarisse Lucas

"Attention danger" : sous la douce lumière d'hiver, au fond de la baie de Saint-Brieuc, l'accès à la plage de l'Hôtellerie, à Hillion, est interdit depuis sept mois. Motif : la présence d'algues vertes en putréfaction, inhabituelle en hiver.
"Fermer une plage, c'est le recours ultime (...) et cette année, c'est la première fois qu'on ferme une plage aussi longtemps", se désole Mickaël Cosson, maire de cette commune de 4.200 habitants, située au cœur de la réserve naturelle nationale de la baie. 
"Mais 2021 a été une année exceptionnelle" en matière d'échouage d'algues vertes sur la commune. En moyenne, c'est 5/6.000 tonnes, mais là, on a atteint les 11.000 tonnes", poursuit l'élu DVD. 
- Dernier ramassage avant Noël -
"Cette plage est particulièrement bien abritée" et "on ne peut pas y faire de ramassage" mécanique en raison de son sol vaseux et rocheux, constate Sylvain Ballu, spécialiste du sujet au Ceva (Centre d'études et de valorisation des algues). 
Mais "à cette période de l'année, c'est quand même exceptionnellement rare", souligne le scientifique, précisant que le dernier ramassage en baie de Saint-Brieuc a été effectué "juste avant Noël".
Présente en mer à l'état naturel, l'algue verte, ou laitue de mer, peut se développer de manière intempestive sous certaines conditions : des baies peu profondes et abritées, de la lumière, une température de l'eau plus douce - c'est pourquoi elle se développe au printemps et en été - et surtout des rivières qui s'y jettent en étant trop chargées en nitrate en raison d'une fertilisation excessive des terres agricoles en amont. D'où ce qu'on appelle communément les marées vertes.
Lors d'un échouage, les ulves sont ramassées chaque jour sur le sable mais ne peuvent pas être récupérées dans les rochers ou les vasières.
C'est là que survient le danger sanitaire: quand elles se décomposent, les algues dégagent du sulfure d'hydrogène (H2S), un gaz à l'odeur d'oeuf pourri qui, à forte concentration, peut s'avérer mortel.
"On ne peut pas profiter de la plage, c'est dangereux", regrette Laurence Beauné, 59 ans, en promenant son chien. "En été, on sent les odeurs, on est obligés de fermer les fenêtres", dit-elle, résignée.
- "Refonder le système agricole" -
Sur la plage où il avance prudemment, "on a des taux de H2S encore élevés", constate Gilles Monsillon, coprésident de l'association Halte aux marées vertes (HAMV), avec en main un détecteur de gaz qui bipe régulièrement. 
"Jusqu'à présent, on connaissait cette problématique en été (...) et maintenant, c'est même en hiver. Est-ce qu'on va devoir fermer les plages toute l'année", s'interroge sa coprésidente, Annie Le Guilloux.
Les algues vertes ont commencé à se multiplier en Bretagne il y a plus de 40 ans mais la prise de conscience du danger sanitaire par les pouvoirs publics date de 2009, après la mort d'un cheval et la survie miraculeuse de son cavalier. 
"Depuis 2014, les taux de nitrate dans les rivières ne baissent plus, ils remontent même dans certains cours d'eau", observe Mme Le Guilloux. 
Pourtant, "selon l'Ifremer, il faut redescendre sous les 10mg de nitrate par litre pour que cette prolifération finisse par cesser. Or, nous sommes à une moyenne en Bretagne de 31,7mg/l et à 34,4 dans cette baie". 
Mickaël Cosson se dit malgré tout "optimiste". Car "pour la première fois, quelqu'un a été nommé pour ça et nous aurons maintenant un seul interlocuteur", dit-il à propos du haut-fonctionnaire récemment désigné par l'Etat.
Arrivé en novembre, ce dernier, Etienne Guillet, se félicite de "l'engagement très fort" de l'Etat. Il s'agit de "renforcer l’action auprès des agriculteurs, renforcer les moyens sur le curatif", assure-t-il à l'AFP, ajoutant : "on double l’enveloppe", de 5 à 10 millions d'euros.
Sylvain Ballu, lui, est moins optimiste. 
"On est plutôt mal partis. L'hiver est déjà bien avancé et on n'a pas enregistré jusqu'à présent de grosses tempêtes" aux effets dispersants attendus. "Les indicateurs ne sont pas très bons".
Pour Annie Le Guilloux, qui pointe la densité de l'élevage en Bretagne, "nous n'avons fait que la moitié du chemin dans la lutte contre les algues vertes, et la plus facile (....) Il va falloir refonder en profondeur le système agricole".
<https://www.goodplanet.info/2022/02/07/en-fond-de-baie-de-saint-brieuc-des-algues-vertes-meme-en-hiver/>
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8- Des niveaux de dioxines « exceptionnellement élevés » autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, Le Monde, 07/02/22, 04h01 
Stéphane Mandard

