[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mardi 18 janvier)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mar 18 Jan 08:02:45 CET 2022
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1- Entretien. Carlos Tavares, PDG de Sellantis : « Nous devenons une entreprise automobile technologique » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/07/carlos-tavares-pdg-de-sellantis-nous-devenons-une-entreprise-automobile-technologique_6108570_3234.html>, Le Monde, 07/01/22, 13h00
2- Première course automobile sans chauffeurs : une voiture autonome peut en doubler une autre <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220108-premi%C3%A8re-course-automobile-sans-chauffeurs-une-voiture-autonome-peut-en-doubler-une-autre>, AFP, 08/01/22, 06:00
3- Interview. Jean-Marc Jancovici : "Moins on fait de nucléaire et plus on se complique la vie" <https://www.lejdd.fr/Societe/jean-marc-jancovici-moins-on-fait-de-nucleaire-et-plus-on-se-complique-la-vie-4086775>, Le JDD, 09/01/22, 07h05
4- E-commerce et empreinte carbone du dernier kilomètre : le vélo cargo, solution idéale ? <https://theconversation.com/e-commerce-et-empreinte-carbone-du-dernier-kilometre-le-velo-cargo-solution-ideale-174052>, The Conversation, 09/01/22, 18:12
5- Lithium : en quête de souveraineté, l'Europe multiplie les projets miniers pour sécuriser son approvisionnement <https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/lithium-en-quete-de-souverainete-l-europe-multiplie-des-projets-miniers-pour-securiser-son-approvisionnement-899803.html>, La Tribune, 10/01/22, 07:00
6- L’Etat veut sécuriser l’approvisionnement en métaux stratégiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/10/l-etat-veut-securiser-l-approvisionnement-en-metaux-strategiques_6108930_3244.html>, Le Monde, 10/01/22, 20h14
7- Deux anciens chefs de la sûreté nucléaire contestent la pertinence de l'atome comme réponse au climat <https://www.actu-environnement.com/ae/news/anciens-chefs-surete-nucleaire-contestent-pertinance-atome-climat-38875.php4>, Actu-environnement, 10/01/22
8- Union européenne : pourquoi la décision de considérer le nucléaire comme une énergie verte change tout <https://www.lejdd.fr/Societe/union-europeenne-pourquoi-la-decision-dinclure-le-nucleaire-comme-une-energie-verte-change-tout-4086868>, Le JDD, 11/01/22, 05h45
9- Voiture électrique : le difficile essor du réseau de recharge <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/11/voiture-electrique-le-difficile-essor-du-reseau-de-recharge_6108989_3234.html>, Le Monde, 11/01/22, 15h54
10- Energie "verte", nouveaux réacteurs, déchets… Le débat sur le nucléaire en 5 questions <https://www.lejdd.fr/Societe/energie-verte-nouveaux-reacteurs-dechets-le-debat-sur-le-nucleaire-en-5-questions-4086876>, Le JDD, 11/01/22, 21h00
11- Les règles européennes strictes en matière d’émissions automobiles seraient « nécessaires » <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/les-regles-europeennes-strictes-en-matiere-demissions-automobiles-seraient-%E2%80%89necessaires%E2%80%89/>, EurActiv, 11/01/22
12- Non, la compagnie Lufthansa n’est pas obligée de faire voler 18 000 avions à vide <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-lufthansa-n-est-pas-du-tout-obligee-de-faire-voler-18-000-avions-a-vide-150477.html>, Novethic, 11/01/22
13- Un mur d’éoliennes aussi haut que la tour Eiffel <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Un-mur-d-eoliennes-aussi-haut-que-la-tour-Eiffel-1780490>, Paris Match, 12/01/22, 02h00
14- Nucléaire : l'EPR de Flamanville une nouvelle fois retardé <https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-l-epr-de-flamanville-une-nouvelle-fois-retarde-440020>, AFP, 12/01/22, 15:00
15- Nucléaire en France : un problème de corrosion renforce les craintes sur l'approvisionnement <https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-en-france-un-probleme-de-corrosion-renforce-les-craintes-sur-l-approvisionnement>, AFP, 14/01/22, 01:00
16- En Laponie, les éleveurs de rennes se rebiffent contre les éoliennes <https://information.tv5monde.com/info/en-laponie-les-eleveurs-de-rennes-se-rebiffent-contre-les-eoliennes-440163>, AFP, 14/01/21, 18:00
17- Le gouvernement augmente l'Arenh de 20 TWh pour limiter la hausse des prix de l'électricité <https://www.actu-environnement.com/ae/news/plafond-arenh-hausse-prix-electricite-38912.php4>, Actu-environnement, 14/01/22
18- L'État contraint EDF à contenir la facture d'électricité des Français et lui ajoute une difficulté de plus <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/l-etat-contraint-edf-a-contenir-la-facture-d-electricite-des-francais-une-difficulte-de-plus-pour-l-electricien-150490.html>, Novethic, 14/01/22
En audio
19- Le grand reportage : Lithium en Serbie, les contradictions de la transition énergétique <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-vendredi-07-janvier-2022>, France Inter, La Terre au carré, 07/01/22
20- LGV mon amour <https://www.franceinter.fr/emissions/c-est-bientot-demain/c-est-bientot-demain-du-dimanche-09-janvier-2022>, France Inter, C’est bientôt demain, 09/01/22, 14h40
En images
21- Solaire bifacial : « Les parcs photovoltaïques linéaires ont une emprise au sol très faible » <https://www.actu-environnement.com/ae/news/solaire-bifacial-parc-photovoltaique-lineaire-emprise-sol-faible-38878.php4>, Actu-environnement, 11/01/22
22- Automobile : garagistes et automobilistes sont-ils prêts pour les voitures électriques ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/automobile-garagistes-et-automobilistes-sont-ils-prets-pour-les-voitures-electriques_4916923.html>, France 2, journal de 13h, 14/01/22
Bien à vous,
Florence
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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme
SÉCURISATIONS DU JOUR : — Avec la flambée du cours du lithium en 2021, plusieurs projets de mines et de raffineries sont en gestation dans nombre de pays européens. (cf. item 5 & 19)
— Sans un « sourcing » sûr et à long terme des minerais critiques (cobalt, nickel, lithium…) et des terres rares, la transition écologique et numérique de la France est menacée par la pénurie et la flambée des prix. (cf. item 6)
— Dans le cadre de l'objectif fixé par les Vingt-Sept de "zéro émission nette" à l'horizon 2050, les énergies estampillées "vertes" pourront se financer aux meilleures conditions sur les marchés alors que banques et fonds d'investissement fuient désormais les énergies polluantes. (cf. item 8)
SEMAINE NOIRE DU JOUR : Après l'annonce de nouveaux retards de livraison de son réacteur EPR et le prolongement de la mise à l'arrêt d'importants réacteurs nucléaires, l'État impose désormais à EDF la vente de plus d'électricité à bas prix à ses concurrents. Si l’objectif est de protéger le pouvoir d'achat des Français et des entreprises, le coût pour le groupe est colossal. (cf. item, 14, suite, 15, 17, 18 & 10)
PROJECTIONS DU JOUR : — Carlos Tavares, le patron de Sellantis, groupe issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, explique le virage high-tech de l’entreprise et détaille son partenariat avec Amazon. (cf. item 1)
— Ingénieur et président du think tank The Shift Project, Jean-Marc Jancovici détaille les différents scénarios énergétiques pour atteindre la neutralité carbone en 2050 en France. (cf. item 3)
— Une récente étude démontre que les deux tiers de l’activité de transport de marchandises à destination et en provenance de la ville de Paris pourraient être réalisés par vélo cargo. (cf. item 4 & suite)
TECHNOLOGIES DU JOUR : — Une voiture de course autonome a dépassé un autre bolide sans conducteur sur un circuit automobile de Las Vegas : l'exploit est une première dans la courte histoire des véhicules pilotés par algorithmes. (cf. item 2)
— Wind Catching Systems invente une nouvelle façon de capturer le vent. Plus efficace, moins contraignante et donc moins chère. (cf. item 13)
— Alors que les développeurs de centrales solaires au sol cherchent toujours plus de foncier pour établir leurs installations, le photovoltaïque linéaire prend forme. (cf. item 21)
CITATIONS DU JOUR : — "Outre le caractère extrêmement coûteux de la filière nucléaire, elle est vulnérable aux défauts internes, mais aussi aux impacts externes comme l'élévation du niveau de la mer, les tempêtes et les inondations. Le nucléaire est risqué pour l'investissement sur les marchés financiers, et donc dépendant de subventions publiques et de garanties de prêts très importantes. Pour apporter une contribution pertinente à la production mondiale d'électricité, jusqu'à plus de dix mille nouveaux réacteurs seraient nécessaires, selon le type de réacteurs. Le nucléaire est plus cher que les énergies renouvelables en termes de production d'énergie et de réduction des émissions de CO2, même en tenant compte des coûts des outils de gestion du réseau comme le stockage d'énergie", 4 experts parmi lesquels deux anciens chefs d'autorités de sûreté nucléaire (cf. item 7)
— "L’industrie automobile devra faire d’immenses efforts pour atteindre l’objectif de zéro émission avancé par l’UE pour les nouvelles voitures qui devrait entrer en vigueur à partir de 2035", Winfried Kretschmann, ministre-président du Bade-Wurtemberg, un Land allemand réputé pour son industrie automobile de pointe (cf. item 11)
ÉGAREMENTS DU JOUR : — La compagnie aérienne allemande Lufthansa n'est pas du tout obligée de se plier à l’aberration écologique de 18 000 "vols fantômes", comme elle tente de le faire croire. (cf. item 12)
— Une LGV pour relier Bordeaux et Toulouse, quelques minutes de gagnées pour un désastre environnemental et social entre les deux capitales régionales. Une aberration à 14,3 milliards d’euros. (cf. item 20)
RETARD DU JOUR : A la fin de l’année 2021, quelque 53 000 bornes de recharge de véhicule électrique avaient été installées, alors que le gouvernement en avait annoncé 100 000. (cf. item 9 & 22)
REBUFFADE DU JOUR : En Laponie, sur des crêtes battues par les vents, les frères Jåma slaloment entre les éoliennes qui se dressent à perte de vue, là où leurs rennes venaient paître l'hiver. (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
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> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Entretien. Carlos Tavares, PDG de Sellantis : « Nous devenons une entreprise automobile technologique », Le Monde, 07/01/22, 13h00
Propos recueillis par Eric Béziat (Las Vegas (Nevada), envoyé spécial)
Le patron du groupe issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, explique, dans un entretien au « Monde », le virage high-tech de l’entreprise et détaille son partenariat avec Amazon.
Arrivé mercredi 5 janvier au CES de Las Vegas, le salon mondial de la haute technologie, Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis (groupe né il y a un an de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler), en a profité pour annoncer un large partenariat avec Amazon. Il a accordé au Monde un entretien sur le tournant technologique de son entreprise.
Vous n’étiez pas présent au salon de l’automobile à Munich en septembre 2021, vous êtes, en revanche, au CES de Las Vegas. Pourquoi ?
On voit bien que dans la valorisation des entreprises comme la nôtre, la dimension technologique est désormais majeure. L’évolution de la réglementation, l’évolution des usages font que si l’on ne met pas la technologie au premier rang de nos priorités, on se fait marginaliser. La présence au CES de Stellantis, très claire, très visible, a été maintenue malgré le renoncement de certains de nos concurrents. Cela traduit le fait que nous devenons une entreprise automobile technologique, c’est-à-dire qui met la technologie au premier rang de ses priorités. Et c’est une volonté exprimée par nos propres collaborateurs de la génération des 35-45 ans, qui nous disent qu’il faut prendre plus vite et plus fort ce virage du high-tech.
Que vous apporte le partenariat avec Amazon ?
Ce sont en fait quatre partenariats. Nous achetons d’abord un service de cloud assez classique, avec stockage et traitement des données. Ensuite, dans le cadre de la coentreprise créée avec le taïwanais FoxConn [baptisée Mobile Drive], destiné à faire un saut qualitatif à l’« infotainment » [information, communication et divertissement à bord] des marques de Stellantis, nous utilisons Amazon pour la partie système d’exploitation. Troisième élément : nous avons décidé – dans une entreprise qui emploie 30 000 ingénieurs –, de créer une université du logiciel. Nous y formerons 1 000 personnes par an ; des ingénieurs traditionnels de notre industrie qui deviendront, sur la base du volontariat, des spécialistes informatiques qui auront suivi un cursus très pointu. Amazon va nous aider à les former.
> Lire aussi Pourquoi PSA et Fiat Chrysler fondent Stellantis
Ce qui est encourageant, c’est que nous avons en ce moment un afflux absolument stupéfiant de candidatures venant des entreprises technologiques qui veulent intégrer Stellantis. Je crois que Stellantis a imposé l’idée qu’elle est une entreprise en mouvement et que si vous venez des entreprises de la technologie, vous n’allez pas être écrasé par la bureaucratie, que vous allez pouvoir exprimer votre plein potentiel.
Enfin, nous allons vendre à Amazon des vans ProMaster électriques [version américaine du plus gros véhicule utilitaire de Stellantis en Europe], dont les fonctionnalités pour la livraison urbaine seront développées avec eux. Cela nous permettra d’améliorer notre offre globale en matière d’utilitaires. Ce n’est pas seulement de vendre un paquet de vans à Amazon qui m’intéresse mais d’affûter notre offre. Or, nous sommes actuellement dans le top 2 mondial des ventes de véhicules utilitaires, très proches du premier [Ford]. Et nous avons pour ambition de le dépasser.
