[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 (jeudi 13 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 13 Jan 07:58:49 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Malaisie : des milliers d'habitants fuient les inondations qui s'aggravent <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/malaisie-des-milliers-d-habitants-fuient-les-inondations-qui-s-aggravent_160366>, AFP, 02/01/22, 16:00
2- Entretien. Climat : "en plus de leur efficacité, les petits gestes créent également un véritable élan d’action" <https://www.linfodurable.fr/environnement/en-plus-de-leur-efficacite-les-petits-gestes-creent-un-veritable-elan-daction-30148>, L’Info Durable, 02/01/22
3- Chronique. Réchauffement climatique : « L’avenir dépendra étroitement des décisions qui devront être prises dès cette année » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/03/rechauffement-climatique-l-avenir-dependra-etroitement-des-decisions-qui-devront-etre-prises-des-cette-annee_6108022_3234.html>, Le Monde, 03/01/22, 12h03 
4- Une tempête de neige s'abat sur la capitale américaine et sa région <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/une-tempete-de-neige-s-abat-sur-la-capitale-americaine-et-sa-region_160391>, AFP, 03/01/22, 21:00
5- Entretien. « Le film “Don’t Look Up” est une métaphore puissante de la crise climatique en cours » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/04/le-film-don-t-look-up-est-une-metaphore-puissante-de-la-crise-climatique-en-cours_6108090_3244.html>, Le Monde, 04/1/21, 02h27 
6- Indonésie : des milliers d'habitants évacués après des inondations imputées à la déforestation <https://www.20minutes.fr/monde/3210511-20220104-indonesie-milliers-habitants-evacues-apres-inondations-imputees-deforestation>, AFP, 04/01/22, 13:00
7- La Russie utilise son veto au Conseil de sécurité de l'Onu pour bloquer l'établissement d'un lien entre climat et sécurité <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-russie-utilise-son-veto-au-conseil-de-securite-de-l-onu-pour-bloquer-l-etablissement-d-un-lien-entre-climat-et-securite-150416.html>, Novethic, 04/01/22
8- Carte blanche. De l’importance de la notion d’échelles dans le climat <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/01/05/de-l-importance-de-la-notion-d-echelles-dans-le-climat_6108239_1650684.html>, Le Monde, 05/01/22, 06h00   
9- Changement climatique : le début d’année 2022 est déjà apocalyptique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/changement-climatique-le-debut-d-annee-2022-est-deja-apocalyptique-150455.html>, Novethic, 05/01/22
10- Chutes de neige inhabituelles sur Tokyo, des vols intérieurs annulés <https://information.tv5monde.com/info/chutes-de-neige-inhabituelles-sur-tokyo-des-vols-interieurs-annules-439238>, AFP, 06/01/22, 12:00
11- Université du Minnesota – Ouverture d’un nouveau consortium de recherche dédié aux sciences climatiques <https://france-science.com/universite-du-minnesota-ouverture-dun-nouveau-consortium-de-recherche-dedie-aux-sciences-climatiques/>, MST, 06/01/22, 10:18
12- Plus de 90% des pays menacés d'années très chaudes à répétition, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/plus-de-90-des-pays-menaces-d-annees-tres-chaudes-repetition-selon-une-etude-439310>, AFP, 06/01/22, 19:00
13- « Don’t Look Up » : la satire peut-elle conduire à un sursaut ? <https://theconversation.com/dont-look-up-la-satire-peut-elle-conduire-a-un-sursaut-174475>, The Conversation, 06/01/21, 21:27
14- Le réchauffement climatique pourrait entraîner le déclin des gros poissons dans les océans <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/06/le-rechauffement-climatique-pourrait-entrainer-le-declin-des-gros-poissons-dans-les-oceans_6108468_3244.html>, Le Monde, maj le 07/01/22 à 08h04
15- Chronique.  C’est vraiment trop réaliste » : ceux qui ont adoré « Don’t Look Up » <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/07/c-est-vraiment-trop-realiste-ceux-qui-ont-adore-don-t-look-up_6108534_4500055.html>, Le Monde, 07/01/22, 14h23
16- Arctique : en raison du réchauffement climatique, la pluie pourrait remplacer la neige plus rapidement que prévu <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/arctique-en-raison-du-rechauffement-climatique-la-pluie-pourrait-tres-vite-remplacer-la-neige-150377.html>, Novethic, 07/01/22
17- Chronique. « “Don’t Look up” donne à voir notre incapacité à prendre au sérieux les catastrophes lentes et invisibles » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/09/don-t-look-up-donne-a-voir-notre-incapacite-a-prendre-au-serieux-les-catastrophes-lentes-et-invisibles_6108732_3232.html>, Le Monde, 09/01/22, 01h56 
En audio
18- Les 5 ans de la dernière chance ? <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/les-5-ans-de-la-derniere-chance>, France Culture, De cause à effets, 04/01/22, de 21h à 22h
En images
19- Les 1% les plus riches émettent 70 fois plus de CO2 que les 50 % les plus pauvres : l’infographie qui révèle les inégalités climatiques <https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/les-1-les-plus-riches-emettent-plus-de-co2-que-les-50-les-plus-pauvres-l-infographie-qui-revele-les-inegalites-climatiques-150432.html>, Novethic, 06/01/22
20- Climat : le Vatnajökull, ce glacier islandais presque aussi grand que la Corse qui "veut peut-être nous dire quelque chose..." <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-climat-le-vatnajokull-ce-glacier-islandais-presque-aussi-grand-que-la-corse-qui-veut-peut-etre-nous-dire-quelque-chose_4909299.html>, France 2, 13h15 le samedi, 08/01/22

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme
POTENTIALITÉ DU JOUR : Le cabinet Carbone 4 a démontré que si l’on menait réellement très loin toutes les actions individuelles dans l’alimentation, les transports ou le logement, il était possible de réduire son empreinte carbone de 45%, ce qui est considérable à l'échelle individuelle. (cf. item 2)
FILM DU JOUR : Métaphore du déni face au changement climatique, le film satirique "Don't Look Up : Déni cosmique" fait un carton. (cf. item 5, 13, 15 & 17)
ÉTUDES DU JOUR : — Quasiment tous les pays du monde pourraient subir une année sur deux particulièrement chaude à partir de 2030, selon une étude qui souligne la responsabilité majeure des émissions de gaz à effet de serre des principaux pollueurs mondiaux. (cf. item 12 & suite)
— Dans les eaux du Pérou, l’anchois pourrait laisser place, d’ici à la fin du siècle, à des espèces beaucoup plus petites, selon une étude internationale. (cf. item 14 & suite)
— En Arctique, la neige pourrait laisser place à la pluie d’ici la fin du siècle. Conséquence directe du réchauffement climatique, ce phénomène perturberait grandement l’écosystème naturel local mais aussi mondial. (cf. item 16 & suite)
CONVICTION DU JOUR : Le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, dus en majorité aux énergies fossiles, ne permettent plus de continuer sur ce rythme de consommation. (cf. item 3) 
IMPACTS DU JOUR : — Suite à une tempête hivernale ayant recouvert la région du nord-est des Etats-Unis de neige et provoqué de nombreuses chutes d'arbres, de nombreux automobilistes sont restés bloqués plus de 24 heures dans leur véhicule sur une autoroute. (cf. item 4 & suite)
— Des pluies torrentielles se sont déversées sur le nord de l’île indonésienne faisant déborder des cours d’eaux et portant le niveau de l’eau jusqu’à trois mètres dans des zones résidentielles. (cf. item 6 )
— Des températures extrêmement douces pour un hiver, suivies d'épisodes neigeux brusques et intenses, des précipitations ininterrompues, des milliers de déplacés, l'année 2022 démarre de façon apocalyptique. (cf. item 9)
— Les rues et sanctuaires de Tokyo ont été recouverts de neige, un événement rarissime ces dernières années qui a entraîné l'annulation de plus de 100 vols intérieurs. (cf. item 10)
VETO DU JOUR : La Russie a dégainé son veto au Conseil de sécurité de l'Onu pour bloquer une résolution établissant un lien entre changement climatique et sécurité internationale. Ce texte était important puisqu'il permettait de doter l'instance d'un mandat pour travailler sur le sujet et analyser les risques futurs. (cf. item 7)
ANALYSE DU JOUR : Retour sur l’émergence historique de la climatologie comme science globale. (cf. item 8)
PROMOTION DU JOUR : L'Université du Minnesota a été choisie pour accueillir le neuvième Centre pour la Science de l'Adaptation Climatique. (cf. item 11)
PROJECTION DU JOUR : Comment, au-delà des citoyens, le courage politique pourrait inverser la courbe du réchauffement climatique. (cf. item 18)
SPECTRE DU JOUR : Les 1 % les plus fortunés de la planète sont à l’origine de 17 % des émissions mondiales de CO2. Tandis qu’à l'opposé du spectre, les 50 % les plus pauvres de la population mondiale n’ont entraîné que 12 % des émissions mondiales. (cf. item 19)
ILLUSTRATION DU JOUR : La plus grande calotte glaciaire d’Islande et deuxième glacier le plus volumineux d’Europe d’une épaisseur maximale de 1 000 mètres, perd de sa masse et recule de plus de 100 mètres par an en moyenne depuis les années 1990. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Malaisie : des milliers d'habitants fuient les inondations qui s'aggravent, AFP, 02/01/22, 16:00

