[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 3 publications (lundi 17 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 17 Jan 08:02:55 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- 5 bonnes nouvelles à retenir de l’année 2021 <https://www.wedemain.fr/respirer/5-bonnes-nouvelles-a-retenir-de-l-annee-2021/>, We Demain, 30/12/21
2- Tribune. Joseph Stiglitz : « Mes pronostics pour l’économie mondiale en 2022 » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/31/joseph-stiglitz-mes-pronostics-pour-l-economie-mondiale-en-2022_6107753_3232.html>, Le Monde, 31/12/21, 07h09 
3- Ce qui change au 1er janvier 2022 <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211231-ce-qui-change-au-1er-janvier-2022>, AFP, 31/12/21, 14:00
4- Marketing sobre, engagement écologique… Ce que nous enseigne l’économie des monastères <https://www.goodplanet.info/2021/12/31/marketing-sobre-engagement-ecologique-ce-que-nous-enseigne-leconomie-des-monasteres/>, GoodPlanet’mag, 31/12/21
5- Agenda. 2022 : de nombreux rendez-vous pour la protection de la planète <https://www.wedemain.fr/respirer/2022-de-nombreux-rendez-vous-pour-la-protection-de-la-planete/>, We Demain, 31/12/21
6- La France prend la présidence tournante de l'UE sous un ciel chargé <https://www.la-croix.com/France-prend-presidence-tournante-UE-ciel-charge-2022-01-01-1301192661>, AFP, 01/01/22, 07:00
7- Femmes de dessein, Ép. 8. Louise Brigham, pionnière du do-it-yourself, de l'éco-design et du meuble vendu à plat (bien avant Ikea) <http://www.slate.fr/societe/femmes-de-dessein/louise-brigham-do-it-yourself-eco-design-meuble-kit-deco>, Slate, 01/01/22, 10h57
8- Enquête. Les défis de l’économie circulaire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/02/comment-concilier-objectif-climatique-ambitieux-et-justice-sociale-le-defi-de-l-economie-circulaire_6107961_3234.html>, Le Monde, 02/01/22, 05h43
9- Parler de transition écologique sur Twitter : faire le buzz ou inciter à agir ? <https://theconversation.com/parler-de-transition-ecologique-sur-twitter-faire-le-buzz-ou-inciter-a-agir-173795>, The Conversation, 02/01/22, 18:23
10- Mort du Kenyan Richard Leakey, chasseur de fossiles et défenseur des éléphants <https://www.geo.fr/environnement/mort-du-kenyan-richard-leakey-chasseur-de-fossiles-et-defenseur-des-elephants-207700>, AFP, 02/01/22, 20:00
11- Glyphosate : des actionnaires réclament 2,2 milliards d'euros à Bayer <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/glyphosate-des-actionnaires-reclament-2-2-milliards-d-euros-a-bayer_160407>, AFP, 04/01/22, 13:00
12- One Ocean Summit, Giec, Sommet de la Terre, COP15 Biodiversité, COP27 Climat, Affaire du Siècle : 2022 s’annonce chargée <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pfue-one-ocean-summit-sommet-de-la-terre-cop15-biodiversite-cop27-climat-affaire-du-siecle-2022-s-annonce-chargee-150435.html>, Novethic, 04/01/22
13- La présidence française au pied de la politique climatique de l’Union européenne <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-presidence-francaise-au-pied-de-la-politique-climatique-de-l-union-europeenne_160416>, Sciences & Avenir, 05/01/22, 08h00
14- Finance durable : contre le greenwashing, l'AMF promet plus de contrôles <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/finance-durable-contre-le-greenwashing-lamf-promet-plus-de-controles-30237>, L’Info Durable avec AFP, 05/01/22
15- Reportage. Stroud, le berceau anglais des activistes écologistes <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/07/stroud-le-berceau-anglais-des-activistes-ecologistes_6108488_4500055.html>, Le Monde, 07/01/22, 06h23
16- La présidence de l'Union européenne est l'occasion pour Emmanuel Macron de reprendre le leadership climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pfue-seance-de-rattrapage-du-quinquennat-pour-le-climat-150437.html>, Novethic, 07/01/22
17- Les start-up françaises apportent du vert au Consumer Electronics Show de Las Vegas <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/08/les-start-up-francaises-apportent-du-vert-au-consumer-electronics-show-de-las-vegas_6108664_3234.html>, Le Monde, 08/01/22, 08h19 
18- Friches industrielles : le gouvernement débloque 100 millions d'euros de plus pour leur réhabilitation <https://www.lefigaro.fr/conjoncture/friches-industrielles-le-gouvernement-debloque-100-millions-d-euros-de-plus-pour-leur-rehabilitation-20220107>, Le Figaro avec AFP, maj le 08/01/22 à 11:51
19- Michel Barnier et Jean-Michel Naulot sur la taxe carbone aux frontières de l'UE : "Attention au jeu de dupes" <https://www.lejdd.fr/Politique/michel-barnier-et-jean-michel-naulot-sur-la-taxe-carbone-aux-frontieres-de-lue-attention-au-jeu-de-dupes-4086682>, Le JDD, 08/01/22, 21h00
Trois publications
20- Relions-nous ! - La constitution des liens. L'an 1 <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Relions_nous_!-9791020909817-1-1-0-1.html>, Collectif, Editions Les Liens qui Libèrent, 02/06/21
21- Deux livres sur le nécessaire changement de paradigme de l’Europe face aux défis du XXIe siècle <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/07/deux-livres-sur-le-necessaire-changement-de-paradigme-de-l-europe-face-aux-defis-du-xxie-siecle_6108568_3232.html>, Le Monde, 07/01/22, 13h00

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme
INVENTAIRES DU JOUR : — Cinq bonnes nouvelles à retenir de 2021, pour commencer l’année 2022 du bon pied. (cf. item 1)
— De la hausse du prix du timbre à la fin de la castration à vif des porcelets en passant par la fin des emballages en plastique à usage unique, ce qui change au 1er janvier 2022. (cf. item 3)
TRIBUNE DU JOUR : Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie 2001, met en exergue deux risques majeurs pour l’année à venir : une victoire du Parti républicain aux élections américaines de novembre, un découplage entre les économies chinoise et américaine. (cf. item 2)
AGENDA DU JOUR : COP15 pour la biodiversité, rapports du GIEC, sommets pour les océans… : l’année 2022 s’annonce chargée pour l’environnement. (cf. item 5 & 12)
DOSSIER DU JOUR : Avec quel programme ambitieux et quels risques la France prend-elle pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne ? (cf. item 6, 13, 16, 19 & 21)
ENQUÊTES DU JOUR : — Les monastères français proposent aujourd’hui près de 3 000 références de produits et services de grande consommation qu’ils diffusent dans des magasins monastiques ou laïcs, physiques ou online. (cf. item 4)
— A l’heure du dérèglement climatique, de nombreuses entreprises tentent de développer des modèles alternatifs qui veulent conjuguer croissance économique et modes de consommation plus sobres, non sans encombre. (cf. item 8)
ANNONCE DU JOUR : L'Autorité des marchés financiers (AMF) va procéder à davantage de contrôles sur les engagements liés à la finance durable des sociétés de gestion, afin de "combattre le greenwashing". (cf. item 14)
PORTRAITS DU JOUR : — Éco-warrior avant l'heure, Louise Brigham soutenait une réforme sociale à travers de judicieux conseils distillés dans «Box Furniture», véritable bible du recyclage domestique parue en 1909, ou au cours de ses nombreux ateliers. (cf. item 7)
— Le charismatique chasseur de fossiles, défenseur de l'environnement et homme politique kényan Richard Leakey est décédé à l'âge de 77 ans. (cf. item 10)
REPORTAGE DU JOUR : Stroud, bourgade de l’ouest de la Grande-Bretagne a vu naître en 2018 le groupe écologiste Extinction Rebellion. L’énergie militante qui y bouillonne ne cesse d’attirer des jeunes et des habitants fuyant Londres. (cf. item 15)
TECHNOLOGIES DU JOUR : Naïo, Cearitis, Urban Canopee ou Agrove, qui misent sur les enjeux environnementaux pour percer aux Etats-Unis, ont reçu des récompenses lors du plus grand salon mondial en matière d’innovation technologique. (cf. item 17)
CHIFFRES DU JOUR : — 1 080 607, c’est le nombre d’organisations comprises dans le segment particulier de l’économie française qu’est l’économie sociale et solidaire (ESS). (cf. item 9)
— Les plaintes de 320 investisseurs en Allemagne contre Bayer dans l'affaire du glyphosate représentent au total près de 2,2 milliards d'euros de dommages et intérêts. (cf. item 11)
— Avec 100 millions d'euros supplémentaires, l'enveloppe totale du «fonds friches» sera ainsi portée à 750 millions d'euros. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- 5 bonnes nouvelles à retenir de l’année 2021, We Demain, 30/12/21
Sofia Colla

Biodiversité, train de nuit, énergies renouvelables… We Demain a sélectionné cinq bonnes nouvelles à retenir de 2021, pour commencer l’année 2022 du bon pied.
Quatrième vague, cinquième vague, pass sanitaire… Cette année encore, nous n’avons pas été épargnés par le Covid. Une année stressante, certes, mais avec tout de même quelques bonnes nouvelles. We Demain en a retenu cinq, pour finir l’année sur une bonne note. De quoi espérer que l’année 2022 sera plus légère. 
Boom du train en mode slow 
La crise sanitaire a obligé l’humanité à ralentir. Ces deux dernières années ont également marqué le retour du train de nuit et des lignes à petite vitesse en France. Le 12 décembre, le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, était gare d’Austerlitz à Paris pour relancer la ligne Paris-Tarbes-Lourdes. À cette occasion, il a annoncé le retour de la liaison Paris-Briançon ainsi que d’une “dizaine de lignes nationales de trains de nuit à l’horizon 2030”. Enfin, le gouvernement a confirmé travailler sur le retour des petites lignes ferroviaires avec notamment la rénovation de 9 200 km de rails. Un mode de transport plus écologique et aussi plus économique. 
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/respirer/5-bonnes-nouvelles-a-retenir-de-l-annee-2021/ <https://www.wedemain.fr/respirer/5-bonnes-nouvelles-a-retenir-de-l-annee-2021/>>
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2- Tribune. Joseph Stiglitz : « Mes pronostics pour l’économie mondiale en 2022 », Le Monde, 31/12/21, 07h09 
Par Joseph Stiglitz, économiste