En matière de partage des revenus, ne craignez-vous pas d’être écrasé par un partenaire géant, vingt-quatre fois plus gros que vous en Bourse ?
Les chiffres de l’accord relèvent du secret des affaires, mais ce que je peux vous dire, c’est que l’objectif a été d’arriver à un équilibre des flux. De chiffre d’affaires, d’une part : Stellantis ne fera pas moins de chiffre d’affaires avec Amazon qu’Amazon n’en fera avec Stellantis. Et il y aura, d’autre part, un équilibre des profits, calculés selon nos propres hypothèses de rentabilité. La dernière négociation n’a pas été la plus facile, mais ce double équilibre a été respecté sans quoi il n’y aurait pas eu de deal.
> Lire aussi Les défis de Stellantis, mastodonte de l’automobile dans un marché mouvant
Le but de ce partenariat n’est-il pas aussi d’augmenter votre valeur en Bourse ?
Oui, bien sûr. Et nous n’avons absolument pas honte de cela. Si nous développons notre puissance technologique en matière d’électrification, en matière de logiciel, cela contribuera à une meilleure valorisation de notre entreprise. C’est un des buts que nous poursuivons, nous ne nous en cachons pas. Cela fait partie de la création de valeur que nous devons à nos actionnaires, les gros comme les petits.
Mais au fond, nous, en tant qu’entreprise aux racines fortement occidentales et en particulier européennes, avons intérêt à jouer de notre meilleur atout. Et notre meilleur atout, face aux Asiatiques, ce n’est pas la maîtrise des coûts, ce n’est pas la vitesse, puisque nous avons des contraintes réglementaires et bureaucratiques, c’est l’éducation, la formation scientifique, et au bout du compte la technologie. C’est ce qui nous a conduits à créer ACC [coentreprise visant à produire des batteries pour véhicules électriques avec Total et Daimler], en nous disant que puisqu’il existe une formation scientifique de grande qualité en France, en Allemagne, en Italie, il faut l’utiliser pour devenir très bons dans la conception et la production des batteries.
Avez-vous conscience que de tels tournants puissent dérouter, inquiéter ?
Former des milliers de personnes à de nouveaux métiers, ça peut créer de l’anxiété. Ne pas dire quelle sera l’activité de telle ou telle usine dans dix ans, cela peut créer de l’anxiété. Mais ayons conscience que le temps où nous faisions de la planification stratégique à dix ans, c’est fini. La société d’aujourd’hui est volatile, changeante. Il n’est pas possible d’exiger de nous visibilité et stabilité dans un monde qui est un véritable chaos.
> Lire aussi Carlos Tavares : « Nous ne deviendrons pas un sous-traitant de Tesla »
Si nous voulons rester compétitifs, si nous voulons faire face à la concurrence asiatique, il faut accepter que, lorsqu’on change de pied, il y ait un moment d’instabilité. Fatalement, par le simple fait que nous sommes grands et que nous bougeons, nous créons de l’instabilité pour ceux qui, dans l’écosystème que nous générons autour de nous, n’arrivent pas à suivre. La vitesse à laquelle nous bougeons est imposée par le milieu compétitif dans lequel nous évoluons et – ne l’oublions pas – par les contraintes réglementaires, en particulier sur le CO2. Cette instabilité va durer au moins jusqu’à 2030, période de temps fixée par ces changements réglementaires.
La technologie automobile, c’est aussi beaucoup de puces informatiques dans les véhicules. La crise de pénurie des semi-conducteurs n’est-elle pas le signe que l’industrie automobile a négligé l’importance de ces composants ?
Je vous accorde que nous avons regardé les semi-conducteurs de trop loin. Pourquoi ? Parce que nous pensions être protégés par nos fournisseurs de rang 1. Nous pensions que ces derniers allaient regarder les fournisseurs de rang 2, qui eux-mêmes allaient surveiller les fournisseurs de rang 3 et que tous allaient se préoccuper de servir leurs clients avec une fiabilité minimale. Tel n’a pas été le cas.
Tous les fournisseurs de rang 1 ne se sont pas comportés de la même manière. Certains n’ont posé aucun problème. Mais le fait est que le modèle d’affaires des années 1980 où un fournisseur de rang 1 prend une certaine forme de valeur ajoutée en échange d’une protection de son client, ce modèle a été défaillant. Il est encore tôt pour dire quelles décisions nous prendrons, mais le travail d’évaluation des causes, racines de cette crise, est engagé et nous en tirerons des conclusions courant 2022.
> Lire aussi « Il y aura d’autres alliances du type Stellantis »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/07/carlos-tavares-pdg-de-sellantis-nous-devenons-une-entreprise-automobile-technologique_6108570_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/07/carlos-tavares-pdg-de-sellantis-nous-devenons-une-entreprise-automobile-technologique_6108570_3234.html>>
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2- Première course automobile sans chauffeurs : une voiture autonome peut en doubler une autre, AFP, 08/01/22, 06:00
Julie Jammot
Une voiture de course autonome a dépassé un autre bolide sans conducteur sur un circuit automobile de Las Vegas vendredi : l'exploit est une première dans la courte histoire des véhicules pilotés par algorithmes.
Sur le bord de la piste ovale, les membres de l'équipe italo-américaine PoliMOVE ont bruyamment applaudi Minerva, le surnom qu'ils ont donné à leur voiture, après qu'elle a doublé, à plusieurs reprises, celle de l'équipe sud-coréenne Kaist.
Les organisateurs voulaient voir les bolides se dépasser à au moins 160 km/h. Objectif atteint: Minerva carburait à 185 km/h quand elle a doublé le monoplace sud-coréen, qui a alors abandonné la partie.
"C'est un succès", a déclaré à l'AFP Paul Mitchell, du cabinet ESN, co-organisateur de l'Indy Autonomous Challenge (IAC), avant même que la course ne soit finie. Elle se tenait en marge du CES, le rendez-vous annuel de l'industrie de la tech.
Le but de cette compétition, à laquelle participent des équipes d'étudiants du monde entier, est de faire progresser les technologies de conduite autonome pour qu'elles puissent fonctionner partout, y compris sur les autoroutes.
- "Pas des mécanos" -
Fin octobre, l'IAC avait prévu de faire rouler ensemble les neuf voitures, mais avait finalement renoncé car toutes les équipes n'étaient pas au point, et s'était contenté de les départager au meilleur temps.
"Elle détient quasiment le record du monde de vitesse des voitures autonomes", s'enorgueillit Davide Rigamonti, un des ingénieurs de PoliMOVE, en couvant Minerva d'un regard amoureux.
A Indianapolis, en octobre, elle avait remonté la ligne droite des stands à 250 km/h environ, avant de partir en tête-à-queue dans le virage.
En cause, pas de "bug", mais la conjonction de pneus froids et d'une tendance au survirage (les pneus arrière glissent).
Vendredi, c'est la voiture sud-coréenne qui a fait des tours sur elle-même après avoir doublé celle de l'université d'Auburn (Alabama).
"Les étudiants qui programment ces voitures ne sont pas des mécanos. La plupart d'entre eux ne connaissaient rien aux courses", remarque Lee Anne Patterson, spécialiste des compétitions de monoplace.
"Nous les avons aidés à comprendre comment prendre soin de leur engin. Nous leur avons expliqué les courses automobiles", raconte-t-elle. "Par exemple, quand la voiture se retrouve aspirée par une autre, elle gagne 8 km/h. Comment le système d'autonomie va-t-il réagir ?"
- "Millisecondes" -
Toutes les équipes ont reçu la même voiture, une Dallara IL-15, sorte de petite F1, et les mêmes équipements technologiques avec, en vedette, capteurs, caméras, GPS et radars, pour permettre aux autos de se situer sur la piste et entre elles.
Aux étudiants, ensuite, de programmer le logiciel pour qu'il prenne les bonnes décisions.
Pour pouvoir doubler, par exemple, "nous devons prévoir comment l'autre voiture est susceptible de réagir, et planifier le comportement de la nôtre, en fonction des limites physiques de la conduite", souligne Markus Lienkamp, un des professeurs de la faculté de Munich, TUM, qui a remporté la compétition d'octobre.
"Le seul paramètre à déterminer aujourd'hui, c'est la vitesse. Ensuite, la voiture fait toutes les manœuvres automatiquement", détaille-t-il depuis la tente où ses thésards sont rivés aux écrans de contrôle.
"Cela se joue à des millisecondes", explique Paul Mitchell. "Quand un capteur détecte une autre voiture, il envoie un signal à l'ordinateur, qui envoie un signal au système de conduite pour lui dire d'ajuster la vitesse ou de s'éloigner... L'ordinateur doit prendre les mêmes décisions qu'un chauffeur humain, malgré la vitesse".
L'IAC compte organiser d'autres courses sur le modèle de celle de vendredi, opposant deux voitures à chaque fois, avec l'espoir d'arriver à un niveau suffisant pour lancer un jour tous les véhicules ensemble.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220108-première-course-automobile-sans-chauffeurs-une-voiture-autonome-peut-en-doubler-une-autre>
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3- Interview. Jean-Marc Jancovici : "Moins on fait de nucléaire et plus on se complique la vie", Le JDD, 09/01/22, 07h05
Propos recueillis par Marianne Enault
Ingénieur et président du think tank The Shift Project, Jean-Marc Jancovici détaille les différents scénarios énergétiques pour atteindre la neutralité carbone en 2050 en France. "Si l'on regarde les faits, le nucléaire doit contribuer à la décarbonation", affirme-t-il.
L'Union européenne s'apprête à inclure le nucléaire parmi les énergies de transition, dans le cadre de la taxonomie verte, avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Ingénieur et président du Shift Project, un think tank pour une économie décarbonée, Jean-Marc Jancovici rappelle que la fission ne produit pas de CO2 et revient sur les différents scénarios énergétiques pour la France. Pour lui, "le nucléaire doit contribuer à la décarbonation" quand, à l'inverse, il juge que tout miser sur les énergies renouvelables est un pari risqué.
La Commission européenne souhaite inclure le nucléaire dans les énergies vertes, qu'en pensez-vous ?
La taxonomie est une tentative de la Commission européenne, démarrée il y a quatre ans, de fournir au monde financier quelque chose à la fois simple et juste – et c'est une gageure – pour leur permettre d'avoir une mesure de la compatibilité de leurs investissements avec un monde qui se décarbone.
Il y a deux manières de voir le problème. La première est de considérer chaque investissement et de s'interroger sur le fait de savoir si le monde est moins carboné après cet investissement. Par exemple, si vous construisez une usine pour vendre en Europe des voitures électriques qui vont remplacer des voitures à essence, cela va effectivement faire baisser les émissions de CO2 dans l'Union européenne. Mais si vous construisez une usine identique en Chine pour ajouter des voitures électriques aux voitures existantes, les émissions globales augmentent.
Avec cette méthode, il n'existe pas de secteur vert ou pas vert. Je peux par exemple améliorer le fonctionnement d'une centrale à charbon et ainsi faire baisser les émissions, et à l'inverse je peux investir dans l'éolien en plus de ce qui existe déjà et augmenter alors – même peu - les émissions. Mais si la Commission européenne avait retenu cette approche, cela aurait demandé un effort énorme au monde financier, qui aurait du analyser investissement par investissement la pertinence de faire.
> Lire aussi - Climat : pourquoi la France appelle l'UE à classer le nucléaire et le gaz parmi les énergies "vertes"
Quelle méthode a-t-elle retenue ?
Elle a donc retenu une autre option, qui consiste essentiellement à étiqueter des objets comme verts ou pas verts, et parfois quelles que soient les conditions de leur déploiement. La limite de cette approche est que plein de secteurs sont hors nomenclature : si j'investis dans une usine de cannes à pêche ou de casseroles, est-ce que c'est vert ? La taxonomie ne vous le dit pas. En revanche, le secteur énergétique est entièrement couvert, et toutes les énergies renouvelables (ENR) sont vertes, par exemple. Comme évoqué plus haut cela peut toujours se discuter : si vous utilisez de l'éolien et du solaire, c'est mieux que du gaz, mais c'est moins vert que le nucléaire, car il faut plus de métaux, plus de place et plus de matériaux pour ces ENR.
Les analyses scientifiques nous disent que le nucléaire est l'énergie qui représente le moins d'externalités environnementales et sanitaires quand on compare aux autres énergies
Et pour le nucléaire ?
La Commission a été hésitante car elle avait inscrit comme principe dans cette taxonomie le "Do no significant harm". Ce principe consiste à dire que vous devez améliorer l'indicateur principal (le CO2) sans faire du mal en-dehors. Stricto sensu, c'est impossible, car toute activité humaine a des contreparties et des effets indésirables. Cet indicateur ne peut être utilisé que de manière conventionnelle – et donc éventuellement "politique", et non scientifique. Si l'on regarde les faits, le nucléaire doit contribuer à la décarbonation.
Pourquoi ?
La fission ne produit pas de CO2. L'énergie nucléaire est très concentrée, et utilise de très petites quantités de matière. Fissionner un gramme d'uranium libère autant d'énergie que de brûler une tonne de pétrole. C'est donc un million de fois plus économe en masse que les combustibles fossiles.
