[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (vendredi 18 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 18 Fév 08:04:57 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Un ver marin pourrait révolutionner le monde des greffes d’organes <https://information.tv5monde.com/node/444051>, TV5Monde, 09/02/22, 17:34
2- Les algues, une piste prometteuse pour la préservation de la planète <https://nouvelles-dujour.com/les-algues-une-piste-prometteuse-pour-la-preservation-de-la-planete/>, Nouvelles du jour, 09/02/22
3- Le Wadi Gaza, de marécage à zone protégée <https://www.la-croix.com/Le-Wadi-Gaza-marecage-zone-protegee-2022-02-10-1301199536>, AFP, 10/02/22, 09:00
4- En Bretagne, les conséquences de l’acidification des océans évaluées sur des huîtres <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/10/en-bretagne-les-consequences-de-l-acidification-des-oceans-evaluees-sur-des-huitres_6113141_3244.html>, Le Monde, 10/02/22, 15h00 
5- Pas-de-Calais : une baleine à bosse de presque dix mètres s'échoue <https://www.20min.ch/fr/story/une-baleine-a-bosse-de-presque-dix-metres-sechoue-338379851608>, AFP, 10/02/22, 18:00
6- Au moins 80% des fonds marins cartographiés d'ici à 2030, promet l'Unesco <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220210-au-moins-80-des-fonds-marins-cartographi%C3%A9s-d-ici-%C3%A0-2030-promet-l-unesco>, AFP, 10/02/22, 19:00
7- Pression commerciale de Washington sur Mexico pour sauver des marsouins <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220211-pression-commerciale-de-washington-sur-mexico-pour-sauver-des-marsouins>, AFP, 11/02/22, 04:00
8- L'Australie considère les koalas "en danger" <https://information.tv5monde.com/info/l-australie-considere-les-koalas-en-danger-444351>, AFP, 11/02/22, 06:00
9- Des dirigeants attendus à Brest pour mieux protéger l'océan <https://information.tv5monde.com/info/des-dirigeants-attendus-brest-pour-mieux-proteger-l-ocean-444353>, AFP, 11/02/22, 06:00
10- Au One Ocean Summit, Emmanuel Macron annonce l’élargissement du périmètre de la réserve naturelle des Terres australes françaises <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/11/au-one-ocean-summit-emmanuel-macron-annonce-l-elargissement-du-perimetre-de-la-reserve-naturelle-des-terres-australes-francaises_6113290_3244.html>, Le Monde avec AFP, 11/02/22, 16h39 
11- Entretien. One Ocean Summit : Greenpeace regrette des "avancées en demi-teinte" <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/one-ocean-summit-greenpeace-regrette-des-avancees-en-demi-teinte_4955985.html>, Radio France, 11/02/22, 17:39
12- One Ocean Summit : un label européen lancé pour décarboner le transport maritime <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/one-ocean-summit-un-label-europeen-lance-pour-decarboner-le-transport-maritime_4955460.html>, Radio France, 11/02/22, 17:41
13- Les loups à nouveau protégés aux Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/les-loups-nouveau-proteges-aux-etats-unis-444451>, AFP, 11/02/22, 18:00
14- Une trentaine d'Etats promettent d'en faire plus pour les océans <https://information.tv5monde.com/info/une-trentaine-d-etats-promettent-d-en-faire-plus-pour-les-oceans-444442>, AFP, 11/02/22, 19:00
15- Ce qu'il faut retenir des engagements pris lors du One Ocean Summit <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/ce-qu-il-faut-retenir-des-engagements-pris-lors-du-one-ocean-summit_4955964.html>, France info, 11/02/22, 20:21
16- Venezuela : le "Tsar de la beauté" défend une fête controversée dans un parc national <https://information.tv5monde.com/info/venezuela-le-tsar-de-la-beaute-defend-une-fete-controversee-dans-un-parc-national-444493>, AFP, 11/02/22, 23:00
17- Quatre milliards pour la lutte contre la pollution plastique des océans <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/quatre-milliards-pour-la-lutte-contre-la-pollution-plastique-des-oceans/>, EurActiv, 11/02/22
18- Pêche illégale, pollution plastique... les six engagements à retenir du One Ocean Summit de Brest <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/les-six-engagements-a-retenir-du-one-ocean-summit-de-brest-150573.html>, Novethic, 11/02/22
19- A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/12/a-brest-un-sommet-pour-l-ocean-entre-espoir-et-mefiance_6113358_3244.html>, Le Monde, 12/02/22, 08h24
20- Mobilisation pour sauver le maërl, le « corail breton » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/12/mobilisation-pour-sauver-le-maerl-le-corail-breton_6113426_3244.html>, Le Monde, maj le 13/02/22 à 01h21 
21- Tribune. Claire Nouvian : « Le sommet de l’océan a confirmé la méthode environnementale de Macron : instrumentaliser les annonces avant les élections » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/15/claire-nouvian-le-sommet-de-l-ocean-a-confirme-la-methode-environnementale-de-macron-instrumentaliser-les-annonces-avant-les-elections_6113738_3232.html>, Le Monde, 15/02/22, 09h45

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Protéger davantage la haute mer, lutter contre la pollution plastique, créer plus d'aires protégés, lutter contre la surpêche et la pêche illicite, intensifier la cartographie des fonds marins, lancer une coalition pour le "carbone bleu", quels sont les engagements pris lors du One Ocean Summit et sont-ils suffisants ? (cf. item 9, 10, 11, 12, 14, suite, 15, 17, 18, 19 & 21)
PROMESSES DU JOUR : — "Je me suis focalisé sur le sang de ce ver marin, et en fait, j’ai trouvé chez lui l’ancêtre de nos globules rouges. C’est une hémoglobine extracellulaire qui n’a pas de globules rouges, pas de typage sanguin, ce qui permet à l’arénicole d’arrêter de respirer quand il est à marée basse et vivre sur son stock d’oxygène [qu'il a stocké] quand il était sous l’eau", Franck Zal, biologiste français (cf. item 1)
— Nourrir les hommes et les animaux, remplacer le plastique, servir de médicament tout en limitant le réchauffement climatique… Les algues offriraient un champ d’innovation immense pour aider la planète. (cf. item 2)
— Dans le Wadi Gaza (Territoires palestiniens) les autorités locales œuvrent à transformer le marais en premier parc naturel alors que milliers de tonnes de déchets s'y sont accumulées. (cf. item 3)
— "Seuls 20% des fonds marins sont cartographiés. Nous devons aller plus loin et mobiliser la communauté internationale pour qu'au moins 80% des fonds marins soient cartographiés d'ici 2030", annonce Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Unesco. (cf. item 6)
— Dans le parc naturel régional d’Armorique, plusieurs initiatives ont été lancées pour protéger et restaurer les algues coralligènes rouges. (cf. item 20)
RECHERCHE DU JOUR : L’Institut français d’exploitation de la mer (Ifremer) soumet les bivalves à des augmentations de température et à un PH plus faible, et étudie les moyens de lutter contre la fragilisation des coquilles sous l’effet de l’acidification des océans. (cf. item 4)
PRESSION DU JOUR : Les Etats-Unis ont invoqué leur traité commercial avec le Mexique pour exhorter leur partenaire du sud à protéger les vaquitas, une espèce de marsouins en voie d'extinction en raison de pratiques de pêches illégale. (cf. item 7)
CLASSEMENTS DU JOUR : — L'Australie a officiellement classé les koalas d'une grande partie de sa côte orientale comme étant "en danger", les marsupiaux subissant les conséquences des feux de brousse, des défrichements, de la sécheresse et des maladies. (cf. item 8)
— Les loups gris sont à nouveau une espèce protégée dans la majeure partie des Etats-Unis continentaux après la décision d'un juge fédéral de Californie, qui revient ainsi sur une mesure de l'administration Trump. (cf. item 13)
CONTROVERSE DU JOUR : Le Parquet vénézuélien a ouvert une enquête "sur les dégâts occasionnés au parc national Canaima (Tepuy Kusari) par une « fête organisée dans cet endroit par une entreprise et un groupe de personnes". (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Un ver marin pourrait révolutionner le monde des greffes d’organes, TV5Monde, 09/02/22, 17:34

Arenicola marina est un ver marin qui pourrait faciliter les greffes d’organes et améliorer les performances de certains athlètes. Enquête de Robert Frosi de Radio Canada.
Comment un ver qui sommeillait dans le sable depuis 400 millions d’années a-t-il pu attirer l’attention du biologiste français Franck Zal? Tout a commencé sur une petite plage de Bretagne, à Saint-Jean-du-Doigt.
"Ce qui m’a intéressé, c’est d’essayer de comprendre l’adaptation des espèces dans leur milieu naturel. Et je me suis intéressé à un ver marin. Je me suis demandé comment il arrive à respirer dans l’eau et dans l’air", nous explique avec un certain enthousiasme le chercheur français.
"Je me suis focalisé sur le sang de cet animal, et en fait, chez ce ver, j’ai trouvé l’ancêtre de nos globules rouges. C’est une hémoglobine extracellulaire qui n’a pas de globules rouges, pas de typage sanguin, ce qui permet à l’arénicole d’arrêter de respirer quand il est à marée basse et vivre sur son stock d’oxygène [qu'il a stocké] quand il était sous l’eau", décrit le chercheur
Cette molécule marine est capable de transporter l’oxygène. Franck Zal va observer les marées pour comprendre comment fonctionne ce ver marin, baptisé Arenicola marina.
"Quand vous voyez ici marée haute et marée basse, c’est exactement ce que vous retrouvez en médecine, ischémie, reperfusion. L’ischémie, c’est l’arénicole à marée basse ; reperfusion, c’est l’arénicole à marée haute. Le ver a répondu à ces problèmes d’ischémie, et donc, on a démontré que cette molécule était capable de délivrer de l’oxygène dans un tas de pathologies où l’on a besoin d’oxygène sur la greffe d’organes, les maladies parodontales, la cicatrisation, la transfusion sanguine. En fait, cette molécule va répondre à énormément de pathologies dans le domaine médical", explique le biologiste.
Le ver peut transporter 40 à 50 fois plus de molécules d’oxygène. Autre caractéristique, l’hémoglobine est de petite taille, soit 250 fois plus petite que les globules rouges. En cas de blocage par les globules rouges, elle peut facilement se faufiler pour se rendre directement au greffon. Le greffon baigné dans cette hémoglobine naturelle maximiserait ses capacités de non-rejet.
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/node/444051>
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2- Les algues, une piste prometteuse pour la préservation de la planète, Nouvelles du jour, 09/02/22

