[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (lundi 24 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 24 Jan 07:54:32 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entretien. « Même pour optimiser la production d’énergie, il faudra toujours du plastique » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/16/meme-pour-optimiser-la-production-d-energie-il-faudra-toujours-du-plastique_6109713_3234.html>, Le Monde, 16/01/22, 15h30 
2- A Paris, le métro qui gâche la forêt <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/16/a-paris-le-metro-qui-gache-la-foret_6109675_4500055.html>, Le Monde, maj le 17/01/22 à 05h07
3- Enquête. Energie, transport, pétrochimie… Les défis du « zéro pétrole » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/16/energie-transport-petrochimie-les-defis-du-zero-petrole_6109715_3234.html>, Le Monde, maj le 17/01/22 à 05h08
4- Chronique. « Ni son organisation ni ses finances ne permettent à EDF de relever tous les défis qui lui sont posés » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/17/l-etat-fait-tour-a-tour-de-la-fee-electricite-le-sauveteur-de-la-filiere-nucleaire-et-une-vache-a-lait_6109743_3232.html>, Le Monde, 17/01/21, 18h49
5- Le gouvernement allemand désavoue l’hydrogène bleu <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/le-gouvernement-allemand-desavoue-lhydrogene-bleu/>, EurActiv, 17/01/22
6- Hydrogène renouvelable : feu vert pour le projet de gigafactory H2V Normandy <https://www.actu-environnement.com/ae/news/hydrogene-renouvelable-gigafactory-H2V-normandy-38920.php4>, Actu-environnement, 17/01/22
7- Le gaz comme "énergie de transition" a du mal à convaincre <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/taxonomie-europeenne-le-gaz-comme-energie-de-transition-a-du-mal-a-convaincre-150488.html>, Novethic, 17/01/22
8- Les députés indonésiens approuvent la construction d'une nouvelle capitale : "Nusantara" <https://information.tv5monde.com/info/les-deputes-indonesiens-approuvent-la-construction-d-une-nouvelle-capitale-nusantara-440930>, AFP, 18/01/22, 20:00
9- Automobile : le passage au tout électrique crée un risque social, assure Tavares <https://information.tv5monde.com/info/automobile-le-passage-au-tout-electrique-cree-un-risque-social-assure-tavares-440940>, AFP, 18/01/22, 22:00
10- Editorial. Lever les doutes sur le nucléaire français <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/19/lever-les-doutes-sur-le-nucleaire-francais_6110095_3232.html>, Le Monde, 19/01/22, 11h01
11- Nucléaire, tarifs, financements : les déboires d’EDF et de l’Etat actionnaire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/19/nucleaire-tarifs-financements-les-deboires-d-edf-et-de-l-etat-actionnaire_6110096_3234.html>, Le Monde, 19/01/22, 11h24
12- Entretien. « La poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires d’EDF ne doit pas être la variable d’ajustement de la politique énergétique française » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/19/la-poursuite-de-fonctionnement-des-reacteurs-nucleaires-d-edf-ne-doit-pas-etre-la-variable-d-ajustement-de-la-politique-energetique-francaise_6110102_3234.html>, Le Monde, 19/01/22, 11h42 
13- Dieselgate : la cour d'appel de Paris confirme les poursuites contre Volkswagen <https://information.tv5monde.com/info/dieselgate-la-cour-d-appel-de-paris-confirme-les-poursuites-contre-volkswagen-441005>, AFP, 19/01/22, 12:00
14- Changez de batterie, ne la chargez pas : le pari gagnant d'un fabricant taïwanais de scooters <https://information.tv5monde.com/info/changez-de-batterie-ne-la-chargez-pas-le-pari-gagnant-d-un-fabricant-taiwanais-de-scooters>, AFP, 19/01/22, 14:00
15- Marée noire au Pérou : le gouvernement réclame des dédommagements à Repsol <https://information.tv5monde.com/info/maree-noire-au-perou-le-gouvernement-reclame-des-dedommagements-repsol-441119>, AFP, 19/01/22, 23:00
16- Tribune. « Vouloir repartir pour un nouveau round nucléaire engage très lourdement notre avenir » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/20/corinne-lepage-vouloir-repartir-pour-un-nouveau-round-nucleaire-engage-tres-lourdement-notre-avenir_6110192_3232.html>, Le Monde, 20/01/22, 08h26
17- Nucléaire en France : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… ? <https://theconversation.com/nucleaire-en-france-un-peu-beaucoup-passionnement-a-la-folie-175000>, The Conversation, maj le 21/01/22 à 08:43
En audio
18- Réacteurs nucléaires à l'arrêt : causes, conséquences et critiques <https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-lundi-17-janvier-2022>, France Inter, Camille passe au vert, 17/02/22, 14h33
En images
19- L'affouage, une pratique ancestrale qui permet de couper son bois de chauffage soi-même <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/l-affouage-une-pratique-ancestrale-qui-permet-de-couper-son-bois-de-chauffage-soi-meme_4920143.html>, France 2, journal de 13h, 17/01/22
20- Pérou : une marée noire après le tsunami aux Tonga <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-perou-une-maree-noire-apres-le-tsunami-aux-tonga-2207779.html>, TF1, journal de 20h, 20/01/22
21- Énergies : tension au maximum à EDF <https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/energies-tension-au-maximum-a-edf_4924997.html>, France info, le 23h, 20/01/22

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme <https://www.fnh.org/en-2022-construisons-lavenir-ensemble/>
DÉFIS DU JOUR : — L’humanité peut-elle se passer d’« or noir », cette huile miracle tout à la fois source d’énergie et de matériaux essentiels à notre civilisation et menace pour sa survie ? (cf. item 1 & 3)
— Assurer la sécurité énergétique du pays, porter le savoir-faire français à l’international, produire toujours plus vert, brader ses tarifs : EDF est soumis à des injonctions politiques contradictoires. Ses finances et l’organisation de l’entreprise lui permettront-elles de relever tous ces défis ? (cf. item 4, 10, 11, 12, 16, 17, 18 & 21)
DÉCISIONS DU JOUR : — Dans le cadre de sa stratégie nationale en matière d’hydrogène, le nouveau gouvernement allemand compte exclure des programmes de subvention l’hydrogène issu de gaz fossiles, appelé l’hydrogène bleu. (cf. item 5)
— Le projet de création d'une usine d'hydrogène vert, à Saint-Jean-de-Folleville (Seine-Maritime), va pouvoir entrer dans sa phase opérationnelle. (cf. item 6)
— Le parlement indonésien a voté une loi approuvant le transfert de la capitale de Jakarta qui, sur l'île densément peuplée de Java, s'enfonce sous le niveau de la mer, vers Bornéo, île qui abrite l'une des plus grandes forêts tropicales au monde. (cf. item 8)
— La cour d'appel de Paris a confirmé les poursuites visant Volkswagen dans le dossier du Dieselgate, alors que la société demandait leur abandon à cause d'une procédure parallèle en Allemagne. (cf. item 13)
CHIFFRES DU JOUR : A Taipei, 450.000 usagers de scooters électriques troquent quotidiennement une des batteries fournies par la start-up taïwanaise Gogoro et les e-bikes représentent désormais 21% des deux-roues en circulation sur l'île. (cf. item 14)
POLÉMIQUES DU JOUR : — Le prolongement vers l’Est de la ligne 1 du métro parisien passe par le bois de Vincennes. Le projet oppose défenseurs des arbres et élus des communes concernées par les trois stations supplémentaires. (cf. item 2)
— L'inclusion du gaz comme "énergie de transition" fait polémique alors que de plus en plus d'études montrent que ce n'est pas un passage obligé pour sortir du charbon ni pour atteindre la neutralité carbone en 2050. (cf. item 7)
— L'interdiction, voulue par la Commission européenne, de vendre des voitures à essence et diesel à partir de 2035, "crée un risque social", estime Carlos Tavares, directeur général du constructeur Stellantis. (cf. item 9)
PÉDAGOGIE DU JOUR : Qu’est-ce que l'affouage, pratique qui remonte au Moyen-Âge et que l’on retrouve aujourd’hui dans les forêts communales ? (cf. item 19)
DÉSASTRE DU JOUR : L’entreprise espagnole Repsol est accusée d’avoir minimisé l’ampleur de la fuite de 954 000 litres de pétrole brut qui a pollué au moins 18 000 mètres carrés de plages, au nord de Lima au Pérou. (cf. item 15, suite & 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Entretien. « Même pour optimiser la production d’énergie, il faudra toujours du plastique », Le Monde, 16/01/22, 15h30 
Propos recueillis par Adrien Pécout

Pour Raymond Michels, chercheur spécialiste en géochimie des hydrocarbures, « nous n’aurons jamais la fin du pétrole ». Si nous cessons de l’utiliser comme une source d’énergie, nous continuerons d’exploiter ses gisements pour l’industrie chimique. 
Raymond Michels est chercheur au CNRS et à l’université de Lorraine, spécialisé dans la géochimie des hydrocarbures.
Pourquoi la chimie a-t-elle besoin de pétrole ?
Tout simplement parce qu’il s’agit d’une matière unique sur Terre, pour sa teneur en énergie, mais aussi pour sa richesse en molécules et pour leur diversité. Comme le pétrole dérive de la matière vivante [phytoplanctons], le processus de synthèse organique a déjà rassemblé le carbone et l’hydrogène en dizaines de milliers de molécules que vous pouvez exploiter d’une manière ou d’une autre. C’est d’ailleurs pour cela que, selon moi, brûler du pétrole comme une simple énergie relève de l’hérésie !
La chimie peut-elle se passer de pétrole, dont les ressources ne sont pas infinies ?
Oui, mais il faudrait une quantité énorme d’énergie pour synthétiser une molécule organique à partir d’une source abondante en carbone ou en hydrogène, c’est-à-dire le gaz carbonique et l’eau. Pour résumer, si vous voulez avoir en main une molécule organique, soit vous la prélevez dans le vivant, soit vous la prélevez dans le pétrole qui est un dérivé du vivant.
De même que pour l’énergie, les alternatives chimiques au pétrole supposent-elles un potentiel conflit d’usages ?
La majorité de l’énergie renouvelable en France reste le bois, il en faudrait donc une quantité très importante pour remplacer le pétrole aujourd’hui dans le domaine de l’énergie. Très vite, nous n’aurions plus de forêts. En chimie, vous pouvez fabriquer tous les précurseurs chimiques à partir du vivant, mais il vous faudrait tout un ensemble d’étapes de transformation. Fabriquer tous les précurseurs chimiques à partir du vivant pourrait entrer directement en concurrence avec la production agricole. A moins d’imaginer des fermes marines avec des élevages d’algues en quantité phénoménale.
> Lire aussi Energie, transport, pétrochimie… Les défis du « zéro pétrole »
Au-delà de rejets dans l’atmosphère, inhérents à l’industrie chimique, quel est le risque environnemental du pétrole comme matière ?
Le problème principal du réchauffement climatique tient à l’émission de dioxyde de carbone [CO2], qui dérive des combustibles fossiles. Si nous n’utilisons plus le pétrole comme source d’énergie, la fraction de pétrole utilisée dans le domaine de la chimie ne participera à une combustion. A mon avis, même si nous cessons d’utiliser le pétrole comme une source d’énergie, nous continuerons à exploiter ses gisements pour l’industrie chimique.
Du moins, tant que ces ressources seront disponibles…
La conversion énergétique de notre système industriel nécessitera du polymère, probablement aujourd’hui le matériau le plus sophistiqué. Si vous voulez fabriquer une voiture électrique, il y a peu de chances que sa carrosserie soit en acier, il s’agira sûrement de polymère. C’est une matière de très haute technologie, légère, résistante, avec des avantages énormes sur tout ce qui est métallique. Regardez autour de vous : même pour optimiser votre production d’énergie, il vous faudra du plastique, puisqu’il vous faut des calculateurs, des ordinateurs…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/16/meme-pour-optimiser-la-production-d-energie-il-faudra-toujours-du-plastique_6109713_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/16/meme-pour-optimiser-la-production-d-energie-il-faudra-toujours-du-plastique_6109713_3234.html>>
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2- A Paris, le métro qui gâche la forêt, Le Monde, maj le 17/01/22 à 05h07 
Sevin Rey-Sahin