Les installations – centrales certes, mais aussi mines et infrastructures de transport - sont donc en plus petit nombre, et il y a beaucoup moins d'emprise au sol. La fission produit certes des déchets, mais en faible quantité. Les analyses scientifiques nous disent que le nucléaire est l'énergie qui représente le moins d'externalités environnementales et sanitaires quand on compare aux autres énergies. Et donc, si l'on se place d'un point de vue scientifique, pourquoi le nucléaire ne serait-il pas vert ? La Commission européenne a donc raison de dire que le nucléaire fait partie des énergies éligibles.
La seule question est de savoir si nous faisons tout de suite un énorme effort de sobriété, ou si nous attendons que les pénuries et les pathologies régulent le système pour nous
Mais peut-on vraiment parler d'énergie de transition quand on sait le temps que prend le lancement d'une nouvelle centrale ? Nos objectifs climatiques sont fixés à 2030 et 2050…
Si on dit que c'est une énergie de transition jusqu'en 2050, cela revient à dire que c'est une énergie durable ! Et les engagements politiques à 2050, tout le monde comprend que ça n'engage à rien… Le point important est de dire que tout de suite, maintenant, le nucléaire se situe du bon côté de la barrière.
Cela signifie-t-il qu'il faut construire d'autres centrales en France ?
Rappeler les caractéristiques physiques du nucléaire n'implique rien du tout sur le rythme de construction. Mais il faut rappeler les enjeux : l'Union européenne s'est engagée à la neutralité carbone en 2050. En pratique, cela veut dire qu'il faut baisser les émissions de gaz à effet de serre de 5% par an au moins, soit au même rythme que ce que nous avons eu la première année du Covid en 2020. Un monde qui atteint la neutralité carbone, c'est donc un monde dans lequel on a un Covid supplémentaire par an ! Le progrès technique ne sera pas à même d'assurer cette baisse seul, et donc, cela revient à une économie en contraction de 3% à 4% par an. C'est ça que veut dire l'Accord de Paris. Après, le monde étant fini, la seule question est de savoir si nous faisons tout de suite un énorme effort de sobriété, ou si nous attendons que les pénuries et les pathologies régulent le système pour nous. Il faut se poser cette question. Et dans ce contexte, le nucléaire nous aide. Se passer du nucléaire augmente la difficulté à résoudre le problème d'ensemble. Les différents scénarios établis par RTE offrent une conclusion assez simple : moins on fait de nucléaire et plus on se complique la vie.
Ce qui changera la donne c'est de prolonger l'existence des centrales en fonctionnement
Faut-il développer des petits réacteurs, les fameux SMR ?
Les petits réacteurs modulaires vont-ils beaucoup changer la donne dans les trente ans qui viennent ? La réponse est non. Ce qui changera la donne c'est de prolonger l'existence des centrales en fonctionnement – donc de ne pas les fermer prématurément pour des raisons non techniques, comme on l'a fait pour Fessenheim - et mettre en chantier des unités de puissance le plus vite possible. Si les Français ne savent plus les construire, nous pouvons envisager de nous faire aider par d’autres ! Les Chinois et les Russes seraient surement ravis. Mais il serait bon de compter sur nos propres forces.
Comment envisager un réseau européen quand les choix dans chaque pays sont si différents les uns des autres ?
Chacun tire dans son coin en comptant sur les autres pour être sortis du besoin si jamais il s'avérait qu'il a fait les mauvais choix. Les Belges voudraient fermer leurs centrales nucléaires en comptant sur des importations d'électricité quand ils en auront besoin, un peu comme les Espagnols. Les Allemands comptent sur le gaz russe. Dans le rapport RTE, plus il y a de renouvelables et plus on prend de paris.
Si jamais le pari du renouvelable ne réussit pas – et il y a beaucoup d'éléments contre lui -, vous vous retrouvez dans un monde moins approvisionné et instable
Lesquels ?
D'abord celui d'avoir des interconnexions avec les voisins beaucoup plus importantes qu'aujourd'hui. Cela veut dire construire des infrastructures physiques, mais aussi que les voisins aient des capacités pilotables capables d'être actionnées quand nous avons besoin d'importer de l'électricité. Il y a aussi la question du stockage : ce ne sont pas les batteries seules qui vont nous aider : il faut des dispositifs avec du gaz de synthèse, dont le rendement de fabrication est très mauvais (il faut donc produire 3 à 4 fois plus d'électricité que celle qui sera restituée après stockage). Il faut enfin installer des puissances très importantes car vent et soleil sont rarement disponibles au maximum.
Or, dès à présent le rythme d'installation de l'éolien en Allemagne et en Grande-Bretagne a baissé par rapport au maximum atteint en 2018. Moins on fait de nucléaire, plus on prend le pari de ne pas y arriver avec les énergies renouvelables, avec comme risque de ne plus avoir d'électricité du tout pour certains consommateurs à certains moments. Rappelons que le monde moderne est totalement dépendant de l'électricité : sans elle, il n'y a plus d'argent, plus de transports, plus de communications...
Un monde dans lequel la prévisibilité de l'électricité devient plus faible est un monde qui se désorganise. Si on fait le pari de ne pas accélérer autant qu'on le pourrait sur le nucléaire et de miser sur le renouvelable, si jamais ce pari ne réussit pas – et il y a beaucoup d'éléments contre lui -, vous vous retrouvez dans un monde moins approvisionné et instable.
Ne peut-on pas miser sur le fait que le prix des ENR va encore baisser ?
Le prix des ENR ayant beaucoup baissé, il est tentant de penser que nous allons pouvoir en mettre partout. Mais pour recourir aux ENR, il faut beaucoup de métaux, beaucoup de ciment, beaucoup de surface. Le prix d'aujourd'hui ne vous dit rien sur la facilité physique à faire demain. Leur prix a baissé car on a mis la mondialisation fossile au service de la production de panneaux solaires et d'éoliennes.
Mais si demain, il n'y a plus de diesel pour opérer les mines, plus de charbon pour affiner les métaux, plus de porte-containers pour faire venir les panneaux solaires de Chine, je ne suis pas certain que le prix des ENR va rester là où il est. L'argent est l'arbre qui cache la forêt, il faut en revenir aux critères physiques pour prendre position sur la facilité – ou pas - à faire.
Mais sait-on encore construire des centrales ?
Quand on a dû refaire une centrale, l'EPR de Flamanville, on a un peu pataugé car c'est quelque chose qu'on n'avait pas fait depuis longtemps. Ça a donc pris plus de temps que prévu et coûté plus cher. Savoir à quelle vitesse on peut aller est une affaire de ressources physiques, de compétences, et de contexte.
Dans le monde "tranquille" d'aujourd'hui, par exemple, il faut plusieurs années de procédures préalables avant de décider de la construction d'un réacteur. Dans un monde sans heurts, ce n'est pas un problème, car il n'y a pas de pénalité à perdre du temps. Mais si on change de paradigme, si on pense qu'il faut s'organiser pour échapper à un péril mortel de relativement court terme, attendre apporte du risque. Il faut alors accélérer les choses, acquérir les compétences plus vite.
Est-ce qu'il faut aussi prendre en compte le prix de l'électricité pour le consommateur, à la fin de la chaîne ?
Je n'ai jamais fait du prix de l'énergie pour le consommateur mon cheval de bataille, car, compte tenu du service qu'elle nous rend, l'énergie ne vaut rien. Certains parlent de la compétitivité de l'économie, mais c'est le luxe de gens qui pensent que nous n'avons aucun problème plus sérieux sur les bras, ce qui n'est pas mon cas.
<https://www.lejdd.fr/Societe/jean-marc-jancovici-moins-on-fait-de-nucleaire-et-plus-on-se-complique-la-vie-4086775>
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4- E-commerce et empreinte carbone du dernier kilomètre : le vélo cargo, solution idéale ?, The Conversation, 09/01/22, 18:12
Par Antoine Robichet, Doctorant en transport de marchandises, Université Gustave Eiffel & Patrick Nierat, Chercheur, Université Gustave Eiffel
En nous fondant sur les données d’un des plus gros acteurs français du transport de marchandises, nous démontrons dans une récente étude que les deux tiers de son activité à destination et en provenance de la ville de Paris pourraient être réalisés par vélo cargo.
Ce résultat – qui s’appuie sur une analyse économique prenant comme critère le poids des colis à transporter – offre une perspective intéressante pour le secteur du transport de marchandises, régulièrement pointé du doigt comme un émetteur majeur de gaz à effet de serre (14 % des émissions françaises). S’ajoutent à cela les nombreuses externalités négatives particulièrement importantes en ville (congestion, nuisance sonore, etc.).
Rappelons aussi que le transport routier reste aujourd’hui le principal mode de livraison en ville ; en France, 88 % du transport de marchandises est effectué par des camions.
S’il existe plusieurs solutions de report modal pour la longue distance (ferroviaire, fluviale), la cyclologistique représente actuellement la seule solution durable pour décarboner le dernier kilomètre – le plus émetteur.
L’essor du e-commerce
L’enjeu de décarbonation est double en matière de transport de marchandises : il s’agit d’adapter le modèle actuel au profit de pratiques plus vertueuses (par exemple, la cyclologistique) tout en intégrant des flux en perpétuelle augmentation.
L’e-commerce, en particulier, occupe une part en progression dans nos modes de consommation (+4 % des parts du commerce de détail entre 2018 et 2020).
Ceci exige un accroissement de la flotte nécessaire à la logistique urbaine, les estimations prévoyant une augmentation de 36 % des distances parcourues par les camions dans les grandes villes à travers le monde d’ici à 2030 si aucune mesure n’est prise. Cela induirait de nombreux effets négatifs tels qu’une forte progression de la congestion, des émissions de gaz à effet de serre, etc.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/e-commerce-et-empreinte-carbone-du-dernier-kilometre-le-velo-cargo-solution-ideale-174052>
En savoir plus :
> Delivering Paris by Cargo Bikes: Ecological Commitment or Economically Feasible ? The Case of a Parcel Service Company <https://www.researchgate.net/publication/357528729_Delivering_Paris_by_Cargo_Bikes_Ecological_Commitment_or_Economically_Feasible_The_Case_of_a_Parcel_Service_Company_-_TRB_2022>, Université Gustave Eiffel, January 2022
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5- Lithium : en quête de souveraineté, l'Europe multiplie les projets miniers pour sécuriser son approvisionnement, La Tribune, 10/01/22, 07:00
Robert Jules
Le cours du lithium a flambé en 2021. Stratégique pour la transition énergétique (batteries pour les véhicules électriques et éoliennes) et la numérisation de l'activité économique, le marché de ce métal reste dominé par la Chine. Plusieurs projets de mines et de raffineries sont en cours dans nombre de pays européens. L'enjeu n'est pas seulement de sécuriser les ressources mais aussi l'avenir industriel du continent, à condition de convaincre les citoyens en matière d'impact environnemental. L'ancien président de France Industrie, Philippe Varin, remet ce lundi 10 janvier à Bercy son rapport sur la sécurisation de l'approvisionnement de l'industrie en matières premières minérales. Le gouvernement lancera ensuite l'appel à projets, dans le cadre du plan d'investissement France 2030, ciblé sur les métaux critiques à destination des filières industrielles.
Ce lundi 10 janvier, à Bercy, l'ancien président de France Industrie, Philippe Varin, remettra son rapport sur la sécurisation de l'approvisionnement de l'industrie en matières premières minérales, et dans la foulée sera lancé par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'Industrie, l'appel à projets, dans le cadre du plan d'investissement France 2030, ciblé sur les métaux critiques à destination des filières industrielles.
Le retard de la France
Car la France est en retard sur le sujet. "Ne rien s'interdire", répondait sur BFM le mois dernier Barbara Pompili, questionnée sur la possibilité d'ouvrir en France l'exploitation minière pour extraire du lithium. Ce changement de ton, qui plus est de la représentante de l'écologie politique au gouvernement, s'explique par la nécessité de réduire au maximum la dépendance à une offre mondiale dominée par la Chine, le Chili et l'Australie alors même que la demande de ce métal explose - l'Agence internationale de l'énergie (AIE) anticipe que la demande va bondir de 42% d'ici 2040 -, tant il est devenu stratégique pour la transition énergétique (batteries pour les véhicules électriques et éoliennes) et la numérisation de l'activité économique.
> Lire notre dossier spécial : Les métaux critiques, le nerf de la guerre de la transition énergétique
Une situation qui se reflète dans ses cours. Sur le marché chinois, le prix de la tonne de lithium a bondi de 498% en 2021 (voir graphique). Pour les industriels, notamment européens, qui ont besoin du métal, l'urgence est de sécuriser les approvisionnements. Plusieurs projets sont en cours, certains attendant le feu vert des autorités locales qui doivent statuer sur les conséquences environnementales de l'exploitation.
Le dernier en date est celui du géant minier australo-britannique Rio Tinto en Serbie. Le gisement se situe près de la ville de Loznica, dans l'ouest du pays. Le montant de l'investissement s'élève à 2,4 milliards de dollars, et la production est prévue de débuter en 2026. A plein régime, elle s'élèvera à partir de 2029 à 58.000 tonnes de carbonate de lithium par an. Mais le projet a provoqué d'importantes manifestations à travers le pays ces dernières semaines qui le rejettent pour les nuisances environnementales qu'il créerait.