Nourrir les hommes et les animaux, remplacer le plastique, servir de médicament tout en limitant le réchauffement climatique… Les algues offriraient un champ d’innovation immense pour aider la planète. Décryptage. 
Du 9 au 11 février, la ville de Brest, en Bretagne, accueillera le premier sommet international dédié à la préservation des océans, baptisé One Ocean Summit. Vingt chefs d’Etat s’y retrouveront aux côtés d’ONG environnementales et de scientifiques. Au programme : faire le point sur la situation des espaces maritimes, chercher des solutions concrètes pour les protéger mais aussi réfléchir à comment mieux les exploiter.
Philippe Potin, biologiste marin et directeur de recherche au CNRS, et Vincent Doumeizel, conseiller océan auprès du Pacte Mondial des Nations Unies, seront là pour présenter une solution. « Il faut miser sur les algues ! », s’exclament-ils en concert, contactés par France 24. « Souvent, quand on parle d’algues, on a cette image négative des grappes vertes ou brunes échouées sur les plages de Bretagne ou de l’Ouest. Indes. C’est dommage », déplore Philippe Potin. « Quand on les retrouve sur les plages, c’est parce qu’ils ont été arrachés à leur base à cause de la pollution ou d’activités industrielles. Ils ne sont pas le problème, ils sont une conséquence. »
« La réalité, c’est que ces plantes jouent un rôle essentiel pour notre planète », insiste le chercheur. Les algues sont aux espaces maritimes ce que les forêts sont aux surfaces terrestres. « Eux aussi sont les poumons de la planète. Grâce à leur photosynthèse, ils absorbent le CO2 et libèrent de l’oxygène », explique le scientifique, spécialiste de la question à la station biologique de Roscoff, en Bretagne. « À eux seuls, ils sont responsables de la moitié du renouvellement de l’oxygène sur Terre. Ils rendent un grand service au climat. »
« Ils sont aussi indispensables à la vie dans l’océan car ils permettent de créer des habitats particuliers pour des milliers d’espèces de poissons ou de crustacés », insiste le scientifique. « Par effet ricochet, c’est en partie grâce à eux que l’on peut avoir une grande diversité de pêche sur les côtes. »
Au total, quelque 10 000 espèces d’algues visibles à l’œil nu sont disséminées sur toute la planète – des varechs des côtes bretonnes aux varechs de Tasmanie, en passant par les wakames au Japon.
>> Suite à lire et vidéo ‘À la découverte de la forêt de laminaires !’ à voir à :
<https://nouvelles-dujour.com/les-algues-une-piste-prometteuse-pour-la-preservation-de-la-planete/>
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3- Le Wadi Gaza, de marécage à zone protégée, AFP, 10/02/22, 09:00
Adel Zaanoun

Dans le Wadi Gaza (Territoires palestiniens), les bouteilles en plastique et les eaux putrides ont pris la place des arbres, des fleurs et des animaux. 
Mais conscientes des dangers sanitaires, les autorités locales oeuvrent à transformer le marais en premier parc naturel de l'enclave palestinienne.
Sur neuf kilomètres, les eaux usées traversent le "wadi", la vallée, avant de se jeter en mer Méditerranée. 
Des milliers de tonnes de déchets s'y sont accumulées, emportées par le courant ou jetées par des habitants, dans un territoire miné par la pauvreté et les guerres et où la cause écologique est peu ancrée dans les mentalités.
Aux alentours du ruisseau, considéré comme l'endroit le plus pollué de la bande de Gaza, l'odeur est nauséabonde. Des dizaines d'espèces d'arbres, fleurs et animaux ont disparu.
Pourtant autrefois, Wadi Gaza était "une belle réserve naturelle", se souvient Abdel Fattah Abd Rabbo, professeur d'études environnementales à l'Université islamique de Gaza. 
"Puis elle s'est transformée en un marécage plein d'insectes, de reptiles (serpents) et de bactéries, une décharge hors de contrôle", dit-il, pointant du doigt les gaz toxiques dans le marais.
La pression démographique constante ces 30 dernières années a beaucoup joué sur la pollution croissante du cours d'eau et de ses abords.
Dans l'enclave de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien, environ 16.000 m3 d'eaux usées s'y déversaient chaque jour, selon l'Agence de qualité environnementale de Gaza. 
Jusqu'en 2021 et l'implantation d'une usine de traitement des eaux usées dans le centre du territoire, vers laquelle les eaux sont dorénavant redirigées. C'est une eau saine qui en ressort et qui ruisselle vers la Méditerranée.
- "Ceinture verte" -
Reste à débarrasser le rivage des ordures. La semaine dernière, des travailleurs municipaux ont sorti balais et sacs de poubelle pour nettoyer le ruisseau, avant de pouvoir planter des milliers d'arbres et en faire un parc digne de ce nom.
Cinq municipalités ont créé un conseil conjoint pour conduire le projet, mené en coordination avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) qui le finance avec le gouvernement norvégien.
Le projet de 66 millions de dollars (57,7 millions d'euros), qui doit s'étaler sur cinq à dix ans, ne doit pas seulement servir aux habitants à proximité immédiate (150.000 personnes) mais à un public plus large, explique Mohammad Abou Shaaban, un responsable local du Pnud.
Il s'articule autour de trois volets, la préservation de la qualité de l'eau, la création d'une "ceinture verte" autour du ruisseau pour assurer la diversité biologique et végétale, et la mise en place d'infrastructures culturelles et touristiques, indique M. Abou Shaaban.
Des accès routiers doivent également être rénovés ou construits. Et le projet doit aussi permettre de créer des emplois dans un territoire accablé par la pauvreté et le chômage, grâce à la création d'une aire de loisirs.
Le maire de la localité de Wadi Gaza, Jaber Abou Hajir, espère que "la vallée retrouvera son charme naturel et touristique pour que les gens s'y baladent et que cela devienne un lieu d'activités culturelles et touristiques", dans une enclave coincée entre la mer Méditerranée cet les territoires israélien et égyptien. Et où il y a peu d'espaces verts.
<https://www.la-croix.com/Le-Wadi-Gaza-marecage-zone-protegee-2022-02-10-1301199536>
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4- En Bretagne, les conséquences de l’acidification des océans évaluées sur des huîtres, Le Monde, 10/02/22, 15h00 
Martine Valo (Lampaul-Plouarzel, envoyée spéciale)

L’Institut français d’exploitation de la mer soumet les bivalves à des augmentations de température et à un PH plus faible, et étudie les moyens de lutter contre la fragilisation des coquilles. 
Le laboratoire expérimental est logé dans un conteneur blanc, à l’entrée de l’aber Ildut, à Lampaul-Plouarzel, dans l’ouest du Finistère. Dans ce site digne d’une carte postale, la modeste installation est révélatrice des préoccupations scientifiques à l’égard d’un milieu marin, soumis à de multiples bouleversements. Celui-ci absorbe en effet un tiers du dioxyde de carbone émis par les activités humaines. Et le CO2 atmosphérique a augmenté de près de 40 % au cours des deux cents dernières années au rythme de la consommation des combustibles fossiles, de la déforestation et de la destruction de zones humides. Conséquence : l’océan global se réchauffe et il s’acidifie.
A Brest, où se tient, du 9 au 11 février, le One Ocean Summit, l’amiral Bernard Rogel a prévenu en ouverture : « L’environnement des océans est en danger. L’effondrement des ressources halieutiques, le changement climatique fondent les crises futures. » L’acidification représente un des stress principaux auxquels les mers sont soumises et l’un des thèmes de ces rencontres internationales.
Réseau de suivi unique au monde
« Avec le temps, le CO2 absorbé se transforme en acide carbonique et cela change toute la chimie de l’eau de mer », explique Fabrice Pernet, biologiste marin à l’Institut français pour l’exploitation de la mer (Ifremer). A l’entrée du conteneur expérimental, il détaille : « L’océan est légèrement basique : son PH moyen est d’environ 8,1, mais il est prévu qu’en s’acidifiant il passe à 7,8 à l’horizon 2100. Cela va réduire de 60 % la disponibilité en carbonates nécessaires à la constitution des coquilles. » L’impact va être considérable sur certains planctons à la base de la chaîne alimentaire de toute la faune océanique, pour les coraux, les coquillages. C’est pourquoi l’Ifremer a fait de quelques dizaines d’huîtres des spécimens de laboratoire – tout en se montrant soucieux du sort de ces animaux, précise Alexandre Dousset, l’un des ingénieurs de recherche qui veillent sur elles nuit et jour.
Depuis 2017, l’Ifremer a installé six sondes consacrées à l’étude de l’évolution de l’acidification de la Méditerranée jusqu’au nord de la Bretagne. « Ce réseau de suivi en haute résolution, qui nécessite des allers-retours quotidiens en bateau, est unique au monde, car il n’est pas destiné à de pures observations océanographiques mais à de la recherche appliquée, résume Fabrice Pernet. Il mesure les modifications, très variables, qui se produisent dans les zones de production conchylicole. » A Lampaul-Plouarzel, l’Ifremer a posé son conteneur sur un terrain du comité régional de la conchyliculture de Bretagne-Nord.
> Lire aussi L'acidification des mers dans un bocal au fond de l'eau
Croissance et reproduction sont étudiées, entre autres signes de l’adaptation de deux espèces de bivalves à une eau plus chaude et plus acide. L’une est l’huître creuse du Pacifique (Crassostrea gigas) et l’autre (Ostrea edulis), dite « européenne », est plate et locale, mais a quasiment disparu dans la région. Elles se nourrissent du plancton contenu dans l’eau pompée dans l’aber. Le dispositif est programmé de façon à respecter le cycle des marées, l’alternance du jour et de la nuit. L’idée est d’approcher le plus possible les conditions environnementales réelles : oxygène dissous, turbidité, fluorescence liée au phytoplancton…
Une batterie de mesures va rendre compte des variations des conséquences des conditions décrites dans les scénarios évoqués par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Des huîtres sont immergées dans les bacs contenant des eaux de 12,1 °C à 12,2 °C et un PH de 7,9, c’est-à-dire ce qui est attendu à l’horizon 2050. Une deuxième série varie de 12,3 °C à 12,6 °C avec un PH à 7,8, comme prévu aux alentours de 2075. Enfin, une température de 13,1 °C pour un PH de 7,7 anticipe l’horizon 2100. En parallèle, les conditions d’aujourd’hui dans la mer d’Iroise (11,4 °C, PH de 7,99 ce jour de février) servent de référence.
« Agroécologie marine » avec des algues
S’il est trop tôt pour livrer des constats chiffrés de leurs évolutions respectives, les conchyliculteurs ont déjà pris conscience de la menace que constitue l’acidification : ils constatent un moindre développement et une fragilisation des coquilles, selon Fabrice Pernet. « Moins solides, moins grands, ces animaux sont plus vulnérables face aux vagues, à leurs prédateurs, au tri mécanique aussi », résume-t-il. La question est, en réalité, plus complexe qu’il n’y paraît. Car les huîtres s’avèrent relativement tolérantes à la baisse du PH et même à une élévation de température, mais pas leurs juvéniles qui ne peuvent vivre dans ces conditions. « L’enjeu, c’est la filière », souligne Fabrice Pernet.
> Lire aussi L’espoir d’une solution contre la mortalité massive des jeunes huîtres
Au siège d’Ifremer, à Plouzané, près de Brest, d’autres équipes travaillent sur les modifications de poissons, le bar européen et une épinoche, soumis aux nouvelles conditions climatiques. La question est de savoir s’il est possible d’atténuer les effets de la baisse de PH, l’élévation des températures et la perte d’oxygène. Une équipe de biologistes, dont Fabrice Pernet, a expérimenté une forme « d’agroécologie marine » modifiant les conditions locales, associant huîtres et algues. En captant le CO2, ces dernières constituent, en effet, des refuges contre l’acidification.
Avec leurs bactéries associées, leur présence est bénéfique à la croissance des huîtres et semble avoir renforcé leur résistance à un virus responsable de la dysbiose des bivalves. Mais pas n’importe quelles algues. Prélevées dans la rade de Brest, les brunes (fucus) et les rouges (cordes de Solier) ont eu un effet bénéfique, mais avec les vertes (ulves), le taux de mortalité des huîtres a doublé.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/10/en-bretagne-les-consequences-de-l-acidification-des-oceans-evaluees-sur-des-huitres_6113141_3244.html>
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5- Pas-de-Calais : une baleine à bosse de presque dix mètres s'échoue, AFP, 10/02/22, 18:00