Des analyses effectuées par la fondation ToxicoWatch autour du plus grand incinérateur d’Europe font apparaître des teneurs élevées en dioxines, souvent au-dessus des normes sanitaires et parmi les plus hautes valeurs retrouvées en Europe. 
L’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, le plus grand d’Europe, représente-t-il une menace pour ses nombreux riverains ? Une étude inédite à laquelle Le Monde a eu accès ravive le débat. Elle révèle en effet des niveaux élevés de dioxines aux alentours de l’usine, posée en bordure de périphérique, à cheval sur le 13e arrondissement de Paris et la commune d’Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Chaque heure, 100 tonnes d’ordures ménagères – issues de quatorze communes – partent en fumée dans ses deux grandes cheminées avec ses émanations d’oxydes d’azote et de soufre, d’acide chlorhydrique, de poussières, de métaux lourds ou encore de dioxines. Aussi toxiques que persistantes dans l’environnement, les dioxines figurent sur la liste noire des composés chimiques les plus préoccupants de l’Organisation mondiale de la santé. Elles sont classées cancérogènes pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer. Dangereuses même à des doses infimes, elles s’accumulent dans la chaîne alimentaire.
L’étude a été réalisée par la fondation ToxicoWatch, une ONG néerlandaise constituée de chercheurs qui fait référence dans l’analyse toxicologique des polluants émis par les incinérateurs et en particulier des dioxines. L’investigation a été menée à la demande du collectif 3R (Réduire, réutiliser, recycler) qui milite pour les alternatives à l’incinération des déchets. Elle s’inscrit dans un programme européen de recherche de biosurveillance concernant plusieurs centres d’incinération en Espagne (Madrid et Zubieta), en République tchèque (Pilsen) ou encore en Lituanie (Kaunas).
Les études de biosurveillance permettent d’évaluer l’exposition à des polluants à partir de biomarqueurs. Trois marqueurs ont été choisis pour cette étude : des œufs de poules élevées en plein air, des feuillages d’arbres et des mousses. Tous font apparaître des niveaux élevés en dioxines, souvent au-dessus des normes sanitaires et parmi les plus hautes valeurs retrouvées en Europe par ToxicoWatch.
Des œufs pour évaluer le niveau de contamination
Les œufs de poules sont utilisés dans de nombreuses publications scientifiques pour évaluer le niveau de contamination de l’environnement : les dioxines vont s’y concentrer par un phénomène de bioaccumulation. Des échantillons ont été prélevés dans huit poulaillers situés dans un périmètre compris entre 800 et 3 000 mètres de l’incinérateur sur les communes d’Ivry-sur-Seine, Paris et Alfortville.
A l’exception d’un poulailler, tous les échantillons font apparaître des niveaux de concentration en dioxines supérieurs aux limites européennes en matière de sécurité sanitaire des aliments. Et dans des proportions importantes : entre deux fois et plus de quatre fois la valeur limite, fixée à 5 picogrammes (pg) par gramme de matière grasse. En d’autres termes, si ces œufs étaient produits pour être commercialisés, ils seraient interdits à la vente. A titre de comparaison, l’œuf « témoin », acheté dans un supermarché d’Ivry-sur-Seine, présente une concentration en dioxines de 0,5 pg/g.
« Les résultats de ces analyses sont exceptionnellement élevés », commente Abel Arkenbout, toxicologue et directeur de ToxicoWatch. Entre 2019 et 2021, la fondation a mené des recherches à partir de l’analyse d’œufs autour d’incinérateurs aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, en République tchèque et en Lituanie. Les échantillons collectés autour de l’installation francilienne présentent les niveaux les plus élevés en dioxines et là aussi dans des proportions importantes : deux à quatre fois supérieurs à ceux mesurés en Belgique ou en Espagne.
Des valeurs records observées en Europe
L’analyse des prélèvements d’arbres et de mousses (réalisés dans des parcs et jardins publics dans un périmètre d’un kilomètre autour de l’incinérateur) révèle également des niveaux élevés en dioxines. Pour les arbres (pin sylvestre, cèdre, cyprès), tous les échantillons se classent parmi les valeurs records observées en Europe par ToxicoWatch.
Suez, qui exploite l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, mesure également les teneurs en dioxines dans les mousses. Les résultats communiqués dans son rapport 2021 – concernant la période 2016-2020 – sont compris entre 0,3 et 1,2 pq/g. L’exploitant en conclut qu’« aucun impact lié à l’incinérateur ne peut être détecté ». Des teneurs et des conclusions bien éloignées de celles de ToxicoWatch : les résultats des échantillons de mousses prélevés dans le cadre de l’étude oscillent entre 1,2 pq/g et 4,90 pq/g, soit des niveaux quatre fois supérieurs.
Contactée par Le Monde, l’agence métropolitaine des déchets ménagers (Syctom), propriétaire de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, indique ne pas pouvoir réagir à l’étude faute d’avoir pu en prendre connaissance.
« Des anomalies très inquiétantes »
Les niveaux élevés de dioxines mis en évidence dans l’étude sont-ils attribuables à l’incinérateur ? Une voiture qui brûle ou un feu de déchets verts émet également des dioxines. « Il est scientifiquement difficile d’établir avec certitude l’origine des dioxines, reconnaît ToxicoWath. Mais l’analyse des dioxines a montré la présence de profils typiques de l’incinération des déchets. » 
Les profils des dioxines relevés autour de l’incinérateur francilien sont similaires à ceux observés par la fondation directement dans les cheminées de l’incinérateur de Harlingen, aux Pays-Bas. Construit en 2011, cet incinérateur de dernière génération a dû renforcer la surveillance de ses émissions après que ToxicoWatch a mis en évidence des niveaux élevés de dioxines, déjà dans des œufs, et obtenu sa condamnation en 2019 par le Conseil d’Etat néerlandais pour avoir sous-estimé le niveau réel des émissions. Les travaux de ToxicoWatch, à l’instar de plusieurs publications scientifiques, ont montré que les rejets les plus importants ont lieu lors des phases d’arrêt et de redémarrage des fours, marquées par une instabilité des températures propice à la formation des dioxines.
« Ces résultats traduisent des anomalies très inquiétantes dans le contrôle des concentrations de dioxines : ils aggravent la situation de non-conformité de l’agglomération parisienne avec la réglementation européenne sur la qualité de l’air très préjudiciable à la santé humaine ainsi qu’à l’environnement », commente Louis Cofflard, l’avocat à l’origine du recours des Amis de la Terre qui a conduit le Conseil d’Etat à condamner le gouvernement à une amende record de 10 millions d’euros pour son action insuffisante sur le front de la pollution de l’air. « Il n’est pas acceptable que l’incinération demeure le mode de traitement de plus de 70 % des déchets de Paris et de ses communes voisines, estime Me Cofflard. Des investissements conséquents doivent être engagés pour rattraper notre retard en termes de prévention et de taux de recyclage, notamment en vue de la généralisation du tri à la source des biodéchets » avant 2025. 
> Lire aussi Pollution de l’air : l’Etat condamné à payer une astreinte record de 10 millions d’euros
A cette date, le gouvernement s’est fixé pour objectif de recycler 55 % des déchets ménagers. En Ile-de-France, le taux de recyclage plafonne à 22 %. Pour le compte du collectif 3R et de Zero Waste France, Me Cofflard a déposé plusieurs recours contre la construction d’un nouvel incinérateur sur le site d’Ivry-Paris XIII. En vain. L’usine actuelle, construite en 1969 et modernisée à plusieurs reprises, arrive en fin de vie.
En chantier, la nouvelle « unité de valorisation énergétique » (terme désormais préféré à celui d’incinérateur, une partie des déchets brûlés alimentant le système de chauffage urbain parisien) doit entrer en service en avril 2024. Selon le Syctom, sa capacité sera réduite de moitié pour passer de 700 000 à 350 000 tonnes incinérées par an. Pour tenir cet objectif ambitieux, il est prévu qu’une « unité de valorisation organique » (UVO) voit également le jour à la place du vieil incinérateur pour absorber les quelque 350 000 tonnes de déchets alimentaires et les transformer en compost ou biogaz par méthanisation. Contesté notamment par le maire d’Ivry, cet UVO fait aujourd’hui l’objet d’un moratoire.
> Lire l’enquête :  La reconstruction de l’incinérateur de déchets d’Ivry fait polémique
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/07/des-niveaux-de-dioxines-exceptionnellement-eleves-autour-de-l-incinerateur-d-ivry-paris-xiii_6112588_3244.html>
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9- Nos conseils pour réduire l’impact environnemental de votre téléphone, Le Monde, Pixels, 07/02/22, 08h01
Noa Moussa