Le prolongement vers l’Est de la ligne 1 du réseau parisien passe par le bois de Vincennes. Le projet oppose défenseurs des arbres et élus des communes concernées par les trois stations supplémentaires qui permettront de desservir des quartiers éloignés des transports. 
Devant le chêne bicentenaire haut d’une trentaine de mètres, Barbara Jakowska lève les yeux au ciel : « Pourquoi faire tout un ramdam quand une mairie installe un bac à fleurs sur le trottoir, si en parallèle on tue le bois en catimini », se demande la jardinière-paysagiste vincennoise. Ce chêne pédonculé ainsi que 500 autres arbres sont menacés d’être rasés en cas d’extension de la ligne 1 du métro depuis la station Château-de-Vincennes vers les villes de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Pour la création de trois futures stations, 1,4 hectare de ce site naturel va être défriché, selon Ile-de-France Mobilités, et 6 hectares déclassés, le temps des travaux (sans impact sur les arbres). En effet, le terminus de la ligne actuelle n’étant pas assez profond, le chantier dans le bois s’effectuera non pas avec un tunnelier mais à tranchée ouverte, « comme en 1900 lors de la construction de la ligne 1 », note Pierre Serne, conseiller municipal Europe Ecologie-Les Verts de Montreuil.
> Lire aussi « Le Grand Paris est particulièrement vulnérable à la crise climatique »
A l’approche de l’enquête publique qui s’ouvrira le 31 janvier, alors que la pétition en ligne « Touche pas à mon bois » a déjà récolté un peu plus de 60 000 signatures, le parti écologiste se trouve face à un dilemme, soutenant à la fois le prolongement du métro et la préservation d’un des grands poumons de Paris. « Cette extension est indispensable pour la transition énergétique, mais elle ne peut se réaliser à n’importe quelle condition, souligne David Belliard, adjoint à la maire de Paris chargé de la transformation de l’espace public. Dans un contexte de réchauffement climatique, chaque arbre compte dans une ville minérale comme Paris. »
Un vieux dossier
« On dirait qu’ils découvrent le dossier », souffle-t-on chez les élus des villes concernées par l’arrivée du métro. Avec une première enquête publique, lancée en 1936, cette prolongation n’a rien de nouveau. Dès 1995, trois itinéraires sont étudiés pour désengorger à la fois l’autoroute A86 et la ligne A du RER, la plus fréquentée d’Europe. En 2013, pour des raisons de faisabilité technique et financière, Ile-de-France Mobilités privilégie le tracé actuel, qui passe par le bois. L’élu écologiste Pierre Serne, vice-président d’Ile-de-France Mobilités de 2012 à 2015, a copiloté le dossier à l’époque. « J’avais prévenu que les gens iraient s’attacher aux arbres si on réalisait ce chantier à ciel ouvert », assure-t-il.
Sur sa carte plastifiée du bois, la Fontenaisienne Danièle Steer, membre du collectif Touche pas à mon bois, montre les 182 arbres « importants » touchés par les travaux. « On nous a toujours fait croire que le métro n’aurait aucun impact sur le bois », regrette-t-elle. En mai, la professeure en physique théorique, comme tous les riverains, a été alertée par un document de l’Autorité environnementale pointant l’incomplétude du dossier d’impact concernant, entre autres, les eaux souterraines et la faune du bois.
« Mais on va replanter le triple de la surface déboisée. Au final, ce sont seulement 200 mètres carrés sur 1 000 hectares de bois qui vont être concernés », rétorque Grégoire de Lasteyrie, l’actuel vice-président d’Ile-de-France Mobilités. L’argument passe mal auprès des écologistes et des riverains. « Ils pensent que ça va repousser comme avant. C’est toute une faune qui est affectée lorsqu’on arrache un arbre », se désole Barbara Jakowska en désignant les troncs maigrichons qui ont poussé au-dessus du tunnel de maintenance creusé dans les années 1930. Justement, les écologistes se demandent pourquoi la future extension ne pourrait pas emprunter ce tunnel, situé à Fontenay-sous-Bois, à deux pas de la future station des Rigollots ? Mais Ile-de-France Mobilités compte bien continuer à l’utiliser pour l’entretien des rames.
85 000 habitants concernés par cette extension
Pour les élus des trois communes concernées, dont Vincennes, la défense de « quelques arbres » cache en réalité une forêt « d’intérêts individuels ». « Ces opposants vivent dans des appartements qui valent 10 000 euros le mètre carré. Forcément, ils s’inquiètent de l’impact du chantier sur la cote immobilière de leurs biens », s’insurge Jean-Philippe Gautrais, maire communiste de Fontenay-sous-Bois. Selon lui, les bénéfices de cette extension, qui concerne 85 000 habitants, dépassent largement ses effets sur « une infime partie boisée ».
L’arrivée de la ligne 1 à la station Val-de-Fontenay, déjà desservie par deux RER (A et E) et prochainement par la ligne 15 du métro, rendra la ville plus attractive économiquement. A Montreuil, la future station des Grands-Pêchers desservira un quartier populaire éloigné des transports. « La population d’ici est en majorité ouvrière, donc non éligible au télétravail. En l’absence de métro, ils doivent prendre leur voiture dans le département le plus pollué de France », avance Patrice Bessac, l’édile communiste de Montreuil. « Si ce métro ne se fait pas, ça sera un drame », prévient Jean-Philippe Gautrais.
Dans cette histoire, personne n’est vraiment contre le prolongement. « On demande juste une autre solution. Auraient-ils fait pareil si, à la place des arbres, il y avait des immeubles ? », interroge Danièle Steer. Même si Grégoire de Lasteyrie explique qu’il est impossible de faire autrement ou de revoir le tracé, pour les écologistes, une alternative existe forcément. « A la RATP, on sait passer sous des vieux quartiers comme le Marais, on sait geler et dégeler des sols. Si la solution existe, il faut le faire quel que soit son coût », insiste Pierre Serne.
« L’investissement est déjà de 1,5 milliard d’euros. Plus on dépense sur une ligne, moins on pourra le faire sur d’autres », défend de son côté Grégoire de Lasteyrie. En l’absence d’autres propositions, les opposants, eux, sont déterminés à se faire entendre. Jusqu’à faire une ZAD de cette lisière du bois bordée d’hôtels particuliers ? « On ne lâchera rien », répond-on au sein du collectif.
> Lire aussi Les transports franciliens cherchent des milliards désespérément
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/16/a-paris-le-metro-qui-gache-la-foret_6109675_4500055.html <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/16/a-paris-le-metro-qui-gache-la-foret_6109675_4500055.html>>
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3- Enquête. Energie, transport, pétrochimie… Les défis du « zéro pétrole », Le Monde, maj le 17/01/22 à 05h08
Adrien Pécout 

Envisager l’après-pétrole implique un bouleversement technologique, économique et sociétal. La clef de cette transition énergétique est d’abord entre les mains des gouvernements, qui devront arbitrer entre réponse à l’urgence climatique et maintien du pouvoir d’achat.
L’humanité peut-elle se passer d’« or noir », cette huile miracle tout à la fois source d’énergie et de matériaux essentiels à notre civilisation et menace pour sa survie ? La question agite les esprits depuis de nombreuses décennies. Déjà en 1956, le géophysicien américain Marion King Hubbert s’était penché sur cette question pour le compte de la major Shell. A sa suite, nombre d’autres scientifiques ont théorisé le fameux « pic pétrolier », préfigurant le moment, sans cesse repoussé, où la production de cette ressource tarissable entrera dans sa phase déclinante. Jusqu’à quand, un siècle et demi après le premier forage aux Etats-Unis, l’exploration restera-t-elle assez rentable pour les majors pétrolières ? Sous terre se trouvent assez de réserves prouvées pour tenir au moins cinquante ans sur la base de la consommation annuelle d’aujourd’hui. Il n’est pas impossible qu’elles y restent bien plus longtemps que cela.
+ Infographie. L’énergie la plus consommée dans le monde <https://img.lemde.fr/2022/01/16/0/0/1050/1908/1260/0/45/0/5394b06_408777438-eco-0222-pe-trole-web-03-03.png>
Car autant certains industriels voudraient bien repousser la fin du pétrole, autant les défenseurs de l’environnement entendent la hâter. La prise de conscience de la lutte à mener contre le dérèglement climatique a déjà conduit à des objectifs politiques. Celui, par exemple, de parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050 (Europe, Etats-Unis), 2060 (Chine), voire 2070 (Inde). Ces scénarios « nets zéro », c’est-à-dire sans surplus de gaz à effet de serre par rapport aux capacités naturelles ou artificielles de stockage, exigent encore beaucoup d’imagination. Ils supposent une gageure à la fois technique, politique, sociale et économique : renonceraux combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz). Autrement dit, se défaire dans les prochaines décennies des principales sources d’énergie actuelles : plus de 80 % de la consommation aujourd’hui, dont environ un tiers pour les ressources pétrolières. Voici un tour d’horizon des défis à relever pour entrer dans un monde sans pétrole, par ordre de difficulté croissante.
Energie : arrêter de brûler du pétrole
« Le premier usage dont nous pouvons penser qu’il sera facile de se séparer, c’est la combustion du pétrole pour fournir de l’énergie. D’ailleurs, on pourrait même dire qu’il est dommage de brûler un produit d’une telle complexité », estime François Kalaydjian, responsable de la direction « économie et veille » d’IFP Energies nouvelles (ex-Institut français du pétrole). Destinées à la production d’électricité, les centrales au fioul ne représentent déjà plus que près de 4 % des barils consommés en 2019. Se chauffer et cuire ses aliments avec le même combustible occupent aussi une part minoritaire, quoique non négligeable : près de 8 % des barils, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
+ Infographie : Le pétrole, matière qui pollue le plus après le charbon <https://img.lemde.fr/2022/01/16/0/0/1050/2340/1260/0/45/0/03143c2_565421977-eco-0222-pe-trole-web-03-04.png>
Même les organisations syndicales semblent se résoudre à la fin programmée du « pétrole énergie ». « Après avoir vécu pendant un siècle et demi sur des ressources abondantes et à prix faible (charbon, pétrole), un nouveau stade de développement des productions d’énergie s’avère nécessaire pour notre planète », souligne la fédération Mines-Energie de la CGT, active dans le domaine de l’électricité et du gaz.
Transports : supprimer le moteur thermique
Si le pétrole a pris la première place des énergies consommées au cours de la seconde moitié du XXe siècle, il le doit à l’essor des transports.« Certains segments de la demande pétrolière devraient être relativement faciles à remplacer, mais d’autres seront considérablement plus difficiles, nous ne devons pas imaginer qu’une solution qui fonctionne dans un secteur va être la solution magique pour tous les secteurs », met en garde Tim Gould, économiste en chef de l’AIE.
+ Infographie : Consommation de pétrole dans l’Union européenne en 2019 <https://img.lemde.fr/2022/01/16/0/0/1050/3444/1260/0/45/0/cce3cd6_960100269-eco-0222-pe-trole-web-03-02.png>
Le domaine de la mobilité représente aujourd’hui encore plus de la moitié de la consommation annuelle du pétrole (57 % en 2019) : principalement de l’essence, du diesel, du kérosène et du fioul pour les voitures, les camions, les avions et les bateaux.
Une solution de remplacement est déjà opérationnelle en ce qui concerne les véhicules légers de particuliers. Reste la barrière du prix, les engins à moteur électrique, encore très chers, nécessitant des batteries en très grand nombre – et autant de minerais stratégiques. La part de ces modèles en Europe, en forte progression, constitue déjà près de 10 % des ventes en 2021, et 20 % en comptant les hybrides rechargeables. Afin d’orienter les investissements de l’industrie automobile, la Commission européenne propose de fixer à l’horizon 2035 l’interdiction de la vente de voitures thermiques (essence ou diesel).
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Autre alternative, les composés de substitution à partir de ressources végétales, ou issus de déchets. De tels biocarburants sont également incorporés dans le kérosène des avions. Une solution diversement appréciée, dans la mesure où l’exploitation de la biomasse peut susciter un conflit d’usages avec l’agriculture, ou bien porter atteinte à l’écosystème.
Le défi le plus ardu se trouve peut-être en altitude. L’avionneur européen Airbus défend aussi l’idée de l’hydrogène « vert », par exemple. Encore faudra-t-il assez d’espace pour stocker ce vecteur d’énergie, qu’il s’agirait non plus de produire avec du gaz fossile, mais avec de l’électricité d’origine renouvelable. Le premier prototype est attendu vers 2035 pour cette expérimentation encore onéreuse, avant même d’envisager toute industrialisation. « Dans la transition énergétique, l’incertitude n’est pas que de nature politico-économique, elle est aussi de nature fondamentalement technologique », insiste l’économiste Christian Gollier.
Pétrochimie : recycler le plastique
Si le pétrole est aujourd’hui surtout utilisé comme carburant, il est aussi la matière première indispensable à l’industrie de transformation pétrochimique (près de 13 % de la consommation des barils en 2019). Et cette part-là sera bien plus difficile à remplacer que le pétrole énergie. Sacs plastiques, vêtements en synthétique, produits de cosmétique, peintures… et même morceaux d’éolienne ou de panneaux solaires : les produits raffinés ont envahi notre vie quotidienne dans des proportions insoupçonnées, sans parler des engrais utilisés en masse dans l’agriculture. « Et un médicament comme l’aspirine s’obtient à partir du benzène et du propylène, deux briques de base issues du pétrole », ajoute aussi Benoît Louis, directeur de recherche au CNRS et à l’université de Strasbourg.
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Selon le scénario « net zéro » de l’AIE, à l’horizon 2050, les usages du pétrole en tant qu’énergie auront nettement diminué, passant de 159 exajoules à près de… 13 exajoules (l’exajoule valant 1018 joules – l’unité de mesure qui quantifie l’énergie, le travail et la quantité de chaleur). A l’inverse, le recours au pétrole comme matière première sera en très légère hausse par rapport à aujourd’hui, pour dépasser 29 exajoules et devenir majoritaire.
« Il sera difficile de parvenir à un monde à zéro plastique », constate Christian de Perthuis, fondateur de la chaire Economie du climat à l’université Paris-Dauphine. Il y a des usages plastiques scandaleux et inutiles, mais, dans certains cas, il semble encore compliqué de substituer la matière première pétrolière à une autre pour fabriquer ces plastiques. Notamment en ce qui concerne les multiples usages sanitaires dans les systèmes de santé. » Pour donner un ordre de grandeur, « en 2020, la production mondiale de plastique a encore représenté 367 millions de tonnes », selon Philippe Prudhon, directeur des affaires techniques de l’organisation patronale France Chimie.
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Une solution pour réduire cependant l’usage du pétrole en tant que matière première réside dans le recyclage. « En moyenne, quand vous achetez en Europe un objet plastique, il contient déjà 15 % de plastique recyclé, et nous considérons qu’il y a un gisement de progrès énorme sur ce sujet », assure Jean-Yves Daclin, passé par la major pétrolière TotalEnergies (ex-Total) avant de prendre la direction française de Plastics Europe, association européenne de producteurs de matières plastiques.
Autre possibilité, celle du plastique « bio », ou plutôt biosourcé (à partir de végétaux ou de leurs déchets). Mais cela poserait alors le problème de la concurrence des terres entre les usages alimentaires et les usages non alimentaires – biocarburants, biocombustibles… – de la biomasse, relève-t-on à l’Agence de la transition écologique.
Modes de vie : changer les comportements
Envisager l’après-pétrole implique aussi une réflexion sur la maîtrise de la demande d’énergie, et donc sur les modes de vie actuels. « Avec les enjeux liés au réchauffement climatique, ce n’est pas tant du côté de l’offre que du côté de la demande que l’on va se débarrasser du pétrole, et je crois que cela arrivera plus vite qu’on ne l’imagine », estime l’économiste Christian de Perthuis. D’autant que, selon le mécanisme habituel, le tarissement attendu du pétrole contribuera aussi à son renchérissement.
En France, la stratégie nationale bas carbone pose deux prérequis pour s’affranchir du pétrole, du gaz et du charbon (plus de 60 % de la consommation finale d’énergie dans le pays aujourd’hui). Il s’agira tout à la fois de produire de plus en plus d’électricité bas carbone (par des énergies renouvelables ou du nucléaire) tout en restreignantdrastiquement la consommation totale d’énergie. « Dans la société, le pétrole est l’équivalent du système sanguin pour un organisme, changer le système d’irrigation énergétique suppose de modifier l’organisation des organes vitaux, estime Matthieu Auzanneau, directeur de The Shift Project, cercle de réflexion sur la transition énergétique. Il n’existe aucune alternative au pétrole aussi commode, avec autant de qualités, cumulant les fonctions de stock et de flux en abondance, donc il faudra que ces organes vitaux fonctionnent de manière beaucoup plus sobre. » Selon lui, et sur la base d’un rapport de l’AIE, la réflexion s’impose d’autant plus que le pétrole a déjà franchi son pic de production conventionnelle en 2008 – ce qui a justifié, de la part des compagnies pétrolières, des explorations plus lointaines dans le sous-sol ou sous l’eau, et donc de plus en plus onéreuses.
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Efficacité énergétique ? Sobriété ? Si la première notion signifie une optimisation à niveau constant (meilleure isolation des bâtiments), la seconde nécessiterait de repenser plus en profondeur les rapports sociaux. Par exemple, de privilégier tout autre mode de transport que la voiture, ou, en dernier recours, d’adopter le covoiturage.
Des changements pourraient aussi intervenir dans les modes de production, par exemple dans l’agriculture. « Actuellement, l’agriculture est majoritairement industrielle, elle dépend des engrais azotés synthétiques, ce qui veut dire que notre système agroalimentaire dépend des énergies fossiles », rappelle Anna-Lena Rebaud, chargée de campagne climat et transition juste pour l’association Les Amis de la Terre. Recourir à d’autres modes de fertilisation demanderait « d’utiliser la capacité des légumineuses à fixer l’azote naturellement présent dans l’air, pour le transférer dans le sol. Cela nécessite aussi des rotations de cultures pour assurer qu’il y ait toujours les nutriments nécessaires dans le sol, plutôt que des monocultures qui épuisent les sols et pompent toujours les mêmes nutriments dans le sol ». La question est d’autant plus importante que les projections démographiques s’attendent à ce que la population mondiale croisse de 7,7 à 9,7 milliards d’habitants d’ici à 2050.
Financement : préserver le pouvoir d’achat 
En pleine crise des prix de l’énergie, comment financer la transition vers une production bas carbone sans rogner sur le pouvoir d’achat des ménages ? Ou même sans entraver le développement de pays entiers, sachant que plus de 750 millions d’habitants n’ont pas accès à l’électricité dans le monde ?
Il est donc crucial de rendre la transition acceptable. En France, le mouvement des « gilets jaunes », qui avait pour point de départ la contestation de la hausse des taxes sur l’essence, a rappelé, fin 2018, combien le sujet pouvait être sensible. « Pour une transition énergétique réussie, estime Zélie Victor, de l’association Réseau Action Climat, il ne faut surtout pas en faire porter le poids aux ménages les plus vulnérables, déjà en situation de précarité énergétique. Le coût doit être plus justement réparti. » Le 7 décembre 2021, un collectif de chercheurs du Laboratoire sur les inégalités mondiales (rattaché à PSE - Ecole d’économie de Paris) insistait, dans un rapport, sur l’« empreinte carbone des très riches ». A eux seuls, les 10 % les plus riches de la planète avaient généré près de la moitié de toutes les émissions de dioxyde de carbone en 2019, selon les chercheurs.
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La leçon inaugurale au Collège de France de l’économiste Christian Gollier, en décembre 2021, a porté sur l’articulation entre les « fins de mois » à boucler pour les ménages les plus modestes et la menace climatique de « la fin du monde ».« Ethiquement, il est difficile de définir le bon chemin de décarbonation qui permettrait à la fois de respecter nos responsabilités envers les générations futures et qui pénaliserait le moins possible les générations actuelles. »
Sur le plan politique, les Etats disposent d’un outil : la taxation du carbone, dont le prix a déjà triplé, en Europe, au cours de l’année écoulée, pour atteindre 80 euros la tonne. « Beaucoup de nos concitoyens vivent dans l’utopie d’une transition écologique et énergétique heureuse qui créera des millions d’emplois, mais la réalité s’annonce différente, étant donné les technologies disponibles aujourd’hui », estime Christian Gollier. Sans qu’il s’agisse d’une solution exclusive, ce dernier plaide pour l’instauration d’une fiscalité carbone redistributive, afin qu’elle « engendre des revenus fiscaux ou parafiscaux qui peuvent être utilisés pour compenser les pertes des ménages les plus modestes ». « Décider de mettre un prix du CO2 en cohérence avec le coût environnemental du réchauffement climatique permet d’accélérer la transition, parce que cela rend les alternatives au pétrole plus compétitives », ajoute Philippe Copinschi, chercheur en science politique, spécialiste des énergies à Sciences Po.
Les Etats portent aussi une responsabilité dans l’orientation des investissements, publics comme privés. En 2019, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indiquait une hausse des financements à destination d’énergies fossiles, après cinq ans de baisse. La somme totale atteignait cette année-là 178 milliards de dollars (155 milliards d’euros).
> Lire aussi La reprise économique favorise les énergies fossiles et va entraîner une forte hausse des émissions de CO2
Dans un rapport très commenté, en mai 2021, l’Agence internationale de l’énergie préconise pourtant de cesser toute nouvelle exploration de gisements pétroliers et gaziers, annonçant « une tâche monumentale » pour atténuer le réchauffement climatique. Parmi les « principaux piliers de la décarbonation du système énergétique mondial », elle cite « l’efficacité énergétique » et « les changements de comportement ». Une bascule significative pour cette institution établie à Paris, et créée en 1974 à l’initiative des Etats-Unis, pour faire valoir les intérêts des pays importateurs d’or noir, après le premier choc pétrolier. Mais elle n’est pour l’instant guère suivie par ses membres. Ou de très loin.
+ Infographie : Du puits à la pompe, des usages innombrables <https://img.lemde.fr/2022/01/16/0/0/1050/1851/1260/0/45/0/43be98a_527474814-eco-0222-pe-trole-web-03-01.png>
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/16/energie-transport-petrochimie-les-defis-du-zero-petrole_6109715_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/16/energie-transport-petrochimie-les-defis-du-zero-petrole_6109715_3234.html>>
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4- Chronique. « Ni son organisation ni ses finances ne permettent à EDF de relever tous les défis qui lui sont posés », Le Monde, 17/01/21, 18h49
Jean-Michel Bezat

