[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (mercredi 19 janvier)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mer 19 Jan 07:52:48 CET 2022
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Commerce de l'ivoire : la Commission européenne renforce les règles <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ivoire-elephants-commission-regles-commerce-38839.php4>, Actu-environnement, 03/01/21
2- Covid : vaccination expérimentale dans un zoo de Santiago du Chili <https://www.geo.fr/environnement/covid-19-vaccination-experimentale-dans-un-zoo-de-santiago-du-chili-207756>, AFP, 04/01/22, 07:00
3- La chasse aux sangliers est ouverte à Hongkong <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/06/la-chasse-aux-sangliers-est-ouverte-a-hongkong_6108350_3244.html>, Le Monde, 06/01/22, 06h14
4- A La Palma, au pied du volcan éteint, les habitants bataillent contre les cendres <https://www.challenges.fr/monde/a-la-palma-au-pied-du-volcan-eteint-les-habitants-bataillent-contre-les-cendres_795543>, AFP, 06/01/22, 13:00
5- Entretien. La controverse sur la chasse tourne à "la guerre de religion", selon un anthropologue <https://www.francesoir.fr/afp-afp-france/la-controverse-sur-la-chasse-tourne-la-guerre-de-religion-selon-un-anthropologue>, AFP, 07/01/22, 13:00
6- Equateur : un volcan en éruption dans le sanctuaire de biodiversité des Galapagos <https://www.dailymotion.com/video/x871iua>, AFP, 07/01/22, 19:00
7- Un séisme de magnitude 6,6 frappe la province chinoise du Qinghai (nord-ouest), selon l'USGS <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/un-seisme-de-magnitude-6-6-frappe-la-province-chinoise-du-qinghai-nord-ouest-selon-l-usgs_160512>, AFP, 07/01/22, 22:00
8- Une carrière anglaise transformée en sanctuaire pour oiseaux menacés <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/oiseaux/une-carriere-anglaise-transformee-en-sanctuaire-pour-oiseaux-menaces_160521>, AFP, 10/01/22, 01:00
9- Une bactérie inoculée au moustique pour lutter contre la dengue <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/01/10/une-bacterie-inoculee-au-moustique-pour-lutter-contre-la-dengue_6108915_1650684.html>, Le Monde, maj le 11/01/22 à 03h24
10- Cheops découvre une planète en forme de ballon de rugby <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220111-cheops-d%C3%A9couvre-une-plan%C3%A8te-en-forme-de-ballon-de-rugby>, AFP, 11/01/22, 19:00
11- Russie : un jeune tigre souffrant de graves engelures, sauvé après opération <https://www.goodplanet.info/2022/01/13/russie-un-jeune-tigre-souffrant-de-graves-engelures-sauve-apres-operation/>, AFP, 12/01/22, 21:00
12- L'extinction d'animaux entrave la capacité des plantes à s'adapter au changement climatique <https://www.goodplanet.info/2022/01/16/lextinction-danimaux-entrave-la-capacite-des-plantes-a-sadapter-au-changement-climatique/>, AFP, 13/01/22, 23:00
13- Les poissons rouges peuvent conduire et s'orienter sur terre, selon une étude <https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/les-poissons-rouges-peuvent-conduire-et-sorienter-sur-terre-selon-une-etude-4087667>, Le JDD, 14/01/22, 06h00
14- Dans l'Yonne, des chasseurs veulent mieux partager la forêt <https://information.tv5monde.com/info/dans-l-yonne-des-chasseurs-veulent-mieux-partager-la-foret-440347>, AFP, 14/01/22, 11:00
15- Corse : deux mois de prison avec sursis pour destruction de tortues d'Hermann <https://information.tv5monde.com/info/corse-deux-mois-de-prison-avec-sursis-pour-destruction-de-tortues-d-hermann-440413>, AFP, 14/01/21, 17:00
16- Au fond de la Méditerranée, "BathyBot" va traquer les mystères de "l'océan obscur" <https://information.tv5monde.com/info/au-fond-de-la-mediterranee-bathybot-va-traquer-les-mysteres-de-l-ocean-obscur-440456>, AFP, 14/01/21, 21:00
En images
17- Delta de l'Okavango au Botswana, le paradis de la vie sauvage <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/delta-de-lokavango-au-botswana-le-paradis-de-la-vie-sauvage-19503192.html>, TF1, journal de 20h, 04/01/21
18- Cano Cristales, la rivière arc-en-ciel <https://www.arte.tv/fr/videos/097493-003-A/merveilles-de-la-nature/>, Merveilles de la nature, Arte, 07/01/22, 16h00 - 16h55
19- Vidéo. L’ADN environnemental, une révolution dans l’air <https://www.lemonde.fr/sciences/video/2022/01/10/l-adn-environnemental-une-revolution-dans-l-air_6108902_1650684.html>, Le Monde, 10/01/22, 16h40
Bien à vous,
Florence
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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme
RAPPEL DU JOUR : "On estime entre 20 000 et 30 000 le nombre d'éléphants d'Afrique chassés illégalement chaque année. Les populations d'éléphants continuent d'être menacées par des abattages illégaux, en réponse à la demande constante d'ivoire dans certaines régions du monde", la Commission européenne (cf. item 1)
ÉTUDES DU JOUR : — L'extinction d'espèces capables de disperser des graines est néfaste pour les plantes, qui perdent en capacité à migrer vers des lieux n'étant pas rendus inhospitaliers par le changement climatique, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Science. (cf. item 12 & suite)
— Les poissons rouges peuvent conduire un véhicule et avoir le sens de l’orientation ; c'est la conclusion de l'étude d'une équipe de chercheurs israéliens, publiée dans la revue Behavioural Brain Research (cf. item 13 & suite)
— Deux équipes viennent simultanément de prouver que l’on pouvait identifier les espèces animales présentes dans un zoo grâce à l’ADN contenu dans un simple échantillon d’air. (cf. item 19 & suite)
MANIPULATION DU JOUR : En 2006, des biologistes ont réussi à injecter dans le moustique qui transmet les virus de la dengue, de Zika et du chikungunya, une bactérie l’empêchant de propager ces pathologies. Une quinzaine d’essais de lâchers ciblés ont déjà eu lieu, avec des succès probants. L’OMS envisage de recommander cette technique contre la terrible fièvre. (cf. item 9)
IMMUNISATION DU JOUR : Charly et Sandai, un tigre du Bengale et un orang-outan de Bornéo, deux espèces menacées d'extinction, ont reçu leur deuxième dose de vaccin contre le coronavirus dans le cadre d'un programme expérimental unique en Amérique latine mené par le zoo de Santiago du Chili. (cf. item 2)
INTRUSION DU JOUR : Alors que le sanglierl est de plus en plus présent à travers le territoire, y compris au cœur des centres les plus urbains, les Hongkongais sont profondément divisés quant à l’attitude à adopter face à ce « concitoyen » envahissant. (cf. item 3)
DÉSAPPOINTEMENT DU JOUR : Les premiers évacués à pouvoir rentrer chez eux sur l'île espagnole de La Palma, aux Canaries, ont vu leur joie ternie par la vision apocalyptique d'un océan de cendres recouvrant maisons et paysage. (cf. item 4)
CONTROVERSE DU JOUR : Le débat très virulent entre pro et antichasse en France tourne quasiment à la "guerre de religion", estime l'anthropologue italien Sergio dalla Bernardina, déplorant que les deux parties ne parviennent plus à trouver un langage commun. (cf. item 5 & 14)
TREMBLEMENTS DU JOUR : Un volcan en éruption aux Galapagos et un séisme en Chine. (cf. item 6 & 7)
MUTATION DU JOUR : Près de Cambridge, dans l'est de l'Angleterre, une carrière s'est muée au fil des ans en une immense réserve devenue un refuge salutaire pour de nombreux oiseaux en danger. (cf. item 8)
OBSERVATION DU JOUR : Le satellite d'observation des exoplanètes Cheops a permis de révéler pour la première fois la déformation d'une planète, -proche de celle d'un ballon de rugby-, par l'effet d'attraction qu'elle subit à cause de son étoile. (cf. item 10)
SAUVETAGE DU JOUR : Un jeune tigre, retrouvé gravement blessé dans l'Extrême-Orient russe, a pu être sauvé après une opération chirurgicale, a annoncé le Centre du Tigre de l’Amour. (cf. item 11)
VERDICT DU JOUR : Un éleveur bovin a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 35.000 euros d'amende pour avoir tué de nombreuses tortues d'Hermann en débroussaillant son terrain, en périphérie d’Ajaccio. (cf. item 16)
TECHNOLOGIE DU JOUR : BathyBot, sera bientôt le premier engin mobile sous-marin au monde installé en permanence à 2.500 mètres de profondeur, pour percer les mystères des abysses car on connaît moins l'océan profond que la Lune. (cf. item 16)
ÉMERVEILLEMENTS DU JOUR : Une équipe de géologues du CNRS est partie en expédition dans le delta de l’Okavango et, en Colombie, la magnifique rivière Cano Cristales dévoile notamment une plante aquatique unique, qui se pare de couleurs incroyables pendant six mois de l’année. (cf. item 17 & 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Commerce de l'ivoire : la Commission européenne renforce les règles, Actu-environnement, 03/01/21
Laurent Radisson
Les possibilités de commerce de l'ivoire au sein de l'Union européenne s'amenuisent peu à peu. La Commission a annoncé, le 16 décembre, une actualisation des règles applicables en la matière. Cette annonce se traduit par une modification du règlement du 4 mai 2006 et par la révision du document d'orientation de l'UE portant sur ce commerce. Ces deux textes ont été publiés, le 30 décembre, au Journal officiel de l'UE.
Pris dans le cadre de la stratégie en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030, ils suspendent le commerce de l'ivoire brut sur le marché de l'UE, sauf dans le but exclusif de réparer des objets contenant de l'ivoire ancien. Ils suspendent également les échanges intracommunautaires d'articles en ivoire travaillé, sauf, là aussi, si plusieurs conditions strictes sont réunies. Leur commerce n'est autorisé que si les objets sont antérieurs à 1947 et sont accompagnés d'un certificat délivré par les autorités des États membres. Ces certificats peuvent également être délivrés pour le commerce d'instruments de musique contenant de l'ivoire datant d'avant 1975. Le document renforce également les restrictions qui s'appliquent aux importations et réexportations d'ivoire dans, et en provenance, de l'Union.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/ivoire-elephants-commission-regles-commerce-38839.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ivoire-elephants-commission-regles-commerce-38839.php4>>
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2- Covid : vaccination expérimentale dans un zoo de Santiago du Chili, AFP, 04/01/22, 07:00
Paulina Abramovich
Charly et Sandai, un tigre du Bengale et un orang-outan de Bornéo, deux espèces menacées d'extinction, ont reçu lundi leur deuxième dose de vaccin contre le coronavirus dans le cadre d'un programme expérimental unique en Amérique latine mené par le zoo de Santiago du Chili.