Une baleine à bosse de presque dix mètres de long s'est échouée et a été retrouvée morte jeudi matin sur une plage du Pas-de-Calais, entre Calais et Marck, a constaté l'AFP, un phénomène "exceptionnel" selon un spécialiste. 
"Cette baleine de 9,53 mètres s'est échouée sur la plage du Fort Vert. Il s'agit d'une femelle. C'est un phénomène exceptionnel pour la région", a affirmé à l'AFP Jacky Karpouzopoulos, président de la Coordination mammalogique du nord de la France (CMNF) et "responsable des échouages" dans le Nord-Pas-de-Calais, confirmant une information de France 3 Hauts-de-France. 
Cette baleine, qui pèse "entre 20 et 25 tonnes", doit être sortie de la "zone de balancement" des marées jeudi après-midi "pour ne pas qu'elle reparte à la mer". Il s'agit d'un corps mort et "ça peut être dangereux pour la navigation", a ajouté M. Karpouzopoulos.
Avec l'aide "d'engins lourds", nous allons "la tirer sur la plage le plus haut possible" et vendredi "on fera son autopsie". "On va ouvrir l’animal sur la plage, le découper et la baleine partira à l’équarrissage", a-t-il précisé.
"Ce type d'échouage est assez rare sur notre littoral, le passage des migrations des cétacés se faisant plus au nord de l'Angleterre", a expliqué à l'AFP Yoan Demassieux, l'un des soigneurs de la Ligue Protectrice des Animaux (LPA) à Calais. 
Cette baleine "est morte il y a quelques heures seulement, il est possible qu'elle ait été surprise par les bancs de sable nombreux ici sur les plages de l'est de Calais" et "qu'elle soit morte étouffée par son propre poids", avance-t-il, sans écarter la possibilité d'une éventuelle maladie. 
En novembre, un rorqual commun de 19 mètres et d'une quinzaine de tonnes, s'était échoué dans le port de Calais après s'être blessé.
<https://www.20min.ch/fr/story/une-baleine-a-bosse-de-presque-dix-metres-sechoue-338379851608>
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6- Au moins 80% des fonds marins cartographiés d'ici à 2030, promet l'Unesco, AFP, 10/02/22, 19:00

L'Unesco s'est engagée jeudi à ce qu'au moins 80% des fonds marins soient cartographiés d'ici à 2030, lors du sommet sur l'océan qui se tient jusqu'à vendredi à Brest, dans le nord-ouest de la France.
"Seuls 20% des fonds marins sont cartographiés. Nous devons aller plus loin et mobiliser la communauté internationale pour qu'au moins 80% des fonds marins soient cartographiés d'ici 2030", annonce dans un communiqué Audrey Azoulay, la directrice générale de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.
Afin d'atteindre cet objectif, d'un coût de cinq milliards d'euros, trois axes sont envisagés : la mobilisation d'une flotte de 50 navires dédiée à la cartographie des fonds marins, l'intensification du recours au sonar sur navire autonome et la transmission par les gouvernements et les entreprises des données cartographiques dont ils disposent.
"Connaître la profondeur et les reliefs des fonds marins est essentiel pour comprendre l'emplacement des failles océaniques, le fonctionnement des courants océaniques et des marées, comme celui du transport des sédiments", souligne l'Unesco, qui dirige l'initiative Décennie des sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). 
"Ces données contribuent à protéger les populations en anticipant les risques sismiques et les tsunamis, à recenser les sites naturels qu'il convient de sauvegarder, à identifier les ressources halieutiques pour une exploitation durable, à planifier la construction des infrastructures en mer, ou encore à réagir efficacement aux catastrophes à l'image des marées noires, des accidents aériens ou des naufrages", ajoute l'agence, pour laquelle ces connaissances jouent aussi un rôle majeur dans l'évaluation des effets futurs du dérèglement climatique.
L'Unesco a en outre annoncé jeudi se fixer pour objectif que l'éducation à l'océan figure dans les programmes scolaires de ses 193 Etats membres d'ici à 2025. Pour y parvenir, l'agence mettra à disposition des décideurs publics un référentiel commun de contenus pédagogiques.
"Grâce à cette boite à outils, tous les Etats sont sur le même pied d’égalité pour placer rapidement l’océan au coeur des enseignements et accroître les connaissances des élèves dans ce domaine afin qu’ils deviennent des citoyens responsables et engagés", explique dans un communiqué Stefania Giannini, sous-directrice générale de l'Unesco en charge de l'éducation.
Une quinzaine de chefs d'État et de gouvernement sont attendus vendredi à Brest au dernier jour du "One Ocean Summit", qui vise à faire avancer plusieurs dossiers clés autour de la sécurité des navires de pêche, des aires marines protégées ou d'un possible traité international sur la haute mer, hors des juridictions nationales.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220210-au-moins-80-des-fonds-marins-cartographiés-d-ici-à-2030-promet-l-unesco>
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7- Pression commerciale de Washington sur Mexico pour sauver des marsouins, AFP, 11/02/22, 04:00

Les Etats-Unis ont invoqué leur traité commercial avec le Mexique pour exhorter leur partenaire du sud à protéger les vaquitas, une espèce de marsouins en voie d'extinction en raison de pratiques de pêches illégales.
La population de vaquitas est désormais très réduite, puisqu'on en compte seulement entre 6 et 19, selon les services de la représentante américaine au Commerce (USTR). Cet animal vit dans les eaux chaudes du nord du golfe de Californie et de la mer de Cortez, au Mexique.
L'USTR reproche au Mexique de ne pas empêcher l'utilisation de filets de pêche illégaux pour attraper les crevettes et les poissons totoaba, qui s'avère être la première cause de décès des vaquitas.
"Les scientifiques soutiennent que l'espèce continue d'être biologiquement viable à condition de lui laisser suffisamment d'espace pour se rétablir", a expliqué l'USTR dans un communiqué.
L'administration américaine a invoqué des dispositions sur l'environnement du traité commercial Etats-Unis, Mexique, Canada (EUMC) pour lancer des consultations avec Mexico.
C'est la première fois qu'un des trois pays signataires invoque les dispositions environnementales du traité de libre-échange entré en vigueur en juillet 2020. 
Les consultations portent également sur la pêche illégale du poisson totoaba.
Un responsable de l'USTR a déclaré à des journalistes avoir "de sérieuses inquiétudes quant à l'application par le Mexique des réglementations sur l'environnement".
Dans le cadre du traité EUMC, les consultations doivent être programmées dans les 30 jours. De plus, au moins 75 jours doivent s'écouler avant que Washington puisse monter d'un cran dans ce différend.
Le ministère mexicain de l'Economie a indiqué de son côté qu'il coordonnerait les travaux des autorités des deux pays afin de mettre en avant "les efforts et les mesures adoptées pour protéger les espèces marines" dans les eaux du Mexique. 
"Le gouvernement mexicain réaffirme son engagement à l'exécution du traité commercial (EUMC) et des responsabilités qu'il implique", a-t-il ajouté dans un communiqué. 
Si aucun accord n'était trouvé, des droits de douane pourraient être imposés. Mais de hauts responsables de l'USTR ont averti qu'il était "prématuré" de discuter de toute action punitive.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220211-pression-commerciale-de-washington-sur-mexico-pour-sauver-des-marsouins>
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8- L'Australie considère les koalas "en danger", AFP, 11/02/22, 06:00