Assurer la sécurité énergétique du pays, porter le savoir-faire français à l’international, produire toujours plus vert : EDF est soumis à des injonctions politiques contradictoires.
Chronique. Avouons-le, on n’aimerait pas être à la place du PDG d’EDF. Aux commandes du géant de l’énergie depuis 2014, Jean-Bernard Lévy n’est pas du genre à se laisser tordre le bras sans se battre. Mais après d’âpres négociations, l’Etat actionnaire (à 83,9 %) a fini par lui imposer ses vues : dans le cadre du mécanisme d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), imposé par Bruxelles en 2011 au nom de la concurrence, il devra vendre à ses concurrents – à prix soldé, c’est de saison – 20 % de courant de plus que d’ordinaire.
En se payant sur la bête pour financer son « bouclier tarifaire », le gouvernement évite une flambée de 35 % des tarifs des consommateurs, qui ferait désordre à trois mois de l’élection présidentielle.
L’Etat a payé son écot en réduisant à presque rien la taxe sur l’électricité, une perte de recettes de 8 milliards d’euros noyée dans le déficit budgétaire. Pour EDF, l’injonction du gouvernement est douloureuse et défie le bon sens économique : il achètera de l’électricité jusqu’à 300 euros le mégawattheure (MWh) pour la revendre 46,20 euros à ses concurrents Engie, TotalEnergies ou Eni. L’annonce a eu un effet immédiat, amplifié par les défaillances techniques sur plusieurs centrales : le titre a plongé de 15 % en Bourse, vendredi 14 janvier, détruisant plus de 5 milliards d’euros de valeur. Et l’opération se soldera par une baisse de l’excédent brut d’exploitation de l’ordre de 8 milliards en 2022.
> Lire aussi Envolée des prix de l’électricité : le bouclier tarifaire du gouvernement mis à l’épreuve
L’Arenh oblige ni plus ni moins EDF à aider ses concurrents quand les cours de l’électricité s’envolent, entravant ses investissements et creusant sa dette. C’est un « poison » qui risque de tuer l’entreprise, dénonce M. Lévy depuis des années. En vain.
Peu de patrons de sociétés publiques sont aussi soumis que lui aux oukases de l’Elysée, de Matignon et de Bercy, ni aussi exposés aux aléas politiques. Cet interventionnisme s’est renforcé au cours des dernières années, l’Etat faisant tour à tour de la « Fée électricité » le sauveteur de la filière nucléaire et une vache à lait.
Mise en scène politique
En 2016, l’Etat avait dû voler au secours d’un secteur qui s’en allait à vau-l’eau. Il avait souscrit aux trois quarts à l’augmentation de capital de 4 milliards d’euros d’EDF. Mais M. Lévy avait été prié de reprendre la fabrication des réacteurs d’Areva, en quasi-faillite et lui aussi recapitalisé à hauteur de 5 milliards.
L’intégration d’Areva NP, rebaptisé « Framatome », a changé le profil d’EDF : à ses métiers historiques d’architecte ensemblier de centrales et de producteur d’électricité, il a ajouté celui d’industriel manufacturier. Imagine-t-on demander à Air France-KLM, déjà mal en point, de racheter le motoriste Safran ? Ou à la SNCF, pas très en forme, de reprendre les TGV d’Alstom ?
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
Le gouvernement lui réclame un nouvel effort : le rachat, pour plus de 1 milliard d’euros, des turbines Arabelle équipant les centrales nucléaires françaises et celles d’autres pays. Cet actif stratégique avait été cédé en 2014 à l’américain General Electric (GE) avec l’ensemble du pôle énergie d’Alstom. Une vente validée par le président François Hollande et son ministre de l’économie, Emmanuel Macron, mais très contestée à droite et à gauche. Le chef de l’Etat annoncera prochainement le retour de ce fleuron dans le giron national, avec une probable mise en scène politique pour l’ériger en symbole de la reconquête industrielle et se racheter de la calamiteuse opération Alstom-GE.
> Lire aussi Pourquoi Emmanuel Macron tarde à préciser ses promesses sur le nucléaire
M. Macron va quand même donner satisfaction à M. Lévy sur un point : la construction de trois paires de réacteurs EPR à Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord) et dans la vallée du Rhône. Ce nouveau programme nucléaire, estimé à environ 50 milliards d’euros, pourrait être symboliquement annoncé à Belfort, peut-être en même temps que la reprise de la filiale de GE. Mais EDF traîne une dette de 41 milliards et ne pourra le financer seul. Que l’Europe facilite ses investissements en inscrivant le nucléaire dans sa « taxonomie verte » des énergies concourant à la lutte contre le réchauffement climatique allégera le fardeau ; EDF devra néanmoins faire appel à des fonds publics ou privés.
Flambée des prix
Car à ce projet s’en ajoutent d’autres, qui mettent EDF devant un mur d’investissements : prolongation du parc nucléaire vieillissant, fin du chantier ruineux de l’EPR de Flamanville (Manche), poursuite de la construction des EPR d’Hinkley Point – et lancement de deux autres – au Royaume-Uni, démantèlement des réacteurs arrêtés (en grande partie provisionné). Il doit encore mettre les bouchées doubles dans l’éolien et le solaire pour respecter la trajectoire bas carbone de la France. Quant à sa filiale Enedis, elle a prévu d’investir 69 milliards sur quinze ans pour moderniser et numériser le réseau de distribution.
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Le gouvernement n’a pas trouvé d’autre solution à la flambée des prix de l’électricité que de charger un peu plus la barque de l’opérateur historique, qui produit pourtant le courant le moins émetteur de CO2 d’Europe et l’un des moins chers !
M. Hollande, qui avait nommé M. Lévy fin 2014, reconnaissait, dans Les Echos(4 juin 2021), que ce patron au cuir épais « subit toutes les injonctions contradictoires infligées à EDF » : assurer la sécurité énergétique du pays, porter la filière nucléaire à l’international, produire toujours plus vert, jouer à un jeu de construction industriel et servir de financeur de dernier recours.
> Lire aussi Energie, transport, pétrochimie… Les défis du « zéro pétrole »
Jusqu’à quand ? Ni son organisation ni ses finances ne permettent à EDF de relever tous ces défis. Face à l’hostilité des syndicats et aux exigences de Bruxelles, M. Macron avait remisé le projet Hercule élaboré en 2018-2021 – trop explosif à l’approche du scrutin présidentiel. Le statu quo n’est plus permis. La renationalisation de l’activité nucléaire et l’ouverture des énergies renouvelables à des capitaux privés vont revenir dans le débat et susciter la polémique durant la campagne. Comme une probable recapitalisation. Le sauvetage d’EDF s’imposera comme l’un des grands chantiers industriels du début du prochain quinquennat.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/17/l-etat-fait-tour-a-tour-de-la-fee-electricite-le-sauveteur-de-la-filiere-nucleaire-et-une-vache-a-lait_6109743_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/17/l-etat-fait-tour-a-tour-de-la-fee-electricite-le-sauveteur-de-la-filiere-nucleaire-et-une-vache-a-lait_6109743_3232.html>>
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5- Le gouvernement allemand désavoue l’hydrogène bleu, EurActiv, 17/01/22
Nikolaus J. Kurmayer | translated by  Anne-Sophie Gayet

