[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mardi 22 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 22 Fév 07:55:30 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Interview. Architecture : des immeubles végétalisés pour Le Caire <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Architecture-des-immeubles-vegetalises-pour-Le-Caire-1785010>, Paris Match, maj le le 07/02/2022 à 11h32
2- Tribune. « Décarboner les mobilités est un défi immense » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/12/decarboner-les-mobilites-est-un-defi-immense_6113370_3232.html>, Le Monde, 12/02/22, 07h00
3- Le vrai du faux. Aurore Bergé assure que la facture d'électricité aurait bondi de 35% sans le gouvernement, c'est vrai mais... <https://www.lejdd.fr/Politique/electricite-le-bon-calcul-daurore-berge-nefface-pas-la-crainte-dun-possible-rattrapage-des-prix-en-2023-4093405>, Le JDD, 12/02/22, 15h33
4- Ecolieux, habitats partagés : « Des utopies concrètes » et « un militantisme actif, au quotidien » <https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/13/ecolieux-habitats-partages-des-utopies-concretes-et-un-militantisme-actif-au-quotidien_6113485_3224.html>, Le Monde, 13/02/22, 15h57 
5- Japon : une mission de l'AIEA pour examiner le rejet en mer des eaux de Fukushima <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/japon-une-mission-de-l-aiea-pour-examiner-le-rejet-en-mer-des-eaux-de-fukushima_161408>, AFP, 14/02/22, 15:00
6- Brésil : Bolsonaro veut développer l'orpaillage en Amazonie <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/bresil-bolsonaro-veut-developper-l-orpaillage-en-amazonie_161417>, AFP, 14/02/22, 20:00
7- Une aide pour accélérer la conversion des employeurs au vélo <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2022/02/15/une-aide-pour-accelerer-la-conversion-des-employeurs-au-velo_6113715_1698637.html>, Le Monde, 15/02/22, 06h00 
8- Dopée par les déboires du nucléaire, la centrale de Saint-Avold meurt en bonne santé <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220215-dop%C3%A9e-par-les-d%C3%A9boires-du-nucl%C3%A9aire-la-centrale-de-saint-avold-meurt-en-bonne-sant%C3%A9>, AFP, 15/02/22, 19:00
9- Après des pénuries, la Chine va augmenter sa consommation de charbon <https://information.tv5monde.com/info/apres-des-penuries-la-chine-va-augmenter-sa-consommation-de-charbon-445055>, AFP, 16/02/22, 10:00
10- Le fret ferroviaire attend l'argent promis par l'État <https://www.lejdd.fr/Economie/le-fret-ferroviaire-attend-largent-promis-par-letat-4093481>, Le JDD, 16/02/22, 11h15
11- La tension monte autour du financement d’EDF <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/16/la-tension-monte-autour-du-refinancement-d-edf_6113922_3234.html>, Le Monde, 16/02/22, 13h56 
12- Zones à faibles émissions, risque de ségrégation sociale ? <https://information.tv5monde.com/info/zones-faibles-emissions-risque-de-segregation-sociale-445139>, AFP, 16/02/22, 17:00
13- Prix du gaz : le gouvernement étend le bouclier tarifaire aux ménages résidant en logement social ou en copropriété <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/16/prix-du-gaz-le-gouvernement-etend-le-bouclier-tarifaire-aux-menages-residant-en-logement-social-ou-en-copropriete_6113967_3234.html>, Le Monde avec AFP, 16/02/22, 17h07 
14- L'interdiction du trafic de transit dans le centre de Paris reportée à 2024 <https://information.tv5monde.com/info/l-interdiction-du-trafic-de-transit-dans-le-centre-de-paris-reportee-2024-445316>, AFP, 17/02/22, 18:00
15- Le chantier controversé de la ZAC Les Portes du Tarn provisoirement suspendu par la justice <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/18/le-chantier-controverse-de-la-zac-les-portes-du-tarn-provisoirement-suspendu-par-la-justice_6114328_3244.html>, Le Monde avec AFP, 18/02/22, 13h43 
16- Chronique. Dominique Méda : « En faisant son annonce sur le nucléaire, le président a choisi tout seul » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/19/dominique-meda-en-faisant-son-annonce-sur-le-nucleaire-le-president-a-choisi-tout-seul_6114357_3232.html>, Le Monde, 19/02/22, 05h00 
17- Tribune. « Sans les marchés, le prix de l’électricité n’aurait pas évolué significativement » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/19/sans-les-marches-le-prix-de-l-electricite-n-aurait-pas-evolue-significativement_6114409_3232.html>, Le Monde, 19/02/22, 12h00
18- Synthèse. A quoi ressemblerait une France sans pétrole, sans charbon, ni gaz <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/19/a-quoi-ressemblerait-une-france-fonctionnant-sans-petrole-sans-charbon-ni-gaz_6114393_3244.html>, Le Monde, 19/02/22, 12h28 
19- Tribune. SNCF, Eurostar, Thalys… 24 acteurs du rail s’engagent « pour un nouveau pacte ferroviaire européen » <https://www.lejdd.fr/Economie/sncf-eurostar-thalys-24-acteurs-du-rail-sengagent-pour-un-nouveau-pacte-ferroviaire-europeen-4094734>, Le JDD, 19/02/22, 19h45 
En images
20- Chili : le pari des centrales solaires géantes <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/chili-le-pari-des-centrales-solaires-geantes-07027822.html>, TF1, journal de 20h, 17/02/22

Bien à vous,
Florence

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PROJET DU JOUR : L'architecte italien Stefano Boeri poursuit son œuvre pour la végétalisation des villes. A l'est de la capitale égyptienne, trois "forêts verticales" s'élèveront dans le nouveau quartier administratif. (cf. item 1)
TRIBUNES DU JOUR : — Quatre propositions pour moderniser la gouvernance des mobilités en vue du prochain quinquennat. (cf. item 2)
— La décision d’Emmanuel Macron de relancer le nucléaire a été prise en dépit de tout ce qu’enseignent les recherches sur les modalités de la décision publique et sur les scénarios prospectifs, regrette la sociologue Dominique Méda. (cf. item 16)
— En comparant l’évolution des coûts du système électrique à celle des prix de marché, l’ingénieure Anne Debrégeas démontre que l’argent dégagé par le système électrique français profite à des fournisseurs qui ne produisent pas d’électricité, ne la stockent pas et ne la livrent pas. (cf. item 17)
— Climat, mobilité internationale, inclusion… 24 acteurs européens du secteur ferroviaire s’engagent pour développer le train en Europe et demandent un investissement massif. (cf. item 19)
PANORAMA DU JOUR : Le sociologue Maxime Cordellier brosse un panorama des lieux de vie communautaires -écovillages, écohameaux, écolieux- et des enjeux qui sous-tendent leur existence. (cf. item 4)
SURVEILLANCE DU JOUR : L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a entamé la mission de surveillance d'un projet controversé de rejet dans l'océan des ‘Fuku eaux’ traitées de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi, ravagée en 2011 par un tsunami. (cf. item 5)
DÉCRET DU JOUR : Le président brésilien Jair Bolsonaro a signé un décret visant à développer l'orpaillage, notamment en Amazonie, un texte critiqué par les écologistes, inquiets de la déforestation et la pollution des rivières. (cf. item 6)
CONVERSION DU JOUR : Le programme Objectif employeur pro-vélo vise à accompagner les employeurs dans la mise en place d’équipements et de services dédiés à la pratique du vélo dans les entreprises. (cf. item 7)
FERMETURE DU JOUR : Une page de l'histoire de la Moselle se tourne avec la fermeture annoncée, le 31 mars, de la centrale de Saint-Avold fonctionnant au charbon et qui tourne pourtant à plein régime afin de pallier l'arrêt impromptu de plusieurs réacteurs nucléaires d'EDF. (cf. item 8)
RELANCE DU JOUR : Après des pénuries d'électricité et en dépit des engagements de Pékin à réduire ses émissions de CO2, la Chine va augmenter cette année sa consommation de charbon pour soutenir la reprise économique. (cf. item 9)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Où sont passés les centaines de millions d’euros promis par le gouvernement pour relancer le fret ferroviaire ? L’impatience gagne les rangs des opérateurs français du transport de marchandises par train. (cf. item 10)
TENSION DU JOUR : EDF a présenté ses résultats pour 2021, et notamment son endettement qui s’élevait à 42,3 milliards d’€ en 2020 pour un chiffre d’affaires de 69 milliards d’€. En pleine crise des prix de l’énergie, les certitudes se font rares, si ce n’est que l’électricien aura grand besoin d’une solide assise au vu de ses futurs investissements. (cf. item 11)
REPLI DU JOUR : Elles devraient protéger mais divisent déjà : les zones à faibles émissions (ZFE) prévues dans les principales agglomérations françaises pour que les populations respirent mieux, sont aussi accusées d'exclure les précaires et ruraux des centres-villes. Quant à la zone à trafic limité (ZTL) ou interdiction de la circulation automobile de transit dans le centre de Paris, elle est reportée de 2022 à début 2024. (cf. item 12 & 14)
ÉLARGISSEMENT DU JOUR : Le gouvernement étend le bouclier tarifaire du gaz aux ménages résidant en logement social ou en copropriété. (cf. item 13)
SUPENSION DU JOUR : Les opposants à un projet d’entrepôt géant à Saint-Sulpice-la-Pointe, près de Toulouse, ont obtenu gain de cause. La justice a suspendu de manière provisoire un arrêté préfectoral qui autorisait le chantier. (cf. item 15)
PUBLICATION DU JOUR : A quoi pourrait ressembler une France fonctionnant sans énergies fossiles ? C’est le travail ambitieux et original fourni par le groupe de réflexion The Shift Project, présidé par le consultant Jean-Marc Jancovici, avec le 'Plan de transformation de l’économie française', chez Odile Jacob. (cf. item 18)
GIGANTISME DU JOUR : La première centrale solaire d'Amérique du Sud est une usine dernière génération implantée au Chili qui produit de l'électricité grâce au soleil. Elle n'utilise pas de panneaux photovoltaïques, mais 10 600 miroirs tournesols. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Interview. Architecture : des immeubles végétalisés pour Le Caire, Paris Match, maj le le 07/02/2022 à 11h32
Romain Clergeat

L'architecte italien Stefano Boeri poursuit son œuvre pour la végétalisation des villes. A l'est de la capitale égyptienne, trois "forêts verticales" s'élèveront dans le nouveau quartier administratif. 
Paris Match. Pourquoi la ville du Caire vous a-t-elle demandé de construire ces bâtiments ?
Stefano Boeri. C’est en réalité un développeur indépendant, MISR Italia, qui nous a demandé de concevoir ce projet. Nous nous sommes inspirés de nos créations précédentes, en Italie, aux Pays-Bas et en Chine, qui visaient à intégrer une nature vivante dans l’architecture. Nous les avons réinterprétées en tenant compte du contexte du Caire. 
Avez-vous été obligés de choisir certaines plantes plutôt que d’autres ?
Chaque “forêt verticale” est unique. Même si le concept des trois cubes est le même que celui que nous avons développé à Milan, ces structures sont conçues pour répondre à différents besoins, notamment en eau, et tiennent compte des conditions climatiques. Nous travaillons avec un designer égyptien, Shimaa Shalash, des ingénieurs, des experts de l’environnement, et des botanistes car notre première démarche consiste à sélectionner les plantes qui seront le plus adaptées à l’endroit où le bâtiment sera édifié. Elles sont issues de l’environnement où sera construite notre “forêt verticale”, dans le but de minimiser l’impact de l’entretien et de réduire les frais. Cela permet aussi de favoriser la biodiversité en respectant l’écosystème local, et de rendre ainsi nos projets durables. C’est seulement à ce stade que nous réfléchissons au dessin de nos façades et à l’architecture de manière à ménager l’espace idoine entre les différents balcons pour respecter l’évolution tridimensionnelle de chaque type de plantes. Nous dessinons des maisons pour des arbres qui accueillent aussi des humains.
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Architecture-des-immeubles-vegetalises-pour-Le-Caire-1785010>
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2- Tribune. « Décarboner les mobilités est un défi immense », Le Monde, 12/02/22, 07h00
Par Jean Coldefy (Directeur du programme Mobilité 3.0 ATEC ITS France) et Patrick Jeantet (Ancien PDG de SNCF Réseau)