Le Portugal, terre d'élection du lithium
L'autre terre d'élection du lithium se situe à l'extrême sud du continent, au Portugal. La société britannique Savannah Resources y a découvert à quelque 150 km au nord-est de la ville de Porto "le plus important gisement de lithium d'Europe de l'ouest", selon le groupe minier qui estime l'investissement à 110 millions d'euros. Les réserves minières de ce projet, nommé Mina do Barroso, sont évaluées à 27 millions de tonnes.
"Si les autorisations des régulateurs suivent leur cours normal, Savannah pourra commencer à produire en l'espace de deux ans", expliquait à la fin du mois dernier David Archer, son directeur, lors d'une visioconférence à laquelle assistait l'AFP.
Pour limiter les conséquences environnementales de l'exploitation, ce dernier assurait avoir "prévu 238 mesures destinées à éliminer ou mitiger les impacts tout au long de la durée du projet, qui coûteront environ 15 millions d'euros." Dans ce cas aussi, il faudra convaincre la population locale qui ne voit pas d'un très bon œil cette future exploitation. Savannah assure qu'elle pourrait fournir sur dix ans le lithium nécessaire à la production de plus de 500.000 voitures électriques par an.
Le projet a d'autant plus de sens que le minerai pourrait être raffiné localement pour être transformé en métal, une activité dominée par la Chine qui compte 60% des capacités mondiales de raffinage du lithium. En effet, à la mi-décembre, le groupe pétrolier portugais Galp Energia et le constructeur de batteries suédois Northvolt ont signé un accord de partenariat pour construire un site de raffinerie en investissant 700 millions d'euros, qui pourra fournir dès 2026 35.000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an, un volume qui permet de produire les batteries pour 700.000 véhicules.
Un autre projet d'extraction et de raffinage est mené par une autre entreprise portugaise Lusorecursos qui exploite déjà une mine de lithium dans le nord du pays. Elle n'en est pour le moment qu'au stade de l'étude d'impact environnemental.
Investir dans l'innovation
Parallèlement à l'extraction, l'innovation dans la filière est également nécessaire. Ainsi, la semaine dernière, l'entreprise portugaise Bondalti, filiale pour l'industrie chimique du groupe Mello, a annoncé s'être associée à des sociétés australiennes pour tester une nouvelle technologie de raffinage permettant de traiter le lithium extrait des saumures d'Amérique du sud, et peut-être ensuite celui qui se trouve dans la roche granitique du nord-est du Portugal.
En Allemagne, Vulcan Energy va exploiter une mine de lithium et une raffinerie dans la vallée du Haut-Rhin. Il a mis au point une technique de récupération du lithium et de l'énergie thermique en injectant de la saumure sous terre, un procédé d'extraction qui aurait l'avantage d'être neutre en carbone, puisqu'il n'a pas recours aux énergies fossiles et a besoin de beaucoup moins d'eau.
Les clients se bousculent
La société minière a signé récemment un accord avec le constructeur automobile Stellantis pour lui fournir entre 2026 et 2031 de 81.000 tonnes à 99.000 tonnes d'hydroxyde de lithium pour sa production de batteries pour équiper ses véhicules électriques. Vulcan compte déjà Renault parmi ses clients, à qui il fournit 6.000 à à 17.000 tonnes de lithium par an, ainsi que le groupe belge Umicore, un géant mondial de la technologie des matériaux, à qui il va livrer entre 2025 et 2030 de 28.000 à 42.000 tonnes de lithium pour alimenter la production de cathodes, un élément central des batteries qui seront produites dans une usine en construction en Pologne.
Cette effervescence est aussi présente en Finlande où la société minière Keliber a confirmé son intention de commencer à produire 15.000 tonnes par an d'hydroxyde de lithium de qualité batterie à partir de 625.000 tonnes de roche qu'elle exploitera dans l'ouest du pays d'ici la fin de 2024. En Autriche, European Lithium a un projet de prospection minière dans la région de Carinthie, situé à 270 kilomètres au sud de Vienne. En Espagne, la compagnie minière australienne Infinity Lithium a un projet d'exploitation près de San Jose dans l'Extramadure d'un site qui compte des réserves conséquentes de lithium.
L'enjeu de l'avenir industriel européen
Reste à convaincre les populations locales du bien-fondé de ce développement minier. Mais depuis que la crise sanitaire a montré, en perturbant les chaînes d'approvisionnement, l'étroite dépendance de l'Europe à la fourniture de matières premières et de biens intermédiaires - comme les semi-conducteurs - pour assurer une production, la question de la souveraineté industrielle s'est posée avec acuité. Et ce d'autant plus que la métamorphose en cours de l'appareil de production mondial sous l'effet de la transition énergétique et numérique déplace l'enjeu du simple approvisionnement au futur développement industriel européen face à la Chine et aux Etats-Unis. Comme le résumait, le ministre portugais de l'Environnement et de l'Action climatique, Joao Pedro Matos Fernandes, pour justifier le développement de la filière du lithium : "Ce gouvernement n'a pas un projet de développement minier, mais bien un projet industriel fondé sur nos ressources naturelles". La nuance est importante.
<https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/lithium-en-quete-de-souverainete-l-europe-multiplie-des-projets-miniers-pour-securiser-son-approvisionnement-899803.html>
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6- L’Etat veut sécuriser l’approvisionnement en métaux stratégiques, Le Monde, 10/01/22, 20h14
Jean-Michel Bezat
Dans son rapport remis lundi 10 janvier au gouvernement, l’industriel Philippe Varin insiste sur les batteries et les aimants. Le gouvernement a prévu d’y consacrer un milliard d’euros, issu du plan de relance.
Sans un « sourcing » sûr et à long terme des minerais critiques (cobalt, nickel, lithium…) et des terres rares, la transition écologique et numérique de la France est menacée par la pénurie et la flambée des prix. Pour renforcer la sécurité d’approvisionnement de l’industrie en matières premières minérales, le gouvernement avait demandé à Philippe Varin, ancien président de France Industrie et ex-patron de Corus et du groupe PSA, de lui faire des propositions, remises, lundi 10 janvier, aux ministres de la transition écologique et de l’industrie.
Dans la foulée, Barbara Pompili et Agnès Pannier-Runacher ont annoncé le lancement d’un premier appel à projets, ouvert jusqu’au 30 janvier 2024, avec une première « relève » au 24 mai 2022. Ils devront être centrés sur les batteries automobiles ainsi que les énergies renouvelables et cofinancés dans le cadre du plan d’investissement France 2030, doté de 30 milliards d’euros sur cinq ans, annoncé en octobre par le président de la République. Un milliard d’euros, partagés à parts égales entre les subventions et les fonds propres, seront consacrés à des projets « risqués et particulièrement importants », selon Bercy et le ministère de la transition écologique.
> Lire aussi Intenses tractations autour du plan d’investissement France 2030
Observatoire des métaux critiques
Le gouvernement a suivi trois grandes recommandations du rapport Varin, qui ne sera pas publié car il comporte des données sensibles, voire des secrets industriels, justifie-t-on à Bercy. Avec les industriels et les financiers, l’Etat va préparer un « fonds d’investissement dans les métaux stratégiques pour la transition énergétique ».
> Lire aussi « Le cobalt symbolise le grand dilemme de la transition énergétique, celui des matières premières »
Par des prises de participation et la mise en place de contrats d’approvisionnements de long terme, aux côtés d’opérateurs industriels et de groupes miniers, il doit sécuriser les approvisionnements français et européens dans l’amont de la chaîne de valeur (mines, raffinage, première transformation) et le recyclage. S’il investit dans les mines, celles-ci devront être exploitées de façon « responsable », avec des normes sociales et environnementales labellisées.
Le plan gouvernemental reprend aussi l’idée d’un « observatoire des métaux critiques » qui, sous l’égide du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), associerait les administrations et la filière mines et métallurgie pour assurer la veille de ce secteur. En outre, un délégué interministériel doit être prochainement nommé pour coordonner les actions des administrations dans la mise en œuvre des décisions prises, « en y associant étroitement les industriels ».
Deux plates-formes industrielles
L’Etat a aussi retenu l’idée de développer deux grandes plates-formes industrielles. A Dunkerque (Nord), il est prévu de raffiner des minerais et de fabriquer cathodes et membranes qui pourront être livrées aux deux « gigafactories » construites dans les Hauts-de-France, l’usine d’ACC (Total Energies-Saft et Stellantis) et celle du chinois Envision, le fournisseur de Renault. Enfin, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) devront élaborer une « feuille de route technologique », partagée avec les industriels, pour accélérer la recherche sur les métaux utilisés dans les prochaines générations de batteries.
> Lire aussi A Douai, dans le Nord, le chinois Envision construira des batteries pour Renault
L’autre plate-forme est prévue à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), proche du gisement gazier épuisé et du centre de recherche de Total Energies, pour la fabrication d’aimants permanents, omniprésents dans l’aéronautique, l’automobile, les énergies renouvelables, qui pourra aussi se développer dans le recyclage des batteries de smartphones ou de véhicules électriques, un secteur appelé à croître fortement.
« Le monde d’après sera sans carbone, mais riche en métaux. Or, l’Europe est très en retard sur la Chine », résume M. Varin, en rappelant que la moitié des voitures seront électriques en 2030. La demande de cuivre aura alors doublé, et 60 % des ressources connues de métal rouge auront été extraites au milieu du siècle. La consommation de nickel et de lithium aura été multipliée par respectivement trois et quatre à la fin de la décennie, ce qui posera, selon lui, un problème d’offre et de demande. En revanche, l’enjeu est géopolitique pour les aimants permanents de terres rares, produits à 90 % en Chine, et le cobalt, extrait à 70 % des mines de République démocratique du Congo.
> Lire aussi La fin des voitures thermiques, un saut dans l’inconnu programmé
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/10/l-etat-veut-securiser-l-approvisionnement-en-metaux-strategiques_6108930_3244.html>
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7- Deux anciens chefs de la sûreté nucléaire contestent la pertinence de l'atome comme réponse au climat, Actu-environnement, 10/01/22
Agnès Sinaï
Tandis que le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, plaide pour 500 milliards pour les centrales de nouvelle génération, des responsables de haut niveau émettent des doutes sur les coûts et les délais inhérents à la filière.
Les centrales nucléaires européennes de nouvelle génération nécessiteront un investissement de « 500 milliards [d'euros] d'ici à 2050 », estime Thierry Breton dans un entretien au Journal du dimanche du 9 janvier. Le commissaire européen au Marché intérieur juge « crucial » d'ouvrir la labellisation verte au nucléaire dans le cadre de la transition énergétique et de la taxonomie européenne.
« Les centrales nucléaires existantes, à elles seules, nécessiteront 50 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2030. Et 500 milliards d'ici à 2050 pour celles de nouvelle génération ! » affirme le commissaire français. Pour Thierry Breton, « inclure le nucléaire dans la taxonomie est donc crucial pour permettre à la filière d'attirer tous les capitaux dont elle aura besoin ».
Depuis la présentation du projet de taxonomie par la Commission européenne, les prises de position s'enchaînent. Dans un communiqué daté du 3 janvier, quatre experts, parmi lesquels deux anciens chefs d'autorités de sûreté nucléaire, Greg Jaczko, ancien président de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, et Wolfgang Renneberg, ancien chef de la sûreté des réacteurs, de la radioprotection et des déchets nucléaires en Allemagne, soulignent « le caractère extrêmement coûteux » de la filière. Vulnérable aux défauts internes, mais aussi aux impacts externes comme l'élévation du niveau de la mer, les tempêtes et les inondations, le nucléaire est « risqué pour l'investissement sur les marchés financiers, et donc dépendant de subventions publiques et de garanties de prêts très importantes ».
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/anciens-chefs-surete-nucleaire-contestent-pertinance-atome-climat-38875.php4>
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8- Union européenne : pourquoi la décision de considérer le nucléaire comme une énergie verte change tout, Le JDD, 11/01/22, 05h45
Marie-Pierre Gröndahl
La Commission européenne veut autoriser les investissements dans le nucléaire et le gaz pour atteindre le zéro émission nette en 2050. Le Conseil de l’UE et le Parlement doivent se prononcer sur le texte d’ici au printemps.
L'Union européenne n'avait pas connu de négociations aussi dures, ni aussi longues, depuis longtemps. Elles ont dressé des pays les uns contre les autres et parfois menacé l'équilibre du bloc. Tout en se déroulant dans un huis clos relatif, réservé aux initiés, experts et lobbyistes. Avant de se propager au sommet des États dans la dernière ligne droite avant le verdict.
Car le sujet est aussi crucial que clivant : quelles énergies pourront à l'avenir revendiquer un label estampillé "vert" par les autorités européennes, dans le cadre de l'objectif fixé par les Vingt-Sept de "zéro émission nette" à l'horizon 2050, qui pourra se financer aux meilleures conditions sur les marchés, alors que banques et fonds d'investissement fuient désormais les énergies polluantes pour satisfaire actionnaires, salariés et parties prenantes ?
