[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 21 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 21 Jan 07:50:14 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Reportage. L’Atelier paysan accompagne les agriculteurs dans la fabrique de leurs outils <https://www.lepelerin.com/solidarites/savoir-faire/latelier-paysan-accompagne-les-agriculteurs-dans-la-fabrique-de-leurs-outils/>, Le Pèlerin, maj le 15/12/21 à 03:24
2- Un arbre tropical baptisé du nom de l'acteur et défenseur de l'environnement Leonardo DiCaprio <https://www.rtbf.be/article/un-arbre-tropical-baptise-du-nom-de-l-acteur-et-defenseur-de-l-environnement-leonardo-dicaprio-10909875?id=10909875>, AFP, 07/01/22, 02:00
3- Bergamote, cédrat, yusu... A la découverte d'agrumes moins connus <https://www.lejdd.fr/Societe/bergamote-cedrat-yusu-a-la-decouverte-dagrumes-moins-connus-4085633>, Le JDD, 07/01/22, 10h00 
4- Reportage. Pomme de terre "serpent" ou "qui fait pleurer la belle-fille" : au Pérou, des paysans préservent des centaines de variétés du tubercule <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/07/pomme-de-terre-serpent-ou-qui-fait-pleurer-la-belle-fille-au-perou-des-paysans-preservent-des-centaines-de-varietes-du-tubercule_6108525_3244.html>, Le Monde, 07/01/22, 10h36
5- Les vaches bleues de Lettonie sauvées de l'extinction <https://www.la-croix.com/vaches-bleues-Lettonie-sauvees-extinction-2022-01-05-1301193664>, AFP, 07/01/22, 14:00
6- La Grande muraille verte du Sahel et ses effets inattendus sur le climat <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/geoingenierie-grande-muraille-verte-sahel-effets-inattendus-climat-95851/>, Futura-sciences, 09/01/22
7- Pesticides : cinq associations déposent un recours contre l’Etat pour « carence fautive » en matière de protection de la biodiversité <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/10/pesticides-cinq-associations-deposent-un-recours-contre-l-etat-pour-carence-fautive-en-matiere-de-protection-de-la-biodiversite_6108910_3244.html>, Le Monde, 10/01/21, 17h51 
8- Sulfoxaflor : la Cour d'appel de Marseille confirme l'interdiction de deux insecticides <https://www.actu-environnement.com/ae/news/sulfoxaflor-cour-appel-marseille-confirme-interdiction-insecticides-38874.php4>, Actu-environnement, 10/01/22
9- Glyphosate : une expertise indépendante de l’évaluation européenne en cours réclamée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/10/glyphosate-une-expertise-independante-de-l-evaluation-europeenne-en-cours-reclamee_6108923_3244.html>, Le Monde, maj le 11/01/22 à 08h14 
10- Agriculture : le Royaume-Uni va réserver les subventions aux exploitations qui protègent l’environnement <https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/10/agriculture-le-royaume-uni-va-reserver-les-subventions-aux-exploitations-qui-protegent-l-environnement_6108928_3210.html>, Le Monde, maj le 11/01/22 à 12h34 
11- Le garant des quotas de pêche condamné pour pêche illicite de thon rouge <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/11/le-garant-des-quotas-de-peche-condamne-pour-peche-illicite-de-thon-rouge_6109044_3244.html>, Le Monde, 11/01/22, 18h50 
12- Produits phytosanitaires : un appel à projets de recherche pour qu'émergent des solutions alternatives <https://www.actu-environnement.com/ae/news/produits-phytosanitaires-aap-recherche-solutions-alternatives-38887.php4>, Actu-environnement, 11/01/22
13- Risques climatiques : feu vert des députés à une refonte de l'assurance récolte <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/risques-climatiques-feu-vert-des-deputes-a-une-refonte-de-l-assurance-recolte_160608>, AFP, 12/01/22, 22:00
14- Déforestation : les lacunes de grandes entreprises montrées du doigt <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/deforestation-les-lacunes-de-grandes-entreprises-montrees-du-doigt_160624>, AFP, 13/01/22, 13:00
15- Barrage de Caussade : les commanditaires de la retenue d’eau illégale échappent à la prison <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/13/barrage-de-caussade-les-commanditaires-de-la-retenue-d-eau-illegale-echappent-a-la-prison_6109381_3244.html>, Le Monde, maj le 14/01/22 à 09h05
16- Une étude confirme la forte exposition des Français au glyphosate <https://www.actu-environnement.com/ae/news/etude-confirmation-forte-exposition-francais-glyphosate-38915.php4>, Actu-environnement, 14/01/22
17- Assises nationales de la forêt et du bois : l'alerte de 600 scientifiques, associatifs et acteurs du secteur <https://www.lejdd.fr/Societe/assises-nationales-de-la-foret-et-du-bois-lalerte-de-600-scientifiques-associatifs-et-acteurs-du-secteur-4087893>, Le JDD, 15/01/22, 17h00
18- "Viande végétale" : La Vie parie sur le gras et lève 25 millions d'euros <https://information.tv5monde.com/info/viande-vegetale-la-vie-parie-sur-le-gras-et-leve-25-millions-d-euros-441006>, AFP, 19/01/22, 12:00
En audio
19- Agrogénétique, les graines de la discorde <https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-du-dimanche-09-janvier-2022>, France Inter, Interception, 09/01/22, de 9h10 à 10h
En images
20- Inde : à la découverte des mystères du bois de Santal <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/inde-a-la-decouverte-des-mysteres-du-bois-de-santal_4914101.html>, France 2, journal de 13h, 12/02/22
21- Solidarité : des familles cuisinent pour offrir des repas aux sans-abris <https://www.francetvinfo.fr/societe/sdf/solidarite-des-familles-cuisinent-pour-offrir-des-repas-aux-sans-abris_4920153.html>, France 2, journal de 13h, 17/01/22

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme <https://www.fnh.org/en-2022-construisons-lavenir-ensemble/>
INITIATIVES DU JOUR : — Les maraîchers de la ferme Sapousse, dans l’Essonne, construisent eux-mêmes une partie de leur matériel agricole. Une solution adoptée par plus de 2 000 paysans français en quête d’autonomie technologique. (cf. item 1)
— Pollinis, Notre affaire à tous et trois autres organisations environnementales veulent contraindre le gouvernement à réviser le processus d’autorisation des produits phytosanitaires. (cf. item 7)
— Dans le cadre du plan national Ecophyto 2, qui vise à réduire de 50% l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2025, 4 ministères ont lancé conjointement un nouvel appel à projets de recherche, en décembre dernier. (cf. item 12)
— L'Assemblée nationale a donné un premier feu vert à une refonte de l'assurance récolte qui suscite la controverse chez les agriculteurs. (cf. item 13 & suite).
— "Nous sommes les seuls au monde aujourd'hui à avoir réussi à développer un gras végétal qui va cuire, frire, infuser et caraméliser" comme le ferait du gras animal, vante Nicolas Schweitzer, cofondateur et PDG de La Vie, jeune pousse française de substitut à la viande. (cf. item 18)
— Une fois par mois, Florine, bénévole du collectif Auxerrevice des démunis, prend son mercredi complet pour préparer des repas qu’elle va ensuite offrir à une dizaine de sans-abris d’Auxerre (Yonne). (cf. item 21)
REPORTAGE DU JOUR : A Cuzco, au Pérou, cultivateurs et « gardiens de la pomme de terre » veillent à conserver la diversité génétique du tubercule, indispensable à la sécurité alimentaire. (cf. item 4)
SAUVETAGE DU JOUR : La race unique des vaches bleues, qui a pratiquement disparu à l'époque soviétique, fait un retour en force depuis quelques dizaines d'années, devenant un symbole extraordinaire de l'identité nationale lettone. (cf. item 5)
ÉTUDES & RAPPORT DU JOUR : — Simulations à l’appui, des chercheurs rappellent que les impacts du projet de Grande muraille verte en Afrique, pourraient être bien plus profonds. (cf. item 6 & suite)
— L'ONG Global Canopy a passé en revue 350 entreprises accusées d'être les plus responsables de la déforestation, directement ou indirectement, et 150 banques, fonds d'investissement ou fonds de pension qui les financent. (cf. item 14 & suite)
— Après avoir testé plus de 6 000 volontaires sur tout le territoire français, le plus large échantillon européen, l'association Campagne glyphosate confirme le très fort taux d'exposition du pays à cet herbicide, notamment des enfants. (cf. item 16)
DÉCISIONS DU JOUR : — La Cour administrative d'appel de Marseille a confirmé l'interdiction de deux insecticides contenant du sulfoxaflor, le Closer et le Transform. (cf. item 8)
— Au Royaume-Uni, le ministère de l’environnement et de l’agriculture a précisé ses « ambitions climatiques et environnementales » pour le système de subventions censé remplacer la politique agricole commune (PAC) très progressivement à partir de 2022. (cf. item 10)
— Le tribunal d’Agen a choisi de ne pas confirmer la sévérité des sanctions dans l'affaire de la construction illégale du barrage de Caussade, une retenue de 920 000 mètres cubes d’eau, soit un ouvrage d’une superficie de 20 hectares et de 12 mètres de profondeur. (cf. item 15)
SAGA DU JOUR : La Commission nationale de la déontologie et des alertes en santé publique et d’environnement juge que la confiance des citoyens dans le processus actuel de réautorisation du glyphosate, herbicide controversé, n’est pas garantie. (cf. item 9)
COMBLE DU JOUR : Eric Renaud, garant des quotas de pêche sur l’île d’Oléron, a rapporté dans sa glacière quatre thons rouges, le tout sans autorisation alors qu’il s’agit d’une pêche strictement réglementée. (cf. item 11)
DÉCOUVERTES DU JOUR : — Au pays des agrumes, il n'y a pas que l'orange, le citron jaune et le pamplemousse. (cf. item 3)
— L'essence de bois de santal ou les mystères de cet "or liquide", qui peut atteindre 7 000 euros le kilo. (cf. item 20)
APPEL DU JOUR : Près de 600 scientifiques, associatifs et acteurs de la filière forêt-bois appellent le gouvernement à soutenir une politique qui s'appuie sur les écosystèmes naturels et soutiennent une vision pragmatique du secteur. (cf. item 17 & suite)
DÉBAT DU JOUR : Les NBT (New Breeding Techniques, en français "nouvelles techniques de sélection"), ce sont des nouvelles plantes, de nouvelles semences, de nouvelles céréales issues des recherches les plus pointues en matière de génétique. Leurs inventeurs les jugent indispensables, leurs opposants dénoncent l'arrivée de "nouveaux OGM. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Reportage. L’Atelier paysan accompagne les agriculteurs dans la fabrique de leurs outils, Le Pèlerin, maj le 15/12/21 à 03:24
Gabriel Le Moal