Des milliers de personnes ont dû fuir face à l'aggravation des inondations provoquées par des pluies diluviennes dans sept Etats de Malaisie, ont indiqué les autorités dimanche, alors que plus de 125.000 personnes ont déjà dû être déplacées au total depuis la mi-décembre.
L'Agence nationale de gestion des situations d'urgence a indiqué que le mauvais temps allait perdurer jusqu'à mardi. 
Une cinquantaine de personnes ont perdu la vie jusqu'à présent dans ces intempéries, et deux personnes sont portées disparues, selon un message de la police sur Facebook samedi.
La Malaisie subit chaque année des inondations pendant la saison des pluies, qui entrainent régulièrement des évacuations massives.
Mais les autorités ont été prises en défaut par les pluies ininterrompues qui ont commencé le 17 décembre, entraînant des crues et inondant les villes.
Selangor, l'État le plus riche et le plus densément peuplé du pays, qui entoure la capitale Kuala Lumpur, est l'une des régions les plus touchées. 
Environ 117.000 des personnes évacuées depuis la mi-décembre ont pu retourner chez elles, mais près de 10.000 personnes ont dû trouver refuge dans des centres de secours, selon les données officielles.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/malaisie-des-milliers-d-habitants-fuient-les-inondations-qui-s-aggravent_160366>
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2- Entretien. Climat : "en plus de leur efficacité, les petits gestes créent également un véritable élan d’action", L’Info Durable, 02/01/22
Propos recueillis par Valère Corréard

En ce début d’année 2022, l’heure est aux bonnes résolutions pour lutter contre la crise climatique et réduire son empreinte carbone. Mais les actes citoyens peuvent-ils vraiment avoir un impact sur l’avenir de la planète ? ID a rencontré Audrey Garric, journaliste au service planète du "Monde", pour le vérifier.
Privilégier les transports "propres", choisir des aliments à faible empreinte carbone...Face au changement climatique, les citoyens sont de plus en plus nombreux à vouloir essayer d’agir à leur niveau pour essayer de faire la différence. Mais par où commencer ? Pouvons-nous réellement faire une différence à nous tout seul ? Audrey Garric, journaliste chargée des questions sur le climat au journal Le Monde, explique à ID ce que représentent les "petits gestes" pour l’environnement.
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/environnement/en-plus-de-leur-efficacite-les-petits-gestes-creent-un-veritable-elan-daction-30148 <https://www.linfodurable.fr/environnement/en-plus-de-leur-efficacite-les-petits-gestes-creent-un-veritable-elan-daction-30148>>
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3- Chronique. Réchauffement climatique : « L’avenir dépendra étroitement des décisions qui devront être prises dès cette année », Le Monde, 03/01/22, 12h03 
Philippe Escande

Malgré les progrès apportés par la croissance des deux derniers siècles, permise par une énergie abondante et bon marché, le changement climatique et la dégradation de la biodiversté ne permettent plus de continuer sur ce rythme, estime Philippe Escande, éditorialiste au « Monde ».
A l’instar de Philippulus, le prophète fou qui poursuit Tintin en lui promettant l’apocalypse dans L’Etoile mystérieuse (Casterman, 1942), les annonciateurs de fin du monde sortent au grand jour et ont même fait un tabac à Noël. Témoin le succès de la bande dessinée signée de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici et du dessinateur Christophe Blain, Le Monde sans fin (Dargaud, 196 pages, 27 euros). Avec rigueur et humour, l’urgence climatique y est détaillée, ses origines et les moyens d’y répondre, résumant les thèses que défend l’auteur depuis vingt ans et qui ont fait de lui une star des réseaux sociaux. On aurait pu aussi glisser sous le sapin un enregistrement de la leçon inaugurale de l’économiste Christian Gollier, nouveau professeur invité au Collège de France, intitulée « Entre fin du mois et fin du monde : économie de nos responsabilités envers l’humanité ».
> Lire aussi Jean-Marc Jancovici : « Je pousse facilement les étudiants en dehors de leur zone de confort »
Même si Jean-Marc Jancovici aime caricaturer les économistes, leurs démonstrations se rejoignent et nous dessinent un avenir qui dépendra étroitement des décisions qui devront être prises dès cette année. Et qui seront douloureuses. Les candidats à la présidentielle 2022 seraient inspirés d’entendre le message. Que nous disent-ils ? Tout d’abord, que la formidable croissance des deux derniers siècles, porteuse de confort, de progrès technique et de protection sociale, trouve son origine dans une énergie abondante et très bon marché. Selon les calculs de Jancovici, elle a fourni à chaque Français l’équivalent de 600 esclaves à sa disposition pour le transporter, le loger, le chauffer, le distraire et le soigner. Christian Gollier rappelle que l’éclairage à l’huile de baleine des années 1800 coûtait 1 000 fois plus cher que celui des lampes électriques actuelles. Le charbon au XIXe siècle, puis le pétrole au XXe siècle ont construit la société actuelle.
Le signal prix pour faire évoluer les comportements
Mais si aucun des deux ne nie ces formidables avancées, en matière de richesse, de progrès social et de santé, force est de reconnaître que le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, dus en majorité à ces énergies fossiles, ne permettent plus de continuer sur ce rythme. De cela, la plupart des gens en sont désormais convaincus. Mais ils n’ont pas intégré les sacrifices que cela implique : réduire l’utilisation de la voiture, la consommation de viande, les voyages, les achats, sa liberté individuelle.
> Lire aussi Présidentielle 2022 : « L’action climatique doit être la colonne vertébrale du programme des candidats à l’Elysée »
En bon économiste libéral, Christian Gollier estime que la meilleure solution pour faire évoluer les comportements est le signal prix. Il a même chiffré la facture, avec une taxation du contenu carbone des produits de l’ordre de 150 euros la tonne, soit cinq fois plus que le tarif demandé aux industriels gros consommateurs en Europe début 2021. La crise actuelle de l’énergie, due à l’envolée des prix du gaz, nous en rapproche… au prix d’un réveil de l’inflation, d’un accroissement des inégalités et de risques géopolitiques. Gérer ce basculement inévitable vers un monde plus cher, car plus économe, mais aussi plus instable, devrait figurer en tête des préoccupations des politiques en ce début 2022. Un plan à dix ans. En auront-ils le courage ?
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/03/rechauffement-climatique-l-avenir-dependra-etroitement-des-decisions-qui-devront-etre-prises-des-cette-annee_6108022_3234.html>
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4- Une tempête de neige s'abat sur la capitale américaine, AFP, 03/01/22, 21:00

Après une période des fêtes marquée par des températures particulièrement douces, une tempête de neige balayait lundi Washington et sa région, entraînant la fermeture des services fédéraux et des écoles, l'arrêt des bus, et accentuant les perturbations du trafic aérien.
Dôme du Capitole enneigé, Maison Blanche sous un manteau blanc de flocons, ski dans les rues : au moins 18 cm de neige sont tombés sur la capitale américaine et cela pourrait aller jusqu'à 25 cm, ont averti les services météorologiques, plaçant la ville ainsi que l'Etat voisin de Virginie sous une alerte tempête hivernale jusqu'à 16H00 (21H00 GMT). 
"Préparez-vous à des routes enneigées et glissantes, rendant la circulation difficile", ont-ils ajouté dans un bulletin. 
La tempête hivernale qui balaie une bonne partie de la côte Est américaine, avec des vents violents accompagnés de fortes chutes de neige, pourrait causer de potentiels "orages de neige" et "inondations", ont précisé les services météorologiques du pays.
- Coupures de courant -
Au moins 440.000 foyers étaient privés de courant en Virginie et 76.000 dans le Maryland voisin, des arbres tombant sur des lignes haute tension sous le poids de la neige. 
Le gouvernement a annoncé lundi matin la fermeture des services fédéraux dans la ville de Washington, entraînant l'annulation de la conférence de presse quotidienne de la Maison Blanche, tandis que le seul vote de la journée prévu au Sénat a été annulé et reporté à mardi.
Face aux éléments, la ville a par ailleurs ordonné l'arrêt de la circulation des bus, ainsi que la fermeture des centres de dépistage du Covid-19 et la suspension de la distribution des tests rapides.
De nombreuses écoles étaient par ailleurs fermées lundi à travers la région de Washington, du Maryland et de la Virginie. 
"S'il n'est pas absolument nécessaire que vous sortiez, restez chez vous et ne prenez pas la route", a enjoint la maire de Washington, Muriel Bowser, lors d'une conférence de presse, au moment où de nombreux véhicules se retrouvaient coincés sur les routes à cause de la neige. 
Le président Joe Biden a lui-même dû faire face à la tempête lors de son retour dans la capitale après quelques jours de vacances dans le Delaware (est). 
Son avion Air Force One est resté bloqué trente minutes sur le tarmac le temps que le personnel puisse déblayer la neige sur la piste, puis le convoi présidentiel a été fortement ralenti sur son trajet pour rejoindre la Maison Blanche. 
- Trafic aérien chaotique -
La tempête de neige a par ailleurs accentué le chaos qui régnait déjà dans le trafic aérien aux Etats-Unis depuis des semaines à cause de la flambée de contaminations dues au variant Omicron du Covid-19. 
L'aéroport national Ronald-Reagan, l'aéroport Washington-Dulles et celui de Baltimore affichaient de nombreuses annulations de vols, selon le site Flightaware.
Vers 13H00 lundi (18H00 GMT), au moins 2.700 vols intérieurs ou internationaux au départ ou à destination des Etats-Unis avaient été annulés, après 2.650 vols annulés dimanche et 2.570 vols annulés samedi, selon la même source. 
Cela représente plus de la moitié des près de 4.300 vols annulés au niveau mondial à la même heure. 
La tempête hivernale s'ajoute au très contagieux variant Omicron qui empêche de nombreux pilotes ou membres du personnel, navigant ou au sol, malades ou cas contact, de venir travailler.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/une-tempete-de-neige-s-abat-sur-la-capitale-americaine-et-sa-region_160391>
Sur le même sujet : 
> Des automobilistes américains bloqués pendant plus de 24 heures après une tempête hivernale <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/tempete-hivernale-aux-etats-unis-des-automobilistes-bloques-depuis-pres-de-24-heures_160420>, AFP, 04/01/22, 16:17
> Une tempête de neige paralyse le nord-est des Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/une-tempete-de-neige-paralyse-le-nord-est-des-etats-unis-439446>, AFP, 07/01/22, 18:00
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5- Entretien. « Le film “Don’t Look Up” est une métaphore puissante de la crise climatique en cours », Le Monde, 04/1/21, 02h27 
Propos recueillis par Audrey Garric