Quelles solutions sont les meilleures pour des enjeux aussi fondamentaux, mais également irréconciliables en apparence, que l'avenir de la planète, la souveraineté de l'UE, la croissance économique et les besoins des consommateurs ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/union-europeenne-pourquoi-la-decision-dinclure-le-nucleaire-comme-une-energie-verte-change-tout-4086868>
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9- Voiture électrique : le difficile essor du réseau de recharge, Le Monde, 11/01/22, 15h54
Jean-Michel Normand
A la fin de l’année 2021, quelque 53 000 bornes avaient été installées, alors que le gouvernement en avait annoncé 100 000.
La mise en place d’un réseau efficace de bornes de recharge est une condition sine qua non au développement de la voiture électrique, mais rien ne dit qu’elle pourra être satisfaite à temps. L’objectif gouvernemental de parvenir, à la fin 2021, à un maillage de 100 000 points de charge sur le territoire n’a pas été atteint : on en dénombrait 53 667 au 1er janvier. A la vitesse à laquelle se transforme le marché automobile, un hiatus se profile entre le vif succès des modèles 100 % électriques (162 000 immatriculations en 2021, en hausse de 46 %) comme des hybrides rechargeables (140 000 immatriculations) et le manque de densité du réseau de bornes sur la voie publique.
> Lire aussi Au Royaume-Uni, les bornes de recharge pour voiture électrique seront obligatoires dans les nouvelles constructions dès 2022
Pour le moment, on dénombre neuf voitures électriques par point de recharge public (quatorze, si l’on ajoute les hybrides rechargeables), mais ce rapport, qui n’est pas défavorable, risque de rapidement se dégrader, compte tenu de l’accélération des ventes de « wattures ». Avec près de quatre bornes pour 100 km de routes, la France est loin derrière les Pays-Bas (47 bornes).
La question ne concerne pas seulement leur nombre et leur répartition, mais aussi leurs caractéristiques, en particulier la proportion de terminaux développant une forte puissance (plus de 50 kilowatts), indispensables pour envisager des trajets au long cours.
Des bornes « multiservices »
L’installation de bornes bénéficie du plan de relance et d’avantages fiscaux, mais aussi de subventions provenant des collectivités locales et du programme Advenir. Mis en œuvre avec des partenaires privés (Bolloré Energie, Total, Engie…), celui-ci a déjà mobilisé 100 millions d’euros et doit encore investir 200 millions d’euros d’ici à la fin de 2023.
Alors que ces financements ne progresseront pas aussi vite que l’exige un passage à la vitesse supérieure, les points de recharge du fait des investissements exigés ne sont pas aujourd’hui rentables. Dans ces conditions, les nombreux acteurs, dont une myriade de start-ups qui se proposent d’accompagner l’électrification de l’automobile, doivent élargir le modèle économique de la recharge. Désormais, une borne ne peut plus se contenter de ne délivrer que de l’électricité.
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Depuis quelque temps, la grande distribution, les galeries marchandes ainsi que les municipalités sont démarchées par des entreprises qui leur proposent d’attirer des conducteurs de voitures électriques, population généralement aisée, sans avoir d’investissement à supporter. L’américain Volta Charging va installer en France ses bornes surmontées de deux larges écrans tactiles, dont 2 000 ont été installées aux Etats-Unis. « Ce sont des points de recharge situés à proximité de centres commerciaux, de cinémas et de lieux culturels, et sponsorisés par la publicité. Le consommateur bénéficiera d’un tarif inférieur d’environ 50 % au marché, voire de la gratuité, tout en étant incité à rester plus longtemps sur place », résume Vincent Grena, directeur pour l’Europe de Volta Charging.
Considérant lui aussi qu’il est très difficile de se rémunérer avec la seule activité de charge électrique, le réseau Stations-e mise sur des bornes « multiservices »,dont une cinquantaine fonctionnent dans des zones périurbaines. « Le même mobilier urbain peut accueillir un point de recharge, mais aussi des services d’autopartage, des installations 4G ou 5G, de la vidéosurveillance, des casiers connectés, voire des capteurs mesurant les flux de trafic ou le niveau de pollution »,détaille Alain Rolland, cofondateur de Stations-e.
Un marché très disputé
La société, qui a récemment levé 30 millions d’euros, prévoit d’installer plus d’un millier de bornes en 2022 et vise un total de 10 000 à l’horizon 2027. A terme, les revenus générés par la recharge devraient représenter quelque 40 % du chiffre d’affaires, contre la moitié dans un premier temps.
Autre nouveau venu sur ce marché très disputé, WattPark veut s’imposer comme « le Airbnb de la recharge ». Il s’agit de vendre aux particuliers, à des hôtels ou à des commerces disposant d’un parking facilement accessible une borne « fabriquée en France », proposée contre rémunération aux automobilistes de passage, sur réservation. WattPark prélève une commission de 10 % et vise les environs des gares, des stades ou des lieux touristiques. « Cette approche n’est viable que si l’on installe beaucoup de points de recharge. L’objectif est d’en vendre au minimum 30 000 par an », précise Bertrand Lepage, cofondateur de WattPark.
Les grands groupes travaillent également sur des formules visant à mieux coller à la réalité des usages de l’électromobilité. Mobilize, la marque de Renault spécialisée dans la mobilité électrique, s’intéresse à un service, apparu en Italie, proposant à ceux qui se rechargent sur une borne des réductions sur les activités touristiques alentour. Autres pistes, destinées aux réseaux privés : préfinancer les installations de bornes dans les habitations collectives, mais aussi en installer dans les logements sociaux, où résident souvent les chauffeurs de VTC, clientèle à laquelle le constructeur s’intéresse de près.
> Lire aussi Les flottes automobiles mettent le cap sur l’électrique
Pour sa part, TotalEnergies s’apprête à « réinventer les produits et services »disponibles dans ses boutiques liées aux stations-service équipées de bornes. Quelque 160 stations d’autoroute et 30 stations hors autoroute seront « électrifiées » d’ici à 2023, dont une vingtaine, situées dans les grandes agglomérations, entièrement reconstruites. Il est envisagé d’y aménager des espaces de coworking et de détente dans une ambiance « lounge », à la manière d’un aéroport, mais aussi de développer de nouvelles offres de restauration, voire d’installer des points de livraison.
Hors autoroute, faire le plein de carburant ne retient l’automobiliste que quatre minutes sur place, alors que le temps de recharge moyen sur une borne à haute puissance atteint trente minutes. Une demi-heure que TotalEnergies compte mettre à profit pour proposer des services, « dont certains seront gratuits, d’autres payants ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/11/voiture-electrique-le-difficile-essor-du-reseau-de-recharge_6108989_3234.html>
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10- Energie "verte", nouveaux réacteurs, déchets… Le débat sur le nucléaire en 5 questions, Le JDD, 11/01/22, 21h00
Marianne Enault
Les centrales nucléaires font partie de ces sujets sensibles qui cristallisent les positions. Voici quelques éléments pour y voir plus clair.
1. Peut-on parler de nucléaire "vert" ?
Propre, vert, durable… les adjectifs pour qualifier le nucléaire fleurissent sans que l'on sache vraiment quelle réalité ils recouvrent. Que l'on soit pro ou anti, un point fait consensus : "Le nucléaire émet très peu de CO2 pendant sa durée de vie", résume Greg de Temmerman, directeur général du think tank Zenon Research et chercheur associé à Mines Paris PSL. Des émissions de gaz à effet de serre se produisent en phase de construction et de démantèlement des centrales, également pour l'extraction et le transport de l'uranium. Par kWh produit, le nucléaire émet 6 grammes de CO2, le charbon 1.000 grammes, les panneaux solaires 50 grammes et les éoliennes 12 grammes. "Les installations sont donc en plus petit nombre et il y a beaucoup moins d'emprise au sol, poursuit l'ingénieur Jean-Marc Jancovici. Les analyses scientifiques nous disent que le nucléaire est l'énergie qui représente le moins d'externalités environnementales."
> Lire aussi - Jean-Marc Jancovici : "Moins on fait de nucléaire et plus on se complique la vie"
"D'un point de vue climatique, il coche toutes les cases d'une énergie verte ou propre", abonde Greg de Temmerman. Doit-on s'arrêter ? La possibilité d'un accident, comme à Tchernobyl ou Fukushima, certes rare, relativise son caractère "propre". Mais surtout, "le nucléaire n'est pas la solution à tout, poursuit le chercheur. La production d'électricité ne représente que 20% de nos émissions de CO2. Il y a donc un gros effort de décarbonation à faire dans les autres secteurs, notamment les transports et le bâtiment".
2. Est-ce une énergie de transition ?
C'est l'idée retenue par la Commission européenne : le nucléaire peut être envisagé comme une solution transitoire pour décarboner l'économie et atteindre nos objectifs climatiques. L'idée, séduisante, comporte une limite. L'Union européenne s'est fixée de réduire ses émissions de CO2 de 55% d'ici à 2030 et d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Est-ce compatible avec le temps long que suppose la construction de nouvelles centrales ? "Historiquement, on a su construire vite, rappelle Greg de Temmerman. Un réacteur, c'était cinq ans. Si on peut retrouver ce rythme de construction, on est dans les temps. Mais on a perdu en compétences. Le nucléaire ne peut pas être une énergie de transition si ça prend autant de temps que l'EPR de Flamanville!" En France, pour les quinze prochaines années, il n'y aura pas d'autres réacteurs que celui de la Manche. D'où la nécessité de miser aussi sur les énergies renouvelables (ENR). Certains vont plus loin : "Il faut flécher tous les investissements européens dans des moyens effectifs à court terme, juge ainsi Nicolas Nace, porte-parole de Greenpeace France. Le nucléaire est trop lent pour décarboner l'Europe."
> Lire aussi - Sondage. Les Français se divisent sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires
3. Doit-on opposer énergies renouvelables et nucléaire ?
"On ne peut pas remplacer le pétrole, le gaz et le charbon par une seule solution, avance Guy Willermoz, chargé de la diffusion du savoir scientifique au CEA. Il n'y a pas de baguette magique." Dès lors, le scénario privilégié est celui d'un mix énergétique. "On ne va pas pouvoir se passer ni du nucléaire ni des renouvelables", observe Greg de Temmerman. À ceux qui défendent le 100% renouvelable, d'autres opposent les limites de l'éolien et du solaire : ces énergies intermittentes produisent beaucoup l'été, en période de vent et de chaleur, quand les besoins sont faibles. On les dit "fatales" quand le nucléaire est décrit comme "pilotable", car il est possible, avec les centrales, d'adapter l'offre à la demande ; hors période de pic hivernal. Pour aller plus vite sur les ENR, il faudra donc développer les possibilités de stockage de l'énergie produite, en ayant recours à l'hydrogène ou aux batteries par exemple. "Moins on fait de nucléaire et plus on se complique la vie, juge Jean-Marc Jancovici. Plus il y a de renouvelable, et plus on prend de paris."
4. La France a-t-elle besoin de nouveaux réacteurs ?
"Aujourd'hui, on a 60% de nos sources d'énergie pour le chauffage qui sont à remplacer, relève Guy Willermoz. On a un gros effort de sobriété à faire." D'autant que d'autres besoins sont nés : les voitures électriques, le remplacement des chaudières à gaz ou à fioul dans les usines. En l'état, le parc nucléaire n'est pas adapté. "Il n'a jamais été prévu pour couvrir tous les besoins, et encore moins le pic annuel chaque hiver, rappelle Greg de Temmerman. Ce n'est pas la faute du nucléaire mais d'un manque de vision. Toutes les centrales ont été construites en même temps et vont toutes fermer en même temps : ce qui a manqué, c'est une réflexion sur la façon dont on allait gérer cette situation."
> Lire aussi - EPR, mini réacteurs : comment le nucléaire s'invite dans l'élection présidentielle
Face à cette problématique, Emmanuel Macron a dit vouloir relancer le nucléaire. Le calendrier esquissé cette semaine évoque une mise en service de nouvelles centrales entre 2035 et 2037. "On va donc décider de construire des EPR2 sans être fixé sur le sort de l'EPR1 ?", s'étonne Bernard Laponche. Pour l'ex-ingénieur du CEA qui a participé à l'élaboration des premières centrales, "la catastrophe industrielle" des tours de Flamanville et la mise à l'arrêt de l'EPR de Taishan en Chine doivent pousser à la prudence. Quid des petits réacteurs, les fameux SMR pour "small modular reactor" , également évoqués par Macron ? "L'idée est de standardiser les choses, de produire les réacteurs en usine et proposer différentes tailles", explique Greg de Temmerman. Mais la plupart des scientifiques doutent : si les SMR semblent intéressants pour des pays dont les besoins en énergie sont naissants, ce n'est pas le cas à l'échelle de la France, dont le réseau a été pensé différemment.
5. Sait-on gérer les déchets ?
"On a produit des déchets radioactifs sans avoir de solution ! s'exaspère Nicolas Nace, de Greenpeace France. Toutes les capacités de stockage atteignent leurs limites. Demain, que fera-t-on si on relance le nucléaire ?" Sur ce sujet sensible, les spécialistes relativisent la quantité de déchets produite. "Surtout, 95% de la radioactivité se trouve dans les déchets dits de haute activité qui ne représentent que 0,2% du volume", tempère Greg de Temmerman. Pour les plus radioactifs, l'option qui a été retenue est leur enfouissement géologique : c'est le projet Cigéo, à Bure (Meuse), qui soulève de nombreuses oppositions. Les déchets vitrifiés seront placés dans des alvéoles d'argile, à 500 mètres sous terre. Mais les opposants craignent notamment les infiltrations d'eau et la perspective de voir des déchets radioactifs remonter à la surface. Face à cette solution, présentée seulement comme la moins mauvaise, Bernard Laponche plaide pour la science : "Donnons du temps à la recherche pour résoudre ce problème plutôt que de l'enfouir."
