[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 (lundi 21 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 21 Fév 08:05:48 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Vague de chaleur précoce en Californie, de mauvais augure pour les incendies et la sécheresse <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/vague-de-chaleur-precoce-en-californie-de-mauvais-augure-pour-les-incendies-et-la-secheresse_161341>, AFP, 10/02/22, 23:00
2- Climat : Le Giec se lance lundi dans un deuxième rapport sur l’impact du dérèglement climatique <https://www.20minutes.fr/planete/3234087-20220211-climat-giec-lance-lundi-deuxieme-rapport-impact-dereglement-climatique>, 20 Minutes avec AFP, 11/02/22, 15h51
3- Faut-il des catastrophes climatiques pour que l'Europe se mettre au vert ? <http://www.slate.fr/story/223464/catastrophes-climatiques-europe-vote-vert-influence-climat-meteo-elections>, Slate, 12/02/22, 17h10
4- L'Espagne et le Portugal frappés par la sécheresse en plein hiver <https://www.geo.fr/environnement/lespagne-et-le-portugal-frappes-par-la-secheresse-en-plein-hiver-208362>, AFP, 12/02/22, 20:00
5- Tribune. Climat : « Nous ne pouvons nous satisfaire d’une mobilisation en demi-teinte de l’Etat et des entreprises » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/14/climat-nous-ne-pouvons-nous-satisfaire-d-une-mobilisation-en-demi-teinte-de-l-etat-et-des-entreprises_6113564_3232.html>, Le Monde, 14/02/22, 07h00 
6- Trois des cinq banques européennes qui financent le plus les hydrocarbures sont françaises <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/14/trois-des-cinq-banques-europeennes-qui-financent-le-plus-les-hydrocarbures-sont-francaises_6113576_3234.html>, Le Monde, 14/02/22, 09h19 
7- Climat : "les enjeux n'ont jamais été aussi élevés" <https://www.geo.fr/environnement/climat-les-enjeux-nont-jamais-ete-aussi-eleves-pour-lonu-208376>, AFP, 14/02/22, 13:00
8- Le Giec se réunit pour une nouvelle alerte sur le réchauffement climatique <https://www.lalsace.fr/environnement/2022/02/14/le-giec-se-renuit-pour-une-nouvelle-alerte-sur-le-rechauffement-climatique>, L’Alsace avec AFP, 14/02/22, 15:34 
9- Au Brésil, une cité balnéaire disparaît sous la mer <https://www.geo.fr/environnement/au-bresil-une-cite-balneaire-disparait-sous-la-mer-208378>, AFP, 14/02/22, 19:00
10- Canicule, sécheresse, faible enneigement... le changement climatique à l'œuvre cet hiver <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/canicule-hivernale-en-californie-secheresse-exceptionnelle-en-espagne-et-au-portugal-faible-enneigement-en-france-150577.html>, Novethic, 14/02/22
11- Sortie du charbon : le Crédit agricole confronté à ses engagements <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/15/sortie-du-charbon-le-credit-agricole-confronte-a-ses-engagements_6113777_3234.html>, Le Monde, 15/02/22, 13h06 
12- Jusqu'à 30 cm de montée des eaux sur les côtes américaines d'ici 2050, selon un rapport <https://information.tv5monde.com/info/jusqu-30-cm-de-montee-des-eaux-sur-les-cotes-americaines-d-ici-2050-selon-un-rapport-445011>, AFP, 15/02/22, 23:00
13- Brésil : au moins 38 morts après de violentes pluies à Petropolis <https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-au-moins-38-morts-apres-de-violentes-pluies-a-petropolis-attribuees-a-la-crise-climatique_4964736.html>, AFP, 16/02/22, 14:00
14- Entretien. « L’écologie reste traitée comme une question de second ordre dans la campagne présidentielle » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/17/l-ecologie-reste-traitee-comme-une-question-de-second-ordre-dans-la-campagne-presidentielle_6114077_3244.html>, Le Monde, 17/02/22, 11h43
15- Pourquoi la crise climatique ne parvient pas à émerger dans la campagne présidentielle <https://www.lemonde.fr/climat/article/2022/02/17/climat-et-environnement-les-grands-oublies-de-la-campagne-presidentielle_6114009_1652612.html>, Le Monde, 17/02/22, 13h20
16- En plein hiver, la Californie passe d’une canicule à des chutes de neige et craint une année forte en mégafeux <https://www.lejdd.fr/International/en-plein-hiver-la-californie-passe-dune-canicule-a-des-chutes-de-neige-et-craint-une-annee-forte-en-megafeux-4094462>, Le JDD, 17/02/22, 15h54
17- 2,7 % : voici le temps de parole du climat dans la campagne présidentielle <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/2-7-c-est-la-faible-place-accordee-par-les-medias-aux-enjeux-climatiques-dans-la-campagne-presidentielle-150593.html>, Novethic, 17/02/22
18- La tempête Eunice balaie le nord de l'Europe, faisant au moins 16 morts <https://information.tv5monde.com/info/la-tempete-eunice-balaie-le-nord-de-l-europe-faisant-au-moins-13-morts-445507>, AFP, 19/02/22, 13:00 
19- A Petropolis au Brésil, un bilan des inondations aggravé par le non-respect des politiques de prévention <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/20/a-petropolis-au-bresil-un-bilan-aggrave-par-la-politique-d-urbanisme_6114468_3244.html>, Le Monde, 20/02/22, 06h23 
En images
20- E=m6 : les solutions pour sauver la planète <https://www.6play.fr/e-m6-p_854/les-solutions-pour-sauver-la-planete-22-c_12923766>, M6, 11/02/22, 21h10
21- Englouti, un village espagnol réapparaît à cause de la sécheresse <https://www.dailymotion.com/video/x87yaxh>, Le Monde avec Reuters, 16/02/22, 18h42 

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Alors que 94 % des Français estiment que le dérèglement climatique est un « enjeu capital », la campagne présidentielle ‘regarde ailleurs’. Moins de 3 %, c’est la place que les médias (télé, radio, presse écrite et médias en ligne) ont accordé aux sujets climatiques dans la campagne présidentielle pendant la semaine du 8 au 13 février. (cf. item 14, 15 & 17)
MOBILISATION DU JOUR : Après son opus d'août dernier mettant en lumière l'accélération du réchauffement, le Giec planche du 14 au 25 février sur les impacts du dérèglement climatique et la façon dont on s'y prépare (« l'adaptation »). (cf. item 2, 7, 8 & 10)
ÉTUDE & RAPPORTS DU JOUR : — Quelle est l'influence des événements météorologiques sur les habitudes de vote des Européens ? Les inondations et les vagues de chaleur apportant sécheresse et feux de forêts sont-elles susceptibles de faire pencher les citoyens vers un vote vert ? D'après une étude publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change, il semblerait bien que oui. (cf. item 3)
— Les 25 premières banques européennes ont financé des entreprises de gaz et de pétrole à hauteur de 406 milliards de dollars (environ 357,8 milliards d’euros) sur les 5 dernières années, à un rythme ne montrant aucun signe de ralentissement, selon les calculs de l’association britannique ShareAction. (cf. item 6, suite & 11)
— Le niveau de la mer le long des côtes des Etats-Unis devrait monter d'en moyenne 25 à 30 centimètres durant les 30 prochaines années, soit autant que la hausse mesurée durant les 100 dernières années, selon un nouveau rapport américain. (cf. item 12)
CRAINTES DU JOUR : — En Californie, frappée par une sécheresse chronique, tempêtes et grêles ont succédé à une vague de chaleur inédite en plein hiver. Les prévisionnistes et les pompiers redoutent le retour précoce des mégafeux. (cf. item 1, suite & 16)
— L'Espagne, comme le Portugal voisin, est frappée cet hiver par une aridité précoce et extrême en raison de la faible pluviométrie enregistrée en janvier, mois qui est déjà considéré comme le deuxième le plus sec depuis l'an 2000 dans la péninsule ibérique. Ainsi, submergé par un lac depuis 1992, le village espagnol d’Aceredo est réapparu cet hiver. (cf. item 4 & 21)
TRIBUNE DU JOUR : L’assureur Pascal Demurger explique que l’Etat doit inciter les entreprises à se mobiliser pour qu’elles mènent de front des politiques conciliant changement climatique et cohésion sociale. (cf. item 5)
CHIFFRE DU JOUR : Atafona, cité balnéaire au nord de Rio de Janeiro, disparaît peu à peu sous l'océan, qui gagne 6 mètres en moyenne par an sur la terre. Plus de 500 habitations ont déjà été submergées, sur 2 kilomètres de front de mer. (cf. item 9)
STIGMATE DU JOUR : Au Brésil, des pluies torrentielles inondent la ville de Petropolis où l’état de calamité a été décrété et le bilan humain grimpe à 146 morts, 190 personnes toujours portées disparues, un bilan aggravé par la politique d’urbanisme. (cf. item 13, suite & 19)
ALTERNATIVE DU JOUR : Face à l’accélération du réchauffement climatique, Mac Lesggy nous propose les solutions qui s’offrent à nous en matière de logement, d’alimentation, de transport et de nos habitudes de consommation. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Vague de chaleur précoce en Californie, de mauvais augure pour les incendies et la sécheresse, AFP, 10/02/22, 23:00