Les maraîchers de la ferme Sapousse, dans l’Essonne, construisent eux-mêmes une partie de leur matériel agricole. Une solution adoptée par plus de 2 000 paysans français en quête d’autonomie technologique.
Notre vision à long terme ? Créer du lien social et viser l’autonomie. » Derrière son air rieur et sa barbe noire, Florent Sebban répond net. Depuis qu’il a inscrit ces objectifs sur une feuille de papier avec sa compagne Sylvie Guillot, à la création de la ferme en 2011, le cap est tenu. Leur ferme, Sapousse, compte cinq hectares en maraîchage bio au cœur de la Beauce, grande région céréalière du bassin parisien. Elle fournit légumes, fruits, tisanes et miel à des centaines de familles adhérentes du réseau local d’Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap). Les visiteurs se forment, discutent, donnent un coup de main… « Nous voulons une agriculture citoyenne, sans murs entre ceux qui produisent et ceux qui mangent », explique Florent Sebban.
>> Suite à lire à :
<https://www.lepelerin.com/solidarites/savoir-faire/latelier-paysan-accompagne-les-agriculteurs-dans-la-fabrique-de-leurs-outils/>
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2- Un arbre tropical baptisé du nom de l'acteur et défenseur de l'environnement Leonardo DiCaprio, AFP, 07/01/22, 02:00

Un arbre tropical découvert dans la forêt d'Ebo au Cameroun a été baptisé du nom de l'acteur Leonardo DiCaprio qui s'était engagé pour la préservation de cette forêt tropicale, ont annoncé jeudi les scientifiques du jardin botanique britannique de Kew. 
Plus de 200 espèces de plantes et champignons ont été officiellement nommées en 2021 par les chercheurs de Kew (ouest de Londres) et leurs partenaires dans le monde. 
Parmi ces espèces, qui vont d'un plant de tabac tueur à une orchidée qui pousse dans l'obscurité totale, figure l'Uvariopsis dicaprio. Cet arbre de 4 mètres de haut au tronc orné de grandes fleurs jaune-vert a été découvert dans la forêt d'Ebo, qui est située au nord de Douala (sud), la capitale économique du Cameroun.
Il a reçu le nom de l'acteur qui s'était engagé en 2020 aux côtés de l'organisation de conservation Re:wild pour empêcher l'autorisation d'exploitation à des fins de production du bois d’œuvre de plus de 68.000 hectares de cette forêt. 
Le gouvernement camerounais avait finalement annulé cette décision en août 2020, à la satisfaction des défenseurs de l'environnement qui avaient notamment souligné la présence de primates menacés d'extinction dans cette forêt vierge.
"Nous avons beaucoup apprécié le soutien que Leo nous a apporté dans la campagne pour protéger Ebo l'année dernière, il nous a donc semblé opportun de l'honorer de cette manière, en baptisant de son nom une espèce unique à cette forêt", a expliqué Dr Martin Cheek, chercheur principal dans l'équipe Afrique de Kew.
"Si la concession forestière avait été lancée, nous aurions probablement perdu cette espèce à cause de l'extraction du bois et de l'agriculture sur brûlis qui suit généralement les concessions forestières", a-t-il ajouté.
Mais Uvariopsis dicaprio est déjà considéré comme étant en danger critique d'extinction car la forêt dans laquelle il se trouve est toujours menacée par l'exploitation forestière, l'exploitation minière et la conversion des terres en plantations. 
"Tant qu'une espèce n'a pas de nom scientifique, l'évaluation de son risque d'extinction est presque impossible, ce qui rend la protection contre l'extinction et la recherche sur leurs propriétés incroyablement difficiles", souligne Kew. 
Plusieurs espèces de la liste de 2021 sont déjà considérées comme menacées d'extinction en raison des menaces pesant sur leur habitat naturel et trois seraient déjà éteintes.
<https://www.rtbf.be/article/un-arbre-tropical-baptise-du-nom-de-l-acteur-et-defenseur-de-l-environnement-leonardo-dicaprio-10909875?id=10909875>
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3- Bergamote, cédrat, yusu... A la découverte d'agrumes moins connus, Le JDD, 07/01/22, 10h00 
Charlotte Langrand

Au pays des agrumes, il n'y a pas que l'orange, le citron jaune et le pamplemousse. Partons à la découverte de variétés moins connues.
• Bergamote
Ce petit agrume jaune vif en forme de poire a des origines controversées et serait le fruit des amours entre un bigaradier et un citronnier. La bergamote aurait été introduite en Europe par les croisés et viendrait, selon diverses légendes, soit de Bergama, en Asie mineure, soit de Berga, au nord de Barcelone, soit enfin d'une variété de poire turque appelée "beg armudi" ou "poire du prince"! Ce qui est sûr, c'est qu'elle est aujourd'hui produite en Calabre, pour son huile essentielle, car sa pulpe est à la fois trop amère et trop acide pour être utilisée telle quelle. Ses feuilles et son zeste rendent une essence aux arômes puissants : les parfumeurs l'ont utilisée au XVIIe siècle comme base pour l'eau de Cologne. Elle confère son goût unique au thé Earl Grey et parfume aussi les bonbons et les liqueurs amères. La bergamote de Nancy, bonbon acidulé, est ainsi la spécialité sucrée de la ville. En cuisine, on râpe son zeste sur des poissons (maquereau), pour relever un jus de cresson, un bouillon asiatique, un ceviche, ou envoûter des tajines.
Les conseils d'Amélie Rosselot, la directrice de la boutique L'Agrumiste (Paris 7e)* : "La bergamote appelle l'heure du thé ou du goûter, avec madeleines et cakes. J'aime ajouter de fins quartiers dans une compote ou son zeste sur une tarte aux pommes."
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/bergamote-cedrat-yusu-a-la-decouverte-dagrumes-moins-connus-4085633 <https://www.lejdd.fr/Societe/bergamote-cedrat-yusu-a-la-decouverte-dagrumes-moins-connus-4085633>>
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4- Reportage. Pomme de terre "serpent" ou "qui fait pleurer la belle-fille" : au Pérou, des paysans préservent des centaines de variétés du tubercule, Le Monde, 07/01/22, 10h36
Amanda Chaparro  (Amaru, Pampallacta, Chahuaytire (région de Cuzco, Pérou), envoyée spéciale)