Dans une tribune au « Monde », le Prix Nobel d’économie 2001 met en exergue deux risques majeurs pour l’année à venir : une victoire du Parti républicain aux élections américaines de novembre, un découplage entre les économies chinoise et américaine.
Tribune. L’année 2021 a mis nos nerfs à dure épreuve, à mesure que les statistiques sur les pandémies et les aléas politiques soufflaient le chaud et le froid. La nouvelle année sera sensiblement similaire, d’autant qu’il y aura des élections de mi-mandat aux Etats-Unis en novembre – et elles seront déterminantes. Compte tenu de ce haut degré d’incertitude, il semble imprudent de faire des prédictions très assurées. Pourtant, je vais donner mes meilleurs pronostics.
Pour commencer, le Covid-19 sera enfin jugulé, mais pas éradiqué. Suffisamment de personnes auront été vaccinées dans suffisamment de régions du monde pour surmonter la peur qui pèse sur nous depuis deux ans. Mais faire que ce relâchement d’une énergie jusqu’ici retenue permette de redémarrer l’économie mondiale ne sera pas si simple.
> Lire aussi Le Covid-19 fracture durablement les économies de la planète
Le système des prix peut fournir des indications fiables pour les décisions marginales – l’économie a besoin d’un peu plus de ceci, d’un peu moins de cela – mais il n’est pas aussi efficace pour gérer de grandes transformations structurelles comme les tournants de l’agriculture vers l’industrie, de l’industrie vers les services et de la paix vers la guerre (ou vice versa). Nous constatons déjà de nombreux hoquets – et il pourrait y en avoir d’autres –, mais nous devrions nous préparer à des changements importants dans les modes de production et de consommation : davantage de visioconférences et d’e-commerce, moins d’achats physiques dans les commerces de détail traditionnels. La demande de biens immobiliers commerciaux pourrait diminuer, tandis que la demande de logements pourrait augmenter.
Le marché du travail est perturbé comme jamais auparavant, et certains de ces changements pourraient s’avérer permanents. De nombreux travailleurs se demandent si cela vaut la peine de conserver son emploi : pourquoi endurer tant de stress et de si mauvaises conditions de travail pour un si bas salaire ? Les pénuries de main-d’œuvre aux Etats-Unis ont persisté même après l’expiration des allocations-chômage. Les travailleurs sont plus exigeants, et cela pourrait faire pencher le rapport de force en faveur de la main-d’œuvre, après quatre décennies d’augmentation de la part du capital dans le gâteau économique.
Inflation et chômage
Les nouvelles pénuries se refléteront dans les prix de façon asymétrique, mais les hausses de prix résultant des pénuries ont tendance à être disproportionnées par rapport aux réductions de prix résultant des excédents, ce qui signifie que l’inflation est probable. Le problème est que, si nous savons contrôler l’inflation lorsqu’elle résulte d’une demande excessive, dans le contexte actuel, bien différent, la hausse des taux d’intérêt va augmenter le chômage plus qu’elle ne va diminuer l’inflation…
Tout aussi inquiétant, le déclin des mesures budgétaires adoptées dans le monde entier pour atténuer les retombées économiques de la pandémie pourrait affaiblir la croissance. Cela dépendra des politiques menées dans chaque pays mais, aux Etats-Unis, les mesures de soutien à l’offre intégrées dans le programme de relance Build Back Better du président, Joe Biden, pourraient renforcer la croissance. Des garderies plus nombreuses et plus efficaces permettront à plus de femmes de rejoindre la population active ; contrôler davantage la pandémie réduira les craintes de retour au travail et à l’école ; les investissements dans l’amélioration des infrastructures réduiront les coûts de déplacement des biens et des personnes.
> Lire aussi Les leçons démographiques de la période de crise du Covid-19 en France
Dans tous les cas, un effort international concerté pour augmenter l’offre de vaccins et les rendre accessibles aux plus pauvres ferait bien plus pour atténuer les pressions inflationnistes que la hausse des taux d’intérêt. Nous devrions nous réjouir du fait que, pour la première fois depuis le début de la grande récession en 2008, la demande globale mondiale est de nouveau robuste. Espérons que, cette fois-ci, l’expansion économique servira à répondre aux besoins réels de la société, notamment en adaptant l’économie à l’ère du changement climatique, en remédiant aux carences de longue date des infrastructures, et en investissant dans les personnes et la technologie.
Malheureusement, deux mauvaises nouvelles se profilent à l’horizon. La première est politique : le Parti républicain a vendu son âme à Donald Trump, abandonnant tous ses engagements en faveur de la démocratie. Les républicains ont déjà montré qu’il y avait peu de limites à ce qu’ils sont prêts à faire pour gagner : alors qu’ils s’étaient engagés clandestinement dans la suppression des électeurs sur les listes, ils le font à présent ouvertement et fièrement. Ayant abandonné le respect de la vérité, des budgets, de la responsabilité démocratique et du pluralisme, le Parti républicain représente un danger pour les Etats-Unis et le reste du monde. La prudence oblige les investisseurs à tenir compte de l’incertitude économique générée par cette dynamique politique.
Surenchère sino-américaine
La deuxième mauvaise nouvelle est géopolitique : la Chine et les Etats-Unis sont dans une surenchère de rivalité, et de plus en plus de pays se trouvent dans les feux croisés. Les décideurs américains restent obsédés par la concurrence économique et les questions de sécurité nationale vis-à-vis de la Chine. L’administration Biden n’a toujours pas supprimé les droits de douane de l’ère Trump.
> Lire aussi La Chine, une désillusion américaine
L’opinion communément admise veut que les Etats-Unis et la Chine soient trop interconnectés économiquement pour mener une véritable guerre froide. Mais même si cela est vrai, un découplage significatif est encore possible. Il est également communément admis qu’une rupture sino-américaine serait extraordinairement coûteuse et qu’elle réduirait les bénéfices de spécialisation et d’avantage comparatif. Pourtant, la réévaluation des avantages de la mondialisation au cours des dernières décennies a montré que les coûts des chaînes de valeur (et de leur manque de résilience), ou encore de la perte de savoir-faire due aux délocalisations, peuvent être encore plus grands.
Mais le calcul politique aux Etats-Unis ne se fonde probablement pas sur des calculs précis des coûts et des bénéfices économiques. En outre, les dynamiques des conséquences économiques sont complexes. Par exemple, les politiques industrielles adoptées par les Etats-Unis en réponse à ce qu’ils considèrent comme la menace concurrentielle chinoise pourraient être un stimulant pour la croissance à court terme et à long terme.
> Lire aussi La Chine et les Etats-Unis cherchent le ton juste pour limiter les risques de leur « compétition féroce »
Les politiques que les Américains choisiront en 2022 auront des conséquences sur le monde entier pour les décennies à venir. Nous avons peut-être mis un terme aux fluctuations erratiques de la pandémie, mais nous devons agir aussi judicieusement et aussi rapidement que possible pour mettre en place des stratégies qui nous conduiront à un meilleur avenir.
(Traduit de l’anglais par Stéphane Garnier)
§ Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie 2001, est professeur à l’université Columbia. Copyright : Project Syndicate, 2021.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/31/joseph-stiglitz-mes-pronostics-pour-l-economie-mondiale-en-2022_6107753_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/31/joseph-stiglitz-mes-pronostics-pour-l-economie-mondiale-en-2022_6107753_3232.html>>
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3- Ce qui change au 1er janvier 2022, AFP, 31/12/21, 14:00

De la hausse du prix du timbre à la fin de la castration à vif des porcelets en passant par la fin des emballages en plastique à usage unique, voici ce qui change au 1er janvier.
- Smic -
Le Smic augmente automatiquement de 0,9% du fait de la hausse des prix. Il passe à 1.603,12 euros brut pour 35 heures hebdomadaires. Le taux horaire brut est à 10,57 euros.
- Complémentaire santé -
Les 2,5 millions d'agents de la fonction publique d'Etat peuvent bénéficier, sur demande, d'une prise en charge par leur employeur de leur cotisation de protection sociale complémentaire (mutuelle, assurance, institution de prévoyance) à hauteur de 15 euros par mois. 
- "Titre-mobilité" -
S'inspirant du titre-restaurant, il va permettre au salarié de payer certains frais liés à ses déplacements domicile-travail pris en charge par son entreprise. Il intègrera le forfait mobilité durable – prise en charge des frais de déplacements utilisant des modes alternatifs à la voiture individuelle, sans cotisations ni impôts, jusqu'à 600 euros par an - et permettra de payer carburant ou alimentation de véhicules électriques, hybrides ou fonctionnant à l'hydrogène. 
- Prix du timbre en hausse -
Les tarifs du courrier vont augmenter de 4,7% en moyenne au 1er janvier. Le prix du timbre vert - pour un pli distribué en 48 heures en France métropolitaine - passera de 1,08 à 1,16 euro (+7,4%), tandis que celui du timbre rouge - pour une lettre prioritaire, théoriquement distribuée le lendemain - grimpera de 1,28 à 1,43 euro (+11,7%). Quant à l'"Ecopli" - formule la moins chère pour un envoi en quatre jours en moyenne, avec un timbre gris -, il augmentera de 8 centimes à 1,14 euro (+7,5%).
- Malus auto -
Un nouveau barème du malus automobile entre en vigueur pour les véhicules neufs immatriculés à partir du 1er janvier. Le malus s'appliquera à partir de 128 grammes de CO2/km (au lieu de 133 grammes de CO2/km) avec, pour ce niveau de pollution, une taxation de 50 euros. Il va ensuite monter pour atteindre 40.000 euros pour un niveau supérieur à 223 grammes de CO2/km, sachant que le montant du malus ne pourra pas dépasser 50% du prix TTC du véhicule. Par ailleurs, un nouveau "malus au poids" va concerner les véhicules neufs pesant plus de 1,8 tonne, à raison de 10 euros par kilogramme.
Dans les deux cas, les familles nombreuses peuvent bénéficier de ristournes et les véhicules électriques et hybrides rechargeables ne sont pas concernés.
- Fin de la castration à vif des porcelets -
Il sera interdit de castrer les porcelets sans anesthésie au nom du bien-être animal mais les éleveurs pourront continuer à pratiquer cette opération à condition que leurs acheteurs l'exigent et s'ils respectent un protocole spécifique. La castration peut être "réalisée soit par castration chirurgicale avec anesthésie et analgésie", option privilégiée par les professionnels, "soit par immunocastration" (injection d'un vaccin pour arrêter la production de stéroïdes).
Cette pratique concerne encore la grande majorité des élevages français et près de 10 millions de porcelets par an.
- Brexit -
Entrée en vigueur du titre de séjour obligatoire pour les ressortissants britanniques en France.
- Tri : affichage du logo Triman -
Le logo "Triman" sera déployé sur l'ensemble des produits. Sa présence signifie que le déchet est soumis à une règle de tri: reprise en magasin pour les équipements électriques et électroniques, bornes spécifiques pour les piles, poubelle jaune pour les emballages… Il doit être accompagné d'une consigne de tri claire.
- Plastiques à usage unique bannis -
Fin des emballages en plastique autour de certains fruits et légumes non transformés, interdiction des jouets en plastique offerts dans les menus pour enfants, obligation pour les établissements recevant du public (gares, bibliothèques, écoles, universités, hôpitaux…) de permettre l'accès à un point d'eau potable, interdiction des emballages en plastique pour la livraison des journaux, magazines et publicités, fin des achats par l'État de produits en plastique à usage unique pour utilisation sur les lieux de travail ou lors des événements qu'il organise.
- Allongement de la garantie légale de conformité -
La garantie légale de conformité pour les produits d'occasion est allongée de 6 mois. Désormais, un défaut de conformité apparu dans les 12 mois sur un produit de seconde main est présumé exister au moment de l'achat, sauf preuve contraire.
Une extension de 6 mois est également appliquée à la garantie légale de conformité pour un appareil réparé dans le cadre de la garantie légale de conformité. Concrètement, si un appareil électroménager neuf tombe en panne pendant sa durée de garantie de deux ans et qu'il est réparé, la garantie est étendue de six mois.
- Collecte de nouveaux déchets en magasin -
Les magasins ont l'obligation de reprendre à leurs clients les meubles usagés, produits dangereux vides ou pleins (peintures, colles et produits de nettoyage avec des substances à risques) et cartouches de gaz combustibles.
- Interdiction d'éliminer les invendus non alimentaires -
L'élimination des invendus non alimentaires est interdite. Cette interdiction concerne les produits couverts par les filières à responsabilité élargie des producteurs (vêtements, meubles, produits électriques et électroniques…), les produits d'hygiène et de puériculture, les produits d'éveil et de loisirs, les livres et fournitures scolaires, les équipements de conservation et cuisson des aliments. Les entreprises doivent désormais donner ou recycler leurs produits invendus.
- Responsabilité des market places -
Les market places (Amazon, Cdiscount…) doivent s'assurer que les industriels financent bien les éco-organismes chargés de gérer la fin de vie de leurs catégories de produits. Le client doit être informé des émissions de gaz à effet de serre liées à ses consommations internet et mobiles.
Les fournisseurs d'accès internet et opérateurs mobiles doivent communiquer à leurs abonnés les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs consommations.
- Rénovation énergétique -
Lancement d'une plateforme internet (france-renov.gouv.fr <http://france-renov.gouv.fr/>) et d'un numéro de téléphone (0.808.800.700) uniques, ainsi que d'un réseau unifié d'espaces conseil pour guider les particuliers dans leurs travaux de rénovation.
- Nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs -
La « RE2020» remplace l'actuelle réglementation thermique, la RT2012. Elle renforce les exigences en matière de performance énergétique, de confort d'été et introduit des exigences relatives à l'impact carbone de la construction.
- Louer abordable -
Le dispositif "Louer abordable" permet aux propriétaires de mettre en location leurs logements non meublés à un niveau de loyer abordable en bénéficiant d'un avantage fiscal sur les revenus locatifs. Le locataire doit être sous plafond de ressources, le bail est de six ou neuf ans. Une convention d'engagement est signée avec l'Agence nationale de l'habitat (Anah).
- Permis de construire en ligne -
Les usagers pourront choisir de déposer par voie électronique leur permis de construire et plus largement leur demande d'autorisation d'urbanisme. Pour accompagner les communes, l'État avec les associations d'élus (AMF et AdCF) déploie un programme numérique d'application du droit des sols.
- Contraception gratuite pour les femmes jusqu'à 25 ans -
Déjà gratuite pour les mineures, la contraception sera désormais entièrement prise en charge par l'Assurance maladie pour les jeunes femmes jusqu'à 25 ans. Trois millions de bénéficiaires sont potentiellement concernées. Le dispositif, qui vise à lutter contre un "recul" de la contraception, coûtera 21 millions d'euros annuels.
- Forfait patient urgences -
Le "reste à charge" pour les passages aux urgences non suivis d'une hospitalisation ne sera plus calculé en fonction du "ticket modérateur" de 20%, mais sur la base d'un nouveau "forfait patient urgences" fixé à 19,61 euros et également remboursé par les complémentaires santé. Le montant sera "minoré" à 8,51 euros pour certains publics comme les malades chroniques (ALD) et d'autres resteront exonérés, comme les femmes enceintes.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211231-ce-qui-change-au-1er-janvier-2022>
Sur le même sujet : 
> Consommation, environnement, international… Ce qui change avec le passage en 2022 <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/01/01/consommation-environnement-international-ce-qui-change-avec-le-passage-en-2022_6107856_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 01/01/22, 12h07
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4- Marketing sobre, engagement écologique… Ce que nous enseigne l’économie des monastères, GoodPlanet’mag, 31/12/21
Marie-Catherine Paquier, EBS Paris