Une vague de chaleur hivernale régnait jeudi sur une partie de la Californie, risquant d'aggraver une sécheresse déjà chronique et laissant redouter une saison des incendies particulièrement précoce cette année.
Attisé par des vents chauds et un taux d'humidité très bas, un feu s'est déclaré avant l'aube dans les collines surplombant la ville balnéaire chic de Laguna Beach, au sud de Los Angeles, où des ordres d'évacuation ont été donnés dans certains quartiers.
L'incendie, combattu par plus de 200 pompiers aidés d'engins bombardiers d'eau, avait déjà parcouru près de 60 hectares à la mi-journée mais ne progressait pas vers les habitations.
En Californie du Sud, les services météorologiques avaient lancé une alerte concernant ces chaleurs inhabituelles, avec des températures qui pourraient dépasser 32°C en différents points de la région.
Ces températures hors de saison, supérieures en moyenne de 10°C par rapport aux normales saisonnières, devraient perdurer jusqu'à dimanche, jour de la finale du championnat de football américain organisée à Los Angeles. 
Le record de chaleur pour une finale de Super Bowl, établi en 1973 à près de 29°C - déjà à Los Angeles - pourrait être battu, estiment les experts.
"En ce moment, vous avez ce système de hautes pressions et des conditions plus sèches à la surface (...) Et aussi nous vivons sur une planète dont nous avons réchauffé le climat, donc rien que d'un point de vue purement statistique, nous allons assister à une augmentation des records", relève Justin Mankin, spécialiste du climat à l'université américaine de Darmouth.
Cette chaleur hors de saison s'étend aussi plus au nord, dans la région de San Francisco par exemple où plusieurs records de chaleur ont été battus pour un 9 février, avec 28,3°C enregistrés à Salinas contre 27,2°C quatre ans plus tôt.
L'espoir d'enrayer un cycle de sécheresse chronique qu'avaient suscité fin décembre des chutes de neige spectaculaires sur les sommets californiens n'aura pas duré. 
Un laboratoire de l'Université de Berkeley, spécialisé dans l'étude de la neige sur la Sierra Nevada centrale, relevait mercredi un triste record: "la plus longue période hivernale sans aucune précipitation", avec 32 jours secs consécutifs. 
Le précédent record avait été établi en 1990.
"Ce qui empêche les incendies, c'est la pluie, les précipitations. Et ce genre de phénomène de chaleur tend à suggérer qu'il y a un risque d'avoir un début très précoce à la saison des feux de forêt en Californie", estime Justin Mankin.
"C'en est presque au point où on a l'impression que cette saison ne finit jamais", ajoute-t-il.
Plus de 10.000 km² de végétation ont brûlé l'an dernier en Californie, la deuxième pire année de l'histoire.
Le nombre et l'intensité des feux se sont multipliés ces dernières années dans tout l'ouest des Etats-Unis, avec un très net allongement de la saison des incendies, un phénomène notamment lié au réchauffement de la planète.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/vague-de-chaleur-precoce-en-californie-de-mauvais-augure-pour-les-incendies-et-la-secheresse_161341>
Sur le même sujet :
> La Californie touchée par une canicule en plein hiver, Le Monde, 12/02/22, 10h36 
Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)
Les températures très élevées pour la saison et le déficit de précipitations avivent la crainte de voir revenir les mégafeux. 
Rivières atmosphériques – des couloirs de vapeur d’eau provoquant des précipitations intenses – en octobre 2021, chutes de neige record en décembre, pas une goutte d’eau depuis janvier : les Californiens ne savent plus à quelle saison se vouer. Février ne fait pas exception. Depuis le début du mois, les températures sont caniculaires dans le Golden State. Sans craindre les contradictions, les météorologues parlent de « canicule hivernale » (« winter heatwave ») et les réseaux sociaux de « cauchemar délicieux » (« delightmare ») : enfiler son maillot de bain pour aller sur la plage un 11 février.
> Pour approfondir : La planète est entrée dans l’ère des « mégafeux »
A Los Angeles, des températures de 30 °C à 32 °C étaient attendues samedi. Le National Weather Service a lancé une alerte à la canicule. Le Super Bowl, la finale du championnat de football américain, de dimanche pourrait battre le record de 1973 (29 °C) pour un match qui se déroulait le 14 janvier, et déjà à Los Angeles.
En Californie du Nord, les températures sont moins élevées mais tout aussi inhabituelles : plus de 10 °C au-dessus de la moyenne saisonnière. San Francisco a vu le thermomètre atteindre 25,5 °C le 10 février, ce qui en a fait le jour le plus chaud depuis 1986 en février. A Salinas, à l’orée de la Vallée centrale, il a fait 87 °F (plus de 30 °C), un record absolu à ce stade de l’année.
Jet-stream bloqué
Février n’est habituellement pas un mois où les habitants sont forcés d’évacuer leur maison sous la menace des flammes. C’est pourtant le sort qu’ont connu plusieurs centaines de résidents des hauteurs de Laguna Beach, une plage huppée du comté d’Orange, réveillés en pleine nuit, le 10 février, par les pompiers. Le feu a été contenu en une douzaine d’heures, mais un autre incendie s’est déclaré un peu plus loin, détruisant une maison et faisant un blessé. « Ce n’est plus une saison des incendies que nous connaissons. C’est une année entière », a constaté Brian Fennessy, le chef des pompiers de ce comté situé au sud de Los Angeles.
> Lire aussi A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètes
Selon les météorologues, les fortes chaleurs s’expliquent par une configuration qui ressemble à celle qui avait entraîné des records absolus (49 °C) dans l’ouest de l’Amérique du Nord à l’été 2021. Le jet-stream, qui descend du golfe d’Alaska et devrait apporter des précipitations en cette période de l’année, est bloqué depuis des semaines par un dôme de hautes pressions qui l’a repoussé vers l’est.
Les Californiens sont partagés entre profiter du beau temps et s’inquiéter de ce que l’avenir leur réserve. La mégasécheresse est-elle en passe de revenir cet été ? Les précipitations de l’automne avaient fait naître l’espoir d’un retour à l’ordinaire après une année extrême. Selon le site Drought Monitor, de l’université du Nebraska, qui publie une carte hebdomadaire de la sécheresse, celle-ci est cataloguée « sévère » ou « modérée » selon les régions, mais plus dans la catégorie « exceptionnelle », comme jusqu’à la mi-décembre 2021.
Snowpack de 75 %
Fin décembre, la Sierra Nevada a connu des blizzards historiques. Au lac Tahoe, la neige a enseveli les voitures, renversé les poteaux électriques et entraîné la fermeture des stations de ski. L’enneigement pour décembre a battu des records vieux de cinquante ans : 218 % de la moyenne à cette époque de l’année. Le 4 janvier, il était une fois et demie plus important que la moyenne. Actuellement, le « snowpack », le crucial empilement de neige qui permet un écoulement progressif à l’été, n’est plus que de 75 %, selon le département californien des ressources en eau, qui mesure quotidiennement l’enneigement grâce à des capteurs.
> Lire la tribune : « On ne sait pas quelle sera la résilience des écosystèmes face aux incendies plus fréquents »
Les habitants craignent de voir revenir les méga-incendies comme en 2020 et en 2021, les deux années qui ont subi six des sept plus grands feux de l’histoire de l’Etat. Il ne reste plus que quelques semaines avant la fin de la saison humide début avril. A San Francisco, les dernières précipitations remontent au 7 janvier : la ville pourrait connaître la période de sécheresse la plus longue enregistrée pendant les mois d’hiver depuis la saison 1876-1877, qui avait vu soixante jours sans pluie. Dans une étude publiée en octobre 2021 par la revue Nature Reviews Earth & Environnement, les chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory (Berkeley Lab) affirment que, si les émissions de gaz à effet de serre continuent au rythme actuel, les modélisations montrent que la Californie pourrait connaître des saisons sans neige ou de très faible enneigement (« low-to-no snow ») dans moins d’une vingtaine d’années. Et pratiquement ne plus voir la neige dans les années 2060.
> Lire aussi Climat : les sept dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/12/la-californie-touchee-par-une-canicule-en-plein-hiver_6113400_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/12/la-californie-touchee-par-une-canicule-en-plein-hiver_6113400_3244.html>>
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2- Climat : Le Giec se lance lundi dans un deuxième rapport sur l’impact du dérèglement climatique, 20 Minutes avec AFP, 11/02/22, 15h51
X.R. avec AFP

Environnement. Le lien entre les incendies, inondations et chaleurs records observés à travers le globe et le dérèglement climatique sera mis en évidence au cours de ces 10 jours de discussions
Le premier rapport du Giec publié en août, qui mettait en évidence l’accélération du réchauffement climatique, avait provoqué un tremblement de terre. La réplique est pour bientôt, puisque les experts climat de l’ONU se réunissent à partir du lundi pour un second opus sur les impacts du réchauffement. Les milliers d’études scientifiques sur lesquelles se base le consensus des centaines d’auteurs du Giec ne laissent en effet pas de place au doute.
« Oui, on va vers des risques de plus en plus élevés, dans tous les secteurs, quasi dans toutes les régions », explique Alexandre Magnan, chercheur à l’institut français IDDRI. « Mais ça fait combien d’années que le Giec le dit ! Alors là on va le redire, mais est-ce que ça va changer radicalement la façon dont les acteurs économiques, les acteurs politiques, la population voient le futur ? Je ne sais pas. Est-ce que ça va réveiller les consciences ? J’espère que oui », poursuit-il, alors que les États sont appelés à renforcer leur ambition en matière de lutte contre le réchauffement d’ici la prochaine conférence climat de l’ONU (COP27) en novembre.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3234087-20220211-climat-giec-lance-lundi-deuxieme-rapport-impact-dereglement-climatique <https://www.20minutes.fr/planete/3234087-20220211-climat-giec-lance-lundi-deuxieme-rapport-impact-dereglement-climatique>>
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3- Faut-il des catastrophes climatiques pour que l'Europe se mettre au vert ?, Slate, 12/02/22, 17h10
Repéré par Léa Polverini sur The Guardian

Le vote pour les Verts progresse à travers l'Europe, à mesure que les événements climatiques extrêmes se succèdent.
Quelle est l'influence des événements météorologiques sur les habitudes de vote des Européens ? Les inondations et les vagues de chaleur apportant sécheresse et feux de forêts sont-elles susceptibles de faire pencher les citoyens vers un vote vert ? D'après une étude publiée ce mois-ci dans la revue scientifique Nature Climate Change, il semblerait bien que oui.
En analysant les résultats des six dernières élections européennes, depuis 1994 jusqu'en 2019 (ce qui concerne 28 pays), croisés avec les données de l'Eurobaromètre (2002-2019, pour 34 pays), une équipe de chercheurs a retracé l'évolution des préoccupations et des votes en Europe, pour déterminer l'impact des événements climatiques extrêmes sur les résultats électoraux, et notamment sur le soutien des populations aux partis verts.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/223464/catastrophes-climatiques-europe-vote-vert-influence-climat-meteo-elections <http://www.slate.fr/story/223464/catastrophes-climatiques-europe-vote-vert-influence-climat-meteo-elections>>
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4- L'Espagne et le Portugal frappés par la sécheresse en plein hiver, AFP, 12/02/22, 20:00
Levi Fernandes, avec Noemi Gragera à Madrid et Aitor de Iturria à Barcelone

"Je n'ai jamais vu ça !", se désole Carlos Perdigao, 76 ans, qui vient régulièrement pêcher sur les rives du fleuve Zêzere, entouré de larges bandes de terre jaune craquelée en raison de la sécheresse qui frappe la péninsule ibérique cet hiver.
Devant lui, les ruines de Vilar, ancien village de pierre englouti par le fleuve après la construction d'un grand barrage il y a près de 70 ans, ont émergé depuis quelques semaines et sont à nouveau visibles en raison du niveau très bas des eaux.
La baisse du niveau du Zêzere, qui serpente au milieu des montagnes recouvertes d'eucalyptus et de mimosas dans cette région du centre du Portugal, est vue comme une nouvelle menace par les habitants, déjà durement frappés par les incendies meurtriers de 2017, qui avaient fait plus d'une centaine de morts.
L'Espagne, comme le Portugal voisin, est frappée cet hiver par une aridité précoce et extrême en raison de la faible pluviométrie enregistrée en janvier, mois qui est déjà considéré comme le deuxième le plus sec depuis l'an 2000 dans la péninsule ibérique, selon les agences météorologiques des deux pays.
Cette sécheresse est exceptionnelle par "son intensité, son ampleur et sa durée", indique Ricardo Deus, climatologue de l'Institut portugais de la Mer et de l'Atmosphère (IPMA).
Et en Espagne, "en janvier, il n'a plu que le quart de ce qu'il aurait dû pleuvoir à cette période", explique Ruben del Campo, porte-parole de l'AEMET, l'agence météorologique espagnole, à l'AFPTV.
- Agriculteurs et éleveurs inquiets -
Cette situation inhabituelle a déjà amené le gouvernement portugais à prendre des mesures d'urgence. Dans un pays où près de 30% de l'énergie consommée est d'origine hydraulique, les autorités ont été contraintes début février d'annoncer la suspension de la production hydroélectrique de cinq barrages pour "préserver les volumes nécessaires à l'approvisionnement public".
De l'autre côté de la frontière, le ministre de l'Agriculture espagnol, Luis Planas, a fait part mercredi de sa "préoccupation" face à cette situation, assurant que le gouvernement prendrait "les mesures nécessaires en fonction de l'évolution de la situation".
Les niveaux des réservoirs d'eau, dont l'apport est indispensable à l'agriculture, se situent actuellement à moins de 45% de leur capacité en Espagne, d'après les autorités de ce pays, les régions les plus touchées étant l'Andalousie (sud) et la Catalogne (nord-est).
Cette faible pluviométrie, qui dure depuis la fin de l'année dernière, inquiète les agriculteurs et les éleveurs des deux pays.
"Regardez ! L'herbe ne pousse pas pour nourrir les bêtes", se désespère Antonio Estevao, un producteur de fromage possédant un cheptel d'une trentaine de chèvres à Portela do Fojo Machio, commune située à quelques kilomètres de Pampilhosa da Serra, dans le centre du Portugal. 
"S'il ne pleut pas dans les prochains jours, ça va être très compliqué", soupire cet homme devant des pâturages à la végétation rase.
"Pour nous, c'est une catastrophe", lance Henrique Fernandes Marques, le maire de ce village d'environ 400 habitants, devant une piscine flottante dressée sur les berges du fleuve et qui repose désormais sur un sol asséché depuis quelques jours, menaçant également les efforts pour développer le tourisme dans cette région de l'intérieur du pays.
- Pas d'amélioration en vue -
L'alternance entre les années de sécheresse et les années pluvieuses est normale dans le sud de l’Europe, mais "on observe un pourcentage d'années pluvieuses en baisse dernièrement", souligne Filipe Duarte Santos, chercheur à la faculté de Sciences de Lisbonne et spécialiste de l'environnement, qui pointe du doigt le réchauffement climatique.
Ces sécheresses sont "l'une des conséquences les plus graves du changement climatique", explique-t-il. D'après lui, "tant que l'on n'aura pas fortement réduit les émissions globales de gaz à effet de serre, le problème continuera de se poser".
Avec le réchauffement climatique, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse, qui menacent notamment la sécurité alimentaire des populations, risquent encore d'augmenter, même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Et la situation ne devrait pas s'améliorer dans les prochains jours, puisque les prévisions météorologiques des deux pays font état de précipitations en dessous des moyennes de saison.
Confronté à cette réalité, le gouvernement portugais a annoncé jeudi qu'il allait renforcer sa coopération avec l'Espagne pour lutter contre la sécheresse dans la péninsule.
<https://www.geo.fr/environnement/lespagne-et-le-portugal-frappes-par-la-secheresse-en-plein-hiver-208362>
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5- Tribune. Climat : « Nous ne pouvons nous satisfaire d’une mobilisation en demi-teinte de l’Etat et des entreprises », Le Monde, 14/02/22, 07h00 
Par Pascal Demurger, Directeur général de l’assureur MAIF