Chaque mois, « La Matinale » vous propose une liste de gestes pour la planète. Opter pour un téléphone reconditionné, aller dans un Repair Café, investir dans un Fairphone… Zoom sur les différents moyens d’être plus responsable. 
La liste de la matinale
Puisque vous lisez « La Matinale », vous faites partie des 84 % de Français possédant un smartphone. Mais saviez-vous que ce que vous avez entre les mains génère entre 50 kg et 80 kg de dioxyde de carbone (CO2) dès sa production ? Même si on se doute que ces petits appareils polluent, on ne se rend pas compte à quel point.
« En France, le numérique représente 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre », a indiqué Raphaël Guastavi, chef du service produits et efficacité matières à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), lors d’une conférence de presse en commun avec l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), le 19 janvier. « Ce chiffre pourrait drastiquement augmenter d’ici à 2030 », a ajouté Arnaud Leroy, PDG de l’Ademe.
Dans le monde, le numérique correspond à 3,7 % de ces émissions, d’après le ministère de l’écologie – l’avion est, pour sa part, responsable de 4,9 %. L’impact écologique des smartphones est principalement dû à l’extraction des minerais que l’on retrouve sous la forme de métaux dans ces appareils, une pratique qui mène à la destruction d’écosystèmes et à la pollution de l’eau, de l’air et des sols, selon l’Ademe. Un seul téléphone mobile contient plus de 70 matériaux différents, et plus de 1,29 milliard de smartphones ont été vendus en 2020.
Voici quelques conseils pour réduire l’impact environnemental d’un appareil dont il est devenu difficile de se passer.
Niveau débutant : agir avec plus de responsabilité
• Acheter durable. Chaque téléphone neuf contribue à la dégradation de notre environnement, alors autant les garder le plus longtemps possible. Pour ce faire, il faut se demander si le smartphone désiré est résistant, facilement démontable, réparable, simple à entretenir ou encore s’il a une garantie. Pour commencer, vous pouvez vérifier la robustesse du modèle que vous souhaitez : les matières les plus solides sont le polycarbonate, un type de plastique très solide, et l’aluminium. Vous pouvez également regarder l’indice de réparabilité du mobile : plus la réparation est facile, moins elle sera coûteuse et fastidieuse.
« Un smartphone a une durée de vie de vingt-trois à trente-sept mois », a expliqué Adrien Haider, chef de l’unité analyse économique et intelligence numérique de l’Arcep, le 19 janvier. Une fois votre smartphone en main, pensez donc à bien le protéger avec une coque et une vitre protectrice.
• Etre un utilisateur responsable. Même si la production des smartphones (de l’extraction des minerais à l’assemblage final) est responsable d’environ trois quarts des impacts qu’ils infligent à l’environnement, selon l’Ademe, notre utilisation y est également pour beaucoup. A ce jour, chaque Français stocke entre 10 000 et 50 000 e-mails inutilement. Ces données, stockées dans des data centers, produisent 0,3 % des émissions totales de gaz à effet de serre, d’après le journal scientifique britannique Nature.
« Lorsqu’on sait qu’un e-mail émet 20 g de CO2 et que 60 % des e-mails reçus ne sont pas lus, on ne peut que s’indigner », affirme Luc Blanchard, coprésident de la Fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement. Il est donc primordial de trier ses mails et de les supprimer de la corbeille. Il en est de même pour les photos et les documents stockés sur votre appareil.
« Il faut éviter de surcharger le réseau : utiliser le Wi-Fi plutôt que la 4G, diminuer la luminosité du téléphone, vider le cache des applications… Bref, avoir une pratique plus sobre », conseille M. Blanchard. Le cache regroupe des données stockées temporairement dans la mémoire du téléphone lors de l’utilisation des applications. Effacer ces données permet de libérer de l’espace dans le téléphone et dans les data centers.
Vous pouvez également tenter de réduire le temps passé devant des vidéos. Le visionnage d’une vidéo en streaming pendant une heure représente ainsi 100 grammes de carbone rejeté. Enfin, pensez à éteindre votre smartphone la nuit.
+ Infographie : Stockage, téléchargements, cache… <https://img.lemde.fr/2022/01/21/0/0/1125/1435/1328/0/45/0/55461a4_212334042-img-4626.jpg>
Niveau intermédiaire : miser sur la seconde vie
• Acheter reconditionné. « Pour être plus responsable, il faut se poser plusieurs questions : puis-je trouver ce smartphone en reconditionné ou d’occasion ? Comment va-t-il être recyclé ? », souligne Luc Blanchard. Les entreprises spécialisées dans le reconditionné proposent de vous vendre un produit, usagé, certes, mais contrôlé, réparé si nécessaire et à la mémoire effacée. Votre smartphone aura donc fait peau neuve, avec un prix moins cher de 30 % à 50 % par rapport à un appareil neuf.
Intéressant pour vous ? Oui. Pour la planète ? Tout autant, puisque le bilan carbone de la fabrication d’un smartphone neuf est de quatre à cinq fois plus élevé que celui d’un mobile reconditionné, selon des études financées par Smaaart et Recommerce, des sociétés spécialisées dans le reconditionnement. « Acheter un téléphone reconditionné plutôt qu’un neuf permet d’éviter 55 % à 91 % d’impact annuel », assure Raphaël Guastavi. Cependant, comme pour les mobiles neufs, il faut prendre le temps de se renseigner. Les smartphones reconditionnés sont 5 % à 20 % plus chers que les mobiles d’occasion (non révisés), et les accessoires fournis avec le téléphone, comme le chargeur et les écouteurs, sont d’une qualité inférieure.
> Lire aussi Huit questions sur l’achat de smartphones reconditionnés
• Donner ou faire recycler. Peut-être possédez-vous un smartphone que vous n’utilisez plus ? Il fait alors partie de la trentaine de millions de smartphones qui dorment dans les tiroirs des Français, selon l’Ademe. Si ce mobile est en bon état mais que vous n’en voulez plus, donnez-le. Si vous ne trouvez pas preneur autour de vous, il pourrait intéresser des associations. Parmi elles, Emmaüs Connect, qui permet aux personnes en situation de précarité sociale et numérique d’accéder aux outils en ligne. Vous pouvez également rendre votre téléphone à votre opérateur ou le retourner aux grandes marques de vente d’électronique comme Fnac ou Darty. Enfin, si vous ne souhaitez pas vous déplacer, vous pouvez envoyer votre téléphone par voie postale en allant sur le site Jedonnemontelephone.fr, qui le recyclera.
> Lire aussi Ordinateurs, tablettes, téléphones… Que faire de nos vieux appareils électroniques ?
Niveau expert : réparer ou choisir une marque écoresponsable
• Réparer votre smartphone. Un écran cassé ? un problème de batterie ? Avant de baisser les bras, tentez la réparation. Si l’appareil est encore sous garantie, c’est gratuit. Autrement, vous pouvez vous tourner vers les réparateurs indépendants, pour le prix moyen de 100 euros. Vous pourrez trouver le plus proche de chez vous sur des sites comme Vite un dépanneur.
Pour les plus manuels d’entre vous, il est possible de réparer votre téléphone vous-même. Une fois que vous êtes armé de votre motivation et que vos outils et pièces sont rassemblés, il ne reste plus qu’à trouver le bon mode d’emploi. Les sites SOSav et iFixit proposent des tutoriels et des kits pour réparer soi-même ses appareils électroniques. Vous pouvez aussi y trouver les pièces détachées dont vous avez besoin à des prix allant de 3 euros pour un tiroir SIM à 120 euros pour un écran.
Autre solution : les Repair Cafés. Ces ateliers emploient des bénévoles qui prennent le temps d’aider ceux qui y entrent et de réparer leurs objets. Dans une ambiance conviviale, les férus de bricolage se retrouvent mêlés aux novices, souvent ravis de leur expérience.
> Lire aussi Dans un Repair Café, avec les bénévoles qui redonnent vie aux objets cassés
• Investir dans un smartphone écologique. L’entreprise néerlandaise Fairphone, qui crée des smartphones durables et écologiques, a sorti le Fairphone 4 le 25 octobre 2021, qu’elle décrit comme « le plus durable à ce jour, désormais doté de la 5G, d’une garantie de cinq ans et neutre en déchets électroniques ». Certifié Blue Angel (label environnemental), cet appareil a un indice de réparabilité de 9,3/10, tandis que le dernier iPhone a une note de 6,1/10 et le dernier Samsung de 8,2/10.
Le Fairphone 4 est à 579 euros avec une capacité de stockage de 128 gigas et passe à 649 euros si la mémoire est de 256 gigas. La boîte ne contient ni chargeur, ni câble, ni écouteurs, afin de réduire les déchets électroniques. La marque revendique ce choix sur le site : « Si vous n’en avez pas besoin, nous ne l’incluons pas. » Ils sont cependant disponibles à la vente.
> Lire aussi On a testé… le Fairphone 4, un smartphone réparable et garanti cinq ans
Fairphone est la première entreprise à se lancer sur ce marché. Elle a ensuite été rejointe par la marque allemande Shift, qui prône les mêmes valeurs. Le Shiftphone est disponible à partir de 555 euros et est, lui aussi, facilement réparable.
> Retrouvez ici <https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/> tous nos articles « Des solutions pour la planète »
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/02/07/smartphone-nos-conseils-pour-reduire-son-impact-environnemental_6112579_4408996.html>
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10- Sur TikTok, la promotion dingue de la mode jetable, Reporterre, 07/02/22, 17h15
Marie Pomme

Acheter des vêtements pour les déballer et les montrer devant la caméra : le « haul », déjà tendance sur YouTube, a explosé sur le réseau social TikTok. Le hic : des habits toujours moins chers, abordables pour les jeunes mais qui soutiennent des marques à l’éthique discutable.
Sur TikTok, les vidéos s’allongent à l’infini sous #sheinhaul, le mot-dièse, qui répertorie des « hauls » de vêtements de la marque chinoise de fast fashionShein, comptabilise à ce jour plus de quatre milliards de vues. « Un haul, c’est un format vidéo qui consiste à montrer les bonnes affaires qu’on a faites sur une quantité d’items », éclaire Jean-Baptiste Bourgeois, directeur de la stratégie de l’agence de communication We are social, spécialisée dans les réseaux sociaux.
Devant la caméra, des jeunes — le plus souvent des filles — déballent leurs achats, essayent une tenue, passent à la suivante, en donnant leur avis sur les produits. Des vidéos qui encouragent à la surconsommation, et, inévitablement, génèrent du gaspillage.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://reporterre.net/Sur-Tiktok-la-promotion-dingue-de-la-mode-jetable>
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11- Récit. Les glaciers recèlent moins d’eau qu’estimé auparavant, Le Monde, maj le 08/02/22 à 00h42 
Rémi Barroux