Liqueurs, vins, bières, confitures, condiments, biscuits, savons, lotions, santons, bougies… mais aussi détoxifiant en gélules, ail noir confit, éponges écolos, imprimerie… Les monastères français proposent aujourd’hui près de 3 000 références de produits et services de grande consommation qu’ils diffusent dans des magasins monastiques ou laïcs, physiques ou online.
Les produits issus de ces organisations multiséculaires, que l’on pourrait croire en total décalage avec l’époque actuelle, confirment au contraire la permanente capacité d’adaptation des moines et moniales à ce qui les entoure, ainsi qu’à leur contrainte interne de fragilité démographique. Comme l’écrit l’historien Jacques Dalarun, le monde monastique a toujours été un laboratoire de la modernité.
Depuis le Moyen-âge, les règles monastiques organisent la vie des communautés contemplatives. La plus connue reste celle de Saint-Benoît, suivie par les ordres bénédictins et cisterciens. Elles prônent l’équilibre de la vie contemplative entre prière, lecture et travail.
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/2021/12/31/marketing-sobre-engagement-ecologique-ce-que-nous-enseigne-leconomie-des-monasteres/ <https://www.goodplanet.info/2021/12/31/marketing-sobre-engagement-ecologique-ce-que-nous-enseigne-leconomie-des-monasteres/>>
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5- Agenda. 2022 : de nombreux rendez-vous pour la protection de la planète, We Demain, 31/12/21
Sofia Colla

COP15 pour la biodiversité, rapports du GIEC, sommets pour les océans : l’année 2022 sera ponctuée de plusieurs rendez-vous pour l’environnement.
a COP26, organisée en Ecosse à l’automne 2021, était considérée comme celle de la dernière chance. Si l’accord de Glasgow présente quelques avancées concernant la protection de la planète, il a été jugé insuffisant par la plupart des ONG. Tout comme en 2021, l’année 2022 se clôturera en novembre par la COP27, en Egypte. Mais avant cela, plusieurs rendez-vous sont attendus dans les mois à venir. 
Février et mars 2022 : Deux rapport du Giec
Le dernier rapport du Giec, publié en août, présentait des scénarios alarmants. Réchauffement de l’atmosphère, vagues de chaleur, hausse du niveau de la mer, sécheresses, inondations, fonte des glaces, acidification et désoxygénation des océans, pluies torrentielles, tempêtes violentes…
En février, puis mars 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental publiera les deux prochains volets. Il s’agira, cette fois, du 6e rapport d’évaluation du GIEC, dont la dernière édition date de 2013-2014. Une publication qui interviendra quelques semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle française.
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/respirer/2022-de-nombreux-rendez-vous-pour-la-protection-de-la-planete/>
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6- La France prend la présidence tournante de l'UE sous un ciel chargé, AFP, 01/01/22, 07:00
Valérie Leroux

La France a pris samedi pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne avec un programme ambitieux, une Europe "puissante" et "souveraine", qui risque toutefois d'être bousculé par la nouvelle flambée de Covid-19 et la présidentielle d'avril. 
A minuit sonnante (23H GMT vendredi), elle a pris le relais de la Slovénie, qui présidait le Conseil de l'UE depuis le 1er juillet, et cèdera son tour au second semestre à la République tchèque.
Symbole de ce relais, la Tour Eiffel et l'Elysée se sont illuminés au même moment en bleu, couleur de l'Europe. Des dizaines d'autres monuments emblématiques le seront à travers tout l'Hexagone durant la première semaine de janvier.
Le Conseil de l'UE représente les intérêts des 27 Etats-membres face à la Commission et au Parlement européens. La présidence semestrielle convoque les réunions des ministres, fixe l'agenda et conduit les négociations.
Pendant six mois, la France va donc disposer d'un important pouvoir d'influence pour faire avancer certains sujets et trouver des compromis à 27 même si l'exercice, très encadré, implique neutralité et doigté.
- Berlin au rendez-vous -
Le président Emmanuel Macron a placé la barre très haut pour cette "PFUE" (présidence française de l'UE, selon un raccourci).
"2022 doit être l’année d’un tournant européen", a-t-il lancé vendredi soir lors de ses voeux de Nouvel An.
Il s'agit de rendre "l'Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin", avait-il déroulé le 9 décembre.
Des ambitions qu'il ne cesser d'afficher depuis son élection en 2017, non sans crisper certains de ses partenaires, notamment est-européens. 
Lui-même ne présidera pas les sommets ou Conseils européens - un rôle dévolu au Belge Charles Michel - mais il pourra peser sur les discussions et intervenir en cas de crise.
Or l'UE se trouve à la croisée des chemins sur une série de sujets, de la sécurité en Europe - des dizaines de milliers de soldats russes sont massés aux portes de l'Ukraine - à la crise sanitaire qui obscurcit de nouveau l'horizon économique européen.
Emmanuel Macron peut compter sur le soutien du nouveau chancelier alllemand, le social-démocrate Olaf Scholz, qui présidera de son côté le G7 en 2022.
Dans sa première allocution du Nouvel An, le successeur d'Angela Merkel a plaidé pour une "Europe plus souveraine et forte". "Nos amis français peuvent compter sur notre soutien", a renchéri la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, dans une déclaration à l'AFP.
La France s'est fixé trois chantiers prioritaires pour sa présidence : l'instauration de salaires minimum dans toute l'UE, la régulation des géants du numérique et la création d'une taxe carbone sur les produits importés en Europe en fonction de leur impact environnemental.
Emmanuel Macron prône également une réforme de l'espace Schengen afin de mieux "protéger les frontières" européennes face aux crises migratoires, un sujet qui sera au coeur de la campagne présidentielle française.
- "Un atout et un risque" -
Il entend aussi mettre sur la table une révision des règles budgétaires - les fameux critères de Maastricht - qui encadrent les déficits européens afin de pouvoir financer plus d'investissements européens et de croissance.
Et continuer à faire avancer l'Europe de la défense, malgré les réticences de certains partenaires, soucieux avant tout de la protection de l'Otan.
Il s'agit de la 13e présidence semestrielle tournante exercée par la France depuis 1958 et la première depuis 2008.
Les élections présidentielles de mai et législatives de juin en France vont toutefois la percuter de plein fouet, réduisant d'autant l'espace temps pour agir.
"Trois mois, c'est très, très bref. Ça va être très sportif", observe Claire Demesmay, chercheuse au centre Marc-Bloch à Berlin.
La déferlante du variant Omicron va en outre contrarier l'agenda de la PFUE - quelque 400 rendez-vous sont prévus en France - au moins en janvier où nombre de réunions passeront en distanciel. 
L'opposition dénonce quant à elle une instrumentalisation de la "PFUE" par Emmanuel Macron, très probable candidat à sa réélection même s'il s'est gardé jusqu'ici de toute annonce.
"Ca peut être un atout pour le président français en lui permettant de réaffirmer son engagement européen auprès de son électorat, mais aussi présenter un risque" si ses adversaires politiques choisissent de l'attaquer de front "sur sa politique européenne", relève Thierry Chopin, professeur de science politique à l'Université catholique de Lille.
<https://www.la-croix.com/France-prend-presidence-tournante-UE-ciel-charge-2022-01-01-1301192661>
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7- Femmes de dessein, Ép. 8. Louise Brigham, pionnière du do-it-yourself, de l'éco-design et du meuble vendu à plat (bien avant Ikea), Slate, 01/01/22, 10h57
Elodie Palasse-Leroux 

Éco-warrior avant l'heure, Brigham soutenait une réforme sociale à travers de judicieux conseils distillés dans «Box Furniture», véritable bible du recyclage domestique parue en 1909, ou au cours de ses nombreux ateliers.
«Qu'il s'agisse de design de mobilier, de mode, industriel ou d'intérieur, les femmes ont contribué de manière cruciale au développement du design moderne, sur un plan créatif comme commercial. Et pourtant, les livres d'histoire du design les mentionnent rarement.»
Une présence en creux que l'exposition Here We Are ! Women in Design 1900 – Today, proposée jusqu'au 6 mars 2022 au musée Vitra de Weil am Rhein s'évertue à rendre visible. On y redécouvre ainsi l'œuvre et la vision de l'Américaine Louise Brigham (1875-1956), étonnantes d'avant-gardisme et précurseuses de tendances qui ne se développeront que de longues décennies plus tard.
Design moderne et conquête de l'ouest
Née dans une famille fortunée de Boston, Louise aurait pu adopter un mode de vie oisif. Mais à l'âge de 18 ans, l'Américaine a choisi d'utiliser la philanthropie pour soutenir la réforme sociale en marche. L'Amérique est entrée dans son ère progressiste. Les femmes militent pour leur accession au suffrage universel, la réformiste Jane Addams ouvre en 1889 son premier centre d'œuvres sociales à Chicago, et les maisons d'accueil inspirées des «Settlement houses» britanniques se développent dans les grandes villes du nord-est du pays.
Louise étudie les arts domestiques puis le design à New York, avant de se livrer à une expérimentation sociale: au sein d'une de ces maisons sociales située à Cleveland, dans l'Ohio, elle accueille réfugiés et sans-abri. C'est là qu'elle dessine et réalise, pour une jeune mère qui ne pouvait s'en offrir une, une chaise haute pour bébé au moyen de caisses de bois. D'autres meubles vont suivre, et Louise animera des ateliers de menuiserie afin de partager leurs secrets de fabrication.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/societe/femmes-de-dessein/louise-brigham-do-it-yourself-eco-design-meuble-kit-deco>
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8- Enquête. Les défis de l’économie circulaire, Le Monde, 02/01/22, 05h43
Julie de la Brosse 