Agé 26 ans, Sandai représente "un potentiel reproductif important pour l'espèce, ce qui nous a conduits à nous concentrer sur son immunisation", a déclaré à l'AFP Ignacio Idalsoaga, directeur du zoo de Buin.
Charly, bien qu'il ne soit âgé que de trois ans, est déjà un énorme tigre du Bengale, l'un des plus grands félins du monde.
Tous deux font partie de la dizaine d'animaux qui présentent désormais un schéma vaccinal complet, avec d'autres grands félins et grands singes. Ils avaient reçu une première dose de vaccin le 13 décembre.
Le vaccin administré est expérimental et n'est pas disponible à la vente. Sa formule uniquement destinée aux animaux connaît certaines similitudes avec celui administré chez l'Homme, la principale variante résidant dans l'adjuvant utilisé, a expliqué le laboratoire vétérinaire Zoetis qui a fourni les doses.
Le même vaccin a déjà été utilisé sur des animaux au zoo de San Diego, aux Etats-Unis, mais le Chili (où 87% de la population âgée de plus de trois ans est entièrement vaccinée) est le seul pays d'Amérique latine à lancer un programme de vaccination chez les animaux.
"L'idée est de protéger les animaux les plus sensibles contre le coronavirus et, dans le même temps, de vérifier si les vaccins génèrent une immunité et combien de temps cette immunité dure, un peu comme chez l'homme", explique Sebastian Celis, chef du département vétérinaire.
Pour apaiser les animaux durant la piqure, une portion de viande fraîche a été offerte à Charly. Sandai a lui eu droit à de grandes quantités de bananes en tranches, son aliment préféré.
Aucun cas de coronavirus n'a été détecté au zoo de Buin, contrairement à celui de Washington où six lions et trois tigres ont été vaccinés contre le Covid-19 après avoir été testés positifs en milieu d'année dernière.
Des gorilles du zoo d'Atlanta, en Géorgie, avaient été parmi les premiers à avoir été testés positifs au coronavirus.
<https://www.geo.fr/environnement/covid-19-vaccination-experimentale-dans-un-zoo-de-santiago-du-chili-207756>
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3- La chasse aux sangliers est ouverte à Hongkong, Le Monde, 06/01/22, 06h14
Florence de Changy (Hongkong, correspondance)
Alors que l’animal est de plus en plus présent à travers le territoire, y compris au cœur des centres les plus urbains, les Hongkongais sont profondément divisés quant à l’attitude à adopter face à ce « concitoyen » envahissant.
Lettre de Hongkong
Deux ou trois fois par semaine, vers 18 heures, Mme Lam avait pris l’habitude de déverser des restes de nourriture dans le petit parc situé dans sa rue à Wong Chuk Hang, quartier industriel en reconversion dans le sud de l’île de Hongkong, pour faire descendre les sangliers de leurs collines avoisinantes. Et ils étaient assez fidèles au rendez-vous. Elle a donc été bouleversée d’apprendre qu’au moins sept bêtes, parmi lesquelles peut-être certains de ses habitués, avaient été neutralisées au fusil anesthésiant, avant d’être emportées pour être piquées.
Non loin de là, les équipes du ministère de l’agriculture, de la pêche et de la protection de la nature (AFCD) les avaient appâtées avec de la nourriture, quelques jours plus tôt. Cette opération a inauguré la nouvelle stratégie des autorités pour enrayer l’invasion de Hongkong par des sangliers. Depuis, d’autres battues semblables ont eu lieu.
Un mois plus tôt, le 12 octobre 2021, Leung Siu-fai, le directeur de l’AFCD, avait donné l’alerte devant le Parlement de Hongkong, affirmant que les mesures de contrôle en place depuis quatre ans, qui consistaient à attraper, stériliser puis relocaliser les animaux vers des zones non habitées, ne suffisaient plus. Il demandait l’autorisation d’éliminer les animaux les plus envahissants ou les plus agressifs. « Les gens aiment trop les sangliers. On a beau tout faire, on n’arrive pas à les empêcher de les nourrir. On est obligés d’en venir aux grands moyens », avait-il déclaré.
Plaintes en hausse
Car les plaintes liées aux sangliers, dont la population officielle est évaluée à 3 000 têtes pour l’ensemble de la région administrative spéciale, ont passablement augmenté : 562 pendant les six premiers mois de 2021, contre 401 pour la même période en 2020. Les spécialités de l’animal : défoncer les bidons de poubelles, même les plus solidement scellés dans les trottoirs, labourer les plates-bandes de fleurs, interrompre le trafic routier… Quelques attaques ont également eu lieu récemment. En octobre 2021, un policier a ainsi été renversé et mordu par un sanglier qu’il tentait d’attraper à Tin Hau. Et en septembre, la mère de la célèbre diva de la pop Coco Lee, âgée de 83 ans, a été grièvement blessée par un spécimen pesant entre 100 kg et 150 kg, alors qu’elle se promenait dans sa rue, Barker Road, dans le quartier huppé du Peak.
Mi-décembre, le journal en ligne Stand News faisait aussi le portrait d’un fermier dont les champs de maïs de Ngau Tam Mei (district de Yuen Long), au sein des nouveaux territoires, avaient été dévastés deux fois en une semaine par une horde de sangliers. Ses pertes s’élevaient à 60 % de sa récolte, l’empêchant désormais d’acheter le barbelé nécessaire pour protéger ses champs de futures incursions.
> Lire aussi Les sangliers en surnombre grèvent les finances des chasseurs
Mais beaucoup de Hongkongais sont, malgré tout, opposés à l’idée d’abattre ces animaux. « On doit trouver le moyen de résoudre le problème sans sacrifier leur vie », affirme Roni Wong Ho-yin, le porte-parole du Hongkong Wild Boar Concern Group, groupe de défense des sangliers, critiquant ces nouvelles mesures. Plusieurs centaines de vétérinaires ont également signé une pétition contre la nouvelle stratégie du gouvernement. Et le premier journal en chinois de Hongkong, le Ming Pao, a mentionné l’initiative d’un écolier de 9 ans, Samuel Fung, qui a, lui aussi, lancé une pétition pour la défense des sangliers. Même la sœur de Coco Lee s’est déclarée contre l’élimination des animaux, en dépit du grave accident de sa mère.
Disparition des chiens sauvages
Cela fait déjà quelques années que les sangliers ne sont plus cantonnés aux quartiers boisés ou inhabités du territoire et qu’ils se sont imposés dans le quotidien des Hongkongais, au cœur de la ville. Certains sont tellement familiers des lieux qu’ils utilisent les trottoirs et traversent lorsque le feu piétons passe au vert. Certes, à force de s’aventurer en territoire humain, ils finissent par se perdre. En prenant les escalators par exemple, qui les emmènent dans les couloirs du métro ou qui les font débarquer dans les allées marbrées des centres commerciaux sur lesquelles ils dérapent comme sur une patinoire, s’affolent, et finissent par se blesser.
> Lire aussi Quand les sangliers arrivent en ville
Sur une vidéo diffusée par l’AFP en 2015, on voit un sanglier arriver dans une boutique de vêtements par le plafond, que ses pattes arrière percent progressivement, avant que la cloison ne craque, faisant dégringoler de tout son poids la pauvre bête dans les rayons. En juin 2021, les déambulations audacieuses d’un marcassin dans le métro ont, elles, fait sensation. L’animal a même réussi un changement de ligne qui lui a fait traverser le port Victoria. Il a fini son voyage exténuant confortablement couché sur deux sièges normalement réservés aux voyageurs prioritaires. Les agents, mobilisés pour l’attraper au cours de son périple parmi la foule, ayant échoué dans leur mission, il fallut envoyer la rame au dépôt pour capturer l’animal et le remettre dans la nature.
En fait, selon Paul Zimmerman, conseiller de district dans l’un des quartiers les plus touchés par la surpopulation de sangliers, c’est depuis que le gouvernement s’est lancé dans une campagne pour éliminer les chiens sauvages des rues de Hongkong, il y a quelques années, que les sangliers ont commencé à se multiplier. « Les chiens sauvages avaient un effet de prédateur. Ils tuaient sans doute certains marcassins ou dérangeaient les laies et, de fait, régulaient la population de sangliers. Mais depuis qu’il n’y a plus de chiens sauvages, le sanglier est roi dans les collines. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/06/la-chasse-aux-sangliers-est-ouverte-a-hongkong_6108350_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/06/la-chasse-aux-sangliers-est-ouverte-a-hongkong_6108350_3244.html>>
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4- A La Palma, au pied du volcan éteint, les habitants bataillent contre les cendres, AFP, 06/01/22, 13:00
Alfons Luna
Ils en rêvaient depuis que l'éruption du volcan Cumbre Vieja les avait obligés à abandonner leur domicile. Mais les premiers évacués à pouvoir rentrer chez eux sur l'île espagnole de La Palma, aux Canaries, ont vu leur joie ternie par la vision apocalyptique d'un océan de cendres recouvrant maisons et paysage.
"C'est comme une plaine" de cendres volcaniques, "un autre monde", soupire Félix Rodríguez, maçon de 61 ans, en balayant le sable noir accumulé sur le toit de sa maison pour le faire tomber sur sa terrasse en contrebas.
Cet habitant de La Palma, chassé de son domicile par l'éruption, fait partie des 1.000 évacués, sur un total de 7.000, à avoir été autorisés à regagner leur domicile cette semaine.
Mais, comme beaucoup d'autres, il ne pourra pas s'y installer immédiatement.
Car, aux cendres qui obstruent portes et chemins s'ajoutent le manque d'eau courante et la destruction d'une route dans la vallée d'Aridane, qui oblige les riverains à faire le tour de l'île -- soit près de deux heures de route -- pour des trajets qui duraient autrefois cinq minutes.