<https://www.lejdd.fr/Societe/energie-verte-nouveaux-reacteurs-dechets-le-debat-sur-le-nucleaire-en-5-questions-4086876>
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11- Les règles européennes strictes en matière d’émissions automobiles seraient « nécessaires », EurActiv, 11/01/22
Nikolaus J. Kurmayer | translated by Anne-Sophie Gayet
Le paquet législatif sur l’énergie et le climat proposé par l’UE a reçu le soutien inattendu du maire du Bade-Wurtemberg, un Land allemand influent, réputé dans le monde entier pour son industrie automobile de pointe.
« L’industrie automobile devra faire d’immenses efforts pour atteindre l’objectif de zéro émission avancé par l’UE pour les nouvelles voitures qui devrait entrer en vigueur à partir de 2035 », a déclaré Winfried Kretschmann, le ministre-président du Bade-Wurtemberg.
Si la proposition de la Commission européenne d’interdire la vente de nouvelles voitures à essence et diesel en 2035 est accueillie favorablement par des constructeurs automobiles comme Volkswagen et Daimler, elle a été reçue avec scepticisme par les associations industrielles allemandes.
Toutefois, ces efforts seront « nécessaires », a ajouté M. Kretschmann lors d’un échange au Bundesrat allemand le mois dernier. « C’est notre mission commune d’élaborer la politique climatique qui convient et de soutenir nos entreprises au mieux de nos capacités », a-t-il ajouté.
Le Bundesrat est l’organe qui réunit les dirigeants des 16 Länder allemands. La transcription de cet échange a été publiée le 27 décembre, soit plusieurs semaines après la tenue de la réunion.
Les Länder allemands jouent un rôle crucial dans les négociations à venir sur les lois européennes en matière de climat et d’énergie et le soutien du Bade-Wurtemberg est déterminant dans ce contexte.
Le secteur automobile est l’un des plus gros employeurs de ce Land de 11 millions d’habitants, qui est connu pour défendre les intérêts de son industrie. M. Kretschmann a dit un jour que « le ministre-président du Bade-Wurtemberg conduit une Daimler et rien d’autre ».
Les commentaires de M. Kretschmann en faveur de la législation européenne ont été repris par d’autres fonctionnaires d’État allemands. « Ceux qui font l’effort de discuter avec les responsables de l’industrie automobile et avec les fournisseurs savent que les limites et les exigences réglementaires sont correctes », a déclaré Winfried Hermann, ministre des Transports du Bade-Wurtemberg.
« Dans le Bade-Wurtemberg, les occasions ne manquent pas pour cela, et l’industrie automobile elle-même est également très active et communique facilement », a-t-il ajouté.
Ses collègues se sont montrés tout aussi réticents à critiquer les différents aspects du paquet climatique et énergétique de l’UE, se contentant de noter un manque d’ambition dans certains domaines, comme l’objectif de porter à 40 % la part des énergies renouvelables pour 2030.
« Nous ne devrions pas entrer dans une course aux réglementations toujours plus réduites », a prévenu Stephan Holthoff-Pförtner, ministre des Affaires européennes du Land de Rhénanie-du-Nord–Westphalie, qui compte près de 18 millions d’habitants.
« Nous devrions proposer une solution qui soit neutre sur le plan technologique et qui soit également basée sur le marché », a-t-il ajouté, précisant qu’il privilégiait l’échange de droits d’émission comme la solution idéale. Il a également exprimé son soutien à la proposition de l’UE d’introduire une taxe carbone aux frontières.
La Bavière, le troisième des Länder allemands les plus influents, s’est abstenue de participer à cette discussion.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/les-regles-europeennes-strictes-en-matiere-demissions-automobiles-seraient-%E2%80%89necessaires%E2%80%89/>
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12- Non, la compagnie Lufthansa n’est pas obligée de faire voler 18 000 avions à vide, Novethic, 11/01/22
Concepcion Alvarez
Alors que la compagnie aérienne Lufthansa a récemment annoncé qu'elle allait réaliser 18 000 "vols fantômes", cette information a suscité de nombreux commentaires indignés sur les réseaux sociaux. Mais l'entreprise allemande, isolée sur la question des vols à vide, n'est pas du tout obligée de se plier à une telle aberration écologique comme elle tente de le faire croire. Explications.
La semaine dernière, nous publiions un article sur les 18 000 "vols fantômes" que la compagnie allemande Lufthansa allait opérer cet hiver. Des vols à vide pour conserver ses créneaux aéroportuaires et ainsi "se conformer aux règles de Bruxelles" expliquait le N°1 européen en nombre de passagers transportés. "Malheureusement, nous devons effectuer ces 18 000 vols inutiles", déclarait un porte-parole de Lufthansa au média allemand hr-fernsehen. Mais l’entreprise est la seule du secteur à se plier à une telle aberration écologique. Et sa sortie a entraîné de nombreuses réactions.
L'organisme commercial aéroportuaire ACI Europe a ainsi exprimé dans un communiqué, publié le 6 janvier, "sa consternation face à l'escalade de la rhétorique industrielle et politique autour des soi-disant vols fantômes", estimant que "les compagnies aériennes sont très bien protégées des incertitudes actuelles". "Quelques compagnies aériennes affirment qu'elles sont obligées d'effectuer de gros volumes de vols à vide afin de conserver les droits d'utilisation des créneaux aéroportuaires. Il n'y a absolument aucune raison pour que cela soit la réalité. Parler de vols fantômes et de leurs impacts environnementaux semble faire allusion à un scénario apocalyptique qui n'a pas sa place dans la réalité" a réagi Olivier Jankovec, directeur général d'ACI Europe.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/la-lufthansa-n-est-pas-du-tout-obligee-de-faire-voler-18-000-avions-a-vide-150477.html>
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13- Un mur d’éoliennes aussi haut que la tour Eiffel, Paris Match, 12/01/22, 02h00
Romain Clergeat
L’énergie renouvelable est la clé pour préserver notre planète. Wind Catching Systems invente une nouvelle façon de capturer le vent. Plus efficace, moins contraignante et donc moins chère.
Une récente étude de l’université de Stanford démontre qu’en mettant en réseau toutes les énergies renouvelables, présentes et futures, le monde (divisé en 24 régions) pourrait s’affranchir de l’énergie fossile. Et l’éolien interviendrait pour moitié (48 %) dans cet horizon « heureux ».
Aujourd’hui, 80 % du parc éolien sont installés en haute mer, dont les bases sont fixées à plus de 50 mètres de profondeur, nécessitant des investissements lourds qui pénalisent le coût du kilowattheure. Cela pourrait changer. Une start-up norvégienne, Wind Catching Systems, apporte une solution différente. Leur gigantesque éolienne flottante, sorte de mur multiturbine, promet une efficacité quintuplée. Contrairement aux éoliennes traditionnelles, composées d’un mât et de trois pales géantes, le wind catcher (« attrape-vent ») s’articule autour d’un maillage d’une centaine de petites pales, rendant l’entretien plus facile. Lorsqu’une pale doit être changée sur une éolienne « classique », tout le système est stoppé. Pas ici. Pendant qu’une pale est remplacée, toutes les autres continuent de fonctionner.
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Un-mur-d-eoliennes-aussi-haut-que-la-tour-Eiffel-1780490>
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14- Nucléaire : l'EPR de Flamanville une nouvelle fois retardé, AFP, 12/01/22, 15:00
Julien Mivielle
Le groupe français EDF a annoncé mercredi de nouveaux retards et surcoûts pour le réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR en construction à Flamanville (Manche), qui tombent mal alors que le président Emmanuel Macron veut construire de nouveaux exemplaires sur le sol français.
"La date de chargement du combustible est décalée de fin 2022 au second trimestre 2023. L’estimation du coût à terminaison passe de 12,4 milliards d'euros à 12,7 milliards", indique le groupe dans un communiqué.
Le réacteur de nouvelle génération de Flamanville, dont l'édification a débuté en décembre 2007, devait au départ être mis en service en 2012, mais son chantier a été affecté par de nombreux déboires et surcoûts. Le coût initial a quasiment été multiplié par quatre.
"Le point principal de décalage du planning est lié aux activités de reprise des soudures sur le circuit secondaire", qui se termineront fin août au lieu d'avril, a expliqué à des journalistes Xavier Ursat, directeur exécutif en charge de la direction Ingénierie et Projets nouveau nucléaire d'EDF.
La crise du Covid a aussi eu "un impact diffus", a-t-il ajouté.
Ce nouveau retard ne constitue pas une totale surprise compte tenu des derniers problèmes rencontrés sur le chantier, notamment sur des soudures qui doivent être reprises. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Bernard Doroszczuk avait déjà alerté l'an dernier sur l'absence de "marge" sur le calendrier.
"Ce sera difficile de tenir fin 2022", avait indiqué mardi la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.
Le gouvernement veillera à ce qu'EDF "tire les leçons des différents retards" accumulés sur le chantier de Flamanville, a souligné le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mercredi.
Le gouvernement y sera "vigilant", avec l'objectif d'"améliorer le processus industriel", a-t-il expliqué à l'issue du Conseil des ministres.
- Nouveaux EPR -
Cette annonce intervient alors que le France s'apprête à lancer un nouveau programme de construction de réacteurs nucléaires, comme l'a annoncé Emmanuel Macron le 9 novembre. Ce dernier a souvent vanté les avantages du nucléaire, notamment d'un point de vue climatique.
Ces nouveaux déboires pourraient donc compliquer la tâche de l'exécutif, qui doit encore détailler les contours de ces futurs chantiers avec une version améliorée de l'EPR (EPR2) pour une première mise en service "en 2035-2037".
Le nucléaire est l'un des thèmes clivants de la campagne présidentielle, avec des candidats favorables à cette énergie (notamment à droite, à l'extrême droite mais aussi au PCF) et d'autres hostiles (LFI et EELV en particulier).
Greenpeace a dénoncé un "énième retard qui disqualifie les annonces de nouveaux réacteurs". L'ONG demande "un moratoire sur les travaux de l’EPR de Flamanville, afin de conduire une évaluation en toute indépendance de la viabilité des réacteurs nucléaires EPR".
L'EPR de Flamanville est actuellement le seul en construction en France. Trois réacteurs EPR sont déjà entrés en fonctionnement dans deux pays : deux en Chine, à Taishan, et un en Finlande.
Un incident avait conduit en juillet à l'arrêt de l'un de ces réacteurs EPR à Taishan. EDF explique mercredi qu'il a subi "un phénomène d’usure mécanique de certains composants d’assemblages" de combustible et que cela "ne remet pas en cause le modèle EPR".
"Dans la perspective du démarrage de Flamanville 3, une solution déjà mise en oeuvre sur le parc nucléaire en exploitation d’EDF, sera instruite avec l’Autorité de sûreté nucléaire française", indique le producteur d'électricité.
L'ASN avait en effet exigé de comprendre ce qui s'était passé en Chine avant de donner le feu vert pour le réacteur normand.
Outre ce dossier et les soudures, EDF a fait le point mercredi sur toutes les tâches (essais, finitions, feu vert de l'ASN) qu'il lui reste à effectuer avant le chargement du combustible, première étape du démarrage.
Après ce chargement, Flamanville doit encore franchir un certain nombre d'étapes avant une pleine mise en service commerciale. "Les premiers mégawattheures seront produits sur le réseau avant la fin de l'année 2023", a indiqué M. Ursat.
<https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-l-epr-de-flamanville-une-nouvelle-fois-retarde-440020>
Sur le même sujet :
> L’EPR de Flamanville accuse un nouveau retard, Le Monde, 12/01/22, 20h35
Adrien Pécout
Préalable à tout essai de fonctionnement, la date de chargement du combustible dans la cuve du futur réacteur est « décalée de fin 2022 au second trimestre 2023 », a annoncé EDF.
Le groupe Electricité de France (EDF) doit une nouvelle fois « ajuster le calendrier ». Pour le dire sans euphémisme, le chantier du réacteur nucléaire EPR de troisième génération à Flamanville (Manche) connaîtra un nouveau retard et de nouveaux surcoûts. Préalable à tout essai de fonctionnement, la date de chargement du combustible dans la cuve du futur réacteur est « décalée de fin 2022 au second trimestre 2023 », a annoncé le groupe dans un communiqué, mercredi 12 janvier au matin.
> Lire aussi Le réacteur nucléaire EPR construit par Areva en Finlande a démarré, après douze ans de retard
« Dans un contexte industriel rendu plus difficile par la pandémie » de Covid-19, cette mauvaise nouvelle augmente encore le coût de construction, qui passe de 12,4 milliards à 12,7 milliards d’euros, annonce l’entreprise. En juillet 2020, la Cour des comptes considérait même que le coût total du chantier s’élèverait à plus de 19 milliards d’euros, en tenant compte d’autres dépenses s’intercalant avant toute mise en service industrielle, notamment celles liées aux pièces de rechange ou à des procédures administratives ou fiscales. Les conseillers de la Cour des comptes évoquaient déjà un « un échec opérationnel, des dérives de coûts et des délais considérables ».