A l’heure du dérèglement climatique, de nombreuses entreprises tentent de développer des modèles alternatifs qui veulent conjuguer croissance économique et modes de consommation plus sobres, non sans encombre.
Jean-Dominique Senard l’assure, le sauvetage de l’usine emblématique de Flins (Yvelines), maintes fois condamnée pour ses coûts trop élevés, sera sa « grande fierté ». En ce mardi grisâtre de la fin novembre 2021, le président de Renault rayonne dans son veston d’usine griffé aux couleurs de la maison. Un an jour pour jour après l’annonce de la transformation du site en ReFactory, de nombreux dirigeants du groupe ont fait le déplacement pour annoncer aux journalistes la métamorphose de la plus vieille usine Renault encore en fonctionnement.
Au milieu des hangars vieillissants où ont été assemblées des millions de 4 CV, Dauphine, et autres 4L, un bâtiment fraîchement repeint se dresse, dans lequel des centaines de salariés s’affairent non plus à produire, mais à réparer des véhicules.
> Lire aussi A l’usine Renault de Flins, la transition des salariés vers la ReFactory : « C’est la fin d’une époque » et une « deuxième jeunesse »
« Avec la Factory VO [véhicules d’occasion], l’objectif est de dynamiser le marché de l’occasion en reconditionnant avec les standards du neuf, et en réduisant les matières, les délais et les coûts de réparation pour nos concessionnaires », explique Jean-Philippe Billai, le directeur de l’usine. Ce n’est qu’une première marche de la transformation. D’ici peu, ce haut lieu de l’histoire industrielle française accueillera des activités de recyclage des batteries, de réparation de pièces détachées, et de conversion de véhicules thermiques en électriques, pour devenir « le premier site européen d’économie circulaire dédiée à la mobilité ». L’économie circulaire ? « C’est le sujet le plus intelligent à tout point de vue », assure le président de Renault. Avant d’embrayer, tout sourire : « Ce qui n’était qu’un petit sujet d’optimisation classique est devenu une révolution. Une “Renault-lution” ! »
+ Infographie : La voiture thermique, un modèle de recyclage <https://img.lemde.fr/2021/12/28/0/0/0/0/1200/0/0/0/41e96a2_507943485-700-voiture-recyclage.png>
La marque au losange n’est pas la seule à s’emparer des fameux « trois R » (réutilisation, recyclage, réduction) de l’économie circulaire. Depuis quelque temps, ce concept né dans les années 1970, dans le sillage du rapport Meadows sur les limites de la croissance, fait fureur chez les industriels. Automobile, agroalimentaire, textile, électroménager, et même BTP, tous les secteurs ou presque s’en revendiquent, avec plus ou moins d’ambition. Pour ne citer que quelques exemples parmi les plus récents : IKEA vient d’annoncer une offre 100 % circulaire à l’horizon 2030, Danone, Carrefour, Pernod Ricard ou encore L’Oréal visent 100 % d’emballages recyclables d’ici à 2025, et même Apple, souvent dénoncé comme un spécialiste de l’obsolescence programmée, a annoncé que, d’ici à 2030, il n’aurait plus besoin d’extraire de matière vierge pour fabriquer ses iPhone…
« Promesse d’une déconnexion »
A l’heure du dérèglement climatique, un tel mouvement n’a rien d’étonnant. Avec bientôt 9 milliards d’humains, qui aspirent tous à consommer davantage, la planète ne pourra pas absorber les conséquences désastreuses de nos économies actuelles sur le climat et sur la pollution.
> Lire aussi  « On peut et on doit découpler l’activité économique et les émissions de gaz à effet de serre »
« L’économie circulaire, c’est la promesse d’une déconnexion entre la croissance et les pressions sur la biosphère, ce que les économistes appellent le découplage », explique l’économiste Florian Fizaine, spécialiste des ressources minérales. « Il est d’ailleurs intéressant de noter que le concept, popularisé dans les années 2010 par la Fondation Ellen MacArthur, a été substitué à celui de développement durable critiqué pour sa dimension oxymorique, ajoute Baptiste Monsaingeon, sociologue et auteur de Homo Detritus. Critique de la société du déchet (Seuil, 2017). En termes de croyances, l’économie circulaire, construite en opposition à l’économie linéaire – au sens de produire, consommer, jeter –, était plus porteuse, car capable de réconcilier la finitude des ressources et l’infini de la croissance. »
+ Infographie :  Des ressources mondiales toujours plus exploitées <https://img.lemde.fr/2021/12/28/0/0/0/0/1200/0/0/0/b3fa960_349604252-700-ressources.png>
Plus prosaïquement, elle est aussi le moyen pour les entreprises de répondre à la problématique cruciale de l’approvisionnement. Avec la transition énergétique, très gourmande en minerais et autres terres rares– pour fabriquer, par exemple, les batteries électriques ou les panneaux solaires –, la demande en matière première est en plein essor. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande en lithium, graphite, cobalt ou nickel devrait être multipliée par quatre pour respecter l’accord de Paris. Pour les entreprises, mais aussi pour les Etats, le défi est considérable. La crise causée par le Covid-19, qui a débouché sur une flambée des prix et de multiples pénuries, en a été l’illustration sévère.
+ Infographie :  Le défi environnemental du passage à l’électrique <https://img.lemde.fr/2021/12/28/0/0/0/0/1200/0/0/0/e1da2a5_175235055-700-de-fi-environnemental.png>
« Depuis, les directions d’entreprises sont d’ailleurs plus sensibles à l’économie circulaire, perçue comme une réponse à la sécurisation des approvisionnements », observe Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national d’économie circulaire. « Non pas que le problème soit celui de la raréfaction des ressources naturelles, les gisements étant considérables, mais les besoins croissants en matières premières posent de multiples enjeux de souveraineté, de stabilité des prix, d’environnement, et d’acceptabilité sociale. Les Français sont-ils par exemple prêts à rouvrir des mines pour assurer leurs besoins ? », questionne Patrice Christmann, du service géologique national, le Bureau de recherches géologiques et minières.
114 définitions différentes
Alors, si on s’essayait à un peu de science-fiction, à quoi pourrait ressembler un monde entièrement circulaire ? « Malheureusement, c’est difficile à dire, car la notion souffre d’un manque de définition et d’indicateurs », estime Baptiste Monsaingeon. En 2017, une étude de trois chercheurs néerlandais recensait 114 définitions différentes de l’économie circulaire, certaines la réduisant au recyclage et à la recherche de prospérité, et d’autres accentuant son objectif de soutenabilité et d’équité générationnelle. « Au fond, cela renvoie à l’éternel débat sur la faisabilité et la soutenabilité de la croissance verte. Jusqu’où faut-il sacrifier le pouvoir d’achat des générations présentes pour affronter nos responsabilités envers les générations futures ? Et comment concilier un objectif climatique ambitieux avec la justice sociale ? », s’interroge l’économiste Christian Gollier, directeur de l’école d’économie de Toulouse.
> Lire aussi « A partir de la révolution industrielle, la question de la finitude des ressources divise les économistes »
Car, c’est une certitude, l’économie circulaire, qui implique une intensification du recyclage, sera forcément inflationniste, du moins à moyen terme. Aujourd’hui, on estime que seulement 9 % des ressources extraites retournent au système de production comme intrants dans de nouveaux produits. Un pourcentage qui a d’ailleurs légèrement baissé en 2020. En cause notamment, des technologies complexes et évolutives, rendant le recyclage difficilement rentable. Illustration avec un smartphone fabriqué à partir d’une cinquantaine de composants différents. Acheté entre 500 et 1 000 euros, celui-ci contient seulement 1,50 euro de matière première vierge ou recyclée, dont 70 % d’or et de cobalt. « Pour ces deux minerais, il existe des filières rentables, mais, pour tous les autres, l’intérêt du recyclage est nul », explique Patrice Christmann.
+ Infographie : Des composants de haute valeur difficilement recyclables <https://img.lemde.fr/2021/12/28/0/0/0/0/1200/0/0/0/b83ceec_384192333-700-composants.png>
« En réalité, pour recycler massivement, il faudrait simplifier et uniformiser les technologies. Or ce n’est pas la direction prise par les industriels qui cherchent plutôt à imposer leurs propres standards », regrette Florian Fizaine. En ce sens, l’exemple des batteries électriques, indispensables à la transition énergétique, est révélateur. Alors que la plupart des Etats ont identifié l’incroyable potentiel du marché – il y aura 700 000 tonnes de batteries à recycler en 2035 –, les filières peinent à se mettre en place, la variété de chimie des batteries pesant sur leur rentabilité.
« Réfléchir au-delà du recyclage »
Fondée sur l’analyse du cycle de vie des produits, l’écoconception est censée répondre à cette problématique. Très tendance dans les directions innovation et marketing des entreprises, elle vise à réduire en amont la quantité de matière utilisée, et à allonger la durée de vie des produits, pour les rendre réparables et recyclables. « Sauf que, même si la technologie permettait de réutiliser 100 % de la matière, tout en conservant ses qualités intrinsèques, le recyclage ne pourra jamais répondre entièrement à la hausse de la demande matérielle », estime Patrice Christmann. En janvier 2021, la très sérieuse Agence européenne pour l’environnement estimait d’ailleurs qu’un découplage total entre croissance matérielle et pressions sur l’environnement était très peu probable.
> Lire aussi Contre l’obsolescence programmée et le tout-jetable, le succès grandissant des Repair Cafés
« C’est pourquoi, si l’on veut véritablement boucler la boucle, la circularité pousse à réfléchir bien au-delà du recyclage. C’est vers un changement de paradigme qu’il faut aller, avec une production et des modes de distribution plus locaux, mais aussi un changement des modes de consommation », estime Raphael Guastavi, chef du service produits efficacité matière au sein de la direction économie circulaire et déchets à l’Agence de la transition écologique (Ademe). « Cela implique notamment une grosse maîtrise des datas, de manière à tracer les produits d’un bout à l’autre de la chaîne », ajoute Clément Chenut, consultant chez Capgemini.
> Lire aussi Un « tsunami de déchets électroniques » menace la santé de millions d’enfants, alerte l’OMS
Economie de la fonctionnalité, économie du partage, économie de la seconde main… Depuis vingt ans, les modèles alternatifs se multiplient pour tendre vers des sociétés plus sobres. Mais, pour l’heure, ces nouveaux business model peinent à emporter le système. Bouygues qui met en place une plate-forme de partage de matériel du bâtiment, SEB qui lance un abonnement réparation avec son propre réseau de réparateurs, ou encore Nike qui s’apprête à vendre des baskets légèrement usagées… « Toutes les entreprises regorgent de solutions innovantes, mais rares sont celles à avoir adopté ces nouveaux business de manière holistique et structurée »,estime Cédric Vatier, directeur général France et Benelux de la société de conseil Accenture.
Modèles contreproductifs
Dans la mobilité, c’est très frappant, la voiture individuelle reste le standard absolu. En 2017, Nissan a tenté de vendre des voitures en colocation, sans aucun succès. « Le droit à la propriété et le droit au neuf restent encore très puissants dans l’imaginaire collectif », avance Matthieu Glachant, professeur d’économie à l’Ecole des mines (Mines ParisTech).
Il est probable que les industriels doutent aussi des potentiels de marché vendus par les consultants : selon Accenture, les nouveaux business de l’économie circulaire pèseront 4 500 milliards de dollars (3 900 milliards d’euros) à l’horizon 2030. Or, dans l’automobile justement, les constructeurs communiquent bien plus sur leurs énormes SUV électriques, dont le sens environnemental n’est pas évident, plutôt que sur leurs solutions d’autopartage.
> Lire aussi Renault, Veolia et Solvay unis dans le recyclage des métaux pour les batteries
A l’inverse, des modèles a priori vertueux ont rencontré un tel succès qu’ils en sont devenus contreproductifs. « L’économie de la seconde main par exemple renvoie à pleins d’écueils consuméristes. Des sites comme Vinted ont renforcé les logiques de consommation en déclenchant les actes d’achats », explique Emmanuelle Ledoux. Une forme d’effet rebond bien connu des économistes.
> Lire aussi Porté par son succès en France, Vinted entre dans le clan des « licornes »
« Finalement, une façon très efficace de vraiment faire bouger les choses est de développer des réglementations contraignantes, comme c’est le cas dans le plastique où les obligations légales ont eu un impact positif sur les modèles économiques associés au recyclage », estime Jean-Christophe Taret, directeur stratégie et performance plurielle chez Veolia.
Rendre l’information plus transparente pour les consommateurs – en France c’est l’objectif de l’indice de réparabilité qui vient d’être instauré –, taxer les rebuts ou les invendus des entreprises, mettre en place des dispositifs de consignes et de collecte… Les pistes sont multiples. Mais pour Matthieu Glachant, « toute la difficulté consiste à faire des politiques publiques sans effets pervers, ce qui est très compliqué sur ces sujets. Par exemple subventionner le recyclage revient à décourager la sobriété et la prévention… » C’est malheureusement le problème des cercles, ils peuvent être aussi vertueux que vicieux.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/02/comment-concilier-objectif-climatique-ambitieux-et-justice-sociale-le-defi-de-l-economie-circulaire_6107961_3234.html>
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9- Parler de transition écologique sur Twitter : faire le buzz ou inciter à agir ?, The Conversation, 02/01/22, 18:23
Par Emmanuelle Reynaud, Enseignante-chercheuse en sciences de Gestion, IAE Aix-Marseille Graduate School of Management – Aix-Marseille Université & Sébastien Mariaux, Docteur en sciences de gestion, Aix-Marseille Université (AMU)

1 080 607. C’est le nombre d’organisations comprises, à date de rédaction de cet article, dans le segment particulier de l’économie française qu’est l’économie sociale et solidaire (ESS).
Selon la définition officielle, issue d’une loi de 2014, le concept désigne « un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale ». Se réclamant ainsi de l’intérêt général plutôt que de la recherche du profit individuel, l’ESS bénéficie d’un présupposé positif quant à son impact, et notamment son impact environnemental.
C’est pourquoi elle semble avoir un rôle particulier à jouer quant à l’information et à la promotion de la nécessaire transition écologique. Ce notamment via les réseaux sociaux, gratuits et surtout ouvert à tous, garantissant une audience importante.
Nos recherches se sont ainsi intéressées à un réseau réseau social particulièrement consulté pour obtenir de l’information, à savoir Twitter. Nous avons étudié les messages qui y sont véhiculés par les organisations de l’ESS grâce à la création d’un programme informatique, nourri de 910 649 tweets, publiés par 763 acteurs de l’ESS, parmi lesquels 23 221 avaient trait à l’environnement. Pour une communication efficace, nos conclusions mettent en avant tant l’importance du nombre d’abonnés que les performances supérieures des messages adoptant un ton positif.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/parler-de-transition-ecologique-sur-twitter-faire-le-buzz-ou-inciter-a-agir-173795>
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10- Mort du Kenyan Richard Leakey, chasseur de fossiles et défenseur des éléphants, AFP, 02/01/22, 20:00