Le climatologue Michael E. Mann, qui a inspiré l’un des personnages principaux du film diffusé sur Netflix, explique pourquoi les politiques et les sociétés ne prennent pas la mesure de la gravité du réchauffement. 
Quand deux astrophysiciens découvrent qu’une comète se dirige droit sur la Terre, s’apprêtant à anéantir l’humanité, ils se heurtent à l’inaction, au déni et aux sarcasmes, tant des politiciens que des médias et du grand public qu’ils tentent d’alerter. Ce scénario du film Don’t Look Up. Déni cosmique, réalisé par Adam McKay et sorti sur Netflix le 24 décembre, est un récit à peine déguisé de l’incapacité des dirigeants politiques, mais aussi des populations, à réagir à la hauteur de la catastrophe du réchauffement climatique, malgré les alertes scientifiques de longue date.
> Lire la critique : « Don’t Look Up. Déni cosmique » : la comète Mckay lancée contre la bouffonnerie de l’humanité
Le climatologue américain Michael E. Mann, directeur du Earth System Science Center de l’université de Pennsylvanie, a inspiré l’un des personnages principaux du film, l’astronome joué par Leonardo DiCaprio. Auteur de The New Climate War (« la nouvelle guerre du climat », PublicAffairs, 2021, non traduit), Michael E. Mann explique pourquoi la société sous-estime la gravité de la crise climatique.
Quelles sont les similitudes entre le film « Don’t Look Up » et notre réaction face au péril climatique ?
Ce film est incontestablement une métaphore puissante de la crise climatique en cours. C’est un commentaire sociopolitique sérieux, qui se présente comme une comédie. Il traite de la manière dont les preuves accablantes d’une menace scientifique sont ignorées pour des raisons politiques et idéologiques. Il aborde la façon dont de puissants lobbys, motivés par le profit, bloquent l’action lorsqu’elle ne convient pas à leurs intérêts et promeuvent de prétendues fausses solutions dont ils peuvent personnellement tirer profit. C’est la même chose lorsque des industriels des énergies fossiles soutenus par le Parti républicain choisissent d’ignorer les preuves scientifiques irréfutables du changement climatique causé par l’homme.
> Lire aussi Changement climatique : comment Total et Elf ont contribué à semer le doute depuis des décennies
Dans The New Climate War, je parle des milliardaires de la tech, comme Bill Gates, qui font la promotion de solutions technologiques (capture du carbone, réacteurs nucléaires de nouvelle génération, etc.), dont certaines potentiellement dangereuses, comme la géo-ingénierie, dans lesquelles ils investissent et, donc, dont ils profiteront individuellement, tout en minimisant le rôle des solutions existantes (par exemple, les politiques climatiques qui encouragent les énergies renouvelables).
De quelle façon faut-il faire passer le message ? Les scientifiques doivent-ils s’engager davantage ?
Les scientifiques ont la responsabilité d’informer le public sur le changement climatique – même si cela ne signifie pas que nous devrions promouvoir des politiques spécifiques ou que tous les scientifiques devraient être impliqués dans la sensibilisation du public. Si nous ne jouons pas ce rôle, nous laissons un vide qui sera comblé par les intérêts particuliers et leurs représentants. Mais les gens résistent aux messages et aux réalités qu’ils ne veulent pas entendre. Comme nous ne pouvons pas faire irruption par la porte d’entrée, l’humour et la satire offrent une porte latérale – ce que fait le film.
Le pessimisme est notre plus grand ennemi. Nous devons souligner à la fois l’urgence et la capacité à agir, transmettre à la fois la gravité de la menace et les options dont nous disposons pour y faire face. Il n’est pas trop tard pour éviter les pires conséquences du changement climatique et les propos catastrophistes ont, ironiquement, été instrumentalisés par les forces de l’inaction. La conviction qu’il est trop tard pour agir nous conduit potentiellement sur la même voie de l’inaction et du désengagement que le déni pur et simple.
Pourquoi le public sous-estime-t-il la gravité de la crise climatique ?
Je pense que cela a beaucoup à voir avec les efforts de lobbying très fructueux déployés par l’industrie des énergies fossiles, à l’aide de milliards de dollars, pour brouiller les pistes, contester la science, convaincre les journalistes que la science est toujours en débat et que nous ne pouvons pas faire de lien entre la combustion de charbon, pétrole et gaz, et les catastrophes climatiques extrêmes.
Cette industrie a également essayé de semer le doute et la confusion sur la nature des solutions à la crise climatique. Elle a essayé de nous convaincre que l’action climatique est une question de changement de mode de vie individuel, alors qu’il s’agit de modifier les politiques gouvernementales afin qu’elles encouragent les énergies propres et découragent les énergies sales (par une tarification du carbone, des subventions aux énergies renouvelables ou l’arrêt de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles).
Méga-incendies, inondations, cyclones, températures record au Groenland ou en Alaska… L’année 2021 a encore été marquée par des extrêmes climatiques en série. Est-ce une nouvelle normalité ?
C’est pire qu’une nouvelle normalité, car ce terme implique que nous avons atteint un nouvel état auquel nous devons nous adapter. Mais, en réalité, tout cela continuera à s’aggraver tant que nous continuerons à brûler des combustibles fossiles et à réchauffer la planète. La science a été plutôt conservatrice, et nous avons probablement sous-estimé les effets du changement climatique, notamment sur la survenue de catastrophes climatiques extrêmes.
> Lire aussi Le système des courants de l’océan Atlantique au bord de la rupture
Il y a désormais un risque de franchir de nombreux points de basculement potentiels. Certains d’entre eux, par exemple le ralentissement de l’AMOC [la circulation méridienne de retournement atlantique], l’un des principaux systèmes de circulation océanique de la Terre, sont peut-être déjà en cours ; d’autres, comme l’effondrement de grandes parties de la calotte glaciaire de l’Antarctique de l’Ouest, pourraient être proches et se déclencher si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement climatique.
Quel bilan tirez-vous de la 26e conférence des Nations unies sur le climat (COP26), qui s’est tenue à Glasgow en novembre ?
Elle n’a pas débouché sur autant de progrès que les défenseurs du climat l’auraient souhaité, mais nous avons fait des progrès substantiels. Les engagements pris par les gouvernements du monde entier permettraient, s’ils étaient respectés, de maintenir le réchauffement en dessous de 2 °C. Mais il reste beaucoup à faire, tant pour respecter ces engagements que pour limiter le réchauffement à moins de 1,5 °C, niveau généralement considéré comme synonyme d’effets climatiques catastrophiques. Je pense que le nihilisme climatique, c’est-à-dire la négation automatique de tout progrès, fait le jeu des inactivistes climatiques, car il ne fait aucune distinction entre les politiciens qui essaient de faire la différence et ceux qui ne le font pas.
> Lire aussi A l’issue de la COP26, le réchauffement climatique toujours loin d’être contenu à 1,5 °C
Etes-vous optimiste pour l’année qui vient ? Nombre d’observateurs de l’action climatique s’inquiètent de l’opposition à la loi Build Back Better aux Etats-Unis – le plan de réformes sociales et environnementales –, ou des pays grands émetteurs qui refusent d’accroître leurs efforts.
Je reste optimiste quant à l’obtention d’une législation significative aux Etats-Unis, qui complétera les efforts déployés par l’administration Biden. Mais il ne fait aucun doute que cela nécessitera des négociations permanentes et de bonnes vieilles querelles politiques pour obtenir les votes nécessaires. Il est essentiel que les Etats-Unis continuent à jouer un rôle de premier plan sur cette question si l’on veut que d’autres gouvernements, comme la Chine et l’Inde, se mettent à la table des négociations. L’action mondiale sur le climat dépend actuellement de la capacité des Etats-Unis à respecter leurs engagements.
Pour relever l’immense défi du changement climatique, nous avons besoin d’approches ascendantes (actions collectives, protestations, manifestations, pression politique) et descendantes (action politique gouvernementale et intergouvernementale), ainsi que de mesures du côté de l’offre et de la demande. Cela inclut les politiciens, les citoyens, les groupes civiques, les institutions publiques et privées, les comités d’entreprise, l’industrie financière, etc. Tout le monde doit être sur le pont.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/04/le-film-don-t-look-up-est-une-metaphore-puissante-de-la-crise-climatique-en-cours_6108090_3244.html>
Sur le même sujet :
> Don't Look Up, un film déjà culte pour les combattants du climat <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/don-t-look-up-un-film-deja-culte-pour-les-combattants-du-climat-150452.html>, Novethic, 03/01/22
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6- Indonésie : des milliers d'habitants évacués après des inondations imputées à la déforestation, AFP, 04/01/22, 13:00