A Cuzco, cultivateurs et « gardiens de la pomme de terre » veillent à conserver la diversité génétique du tubercule, indispensable à la sécurité alimentaire.
Nazario Quispe Amau s’apprête à dévoiler un petit trésor. Dans une bâtisse en torchis qui fait office d’écomusée du Parc de la pomme de terre, un immense territoire se déployant sur plus de 9 000 hectares dans la région de Cuzco, dans le sud-est du Pérou, des centaines de variétés du tubercule, aux formes et aux couleurs insoupçonnées, sont conservées à l’abri de la lumière. Nazario Quispe Amau est un des « gardiens de la pomme de terre » et technicien du parc. L’inventaire qu’il dresse dévoile un petit aperçu des quelque 1 400 variétés qui y sont cultivées, sur pas moins de 4 000 existantes dans le pays, berceau de « la papa ».
« Il y a la pomme de terre “serpent” », longue d’une dizaine de centimètres et tordue, indique l’homme à la carrure robuste et à l’air affable, père de cinq enfants. « Et voici “les griffes de chat et les pattes de puma” », qui présentent de petites excroissances, ou encore la « nez d’alpaga ». Il saisit aussi « celle qui fait pleurer la belle-fille », textuellement en quechua – deuxième langue du pays et principale de cette région des Andes. « C’est le test qu’une mère fait à sa belle-fille avant de lui faire épouser son fils. Elle est toute bosselée et, par conséquent, très difficile à éplucher », s’amuse-t-il. Une diversité génétique fascinante.
Dans cette région des Andes, entre 3 600 et 4 200 m d’altitude, les paysans cultivent la pomme de terre depuis près de huit mille ans. Lancé il y a près de vingt-cinq ans, le parc a été pensé comme un laboratoire grandeur nature pour expérimenter, observer, conserver les variétés, et veiller à leur bonne reproduction. Il abrite six villages, éloignés les uns des autres, où vivent quelque 5 000 cultivateurs et leurs familles. Environ cinq « gardiens de la pomme de terre », spécifiquement formés pour sauvegarder les semences, sont présents dans chaque village.
Le paysage est parsemé de terrasses agricoles, de terrains abrupts et de petites parcelles à la biodiversité exceptionnelle. « Il y a un long processus de sélection pour obtenir une telle biodiversité, éclaire l’anthropologue Ingrid Hall, de l’université de Montréal, qui a mené de nombreuses recherches au sein du parc. Les paysans d’ici montrent une claire volonté de diversifier les cultures. Lorsqu’ils remarquent un nouveau matériel végétal, ils essaient, expérimentent, conservent ce qui est intéressant et le replantent. » Le parc est un véritable grenier alimentaire et génétique.
« C’est un réservoir pour l’humanité », s’enthousiasme Nazario Quispe Amau, en poussant une lourde porte en bois conduisant dans la « banque de semences » du parc. « C’est ici qu’on stocke notre collection locale », avance-t-il fièrement, avant de s’excuser : « C’est un peu vide en cette saison, car les semences viennent d’être replantées [en septembre], mais on en conserve jusqu’à 700, ce qui assure la préservation dans le cas d’une mauvaise récolte. »
Dans le bâtiment en torchis, les fenêtres au niveau du sol et des bassins d’eau maintiennent une température qui avoisine les 7 ou 8 °C. « Nous pouvons les garder pendant un an et, par sécurité, il en existe une copie génétique au Centre international de la pomme de terre [le CIP, à Lima, la capitale] et une autre à la Banque mondiale des semences [en Norvège], où leur survie sera assurée pendant cent cinquante à deux cents ans », affirme Nazario Quispe Amau. « Cela sert aussi pour les paysans qui perdent leurs semences. On peut leur en donner différentes variétés, pour qu’ils les reproduisent et les multiplient. » Une richesse dont s’enorgueillissent les populations locales, conscientes du trésor alimentaire qu’elles ont entre leurs mains. Nutritive, sacrée, la pomme de terre est très valorisée et surtout indispensable à l’alimentation.
« On l’accompagne avec d’autres aliments, mais c’est la base de tous les repas, du petit-déjeuner au souper, assure Lydia Pacco, agricultrice du parc, tandis que dans ses bras, son bébé âgé d’un an avale goulûment unepapa. Elle est très bonne pour la santé ». Elle contient des fibres, des protéines, certaines variétés du calcium « et elles sont enrichies avec de l’engrais naturel, de mouton ou d’alpaga », poursuit la jeune femme.
Changement climatique
L’enjeu de la préservation de ces variétés est donc clé pour la sécurité alimentaire de la région, alors que le parc fait face aux effets du changement climatique, qui affecte la production. « Les pommes de terre montent », décrit Nazario Quispe Amau : elles ont gagné plus de 300 mètres en altitude, à cause de la hausse des températures.
« Les cultures sont déplacées », confirme Tammy Stenner, originaire du Canada et coprésidente de l’association ANDES, organisme à l’origine de la création du parc et qui sert de pont entre scientifiques, agronomes et paysans andins. « En coopération avec le CIP à Lima, on étudie justement différents gènes, les plus résistants, ceux qui répondent au changement climatique, aux maladies ou à la sécheresse. Les paysans eux, voyant que le climat se modifie, tentent d’adapter les pommes de terre à d’autres conditions, car on ne peut pas monter plus haut que les cimes. “On ne peut pas les faire pousser dans le ciel !”, nous a un jour dit un ancien », relate-t-elle.
Et pourtant, les paysans andins repoussent déjà les limites depuis des millénaires. Certaines variétés sont cultivées jusqu’à plus de 4 500 mètres d’altitude. C’est le cas de celle, amère, qui va servir à faire des pommes de terre déshydratées, recherchées pour leurs qualités nutritionnelles et leur longévité. Dans son cellier, Elias Quispe compte ses sacs en toile de jute qui contiennent chacun 12 kg de tubercules. Comme cet agriculteur, chaque famille dispose de réserves qui vont constituer leur alimentation pour un an au minimum.
« Les pommes de terre déshydratées, telles que le chuño [qui ressemble à une petite pierre noire] ou la moraya [blanche], se conservent en moyenne trois à quatre ans », décrit le jeune père de famille. « Et même jusqu’à quinze ans », précise Nazario Quispe Amau. « Pour les préparer, on les écrase avec les pieds et on les met deux semaines dans un trou d’eau, puis elles vont sécher et prendre le gel [pendant l’hiver austral, vers le mois de juin, l’amplitude thermique est très élevée entre le jour et la nuit, permettant ce processus]. Elles sont extrêmement résistantes aux maladies, au froid, à la grêle », explique-t-il.
« Ce sont elles qui ont permis à l’Empire inca de stocker, de développer une politique sociale et de sauver les habitants de famines », ajoute l’anthropologue Ingrid Hall. Dans le parc, le « gardien de la pomme de terre » Nazario Quispe Amau croit lui aussi fermement que le tubercule peut sauver le monde : « Les semences produites ici ne sont pas seulement pour le Pérou, mais pour le monde entier. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/07/pomme-de-terre-serpent-ou-qui-fait-pleurer-la-belle-fille-au-perou-des-paysans-preservent-des-centaines-de-varietes-du-tubercule_6108525_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/07/pomme-de-terre-serpent-ou-qui-fait-pleurer-la-belle-fille-au-perou-des-paysans-preservent-des-centaines-de-varietes-du-tubercule_6108525_3244.html>>
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5- Les vaches bleues de Lettonie sauvées de l'extinction, AFP, 07/01/22, 14:00
Imants Liepinsh

Le voyageur traversant la campagne lettone se laisse parfois surprendre par la vue d'une vache de couleur bleu clair ou outremer, qui broute calmement au milieu de bovins tout ordinaires, bruns, noirs ou blancs. 
Cette race unique, qui a pratiquement disparu à l'époque soviétique, fait un retour en force depuis quelques dizaines d'années, devenant un symbole extraordinaire de l'identité nationale lettone. 
"Leurs mauvais jours sont passés", déclare à l'AFP Arnis Bergmanis, responsable du parc animalier Ciruli dans le village de Kalvene, qui sert de centre d'élevage de vaches bleues. 
"Les vaches bleues sont uniques et merveilleuses. Je suis heureux que nous puissions les aider à se développer", se félicite-t-il en examinant un petit veau. 
En 2000, il n'y avait plus que 18 vaches bleues en Lettonie mais on en compte aujourd'hui environ 1.500 - pur-sang et hybrides. 
À l'origine, on ne les trouvait que sur la côte baltique, dans la région de Kurzeme (Courlande), mais elles deviennent de plus en plus populaires dans le centre du pays. 
"Nous sommes heureux de pouvoir aider chaque fermier ou propriétaire d'auberge à avoir sa propre vache bleue", souligne M. Bergmanis. 
Les aubergistes ruraux acquièrent ces vaches pour attirer les touristes, tandis que les agriculteurs les ajoutent à leur cheptel pour profiter de leur fort instinct maternel. 
"Si un veau de n'importe quelle couleur perd sa mère ou en est séparé, la vache bleue l'adoptera et l'élèvera comme si c'était le sien", assure M. Bergmanis. 
- Symbole culturel -
Les vaches bleues ont évolué sur la côte, où elles menaient un mode de vie quasiment spartiate, capables de subsister grâce aux branches des buissons et à l'herbe des dunes, un fourrage considéré comme non comestible par les autres bovins. 
La légende veut qu'elles tirent leur couleur de la mer, bien qu'en fait elles naissent presque beiges. Leur pelage vire rapidement au bleu et s'assombrit avec les années. 
Le pigment passe aussi dans le tissu musculaire, produisant une viande exceptionnellement foncée. Le nombre des vaches bleues reste pourtant toujours trop faible pour une commercialisation à grande échelle. 
Lorsque les communistes sont arrivés au pouvoir sous l'occupation soviétique, ils ont misé sur la production massive de viande bovine et de produits laitiers, favorisant les bovins de races plus communes et entraînant la quasi-disparition de la vache bleue. 
Mais une pièce de théâtre a changé la donne. 
Après le succès de "Zila" (La Bleue) de Gunars Priede, montée dans les années 1970, cette vache spéciale a retrouvé sa place dans la conscience collective de la population, devenant un des symboles de l'identité nationale en voie de disparition. 
En 2006, des agriculteurs, des scientifiques et des passionnés ont fondé une Association de la vache bleue pour sauver la race. En plus, le gouvernement a lancé des subventions ciblées destinées aux propriétaires de vaches bleues. 
- "Robuste, indépendante" - 
Une vache bleue produit moins de lait qu'une vache ordinaire - environ 5.000 litres par an, contre 8.000 pour une Holstein, mais leur lait est plus sain et plus nourrissant. 
Elle se distingue également par sa capacité de s'adapter à des conditions de vie difficiles, selon Daiga Simkevica, responsable de l'Association de la vache bleue. 
"La vache bleue, forte, indépendante et robuste, peut rester toute l'année en plein air, même pendant les gelées hivernales, ce que beaucoup d'autres races bovines ne peuvent pas supporter", indique-t-elle à l'AFP. 
L'association organise des séminaires pour les agriculteurs, tient des registres méticuleux pour éviter la consanguinité, s'efforce de faire croître la population de vaches bleues et mène des recherches sur elles. 
"À l'avenir, nous espérons réaliser une analyse complète de l'ADN pour identifier les gènes qui sont spécifiques à la vache bleue", souligne Mme Simkevica. 
"Nous n'avons jamais vu une vache bleue attraper le virus de la leucose bovine, c'est pourquoi nous espérons identifier les gènes qui pourraient être bénéfiques à toutes les autres vaches également."
<https://www.la-croix.com/vaches-bleues-Lettonie-sauvees-extinction-2022-01-05-1301193664>
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6- La Grande muraille verte du Sahel et ses effets inattendus sur le climat, Futura-sciences, 09/01/22
Nathalie Mayer, journaliste

La Grande muraille verte, c'est un projet ambitieux dans une région secouée. Celui de planter, dans le Sahel, des millions d'arbres pour lutter contre la désertification et ses effets néfastes sur les populations. Mais des chercheurs rappellent aujourd'hui, simulations à l'appui, que les impacts d'un tel projet de géoingénierie pourraient être bien plus profonds. Et pas toujours positifs.
La Grande muraille de Chine. Tout le monde la connait. Mais la Grande muraille verte. Vous en avez entendu parler ? C'est ainsi qu'a été baptisé un projet lancé en 2007. L'idée : planter des millions d'arbres d'ici 2030 dans la zone semi-aride du nord du Sahel, sur une bande de terre de 8.000 kilomètres de long. Avec pour objectif le verdissement de la région et la restauration des terres pour empêcher le Sahara de s'étendre vers le sud. Pour l'heure, le projet n'est achevé qu'à environ 15 %. Mais 20 milliards de dollars ont récemment été promis au niveau international pour le faire progresser.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/geoingenierie-grande-muraille-verte-sahel-effets-inattendus-climat-95851/>
En savoir plus : 
> The Green Sahara and its Climatic Consequence : From Past to Future (Invited) <https://agu.confex.com/agu/fm21/meetingapp.cgi/Paper/805754>, AGU, 14 December 2021
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7- Pesticides : cinq associations déposent un recours contre l’Etat pour « carence fautive » en matière de protection de la biodiversité, Le Monde, 10/01/21, 17h51 
Perrine Mouterde