Le charismatique chasseur de fossiles, défenseur de l'environnement et homme politique kényan Richard Leakey est décédé à l'âge de 77 ans, a annoncé dimanche le président du Kenya. 
Il avait joué un rôle fondamental dans la compréhension des origines de l'Humanité et musclé la lutte contre les braconniers d'éléphants. Les causes de sa mort n'ont pas été divulguées mais sa santé était très fragile ces dernières années.
"Cet après-midi, j'ai appris avec une profonde tristesse la nouvelle du décès du Dr Richard Erskine Frere Leakey, l'ancien chef du Service public du Kenya", a déclaré le président Uhuru Kenyatta dans un communiqué.
Fils de Louis et Mary Leakey, deux des plus célèbres découvreurs de squelettes d'hominidés, Richard, né au Kenya le 19 décembre 1944, était semble-t-il destiné à la paléoanthropologie. Un destin qu'il tente pourtant de fuir dans ses jeunes années, en travaillant comme guide de safari.
Il marche toutefois sur les traces de ses parents lorsqu'il obtient à 23 ans, sans formation académique, une bourse de la National Geographic Society pour des recherches archéologiques sur les rives du lac Turkana, dans le nord du Kenya, la première d'une longue liste de fouilles dans cette contrée semi-désertique inhospitalière.
Dans les années 70, il mène plusieurs expéditions couronnées de découvertes majeures et inédites, dont les premiers crânes d'Homo habilis (vieux de 1,9 million d'années) en 1972 et Homo erectus (1,6 million d'années) en 1975.
- Le "Garçon du Turkana" -
Sa notoriété est faite: le magazine Time lui consacre sa Une, puis en 1981, la BBC publie un documentaire en sept épisodes, dont il est le narrateur et présentateur, sur l'évolution de l'humanité.
Mais sa plus importante découverte intervient en 1984: il déterre un squelette quasi complet d'Homo erectus qui sera baptisé le "Garçon du Turkana".
M. Leakey n'a jamais obtenu le moindre diplôme, mais s'est vu décerner plusieurs doctorats honoris causa durant son éminente carrière, et a été nommé professeur d'anthropologie à l'université Stony Brook de New York. 
Il a également fondé l'institut du Bassin du Turkana, qui soutient les scientifiques africains et coordonne les fouilles dans la région, et la plateforme Wildlife Direct, qui sensibilise à la protection de la faune sauvage.
- Ivoire en flammes -
Dans les années 80, alors que le massacre des éléphants d'Afrique connaît une croissance exponentielle, nourri par la demande d'ivoire, Richard Leakey s'affirme comme une des figures de proue de la guerre contre le trafic des défenses de pachydermes.
En 1989, le président kényan Daniel arap Moi le place à la tête de l'agence nationale de protection de la faune sauvage, plus tard renommée Service kényan de la faune (KWS).
La même année, il organise une opération de communication sans précédent en brûlant, devant les caméras du monde entier, 12 tonnes d'ivoire saisi, avec pour message que les défenses d'éléphants n'ont aucune valeur en tant que telles.
C'est également sans sourciller qu'il muscle la protection des éléphants en armant lourdement les rangers de KWS, désormais secondés par des hélicoptères de repérage et autorisés par le président Moi à "tirer pour tuer".
En 1993, le petit avion Cessna le transportant s'écrase dans la vallée du Rift. Il survit mais perd ses deux jambes.
- "J'ai choisi de continuer à vivre" -
"A l'époque, il y avait régulièrement des menaces contre moi et je vivais avec des gardes armés, mais j'ai pris la décision de ne pas dramatiser et de ne pas me dire +on a essayé de me tuer+", dit-il en 2015 au Financial Times. "J'ai choisi de continuer à vivre".
Il est contraint de quitter le KWS un an plus tard et se lance en politique en rejoignant les nombreuses voix critiques du régime corrompu de l'autocrate Moi. Sa carrière d'opposant est de courte durée et Daniel arap Moi le convainc en 1998 de diriger la lutte contre la corruption. La tâche s'avère impossible et il jette l'éponge deux ans plus tard.
En 2015, face à une nouvelle crise du braconnage, un autre président, Uhuru Kenyatta, fait appel à lui pour reprendre les rênes du KWS, cette fois comme président du conseil d'administration, un poste qu'il occupera jusqu'en 2018.
Un cancer avait ravagé sa peau, ses cheveux épars témoignaient du poids des ans, il avait aussi souffert de maladies du foie et des reins à répétition. Mais à plus de 70 ans, il produisait encore son vin dans une ferme de la vallée du Rift.
<https://www.geo.fr/environnement/mort-du-kenyan-richard-leakey-chasseur-de-fossiles-et-defenseur-des-elephants-207700>
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11- Glyphosate : des actionnaires réclament 2,2 milliards d'euros à Bayer, AFP, 04/01/22, 13:00

Les plaintes d'investisseurs en Allemagne contre Bayer dans l'affaire du glyphosate représentent au total près de 2,2 milliards d'euros de dommages et intérêts, a affirmé mardi le cabinet d'avocat Tilp, qui espère l'ouverture d'un procès groupé dès cette année.
"Tilp a déposé, au nom d'environ 320 investisseurs, des plaintes contre Bayer devant le tribunal de grande instance de Cologne, pour obtenir des dommages et intérêts d'un montant total d'environ 2,2 milliards d'euros", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Cela représente plus du double de la somme initialement communiquée en décembre par le cabinet.
Ces actionnaires reprochent au groupe allemand de ne pas les avoir suffisamment informés sur les risques financiers causés par les procédures judiciaires liées au glyphosate, après l'acquisition de Monsanto en 2018.
Le tribunal doit maintenant décider si une "procédure modèle", permettant de regrouper en un seul procès des questions communes à plusieurs dossiers, peut être engagée, comme le demandent les avocats.
"Avec les plaintes déposées, nous remplissons toutes les conditions formelles pour la mise en œuvre d'une procédure modèle", estime Christian Herrmann, avocat de Tilp cité dans le communiqué.
Le cabinet s'attend à l'ouverture d'une procédure dans "les prochains mois", et espère un procès dès cette année.
Depuis le rachat de Monsanto, Bayer fait face à une pluie de procédures judiciaires aux États-Unis de la part d'anciens utilisateurs du Roundup, herbicide à base de glyphosate commercialisé par le groupe américain.
Le glyphosate est considéré depuis 2015 comme "cancérogène probable" par le Circ, une branche de l'OMS, une caractérisation que dément toujours le groupe.
Ces mésaventures ont fait plonger le titre de Bayer à la Bourse de Francfort, lui faisant perdre près de la moitié de sa valeur depuis 2018, causant un lourd dommage aux actionnaires, selon Tilp.
En décembre, le tribunal de Cologne avait accepté de publier la "demande d'ouverture d'action de groupe", visant à déterminer si Bayer "a dissimulé au marché des risques importants liés à l'acquisition du groupe américain Monsanto".
Cette étape essentielle ouvrait la voie à la collecte de plaintes d'actionnaires, en vue de l'ouverture d'une procédure modèle et d'un procès groupé. Bayer réfute toute faute, et affirme de son côté avoir "respecté la loi et s'être acquitté de ses obligations" selon un communiqué.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/glyphosate-des-actionnaires-reclament-2-2-milliards-d-euros-a-bayer_160407>
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12- One Ocean Summit, Giec, Sommet de la Terre, COP15 Biodiversité, COP27 Climat, Affaire du Siècle : 2022 s’annonce chargée, Novethic, 04/01/22
Concepcion Alvarez

Plusieurs événements importants du point de vue de l’environnement vont jalonner l’année 2022. On attend notamment la publication de deux nouveaux rapports du Giec, la tenue de la COP15 Biodiversité en Chine avant l'été, le Sommet de la Terre à Rio en juin ou encore la COP27 sur le climat qui se tiendra en Égypte à la fin de l’année. Tour d’horizon.
• Publication de deux rapports très attendus du Giec en février et mars 
Le sixième rapport d’évaluation du Giec, dont la dernière édition remonte à 2013-2014, sera publié en ce début d’année. Le Giec est divisé en trois groupes. Le rapport du groupe 1 sur l’état des lieux de la crise climatique a été publié en août dernier. Il estimait que certains changements, comme la fonte des calottes glaciaires, étaient déjà irréversibles. Le rapport du groupe 2 sortira en février et portera sur la vulnérabilité des sociétés humaines, des écosystèmes et des systèmes socio-économiques face à la dérive climatique, les conséquences du changement climatique, et les options d’adaptation. Enfin, le rapport du groupe 3 sera rendu public en mars et étudiera quant à lui l’atténuation (la réduction des émissions) du changement climatique, l'évaluation des méthodes de réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'élimination des gaz à effet de serre de l'atmosphère.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pfue-one-ocean-summit-sommet-de-la-terre-cop15-biodiversite-cop27-climat-affaire-du-siecle-2022-s-annonce-chargee-150435.html>
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13- La présidence française au pied de la politique climatique de l’Union européenne, Sciences & Avenir, 05/01/22, 08h00
Loïc Chauveau

Depuis le 1er janvier 2022, la France préside l’Union européenne. Principal défi : la mise en œuvre du plan climat proposé par la commission qui vise à une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.

Fit For 55. Le 14 juillet dernier 2021, la Commission européenne a présenté un imposant paquet de 14 révisions de directives pour coller avec l’objectif de réduction des gaz à effet de serre adopté par les 26 États membres devant aboutir à un continent "zéro carbone" en 2050. Ce "fit for 55" impose de revoir en effet de fond en comble la politique climat actuelle et devrait amener s’il est vraiment appliqué à une économie radicalement différente. La Commission estime que ce "pacte vert" est l’occasion de “bâtir un nouvel ordre économique”.
Dans les transports, le projet européen vise ainsi à réduire de 55% les émissions des voitures particulières, un objectif impossible à atteindre pour les constructeurs sans un transfert massif de leur production vers l’électrique. La fin de la vente des véhicules thermiques neufs est proposée pour 2035. 35 millions de bâtiments devraient être rénovés pendant la décennie avec un effort particulier vers les logements des catégories sociales les plus pauvres, pour lesquels 72 milliards d’euros sur sept ans seront consacrés. La part d’énergie renouvelable aujourd’hui d’un peu plus de 20% devra passer à 40% du mix énergétique. La restauration des zones humides, forêts et tourbières d’Europe doit augmenter la capacité de ces milieux à absorber le CO2, cet effort permettant également d’améliorer la biodiversité de ces écosystèmes. Le puits de carbone actuel des 26 États membres est estimé à 268 millions de tonnes. Il pourrait passer à 320 millions d’ici à 2030.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-presidence-francaise-au-pied-de-la-politique-climatique-de-l-union-europeenne_160416>
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14- Finance durable : contre le greenwashing, l'AMF promet plus de contrôles, L’Info Durable avec AFP, 05/01/22

L'Autorité des marchés financiers (AMF) va procéder à davantage de contrôles sur les engagements liés à la finance durable des sociétés de gestion, afin de "combattre le greenwashing", a-t-elle annoncé mercredi.
Pour "renforcer la pertinence de la place de Paris dans la finance durable, des contrôles 'spots' vont vérifier cette année le respect par des sociétés de gestion des contraintes et engagements" en la matière, a expliqué le président de l'AMF Robert Ophèle, lors de ses voeux à la presse.
Les contrôles "spots" sont des examens "courts et ciblés" des investissements des sociétés de gestion, qui peuvent concerner "cinq ou six établissements" afin d'établir les bonnes et mauvaises pratiques. Ils ne sont pas faits dans une optique répressive mais "c'est une étape vers une supervision plus exigeante", a défendu M. Ophèle. Leur objectif sera de "vérifier la cohérence entre les engagements contractuels", parfois issus de la réglementation française ou européenne, "et les investissements réalisés ainsi que le dispositif de contrôle associé", a-t-il également détaillé.
In fine, il s'agit de "combattre le greenwashing", soit le verdissement en façade seulement de leurs pratiques. "Les approches et les définitions sont disparates, et le suivi des réalisations perfectible. Il est indispensable qu'un effort d'harmonisation soit mis en œuvre pour donner lisibilité et crédibilité à la place dans ce domaine", a insisté M. Ophèle. Parmi les autres priorités de l'année pour l'AMF, on retrouve aussi davantage de contrôle sur "la valorisation des actifs peu liquides", ou encore "les modalités de sortie dans les placements en titre non-côté".
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/finance-durable-contre-le-greenwashing-lamf-promet-plus-de-controles-30237>
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15- Reportage. Stroud, le berceau anglais des activistes écologistes, Le Monde, 07/01/22, 06h23
Lucas Minisini 