Chantier démarré en 2007
L’annonce d’un nouveau retard complique encore la situation d’EDF, dont l’Etat est toujours l’actionnaire majoritaire. A l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a fait savoir que celui-ci veillera à ce qu’EDF « tire les leçons des différents retards » accumulés sur le chantier, avec l’objectif d’« améliorer le processus industriel ».
Lourdement endetté, le groupe a commencé le chantier de l’EPR (pour European Pressurized Reactor – « réacteur pressurisé européen », en français) en 2007, et visait initialement une mise en service… pour 2012, avec des estimations des coûts de construction bien moins élevées (environ 3 milliards d’euros).
En 2019, à la demande du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, le président-directeur général d’EDF, Jean-Bernard Lévy, avait commandé un rapport sur les déboires accumulés depuis plusieurs années. Ce rapport Folz (du nom de l’ancien PDG du groupe automobile PSA) avait attribué les années de retard en partie à « une perte de compétences généralisée ». De fait, le chantier de Flamanville a été précédé d’une longue période sans projet de nouveaux réacteurs.
En revanche, les deux premiers EPR à être entrés en fonctionnement dans le monde, en 2018 et 2019, se trouvent en Chine, à Taishan. Un incident a conduit à l’arrêt, en juillet 2021, de l’un d’eux. En cause, « un phénomène d’usure mécanique de certains composants d’assemblages », selon EDF, qui assure que ce dossier « ne remet pas en cause le modèle EPR ».
> Lire aussi Electricité : la disponibilité des centrales nucléaires françaises au plus bas
Les 56 réacteurs du parc nucléaire français actuel, principale source d’électricité dans le pays, appartiennent à la catégorie des réacteurs à eau pressurisée dite de deuxième génération. La centrale de Flamanville en compte deux, mis en service au milieu des années 1980. Les plus récents étant ceux de Civaux (Vienne), lesquels ont commencé à fonctionner à la fin des années 1990.
Le nucléaire, débat clivant de la présidentielle
Le 9 novembre 2021, malgré les problèmes constatés sur le chantier de Flamanville-3, Emmanuel Macron a annoncé son intention de « relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays ». Un gage d’« indépendance énergétique de la France », selon le président de la République.
Alors que le nucléaire est l’un des thèmes polarisants de la campagne présidentielle, Greenpeace a dénoncé un « énième retard qui disqualifie les annonces de nouveaux réacteurs ». L’organisation non gouvernementale demande « un moratoire sur les travaux de l’EPR de Flamanville, afin de conduire une évaluation en toute indépendance de la viabilité des réacteurs nucléaires EPR ».
Le gouvernement veillera à ce qu’EDF « tire les leçons des différents retards » accumulés sur ce chantier, a souligné le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mercredi. Le gouvernement se montrera « vigilant », avec l’objectif d’« améliorer le processus industriel », a-t-il expliqué à l’issue du conseil des ministres.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/12/nouveau-retard-pour-l-epr-de-flamanville_6109129_3234.html>
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15- Nucléaire en France : un problème de corrosion renforce les craintes sur l'approvisionnement, AFP, 14/01/22, 01:00
Julien Mivielle
Un problème de corrosion sur le système de sécurité des réacteurs nucléaires français s'est étendu à au moins un autre réacteur, un nouveau déboire qui tombe mal au moment où l'approvisionnement électrique est tendu et la filière scrutée comme jamais.
Ces problèmes ont poussé le groupe français EDF a réduire sa prévision de production d'électricité nucléaire pour 2022 "à 300 – 330 TWh, contre 330 – 360 TWh", en raison "du prolongement de la durée d'arrêt de 5 réacteurs du parc nucléaire français d'EDF", a annoncé le groupe dans un communiqué jeudi soir.
Parmi eux, un réacteur de la centrale de Penly (Seine-Maritime) est désormais aussi concerné par ce défaut, qui n'avait jusqu'à présent affecté que des réacteurs plus puissants et récents.
"Les défauts qui ont été constatés sur les réacteurs de dernière génération ont été constatés sur un autre réacteur", celui de Penly 1, qui est déjà à l'arrêt, a indiqué à l'AFP Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Le problème n'avait jusqu'à présent été identifié que sur des réacteurs de 1.450 mégawatts. Le défaut détecté à Penly 1, un réacteur de 1.300 MW, est le premier qui concerne une autre famille de réacteurs.
EDF avait annoncé à la mi-décembre l'arrêt par précaution des deux réacteurs de la centrale de Chooz (Ardennes) pour vérification d'éventuels défauts sur son circuit de refroidissement de secours, après la détection de défauts à Civaux (Vienne), une autre centrale de même modèle.
Le groupe a, depuis, annoncé qu'un des réacteurs de Chooz était effectivement concerné par le même problème. Le second fait toujours l'objet d'investigations.
Le problème identifié à Penly "serait dû aussi à un phénomène de corrosion sous contrainte, c’est-à-dire le même phénomène qui a été détecté" sur les réacteurs de 1.450 MW, a précisé Karine Herviou, évoquant "un défaut de l’ordre du millimètre".
L'arrêt des quatre réacteurs de Civaux et de Chooz en plein mois de décembre avait privé la France de 10% de sa capacité nucléaire et fait bondir les prix de l'électricité, déjà très élevés, sur le marché.
"La réalisation des contrôles, l’instruction de solutions techniques et leur déploiement conduisent EDF à prolonger l’arrêt des réacteurs de Civaux 1, Civaux 2, Chooz 1, Chooz 2 et Penly 1", a prévenu jeudi soir le groupe public d'énergie.
Le gestionnaire du réseau RTE a renforcé dernièrement son niveau de vigilance sur l'approvisionnement de la France en électricité alors que la disponibilité du parc nucléaire, également chamboulée par la pandémie, est au plus bas.
- Problèmes ailleurs ? -
La France, qui tire la grande majorité de son électricité du nucléaire, comptait jeudi 10 réacteurs indisponibles sur 56 et était privée de 20% de ses capacités, au moment où la consommation est élevée avec la baisse des températures.
La question est désormais de savoir si d'autres réacteurs du parc français sont concernés par ce problème de corrosion.
"On ne sait pas s'il n'y a pas de problèmes ailleurs. EDF est en train de revoir tous les enregistrements" des contrôles effectués dans le passé sur le parc, a indiqué Karine Herviou.
"Il est impossible d'exclure que d'autres réacteurs du palier 1.300 MW soient touchés", a jugé Yves Marignac, expert nucléaire de l'association NégaWatt.
"Ce qui pose un problème difficile pour les autorités, qui est de savoir si on applique la même logique (que pour les réacteurs de 1.450 MW) et on ferme préventivement les réacteurs ou si on privilégie la sécurité électrique", a-t-il ajouté. Car "fermer davantage de réacteurs de 1.300 MW conduirait inévitablement à des ruptures d'approvisionnement".
Les nouveaux problèmes révélés jeudi interviennent à l'heure où la France s'interroge sur son avenir énergétique sur fond de montée des préoccupations autour du changement climatique.
Le nucléaire est l'un des thèmes clivants de la campagne présidentielle, avec des candidats favorables à cette énergie (notamment à droite, à l'extrême droite mais aussi au PCF) et d'autres hostiles (LFI et EELV en particulier).
Le président Emmanuel Macron, qui ne s'est pas encore déclaré candidat à un second mandat, a annoncé en novembre que la France allait lancer un nouveau programme de construction de réacteurs nucléaires.
Elle n'en construit pour l'instant qu'un seul de nouvelle génération, l'EPR de Flamanville (Manche), qui a connu de nombreux retards. Le dernier vient d'être annoncé mercredi : le chargement du combustible a été repoussé de fin 2022 au second trimestre 2023, pour une facture alourdie de 300 millions d'euros.
<https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-en-france-un-probleme-de-corrosion-renforce-les-craintes-sur-l-approvisionnement>
Sur le même sujet :
> Nucléaire : l'arrêt de certains réacteurs prolongé jusqu'à la fin de l'année pour des problèmes de corrosion <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/corrosion-l-arret-de-certains-reacteurs-nucleaires-prolonge-jusqu-a-la-fin-de-l-annee_4916793.html>, France info avec AFP, 14/01/22 15:12
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16- En Laponie, les éleveurs de rennes se rebiffent contre les éoliennes, AFP, 14/01/21, 18:00
Sur des crêtes battues par les vents, les frères Jåma slaloment entre les éoliennes qui se dressent à perte de vue, là où leurs bêtes venaient paître l'hiver.
Urgence climatique ou pas, pour ces éleveurs de rennes, les turbines doivent disparaître.
"Avant, la zone était parfaite pour nos rennes. L'endroit était immaculé, vierge de toute activité humaine. Maintenant, tout est endommagé", se désole le cadet, Leif Arne, au volant de son 4x4.
Don Quichotte des temps modernes, les membres de la minorité samie en Europe du Nord sont vent debout contre de grands projets éoliens et autres infrastructures "vertes", qu'ils accusent de rogner leur gagne-pain et d'empiéter sur leurs traditions ancestrales.
Un conte classique du pot de terre contre le pot de fer mais, cette fois-ci, le pot de terre pourrait finir par l'emporter.
Dans un jugement retentissant, la Cour suprême norvégienne a conclu en octobre que deux fermes éoliennes érigées dans la péninsule de Fosen (ouest de la Norvège) bafouaient le droit de six familles samies, dont les frères Jåma, à pratiquer leur culture, en violation d'un texte de l'ONU, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Avec quatre installations voisines plus petites, les fermes en question, Storheia et Roan, forment le plus grand parc éolien terrestre d'Europe, d'une capacité totale de 1.057 MW, de quoi couvrir les besoins énergétiques de plus de 170.000 foyers.
Si les 11 magistrats de la plus haute instance judiciaire du pays ont à l'unanimité jugé invalides les autorisations d'expropriation et d'exploitation accordées pour la construction des 151 turbines, ils n'ont en revanche rien dit sur leur sort...
"Ces turbines doivent être démontées". Pour les Jåma, éleveurs de père en fils depuis d'innombrables générations, le doute n'est pas permis.
Achevée en 2020, la ferme éolienne de Storheia les prive, affirment-ils, du "meilleur" des trois pâturages vers lesquels ils guident, par alternance, leur cheptel l'hiver.
Nomades, les rennes se déplacent au gré des saisons pour voir si le lichen - la mousse dont ils se nourrissent, en particulier pendant la saison froide - est plus vert ailleurs.
- Pas un renne à la ronde -
Lasso en bandoulière, l'aîné des Jåma, John Kristian, scrute à la jumelle la ligne d'horizon hérissée de géants blancs. Pas l'ombre d'un renne à la ronde.
"Aujourd'hui, c'est impossible pour les rennes de venir ici avec toutes les énormes perturbations provoquées par les turbines qui tournent et tournent et les effraient. Et puis, elles font tellement de bruit", explique-t-il.
"Il y a aussi les routes... La nature est complètement détruite ici. Il ne reste plus que des roches et de la caillasse".
Avant la Cour suprême, une juridiction inférieure avait suggéré que la perte de ces terres soit compensée par des dédommagements financiers pour permettre aux éleveurs de nourrir leurs bêtes avec du fourrage l'hiver.
Refus net des intéressés. "Les rennes doivent trouver leur propre nourriture. Si c'est nous qui leur donnons du fourrage, ce n'est plus de l'élevage traditionnel", se justifie Leif Arne.
Si rien n'est fait, les Jåma devront toutefois, faute de pâtures suffisantes, réduire leur troupeau - dont ils taisent la taille car "ce serait comme si on claironnait combien d'argent on a en banque".
A 55 ans, Leif Arne vit déjà sur le fil du rasoir : devant la justice, il a affirmé que son activité n'avait dégagé qu'une marge inférieure à 300.000 couronnes (moins de 30.000 euros) en 2018.
Moins de bêtes, et c'est toute la viabilité de son élevage qui s'envole.
Pour l'instant, les solutions se font attendre.
"Nous prenons très au sérieux le jugement de la Cour suprême (...) Nous voulons bien sûr rectifier le tir", assure Torbjørn Steen, porte-parole de Fosen Vind, le consortium qui exploite la majeure partie du parc éolien.
"L'étape suivante, c'est de définir des conditions d'exploitation garantissant qu'on puisse exploiter ces éoliennes sans enfreindre les droits des éleveurs de rennes ni menacer l'élevage. Ce que nous privilégions maintenant, c'est tout simplement un dialogue avec les éleveurs", promet-il.
- Dilemme dantesque -
Principal actionnaire du projet incriminé via le groupe public Statkraft, l'Etat norvégien est plongé dans un dilemme dantesque.
Comment faire respecter la décision de la justice et préserver les droits des Samis sans compromettre d'importants intérêts économiques - les six fermes du parc éolien de Fosen ont coûté au total plus de 1 milliard d'euros - ni une transition écologique déjà lente ?
A elles seules, Storheia et Roan ont fourni plus de 20% de l'énergie éolienne produite en Norvège en 2020, selon Fosen Vind.
Dans l'immédiat, le ministère du Pétrole et de l'Energie, qui avait délivré les concessions déclarées invalides, a demandé des expertises complémentaires.