Pollinis, Notre affaire à tous et trois autres organisations environnementales veulent contraindre le gouvernement à réviser le processus d’autorisation des produits phytosanitaires. 
Le gouvernement n’a pas répondu à la mise en demeure adressée au début du mois de septembre 2021 par plusieurs associations écologistes. Lundi 10 janvier 2022, elles ont donc décidé de passer à l’étape suivante : réunis devant le tribunal administratif de Paris, leurs représentants ont annoncé avoir déposé un recours en carence fautive contre l’Etat français pour manquement à ses obligations de protection de la biodiversité. Ils visent, de façon spécifique, les lacunes du processus d’autorisation et de mise sur le marché des produits phytosanitaires.
> Lire aussi Pesticides : des associations attaquent l’Etat pour n’avoir pas assez protégé la biodiversité
« Les études scientifiques démontrent que les populations d’insectes, mais aussi d’oiseaux, d’amphibiens, de petits mammifères ou de vers de terre sont en baisse,détaille Julie Pecheur, directrice du plaidoyer de l’association de protection des pollinisateurs Pollinis. Toute la biodiversité ordinaire de France et d’Europe est en train de s’effondrer. Or, les chercheurs désignent presque toujours l’usage immodéré des pesticides comme l’une des causes majeures de l’effondrement. » « Nous sommes dans la sixième extinction de masse et le recours aux pesticides en est l’un des facteurs les plus importants ; il nous semblait donc important d’agir », ajoute Manon Delattre, juriste à l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).
Avec l’Association nationale pour la protection des eaux et rivières (Anper-Tos) et Biodiversité sous nos pieds, l’Aspas a rejoint Pollinis et Notre affaire à tous, qui avaient lancé la procédure à l’occasion du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature à Marseille, en septembre. L’association de juristes Notre affaire à tous est également à l’origine de « L’affaire du siècle », qui a conduit la justice à ordonner au gouvernement de « réparer le préjudice écologique » dont il est responsable, en raison du non-respect de ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
« Il faut prendre des mesures d’urgence »
Par cette nouvelle procédure concernant la biodiversité, inédite à l’échelle européenne, les cinq associations demandent la révision complète du processus d’homologation des pesticides. Le règlement européen de 2009, selon lequel les produits fabriqués ou mis sur le marché ne doivent avoir « aucun effet indésirable sur l’environnement », est considéré comme l’un des plus protecteurs au monde. Mais dans la pratique, les failles du système d’évaluation des risques ont été pointées de longue date.
> Lire aussi Pesticides : l’exposition des Français est en baisse mais reste généralisée
Dans leur requête sommaire déposée lundi, que Le Monde a pu consulter, les organisations de défense de l’environnement désignent une série d’insuffisances et appellent à prendre en compte la toxicité chronique des substances évaluées (et non seulement la toxicité aiguë), les effets « cocktail » (soit les conséquences de la coexposition à plusieurs substances), les effets sublétaux, les effets différés ou encore ceux sur les espèces non ciblées.
« Il est vrai que, parfois, on ne dispose pas des outils scientifiques pour évaluer correctement des substances, mais on sait que les effets existent, insiste Barbara Berardi, responsable du pôle pesticides de Pollinis. Il faut donc prendre des mesures d’urgence et réduire au maximum l’utilisation de ces produits. Si on attend que toutes les procédures soient au point, alors on aura des protocoles, mais plus de biodiversité à évaluer ! »
Augmentation de l’utilisation des pesticides
« Malgré les engagements répétés, et alors que l’on sait que les pesticides sont destructeurs de la biodiversité, leur nombre et leur usage continuent à augmenter, ajoute Chloé Gerbier, juriste pour Notre affaire à tous. Nous demandons à ce que l’Etat soit condamné pour cette inaction, pour regarder la catastrophe arriver sans prendre les choses en main. » En France, les populations d’oiseaux des milieux agricoles et urbains, qui sont particulièrement bien suivies, ont déjà chuté de près de 30 % en trente ans. Les derniers chiffres d’utilisation des pesticides, communiqués en novembre, montraient, quant à eux, un fort rebond des ventes en 2020.
> Lire aussi La population des oiseaux des villes et des champs en France a décliné de près de 30 % en trente ans
En septembre à Marseille, Emmanuel Macron a annoncé vouloir porter au niveau européen « une initiative forte de sortie accélérée des pesticides ». Alors que la France a pris la présidence de l’Union le 1er janvier, le président l’a encore répété lors d’un entretien au Parisien : « Il faut agir au niveau européen sur ces sujets, a-t-il assuré aux lecteurs du quotidien. Cela ne marche pas si on le fait tout seul. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/10/pesticides-cinq-associations-deposent-un-recours-contre-l-etat-pour-carence-fautive-en-matiere-de-protection-de-la-biodiversite_6108910_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Entretien. "La France a mis de côté 99% des études scientifiques" sur le glyphosate dénonce une responsable de Notre Affaire à tous, qui attaque l'Etat en justice <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/la-france-a-mis-de-cote-99-des-etudes-scientifiques-sur-le-glyphosate-denonce-une-responsable-de-notre-affaire-a-tous-qui-attaque-l-etat-en-justice_4911393.html>, France info, 10/01/22, 15:42
> Après le climat, l’état attaqué en justice sur la perte de biodiversité <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/apres-le-climat-l-etat-attaque-en-justice-sur-la-perte-de-la-biodiversite-150472.html>, Novethic, 10/01/21
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8- Sulfoxaflor : la Cour d'appel de Marseille confirme l'interdiction de deux insecticides, Actu-environnement, 10/01/22
Dorothée Laperche

Sans trop de surprises, la Cour administrative d'appel de Marseille a confirmé l'interdiction de deux insecticides contenant du sulfoxaflor, le Closer et le Transform. A la demande de trois associations, Générations futures, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) et l'association Agir pour l'environnement, en décembre 2019, le tribunal administratif de Nice avait annulé les autorisations de mise sur le marché (AMM). Celles-ci avaient été délivrées en septembre 2017 par l'agence de...
>> Suite à lire en édition abonnée à : 
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/sulfoxaflor-cour-appel-marseille-confirme-interdiction-insecticides-38874.php4>
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9- Glyphosate : une expertise indépendante de l’évaluation européenne en cours réclamée, Le Monde, maj le 11/01/22 à 08h14 
Stéphane Foucart

La Commission nationale de la déontologie et des alertes en santé publique et d’environnement juge que la confiance des citoyens dans le processus actuel de réautorisation de l’herbicide controversé n’est pas garantie. 
La saga du glyphosate n’est jamais à court de nouveaux rebondissements. Dans un avis rendu public lundi 10 janvier, c’est, cette fois, la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (CNDASPE) qui se positionne dans le débat sur la dangerosité du célèbre herbicide, produit phytosanitaire le plus utilisé en France et dans le monde. Créée en 2013 pour veiller à la déontologie de l’expertise dans les champs sanitaires et environnementaux, la CNDASPE, dont les avis sont consultatifs, recommande, en quelque sorte, que soit « expertisée » l’expertise européenne sur le glyphosate, en cours de finalisation.
 >Lire aussi Réautorisation du glyphosate en Europe : la qualité des études réglementaires en cause
Des conclusions de celle-ci découlera la décision, par les Etats membres, de réautoriser ou non le pesticide controversé en Europe. L’échéance est fixée à décembre 2022. En juin 2021, un volumineux prérapport, rédigé par les experts des agences réglementaires de quatre pays (France, Hongrie, Pays-Bas et Suède) a déjà été rendu public : il conclut que le glyphosate ne remplit aucun critère d’interdiction (cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction ou perturbateur endocrinien) et ouvre ainsi la voie à sa remise en selle dans l’Union. Cependant, les conclusions de ce prérapport s’opposent à celles d’autres institutions.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a, en effet, classé en 2015 le glyphosate comme « cancérogène probable ». L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans son expertise collective de juin 2021, a, de son côté, conclu à « une présomption moyenne d’un risque accru de lymphome non hodgkinien », en lien avec une exposition au glyphosate.
« Expérience malheureuse »
Le collège de la CNDASPE – une vingtaine d’universitaires, chercheurs, élus et juristes – demande que soient institués deux panels de personnalités indépendantes internationales. Le premier groupe serait composé de « spécialistes de la déontologie de l’expertise scientifique » avec pour mission « d’examiner les liens d’intérêts de chacun des experts membres des comités qui ont participé au prérapport d’évaluation des Etats rapporteurs sur le glyphosate, rendu public en juin 2021 ». Il devrait également examiner les liens d’intérêts des experts qui participeront, dans les prochains mois, au sein des agences réglementaires européennes, à l’évaluation critique du fameux prérapport.
> Lire aussi Du glyphosate aux SDHI, les ressorts de la controverse
La CNDASPE demande que ce panel fasse rétrospectivement le même travail pour l’expertise européenne précédente, qui avait conduit à la réhomologation du glyphosate, en 2017. « Nous ne nous prononçons bien évidemment pas sur la question de savoir s’il faut ou non réautoriser ce produit, explique Denis Zmirou-Navier, professeur honoraire de santé publique à l’université de Lorraine, ancien directeur du département santé-environnement-travail de l’Ecole des hautes études en santé publique et président de la CNDASPE. A l’unanimité de ses membres, le collège [de la Commission] s’est autosaisi de cette question, car notre mission consiste à proposer le cadre qui permettra de rétablir la confiance des citoyens dans le processus d’expertise. Or, il est indéniable que l’exercice précédent a été une expérience malheureuse. »
Examen des données scientifiques
Conduite entre 2013 et 2017, la précédente expertise européenne sur le glyphosate avait été principalement menée par l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (Bundesinstitut für Risikobewertung, BfR) et avait généré d’intenses controverses : le comité d’experts de l’agence était composé pour un tiers de salariés de firmes agrochimiques, les liens d’intérêts des autres membres n’étaient pas publics, des chapitres entiers du prérapport rendu étaient des copiés-collés de la documentation des industriels, une étude de cancérogenèse sur la souris avait été écartée sans motif, etc.
Le second panel appelé de ses vœux par la CNDASPE devrait réunir des experts indépendants en matière de la cancérogenèse, de toxicologie, de perturbation endocrinienne ou encore d’écotoxicologie. Ces scientifiques auraient pour mission de faire l’examen critique des données scientifiques retenues dans le cadre du processus d’expertise.
> Lire aussi Glyphosate : l’expertise européenne a exclu de son analyse l’essentiel de la littérature scientifique
Cette question est centrale. « Il a été montré que le prérapport européen [de juin 2021] a opéré une sélection drastique, en excluant la plupart des études sur le glyphosate publiées dans la littérature scientifique internationale, retenant essentiellement celles fournies par les industriels, répondant à des protocoles standardisés, explique M. Zmirou-Navier. Il faut que cette méthode soit questionnée : il n’est plus possible de continuer à faire de l’expertise en ignorant les avancées de la science. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/10/glyphosate-une-expertise-independante-de-l-evaluation-europeenne-en-cours-reclamee_6108923_3244.html>
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10- Agriculture : le Royaume-Uni va réserver les subventions aux exploitations qui protègent l’environnement, Le Monde, maj le 11/01/22 à 12h34 
Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)