De fortes inondations sur l'île de Sumatra ont provoqué l'évacuation de quelque 24.000 Indonésiens et la mort de deux enfants, ont indiqué les autorités mardi, alors que les défenseurs de l'environnement pointent du doigt l'effet de la déforestation.
Des pluies torrentielles se sont déversées sur le nord de l'île indonésienne depuis le 31 décembre faisant déborder des cours d'eaux et portant le niveau de l'eau jusqu'à trois mètres dans des zones résidentielles, selon l'agence locale de gestion des catastrophes.
"Nous subissons des inondations au moins 5 à 8 fois par an à Pirak Timur", indique Muzakkir, un habitant de 33 ans de cette localité de la province d'Aceh qui comme de nombreux Indonésiens ne porte qu'un nom. "Mais les inondations d'aujourd'hui sont parmi les pires", explique-t-il, interrogé par l'AFP.
"L'eau continue à monter dans ma maison, cela arrive jusqu'à la poitrine" et "la plupart des maisons dans la région sont inondées", indique Syarifuddin, un résident de Lhok Sukon dans la même province.
Les autorités de la province du Nord d'Aceh ont déclaré l'état d'urgence après cette catastrophe qui a détruit des bâtiments publics, des infrastructures et des zones agricoles.
Dans la province agricole de Jambi, au centre de Sumatra, 24.000 personnes ont été aussi affectées par des inondations qui n'ont pas fait de victime.
Pour l'organisation environnementale Walhi, ces inondations sont étroitement liées à la déforestation de zones en amont pour des plantations d'huile de palme.
"Si on détruit l'environnement en amont mais que les autorités ne s'occupent que de l'aval, cela ne résout pas le problème" et les inondations continueront à se produire chaque année, note le directeur exécutif de Walhi à Aceh, Ahmad Shalihin.
Zulkifli, chef du village de Meunasah Jok au Nord d'Aceh renchérit.
"Comme les forêts sont parties en haut, les zones plus basses subissent un impact plus important" en cas d'inondations, dit le responsable qui accuse aussi les coupes de bois illégales.
La Malaisie voisine peine aussi à se relever d'inondations exceptionnelles qui ont frappé le pays le mois dernier causant une cinquantaine de morts.
Quelque 13.000 personnes restent hébergées dans des refuges après des évacuations massives de quelque 70.000 personnes à la fin 2021 dans plusieurs Etats du pays d'Asie du Sud-Est, dont celui de Selangor qui entoure la capitale malaisienne Kuala Lumpur.
Les glissements de terrains et les inondations sont fréquents en Indonésie comme en Malaisie pendant la saison des pluies.
Ces catastrophes sont souvent favorisées par la déforestation et le manque de prévention des risques, selon les défenseurs de l'environnement.
En avril 2021, plus de 200 personnes ont trouvé la mort dans des groupes d'îles de l'est de l'archipel indonésien et au Timor oriental, qui ont été dévastés par le cyclone Seroja.
<https://www.20minutes.fr/monde/3210511-20220104-indonesie-milliers-habitants-evacues-apres-inondations-imputees-deforestation>
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7- La Russie utilise son veto au Conseil de sécurité de l'Onu pour bloquer l'établissement d'un lien entre climat et sécurité, Novethic, 04/01/22
Concepcion Alvarez avec AFP

Habituée du genre, la Russie a dégainé son veto au Conseil de sécurité de l'Onu pour bloquer une résolution établissant un lien entre changement climatique et sécurité internationale. Ce texte était important puisqu'il permettait de doter l'instance d'un mandat pour travailler sur le sujet et analyser les risques futurs. 
Alors que le changement climatique est de plus en plus reconnu comme un enjeu de sécurité, la Russie a opposé son veto à un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU établissant ce lien. Porté par le Niger et l'Irlande, il était soutenu par 12 des 15 membres du Conseil. Le texte demandait au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres d'"intégrer les risques de sécurité liés au climat en tant qu'élément central dans les stratégies globales de prévention des conflits des Nations unies". L'Inde, sans droit de veto, a voté contre, jugeant que le réchauffement climatique était surtout lié à une question de développement économique. La Chine s'est abstenue.  
Pour le Niger, dont le texte était co-parrainé - fait rare à ce niveau - par 113 des 193 membres de l'Assemblée générale de l'ONU, le Conseil de sécurité doit se doter "d'une approche intégrée et coordonnée, en vue d'un renforcement de sa capacité à comprendre l'impact du changement climatique". Ceci "sur la base d'une analyse approfondie des risques actuels et futurs, de façon à formuler des recommandations pertinentes orientées vers l'action", avait précisé son ambassadeur Mohamed Bazoum. La résolution réclamait aussi un rapport "sur les implications pour la sécurité (...) des effets néfastes du changement climatique" sur les dossiers gérés par le Conseil.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-russie-utilise-son-veto-au-conseil-de-securite-de-l-onu-pour-bloquer-l-etablissement-d-un-lien-entre-climat-et-securite-150416.html>
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8- Carte blanche. De l’importance de la notion d’échelles dans le climat, Le Monde, 05/01/22, 06h00   
Par Stéphane Van Damme, Professeur d'histoire des sciences à l'Ecole normale supérieure (Paris)

Dans sa Carte blanche au « Monde », Stéphane van Damme revient sur les origines des études sur les phénomènes climatiques, qui ont permis de comprendre la climatologie globale en prenant en compte les données locales.
Carte blanche. Alors que le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts international sur l’évolution du climat est attendu en 2022, il apparaît intéressant de revenir sur l’émergence historique de la climatologie comme science globale. Dans son Hydrogéologie, publiée en 1802, Jean-Baptiste de Lamarck s’était proposé de promouvoir un changement d’échelle : « La nature néanmoins nous offre continuellement des grands faits dont la considération est avant tout indispensable pour la bien juger, mais que l’inattention et trop souvent l’incapacité empêchent de saisir. »
Mais il souligne aussi la question des échelles et de leurs spécificités en termes de pratiques scientifiques : « (…) Dans l’étude des sciences, comme dans tout autre genre d’occupation, les hommes à petites vues ne peuvent réellement se livrer qu’à de petites choses, qu’à de petits détails, et leur nombre est toujours celui qui domine. » Pour Lamarck, la faute en est à l’obsession pour la précision et l’exactitude : « Cet excès jette les sciences physiques cultivées de cette manière, dans un dédale de petits principes multipliés et sans bornes. » Il stigmatise ainsi les amateurs de sciences « à petites vues », les savants obsédés par « de petits faits »qui mépriseraient les « grandes idées ». Une bonne « physique terrestre », dit-il, doit donc s’appuyer sur la météorologie, ou science de l’atmosphère, sur l’hydrogéologie comme étude de la croûte externe du globe et, enfin, sur l’étude des « corps » vivants, la biologie.
Ce récit, aujourd’hui nuancé, masque la véritable bataille qui a eu lieu au XIXe siècle entre plusieurs épistémologies rivales. Dans Climate in Motion, Science, Empire and the Problem of Scale (University of Chicago Press, 2018), Deborah Cohen, professeure à l’université Yale, souligne combien les pionniers des sciences du climat dans l’empire des Habsbourg placèrent au cœur de leurs analyses la notion d’échelles pour mieux comprendre les phénomènes atmosphériques locaux comme le fœhn [vent chaud et sec des Alpes suisses et autrichiennes]. Un peu partout dans le monde du XIXe siècle, les scientifiques entreprennent de décrire des systèmes climatiques nationaux, qu’il s’agisse de Lorin Blodget dans son Climatology of the United States (1857), de Henry Francis Blanford pour l’Inde britannique, ou encore de Wladimir Köppen pour la Russie en 1895. Tous insistent sur l’ordre et la cohérence de leurs systèmes climatiques.
« Relations de dépendance mutuelle »
Que se passe-t-il dans une monarchie composite multinationale comme l’Empire austro-hongrois ? Deborah Cohen montre que la climatologie se calque sur les savoirs ethnographiques qui épousent les contours de cette diversité. En effet, si les entreprises scientifiques sont mobilisées pour donner une assise naturaliste aux fondements des Etats-nations, la revendication politique de l’empire qui consiste à « faire vivre l’unité dans la diversité » a particulièrement bénéficié de la climatologie.
Sous la direction de Julius von Hann, à Vienne, toute une équipe de scientifiques s’intéresse aux rapports que les vents et les orages locaux entretiennent avec la circulation atmosphérique de la Terre. Comme l’écrit Deborah Cohen, à la fin du XIXe siècle, le « climat a été compris comme un système dynamique multiscalaire, sensible à de petites perturbations, et comme une circulation qui relie plutôt qu’elle ne divise, créant des relations de dépendance mutuelle ».
En 1949, on verra encore, de manière nostalgique, dans le climat de cet empire disparu, le parfait modèle d’un climat européen alliant les régions enneigées des Alpes aux forêts méditerranéennes de la côte Adriatique, contrebalançant l’idée si courante parmi les géographes autrichiens de l’entre-deux-guerres d’une « unité naturelle de la monarchie des Habsbourg ». L’expérience de Julius von Hann peut-elle encore inspirer les climatologues aujourd’hui désireux de mieux articuler les données générales avec les analyses fines et localisées ?
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/01/05/de-l-importance-de-la-notion-d-echelles-dans-le-climat_6108239_1650684.html>
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9- Changement climatique : le début d’année 2022 est déjà apocalyptique, Novethic, 05/01/22
Concepcion Alvarez