La lave, par miracle, a épargné la maison de Félix Rodríguez. Mais pas le cimetière voisin, d'où n'émergent plus que quelques rares pierres tombales. "Eux, ils ne m'ont jamais dérangé", souffle le sexagénaire en désignant les défunts, pour qui il dit avoir prié en vain afin que la lave n'envahisse pas les sépultures.
- Cadeau "des Rois mages" -
L'éruption du Cumbre Vieja, qui avait débuté le 19 septembre, a été déclarée officiellement terminée le 25 décembre, après 10 jours d'inactivité. La lave a détruit plus de 1.300 maisons et recouvert 1.250 hectares de terres, dont des plantations de bananes, d'avocats ou des vignes.
Carmen Acosta, 57 ans, fait partie des rares chanceux à avoir pu dormir dans leur maison lundi soir pour la première fois après plus de trois mois à l'hôtel.
Elle évoque un cadeau "des Rois mages", qui amènent traditionnellement le 6 janvier les cadeaux aux enfants en Espagne.
Sa maison, très modeste, est caractéristique de cette petite île de l'archipel des Canaries : de plain-pied, avec des murs d'un bleu vif, un verger, des vignes qui grimpent le long du porche et une vue qui se perd dans l'océan Atlantique.
Ses parents, octogénaires, vivent avec elle dans cette maisonnette. Fatigués par le retour, ils se reposent près de sacs de vêtements, de nourriture et de médicaments qu'ils ont rapportés de l'hôtel.
"On a encore beaucoup de choses à nettoyer. Même en six mois, on n'en viendra pas à bout. Il y a beaucoup de cendres, beaucoup d'ordures... C'est horrible", confie Carmen.
- "Comme un cimetière" -
Dans la zone affectée par le volcan, la cendre recouvre les troncs des arbres fruitiers, dont les cimes ressemblent à de simples arbustes. Les mandarines, oranges et pommes pendent à hauteur du sol.
A la retraite depuis peu, Gladys Jerónimo, 65 ans, espérait profiter d'un repos bien mérité après des années de dur labeur.
Mais "pour l'instant, ce n'est que ça : de la tristesse, et nettoyer, nettoyer", assure-t-elle en balayant et en rangeant les plantes de son porche.
Cette ancienne femme de ménage assure ressentir "beaucoup de joie et d'impuissance à la fois". "De la joie parce que c'est fini, mais de l'impuissance car nous ne pouvons pas revenir" définitivement, l'eau n'ayant pas encore été rétablie alors que la lave a détruit des canalisations.
Sa voisine, María Zobeida Pérez Cabrera, aide-soignante à la retraite de 68 ans, décrit le choc ressenti en revenant dans l'ancienne maison de ses parents.
C'était "horrible, comme un cimetière. Tout ce qu'on voyait autour était noir, il n'y avait ni sol ni toit, même les plantes étaient noires", raconte-t-elle, en remplissant énergiquement des brouettes de cendres qu'elle vide ensuite à quelques mètres de sa maison.
Face à la tâche qui les attend avec son mari, elle s'efforce de rester optimiste : "tout ce que nous enlevons aujourd'hui ne sera plus là demain", dit-elle sur un ton philosophe.
- "Spectacle" et "réalité" -
A la tête d'une exploitation bananière familiale depuis 10 ans, Jorge Díaz Hernández, lui, ne sait pas quand il pourra retrouver son domicile, comme des milliers d'autres évacués à qui aucune date de retour n'a, à ce stade, été communiquée.
C'est "la question à un million" d'euros, lâche dans un haussement d'épaules cet agriculteur de 36 ans depuis le sommet de la montagne de Las Rosas, à Los Llanos de Aridane.
Durant l'éruption, le trentenaire s'est régulièrement rendu sur ce promontoire, très prisé de ceux qui voulaient observer le volcan, afin de vérifier si sa ferme était encore debout. Elle a été finalement épargnée par la lave, mais il estime qu'il faudrait trois ans pour relancer la production. Et il avoue qu'il en a assez.
"Je jette l'éponge, je vais me consacrer à autre chose (...) J'étais déjà épuisé par le traitement réservé à l'agriculture et aux bananes, par les prix, les dépenses en eau, tout ça. Là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", assure-t-il.
"Le volcan était un spectacle dans le drame, on avait quelque chose. Et maintenant c'est fini", déplore-t-il. "Nous étions comme sur un nuage et maintenant nous sommes revenus à la réalité".
<https://www.challenges.fr/monde/a-la-palma-au-pied-du-volcan-eteint-les-habitants-bataillent-contre-les-cendres_795543>
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5- Entretien. La controverse sur la chasse tourne à "la guerre de religion", selon un anthropologue, AFP, 07/01/22, 13:00
Propos recueillis par Cécile Feuillatre
Le débat très virulent entre pro et antichasse en France tourne quasiment à la "guerre de religion", estime l'anthropologue italien Sergio dalla Bernardina, déplorant que les deux parties ne parviennent plus à trouver un langage commun.
Q : Comment évoluent les représentations sur la chasse ?
R : "La figure du chasseur a été extrêmement populaire pendant des siècles: que l'on pense aux traités de chasse au Moyen Age, aux peintres animaliers des XVIIe et XVIIIe siècles, aux écrivains comme Karen Blixen, Ernest Hemingway, Jack London...
C'était toujours vrai il y a encore une quarantaine d'années. Je pense par exemple à l'Almanach du chasseur, représenté comme un homme joyeux et honnête, qui faisait le tour du village pour montrer son gibier, dans la liesse. Dans l'imaginaire collectif, le chasseur, c'est celui qui éloigne la sauvagerie, celui qui sauve le Petit Chaperon Rouge.
Tout a changé à partir du moment où nous avons commencé à comprendre que la nature est en danger. La nature sauvage, pendant des siècles, c'était l'ennemi, la pourriture, la vermine, une entité envahissante et proliférante mettant en danger le travail de domestication des hommes.
Et puis c'est devenu quelque chose de rare et de précieux, qu'il faut protéger.
Et le chasseur est devenu une figure très négative".
Q : Comment expliquez-vous la tension en France entre pro et antichasse ?
R : "Le débat devient de plus en plus hystérique, quasiment une guerre de religion. Les deux camps se caricaturent, ne sont plus capables de trouver un langage commun. Or, derrière ce conflit il y a toute une série de questions fondamentales.
Quelle est la bonne manière de gérer la nature sauvage ?
Les chasseurs, qui se prétendent +les premiers écolos de France+, disent : pour protéger il faut intervenir, réguler, gérer, alors que les +écologistes+ au sens large disent, non, la nature a besoin d'être laissée tranquille, elle s'autogère, s'il y a trop de cerfs ou de chevreuils, on va laisser les loups s'en charger.
L'autre sujet fondamental, c'est le thème de la souffrance animale, le fait que la frontière entre humain et animal est devenue très ténue.
Toute mise à mort devient un +animalicide+. Il y a aussi une sorte de +mise en religion+ de la nature sauvage. Désormais, les animaux sauvages sont aussi vénérés, idolâtrés. Lorsqu'on repère dans les Alpes italiennes un bouquetin albinos, ah, miracle, c'est comme si on avait vu apparaître la Sainte Vierge. Entendre le chant du loup la nuit ou le brame du cerf devient une expérience mystique.
Enfin il y a la question de la mise en tourisme et du commerce de la nature sauvage, et de savoir qui en est propriétaire".
Q : Les tensions autour de la chasse constituent-elles un débat très français ?
R : "Je dirais qu'au niveau européen, il y a de grandes différences entre le Nord et le Sud. Le Sud a été plutôt sylvophobe, un peu hostile à la forêt, alors que les sociétés germaniques l'ont toujours considérée davantage comme une ressource. Dans le Sud, le gibier est considéré comme n'appartenant à personne, on peut faire ce qu'on veut. Dans le Nord, c'est un bien, une ressource commune. Ce sont des différences de culture.
Les tensions entre pro et antichasse existent bien sûr dans les autres pays, comme chez moi en Italie, mais j'ai l'impression que l'association de la chasse et du pouvoir est très présente dans l'imaginaire français. C'est un argument électoral important.
Derrière cet enjeu de "la chasse", il y a aussi l'identification à la ruralité, le terroir, l'authenticité, face à des urbains ou des "néo-ruraux" parfois perçus comme des néocolonialistes".
<https://www.francesoir.fr/afp-afp-france/la-controverse-sur-la-chasse-tourne-la-guerre-de-religion-selon-un-anthropologue>
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6- Equateur : un volcan en éruption dans le sanctuaire de biodiversité des Galapagos, AFP, 07/01/22, 19:00
Le volcan Wolf, dans l'archipel équatorien des Galapagos, est entré en éruption pour la deuxième fois en sept ans sans menacer une espèce endémique protégée d'iguanes roses, ont indiqué vendredi autorités et responsables équatoriens.
L'Institut géophysique de Quito a signalé qu'aux alentours de 00H20 (05H20 GMT) vendredi, "une nouvelle éruption a été constatée sur le volcan" haut de 1.707 mètres, expulsant un nuage de gaz et de cendres à près de 3.800 mètres au-dessus du niveau de la mer.
"Il n'y a pas de population à proximité du volcan ni dans la direction des nuages de cendres", a ajouté l'institut dans un communiqué.
"Une éruption du volcan Wolf, dans le nord de l'île Isabela, a été signalée après sept ans de calme relatif", a indiqué le Parc national des Galapagos (PNG) dans un communiqué. "Il s'agit d'une fissure au sud du volcan par laquelle le magma sort, pour l'heure, dans la même direction, vers l'intérieur de l'île".
La précédente activité éruptive du plus haut volcan de l'archipel des Galapagos, réserve mondiale de biosphère pour sa flore et sa faune uniques à 1.000 kilomètres des côtes de l'Équateur, est survenue en 2015, après 33 ans d'inactivité.
Elle n'a pas affecté la rare faune de l'île Isabela où, en 2009, a été répertoriée une espèce endémique d'iguanes roses (Conolophus marthae).
Une expédition menée l'an passé a permis de recenser quelque 211 spécimens de cette espèce considérée comme gravement menacée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
L'expédition a constaté qu'ils habitent exclusivement dans une zone de 25 kilomètres carrés et estimé que "le fait d'être limité à un seul site rend l'espèce plus vulnérable".