Alors que le gouvernement de Boris Johnson a présenté le système qui doit remplacer la politique agricole commune, une commission du Parlement redoute un accroissement de la dépendance alimentaire britannique. 
La politique agricole « post-Brexit » du gouvernement de Boris Johnson suscite de plus en plus d’inquiétudes chez les parlementaires britanniques et dans les milieux agricoles, confrontés au plus grand bouleversement qu’ait connu leur secteur en cinquante ans. Le 6 janvier, le ministère de l’environnement et de l’agriculture, Defra (pour Department for Environment, Food and Rural Affairs), a enfin précisé ses « ambitions climatiques et environnementales » pour le système de subventions censé remplacer la politique agricole commune (PAC) très progressivement à partir de 2022 (mais définitivement à partir de 2024).
Ce système consiste en trois schémas d’aides : une aide à la « reconstitution des espaces naturels locaux », pour replanter massivement des arbres, restaurer les zones humides et les tourbières ; une aide à la « restauration du paysage » pour soutenir les agriculteurs et propriétaires terriens prêts à des actions à large échelle de restauration des écosystèmes ; enfin, l’aide à « l’agriculture durable »doit soutenir les exploitations réduisant l’usage des pesticides, améliorant la biodiversité ou séquestrant leurs émissions de dioxyde de carbone.
> Lire aussi « On assiste à une uniformisation de l’alimentation »
L’objectif est d’en finir avec les subventions directes de la PAC, indexées sur les surfaces exploitées et accusées de favoriser l’agriculture intensive. Désormais, les fonds publics (environ 2,3 milliards de livres sterling annuels) n’iront plus qu’à l’entretien et à l’amélioration de « biens publics » (cours d’eau, espaces forestiers, haies, etc.). « L’agriculture en Angleterre va s’éloigner du système basé sur les surfaces et de la bureaucratie ayant caractérisé l’appartenance à l’UE. Place à des schémas reconnaissant enfin les efforts des exploitants, les vrais gardiens de notre environnement », insiste le Defra.
Virage vers un système de subventions entièrement vert
D’ici à 2024, le ministère veut financer « au moins » dix projets de restauration du paysage, couvrant a minima 20 000 hectares. D’ici à 2030, 60 % des terres agricoles devront être exploitées de manière durable. Et d’ici à 2050, les surfaces de tourbières (très efficaces pour piéger le CO2) devraient occuper 200 000 hectares en Angleterre. Ce virage vers un système de subventions à entièrement vert n’est pas du tout infondé. « Une espèce d’oiseau sur quatre au Royaume-Uni se trouve sur la liste rouge des espèces menacées, 26 % des mammifères risquent l’extinction. Seuls 14 % des cours d’eau sont propres, essentiellement à cause de la pollution agricole », rappelle l’ONG Green Alliance. La surface forestière a certes triplé depuis les années 1900, pour s’établir à 13 % du territoire national, mais « la moitié des plantations ne sont pas assez diversifiées », déplore l’association caritative Woodland Trust.
Attention cependant à « l’optimisme béat », met en garde un rapport très sévère de la commission du Parlement britannique pour les comptes publics, publié le 9 janvier. « Ne vous méprenez pas, précise au Monde son rapporteur, le député conservateur Geoffrey Clifton-Brown. Nous ne sommes absolument pas contre les objectifs environnementaux du nouveau système de subventions, mais la priorité des gouvernements devrait être de nourrir le pays avec des produits de qualité. » Or le ministère n’explique pas comment le fait d’en finir avec les subventions à la surface ne va pas conduire à une plus grande dépendance aux importations, alors que le Royaume-Uni importe déjà environ 40 % de son alimentation.
> Lire aussi Environnement : un rapport dénonce l’impact toujours plus néfaste de grandes entreprises européennes de la viande et des produits laitiers
« En l’absence de subventions directes [traditionnelles], le tiers des agriculteurs britanniques ne sont pas rentables, une réforme mal menée pourrait conduire à la disparition accélérée des petites exploitations au profit d’exploitations plus grandes, souligne M. Clifton-Brown. La récente flambée des prix de l’énergie devrait pourtant servir de leçon : une trop grande dépendance vis-à-vis de l’extérieur rend plus vulnérable aux hausses de prix. » Dans le Financial Times, Tom Bradshaw, vice-président de la National Farmers Union, le principal syndicat agricole du pays, réclame aussi, d’urgence, « plus de visibilité pour que les agriculteurs puissent prendre des décisions de long terme, cruciales pour leur viabilité ».
<https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/10/agriculture-le-royaume-uni-va-reserver-les-subventions-aux-exploitations-qui-protegent-l-environnement_6108928_3210.html>
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11- Le garant des quotas de pêche condamné pour pêche illicite de thon rouge, Le Monde, 11/01/22, 18h50 
Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)

Eric Renaud, le directeur de l’organisation des producteurs de La Cotinière, sur l’île d’Oléron, avait rapporté dans sa glacière quatre thons rouges, une pêche strictement réglementée. 
Il aurait mieux fait de rentrer bredouille. Le 17 octobre 2020, Eric Renaud s’apprête à rentrer avec deux amis d’une partie de pêche au bar et au maigre qui n’a rien donné, au large de l’île d’Oléron. Quand il aperçoit une « chasse » de mouettes, révélant la présence sous la surface de l’eau de poissons carnassiers, en l’occurrence des thons rouges. La tentation est belle. Le pêcheur amateur prend « sept ou huit » thons, et n’en conserve que quatre dans sa glacière, après les avoir débités. Premier problème : la pêche de loisir de cette espèce est strictement réglementée.
C’est ce que lui rappellent les gendarmes et les agents de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) qui contrôlent son bateau semi-rigide à son retour à La Cotinière, le port de Saint-Pierre-d’Oléron. L’arrêté ministériel du 16 mars 2020 impose, en effet, la détention d’une autorisation préalable délivrée par l’Etat, mais aussi, à certaines périodes, de relâcher le poisson vivant immédiatement. Il limite aussi la capture à un thon par navire et par jour, oblige le marquage de chaque poisson capturé et sa présentation en « entier ou éviscéré », mais non découpé. Or, le procès-verbal mentionne quatre thons rouges, pour un poids total de 42,72 kg, « ramenés non bagués et mis sous forme de filets avant le retour au port ». Le tout sans autorisation. Les agents de la DDTM estiment, par ailleurs, qu’une partie du matériel de pêche est « appropriée à la pêche au gros », comme la pêche au thon.
> Lire aussi Répartition des quotas de thon rouge : la justice donne raison à la pêche artisanale
Deuxième problème : Eric Renaud n’est pas vraiment un inconnu à La Cotinière. Il dirige l’Organisation des producteurs du premier port de pêche de la Nouvelle-Aquitaine. L’association est chargée de la gestion des quotas et des droits de pêche de la flottille professionnelle lors de la première mise sur le marché. C’est elle, notamment, qui distribue les bagues aux professionnels adhérents de l’autorisation européenne de pêche (AEP) thon rouge.
Embarras au sein de la filière
Autant dire que son directeur est censé connaître les textes régissant la pêche de cette espèce. D’autant plus qu’Eric Renaud est également membre de la commission thon rouge et espadon au sein du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) et qu’il a participé le 2 octobre 2020, soit quinze jours avant la partie de pêche, à une réunion durant laquelle « les professionnels ont rappelé leurs souhaits d’un encadrement plus poussé de la pêche de loisir du thon rouge, notamment le renforcement des contrôles ».
Révélée quelques jours plus tard par le quotidien Sud Ouest, l’affaire a fait jaser le long des quais de La Cotinière. Elle a surtout provoqué l’ire des associations locales de protection de la faune, Nature Environnement 17 et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), membres du conseil de gestion du parc naturel marin de la mer des Pertuis-Estuaire de la Gironde, qui ont porté plainte et se sont constituées partie civile, comme six syndicats de pêche. Le président de l’organisation de producteurs de La Cotinière n’en a pas moins maintenu le directeur à son poste, en dépit d’un certain embarras au sein de la filière. Lundi 10 janvier, Eric Renaud a été condamné à une amende de 5 000 euros ainsi qu’à la confiscation de son bateau et de son matériel de pêche.
> Lire aussi La santé retrouvée du thon rouge ne profite pas aux petits pêcheurs
Quelques semaines plus tôt, le 13 décembre, les associations ont rappelé à la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle la fragilité des populations de thon rouge. L’’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) indique que, si le thon rouge « n’est plus surexploité, il n’est pas possible de dire si le stock s’est reconstitué ». Elles ont également souligné que « le respect de la réglementation sur l’exercice de la pêche au thon rouge est le seul moyen à même de garantir la préservation de l’espèce », qui fait l’objet d’un plan pluriannuel de gestion dans l’Atlantique Est et la Méditerranée. Eric Renaud, lui, a reconnu l’infraction, commise selon lui dans un moment d’excitation. « J’ai été pris par l’action de pêche. Le thon, c’est quand même agréable à manger. »
L’argument n’a pas été du goût du tribunal, qui est allé au-delà des réquisitions dans son jugement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/11/le-garant-des-quotas-de-peche-condamne-pour-peche-illicite-de-thon-rouge_6109044_3244.html>
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12- Produits phytosanitaires : un appel à projets de recherche pour qu'émergent des solutions alternatives, Actu-environnement, 11/01/22
Nadia Gorbatko