L’assureur Pascal Demurger explique dans une tribune au « Monde » que l’Etat doit inciter les entreprises à se mobiliser pour qu’elles mènent de front des politiques conciliant changement climatique et cohésion sociale.
Tribune. Nul, de bonne foi, ne peut aujourd’hui nier la gravité et l’urgence des défis environnementaux et sociaux de notre société, ni réfuter les contraintes lourdes qui pèsent sur l’Etat comme sur les entreprises dans un contexte de concurrence internationale totalement ouverte. La réconciliation de ces contraintes économiques et de l’urgence à agir devrait être au cœur de l’action publique.
Le comportement environnemental et social des entreprises n’est pas neutre. Il peut avoir un impact important sur la puissance publique, souvent contrainte de développer des actions correctrices au prix de dépenses considérables. Il serait donc légitime que les acteurs économiques contribuent aux charges publiques en fonction des surcoûts que leur activité génère pour la collectivité.
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Il serait pertinent que la puissance publique cherche à prévenir plutôt que de devoir systématiquement réparer. L’Etat doit adopter une réglementation qui distingue les entreprises qui polluent de celles qui développent de réels efforts en la matière, celles qui délocalisent ou celles qui créent de l’emploi local, celles qui jouent des écarts de réglementation ou celles qui adoptent une stratégie fiscale responsable, etc.
Une révolution plus profonde de la fiscalité
Pour y parvenir, il dispose de nombreux outils afin d’inciter sans contraindre, de la fiscalité à la commande publique en passant par les aides qu’il accorde. Aujourd’hui, l’impôt sur les sociétés, assis uniquement sur les bénéfices des entreprises, ne prend en compte que la richesse produite. Par conséquent, qu’une entreprise pollue ou qu’elle cherche au contraire à réduire ses externalités négatives sur son environnement, cela n’interfère en rien avec son traitement fiscal.
> Lire aussi Coton bio, « made in France » et vêtements recyclés… L’utopie de la mode durable
Pourtant, il est désormais admis que le législateur peut utiliser « la fiscalité comme un moyen d’inciter les contribuables à adopter des comportements conformes à des objectifs d’intérêt général ». Cette évolution de la doctrine fiscale, et notamment de la jurisprudence constitutionnelle, ouvre la voie à une révolution plus profonde de la fiscalité.
Avec la mise en place de la taxonomie environnementale à l’échelle européenne, les entreprises devront bientôt publier la part « durable » de leur chiffre d’affaires. Intégrons cette part durable au calcul de l’impôt sur les sociétés, sans modifier son assise sur le montant des bénéfices.
Renforcer la cohérence de l’Etat
Il serait alors possible de définir trois tranches de modulation du taux normal d’imposition (majorée, neutre, minorée) selon que cette part est considérée comme insuffisante, perfectible ou exemplaire. Cela permettra de peser sur les activités brunes, d’accompagner les activités en transition, d’encourager les activités vertes.
Si l’application d’une fiscalité unique, sans distinction des comportements et sans incitation à les modifier, paraît dépassée, c’est encore plus vrai pour l’attribution d’aides aux entreprises. Avec 140 milliards d’euros d’aides publiques annuelles, l’Etat détient un levier majeur de transformation de l’économie.
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Or, à juste titre, l’opinion n’accepte plus que l’argent public finance l’activité d’une entreprise qui pollue ou qui redistribue des dividendes tout en procédant à un plan social. En conditionnant systématiquement les aides publiques à des critères environnementaux et sociaux, l’Etat renforcerait la cohérence entre ses objectifs et les moyens qu’il attribue aux entreprises.
Un Etat qui fixe un cap
Ainsi, toutes les sociétés de plus de 50 salariés devraient publier un bilan gaz à effet de serre (GES) simplifié, justifier de la mise en place et du respect d’une trajectoire de réduction de leurs émissions de GES dans le cas des grandes entreprises, ou encore rendre publics les indicateurs constitutifs de l’index de l’égalité femmes hommes, Pénicaud.
Enfin, la commande publique, avec ses 200 milliards d’euros par an, est un autre levier à la disposition de l’Etat et des collectivités locales pour encourager la mobilisation des entreprises. Personne ne niera les efforts accomplis depuis une quinzaine d’années afin de rendre les achats publics plus responsables.
> Lire aussi En Allemagne, le gouvernement dévoile son programme d’urgence « ultra-ambitieux » pour le climat
Pourtant, encore aujourd’hui, rien ne garantit que le critère environnemental exerce une influence minimale dans le choix final d’un acheteur public. S’il appartient à l’Etat de fixer le cap, alors il doit imposer un seuil environnemental minimal dans la notation des marchés publics. Ce serait un pas décisif, avant d’obtenir de Bruxelles l’affirmation du principe de l’offre « écologiquement et économiquement la plus avantageuse » pour toute commande publique.
Une alliance indispensable pour une prospérité durable
Dans son rapport annuel du 16 décembre 2021, le Haut Conseil pour le climat alerte sur le fait que « les efforts actuels [des politiques publiques] sont insuffisants pour garantir l’atteinte des objectifs de 2030 ». Nous ne pouvons nous satisfaire d’une mobilisation en demi-teinte de l’Etat et des entreprises.
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En offrant à ces dernières une stratégie d’optimisation fiscale vertueuse, en conditionnant les aides publiques et en fixant un niveau d’exigence environnemental élevé à la commande publique, l’Etat les inciterait à accélérer la transformation de leurs modèles. Il s’assurerait d’atteindre ses objectifs climatiques.
Il préviendrait les coûts de réparation pour la collectivité. Il renforcerait l’attractivité de la France pour les entreprises écologiquement mieux-disantes. Une révolution de la relation Etat-entreprises est possible. Elle est même indispensable pour ouvrir une voie vers une prospérité durable, conciliant performance économique et transition environnementale et sociale.
§ Pascal Demurger, directeur général de l’assureur MAIF, est l’auteur du rapport « L’urgence du temps long. Un nouveau rapport Etat/entreprises pour une prospérité durable » <https://www.jean-jaures.org/wp-content/uploads/2022/01/Rapport-Demurger.pdf> (Fondation Jean Jaurès)
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/14/climat-nous-ne-pouvons-nous-satisfaire-d-une-mobilisation-en-demi-teinte-de-l-etat-et-des-entreprises_6113564_3232.html>
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6- Trois des cinq banques européennes qui financent le plus les hydrocarbures sont françaises, Le Monde, 14/02/22, 09h19 
Eric Albert

Les vingt-cinq premières banques européennes ont financé le gaz et le pétrole à hauteur de 400 milliards de dollars en cinq ans. 
Les vingt-cinq premières banques européennes ont financé des entreprises de gaz et de pétrole à hauteur de 406 milliards de dollars (environ 357,8 milliards d’euros) sur les cinq dernières années, à un rythme ne montrant aucun signe de ralentissement, selon les calculs de l’association britannique ShareAction, publiés lundi 14 février. Les Britanniques HSBC et Barclays sont les deux premières (respectivement 59 milliards et 48 milliards de dollars), suivies de trois établissements français : BNP Paribas (46 milliards), Crédit agricole (35 milliards) et Société générale (34 milliards).
> Lire aussi Les banques françaises, premières financeuses européennes des énergies fossiles en 2020
Ces chiffres représentent une sous-estimation. Ils sont calculés par Profundo, une entreprise néerlandaise à but non lucratif, qui compile toutes les données publiques qui existent sur les relations financières entre ces vingt-cinq banques et les cinquante premières entreprises d’exploitation d’hydrocarbures : résultats annuels, prospectus financiers, sites Internet officiels, etc. Par définition, une partie des financements n’est pas dévoilée.
En contradiction
ShareAction, qui fait campagne pour que les actionnaires poussent les banques à changer leurs pratiques, souligne la contradiction entre ces pratiques et l’objectif d’arriver à la neutralité carbone d’ici à 2050, pris par de nombreux pays, dont la France. En 2021, l’Agence internationale de l’énergie avait présenté un scénario pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 degré : pour y parvenir, elle estimait qu’aucun nouveau projet d’exploration ou d’exploitation de gaz et de pétrole ne devait être lancé.
> Lire aussi Climat : les banques européennes mal préparées à la perte de valeur de leurs actifs fossiles
Vingt-quatre des vingt-cinq banques étudiées par ShareAction font partie de l’Alliance bancaire pour Net Zéro, un réseau, chapeauté par les Nations Unies, de banques qui s’engagent à aligner leurs pratiques et leurs portefeuilles pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Leurs pratiques semblent donc en contradiction avec leurs promesses.
Les banques ne se sont cependant pas engagées spécifiquement à renoncer aux financements d’hydrocarbures. Si beaucoup ont fait des annonces importantes pour le charbon, ce n’est pas encore le cas pour le gaz et le pétrole. L’association ShareAction espère que cela sera le prochain combat.
Elle souligne néanmoins les exceptions que représentent Commerzbank, le Crédit Mutuel et la Banque postale, qui ont commencé à restreindre les financements aux hydrocarbures. Cette dernière en particulier a créé un précédent en octobre en annonçant qu’elle se retirerait complètement du gaz et du pétrole d’ici à 2030. « Le prêteur français est traditionnellement bien moins exposé au secteur des énergies fossiles et avait bien moins à perdre », relativise cependant ShareAction.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/14/trois-des-cinq-banques-europeennes-qui-financent-le-plus-les-hydrocarbures-sont-francaises_6113576_3234.html>
Sur le même sujet: 
> Les banques européennes continuent à financer largement le développement du pétrole et du gaz, selon une ONG <https://information.tv5monde.com/info/les-banques-europeennes-continuent-financer-largement-le-developpement-du-petrole-et-du-gaz>, AFP, 14/02/22, 19:00
En savoir plus : 
> Report. Oil & gas expansion A lose-lose bet for banks and their investors <https://shareaction.org/reports/oil-gas-expansion-a-lose-lose-bet-for-banks-and-their-investors>, ShareAction, 14/02/22
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7- Climat : "les enjeux n'ont jamais été aussi élevés", AFP, 14/02/22, 13:00
Amélie Bottollier-Depois