Le nouveau gouvernement allemand a dévoilé la semaine dernière ses intentions de relever massivement ses ambitions dans le cadre de sa stratégie nationale en matière d’hydrogène. Un seul bémol : l’hydrogène issu de gaz fossiles, appelé l’hydrogène bleu, ne sera probablement pas inclus dans les programmes de subvention, et ce malgré les demandes de l’industrie pétrolière et gazière.
L’hydrogène propre est considéré comme une solution miracle pour décarboner des secteurs tels que ceux de la sidérurgie ou des produits chimiques, qui ne peuvent pas devenir complètement électriques et ont besoin de combustibles à forte densité énergétique pour générer les hautes températures nécessaires à leurs processus industriels.
La Commission européenne affirme que l’hydrogène jouera un rôle clé dans la réalisation des objectifs climatiques de l’Union européenne et que 24 % de la demande énergétique mondiale pourrait être satisfaite par de l’hydrogène propre en 2050.
« Nous avons besoin de développer massivement l’hydrogène », a expliqué le vice-chancelier Robert Habeck le 11 janvier à Berlin. L’industrie sidérurgique à elle seule aurait besoin de cinq fois plus d’hydrogène que ce qui est actuellement prévu dans tous les secteurs, a-t-il ajouté.
Pour atteindre cet objectif, l’Allemagne doublera sa capacité d’électrolyse pour la fabrication d’hydrogène, qui passera de 5 GW à 10 GW en 2030, dans le cadre de son prochain « paquet de Pâques » de mesures législatives, a expliqué M. Habeck.
M. Habeck souhaite accélérer la production en mettant rapidement en œuvre les « projets importants d’intérêt européen commun » (PIIEC) relatifs à l’hydrogène, d’un montant de 8 milliards d’euros, en établissant des régimes de subventions supplémentaires et en proposant aux entreprises des Carbon Contracts for Difference afin de réduire le risque lié à leurs investissements.
Le cadre juridique sera également remanié afin de maximiser la production, le transport et l’utilisation de l’hydrogène dit « vert », qui est de l’hydrogène obtenu en scindant les molécules d’eau en dioxygène et en dihydrogène au moyen d’électricité renouvelable.
« Nous nous y engageons également au niveau européen », indique le bilan d’ouverture de M. Habeck en matière de protection du climat, qui désigne la mise en place de systèmes de certification comme l’un des aspects de la législation européenne qui encourage Berlin à favoriser l’hydrogène vert à présent. 
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/le-gouvernement-allemand-desavoue-lhydrogene-bleu/ <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/le-gouvernement-allemand-desavoue-lhydrogene-bleu/>>
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6- Hydrogène renouvelable : feu vert pour le projet de gigafactory H2V Normandy, Actu-environnement, 17/01/22
Nadia Gorbatko

Rebaptisé Air Liquide Normand'Hy depuis le rachat de la société H2V par Air Liquid Group, en octobre dernier, le projet de création d'une usine d'hydrogène vert, à Saint-Jean-de-Folleville (Seine-Maritime), va pouvoir entrer dans sa phase opérationnelle. Spécialisé dans la production massive d'hydrogène par électrolyse de l'eau, dans deux usines de 100 MW chacune reliées au réseau de transport d'électricité, le projet a obtenu son autorisation préfectorale d'exploiter, le 10 janvier dernier.
Un arrêté qui couronne, selon Jean-Marc Leonhardt, directeur général d'H2V, « le travail mené par les équipes d'H2V avec les services de l'État et de l'agglomération, les élus locaux, les associations et les riverains […], en toute transparence et intelligence ». D'ici à 2025, le site devrait produire 28 000 tonnes d'hydrogène renouvelable par an à destination des industries locales et de la mobilité lourde.
Si d'autres projets de gigafactories sont en cours de développement dans le monde, comme ceux de China Petroleum and Chemical Corp, dans le nord-ouest de la Chine (200 000 t/an), ou de Shell, à Rotterdam (60 000 t/an), le projet normand figure parmi les plus importants autorisés.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/hydrogene-renouvelable-gigafactory-H2V-normandy-38920.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/hydrogene-renouvelable-gigafactory-H2V-normandy-38920.php4>>
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7- Le gaz comme "énergie de transition" a du mal à convaincre, Novethic, 17/01/22
Concepcion Alvarez

C'est la dernière ligne droite pour la consultation sur le projet de taxonomie verte proposée par la Commission européenne. Celle-ci doit permettre d'orienter les investissements privés vers des activités bas-carbone. Mais l'inclusion du gaz comme "énergie de transition" fait polémique alors que de plus en plus d'études montrent que ce n'est pas un passage obligé pour sortir du charbon ni pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Les États membres ont jusqu’à la fin de la semaine pour se prononcer sur le projet de taxonomie verte proposée par la Commission européenne. Le texte fixe des critères de durabilité pour orienter les investissements privés vers les activités contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Problème : le gaz fossile y a été introduit comme "énergie de transition", une position largement défendue par l’industrie gazière mais dénoncée par certains pays européens, les associations environnementales et de nombreux experts. 
"Je suis mitigé", réagit Nicolas Goldberg, senior manager énergie pour le cabinet de conseil Colombus Consulting. "Face à la crise énergétique que nous traversons, qui est en fait une crise gazière. Il me semble difficile de défendre le gaz fossile comme énergie de transition et inciter les financements de projets gaziers à travers cette taxonomie verte, censée promouvoir la transition écologique" ajoute-il. 
Une coalition de 370 investisseurs, l’Institutional Investors Group on Climate Change (IIGCC), disposant de 50 000 milliards d'euros d'actifs, qui compte le géant BlackRock ou le Français Amundi, est elle aussi montée au créneau. "L’inclusion du gaz minerait la crédibilité de la taxonomie ainsi que l’engagement de l’Union européenne à atteindre la neutralité climatique d'ici à 2050. Elle saperait aussi les efforts des professionnels de l’investissement engagés dans une trajectoire net zéro de leurs portefeuilles" écrivaient-ils dans une lettre ouverte publiée la semaine dernière.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/taxonomie-europeenne-le-gaz-comme-energie-de-transition-a-du-mal-a-convaincre-150488.html <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/taxonomie-europeenne-le-gaz-comme-energie-de-transition-a-du-mal-a-convaincre-150488.html>>
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8- Les députés indonésiens approuvent la construction d'une nouvelle capitale : "Nusantara", AFP, 18/01/22, 20:00

Le parlement indonésien a voté mardi une loi approuvant le transfert de la capitale de Jakarta, sur l'île densément peuplée de Java, vers Bornéo, île qui abrite l'une des plus grandes forêts tropicales au monde.
La nouvelle capitale politique de l'archipel d'Asie du Sud-Est, baptisée "Nusantara", doit être construite à quelque 2.000 kilomètres de la capitale actuelle, qui devrait rester la capitale économique. 
La chambre basse du Parlement indonésien a approuvé le cadre législatif du projet qui avait été annoncé par le président Joko Widodo en 2019.
Jakarta, une conurbation géante de plus de 30 millions d'habitants manque d'infrastructures, est affectée des embouteillages géants, un haut niveau de pollution et voit sa zone côtière s'enfoncer sous le niveau de la mer provoquant de fréquentes inondations.
La nouvelle capitale occupera plus de 56.000 hectares dans la province de Kalimantan Est, sur l'île de Bornéo, partagée entre l'Indonésie, la Malaisie et Brunei.
Au total, plus de 256.000 hectares ont été réservés en vue d'une expansion du projet.
Les premières maquettes de la nouvelle capitale montrent un projet utopiste de ville intelligente construite au milieu des arbres, mais peu de détails ont été confirmés à ce stade.
La construction du projet qui devait débuter dès 2020 a été ralentie par la pandémie. Elle devrait s'étaler en plusieurs étapes jusqu'en 2045. 
Le président Joko Widodo a indiqué lundi que dans la nouvelle capitale "zéro émission", "les gens seront proches de toute destination, et pourront s'y rendre en vélo ou à pied". 
"Cette capitale aura des bureaux gouvernementaux" mais sera aussi "une nouvelle métropole intelligente qui pourra attirer des talents internationaux et sera un centre pour l'innovation".
"Nusantara", qui signifie "archipel" en indonésien, a été choisi parmi une liste de 80 noms car il est reconnaissable facilement par les citoyens et facile à mémoriser, a expliqué lundi le ministre au Développement Suharso Monoarfa. 
La future capitale sera gouvernée par l'Autorité gouvernementale pour la capitale, une nouvelle entité dirigée par un responsable nommé par le président pour un mandat de cinq ans, selon la loi adoptée par le parlement. 
Un futur décret présidentiel détaillera le budget du projet évalué précédemment à quelque 33 milliards de dollars.
En Asie, la Malaisie a également déménagé sa capitale administrative à Putrajaya en 2003 tandis que la Birmanie a établi une nouvelle capitale en 2006 à Naypyidaw.
<https://information.tv5monde.com/info/les-deputes-indonesiens-approuvent-la-construction-d-une-nouvelle-capitale-nusantara-440930 <https://information.tv5monde.com/info/les-deputes-indonesiens-approuvent-la-construction-d-une-nouvelle-capitale-nusantara-440930>>
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9- Automobile : le passage au tout électrique crée un risque social, assure Tavares, AFP, 18/01/22, 22:00

L'interdiction, voulue par la Commission européenne, de vendre des voitures à essence et diesel à partir de 2035, "crée un risque social", estime le directeur général du constructeur Stellantis Carlos Tavares, dans une interview à quatre quotidiens européens publiée mardi.
"Ne pas regarder l'ensemble du cycle de vie des voitures électriques est évidemment très restrictif", déclare le dirigeant aux quotidiens français Les Echos, allemand Handelsblatt, italien Corriere della Sera et espagnol El Mundo.
"Avec le mix énergétique européen, un véhicule électrique doit rouler 70.000 km pour compenser la mauvaise empreinte carbone de fabrication de la batterie et commencer à creuser l'écart avec un véhicule hybride léger", assure-t-il.
"On sait aussi qu'un véhicule hybride léger coûte moitié moins qu'un véhicule électrique", observe M. Tavares. "Il ne faut pas perdre de vue non plus que nous risquons (...) de perdre les classes moyennes qui ne pourront plus acheter de voiture et qu'il y aura des conséquences sociales." 
"Il est donc trop tôt pour dire si l'approche européenne est raisonnable", lance-t-il avec une certaine ironie, plaidant une nouvelle fois pour le maintien des véhicules hybrides.
"Au total, vaut-il mieux accepter de faire rouler des voitures hybrides thermiques très performantes pour qu'elles restent abordables et apportent un bénéfice carbone immédiat, ou faut-il des véhicules 100% électriques que les classes moyennes ne pourront pas se payer, tout en demandant aux Etats de continuer à creuser le déficit budgétaire pour les subventionner ? C'est un débat de société que je rêverais d'avoir, mais pour l'instant je ne le vois pas."
"Ce qui est clair est que l'électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l'industrie", résume-t-il.
Pour les constructeurs, il s'agit "de limiter au maximum les 50% de surcoût de l'électrique, en cinq ans", avec des gains de productivité importants.
"Nous verrons dans quelques années les constructeurs qui auront survécu et les autres", prédit le patron de Stellantis.
"Sans transition progressive, les conséquences sociales seront majeures", craint-il.
"Mais nous ne sommes pas seuls", ajoute-t-il. "Nous avons tout un écosystème de sous-traitants autour de nous. Il va falloir qu'ils bougent aussi rapidement que nous." 
"C'est la brutalité du changement qui crée le risque social", souligne Carlos Tavares.
<https://information.tv5monde.com/info/automobile-le-passage-au-tout-electrique-cree-un-risque-social-assure-tavares-440940 <https://information.tv5monde.com/info/automobile-le-passage-au-tout-electrique-cree-un-risque-social-assure-tavares-440940>>
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10- Editorial. Lever les doutes sur le nucléaire français, Le Monde, 19/01/22, 11h01