Cette bourgade de l’ouest de la Grande-Bretagne a vu naître en 2018 le groupe écologiste Extinction Rebellion. L’énergie militante qui bouillonne dans cette ancienne ville ouvrière ne cesse d’attirer des jeunes et des habitants fuyant Londres. Mais la pandémie de Covid-19 pourrait bien affaiblir le mouvement.
A chaque coup de marteau, la vitrine de la banque se fend un peu plus. Des éclats de verre ricochent sur le trottoir désert du 18 King Street, en plein centre de Stroud, ville verte et proprette du sud-ouest de l’Angleterre. Ce 30 mars 2021, vers 6 heures, Gail Bradbrook – 48 ans, bonnet noir et lunettes de protection – redouble d’efforts pour faire céder la devanture de l’établissement de la Barclays.
Elle vient de placarder une affiche sur la façade : « Cette banque finance le chaos climatique ». Membre du groupe d’activistes écologistes Extinction Rebellion, elle participe à l’opération « Money Rebellion » (« rébellion de l’argent »), qui dénonce les investissements des banques dans les énergies fossiles. Les épaisseurs de verre se fragmentent sous ses coups, mais la vitrine ne cède pas.
Moins de deux mois plus tard, le 11 mai, à 5 h 30, quatre policiers débarquent chez Gail Bradbrook. Ils ont ordre de perquisitionner son domicile. Ils ne la lâchent pas d’une semelle, soutient-elle, ça l’énerve. « J’ai alors retiré ma chemise de nuit et je me suis retrouvée complètement nue devant eux, raconte l’activiste. C’était une manière de leur demander s’ils étaient bien sérieux de me suivre partout comme ça chez moi. »
Les policiers la placent en garde à vue et lui expliquent que les réparations pourraient coûter à la banque jusqu’à 1 million de livres (1,18 million d’euros). Mise en examen pour « dommages criminels » et « atteinte contre une institution financière », la quadragénaire encourt dix ans de prison ferme. Une première audience de son procès aura lieu le 11 janvier.
Il en faut plus pour émouvoir Gail Bradbrook. Dans son salon, la militante, en chaussons et legging noir, affirme n’avoir aucun regret et trouve même la situation « plutôt drôle ». Elle connaissait les risques de l’opération, avait imaginé « des dizaines de fois » le moment où les forces de l’ordre viendraient frapper chez elle à l’aube.
A Stroud, sa maison est connue de tous. En brique, avec un seul étage, elle est identique à toutes les autres le long de Farmhill Lane. C’est ici qu’Extinction Rebellion, le mouvement écologiste qui prône la désobéissance civile (et connu aussi sous l’abréviation XR), a pris forme avant sa création, en 2018. Un seul indice le signale, sur une fenêtre du rez-de-chaussée : une affiche du mouvement avec son logo, un sablier dans un cercle, symbole de l’urgence climatique.
Les « débarqués de Londres »
A une heure et demie de train à l’ouest de Londres, au milieu de collines boisées, Stroud est devenue en quelques années un nid d’activistes écologistes qui attire de plus en plus d’adeptes. Dans cette petite ville de 30 000 habitants du Gloucestershire, des magasins de seconde main jouxtent un commerce « sans plastique » dans la rue piétonne. Le café Woodruffs se présente comme le premier bistrot végan d’Angleterre depuis sa création, en 1998. Le marché des producteurs de la région, le samedi matin, est un des plus réputés du pays.
Enfin, l’école Steiner-Waldorf, avec sa pédagogie alternative, fondée sur les écrits controversés du philosophe et occultiste autrichien Rudolf Steiner (1861-1925) et centrée sur le développement personnel, l’autonomie et la nature, a longtemps participé à la renommée de la ville. Mais l’établissement a dû fermer début 2020, après un rapport critique d’inspecteurs de l’éducation britannique, qui relevait une « culture toxique » pouvant « sérieusement mettre en danger » les élèves, notamment dans plusieurs cas de harcèlement scolaire.
Pourtant, c’est bien cette « réputation alternative », selon les propres mots du maire écologiste, Kevin Cranston, qui rend la ville attirante. De nouveaux habitants arrivent de Londres : les DFL, pour Down from London (« débarqués de Londres »), comme on les appelle, sont déjà plusieurs dizaines à avoir sauté le pas. Avec la pandémie et le développement du télétravail, la tendance ne cesse de s’amplifier, les prix de l’immobilier montent en flèche et la ville se gentrifie doucement.
Les DFL viennent à la fois pour profiter d’un cadre de vie agréable et de l’énergie militante de la ville. Ils savent que dans cette région des militants ont organisé un die-in (les manifestants s’allongent en simulant la mort) en mars 2019 devant Highgrove House, la résidence de campagne du prince Charles, à une quinzaine de kilomètres de Stroud, pour exiger la déclaration d’une « urgence climatique ».
Ils ont lu dans les tabloïds britanniques que la commune est surnommée « Hippy Central » (« centre des hippies »). Enfin, ils ont pu rêver en feuilletant le Sunday Times : le journal a classé Stroud meilleure ville où vivre au Royaume-Uni en 2021. Dans ses critères de sélection, l’hebdomadaire relève la qualité des restaurants végans, le bon niveau de l’enseignement public et… le fait qu’« Extinction Rebellion a été fondé dans cette ville ».
Salopette et sarouel
Le rendez-vous a été donné pour le 25 octobre au soir, dans un café végétarien de Stroud, le Star Anise Arts Café. Dans la grande salle de l’établissement attendent deux membres d’Extinction Rebellion, Meg Campbell, vingtenaire aux cheveux rasés, et son amie du même âge, Freya Freeman-Taylor, pantalon rayé et piercing nasal. Une dizaine de militants arrivent à vélo. Le dress code est à la salopette et au sarouel. Les organisatrices déposent sur une table leur marmite de soupe épicée faite maison. Il faut prendre des forces avant le début de leur présentation : elles veulent créer dans la ville un espace d’éducation à la radicalité.
Meg Campbell et Freya Freeman-Taylor sont des DFL, installées à Stroud depuis à peine plus d’un mois. A Londres, Meg se voyait faire carrière dans le cirque pendant que Freya se destinait au métier de graphiste. Respectivement fille d’éducateurs spécialisés et d’enseignants, elles ont abandonné l’université et un chemin tout tracé vers une vie sans histoires dans la capitale britannique.
L’activisme avait « beaucoup plus de sens », expliquent les deux jeunes femmes, qui se sont liées en 2019, lors de leurs premières réunions dans la branche jeunesse d’XR à Londres. En septembre 2021, elles ont décidé de déménager à Stroud, attirées par des loyers plus abordables et l’image engagée de la ville. Elles ont rejoint une colocation gratuite dans un appartement, propriété des parents d’un membre d’Extinction Rebellion. Le temps de « retomber sur leurs pieds ».
Dans l’« école » de la radicalité qu’elles présentent, elles aimeraient organiser une série d’ateliers payants, pendant un week-end ou plusieurs semaines, au choix. Elles veulent proposer des formations sur « l’action directe non violente », les meilleures manières d’organiser un mouvement ou l’apprentissage du deschooling : « comment désapprendre la façon dont l’école nous a appris à voir le monde ».
Megan Campbell et Freya Freeman-Taylor ont déjà trouvé le nom de leur projet, Radical Restart, et lancé un site Internet. Elles expliquent se référer au Highlander Research and Education Center, le centre emblématique de formation d’une partie des militants de la lutte pour les droits civiques, créé dans les années 1950, dans le Tennessee, aux Etats-Unis.
Leur projet n’est pas encore abouti, mais il attire déjà des militants avides d’échanges. En novembre 2021, les deux amies ont invité deux ex-membres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Jay Jordan et Isabelle Fremeaux, à l’origine d’un collectif consacré à « l’imagination insurrectionnelle » liant art, activisme et permaculture, pour présenter leur deuxième livre, We Are ‘Nature’Defending Itself : Entangling Art, Activism and Autonomous Zones (Pluto Press, non traduit). Jay Jordan, qui rêve d’un « activisme plus créatif », explique avoir apprécié le « cocktail explosif » de la ville anglaise.
Avril 2018, « la réunion de Stroud »
L’idée de créer le mouvement Extinction Rebellion a émergé il y a quatre ans à Stroud, à Bristol et à Londres. Dès l’automne 2017, une dizaine de militants originaires de ces villes commencent à réfléchir aux solutions pour sauver la planète. Gail Bradbrook, fille d’un mineur du nord de l’Angleterre, biophysicienne moléculaire de formation, ancienne du Centre de recherches sur les macromolécules végétales de Grenoble et spécialiste de la cristallographie, les accueille souvent dans sa maison de Stroud. L’équipe se retrouve aussi parfois dans l’ancien couvent de la ville, The Old Convent.
La majeure partie des activistes se sont fait la main au sein du groupe de défense du climat Rising Up, né en 2016, toujours dans cette cité du Gloucestershire. Ils ont alors multiplié les combats : lutte contre la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste (que le Royaume-Uni a stoppée en 2019), campagne contre la pollution des grandes villes, occupation d’arbres pour défendre les dernières forêts anciennes du pays… Des luttes peut-être trop variées, analyse Gail Bradbrook, ancienne membre de Rising Up. « Grâce à Extinction Rebellion, raconte-t-elle, on a formé une équipe plus organisée, soudée et prête à vraiment faire bouger la société. »
Lors d’un week-end d’avril 2018, connu comme « la réunion de Stroud », le groupe se définit à partir de trois grands piliers : la non-violence, la désobéissance civile et l’objectif de mobiliser 3,5 % de la population dans le monde. Un seuil qui entraînerait inévita­blement un « changement de système ». Le 31 octobre 2018, la dizaine de cofondateurs lit une « Déclaration de rébellion » devant le Parlement, à Londres, et crée ainsi officiellement le mouvement. En novembre, XR occupe cinq ponts au centre de la capitale.
Plusieurs milliers de personnes participent à cette première action d’envergure, malgré des dizaines ­d’arrestations. Puis, dans le monde entier, des déclinaisons du groupe se créent, selon les centres d’intérêt de chacun : « XR des professeurs », « XR pour la communauté des druides », « XR des seniors »…
En cette fin octobre 2021, Gail Bradbrook et son amie Skeena Rathor, 45 ans, ne cessent de se retrouver, chez l’une, chez l’autre ou dans un café : elles préparent leur candidature pour prendre la direction de la stratégie du mouvement militant Extinction Rebellion. Sept autres profils leur font concurrence. Ce n’est pas gagné, à en croire Skeena Rathor, en chemise léopard. Cette ancienne conseillère municipale, qui a fait partie de l’équipe de campagne du leader travailliste Jeremy Corbyn en 2017, a décidé de se vouer entièrement au militantisme. Et à Stroud, quand on est radical, on peut l’être jusque dans sa vie de famille.
« Extinction Rebellion a joué un rôle dans le fait que je me sépare de mon mari, confie Skeena Rathor. Andy ne veut pas faire face à la crise climatique. » Le verdict tombe en novembre : l’organisation The Hive (« la ruche », une structure militante où sont rassemblés tous les groupes liés à XR), chargée du recrutement aux postes importants du mouvement, n’a pas retenu les candidatures de Gail Bradbrook et Skeena Rathor. Peu importe, les deux militantes continuent de travailler avec des « pionniers » pour « défendre leur vision ».
Mobilisation contre un incinérateur
En parallèle d’Extinction Rebellion, un autre mouvement est né à Stroud : Stop Ecocide. Au milieu des années 2010, l’avocate Polly Higgins prépare le lancement de la campagne éponyme. L’écocide désigne un crime contre l’environnement, susceptible d’être jugé devant les tribunaux internationaux. Le concept est souvent jugé « trop extrême » par la plupart des ONG, explique Jojo Mehta, cocréatrice du projet. Elle reçoit dans une cabane en bois transformée en bureau, derrière la maison de ses parents, chez qui elle habite.
A 49 ans, cette mère d’une adolescente a travaillé pour une agence de voyages, vécu entre le Japon, l’Italie et la France, avant de revenir s’installer dans la ville où elle a grandi. Elle raconte la mobilisation d’un petit nombre d’habitants, début 2017, contre la construction d’un incinérateur et ses potentiels déchets toxiques : « Nous avons bloqué l’entrée du chantier avec un canapé avant d’organiser une fête. » L’incinérateur sera tout de même construit. Dès l’été 2017, Stop Ecocide est soutenu par des « milliers » de personnes à travers le monde, assure Jojo Mehta. Deux fois par an, à Stroud, les deux activistes organisent aussi des fêtes costumées, chez elles.
Tout s’arrête début 2019 : Polly Higgins, 50 ans, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du poumon. Il lui reste quatre semaines à vivre. Elle meurt la semaine de la première grande mobilisation ­d’Extinction Rebellion, à Londres, en avril. Comme un passage de relais tragique, sa mort est annoncée sur scène juste après le discours de la jeune icône suédoise Greta Thunberg. Lors de son enterrement, à Stroud, des centaines de personnes font le déplacement pour rendre hommage à l’avocate écologiste et accompagnent le cercueil de l’église au cimetière, sur près de 5 kilomètres.
Premier maire écologiste d’Angleterre
Dans la ville, le goût des habitants pour la radicalité est une vieille histoire, qui remonte à la fin du XVIIIe siècle. Durant l’été 1797, Stroud accueille John Thelwall, alors surnommé « l’homme le plus dangereux d’Angleterre ». Condamné lors d’un procès pour trahison après avoir partagé les idées révolutionnaires françaises, il est accueilli par plusieurs patrons des premières usines textiles du Gloucestershire. « Il y avait trop d’espions à Londres, il était suivi dans chaque taverne et café où il se rendait, il a dû fuir », explique Stuart Butler, historien à la retraite et organisateur de « marches radicales » autour de Stroud (il guide des groupes sur les traces des personnages historiques radicaux passés dans les parages).
Bien que loin des grandes villes où naissent souvent les mouvements de protestation, Stroud s’implique contre l’esclavage ou pour l’extension du droit de vote aux classes ouvrières dans les années 1830. Au début du XXe siècle, plusieurs anarchistes du mouvement tolstoïen, basé sur les écrits du célèbre auteur russe, s’installent sur une des collines verdoyantes et créent la Whiteway Colony. Cette petite communauté accueillera même, en 1909, le leader indépendantiste indien Gandhi, partisan de la désobéissance civile. Le mahatma vient visiter ce morceau de terre, où quelques familles refusent la propriété privée et mangent déjà végétarien, pour vivre en autarcie totale. Un terreau « idéal », à en croire Stuart Butler, pour le développement d’idées écologistes radicales.
En 1990, la ville élit le premier maire écologiste d’Angleterre, John Marjoram. Avec son soutien, Stroud est désignée « en transition » dès la fin des années 2000. En se référant au modèle établi par l’environnementaliste britannique Rob Hopkins, la municipalité planifie la réduction drastique de son empreinte carbone et un respect minutieux des écosystèmes.
Une équipe de foot végane
Depuis les années 1990, Stroud se vante aussi d’accueillir sur ses terres un magnat de l’énergie verte. Dale Vince, 60 ans, fondateur et PDG d’Ecotricity (« energie verte »), une société qui emploie 750 personnes, dont beaucoup sont originaires de la ville et de ses environs. Parmi eux, plusieurs sont « membres d’Extinction Rebellion », croit savoir l’entrepreneur, lui-même favorable aux idées du mouvement.
Foulard rose aux motifs de tête de mort autour du cou, cet ancien nomade new age, qui a longtemps sillonné la Grande-Bretagne en camion, possède une fortune de 100 millions de livres (117 millions d’euros). Lui qui réfute être « guidé par le profit » compte utiliser son pactole pour transformer la ville en construisant, par exemple, un centre commercial écologique où les nouvelles boutiques jouxteront des milliers d’arbres, qui « accroîtront la biodiversité ».
En 2010, il est également devenu le président des Forest Green Rovers, le club de football local, en quatrième division (EFL League Two). Sous l’influence de Dale Vince, l’équipe est devenue la « première formation végane » du monde. La viande a été supprimée des repas des joueurs, remplacée par des steaks végétaux ou des lentilles.
> Lire aussi Adieu veaux, vaches, cochons… Le steak végétal à la conquête du monde
Le patron prépare la construction d’un stade intégralement en bois. « A la place des sponsors comme Gazprom, qui défilent sur des écrans le long du terrain dans les autres stades, j’affiche un décompte des espèces animales disparues pendant le temps du match. » En 2018, le club a été récompensé pour sa neutralité carbone par les Nations unies, qui lui ont décerné le titre officiel de « champion du climat de l’ONU ».
Des tensions liées à la pandémie
Mais à Stroud, la pandémie a chamboulé le mouvement militant. Reflet de ce qui se joue à l’échelle nationale, les fondateurs de XR sont en train de se scinder en deux camps. Pour ou contre la vaccination. « Ils ne veulent plus se parler », regrette Simon Bramwell, bûcheron, cofondateur d’Extinction Rebellion et ancien compagnon de Gail Bradbrook. « Toute la communauté de la médecine alternative, du bien-être, dont beaucoup de membres de XR, ont commencé à adhérer à des théories complotistes sur les prétendues manipulations des laboratoires pharmaceutiques », poursuit-il. Par exemple, Skeena Rathor refuse catégoriquement la vaccination obligatoire. « C’est une question d’intégrité physique », assure-t-elle.
The Beacon (« la balise »), un « incubateur d’activistes », longtemps un des principaux lieux de rendez-vous des écologistes radicaux, est désormais boudé par une bonne partie du mouvement. Simon Bramwell regrette qu’il soit devenu un petit paradis pour complotistes, anti-5G, antivaccins.
En mai 2020, en plein confinement, le centre a été épinglé par un médecin à propos d’un panneau, affiché sur sa devanture, qui posait cette question : « Y a-t-il une pandémie ? » Le texte proposait l’usage de l’hydroxychloroquine pour guérir de la maladie, décrite comme « un problème sanguin », et non une maladie pulmonaire. Gail Bradbrook, de son côté, s’est publiquement exprimée contre la 5G et a évoqué de « potentiels effets néfastes » sur la santé. Au sein du mouvement, les tensions ne cessent de monter.
> Lire aussi Aberdeen, la capitale britannique des hydrocarbures, « vit encore au rythme des cours du brut »
« Peut-être qu’il faut accepter qu’Extinction Rebellion a rempli sa mission et que c’est terminé », suggère Simon Bramwell, cigarette roulée en main. L’activiste ajuste sa casquette en laine, avant de continuer sa marche le long du canal, parallèle à la rivière Frome. Pas question pour autant de perdre espoir. Il dit espérer voir surgir de nouveaux mouvements. Lui-même est partisan du survivalisme (qui vise à préparer les individus à la survie en cas de catastrophe).
Régulièrement, il emmène des volontaires en pleine forêt pour les initier aux techniques qui permettent de « vivre dans la nature plutôt que d’y survivre » : apprendre à faire du feu, à traquer des animaux, et d’autres « compétences primitives ». Pour Simon Bramwell, « la seule solution pour s’en sortir, c’est de rester radical ».
> Tiré de la chaîne Youtube « The Cotswold Explorer » <https://www.youtube.com/watch?v=gEd3eRf90X4>, un documentaire (en anglais) de Robin Shuckburgh sur la ville de Stroud, 08/11/20
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/07/stroud-le-berceau-anglais-des-activistes-ecologistes_6108488_4500055.html>
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16- La présidence de l'Union européenne est l'occasion pour Emmanuel Macron de reprendre le leadership climatique, Novethic, 07/01/22
Concepcion Alvarez