Alors que le réchauffement de la planète s'accélère, "les enjeux n'ont jamais été aussi élevés", a mis en garde lundi le patron des experts climat de l'ONU en lançant le processus d'adoption d'un nouveau rapport de référence sur les impacts dévastateurs du changement climatique.
Après plus d'un siècle et demi de développement économique consacrant les énergies fossiles, le monde a gagné environ +1,1°C par rapport à l'ère pré-industrielle, multipliant déjà canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations dévastatrices.
Dans le premier volet de leur rapport publié en août dernier, les experts climat de l'ONU (Giec) estimaient que le mercure atteindrait autour de 2030 -soit dix ans plus tôt qu'escompté- le seuil de +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.
Avant un troisième opus en avril sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le deuxième, dont les négociations débutent lundi, se penche sur les impacts du réchauffement et la façon de s'y préparer ("l'adaptation").
Il doit décliner ces conséquences sur tous les continents et dans tous leurs aspects: santé, sécurité alimentaire, pénurie d'eau, déplacement de populations, destruction des écosystèmes...
"Les besoins (pour ce rapport) n'ont jamais été plus importants, parce que les enjeux n'ont jamais été aussi élevés", a déclaré le président du Giec Hoesung Lee lors d'une brève session en ligne ouvrant deux semaines de négociations à huis-clos.
Environ "4,5 milliards d'habitants de cette planète ont subi une catastrophe liée à un événement météo ces 20 dernières années", a ajouté le patron de l'Organisation météo mondiale Petteri Taalas, pointant du doigt les énergies fossiles qui ont "dopé" l'atmosphère en renforçant l'effet de serre.
Une version préliminaire du rapport, que l'AFP avait obtenue en juin dernier, montrait que la vie telle que nous la connaissons allait inéluctablement être transformée, à court terme.
Sur presque tous les continents, le monde voit déjà de ses propres yeux les catastrophes à l’œuvre. Comme l'an dernier avec les flammes ravageant l'Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions d'Allemagne ou de Chine, ou un thermomètre qui frôle les 50°C au Canada.
- "Bon coup de pied au..." -
Et "nous savons (...) que la croissance des impacts climatiques dépasse de loin nos efforts pour s'y adapter", a insisté lundi la patronne de l'ONU-Environnement Inger Andersen, qualifiant ce nouveau rapport de "capital pour aider les décideurs mondiaux à dessiner les réponses aux impacts climatiques".
Face à la litanie des catastrophes et à la nécessité de réduire les émissions de près de 50% d'ici à 2030 pour ne pas dépasser +1,5°C, le monde a promis lors de la COP26 de Glasgow en novembre d'accélérer la lutte contre le réchauffement et de financer plus les mesures d'adaptation.
"Pas assez" pour éloigner "la catastrophe climatique qui frappe toujours à la porte", avait réagi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Alors que les États sont appelés à renforcer leur ambition d'ici à la COP27 en Egypte fin 2022, "j'espère que ce rapport sera un bon coup de pied où je pense pour certains", a déclaré vendredi à l'AFP l'envoyé américain pour le climat John Kerry. 
Il "va intégrer plus fortement les sciences économiques et sociales, et il fournira aux décideurs des données et des connaissances pour les aider à élaborer des politiques et prendre des décisions", a également espéré lundi Hoesung Lee.
C'est le 28 février que sera dévoilée cette nouvelle évaluation du Giec, après deux semaines de réunion virtuelle des 195 États membres qui passeront au crible, ligne par ligne, le "résumé pour les décideurs", condensé politiquement sensible des milliers de pages du rapport scientifique.
Évolution comparée au précédent rapport d'il y a sept ans, l'attention portée à l"adaptation", c'est-à-dire les solutions pour faire face aux impacts des dérèglements climatiques. Ce "n'est pas simplement une liste de courses de ce qui pourrait être fait, mais également une évaluation de l'efficacité et de la faisabilité" des mesures, a expliqué la semaine dernière Debra Roberts, co-présidente du groupe de 270 scientifiques ayant préparé ce rapport.
Mais "il y a des limites à l'adaptation", souligne à l'AFP le climatologue Laurent Bopp, un des auteurs du rapport, évoquant les risques de migrations importantes de populations.
"Dans certaines zones, si les températures dépassent des niveaux très élevés, la vie humaine n'est plus possible. Si dans certaines zones côtières, le niveau des mers monte de plus d'un mètre, la protection avec des digues n'est plus possible non plus".
<https://www.geo.fr/environnement/climat-les-enjeux-nont-jamais-ete-aussi-eleves-pour-lonu-208376>
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8- Le Giec se réunit pour une nouvelle alerte sur le réchauffement climatique, L’Alsace avec AFP, 14/02/22, 15:34 
La rédaction avec AFP 

Près de 200 pays se réunissent à partir de lundi pour adopter le rapport du Giec, qui regroupe les experts de l'ONU sur les impacts du réchauffement climatique. Le texte dressera très certainement un tableau funeste prouvant une fois encore l'urgence de réduire les émissions.
Seront-ils enfin entendus ? Les experts de la question climatique aux Nations unies, regroupés au sein du Giec, sont appelés à se réunir une nouvelle fois lundi pour dresser un état du réchauffement climatique.
On le sait depuis plusieurs années maintenant. Les milliers d'études scientifiques sur lesquelles se base le consensus des centaines d'auteurs du Giec ne laissent en effet pas de place au doute quant à l'urgence de la situation. « Oui, on va vers des risques de plus en plus élevés, dans tous les secteurs, quasi dans toutes les régions », explique à l'AFP l'un d'entre eux, Alexandre Magnan, chercheur à l'institut français IDDRI. « Mais ça fait combien d'années que le Giec le dit ! Alors là on va le redire, mais est-ce que ça va changer radicalement la façon dont les acteurs économiques, les acteurs politiques, la population voient le futur ? Je ne sais pas. Est-ce que ça va réveiller les consciences ? J’espère que oui », poursuit-il, alors que les États sont appelés à renforcer leur ambition en matière de lutte contre le réchauffement climatique d'ici la prochaine conférence climat de l'ONU (COP27) en novembre
La menace de désastres « sans précédents »
Après son opus d'août dernier mettant en lumière l'accélération du réchauffement, le Giec planche du 14 au 25 février sur les impacts du dérèglement climatique et la façon dont on s'y prépare (« l'adaptation »), avant un troisième volet prévu en avril sur les solutions pour réduire les gaz à effet de serre. Les conclusions du rapport d'août étaient bien sombres : le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle – objectif le plus optimiste de l'accord de Paris – pourrait être atteint autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu'estimé, menaçant de nouveaux désastres « sans précédents » l'humanité, « indiscutablement » responsable du réchauffement.
Les conséquences sur la sécurité alimentaire, la santé, les villes, les déplacements de population, ou encore sur la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que les mesures prises pour s'adapter à ces changements seront au cœur du nouveau rapport. Alors que la planète a pour l'instant gagné environ 1,1°C et que les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, le monde voit de ses propres yeux les catastrophes déjà à l'œuvre. Comme l'an dernier avec les flammes ravageant l'Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions d'Allemagne ou de Chine, ou un thermomètre qui frôle les 50°C au Canada.
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/environnement/2022/02/14/le-giec-se-renuit-pour-une-nouvelle-alerte-sur-le-rechauffement-climatique> 
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9- Au Brésil, une cité balnéaire disparaît sous la mer, AFP, 14/02/22, 19:00
Eugenia Logiuratto

Les vautours rodent sur le sable, parmi les décombres des dernières maisons submergées par la marée. Atafona, cité balnéaire au nord de Rio de Janeiro, disparaît peu à peu sous l'océan, qui gagne six mètres en moyenne par an sur la terre.
Plus de 500 habitations ont déjà été submergées, sur 2 kilomètres de front de mer.
L'une des prochaines sera celle de Joao Waked Peixoto.
En se frayant un chemin parmi les poutres défoncées ou les morceaux de carrelage qui jonchent le sol, ce chef d'entreprise montre l'étendue des dégâts dans la dernière maison qui sépare la sienne de l'océan.
Il ne reste plus que les murs bleus de la chambre du fond, un vélo et quelques autres signes d'occupation récente.
Dans la zone à risque, proche du littoral, seules 180 maisons, où vivent 302 habitants, sont restées debout.
"Quand allons-nous devoir partir à notre tour ? La mer a avancé de trois à quatre mètres en quinze jours, notre mur pourrait tomber la semaine prochaine", confie à l'AFP Joao Waked Peixoto, qui a déménagé durant la pandémie dans la résidence secondaire construite par son grand-père à Atafona.
Auparavant, il habitait comme le reste de sa famille à Campos dos Goytacazes, ville sans charme de 500.000 habitants à quatre heures de route de Rio, qui vit de l'industrie pétrolière.
"C'est triste de se dire qu'on va perdre une si belle maison, avec tant de souvenirs de famille", déplore-t-il.
Mais c'est inévitable.
- Érosion extrême -
Quelque 4% des littoraux du monde entier voient la mer avancer de plus de cinq mètres par an sur sa terre. Atafona en fait partie.
La situation est appelée à s'aggraver, à long terme, avec "la montée du niveau de la mer", dû au réchauffement climatique, et à court et moyen terme, "avec la houle exceptionnelle et des longues périodes de pluie ou de sécheresse", explique le géologue Eduardo Bulhoes, de l'Université Fédérale Fluminense. 
Mais au-delà de l'érosion extrême, Atafona souffre d'un autre "problème chronique" depuis des décennies.
"À cause de l'action humaine, le volume de l'eau du fleuve Paraiba do Sul s'est réduit drastiquement ces 40 dernières années, ainsi que sa capacité à amener des sédiments jusqu'à l'embouchure", à Atafona, explique le géologue, pointant du doigt notamment les activités minières ou agricoles.
En raison du manque de sédiments, le sable de la plage ne se renouvelle pas naturellement et l'océan gagne du terrain sur la terre.
Sans compter la construction d'habitations en bord de mer, qui élimine la première ligne de défense naturelle: les dunes et la végétation. 
Résultat : le littoral s'est transformé en un amas de décombres qui repousse les touristes.
La communauté d'environ 600 pêcheurs souffre aussi de l'assèchement du fleuve.
"Les grands bateaux ne passent plus à l'embouchure, on n'arrive plus à gagner notre vie. Le fleuve est mort", déplore Elialdo Bastos Meirelles, responsable de l'association locale des pêcheurs.
- "Envie de pleurer" -
Plusieurs projets ont été présentés à la mairie pour tenter de freiner l'érosion : l'un d'entre eux prévoit la construction de digues, un autre d'apporter sur la plage du sable extrait du fond du fleuve.
L'idée de transporter du sable, formulée par Eduardo Bulhoes, s'inspire d'expériences à succès aux Pays-Bas, en Espagne ou aux Etats-Unis, pour "reconstruire la plage ensemble, avec la nature, en utilisant sa force".
Mais jusqu'à présent, aucune mesure n'a encore été mise en oeuvre.
La municipalité de Sao Joao da Barra, ville de 36.000 habitants dont dépend le hameau d'Atafona, verse une allocation logement de 1.200 réais (environ 200 euros) par mois aux plus de 40 familles déplacées.
L'adjoint à l'environnement, Alex Ramos, assure que la mise à exécution de tout plan permettant de freiner l'érosion dépend de l'approbation d'organes environnementaux. 
"Pour le moment, nous n'avons pas encore vu de projet qui nous permette de dire : le problème sera résolu", explique-t-il.
Mais certains habitants dénoncent un manque de volonté politique. 
"Nous avons entendu beaucoup de promesses (...), mais c'est une cité abandonnée, une vision de l'apocalypse, et ça donne envie de pleurer", confie Veronica Vieira, présidente de l'association SOS Atafona.
<https://www.geo.fr/environnement/au-bresil-une-cite-balneaire-disparait-sous-la-mer-208378>
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10- Canicule, sécheresse, faible enneigement... le changement climatique à l'œuvre cet hiver, Novethic, 14/02/22
Concepcion Alvarez