Les deux spécialistes des transports Jean Coldefy et Patrick Jeantet présentent, dans une tribune au « Monde », quatre propositions pour moderniser la gouvernance des mobilités en vue du prochain quinquennat. 
Tribune. La voiture est, en France, l’un des premiers postes d’émissions de gaz à effet de serre. L’accès aux emplois des agglomérations se fait très majoritairement en voiture du fait d’un déficit considérable d’alternatives à la voiture pour accéder aux centres urbains qui concentrent le potentiel économique du pays.
Ces flux entre la commune centre et les couronnes représentent la moitié des émissions de la mobilité des aires urbaines, les villes centres ne pesant que 2 %. Ces dernières, qui représentent 8 % de la population française, disposent des alternatives à la voiture à l’inverse des couronnes, 50 % de la population du pays. Voilà pourquoi des centaines de milliers de voitures engorgent les grandes agglomérations.
Des trajets supérieurs à 5 kilomètres
Ces déplacements sont par ailleurs, pour l’essentiel, hors de portée du vélo, 90 % des kilomètres quotidiens parcourus étant le fait de trajets supérieurs à 5 kilomètres. La voiture électrique, si elle permettra à terme de baisser nos émissions de 60 %, n’est pas zéro carbone et ne résout en rien le problème de l’occupation de l’espace public : le report modal [le transfert d’une partie des flux d’un mode de transport vers un autre] vers les transports en communs s’impose pour arriver au zéro émission.
Dans les grandes agglomérations, il faudrait ainsi tripler l’offre de transports publics sur les liens centres-périphéries et au sein de la première couronne. La cible, ce sont les ménages à revenus moyens ou modestes qui sont contraints de faire beaucoup de kilomètres en voiture. Au-delà des cœurs d’agglomération, nos communes sont de tailles trop petites et bien trop nombreuses, les régions trop grandes. Les métropoles n’ont pas les moyens de résoudre les problèmes de mobilité qu’elles affrontent.
Quatre mesures nous semblent nécessaires afin de répondre à ces enjeux :
> Lire aussi Mobilité : « Sans régulation, l’usage de la voiture augmentera, avec bientôt des bouchons de voitures propres ! »
Premièrement, les grandes agglomérations sont les premières touchées par les flux automobiles en provenance de l’extérieur. Le périmètre d’intervention des métropoles et des régions induit structurellement un jeu d’acteurs néfaste à leur coopération. Les entreprises de première couronne paient par ailleurs le « versement mobilité », mais ne bénéficient pas de services de transports en commun pour leurs salariés, qui proviennent, pour une bonne part, de l’extérieur de l’agglomération.
Les métropoles devraient pouvoir en conséquence déployer des lignes de cars, de trains et de covoiturage entre leurs zones d’emplois et les bourgs et les villes moyennes dans leur sphère d’influence économique, même si cela est en dehors de leur périmètre administratif. L’Etat pourrait cibler ses financements sur de tels projets.
Réguler l’étalement urbain
Deuxièmement, avec plus de 35 000 communes, la France a autant de communes que tout le reste de l’Europe. La surreprésentation des petites communes dans les conseils des métropoles conduit à focaliser les moyens sur des enjeux purement communaux au détriment des enjeux métropolitains. Il faut rendre plus efficace la gouvernance des métropoles avec un poids politique communal strictement proportionnel au poids démographique et une élection au suffrage universel direct de leurs élus.
> Lire aussi « Remplacer les véhicules les plus polluants par des véhicules électriques ne résoudra pas tous les enjeux de la voiture en ville »
Cette mesure renforcera ces institutions et la visibilité des enjeux et politiques communautaires. Elle favorisera naturellement le regroupement de communes avec des élus de poids pour porter des stratégies d’envergure. Il faut aussi passer les métropoles à l’échelle de l’aire urbaine et transférer à cette échelle les compétences d’urbanisme.
Une politique coordonnée de mobilité et d’aménagement pourra ainsi réguler l’étalement urbain avec une densification autour des pôles de transport en commun. Des incitations financières fortes, négatives comme positives, devraient être mises en œuvre par l’Etat pour accélérer les fusions de communes.
> Lire aussi Décarboner les transports terrestres : « L’enjeu n’est pas seulement climatique, il est aussi écologique »
Troisièmement, la question de l’espace public est au cœur de la mobilité. Or, la maîtrise de la voirie est aujourd’hui éclatée entre les communes, les agglomérations, les départements et l’Etat. Des solutions évidentes sont à déployer sans attendre notamment des voies réservées pour les transports en commun et le covoiturage.
Les progrès sont beaucoup trop lents du fait de cette gouvernance éclatée. Il faut en conséquence transférer les routes départementales et nationales aux autorités organisatrices de la mobilité, les métropoles et les régions, sur leur territoire, ainsi que le stationnement aux métropoles.
Concurrence et baisse des coûts
Enfin, à l’exception de l’Ile-de-France, il n’y a pas de RER dans les aires métropolitaines. Le réseau est vieux, et SNCF Réseau finance son renouvellement à hauteur de près de 3 milliards annuels. A ce rythme sa remise en état prendra plus de dix ans. Le financement du réseau par les opérateurs ferroviaires via les péages est historiquement un échec.
> Lire aussi  Rapport du GIEC : « Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies »
Par ailleurs, près de 6 000 kilomètres de lignes sont très peu utilisés alors que les élus ruraux demandent leur maintien, sans vouloir toujours en payer le prix. L’Etat doit assumer le financement intégral du renouvellement de l’infrastructure et sortir le réseau du périmètre de la SNCF. Ceci favorisera la concurrence et donc la baisse des coûts pour les régions, à l’image de la région Sud qui, avec le premier appel d’offres, a obtenu deux fois plus de trains pour le même budget public. Les petites lignes à vocation purement locale sont à transférer aux régions qui décideront de leur maintien ou de leur remplacement par des services routiers.
Décarboner nos mobilités est un défi immense alors que le secteur des transports est le seul dont les émissions ont augmenté depuis 1990. Les solutions techniques sont connues et ne pourront être mises en œuvre qu’avec une modification de la gouvernance et du financement des mobilités. La clef réside à la fois dans une responsabilisation économique des acteurs et dans une modernisation des périmètres des strates territoriales.
Le pays a besoin de systèmes métropolitains efficaces, c’est-à-dire intégrant le périurbain et les villes moyennes situées à une heure de temps de parcours. Opposer rural et urbain n’a ainsi aucun sens : les métropoles sont le cœur de la machine économique française, elles irriguent bien au-delà de leurs limites territoriales. Celles qui se barricadent s’affaiblissent, celles qui développent leurs liens avec leurs périphéries se renforcent.
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Ville et voiture, de nouvelles voies à tracer
Depuis soixante ans, l’automobile structure les métropoles. Mais son recul inéluctable libère des espaces pour de nouveaux usages, à condition d’offrir des alternatives de mobilité choisie
• « Les entreprises ne peuvent rester à l’écart de “la ville sans voitures” » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/12/les-entreprises-ne-peuvent-rester-a-l-ecart-de-la-ville-sans-voitures_6069731_3232.html>, par Tom Dubois, Christophe Gay et Sylvie Landriève, membres de Forum vies mobiles, institut de recherche sur la mobilité soutenu par la SNCF
• « Les utilisateurs de la voiture au-delà des hypercentres sont très majoritairement ceux n’ayant pas de solutions alternatives » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/12/les-utilisateurs-de-la-voiture-au-dela-des-hypercentres-sont-tres-majoritairement-ceux-n-ayant-pas-de-solutions-alternatives_6069736_3232.html>, par Jean Coldefy, directeur du programme mobilité 3.0 d’ATEC ITS France, ancien responsable adjoint du service mobilité de la métropole de Lyon
• « Avec le recul inéluctable de la voiture en ville, il faut imaginer ensemble une refonte de l’espace public urbain » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/12/avec-le-recul-ineluctable-de-la-voiture-en-ville-il-faut-imaginer-ensemble-une-refonte-de-l-espace-public-urbain_6069737_3232.html>, par Véronique Bédague, directrice générale déléguée du Groupe Nexity, ancienne directrice de cabinet à Matignon et ancienne secrétaire générale de la mairie de Paris
• « Faire de la France la championne mondiale de la mobilité décarbonée » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/06/atteindre-l-objectif-d-une-ville-dense-durable-et-agreable-a-vivre_6065369_3232.html>, par Cevan Torossian, associé et directeur études & recherche du cabinet de conseil en stratégie immobilière des entreprises Arthur Loyd
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/12/decarboner-les-mobilites-est-un-defi-immense_6113370_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/12/decarboner-les-mobilites-est-un-defi-immense_6113370_3232.html>>
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3- Le vrai du faux. Aurore Bergé assure que la facture d'électricité aurait bondi de 35% sans le gouvernement, c'est vrai mais..., Le JDD, 12/02/22, 15h33
Gaël Vaillant

Pour Aurore Bergé, le gouvernement a su contenir la hausse des prix de l’électricité. Si elle a raison sur les chiffres, elle élude le spectre d'un possible rattrapage des prix en 2023.
Pour la députée LREM Aurore Bergé, le gouvernement a su protéger les consommateurs de l’explosion des prix de l’énergie qui concerne tout le continent européen. Jeudi sur CNEWS, elle a assuré : « Sans la limitation de la hausse des prix de l’énergie à 4 %, ça aurait été 35, 40 % de plus sur la facture des Français. » Si elle ne cite pas sa source, Aurore Bergé évoque les chiffres d’une évaluation de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) selon laquelle, sans les dispositions de l’exécutif, les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) auraient bondi de 44,5 % HT pour les particuliers et de 44,7 % HT pour les professionnels.
« Ce qui représente une hausse d’environ 35 % TTC, calcule Antoine Autier, responsable des études à l’UFC-Que Choisir. Concrètement, une hausse de 4 %, ça fait 38 euros de plus par an pour un particulier et 60 euros par an pour un professionnel. Sans l’action de l’État, on serait respectivement à + 330 euros et + 540 euros. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Politique/electricite-le-bon-calcul-daurore-berge-nefface-pas-la-crainte-dun-possible-rattrapage-des-prix-en-2023-4093405 <https://www.lejdd.fr/Politique/electricite-le-bon-calcul-daurore-berge-nefface-pas-la-crainte-dun-possible-rattrapage-des-prix-en-2023-4093405>>
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4- Ecolieux, habitats partagés : « Des utopies concrètes » et « un militantisme actif, au quotidien », Le Monde, 13/02/22, 15h57 
Propos recueillis par Anne Guillard