L'Australie a officiellement classé vendredi les koalas d'une grande partie de sa côte orientale comme étant "en danger", les marsupiaux subissant les conséquences des feux de brousse, des défrichements, de la sécheresse et des maladies.
La ministre de l'Environnement Sussan Ley a classé ces populations de koalas comme étant "en danger" pour leur offrir un plus haut niveau de protection en Nouvelle-Galles du Sud, dans le Territoire de la capitale australienne et dans le Queensland.
Selon les défenseurs de la nature, la population de koalas s'est effondrée dans une grande partie de l'est de l'Australie au cours des vingt dernières années et l'animal est en voie d'extinction dans ces régions. S'ils ont salué l'annonce de la ministre, ils ont aussi condamné l'échec des autorités à protéger l'espèce jusqu'à présent.
Le koala, un symbole à travers le monde de l'écosystème unique de l'Australie, avait été classé comme "vulnérable" sur la côte est il y a une dizaine d'années.
"Nous prenons des mesures sans précédent pour protéger le koala", a assuré la ministre, soulignant la promesse récente du gouvernement de consacrer 50 millions de dollars australiens (31 millions d'euros) à la protection et au rétablissement des habitats du koala.
Les koalas sont passés du statut "de vulnérabilité à celui d'espèce en danger en l'espace d'une décennie. C'est un déclin d'une rapidité choquante", a regretté Stuart Blanch, spécialiste de la conservation chez WWF-Australie.
"La décision d'aujourd'hui est la bienvenue mais elle ne va pas empêcher les koalas de glisser vers l'extinction à moins qu'elle ne s'accompagne de lois plus strictes et d'incitations pour que les propriétaires fonciers protègent leur habitat forestier", a-t-il ajouté.
Le Comité scientifique pour les espèces menacées, une agence gouvernementale indépendante, a estimé que la population des koalas était passée de 185.000 en 2001 à 92.000 en 2021. 
- "Icône nationale" -
Pour Alexia Wellbelove, de la Humane Society International, les koalas de la côte est pourraient disparaître d'ici 2050 si rien n'est fait.
"Nous ne pouvons plus nous permettre d'autres défrichements", affirme-t-elle.
Les études de la Fondation australienne pour la conservation montrent que le gouvernement fédéral a approuvé le défrichement de plus de 25.000 hectares d'habitats de koalas depuis que l'espèce a été déclarée vulnérable.
"Les lois australiennes sur l'environnement sont tellement inefficaces qu'elles n'ont pas réussi à endiguer la destruction continue de l'habitat des koalas dans le Queensland et la Nouvelle-Galles du Sud depuis dix ans que l'espèce est censée être protégée", a dénoncé Basha Stasak, une responsable de la fondation.
"Nous devons arrêter d'autoriser que leurs habitats soient rasés pour des mines, des projets immobiliers ou agricoles et des exploitations forestières industrielles", a-t-elle ajouté.
Avant les incendies dévastateurs de 2019-2020, les koalas étaient déjà menacés par les défrichements, la sécheresse, les maladies, les collisions avec les voitures et les attaques de chiens, a expliqué Josey Sharrad, un responsable du Fonds international pour la protection des animaux.
"Nous n'aurions jamais dû permettre que les choses en arrivent au point où nous risquons de perdre une icône nationale", a-t-elle regretté.
D'après elle, "les feux de brousse ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Cela doit être un signal d'alarme pour l'Australie et le gouvernement pour qu'ils agissent beaucoup plus rapidement afin de protéger les habitats essentiels du développement et du défrichement et pour qu'ils s'attaquent sérieusement aux effets du changement climatique".
<https://information.tv5monde.com/info/l-australie-considere-les-koalas-en-danger-444351>
Sur le même sujet :
> En Australie, les koalas sont désormais une espèce en danger <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/14/en-australie-les-koalas-sont-desormais-une-espece-en-danger_6113663_3244.html>, Le Monde, 14/02/22, 18h02 
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9- Des dirigeants attendus à Brest pour mieux protéger l'océan, AFP, 11/02/22, 06:00
Laure Fillon et Sandra Ferrer

Une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont la moitié présents à Brest, devraient s'engager vendredi autour d'Emmanuel Macron à mieux protéger l'océan, indispensable à la régulation du climat et riche en biodiversité, mais mis à mal par les activités humaines.
Au lendemain de son plan de relance du nucléaire civil, le président français accueillera ses homologues, des représentants de l'ONU, de l'Union européenne, d'ONG, les dirigeants de géants européens du transport maritime par conteneurs, présents sur place ou par vidéo, lors d'une séquence prévue pour durer quatre heures.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, l'émissaire américain pour le climat John Kerry, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays organisera la COP27 sur le climat en novembre, ou encore le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, qui accueillera fin juin un sommet de l'ONU sur les océans à Lisbonne, sont attendus à Brest.
D'autres dirigeants participeront par visio-conférence ou message vidéo, dont le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, le vice-président chinois Wang Qishan, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Premier ministre indien Narendra Modi ou encore Alassane Ouattara, président de Côte d'Ivoire.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du sommet "Un océan" organisé de mercredi à vendredi dans le port breton, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne.
Elle donne "l'impulsion nécessaire au démarrage d'une année 2022 décisive pour enrayer la dégradation de nos mers, toutes nos mers, soit près de trois quarts de la surface de notre globe", indique Emmanuel Macron dans la présentation du sommet.
Pendant les journées de mercredi et jeudi, consacrées à des ateliers, "on a vu des solutions pratiques (…) Mais il faut aller encore plus loin, plus vite car quand on parle de réchauffement climatique, dans le Pacifique, certaines îles ont déjà les pieds dans l’eau", a alerté depuis Brest Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de l'Environnement de Polynésie française, à l’AFP.
- Manifestation d'ONG -
Plusieurs événements internationaux doivent se tenir d'ici la fin de l'année, qui pourraient renforcer la protection des océans : une réunion de l'ONU sur l'environnement fin février qui abordera la question d'un accord international sur le plastique, des négociations en mars à l'ONU sur un traité pour la haute mer, des COP biodiversité et climat et la conférence de Lisbonne.
La France espère que ce sommet aboutira à une impulsion politique forte autour de plusieurs sujets : le lancement de négociations pour aboutir à un traité international de lutte contre la pollution plastique, le développement d'aires marines protégées, l'aboutissement de discussions sur un traité international sur la haute mer ou encore la ratification d'un traité pour renforcer la sécurité des navires de pêche.
"Les prélèvements faits par l'Homme doivent être renouvelables" concernant la pêche, il faut veiller à "la préservation du rôle de l'océan dans la régulation du climat" et "l'exploration des ressources minières de l'océan (...) ne doit pas perturber la biodiversité", souligne l'océanographe français Paul Tréguer.
Pour Peter Thomson, envoyé spécial pour l’océan des Nations unies, présent à Brest, il est temps d'"ouvrir le robinet des finances pour investir dans une +économie bleue+ durable".
Des ONG, Greenpeace et Pleine Mer, qui estiment la France, deuxième puissance maritime mondiale, peu exemplaire en terme de protection des océans, manifesteront vendredi matin à Brest pour dénoncer une opération de "blue washing".
France Nature Environnement (FNE) s'inquiète elle des velléités de la France d'explorer les grands fonds marins riches en minerais, avec la crainte que cela débouche sur une exploitation industrielle, encore d'aires marines protégées pas assez ambitieuses. Avec la coalition "Seas at risk", elle a aussi remis jeudi une pétition pour dénoncer le "massacre des dauphins communs" au large des côtes françaises, pris dans des engins de pêche.
<https://information.tv5monde.com/info/des-dirigeants-attendus-brest-pour-mieux-proteger-l-ocean-444353>
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10- Au One Ocean Summit, Emmanuel Macron annonce l’élargissement du périmètre de la réserve naturelle des Terres australes françaises, Le Monde avec AFP, 11/02/22, 16h39 

Avec l’extension de son périmètre à l’ensemble des espaces maritimes des archipels Crozet et Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam, cette réserve naturelle va désormais couvrir 1,6 million de kilomètres carrés. 
Emmanuel Macron, hôte du sommet One Ocean Summit, organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE), à Brest, dans le Finistère, en présence d’une vingtaine d’autres chefs d’Etat et de gouvernement, a annoncé l’élargissement du périmètre de la réserve naturelle des terres australes de la France, et a plaidé pour plusieurs mesures, lors du dernier jour du sommet, vendredi 11 février.
> Lire aussi : Un One Ocean Summit au chevet de mers en souffrance
• La France va élargir le périmètre de la réserve naturelle de ses terres australes
Le président français a annoncé l’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, qui va ainsi devenir la deuxième plus grande aire marine protégée du monde.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/11/au-one-ocean-summit-emmanuel-macron-annonce-l-elargissement-du-perimetre-de-la-reserve-naturelle-des-terres-australes-francaises_6113290_3244.html>
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11- Entretien. One Ocean Summit : Greenpeace regrette des "avancées en demi-teinte", Radio France, 11/02/22, 17:39