Depuis ce lundi 14 février et pendant deux semaines, les 195 États membres du Giec sont réunis pour adopter un nouveau rapport de référence sur les impacts dévastateurs du changement climatique. "Les enjeux n'ont jamais été aussi élevés", estime son président. Sur presque tous les continents, le monde voit déjà de ses propres yeux les catastrophes à l'œuvre, que ce soit en Californie où sévit une "canicule hivernale" ou en Europe où la sécheresse actuelle est exceptionnelle et inquiétante.
Des centaines d’habitants ont été évacués au petit matin la semaine dernière à Laguna Beach, une ville balnéaire au sud de Los Angeles, ravagée par les flammes en plein cœur de l'hiver. Du jamais vu en cette période de l’année. La Californie est en proie à une "canicule hivernale" selon les propres termes des météorologues. Dans le Sud, les températures dépassent les 32°C, battant le record de 1973 pour un mois de février. La nuit dernière, c’est donc sous une chaleur exceptionnelle que s’est tenue la finale du Super Bowl de football américain. Dans la région de San Francisco, plusieurs records ont également été battus et les dernières précipitations datent de début janvier.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/canicule-hivernale-en-californie-secheresse-exceptionnelle-en-espagne-et-au-portugal-faible-enneigement-en-france-150577.html>
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11- Sortie du charbon : le Crédit agricole confronté à ses engagements, Le Monde, 15/02/22, 13h06 
Adrien Pécout

Selon l’ONG Reclaim Finance, en 2021, la banque française a encore accordé plusieurs prêts à des sociétés ayant pour projets – entre autres – l’expansion ou la construction de centrales ou de mines. 
Les associations de défense de l’environnement qui avaient salué, en 2019, la « stratégie climat » du Crédit agricole déchantent. « Trois ans plus tard, la banque échoue à appliquer correctement sa politique » visant à cesser de financer les entreprises qui ne sortent pas du charbon, le plus polluant des combustibles, regrette l’ONG Reclaim Finance. Une critique exprimée à partir de données publiées, mardi 15 février, par vingt-huit ONG sur le financement de l’industrie charbonnière.
Plan de retrait progressif
Il en ressort qu’en 2021, la banque française a encore accordé plusieurs prêts à des sociétés ayant pour projets – entre autres – l’expansion ou la construction de centrales ou de mines. Une société suisse, Glencore (près de 416 millions de dollars, selon Reclaim Finance, soit près de 367 millions d’euros, outre une émission d’obligations). Deux japonaises : Marubeni et Itochu (166 millions de dollars chacune). Ou encore une russe, En+ Group (60 millions de dollars).
> Lire aussi Trois des cinq banques européennes qui financent le plus les hydrocarbures sont françaises
Ces quatre sociétés mènent des projets en Australie, en Afrique du Sud, au Vietnam, en Indonésie, au Japon et en Russie. Autant de pays où le recours au charbon semble avoir un peu plus de temps devant lui qu’en France, où les ultimes centrales, à Saint-Avold (Moselle) et Cordemais (Loire-Atlantique), doivent fermer en 2022 et 2024.
Le groupe bancaire établi à Montrouge (Hauts-de-Seine) s’est pourtant engagé à cesser de financer toute entreprise impliquée dans la production de charbon, après avoir déjà renoncé à soutenir tout projet directement lié à cette énergie. En 2020, il publiait les conditions valables « à partir de 2021 » pour « la poursuite de ses services financiers ». Charge à ses clients existants de présenter un plan de retrait progressif de leurs installations en exploitation et… de « ne pas développer de nouveaux projets ».
Malgré les prêts octroyés, le Crédit agricole assure ne pas avoir transgressé ses engagements. Son règlement comporte une « démarche progressive transitoire (…) sur la période 2020-2021 », celle-ci étant censée « permettre aux clients (…) de s’adapter ». Cette « période d’observation vient de s’achever », précise à présent la banque au Monde.
> Lire aussi Climat : les banques européennes mal préparées à la perte de valeur de leurs actifs fossiles
« Pouvons-nous faire confiance au secteur financier privé pour se réguler lui-même ? », demande Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance. Selon elle, « derrière la belle rhétorique » d’acteurs financiers et leurs engagements, la réponse serait « non ». D’où la nécessité, insiste-t-elle, d’instaurer un « mécanisme de sanction et de régulation ».
« Pas de moyen de contrôle et de sanction directe »
« Il faut que l’Etat contrôle l’application des stratégies de sortie du charbon et puisse sanctionner les acteurs qui ne les mettent pas en œuvre, avec des pénalités financières par rapport aux chiffres d’affaires des banques », estime Lorette Philippot, chargée de campagne « finance privée » pour les Amis de la Terre.
En 2018, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, faisait part de sa volonté que « les banques, les assureurs, les gestionnaires d’actifs (…) arrêtent définitivement de financer les activités les plus nocives » d’un point de vue environnemental. Contacté, son ministère explique n’avoir « pas de moyen de contrôle et de sanction directe » sur ce plan-là. Malgré « une avancée », en 2019 : la création d’un Observatoire de la finance durable.
> Lire aussi « Agir contre le dérèglement du climat devrait être un élément central de la stratégie de toute banque centrale »
Faute de mieux, Reclaim Finance entend poursuivre une « série de contrôles de l’application des politiques adoptées par les acteurs financiers ». Selon les ONG, les banques internationales ont accordé encore une part considérable à l’industrie du charbon entre janvier 2019 et novembre 2021 : plus de 1 500 milliards de dollars, sous la forme d’émissions d’actions et d’obligations, ou de prêts.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/15/sortie-du-charbon-le-credit-agricole-confronte-a-ses-engagements_6113777_3234.html>
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12- Jusqu'à 30 cm de montée des eaux sur les côtes américaines d'ici 2050, selon un rapport, AFP, 15/02/22, 23:00

Le niveau de la mer le long des côtes des Etats-Unis devrait monter d'en moyenne 25 à 30 centimètres durant les 30 prochaines années, soit autant que la hausse mesurée durant les 100 dernières années, selon un nouveau rapport américain.
Ce niveau sera variable en fonction des régions, précise l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA), qui a dirigé ce rapport auquel ont contribué six agences au total, dont la Nasa.
A cause de ces changements, les inondations côtières seront bien plus fréquentes, "même en l'absence de tempêtes ou de fortes précipitations", souligne la NOAA.
Ainsi, d'ici 2050, les inondations dites modérées provoquant des dommages seront en moyenne dix fois plus fréquentes qu'aujourd'hui -- passant d'un événement survenant tous les 2 à 5 ans à plusieurs fois par an. Et les inondations "majeures" surviendront elles cinq fois plus fréquemment.
"Ces nouvelles données sur la hausse du niveau de la mer sont la toute dernière confirmation que la crise climatique (...) est une alerte rouge", a commenté Gina McCarthy, conseillère nationale sur le climat auprès de la Maison Blanche, citée dans un communiqué.
"Nous devons redoubler nos efforts pour réduire les gaz à effet de serre qui provoquent le changement climatique, tout en aidant les communautés côtières à mieux s'adapter face à la montée du niveau de la mer", a-t-elle ajouté.
A cause des émissions relâchées jusqu'ici, une élévation du niveau de la mer de 60 centimètres sur les côtes américaines entre 2020 et 2100 est "de plus en plus probable", selon le rapport.
Ce dernier a été réalisé à partir d'observations satellites, de relevés de marégraphes, et de modèles climatiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Dans le détail, la montée du niveau de la mer d'ici 2050 devrait être de 25 à 35 cm pour la côte Est américaine, de 35 à 45 cm pour la côte du golfe du Mexique, et de 10 à 20 centimètres sur la côte Ouest.
Le précédent rapport sur le sujet datait de 2017. 
"Ces données actualisées peuvent guider les communautés côtières et les autres (...) et les aider à prendre les décisions intelligentes afin de sécuriser les personnes et les propriétés sur le long terme", a déclaré Rick Spinrad, administrateur de NOAA.
<https://information.tv5monde.com/info/jusqu-30-cm-de-montee-des-eaux-sur-les-cotes-americaines-d-ici-2050-selon-un-rapport-445011>
En savoir plus :
> U.S. coastline to see up to a foot of sea level rise by 2050 - Report projects a century of sea level rise in 30 years <https://www.noaa.gov/news-release/us-coastline-to-see-up-to-foot-of-sea-level-rise-by-2050>, l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA), February 15, 2022
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13- Brésil : au moins 38 morts après de violentes pluies à Petropolis, AFP, 16/02/22, 14:00
Louis Genot

Au moins 38 personnes ont perdu la vie à la suite de pluies diluviennes qui ont entraîné des glissements de terrain et inondations à Petropolis, près de Rio de Janeiro, a annoncé mercredi la Défense civile dans cette ville touristique du Brésil.
"Jusqu'à présent nous avons enregistré 38 décès", a déclaré dans un communiqué la Défense civile de cette ville située à 60 km au nord de Rio, dans le sud-est du pays.
Le bilan a ainsi plus que doublé depuis la veille (18 morts) dans cette localité qui a reçu en moins de six heures plus de pluies que celles qui étaient prévues pour tout le mois de février, selon l'agence météorologique Metsul. 
Le bilan humain pourrait s'alourdir, aucune information n'ayant été communiquée à ce stade sur le nombre de disparus et de blessés.
Le Brésil a été frappé en cette saison des pluies par des précipitations particulièrement sévères -- également à Bahia dans le nord-est et dans le Minas Gerais, dans le sud-est -- que les experts ont liées au réchauffement climatique.
Plus de 180 pompiers se trouvaient sur place, avec quelque 400 militaires, fouillant la terre boueuse dans cette ville de montagne qui fut la résidence d'été de l'ancienne cour impériale fuyant la chaleur de Rio.
Des équipes spécialisées en recherche et en sauvetage ont été envoyées pour renforcer les opérations de secours, avec l'appui de véhicules 4x4 et de bateaux.
L'endroit de Petropolis le plus touché est Alto da Serra, une colline que de nombreuses familles descendaient mercredi en pleurant, emportant les maigres affaires qu'elles ont pu sauver, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Tous les gens dans la rue disent que c'est un scénario de guerre", a déclaré Wendel, un habitant de 24 ans qui aide depuis la veille les secours.
D'énormes quantités de boue ont englouti des habitations et des toits en tôle arrachés jonchaient le sol. Un important débit d'eau s'écoulait toujours depuis les collines.
De nombreuses voitures ont été violemment emportées par le courant. Des commerces ont été complètement inondés par l'eau qui a dévalé dans les rues du centre historique de Petropolis.
- "Etat de calamité" -
La mairie de Petropolis a décrété mardi soir l'"état de calamité" pour faire face à l'urgence, et le gouverneur de l'Etat, Claudio Castro, s'est rendu sur place pour exprimer son soutien.
Depuis la Russie où il se trouve en visite, le président Jair Bolsonaro a écrit sur Twitter qu'il se tenait au courant de "la tragédie" et a demandé à ses ministres d'apporter "une aide immédiate aux victimes". "Que Dieu réconforte les familles des victimes", a-t-il ajouté.
Les pluies ont pris fin mais d'autres et étaient prévues et, en attendant, le brouillard recouvrait la localité sinistrée mercredi.
Nommée en l'honneur de l'empereur Pierre II du Brésil, fils de Pierre Ier, Petropolis est la résidence d'été de l’Empire et des aristocrates au XIXème siècle. 
Elle est devenue une destination qui attire un grand nombre de touristes en quête d'histoire, de randonnées dans la nature et d'un climat tempéré voire frais.
En janvier 2011, plus de 900 personnes avaient péri en raison de fortes pluies provoquant des inondations et des glissements de terrain dans une vaste région proche de Rio comprenant Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-au-moins-38-morts-apres-de-violentes-pluies-petropolis-445103>
Sur le même sujet :
> Brésil : des pluies torrentielles inondent la ville de Petropolis, où l’« état de calamité » est décrété <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/16/bresil-des-pluies-torrentielles-causent-la-mort-d-au-moins-dix-huit-personnes_6113893_3244.html>, Le Monde avec AFP, 16/02/21, 13h56 
> Brésil : les sinistrés de Petropolis entre désespoir et solidarité <https://information.tv5monde.com/info/bresil-les-sinistres-de-petropolis-entre-desespoir-et-solidarite-445135>, AFP, 16/02/22, 23:00
> Le bilan des inondations près de Rio s'alourdit encore : 80 morts <https://www.arte.tv/fr/afp/actualites/bresil-sirenes-dalarme-petropolis-ou-le-bilan-seleve-117-morts>, AFP, 17/02/22, 01:00
> Brésil : Petropolis, nouveau drame de l'urbanisation sauvage <https://information.tv5monde.com/info/bresil-petropolis-nouveau-drame-de-l-urbanisation-sauvage-445307>, AFP, 17/02/22, 17:00
> Brésil : sirènes d'alarme à Petropolis, où le bilan s'élève à 117 morts <https://information.tv5monde.com/info/bresil-sirenes-d-alarme-petropolis-ou-le-bilan-s-eleve-117-morts-445103>, AFP, 18/02/22, 04:00
> Brésil : 122 morts à Petropolis, nouvelles alertes de fortes pluies <https://information.tv5monde.com/info/bresil-122-morts-petropolis-nouvelles-alertes-de-fortes-pluies-445460>, AFP, 18/02/22, 23:00
> Brésil : le bilan grimpe à 146 morts à Petropolis <https://information.tv5monde.com/info/bresil-le-bilan-grimpe-146-morts-petropolis-445593>, AFP, 20/02/22, 01:00
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14- Entretien. « L’écologie reste traitée comme une question de second ordre dans la campagne présidentielle », Le Monde, 17/02/22, 11h43 
Propos recueillis par Perrine Mouterde