Et si la présidence française de l'Union européenne, débutée le 1er janvier dernier pour six mois, se transformait en séance de rattrapage du quinquennat sur le climat ? C'est en tout cas ce qu'espèrent les ONG environnementales mais aussi le Haut conseil pour le climat qui appelle Emmanuel Macron à reprendre l'initiative à l'international pour assurer l'avenir de l'Accord du climat. Le Président s'est engagé sur trois sujets : la déforestation importée, les batteries et la taxe carbone aux frontières.
Depuis le 1er janvier et pour six mois, la France est à la tête du Conseil de l’Union européenne. L’occasion pour Emmanuel Macron, auteur du célèbre "Make our planet great again", de reprendre le leadership climatique alors que le Président a été bien silencieux sur le sujet ces derniers mois. Invité sur TF1 mi-décembre pour expliquer "Où va la France ?", il a mis de côté les sujets liés à l’écologie. "Parler deux heures de son quinquennat sans trouver une seule minute pour parler de l’urgence climatique, à quelque mois de l’élection présidentielle, il fallait oser", s’insurge Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. 
D'autant que le programme en la matière sera chargé puisque la France devra faire avancer le paquet Fit for 55 visant à atteindre une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Composé d’une quinzaine de propositions de loi (automobile, rénovation, énergie,…), il s’agit du plus important paquet de mesures pour le climat jamais présenté à l’échelle européenne. Il s’attaque aux émissions de tous les secteurs de l’économie européenne, mais aussi aux émissions hors de l’Union à travers le Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et la législation sur la déforestation importée.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pfue-seance-de-rattrapage-du-quinquennat-pour-le-climat-150437.html>
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17- Les start-up françaises apportent du vert au Consumer Electronics Show de Las Vegas, Le Monde, 08/01/22, 08h19 
Vincent Fagot (Las Vegas)

Naïo, Cearitis, Urban Canopee ou Agrove, qui misent sur les enjeux environnementaux pour percer aux Etats-Unis, ont reçu des récompenses lors du plus grand salon mondial en matière d’innovation technologique. 
Les start-up françaises consacrées à l’agritech ou à la greentech reviennent avec une moisson de trophées du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le plus grand salon mondial en matière d’innovation technologique, qui se tenait du 5 au 7 janvier. Quatre d’entre elles ont obtenu, lors de cet événement, des prix qui peuvent leur laisser espérer autant de succès économiques.
Plus que les autres, Naïo a marqué les esprits. Peut-être parce que son petit robot électrique autonome consacré à l’agriculture a attiré l’attention en arpentant les allées du salon. Mais aussi parce que son projet semble avoir convaincu les visiteurs du CES.
Les appareils de la société toulousaine – elle en a déjà déployé 250 en Europe – réalisent diverses tâches, mais sont en particulier utilisés pour des opérations de désherbage. Ils permettent également aux agriculteurs de relever, en temps réel, des données sur l’état de leurs cultures.
« Une agriculture durable, mais aussi profitable »
A ce jour, Naïo a développé trois engins : un pour les parcelles de taille modeste (maraîchers, horticulteurs), un deuxième pour des exploitations de surface plus grande, un dernier pour les domaines viticoles avec lequel elle espère bien séduire les producteurs de la Napa Valley californienne, et au-delà. « En Californie, il y a des cultures toute l’année, c’est un terrain de folie pour nous », explique Ingrid Sarlandie, directrice des opérations de Naïo, désormais installée sur la Côte ouest américaine. Avec la conviction que « la robotique est le salut de l’agriculture », dans un contexte, explique-t-elle, où la main-d’œuvre est de plus en plus difficile à trouver pour des tâches telles que le désherbage, et où le recours aux produits chimiques est appelé à se réduire. La société revendique ainsi de permettre à ses utilisateurs de développer « une agriculture durable, mais aussi profitable ».
> Lire aussi CES de Las Vegas : les start-up françaises à l’assaut d’un salon plein d’incertitudes
Avec déjà 11 salariés installés outre-Atlantique, sur les 70 que compte l’entreprise, Naïo ne cache pas ses velléités aux Etats-Unis. La société, qui ne communique pas sur ses résultats, a réussi à lever 17 millions d’euros jusque-là et se dit approchée par de nouveaux investisseurs.
Moins avancés que Naïo dans leur développement, les autres lauréats français des Innovation Awards du CES dans le domaine de la greentech, misent aussi sur l’esprit technophile du public américain et les enjeux environnementaux pour percer au pays de l’Oncle Sam.
Lutte contre les ravageurs
Alors qu’elle est encore en phase d’homologation pour son premier produit, qui doit être commercialisé en 2023, Cearitis est venue présenter à Las Vegas son piège alimenté à l’énergie solaire pour lutter contre les ravageurs (mouche des oliviers, mouches des fruits…). Pour combattre ces nuisibles, l’entreprise a développé des répulsifs naturels pour protéger les arbres, et des attractifs, tout aussi naturels, pour capturer les agresseurs. Une solution qu’elle se voit volontiers proposer aux grandes régions agricoles américaines.
Le souci du végétal se conjugue aussi en mode urbain. C’est le pari que font deux autres start-up françaises : Urban Canopee a développé des structures tubulaires en matériaux composites pour monter d’imposants parasols végétaux permettant de combattre les îlots de chaleur dans les villes (leurs principaux clients). Elle en a déjà déployé 150 en France et a décroché des premiers contrats à l’étranger. De son côté, Agrove fait le pari des potagers urbains, avec un souci d’économie d’eau. Et l’ambition est de faire revenir la biodiversité dans la ville.
> Lire aussi Au CES de Las Vegas, une industrie automobile de plus en plus dépendante des logiciels
Vues de France, ces récompenses semblent valider le pari fait par l’écosystème de miser sur des innovations issues de la recherche. Le projet de Cearitis a nécessité six ans de recherche, celui de Urban Canopee est issu de l’Ecole des Ponts ParisTech. Après l’ère du succès des entreprises du numérique, celles des champions du végétal ?
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/08/les-start-up-francaises-apportent-du-vert-au-consumer-electronics-show-de-las-vegas_6108664_3234.html>
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18- Friches industrielles : le gouvernement débloque 100 millions d'euros de plus pour leur réhabilitation, Le Figaro avec AFP, maj le 08/01/22 à 11:51

L'enveloppe totale de ce «fonds friches» sera ainsi portée à 750 millions d'euros, a annoncé Jean Castex lors d'un déplacement dans une ancienne manufacture textile à Amiens.
Le gouvernement va abonder de 100 millions d'euros supplémentaires le programme de réhabilitation des friches industrielles, et lancer d'ici mars un nouvel appel à projets en ce sens, a annoncé Jean Castex, ce samedi lors d'un déplacement dans une ancienne manufacture textile à Amiens, qui sera réaménagée en partie grâce à ces crédits. Y seront créés 400 logements à l'horizon 2025, ainsi que 9.000 m2 de bureaux et 500 m2 de commerces.
L'enveloppe totale de ce «fonds friches» sera ainsi portée à 750 millions d'euros. Initialement doté de 300 millions d'euros lors de sa création en 2020 dans le cadre du plan de relance, il avait déjà été augmenté de 350 millions d'euros en mai dernier, signe de son «succès», selon les services du premier ministre. Emmanuel Macron a d'ailleurs indiqué l'été dernier que ce fonds, qui a déjà contribué à un millier de projets, serait pérennisé, probablement jusqu'en 2026.
>> Suite à lire à :
<https://www.lefigaro.fr/conjoncture/friches-industrielles-le-gouvernement-debloque-100-millions-d-euros-de-plus-pour-leur-rehabilitation-20220107>
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19- Michel Barnier et Jean-Michel Naulot sur la taxe carbone aux frontières de l'UE : "Attention au jeu de dupes", Le JDD, 08/01/22, 21h00
Par Michel Barnier et Jean-Michel Naulot