"Le constat, finalement, on le connaît (...) Maintenant l'urgence c'est d'agir", a affirmé sur France info François Chartier, chargé de campagne Océan à Greenpeace, après la clôture du sommet mondial pour la protection des océans à Brest.
Au dernier jour du sommet mondial pour la protection des océans vendredi 11 février, François Chartier, chargé de campagne Océan à Greenpeace, parle sur franceinfo "d'avancées en demi-teinte". Le One Ocean Summit était organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, à Brest. Emmanuel Macron a prononcé le discours de clôture. Il a notamment annoncé l'extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. La France dépasse l'objectif qu'elle s'était fixée de 30% d'aires marines protégées.
>> One Ocean Summit : une trentaine d'Etats s'engagent à protéger les océans lors du sommet de Brest. Suivez notre direct
France info : Qu'est-ce qu'on retient de positif de ce sommet ?
François Chartier : Clairement, on voit que la mobilisation internationale d'un grand nombre d'États en vue de l'adoption d'un traité se renforce. On a eu des déclarations françaises, de la Chine, des États-Unis, de l'Union européenne et des pays en voie de développement. C'est bien, parce que ça sécurise les négociations sur le traité. Après, dans le contenu, dans le détail, notamment dans les mécanismes pour vraiment protéger la haute mer, on manque de clarté. Ça reste très flou. On aurait aimé avoir plus de détails mais au moins, il y a cette avancée. Pour ce qui est de l'objectif de 30% d'aires marines protégées d'ici 2030, là aussi la coalition se renforce. C'est important, cet objectif va être négocié en mai, il faut que ça soit adapté. C'est vraiment la feuille de route pour la conservation marine. Là aussi, on manque de clarté et on a du flou concernant les niveaux de protection. Est-ce que ça sera vraiment des aires maritimes protégées, donc qui exclut les activités industrielles ? Où est ce qu'on est encore dans des choses qui sont un peu des aires marines protégées de papier, où on a des belles surfaces sur les cartes, mais on laisse les activités industrielles ? Ce sont des interrogations qui méritent encore d'être clarifiées. Donc on a des avancées en demi-teinte, quand même, et notamment dans leur opérationnalisation.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/one-ocean-summit-greenpeace-regrette-des-avancees-en-demi-teinte_4955985.html>
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12- One Ocean Summit : un label européen lancé pour décarboner le transport maritime, Radio France, 11/02/22, 17:41
Etienne Monin

À l'occasion de la clôture du One Ocean Summit, un label européen a été créé pour favoriser la décarbonation du transport maritime. CMA-CGM, l'un des géants du secteur, en fait partie.
À l’occasion du One Ocean Summit, un label européen pour un engagement écologique des armateurs, Green Marine Europe, a été mis en place vendredi 11 février. Ainsi, 22 armateurs européens sont "labélisés ou candidats au label", selon le ministère de la Mer, parmi lesquels les quatre plus grands armateurs européens (représentant 55% du transport mondial de conteneurs dans le monde), dont le français CMA-CGM. Concrètement, ces armateurs s'engagent à limiter leur impact sur l'océan et sur la biodiversité en "décarbonant le transport maritime". 
"L'objectif majeur du groupe est d'atteindre la neutralité carbone en 2050", explique Claire Martin, responsable du développement durable chez CMA-CGM, troisième compagnie mondiale. "On est en train de décrire très précisément toute la courbe de décarbonation qu'on va suivre sur les 28 prochaines années." Les conteneurs de l'armateur parcourent les grandes routes du commerce entre l'Asie et l'Europe, pour convoyer des vêtements ou des meubles. CMA-CGM possède à l'heure actuelle 21 bateaux au gaz naturel liquéfié sur une flotte de plus de 560 navires.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/one-ocean-summit-un-label-europeen-lance-pour-decarboner-le-transport-maritime_4955460.html>
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13- Les loups à nouveau protégés aux Etats-Unis, AFP, 11/02/22, 18:00

Les loups gris sont à nouveau une espèce protégée dans la majeure partie des Etats-Unis continentaux après la décision jeudi d'un juge fédéral de Californie, qui revient ainsi sur une mesure de l'administration Trump. 
Le service américain de gestion et de préservation de la faune "n'a pas pris en compte de façon adéquate les menaces qui pèsent sur les loups en dehors des populations principales dans les régions des Grands Lacs et au nord des montagnes Rocheuses en retirant la protection à l'espèce entière", a indiqué le juge Jeffrey White dans sa décision. 
En octobre 2020, l'administration Trump avait en effet décidé de retirer aux loups gris leur statut d'espèce protégée, mis en place dans les années 70 après leur quasi-extinction aux Etats-Unis. 
Bien que la décision ait été prise sous Donald Trump, le gouvernement de Joe Biden avait continué à défendre la mesure devant la justice. 
"Aussi bien chez les gouvernements démocrates que républicains, on constate chaque année cette envie de mettre fin au rétablissement des loups", souligne auprès de l'AFP, Collette Adkins du Center for Biological Diversity. 
"C'est frustrant car la loi qui encadre le statut d'espèce protégée prévoit le rétablissement de ces animaux pour qu'ils puissent remplir leur rôle dans l'écosystème", poursuit-elle. 
Depuis son entrée en vigueur en janvier 2021, le nombre de loups abattus dans certains Etats avait explosé, comme dans le Wisconsin où plus de 200 loups ont été tués en moins de trois jours, forçant les autorités à mettre un terme à la saison de chasse plus tôt que prévu, rapporte le New York Times. 
Selon le jugement de jeudi, il est désormais interdit de chasser le loup dans 44 Etats et ceux qui s'en prennent à ces bêtes risquent des amendes ou de la prison. 
"C'est une victoire cruciale pour les loups gris et pour tous ceux qui apprécient la nature", a estimé dans un communiqué Jamie Rappaport Clark, présidente de Defenders of Wildlife, l'une des associations qui a combattu en justice la mesure de l'administration Trump. 
"Redonner une protection fédérale va permettre à ces animaux essentiels de recevoir le soutien nécessaire pour se rétablir et prospérer dans les années à venir", a-t-elle ajouté. 
Près de 250.000 loups vivaient aux Etats-Unis avant l'arrivée des colons européens qui ont décimé la population de ces canidés au fil de leur expansion vers l'ouest. Il ne reste désormais que quelque 6.000 loups disséminés à travers le pays, hors Alaska. 
Des études sont venues confirmer le rôle crucial de ces canidés dans le contrôle de la taille des troupeaux de wapitis -qui peuvent brouter trop d'herbe- permettant ainsi d'éviter la destruction de l'habitat.
<https://information.tv5monde.com/info/les-loups-nouveau-proteges-aux-etats-unis-444451>
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14- Une trentaine d'Etats promettent d'en faire plus pour les océans, AFP, 11/02/22, 19:00
Laure Fillon, Sandra Ferrer & Laurence Benhamou

Protéger la haute mer et lutter contre l'invasion du plastique : une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont promis vendredi à Brest, autour d'Emmanuel Macron, d'en faire plus pour protéger l'océan, indispensable à la régulation du climat et riche en biodiversité, mais mis à mal par les activités humaines.
En 2022 se tiendront plusieurs rendez-vous internationaux importants autour des océans. "La mobilisation d'aujourd'hui a permis de concrétiser beaucoup d'engagements, des coalitions nouvelles d'acteurs privés et publics, d'États", a estimé le président français en conclusion du sommet.
Les dirigeants politiques qui se sont succédé à Brest, présents ou en vidéo, se sont engagés sur plusieurs dossiers, dont des avancées vers des traités mondiaux de protection de la haute mer et contre la pollution du plastique.
Parmi les présents, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore l'émissaire américain pour le climat John Kerry, ou encore le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, qui accueillera fin juin un sommet de l'ONU sur les océans à Lisbonne. 
D'autres dirigeants sont intervenus par messages vidéo.
"Si nous nous en donnons les moyens, nous pouvons prendre des décisions historiques, il faut que ça commence aujourd'hui, à Brest" (ouest), a martelé le président français, Emmanuel Macron.
Principal progrès, Ursula von der Leyen a annoncé depuis Brest le lancement d'une coalition comptant les 27 Etats membres de l'UE et 16 autres pays pour conclure un traité destiné à protéger la haute mer, qui n'est sous la juridiction d'aucun Etat. 
Des négociations, en cours sous l'égide de l'ONU depuis 2018, ont été interrompues par l'épidémie de Covid-19. La quatrième et théoriquement dernière session de négociations est prévue en mars à New York. 
"Nous sommes très proches mais nous devons donner de l'impulsion pour le conclure cette année", a insisté la dirigeante européenne.
- "Blue washing" -
Les Etats-Unis ont annoncé pour leur part soutenir le lancement de négociations sous l'égide de l'ONU pour un accord international contre la pollution du plastique. 
Les Etats-Unis rejoignent ainsi une cinquantaine de pays et l'ensemble de l'Union européenne.
Le lancement de ces négociations sera examiné lors de la 5e Assemblée des Nations Unies pour l'environnement fin février, afin d'aboutir à un accord international contre la pollution provoquée par les 8,3 milliards de tonnes de plastiques produits depuis les années 1950.
"Nous avons besoin d'un accord qui assure le plus haut niveau d'ambition possible", a réclamé John Kerry.
Le président de Polynésie française, Edouard Fritch, a annoncé vendredi le projet d'une "aire marine protégée de plus de 500.000 km2" et des zones réservées à la pêche côtière sur une surface équivalente.
Par ailleurs, six pays se sont "engagés à ratifier, avant la date butoir d’octobre 2022, l'accord du Cap de l’Organisation Maritime Internationale, qui pourra ainsi enfin entrer en application et fixer des normes de sécurité pour les navires de pêche", selon un communiqué.
D'autres sujets ont été abordés, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur maritime, qui n'est pas concerné par l'Accord de Paris sur le climat, ou la pollution dans les ports.
Ou encore, comme l'a réclamé Emmanuel Macron, la suppression des subventions publiques encourageant la surpêche et la pêche illicite, sujet en cours de discussion à l'Organisation mondiale du commerce.
Pour des ONG, la France, deuxième puissance maritime mondiale, n'est pour autant pas à la hauteur pour bien protéger ses mers et océans. Environ 150 personnes se sont rassemblées vendredi matin à Brest à l'appel de Greenpeace et de l'association Pleine mer pour dénoncer "une opération de blue washing".
Emmanuel Macron "annonce qu'il est le champion des océans et qui derrière ne fait rien, voire défend des activités industrielles extrêmement destructrices", a déploré auprès de l'AFP François Chartier, de Greenpeace France.
"On a très peu parlé de surpêche, on n’a pas parlé de choses fondamentales, sur une protection effective et réelle des aires marines protégées (...) On est passés complètement à côté du sujet", a commenté Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, à l'AFP.
<https://information.tv5monde.com/info/une-trentaine-d-etats-promettent-d-en-faire-plus-pour-les-oceans-444442>
Sur le même sujet : 
> Une trentaine d'Etats s'engagent à Brest à protéger l'océan <https://information.tv5monde.com/info/une-trentaine-d-etats-s-engagent-brest-proteger-l-ocean-444425>, AFP, 11/02/22, 15:00
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15- Ce qu'il faut retenir des engagements pris lors du One Ocean Summit, France info, 11/02/22, 20:21
France Télévisions