Retard de l’EPR de Flamanville, arrêt temporaire de réacteurs, flambée des prix… La succession de déboires que connaît la filière n’est pas seulement le fruit d’un hasard malheureux, elle est révélatrice d’un manque cruel de vision de la part des pouvoirs publics.
Editorial du « Monde ». Le 9 novembre 2021, Emmanuel Macron a acté le principe d’une relance de la construction de réacteurs nucléaires afin de garantir l’« indépendance énergétique de la France ». Deux mois plus tard, les modalités de cette décision ne sont toujours pas connues. Mais entre-temps, les conditions du retour en grâce de la filière nucléaire française se sont dégradées. Les mauvaises nouvelles s’accumulent au point de semer le doute à la fois sur l’état actuel du parc de réacteurs et sur la capacité d’EDF à assurer le financement et la construction des nouvelles centrales.
Ces derniers mois, une série de problèmes techniques a obligé à arrêter jusqu’à 16 réacteurs en même temps avec pour conséquence une baisse de la production d’électricité inédite depuis trente ans. L’annonce, il y a quelques jours, d’un nouveau retard de la mise en service de l’EPR de Flamanville ne fait qu’aggraver la situation.
Ce constat révèle la vulnérabilité de notre système de production d’électricité. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) souligne ainsi le risque d’être confronté tôt ou tard à un délicat arbitrage entre la sûreté des installations et la sécurisation de l’approvisionnement énergétique. Le « gendarme » du nucléaire français met également en garde sur la fragilité du processus de fabrication et de retraitement du combustible, sur lequel des décisions cruciales tardent à être prises.
> Lire aussi Electricité : la disponibilité des centrales nucléaires françaises au plus bas
Un autre doute est venu compliquer l’équation, avec la récente décision du gouvernement de mettre à contribution EDF pour amortir la flambée des prix de l’énergie. Actionnaire à 84 % du groupe, l’Etat exige que l’entreprise brade ses tarifs au profit de ses concurrents pour « préserver le pouvoir d’achat des Français ». L’objectif est sans doute louable à court terme, mais c’est un très mauvais coup porté aux finances d’EDF, qui se voit ainsi ponctionné de 8 milliards d’euros sur ses résultats.
Décisions erratiques
Déjà lourdement endettée, l’entreprise publique fait face à un mur d’investissements, non seulement pour assurer l’entretien du parc existant et le démantèlement des sites les plus anciens, mais aussi pour construire les nouveaux réacteurs que le président de la République appelle de ses vœux. Au moment où EDF doit accélérer pour accompagner la transition énergétique, le gouvernement plombe l’entreprise avec un arbitrage baroque. Préférer régler une question de pouvoir d’achat à trois mois de l’élection présidentielle au détriment de nos choix énergétiques stratégiques risque de se payer cher.
> Lire aussi « Ni son organisation ni ses finances ne permettent à EDF de relever tous les défis qui lui sont posés »
La succession de déboires que connaît la filière nucléaire n’est pas seulement le fruit d’un hasard malheureux. Elle est révélatrice d’un manque cruel de vision de la part des pouvoirs publics. Ces dernières années, l’Etat n’a cessé de prendre des décisions erratiques et parfois contradictoires l’obligeant à se porter au secours de ses principaux acteurs.
Après la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) décidée sous François Hollande et réalisée au premier semestre 2020, Emmanuel Macron souhaite maintenant relancer le nucléaire. C’est un choix politique qui peut se justifier par les avantages que procure cette énergie sur le plan des émissions de CO2, à condition de lever les doutes sur la capacité de la filière à relever le défi de son développement aussi bien sur le plan financier, industriel que sur celui de la sécurité.
Pour cela, une feuille de route claire est nécessaire. Quel rôle doit jouer EDF, à quelle hauteur l’entreprise devra-t-elle être recapitalisée, est-on capable de s’engager sur un calendrier crédible pour construire de nouvelles centrales ? Autant de questions qui manquent encore cruellement de réponses.
> Lire aussi Pourquoi Emmanuel Macron tarde à préciser ses promesses sur le nucléaire
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/19/lever-les-doutes-sur-le-nucleaire-francais_6110095_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/19/lever-les-doutes-sur-le-nucleaire-francais_6110095_3232.html>>
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11- Nucléaire, tarifs, financements : les déboires d’EDF et de l’Etat actionnaire, Le Monde, 19/01/22, 11h24
Adrien Pécout et Perrine Mouterde

L’électricien doit composer avec les injonctions gouvernementales, le retard du chantier de l’EPR, des réacteurs à l’arrêt et des investissements massifs à mener. 
Premiers jours de l’année, et déjà premiers déboires pour le groupe EDF. Entre injonctions de l’Etat, libéralisation du marché de l’énergie en Europe, et défaillances techniques, la liste des écueils est longue. Depuis la rentrée de janvier, une succession de « mauvaises nouvelles ébranl[e] le groupe » en pleine crise européenne des marchés de l’énergie, reconnaissait lui-même le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, dans un message à destination des dirigeants de l’entreprise, révélé peu après par l’agence Reuters, lundi 17 janvier, et également consulté par Le Monde.
• Un bradage forcé
Pour l’entreprise, la contrariété principale tient aux décisions de son actionnaire majoritaire (83,9 % des parts), l’Etat français. Depuis une décennie, la libéralisation européenne la contraint à brader une part de sa production au profit de la concurrence, et au nom de l’ouverture forcée du marché. Mais à trois mois de l’élection présidentielle, le gouvernement a annoncé le 13 janvier qu’EDF devra en vendre davantage à prix cassé. Pour l’année 2022, ce volume d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique devra passer à 120 térawattheures, contre 100 les années précédentes.
> Lire aussi « La poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires d’EDF ne doit pas être la variable d’ajustement de la politique énergétique française »
Selon l’Etat, ce surplus d’électricité bradé est censé « protéger le pouvoir d’achat des Français et préserver la compétitivité de l’approvisionnement électrique des entreprises ». Le gouvernement entend ainsi tenir sa promesse de limiter à + 4 % en février la future hausse du tarif pour la majorité des ménages, ceux abonnés au « tarif bleu » d’EDF.
Du point de vue de l’entreprise, la mesure offrira surtout un cadeau de plus aux fournisseurs alternatifs d’électricité, parmi lesquels TotalEnergies et Engie. Maigre consolation pour l’électricien français, le prix du surplus devra passer de 42 euros à 46,20 euros du mégawattheure. Six fois moins que les cours actuels sur le marché de gros. « Après l’avoir beaucoup combattue, nous vivons cette décision comme un véritable choc », a écrit M. Lévy au sujet de la mesure gouvernementale. « Nous recommandions des alternatives ciblées au bénéfice des clients les plus sensibles à la hausse des prix, principalement les très petites entreprises et les usines les plus exposées. »
> Lire aussi Lever les doutes sur le nucléaire français
Car cette mesure a un coût pour EDF, elle devrait amputer son résultat brut d’exploitation d’une somme comprise entre 7,7 et 8,4 milliards d’euros en 2022. Au total, les pertes pourraient même atteindre entre 10 et 13 milliards d’euros en tenant compte du manque à gagner dû à l’arrêt prolongé de plusieurs réacteurs, estime l’agence de notation financière S&P Global Ratings. « Selon nos estimations préliminaires, indique Claire Mauduit-Le Clercq, responsable analyse et crédit, la combinaison des mesures de l’Etat et de la mise hors service de certains réacteurs pourrait entraîner une baisse extraordinaire par son ampleur. »
Les organisations syndicales ont dit leur « stupeur, colère et indignation », dénonçant « un saccage d’EDF et du service public ». Le 18 janvier, quatre fédérations (CGT, CFE-CGC, CFDT et FO) ont annoncé une journée de mobilisation le mercredi 26 janvier, ainsi que la possibilité d’« actions juridiques » – sans préciser lesquelles. Dans un précédent courrier, le 14 janvier, les représentants syndicaux au conseil d’administration d’EDF demandaient déjà à « l’Etat actionnaire de compenser intégralement le coût du soutien provisoire demandé ». « Nous sommes scandalisés que l’Etat organise le pillage de l’entreprise EDF sur l’autel de considérations politiciennes », écrivaient-ils.
> Lire aussi   L’Etat met à contribution EDF pour « limiter la hausse des prix de l’électricité » en France
Selon Nicolas Goldberg, référent énergie pour le cabinet de conseil Colombus Consulting, la décision de l’Etat de rehausser le volume d’électricité bradé par EDF trahit surtout « une absence de stratégie industrielle ».
• Des centrales à l’arrêt
Autre difficulté pour l’énergéticien, la faible disponibilité du parc nucléaire français, principale source d’électricité dans le pays. Le 13 janvier, EDF a revu à la baisse ses estimations de production nucléaire : entre 300 et 330 térawattheures pour 2022. Ce jour-là, l’électricien a dû se résoudre à annoncer la mise à l’arrêt prolongée d’un cinquième réacteur cet hiver, outre ceux en pause pour un simple rechargement du combustible ou pour maintenance. En cause : des fissures dans la tuyauterie. Un problème détecté pour au moins quatre réacteurs et soupçonné pour un autre.
Il s’agit d’une corrosion « sous contrainte », c’est-à-dire sous l’action conjuguée d’une contrainte mécanique et d’un milieu agressif. Or, elle concerne le circuit d’injection de sécurité, un élément essentiel : ce système permet d’injecter de l’eau dans le circuit primaire principal pour refroidir le cœur du réacteur en cas de brèche.
> Lire aussi Des réacteurs nucléaires à l’arrêt en raison d’un problème de corrosion « sérieux et inattendu »
EDF a d’abord détecté le phénomène sur le réacteur numéro un de Civaux (Vienne). Puis sur le réacteur numéro deux de cette même centrale. Puis sur au moins un des deux réacteurs de la centrale de Chooz (Ardennes), mis d’abord à l’arrêt par précaution en décembre 2021, les analyses pour le deuxième étant toujours en cours. Le problème dépasse cependant ces quatre réacteurs du « palier N4 », c’est-à-dire les plus récents et les plus puissants du pays, 1 450 mégawatts (MW) chacun. Il touche aussi au moins un réacteur à Penly (Seine-Maritime), comme EDF l’a reconnu le 13 janvier.
Ce défaut pourrait-il concerner l’ensemble des réacteurs similaires à ceux de Penly (1 300 MW), voire une grande partie des 56 réacteurs du parc français ? Selon Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, « nous ne pouvons pas exclure que l’ensemble du parc soit touché. Nous n’avons pas de fuite ni de brèche dans le bâtiment du réacteur, mais nous ne pouvons pas accepter ce genre de défaut évolutif sur ce type de circuit ».
> Lire aussi Envolée des prix de l’électricité : le bouclier tarifaire du gouvernement mis à l’épreuve
Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire, présente ce problème de corrosion comme « un événement sérieux et inattendu ». Mais pas encore au point d’envisager, pour le moment, d’autres interruptions. « La mise à l’arrêt d’un réacteur est la décision ultime, que l’on ne prend que lorsque l’on a un doute avéré et grave, nous n’en sommes pas là. A priori, le phénomène est moins présent et moins intense sur le réacteur de Penly. Les indications sont très faibles et peuvent ne pas avoir d’incidences en matière de sûreté. Cela reste à analyser. » 
• Nouveau retard et surcoûts pour l’EPR
Des analyses complémentaires s’imposent aussi pour un réacteur encore à naître, et pour l’instant sans équivalent dans le pays. Le chantier du réacteur EPR de troisième génération à Flamanville (Manche) connaîtra en effet un nouveau retard, et de nouveaux surcoûts. Comme EDF l’a annoncé le 12 janvier, l’entreprise prévoit désormais le chargement du combustible pour le deuxième trimestre 2023, plutôt que pour la fin de l’année 2022.
> Lire aussi L’EPR de Flamanville accuse un nouveau retard
Les coûts de construction devraient passer de 12,4 milliards à 12,7 milliards d’euros. Soit presque quatre fois plus que ceux prévus en 2007, au lancement du chantier, d’abord censé s’achever… en 2012. Sans compter les intérêts intercalaires (frais financiers), qui ont déjà porté le coût total du projet à plus de 19 milliards d’euros, selon un rapport de la Cour des comptes. Au point de peser encore plus sur les finances d’EDF déjà lourdement endettée (42 milliards d’euros en 2021).
Le dernier retard en date s’explique notamment par la remise en conformité des soudures. Celle-ci doit désormais s’achever en « août 2022 », et non plus en avril, explique Alain Morvan, directeur du projet de Flamanville-3. Ce dernier préfère désormais parler d’« un site en préexploitation », plutôt que d’un chantier à proprement parler. « Le niveau de finition dépasse aujourd’hui les 90 % », assure-t-il.
> Lire aussi EDF relativise l’incident survenu à la centrale nucléaire de Taishan en Chine
Une incertitude suspend aussi l’achèvement des travaux à l’actualité internationale. Car le premier réacteur EPR entré en fonctionnement dans le monde, en 2018, à Taishan (Chine), se trouve à l’arrêt depuis l’été 2021. Un « phénomène d’usure mécanique » a déjà entraîné « une dégradation de la gaine de crayons » (longs tubes contenant des pastilles d’uranium), indique Xavier Ursat, chargé de la direction « ingénierie et nouveau nucléaire » pour EDF. L’électricien détient 30 % des parts de la centrale de Taishan, bien que celle-ci ait un exploitant chinois. Le problème constaté sur ce site « ne remet pas en cause la conception » des modèles EPR en général, assure M. Ursat.
• Des financements fragiles
Malgré le retard de Flamanville, EDF se prépare déjà à de nouveaux chantiers et donc à la nécessité de trouver des financements à la hauteur. Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a fini par annoncer son intention de « relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays ». Or ces derniers jours, les agences d’analyse ou de notation financière ont déjà agité la perspective d’une recapitalisation de l’entreprise. « S’il s’agit juste de recapitaliser EDF sans revoir les règles du marché électrique, je ne vois vraiment pas en quoi cela va régler le problème durablement, réplique Anne Debregeas, ingénieure chez EDF et représentante syndicale de la fédération SUD-Energie. Les prix de marché indexés sur le gaz, qui n’entrent pourtant que pour une faible part dans les coûts de production, nous les aurions aussi si EDF redevenait 100 % publique. »
> Lire aussi EDF plonge en Bourse après les annonces du gouvernement pour limiter la hausse des tarifs de l’électricité
« L’hypothèse pessimiste consiste à penser que les gouvernements continueront à considérer EDF comme une entreprise que l’on peut mener à hue et à dia sans vision de long terme et à qui l’on peut demander tout et son contraire », ajoute l’économiste François Lévêque, enseignant à l’école d’ingénieurs Mines ParisTech.
Bruno Le Maire a garanti le soutien de l’Etat : « Je ne laisserai jamais tomber EDF, je ne laisserai jamais tomber les salariés », a déclaré le ministre de l’économie, mercredi 19 janvier, sur BFM-TV. Côté syndical, une crainte s’exprime déjà : le retour du « projet Hercule », mis de côté en 2021 par la direction et le gouvernement, et présenté par ses détracteurs comme la menace d’un démantèlement de l’entreprise.
EDF peut cependant conclure la semaine sur une note plus favorable. Celle de la « taxonomie », pour reprendre le langage de la Commission européenne. Les Etats membres de l’Union européenne ont jusqu’au vendredi 21 janvier pour contribuer au projet de texte qui pourrait classer le nucléaire comme une énergie « de transition », et donc dans laquelle continuer à investir.
> Lire aussi « Ni son organisation ni ses finances ne permettent à EDF de relever tous les défis qui lui sont posés »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/19/nucleaire-tarifs-financements-les-deboires-d-edf-et-de-l-etat-actionnaire_6110096_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/19/nucleaire-tarifs-financements-les-deboires-d-edf-et-de-l-etat-actionnaire_6110096_3234.html>>
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12- Entretien. « La poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires d’EDF ne doit pas être la variable d’ajustement de la politique énergétique française », Le Monde, 19/01/22, 11h42 
Propos recueillis par Perrine Mouterde et Adrien Pécout