Mais vendredi le PNG a annoncé que huit gardes forestiers et scientifiques qui effectuaient une mission sur l'île "ont confirmé que la zone de vie de ces espèces est éloignée de l'éruption et de la zone d'impact, de sorte qu'aucune mesure supplémentaire pour les protéger n'est envisagée".
Les pentes du volcan Wolf abritent aussi des iguanes jaunes (Conolophus subcristatus), également endémiques, et des tortues géantes (Chelonoidis becki).
Isabela, la plus grande de l'archipel des Galapagos, composé de 19 îles et une quarantaine d'îlots, abrite également les volcans actifs Darwin, Alcedo, Cerro Azul et Sierra Negra.
"Les îles Galapagos sont en formation constante", a déclaré le ministre équatorien de l'Environnement, Gustavo Manrique, actuellement dans l'archipel.
<https://www.dailymotion.com/video/x871iua>
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7- Un séisme de magnitude 6,6 frappe la province chinoise du Qinghai (nord-ouest), selon l'USGS, AFP, 07/01/22, 22:00
Un séisme de magnitude 6,6 a frappé tôt samedi le Qinghai, une vaste province peu peuplée du nord-ouest de la Chine, a annoncé l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis (USGS).
L'épicentre du séisme, qui a frappé à 01H45 samedi matin (17H45 GMT vendredi) à une faible profondeur de dix kilomètres, était situé à environ 140 kilomètres au nord-ouest de la capitale provinciale, Xining, selon l'USGS.
Une réplique de magnitude 5,1 a suivi 25 minutes plus tard, toujours selon l'UGS
Cette province chinoise aux nombreux massifs montagneux, peu urbanisée et comprenant de vastes prairies, est située sur le plateau tibétain.
En 2010, un séisme de magnitude 6,9 au Qinghai avait fait 3.000 morts ou disparus.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/un-seisme-de-magnitude-6-6-frappe-la-province-chinoise-du-qinghai-nord-ouest-selon-l-usgs_160512>
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8- Une carrière anglaise transformée en sanctuaire pour oiseaux menacés, AFP, 10/01/22, 01:00
Sylvain Peuchmaurd
C'est un refuge salutaire pour de nombreux oiseaux en danger : près de Cambridge, dans l'est de l'Angleterre, une carrière s'est muée au fil des ans en une immense réserve.
Cette vaste zone humide d'étangs et de roseaux, qui deviendra à terme la plus vaste du Royaume-Uni voire d'Europe, a tout pour plaire au butor.
Classé jusqu'en 2015 sur la liste rouge britannique des espèces les plus menacées, cet oiseau des marais au plumage tacheté, dont le cri résonne comme le mugissement d'un bovin, figure désormais sur la liste orange, qui regroupe des espèces fragiles, mais moins menacées.
"C'est vraiment la démonstration qu'en travaillant avec des partenaires, en prenant des actions décisives à grande échelle, on peut faire en sorte que des espèces quittent la liste rouge", explique Chris Hudson, responsable de la réserve Ouse Fen à Earith, à environ 120 kilomètres au nord de Londres, gérée par la Société royale pour la protection des oiseaux (RSPB).
Si l'oiseau se fera timide et ne s'offrira pas au regard du visiteur en cette fraîche et pluvieuse matinée hivernale, 5% de la population de l'espèce dans tout le Royaume-Uni niche ici.
Et leur nombre total sur le site "dépasse la population totale" de l'espèce au milieu des années 1990, quand a été publiée pour la première fois la liste des espèces menacées dans le pays, poursuit Chris Hudson, bandeau sur la tête contre le froid et jumelles autour du cou, prêt à dégainer pour scruter ses protégés.
- Déclin des insectes -
La dernière édition du rapport, publiée le 1er décembre, recense désormais 70 espèces classées en rouge, deux fois plus que lors de la première édition en 1996. Près de 30% des 245 espèces d'oiseaux rencontrées sur les îles britanniques se trouvent ainsi en danger.
Parmi les nouvelles espèces classées en rouge figurent l'hirondelle et le martinet, des oiseaux migrateurs qui viennent d'Afrique et se reproduisent en Europe.
Parmi les facteurs expliquant ce déclin, le professeur Richard Gregory, responsable de la surveillance à la RSPB, cite notamment le changement d'affectation des terres, qui modifie habitat et sources de nourriture.
La fragilisation des populations d'oiseaux "nous dit quelque chose à propos d'un déclin immense de la biomasse des insectes, qui représente une véritable inquiétude pour les défenseurs de l'environnement", souligne le Pr Gregory.
Néanmoins, "on sait aussi que quand on gère les habitats et que l'on protège les oiseaux, ils peuvent rebondir", explique-t-il, citant l'exemple de l'aigle à queue blanche, "un oiseau magnifique qui avait disparu des îles britanniques au début du siècle".
Grâce à un programme de protection et de réintroduction, le rapace a pu quitter en 2021 la liste rouge et 123 couples sont désormais recensés dans le pays.
- Créer les bonnes conditions -
Dans la réserve d'Ouse Fen ce matin-là, se laisseront apercevoir grande Aigrette blanche - un oiseau rare de la famille des hérons - ou encore busard des roseaux, un rapace jadis en danger mais dont la population a rebondi grâce à des programmes de protection.
La roselière, ouverte depuis 2010 et qui accueille chaque année 20.000 visiteurs a été créée de toutes pièces.
A terme, une fois le projet et la reconversion entièrement achevés, 28 millions de tonnes de sable et de gravier auront été extraits en 30 ans.
"Notre travail a consisté à recréer les bonnes conditions d'habitat" pour les oiseaux, explique Chris Hudson. "C'est à dire créer les conditions pour qu'ils puissent trouver de la nourriture, poissons, anguilles en particulier".
"Et une fois que les conditions sont là, les oiseaux sont de retour", "si vous construisez, ils reviennent", ajoute-t-il en parcourant le site.
L'homme façonne ce paysage en créant des étangs et en plantant des roseaux, "mais à beaucoup d'égards, la nature et la régénération naturelles font une bonne part du travail", poursuit Chris Hudson. C'est selon lui la clé : "Donner une chance à la nature et elle reviendra".
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/oiseaux/une-carriere-anglaise-transformee-en-sanctuaire-pour-oiseaux-menaces_160521>
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9- Une bactérie inoculée au moustique pour lutter contre la dengue, Le Monde, maj le 11/01/22 à 03h24
Olivier Dessibourg (Medellin (Colombie), envoyé spécial)
En 2006, des biologistes ont réussi à injecter dans le moustique qui transmet les virus de la dengue, de Zika et du chikungunya, une bactérie l’empêchant de propager ces pathologies. Une quinzaine d’essais de lâchers ciblés ont déjà eu lieu, avec des succès probants. L’OMS envisage de recommander cette technique contre la terrible fièvre.
Dans un faubourg de Medellin, en Colombie, un bâtiment de brique rouge de l’université d’Antioquia abrite un quartier général un peu particulier. Dans des laboratoires, Ivan Dario Velez et son équipe lèvent une armée étonnante : des escadrons de moustiques destinés à combattre l’un des dix pires fléaux de santé publique mondiaux, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la fièvre dengue. Car, avant d’être relâchés par milliers, ces insectes ont été transformés en chevaux de Troie ailés : ils portent dans leurs entrailles une bactérie qui empêche le virus vecteur de la maladie d’être transmis, par piqûre, à l’homme.
Entre 2015 et 2019, des essais avaient été menés dans cette ville colombienne et dans sa banlieue Bello, et les résultats finaux, bientôt publiés, montrent une très forte diminution des cas de contamination. Depuis novembre 2021, c’est au tour de Cali (à 400 km au sud), très touchée par la dengue, de voir déferler sur elle ces nuées d’hexapodes salvateurs, élevés dans les cages toilées des labos de Medellin, puis acheminés dans des bouteilles en PET.
Caché dans ces moustiques, l’Ulysse de cette histoire a un nom : Wolbachia pipientis. Il s’agit d’une bactérie découverte en 1924, qui infecte 60 % des arthropodes et vit en symbiose avec son hôte, dans le cytoplasme de ses cellules. Les scientifiques ont observé que sa présence empêchait la transmission des virus de la dengue, de Zika ou du chikungunya. Ils se sont alors dit que forcer l’introduction de cette bactérie dans le moustique Aedes aegypti, connu justement pour être le vecteur de ces arbovirus, sans être un hôte naturel de Wolbachia, pourrait apporter une solution. En 2006, c’est Scott O’Neill, biologiste à l’université australienne Monash, qui le premier réussit cette manipulation. Il crée ainsi une lignée de moustiques porteurs de la bactérie, celle-ci étant aussi transmise dans les œufs des femelles.
Femelles ciblées
L’utilisation de ces insectes peut alors théoriquement prendre deux formes. Si des moustiques mâles porteurs de Wolbachia sont libérés dans l’environnement et qu’ils s’accouplent avec des femelles n’ayant pas la bactérie, les œufs n’écloront pas. Relâcher en grande quantité des mâles à Wolbachia permet ainsi de réduire très fortement des populations d’Aedes aegypti, leur voie de reproduction étant enrayée.
> Lire aussi Les « Aedes », moustiques à haut risque
Des essais recourant à cette méthode ont été menés dans divers pays (Chine, Singapour, Etats-Unis), avec un succès certain, d’autant qu’elle présente un autre avantage : les moustiques mâles ne piquent pas !
« Mais l’inconvénient est qu’il est difficile de supprimer tous les moustiques visés dans un lieu ciblé, si bien qu’il faut réitérer l’intervention », explique Scott O’Neill. Sans parler du fait qu’il s’agit d’identifier par leur sexe les moustiques à relâcher – ce qui est possible en laboratoire, de plusieurs manières, par exemple en fonction de la différence de taille entre les larves mâles et femelles.
Le biologiste privilégie plutôt l’autre voie : relâcher en masse des femelles porteuses de Wolbachia. Celles-ci vont pondre des œufs qui seront eux aussi porteurs de la bactérie, peu importe que le mâle soit lui-même porteur ou non. La reproduction des Aedes aegypti peut alors avoir lieu normalement, mais avec elle également la transmission de Wolbachia à toute la descendance. Les femelles à Wolbachia ont ainsi un avantage sélectif sur celles non infectées, car leurs descendants sont viables avec les deux types de mâles, contrairement aux femelles sans Wolbachia, qui n’auront des rejetons qu’avec les mâles non infectés.