Des températures extrêmement douces pour un hiver, suivies d'épisodes neigeux brusques et intenses, des précipitations ininterrompues, des milliers de déplacés, l'année 2022 démarre de façon apocalyptique. Aux quatre coins du monde, il ne fait plus de doute que le changement climatique est bel et bien là. 
Après des fêtes de fin d'année marquées par des températures particulièrement douces, la neige et le froid prennent désormais le relais. Dans le Colorado, à l'ouest des États-Unis, frappé depuis plusieurs années par une sécheresse exceptionnelle, des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leurs maisons en fin d'année, chassées par des flammes qui ont tout détruit en un temps record. Le lendemain, c'est la neige, tombée brutalement, qui a stoppé la catastrophe. "Des familles n’ont eu que quelques minutes pour mettre tout ce qu’elles pouvaient - leurs animaux, leurs enfants - dans la voiture et partir", a déclaré le gouverneur de l’État Jared Polis lors d’une conférence de presse. Cela s’est produit "en un clin d’œil". 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/changement-climatique-le-debut-d-annee-2022-est-deja-apocalyptique-150455.html>
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10- Chutes de neige inhabituelles sur Tokyo, des vols intérieurs annulés, AFP, 06/01/22, 12:00

Les rues et les sanctuaires de Tokyo ont été recouverts de neige jeudi, un événement rarissime ces dernières années qui a entraîné l'annulation de plus de 100 vols intérieurs.
L'Agence météorologique japonaise a averti que jusqu'à 10 centimètres de neige pourraient tomber sur une période de 12 heures, lors de la diffusion de sa première alerte depuis 2018 annonçant de fortes chutes de neige pour la région de Tokyo.
Un responsable de l'aéroport de Haneda, l'un des deux aéroports de la capitale japonaise, a déclaré à l'AFP que 118 vols intérieurs - 66 au départ et 53 à l'arrivée - avaient été annulés, sans pouvoir préciser combien de passagers avaient été affectés au total. 
Aucun vol international n'a encore été annulé, a précisé un autre responsable.
Certains trains de banlieue à Tokyo ont été par ailleurs retardés, a annoncé la compagnie ferroviaire JR East sur son site.
Dans le quartier des affaires et des boutiques luxueuses de Ginza, la plupart des passants ne s'attardaient guère dehors, se protégeant avec leurs parapluies et veillant surtout à ne pas glisser.
Mais certains prenaient le temps d'apprécier cette scène inhabituelle, comme Shigeko Nagahama, 73 ans, croisée par un journaliste de l'AFP alors qu'elle prenait des photos de la façade du théâtre Kabukiza, haut lieu du théâtre traditionnel japonais kabuki aux toits incurvés enneigés.
"C'est un beau spectacle. La neige donne un côté pittoresque, je trouve" a-t-elle commenté.
<https://information.tv5monde.com/info/chutes-de-neige-inhabituelles-sur-tokyo-des-vols-interieurs-annules-439238>
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11- Université du Minnesota – Ouverture d’un nouveau consortium de recherche dédié aux sciences climatiques, MST, 06/01/22, 10:18
Juliette Paemelaere, Chargée de coopération scientifique INRAE

L'Université du Minnesota a été choisie pour accueillir le neuvième Centre pour la Science de l'Adaptation Climatique. Elle est accompagnée dans cette initiative par un consortium de recherche et d'application auquel participent des ONG comme The Nature Conservancy et des institutions gouvernementales, à l'image de la Commission pour la Faune Indienne Terrestre et Aquatique des Grands Lacs. Les avancées scientifiques produites par le consortium seront accessibles à un large panel d'acteurs, municipalités, tribus et propriétaires terriens privés confondus.
>> Suite à lire à :
<https://france-science.com/universite-du-minnesota-ouverture-dun-nouveau-consortium-de-recherche-dedie-aux-sciences-climatiques/>
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12- Plus de 90% des pays menacés d'années très chaudes à répétition, selon une étude, AFP, 06/01/22, 19:00

Quasiment tous les pays du monde pourraient subir une année sur deux particulièrement chaude à partir de 2030, selon une étude parue jeudi qui souligne la responsabilité majeure des émissions de gaz à effet de serre des principaux pollueurs mondiaux.
L'étude, publiée dans la revue Communications Earth and Environment, croise des données historiques d'émissions et les engagements pris avant la récente conférence mondiale sur le climat COP26 par les cinq plus grands émetteurs mondiaux - Chine, Etats-Unis, Union européenne, Inde et Russie - pour établir des prédictions de réchauffement par région d'ici la fin de la décennie.
Résultat : 92% des 165 pays étudiés devraient enregistrer une fois tous les deux ans une année de températures extrêmement chaudes. Ces années étant définies comme atteignant le niveau record attendu une fois tous les cent ans à l'ère pré-industrielle, avant l'augmentation exponentielle des émissions dues à l'activité humaine responsables du changement climatique.
Une conclusion "qui souligne l'urgence et démontre que nous allons vers un monde bien plus chaud pour tout le monde", selon Alexander Nauels, de l'ONG Climate Analytics, co-auteur de l'étude.
Pour mettre en évidence la contribution au phénomène des plus grands émetteurs, les chercheurs ont ensuite modélisé ce que serait la situation en retirant leurs émissions depuis 1991, soit l'année suivant la publication du premier rapport des experts climat de l'ONU (Giec), qui mettait en lumière la responsabilité des émissions causées par l'activité humaine.
La proportion de pays affectés par ces années de chaleur extrême descend alors à 46%. 
Pour Lea Beusch, de l'université ETH de Zurich, l'étude met en évidence "l'empreinte claire" des grands émetteurs au niveau des différentes régions. 
"Je pense que c'est très important, car en général nous parlons des quantités abstraites d'émissions, ou de températures mondiales, que nous connaissons mais ne pouvons pas ressentir," explique-t-elle à l'AFP.
Le bouleversement serait particulièrement net dans les zones tropicales africaines. "Comme il s'agit d'une région où les variations d'une année sur l'autre sont généralement assez faibles, même l'augmentation modérée qu'elle va subir, comparée à d’autres régions, la fait véritablement sortir de son schéma climatique connu", souligne la chercheuse.
En valeur absolue, les augmentations de températures les plus fortes touchent les hautes latitudes de l'hémisphère Nord, phénomène dores et déjà observé.
Les conséquences pourraient être atténuées grâce à des réductions significatives d'émissions des pays, insistent les auteurs.
Or, selon l'ONU, les engagements actuels verraient les émissions augmenter de 13,7% d'ici 2030, loin de la baisse de moitié nécessaire pour maintenir à portée l'objectif idéal de l'accord de Paris de 2015, à savoir contenir le réchauffement mondial à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
<https://information.tv5monde.com/info/plus-de-90-des-pays-menaces-d-annees-tres-chaudes-repetition-selon-une-etude-439310>
En savoir plus :
> Responsibility of major emitters for country-level warming and extreme hot years <https://www.nature.com/articles/s43247-021-00320-6>, Communications Earth & Environment, 06 January 2022
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13- « Don’t Look Up » : la satire peut-elle conduire à un sursaut ?, The Conversation, 06/01/21, 21:27
Par Valérie Masson-Delmotte, chercheuse en sciences du climat, coprésidente du groupe de travail I du GIEC, directrice de recherche au CEA (Commissariat à l’énergie atomique), Université Paris-Saclay

Comme beaucoup, j’ai regardé en famille le film Don’t Look Up : Déni cosmique, avec Jennifer Lawrence et Leonardo DiCaprio, diffusé le 24 décembre 2021 sur Netflix. J’ai rapidement entendu mes filles, étudiantes, dire : « Eh, maman, c’est pareil que pour le changement climatique ! »
Le réalisateur Adam McKay y mêle « l’absurde, le comique, à une douleur très réelle », pour faire réfléchir sur notre capacité à agirface à une menace grave, et souligner la nécessité de « la prise de conscience, la volonté et l’action ».
J’aimerais partager ici les réflexions que ce film m’a inspirées, en tant que chercheuse en sciences du climat engagée pour le partage des connaissances scientifiques, au regard de mes expériences personnelles à l’interface entre science et société.
Le sentiment de vivre une tragédie grecque
Cette sombre satire joue de ressorts classiques (transposition, exagération) pour dénoncer une mascarade sociale empreinte de déni, de vanité, de cupidité et de perte du sens de l’intérêt général.
Le personnage de Kate Dibiasky – la jeune doctorante jouée par Jennifer Lawrence qui découvre la comète et réalise qu’elle se dirige tout droit vers la Terre – m’a particulièrement touchée.
Par ses doutes, par son questionnement sur la bonne manière de s’exprimer, par sa capacité à se remettre en question. Mais aussi par son désespoir de ne pas réussir à faire mieux, ce sentiment de vivre une tragédie grecque annoncée, sans jamais voir arriver le sursaut ni le leadership nécessaires.
Le film montre le décalage, que j’ai souvent ressenti, entre la recherche scientifique, les médias et le pouvoir politique. Il pose ainsi la question de la formation des scientifiques pour s’exprimer dans les médias, et la difficulté de journalistes ou de décideurs politiques à intégrer les connaissances scientifiques.
Les scientifiques doivent-ils rester froids, distants, rationnels ? Sont-ils moins crédibles lorsqu’ils laissent transparaître leurs émotions ?
Cet enjeu est encore plus délicat pour les femmes (scientifiques) qui, lorsqu’elles expriment leurs émotions, peuvent rapidement se voir traitées d’hystériques. J’ai mal vécu le fait d’être qualifiée de « pasionaria du climat », un terme qui n’a pas d’équivalent pour un homme – je pense qu’on parlerait alors de « scientifique engagé »…
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/dont-look-up-la-satire-peut-elle-conduire-a-un-sursaut-174475>
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14- Le réchauffement climatique pourrait entraîner le déclin des gros poissons dans les océans, Le Monde, maj le 07/01/22 à 08h04
Clémentine Thiberge