Une étude internationale montre la baisse des volumes de glace que renferment les glaciers, avec, pour conséquence principale, une moindre élévation du niveau de la mer et une diminution des réserves en eau douce. 
Non seulement les glaciers subissent les effets du réchauffement climatique, en fondant, mais les volumes de glace qu’ils contiennent seraient moins importants comparativement aux estimations précédentes. Selon une étude internationale, publiée dans Nature Geoscience, lundi 7 février, qui a mesuré la vitesse d’écoulement et l’épaisseur de plus de 250 000 glaciers de montagne dans le monde, soit 98 % d’entre eux, la baisse de volume de la glace qui contribue directement à l’élévation du niveau de la mer, serait de 20 %. Ce qui, selon Mathieu Morlighem, professeur de sciences de la Terre à Dartmouth (Etats-Unis), réduirait les masses d’eau disponibles. « Une découverte importante qui aura des implications pour des millions de personnes dans le monde », indique l’enseignant, également coauteur de l’étude.
> Lire aussi La calotte glaciaire du Groenland a perdu 4 700 milliards de tonnes depuis 2002
La connaissance des vitesses d’écoulement permet d’estimer l’épaisseur et la répartition spatiale de la glace, ce qui, explique l’étude, « conditionne à la fois le volume total de ces réservoirs d’eau et leur contribution future à la hausse du niveau des mers ».
La réalisation de cet « atlas » des glaciers, avec les mesures de leurs volumes, a été rendue possible par l’analyse de 800 000 paires d’images satellites – deux vues à un mois d’écart sont en effet nécessaires pour connaître la vitesse, en étudiant par exemple le déplacement des crevasses –, « y compris de grandes calottes glaciaires, des glaciers alpins étroits, des glaciers de vallée lents et des glaciers marins rapides », durant les années 2017 et 2018.
Des conséquences sur des millions d’humains
Les masses glaciaires sont mal connues, avec des mesures de profondeur pour seulement 1 % des glaciers, indiquent les auteurs. Le volume réel de glace était incertain, et donc la quantification des ressources en eau présentes dans les glaciers. « Grâce à l’imagerie satellitaire, nous sommes en mesure de suivre le mouvement de ces glaciers depuis l’espace à l’échelle mondiale et, à partir de là, de déduire la quantité de glace dans le monde entier », explique encore Mathieu Morlighem.
Cette glace s’écoule des hautes altitudes vers les basses altitudes se transformant en eau douce, disponible pour les populations locales. « L’étude des vitesses d’écoulement nous permet d’être plus précis. Le glacier s’écoulant sous l’effet de son propre poids, on peut connaître la répartition de la masse de la glace. Jusque-là, les méthodes étaient limitantes, basées sur la pente des glaciers. De plus, les études estimaient l’épaisseur seulement au centre des glaciers, et on extrapolait ensuite », détaille au Monde Romain Millan, chercheur au CNRS, coauteur de l’étude. L’incertitude des publications précédentes était due, en partie, à l’absence de mesures de l’écoulement glaciaire qui révèle, souligne l’étude, « l’emplacement de la glace épaisse et mince ».
> Lire aussi JO de Pékin 2022 : des Jeux sans neige naturelle et à l’empreinte carbone sujette à caution
Cette baisse de volume n’est pas généralisée sur l’ensemble du globe. Alors que les glaciers himalayens, en Asie, contiendraient 37 % de ressources en eau supplémentaires, « bien que les glaciers continuent de fondre rapidement », les Andes tropicales d’Amérique du Sud recèleraient un quart de glace en moins. « Avec une baisse de 23 % des réserves d’eau douce, les conséquences peuvent être importantes pour des millions de personnes qui en dépendent quotidiennement, comme les habitants de La Paz en Bolivie par exemple », avance Romain Millan. Le manque d’eau aurait également un impact sur la production d’électricité, l’agriculture ainsi que la consommation humaine.
Connaissance encore imprécise
Ce volume moindre en glace réduirait par ailleurs de 8 centimètres la contribution de ces glaciers à l’élévation du niveau des mers, « le faisant passer de 33 cm à 25 cm ». Mais, précisent les auteurs de l’étude, la projection n’inclut pas les deux grandes calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, « dont la contribution potentielle à la hausse du niveau de la mer est beaucoup plus importante ». Si tous les glaciers de montagne fondaient, ces 25 centimètres d’élévation seraient peu de chose par rapport aux plus de 50 mètres que représenterait la fonte (hypothétique) de l’Antarctique.
> Lire aussi « Nous attendons du One Ocean Summit des avancées significatives pour la santé de l’océan mondial »
Pour autant, préviennent les auteurs, la connaissance de ces volumes de glace et donc des réserves d’eau reste imprécise. A l’étude satellitaire, il conviendrait d’ajouter une observation directe sur le terrain pour confirmer les informations, observation qui n’est pas réalisable dans tous les pays. « La collecte et le partage des mesures sont compliqués, car les glaciers sont répartis dans de nombreux pays ayant souvent d’autres priorités », avance Romain Millan. Selon l’étude, il faut réévaluer l’évolution des glaciers et intensifier les observations directes de leur épaisseur, notamment dans les Andes et dans l’Himalaya, des stocks d’eau majeurs pour les populations locales, encore « mal documentés ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/07/les-glaciers-recelent-moins-d-eau-qu-estime-auparavant_6112681_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Les glaciers recèlent moins d'eau qu'estimé, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/les-glaciers-recelent-moins-d-eau-qu-estime-selon-une-etude-443779>, AFP, 07/02/22, 18:00
En savoir plus :
> Ice velocity and thickness of the world’s glaciers <https://www.nature.com/articles/s41561-021-00885-z>, Nature Geoscience, 07 February 2022
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12- La pollution plastique a atteint « toutes les parties des océans », alerte le WWF, Le Monde avec AFP, 08/02/22, 07h25

Le Fonds mondial pour la nature appelle l’ONU à négocier un traité sur le sujet. Les plastiques à usage unique constituent plus de 60 % de la pollution marine. 
L’image est parlante : « Du plus petit plancton à la plus grosse baleine », le plastique est omniprésent dans les océans, avertit, mardi 8 février, le WWF. Le Fonds mondial pour la nature rappelle que cette invasion de plastique menace la biodiversité marine et appelle les dirigeants du monde entier à s’engager rapidement vers un traité sur le sujet.
A quelques semaines d’une assemblée environnement de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui pourrait lancer des négociations sur un tel accord, le WWF publie un volumineux rapport sur les impacts de la pollution plastique sur les océans, la biodiversité et les écosystèmes marins. Synthèse des conclusions de plus de 2 000 études scientifiques distinctes sur ces questions.
> Lire aussi La quantité de plastique présente dans les océans réévaluée fortement à la hausse
Premier constat, cette contamination « a atteint toutes les parties des océans, de la surface aux grands fonds marins, des pôles aux côtes des îles les plus isolées ». Entre 19 millions et 23 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les eaux de la planète, dont une bonne partie finissent en mer, selon les estimations. Un danger croissant, même si le WWF reconnaît un manque de données sur d’éventuelles répercussions sur les humains de cette présence de produits aux composants chimiques.
Le nombre de microplastiques devrait doubler d’ici à 2050
Les produits sont pour une bonne part des plastiques à usage unique, que de plus en plus de pays interdisent mais qui constituent toujours plus de 60 % de la pollution marine. Ils se dégradent au fur et à mesure de leur séjour dans l’eau, devenant de plus en plus petits, jusqu’au « nanoplastique », d’une taille inférieure au micromètre (millième de millimètre).
De sorte que, même si plus aucun plastique n’arrivait dans l’océan, le nombre des microplastiques devrait y doubler d’ici à 2050. Or, selon les estimations citées par le WWF, la production de plastique dans le monde devrait doubler d’ici à 2040. Les représentants de l’industrie estiment toutefois probable que la production ralentisse et permette d’éviter ce doublement.
> Lire aussi Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
Mais pour Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique au WWF, « nous atteignons un point de saturation pour les écosystèmes marins qui fait peser une menace non seulement sur des espèces données mais affecte tout l’écosystème ». Au-delà des photos emblématiques de phoques ou de tortues se débattant avec des sacs plastique ou des débris de filets de pêche, c’est toute la chaîne alimentaire qui est affectée. Une étude de 2021 a ainsi répertorié 386 espèces de poissons ayant ingéré du plastique sur 555 testées.
Selon d’autres scientifiques, examinant une des grandes espèces de pêche commerciale, jusqu’à 30 % d’un échantillon de cabillauds pêché en mer du Nord avaient des microplastiques dans l’estomac. Côté harengs, une étude a retrouvé des microplastiques dans 17 % d’un échantillon pêché dans la Baltique.
Les oiseaux sont eux aussi exposés. Dans le nord-ouest de l’Atlantique, 74 % des oiseaux de mer examinés par une étude avaient mangé du plastique ; 69 %, selon une autre étude à Hawaï.
Des limites déjà atteintes en Méditerranée
Eirik Lindebjerg compare la situation à la crise climatique et ses « budgets carbone », quantité maximale de CO2 pouvant être rejetée dans l’atmosphère avant certaines conséquences. « C’est la même chose avec le plastique. Ce que nous montrons dans ce rapport, c’est qu’il y a une limite à la pollution que peuvent absorber nos écosystèmes », poursuit l’expert. Une limite déjà atteinte côté microplastiques en plusieurs points du globe, relève le WWF, notamment en Méditerranée, dans la mer Jaune et et la mer de Chine orientale (entre la Chine, Taïwan et la péninsule coréenne) et dans la banquise arctique.
> Lire aussi Alerte sur les substances toxiques disséminées par les plastiques
« Nous devons considérer la question comme celle d’un système fini qui n’absorbe pas le plastique et c’est pourquoi nous devons aller vers zéro émission, zéro pollution, aussi vite que possible », insiste Eirik Lindebjerg. Car chercher à nettoyer les océans est « extrêmement difficile et cher », et il est bien moins coûteux et plus efficace d’agir en amont.
Le WWF en appelle donc au démarrage rapide de pourparlers en vue de l’élaboration d’un accord international sur le plastique. Le sujet sera au menu d’une réunion de l’ONU sur l’environnement, du 28 février au 2 mars, à Nairobi, au Kenya.
L’accord devrait au minimum, selon le WWF, permettre d’établir des standards mondiaux de production et de « recyclabilité » réelle. « Et qui puisse aussi aboutir à la disparition de certains produits dont nous n’avons pas besoin », veut espérer Eirik Lindebjerg.
> Sur un autre objet de l’époque : La paille en plastique, fléau des océans pour des siècles et des siècles
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/la-pollution-plastique-a-atteint-toutes-les-parties-des-oceans-alerte-le-wwf_6112728_3244.html>
Sur le même sujet :
> Le monde doit d'urgence s'attaquer à la pollution plastique marine, alerte le WWF <https://information.tv5monde.com/info/le-monde-doit-d-urgence-s-attaquer-la-pollution-plastique-marine-alerte-le-wwf-443845>, AFP, 08/02/22, 09:00
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13- Des élus réclament la « transparence » sur les niveaux de dioxines autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, Le Monde, 08/02/22, 18h02
Stéphane Mandard