Baisse des hospitalisations
A terme, dans un lieu donné, tous les moustiques porteurs de la bactérie (inaptes à transmettre la dengue) viennent à remplacer les insectes non porteurs (et vecteurs de la terrible fièvre). Dans la réalité, « des mâles et des femelles à Wolbachia sont très souvent libérés en même temps pour obtenir un établissement plus efficace et rapide de la bactérie dans les populations locales de moustiques »,résume Ivan Dario Velez.
En 2011, Scott O’Neill a mené le premier essai pilote de lâcher de moustiques lestés de Wolbachia – environ 300 000 – à Cairns (Australie). « Une décennie plus tard, les insectes sont encore porteurs », se réjouit celui qui, en 2016, a fondé le World Mosquito Program (WMP) pour étendre ses travaux. Sous l’égide de cet organisme non gouvernemental, plusieurs autres essais ont été lancés sur onze sites à travers le monde, dont la Nouvelle-Calédonie, en 2019, avec l’Institut Pasteur.
+ Infographie : Des essais dans la « ceinture de la dengue » <https://img.lemde.fr/2022/01/10/0/0/0/0/700/0/0/0/1d28622_558492275-scie-0122-dengue-web-01-700.jpg>
L’un, surtout, a marqué les esprits, avec des résultats publiés en juin 2021 dans le New England Journal of Medicine (NEJM). Il a été mené dès 2017 à Yogyakarta (Indonésie), en étude cas-témoins : certains quartiers ont été choisis au hasard pour recevoir des moustiques à Wolbachia, tandis que les autres servaient de zones témoins. Après deux ans de suivi, l’incidence de la maladie était 77 % moins importante dans les premiers secteurs par rapport aux seconds. Et le taux d’hospitalisation réduit de 86 %.
Mécanismes à maîtriser
A Medellin aussi, le bilan est très positif, selon Patricia Arbelaez, membre de l’équipe colombienne du WMP, rencontrée sur place : « Le déploiement des moustiques à Wolbachia – dont une partie s’est aussi déroulée avec cas-témoins – s’est achevé en octobre 2019, touchant trois millions de personnes, ce qui fait de cet essai le plus important au monde. Depuis, le nombre de cas annuels de dengue recensés chez les habitants ne cesse de décroître, atteignant seulement 238 à la fin novembre 2021, soit le plus bas au cours des vingt dernières années dans la ville ».
Si les résultats sur le terrain semblent significatifs, en laboratoire, des questions persistent : « Notre compréhension exacte de la biologie soutenant la relation Wolbachia-hôte n’est pas complète, écrit Eric Caragata, entomologiste de l’université de Floride, dans un article paru en décembre 2021 dans la revue Trends in Parasitology. Dès lors, il est crucial d’améliorer notre compréhension des mécanismes moléculaires en jeu dans cette interaction, ainsi que les facteurs externes qui permettent de les modérer. »
Une objection qu’admet Scott O’Neill, qui précise : « Un effet serait à chercher du côté du système immunitaire du moustique, activé par la présence de la bactérie, et qui empêche la transmission du virus. Ces deux parasites sont par ailleurs en compétition pour les nutriments au sein de la cellule (acides gras et cholestérol), cela potentiellement au détriment du virus. Il semble donc que l’explication se dessine, même si une description détaillée peut encore prendre des années. »
Concernant les facteurs externes, « il est clair que la température joue un rôle essentiel en modérant la densité de Wolbachia », détaille Eric Caragata. Mais, pour l’heure, toutes les études ne convergent pas pour dire si cet effet a lieu en faveur ou en défaveur de l’effet protecteur induit par la bactérie. Or cette question n’est pas anodine à l’aune du réchauffement climatique, qui pourrait faire qu’Aedes aegypti soit présent dans 159 pays d’ici à 2080, plaçant ainsi la moitié de la population mondiale sous la menace du moustique et des virus qu’il véhicule, selon l’expert.
Production de moustiques
Autre aspect-clé pour qu’un lâcher de moustiques soit réussi : l’effet de seuil. Il s’agit de libérer suffisamment d’insectes dans une zone donnée, et durant une période courte, pour que la fréquence d’infection par Wolbachia soit assez importante et permette une installation pérenne de la bactérie dans la population d’Aedes aegypti. « Générer des millions de moustiques demande des moyens logistiques importants », confirme Scott O’Neill. C’est pourquoi l’essai de Cali, qui vient d’être lancé, tire aussi profit d’une autre technique moins fastidieuse que les lâchers de moustiques adultes, biberonnés sur des poches de sang de cheval ou d’humain.
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Cette technique se prépare également au laboratoire de Medellin : les œufs pondus par les femelles, qui contiennent donc la bactérie Wolbachia, sont récupérés grâce à des filtres à café placés dans les réservoirs de ponte. « Vous voyez, ici se trouvent entre 4 000 et 11 000 œufs », indique Alexander Uribe, coordinateur de site d’élevage, en montrant une bande de papier recouverte d’une myriade de points noirs. Ceux-ci sont récoltés puis insérés, avec de la poudre de foie séché, dans des capsules solubles, similaires aux comprimés médicamenteux que l’on ingère. Des capsules alors facilement transportables de Medellin à Cali.
A destination, une fois déposés dans des récipients remplis d’eau, ces réceptacles oblongs se dissolvent, libérant les œufs qui croissent en larves, celles-ci se nourrissant des miettes de foie à leur disposition. « Cette technique est efficace pour assurer un déploiement simultané de milliers de moustiques, dit Ivan Dario Velez. Et, à Cali, dans les zones où elle est peu adaptée, nous la complétons avec des lâchers de moustiques adultes. »
Accord des populations
Enfin, selon les scientifiques du WMP, tous ces efforts biologico-techniques resteraient vains s’ils n’étaient pas accompagnés, en amont, par un travail de fond sur le terrain, auprès des populations concernées, qui voient débarquer les scientifiques avec, dans leur sillage, des essaims de moustiques modifiés… « Nous voulons être sûrs que les communautés acceptent cette technologie avant que nous l’introduisions, souligne Scott O’Neill. Obtenir cette confiance peut être long et complexe dans les zones urbaines auxquelles, pour des raisons de sécurité, nos collaborateurs n’ont pas facilement accès. »
Dans le cadre de l’essai indonésien, les chefs de trente-sept villages ont donné leur accord aux lâchers de moustiques après des campagnes massives de communication. « Pour la partie clinique de l’essai, un consentement éclairé écrit a été obtenu auprès de chaque participant », souligne l’article du NEJM, qui précise que les comités d’éthique des institutions académiques impliquées avaient approuvé l’essai.
« A Medellin, nous avons effectué un travail d’information auprès des chefs de communauté, puis des communautés elles-mêmes (écoles, églises, etc.), avec un taux d’acceptation de 95 % », abonde Ivan Dario Velez. Avec quel message ? « La dengue est une maladie redoutée par les familles, car elle les affecte parfois lourdement, un patient sur quatre finissant à l’hôpital. Quand on leur explique qu’avec les moustiques à Wolbachia, elles seront moins touchées par la maladie, elles participent activement au programme. Nous expliquons aussi le caractère naturel de la modification des moustiques – puisque Wolbachia se retrouve dans de nombreux autres insectes, et qu’elle n’a pas d’effets connus chez l’homme. »
Vers un déploiement global ?
« Ces campagnes d’information nous permettent de rappeler les gestes de base pour réduire la prolifération de toutes les espèces de moustiques : éliminer tout objet pouvant servir de réceptacle à eau stagnante », propice à l’incubation des larves, note Ivan Dario Velez.
Fort de cette expérience acquise sur le terrain, mais surtout des deux larges essais concluants, menés à Yogyakarta et à Medellin, Scott O’Neill estime qu’« il ne fait plus de doute que cette méthode est efficace et sûre, qu’elle peut servir de référence » pour un déploiement au niveau mondial. Pour Frédéric Simard, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, « un déploiement à large échelle est encore prématuré, car on manque justement encore de connaissances fondamentales sur les mécanismes biomoléculaires impliqués, ainsi que sur leur stabilité dans le temps ».
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A l’inverse, selon Leo Brack, spécialiste de parasitologie à l’université de Pretoria (Afrique du Sud), « l’utilisation de Wolbachia comme outil pour réduire la capacité des moustiques à transmettre la dengue est une technologie prouvée », écrit-il fin octobre 2021 dans un article de Nature, où, avec d’autres scientifiques, il voit déjà plus loin : la mise à l’épreuve possible de cette même stratégie pour lutter contre d’autres virus, Zika, chikungunya, voire la fièvre jaune.
Scott O’Neill espère que la prochaine étape sera la recommandation officielle de l’OMS d’utiliser la stratégie Wolbachia pour combattre la dengue. En décembre 2020, cette méthode a été soumise pour évaluation au Vector Control Advisory Group de l’OMS. Cet organe d’évaluation indépendante des moyens inédits pour lutter contre les maladies liées à des vecteurs (tels les moustiques) a conclu, dans un rapport, que « les données probantes présentées sur l’introgression [de la Wolbachia] dans les populations d’Aedes aegypti démontrent une utilité pour la santé publique contre la dengue » – des données concernant plusieurs essais récents qui ne lui avaient pas été communiquées jusque-là.
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Dengue : un mutation du virus pousse les moustiques à piquer davantage
Il n’est pas rare qu’un parasite modifie le comportement de son hôte pour optimiser ses chances de se reproduire ou de se diffuser. Il semble que ce soit aussi le cas du virus de la dengue vis-à-vis du moustique qui lui sert de vecteur, comme le suggère une étude d’une équipe franco-singapourienne publiée dans les PNAS, le 10 janvier 2021.
L’entomologiste moléculaire Julien Pompon (Institut de recherche pour le développement) et ses collègues ont en effet mis en évidence un changement de comportement des femelles du moustique Aedes aegypti infectées par le virus de la dengue : l’analyse de vidéos a montré qu’elles étaient trois fois plus promptes à attaquer des souris pour se gorger de leur sang que des moustiques non porteurs. Elles étaient aussi moins adroites dans leurs tentatives, occasionnant plus de piqûres. Les chercheurs ont montré que cette maladresse entraînait un triplement des chances pour le virus de se reproduire. « Cela suggère que le virus a évolué pour pirater le moustique afin d’optimiser sa transmission », estime Julien Pompon.