Dans un entretien au « Monde », Bernard Doroszczuk, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, alerte quant à l’absence de marges en matière de sécurité d’approvisionnement électrique. 
D’abord, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, tient à souligner un point rassurant. Malgré les complications dues à la crise sanitaire, « le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection a été tout à fait satisfaisant en 2021, affirme-t-il en préambule de son entretien au Monde. Notamment la conduite des quatrièmes visites décennales des réacteurs les plus anciens ». Le « gendarme » du nucléaire français met cependant en garde contre « une double fragilité inédite » : à la fois pour les réacteurs, mais aussi pour les installations qui fabriquent, retraitent ou valorisent le combustible.
Pour 2022, EDF s’attend à produire de l’électricité nucléaire à un niveau historiquement bas depuis au moins trente ans. Pourquoi ?
Un certain nombre d’éléments étaient tout à fait prévisibles : le réacteur EPR de Flamanville [Manche] n’est pas en service ; les deux réacteurs de Fessenheim [Haut-Rhin] sont fermés [depuis 2020] ; et l’hiver 2021-2022, encore davantage que le précédent, est marqué par les travaux du grand carénage et les visites décennales qui impliquent des mises à l’arrêt plus longues de certains réacteurs. La crise sanitaire, et notamment le premier confinement, a aussi eu des répercussions en cascade sur le calendrier des arrêts. Elle a réduit les marges de disponibilité en hiver.
> Lire aussi Nucléaire, tarifs, financements : les déboires d’EDF et de l’Etat actionnaire
A ces difficultés identifiées s’est ajoutée, depuis décembre 2021, une indisponibilité de quatre réacteurs liée à la découverte d’un aléa tout à fait inattendu de corrosion sur un circuit important pour la sûreté, le circuit d’injection de sécurité. Cette anomalie a conduit EDF, de façon tout à fait responsable, à mettre à l’arrêt quatre réacteurs [ainsi qu’un autre au moins, à Penly (Seine-Maritime), en janvier].
Cette accumulation d’événements mène à la situation que nous redoutions : une tension sur le système électrique qui pourrait mettre des décisions de sûreté en concurrence avec des décisions de sécurité électrique. L’ASN a maintes fois exprimé le besoin de maintenir des marges dans le dimensionnement du système électrique et des installations, pour pouvoir faire face à des aléas. Or, aujourd’hui, il n’y a pas de marge !
> Lire aussi Des réacteurs nucléaires à l’arrêt en raison d’un problème de corrosion « sérieux et inattendu »
Dans ce contexte, vous paraît-il possible de mettre à l’arrêt douze réacteurs supplémentaires d’ici à 2035, comme le prévoit la feuille de route énergétique ?
Compte tenu du développement prévisible des usages électriques dans les prochaines années, la situation actuelle de tension devrait conduire le gouvernement à se réinterroger sur ce choix, sauf impératif de sûreté. Ce choix devrait être dûment pesé au regard de prévisions réalistes de mise en service, d’ici à 2035, de nouveaux moyens de production, quels qu’ils soient, pour pouvoir conserver des marges pour la sûreté dans le système électrique.
En parallèle à cette réflexion que devrait mener le gouvernement, EDF doit travailler à démontrer la capacité de chacun des réacteurs les plus anciens à poursuivre son fonctionnement au-delà de cinquante ans. Dans le cadre du quatrième réexamen des réacteurs de 900 mégawatts, l’entreprise n’a justifié la poursuite d’exploitation que de quarante à cinquante ans. Il est fondamental qu’EDF engage dès à présent ses travaux de justification, et éventuellement de recherche. Il ne faudrait pas que, faute d’une anticipation suffisante, la poursuite de fonctionnement des réacteurs résulte d’une décision subie au regard des besoins électriques, ou hasardeuse en matière de sûreté. La prolongation d’exploitation ne doit pas être la variable d’ajustement d’une politique énergétique qui aurait été mal calibrée.
> Lire aussi Les plus anciens réacteurs nucléaires prolongés de dix ans
De nombreux scénarios de transition énergétique s’appuient sur une prolongation de la durée de vie des réacteurs au-delà de cinquante ans…
L’un des six scénarios présentés par le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité, notamment, envisage un mix énergétique avec une part d’électricité nucléaire proche de 50 % en 2050. Ce scénario repose à la fois sur un programme ambitieux en matière de nouveau nucléaire et sur le fonctionnement de certains réacteurs au-delà de soixante ans, et quasiment la prolongation de l’essentiel des réacteurs actuels jusqu’à soixante ans. Ce que nous disons, c’est que ce scénario repose sur des hypothèses structurantes qui ne sont pas justifiées à ce stade. Il présente donc le risque d’engager le système électrique dans une impasse, dans le cas où le nombre de réacteurs aptes à fonctionner jusqu’à soixante ans ou au-delà serait insuffisant et ne serait connu que tardivement.
La filière nucléaire semble-t-elle prête à répondre au défi de la construction de nouveaux réacteurs ?
Les nouvelles perspectives de politique énergétique, notamment si elles s’appuient sur une composante nucléaire, supposeront un effort industriel considérable. Pour faire face aux nouveaux projets, aux opérations de démantèlement et aux travaux sur le parc actuel, les entreprises de la filière estiment qu’elles auront besoin de renforcer les compétences d’exécution dans de nombreux domaines. Elles prévoient le recrutement de l’ordre de 4 000 ingénieurs par an. C’est considérable ! Nous insistons sur ce point parce que la qualité de la conception, de la fabrication et du contrôle des installations constitue le premier niveau de sûreté.
Relancer le nucléaire aura aussi des conséquences en matière de gestion des déchets…
Faire le choix du nucléaire pendant encore soixante ans, voire quatre-vingts ans, doit s’accompagner d’une politique exemplaire en matière de gestion des déchets. Aujourd’hui, un certain nombre de solutions permettant de gérer les déchets nucléaires sont sur la table, mais elles n’ont pas encore fait l’objet de décisions. Il ne faut pas procrastiner, il est temps de prendre des décisions. Autoriser la création du centre d’enfouissement de Cigéo à Bure [Meuse], cela demande une décision politique. Sinon, dans les quinze à vingt ans qui viennent, il n’y aura aucune solution de gestion pérenne.
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
EDF a annoncé un nouveau retard pour la mise en service de l’EPR de Flamanville. Comment expliquer que le calendrier de réparation des soudures n’ait pas été tenu ?
Le chantier est complexe et EDF prend énormément de précautions ; nous constatons d’ailleurs plutôt un niveau de qualité très élevé sur ce qui a été refait. Mais il y a beaucoup plus de soudures à reprendre que ce qu’EDF imaginait au début : sur une centaine à réparer, seule une vingtaine ont été totalement refaites. L’objectif de terminer d’ici au mois d’avril n’était pas réaliste. Et il n’y a pas que les soudures ! D’autres sujets n’ont pas encore été résolus, alors qu’ils sont sur la table depuis des années : le fonctionnement des soupapes ou encore le colmatage des filtres du réservoir d’eau interne en cas d’accident.
> Lire aussi L’EPR de Flamanville accuse un nouveau retard
Quel bilan peut-on tirer de l’incident qui a eu lieu sur l’EPR de Taishan, en Chine ?
L’analyse n’est pas terminée, mais nous comprenons qu’il y a un phénomène d’usure mécanique des assemblages lié à des vibrations, ainsi que des sujets liés à l’hydraulique spécifique de la cuve de l’EPR. Nous attendons que le retour d’expérience soit totalement tiré par EDF avant de nous prononcer sur les propositions que l’entreprise nous fera.
Dans votre bilan pour 2021, vous relevez aussi une fragilité des installations du cycle combustible. De quoi s’agit-il ?
Cette fragilité est sans précédent. D’abord, il y a eu la confirmation en 2021 que la piscine centralisée pour l’entreposage des combustibles usés, prévue par EDF sur le site de La Hague [Manche], ne serait disponible qu’en 2034. Ce retard imputable à EDF, alors que la saturation des piscines était identifiée depuis 2010 comme devant intervenir à l’horizon 2030, va obliger les exploitants à mettre en place des solutions transitoires.
Ensuite, la société Orano [ex-Areva] rencontre des difficultés avec son usine Melox de fabrication du MOX [un combustible composé de plutonium et d’uranium appauvri], qui fonctionne à mi-capacité et produit beaucoup de rebuts. Cela oblige Orano à entreposer ces rebuts de manière plus importante que prévu, et les capacités d’entreposage seront saturées dès le premier semestre 2022.
> Lire aussi Combustibles nucléaires usés : face au risque de saturation, EDF sommé d’accélérer
La troisième difficulté est liée au développement d’une corrosion plus rapide qu’envisagé par Orano sur les évaporateurs de l’usine de retraitement de La Hague, dont ils sont un élément fondamental. Si ces trois éléments venaient à s’aggraver, cela aurait non seulement des répercussions sur la marge à saturation des piscines de La Hague, mais aussi, à terme, sur le fonctionnement des réacteurs eux-mêmes.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/19/la-poursuite-de-fonctionnement-des-reacteurs-nucleaires-d-edf-ne-doit-pas-etre-la-variable-d-ajustement-de-la-politique-energetique-francaise_6110102_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/19/la-poursuite-de-fonctionnement-des-reacteurs-nucleaires-d-edf-ne-doit-pas-etre-la-variable-d-ajustement-de-la-politique-energetique-francaise_6110102_3234.html>>
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13- Dieselgate : la cour d'appel de Paris confirme les poursuites contre Volkswagen, AFP, 19/01/22, 12:00

La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi les poursuites visant Volkswagen dans le dossier du Dieselgate, alors que la société demandait leur abandon à cause d'une procédure parallèle en Allemagne, a indiqué une source judiciaire sollicitée par l'AFP.
"La chambre de l’instruction de la cour d'appel de Paris a rejeté la requête déposée par la SA Volkswagen AG tendant à l’extinction des poursuites du fait d'une procédure intervenue en Allemagne. L'instruction se poursuit donc concernant les faits en cause", a indiqué cette source judiciaire.
En 2015, à la suite d'accusations de l'agence environnementale américaine, Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel d'un logiciel capable de les faire apparaître moins polluants lors de tests en laboratoire que sur les routes.
Après cinq ans d'enquête en France, Volkswagen, Renault, Peugeot, Citroën et Fiat-Chrysler ont finalement été mis en examen entre mai et juillet à Paris pour "tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme ou de l'animal". 
L'avocat du constructeur automobile, Me Nicolas Huc-Morel, a confirmé mercredi le revers infligé par la cour d'appel, soulignant que "cette décision ne préjuge en aucun cas de l'issue de la procédure pénale". La société entend se pourvoir en cassation.
"La procédure contre Volkswagen AG s’est achevée en Allemagne en 2018 avec le paiement d'une amende d'un milliard d'euros pour des faits allégués identiques, ceux incluant les véhicules commercialisés en France. Le paiement de cette amende par Volkswagen n’implique néanmoins aucune reconnaissance des faits allégués ni de sa responsabilité", a souligné le conseil.
"Volkswagen AG reste convaincue qu’une double condamnation pour des faits allégués identiques devrait être proscrite conformément au principe +ne bis in idem+ ("on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits") applicable dans le cas présent", a encore insisté Me Huc-Morel.
"C'est une bonne nouvelle pour les victimes", s'est félicité Me François Lafforgue, avocat des associations Ecologie sans frontières, Respire et d'une centaine de propriétaires de véhicules de la marque. "Nous demandons que l'instruction se poursuive dans les tout meilleurs délais et aboutisse le plus rapidement possible à un renvoi des responsables devant le tribunal correctionnel", a-t-il ajouté.
Le dieselgate, qui a donné lieu à des actions en justice dans de nombreux pays, a déjà coûté 30 milliards d'euros à Volkswagen, en grande partie aux Etats-Unis où le groupe allemand a plaidé coupable de fraude en 2017.
La Répression des fraudes (DGCCRF) évoquait dans un rapport en 2017 une "stratégie globale" des constructeurs concernés "visant à fabriquer des moteurs frauduleux, puis à les commercialiser".
<https://information.tv5monde.com/info/dieselgate-la-cour-d-appel-de-paris-confirme-les-poursuites-contre-volkswagen-441005 <https://information.tv5monde.com/info/dieselgate-la-cour-d-appel-de-paris-confirme-les-poursuites-contre-volkswagen-441005>>
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14- Changez de batterie, ne la chargez pas : le pari gagnant d'un fabricant taïwanais de scooters, AFP, 19/01/22, 14:00
Amber Wang