Les mairies d’Ivry-sur-Seine et de Paris appellent à un conseil extraordinaire du syndicat qui traite les ordures ménagères après les résultats – jugés « alarmants » – publiés lundi par la Fondation ToxicoWatch. 
La publication, lundi 7 février, d’une étude de biosurveillance pointant des niveaux élevés de dioxines, des composés chimiques très toxiques, autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, a suscité de nombreuses réactions. « La pollution de l’air tue plus que le tabac ou l’alcool : c’est le danger “numéro un”. L’Etat français a été condamné par la justice, mais Emmanuel Macron n’agit toujours pas pour protéger les Françaises et les Français », a réagi, lundi, sur Twitter le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, promettant de faire de la lutte contre la pollution de l’air une « priorité nationale ».
L’étude a été réalisée par la Fondation ToxicoWatch, spécialisée dans l’analyse toxicologique des polluants émis par les incinérateurs, à la demande du collectif 3R (Réduire, réutiliser, recycler). Elle révèle notamment des teneurs importantes de dioxines dans des œufs de poules élevées en plein air à proximité du plus grand incinérateur d’Europe.
Concentrations supérieures aux limites européennes
La grande majorité des échantillons fait apparaître des niveaux de concentration supérieurs aux limites européennes en matière de sécurité sanitaire des aliments. Et dans des proportions importantes : entre deux et plus de quatre fois la valeur limite. Ces résultats sont, par ailleurs, parmi les plus hautes valeurs mises en évidence par ToxicoWatch dans le cadre de ses recherches autour de plusieurs incinérateurs en Europe.
Philippe Bouyssou, le maire PC d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où est installée l’usine, a demandé au Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères (Syctom), qui gère le site d’Ivry-Paris XIII, d’organiser « au plus vite » un conseil syndical extraordinaire. Il invite les élus représentés au sein du Syctom à se réunir dans « les plus brefs délais », afin d’« acter les mesures opérationnelles qui seraient à prendre ». « Les taux de pollution aux dioxines » relevés dans l’étude sont « particulièrement alarmants », précise l’élu.
> Lire aussi l’archive (2017) : Les vies brisées des riverains de l’incinérateur de Vaux-le-Pénil
Le maire du 13e arrondissement – où se trouve également l’incinérateur –, Jérôme Coumet, et l’adjointe à la maire de Paris chargée de la propreté, du tri et de la réduction des déchets, Colombe Brossel, ont également écrit au Syctom pour demander la tenue, « le plus rapidement possible », d’un conseil extraordinaire. Les élus parisiens souhaitent que l’ensemble des données concernant les mesures et les contrôles effectués par le Syctom soient communiqués en « toute transparence » afin que, le cas échéant, « des mesures correctrices puissent être prises en urgence ». Ils proposent, par ailleurs, à ToxicoWatch de présenter les résultats de son étude lors de ce conseil extraordinaire.
Pour le Syctom, pas de lien établi
Dans un communiqué, le Syctom précise que « le lien entre l’incinérateur et les analyses de 
dioxines faites [par ToxicoWatch] n’est pas établi ». Le syndicat rappelle que l’usine d’Ivry-Paris XIII, exploitée par Suez, en tant qu’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), est « soumise à une réglementation stricte de ses rejets, dont les dioxines ». Il fait savoir que les mesures effectuées dans ses cheminées en 2020 sont « systématiquement inférieures ou très inférieures à la valeur limite réglementaire » et que les teneurs mesurées autour de l’incinérateur sont « globalement du même ordre de grandeur » que celles retrouvées partout ailleurs dans la zone. Ce qui fait conclure au Syctom que « l’usine d’Ivry n’a pas d’impact notable sur les niveaux de dioxines ».
> Lire l’enquête (2018) : La reconstruction de l’incinérateur de déchets d’Ivry fait polémique
ToxicoWatch émet des doutes sur la fiabilité des mesures effectuées lors des phases transitoires d’arrêt et de redémarrage des fours, caractérisées par une instabilité des températures propice à la formation de dioxines et à des difficultés techniques de mesures. De son côté, dans l’attente d’analyses complémentaires, le collectif 3R recommande de limiter au maximum la consommation d’œufs élevés en plein air à proximité de l’incinérateur.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/08/des-elus-reclament-la-transparence-sur-les-niveaux-de-dioxines-autour-de-l-incinerateur-d-ivry-paris-xiii_6112831_3244.html>
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14- Les crottes de chien polluent : même dans la nature, il faut les ramasser, Numerama, 09/02/22, 17h18
Marcus Dupont-Besnard

La pollution des crottes est évitable
Les crottes de chien polluent, tel est le constat désarmant de cette étude dédiée aux réserves naturelles. Ramasser les excréments est important, pour l’hygiène, mais aussi pour l’environnement, tout particulièrement si vous vous baladez dans une réserve naturelle.
Ramasser les crottes déposées par votre chien est un geste essentiel pour la propreté des espaces partagés. Mais une étude publiée le 6 février 2022 rappelle qu’il s’agit aussi d’une nécessité écologique. 
Dans ces travaux, on apprend que dans les quatre réserves étudiées, autour de Ghent en Belgique, on trouve dans chaque hectare 11,5 kg d’azote (qui provient de l’urine et des excréments des chiens) et 4,8 kg de phosphore (principalement des excréments). Ce sont là, bien évidemment, des matières naturelles. Pour les auteurs, cependant, en de telles concentrations, elles ont un impact négatif sur l’écosystème.
>> Suite à lire à :
<https://www.numerama.com/sciences/847057-les-crottes-de-chien-polluent-meme-dans-la-nature-il-faut-les-ramasser.html>
En savoir plus :
> Nutrient fertilization by dogs in peri-urban ecosystems <https://besjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2688-8319.12128>, British Ecological Society, 06 February 2022
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15- Pollution de l’air : 8 000 décès par an pourraient être évités en Ile-de-France, Le Monde, 10/02/22, 08h39
Stéphane Mandard