Le One Ocean Summit s'est tenu à Brest du 9 au 11 février. Plusieurs engagements y ont été pris pour la protection des océans, notamment afin de réduire la pollution plastique. 
Protéger la haute mer et lutter contre l'invasion du plastique. Une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont promis, vendredi 11 février, à Brest (Finistère), autour d'Emmanuel Macron, d'en faire plus pour protéger les océans, indispensables à la régulation du climat et riche en biodiversité, mais mis à mal par les activités humaines. "La mobilisation d'aujourd'hui a permis de concrétiser beaucoup d'engagements, des coalitions nouvelles d'acteurs privés et publics, d'Etats", s'est félicité le président français en conclusion du sommet. Alors que plusieurs rendez-vous internationaux importants autour de la question des océans se tiendront dans le courant de l'année 2022, "si nous nous en donnons les moyens, nous pouvons prendre des décisions historiques, il faut que ça commence aujourd'hui, à Brest", a martelé Emmanuel Macron. Voici ce qu'il faut retenir des principales annonces de ce sommet.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/ce-qu-il-faut-retenir-des-engagements-pris-lors-du-one-ocean-summit_4955964.html>
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16- Venezuela : le "Tsar de la beauté" défend une fête controversée dans un parc national, AFP, 11/02/22, 23:00

Un des participants à une fête jet-set controversée sur un "tepuy", excroissance rocheuse surgissant de la forêt amazonienne dans un parc national vénézuélien, a défendu vendredi ces agapes qui ont provoqué l'ire d'ONG de protection de l'environnement et l'ouverture d'une enquête judiciaire. 
"Ce qui met les gens en colère, c'est qu'on y est allé en smoking et en costume (...). Si nous y étions allés en jogging, personne n'aurait rien dit", a ironisé dans une vidéo sur Instagram, Osmel Sousa, qui a été pendant près de 40 ans directeur du concours Miss Venezuela, une institution dans ce pays réputé pour avoir les plus belles femmes au monde (7 Miss Univers, 6 Miss Monde).
Réunissant des célébrités locales, la "fête" s'est déroulée il y a une semaine au sommet d'un tepuy dans le parc qui comprend notamment Salto Angel, la plus haute chute d'eau du monde. 
Les images ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux, provoquant une vague de réactions et de protestations d'organisations de protection de l'environnement.
Le Parquet vénézuélien a ouvert une enquête "sur les dégâts occasionnés au parc national Canaima (Tepuy Kusari) par une +fête+ organisée dans cet endroit par une entreprise et un groupe de personnes", a annoncé jeudi le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab.
"J'aime Canaima. Je serais incapable de faire quoi que ce soit pour la détruire. Beaucoup de gens vont toujours à Canaima pour faire du tourisme écologique sans nuire à la nature. Nous avons fait la même chose", s'est défendu M. Sousa.
"On a critiqué mon pauvre costume vert Dolce & Gabbana que j'avais mis en l'honneur de la nature" lors de la fête, a plaisanté M. Sousa, concluant : "Si on m'invite à nouveau, j'y retourne".
L'ONG SOS Orénoque a indiqué qu'il s'agissait d'une fête organisée pour l'anniversaire d'un chef d'entreprise engagé par le gouvernement pour faire la promotion du tourisme au Venezuela.
"La concentration de personnes (...) et l'atterrissage d'aéronefs civils dans des zones non autorisées" est interdit, indique l'ONG qui souligne que les participants se sont rendus au tepuy Kusari en hélicoptère. 
"Un parc national est un espace naturel exceptionnel appartenant à tous les Vénézuéliens, qui, en raison de son immense valeur, non seulement écologique mais aussi symbolique, doit être traité comme un temple sacré de la nature", estime l'ONG. 
Elle souligne que les tepuys sont considérés comme sacrés par les indigènes de l'ethnie Pemon, premiers habitants de la région.
Les tepuys sont de surprenantes formations géologiques surgissant dans les forêts amazoniennes du Venezuela, de Colombie et du Brésil. Le parc de Canaima qui comprend notamment le tepuy de la chute de Salto Angel (979 m), est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1994.
Des défenseurs de l’environnement dénoncent également la multiplication ces dernières années d’activités minières illégales dans la région.
<https://information.tv5monde.com/info/venezuela-le-tsar-de-la-beaute-defend-une-fete-controversee-dans-un-parc-national-444493>
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17- Quatre milliards pour la lutte contre la pollution plastique des océans, EurActiv, 11/02/22
Davide Basso, Euractiv France

Le One Ocean Summit a abouti, vendredi 11 février, aux « Engagements de Brest », parmi lesquels on compte la création d’une coalition mondiale pour la préservation de la biodiversité de la haute mer et un investissement de 4 milliards d’euros destiné à la lutte contre la pollution plastique.
Il s’agit du premier sommet de l’histoire entièrement dédié aux Océans, que la France a souhaité organiser dans le contexte de la PFUE, mais pas dans un format classique qui réunirait uniquement les responsables nationaux et européens en charge du sujet.
Pendant trois journées de travaux (du 9 au 11 février), la ville de Brest, dans le Finistère, a accueilli des forums et des ateliers au cours desquelles experts, militants associatifs et personnalités politiques – dont une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, même extra-européens – ont échangé sur nombre de sujets qui peuvent influencer la vie océanique.
La préservation de l’environnement marin est, comme son nom l’indique, l’une des priorités de ce sommet. La lutte contre les déchets plastique est l’un des points où les engagements financiers ont été les plus forts, par l’engagement de plusieurs banques de développement nationales (française, allemande, espagnole et allemande), ensemble avec la banque européenne d’investissement, de fournir une enveloppe de 4 milliards d’euros (d’ici à 2025) pour développer l’opération « Clean Oceans Initiative », dont le but est précisément la réduction des pollutions plastiques en mer.
Quant à la protection de la biodiversité et des ressources océaniques, l’un des défis actuels consiste en la préservation de la haute mer (au-delà de 200 milles nautiques des côtes nationales), car, par définition, elle ne se trouve sous aucune juridiction étatique.
En ce sens, Ursula von der Leyen a annoncé le lancement d’une « coalition mondiale » chargée de conclure le traité sur l’utilisation durable de la haute mer et la protection de sa biodiversité : « nous devons donner de l’impulsion pour le conclure cette année » a-t-elle précisé. Dans cette coalition, les 27 pays de l’UE ont été rejoints par 16 autres États tiers.
14 pays ont aussi annoncé des mesures renforçant la lutte contre la pêche illégale, en termes d’amélioration des contrôles dans les ports de débarquement ou encore de mobilisation des marines nationales dans la surveillance de la pêche illégale.
L’océan étant essentiel dans la lutte contre le changement climatique, largement causé par l’activité humaine, le One Ocean Summit a été l’occasion d’obtenir des engagements de la part de différents acteurs de l’économie.
Il a abouti à l’engagement par 22 armateurs européens à prendre des mesures concrètes dans plusieurs domaines affectant l’écosystème sous-marin, contenues dans le label Green Marine Europe qui concernent, entre autres, les émissions de gaz à effet de serre, le bruit sous-marin, les rejets huileux. Également, 35 acteurs majeurs dont 18 ports européens, se sont engagés à « accélérer la fourniture d’électricité aux navires en escale » afin de réduire la pollution dans les villes portuaires.
Aussi, depuis le One Planet Summit de janvier 2021, une trentaine de nouveaux pays se sont associés à la coalition qui cherche à « protéger 30 % de terres et de mers du monde d’ici 2030 », notamment par la création d’aires protégées. Nombre d’entre eux l’ont justement fait dans la perspective du One Ocean Summit, au cours des dernières semaines, portant ainsi à 84 le nombre d’États qui partagent cet objectif.
Le président Emmanuel Macron, présent à Brest pour la journée de clôture de l’évènement, a annoncé que la réserve naturelle nationale des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) serait étendue aux archipels Crozet et Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam, situés dans l’océan Indien. Ce territoire deviendra de ce fait la deuxième plus grande aire marine protégée du monde.
Le travail initié par ce sommet inédit devrait permettre d’avancer sur le « cadre de gestion de la haute mer », en particulier lors d’une rencontre à New-York en mars, pour une adoption de l’accord espérée avant la fin de l’année, tandis que les négociations sur un traité international contraignant pour combattre la pollution plastique auront lieu à Nairobi à fin du mois de février.
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/quatre-milliards-pour-la-lutte-contre-la-pollution-plastique-des-oceans/>
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18- Pêche illégale, pollution plastique... les six engagements à retenir du One Ocean Summit de Brest, Novethic, 11/02/22
Concepcion Alvarez

En clôture du One Ocean Summit de Brest, ce vendredi 11 février, une quarantaine de chefs d'Etats et de gouvernement ont pris des engagements pour protéger l'océan, lutter contre la pêche illégale et la pollution plastique ou encore pour aboutir à un traité ambitieux sur la Haute Mer. Cette rencontre ouvre la voie et donne une impulsion politique en amont d'une série de rendez-vous majeurs qui se tiendront tout au long de l'année autour de l'océan.
1. 30 % des terres et mers sous protection 
Plus de 30 nouveaux pays ont rejoint la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples lancée lors du One Planet Summit de janvier 2021. Ce sont désormais 84 pays qui portent l’objectif de protéger 30 % des terres et des mers du monde d’ici à 2030. Celui-ci sera notamment défendu lors de la prochaine COP15 sur la biodiversité qui doit se tenir cet été en Chine. À l’occasion du One Ocean Summit, la France, qui se veut exemplaire sur le sujet, a annoncé avoir déjà dépassé ce seuil de 30 % avec l’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. C’est désormais la deuxième plus grande aire marine protégée au monde avec plus de 1,5 million de km². L'exploitation minière y est interdite et la pêche peut y être interdite ou réglementée. La Polynésie française s’est aussi engagée à créer une aire marine protégée d’au moins 500 000 km² et à protéger tous ses coraux, soit 20 % des atolls dans le monde. Emmanuel Macron a en outre plaidé en faveur d'une sanctuarisation de l'Antarctique oriental et de la mer de Weddell, bloquée notamment par la Russie et la Chine. Enfin, le principe d'un One Island Summit a été acté. Il pourrait se tenir à Tahiti d'ici 2023.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/les-six-engagements-a-retenir-du-one-ocean-summit-de-brest-150573.html>
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19- A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètes, Le Monde, 12/02/22, 08h24
Martine Valo