Pour Lucile Schmid, du think tank La Fabrique écologique, les dirigeants doivent repenser leur relation au savoir pour mieux aborder les enjeux environnementaux. 
Lucile Schmid est vice-présidente du think tank La Fabrique écologique, ancienne élue socialiste puis écologiste dans les Hauts-de-Seine.
Comment jugez-vous la place prise par les enjeux climatiques et de biodiversité dans la campagne présidentielle ?
Au cours des derniers mois, le débat sur le sujet a été assez pauvre. Les discussions ont notamment porté sur la production électrique et sur la chasse, qui sont des sujets importants mais qui ne correspondent pas à l’ampleur des enjeux qui sont devant nous. L’écologie reste traitée comme une question de second ordre.
Le discours d’Emmanuel Macron à Belfort, le 11 février, a toutefois eu le mérite de montrer qu’il n’existe pas un seul modèle pour articuler l’urgence écologique au projet de société. Cela arrive par le biais du nucléaire, mais le « presque candidat » s’est tout de même positionné en mettant en avant un projet basé sur la fierté nationale, la réindustrialisation, la poursuite de la croissance et la technologie. D’autres candidats, comme Yannick Jadot par exemple, portent clairement un autre discours, plus axé sur la sobriété.
> Lire aussi Outre le nucléaire, Emmanuel Macron mise sur le solaire et l’éolien offshore pour décarboner la France
Ceci dit, il y a tout de même une focalisation sur le nucléaire et l’énergie, alors que les enjeux écologiques sont bien plus complexes.
Quelles dimensions vous semblent absentes du débat ?
Il faudrait parler aménagement du territoire, interactions entre biodiversité et climat, espèces en danger… Il est primordial de réintroduire les enjeux liés à la protection de la nature. Je pense qu’il y a aussi un débat à avoir sur la place de la croissance et des technologies, ainsi que sur le financement. La transition va coûter cher, comment va-t-on payer, comment fait-on des choix collectifs sur ces sujets ? Comment donne-t-on, par exemple, de la valeur à ce qui n’en a pas spontanément, comme la biodiversité ?
> Lire aussi Pour protéger la biodiversité, des scientifiques appellent à des changements majeurs
Pourquoi la plupart des responsables politiques ne s’emparent-ils pas davantage de ces enjeux ?
C’est la question lancinante ! Il y a sans doute plusieurs éléments d’explication. D’abord, les politiques semblent tétanisés par la crainte de voir se reproduire un nouvel épisode des « gilets jaunes ». Tout le monde a compris que les inégalités n’allaient pas se résoudre par miracle avec la transition écologique ; or, il y a une angoisse sociale de court terme, qu’est-ce qui va encore me tomber sur la tête ? Les responsables politiques n’ont pas de projet de société global pour répondre à ça.
Remettre de l’humain dans la transition écologique est indispensable, alors qu’on en reste souvent à la dimension macroéconomique. Comment faire en sorte que ceux que l’on élit aient davantage l’occasion de discuter avec les citoyens pour porter des projets communs, faire de l’écologie de façon opérationnelle ? La question entre démocratie et transition écologique reste posée.
> Lire aussi Pourquoi la crise climatique ne parvient pas à émerger dans la campagne présidentielle
Les candidats n’ont-ils rien à gagner à se positionner sur ces sujets ?
Je pense qu’ils peinent surtout à trouver une mesure de transformation écologique qui puisse convaincre la majorité de l’opinion ; les propositions restent très segmentées sur le vélo, l’alimentation, l’agriculture… Seul le choix énergétique permet peut-être de rassembler au moins une importante minorité.
Mettre sur la table un projet global, systémique, en touchant un grand nombre d’électeurs, nécessite beaucoup de travail, qui n’a pas été suffisamment fait en amont. On connaît les grands objectifs, les grands principes, il faut maintenant choisir une trajectoire. Mais les candidats ne prennent pas le risque de détailler celle qu’ils ont choisie, en donnant à voir l’ampleur des efforts qui seront nécessaires.
Il y a aussi une difficulté à entrer dans le détail en s’appuyant sur des éléments techniques, mais sans s’enfermer dans une « culture de l’ingénieur ». Concernant l’écologie, il faut accepter de ne pas tout connaître, d’explorer, de tâtonner. Il faudrait promouvoir le tâtonnement politique plutôt que la certitude permanente, accepter une autre relation au savoir.
Les médias ont-ils une responsabilité dans l’insuffisante prise en compte de ces enjeux ?
Ils ont un rôle déterminant pour structurer le débat sur les choix à faire. Installer de la profondeur et de la complexité, introduire de la nuance concernant les controverses, décrire les horizons possibles est aussi une aspiration de nombreux journalistes sans cesse soumis au court terme et à l’audience. Il est nécessaire d’imaginer de nouveaux espaces et des formats tout à fait différents, notamment à la télévision.
Se pose aussi la question des journalistes politiques et de leur relation au savoir dans l’espace de la campagne. L’écologie a une dimension scientifique et très technique. Il faut peut-être envisager le journalisme politique autrement, élargir les angles et sortir de la description stricto sensu des mœurs politiques.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/17/l-ecologie-reste-traitee-comme-une-question-de-second-ordre-dans-la-campagne-presidentielle_6114077_3244.html>
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15- Pourquoi la crise climatique ne parvient pas à émerger dans la campagne présidentielle, Le Monde, 17/02/22, 13h20
Stéphane Mandard et Perrine Mouterde