Une étude montre que la pollution de l’air est responsable de près d’un décès sur dix dans la région. En cause, des concentrations de polluants qui excèdent largement les seuils de l’OMS. 
Le chiffre devrait convaincre définitivement les pouvoirs publics de changer de braquet dans la lutte contre la pollution de l’air. Près de 8 000 décès prématurés pourraient être évités en Ile-de-France chaque année si les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de qualité de l’air étaient respectées. Cette estimation est le résultat d’une étude inédite publiée jeudi 10 février par l’Observatoire régional de santé (ORS) Ile-de-France – une structure scientifique indépendante – et Airparif. Huit mille, c’est quatre fois le nombre de morts liés à la consommation d’alcool et quasiment autant que le tabagisme (10 000) à l’échelle de la région la plus peuplée de France.
L’exposition à la pollution de l’air favorise le développement de pathologies chroniques graves, en particulier des maladies cardiovasculaires (infarctus, accident vasculaire cérébral) et respiratoires, et des cancers, rappelle l’ORS. Cela se traduit par une augmentation de la mortalité et une baisse de l’espérance de vie.
> Lire le décryptage : Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air
Les dernières données épidémiologiques ont montré des effets néfastes de la pollution de l’air à des concentrations bien plus faibles qu’on ne le pensait jusqu’ici. Elles ont conduit l’OMS à durcir drastiquement ses normes, en septembre. La limite d’exposition annuelle à ne pas dépasser pour les particules fines (PM2,5) a été divisée par deux : elle est passée de 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3) à 5 µg/m3. Celle pour le dioxyde d’azote (NO2) a même été divisée par quatre, de 40 à 10 µg/m3.
Chauffage urbain et trafic routier
En prenant comme année de référence 2019 (l’année 2020, marquée par le confinement lié à la crise sanitaire, n’est pas représentative des niveaux de pollution), l’étude a évalué les morts imputables à l’exposition aux principaux polluants. Pour les particules fines, émises par le chauffage urbain l’hiver et le trafic routier, le nombre de décès est estimé à 6 220 à l’échelle de la région. Pour le dioxyde d’azote, émis principalement par le trafic routier et majoritairement par les véhicules diesel, il est de 3 680. Pour la première fois, l’ORS a également évalué les décès attribuables à l’ozone (O3), un polluant secondaire émis principalement l’été sous l’effet du rayonnement solaire : ils sont de l’ordre de 1 700.
Les nombres de décès liés à l’exposition aux PM2,5 et au NO2 ne peuvent pas être directement additionnés, une partie des décès se recoupant. Ceux attribués à l’ozone peuvent en revanche être considérés comme additionnels aux décès liés aux particules fines. Pour l’année 2019, l’ORS arrive donc au bilan de 7 920 décès prématurés. Si les niveaux moyens de ces polluants étaient abaissés au niveau des concentrations recommandées par l’OMS, ces décès pourraient être évités, conclut l’étude. Les bénéfices seraient particulièrement importants pour les habitants de Paris et de la métropole, qui regrouperaient les deux tiers des décès évitables par une baisse des niveaux de PM2,5 ramenés à 5 µg/m3. Pour le NO2, ce sont près de 80 % des bénéfices attendus à Paris et dans la métropole si les niveaux étaient ramenés à 10 µg/m3. Pour l’ozone, en revanche, les bénéfices seraient plus importants en zone rurale.
> Lire aussi Pollution de l’air : l’OMS durcit drastiquement ses normes
L’étude souligne que des progrès ont déjà été réalisés lors de la dernière décennie : entre 2010 et 2019, le nombre de décès attribuables à l’exposition aux particules fines est passé de 10 350 à 6 220, soit une baisse de 40 %. Cela correspond à un gain moyen d’espérance de vie de près de huit mois par habitant en Ile-de-France. Pour le NO2, la baisse est moins prononcée : à peine 19 % (de 4 520 à 3 680 décès). Des avancées, certes, mais la marche est encore haute pour atteindre les normes de l’OMS.
Les seuils de l’OMS largement dépassés
Aujourd’hui, tous les Franciliens sont exposés à des concentrations de polluants qui excèdent les seuils de l’OMS. Et souvent dans des proportions importantes. Les concentrations de NO2 dépassent jusqu’à huit fois les recommandations de l’institution onusienne, notamment à proximité du boulevard périphérique, et jusqu’à trois fois pour les PM2,5. Concernant l’ozone, les niveaux fixés par l’OMS sont dépassés un jour sur quatre entre avril et septembre, alors qu’ils ne devraient l’être que deux fois pendant la période estivale.
> Lire aussi Paris, une des villes où la pollution automobile tue le plus en Europe
La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’est fixé 2030 comme date pour atteindre les normes de l’OMS dans la capitale. Cela passe notamment par l’extension de l’interdiction de circulation à tous les véhicules diesel en 2024 et essence d’ici à 2030. En mettant l’accent sur les bénéfices en matière de santé publique des mesures de réduction de la pollution, l’ORS souhaite que son rapport permette d’« accompagner la mise en œuvre des politiques publiques » qui, note-t-elle,« peuvent être lourdes à mettre en œuvre et parfois mal comprises par le grand public ».
Devant l’opposition de certains maires relayant le mécontentement de leurs administrés, la Métropole du Grand Paris vient de repousser à 2023 la prochaine étape (initialement prévue en juillet) du déploiement de sa zone à faibles émissions : l’interdiction des Crit’Air 3, soit environ un million de véhicules essence immatriculés avant 2006 et diesel vieux de plus de onze ans.
> Lire l’entretien : Anne Hidalgo : « Ma bataille n’est pas contre la voiture, mais contre la pollution »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/10/pollution-de-l-air-8-000-deces-par-an-pourraient-etre-evites-en-ile-de-france_6113074_3244.html>
En savoir plus : 
> Mortalité attribuable à la pollution atmosphérique - Quelle évolution depuis 10 ans et quels bénéfices d’une amélioration de la qualité de l’air dans les territoires ? <https://www.ors-idf.org/nos-travaux/publications/mortalite-attribuable-a-la-pollution-atmospherique/>, Observatoire régional de santé (ORS) Ile-de-France, 10/02/22
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16- Meilleure qualité de l'air : des milliers de morts évitées en Ile-de-France, AFP, 10/02/22, 12:00

L'amélioration de la qualité de l'air en Ile-de-France a permis d'éviter des milliers de morts en 10 ans, avec une baisse de la mortalité attribuable à certains polluants pouvant atteindre 40%, selon une étude publiée jeudi.
Ainsi pour les particules fines PM2,5 (diamètre inférieur à 2,5 micromètres), "entre 2010 et 2019, le nombre annuel de décès attribuables à l'exposition prolongée est passé de 10.350 à 6.220 soit une baisse de 40%", selon cette "Évaluation quantitative des impacts sur la santé" réalisée par l'Observatoire régional de la santé (ORS) d'Ile-de-France, en collaboration avec Airparif, observatoire régional de la qualité de l'air.
Pour l'exposition prolongée au dioxyde d'azote (NO2), produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques ou le chauffage, le nombre de décès annuel "est passé de 4.520 à 3.680 soit une baisse de près de 19%".
Pour réaliser ces évaluations -qui ne prennent pas en compte l'année 2020 et les fortes baisses de pollution liées aux confinements- l'ORS s'est basée sur un calcul du "risque attribuable", estimation statistique rapportant à l'ensemble des décès enregistrés ceux attribuables à la pollution atmosphérique.
Les données de population de l'Insee ont ainsi été croisées avec des modélisations à partir des données d'Airparif, avec une résolution par carré de 50 mètres de côté.
Ce qui met en évidence que les gains de mortalité concernent "tous les territoires y compris les territoires ruraux mais sont plus marquées dans la zone dense, à la fois plus polluée et plus peuplée". Le "bénéfice (est) particulièrement marqué à Paris", avec "un gain brut d’espérance de vie (de) près de 10 mois".
La France est sous le coup de poursuites de l'Union européenne et a été également condamnée par le Conseil d'Etat à la demande d'ONG pour dépassement des seuils de pollution de l'air, notamment au NO2 en région parisienne, même si la qualité globale s'est améliorée au niveau régional.
Selon l'étude, la "valeur médiane" de l'exposition (50% des mesures en dessous et 50% au-dessus) de la population d'Ile-de-France aux PM2,5 en moyenne annuelle est passée de 17,3 microgramme/m3 à 11,7 μg/m3 depuis 2010 (l'UE fixe comme objectif 25 μg/m3) et de 32,2 à 26,1 μg/m3 pour le NO2 (40 μg/m3 maximum autorisé par l'UE).
Les gains en termes de mortalité pourraient être encore plus importants si les nouvelles valeurs de référence adoptées en septembre 2021 par l'Organisation mondiale de la Santé (5 μg/m3 pour les PM2,5 et 10 μg/m3 pour le NO2) étaient atteintes, ajoutent les auteurs.
Ils estiment que 6.200 décès annuels liés aux PM2,5 pourraient alors être évités dans la région et "de l'ordre de 2.350 décès" pour le NO2 (certaines causes de décès se cumulant, les deux chiffres ne s'additionneraient pas forcément).
Au niveau national, la pollution de l'air est considérée comme responsable de 40.000 décès prématurés chaque année.
<https://information.tv5monde.com/info/meilleure-qualite-de-l-air-des-milliers-de-morts-evitees-en-ile-de-france-444213>
En savoir plus : 
> Mortalité attribuable à la pollution atmosphérique - Quelle évolution depuis 10 ans et quels bénéfices d’une amélioration de la qualité de l’air dans les territoires ? <https://www.ors-idf.org/nos-travaux/publications/mortalite-attribuable-a-la-pollution-atmospherique/>, Observatoire régional de santé (ORS) Ile-de-France, 10/02/22
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17- La pandémie de Covid-19 aurait été aggravée par la pollution atmosphérique, EurActiv, 11/02/22
Amalie Holmgaard Mersh | translated by Anne-Sophie Gayet