Biocontrôle, agroéquipements, travail sur les assolements, sélection variétale… Si les méthodes alternatives ou complémentaires aux produits phytosanitaires ont montré leur efficacité, elles ne suffisent pas toujours, à elles seules, pour protéger les cultures des ravageurs et autres agents phytopathogènes. Une approche plus systémique pourrait, par ailleurs, se révéler plus résiliente et plus robuste face au changement climatique. Dans le cadre du plan national Écophyto 2, qui vise à réduire de 50 % l'utilisation des produits phytopharmaceutiques d'ici à 2025, plusieurs ministères (Transition écologique, Agriculture et Alimentation, Solidarités et Santé, Enseignement supérieur et Recherche) ont lancé conjointement un nouvel appel à projets de recherche, en décembre dernier.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/produits-phytosanitaires-aap-recherche-solutions-alternatives-38887.php4>
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13- Risques climatiques : feu vert des députés à une refonte de l'assurance récolte, AFP, 12/01/22, 22:00

Une "ceinture de sécurité" pour les agriculteurs face aux calamités climatiques qui se multiplient : l'Assemblée nationale a donné mercredi un premier feu vert à une refonte de l'assurance récolte.
Le projet de loi "réformant les outils de gestion des risques climatiques en agriculture" a été largement adopté en première lecture en début de soirée au Palais Bourbon, avec 94 voix pour, 3 contre et 5 abstentions.
Le texte doit maintenant aller au Sénat, le gouvernement visant une adoption définitive sous la législature actuelle, pour une mise en œuvre au 1er janvier 2023.
Cette réforme veut "créer la ceinture de sécurité des agriculteurs face aux accidents climatiques" - grêle, gel, sécheresse... - dont "la fréquence et l'intensité sont en augmentation", a plaidé le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.
Le président Emmanuel Macron avait esquissé la réforme devant de jeunes agriculteurs en septembre, en souhaitant "avoir la réponse la plus rapide possible quand on est touché par une calamité agricole".
L'indemnisation des pertes de récolte repose actuellement sur le fonctionnement parallèle, voire concurrent, de deux régimes.
Le premier, cofinancé par les agriculteurs et l'Etat, exclut certains pans de l'agriculture (viticulture et grandes cultures) et ses délais sont jugés trop lents.
Le second est le système assurantiel privé mais subventionné à 65% par l'Etat, déficitaire et encore peu souscrit par les agriculteurs.
Un régime "à bout de souffle, qui peine à remplir ses fonctions", a reconnu la députée Sylvia Pinel (Libertés et Territoires).
L'architecture du projet de loi compte trois niveaux. 
Il prévoit que les agriculteurs assument sur leurs propres deniers les pertes les plus modestes (jusqu'à 20%). Puis interviennent les assurances jusqu'à un seuil à définir, et enfin l'État pour les sinistres "d'ampleur exceptionnelle".
Pour inciter les agriculteurs à s'assurer, le texte prévoit que même en cas de pertes lourdes, les non-assurés seront nettement moins bien indemnisés. 
Le fait que le risque pris en charge par l'assurance est plafonné à un certain niveau où l'Etat prendra la suite permet de limiter le risque pour l'assureur et donc le montant des primes, souligne-t-on au ministère de l'Agriculture.
La réforme est soutenue par le syndicat agricole majoritaire FNSEA. Les syndicats Coordination rurale et Confédération paysanne la jugent quant à eux trop favorable aux assureurs.
A gauche, le communiste Jean-Paul Dufrègne a plaidé pour "un régime public d'assurance" des agriculteurs, et critiqué la part belle faite aux assureurs privés dans le projet de loi, qui "assure les assureurs".
Le rapporteur Frédéric Descrozaille (LREM) a répondu qu'au contraire, "les assureurs freinent des quatre fers" sur cette réforme.
Jean-Hugues Ratenon (LFI) a affirmé que le nouveau système "ne fait que renforcer les inégalités entre agriculteurs assurés et non-assurés".
A droite, Julien Dive (LR), a approuvé "les grands principes" de la réforme, tout en déplorant que de nombreux éléments soient laissés à des décrets.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/risques-climatiques-feu-vert-des-deputes-a-une-refonte-de-l-assurance-recolte_160608>
Sur le même sujet :
> La réforme de l’assurance des récoltes suscite la controverse chez les agriculteurs <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/12/la-reforme-de-l-assurance-des-recoltes-suscite-la-controverse-chez-les-agriculteurs_6109124_3234.html>, Le Monde 12/01/22, 10h15 
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14- Déforestation : les lacunes de grandes entreprises montrées du doigt, AFP, 13/01/22, 13:00

Les entreprises et sociétés financières ayant le plus fort potentiel pour réduire la déforestation mondiale n'agissent pas dans ce sens, ébranlant les promesses de protection des forêts faites à la COP26 pour le climat, selon un rapport publié jeudi.
L'ONG Global Canopy a passé en revue 350 entreprises accusées d'être les plus responsables de la déforestation, directement ou indirectement, et 150 banques, fonds d'investissement ou fonds de pension qui les financent.
Selon cette analyse, une entreprise étudiée sur trois n'a aucun engagement en faveur de la protection des forêts, et 72% d'entre elles ont certains engagements mais pas sur tous les produits liés à la déforestation présents dans leur chaîne d'approvisionnement.
Même celles avec des engagements ciblant certains produits spécifiques, en particulier le soja, la viande de bœuf et le cuir, "échouent à fournir des preuves sur la façon dont elles les mettent en place", estime le rapport.
"Trop peu d'entreprises reconnaissent les risques climatiques provoqués par la déforestation, et peu d'entre elles incluent leur chaîne d'approvisionnement dans leur évaluation", indique à l'AFP Niki Mardas, de Global Canopy.
Cargill, Colgate-Palmolive, Nestle, Unilever et PepsiCo sont parmi les 15 entreprises les mieux classées.
Le constat n'est pas meilleur du côté de ceux qui financent à hauteur de plus de 5.500 milliards de dollars par an les 350 entreprises, estime le rapport.
93 des 150 sociétés financières analysées n'ont pas de politique déforestation couvrant les investissements et les prêts aux entreprises les plus dépendantes de denrées ravageant les forêts.
Et seulement une vingtaine de banques ou de sociétés d'investissement disposent d'une politique déforestation qui prévoit une évaluation des progrès réalisés.
Parmi les meilleurs élèves, dont les efforts sont jugés malgré tout insuffisants, BNP Paribas, Deutsche Bank, HSBC, Mitsubishi UFJ Financial ou encore la Sociéte Générale et Standard Chartered.
"Stopper l'agriculture qui encourage la déforestation pour diviser les émissions par deux et réparer la destruction de la biodiversité d'ici 2030 n'est pas une option mais une nécessité pour des entreprises engagées avec crédibilité sur la neutralité carbone", a commenté Nigel Topping, un des "champions" désigné par la présidence britannique de la COP26.
"Sans cela, on ne pourra pas limiter le réchauffement à +1,5°C" par rapport à l'ère industrielle, objectif le plus ambitieux de l'Accord de Paris, a-t-il ajouté dans un communiqué.
En novembre lors de la conférence climat COP26 à Glasgow, quelque 140 pays, dont le Brésil et la Chine, se sont engagés à mettre un terme et à réparer la dégradation des forêts et la déforestation d'ici 2030.
La déforestation, encouragée par la culture des palmiers à huile et du soja, par l'élevage et l'exploitation forestière, représente une triple menace, pour le climat, les communautés locales et la biodiversité.
Les émissions liées à la déforestation des forêts tropicales sont plus importantes que celles de l'UE ou de l'Inde, juste derrière les deux plus gros pays émetteurs, la Chine et les Etats-Unis.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/deforestation-les-lacunes-de-grandes-entreprises-montrees-du-doigt_160624>
En savoir plus : 
> Business fails to hear the alarm on deforestation <https://globalcanopy.org/insights/insight/business-fails-to-hear-the-alarm-on-deforestation/>, Global Canopy, 13 January 2022
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15- Barrage de Caussade : les commanditaires de la retenue d’eau illégale échappent à la prison, Le Monde, maj le 14/01/22 à 09h05
Martine Valo