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Et ce groupe d’inviter l’OMS à élaborer des lignes directrices officielles, après avoir procédé à quelques vérifications additionnelles. « Le département des maladies tropicales négligées de l’OMS développe actuellement ces documents de recommandation à l’attention des Etats. Des pays qui ne sont en rien obligés de les attendre pour préparer des interventions » contre la dengue, indique Lauren Carrington, collaboratrice technique de ce groupe à l’OMS.
Arguments économiques
Selon Scott O’Neill, cet avis est attendu durant le premier trimestre. « Il est clair qu’une telle décision pourrait conforter certains pays à aller de l’avant, en permettant de couvrir l’action de leurs responsables de santé publique », analyse le biologiste, avant d’ajouter : « La question première restera celle de l’ouverture à l’innovation et de l’adoption de nouvelles technologies, qui n’est pas la même partout et qui dépend des gouvernements – la même ouverture qui a, par exemple, permis au Salvador d’adopter le bitcoin comme monnaie légale », en septembre 2021.
En Colombie, d’ailleurs, Ivan Dario Velez, lorsqu’on lui demande de citer les difficultés principales rencontrées pour mettre en place ses essais, n’hésite pas à citer les craintes de responsables de santé publique concernant l’adoption de nouveaux outils de lutte contre la dengue.
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Scott O’Neill estime que son World Mosquito Program pourrait œuvrer avec des pays très intéressés par la lutte contre la dengue, « comme nous l’avons déjà fait avec succès dans certains Etats insulaires ». Il espère aussi actionner le levier économique : « Selon les estimations d’économistes indépendants, menées à l’aune du cas indonésien, chaque dollar utilisé pour soutenir la stratégie Wolbachia permettrait, après dix ans, d’économiser jusqu’à 3,50 dollars (3,10 euros) qui seraient dépensés dans des mesures habituelles contre la dengue. Cela parce que l’intervention n’est menée qu’une fois. En ce sens, cet investissement s’apparente à une dépense d’infrastructure, comme construire un pont ou un métro. Et du point de vue des coûts de santé publique, c’est une différence radicale, qui rend cette approche plus simple pour les gouvernements. »
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La dengue en chiffres
• La fièvre dengue est une infection virale transmise par les moustiques femelles du genre Aedes (surtout Aedes aegypti), endémique dans les régions tropicales et subtropicales, avec une prédilection pour les zones urbaines et semi-urbaines.
• Selon des estimations, 390 millions de nouvelles infections par le virus de la dengue surviennent chaque année, la majorité restant bénignes. D’après l’OMS, quelque 50 millions de cas sont recensés, dont 500 000 formes sévères et potentiellement mortelles.
• Il existe quatre variants (ou « sérotypes ») du virus, si bien qu’il est possible d’être infecté quatre fois, chaque fois de plus en plus gravement.
• Il n’existe pas de traitement spécifique. Un vaccin, le Dengvaxia de Sanofi, a vu son usage réduit en raison d’effets indésirables potentiellement mortels observés chez les individus n’ayant pas été préalablement infectés par un des variants.
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<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/01/10/une-bacterie-inoculee-au-moustique-pour-lutter-contre-la-dengue_6108915_1650684.html>
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10- Cheops découvre une planète en forme de ballon de rugby, AFP, 11/01/22, 19:00
Le satellite d'observation des exoplanètes Cheops a permis de révéler pour la première fois la déformation d'une planète, -proche de celle d'un ballon de rugby-, par l'effet d'attraction qu'elle subit à cause de son étoile.
L'oiseau rare, baptisé WASP-103b, est situé dans la constellation d'Hercule, à une très modeste distance d'environ 1.800 années-lumière du système solaire.
L'équipe d'astronomes menée par l'astrophysicienne portugaise Susana Barros, à l'Université de Porto, cherchait un spécimen extrêmement déformé par la proximité avec son étoile, raconte à l'AFP Jacques Laskar, co-signataire de l'étude parue mardi dans Astronomy & Astrophysics.
"On voulait savoir si on pouvait détecter la forme d'une planète par l'observation de sa courbe de transit", c'est-à-dire la variation de la lumière de l'étoile qu'elle produit en passant devant cette dernière, explique l'astrophysicien à l'Observatoire de Paris-PSL. L'idée étant que si on a une planète comme "un ballon de rugby ou un ballon de foot qui passe devant l'étoile, on n'a pas la même courbe de transit".
La déformation de la planète, elle, devait renseigner ensuite sur sa structure interne, plutôt rocheuse ou bien gazeuse. Car "la résistance d'un matériau à la déformation dépend de sa composition", a noté Susanna Barros, dans un communiqué de l'Agence spatiale européenne (ESA).
Pour être très déformée, la planète devait être très proche de son étoile, pour mieux en subir l'effet d'attraction, appelé force de marée. C'est cette même force qu'exercent la Lune, et le Soleil dans une moindre mesure, sur notre Terre, en la déformant périodiquement de quelques dizaines de centimètres. D'où sa forme réputée de "patate".
La planète WASP-103b est remarquablement proche de son étoile, WASP-103. Environ 50 fois plus proche de son soleil que la Terre ne l'est du sien. Au point d'en faire le tour en seulement 22 heures, contre 365 jours pour notre planète bleue.
WASP-103b subit ainsi une force de marée colossale qui, faute de la déchirer, lui donne sa forme particulièrement rare, bien éloignée d'une sphère.
L'équipe menée par Susana Barros a pu déterminer que si WASP-130b avait une fois et demi la masse de Jupiter, une géante gazeuse de notre système solaire, son rayon était lui deux fois plus grand. "Elle doit donc être très gonflée en raison du chauffage de son étoile et peut-être d'autres mécanismes", a dit Susanna Barros.
Les scientifiques supposent que comme Jupiter, elle possède un coeur solide, enveloppé d'une couche liquide, ceinturée d'une atmosphère gazeuse. Mais pour le préciser, ils comptent obtenir un temps d'observation avec le télescope spatial James Webb.
Et ainsi "mieux comprendre aussi comment elle a pu arriver là", ajoute Jacques Laskar, convaincu "qu'elle ne peut pas être née à cet endroit".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220111-cheops-découvre-une-planète-en-forme-de-ballon-de-rugby>
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11- Russie : un jeune tigre souffrant de graves engelures, sauvé après opération, AFP, 12/01/22, 21:00
Un jeune tigre, retrouvé gravement blessé dans l'Extrême-Orient russe, a pu être sauvé après une opération chirurgicale, a annoncé mercredi le Centre du Tigre de l'Amour, sous-espèce menacée de ce félin.
Cette femelle âgée de 4 à 5 mois avait été découverte, souffrant de morsures, d'engelures et d'épuisement, par un pêcheur au bord d'une rivière dans le district Anoutchinski de la région de Primorié, juste avant le Nouvel An.
Appelés sur les lieux, les garde-chasses lui ont prodigué les premiers soins avant de l'évacuer vers un centre de réhabilitation de Primorié, rapporte le centre russe en charge de la préservation de l'espèce sur son site.
Epuisé et amaigri, elle avait la gueule atteinte de nécrose cellulaire. Après des soins intensifs, elle a repris dix kilos, permettant de l'opérer le 8 janvier et lui greffer des tissus au niveau de sa mâchoire inférieure.
A terme, le Centre du Tigre de l'Amour espère relâcher l'animal dans la nature.
La Chine et la Russie se partagent le territoire du tigre de l'Amour, du nom du fleuve traversant la région. Mais 95% des individus vivent sur le territoire russe.
Cette espèce menacée par le braconnage depuis des décennies compte actuellement quelque 600 individus dans l'Extrême-Orient russe, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). Ils n'étaient qu'une quarantaine au milieu du XXe siècle.
"Il s'agit maintenant de protéger (cette population) durant l'hiver en cours, du fait de chutes de neige particulièrement abondantes et de fortes variations de températures", a dit à l'AFP le chef de l'antenne locale de WWF Piotr Ossipov.
Selon lui, deux tigreaux ont été retrouvés morts d'hypothermie fin 2021.
En outre, les tigres russes restent une proie de choix pour les braconniers qui les tuent pour vendre des parties de leurs corps au marché noir en Asie. Chassés à grande échelle, les tigres de l'Amour (ou tigre de Sibérie) ont failli disparaître au siècle dernier.
Le président russe Vladimir Poutine a fait de la sauvegarde de l'espèce une cause nationale.
En 2008, il avait, à grand renfort médiatique, participé à la traque d'un animal pour lui fixer un collier GPS.
Il a aussi accueilli en 2010 un forum international sur la conservation des tigres avec la participation des treize nations ayant encore une population de ce félin.
<https://www.goodplanet.info/2022/01/13/russie-un-jeune-tigre-souffrant-de-graves-engelures-sauve-apres-operation/>
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12- L'extinction d'animaux entrave la capacité des plantes à s'adapter au changement climatique, AFP, 13/01/22, 23:00
L'extinction d'espèces capables de disperser des graines est néfaste pour les plantes, qui perdent en capacité à migrer vers des lieux n'étant pas rendus inhospitaliers par le changement climatique, selon une nouvelle étude publiée jeudi dans la revue Science.
"Lorsque nous perdons des oiseaux ou des mammifères, nous ne perdons pas seulement ces espèces. Nous perdons aussi leur fonction écologique importante, qui est de disperser les graines", a expliqué à l'AFP Evan Fricke, de l'université Rice.
Cette étude est la première à quantifier le problème au niveau mondial, et estime que la capacité à s'adapter au changement climatique des plantes réclamant la collaboration d'animaux a déjà été réduite de 60%.
Les espèces d'arbres présentes dans des régions devenues inhospitalières à cause du réchauffement de la planète peuvent par exemple migrer vers d'autres où il pleut davantage, mais doivent pour cela le faire sous forme de graines.
La moitié des plantes comptent sur les animaux pour manger leurs fruits ou leurs noix et ainsi les emmener plus loin, tandis que d'autres dépendent uniquement du vent.
Pour leurs travaux, les chercheurs danois ont utilisé les données accumulées par des milliers de précédentes études sur le comportement d'animaux, afin de construire une carte de leur contribution à la dispersion de graines.
Ils ont ensuite comparé une carte annulant l'effet des extinctions d'espèces causées par les humains, et de la réduction de leurs territoires.