Comme des centaines de milliers d'habitants de Taipei, Aiden Lee se déplace en scooter mais il ne fait jamais le plein et se contente de changer de batterie dans une des nombreuses stations de la capitale taïwanaise.
Il fait partie des 450.000 personnes qui, quotidiennement, troquent une des batteries fournies, depuis 2015, par la start-up taïwanaise Gogoro. En moyenne, chaque jour, quelque 330.000 batteries sont échangées, selon les chiffres de l'entreprise.
Les e-bikes représentent désormais 21% des deux-roues en circulation sur l'île où les ventes des modèles essence connaissent un déclin annuel à deux chiffres. 
"Franchement, je n'utiliserai pas un deux-roues électrique sans cet échange des batteries qui est bien plus rapide qu'un plein d'essence dans une station service", reconnaît ce responsable marketing. 
"Je n'ai pas le temps d'attendre que la batterie soit rechargée", explique-t-il, tout en évaluant que cela lui coûte, chaque mois, environ 10% plus cher que faire des pleins d'essence.
Gogoro, qui ambitionne désormais de se développer en Asie et d'être coté à la Bourse de New York, possède plus de 2.300 stations à travers Taïwan. Implantées devant des commerces de proximité ou dans des parkings, les cyclomotoristes s'y arrêtent quelques minutes le temps d'échanger leur batterie vide contre une complètement rechargée. 
- "Durabilité" -
Beaucoup d'entreprises, notamment en Chine, aux Etats-Unis et en Israël, se sont lancées dans l'échange de batteries, notamment pour les voitures électriques mais s'y sont cassées les dents. Le coût des installations et le temps nécessaire pour les charger sont beaucoup plus importants.
Cette technologie fonctionne mieux pour les motos, soutient Horace Luke, fondateur et directeur général de Gogoro car les batteries et les stations n'ont pas besoin d'être aussi grandes.
"Au lieu d'une infrastructure pour quatre roues qu'il faut construire, notre système est une sorte de distributeur automatique qui peut être installé dans différents endroits, en fonction des déplacements et des besoins du consommateur", explique-t-il.
Ces stations sont désormais quatre fois plus nombreuses que les pompes à essence dans quatre grandes villes de Taïwan, selon Gogoro.
La semaine dernière, le vice-président de la start-up a indiqué lors d'une conférence de presse que la compagnie a pour objectif, en 2022, de "dépasser le nombre de stations-service sur l'île".
Avec plus de 240 millions d'échanges de batteries depuis 2015, Gogoro affirme avoir empêché environ 360.000 tonnes de rejets de CO2 dans l'atmosphère.
"Nous travaillons sur des solutions (...) tandis que le monde se tourne désormais vers la durabilité et la manière de ralentir le réchauffement climatique", a indiqué M. Luke lors d'un entretien avec l'AFP. 
- Inde, Chine, Indonésie -
Gogoro ambitionne désormais de conquérir les plus grands marchés de motos du monde que sont la Chine, l'Inde et l'Indonésie et où les villes sont régulièrement enveloppées par un épais nuage de pollution.
La société s'est associée à des acteurs majeurs du secteur, notamment Hero MotoCorp en Inde, le plus grand fabricant de motos au monde, Yadea, le premier fabricant chinois de vélos électriques, et, plus récemment, la société indonésienne de transport à domicile Gojek. 
En Chine, son système d'échange de batteries a été lancé en octobre dans la ville de Hangzhou (est), et elle prévoit de s'implanter dans d'autres endroits cette année.
Dans ces différents pays, l'entreprise pourrait bénéficier d'aides publiques en faveur du développement des véhicules électriques.
L'an passé, l'Inde a accordé 3,5 milliards de dollars de subventions au secteur automobile pour stimuler la production de véhicules électriques et à pile combustible à hydrogène. L'Indonésie a de son côté offert des avantages fiscaux aux fabricants, aux sociétés de transport et aux consommateurs souhaitant se lancer. 
Gogoro envisage d'entrer à la Bourse de New York cette année en fusionnant avec une société d'acquisition, une entité qui devrait peser à 2,35 milliards de dollars.
En 2020, les ventes mondiales de vélos électriques, scooters et motos s'élevaient à 25 millions d'unités et représentaient 35% des ventes totales de deux roues.
Selon le cabinet d'études de marché Guidehouse Insights, "l'échange de batteries est devenu une solution de plateforme technologique qui s'exporte".
Les pays d'Asie du Sud-Est qui "connaissant une forte culture des deux roues, une forte densité urbaine, des politiques de soutien aux deux roues ainsi qu'une forte volonté de réduire la pollution atmosphérique seront probablement les prochaines sur la liste", selon ce rapport. 
"L'échange de batteries a vraiment changé la donne et continue de le faire", conclut M. Luke.
<https://information.tv5monde.com/info/changez-de-batterie-ne-la-chargez-pas-le-pari-gagnant-d-un-fabricant-taiwanais-de-scooters <https://information.tv5monde.com/info/changez-de-batterie-ne-la-chargez-pas-le-pari-gagnant-d-un-fabricant-taiwanais-de-scooters>>
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15- Marée noire au Pérou : le gouvernement réclame des dédommagements à Repsol, AFP, 19/01/22, 23:00

Le gouvernement du Pérou a réclamé mercredi des dédommagements à la compagnie pétrolière espagnole Repsol pour les dommages entraînés par le déversement de 6.000 barils de brut sur les côtes du pays, une marée noire attribuée par l'entreprise à la houle provoquée par l'éruption volcanique aux Tonga. 
"La marée noire de pétrole de Repsol à Ventanilla est le pire désastre écologique qui s'est produit à Lima ces dernières années et elle a provoqué un grave préjudice à des centaines de familles de pêcheurs", a déclaré le ministère des Affaires étrangères sur Twitter. 
"Repsol doit payer pour ce dommage immédiatement", ajoute le ministère, selon lequel "cette terrible situation a mis en péril la flore et la faune dans deux zones naturelles protégées", et pollué des plages. 
Au moins, 18.000 mètres carrés sont concernés, selon les autorités. 
La marée noire s'est produite samedi dans la raffinerie La Pampilla, à Ventanilla, dans région de Lima. 
Selon la raffinerie, l'accident a eu lieu lors du processus de déchargement de brut d'un tanker en raison de la violente houle de samedi au large des côtes péruviennes liée à l'éruption volcanique aux Tonga. 
Dans un communiqué diffusé mercredi, l'entreprise a réaffirmé qu'elle était "en train de procéder aux travaux de restauration du littoral et de nettoyage des plages après la situation provoquée par les marées hautes enregistrées en raison de l'éruption volcanique aux Tonga". 
"Des barrières de contention ont été déployées qui entourent toutes les zones touchées, ainsi que des équipes spécialisées sur mer et sur terre", ajoute la raffinerie. 
Mardi, le ministre de l'Environnement, Ruben Ramirez, avait évalué la quantité de pétrole déversée à 6.000 barils de pétrole. 
L'entreprise avait d'abord évoqué un "déversement limité", indiquant au parquet que la quantité de brut concernée ne dépassait pas 7 galons, soit 0,16 barils. 
L'organisme de régulation de l'Energie et des mines (Osinergmin) a annoncé mardi soir avoir ordonné "la suspension des opérations" dans le terminal pétrolier concerné "le temps de déterminer les causes de la marée noire". 
Les îles Tonga ont subi samedi une éruption volcanique et un tsunami dévastateurs, avec des vagues jusqu'à 15 mètres de hauteur. 
L'éruption volcanique, entendue jusqu'en Alaska (Etats-Unis), situé à plus de 9.000 km de là, a été la plus importante enregistrée depuis des décennies --un énorme champignon de fumée de 30 km de hauteur, qui a dispersé cendres, gaz et pluies acides sur les 170 îles que compte l'archipel.
<https://information.tv5monde.com/info/maree-noire-au-perou-le-gouvernement-reclame-des-dedommagements-repsol-441119 <https://information.tv5monde.com/info/maree-noire-au-perou-le-gouvernement-reclame-des-dedommagements-repsol-441119>>
Sur le même sujet : 
> Désastre écologique au Pérou après une fuite de pétrole causée par l’éruption volcanique aux Tonga, Le Monde, 20/01/22, 16h51 
Amanda Chaparro (Lima, correspondance)
L’entreprise espagnole Repsol est accusée d’avoir minimisé l’ampleur de la fuite de brut qui a pollué au moins 18 000 mètres carrés de plages, au nord de Lima. 
C’est un désastre écologique majeur, dont on commence seulement à entrevoir l’étendue, au Pérou. Au moins 18 000 mètres carrés de plages ont été souillés par du pétrole brut après la fuite accidentelle survenue dans une raffinerie de pétrole, samedi 15 janvier, dans la région de Callao, au nord de Lima, la capitale. Une conséquence directe de l’éruption volcanique aux îles Tonga, situées à plus de 9 000 kilomètres des côtes péruviennes.
Quelques heures après l’éruption, vers 17 h 30, heure locale, le terminal numéro 2 de la raffinerie La Pampilla, filiale de l’entreprise espagnole Repsol, a été secoué par une forte houle, qui a déstabilisé un tanker, alors en pleine opération de déchargement de brut, provoquant une marée noire. « Le pire désastre écologique qui s’est produit à Lima ces dernières années », a publié le ministère des affaires étrangères, sur Twitter, mercredi.
> Lire aussi Les îles Tonga toujours coupées du monde, trois jours après l’éruption volcanique
Deux réserves naturelles, refuges d’oiseaux marins, ont été contaminées, et six cents familles vivant de la pêche artisanale subissent les conséquences de la pollution, selon le gouvernement régional. Des dizaines d’oiseaux et de mammifères sont morts. Des vidéos et des images de pingouins, de lions de mer et de cormorans couverts d’hydrocarbures circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, provoquant l’émoi de la population. Des opérations de nettoyage ont lieu actuellement, mais la nappe d’hydrocarbures continuait de s’étendre, mercredi, au quatrième jour de la marée noire.
« Personne ne nous a prévenus »
« Le panorama est désolant, a déclaré, sur une radio locale, Pedro Spadaro, le maire de la commune de Ventanilla, touchée par la pollution. L’élu n’a pas caché sa colère envers les autorités, s’indignant de « l’inaction de l’entreprise Repsol ». « Personne ne nous a prévenus, ni la capitainerie du port ni l’entreprise », a-t-il affirmé.
Au point que les estivants ont continué à accéder aux plages, dimanche, en toute tranquillité. Dix mille baigneurs ont ainsi été exposés, en cette période de vacances d’été austral, dans cette zone de stations balnéaires, avant d’être évacués en urgence, après que la pollution a atteint les plages.
Repsol s’est contentée d’informer samedi soir le parquet qu’il s’était produit une fuite limitée, avec seulement « sept gallons [l’équivalent de 0,16 baril] » déversés dans l’océan. Puis, vingt-quatre heures plus tard, la compagnie a publié un communiqué indiquant que la « fuite limitée a été rapidement contenue ».
6 000 barils échappés
En réalité, 6 000 barils se sont échappés, selon le ministère de l’environnement, qui a pu constater les dégâts sur les côtes, mardi. Ce qui correspondrait, selon l’ONG Oceana, à environ 250 000 gallons [954 000 litres] de brut.
Des associations de défense de l’environnement accusent l’entreprise d’avoir sciemment minimisé la fuite, comme cela avait déjà été le cas en 2013, selon le média d’investigation Convoca, après une fuite de 195 barils de pétrole. Repsol avait alors été condamnée à payer plus de 270 000 soles (61 500 euros) d’amende.
Par ailleurs, la marine de guerre est elle aussi mise en cause pour n’avoir pas émis d’alerte tsunami, laissant les activités de la raffinerie se dérouler normalement. Il a fallu attendre la soirée du samedi et l’annonce de la mort par noyade de deux femmes à Lambayeque (nord) pour qu’elle signale une « houle anormale » sur la côte et ferme 22 ports.
> Lire aussi Eruption aux Tonga : importants dégâts dans l’archipel ; un tsunami fait deux morts au Pérou
« Repsol doit payer pour ce dommage »
Lundi, le parquet a ouvert une enquête pour délit présumé de pollution environnementale contre les représentants et les fonctionnaires de la raffinerie de La Pampilla. Le gouvernement a réclamé mercredi des dédommagements à la compagnie pétrolière Repsol pour les dommages entraînés.
« Repsol doit payer pour ce dommage immédiatement », a affirmé le ministère des affaires étrangères, selon lequel « cette terrible situation a mis en péril la flore et la faune dans deux zones naturelles protégées ». Le ministre de l’environnement, Ruben Ramirez, a prévenu que l’amende pourrait s’élever à 138 millions de soles, soit plus de 30 millions d’euros.
La compagnie, elle, a annoncé mardi soir l’installation de 1 500 mètres de barrières de contention autour de la zone affectée et la mobilisation de centaines de travailleurs. Selon les spécialistes, les opérations de nettoyage pourraient durer plusieurs semaines.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/20/desastre-ecologique-au-perou-apres-une-fuite-de-petrole-causee-par-l-eruption-volcanique-aux-tonga_6110235_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/20/desastre-ecologique-au-perou-apres-une-fuite-de-petrole-causee-par-l-eruption-volcanique-aux-tonga_6110235_3244.html>>
Sur le même sujet : 
> Au Pérou, le désespoir des pêcheurs artisanaux face à la marée noire <https://information.tv5monde.com/info/au-perou-le-desespoir-des-pecheurs-artisanaux-face-la-maree-noire-441310>, AFP, 21/01/22, 12:00
> Au Pérou, les vacanciers ont déserté les plages souillées de pétrole <https://information.tv5monde.com/info/au-perou-les-vacanciers-ont-deserte-les-plages-souillees-de-petrole-441465>, AFP, 22/01/22, 15:00
> Le Pérou déclare une "urgence environnementale" après la marée noire sur ses côtes <https://information.tv5monde.com/info/le-perou-declare-une-urgence-environnementale-apres-la-maree-noire-sur-ses-cotes-441560>, AFP, AFP, 23/01/22, 05:00
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16- Tribune. « Vouloir repartir pour un nouveau round nucléaire engage très lourdement notre avenir », Le Monde, 20/01/22, 08h26
Par Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, avocate