Le tribunal d’Agen a décidé de ne pas confirmer, en appel, la sévérité des sanctions émises contre Serge Bousquet-Cassagne et Patrick Franken en juillet 2020. Les deux hommes sont condamnés à des amendes et des peines de prison avec sursis. 
Pour un délit environnemental, la condamnation, tombée en juillet 2020, était des plus rares : neuf mois de prison ferme pour le président de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, huit mois ferme pour son vice-président, Patrick Franken. Les deux hommes avaient fait appel ; ils ont vu, jeudi 13 janvier, leurs peines ramenées à dix mois avec un sursis probatoire de dix-huit mois et échappent, pour l’heure, à la prison.
Comme décidé en première instance, ils devront s’acquitter de 7 000 euros d’amende chacun et, au titre du préjudice moral à l’égard des plaignants, de 25 000 euros de réparation pour France Nature Environnement (FNE) et pour la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso), ainsi que de 15 000 euros pour l’Association nationale pour la protection des eaux et rivières, truites, ombres, saumons. Ils devront aussi verser 32 900 euros à Enedis, dont des installations ont été endommagées lors du chantier de Caussade.
> Lire aussi Dans le Lot-et-Garonne, le barrage de Caussade à nouveau jugé illégal, mais toujours en activité
Le tribunal d’Agen a donc choisi de ne pas confirmer la sévérité des sanctions dans cette affaire de construction illégale d’une retenue de 920 000 mètres cubes d’eau, soit un ouvrage d’une superficie de 20 hectares et de 12 mètres de profondeur. M. Bousquet-Cassagne s’est immédiatement réjoui de ce « camouflet pour les associations environnementales ». « On savait pertinemment que la justice de notre pays n’allait pas nous mettre en prison pour avoir fait un lac », s’est-il félicité à la sortie de l’audience.
« La prison ferme se justifiait »
« Pour la première fois sont infligées des condamnations au pénal dans un dossier d’atteinte à l’environnement, c’est important que ce soit reconnu, commente sobrement Lionel Feuillas de FNE. Notre préoccupation, maintenant, est de savoir si l’Etat va faire exécuter son arrêté préfectoral de mise en demeure de 2019, exigeant la remise en état du site. »
L’avocate des associations, Alice Terrasse, ne cache pas sa déception. « Ce procès aurait dû se tenir devant un tribunal spécialisé dans les dommages environnementaux. La prison ferme se justifiait à l’égard de deux personnes, élues, qui ont usé de leurs réseaux politiques locaux et qui bénéficient d’un traitement complaisant, estime-t-elle. Leur ouvrage, illégal, est actuellement exploité au su de tous. Cela pose question sur l’absence de l’Etat. »
Le barrage de Caussade, érigé sur un affluent de la rivière Le Tolzac, est devenu une illustration explosive des tensions autour de la ressource hydrique dans certaines régions agricoles françaises. La décision du tribunal intervient alors que la réflexion nationale en cours intitulée « Varenne agricole de l’eau et du changement climatique » doit aboutir à des décisions fin janvier sur l’approvisionnement des filières agricoles. Les représentants de ces dernières espèrent en obtenir l’assurance de pouvoir affronter dans de meilleures conditions les sécheresses récurrentes, en particulier en stockant la ressource hydrique.
> Lire aussi Le Varenne agricole de l’eau ne fait pas l’unanimité
Dans le Lot-et-Garonne, la Coordination rurale, le syndicat majoritairement élu à la chambre d’agriculture, a choisi d’anticiper sans trop s’embarrasser de procédures, en relançant, en 2018, un projet ancien voué à combler les besoins d’une vingtaine d’agriculteurs irrigants. Cette année-là, en juin, la préfecture du département avait accordé l’autorisation de lancer les travaux, avant de revenir sur sa décision en octobre.
Entre-temps, les ministres de la transition écologique et de l’agriculture de l’époque avaient affiché leur désaccord. Et des défenseurs de la nature avaient dénoncé ce projet, qui ne respecte pas les orientations du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux, garant d’une utilisation durable et d’une répartition équilibrée entre eau potable, activités économiques et protection des milieux aquatiques.
« Pied de nez vis-à-vis de l’Etat central »
MM. Bousquet-Cassagne et Franken ont, néanmoins, décidé de passer en force et de lancer le chantier. Une digue de 370 mètres de long est montée, malgré les injonctions contraires répétées de l’Etat et plusieurs procédures devant la justice aux conclusions en défaveur de la chambre d’agriculture et confirmant le caractère illégal de la retenue. Celle-ci est tout de même remplie artificiellement : une forme de « pied de nez vis-à-vis de l’Etat central », comme l’écrit Patrick Franken.
De son côté, FNE a poursuivi ses plaintes, considérant Caussade comme un contre-exemple assumé d’une politique de gestion durable de l’eau. En effet, afin de s’épargner l’exercice de la concertation avec les autres usagers – le gouvernement impose pourtant la mise en place d’un projet de territoire avant de créer retenues ou bassines de stockage – et d’éviter d’avoir à se justifier pour obtenir des subventions publiques, la chambre d’agriculture a financé et fait réaliser elle-même les travaux, en partie par des bénévoles, sur des terrains qu’elle a achetés. Le 23 janvier 2019, des agriculteurs très déterminés ont empêché les gendarmes de venir poser des scellés sur les pelleteuses.
De nombreux élus ruraux et nationaux ont alors défendu le barrage au nom du bon sens paysan, selon une formule appréciée des prévenus. Le 28 octobre 2021, des maires – dont celui d’Agen – et des conseillers départementaux ont d’ailleurs rempli la salle de la cour d’appel d’Agen, lors de l’audience qui a précédé le délibéré du 13 janvier. Ceints de leur écharpe tricolore, ils affichaient leur approbation à l’égard d’une initiative qui relève pourtant du fait accompli hors de la loi.
> Lire aussi Barrage de Caussade : peines de prison requises pour les représentants de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne
A l’extérieur du tribunal, plusieurs centaines de manifestants avaient répondu à l’appel de la Coordination rurale et étaient venus « soutenir [leurs] bâtisseurs », « tracteurs et remorques chargées de terre » à l’appui, comme il leur a été demandé. Coiffée de casquettes jaunes, la foule s’était massée devant les grilles du palais de justice. Le président de la Fédération de chasse du département avait aussi demandé à ses adhérents de se joindre aux protestataires.
Dans cette ambiance hostile, les quatre représentants de FNE, dont ses deux avocates, n’avaient pu emprunter l’entrée principale et avaient dû rentrer discrètement par l’arrière du bâtiment, escortés par les forces de l’ordre. En fin de journée, en voulant regagner sa voiture, Jean-Pierre Lacave, ancien président de la Sepanso, avait été la cible d’insultes et été bombardé d’œufs et de pommes pourries par un groupe d’une dizaine ou quinzaine de personnes, avant d’être secouru par la police. Agé, de santé fragile, M. Lacave, choqué par cet événement, avait déposé une plainte auprès du procureur du tribunal d’Agen quelques jours plus tard. FNE attend des nouvelles d’une éventuelle instruction.
> Lire aussi Illégal, le barrage de Caussade présente aussi des défauts de sécurité
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/13/barrage-de-caussade-les-commanditaires-de-la-retenue-d-eau-illegale-echappent-a-la-prison_6109381_3244.html>
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16- Une étude confirme la forte exposition des Français au glyphosate, Actu-environnement, 14/01/22
Nadia Gorbatko

Après avoir testé plus de 6 000 volontaires sur tout le territoire français, le plus large échantillon européen, l'association Campagne glyphosate confirme le très fort taux d'exposition du pays à cet herbicide, notamment des enfants.
Une population française largement contaminée par le glyphosate, partout et au quotidien, y compris les consommateurs de bio : c'est ce que laisse apparaitre une étude de l'association Campagne Glyphosate, publiée dans la revue Environmental Science and Pollution Research,ce mois de janvier. Mené sous l'égide d'un comité scientifique, comprenant notamment la chercheuse à l'Etablissement français du sang Julie Di Cristofaro, le directeur de recherche à l'Inserm Denis Lairon ou le statisticien Christian Paroissin, ce programme a mobilisé 6 848 participants volontaires issus de 84 départements, entre juin 2018 et janvier 2020. Des prélèvements d'urine ont été effectués sous contrôle d'huissier pour chacun, puis analysés, via la méthode Elisa, par un laboratoire allemand unique : Biochek.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/etude-confirmation-forte-exposition-francais-glyphosate-38915.php4>
En savoir plus :
> Quantifiable urine glyphosate levels detected in 99% of the French population, with higher values in men, in younger people, and in farmers <https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-021-18110-0>, Environmental Science and Pollution Research, 12 January 2022
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17- Assises nationales de la forêt et du bois : l'alerte de 600 scientifiques, associatifs et acteurs du secteur, Le JDD, 15/01/22, 17h00
Rédaction JDD

Alors que les arbitrages faisant suite aux Assises nationales de la forêt et du bois doivent être rendus, près de 600 scientifiques, associatifs, acteurs de la filière forêt-bois interpellent le gouvernement dans une tribune que publie le JDD.
Le gouvernement de Jean Castex doit rendre dans les prochains jours ses arbitrages sur l'orientation de la politique forestière française à la suite des Assises nationales de la forêt et du bois qui se sont tenues en fin d'année dernière sous l'impulsion de quatre ministres (Julien Denormandie pour l'Agriculture, Emmanuelle Wargon pour le Logement, Agnès Pannier-Runacher pour l'Industrie et Bérangère Abba pour la Biodiversité). A cette occasion, près de 600 scientifiques, associatifs et acteurs de la filière forêt-bois appellent le gouvernement à soutenir une politique qui s'appuie sur les écosystèmes naturels. Ils soutiennent ainsi une vision pragmatique du secteur : "Préserver la biodiversité et le fonctionnement écologique des forêts ne signifie pas renoncer à la production de bois. » 
Voici leur tribune : 
"Pour une politique forestière qui s'appuie sur les écosystèmes"
"Alors que le gouvernement s'apprête à prendre des arbitrages suite aux Assises nationales de la forêt et du bois, nous, scientifiques, associatifs, acteurs de la filière forêt-bois, l'appelons à faire des choix forts pour enfin concilier une politique de production de bois et politique de conservation de la biodiversité dans une seule et même politique forestière.
Les forêts offrent de nombreux services, mais la progression du volume de bois en forêt ralentit
Nos forêts souffrent des effets du dérèglement climatique et pourtant nous n'avons peut-être jamais eu autant besoin d'elles.
> Lire aussi -  La Société botanique de France alerte sur le repeuplement des forêts par des arbres exotiques
Fixation et stockage de carbone, production de bois, genèse et stabilisation des sols, régulation des cycles de l'eau, habitats pour la flore et la faune : les forêts offrent de nombreux services, le plus souvent gratuitement. Pourtant, comme le montrent les dernières statistiques de l'Institut National de l'Information Géographique et Forestière - et pour la première fois depuis le milieu du XIXe siècle - la progression du volume de bois en forêt ralentit sous l'effet d'une triple pression : baisse de la croissance, hausse des prélèvements de bois, aggravation de la mortalité de certaines espèces d'arbres.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/assises-nationales-de-la-foret-et-du-bois-lalerte-de-600-scientifiques-associatifs-et-acteurs-du-secteur-4087893>
Sur le même sujet : 
> Pétition. L'UE doit protéger les forêts plutôt que les brûler pour produire de l’énergie <https://act.wemove.eu/campaigns/biomasse?fbclid=IwAR0bUZZ9plLC311zpJH3XBRaWIUbhyYH8TWl0cJYQJ1Sm1KRc9RsPsBLqtU>, 2Celsius (RO), Clean Air Committee (NL), Estonian Forest Aid (EE), ROBIN WOOD (DE), WOLF (SK) et Workshop for All Beings (PL)
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18- "Viande végétale" : La Vie parie sur le gras et lève 25 millions d'euros, AFP, 19/01/22, 12:00
Pascale Mollard-Chenebenoit