Même si 94 % des Français estiment que le dérèglement climatique est un « enjeu capital », le débat public semble avoir oublié ce sujet. 
Jusqu’ici la campagne regarde ailleurs. Mis à part le sujet clivant de la relance du nucléaire – et du développement des éoliennes –, les problématiques liées au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité occupent une place minime dans les discussions et les interventions des candidats. A moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, le débat public fait ainsi l’impasse sur les plus grands défis auxquels est confrontée l’humanité. Une absence qui saute de plus en plus aux yeux à mesure que l’échéance se rapproche.
« Pas de climat, pas de mandat ! » : une centaine d’organisations et de personnalités lancent jeudi 17 février un appel à replacer les enjeux environnementaux « au cœur du débat pour l’élection présidentielle ». Dans une tribune publiée par Le Monde, la Fondation Abbé Pierre, Médecins du monde, la CGT, la Confédération paysanne, la Ligue des droits de l’homme mais aussi le réalisateur Cyril Dion, l’économiste Lucas Chancel, la militante écologiste Camille Etienne ou l’actrice Lucie Lucas regrettent que le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité soient si peu abordés dans la campagne. Un appel qui fait écho à celui de 1 400 chercheurs dénonçant « avec inquiétude », au début du mois, « l’absence de débat démocratique sur les graves bouleversements en cours et à venir » concernant « le climat » mais aussi « l’océan, la biodiversité ou les pollutions ».
> Lire la tribune : « Quelles mesures les candidats souhaitent-ils mettre en place pour conjuguer urgence climatique et justice sociale ? »
A l’exception de la politique énergétique de la France, la crise écologique a jusqu’ici été passée sous silence. « Trop de candidats esquivent le sujet, déplorent les signataires de la tribune. Comment peut-on prétendre défendre l’Etat de droit sans dire comment l’on compte sortir la France de l’illégalité climatique ? »
A l’initiative de l’appel, les associations à l’origine de « L’affaire du siècle » : Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation pour la nature et l’homme. Lancée en décembre 2018 pour dénoncer l’« inaction » de l’Etat, soutenue par plus de 2 millions de personnes – une mobilisation sans précédent en France –, la pétition a débouché sur un procès retentissant et une condamnation de l’Etat pour « carences fautives ».
Une émission sur Twitch
La prochaine étape ? Le « Débat du siècle ». Les quatre ONG sont en discussion avec les équipes des candidats à la présidentielle pour organiser une émission autour des enjeux climatiques et environnementaux.
Prévue le dimanche 13 mars, au lendemain de nouvelles « marches pour le climat et la justice sociale », elle ne sera pas diffusée sur une chaîne de télévision, mais sur la plate-forme Twitch. « Nous avons approché les chaînes pour leur proposer ce débat, elles ont refusé, témoigne Cécile Duflot, l’ancienne patronne d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et actuelle directrice générale d’Oxfam. Le climat, ça n’intéresse pas les journalistes politiques – trop technique, trop anxiogène –, ils sont autant dans le déni que les politiques. »
Pour « L’affaire du siècle », l’institut Onclusive (ex-Kantar) a développé un baromètre du climat afin de mesurer son « bruit médiatique » dans la campagne, à partir de l’analyse de 120 sources (télévision, radio, presse écrite et en ligne). Le premier est publié jeudi 17 février : il indique que les questions climatiques ont représenté 2,7 % du « volume rédactionnel » consacré à la campagne lors de la semaine du 8 au 13 février.
> Lire aussi : La justice invitée à condamner l’Etat pour « carence fautive » dans « L’affaire du siècle »
Les membres de l’alliance du Pacte du pouvoir de vivre (CFDT, Secours catholique, France Nature Environnement…) se sont, eux, livrés à un petit exercice pratique : ils ont chronométré le temps accordé à chaque thème durant les trois premiers débats télévisés organisés dans le cadre de la désignation du candidat du parti Les Républicains (LR). Sur plus de neuf heures d’antenne, seulement seize minutes ont été consacrées à la crise climatique (dont un tiers au nucléaire) et… dix secondes à la biodiversité. Très loin derrière la sécurité (1 h 24) ou l’immigration (50 minutes). Pas besoin de déclencher le chronomètre pour le long entretien –intitulé « Où va la France ? » – d’Emmanuel Macron sur TF1 le 15 décembre 2021 : en deux heures d’émission, le président pas encore candidat n’a été confronté à aucune question sur l’écologie par ses deux intervieweurs Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin.
« Les journalistes politiques ne posent pas les bonnes questions, ils ne questionnent pas les candidats et les programmes sur les enjeux climatiques et environnementaux, estime la géographe Magali Reghezza-Zitt, membre du Haut Conseil pour le climat et signataire de l’appel des chercheurs publié le 1er février. Ils n’hésitent pas à reprendre ou à corriger un candidat sur l’économie ou la diplomatie mais sur l’environnement, ils ne veulent pas sortir de leur zone de confort. »
« Un sujet minoré à droite »
Journaliste à LCI après avoir officié à BFM, Ruth Elkrief a animé des débats de la primaire écologiste et de LR. « On butte sur la difficulté à parler de façon simple et très grand public de sujets très techniques, reconnaît-elle. Mais ce n’est pas seulement la faute des journalistes, la responsabilité est collective et incombe d’abord aux candidats qui n’inscrivent pas le sujet à l’agenda. » A commencer par les postulants à droite de l’échiquier qui dominent la campagne. « Le climat est un sujet minoré à droite, estime Brice Teinturier, le patron de l’institut Ipsos. Pour les militants LR, ce sont des histoires de gauchistes et de décroissants archaïques. »
Editorialiste politique à France Télévision, Nathalie Saint-Cricq n’a pas le sentiment que les sujets environnementaux soient négligés : « On essaie d’intervenir sur deux axes, l’énergie avec la part du nucléaire et des éoliennes et le bien-être animal. »
La nouvelle formule du rendez-vous politique en prime time de France 2, « Elysée 2022 », a été étrennée par Jean-Luc Mélenchon jeudi 10 février. La question écologique a été reléguée en fin d’émission : dix minutes entre 22 h 52 et 23 h 02. Les « autres thèmes » comme la culture sont traités à la même enseigne, justifie Nathalie Saint-Cricq. La crise climatique devait toutefois occuper une place moins marginale avec l’invité du 17 février, puisqu’il s’agit du candidat écologiste Yannick Jadot.
> Lire aussi l’archive (2019) : Grève pour le climat : « Ce mouvement devait naître, nous n’avions pas le choix »
Enseignant-chercheur à Science Po Grenoble, Florent Gougou souligne la responsabilité des candidats de gauche, incapables, selon lui, d’imposer la question écologique. « Les candidats de droite et d’extrême droite, et notamment Eric Zemmour, ont une stratégie très construite pour mettre en avant leurs thèmes, explique-t-il. Une campagne, c’est un grand récit, une grande histoire avec un sujet que l’on porte. Mais à gauche il y a un certain dilettantisme, personne ne semble être là pour gagner. Ce n’est donc pas très surprenant que leur thème ne soit pas au centre de l’agenda. »
En Allemagne, les Grünen – aujourd’hui dans la coalition au pouvoir – et l’écologie avaient été au centre de la campagne pour la succession d’Angela Merkel. Les jeunes Allemands étaient aussi beaucoup plus assidus aux grèves du vendredi lancées par Greta Thunberg que leurs camarades français.
Ambiguïté des Français
La faible place accordée aux enjeux environnementaux reflèterait-elle finalement le moindre intérêt des Français ? Brice Teinturier relève leurs ambiguïtés : « Ce que nous disent les Français dans les enquêtes d’opinion, c’est que les candidats leur parlent trop d’immigration ou de sécurité et pas assez du climat. Mais en même temps, ils ne veulent pas abandonner leur voiture. » Selon une étude du 5 février, 94 % estiment que le dérèglement climatique est un « enjeu capital », et même « prioritaire » pour 47 % d’entre eux.
Magali Reghezza-Zitt pointe ainsi le « fossé abyssal entre la conscience de la menace et la montée des discours de l’inaction, qui nourrissent l’abstention ». Tel celui porté par Eric Zemmour, pour qui la France n’a pas à « sacrifier [son]industrie sur l’autel de la lutte contre le réchauffement climatique » puisqu’elle représente « seulement 1 % des émissions mondiales de CO2 ». 
> Lire aussi « “Don’t Look Up” donne à voir notre incapacité à prendre au sérieux les catastrophes lentes et invisibles »
A la faveur de l’enchérissement du coût de l’énergie, le pouvoir d’achat et la crise sociale sont de nouveau la préoccupation centrale des Français. Un élément qui peut contribuer à ce que les sujets écologiques émergent plus difficilement.
« Le contexte des municipales de 2020 était très différent, se remémore Florent Gougou. Les questions environnementales étaient davantage prioritaires pour les Français et débattues. » Ruth Elkrief, fait, elle, le parallèle avec les élections européennes : « C’était très présent. Même le Rassemblement national en avait fait un thème de campagne. Avec cette présidentielle, c’est comme si la crise du Covid avait anesthésié ces questions. » « Cette campagne est extrêmement étrange, commente la journaliste. Le climat n’est pas la seule question essentielle qui n’est pas abordée. On devrait parler tous les jours de la dette abyssale ou des déserts médicaux. »
Mettre fin au « dogme consumériste »
Pour le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion, « aucun candidat n’a intérêt à se risquer sur un terrain aussi complexe que le climat » et « pas payant à court terme ». « Avec le pouvoir d’achat, vous pouvez promettre d’augmenter le salaire minimum de 100 euros ; avec l’immigration, de fermer les frontières. Mais avec le climat, vous n’avez rien à promettre si ce n’est des mesures désagréables qui consistent à se serrer la ceinture », analyse celui qui fut la cheville ouvrière de la convention citoyenne pour le climat. L’écologie politique est « coincée » dans un « récit punitif », analyse Cyril Dion : « Tant que les gens ont l’impression qu’on leur retire ce qui leur fait plaisir, vous n’avez aucune chance », souligne-t-il, en appelant à mettre fin au « dogme consumériste » hérité des « trente glorieuses ».
> Lire aussi Cyril Dion : « La convention citoyenne pour le climat a permis de mesurer à quel point la démocratie est un exercice exigeant »
Immigration, pouvoir d’achat, retraite, école, santé… Pour la géographe Magali Reghezza-Zitt, il conviendrait déjà d’aborder tous les thèmes de la campagne à travers le prisme de la crise écologique. « Comment peut-on parler d’immigration sans évoquer la question des millions de personnes qui, demain, seront sous l’eau ? Comment les gamins pourront-ils aller à l’école quand on aura un mois de canicule en juin ? Comment trouve-t-on des milliers de travailleurs pour la rénovation thermique des bâtiments ? »
Lundi 28 février, le groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publiera un nouveau rapport alarmant sur l’état de la planète et son avenir toujours plus sombre. Pendant quelques heures, le « rapport du GIEC » s’immiscera à la « une » des journaux, dans les matinales des radios et même dans le bandeau des chaînes d’info… Et chez les candidats à l’élection présidentielle, chacun ira de sa déclaration pour dire « l’urgence » à agir.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2022/02/17/climat-et-environnement-les-grands-oublies-de-la-campagne-presidentielle_6114009_1652612.html>
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16- En plein hiver, la Californie passe d’une canicule à des chutes de neige et craint une année forte en mégafeux, Le JDD, 17/02/22, 15h54
Aude Le Gentil

En Californie, frappée par une sécheresse chronique, tempêtes et grêles ont succédé à une vague de chaleur inédite en plein hiver. Les prévisionnistes et les pompiers redoutent le retour précoce des mégafeux.
De l’été à l’hiver en deux jours, d’une vague de chaleur inédite à la grêle. C’est ce que viennent de vivre les habitants du Sud de la Californie. Dans cet État américain, le mercure joue au yoyo ce mois-ci, faisant craindre une année particulièrement propice à la sécheresse et aux incendies. Le début de l’hiver avait pourtant bien commencé, avec des chutes de neige spectaculaires, à la fin du mois de décembre dans les montagnes californiennes, qui avaient suscité l’espoir d’enrayer un cycle de sécheresse chronique. 
Dix degrés de plus que les normales de saison
Mais en janvier et en février – les deux mois les plus pluvieux traditionnellement –, les précipitations ne sont pas tombées dans les niveaux attendus, rapporte le Los Angeles Times . Pire : la semaine dernière, une vague de chaleur a frappé le sud de l’État, avec des températures supérieures de 10 degrés Celsius en moyenne par rapport aux normales de saison et des pics à plus de 32°C par endroits. Au nord également, du côté de San Francisco, des records ont été battus. Le 9 février, un laboratoire de l’université de Berkeley relevait « la plus longue période hivernale sans aucune précipitation », avec 32 jours consécutifs sans pluie.
La combinaison entre vents chauds et taux d’humidité très bas a même déclenché plusieurs départs de feu. Des incendies se sont déclarés, sans faire de victimes, en surplomb de la cité côtière chic de Laguna Beach et près de Whittier, et les habitants ont dû évacuer.
Le revirement a ensuite été très rapide. Un exemple ? Dimanche, il faisait 30°C près du stade SoFi dans le comté de Los Angeles, pour la finale du Super Bowl. Mais la température a chuté au cours de la journée, pour atteindre un peu plus de 26 degrés au moment du coup d’envoi puis 12 degrés le lundi soir, rapporte NBC News . Mercredi, le Los Angeles Times faisait état de chutes de grêle et de tempêtes et décrivait le manteau blanc recouvrant la ville de Pasadena, à l’est de la cité des Anges. Mais, au total, « les données montrent que les précipitations ont été négligeables », poursuit le quotidien américain.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/International/en-plein-hiver-la-californie-passe-dune-canicule-a-des-chutes-de-neige-et-craint-une-annee-forte-en-megafeux-4094462>
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17- 2,7 % : voici le temps de parole du climat dans la campagne présidentielle, Novethic, 17/02/22
Concepcion Alvarez

À quelques semaines du premier tour de la présidentielle, les ONG environnementales tirent la sonnette d'alarme. Elles lancent un baromètre qui mesurera toutes les semaines la place accordée par les médias à l'environnement dans la campagne. Le premier résultat est tombé : nous sommes à 2,7 %. Les ONG ont en parallèle lancé une tribune soutenue par plus de 150 personnes et organisations pour remettre le sujet au centre des élections. Et elles organisent un Débat du siècle dédié aux questions écologiques. 
Moins de 3 %, c’est la place que les médias (télé, radio, presse écrite et médias en ligne) ont accordé aux sujets climatiques dans la campagne présidentielle pendant la semaine du 8 au 13 février. Afin d’alerter sur ce phénomène, un baromètre sera publié toutes les semaines par l’institut Onclusive (ex-Kantar) à la demande des quatre ONG de l’Affaire du Siècle. Après avoir réussi à faire condamner l’État pour son inaction climatique, celles-ci comptent bien désormais investir la présidentielle. Elles ont aussi lancé une tribune jeudi 17 février dans Le Monde, avec plus d’une centaine d’autres organisations, des militants, des journalistes et des scientifiques, pour appeler à replacer les enjeux environnementaux au cœur du débat pour l’élection présidentielle.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/2-7-c-est-la-faible-place-accordee-par-les-medias-aux-enjeux-climatiques-dans-la-campagne-presidentielle-150593.html>
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18- La tempête Eunice balaie le nord de l'Europe, faisant au moins 16 morts, AFP, 19/02/22, 13:00 
Sylvain Peuchmard avec les bureaux européens de l'AFP