Leurs modèles incluaient de nombreux détails : "Quels animaux mangent quelles graines de quel fruit, jusqu'où les graines peuvent être déplacées par rapport à la plante d'origine...", a par exemple énuméré Evan Fricke, auteur principal de l'étude.
Pour les animaux n'ayant pas été précisément étudiés, leur comportement a été prédit par ordinateur en utilisant les données d'espèces similaires.
Les résultats se sont révélés surprenants. La perte en dispersion de graines était particulièrement marquée dans les régions tempérées d'Amérique du Nord et du Sud, d'Europe, et d'Australie -- même si elles n'avaient perdu qu'un faible pourcentage d'espèces de mammifères et d'oiseaux.
La perturbation était moindre dans les régions tropicales d'Amérique du Sud, d'Afrique ou d'Asie du sud-est. Elle pourrait toutefois s'accélérer si d'autres espèces importantes s'éteignent, comme les éléphants.
L'étude montre ainsi que les efforts de protection des animaux peuvent aider à combattre le changement climatique.
"Les déclins chez les animaux peuvent perturber les réseaux écologiques d'une façon qui menace la résilience d'écosystèmes entiers", conclut Evan Fricke.
<https://www.goodplanet.info/2022/01/16/lextinction-danimaux-entrave-la-capacite-des-plantes-a-sadapter-au-changement-climatique/>
En savoir plus :
> Report. The effects of defaunation on plants’ capacity to track climate change <https://www.science.org/doi/10.1126/science.abk3510>, Science, 13 Jan 2022
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13- Les poissons rouges peuvent conduire et s'orienter sur terre, selon une étude, Le JDD, 14/01/22, 06h00
Rédaction JDD
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs israéliens ont conçu un "Fish Operated Vehicle", un véhicule conduit par un poisson.
Les poissons rouges peuvent conduire un véhicule et avoir le sens de l'orientation. Voici la conclusion de l'étude d'une équipe de chercheurs israéliens, publiée dans l'édition de février de la revue Behavioural Brain Research, examinée par des pairs. Les scientifiques, issus de l'université Ben Gourion dans le désert du Néguev, s'intéressaient à la capacité d'adaptation de cette espèce dans un environnement terrestre pour se guider. Ils ont ainsi construit un "Fish Operated Vehicle" (FOV), littéralement un véhicule conduit par un poisson.
Un chariot équipé de caméras
Ce dernier était formé d'un chariot robotisé à quatre roues, équipé d'un ordinateur et d'un réservoir d'eau. Des caméras suivaient les mouvements du poisson et étaient en même temps liées au système informatique guidant le véhicule : ce dernier permettait de transformer les mouvements du poisson en mouvement du véhicule. A l'extérieur du FOV, les chercheurs ont placé à une cible à atteindre. Lorsque le poisson y parvenait, il recevait des granules alimentaires comme récompense.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/les-poissons-rouges-peuvent-conduire-et-sorienter-sur-terre-selon-une-etude-4087667>
Sur le même sujet :
> Fish in the driver’s seat : Israeli scientists teach goldfish to operate vehicle <https://www.washingtonpost.com/world/2022/01/11/israel-goldfish-drives-car/>, Washington Post, January 11, 2022 at 1:06 a.m
En savoir plus :
> From fish out of water to new insights on navigation mechanisms in animals <https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0166432821005994?dgcid=author>, Behavioural Brain Research, 15 February 2022
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14- Dans l'Yonne, des chasseurs veulent mieux partager la forêt, AFP, 14/01/22, 11:00
Laure Fillon
"Jours de chasse : 9 janvier, 22 janvier, 6 février. Restez prudents !" A Avallon, dans l'Yonne, les jours de chasse sont limités et affichés sur les panneaux municipaux, dans l'idée de faire cohabiter au mieux chasseurs et autres habitués de la forêt.
La forêt communale, aux portes de la ville, est appréciée des randonneurs, coureurs, VTTistes ou cueilleurs de champignons.
Sur les bas-côtés des chemins forestiers, la terre retournée témoigne de la présence de sangliers. Ils ravagent aussi des champs alentours. Des chevreuils ont grignoté de jeunes pousses d'arbres dans les sous-bois, menaçant leur croissance.
"Nous forestiers voulons un équilibre avec des populations d'animaux qui soient en bonne santé, pas en surdensité", explique à l'AFP François Kocher, responsable à l'Office national des forêts (ONF) qui gère cet espace naturel. Faute de prédateurs naturels, "les chasseurs ont toute leur place."
La France compte un million de chasseurs possédant un permis valide, un nombre qui s'érode de 1 à 3% par an, selon la Fédération nationale des chasseurs (FNC).
Pour la mairie d'Avallon, propriétaire du terrain, il est important "qu’en période de chasse (mi-septembre à fin mars), la forêt ne soit pas octroyée qu'aux chasseurs", signale Léa Coignot, adjointe à la transition écologique.
En 2020, la mairie a lancé un appel d'offres avec plusieurs critères: des jours de chasse "hors période vacances scolaires, la prise en compte des différents utilisateurs de la forêt, les techniques de chasse et le (paiement du) prix fixé par la ville", énumère-t-elle.
La société de chasse "Les amis des bois de l'Avallonnais", présidée par Ludovic Fabre, a remporté le bail pour neuf ans. Ses 25 membres, plutôt jeunes, comptant des femmes, ne pratiquent pas la battue, mais la traque affût six dimanches par saison. Contre 18 à 22 jours en moyenne ailleurs, selon la Fédération départementale des chasseurs de l'Yonne.
Chaque chasseur est posté sur un petit mirador. Il tire à 360 degrés vers le sol et à 40 mètres maximum, chevreuils et sangliers dérangés par des rabatteurs et leurs chiens.
La méthode est "efficace et discrète", fait valoir Ludovic Fabre: un tir plus précis, moins de balles tirées et donc de détonations, peu d'animaux blessés, des chasseurs postés dans les bois et non aux abords des chemins.
Il s'agit de "déranger le moins possible les gens" tout en réduisant la pression de gibier.
- Dégâts agricoles -
Rendez-vous est donné un dimanche au petit matin. La journée de chasse commence par un café et une présentation sur la sécurité. "Pas de consommation d'alcool", "s'il y a des promeneurs, vous déchargez votre arme", "vous ne descendez jamais du mirador": les consignes sont strictes.
Des chemins, les chasseurs passent quasiment inaperçus, hormis leurs gilets orange. Les chiens donnent de la voix et les rabatteurs de la corne d'appel pour signaler leur présence. Des coups de fusil claquent à intervalles.
La mairie d'Avallon a eu "différents retours des habitants, des agriculteurs et même de personnes frileuses par rapport à la chasse" et "la perception est plutôt positive", rapporte Léa Coignot.
"Nous avons revu complètement notre communication, avec des articles dans la gazette de la mairie, la communication à l'avance des jours chassés", quand elle était inexistante auparavant, "de peur que ça réveille des plaintes", reconnaît-elle.
Disposer d'un calendrier est "assez confortable" pour Nathalie Berrué, secrétaire du Club Carto (randonnée, trail, orientation). Ludovic Fabre l'a contactée pour expliquer sa démarche, la surprenant "positivement".
Pour autant, l'organisation d'une course avec une centaine de participants, comme le club en fait plusieurs fois par an, reste compliquée. Pour un tracé de 16 km, elle a dû contacter cinq sociétés de chasse.
"Ce qui faciliterait la vie de tout le monde, ce serait un jour non chassé (...) Mais ça, clairement, je n'y crois pas", dit-elle.
Pierre Bonin, éleveur de charolaises, voit ses prés jouxtant la forêt ravagés par les sangliers. Au début "sceptique - six jours de chasse ça me paraissait juste -", il constate qu'"il y a plus d'animaux tués que ce que faisaient les précédents chasseurs en battue" et espère "voir une différence sur ses parcelles" à l'avenir.
Des chevreuils sont aussi prélevés en nombre, réduisant la pression sur la forêt.
Pour autant, la société de chasse a déjà retrouvé un mirador endommagé. Ces nouvelles méthodes se heurtent à "une peur du changement" chez certains, constate Léa Coignot.
<https://information.tv5monde.com/info/dans-l-yonne-des-chasseurs-veulent-mieux-partager-la-foret-440347>
Sur le même sujet :
> Dans l'Oise, un équipage de chasse à courre sanctionné pour un tir près d'habitations <https://information.tv5monde.com/info/dans-l-oise-un-equipage-de-chasse-courre-sanctionne-pour-un-tir-pres-d-habitations-440423>, AFP, 14/01/22, 18:00
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15- Corse : deux mois de prison avec sursis pour destruction de tortues d'Hermann, AFP, 14/01/21, 17:00
Un éleveur bovin a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 35.000 euros d'amende pour avoir tué de nombreuses tortues d'Hermann en débroussaillant son terrain, en périphérie d’Ajaccio, a-t-on appris vendredi auprès des avocats.
Le sursis est soumis à l'obligation de réparer les dommages subis dans un délai de deux ans, précise l'arrêt de la cour d'appel de Bastia, consulté par l'AFP, qui a confirmé la décision rendue en première instance à Ajaccio.
En 2018, l'éleveur avait débroussaillé plus de 23 hectares de terrain, "dans des conditions portant atteinte aux tortues d'Hermann et à leur habitat avec la destruction d'au moins 34 spécimens".
De son côté la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) fait une évaluation comprise entre 116 et 349 reptiles tués, "au vu de la densité des tortues d'Hermann sur le terrain".
"On est tout proche d'un écocide", a regretté auprès de l'AFP Me Martin Tomasi, conseil de l'association environnementale U Levante, partie civile dans cette affaire.
"La population (de tortues) n'est plus en capacité de se reproduire parce qu'on ne retrouve plus de juvéniles", a-t-il ajouté, dénonçant "des faits d’une importance quasiment sans précédent".
"Les inspecteurs de l'Office français pour la biodiversité (OFB) ont immédiatement alerté l'éleveur en voyant les cadavres. Il a quand même girobroyé une vingtaine d'hectares supplémentaires", a dénoncé l'avocat.
Me Dominique Paolini, conseil du prévenu, vient de former un pourvoi en cassation : "On parle d'au moins 34 tortues dans la prévention, et non 350", a tenu à recadrer l'avocat.