Le sociologue Maxime Cordellier brosse un panorama des lieux de vie communautaires et des enjeux qui sous-tendent leur existence. 
Ecovillages, écohameaux, écolieux… Les bannières sont nombreuses aujourd’hui pour dénommer des expérimentations de vie en communauté qui, si elles n’affichent pas forcément les mêmes valeurs, s’inscrivent dans des formes de contestation de la société de consommation.
Maxime Cordellier, sociologue à l’université de Caen Normandie-Centre d’études et de recherche sur les risques et vulnérabilités (Cerrev), et auteur d’une thèse intitulée « Recherche d’autonomie et architecture du commun dans les styles de vie communautaires » (2018), dresse un tableau de ces « utopies concrètes » .
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A quel imaginaire renvoie le mot « communauté » ?
Dans la langue anglo-saxonne, le terme « community » n’est pas connoté péjorativement. C’est un terme qui traduit une forme d’association libre entre des individus. Les community studies sont des études qui portent à la fois sur la vie d’un quartier, d’un microcosme local pour démontrer qu’il s’agit de partager une proximité géographique, sociale et avoir des intérêts ou des actions à mener ensemble.
La France ne fait pas le même usage de ce terme. Sur le terrain, tout le monde s’évertue plutôt à parler de « collectif ». Dans les années 2010, un certain nombre de collectifs ont réinterrogé la notion de communauté, en prenant appui sur la notion de « commun ». Deux constats émergeaient. Une partie des collectifs avaient tendance à rejeter le terme, qu’ils associaient aux mouvements issus de Mai-68, en disant : « Nous ne sommes pas des babas cool, on n’est pas revenus à la terre pour fuir le monde mais parce que c’est une autre manière d’envisager le politique aujourd’hui, de façon pragmatique, sur le terrain, et collective. » La communauté renvoyait, selon eux, à l’imaginaire « hippie ».
Le second constat est lié aux institutions françaises, qui ont créé, en 2002, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Un certain nombre de communautés, qui n’étaient pas du tout en lien avec des dérives sectaires, ont craint d’être embarquées dans ce mouvement de caractérisation, et ont rejeté le terme. On le voit encore plus dans le débat public : la France rejette massivement le communautarisme qui porterait atteinte à l’universalisme républicain. S’afficher dans une communauté serait une manière de s’inscrire en faux contre cet universalisme, et donc craindre une répression de l’Etat.
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Peut-on repérer des valeurs communes à tous ces mouvements ?
Ces mouvements sont caractérisés par une grande diversité de valeurs et de motivations. Chaque collectif est le fruit d’une rencontre de personnes qui décident de se regrouper autour d’aspirations militantes et de vie quotidienne. Le dénominateur commun est néanmoins un faisceau d’interrogations sur les formes d’échanges liées au capitalisme, la manière d’organiser la société et la façon néolibérale d’orchestrer les relations entre le pouvoir politique, économique et la société civile. On retrouve très souvent ces interrogations à des degrés divers de radicalité.
Certains collectifs affichent haut et fort un antiétatisme et un anticapitalisme qui peut aller jusqu’à refuser de commercialiser des productions de la ferme, par exemple, et de ne réaliser des échanges avec l’extérieur que sur la base du troc. Un certain nombre d’autres groupements s’accommodent très bien d’une économie sociale et solidaire reposant sur l’hybridation des formes d’économie, la redistribution étatique, le marché et la solidarité de proximité.
De quoi ces alternatives de vie sont-elles l’écho ?
Il y a une volonté d’agir ancrée dans le quotidien. Il s’agit moins d’un militantisme de réunion ou de manifestation que d’un militantisme actif, au quotidien, ancré dans des formes du « faire », comme le nomme le sociologue Michel Lallement. Une grande part de ces mouvements se sont installés dans des territoires ruraux pour prendre à bras-le-corps les questions de l’autosuffisance alimentaire, du politique au niveau local, à une échelle qu’ils peuvent appréhender pour dégager des leviers d’action.
Le débat public s’est saisi de la question de la participation avec une définition qui lui est propre, par l’organisation de débats au sein de différentes instances, qui permettent de recueillir l’opinion des citoyens et d’essayer, plus ou moins habilement, de les retraduire dans un langage politique institutionnel. Dans les communautés dont on parle, l’idée de la participation est plus radicale, avec la volonté de prendre le politique collectivement en main et de réfléchir à la manière dont on peut s’organiser pour délibérer puis arrêter des décisions. C’est le trait saillant de ces expérimentations.
Ces groupes construisent le cadre de ce qui va les obliger à délibérer et décider ensemble, c’est-à-dire à fabriquer du consensus dans la durée. On peut ne pas être d’accord, ce qui prime, c’est la capacité à formuler des problématiques collectivement et cheminer ensemble.
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Peut-on dire que cela est utopique ?
Ce sont des utopies concrètes. Le terme « utopie » renvoie classiquement à un horizon chimérique, alors qu’ici la dimension utopique est liée à l’expérimentation, à la recherche d’une forme sociale alternative. Un groupe qui décide de se réunir pour expérimenter des formes d’échanges non marchands et non monétaires, on peut considérer que c’est une utopie, mais qui va chercher des solutions dans le concret pour exister. En expérimentant, l’idée est donc de faire advenir une réalité alternative, de la proposer en exemple, bien que l’objectif soit plutôt de changer la vie, plus que le monde.
Qu’en est-il des préoccupations environnementales et du lien social ?
Le retour à la terre s’ancre dans une volonté de reconstruire les liens entre le travail manuel et la production des conditions de subsistance, dans une recherche constante de retisser le lien entre la production et la consommation. Mais les préoccupations écologiques ne sont pas toujours centrales.
Le travail de la terre apparaît souvent comme le support des expérimentations communautaires, qui se font plutôt en milieu rural. Les questions écologiques sont, elles, davantage attachées aux pratiques professionnelles du travail agricole, une conception plus proche des agriculteurs de la Confédération paysanne. Ainsi devrions-nous dire que ces groupes pratiquent une forme non pas de « retour » à la terre mais de « recours » à la terre.
Concernant les liens sociaux, décider de vivre en collectif s’ancre dans la dimension de construction de liens d’interdépendance plus forts. Les profils rencontrés sont plutôt natifs urbains, ayant souvent fait des études supérieures de bac + 2 à bac + 5, voire plus pour certains. Ce sont des gens relativement déconnectés des réalités terriennes. Tous se rendent compte que prendre la clé des champs nécessite de le faire à plusieurs, car aucun ne possède de connaissances pratiques concernant la production agricole. Le collectif est alors un bon soutien et un engagement fort.
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Ces poches communautaires sont-elles amenées à se développer ?
Aujourd’hui, ces expériences collectives connaissent un développement assez vif. Il y a vingt ou quarante ans, on était sur des expérimentations qu’on repérait plutôt dans le sud de la France, dans des endroits désertifiés, avec une forte déprise agricole et où le prix du foncier était peu cher. On observe, depuis le milieu des années 2010, l’émergence d’expériences sur tout le territoire. La sociologie des candidats change également, avec des personnes qui ont relativement plus de moyens pour s’installer là où le prix des terres est plus onéreux.
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<https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/13/ecolieux-habitats-partages-des-utopies-concretes-et-un-militantisme-actif-au-quotidien_6113485_3224.html <https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/13/ecolieux-habitats-partages-des-utopies-concretes-et-un-militantisme-actif-au-quotidien_6113485_3224.html>>
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5- Japon : une mission de l'AIEA pour examiner le rejet en mer des eaux de Fukushima, AFP, 14/02/22, 15:00

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a entamé lundi sa mission de surveillance au Japon d'un projet controversé de rejet dans l'océan des eaux traitées de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ravagée en 2011 par un tsunami.
Plus d'un million de tonnes d'eau provenant de la pluie, de nappes souterraines et d'injections pour refroidir les cœurs de réacteurs entrés alors en fusion ont été accumulées dans des réservoirs autour de la centrale, mais les espaces de stockage sur place sont désormais quasiment épuisés.
Un vaste système de pompage et de filtration élimine la plupart des substances radioactives de cette eau, et le Japon affirme que son projet de dilution et de rejet en mer, étalé sur plusieurs décennies, ne présente pas de dangers. 
L'AIEA a approuvé cette solution, qui, selon elle, est similaire à l'élimination d'eaux usées de centrales nucléaires ailleurs dans le monde. 
Mais ce projet, adopté par Tokyo en avril dernier et qui devrait débuter en mars 2023, a suscité de vives critiques de pays voisins, dont la Chine et la Corée du Sud, inquiets de ses éventuelles conséquences sur l'environnement et la santé. 
Des pêcheurs japonais craignent par ailleurs que cela ne ruine leurs années de travail pour rétablir la confiance dans leurs produits.
Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire accidentée, et le gouvernement japonais espèrent que la surveillance du processus par l'AIEA renforcera la confiance. 
L'équipe de l'AIEA, dont la mission dure cinq jours, doit visiter le site de la centrale accidentée et donner vendredi une conférence de presse.
"Cette semaine, nous allons mener une mission pour examiner les actions, les plans, les données et les documents pertinents, afin d'évaluer leur conformité par rapport aux dispositions incluses dans les normes de sécurité internationales", a déclaré lundi à Tokyo Gustavo Caruso, directeur et coordinateur du département de la sûreté et de la sécurité nucléaires de l'AIEA.
Le responsable de la gestion des eaux traitées de Tepco, Junichi Matsumoto, a précisé que l'entreprise étudiait déjà la conception et l'exploitation des infrastructures pour le déversement, "avec pour priorité la sécurité et aussi pour contenir l'impact sur la réputation de la région".
Le processus de filtration des eaux de Fukushima élimine la plupart des éléments radioactifs, mais certains restent, notamment le tritium.
Selon des experts en radiations, le tritium n'est dangereux pour la santé humaine qu'à de hautes doses concentrées, une situation a priori exclue en cas d'un rejet très graduel et de sa dilution en mer.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/japon-une-mission-de-l-aiea-pour-examiner-le-rejet-en-mer-des-eaux-de-fukushima_161408>
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6- Brésil : Bolsonaro veut développer l'orpaillage en Amazonie, AFP, 14/02/22, 20:00

Le président brésilien Jair Bolsonaro a signé lundi un décret visant à développer l'orpaillage, notamment en Amazonie, un texte critiqué par les écologistes, inquiets de la déforestation et la pollution des rivières.
Ce décret prévoit la "mise en place de politiques publiques pour encourager le développement des activités minières artisanales et à petite échelle, en vue du développement durable".
La "région prioritaire" pour le développement de ces activités est l'"Amazonie légale", un ensemble de neuf Etats du nord du pays qui hébergent la forêt amazonienne, dont 60% se trouve sur le territoire brésilien.
Jair Bolsonaro, dont le père a déjà été orpailleur, a toujours défendu les "garimpeiros" (terme brésilien qui les désigne), qu'il voit comme des aventuriers intrépides tentant de sortir de la pauvreté.
Mais ses détracteurs dénoncent de graves conséquences pour l'environnement.
Les activités minières ont causé la destruction de 125 km2 de forêt amazonienne l'an dernier, une surface supérieure à celle de Paris intra-muros.
L'usage du mercure pour séparer les particules d'or des autres sédiments est aussi une source de pollution des fleuves.
Sans compter le fait que l'orpaillage a souvent lieu dans des territoires censés être réservés aux indigènes. 
Selon le parquet brésilien de nombreux "garimpeiros" ont des liens avec le crime organisé et des conflits éclatent parfois entre les autochtones et des hommes de main payés par les mineurs clandestins.
L'orpaillage en soi n'est pas illégal au Brésil, à condition de disposer de licences environnementales et de pratiquer cette activité sur des terres où elles sont autorisées. Mais la plupart des "garimpeiros" n'ont pas de telles licences.
Le gouvernement estime que quelque 4.000 orpailleurs illégaux opèrent dans des territoires indigènes en Amazonie, un chiffre largement sous-évalué selon les écologistes.
Selon Suely Araujo, ancienne présidente de l'agence environnementale Ibama et membre du collectif d'ONG Observatoire du Climat, le gouvernement "devrait faire en sorte que cette activité soit mieux encadrée, avec les licences environnementales".
"Mais ce n'est pas leur préoccupation principale. Ils veulent défendre les 'valeurs historiques du secteur' (de l'orpaillage), autrement dit, la destruction de l'environnement", ajoute-t-elle. 
Le président Bolsonaro, qui a toujours appelé de ses vœux l'expansion des activités minières et agricoles en Amazonie, fait l'objet de nombreuses critiques de la communauté internationale pour l'augmentation de la déforestation depuis son arrivée au pouvoir, il y a trois ans.
Le déboisement dans la plus grande forêt tropicale du monde a atteint 13.235 km2 sur la période de référence d'août 2020 à juillet 2021, du jamais vu en 15 ans.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/bresil-bolsonaro-veut-developper-l-orpaillage-en-amazonie_161417>
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7- Une aide pour accélérer la conversion des employeurs au vélo, Le Monde, 15/02/22, 06h00 
Catherine Quignon