Alors que les scientifiques établissent de plus en plus de liens entre la pollution de l’air et les effets de la Covid-19, la pression se fait de plus en plus forte sur la Commission européenne pour qu’elle fixe des ambitions élevées lors de la prochaine révision de la directive européenne sur la qualité de l’air.
Ce n’est un secret pour personne : la pollution atmosphérique est fortement associée à un large éventail de maladies. Et, à présent, des scientifiques ont entamé de nouvelles recherches dans le cadre de la pandémie de Covid-19 sur la relation entre les maladies infectieuses, telles que la Covid-19, et la pollution atmosphérique.
Lors d’un événement organisé par l’Alliance européenne de Santé publique (EPHA) jeudi 10 février, deux scientifiques ont indiqué clairement qu’il existe de plus en plus de données indiquant que les niveaux de pollution atmosphérique pourraient avoir aggravé la propagation et la gravité de la pandémie de Covid-19.
Une étude réalisée par le cabinet de consultants néerlandais CE Delft portant sur la situation aux Pays-Bas indique que « si la pollution atmosphérique était plus faible, moins de mesures de lutte contre la Covid-19 auraient été nécessaires » et que « si les efforts politiques visant à prévenir la pollution atmosphérique avaient été plus importants, des dépenses sociales significatives auraient pu être évitées ».
Toutefois, malgré ces premiers résultats, des recherches supplémentaires sont nécessaires dans le domaine.
« La relation entre la pollution atmosphérique et la transmissibilité du virus est encore incertaine, nous avons donc besoin de plus de recherches […]. Néanmoins, nous pouvons dire que la relation entre la pollution atmosphérique et la transmission du virus constitue un argument supplémentaire en faveur d’une politique ambitieuse en matière de qualité de l’air », a expliqué Daan Juijn, coauteur de l’étude néerlandaise « Pollution atmosphérique et Covid-19 ».
Il a été rejoint par Annette Peters, chercheuse à l’Institut d’épidémiologie Helmholtz de Munich, qui s’est également penchée sur cette question :
« Il existe des preuves nouvelles que la pollution de l’air est liée aux maladies infectieuses, ce que nous avions peut-être négligé auparavant. Le contexte de la pandémie est complexe et des études sont nécessaires pour en comprendre pleinement les effets, nous n’en sommes donc qu’au début. Cependant, il est nécessaire d’agir pour réduire la pollution atmosphérique », a-t-elle indiqué lors de l’événement.
L’étude néerlandaise s’est concentrée sur la Covid-19 et sur les niveaux de pollution atmosphérique aux Pays-Bas et a conclu que les résultats indiquent que « les coûts sociaux [à la fois économiques et non économiques, comme le bien-être par exemple] des mesures supplémentaires de lutte contre la Covid-19 qui ont été nécessaires en raison de la pollution atmosphérique s’élèvent à environ 11 milliards d’euros. Cela équivaut à environ 1,5 % du PIB néerlandais ».
Dans ce contexte, M. Juijn a souligné que ces chiffres pourraient être plus élevés dans les pays où les niveaux de pollution atmosphérique sont plus élevés. M. Juijn et Mme Peters ont appelé à une intensification de la recherche dans ce domaine.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/la-pandemie-de-covid-19-aurait-ete-aggravee-par-la-pollution-atmospherique/>
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18- Pollution sonore : les premiers radars antibruit testés à Paris, Le Monde, maj le 15/02/22 à 05h37 
Denis Cosnard

L’expérimentation, lancée lundi 14 février dans la capitale, devrait permettre d’identifier les véhicules motorisés les plus bruyants qui minent la vie des Parisiens, et de mettre leurs conducteurs à l’amende. 
De l’extérieur, on pourrait croire à deux gros nichoirs à oiseaux, suspendus l’un en dessous de l’autre, à 4,5 mètres du sol. En réalité, les deux boîtes grises accrochées à un lampadaire de la rue d’Avron, dans le 20e arrondissement de Paris, ne servent pas à nourrir les moineaux ou les merles pour qu’ils chantent davantage, mais à repérer les véhicules les plus bruyants… Et à les faire taire. Inauguré lundi 14 février, ce radar sonore est le premier du genre installé dans la capitale, à titre expérimental. Un deuxième doit l’être mardi, rue Cardinet (17e).
Dans les deux cas, un même objectif : identifier les voitures, les camions, mais surtout les motos et les scooters si bruyants qu’ils minent la vie des Parisiens, et mettre leurs conducteurs à l’amende de façon automatisée. Le principe est exactement le même que pour les radars de vitesse. « Si tu fais des bêtises, ça te flashe », résume un passant, rue d’Avron, en montrant à son fils de 5 ans les boîtes grises entre lesquelles sont fixées des caméras.
> Lire aussi Contrôles, radars antibruit… Les motards bruyants dans le viseur des pouvoirs publics
« Avec les confinements, tout le monde s’est habitué à une ville plus silencieuse, explique David Belliard, l’adjoint écologiste chargé des transports. Aujourd’hui, il y a une attente très forte des Parisiens pour que nous luttions contre le bruit, en particulier celui causé par les motos et les scooters. A Paris, une moto débridée peut réveiller à elle seule 10 000 personnes ! » Stress, troubles du sommeil, problèmes cardiovasculaires accrus… Les conséquences de ce bruit n’ont rien de négligeable. « Cela peut retirer jusqu’à huit mois d’espérance de vie en bonne santé », selon Dan Lert, l’adjoint à la transition écologique.
Droite et gauche confondues, les élus parisiens ont donc validé à l’unanimité, mercredi 9 février, l’expérimentation de radars sonores. Avec Nice, Toulouse, Bron (métropole de Lyon), Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) et la communauté de communes de la vallée de Chevreuse (Yvelines), Paris fait partie des premières collectivités à profiter de la loi d’orientation des mobilitésvotée en décembre 2019 et du décret du 3 janvier 2022 qui autorisent ce type de dispositifs.
Un coût substantiel
L’expérience aura lieu en deux temps. Durant trois mois, les deux radars parisiens vont fonctionner « à blanc », sans amende. Il s’agit de vérifier que le système associant rue d’Avron huit micros et trois caméras mesure le bruit avec précision, le relie sans erreur au véhicule qui en est à l’origine, et photographie bien la plaque d’immatriculation. « Nous avons commencé des tests en vallée de Chevreuse, sur la “route des dix-sept tournants”, dont certains motards raffolent, et ça marche, se félicite Fanny Mietlicki, la directrice de Bruitparif, un des trois industriels dans la course, avec Microdb et Acoem. Sur place, nous avons mesuré des pics à 110 décibels, alors que la limite pour un camion est plutôt de 85 décibels. »
Après analyse des résultats, et homologation du matériel par l’Etat, Paris a prévu de poursuivre le test en envoyant des contraventions automatiques aux conducteurs fautifs à partir du printemps 2023. Montant de l’amende : 135 euros, minorée à 90 euros en cas de paiement dans les quinze jours. Le déploiement du dispositif au-delà des deux radars initiaux interviendra ensuite, en cas de succès de l’opération. Certains maires d’arrondissement, comme Ariel Weil (Parti socialiste, Paris Centre) ou Jeanne d’Hauteserre (Les Républicains, 8e), se sont déjà inscrits sur la liste d’attente.
> Lire aussi Le bruit nuit gravement à la santé des Franciliens
Pas sûr, toutefois, que l’expérience soit généralisée à court terme. Au-delà des aléas liés à une technique encore tâtonnante, l’installation de ces nouveaux radars perfectionnés représente en effet un coût substantiel. « Nous visons un matériel compris entre 20 000 euros et 30 000 euros pièce », indique à ce stade la directrice de Bruitparif.
L’acceptation du système n’est pas acquise non plus de la part des motards, qui ont déjà protesté contre la mise en place – finalement repoussée à septembre – du stationnement payant pour les deux-roues motorisés à Paris.
Enfin, certains élus de gauche s’interrogent sur la pertinence de cette verbalisation pour lutter contre les motos trop bruyantes. « Mettre en place des radars, est-ce la priorité ? », se demande l’écologiste Alexandre Florentin. A ses yeux, il serait plus simple que l’Etat fixe des normes strictes en matière de bruit des deux-roues. Et qu’il étende aux motos et aux scooters l’obligation de se soumettre au contrôle technique. « Je regrette profondément que le gouvernement ait reculé sur ce point, alors que cela aurait permis de réduire significativement la pollution sonore », appuie l’adjoint Dan Lert.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/14/pollution-sonore-les-premiers-radars-antibruit-testes-a-paris_6113676_3244.html>
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19-  La pollution plastique et chimique a dépassé les "limites" de la planète, AFP, 15/02/22, 09:00
Marc Préel