L’avocate et ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage analyse, dans une tribune au « Monde », les conséquences de « l’addiction au nucléaire » qui, selon elle, fragilise la France au sein de l’Union européenne, freine le développement des énergies renouvelables et pèse sur le porte-monnaie des Français.
Tribune. La volonté acharnée du gouvernement et d’une large partie de la classe politique à soutenir, quel qu’en soit le coût et quelles qu’en soient les conséquences, la priorité absolue donnée au nucléaire n’est évidemment pas neutre. Que l’énergie nucléaire soit faiblement émettrice de gaz à effet de serre est une réalité. Pour autant, on constate que la plupart des autres pays européens ont abandonné cette énergie et qu’elle reste très marginale dans les pays qui y ont recours, la Chine en particulier. Le sujet mérite donc d’être longuement réfléchi car il engage très lourdement notre avenir industriel, économique, financier et même sociétal.
Il faut comprendre que cette énergie est aujourd’hui, et demain plus encore, la plus chère. Depuis dix ans, nous sommes nombreux à avoir alerté sur le coût considérable – 100 milliards d’euros selon la Cour des comptes (selon un rapport de février 2016) – de la mise à niveau et maintenance de nos centrales nucléaires. A cela viennent s’ajouter les coûts astronomiques de développement du réacteur nucléaire EPR de troisième génération de Flamanville (Manche), et ceux de la construction de deux réacteurs à Hinkley Point, au Royaume-Uni. Avec un risque financier qui a entraîné, en 2016, la démission du directeur financier d’EDF, M. Piquemal [qui proposait alors un report du lancement du projet et n’avait pas été entendu].
Bataille autour de la taxonomie
C’est la raison pour laquelle EDF a impérativement besoin du soutien de l’Etat, puis des fonds européens, d’où la bataille autour de la taxonomie [qui désigne la classification des activités économiques en fonction de leur empreinte écologique],bataille destinée à faire reconnaître comme « verts » les investissements dans le nucléaire.
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
Il n’est pas besoin de disposer d’un doctorat d’Etat en droit pour lire les critères de l’investissement durable et constater qu’à l’évidence le nucléaire n’y satisfait pas. De même, classer le nucléaire dans la catégorie des investissements de transition – proposée par la Commission européenne – n’est guère plus satisfaisant. Car on ne peut admettre que soit transitoire un investissement qui verrait le jour entre 2040 et 2050 pour se poursuivre au-delà de 2100.
> Lire aussi La Commission européenne dévoile un projet classant les investissements dans le nucléaire comme « durables »
La volonté manifeste de la France de tordre le cou aux règles de la taxonomie pour y faire entrer de force le nucléaire met en péril cette classification elle-même, voire la cohésion de l’Union européenne. En effet, les experts qui l’ont mise en place sont globalement très opposés à ce non-respect des critères de base.
Soutiens polonais et hongrois
Quant à l’opposition de l’Allemagne, de l’Autriche et d’un certain nombre d’autres pays du nord de l’Europe, mais également du sud (à l’exception de l’Italie), elle est très préoccupante. D’autant plus que la France est soutenue par des Etats dont les gouvernements nationalistes posent problème aujourd’hui en Europe, à commencer par la Pologne et la Hongrie. Ce choix français va se traduire obligatoirement par de grandes difficultés dans le cadre de la présidence française car, lorsqu’un pays exige une politique que les autres ne souhaitent pas, celui-ci doit nécessairement accepter des compromis dans d’autres domaines, essentiels pour lui. La question qui se pose est donc celle de savoir si le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Les très grandes difficultés que connaît aujourd’hui le réseau électrique français trouvent leur source unique dans l’addiction au nucléaire. C’est ce qui a conduit, en France, à généraliser le chauffage électrique pour assurer la vente de l’électricité produite par les centrales nucléaires. La thermosensibilité du budget énergétique de la France représente à elle seule la moitié de celle des autres pays européens. Cela explique l’importance des besoins en cas de refroidissement, l’hiver, et la dépendance de la France à un marché européen dans lequel le mégawattheure (MWh) est cher en cette période de l’année.
Un parc vieillissant
L’addiction au nucléaire a conduit à opposer un mur réglementaire, financier, fiscal au développement des énergies renouvelables en France, à l’origine de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. La Commission de régulation de l’énergie, pourtant farouche défenseuse du nucléaire, a tiré la sonnette d’alarme et a réclamé un développement massif des renouvelables. Notre parc est très faible et incapable de suppléer la baisse de la production nucléaire, ce qui est normal puisque la politique a été pensée pour cela.
Enfin, et peut-être surtout, le vieillissement du parc et l’insuffisance massive des investissements réalisés depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima, en mars 2011, conduisent à l’arrêt, pour des raisons évidentes de sécurité, du quart des centrales nucléaires françaises. Certains pourraient dire qu’il s’agit d’une situation transitoire et que la mise aux normes va s’effectuer. Peut-être, mais les défauts relevés dans les centrales de Chooz (Ardennes) et Civaux (Vienne) [dont EDF a annoncé, le 15 décembre 2021, l’arrêt provisoire après la découverte d’un défaut de soudure] sont systémiques ; les centrales du Tricastin (Drôme), et du Bugey (Ain) sont plus que vieillissantes et les effets du réchauffement climatique sont à venir. Les déclarations du président de l’Autorité de sûreté nucléaire, Bernard Doroszczuk, dans un entretien au Monde (le 19 janvier), qui confirment ce qui précède, sont très inquiétantes, dans la mesure où il craint que la sécurité soit mise à mal pour des besoins d’approvisionnement.
> Lire aussi « La poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires d’EDF ne doit pas être la variable d’ajustement de la politique énergétique française »
Le fonctionnement de certaines centrales, et surtout leur refroidissement, dépendent de cours d’eau, qui non seulement se réchauffent, mais de surcroît se raréfient. Et que dire des installations en bord de mer, soumises à l’érosion côtière et à la montée des eaux que nous allons connaître ?
Dans ces conditions, vouloir repartir pour un nouveau round nucléaire avec une énergie dont le coût de revient du kilowattheure sera très supérieur à celui du kilowattheure solaire ou éolien est très problématique. Soit il sera pris en charge par l’usager, qui verra augmenter sa facture, soit c’est l’Etat qui paiera, et donc le contribuable. Ce seront probablement les deux. Une équation d’autant plus délicate que le développement des énergies renouvelables, grâce à l’autoconsommation collective qui se met timidement en place en France, va réduire les coûts de transport de manière drastique et changer les habitudes de consommation.
> Lire aussi Comment la canicule affecte le fonctionnement des centrales nucléaires
Tous ces sujets sont majeurs pour notre pays, pour notre avenir et pour l’Europe. Ils mériteraient d’être mis sur la table en sortant des anathèmes, des partis pris irrationnels et du manque de vision à moyen et long terme.
Corinne Lepage est avocate. Elle a été ministre de l’environnement de 1995 à 1997 et préside le mouvement politique CAP 21-Le Rassemblement citoyen.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/20/corinne-lepage-vouloir-repartir-pour-un-nouveau-round-nucleaire-engage-tres-lourdement-notre-avenir_6110192_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/20/corinne-lepage-vouloir-repartir-pour-un-nouveau-round-nucleaire-engage-tres-lourdement-notre-avenir_6110192_3232.html>>
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17- Nucléaire en France : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… ?, The Conversation, maj le 21/01/22 à 08:43
Par Christian de Perthuis, Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL

Le nucléaire fait partie des sujets clivants, trop souvent traités sous forme d’opposition binaire entre pros et antis. Nucléaire : On/Off ? titre par exemple l’ouvrage de François Lévêque. L’auteur y livre une analyse économique incontournable sur le risque et les coûts induits de la sûreté nucléaire. Il y souligne l’importance des représentations subjectives. Le nucléaire, on aime ou on n’aime pas !
Mais est-ce si simple ? Il y a bien des façons d’intégrer les sources nucléaires dans un mix énergétique, comme le montre la mosaïque des situations en Europe. Et aussi de multiples gradations dans l’amour ou la haine qu’elles peuvent susciter.
L’élection présidentielle aura lieu au printemps, la saison des marguerites. Examiner les enjeux du nucléaire, c’est un peu comme d’effeuiller la fleur en se demandant sur quel pétale s’arrêtera la ritournelle : « Nucléaire, je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… pas du tout » ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/nucleaire-en-france-un-peu-beaucoup-passionnement-a-la-folie-175000>
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En audio
18- Réacteurs nucléaires à l'arrêt : causes, conséquences et critiques, France Inter, Camille passe au vert, 17/02/22, 14h33
Camille Crosnier

Une dizaine de réacteurs nucléaires sont à l'arrêt, dont 5 en raison d'une anomalie technique dans la tuyauterie. La capacité de production d'électricité nucléaire est ainsi réduite de 20%, et pour compenser, les fossiles tournent à fond, augmentant les émissions de gaz à effet de serre de la France
> Chronique (5 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-lundi-17-janvier-2022 <https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-lundi-17-janvier-2022>>
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En images
19- L'affouage, une pratique ancestrale qui permet de couper son bois de chauffage soi-même, France 2, journal de 13h, 17/01/22

Pour se chauffer en hiver, de plus en plus de Français se constituent eux-mêmes leur réserve de bois. Cette pratique, que l'on appelle l'affouage, remonte en fait au moyen-âge. Elle est aujourd’hui dans les forêts communales, comme c’est le cas à Brochon (Côte-d'Or).
Connaissez-vous le principe de l’affouage ? Jean-Paul Vidal, retraité, coupe du bois sur une parcelle qui appartient à sa commune en échange de trente euros par mois. Cette pratique se nomme l’affouage. "C’est intéressant point de vue prix, ça fait des économies", déclare-t-il. Cependant, il ne peut pas couper n’importe quel arbre, car cette pratique est réglementée par l’ONF (office national des forêts). Le conseiller municipal de Brochon (Côte-d'Or) est d’ailleurs présent pour veiller au respect de ses règles.
Une pratique économique
Chaque année, une quinzaine de particuliers profitent de l’affouage, car le bois est ainsi quasiment gratuit pour eux. Cela permet également à la commune d’entretenir ces 400 hectares de forêts. Philippe Sovcik, professeur de science et affouagiste, a décidé de recourir à l’affouage, car acheter du bois sur le marché lui reviendrait à 500 euros par an. Il peut donc faire des économies.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/l-affouage-une-pratique-ancestrale-qui-permet-de-couper-son-bois-de-chauffage-soi-meme_4920143.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/l-affouage-une-pratique-ancestrale-qui-permet-de-couper-son-bois-de-chauffage-soi-meme_4920143.html>>
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20- Pérou : une marée noire après le tsunami aux Tonga, TF1, journal de 20h, 20/01/22

L'éruption volcanique aux îles Tonga a provoqué une onde de choc, ressentie très loin de là. Au Pérou, une houle exceptionnelle a causé un grave accident lors du déchargement d'un pétrolier. Les autorités doivent affronter une marée noire.
À perte de vue, la vague de pétrole déferle sur cette plage péruvienne. Cette boue noire est ramassée avec les moyens du bord par des employés de la raffinerie. Travail titanesque, 6 000 barils, soient un million de litres de pétrole brut se sont échappés dans l'océan.
Nous sommes à deux pas d'une réserve naturelle. Deux refuges d'oiseaux marins sont contaminés. Les pêcheurs et les villages voisins viennent prêter main-forte. Sans protection, ces hommes tentent de secourir les animaux piégés. 
Les autorités n'ont pas émis d'alerte tsunami. Par conséquence, une raffinerie était en pleine activité lorsque les vagues ont frappé. La fuite d'hydrocarbure a d'abord été minimisée par l'entreprise espagnole Repsol. Hier, quelques dizaines de pêcheurs manifestaient devant la raffinerie. Le gouvernement péruvien, lui aussi, réclame des dédommagements à la compagnie pétrolière.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-perou-une-maree-noire-apres-le-tsunami-aux-tonga-2207779.html>
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21- Énergies : tension au maximum à EDF, France info, le 23h, 20/01/22

L'État met EDF à contribution pour contenir notre nos factures d'électricité plongeant un peu plus l'entreprise dans une crise. 
EDF est dans la tourmente. L'entreprise a été sommée par l'État, actionnaire majoritaire, de vendre son électricité à prix cassé auprès de ses concurrents. Le groupe a déjà l'obligation de le faire mais devra augmenter de 20% le volume destiné à la concurrence. Pour le gouvernement, le but est d'éviter une flambée des prix de l'électricité sur la facture des Français. La hausse des prix sera plafonnée à 4% contre plus de 44% si EDFn'avait pas fait cet effort. 
8 milliards d'euros 
"EDF est une entreprise publique, qui doit servir le public et répondre à un motif d'intérêt général", déclarait Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, le mercredi 19 janvier. Mais pour le groupe, cette mesure devrait coûter plus de 8 milliards d'euros. De quoi pousser les organisations syndicales à annoncer une journée de mobilisation, mercredi 26 janvier. Autre mauvaise nouvelle pour EDF, des problèmes de corrosion ont été détectés dans certaines de ses centrales. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/energies-tension-au-maximum-a-edf_4924997.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/energies-tension-au-maximum-a-edf_4924997.html>>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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