La tempête Eunice continue de balayer le nord-ouest de l'Europe samedi matin avec de fortes rafales encore attendues sur les côtes allemandes, et a déjà laissé derrière elle au moins 13 morts et d'importants dégâts matériels ainsi que des coupures d'électricité massives.
Formée en Irlande, la tempête est passée vendredi au-dessus d'une partie du Royaume-Uni puis du nord de la France, du Bénélux avant de poursuivre sa route vers le Danemark et l'Allemagne, dont un gros tiers nord a été placé en alerte rouge jusqu'à samedi matin.
"Il y a un risque de rafales de force tempête violente (niveau 3 sur 4). Rafale maximale: 100-115 km/h", ont prévenu les services météorologiques allemands, mettant en garde contre les risques d'arbres déracinés, de chutes de branches ou encore de toitures endommagées.
Cette tempête a laissé un spectacle de désolation sur son passage et provoqué d'importantes perturbations.
Des centaines de vols, trains et ferries ont été annulés dans tout le nord-ouest de l'Europe face aux vents d'une force extrême provoqués par Eunice, qui a déferlé moins de 48 heures après la tempête Dudley (au moins six morts en Pologne et en Allemagne).
A ce stade, 13 morts ont été recensés à cause d'Eunice: deux en Pologne et en Allemagne, quatre aux Pays-Bas, trois en Angleterre, un en Belgique ainsi qu'en Irlande.
Nombre de ces décès sont dus à la chute d'arbres sur des véhicules.
Aux Pays-Bas, dans la capitale La Haye, des dizaines de maisons ont été évacuées par crainte de l'effondrement du clocher d'une église. Le réseau ferroviaire néerlandais était perturbé et les liaisons Thalys Amsterdam Bruxelles interrompues, avec une reprise attendue dans l'après-midi selon un porte-parole.
Selon le prévisionniste britannique Met Office, les opérations de déblaiement s'annoncent perturbées par un nouveau coup de vent, moins fort néanmoins, attendu sur certaines parties du Royaume-Uni, et parfois des chutes de neige. Au moins 400.000 foyers restent privés d'électricité samedi matin dans le pays, où les assureurs évaluent à plus de 300 millions de livres sterling les dégâts (360 millions d'euros).
Ils sont 194.000 dans la même situation en Pologne, selon les autorités locales et plusieurs liaisons ferroviaires sont suspendues.
- Près de 200 km/h -
En Angleterre, une rafale de 196 km/h a été enregistrée sur l'île de Wight, du jamais vu, tandis que d'autres ont été mesurées à plus de 110 km/h dans les terres, y compris à l'aéroport de Londres Heathrow.
Le service météorologique britannique avait émis un niveau d'alerte rouge --le plus élevé-- sur le sud du Pays de Galles et sur le sud de l'Angleterre, dont Londres. C'est la première fois que la capitale britannique atteint ce niveau d'alerte depuis la mise en place de ce système en 2011.
Dans le nord de la France, une trentaine de blessés ont été recensés, dans des accidents de la route liés au vent, des chutes ou à cause de chutes de matériaux. Environ 37.000 foyers restaient sans électricité samedi matin et certaines liaisons ferroviaires régionales étaient interrompues.
Les fortes rafales de vent couplées aux marées hautes font craindre des inondations, d'autant que des pluies abondantes étaient attendues pour samedi.
Le trafic des ferries transmanche a été interrompu, des centaines de vols annulés vendredi, les transports routiers et ferroviaires affectés.
Tout le réseau ferroviaire néerlandais a été touché et seuls les Thalys Paris-Bruxelles fonctionnaient samedi matin, un rétablissement complet étant attendu vers 14h00 GMT. En Belgique, selon Infrabel, après un gros travail de remise en état nocturne la plupart des lignes fonctionnaient samedi.
En France, des vagues dépassant parfois neuf mètres ont été enregistrées en Bretagne (ouest) ainsi que des rafales de vent atteignant localement 176 km/h au cap Gris-Nez (nord).
Alors que le changement climatique renforce et multiplie de manière générale les événements extrêmes, ce n'est pas si clair pour les vents et les tempêtes (hors cyclones), dont le nombre est très variable d'une année à l'autre.
<https://information.tv5monde.com/info/la-tempete-eunice-balaie-le-nord-de-l-europe-faisant-au-moins-13-morts-445507>
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19- A Petropolis au Brésil, un bilan des inondations aggravé par le non-respect des politiques de prévention, Le Monde, 20/02/22, 06h23
Anne Vigna (Rio de Janeiro, correspondance)

Dans cette cité touristique située au nord de Rio, au moins 146 personnes sont mortes et plus de 190 autres sont toujours portées disparues à la suite des pluies torrentielles qui ont provoqué, mardi, inondations et glissements de terrain. 
Antonio Guerra s’arrête devant le fleuve Piabanha à Petropolis pour prendre en photo les rambardes des ponts, arrachées et tordues par la force de l’eau. Vendredi 18 février, trois jours après la catastrophe, le scientifique s’est rendu sur place pour évaluer l’ampleur de cette nouvelle tragédie : il a mesuré la hauteur des traces de boues sur les murs, a noté la masse des sédiments dans le lit des rivières et il a surtout interrogé les habitants.
« Personne n’a jamais vu une catastrophe d’une telle ampleur et moi non plus, en trente ans d’études ici, c’est sans aucun doute la pire », dit ce géographe de l’Université fédérale de Rio, spécialiste des désastres naturels de cette région montagneuse, située à 68 kilomètres au nord de Rio de Janeiro.
Mardi 15 février, il a plu, en trois heures, 259,8 millimètres de pluie, soit 259,8 litres par mètre carré, le plus grand volume jamais enregistré dans la ville depuis 1932 et les premiers relevés de l’Institut national de météorologie (INMET). Les précipitions ont également été supérieures aux 185 millimètres attendus pour le mois de février.
Les rivières Piabanha, Quitandinha et Palatinado qui serpentent en bas de la vallée où la ville a été édifiée en 1843, sont sorties de leurs lits, emportant tout sur leur passage, y compris des autobus. Des pans entiers des montagnes, gorgés d’eau, se sont détachés, « devenant une avalanche de détritus. Cela rassemble tout ce que vous pouvez imaginer : arbres, argile, blocs de roche, toitures, dalles, portes, tout, et c’est très rapide », commente Antonio Guerra. Selon le dernier bilan ce samedi 19 février, il y a eu vingt-six glissements de terrain qui ont provoqué la mort d’au moins 146 personnes. Plus de 190 autres sont portées disparues.
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Il faut monter sur les collines qui entourent la ville pour comprendre l’étendue des dégâts. Dans les ruelles du quartier du 24-Mai, en plus de la boue, des énormes blocs de pierre jonchent le chemin où de l’eau continue de se déverser, entre pluies et canalisations éventrées. Tout en haut, devant la masse boueuse, Antonio Guerra sort sa boussole de géologue pour calculer l’inclinaison de la pente : « 55° ! ces maisons n’auraient jamais dû être construites ici. La législation brésilienne, qui est déjà trop permissive à mon goût, interdit les constructions au-dessus de 45°. Au-dessus de 20°, ce qui représente une pente déjà bien raide, on peut construire en prenant soin d’édifier des murs de contention avec des canaux de drainage, un vrai réseau d’assainissement et surtout moins densifier pour pouvoir reforester. Rien de cela n’existe dans ce quartier que nous venons de traverser », explique le spécialiste.
Un territoire classé à haut risque
Devant lui, la boue a englouti « au moins une dizaine d’édifices », raconte Simão da Silva Filho dont la maison, juste à côté, a été épargnée. L’homme tente en vain de se remémorer l’avant : « Il y avait une famille de cinq, plus bas un couple avec un bébé, mais je ne me souviens plus du reste. Hier, les pompiers ont sauvé trois personnes mais ils ont sorti aussi beaucoup de corps. » Après cet amas de boue et de matériaux en tout genre, on ne distingue plus que les toits défoncés des maisons à une centaine de mètres plus bas ; ici, les premières étaient bâties juste avant la roche, ce qui accélère la force de l’eau.
Les secours ont interrompu les recherches vendredi ; la zone serait trop dangereuse et instable alors que la pluie continue de tomber. Une frustration de plus pour les volontaires qui s’accrochent aux quelques miracles de ces derniers jours.
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« On a sorti vingt personnes de quatre familles différentes jeudi ; c’est le chien de l’une d’elles qui nous a guidés. On a enlevé des pierres, des bouts de bois et puis on a tiré les corps, tous vivants », raconte João da Vitória, 58 ans, qui est volontaire, depuis les premiers glissements de terrain en 1988 (134 morts). « Mais cette fois, la situation est bien pire, il faut que ça change : nous devons exiger une transparence sur chaque centime dépensé par la mairie et reconstruire la ville en respectant la nature », ajoute ce maçon.
Comme à chaque catastrophe, les experts ont rappelé que 25 % du territoire de Petropolis ont déjà été classés « à haut risque » et impropres à la construction. Les infrastructures comme les collecteurs d’eaux pluviales sont trop rares et mal entretenus, et le tunnel de décharge, construit justement pour évacuer le surplus des rivières, n’est plus opérationnel depuis des décennies. « Il y a une série de facteurs à ces tragédies mais le plus important reste l’inexistence d’un plan d’urbanisation pour éviter l’occupation désordonnée des flancs des montagnes et récupérer la couverture végétale. Et c’est bien la responsabilité de la municipalité »,estime Antonio Guerra.
Le maire mis en cause
Alors que nous le croisons dans les rues de Petropolis, le maire se défend de toute inaction : « J’ai été élu il y a un an, on ne change pas une ville en si peu de temps. » Rubens Bomtempo effectue en réalité son quatrième mandat à la tête de la ville (2001-2004, 2005-2008 et 2013-2016) et il n’a mis en place aucune des mesures issues du rapport du Centre national pour la prévention des catastrophes naturelles (Cemaden), crée en 2011 après la tragédie dans la région qui avait fait 900 morts dont 72 à Petropolis.
Le gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro, Claudio Castro, s’est surtout énervé lors des conférences de presse, alors que les journalistes l’interrogeaient sur le budget consacré à la prévention des désastres naturels, dont moins de la moitié a été réellement utilisée (soit 33,1 millions d’euros dépensés sur 70,13 millions).
Les héritiers de la famille impériale – la ville fut la résidence d’été des éphémères empereurs du Brésil – qui touchent une taxe de 2,5 % sur chaque transaction immobilière dans la ville, ont été aussi mis à l’index. « Le Brésil, qui fêtera le bicentenaire de son indépendance cette année, ne devrait-il pas mettre un terme à ce privilège et consacrer cet argent à l’adaptation au changement climatique ? », a estimé le député fédéral Marcelo Freixo, candidat au poste de gouverneur pour le Parti socialiste brésilien (PSB) et allié de l’ancien président Lula.
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La tragédie a aussi été l’occasion de rappeler que le Brésil était en campagne électorale. Rentrant d’un voyage à l’étranger, vendredi, Jair Bolsonaro a survolé la zone en hélicoptère et a promis une aide d’urgence de 343 millions d’euros. Le président a voulu éviter la répétition des critiques en décembre 2021 lorsqu’il n’avait pas interrompu ses vacances alors que le sud de l’Etat de Bahia était aussi dévasté par de fortes pluies.
Le Brésil a connu ces derniers mois des violentes inondations dans le nord-est (Bahia) et le sud-est (São Paulo, Rio de Janeiro). Même si les précipitations s’expliquent par la présence de la zone de convergence sud-atlantique (ZCAS) qui forme un fort couloir d’humidité, la violence de ces épisodes est aussi liée au changement climatique selon les experts. Un phénomène nié par le gouvernement et contre lequel le Brésil accumule un retard d’adaptation qui provoque toujours plus de victimes fatales et accentue à l’extrême l’inégalité sociale.
+ En vidéo : Les dangers du réchauffement <https://www.lemonde.fr/planete/video/2021/07/11/comment-le-changement-climatique-va-bouleverser-l-humanite_6087906_3244.html>, Le Monde, 09/08/21, 10h11
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/20/a-petropolis-au-bresil-un-bilan-aggrave-par-la-politique-d-urbanisme_6114468_3244.html>
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En images
20- E=m6 : les solutions pour sauver la planète, M6, 11/02/22, 21h10

Mac Lesggy nous propose de faire le point sur ce qui accélère le réchauffement climatique et les solutions qui s’offrent à nous pour sauver la planète. Que ce soit le logement, l’alimentation, le transport et encore nos habitudes de consommation, tout est passé au crible.
Jean-Marc Jancovici et Quentin Guiniard, experts en bilan carbone, expliquent comment nos actions quotidiennes peuvent être émettrices de gaz à effet de serre, pour nous permettre de les identifier et de modifier nos comportements. Un test sera proposé pour découvrir comment notre mode de vie impacte la planète.
> Emission à revoir à :
<https://www.6play.fr/e-m6-p_854/les-solutions-pour-sauver-la-planete-22-c_12923766 <https://www.6play.fr/e-m6-p_854/les-solutions-pour-sauver-la-planete-22-c_12923766>>
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21- Englouti, un village espagnol réapparaît à cause de la sécheresse, Le Monde avec Reuters, 16/02/22, 18h42 

La péninsule ibérique est en proie à des périodes d’aridité qui, selon le Giec, devraient se multiplier en raison du réchauffement climatique. Cet hiver, particulièrement sec, a fait réapparaître le village d’Aceredo, submergé par un lac depuis 1992.
> Vidéo à voir à :
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