Les quantités énormes de plastiques et de produits chimiques produites par l'humanité sont au-delà des "limites planétaires" et des plafonds de production doivent être envisagés urgemment, ont conclu pour la première fois des scientifiques.
Avec un cocktail de 350.000 produits de synthèse inventé par l'Homme et des volumes considérables terminant dans l'atmosphère ou directement ou indirectement dans l'environnement, "les effets que nous commençons à observer sont suffisamment grands pour affecter des fonctions critiques de la planète Terre et ses écosystèmes", explique Bethanie Carney Almroth, une des coauteurs de l'étude du Stockholm Resilience Centre, dans un entretien à l'AFP.
L'étude intervient alors que le lancement de négociations sur la pollution plastique "de la source à la mer" doit être examiné par l'ONU à la fin du mois à Nairobi.
Si tous les efforts pour éviter que ces matières se retrouvent dans l'environnement sont bons à prendre, l'ampleur du problème pousse les scientifiques à pousser pour des solutions plus radicales, comme un plafond maximal de production. 
D'autant que le recyclage affiche des résultats médiocres, avec par exemple moins de 10% du plastique mondial recyclé, pour une production qui a doublé depuis l'an 2000 et culmine actuellement à 367 millions de tonnes. 
Aujourd'hui, le plastique présent sur Terre représente quatre fois la biomasse de tous les animaux vivants, selon des études scientifiques.
"Ce que nous essayons de dire, c'est peut-être que ça suffit, que peut-être nous ne pouvons pas tolérer ça davantage. Peut-être qu'il faut mettre des limites de production, dire qu'il ne faut pas produire autant qu'un certain niveau", plaide la chercheuse basée en Suède.
Depuis plusieurs années, le Stockholm Resilience Centre mène des travaux de référence sur les "limites planétaires", dans neuf domaines (changement climatique, usage de l'eau douce, acidifications des océans...)
Objectif : établir si l'humanité se trouve dans un "espace de sécurité" pérenne, ou si au contraire les limites sont franchies et menacent l'avenir de la planète.
Les "entités nouvelles", c'est à dire tous les produits chimiques créés par l'homme (plastiques, antibiotiques, pesticides...) ainsi que les métaux dans leur concentration non naturelle, restaient jusqu'à présent un point d'interrogation, et la conclusion complexe.
"On commence seulement à comprendre les effets à long terme et massifs de ces expositions", dit la chercheuse.
- Mauvaise direction -
Non seulement ces produits sont innombrables et les données sur leurs risques inexistantes ou soumises au secret industriel. 
Mais ils sont par définition contemporains de l'ère industrielle, contrairement aux autres paramètres étudiés par les "limites planétaires" qui permettent de comparer sur 10.000 ans ou plus.
Pesticides tuant des organismes de façon indiscriminées, ingestions de plastique par les êtres vivants, effets hormonaux ou reproductifs... La pollution chimique menace l'environnement en endommageant les processus physiques et biologiques sur lesquels reposent toute vie, un phénomène aggravé lorsque le produit a une longue persistance.
"On parle de 350.000 substances différentes. On n'a pas de connaissances sur la grande majorité d'entre elles, sur leur quantité de production ou leur stabilité, ou leur effet sur l'environnement ou leur toxicité", souligne Mme Carney Almroth.
"Nous savons ce que certaines d'entre elles sont. Mais pour la plupart, on ne sait rien".
Même les bases de données les plus complètes, comme "Reach" dans l'Union européenne, n'atteignent que 150.000 produits, dont seulement un tiers font l'objet d'études poussées en toxicité.
Prenant acte de ces "trous dans la raquette", l'équipe s'est alors concentrée sur ce qui est connu, et ces éléments partiels ont suffi à une conclusion alarmante.
"En prenant tous ces morceaux épars et l'évolution dans le temps (...) nous avons pu dire que toutes les flèches pointent dans la mauvaise direction", explique la scientifique de l'Université de Göteborg.
Pour les 14 coauteurs de l'étude, "nous avons encore le temps pour inverser cette situation, néanmoins, nous avons besoin d'actions urgentes et ambitieuses au niveau mondial".
"Très clairement, il n'y a pas de panacée, parce que beaucoup de ces produits sont des choses qu'on utilise et sont nécessaires dans nos vies, même si beaucoup ne le sont pas", reconnaît Bethanie Carney Almroth.
Mais pour elle, tous les efforts au niveau de la production initiale ou de la gestion des déchets ne permettront pas de faire l'impasse sur une baisse des volumes fabriqués.
"Cela semble évident mais ce n'est considéré comme une vérité que depuis peu : plus vous produisez, plus vous rejetez", plaide-t-elle.
<https://information.tv5monde.com/info/la-pollution-plastique-et-chimique-depasse-les-limites-de-la-planete-444895>
En savoir plus :
> Safe planetary boundary for pollutants, including plastics, exceeded, say researchers <https://www.stockholmresilience.org/research/research-news/2022-01-18-safe-planetary-boundary-for-pollutants-including-plastics-exceeded-say-researchers.html>, Stockholm Resilience Centre, 18/01/2022
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En images
20- Des terrains de sport sans phyto, c'est possible, Actu-environnement, 04/02/22
Baptiste Clarke 

En 2022, la loi interdit l'usage des produits phytosanitaires dans tous les lieux de vie, à l'exception des terrains de sport. Mais certaines communes ont pris de l'avance. Reportage vidéo à Vauvert, dans le département du Gard.
Conséquence de la loi Labbé, depuis le 1er janvier 2017, les collectivités territoriales, les établissements publics et l'État ne peuvent plus utiliser ou faire utiliser des pesticides pour l'entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public, ou privé. Quelques exceptions demeurent néanmoins, comme l'entretien des cimetières et des terrains de sport. Des lieux plus complexes, où il a fallu davantage d'encadrement, de formation et de communication.
>> Suite à lire et reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/terrain-sport-0-phyto-39046.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/terrain-sport-0-phyto-39046.php4>>
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21- "Une idée pour la France" : le retour de la consigne en verre, France 2, journal de 13h, 07/02/22

Dans la rubrique "Une idée pour la France" du 13 Heures, la journaliste Valérie Heurtel nous présente l'entreprise parisienne Greengo, qui veut relancer la consigne en verre pour les restaurants faisant de la vente à emporter dans une logique écologique.
Plutôt que de jeter les emballages lorsque nous consommons de la restauration livrée, pourquoi ne pas les réutiliser ? C'est l'idée de la jeune entreprise parisienne Greengo, qui propose l'utilisation de contenants en verre réutilisables pour la restauration rapide et livrée, que le client doit ensuite rapporter.
La fin des emballages plastiques à usage unique en 2040
Les systèmes de consigne se développent aussi dans certains supermarchés pour les rayons traiteur et les bars à salades. Au total, Greengo collabore avec 15 supermarchés et 75 restaurants, mais aussi une soixantaine de restaurants d'entreprise. La loi anti-gaspillage prévoit la fin des emballages plastiques à usage unique pour la restauration d'ici 2040.
La journaliste Valérie Heurtel explique par ailleurs que des filières locales de consignes en verre se mettent en place partout en France pour la vente de boissons.
> Reportage et plateau à voir :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/une-idee-pour-la-france-le-retour-de-la-consigne-en-verre_4948275.html>
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Une annonce
22- The Foundation and WWF launch campaign calling for a legally binding treaty on plastic pollution, Ellen MacArthur Foundation, newsletter, 15/02/22

The Foundation and the World Wildlife Fund (WWF) has launched a joint campaign calling for a legally binding UN treaty on plastic pollution. When governments meet at the UN Environment Assembly at the end of February in Nairobi, they will have an unprecedented opportunity to start negotiating a treaty that provides a solution to plastic pollution. Please re-share the Foundation’s posts on your LinkedIn, Twitter, Instagram and Facebook profiles between today and 5 March.
> Read more at :
<https://mailchi.mp/ellenmacarthurfoundation.org/public-newsletter-july-291692?e=ff50c0adbb>
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