Le programme Objectif employeur pro-vélo vise à accompagner les employeurs dans la mise en place d’équipements et de services dédiés à la pratique du vélo dans les entreprises. 
Les employeurs semblent avoir bien besoin d’un coup de pouce pour encourager davantage la pratique des mobilités douces chez leurs salariés. A en croire une enquête du député écologiste Matthieu Orphelin, mise en ligne sur son site le 8 février, seuls 39 % des groupes du CAC 40 ont mis en place un forfait mobilitépour les personnes se rendant au travail avec des moyens de transports « verts » (vélo, trottinette…). « C’est clairement très insuffisant », se désole Matthieu Orphelin.
La loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 impose aux entreprises de plus de 50 salariés d’inclure le sujet de la mobilité durable dans les négociations annuelles obligatoires et offre aux employeurs la possibilité de mettre en place ce forfait, facultatif et défiscalisé. Mais les entreprises y vont encore à reculons. Une enquêtede l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publiée en avril 2021 constatait aussi que le forfait mobilités durables n’a été mis en place que par 30 % des employeurs sondés.
Portée par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), la mise en place du programme Objectif employeur pro-vélo (OEPV) vise à inciter les entreprises à faire un pas supplémentaire en faveur des mobilités douces. « Alors que l’on passe la plus grande partie de notre vie au travail, il y avait encore un trou au niveau des entreprises dans le filet des aides pour la pratique du vélo », est d’avis Annie-Claude Thiolat, vice-présidente de la FUB et administratrice du programme OEPV.
> Lire aussi la chronique : Et pour quelques vélos de fonction de plus
Lancé en septembre 2021, l’OEPV accompagne les employeurs et offre des aides financières pour les aider à mettre en place des services consacrés à la pratique du vélo. Avec, à la clé, un label employeur pro-vélo.
« Les syndicats pas encore assez actifs »
Annie-Claude Thiolat nuance le désintérêt apparent des entreprises pour la mobilité durable. Pour la vice-présidente de la FUB, l’impulsion pour mettre en œuvre des équipements spécifiques pour la pratique du vélo dans les entreprises vient « autant des patrons que des salariés ». Des entreprises « de toutes les tailles » se mobilisent en faveur des déplacements à vélo. En revanche, « les syndicats ne sont pas encore assez actifs sur ce sujet », estime la responsable associative.
Quant aux « réserves » parfois constatées chez les employeurs, elles tournent d’abord autour de la « sécurité du trajet ». Un accident sur un parcours domicile-travail, même à vélo, est considéré comme un accident du travail. « Mais les entreprises ne s’intéressent pas aux salariés qui viennent à moto, alors que l’on sait que ce mode de transport est particulièrement accidentogène », pointe Annie-Claude Thiolat.
En 2021, 76 % des Français utilisaient la voiture pour se rendre au travail, selon le Baromètre Alphabet - IFOP 2021. La vice-présidente de la FUB souligne les limites du forfait mobilité : « tant que ce dispositif ne sera pas obligatoire, ce ne sera pas suffisant ». Même s’il est largement défiscalisé, Annie-Claude Thiolat souligne son coût pour les entreprises : « Pour en avoir discuté avec la SNCF, le forfait mobilité représente un budget qui n’est pas mince. »
Cofinancement à hauteur de 40 % à 60 %
Le programme OEPV vise à offrir un soutien complémentaire, dans une optique différente du forfait mobilité : il s’agit de favoriser la mise en place d’équipements consacrés à la pratique du vélo dans les entreprises. Après avoir effectué un premier autodiagnostic qui débouche sur une « réunion de cadrage » gratuite, l’employeur a la possibilité d’opter pour des actions choisies sur catalogue et cofinancées à hauteur de 40 % à 60 % selon leurs caractéristiques : stationnement pour vélo, animations pour les collaborateurs, aide à la réparation…
> Lire aussi S’acheter une trottinette avec un « titre-mobilité », c’est possible
Pour un abri à vélo, par exemple, une entreprise peut toucher une prime de 40 % plafonnée à 2 500 euros par abri, en choisissant un des prestataires du catalogue. L’enveloppe mobilisable va de 4 000 à 10 000 euros (hors taxes). En contrepartie, l’employeur s’engage à entrer dans une démarche de labellisation.
Une fois la prestation réalisée, l’aide lui est versée. L’employeur peut aussi opter pour un audit ou se faire labelliser gratuitement : s’il valide les huit critères obligatoires et une partie suffisante du référentiel d’audit, il obtient une labellisation valable trois ans.
Pour le moment, trois cents entreprises se sont engagées dans cette action. Parmi elles, des sites du groupe Intermarché, qui est partenaire de l’opération, et de LCL. Quelles sont les motivations des entreprises adhérentes ? « C’est souvent dans le cadre de leur politique RSE », constate Annie-Claude Thiolat. Des équipements spéciaux pour les vélos représentent aussi un atout pour la marque employeur, fait valoir la vice-présidente de la FUB : « Les jeunes recrues sont attentives aux facilités offertes par l’entreprise pour les “vélotaffeurs”. »
Le programme vise à accompagner 4 500 sites employeurs et à cofinancer jusqu’à 25 000 stationnements et services dévolus au vélo, des vélos d’ici à la fin de 2023. Afin de mieux faire connaître le programme, la FUB va lancer une campagne de communication dans les mois à venir.
<https://www.lemonde.fr/emploi/article/2022/02/15/une-aide-pour-accelerer-la-conversion-des-employeurs-au-velo_6113715_1698637.html>
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8- Dopée par les déboires du nucléaire, la centrale de Saint-Avold meurt en bonne santé, AFP, 15/02/22, 19:00
Margaux Bergey

Au milieu des tonnes de charbon dont il a la charge, Sylvain Krebs avoue avoir un "petit pincement au cœur" devant une page de l'histoire de la Moselle qui se tourne avec la fermeture annoncée, le 31 mars, de la centrale de Saint-Avold.
En attendant sa mise à mort, cette centrale - l'une des deux dernières fonctionnant au charbon sur le sol français avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique) - tourne pourtant à plein régime afin de pallier l'arrêt impromptu de plusieurs réacteurs nucléaires d'EDF.
Un regain d'activité permis par un décret ministériel du 5 février qui l'autorise à fonctionner 1.600 heures jusqu'à son arrêt définitif, au lieu des 700 heures prévues initialement.
Dans la salle des commandes de la centrale Emile Huchet, à cheval sur les communes de Saint-Avold et Carling, David George ne lâche pas les écrans du regard. "Tout est informatisé maintenant, avant c'était des boutons", dit-il en montrant une photo prise dans les années 1980. 
"Ce n'est pas qu'une industrie qui ferme mais une page qui se tourne" dans une région, la Lorraine, qui a déjà fait le deuil de ses mines de charbon et de ses gueules noires, relève ce cadre technique de 49 ans.
S'il reconnaît une pointe de "nostalgie", Sylvain Krebs, tout comme ses collègues, était bien conscient que le charbon, "ça finirait" un jour, et bien conscient aussi des "effets nocifs" sur l'environnement avec des émissions massives de CO2. Mais tout de même : "Pendant 150 ans, on en a profité".
Désormais, les salariés de la centrale entendent devenir des "pionniers" des énergies vertes en France. "J'espère qu'on va recréer une activité pour 200 ans comme ce qui s'était passé avec le charbon, mais cette fois-ci avec l'hydrogène" qui devrait être produite sur le site à l'avenir, s'enthousiasme Sylvain Krebs, 46 ans.
- Du charbon à la biomasse -
En attendant, les installations vont être démantelées pour permettre la construction d'une chaudière fonctionnant avec la biomasse, un projet que l'Etat entend soutenir à hauteur de 12,7 millions d'euros, avait indiqué en décembre la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher. 
"On va développer une chaudière biomasse de 20 mégawatts qui va brûler du bois à la place du charbon", explique ainsi Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, l'entreprise propriétaire de la centrale Emile Huchet. 
Cette future chaudière devrait permettre de fournir de la "chaleur verte" aux industriels de la plateforme chimique voisine de Carling, précise-t-elle.
L'environnement y trouvera-t-il son compte ? Comme d'autres associations, France Nature Environnement en doute. Pour Michel Dubromel, responsable des questions énergétiques au sein de l'ONG, la nouvelle installation sera certes "moins polluante" que la centrale à charbon, mais à condition de ne pas "raser des forêts" pour la faire fonctionner.
- Inquiétudes sur l'emploi -
Le directeur de la centrale, Philippe Lenglart, espère, lui, voir le chantier débuter dans les premiers mois de 2023.
Sur les 87 salariés de la centrale à charbon, 49 vont partir à la retraite, huit ont reçu des promesses d'embauche au sein de la nouvelle installation et deux restent "sans solution", précise-t-il, expliquant que les autres, qui ont bénéficié d'un plan de départs volontaires, ont trouvé des emplois "à l'extérieur de l'entreprise".
La future chaudière devrait employer à terme une vingtaine de salariés auxquels devraient s'ajouter ceux œuvrant à la production d'hydrogène. Mais pas de quoi rassurer pleinement Pascal Bernardi, délégué syndical de Force Ouvrière de la centrale. Le projet, remarque-t-il, n'est pas encore "gravé dans le marbre".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220215-dopée-par-les-déboires-du-nucléaire-la-centrale-de-saint-avold-meurt-en-bonne-santé>
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9- Après des pénuries, la Chine va augmenter sa consommation de charbon, AFP, 16/02/22, 10:00

La Chine va augmenter cette année sa consommation de charbon pour soutenir la reprise économique après des pénuries d'électricité, a annoncé le Premier ministre Li Keqiang, en dépit des engagements de Pékin à réduire ses émissions de CO2.
Le pays a subi l'été dernier de plein fouet la flambée du coût mondial des matières premières, en particulier du charbon, dont la Chine dépend à 60% pour alimenter ses centrales électriques.
Cette situation a forcé les centrales à tourner au ralenti, malgré une forte demande, et entraîné un rationnement de l'électricité, qui a fait bondir les coûts de production pour les entreprises. 
La situation s'est depuis stabilisée.
La sécurité énergétique doit cependant être "préservée", a averti mardi le Premier ministre chinois, cité par l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
"L'approvisionnement en charbon sera accru et les centrales électriques au charbon seront aidées pour fonctionner à pleine capacité afin de produire davantage d'électricité", a indiqué Li Keqiang, selon le compte rendu d'une réunion consacrée à la situation économique.
Aucun objectif chiffré n'a été donné.
Pour alléger la pression, les autorités avaient déjà autorisé ces derniers mois la réouverture de mines de charbon.
"On est en train de revenir à un modèle (de développement) qui consiste à soutenir l'économie à tout prix", a déclaré à l'AFP Li Shuo, de Greenpeace Chine. 
"La Chine perd du temps et tarde à agir de façon déterminante en faveur du climat", estime M. Li.
Le président chinois Xi Jinping a promis de commencer à réduire les émissions carbonées de son pays avant 2030.
La Chine est le pays du monde qui investit le plus dans les énergies propres. Mais le géant asiatique reste à la fois le premier producteur mondial de charbon et le premier pollueur mondial.
Selon des chiffres officiels, la consommation de charbon en Chine a encore augmenté l'année dernière (+4,7% sur un an).
<https://information.tv5monde.com/info/apres-des-penuries-la-chine-va-augmenter-sa-consommation-de-charbon-445055>
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10- Le fret ferroviaire attend l'argent promis par l'État, Le JDD, 16/02/22, 11h15
Sylvie Andreau