"Nous n'avons pas décidé si les installations pourront rester en place en partie ou intégralement", assure la ministre Marte Mjøs Persen à l'AFP.
Une déception pour les Samis qui y voient une façon de jouer la montre pendant que les turbines continuent de tourner à plein régime, voire un moyen de contourner à terme la décision de justice.
"L'Etat doit reconnaître que, depuis 20 ans, des fautes graves et importantes ont été commises et il peut le faire en présentant ses excuses", réagit Silje Karine Muotka, la présidente du Sameting, Parlement consultatif sami, en Norvège.
"Et des gestes concrets doivent suivre : l'autorisation d'exploitation doit être annulée, les éoliennes purement et simplement démontées, et la zone restaurée, revégétalisée et rendue aux éleveurs", dit-elle à l'AFP.
Pour chaque jour qui passe, Sissel Stormo Holtan, éleveuse de 40 ans, perd un peu plus foi en la justice. Elle, c'est contre la ferme d'éoliennes de Roan qu'elle a lutté - avec succès, croyait-elle.
"On a gagné mais rien ne se passe. Cela fait bizarre de devoir se battre encore et ça donne un sentiment d'injustice", souligne-t-elle, en tendant des boules de cladonia à un jeune cervidé orphelin, désormais totalement domestiqué.
Souriante et dépitée à la fois, elle confie sa lassitude.
"Plus vite ils démonteront les éoliennes, plus vite on pourra réutiliser la zone", dit-elle. Avant d'ajouter, résignée : "Cette zone, je ne pense pas que je pourrai la réutiliser un jour. Peut-être ma fille ou mes petits-enfants...".
- Droit de veto ? -
Peuple autochtone ayant traditionnellement vécu de l'élevage de rennes et de la pêche, les Samis - autrefois appelés Lapons - ont une histoire douloureuse.
Cette communauté d'environ 100.000 membres répartis entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie a fait l'objet de tentatives d'assimilation brutales au XXe et "ses" terres sont aujourd'hui mitées par des infrastructures énergétiques, minières, routières ou touristiques.
Avant Storheia et Roan, d'autres fermes éoliennes ont vu le jour dans ces contrées et d'autres sont en construction ou dans les cartons.
Instance de coopération entre les parlements samis de Norvège, Suède et Finlande, le Conseil parlementaire sami réclame aujourd'hui une sorte de droit de veto.
Tout projet éolien doit recevoir l'aval des populations samies locales et de leurs élus, faute de quoi il doit être suspendu, a-t-il affirmé dans une déclaration adoptée en janvier 2021.
S'il reconnaissait que "le changement climatique est un problème grave qui influe sur la société samie", le Conseil estimait aussi que les mesures visant à l'enrayer "ne doivent pas avoir un impact négatif sur la culture et les conditions de vie des populations indigènes".
Le jugement de la Cour suprême norvégienne apporte de l'eau à son moulin.
D'après de nombreux commentateurs, la décision pourrait constituer un précédent juridique susceptible de peser sur d'autres projets d'infrastructures sur l'ensemble des vastes territoires où vivent les Samis, en Norvège et dans les pays voisins.
"Les autres entreprises vont y réfléchir à deux fois avant de démarrer un projet sans que sa légalité ait été testée au préalable dans les tribunaux", estime Susanne Normann, chercheuse au Centre pour le développement et l'environnement de l'Université d'Oslo.
La problématique est la même dans l'ensemble de la région nordique.
En Finlande, nation qui ambitionne de devenir un leader des batteries électriques, ce sont les projets miniers, plus encore peut-être que les éoliennes, qui donnent du fil à retordre aux Samis.
Dans leur collimateur notamment : deux permis de prospection accordés dans la toundra près du village d'Enontekiö (nord-ouest), contrée réputée pour ses paysages époustouflants et supposée receler d'importantes ressources minérales.
- "Double peine" -
Alarmés par les ravages écologiques que les activités minières ont pu provoquer ailleurs dans le pays, les Samis ont réuni en 2020 plus de 37.000 signatures dans une pétition où ils reprochent à l'administration l'absence de consultation de la population et d'étude d'impact sur l'élevage local de rennes.
Vivant principalement dans l'Arctique, région qui se réchauffe trois fois plus vite que la planète, les Samis sont aux premières loges du changement climatique.
"Nous qui avons vécu et travaillé ici toute notre vie voyons comment la végétation change, la zone où poussent les arbres se déplace, le pergélisol fond, de nouvelles espèces d'insectes et de plantes arrivent", témoigne Matti Blind Berg, qui élève des rennes près de Kiruna, dans le nord de la Suède.
Beaucoup plus fluctuant qu'avant, le thermomètre fait alterner périodes de froid et de redoux, recouvrant le sol d'épaisses couches de glace qui peuvent empêcher les rennes d'accéder au lichen et alimenter une concurrence entre éleveurs sur les espaces de pâturage.
Dans ce contexte parfois déjà explosif, parcs éoliens, filons de cuivre ou de terres rares destinés à une économie de plus en plus électrifiée, et forêts plantées pour les besoins bioénergétiques ne font qu'accroître la pression sur les terres.
"Je comprends parfaitement que l'on ait besoin d'une transition écologique, je suis le premier à le dire", assure Matti Blind Berg. "Mais je trouve pour le moins bizarre qu'une transition verte se fasse aux dépens de la nature".
Pour Susanne Normann du Centre pour le développement et l'environnement, le changement climatique représente "une double peine pour les peuples autochtones".
"Non seulement ils sont parmi les plus exposés aux effets du changement climatique mais ils doivent aussi en payer le prix sous la forme de parcs éoliens et de barrages hydroélectriques bâtis sur leurs territoires au nom de la lutte contre le réchauffement", note-t-elle.
"Où est la justice quand on sait qu'ils y contribuent très peu eux-mêmes ?".
<https://information.tv5monde.com/info/en-laponie-les-eleveurs-de-rennes-se-rebiffent-contre-les-eoliennes-440163>
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17- Le gouvernement augmente l'Arenh de 20 TWh pour limiter la hausse des prix de l'électricité, Actu-environnement, 14/01/22
Florence Roussel
Face à la montée des prix de l'électricité, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour limiter le phénomène et tenter de ménager la facture des Français. La ministre de la Transition énergétique, Barbara Pompili a annoncé la relève du volume de l'Arenh de 20 TWh supplémentaire. Depuis 2010, EDF est dans l'obligation de vendre 100 TWh de sa production nucléaire et hydraulique, au prix fixe de 42 € le MWh aux fournisseurs alternatifs qui en faisaient la demande chaque année via un guichet. Avec cette hausse du plafond, les fournisseurs concurrents d'EDF vont donc pouvoir s'approvisionner à un prix plus faible que sur les marchés. Mais ces 20 TWh leur seront vendus à 46,2 euros/MWh. Et tous les fournisseurs ne seront pas servis. Pour l'année 2022, ils avaient demandé près de 160 TWh selon la Commission de régulation de l'énergie.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/plafond-arenh-hausse-prix-electricite-38912.php4>
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18- L'État contraint EDF à contenir la facture d'électricité des Français et lui ajoute une difficulté de plus, Novethic, 14/01/22
Mathilde Golla avec AFP
Une semaine noire pour EDF. Après l'annonce de nouveaux retards de livraison de son réacteur EPR et le prolongement de la mise à l'arrêt d'importants réacteurs nucléaires, l'État impose désormais à l’électricien la vente de plus d'électricité à bas prix à ses concurrents. Si l’objectif est de protéger le pouvoir d'achat des Français et des entreprises, le coût pour le groupe est colossal.
Coûte que coûte, le gouvernement veut tenir sa promesse de limiter à 4 % la hausse de la facture d'électricité des Français en 2022, dans un contexte de retour de l’inflation. Pour ce faire, l'exécutif a obtenu le feu vert de Bruxelles d'augmenter le volume d'électricité nucléaire vendu à prix réduit par EDF à ses concurrents, "de 100 à 120 TWh", a annoncé Bruno Le Maire dans un entretien au Parisien. "Ces volumes seront accessibles à tous les consommateurs, particuliers, collectivités comme professionnels, via leur fournisseur, selon des modalités qui seront précisées très prochainement", a précisé le ministère de la Transition écologique dans un communiqué. "Les fournisseurs répercuteront intégralement l'avantage retiré au bénéfice des consommateurs", ajoute le ministère qui promet une surveillance étroite.
Cette mesure coûtera entre 7,7 et 8,4 milliards d'euros à EDF, a estimé Bruno Le Maire, en terme d'impact sur son excédent brut d'exploitation. Afin de limiter la facture, le gouvernement a concédé une hausse du prix régulé qui passe de 42 à 46,2 euros/MWh, contre près de 250 euros sur le marché actuellement.
Le gouvernement insiste sur le fait qu’il s’agit d’une mesure exceptionnelle, prise aussi pour éviter de très grandes difficultés à des industriels "électro-intensifs" qui ne bénéficient pas de la protection des consommateurs domestiques. Le plafond devrait ainsi revenir à 100 TWh en 2023. "Nous remercions EDF de faire cet effort pour l'intérêt général, évidemment nous serons aux côtés d'EDF pour les aider à passer cette difficulté", a déclaré Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique sur LCI. L’association de consommateur CLCV se félicite que le gouvernement "tienne sa parole et que cette mesure ne comprenne aucun report de majoration tarifaire pour l’année prochaine".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/l-etat-contraint-edf-a-contenir-la-facture-d-electricite-des-francais-une-difficulte-de-plus-pour-l-electricien-150490.html>
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En audio
19- Le grand reportage : Lithium en Serbie, les contradictions de la transition énergétique, France Inter, La Terre au carré, 07/01/22
Mathieu Vidard
Nouveau grand reportage de Giv Anquetil cette fois en Serbie, où toute une partie de la population s’est mobilisée contre un projet de mine de lithium, censé fournir à l’Europe les batteries pour un million de voitures électriques par an.
Le boom des voitures électriques pour sortir des énergies fossiles attise la spéculation sur le lithium, ce métal alcalin dont le cours a explosé : +482% au cours des douze derniers mois ! Conséquence : alors que l’essentiel de la production vient d'Australie, de Chine et de la cordillère des Andes, l'Europe - qui a estimé que ses besoins seront multipliés par 18 d'ici 2030 - veut lancer sa production, comme au Portugal où une première mine-usine est annoncée pour 2026.
Et donc aussi dans la vallée de Jadar dans l’ouest de la Serbie.
>> Suite à lire et à réécouter (54 min) à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-vendredi-07-janvier-2022 <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-vendredi-07-janvier-2022>>
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20- LGV mon amour, France Inter, C’est bientôt demain, 09/01/22, 14h40
Antoine Chao
Une LGV pour relier Bordeaux et Toulouse, quelques minutes de gagnées pour un désastre environnemental et social entre les deux capitales régionales. Une aberration à 14,3 milliards d’euros.
> Émission (16 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/c-est-bientot-demain/c-est-bientot-demain-du-dimanche-09-janvier-2022>
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En images
21- Solaire bifacial : « Les parcs photovoltaïques linéaires ont une emprise au sol très faible », Actu-environnement, 11/01/22
Baptiste Clarke
Alors que les développeurs de centrales solaires au sol cherchent toujours plus de foncier pour établir leurs installations, un nouveau concept prend forme en Isère : le photovoltaïque linéaire. Détails avec Frédéric Storck, de la CNR.
C'est sur la digue de Sablons, dans l'Isère, que la Compagnie nationale du Rhône (CNR), producteur d'électricité 100 % renouvelable, lance un premier démonstrateur. Il s'agit de panneaux photovoltaïques installés à la verticale, sur un linéaire de 350 mètres sur les berges du Rhône. Les panneaux sont bifaciaux, c'est-à-dire qu'ils produisent sur leurs deux faces.
>> Suite à lire et reportage vidéo à voir :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/solaire-bifacial-parc-photovoltaique-lineaire-emprise-sol-faible-38878.php4>
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22- Automobile : garagistes et automobilistes sont-ils prêts pour les voitures électriques ?, France 2, journal de 13h, 14/01/22
Les garagistes ont-ils du souci à se faire ? Comme d’autres constructeurs, Renault vient d’annoncer vouloir passer au tout électrique d’ici 8 ans.
Et si le tout électrique sur les routes était déjà pour 2030 ? C’est en tout cas le pari tenté par le constructeur Renault, qui a pour objectif de vendre 100% électrique en Europed’ici huit ans. À Marseille (Bouches-du-Rhône), les automobilistes croisés à la pompe sont partagés. “C’est bien pour l’environnement, mais ce n’est pas très pratique”, doute par exemple une Marseillaise interrogée par France 2, vendredi 14 janvier 2022. L’autonomie et les prix sont les deux principaux freins à l’achat.
Meilleure formation des garagistes
L’entretien des véhicules pose également problème, car les garagistes ne sont pas tous très bien équipés. François Cuordifede, gérant d'un garage à Marseille, appelle donc à une meilleure formation des mécaniciens, afin que la profession soit prête d’ici 2030. L’objectif de Renault pourra d’ailleurs être revu à la baisse en fonction du contexte économique. La marque au losange espère tout de même produire 400 000 véhicules électriques par an dès 2025.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/automobile-garagistes-et-automobilistes-sont-ils-prets-pour-les-voitures-electriques_4916923.html>
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