Jetées dans une poêle, les tranches de bacon d'imitation laissent échapper un arôme familier, puis leur partie grasse commence à crépiter de façon prometteuse, sous le regard enthousiaste de Nicolas Schweitzer, cofondateur et PDG de La Vie, jeune pousse française de substitut à la viande.
Alors que la commercialisation de ses succédanés végétaux de bacon et de lardons commence à peine, la start-up vient de lever 25 millions d'euros auprès de fonds d'investissement et de célébrités engagées pour la protection de la planète dont l'actrice Natalie Portman.
"Nous sommes les seuls au monde aujourd'hui à avoir réussi à développer un gras végétal qui va cuire, frire, infuser et caraméliser" comme le ferait du gras animal, vante Nicolas Schweitzer, en recevant l'AFP dans les locaux parisiens de la start-up jusqu'ici très discrète.
Au bout de quelques minutes, le simili-bacon fumé est cuit : texture croustillante, goût familier. C'est ensuite au tour des "lardons", coupés fins, de passer à la poêle. Bien grillés mais assez salés.
"On proposera aussi une version moins salée", précise Vincent Poulichet, 32 ans, scientifique expert du gras, l'autre cofondateur de La Vie. Ses lardons ont obtenu un Nutri-Score C. "Moins bien que des brocolis mais mieux que des lardons de porc", relève l'emballage de la barquette.
Le marché des substituts de viande à base de végétaux est encore peu développé en France où l'un des principaux freins reste celui du goût.
- 5.000 essais -
Fondée en 2019, La Vie a eu l'idée, pour se différencier d'autres marques végétales, de travailler la question du gras qui donne un goût caractéristique à la viande animale.
Elle a breveté une technologie de gras à base de plantes qui, "après trois ans de recherche-développement et 5.000 essais, réussit le pari un peu fou de reproduire le goût du porc", revendique Nicolas Schweitzer, 34 ans.
La marque utilise aussi un nombre limité d'ingrédients, pour répondre aux attentes nutritionnelles et aux critiques sur les aliments ultra-transformés.
Le gras des substituts de bacon et de lardons de La Vie est composé d'huile de tournesol et d'eau travaillés selon un process particulier. Le maigre contient de la protéine de soja (européen), du sel, des colorants (peau de radis ou de tomate) et des arômes naturels.
"C'est en faisant goûter nos produits qu'on a réussi à monter ce tour de table extraordinaire", explique le PDG. "Tout de suite, les investisseurs disaient +ah oui, quand même!+".
Des fonds de capital-risque (Seventure, Oyster Bay, Partech...) ont investi. De même que, à titre personnel, plusieurs patrons de start-up européennes à succès (Oatly, Vinted, Back Market, BlaBlaCar).
Natalie Portman s'est elle aussi laissée séduire après avoir testé les produits chez elle aux États-Unis.
Côté atouts, La Vie fait valoir que ses produits sont "meilleurs" pour la santé des consommateurs ("11 fois moins de graisses saturées" que le porc), pour celle de la Planète ("7 fois moins d'émissions de gaz à effet de serre") et enfin pour celle "du cochon".
La jeune pousse n'est pas seule sur le marché. "Le Bon végétal" de Herta détenu par Nestlé est très présent au rayon "traiteur végétal". Il y a aussi Fleury Michon, des marques distributeurs, et Beyond Meat y débarque.
La start-up française "Happyvore" (ex-Nouveaux fermiers) propose elle aussi des simili-lardons végétaux, moins gras et coupés plus gros, et des simili-saucisses, des "aiguillettes végétales" de poulet...
- Marchés britannique et américain -
Les substituts de lardons de La Vie sont vendus chez Carrefour, et pour 2022 la marque vise la totalité des enseignes de grande distribution en France. Elle est aussi servie dans des restaurants vegans et végétariens.
"Convaincre les restaurateurs de faire goûter nos produits à leurs clients est une priorité", relève Nicolas Schweitzer. Il compte nouer des partenariats avec les géants de la restauration rapide.
Au-delà de la France, la marque veut se lancer dès avril au Royaume-Uni et compte le faire "rapidement" sur l'important marché américain, indique Romain Jolivet, directeur marketing.
La start-up, dont les produits sont élaborés en Vendée par son partenaire industriel Sodebo, va doubler ses effectifs, à 60 salariés.
<https://information.tv5monde.com/info/viande-vegetale-la-vie-parie-sur-le-gras-et-leve-25-millions-d-euros-441006>
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En audio
19- Agrogénétique, les graines de la discorde, France Inter, Interception, 09/01/22, de 9h10 à 10h
Géraldine Hallot ,  Vanessa Descouraux ,  Philippe Bardonnaud

Les NBT, ce sont des nouvelles plantes, de nouvelles semences, de nouvelles céréales issues des recherches les plus pointues en matière de génétique. Leurs inventeurs les jugent indispensables, leurs opposants dénoncent l'arrivée de "nouveaux OGM.
Le but est de créer des végétaux capables de s’adapter au réchauffement climatique en consommant moins d’eau, ou encore d’en améliorer les qualités gustatives ou nutritionnelles, voire de les rendre plus résistantes à certaines maladies.
« Manipulations génétiques dangereuses ! » crient leurs contempteurs qui parlent de « nouveaux OGM ». « Simple amélioration des espèces comme la pratique l’agriculture depuis toujours » répondent leurs promoteurs qui parlent de NBT pour new breeding technology, techniques de croisement n’introduisant pas de gènes étrangers au patrimoine de chaque plante.
>> Suite à lire et émission (47 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-du-dimanche-09-janvier-2022>
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En images
20- Inde : à la découverte des mystères du bois de Santal, France 2, journal de 13h, 12/02/22

L'essence de bois de santal est utilisée aujourd'hui dans de nombreux parfums et produits cosmétiques. C'était déjà le cas il y a plus de 4 000 ans, puisque les Égyptiens l'utilisaient déjà pour embaumer leurs momies. Les équipes de France 2 vous révèlent les mystères de cet "or liquide", qui peut atteindre 7 000 euros le kilo.
L'odeur du bois de Santal occupe une place d'honneur dans une parfumerie bordelaise. C'est l'une des essences les plus chères au monde. Très prisée des créateurs de parfum, elle se vend jusqu'à 7 000 euros le kilo. "C'est vraiment un bois très précieux, qu'on aime énormément dans la parfumerie parce qu'il va vraiment ajouter une valeur ajoutée au parfum", explique Aurélie Barre, responsable adjointe d'“Élysées Parfums".
Un bois rare et précieux
Originaire d'Inde, le bois de Santal est cultivé sur les plaines de l'État de Karnataka, soumises à un climat tropical. Chinnalu Gowda possède 30 000 arbres. Depuis qu'il les a plantés, il n'en a toujours pas recueilli l'essence. Le bois de santal ne se récolte en effet que 15 ans après avoir été mis en terre. Ce matin-là, Anantha Padmanabha, expert et consultant en bois de santal, est venu analyser ses arbres, afin de savoir s'ils lui permettront bientôt de récolter les fruits de son travail. Il récolte un fragment du cœur de l'arbre, qui indique le taux d'huile qu'il contient. "À l'odeur, je peux déjà vous dire que l'huile sera très bonne", affirme-t-il. Il mord ensuite à l'intérieur, afin de connaître le taux exact de concentration.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/inde-a-la-decouverte-des-mysteres-du-bois-de-santal_4914101.html>
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21- Solidarité : des familles cuisinent pour offrir des repas aux sans-abris, France 2, journal de 13h, 17/01/22

Le 17 janvier, la journaliste de France Télévisions, Valérie Heurtel, nous emmène à la découverte des familles qui se mobilisent pour aider les plus démunis.
Une fois par mois, Florine, bénévole du collectif Auxerrevice des démunis, prend son mercredi complet pour préparer des repas qu’elle va ensuite offrir à une dizaine de sans-abris d’Auxerre (Yonne). Elle a rejoint le collectif il y a deux ans. "Je ne savais pas trop comment aider les sans-abris (…) donc le concept était super. Je fais ma nourriture à la maison et après, on fait la maraude et on distribue aux personnes dans le besoin". C’est aussi l’occasion pour elle d’éveiller ces enfants à la solidarité.
Près de 300 bénévoles ont rejoint le collectif
Abdelazziz Hajji, fondateur du collectif, est là pour la guider. Florine emmène ses enfants lors des maraudes. "Grâce à ta maman et à toi, qui a aidé ta maman à préparer, on peut manger tous les jours comme ça. C’est très gentil ce que tu fais, c’est très très bien", remercie Xavier, sans-abri, auprès des enfants de Florine. Le collectif, créé il y a quatre ans, distribue les repas quatre fois par semaine. Outre son engagement, Abdelazziz Hajji est brancardier dans la vie. Son élan de solidarité lui a valu d’être élu homme de l’année par un journal local. En plus des repas, les bénévoles apportent écoute et soutien. Près de 300 bénévoles ont rejoint le collectif.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/societe/sdf/solidarite-des-familles-cuisinent-pour-offrir-des-repas-aux-sans-abris_4920153.html>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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