Le nombre de wagons de marchandises sur les rails français reste loin des ambitions du gouvernement.
Où sont passés les centaines de millions d’euros promis par le gouvernement pour relancer le fret ferroviaire ? L’impatience gagne les rangs des opérateurs français du transport de marchandises par train. Les annonces et promesses de financement de la part de l’exécutif se sont multipliées ces derniers mois. Transporteurs, logisticiens et industriels regroupés au sein de l’association 4F (Fret ferroviaire français du futur) réclament aujourd’hui des comptes.
Un premier milliard d’euros a été promis par Jean Castex en septembre 2020 pour investir dans des structures consacrées au fret. « J’ai rajouté 250 millions dans le cadre du plan de relance », annonçait le Premier ministre en octobre, à l’occasion de la reprise du « train des primeurs » entre Perpignan et Rungis. Quelques jours plus tôt, à l’occasion du grand rendez-vous annuel des professionnels de la logistique, le ministre des Transports, Jean-Baptiste ­Djebbari, avait lui aussi présenté « un nouveau plan de soutien au fret ferroviaire » assorti de 170 millions d’euros tous les ans jusqu’en 2024. Il comportait une série de mesures précises notamment pour alléger la facture des opérateurs auprès de SNCF Réseau, filiale du groupe SNCF chargée de la gestion du réseau ferré français. C’est elle qui fait rouler les wagons de marchandises.
La France stagne depuis dix ans​
Cette ambition retrouvée pour le fret ferré répond à un constat alarmant au regard des engagements pris par la France pour réduire ses émissions de CO2. Depuis 2000, les volumes acheminés par train ont diminué de 43 %. Ils ne représentent encore en France que 9 à 10 % du transport terrestre de marchandises, quand la moyenne européenne est deux fois supérieure, autour de 18 %. Depuis dix ans, la France stagne en milieu de tableau, derrière l’Italie à 14 %, l’Allemagne à 18 %, loin derrière l’Autriche et la Suisse avec respectivement 32 % et 35 %. Plus inquiétant, quand ce taux progresse partout, il stagne dans l’Hexagone au profit du trafic en camions, pourtant trois à quatre fois plus polluant.
> Lire aussi - Coronavirus : le fret ferroviaire attend d'être payé pour son effort pendant la crise sanitaire
Chez SNCF Réseau, on reconnaît « une forme de déclin pendant quarante ans », « une décennie atone », mais aussi « des signes de croissance ». « Le trafic sur 2021 est en hausse de 8 % par rapport à 2020. C’est presque un retour au niveau de 2019, ce qui n’est pas le cas du transport de passagers », souligne Paul Mazataud, directeur du programme fret ferroviaire chez SNCF Réseau.
Pour multiplier par deux la part du train dans le transport de biens d’ici à 2030, objectif de la présidence Macron, il va falloir accélérer. La France n’en prend pas le chemin, a encore souligné Bernard Roman, président de l’Autorité de régulation des transports (ART), cette semaine devant la commission de l’aménagement du territoire du Sénat. Il a même qualifié d’« occasion manquée » le contrat de performance qui doit fixer la trajectoire de SNCF Réseau jusqu’en 2030.
Moins de « droits de passage »
« Nous démarrons l’année avec 30 % de sillons en moins par ­rapport à 2021, s’alarme Raphaël ­Doutrebente, patron d’Europorte, la filiale fret ferroviaire du groupe Getlink, et porte-parole de 4F. Nous demandions au minimum le même nombre. » Avec moins de « droits de passage », la circulation de plus de trains de marchandises semble compromise. Un millier de convois roulent chaque jour sur le réseau français, contre environ 14 000 trains de passagers. « SNCF Réseau nous assure avoir répondu à 90 % des demandes de sillon. Cela signifie qu’elle les a traitées, pas qu’elle a donné son accord », insiste Raphaël Doutrebente.
Autre sujet de crispation pour l’alliance 4F : la promesse non tenue de soutien financier de l’État. Les entreprises de fret ferroviaire devaient bénéficier d’une demi-gratuité des péages. Une aide sous forme de compensation directement versée par l’État à SNCF Réseau grâce à une enveloppe de 170 millions d’euros. La mesure était inscrite dans la loi de finances 2021 et tombait à point face à la flambée des coûts de l’électricité. Selon l’Autorité de régulation, les droits de passage – déjà les plus élevés d’Europe – vont encore augmenter de 50 % l’an prochain en France. « Au cours du dernier trimestre, nous avons appris qu’en novembre et décembre nous n’allions pas bénéficier de cette aide, regrette Raphaël Doutrebente. Bercy a décidé son plafonnement malgré les engagements du ministre des Transports. » Au cabinet de Jean-Baptiste Djebarri, on assure qu’une enveloppe de 65 millions d’euros est bien prévue pour 2022.
Du côté de SNCF Réseau, on reconnaît que l’exercice de l’attribution des sillons est complexe. Les trajets des trains de fret ont eu tendance à s’allonger ces dernières années, mais aussi à traverser les frontières. L’outil informatique de l’entreprise pour piloter le trafic a atteint ses limites. Il ne facilite pas la communication entre les responsables des différentes zones traversées. Mais, surtout, le traçage des itinéraires doit prendre en compte les quelque 1 700 chantiers lancés chaque année dans l’Hexagone. Et, là aussi, ça coince, d’autant que le transport de voyageurs a la priorité sur le fret. Certains travaux pénalisent aussi directement le transport de marchandises, comme ceux qui concernent les voies de service. Ces dernières jouent un rôle essentiel dans plusieurs opérations « techniques » comme le tri des wagons ou le changement de conducteur. « Nous avons un important programme de rénovation de ces 8 700 kilomètres de voies de service », assure Jean-François Ducoing, directeur des projets territoriaux chez SNCF Réseau. L’entreprise a aussi investi dans de nouveaux outils numériques. Depuis un an, elle mène notamment une expérimentation portant sur 50 trains parcourant plus de 500 kilomètres. Elle doit déboucher sur une série d’améliorations parfois basiques. En matière de fret aussi, un train qui part à l’horaire prévu multiplie ses chances d’être à l’heure à l’arrivée.
<https://www.lejdd.fr/Economie/le-fret-ferroviaire-attend-largent-promis-par-letat-4093481>
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11- La tension monte autour du financement d’EDF, Le Monde, 16/02/22, 13h56 
Adrien Pécout

L’entreprise doit bientôt présenter ses résultats pour 2021, et notamment son endettement, qui s’élevait à 42,3 milliards d’euros. 
Dix-sept ans après l’ouverture de son capital, en 2005, faut-il renationaliser le groupe Electricité de France (EDF), encore détenu à 83,9 % par l’Etat ? Puis le recapitaliser aussi, avec augmentation de ses ressources ? « Aucune option (…) ne doit être écartée, répondait Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, le 15 février, sur le plateau de BFM Business. Toutes n’appartiennent pas forcément au même calendrier, mais toutes les options sont sur la table. » Même celle de la renationalisation, sans la nommer, quitte à aller dans le sens de certains candidats de gauche à l’élection présidentielle.
Vendredi 18 février, l’entreprise présentera ses résultats pour l’année 2021. Notamment son niveau d’endettement, qui s’élevait à 42,3 milliards d’euros en 2020, pour un chiffre d’affaires de 69 milliards d’euros. Les certitudes se font rares, en pleine crise des prix de l’énergie. Si ce n’est que l’électricien aura grand besoin d’une solide assise au vu de ses futurs investissements.
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D’abord, pour prolonger autant que possible ses cinquante-six réacteurs nucléaires existants, principaux pourvoyeurs d’électricité dans le pays. Ensuite, pour en construire entre six et quatorze nouveaux d’ici à 2050 – la nouvelle feuille de route d’Emmanuel Macron depuis le 10 février, établie en toute fin de quinquennat. « L’Etat prendra ses responsabilités pour sécuriser la situation financière d’EDF et sa capacité de financement à court et à moyen terme », a précisé le président de la République, mentionnant aussi « plus de 10 milliards d’euros »déjà mobilisés au cours des six dernières années « pour le renforcement du bilan de l’entreprise ».
« Dire que l’Etat reprend la main »
Au 31 décembre 2021, les parts restantes du capital se répartissaient entre acteurs institutionnels, porteurs individuels, actionnaires salariés et autodétention. Petites parts et petit prix : mardi, l’action finissait la journée en Bourse à un peu plus de 8 euros. Celle-ci avait déjà dégringolé en décembre 2021, lorsque EDF avait annoncé la mise à l’arrêt prolongée de quatre réacteurs à cause d’une corrosion.
Ainsi, nationaliser le groupe sans le recapitaliser coûterait moins de 5 milliards d’euros à l’Etat. « Ce serait politiquement une manière de dire que l’Etat reprend la main », estime Nicolas Goldberg, référent énergie pour le cabinet de conseil Colombus Consulting. Mais la solution aurait vite ses limites. « Renationaliser EDF sans recapitalisation, ce n’est pas renforcer ses fonds propres », rappelle Alexandre Grillat, représentant syndical de la fédération CFE-CGC Energies.
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Pour la CGT, principale organisation syndicale dans la branche de l’électricité et du gaz, une renationalisation n’aurait du sens qu’à la condition de rompre avec la libéralisation et la concurrence imposées par la Commission européenne depuis la fin des années 1990. « Le marché européen de l’électricité ne permet pas de visibilité, les prix sont fluctuants, ce n’est pas compatible avec des investissements à engager sur plusieurs décennies », considère Virginie Neumayer, élue CGT au comité social et économique central d’EDF.
Relations compliquées avec la direction
Pour la suite, une crainte s’exprime déjà parmi les salariés. En cas de reprise intégrale, le gouvernement aurait d’autant plus de latitude pour réorganiser à sa guise le groupe, et donc pour réintroduire le projet Hercule, mis en suspens en 2021. Un projet censé scinder le groupe en entités distinctes (nucléaire, solaire et éolien, puis hydraulique). Une menace de démantèlement, selon l’intersyndicale.
« Le cours de l’action EDF étant faible, une renationalisation pourrait permettre à l’Etat de réorganiser plus facilement l’entreprise, y compris pour privatiser par la suite une partie de ses activités », anticipe l’économiste David Cayla, enseignant à l’université d’Angers.
> Lire aussi Le gouvernement repousse discrètement la réforme d’EDF
Ces dernières semaines, la flambée des prix de l’énergie a également compliqué les relations entre l’actionnaire majoritaire et la direction d’EDF, qui jusqu’alors œuvraient ensemble au projet Hercule. Afin de limiter la hausse de la facture des ménages en février, le gouvernemea demandé en janvier au fournisseur historique de « brader » 20 % en plus de sa production nucléaire pour la concurrence.
Une annonce vécue comme un « véritable choc » par le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, qui s’est exprimé en ces termes dans un courrier à ses cadres. Selon la direction d’EDF, ce relèvement du plafond de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh) pourrait causer des dégâts : une perte d’environ 8 milliards d’euros sur son résultat brut d’exploitation pour l’année 2022. Un montant considérable, puisqu’il diviserait presque par deux le résultat brut prévu (19 milliards d’euros).
Contexte préélectoral
« L’Etat organise le pillage de l’entreprise EDF sur l’autel de considérations politiciennes », ont critiqué les représentants syndicaux du conseil d’administration d’EDF, dès la mi-janvier. Avant une mobilisation très suivie, le 26 janvier, avec un taux de grévistes de 43 % sur l’effectif total d’EDF. Voire de 51 % sans tenir compte des salariés en congé ou en arrêt-maladie, selon l’intersyndicale.
Malgré l’annonce gouvernementale par voie de presse, en janvier, la publication de l’arrêté encadrant le relèvement de l’Arenh tarde encore. Le 10 février, le Conseil supérieur de l’énergie rendait déjà un avis défavorable au projet de texte, mais celui-ci n’est que consultatif. Les fédérations syndicales (CGT, CFE-CGC, CFDT et FO) entendent attaquer « devant le Conseil d’Etat, et ce dans les meilleurs délais, une fois que ces textes auront été publiés ».
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Une forme d’inquiétude gagne aussi les associations de consommateurs. « Une renationalisation ou une recapitalisation semble infaisable dans de bonnes conditions, car la Commission européenne n’accepterait jamais une renationalisation sans contreparties [en vue d’imposer la concurrence]", suppose Françoise Thiebault, membre du Conseil supérieur de l’énergie pour le Conseil national des associations familiales laïques. Avant cette mise en perspective à deux mois de l’élection présidentielle : « Le contexte paraît dramatique, il superpose enjeux politiques, sociaux et industriels. En période électorale beaucoup de choses se disent, mais que se passera-t-il ensuite ? »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/16/la-tension-monte-autour-du-refinancement-d-edf_6113922_3234.html>
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12- Zones à faibles émissions, risque de ségrégation sociale ?, AFP, 16/02/22, 17:00
Jean Liou

Elles devraient protéger mais divisent déjà : les zones à faibles émissions (ZFE) prévues dans les principales agglomérations françaises pour que les populations respirent mieux, sont aussi accusées d'exclure les précaires et ruraux des centres-villes.
"Les ZFE, aujourd'hui, c'est ce qui va conduire nombre de nos concitoyens à se révolter", a récemment lancé le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand.
La Loi climat rend les ZFE --officiellement appelées ZFEm pour "zones à faibles émission mobilité"-- obligatoires à partir du 31 décembre 2024 dans toutes les agglomérations métropolitaines de plus de 150.000 habitants. Il y en aura 43.
Seuls les véhicules porteurs d'une vignette Crit'Air 1, 2 ou verte seront alors autorisés à y rouler, des interdictions devant frapper auparavant les véhicules les plus polluants. 
Il y a en France au moins 40.000 décès prématurés liés à la pollution de l'air selon une étude de Santé publique France qui fait référence, et jusqu'à 100.000 selon une étude de Harvard. Cette pollution en grande partie due au transport routier --avec le diesel comme accusé numéro 1-- touche particulièrement les grandes agglomérations.
Reims, par exemple, exclut déjà les véhicules Crit'Air 5 (diesel d'avant 2001). "Les contrôles sont effectifs depuis le 1er janvier 2022", assure-t-on à l'agglomération.
Dans l'agglomération parisienne, toute la zone située à l'intérieur de l'autoroute A86 est déjà interdite aux Crit'Air 4 et 5 (diesel d'avant 2006) et aux véhicules sans vignette. 
L'interdiction des Crit'Air 3 (diesel d'avant 2011 et essence d'avant 2006) vient d'être repoussée d'au moins six mois, à janvier 2023 au plus tôt. En 2024 si la date ne change pas, plus aucun véhicule diesel ne pourra circuler dans la ZFE de la métropole du Grand Paris, puis en 2030 ce sera au tour des voitures essence. 
"Quand tout le monde aura compris ce que ça veut dire, on va recréer les conditions d'une crise des +gilets jaunes+", a grondé Xavier Bertrand. 
- "Embêter les gens" -
Car en réservant fin 2024 l'accès aux ZFE des principales agglomérations aux Crit'Air 1, 2 et vignettes vertes, on l'interdit à près de 40% des voitures et véhicules légers (en prenant en compte la composition actuelle du parc).
"Souvent passé sous silence et encore ignoré de la plupart des Français, l'impact de la mise en place des ZFE sera brutal pour une grande partie de la population", a résumé la Fédération de la distribution automobile (FEDA). 
"Leur extension trop rapide (...) constituera un facteur d'aggravation des fractures sociales et territoriales", a-t-elle ajouté. 
La Fédération française des motards en colère va jusqu'à fustiger un "+Pass Mobilité+ privant de liberté de circuler les citoyens les plus démunis qui n'ont pas les moyens d'acheter des véhicules neufs ou électriques", le comparant au pass vaccinal.
"Si on les déploie, ce n'est pas pour embêter les gens", a plaidé le député LREM Jean-Marc Zulesi, alors que l'Association des maires de France juge le calendrier "intenable".
"Quand on fait de la régulation environnementale, il faut que les gens en face aient les moyens de changer de véhicule", a expliqué le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
"La logique est de se dire (...) : +si ne circulent à un moment que des véhicules propres dans les ZFE, ils faut que les gens connaissent l'offre, que l'offre existe et qu'ils soient en capacité de l'approcher". D'où des aides "très importantes", pouvant aller "jusqu'à 17.000 à 18.000 euros à l'échelle de la métropole du Grand Paris, pour des véhicules qui commencent à 26.000 euros", a-t-il ajouté. 
Un prêt à taux zéro doit en outre être expérimenté pendant deux ans, à partir de 2023, pour aider les ménages les plus modestes qui vivent dans des ZFE à changer de véhicule, en complément des aides déjà prévues. 
Les ZFE inquiètent aussi les professionnels.
Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, a estimé mardi qu'il ne fallait pas "aller plus vite que la musique", agitant le spectre d'un "état d'exception" en cas de blocages pour cause de réglementation inadaptée.
"Nous pensons qu'il serait judicieux de ne pas interdire des véhicules pour lesquels il n'y a pas de substitution", a-t-elle indiqué, aucun poids lourd vraiment vert n'étant actuellement disponible. 
Le problème est le même pour les autocars de tourisme.
<https://information.tv5monde.com/info/zones-faibles-emissions-risque-de-segregation-sociale-445139>
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13- Prix du gaz : le gouvernement étend le bouclier tarifaire aux ménages résidant en logement social ou en copropriété, Le Monde avec AFP, 16/02/22, 17h07 