Dans les eaux du Pérou, l’anchois pourrait laisser place, d’ici à la fin du siècle, à des espèces beaucoup plus petites, selon une étude internationale publiée jeudi. 
L’anchois péruvien est le poids lourd de la pêche marine mondiale. Dans les eaux du Pérou, ce poisson domine l’écosystème marin. Mais, d’ici à la fin du siècle, en raison du réchauffement climatique, cette espèce pourrait laisser place à d’autres, beaucoup plus petites, selon une étude publiée dans la revue Science, jeudi 6 janvier.
Le réchauffement climatique a deux conséquences majeures sur les écosystèmes marins. D’une part, la chaleur entraîne une diminution de l’oxygène présent dans l’eau. D’autre part, celle-ci booste le métabolisme des poissons, qui ont alors besoin de plus d’oxygène. Or plus les poissons sont gros, plus ils ont du mal à oxygéner les cellules situées au cœur de leur organisme. Dans des océans plus chauds, la taille des poissons a donc tendance à diminuer.
> Lire aussi Pourquoi les sardines de Méditerranée rapetissent et ont perdu deux tiers de leur poids
Face à ce constat, une équipe scientifique composée de chercheurs allemands, canadiens, américain, espagnols et français a proposé deux hypothèses : soit, face au réchauffement climatique, les individus d’une même espèce allaient voir leur taille diminuer ; soit on observerait un changement de communauté au profit d’espèces plus petites. « Jusqu’ici, il était impossible de déterminer laquelle de ces deux hypothèses était valide, explique Arnaud Bertrand, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et coauteur de l’étude, car la pression de la pêche provoque également ces deux phénomènes. Difficile donc, de faire la part des choses entre le climat et la pêche. »
Prolifération de petits poissons
Pour essayer de valider une des deux hypothèses, les chercheurs ont comparé la taille des poissons et les communautés présentes sur deux périodes distinctes, en utilisant comme écosystème modèle le courant de Humboldt, au Pérou. Ce courant est actuellement le plus productif au monde et représente environ 15 % des prises annuelles mondiales de poisson.
Grâce aux ossements de poissons fossiles retrouvés dans les sédiments marins, les chercheurs y ont tout d’abord étudié les espèces présentes durant la dernière période interglaciaire, il y a 130 000 à 116 000 ans. A cette époque, les températures et les teneurs en oxygène au Pérou étaient similaires à celles prédites pour la fin du siècle. Puis ils ont analysé les écosystèmes de l’holocène, c’est-à-dire des 11 700 dernières années. « Bilan : lors de la dernière période interglaciaire, les individus d’une même espèce n’étaient pas plus petits, explique Arnaud Bertrand. Par exemple, les anchois avaient la même taille que durant l’holocène, de 12 à 19 centimètres. » 
En revanche, selon les résultats de l’étude, cette espèce de poisson était anecdotique, alors que proliféraient des petits poissons de quelques centimètres, principalement des gobies qui ne mesurent pas plus de 5 centimètres de long et dont la population est aujourd’hui insignifiante. « Nous montrons donc que c’est la seconde hypothèse du changement de communauté qui semble valide, poursuit le chercheur français. Et surtout, que le réchauffement climatique peut provoquer des modifications drastiques et totalement imprévisibles des communautés au profit d’espèces de poissons aussi petits que les gobies, que ce soit au Pérou et sans doute ailleurs. Ce constat, nous-mêmes, nous ne l’avions pas vraiment envisagé jusque-là. »
La filière de l’anchois menacée
Ce changement risque d’avoir des conséquences majeures, selon les chercheurs. « Nous ne pouvons pas prédire précisément quand l’effondrement de la population d’anchois interviendra, explique Arnaud Bertrand, ni s’ils seront remplacés à coup sûr par des gobies, mais il est probable que tôt ou tard des espèces plus petites, sans intérêt alimentaire et socio-économique, vont proliférer. » 
Et ce remplacement pourrait devenir une menace pour la pêche dans le monde entier. « Ces découvertes sont le dernier ajout aux preuves émergentes qu’un avenir plus chaud modifiera les communautés écologiques dans les océans tropicaux, qui affectent de manière disproportionnée les pays en développement, où la dépendance à l’égard de la pêche à petite échelle est particulièrement élevée », explique Moriaki Yasuhara, chercheur à l’université de Hongkong, qui n’a pas participé à l’étude.
> Lire aussi Au Pérou, la disparition des anchois déroute les scientifiques
Alors qu’aujourd’hui la filière de l’anchois péruvien représente 6 % de la pêche marine mondiale, très peu de ces poissons sont destinés à la consommation humaine. « Quatre-vingt-dix-huit pour cent des anchois péruviens sont transformés en farine destinée à des élevages de poissons et autres animaux partout dans le monde, ce qui contribue au réchauffement climatique, explique Renato Salvatteci, chercheur à l’université de Kiel en Allemagne et premier auteur de l’étude. Au vu de nos résultats, la filière industrielle péruvienne de l’anchois doit donc se réformer et utiliser l’anchois pour l’alimentation humaine directe. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/06/le-rechauffement-climatique-pourrait-entrainer-le-declin-des-gros-poissons-dans-les-oceans_6108468_3244.html>
En savoir plus :
> Paleobiology provides glimpses of future ocean <https://www.science.org/doi/10.1126/science.abn2384>, Science, 6 Jan 2022
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15- Chronique.  C’est vraiment trop réaliste » : ceux qui ont adoré « Don’t Look Up », Le Monde, 07/01/22, 14h23
Guillemette Faure