A l’issue du One Ocean Summit, une quarantaine de chefs d’Etat ont promis de faire aboutir des traités sur les déchets plastique ou sur la biodiversité en haute mer. Mais des questions-clés comme la pêche ou l’exploitation des ressources des grands fonds ont été écartées. 
Le One Ocean Summit, qui s’est tenu à Brest du mercredi 9 au vendredi 11 février, n’a pas sonné la mobilisation générale face à l’urgence des menaces qui pèsent sur le plus vaste écosystème de la planète.
Il n’a pas non plus été le flop pronostiqué par certains. La quarantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement qui y ont participé, le 11 février, à Brest ou à distance, ont presque tous tenu des propos de bonne volonté. Il a essentiellement été question de biodiversité et des effets du changement climatique – ils menacent déjà les petits Etats insulaires – et finalement très peu d’opportunités économiques en mer.
> Lire aussi : Un One Ocean Summit au chevet de mers en souffrance
Certes, il y a eu des absents de taille à ce sommet voulu par Emmanuel Macron dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne (UE), comme le Royaume-Uni et la Russie – la Chine a, elle, envoyé un message par l’intermédiaire de son vice-président, Wang Qishan. Certes, les mesures qui pourraient avoir un impact direct sur le monde marin, comme la fin du chalutage qui racle les fonds, évoquée par le président de Colombie, Ivan Duque Marquez, n’ont pas trouvé d’écho. Quant au renoncement à aller explorer puis à exploiter les ressources minérales des grands fonds, il a été écarté par le président français et pas même évoqué par les autres responsables politiques.
Mais enfin, après deux jours d’ateliers et de forums qui se sont révélés décevants faute de laisser la moindre place au débat, les politiques n’étaient pas venus en Bretagne les mains vides. Avec un mot d’ordre souvent répété : il faut accélérer l’action. « Si nous nous en donnons les moyens, nous pouvons prendre des décisions historiques, il faut que ça commence aujourd’hui, à Brest », a martelé Emmanuel Macron.
Veiller collectivement sur la biodiversité en haute mer
Sur le thème très grand public du déversement du plastique en mer, la majorité des participants ont affirmé vouloir aboutir à un traité international contraignant sur la réduction de ces déchets, sans doute par le recyclage et l’abandon des objets à usage unique. Si des divergences demeurent, le processus de négociations pourrait cependant être lancé à la fin du mois à Nairobi, au Kenya.
Un autre traité, essentiel, qui doit permettre de veiller collectivement sur la biodiversité en haute mer et sur le partage, avec les pays en développement, des bénéfices des ressources génétiques que celle-ci recèle, a aussi été maintes fois mis en avant. Emmanuel Macron a déclaré que, sans exclure les diplomates de ces négociations qui durent depuis trop d’années, une ministre de son gouvernement devrait assister en personne à la prochaine session, en mars, au siège des Nations unies.
> Lire aussi « Nous attendons du One Ocean Summit des avancées significatives pour la santé de l’océan mondial »
L’accord du Cap, adopté par l’Organisation maritime internationale (OMI) depuis dix ans, avance. Six pays supplémentaires l’ayant signé, il va pouvoir entrer en application. Cet outil juridique va permettre de contrôler les normes de sécurité, y compris les conditions sociales, à bord des navires de pêche capables d’opérer en haute mer. Il participera à la lutte contre la pêche illégale en facilitant l’élimination des navires-poubelles, ce qui va souvent de pair.
Exceptionnellement assis côte à côte, les dirigeants de quatre grandes compagnies de transport maritime se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, voire à devenir neutres en carbone d’ici à quelques années. Une quinzaine d’Etats et une vingtaine de grands ports ont assuré qu’ils allaient faire des efforts pour rendre les escales des navires moins polluantes pour l’environnement, en leur fournissant de l’électricité notamment.
Emmanuel Macron a beaucoup promis
Il y a eu des annonces tous azimuts : la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut mettre en place un « jumeau numérique de l’océan », un ensemble de données qui vont permettre de modéliser le fonctionnement des mers. L’Unesco entend pour sa part cartographier 20 % des fonds marins, puis 80 % d’ici à 2030.
Au chapitre attendu des annonces d’aires marines protégées (AMP), la Polynésie française s’est distinguée. Son président, Edouard Fritch, a mis sur la table la protection d’un million de kilomètres carrés, plus 500 000 km² de protection forte dans le sud-est de l’archipel. La pêche industrielle va être exclue autour des îles au profit de l’artisanale.
> Lire aussi A Hao, en Polynésie française, un projet controversé de ferme aquacole géante
Emmanuel Macron a annoncé pour sa part l’extension de la réserve marine dans les Terres australes et antarctiques françaises qui atteindra un million de kilomètres carrés. Surtout, elle inclura une zone hautement protégée d’environ 255 000 km2 située autour des îles Saint-Paul et Amsterdam.
Le président a beaucoup promis : de participer au renforcement de la lutte contre la pêche illégale, de demander à l’OMI, avec l’Europe, l’établissement d’une zone à faibles émissions de soufre sur toute la Méditerranée d’ici à 2025, avec une vitesse de navigation réduite. Par ailleurs, il a assuré qu’il allait « prendre son bâton de pèlerin » afin de tenter de convaincre la Russie et la Chine d’accepter de nouvelles AMP autour de l’Antarctique oriental et en mer de Weddell. Moins grandiose, mais appréciable, trois décharges littorales dont les ordures glissent progressivement dans la mer vont être traitées – celle, fameuse, de Dollemard (Seine-Maritime), et deux autres en Charente-Maritime et en Martinique.
Greenpeace se méfie du « blue washing »
Les réactions des ONG écologistes sont diverses. Plusieurs se réjouissent des grandes zones de protection comprises dans ces « engagements de Brest » et des efforts pour réduire la pollution des navires. Le WWF apprécie que son dispositif anti-capture de tortues dans les filets des pêcheurs ait été mis à l’honneur.
> Lire aussi COP26 : « Notre futur est intimement lié à la santé de l’océan »
France Nature Environnement constate que le dossier des échouages de dauphins ne progresse pas d’un pouce. Greenpeace, qui avait organisé une manifestation dans le centre de Brest, se méfie d’une communication en forme de « blue washing ». L’association Bloom, qui n’est pas venue à ce sommet, est particulièrement critique. Pour sa fondatrice, Claire Nouvian, Emmanuel Macron continue de « voir surtout dans la nature des opportunités d’exploitation » et se livre à des effets d’annonce avec des AMP qui n’en sont pas puisqu’elles autorisent des activités destructrices comme la pêche industrielle.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/12/a-brest-un-sommet-pour-l-ocean-entre-espoir-et-mefiance_6113358_3244.html>
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20- Mobilisation pour sauver le maërl, le « corail breton », Le Monde, maj le 13/02/22 à 01h21 
Martine Valo