Seuls les particuliers bénéficiaient jusqu’alors du gel provisoire sur les prix du gaz instauré par le gouvernement. Les ménages vivant dans les 18 % de logements relevant du chauffage collectif en étaient exclus. 
La ministre déléguée au logement, Emmanuelle Wargon, avait reconnu un « trou dans la raquette ». Le gouvernement a annoncé, mercredi 16 février, un dispositif d’aide d’urgence pour les résidents de copropriété et locataires de HLM, jusque-là écartés du gel provisoire sur les prix du gaz instauré par l’exécutif.
Jusqu’alors, seuls les particuliers pouvaient en effet bénéficier des tarifs réglementés concernés par les mesures du gouvernement. Or plus de 18 % de logements du pays relèvent du chauffage collectif, dont une partie du parc HLM.
« Certains ménages ne sont actuellement pas protégés de la hausse des prix de marché du gaz, en particulier lorsqu’ils sont chauffés à l’aide de chaudières gaz de forte puissance et qu’ils disposent de contrats de fourniture collectifs indexés sur les prix de marché du gaz », ont admis les services du premier ministre dans un communiqué publié mercredi.
> Lire aussi Envolée des prix de l’électricité : le bouclier tarifaire du gouvernement mis à l’épreuve
« Aucune démarche » à effectuer pour les ménages
L’exécutif a donc décidé d’étendre le dispositif de compensation des fournisseurs de gaz afin que « les logements chauffés au gaz et non éligibles au tarif réglementé de vente » puissent « bénéficier d’une compensation visant à couvrir la hausse des prix de marché ». Les modalités de cette aide, qui sera équivalente au blocage des tarifs réglementés du gaz, selon le gouvernement, seront détaillées « dans les prochains jours », selon le communiqué du gouvernement. « Les ménages n’auront aucune démarche à effectuer pour bénéficier de cette compensation », assure Matignon, précisant que cette compensation sera « répercutée automatiquement sur leurs charges ».
Les tarifs réglementés, mis en place pour atténuer la hausse persistante des prix de l’énergie en Europe, consistent en un gel des prix du gaz à leur niveau d’octobre 2021 jusqu’à fin juin 2022, et une augmentation des prix de l’électricité limitée à 4 %.
La CLCV, association de défense des consommateurs, avait réclamé des mesures d’aide pour les ménages confrontés à une envolée des dépenses de chauffage collectif, estimant qu’ils étaient les « oubliés » des mesures gouvernementales face à la flambée généralisée des prix de l’énergie. Seules les personnes qui ont un contrat direct avec un fournisseur d’énergie bénéficient de ce dispositif. Les bailleurs sociaux en sont donc exclus. Environ 2,5 millions de locataires vivent dans des logements collectifs chauffés au gaz.
> Lire aussi L’envolée du prix du gaz prend de court le secteur du logement
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/16/prix-du-gaz-le-gouvernement-etend-le-bouclier-tarifaire-aux-menages-residant-en-logement-social-ou-en-copropriete_6113967_3234.html>
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14- L'interdiction du trafic de transit dans le centre de Paris reportée à 2024, AFP, 17/02/22, 18:00

L'interdiction de la circulation automobile de transit dans le centre de Paris, qui concerne 50% du trafic actuel, est reportée de 2022 à début 2024, a annoncé jeudi la mairie de Paris, qui souhaite "prendre le temps" d'une enquête publique.
Dans cette zone à trafic limité (ZTL), rebaptisée "zone apaisée", il est prévu de limiter le trafic, en réservant la circulation à certaines catégories de véhicules.
David Belliard, adjoint (EELV) à la transformation de l'espace public de la maire PS Anne Hidalgo a précisé qu'en 2024 l'interdiction ne concernerait pas les riverains, commerçants, personnes à mobilité réduite, employés ou personnes "se rendant au théâtre ou chez des amis", ni les véhicules de secours, bus, vélos, taxis et VTC ou véhicules en autopartage.
L'acceptation des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) au sein de cette "zone apaisée" sera conditionnée à un "engagement de la profession sur le verdissement de la flotte", a souligné M. Belliard.
Les motos et scooters seront acceptés selon le même principe : il faudra avoir "quelque chose à faire dans la zone" pour pouvoir y circuler, a dit l'adjoint écologiste.
La zone concernée est l'ensemble des quatre premiers arrondissements de Paris et les parties des Ve, VIe et VIIe arrondissements situées entre le boulevard Saint-Germain et la Seine. 
"N'importe qui dans le monde pourra venir dans le centre de Paris pour y venir faire ses courses", a ainsi illustré le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire. Mais la mairie ne veut "plus de trafic de transit, qui représente à peu près 50% du trafic de la zone, pour n'avoir plus que du trafic de destination", a souligné M. Belliard.
Préalablement à l'enquête publique lancée fin 2022 ou début 2023, la mairie va mener une étude d'impact qui sera complétée par la préfecture de police, a précisé le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire.
La mairie a voulu "détendre le calendrier au bénéfice de la robustesse juridique", a-t-il justifié pour expliquer le report d'un des projets-phares de la deuxième mandature d'Anne Hidalgo.
Cette "zone apaisée", qui devra être prête pour les Jeux olympiques, doit permettre de "lutter contre la pollution de l'air et les nuisances sonores liées au trafic automobile", de fluidifier le trafic de vélos, de piétons et des véhicules autorisés, et de renforcer "l'attractivité" du cœur de la capitale, a souligné M. Grégoire.
<https://information.tv5monde.com/info/l-interdiction-du-trafic-de-transit-dans-le-centre-de-paris-reportee-2024-445316>
Sur le même sujet :
> Hidalgo desserre l'étau pour sa "zone apaisée" du centre de Paris <https://information.tv5monde.com/info/hidalgo-desserre-l-etau-pour-sa-zone-apaisee-du-centre-de-paris-445352>, AFP, 17/02/22, 23:00
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15- Le chantier controversé de la ZAC Les Portes du Tarn provisoirement suspendu par la justice, Le Monde avec AFP, 18/02/22, 13h43 

Le tribunal administratif de Toulouse avait été saisi par des associations écologistes, qui ont identifié des dizaines d’espèces protégées sur le lieu du chantier et craignent que l’entrepôt prévu ne soit loué à un géant de l’e-commerce. 
Des militants écologistes opposés à un projet d’entrepôt géant à Saint-Sulpice-la-Pointe, près de Toulouse, ont obtenu gain de cause. La justice a suspendu de manière provisoire, jeudi 17 janvier, un arrêté préfectoral qui autorisait le chantier.
Saisi par une requête en référé suspension par les associations France Nature Environnement Midi-Pyrénées et Saint-Sulpice Active et Citoyenne, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné jeudi la suspension « jusqu’à ce qu’il ait été statué sur la requête au fond ». Cet arrêté autorisait le lancement des travaux sur la zone d’aménagement concerté (ZAC) des Portes du Tarn, « un parc d’activités à vocation industrielle », selon ses partisans.
> Lire aussi La ZAC Les Portes du Tarn de plus en plus contestée dans le Sud-Ouest
« C’est une grande victoire pour nous (…) et pour toutes celles et ceux qui luttent depuis des années contre (…) ce symbole écocide et climaticide qu’est le projet d’entrepôt géant Terra 2 », s’est félicité vendredi sur Twitter le collectif Stop Terra 2.
Pourvoi en cassation
Associations et militants écologistes, qui ont identifié des dizaines d’espèces protégées sur le lieu de la construction, craignent que cet entrepôt de 7 hectares ne soit loué à un géant de l’e-commerce comme Amazon. En février, des militants avaient brièvement bloqué le chantier et participé à diverses manifestations d’opposition au projet.
« Cette décision [de justice] nous conforte dans la légitimité de nos actions, et nous continuerons à interpeller les élus, bloquer d’autres chantiers s’il le faut, parce que nombre de projets ne servent ni l’intérêt des populations ni celui de notre environnement », ont souligné dans un communiqué plusieurs associations, dont Attac ou ANV COP 21. « Nous demandons à la préfecture de faire appliquer la loi en fermant le chantier », ont-ils ajouté.
> Lire aussi Amazon abandonne son projet d’entrepôt à Fournès, dans le Gard, après une mobilisation citoyenne
La SPLA (pour « société publique locale d’aménagement ») des Portes du Tarn, comprenant plusieurs collectivités locales actionnaires, a annoncé qu’elle allait se pourvoir en cassation.
Le 10 février, elle avait accusé les associations de colporter de « fausses allégations ». Elle assure qu’il « n’y aura jamais d’implantation d’un géant du commerce en ligne sur ce site, ni d’entreprises venant menacer les emplois locaux », selon le communiqué signé notamment par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ou les présidents des départements du Tarn et de Haute-Garonne.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/18/le-chantier-controverse-de-la-zac-les-portes-du-tarn-provisoirement-suspendu-par-la-justice_6114328_3244.html>
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16- Chronique. Dominique Méda : « En faisant son annonce sur le nucléaire, le président a choisi tout seul », Le Monde, 19/02/22, 05h00 
Par Dominique Méda, sociologue