"Mon client a reconnu les faits. Il avait obligation de faire ces travaux de clôture pour lutter contre la divagation animale. Il a même fait intervenir une société spécialisée dans le recensement des espèces animales, qui a précisé que les tortues n'avaient pas été éradiquées", a-t-il argumenté.
L'éleveur bovin condamné est Pierre-Marie Rossi, fils de Jean-Dominique Rossi, ex-directeur de la chambre d'agriculture de Corse-du-Sud. Comme son père, son frère, sa mère et sa grand-mère, il est poursuivi pour "escroquerie en bande organisée" et "blanchiment aggravé" pour des fraudes supposées aux aides agricoles européennes estimées à 1,4 million d'euros. Le procès est prévu en avril prochain.
Le Var et la Corse sont les derniers refuges de la tortue d'Hermann, unique tortue terrestre de France métropolitaine, classée vulnérable sur la liste rouge nationale des espèces menacées et protégée au niveau international, européen et français.
<https://information.tv5monde.com/info/corse-deux-mois-de-prison-avec-sursis-pour-destruction-de-tortues-d-hermann-440413>
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16- Au fond de la Méditerranée, "BathyBot" va traquer les mystères de "l'océan obscur", AFP, 14/01/21, 21:00
Stéphane Orjollet
La grue dépose doucement le petit "rover" blanc et jaune monté sur chenillettes au fond d'un bassin d'essai du centre de l'Ifremer à la Seyne-sur-Mer (Var).
Sur leurs écrans, ingénieurs et scientifiques vérifient le fonctionnement des caméras de BathyBot, qui sera bientôt le premier engin mobile sous-marin au monde installé en permanence à 2.500 mètres de profondeur, pour percer les mystères des abysses.
"On connaît moins l'océan profond que la Lune", explique Christian Tamburini du CNRS, chercheur à l'Institut méditerranéen d'océanologie. "On ne sait pas ce qui s'y passe, ni les organismes qui y vivent".
Il faut dire que le milieu est hostile. La profondeur moyenne des océans, qui recouvrent 70% de la surface terrestre, est de 3.800 mètres. A partir de 180 mètres l'obscurité se fait. Et à 1.000 mètres, c'est le noir total, "l'océan obscur".
Résultat, la plupart des recherches scientifiques se font dans les couches proches de la surface, où se concentre la vie.
Mais à l'heure de la crise climatique, il est vital de comprendre les changements que le réchauffement fait subir aux océans et comment il va influer sur ces puits de carbone naturels, qui séquestrent près du tiers du CO2 émis par les humains.
Grâce notamment à BathyBot, "on va pouvoir étudier ce qui est produit en surface et ce qui arrive au fond", s'enthousiasme Christian Tamburini.
Autre objectif primordial, comprendre la biodiversité des abysses, réservoir de vie mal connu, alors même que les scientifiques estiment qu'a débuté la "sixième extinction de masse".
- Voir dans l'obscurité -
Le CNRS, dans le cadre d'un projet européen, et en collaboration avec l'établissement public Ifremer, va donc déployer, à 40 kilomètres au large de Toulon, la plateforme d'observation permanente la plus en eaux profondes au monde. Il en existe une seule autre, canadienne, à moins 800 mètres "seulement".
Le projet français a profité de l'existence dans la zone d'un "télescope sous-marin" chasseur de particules cosmiques. Et déjà desservi par un câble permanent pour l'électricité et les données, sur lequel ils vont se greffer.
Ce nouvel observatoire sera déployé du 31 janvier au 14 février par le Pourquoi Pas, navire amiral de la flotte océanographique française, avec le sous-marin Nautile.
Et il aura donc pour figure emblématique, dotée d'un compte Twitter @bathybot pour populariser ses trouvailles, le petit "rover". Un mètre vingt de long sur un de large et 90 centimètres de hauteur.
Il n'a qu'une lointaine ressemblance avec ses cousins de l'exploration spatiale: à la place de panneaux solaires il est alimenté par câble, une "laisse" qui recueille également ses données, mais limite son rayon d'action à 50 mètres, qu'il parcourt très lentement.
Une distance qui pourra plus tard être augmentée, avec l'espoir qu'il puisse même un jour être autonome. A condition de résoudre ses difficultés d'orientation, car pas de GPS à moins 2.500 mètres! Une possibilité serait de planter des piquets avec des QR codes lui indiquant où il se trouve.
Il sera accompagné d'équipements statiques descendus en même temps : un radiomètre (radioactivité), une bio-caméra pour capter notamment les phénomènes de bioluminescence, un sismographe et le BathyReef, récif artificiel "bio-inspiré".
Cette structure en béton d'un peu plus de 4 mètres de long pour 2,5 de large s'élève en pente douce jusqu'à 1,5 mètres de hauteur. Elle offrira à BathyBot un point où monter pour élargir son champ de vision.
Sa structure semi-ouverte, aux nombreuses anfractuosités, permettra à des formes de vie de s'y fixer, et d'étudier les réactions d'autres à cet obstacle.
- Multiprise -
Autre pièce essentielle du dispositif, la "boîte de jonction scientifique". Sorte de (grosse) multiprise intelligente qui alimente en électricité, relie en haut débit et surveille tous les instruments de la station.
"On va pouvoir brancher au fond de l'eau des équipements, les retirer, le tout pilotable depuis la terre", explique Jan Opderbecke, responsable de l'unité Systèmes sous-marins pour la flotte de l'Ifremer.
BathyBot sera lui remonté tous les deux ans et pourra alors recevoir de nouveaux outils, par exemple pour permettre des "micro-carottages" dans le sol de sédiments sur lequel il évoluera.
La durée de vie prévue est d'au moins cinq à dix ans. De quoi apporter un peu de lumière sur "l'océan obscur".
<https://information.tv5monde.com/info/au-fond-de-la-mediterranee-bathybot-va-traquer-les-mysteres-de-l-ocean-obscur-440456>
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En images
17- Delta de l'Okavango au Botswana, le paradis de la vie sauvage, TF1, journal de 20h, 04/01/21
Une équipe de géologues du CNRS est partie en expédition dans le delta de l'Okavango. Un immense jardin d’Eden où vivent en toute liberté des animaux sauvages. Pour le Botswana, la préservation de l'environnement dans ce secteur est une priorité. En ce début d'été austral, la végétation et le sol sont encore très secs. Dans six mois, le décor sera complètement différent. “On ne pourra plus circuler en voiture. Quand la crue viendra, tout sera recouvert par l'eau”. Marc Jolivet étudie la crue de l’Okavango. Ce fleuve ne ressemble ni à l'Amazone ni à la Seine. Il n'atteint jamais la mer. L’Okavango vient mourir et se répandre sur un plateau à 950 mètres d'altitude, en formant un delta grand comme la Bretagne. La mission des géologues du CNRS se fait en collaboration avec l'université du pays. Le programme vise à étudier le régime du fleuve et le niveau des nappes phréatiques. On fait des forages et des analyses. Les chercheurs français ont mis en évidence un phénomène naturel, qui pourrait changer le visage de la région. Lentement, d’un millimètre par an, le plateau de l'Okavango se soulève à l'Ouest et commence à pencher du côté du fleuve Zambèze. “L'ensemble du système est en train de basculer vers l'Est. Toute l'eau est en train d'être déviée vers l'Est. Le Zambèze est en train de capturer l'Okavango. Si jamais, l'eau n'arrive plus ici un jour ou l'autre, on va détruire tout cet écosystème”. Le basculement des eaux de l'Okavango vers le Zambèze prendra plusieurs centaines d'années. Mais une autre menace plus actuelle se profile : l'augmentation des températures et les dérèglements qu’elles entraînent. Le delta est un milieu fragile. Ce fleuve, qui n'arrive jamais à la mer, a créé un miracle. Un trésor pour la terre et l'humanité.
> Reportage de M. Izard, D. Salmon, C. Aragona, J.F. Mompas à revoir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/delta-de-lokavango-au-botswana-le-paradis-de-la-vie-sauvage-19503192.html <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/delta-de-lokavango-au-botswana-le-paradis-de-la-vie-sauvage-19503192.html>>
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18- Cano Cristales, la rivière arc-en-ciel, Merveilles de la nature, Arte, 07/01/22, 16h00 - 16h55
Le parc national La Macarena, situé au cœur de la Colombie, abrite l’une des plus belles rivières au monde : le Cano Cristales. Scientifiques et communautés locales se battent pour protéger ce lieu exceptionnel en privilégiant l’écotourisme et l’éducation des populations.
On y trouve notamment une plante aquatique unique, qui se pare de couleurs incroyables pendant six mois de l’année. La rivière et ses alentours abritent également quantité d’animaux dont l’existence est aujourd’hui menacée par la déforestation, le changement climatique et l’exploration pétrolière.
> Extrait (2 min) du documentaire (55 min) à voir à :
<https://www.arte.tv/fr/videos/097493-003-A/merveilles-de-la-nature/>
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19- Vidéo. L’ADN environnemental, une révolution dans l’air, Le Monde, 10/01/22, 16h40
Deux équipes viennent simultanément de prouver que l’on pouvait identifier les espèces animales présentes dans un zoo grâce à l’ADN contenu dans un simple échantillon d’air.
Et si notre environnement était un réservoir d’ADN ? On savait déjà que cette molécule porteuse du code génétique de tout être vivant était détectable dans l’eau ou la terre, mais deux équipes indépendantes viennent, désormais, de prouver qu’elle l’était aussi dans l’air. Comme l’explique cette vidéo diffusée en partenariat avec Le blob, l’extra-média, ces équipes ont pu démontrer que l’on pouvait recenser les espèces présentes dans un zoo en analysant un échantillon d’air. Cette découverte, que relatent deux études publiées dans Current Biology le 6 janvier, ouvre de nouvelles perspectives pour recenser et préserver la biodiversité. L’ADN environnemental pourrait ainsi devenir une source d’information inépuisable pour en apprendre davantage sur la planète et notamment sur les espèces vivantes encore inconnues.
Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/sciences/video/2022/01/10/l-adn-environnemental-une-revolution-dans-l-air_6108902_1650684.html>
En savoir plus :
> Report. Measuring biodiversity from DNA in the air <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S096098222101650X>, Current Biology, 6 January 2022
> Report. Airborne environmental DNA for terrestrial vertebrate community monitoring <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960982221016900>, Current Biology, 6 January 2022
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat.
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank>
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank>
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