Ils ont trouvé de nombreuses qualités à « Don’t Look Up : Déni cosmique », d’Adam McKay, sorti sur Netflix le 24 décembre. Depuis, ils ne cessent de refaire le film et d’y voir ce qui les arrange.
La plupart des films catastrophe consacrent quatre-vingt-dix minutes à montrer des héros tentant de braver une catastrophe. Sorti sur Netflix la veille de Noël, Don’t Look Up : Déni cosmique est un film ­catastrophe dans lequel la catastrophe ne déclenche rien. Le succès est planétaire. Tout le monde a compris qu’il s’agissait pour nous de faire face au réchauf­fement climatique. Plus inquiétant, ­certains spécialistes réagissent à cette farce comme s’il s’agissait d’un documentaire…
Le climatologue Peter Kalmus assure dans le Guardian que le film a saisi la folie à laquelle il est confronté chaque jour : il « rend très bien compte de la ­terrifiante non-réponse à la crise climatique ». Le militant écologiste anglais George Monbiot se souvient avoir craqué sur un plateau de télévision comme le personnage du film. L’ingénieur et conférencier Jean-Marc Jancovici espère que le monde politique va percevoir le message du film qu’il estime n’être une fiction que pour moitié. La clima­tologue Valérie Masson-Delmotte se désole sur Twitter : « Le récent rapport du GIEC de cet été a été rendu public le 9 août, jour de l’annonce de l’arrivée attendue de Lionel Messi dans l’équipe du PSG… »
Cette comédie satirique ressemble en réalité à un test de Rorschach, ces taches d’encre symétriques que les psychiatres soumettent à leurs patients. Chacun peut y trouver confirmation de ses préoccupations. Sur Twitter, le ­géographe Damien Deville considère ainsi qu’un film dans lequel un scientifique finit corrompu et sa consœur caissière colle bien avec la réalité des salaires des ­chercheurs. L’« insoumis » Alexis Corbière y voit « le capitalisme et le profit pour une poignée d’ultrariches ». Des journalistes admettent trouver la représentation des médias « très bien vue ». Ils y retrouvent aussi la fascination des politiques pour les milliardaires de la tech, auxquels ils font davantage confiance qu’aux scientifiques.
Heureusement qu’il y a eu un astrophysicien, Eric Lagadec, pour expliquer que les risques d’anéantissement de la Terre par un astéroïde étaient finalement assez faibles. On avait failli oublier que le film était une comédie !
> Lire aussi « Le film “Don’t Look Up” est une métaphore puissante de la crise climatique en cours »
« Don’t look up » est devenu une expression pour réagir à une polémique à deux balles quand on ferait mieux de parler de la crise climatique : un débat sur une chaîne d’information continue sur le drapeau européen ? Don’t look up ! Ou pour se plaindre de la place accordée au déni scientifique : Périco Légasse saluant sur LCI Grichka Bogdanoff « mort en accord avec ses convictions » ? Don’t look up ! Ou encore quand le danger semble se rapprocher dans l’indifférence : 24 °C à Biarritz un 1er janvier ? Don’t look up !
> Lire la critique : « Don’t Look Up. Déni cosmique » : la comète Mckay lancée contre la bouffonnerie de l’humanité
La France insoumise utilise le hashtag, les Verts aussi, qui semblent en faire un slogan de campagne. « 2022, on arrête le #dontlookup », prévient Sandrine Rousseau. Le titre du film est devenu une marque, un sigle. Don’t Look Up, en révélant nos rires consternés, sent le roussi, comme si l’affaire était pliée.
A quoi on les reconnaît
Ils ont préféré Don’t Look Up au Jour d’après parce que le Jour d’après avait un happy end. Ils reconnaissent, comme Jean-Marc Jancovici, que regarder le film sur Netflix leur a posé un cas de conscience. Ils savent que la météorite, c’est une métaphore, mais ne s’accordent pas forcément sur sa signification : la crise climatique, bien sûr, le Covid-19, les cryptomonnaies, le capitalisme ou plus simplement la mort ? A moins que ce ne soit la métaphore d’une métaphore ?
Comment ils parlent
« Je rêve de voir l’ancien président du GIEC, Jean Jouzel, péter les plombs au “20 heures” comme dans le film ! » « La campagne électorale actuelle, c’est exactement ça ! » « Tout y est », « C’est vraiment trop réaliste. » « Les journalistes, c’est nous depuis longtemps. » « Bien sûr, c’est une fiction, mais… » « C’est justement ce que j’écrivais pas plus tard que… » Quand ils disent qu’ils ont vu le film, ils ajoutent « enfin ». Ils n’emploient pas le mot « satire ». Bruno Gaccio : « Tout le monde refait le film, y compris moi. » Thomas Wagner, du site sur le climat Bon Pote : « Si c’est plus regardé sur Netflix qu’Emily in Paris depuis le 24 décembre, c’est qu’il y a un espoir, non ? » 
Leurs grandes vérités
Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. Peu importe ce que disent les ­critiques de cinéma, si ça peut secouer des gens qui n’auraient pas lu le rapport du GIEC.
Leurs questions existentielles
Regarder le film sur Netflix est-ce compatible avec la sobriété numérique ? Est-ce faire le jeu de la dystopie ? Le personnage de PDG milliardaire de la tech – celui qui a racheté la bible de Gutenberg et l’a perdue –, c’est plutôt Bill Gates, Jeff Bezos ou Elon Musk ? Si le but est de sensibiliser au réchauffement climatique, est-ce qu’une météorite est la bonne métaphore ?
> Lire aussi « Je le lis maintenant parce que fin janvier, ce sera trop tard pour en parler » : les privilégiés qui ont déjà lu le dernier Houellebecq
Leurs Graal
Estimer, comme Eric Lagadec, que les invraisemblances du film, ce sont « des astronomes qui observent avec la lumière allumée ». Dénoncer ­l’américano-centrisme sans comprendre que nous aussi, en France, on a des politiques amateurs, des médias écervelés et des complotistes pour contribuer à ­l’inaction internationale.
La faute de goût
Utiliser un hashtag #dontlookup pour se mobiliser quand le film se moque gentiment de ceux qui pratiquent le militantisme à coups de hashtag.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/07/c-est-vraiment-trop-realiste-ceux-qui-ont-adore-don-t-look-up_6108534_4500055.html>
Sur le même sujet : 
> "Don't Look Up" : on a demandé à des spécialistes du changement climatique ce qu'ils pensaient du film <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/don-t-look-up-on-a-demande-a-des-specialistes-du-changement-climatique-ce-qu-ils-pensaient-du-film_4906451.html>, France Télévisions, 08/01/22, 10:56
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16- Arctique : en raison du réchauffement climatique, la pluie pourrait remplacer la neige plus rapidement que prévu, Novethic, 07/01/22
Mathieu Viviani

Une étude parue dans la revue scientifique Nature Communications affirme qu’en Arctique, la neige pourrait laisser place à la pluie d’ici la fin du siècle. Conséquence directe du réchauffement climatique, ce phénomène perturberait grandement l’écosystème naturel local mais aussi mondial.
Dans la région Arctique, la neige pourrait être remplacée très bientôt par la pluie. C’est ce qu’estime une étudepubliée en fin d'année dernière dans la revue scientifique Nature Communications. Elle met en garde contre les impacts pour la nature et l'Homme de cette altération liée au réchauffement climatique. En mai dernier, un rapport du Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique (PSEA) avait déjà révélé que la région se réchauffait trois fois plus vite que le reste de la planète. Le recul de la banquise et l’augmentation de l’humidité dans l’air en sont deux des principales conséquences.
Si rien n’est fait pour contrer ce phénomène, les modélisations tablent sur des précipitations de pluie dominantes d’ici la fin du siècle. C’est "une ou deux décennies plus tôt" que prévu, selon l’étude. Interrogée par l’AFP, son auteure principale Michelle McCrystall observe : "En automne par exemple, où le changement est le plus important, la zone centrale de l'Arctique pourrait faire la transition autour de 2070 selon les récents modèles, comparé à 2090 selon les anciens."
Cependant, l’étude rappelle que tout dépendra de l'ampleur du réchauffement climatique à l’œuvre, par définition évolutif en fonction des actions menées pour le limiter. Limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'Accord de Paris, pourrait permettre de préserver la neige. Dans le cas d’un scénario catastrophe - un monde qui se réchauffe de 3°C [de l’ère préindustrielle à 2100] - "toutes les terres de la région et presque toutes ses mers recevront plus de pluie que de neige avant la fin du siècle", selon l'étude.
>> Suite à  lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/arctique-en-raison-du-rechauffement-climatique-la-pluie-pourrait-tres-vite-remplacer-la-neige-150377.html>
En  savoir plus :
> Arctic Climate Change Update 2021: Key Trends and Impacts. Summary for Policy-makers <https://www.amap.no/documents/doc/arctic-climate-change-update-2021-key-trends-and-impacts.-summary-for-policy-makers/3508>, Arctic Monitoring & Assessment Programme (Amap), 20/05/21
> New climate models reveal faster and larger increases in Arctic precipitation than previously projected <https://www.nature.com/articles/s41467-021-27031-y>, Nature Communications, 30 November 2021
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17- Chronique. « “Don’t Look up” donne à voir notre incapacité à prendre au sérieux les catastrophes lentes et invisibles », Le Monde, 09/01/22, 01h56 
Stéphane Foucart