Michel Barnier, ancien commissaire européen et candidat au congrès LR, et Jean-Michel Naulot, ancien membre de l'Autorité des marchés financiers, estiment que le projet d'une taxe carbone aux frontières porté par la Commission européenne a largement perdu de son ambition de départ.
Le 21 juillet 2020, après la conclusion de l'accord sur l'emprunt européen, Emmanuel ­Macron s'était félicité d'un "­accord historique". Il avait également tenté de rassurer les Français en déclarant : "Ce n'est pas le contribuable français qui paiera cette dette." Quelques mois plus tard, le 16 décembre 2020, le Conseil ­européen et le Parlement ont donné mandat à la Commission de faire des propositions sur trois nouvelles ressources européennes : une taxe carbone aux frontières afin de lutter contre la concurrence déloyale des entreprises fortement émettrices de carbone, une taxe sur les entreprises du secteur numérique, une réforme du marché européen du carbone avec une possible extension à l'aviation et au transport maritime. La feuille de route était claire et vertueuse sur le plan écologique. Les ressources devaient être créées "de manière à pouvoir générer de l'argent frais", ce qui éliminait a priori des transferts financiers des États vers la Commission. À cette époque, la Commission évaluait le produit d'une taxe carbone aux frontières entre 5 et 14 milliards par an.
> Lire aussi - Qu'est-ce que la taxe carbone ?
La Commission vient de rendre publiques ses propositions. On est saisi par le décalage entre les ­réponses apportées et le mandat initial. La taxe carbone aux frontières rapporterait autour de 1 ­milliard d'euros à partir de 2026… Un montant sans rapport avec l'ambition initiale. La taxe numérique a disparu à la demande des États-Unis qui la jugent discriminatoire. Elle serait remplacée par un prélèvement de 15% sur les ressources revenant aux États dans le cadre de l'accord OCDE sur l'impôt des multinationales, un accord qui est encore loin d'être finalisé. Quant à la réforme du marché européen du carbone, dont les recettes sont affectées aux États depuis l'origine, elle consisterait en un prélèvement de 25% sur ces recettes, le marché étant étendu au secteur maritime, au bâtiment et au transport routier. Cette ressource représenterait 12 milliards à partir de 2026.
L'essentiel des ressources nouvelles ne vient plus de la taxe aux frontières et de la taxe numérique
L'essentiel des ressources nouvelles ne vient donc plus de la taxe aux frontières et de la taxe numérique, des taxes extérieures à l'UE , mais de transferts en provenance des États et de nos concitoyens. De plus, les 15 milliards ainsi récoltés n'iraient que pour moitié au remboursement de l'emprunt en raison d'un transfert, pour le moins inattendu, d'une partie des nouvelles ressources vers le Green Deal.
Les conséquences de ces propositions seraient considérables. Le remboursement de l'emprunt (15 milliards par an) ne serait couvert qu'à moitié. Les prélèvements sur le marché du carbone et sur l'impôt des multinationales priveraient par ailleurs les États de ressources importantes. Enfin, l'élargissement du marché au bâtiment (chauffage) et au transport routier (carburant) provoquerait une levée de boucliers dans un pays comme le nôtre qui a connu les Gilets jaunes et les barrages routiers…
Il serait extrêmement grave de renoncer à un projet d'ampleur pour la taxe carbone aux frontières
Tout ceci est difficilement acceptable. Au-delà de l'indélicatesse du procédé qui consiste à prendre dans la poche des États et des citoyens à défaut d'un accord sur de nouvelles taxes extérieures, il serait extrêmement grave de renoncer à un projet d'ampleur pour la taxe carbone aux frontières. Si l'on n'avance pas résolument dans cette voie, alors qu'il y a une urgence climatique, nos grands sites industriels vont terriblement souffrir. De quoi accélérer la délocalisation. L'Europe industrielle risque en quelque sorte de mourir guérie. En moins de cinq ans, le prix du carbone sur le marché européen des droits à polluer est en effet passé de 5 euros la tonne à 80 euros !
Les chefs d'État et de gouvernement sont désormais au pied du mur. Ils doivent reprendre la main. La taxe carbone aux frontières est essentielle pour le remboursement de l'emprunt, pour notre compétitivité et pour l'avenir de la planète. On serait tenté d'ajouter : pour la confiance de nos concitoyens dans leurs institutions nationales et européennes. En effet, à quoi bon l'emprunt si, après tant de promesses solennelles, l'ambitieux projet de taxe carbone aux frontières est quasiment abandonné et qu'en plus ce sont nos concitoyens qui règlent la facture ? L'accord historique n'aurait alors été qu'un jeu de dupes. 
<https://www.lejdd.fr/Politique/michel-barnier-et-jean-michel-naulot-sur-la-taxe-carbone-aux-frontieres-de-lue-attention-au-jeu-de-dupes-4086682>
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Trois publications
20- Relions-nous ! - La constitution des liens. L'an 1, Collectif, Editions Les Liens qui Libèrent, 02/06/21

Nous vivons une vraie crise de la représentation et donc une vraie crise politique. Nous continuons à interpréter le monde selon des concepts dépassés, un peu comme ces étoiles dont nous admirons l’éclat alors qu’elles sont éteintes depuis bien longtemps… Aujourd’hui, le cœur des savoirs n’est plus la séparabilité, mais à l’inverse, les liens, les interdépendances, les cohabitations.
Cinquante des plus éminents philosophes, scientifiques, économistes, historiens, anthropologues, médecins, juristes, écrivains…, chacun dans leur domaine, éclairent magistralement cette transition à l’œuvre et émettent des propositions pour mieux la conforter ou l’émanciper. Cette Constitution dessine à la lumière des liens, un nouveau paysage de la pensée, et donc d’une certaine manière, un nouveau corps politique.
Les immenses défis qui se posent à nous – environnementaux, sanitaires, politiques, économiques, psychiques ou sociaux – exigent que nous pensions, expérimentions et fassions vivre cette transition qui touche à la fois nos savoirs, mais également nos perceptions et nos émotions. La Constitution des liens est une matière vive à délibérer, amender ou enrichir, et une invitation à réapprendre ensemble à dire le monde redevenu infini… 
Relions-nous ! - La constitution des liens. L'an 1, Editions Les Liens qui Libèrent, 02/06/21, ISBN : 979-10-209-0981-7, EAN : 9791020909817, 224 pages, 10 €.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Relions_nous_!-9791020909817-1-1-0-1.html>
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21- Deux livres sur le nécessaire changement de paradigme de l’Europe face aux défis du XXIe siècle, Le Monde, 07/01/22, 13h00
Marc Semo

Dans leurs ouvrages respectifs, les historiens Nicole Gnesotto et Laurent Warlouzet reviennent sur la construction de l’Union européenne et les choix qui s’offrent à elle, si l’UE veut continuer à compter sur la scène internationale. 
Livres. Dans la grande Europe à vingt-sept, la présidence française ne revient que tous les quatorze ans. Malgré la cinquième vague de la pandémie et les impératifs de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron compte bien saisir cette occasion pour affirmer l’Union dont il rêve, celle d’une puissance géopolitique souveraine, dotée d’une réelle autonomie stratégique. Autrefois quasi tabous dans le débat européen, ces thèmes sont désormais ouvertement discutés. S’ils divisent toujours les Européens, tous reconnaissent leur pertinence dans un monde plus incertain et conflictuel.
« Est-il si impossible de réformer les modèles, certes admirables mais conçus il y a soixante-dix ans, pour six pays, sur les décombres d’une guerre mondiale, autrement dit dans un monde définitivement révolu ? », s’interroge Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire Union européenne (UE) au Conservatoire national des arts et métiers. L’historienne souligne la nécessité d’un changement de fond de l’UE pour qu’elle soit à même de faire face aux nouveaux enjeux qui sont les siens.
« Le dilemme est, en effet, limpide : soit les Européens choisissent de se diluer dans le camp occidental, afin d’affronter avec les Etats-Unis les défis majeurs de notre époque, dont la montée en puissance de la force et de la Chine ; soit ils inventent une seconde option : construire les éléments d’une Europe souveraine, évidemment membre loyale du camp occidental mais capable, si besoin est, de défendre seule ses intérêts, sa culture, son modèle de croissance et de société », note la vice-présidente de l’Institut Jacques Delors dans cet essai stimulant et lucide.
> Lire aussi « Réformer l’Union européenne pour affronter les temps difficiles »
Les fragilités du projet communautaire sont évidentes. Européiste convaincue mais pas « eurobéate », Nicole Gnesotto les pointe sans angélisme. Avec ses 33 000 fonctionnaires à la Commission, ses trois capitales (Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg) et ses cinq principales institutions (la Commission, le Parlement, le Conseil européen, la Banque centrale, la Cour de justice de l’UE), l’Union est une lourde machine volontiers conservatrice et, surtout, très technocratique.
« Il s’en est fallu de peu que le Covid-19 ne porte un coup fatal à l’Union européenne », note Jacques Delors en préface, rappelant la confusion, le chacun pour soi, les rivalités entre Etats membres, avant le sursaut, grâce à Paris et Berlin, avec l’achat en commun de vaccins. Et, surtout, un plan de relance financé par une dette commune, ce qui était encore inimaginable quelques mois plus tôt. « L’Europe se fait dans les crises et elle sera la somme des solutions que l’on apportera à ces crises », aimait à souligner l’un de ses pères fondateurs, Jean Monnet. Elles n’ont pas manqué, au cours de ces soixante-dix dernières années.
Ne plus être « un herbivore dans un monde carnivore »
L’aventure de la construction européenne était et reste inédite. « Cette histoire n’est ni épique ni mystérieuse. Elle ne fait ni rêver ni cauchemarder. C’est ce qui signale sa radicale nouveauté dans l’histoire des Européens », rappelle Sylvain Kahn, dont l’Histoire de la construction de l’Europe depuis 1945 (PUF, 372 p., 19 €) paraît dans une édition réactualisée. L’UE, comme il le souligne, est un ensemble unique « post-nationaliste et post-hégémonique », mais non pas « post-national »,car les nations demeurent.
Née dans l’après-guerre au nom d’un « plus jamais ça », l’Europe communautaire a un rapport pour le moins embarrassé avec tout ce qui évoque la force, notamment militaire. « Son ADN en est à l’exact opposé », souligne Nicole Gnesotto, rappelant que « le défaut le plus constant et sans doute le plus grave de l’Europe est sa volonté d’impuissance ». La défense, c’était l’OTAN et le lien avec Washington, et ça le reste. La nouvelle donne mondiale oblige néanmoins les Vingt-Sept à revoir ces paramètres pour que l’Europe ne soit plus « un herbivore dans un monde carnivore ». Les Français qui voient l’Europe comme une grande France ont toujours été en pointe sur le sujet, suscitant une certaine irritation parmi leurs partenaires, jadis avec de Gaulle, aujourd’hui avec Emmanuel Macron.
> Lire aussi En Europe, la défense commune en panne de financements
La construction européenne est toujours politique, même si elle fut, depuis le début, fondée sur l’économie. C’est ce que montre Laurent Warlouzet, professeur à Sorbonne Université, dans sa roborative somme sur l’histoire économique et sociale de l’Europe, « qui résulte de trois logiques économiques : libérale, sociale et néomercantiliste, correspondant aux trois projets d’Europe, du marché, de la solidarité et de la puissance ».
L’Europe est aujourd’hui à un tournant. Doit-elle aller vers plus d’intégration, voire de fédéralisme ? Elle a discrètement fait des pas significatifs dans cette voie depuis 2008, et plus encore pour faire face à la pandémie de Covid-19. Mais les opinions publiques restent majoritairement réticentes. Le flou et l’ambiguïté créatrice restent donc de mise, comme le relève Nicole Gnesotto, tout en rappelant l’urgence de changer : « Ce qui compte pour l’Europe dans le monde d’un XXIe siècle déboussolé, ce que les citoyens attendent aussi, c’est la maîtrise des décisions, le contrôle des dynamiques externes, la possibilité de choisir ses dépendances plutôt que de les subir. »
§ « L’Europe : changer ou périr » <https://www.tallandier.com/livre/leurope-changer-ou-perir/>, de Nicole Gnesotto, Tallandier, 320 pages, 20,90 €
§ « Europe contre Europe. Entre liberté, solidarité et puissance depuis 1945 » <https://www.cnrseditions.fr/catalogue/histoire/europe-contre-europe/>, de Laurent Warlouzet, CNRS éditions, 500 pages, 26 € (en librairie le 13 janvier).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/07/deux-livres-sur-le-necessaire-changement-de-paradigme-de-l-europe-face-aux-defis-du-xxie-siecle_6108568_3232.html>
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