Dans le parc naturel régional d’Armorique, plusieurs initiatives ont été lancées pour protéger et restaurer ces algues coralligènes rouges. 
Dans l’anse de Poulmic, au fond de la rade de Brest, les bouquets de maërl boule présentaient il y a quelques années encore des airs d’hortensias aux couleurs chatoyantes. Aujourd’hui, ces algues coralligènes rouges – parfois improprement appelées « corail breton » – chatoient beaucoup moins. Le banc de 5 000 hectares est mal en point, une bonne partie est dégradée ou mort, victime des différentes activités humaines dans ce secteur.
Tout comme les récifs des eaux tropicales, le maërl joue le rôle de nurserie, de refuge et de zone de reproduction pour de nombreuses espèces. Il abrite notamment des larves de coquilles Saint-Jacques, de pétoncles noirs, des hippocampes, des rougets ou des araignées. Il freine l’érosion des côtes, stocke du carbone aussi.
Comme les coraux exotiques, le maërl boule (Lithophyllum fasciculatum) est fragile, sensible à la qualité de la lumière et à la température de l’eau. Sa présence vaut au sud de la rade finistérienne d’être classée Natura 2000, un label européen consacré à la protection des habitats remarquables d’intérêt communautaire, comme, côté mer, les herbiers de posidonie en Méditerranée, ou les zostères, des plantes à fleurs marines.
« Agé d’environ 8 000 ans »
« Ces algues calcaires sont un tapis de biodiversité ! Le maërl boule pousse de moins d’un millimètre par an ; en Bretagne, il est donc âgé d’environ 8 000 ans, explique Nazaré Das Neves Bicho, chargée de mission biodiversité pour le parc naturel régional d’Armorique. Ce dernier est opérateur de la zone Natura 2000 qui s’étend sur 9 000 hectares. Cette espèce est aussi très rare : outre le Finistère, on en connaît à ce jour que quatre sites à l’ouest de l’Irlande. » 
> Lire aussi Des citoyens rendent des terres à la vie sauvage
En partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB), le parc régional mène des actions de restauration. En mars 2021, les deux organismes ont fait retirer par des plongeurs professionnels près de 8 tonnes de pneus, corps-morts en béton, vieux bouts, de l’anse du Poulmic. Une bonne partie provient des activités des conchyliculteurs. Faire évoluer ces pratiques est l’un des objectifs.
L’équipe du parc régional travaille aussi à la sensibilisation des enfants des écoles, des pêcheurs à pied, des pêcheurs au chalut… Du côté de la presqu’île de Roscanvel, ce sont les plaisanciers qui sont visés. « Nous avons 850 habitants à l’année, l’été il y en a deux fois plus, alors, pour ceux qui viennent nous rendre visite, nous devons faire attention à nos paysages splendides, assure Jean-François Couret, maire adjoint de Roscanvel, chargé de la mer, très soucieux d’environnement. Le maërl, on ne le voit pas, mais on sait que c’est merveilleux ! »
Remplacement des bouées d’amarrage
Roscanvel a décidé d’ôter progressivement toutes les anciennes bouées destinées à l’amarrage des bateaux de plaisance, généralement attachées à une lourde et longue chaîne d’acier lestée par un bloc de béton. Avec les courants des marées, les chaînes raclent les fonds et cassent les algues calcaires loin à la ronde. A la place, la commune investit dans des « mouillages écologiques » à 2 500 euros l’unité, avec le soutien financier de l’OFB. « Nous avons 85 bouées anciennes ici, 40 un peu plus loin et 50 plaisanciers attendent encore de pouvoir s’amarrer, énumère l’élu. On les a consultés avant d’augmenter les prix… »
Sur le quai s’aligne un de ces dispositifs conçus par la société Temano. La chaîne est remplacée par un caoutchouc, relié à une tresse de polyester de plusieurs mètres, qui va être forée dans le sol dur, puis un bulbe de ciment naturel, neutre, sera injecté dans la roche. L’objet est très technique, et résulte de recherches poussées, il est capable de résister à une forte houle sans endommager les fonds marins. « Ce type de bouée est plus compliqué à poser, mais bien plus fiable que les vieilles, et dure dix ans, trois fois plus longtemps, donc », explique Nicolas Samzun, fondateur de Temano. En tenue de plongée, il s’apprête à aller en poser une devant la cale de Roscanvel. « Grâce à ça, on travaille dans des aires protégées, de belles eaux claires, témoigne-t-il avec enthousiasme. Cela nous change des fonds de ports vaseux. De toute façon, c’est parfois la seule solution, en particulier dans les zones protégées. »
> Lire aussi A Saint-Brieuc, les pêcheurs réclament l’abandon d’un projet de champ éolien
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/12/mobilisation-pour-sauver-le-maerl-le-corail-breton_6113426_3244.html>
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21- Tribune. Claire Nouvian : « Le sommet de l’océan a confirmé la méthode environnementale de Macron : instrumentaliser les annonces avant les élections », Le Monde, 15/02/22, 09h45
Par Claire Nouvian, Fondatrice de l’association Bloom pour la défense de l’océan

Entre effet d’annonce et évitement des problèmes de fond, le One Ocean Summit est un échec, estime, dans une tribune au « Monde », la fondatrice de l’association Bloom pour la défense de l’océan.
Tribune. Sans surprise aucune, le sommet de l’océan organisé à la va-vite par la France, et qui s’est tenu à Brest du 9 au 11 février, a été à la fois un embarrassant flop diplomatique et une occasion ratée de réfléchir sérieusement à la façon de réinventer notre rapport à l’océan afin qu’il devienne pérenne, responsable et respectueux des humains et des écosystèmes. En écrivant ces lignes politiquement correctes, en laissant croire que l’occasion a seulement été « ratée », je me laisse une chance de convaincre mes détracteurs potentiels, mais je contribue aussi à l’imposture.
Puisque le compte à rebours est enclenché pour maintenir les conditions d’habitabilité de la planète, quel autre choix avons-nous que de cesser de nous mentir ? La correction politique n’est plus de mise et la réalité de ce sommet, c’est qu’il n’a pas servi à grand-chose, sinon à confirmer la « méthode Macron » en matière écologique : instrumentaliser les annonces avant les échéances électorales et les calibrer pour optimiser leur effet médiatique tout en minimisant leur portée environnementale.
> Lire aussi A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètes
Il faut reconnaître que le président est arrivé à un tel degré de maîtrise de la communication que, sans être fin connaisseur des dossiers, il est presque impossible de ne pas se laisser berner. Le sommet pour l’océan est un cas d’école pour quiconque voudrait analyser sa « méthode environnementale ». Il commence par faire de la programmation neurolinguistique : il martèle des éléments de langage qui le font passer pour un militant de la planète.
Ensuite, il égrène les enjeux de l’agenda international. Il appelle, par exemple, avec beaucoup de conviction à la réussite des négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) visant à mettre fin aux subventions menant à la surpêche dans le monde. C’est fourbe, ça fonctionne : sans prendre le moindre engagement, ni même clarifier la position de la France sur cet enjeu majeur, le président crée l’illusion d’être courageux sur des sujets structurels qu’en réalité il évite soigneusement et fait même reculer.
Rappelons que son gouvernement a appuyé la réintroduction des catégories d’aides publiques les plus dangereuses pour l’océan pendant la réforme de l’instrument financier européen de la pêche.
Zones « protégées » et chaluts
La méthodologie présidentielle se poursuit avec des annonces environnementales « à double fond » qui, appuyées par des chiffres impressionnants, jettent de la poudre aux yeux, alors qu’elles dissimulent une porte de sortie permettant de ne pas porter préjudice aux intérêts financiers, industriels ou commerciaux. Le président a, par exemple, grâce à un décret signé le matin même, annoncé avoir dépassé, les objectifs internationaux de protection de 30 % de notre territoire marin. Incroyable. Applaudissements.
Mais qu’en est-il vraiment ? Ces aires marines protégées françaises sont-elles réellement protégées ? Non. 98 % des zones dites « protégées » ne protègent pas les écosystèmes marins des activités extractives à fort impact environnemental, comme le chalut de fond. En creux, Emmanuel Macron a reconnu la forfaiture en promettant de porter de 2 % à 4 % les aires marines à « protection forte », tout en évitant de prononcer les mots « protection intégrale », les seuls qui soient sans ambiguïté.
Pourquoi donc appeler ces aires « protégées » si elles ne protègent rien ? Pour afficher une vertu dont elles sont dénuées. Il est d’usage d’appeler cela le « greenwashing », mais je préfère revenir à ce que c’est : un mensonge. Un mensonge avec des implications désastreuses pour l’environnement, puisque l’étude scientifique Dureuil et al. dans Sciences en 2018 a montré que la majorité des aires marines européennes dites « protégées » étaient 1,4 fois plus intensément chalutées que les zones non protégées !
> Lire aussi Le chalutage de fond dénoncé comme la pire technique de pêche
Dernier point essentiel de la « méthode environnementale » d’Emmanuel Macron : éviter d’aborder les vrais problèmes. Ce fut un véritable slalom présidentiel entre les « éléphants dans la pièce » que tous les forums sur l’océan dans le monde abordent de façon frontale, sauf en France. Pas un mot sur les pêches destructrices émettrices de carbone ni sur le fléchage des subventions vers ces mêmes pêches industrielles à fort impact, reconnues comme la première cause de destruction de l’océan. Pas un mot sur la prédation des ressources marines des pays en développement par nos flottes subventionnées, provoquant insécurité alimentaire et déstabilisation socio-économique.
Le silence s’est fait assourdissant sur l’exploitation minière dans les grandes profondeurs marines, le seul endroit de la planète à ne pas avoir été exploité par les humains. Aujourd’hui, certaines nations comme la France mettent la pression à l’agence onusienne dépositaire de l’autorité sur les fonds marins pour que commence au plus tôt l’exploitation du dernier biotope vierge de notre planète. Si le coup part, c’est un carnage assuré. Les chercheurs préviennent que les dégâts faits à l’océan seront irréversibles.
> Lire aussi La France veut explorer les océans, mais convoite aussi ses ressources
Des alternatives existent et c’est ce qui a permis à Renault d’annoncer, le 11 février, prendre l’engagement de ne jamais s’approvisionner en métaux issus des grandes profondeurs. Le constructeur automobile a ainsi rejoint un nombre croissant d’industriels qui soutiennent la demande de moratoire international portée par plus de trente pays, des centaines d’ONG et plus de 600 scientifiques. La France devrait définitivement renoncer à toute exploitation des ressources minières dans les eaux internationales, mais, au lieu de cela, le plan France 2030, contredisant les objectifs de l’Agenda 2030 de l’ONU, prévoit d’allouer des centaines de millions d’euros à l’« exploration » des grandes profondeurs en vue de leur exploitation.
« Casser le moule »
Si Emmanuel Macron était un homme moderne, il investirait cet argent dans la recherche de solutions industrielles compatibles avec l’impératif de préserver la planète, mais il regarde le monde à travers le rétroviseur et, en cohérence avec son implacable logique libérale, il voit dans la nature un réservoir de ressources, dans les ressources une occasion d’exploitation et dans l’exploitation un potentiel de croissance.
Notre président comme notre économie mondiale n’arrivent pas à « casser le moule », comme les y a enjoints John Kerry, l’envoyé spécial du président des Etats-Unis pour le climat, dont l’allocution de haut vol a creusé l’abîme qui sépare les visionnaires de son espèce des libéraux dépassés qu’incarne Emmanuel Macron. Kerry a tout résumé en assénant : « Nous sommes coincés. » Oui, coincés sur une planète aux ressources finies qui ne souffre plus la croissance infinie. Coincés avec une élite éduquée mais mal formée, qui passe totalement à côté des enjeux du millénaire. Coincés avec une caste de dirigeants politiques devenus des dangers publics pour le collectif.
Pour chaque problème, l’humanité a déjà inventé des solutions, c’est ce qui rend notre époque enthousiasmante, mais l’impasse de la volonté politique, voilà ce qui rend notre époque si angoissante.
§ Claire Nouvian, lauréate 2018 du prix Goldman pour l’environnement, est fondatrice de l’association Bloom pour la défense de l’océan.
> Lire aussi COP26 : « Notre futur est intimement lié à la santé de l’océan »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/15/claire-nouvian-le-sommet-de-l-ocean-a-confirme-la-methode-environnementale-de-macron-instrumentaliser-les-annonces-avant-les-elections_6113738_3232.html>
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— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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