Le dernier film d’Adam McKay est interprété comme une parabole grinçante de l’incapacité à prendre au sérieux le réchauffement. Mais d’autres crises, comme celle de la fertilité humaine, sont bien plus ignorées des politiques et des médias que celle du climat, note dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Un péril immense menace l’humanité, mais il est accueilli par des ricanements sceptiques, une désinvolture imbécile, des manœuvres dilatoires et, finalement, un « techno-solutionnisme » voué à l’échec. Impossible de ne pas voir dans Don’t Look up, le dernier film d’Adam McKay, une parabole à la fois désopilante et désespérante de la réaction des sociétés occidentales face au réchauffement. Deux astronomes américains, Randall Mindy (Leonardo DiCaprio) et Kate Dibiasky (Jennifer Lawrence), identifient par hasard une comète géante qui fonce droit sur la Terre et entreprennent d’alerter les politiques et les médias ; ils ne rencontrent qu’inconséquence, cécité, cynisme et corruption. Grinçante, la satire force parfois à peine le trait.
> Lire aussi « Le film “Don’t Look Up” est une métaphore puissante de la crise climatique en cours »
Bien au-delà de la question climatique, Don’t Look up donne à voir notre incapacité à prendre au sérieux les catastrophes lentes et invisibles. Tant que la comète n’a pas frappé la Terre, il demeure possible de l’ignorer, de l’éviter du regard. L’actualité scientifique nous rappelle qu’une autre crise se prête bien à l’analogie : celle de la baisse rapide de notre fertilité. Mi-décembre 2021, la revue Nature Reviews Endocrinology publiait une longue synthèse sur le sujet, sous la signature d’une quinzaine de chercheurs d’une douzaine d’institutions européennes.
Le premier auteur, le Danois Niels Skakkebaek (université de Copenhague) est un peu à la fertilité humaine (en particulier masculine) ce que le Randall Mindy de Don’t Look up est à la comète qui se dirige sur la Terre. Au début des années 1990, M. Skakkebaek a été l’un des premiers – sinon le premier – à alerter d’une baisse de la fertilité masculine. Et il a travaillé sur la question trois décennies durant, œuvrant à documenter le phénomène et à en chercher les causes.
Course vers la stérilité
Celles-ci sont notamment à chercher dans l’exposition des populations à une diversité de substances issues de la pétrochimie – plastifiants, pesticides, solvants, ignifuges, cosmétiques, etc. Ces dérivés du pétrole qui interfèrent avec le système hormonal font si intimement partie de la vie moderne qu’ils imprègnent depuis des décennies nos organismes à bas bruit. Les chiffres cités par les auteurs sont éloquents. Entre 1973 et 2011, la concentration en spermatozoïdes dans la semence de l’homme occidental moyen aurait chuté de près de 60 %. Et cette course vers la stérilité s’inscrit dans un tableau général de baisse de la santé reproductive des hommes : très forte augmentation du cancer testiculaire à peu près partout dans le monde, incidence accrue des malformations congénitales de l’appareil reproducteur (hypospadias, cryptorchidie), pubertés précoces, etc.
Au Danemark, écrivent M. Skakkebaek et ses coauteurs, un enfant sur dix naît grâce à une assistance médicale à la procréation. En France, entre un couple sur six et un couple sur quatre ne parvient pas à procréer naturellement au bout d’une année. En moins de deux générations, ce qui était vécu comme exceptionnel est devenu banal.
Comme le rappellent les auteurs, un grand nombre de travaux indiquent que l’omniprésence des produits de la pétrochimie dans l’environnement et l’alimentation est l’une des causes de l’infertilité galopante. De manière bien plus iconoclaste, Niels Skakkebaek et ses collègues suspectent aussi que la chute de la natalité dans les pays occidentaux ne soit pas seulement le fait de facteurs socio-économiques et de choix personnels – rendus possibles par l’accès à la contraception. Peut-être, expliquent-ils, la baisse du nombre moyen d’enfants par femme est-elle déjà partiellement subie, pour des raisons biologiques.
> Lire aussi L’infertilité, un défi de société majeur qui commence à être pris au sérieux
Plusieurs éléments sont apportés à l’appui de cette hypothèse. D’abord, notent les auteurs, les longues séries de données disponibles dans certains pays suggèrent que la révolution du pétrole et la naissance de la pétrochimie, au début du XXe siècle, est associée à un début d’érosion du taux de fécondité, sans que celui-ci soit clairement attribuable à des évolutions socio-économiques. De même, les grossesses non désirées et les avortements sont en forte baisse dans le monde occidental, alors que les techniques de contraception n’ont guère évolué depuis les années 1960 et la généralisation de la pilule.
Désinvolture et cynisme
Aujourd’hui, dans la plupart des pays de l’Union européenne, les taux de fécondité se situent sous le seuil de remplacement des populations, expliquent Niels Skakkebaek et ses collègues. De ce fait, même si une petite part de la tendance à la baisse de ces dernières décennies est liée aux expositions environnementales aux dérivés de la pétrochimie, « des actions réglementaires décisives soutenues par des collaborations scientifiques non conventionnelles et interdisciplinaires seront nécessaires pour inverser le phénomène ».
La crise de la fertilité n’est certes pas comparable à une comète qui fonce sur la Terre, mais elle a quelque chose à voir avec la crise climatique. A l’image des Randall Mindy et Kate Dibiasky de Don’t Look up, les scientifiques et médecins qui donnent, depuis de nombreuses années, l’alerte sur la nécessité de mieux réguler la chimie ont le sentiment de prêcher dans un désert de désinvolture et de cynisme.
Bien plus que le réchauffement, leurs préoccupations – et la santé environnementale en général – sont à peu près absentes de l’horizon mental des responsables politiques. En 2016, dans une tribune au Monde, une centaine de scientifiques de premier plan (dont M. Skakkebaek) appelaient à considérer de la même manière ces deux questions, toutes deux liées à l’addiction de nos sociétés au pétrole – que ce soit comme combustible ou comme matière première des industries chimiques. Leur texte devait être un électrochoc : il n’a eu aucun effet.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/09/don-t-look-up-donne-a-voir-notre-incapacite-a-prendre-au-serieux-les-catastrophes-lentes-et-invisibles_6108732_3232.html>
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En audio
18- Les 5 ans de la dernière chance ?, France Culture, De cause à effets, 04/01/22, de 21h à 22h
Aurélie Luneau

Comment, au-delà des citoyens, le courage politique pourrait inverser la courbe du réchauffement climatique...
En ces débuts d’année, rituel oblige, chacun en profite pour faire un bilan de l’année écoulée, des actions menées, et pour se projeter sur l’année qui s’ouvre avec un calendrier idéal et des objectifs à atteindre.
En compagnie de nos deux invités, prêtons-nous à l’exercice, dans cette année présidentielle qui ravive les attentes et donne matière non seulement à la discussion, mais surtout à des projections, nourries d’idées et de solutions, sur le terrain de l’environnement et en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Des projections qui s’adressent, en priorité, aux politiques
Avec Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France depuis 2012, auteur du livre  « Climat : 5 ans pour sauver notre humanité. Ce que la France doit faire ». 
Et Benoît Leguet, Directeur de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) et membre du Haut conseil pour le climat.
> Emission à réécouter (58 min) à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/les-5-ans-de-la-derniere-chance>
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En images
19- Les 1% les plus riches émettent 70 fois plus de CO2 que les 50 % les plus pauvres : l’infographie qui révèle les inégalités climatiques, Novethic, 06/01/22
Concepcion Alvarez

C'est une donnée qui n'est pas encore prise en compte dans les politiques publiques. Alors que les plus fortunés émettent bien plus de CO2 que les ménages les plus modestes, les politiques climatiques s'adressent à tous sans distinction, pesant même parfois davantage sur les plus pauvres. De nouvelles études récentes confirment le poids des plus riches dans la crise climatique et recommandent de prendre des mesures ciblées tels que des impôts progressifs en fonction des émissions et des revenus. 
Les 1 % les plus fortunés de la planète sont à l’origine de 17 % des émissions mondiales de CO2. Tandis qu’à l'opposé du spectre, les 50 % les plus pauvres de la population mondiale n’ont entraîné que 12 % des émissions mondiales. "Il y a une forte inégalité des contributions au problème climatique", souligne à l'AFP l’économiste Lucas Chancel, estimant que "le gradient du revenu et du patrimoine permettent d'expliquer une grande partie des inégalités" d'émissions. Il est l’un des chercheurs du Laboratoire des inégalités mondiales, qui a publié ses résultats pour l‘année 2019 début décembre.  
En termes d'émissions de tonnes de CO2, le fossé est encore plus évocateur. Les 1 % les plus riches ont ainsi émis en moyenne 110 tonnes de CO2 par an et par habitant, quand les 50 % les plus pauvres ont émis en moyenne 1,6 tonne de CO2 par an et par habitant, soit 70 fois moins. Or, pour respecter un scénario de réchauffement limité à 1,5°C, il faudrait émettre environ deux tonnes de CO2 par an et par habitant. L’ONG Oxfam, qui a également publié un rapport récemment sur le sujet, a calculé que les 1 % les plus riches émettraient encore 70 tonnes de CO2 en trop en 2030 par rapport à l'objectif 1,5°C. Les classes moyennes, qui ont vu leurs émissions augmenter le plus vite entre 1990 et 2015, subiraient quant à elles un redressement sous "l'effet de Paris" en référence à l’Accord de Paris signé en 2015. Elles seraient ainsi quasiment dans les clous en 2030.  
>> Infographie à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/les-1-les-plus-riches-emettent-plus-de-co2-que-les-50-les-plus-pauvres-l-infographie-qui-revele-les-inegalites-climatiques-150432.html>
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20- Climat : le Vatnajökull, ce glacier islandais presque aussi grand que la Corse qui "veut peut-être nous dire quelque chose...", France 2, 13h15 le samedi, 08/01/22

Julie est une ranger française installée depuis quelques années sur ce bout du monde dont la beauté fragile l’émerveille à chaque instant. L’activité volcanique et le changement climatique menacent aujourd’hui le glacier… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 8 janvier 2022.
"Le voilà notre trésor !" s’exclame Julie quand elle arrive au bout sa grimpée du chemin qui vient de la mener au Vatnajökull, plus grande calotte glaciaire d’Islande et deuxième glacier le plus volumineux d’Europe, de 8 300 kilomètres carrés, équivalent à 95% de la surface de la Corse. Elle est arrivée dans ce bout du monde il y a quelques années et exerce le métier de ranger, patrouillant sur les sentiers pour s’assurer qu’ils restent toujours accessibles.
D’une épaisseur maximale de 1 000 mètres, il perd de sa masse et recule de plus de 100 mètres par an en moyenne depuis les années 1990… "C’est une beauté dont je ne me lasserai jamais. C’est magnifique de voir ces veines de glace qui descendent de la montagne avec ce bleu très intense qu’on a en hiver, dit-elle au magazine '13h15 le samedi' (replay), assise au bord de cette fragile merveille. Vatnajökull veut dire le 'glacier des eaux' ou le glacier des lacs.'"
"Un glacier, c’est vivant"
"C’est un territoire immense et cette langue glaciaire est la porte d’entrée du Vatnajökull dont on ne voit pas la fin, précise Julie. Ce territoire est quasiment inexploré. Je l’appelle souvent mon ami parce que d’avoir à entretenir les chemins qui y mènent pour pouvoir le contempler, c’est comme ça qu’on est devenus amis tous les deux. Lui aussi me considère-t-il aussi peut-être comme son amie."
"Un glacier, c’est vivant. On entend vraiment ce tremblement. Il parle et craque son sous propre poids. Il veut peut-être nous dire des choses. Il hurle…" témoigne avec émotion la ranger française. Le réchauffement climatique et l'activité volcanique seraient les deux principales causes du retrait du glacier qui compte une trentaine de langues glaciaires et représente plus de 8% de la superficie de l’Islande… mais pour combien de temps ? 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-climat-le-vatnajokull-ce-glacier-islandais-presque-aussi-grand-que-la-corse-qui-veut-peut-etre-nous-dire-quelque-chose_4909299.html>
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