La décision d’Emmanuel Macron de relancer le nucléaire a été prise en dépit de tout ce qu’enseignent les recherches sur les modalités de la décision publique et sur les scénarios prospectifs, regrette la sociologue dans sa chronique.
Chronique. La relance du programme nucléaire français, annoncée de façon très jupitérienne par le président de la République deux mois avant une élection majeure, ne constitue-t-elle pas une occasion gâchée de modifier radicalement la façon dont se prennent les décisions publiques ? Elle semble en tout cas aller à l’encontre de ce que nous ont appris des décennies de recherches consacrées à l’action publique (Le Tournant délibératif de la démocratie, sous la direction de Loïc Blondiaux et de Bernard Manin, Presses de Sciences Po, 2021).
Que nous enseignent celles-ci ? D’abord, qu’il est essentiel de consulter les personnes susceptibles d’être affectées par une décision publique, et même de les impliquer bien en amont de la conception de celle-ci, pour qu’elle soit bien ciblée, calibrée et appropriée. S’il existe dans le droit français une procédure d’enquête publique préalable obligatoire, elle est limitée aux cas où les communes réalisent des aménagements, des ouvrages ou des travaux susceptibles de porter atteinte à l’environnement. Le mouvement des « gilets jaunes » et la convention citoyenne pour le climat ont mis en évidence tout l’intérêt qu’il y aurait à réaliser de façon plus systématique des enquêtes sociales et à coconstruire ainsi les décisions avec les citoyens.
> Lire aussi Emmanuel Macron confirme le virage nucléaire de sa stratégie énergétique
Ces recherches nous apprennent également qu’il est difficile pour des décideurs publics soumis à la pression de la réélection de prendre des décisions essentielles pour le long terme mais possiblement impopulaires. Or, la décennie qui s’ouvre constitue un moment majeur en matière de choix publics : il nous faut ni plus ni moins décider si nous continuons de croire que le progrès technique nous permettra de ne rien changer à nos modes de vie ou si nous acceptons d’engager des transformations profondes de ceux-ci pour respecter les engagements pris dans l’accord de Paris. En faisant son annonce, le président a choisi tout seul et engagé l’ensemble de la société dans le chemin de la dépendance à toujours plus de consommation.
Consultations citoyennes
Cela est d’autant plus dommage qu’il existait un remarquable support pour engager et soutenir un débat public : quelques semaines avant cette annonce, l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, avait en effet publié le résultat d’un exercice de prospective approfondi intitulé « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat » qui proposait quatre scénarios contrastés permettant chacun d’atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050.
Pour la première fois en France, nous disposions d’une représentation des différents avenirs possibles prenant en considération non seulement les questions d’énergie mais aussi celles touchant l’emploi, l’agriculture, la qualité de l’air, la gestion des déchets, l’alimentation et plus généralement les modes de vie. Construits pendant deux ans par les équipes de l’Ademe en lien avec les membres du Conseil scientifique (auquel j’appartiens), des experts extérieurs et des consultations citoyennes, ces scénarios présentent quatre façons très différentes d’atteindre les objectifs poursuivis.
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Intitulé « Génération frugale », le premier suppose d’importantes transformations dans les façons de se déplacer, de se chauffer, de s’alimenter, d’acheter et d’utiliser des équipements. La transition est conduite principalement grâce à la frugalité, par la contrainte et par la sobriété. La contrainte vient en partie de mesures coercitives (obligations, interdictions, quotas…). Il est fait massivement appel à la sobriété, une notion qui revient actuellement dans le débat public mais dont se méfient les responsables politiques : ils craignent en effet que leurs électeurs refusent de se serrer la ceinture.
Mis en débat, un tel scénario permettrait pourtant de faire une très utile pédagogie. En effet, qui devrait modérer sa consommation ? Evidemment pas les plus modestes, mais ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre, les plus aisés, sur lesquels pèserait clairement l’essentiel des modifications de comportement. Autre avantage de ce scénario : il permet d’éviter le recours à des technologies de captage et stockage de carbone, « non éprouvées et incertaines à grande échelle », écrit l’Ademe. Or, c’est sur la mobilisation des technologies que se reposent centralement les troisième et quatrième scénarios proposés.
Voie durable
Dans le troisième, intitulé « Technologies vertes », c’est en effet le développement technologique qui permet de répondre aux défis environnementaux. Les manières d’habiter, de se déplacer ou de travailler changent peu par rapport à celles d’aujourd’hui, même si l’alimentation est un peu moins carnée et si la mobilité individuelle repose sur des véhicules électrifiés. C’est au quatrième scénario, « Pari réparateur », que revient la tâche de sauvegarder nos modes de vie actuels, grâce à un recours massif aux technologies. Dans celui-ci, les appareils et les applications sont très utilisés pour cuisiner, alerter, régler, sécuriser, s’alimenter ou se déplacer. Mais « ce foisonnement de biens consomme beaucoup d’énergie et de matières, avec des impacts potentiellement forts sur l’environnement. (…) Cet appui exclusif sur les technologies est un pari, dans la mesure où certaines d’entre elles ne sont pas matures. C’est le cas [de celle] du captage et du stockage du CO2 dans l’air ambiant, qui est à un stade expérimental en 2021 et pour laquelle aucune étude ne permet de savoir si elle sera déployable à des coûts et impacts acceptables et dans les temps impartis ».
> Lire aussi Outre le nucléaire, Emmanuel Macron mise sur le solaire et l’éolien offshore pour décarboner la France
L’intérêt du deuxième scénario apparaît dès lors très clairement : dans celui-ci, intitulé « Coopérations territoriales », la société mise sur une évolution progressive, mais à un rythme soutenu, du système économique sur une voie durable alliant sobriété et efficacité. La consommation de biens devient mesurée et responsable ; le partage se généralise. L’évolution des valeurs de la société permet des investissements massifs dans les solutions d’efficacité et d’énergies renouvelables.
Ce scénario raisonnable est-il susceptible d’être adopté par nos concitoyens ? Seule une large délibération publique, soigneusement préparée, pourrait en décider. On aimerait que les candidats à la magistrature suprême s’engagent à l’organiser dès leur élection.
§ Dominique Méda est professeure de sociologie, directrice de l’Irisso (université Paris-Dauphine-PSL)
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/19/dominique-meda-en-faisant-son-annonce-sur-le-nucleaire-le-president-a-choisi-tout-seul_6114357_3232.html>
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17- Tribune. « Sans les marchés, le prix de l’électricité n’aurait pas évolué significativement », Le Monde, 19/02/22, 12h00
Par Anne Debrégeas, ingénieure, porte-parole du syndicat SUD-Energie

En comparant l’évolution des coûts du système électrique à celle des prix de marché, l’ingénieure Anne Debrégeas démontre, dans une tribune au « Monde », que l’argent dégagé par le système électrique français profite à des fournisseurs qui ne produisent pas d’électricité, ne la stockent pas et ne la livrent pas.
Tribune. L’envolée des prix du marché de l’électricité est d’autant plus difficile à accepter que les coûts du système électrique sont restés globalement stables. Environ 85 % de ces coûts sont fixes, c’est-à-dire indépendants de la quantité d’électricité produite. Ce sont principalement des coûts de construction du réseau et des centrales de production, des frais financiers et des charges d’exploitation fixes.
Les 15 % restants correspondent essentiellement à des coûts de combustibles, uranium et gaz principalement. Ce dernier représentait 3 % des coûts du système en moyenne sur la période 2012-2019. Il est passé à 8 % en 2021 du fait de la flambée de son prix. Le prix du gaz impacte également la balance commerciale, mais celle-ci n’a pas été dégradée en 2021, au contraire et elle reste structurellement positive : la France exporte plus d’électricité qu’elle n’en importe.
> Lire aussi L’Etat de nouveau appelé au chevet d’EDF
Compte tenu de la structure des coûts du système électrique, la France dépense chaque année pour son électricité, en incluant les imports et exports, un montant d’environ 40 milliards d’euros en moyenne sur la décennie 2012-2021, peu variable et en légère progression (moins de 1 % par an). En 2021, ce montant a progressé de 5 % par rapport à cette moyenne décennale et de seulement 4 % par rapport à 2020, soit moins de 2 milliards d’euros. Pas de quoi provoquer une crise !
Un marché « aberrant »
Si l’Etat a dû intervenir en pompier pour éviter une hausse de 45 % hors taxes du tarif réglementé de vente pour les particuliers, s’il a dû demander à EDF de payer à ses concurrents, pour 20 TWh, la différence entre un prix de marché stratosphérique et le coût de production du nucléaire, ce n’est pas en raison d’une augmentation du coût de l’électricité. C’est en raison d’un marché qualifié à juste titre d’« aberrant » par le ministre de l’économie Bruno Le Maire.
Même en moyenne annuelle, les prix de marché ont fluctué vingt fois plus que les coûts de production sur la dernière décennie, avec un écart de 239 % entre le minimum et le maximum annuels (32 €/MWh en 2020, 108 €/MWh en 2021) contre un écart de seulement 16 % pour les coûts de production. Sans les marchés, le prix de l’électricité n’aurait pas évolué significativement.
> Lire aussi « Il est temps de revoir l’organisation du marché de l’électricité en France et en Europe »
Où passe l’argent ? A l’évidence, certains en ont tiré bénéfice, en particulier parmi les fournisseurs qui ont bénéficié de l’aide de l’Etat via EDF. Engie ou TotalEnergies, qui vient d’annoncer un bénéfice net de 14 milliards d’euros en 2021, avaient-ils besoin de ces aides ? Julien Tchernia, cofondateur du fournisseur Eqwater, expliquait quant à lui, dans l’émission « Complément d’Enquête » du 27 janvier, sur France 2, comment son entreprise spéculait avec l’aide de l’Etat historique que représente l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH).
Des problèmes depuis vingt ans
Quelle est l’utilité de ces fournisseurs pour les consommateurs ? Aucune. La plupart d’entre eux ne produisent pas d’électricité, ne la choisissent pas, ne la stockent pas, ne la livrent pas à leurs clients : ils se contentent de les démarcher de manière souvent agressive, d’acheter et de vendre en spéculant sur les marchés financiers de l’électricité et de facturer. Comme le résumait si bien M. Tchernia dans La Tribune le 2 juin 2021 : « Nous ne sommes pas plus énergéticiens qu’Amazon n’est libraire. Nous sommes avant tout des commerçants numériques. »Donc un Amazon qui ne livrerait pas ses clients.
La crise que traverse le secteur électrique actuellement est certes particulièrement aiguë, mais elle n’a rien de conjoncturel : elle succède à d’autres crises, moins médiatisées. Par exemple la hausse des prix de marché en 2006 qui a mis en grande difficulté les entreprises, obligeant l’Etat à réinstaurer un tarif réglementé transitoire pour les protéger ; ou l’effondrement de ces prix de marché à partir de 2016, qui ne permettaient plus aux producteurs européens de couvrir leurs coûts, les mettant en difficulté financière au risque de sous-investir dans l’entretien et le renouvellement du parc électrique.
> Lire aussi Energie : Bercy invoque le choc pétrolier de 1973 pour justifier sa gestion de crise
Les mesures d’urgence mises en place par le gouvernement sont bien sûr nécessaires pour circonscrire l’incendie et protéger les consommateurs (particuliers comme entreprises), mais elles ne règlent en rien le problème durablement. Elles ne font que s’ajouter aux autres mesures de contournement du marché empilées à chaque nouvelle crise depuis vingt ans.
Prendre la mesure de l’enjeu
A l’évidence, ces mesures n’ont jamais apporté de solution pérenne, et pour cause : l’électricité ne se stocke pas, et la demande ne peut s’adapter que très faiblement à l’offre ; les coûts ne dépendent que marginalement de la quantité d’électricité produite ; les investissements se font sur des échéances de plusieurs décennies incompatibles avec la volatilité de la rémunération apportée par les marchés ; la planification et la coordination essentielles à l’équilibre complexe du système nécessitent de la visibilité ; les objectifs recherchés pour l’électricité dépassent la seule efficacité économique mais intègrent impacts écologiques, équité de traitement entre usagers, géopolitique, etc.
> Lire aussi La relance du nucléaire, un défi à haut risque pour la filière industrielle
Autant de caractéristiques qui rendent le marché de l’électricité inopérant par nature. Par ailleurs, contrairement à ce qui est souvent avancé, les interconnexions n’ont pas attendu les marchés pour exister, et l’optimisation des échanges transfrontaliers n’impose pas la concurrence. Le défi climatique auquel nous devons faire face nous impose d’agir vite et efficacement.
Il est temps de prendre la mesure de cet enjeu et d’offrir la stabilité nécessaire tant aux consommateurs qu’aux producteurs qui devront investir des sommes colossales dans le système électrique, estimées par RTE à 20 à 25 milliards d’euros par an. Cela passe par une sortie du marché et de la concurrence, sans renoncer pour autant à la coopération européenne et même en la renforçant, sur d’autres bases.
§ Anne Debrégeas, Ingénieure-chercheuse en économie des systèmes électriques (EDF), porte-parole du syndicat SUD-Energie
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/19/sans-les-marches-le-prix-de-l-electricite-n-aurait-pas-evolue-significativement_6114409_3232.html>
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18- Synthèse. A quoi ressemblerait une France sans pétrole, sans charbon, ni gaz, Le Monde, 19/02/22, 12h28 
Perrine Mouterde et Nabil Wakim

Un livre publié par le groupe de réflexion The Shift Project détaille des leviers d’action pour faire baisser de 5 % par an les émissions de gaz à effet de serre. 
A quoi pourrait ressembler une France fonctionnant sans énergies fossiles ? En 2020, le pays a inscrit dans la loi l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Et la quasi-totalité des candidats à la présidentielle défendent l’idée de réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre pour limiter les effets du dérèglement climatique. Mais concrètement, peu d’acteurs se sont prêtés à l’exercice de dessiner une France du futur, qui se soit libérée du charbon, du gaz et du pétrole. C’est le travail ambitieux et original fourni par le groupe de réflexion The Shift Project, présidé par le consultant Jean-Marc Jancovici, avec lePlan de transformation de l’économie française (PTEF, Odile Jacob).
> Lire aussi Jean-Marc Jancovici : « Beaucoup de gens sous-estiment l’ampleur des efforts à faire pour décarboner »
« Gouvernance de la transition »
Cet ouvrage, fruit de la collaboration de dizaines de chercheurs et de bénévoles, résume les travaux entamés il y a près de deux ans pour analyser, secteur par secteur, les conséquences d’une trajectoire qui serait conforme aux objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Avec en tête, une ligne directrice : faire baisser de 5 % par an les émissions de gaz à effet de serre. Le résultat est très riche : le PTEF propose une méthode de travail pour décarboner aussi bien les secteurs du transport de courte et de longue durée, du bâtiment, de l’automobile ou de l’industrie, que ceux de la culture, de l’administration publique ou de la santé.
> Lire aussi La tortueuse feuille de route de la France pour atteindre la neutralité carbone en 2050
Le premier enseignement est la nécessité de s’attaquer à ces sujets de manière transversale et structurée, avec une forte capacité d’anticipation. Quels que soient les choix politiques effectués, le PTEF insiste sur le besoin de planification et appelle à « mettre en place une gouvernance de la transition ». Ensuite, la démarche s’appuie sur trois grands axes : réduire drastiquement la consommation d’énergie, limiter la consommation de matériaux et, enfin, limiter l’exploitation du bois et des ressources forestières.
Ce postulat posé, la logique du PTEF repose sur un basculement vers l’électricité de nombreux usages, notamment le transport, le chauffage ou une partie de l’industrie. Pour ce faire, il faut consommer un peu plus d’électricité qu’aujourd’hui, en étant plus sobre dans de nombreux autres domaines. « Puisque la ligne de crête est étroite, il faut mettre toutes les chances de notre côté en menant les efforts de front : sobriété, efficacité, nucléaire et renouvelables », écrit le Shift. Un enjeu crucial mais complexe, compte tenu des difficultés d’un développement rapide du nucléaire ou du solaire et de l’éolien et des réticences vis-à-vis à de la notion de sobriété.
Changements structurels cruciaux
Pour chaque secteur, le Shift propose ensuite diverses solutions, qui reposent sur la poursuite des progrès techniques, mais sans rupture ou innovation majeure. Pour réduire de 80 % les émissions de l’industrie en trente ans, il s’agit d’augmenter massivement le recyclage des plastiques, de travailler à une bien meilleure efficacité énergétique, mais aussi de limiter fortement la construction de logements neufs. Dans l’agriculture, de relocaliser la production tout en diminuant d’un tiers la production de lait et d’œufs et par trois celle de viande, et de s’orienter vers des pratiques agroécologiques.
> Lire le décryptage :  Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?
Dans le transport, il faudra donner une très forte impulsion au train ou au vélo et réduire massivement les transports en véhicule individuel, même électrique, en agissant sur l’urbanisme, sur l’offre et sur la fiscalité. Le rapport prévoit aussi une baisse du trafic aérien de 35 % – bien loin des prévisions actuelles de l’industrie – qui serait limité aux très grandes distances, et un développement du fret ferroviaire.
De tels changements structurels auront forcément un impact majeur sur l’emploi : le PTEF estime que cette transition pourrait détruire 800 000 emplois, mais en créer 1,1 million de nouveaux. Le rapport se penche notamment sur l’automobile et propose d’orienter une partie des employés du secteur vers le reste de la mobilité, notamment le train et le vélo. Tout en admettant que l’enjeu en termes de formation professionnelle est majeur.
> Lire aussi la tribune : « Il faut transformer l’infrastructure de l’économie, pour rendre possible une sobriété systémique »
Salutaire dans sa démarche, le PTEF souffre quelque peu de son postulat de départ : il ne raconte la transition qu’au travers de grandes masses physiques et ne parle jamais d’argent. Combien cette transition va-t-elle coûter, et qui va en supporter la charge ? Autre aspect qui pourra donner lieu à de prochains travaux : comment rendre une telle démarche acceptable et démocratique ? Dans sa conclusion, Jean-Marc Jancovici assure que le Shift a tenté de dessiner « un plan non seulement acceptable, mais aussi désirable ». C’est probablement la mission la plus difficile.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/19/a-quoi-ressemblerait-une-france-fonctionnant-sans-petrole-sans-charbon-ni-gaz_6114393_3244.html>
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19- Tribune. SNCF, Eurostar, Thalys… 24 acteurs du rail s’engagent « pour un nouveau pacte ferroviaire européen », Le JDD, 19/02/22, 19h45 
Redaction JDD

Climat, mobilité internationale, inclusion… Dans une tribune, 24 acteurs du secteur ferroviaire comme Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, ou Jacques Damas, PDG d’Eurostar, s’engagent pour développer le train en Europe et demandent un investissement massif.
Dans cette tribune, 24 acteurs du ferroviaire de toute l’Europe, opérateurs ou gestionnaires d’infrastructure, s’engagent ensemble pour améliorer l’attractivité du rail partout sur le continent afin de conjuguer écologie et économie. Et réclament un investissement européen massif dans ce secteur :« L’urgence écologique est là. Elle impose aujourd’hui de jouer collectif pour sauver notre planète. Le constat est simple : le train est le mode de transport motorisé le plus éco-responsable. Dès lors, comment accepter que la part du ferroviaire dans le transport de passagers et de marchandises reste si faible ? Alors que ce dernier est le second poste d’émission de gaz à effet de serre (GES) en Europe, nous ne pouvons pas nous résoudre à cette situation qui met en danger l’avenir des nouvelles générations.
Parce que nous partageons la conviction que le ferroviaire a un rôle clé à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique, nous nous engageons concrètement pour le développement du train en Europe.
Nous allons réduire de 30 % les émissions des GES au train d’ici 2030 par rapport à 2015
Pour une mobilité durable et efficace en porte-à-porte des voyageurs comme des marchandises, le ferroviaire européen est une alternative crédible aux modes de transport plus polluants. Pour que le train soit plus attractif, nous nous engageons à améliorer l’expérience client : de la réservation à l’information voyageur en temps réel grâce au numérique, ainsi que pour l’offre ferroviaire internationale, y compris de nuit.
Pour la protection de la planète et contre le dérèglement climatique, nous nous engageons à rendre le train encore plus vert. Nous allons réduire de 30 % les émissions des GES au train d’ici 2030 par rapport à 2015, augmenter de 25 % notre efficacité énergétique et atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050. Nous allons augmenter fortement le taux de recyclage de notre matériel d’ici 2030.
L’urgence écologique n’attend pas. Pour être à la hauteur de l’enjeu, nous augmenterons significativement nos budgets de recherche et développement d’ici 2030. Nous développerons des synergies avec d’autres secteurs. Pour relever le défi de la performance et de l’interopérabilité de nos matériels, nous développerons l’attelage automatique, la gestion numérique de capacité, le partage de données et le train autonome.
L’urgence écologique est aussi humaine. Notre secteur, si essentiel à la préservation de notre planète, ne peut se priver des compétences de la moitié de l’humanité. C’est pourquoi nous, opérateurs et gestionnaires d’infrastructure ferroviaires européens, nous engageons à rendre notre secteur plus inclusif en diversifiant notre recrutement. Nous féminiserons davantage tous les métiers du rail en approfondissant l’accord « Women in rail ».
Parce que le ferroviaire européen est au service de l’avenir et donc des jeunes, nous encouragerons l’apprentissage, la mobilité internationale et la formation numérique de nos employés pour garantir l’employabilité de tous sur le long terme.
Si le train a besoin de l’Europe, l’Europe a également besoin du train
Ce pacte est ambitieux : nous ne réussirons qu’ensemble. C’est pourquoi ce pacte lie le destin de plusieurs dizaines d’entreprises historiquement différentes, parfois concurrentes, mais rassemblées pour atteindre un objectif commun : augmenter la part du ferroviaire dans le transport et contribuer ainsi à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Ce pacte ferroviaire est une première victoire pour le rail européen.
Pour transformer cette victoire du rail européen en une victoire européenne, nous avons besoin des États membres et de l’Union européenne. Nous les appelons à soutenir ce pacte en s’engageant à fixer des objectifs de report modal clairs au niveau national. La lutte pour la protection de la planète n’est pas un coût, elle est un investissement. C’est pourquoi de nouvelles ressources sont nécessaires pour mieux financer le système ferroviaire et le transport public. Pour investir massivement dans la modernisation des réseaux ferrés, pour augmenter leur capacité et leur interopérabilité, pour moderniser le matériel roulant, nous avons besoin de moyens.
Enfin, nous appelons les États membres et l’Union européenne à promouvoir des règles de concurrence équitable entre modes de transport, incluant les externalités positives et négatives pour la collectivité de chacun. Car, ne nous y trompons pas, si le train a besoin de l’Europe, l’Europe a également besoin du train pour consolider son leadership industriel, satisfaire son ambition écologique, et, continuer de se construire en renforçant toujours le lien entre ses peuples. Ensemble, nous sommes prêts à prendre toute notre part du nouveau pacte ferroviaire européen. »
Liste des signataires : Dyan Crowther – PDG - HS1 – Royaume-Uni, Jacques Damas – PDG – Eurostar - Royaume-Uni, Vincent Ducrot – PDG - SBB CFF - Suisse, Sophie Dutordoir – PDG – SNCB - Belgique, Jean-Pierre Farandou – PDG – SNCF - France, Luigi Ferraris – PDG – FS - Italie, Mihai Frasinoi – directeur général - CFR Marfa - Roumanie, Roman Gono - PDG - ZSSK Cargo - Slovaquie, Bertrand Gosselin – PDG – Thalys - Belgique, Bernard Gustin – president exécutif – LINEAS - Belgique, Robert Homolya – PDG – MAV - Hongrie, Flemming Jensen – PDG – DSB - Danemark, Hervé Le Caignec – président – Lisea - France, Yann Leriche – PDG – Getlink - France, Richard Lutz – PDG – DB - Allemagne, Andreas Matthä – PDG – ÖBB - Autriche, Dušan Mes - directeur général - SŽ (Slovenske železnice) - Slovénie, Pedro Moreira - vice-président – CP - Portugal, Marjan Rintel – PDG – NS – Pays-Bas, Daniel Schafer - PDG - BLS - Suisse, José Serrano Gordo - PDG adjoint- Infraestruturas de Portugal - Portugal, Lauri Sipponen - Président et PDG - VR Group - Finlande, Ted Söderholm – PDG - Green Cargo - Suède, Marc Wengler - PDG - CFL - Luxembourg.
<https://www.lejdd.fr/Economie/sncf-eurostar-thalys-24-acteurs-du-rail-sengagent-pour-un-nouveau-pacte-ferroviaire-europeen-4094734>
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En images
20- Chili : le pari des centrales solaires géantes, TF1, journal de 20h, 17/02/22

Aux heures les plus chaudes de la journée, nous apercevons ce qui semble être un mirage, sur une planète inhospitalière, dans un décor de science-fiction. À l'entrée, les gardiens ne redoutent qu'une chose, le soleil. Sur l'échelle des radiations aux UV, nous étions à 11 le jour de notre visite. Pour pénétrer sur le site, crème, lunettes de soleil, et casque ou casquette sont obligatoires. La première centrale solaire d'Amérique du Sud est une usine dernière génération qui produit de l'électricité grâce au soleil. Elle n'utilise pas de panneaux photovoltaïques, mais de gigantesques miroirs. "Ce que vous voyez s'appelle un héliostat, 140 m². Les miroirs agissent comme des tournesols qui suivent le soleil et réfléchissent ses rayons jusqu'au récepteur situé en haut de la tour, la partie noire que vous voyez", indique le directeur du site. Une tour de 250 m dont le récepteur capte la chaleur créée par les puissants reflets lumineux des 10 600 miroirs tournesols. La chaleur accumulée dans l'édifice permet de chauffer deux vastes cuves remplies de sels minéraux. À l'intérieur, la température monte à plus de 500°C. Et c'est avec la vapeur de cette chaleur que l'usine produit de l'électricité, en quantité suffisante pour alimenter une ville de 300 000 habitants. L'investissement de départ est considérable, un milliard d'euros, mais rentable. Les sels minéraux contenus dans les cuves "peuvent stocker la chaleur pendant 17h d'affiler". "Ce qui fait que quand le soleil se couche, on continue d'utiliser cette chaleur. Ça nous permet de produire de l'électricité 24h/24", précise notre interlocuteur.
> Reportage d’Y. Hentgen à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/chili-le-pari-des-centrales-solaires-geantes-07027822.html>
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